Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (AMSCC)

L’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (AMSCC) assure la formation initiale des officiers de l’armée de Terre. Composée de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr (ESM), de l’école militaire interarmes (EMIA) et de l’école militaire des aspirants de Coëtquidan (EMAC), l’AMSCC délivre une formation pluridisciplinaire d’excellence et ouverte sur des partenaires de haut niveau.

Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (AMSCC). © armée de Terre

Histoire

L’école spéciale militaire de Saint-Cyr (ESM)

Fondée par le Premier consul le 1er mai 1802 à Fontainebleau, elle a été transférée en 1808 à Saint-Cyr. Initialement, sa fondation s’intègre dans un vaste projet cherchant à doter l’Etat de cadres compétents aptes à garantir la stabilité de la société française issue des grandes mutations post-révolutionnaires.
Après la chute de l’Empire, c’est le maréchal Gouvion-Saint-Cyr qui redonne vie à l’école en 1818, date à partir de laquelle les promotions sont numérotées. Le 8 août 1819, Louis XVIII évoque pour la première fois le « premier bataillon de France » avant d’ajouter : « Il n’est pas un dans vos rangs qui n’ait, dans sa giberne, le bâton de maréchal de France ».

Au fil des années, la spéciale s’enrichit de nombreuses traditions, à commencer par le port de sa célèbre coiffure, le « casoar » aux plumes rouges et blanches le 24 août 1855 sur ordre de l’Empereur Napoléon III, en hommage à la reine Victoria.  Par la suite, Saint-Cyr traverse les tempêtes de l’histoire, de la défaite de 1871 à la victoire de 1918, en fournissant à l’armée de Terre les officiers dont elle a besoin ; de grands noms surgissent de ses rangs.

Avec la défaite de 1940, l’école s’installe à Aix en Provence en zone libre tandis que le général de Gaulle créé sa propre école : « Les cadets de la France libre ». En 1942, avec l’invasion du sud de la France par l’armée allemande, une nouvelle école de formation des officiers est créée à Cherchell : l’école des élèves aspirants (EEA) qui devient, le 13 décembre 1944, l’école militaire interarmes. Cinq promotions s’y succèdent ; elles sont composées de saint-cyriens, d’anciens sous- officiers, de résistants : c’est l’amalgame. En 1945, le général de Lattre de Tassigny décide de transférer l’école de Cherchell à Coëtquidan. Le 23 mai 1947, l’école prend l’appellation d’école spéciale militaire interarmes (ESMIA) avant de retrouver, en 1961, son appellation.

Sa devise est : « Ils s’instruisent pour vaincre ».

L’école militaire interarmes (EMIA)

Héritière des écoles d’armes du XIXe siècle permettant à l’élite des sous-officiers d’accéder à l’épaulette, l’école militaire interarmes (EMIA) est officiellement créée le 13 décembre 1944 à Cherchell. Sous cette appellation sont formés des élèves-officiers de tous les recrutements et d’horizons très divers. Cet amalgame perdure jusqu’en 1961, date à partir de laquelle le général de Gaulle décide de scinder l’ESMIA en deux écoles distinctes : l’école spéciale militaire de Saint-Cyr de recrutement direct et l’école militaire interarmes destinée au recrutement interne.

Au fil des années, cette école va se forger une véritable identité. En 1966, la tenue bleue, initialement prévue comme tenue de soirée, devient la tenue de parade des élèves qu’ils portent accompagnée du sabre d’officier. C’est en 1978 que pour la première fois, les élèves portent l’actuelle tenue à col officier bleu ciel ornée de la grenade et d’un pantalon à bande latérale bleu ciel.

A partir de 1986, la scolarité passant à deux ans, la transmission des traditions peut enfin se faire entre les anciens et les cadets. Surnommés les « Dolos » du nom d’une marque de corned beef que l’on trouvait jadis dans les boites de ration, les élèves de l’EMIA incarnent l’école du mérite.

Sa devise est : « Le travail pour loi; l’honneur guide ».

L’école militaire des aspirants de Coëtquidan (EMAC)

L’école militaire des aspirants de Coëtquidan (EMAC) s’inscrit dans un double héritage. Le premier est celui du bataillon EOR (Elèves officiers de réserve) rattaché à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr à l’issue de la Grande Guerre en hommage au sang versé par les 27000 officiers de réserve pendant le conflit. La deuxième filiation relève de l’Ecole des élèves aspirants de Cherchell (Algérie) qui assura la formation d’officiers issus d’horizons très divers durant la seconde guerre mondiale. Cette formation des EOR prend le nom d’École militaire d’infanterie (EMI) en 1958, et quitte Cherchell pour Montpellier en 1962, à la suite de l’indépendance de l’Algérie.

Inaugurée le 1er février 2021, l’Ecole militaire des aspirants de Coëtquidan (EMAC) devient la troisième école de formation initiale des officiers au sein de l’académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan

Avec la création de cette école, apparait une nouvelle tenue de tradition. De couleur bleue horizon, inspirée de la tenue des officiers de réserve mobilisés lors de la Grande Guerre (tenue officiers 1921 – 1931), la tenue des OSC rappelle ainsi l’ancrage dans l’héritage de la Grande Guerre. La coiffe reste le képi bleu clair.

Depuis 1931, les élèves officiers de réserve formés d’abord à Saint-Cyr l’Ecole puis à Coëtquidan se rassemblent sous les plis du drapeau de l’Ecole spéciale militaire. Ce drapeau porte les inscriptions suivantes : à l’avers "RÉPUBLIQUE FRANÇAISE - ÉCOLE MILITAIRE DES ASPIRANTS DE COETQUIDAN" ; au revers « HONNEUR ET PATRIE"

Sa devise est : « L’audace de servir » prenant ses racines en 1995 lors de la formation de la promotion Capitaine Marc Bloch du 4e bataillon de l’ESM.

Missions

Le projet pédagogique de l'AMSCC est de former les jeunes officiers à devenir des décideurs et meneurs d’hommes. Les élèves-officiers y développent leur personnalité, leur culture générale, leur sens des valeurs, leur aptitude au commandement et leurs compétences professionnelles.

La vocation de « Grande École du Commandement » de l'AMSCC impose que la formation académique y soit du meilleur niveau et vise l’excellence dans chacune des disciplines enseignées. C’est pourquoi les meilleurs spécialistes de disciplines relevant tant des sciences humaines que des sciences de l’ingénieur sont appelés à intervenir devant les élèves-officiers.

La vocation d’école militaire de l'AMSCC exige également que l’enseignement académique soit, dans son contenu, finalisé sur le métier militaire. Cela signifie que la plupart des disciplines sont enseignées dans la perspective des emplois des futurs officiers (anglais opérationnel, droit des conflits armés, facteur militaire dans les relations internationales, histoire militaire, cyberdéfense, etc.), en première ou deuxième partie de carrière. Les méthodes d’enseignement privilégient, quant à elles, le travail en groupes d’une vingtaine d’élèves au maximum pour la plupart des enseignements et de 5 à 10 élèves pour les travaux de recherche collectifs.

La formation pluridisciplinaire dispensée s’articule autour de 3 piliers :

  • formation militaire : décider dans l’incertitude, c’est-à-dire, avoir la force de caractère pour accepter des risques calculés et oser avec audace.
  • formation académique : discerner dans la complexité c’est-à-dire, être capable de déployer une véritable intelligence de situation.
  • formation humaine: agir dans l’adversité, c’est-à-dire, fédérer les énergies, susciter l’action collective et décider en conscience.

Les trois domaines de formation couvrent un champ de connaissances organisé autour des quatre pôles d’excellence :

  • Éthique et environnement juridique ;
  • Défense et sécurité européennes ;
  • Mutation des conflits ;
  • Sciences et technologies de défense.

Ces pôles constituent les axes majeurs des activités du centre de recherche des Écoles.

La dimension internationale est également prise en compte par la richesse des réseaux internationaux de chercheurs et partenaires et le soutien apporté par la Fondation Saint-Cyr. De renommée internationale, les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan sont un acteur majeur de la formation au commandement et constituent un pôle de formation de référence en Europe.

École spéciale militaire de Saint-Cyr

Grande école d’enseignement supérieur, l’école spéciale militaire de Saint-Cyr (ESM Saint-Cyr) assure la formation initiale des officiers issus du recrutement direct.
Elle forme des officiers destinés à encadrer les unités opérationnelles de l’armée de Terre puis, à assumer des responsabilités croissantes de conception et de direction au sein des régiments et états-majors de l’armée de Terre, interarmées et interalliés. Elle délivre une formation pluridisciplinaire de niveau Master mêlant une formation humaine, militaire et académique. Celle-ci est complétée par les enseignements spécialisés en école d’application pour permettre au jeune officier d’assumer ses premières responsabilités en corps de troupe.

Pour l’école spéciale militaire (ESM) de Saint-Cyr, la formation de trois ans délivre un diplôme de Saint-Cyr qui confère le grade universitaire de master (depuis 2002). Les élèves de la filière Sciences de l’ingénieur se voient octroyer de surcroît le titre d’ingénieur diplômé de l’école. Elle s’articule autour de deux filières : Science de l’ingénieur et sciences sociales et politiques

A l’issue de la scolarité, les saints-cyriens choisissent une fonction opérationnelle (infanterie, arme blindée et cavalerie, transmission, artillerie, matériel, etc.). Ils suivent une année de formation de spécialité dans l’école concernée à la fin de laquelle ils choisiront une unité opérationnelle (régiment).

École militaire des aspirants de Coëtquidan (EMAC)

L’école militaire des aspirants de Coëtquidan (EMAC) a pour mission principale de former les officiers sous contrat (OSC) et officiers de réserve de l’armée de Terre. Les officiers sous contrat se répartissent en trois filières : les OSC-E (encadrement), les OSC-S (spécialistes) et les OSC-P (pilotes).
Dans le cadre de la réforme de la scolarité, la formation des élèves officiers sous contrat encadrement a été portée à un an et sera sanctionnée par un mastère Commandement et leadership. Elle continue également de former en partenariat avec des grandes écoles militaires et civiles, telles que Polytechnique ou HEC.

École militaire interarmes (EMIA)

L’école militaire interarmes (EMIA) assure la formation initiale des officiers des armes recrutés par la voie interne parmi le personnel non officier.

Elle forme des officiers destinés à encadrer les unités opérationnelles de l’armée de Terre, puis à assumer des responsabilités croissantes d’encadrement, voire de conception et de direction au sein de l’armée de Terre, des Armées et des états-majors multinationaux. Les officiers qui en sont diplômés appartiennent au corps des officiers des armes. L’EMIA délivre une formation intégrée et pluridisciplinaire. Cette formation est complétée par une année de spécialisation en école d’application permettant ainsi au jeune officier de se préparer à assumer ses responsabilités de chef.

La formation de deux ans délivre le diplôme de licence (depuis 2010). Elle s’articule autour de trois filières : Économie et gestion publique (EGP), Géopolitique, Relations internationales et Stratégie (GRIS) et Sciences et technologies de la Défense (STD) avec un stage à l’international.

La grande école du commandement participe également à la formation d'officiers des autres armées (Gendarmerie Nationale, service de santé et des essences) et d'étudiants issus d'autres grandes écoles partenaires (Polytechnique, HEC, ESSEC, IEP).

Composition

Les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan sont réparties en deux écoles :

  • L’école spéciale militaire de Saint-Cyr (ESM);
  • L’école militaire interarmes (EMIA),
  • L’école militaire des aspirants de Coëtquidan (EMAC).

L’école bénéficie d’un encadrement et d’un soutien technique optimisé pour former les futurs officiers de l’armée de Terre et de la défense et soutenir l’entraînement des régiments :

  • 560 personnes dont 410 militaires ;
  • 150 civils, dont 70 professeurs résidents et 110 vacataires ;
  • Près de 250 véhicules dédiés à l’instruction tactique et au 
soutien logistique de la formation.

Implantation

L'Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (AMSCC) est implantée au camp de Coëtquidan, à Guer (Morbihan).

Partager la page

Veuillez autoriser le dépôt de cookies pour partager sur


A la une