Le 10 avril 1599
Introduction
Gabrielle d'Estrées, maîtresse du roi Henri IV, est décédée le 10 avril 1599 en donnant naissance à leur quatrième enfant. Cette mort soudaine a suscité diverses rumeurs et spéculations sur les circonstances de sa mort.
Description physique
Gabrielle d’Estrées, la « presque reine », « blonde, dorée, d’une taille admirable, d'un teint d’une blancheur éclatante » (Mademoiselle de Guise), « blonde aux yeux bleus, aux sourcils admirablement dessinés, avenante et potelée » (François Bluche), « belle mignonne un peu fade et sans trop d’esprit » (Jean-Pierre Babelon), a, du fait même de son destin tragique dans lequel certains ont voulu voir un empoisonnement ou la main du démon, a fasciné tant ses contemporains que la postérité. Ainsi Agrippa d'Aubigné, pourtant généralement avare de compliments, salue en elle celle qui pousse le roi à rédiger et signer l’édit de Nantes : « C’est une merveille, comment cette femme de laquelle l’extrême beauté ne sentait rien de lascif, a pu vivre en reine plutôt qu’en concubine tant d’années et avec si peu d’ennemis. Les nécessités de l’État furent ses seules ennemies. »
Histoire et contexte
Henri IV et Gabrielle d'Estrées ont commencé leur liaison en 1592 et ont eu ensemble trois enfants. Le roi avait l'intention de légitimer leur progéniture et d'épouser Gabrielle, qui était enceinte pour la quatrième fois. Cependant, les conseillers d'Henri IV étaient préoccupés par les troubles que cette union, désapprouvée par les catholiques et les Grands du royaume, risquait de provoquer.
Les circonstances de sa mort
Les festivités de Pâques approchant, le confesseur du roi, le curé Benoist, a suggéré que le roi se sépare temporairement de Gabrielle pour apaiser l'opinion parisienne, toujours prête à douter du catholicisme d'Henri IV. Gabrielle a accepté à contrecœur et s'est rendue chez sa sœur à Paris. Après avoir dîné chez un banquier italien, elle a ressenti des douleurs d'estomac qui se sont aggravées.
Gabrielle est décédée au Doyenné de Saint-Germain-l'Auxerrois, la résidence de sa tante, madame de Sourdis. Les rumeurs selon lesquelles elle aurait été empoisonnée ont été réfutées lors d'une autopsie qui a révélé des problèmes de santé sous-jacents.
L'hypothèse la plus probable est qu'elle aurait été victime d'éclampsie toxique (intoxication par un taux élevé d'albumine dans les urines, pathologie de la femme enceinte se traduisant par une forte hypertension, allant jusqu'à des convulsions) ayant tous les symptômes de l'empoisonnement.
On expulsa de son ventre l'enfant mort-né dont elle était enceinte.
Funérailles d'une reine
Ses obsèques sont célébrées dans l'église Saint-Germain-l'Auxerrois avec les honneurs liés à son rang. Elle est enterrée dans le chœur de l'église de l'abbaye de Maubuisson, dirigée par sa sœur Angélique d'Estrées.
Les obsèques de Gabrielle d'Estrées sont dignes d'une reine. Dans son hôtel, le mannequin à son effigie reste quatre jours durant exposé au dessus du cercueil sur un lit de parade. On la sert comme de son vivant, et les visiteurs qui défilent devant le lit, sont reçus par des hérauts d'armes portant des cotes noires fleurdelisées. "Les princesses lui donnèrent l'eau bénite de bon coeur", commente non sans ironie le chroniqueur Pierre de l'Estoile. Le service funèbre est célébré en grande pompe à Saint Germain l'Auxerrois, puis les cercueils de la duchesse et de son enfant mort-né sont emportés et inhumés à l'abbaye de Maubuisson. Henri IV prend le deuil en noir, marque inhabituelle, même pour les reines, puis le deuil violet trois mois durant, imité par la Cour.
Conclusion
La mort de Gabrielle d'Estrées a suscité diverses rumeurs et spéculations sur les circonstances de sa mort. Bien que des théories d'empoisonnement aient été proposées, une autopsie a révélé des problèmes de santé sous-jacents. La liaison d'Henri IV avec Gabrielle d'Estrées a été controversée et a suscité l'inquiétude de ses conseillers. Sa mort prématurée a été une perte tragique pour le Henri IV.
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