D'un « Point » à 2 499 autres

D'un « Point » à 2 499 autres

Le 25 septembre 1972 paraissait le premier numéro du « Point », prélude à une longue série. Aux origines d'un succès jamais démenti : sérieux et impertinence.

Par

Temps de lecture : 2 min

Année 1972, Eddy Merckx remporte son quatrième Tour de France, le choc pétrolier guette et la politique pleure encore son grand homme, le général de Gaulle. Un hebdomadaire titre sa première une, « Crise de régime ». Le Point, 3,50 francs, est né. En tête d'affiche, l'homme à l'éternelle cigarette entre les dents – qui sur la couverture n'en a pas ! – Georges Pompidou, président de la République, a l'air soucieux des mauvais jours. C'est que la Ve, sans l'aura de son regretté fondateur, vacille au gré des affaires. Premier des Premiers ministres mais éternel second jusqu'à la mort du Général, Pompidou mourra deux ans plus tard. Déjà, Le Point écrivait : « Georges Pompidou n'est pas de Gaulle. Simplement le premier président, si l'on peut dire, normal de la Ve République. » Prophétique.

La newsletter culture

Tous les mercredis à 16h

Recevez l’actualité culturelle de la semaine à ne pas manquer ainsi que les Enquêtes, décryptages, portraits, tendances…

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Ce qui fera le caractère de l'hebdomadaire, l'irrévérence dans l'analyse, le sérieux sans l'esprit de sérieux, est déjà réuni dans ce premier numéro. À quarante-huit ans d'intervalle, le « tohu-bohu des événements, cet écheveau embrouillé des faits, des discours et des rêves que tisse l'aventure humaine », est toujours à retrouver dans nos colonnes : « Classés, précisés, expliqués », campait la rédaction dans ce qu'il convient d'appeler le premier de nos éditos. La somme des numéros publiés en quatre décennies de journalisme vigilant est vertigineuse. Jeudi 23 juillet 2020 paraîtra le 2 500e exemplaire du Point. Et si les pubs de papier glacé pour la DSuper5 ou les sous-vêtements Jil, ancêtre du Slip français, ne sont plus au goût du jour, c'est toujours l'impertinence, chère à nos lecteurs, qui tient la plume.

Premier numéro du magazine « Le Point » 25 septembre 1972
 ©  Mégane Chiecchi
Premier numéro du magazine « Le Point » 25 septembre 1972 © Mégane Chiecchi

« Nation », « civilisation »

Et précurseur Le Point l'était. Page 19, la mode se mettait au vert pour des soins du visage plus « naturels » : « le kum-kum détrône le rouge à lèvres et le souak remplace le dentifrice », écrivions-nous sans savoir que, en ce deuxième millénaire, l'heure serait au bon et au bio. À la même page, notre rubrique santé rappelait, elle, les bienfaits du vaccin contre… la grippe. Un confinement plus tard, et c'est le coronavirus qui fait et défait l'actualité. Page 82, c'est la bicyclette que nous mettions à l'honneur sans savoir qu'Anne Hidalgo promettrait, un jour, un « Paris 100 % vélo ». La rubrique France s'appelait nation et civilisation remplaçait les pages culture. Nos indiscrétions chroniquaient déjà les révolutions de palais et la comédie du pouvoir. Ce premier numéro contenait, tout entier, les fondements du journal.

2 499 numéros plus tard, Georges Pompidou tient, comme un clin d'œil, l'affiche : « Arrêter d'emmerder les Français ». C'est avec cette expression prononcée en 1966 pour dénoncer le trop-plein de lois et de règlements « dans ce pays » que nous illustrons notre dossier sur le mammouth bureaucratique ? À lire dans le numéro 2 500 de votre hebdomadaire préféré.

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (15)

  • Clo14

    Abonné depuis des dizaines d'années je regrette MM. IMBERT et REVEL qui doivent se retourner dans leur tombe quand ils constatent la CENSURE orientée de leur création.
    Le Point papier est nettement supérieur au Point en ligne. Que dire de cette censure, qui n'en est plus une, mais simplement un rejet de la vérité et de l'opposition.

  • yeti68

    Souvent je regrette les grands anciens et une impertinence plus forte qu'aujourd'hui, mais vous restez tout de même mon magazine préféré. Joyeux anniversaire donc pour ce numéro 2500 et que l'aventure continue encore longtemps.

  • Roger!

    Puisque d'autres s'y sont mis, à côté des louanges méritées (et présentes aussi sous le second article consacré à ce bel anniversaire... ), une rapide mais insistante supplique au "Point" pour que les internautes soient "enfin" avisés (un court et simple article y suffira) de la façon dont fonctionne "vraiment" le fameux "service de modération".
    On entend dire ici et là que ce sont des algorithmes qui font le tri (des robots, quoi... ; au fait et si c'est ça, "bonjour Mr Robot ! ").
    En pareil cas, ce serait ne pas porter beaucoup d'estime aux abonnés-internautes car "l'humain" ne peut se résoudre à une équation ; et d'ailleurs qui n'a lu que sur certains médias on se sert déjà de robots (des algorithmes... ) pour rédiger des trucs simples comme le compte-rendu d'épreuves sportives.

    Donc, pour nos subtiles pensées, c'est non !
    S'agissant du contenu lui-même, pour différentes raisons je suis de ceux qui pensent qu'il faut "laisser dire" (sauf la haine débordante et viscérale qui saute aux yeux, et l'insulte) tant que le droit des personnes est respecté ; et je pense qu'un bâillon, fut-ce "une seule fois", sera toujours une bien plus grave injustice que quelques grosses bourdes intempestives qui se seraient échappées... Apprenons à juste juste hausser les épaules, sans nous faire happer le bras par celui qui le voudrait tant (afin qu'on rejoigne sa querelle et pour finir dans un corps-à-corps au caniveau... ). La démocratie, c'est aussi ce sang-froid !

    L'anonymat de l'auteur doit aussi continuer d'être admis : imagine-t-on si les chinois avaient dû signer les dazibaos, combien d'entre eux auraient fini en prison... !
    Si une idée est "bonne", elle se tient toute seule... ; et si elle est mauvaise, ça se voit vite...

    Ce petit article, désiré, ce serait donc comme le "cadeau d'anniversaire" du n° 2501, mais celui fait à tous ces fidèles lecteurs et abonnés.
    On écoutera donc, ou lira, Mr Gernelle à ce sujet.
    A nouveau, bon anniversaire, Le Point !