| Comment | Man MUSS ja auch nicht unbedingt diskutieren, Pachulke.
Es kann ja auch ausreichend sein, einfach Texte einzustellen, in denen es um Kultur geht.
Londres rassemble les plus beaux bronzes du monde
Antiques, anciennes ou modernes, venues de tous les pays, cinq cents fontes rivalisent de beauté à la Royal Academy. Un témoignage de l'universalité et de la diversité du génie humain.
Dans L'Iliade, Héphaïstos (le futur Vulcain des Romains) forge, grave et cisèle le bouclier d'Achille. Il est largement en bronze. Il raconte le monde. Longtemps, pour l'Occident, cette pièce a été considérée comme la première œuvre d'art. A-t-elle jamais existé? Anciens et modernes se sont querellés sur ce point. Ce qui est sûr, c'est que le bronze était depuis bien avant Homère un matériau divin. À ce jour encore, il demeure sacré. Durant ses Jeux olympiques et paralympiques, Londres a distribué 2 484 médailles faites de cet alliage de cuivre, d'étain, de zinc et de plomb.
Depuis samedi, la capitale anglaise continue de célébrer le bronze. La Royal Academy vient d'inaugurer une splendide exposition où cinq cents fontes, de toutes patines et de toutes dimensions, se trouvent réunies. La sélection, exceptionnelle, a été arrêtée par les commissaires David Ekserdjian et Cecilia Treves. Pour la première fois, les écoles, les styles, les siècles et les cultures sont mis sur le même pied, le geste plastique étant le seul critère retenu.
Outre le plaisir d'admirer autant de chefs-d'œuvre, cette approche transversale et thématique (figure humaine, animaux, groupes, objets, bas-reliefs, dieux, têtes) offre le plaisir de nombreuses et exquises correspondances. Sur les socles centraux, sur les podiums latéraux blancs où sont installées pas plus de cinq ou six pièces, ou encore dans les vitrines protégeant les petites sculptures, d'étonnantes conversations s'engagent.
En préambule, un rarissime satyre dansant de l'âge hellénique, haut de 2,5 m, tiré des eaux siciliennes par morceaux entre 1997 et 1998, communique son extase. On appréciera dans son sillage quelques découvertes archéologiques récentes tels l'impressionnante tête du roi Seuthès III , datant de la première période hellénistique (Sofia), et un casque de cavalerie d'époque romaine découvert en Grande-Bretagne en 2010, depuis en mains privées.
Cinq millénaires de feux et de fontes
Au fil des salles, on découvre ici un sénateur romain dont le drapé de la toge rivalise avec celui du Saint Stéphane de Ghiberti (vers 1425), là une silhouette filiforme et grossière de Giacometti rapprochée du fameux éphèbe étrusque du musée de Volterra. Un Rodin (l'indispensable Âge de bronze) fraternise avec un vestige de Pompéi. La rusticité du Pêcheur de palourdes de Willem De Kooning (1972) outrepasse celle, réaliste, du Grand Paysan de Dalou (1904) venu d'Orsay.
Plus loin s'ouvre une ménagerie d'animaux fabuleux. Éléphant scarifié chinois (- 1000), cerfs mythiques du Lorestan, chimère étrusque d'Arezzo, Tigre dévorant un crocodile de Barye, guenon surréaliste de Picasso, effrayante mante religieuse de Germaine Richier… La section est dominée par une monumentale tête de cheval du IVe siècle av. J.-C. Elle a appartenu à Laurent de Médicis et été étudiée par tous les maîtres de la Renaissance florentine, dont Léonard de Vinci.
La présence du Toscan se remarque également dans la Prédication de saint Jean-Baptiste à un Lévite et un Pharisien, un ensemble monumental dû a son ami Giovanni Francesco Rustici, l'index droit du saint désignant les cieux d'une manière on ne peut plus caractéristique.
Mais le propos est beaucoup plus large que celui des rapports entre Antiquité, Renaissance, âge classique et moderne: cinq millénaires de feux et de fontes nous rassurent sur l'immortalité du génie humain, capable, tel le phénix, de renaître de ses cendres ici ou là. Bien que considérable, l'Occident ne domine ici ni l'Asie ni l'Afrique (en particulier le royaume du Bénin aux bronzes virtuoses dès avant l'arrivée des colons). Une des plus anciennes pièces est un chariot solaire datant du XIVe av. J.-C, trésor national du Danemark. Les plus récentes sont signées Louise Bourgeois (Araignée IV), Richard Deacon (Clous de bronze), Tony Cragg (Points de vue) et Anish Kapoor (Untitled, 2012). Des chamans aux stars contemporaines, Vulcain est loin d'être le seul dépositaire des secrets du feu. |
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