L’ancien producteur phare du cinéma américain, Harvey Weinstein, semble n’être qu’au début de son parcours avec la justice – les justices, en l’occurrence – dans le cadre des multiples accusations de harcèlement et d’agressions sexuelles, voire de viols, dont il fait l’objet de toutes parts. Ce mercredi 8 juin, le parquet britannique a annoncé autoriser « la Metropolitan Police à poursuivre Harvey Weinstein dans deux chefs d’accusations concernant des agressions sexuelles sur une femme en août 1996 ». La victime présumée, selon la police londonienne, est aujourd’hui âgée d’une cinquantaine d’années.

Au Royaume-Uni, la prescription n’existe pas pour les crimes, et le viol est considéré comme tel. C’était donc au juge de décider si l’ancienneté des faits devait ou non conduire à un abandon des poursuites. Ce dernier a choisi de les maintenir « à la suite d’une révision des preuves rassemblées par la Metropolitan Police dans son enquête », indique le communiqué du parquet.

Procès en série

Les multiples révélations qui avaient visé Harvey Weinstein en 2017 avaient provoqué un séisme dans le monde du cinéma, et conduit à une libération de la parole, notamment sur les réseaux sociaux avec les #MeToo et #BalanceTonPorc. Plus de 90 femmes, majoritairement des actrices, des journalistes, des productrices ou des assistantes, parmi lesquelles quelques stars telles que Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie, Léa Seydoux, Salma Hayek ou Madonna, accusaient le puissant producteur de harcèlement sexuel, d’agressions sexuelles ou de viol.

Condamné en 2020 par la justice new-yorkaise, Harvey Weinstein a écopé de 23 années de prison ferme, soit presque la peine maximale. Sa demande d'appel a été rejetée le 2 qui dernier. Âgé de 70 ans, l’ex-producteur purge actuellement sa peine dans une prison californienne. Outre les poursuites dont il fait l’objet au Royaume-Uni, il est dans l’attente d’un autre procès pour agressions sexuelles présumées sur cinq autres femmes, où il encourt jusqu’à 140 années de prison supplémentaires.