Victoires de la musique 2022 : Pourquoi « Le Dernier Jour du Disco » de Juliette Armanet sera la chanson de l'année
TUBEPourquoi « Le Dernier Jour du Disco » sera la chanson de l'année

Victoires de la musique 2022 : Pourquoi « Le Dernier Jour du Disco » de Juliette Armanet sera la chanson de l'année

TUBENommée à la 37e cérémonie des Victoires de la musique, « Le Dernier Jour du Disco » a tout pour être sacrée « chanson originale » de 2021
La chanteuse Juliette Armanet aux NRJ Music Awards en novembre 2021.
La chanteuse Juliette Armanet aux NRJ Music Awards en novembre 2021.  - JP PARIENTE/NMA2021/SIPA / SIPA
Clio Weickert

Clio Weickert

L'essentiel

  • La 37e cérémonie des Victoires de la musique se tiendra le vendredi 11 février sur France 2 et France Inter, en direct de la Seine musicale.
  • Avant cette grande soirée, « 20 Minutes » vous propose de (re) découvrir chaque jour l’une des cinq « chansons originales » nommées.
  • Après Orelsan et Clara Luciani, place au « Dernier Jour du Disco », l’une des chansons les plus émouvantes de 2021.

Il y a eu l’été 2021, la légèreté retrouvée et la promesse de jours ensoleillés et rieurs. Puis il y a eu l’automne, la langueur de ses longues nuits et le retour d’un horizon plus étriqué. Entre les deux a surgi la flamboyante Juliette Armanet. Après quatre années d’absence, la chanteuse a choisi ce basculement bien précis entre lumière et ombre pour amorcer son grand retour. Cette période post-vacances de la fin septembre qui vous coupe les pattes et remise au grenier toutes les (trop) belles résolutions de la rentrée.

Il n’en fallait pas moins que Le Dernier Jour du Disco pour rallumer la fine flammèche qui subsistait en nous. Un morceau nommé dans la catégorie « chanson originale » des Victoires de la musique, capable de vous faire danser sur une table et/ou de pleurer toutes les larmes de votre corps. Un hymne ravageur de fin du monde aux couleurs de 2021.

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« Le moment culminant d’une émotion »

A peine le titre lancé, sans temps à perdre, la voix de Juliette Armanet résonne comme un adieu. « C’est la fin, le tout dernier matin, le tout dernier jasmin, ne me lâche pas la main/C’est la fin, le soleil au lointain, s’écoule seul dans son coin, ne me lâche pas, je te tiens ». Puis survient le premier refrain implorant. « Le dernier jour du disco, je veux le passer sur ta peau, à rougir, comme un coquelicot/Le dernier jour du disco, je veux l’entendre en stéréo, et te dire, qu’y a rien de plus beau ». Et là c’est parti.

La musique s’emballe, le piano fait place à une rythmique disco et la voix de Juliette Armanet se veut beaucoup plus conquérante. En un quart de seconde, la chanteuse nous transporte d’un ressenti 6 heures du mat' (quand l’alcool devient triste et que vous vous posez beaucoup trop de questions sur la vie et le pourquoi de l’univers), à celui d’un minuit de nouvel an : la fête bat son plein, les paillettes vous montent à la tête et le dieu de la danse s’empare de votre corps. Jamais vous ne vous êtes sentis plus vivant que ces minutes-là. Vos gestes sont d’une intensité rare, vous jouez votre vie sur le dancefloor (en vrai vous frisez le ridicule et peut-être même le burn-out), et dans votre crâne, une idée fixe : vivre !

Et c’est sur cette corde en équilibre que Juliette Armanet évolue tout au long de la chanson, oscillant entre l’enflammement et la vulnérabilité. « C’est un drôle de mélange parce qu’à la fois c’est un vrai opéra drama assez mélancolique et en même temps il y a une énergie, une lumière. (…) C’est un peu une chanson funambule qui marche entre la mort et la vie, la nuit et le jour, l’amour et la fin de l’amour. Un peu un climax d’une relation, les dix dernières secondes avant qu’on rallume la lumière quand on est en boîte de nuit. Le moment culminant d’une émotion », nous expliquait la chanteuse lors de la sortie de son album Brûler le feu en novembre dernier.

« Il y a plein d’échelles et de significations différentes »

Le groove, c’est bon. Mais ça parle de quoi cette chanson ? Pour ne rien vous cacher, c’est l’une de nos grandes interrogations lors de la première écoute. Qu’entend Juliette Armanet avec l’expression « le dernier jour du disco » ? La fermeture d’une boîte de nuit ? La retraite de Cerrone ? La veille d’un reconfinement ? Et puis il y a les couplets, qui multiplient les images et les comparaisons inattendues : « C’est la fin, les statues d’airain, coulent dans leur chagrin, ne me lâche pas la main/C’est la fin, les rivières du destin, s’affolent comme du satin, ne te lâche pas, je te tiens ». D’un côté la chanteuse y évoque un amour, de l’autre elle y déploie un paysage qui se délite, voire apocalyptique. « Cette chanson peut parler à la fois de la fin d’un monde, d’un amour… Il y a plein d’échelles et de significations différentes et j’aime bien l’idée de ne pas y répondre, que chacun puisse y mettre ce qu’il a envie d’y trouver », estimait-elle auprès de 20 Minutes.

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Et c’est bien tout l’intérêt de cette chanson : nous donner quelques éléments de décor tout en nous laissant construire notre propre récit. Certains se plongeront ainsi dans une rupture, d’autres sur une planète menacée par un astéroïde (les plus dramas combineront les deux et se feront larguer SUR une planète menacée par un astéroïde).

Intemporelle, Le Dernier Jour du Disco est aussi très actuelle et fait particulièrement écho à ce que nous vivons depuis l’arrivée du Covid. Une sorte de montagne russe des émotions entre la crainte, la joie, la frustration. Ainsi que ce sentiment urgent de vivre quand le cadre sanitaire se desserre un chouïa. Une chanson qui trouve aussi bien sa place au lendemain d’un déconfinement qu’à quelques heures d’un nouveau couvre-feu. La chanson de l’année et de toute une époque.

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