Stade Rennais. Alexander Frei : « J’ai encore la mémoire d’où sont les bons endroits à Rennes »

Quel effet cela vous fait-il de revenir à Rennes ?

Cela faisait longtemps que je n’étais pas venu en France. À la gare de Paris, un mec m’a reconnu : « Il jouait au Stade Rennais, une légende, meilleur buteur ! » Il m’a dit : « Viens, je t’amène de gare de Lyon à Montparnasse ! » Mais je savais déjà que je montais dans la voiture qui allait m’arnaquer, que le taxi était trop cher (rire) !

Ici, à Rennes, j’ai montré à mes amis où j’habitais, on a fait un petit tour, pas aussi longtemps que quand j’étais joueur où je pouvais rester longtemps dehors. Aujourd’hui, j’ai bientôt 44 ans, c’est fini. Mais c’est très touchant, je vois des gens qui me reconnaissent encore, ils sont très chaleureux avec beaucoup d’amitié, de cœur. Rennes a changé, c’est devenu plus moderne, il y a beaucoup de nouveaux bâtiments. La gare, par exemple, est toute nouvelle, je ne l’ai même pas reconnue. Mais j’ai encore la mémoire d’où sont les bons endroits.

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« C’était l’endroit parfait »

Le stade aussi a changé…

Non, pas tellement à mon avis. Peut-être que je dis des bêtises mais la nouvelle tribune était déjà là, pas encore avec le même toit qui était en construction. Mais je reconnais le stade, sans problème.

Quels souvenirs gardez-vous de ce club ?

Il y a beaucoup de trucs qui m’ont marqué. Des trois ans et demi que j’ai passés à Rennes, c’est le niveau culturel, être au bord de la mer, les gens qui m’adoraient et moi qui adorais les gens. On a aussi eu des succès au Stade Rennais, c’était l’endroit parfait.

Vous rendez-vous compte de la trace que vous avez laissée à Rennes ?

Hier, on m’a dit que j’ai aussi laissé une trace dans les boîtes de nuit (rire) ! Mais j’espère que la trace sur le terrain est un peu plus grande.

Si le stade n’a pas beaucoup changé, le club, lui, a-t-il changé ?

Oui, le club a changé d’une façon où moi, je vois comment un club doit changer. Le Stade Rennais n’a jamais été un club arrogant, qui se voit plus grand qu’il n’est. Les années où l’on était là, on a essayé de construire quelque chose, d’aider le club à grandir. Maintenant, je vois que le Stade Rennais ne fait pas comme des clubs ailleurs, à acheter cinq joueurs et dépenser 150 ou 200 millions d’euros pour être au bord de la faillite trois ans plus tard. Pas à pas, le Stade Rennais est devenu un club plus grand que quand on a joué ici et, pour moi, l’un des cinq meilleurs clubs en France, largement.

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« Le duo est avant tout lié parce qu’on était amis »

Quel effet cela vous fait-il de donner le coup d’envoi avec Olivier Monterrubio ?

Le plus grand souci que j’ai, c’est de ne pas me claquer quand je vais taper dans le ballon (rire) !

Votre duo a marqué les supporters, comment votre alchimie s’est-elle construite ?

Elle s’est d’abord construite à côté du terrain. Parce qu’il ne faut pas oublier que les six premiers mois ont été très difficiles pour moi. Pour Rubio aussi, on était l’un à côté de l’autre sur le banc, on discutait beaucoup. Sa femme et ses enfants m’ont beaucoup aidé, j’ai beaucoup mangé chez eux. On a eu un peu un destin commun. À l’entraînement, on restait souvent plus longtemps que les autres. Lui faisait des centres, moi des frappes. Mais le duo n’est pas lié par les succès, il est avant tout lié parce qu’on était amis. Et ça, c’est le truc qui me reste le plus.

Vous a-t-on prévenu de l’ambiance à attendre ce soir contre Monaco ?

Je me laisse surprendre, vraiment. Mais l’ambiance était déjà bonne à notre époque, attention !

Que devenez-vous aujourd’hui ?

J’ai fait mes formations d’entraîneur, j’ai entraîné le FC Bâle pendant huit mois et on s’est qualifiés pour les huitièmes de finale de la Ligue Europa Conférence mais je me suis fait limoger en février. C’est comme ça, c’est la vie d’entraîneur. Je vois que le foot a changé. Quand j’étais joueur, je pense que le foot était plus sain et plus honnête.

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