Annie Famose :
l’ex-championne de ski à la tête d’un empire
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Annie Famose :
l’ex-championne de ski à la tête d’un empire

Annie Famose, ex-championne de ski,  et sa fille Sarah Bremond, proprietaire de magasins de location, equipement de skis et de restaurants a Avoriaz, Nice, Megeve. A Avoriaz, Fevrier 2024.
Annie Famose Avec sa fille, Sarah Brémond, à Avoriaz, en février. © Julien Faure / Paris Match
Louis Le Gendre

EXCELLENCE FRANÇAISE - Depuis 1974, l’ex-championne du monde de ski
fait fructifier son groupe composé d’une quarantaine de restaurants et Skiset, numéro 1 de la location de ski.

Pour la rencontrer, il faut passer quelques cols et finir à pied, dans la station d’Avoriaz où les voitures ne sont pas admises. Passé les présentations, Annie Famose se retourne vers le cirque granitique qui encercle son village d’adoption : « C’est beau, n’est-ce pas ? » Des rendez-vous avec Paris Match, elle en a eu dès les années 1960 et l’âge d’or du ski français, au temps où elle gagnait tout avec ses consœurs. Aujourd’hui, l’ancienne championne du monde et médaillée olympique est à la tête d’un empire. Elle est l’actionnaire majoritaire de Skiset, le leader du marché européen de la location de skis, et propriétaire de 40 restaurants répartis de Megève à Saint-Barthélemy.

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Tout commence en 1974, quand elle reprend, dans la station des Portes du Soleil, en Haute-Savoie, un magasin de ski avec son amie Isabelle Mir. Les débuts sont poussifs, entre les refus des banques et ses lacunes en business. « Le pire, c’était la TVA ! On travaillait jour et nuit pour faire les choses bien. » La valeur de l’effort, elle l’a héritée de la course, tout comme le souci du détail. Elle se démarque avec des magasins soignés, façon Galeries Lafayette, des skis neufs et des chaussures aseptisées. Une nouveauté pour l’époque. En parallèle, elle monte le Village des Enfants, une méthode révolutionnaire pour apprendre à skier qui fait rapidement de l’ombre à l’École du ski français.

Dans le contexte de ruée vers l’or blanc des années 1980, les immeubles poussent comme des champignons sur ce bout de falaise, ophiolite, perché à 1 800 mètres d’altitude. Des affaires sont à prendre et, en dix ans, Annie Famose est à la tête de plusieurs enseignes. Pour se faire voir des tours-opérateurs et des grands industriels, elle a l’idée de regrouper les artisans indépendants sous une même enseigne : ­Skiset est né. « Ça a été facile de trouver des gens passionnés, en France et en Europe, qui se sont retrouvés dans nos valeurs d’excellence. »

Faire vivre les stations l’été

Aujourd’hui, le groupe compte 1 200 franchisés dans le monde…
Elle se met à la restauration d’altitude dix ans après le début des hostilités. « Je voulais faire plus que ce que je faisais », raconte-t-elle. Le problème de l’industrie du ski est qu’elle hiberne l’été. « Quand on ne travaille que l’hiver et qu’on se développe, on a des problèmes de trésorerie. Il fallait trouver des affaires l’été. » Alors, lorsque l’un de ses directeurs de restaurant épouse une Tropézienne, elle saute sur l’occasion et lui trouve un établissement dans la ville varoise. Et puis « il y a toujours le voisin qui est à vendre, et de fil en aiguille… » elle rachète la plage, dans le cadre de ce qu’elle appelle en souriant « un plan marketing de haut niveau ».

Depuis, le groupe compte aussi plusieurs affaires à Biarritz, Saint-Barth, et s’est étendu à Megève et Courchevel pour l’hiver. Cette diversification leur permet d’être équilibrés et de ne pas trop s’inquiéter du réchauffement climatique, même si « les montagnes sont tristement sèches », reconnaît sa fille.

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Ses enfants désormais impliqués dans le groupe

Depuis que ses enfants, Sarah et David Brémond, sont entrés dans le groupe, l’aventure s’est accélérée. Les trois directeurs généraux ne se marchent pas sur les pieds. Sarah s’occupe d’Avoriaz et de Biarritz, David de Megève et de Saint-Tropez, et Annie de Skiset. Leur force : capitaliser sur des concepts fédérateurs. « La Ferme Saint-Amour pour la fête, Le Café pour de la cuisine française sur fond de variété française ou La Petite Plage réjouissent la même clientèle, hiver comme été », raconte Sarah.

Entre toutes ces marques, on découvre un ADN Famose qui leur vaut des assiettes Michelin chaque année : bonne cuisine, bel endroit, service soigné et côté festif plus ou moins marqué.
Le groupe s’est développé ces dix dernières années mais a gardé son agilité. « Être saisonnier permet de respirer, d’analyser ce qui ne va pas et d’envisager des changements à l’année. » Un rythme que la doyenne trouve « agréable ». Et la retraite ? « Je ne me sens pas dépassée par les événements », répond-elle avec humilité.

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