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OM - PSG - Adil Rami : "C'est dur... mais Paris va aller au bout en Ligue des champions"

Martin Mosnier

Mis à jour 29/03/2024 à 11:53 GMT+1

A 48 heures du choc entre le PSG et l'OM, Adil Rami a livré à TNT Sports sa vision sur la saison des deux clubs, sur leurs coaches et leurs stars. Lui qui connaît à la fois le contexte marseillais, pour y avoir joué deux saisons, et Kylian Mbappé, Lucas Hernandez ou Ousmane Dembélé, ses anciens coéquipiers chez les champions du monde… Confessions en toute franchise dans le plus pur style Adl Rami.

Adil Rami, ancien joueur de l'OM, nous livre ses impressions avant OM-PSG

Crédit: Getty Images

Adil, vous êtes défenseur central et ma question est simple avant PSG - OM : est-il plus compliqué de défendre sur Pierre-Emerick Aubameyang, Kylian Mbappé ou Ousmane Dembélé ?
A.R. : C'est une bonne question. Déjà, les trois vont très, très vite, mais j'ai envie de te dire, Dembélé. Parce que le problème avec lui, c'est qu'il a les deux pieds, une conduite de balle avec un ballon qui reste collé, et puis c'est le meilleur dribbleur des trois, donc c'est lui le plus compliqué. Dans la surface, on sait que c'est un joueur qui ne tire pas beaucoup. Quand tu captes ça, c'est plus facile de ne pas se jeter et d'attendre le bon moment.
Comment faut-il défendre sur Mbappé ?
A.R. : Soit tu le colles fort, et tu te sers de ta force avec tes bras pour éviter qu'il démarre, soit tu prends de l'avance. Ça dépend où tu es sur le terrain avec lui. Quand tu es très haut, il ne faut pas le coller. Mais dans la surface, ou dès que tu te rapproches des 20 mètres, il faut être très proche avant qu'il contrôle et avant qu'il déclenche.
C'est le joueur le plus fort avec lequel vous avez joué ?
A.R. : Hazard, il faisait mal aussi. Il était très fort. Ce ne sont pas les mêmes qualités. Je n'aime pas comparer. Après, le mec le plus fort contre lequel j'ai joué, c'est Messi. C'était impressionnant. Il fallait qu'on soit plusieurs pour défendre sur lui quad il était à son apogée. Et puis quand on pensait l'avoir, il faisait la bonne passe à Pedro, qui terminait tout le temps. C'était… Pfiou…
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Kylian Mbappé, auteur d'un triplé face à Montpellier

Crédit: Getty Images

Mbappé a tout compris avec une grande intelligence
Sur quels points a progressé Mbappé depuis que vous l'avez côtoyé en 2017 en équipe de France ?
A.R. : Au début, quand je le voyais, je ne pensais pas qu'il pouvait encore nous surprendre, mais il a progressé incroyablement vite et en même temps que sa communication et sa maturité. Il a le package total qui l'a accompagné du début à la fin. Là où il a vraiment progressé, c'est dans la surface de réparation. Toutes ses techniques de frappe sont incroyables. Il arrive à anticiper. Il a analysé les gardiens, les défenseurs... Il a su adapter son jeu à tous les paramètres. Il a vu comment les défenseurs et les gardiens bougeaient, comment ils réagissaient à ses techniques… Il a tout compris avec une grande intelligence. Il sait faire le geste juste au bon moment. C'est une énorme progression.
Vous qui connaissez à merveille le contexte olympien, Aubameyang peut-il remplacer Didier Drogba dans le cœur des Marseillais ?
A.R. : C'est possible, surtout avec Aubameyang. Ce qui fait de toi une légende à Marseille, ce sont tes compétences, tes buts, mais aussi et surtout la compétition dans laquelle tu les exprimes. Si tu fais ça en Ligue des champions ou que tu fais gagner l'Europa League, là tu pourras rivaliser. Même si c'est très difficile de rivaliser avec Drogba, mais au moins, il rentrera dans les salons des légendes.
Est-ce que sa saison vous étonne ?
A.R. : Il a eu un début compliqué, mais ce n'est pas de sa faute. Les joueurs aujourd'hui dépendent des coachs, aucun coach n'a marché. Il ne pouvait pas bien jouer avec ce type d'entraîneur. Quand il y a l'équipe qui tourne bien avec un bon coach, voilà comment on obtient le meilleur d'Aubameyang. Avec Gasset, il est dans son allure de croisière.
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Pierre Emerick Aubameyang lors du match OM Nantes en Ligue 1

Crédit: Getty Images

Aujourd'hui, l'OM manque de leader
Peut-il être le leader qu’il manque à l'OM ?
A.R. : Aujourd'hui, l'OM manque de leader. Il y en a, des très bons joueurs, mais ce ne sont pas des vrais leaders. À mon époque, dans chaque ligne, il y avait des leaders et du gros caractère : Rolando, Steve Mandanda… Au milieu, il y avait Luiz Gustavo, Dimitri Payet aussi, qui a du caractère. Tous ces mecs-là sont des compétiteurs et des leaders qui détestent perdre. C'est important dans une équipe, surtout quand on joue à Marseille.
Pour se remettre à l'endroit, l'OM avait simplement besoin des câlins de Jean-Louis Gasset ?
A.R. : Il fallait mettre les joueurs dans les meilleures conditions. Aujourd'hui, c'est important de pouvoir faire ton choix tactique, d'expliquer une certaine base et à un moment donné, tu ne vas pas changer les joueurs, tu les as recrutés pour leurs qualités. Donc, il faut les mettre dans les meilleures conditions pour qu'ils puissent s'exprimer. Ça s'arrête là. Bien évidemment, il y a une forme de respect à avoir sur la souffrance, la combativité et l'union. Mais après, si j'étais coach, je laisserais la liberté aux uns et aux autres sur le terrain. Le plus compliqué aujourd'hui, c'est d'être simple et logique. Gasset est très bien pour ça. L'ego, ça plombe tout le monde et ça freine.
Gasset, que vous avez connu en équipe de France, était donc l'homme qu'il manquait à l'OM.
A.R. : On a tendance à le caricaturer en coach papa poule sans sens tactique. Mais il n'est pas que ça. Après, il aime ses joueurs, il est proche d'eux. Déjà à mon époque, il aimait tout le monde, ne critiquait personne. Par contre, quand il tape du poing sur la table, je l'ai vu, il ne rigole pas. Il ne va pas te dire quoi faire. Non, il laisse ses joueurs exprimer leurs qualités. Mais si sur les pertes de balle, le joueur ne fait pas d'effort, là c'est différent. Tu dois aider ton équipe et ta famille, sinon ça ne peut pas marcher.
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Adil Rami, sărbătorind un gol marcat de Franța în duelul cu Argentina, scor 4 3, în optimile Cupei Mondiale din Rusia (2018)

Crédit: Eurosport

Je préfère avoir ce Paris-là que le Paris des années précédentes
Est-ce que Luis Enrique a fait progresser le PSG ?
A.R. : Je préfère avoir ce Paris-là que le Paris des années précédentes. Il y avait plus de stars, c'était beau, mais beaucoup moins de respect pour ce maillot, pour les couleurs du PSG. C'est triste, c'est dommage pour le foot et pour les Parisiens. Aujourd'hui, il y a moins de talent peut-être, mais beaucoup plus de discipline et beaucoup moins d'ego. Il y a plus d'efforts et je trouve ça cohérent. C'est le début, mais si Paris ne change pas d'entraîneur et fait un bon recrutement cet été… C'est un projet logique et qui me plaît bien.
Marquinhos ratera le choc ce dimanche, il connaît des difficultés cette année…
A.R : (il coupe) Il fait une très belle carrière. Oui, il a eu un passage difficile mais quand je vois le PSG sans lui, je pète un plomb. Je veux le voir jouer avec Hernandez. Tu ne m'enlèves pas Marquinhos. Il apaise, il parle, il a une belle image, une belle communication, et il rend meilleur ses coéquipiers autour de lui. Ce qu'il fait de bien, c'est sa communication dans la prévention. Quand le PSG attaque, quand le ballon est à l'opposé, il est toujours là en train de regrouper ses défenseurs et de mettre ses pions comme il le faut pour éviter la catastrophe. Les gens ne le voient pas, mais le marquage préventif, c'est capital.
Le meilleur défenseur de L1 ? Yoro !
C'est le meilleur défenseur de L1 aujourd'hui ?
A.R. : Non, tout le monde sait qui c'est (rires). C'est Lenny Yoro… Todibo, c'est bien aussi, même s'il a un bon petit trou. Hernandez est toujours là. Je l'aime beaucoup à Paris. C'est l'Agence tous risques, c'est une machine de guerre. Dès que je l'ai vu sur le banc à la Coupe du monde 2018, je me suis dit : 'Lui, il est vraiment énervé.' J'aime bien Meïté aussi à l'OM, mais il a besoin de progresser, et pour progresser, il a besoin de temps de jeu et d'un leader pour le faire grandir. Il a encore des excès de confiance.
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Leny Yoro, le défenseur centreal du LOSC / Infographie : Marko Popovic

Crédit: Eurosport

Un leader comme Chancel Mbemba ?
A.R. : C'est pas mal. J'aime beaucoup le personnage et le joueur. Il nous a tellement donné à Marseille sous les ordres de Tudor, qu'aujourd'hui je le trouve un peu en dessous de ce qu'il a pu nous montrer. On attend.
Qui a le plus de chances d'aller au bout en Coupe d'Europe : Paris en C1 ou Marseille en Ligue Europa ?
A.R. : Pour Paris, j'estime que les meilleures équipes sont de l'autre côté du tableau et elles vont se taper entre elles. Le Barça, c'est dur de dire ça, mais ce n'est pas le Barça que je jouais avec Valence et qui nous massacrait... Le PSG va aller au bout. C'est dur (rires) mais, oui, ils vont aller au bout.
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