Dans les années 1840, quelque temps avant la publication de son unique roman, Les hauts de Hurlevent, la jeune Emily Brontë se cherche et découvre la passion avant d’écrire ce qui deviendra un grand classique de la littérature anglo-saxonne.

Pour son premier opus en tant que réalisatrice, l’actrice australienne Frances O’Connor a choisi de dépeindre les dernières années d’Emily Brontë dans l’espoir d’inspirer une nouvelle génération de jeunes femmes qui ne connaîtraient pas l’œuvre de la poète et écrivaine britannique, morte à 30 ans.

Le film s’amorce alors qu’Emily (Emma Mackey) s’apprête à rendre son dernier souffle. Sa sœur aînée, Charlotte (Alexandra Dowling), l’accable de questions pour tenter de comprendre comment elle a écrit Les hauts de Hurlevent, convaincue qu’elle lui cache quelque chose.

Retour en arrière. Les trois sœurs Brontë débordent de vitalité, oscillant entre complicité et rivalité sous l’autorité de leur père pasteur, qui s’occupe de ses filles et de son fils Branwell (Fionn Whitehead) d’une main de fer depuis la mort de sa femme.

Emily est le mouton noir de la famille ; solitaire et rêveuse, elle échoue à poursuivre ses études pour devenir enseignante comme Charlotte et préfère errer dans les landes, en compagnie de son frère fauteur de troubles. Alors que le nouveau vicaire (Oliver Jackson-Cohen) pour lequel toutes les femmes du village se pâment assure son éducation à la maison, Emily ose remettre en question la foi aveugle qui lui est inculquée et découvre le pouvoir des mots, griffonnant ses premiers poèmes.

Si la distribution au grand complet s’avère impeccable dans son interprétation des personnages, le jeu remarquable d’Emma Mackey (Eiffel, Sex Education) crève l’écran ; par son seul regard, la jeune actrice réussit à embraser les moindres scènes d’une intensité extraordinaire. Il faut également souligner la musique poignante d’Abel Korzeniowski, qui se révèle assez éloquente pour suffire à assurer la narration et permettre ainsi à l’intrigue, déjà sobre en dialogues, de se passer de mots.

Des deux heures et quelques du film, à aucun moment on n’aura eu l’impression que l’histoire s’étire en longueur. Bien au contraire. On serait resté encore plus longtemps à contempler les paysages poétiques du Yorkshire qui s’étalent à perte de vue, et à travers lesquels nous entraîne à sa suite une jeune femme qui a osé défier ce qui était attendu d’elle pour vivre sa courte vie comme elle l’entendait.

En salle (en version originale anglaise)

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Emily

Drame biographique

Emily

Frances O’Connor

Avec Emma Mackey, Fionn Whitehead, Alexandra Dowling et Oliver Jackson-Cohen

2 h 10

8/10