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Ecouté dans l'édition Malibran (ASIN : B00004R8MK).
Il s'agit d'un enregistrement Electrola de 1938 avec la Sächsische Staatskapelle (la Staatskapelle Dresden) et le chœur de l'Opéra de Dresde, dirigés par Karl Böhm. Je donne l'essentiel de la distribution :
- Hans Sachs - Hans Hermann Nissen,
- Veit Pogner - Sven Nilsson,
- Sixtus Beckmesser - Eugen Fuchs,
- Fritz Kothner - Arno Schellenberg,
- Walther von Stolzing - Torsten Ralf,
- David - Martin Kremer,
- Eva - Margarete Teschemacher.
J'ai des doutes pour Magdalene : selon certains, il s'agit d'Helene Jung, selon d'autres d'Elisabeth Höngen.
Le son est excellent pour 1938, mais les années suivantes, en Allemagne, à la radio et même sur scène, apporteront encore des progrès, ce qui fait l'enregistrement de 1944 de l'opéra complet (ASIN : B0000023RU), toujours avec Böhm, est techniquement meilleur, ce dont les détails instrumentaux bénéficient.
On peut aussi trouver cet enregistrement chez Malibran, comme je l'ai dit, avec des bonus chantés par Teschemacher, Ralf et Höngen, mais aussi chez Hännsler "Profil" (ASIN : B000CEXPV0), sans compléments apparemment, alors qu'ici il y a des extraits chantés par Hans Hermann Nissen. J'ignore évidemment chez quel éditeur le son est le meilleur.
On imagine les difficultés de l'enregistrement : des extraits de 4 minutes (la durée d'une face de 78 tours) et ensuite il fallait arrêter, pour recommencer en gardant le tempo et l'atmosphère. Le mérite de Karl Böhm et des artistes est qu'on ne s'en doute pas. Pour des raisons compréhensibles, le tempo est rapide : le Troisième Acte dure 10 mn de moins que dans l'enregistrement de Böhm en 1944. Ce qui est remarquable, c'est que cette contrainte de temps n'induit aucune raideur, mais au contraire qu'il y a beaucoup plus de souplesse et peut-être de vie qu'en 1944. Böhm reste malgré tout sobre et exact, à son habitude. Le Prélude est plus puissant, plus dense, à cause de la nécessité de condenser.
Je préfère donc Böhm en 1938, c'est à dire ici. Pour les chanteurs, c'est selon. Cette version incomplète vaut d'abord pour la présence de Hans Hermann Nissen (1893 - 1980) et sa voix riche, souple et puissante, si peu présente au disque, hélas. La tendance de ce Sachs est chaleureuse, pleine d'entrain mais sans survoler l'inquiétude, alors que Hotter, immense en 1949 avec Jochum, insistera davantage sur les doutes du personnage et que Paul Schöffler, à la voix moins riche et chaude que les deux autres, approfondira les détails expressifs et soulèvera l'admiration par l'exactitude et l'art d'argumenter tout en chantant (je l'ai réécouté avec Böhm en 1944). Je suis moins enthousiaste que d'autres sur le David de Martin Kremer (1898-1971), qui ne peut vocalement montrer la jeunesse et la vivacité du personnage et qui semble compenser par la véhémence; il reste satisfaisant grâce à sa rigueur, sans plaire autant que Peter Klein (1944). Torsten Ralf (Stolzing) est très irrégulier; éteint et incolore dans son dialogue avec Sachs (scène 2), il est bien meilleur à la fin; sa voix garde quelque chose de nasal et il n'a pas la noblesse et le charme des meilleurs Stolzing. Margarete Teschemacher, voix longue, chant soigné, ne charme pas autant que Seefried (1944), évidemment, mais parvient à émouvoir par l'exactitude dans le Quintette. On ne comparera pas le (bon) Beckmesser de Eugen Fuchs avec celui de Erich Kunz (1944) : il est moins approfondi dans les détails, il caricature davantage et n'a pas les mêmes moyens vocaux; mais le contrat est rempli. On entend peu le Kothner de Sven Nilsson, mais ses moyens et son autorité semblent considérables, avec plus de souplesse que Alsen en 1944.
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