En février 2024, Juliette Binoche apportait son soutien à sa consœur Judith Godrèche, victime de viols et d’agressions sexuels de la part des deux réalisateurs français Benoît Jacquot et Jacques Doillon, contre lesquels elle a porté plainte. "Nous devrions être toutes et tous libres de dire la vérité quand on a été violé ou violenté dans tout métier et à tout âge", expliquait-elle dans les colonnes de Gala. La comédienne vient à son tour d’apporter sa pierre à l’édifice du #MeToo français.

Juliette Binoche et le soutien nécessaire des hommes

Invitée au micro sur France Inter le mercredi 1er mai 2024, Juliette Binoche révèle avoir subi plusieurs humiliations et agressions sexuelles au cours de sa carrière. Léa Salamé l’interroge alors sur une tribune de soutien publiée dans le magazine Elle et signée par cent hommes, soutenant les "victimes de #MeToo". "Ah bah ça fait du bien. Enfin, enfin !, réagit l’actrice, juste avant que sa voix ne se brise. Parce que ce n’est pas possible qu’il n’y ait que les femmes qui parlent. Si ce n’est pas reconnu, ça n’existe pas. Toutes les femmes attendent ça".

Vidéo du jour

Gagnée par l’émotion, Juliette Binoche a pointé du doigt "l’obsession pour la nudité" qu’elle a observée au début de sa carrière cinématographique. éAu sortir des années 1970, il y avait une demande de la nudité dans les films", se souvient-elle. Pour les besoins du film Rendez-vous d’André Téchiné (1985), lui-même accusé de harcèlement sexuel par l’acteur Francis Renaud, elle avait dû tourner une scène entièrement nue, à la grande surprise de sa mère. "J’ai cru qu’elle m’admirait, mais elle était horrifiée", précise-t-elle.

La rage de Juliette Binoche

Le vendredi 26 avril 2024, Juliette Binoche expliquait dans un texte publié par nos confrères de Libération avoir subi plusieurs abus au cours de sa carrière cinématographique. "Toutes ces blessures provoquent une rage, une révolte, écrivait-elle. (…) Je suis soulagée de voir et d’entendre les témoignages de femmes et d’hommes qui osent exposer les abus qu’elles et qu’ils ont subi".

Invitée de l’émission Clique le mardi 30 avril 2024, la comédienne n’avait pas réussi à contenir son émotion en revenant sur ce texte. Elle a notamment évoqué le soutien de plusieurs artistes du milieu du cinéma, notamment la réalisatrice Claire Denis et le réalisateur Christophe Honoré, qui lui a adressé un message. "Quelque chose de simple, mais qui m’a vraiment fait du bien, explique-t-elle. Il m’a dit : ‘Tu n’aurais pas dû vivre ça’. (…) À partir du moment où on est entendu, écouté, on existe autrement. La douleur, si elle est entendue, fait un peu moins mal".