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University of Ottawa
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DICTIONNAIRE
WSV32 aff SS!I3SrïF2:fII^'!f3
DE GEOGRAPHIE.
D'UN DICTIONNAIRE DES TILLES ET COMMUNES
DE FRANCE.
Tout exemplaire non revêtu de notre signature sera réputé contrefait, et pour
suivi suivant la rigueur des lois.
IMPRIMERIE DE FAIIN ET THUNOT,
28, RUE RACINE, PRÈS DE L'ODÉON.
Aîô
DICTIONNAIRE
USUIX ET SCIENTIFIQUE
DE GÉOGRAPHIE
CONTENANT
Les articles les plus nécessaires de la géographie ancienne
CE QU'IL Y A DE PLUS IMPORTANT DANS LA GÉOGUAPHIE HISTORIQUE DU MOYEN AGE
Le résumé de la statistique générale des grands états et des villes les plus
importantes du globe,
Et an grand nombre d'articles, pris dans les voyages publiés on Inédits de l'aateor.
SUIVI
D'UN DICTIONNAIRE DES VILLES ET COMMUNES DE FRANCE,
PAR
G. L. DOMENY DE RIENZI,
Ancien général au service de la Grèce, ei-député des hommes libres de l'Ile Boarbun,
Membre de plusieurs Académies de France et d'Italie, de llnstltul historique, de la Société asiatique de Parts , de la Société asiatique
de Bombay {lnde\ de la Soclélé géographique de Paris, de la Société de statistique uniTerselle ,
Professeur dun cours gratuit de cosmographie et de l'histoire des sciences cosmographiques , et spécialement
de la géographie ancienne et moderne, à l'Athénée rojal et à l'Institut historique,
Préildent de la commission de géographie et d'his:olre à la Société d'émulation pour l'Instruction pnbliqaa
Associé de l'Académie de Vauclnse et de la Société d'encouragement pour les beaux-arts
Auteur de VOcéanie, etc., etc.
ORNÉ SE NEUF CARTES COLORIÉES.
MKIOmèQUES
v**^ '<r4. Troisième éaition.
<i^ ^ ,%
La nature , semblable en tontes choses, est la même en tous
pays.
Irad. de Pïthagorr, l'ers dorés.
Les institutions expliquent les principales dlfTérenccs qui
existent entre les peuples.
HlBNZI, t'rag. de lorig, det peup. de lAsie cenlr.
1.AIVGLOIS ET LECLERCQ, LIBRAIRES-EDITEURS,
EUE DE LA HARPE, 81.
18 {3.
G-
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.^, « ^.f»,.
■\v.:*'V,:'At
*^.
21 me0 5lmi0
M.JES M»M.irS DIfiNES, BJV rMtAJWCJE ET A ÏÏj'ETHAIVGEMtt
MON COUSIN T. GABRINl DE RIENZI,
Général des Clercs-Mineurs, savant historien , géographe et physicien, à Rome;
ESPRIT REQUIEN,
Savant botaniste, administrateur du musée et de la bil)lioihèque d'Avignon, etc.;
LE MARQUIS DE FORTIA DURBAN,
Membre de l'Institut de France, savant chronologiste , géographe et archéologue;
ANDRÉ TÉLESPHORE ARISTON,
Mon Mentor pendant mon premier voyage en Orient, et surtout au Caucase.
LE GÉNÉRAL COLETTI,
llinislre-plén« de Grèce en France, mon appui dans la 1" guerre des Hellènes pour leur indépe»,
RAMA MOHANA RADJAH,
Le premier des Brahmanes philosophes de l'Inde, que j'ai connu à Calcutta ;
L'ABBÉ LAMIOT,
Missionnaire français, l'homme le plus instruit sur la Chine, que j'ai connu à Macao;
DON MARIANO DE RICAFORT
dpi lai ne-général de Cuba à la Havane (Amérique), etc., etc.;
F. V. GODEFROY,
D. M. et naturaliste, à Manila lors de mon second voyage en Océanie, maintenant ii Paris;
V. CONSIDÉRANT,
Capitaine du génie, auteur de Destinée sociale , etc.
Humble hommage et profomie affection.
Ç.^S£.-W. c/e ^é^nz,'.
PREFACE.
Serons-nous enfin délivrés de ces éternels-dictionnaires géographiques dits de P'osgien .univer-
sels , etc., ou l'erreur semble avoir pris racine et se perpétuer d'édition en édition , ou qui répè-
tent les mômes erreurs avec dc« titres nouveaux? Depuis longtemps on demande un Dictionnaire
qui mettrait les connaissances géographiques à la portée de tout le monde et de toutes les bourses,
en affranchissant des immenses études qu'elles exigent dans les difiërentes parties des hautes
sciences; qui épargnerait les recherches en groupant sous chaque mot des notions et des faits épars
dans un grand nombre d'ouvrages et de langues; qui rectifierait les positions des villes, les hauteurs
des montagnes , les cours des rivières, les chiffres des populations presque partout inexactement
indiqués, et les noms des lieux et des grands personnages si souvent défigurés : un tel Dictionnaire
de géographie, succinct pour les petits articles, mais encyclopédique à l'égard des articles généraux,
complet autant que son étendue le permettrait, également éloigné de Tinsuffisante brièveté d'une
simple nomenclature et de l'aride prolixité des grandes compilations, résumant tout ce qui a été écrit
de plus vrai, de plus judicieux, de plus récent, surtout dans les écrits des voyageurs, serait un véri-
table service , rendu à un public qui recherche avec avidité les livres qui apportent rapidement la
lumière. Cet ouvrage conviendrait aux savants et aux gens du monde, aux adminislratioi7,s -^t 9 ix
collèges, aux marins et aux militaires, aux commerçants et aux industriels; car il manque a la
France, et même à l'Europe. Je me suis efforcé de remplir consciencieusement cette lâche difficile.
^ 11 est peu d'ouvrages sujets à autant de vicissitudes que les ouvrages géographiques et les dic-
tionnaires en particulier. La grande mobilité que les événements et les révolutions impriment
de nos jours aux affaires humaines, et qui changent l'état politique d'une partie du globe, a exigé
une classification et des divisions nouvelles en harmonie avec le nouvel état des choses.
Ce Dictionnaire, rédigé sur un plan entièrement neuf et méthodique, contient un bon nombre
d articles nouveaux , tels que : Dayas, El-Agouath , Philippeville , Sétif; ceux de plusieurs races et
variétés de peuples, tels : queAëtas, Andamènes, Kaffres, Papouas, etc. J'y ai surtout mêlé un grand
nombre de laits, pris dans mes voyages publiés et inédits, et principalement dans l'ouvrage intitulé :
OcÉANiE, livre encyclopédique, imprimé à Paris, chez Firmin Didot,3vol. in-S", qui fait partie de
J Lfmvers pittoresque, et se vend aussi séparément, avec 510 planches et cartes géographiques ; ou-
vrage traduit en italien, en allemand, et dont on a annoncé deux traductions espagnoles, une àBar-
celone et 1 autre à la Havane (Amérique), et enfin une en russe, àSt.-Pétersbourg. Le reste est puisé
aux meillftu-res sources et surtout dans les écrits des géographes voyageurs,qui sont bien supérieurs,
même a mente égal, à ceux des géographes sédentaires. J'ai consulté les documents les plus au-
thentiques français, anglais, allemands, espagnols, italiens, hollandais, portugais, arabes, indiens,
chinois, etc.; j ai emprunté quelques articles à Hamilton. Kilian. AlrpHn_ Tannpr V«Âvnlmcl-v ot n
1
a ^ ^
Océanie, et quelquefois à mes voyages inédits.
Il est donc facile de voir que ce n'est pas ici une compilation, sauf quelques parties de détail.
A ivî J 'i^ ^J. nouvelles divisions et subdivisions du royaume de Grèce, de l'Egypte, de la Syrie,
de 1 lie de Candie et des nouvelles républiques des deux Amériques; l'intérieur de l'Afrique de
1 Asie centrale; et les nouvelles divisions et classifications de la vaste Océanie telles que ie les ai
établies et quelles ont été adoptées par les savants.
J'ai donné de la géographie ancienne tout ce qu'il est important d'en connaître, et l'on en trouve
un traite presque méthodique dans certaines généralités, telles qu'^^e.
J ai généralement restitué les noms indigènes des pays, des peuples et des hommes célèbres ;
ex. : je dis Arkanghelsk pour Archaiigel, Kobaïle pour Cabile , Brahmane au lieu de Brame , îles
^ooud^ au heu de îles Sandwich , Tc/ierAme* au lieu de Circassiens, Australie pour Nouvelle-
nQ\m\û& , Fagales et Bissayas pour Philippins, Magalhaens pour Magellan , etc. Ainsi il faudra
Chercher i'or^o et non Oporto, Tahiti pour Otaïti, Kouang-tcheou pour Canton, Tâkrour au lieu
de rsigritie , lourkestân au lieu de la prétendue Tartarie indépendante , etc.; mais j'ai .mis les noms
vu^aires a côte des noms indigènes , ou bien j'ai renvoyé au véritable nom. J'ai tâché de rendre
1 orthographe et la prononciation des noms étrangers au moyen de l'orthographe française. J'ai
désigne sous le nom de Bégion Transbrahrnâpoutriqne ou Triple Péninsule, la région appelée
improprement Indo-Chine par Malte-Brun , et Région Transgangétiqme par Balbi.
J ai consacre un article a toutes les localités étrangères à la France dont la population est de 5,000
et souvent de o,UUO habit., et même au-dessous lorsqu'elles offrent quelque importance ou quelque
f nnn ,!\>^"''"^ "" "" ^^^''''^^ 0» trouvera tous les bourgs et villages de 1,500, quelquefois même de
l,UUU habit., ainsi que tous les chefs-lieux de canton, quel que soit leur population. J'ai préféré
donner moins d étendue aux petits articles d'un très médiocre intérêt, surtout pour les localités
nors de J^rance, pour es petits lacs, rivières et montagnes, et donner au contraire la plus
grande étendue compatible avec le format du dictionnaire, aux articles généraux ou importants et
F?no° p^^ '^^ ^^/ ^'"^'V les articles Asie, Andes, Australie, Afrique, Britannique (Empire),
Europe, France, Gange, Londres, Paris, Rome, St.-Pétersbourg, considérés sous toutes les facei
ei SUIVIS de tableaux statistiques qui résument la force de ces régions, états et villes, sont plus
complets que dans les ouvrages les plus volumineux. J'ai cependant fait quelques omissions et sans
aouie plusieurs fautes, car on ne peut achever uu travail aussi pénible sans laisser échapper ua trop
— VUj —
grand nombre d'imperfections. II faudrait un savant universel et même un homme de génie pour
accomplir une telle tâche; mais les savants universels sont rares, et encore plus rares sont les
hommes de génie : qui le sait mieux que moi , qui ai l'honneur d'appartenir à un grand nombre
d'académies ? Dans une nouvelle édition , je pourrai ajouter à ce livre ce qu'on croirait générale-
ment utile ou cori-iger ce qu'il y a de défectueux.
Tai suivi la distance ordinaire de la commune au chef-lieu de canton, quelquefois au chef-lieu
d'arrondissement ou au bureau de poste, ou à l'endroit le plus connu. Les distances des différentes
ar
documents statistiques plus exacts, quoique moins authentiques, que le Dictionnaire des postes. J'ai
également donné la population des pays étrangers d'après les renseignements les plus récents, et mes
lecteurs reconnaîtront que cette partie de mon ouvrage est,àpeu de chose près, entièrement neuve.
Un grand nombre de positions astronomiques sont inexactes dans les ouvrages géographiques
et surtout dans les dictionnaires; j'ai fait tous mes efforts pour les rectifier, et je puis répondre de
celles que j'ai relevées moi-même dans les plus belles contrées (sauf quelques unes) que j'ai par-
courues dans les cinq parties du globe. J'en ai omis volontairement plusieurs qui m'ont paru
moins exactes et moins importantes, et surtout celles des petites villes.
J'ai placé ensemble tous les mots commençant par saint, son, santa et santo, après la lettre s.
Pour les superficies comme pour les populations générales, j'ai pris partout le produit de la
totalisation des superficies et des populations particulières. J*ai même cherché à écrire les articles
tant soi peu importants de mon énorme volume avec autant de soin que j'en suis capable, car la
plupart des dictionnaires sont écrits du style le plus vulgaire. Ce n'est pas tout d'être consulté sous le
rapport scientifique par les savants, sous le rapport usuel par les gens du monde, il faut encore
être lu avec plaisir pour que le lecteur retire quelque profit d'un ouvrage; il n'y a que les livres
bien écrits qui restent. Les hommes de l'art jugeront si j'ai réussi. Je citerai, entre autres, les
articles Asie, Célèbes, Chinois (Empire), Europe, France, Inde, Italie, Malaisie, Océanie, Paris,
Polynésie, Rome, Vaucluse, Venise, Zeeland (Nouvelle-), etc., sous le rapport du style; sous le
rapport scientifique, je citerai les articles Abyssinie, Afrique, Albanie, Alger, Alpes, Amazone,
Athènes, Australie, Bohémiens, Britannique (Empire), Bénarès, Kaire (le), Koptes, Malakka, Méroë,
Pic-Adam, Pologne, Rienzi (ile de), Russie, St.-Pélersbourg, Terres polaires arctiques et antarc-
tiques, Tibet, Tourkestàn, Turkie, Zangouébar, etc.
J'ai fait précéder ce dictionnaire d'un sommaire de cosmographie, présenté sous un point de vue
philosophique , et d'une table explicative des termes de géographie en usage dans ce dictionnaire.
La France est un des pays de l'Europe où la géographie est le moins répandue, quoique les
meilleurs ouvrages de ce genre aient été publiés en France et en français. Cependant les efforts
de Malte-Brun, de Balbi, et les miens, si j'ose me nommer après eux, n'ont pas été inutiles pour
faire aimer cette étude si vaste et si belle, si exiguë dans les collèges, et qui n'est chez les gens
du monde qu'une liste aride de mots. Aussi avons-nous entendu des paroles fort étranges tomber
de la tribune, et d'autres tort singiilières répétées dans les journaux et les revues, sur les intérêts
de la France et des grandes puissances en Orient, sur le -théâtre de la guerre en Syrie, sur la
marche des Anglais sur le Kaboulistàn, et des Russes dans le Tourkestàn , etc.
Les hommes de lettres négligent trop une étude sans laquelle on ne peut point faire un pas;
cependant la géographie a pris enfin rang parmi les hautes sciences, et quelques écrivains se sont
distingués par son application à certaines parties de l'histoire, tels que Mil. de Chateaubriand,
A. Thierry et Michelet, Ternaux-Compans, etc.
Je citerai, parmi les militaires qui font une étude ordinairement plus approfondie de la géo-
graphie, le général Guillaume de Yaudoncourt, dont les écrits militaires et historiques décèlent
une grande érudition; mon parent le général baron de Robert, qui a aidé le maréchal duc d'Albuféra
dans ses Mémoires comme dans ses conquêtes en Espagne; le prince Démétrius Ypsilanti et le
colonel Féliciano de Figueiredo. Parmi les savants ou les hommes de lettres, je citerai feu le célèbre
Siéyès et M'""-' de Staël, la première des femmes dans les arts d'imagination, M. A. Firmin Didot,
helléniste distingué, M.Ottavi,un de nos orateurs les plus habiles, et M. V.Augier, savant juriscon-
sulte, qui, du sein de la capitale, a suivi mes courses errantes en correspondant avec moi, autant
que possible, dans les différentes parties du globe , pendant 22 ans, et dont l'amitié ne s'est jamais
démentie depuis l'enfance, ni dans la prospérité ni dans l'adversité. Outre ces hommes, qui m'hono-
rent [n-esque tous de leuramilié, je pourrais nommerencoreplusieursaulres jeunesauteurs, à la tête
desquels je placerai M. Courtet de l'isle, auteur de la Science politique fondée sur la science de
V homme, qui a si heureusement appliqué la géographie à l'étude de l'anthropologie. Je lui ai inspiré
une partie du zèle et de l'ardeur qui m'animent pour la cosmographie, qui est en quelque sorte la
science universelle, et surtout delà géographie, la plus importante, la plus belle et la plus attrayante
des connaissances humaines; celle qui comprend toutes les sciences et tous les arts, lorsqu'on la
considère sous un point de vue philosophique et qu'on la traite d'une manière encyclopédique, c'est-
à-dire sous toutes les faces ; la seule enfin qui explique celle sublime trinité que les plus nobles Ira
vaux de l'honinie cherchent à faire comprendre, reconnaître et adorer : Dieu, la Nature et l'Homme!
INTllODLCTION
OU
SOMMAIRE DE COSMOGRAPHIE PHILOSOPHIQUE.
On peut considérer I'espace comme un grand abîme dans lequel est suspendu l'univers, où
nage la matière et se meuvent tous les globes qui le composent, et dont nous ignorons les limites
et même la plupart des éléments, l^e vide est la partie de l'espace conteime entre les masses maté-
rielles. L'ÉTENUL'E est la partie de l'espace qu'on peut mesurer par la géométrie entre les niasses
de la matière qui sont bornées : l'espace s'étend au delà de l'univers et au delà sans limite ; car
il n'en peut avoir : qu'est-ce qui le bornerait? Et derrière ces bornes, quelles qu'elles fussent,
ne trouverail-on pas encore l'espace et le vide? La lumière, cet être si dllFérent des corps et
même des autres Muides, semble remplir toutes les parties de l'étendue que nous connaissons;
mais combien est petite cette immense étendue , combien même est p(!lit ce nombre incalculable
de grandes masses de matières, qui paraissent affecter la ibrme de globes, opaques ou lumi-
neux, dont le nombre effraie l'imagination, depuis le soleil jusqu'aux nébuleuses les plus éloignées,
en comparaison de l'espace illimité ou de l'inlîni! Toutes les masses de la matière connues
obéissent à des lois éternelles; cet ordre constant prouve un Dieu immuable qui régit lout d'après
des lois mathématiques. Ce qui môme est visible pour nous est enveloppé de mystère. Seu-
lement, si les lois de l'analogie sont infaillibles, chaque astre qui brille doit être un soleil
autour duquel graviteraient d'autres planètes. Dans cette hypothèse, nous habiterions l'une des
parties les plus petites du grand tout, et chacun des mondes qui le compose pourrait être peuplé
d'êtres raisonnables, intelligents, d'une nature conforme au milieu dans lequel ils vivent ; et Dieu,
organisateur éternel , créateur incessant, ensemble des causes, ame et moteur de l'univers, em-
brasserait tout l'espace dans lequel agit la nature.
Les Étoiles fixes sont ainsi nommées parce qu'elles paraissent toujours occuper la même
position, les unes par rapport aux autres. Elles forment la série des constellations. Il me paraît
probable que ces étoiles ou astérismes soient habités. Si leur lumière emploie trois ans à parvenir
jusqu'à nous, les phénomènes que nous observons dans ces astres sont arrivés déjà depuis
trois ans. Bien plus, Herschell assure qu'il y a des étoiles si éloignées de nous , que les rayons qui
nous en transmettent la lumière n'ont pu parvenir à la terre qu'après en être émanés depuis plu-
sieurs milliards d'années. Ce fait, s'il se confirme , prouverait que ces astres existent depuis des
temps incommensurables, ce qui ne prouve rien pour l'antiquité de notre planète, car elle pourrait
avoir été créée hier, et recevoir aujourd'hui les rayons partis depuis longtemps de ces étoiles qui
brillent dans les profondeurs de l'espace.
Voie lactée. On appelle ainsi cette grande bande blanchâtre et irrégulière qui fait le tour du
ciel. C'est un amas infini d'étoiles qui paraissent confondues, et dont la lumière, qui semble laiteuse,
d'oili lui vient son nom , donne une couleur blanchâtre à cette partie du ciel , tandis que le reste,
où les étoiles sont moins nombreuses et plus éloignées, a un aspect plus sombre. Pour juger de
la multitude de milliards d'étoiles que renferme la voix lactée, il faut dire que le célèbre Herschell,
le découvreur d'Ouranos, en a vu passer en une heure 75,000 dans le champ de son télescope. Dans
mon Cours gratuit de cosmographie et de cosmogonie, et principalement de géographie encyclopé-
diqye, fait à l'Athénée royal en 1857 et! 858, dans lequel j'ai longuement expliqué ses rapports avec
VOurunographie. la géologie , l'histoire et la politique, et qui a été suivi de deux Cours gratuits
de l'' histoire de la cosmographie et spécialement de la Géographie ancienne, du moyen âge et moderne,
à l'Institut historique, pendant l'année 1859 et le premier trimestre de l'année 1840, je me suis
longuement étendu sur la voie lactée et surtout sur les nébuleuses, que j'ai considérées comme
la matière cosmique ou plutôt le germe de mondes futurs , et comme la preuve la plus écla-
tante de la puissance infinie de Dieu. Que ne puis-je faire passer dans l'esprit de rnes lecteurs
l'admiration, l'amour et l'enthousiasme dont mon cœur et celui de mes auditeurs étaient remplis
à la seule description des mille et mille merveilles qui brillent de tous côtés autour de nous !
Ils peuvent examiner à l'observatoire des villes capitales , ainsi que je l'ai fait dans différentes
parties du globe, ces milliards d'étoiles, éclairant et animant des milliards de mondes, circulant
avec eux dans l'immensité sans bornes de l'espace , et qui sont peut-être peuplés de sextillions de
sextillions de créatures, vivant et agissant, mourant et renaissant sur ces globes innombrables,
dont quelques uns ont disparu depuis , tandis que d'autres mondes ont pris naissance, d'autres se
sont affaiblis, d'autres ont augmenté d'éclat ou changé de couleur. Ils penseront probablement
comme nous que l'harmonie parfaite de ce sublime et épouvantable abîme résulte de la loi
d'harmonie universelle, et remonte à l'unité divine, qui semble accomplir une de ses lois en se
livrant chaque jour à de nouvelles formations, car la loi éternelle des destinées veut que tout ce
qui existe soit soumis à la vie et à la mort. En effet, Herschell a reconnu qu'il se formait conti-
nuellement des étoiles par la condensation des substances qui composent les nébuleuses.
Svstème solaire. Le soleil est un corps lumineux, placé au centre d'autres corps, auxquels
il communique sa lumière; sans lui, tout serait plongé dans d'horribles ténèbres. Le déplace-
ment des taches de son disque nous révèle son mouvement de rotation sur lui-même, en 25 jours
et demi. 11 est 1,400,000 fois plus gros que la terre. Il en est éloigné de 54,500,000 heues. Sa
lumière nous arrive en 8 minutes 15 secondes. En tournant sur lui-même, d'orient en occident,
il entraîne autour de lui, dans le plan de son équateur, je veux dire dans le sens de son milieu,
a planètes, 7 grandes et 4 petites, et i8 satellites ou planètes secondaires , plus ou moins éloi-
gnées de lui et qui en reçoivent la lumière , outre un nombre indéterniiné de comètes.
f.es planètes et leurs satellites sont des corps opaques , qui réfléchissent la lumière du soleil.
Leur forme est à peu près sphérique. Elles sont animées de deux mouvements : celui de rotation
sur elles-mêmes, et celui de projection autour du soleil ou autour d'une des planètes proprement
dites. La ligne de révolution qu'elles décrivent s'appelle orbite. Les orbites sont elliptiques. Il me
parait probable que les planètes et autres corps célestes soient peuplés.
La terre est une de ces planètes. L'alternative du jour et de la nuit est une suite nécessaire de
son mouvement de rotation; celle des saisons résulte de son mouvement de projection, qu'elle
accomplit en 365 jours 48 minutes et 45 secondes, ou une année. L'orbite de la terre se nomme
écliptiqiie.
Voici les noms des 11 planètes , dans Tordre de leur dislance au soleil, et les signes par les-
quels on les distingue : Mercure "^ , Vénus ^, la Terre $> Mars a*, Vesta â, Junon $ ,
jérès Ç , Pallas $ , Jupiter if, Saturne I) et Ouranos jfi (découverts en 1781).
Le signe du Soleil est €; . La Lune est le seul satellite qu'on figure ; son signe est © :
Cérès, Pallas, Junon et Vesta ont été découvertes, la première, en 1801; la deuxième,
en 1802 ; la troisième , en 1804; et enfin la quatrième, en 1807. Elles se meuvent à des distances
très rapprochées, et ont entre elles une telle identité, qu'on doit supposer que les quatre pla-
nètes en formaient primitivement une seule, d'autant plus que le volume des quatre est moindre
même que celui de Mars.
Les suielliies sont distribués entre les quatre planètes suivantes : Jupiter, Ouranos, Saturne
et la Terre.
Le satellite de la Terre est la Lune, sa véritable compagne , car elle semble associée à sa des-
tmée et eu suivre les lois. Animée des deux mouvements de rotation et de projecton , qu'elle
accomplit dans un même espace de temps, elle éprouve encore un balancement, qu'on appelle libra-
tion. Son volume est 49 fuis plus petit que celui de la Terre , dont elle est éloignée de 86,000 lieues.
Elle tourne autour de notre planète en 27 jours 17 heures 45 minutes et quelques secondes. Les
difïérents aspects sous lesquels elle se présente à la Terre se uommeni phases , selon qu'elle
lui présente sa surface entière et une partie plus ou moins étendue de sa surface. Ces phases sont
au nombre de 8.
L'interposition d'une planète entre un corps lumineux et une autre planète, détepmine une
éclipse pour celle-ci.
L'interposition de la Lune entre le Soleil et la Terre, ou celle de la Terre entre la Lune et le
Soleil , produit des éclipses totales ou partielles de Soleil ou de Lune.
Les comètes , ainsi nommées des queues et des chevelures qui les accompagnent , sont des corps
célestes, dont quelques uns sont opaques, d'autres lumineux , et qui se meuvent autour du soleil ,
suivant une courbe particulière , qu'on appelle parabole. Les comètes sont les corps le moins
connus de». notre système; néanmoins, les astronomes modernes sont parvenus à déterminer le
temps de la révolution de quelques unes d'elles autour du Soleil.
SYSTÈME SU MONDE.
On a cru, jusqu'au xvi* siècle, que le Soleil tournait autour de la Terre. Pour fonder ce
système sur quelque raison apparente, on avait été obligé d'admettre plusieurs cieux; un ciel
entre autres de cristal. Copernic , ressuscitant l'opinion de Pythagore et d'Aristarque de Samos,
démontra l'absurdité de ce système, et en établit un plus rationnel, prouvé par les travaux
immortels de Newton et de La Place, qu'on ne détruira pas.
On peut envisager notre globe sous deux points de vue différents : d'abord , comme corps
planétaire soumis aux lois de la gravitation, et accomplissant périodiquement sa révolution autour
du Soleil ; ensuite, comme un sphéroïde légèrement aplati vers ses pôles, qui offre à l'homme qui
riiabite une étude dont la matière est inépuisable.
Le diamètre de la Terre est de 2,865 lieues , de 25 au degré ; sa circonférence , sous le méridien
de Paris, de 9,002 lieues; sa surface, de 25,787,865 lieues carrées; sa grosseur ou son volume de
1 million et plus de 300,000 fois plus petite que le soleil, qui est lui-même 608 fois plus gros que
toutes les planètes ensemble, non compris les satellites ; et sa densité, comme 4 1/2 est à 1, c'est-
à-dire que sa densité est 4 fois 1/2 plus grande que celle de l'eau qui couvre la plus grande
partie de sa surface. L'océan entier couvre environ les sept dixièmes du globe.
Je n'écris point un traité de géographie, et d'ailleurs les détails de sa théorie se trouvant par-
tout , je préfère consacrer quelques lignes à la formation de la terre , pour compléter l'ensemble
de l'esquisse de l'univers.
FORMATION ET ANTIQUITÉ DE I.A TERRE.
La terre , qui n'est peut-être qu'une déjection du soleil , et qui appartenait dans les temps les
plus anciens à la classe des corps lumineux , a été jadis , d'après le savant Cordier, dans un état
d'incandescence et probablement de fluidité : alors l'Océan demeurait dans les airs, et ne s'était
point encore mis en eau. Si la chaleur du globe, dans le temps de son incandescence, fut, je le
suppose, de 2,000 degrés, température qui suffit pour tenir en fusion la plupart des corps solides,
le trouve par le calcul que la terre a mis au moins cent millions d'années pour répandre dans l'es-
pace et épuiser les 2,000 degrés de la croûte de notre globe, et arriver au refroidissement
nécessaire pour qu'il devînt habitable; la date la plus récente qu'on puisse donner à notiv
petite planète est donc un million de siècles ; ensuite, pour arriver de la lempéralure moyenne di;
100 degrés (il n'est ici question que de sa surface) à la température moyenne de 13 à 14 degré.-^
qu'elle a maintenant, la lene a dû mcittre plusieurs millions d'années. Le savant M. N. Boubée, qui
répand cliaqne année par ses explorations l'étude de la géologie, ne doune à notre planète que
5,000 siècles, qu'il établit sur certaines données géologiques, et qu'il divise en quatre époques.
D'autres en donnent six. Si je diflère avecM. Boubée sur la chronologie du globe, je suis d'accord
sur les époques, à quelques détails près.
Je pense, et toutes les sciences tendent à le prouver, qiie dans le premier âge il n'y avait qu'une
seule existence, l'existence minérale, et qu'un seul principe de phénomènes, le principe chimique.
DansTùge secondaire apparurent les plantes, lesinfusoires ou animalcules, qui sont peut-être les pre-
miers animaux créés, les madrépores, les zoophytes, les échiniles, les trilobites (le premier animal ar-
licidé), les mégalosaures, les poissons, etc. Dans l'âge tertiaire, l'action du feu central paraît être la
seule cause de la force qui a produit le soulèvement des montagnes ; cette action produit les trem-
blements de terre et les volcans. Les terres actuelles avec leurs reliefs principaux , sont à peu près
hors dos eaux. Les lacs sont formés à l'intérieur, et de grands fleuves descendent des montagnes ;
la grande classe des mammifères paraît; leurs squelettes se trouvent dans les sédiments de cet
âge et le caractérisent. Les plus anciens sont les didelphis murina, espèce de sarigue, des anaplo-
thérion , des palœotherhim, des mastodontes, etc.; vieinjenl ensuite des éléphants, des ânes, des
lions, etc.; alors parurent un grand nombre d'oiseaux dans les bois, des insectes sur les plantes, des
reptiles dans l'herbe , et de nouveaux poissons dans les mers et dans les eaux douces. Cet âge
est caractérisé par le grand nombre des pachydermes, des ruminants, des rongeurs, des carnas-
siers, des édentes et par des fossiles de grands mammifères herbivores, tels que diverses espèces de
rhinocéros, d'elasmotherium, qui, sans une ou plusieurs catastrophes diluviennes qui les ont dé-
truits, habiteraient peut-être encore la terre. Le quatrième âge, ou époque moderne, est celui de la
formation de l'homme au milieu des plantes et des animaux ; c'est Vépoque des terrains diluviens
et posl-diluviens. L'homme, le plus parfait des êtres de notre globe, est le plus récent de tous les
grands animaux organisés par Dieu. Il n'est donc pas contemporain de la formation de la pla-
nète qu'il habite. Il est remarquable de voir que la nature a été en progression dans la création
des êtres, depuis le plus misérable zoophyte jusqu'à l'homme. Les terrains diluviens contiennent
en grande abondance des sables de métaux et de pierres précieuses , plus riches que les
mines des teri'ains primordiaux. Le terrain diluvien se trouve dans presque toutes les parties
du monde. — Quant au terrain post-diluvien , il se compose de tous les dépôts formés depuis la
retraite des eaux diluviennes jusqu'à nos jours. Ces dépôts comprennent quatre séries : les uns,
réunis dans les mers, constituent les formations marines, analogues à celles de la troisième
époque; les autres, les formations lacustres ou d'eau douce, analogues à la même époque; d'au-
tres, les dépôts de transport, entièrement analogues au terrain diluvien ; les autres enfin, que nos
rivières charrient et déposent tous les jours, constituent les dépôts à'alluvion. Tous ces dépôts
ne forment que des roches tendres, des sables, cailloux, argiles et autres débris. Les fossiles
qu'on trouve dans ce terrain sont les mêmes espèces qui vivent encore dans le pays, et c'est
seulement dans les terrains d'alluvion qu'on a trouvé des anthropolytes ou hommes fossiles,
entre autres celui des sables de Baden, près de Vienne, qui me paraît ressembler aux noirs Anda-
niènes de la terre d'Arnheim , dans l'Australie septentrionale sauf qu'il a la mâchoire plus proé-
minente que ceux-ci.
Quant à l'antiquité de l'histoire de l'humanité , un grand nombre de bonzes chinois , de gourous
indiens et de rabbi juifs m'en ont donné la date précise; des naturahstes ont cru le monde et l'es-
pèce humaine éternels ; cependant les peuples sont relativement si jeunes , les arts et surtout les
sciences si nouveaux , que leur âge ne s'accorde guère avec l'éternité de l'espèce humaine. Aussi
les véritables philosophes cherchent la date de cette antiquité; mais ils n'osent trancher cette
immense question, car la géologie, l'astronomie et l'histoire naturelle même ont encore bien des
mystères.
RACES ET VARIÉTÉS D'HOMMES.
Le genre humain se compose d'un certain nombre de races. Parmi ces races je ne nommerai ici,
d'après la classification que j'ai proposée à la Société de géographie dans la séance du 16 décembre
de l'an 1831 (Voy. Océanie, 1. 1, pagesll, 16 et suivantes, et Èull. de lasociété degéogr., t. XVll,
n° 5), que les 12 principales, à mon avis :
1° La race hindoue ; 2" la race caucasienne ou blanche; 3" la race jaune; 4° la race rouge
américaine; 5° la race cuivrée sombre; 6", 7», 8" et 9» quatre races noires non encore classées,
confondues par les savants et les voyageurs , dont la plus belle est représentée par les Hindous
noirs, la deuxième par les Kaffres, la troisième que j'ai appellée Papoua , et la quatrième celle que
j'ai nommée Andamène (Voy. Océanie, t. \", chap. Races, et mon discours Sur Vorigine des Chi-
nois , dans le cinquième congrès historique, 1 vol. in-8'') ; 10° la race hottentote ; 11° ift race pata-
gonne ; 12' et la race laponne.
Pour ceux qui ne voudraient pas qu'il y ait plusieurs races d'hommes comme il y a diverses
espèces de chênes ou de singes, il me semble qu'il faudrait admettre une seule souche, la noire, dont
viendraient toutes les autres, et non la blanche, qui est la race la plus parfaite; car, pour l'homme
comme pour l'ensemble des êtres, la nature s'est montrée fidèle à sa marche progressive, qui
consiste à aller de l'organisation la plus simple à la plus composée.
— XIJ —
Chaque race se subdivise, dans mon humble opinion, en un certain nombre de variétés et
sous-variétés. Ces différentes races ont eu successivement divers foyers de création; mais cette
pluraUté et ces différences ne détruisent en rien la fraternité du genre humain, et les inégalités phy-
siologiques qui les distinguent ne doivent jamais autoriser aucun homme ou aucun corps social à
oublier que les hommes doivent être égaux en droits, quoique ces différences produisent des infé-
riorités et des supériorités physiques et morales, très remarquables entre les races ; infériorités
ou supériorités qu'il faut corriger par un bon système d'éducation et par de bonnes lois , fondées
sur l'équité et l'humanité.
TABLE EXPLICATIVE DE QUELQUES TERMES DE GÉOGRAPHIE,
Xes plus importants à connaître pour l'intelligence de ce dictionnaire.
Affluent. Différents cours d'eau qui se réunissent à une rivière.
Aiguille, pic, dent, corne, dôme, ballon, brèche, etc. Noms donnés, dans divers pays,
à différents sommets de montagnes.
Amphisciens. Les peuples qui habitent à l'équateur ont la sphère droite , car comme les deux
pôles leur paraissent être exactement dans l'horizon , ils voient les astres se lever perpendiculaire-
ment à cet horizon : comme ils ont l'ombre alternativement des deux côtés, on leur a donné ce
nom.
Antisciens. Les anciens géographes appelaient ainsi les peuples qui habitent des zones oppo-
sées , sous le même degré de longitude , les uns dans l'hémisphère boréal , les autres dans l'hé-
misphère austral.
Atlas. Recueil de cartes géographiques.
Avalanche. Masse de neige qui se détache des hautes montagnes , entraîne tout dans sa
chute et ensevelit des villages entiers.
Axe de la terre. Foy. Pôles.
Bancs de sable, bas-fonds. Ce sont des endroits où la mer offre peu de profondeur.
Baromètre. Instrument destiné à mesurer la pression atmosphérique.
Bassin. C'est ainsi qu'on désigne les parties basses de la surface du globe qui sont baignées
par des rivières, et où se rendent les eaux des territoires adjacents.
Boussole ou Compas. Aiguille aimantée, tournant, sur un pivot vertical , autour d'un cadran ,
sur lequel sont tracés les 52 aires du vent, et dont la circonférence est de 360 degrés. Sa direction
constante vers le nord est un moyen de s'orienter. On s'en sert surtout en mer.
Canal. Rivière factice , qui sert à taire communiquer deux rivières entre elles , ou une rivière
avec la mer, ou mémo deux mers entre elles.
Cap ou promontoire. Pointe de terre ou de roche élevée, qui s'avance dans la mer.
Carte. Représentation de la totalité ou d'une partie du globe sur une surface plane. On
distingue cartes générales, cartes particulières, cartes hydrographiques, etc. Je n'en ai pas dressé
pour ce dictionnaire.
Cercles de la sphère. Ce sont des cercles imaginaires que l'on trace sur la surface du globe
terrestre , et qui répondent à des cercles semblables tracés sur la sphère céleste. On en compte
ordinairement 6 grands et 4 petits. Les grandes sont : l'horizon, le méridien, l'équateur,
l'écliptique et les 2 colures. Les petits sont : les 2 tropiques et les 2 cercles polaires.
Chronomètre. Montre d'une grande précision, dont on se sert pour calculer la longitude en
mer. On la règle dans un port, puis elle indique constamment l'heure qu'il est dans ce port. Cette
heure étant comparée à celle que l'on observe à la mer, le rapport de leur diff"érence est celuj de
la différence de longitude à la circonférence.
Climat. C'est ainsi qu'on désignait anciennement l'espace terrestre compris entre 2 cercles
parallèles à l'équateur, et dans lequul la durée du plus long jour, au solstice d'été , diffère en
plus ou en moins de celle du plus long jour des deux autres espaces entre lesquels il est placé.
On distingue climat d'heures et climat de 7nois. Les climats d'heures sont ceux dont la durée du
plus long jour diffère d'une demi-heure de celle du plus long jour des climats qui les avoisinent.
Les climats de mois sont ceux dont la durée du plus long jour diffère d'un mois de celle du plus
long jour des climats entre lesquels ils sont placés.
Confluent. Endroit où deux rivières se réunissent.
Continent. C'est le plus grand espace qu'on puisse parcourir, sans passer la mer. Il y en a
trois : l'ancien continent, composé de l'Europe, de l'Asie et de rAfriqivr, le nouveau continent
ou l'Amérique, et l'Australie.
Contreforts. On désigne ainsi des chaînes de montagnes moins considérable, qu'une chaîné
principale , à laquelle elles servent comme de contreforts. Leur direction est toujours perpendicu-
laire ou oblique.
Côte ou plage. Partie de la terre baignée par la mer. Quand ce sont des roches élevées , on
les nomme falaises; quand ce sont des collines de sable, on les nommes dunes.
Défilé , pas ou col. Passage étroit entre deux montagnes escareées, ou entre une montagne
escarpée et la mer.
Degré. C'est la 360« partie du cercle. Il se désigne par un petit zéro placé au-dessus du chiffre.
— XIIJ —
Chaque degré se divise en 60 parties appelées minutes, qu'on indique par le signe '; chaque
minute se divise en 60 becondes, qu'on indique par le signe ".
Désert. Vaste étendue de terres stériles et inhabitées. Quand ce sont des plaines élevées , elles
prennent le nom de steppes; quand ce sont des plaines basses et humides, elles s'appellent
savanes.
Détroit. Portion de mer resserrée entre deux terres, faisant communiquer deux mers ou deux
Îarlies de mer, et prenant dans certains cas particuliers les noms de Pas.^ Passe, Canal, Phare,
'ertuis et Bosphore. Ainsi l'on dit le Pas-de-Calais , le Canal-Saint-George , le Phare de Mes~
tine , le Pertuis-d^Ântioche, le Bosphore-de-Thrace.
ËcuEiLS ou VIGIES. Rochers à fleur d'eau, contre lesquels les vaisseaux courent risque de se
Viser en mer.
Embouchures. Endroit oii une rivière entre dans la mer.
Equateur. Grand cercle perpendiculaire aux deux méridiens ainsi qu'aux deux colures, oii
lorsqu'on voit le soleil , les jours sont égaux aux nuits ; il est divisé en 360o.
ÉQUATION DU TEMPS. C'est la différence qui existe entre le temps vrai et le temps moyen ,
laquelle est indiquée par une montre réglée sur un cadran solaire. Cette différence provient prin-
cipalement de l'obliquité de l'écliptiqne et du mouvement inégal de la terre dans son orbite. Il
s'ensuit que le temps moyen ne s'accorde avec le temps vrai que quatre jours dans l'année,
c'est-à-dire vers le 16 avril, le 1.5 juin , le 1«"" septembre et le 25 décembre.
Farsange. Mesure itinéraire de Perse, de 19 au degré et de 3,000 toises.
Glaciers. Vastes champs de glace, dont la formation est due à la fonte partielle des neiges. Il
en existe surtout dans les Alpes.
Golfe. Étendue d'eau qui s'avance dans les terres. Un petit golfe s'appelle baie; une petite
baie s'appelle anse.
Haut et bas d'une rivière. Le haut d'une rivière est l'endroit le plus rapproché de sa
source, et le bas l'endroit le plus voisin de son embouchure.
Hémisphère. Moitié de la sphère. L'équateur la divise en deux : l'hémisphère boréal au nord
de Féqualeur, et austral au sud de ce cercle.
Hydrographie. Représentation des parties aqueuses du globe.
Ile. Portion de terre moins grande qu'un continent, et entourée d'eau de tous côtés. Une
réunion d'îles se nomme groupe. Plusieurs groupes répandus sur une étendue assez considérable
forment un Archipel.
Inclinaison de l'axe de la terre. C'est l'angle qu'il décrit avec le plan de l'écliptique.
Quand l'axe est perpendiculaire au plan de l'équateur, et qu'il forme avec le plan inoliné de
l'écliptique un angle de 23° 30', l'inclinaison de l'axe de la terre à ce dernier est par conséquent
égale à 90».
Isthme. Langue de terre qui joint une presqu'île au continent.
Kilomètre. Nouvelle mesure itinéraire de France, dont la longueur est de 513 toises.
Lac. Grande étendue d'eau, ordinairement douce, encaissée dans les terres. Un" petit lac
prend le nom d'' étang.
Latitude. Distance de l'équateur à chacun des pôles; elle est de 90 degrés, de 25 1. de
2,282 toises.
Ll. Mesure itinéraire de la Chine , de 192,4 au degré et de 296 toises.
Lieue. Mesure itinéraire , dont on se sert en France, en Espagne, en Portugal, en Hol-
lande, etc.
La lieue de France , de 25 au degré , est de 2,283 toises.
— marine, 20 — 2,850
— de poste, 28,50 _ 2,000
— géogr. d'Espagne, 17,50 — 3,257
— ordinaire. 26,50 — 2,151
— géogr. de Portugal , 18 — 5,166
— de Hollande, 21,96 — 2,600
— de Suisse , 13,5 — 3,562 1/2
— de Danemark, 13,50 — 4,222
— de Suède, 10,66 — 5,342
— de Norwège, 10 — 5,700
Longitude. Distance d'un lieu à un méridien indiqué. Ils ont la même étendue que ceux de
latitude sous l'équateur, mais ils décroissent toujours en s'approchant vers les pôles, et ils se
comptent depuis 0° jusqu'à 180« à l'occident, ainsi qu'à l'orient de ce même méridien.
Lunaison. Espace de temps compris entre une nouvelle lune et une autre. Il est d'environ
29 jours, et forme le mois lunaire.
Mappemonde. Carte géographique représentant les deux hémisphères de la terre.
Marée. Nom donné aux deux mouvements périodiques des eaux de la mer. L'un est le flux;
l'autre, le reflux. Ils ont lieu chaque jour.
Mer ou océan. L'immense étendue d'eau qui couvre environ les trois quarts du globe.
Mille. Mesure itinéraire en usage dans différents pays. Sa longueur varie plus ou moins.
Le mille d'Allemagne , de 15 au degré , est de 5,804 toises.
— d'Angleterre, 09,50 — 825
— d'itnlie, 60 — 950
-— XIV —
Montagne. Masse considérable de terre ou de rochers qui s'élève sur la surface du globe. Une
série de montagnes constitue ce qu'on appelle une chaîne. Lorsqu'une montagne est isolée et
qu'elle s'élève en cône, elle prend le nom de pic. Les plus hautes ne s'élèvent pas à plus de
2 lieues au-dessus du niveau de la mer.
Mornes. Nom qu'on donne aux montagnes dans les Antilles.
Oasis. Espace fertile au milieu des déserts, et principalement de ceux de l'Afrique. Les plus
célèbres sont ceux de Fl-Ouâh, de Giof-Mana et de Sioiiâh.
Orographie. Description des montagnes.
Pampas. Immenses plaines ou pâturages de l'Amérique méridionale.
Péninsule ou presqu'île. Portion de terre entourée d'eau de tous côtés, excepté d'un seul
par lequel elle se rattache au continent.
PÉRIÉCIENS. Noms donnés par les anciens géographes aux peuples qui vivent sous les mêmes
parallèles de latitude , mais sous des demi-cercles opposées du premier méridien.
Périsciens. Nom donné par les anciens géographes aux habitants de la zone glaciale, dont
l'ombre parcourt successivement tous les points de l'horizon en un seul et même jour.
Plateau. Vaste plaine élevée, qui se termine en pente de tous côtés. Il y en a surtout dans
l'Asie centrale.
Points cardinaux. Toute sphère a ses points cardinaux. Les principaux sont : le Nord ou
Septentrion , l'Est , l'Orient ou Levant , le Sud ou Midi , l'Ouest , l'Occident ou Couchant. Les
F oints intermédiaires se nomment Nord-Est, Sud-Est, Sud-Ouest et Nord-Ouest. Puis, selon que
on veut indiquer un rapprochement plus ou moins sensible vers un point principal quelconque,
on dit : Nord-Nord-Est, Est-Nord-Est, Est-Sud-Est, Sud-Sud-Est, etc., et Nord-Est-Quart-Nord.
Nord-Esl-Qu art-Est. Tous ces points sont au nombre de 52, et forment ce qu'on appelle la
rose-des-vents .
Pôles. Nom donné aux deux points diamétralement opposés du globe éloignés de 90 degrés de
tous les points de la circonférence d'un cercle. L'axe sur lequel tourne la terre est censé sortir
des 2 pôles : l'un est le pôle arctique ou boréal ; l'autre antarctique ou austral.
Port. Golfe ou baie destiné à recevoir les navires. Un petit port prend le nom de havre;
quand il ne peut recevoir qye très peu de bâtiments , il se nomme crique.
Quadrilatères signih*^t, en géographie, les espaces compris ar.tre deux méridiens adja-
cents et deux parallèles de latitude.
Rade. Endroit, le long des côtes, où les navires peuvent jeter l'ancre et se mettre à l'abri
des vents.
Récifs ou brisants. Rochers élevés au-dessus de la mer et battus par les vagues en courroux.
Révolution. Mouvement d'une planète ou d'un satellite dans son orbite.
Rive droite et rive gauche. La rive droite d'une rivière est le bord situé à la droite d'une
personne qui, placée au milieu d'une rivière, en suivrait les eaux ; la rive gauche est le bord qui
se trouverait à sa gauche.
Rivière. Eau qui coule sans cesse, jusqu'à ce qu'elle se réunissent à une autre rivière ou à la
mer. Quand elle est très considérable et qu'elle se rend directement à la mer, on l'appelle fleuve.
Quand ce n'est qu'un petit courant sans importance , on lui donne le nom de rui$smu. Quand il
roule par bancs et qu'il est sujet à grossir, on l'appelle torrent.
Savanes. Nom doimé par les Espagnols aux vastes plaines de l'Amérique.
Sexagésimale (Division). Terme employé pour exprimer la division du cercle en 360 degrés,
ceux-ci en 60 minutes, et celles-ci en 60 secondes.
Source. La source d'une rivière est l'endroit où elle sort de terre.
Sphère. C'est une machine ronde et mobile, au moyen de laquelle on explique les mouvements
des corps célestes. En géographie, on entend par sphère les positions relatives de l'équateur et
de l'horizon sur un point quelconque de la surface de la terre. Il y a 5 espèces de sphères : la
sphère droite, la sphère parallèle et la sphère oblique.
Steppes. Nom donné aux vastes déserts de l'Asie septentrionale.
Thermomètre. Instrument pour connaître la température de l'air et autres substances. Il y en
a plusieurs, dont les plus usités sont ceux ôe Béaumur, de Farenheit et de Celsius. Celui de
Celsius est plus connu sous le nom de thermomètre centigrade, et c'est assurément le plus com-
mode de tous.
Tropiques du cancer et ou capricorne. Ce sont deux petits cercles de la sphère, parallèles
à l'équateur, et dont ils sont éloignés de 23" 5', d'un côté au nord, et de l'autre au sud.
Versants. Ce sont les grandes faces des chaînes de montagnes, qu'on nomme également flancs
ou revers.
Verste. Mesure itinéraire de Russie , dont 104,50 au degré, et de S47 toises.
Volcan. Montagne ignivome ou qui lance du feu : l'ouverture s'appelle cratère. Il y en a un
grand nombre dans les différentes parties du monde, et surtout en Océanie. Foy. dans le Dic-
tionnaire géographique, VÉSUVE , Etna , Cotopaxi , Gounong-Api , etc.
Zodiaque. Grand cercle de !a sphère céleste. C'est dans ce cercle que les planètes opèrent leurs
différentes révolutions. Il est, comme l'écliplique (cercle qui en occupe la moitié), diviséen 42 groupes
égaux d'étoileâ de 30° chacun, appelés signes^ et qui sont connus de presque tous les peuples.
ABREVIATIONS
ET
EXPLICATION DES SIGNES DE CE DICTIONNAIRE.
affl.
auc.
archet.
arroiid.
asiat.
^-
barom.
bur.
caiit.
capit.
carr.
cent.
cerc.
c.-à-d.
chat.
ch.-l.
circonf.
citad.
citer.
com.
comm.
contl.
deg.
délég.
départ.
dictionn.
dioc.
distr.
div.
dr.
F
E.' N. E.
E. S. E.
emb.
emp.
env.
évêc.
évêq.
fabr.
faub.
fîlat.
fl.
forter.
fr.
gau.
géogr.
gouv.
gr.
h.
habit.
a£Quent.
industr.
industrie.
ancien , ancienne.
jurid.
juridiction.
archevêque , archevêché.
1.
lieue.
arrondissement.
lat.
latitude.
asiatique.
long.
longitude.
bourg.
manuf.
manufacture.
bas.
marit.
maritime.
baromètre et barométrique.
mérid.
méridionale.
bureau.
milit.
militaire.
canton.
moder.
moderne.
capitale.
mont.
montagne.
carré et carrée.
N.
nord.
centimes.
N. E.
nord-est.
cercle.
N. N. E.
nord-nord-est.
c'est-à-dire.
N. 0.
nord-ouest.
château.
N. N. 0.
nord-nord-ouest.
chef-lieu.
nouv.
nouveau , nouvelle,
circonférence.
0.
ouest.
citadelle.
G. N. 0
ouest-nord-ouest.
citérieur.
0. S. 0.
ouest-sud-ouest.
commune.
occ.
occident, occidentale
commerce, -çant.
or.
orient, orientale.
confluent.
pet.
petit, petite.
degré.
popul.
population.
délégation.
préf.
préfecture.
département.
princ.
principauté.
dictionnaire.
prov.
province.
diocèse.
rég.
régence.
district.
républ.
république.
division.
riv.
rivière.
droite.
roy.
royaume.
est.
S.
sud.
est-nord-est.
S. E.
sud-est.
est-sud-est.
S. S. E.
sud-sud-est.
embouchure.
S. 0.
sud-ouest.
empire.
S. s. 0.
sud-sud-ouest.
environ.
s.-préf.
sous-préfecture.
évêché.
septentr.
septentrionale.
évêque.
sit.
situé , située.
fabrique et fabrication.
sour.
source.
faubourg.
St. Ste. Sta. Sti.
Saint. Sainte. Santa. Santi.
filature.
Stos.
Santos.
fleuve.
s. div.
subdivision.
forteresse.
superf.
superficie.
franc.
territ.
territoire.
gauche.
thermom.
thermomètre, thermométri*».
géographie et géographique.
ultér
ultérieure.
gouvernement.
V.
ville.
grand, grande.
vg.
village.
haut.
voy.
voyez.
habitants.
EXPLICATION DES SIGNES :
(20o 22' 23") signifie 20 degrés 22 minutes 23 secondes.
^ bureau de poste aux lettres.
35<l relais de poste aux chevaux,
vt» port.
S paragraphe.
AVERTISSEMENT.
La grande majorité des lecteurs étant peu familiarisés avec le système métrique , dont 1 usage
n'e^ ordonnée que depuis peu d'années, l'auteur a cru devoir conserver les d.stances
en eues et toises; cependant pour que les lecteurs plus versés dans la connaissance de ce
Ltè-e puissent réduire promptement les distances par lieues et to.ses, en distances par
Iriamètres et kilomètres , j'ai cru devoir donner le tableau de réduction qui suit.
Je ferai observer que les quatre première, colonnes sont destinées à la réduction des lieues
communes de 25 au degré (de 2,282 toises), que j'ai appliquées dans ce Dictionnaire aux dis-
tances de toutes les localités situées dans Tétranger ; les quatre dernières colonnes sont destinées
à la réduction des lieues de poste, que j'ai appliquées à toutes les distances des localités situées en
France.
Lieues commones de France, jiyriamèt.
de îo au degré. '
4/4
1/2
3/4
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
SO
30
40
50
60
70
80
90
100
Kilomèt.
1
1
2
2
3
3
4
4
8
15
17
22
26
51
5d
40
44
m
222
555
448
896
545
785
242
680
139
587
955
Llenes de poste de 2,000
toises.
4
484
8
960
3
452
7
785
2
420
6
9
1
590
5
870
»
956
1/4
12
5/4
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
20
50
40
50
60
70
80
90
100
Myriamèt.
Kilomèt.
>
0
9
7
1
1
1
5
1
9
2
3
2
7
3
1
3
5
3
8
7
7
11
6
15
5
19
4
25
3
27
2
51
1
55
9
57
9
Mètres.
974
949
923
898
796
694
592
490
588
286
184
82
980
960
940
920
900
880
860
840
820
800
N. B. La comparaison des mesures itinéraires étrangères avec les lieues françaises se trouve
â la page xiii , après l'introduction.
^-^Aaa*2F:;iHEr_
Pu \ Il z
.^^,1,. M.^r,M,V. ^^
DICTI01V1VAIRE
!S3^3iÈ aw annsavfijfji'^mis
DE
SËOliRAPHIE lODERNE
AA
A , appelée aussi Conon et Bérignon , pet.
riv. de France, dans le départ, de Loir-et-Cher,
qui a sa source près de Fontaine, et se jette
dans le Beuvren. Elle a reçu son premier nom
parce qu'elle forme , à sa source , une île sem-
blable à un A.
AA, ancien mot allemand qui signifie eau ^
et que Ton a appliqué jadis, pour cette raison ,
à plusieurs riv. de l'Europe. Les Dictionnaires
géographiques n'en donnent que 10 au plus ;
mes recherches m'en ont fait trouver 40. Les
plus importantes sont :
AA ( l'), riv. de France, qui sert en grande
partie de limites aux départ, du Nord et du Pas-
de-Calais , et qui se jette dans la mer du Nord
à Graveline , après un cours de 15 1. , dont 6
sont navigables depuis Saint- Omer, où com-
mence le canal. La navigation de cette riv. est
fort importante , tant pour les communications
iïitérieures que pour l'exportation. On y trans-
porte beaucoup de charbons de terre, de tourbe,
de bois de construction et de chauffage , de
pierres , de grains , de foins, de vins et d'eaux-
de-vie. Les marées y sont de 12 h. moins 1/i.
AA (l') , riv. qui passe à Helmont, en Hol-
lande, et se jette dans la Dommel,près d'Anholt.
Son cours est de 10 heues.
AA ( l' ) , riv. qui se jette dans la partie
S. E. du lac Dollart, en Hollande, prov. de Gro-
ningen. Cours ,12 1. N. E.
AA ( l' ) , ou BouLDER , riv. de Russie, qui
sort d'un petit lac, parcourt la Livonie , passe
à AVolmar et à Wenden, et se jette dans le golfe
de Riga , à 4 1. au N. de cette ville. Cours, 90 1.
AA ( l' ) , ou TUEVDER , riv. de Russie ,
qui arrose la Courlande et la Livonie , traverse
Mittau et se jette dans le golfe de Riga, près de
l'embouchure de la Douna , après un cours de
40 1. Elle est entièrement navigable dans les
hautes eaux.
AAL
AAHAU3 ou A H AU s, pet. v. de Prusse
(Miinster), sur l'Aa, avec un chat, où réside
le prince de Salm-Kirburg. Elle compte 1,200
habit. C'est dans cette ville qu'est mort , en
1 078, le guerroyant évoque de Munster, Bern-
hard Von-Galen. A 10 1. 0. N. 0. de Munster.
AAKIRKBY*, pet. v. du Danemark (See-
land), au centre de l'île de Bornholm, siège du
présidial et du synode ecclésiastique. 500 habit.
AAliBORG , dioc. ou prov. de Danemark .
dans le Nord-Jutland ; 2,591 1. carr. 130,000
habit. Comm. en satin, bétail, abeilles, harengs
et poissons salés. L'argile y abonde, et on trouve
du fer oxidé terreux dans les marais.
AAliBORG , V. anc. de Danemark , ch.-lieu
du dioc. de ce nom , et la plus considérable
du Danemark , après Copenhague et Odensée.
Elle s'élève sur les bords méridbnaux du golfe
de Lûm , et est entourée de fossés. On v enlro
par quatre portes. Elle est divisée en "quatre
quartiers. Les édifices remarquables sont le
vieux château, où réside le bailli, la cathé-
drale, l'hôtel-de-ville et la bourse , le sémi-
naire, le collège et l'école de navigation. C'est
une ville florissante par son commerce. Son
port est très bon , et fréquenté annuellement
par 4 ou 500 bâtiments , quoique l'entrée du
Lymford ne soit possible qu'à ceux qui tirent
moins de dix pieds d'eau. Les grains et les ha-
rengs sont les deux grands articles d'exporta-
tion. Celle des harengs salés est de 57 à 58,000
tonnes. 11 faut citer ensuite la laine, les peaux,
l'eau-de-vie , les grains , la farine , le suif,
l'eau-de-vie de grain , les étoffes de soie , les
savons et l'huile de poisson. Aalhorg compte
plusieurs raffineries et manufact. d'armes à feu.
Elle a cinq foires, dont la plus célèbre est celle
de la Pentecôte. 6,422 habit. A 18 I. N. N. E.
de Viborg. Lat. N., 57» 24' 6"; loua. E.,
7° 35' 16".
1
AAU -
AAIEN, pet. V. de Wurtemberg (laxt),
sur la Kocher, avec des murailles flanquées de
hautes tours, et deux faubourgs. On y fabrique
des tissus de laine et de coton. Les environs
nourrissent beaucoup de bétail , et sont cou-
verts de vastes forêts. Il >; ex'^je aussi de riches
mines de fer en exploitation. o,bOO hab. A 2 1.
1/2 S.d'EUwangen. j n ,i j
AAI.TEN, gr. vg- du roy. de Hollande,
eh -1 de canton. On y compte des tanneries,
des tisseranderies, des briqueteries des mmi-
hns à huile et à moudre. 4,bOO habit. A û 1. 1/2
S. de Groentor. .,, ,, , ... j
AAR la plus considérable des rivières de
Suisse après le Rhin et le Rhône. Elle descend
des "làciers du Grimsel et du Schreishorn ,
traverse Berne et Soleure , et se jette dans le
Rhin après un cours de 60 lieues. L'Aar charrie
des grains d'or que recueillent les paysans des
environs d'Aarau et de Beberstein.
AARAV ou Arau, V. de Suisse, ch.-l. du
canton d'Argovie. Elle s'élève sur les bords de
l'Aar, et s'est fort embellie depuis 1799, époque
où elle fut pendant quelque temps la capitale de
la république helvétique. L'édifice le plus remar-
quable est la maison-de-ville , bâtie en 1805.
Aarau possède une bibliothèque, qui est celle du
canton. Les curieux y visitent le beau relief de la
Suisse par Meyer, et une collection de costumes
nationaux peints à l'huile. Sa fabr. de couteaux
conserve son ancienne réputation. Elle possède,
en outre, plusieurs fabr. d'indienne et de ru-
bans , une filât, de coton , une fabr. d'huile
de vitriol , une machine pour faire des fleurets
en soie , etc. C'est ici que fut conclue la paix
qui termina la guerre de 1712. — 4,000 habit.
A 9 1. S. E. de Bâle. Lat. N., 47° 25'; long.
E., 5° 42'. , . .
AARBXRG ou Arberg , pet. V. de Suisse
( Berne ) sur un rocher de grès dont la base
est baignée par l'Aar. Elle ne consiste guère
qu'en une seule longue rue. Quoique sa posi-
tion soit très avantageuse, elle fait peu de com-
merce , parce que ses habitants, au nombre de
i,000 , ne se livrent qu'à l'agriculture. A 3 1.
i/2N. 0. de Berne. ^ . ,^ . .
AARBOURG, pet. V. de Suisse (Argovie),
sur l'Aar , qui y reçoit la Wigger. Elle est do-
minée par un chat, fort, le seul qu'il y ait en
Suisse, et dont le canton a fait son arsenal. Ses
habitants fabriquent des bas et des bonnets de
laine , commercent en vin , et s'occupent beau-
coup de navigation de transport. Il y a un mar-
tinet à cuivre. A 5. 1. 1 /2 S. 0. d'Aarau.
AARHUUS , V. de Danemark , ch.-l. d un
dioc. qui embrasse la partie orient, du Jutland.
Elle est bâtie dans une plaine , près du Ratte-
gat , et est divisée en deux parties par un cou-
rant sorti d'un lac voisin. Une simple muraille
forme son enceinte. On y remarque la cathé-
drale , monument gothique , dont les clochers
sont regardés comme les plus hauts du roy.
Elle a une autre église , un collège , un hôpital,
des filât, de laine et de lin , des raffineries de
sucre deux manufact. de tabac, des brasseries
et des distilleries d'eau-de-vie de grain. Le port
est petit mais bon. Son commerce s'étend fort
au loin.' Aarhiuis importe surtout une grande
quantité de grains , du b(';tuil , do TonM-de-'vie ,
^ — ABA
du malt. 6,169 habit. A 15 1. 1/2 S. 0. de Vi-
borg. Lat. N., 56^ 9^ ; long. E., 7° 51'.
A AS , bg. de France ( Basses-Pyrénées ) ,
avec des eaux minérales connues dans le pays
sous le nom à^Aiguet-Bonnes (Eaux-Bonnes).
Ces eaux acquirent une grande renommée pour
les bons effets qu'elles produisirent sur les sol-
dats béarnais blessés à la bataille de Pavie ; ce
qui leur fit donner aussi le nom à^Eaux des
Arquebusades. Elles sont aussi très efficaces
dans les pulmonies. 257 habit. A 1 1. S. de
Laruns.
AASI , I'Oronte des Grecs , l'Asius des Ro-
mains ; c'est la riv. la plus considérable de la
Syrie. Elle descend du Liban, coule au pied de
ces montagnes, parallèlement à la côte, pendant
la plus grande partie de son cours , en con-
tourne enfin l'extrémité, et se jette dans la
Méditerranée près de Pouadieh. Cours 60 1. Sa
largeur est assez généralement de 240 à 250
pieds, sa profondeur de 4 à 5; son courant est
presque insensible. Les bords en sont élevés et
argileux.
ABABDÉHS, peuple de l'Afrique, qui ha-
bite les contrées comprises entre le Nil et la
mer Rouge, depuis les environs de Kosséir jus-
qu'à la frontière de la Nubie. Leurs principales
tribus sont celles d'El-Fokarah , de Beni-Ouas-
sel et de Hoouâtah. Plusieurs de ces nomades
habitants de la Nubie maritime, que nous pro-
posons de nommer plus exactement Troglody-
tique, se sont aussi établis le long du Nil , entre
Assouan et Edfou , dans la Haute-Egypte. Ils
sont pillards ; mais , grâce aux soins de Moha-
med-Ali , ils forment maintenant des escortes
fidèles. C'est sur leur territoire que sont les
mines d'émerauias exploitées par les anciens ,
et retrouvées par M. Caillaud.
ABACH , bg. de Bavière , sur le Danube. Il
n'a de remarquable qu'une source thermale et
le vieux château de Heinrichsburg , où naquit
l'empereur Henri II. 568 habit. A 3 1. 3/4 S. 0.
de Ratisbonne.
ABABÉH, pet. V. de Perse, entourée de
murailles ruinées , et défendue par une forte-
resse carrée où s'est réfugiée la majeure partie
de sa population , que l'on peut porter à 5,400
âmes. Les jardins environnants fournissent a.
Chiraz des fruits délicieux. Abadéh en est a
42 1. N. , ^ ^.
ABABIOTKS , peuplade de l'île de Candie ,
qui habite, au sud du Mont-Ida , une vingtaine
de villages. Elle compte 4,000 individus , des-
cendants des Arabes ou Sarrasins qui s'empa-
rèrent de l'île au neuvième siècle. Ils sont mé-
fiants, vindicatifs, et continuellement en guerre
avec leurs voisins, par suite de leur amour pour
la rapine et le vol. «^ ^ , , j
ABAI, pet. V. sur la côte N. 0. de la grande
île Kalémuntan, improprement nommée Bornéo
jusqu'à l'époque où nous avons révélé son yen-
table nom indigène dans notre ouvrage inti-
tulé Océanie ou cinquième partie du monde. Ule
est située par 6° 20' de lat. N., et 114» 8 da
long. E., au S. 0. de Malloudou. Elle a un bon
port , où les bâtiments sont à l'abri des vents
d'ouest. . ,T> •
ABAKANE , riv. de Sibérie ( Russie asia-
tique, au gouvernement de Toiiisk). Elle prend
ABA —
sa source dans lo Montaclaï , el se j<^Ue dans le
Ii'iiissci , après u!i cours d'environ 90 lieues.
ABAKANSKOI-OSTKOG , pet. forler. de
Sil)éne, sur lo lonissei, et qui ronlerme 150 mai-
sons en bois et une église , avec un millier d'ha-
])it. C'est l'un des lieux les plus chauds de celte
région ; aussi y cultive-t-on des melons d'eau et
du tal)ac. Ce fort a été bâti par Pierre-le-Grand
eu 1707. A 52 1. S. S. 0 de Krasnoyarsk.
ABAIiAK, vg. de Sibérie, sur le Ienisseï, à
5 1. de Tobolsk. C'est un lieu de pèlerinage ; on
y vénère une image miraculeuse de la "Vierge ,
que viennent visiter une grande foule d'Asiati-
ques chrétiens, et qui est livrée à l'adoration des
fidèles de Tobolsk depuis le 8 jusqu'au 22
juillet.
ABABrÇA'r, V. du Pérou, bâtie dans une
vallée spacieuse qu'arrose la Pacachaca , sur la-
quelle est l'un des plus grands ponts du Pérou.
Kl le a des sucreries importantes et 5,000 habit. A
55 1. de Cusco.
ABAKO, vg. d'Italie (roy. Lombardo-Véni-
jien ), à 2 1. S. 0. de Padoue. Près de là étaient
dos eaux minérales nommées Aquœ ^poni,
qui jouissaient de quelque célébrité chez les an-
ciens , et où l'on prend encore des douches.
Quelques auteurs ont cru faussement qu'Abano
avait donné le jour à Ïite-Live.
ABANV, ou mieux Abony, gros bg. deHon-
grie, avec 6,000 habit. Selon les staticiens natio-
naux , il a 2 églises ; son industrie et son com-
merce sont très florissants. A 7 1. N. N. E. de
Kecskemet.
ABARAKT OU Abarner, bg. de Perse , où
est établie, depuis le xv siècle, une mission
de dominicains entretenue par le pape et admi-
nistrée par un religieux, qui prend le titre d'ar-
chev. de Nakhchivan. Cette A'ille en est à 51. N.
ABASIE, contrée de la Russie mérid. qui
occupe le versant de cette partie de la chaîne du
Caucase parallèle aux côtes N. E. de la mer
Noire. Elle tire son nom des Abases, peuple qui
l'habite. C'est un pays montagneux , entrecoupé
d'un gr. nombre de vallons, tous abondamment
arrosés, et dont les pentes sont généralement
couvertes de forêts , tandis que leur origine se
cache dans les neiges du noyau de la chaîne. Le
climat en est doux et le sol fertile. Los Abases
sont di\isés en tribus de 50 à 1,000 individus, et
on évalue leur nombre total de 60 à 80,000.
Ils sont bien faits, agiles, endurcis à la fatigue,
farouches , audacieux , et , comme du temps de
Strabon , singulièrement enclins à la piraterie et
au pillage , quoique très hospitaliers. Le sabre ,
le fusil , le pistolet et les flèches sont leurs ar-
mes ordinaires , et ils ne s'en séparent jamais.
Les uns sont nomades , les autres agriculteurs ;
ceux-ci s'occupent do l'éducation de troupeaux
de moutons , de chèvres , de gros bétail , de
chevaux ; les autres , de la culture de quelques
champs de céréales , de vignes et des vergers.
Tous s'occupent de la chasse.
L'Abasie n'a pas de port proprement dit ,
mais elle en est dédommagée par les deux vastes
baies de la Pitrounda et de Soukoum-Kalé. C'est
là que se fait presque tout le commerce , et que
les .Abases apportent leur cire, leur miel, leur
laine, leurs fourrures, leurs bois de construc-
': ;i •'[ de buis, en échange desquels ils reçoi-
; — ABB
vent des armes , (Te la poudre , du sel , des
cotonnades , des cuirs , des ustensiles de fer, du
plomb à tirer, etc.
Les Abases {Absné) reconnaissent la suze-
raineté de la Russie ; mais cette puissance n'y
exerce aucun pouvoir et ne reçoit même aucun
tribut ; elle se contente de réprimer leurs brigan-
dages et les empêcher de se livrer à la piraterie.
Avant cet état de choses, les côtes étaient inabor-
dables et aussi redoutées qu'au temps où Byzance
régnait sur ces rivages. On en exportait aussi une
grande quantité d'esclaves ; aujourd'hui cet in-
làme trafic a cessé. La petite forteresse de Sou-
koum-Kalé etquelques bâtiments croisant le long
de la côte assurent les relations commerciales.
L'idiome que parlent les Abases n'a aucun rap-
port avec celui des Tcherkesses ou des Ciroas-
siens leurs voisins. Les Abases professent le mo-
hammedisme depuis l'époque où leur pays fut
conquis par les Turks ; alors ils étaient chré-
tiens , et cela depuis le règne de Justinion ,
l'an 510, époque de leur conversion. On voit
encore dans le pays un grand nombre d'églises
très vénérées , et le peuple a conservé un gr.
nombre d'usages de l'ancienne rehgion : ainsi
ils célèbrent les fêtes de Pâques , de la Pentecôte
et de Noël.
On donne le nom de Petite-Abasie à un cant.
occupé par les Arabes , sur le revers opposé de
de la chaîne du Caucase , entre le Kouban et le
Térek. On y compte à peu près 500 familles ,
dont les membres sont plutôt pasteurs qu'agri-
culteurs.
ABAV J . T-ARMXBGV , et non Abau-
ViVAR, comme le portent tous les dict. géogr. ;
c'est le nom d'un comté (varmedgy en hongrois)
de la H. -Hongrie, en deçà de la Theiss, fertile en
vins, les plus estimés après le tokay. Il possède
des mines d'opale et des sources d'eaux miné-
rales et thermales. Il a 190 1. carr. de superf.
Popul. 120,000 habit. Ch.-l., Kaschau.
ABAYTE , riv. du Brésil ( Minas-Geraes ) ,
qui se jette dans le San-Francisco, après un cours
de 45 1. C'est dans ce courant qu'a été trouvé
le plus gros diamant qu'ait encore fourni le sol
du Brésil.
ABB , V. d'Arabie ( Yemen ) , sur le sommet
d'une montagne d'où la vue domine la plaine
voisine. Elle est entourée de murs , renferme
800 maisons, c.-à-d. 4 à 5,000 habit., et est bien
pavée. On y voit beaucoup de mosquées. Dans
le voisinage est la haute mont, de Baadan , qui
l'alimente d'eau au moyen d'un aqueduc. A
2 1. 1/2 N. E. deDjobla.
ABBARETZ , com. de France (Loire-Inf.),
arrond. et à 71. S. de Chateaubriant ; 1 ,671 hab.;
avec 2 hauts-fourneaux et 2 machines à vapeur.
ABBEVII.I.E , V. de Fr. (Somme) , sur la
Somme , dans une vallée fertile , à 10 1. N. 0.
d'Amiens , et à 37 t. 1/2 (de poste ) N. 0. de
Paris; siège de tribunaux de première instance
et de comm. , d'une conservation des hypothè
ques , d'une direction des douanes , d'une sou*,
inspection forestière. ^.
Abbeville est une place forte de 4« classe,
dans laquelle on entre par 5 portes. Elle esl
généralement construite en briques. Les édiiic(t
remarquables sontl'église'deSt.-Vulfran, avec un
beau portail gothique surmonté de trois tours,
ABE
dont l'une présente de sa plate-forme une vue
aussi agréable qu'étendue ; Thospice des enfants
trouvés et les quartiers de cavalerie. L'hôtel-de-
ville n'oflre aucun intérêt. Abbeville possède un
collège communal , une biI)liothèque publique
de 4,500 volumes , une salle de spectacle , un
grand hôpital , un bel établissement de bains ,
une source minérale dont on fait usage , un ha-
ras royal , une manufacture royale de draps fins ,
fondée en 1C65 par le hollandais Van-Robais ,
sous les auspices de Colbert , une autre manu-
facture royale de velours d'Utrecht, de mo-
quette pour tapis de pied , de bordures de tapis ,
fondée en 1667 ; plusieurs fabriques de draps
Uns et communs , de calicots et autres tissus de
coton , de bonneterie , de savons gras très re-
cherchés , de toiles peintes , de toiles d'embal-
lage, de cordages , de quincaillerie ; des tanne-
ries et des filatures de laine dont les produits
sont estimés. Le comm., qui est fort important,
est favorisé par le canal de la Somme et le
flux qui permet aux eaux de cette rivière de re-
cevoir des bâtiments de 100 à loO tonneaux,
en élevant ses eaux de 6 à 7 pieds à chaque
marée.
Abbeville est la patrie de Jean Alegrin , pa-
triarche de Constantinople sous Grégoire IX ,
de lîriet, Pierre Duval et Nicolas Duval , géo-
graphes du xviii« siècle, et du poète Milievoye.
Celte ville a 19,000 hab. Sa popul. était jadis
beaucoup plus considérable, Lat. N., 57° T ;
long. 0., 0^' 30'.
ABBIATUGRASSO, bg. du roy. Lombarde-
Vénitien f Pavie ) , dans un pays fertile , sur le
canal de Bereguardo. La position de ce bourg a
toujours été regardée comme importante, aussi
était-il jadis fortifié. 5,000 habit, A 5 1. 0. S. 0.
de Milan.
ABEBTBXRG , pet. V. de Bavière ( Rezat ) ,
avec un ancien chat, résidence des comtes , et
où se trouvent aujourd'hui une verrerie , une
fabrique d'aiguilles et une de dentelles. 800 hab.
A 51. 1(2 S. S. 0. de Nûrnberg.
ABENSBERG ( y/i»s//!a), V. de Bavière
(Regen ) , sur l'Abens , avec un chat. , 3 por-
tos , 2 églises et des bains nlinéraux. On y fa-
brique divers tissus de laine. Cet endroit est
devenu célèbre par la bataille que Napoléon y
remporta , le 20 avril 1809 , sur l'archiduc Char-
les et le général Ililler. 1,000 habit. A 5 1. S. 0.
de Ratisbonne.
ABERBROTHICK ou AbrOATH , V. d'É-
cosse (Forfarl, à l'embouchure de la pet. riv.
de Brolhick (^ans la mer du Nord , avec un
pet. port , sûr et défendu par une batterie. On
y fabrique des toiles. Elle rapporte du bled , do
l'orge , beaucoup de chaux et de houille, et re-
çoit du lin , de la graine de lin , du chanvre et
des bois de construction de la Baltique. Abroath
n'a de remarquablequelesruines d'une ancienne
abbaye où se tînt le parlement de 1520 , célèbre
dans l'histoire de ces contrées. 9,000 habit. A
51. N. E. de Dnndée.
ABERCON"WAY ou CONWAY, pet. V. de
la principauté de Galles (Caernarvon), à Tem-
bouchure de la Conway, qui a une lieue d'un
bord à l'autre. Elle était autrefois fort impor-
tante , ainsi que l'on peut en juger par les ruines
d'une gri forler. qu'y construisit GnUls^um^ le.
4 — ABE
Conquérant, et par les vieilles murailles dont
l'entoura Edouard I'''', enceinte encore intacte.
Le chàteau-fort, construit par ce monarque sur
un rocher élevé , n'offre plus que des restes infor-
mes. On remarque à Aberconway une jolie église
gothique. Cette villeexporteducuivre, du plomb,
de la calamine, des truites, et a 1,700 habit.
Elle est à 8 1. N. E. de Caernarvon.
ABERDEEN , comté maritime d'Ecosse ,
borné au N. et à l'E. par la mer du Nord , au S.
par les comtés de Pesth, de Forfar et de Kin-
kardine, au N. par ceux de Bunff et d'Inverness.
On évalue sa superficie à 713 1. carr. 5/-4 , et sa
pop. ( 1851 ) à 177,057 individus. Il renferme
quatre-vingt cinq paroisses, trois bourgs et uno
cité. Son cli.-l. est Aberdeen.
ABERBEE]^, v. d'Écosse, à l'embouchure
de la Don, et qui forme deux Ailles distinctes,
le P^ieil Aberdeen (Old Aberdeen) et le Nou-
veau , situés près l'un de l'autre , mais cepen-
dant tout à fait indépendants sous les rapports
de l'administration civile et ecclésiastique.
Le Fieil ^ôerdeen, jadis v. importante , n'est
plus qu'un bg. contenant tout au plus 2,000 hab. ,
et qui n'a conservé de son ancienne splendeur
passée qu'une université à\{e le Collège ^ fondée
enlSOB, et où il y a des chaires de grec, de latin,
de langues orientales, de médecine, de droit
civil et de théologie, ainsi qu'une bibliothèque
de 15,000 volumes, qui a droit du reste à un
exemplaire de tous les ouvrages déposés à la
chambre des libraires. Aberdeen dépend im-
médiatement de la couronne, et a ainsi le droit
d'élire ses magistrats et de tenir foires et mar-
chés. On y voit encore les restes de son ancienne
cathédrale. Il y a près de là un moulin considé-
rable à filer le Un.
Nouvel Aberdeen ( New Aberdeen ) est uno
véritable cité , quoiqu elle n'ait que le titre et les
privilèges de bg. Elle s'élève sur une hauteur ,
près de la Don , que traverse un beau pont de
granit, d'une seule arche de 151 pieds; c'est
ce qu'elle offre de plus remarquable. Elle pos-
sède une université bien connue sous le nom de
ColU'ge Mareschal y et qui a été fondée en 1593.
Aberdeen est très important sous le rapport in-
dustriel. Elle a des manuf. d'étoffes de laine et
de coton, de toile, de gros draps, de tapis,
d'aiguilles , de clous, des imprimeries sur étoffe
dont les produits sont très estimés en Angle-
terre, des corderies, des fonderies de fer, des
brasseries. La pèche du saumon y est active.
Son port est grand et sûr, et serait abordable
pour les plus grands navires si les vents de
N. E. n'avaient formé à son entrée un banc de
sable. On en exporte différents produits manu-
facturés, laine brute et ouvrée, du poisson, du
granit pour le pavage de Londres, etc. Elle
arme pour la pêche de la baleine.
Aberdeen est très anc. En 1533, il fut brûlé
par la flotte d'Edouard III; mais cela ruiisit peu
à' sa prospérité, qui a été toujours croissant. Au-
jourd'hui on y compte près de 50,000 hab. II
est à 40 1. N.N. E. d'Edimburgh , par 57° 9' 0''
de lat. N. , et 4" 28' 55" de long. 0.
ABERFRA'W ( Gudivia) , pet. v. de la
principauté de Galles , dans l'Ile d'Angiesea , à
l'embouchure de l'Aber, avec un petit port. Ses
habitants j au nombre de 1 ,200 , s'occupent de
ABJ — 5
la pôcho. Aberfravv paraît avoir clé jadis fort
iin|H>ilaiilo.
ABERGAVENNY, v. d'Angleterre ( Mon-
moiilh), près du connueiit de la Gavonny ot de
rUsk , que Ton y passe sur un pont do quinze
arches. Elle csl assez bien bàlie , et conserve
quelques restes de ses anciennes murailles. On
y fal)ri([uc des lainages. Les montagnes envi-
ronnantes abondent en cliarboii de terre et mi-
nerais; ceux de ter sont exi)loités par quelques
forges. 4,000 hab. A 4 1. 4,2 0. de Mon-
mouth.
ABERGESIENT DE CUISERY ( I-' ) ,
coni. de France (Saône-cl-Loire). 1,01 i habit.,
caiit. et à 1 1. 0. N. 0. de Cnisery.
ABERGEWENT-I.ÈS-SEURRE (l') , com .
de France (Côte-d'Or ). 1,104 habit. A 4 1. 4/2
0. de Seurre.
ABERNETY, hg. d'Ecosse (Perth), sur
la Tay, et qui passe pour avoir été la rési-
dence des rois Pietés. 4,700 habit. A 2 1. 1/2
S. E. de Perth.
ABERTAMM , pet. V. de Bohême ( Elnbo-
gen ) , dont les habit. ) , au nombre d'un mil-
lier, sont presque tous occupés dans les mines
d'argent , d'étain et de cobalt du voisinage. A
41. 4/2N. N.E. d'Elbogen.
ABERYST'^ITH , pet. V. de la princi-
pauté de Galles , près de l'embouchure de l'Yrt-
nith , sur la Rheidiol , que l'on passe sur un
beau pont. Elle a des fabriques de lainages et
un port dont l'abord est obstrué par une barre
qui le rend inaccessible aux gros navires. Oïl
exporte cependant de la laine , du plomb ,
de la calamine. La pèche y est très active en
été , et la ville est assez fréquentée dans cette
saison pour ses excellents bains de mer. 3,S00
habit. A 12 1. N. E. de Cardigan.
ABESCHE. Voyez Habesch.
ABHER, ou Ebher, V. de Perse (Irac) ,
entouré de murailles , et renfermant environ
mille maisons d'une assez belle architecture. Le
territoire produit des poires qui lui sont parti-
culières. A 45 1. 0. de Kazbin.
ABINGBON , V. d'Angleterre (Berk), au
confluent de l'Ock et de l'Isis, et à l'embouch.
du canal de Wilt-et-Berk. Il s'y tient l'un des
plus forts marchés de grains de l'Angleterre.
Le comm. de la drèche , jadis considérable,
est aujourd'hui peu important. On y fabrique
une grande quantité de toiles à sacs. 5,239
habit. A 21. 4/4 8. d'Oxford.
ABîFOBfS ou AbiPONES , tribu indigène des
États-Unis de Rio de la Plata, l'une des plus cé-
lèbres de ces contrées , par la résistance qu'elle
opposa aux Espagnols. Elle a aujourd'hui pres-
que disparu. Les Abipons,au nombre d'environ
K,OÛO habit. , le Chaco , sur les bords du
Parana , jusqu'au 50'» parallèle sud , apparte-
naient à une assez belle race, au nez aquilin ,
aux traits réguliers , au caractère martial ; ils
dressaient des chevaux sauvages, étaient armés
de lances de 45 à 48 pieds de long et de flèches
à pointes de fer.
ABISCOUN, pet. V. de Perse (Mazanderau),
sur la rivière du même nom , avec un pet.
port sur la mer Caspienne oiî il se fait quelque
commerce. A 8 1. N. d'Arterabad.
ABJ A DE ONT&OS7, com. de France
— AliO
(Dordogne). I,0i2 jiabit. A 2 I. 1,4 N. E. dft
Nontron.
ABUS, pet. V. de France (.Seinc-et-Oise ) ,
sur la route de Paris à Chartres , avec 900 hau.
A 4 I. 0. de Dourdan. f,>^ distribution, ^jg^.
ABIilTAS, i)et. V. d'Espagne (Aragon), sur
un ruisseau qui se jette dans le lac del Sanlo ,
avec un château qui la domine. 1,250 habit.
A 4t) 1. N. 0. de Saragnsse.
ABI.OIS, com. de France (Marne) ; 1,417
habit. Ail. 3/4 S. 0. d'Epernay.
ABLON, Yg. de France ( Seine-et-Oisc) ,
sur la Seine, avec un gr. entrcj)ôt de vins pour
la capitale , dont il est à 3. 1. S. S. E.
224 hahit.
ABO , en finlandais Tourkou, v. de Fin-
lande, capitale de cette région et de l'un do ses
six districts. Elle est située à l'extrémité d'une
isthme , et traversée par l'Anro-Iocki. Abo a été
fondée dans la seconde moitié du xu= siècle.
En 4300, on éleva la cathédrale , qui, avec
i'hôtel-de-ville , le collège, le palais-de-justice
et la douane, sont ses principaux édifices. Cette
ville possède une société économique avec une
bibliothèque , et une collection de modèles, une
université, dont le local, très beau, renferme
une bibhothèque de 42,000 volumes, une col-
lection d'instruments de physique et d'astro-
nomie , un cabinet d'histoire naturelle , un jar-
din botanique , un observatoire. Elle a aussi
des fabriques de drap, de soieries, de tabac,
de quincaillerie , de savon , des raffineries de
sucre , des tanneries , une verrerie et deux
chantiers de construction. La rivière n'est abor-
dable jusqu'à la ville que pour les petits bâti-
ments ; les grands mouillent une demi -lieue
au-dessous. I^'embouchure est défendue par le
fort Abo-SIot. On importe d'Abo une grande
quantité de planches de sapin et de goudron ,
du blé , quelques autres denrées , et divers ob-
jets manufacturés. Le fameux traité dit cVAbo
y a été conclu en 4743. 42,000 habit. A 402 1.
0. N. 0. de Saint-Pétersbourg. Lat. N., 60° 2(/
58"; longit. E., 49» 57' 0''.
ABOMEY, V. capit. du royaume de Daho-
mey, dans une plaine sablonneuse arrosée par
un ruisseau , à 28 1. de la côte. Elle est proté-
gée par un large fossé que traversent quatre
ponts en bois. C'est un asseml^lage de huttes ;
les unes, isolées, sont celles du peuple; les
autres , celles des chefs , réunies au nombre de
deux ou trois, et environnées de murs. Le pa-
lais du roi ne diffère de ces dernières que par
la grandeur et le nombre dos cabanes. Du reste,
ce monarque n'y réside pas souvent; son sé-
jour ordinaire est à Clamina et à Agona. A1)0-
mey peut contenir 2 à 3,000 habit.
ABOTfBASrCE (NotRE-DaME d' ) , bg.
des États Sardes (Savoie), sur la Dranse sa-
voyarde, qu'on nommeainsipourladistinguer do
la Dranse suisse. Elle avait jadis un couvent qui
jouissait d'une grande célébrité. 4,200 habit. A
41. 4 2 S.E. deThonon.
ABOSTBASrT , com. de France (Eure-et-
Loir). 4,140 habit. A 4 1. 3,4 N. E. de Dreux.
ABOSI , v. du Japoq ( INiphon ) , sur la
mer , à 25 1. 4/2 0. S. 0. de Miyaco. Elle est
défendue par plusieurs forta d'une grande im-
portance relative.
AIJO —
ABOÛ-AB.TCEE, v. de l'Arabie (Ylmen)>
résidence d'un chérif qui règne surie pays en-
vironnant,' où Ton trouve encore les villes de
Ghesan , port de mer ; Harrad et Sabea. 11 existe
dans les environs d'Abou-Aryche des mines de
sel dont les produits sont exportés. A 20 1. N.
de Lohéiah.On y compte 10,000 habit. Lat. N.,
28" 58'; long. E., 48° 20'.
ABOÛCHIR. Voyez BOUCHIB.
ABOÛ-GIKGEH , pet. V. de la Moyenne-
Egypte, sur la rive gau. du Nil , à 17 1. S. S. 0.
de Bénvsougf.
ABOUIiX-ONIA , pet. V. de la Turkie asiat.
(Anadouli), qui a remplacé l'ancienne ^po^io-
Ki'a, dont les murs et quelques ruines existent
encore, circonstance due à sa position dans une
presqu'île du lac auquel elle donne son nom.
Cette nappe d'eau s'étend au pied du mont
Olympe et communique avec la mer de Marmara.
A 10 1. 0. S^. 0. de Broussa.
ABOÛKÎR, vg. de la Basse-Egypte; il oc-
cupe l'emplacement de l'ancienne Cunope, et
est célèbre par trois combats dont la mer et la
terre voisine furent le théâtre durant la cam-
pagne d'Egypte.
Aboùkîr est situé à l'extrémité d'une pres-
qu'île formée par le lac Madiéh et la mer, près
d'un fort construit sur un rocher qui en est la
) Jointe extrême. La mer inondant ses rives, Mo-
lammed-Ali y a fait construire une digue en bois.
Entre cette pointe et l'embouchure du Kil , qui
en est à 8 1. , s'étend la vaste rade à laquelle
ie village donne son nom. C'est là que se
livra, le l*-- août 1798, entre la flotte anglaise,
commandée par Nelson, et la- flotte française,
sous les ordres de Bruéis, la bataille navale dans
laquelle ce dernier perdit la vie. L'année sui-
vante, les Français écrasèrent, près du village,
15,000 Turksque venait d'y débarquer la flotte
ottomane ; mais en 1801 , les choses ayantchangé
de face, 12,000 Anglais s'emparèrent de cette
position , et peu de temps après eut lieu la capi-^
tulation qui leur livra l'Egypte.
Aboûkîr est à 4 1. 1/2 N. E. d'Alexandrie;
par 31° 19' 44" de lat. N., et 27° 47' 1" de lon-
gitude E^.
ABOÛ-SÎR , bg. de la Basse-Egypte, sur la
branche or. du Nil, et à 2 l. E. de Mehallet-el-
Kebyr. 11 est situé vraisemblablement sur l'em-
placement de l'antique Busiris, car près de ce
bourg l'auteur de ce dictionnaire a vu les fa-
meuses catacombes ornithologiques , c.-à-d. de
vastes corridors remplis de petits vases renfer-
mant des momies d'oiseaux.
ABOÛ-SÎR, ou la Tour des Arabes^ tour
de la D.-Égypte, à 10 1. S. 0. d'Alexandrie, et qui
est le premier objet que l'on aperçoit en appro-
chant de^la côte.
ABOÛ-ZABEli, lieu important d'Egypte,
près du Kaire. Il y a un gr. hôpital pour dix-huit
cents malades, et une école de médecine et de
chirurgie, fréquentée par trois cents élèves. Elle
a_ été organisée par M. Clôt, Français, que le
vice-roi d'Egypte a élevé à la dignité de bey.
ABOÛTIG {Abolis)^ bg.de la llaute-Égypte,
sur la rive g. du Nil et sur le territoire duquel
on cultive beaucoup de pavots noirs qui donnent
le meilleur opium de l'Orient. C'est le siège d'un
évêque copl«. A S 1. .S. E. de Syout.
— ABR
ABRANDABÂD , pet. v. de Perse , dans
une plaine cultivée, à 2 1. 0. d'Yezd.
ABRANTÈS, pet. V. forte de Portugal (Es-
tremadura), sur un plateau couvert d'une riche
végétation, et qui domine les belles rives du Tago,
près de montagnes d'un accès difficile , ce qui
doit la faire regarder comme un des boulevards
de Lisbonne, dont elle est à 28 1. N. E. L'une de
ses quatre églises, celle de St.-Vincent, est fort
belle. Cette ville sert en partie d'entrepôt aux
pays voisins. 6,000 habit. Elle a donné au brave
général Junot, qui s'empara du Portugal, ea
1808, son titre de duc d'Abrantès.
ABRESCH'WILUBR , vg. de France (Meur-
the), avec des forges, une verrerie et une pape-
terie considérable. 1,977 habit. A 2 1. 1/2 S. S.
E. de Lorquin.
ABRETS (les), bg. de France (Isère), 1,208
habit. ^ de distribution , à 2 1. 5/4 E. S. E.
de La Ti)ur-du-Pin.
ABRIES, corn, de France (H.-Alpes).^ dis-
tribution. 1,838 habit, à 5 1. 1/2 E. N. E. des
Aiguilles.
ABRIOLA, bg. du roy. de Naples (Basili-
cate), sur un roc escarpé. 3,000 habit. A 3 1. 1/2
S. de Potenza.
ABROIiHOS ou Sla.-JBarbara, groupe d'îlots
et d'écueils bien connus, sur la côte du Brésil,
à 12 1. E. du cap du même nom. Le plus grand,
situé dans la partie or. du groupe , et qui peut
avoir 1/2 1. de long, est par 17° 42' de lat. S. et
41° 2' 27" de long. 0. On n'y trouve ni bois, ni
eau douce ; mais seulement une grande quantité
de rats et de tortues.
ABROSr, riv. de France. Elle passe dans les
départ, de la Nièvre et de l'Allier, et se jette dans
la Loire.
ABSTTBBABI'IA , en allemand Grop-Schlat-
ten et Altenburg, bg. de Transylvanie (Unter-
Weissenburg), sur l'Absud, afil. de l'Aranyos,
avec une direction des mines. Il y a dans les en-
virons des mines d'argent aurifère , et il paraît
que les Romains y exploitaient de l'or, ce qui
leur avait fait donner à l'endroit qu'avait rem-
placé Absudbanya le nom (TAuraria-Magna.
A 9 1. 0. N. 0. de Karlsburg.
ABRUZZES (Bnttium), nom de trois prov.
du roy. de Naples qui s'étendent sur le plateau
central et dans la partie la plus élevée de l'A-
pennin, ainsi que sur le versant de ses mont.,
dont la base est baignée par les flots de l'A-
driatique. Ces trois provinces sont : l'Abruzze
citérieure , l'Abruzze ultérieure 1" et l'A-
bruzze ultérieure 2« ; ce sont les parties les plus
reculées de ce royaume vers le N. ; elles tou-
chent aux États de l'Eglise ; à l'intérieur, elles
vont jusqu'à Sora , Castel - di - Sangro et le
Trigno. On évalue leur superficie à 531 1. carr.
L'Abruzze ultér. 2"= est la partie la plus élevée ;
au milieu s'étend le bassin du lac Fucino , en-
touré par deux branches de l'Apennin , for-
mées de h. mont, couvertes de neige presque
toute l'année, et dont quelques unes, telles que
le Gran-Sasso d'Ilalia (2,902 mètres), son point
culminant, le sont toujours. De là, les élévations
s'abaissent. — L'Abruzze ultér. est entourée de
vallées; dans l'Abruzze citer., il y a plus de
plaines, et cette différence de configuration se
fait sentir par le plus ou moins d'abondance des
ABY — 7 —
eaux } d'un côté le sol est seo ot ddcouvert, los
eaux n'y coulent qu'une partie de rainiéo ; de
l'autre, les courants sont plus encaissés, la terre
est plus humide, plus favorable à la végétation,
et, quoique mal cultivée, elle donne d'abondan-
dantes moissons de blé, de lin, de tabac, beau-
coup d'huile et de vin , objet de comni. assez
important. Ces productions sont les mômes dans
les deux autres parties; il faut y joindre de la
réglisse, des fruits exquis, de la soie pour l'A-
bruzze citer., du seigle, du safran fort estimé,
des amandes et des figues délicieuses, beaucoup
de gibier et de volaille, du bétail, de la laine,
du gypse, des pierres à bâtir pour l'Abruzze
montagneuse. Cette région aussi est riche en fo-
rêts de chênes et de pins. L'industrie de ces trois
provinces est fort peu importante, et les habi-
tants des parties basses ont l'apathie et l'inacti-
vité de toutes les populations de la plaine ; mais
les montagnards se distinguent parleur force et
leur activité. Leur dialecte est regardé comme
le plus pur du royaume. Le comm. est limité
presqu'entièrement aux productions naturelles ;
le manque de communications le rend d'ail-
leurs peu actif, et la côte ne présente qu'un très
petit nombre de ports. La population des
Abruzzes est portée à 640,000 individus par le
recensement de 1835. L'Abruzze citer, a pour
chef-lieu Chieti; l'Abruzze ultér. 1«, Terramo,
l'Abruzze ultérieure S'', Aquila. Cette dernière
est remarquable comme ayant été autrefois le
pays des Marses, peuple valeureux dont les
habit, actuels ont encore conservé quelques
traits.
ABTDOS, V. de l'Hellespont (détroit des Dar-
danelles), sur le rivage opposé à Sestos, célèbre
surtout par les amours et la mort de Léandre
et de Héro. On appelle aujourd'hui ce lieu
Nagara.
ASTliA, mont. d'Afrique, une des colonnes
d'Hercule des anciens. Voy. Calpe et Ceuta.
ABYSSINIE , contrée de l'Afrique orient. ,
sit. au midi de la Nubie , dans la partie su-
périeure du bassin du Nil. Elle s'étend entre
les 8» et le^ de lat. N. et les 32" et 41" 10' de
'ongit. E. A l'orient, elle est bornée par la
mer Rouge et le Somâl ; au midi et à l'ouest ,
s'étendent des régions inconnues. On peut éva-
luer sa superf. à environ 27,000 1. carr. de
23 au degré. C'est un pays fort élevé , et qui
repose sur un plateau parcouru par diverses
chaînes de montagnes dont les sommets attei-
gnent 12 et 13,000 pieds au-dessus des mers
voisines ; aussi y trouve-t-on toutes les variétés
de sites , toutes les grandes scènes qui rendent
les pays de montagnes si pittoresques , et par
cela même toujours nouveaux. En jetant les
yeux sur une carte pour saisir l'ensemble des
montagnes de l'Abyssinie , on découvre d'abord
une ligne de faite qui semble se rattacher, dans
son origine , au prolongement des Djebel-el-
Koumre (montagnes de la Lune), et qui sépare
le bassin du Nil d'une dépression où coulent
l'Hanazo et l'Haouache , deux rivières dont les
eaux , descendues des terrasses du Choa , ne
{)arviennent pas jusqu'à la mer Rouge. Cette
igné de faîte est parallèle d'abord aux rivages
maritimes, et forme entre eux et l'intérieur une
barrière presque insurmontable , que les voya-
ABY
geurs franchissent ordinairement pour entrer
dans le Tigré par un défilé situé près d'Arkiko,
vis-à-vis de Massouah. Puis elle s'enfonce à tra-
vers les pays d'Enderta et de Lasla , où elle se
présente à l'œil comme une rangée de sommets
dentelés, déchirés, et en forme de tours, qui
vont tous se perdre dans les nues. Aux sour-
ces du Takzé, elle se rattache à une chaîne de
hautes cimes , qui divise l'Abyssinie en deux
parties ; ce sont les pics neigeux du Samen ou
Simin , semblables à un rempart formidable, et
dont les paysages , cependant , ont un carac-
tère de majesté et de sévérité extraordinaires.
Une disposition singulière et, pour ainsi dire,
particulière aux montagnes de cette région, est
celle qu'offrent les Ambas ^ ainsi qu'on les
nomme ici ; masses isolées de toutes parts , aux
flancs rudes et escarpés , et dont le sommet s'é-
tend en un large plateau verdoyant, arrosé par
des sources , couvert de la végétation la plus
riche. Je citerai surtout l'Amba-Hadji , qui
a 5,416 mètres, l'Amba-Sel , le Lamalmon , sur
lequel passe la route qui conduit du Tigré dans
l'Amhara , et surtout l'Amba-Ghechen , le plus
célèbre de tous, et celui où , selon la tradition ,
étaient confinés les princes de la famille royale
d'Abyssinie. C'est de là que Johnson a tiré le
sujet de son joli roman de Bosselas.
Les riv. de l'Abyssinie sont peu nombreuses ;
d'un côté , c'est le Bahr-el-Azrek ou Nil bleu;
de l'autre, le Takzé,son affluent, puis quelques
courants qui se jettent dans l'un et l'autre. Le
Nil bleu a sa source dans cette ceinture de mon-
tagnes qui forme l'immense vallée dont le fond
est occupé par la vaste nappe d'eau appelée lac
Dembaya ou £ahr-Sana, le plus grand du pays,
et sept fois plus grand que celui de Genève. Il
renferme un grand nombre d'îles, dont les onze
principales ont été décrites par Ludolf, et étaient
alors habitées par des moines. Le fleuve tra-
verse le lac dans sa partie méridionale , décrit
une grande course, et roule vers la Nubie. Le
Takzé, appelé dans sa partie inférieure Atbarat,
ses affluents, le Mareb, qui disparaît dans les
sables pour reparaître ensuite , n'ont qu'une
partie de leur cours en Abyssinie. Le Takzé y
roule sur une étendue de 120 à 150 1. Après
le Dembaya, le lac le plus considérable de cette
contrée est le lac Achangy, sur le versant mé-
ridional des mont, du Tigré.
Aux influences chmatériques résultant de sa
configuration montagneuse , aux modifications
qu'y établissent toutes les variations de hauteur,
depuis la vallée où la chaleur est quelquefois
étouffante ethumide, jusqu'au plateau des Ambas
qui rappellent quelquefois les rigueurs de nos
hivers, il faut joindre en Abyssinie tous les désa-
gréments qu'entraîne sa position sous les tropi-
ques. En effet, il résulte de là que l'année y
est partagée , comme dans toutes les contrées
placées sous cette zone , en deux saisons , la
saison sèche et la saison oes pluies. Celle-ci
verse sur le sol , pendant cinq mois ( de mai
en septembre), une telle quantité d'eau, qu'elle
fait cesser toute espèce de travaux , et que l'on
a été obligé , pour se mettre à l'abri de ses ra-
vages , de placer toutes les habitations sur des
hauteurs. Du reste , la température y est en
général assez douce. Tout ceci ne s'applique
ABY
îiullement à la lisière maritime qui borde la
mer Rouge , pays sec et stérile , exposé à toute
l'ardeur du soleil équatorial , qui présente le
phénomène assez extraordinaire que les pluies
y commencent quand elles finissent dans Tinlé-
rieur.
Il y a peu de contrées en Afrique aussi
b illantes de végétation que l'Abyssinie, parce
qu'elle possède à un haut degré ce qui fait
la fécondité sous le ciel des tropiques, un
soleil brûlant et une grande abondance d'eau.
Il y a peu de pays où elle soit aussi variée ,
parce qu'elle offre à un grand nombre de plan-
tes toutes les conditions nécessaires de déve-
loppement. A côté des jasmins, qui couvrent
quelquefois dos collines et embaument l'air de
la plus délicieuse odeur , on voit le bambou,
le papyrus à la tête parée d'un gracieux pana-
che ; à côté des céréales de ces contrées , du
blé , du rnaïs, de l'orge, de l'avoine , on voit
des céréales qui nous sont tout à fait incon-
nues, tels que le thef^ aux fleurs empourprées,
et qui donne une farine savoureuse dont on fait
un pain blanc et léger ; c'est la nourriture or-
dinaire des hautes classes : le peuple se nourrit
de torano , sorte de blé qui croît où rien ne
peut croître ; et , quand les moissons viennent
a manquer , alors on mange Vensélé , espèce de
bananier, dont la tige seule est exquise lors-
au'elle n'a pas toute sa croissance. Une foule
e beaux arbres embellissent les paysages ; ce
sont les sycomores , toujours verts ; le kouara ,
aux fleurs plus rouges que le corail ; le mimosa,
qui donne la gomme ; le cousco ou douro , aux
formes fantastiques , et qui se plaît au bord des
torrents, dans les sites les plus pittoresques;
l'énorme baobab, le tamarinde , Vouanzey, que
le Gallas n'approche pas sans respect. Le ca-
féier, la richesse de l'Yémen , est indigène du
haut plateau de Kaffa, dont il garde le nom.
Parmi une foule de plantes précieuses qui crois-
sent à l'ombre de ces grands végétaux , nous
citerons Vounginous , spécifique certain contre
les dyssenteries , si communes dans les con-
trées chaudes. Nous rappellerons aussi qu'une
infusion de fleurs de cousco guérit les Abyssins
d'une maladie à laquelle ils sont tous exposés,
et qui consiste à rendre tous les mois une grande
quantité de vers.
Les immenses pâturages qui s'étendent de
toutes parts dans les plaines et sur les monta-
gnes , offrent une abondante nourriture à une
foule d'animaux sauvages ou féroces. Ceux-ci
sont , en outre , merveilleusement servis dans
leurs appétits carnassiers par l'habitude où sont
les Abyssins d'exposer en plein air tous les débris
des animaux dont ils veulent se débarrasser.
Aussi voit-on le chacal et la hideuse hyène venir,
la nuit, rôder jusque dans Tintérieur des villes.
Cette dernière pullule , et se perpétue à la fa-
veur de ce préjugé singulier qui la fait regarder
comme un juif ( falachiân) soumis à un pouvoir
magique. Les rives du Takzé cachent au mi-
lieu de leurs fourrés épais l'éléphant et le rhino-
céros, tandis que ses eaux nourrissent le crocodile
et l'hippopotame , que l'on retrouve aussi dans
le lac Dembaya et le Bahr-el-Azrek. Le lion est
moina commun que le lynx , la panthère et le
iéopaid , qui quelquefois porto la ierr«îur au
8 — ABY
milieu des troupeaux. La girafe y est rare, et
le zèbre était jadis le plus précieux cadeau
qu'un empereur d'Abyssinie pût offrir à un
monarque étranger. Les grandes diificultéis que
présente le creusement des terriers dans les
montagnes y a rendu le lapin rare ; mais en
compensation le lièvre et le gôntel, réputés im-
mondes , ainsi que les bécassines , les oies , les
canards , et tous les oiseaux aquatiques , y
errent en troupes innombrables. Les singes et
les sangliers envahissent et ravagent souvent des
champs entiers. Si l'on en excepte le chameau,
qui est fort en usage dans toute la région ma-
ritime, les animaux domestiques sont lesmêmes
qu'en Europe ; seulement les boeufs présentent
des différences assez remarquables : les uns ont
des cornes d'une longueur d'environ quatre
pieds, et qui se dressent menaçantes sur leur tète
comme les deux branches latérales d'une lyre ;
les autres , au lieu de ces formidables défenses,
ont une proéminence assez développée sur le
dos ; souvent ils réunissent l'une et l'autre de
ces particularités. Ces animaux sont, avec les
mulets , les moyens de transport en usage sur
les plateaux. Les chevaux abyssins son géné-
ralement beaux ; ceux de l'Ifat sont d'une fort
belle race. Parmi les oiseaux bruns mention-
nés , le nissère ou aigle doré , probablement
l'oiseau le plus grand de l'ancien continent , et
un autre d'une très belle espèce , appelé aigle
noir. Il y a une grande variété de cigognes , de
bécassines , de pigeons et d'hirondelles ; mais
aucun voyageur n'y a jamais vu de bécasses ,
de moineaux , de pies , ni de chauve-souris.
Nulle part on ne trouve autant d'abeilles qu'en
Abyssinie ; aussi quelques populations , telles
que les Agaouys , paient-elles leur tribut en
miel. Il y existe un grand nombre de reptiles ,
et on y a mesuré un serpent de 58 pieds de
long. De tous les insectes dont le pays est in-
festé, les plus désagréables sont une grosse
fourmi noire appelée gan-dam , dont la piqûre
cause plus de douleur que celle du scorpion ,
et la ilaltsulya , espèce de mouche plus grosse
qu'une abeille, et qui est un véritable fléau
pour le bétail , et même pour l'éléphant et le
rhinocéros. Sait ni Bruce ne citent aucun pois-
son remarquable. Alvarez parle seulement d'une
espèce de torpille dont il éprouva lui-même la
puissance électrique.
La minéralogie de l'Abyssinie nous est peu
connue ; on sait seulement qu'il existe des mines
d'or dans la province de Damot, et le fer est si
abondant au Bégember, qu'il suffit, pour l'obtenir,
de creuser la surface du sol. D'ailleurs , les mé-
taux ne doivent pas y être plus rares que dans
tous les pays de montagnes. Mais l'une des plus
curieuses productions naturelles du pays est un
sel fossile qui occupe une immense plaine placé
entre Mumonah et Amphilah , laquelle a plus de
quatre journées de marche en longueur. On le
coupe par morceaux qui , non seulement ser-
vent à l'usage ordinaire , mais encore de mon-
naie courante. La fameuse pierre obsidienne ,
dont Pline avait mentionné l'existence dans
cette partie , se trouve en effet en grande quan-
tité sur les rivages de la baie d'Haouakil.
Le nom d'Abyssinie nous vient des Portugais^
i\\ÀmiaitDktmi(Abussia.Ab\ts$initXi Ic ptt)'3 qud
ABY
— 9 —
ABV
les Arabes oppclaient Jfabesch, dont la forme ad-
joctivc est JJubcsch;/n. Si ce mot désigne, comme
je le pense, gens d'origine mêlée, convenœ , il
est encore applicable aux populations aliyssi-
niennes, car elles sont assez diverses. Et d'abord
ce sont les Abyssins proprement dits, mélange
primitif d'Éthiopiens et d'Arabes ; puis les Gal-
las , la terreur du pays ; les Changallas , peu-
plades qui habitent les bords du plateau , du
côté de la Nubie ; les Juifs du Samen , etc. On
évalue l'ensemble de ces divers éléments à 5 ou
G millions d'ames. Les Abyssins proprement
dits appellent leur pays Naghesia-Ilhyopya.
Quant à eux , ils se donnent quelquefois celui
iïylgazyan, ou libres; ils repoussent avec mé-
pris la qualification arabe ù'haheschyu ; ils se
glorifient de celle de kachlain ou chrétiens ,
et prennent assez ordinairement le nom de
leurs diverses provinces, tels qu'Amharéens, Ti-
gréens , etc. Sous le rapport de la stature et des
traits du visage , ils diffèrent peu des Euro-
péens , avec lesquels ils ont au moins beaucoup
de ressemblance. Pearce les dépeint comme
d'insignes menteurs ; mais tous les A'oya-
geurs n'ont eu qu'à se louer de leur hospita-
lité. Ils sont très polis , et ne passent jamais
devant leurs égaux sans se découvrir la poi-
trine et saluer profondément. L'habillement des
hommes se compose d'un caleçon très court ,
au-dessus duquel règne une ceinture de drap ;
e tout recouvert d'une pièce de drap de sept à
huit aunes de long , dont on enveloppe le corps.
Cette sorte de manteau est aussi porté par les
femmes ; elles le jettent par dessus la robe, qui
tantôt les couvre entièrement , tantôt ne prend
qu'à la hauteur des hanches. Les étoffes sont
généralement des tissus de coton. Le miel est
très souvent employé dans la cuisine des Abys-
siùs. On sert les viandes cuites de la même
manière qu'en Orient , sur des galettes de thef.
Dans les grands repas , on place les mets sur
une table , mais tous les convives sont assis à
terre , les jambes croisées. Chez les personnes
riches, il y a des serviteurs chargés de les faire
manger, à la lettre. Dans ces occasions , on a
l'habitude de manger de la viande crue coupée
sur le corps de l'animal, dont les mugissements
de douleur accompagnent les cris de joie des
assistants. Cela s'appelle couper le chaladou. Ce
singulier usage , que j'ai vu exister sur la côte ,
est d'autant plus extraordinaire , que les Abys-
sins sont en général très doux. La boisson or-
dinaire est une espèce de bière de maïs appe-
lée bousa. On ne fait pas usage de vin , quoique
la vigne croisse de tous côtés naturellement.
Le mariage , en Abyssinie , n'est qu'une espèce
d'achat , consacré par la religion , mais auquel
on ajoute, du reste, fort peu d'importance. Il
y a des individus qui ont cinquante enfants de
cinquante femmes différentes.
L'ancienne langue des Abyssins était le ghiz,
qui n'est plus parlé que dans quelques districts.
On parle généralement le tigréen et Vamharien,
qui en sont des dialectes plus ou moins mélangés
d'arabe. Les Abyssins professent la religion chré-
tienne , à laquelle ils ont été convertis vers le
commencement du quatrième siècle de l'ère
chrétienne ; ils la conservèrent pure autant que
ka pairiâi-chcs d'Alexandrie ; mais , comme ils
ne connurent jamais d'autres paîi-iartlicri. ils
partagèrent leurs erreurs , et adoptèrent lu»
doctrines de Dioscore et d'Eutychès. Toutefois,
pour la lilhurgie et la profession de foi , ils
sont dans les mômes sentiments que l'église
romaine , et il n'y a quelque différence que
dans certaines cérémonies. En Abyssinie , la
Vierge est l'objet d'un culte olus grand (pie
l'Éternel lui-même. Les saints sont très nom-
breux, et leurs images couvrent les murs doa
églises. Le nombre des prêtres est prodigieux ,
et ils jouissent d'une grande considération. A
leur tête se trouve un abouna ou évèque nommé
par le patriarche kopte d'Alexandrie. Comme
chez nous, il y a des couvents d'hommes et de
femmes. Cependant nous devons ajouter que le
christianisme abyssien est entaché d'un grand
nombre de superstitions, et qu'il faut considérer
comme une grande teinte de judaïsme. La su-
perstition la plus enracinée est la croyance aux
boudus ou sorciers. Les sciences et les art^
n'ont fait aucun progrès en Abyssinie ; les g(!i--
mes laissés par les missionnaires n'ont eu au-
cun effet ; tout y est encore dans l'enfance. Les
seuls endroits où les enfants des personnes ri-
ches puissent trouver quelque peu d'instruction
sont les couvents. Le nec plus ultra du savoir
est l'étude du Dictionnaire de la langue éthio-
pienne. La connaissance de quelques plantes ,
la cautérisation par le fer chaud , voilà toute la
médecine. La peinture n'est qu'un simple colo-
riage ; la musique est nulle , et l'architecture
n'est guère plus avancée. Les églises sont les
seuls édifices qui méritent quelque attention.
Excepté les habitations des chefs , les autres ne
sont que des cabanes. L'agriculture est plus
avancée , quoique bien médiocre encore ; mais
l'art dramatique est celui oîi les Abyssins met-
tent le plus de finesse et de naturel. Quant à
l'industrie manufacturière , elle y est , parmi
eux , dans le même état d'avancement que les
arts et les sciences. Cependant on trouve çà et
là quelques fabricants d'objets de première né-
cessité , tels qu'étoffés de coton , draps , et ou-
tils aratoires. Ainsi Gondar, Adouâ, Siré , li-
vrent des toiles de coton en grande quantité ,
et qui sei'vent souvent de monnaie courante ;
Aksoum, du parchemin; Adouâ, des écriteaux ;
Antalô , des piques. Massouàh , bourgade qui
occupe une petite île de la mer Rouge , est l'en-
trepôt du commerce extérieur de l'Abyssinie,
et Adouâ, celui du commerce intérieur. C'est
par là que s'exportent les résines, l'or, l'ivoire,
et les esclaves , regardés comme les plus beaux
de ceux que l'Orient tire d'Afrique, et que s'im-
portent tous les objets que l'Abyssinie demande
à l'étranger, tels que le plomb, le ferblanc ,
l'or en feuilles, les tapis de Perse, la soie
écrue de la Chine , les draps de France , les
peaux de couleur d'Egypte, les verroteries de
Venise, etc.
L'Abyssinie formait jadis une monarchie gou-
vernée par un prince qui prenait le titre de A'c-
gousNagastzaIthyopya,Yo\ des rois d'Ethiopie ;
mais il y a longtemps que cette souveraineté n'est
plus qu'un vain fantôme et que l'état est au pou-
voir des gouverneurs des provinces , ou râs ,
dont l'ambition y entretient sans cesse laguerro
clvilOi Kl cependant les hordes inîafigabfe dta
ABY
— 10 —
ABY
Callas sont là, pressant le pays de tous côtés par
uneguerreincessante,etsepartageantdéjàmênie
quelques lambeaux de la grande proie qu ils
espèrent prendre entière un jour ou l'autre. On
peut aujourd'hui considérer l'Abyssmie comme
divisée en trois états , le Tigré , l'Amhara et le
Choa. Le Tigré comprend tout le pays placé
entre la chaîne de montagnes parallèle au litto-
ral maritime et les montagnes du Samen. Le
territoire le plus voisin de la mer , du côté de
Manouah , est commandé par un chef qui prend
le titre de Baharnagache , gouverneur de la mer.
La capitale du Tigré est Antalô, mais le ràs ré-
side à Cheiicout; les principales villes sont Ouà,
Aksoum et Siré. VAmhara s'étend à l'O. du Ti-
gré , principalement sur les rives du lac Dem-
baya. Dembaya, Godjam, Beghembar, l'Amhara
proprement dite , sont ses plus importantes pro-
vinces. On y trouve entre autres villes Goiidar,
la capitale de l'empire, Dévra-Tabour, ville oii
réside le ràs actuel , Aly ; Tcherkine , Halà et
KoUéla. Le Choa j que l'on désigne souvent en
y joignant le nom d'une province voisine , sous
le nom de Choa el Ifat , embrasse les plateaux
qui s'étendent au midi de l'Amhara et du Tigré,
entre 5o et 59° de long. E. Ankober est sa capi-
tale. Celte province, qui n'avait pas été visitée
depuis Alvarez (1521), a été parcourue derniè-
rement (183o et 36) par deux voyageurs fran-
çais, MM. Combes et Tamisier, dont le voyage
en Abyssinie est l'un des plus étendus que l'on
ait encore faits dans ces régions. Ils nous ont
rapporté des choses fort curieuses sur le chef
ou roi auquel obéit le Choa. Il parait que ce
prince, actif et entreprenant, ami des arts et des
sciences de l'Europe , chrétien zélé , aurait ar-
rêté les progrès des Gallas , et se serait même
rendu maître des districts placés en arrière de
ZeyJa , habités encore par un reste de ces
peuples musulmans qui portèrent de si rudes
coups à l'empire aux w" et xvF siècles. Du reste,
le roi de Choa, est tellement maître de lui qu'il
semble avoir même oublié que son royaume
relevait jadis du prince qui régnait à Gondar.
C'est le chef le plus puissant de l'Abyssinie, car
les ràs du Tigré et de l'Amhapa n'ont pas même
le pouvoir d'empêcher les gouverneurs des
districts de lever sans cesse l'étendard de la ré-
volte et de l'indépendance. Tel est ce vaste em-
pire d'Abyssinie , dont les princes régnèrent à
une époque sur une partie de l'Arabie et de
l'Afrique méridionale. Si on interroge l'histoire
pour y trouver la raison d'une telle décadence,
on y lira que Yasous II , qui régna de 1729 à
47S2, et son fils Joas, sont les causes premières
des dissensions intestines qui ne cessent de bou-
leverser l'empire depuis leur règne. En s'alliant
aux Gallas par les liens du sang, en les appelant
à de hautes fonctions , ces princes soulevèrent
l'indignation dos peuples , qui voyaient à leur
tète et les ennemis de l'empire et des hommes
qu'ils regardent comme impurs.
Depuis un temps fort éloigné , les prêtres de
l'église d' Aksoum sont chargés d'enregistrer tous
les princes qui occupent le trône , et de men-
tionner les principaux événements de leur règne,
dans un livre que l'on appelle Tarj/A/i négouchty,
la Chronique des négoiis ou rois. Tel est l'ou-
vrage qui sert de base à riiistoire d'Abyssinie.
Conime toutes les chroniques orientales, ses
premiers temps sont très incertains et presque
fabuleux. Elle ne commence à prendre quelque
certitude qu'à un. nommé Ménihhelek , qu'elle
nomme fils de la reine de Saba etde Salomon.Ce
prince convertit les peuples à la religion de
Moïse et les réunit le premier en un corps de
nation. Le Tarykh ne donne que le nom de ses
successeurs, et l'on est obligé , pour avoir quel-
ques détails sur les événements qui ont rempli
les quinze à vingt siècles antérieurs à l'arrivé*
des Portugais , de rechercher les passages relatifs
à l'Abyssinie dans les écrivains grecs et arabes.
Trente-neuf ans avant l'ère chrétienne, Azamas
soumit l'Haméritide (l'Yémen), que les rois
d' Aksoum possédèrent, mais avec quelque in-
terruption, jusqu'à l'apparition de Mohammed ;
et en 555 après J.-C, Abreha et Atzbéha se con-
vertirent au christianisme. La nature monta-
gneuse de ces régions les mirent seules à l'abri
des brillantes conquêtes qui commencèrent à la
voix de Mohammed, et les Arabes ne purent occu-
per que les parties basses de l'empire , oîi ils éta-
blirent plusieurs petites souverainetés , dont la
plus puissante fut celle des rois de Zeilah. Au
x« siècle, les juifs retirés dans les montagnes
de Samen , profitant de la mort du roi régnant ,
se répandirent au dehors , et Judith , princesse
qui les commandait, ayant fait massacrer la fa-
mille royale, s'empara du trône, que ses des-
cendants occupèrent pendant trois siècles. Un
événement singulier, l'abdication du onzième
des rois juifs, replaça la couronne sur la tète
d'un descendant de la dynastie de Menilehhek ,
Ikon-Amlak, élevé à l'ombre d'une retraite in-
expugnable et défendue par quelques vieux dé-
bris de la noblesse de l'empire. C'esl en 1301
que commencèrent avec les musulmans ces lon-
gues et terribles guerres , qui ne se terminèrent
à l'avantage des Abyssins que par l'arrivée de
400 Portugais, envoyés dans ces régions à la
suite d'une ambassade de l'impératrice Hélène
au roi Emmanuel de Portugal. L'arrivée au
concile de Florence (1456) de deux envoyés du
roi Zara-Yakoub avait fait connaître à l'Europe
l'empire d'Abyssinie , qui ex«ita une vive curio-
sité, parce que l'on croyait y reconnaître les états
du prêtre Jean , ce vague pressentiment de la
découverte de Colomb, dont le souvenir évo-
quait au moyen-àge tant de riches pensées de
splendeur etde puissance. Sentza-Donghel, qui
régnait à la fin du xvi« siècle, eut à combattre
en même temps et les Turks et les Gallas, deux
nouveaux ennemis destinés à éprouver encore
la constance et le courage des Abyssins. L'abju-
ration de la foi grecque par Socinios, deuxième
successeur de Sentza, entre les mains du moine
Paez , fut aussi la cause de son abdication en
faveur de son fils Facilidas (1622) et de l'éloi-
gnement que les rois d'Abyssinie témoignèrent
désormais pour tout ce qui venait de Rome.
Facilidas pacifia ses états, fonda Gondar; mais
les années de son règne furent les derniers mo-
ments de bonheur et de tranquillité dont jouirent
les Abyssins; et nous avons dit comment la
guerre civile, cette hydre sans cesse renaissante,
s'est posée au milieu d'eux et ronge au cœur
ces belles contrées. Le trône en est tellement
flottant que, dans l'esuace de deux ans, de 1851
ACA
— 11 —
ACII
à18"3, trois négous en sont successivonionl des-
cendus après ravoir occupé quelques instruits.
ABZAC, bg. de France (Charente), près
de la Vienne , et qui est dominé par deux col-
lines, sur l'une desquelles est le chat, qui a vu
naître madame de Montespan. 1,204 habit, (la
corn.). A 2 1. 1/4 N. de Confolens.
ABZAC, coni. de France (Gironde); 4,520
habit. A une 1/2 1. S. de Coutras.
ACADIE. Voy. NOUVELLE ÉCOSSE.
ACAFUI.CO, V. du Mexique (Mexico), de-
venue célèbre par le privilège dont elle jouis-
sait sous les Espagnols de recevoir le fameux
galion qui apportait au Mexique les différents
articles de manufactures dont l'Espagne s'était
réservé le droit de fournir ces contrées. Ce pri-
vilège, qu'elle devait à son port, l'un des plus
beaux du globe, étaitdu reste la source de toute
sa prospérité. Le galion partait en février ou
mars, avec un chargement de cochenille, cacao,
vin , huile , laine , dont la valeur, jointe à
l,2o0,000 fr. d'argentmonnayé, représentait en-
viron trois millions, arrivait à Manilla, prenait
des mousselines , des calicots teints, des che-
mises de gros coton , de la soie ècrue, des bas
de soie, de la bijouterie, des épices, et revenait
à Acapulco en trois à quatre mois, par la mous-
son (vent d'O. ) , qui commence en août. Son
entrée dans le port était bientôt sue de tous les
marchands mexicains. De 3 à 4,000 habitants ,
sa popul. s'élevait à 8 ou 9,000, qui, aussi-
tôt les achats faits , s'empressaient de fuir l'air
chaud et empoisonné de cette malheureuse
ville. Environnée par de hautes montagnes de
toutes parts , exposée à la chaleur étouffante de
la zone torride , elle est à peine rafraîchie par
le vent qu'y amène une coupure que l'on a pra-
tiquée dans les hauteurs , du côté de la mer, et
qui encore ne peut déplacer les miasmes pesti-
lentiels d'un marais voisin , source incessante
de fièvres dont les habitants et les étran-
gers sont les victimes. Si à cela on ajoute
un sol exposé aux tremblements de terre , on
ne sera plus étonné de l'état d'abandon dans
lequel se trouve Acapulco depuis qu'on ne si-
gnale plus l'arrivée du galion dans son port.
Aujourd'hui cet immense bassin , si bien abrité,
qu'il ressemble à un lac des montagnes , où le
navire ne ressent rien des moindres agitations
de la mer, oîi 500 navires peuvent se ranger à
l'aise , ne reçoit plus que quelques barques. La
ville elle-même n'a qu'une trentaine de maisons
et une centaine de huttes. Sur une hauteur qui
la domine , s'élève le château de San-Carlos ,
vaste et forte citadelle. Acapulco , d'après les
observations de M. de Humholdt, est situé par
46" 50' 29" de lat. N., et 102° 6' 0" de long. 0.
de Paris. Le capitaine Basill-Hall a trouvé 402°
43' 47"; différence 7 47".
ACAB., v. de la Turkie asiat. (Chrehzour),
avec un château et 4,200 maisons.
ACATÉPXC , bg. du Mexique ( La Puebla) ,
dans une vallée dont la population , réunie à la
sienne , est de 900 à 4,000 familles. Il est à 4 1.
S. S. 0. de Thuacan.
ACATliAN, bg. du Mexique (La Puebla) ,
dans un territoire couvert de plantations et de
pâturages, où l'on élève de nombreux trou-
peaux , dont les peaux , le suif et la viande ,
sont l'objet d'un commerce assez important. Il
y a près de là de belles salines. On compte à
Acatlan , avec son territoire, un millier de fa-
milles. A 2i. 1. S. de La Puebla.
ACABJ:>IA, bg. du roy. de Naples (Capi-
tanata), dans un territoire abondant en den-
rées de toutes espèces. 3,000 habit. A 2 1. 4/2
S. de Horirio.
ACCETTUZA , bg. du royaume de Naples
( Basilicato) , avec 2,000 habit. A 6 1. 4/4 S. S.
0. de Montepeloso.
ACCORDA , pet. comptoir hollandais de la
Côte-d'Or , dans le royaume d'Ahanta , à l'ex-
trémité du cap des Trôis-Pointes.
ACCOlAY, corn, de France (Yonne); 4,460
habit. A une 1/2 1. 0. de Vermenton.
ACCOMFXNG , v. de la Jamaïque , sur
le versant mérid. de l'île, près des sources de la
Black-River, et à 50 1. 0. N. 0. de Kingston.
ACCONS, com. de France (Ardèche);
1,451 habit.
ACCOUSjVg. dé France (Basses-Pyrénées),
sar le Grand-Aspe , avec une source minérale.
4,606 habit. A 3/4 de 1. S. de Bedons.
ACCunxoliI, pet. V. du roy. de Naples
(Abruzze ultérieure deuxième), sur le penchant
d'une colline au pied de laquelle coule le
Fronto ; avec trois églises , un hôpital et deux
monts-de-piété. 800 habit. A 2 1. N. N. 0.
d'Amatrice.
ACERESrZA, V. du royaume de Naples
(Basilicate), sur une montagne des Apennins,
au pied de laquelle coule le Bandano ; avec un
chat. -fort; siège d'un évêché dont le titu-
laire réside à Matera. 3,600 habit. Acerenza oc-
cupe l'emplacement de l'ancienne Acheronlia,
que les Romains regardaient comme le boule-
vard de la Pouille et de la Lucanie. A 5 1.
N. N. E. de Petenza.
ACXRiro , V. du roy. de Naples (princi-
pauté citérieure) , siège d'un évèché , et qui est
bâtie sur les ruines de l'ancienne Picenze. Il a
une papeterie et une forge. 2,400 habit. A 6 1.
N. E. de Salerne.
ACERRA , V. du roy. de Naples ( Terre
de Labour), dans un pays fertile, mais mal-
sain ; résidence d'un évèque. On y remarque la
cathédrale. Cette ville a remplacé l'ancienne
Acerrœ , fondée par les Étrusques , et qui fut ,
plus tard , un municipe romain. Brûlée par An-
nibal , pour être restée fidèle à Rome , elle fut
rebâtie aux fixais de la république. 6,000 habit.
A 3 1. et 1/2 N. E. de Naples.
ACETR-GHAR, v. de l'Hindoustan (États
d'Holkar), fortifiée par l'art et la nature , et le
fort principal , situé sur un rocher escarpé , a
trois quarts de lieue de circuit. On y recueille
du raisin renommé. Elle est en partie ruinée.
A 4 1. 1/4 N. de Bourhampour.
ACHAGUAS, peuple de la Nouvelle-Gre-
nade ( Amérique méridionale ) , qui habite les
plaines du Cazanare et de la Meta , et les forêts
des bords de l'Èle. Ils n'ont d'autre vêtement
qu'une pièce de toile au milieu du corps , por-
tent les cheveux longs et huilés , se peignent le
corps avec des terres de diverses couleurs. Ils
se servent très adroitement du dard et de la
lance , et livrent des combats répétés aux bêtes
féroces. Les Achaguas , naturellement très en-
AGI
thousiasies , ftirent en granae parue convertis
au clirisliaiiisme par les jésuites vers 4061.
ACHAÏi: était une contrée du Péloponèse,
très peuplée; sa v. principale était Œgium.Plus
tard, les Romains, ayant fait la conquête de la
Grèce, la partagèrent en deux gr. divisions, la
Macédoine et l'Achaïe ; celle-ci comprenait à peu
près la Grèce propre. Le gouvernement actuel
de la Grèce a rendu à ce pays son anc. nom.
ACHAF, vg. de la Russie d'Europe (gou-
vernement de Perm ) ; possède des mines de
cuivre.
ACHEM, roy. qui embrasse l'extrémité sep-
lentr. de Tile de Soumàdra (et non Sumatra
et dont l'orthographe plus exacte est Atchim ,
mot auquel nous renvovons).
ACHEN, com. de France (Moselle). 1,620
habit. A 1 1. 1/2 0. de Rosbach.
ACHEIfAU, pet. riv. de France ( Loire-In-
férieure), par laquelle le lac de Grand-Lieu s'é-
coule dans la Loire. Ses eaux , entièrement na-
vigables , ont un cours de 6 1.
ACHENRXIN , pet. v. du Tyrol ( Frinthal-
Inférieure ), avec un château et une gr. fabr. de
laiton. Près de là est une verrerie considérable ,
un moulin à poudre et une fonderie. A 5/4 de 1.
N. N. 0. de Rattenberg.
ACHÈRi:S-I.E-MÀRCH£ , bg. de France
(Loiret), avec 1,500 habit. A 4 1. 0. S. 0. de
Pitliiviers.
ACHERN (Ober), V. du grand-duché de
Bade (Kinzig), sur l'Acher; ch.-l. de baillage.
Elle a une école industrielle, et commerce en
chanvre et fer. Près de là sont deux papeteries.
1,400 haWt. A 4 1. 1/2 S. S. 0. de Baden.
ACHÉROM. Plusieurs riv. et lacs d'Europe,
d'Asie et d'Afrique, ont porté ce nom dans
l'antiquité. Les plus célèbres étaient le fl. de
l'Epire (Albanie), qui commençait vers la fbrét
de Dodune , suivant l'illustre Banville, et le lac
Achéron , dit Acherusia , dans l'anc. Campanie
(roy. de Naples), peu loin du lac Averne,
lieu désolé de tous les temps par les volcans,
et consacré aux divinités infernales. 1^' Achéron
était considéré généralement comme un des fl.
de l'enfer; son nom grec, qui signifie chagrin^
et les lieux sombres qu'il arrosait, avaient pu
être l'origine de cette croyance. Comme nous ne
faisons pas ici un dictionnaire classique ni de géo-
graphie ancienne, nous renvoyons nos lecteurs
aux mots Baha^ Fusuro et Glykis.
ACSMOUNIM, v. de la Moyenne-Egypte
(Minyéli), sur la rive dr. du Psil, et où l'on voit,
entre autres ruines de l'anc. IlennopoUs magnuy
un portique de temple qui nous a paru l'un des
plus beaux monuments de l'Egypte. A 44 1. 0.
du Kaire.
ACHERir, com. de France (Aisne). 1,046
habit. Ail. 1 '4 N. de La Fère.
ACHEUX, com. de France (Somme). ^ de
distribution. 1,005 habit. A 11. E. S. E. de Va-
lincs.
ACHICOURT, com. de France (Pas-de-
Calais). 1,510 habit. A 1/4 de 1. S. d'Arras.
ACIGNÉ, com. de France (Ile-et-Yilaine).
2,506 habit. A 5 1. E. de Rennes.
ACIOU, station du Ssahhrâ. 62 journées S. de
Tripoli.
Ad-BJBALX , V. de Sicile (Catane), b&tie sur
12 — ACO
un massif de laves, sur le bord de la mer,
au pied du mont Etna et à l'emb. de la pet.
rivière d'Acis qui y forme un port. Elle est
défendue par un fort, bâtie en laves, percée de
larges rues. On y fabrique des toiles , des soie-
ries, et fait le comm. des grains. 15,000 habit.
A4 1. N. E. deCatane.
ACBLEN', v. de Prusse (Magdebourg), sur
l'Elbe , avec un chat. , des fabr. de draps , de
sucre, et des tanneries. 5,000 habit. A 4 1.
E. S. E. de Calbé.
AC097CA6UA, pet. V. du Chili, ch.-l. de la
province du même nom avant la fondation de
San-Felix. A 5 1. 1/2 N. E. de Santiago.
ACOSTCAGUA, proY. du Chili, bornée par
les Andes , la vallée de Colina et la prov. de
Quillota. Elle est traversée par une assez belle
route qui, néanmoins, devient dangereuse en
quelques endroits depuis le mois de novembre
jusqu'au mois de mai. Elle possède des mines
de cuivre et d'argent. Les principales produc-
tions consistent en blé, fruits, melons et origan.
La popul. est de 8,417 habit. Elle a pour capit.
San-Felippe el Real.
ACOSXCAGirA, riv. du Chili, dans la vallée
de ce nom. A 551 1. N. 0. de Santiago, jadis
capit. de la première Aconcagua.
ACOSfCAGUA , pic qui fait partie d'un
groupe de volcans, et est la plus h. mont, de la
Cordillière du Chili. Cette mont, est située à
1° 41' à l'E. de Valparaiso, et 52'' 28' de lat.,
par conséquent elle est à 90 milles environ de
cette dernière ville , et comme de là sa hauteur
angulaire , mesurée avec un théodolite , est de
1° 55' 52", l'élévation absolue est de 7,205 mè-
tres. Cette mesure se rapporte assez bien à celles
que les capitaines Beechey et Tritroy avaient
trouvées, l'un 25,792 pieds anglais , et l'autre
25,045. Cette montagne est donc beaucoup plus
élevée que le Chimboraço, qui a longtemps été
regardé comme la plus haute de l'Amérique ,
mais qui, n'ayant que 6,550 mètres, avait déjà
dû céder le premier rang au Nevado de Sorata
qui le surpasse de 166. Le pic d' Aconcagua sur-
passe ce dernier lui-même , et ne se trouve que
de 500 mètres moins élevé que le plus haut
sommet de l'Himalaya, auquel on peut assigner
7,821 mètres , et qui , jusqu'à ce jour, serait le
plus élevé de notre globe.
ACONCAGUA, gr. l'iv. du Chili, qui prend
sa source dans les Andes, et se jette dans le gr.
Océan par 55" dé lat. S.
ACONCAGUA , gr. et belle vallée du Chili ,
fertile en blé , chanvre et lin.
AÇORES, archipel de l'océan Atlantique, à
•502 1. 0. de Lisbonne , entre les 57 et 40"
N. et les 27 et 40° 0. Il est situé entre l'Europe
et l'Amérique. Les îles qui le composent , au
nombre de dix , forment trois groupes : au N.
Flores et Corvo ; au centre Terceira, la plus gr.,
St.-George, Graciosa, Fayal et Pico ;au S. E. Sta.-
Maria, San-Miguel et les Formigues. La surface
des Açores est montagneuse et offre de nom-
breux exemples de l'action des feux volcaniques,
qui s'y font sentir encore souvent par des trem-
blements de terre et des éruptions sous-marincs
effrayantes, car les anciens volcans ne pré-
sentent plus que des cratères éteints. Les érup-
lions les plu$ célèbres sont celles de 1591» 4638|
ACO
4719 et 1811. Los oaux tliermalos do cet nrclii-
pcl sont fort salutaires. Le sul do toutes ces iU>s
est fortile, et, qiu)i(ine mal cultivé, couvert d'uiK!
brillante végétation; l'aspect enclianteiir (h;
C.raoiosa lui a valu le nom ([u'elle porte. Le cli-
mat y est d'une douceur remarquable, la tem-
pérature de l'été y étant tempérée par le voisi-
nage de la mer, et leur latitude élevée les met-
tant à l'abri des rigueurs de l'hiver, partout l(;s
champs donnent en abondance du blé, de l'orge,
du mais, des pommes de terre et tous les autr(>s
légumes d'Europe , des ignames, des bananes ,
dos ci'rons , des oranges , la plupart des fruits
de nof contrées; l'abricot ne vient qu'à Fayal.
Les jardins sont embellis d'une foule de fleurs.
Excepté Flores et Corvo , où la vigne réussit
avec peine , les autres îles recueillent beaucoup
de vins, entre autres Pico , dont le produit
forme la principale richesse ; celui de San-George
est regardé comme le meilleur des Açores. Il
n'y a que Graciosa qui manque de bois : ailleurs
des forêts ou des touffes de frênes , de hêtres
élancés, de châtaigniers, couvrent les hauteurs ;
le cèdre est tr^s commun à Flores et à Corvo.
L'éducation du bétail est une branche de l'in-
dustrie agricole très suivie aux Açores , et favo-
risée, d'ailleurs, par d'abondants et riches pâtu-
rages ; les fromages et les jambons de Terceira
sont renommes : Graciosa exporte du beurre et
du fromage. On extrait de Sta. -Maria du marbre
et une terre argileuse qui donne la plus fine
poterie. Les Hollandais venaient chercher jadis
a San-Miguel de la terre à foulon , et cette île
f)ossédait au xvi<= siècle un grande fabrique d'a-
un. La mer est riche en sardines, qui font une
partie de la nourriture du bas peuple, dorades,
ombres , perche» , barbeaux , tortues de petite
espèce , testacés, et , entre autres, deux sortes
d'excellentes huîtres, etc.; la pêche y est assez
active. Parmi les oiseaux auquels les bocages des
Açores servent de refuge, nous citerons le serin,
la fauvette , le merle, dont la chair est un man-
ger délicieux. Sta. -Maria nourrit une espèce
d'oiseau de Guinée appelé garajaô. Ces iles
manquent tout à fait de port , ce qui nuit singu-
lièrement à leurs relations commerciales. Ce-
pendant elles commercent avec le Brésil et
d'autres contrées de l'Amérique , le Portugal et
l'Angleterre. Une cinquantaine de bâtiments en
exportent du froment et du vin en grande quan-
tité , des farines , du miel , des légumes, d'S
viandes salées, du lard, de l'orseille, des grosses
toiles , de l'eau-de-vie , du vinaigre.
En 4821 la population des Açores était de
200,000 individus ; San-Miguel, Fayal et Gra-
ciosa sont les plus peuplées. Les Açoriens sont
généralement laborieux, sobres , d'une bonne
constitution , et très intelligents : un grand
nombre d'entre eux s'expatrient, et on en trouve
beaucoup dans différentes parties du Brésil. Les
habit, de Pico sont renommés pour la be.iuté
de leurs formes , la vivacité de leur esprit , par
leur amour du travail dont ils ont donné une
preuve remarquable dans la culture de leur ile.
ils descendent, comme ceux de Fayal, en très
grande partie de colons flamands. Ceux des
autres îles ont eu pour ancêtres des Portugais.
La noblesse est nombreuse aux Açores , et pos-
sède une grande partie du sol. On désigne [Kir le
— 13 — ACQ
nom do Morgndos leo propriétaires des terres
substituées , race stupide , paresseuse , qui no
s()ng(î qu'i» boire , manger, dormir et amasser
de rarg(!nt.
On pense que les Açores étaient connues,
quoicpip vaguement, des géographes arak's. Au
milieu du xv siècle, un marchand flamand, parti
de Lisbonne, y fut poussé par la tempête, et
rendit ainsi leur existence certaine. Alors la cour
de Portugal y envoya Cabrai en 1452, et en liS?
elles étaient toutes connues. Depuis lora , leur
histoire se lie à celle de la mère-patrie , et cela si
intimement, qu'on doit se rappeler le roie
qu'elles ont joué dans la dernière révolution de
Portugal. Elles sont administrées par un capi-
taine-général qui réside à Angra , dans l'île de
Terceira; chaque île est soumise à un ou deux
capitaines-majors qui veillent au maintien de la
pohce, commandent la milice et inspectent la
perception des impôts. Le gouverneur est nommé
pour trois ans. Le revenu de cet archipel s'élève
à 1,000,000 de fr. net. — Les Portugais placent
le premier méridien au pic des Açores , haut de
6,000 pieds. • — Ces îles ont reçu le nom d'^pore*
(épervier), parce qu'on y remarque une foule de
ces oiseaux de proie.
AÇOUDI ou AçouDA , V. du Ssahhri , dans
l'ouasis d'Asben, ch.-l. du pays d'Hahir. C'est
une station pour les caravanes. Le pays est fer-
tile et nourrit beaucoup de bétail. A 45 l. N.
d'Agadès.
ACOURY ou Akora , v. de l'Afghanestân
sur le Sind. A 4 1. 1/2 N. N. 0. d'Alak.
ACQUA-M-ERA , bg. du roy. Lombardo-Vé-
nitien (Mantoue ), près de la jonction du Chiese
et de rOglio. On y fabrique de la toile. 1 ,600 habit.
A 6 1. 0. de Mantoue.
ACQUA:PEBJDEKrTE , pet. v. des États de
l'Église (Viterbe), sur le penchant d'une mon-
tagne boisée , embellie par les cascades d'un
torrent. Elle est mal bàlie , mal percée. On y
compte six églises et 2,500 habit. Évêché. A51.
0. d'Orvieto.
ACÇUASPARTA, bg. des États de l'Église.
A 5 1. 1/4 0. S. 0. do Spoleto, avec un chât.-
fort bâti sur une éminence.
ACQUAVrVA , pet. v. murée du roy. de
Naples ( terre de Bari), au pied des Apennins,
avec une belle église paroissiale. 5,500 habit.
A 6 1. 1/2 S. de Bari.
ACQUAVIVA-COllE DI CROCE, bg. du.
roy. de Naples ( Sannio ) , dans un vallon , et
qui a été fondé au xvu' siècle par des Esclavons.
1,400 habit. A 8 1. N. N. E. de Campobasso.
ACQUZ, V. des États Sardes (Alexandrie) ,
ch.-l. d'une province du même nom , ancienne
capitale du Montferrat , siège d'un évêché. Elle
est bâtie sur les bords de la Bonnida, et n'offre
de remarquable que quelques antiquités romai-
nes , entre autres un aqueduc ruiné qui traverse
la rivière. C'est là tout ce qui reste des Aquœ
Staticllœ, ancienne ville renommée pour ses
eaux thermales sulfureuses , encore existantes
et encore fréquentées. Les boues en sont surtout
recommandées pour les douleurs rhumatismales
et les blessures. Acqui possède aussi des fabr.
de soieries. Il est délèndu par un châleau-fort.
On y compte 2 à 5,000 habit. A 6 1, 1/2 S. S. 0.
d'Alexandrie.
ADA
- 14 —
ADA
ACqvmi, pet. V. de l'île d'Haïti ( S. ), àl 1.
de la mer et à 25 1. 0. S. 0. de Port-au-
Prince. Lat. N. 18° 17 30", long. 0. 74" 47.
ACB.!: (Paschâlik de St.-Jeaa d'), Phénicie et
part, de la Palestine, souv. de la Turkie asiat.,
entre ceux de Tripoli au N., Damas E. et S., et
la Méditerranée à l'O. Outre les production's com-
munes au reste de la Syrie, on y pêche encore ,
comme autrefois , le murex et le buccin. Popu-
lation , 428,000 habit.
ACBJE (St.-Jean d'}, Akkaen arabe, l'anc.
jico, et plus tard Ptolémais^ v. de Syrie, peu
étendue , et sit. dans une baie de la Méditer-
ranée. Elle est fortifiée et a joué un grand rôle
dans l'histoire des croisades et pendant l'expé-
dition française dirigée par Napoléon Bonaparte,
sous la république. Elle était presque déserte au
milieu du xviiP siècle, lorsque l'émir Daher,
Arabe de nation, s'en empara par surprise, et y fit
renaître le commerce et la navigation. Ce chef
habfte eut pour successeur le tyran Djezzar-Pa-
cha, qui l'embellit, la fortifia, et eut la gloire de
résiste^ à Napoléon , avec l'assistance du colonel
Phelipeaux , émigré français , et de sir Sidney-
Smilh. Mais ce monstre , pour la moindre faute ,
faisait couper le nez , les oreilles ou brûler les
yeux à ses administrés. Cette ville, ainsi que le
paschâlik de ce nom , dont elle est le ch.-l. , fait
partie de l'Asie ottomane, mais l'administration
en a été cédée à Ibrahim , fils illustre de Pillustre
Mohammed-Ali, par un traité de paix entre
le sultan Mahmoud et le vice-roi d'Egypte,
ainsi que toute la Syrie et le mohassil d'Adana,
après les victoires remportées par Ibrahim. Les
navires mouillent dans la partie de la baie au
N. du mont Carmel , au pied du vg. de Kaïffa.
Ses monuments ne remontent pas fort haut,
mais ils ont tous été construits avec les débris
d'édifices antiques. On y distingue le palais du
paschà; la mosquée bâtie par Djezzar, remar-
quable par sa belle coupole, enrichie de super-
bes colonnes de marbre, qu'il y fit transporter
des villes voisines; deux beaux bazars voûtés;
des bains publics, les plus beaux peut-être de
la Syrie , et une superbe fontaine en marbre
blanc près du palais du paschâ. Sa population
s'élève à près de 20,000 habit. Acre est l'entre-
pôt du comm. de coton de la Syrie. Les princi-
pales nations comm. de l'Europe y entretiennent
des consuls. A 52 1. N. N. 0. de Jérusalem.
Lat. N., 52" 54' 5o"; long. E., 52° 45' 10".
ACRI, v. du roy. de Naples (Calabre citer. ),
avec six églises et 7219 habit. A 5 1. N. N. E.
de Cosenza.
ACS ou Ats, gr. V. de Hongrie (Komorn),
avec un chat, et 5,300 habit. A 2 1. 1/2 S. E. de
Komorn.
ACTIUM. F'oy. Azio et Figalo.
ACTON , district du Bas-Canada , comté de
Buckingham.
ACTOPAN, V. du Mexique (Mexico). On
y remarmic l'église de l'anc. couvent des Au-
gustins. Elle commerce en suif et peaux prove-
nant du bétail que nourrit son territoire. 2,800
familles. A. 25 1. N. N. E. de Mexico.
ACUTO, bg. de l'État de l'Église, avec! ,040
habit. A 1 1. 1/4 N. d'Anagni.
ADAM ( Pic ) , nommé Sam-a-lil par les
Cangalais , Salmalà en sanskrit , et que quelques
auteurs arabes nomment Rohvan. H est situé
dans l'intérieur de l'île de Ceylan , au sud de
Kaudy, dans le district de Dinasaco , à environ
18 1. de la ville de Colembo, et l'un des plus
célèbres pèlerinages des bouddhistes, qui y ac-
courent de tous les pays où domine la religion
de Bouddlia pour y voir l'empreinte qu'y laissa
cette divinité lorsqu'elle visita dans son incar-
nation l'île de Ceylan. Cette célèbre mont, est
de forme conique ; elle est visible à plus de 501.
On monte sur ses flancs escarpés , entourés do
forêts, au moyen de plusieurs escaliers taillés
dans le roc. L'auteur de ce dictionnaire géogra-
phique l'ayant visité dans la mousson des
pluies , a vu les escaliers couverts d'eau , et a été
dévoré des sangsues qui s'y trouvent par mi-
riades. Un quart d'heure avant d'arriver au som-
met, il a été obligé d'y monter en se tenant des
deux mains à des chaînes de fer fixées dans la
plate-forme , dont les bords sont plantés de beaux
rhododendron. Dans une plaine delSOp.delong
sur 110 de large , on trouve un petit étang d'eau
limpide , source d'une rivière qui se précipite
de cascade en cascade. Sur le sommet, il n'y a
rien de remarquable qu'une très petite pagode
en bois , au milieu de laquelle on mit l'empreinte
d'un pied gigantesque taillé grossièrement dans
la pierre , et dont les doigts sont séparés par des
lignes en plâtre, et qui lui a paru moderne. Se-
lon les chrétiens, ce pied est celui de St. Thomas.
Les musulmans prétendent que c'est la marque
du pied du père des hommes ; car Adam , disent-
ils, vint pleurer ici son expulsion du paradis ter-
restre ; il y resta debout sur un seul pied , jus-
qu'à ce que Dieu lui eut pardonné sa désobéis-
sance, et de là il s'envola vers les demeures
célestes. Les Cingalais et les peuples de l'Inde
transgangéUque croient que ce pied est la trace
de Bouddha , qui , après 999 métamorphoses ,
s'élança de ce lieu vers le ciel.
Dans des pagodes voisines , les peuples secta-
teurs de Bouddha vénéraient des statues que les
chrétiens, selon Diego de Couto ( Decadas v,
lib. IX ) , prenaient pour celles d'Adam et d'Eve.
On y conservait avant la conquête des Portugais ,
comme la plus sainte des reliques , une dent de
singe , qu'ils enlevèrent en 1 bb4. Les bouddhistes
offrirent au vice-roi de Goa 700,000 ducats pour
racheter ce trésor. Le vice-roi pensait qu'une
dent de singe était fort bien payée à ce prix ,
mais l'archevêque-primat des Indes et l'inqui-
sition crurent faire une œuvre méritoire en con-
damnant cette dent célèbre au feu du bûcher.
La vue dont on jouit de la haute plate-forme
du pic sacré est vraiment admirable. D'un côté
on aperçoit une vaste étendue de collines pa-
reilles à un océan de forêts , tandis que de l'au-
tre on reconnaît à peine le sommet des collines,
s'élevant au-dessus des brouillards comme un
immense archipel de petites îles couvertes d'ar-
bres et de verdure ; et le golfe de Manar à l'ouest,
avec le vaste continent de l'Inde au-delà du golfe ;
et au nord, à l'est, au sud, partout, l'Océan qui
entoure cette île délicieuse de Ceylan ; et sous
vos pieds, la foudre qui part et va retentir dans
les cavernes voisines comme la détonation d'une
batterie de canons. J'y ai vu, en 182o, le iher-
niomètre de Farenlieit à 64'^ au mois de mai ,
à 7 h. du matin, et le baromètre (petit) à
ADE
~ 15 ~
ADJ
2*0 70'; à minuit, le premier«S2«, sans descendra
jilus bas dans la nuit, avec une jolie brise de
N. N. K. {Foyages inèd. de G. L. D. de Rienzi.)
ASAMPIX, pet. roy. de la Guinée seplent.,
sur la rive dr. et à rembouchure du Yolta. 11 est
tributaire de l'Achanti.
ABAUTA (Tanc. Balhnœ), v. de la Turkie
asiatique, mohassil de ce nom ; bâtie en amphi-
théâtre sur les bords du Fihoun , que traverse
un pont construit, dit-on, par Justinien. Elle est
défendue par un château, et est la résidence d'un
paschà. Son commerce est assez considérable.
6,000 habit. A 9 1. E. N. de Tarsons. Elle est
administrée, ainsi que tout le mohassil de ce
nom , par Mohammed-Ali , à qui le soulthan Ta
cédée après les succès qu'il avait remportés sur
l'armée turke.
ASANAB, V. de rilindoustan (Malabar) ,
résidence du chef des Nambouris, secte de
brahmines.
A]>CH£RHXRBA , y. sur la côte occ. de
Soumâdra , près de l'emb. d'une rivière , avec
un fort hollandais , d'où l'on exporte de l'or, du
poivre , de la cire , de l'ivoire et du coton.
ABDA (y4ddua), riv. du roy. Lombardo-
Yénitien , formée de ruisseaux qui se réunissent
à Bormio ( Valteline) , et qui traverse les lacs de
Como et de Lecco , pour aller se jeter dans le
Pô à 2 1. de Crémone. Cours, 48 1.
ABDINGTON , bg. d'Angleterre (York),
avec des filât, de laine et 1,700 habit. À 2 1. E.
de Skipton.
ADSIi. f^oy. Arrer.
ASZXXPSZN, bg. du Hanovre (Gottingen).
1,200 habit. A 3 1. N. 0. de Gottingen.
ADXLMAM'SFIXSElia' , bg. du Wurtem-
berg (Jagst), avec deux chat., une forge et une
papeterie. 900 habit. A 3 1. 1 /4 N. d'Aalen.
Al>El.NAn, v. de Prusse (Posen). 1,200 ha-
bit. A 2o 1. S. E. de Posen.
ASIXSBEB.G, bg. d'Illyrie, ch.-l. d'un des
cercles de cette contrée ; avec un chat, bâti sur
un rocher. Dans le voisinage se trouve la belle
grotte d'AdeIsberg. A 10 1. S. 0. de Laybach.
ABXXSHEIM , bg. muré du gr. duché de
Baden , avec trois chat, et 1,300 habit. Ail.
S. S. 0. d'Osterburken.
ASEliSHOFSM , v. de Bavière (Isar), près
de l'Iller; à 7 1. 1/2 0. N. 0. de Munich.
ADESr , V. d'Arabie (Yemen) , bâtie sur le
rivage d'une presqu'île couverte par une mon-
tagne qui la domine de tous côtés. Elle paraît
avoir remplacé VArabias Emporium des an-
ciens, l'un des entrepôts du commerce de cette
région, détruit par Trajan. Mais l'avantage de
cette position , à l'entrée de la mer Rouge, sur
la route de l'Inde en Egypte, la fit bientôt re-
construire, et elle fut pendant longtemps le centre
de relations considérables. Au xvi« siècle , elle
était aussi importante qu'Évora, alors la capitale
du Portugal. Mais les découvertes de Vasco de
Gama lui portèrent un coup funeste, et aujour-
d'hui ce n'est plus qu'un misérable endroit, d'oii
l'on exporte cependant encore un peu de café et
de gomme. Lat. N., 12° 42'; long. E., 42" 20'.
ABXNAtr, bg. de Prusse (Coblentz) ; avec
des fabr. de cotonnades et de toile. 1,300 habit.
A iO l. i/iO. deCoi)lentz.
AI>SHBAÏ:s J.<ir^ , ou Jdzerba'tdjan, prov.
de Perso, eituéo dans la partie N. 0. de celte
contiée, et dont les limites au N. touchent à la
Russie. Elle s'étend entre les 36" et 39o de lat.
sept., et a une superf. de 3,973 1. carr. C'est
un pays élevé, couvert de hautes mont, dépen-
dantes du système de l'Arménie, et dont les som-
mets dominent de 4,900 à 5,000 pieds un pla-
teau déjà exhaussé généralement de 3 à 4,000.
Au milieu du pays s'étend lelacd'Ourmiah, im-
mense nappe d'eau de 30 1. de long sur 13 de
large, peu profonde, et dont les eaux sont plus
salées que celles de l'Océan , mais moins que
celles de la mer Morte. Les produits de l'Ader-
baldjansonten rapport avec la nature froide de sa
surlàce. On n'y voit aucune des plantes des plai-
nes chaudes, mais toutes celles de nos contrées;
le bois y est rare, les pâturages fort abondants,
aussi est-elle habitée par beaucoup de Tourko-
mans nomades avec de nombreux troupeaux.
On porte sa pop. à 1,300,000 individus. Sa ca-
pitale est Tebris (Tauris).
ABIBJIO (Tanc. Adranum), pet. v. murée
de Sicile, dans une situation agréable, au pied
de l'Etna et sur les bords du Simeto. On remar-
que, sur une belle place, sa principale église. A
6 1. N. 0. de Catane.
AI>£BSBAOH, vg. de Bohême (Kœnigs-
Grœtz), célèbre par un vaste assemblage de ro-
chers de grès semblables à d'énormes piliers que
les eaux ont formés dans ua banc de grès.
1,236 habit.
ABIXUX (Cap des), sur la côte S. de l'Au-
stralie ou Nouvelle-Hollande. Lat. S., SI» 52';
long. E., 129" 56'.
ADIOE (VAthesius ou Alhesis des anciens),
fl. du roy. Lombarde- Vénitien, qui a ses sour-
ces dans les Alpes helvétiques, traverse le Tyrol,
sous le nom d'Etsch, passe à Verona, et se jette
dans l'Adriatique, au N. des bouches du Pô.
Cours, 90 1., navigables à partir de Trente. Do
cette v. à Vérone, sa largeur moyenne est de
90 à 100 mètres; de Caslagnaro à la mer, de 200;
sa profondeur varie de 2 à 4 , mais elle est très
incertaine, parce que le fleuve éprouve à la
fonte des neiges des crues extraordinaires, contre
lesquelles on a été obligé de se mettre à l'abri
par de fortes digues. Jusqu'à son entrée en Ita-
lie, l'Adige roule dans une vallée, qui s'élar-
git ensuite et se confond bientôt avec la plaine.
Ses affl. sont : Avisio , Alpon et Nose. Elle
donne naissance à deux canaux, Carragnaro et
Adigetto.
ABJAKIVA, V. de Russie (Kerson), surl'In-
goul. 400 maisons. A 9 1. S. 0. d'Alexandria.
ABJEMIR ou Ràdjepoutanah , prov. de
l'Hindoustan sept. , sit. entre les 24° et 31°
de lat. N. et les 67° et 74° de long. E. Excepté
au S. E., 011 le pays est ondulé, bien arrosé et
fertile, le reste de sa surface ne présente qu'un
désert sans fin, plus aride, plus sec que le Ssa-
hhrà même. Là, on ne rencontre que quelques
misérables villages, et la route du voyageur s'y
trace sur des sables aussi mouvants que le vent
qui les bouleverse incessamment. La population,
quoique répandue sur une étendue peu considé-
rable, est cependant estimée à 3,000,000 d'in-
dividus. Elle ^e compose de Djats, l'uiie des plus
puissantes tribus do l'Inde, et de Radjepouts,
tribu guojrière de !;! caste des Kchalryas. Ces
ABR - 16 -
derniers sont les maîtres du pays ; ils ne s'adon-
nent qu'à Tagriculture et au métier des armes.
L'Adiemyr est parUigé entre plusieurs petits
états, les uns indépendants, les autres sous la
protection anglaise. Ce sont : Djeypour, Djoud-
pour, Odrypour, Adjemyr, Kosah , bosendy,
Rantempour, Tchilour, Chàpourah , Bikanir et
Djesselmyr, dont les capitales sont des villes du
même nom, plus ou moins importantes.
ADJEIOITR , V. murée sit. au pied d'une col-
line sur laquelle s'élève le fort de Taragliar, A
l'époque où l'empereur Akbar en fit sa résidence,
il le devint fort importante, et c'est encore l'une
Jes premières du pays. Vis-à-vis, à une très pet.
distance, est Massirabad , résidence de la gar-
nison anglaise, et qui compte 10,000 habit. A
83 1. S. E. de Delhi.
ADJETY, forter. de l'Hindoustan (Etat du
iSizam), à l'entrée d'un défilé fameux , et à 19 1.
N. E. d'Aureng-Abad.
ADJITGHAR, forter. de l'Hindoustan (Bun-
del-Kand j , sur une colline , et qui com-
mande un passage important. A 14 1. E. de
'''chaterpour.
ADMONT, bg. de Styrie (Judenburg), sur
l'Enns, avec une abbaye de bénédictins, de
laquelle dépendent un séminaire , un collège et
une bibliothèque; des fabriques de faux, une
salpètrière et des forges. 1,000 habit. A 10 1.
JS. N. 0. de Judenbourg.
ASORNÉ , étal de la Côte-d'Or, en Afrique,
s'étendant depuis la rivière de Toma jusqu'à
celle de Kobra. Il est fertile en grains. On y
trouve de l'or. Son gouvernement est démo-
cratique.
ADONT, V. de l'Hindoustan (Balaghàt),
que les radjahs de Beydjeagar regardaient , au
seizième siècle , comme un asile imprenable ,
dans les circonstances désespérées. Depuis cette
époque , elle fut prise plusieuri^fois et détruite
par Typou-Saëb en 1800. Aujourd'hui elle est
peu importante. A 15 1. N. N. E. de Bélarey.
AJtONT, bg. considérable de Hongrie,
sur le Danube, dans le comté et à 8 1. E. S. E.
de Stuhweissenbourg. Ses environs sont d'une
grande fertilité.
ABORF, V. de Saxe (Vorgtland), sur
l'Eister, avec des fabriques d'instruments de
musique et de cordes, de draps et de coton-
nades. 2,000 hab. A 2 1. S. S. E. de Voigstberg.
ABOUA, V. d'Abyssinie , capitale du Tigré,
et le principal entrepôt du comm. de l'Abyssi-
iiie. On y fabrique aussi beaucoup de toiles de
coton. 8,800 habit. Lat. N., 1-4° 12' ÔO".
ABOUR (l'ancien Jburns)^ fl. de France,
cpii i)rend sa source au Tourmalet , dans les
Pyrénées , arrose la belle vallée de Campan ,
traverse le département des Hautes-Pyrénées ,
la partie lertile de celui des Landes, baigne
la lisière de celui des Basses-Pyrénées ; passe
à Bagnères , Tarbes , Saint-Sever , Dax , Pc)'-
rehorade , et se jette dans l'Océan un peu
au-dessous de Bayonne. Cours, 70 1., dont 27
navigables , depuis Saint-Sever. Ses principaux
affi. sont l'Arros, la MidouZe, le Gave de Pau
et ccjui d'Oloron, le Luy, la Nivc et la Bidouze.
ABBA (yJbdera), bg. d'Espagne (Grenade),
sur la Méaiterranée ; château ; plantations de
f;.;.i,es à sucra. A 10 1. 0. S. 0. d'Almeria.
AET
ADRETS DE MONTOROUX , ville de
France (Isère) , avec une houillère qui donne
un charbon dans lequel le principe bitumineux
est très pur. Elle approvisionne toutes les usines
du département et l'arsenal de Toulon. A S 1.
N. E. de Grenoble.
ADRIA, v. du roy. Lombardo -Vénitien
(Polesine), bâtie sur l'emplacement de l'anc.
Adria , jadis baignée par l'Adriatique , qui en
prit le nom , et dont elle est aujourd'hui à plus
de quatre lieues. Elle commerce avec Venise en
bétail, grains, soie, lin , bois à brûler, cuirs,
faïence. 9,000 habit. A 5 1. E. de Rovigo.
ADRIATIQUE ( Mer) , grand golfe formé
par la Méditerranée, entre les terres de l'Italie,
à l'occident, et les côtes granitiques de l'istrie,
de la Croatie , de la Dalmatie et de l'Albanie ,
à l'orient. Sa longueur est de 200 lieues ; sa
largeur moyenne de 5S à 40 lieues. On y entre
par le détroit dit d'Otrante. La navigation y est
facile dans la belle saison , mais en hiver on y a
à craindre le vent du sud-est. Son flux et son
reflux sont à peine sensibles. Cette mer ne re-
çoit de courants un peu importants que du côté
de l'Italie , et encore sont-ils peu nombreux :
ce sont le Pô et l'Adige. Peut-être faut-il cher-
cher dans ce fait la cause de l'extrême salure
de ses eaux. La partie la plus reculée de l'Adria-
tique prend le nom de Golfe de Venise^ et c'est
là que sont les lagunes , au-dessus ilesquelles
brille la belle ville, jadis la reine de la mer.
Vis-à-vis est le golfe de Trieste. Sur la côte dû
Croatie s'enfonce le golfe de Quarnero , dans le-
quel commence cet archipel , qui borde la côte
sur une grande étendue, et dont les plus gran-
des îles sont Veglia , Cherzo , Pago , Grossa ,
Brazza, Lerina et Curzola. Sur la côte d'Italie,
on ne remarque que le petit groupe des Tre-
miti. Otrante , Bari , Trani, dans le rovaurae
de Naples; Ancône, dans les États de l'Église;
Venise , dans le royaume Lombardo-Vénilien ;
Trieste et Fiume , en Illyrie ; Zara , Spalatro ,
Pvaguse , Catlaro , en Dalmatie ; Alesno , Du-
razzo,Valona , en Albanie, sont les principaux
ports de l'Adriatique.
ADRIERS, com. de France (Vienne). 1,392
habit. A 5 1. de l'Ile-Jourdain.
ADUIiIS. Les anciens connaissaient trois v.
sous ce nom ; les deux premières sit. sur la côte
oce. de la mer Rouge, et la troisième au-delà du
détroit de Bab-el-Mandeb. L'une répondait à
V Atlas des modernes, l'autre à Arkico, et la
troisième à Lajioura.
2:gIDI (Saint-), bg. d'Autriche, sur la
Trasena; forges consid. A 9 1. S. de St-Pœl-
trin.
JERŒE, île de Danemark (Slesvig) , au S.
de celle de Tyen. Ses habitants, au nombre de
8,000 , s'adonnent à la pêche et à l'agriculture ;
aussi est-elle très bien cultivée. Le bois y est
rare. Sur sa côte septentrionale est la pet. ville
d''jErcBesJiiœbing , avec un port fermé par Pile
de Degcrœe. On y fabrique du bleu de Prusse
et du tabac ; teinturerie. 1,500 habit.
AERSCKOT, pet. v. de Hollande (Bra-
bant méridional), sur la Demer ; commerce de
bétail ; genièvreries. 5,000 habit. A 5 1. 1/2
N. E. de Louvain.
^ÈTAS , sauvages noirs à cheveux légère-
AKT .- 1
ment laiiir-ux , hahitaiits pnrninis (i.>s nos Plii-
lipiiiucs, ainsi quo de la plus f^^raïuJc jjaitio do
lU Malaisio. Los tradiliniis do cos i>ouplos,quo
j'ai souvoiit coiisulU's sur los lioux, porlont
qu'à uiio opoque reculôo et iiiooiiime, los noirs
primitifs étaiont nonnnôs Dayers ot Andamè-
iies ; qno ces Andaniènos furent vaincus ot re-
poussés dans rintériour par les Igorotos ou l'a-
pouas venant de l'ile Bornéo ; et qu'onlin les
Biadjons , les Tagalos et les Bissayas , venus
aussi de cette grande terre, parurent, vainqui-
rent les Igoroles et s'emparèrent des côtes. Au-
jourd'hui les noirs primitifs sont nommés Aotas,
et les Papouas , Igorotes et Négritos. Dans plu-
sieurs gr. îles, ou sait les distinguer, et sur-
tout dans l'ile Bouglas ou Negros. Les premiers
sont fuligineux, et ont les cheveux laineux,
tels que les Andamènes ; et les seconds , plus
noirs . aux formes plus agréables , et aux che-
veux frisés , ressemblent aux Papouas. J'ai vu
plusieurs filles aëtas très jolies. Les Philippins
ou Indiens civilisés (pour me servir de l'ex-
pression espagnole), ne vainquirent ces noirs
qu'avec la plus grande difficulté , et les chassè-
rent avec peine des plaines qu'ils habitaient.
Ceux que les Espagnols trouvèrent dans l'ile de
Louçon avaient un commencement de civilisa-
tion. Ils vivaient sous une forme de gouverne-
ment, composé de chefs assistés de vieillards à
qui l'exécution des lois était confiée , et avaient
l'habitude de ne se couvrir que le milieu du
corps. Les Aëtas sont encore généralement nus ;
ils bornent tous leurs soins à la chasse , à la
pèche et à la recherche de quelques fruits sau-
vages. Ils manient avec beaucoup de dextérité
l'arc et la flèche , les seules armes qu'ils possè-
dent, et parlent une langue peu différente de
celle des Indiens civilisés. C'est parmi eux que
l'on trouve ces enfants connus à Manilîa sous le
nom de Fils du Soleil , et qui sont presque
blancs , quoique le père et la mère soient noirs.
Les moines qui habitent sur la limite des
lieux où les Aëtas se sont retirés , ont chei'ché
à s'en procurer quelques uns dans l'intention
de les baptiser ; mais ils regagnaient rapide-
ment leurs montagnes quand ils pouvaient se
dérober à la vue de leurs gardiens. Ils exploi-
tent des mines d'or assez considérables, et ils
réalisent sur cet objet près de 20,000 piastres
par an. Le gouvernement de Manilla entretient
encore plusieurs missions à cet effet ; mais comme
les moines ont vu que les Aëtas échappaient à
leur autorité spirituelle aussitôt que l'eccasion
de s'enfuir se présentait , ils ne baptisent plus
que quelques enfants que les Espagnols ou les
métis achètent dès l'âge le plus tendre à leurs
insensibles parents, et qui, parvenus à l'âge de
raison , ne peuvent pas s'habituer à la manière
de vivre de leurs pères. Au reste , ils se sont
tellement mêlés dans les î*hilippines , que leurs
coutumes, ainsi que leurs ti'aits et leurs tailles,
offrent peu de différences : aussi nous décrirons
les coutumes communes à ces peuples noirs ,
confondus aujourd'hui sous le nom d'Aëtas.
Chez quelques tribus des Aëtas, on ren-
contre des espèces d'hermaphrodites que les
Tagales nomment Binabages. Ces montagnards
sont généralement heureux, paresseux à l'excès,
riches des productions du sol Je plus fertile,
- AET
ot qui no ilouiando aucune culture à celui qui
se contente du nécessaire. Ils jouissent do tout
en abondance , et ne travaillent jamais. D'après
les diflorentes traditions, les Aëtas ont en dos
guerres très vives ii soutenir, pour empêcher
les Indiens à cheveux lisses, qui les avaient
chassés des plaines, de couper des bois dans
leurs montagnes. Ils exigeaient un tribut paya-
ble en tabac, qu'ils aiment beaucoup; mais au-
jourd'hui , moins nombreux et plus craintifs,
battus en raison de leur faiblesse, ils laissent
leurs ennemis envahir les terrains oii ils veulent
s'étendre , en sorte q\i'ils disparaîtront du sol
qui les a vus naître s'ils n'adoptent pas la civi-
lisation qui les bloque de tous côtés. On n'a
pas de données certaines sur la population de
ces indolents sauvages , mais on peut l'eslinier
au tiers de celle des Indiens civilisés.
Autrefois leurs chefs étaient despotes , et tirés
du corps de la noblesse , qui , même encore au-
jourd'hui, porte le titre distinctifde liagnan y
tandis que les plébéiens ont reçu le nom de Ca-
lians. Ces chefs avaient envahi la puissance par
leur valeur et leur habileté. Le fils, en succé-
dant à son père, héritait aussi de son pouvoir,
qui s'étendait en raison du nombre d'esclaves
qu'il commandait , et des villages qui lui étaient
soumis. Ces chefs étaient continuellement en
guerre avec leurs voisins ; ils tâchaient de faire
un grand nombre de prisonniers pour augmen-
ter leur puissance. Cette tactique gouvernemen-
tale est encore en usage dans la presqu'île de
Malakka et dans les îles de Kalémantan ou Bor-
néo, de Célèbes et de Mindanao. Il résultait
de cette forme de gouvernement trois classes
d'hommes distinctes , vivant sous la même au-
torité. La première était celle des possesseurs
des villages et de leurs parents ; la seconde ,
celle des esclaves ; et la troisième , celle des ha-
bitants libres, à qui les possesseurs des villages
avaient donné la liberté. On distingue encore
aujourd'hui ceux-ci sous le nom de Timaval ,
qui, en langue tagale, signifie libre.
A l'époque de l'arrivée des Espagnols , les in-
digènes connaissaient l'écriture; cependant ils
n'avaient pas de lois écrites ; un conseil, composé
d'un chef et de quelques anciens, était chargé
de prononcer sur les différends des particuliers.
Dans les affaires criminelles, les parents du
mort formaient un tribunal qui jugeait en der-
nier ressort, composait souvent avec le coupa-
ble pour une somme d'argent que celui-ci s'o-
bligeait de payer aux juges, et, à défaut de
rachat, il était condamné à mort. S'il s'agissait
d'une affaire où le coupable n'eût rien à don-
ner, on lui appliquait la loi du talion , œil pour
œil, dent pour dent, loi en usage dans presque
toute la Malaisie, et qui, depuis Moïse, qui
l'avait peut-être empruntée des Égyptiens, s'est
établie dans plusieurs états de l'Europe au
moyen-âge, et qu'on a retrouvée en Amérique.
Mais, chez les Aëtas, cette loi s'étendait à tout
un pays, et non à un seul coupable. On décla-
rait la guerre à tous les babitants du canton
auquel il appartenait, et, si le coupable demeu-
rait dans un autre canton , il faisait cause com-
mune avec tous les habitants du village contre
lequel on commençait les hostilités. Si le chef
du village ainsi attaqué ne rachetait pas le cou-
AET - 18 —
pable, on ravageait le pays, et un tîichait de
faire un grand nombre de prisonniers. G est
ainsi qu'en Chine tous les habitants d'une rue
Bont responsables du crime d'un seul. On con-
damnait les voleurs à enlever une pierre du
fond d'une chaudière d'eau bouillante, supplice
qui ne dédommageait pas le propriétaire atta-
qué dans sa propriété. Aussi les juges préfé-
raient le rachat du délit par une somme dont
une partie revenait au chef du village et l'autre
aux juges. L'adultère et le manque de respect
aux vieillards étaient également soumis au
rachat.
Les Aëtas étaient et sont encore esclaves
de toutes les superstitions. Celle du patiniak
entre autres est singulière : c'est un sortilège
qu'ils prétendent attaché à l'enfant qu'une
femme porte dans son sein. L'effet de ce sorti-
lège est de prolonger les douleurs de l'accou-
chement, et même de l'empêcher. Pour lever
le patiniak au plus fort de la douleur, le mari
ferme soigneusement la porte de la case , fait
un grand feu tout alentour, quitte le peu de
■vêtements qui le couvrent, et s'escrime avec
fureur, armé du kampilan , espèce de sabre
dont la partie inférieure est plus large que le
haut de la lame, jusqu'à ce que sa femme soit ac-
couchée. Une autre superstition est la croyance
au iigbalan, espèce de fantôme qui, selon ces
sauvages, apparaît sous des formes effroyables,
et qu'ils exorcisent avec des cérémonies ridi-
cules.
Les médecins des Aëtas ne ressemblent pas
à nos docteurs, qui se rendent chez le malade
pour le soulager, le consoler, le tuer ou le
guérir. Ils ont persuadé à ces sauvages qu'en
les suivant, ils seraient bientôt délivrés de leurs
infirmités ; aussi leurs hippocrates sont souvent
accompagnés d'un cortège nombreux , qui ne
vivent et ne respirent que d'après les promesses
qu'ils leur donnent. Le charlatanisme de ces
doctes sauvages ne surprendra pas dans un pays
civilisé, où tant de prétendus savants ne dédai-
gnent pas cette ressource , qui les élève et les
fait vivre aux dépens des véritables savants ,
ennemis du mensonge et de l'intrigue.
La religion des Aëtas est plutôt un culte de
crainte et d'intérêt qu'un véritable culte d'amour
et de reconnaissance; ils ignorent les consolations
de la prière, n'admettent ni les récompenses des
bonnes actions ni la punition des mauvaises, et
n'ont pas la moindre idée de l'immortalité de
l'ame ; mais ils croient à la puissance de cer-
tains génies malfaisants appelés nonos, auxquels
des prêtresses connues sous le nom de JJabaï-
lanas ou Catalonas, offrent des sacrifices de
riz, du coco, du cochon. Ces sacrifices sont
également offerts aux âmes de leurs ancêtres.
Les prêtresses y président, une lance à la main.
Les noirs de Louçon pensent que les morts
éprouvent des besoins ; c'est pourquoi ils les
ensevelissent armés et vêtus, et mettent dans
leurs tombes des aliments pour plusieurs jours.
A la cérémonie des funérailles, ils laissent au
mort une place vide parmi eux, afin qu'il par-
ticipe au banquet funèbre. On ne le voit point,
mais on croit qu'il est présent, et qu'il jouit des
pleurs que ses amis répandent. Les Aëtas sup-
posent qu'il rend quelquefois visite à l'humble
AFG
foyer qu'il a quitte : pour s'en assurer, on le
couvre de cendres, et, si on y aperçoit la moin-
dre atteinte , ou la trace d'un pied , ces sauvages
tombent aussitôt dans la plus profonde afflic-
tion : le mort a reparu pour exercer quelque
vengeance, et sur le champ on offre des sacri-
fices à ses mânes, pour l'apaiser. Ces super-
stitions existent encore telles qu'elles existaient
au temps de la conquête des Phihppines par
les troupes de l'Espagne, ou plutôt par ses ba-
taillons de moines, qui, quoi qu'on en dise, y
ont rendu des services plus grands et plus du-
rables que ses soldats et ses administrateurs.
(Océanie, par G. L. D. de Rienzi, 1. 1".)
Arr, pet. riv. de Francej qui sépare les dé-
part. d'Ille-et- Vilaine et du Morbihan, passe à
Guer et à Gacilly, et se jette dans l'Aoust à Gle-
nac. Cours , 12 1., dont 5 flottables et 2 navi-
gables depuis Gacilly, et qui servent en grande
partie pour l'écoulement des produits des forges
de Paimpont.
AFGHANISTAN fJfgane-sl'JIanJ. Cette
gr. contrée, qu'on peut nommer la Perse
orientale, quoiqu'elle soit indépendante du
chah, ou monarque persan, est bornée au N. par
la chaîne de l'Hindou-Kouh (Parapamisus)^ qui
la sépare du Balk et du Badakchan , à l'E. par
l'Hindus, au S. par les coUines qui forment la li-
mite septentr. duSedgistân età l'O. parle désert
de Kerman. Ces montagnes appartiennent au
système himâlayen; l'une d'elles a plus de
20,000 pieds de hauteur ; leurs flancs sont garnis
de forêts , leurs entrailles ne sont riches qu'en
fer, et donnent naissance à un grand nombre
d'eaux minérales. Les riv. qui arrosent l'Afgha-
nestàn, excepté l'Helmend, l'Oxus, l'Hindus, le
Kaboul et le Kachgar ou Kameh dont le cours est
dominé par des ruches entières de lapis-lazuli ,
sont sans importance. Elles sont guéables la plus
grande partie de l'année. L'Helmend ou llir-
mend , qui a 2b0 1. de longueur, se jette dans le
lac Zereh ; ce lac , appelé aussi Khachek ou
Loukh, est très peu connu : c'était V Aria-palus
des anciens. Il a environ 55 1. de longueur sur
10 de largeur ; il est très poissonneux , mais ses
eaux sont crues et à peine potables, et elles
inondent chaque année le pays environnant. Le
climat y varie selon la position des lieux : on y
éprouve une extrême chaleur dans les parties
basses , un froid extrême dans les parties éle-
vées ; il esttempéré dans les contrées de moyenne
élévation ; mais , en général , il est sec et favo-
rable à la santé ; cependant l'ophthalmie y est
commune ; il y règne des fièvres dans l'au-
tomne et au printemps : la petite vérole y fait des
ravages, quoique l'inoculation y ait étéinlroduitc
depuis longtemps, et récemment la vaccine. Le
blé , le riz et l'orge , le tabac , le fin et la ga-
rance, en sont les principales productions. Dans
la partie méridionale, on cultive la canne à sucre,
le gingembre et le coton ; et presque partout on
fait deux récoltes par an : on y trouve la plupart
des arbres fruitiers du midi de la France. Les
forêts servent de refuge à l'hyène , au loup , aux
ours , aux antilopes et aux daims , au chacal ,
aux sangliers , aux singes et aux porcs-épics :
les dromadaires , les buffles et les mules sont
très répandus. Vers le nord, on élève une race de
chevaux qui rivalise avec la race arabe , et le.
AFG
— 19 —
AFG
moutons sont la principale ricliosso dos pas-
teurs. Le principal coininorce de rAlyiianestùri
se fait avec la l'erse , Tlndc et le Tuurkestan.
Cette grande contrée se compdse du roy. de Ka-
boul , du roy. do Kandahar et du Sodjostan , ])a-
trie de Djenischid et de Rouslem, le Roland dos
poèmes persans. L'Afglianostiin comprenait , il
y a peu d'années, le roy. du Pechaoner, qui
maintenant est vassal et tributaire do celui de
Lahor, et le roy. de Herat ou Khorassàn-Afghùn,
qui est tributaire do la Perse et sa capitale, est en
ce moment assiégée par l'armée du chàli . Ces états
sont divisés en provinces régies par des llakinis
( gouverneurs). Plusieurs districts relèvent ini-
niédiatement de leurs cliefs, qui sont les khans
des tribus à demi ou entièrement nomades. Les
différentes provinces du Kaboul sont Kaboul ,
Lacbman , Djelàbâh , Gbaznah et Bamian. Ses
principales villes sont Kaboul et Ghaznab. Les
provinces du Kandahar sont Kandahar, Farrah
et Sivi ; ville principale , Kandahar. Le Sedjis-
tàn se compose de la soulthanie de Djelalàbàd et
du khanat d'Illoum-Dar, dont les chefs-lieux
sont Djelalâbid et lUoum-Dar, deux pet. villes.
Les gouvernements de ces différents états sont
féodaux. Le pouvoir des princes est limité, et
le peuple y jouit d'une certaine liberté, garantie
par la puissance afistocratique des grands et par
l'organisation des tribus. Le prince traite ses su-
jets avec modération. On y voit rarement des exé-
cutions, et la hberté religieuse est remarquable.
— Ibn Hal'kal, Forstek et M. S. Elphinstone.
Lapopul. du Kaboul est d'environ 4,000,000
d'habit., et ses revenus d'env. 36,000,000 de fr.;
mais ce revenu est très variable. Son armée est
de 100,000 hommes , et consiste principale-
ment en cavalerie , habile , brave , mais mal
disciplinée, quoique fort supérieure à l'infan-
terie , et surtout à l'artillerie , d'autant plus que
les excellents chevaux du pays ou des districts
de la Perse et de la Tatarie , situés dans les
environs , s'y vendent à bas prix. Les revenus
et les forces des autres états sont inconnus, et
il serait téméraire de vouloir les indiquer,
môme approximativement; mais le chiflfrede la
population de TAfahanestân entier peut être
porté à plus de 12^000,000.
Ce vaste pays est habité par plusieurs peuples
distincts par leurs mœurs, leurs cultes et leurs
langues. 11 n'en résul le pas une société homogène,
mais une réunion d'hommes que les révolutions
politiques ont jetés sur le même territoire, et qui
se sont rapprochés par l'intérêt industriel , com-
mercial ou politique. Cette agglomération se
compose -de 1,000,000 de Turks , de Tàtars de
diverses tribus , 1 ,000,000 de Beloutches ,
1,500,000 Persans, plus de 5,000,000 de Juifs,
Indiens et tribus mêlées , et enfin 4,000,000
d'Afghans. Les villes sont habitées principale-
ment par les Persans, les Indiens et les Ous-
beks, qui se li\Tent au commerce. Les Afghans,
adonnés à l'agriculture et aux soins de leurs
troupeaux , habitent les villages. Les Afghans
•ont divisés en tribus, au nombre de plus de
■)00; elles sont distinguées par les noms d'Ou-
thuss , de Khaïls, et on en réunit souvent plu-
sieurs sous une même dénomination plus géné-
rale. Plusieurs de ces tribus ont mérité plus
de célébrité. Les Douranis occupent h. eux
soûls un pays do plus do 130 lieues de longueur
sur 44 do largeur dans la partie (jccidonlalo de
l'Afghanostùn. Leur nom k-ur fut donné après
l'avénomont d'Ahmed Chah , qui fonda le roy.
diî Kaboul en 174o, on l'onlovant à la Perso
apiès l'assassinat de Nadir Chah, parce qu'Ah-
med , (jui était issu de celte tribu, avait pris
le titre de chulii douri douran ( roi du monde
des lyiondes). Auparavant les Douranis s'appe-
laient Ahdallis. Les classes les plus remarqua-
bles de celte tribu sont Nourzaïs, Atchik/.aïs et
Sedd/aiis. Au nord dos Douranis habitent les
Ghildjis , tribu fort nombreuse, célèbre par sa
conquête de la Perse dans le dernier siècle.
Plusieurs tribus sont dans un état continuel
d'hostilités.
Les Afghans parlent le pouchtou ou afghan ;
mais dans les villes ils parlent persan , et
même dans les villages. Le pouchtou est altéré
par un grand nombre d'expressions emprun-
tées au persan. L'Afghan est simple, brave,
loyal et hospitalier ; il ressemble beaucoup au
peuple arabe. Attaché à l'islamisme , il est le
plus tolérant et le plus libre de tous les peuples
musulmans. Ce qui prouve que la religion de
Mohammed n'est pas incompatible avec la tolé-
rance et la liberté de ses sectateurs. Les femmes
sont aussi plus libres que dans les autres états
de l'Orient. Les esclaves sont traités avec dou-
ceur. Les costumes sont variés dans les diver-
ses tribus ; mais le costume qu'on pourrait ap-
peler national est celui des pasteurs Douranis ,
sur la rive gauche de l'Helmend. Il se compose
d'un large pantalon , d'un surtout de toile à
larges manches , à peu près semblable à la
blouse française ; d'une paire de bottines, d'un
bonnet étroit bordé d'une bande d'étoffe de
soie , et surmontée d'une calotte brodée en or.
Souvent ils portent par dessus ce vêtement un
grand manteau à collet fait avec des peaux de
jnouton bien tannées.
Selon plusieurs Afghans et Nimet Allah, his-
torien persan du commencement du xvii«
siècle, les Afghans descendent des Juifs, et
font remonter leur descendance jusqu'à Juda,
l'aîné des enfants de Jacob, par Afghan, fils
d'irmia ou Birkia, fils de Saùl , roi d'Israël.
Ces peuples, nommés Patanes dans l'Inde, sont
une colonie des Albaniens du Caucase, selon
quelques auteurs, qui ont trouvé de l'identité
entre les noms de Aghvan et Alvhan. Cette iden-
tité ne me semble pas mieux prouvée que leur
descendance du peuple juif, malgré l'imposante
autorité de sir W. Jones. Quoique plusieurs
chefs aient assuré à M. Burnes qu'ils étaient
Béni Israël, fils d'Israël, il est difficile de croire
qu'un si grand nombre d'Afghans portassent les
noms d'Esaû et de Jésus ( Isa ) , s'ils étaient
Juifs , et l'argument le plus décisif est dans la
comparaison des mots des deux idiomes et des
formes grammaticales du langage. Je serais
porté à croire que les Afghans ont emprunté à
l'islamisme les noms en usage dans cette reli-
gion ; que les Arabes ont fait de fréquentes in-
cursions chez eux ; qu'une partie de la nation
est d'origine arabo-persane , et qu'il est naturel
de penser que la majorité du grand nombre
de tribus afghanes est indigène des contrées
qu'elle habite , et où Alexandre-le-Grand avait
AFR — 20
déjà trouvé de nombreuses peuplades ^ guer-
rières qui ont dû se perpétuer jusqu'à nos
jours.
ATIOUM-KARAHISSAB. , V. de la Tur-
kic asiat. (Anadouli), sur TAkhar-Sou , au
pied d'un rocher isolé sur lequel s'élève le châ-
teau où réside le paschù. Elle a 12 mosquées,
b bains, 6 khans, des fabr. d'étoffes de laine,
et surtout de feutre et de tapis, d'indiennes ; ar-
mes à feu , yatagans , sabres courts. Rendez-
vous des caravanes qui de Smyrne et de Cons-
luntinoiiJe vont dans l'intérieur. Elle fait un gr.
cijnim. d'opium, d'où elle tire son nom, Château
noir do l'Opium (Afioum Kara-hissar). 50,000
habit. A 7:2 1. E. de Smyrne.
ATliENZ, bg. de Styrie (Bruck). Carrière
de marbre , forges. 4o0 habit. A 3 1. N. de
Bruck.
AFRAGOIiA, pet. V. du roy. de Naples
( Terre de Labour). Fabriques de chapeaux ;
foire de 5 jours, le deuxième dimanche de mai.
15,000 habit. A 2 1. 1/2 N. N. E. de Naples. _
AFRIQUE (j4fncn)y l'une des cinq parties
de la terre , formée d'une grande presqu'île qui
comprend les régions les plus méridionales de
l'ancien cohtinent.
Situation, étendue, bornes. Elle repro-
duit la figure réniforme de la noix d'acajou, et
est partagée presqu'en deux parties égaies par
l'équateur, et s'étend à 57 degrés au nord de
cette ligne et à 54 au sud. Sous le rapport de
l'étendue, on peut la considérer comme se dé-
veloppant en longueur entre ces deux parallèles
extrêmes, et alors sa largeur est du cap Vert
au cap Ghardafoui; ou bien on peut prendre
comme ligne de jonction de ses deux points les
plus éloignés, la courbe dont la convexité est
déterminée par le golfe de Guinée, alors, on a
une largeur moyenne plus satisfaisante que la
première. Dans le premier cas, on a comrhe
résultat des dimensions 1,800 1., et 1,630
dans le second. Depuis le cap Blanc, près de Bi-
zerte, qui est son extrémité la plus septen-
trionale, jusqu'au cap des Aiguilles, qui est sa
pointe la plus australe, on mesure un diamè-
tre de 1,430 1. Sa superf. est évaluée à
1 ,300,000 lieues carr. , de 25 au degré , et le
circuit de ses eûtes à 7,000 1. En dehors de
ces limites existent difiérentes iles, dont une
seule , Madagascar, a une étendue d'environ
23,000 1. carr. C'est au N. E. et au N. que
l'Afrique est la plus voisine des autres régions
de l'ancien continent; en cffrt, elle n'est séparée
de l'Asie que par le long golfe de la mer Rouge,
et la Méditerranée la sépare à peine de l'Europe,
qui s'en rapproche tellement en deux points (au
détroit de Gibraltar et à l'extrémité 0. de la
Sicile), qu'en peu d'heures on va d'une rive à
l'autre ; là aussi est son point d'attache, l'isthme
de Souéys, d'une largueur de 29 1. 1/2. Le
reste de ses côtes est baigné à l'O. par l'Océan
Atlantique, au midi par l'Océan méridional, à
l'est par l'Océan indien. Popul., 60,300,000.
Htdrograi'Uie maritime. C'est à peirie si ces
énormes étendues d'eau qui l'environnent de
toutes parts ont pu entamer sa masse solide ; et
ou n'y vuit, comme dans les autres parties de la
terre, aucune de ces grandes échancrures qui
facilitent l'accès de l'intérieur, et ont tant d'iu-
AFR
fluence sur la civilisation des contrées qu'elles
baignent. Il n'y a en Afrique, à proprement
parler, que deux golfes remarquables, celui de
la Sydre (l'anc. Syrte'j, au nord dans la Médi-
terranée, et celui de Biafra, la partie la plus re-
culée de cette grande flexion de la côte 0.,
à laquelle on a appliqué mal à propos le nom de
Golfe de Guinée ; elle n'est que pour moitié dans
la formation du golfe d'Aden , V^trium de la
mer Rouge, ainsi que l'appelle Ritter. Comme
dépressions moindres ou moins bien pronon-
cées, nous citerons les golfes de Hammamet, de
Tunis, de Bonah , de Stora, de Bougéiah ,
d'Oran, sur les rives de la Méditerranée; la
baie de Bénin, près du golfe de Biafra, la baie
de Sainte-Hélène, False Bay, la baie de Lagoa,
dépendantes du Cap de Bonne-Espérance, les
baies da Lagoa et de Solàlah, sur la côte de
Mozambique.
Caps et promontoires. Les principaux caps
et promontoires qui annoncent les saillies des
côtes, sont le cap de Mesurata [Kephalos pro-
montorium de Slrabon), régence de Tripoli; le
cap Bon (promontoriitm Mercurii) , à l'extré-
mité de la Péninsule qu'il termine ; le cap Ser-
rât, le plus septentrional du continent; le Ras-
el-Abiadh (promontorium Candidum) (côte de
Tunis); le Ras-Touckouche , ou cap de Fer; le
Djebel-Diss, ou cap Vy, à l'embouchure du
Chélif (Algérie); le cap Cantin (Marok); le cap
Bojador et le cap Blanc (côte de Ssahhrà); le cap
Vert (Sénégambie); le cap des Palmes; le cap des
Trois-Pointes ; le cap Loper et le cap Frio, les
deux bornes extrêmes de la Guinée du sud; le
cap des Aiguilles, qui termine l'Afrique au
midi; les caps Corrientes et Del Gado (Mozam-
bique); le cap d'Orfouy et le cap Ghardafouy,
la pointe la plus orientale.
Orographie. La surface de l'Afrique offre
toutes les variétés de sites , depuis les grandes
scènes de montagnes del'Abyssinie, avec leurs
torrents, leurs cascades, leurs lacs, leurs am-
bas et leurs neiges éternelles, jusqu'au silence
morne et lugubre des plaines brûlées du Ssa-
.hharàjOu désert sans fin, qui forme l'un de ses ca-
ractères les plus marquants. Cette immensité de
terres désolées séparerait le nord du midi, si
des oasis nombreux, et en rapport par leur éten-
due avec les sables qui les entourent, n'olfrait-nl
des moyens de communications entre les peuples
placés sur leurs lisières opposées. Par suite de
cette grande lacune dans la configuration de
l'Afrique, il suit que la partie septentrionale de
ce continent est beaucoup moins diversifiée que
celle du midi. Si elle a dans l'Atlas une suite de
montagnes plus élevées, d'un autre côté elle n'a
que l'Atlas. Du reste, le sol est généralement
moins élevé dans l'une que dans l'autre; mais
une particularité fort remarquable qu'elles pré-
sentent dans leur point de contact , est la longue
arête qui les sépare , en se prolongeant paral-
lèlement à l'équateur à travers la partie la plus
large du continent qu'elle semble déterminer.
Cette arête nous est connue à l'ouest dans la
Fouta-Diallon à son extrémité ouest, au centre
dans le Mandara, à l'est en l'Abyssinie , dans sa
partie oritaïUile. Ici elle est très haute, comme
dans le Mandara , où ses cimes les plus élevées
peuvent ôtre portées à 2,000 ou 2,300 mèlres. A
4FR
— 21 —
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AFR
— 21
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ro. de M3 monlognes , cllo csIcoihji5c parle
Niger, ou Kouara; depuis co point jusqu'au
Foula-Diallon , elle paraît être connue sous le
nom de DIontiiijnes de Koxtng , et sa hauteur ne
semble pas Iros forte ; un abaissement semblable
se foit remarquer vers le Sonial, dans la partie
opposée. Entre les montagnes du Mandiu-a et les
plateaux de l'Abyssinie , elle a reçu des Arabes
le nom de Montagnes de 'la Lime, Djebel el
Koumr, sans doute d'après la même appellation
que leur applique Ptolémée, Lunœ montes.
C'est là que sont les sources du Bahr-el-Abiadh
le vrai Nil , dont le Bahr-el-Azrek , le fleuve
l'Ieu , n'est que la branche secondaire. Celui-ci
descend des montagnes qui environnent le vaste
lac Denibaya, lesquelles posent leurs bases sur
co plateau, surmonté de pics de plus de -4,000
mèlres de hauteur , qui constitue la masse
principale du sol de l'Abyssinie. La chaîne qui
borde la côte de la Nubie, et qui ensuite s'épate
sur toute l'Egypte orientale , entre le Nil el la
mer Rouge, forme la dernière dépendance de
ces mêmes montagnes. Tel est le système cen-
tral de l'orographie de l'Afi-ique. Si l'on veut
trouver sa liaison avec le système de l'Atlas,
il faudra la chercher à l'Orient, dans cette
suite de montagnes à sommets plats et larges,
rarement isolés , jetés dans toutes les direc-
tions , sans autre liaison que leur base , et qui ,
dominant toute la rive gauche du Nil, courent
parallèlement aux côtes de la Méditerranée,
et semblent se confondre avec ces deux ran-
gées parallèles de hauteurs appelés /faroudje
el Abiadh et el Açouad (Haroudje blanc et noir),
et qui sont les dernières traces de l'Atlas. Le sys-
tème de l'Atlas couvre toute cette grande projec-
tion de terres qui s'avance à travers les flots
de la Méditerranée , vis-à-vis des côtes d'Espa-
gne et de France, et sur laquelle s'étend l'Al-
gérie. Deux choses lui sont particulières, savoir
les ehâth$ , marais qui occupent la partie basse
des plateaux que forment l'entrecroisement des
chaînes , et ces plaines ou mélidjaht, que l'on
remarque partout oîi les montagnes ne viennent
pas plonger leurs bases dans la mer. Le grand
Atlas , où la ligne du faîte paraît généralement
élevée, et l'un de ses sommets, le Miltsin, au
sud de Marok, atteignentprèsde3,473mètres.
Dans ses ramifications, on remarque l'Ouan-
nacheryche et le Gergérah de l'Algérie, qui at-
teignent 3,000 mètres. Nos connaissances sur
■ Afrique méridionale sont trop bornées pour
essayer même de répéter l'esquisse imparfaite
que l'on vient de lire sur les hauteurs de l'A-
frique du nord et du centre. En arrière de
Mandara, il paraît qu'il existe, d'après un rap-
port fait au major Denham, des cimes beaucoup
plus élevées que celles qu'il avait devant les
yeux. Au fond du golfe de Biafra, qu'elles domi-
nent de leur imposante hauteur, sont les pics
dos Camaraos, de plus de i,300 mètres, et qui en
sont peut-être une dernière ramification. Un peu
plus au midi, dans l'intérieur de la Guinée, un
Ni'vageur moderne a fait connaître le Muria, qui
tuiiait, d'après lui, plus de 5,000 mètres; le
Ziunbi (.i,7Ô0), et le Mouloundou-Zambi (4,638).
I uns les renseignementi acquis portent à croire
que des montagnes de la Lune jusqu'au Cap de
Bonne-Espérance , l'Afriqua UQ présente que des
plateaux sur lesquels il n'y a pas do cliaina d'une
grande longueur, ou que du moins celles qui j
existent sont coupées dans toutes les directions
par les rivières qui cherchent à gagner la côte.
Telles sont les montagnes appelées par les Ka-
fres Loupata, ou Epine du monde , qui longent
la mer en arrière de Séna et de Sofalah , et que
franchit le Zambèze. L'immense promontoire du
Cap de Bonne-Espérance est couvert comme la
région de l'Atlas , à l'autre extrémité du conti-
nent, parplusieurs chaînes parallèles qui laissent
entre elles de grands plateaux appelés Karrous.
La plus élevée de ces chaînes et en même
temps la plus reculée , est celle de Nicuweweld,
qui a de i ,500 à 2,000 mètres ; elle longe la côte
de la Kafrerie, et semble n'être que le proloii-
gemeiit ou l'origine des monts Loupata. Jusqu'à
présent, on ne connaît en Afi-ique qu'un volcan
d'une énergie toute particulière , c'est le Mou-
loundou-Zambi , entre les royaumes d'Angola
et de Benguela. 11 paraît y avoir une autre mon-
tagne ignivome dans les monts dos Camaraos,
et plusieurs autres dans le Kourd-Fau.
Fleuves, rivières, lacs. Un trait fort re»
marquable de la géographie de l'Afrique , est la
singulière manière dont les eaux courantes y
sont réparties. Autant l'Afrique septentrionale a
peu de rivières, autant il y en a au midi. Le
versant méditerranéen de l'Atlas donne nais-
sance à de nombreuses rivières, dont les plus
gr. sont le Medjerdah, le Chéhf, la Molouyah,
le Sébou , rOum-el-Begh ou Morbéyah, le
Tensif; la Sénégambie a deux fl. importants,
le Sénégal et la Gambie. Après cela, dans tout le
reste de cette région immense, on ne trouve
plus que le Nil et le Niger ou Kouarah, les deux
grancls fleuves si célèbres dans l'histoire de la
géographie du continent. Le bassin de l'un
en occupe toute la partie N. - E. ; l'autre
presque tout le Takrour ou Soudan. La bran-
che orientale du Nil ou Bahr-el-Azrek , un de»
affliients du fleuve, l'Atbarah ou Takzé, par-
courent l'Abyssinie. Le Yéou paraît traverser la
lac Tchad, en sortir sous le nom de Chàry, et
porter au Kouarah l'excédent de ce grand amas
d'eau douce. Ce lac est le plus vaste de l'Afrique ;
il a plus de 2,200 lieues carrées. Presque sous
les mêmes parallèles, à l'E. et à l'O. , sont le
le lac Dembaya, encaissé au milieu du plateau
abyssinien , et le lac Dhiébou , qui traverse le
Niger, au-dessus de Ten-Boktoue. Une expédi-
tion anglaise, qui a suivi en 1815 la côte or.
de l'Afrique du S , entre Mozambique el
Makdaschou, y a relevé l'embouchure de trentr-
six grandes rivières; l'une des principales est le
Loffih qui, d'après le rapport des naturels, soit
d'un lac duquel, d'après d'autres renseigne-
ments , s'échappent plusieurs affluents du
Couango; ainsi les deux côtes paraissent possé-
der une communication intérieure. Du reste, il
paraîtrait que ce phénomène se répéterait en-
core plus au midi, au moyen d'un lac placé à
1 intersection du 22» degré S. et du 22« degré
m '^.'^ 'ac sortirait , d'un côté, un fleuve
attluaiit a l'Océan Atlantique, et de l'autre, lo
Zambeze, affluent de l'Océan indien , l'un des
plus grands courants de l'Afriaue or. mé-
ridionale. Si ces deux fait.a sont "certains, iU
peuvent, jusqu'à un cçrlain point, rendre raùcn
AFR
— 22
de ce que nous avons dit sur la nature orogra-
pliique de l'Afrique méridionale. Au midi du
Zambèze, jusqu'à la baie da Lagoa, la côte
montre encore les embouchures de courants
importants, tels que le Sofalah, la Sabia, l'In-
hambane. Le Cap de Bonne-Espérance, pays
de mont, et de plateaux , n'a pas de rivières qui
puissent entrer en comparaison avec celles que
je viens de citer; mais sur ses limites coule
la grande rivière Orange, et le capitaine Alexan-
dre vient de confirmer (1857) l'existence de
rOup ou rivière du Poisson, son affluent, qui
coule dans un sens tout opposé, c'est-à-dire
du N. au S., et celle de la Kuisip ou Roat-
River, dont les eaux reprennent une direction
parallèle à l'Orange , comme pour rétablir l'é-
quilibre interrompu; elle a son embouchure
dans la baie Walhvisch ou des Baleines , ainsi
que la Swakop ou Bowell , qui est un peu plus
au N., mais dont l'existence est peu certaine.
On ne connaît pas d'embouchures sur la côte
des Cimbébases j usqu 'au cap Frio ; mais au-delà,
tout le long de cette immensité de côtes dites de
la Guinée, les rivières se succèdent à peu de dis-
tance. Là sont les embouchures du Couango et
du Couanza, les plus grands fleuves de l'Afrique
après le Zambèze et l'Orange, et le vaste delta
du Kouarah ou Niger, dont il a été déjà ques-
tion : ce fleuve n'appartient pas à ce versant,
vers lequel il a été obligé de se faire jour
en perçant les montagnes de Khoung. Mais le
Cobal, le Couvo, le Bango, le Loge^, tous ces
déversoirs qui inondent la côte de Gahoun, le
Voila, le Mesurado, la Rokelle, lui appartiennent
comme le Couango et le Couanza. Nous avons
déjà parlé des lacs Tchad, Dembaya et Dhiébou',
ce sont les seuls que l'on connaisse positive-
ment; le Bahr-el-Soudan du Takrour, le lac
Aquiloundaetle KouSbua du Congo, le Maravi,
en arrière de Quiloa, sont plus ou moins pro-
blématiques, et ne paraissent pas du reste ap-
procher en étendue du Tchad.
Climat. Le climat de l'Afrique est générale-
ment très chaud; les trois quarts de sa surface
sont placés entre les tropiques, et sont exposés
par conséquent à tous les désagréments et à
tous les avantages de cette position , c'est-à-dire
que si, d'une part, la saison pluvieuse, qui dure
la moitié de l'année, y verse des terrents d'eau,
y engendre des fièvres et autres maladies meur-
trières pour les étrangers, de l'autre elle est par
sa surface, là oîi la chaleur brûlante et l'humi-
dité peuvent avoir leur effet, d'un luxe de vé-
gétation vraiment étonnant. Au reste, si l'action
de ces deux saisons s'exerce généralement en
Abyssinie, la configuration et l'élévation du sol,
le voisinage de la mer et celui de cimes nei-
geuses, l'abaissement de température causé par
la grande raréfaction de l'air, modifie extraor-
dinairement cette action. Ainsi, il n'en est pas
moins vrai que des chefs vraiment géographes
ne seront pas étonnés du froid cruel et de la
neige, qui furent la cause principale des re-
vers de notre première expédition de Cons-
tantine, car elle parcourait des plateaux élevés.
A Tripoli, les pluies commencent en octobre;
mais en décembre et janvier le temps est déjà
sec et aussi agréable que le printemps en An-
gleterre. En Egypte, au mois de lévrier, le
— AFR
thermomètre descend à 8 ou O» au-dessus
de zéro, et s'élève, en juillet et août, à 2-i et 25,
à l'ombre. Au Sénégal, dans la saison sèche et
pendant les vents d'E. , il marque 52'» au-dessus
de zéro. La température moyenne de toute
l'année, au Gap, est de IS"; le mois le plus
froid a donné 41°, et le plus chaud 21. Au
N. des terres élevées de cette partie , s'étend
le bassin de l'Orange, exposé aux mêmes
influences climatériques que le bassin du Nil,
mais dans un ordre inverse, parce que les deux
contrées sont placées dans des hémisphères
opposés. Les pluies commencent généralement
à tomber en mai dans les montagnes de l'A-
byssinie ; leurs eaux , ramassées en juin , occa-
sionnent alors la crue du Nil, et forment cette
inondation qui continue jusqu'au mois de sep-
tembre. Le temps des pluies, dans le midi, cor
respond exactement à celles du nord ; elles
commencent à tomber en novembre , et leurs
eaux iftondent le pays des Namakouas vers le
mois de décembre. A cette époque, vers le mi-
lieu du jour, le thermomètre monte à 23 et 25".
SoL ET PRODUCTIONS VÉGÉTALES. Nulle part
il n'y a autant de terres stériles qu'en Afrique,
et nulle part aussi on ne voit d'aussi près la
stérilité et l'abondance. Généralement parlant,
on i>eut regarder tout le versant septentrional de
l'Atlas, la Sénégambie , le Takrour, l'Abyssinie
et la partie méridionale de la Nubie, comme
des pays fertiles ; on connaît assez les mer-
veilles du sol inondé de l'Egypte. Tous les pays
situés entre la mer et la chaîne des Khoung,
la côte de Gaboun et les districts placés en ar-
rière, la côte de Zanghebar, la capitainerie de
Mozambique , sont parés de la plus riche végé-
tation ; mais dans le Congo et dans toutes les ré-
gions qui l'environnent , au Cap de Bonne-Es-
pérance , en Kafrerie , les terres ne présentent
rien d'extraordinaire. Le bassin de l'Orange pa-
rait être, en grande partie, stérile', et les na-
turels assurent qu'entre le Kuisip et la Kafrerie
orientale il existe un vaste désert pour ainsi
dire impraticable (Alexander). On aurait tort de
croire que la surface du Ssanhrâ soit tout-à-fait
inhabitable : il y a d'abord de vastes oasis, tels
que ceux de Touat, qui offrent le plus riche
aspect , et ensuite toute cette immense étendue
est partagée entre les peuples arabes de l'O. ,
les Touariks du centre et les Tibbous de l'E. ,
comme le serait la meilleure contrée. Les terres
cultivables du Takrour commencent générale
ment par le dix-septième parallèle. La végéta-
tion de la Mauritanie diffère peu de celle do
l'Espagne et delà Provence : ce sont les mêmes
arbres et les mêmes espèces , ayant seule-
ment un développement plus parfait. Les prin-
cipales productions de cette région sont l'org©
et le blé, qui forment un grand article d'exporta-
tion, des fruits et des légumes superbes; à l'o
rient, on trouve le jujubier, qui a donné son nom
à la ville de Bonah. De vastes forêts de chênes
couvrent les contreforts de l'Atlas, eton y trouve
aussi le châtaignier, qui donne des fruits excel-
lents; les lieux incultes sont couverts de nom-
breux cactus. Le dattier n'y donne pas de fruits,
et pour le trouver dans toute sa beauté , il faut
descendre au midi, au-delà du Tell, les terres
cultivables; là, il est telleinont nombreux, que
AFIV
— 23 —
AlU
le paj's en a reçu le nom do Delàd-el-Djcryd, ou
pays des dattes. Dès que l'on quitte ces districts
pour s'avancer vers l'orient, la plupaijt des
plantes de la Mauritanie disparaissent, et sur
le plateau de la Cyrenaïque on voit déjà quel-
ques espèces qui annoncent d'autres terres.
Tout le îonc; de la côte de Tripoly croît le lotus,
si célèbre àans l'antiquité pour l'exquise dou-
ceur de ses fruits. L'Egypte offre, dans la saison
cultivée, de vastes champs de dourah, espèce
de maïs, qui est la plante alimentaire de toute
l'Afrique septentrionale , de la Nubie et du cap
Vert. On y cultive aussi en grand le cotonnier,
l'indigo et la casse, dont les feuilles sont l'objet
d'un grand commerce sous le nom de séné. Des
nymphéa montrent leurs larges feuilles et leurs
belles fleurs au-dessus des eaux. Dans la Haute-
Egypte, on commence avoir cette espèce de pal-
mier, appelé palmier doum, qui est très commun
dans toute la Nubie ; ici , comme là , ce sont les
seuls arbres qui ornent le paysage avec les
nombi'eux sycomores et autres acacias. A me-
sure que le sol s'élève, ces espèces deviennent
moins communes , et l'Abyssinie présente de
nouveau les plantes et les arbres de l'Europe :
le chêne , les jasmins , avec quelques unes qui
lui sont particulières, telles que la céréale
appelée thef , qui a deux ou trois variétés , et
les arbres appelés cousso, daro et ouanzey; le
cafier est originaire des plateaux de sa partie
méridionale. On aperçoit ici quelques baobad ,
ce végétal énorme si commun dans la Séné-
gambie et sur toute la côte de Guinée. Lo maïs,
la cassave, le bananier, le papayer, le limonier,
l'oranger, sont les plantes alimentaires de ces
deux régions, et nous les retrouverons encore
sur toute l'Afrique centrale, de la côte du Congo
à celle de Zanghebar, avec le tamarinier et les
palmiers, qui donnent et l'huile et le vin de
palme : ces deux derniers sont surtout cultivés
au midi des montagnes de Koung; l'arbre qui
donne les graines de cola , douées de la pro-
priété de rendre potables les eaux les plus in-
fectes, l'arbre à beurre, appartiennent aussi à
ces contrées , et se retrouvent avec le riz et les
plantes nutritives déjà citées dans toute cette
zone placée entre la base de la chaîne centrale
et le désert. Le capitaine Alexander a fait con-
naître l'arbre nanas , dont le fruit est double de
l'orange, et qui croît à l'embouchure du Kuisip.
La végétation du Cap de Bonne-Espérance offre
la plus grande analogie avec celle de la Tas-
manie. L'arbre à pain, le châtaignier, l'aman-
dier et le prunier sauvage sont les arbres indi-
gènes ; les Européens y ont introduit le froment,
l'orge , l'avoine , le chanwe , le coton , le tabac
et la vigne, dont les produits sont renommés.
La botanique y est d'ailleurs extrêmement bril-
lante.
Zoologie. Le règne animal de l'Afrique,
quoique offrant une physionomie qui lui est
propre, a beaucoup de ressemblance avec celui
de l'Asie. De l'Atlas au Cap, partout on trouve le
lion , et dans l'une de ces contrées comme dans
l'autre , il se distingue par sa force et sa gran-
deur : le lion de l'Atlas estsupei-be. La panthère,
lo chacal , la hyène , sont répandus partout , de
TAtlas au Nil , de l'Abyssinie au cap Vert. Les
antilopes y t>ont communes, maia elles abondent
surtout au nord cl au midi de l'Urun^,'©. Sur
trente espèces que compte le genre antilope, ou
en trouve dix-huit ; elles y errent en troupes
nombreuses avec les girafes, les zèbies , les
koua^gas, espèce de zèbre, le rhinocéros,
l'éléphant, le buffle du Cap. Ces dernières es-
pèces d'animaux sont répandues sur toute l'A-
frique méridionale , et se sont même avancées
au nord jusqu'à Sahara : dans le Bournou lea
éléphants sont très nombreux ; ils attaquent leî
villages et ravagent les moissons. La girafe es!
commune vers le Nil supérieur : celle du JardiiT
des Plantes de Paris est originaire d3 cette paro
tie de l'Afrique. Le voyageur y trouve aussi Içi
fennec, cet animal singulier au corps de chien
et aux oreilles démesurées. Le phatangin (ma-
nis (elradactyla , L.), quadrupède fort rare et
très curieux, vient de la Guinée. Cet animai est
de la petite espèce des pangolins, ou fourmilliers
écailleux. Son corps et sa longue queue sont
couverts de larges écailles dures et tranchantes,
placées en recouvrement comme des tuiles. Lors-
que le phatangin est attaqué, il se roule en
boule comme le porc-épic, et présente de toutes
parts le tranchant de ses écailles. Il ne se nourrit
que de fourmis. Le Muséum de Nantes en possède
un individu très bien conservé. L'hippopotame
habite les eaux supérieurs desaffl. du Nil, et paît
en troupes nombreuses sur les bords de l'Orange.
La Mauritanie nourrissait une espèce de che-
vaux célèbre, mais qui a bien dégénéré. Les
tribus arabes, les nègres de Takrour, élèvent
une assez grande quantité de ces animaux, ainsi
que des moutons et du gros bétail ; mais, en gé-
néral, ces animaux ne sont pas l'objet d'une
attention particulière, parce que les habitants
de ces régions mangent peu de viande, et qu'ils
ne font aucun cas du lait. Pour les habitants du
Cap et les Kafi'es seulement, l'éducation du
gros et du menu bétail est une source de ri-
chesses. Les Somâlis , au S. E. de l'Abyssinie,
possèdent l'espèce de mouton dont la queue offre
une masse de graisse de vingt-cinq à trente li-
vres, et qui a été appelé, pour cette raison,
mouton à grosse queue. Les singes sont sin-
gulièrement communs dans l'Afi'ique centrale :
c'est là que vit la grande espèce d'orang-houtan ,
appelée Chimpanzé , celle qui , avec l'orang-
houtan de la Malaisie , se rapproche le plus de
l'homme.
Si l'autruche n'est pas particulière à l'Afrique,
c'est là du moins qu'on la trouve en plus grand
nombre ; elle se plaît principalement sur la li-
sière du Ssahhrâ, près de l'état d'Alger.
Tous les oiseaux rapaces, le grand vautour,
le griffon, le hideux chincou, l'oricou à pan de
loques charnues, les éperviers, le milan, la
buze, le buzard, le faucon, abondent dans toute
l'Afrique. Les pies-grièches s'y trouvent en es-
saims aussi nombreux que variés ; les calaos, les
pies, les alcyons, les engoulevents, les hiron-
delles, les corbeaux, et entre autres le corbivau
au bec puissant; les merles, les échenilleurs, les
guêpiers, les martins, les alouettes, etc., etc.,
sont les espèces les plus communes. Le mes-
sager ou secrétaire, singulier oiseau de proit;
qui vit de reptiles; les couroucous, aux plu-
mages d'un rare éclat, comme les musophages
et les touracos, les coucous cuivrés, les indica-
AFR
tours , lo coucal , une jolie espèce de mésange ,
sont particuliers à la région du Cap ; la perruche
à collier, à la Sénégambie. En Afrique , le calao
remplace le toucan d'Amérique , et les souiman-
gas de Sénégambie, les colibris. On compte les
moineaux par centaines d'espèces, les veuves aux
longues queues, les oryx à la livrée de feu, les
sénégalis de toutes les couleurs, les jacarinis,
les bengalis, les bouvreuils. On élève en Egypte
de grande quantité de pigeons; ils sont aussi
très communs dans le Maghreb, ainsi que la
pintade ou poule de Numidie, qui en est origi-
naire. Le pigeon vert est très répandu en Abys-
sinie. Les perdrix , les francolins, fréquentent
de j)référence les déserts , et s'y rencontrent
avec les outardes, les grues, les marabous. Les
rivages marécageux offrent les oiseaux qui leur
sont particuliers. Le dronte ne se rencontre que
sur les rivages de la mer Rouge ; et l'ibis , cet
oiseau si révéré des anciens Égyptiens, s'est
avancé jusqu'au promontoire que termine le cap
Ghardafouy. Un palmipède propre à l'Afrique
est l'anhinga. Parmi les reptiles, nous men-
tionnerons les crocodiles, surtout communs
dans les eaux du Kil ; le céraste cornu, serpent
venimeux du Cap ; un python, commun dans
les hautes herbes de la côte de Guinée; le ca-
méléon qui abonde au Cap, et se repose souvent
sur les arbrisseaux de l'Algérie. Les poissons
ont été peu étudiés , et ne sont d'ailleurs que
d'une très petite importance dans le régime ali-
mentaire des habitants des côtes. 11 en est de
même des coquillages ; l'un des plus beaux est
Vethérie du Nil, espèce d'huître. Les insectes les
plus connus sont la tarentule, qui abonde en
Barbarie , le scolopendre à mille pieds , la sau-
terelle voyageuse , si terrible pour les cantons
cultivés qu'elle ravage en un clin d'œil ; les
fourmis et les termites de la Guinée, dont les
habitations ont souvent la hauteur d'un homme ;
le salsalyah, espèce de taon, véritable fléau pour
Je bétail de l'Abyssinie ; les mosquites, abon-
dants surtout vers les côtes humides ; les
abeilles , qui remplissent de miel les forets de la
Sénégambie, de la Guinée et de l'Abyssinie ; le
tendaraman, ou araignée venimeuse de Maroc;
la mygale à robe veloutée de la Sénégambie ;
l'araignée du Cap, toutes très dangereuses. Le
scorpion abonde dans le Maghreb, et le scarabée
était l'un des objets du culte de l'Egypte. Les
côtes de l'Algérie, à l'E., offrent beaucoup de
corail , dont la pèche occupe un assez grand
nondtre de bras.
Minéralogie. Après l'Amérique , l'Afrique est
la région qui fournit le plus d'or ; et, si l'on en
excepte l'Abyssinie , toute la zone comprise entre
le Ssahhrà et la Kafrerie en jette dans le comm.
une grande quantité, tirée, soit des dépôts de sa-
bles aurifères , soit des véritables mines, comme
dans le Bambouk, le Bouré, l'Aschanti, le Sofa-
lah et l'oasis du Mozzab dans la partie mérid.
de l'Algérie. Les minerais d'argent paraissent
plus rares; on n'en mentionne (jue dans le Ma-
rok, le Cliicova, le plateau de Timbo et le Bag-
herméli. La zone de l'or est aussi celle du fer,
quoique ce dernier métal no soi tvraimentexploité
avec suite que par quelques tribus de Kafres et
de Ilottt^ntutscivilisés , qui se livrent avec succès à
l'exploitation des mines. Depuis la rivière Orange
— 24 — AFR
jusqu'au tropique , sous lequel vivent les Dama-
ras , il règne une chaîne de montagnes dans la-
quelle les dépôts de cuivre sont d^une richesse
extraordinaire. LeFertit, petit pays montagneux
du Nil supérieur, paraît aussi posséder de riches
mines de co métal. Le territoire des Bény-Abou-
Thaleb , tribu arabe de l'Algérie , a des mines
de plomb exploitées et d'un rapport de quatre-
vingt-dix pour cent. Le sel abonde dans certaines
parties, tandis que d'autres en sont tout-à-fait
privées. Nous avons déjà parlé à l'article Abys-
sinie de la plaine de sel gemme des bords mari-
times du plateau. Le Ssahhrà en a de riches dépôts
à Toudeyni, d'où on l'exporte dans tout le Ta-
krour. Le nitre couvre d'effllorescences les kar-
rons du Cap et touslesheux déserts. A l'E. duNil,
sur les bords de la mer Rouge , il existe de riches
mines d'émeraudes jadis exploitées. L'Orange
coule sur un lit d'opales, de cornahnes , de cal-
cédoines et d'agates de toutes les formes et de
toutes les grandeurs. Le musée de minéralogie
de Paris possède un diamant trouvé dans le
Oued-el-Dzeheb de l'Algérie. On connaît assez
la beauté des granits d'Egypte, qui se dressent si
souvent en majestueux obélisques. Le natron
est le produit des lacs de cette contrée et du
Fezzan.
Races, langues, religions, industrie et
COMMERCE. On peut évaluer la popul. de l'A-
frique à 75 millions d'individus. Ils appartien-
nent à plusieurs races différentes, et dont la plus
remarquable est celle des Noirs d'Afrique^ ré-
pandue dans toute la région comprise entre les
limites du Ssahhrà et le 20^ parallèle sud. Au N.
les Berbers se partagent avec les Arabes nomades
le massif de l'Atlas, peuplent le Ssahhrà sous les
noms de Touariks et de Tibboiis, puis s'éche-
lonnent par les oasis de Ghadamès, Aoudjelah et
de Syouah , de manière à lier au corps principal
les Berbers de la Nubie , appelés improprement
Barabras, et les Somàlis, qui sont de la même
race. Tout le long de la ligne que décrit cette
population, habitent les peuples de race sémi-
tique, qui ontfaitinvasionen Afrique par le N.E.
Ce sont les Arabes, divisés en Arabes nomades
et Arabes des villes, connus des Européens sous
le nom de Maures. Les premiers occupent le
Ssahhrà occ, le Maghreb, l'Egypte. Le peu de
Turks restés après les révolutions qui leur ont
enlevé la domination de ces régions , appartien-
nent aussi à cette race. Les Koptes ne se trou-
vent qu'en Egypte, et paraissent être un reste
de l'ancienne popul. de cette contrée, dont le
mélange avec les Arabes aurait formé les Abys-
sins. Au milieu des races noires, on remarque
quelques races étrangères, telles que les Fel-
lâns ou Peuls, h couleur tannée ou cuivreuse,
au nez saillant, aux lèvres minces, au visage
ovale; et les Aschantis^ au nez aquihn, et qui se
distinguent par leur langue et leurs traditions.
Les races kafre et hottentote occupent la partie la
plus méridionale de l'Afrique, à l'E. et à l'O. ;
mais la première s'est avancée beaucoup plus
au N. que la seconde, et les terribles tribus de
Gallas , la terreur de l'Abyssinie, semblent n'en
être qu'un rameau détaché.
Les principales langues pai'lées en Afrique sont
l'arabe, le berber, le yolof, le mandingue, le fel-
làn, le liaoussa, le boniouan , l'aschanli , Tard-
AFK *- 26 —
drah, Tabounda qu'emploient tous les peuples
du Congo, le holtenlot, le kafro.
Les deux religions (loiiiiiiantos en Afrique
sont le nioluxnuru'disme introduit par les Ara-
bes, et le fétichisme qu'il tend à combattre et
à faire diminuer chaque jour. Le fétichisme est
l'adoration d'un objet quelconque de la nature :
ainsi dans la Guinée , où il est surtout très vi-
vace, les Ouidah adorent un serpent, les As-
cbantis le fleuve Tando et le vautour, les habi-
tants d'Akkra la hyène, ceux de Bonny l'igoua-
na, espèce de lézard, les Calabarais le reqiiin,
les Dahomcys le léopard et la panthère. Des céré-
monies où le sang humain est répandu se lient,
dansTAchanli, le Dahomey, dans l'Afrique cen-
trale, chez les Cassaiiges, les Molo.uas et autres
peuples, au culte public ; et on doit se féliciter
vraiment de voir la persévérance avec laquelle
les mollahs arabes poursuivent leurs travaux de
conversion.
Le Maghreb et l'Egypte ont seuls une in-
dustrie manufacturière telle que nous la com-
prenons. Là , on fabrique des étoffes de
coton , de la toile , des lainages communs , des
cuirs estimés , des tapis , des bonnets rou-
ges ou calottes (fàz) , des ceintures , des fichus
de soie , de la poterie. Mais dans l'intérieur
chaque famille tisse seulement les toiles et les
étoffes nécessaires à son usage. Le forgeron y
est l'homme essentiel ; c'est lui qui fournit des
instruments aratoires a l'agriculture , des orne-
ments aux chefs et aux femmes.
L'Egypte, les côtes de la Méditerranée où s'éle-
vait Carthage, et les côtes de la mer Rouge, brillè-
rent pendant plusieurs siècles d'une rare splen-
deur commerciale ; Alexandrie fut l'entrepôt du
monde ancien durant plus decKx siècles. Ailleurs,
le comm. a toujours été au pouvoir des étrangers :
sur les côtes or. entre les mains des Arabes ,
sur les côtes occ. entre celles des Européens,
qui y établirent ce trafic honteux au moyen du-
3uel ils entretenaient la culture de leurs colonies
'Amérique, depuis la découverte de ce conti-
nent (1492). Aujourd'hui leur prépondérance
dure toujours dans les mêmes lieux , et a rem-
placé à l'E. celle des Arabes, qui sont en posses-
sion de toutes les relations des parties septen-
trionales du continent avec le centre, à travers
le Ssahhrà. C'est à l'aide de caravanes formées
de bOO et quelquefois môme de 2,000 chameaux ,
qu'ils parviennent à exécuter leurs longs et pé-
nibles voyages. Les caravanes partent de l'E-
gypte, de Tripoly, de Marok, pour se rendre
dans le Sennâr , le Dar-Four , le Haoussa , à
Ten-Boktoue. Les principaux articles que l'A-
fi'ique jette dans le commerce, sont la poudre
d'or, l'ivoire, la gomme, le poivre, les plumes
d'autruche, des peaux brutes, des cuirs , des
maroquins, du coton, de l'indigo , des dattes,
du séné , de la cire , de l'aloës , du natron , du
sel , de l'huile de palme , des bois précieux , en
échange desquels on donne des armes , de la
poudre , des verroteries de Venise , en quantité
incroyable , des étoffes de laine communes , des
soieries , du papier , du corail , de la quin-
caillerie , du sel , des parfums , des épices. Sur
le côte des possessions portugaises, la traite des
k esclaves dure encore ; mais partout ailleurs elle
a cessé , grâce aux mesures répressives em-
AFR
ployées surtout par l'Angletcrro. D'im autre
côté, il paraîtrait (pio le manque de déhouchés
maritimes lui a donné plus d'intensité à Tinté-
riour, mais au moins elle a lieu avec des contrées
où le sort de l'esclave est bien moins à plaindre
qu'en Améritiuo.
GouviiUNioMENTS. A pcu d'cxccptions près ,
do petits états régis électivemcnt, la forme de
gouvernement la plus ordinaire en Afrique est
la monarchie. Dans certaines parties, coiniru;
dans l'Aschanti et le Dahomey, les peuples sont
courbés sous le despotisme le plus dur.
Divisions. Voici les divisions de rAfri(|ue
que nous avons adoptées, en ayant égard aux
modifications introduites dans la dénorainaliou
des diverses contrées de celte région, par un
savant géographe (M. D'Avezac), ([ui en a fait
son étude spéciale. Au N. , s'étendent l'empire
de Marok, l'Algérie, les régences de Tunis et
de Tripoli , sous le nom général de Maghi'cb
que lui donnent les Arabes ; le Ssalilirù ,
divisé en pays des Arabes occidentaux , des
Touariks et des Tibbous , avec leFezzan , annexe
de Tripoli. Au N. E., l'Egypte, la Nubie qui,
avec l'Abyssinie , le Kourd-Fàn et le Darfour, à
l'E., complètent le bassin du Nil. A l'O., la Séué-
gambie, que nous étendrons jusqu'au cap des
Palmes; le Ouankarah, comprenant l'Aschanti,
le Dahomey , le Youriba et le delta du Kouara ;
la côte de Gaboun , le Congo , qui remplacera le
nom de Guinée méridionale. Au S. 0. , la Hottento-
tie. Au S. , la colonie du Cap de Bonne-Espérance.
Au S. E. , la Kafrerie. A l'E. , la capitainerie, gé-
nérale de Mozambique , la côte de Zanghebar ,
l'Ajan et le Somàl. Enfin au centre , le Takrour,
s'étendant des sources du Sénégal et du Niger
à celles du Nil , et s'appuyant au midi sur la
chaîne centrale.
Histoire géographique. — Le mot Afriqua
parait venir de celui de Frikiah, nom donné
par les indigènes au territoire de Carthage , et
qu'a consené jusqu'aujourd'hui le même dis-
trict. Les Romains, qui l'apprirent des Cartha-
ginois, le modifièrent selon le génie de leur
langue , et créèrent ensuite la province à.''Africa
propria (Afrique propre), car ils avaient déjà
étendu le nom de district à toutes les contrées
environnantes. A une époque reculée , deux
expéditions , parties de deux points opposés ,
constatèrent la forme péninsulaire de l'Afrique ,
forme qui fut toujours , depuis , bien connue des
anciens, quoique certaines de leurs opinions
tendent à faire penser le contraire. En déta-
chant du faisceau de leurs connaissances géo-
graphiques tout ce qu'ils possédaient sur l'inté-
rieur de ce continent, on voit qu'ils avaient
des notions plus ou moins parfaites de toutes
les parties de l'Afrique septentrionale jusqu'aux
montagnes centrales. Ils connaissaient bien
l'Egypte, et en général toute la vallée du Nil,
y compris même les sources de ce fleuve, dont
la position est devenue le grand problême de
la géographie du dix-neuvième siècle , ensuite
les plateaux de la Marmarique et la Cyrénaïque,
en arrière desquels s'étendait ce qu'ils nom-
maient la Lybie , puis la côte des Syrtes, toute
la Mauritanie , excepté à l'O. , où les plages
maritimes avaient seules été visitées. Deux ex-
péditÏQng roniaifies avaient passé l'Atlas, et l'une
AGA — 26
d'elles, commandée par le consul Balbus, avait
fait connaître la Phazania, le Fezzan. Plusieurs
siècles avant J.-C, le Carthaginois Hannon s'é-
tait avancé jusqu'au Sénégal et à la Gambie.
Ptolomée mentionne le Niger et un grand nom-
bre de cités placées sur ses bords , ainsi que
Klusieurs districts situés entre ce fleuve et le
il. C'est à l'est que les connaissances des an-
ciens étaient descendues le plus bas, et cela
ils le devaient au commerce. Toute la côte de
la grande avance du cap Ghardafouy était bor-
dée de ports ; les navires allaient jusqu'à Rapta,
que l'on croit être Sofalah. Les faits les plus
importants de la géographie du plateau abyssin
se trouvent consignés dans les tables du géo-
graphe d'Alexandrie. Jusqu'à la naissance des
arts en Europe , cet ouvrage fut le seul guide
dans lequel on étudiait la géographie du globe ,
et par conséquent les enseignements qui y sont
consignés sur l'Afrique furent ceux de cette
époque de ténèbres. Les Arabes seuls possé-
daient une foule de documents précieux acquis
par des voyages pénibles, mais que l'on ne
mit en usage que fort tard. Enfin , au xry«
siècle , les progrès de la navigation firent espé-
rer que la géographie de l'Afrique allait gran-
dir. Il est certain que les Diépois parurent les
f>remiers sur la côte de Guinée, en 1364; ils
urent bientôt suivis par les Portugais , qui ,
sous les ordres de Barthélémy Diaz , en 1486 ,
s'avancèrent jusqu'au Cap de Bonne-Espérance,
et dix ans après , Vasco de Gama navigua dans
l'Océan Indien jusqu'à Mélindah. Depuis cette
époque jusqu'aujourd'hui , les voyages , tant ma-
ritimes que terrestres, se succédèrent avec rapi-
dité, et il nous faudrait plusieurs pages pour en
donner seulement une sèche nomenclature. Nous
nous bornerons à citer ceux des voyageurs qui
ont rendu les plus éminents services à la géo-
graphie de l'Afrique. Ce sont les Arabes Ebn-
llaoukal , Obayd-el-Bekry, Ebn-Bathouta, Léon
l'Africain, soit par leurs travaux personnels, soit
par leurs écrits; le P. Lobo , qui visita l'Abys-
sin ie ; Mungo Park , le modèle des voyageurs ,
qui, seul, découvrit le Niger, et le reconnut
presque en entier ; Horneman, mort dans l'in-
térieur , après avoir décrit le Fezzan ; Badia ,
dit Aly-Bey, qui parcourut FÉgypte et tout le
Maghreb ; Tuckey, qui remonta le Couango ; Le
Vaillant et Barrow, qui donnèrent de grands
renseignements sur la région du Cap ; Caillaud,
auquel on doit de beaux travaux sur le Nil
supérieur ; Bruce , décrié avec tant d'injustice ;
Browne , l'auteur trop peu connu d'un voyage
au Darfour ; Clapperton , Denham , Coudney ,
Laing , qui ont parcouru le Takrour ; le doc-
teur Shaw, qui nous a laissé une excellente des-
cription de l'Algérie ; Laing, Caillé , qui ont vu
Tcn-Boktoue , et une foule d'autres voyageurs ,
qui, ainsi que la plupart de ceux-ci, ont laissé
leur vie sur celte terre inhospitalière. Et ce-
pendant l'Afrique est encore la partie du globe
que nous connaissions le moins ; et avant que
l'on possède un ensemble complet et satisfai-
sant sur sa physiologie , il faudra encore bien
des travaux, des dévouements, des victimes.
AGABLT, V. du Ssahhrà , dans l'oasis des
Gl)
Touats, sur la route de Tripoh' à Ïen-Boktoue,
Lcù m;»i^ûas sont bûties dans fô genre de celles
de Tripoly. L'eau y est abondante et bonne.
A 260 1. 0. de Mourzouk.
AGADES, V. du Ssahhrà, cap. du roy.
d'Asben , et que l'on dit plus grande et plus
peuplée que Tripoly. Elle est située dans un
beau pays , et est le centre d'un commerce con-
sidérable avec le Haoussa. Ses principaux ar-
ticles de comm. sont le bétail et le sel.
AGAHIR ou Sainte-Croix, v. de l'emp.
de Marok, avec l'un des plus beaux ports
de la côte, ce qui en avait fait le centre d'un
grand commerce. Cet état de prospérité excita
la jalousie de l'empereur Sidy-Mohammed , qui
chercha un prétexte pour exaspérer la popula-
tion , s'empara de la ^^lle, la détruisit, et trans-
porta les habitants à Mogador. On y compte au-
jourd'hui tout au plus 500 âmes. A 5o 1. S. 0.
de Marok.
AGAM'A, Y. , ch.-l. de l'Archipel des Ma-
riannes. Elle est sit. dans un beau pays ,
sur la côte occidentale de Gouahan. Ses mai-
sons sont en bois , élcA'ées de trois pieds , sur
des pieux , et couvertes en feuilles de palmier.
On y remarque une belle église , qui , ainsi que
l'hôtel du gouvernement , où se trouve une ca-
serne pour oOO hommes , et les trois couvents
ou collèges , dont l'un , destiné à l'instruc-
tion des indigènes, est en briques. 1,000 habit.
Son port ne peut recevoir que des prahos et
des pirogues ; mais la vaste baie d'Apra , qui
est dans le voisinage , reçoit les grands navires.
Agafia est situé par 15" 27' N., et 142" 57' E.
AGAOU'SrS , peuple d'Abyssinie, qui habite
aux sources du Nil bleu et sur les bords du Ta-
kazzé. Ils sont pasteui-s, et font un gr. comm.
de viande, de beurre et de miel, avec Gondar et
les Gallas. Les Agaouys sont braves ;. ceux du
Nil ont une cavalerie nombreuse , et une forte
infanterie qui leur offre les moyens de rester
indépendants et des Gallas et des Abyssins.
Comme ces derniers , ils sont chrétiens.
AGATHON, v. du Bénin, sur leFormoso,
à 14 1. de la mer.
AGAT, pet. port de France (Var), sur la
Méditerranée, à 2 1. 1/2 0. de Fréjus. L'entrée
est défendue par la tour de Darmont et une re-
doute.
AGSE [Agatha) , v. de France ( Hérault ),
sur la riv. gauc. de l'Hérault, qui la sépare de
son faubourg et en forme le port; ch.-l. de
cant. , tribunal et bourse de commerce. Elle'
est bâtie en lave. L'ancien évèché, dont la ter-
rasse domine la ri^^ère, et l'ancienne cathédrale
de St.-Étienne, sont les deux principaux édifices.
Elle a une école de navigation , des fabriques de
verdet, d'eau-de-vie et de savon. On y construit
de petits bâtiments. Cette ville est très avanta-
geusement située pour le commerce , près de
l'étang de Thau, où débouche le canal .du midi.
Aussi est-elle devenue l'un des entrepôts des
marchandises destinées pour le midi et l'O,
de la France, pour les grains que la France ex-
pédie en Catalogne, pour les vins que la Tos-
cane et la Sardaigne tirent de la France, et en
échange desquels ils donnent des huiles, da;i
fruits et du riz. Elle commerce, en outre, en
vins, laine, soie, huile, grains, calicot, etc. I^
cabotage y est actif. Agde est très anc. , et A
remplacé Àgaiha, fondée par les Grecs. Alahc,
AGII
- 27 —
AGU
roi (les Oollis, y convoqua, on nfXi, un œncilo.
8,27)0 liahit. A 10 1. S. 0. (1« MontiK'llici-. Lat.N.,
73" 18' 40'' ; long. E., 1" 7' UW'. [ -J. ^rf?.
AGEIi OU Agil , V. do la Turkio asiat. (Diar-
l>ékir), sit. vers les sour. du Tigre, résidence
d'un chefkourde et d'un évO:quc arménien.
AGXnr (Jginum)^ v. de France (Lot-et-Ga-
ronne) , sur la rjve droite de la Garonne, près
de Télang do Braix, qui en rend l'air malsain ;
ch.-l. de département, évôclié suffragant de
Bordeaux, cour royale, cour d'assises, tribunaux
de 4" instance et de commerce, direction des
domaines et des contributions, recette générale,
conservation des hypothèques. Elle est généra-
lement mal percée et mal bfitie. On y remarque
l'ancienne basilique de St.-Caprais , l'hôtel de la
préfecture, l'hôpital St. -Jacques, les promenades,
le cours le long de la Garonne, et qui jouit
d'une charmante perspective. Elle possède un
collège, une bibliothèque de ■11,600 vol., une
salle de spectacle. Fabr. de serges renommées,
de ras, de toiles à voile et autres, de molleton,
d'indiennes, de couvertures de coton, de chan-
delles, de chaudronnerie, d'eau-de-vie ; teintu-
reries renommées pour le cramoisi et l'écarlate,
et auxquelles Montauban et autres villes envoient
leurs cadis. Sa position, entre Toulouse et Bor-
deaux , sur un beau fleuve , est très favorable
pour les relations mercantiles. Comm. de fa-
rines , dites minot, pour les colonies , et pro-
duits de son industrie. 4 foires par an. Lieu natal
deScaliger. 12,8S1 habit. ^. 35^. Agen, lors
de l'arrivée des Romains dans les Gaules , était
déjà la cap. des Nitcobriges. Pillée successive-
ment par tous les barbares qui inondèrent la
Gaule, elle passa sous la domination des rois
franks, sous celle des ducs d'Aquitaine, des
rois d'Angleterre, des comtes de Toulouse. Elle
se rendit à Henri IV en 1392. — A 153 1. (de
poste) S. S. 0. de Paris. Lat. N., 44» 12' 22" ;
long. 0., 1° 43' 40".
AGENOIS. L'anc. pet. pays de France au-
jourd'hui compris dans le département de Lot-
et-Garonne. Il tirait son nom d'Agen , sa cap.
AGHADTP , V. de l'Indoustan ( Bengale ),
où l'on se rend en pèlerinage pour adorer une
image de Krichna. A 19 1. S. de Mourched-
Abad.
AGHOnÂTH (El), gr. V. de la régence
d'Alger , sit. dans la partie méridionale , et
que nous ne connaissons que depuis fort
peu de temps. Elle s'élève sur la rivière
d'Emzy, qui la divise en deux parties, chacune
entourée de murailles , et dont les habitants
sont ennemis acharnés, particularité qu'elle a
de commun avec Gadamès. Excepté quelques
maisons construites en mortier et en pierre , les
autres le sont en terre. On y compte quatre
mosquées sans minarets , mais elle ne possède
ni bains , ni marchés. Cependant le commerce
y est florissant , et la culture de son territoire
très soignée. Les fruits surtout y sont abon-
dants. La monnaie courante est celle d'Alger et
de Bez. El-Aghouath peut mettre 1,000 hommes
sous les armes. En combinant les divers maté-
riaux que l'on possède sur ces contrées , cette
Tille peut être placée par 33° 10' de latitude N.
sous le méridien de I\iris, et à plus de 100 1.
au S. d'Alger. Elle est gouvernée par l'émir
Abd-cl-Kadrr, tpii nx'onnaît la souveraineté tk
la France sur toute la régence.
AGI.IX, bg. des Etats Sardes (Ivréc). Pa-
lais maguiiique avec riche bibliothèque. 2,500
habit. A 4 1. S. S. 0. d'Ivrée.
AGiY, pet. riv. de France ( Pyrénéos-
Oriontales), qui passe à Estagei et Rivesaltes, cl
se jette dans la Méditerranée. Cours, 16 1., dont
13 llotlables à bûches perdues, en hiver seu-
lement, depuis le confï. de la Boulzanne,
au dessous de St.-Paul.
AGMST ovi Aymat , i^et. V, du Maroc, jadis
considérable, et la résidence du monarque. A
121. S. E. de Maroc.
AGMONDESHAm; ou A.MERsnAM,v. d'An-
gleterre (Buckingham). On y remarque l'église
et rhôtel-de-ville. Fabr. de toiles de coton
et dentelles. 2,000 habit. A 9 1. 1/3 N. 0. de
Londres.
AG^TADIX (Agnadello;, vg. du roy. Lom-
bardo-Vénitien. Délégation de Lodi. A 3 1. 1/4
N. N. E. de Lodi. Ce fut près de ce village
que Louis XII battit les Vénitiens en ISOO, et le
duc de Vendôme, le prince Eugène, en 1705.
AGNABJO , pet. lac du royaume de Naplos
( Terre de Labour) , ancien cratère de volcan
d'à peu près une demi-lieue de circuit , et dont
les bords sont couverts de châtaigniers. Près
de là est la fameuse grotte du Chien. A 2 1.
0. S. 0. de Naples.
AGNANO , vg. de Toscane , avec des
sources minérales , dans la prov. et à 21. N. E.
de Pise.
AGNXTHLEN OU Saint-Agotha , kg. de
Transilvanie, dont les habit. , très nombreux,
sont presque tous tonneliers , cordonniers et
pelletiers. A 9 1. N. E. de Hermannstadt.
AGNETZ, com. de France (Oise). 1,483
habit. A une 1/2 1. 0. de Clermont.
AGNONE ( l'ancienne Aquilonia ) , v. du
roy. de Naples (Sannio). Dix-neuf églises,
un hôpital , cinq monts-de-piété, c^verses usines
à cuivre. 7,500 habit. A 7 1. N. N. E. d'Isernia.
AGNY, com. de France (Pas-de-Calais).
1,003 habit. A 3/4 de 1. S. d'Arras.
AGOA DE PAO, bg. de l'île San-Miguel
( Açores) , sur la côte mérid. Vignobles. 1,200
habit.
AGOMT, i) de France (Manche). Arme-
ments pour la pèche de la morue. Fabr. d'ha-
meçons. A 3 1. 0. de Coutances.
AGOSTAC, com. de France (Dordogne).
1,759 habit. A 3 1. N. de Périgueux.
AGORDO, V. du roy. Lombardo-Vénitien
(Bellune). Riches mines de cuivre près de là.
3,000 habit. A 5 1. N. 0. de Bellune.
AGOSTA ou AuGUSTA , v. de Sicile (Sy-
racuse ) , sur une presqu'île. Place forte de
2« classe. <! très sûr; commerce de vins,
lin , huile , sardines. Fondée par l'empereur
Frédéric II. 15,000 habit. A 4 1. N. de Syracuse.
AGOUT, riv. de France, qui prend sa
sour. au Mont-Carroux (Hérault), traverse le
départ, du Tarn et se jette dans le Tarn , à 5 1.
N. de Gaillac. Cours, 34 1. Truites en abondance.
AGRAH , prov. de l'Indoustan , à l'O. du
roy. d'Oude, et au S. de celle de Delhi. C'est
un pays généralement plat, arrosé par le Gange,
la Yamana et quelques autres rivières , et très
AIÏA
^ 28 ^
AllM
fertile. Le Donab est un véritablo verger. Popul.
6,000,000 d'habit. Excepté les petits terri-
toires des radjahs de Matcherry, de Bhartpour,
et quelques autres, cette contrée appartient au-
jourd'hui aux Anglais. Elle a pour chef-lieu
AGRAH nu Akbar-Adad, anc. v. sur
les bords de la Yamana , qui devint l'une des
premières villes de l'Hinde après que l'empe-
reur Akbar y eut établit sa résidence. Aujour-
d'hui elle ne conserve de son ancienne splen-
deur que l'ancien fort, où s'élève le palais impé-
rial et le Tadje-Mahal, magnifique monument
de mai'bre blanc élevé par l'empereur Chàh-
Djohan , en l'honneur de la célèbre Nour-Dje-
han-JjCgam , l'une de ses femmes. A 2 1. de là
on voit le mausolée d'Akbar. Depuis quelques
années Agrali reprend quelque vie , et le com-
merce y est assez important. Elle est à 4S 1.
S. S. E. de Delhi.
AGKAM ou Zagrab, V. capit. de la Croa-
tie, et siège d'un évoque. Elle est divisée en
deux parties , la ville royale et la ville épisco-
pale , et est bien fortifiée. Elle a 1 académie,
1 gymnase , et 4 entrepôt général de mar-
chandises. Il s'y fait un comm. considérable
favorisé par la Save, qui y est navigable, et qui
la fait communiquer au Danube. C'est ici que se
vendent presque tous les tabacs et les blés de
la Hongrie et les porcs de la Bosnie. 17,000
habit. A 60 1. S. de Vienne. Lat. N., 4S° 49' 2";
long. E., 13° 44' 26".
ÀGREBA , pet. et très anc. v. murée d'Es-
pagne (Soria). G églises, 4 couvents. 3,360
habit. A 10 1. E.N. E. de Soria.
AGRSSA, V. de Colombie (Equateur),
fondée en 1541. Riches mines d'or. A 15 1.
N. N. E. de Quito.
AGRIGANSKAÏA-SIiOBODA, bg. de la
à l'époque de la révolte de Sténko-Riazin , et
forment actuellement une colonie assez remar-
quable.
AGRJS, corn, de France. (Charente). 1,389
hab. A 1 1. 1/2 N. N. 0. de La Rochefoucauld.
AGUARICA ou Rio Deloro , riv. de Co-
lombie (Equateur), descend des Andes, affl.
du Napo. Cours 100 1. Riche en or.
AGUAS-CAUENTES , v. du Mexique (Xa-
catecas) , dans un pays délicieux. Sources ther-
males dont l'eau est imprégnée de cuivre. Gr.
manuf. de drap; comm. considérable. 20,000
habit. A 30 1. N. E. de Guadalaxara.
AGUIliAS , bg. d'Espagne (Murcie) , sur la
Méditerranée, avec un bon port par lequel il se
fait un commerce actif, et que protègent un
chat, et des batteries. 1,218 habit. A 7 1.
S. E. de Lorca.
AGUIMEZ, pet. V. dans la partie S.E. de
la Grande-Canarie , à 1 1. de la mer. 5,500
habit. '
AGni.I.£IffT , bg d'Espagne ( Valence ) ,
dans la belle vallée d'Albayda. 1,014 babil.
A 4 1. S.^S.O. deJaliva.
AGVÉH ou Aghisi, v. de la Turkie Asiat.
(Anadouli), sur la mer Noire. A 10 1. N. d'Is-
nik-Mid.
i4UANTA, roy de l'Afrique occ, sur la côte
d'Or. Il s'étend de l'Ancobra à la Chama , à l'E.
de celui de Fanti. C'est le pays le plus sain de
la côte , le plus riche et le plus civilisé. La
canne à sucre y vient d'une grosseur extraor-
dinaire. Il y existe des mines d'or, mais dont l'ex-
ploitation n'est pas permise. Cependant l'or que
l'on en exporte est très recherché pour sa grande
pureté. Les principaux endroits sont: y/xim,
pet. V. où les Hollandais ont un fort; Bottssott,
v. à 3 1. N E. de là; les forts Soukkondy et
Dixcove , aux Anglais.
AHIOI.OU, V. de la Turkie d'Europe
(Roum-Ili), sur la mer Noire , résidence d'un
archev. grec. Grand nombre de moulins.
Sources salées très productives. A 5 1. 1/2
E. N. E. de Bourgas.
AHIR ou Hauir, gr. oasis du Ssahhrà, au
N. du roy. d'Asben. Il est couvert de palmiers,
et nourrit beaucoup de lions , de chèvres sau-
vages et de singes. Ses habit, sont des Touariks.
Le ch.-l. est Aç.oudy.
AHKAF, désert de l'Arabie, qui comprend la
majeure partie du pays sit. entre l'Yemen et
l'Oman , partie de la péninsule du reste tout à
fait inconnue.
AHfiLREM, V. de Perse (Fars-Estân), à l'en-
trée d'un défilé. 600 maisons. A 10 1. E.
d'Abouchir.
AHlilKT, pet. V. de Prusse (Munster), sur la
Werse. Filat. de lin. 2,300 habit. A 6 1. 1/2
S. E. de Munster.
AHMED-ÂBÂD , v, de l'Hindoustan (Guze-
rate), sur le Sabermatty, qui baigne ses murs,
jadis capit. du Guzerate, autrefois l'une des
plus grandes cités de l'Orient. Elle fut fondée par
le sultan Ahmed-Chah en 1426, elauxvn'= siècle,
à l'époque où Thévenot la visita , elle avait en-
core 7 lieues de circuit. On y remarquait une
multitude de mosquées, de temples, d'af[ue-
ducs, de fontaines, de caravansérails. Aujour-
d'hui tout cela est en ruines , et c'est à peine
si la ville actuelle occupe un douzième de l'an-
cienne. Le peste de 1812 enleva près de la moitié
de la popul. , qui était alors de plus de
200,000 indiv., et le tremblement de terre de
1819 vint y faire de nouveaux ravages, et ren-
versa 252 maisons. Sa popul. actuelle s'élève,
d'après les relevés les plus récents, à peine au-
dessus de 100,000 habit. Cependant , malgré les
tremblements de terre et la domination vexa-
toire des Maharattes , un grand nombre de mo-
numents sont encore debout , et font l'adnn'ra-
tion des voyageurs. On cite la Mosquée d'Ivoire,
qui doit son nom aux ornements de cette ma-
tière, et qui renferme, en outre, des seul ptiu-es
précieuses en argent et en nacre; la Djema'
Mesdjid, l'une des plus belles mosquées de
l'Inde, bâtie par l'empereur Ahmed , dont le
mausolée , qui est lui-même un des monu-
ments les plus remarquables de la ville, se trouve
tout près. Deux minarets très élevés surmontent
cette mosquée , qui est entourée d'une grande
place ; la Mosquée de Sadja'-at-Kan, d'une ar-
chitecture plus élégante, mais moins grande
(jne la précédente. Lat., 25" 1' N.; long. E., 70°
16'. A 115 1. N. de Bombay.
Dans les environs d'Amed-Abàd , on trouve :
Chàh-Bàg (le jardin royal), magnifique palais
encore assez Lieu conservé, et bàii par l'em-a
Ai A
— 20
AÏG
perour Chàli-I)jihi\n , lorsqu'il tîlait vice-roi do
Guzcrate : ces jardins si vantés sont prcscpio
entièroRient dûlruits aujourd'liui ; Serkase ,
pet. V. sans importance, rcinarqnalile simiIc-
mcnt par sa grande Mosquée, construite exacte-
ment sur le modèle de colle de la MiK-ipio ;
Kokarin (Kokaria), joli étang d'environ un mille
de circuit, avec une lie au milieu, sur laiiuolle
est un ancien palais environné de jardins, mais
dont le dépérissement accuse la négligence du
possesseur.
AHMED-MACAR , pot. roy. musulman du
mid'i de l'Inde , fondé vers la fin du xv" siècle,
à l'époque de la décadence do l'empire des
soultlians Behmenys , dans le Dekkan , par Ah-
med-Nizan-Châh. Ce premier prince de la dy-
nastie Nizan-Chàh était fils de Hassan-Nizan-el-
Moulk-Blieiry, brahmane du pays de Bisnagar,
dont le premier nom était ïiniapa , et qui ,
ayant été enlevé par des soldats musulmans ,
fut élevé parmi les esclaves du roi Mohamed •
ChiMi-Behmeny II, et reçut le nom de Hassan.
Ce roy. fut enclavé dans l'emp. dit du Grand-
Mogol jusqu'à la mort d'Aureng - Zeyb. Il
fut alors presque aussitôt pris par les Mah-
ratlos, et continua à faire partie des possessions
du Peichoua jusqu'en 1797. Depuis la guerre de
1818 , qui occasiona la ruine du Peichoua, Ah-
med-Nagar fait partie de la présidence de Bom-
bay, qui appartient aux Anglais.
AHMSS-srAGAK. Cette gr. V., encla-
vée dans la prov. d'Arengabàd, était jadis la
capitale du roy. de ce nom. Elle est déchue
aujourd'hui de sa splendeur première ; cepen-
dant sa grande et forte citadelle , et sa position ,
en font encore une place importante sous le rap-
port militaire. Dans ses env. immédiats, on
distingue , d'un côté , l'anc. et vaste palais
des soultlians d'Ahmed-Nagar, de l'autre , le
mausolée de Sàlàbat-Djeny, sit. sur une mon-
tagne. A GO 1. N. E. de Bombay; à 280 1. de
Dehly, et à 340 1. de Calcutta. Lat. N., 17« G';
long. E., 710 32'.
ÀHMEI>FOURA, V. importante de l'Af-
ghanestàn, près du Sindh. A 59 l. S. S. 0. de
Moultan.
AHBJAHAOUATS , Shoe Indians des An-
glais, ou Corbeaux. Peuplade indigène des Etats-
Unis, sur les bords du Missouri, à 1 1. des Man-
danes. 300 indiv., dont 50 guerriers.
AHOUAZ , bg. de Perse (Khouz-EstAn), ja-
dis V. fort considérable , et la résidence d'hi-
ver du dernier roi des Parthes. 7 à 800 habit.
A 20 1. S. 0. de Chouster.
AHRBERG, bg. de Bavière (Rézat), avec
on chat, et 3,300 hab. A 3 1. 1/2 S. d'Anspach.
AHR'WEIIiER , pet. V. de Prusse (Bas-
Rhin), sur l'Ahr. Teintureries, tannerie, fabr.
de draps. Comm. de vins. 2,100 hab. A 9 1. 1/2
0. N. 0. de Çoblentz.
AHUIIXÉ, com. de France (Mayenne).
4,401 hab. A 2 1. S. 0. de Uval.
AHUKT (Jcitodunum), pet. V. de France
(Creuse) , sur une mont, au pied de laquelle
coule la Creuse, ch.-l. de cant. Fabr. de toiles.
9 foires d'un jour. Mines de houille dans les
env. 2,250 hab. ^. A 5 1. 1/2 S. E. de Gueret.
AÏAS (jEgœ), pet. v. de laTurkie asiat. (Ana-
lolio). A 10 1. 0. d'Angora.
AÏAS, port do la Tuikie asiat. ,sur le golfe
d'Aloxandretto, près du passag»; d'Issus {Syriœ
Pylcr), résidence d'un pacha. Très fréquenté.
A K; I. E. d'Adana.
AÏA-SOI.OUK, V. de la Turkio asiat. (Ana-
douli), jadis v. importante dont on voit ([uid-
ques restes , et qui avait été bàlie avec les runios
de l'ancicMino Ephhe, dont les ruines couvrent
encore le sol . On y remarque, entre autres, beau-
coup de débris du fameux temple. A 27 1.
S. S. E. de Smyrne.
AICHA (Bœmisch), pet. v. de Bohême, avec
des mainif. de toiles et des carrières de pierre.
1,200 habit. A 7 1. N. N. E. de Jung-Bunzlau.
AICHACH , pot. V. murée de Bavière (Haut-
Danube ), avec 1 château , 5 églises , des bras-
series et fabr. d'horloyerii;. Comm. de lin.
1,G00 hab. A 41.1/2 N. È. d'Augsbourg.
AÏDAB ou Djédid, J:. sur la mer Rouge,
de la cote de la Nubie, dite mal à propos mari-
Urne, que nous proposons de nommer Iroglody-
tique, nom qu'elle portait dans l'antiquité, et
qui fut, pendant les xi«, xiF et xiiF siècles, le
point de conuTiunication entre l'Afrique et l'A-
rabie. Il est aujourd'hui peu important. Lat. N.,
22M2';long. E.,34''20'.
AIDONS, pet. V. de Sicile, à 8 I. E. S. E. de
Calatanisetta. 3,700 hab.
AÏDOS, v. de la Turkie d'Europe (Roum-Ili.),
jadis plus importante qu'aujourd'hui. Il s'y tient
en automne une foire très considérable. A 26 1.
N. N. E. d'Andrinople.
AIGI.E (l'), v. de France (Orne), bâtie sur Je
penchant de deux coteaux, et traversée par la
Rille, dont une branche la baigne au N. ; ch.-
1. de canton. Elle est environnée de murailles
percées de six portes. Fabr. de toiles , de ba-
sins, de serges et d'étamines; rubans, lacets,
fil de fer et de laiton, épingles, aiguilles à cou-
dre, anneaux de rideaux, boucles, cordes d'acier
et de cuivre pour pianos ; filatures de coton ,
tréfileries, laminoirs à cuivre; tanneries qui
donnent surtout du cuir d'alun pour reliure.
Comm. en objets de ces divers fabr., grains, bois
et cidres. Trois foires par an. A 3/4 de 1. est la
fontaine minérale de St.-Saintin. 4,700 hab. A
61. 1/4 N. N. E. deMortagne.
AIGZ.E ou i4]LEN, pet. V. de Suisse (Vaud),
près du Rhône, sur la route de Martigny à Lau-
sanne. Maisons bâties en marbre noir qui lui
donnent un air triste. Env. : saline abandonnée,
carrière de marbre médiocre, deux scieries ; vin
excellent, surtout celui d'Yvorne. A 3 1. N/de^"
St.-Maurice. ,'
AIGliEFlERRE, vg. du départ, du Jura,
arrond. et à 3 1. de Poligny ; 465 habit. Mines
de cuivre.
AIGl.i:viZ.l.E , V. des États-Unis (Alabama),
ch.-l. d'une colonie française qui s'est engagée à
cultiver sur son territoire l'olivier et la vigne.
La concession est de 100,000 acres. A 15 1. 0.
de Cahawba.
AIGNAM", pet. V. de France (Gers), ch.-l. dâ
cant. 1771 habit. A 3 1. 1/2 N. de Plaisance.
AIGBTAY-LE-DUC, bg. de France (Côte-
d'Or), ch.-l. de cant. Fabr. de toiles, forges, tan-
neries, sources salées. ^. 888 habit. A 9 1. 1 2
N. 0. de Dijon.
AiGNi:3, annexe de France (H.-Garonne)i
ÂIG
- 30
1,100 hab., dépend, de la corn, de Cinlegabolle
AIGRE, pet. V. de France (Charente), ch.-i
de cant. Comm. en grains, chanvre, jm, vin e
et
Douze foires très
A 4 1.4/2 S. 0. de
eau-de-vie principalement
fréquentées. 1 ,56-i hab
AlGRXFEUIXi:.!:, bg. de France (Charente-
Inférieure), ch.-l. de cant. 260 maisons et 4,700
hab. A 4 1. 4/2 N. N. E. de Rochefort, et 2 1. 0.
de Clisson. ^. - /r ■ t
AIGREriEUlM'I! , V. de France (Loire-In-
férieure) cli.-l. de cant. 4,26o hab. ^ de dis-
tribution. A i 1. 4/2 S. E. de Nantes.
AIGUiœiîUiE (l'anc. Carbonaria) , v. des
États Sardes (Savoie) , sur l'Arc et la route d'I-
talie, par le mont Cénis. Un vieux château et des
tanneries. A 3 1. de là, mines de cuivre et de
fer de la montagne St.-George , anc. fonderies.
A 6 1. 4/2 N. N. 0. de Saint-Jean-de-Maurienne.
AIGUEFONDE , com. de France (Tarn),
2,0i4 ou 2,0G2 hab. A 4 1. 4/2 0. de Mozamet.
AIGUEPERSE {Aqua sparsa) , pet. v. de
France (Puy-de-Dôme), ch.-l. de cant., sur
le ruisseau de Luzon, formée d'une seule rue
bien bâtie. Près de là est une source minérale
gazouse et le chat, de la Roche, lieu natal de l'Hô-
pital. 5,21 9 hab. g. A 3 1.4/2 N. N. E. de Riom.
AIGUË PERSE ou AlGUES PERSES , bg. de
France (Rhône), avec 1,024 habit. A 41. 4/2
N. 0. de Beau] eu.
AIOUES-BONNES , hameau à 4 1. d'Aleth
(Aude). Eaux minérales Quillon. ^.
AIGUES-CAUDES (Jqnœ Calidœ) , Vg. à
61. S. de Pau (Basses-Pyrénées). Eaux miné-
rales. Relais ^.
AIGUES-MORTES {Jquœ-3Ior(uœ), pet. V,
de France (Gard). ^. ^jg^. Ch.-l. de cant. Elle
est sit. dans une vaste plaine marécageuse , à
4 1. 4/3 de la Méditerranée, avec laquelle elle
communique par un chenal appelé canal du
Grau-du-Roi, ou d'Aigues-Mortes , qui est la
continuation du canal de Beaucaire jusqu'à la
mer, quoiqu'il ne fasse point partie de la con-
cession. Ce dernier canal s'y réunit à ceux
de Bourgidon, qui va au Rhône, et à celui de
la Radclle, qui gagne la Yidourle et l'étang de
Thau. Aigues-Mortes , poste militaire impor-
tant, est environné de belles murailles en pierre
de taille, flanquées de hautes tours, dont l'une,
celle de Constance ( ainsi nommée d'après un
passage d'une lettre de Clément IV à Louis IX),
a des murs d'une épaisseur extraordinaire. Ce
poste dépend de la direction d'artillerie de Mont-
pellier. Elle est aussi bien percée que bien bâ-
tie ; mais ses maisons n'ont qu'un étage , en
vertu de sa qualité de place forte. Du reste, l'air
n'y est plus malsain comme autrefois, depuis
que ses fossés ont été comblés, et les eaux stag-
nantes du voisinage amenées dans les canaux.
Le commerce d'Aigues-Mortes consiste en pois-
son frais et salé, ainsi qu'en sel, provenant des
belles salines de Peccais, qui en sont éloignées
seulement de 2 1. 3,240 habit. ^. A 7 1. 4/4
S. S. 0. deNimes. Lat. N., 43° 34' 7"; long. E.,
lo 54' 9" (tour de Constance).
Cette ville, qu'on croit avoir été fondée par
Marius, doit toute son importance à St. Louis, qui
s'y emba^iua doux fois pour la Terre-Sainte, en
1048 et 4270. De cette circonstance, et des pa-
AÎ3I
rôles des écrfvalns qui ont rapporté ce fait, sans
faire attention que les lieux existaient comme au
XIII* siècle , mais que seulement le port et le
canal (Grau-du-Roi) , qui le fait communiquer
à la mer, étaient comblés par incurie, on a écrit
et réjîété que la mer s'était retirée sur toute cette
côte, tandis que les vagues y ont encore les
mêmes bornes qu'il y a cinq siècles ; et là-des-
sus, que de dissertations et d'erreurs on au-
rait épargnées, si on s'occupait davantage de la
géographie.
AIGUËS- VIVES, bg. de France (Gard), avec
des distilleries d'eau-de-vie. 4,670 habit. A 2 1.
N. N. E. de Lunel.
AlGUIXIiE (l'), mont, de Franco (Isère),
prise au nord de Corps, et regardée comme l'une
des merveilles du Dauphiné. Elle est aussi ap-
pelée Montagne Inaccessible. C^estun cône tron-
qué , surmonté d'un rocher vertical, dont le
sommet est à 2,000 mètres au-dessus du niveau
de la mer.
AIGUIIXES (Cap des) , cap qui forme la
pointe la plus méridionale de l'Afrique. Lat. S.,
34057'; long. E., 47^20'.
AlCUHilES, v. de France (Hautes-Alpes),
sur le Guil ; ch.-l. de cant. On y fait des fro-
mages , qui s'expédient à Marseille , Toulon ,
Montpellier,Perpignan. 983 habit. A 51. d'Abriès.
AIGUIIiZiON (Jcitio), pet. v. de Franco
(Lot-et-Garonne), au conÛ. du Lot et de la Ga-
ronne. Fabr. de serges et droguets. Comm. do
blé, chanvre, vin et eau-de-vie. 4,080 hab. ^.
A 5 1. 3/4 N. 0. d'Agen. Elle fut assiégée en
1345, par Jean-le-Bon, encore duc de Norman-
die, et on y fit le 4*'' emploi du canon en France.
AIGUINES, com. de France (Var). 4,041
hab. A 4 1. 4/2 N. d'Aups.
AIGURANDE, pet. V. de France (Indre),
où l'on voit un ancien monument de forme oc-
togone en pierre, dont on ignore la destination
première. Grand comm. de bestiaux. Foires très
fréquentées. 4,859 habit, g^. A4 1. 4/2 S. 0. do
La Châtre.
AlXl.ASJ-SUR-THOI.ON, bg. de France
(Yonne), ch.-l. de cant. ^ de distribution.
Fabr. de drap communs. 4,0G6 hab. A 4 1.
N. 0. d'Auxerre.
AII.I.AS, com. de France (Gironde). 2,061
hab. A 4 1. 4/2 E. N. E. de Bazas.
A1LI.£VII.I,ERS , com. de France (H.-
Saône). Tréfilerie. 2,663 habit. A 2 1. N. E. de
St. -Loup.
AIXliON (Halon des Romains), bg. d'Es-
pagne (Burgos). 4 ,400habit. A 8 1. S. E. d'Aranda.
AlZ.l.oàj£S, bg. d'Espagne (Estramadure) .
4,900 habit. A 4 l."S. E. de LIerena.
AllLY, com. de France (Eure). 4,239 habit.
A 2 1. 0. deCaillon.
AIllY - LE - HAUT - CXOCHER , V. de
France (Somme); ch.-l. de cant. Papeterie.
4,262 hab. A 2 1. N. 0. de Flexicourt.
AII.Ï.Y -SUR- NOYE , bourg de France
(Somme) ; ch.-l. de cant. Papeterie. 861 habit.
A 41. 4/2 N. 0. de Fiers.
AII.Rlf JGE9J , bg. du Wurtemberg (lagst),
sur l'iagst. 700 habit. A 5 1. N. de Keinzelsau.
AIASARGUES ou Aymargue, pet. V. do
France ( Gard). 2,525 habit. A4 1, 1/2 S. 0. do
Nîmes.
AIN
— 31 —
AIN
AIME ( le Forum Claudii des Romains,
Vj^xima du movcn-îAgc), hg. des Klals Sardes
(Savoir). 850 habit. A^3. 1. N. E. de Moutiers.
AIN', riv. do France, qui prend sa source
dans les montagnes du Jura, près de Nozeroy,
commence à être llottable à l'aval du pont de
Navoy, et à être navigable à la Chartreuse de
Vaucluse (Jura), et se jette dans le Rhône, près
d'Antron, après avoir arrosé le départ, du Jura
et traversé celui de l'Ain dans sa partie cen-
trale. Cours, 38 1., dont 11 1. 3/4 flottables, et 21
1, 5/4 navigables, mais seulement en descendant
dans les moyennes eaux, à cause des bords es-
carpés de la rivière, des sauts de moulins et de
la pente des eaux. Le flottage sur l'Ain est assez
considérable ; il se fait en train. On transporte
ainsi à Lyon , chaque année, 8 à 9,000 douzaines
de planches de sapin , et environ 3,500 mètres
cubes de bois de construction , des forêts de No-
zeroy, Champagnols et Clairvaux. La partie na-
vigable sert au transport du plâtre tiré de Yil-
lette.
AIN , départ, de la France or. , formé de
l'anc. Bresse, du Bugey, du Valromey et de la
principauté de Dombes , parties de l'anc. géné-
ralité de Bourgogne , et qui tire son nom de
la rivière d'Ain, laquelle le traverse au centre. Il
est borné au N. par le département du Jura ,
au N. E. par la Suisse et la Savoie , au S.
par le département de l'Isère, à l'O. et au
N. 0. par ceux du Rhône et de Saône-et-
Loire. Sa superficie est de 537,300 hectares, ou
271 1. 1/2 carr. Le sol de ce départ, est en partie
plat et en partie montagneux.
Tout le pays qui s'étend à l'E. , entre l'Ain
et le Rhône, est couvert de montagnes appar-
tenant à la chaîne du Jura, et qui s'abaissent
graduellement vers le midi, en même temps que
le sol devient plus fertile, le paysage plus cou-
vert, mais peut-être moins grandiose. A l'O.
de l'Ain, la configuration du terrain peut se di-
viser en deux parties; au N., l'arrondissement
de Bourg, l'ancienne Bresse, est légèrement on-
dulé et forme la meilleure partie du départe-
ment ; au S. , s'étend un plateau qui embrasse
presque tout l'arrondissement de Trévoux (67 1.
carrées, dont un neuvième inondé), sans pente
déterminée , couvert d'une multitude d'étangs
qui sont la seule richesse de l'habitant, mais qui
eu même temps sont sa ruine physique et mo-
rale ; car au milieu des exhalaisons délétères de
toutes les eaux stagnantes, il vit à peine ; sa face
est pâle et décolorée ; il est sans force muscu-
laire , dévoré par des fièvres réguhères et épidé^
miques. Les rivages de la Saône, cultivés et fer-
tiles , consolent de la tristesse que présente
l'intérieur des terres. Les principales rivières du
département sont le Rhône, qui forme ses hmites
orientale et méridionale ; la Saône, qui le borne
à l'O., et l'Ain; la Reyssouse, la Veyle et la
Chalaronne, affluent de la Saône, dont la navi-
gation est assez difficile, à cause des moulins et
de l'inconstance de la profondeur des eaux ; la
Valserine, aux eaux impétueuses ; le Suran, qui
n'est ni flottable ni navigable ; le Furon, affluent
du Rhône ; l'Albarine, qui se jette dans l'Ain.
Le Rhône est navigable à partir du Parc , au-
dessus de Seyssel jusqu'à Lyon, sur une éten-
due de 53 1, le long du département; au-dessus
il est flottable, et lo rocher qui formait ce que
l'on aiii>elait la perle du Rhône a été coupé il y
a quelques années. Du reste, la remonte est tou
jours diflicile, comme dans le reste du cours;
mais sin*tout à l'endroit appelé saut du Rhône.
La Saône est navigable dans toute la partie qui
longe le département ; l'Ain est dans le même
cas. Deux jolies petits lacs, ceux de Nantua et de
Siant , sont enchâssés au milieu des montagnes
de Bugey.
La base du sol, dans la contrée des étangs ,
est argileuse; éminemment calcaire dans les
montagnes; les bords de la Saône sont sa-
blonneux. En général, la couche de terre végé-
tale a une épaisseur de 8 à 33 centimètres ; dans
un petit nombre d'endroits, les éboulements lui
ont donné 2 mètres. Les cantons les plus fer-
tiles sont la partie septentrionale de la Bresse ,
où les terres sont cultivés avec le plus grand
soin , et les vallées du canton de Belley, au sud-
est. Au reste, les parties cultivées du sol forment
tout au plus un tiers de la superficie ; mais ce
tiers produit suffisamment de grains et.de den-
rées pour la consommation , et fournit même
souvent à l'exportation. Le froment, le seigle,
l'orge , le maïs , le sarrasin , le chanvre , les
graines à huile, les légumes secs, les pommes
de terre, les raves, les menus grains, y donnent
d'abondantes récoltes. Les étangs, mis successive-
ment en eau et à sec , fournissent une grande
quantité de poissons dans leur premier état, et
produisent dans le second de l'orge, de l'avoine
et autres grains. Les terres voisijnes sont géné-
ralement ensemencées en seigle. Le bétail y est
abondant, mais languissant comme l'homme. La
race des cheraux est assez belle , surtout lors-
qu'ils sortent jeunes du pays. Le Bugey élàve
aussi beaucoup de gros bétail , et cependant il
est obligé d'en tirer du dehors; il en est de
même de toute la partie riveraine de la Saône.
On élève peu de moutons. La Dombe (arrondis-
sement de Trévoux) est la partie du département
oii l'on élève le plus de cochons. On connaît
partout les poulardes de la Bresse, qui rivalisent
avec les chapons du Mans , et peuvent être re-
gardées comme une des branches intéressantes
de l'industrie du pays. En général , on nourrit
une grande quantité de poules et de pigeons dans
les parties septentrionales et orientales du dépar-
tement. Le canard domine près des étangs. Près
de l'Ain , on nourrit plus de dindes qu'ailleurs.
Les chevaux sont nombreux dans la Bresse, et
excellents pour la charrue ; ceux de l'E. tien-
nent du Limousin et de l'Auvergne. Les lieux
reculés des montagnes, les forêts, servent de
refuge à quelques ours, à des loups et à des re-
nards, mais en petit nombre. Les autres animaux
nuisibles sont ceux du reste de la France.
Le département de l'Ain est favorisé en bois et
forêts, lesquels occupent près d'un trentième de
sa superficie. Le chêne, le sapin, le pin, le hêtre,
le charme, l'aune, sont les essences dominantes.
Les plus belles masses sont celles de Bourg,
Simandre, Theysilleux, Brenaz et Lochieux , et
Brenod. ï)e belles et majestueuses forêts cou-
vrent les lieux élevés des montagnes de la par-
tie orientale. La partie S. E. de l'arrondisse-
ment de Bourg offre des forêts de chênes
impgrtantes. Les vignobles occupent une surface
ATN
— 32 ^
Aïs
d« 50,000 hectares. Ils se trouvent généralement
à la côte de Revermont, chaîne do collines et de
montagnes qui borde la rive gauche de 1 Am a
TE dé Bourg, vers les rivages du Rhône et de
la Saône. Les meilleurs crus sont ceux de
Monlmerle et de Thoissey. Ce département,
quoique renfermant de grosses masses monta-
gneuges , n'est pas un pays de mines métalli-
ques. On y trouve seulement des oxydes de fer
et de cuivre en abondance , de la calamine près
de Séligniat, des indices de houille et de char-
bon , q°ii doivent vraisemblablement y exister,
si l'on fait attention aux grands dépôts de bois
bituminisés de Varambur et la Cotière, aux dé-
pôts de bitume et de pierre bitumineuse de tout
le territoire de Seyssel, dont les produits ont
pris une si grande extension depuis un an ; des
carrières de pierre de taille supérieure à Drom,
Montmerle et Villebois ; de pierre blanche, pour
les monuments, à Gravelle et Ramasse; de
pierre à plâtre , à Chanfronnier ; des terres de
diverses espèces , entre autres à faïence et à po-
terie, à Meillonaz; des coquillages et des con-
crétions très curieuses, à la montagne de l'Ar-
hent, etc.
L'industrie manufacturière de ce département
est peu développée. Ses branches les plus actives
sont la fabrication des toiles, surtout dans le
canton de St.-Rambert ; la filature du coton , les
papeteries, la confection des ouvrages en buis,
os et corne , et de la boissellerie. 11 y a des ver-
reries, une faïencerie à Meillonaz. Le comm.
est favorisé par 6 routes royales et 16 dépar-
tementales. Les exportations consistent surtout
en produits territoriaux avec Lyon et Genève ,
en gros bétail, porcs, volaille, œufs, beurre,
poulains, produits industriels ; les importations,
en sel , tabac , métaux , sucre , savon , médica-
ments, articles d'habillement et de toilette.
Le nombre des foires est de 453 dans 113
communes ; 6 à 7,000 individus des arrondis-
sements de Belley et de Nantua émigrent an-
nuellement, pendant deux ou trois mois, pour
aller exercer le métier de peigneurs de chanvre,
et gagner ainsi quelque argent.
Le départ, de l'Ain est divisé en cinq arrond. :
Bourg, Nantua, Gex, Belley et Trévoux, divisés,
lo !«'■ en 10 cant. , le ^^ en 6, le 3« en 3, le
4" en 9, et le b« en 7. Le recensement de
1842 lui donne 355,694 habit., 35 cant. et HZ
corn. Il envoie 5 députés à la chambre, fait
ipartiede la 6« division militaire, forme le dio-
'cèse de Belley, ressort à la cour royale et dé-
pend de l'Académie de Lyon. Bourg, ch.-l.
AlNAY-IrE-CHÂTEAU, pet. V. de France
(Allier),' près de Sologne. Fabriq. de droguels,
tannerie. 1,159 habit. A 9 1. 1/2 N. de Mont-
Inçon.
AIGNOS , peuple de l'Asie or. , qui ha-
Jiite principalement l'ile de Yesso et celle de
Tclioka, et appartient à la famille Kourilienne.
( Foy. le mot Race&<^)
AINSA, pet. V. d'Espagne (Aragon), sur
la Cinca, anc. résidence des rois d'Aragon.
600 habit. A 9 1. N. de Barbastro.
AÏBT-TAB [Antiochia ad Taurum) , y. de
la Turkie asiat. ( Marache ) , dans une vallée.
Elle est ouverte, et est seulement défendue au
nord par un château-fort. Grande église ar-
ménienne et 5 mosquées. Préparation de peaux
rouges et jaunes façon maroquin ; teinture
de laines; fabriq. de tissus de coton. 20,000
habit. A 19 1. N. N. E. d'IIaleb.
AlOU ou YouL , groupe de 16 îles de la
Mélanésie , au nord de Véguiou, et qui sont en-
vironnées d\in récif de 18 1. de circuit. Forrest
découvrit ces îles en 1775, et, suivant lui , elles
sont occupées par des Papous qui vivent de
poisson et de tortues. Ces naturels font de temps
à autre des incursions sur Véguiou pour se pro-
curer le sagou nécessaire à la fabrication de
leur pain. Ils emmènent leurs femmes et toute
leur famille , et font , en outre , un petit com-
merce d'écaillé de tortue et de nids d'oiseaux
avec les Chinois établis à Ternate et à Amboine.
Aiou-Baba , la plus importante et la plus mér.
du groupe, ail. 3/4 de circuit et 500 pieds
d'élévation. Il paraît que les îles Aiou sont gou-
vernées par 3 chefs envoyés ou nommés par
le sultan de Tidor. Les limites de ce groupe
sont, en lat., 10° 19' à 0° 41' N.; long. E., 128»
21' à 1280 45'.
AIRAINES , bg. de France ( Somme) , sur
trois petites rivières. Fabriq. de toiles à voiles,
à sacs et à emballage ; vingt-cinq moulins à
huile. Comm. d'huiles de navette, de lin, de
faîne , d'oeillette , de chenevis et de noisette.
1,930 habit. ^. A 5 1. 1/2 0. N. 0. d'Amiens.
AIRE ( Nius Juin Attires ) , sur l'Adour ,
pet. V. de France (Landes), ch.-l. de cant.,
et siège de l'évèque des Landes. Tannerie ,
fabr. de chapeaux. Jadis cap. d'Alarik , roi
des Goths. 4,028 habit. A 5 L 1/2 S. S. E. de
Saint-Sever. ^. <^w<?.
AmE, pet. V. forte de France (Pas-de
Calais) , dans un canton bas et humide , mais
d'un aspect agréable , sur la Lys , qui y reçoit
la Laquette ; ch.-l. de cant. , place de 4« classe ,
et défendue par le fort Saint-François. Elle est
bien bâtie , et offre , entre autres construc-
tions remarquables , l'église Saint-Pierre, cinq
fontaines, l'hôtel-de-ville et son beffroi , terminé
au milieu du siècle dernier. Fabr. de carreaux
de faïence , de savon ; distilleries d'eau-de-vie
de grains ; comm. de toiles de Un , fulaines et
huile d'oeillet ; deux foires de neuf jours. 8,717
habit. A 3 1. 1/4 S. E. de St-Omer. Aire a été
fondé par Lidoric I"", comte de Flandre , en
630. S. 35^.
AZKOIiA, V. du roy. de Naples (Terre de
Labour), avec 6 églises. 3,900 habit. A 5
1. 1/2 N. deNola.
AlRVAUiiT, V. de France (Deux-Sèvres),
sur la Thoue; ch.-l. de cant. Un canal qui
conduit l'eau sous la ville forme un bassin dans
chaque maison. Fabr. de lainages et de toiles;
tanneries. Comm. en horlogerie fort estimée
laine, moutons, vin, eau-de-vie, blé, lin. 1,925
habit. ^, A 4 1. 1/2 N. N. E. de Partenay.
AISNE (Axona), riv. de France, qui prend
sa source dans le départ, de la Meuse , près de
Vaubecourt, en Argonne, arrose les départ,
de la Marne et des Ardennes , traverse celui de
l'Aisne , entre dans celui de l'Oise pour se jeter
dans l'Oise , à une demi-lieue au-dessus de Com-
piègne. Cours, 62 1., dont 12 3/4 flottables , de-
puis Mouron jusqu'à Château - Porcin , et 28
jiavigabies, depui^j ce dernier enclroit jusqu'à
AtS
— 33 —
Aïs
rOise. On ne flotte sur TAiano que tlt^s l)ois de
marine. I,es antres objets consistonl i;n grains,
cliarbon de terre, for, ardoises, marbre, vin, etc.
L'Aisne traverse Sainle-Menchould , Voiiziers ,
I{(îlhol et Soissons.
AISNE, départ, de la France septentr., qui
tire son nom de la rivière d'Aisne , et qui
est formé d'une partie do la Picardie mérid.,
de l'Ile de France et de la Brie. Il est borné
au N. par le départ, du Nord ; à l'K. , par celui
des Ardennes ; au S., par celui de la Marne;
au S.-O., par celui de Seine-et-Marne; à l'O.,
par ceux de l'Oise et de la Somme. Du N. au S. ,
fl a 30 1., 19 de l'E. à l'O., et 728,530 hectares
Carr. Sa siu'fiice est généralement plate, excepté
«u N., où s'élève une chaîne de collines qui
forme de ce côté la hmite du bassin de la Seine,
et au centre, où il est très diversifié. C'est là que
se trouve la hauteur isolée qui est couronnée par
la ville de Laon. Les collines n'ont pas plus de
50 toise:» au-dessus de leur base, et 100 au-
dessus de la mer. Les principales rivières sont
la Somme, l'Oise , l'Aisne et la Marne. La ma-
jeure partie du département s'étend dans le
bassin de l'Oise , et a sa perte vers l'O. La
Somme arrose la lisière N. 0. , l'Aisne tra-
verse le centre, et la Marne coule au midi.
Ces deux rivières sont navigables, et la pre-
mière est côtoyée par le canal de Saint-Quen-
tin, s'embranche avec le canal de La Fère,
destiné à faciliter la navigation de l'Oise, et
avec celui de la Somme, qui aboutit à la
Manche.
Le climat est tempéré et sain, et le sol très fer-
tile. Les terres labourables forment les trois quarts
de sa surface , et sont très diversifiées quant à
leur nature. Il s'en trouve de limoneuses, d'ar-
gileuses, de sablonneuses et de calcaires. Les
terres que l'on nomme terres de montagnes ou
de plateaux élevés, sont les plus fertiles, et pro-
duisent les meilleurs blés. La culture est très
soignée. Les principales productions consis-
tent en froment, seigle, orge, avoine, chanvre,
lin, etc. Les terres qui ne produisent pas de blé
s'ensemencent en sarrazin , avoine et sainfoin.
Les arrondissements de Saint-Quentin et de Ver-
vins, et une gr. partie de celui de Laon , n'ont
pas de vignes. Cette culture ne commence qu'au
midi de Laon, et sur les coteaux qui bordent les
cours de l'Aisne et de la Marne. L'Aisne a 9,076
hectares de vignes qui donnent, année moyenne,
230,000 hectolitres de vin. 11 y a de nombreuses
plantations de pommiers dans l'arrondissement
de Saint-Quentin , une partie de celui de Laon
formant l'ancien district de Chauny. Le cidre
que l'on y fait forme , avec la bière , la boisson
ordinaire des habitants du nord du départe-
ment. On y cultive également le houblon , sur-
tout dans le Bassigny. Les prairies se trouvent
assez généralement dans tous les cantons ; celles
qui donnent du foin en plus grande abondance
sont dans l'arrondissement de Laon , sur les
bords de l'Oise ; elles fournissent à l'approvi-
sionnement de Paris. Les vallées le long de la
Marne en produisent aussi de bonne qualité. Les
bois sont répartis d'une manière assez égale ;
leur superficie est de 102,200 hectares. Le
chêne , le hêtre , le charme , le bouleau et le
tremble y sont assez cnro;Hii::s ; l'orme, et sur-
tout le chAtaîgner, y sont assez rares. On y re-
cueille aussi diverses plantes oléagineuses.
]/éducation des chevaux et du bétail n'y est
pas fort importante. Cependant les chevaux
des vallées de l'Oise et de la Serre ont beau-
coup do vigueur. Les bête» à cornes ne sont
pas d'une belle race, et les moutons ne don-
nent (pie des laines médiocres. I^s porcs sont
nombreux; leur viande est presque la seule
que consomment les habitants des campagnes.
L'arrondissement de Vervins est celui qui en
nourrit le plus. Les habitants n'élèvent de vo-
laille que pour leur consommation. Le gibier j
est très peu abondant et les abeilles sont rares.
Los carrières do pierres à bàlir, de grès et de
sable , sont communes dans ce départ. On
y trouve aussi du gypse, des pierres calcaires
et de la marne. L'ardoise est assez commune
dans l'arrondissement de Vervins. Il y a des dé-
pôts de tourbe martiale dont on se sert comme
engrais sous le nom de cendres noires. Les ma-
rais de la Somme fournissent du bouzin ou
tourbe légère. On ne connaît pas d'autres ma-
tières minérales dans le département de l'Aisne
qu'un peu de minerai de fèrdans les env. de Ver-
vins, avec lequel on alimente quelques forges.
L'industrie du départ, est très importante.
On connaît assez les richesses de celle dont St.-
Quentin est le centre , et qui li\Te au commerce
une immense quantité de tissus de coton , ba-
tistes , linon , linge de table , gaze , tulles brodés
et unis , châles et cachemires. On y fabrique
aussi beaucoup de bonneterie , de passemente-
rie , d'huiles grasses , de boissellerie , de sparte-
rie , de corderie estimée , de clouterie, de char-
bon de bois, de toiles dites de Thérache^ des pro-
duits chimiques, du fer-blanc, etc. Il y a de nom-
breuses raffineries de sucre indigène et des fila-
tures de coton et de laine ; neuf forges, deux fon-
deries, trente-deux fours à plâtre, cent quarante
briqueteries et tuileries ; des verreries fort im-
portantes , fournissant des cristaux , des glaces,
des bouteilles, des cloches de jardins; des fours
à chaux ; treize cent dix moulins à farine, dont
deux à vapeur et trois cent soixante et onze à
vent. C'est ici que se trouve la fameuse fonderie
de glaces de Saint-Gobin, que l'on envoie poUr à
Chauny. Folembrai a une verrerie considé-
rable.
Le commerce est favorisé par onze roules
royales et quatorze départementales , dont les
plus remarquables sont les routes de Paris à
Maubeuge et h Bruxelles, passant par Soissons,
Laon, et Vervins; de Paris à Saint-Quentin, de
Chàlons à Saint-Quentin, de Chàlons à Amiens;
par les canaux de Saint-Quentin , de la Somme,
de Manicamp, latéral de l'Oise, de Crozat, de
La Fère. Il roule en exportation sur ses pro-
pres productions, soit territoriales, soit indus-
trielles , et en importations sur les objets dont
il a besoin pour sa consommation , tels que
vins, eaux-de-vie , huiles , denrées coloniales,
matières premières des fabriques, etc.
Le revenu territorial est évalué à 26,800,000 fr . ;
le principal de la contrib. foncière à 2,659,469 fr.;
personnelle et mobilière , 502,200 fr. ; portes et
fenêtres, 438,246 fr. Le recensement de 18i2
porte sa population à 542,213 individus, répar-
tis dans cinq arrondissements , trente-sept can-
AIX
34-
AIX
tons et huit cent quarante communes , de la
manière suivante:
Arrond. de Château -Thierry. . CJ,4bD
— Laon 468,554
^ Saint -Quentin, . . Id0,534
— Soissons 68,038
^ Yervins 117,622
Ce département fait partie de la i^^ division
mihtaire , du 7« rjrondissement forestier, forme
l'évèché de Soissons , ressort à la Cour royale et
à l'Académie d'Amiens, et envoie 7 députés
à la Chambre. Laon , ch.-l.
AITOUTAKI. Cette île de l'archipel de
Manaïa ou Hervey fut découverte par Bligh en
avril 1789. Il communiqua seulement avec les
naturels. La pointe nord gît par 18° 47' de lat. S.,
et 162" 8' de long. 0. Deux ans après Bligh vint
Edwards. En 1821, le missionnaire Williams
laissa sur ce point deux prédicateurs taïtiens.
Le roi Taraatoa se fit chrétien, et ses sujets
imitèrent son exemple.
L'établissement formé dans cette île a environ
deux'milles de long ; il consiste dans un grand
nombre de chaumières blanches bâties à l'ombre
de grands aifos, ce qui forme un coup d'œil très
pittoresque. On a construit, pour que les bateaux
puissent plus facilement prendre terre, une es-
pèce de môle en rochers de corail où l'on hisse
un pavillon, quand il y a un bâtiment en vue.
Ce môle a 660 pieds de long sur 18 de large.
Le nombre des maisons s'élève à 144; plu-
sieurs sont meublées de lits et de sofas. Celles
des chefs, quoique bien construites, ne valent
pas cependant celles de Rarotonga. Une grande
quantité d'habitants savent lire, et sont très dis-
posés à s'instruire, quoique l'on reconnaisse en-
core quelques uns des usages de la vie sauvage.
Souvent la disette a lieu dans cette île, comme
à Manaïa et Rarotonga. Elle manque d'eau , et
de juin à novembre tous les ruisseaux tarissent ;
les habitants sont obligés de faire des trous dans
la terre pour avoir une eau noire et putride , ce
qui est dû en partie aux rats qui se précipitent
dans ces trous pour étancherleur soif, s'y noient
et y pourrissent.
AIX [Aquœ Sextîœ), v. de France (Bouches-
du-Uhône ), dans une plaine, près de l'Arc,
ch.-l. d'arrond. et de cant.; siège d'un archev.,
dont le titulaire a le titre d'archev. d'Arles et
d'Embrun , et a pour suffragants les évèques de
Marseille , Fréjus , Digne , Gap et Ajaccio ; cour
royale à laquelle ressortent les Basses-Alpes, le
Yar et les Bouches-du-Rhône ; tribunal de l^e in-
stance, tribunal de commerce, conservation des
hypothèques, bureau d'enregistrement.
L'entréed'Aix, du côtéde Paris, est digne d'une
gr. V. : une belle grille y précède l'extrémité du
cours de l'Orbitelle, large et superbe promenade
formée de quatre rangs d'ormes, bordée de
belles maisons, et ornée de trois fontaines , dont
ime fournit de l'eau chaude, l'autre de l'eau
tiède et la troisième de l'eau froide. Le reste de
a ville se compose de rues médiocres. De nom-
'Lreuses fontaines coulent de toutes parts; la
plus belle est celle de la place des Prêcheurs,
où l'on voit un obélisque porté par quatre lions
et surmonté d'un aigle , dont l'exécution est re-
marquable ; celle de la place de l'hôtel-de-ville
est surmontée d'une colonne de granit an- |
tique, Les édlfioes d'Aix les pluç dîgnee d'être
cités sont : le palais-de-justice , qui , s'il était
achevé , serait digne de l'ancienne Rome ; la ca-
thédrale de St.-Sauveur, qui a une porte en buis
couverte de magnifiques sculptures, et dont le
baptistère est orné de huit colonnes antiques ;
l'hôtel-de-ville , dont l'architecture est simple ,
mais de bon goût ; et, près de là, la tour de l'hor-
loge , avec une mécanique qui fait mouvoir di-
verses figures. Outre le cours de l'Orbitelle, que
nous avons déjà cité, plusieurs autres prome-
nades embellissent la ville ; tels sont le cours de
la Rotonde, ceux des Récollets et de la Trinité,
et les boulevarts. La procession de la Fête-Dieu,
cérémonie singulière inventée par le bon roi
René, dont on voit la statue sur le Cours, attire à
Aix beaucoup de monde. Les eaux , auxquels
cette ville doit sa fondation, sont de simples
eaux thermales d'une chaleur de 26° , renfer-
mées dans un petit édifice moderne très agréa-
ble. L'hôtel-de-ville renferme quelques anti-
quités, le tombeau du marquis d'Argens et une
bibliothèque de 75,000 volumes , dont 60,000
ont été légués par le marquis de Méjanès. Aix
possède encore une académie universitaire, une
faculté de droit et de théologie, un cabinet d'his-
toire naturelle et une salle de spectacle. Du
reste , le voisinage de Marseille s'oppose à son
accroissement industriel ; elle a quelques fabri-
ques de drap, de ratines fines et communes, de
molletons, de calmouks, de velours de soie ; des
filatures de coton et de soie, des ateliers renom-
més pour la teinture du coton en rouge , des
tanneries. Son territoire est surtout favorable à
la culture de l'olivier, qui y donne une huile re-
nommée , et forme la branche la plus impor-
tante de son commerce, dans lequel entre ce-
pendant aussi, puursatisfaire àlaconsommation,
celui des cantons environnants. Elle exporte
aussi du blé, des olives, des fruits secs, des
vins, des eaux-de-vie , des cuirs, des laines, des
soies et des soieries.
Aix a été, dit-on, fondée 120 ans avant
Jésus-Christ, par le consul Caius Sextius Calvi-
nus , qui la nomma Aquce Sextiœ , de ses
sources. Son importance date de l'époque où
les comtes de Provence en firent leur résidence,
et on sait quelle cour brillante et gaie y réunit
René. En 1501, Louis XII y établit un parle-
ment. Cette ville a vu naître le savant Peyresc,
le marquis d'Argens , les botanistes Tournefort
et Adanson , le médecin Lieutaud , les peintres
Vanloo, Granet et Constantin, et deux historiens
distingués, MM. Thiers et Mignet. 24,660 habit.
A 5 1. 1/4 N. de Marseille, et à 198 l. S. S. E.
de Paris. Lat. N., 43° 31' 48"; long. E. ,
3« 6' .52". ^. fg!^.
AIX (Ile'd'), sur les côtes de France, dans
l'océan Atlanlique , près et au N. 0. de l'em-
bouchure de la Charente, au milieu du canal
qui sépare l'île d'Oléron du département de
la Charente-Inférieure. Elle est bien fortifiée et
défendue par un chat. -fort, qui défend les
approches de Rochefort. On y compte environ
400 habit., dont 240 occupent un village, et qui
s'adonnent principalement à la pèche. Le sol
produit des vins et offre des pâturages. C'est
dans la rade de l'île d'Aix que les navires com-
plètent leur armement, et attendeat le moment
AJA
— 35 —
AKII
d'appareiller. Un phare s'élève sur la pointe
AIX, com. de Franco (Corrèze). i,990 habit.
A2I.1/2N. E. d'Ussol.
AIX, pet. V. des Klats Sardes (Savoie), dans
une vallée agréable, près du lac du Bourget ,
auquel conduit une longue allée de peupliers.
Elle possède des eaux thermales, qui attirent cha-
que année une assez grande alïluence d'étran-
gers. Ces eaux étaient connues des Romains sous
le nom à'Aquœ Gratianœ; et on voit encore à
Aix les restes d'un arc de triomphe et d'un
temple de Diane. 2,000 habit. A 3 1. N. de
Chambéry.
Aix-D'ABTGlXiIiOK (les), bg. de France
(Cher), autrefois ville assez considérable connue
sous le nom de forteresse de Gillon, qui était le
nom d'un seigneur de Sully, lequel avait fait
construire le chat. Ch.-l, de cant. ^ de distri-
bution. 1,414 habit. A 4 1. N. E. de Bourges.
AIXE, pet. v. de France (H.-Vienne), ch.-l.
de cant. On y voit quelques ruines romaines et
!es restes d'un vieux chat. ^ de distribution.
2,640 habit. A 2 1. S. 0. de Limoges. 35*?.
AIX-IW-OTHÉ, bg. de France (Aube), ch.-
1. de cant. Filât, de coton, dont les produits sont
recherchés. 1,734 hab. A 2 1. S. 0. d'Estissac.
AIX-IiA-CHAFEIXi: (en allem. Aachen)^
V. de Prusse , cap. de la prov. du Bas-Rhin et
ch .-1 . d'une de ses régences . Elle a l'apparence des
anciennes villes gothiques, mais elle s'embellit
chaque jour. On y remarque l'hôtel-de-vilie, où
furent couronnés Louis-le-Débonnaire, Charles-
Quint et 35 autres empereurs ou rois ; la cathé-
drale , édifice gothique bâti par Charlemagne ,
dont on y voit encore le crâne ; la redoute, bâti-
ment moderne , et les bains, qui ont donné nais-
sance à la ville et sont encore très fréquentés.
L'ouverture s'en fait le l^r mai avec gr. céré-
monie. Aix-la-Chapelle est une v. manufactu-
rière ; elle a des fabr. de draps , d'aiguilles ,
d'épingles et de dés à coudre, d'horlogerie , de
toiles de coton, de bonneteries, de soieries, de
chapeaux , de chandelles, de tabac , de bleu de
Prusse, de sel ammoniac, de savon ; de gr. tein-
tureries de laine, des tanneries. Foire très fré-
quentée le 21 mai. 45,265 hab. A 13 1. 0. S. 0.
de Cologne. Cette ville a été fondée par Charle-
magne, et fut pendant longtemps la seconde ré-
sidence des empereurs. On y voit encore son
tombeau. C'est ici que fut conclu le traité de
paix de 1660, entre la France et l'Espagne, et
celui de 1748, qui mit fin à la guerre de la suc-
cession d'Autriche. Elle a appartenu à la France
depuis 1794 jusqu'à 1814.
AIZENTAV, bg. de France (Vendée), près
d'une forêt. 3,303 habit. Ail. 1/2 de Palluau.
AJACCIO , V. de l'île de Corse , sur un golfe
de la côte occ, résidence du préfet et de l'évêque,
ch.-l. d'arrond. et de cant. , cour royale, cour
d'assises, tribunaux de commerce et de première
instance ; direction des contributions et des do-
maines ; recette générale ; conservation des hy-
pothèques j place de guerre de 3« classe. Elle
est défendue par une citadelle qui protège aussi
le mouillage. Ses rues sont droites et larges ,
ses maisons bien bâties. On y remarque la ca-
thédrale, l'anc. couvent des jésuites et la ca-
serne. Le port esl spacieux et commode , mais
exposé au vent d'O. C(jmm. on vins , huile et
corail. Celle villo «;st (■••icliro, (.•oinnu! le heu
nalal de Napoléon, qui y vil le jour liil.'iaoù»
176'.». On y voit encore la petite maison (pi'o*
cui»ait Charles de Honaparle , son père, pro
cureur du roi , mort à Montpellier. Un nioiui-
ment doit incessamment consacrer le souvenir
de la naissance du grand homme. 9,003 habit.
^. A 60 I. S. S. E. de Toulon, 286 1. de Paris.
Lat. N., 41° 55' 1"; long. E., 6° 23' 49".
AJAUr, com. de France (Creuse), 1,838
habit. A 3 1. E. N. E. de Guéret.
AJAsr ou AcHAM (CùTE d'), nom que l'on
a donné à cette partie de la côte orient. d'Afri-
que , qui s'étend entre le roy. de Makduschou
et le cap d'Orfoui. Cette dénomination n'est
sans doute qu'une altération de VAzania des
anciens, contrée qu'ils plaçaient dans l'inté-
rieur en arrière de la Barbarilica , qui est notre
Ajan. C'est une plage aride, aussi inhospita-
lière que les flots qni la baignent. Elle est bor-
dée de montagnes au-delà desquelles paraît s'é-
tendre un pays fertiie, produisant de la hnyrrhe,
et où des pâturages abondants nourrissent
beaucoup de bétail et de chevaux. Ses habit,
sont des Arabes nomades et des nègres adora-
teurs de fétiches. Du reste, l'Ajan est tout aussi
inconnu pour nous que le reste de la côte.
AJEXXO ( l'anc. Tillesio)^ v. du roy. de Na-
ples (Calabre citer.); un chat. fort. 2,600 habit.
A 5 1. S. S. 0. de Cosenza.
AE.ABA (golfe d'). Voy. Mer RouGE.
AKABA. Foy. Kalaat-el-Akaba.
AK-BACHI-IJMAN (l'anc. Sestos), ]}Ort
de la Turkie d'Europe, sur les Dardanelles , à
7 l. S. S. 0. de GallipoH.
AK-CHEHER, v. delà Turkie asiat. (Ana-
douli), ou Asie ottomane , près d'un lac , au
pied de montagnes élevées , et environnée du
nombreux jardins. On y voit une belle mos-
quée ; fabr. d'excellents tapis; comm. actif. Il
est à croire qu'elle occupe l'emplacement de
l'anc. Thymbrium , nommée ensuite Antiochia
ad Pisidam. 1,500 maisons. A 20 1. S. E. d'A-
fioum-Kara-Hissar.
AKJEKMABJE ou Ac-KerMAN { Alba-Julia
des Romains), V. de Russie (Bessarabie), sar
la mer Noire, avec un port défendu par un
chat. Elle est elle-même environnée d'un
fossé profond , et une muraille la protège du
côté de la mer. Un faubourg , plusieurs mos-
quées , une église grecque , une belle église ar-
ménienne, deux grands bains; comm. actif en
café, surtout en sel. 15,000 habit. A U 1. S. O.
d'Odessa. Lat. N., 46o 12' 0''; lat. E., 28° 5' 45".
AKHAXKAZ.AKI , pet. V. de la Turkie
asiat. (Arménie), Tune des plus grandes et des
plus belles cités de l'Arménie , lorsqu'Alpars-
lan la ravagea, en 1064. A 14 1. S. E. d'Ak-
halzikh.
AKHAI.ZIKH ou Aktska , v. de la Turkio
asiat., sur un affl. du Kour , résidence d'un pas-
chà qui commande à un territ. divisé en quatorze
sandjeaks ou districts. Elle est ouverte , maii
défendue par une citad. très forte. Quelques
fabr. ; comm. actif avec les ;)orts de la mer
Noire ; gr. marché d'esclaves. 15,000 iiabit.
A 14 l. N. E. d'Erzeroum.
AK-HISSAR, V. de la Turkie asial. ( Ana-
AKS
tolie), sur h Kodos , autrefois plus considérable
qu'aujourd'hui. Deux mosquées, deux bains,
un cbàt. ruiné. Fabr. d'élottësde coton que son
territ. produit en abondance, et qui est regarde
comme le meilleur de i'Anatolie. /,OUU habit.
A 23 1. N. E. de Smyrne. .
AKHI.AT, pet. v. de la Turkie asiat. (Ar-
ménie ) , sur le lac de Van , et qui fut à une
époque la résidence dos rois dWrméme. Son
territ. est couvert de jardins, dont les noyers et
les pommiers sont renommés. 4,000 maisons.
A 8 1. N.f]. de Bedlis.
AS.HSIKES , AKHSSIA OU ÀKSIKAT , V.
<]u Khanatde Khokand, sur le Syr-Déria, avec
un fort et un faub. A 20 1. N. E. de Khodjand.
AKHTAMAR, île de la Turkie asiat., dans
le lac de Van , vis-à-vis de Vastan , avec un an-
cien fort où réside l'un des quatre patriarches
de l'Arménie.
AKHTYRBLA., v. de Russie (Kharkov), sur
un aftl. de la Vorskla. Un grand nombre de pè-
lerins -.iennent y adorer l'image miraculeuse
de Notre-Dame d'Akhtyrka. Fabr. beaucoup
d'étoffes légères. Les environs produisent des
fruits excellents. 14,000 habit. A 22 l. N. 0. de
Kliarkov.
AKXBI, roy. de TAfi-ique occident., sur la
Cftte-d'Or, et qui faisait autrefois avec les Eu-
ropéens un comm. consid. d'or, lequel a pres-
que cessé depuis que les Aschantis l'ont rendu
tributaire.
AELKAH, V. de l'emp. de Marok , dans un
territ. fertile , sur la route de Ten-Boktoue. 200
maisons , dont 50 habitées par des Juifs. A 50 1.
S. E. de Taroudant.
AKMYN ou Akiimyn , pet. V. de la Haute-
Egypte , sur la rive dr. du Nil , bâtie sur l'em-
placement de l'anc. Chemnis ou Panajiolis, dont
on voit encore un superbe portique de temple.
Fabr. de poterie et de grosses étoffes de colon.
5 à 4,000 habit., qui s'adonnent à l'agricidture,
au comm. et à la navigation sur le fleuve. A 6 1.
d/2 N. 0. deCirgéh.
AKOI.AH, pet.v. etfortde l'IIindoustan (Etat
du Nizam ) , environnée de hautes murailles. A
S 1. E. N. E. de Balapour.
AKOB.AH, V. de l'Afghanestân, sur le Ka-
boul , avec une jolie mosquée et un bazar. A
SO I. S. E. de Kaboul.
AKOUCHA, pays de Russie , dans le Daghes-
tan , sur une branche du Caucase , et qui est
habité par des Lesghis parlant un dialecte par-
ticulier. 18,000 fini i lies réparties dans34vgs.,
dont le principal est Akoucha. A 22 1. 0. N. 0.
de Di^rbcud.
AKCUïiiS, pot. v. de Russie (Arménie russe),
sur FAras, à TE. d'Asdabad.
AHJROrROîJM, V. de l'emp. Asohanli (A&-
sine) , à 1 1 1. de Coumassie.
AK.SOU , pet. V. du Tourkostàn chinois, à
CO 1. E. N. E. de Kacbegar. Ses habit, façonnent
le jaspe et fabriquent de belles couvertures de
cuir. Cumm. actif. 2,000 habit.
AKSOUM , V. d'Abyssinie ( Tigré ), jadis ca-
pitîde d'un roy. puissant, dont les souverains
régnaient sur toute l'Abyssinie et les régions
voisines. On y voit encore un très bol obélisque
d'un seul bloc de granit, haut de CO pieds, en-
vironné de débris de plus do 50 autres. Cette
36 — ALA
ville compte env. 6,000 maisons, et possède une
des plus belles églises du pays ; c'est ici qu'on a
rédigé la chronique d'Aksoum ou histoire d'Abys-
sinie. Aksoum , le ch.-l. politique du Tigré, est
à 45 1. de la mer Rouge.
AIiA, pet. V. du Tyrol , sur l'Adige, avec une
filat. de soie et fabr. de soieries. 2,400 habit. A
2 1. i/2 de Roveredo.
AZiABAMA, fl. des États-Unis, formé par
la Cousa et la Tallapousa, et qui se jette dans la
baie de Mobile. Cours 50 1., dont 22 navigables
pour les bâtiments tirant 6 pieds d'eau jusqu'au
fort Claiborne. On trouve 4 à 3 pieds de profon-
deur jusqu'au contl. de la Cahamba, et 3 env.
dans les parties les moins profondes.
AUSlBAMA, un des états unis de l'Amérique
du Nord , entre les 50° et 55° N. et les 87° et
91° 0. , au S. de celui de Tennessee et à l'E. de
la Géorgie. Il est de forme parallélogrammique,
et a env. 6,911 1. carr. de superf. Sa surface
embrasse, au N., une partie du plateau où coule
le Tennessee , et s'étend ensuite sur les terrasses
qui descendent vers la mer, où un petit territ.
lui donne accès ; c'est là que se trouve la belle
baie de Mobile et la ville de ce nom , le débouché
de ses productions. Le Tennessee, la Tombigbi
et l'Alabama , toutes trois navigables dans une
bonne partie de leurs cours pour de petits navi-
res , sont les principales riv. qui l'arrosent, et
offrent ainsi des débouchés aux diverses parties
de son territ. Le climat change comme le sol;
le printemps, l'automne et l'hiver y sont géné-
ralement agréables; mais les chaleurs de l'été
augmentent à mesure que l'on gagne les plages
maritimes, où elles deviennent très fortes ; les
productions et les arbres se modifient aussi
comme l'air, et après avoir trouvé le chêne , le
frêne, le noyer, le peuplier, au nord et au cen-
tre, on voit verdir, au midi, l'oranger sauvage
et le cyprès. Le maïs, le froment et le coton sont
les principales productions des champs ; ce der-
nier forme jusqu'à présent à peu près le seul
article d'exjwrtation. La popul. de cet état était,
en 1831, de 509,000 habit. On trouve encore
dans cet état ditTérentes pet. tribus indigènes,
telles que les Tcherokis, les Cricks, les Tcliaklas
et les Tchikkasâs. L'Alabama est divisé en 50
comtes, et a pour ch.-l. Tuscalaosa.
AIiABAMAS, tribu indienne des États-Unis,
qui habitait autrefois l'état auquel elle donne son
nom , mais qui est aujourd'hui réduite à quelques
familles et retirée dans la Louisiane.
AIiA-CHEHILB,, pet. V. de la Turkie asiat.
(Anatolie), bâtie sur l'emplacement de l'anc.
Philadelphia. Fabr. d'étoft'es de coton dont la
teinture est fort belle. Comm. actif, favorisé par
sa position sur l'une des routes de Smyrne , dont
elle est à 28 1. E. 6,000 habit.
AIiA-DAGH (Mont). Une des hautes mont.
d'Anadouli ( Turkie asiat.) , entre Boli et An-
korah. *
AZJLE;j03, pet. v. d'Espagne (Zamora),
avec 4,400 habit. A 4 1. 1/2 S. E. de Toro.
AIiAGOAS , pet. prov. du Brésil, qui faisait
autrefois partie de celle de Pernambuco , comme
Comarca (distr.), et au midi de laquelle elle est
située. Sa caj)., qui porte le nom à^Alagoas^ est
appelée aussi Filla-da-MugdaJena. Elle est
sit. par 10° 19' de lut. S. et 0° 20' de long. 0.,
AL A
sur los borda du lac Manguaba. Cetto ville, qui
n'a rion do remarquable, était jadis célèbre par
le colon cl le tabac que pruduisaieut ses envi-
rons, mais dont la culture est aujourd'hui très
diminuée et semble avoir été remplacée par celle
de la canne à sucre. Du reste, ce petit pays a
joué un rôle fort important durant les guerres
que le Portugal eut au xvil" siècle avec la Hol-
lande,
AIiAGON ( Jlovonn) , gr. bg. d'Espagne
[Aragon), entre l'Èbre et le canal impérial. A
61. N. 0. de Saragosse. 2,-4G3 habit.
AIiAIGNE, p. V. de France (Aude) , ch.-l.
de cant. 520 habit. ^ de distribution. A 2 1. 3/i
N. 0. de Limoux.
AIiAIS, V. de France (Gard), au pied des
Cévemies, sur le Gardon ; ch.-l. d'arrond. et de
cant. , tribunaux de 1'"« instance et de comm. ,
conservation des hypothèques. Quoique anc ,
elle est bien bâtie. On y voit un fort construit
par Louis XIV, et au bas duquel est une terrasse
qui sort de promenade. Elle a un collège com-
munal , une société d'agriculture , une pet. bi-
bliothèque de 3,500 vol. , des fabr. de bonnets,
de bas, de galons en coton, soie, laine et lilo-
selle, de gants, serges, ratines, soie à coudre
et faïence noire , une usine à couperose , des
chapelleries et une grande verrerie. Son prin-
cipal comm. consiste en rubans pour l'Espagne
et l'Amérique. Deux foires pour soies , filoselle ,
bourre de soie et bétail. Aux environs, riches
mines de fer et de houille. Alais paraît être
VAlesia de César. 11,750 habit. ^. A 8 1. 1/2
N. 0. de Nîmes. Lat; N., 44» 7 22'' ; long. E.,
1° 44' 10".
AIiAKANANDA, riv. de l'Hindoustan, qui,
réunie au P.hagirathi, forme le Gange. Elle des-
cend de l'Himalaya.
AIJI.KOUIi-M'OOK. Ces deux lacs, qui n'en
forment peut-être qu'un, se trouvent dans la
Kalmoukie. Manquant de documents exacts ,
je préfère ne pas en donner une description qui
pourrait être erronée.
AXiAJIIOS (Los), V. du Mexique (Sonora),
avec des mines d'argent dans le voisinage. 8,000
habit. A 41 1. N. 0. de Sinaloa.
AXAN, com. de France (Haute-Garonne).
Fabr. de lainages. 1,093 habit. A 1 1. 1/2 0. N. Ô.
de Martres.
AXAirD, que l'on prononce 0-land, Terre
de rivières, en finlandais y^/it;enanmaa. Pet.
archipel de la mer Baltique, sit. à l'entrée
du golfe de Bosnie , entre la côte de Suède et
celle de la Finlande , dont elles dépendent. La
principale de ses îles est celle qui lui donne son
nom. Elle est d'une forme très irrégulière, et a
env. 9 1. de long sur 7 de large. Le sol en est
montueux , bien arrosé par de petits ruisseaux ,
couvert çà et là de forêts de pins , de sapins et
bouleaux, et fertile dans les parties cultivées.
On y recueille du froment , mais surtout de l'orge
et du seigle. Le bétail y est assez nombreux et
donne de bon fromage. H y a quelques ours ,
des lièvres, des renards et des lynx. La pêche y
est très productive et la mer abonde en phoques.
Les habit. d'Aland , au nombre de plus de 13,000,
Bont d'origine suédoise et parlent suédois ; ils
s'occupent d'agriculture et d'un petit comm. de
produits du liol avec les coatrées voisines. L'ile est
37 — ALB
divisée en cniq paroisses. Elle appartient à la
Russie, ainsi que tout l'archipel, seulement
depuis 1808.
AI.ANIS. bg. d'Espagne (Séville) , près du-
quel est une célèbre mine do plomb argentifère
peuriclie. 1,130 habit. A 141. N. N.E. do Séville.
AXAFAEB.sk. pet. V. de Hussie ( Perm ) ,
avec des forges considérables. Fondée en 170i.
1,700 habit.^A 20 1. N. 0. d'Irbite.
AXARCOM'. bg. d'Espagne (Cuenca), sur
un rocher qu'entoure le Jucar, et aussi forlilié
par l'eau que par la nature. Il est défondu par
un chilt. On y remarque l'église de Sta. -Maria ,
celle de St. -Jean , et le gr. aulel de l'église pa-
roissiale de Sto.-Domingo de Silos. 800 liabit. A
14 l. S. S. E. de Cuenca.
a;F>ABJC (canal I)') (France, H.-Pyrénées),
ouvert en 507 par le roi goth dont il |)orte lo
nom, et destiné aux irrigations de la plaine à
la droite de TAdour, du côté de Tarbes et do
Rabastens. Il fait mouvoir 60 moulins.
AXARO, bg. d'Espagne, dans l'île de Ma^
jorque. Carrière de marbre nuancé, susceptible
d'un beau poli , aux env. 2,755 habit. A 4 1. 1 2
N. N. E. de Palma.
AXASKA. longue presqu'île de l'Arménie
russe, qui s'avance à travers les flots du gr.
Océan , vis-à-vis la chaîne des Aléoutiennes.
AZiASSIO. bg. des états Sardes (Gènes) , avec
un beau port comm. 5,000 habit. Ali. 1/2 S. 0.
d'Albinga.
ALASSOKTA. bg. de la Turkie d'Europe
( Roum-Ili ). Foire consid. en été, 5,000 habit.
A 8 1. 1/2 N. 0. de Larisse.
AXATASIAHA, 11. des États-Unis (Géor-
gie), formé de l'Okonce et de l'Oukmulgie,
qui ont chacun 70 1. de cours. L'Alatamaha
en a un de 35 1., dont 3 ou 4 navigables pour
les gr. navires, depuis son emb. dans l'Océan.
Les barques de 30 tonneaux remontent l'Okonce
jusqu'à 1051 1. de la mer, à Milledgeville.
AXATRI. v. de d'État de l'Eglise, sur une
colline. Évéché, 8,700 habit. A 5 1. 1/4 N. 0.
de Frosinone,
AXAT7B,. pet. V. de Russie (Simbirsk), au
contl. de l'Alatyr et de la Soura. Deux couvents ,
cinq églises. Tannerie et verrerie dans le voisi-
nage. Gr. comm . de grains. Marchés très fréquen-
tés. 3,000 habit. A 41 1. 0. N. 0. de Simbirsk.
AXAVA. l'une des anciennes prov. basques
d'Espagne. ( Voy. Provinces Basques. )
AXA.YA ou Àlaniéif, pet. v. de la Turkie
asiat. , sur un promontoire dominant la mor de
Chypre , et qui présente l'aspect le plus triste.
Elle est défendue par un fort et n'a pas de port ,
mais seulement une mauvaise rade. 2,000 habit.
A 27 1. E. S. E. do Sataliéh.
AXAlfOR. pet. V. de l'ile deMinorque, sur
une hauteur, près du gr. chemin qui traverse
l'île. 5,170 habit. A 5 1. de Mahon.
AXAZICA. riv. de Sibérie (Irkoutsk), qui
descend des mont, du môme nom et se jette dans
l'Océan glacial. Cours 140 1.
AIiB ou Alp, appelé aussi Alpes de Souabe.
Chaîne de mont. , ou plutôt plateau mon-
tueux qui traverse toute la partie centrale du
Wurtemberg en se dirigeant du S. 0. au N. E.
Elle commence aux sources du Nekar et se ter-
mine à celki de la Jugst. U y en a uq9 portion à
ALB
.«aquelle son aspect âpre et sauvage a valu le
surnom de Bauhe Alp , l'Alpe rude. La hauteur
de l'Alp diminue à mesure qu'il s'éloigne de son
origine. Son point culminant est le Hohenberg,
qui a 1027 met. ou 3,161 pieds.
AXBA ( Alba-Pompeia ) , pet. V. des Etals
Sardes ( Piémont), sur le Tanaro, ch.-l. d'une
prov. du même nom ; évêché. Lieu natal de
Pertinax. Gr. comm. de bétail. 7,000 habit. A
40 1. S. S. 0. de Turin.
AliBACETX, bg. d'Espagne (Murcie), dans
une plaine fertile. Fabr.dedrapeldegrosse quin-
caillerie. Récolte beaucoup de vins et de safran.
Au mois de septembre , l'une des premières
foires à bétail de l'Espagne. 9,400 habit. A 3 1.
N. 0. de Chinchilla.
AXBA 3>E TORMES. bg. d'Espagne , prov.
et à 5 1. S. E. de Salamanque. 2,167 habit. Près
de là est le château du fameux duc d'Albe.
AliBAGH. pet. V. de la Turkie asiat. (Armé-
nie), où l'apôtre saint Barthélémy fut martyrisé,
selon les traditions arméniennes. A 23 1. S. S. E.
de Van.
AZ.BATATX DE Z.'AB.ZOBISFO , bourg
d'Espagne ( Aragon ) , sur le rio Martin , que
traverse un beau pont. 4,4 25 habit. A 8 1. 0.N. N.
d'Alcàniz.
AliBANIE. Cette grande province de la pé-
ninsule orientale de l'Europe , qui fait partie de
l'empire ottoman, et qu'on a mal à propos
nommé Turkie d'Europe , est certainement le
pays le moins connu de notre occident. Il s'é-
tend à l'O. le long de la côte orientale de la
mer Adriatique et de la mer Ionienne , entre les
39" et 45° de lat. N. Sa plus grande largeur est
de 40 1. Elle est bornée au N. par le Monténé-
gro , la Servie et la Bosnie ; au S. , par les mon-
tagnes des Souliotes et par le golfe d'Arta. Sa
limite orientale est encore incertaine. Sa popu-
lation paraît être de près de 4,000,000 d habi-
tants. L'Albanie se divise en haute , moyenne et
basse, et est comprise dans Veyalet (gouverne-
ment) de Boum-lHy composé de plusieurs tivas
ou districts dont les limites sont fort variables.
Elle a été ordinairement confondue avec l'Épire,
quoique la chaîne du Pinde et des monts Acrocé-
rauniens, qui sont une branche du premier,
les sépare et donne naissance à ses principales
rivières l'Aspro-potamos, l'Arta et la Voioussa.
La Haute-Albanie se trouve placée au N. : c'est
l'ancienne lUyrie grecqjie ou macédonienne. La
Basse- Albanie, ou plutôt l'Épire, est au sud de
cette chaîne, et s'étend jusqu'au golfe d'Ambra-
nie , qui la sépare de l'Acarnanie ou de la Grèce
occidentale. La Moyenne a pour chef-lieu Va-
lona. Sauf quelques districts maritimes et sep-
tentrionaux , habités par des Albanais musul-
mans, ainsi que la plus grande partie de la
Haute- Albanie , cette contrée est entièrement
grecque de mœurs , de religion et de langage.
Ce pays , qui rappelle la Suisse , et qui est un
abrège de tous les climats , est hérissé de mon-
tagnes couvertes de forêts et de collines , où Ton
cultive la vigne. Dans les vallées, on recueille
le blé. Les chevaux sont petits, mais vifs et forts,
ajoutez les bœufs, le chien berger molosse et
l'ours brun. Le climat est généralement sain et
tempéré, mais il est très {r<jid dans les parties
élevées peudaiit l'hiver , qui ne dure pas trois
— 38 — ALB
mois , et, pendant l'été , la chaleur est extrême
dans les parties basses. Les Albanais donnent à
leur pays le nom de Skip , et à eux-mêmes celui
de Skipetar. La dénomination A''Arnaontes ,
corruption du mot Arvanites^ qu'ils ont reçue
des Turks, est d'origine grecque. Les Albanais
emploient la langue grecque en écrivant et dans
toutes les transactions publiques.
La langue skipe me paraît être composée de
l'anc. pélasge et des langues caucasiennes. On y
trouve des mots arméniens, illyriques anciens ,
étrusques , latins rustiques , celtiques , sans-
krits, etc.; cequimesemble prouver la connexité,
sinon la filiation de l'albanais avec le sanskrit et
le celtique, par conséquent des liaisons générales
entre les langues dites japhétiques et la famille
indo-gothique, dont le haut pays d'Arménie pour-
rait être non le point de départ, mais le centre
commun.
Les Albanais paraissent descendre des Sche-
typs ou Albaniens, peuples du Caucase qui habi-
taient les env. de la mer Caspienne, qui seraient
venus en Illyrie depuis un temps immémorial,
après l'expédition des Argonautes peut-être , et
qui furent ensuite en partie soumis aux rois de
Macédoine et d'Epire, et ensuite, de la même ma-
nière, aux Romains. Mais leur position, éloignée
du centre de l'emp. des derniers, et leurs mont,
inaccessibles, les empêchèrent toujours d'être
subjugués, et les mirent aussi par la suite à
l'abri des irruptions des barbares du nord. A
l'époque des croisades , l'Albanie fut souvent
traversée par les troupes de l'occident ; et toutes
les chroniques du temps parlent des Albanais,
comme d'une nation nombreuse et belliqueuse.
Plusieurs d'entre eux suivirent la fortune des
croisés, et se répandirent dans la Grèce. Quand
les Osmanlis s'emparèrent de l'Albanie en 4434,
leur célèbre chef, Georges Kastriote ou Scan-
derbeg, retarda pendant un grand nombre d'an-
nées la conquête de ce pays. Il était divisé en
plusieurs paschâliks indépendants , quand , vers
la fin du siècle dernier, le terrible Ali-Pacha se
rendit maître d'abord de celui de Yanina et en-
suite de tous les autres, et força la Porte-Otto-
mane à le reconnaître comme vizir ou paschâ à
trois queues.
Les principales villes et lieux remarquables
de l'Albanie sont Yanina , Scutari , anc. rési-
dence des rois d'IUyrie, Arta , Delvino , Berat,
Argiro-Castro , et autres Ueux qui seront décrits
à leurs places. Ses ports , Arta ou plutôt Sala-
gora, Prevesa, Butrinto, Vonitza, Valona, Souli,
Metzovo, Orocher, Chimera, Durazzo etAlessio.
Aujourd'hui l'Albanie se divise en paschâliks ,
dont les trois principaux sont ceux de Yanina ,
Albessan et Scoutari. On y trouve établis beau-
coup de Grecs, de Juifs et de Serviens. Les Al-
banais sont d'une taille moyenne, musculeux,
droits , sobres , et par conséquent robustes ,
infatigables, mais avides, mercenaires, faux, et
invoquant , suivant l'occasion , la Panagia (Ste-
Vierge) ou Mohammed. Ils sont néanmoins très
intelligents, hospitaliers, aventuriers et braves
par dessus tout. Si la patrie de Pyrrhus et de
Scanderbeg , d'Ali-Tepelenli , de Moustapha Baï-
ractar était bien gouvernée, elle produirait de
grands hommes et deviendrait le théâtre de
grandes actions. Au reste, plusieurs tribus al-
ALB
39 —
ALB
Iwnaiscs Boni restées md(?pocidaniea du eoul-
(hàn , et elles forment des communautés muni-
cipales et féodales , souvent en débat les unes
avec les autres. Leurs maisons sont générale-
ment éloignées l'une de l'autre d'une portée de
fusil ; la plupart sont entourées de murs, per-
cées de meurtrières , et crénelées comme au-
tant de châteaux-forts. Ce genre de vie féodal
exalte l'individualité des notables ; mais il em-
poche cette nation de se constituer une unilé, et
{)ar conséquent une nationalité. Cependant tous
es Schypetars ne sont pas régis d'après le môme
système. Les Guègues et les Toxides obéissent
à une aristocratie brutale ; la Japygie et les
cant. de l'Acrocéraunie ont un gouvernement
patriarcal et démocratique, car ils sont admi-
nistrés par des gérontes qu'ils élisent, et par un
sénat composé de tous les gérontes élus : un gr.
nombre de petits états se dirigent d'après leurs
lois ou coutumes, comme les Monténégrins, les
Souliotes , les Parghiotes , etc. Cette variété
existe dans leurs langues , car on y compte
quatre dialectes assez différents, le guegari,le
toskari , le japouri et le chamouri , dérivant des
quatre familles qui forment le peuple albanais,
c'est-à-dire les Guègues et les Mirdites, les Toxi-
des , les Yapiges et les Chamides. Parmi les
Schypetars, les Mirdites, fidèles au catholicisme,
ont une physionomie particulière et remarqua-
ble. Ils jouèrent un grand rôle sous Castriot.
Depuis la révolution grecque , l'élément grec a
fait des progrès en Albanie. La Basse-Albanie a
repris son nom primitif d'Épire , quoiqu'une
décision diplomatique imprudente l'ait enlevée au
nouvel état. L'agriculture , l'industrie et le com-
merce ont fait peu de progrès parmi eux. Une
grande partie de la Grèce orientale, entre autres
la V. d'Athènes, est peuplée d'Albanais qui sont
restés chrétiens ; et on trouve des colonies alba-
naises dans les montagnes des ALruzzes, dans le
roy. de Naples, qui parlent une langue particu-
lière, et ont conservé les costumes et les mœurs
de leur anc. patrie. On observe parmi eux quel-
ques coutumes décrites par Homère. Leur cos-
tume ressemble assez à celui des anciens sol-
dats grecs , et aussi avec celui des Highlanders
écossais. Leurs femmes sont grandes, fortes et
belles , sauf les Teryapices, qui vivent dans une
espèce d'esclavage. Les Toxides m'ont paru riva-
liser avec les plus belles femmes de la Tcher-
kesse ou du Daghestan ; mais les Albanaises ont,
en général, quelque chose d'hommasse qui répu-
gne à l'idée de beauté , de tenue et de douceur,
que l'on recherche dans une femme, et que l'on
trouve avec délices dans celles de l'Inde ou dans
les femmes de Gouap dans les îles Carolines
(Polynésie). {Foyages inéd. de G. deRienzi.)
AI.BA1ÏO, lac de l'État de l'Éghse, à b 1. S.
S. E. de Rome, et qui paraît occuper le fond d'un
anc. volcan éteint, dont les parois sont aujour-
d'hui revêtus d'un admirable amphithéâtre de
végétation. Là les souvenirs historiques s'éveil-
lent en foule, et on y voit encore ce fameux ca-
nal souterrain, à la construction duquel fut
attaché le sort d''Jlbe-la-Longue, la vieille ville.
Il servait de déversoir aux eaux du lac , lors-
qu'elles augmentaient. L'étendue de cette nappe
à'ean est de 2 1. de tour , et sa profondeur de
470 toises.
AUBAnrO , pet. V. de l'État do l'Église , sur
une mont, près du lac; évôc. On y voit plu-
sieurs beaux palais, et entre autres celui Corsini,
Beau( oup de riches Romains viennent y passer
la belle saison. Près de là sont , dit-on , les tom-
beaux (h.à Iloraccs. Via estimé. 4,000 habit. A
l) 1. S. S. E. de Rome.
AIAANO , bg. du roy. de Naples ( Basili-
cate). 2,G()U habit. A 5 1. E. S. E. de Potenza.
■AIXAN'Y, V. des États-Unis, cap. politique
de l'état de New- York. Elle s'élève sur un ter-
rain inégal le long de la rive droite de l'Hudson.
Elle est bien placée et bien bâtie. Un aqueduc
y apporte l'eau d'une lieue. Parmi ses édifices,
on remarque le capi tôle, la nouvelle prison , lo
théâtre et l'arsenal. Elle a plusieurs sociétés,
un musée , des fabr. diverses , et entre autres
de tabac. Sa position sur un fleuve navigable
pour des goélettes et de gr. bateaux à vapeur,
près du gr. canal Érié , qui lui ouvre les régions
de l'O. , donne une singulière activité à ses re-
lations commerciales. L'exportation du froment
y est considérable. Les bateaux à vapeur font le
trajet entre A Ibany et New-York (32 I.) en 20
heures. 56,000 habit.
AIiBAa&AClN (Zobetum), pet. v. d'Es-
pagne (Aragon), entre deux mont., sur le Gua-
dalaviar; évèc. Fabr. de drap commun. 2,000
habit. A 6 1. 4/2 0. N. 0. de Teruel.
ALBAS , bg de France ( Lot ) , près du Lot.
4,300 habit. A 3 1. 4/2 0. N. 0. de Cahors.
AliBATEHA, bg d'Espagne (Murcie), avec
une magnifique église. Éducation de vers à soie,
2,750 habit. A 9 1. N. E. de Murtie.
ALBATDA , bg d'Espagne (Valence), avec
des fabr. de toiles et d'espartilles (chaussures
de tissus de cordes ) . Une blanchisserie de cire
et une savonnerie. 3,070 habit. A 2 1. 4/2 S. de
Jativa.
AIAENC, com. de France (Isère). 4,094
habit.A4 1.N.N.E.deVinay.
AIiBENGA ( Albium-Tugaunum des Ro-
mains), pet. V. des États Sardes (Gênes), près
de la mer, sur la Centa. On y voit une rotonde
antique servant de baptistère , et quelques au-
tres ruines. Terril, très fertile, mais malsain.
4,000 habit. A 44 1. 4/2 S. 0. de Gènes.
ALBENQUE (L'), Foy. Lalbenque.
ALBERCHE, riv. d'Espagne ( Tolède), affl.
du Tage , à Talavera de la Reina. Cours 57 1.
AXBÈHES , nom que l'on donne à l'extré-
mité orient, de la chaîne des Pyrénées , à l'E.
du fort de Bellegarde.
ALBEB.T, pet. v. de France (Somme), sur
la riv. d'Ancre , qui forme . en sortant , une
belle cascade ; ch.-l. de cant. On y remarque
la halle , et un souten'ain oîi se trouvent des
pétrifications très curieuses. L'église possède
une image de la Vierge révérée de tout le dé-
partement. Il y a une blanchisserie, une pape- ;
terie , une imprimerie sur étoffes et papier à '
tenture, et une filature de coton. Le faubourg,
nommé Château-Boulant , a une salpètrerie.
Comm. de bétail. 2,532 habit. ^. 2S^- A 4 1.
4/2 N.O. dePéronne.
A1.BEKIQUE, bg d'Espagne (Valence), à
4 1. de Jucar , sur la route de Madrid. 2,450
habit. A 4 1. 0. d'Alcira.
ALBSRTAS ou Bouc , com. de France
ALb
(Bouches-du-Rhône). 1,40i habit. A 1 1. 1;4 0.
de Gardanne.
AI.BI (Jlbiga),\. de France, ch.-l. du
départ, du Tarn, d'arrond. et de cant. ; cour
d'assises , tribunaux de première instance el de
commerce ; directions des contributions et des
domaines ; recette générale ; conservation des
hypothèques; siège d'un archevêque dont relè-
vent les évèques de Rhodez , Cahors . Mende et
Perpignan. Elle est irrégulièrement pavée, mais
bien Jjâtie.On y remarque l'église de Ste.-Cécile,
la préfecture et l'hôpital Saint-Jacques , ainsi
qu'une belle promenade appelée la Lice. Fabr.
de drap commun , de toiles d'emballage , de
belles toiles de lin , de linge de table , de mou-
choirs, coutils, toiles et couvertures de coton ,
molletons , tapisserie , étoffes de laine , cha-
peaux , cire , chandelles , des papeteries ; une
fonderie de boulets, un laminoir à cuivre. Près
de là se trouvent d'autres papeteries , un lami-
noir à cuivre, une fabr. de faïence et des mines
de houille. Comm. de blé, vins, indigo de pas-
tel que l'on y prépare depuis des siècles ; sept
foires pour bétail , mercerie et toiles du pays.
— Albi est fort ancien , et a beaucoup souffert
des guerres de religion. C'est dans son sein que
s'est tenu le concile qui condamna les Albigeois
en 11 7G. H, 800 habt.^. A 147 1. S. de Paris.
Lat. N., 43o 55' 46"; long. 0., 0^ 41' 42".
AIiBIAS, com. de France (Tarn -et -Ga-
ronne ). 1,182 hab. A 1 1. S. 0. de Réalville.
AIiBIGEOIS, anc. pays de France, dans le
Haut-Languedoc , et qui prenait son nom d'Albi.
Il forme aujourd'hui uue partie du département
du Tarn .
AIiBINTO, bg. du roy. Lombardo-Vénitien
( Bergame) , sur le Serio. On y remarque le pa-
lais Spini. Gr. filat. de soie ; deux forges pour
instruments aratoires ; fonderie et usine à cui-
vre ; mécanique à polir les pierres à aiguiser ,
que l'on tire du voisinage, et qui sont renom-
mées en Europe ; quatre foires. 2,000 habit. A
2 1. 1 2 N. E. de Bergame.
AI.BIBJOS. Foy. le mot Races.
AXBIOSI, nom donné par les Grecs à la
Grande-Bretagne , et comprenant les deux pays
nommés par les Rçmains Britannia et Caledonia
(l'Angleterre et l'Ecosse).
AliBlOM' ( Nouvelle ) , nom donné par
Drake, en 1578, à la partie septent. de la Ca-
lifornie , et aux côtes qui s'étendent au N., mais
que l'on restreint aujourd'hui entre les 43° et
48" N., le long du grand Océan. Elle a été explo-
rée par Vancouver en 1792. C'est un pays plat
sur la côte , mais couvert de montagnes élevées
et garnies de forêts de pins dans l'intérieur. Le
climat y est tempéré , le sol fertile , mais l'eau
y est rare. Ou y trouve la plupart des arbres
et des animaux de nos contrées. Elle est, du
reste , peu peuplée.
AIiBON, com. de France (Drôme). 2.065
habit. A 2 1. N. N. E. de St.-Yallier.
AI.BONA, pet. V. d'illyrie (Trieste). Cul-
ture de l'olivier et de la vigne ; fruits délicieux.
ijOOOhabit. A81. 1 2 S. S. 0. de Fiume.
AXBOR, bg de Portugal (Algarves), à l'em-
bouchure de l'Albor, cpii y forme un pet. port.
i,3p0 luihit. A 2 l.E. dcLagos.
ÂXiBOiiAN , pel. ilc Ùo lu Mudilerrànéo ,
40 — ALC
entre la côte d'Aft-ique et celle d'Espagne , dont
elle dépend. Défendue par une tour. Lat. N.,
57° 57'; long. 0., 5° 20' 55''.
AI.BOS, bg. d'Espagne (Grenade), à 14 1.
1/2 N. E. d'Almeria. 7,570 habit. , y compris 7
hameaux-maisons.
ALBREDA , v. de la Sénégambie , dans le
roy. de Barra , à l'emb. de la Gambie , et où les
Français ont un comptoir. 1,700 habit.
AIiBRET, anc. pet. pays de France, aujour-
d'hui compris dans le département des Landes
(arrond. de Mont- de -Marsan). Il avait pour
ch.-l. la pet. V. d'Albret , aujourd'hui simple bg
sous le nom de Labrit.
AI<BUFi:iBA , bg du Portugal (Algarves) ,
avec un port qui admet les plus gr. vaisseaux ,
et que protège une citadelle et des batteries.
2,665 habit., la plupart pêcheurs. A 8 1. 0. de
Faro.
AlBUFEBA , lac d'Espagne ( Valence ) , à
peu de distance et au midi de Valence. Il a 4 1.
de long, 1 de large , et communique à la mer
par un canal étroit que l'on ouvre et ferme
à volonté. Il nourrit beaucoup de poissons et
une multitude d'oiseaux aquatiques, dont le
gouvernement afferme la pèche et la chasse.
Ses rives donnent une grande quantité de riz.
Le maréchal Suchet y reçut le titre de duc
d'Albufera.
AXBUHERA (la), vg. d'Espagne (Estra-
madure). C'est dans ses env. que le maréchal
Soult, duc de Dalmatie , défit l'armée anglo-
espagnole, le 15 mai 1811. A 5 1. 5/4 S. S. E.
de Badajoz.
AI.BUQUERQUI: , pet. V. d'Espagne ( Es-
tramadure ) , sur la frontière de Portugal, avec
un chat. -fort. Fabr. de toiles cirées et de savon.
0,800 habit. A 8 1. N. N. 0. de Badajoz.
AI<BUQUERQUE , pet. v. du Mexique
(Nouveau-Mexique). 6,000 habit. A 20 1. S. 0.
de Santa-Fé.
ALBUSSAC, com. de France (Corrèze).
1,294 habit. A 2 1. 0. N. 0. d'Argentac.
AXiCAÇAR-EXi-KÉSTR (le GRANd), pet.
V. de l'emp. de Marok (Fez), célèbre parla ba-
taille qui s'y donna en 1578 , et dans laquelle
périt le roi Sébastien de Portugal. A 5 1. S. E.
d'El-Araisch.
AXCAÇAR-EIi-SAGHITR ( le petit) , ])et. v.
forte de l'emp. de Marok, entre Ceuta et Tanger,
sur le détr. de Gibraltar.
Ai^CAUL DE CHISVERT, bg. d'Espagne
(Valence). 6,000 hab. A 5 1. S. 0. de Peniscola.
AXCAXA UE GUADAVIA {Hienipa) , bg.
d'Espagne (Séviile). Chàt.-fort. Territ. fertile eu
grains, et olives les plus grosses du roy. 5,155
habit.A21. E. S. E. deSéviUe.
AXCAIiA-DE-HElffARÈS ( Complutum) y
pet. V. d'Espagne (Tolède), sur le Henarès ; anc.
faub., murailles flanquées de tours carrées.
Plusieurs beaux édifices. Université la plus re-
nommée après celle de Salamanque. Env. mou-
lins à poudre el tanneries. Lieu natal de Cer-
vantes. 4,570 habit. A 5 1. 1 '4 E. N. E. de Madrid.
AliCALA DE Z.OS GAZAI.ES, bg. d'Espa-
gne, prov. et à 11 1. S. E. de Cadix. 5,520 habit.
AIiCAXA-BEIi-RIO ( Jlipa maijna ) , bg.
d'Espagne, sur le Guadalqiiivir, prov. et à 51.
1/4 N. N. 0. de Sévillc. ^-',080 hubit.
ALC
- 41 -
ALE
AXiCALA-UL-REAI. (^iura), V, d'Espagno
(Juan), dans un territ. fertile en bons vins et en
fruits. Il y avait un abbaye dont le titulaire rele-
vait immédiatement du roi et du pape. 13,850
habit. A 7 1.1/2 0. S. 0. de Jaen.
AliCAMO, V. de Sicile, sur la gr. route de
Palerme à Trapani. 13,000 hab. Dans le voisi-
nage sont l')s ruines de l'anc. Segesta. A 9 1.
0. S. 0. de l>alcrnie.
AXCUKTAR, bg. d'Espagne (Catalogne). A
•? 1. V^ ^- ^- 0. de Tortosa. 2,975 habit.
AIiCUNIDE, bg. du Portugal (Estramadure).
Chàt.-ibrt. 4,000 habit. A 4 1. 3/4 N. de San-
fclarem.
AIiCANlZ, pet. V. d'Espagne (Aragon), sur
le Guadalapo, et qu'un canal tait communiquer
avec l'Ébre. Aux env., riches mines d'alun, et
belles plantations de mûriers et d'oliviers. Re-
cueille beaucoup de miel. Anguilles recherchées.
5,835 habit. A 22 1. S. E. de Sarragosse.
AXCANTARA, V. du Brésil (Maranham),
sur la baie de San-Marcos , et qui acquiert cha-
que jour de l'importance par la culture du coton .
Elle couvre une colline semi-circulaire, et a un
port avec un beau quai de pierre ; un fort le
protège. A 5 1. N. 0. de Maranham.
AIiCANTARA, V. forte d'Espagne (Estra-
madure), près de la frontière de Portugal, sur
le Tage , qui traverse un beau pont romain dé-
coré d'un arc de triomphe. Fabr. des tissus de
coton. Comm. de laines et draps communs. Cette
ville, bâtie par les Maures sur l'emplacement de
Norba Cœsarea , fut conquise par Alphonse IX
en 1218 , et donné à l'ordre de Calatrava. 5,535
habit. A 12 1. N. 0. de Caceres.
AI.CANTARII.I.A , bg. d'Espagne, prov.
et à 21. S. S.O. de Murcie. 4,000 habit.
AXCARAZ , V. d'Espagne ( Murcie ) , do-
minée par une citadelle. Fabr. de drap ; mines
de calamine et de cuivre. 10,565 habit. A 15 1.
E. N. E. de Chinchilla.
AXCAUDETi: (Nuditatum), pet. v. d'Es-
pagne, prov. et à 7 1. 1/2 0. S. 0. de Jaen.
4,500 habit.
AXCAZAR DE SABT JUAN, pet. v. d'Es-
pagne (Tolède). Mines de fer ; fabr. roy. de pou-
dre à canon, et douze de savon, salpètrière
considérable. 7,000 habit. A 17 1.1,2 N. E. de
Ciudad-Réal.
AI.CAZAR DOSAI. , v. du Portugal (Es-
tramadure), dans une situation délicieuse , sur
le Sudo. Salines considérables. Comm. de sel
et de spartes. Lieu natal de l'astronome et géo-
mètre Pedro Nunez. 2,400 feux. A 11 1. E. S. E.
de Setubal.
AliCESTER, pet. v. d'Angleterre (Wanvich),
sur l'Arrow. Gr. fabr. d'aiguilles. 2,000 habit.
A 3 1.. 0. de Stratford-sur-l' Arrow.
AXCIRA, pet. V. fortifiée d'Espagne (Va-
lence), dans une île du Jucar, que traversent
deux beaux ponts. Territ. fertile en mûriers.
Cette ville fut appelée par les Carthaginois Sa-
cra, parles Romains Sœlabicula, par les Arabes
Al-Djeziret, l'ile. 8,415 habit. A 8 1. S. S. 0. de
Valence.
AIiCOBAÇA, bg. du Portugal (Estrama-
dure) , près de la mer. On y remarque un fa-
meux couvent de bénédictins où sont les tombes
dé plusieurs i-ois. Fabr. de tissus de coton,
tels qno f\ilaincs , mouchoirs et lingo de table.
1,700 habit. A 7 1. 1/2 S. 0. de Leiria.
AX.COBENDAS, gr. bg. d'Espagne, à 5 I.
1/2 N. N. E. de Madrid, et où les habitants de
cette ville ont des maisons de plaisance. 1,450
habit.
AI.COBXR, bg. d'Espagne (Catalogne)*
2,920 habit. A 5 I. 1/2 N. N. 0. deTarragone.
AI.COCHÈTE, bg. d'Espagne (Estrama-
dure) , sur le Tage , ii 4 1. E. de Lisbonne.
AI.COl.EA DEI. REY (Arva), bg. d'Espagne
(Sévi Ile) , sur le Guadalquivir. 2,000 habit. A
2 1. 1/2 N. de Car mon a.
AI.CORA , pet. v. d'Espagne (Valence), sur
le Rio-Mijares. Fabr. de toiles, de faïence et de
porcelaine. 6,000 habit. A 4 1. 1/2 N. 0. de Cas-
tillon de la Plana.
AIiCOY , V. d'Espagne (Valence) , à la source
de l'Alcoy. Fabr. consid. de draps fins et do
papiers. 18,200 habit. A 8 1. N. d'Alicante.
AXCADIA, anc. v. d'Espagne, dans l'ile de
Majorque , sur une colline au fond de la vaste
baie qui porte son nom. Elle est entourée de
murailles et défendue par deux forts. On y élève
des moutons qui donnent la plus belle laine de
l'ile. 1,000 habit, adonnés la plupart à la pêche
du corail. A 11 1. 1/2 E. N. E. de Palma.
AI.CADIA-DE'CARI.ET, pet. v. d'Espa-
gne, prov. et à 6 1. 1/2 S. S. 0. de Valence,
5,000 habit.
AU>ANE, riv. de Sibérie (Irkontsk), qui
descend des monts Stanovoï et se jette dans la
Lena, vis-à-vis de Kaminskoé. Cours 120 1.
ALDATA , bg. d'Espagne , prov. et à 2 1. 0.
de Valence. Gr. distilleries d'eau-de-vie.
AI.DBOROUGH OU Aldeburgh, v. d'An-
gleterre (SufTolk) , près de l'Aide , avec un port
bien défendu. 1,200 habit. ,1a plupart pécheurs.
A 7 1. 1/2 N. E. d'Ipswich.
AIDEADEI. REY, bg. d'Espagne (Man-
che), à 4 1. 1/2 S. de Cuidad-Real. 2,800 habit.
ArDEA-GAI.EGA , bg. du Portugal (Estra-
madure) , sur le Tage. Comm. assez important.
3,500 habit. A 3 1. 1/2 E. S. E. de Lisbonne.
AI.DEA-GAI.EGA DU MERCIANA , bg.
du Portugal (Estramadure) , sur le Tage. 4,000
habit. A 3 1. 1/2 0. N. 0. d'Alcuquer.
AI.DSl'ON-E-MOOR , pet. V. d'Angleterre
(Ciimberland) , dans un pays de mont. , sur la
Tvne. Forges , nombreuses mines de plomb.
6;000 habit. A 7 1. 1/2 S. E. de Carhsle.
AI.DUDES, com. de France (B. -Pyrénées).
2,329 habit. A 4 1. S. 0. de St.-Jean-Pied-
de-Port.
AXECHEKI, pet. V. de Russie (Tauride) ,
près de l'emb. du Dnépr. Commerçante au
moyen-âge. A 1 1. 1/4 S. E. de Kherson.
AXEDO (Anco), bg. d'Espagne, prov. et à
8 1. 0. S. 0. de Murcie. Avec Fane. chat, mau-
resque. 2,527 habit.
AI.EORETE , bg. fortifié du Portugal (Alem-
Tejo). Gr. forêts de châtaigniers aux env. 1,100
habit. A 3 1. S. E. de Portalègre.
AXEGRIA, bg. d'Espagne (Guipuscoa),
dans les mont. , sur TOria et sur la gr. route de
Madrid en France. Forges où l'on confectionne
des haches, des baïonnettes, des briquets. 1,000
habit. A 1 1. S. 0. de Tolosa.
AlEXSKOZ-XiOC^EVSKOÏ, bg. de Sibérie
ALË
(Torask) , avec les plus richeâ mmea dd èuivre
du pays. Elles donnent 40 p. 0/0. A 5 1. S. S. 0.
de Biisk. , _^ _.
AUCK-TEJO, l'une des gr. prov. du Portu-
oal , entre celles de Beira au ]N. , et d'Algarves
au midi. Elle a environ 25 1. de long sur 20 de
large. Elle est divisée en huitcomarcas (distr.) :
Beia, Evora, Elvas, Portalegre, Ourique, Villa-
Yiçoza, Crato et Avis. Evora, ch.-l. ( voy. Por-
tugal.). Elle a des sources d'eaux minérales
assez nombreuses et esthérissée de places fortes.
Elle a 4 V, , 105 bgs. et 585 paroisses , dans les-
quelles on compte 584,000 habit.
AXiarÇOUr, v. de France , dans une vaste
plaine au confl. de la Sarthe et de la Briante ;
ch.-l. du départem. de l'Orne, d'arrond. et de
cant., cour d'assises , tribunaux de l^e instance
et de comm., direction des domaines et des con-
tributions , conservation des hypothèques. Elle
est entourée de 5 faubourgs très agréables. Ses
rues sont généralem. larges, bien pavées et bien
bâties. On y remarque l'église principale, édifice
gothique , avec des vitraux de toute beauté , la
halle au blé, bâtiment circulaire d'une bonne
architecture, les bâtiments du dépôt de mendi-
cité ; l'hôtel-de-ville et le palais de justice , édi-
fices très simples et qui s'élèvent sur l'emplace-
ment de l'anc. chat. , dont il reste 2 tours très
bien conservées. Près de ce dernier édifice est
une belle promenade. Elle possède un collège
communal , avec un cabinet de physique , une
bibliothèque de S,SOO vol. , à laquelle est jointe
une collection d'histoire naturelle , un observa-
toire. Fabr. de toiles, bougrans, coutils façon
Bruxelles, basins et piqués, mousselines claires
et doubles. La confection de ses dentelles , si re-
nommées sous le nom de point d'Alençon^ est
bien moins importante qu'autrefois.On trouve sur
son territoire des cailloux appelés diamants
d'Alençon,a\ec lesquels on fait quelques bijoux.
Le comm. y est actif. 5 foires pour chevaux , bé-
tail , merceries , toiles , etc. On pense qu'Alençon
a remplacé la capitale des anc. Âlercii. Au moyen
âge, ce n'était qu'un chat, entouré de quelques
maisons. 15,277 habit. ^. 2^. A 58 1. 0.
de Paris. Lat. N. , 48" 25' 48"; long. 0.,
2° 14' 55".
AXiENQUER (Hierabriga)^ p. v. du Portu-
gal (Estramadure) , un des principaux points de
défense de Lisbonne, dont elle est à 9 1. Une
papeterie. 2,571 habit.
AXÉOUTIXNNES, archipel de la part. sept,
longue du gr. Océan, qui s'étend, comme une
chaîne, des rivages de l'Asie à ceux de l'Amérique.
D'un côté elle touche au Kamtchatka, de l'autre
h l'Amérique russe. Sa forme générale est celle
d'une courbe très prononcée dont la convexité est
tournée au midi, et placée entre les 51° et 57"
de lat. N. Il est divisé en plusieurs groupes, qui
ont les Aléoutiennes proprement dites ^ au nom-
bre de trois : Atta, Agatta, Sémitche; les îles
Krysié ( des Bats.) , qui sont Bouldyre , Kiska ,
jlmlchitka et Krysii Ostrov ( l'île du Bat ) ; les îles
lindréanov, au nombre de quatorze, qui sont
fanaga, Kanaga, Bobrovoï ou du Castor, Goré-
kn ou Brûlée , Séniisopotchenoï ou des Sept-
Cratères, AdakheouAïague,S''tkhine, Tughilak
ouTagaoune, Akhta, Amiia ou Amlak, Sigouam,
\moukhta , Tchougaganc , Tcliéiyré-Sopochnia-
— 42 — ALÉ
Ostrova ou Îe3 îles des Quatre-Cratères ; les ilet
des Renards , qui sont Oumnak , Ounalaska ,
Spirkine, Akoutane, Akoune, Ragalga, Ouni-
mak , Sannak , Choumaghine et deux autres pet.
groupes. On y place aussi nie de Kodiak , quoi-
qu'elle n'en fasse réellement pas partie. La
surface des îles Aléoutiennes est couverte de ro-
chers et de mont, qui, dans l'intérieur, acquiè-
rent une gr. hauteur ; plusieurs d'entre elles
offrent des volcans en activité. De pet. riv. et
des lacs en fertilisent le sol , dont il n'y a cepen-
dant que des parcelles cultivées, parce que
la popul. se nourrit de la chair des poissons et
des cétacés , et de racines plus ou moins succu-
lentes. Le climat y est plus doux que sur le con-.
tinent, et la neige ne commence guère à tomber
qu'au mois de janvier ; l'été est court, mais très
chaud. Les îles volcaniques offrent différentes
productions minérales propres à cet état et des
sources minérales souvent assez chaudes pour
qu'il soit possible d'y faire cuire de la viande.
Les îles Aléoutiennes sont assez peuplées relati-
vement à leur étendue ; on y compte environ
5 à 6,000 âmes. Les Aléoutes sont d'une taille
moyenne, et d'une physionomie assez expres-
sive ; ils ont le teint brun, le visage rond , le
nez écrasé, les cheveux noirs et peu de barbe.
Au moral , ils paraissent indolents , paisibles ,
mais cruels dans leurs vengeances, opiniâtres,
gais et très sensuels. Ils ont plusieurs femmes,
généralement plus blanches que les hommes.
Ceux-ci portent des habits faits du ventre de
divers oiseaux , qu'ils changent dans les temps
de pluie pour d'autres, faits d'entrailles enflées et
desséchées de lions marins, de grands veaux de
mer et de baleines. Leur habit a la forme d'une
blouse, garnie d'un collet rond en poils ; celui
des femmes ressemble à une robe. Ces dernières
coupent leurs cheveux jusqu'au-dessus du front
et relèvent le reste ; les hommes les coupent en
rond à la hauteur des oreilles et se rasent le
sommet de la tète. Les deux sexes se peignent
le visage de toutes sortes de couleurs ; mais leur
principal ornement consiste à porter de petits os
passés dans les narines et au travers de la lèvre
inférieure. Bs trafiquent en castors et ours de
mer, en habits de plumes , chemises d'entrailles
pour la pluie , grandes peaux de veaux et de lions
marins pour canots , bonnets d'ours , flèches ,
fils de poil de vaches et de rennes qu'ils tirent
de la presqu'île d'Alaska. Leurs ustensiles de
ménage consistent en gr. seaux carrés , grandes
haches et autres choses semblables, qu'ils font
eux-mêmes de bois flotté. Leurs armes sont l'arc
et la flèche , dont la pointe est faite d'une pierre
aiguë , et de javelots de la longueur de deux au-
nes, qu'ils lancent avec la main. Leurs habita-
tions sont creusées en terre et forment des espèces
de petits villages. Depuis que les Busses possè-
dent ces îles, ils ont tenté d'y introduire le
christianisme, mais le pouvoir des chamans ou
sorciers l'empêche de faire des progrès. Les îles
Aléoutiennes font partie des territoires livrés à
l'exploitation de la compagnie américaine russe,
dont le principal étabUssement est aujourd'hui
dans l'île de Kadiak. Les indigènes paient au
gouv. un pet. tribut en fourrures. Bs compren-
nent presque tous la langue russe. Cet archipel
fut découvert par Behring en 1741 ; Tchirikov,
ALE
- 43 —
ALF
son compagnon , Billinga et Savitcher en com-^
plétèrent l'exploration depuis cette époque jus-
qu'en 1795.
AIiEP. Voy. IIaleb.
AI.XFE ou Alipi , V. de l'IIindoustan ( Ma-
labar), bien peuplée, et qui fait avec Bombay
un gr. comm. de poivre, graines et bois de char-
pente. A 14 1. S. E. de Cotcliin.
AIJESSAm>ILIA , bg. du roy. de Naples
(Calabre citérieure). 2,000 habit. A S 1. N. E.
de Castrovillani.
AXESSAMTO, pet. V. du roy. de Naples
(Terre d'Otrante). Evèc. Fabr. de moussehnes,
et autres tissus de coton. L'aiic. Leuca détruite
au xi« siècle. 7,000 habit. A 8 1. S. E. de Gal-
lipoli.
AXiESSIO ou Lech [Linus), pet. v. de la
Turkie d'Europe (Albanie). A 1 1. de l'emb. du
Drin ; avec 1 port sur l'Adriatique. Evèc. 5,000
habit. A 13 1. N. de Durazzo.
AliETH ou Alet, pet. V. de France (Aude),
au pied des Pyrénées, dans une belle vallée, sur
l'Aude ; avec 4 sources minérales dont les bains
sont renommés. Env., mines d'or, de cuivre , de
fer, forges et clouteries. 1,119 habit. A 1 1. 1/2
S. S. E. de Limoux.
AliEU, com. de France (Ariége). 1,175 habit.
A 21. 0. de Massât.
AXEXAIN, com. de France (Mayenne).
1,030 habit. A 31. S. 0. de Mayenne.
ALEXANSRETTE ou IsKANDEROUN, ha-
meau de la côte de Syrie , au N. (Alep), qui
donne son nom à un vaste golfe sur lequel il
s'élève. Sa rade, quoique l'une des meilleures
de la côte de Syrie , est encore à peu près im-
praticable à cause des vents impétueux auxquels
elle est exposée , et de l'insalubrité extraordi-
naire de l'air. Ce lieu a été cependant florissant
à une époque , et forme depuis longues années
le port d'Haleb, dont il est à 29 1. 0. N. 0. Lat.
N., 36° 35'; long. E., 35° 55'.
AIiEXANDRIA , V. des Etats-Unis (distr.
deColumbia), sur une hauteur qui domine la
rive de la Potornack. Bien percée et bien bâtie.
Académie , banque , bibliothèque , beau mar-
ché. Comm. de blé, tabac, etc. En 1817, son
port reçut 992 navires. 8,200 habit. A 2 1. S. de
Washington.
AI.EXANSRIA ■ ST. -PAUIi , établisse-
ment russe de l'île de Kadiak, le principal de la
compagnie russe des îles Aléoutiennes. Il ren-
ferme la maison de l'intendant, 1 égUse , 1 ma-
gasin, quelques maisons et cabanes.
AliEXANDHlA , pet. V. de Russie ( Kher-
son), sur l'Ingonletz; ch.-l. de distr. 1,000
habit. A 58 1. 0. N. 0. d'Iékaterinoslav.
AliEZASIDHIE , v. des Etats Sardes , l'une
des plus fortes de l'Europe , et le boulevart du
Piémont. Elle est bâtie sur les bords du Ta-
naro , et a été fondée au xiv siècle par la ligue
lombarde. On y remarque une assez jolie place,
servant de promenade, et sur laquelle s'élève
le beau palais Ghilini, l'hôtel-de-ville et celui
du gouvernement. Elle compte 13 églises, 5 hô-
pitaux, 10 maisons d'orphelins, et possède 1
gymnase , 1 salle de spectacle , et de vastes ca-
sernes ; des fabr. de toiles , d'étoffes de soie , de
mouchoirs de coton , de drap, de bougies. 2
foires considérables, fin d'avril etl«f octobre.
50,000 habit.— <!ctlô v. a reçu son nom du pape
Alexandre III. Les Français l'ont conservée de
1800 à 1814. Aie 1. E. S. E. de Turin.
AliEYATfPBJE , que les Arabes et les Turks
nomment Iskanderieh , est une place située sur
une langue de terre sablonneuse , fermée par
la Méditerranée et le lac Mariout (Mareotis).
Elle a deux ports , et on doit y distinguer deux
parties entièrement diflerentes, la villemoderne
et la ville ancienne. Ses rues sont tortueuses et
malpropres. Le nouveau palais, la douane, la
mosquée des mille et une colonnes, et surtout
les fortifications et l'arsenal de la marine, sont
les constructions les plus importantes des temps
modernes. Nous citerons surtout le canal de
Mahmoudych, qui fait communiquer le Nil au
vieux port d'Alexandrie. Cette ville, jadis si cé-
lèbre, est encore très importante pour le com- u
merce , étant l'entrepôt de celui que l'Egypte
fait avec Constantinople , Livourne , Venise ,
Trieste et Marseille. Tous les états maritimes do
l'Europe y entretiennent des consuls. Sa popu-
lation a considérablement augmenté depuis
1800, puisqu'on nous assure qu'elle dépasse
25,000 âmes , tandis qu'au commencement du
siècle elle n'en comptait que 17,000. Plusieurs
ruines et quelques monuments , la colonne de
Dioclétien, dite de Pompée., les deux obélis-
ques , communément nommé Aiguille de Cléo-
pâtre , les citernes voûtées , attestent encore la
magnificence et la richesse de la ville d'Alexan-
dre et de la capitale de l'Egypte , bâtie sur les
plans de ce grand homme pendant la longue
domination des Romains. Sa position , prise du
phare , est par le 51» 12' 53'^ de lat. N., et de
27° 44' 6" de long. E.
AI.EXANDROV, pet. V. de Russie ( Cau-
case), ch.-l. de distr. ; avec un gr. faubourg.
A 14 1. N. 0. de Georgievsk.
AXEZAUrBROV, pet. V. de Russie ( Vladi-
mir), ch.-l. de distr. Elle possède un célèbre
couvent de religieuses de l'Assomption , et un
beau haras impérial. Le tsar Ivan Vassilievit-
che , qui y résidait quelquefois en été , y établit
la première imprimerie qu'ait eu la Russie. 500
maisons. A 24 1. 1/2 N. 0. de Vladimir.
AT.T.Y ATffPROVSK , pet. Y. de Russie (lé-
katerinoslav) , sur le Dnepr, et à 100 1. de son
emb. Elle sert d'entrepôt aux marchandises qui
arrivent de l'intérieur de l'empire pour être ex-
pédiées par ce fl. 5,000 habit. A 16 1. S.
d'Iekatherinoslav.
AXEXANDHOVSK, bg. de Russie (St.-Pé-
tersbourg) , sur la Neva , avec un chat, de plai-
sance orné d'un magnifique jardin ; une raffine-
rie de sucre et une manuf. impériale de porce-
laines. A 2 1. S. E. de St.-Pétersbourg.
AXEXAFOI. , pet. V. de Russie ( Poltava ) ,
sur rOriel, affl. du Dnepr. Gr. marché tous les
ans. 1,000 habit. A 6 1. 1/2 de Kobiliaki.
AXJEXINE, pet. V. de Russie (Toula) , sur
rOka; ch.-l. de distr. Fabr. de chapeaux et de
savon; brasseries. Comm. consid. en chanvre ,
cuirs , suif 5 miel et bœuf salé. Deux gr. mar-
chés chaque année. 2,500 habit. A 12 1. N. 0.
de Toula.
AXFAQUES, port d'Espagne, à l'emb. de
l'Èbre , avec des salines consid. et quelques ha-
bitations que les employés occupent seulement
ALG
lorsqu'il faut embarquer le sel ixjur l'exporta-
tion. A(> 1. \ i S. S. E. deTolosa.
AI.FARO, pel. V. murée d'Espagne (^Soria),
au coiill. di; l'Alama el de FÈbre. 6,4oô habit.
A l-ii. E. S. E. de Lo-rono.
AIiFZIiS, pet. V. du Hanovre, au confl. de
la Leine et de la Warne. École normale. Comm.
de toile et de fil. 2,100 habit. A 4 1. i/2 S. 0. de
Hildesheim.
AirrOEKTA (Ju/îdena), bg. du roy. de Na-
ples f Abrnzze ultérieure 2«). 1,400 habit. A 8 1.
î/2 S. S. E. de Sulmona.
AliFORT , hameau de France ( Seine ) , sé-
paré de Cliarenton par la Marne , et qui dépend
de la commune de Maisons. 11 est très connu
pour FÉcole royale vétérixiaire que Ton y a fon-
dée en 1 7G6, et qui possède une bibliothèque spé-
ciale , un cùbinet d'anatomie comparée et un de
pathologie , un jardin botanique , lui laboratoire
de chimie , un amphithéâtre pour les cours et
des hôpitaux pour les animaux malades. On y
entretient un beau troupeau de mérinos pour
le perfectionnement de la race. Le bureau de la
S est à Charenton. Alfort est à 2 1. de Paris.
AZ.FOURAS. Foy. le mot Races.
AxrRJETON, pet. V. d'Angleterre (Derby).
Fabr. de bas et de poterie. Ilouillière dans le
voisina^e. 1,400 habit. A 4 1. 1/4 N. de Derby.
AI.GABA (la) (Balbih), bg. d'Espagne,
prov. et à 2 1. N. N. E. de Séville , sur le Gua-
dahpiivir. 2,600 habit.
AXGAIDA , bg. de l'ile de Majorque , sur
une éminence appelée Randa. Fabr. de marmi-
tes de fer, de toiles et d'eau-de-vie. 2,700 habit.
A 5 1. E. S. E. de Palma.
AI.GAJOI.A , pet. V. fortifiée de l'île de Corse,
à2l. N.E. deCalvi.
AI.GARIN£JO , gr. bg. d'Espagne, près le
Xenil , pruv. et à 10 1. 1/2 0. N. 0. de Grenade.
3,875 habit.
AXGARROBO , gr. bg. d'Espagne ( Gre-
nade) , avec ime distillerie d'eau-de-vie et une
sucrerie. 3,500 habit. A 6 1. 1/2 E. N. E. de
Malaga.
AJLGARVE ( de l'arabe Jl Garbiéh , l'Occi-
dent ) , prov. qui forme la partie niérid. du
Portugal , et qui a le titre de rof/aume. Elle est
au midi de l'Alem-Tejo, et a 520 1. carrées de
superf. 127,605habit. Cette prov. était autrefois
beaucoup plus vaste, et s'étendait même jus-
qu'en Afrique , ce qui explique le titre que pre-
naient les rois de Portugal , de rois des Algarves
en-deçà et au-delà de la mer. Elle est divisée en
trois comarcas (districts), Faro, Lagos et Ta vira.
Faro, ch.-l.
AiGAU, en français , ^/grovie , pet. contrée
n.onl;igneuse d'A.llemagne , comprise en grande
partie dans les districts les plus mérid. du
Wurtemberg.
AIiGïMESI, Y. d'Espagne (Valence), près
du Jucar. L'agève croît en grande quantité dans
les environs ; on en fabrique des cordages. 8,400
habit. A G 1. 1/2 S. S. 0. de Valence.
AIiGER (régence d') ou Algérie., et dans les
titres officiels , Possessions françaises dans le
nord de l'Afrique., et que j'ai proposé de nom-
mer Mauritanie française, de son véritable nom
géogr. et historique. Les Arabes la nomment
£l-Maghréb, et par ce mot ib déôigueot le paya
— 44 — ALG
habité pur U^ Musulmans d'occident. Celte gr.
contrée de rAfri(]ue septentr. est au pouvoir de
la France, depuis la conquête qu'elle en a faite
en 1830.
Situation, bornes, étendue. Cette contrée
comprend, le long de la Méditerranée, toute cette
longueur onduleuse de côtes qui s'étend entre
l'emb. de la pet. riv. Aggirount, par 4" 31' de
long. 0., et celle de la Zainah, par 6° 33' de long.
E. AuN., elle est bornée par la Méditerranée ; au
S., par l'immense désert du Ssahhrâ; à l'O., par
l'einp. de Marok; et à l'E., parla rég. de Tunis.
Mais ses limites intérieures ne sont pas aussi bien
déterminées. En les reculant jusqu'à l'ouàdi de
Ouerkelah elà celui deMozàb, elles atteindraient
le 32'' parallèle , et la superf. de la rég. serait
de22,000l. carrées, ouïes sept neuvièmes de celle
de la Franoe ; mais le pouvoir matériel du dey ne
s'étendait que sur ce que les Arabes appellent
le Tell, la partie fertile ou cultivable du pays ; et
en envisageant le pouvoir de la France sous le
môme point de vue , les limites les plus mérid.
du pays ne s'éloigneraient pas à plus de 50 l. de
la côte, avec une largeur moyenne de 25 à 30 1.
Orographie. La surface du Tell , couverte par
les nombreuses ramifications de l'Atlas , est
montagneuse, entrecoupée de larges plaines,
de plateaux , de vallées étroites et de chaînes
quelquefois fort élevées, telles que le Gergé-
rah, au- S. E. d'Alger, qui a 3,000 mètres, et
rOuannascherysch , au S. E. de l'emb. du Ché-
lif, dont la tète neigeuse dépasse probablement
cette hauteur. Le Gebel-Aouress, qui s'étend au
S. de Constantine, n'est pas une montagne , mais
un groupe de montagnes dont la circonférence
est d'env. 30 1. A 10 I. au S. 0. de Bone, on
voit leXerdexé, montagne à peu près inacces-
sible , la Fapua des Romains. Nous citerons
encore, dans un rayon peu étendu autour d'Al-
ger, laMouzayah, qui a 6,600 m.ètres; le Sakhar,
qui en a 1534; au fond du golfe de Bougéiah,
le Bény-Soliman , qui en a 1241. En général,
les chaînes sont parallèles aux côtes ; quelque-
fois elles plongent leurs bases dans la mer,
comme entre Gygel et Bonah ; souvent elles
s'abaissent brusquement pour laisser entre elles
la mer et des plaines douées d'une grande fer-
tilité , comme la Métidja d'Alger, celle de Bou-
géiah, de Bonah ; quelquefois ces plaines sont
protégées des vents de la mer par une chaîne
qui borde la côte, comme à l'O. d'Alger, et sur-
tout la vaste plaine qui s'étend d'Oran à Te-
lemsen.
Hydrographie intérieure. En général, le
Tell est bien arrosé , mais au delà , dans le
Ssahhrà, comme disent les Arabes , quoique ce
ne soit pas encore le désert, les courants devien-
nent plus rares. C'est cependant là que coule la
rivière la plus longue de cette régence, le Oued-
el-Gédy, qui, après un cours de 100 l., va se
perdre dans un marais ou schâth , appelé Mel-
ghig. Il est vrai que cette riv., arrosant des can-
tons stériles et peu peuplés , est d'une petite
utilité. Sous ce rapport le Chéiif, dont l'emb. se
voit entre Oran et Alger, est la riv. la plus im-
portante du pays, parce qu'elle est navigable
pour des petits bâtiments jusqu'à son coude ;
c'est-à-dire l'espace de plus de 50 l. Nous cite-
rons ensuite l'Oued-Ackbou , la Seyhous , dont
ALG
^45-
AIG
ALG ^ 45
IVmb. so voh près de Bonah ; la Oued-Kébyr,
formé de rOued-el-Dzeheb, ou rivière d'or; et
rOued-el-Ranel , ou rivière de sable ; la ri-
vière de Constantine , la Boubcrak , de la lar-
geur du Chélif, el qui coule au pied du Gergé-
rah ; la Hamise et la Ilaratche, tributaires de la
baie d'Alger; la Thoufnay, vers ïelemsen ; la
Sek et la Habrah , qui forment la Maktah.
Toutes ces rivières ont de 25 à 30 1. de cours.
On ne connaît d'autre lac que celui formé par
le Chélif, et appelé Titery-Ghéval ; il a 8 1. de
long. Mais une chose particulière à ces contrées
sont, les chibkas, plaines marécageuses, mais
quel([uefois en culture, ainsi qu'on le voit au
chibkah d'Oran, qui fournit cette ville de lé-
gumes, et les schâlhs, longs et étroits marécages
qui réunissent les eaux des plateaux de l'inté-
rieur, tels que le gr. schâth , au N. 0. de Bes-
karah , ceux des plaines sit. au-dessus de Cons-
tantine et celuj des plaines de Séthyf, celui que
l'on i^nconlre à 30 1. de Maskarah , et celui du
voisinage do Ouerkelah.
Climat. Le climat de la régence est tempéré,
ce qu'elle doit à sa nature montagneuse; s'il
est quelquefois très chaud dans les plaines et
dans les vallées encaissées, en été, il est aussi
souvent très froid en hiver dans l'intérieur, et
l'on doit se rappeler ce que nos soldats soulTri-
renl de la neige, lors de la première campagne
de Constantine. En hiver, le thermomètre se
tient presque toujours entre •! 0 et 1 5° (Réaumur) ;
dans les fortes chaleurs il monte à 32°. Mais les
vents de la mer les modifient singulièrement.
Les vents les plus communs sont ceux du N. et
du N. 0. ; de temps à autre on ressent la maligne
influence du semoun , le vent brûlant du désert.
Sol et productions végétales. Le sol du
Tell ne paraît avoir rien perdu de sa fertilité,
alors que ce pays était le grenier de Rome ; il y
û des districts encore très remarquables à cet
égard ; ainsi les plaines de Zeidoure, entre Oran
et Telemsen , celles qui s'étendent au midi
de Mostaghanem , donnent d'abondantes mois-
sons de blé. Ce gram est celui que les Arabes
cultivent avec le plus de suite. Ils recueillent
aussi de l'orge pour leurs chevaux, et un pou
de riz. Les légumes sont très beaux, et surtout
les pois-chiches et les melons. La plupart des
arbres fruitiers de l'Europe viennent ici, et entre
autres le pêcher, l'amandier, l'abricotier, le
mûrier, le poirier et le pommier, mais dont les
fruits sont de qualité inférieure. Il croît dans
toutes les parties des noyers et dos oliviers, dont
le produit est l'une des richesses de l'habitant.
Il y vient aussi des châtaignes excellentes. Le
raisin mûrit vers la fin de juillet ; le citronnier et
l'oranger sont toute l'année couverts de fleurs et
de fruits. Bonah a reçu le nom de Belid-«l-Aneb
(la ville des jujubes) , des nombreux jujubiers
qui couvrent son territoire. On a récolté dans le
jardin d'acclimatation d'Alger, des cannes à su-
cre, de l'indigo, du coton , du lin de la Nouvelle-
Zélande {phormium ienax). En général, l'as-
pect de la végétation rappelle celui de l'Espagne
et de la Provence. Là où elle s'est trouvée dans
des conditions favorables, on voit s'élever des
nombreux cactus, le laurier-rose, le grenadier,
le myrte, le lentisque, le chêne vert et le chêne
liège, le thuya, le cyprès, le térébinthe, à l'ombre
AlG
desquels croissent toutes le« plantes odoriférantca
de ces climats. Le pays entre Bone et la Calle est
couvert de vastes et belles forêts de chênes.
Zoologie. — Le cheval , qui faisait la gloire de
la Numidie, est aujourd'hui bien dégénéré. Les
Arabes en élèvent en grand nombre ; mais le
gros et le menu bétail forme leur principale ri-
chesse. Le premier est d'une petite race et fournit
peu de lait , auquel celui des chèvres et des bre-
bis supplée pour la confection des fromages. Ils
ont parmi leurs troupeaux beaucoup d'e cha-
meaux. Les animaux sauvages de cette partie
du Maghreb sont le lion , la panthère, l'once, le
lynx , le caracal , la hyène , le chacal , le renard ,
la genette, l'ichnoumon, la gerboise , le porc-
épic. On y trouve aussi le rat, beaucoup de liè-
vres, le sanglier, des babouins et des guenons,
surtout dans le voisinage de Stora ; l'antilope et
un gr. nombre de bœufs sauvages ou bubales,
surtout dans le midi. Il paraît que les parties
les plus cachées servent de refuge à quelques
ours. Parmi les reptiles, on compte plusieurs
espèces de lézards , quelques serpents, souvent
assez grands , le caméléon , qui se repose sur
toutes les haies ; les tortues de terre et de mer
sont nombreuses. Les oiseaux ressemblent à ceux
d'Europe : l'outarde y est commune, et la pintade
ou poule de Numidie en est originaire ; le paon
et les pigeons y vivent en domesticité, et l'au-
truche arpente' les déserts du midi. Quelquefois
la sauterelle vient détruire en un instant l'espoir
du cultivateur. La punaise , le moustique et la
puce y abondent et sont très incommodes. Dans
le Zab, les scorpions et les tarentules sont dan-
gereux. Les rochers du côté de la Calle fournis-
sent depuis un temps immémorial de beau co-
rail. Les crabes, les écrevisses, les a-evettes,
des oursins excellents, sont très communs sur
ces rivages.
Minéralogie. — Les mont, de l'oasis de Mozab
renferment de riches mines d'or ; mais jusqu'à
présent le Tell n'a offert que du fer, dont un
gîte est exploité par les Kobâyls des environs du
Boudgéiah ; du plomb donnant quelquefois 8 p.
0/0, dans le terrrit. desBeni-Abou-Thaleb (prov.
de Constantine). On a trouvé des diamants dans
le Oued-el-Ranel , et plusieurs dénominations
appliquées à certains lieux par les Arabes sem-
blent indiquer d'autres richesses métalliques. Le
sel est très abondant partout, et l'eau d'un gr.
nombre de sources en est imprégnée. On trouve
çà et là des sources thermales souvent très
chaudes, telles que les Hammam Meryghah et
les Hammam Meskoutyn, qui sont brûlantes.
Population, langues, religion, industrie
ET COMMERCE. — La population de la régence a
été évaluée, peu de temps après la conq'uète, à
1,798,000 individus, ainsi divisés : Berbères
830,000, Arabes des villes ou Maures 600,000,
Arabes Bédouins ou Bédaouvs 20{»,000, Noirs
70,000, Juifs 45,000, Koul-ôùglys 53,000 ; mais
on compend facilement que ce poiiitest trèscon-
troversable. Cependant il me semble que l'éva
luation en est assez exacte, en observant néan
moins que les Maures ou Arabes des villes sont
trop nombreux et que leur chiffi'« devrait prendre
la place de celui des Bédouins, et vice versa.
{Voy. les mots Berbères, Arabes et Bédouins.)
Les deux langues les plus en usage sont Je
ALG i- 46 -2
berbère ou amazigh et l'arabe ; sur tout le littoral
on emploie la langue franque, mélange de cata-
lan, de provençal, d'italien, de français et
d'arabe.
La religion dominante de la régence est le
mohammedisme. Il y a beaucoup de Juifs, et de-
puis la conquête, un gr. nombre de chrétiens de
diverses communions. Un fait très remarquable
dans l'histoire de ces régions est la création d'un
évêché à Alger, par ordonnance du 23 août der-
nier; il est suffragant de la métropole d'Aix, et a
pour diocèse la régence entière.
L'industrie de la popul. est encore dans l'en-
fance et se borne à l'exploitation des produits
ruraux , à leur transport dans les villes et les
marchés, à l'exploitation de minerais de fer,
dont on fait de grossiers ustensiles , à la fabri-
cation de tissus de laine et de poil de chameau
pour les tentes , d'ustensiles en bois , de van-
nerie.
Le comm. de la régence est plus important
que son industrie, il consiste surtout en blé,
cuir, cire, miel, qui s'exportent par les ports
de la côte. Les importations dépassent six rail-
lions, et se font tant à Alger, qu'à Oran et
Bone.
Gouvernement. — Le gouvern. de l'Algérie
est entre les mains d'un gouverneur-général ,
résidant à Alger, ayant sous ses ordres deux
officiers-généraux qui dirigent tous les semces
à Oran et à Constant! ne ; un intendant-général
chargé de Fadministration , et qui de même a
pour délégués dans ces deux mômes villes deux
sous-intendants. Il y a une cour criminelle, une
cour de justice et un tribunal correctionnel , à
Alger; 2 juges royaux faisant fonction de
juges d'instruction, à Oran et Bone. Cette di-
vision administrative correspond du reste à l'an-
cienne, qui était en 5 beyliks ou provinces, d'O-
ran , de Tythery et de Constantine , le territ. et
la ville d'Alger formant une juridiction particu-
lière. Excepté laprov. de Tythery, qui fait partie
aujourd'hui de celle d'Alger, on a conservé la
dénomination des deux autres. Les indigènes
ont gardé les espèces de magistrats ou de chefs
auxquels ils avaient recours sous les anc. deys.
Précis historique. — La rég. d'Alger est
formée de l'anc. Numidie et de l'anc. Mauritanie
Césarienne ^ dont les souverains Syphax, Massi-
nissa, Jugurtha, Juba, ont joué un grand rôle
dans l'histoire de Rome. Ces provinces devinrent
si ilorissarites du temps des empereurs, que l'on
y comptait encore sous Constantin 296 sièges
episcopaux. Sous Tibère , il fut rendu un décret
qui portait défense d'y exiler, parce que, y est-
il dit, en quittant Borne on retrouverait Borne.
Et il ne faut pas croire qu'il y ait rien d'exagéré
dans ces paroles, car on voit encore deux'fois
autant de villes ruinées que les écrivains men-
tionnent de cités. Plusieurs de ces villes , telles
que Césarée, Hippone, Theveste , Cista, la
moderne Constantine, Zainah, Eagaïs, étaient
considérables, et Lambara montre encore les
ruines des 12 arcs de triomphe qui Im ser-
vaient de portes. Ce fut au v« siècle que les
barbares foulèrent pour la première fois le sol
de ces contrées embellies par plusieurs siècles
de civilisation. Les Vendales, sous Gensérik , y
fondèrent une mooajrftbie éphémère, qui tomba
ALG
S0U3 les coups de Bélisaire, el ce paya resta
soumis aux empereurs grecs jusqu'au temps où
les conquérants arabes subjuguèrent l'Afrique
sept. A la suite de leur domination, s'élevèrent
quelques petites royautés indépendantes , dont
la plus puissante fut celle de Boudjéiah.
Mais les Espagnols, après avoir chassé de la
péninsule les derniers restes de la population
maure, portèrent leurs armes sur le continent
africain, et s'emparèrent d'Oran, d'Alger et de
Boudjéiah. Le fameux Aroudj-Barberousse , ap-
pelé par les Algériens, les repoussa , prit le titre
de roi et trouva bientôt la mort dans une bataille
contre les ennemis du nom musulman ; son frère
Kahyr-Eddyn , qui lui succéda , ne se sentant pas
la force de soutenir la couronne, en fit hom-
mage, en 1520, au soulthàn Sélim 1". Celui-ci
l'accepta, et c'est depuis cette époque que la
région dont Alger marque le centre a pris le titre
de régence. Pendant fort longtemps la Porta
envoya à Alger des paschâ, qui gouvernaient
concurremment avec les beys; mais ces 'deux
puissances, se portant mutuellement ombrage,
ne pouvaient exister ensemble , et les deys se
débarrassèrent , sous des prétextes plus ou moins
spécieux , de leurs incommodes argus. Depuis
cette époque , la régence n'était véritablement
qu'une dépendance nominale de l'empire Turk.
Le pouvoir souverain , après avoir passé succes-
sivement entre les mains d'un grand nombre
de deys, se trouvait en 1818 entre celles de
Houssein. Celui-ci, manifestant depuis long-
temps le désir de dépouiller la France des avan-
tages que celle-ci avait acquis à des conditions
très onéreuses, se permit enfin personnellement
une insulte grave envers le consul de France et
refusa d'en donner satisfaction. Alors les ports
de la régence furent étroitement bloqués; mais
cette mesure n'occasioua que des dépenses ,
sans amener aucun résultat, et la France voulut
bien généreusement faire de nouvelles ouvertu-
res. Celles-ci donnèrent lieu à une nouvelle in-
sulte , et alors on résolut de châtier le forban. En
peu de temps une armée nombreuse fut réunie
et embarquée à Toulon , les 15 et 16 mai 1830 ,.
sur une flotte non moins considérable, qui se
trouva sur la côte le 14 juin. Vingt jours après,
la ville d'Alger , ce repaire de pirates audacieux ,
qui faisait trembler l'Europe et rançonnait toutes
les puissances, sans en excepter l'Angleterre,
fut occupée par les Français. Depuis cette époque,
diverses expéditions militaires ont complété l'oc-
cupation de la régence. Oran, Bone , Boudjéiah ,
Maskarah, furent successivement occupés; il y
a peu de mois que Constantine est tombée entre
nos mains , à la suite de deux pénibles campa-
gnes, et la prise de possession de Stora, opérée
dernièrement, est venue compléter la série des
événements les plus remarquables dont ces
contrées ont été le théâtre depuis qu'elles sont
en notre possession.
AliGER, en arabe, elDjezuir (les îles), anc.
Icosium, cap. de l'anc. régence d'Alger, est
sit. sur le bord occ. de la vaste baie du même
nom, et couvre en amphithéâtre le versant or. du
Mont Boudjaiiah, dont le point le plus élevé, et
occupé par la Kassbah ou citadelle, est à 118
mètres au-dessus du niveau de la mer. Ses mu-
railles 6ont flanuuées de 40 batteries, sur
ALG
«-47 -
ALH
en^f on 3,000 mètres de circuit , 40 pied$ de
haut du côté de la mer, 30 pieds du côté do
la campagne , 12 pieds d'épaisseur, et sont bor-
dées de fossés dont la largeur varie de 32 mètres
hîs. A l'extrémité sypôrieure du triangle irrégu-
lier que forme la v., s'élève la célèbre Rassbah,
agglomération d'édifices couvrant une surface
de près de deux hectares , et qui renferme une
vaste poudrière, une fontaine, une mosquée,
qui , ainsi que les autres bâtiments , a été con-
vertie en citadelle. En dehors de la porte Bàb-
el-Oupd est le fort Neuf ou Bordje-Ezzoubia, à
200 mètres duquel on trouve le fort des Vingt-
Quatre -Heures ou Bordj-Sidy-Takelilet. L'île
qui ferme le port est , en outre , couverte de
batteries formidables ; tout cela est encore com-
mandé par le fort dit de l'Empereur, qui com-
plète le système de défense de la ville , avec
quelques batteries élevées sur le bord de la rade
et le fort du cap Matifou , à l'ouTerture de la
baie , à l'E. A l'exception des rues Bab-Azoun
et Bab-el-Oued , qui traversent la ville basse
dans toute sa longueur , les rues d'Alger sont
toutes excessivement étroites , tortueuses , quel-
quefois si escarpées , que l'on y a pratiqué des
marches. En 1772 , on commença la belle place
dite du Gouvernement y de près de 500 pieds de
long sur 250 de large , ornée de rangées d'ar-
bres et d'un bassin. Elle est près du mouillage,
et on y par^'ient par une rue de nouvelle con-
struction , dite rue de la Marine. Les maisons ,
qui ont , la plupart , trois étages , sont badigeon-
nées à la chaux , surmontées de terrasses , et
ne présentent , à l'intérieur, que de hautes mu-
railles percées de quelques rares et petites fe-
nêtres grillées. Les principaux édifices d'Alger
sont l'ancien palais du dey, où se trouve le ma-
gasin de campement; le vieux palais, qui lui
est contigu,et oij l'on a placé l'intendance civile,
la manutention et le tribunal de poHce correc-
tionnelle ; les mosquées , au nombre de vingt ,
dont l'une , celle du divan , a été convertie en
église ; trois chapelles , quatorze casernes. Elle
possède une petite bibliothèque publique ( fon-
dée en 1832 par les soins de M. Genty de Bussy),
plusieurs écoles pour ies indigènes et les Euro-
péens , plusieurs hôpitaux. Les Juifs ont, à Al-
ger , deux grandes mosquées et douze petites.
A 115 mètres des fossés de la Kassbah, s'élèvent
les anc. écuries du dey, édifice vaste et orné de
jardins , occupé par un quartier de cavalerie.
Alger n'a pas d'eau douce ; mais on y a remé-
dié en y amenant les eaux «l'une belle source
située près du fort de l'Empereur, et qu'ali-
mentent soixante-quinze fontaines toutes pour-
vues d'une tasse. Chaque maison a une citerne
pour recueillir les eaux de pluie , mais elles sont
rarement pleines. L'industrie manufacturière
est nulle , mais en compensation le commerce
est très important. Le port est fermé par une
pet. île jointe au continent par une jetée dite de
Cherédin (Khayn-Eddin ), d'après le frère d'A-
roudj-Barberousse, qui la fit construire pour
les esclaves chrétiens. Elle a 200 mètres de long
et est bordée de magasins. L'île renferme une
grosse tour armée , dite le Phare , et où l'on a
étabU un observatoire , une caserne d'artille-
rie, une de mineurs, deux magasins à poudre,
des chantiers de construction et va cabestan
qui sert à fermer le port au moyen d'une cliaîne.
La jetée et l'île prennent le nom général de la
Marine. Sur une pointe de terre qui ferme le
port , au S. 0. , on a établi le lazaret et le bu-
reau de santé. Le bassin du port a près de 290
mètres de long sur 142 de largeur moyenne.
Les bâtiments y sont les uns sur les autres , et
usent beaucoup de corde , pour s'y maintenir
en hiver. Sa profondeur varie de 6 mètres 1/2
à 1 mètre 1/2. En dehors du port , vis à-vis dg ,
la porte de la Pêcherie , s'étend le mouillage du
commerce , où l'on mouille depuis 10 mètreï
jusqu'à 6 décimètres. |
Alger paraît avoir remplacé l'anc. Rutconium.
Léon l'Africain et'Marmol disent qu'on l'appât
lait autrefois Mezganâ, du nom d'une fannllo
africaine de Berbère. Son nom actuel est une
altération du nom arabe El-Djézayr, les îles ,
qui provenait des deux petits îlots dont fut for-
mée l'île où s'élève le phare. Les puissances
chrétiennes , qui n'avaient pas jugé à propos de
se réunir pour détruire ce repaire de forbans ,
l'ont cependant souvent fort maltraité. C'est
ainsi qu'il fut bombardé en 1682 et 1683 par
les Français aux ordres de l'amiral Duquesne ,
et en 1688 par le maréchal d'Estrées ; en 1770
et 1772, par les Danois; en 1788 et 1794, par
les Espagnols ; en 1812, parle commodore amé-
ricain Decatur, et en 1816 par lord Exmouth, aidé,
de l'amiral hollandais Van der Capellen. Les
collines et les vallées des environs d'Alger sont,
couvertes de 8 à 9,000 maisons de campagne.
Lat. N., 56» 47'; long. E., 0° 44'. Distance de
Paris, 3001. S.
AIGEZIRAH ou Al-Dgeziret {Vile ^ en
arabe), contrée de la Turkie asiat. Foy. Empire
Ottoman.
AXiGEZIRAS {à^Al-Djéziret, en arabe, l'île),
pet. v. d'Espagne (Cadix), à l'emb. du rio Mel ,
vis-à-vis de Gibraltar , avec un port et une ci-
tadelle en ruines. Un bel aqueduc l'approvi-
sionne d'eau. Comm. de houille , tirée du voisi-
nage , un peu de blé et d'eau-de-vie. Algezîraa
est le Portus Albus des Romains, et le heu natal
de Pomponius Mêla, le géographe. En 1801, la
contre-amiral Linnois, après avoir démâté trois
vaisseaux anglais , leur en avoir pris un , leur
avoir tué 1 ,500 hommes, et avoir ainsi comprimé
des forces doubles des siennes, y rejoignit la
flotte espagnole , qui l'y attendait. Napoléon la
créa , pour ce beau fait d'armes , comte d'Algé"
ziras. A 2 1. 0. de Gibraltar. Lat. N., 36» 8' 0";
long. 0., 7» 46' 27".
AXGHERO , pet. v. forte de Sardaigne , sur
la côte occid. ; évêc. On y remarque la cathé-
drale, qui est très belle. Elle a un haras. Grand
comm. de blé, pèche de corail. Culture de l'in-
digo avec succès aux environs. Son port est
étroit, et ne peut recevoir que de petits bâti-
ments ; mais à 1 1. de là est le Porto-Condé ,
le plus sûr de l'île , qui peut admettre plusieurs
flottes , et qui est bien protégé par des tours for-
tifiées. 7,000 habit. A 6 1. S. S. 0. de Sassari.
AIiGOM'QUIBI'S , tribu du Bas-Canada , qui
habite les rives du lac St.-Jean et de la Saghe-
nay, et est en partie chrétienne. Ils appartien-
nent à l'anc. nation des Lenni-Lenapes , qui fut
souvent désignée sous leur nom.
AliHAMA . cet. v. d'Kspa^iie (Grenade),
avec
4 -183 habit. A
ALI "-^
âii pied d'une colline, avec des eaut minérales
6,283 habit. A 9 1. 1/2 S. 0. de Grenade.
AXHASIA, bg. d'Espagne ( M'ircie) ,
des eaux minérales renommées
71.0. S.O. deMurcie. , ,^
AXHAHarSKA, bg. du Portugal (Estrama-
dure), sur le Tage , avec un mouillage sûr. Fabr.
de toiles ; pèche. 1,600 habit. A 6 1. Pn. N. E. de
Lisbonne. , ,,_,
AXHAUMV-DE-I^-TORILE , bg. d'Es-
pa-^ne (Valence \ sur une éminence. Fabr. de
savon. 3,600 habit. A 7 1. 0. S. 0. de Malaga.
AXHUATI ( l'anc. Hermus) , riv. de la Tur-
kie asiat. (Bagdad), affl. du Ehabour. Cours ,
501.
AXHTTCXMAS, préside de l'Espagne, sur
la côte de l'empire de Marok, à 18 1. 0. S. 0. du
cap Tres-Forcas ; avec un mouillage. Il est situé
sur un îlot, et est bien fortifié.
AUCAN-DE-ORTXGA , bg. d'Espagne ,
prov. et à 13 1. 1/2 E, S. E. de Jaen. Eaux miné-
rales célèbres.
AXICANTE {Lucenium) , v. forte d'Espa-
gne ( Valence ) , entre des mont. , à l'entrée
d'une baie fermée par les caps de la Huerta et
de San-Pablo ; dominé par un chàt.-fort. Ses
rues sont étroites et mal percées. Elle possède
■une manuf. de toiles et de mouchoirs, de fil et de
coton , et une fabrique de savon très recherché
par toutes les manuf. de laine de l'Espagne.
Cette ville est, après Cadix et Barcelonne , la ;j1us
commerçante du royaume , et son port un de
ceux où les bâtiments nationaux paraissent en
plus grand nombre. Il exporte pour l'étranger,
beaucoup plus qu'aucun autre port d"Espagne ,
ces productions si abondantes sur cette côte :
des vins, des eaux de-vie, des amandes, de
l'anis , de la sparterie , du sel , du safran , et en-
viron 100,000 quintaux de vanille , dont 80 pour
la France, et le reste pour l'Angleterre, Le port
d'Alicante , qui n?est qu'une rade vaste et sûre ,
mais ayant peu de fond , est l'entrepôt de pres-
que toutes les marchandises venant des ports de
la Méditerranée , et destinées pour la consom-
mation de l'Espagne. Les Français y portent des
toiles, des draps, de la quincaillerie ; les An-
glais, de la quincaillerie, et autres articles de
leurs fabriques ; de la morue, etc. Ses environs,
très fertiles, produisent un vin très renommé.
— Alicante a remplacé l'anc. Lucentum. Elle
est à 2i 1. S. S. 0. de Valence , et à 90 1. S. de
Madrid , par 58" 20' 41" de lat. N., et '1" 48' SO"
de long. E.
AXîCATA , V. de Sicile, sur un rocher
qui domine la mer, avec deux ch;M.- forts,
et un polit port, par lequel il se fait un grand
comm. de grains, pâtes (macaronis), pistaches,
amandes, soufre, soude. Près de li\, les ruines
de Gela. 12,000 habit. A 8 1. 1/2 S. E. de Gir-
genli. I^it. iN., 37° 4' 25"; long. E., 11° 53' 20".
AIJ3P£, pet. v. du roy. de Naples (Terre de
Labour), que son atmosphère insalu.hre rend à
peu près inhabitable. L'évoque réside à Pied-
monte, dont elle est àl 1. S. 0. Une cathédrale
et 5 autres églises. Fort anc. 1,800 habit.
AX<IGHAR , V. de l'Hindoustan , avec l'une
des plus fortes citad. de cette région , et qui
fut emportée par les Anglais en 1803. A 19 l/iN.
d'Agrah.
AtL
AUOfAM'-StT-TENT , com. de France
(Hérault). 1,129 habit. A 1 1. 3/4 0. de Pé-
zénas.
AlJ]ffOSa:s , pet. V. de Suède (Elfsberg) ,
entre de hautes mont. , sur le Mjœrn. Elle est
très bien bâtie. Jonas Alstrœmer , le créateur de
l'industrie suédoise , y a établi des fabr. de bas
de soie et de coton , de draps , de tabac et de
pipes. Une route établie parle fils d'AIstrœmer,
conduit à Gœteberg. 1,800 habit. A 11 1. 1/2
S. S. E. de Venersborg.
AXISTAR ou Allestar , pet. v. de la pres-
qu'île de Malakka (Kédah). Résidence du roi de
Kédah, qui y habite un fort. Elle fait quelque
comm.
AXISE-SAINTE-REIDri:, bg. de France
(Côte-d'Or) , bâti sur l'emplacement d'Alesia,
lieu du martyr de Ste.-Reine (265). Mines de fer
et eaux minérales. 581 habit. A 3/4 de 1. N. 0.
de Flavigny.
AlâiXAjar (Alixianum).^ com. de France
(Drôme). 2,429 habit. Ail. 1/2 S. de Romans.
AliJESAR , bg. du Portugal (Algarves) , à
3/4 de 1. de l'emb. de l'Algisar, dans la baie
d'Arrifana , où les navires mouillent par 8 et 12
brasses d'eau , à l'abri d'un fort. 233 maisons.
A 7 1. N. N. 0. de Lagos.
AI.JUBARROTA, bg. du Portugal (Estra-"
madure), sur une mont. Fabr. de faïence et de
poterie. Célèbre par la bataille du 14 août 1383,
remportée par Jean I*"" , roi de Portugal , sur
Jean I«', roi de Castille, dont on célébrai t tous les
ans l'anniversaire. 287 feux. A 3 1. S. 0. de
Leiria.
AXKMAAR, anc. V. de Hollande (Nord-
Hollande), près du lac desséché de Schermeer,
et qui est traversée par des canaux bordés d'ar-
bres, ch.-l. d'arrond., etc. Ses rues sont très
propres et ses maisons bien bâties. On y remar-
que l'hôtel-de-ville et l'arsenal. Elle possède un
collège , une société de physique , un théâtre ;
et comm. en bétail, chevaux, grains, fro-
mages, fleurs, et surtout en tulipes. Ses env.
fournissent le meilleur beurre et le meilleur
fromage de la Hollande. Un joli bois se trouve
à la sortie de la ville. 8,300 habit. AGI. 1/2 N.
N. 0. d'Amsterdam.
AXiZiAH-ABÂ3>, anc. prov. de l'Hindoustan,
entre les 2i- et 26'^ de lat. N., au midi du roy.
d'Oude. Elle a 98 1. de long sur 44 de large, et
une popul. do 7,000,000 habit. Cette prov., qui
est comprise dans la présidence du Bengale , est
entièrement au pouvoir des Anglais, à l'excep-
tion de quelques pet. dislr. du Bandelkand. Ses
principales divisions sont le distr. d'Allahabâd ,
ceux de Bandelkand , de Khanpoura et de
Djouanpoura , les territ. de Réouah , Benarès,
llvrzapoura, et Manckpoura. Allahabâd , ch.-l.
"^AIiIiAH-ABÂB (résidence de Dieu) , v. sit.
au confl. du Gange et de la Djena, dont le
cours est commandé par son fort, le gr. arsenal
des prov. supérieures. Elle est bien déchue,
quoiqu'elle soit encore l'entrepôt de toutes les
prov. voisines. Presque toutes ses maisons occu-
pent l'emplacement d'édifices plus solides. Cette
V. est pour les Hindous, le plus gr. et le plus
saint des pmyagas ou confl. de 11.; aussi le con-
cours des pèlerins y est-il immense. L'empereur
Akbareuàllèctionuait le séjour. 20,000 habit. A
ALL
B»^naros. l^t.
de Franco (Morbihan),
10 1. 0. tlo BtSnarôs. l-it. N.
E., 70' r,8'.
AI.I.AIRI: , oom
<li.-l. de caiit. 2,029 habit. A 1 1. ]yC5 N. 0. de
Medon.
AIiIlAMP, vg. de France (Meurthe). Avec
une verrerie considérable. 451 habit. Al 1.1/2
0. N. 0. de Colonil)ey-anx-Belles-Feninies.
AU.AMFARVA, v. de rHiiidoustan (Kar-
nate). Avec des puits de bonne eau. A 8 1. IN". F.
de Pondichéi'y.
AJLJjAN, vg. de France (Drôme) , à l'extré-
m'ilé d'un mamelon sablonneux assez élevé.
Fabr- de pet. étoiles. C'est sur soti territ. qu'ont
t'ti- plantés les premiers mûriers de France. Vins
estini^és. 1,124 habit. A 1 1. 2/3 E. S. E. de
Montélimar.
AXXANCHES , pet. v. de France (Cantal),
ch.-l. de cant. Comm. de cuirs et de bétail. 2,502
habit. 13 A 2 1. 3/i N. N. E. de Murât.
AIiXfASSAC, pet. t. de France (Corrèze).
i,860 habit. A 1 1. N. N. 0. de Donzenac.
^liliAUCH, bg. de France (Bouches-du-
Rhône], sur la pente d'un coteau aride, à la
source de la pet. riv. de Jaret. Ce fut la première
colonie des Marseillais dans la Gaule. 1,830 habit.
A 1 1. 2/5 E. N. E. de Marseille.
AIiIiEGHJÉN'É (Alleghany), ou Apalachey.
Nom d'un système de hauteurs qui s'étend dans la
partie or. des États-Unis, parallèlement aux ri-
vages de l'océan Atlantique, depuis les bords du
Mississipi jusqu'au cap Gaspé , à l'embouchure
du tl. St.-Laurent. A peu d'exception près, ce
système se compose toujours de deux chaînes
parallèles , entre lesquelles s'étend une longue
vallée arrosée quelquefois transversalement,
presque toujours longitudinalement. Anisi au
]\. de l'Hudson , qui coupe le plateau en deux
parties, sont les Green-Mountains et las Tom-
Mountains, courant de chaque côté du Connec-
ticut. Au midi, les AUeghénés proprement dits
et les monts Cumberland d'un côté , et les
Blue-Ridge de l'autre. Comme le nom d'Alle-
ghéné désigne plus particulièrement ce dernier
ensemble de montagnes, ce sera le seul que nous
décrirons ici. Les Blue-Ridge forment la crête
or. du plateau, celle qui regarde l'Océan. Elle
commence à l'emb. de l'Ohio, ti'averse l'état de
Tennessee, se dirige de l'O. à l'E., dans la partie
soptentr. de ceux de Mississipi , d'Alabama et de
^Jéorgie , change ici de direction pour courir du
S. 0. au N. E.dans les états des Carolines mérid.
et septentr., Virginie, Maryland, Pennsylvanie,
New-Jersey et New-York, et se termine à West-
Point, au bord de l'Hudson, Sa longueur est de
•i50 I. Toutefois on ne commence à lui appliquer
.'e nom de Blue-Ridge qu'en Géorgie. C'est à
partir de ce point qu'elle offre une égalité de
bauteur qui la rend fort remarquable et qui
pourrait la faire comparer à un parapet; sa hau-
teur moyenne est de 17S toises au-dessus des
plaines voisines; sa pente est très rapide, et c'est
à peine si sa base s'avance à 2 ou 3 1. Dans l'A-
labama, la chaîne a 3,000 pieds d'élévation. La
Blue-Ridge, très rapprochée de l'Océan vers le
N. E. ,en est fort éloignée au midi. L'Alleghéné
proprement dit est parallèle à la Blac-Ridge ,
dans sa dernière direction, et la Cumberland
dans hi première. On peut regarder la gr. Ken-
— 49 — ALL
long, hawa com*n<i le point île division de^ deux
crêtes. Leur longueur réunie est à peu près
égal*! aux Montagnes Bleues; elles en sont gé-
néralement éloignées de 10 à 12 lieues, et il est
assez facile d'en suivre la direction , si oe n'est
au N. E. dans la Pennsylvanie, où les ramilica-
tions se multiplient et sont ;i peine distinctes de
la crête principale. Du reste, les deux chaînes se
lient souvent l'une à l'autre par des cliainons
transversaux. (.'Allegliéné a une élévation
moyenni; de 410 toises (2,4(10 pieds) ; les Cuin-
berland-Mountains ont (pielqu(>s sonunels un
peu plus hauts. Les principales ramifications de
ces diverses montagnes sont les monts Katskill
qui longent la rive dr. de l'Hudson , et dont luie
cime atteint3,000 pieds; les Laurel-Mouniains,
côte sèche et rocailleuse qui borne l'horizon au
S. E. de Pittsburg; les Nonh-Movnlains
chaînes parallèles à la Blue-Ridge et aux AUe-
ghénés propres , et qui s'étend entre elles deux
dep\iis la Potomac jusqu'aux Katskill ; eniin les
South-Mountains, en Vu-ginie, dans les même«
conditions que les précédentes. L'Ottcr-Peak ,
en Virginie , qui a 639 toises , et la Table-Moun-
tain , qui en a 667, sont les plus hauts sommets
de la Blue-Ridge. Les principales rivières qui
descendent des deux chaînes vers l'Océan, sont :
la Rappahannock , la Pedre, la Santi et la Sa-
vannah, qui viennent directement de la Blue-
Ridge; les courants qui forment l'Alalamaha,
l'Appalachicola, l'Alabama , la Tombigbï , qui
viennent de son prolongement occ; la James, la
Polomack et la Susquehannah , qui viennent de
l'AIleghéné , et coupent la Blue-Ridge par des
défilés très étroits. Vers le Mississipi : à l'O. ,
l'AIleghéné et la Monongahela, qui forment
l'Ohio, et la gr. Kenhawa, affl. de ce dernier,
viennent de l'AIleghéné propre; la Kentucky
et la Cumberland ont leurs sources dans les
monts Cumberland, et la Tennessi, dans le
chaînon le plus mérid. qui unit les deux chaî-
nes. P'oy. Etats-Ums.
Aï,l,EGHÉsrÉ (Alleghany), riv. des Etats-
Unis qui prend sa source dans les terres les plus
élevées de la Pennsylvanie, et se réunit à Pitts-
burg à la Monongahala, pour former l'Ohio.
Cours, 6651., dont 93 navigables, depuis Pitts-
burg jusqu'à Hamilton, pour des bateaux de dix
tonneaux. A son emb. elle a 1,200 pieds de lar-
geur. ^
AïilrEGRE, pet.v. de France (Haute-Loire),
près de la Borne , sur le revers mérid. d'une
mont, élevée, que domine le dôme de Bar,
mont, volcanique remarquable par sa belle
forme conique, son cratère revêtu d'une déli-
cieuse forêt de hêtres, son élévation et son isole-
ment; ch.-l. de cant. 2,055 habit. A 2 1. 3/4 N.
0. de St.-Paulien.
AXiiEIBJS, com. de France ( Bouches-du-
Rhône). 1,348 h. A 21. 1/2 N. 0. de Lambesc.
AIJ.EBIAGUE {Deutschland , anc. Germa-
nia) , grande contrée qui occupe toute la partie
centrale de l'Europe. Pour mieux comprendre
ce qui va suivre, nous croyons devoir, avant
de la décrire, indiquer les diverses parties
qui la composent. L'Allemagne comprend toute
la Prusse, à l'exception de la Silésie et des
i)rov. qui faisaient jadis partie de la Pologne,
telles q le le gr. duché de Posen et la \\i\iiàù
— 50 —
ALL
or.,le1Iolstoin, le Mecklenburg b Ilanovre
au 'n. ; les ^^-:-, P^i;;^^^^^^^^'^ g "duct de
TTfX'iP le duché de isassau, '^ o/ ^ , ,
SSiln^sU^dt, le gr- <!"*o'- te trU'e de
Wnriember'^ et la Bavière, a 1 0.; une parlie ae
Sî" d'Autriche, composé de la Bohùme de
a Moravie , de l'Autriche propre, de la Stjrie
.f Tlvro àl'E. et au S. L'Allemagne est sH
:LtrelS£&odelat.N.,etles2o50'etl4o7
de Ion". E. Elle est bornée au N. par la mer
Baltiqu°e, le Danemark et la mer du Nord ; a
l'E par la Pologne , la Hongrie et la Croatie -, au
S p'ârla Suisse et l'IUyrie; à l'O. par la France,
la Belgique et la Hollande. Elle a environ 2-i0 1.
delUà l'E., 225 1. duN. auS., f 30,0001 carr
de superf. On évalue sa popul. a oO,000,UUU
d'indiv. . ,
L'Allemagne est naturellement divisée en
septentr. et mérid. par une ligne que décri-
vent les monts Schwarzwald et Erzgebirge. La
première est en général plate, et l'autre monta-
gneuse. Au N., s'élève la chaîne du Harz ; a i h.,
les monts Sudetes, dont le Biehmervvald , les
mont, de la Moravie, les Riesengebirge et 1 Lzt-
gebirge qui environnent la Bohême , sont des
ramilications ; à TO., le Schwarzwald ; au centre,
de l'O. à l'E., l'Alb, le Fichtelgebirge et l Egge
ou Teutobergerwald. Ces mont, sont la plupart
bien boisées , mais il est beaucoup de contrées
dans les pays plats qui sont dépourvues de bois.
Les principales masses de forêts se trouvent
dans le gr. duché de Bade, le Wurtemberg, ou
s'élève l'immense Forêt Noire, la Hesse, la Saxe,
la Bohème et la Moravie.
L'Allemagne est abondamment arrosée : on y
compte plus de 500 riv., dont 60 sont navigables.
Les plus considérables d'entre celles-ci sont : le
Danube, le Rhin, l'Elbe, l'Oder, le Mein et le
Weser. Elle possède, en outre, un gr. nombre
de canaux , surtout en Prusse ; cependant sa
'partie mérid. éprouve le manque de ce genre
de communication , auquel ne supplée pas la
navigation du Danube, vu la gr. rapidité de son
cours. On cherche maintenant à y suppléer au
moyen d'un canal qui joindra le Danube, le Rhin
et le Mein. Ce canal est en construction depuis
4858. , , ,
La région qui borde la Baltique est, a la lettre,
couverte de petits lacs : on en porte le nombre à
600. Dans le midi, il y a de belles nappes d'un
aspect pittoresque. Les lacs See les plus remar-
quables sont ceux de Constance, Chiem,Zirknitz,
Frauen , Wurm , Mansfild , Ratzburg , Rupin ,
Dùmmer, Scheverin et Feder.
Le climat de l'Allemagne est froid dans les par-
ties élevées et au N., tempéré au centre, doux au
S. ; généralement sain. Le sol y varie naturelle-
ment beaucoup. On trouve au N. et au N. 0.,
ainsi que dans la Westphalie et le Brandebourg ,
beaucoup de plaines sablonneuses, des bruyères,
des marécages , tandis que la Saxe est renom-
mée pour sa fertilité. D'un autre côté, certaines
parties du "Wurtemberg , de la Bavière et des
états autrichiens, sont montagneuses et arides,
lorsque d'autres parties se font remarquer par
la richesse de leur sol. Les principales produc-
tions de l'Allemagne consistent dans toutes les
espèces de céréales , de légumes et de fruits,
bois, lin, chanvre, houblon, vins, dont plu-
ALL
sieurs espèces sont renommés , tels que les fa-
meux vins du Rhin et ceux du Neckar. On
trouve dans cette contrée des ours, des sangliers,
des renards, quelques castors et beaucoup de gi-
bier à poil et à plumes. On y élève aussi une gr.
quantité de gros bétail , des chevaux, dont plu-
sieurs races sont très estimées, surtout dans le
Mecklenburg et le Holstein , des moutons , des
porcs et de la volaille. L'Allemagne possède des
mines d'argent, de fer, de cuivre, d'étain , de
plomb , de sel et de houille , des carrières de
marbre et de toutes sortes de pierre , des terres
à porcelaine, a faïence, à foulon, etc. Peu de
pavs offrent autant de sources minérales et ther-
males qu'elle : les plus célèbres sont celles de
Carlsbad et de Tœplitz, en Bohême, et celles
de Selz, d'Aix-la-Chapelle, Baaden, Wisba-
den, etc. , . •, j
L'industrie manufacturière qui, dans ces der-
niers temps , a fait de grands progrès en Alle-
magne , a pour objet de nombreuses manuf. et
fabr. de drap , de lainages , de toiles, de tissus
de soie et de colon de toutes espèces , de den-
telles , de tapis , de chapellerie , de papiers ,
de glaces , de porcelaine , de fiiïence , de
quincaillerie et de jouets d'enfants, des filatures,
des distilleries , des rafaneries , des usines pour
l'exploitation des mines , des tanneries , des
corroieries, etc., dont les prodmts , joints aux
productions agricoles, sont l'objet d'un gr.
comm. , , ,,. /. •. .
Les Allemands sont en général bien faits et ro-
bustes, et ont le teint blanc ainsi que tous les peu-
ples des contrées septentr. Au moral, i s sont la
plupart bons, francs, sincères, hospitaliers, bra-
ves, constants dans leurs affections, d une pa-
tience et d'une persévérance admirable dans le
travail. On profess : en Allemagne les religions
catholique, luthérienne et calviniste ; mais il y a
aussi des frères moraves, des Mennonites, d<'s
Grecs, des Arméniens, des Israélites : ceux-ci for-
ment environ le seizième de la popul ; tous exer-
centlibrementleurs divers cultes. Lalangue alle-
mande se divise en deux principaux dialectes,
le haut et le bas allemand : elle est abondante,
énergique et expressive. L'instruction est géné-
ralement répandue dans toutes les classes,
surtout dans les états du nord , et aucun pays
de l'Europe ne compte un plus gr. nombre
d'écrivains en tous genres. C'est la patrie des
philosophes Leibnitz, Wolf, Mendelsolui , Kan ,
Schelling: des astronomes Keppler et Herschell ;
du physicien Otto-de Guerike; des naturalistes
Gessner et Blumenbach ; du minéralogiste Wer-
ner; du chimiste Klaproth; des historiens Her-
der, Possel-t, Schiller, Mùller ; du publias e
Puffondorf; de l'antiquaire Winkelmann; de
l'éruditFabricius; des poètes, auteurs drama-
tiques et philologues Kleist , Rabner, Gessner,
Lessing, Klopstock, Wieland, Kotzebue, If-
fland, Schiller, Gœthe, Werner, Gripalzer; des
peintres Albert Durer, Holbem , Mengs ; des
compositeurs Haydn, Gluck, Mozart, Beethoven,
Weber, etc., etc. ,
L'histoire d'Allemagne est remplie d obscurité
jusqu'au règne de Charlemagne. Ce grand
homme, après avoir conquis l'Itaie et dompte
les Saxons, actieva de subjuguer-l'Allemagne ,
qui resta sous la dominadon de ses descendanUs
ALL
— 51 —
ALL
j-i.squVn Oii, que lu trôno devint rloctif. F.o
preinit'renipenMir élu l'ut Cuiirad. La maison de
lJa|isl)oui'g posséda ladi;j,nilé impériale;, depuis
-i!2U) jusqu'il la mort do Cluilos Vf, en 1740.
Elle passa alors dans celle de liavière; mais re-
vint dans celle d'Autriche par réioction, eu
47-i5, de François de Lorraine, due de Tos-
cane, éix)ux de Marie-Tliérèsc d'Autriche, tille
de l'empereur Charles VL Antérieuremeiil à la
première révolution française, il existait eu Al-
lemagne plus de 500 états souverains. L'empire
était alors divisé en dix gr. cercles : ceux de la
Haute et Basse-Saxe, de Westphalie, de Souabe ,
de Bavière, d'Autriche, de Franconie, du Haut et
du Bas-Bhin,ct de Bourgogne. Les princes, les
prélats et les députés des villes se réunissaient à
des époques déterminées, et formaient une assem-
blée nommée diète, qui se tenailà Ratisbonne . Elle
était divisée eu trois collèges, celui des électeurs,
celui des princes, celui des députés des villes
libres. A l'empereur était réservé le droit de
convoquer la diète , qu'il faisait présider par des
commissaires de son choix. L'élection des empe-
reurs avait lieu à Francfort-sur-le-Mein. Le
traité de Campo-Formio, et surtout celui de Lu-
néville , apportèrent de gr. modilîcations à la
constitution de l'empire Germanique, qui tinit
par être entièrement dissous après la bataille
d'Auslerlitz. En 1806 se forma, de son démem-
brement , la confédération du Rhin , sous le
protectorat de la France. Les événements mili-
taires de 4814 ayant mis fin à cette nouvelle
association politique, celle qui fait l'objet de
cet article fut organisée , et le congrès de
Vienne, en 181b, en détermina les bases. Elle est
composée de trente-huit états coniédérés, que
nous allons énumérer selon leur rang d'impor-
tance et avec leur nombre de voix à la diète
générale :
L'empire d'Autriche, les royaumes de Prusse,
de Hanovre, de Bavière , de Saxe et de Wurtem-
berg, l'électorat de Hesse, les grands-duchés de
Bade , Hesse-Darmstadt , Luxembourg , Saxe-
"Weimar, Oldenburg et Meklenburg-Schvverin et
Strehtz; les duchés de Holstein et Lauenburg ,
Nassau , Brunswick , Anhalt-Kœthen , Dessau ,
Bernburg, Saxe-Meiningen, Saxe-Altenburg,
Saxe - Coburg - Gotha ; les principautés de
Schvvarzburg-Sondenhausen et Rudolstadt, Ho-
henzoUern-Hechingen et Sigmaringen, Lichtens-
tein, Reuss, branche aîné et branche cadette,
Lippe-Detmold , Schauenburg-Lippe , "Waldek,
et Hesse-Homburg , les quatre villes libres de
Hambourg, Francfort, Bremen et Lùbek. 11 a été
créé une nouvelle dièle qui siège à Francfort-
sur-le-Mein , et dans laquelle chaque membi-e
de la confédération a un vote égal. Néanmoins,
lorsqu'il s'agit de statuer sur quelque objet d'in-
térêt général , ou de changements à faire aux
principes fondamentaux de la confédération , la
diète se forme en assemblée générale , dans la-
quelle chaque état vote séparément, mais d'a-
près le nombre de voix déterminé par son éten-
due et son importance politique. A cet effet, on
a divisé la confédération en 4 classes : Les étals
de la première ont 4 voix ; les états de la
deuxième , 5 ; les états de la troisième , 2 ; ceux
de la quatrième , 1 . L'Autriche a la présidence.
Les coutriijiîiions sont votées pour cinq ans.
L'armée fédérale est d<! 502,10.1 hommes, qui
sont votés parcha<|ue état à raison d'un iKiiume
siu- cent. Elle se compose de 25i,20l hommes
d'irit;iMt(MH! , 4.1,290 de cavalerie, et 24,054
d'arlilierii! et pionniers. Le général en chef est
choisi [par la conlédération. Celle-ci possède en
conunuH les places fortes de Mayence, Luxem-
bourg', Landau. Germershein et Ulm.
AliXiEMAND-ROMBACH (l'), com. de
France (H.-Hhin). 1,703 habit. A 1 1.1/2N.1:.
de Sainte-Marie-aux-Mines.
AXêli'EM.ANS , com. de France (Dordogne).
1,425 hal.it. A 1 1. 1/2 N. N. 0. de Ribérac.
AliEMENT, vg. de France (Isère), près
de la rive gau. de la Romanche. Mine d'argent
découverte en 1767 et exploitée pour le compte
du gouvernement; mine de plomb, avec une
fonderie considérable. 1 ,275 habit. Ail. 3/4 N.
de Bourg-d'Oysans.
AIiUCNBURG, pet. V. de Prusse ( Kœnigs-
berg ) , sur l'Allé. Tanneries, brasseries , distil-
leries d'eau-de-vie. Comm. de fil. 1,200 habit.
A 2 I. 3/4 E. N. E. de Fridland.
AX.I.i:ni>ORF , pet. V. de l'électorat de
Hesse, sur la Vina. Fabr. de tabac, tanneries.
5,450 habit. Près de là, une sahne considé-
rable. A 7 1. E. S. E. deCassel.
AIiI.£NC, com. de France (Lozère). Forges,
mine de plomb , fiibr. de serges. 1,584 habit. A
2 1. 5/4 de Blaymard.
AIXESrSBÀCH , bg. du gr. duché de Bade ,
sur le Zellersee , partie du lac de Constance.
850 habit. A 2 1. 1, 4 N. 0. de Constance.
AIXENSTEÏN, pet. v. de Prusse (Kœnig-
sberg), sur l'Aile. Fabr. de drap , de poleiie et
de toiles, tanneries ; comm. de fil. 1,'JOO habit.
A 9 1. S. S. 0. de Heilsberg.
AXX£B., riv. d'Allemagne, qui arrose la
Prusse occ. et le Hanovre, passe à Celle et
Werden, et se jette dans le Weser. Cours, 50 1.
Elle est navigable depuis Celle.
AXiIiERE'X', com. de France (Saône-et-Loire).
1,060 habit. Ail. 0. N. 0. de Verdun, sur le
Doubs.
AIiIiERSHERG , bg. de Bavière (B.-Mein).
Fabr. de fil d'or et d'argent. 1,600 habit. A 0 1.
S. S. E. de Nurnberg.
ATiTiERY, com. de France (Somme). 1,00G
habit. A 1 1. 0. d'Airaines.
AIiIiEVARD , pet. V. de France (Isère) , sur
rOzeins, ch.-l. de cant. Usines où l'on prépare
de la fonte très recherchée pour la flxbric. de
l'acier, ainsi que pour les canons de la marine
de la fonderie royale de St.-Gervais ; mines d'or
allié à d'autres métaux , deux mines de mer-
cure, mines de cuivre et de fer, les plus impor-
tantes du départem. Le territ. environnant ren-
ferme du soufre à la mont, de la Taille, de l'an-
timoine, du cobalt, de la houille. 1,500 habit.
^ de Goncelin. A 7 1. N. E. de Grenoble. Près
d'AUevard est le château où naquit le chevalier
Bayard.
AIiIiEX, com. de France (Drôme). Beau
chat., un moulin à huile, vers à soie. 1 ,442 habit.
A 2 1. 0. N. 0. de Crest.
AIXIER ( Elaver) , riv. de France , qui a sa
source dans les mont, de la Lozère , au hameau
de Chaballier , arrose les départem . de la Lozère ,
de la Haute-Loire , du Puy-de-DCme , de l'Allier
ALL
52 —
ALL
el du Cher, on passant à Brioude, Issoire, \ichy,
Moulins el Nevers, et se jette dans la Loire un
peu au-dessous de cette dernière ville Lours,
80 1 . , don 1 9 i /2 llûttables, de St .-Arçons (Haute-
Loire) à Fontanes, près de Brioude et^il. i,i
navigables, depuis Fontanes jusqu a son emb.
Le Hottage se fait par radeaux , et la navigation
par bateaux, dont la longueur ordinaire est de
20 il 2-i mètres, la largeur de 3 m. 50 et la pro-
fondeur réduite de 4 m. 50. Ils ne remontent
point l'Allier, à cause de la pente des eaux. On
augmente leur charge à mesure qu'ils descen-
dent et on les déchire à Paris. Ou eu construit
nn gr. nombre au port de Chape ( Haute-
Loire), ainsi qu'à Brassac et Jumeaux (Puy-de-
Dôme).
AT.T.TF.Tt , départ, de la France centrale,
sit. entre les 46» et 47° de lat. N. et les 0° et 2°
de long. E. , entre ceux de la Nièvre et du Puy-
de-Dôme, au N. et au S., ceux du Cher et de
la Creuse, de la Loire et de Saône-et-Loire , à
rO. et à l'E. Longueur dans cette direction, 29 1.
i/2; largeur moyenne, 15; superf., 742,272 hect.
La surlacc de ce départ, est généralement
monlueuse, mais moins élevée au midi qu'au
nord. Il y a dans l'arrond. de La Palisse des
montagnes assez hautes, appartenant à la
chaîne du Lyonnais, et tout le territ. placé en-
tre l'Allier et'leCher est couvert parles sommités
(jui séparentleurs deux bassins. Au centre du dé-
Ijartemenl coule l'Allier, qui y est navigable dans
toute son étendue ; à l'O., le Cher, encore peu
important, mais qui longe le canal dit du Cher;
la frontière or. est baignée par la Loire navi-
gable, et qui reçoit à Digoin, sur la rive opposée,
le canal du Centre. L'Amanu, la Double, la
Siercle, la Bèbre, sont leurs affl. respectifs, les
plus importants de l'Allier.
Le climat serait assez tempéré, si l'on n'y
ressentait pas quelquefois la froideur des neiges
3ui couvrent les contrées voisines, et celle
es forêts , causes premières des fréquents
orages et dès grêles qu'on y éprouve. Le sol y
est très varié. La partie basse, où coulent les
grandes riv., est une terre argileuse la plus
fertile du pays ; une autre partie arrosée par la
Double , la Siuule , la Bèbre , est une terre forte ;
les hauteurs offrent de vastes étendues d'argile
plus ou moins décomposée à sa surface. Ces trois
sortes de terres forment h peu près la moitié de
l'étendue du département.
Les principales productions sont le froment,
l'avoine , l'orge , le foin , les légumes , de
bons jt^turages, des vins rouges propres au
transport, des graiyes de toutes espèces, quel-
(jiins seigles médiocres; et dans la partie ar-
gileuse, des avoines, des seigles de bonne
qualité, des foins, des vins blancs et des bois
jadis plus considérables qu'aujourd'hui. L'au-
tre moitié des terres ofi're un terrain sablon-
neux ou mêlé d'une couche mince de gravier sur
un fond graniteux. 11 produit de beaux seigles,
des vins blancs, des fruits, des pommes de terre,
dos graines à huile ; c'est aussi dans cette partie
que se trouvent la plus gr. partie des mines du
départem. , telles que fcr, cuivre, plomb, char-
bon , antimoine, etc. Le fer se trouve en grains
argileux dans les arrondissem. de Monlluçon et
de Moulins; la houille en mines à Fins, Doyn ,
Çommentry,Montricq , Noyant, Monlcornbroux ,
Vallon; l'antimoine, àBresnay(cant.deMouhns);
le manganèse, à Dieu. Le marbre et la pierre à
chaux y sont communs , et il y a plusieurs sources
minérales renommées , telles que celles de Vichy,
Néris etBourbon-l'Archambault. En général , les
diverses branches de l'économie agricole de ce
départem. sont eu voie de progrès : on y a intro-
duit quelques fourrages nouveaux, essayé l'ac-
climatation du mûrier et du ver à soie qui a
réussi , fait de gr. plantations de bois, amélioré
la race ovine. La culture de la vigne est une des
richesses de ce pays; la récolte annuelle est de
300 à 520,000 hectolitres, dont la moitié se con
somme sur les lieux et le reste est exporté à Paris.
On y élève beaucoup de chevaux d'une excellente
race, propre au trait et à tous les services des
armées, vigoureuse, robuste et peu difficile à
nourrir; beaucoup de gros bétail et particulière-
ment des bœufs, que l'on envoie surtout en Bour-
gogne; desmoutons et desporcs, qui sont exportés
dans tous les pays voisins et jusqu'à Paris et en
Suisse. Comme dans toutes les contrées à base
d'argile , les étangs y sont nombreux et iiiflueiit
désagréablement sur la température ; l'arrond.
de Moulins en a le plus. Les bois couvrent
409,527 hectares.
L'industrie de ce département a pour objet
la fabrication des fers et d'objets en fer, tels que
coutellerie (surtout à Moulins), de papeterie (une
belle au Cusset) , de bonneterie , de soieries , la
tannerie , l'exploitation des bois et des mines. Il
y a une fabr. de porcelaine à Lurcy-Levy , une
verrerie à bouteilles à Souvigny, des fabr. de
draps à Ainay-lc-Chàteau , une tréfilerie à Brai-
ne ; neuf hauts-fourneaux à la Papeterie , au
Tronçais (usine qui donne 500,000 kilog. de fer
et emploie 1,200 ouvriers), à Sologne (arrond.
de Monlluçon) , à Messarges , Champrord , Saiiit-
Yoir, et trois à Fins.
Le comm. s'y fait par seize routes, dont sept
royales et sept départementales, par la Loire,
l'Allier et le Cher, le canal latéral à la Loire,
qui prend son origine vis-à-vis de Digoin,
l'emb. du canal du Centre , et le canal du Cher ,
de petite navigation. Ces canaux, lorsqu'ils se-
ront entièrement terminés , donneront une gr.
extension au comm. des houilles déjà si impor-
tant. Les autres objets d'exportation sont des
grains, des chanvres, des vins, des bois, du
bétail, du froment, de la volaille, du gibier,
des fers, de la quincaillerie, de la coutellerie,
das pelleteries , des cuirs.
Ce départem. , formé de l'anc. Bourbonnais ^
fait partie de la 21« division militaire , du lO"" ar-
rond. forestier; académie et dioc. de Cler-
mont ; cour royale de Riom. Revenu territoriale,
10,139,000 fr. 2 arrond. électoraux , 4 députés.
4 arrond., savoir : Montluçoii, Moulins, Cannât
et Lapalisse ; 26 cant., 520 com. Popul. to-
tale ,311,361; habit.
AIiUCGWY, com. de France (Nièvre). Mines
de plomb. 2,561 habit. A 2 1. 1/2 S. 0. de
Saulieu.
Aï.ïii.""VY, com. de France (Nièvre). 1746
habit. A L i. 1/2 N. E. de Cosne.
AIitlMEUC, com. de France ( Côtes -du -
Nord). 2,553 hab. A 1 1. 1/4 N. N. 0. d'Uzel.
AIiIiOA, pet. V. d'Ecosse (Clackmannan) ,
ALM — l
sur la rive sept, de la Forth , avec un port sûr,
profond et commode , duquel dépend un dock
sec, capable de recevoir les gr. navires. Bras-
series de bière recherchée en Ecosse. Il y a dans
le voisinage de riches mines de houille, qui oc-
cupent un gr. nombre de bras et Iburnissent
le combustible à de gr. distilleries , d'où Ton ex-
porte (piclquefois un million de gallons, et à
une verrerie. Le produit de ces mines et de ces
usines forme le comm. d'Alloa , qui importe des
grains, de la chaux, du minerai de fer et des
articles de la Baltique. 3,000 habit. A 40 1. N.
d'Édifiburgh. Lat. N., 56° 7; long. 0. 6° 6'.
ASiIiONES, com. de France (Maine-et-Loire).
2,049 habit. A 5 I. N. E. de Saumur.
AZXOS, pet. V. de France (Basses-Alpes),
ch.-l. de cant. Ali. 1/2 de là, est un petit lac
abondant en truites, qui porte son nom. 1,513
habit. ^ de Colmars. A 4 1. S. deBarcelonnette.
JklXOUi:, com. de France (Charente). 1,659
habit. A 2 1. 1/2 0. deConfolens.
AIiIiOU-FATOU. Ces îles paraissent être les
îles de Horn, que Schouten découvrit en 1616.
Après quelques attaques des naturels et les re-
présailles des Hollandais, Schouten fit mouiller
dans une petite anse qui offrait un ancrage sûr,
vis-à-vis d'un petit ruisseau descendant de la
montagne. Le navire hollandais fut afïourché de
manière à ce que les canons du bord pussent
protéger les embarcations qui se rendraient à
terre. Alors les échanges de porcs , d'iguanes ,
avec des verroteries, commencèrent. Dans leurs
cabanes , on ne trouva aucune espèce de meu-
bles , et on n'y voyait que des hameçons et des
casse-têtes. Les cabanes avaient 25 pieds de cir-
conférence, sur 12 de hauteur. La porte, qui
était l'unique issue, était tellement basse, qu'on
n'y pouvait entrer qu'en rampant. L'existence
et la position de ces îles me semblent fort dou-
teuses.
AIiIiSTXa>T, pet. V. du gr. duché de Saxe-
Weimar. Fabr. de toiles , de salpêtre et de po-
tasse. 2,000 habit. A 10 1. 1/2 N. de Weimar.
Aliliinr, com. de France (Nièvre). 4,255
habit. A 3/4 de 1. S. de Châlillon en Bazois.
AIiltT, com. de France (Cantal). 1 ,190 habit.
Al I. 1/2 S. de Mauriac.
AIiMADA, pet. V. du Portugal (Estrama-
dure) , sur une hauteur qui domine la rive gau.
du Tage. Gr. entrepôts de vins. 4,000 habit. A
6 1. N. 0. de Setubal.
AIiMA-DAGH ( VAmanus des anciens ) ,
branche du Taurus, qui sépare l'Asie mineure
de la Syrie , entre l'Euphrate et la mer. L'un de
ses passages , vers la côte , avait reçu des Ro-
mains le nom de Portes amaniques (Portœ ama-
nicœ ) .
AIiMADXSr (Sisapona Cetobria), v. d'Es-
pagne (Manche), dans les mont, de Tolède, et
qui possède dans son lerrit. la plus riche mine
de mercure de l'Europe. Elle en donne annuel-
lement de 15,000 à 20,000 quintaux. 6,375 habit.
A 181. S. 0. de Ciudad-Real.
AI.MAGRO , V. d'Espagne (Manche). Avec
une foire considérable de mulets et d'ânes, à la
St.-Barthélemi. Très bons vins. 11,400 habit. A
3 1.3 4 E. S. E. de Ciudad-Real.
AliMAGUSK, V. de Colombie (Nouvelle-
fji'enade), sur une pet. mont., ce qui lui pro-
i — ALM
euro un climat doux, au milieu d'un sol fertile.
A 4 l I. S. de Popayan.
AiMANSA, pet. V. d'Espagne (Murcie).
Avec des rues larges et bien bâties. Fabr. ae
toiles, loin; de 45 jours. Dans le voisinage, on
voit la pyramide destinée à perpétuer li; souvenir
de la vicloii'c; q\i'y remporta le duc do lîerwick
sur l'archiduc Charles, le 25 avril 1747. 7,000
habit. A 21 I. N. N. E. de Murcie.
AXiMAZAN, bg. d'Espagne (Soria), sur le
Duero , que traverse un pont magnilique. 1.950
habit. A 6 1. 4/2 S. S. 0. de Soria.
AXMAZARnOKr , l)g. d'Espagne (Murcie),
sur une mont, près de la mer. Fabr. de spar-
terie. 5,502 habit. Dans le voisinage, alun de
plume ou faux amiante, terre argileuse dont on
se sert pour le polissage des glaces de la fabr.
de San-Ildefonse, et à laquelle le tabac d'Es-
pagne (avec lequel on la mule) doit toute sa ré-
putation. A 8 1. E. S. E. de Loria.
ALMAZOKA, pet. v. d'Espagne (Valence),
sur le Mijarès, près de la mer. On y fuit une es-
pèce de saucisse très recherchée dans toute
l'Espagne. 4,550 habit. A 3/4 de 1, S. S. E. de
Castelian-de-la-Plana.
AliMEISA , pet. v. forte de Portugal (Beira),
sur une colline, près du Coa. 1,200 habit. A 5 I.
1/2 S. E.dePinhel.
AX.9IEIRIM (Moron), bg. du Portugal (Es-
tramadure). Fondé par Jean I<î'", en 1411. 11 y a
un chat, royal. 1,400 habit. Ail. 1/2 S. E. de
Santarem.
AÏ.MEÎ.O, pet. V. de Hollande (Over-Yssel),
sur la Veeht. Avec des fabr. et blanchisseries de
toiles fines, dont il se fait un gr. comm. 4,000
habit. A 8 1. E. N. E. de Deventer.
ALMEINARA (Castrum Aëhim) , bg. d'Es-
pagne (Valence) , sur une mont., près de la mer.
Avec des murailles et deux faubourgs. 4,-500
habit. A 5 1. S. 0. de Cas(e!ian-de-la-Plana.
AX.MERIA { Portus - Magnus , iMurges),
pet. V. d'Espagne (Grenade), au fond d'une
vaste baie de la Méditerranée, près de l'emb. de
la riv. du même nom ; avec un port commode ;
bien abrité et défendu par un chat. Cette ville,
dont les rois maures faisaient le plus gr. cas , à
cause de la fertilité de son sol, de son in.dustrie et
de son comm., est bien déchue depuis que ses
anc. habit, se sont vus obUgés de l'abandonner.
Elle n'a plus que quelques fabr. de soude , de
salpêtre et de sparterie. A 25 1. E. S. E. de Gre-
nade. Lat. N., 36° 52' 30"; long. 0., 4" 57' 45".
AI.MSROI>E ( Gross ) , pot. v. de l'i'leclorat
deHesse, sur la Gelster. Bien bâtie. Fabr. de
poêles de faïence, poterie, alun et vitriol. 4,000
habit. A41. E. S. E. deCassel.
AX»IERS-WI]^I> , v. du duché de Saxc-Mei-
ningen , avec une forge, et im moulin à marbre
qui expédie chaque année dans les Pays-Bas,
l'Amérique et l'Inde, plusieurs mi liions de billes.
A 44 1. S. E. de Meiningcu.
ALMEYRIM ou Paru (prononcez Parou) ,
pet. V. du Brésil ( Para ) , à l'emb. du Paru
dans l'Amazone. C'est un anc. fort hollandais
que l'on a réparé. A 25 1. 0. de Curupa (Gou-
rou pa).
AXMISSA (en illyrique Ornist), pet. v. de
Dalmatie , à l'emb. de la Cellina , au pied d'uno
mont. Le territ. eu est fertile , mais mal sain e*
ALP — 54
mal cultivé ; on en tire beaucoup de bois de
construction. 1,200 habit. A 7 1. N. E. de
Al.MONACIl>-I>A-ZORITA, bg. d Espa-
gne (Madrid), près du Tage. Fabr. de toiles.
Bataille de 1809, remportée par les Français.
i,300 habit. A 7 1. S. S. E. de Guada ajara.
AiMONDBURY, pet. V. d Angleterre
(York) la Cambodunum des Romains. 5,700
habit. A 7 1. 1/4 S. E. de Huddersfield.
AUttORADI, bg. d'Espagne (Valence) , au
milieu de la plaine d'Orihuela, sur la Segura.
5,950 haliit. A 2 1. E. d'Orihuela.
AXMORAH, V. de i'Hindoustan , ch.-l. du
distr. de Kemaon, et qui compte env. 1000 mai-
sons , disposées sur le penchant d'une mont, dont
le sommet est occupé par un fort. Les habit, font
un gr. comm. avec le Népal. A 301. N. E. de
Barcily.
AJM.U'D'EBX'R. { Burtina) , bg. d'Espagne
(Aragon), à 8 1. N. N. E. de Saragosse. 2,0i5
habit.
AIiMUKXCAB. ( Sexitariim Almxmecara ) ,
pet. V. d'Espagne ( Grenade ), sur la Méditer-
ranée, avec un bon port. Sucreries , dont son
territ. donne la matière première. 5,400 habit.
A 12 1. 1/2 S. S. 0. de Grenade.
AI.niUNIA DE DOKTA GODIMTA , bg.
d'Espagne (Aragon), sur le Jiloca. 4,000 habit.
A51.N.E. deCatalayud.
Al.NxeiCK , pet. V. d'Angleterre (Northum-
berland ) , sur une colline près de l'Ain. On y
remarque une gr. place et l'hôtel-de-ville. Vis-à-
vis de l'autre côte de l'Ain , est le vieux et beau
chat. d'Alnwick. 5,000 habit. A 3 1. 1/2 N. E. de
Rothbury.
AIiONIA , pet. île de la mer de Marmara ,
dépendante d'Anadouli. Elle produit du coton
et du vin estimé. Il y a une ville du même nom ,
résid. d'un archevêque grec, avec un excellent
port, au N. 0.
AI.ORA, bg. d'Espagne ( Grenade ) , sur le
Guadaljore, à 7 1. 0. N. 0. de Malaga. 6,523
habit.
AI.OST (en flamand Aalst), pet. v. murée de
Belgique (Flandre or."), sur la Dender, encore
navigable ici pour d'assez gros navires. On y
remarque l'église paroissiale , édifice très vaste,
mais qui n'est pas achevé, un beau collège , et
l'hôtel-de-ville, construction très anc. Fabr. de
ciiapeaux , de bas , d'épingles, de fil à coudre et
à dentelles , de tabac , de savon et de poteries;
imprimeries sur toiles, tanneries , corroieries ,
salines. Anc. cap. de la Flandre Autrichienne.
]/icu natal de Ïhiéri-Martin , introducteur de
l'imprimerie en Belgique. 12,000 habit. AS 1. 1/2
deGand.Lat.N.,50'^56'18";long.E.,l<>41'o8".
AliPES , nom que l'on a donné au système
de montagnes qui couvrent la plus gr. partie de
l'Europe mcrid. , d'après un nom celtique (Alp),
qui signifie montagnes blanches. Toutefois, cette
dénomination est toute systématique, et n'est
pas connue des habitants de ces régions élevées.
En Suisse, le mot alp ne sert à désigner que les
montagnes à pâturages, le pùturage par excel-
lence. Toujours est-il ([ue par Jipes^ on désigne
cette longue suite d'aspérités qui commencent
au bord de la Méditerranée , entre la Ligurie et
le Piémont, séparent le bassin du Rhône de quel-
ALP
ques affl. duPô, et s'étendent, à travers la Suisse
et le Tyrol , jusqu'aux sources de la Drave et de
la Salzach. Au point où ces dernières rivières
prennent naissance , la chaîne se divise en deux
principales lignes de montagnes. Celle du N.
couvre le pays de Salzburg, la Styrie et l'Au-
triche; tandis que la rangée du S. , après avoir
séparé la Carinthie du pays Vénitien , se subdi-
vise encore, près des frontières, de l'Illyrie, en
deux branches, qui renferment le bassin de la
Save. La plus septentr. des deux traverse la
Slavonie jusqu'auprès de Brodi, l'autre semble
se terminer au fond du golfe de Couarnero et sur
les bords de la Kulpa. Les montagnes qui , au-
delà de cette rivière, se dirigent vers la Dal-
matie , ont été appelées par quelques géographes
allemands Alpes Dinariques. Elles font aussi par-
tie du système al pique, et ne sont même pas sé-
parées tout à fait du groupe central ; mais elles
semblent appartenir au montHemus, et c'est
dans ce massif que nous les classerons. L'extré-
mité des Alpes, au point où elles se tiennent avec
les Apennins, n'est pas facile à distinguer ; aussi
est-on peu d'accord au sujet de leurs limites
respectives. Cependant nous adoptons ici, comme
M. Bruguière, l'opinion de Napoléon , qui pense ■
qu'on devrait fixer le point de partage à la
dépression dont la vallée de la Madonna de Sa-
vona et le col de Novi sont la plus puissante
expression. L'étendue de la ligne courbe que
forme cette longue suite de montagnes est de
320 ]., depuis Savona jusqu'à Brodi. Sa direc-
tion générale est de l'O. à l'E. On a conservé
aux diverses parties de la chaîne des Alpes, les
noms qui leur avaient été imposés par les Bo-
mains, et qui sont ceux d'Alpes Maritimes,
Col tiennes , Grecques , Pennines , Helvétiques,
Rhétiques , Noriques , Carniques et Juliennes.
En adoptant l'opinion que nous avons citée , les
Alpes Maritimes commencent à la vallée de Sa-
vona, 6° 13' de long, à l'orient de Pai'is, courent
d'abord au S. 0., ensuite au N. 0. jusqu'à la
vallée de Barcelonnette , ensuite au N. et au
N. E. jusqu'au mont Viso. Leur longueur est de
40 1. Ces Alpes , qui ne sont pas aussi élevées
que celle de la Savoie et de la Suisse , augmen-
tent de hauteur en avançant vers le N. ; les ci-
mes voisines du mont Viso atteignent les neiges
éternelles. Les points culminants sont :
Le col de Longet, au S. 0.
du mont Viso , 3,155 mètres.
Le mont Pelvo, au S. du
mont Viso, 3,035 —
Les Alpes Cottiennes partent du mont Viso et
s'étendent jusqu'au mont Cenis ; leur direction
est du S. au N. , au N. 0. , puis au N_. E. Leur
longueur est de 25 1. Les rameaux qui s'en dé-
tachent à l'O. couvrent la haute Provence et le
Dauphiné. Le Pô et la Durance y ont leurs
sources. Points culminants :
Le Pic à l'O de Maurin , 3,995 mètres.
La montagne des Trois-Ellions, 3,882 —
Le mont Viso , 3,856 —
Les Alpes Grecques (Graix) , ainsi nommées
par les Romains, parce qu'ils croyaient qu'Her-
cule les avait traversées en revenant d'Espagne,
sont comprises entre le mont Cenis et le col du
Bonhomme. Elles se dirigent comme les précé-
dentes au N. , sur une longueur de 20 1. La plus
ALP
— 55 —
ALP
gr. pardo des mont, de la Savoie leur appar-
tiennent. L'Isère est la rivière la plus remar-
quable qui en descende. Points culminants :
Aiguille de la Vanoise , 5,863 mètres.
La Rocca-Melone , 3,526 —
Le mont Cenis , 3,495 —
Le nom des Alpes Pennincs dérive du mot cel-
tique Pen, par lequel on entendait un chose éle-
vée. Ces Alpes se dirigent du S. S.O.à l'E.N.E.,
depuis le col du Bonliomme jusqu'au mont Rosa,
et forment le gr. coude occ. des Alpes. C'est ici
que se trouvent les points les plus élevés de la
chaîne, le Mont-Blanc (i,795 mètres), le Mont-
Rosa (4,618), le mont Cervin (4,522). Les plus
vastes glaciers de l'Europe entourent les bases
de ces mont. , d'où il ne sort cependant aucune
riv. considérable, ce qui est dû à la proximité
des vallées longitudinales du Pô et du Rhône.
Les Alpes Pennines ont 20 1. de longueur.
Les Alpes Helvétiques^ appelées aussi Lépon-
tiennes y des anc. Lepondi, sont comprises en-
tre le mont Rosa et le Bernardino, mont. sit. à
20 1. l'une de l'autre. Elles suivent la direction
générale du S. 0. au N. E. La branche la plus
élevée et la plus remarquable des Alpes de la
Suisse , est celle qui , en courant parallèlement
au faîte , forme la paroi sept, du Valais , depuis
le massif de St.-Golhard jusqu'au lac de Genève.
Le Rhin et le Rhône descendent de ces mont.
Les cimes très élevées sont fort nombreuses,
puisque la plupart des mont, de la Suisse se
rattachent à ce faîte des Alpes. Voici les plus
connues :
La Jung-Frau (la jeune fille) , 4,1 81 mètres.
Le Mœnch ( le moine) , 4,114 —
Le Schrukhorn, 4,080 —
Le Finster-Aar-Horn , 4,060 —
L'Eigher, 3,986 —
L'Alte-Els-Horn , 3,713 —
Le Bluinbis-Alp , 5,700 —
Le Dolden-Horn , 5,664 —
Le Dodi , 3,586 —
Le Simplon, 3,518 —
Le Titlis, 3,479 —
LeRighi, 1,873 —
Les Alpes Rhétiques ou Rhétiennes couvrent
une partie de Tanc. Rhétie, et se composent des
mont, des Grisons et du Tyrol. Elles commencent
au Bernardino et finissent au pic des Trois-Sou-
verains (Dreyhernspitz), par 9o 55' de long. E.
Leur direction est à l'E. N. E. , et leur longueur
est au moins de 60 1. Une de leurs branches,
très longue, borde l'Inn depuis sa source jusqu'à
son emb. Dans sa partie occ. , au N. de Blu-
dentz , cette branche porte le nom à'Arlberg et
de Forarlberg , et le prolongement de ces mont.
qui couvrent la contrée riveraine entre le Lech et
le lac de Constance, forme ce que l'on appelle les
Alpes d'Algan ou Alganiennes. Les Alpes Rhé-
tiques donnent naissance à plusieurs gr. riv.:
au N., riller, le Zech, l'Isar et l'Inn ; au S., l'A-
dige, rOglio et l'Adda. Voici leurs principaux
«jmniets :
Le mont Ortler (Tyrol) , 3,91 7 mètres.
Tchernovvand , 5,785 —
Scliweinfer-Joch , 5,742 —
Delle-Disgrazie , 5,676 —
Tjiw^yo (Valteline) , 5,617 —
Gavio, au S. de l'Ortler, 3,582 mètres."
Maloïa, 5,500 —
Les Alpes Noriques tirent leur dénomination
do la prov. romaine appelée iV"or!c!(m. Elles se
dirigent à l'E. vers la Hongrie , taudis qu'une de
leurs branches , la plus remarquable par sa
hauteur, court du S. 0. au N. E. jusqu'à Vienne.
Deux ran gées de hauteurs accompagnent le faîte
des Alpeu Noriques, une au S., l'autre au N.
La première fait partie des Alpes de Styrie; la
seconde prend les noms de Tœnen-Gebirge, de
Cetische-Gebirge et de fFienerwald , lesquels se
ternu'nent par le Kahlenberg, près de Vienne.
Toutes les eaux qui sortent des Alpes Noriques
se rendent dans le Danube ; la longueur de ces
mont, est de 80 à 90 1. Les cimes blanches
commencent à diminuer, ici on remarque :
Le Gross-Glockner, 3,894 mètres.
Le Fuschberg , 3,666 —
Les Alpes Camiques couvrent le pays des
anc. Carni, peuple qui habitait au S. du Nori-
cum. Elles ont leur origine aux sources de la
Brenta, entre Pergine et Lerico, courent jus-
qu'au col de Tarvis (11° 15'), sur une longueur
de 45 1. Les Alpes Carniques commencent à ne
plus suivre la direction générale du faîte jus-
qu'ici. Le point culminant de cette partie est la
Marmolala^ qui a 5,508 mètres.
La direction que les Alpes Carniques com-
mencent à prendre vers l'E. S. E. augmente
dans les Alpes Juliennes. Cette dernière divi-
sion tire son nom de l'anc. Forum Julii^ ou d'un
passage que Jules César y fit, dit-on , pratiquer.
Le tronc s'y partage en deux branches, au S. E.
de Tars'is ; elles bornent au N, et au S. 0. le
bassin de la Save, qui est la principale riv. de
ces mont. Parmi les hauts sommets de ces
Alpes, on remarque le Terglouy à 3,514 mè-
tres au dessus de la mer.
Les plus gr. vallées des Alpes courent dans
le sens de la chaîne ou à peu près dans la même
direction. Les vallées transversales sont moins
longues. La plus remarquable est celle de l'A-
dige, qui a 40 1. de long. Parmi les vallées lon-
gitudinales , aucune n'est comparable à celle de
la Drave ; elle a plus de 80 1.; celle de l'Inn en a
55. La partie des Alpes qui court dans le sens de
l'équateur, ou qui fait avec ses parallèles des
angles de petite ouverture , descend plus rapi-
dement au S. qu'au N. Cette différence est très
remarquable dans le faîte des gr. Alpes. Le
Mont-Blanc, vu du côté de l'Italie, est un mur
perpendiculaire de 9,600 pieds. Les passages
les plus remarquables qui servent pour traverser
les Alpes , sont les belles routes du mont Cenis
et du Simplon , dont les points les plus élevés
ou les cols sont à 1,059 et 4,029 mètres; la
route de Splugen, aussi magnifique que celle
que nous venons de citer, et qui est à 4,065 mè-
tres, puis les cols de Tende (924 mètres), du
mont Genèvre (4,015) , du pet. St. -Bernard
(1,125), du gr. St.-Bernard (4,246), de St.-Go-
thardt (4,065), de la Furca aux sources du
Rhône (1,363), de l'Albula (1,206), du Sœm-
mering (490).
Si l'on considère les Alpes d'un manière gé-
nérale , on trouve qu'elles appartiennent aux
trois gr. formations, granitique, schisteuse,
calcaire; que le faîte est granitique, et qu'il
ALP
— 56 —
ALP
y a peu de ressemblance entre les deux ver-
santij. Stir celui du S. et de TE. , les roches
primitives descendent jusqu'aux plaines de TI-
talie , tandis que du côté de l'O. et du N. , les
montagnes sont presque toutes calcaires, tant
dans la Provence et le Dauphiné, que dans la
Suisse , le Tyrol et l'Autriche. Le calcaire des
Alpes Juliennes est remarquable par la gr.
quantité de grottes qu'il renferme ; c'est là que
s'étend le singulier lac Zirknitz, et que l'on vi-
site la grotte d'Adelsberg. Les Alpes ne présen-
tent que des indices de l'anc. présence de feux
volcaniques. Le nombre des mines que l'on y
exploite est loin de correspondre à l'étendue de
la chaîne. Le fer et le plomb s'y trouvent avec
assez d'abondance en Styrie, enCarinthie et en
Carniole. I>es mines de plomb de Peny et de
Macot, en Savoie, donnent des produits considé-
rables; et celle du mont Bleyberg, en Carinthie,
livre le plomb le plus pur de l'Europe. Le sel
gemme est très abondant vers le N. de la chaîne,
à Bex , Hall , Hallein , Berchtesgaden. Idria pos-
sède une riche mine de mercure. On exploite
encore dans les Alpes un peu d'oi et d'argent,
du cuivre, du zinc, de l'alun, de la houille.
D'après les recherches d'Ebel, de Wahlenberg
et de Kasthofer, voici quelles sont les limites des
espèces végétatives.
L'oranger, l'olivier, le figuier croissent en
plein air au pied des Alpes, sur le lac de Lu-
gano, à ISO toises au-dessus du niveau de la
mer; la vigne prospère à 230 ; le châtaignier et
le noyer parviennent jusqu'à 4S0, le cerisier à
480, le noisetier à SoO, le chêne à 600, l'orme et
le frêne à 650, l'aune et l'if à 700, le hêtre à 730,
le pin d'Ecosse à 800 , l'érable à 830 , le bouleau
blanc à 880 , le pin et le mélèze à 900 , le sapin
à 930 , le cèdre de Sibérie à 1000. A ces derniers
arbres succèdent les bruyères et les riches pâ-
turages qui s'étendent jusqu'à la lisière des
neiges ; au delà , on trouve encore les hchens.
On peut encore cultiver les céréales à 330 toises.
Comme les neiges ne fondent plus dans les
Alpes au-dessus de 2,800 mètres, les plus hauts
sommets de ces montagnes en sont constam-
ment couverts. Dans les Alpes de la Suisse ,
M. Wahlenberg a trouvé la limite des neiges
perpétuelles à 1,370 toises, et M. d'Aubuisson
a reconnu que cette ligne s'élève jusqu'à 1,339
sur le revers mérid. de la chaîne. Ce terme in-
férieur des neiges a été quelquefois confondu
avec la limite des glaces. Celles-ci descendent
beaucoup plus bas. Les avalanches qui tombent
des hautes sommités , roulant dans des vallées
où la chaleur de l'été n'a pas toute sa force ,
mais où le froid n'est plus continuel , éprouvent
alternativement des fontes et des congélations
qui leur donnent une gr. consistance. C'est
ainsi que se forment les glaciers. Ces glaces ,
dont l'épaisseur est quelquefois de plusieurs
centaines de pieds, comblent des vallées, re-
couvrent les pentes des montagnes bien au-des-
sous de la hmite des neiges, et descendent quel-
quefois jusqu'au milieu des bois et des pâturages.
Ebel compte pi es de 400 glaciers , depuis le
Wont-Blanc jusqu'aux frontières du Tyrol; les
moindres ont 1 1. de longueur, tandis qu'il en
est une multitude qui oni 6 à 7 1. de longueur
isur 3/4 de 1; de large. On rcgal'de généralement
comme dépendances des Alpes , les Cévennes ,
les Vosges, le Jura, les Apennins , THémus ou
Balkan, les Karpathes, les Sudeten et les autres
montagnes de l'Allemagne, dont on trouvera la
description à chaque article dans le bel ouvrage
de M. Briguièrç, intit. Orographie de l'Eu-
rope ^ dont nous avons principalement extrait
notre article.
AXPES (Hautes-), départ, de la France or.,
formé du Gapençois , de l'Embrunois et du
Briançonnais, dépendants de l'anc. prov. du
Dauphiné. Il est borné au N. E. par Jes États
Sardes , au S. par les Basses-Alpes, à l'O. par la
Drôme, et auN. 0. par l'Isère. Sa longueur, du
S. 0. au N. E., est de 26 lieues, sa largeur de
16 à 17, sa superf. de 333,264 hectares.
La dénomination appliquée à ce déparlement
explique assez quelle doit être la nature de sa
surface; elle est, en effet, couverte de monta-
gnes très hautes, au milieu desquelles s'en-
foncent d'étroites et profondes vallées, par-
courues par des torrents fougueux. On ne sait
comment des hommes ont pu se déterminer k
fixer leur habitation dans ces vallées que le soleil'
semble éclairer à regret, et qui, soumises à
toutes les rigueurs d'un climat âpre et variable^
dédommagent à peine le cultivateur de ses
avances et de ses sueurs. On évalue aux deux
tiers de la surface du sol l'espace occupé par
des mont, et perdii pour l'agriculture; presque
tout le reste n'est composé que de couches vé-
gétales peu profondes, dès lors peu fertiles, et
menacées chaque jour par les eaux qui se pré-
cipitent des montagnes. Le vent du N. souffle
assez constamment dans ces contrées; il rend le
climat froid , parce qu'il passe sur des pics éle-
vés , où sont amoncelées des neiges éternelles,
l'hiver est généralement long. La neige séjourne
7 à 8 mois dans quelques vallées , et leurs habi-
tants sont pendant tout ce temps privés de com-
munications avec leurs voisins. Durant les an-
très saisons, la température varie très souvent;
les vents violents , les ouragans , les alternations
de chaud et de froid dans la même journée,
les grêles , qui sont très fréquentes, menacent
les récoltes jusqu'au moment de la moisson. La
qualité et la fertilité du sol varient comme le cli-
mat. Vers le N., les terres sont généralement
plus légères ; quelquefois le rocher est à 2 ou 3
pouces de profondeur; ailleurs les terres sont
fortes, glaiseuses, tandis que plus loin elles ne
sont qu'un mélange de cailloux et d'un peu da
sable.
Il est vrai que les habitants luttent avec
industrie et courage contre tant de causes com
traires , et que l'on recueille assez de fi'oment,
d'orge et d'avoine pour la consommation. La
partie la plus riche est le Champsaur, sur les
bords du Drac. Les pommes de terre sont une
des ressources du pauvre. Dans les cantons mé-
ridionaux, les vallées sont couvertes de noyers,
et chaque propriétaire en tire sa provision
d'huile. Quelques cantons fournissent aussi des
vins, qui sont d'assez bonne qualité sur les bords
de la Durance. Les autres productions consistent
on châtaignes , fruits , grains de mélèze et téré^
benthine , qui sont exportés. Les forêts , dont la
superf. est de 76,883 hectares , sont composées
de ch*nes, de mélèzes, de sapins , et fournissent
ALI» — 57
des bois de chaufihge et de conslniciioii pour la
marine, que l'on flotte par la Duranco, le. Ikiedi,
dont les eaux ne sont guère bonnes ([u'à cela , à
cause de leur gr. rapidité. La plus In-lle masse
est la forêt de Durbon , où il se fait chaque an-
née une coupe con u'érable de bois magnifiques.
L'éducation du gros bétail , des moutons et des
chèvres, n'y est pas fort iiii|)ortante; les pâturages
sont loués chaque aimée. Les vallées offrent
d'excellents pâturages, dont les plus renommés
sont ceux de Van-des-Orres et de Queyras. On y
engraisse des chevaux, mais seulement pour
l'exportation, car l'àne et le mulet y sont pré-
férés à cet animal , comme dans tous les pays de
montagnes. Ceux du pays de Champsaur et de
la vallée de Queyras sont 1res beaux ; les bœufs
y sont assez nombreux , les vaches donnent du
lait excellent, et les fromages sont la richesse
de quelques vallées. Les habitants des Hautes-
Alpes, toujours empressés de suivre les mé-
thodes qui peuvent améliorer leur pays, ont
adopté avec empressement les prairies naturel-
les. Le département reçoit chaque année 100 à
120,000 moutons transhumants des plaines de
la Camargue.
Il existe une mine de plomb argentifère à
l'Argentière, des mines de plomb à St.-Martin-
au-Fonteuil, à la Grave (abandonnée), et à
Villars-d'Arènes , une mine de cuivre à Plam-
pinet, une de graphite au Chardonnet, près de
Monétier; dos mines de houille qui, lorsqu'elles
seront exploitées, donneront plus d'activité
à ce genre d'industrie. Une seule, celle de la
Glaye, donne quelques produits. Les mont.
de Puy-St. -Pierre offrent un dépôt considérable
d'anthracite , qui, en 1833, en a donné 27,000
quintaux. Chàteauroux, Réallier, le val Gode-
mard, les Orres, Orcières, Corbières et Avan-
çon ont des ardoisières. Parmi les sources mi-
nérales , nous citerons celles de Mont-Lyon et
et du Monétier.
L'industrie manufacturière de ce département
est fort peu importante , et n'a pour principal
objet que la fabrication de draps communs , de
chapeaux , consommés dans le pays ; des tan-
neries et des corroieries , qui seules donnent
assez pour l'exportation. On compte 19o scie-
ries hydrauliques. Les fromages de Briançon
sont recherchés par les Provençaux et les Pié-
montais. Les autres objets de comm. sont des
vins, des laines, des mulets. Il n'y a que 4 gr.
routes royales et 19 départementales, qui sont
plutôt de gr. chemins communaux. Tous les ans
4,000 individus s'expatrient comme marchands
colporteurs, peigneurs de chanvre, bergers,
mégissiers, repasseurs, porteurs de marmottes,
et surtout comme instituteurs. Revenu territo-
rial, 5,134,000 fr. ; principal de la contribution
foncière, 500,776; de la contribution person-
nelle et mobilière, 83,300; portes et fenêtres,
59,524.
Le départ, des Hautes-Alpes est le moins
peuplé de la France. 11 a, d'après le recensement
de 1842, 152,584 habit., ainsi répartis dans les 3
arrondissements :
Briançon. 51,005.
Embrun. 32,441.
Gap. 60,138.
Lesquels sont èubdivisés en 2i cant, cl 189
ALI»
com. Ce départ, fait i)arlie de la 7« div. milit.,
du 14'^ arrond. forestier, ressort à la cour royale
et il l'académie de Grenoble, envoie 2 députés à
la chambre. Gap , ch.-l.
AIiFES (Basses-), départ, de la France
or., sit. entre 43" et 45° de lat. N., et 3" et .^i" de
long. E., et borné au N. par celui des Uaules-
Alptîs, à l'E. par les Etats Sardes, au S. i)ar le
départ, du Var, à l'O. par ceux de Vaucluse et
de la Drôme. Il a 32 1. du centre aux Sfiurces
de rUbaye, 17 1. de largeur moyenne, et
682,643 hectares de suj)erf.
Une ramification des Alpes connue sous le nom
de mont, du Liberon, de Lure etd'Aiguines, di-
vise la surface de ce départ, en deux zones, l'une
septentr., l'autre mérid. ; dans la première sont
compris les arrond. de Barcelonnellc et de Cas-
tellane ; dans la seconde, ceux de Sisteron et de
Forcalquier. La zone septentr. est couverte par
des ramifications fort élevées des Alpes Maritimes.
Le sol y est naturellement ingrat, stérile,
hérissé de cimes âpres et de rochers ; elle pro-
duit du seigle, de l'orge, du blé, de l'avoine,
des pommes de terre, dont on fait un pain d'ex-
cellente qualité en le mélangeant avec du seigle,
des fruitSj des bois propres à la charpente, A
mesure que l'on approche de la partie mérid.,
on rencontre les productions que la terre ne
donne que sous les climats tempérés. Les aman-
diers, les oliviers, les figuiers, les orangers et
les citronniers croissent avec succès, ainsi que
le mûrier. Dans quelques cantons, la campagne
abonde en arbres fruitiers, tels que poiriers,
pommiers , pêchers , abricotiers , amandiers , et
surtout en pruniers , dont le fruit séché forme
une branche de comm. assez importante : une
partie se vend sous le nom de prunes de Bri-
gnolles. La vigne y est d'un bon rapport, et les
vins du Meis et de Castelet jouissent d'une ré-
putation bien méritée ; on compte 13,954 hec-
tares de vignes. Sur le revers des mont. , on
trouve une foule de plantes aromatiques, aussi
les abeilles y trouvent-elles une abondante pâ-
ture, et dans le voisinage a-t-on établi beaucoup
de ruches.
Le département des Basses-Alpes n'est ar-
rosé que par la Durance et ses afïl., dont les
principaux sont le Verdon et l'Ubaye ; celle-ci
parcourt la vallée de Barcelonnette, qui offre à
la fois les sites les plus gracieux et les plus ma-
jestueux. Le plus remarquable de ses lacs est
celui d'Allos, sit. au sommet d'une très haute
mont., et qui a environ 1 1. de v'iircuit : il est
rempli de truites souvent d'une grandeur ex-
traordinaire.
Le climat des Basses-Alpes est sujet à des
variations extrêmement sensibles ; on passe
dans le même jour du chaud au froid, et
il suffit que le vent du nord souffle pour que
l'on se croie transporté sous une autre lat. Au
midi, l'atmosphère est doux et tempéré , mais le
reste du pays est exposé à un air froid et hu-
mide , à des pluies presque continuelles et à des
orages très fréquents.
Aux villages, aux cultures, qui occupent
les basses vallées, succèdent de riches pâtu-
rages et des plateaux peuplés de troupeaux
pendant l'été ; bientôt l'élévation du sol bannit
toute végétation : les sapins et les mélèzes
ALP
disparaissent, et la vallée va se perdre au mi-
lieu de rochers arides. Les mont, pastorales
s<jut la principale richesse de la zone sep-
tentr. du départ. Des pelouses fleuries s'y
élèvent jusqu'à 5,000 à 3^200 mètres au-dessus
de la mer. La bonté de l'herbe qui les compose
est si grande, que les brebis qui , chaque prin-
temps , y arrivent exténuées par la fatigue et
les rigueurs de l'hiver, y reprennent en peu de
iours un embonpoint remarquable. Il n'est rien
de beau comme l'aspect de ces montagnes au
commencement de l'été. Parmi les plus consi-
dérables des mont, pastorales, on distingue, à
Allos, celle deLorex, oii vivent, avec 3,000 bre-
r)is, des chamois, des marmotes, des perdrix,
des lièvres blancs, etc.; àColmar, celle deMo-
nier ; à Barcelonnette, celle de l'Arche ; et prin-
cipalement celle de Lauzanier à Seyne la gr.
mont. Les mont, pastorales nourrissent chaque
année 400,000 moutons transhumants qui ,
pendant l'été, abandonnent les immenses plaines
de la Crau et de la Camargue. On élève peu
de moutons en propre , une petite quantité de
chevaux sur les bords et dans les îles de la Du-
rance , mais assez de boeufs.
La minéralogie est riche , cependant il n'y a
qu'une mine de plomb en exploitation à St.-
Geniez et Dromont.
Les forêts des Basses-Alpes ont une superf. de
59,794 hectares carr. Les essences sont le chêne
commun , le frêne, le feux , le sapin, le pin, le
mélèze ; les bois noirs sont aussi fort ordinaires ;
les marronniers s'y rencontrent également. A
une 1/2 1. de Digne, se trouvent des eaux ther-
males connues de toute antiquité , et d'autres à
Gréoulx dans l'arrond. L'industrie manufactu-
rière est peu importante , et ne s'étend guère
au-delà des besoins locaux. Le long du Verdon,
on fabrique des draps communs, et il y a à
Moustier des fabr. de faïence et de papier, et
l'arrond. de Forcalquior a 9 filat. de soie. On
livre env. 20,000 hectolitres de vin du Meis au
comrn.; les autres articles d'exportation con-
sistent en productions du sol , mais la valeur
en est encore peu considérable. 5,000 indiv.
émigrent chaque année de l'arrond. de Barce-
lonnette , et entre autres des 54 hameaux du
vg. de Fours. 4 routes royales et 19 départe-
mentales facilitent les communications. On éva-
lue le revenu territorial à 7,749,000 fr. Le prin-
cipal des contributions est ainsi : foncière,
G09.743 fr.; personnelle et mobilière, 117,000;
portes et fenêtres, 03,227.
Le recensement de 1856 donne ainsi la pop.
du départ, par arrond. :
Barcelonnette , 1 8,561
Castellane , 23,770
Digne, 52,045
Forcalquier, 36,118
Sisteron , 25,561
Total 156,055.
répartis dans 50 cant. et 257 com. Après le
départ, des Hautes-Alpes c'est le moins peuplé
de la France.
Le caractère des habit, des Basses-Alpes res-
semble tout à fait, dans les parties iiiférieuros,
à celui des Provençaux du Var; mais les nion-
taguards ont des maurs et des usages punicu-
58 — . ALS
liers : ils sont également fins et adroits; l'in-
struction est pour eux une nécessité ; ils sont
courageux, bons, hospitaliers, religieux sans
superstition , aimant passionnément leur pays.
Ce départ, fait partie de la 5« division mili-
taire, du 28« arrond. forestier, forme le diocèse
de Digne, et ressort à la cour royale et à l'aca-
démie d'Aix. Il envoie deux députes à la chambre.
Digne, ch.-l.
AliPHEST ou Alpen, pet. V. de Prusse, avec
1 anc. chat. , 1 tannerie , 1 clouterie et 2 mou-
lins à huile. A 7 1. 1/2 S. E. de Clèves.
AI.PHI:n {Jlbiniana],hg. de Hollande (Sud-
Hollande) , sur le Rhin. Fabr. de poterie et de pi-
pes, fours à chaux. 2,000 habit. A 2 1. 1/2 E. de
Leyde.
ÀliFIRSBACH, hg. du Wurtemberg, sur
la Kincig. Siège d'un conseil des mines. Fabr. de
malt, qui en exporte annuellem. 400 quintaux.
Mines d'argent, de cuivre, de cobalt. 1,500 habit.
A 51. 1/4 b. N. 0. d'Obendorf.
AIiPHTACH , vg. de Suisse (Unterwald) , sur
une baie du lac des Quatre-Cantons appelée lac
d'Alpnach. L'église est un édifice moderne bâti
avec beaucoup de goût. Pop. de la paroisse,
1,500 habit. A 2 1. 1/2 S. de Lucerne.
AXFUENTi:, bg. d'Espagne , Valence), avec
un fort. 2,000 habit'. A 20 1. 0. N. 0. de Valence.
AliPUJARRAS ( montages d'herbes et de
pâturages}, district montagneux, ainsi nommé
d'après les Arabes. Il comprend les contreforts
méridionaux de la Sierra Nevada , et a deux
groupes de mont, qui s'étendent entre Motril et
Almeria , parallèlement aux rivages de la Médi-
terranée, dont les eaux en baignent la base. L'occ. ,
nommé Sierra Contranisa , est appelé aussi ^l-
pujarra Baja; l'autre, Sierra de Gador : ils sont
divisés l'un de l'autre par l'^rfra, riv. descendue
des hautes Alpujarras et qui les coupe pour
gagner la mer. La Sierra de Gador est célèbre par
ses mines de plomb , d'antimoine et d'argent.
Toutes deux sont couvertes d'excellents pâtura-
ges etoffrent les sites les plus favorables à l'habJ»
tation des hommes : ce furent les lieux que Ui
Maures quittèrent avec le plus de regrets. Le Gad( ?
a 2,004 mètres au-dessus de la Méditerranée, c%
le Cerrajon de Murtas, dans la Contrariesa, 17i'>,
AXRXSFORS, pet. v. d'Angleterre (Soi>
thampton), divisée en deux parties : le vieux «i'
le nouveau. C'était un lieu important avant l'in-
cendie qui,enl710, la réduisit en cendres. 1.700
habit. A 21 1. 1/4 N. E. de Winchester.
AIiRŒE , pet. île de Danemark [ Jutland) , à
l'entrée du golfe de Horsens. Il y a un vg.
AXSACX: (de l'allemand Flsass) , anc. prov.
de France , qui forme aujourd'hui les deux
départ, du Haut et du Bas-Rhin.
AIiSESï , île de Danemark , dans le pet. Belt ,
sur 'a côte du Slesvig. 161. carr. de superf. Sa
surface est entrecoupée de bois, de lacs, de
champs cultivés et de vergers , offre même deux
collines assez élevées; ce qui en fait l'une des
îles les plus agréables du Danemark. On y re-
cueille du froment, du seigle, des pommes de
terre , de la navette et des fruits, dont on exporte
annuellement pour env. 15,000 écus. Ses pâtu-
rages nourrissent beaucoup de chevaux. La pè-
che y est abondante. Elle renferme 1 v. , 2 bgb. ,
13 paroisses et 45,000 habit.
ALT
ASFEXJ) , pot. V. du prand-duché do Hosse-
Darmslad , do IVloctomt do Ilesso , sur la Sche-
valm , avec 1 chftt. et fabr. de ratines et molle-
tons, toiles, dont il y a do gr. hlancliissories, tan-
neries. 5,000 habit. A Ml. E. N. E. do Giossen.
AlilXBOBJ, pet. V. murée do Prusse ( Mer-
sebourg ) , sur la Saaie, avec 1 faub. et 1 chat,
qui , ainsi que la ville , appartiennent au duc
d'Anhalt-Dossau. 2,200 habit. A 51. N. N. E.
d'Eisleben.
AVTATJTLliA , bg. d'Espagne (Catalogne ) ,
près de la mer, à 6 L E. N. È. de Tarragone.
i,iiO habit.
AIiTA-GRACZA , bg. de Colombie ( Nouv.-
Crenade), sur la Sumapaz, à i6 1. S. de Bogota.
Fabr. de pétrins d'une seule pièce de bois, dont
il se fait un comm. assez lucratif. Fondé en i 540.
AIiTAÏ ou Alta-iin-Oola, chaîne de munt.
do l'Asie centrale. Aucune partie de notre pla-
nète, sans en excepter l'Afrique mérid., n'offre
une masse de terre aussi étendue et soulevée à
une si grande hauteur que l'Asie intérieure.
L'illustre et savant voyageur M. de Humboldt a
divisé en quatre systèmes les mont, de l'Asie
centrale , à savoir : le système de VAlta't\ celui
du Thian-Chan , celui du Kouen-Loun et celui
de Vllimâlaya; cependant, d'après ce qu'il dit
à l'égard de leur direction , elles semblent ne
former que quatre parties distinctes d'un même
système, le système himàlayen, qui est le plus
considérable àe l'Asie et du monde. {Voy. l'ar-
ticle Asie.)
. Les géographes européens ont donné arbitrai-
rement aux monts Altaï les noms de gr. et de
pet. Altaï , et les ont regardés à tort comme for-
més de deux chaînes distinctes , distinction
inconnue aux habit, des pays traversés par ces
mont. Le groupe de l'Altaï entoure les sour.
de rirtiche et du lenisséi : à l'E. il prend le nom
de Tangrour, celui de Sayanien entre les lacs
Koustoukoul et Baïkal , plus loin celui de Haut-
Kentaï et de Monts de Daourie , enfin au N. E. il
se rattache au lablonnoï-Khrebet ( chaîne des
pommes) et aux monts Aldan, qui se prolongent
le long de la mer d'Okhotsk. Selon la grande
géographie de la Chine, l'Altai s'étend sur une
longueur de 40001. (Eur. dOOO 1.), et il forme un
groupe dont quatre principales branches se dé-
tachent. Le nom d'Altaï est turk ; en mongoli
il reçoit celui à^ AUa-ii-Oola (Mont d'Or). Les
anc. Chinois l'appelaient Kin-Chou , qui signifie
également Mont d'Or, à cause de l'abondance de
cemétal,encoreplusgr.autrefoisqu'aujourd'hui.
Sous le 468 parallèle se trouve la cime, appelée en
mongol Alta-iin-Niro (Sommet de l'Altaï), qui
peut avoir 3,876 mètres de h. Nous donnons la
hauteur d u sommet appelé Igiktau (Montde Dieu),
et la cime d'Italitzkoi et le Tagtau dans l'art.
Asie. Nous ne savons rien sur le Tangnou, qui
doit être aussi très haut, car il est toujours cou-
vert de neiges. A l'E. de l'irtiche, s'étendent plu-
sieurs rameaux derAltaï,leKolyvan(desRusses),
les monts Salaïr et les monts Khoksoun . Les flancs
du premier sont couverts de dépôts diluviens au-
rifères ; le Salaïr renferme également des sables
aurifères, et le Khoksoun des mines d'argent.
M. deHumboldtestime à 70,000 marcs la quantité
d'argent fin qui a été tiré de l'Altaï , et celle de
l'or obtenu par le lavage à \ ,900 marcs. Entre
- 69 — AIT
le b0« et le 59« parallèle se trouve une chaîne qui
se termine dans la terre des Khirghis, et que nos
cartes étendent mal à propos, sous le nom d'Al-
ghidin-Chamo, jusqu'aux montsdel'Oural, tandis
qu'il n'existe aucune chaîne servant de liaison
entrerAltaï et l'Oural. Cette chaîne altaïque offre
des schistes argileux et traumaliques (yrawwaA:),
en contact avec les diahases , renfermant des py-
roxènes,des roches calcaires compactes de tran-
sition, de la galène argentifère (dans leKourgan-
Tagh), la malachite, le jaspe, le cuivre natif et la
dioptase (dans VAyn-Toubé ou Colline d'Or).
Le Tartagatai ou Mont des Marmottes, est une
autre chaîne de l'Altaï, fort élevée, qui borde à
l'or, la steppe des Kirghis , entre les lacs Dzaï-
sang et Balkachi , va se joind re au Gourbi-Dabahn
et donne naissance à l'irtiche. On trouve dans
le bassin qui forme ces deux chaînes avec celle
du Thian-Chan au S. des solfatares fumantes et
une mont, ignivome, ou volcan incandescent,
chose extraordinaire sur une terre presqu'au
centre de l'Asie, à 3 ou 400 1. de la mer.
Ce volcan, sit. au centre du lac Alakoul, prend
le nom (TAral Koubé. Les ravins de l'Altaï pré-
sentent souvent des alternances de porphyre, de
granit et de schiste. Les terrasses in fér. sont cou-
vertes de gneiss , de porphyre , parmi lesquels
on trouve des agates , des cornalines et des cal-
cédoines. Dans les plaines , le dépôt d'alluvion
renferme des bois siliciés.
AIiTAMURA, V. du roy. de Naples ( Terre
de Bari), au pied des Apennins, et l'une des
plus belles de la Fouille. On y remarque plusieurs
édifices, entre autres la cathédrale, ornée de
belles peintures. Il y a une université. Elle a été
fondée par l'empereur Frédéric II , à ce que l'on
croit, sur l'emplacement de l'anc. Lupazîa.
16,000 habit. A 4 1. d/2 N. N. 0. de Matera.
AXTBORF, pet. V. de Bavière (Rezat), dans
un beau pays. Fabr. de jouets d'enfants en lx)is
qui s'exportent dans toute l'Europe et même en
Amérique. Brasseries considérables. 2,000 habit.
A 4 1. S. E. de Nurnberg.
AXTDORF , pet. V. de Wurtemberg , près de
laquelle on voit le beau chat, de Weingarten ,
anc. et célèbre abbaye de bénédictins. A 5/4 de 1.
N. N. E. de Ravensburg.
AXT£A, bg. d'Espagne (Valence), près de
.amer Verreries, pêche, agriculture. Comm.
d'importation et d'exportation ; cabotage. 6,900
habit. AIll.N. E. d'Alicante.
AITENA, pet. V. de Prusse (Arnsbergj,
sur la Lenne. Fabr. de fil de fer, aiguilles , dés
à coudre , boucles, bas ; tanneries. Entrepôt des
tréfileries et autres usines environ.iantes. 5.400
habit. A 6 1. 0 S. 0. d'Arnsbcrg.
AIiTESTAU , pet. v,. du Hanovre , sur une
mont. , à 1 1. 5/4 E. de Klausthal. Mines de fer,
de cuivi'e et d'argent qui alimentent des usines.
12,000 habit.
ÀIiTEM'BERG , pet. v. de Saxe (Erzgebirge).
Gr. fabr. de dentelles. 1,400 habit. A 7 1. 1/2 S.
de Dresde.
AIiTEBrBRUCH , bg. du Hanovre, sur la
Werne, avec un pet. port. Comm. de grains et
de bétail. 2,500 habit. A 2 1 0. d'Ottendorf.
AXTENBURG. ( Foycz Saxe-Gotha-Al-
TEXBURG.)
AIiTENBURG , pe-t. v. cap. du duché do
ALT - 60 —
Saxe-Gotha-Altenburg. Elle est bien bâtie, et
possède i collège avec 1 bibliothèque et 4 cabi-
net d'histoire naturelle. Fabr. de tissus de coton
et de laine , de tabac , de cire à cacheter, d ami-
don et de .porcelaine; tanneries. Gr. comm. de
bois, blé, bétail. Ane. v. libre impénale. A
43 1. E. N. E. de lena.
AX.TENBURG (en hongrois Oiar Magyar),
bg. de Hongrie (Weisclburg), dans une ile de la
Leitha , a son confl. avec une branche du Da-
nube. Comm. de grains et de bétail. 4,600 habit.
A 7 1. S. S. E. de Presburg.
AITENBURG (en hongrois Xcerws Banya),
bg. de Tran.sylvanie (Zarand) , sur le Kœrœs
blanc. Mines de cuivre. A 44 1. 0. de Karlsburg.
AXTEBJ ou Altengaard , bourgade de Nor-
vège , au Ibnd de l'Alteufrird, et le point le plus
septentr. de l'Europe où la terre soit cultivée ;
elle donne de l'orge. Lat. N., 69° 45'.
AXTEN^Eira , ville de gr.-duché de Bade ,
où Turenne fut tué le 46 juillet 1675. 4,300
habit. A 21. 0. d'Offenburg.
AXTENKIRCEEDl' , bg. de Prusse ( Co-
blentzi. Eabr. de toiles et colonnades, forges.
C'est dans le voisinage que le général Marceau
fut enlevé à son armée et à la France. 800 habit.
A71. 4/2N. deCoblentz.
AXTENKIRCHEX , bg. de Prusse, avec
des fabr. de soieries , de drap et de toiles. 600
habit. A 2 1. 3/4 S. S. E. de Gueldres.
AXTEM'MARKT, bg. de Bavière (Isar), sur
la Tracen , avec de gr. ateliers où l'on trav aille
le fer. 500 habit. A 6 1. S. 0. de Burghausen.
AIiTEianttARKT, bg. de Styrie (Bruck), près
duquel commencent des forges qui s'étendent
jusqu'à Gallenstadt. Mine de houille. 200 habit.
A43 1.N.O. deBruck.
AXiTEM'STADT ou Alstadt , com. de
France (Bas-Rhin). 4,442 habit. A 4/2 1. E.
S. E. do VVissembourg.
AIiTSATSTEIG , pet. v. du AVurtemberg
(Forèt-Noire). Tanneries, Aibr. de sel d'oseille.
d,700 habit. A 2 1. 0. N. 0. de Nagold.
AXTEBTWXRDER , île du Hanovre ( Lu-
neburg), dans l'Elbe, avec 4 vg. et 4,000 habit.
AI.TX,irWïED , bg. de Prusse (Coblentz),
sur la "\rYied. Mines de plomb , 2 de cuivre , af-
finerie d'argent , martinets à cuivre et plom-
berie. 500 habit. A 2 1. 5/4 N. N. E. de Coblentz.
AXTXR-SO-CHAÔ, pet. V. duBrésil (Para),
à l'emb. du Tapajoz, dans l'Amazone, à 6 1. 4/2
0. de Santarem.
AX.THEI9X, ba;. du Wurtemberg (Danube).
Fabr. do toiles. 800 habit. A 2 1. 4/2 N. d'Albeck.
AliTHOFEIHr, bg. d'IUyrie (KlagenfUrth).
Mines de fer et de plomb, forges. 600 habit. A
6 1. 4/2 N. N. E. de Klagenfurth.
AITIIR, com. de France (Lozère). 4,292
habit. A 21.N.0. do Yillefort.
AIiTII.J<AC, com. de France (Corrèze).
4,79i hahit. A 4 1. S. 0. d'Argental.
AXTIN, lac de Sibérie (Tomsk). A 440 1. S.
S. E. de ïomsk. 11 a 22 1. de long sur 8 de large,
et est très profond. Communique à l'Obi par la
Bria.
AXiTH^IRCH , pot. V . de France (Haut-Rhin) ,
sur un coteau dont la base est baignée par rill.
Ch.-I. d'arrond. et de cant.; tribunaux de 4''e
Iflsiaiicc, collège communal. Tanneries. Foires
ALT
2,873 habit.
tous .les mois pour bétail
44 1. 4/2 S. de Colmar.
AITMANNSTEIX, bg. de Bavière (Co-
blentz). Mines de plomb. 500 habit. A 2 1. E. S.
E. de Zell.^
AIiTnrtJHIi, riv. de Bavière qui afflue au
Danube à Rellheim, au vS. 0. de Ratisbonne.
Cours : 45 1. non navigables. Très poisson-
neuse.
AIiTNAU, vg. de Suisse (Thurgovie), sur
une colline. Beaucoup de vin et fruits renommés.
2,000 habit. A 2 1. S. E. de Constance.
AIiTOFEKT (en hongrois 0-Buda) , v. de
Hongrie (Pest), sur la rive dr. du Danube , et
qui n'est séparée de Bude que par une barrière.
Filât, de soie. Peut-être l'anc. S'icnwira.
AXTORIONTE, bg. du roy. de Naples (Ca-
labre Cit.). Mines d'or, d'argent, de fer et sa-
lines aux env. 2,000 habit. A 3 1. S. S. 0. de
Castrovillari.
ALTOMUNSTER , bg. de Bavière (Haut-
Danube). On y fait beaucoup de chapelets qu'on
exporte dans toute l'Europe catholique septentr.
800 habit. A 6 1. E. N. E. d'Augsburg.
AXTONf , pet. V. d'Angleterre ( Southamp-
ton), près de la Wey. Fabr. importante de soie-
ries, lainages et calicots; filât, de laine. 2,500
habit. A 5 1. 5/4 N. E. de Winchester.
AZiTONA (prononcez Altena), v. du Dane-
mark, la plus considérable du roy. après Cope«i-
hague , ce qu'elle doit à son voisinage de Ham-
burg, dont elle n'est séparée que par l'Elbe.
Elle est assez bien bâtie , et divisée en quatre
quartiers. On y compte 5 églises protestantes,
4 catholique , 2 synagogues. Elle possède
4 collège, 4 bibliothèque publique , 4 théâtre,
1 amphithéâtre d'anatomie et d'accouche-
ments, 4 école de commerce, 4 comptoir de
banque et de change , des fabriques d'étoffes de
soie, de laine et de coton, de toiles cirées, de
papiers peints, de toiles à voiles, de tabac , de
perchemins , beaucoup de raffineries de sucre ,
des tanneries, des imprimeries sur toiles, des
fonderies de caractères d'imprimerie, des brasse-
ries, des forges d'armes et des chantiers de
construction. Le comm. y est considérable ; la
pèche du hareng et de la baleine très active.
24,000 habit. La prospérité d'Altona date de sa
possession par le Danemark en 4660; à cette
époque, ce n'était qu'un village.
AliTORF, bg. de Suisse , capit. du cant.
d'Uri. Il est sit. au pied d'une h. mont, près de
la Reuss. Les maisons sont presque toutes bien
bâties. On y remarque l'église paroissJale , l'hô-
tel-de-ville et 4 couvent de capucins avec bi-
bliothèque. C'est l'entrepôt des marchandises
expédiées en Suisse par le St.-Gothard. 4,000
habit. Altorf , regardé comme le berceau de la
liberté helvétique , fut le tlféâtre d'une partie
des exploits de Guillaume Tell. Une tour ornée
de peintures élevée au milieu du bg. en perpé-
tue le souvenir. Là, deux fontaines indiquent,
et la place du tilleul qui abritait l'enfant lors-
que son père abattit sur sa tète la pomme que
l'on V avait placée, et le lieu d'où partit la flèche.
A 7l. S. E. de Lucerne. Lat. N., 46° 55' 40";
long. E., 6" 47 52".
AXTRINGHAM, pet. V. d'Angleterre (Ches-
ter), près du canal de Runcorû à Mancheeler*
ALZ — Gl
Gr. filât, dfi laino et do colon. 1 fuiro aniiuelle-
iii.'ut. 2,500 habit. A 2 1. N. do KmUsfoi'd.
AXTROF, coin, de Franco (Meiiiliie). 1,180
lialiil. ^^- A S 1. N. de Dioii/e.
AXiTSOHIi (en hongrois Solyont), pet. v. li-
bre de Hongrie (Sohl), an confl. de la Gran et
de la Szlatina. 1,800 habit. A 3 1. 1/2 S. de
Neusonl.
AI.TSTAIÎT, bg. de Bohème (Tabor). Gr.
fabr. de lissns de coton. A 2 1. 1/2 E. de Neu-
lislritz.
AITSTABT, l)g. de Moravie (Olmutz), au
piod (kl Sclniuborg, près de la source de la
Mardi. 1 mine de plomb et 1 d'antimoine.
1,200 habit. A 15 1. N. d'Olmutz.
AIiTSTADT, bg. de Saxe ( Erzgebirge ).
Fabr. de poterie et de pipes recherchées en Al-
emagne. On y élève des mérinos. A 1 1. 1,2
N. N. E. de Glauchau.
AIiTSTETTEKT , pet. V. de Suisse (St.-Gall),
sur le penchant d'une mont., avec 1 fort, 1 belle
église et 1 bibliothèque. Comm. de blé et de bé-
tail. Territ. fertile. A 5 1. i/A S. E. de St.-Gall.
AXT17B.A, V. d'Elspagne (Valence). Fabr. de
faïence, 1 papeterie, distilleries d'eaux-de-vie.
Beaucoup de vin aux env. 2,200 habit. A 5/4 de
1. 0. de Segorbe.
AliUTA ou Alt , riv. qui prend sa source
dans es Karpathes mérid., coupe la chaîne et
descend à travers la Valaquie dans le Danube.
Cours , 80 1. Navigation dangereuse.
AliVAli., V. de rriindoustan (Agra),au pied
d'une mont, dominée par une ciladelle, où ré-
side ordinairement le radjah de Matcherry. A
27 1. S. S. 0. deDehli.
AîiVASLâJîO , riv. du Mexique (Vera-Cruz),
qui, ainsi que le Rio-Blanco, -se jette dans une
vaste lagune dite d'Alvarado, à 14 I. S. S. E.
de la Vera-Cruz. Il a à son emb. une v. avec
un port.
ALVAKEMS ou Cahiss.\ra , pot. v. du Bré-
sil (Para) , sur un lac près do l'Amazone. On y
cultive le cacao et la salsepareille. La première
V. de ce nom fut fondée près de là en 1758. Lat.
S., 5o 11'; lonR. 0., 67° lO'.
AIiVECHUkCH, bg. d'Angleterre (Wor-
ccstcr) , sur le canal de Worcester à Birmin-
gham. On y remarque l'église. 1,400 habit. A
5 1. 1/2 S. 0. de Birmingham.
AXVEîiZ.OS, pet. v. du Brésil (Para), sur le
Coary, dont elle portait jadis le nom, à 4 1. au-
dessus de son emb. dans l'Amazone. Les habit,
cultivent le cacao , le copahu , la salsepareille.
Fabr. de poterie, de tissus de coton et de nattes.
Cette v. a changé 4 fois d'emplacement. Lat. S.,
4M0'; long. 0., 63° 50'.
AïiVEB.ÎÎISSEKr , bg. de la principauté de
Lippe-Schauenburg , dans une enclave de celle
de Lippe-Delmold. 11 y a 1 cliàl., résidence du
comte de Lippe-Scliaueuburg. 600 habit. A 4 1.
1/2 N. E. de Detmold.
AXT-BSSIDXR , V. de l'Hindoustan (Sind),
sur le Gony. Comm. de chameaux. A 25 1. S. E.
de Tuttah.
AXTTH, pet. V. d'Écosse, dans les comtés
de Perth et de Forfar. Manuf. de toiles grises,
et filat. de laine. 2,600 habit. A 6 1. N. E. de
Penh.
AIiSAKO-MAGGIORS, bg. du roy. Lom-
— A MA
bardo-Vénitien (Borganie), à l'entrée du Val-Se-
liana. Pa|)otories, gr. fabr. de soie. 1,800 habit.
Ail. 1/2N. E. deBergame.
Al.Z£lf , pot. V. du gr. duché de Ilosse-
Dannstadt, snrla Selz, et qui est entourée de
murailles. Fabr. de toiles et de bas, taïuiories.
3 foires considérables. 3,000 habit. A 5 1. N. 0.
de Worms.
AliZOM, vg. de France (Gard) , sur la Vis.
Ch.-l. de caiit. HOO habit. A 51. 0. S. 0. du Vigan.
AI.ZONNE, bg. de France (Aude), au confL
du Fresquel et du Lampy, près du canal du
Midi ets^r la route de Toulouse à Carcassunne,
dont il est à 5 1. 1/i 0. N. 0. F'abr. de drap fia,
de calottes façon Tunis , et de faïence forges.
1,629 habit, t^ Relais.
AMADIÉH , V. delà Turkie asiat. (Cliréh-
zour), sur une haute mont. , avec 1 chat, qui
sert de résidence au chef d'une principauté
kourdi indépendante. Elle est bien fortifiée,
compte 600 maisons pour^'ues d'eau par* un
puits de 264 pieds de profondeur. La princi-
pauté d'Amadiéh est héréditaire dans la mémo
famille depuis plusieurs siècles. Le prince a la
dignité de paschà à 2 queues ; il gouverne 51
cant. , il possède plus de 100 chat, et peut met-
tre plus de 40,000 hommes sur pied. Amadieh
est à 25 1. N. N. 0. de Mossoul.
AMAGEB. , île du Danemark , dans le Sund,
vis-à-vis de Copeidiague , avec lequel elle com-
munique par 2 ponts. Ses habit., au nombre
d'env. 4,000 , s'adonnent particulièrement à la
culture des légumes , dont ils approvisionnent
la capitale et même une partie de la Sjœlland ,
ainsi que de beurre , de lait et de fromage. Près
de là est la petite ile de Saltholm , oii ils mènent
paître leurs troupeaux en été, Amager manquant
de pâturages. Il n'y a aussi ni bois , ni eau po-
table.
AMAGNANA ou Alchipichi , riv. de Co-
lombie (Equateur), affl. de l'Esmeraldas. Elle
est large et très profonde. Cours, 40 1.
AMAELOURA , ile du Japon , sur la côte de
Riou-Siou , avec une v. du même nom où les jé-
suites avaient établi une imprimerie d'où sont
sortis divers ouvrages connus en Europe. Lat.
N.,32°9'; long. E.,128o2'.
AMAIi (prononcez Omol), pet. v. de Suède
(Elfsborg), sur le lac Wenden , avec un port.
Comm. en bois de construction , planches, gou-
dron , ardoises, bétail. 900 habit. A 18 I.
N. N. E. de Wenersborg.
AI«EAXAFOURA , v. de l'Hindoustan (Cir-
cassie septentr.), sur un bras du Godavary. On
fabrique dans les env. beaucoup de drap de
belle qualité. A 19 !. E. N. E. de Masalipatan.
AMAIiFI, V. du roy. de Naples (Princ. citer.),
sur la Méditerranée. Archev. Fabr. de serge,
d'aiguilles et de papier ; forges. Lieu natal de
Flavio Gioja , l'un des inventeurs de la boussole.
Au moyen âge, Amalfi était une république qui
resta indépendante jusqu'en 1075. 2,800 habit.
A 5 1. 0. S. O.^de Salerue.
AMASTAHÉA, pet. roy. de l'Afrique occ.
entre les riv. d'Ancobra et" d'Assinie , et qui est
tributaire de l'Aschanti. Il est fertile, a de belles
forêts remplies d'éléphants, de singes et d'oi-
seaux, et comm. en or, ivoire, riz, huile de
palme, poivre. Les Anglais y ont un fort. Les
AMA
— 62 —
AMA
Tiabît. sont plus beaux que les autres noirs, et
sont aussi polis qu'hospitaliers. , , _ , .
AMANAPOURA, Ibrt de l'île de Ceylan. A
41. 0. de Candi. „t . c » >
AMANCE, bg. de France (Haiite-Saone), sur
la mont. d^Vmance , au pie^l f '^l^^^^f ^7'« '^
Superbe; ch.-l. de cant. d,020 habit. A 5 I. 1/2
K. N. O.deVesoul. /n i ^ i, i
AMANCEY, vg. de France (Doubs), ch.-l.
de cant. 178 habit. S d'Ornans. A51. S. S. E.
de Besançon.
, AMAIWGOUCHY, V. du Japon , dans 1 île
de Niphoii , et l'une des plus riches de l'em-
pire A 9i 1- 0. .S. 0. deMiako. Lat. N., 34° IS';
long. E., 1280 59'.
AMANUS, com. de France (Ille-et-Vilaine).
2 801 habit. A 1 1. N. N. E. de Sanzé.
'aMAPAIiIuA, pet. V. de la république de
l'Amérique centrale (Nicaragua), sur le grand
Océan. A 7 1. S. de San-Miguel.
AMARANTi: , pet. V. du Portugal (entre
Douro et Minho), dans une charmante vallée sur
la Tum(!ga. 1 ,ObO habit. A13 1. E. N. E. de Porto.
AMÀRAPOURA (la V. immortelle), v. de
l'emp. Birman, sit. entre le fi. Irra-Ouaddy et
le lac de Tounzemahn, qui y communique par
un canal navigable. Sa situation , comme cap.,
est très heureusement choisie , et l'aspect en est
fortbeau lors de la crue des eaux qui la baignent,
alors qu'elle semble sortir de leur sein avec ses
blanches murailles , ses maisons , ses arbres ,
ses palais et ses temples aux toits dorés. Les
maisons sont élevées sur des piliers afin de les
mettre à l'abri de l'inondation , et sont presque
toutes en bois. Peu d'entre elles sont bâties en
brique et en mortier : ce sont celles apparte-
nant à la famille royale. Les édifices religieux
offrent un aspect splendide par suite de l'or dont
leurs toits sont couverts. Les deux principaux
édifices d'Amarapoura sont : le palais de l'em-
pereur, assemblage de bâtiments comme celui
de Pé-King, et le fort carré, de 2,400 pieds sur
chaque face , flanqué de bastions aux quatre
angles, et que les Birmans regardent comme
imprenable , quoique les Européens en jugent
autrement. Amarapoura a été l'ondée en 1783
par Minderadjy-Prà , et fut la cap. de l'emp. ius-
qu'en 182i, qu'Ara l'a remplacée. Peut- être pré-
sente-t-elle aujourd'hui les mêmes scènes de dé-
solation et de ruine qui attristaient le voyageur
à la vue de l'ancienne Ara. En 1800, le capitaine
Cox y comptaitl75,000 habit., et 20,000 à 25,000
maisons ; mais en 1810 la cité entière fut la proie
des flammes , et nous ignorons quel peut être
BOn état actuel. Lat. N., 21° So'; long. E., 93" 41'.
AMARICH , V. de la Turkie Asiat. ( Sivas ),
au pied des monts Djanik , sur l'Iéchil-Irmak ;
ch.-l. d'un sangiakat , résidence d'un archev.
grec. Dans sa partie la plus haute, s'élève un
chàl.-fbrt qui la domine. Amarich est bâtie
comme toutes les villes de ces contrées. On y
remarque quelques beaux édifices , et entre
autres la mosquée du soulthàn Bayazid, bâtie
par ce prince , ainsi que le collège céleste , con-
struction superbe aujourd'hui très endommagée.
Fabr. de toiles peintes. Son territoire , couvert
d'arbres fruitiers, fournit beaucoup de soie,
l'un des principaux objets de son comm. ; ce-
lui-ci consiste aussi en peaux de lièvres , cuir,
garance de bonne qualité , graine d'Avignon et
laine de chevreau. La pop. de celte v., que l'on
porte à 25,000 amos , se distingue par une gr.
urbanité. — Amarich , l'une des principales v.
de la Cappadoce sous le nom d^Amasia , et la
résidence de quelques rois de Pont , est surtout
célèbre pour avoir donné le jour à Strabon , le
premier géographe de l'antiquité. Au moyen
âge, elle devint le séjour des soulthàns turks, et
elle a vu naître Sélim 1«'-. A 20 1. N. N. 0. de
Tokat. Lat. N., 40'^ 50'; long. E., oZ" 40'.
AMASTRAH ou Amasterah ( Amastris ),
pet. V. de la lurkie Asiat. (Anadouli), bâtie eu
amphithéâtre sur une colline qui domine la mer
Noire , entre deux ports comblés par les sables.
Elle est défendue par une citadelle. Son terri t.
produit beaucoup de bois de construction. A 27 1 .
N. N. E. de Boly. Lat. N., 41° 45' 27"; long.
E., 30» 1' 0".
AMATHONTE [Amathu$; Lineson antica),
V. de l'île de Chypre. Elle fut primitivement
peuplée par une colonie de Phéniciens. Celte
ville est célèbre dans la mythologie par le culte
qu'elle voua à Vénus, et par le temple fameux
qu'elle fit élever à celte déesse. C'est aujour-
d'hui un village de l'île de Chypre bâti sur
l'emplacement de l'anc. v. dont il a conservé
le nom. A 2 1. N. E. de Limassol.
AMATlIiliAJJ , pet. V. de Guatimala , avec
une belle église et un magnifique couvent.
Comm. de coton , fruits et sel. A 6 1. S. S, E. de
Guatimala.
AMATRIA, pet. V. du roy. de Naples
( Abruzze ultér. 2'' ), à la source du Tronto.
Fabr. de couvertures de laine. 3,550 habit. A 7 1.
1/2 N. N. 0. d'Aquila.
AMAXICHI ou Amakouki , V. sit. à l'ex-
trémité septentr. de l'île de St.- Maure (Io-
niennes), dont elle est le ch.-l. Résidence d'un
évêq. grec. Elle s'élève sur le canal qui la sé-
pare du continent dans une plaine fertile. Un
chût. -fort la défend. Ses maisons sont assez mal
bâties , et en bois , à cause des tremblements de
terre. La rue principale est très large et garnie
d'arcades. On i-emarque sur la place de St.-
Marc le palais du gouverneur et une statue
antique. 6,000 habit. Lat. N., 38° 47'; long. E.,
18o 22'.
AMAZONES (Fl. des), le plus gr. courant
du globe et le premier dés fl. de l'Amérique. Il
descend des mont, de Sicasica , dans la répu-
blique de Bolivia , sous le nom de Béni ou Paro,
qu'il conserve pendant longtemps, pour prendre
ensuite celui d'Ucayali ou vieux Maranon, jus-
qu'à son confl. avec le Tunguragua ou nouveau
Maranon. Ici , après avoir traversé le Pérou, il
entre en Colombie , coule encore pendant quel-
que temps au N. jusqu'à l'emb. du Napo , et se
dirige alors vers l'O. parallèlement à l'équateur,
direction qu'il garde en parcourant d'un bout à
l'autre toute la partie septentr. du Brésil (prov.
de Para). Il se jette enlin dans l'océan Atlanti-
que , entre le continent et l'île Marajo , par une
emb. obstruée d'îles et dont la plus gr. largeur
est de 50 1. Mais le fleuve se rétrécit bientôt, n'a
plus que 12 1. et ensuite, durant une distance
considérable, 1 1. 1 /2 à 2 I. La masse d'eau que
l'Amazone jette dans la mer est telle , que les
eaux de celle-ci en sont refoulées jusqu'à 80 1,
ÀMB
— 63 —
AMB
de dislance. La m&Tée s'y feit sentir cependant
jusqu'à 250 1. dans les fcrros, et einpluii! onli-
nairenient 0 heures pour remonter; mais dans
les hautes marées, un combat s'élève entre les
deux courants arrivés dans deux sens opposés ,
et il se forme alors une montagne d'eau sembla-
ble au Mascaret de la Gironde, appelée Poro-
roca par les indigènes, et qui s'avance avec un
bruit terrible , en bouleversant tout , arrachant
le sol et les arbres. Il ne faut pas croire que le
refoulement des eaux de la mer par l'Amazone
soit dû à la pente du fleuve, car sa hauteur au-
dessus de la mer, à 250 1. de ses rivages , n'est
que de 90 pieds. La longueur du cours de ce
fleuve immense est de 5651., depuis les sources
du Béni jusqu'au confl. de la Tunguragua, de
370 de ce point au Rio-Negro , et de 315 jusqu'à
Temb.; total, 1,250 1. Sa profondeur, d'abord de
400 brasses , diminue ensuite en le remontant ;
pendant 600 1., elle est de 30 à 40 brasses (150 à
200 pieds) , ce qui en permet la navigation aux
plusgr. navires sur toute cette étendue. Mais elle
doit cesser sur la hmite 0. de la prov. de May-
nas , à cause de roches immenses qui resserrent
le courant pendant 3 1., et lui donnent une im-
pétuosité incroyable. Ce défilé s'appelle Pongo
de Manscriche. De ce fleuve on peut passer dans
l'Orénoque , au moyen du Rio-Negro et du Cas-
siquiare (Nyez). L'Amazone coule à travers des
forêts immenses, que la civilisation n'a pas encore
ouvertes ; ses eaux , très poissonneuses , nour-
rissent beaucoup de crocodiles et un nombre
prodigieux de tortues, dont les œufs sont l'objet
d'une vaste exploitation pour la graisse qu'ils
fournissent. Le bassin de ce fleuve est le plus
vaste que l'on connaisse , et est sillonné par des
fl. dont quelques uns dépassent de beaucoup le
"Volga et le Danube. Les plus importants sont la
Madera, le Jingu, le Topayos, le Puras, le Tefe,
le Julay , au midi ; le Rio-Negro , le Yapura , le
Putumayo , le Napo , la Tunguragua , au N.
Cette dernière riv. , appelée aussi nouveau Ma-
ranon, est souvent regardée comme la branche
primitive de l'Amazone. L'embouchure de l'A-
mazone fut aperçue pour la première fois par
Yanez Pinçon , en 1499. Orellana le premier vi-
sita, en 1541, le fl. lui-même, le descendit de-
puis l'emb. du Napo jusqu'à son emb., et lui
donna le nom qu'il porte , à cause de quelques
femmes qu'il eut à combattre parmi les peuples
indigènes qui l'attaquèrent. Le jésuite Samuel
Fritz leva la première carte de l'Amazone en
1685. Le voyage le plus célèbre accompli sur
ce fl. est celui de La Condamine (1745-44).
AMBABXAH, v. de l'Hindoustan (l)ehly).
Avec des murailles et un fort. Ch.-l. d'un pet.
état sevk. A 38 1. N. N. 0. de Dehly.
AMBAHES, com.de France (Gironde). 2,299
hab. A 1 1. N. N. E. de Carbon-Blanc.
AMBATO Y. de Colombie (Equateur), sur
les bords d'un ravin , près de l'Impcheuse ,
rivière du même nom. Quoique détruite en
1698 par les éruptions du Cosopani et du Car-
guairaso , elle doit à la fertihté de son territ.
d'être encore l'une des principales villes de
ces contrées. Elle est ornée de beaux édifices.
On y fait d'excellent pain et un gr. comm. A
181. S. dey-.iito.
AMBASAC ou Ambazat , \?,. de France
(Haute-Vienne), ch.-l. de cant. 1 trëfilerie. 2,700
habit. A 4 1. N. N. O. de Limoges.
AMBÉIJLHIA, gr. vg. de la Turkie d'Eu-
rope (l«()um-lli), sur le versant du mont Ossa,
près duPénée. Ses habit, s'adonnent surtout à la
teinture en rouge d'une immense quantité de fil
de colon, qui se vend principalement en Alle-
magne. Ils sont tous Grecs et gouvernés par
leurs propres magistrats. 6,000 âmes. A4 1. 1/2
N. N. E. do Larisec.
AMBXR ou Amberguar , V. de l'Hindoustan
(Adjemyr), sur le Paliar , et qui est divisée en
vieille et nouvelle; celle-ci date de 1725. C'est
l'anc. résidence du rajah de Djeypour, dont elle
est à 2 1. N. E.
AMBXKG, pet. V. de Bavière (Regcn), sur
la Vils , avec une double muraille flanquée do
tours. Ses rues sont lai-ges, propres et assez
bien bâties. On y remarque le chat, royal, l'é-
glise St.-Martin , qui renferme des monume<its
curieux, Phôtel-de-ville , édifice gothique, l'ar-
senal , les magasins à sel et une gr. place carrée.
Elle possède 1 lycée , 1 collège , 1 école nor-
male, 1 bibliothèque publique, 1 théâtre, des
fabr. d'étoffes de coton , de cartes à jouer, de
tabac , d'armes à feu , de faïence , 1 entrepôt de
sel. Comm. en étain , fer-blanc et fer provenant
du voisinage , où il y a des fonderies , des mines
de houille , et les principales verreries du roy.
6,500 habit. A 12 1. 1/2 N. N. 0. de Ratisbocine.
AMBÉRJJEUX, pet. V. de France (Ain), sur
un coteau; ch.-l. de cant. Fabr. de drap pour
les troupes. 2,647 habit, (la corn.) ^. A 6 1. 1/2
N. 0. de Belley.
AMBERITAC, com. de France (Charente).
1087 habit. A 3 1. 0. de Confolens.
AMBI:b.T, pet. V. de France (Puy-de-Dôme),
sur la rive dr. de la Dore, ch.-l. d'arrond. et de
cant. Tribunaux de 1" instance et de comm. ,
chambre consultative des manuf., conservation
des hypothèques. Nombreuses et belles papete-
ries; fabr. de lacets, rouleaux et jarretières;
étamines à pavillon pour la marine ; toiles, den-
telles, épingles ; serges pour tamis. 8,000 habit.
^. A 12 1. 3/4 E. S. E. de Clermont.
AMBIAUBT, com. de France (Tarn). 3,623
habit. A 21. 3/4 N. 0. d'Alban.
AMBIXRIai:, bg. de France (Loire), sur If
territ. duquel on récolte beaucoup de vins. 1,781
habit.
AMBIXIiOlT , com. de France (Maine-et-
Loire). 1,128 habit. A 21. 1/2 N. N. 0. de Doué.
AMBIi£9nr, com. de France (Aisne). 1,111
habit. Ail. 1/2 E. S. E. de Vic-sur-Aisne.
AMBUSSZBE (l'anc. Dictus) , pet. v. d'An-
gleterre (Westmoreland), sur un coteau qui do-
mine le lac de Winandermere. Fabr. considéra-
bles d'étoffes de laine. 850 habit. A 3 1. 3/4 N. 0.
deKendal.
AMBIXTEUSE, pet. V. de France (Pas-de-
Calais) , près de l'emb. de la Slack dans la Man-
che, avec un port défendu par une tour, et qui
s'ensable tous les jours. Jacques II y débarqua
en 1668, après son abdication. 595 habit. Ail.
1/2 0. de Marquise.
AMBliOTT , une des pet. îles Moluques , dé-
pendance d'Amboine, près et au S. E. de Bou-
ron. 2,000 habit., Malais.
A3£B0II<rA (A !i!'",i !;,■). CrounMpjj se co.ii-
AMB - 04 —
pose da 14 îles, dont la princiiiale est Ain-
boine. L'aspect de cette terre, précieuse par Ja
culture des girotliers, présente un passage ro-
mantique mêlé de mont, boisées, de vallées
verdoyantes bien cultivées et couvertes de nom-
breux hameaux. Les girofliers sont cultivés dans
des parcs ou jardins, nommés en malais tanah
dati. Le produit moyen d'un giroflier s'élève à
6 livres de clous, en malais tjinkel, et quelques
uns donnent jusqu'à 23 livres. La récolte se fait
en octobre et dure env. 5 mois. La récolte an-
nuelle à Amboine est de 2S,000 à 50,000 fr.
AMBOINE [Arnboun en malais), île princi-
pale de ce groupe. Son climat est plus sain et plus
aiïréable que celui de la plupart des contrées
sUiiées entre les tropiques. Le sol y est en par-
tie rocailleux et aride , et c'est là que les giro-
fliers viennent le mieux. La plupart des endroits
marécageux sont employés à la culture des sa-
goutiers (metroxylum sago) , avec lesquels on
fait du sagou, dont la moelle délicate sert de
nourriture aux naturels , ainsi que celle du su-
cre. On y cultive plusieurs espèces de litchi^ au
nombre desquels on trouve le ramboutan des
Malais {nephelium-lappaceum) , Velocarpus mo-
nogynus, dont les fleurs sont festonnées avec
tant de grâce; le beau laurier culilaban orne
ses rivages et donne une huile aromatique très
recherchée. L'oranger , le papayer , l'arbre du
Ilemré , qui sert à teindre en rose les doigts des
femmes dans l'empire Ottoman , distinguent
encore le sol d'Amboine. La mer est peuplée de
coquillages brillants, de poissons rares et de cra-
bes singuliers. Les Amboinais ont des chansons
très spirituelles, et un de leurs notables, nomnié
Jiidjali, a écrit en malais l'histoire d'une partie
de ce pays , dont beaucoup d'usages anciens et
poétiques ont disparu , grâce à la sévérité du
culte de Calvin et des ministres hollandais. La
V. d'^môoi'ne est sit. au fond d'une baie pro-
fonde, qui pénètre jusqu'à 7 heues dans les
terres et divise l'ile en 2 presqu'îles. Elle est
pet., mais régulièrement bâtie, ses rues sont
larges et régulières , et ses maisons en brique
sont d'une propreté qu'on ne trouve qu'en Hol-
lande. Sa population est d'env. 8,000 âmes. Le
fort Vittoria, bâti par les Portugais, a été res-
tauré par les Hollandais, et, après Batavia, est le
phis important de l'Océanie. Les Hollandais et les
Chinois y possèdent de belles maisons. La popul.
de l'ile peut être de ,'50,000 âmes. Amboine ré-
colte, outre le girofle, du café, du sucre, de l'in-
digo et beaucoup de fruits , entre autres, le dé-
licieux mangoustan. La position d'Amboine (fort
Viltoria ) est par 5" 41' -41" lat. S., et 12o' 49'
27" long. E. — Labillardiére, ValentYiN,
G. L. 1). DE KlENZI.
AXMOl&H [Jmbacia], pet. V. de France (In-
dre-i;t-I.oire), sur la rive gau. de la Loire, à
l'einb. de la Masse, avec un chat, placé sur un
rocher escarpé; ch.-l. de cant. Elle consiste
principalement en 2 gr. rues. Fabr. d'acier et de
limes de bonne qualité, 1 d'armes et d'instru-
ments de mécaniques , 2 laminoirs, tanneries
et corroieries. Les 'lierres à fusil tirées des car-
rières de Meusne , près de St.-Aignan , sont dé-
posées en premier lieu au chat. Amboise fait
naître quelque comm. Cette v. a vu naitre Char-
les VHl , et est célèbre par la conspiration qui
AME
y fut tramée contre les Guises. 4,700 habit. ^.
A 4 1. 3/4 E. de Tours.
AMBON, com. de France (Morbihan). 2,175
habit. A 1 1.1/2 0. de Muzillac.
AMBRES, com. de France (Tarn). 1,440
habit. A 1 l.^N. de Lavaur.
AMBRIÈRXS, bg. de France ( Mayenne) ,
sur la Mayenne, ch.-l. de cant. 2,400 habit. ^
et à 2 1. 1 /5 N. de Mayenne.
AMBBXM , île de Polynésie , une des Nou-
velles-Hébrides ; elle a 7 1. de circuit, est fer-
tile , bien cultivée , et renferme un volcan «d
activité. Lat. S., 13» 26'; long. E., 185» 50'
(pointe S. E.).
AMBRIZ , fleuve de Congo, qui a son emb.
au S. du Couango, par le 6" 10' S.
AMBROITAir, pet. v. de France (Ain), qui
avait jadis une célèbre abbaye de bénédictins,
fondée en 800 par St.-Beriiard . évèque de
Vienne, et qui relevait immédiatement de Rome.
Tanneries. 1,800 habit. Ail. 1/2 N. d'Am-
bérieux.
AMEIiAND , île de Hollande , dans la mer
du nord , dépendante de la Frise. Il y a 5 v. et
5,000 habit.
AMEIiïA [Améria] , pet. v. des États de
l'Église (Spoleto et Rieli), sur une colline ; évêc.
Le raisin de son territ., appelé pizotcllo, est,
dit-on , le meilleur de l'Itahe. 5,000 habil. A
7 1. 1/2 S. 0. de Spoleto.
AMER (lac), f^oy. le mot AsiE au g lacs.
AMERIQUE. Situation, bornes, étendue
ET POPULATION. Cette division du globe, la ; .as
gr. sous le rapport de l'étendue, est sit. entre les
70° 58' de lat. N. et 55° 58' de lat. S., et entre les
52° 40' et 105" 40' de long. 0. Ses limites vers le
pôle ne sont pas encore connues avec précision.
Deux mers immenses, l'océan Atlantique et le
gr. Océan, baignent ses côtes et lui servent de
limites. La première la sépare de l'Europe et de
l'Afrique , la seconde de l'Asie. Elle a env.
5,600 1. dans sa plus gr. longueur du N. N. 0.
au S. S. E., 1,100 1. dans sa plus gr. largeur,
et 4,855,588 1. carr. de superf. Quelque'diflî-
cile qu'il soit de déterminer sa popul. , à cause
des tribus indigènes dont on ne possède pas de
dénombrement, on croit cependant aujourd'hui
pouvoir l'évaluer à 40,700,000 individus. La
nature a divisé ce vaste continent, où elle se
déploie partout à grands traits, en deux pénin-
sules, qui forment, l'une TAmérique seplentr., et
l'autre l'Amérique mérid., réunies par l'isthme
de Panama.
Orographie. Une chaîne de montagnes. pro-
digieuse, la Cordillère des Andes, dont les som-
mets sont couverts de neiges éternelles, longe sa
côte 0. depuis le cap Forward, sit. à l'extrémité
de la Patagonie, par 55° 54' S., jusqu'à l'isthme de
Panama. If^oy. Andes.) De là une autre chaîne,
que M. de Ilumboldt considère comme n'étant
qu'une continuation, se dirige d'abord au N. 0.
à travers la république de l'Amérique centrale,
et ensuite au N. jusqu'àl'emb. de la riv. Macken-
sie, par 70° de iat. JN., sous les noms de Sierm
Madré et Rosky Mountains. Enfin, au N. s'élèv^
sur la côte or., une autre chaîne appelée Allé-
ghéné, mais qui, ainsi que les Andes dites du
Brésil, mérite à peine d'être citée, lorsqu'on
la compare à celles dont il vient d'être questioji.
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.V»-*^
PRINCIPALES lIAUTKimS DES MONTAGNES
ET VOLCANS DE CES CHAINES.
Amérique septentrionale.
CÙTF, NOUl»-OlIi;ST.
65 —
A Ml']
pieds.
Mont Sl.-Élie (volcan), d'.iiiri'S (JuaUra et GalcaQO.
IC.,971
Monl (lu lienii-l'cinns (volcan).
La Virelno (volcan), non liderraind.
11,004
»
MKXlyL'E.
roporntepotl (volcnn ilo la l'uebla).
ie,tia4
l'ic d'Oriiiiba ou CillaUoiictl.
iti,3sa
Sicrra-Acvailn.
i»,oïa
IVovaila lie l'oluga.
il, lui
ColTro (lo l'erole.
»o,aoo
Amérique méridionale.
l'I^.ROU.
Clilmborazn, il'apri's M. do llumboldt.
20,148
tiayamiu', si'Ioii lo nicnio.
10,350
L'Aulisana i volcan), selon lo mcmo.
17,000
(Jolopaxi (volcan), d'aproi Uoufc'uor.
17,712
NOUVELLE GRENADE.
llllnissa.
17,200
Tunguracua (volcan;.
1C,:100
Sangori (volcan).
10,200
L'AnlcI.
1G,300
l'iclilncha.
Iti.OOO
J.\MAÏQUE.
Monlagucs-Blcucs.
C,G3»
GUADELOUPE.
Solfatara (volcan de la).
4,073
AUTRES VOLCANS DE L'AMÉRIQUE
(dont les hauteurs ne sont pas déterminées avec
prirAsion).
Amérique septentrionale.
MEXIQUE.
Volcan de Tuxlla.
— de JoruUo.
— doColinia.
Amérique Centrale.
ME.MQUE.
Volcan do Soconusco.
— du Sacatopcc.
— dllamilpas.
— d'Alitlan.
— tuegos do Guatlmala.
— d'Acalinango.
— de Sunll.
— de Toliman.
— d'isalco.
— do Sacatecoluca, prés du Rio del Empa.
— do San-Vinconto.
— de Traapa.
— do BesoUcn.
— de Coclïina, près dn golfe de Conchagua.
— Del-Viégo, près du port do Uialexo.
— do Momotombo.
— do Talica, près do San-Léon do Nicaragua.
— do Granada.
.— de lîombacho.
— do Darua, au S. du golfo de Nicoya.
Amérique méridionale.
NOUVELLE GRENADE.
Volcan de Sotara. ) „„ , ,,
— do Purace. j sroupo du Popayan.
— do l'asto.
— de Uio-Fragua.
— deCumbal. j
— doGhiies. groupe de la proT.do Los-Paslos> .
— del Azubral. '
PÉROU.
Volcan d'Arequipa.
GROUPE DU CHILI.
Volcan de Çoplapo.
— de Qoquimbo.
— do Choopa ou Llsnarl.
— d'Aconcagua.
— do Santiago.
— (le Pctcroa,
— doChilan.
— do l'upapel.
— de Callaqui.
— doGhinal.
— do Vifia-Rlca,
— de Votuco.
— do Huaunauca.
— de Ojorno, vis-à-vis l'ilc de Cbiloé.
— de llaaiU'ca.
— de San-Clcmonte.
ANTILLES.
Volcan do St.-VIncent.
— de Ste-Lucie.
Hydrographie. Des divca-sc^ chaînes dos
moiitagiios dos dmix gnuidcs divisions do TAmt^
riqiK; découleiil les pins gr. 11. connus; au N.,
le Missouri, le Mississipi ou Meschaccbô (père
des ouu.x), rOhio, le Rio del Norto, TAr-
kansas , la Muckensie, le Colorado, le St. -Lau-
rent, l;i Kansas, le Nelson, TOttaoua, la Plaie,
la Red-I{iver , l'Orcnjigah , la Saskacliaouan ,
rOhio, rOrogon ou Colundjia, la Lewis; au S.,
rOrellana, le Maraùon ou Amazone , le Paraua,
lo Paraguay, rOrénotpie , le Cassiquiare, la Ma-
deira, le Jingu, lo San-Francisco, le Negro, le
Tocantin, nommé Para dans la partie inlérieurtj
de son cours ; l'Uraguav, dont la réunion forme le
gr. courant de Rio de la Piata ; la Magdalona , le
yernu'jo, le Pilcomayo, etc. Plusieurs de coa
riv. otlrent des cataractes et des chutes remar-
qua) )lcs.
Los lacs do l'Amérique , comme ses rivi.'res ,
surpassent en grandeur tous ceux oui existent.
Les plus remarquables sont, au N., les lacs Su-
périeur, Huron,Erié, Ontario, Michigan, de TKs-
clave, du Gr.-Ours,Cliamplain,Oiiinipeg, Nicara-
gua; auS.,ceuxdeMazacayto,Tilicacaetde Los-
Patos. Les côtes, parleurs nombreuses anfractuo-
sités , décrivent une multitude de golfes et de
baies, dont les plus importants, parmi les pro-
miei's, sont ceux de St. -Laurent, de Californie et
du Mexique; et parmi les deniicres, celles d«
Baffin, Hudson, St. -Laurent, Dclavvare, Cliesa-
peake, Campèche, Honduras, Todos-los-Santos,
Panama, Tchuantipa et Noutka-Sound. Le détroit
de Davis la sépare du Groenland, celui de Behring
de l'Asie, celui de Magellan de la Terro-dc-Feu,
sa pointe mérid.
Aspect, climats. La variété de climats et de
saisons, en Amérique, est beaucoup plus gr.
2ue dans aucune des autres parties du monde,
e continent s'étend dans la zone torride , dans
la tempérée du N. , dans une gr. partie de la
zone tempérée du S. , et il occupe une portion
considérable des zones glaciales. On éprouve dans
l'Amérique septentr. des hivers plus froids et
des étés plus chauds qu'en Europe aux mêmes
latitudes , et ils se rapprochent plus de ceux de
l'Asie or. La température subit aussi des varia-
tions extraordinaires ; les régions équatoriales ne
ressentent jamais cette chaleur concentrée qui
règne dans les mômes contrées de l'Afrique. Les
régions tempérées de l'Amérique mérid. sont
sujettes à un plus grand degré de chaleur que
celles de l'Amérique sept, corresixindant aux
mêmes latitudes. Il en est de même de la côte
N. 0., qui est plus chaude que celle N. E. dans
les mêmes parallèles. M. de Humboldt expliqua
ainsi les causes de ces variations : « Le peu de
0 largeur du continent , sa prolongation vers
a les glaces, l'Océan, dont la surface non inter-
0 rompue est balayée par les vents alizés ; des
a courants d'eau très froide, qui se portent de-
« puis le détroit de Magellan jusqu'au Pérou ;
a de nombreuses chaînes de montagnes rem-
« plies de sources, et dont les sommets couverts
a de neiges s'élèvent bien au dessus des régions
ï des nuages ; l'abondance des tleuves immenses
« qui , après des détours multipliés , vont tou-
a jours chercher les côtes les plus lointaines ;
a des déserts non sablonneux, et par consé-
a quent moins susceptibles do s'imprégner dû
«'Chaleur; des forets impéilétrablos , qui cou-
AMÉ — 66
c vrent les plaines de l'équateur , remplies de
« rivières , et qui , dans les parties du pays les
« plus éloignées de l'Océan et des mont., don-
« nent naissance à des masses énormes deaux
a qu'elles ont aspirées, ou qui se forment par
a l'acte de la végétation : toutes ces causes pro-
« duisent dans la partie basse de l'Amérique un
« climat qui contraste singulièrement , par sa
« fraîcheur et son humidité, avec celui de l'A-
« frique. C'est à elles seules qu'il faut attribuer
« cette végétation si forte , si abondante , si lùche
c en sucs , et ce feuillage si épais , qui forment
c les caractères particuliers du nouveau conti-
< nent. » — Le niveau du sol de l'Amérique
offre , avec l'ancien continent , une différence
sensible, qui ne consiste que dans l'élévation plus
gr. des mont, ; elle provient des plateaux ser-
vant de support aux mont. , et qui sont séparés,
en Amérique , des plaines basses par une pente
extrêmement courte et rapide. — On donne dif-
férents noms aux plaines , savoir : ceux de sa-
vanes dans l'Amérique septentr., de llanos et
pampas dans l'Amérique mérid. ; la vaste éten-
due des plaines américaines donnent aux fleuves
une longueur de cours NTaiment immense. Une
autre particularité du climat de l'Amérique,
c'est une excessive humidité , que l'on attribue
aux vastes forêts qui couvrent sa surface , aux
courants sans nombre qui le sillonnent, mais
surtout à son exposition entre les deux Océans.
En général , cependant, le climat est plus tem-
péré dans les latitudes moyennes et élevées
sur la côte 0, , grâce au voisinage des hautes
mont.
Sol et productions végétales. Le sol , ex-
cepté aux extrémités septentr. et mérid., où il est
frappé de stérilité , est presque partout suscep-
tible de culture , et dans beaucoup d'endroits
d'une admirable fertilité. On y recueille toutes
les espèces de céréales, de fruits et de lé-
gumes connus dans les autres parties du
globe, les substances les plus précieuses des
contrées équatoriales , telles que la vanille , la
cochenille, l'indigo, le sucre, le cacao, le coton,
le tabac, le quinquina, la noix muscade, le café,
le sassafras , le gingembre , des gommes, des
résines, des baumes précieux et une immense
quantité de plantes médicinales. Les vastes fo-
rêts, oîi les efforts de la civilisation sont encore
à peine perceptibles , sont peuplées d'une foule
d'arbres indigènes et d'autres communs à l'anc.
hémisphère.
Zoologie. L'Amérique n'offre pas les mêmes
quadrupèdes que l'ancien monde, mais ils y
sont remplacés par des espèces à peu près ana-
logues. Parmi les plus remarquables, sont le
pouma, espèce de lion ; le cougouar et le jaguar,
espèces de tigres ; le tapir; le rabapelado, ani-
mal très féroce , quoiqu'il ne se nourrisse que
d'oiseaux ; l'alpaca, espèce de petit chameau ; le
lama et la vigogne, dont on se sert comme bêtes
de somme; l'aZco ou chien d'Amérique, qui ne
diflêre guère de celui de l'anc. hémisphère qu'en
ce qu'il n'aboie pas; lemaëssouri et le pencha-
que, qui y remplacent le rhinocéros. L'éléphant,
qui n'y existe pas, était autrefois représenté par
les niegalonix et les mastodontes.
Dans l'Amérique septentr., des troupeaux
de bisons, d'élans, de c«rfij, de chevreuils,
AMÉ
d'antilopes, peuplent les bords des fleuves et
les immenses savanes. Parmi les bêtes fauves, on
remarque l'ours, le loup, le renard, le carcajou,
le linx , les castors , les hermines, les martres,
les loutres , les ratons , les écureuils , qui four-
nissent des fourrures. Le cheval , le bœuf, le
mouton, la chèvre, le porc et le chat, ont été na-
turalisés , et se sont multipliés sans dégénérer.
Les oiseaux communs aux deux hémisphères y
sont encore plus nombreux que les quadrupèdes.
Mais les forêts de l'Amérique sont, en outre, peu •
plées d'oiseaux dont le plumage est aussi brillant
que le chant est harmonieux : tels sont, entre
autres, le trillis, ou oie du Chili ; le prédicateur^
ainsi nommé au Pérou, de ce qu'il imite les
gestes et la voix d'une personne qui prêche ; le
menoqid contrefait également la voix de l'homme
et les cris des autres animaux; Vorgue^ ainsi
appelé par les Espagnols , de ce qu'il imite aussi
assez parfaitement cet instrument; le kouriquin-
qiii, ou oiseau de l'Inca, qui est de la grosseur
d'une poule et à peu près domestique au Pérou,
oii on l'élève parce qu'il fait constamment la
chasse aux serpents et aux insectes des prai-
ries; enfin la frégate, oiseau aquatique qui est
de la même grosseur que le kouriquinqui , et
que l'on rencontre quelquefois à 300 1. en
mer. Le colibri , le moqueur, espèce de grive ,
le cardinal , et diverses espèces de tangaras aux
plumages variés des plus belles couleurs; l'oiseau-
mouche dans la zone toiTide, les perroquets,
très variés dans leurs espèces , le camichi à la
voix retentissante; l'agami, remarquable par
son intelligence et sa fidélité envers l'homme ;
le hoccos et le délicat marail. Au sommet
des Andes habite le condor, le plus grand des
oiseaux , et différentes espèces d'aigles gris et
bleus, qui, à l'aj>_)roche de l'hiver, gagnent les
plaines et les cou'rées maritimes. Il existe aussi
dans les pampas , ou plaines de l'Amérique mé-
rid., le nandou, espèce d'autruche.
Les côtes abondent en poissons, surtout au N.
Là se trouve le célèbre banc de Terre-Neuve. Sur
les côtes mérid. du Brésil, la pêche de la baleine
est assez suivie. Les rivières sont non moins
riches, mais elles sont infestées d'alligators, dont
beaucoup ont jusqu'à 18 pieds de longueur. Les
abeilles abondent dans les bois. Les forêts et
les marécages des régions centrales , étant ex-
posées à l'action toute puissante d'un soleil ver-
tical, sont singulièrement faA'orables à la re-
production de reptiles d'une effroyable dimen-
sion , tels que le terrible boa constrictor , le
serpent à sonnettes, le serpent volant. Quant aux
scorpions, aux centipèdes, aux araignées, aux
chauves-souris, aux moustiques, ils y sont telle-
ment multipliés, qu'ils sont devenus un véri-
table fléau pour certaines contrées. L'Orellana
et rOrénoque abondent en vaches et en lions ma-
rins, qui préfèrent l'eau douce à celle de la mer.
Rien , au reste , ne confirme l'opinion de Buffon,
qu'en Amérique le principe de la vie animale
soit moins actif et ait moins d'énergie que dans
les autres parties du monde. Loin que l'espèce
animale soit plus petite ou dégénérée, il est, au
contraire, prouvé que, sur 26 espèces de qua-
drupèdes communs aux deux hémisphères , h y
en a 7 qui sont plus grosses en Améri(iue et /
delà mêmeirr»*stt-A%
AMÉ
— 67 —
AME
Minéralogie. C'est en Ain<^rlque, meia sur-
tout dans la partie mérid. , que se trouvent les
mines si célèbres et si nombreuses de diamants,
d'or, d'argent, de cuivre, de fer, de cristal,
d'antimoine et de plomb. Les États-Unis ont, de-
puis pou d'années, des mines d'or exploitées.
Toutes les mines d'or et d'ari^ent des deux Amé-
mériques ont rendu, de 18;2i à 1836, les pre-
mières H 2,261 ,280 fr. en or, et 186,801,231 en
argent. Le produit des mines a diminué; néan-
moins on pourrait extraire des deux Amériques,
surtout des Andes , assez d'or pour remplacer
le fer.
Industrie et commerce. Depuis la conquête
de l'Amérique , les arls de l'Europe s'y sont pro-
gressivement introduits, et ont atteint dans
certaines contrées unegr. perfection. Les États-
Unis, par exemple, rivalisent aujourd'hui avec
leur anc. métropole. Quant au comm., l'Amé-
rique, bornée de toutes parts par l'Océan, et ix)s-
sédant un nombre considérable de ports excel-
lents , est destinée par sa position géographique
à devenir un jour la région la plus florissante du
globe.
Population, langues, religions, gouver-
nements. Les différentes races d'habitants qui
peuplent l'Amérique peuvent se diviser en deux
gr. classes : les Américains proprement dits,
qui sont généralement connus sous le nom
très impropre d'Indiens, et ceux qui y sont
établis depuis sa découverte. La première classe
se subdivise en une multitude de tribus, dont
les plus considérables sont, dans l'Amérique sep-
tenlr. : les Eskimaux, les Tchouklchis, les Ca-
louchaa, les Tchippeouaps , les Algonquins, les
Knistenaux, les Sioux, partagés en Sioux ou
Dacotas et en Asimitoins , les Muskogulges ou
Criks , les Tchikkasas, les Tchactahs, les Oua-
saches ou Osages, les Serpents, appelés aussi
Tètes-Plates , les Chochouis, les Tchoppouni-
ches, les Panis, les Arrapahous, les Tétans ou
Coumanches, les Apaches, les Mayas, les Qui-
ches , les Mosquitos , les Poyais ; et dans l'Amé-
rique mérid. , les Monos, les Gouayanrous, les
Moundroucous, les Botocoudos, les Chiquitos,
les Guaranis , les Aymaras , les Mocobis , les
Puelches, les Araucaniens. Parmi les indigènes,
lesNiballs,leSontoucou ou anthropopliages, ont
seuls conservé leur indépendance. L'autre classe
comprend trois subdivisions : l» les Européens
qui se sont établis en Amérique et leurs descen-
dants sans mélange, lesquels ont à peu, près con-
servé leurs différents caractères nationaux ; 2" les
Africains que l'on y a transportés et leurs des-
cendants; et enfin o» les mulâtres, issus de la
l's et de la 2« classe. {Foy. le mot Races.)
Outre une multitude d'idiomes en usage parmi
les tribus ci-dessus dénombrées , telles que
le lenape, le guarani , on parle encore en Amé-
rique l'anglais dans toute la partie septentr.
au-delà du Mexique , l'espagnol daMS toutes
les anciennes possessions de l'Espagne , le por-
tugais au Brésil, et quelques autres langues
aux Antilles. Les principaux cultes chrétiens
sont répandus dans l'Amérique, le catholi-
cisme dans l'Amérique méridionale et au Mexi-
que; la religion réformée, subdivisée en sectes
innombrables, aux États-Unis et dans les posses-
sions anglaises. Il s'est oi?éré depuis une ving-
taine d'années de gr. changements politiques en
Amérique, dont les peuples, cessant de vouloii
reconnaître plus longtemps les titres en vertu
desquels l'Espagne possédait ces belles con-
trées, sont parvenus a conquérir leur indépen-
dance. A l'exception du Brésil, qui forme une
monarchie constitutionnelle, tous les autres
états indépendants se sont érigés en républi-
ques.
Découvertes, époques historiques. On doit
la découverte du nouveau monde (l'Amérique)
au célèbre Christophe Colomb, Génois d'origine,
qui partit de Palos, en Andalousie, le 5 août
1492, avec trois vaisseaux espagnols, pour
chercher un passage aux Indes par l'O. Il aper-
çut et reconnut, le 12 octobre suivant , l'île San-
Salvador, dans les Lucayes ; ensuite il découvrit
Cuba et Hispaniola (Si.-Domingue). Dans un
second voyage, en septembre 1493, il découvrit
plusieurs autres îles, et croyant qu'elles dépen-
daient de l'Inde, il les nomma Indes-Occ —
Dans le printemps de cette année , Jean Cabot,
"Vénitien, fit voile d'Angleterre, par ordre de
Henri VII ; il découvrit la côte du Labrador, et
s'avança vers le N. jusqu'au ô?» de lat. N. — En
1497, ce navigateur, avec son fils Sébastien
Cabot, découvrit Bonavista sur la côte N. E. de
Terre-Neuve, et, avant son retour, parcourut
la côte depuis le détroit de Davis jusqu'au cap
Floride. — En 1498, Colomb fit son troisième
voyage, et découvrit, le 1«' août, vers l'embou-
chwe de l'Orénoque, le continent eti même
temps que l'île de la Trinité. Il retourna de là à
Hispaniola; et en octobre 1500, il fut envoyé
chargé de chaînes en Espagne. — En 1499, Ojeda
et Amérigo Vespucci, Florentin, qui l'accompa-
gnait, reconnurent les côtes or. de l'Amérique.
Ce dernier eut la gloire de donner son nom à ce
nouveau continent , et ravit à Colomb cet hon-
neur.— En 1500, Pedro Alvarez Cabrai, dans
un voyage aux Indes or. , découvrit le Brésil , et
Vincent Pinson la riv. des Amazones. La même
année, Cortéréal, Portugais, reconnut Terre-
Neuve. — En 1502, Christophe Colomb fit son
quatrième et dernier voyage. II découvrit la
baie d'Honduras, et longea de là les côtes or.
dans une étendue de 200 1. , jusqu'au gollè de
Darien. Pendant ce voyage , il fit naufrage sur
les côtes de la Jamaïque. Il retourna en Espagne
en 1504. A son arrivée, il apprit la fatale nou-
velle de la mort de lareiiio Isabelle, sa protec-
trice. Cet illustre navigateur fut quelques temps
après créé duc de Varagua. Il mourut de la
goutte à Valladohd , le 20 mai 1506 , dans la 59^
année de son âge , et fut inhumé à Séville ; d'au-
tres disent que son corps fut transporté aux
Indes occ. , et enterré à Santo-Domingo, dans
l'île Hispaniola. — En 1512, Ponce de Léon dé-
couvrit la Floride. — En 1513, Vasco Nunez de
Balboa aperçut , des montagnes de l'isthme de
Panama, l'océan Pacifique. Il y navigua en-
suite , et en prit possession en forme , au nom
du roi d'Espagne. La même année, Jean Ponce,
capitaine espagnol , découvrit la Floride or. —
En 1515, Pérez de la Rua découvrit le Pérou.
De 1513 à 1518, on reconnut le Pdo-Janeiro,
l'Yucatan et Campêche. — En 1516, Juan Dias
de Solis découvrit le Rio-de-la-Plata. — En 1519,
Fernand Cortez entreprit la conquête du Mexi-
AME
mie,où Fernand doCordouo avait abordé rannée
précédente; elle fut achevée, en deux ans. — t.n
ir,20, Ferdinand Maghellaes, gentilhomme por-
Ingais attaché à la conr de Casl.lle, découvrit le
détruit qui porte .-on nom, et le traversa pour
passer dans rocéanPacinqnc. Aucun européen,
avant lui, n'avait pénétre dans ces parages.—
En 1 i2ô Varazzano reconnut 1 Amérique sept.
— Eii"l.'5''i PizaiTO partit pour la découverte
des pivs'au S. de Panama; et après plusieurs
expéditions sans succès, il parvint enfin, en
4526 au Pérou, qu'il soumit en quelques an-
nées.'—En 'Jo5i, Jacques Cartier, au service
de François !'•'", roi de France, découvrit, le
jour de la St. Laurent, le golfe et le tleuve de ce
nom. Et en iti.'o, Corloz reconnut la Californie.
— Diéiïo de Almagro découvrit le Chili en 1S36
et 1557. Roberva^ Français, reconnut l'Acadie
en loM. — En 1 5-45 , Moscovo Alvarado remonta
le .Mississipi.— En 4578, sir Francis Drake, in-
trépide marin anglais , longea toute la côte occ.
de l'Amérique niérid. Il découvrit en 1579 la
Californie , et en prit possession sous le nom de
Nouvelle-Albion. — En 1585, Davis, habile na-
NÏgatenr, lit voile pour la côte occ. du Groen-
land , et visita le détroit de son nom jusqu'à l'île
î)isco, et découvrit en 1587 le détroit (pii porte
son nom. — En 4G07, Henri Iludson explora la
côte or. du Groenland jusqu'au 82'^ de lat. N.
Dans un second voyage, en 1G29 , il reconnut la
riv. d'Uudson, et là remonta jusqu'à Albany. 11
lit son troisième voyage en 1010, et découvrit
le détroit d'Uudson et la vaste mer intérieure
connue sous le nom de baie d'ffudson. Il y pé-
rit.—En 1616, le capitaine Robert Bylat et
William Baffin partirent pour la recherche d'un
passage N. 0. dans l'Inde. Baffin publia ensuite
une relation de leur voyage , d'après laquelle
ils s'avancèrent au N. 0. aussi loin que Davis,
et découvrirent le détroit de Jforn , le cap du
Dudletj-Digr/s, File ffackluyt , le détroit de Sir
Thomas Smith, les îles de Cary, les détroits
(VAlderman et de Lancasler. Il prétendit avoir
reconnu «ne la grande étendue d'eau , entre le
(iroëidand et l'Amérique , est une baie et non
un détroit, et que conséquemment le Groenland
n'est pas une île , mais une partie du nouveau
continent; on ajouta peu de foi à ses assertions,
et on ignore encore si cette dernière région est
une presqu'île ou une île. — En 1700, Dampier
découvrit la Nouvelle -Bretagne. — En 1745,
quelques navigateurs du Kamtchatka, qui furent
jKuissés par le gros temps près de la côte de
l'Amérique , découvrirent les îles Aléoutes ou
aux Renards, qui s'étendent à l'O. du promon-
toire d'Alashka. — .Vers le milieu du xvjii^ siè-
cle , Behring et Tchirikof découvrirent le détroit
de I5ehring. — En 1772, M. Hearne, en explo-
rant rintérieur de l'Amérique septentr., découvrit
la mer glaciale vers le 112" 20' de long. 0. et le
70^ de lat. N. M. Mackensie, en 1789, l'aperçut
à la même lat. et au 135" de long. 0. — Quadra
et le célèbre Vancouver, dans leur voyage en
1793, 179 i et 1795, reconnurent et déterminè-
rent la côte N. 0. de l'Amérique, avec toutes les
îles qui forment l'archipel auquel ils ont donné
leur nom , ainsi que les baies qui les avoisi-
nent. — En 1819, le capitaine Parry a pénétré
dans la mer polaire par le détroit de Barow, au
— 68 — AME
N. de l'Amérique, par le 70" de lat. N. jusqu'au
115° de long. 0. En 1821, Franklin et Richardson,
descendu par le fl. Copper-Mine ]\\?.([\\\ la mer
polaire, ont reconnu env. 180 1. de la côte au
N. E. de ce tleuve. Les voyages du capitaine J.
Ross, ces navigateurs elle capitaine Beechey,
ont presque conduit à une solution satisfaisante
sur le problème de la possibilité du passage du
N. 0. dans l'océan Austral; Smith, Powel, Bil-
linghausen , Weddell, King, ont ajouté le nouv.
Shetland, la terre de la Ti'inité, le groupe de
Powell , les îles Alexandre et Pierre, celles de
Traversey, à la Thulé australe et aux nouv. Or-
cades, que l'illustre Cook avait découvertes.
Cette année, 1838, notre illustre et honorable ami
M. Dumont d'L'rville a ajouté à ces découvertes
la terre Louis-Philippe, la terre Joinville, File
de l'Astrolable, etc.; mais des banquises indes-
tructibles, impénétrables et sans cesse renais-
santes l'ont empêché d'arriver au Oi» de lat. S.,
quoique Weddell ait prétendu qu'il avait trouvé
la mer libre : j'avais malheureusement de-
viné que l'expédition n'arriverait pas au 75"
(Voy. Océanie^i. 3, p. 256) ; j'aurais bien voulu
m'è'tre trompé. Dans l'intérieur, Pike, quelques
années avant, est remonté jusqu'aux sources
du Mississipi. Les capitaines Lewis et Clarke ont
découvert les sourc(>s du Missouri, et, après
avoir franchi les monts Rocheux, sont parvenus
à l'embouchure de la Columbia dans le grand
Océan. Des missionnaires et des aventuriers
français nous ont fait connaître d'autres con-
trées de l'Amérique septentr. — Pour l'Aniériiiue
mérid., La Condamine a décrit exactement le
cours de l'Amazone, qu'il a parcouru : Azara,
M. de Ilumboldt, le ]»rincc Maximilien Wied-
Neuwied et MM. Bonpiand, Spix et de Martin,
nous ont donné des notions précieuses sur plu-
sieurs régions de cette partie du nouveau con-
tinent.
Division. J'évalue la superf. do celte partie
du monde à 1,96-4,506 l. carr. , et sa popul. k
40,000,000 d'habit., en y comprenant les îles
(jui en dépendent. En voici le tableau :
—
Surf.
ÉTATS.
cul.
carr.
l'opulnl.
CirlTAI.ES.
Souv«raln9.
/
CroËiiland.
ill,000
20,000
„
»
H
Indiens indé-
c-
pendants.
n
C3Ï,000
M
H
a!
^ouT^'lle-I5rc-
CA
(agnc.
4C7,IOO
1,037,»00
Québec.
Anf-'lelerro.
'^l
Russie Améri-
caine.
72,400
«0,000
liodcfra.
Russie.
1 Étals-Unis.
MG,IOO
lo,r,4:!,(;fio
\Vashin(,'lon.
C^
1 Moiiquo.
l'J'l,«OU
C,403,U00
.MciiCQ.
?
r Hépul)!. de l'A-
Hépubllq
S
^
mérique ccu-
^ traie.
43,000
2,000,000
Cunllm.'iln.
Colombie.
I2;î,000
3,303,7(10
ao-oln(Sta-
l-é-doV
V
rérou.
70,700
1,471,000
Lima. '
1
llaut-l'crou.
;ti,i;oa
i;uo,ooo
a
l Chili.
iS,\iU>i
1, 240,00^1
Santiago.
l rroïinc. -unies
) liépubllq.
w
1 do Kiu de la
S
) Plata.
140,000
1,420,000
iJaénos-
Ajrns.
l
g
iTujny.
?
70,000
Mouiovidco.
1
a
1 Paraguay.
I7,ono
«to.oiyj
's^ouiption.
1 lirésil.
'i.K,:.ua
4,l'00,O-.(->
l'>io-J;ini'iro.
F.mpirc.
TT^
ICuynnos.
i.;,l'Jo
2B4,CUJ
Cavfiinc
1 rame.
— !
Sloliroi-k).
AnKlflcrro.
<
Araucjolo.
l'aniarlbo.
Hollande,
i'arlii'indi»
\
ratugonlo.
72,COO
KW.rrO
«une indc-
pendatilo.
AME
— C9 —
AMÉ
SITUATION.
Océan Riaclal
arollquo.
Mor dos &n- <
tilICli.
Oc(^an Allan-
IlilUC.
Mor des Aii-
mics.
J'KINQI'ALKS ILES.
Océnn Atlan-
tique.
SpUïbprR.
/ llaVtl (St.-Domlngue).
1 M« < Cuba.
I — < I l'orlo-Kico.
\ llo (lo la JamaT(|uc.
illo (lo Sl.-Tlii)nia3.
— (lo SI. -Jean.
— (lo Slo. -Croit.
— de Sl.-iturlliélcuijr.
ilo do Tcrre-Neuïc.
— do Sl.-Joan.
— Hojnlc.
— lieriiiudos.
— Lucaj'cs.
Iles (Jcs Vlorccs.
lin do rAniîiillIc.
do la ISarhoudo.
do Sl.-Chrisloplic.
do Novis ou MèTCS.
— d'AntlRoa.
de Moiitserral.
de la Uomiiiliiuo.
— do St.-Vincetit.
— de la Darliadc.
— do In Crciiade.
— de Stc-Lucic.
— Tabago.
— do la Trinité.
— do St.-Martin (moitl(?.)
— do Salia.
— de St.-Kiistacho.
Iles do Curaçao , Aruba (
lionalr.
llo do Miquolon.
— do St.-Pierre.
' lie de St.-Martln (moitié).
r- l — do la Guadeloupe.
5 1 — de la D(isiradc.
** / — do Marie-Galando.
H j — des Saintes.
a / — de la Martinique.
-'" l — de la Marguerite.
Ile de Fernando-Noronha.
Iles Malouines ou Falkland.
Terre-de-Feu.
NATIONS.
lnhablt(V
Noirs indi!-
poiidautn.
Espagne.
Anglot«rro.
Dancmorck.
j Sucdo.
Anglelcrro.
( Anglotcrro.
Hollande.
' France.
Espacne.
Portugal.
Espagne.
Partie Indi-
gène Indo-
pendanto.
AMÉRIQUE ANGLAISE. Foy. BRETAGNE
i Nouvelle-), Canada, Ecosse (Nouvelle-),
Jrunswick (Nouveau-), Guyane, Jamaïque, et
autres colonies anglaises en Amérique.'
AMÉRIQUE CENTRAI.E (RÉPUBLIQUE
FÉDÉR.VLE DE l'). C'est le nouveau nom de la
républ. de G uatiniàla. Au N. elle est bornée parles
étals mexicains de Youcatan et de Chiapa et la
mer des Antilles , la colonie anglaise de Balize ;
à l'E. par la mer des Antilles et le département
colombien de l'Isthme de Panama; au S. par le
grand Océan ; à l'O. encore par le grand Océan
et par les états mexicains d'Oaxaca et de Chiapa.
Son territoire a 560 1. de long , sur 130 de large ;
il est compris entre les SS^-QT» long. occ. et S^'-l?»
lat. septentr. Sa superf. est de 16,700 1. carr.
L'Amérique Centrale est presqu'en entier ex-
trêmement montueuse. La grande chaîne conti-
nentale des Cordillières, qui la traveree, la couvre
de ses ramifications. Elle la partage en deux
bassins, l'un austral et l'autre septentrional.
Des chaînons se projettent dans diverses direc-
tions; plusieurs se répandent jusque dans l'état
de Honduras.
Cette république ne possède que des cours
d'eaux; ils sont nombreux, mais peu étendus.
Les principaux sont : le Rio-Grande et le Polo-
chic , traversant le lac d'Izabal , pour se déchar-
ger dans le golfe de Guayanos , et prenant à la
sortie du golfe , le premier le nom de Rio-Dolce,
et le second le nom de Rio-Golfete ; la Motagua,
qui porte ses eaux au golfe de Honduras. Les plus
gr. de tous ces cours sont Je Yare ou Rio-Hierba
et la Nueva Segovia ou Blowfiold. Plusieurs lacs
ccmlriliuenlà ri)nieni(!iil du pays, dont, par la
suite, ils pourront aider le commorcc et l'indus-
trie. On y remarque : le Nicaragua ; sa longueur
est d'eiiv. 40 1. marines sur 15 de largeur ; sa
profondeur moyenne est de 50 mètres ; il est
parsemé d'îles fameuses dans la mythologie des
indigènes : le Managua, plus petit que le pré-
cédent : celui d'Izabal , à la forme ovale ; il a
10 1. env. de long sur o de large.
Le climat est extrêmement varié ; si l'on s'é-
lève des vallées aux Cordillières (montagnes),
on passe dans (juclc^ues heures de la tempéra-
ture la plus brûlante à celle des zones tempérées.
Pendant une grande partie de l'année, les cha-
leurs sont excessives le long des côtes ; alors la
fièvre jaune exerce ses ravages. Partout oîi le
sol a 2,500 mètres d'élévation , le froment et le
seigle réussissent ; le maïs se récolte au-dessous ,
et plus bas vient le manioc. L'olivier prospère.
On y cultive la cochenille , ce précieux hémiptère
que donne le cactus nopal, petit être qui naît en
donnant la mort à sa mère, et fournit cette magni-
fique couleur rouge, laquelle remplace la pour-
pre des anciens. On a fait d'heureux essais pour
y recueillir la vigne. L'agave s'emploie à faire
\apulque, qui y est la boisson nationale. On y voit
des plantations de cannes à sucre , des caféiers,
des cotonniers. Le cacaoyer, l'indigo, le tabac ,
donnent des produits d'une qualité supérieure ;
tous les fruits des régions tropicales et de nos
climats viennent dans ce pays. La composition
géologique du sol offre les mêmes caractères
que le système mexicain ou les andes de l'Amé-
rique du sud. On y voit les métaux précieux
disséminés et rares. Toutefois , dans l'état de
Honduras, on exploite des mines assez abon-
dantes d'or, d'argent, de cuivre et de fer. Les
états de San-Salvador et de Costa-Rica en pos-
sèdent encore quelques unes.
11 ne serait pas facile d'énumérer les plantes
propres à l'Amérique Centrale. Néanmoins le
palmier , les fougères arborescentes et plusieurs
espèces de bois de couleur abondent aux par-
lies basses; l'acajou et le bois de Cam pèche se
plaisent sur les côtes de Honduras ; la vanille
recherche les endroits marécageux ; des gom-
mes, des résines, des baumes très précieux se
cachent dans les bois, oii ils sont oubliés ou
ignorés. Montez sur les plateaux , et vous aper-
cevrez des pins, des chênes verts et d'^autres vé-
gétaux qui viennent dans nos contrées.
Le cheval, le bœuf, l'Ane , le mouton , le co-
chon, introduits par les Espagnols , les animaux
carnassiers, tels que le jaguar, le cougouar, l'oce-
lot, le chat mexicain , y sont communs. Le che-
vreuil, le sanglier, espèce de peccari, la sarigue,
n'y sont pas rares. On y rencontre le paresseux ,
le temaudua, des chauves-souris suçant le sang
des animaux pendant leur sommeil ; les forêts
sont peuplées de singes. Le vautour (zopilote),
l'aigle , le faucon , une foule de perroquets , de
perruches , d'aras , de tangaras , une magnifique
espèce de dindons {meîeagris ocellata)^ habitent
le pays dont nous nous occupons. Le crocodile,
le caïmacan à lunettes vivent dans ses rivières;
la tortue y habite aussi. Les serpents venimeux
pullulent à Honduras. Le poisson abonde dans
ses mers ; on y trouve le lamantin , l'huître |)er-
lière, etc.
AME
La population de l'Amérkiue Centrale s'élève
à deux minions, et tend à s'accroître avec rapi-
dité. La religion catholique est celle de 1 état et
seule professée. La langue usuelle est l'espagnol.
Beaucoup de propriétaires font valoir leurs biens
à la campagne, où ils résident toute l'année, et
entretiennent en même temps de nombreuses
troupes de mules qui transportent dans tous les
états de la république les produits de leurs ter-
res et ceux de l'étranger. Du reste, le comra.
y jouit d'une grande considération. La somme
des importations et exportations de la confédé-
ration s'élevait, en 182-4, à 82,600,000 fr. Les
métiers sont abandonnés aux gens de couleur.
En général, l'instruction y est peu répandue et
très imparfaite : ce défaut d'instruction ne con-
tribue pas peu aux troubles que le pays a éprou-
vés, et qui ne cesseront entièrement qu'à l'ar-
rivée d'idées plus nem'es et plus larges.
La république forme un pet. district fédéral,
où se trouve sa capitale , et cinq états indépen-
dants : Guatimala, Honduras, San-Salvador,
Nicaragua et Costa-Rica. Chacun se divise en
partidos ou départements.
Trois sortes "d'habitants peuplent cette con-
trée : les créoles , les indiens et les esclaves. Les
premiers , d'origine espagnole , ont conservé une
forte empreinte du caractère de leurs pères. Ils
s'habillent à peu près à l'européenne ; les riches
ou hacendores ont un costume riche et brillant;
leurs femmes ont conservé le costume espagnol.
Parmi les indiens on distinguait ceux qui étaient
gouvernés par des alcades et des curés, et ceux
qui étaient encore plus ou moins sauvages; ils
jouissaient d'avantages divers. Ces distinctions
ne se sont point effacées tout d'un coup ; mais ils
jouissent tous du droit commun ; nul n'est pri-
vilégié. Quant aux esclaves, à l'exemple des
républiques du Rio-de-Ia-Plata , du Chili, du
Pérou , etc. , l'esclavage est aboli , mais la loi
rendue à ce sujet n'est applicable qu'aux escla-
ves nés depuis sa promulgation. La constitution ,
comme celles de toutes les républiques des deux
Amériques, est modelée, sauf quelques modifi-
cations , sur la conslitutioii des États-Unis de
l'Amérique septenlr.
La république est un état fédératif. La confé-
dération est composée des cinq états que nous
avons déjà énumérés. Le congrès fédéral , com-
posé de membres directement élus par le peuple ,
a dans les mains le pouvoir législatif. Il fait les
lois, règle l'organisation de l'armée, les dé-
penses d'administration, décide de la paix et de
la guerre ; un sénat lui sert de conseil et sanc-
tionne les lois : il est formé par des députés des
états. Un président , choisi par le peuple , est
investi du pouvoir exécutif. Une cour suprême
de juges a le contrôle du président, des séna-
teurs et autres fonctionnaires supérieurs. Chaque
état, en particulier, a une organisation pareille à
celle-ci. En 4 825 , le revenu était de 4,034,640 fr.
La dette publique ne s'élevait qu'à 3,000,000 de
francs. La force militaire est de peu d'impor-
tance, et la force maritime de cette république
est à peu près nulle.
Ce pays était soumis à l'Espagne. Le xyiii* siè-
cle y avait introduit des nouvelles idées ; une
proclamation des certes, en 1820, amena l'explo-
sion. Il se sépara de la métropole , se réunit au
— 70 — AMI
Mexique, le S janvier 1822. Le 24 juin 1824, une
assemblée constituante fut réunie à Guatimala eC
proclama la constitution actuelle le 7 novembre.
Des dissensions y éclatent de temps en temps ;
le calme paraît s'y rétablir aujourd'hui.
AMÉRIQUE DANOXSX. Foy. GROENLAND,
Saint-Thomas, etc.
ABIÉB.IQUJE ESPAGNOLE. Voy, CnBA. et
PORTO-RiCO.
AMÉRIQUE FRANÇAISE. Voy, GUADE-
LOUPE, Guyane, Martinique (la), etc.
AMÉRIQUE HOIiIlANDAISE. Foy, Co-
RAÇAO.jGuYANE,etC.
AMÉRIQUE RUSSE. Voy, AlÉOUTIENNES
(Archipel des îles), etc.
AMÉRIQUE SUÉDOISE. Voy. SaINT-BaR-
TÉLEMY (Île).
AMERKOTE ou Amarakata , V. de l'Hin-
doustan (Sindh), dans un pays aride, et qui n'est
remarquable que pour avoir vu naître l'empe-
reur Akbar. A 29 1. E. d'Haïderabad.
AMERSFOORT, v. de Hollande (Utrecht),
sur l'Eem, qui est navigable et faciliteneaucoup
son comm. de transit de marchandises venues
d'Allemagne avec Amsterdam. Fabr. de basin ,
de laines , étoffes de coton et de laine , verre-
rie. 8,700 habit. A 4 1. 1/2 N. E. d'Utrecht.
AMXSBURir ou Ambresbury, pet. v. d'An-
gleterre (Wilt), sur l'Avon. Lieu natal d'Addi-
son. Près de là est le fameux Stonehenge, reste
d'un temple de druides. 800 habit. A 2 1. 1/4
N. de Salisbury.
AMAG, riv. de Sibérie (Irkoutsk) qui prend
sa source dans les monts Stavonnoï , et se jette
dans l'Aldane. Elle a 200 1. de cours.
AMHARA. Foy. Abyssinie.
AMHERSTO'WW , V. de l'empire Birman
(Martaban), fondée par les Anglais en 1826, à
l'emb. du Salouen. Elle est aussi importante sous
le rapport militaire que sousle rapport commer-
cial, qui y attire tous les jours de nombreux co-
lons des pays voisins. Le port est excellent.
10,000 habit: A 9 1. 1/2 S. de Martaban.
AMIÉNOIS , anc. pet. pays de France qui
tirait son nom d'Amiens , sa cap., et qui est au
jourd'hui compris dans le départ, de la Somme
(arrond. d'Amiens et de Doulens).
AMIENS {Samarabrivà)j v. de France,
ch.-l. du départ, de la Somme. Evêc. suffragant
de Reims, cour royale, tribunaux de l" in
stance et de comm., cour d'assises, direction
des domaines, place mihtaire de 3« classe , et
résidence d'un capitaine d'artillerie de la direc-
tion du Havre. Elle est sur la Somme, est grande
et bien bâtie. On y remarque surtout la cathé
drale, admirée pour son élévation et la hardiesse
de la construction de sa nef, l'hôtel-de-ville
bâti par Henri IV, la halle au blé , la poissonne-
rie 5 le château d'eau et de jolies promenades.
Académie, bibliothèque de 40,000 vol., cabinet
d'histoire naturelle et de physique, jardin bo-
tanique , collège. Fabr. de casimirs , alépines ,
drap, velours, moquettes, huiles de graines,
vitriol , savon, filât, de coton , de laine et de lin,
ateliers de teintureries, blanchisseries. Comm.
fort important et favorisé parla Somme et le ca-
nal de la Somme. Les pâtés de canards sont re •
cherchés. 2 foires (15 juin, H nov.). Lieu natal
du maréchal d'Estrées , de Voiture, Ducange e'
AML
— ?1
AMP
Grcsset. — Amiens existait du temps de César,
et fut le siège des chefs fraiiks sous Hlod (Clo-
dion). Ce fut Louis XI qui la réunit à la cou-
lonne. EHe est célèbre par le traité de paix qui
y fut signé en 1801 entre la France et l'Angle-
terre. 45,000 hab. A 31 1. (de poste) N. de Paris.
S.;^:.Lat.N.,49''55'41";long.O.,0o2'4".
AMia ou Amkuar, V. de la Turkie Asiat.
(Van), sur le lac de Van , au S. d'Aejièh.
AMIGNY-KOUT, com. de France (Aisne).
1,498 habit. Ail. 1/2 E. de Chauny.
AMUiIiir, com. de France (Loiret). 1,618
habit. A 5/4 de 1. S. E. de Montargis. •
AMIKTA, pet. roy.de l'Afrique occ. Il abonde
en mines d'or. La langue que l'on y parle est la
plus usitée delà Côte-d'Or. Diebbie, cap.
AMOL/LVTXS , groupe de pet. îles et îlots
de l'océan Indien , sit. près et au S. 0. des îles
Séchelles. Ces îles , qui ne sont que des pâtés
de corail mêlé de sable fort peu élevés au-des-
sus du niveau de la mer, sont liées par un banc
de même nature que la leur. Elles sont privées
d'eau , et ne sont guère propres qu'à la pêche
des tortues et des carets; aussi ne sont-elles
fréquentées , dans la saison de la pêche , que
par quelques habit, des Séchelles qui en ont ob-
tenu la jouissance. Lat. moyenne du groupe ,
b''3S'o0";long^E.,blobl'.
AMinAUTÉ (îles). Ce groupe occupe un es-
pace d'environ 120 milles de l'E. à TO. sur 40
ou 50 milles du N. au S. Il se compose de 2o îles,
suivant Schouten le découvreur. Quel qu'en soit
le nombre , elles sont élevées , d'un aspect char-
mant et varié , et elles sont peuplées d'hommes
les plus beaux de la race papoue. Ses limites
géographiques sont à peu près du 1° S5' au ^°
54' lat. S., et du 143° 51' au 145° 20' long. E.
Cartelet les visita en 1767, et leur imposa le
nom qu'elles portent. Maurelle les visita enl781,
et leur donna divers noms conservés jusqu'à ce
jour.
Les principales îles de ce groupe sont :
La grande île de l'Amirauté, nommée île
Basco par Maurelle en 1781, explorée en grande
partie par d'Entrecasteaux en 1792, qui visita
avec soin la partie septentr. de ce groupe. Cette
île est assez élevée, boisée et populeuse ; elle a
environ 50 milles de l'E. àl'O. sur 18 à 20 milles
du N. au S. La partie mérid. n'est point encore
connue. Limite du 1° 57' au 20 17' de lat. S,, et
144° 10' au 145" 0' de long. E.
AREULAUTÉ (île de l'), sur la côte N.O.
de l'Amérique septentr., entre l'archipel durci
George III et le continent, par 57" 55' de lat.N.,
et 137o 50' de long. 0. (position centrale). Elle
a 28 à 30 1. de long sur 9 de large , est assez
élevée , couverte d'une forêt d'arbres touffus , et
surtout de pins. Ses habit, font quelque comm.
avec les Européens.
AMIS (ÎLES des). Voy, Tonga.
AMITE, riv. des Etats-Unis (Louisiane), qui
reçoit riberville et afQue au lac Maurepas; elle
est navigable respacede2o à 301. (Worcester).
AMI.'WCH , pet. V. de la princ. de Galles
dans la partie septentr. de l'île d'Anglesea,avec
un pet. port creusé dans le sol pour les bâti-
ments qui exportent les produits des riches
mines de cuivre du voisinage, 6,300 habit. A
51.1/2N. 0, deBeaumaris.
AWMAIï ou Ammon, pet. v.de la Syrie, oii
l'on voit les ruines de Ral)balk-Amman,cap.des
Aninioiiites,et surnommée ensuite Philadelphia.
Ai- 1. N. E. de Jérusalem.
AsiBiEascHWiHR, pet. V. de France
(Haut-Rhin). Récolte de bon vin sur son terri-
toire. 2,114 habit. A 1 1.3/4 N. 0. de Colmar.
AMOii ou Amou, V. de Perse (Kharaçan),sur
le Djihoun. Elle est bien peuplée et commer-
çante. A 2o 1. 0. S. 0. de BoukWa.
AMOli ou Amod, V. de Perse (Mazandéran )
sur jallerrouz, et qui ne consiste plus qu'en 2
ou 3,000 maisons placées au milieu de nom-
breuses ruines qui prouvent sa splendeur pas-
sée. Les habit, s'occupent d'agriculture et de
l'exploitation des mines du pays. A 9 1. 0. de
Balf'roucha.
AMOKTT, com. de France (Haute-Saône).
1,157 habit. ^ de Luxouil.
AMORBACH, pet. V. de Bavière (Bas-
Mainj, avec 1 anc. et fameuse abbaye aujour-
d'hui transformée en chat. 2,450 habit. A 7 1.
1/2 S. d'Archaffenburg.
AMORGO, île de l'Archipel Grec, entreNaxie
et Stampalie. Elle est montagneuse et fertile en
huile et vins. On y voit une pet. v. du même
nom avec un chàt.-fort e* m gr. port. Patrie de
Simonide. 2.600 habit.
AMOU, bg. de France (Landes), ch.-l. de
cant. 1 tannerie. 1,400 habit. A 3 1. 1/2 N.
d'Orthez.
AMOUR , gr. fl. de l'emp. chinois , appelé
par les Mantchoux Sakhalian-'Oida, et par les
Chinois Hé-Loung Kiang. Il prend sa source en
Mongolie , dans les monts Kin-Han , traverse
le lac Eoulon, forme une pet. partie de la limite
entre la Russie et la Mantchourie , arrose en-
suite cette contrée , et se jette dans un pet.
"olfe formé entre le continent et l'île de Tehoka.
Cours : 700 1. Ce fl., navigable depuis son con-
fluent avec le Gan, est très rapide. Il coule gé-
néralement de l'E. à rO.
AMPAZA, pet. v. de la côte de Zanghebar,
à l'emb. de la Pata , cap. d'un pet. état. Elle a
un port fréquenté, etpar lequel on exporte des
rubans, de l'ivoire et de la poudre d'or. Lat. S.,
2^ ; long. E. 40» 50'.
AMFHZIiAH , vaste baie de la côte d'Abys-
sinie dont le centre est par 14° 40' de lat. N., et
58<'40'delong.E. Elle renferme 12 îlesmadrépo-
riques, et on voit sur ses bords quelques ruines.
AMFIiEPUIS , bg. de France (Rhône) , sur
la Tramblouze. Fabr. de toiles de chan\Te et de
coton. 4,881 habit, (la com.). A 2 1. 1/2 N. 0.
de Tarare.
AMPORTA (ffebera), bg. d'Espagne (Ca-
talogne), sur le bras or. de l'Ebre, et à la tête
d'un pet. canal qui conduit à la baie des Alfa-
ques. Elle comm. en poisson avec tous les Ueux
voisins. 1,255 habit. A 3 1. 1/4 S. de Tortose.
AMFUI3, com. de France (Rhône). 1,924
habit. A 3/4 de 1. N. E. de Condrieu.
AMFURCA3, bourgade d'Espagne (Catalo-
gne), qui a remplacé l'anc. et célèbre jilba,
ensuite Bmporium, v. où l'on comptait 35,000
familles. 187 habit, pêcheurs. A 9 1. 1/2 N. E. de
Gerone.
AMPUS, com. de France (Var). 1,268 habit.
A 3 1. N. 0. de Draguignan.
AMS
AMBAN, T. de l'Hindouètan (Guzerafe),
ch.-l. d'un pet. État. A 8 1. S. 0. de Mallia.
AJtXKAOUAT'S', v. de l'Hindoustan (Bérar),
gr. et bien peuplée, et qui fait un comm. consi-
dérable de coton. A If 1. S. E. d'Ellitchepour.
AMCBXTSYR , V. de Lahore , la v. sainte
des Sevks, et qui lire son nom d'un bassin
d'ciiv. iôo pieds carr., au milieu duquel s'élève
un joli temple dédié à Gourou-Singh; dans ce tem-
ple est déposé le livre de lois donné aux Seyks
par ce saint personnage. GOO prêtres sont atta-
chés à ce temple. Amretsyr est un des gr. entre-
pôts des châles du Kachemyr, et fait un comm.
considérable. Un canal la fait communiquer à la
Ravy, qui en est à 12 1. Elle est à 16 1. E. de
Lahore.
AMSTELVEEM, gr. vg. de Hollande (Nord-
Iloliande) , entre TAmstel et le lac de Harlem ,
avec des fabr. et 5,000 habit. A 2 1. S. 0. d'Am-
sterdam.
AMSTXIRDAM, v. capit. du roy. de Hol-
lande , sur la rive mérid. de l'Y, golfe du Zui-
dcr-Zée. Elle est séparée en deux parties , appe-
lées le vieux et le nouveau côté, oude end
nieuvve Zyde , par la riv. d'Amstel, et divisée
par de nombreux canaux et plus de 90 îles , qui
^communiquent entre elles par près de 500 ponts.
'Presque toutes les rues se coupent à angles
droits , et sont assez larges; la plupart bordent
les canaux, sont munies de trottoirs et éclairées.
Les plus belles sont le Heerengragt et le Keisers-
gragt, ornées de nombreuses et riches bouti-
ques. Les maisons sont bâties en briques, avec
des perrons ; quelques unes ont des taçades en
Ëicrre de taille , avec des colonnes, des balcons.
Iles ont assez ordinairement un jardin, excepté
au centre de la v. , et se distinguent, tant au
dedans qu'au dehors, par une gr. propreté.
Tiiutes sont pourvues de citernes, où l'on re-
cueille les eaux de pluie, dont on use pour bois-
son , coiicurronmnenl avec celles apportées d'U-
trecht et de Weisp , pet. v. près de là. La nature
peu solide du sol a mis dans la nécessité d'as-
seoir les édifices publics, comme les édifices
particuliers, sur des pilotis sans nombre. Le
Palais-Iloyal repose sur près de 13,700. Les édi-
fices d'Amsterdam les plus remarquables sont
ce même Palais-Royal, jadis l'hôtel-de-ville ,
vaste quadrangle de 282 pieds sur 222 , isolé au
milieu du Dam ; l'arsenal, magnifique construc-
tion isolée , de forme carrée ; l'hôlel-de-ville , la
vieille église, l'église neuve, construite sur le
modèle de la cathédrale d'Amiens, et qui ren-
ferme la tombe deRuyter; les églises occ. et or.,
la nouvelle église luthérienne , l'ancien magasin
de la compagnie des Indes or. , la caserne d'O-
range-Nassau , qui a 890 pieds de longueur ;
l'hôiHtal des Enfants-Trouvés, la maison des or-
phelines catholiques romaines, la maison de
travail , l'édifice de la société Félix Méritis , la
porte de Menden, le pont de l'Amstel. On y
compte en tout 49 églises ou chapelles, tant ré^
formées que catholiques , et 3 synagogues. Elle
p)ssède 3 ihéAlres, 1 athénée, 1 institut royal des
»ci(!nces, lettres et beaux-arts , divisé en 4 clas-
ses; 1 académie royale des beaux-arts , 1 école
de navigation , 1 société des arts et des sciences,
célèbre sous le nom de Félix Méritis , 1 musée
royal , 1 cabinet d'histoire Daturelle , i jardin
— Tîl ~ ANA
botanique. Quoique Amsterdam ait beaucoup
perdu de son ancienne richesse industrielle et
commerciale, c'est cependant encore l'une des
v. les plus importantes de l'Europe sous ce
double rapport. On y fabrique des toiles, des
soieries, des étoffes de coton, du tabac, des
huiles de graines, de la porcelaine, des cuirs,
du genièvre , de la quincaillerie, de l'orfèvrerie,
du fer, du sel , du salpèti'c et divers autres sels.
L'art du lapidaire y est porté à un gr. point de
perfection. Le comm. de terre et de mer y est
très étendu et facilité par la banque nationale.
Son port reçoit annuellement 2.200 Ijâtiments
de toute grandeur, dont 230 appartiennent à
des armateurs de la v. En 1837, le total des
importations a été évalué à 83,169,700 fr. , et les
exportations à 72,760,000 fr. 11 s'y tient tous les
ans , au mois de septembre , une gr. foire qui
dure 3 semaines. L'origine d'Amsterdam re-
monte au xn<= siècle. Guillaume IV lui donna
une constitution municipale en 1340, mais ce
ne fut qu'en 1482 qu'elle fut fortifiée. Sous la
domination espagnole, slle résista plus long-
temps que les autres v. aux efforts des confédé-
rés, et elle n'accéda à la pacification de Gand
qu'en 1578. Alors Amsterdam devint l'une dç»
plus gr. cités commerçantes du globe , et prit
un prodigieux accroissement. Le peste de 1602,
qui lui enleva près de 60,000 âmes, interrompit
k peine le cours de cette brillante prospérité,
qu'elle conserva jusqu'au milieu du siècle der-
nier. C'était aussi à cette époque le centre de la
librairie de l'Europe. Sa popul. actuelle est de
220,000 âmes. Elle est à 122 1. N. N. E. de Pa-
ris. L'affranchissement à destination est facul-
tatif. Lat. i\., 52» 22' 17". Long. E., 2» 52' 54".
AMSTERDAM (îLES). Foy. Saint-Pierre
et Saint-Paul.
AMSTERDAM (Nouvelle-), V. de laGuyanc
anglaise, à l'emb. de la Berbice. Elle est bâtie
dans le genre hollandais.
AMTABARA, riv. de Sibérie, qui se jette
dans l'océan Glacial, par 105" 30' de long. E.
Elle a llo 1. de cours.
ASTACAPRI, bg. du roy. de Naples (Naples),
dans l'île de Capri, sur le mont Solara, auquel
on parvient par un escalier de 332 marches tail-
lées dans le roc, que la plupart de ses habit, n'ont
jamais gravi. 1,800 habit.
ANACHORÈTES (les), pet. groupe de la
Mélanésie, découvert par Bougainville, en 1768,
et sit. près des îles de l'Amirauté , par 0° 43' S.
et 143" 44' E. (pointe N. E.) C'est une chaîne
d'îles basses, groupées sur un récif et de 3 1.
d'étendue env. Elles sont très peuplées et cou-
vertes de végétation.
ANADTR, fl. de Sibérie, qui se jette dans
un gr. golfe de la mer de Behring, dit golfe d'A-
nadvr, au N. du Kamtchatka. Cours, 180 1.
ÀNAGNI, pet. v. de l'État de l'Église (Fro-
sinone ) , sur une mont. , près du Mont-Capin.
5,500 habit. A4 1. 1/3 N. 0. de Frosinone.
ANAGOV, pet. roy. de l'Afrique occ, au
S.O. de celui de Dahomey, dont il est tributaire.
ANAGOUKTDI ou Alpeten, V. de l'Hin-
doustan (Bedjapour), sur le Toumbodra , vis-
à-vis les ruines de l'ancienne et célèbre ville de
Bisnagor ; cap. d'un puissant royaume. A 10 I.
1/2 N. 0. de Bclary.
ANA
— 73 —
ANC
ANARXJM fort do Russie , on Mingrclie ,
à rcmb. (io rinôour dans la mer Noire.
ANAK-SOUNGÉI , roy. de la cùtc S. 0. do
l'île de Soumàdra , qui s'étend du Mandjouta
h. rOurei, et dont le premier souverain fut Gou-
J^ma , qui s'en rendit maître en 4G95, à l'aide
des Anglais. L'autorité des souverains n'est
guère qu'une suzeraineté sur de petits chefs qui
commandent aux habit. Ceux-ci sont moham-
medans. Le lerrit. produit du poivre, du bois
de construction , et renferme des mines d'or.
AJTAMBAS, nom de trois groupes d'îles
situées au milieu de la mer de Chine, entre
Bornéo et la presqu'île de Malakka. Le groupe
dit Anambas du milieu est par 3'' de lat. S. , et
95" 40' de long. E.
ANA3XLOVÎLA OU ROTTERDAM , UUti des îleS
Tonga. Foij. Tonga.
ANANOURI, pet. V. de Russie (Géorgie^ ,
Srès de l'Aragri , sur la route de Mozdok à Ti-
is , et où les voyageurs qui ont traversé le Cau-
case font quarantaine. Elle est dominée par un
fort. A12 1.N. deTiflis. -
AMTAPA, pet. V. fortifiée de Russie, sur la
mer Noire , avec le meilleur port de l'Abasie ,
et par lequel il se fait un comm. assez impor-
tant en cire, miel et fourrures. Un fort la pro-
tège. A 14 1. S. 0. de Taman. Lat. N., 44° S4'
52"; long. E. , 34° 55' 57".
Dans un moment oîi tous les regards se por-
tent sur la Circassie, on ne lira pas sans intérêt
la description nouvelle et exacte d'Anapa , l'une
des forteresses les plus importantes de cette
contrée. C'est pourquoi nous donnons à cet ar-
ticle une extension plus grande qu'il n'aurait
obtenu sans les circonstances.
La fondation d'Anapa porte date 1781 et non
1796, comme semblerait l'indiquer l'inscription
turque que l'on voitplacée au-dessus de la porte
principale. Des Tcherkesses (Circassiens), con-
nus sous le nom de Chagheki , et qui reconnais-
saient pour chef un prince puissant, appelé Meh-
met-Ghirei-Sane, habitaient autrefois l'emplace-
ment qu'occupe aujourd'hui cette forter. Les
Turks rélevèrent pour se défendre contre les in-
vasions de barbares qui s'étaient réfugiés sur la
rive gauche du Kouban , et conserver leur pré-
pondérance sur les peuplades indépendantes du
Caucase. Ils en firent aussi une place de com-
merce importante, et bientôt les productions
de la contrée s'écoulèrent par ce nouveau dé-
bouché.
De 1789 à 1810 , cette ville , ainsi que celle de
Soudjouk-Kalé, changèrent vingt fois de maître ;
en 1812, ces deux v. furent rendues aux Turks
en vertu du traité de Boukarest ; mais pendant
la dernière guerre , Anapa tomba de nouveau au
Çouvoir des Russes , qui la rendirent encore aux
urks après le traité d'Andrinople ; enfin ^ dans
ces dernières années , cette ville a été définiti-
vement cédée à la Russie par un traité parti-
culier.
Anapa était encore , il y a quelques années ,
le principal marché des esclaves tcherkesses
(circassiens). C'est là que les Circassiens ve-
naient offrir leurs belles captives aux marchands
d'esclaves turks. Ce commerce , malgré l'esprit
de régénération que le czar moscovite se pro-
pose d'introduire dans cette contrée , n'est point
cncoro' oomplët<;mont éteint , et do temps h. au-
tre il part d'Anapa pour Constantinople des na-
vires chargés de belles Tcherkesses, qui , aussi-
tôt leur arrivée dans la métropole , sont placées
dans les harems des grfjids de l'empire.
La forter. d'Anapa est avantageusement si-
tuée ; elle est assise sur des rochers qui se pro-
longent à l'E. et au N. vers le Kouban ; au S. ,
ses murs sont baignés par la mer Noire. La ville
a trois portes, une sur le port, deux sur la
plaine. La popul. est composée de Tcherkesses,
de marchands turks qui vi(;nnent y passer la
belle saison , et de militaires et employés
russes.
ANATOUE ou mieux Anadouli, contrée de
l'emp. Ottoman , qui forme toute la partie occ.
de l'anc. Asie-Mineure. Voy. Asie , et Otto-
man (Empire).
ANATOiiKO j.fort situé près de Missolon-
ghi , dans la Hellade occ.
ANBAR ou Anbary, V, du khanat de Khiva,"
sur un bras du Djihoum , avec des murailles el
une belle mosquée. Son territ. est très peuplé.
A 9 1. N. E. de Khiva.
AMTCEliUE, com. de Fi-ance (H. -Alpes).
1,104 habit. A 5 1. 1/4 S. E. de St.-Bonnct.
AArcHNIS , pet. v. de France ( Loire-Infé ■
rieure), dans un beau pays , sur la Loire ; ch.-L
d'arrond. et de cant. , trib. de l^^ instance et
conserv. des hypoth. Elle a un beau collège.
Comm. de vins , vinaigre , eaux-de-vie et bois
de construction , que l'on exi^édie à Nantes.
3,400 habit. ^. ^rf?. A 7 1. 1/4 E. N. E. de
Nantes.
ANCERVUiIii: , bg. de France (Meuse),
ch.-l. de cant. 2,221 habit. Ail. 1/2 E. de Sl.-
Dizier.
AWrcINES, com. de France (Sarthe); 1,155
habit. A 2 1. S. S. E. d'Alençon.
ANCIZAN, pet. v. de France (II. -Pyro
nées). 987 habit. A 1 1. S. S. E. d'Ancau.
ANCOIiA , v. de l'Hindoustan ( Kanara ) ,
près de la mer, avec un petit port où il se fait
un comm. important; ch.-l. de distr. A 5 1.
N.N. O.jde Mirdjan.
ANCÔNE ( Picenum ) , délég. ou prov.
des États Romains , qui portait jadis le nom de
Marche d'Ancône , au N. de l'Abruzze. Fertile
en tabac , chanvre , vin , blé , soie et bétail. Elle
a 66 1. carrées. Sa popul. est de 147,407 habit.
ANCÔNE (Ancona), v. de l'État de l'Église,
ch.-l. de la délég. de ce nom , et l'un des
principaux ports de l'Adriatique. Elle est bâtie
en amphithéâtre sur le penchant d'une colline
qui s'avance en promontoire , et forme son port.
Celui-ci est protégé par deux môles sur l'un des-
quels on voit deux arcs de triomphe élevés, l'un à
Trajan, l'autre à Benoît XIV, le bienfaiteur de celte
\111e , et le premier qui comprit de quelle impor-
tance elle pouvait être. Elle est mal percée, assez
bien bâtie , et dominée par une citadelle et un
fort. On y remarque l'hôtel-de-ville , le palais du
gouverneur et la cathédrale , placée à l'extrémité
du promontoire. Ancône fait un comm. considé-
rable en grains , laine, peaux, soies, toiles à voi-
les, biscuits de mer, savon, alun, soufre, et
fruits. C'est une place de change correspondant
avec toute l'Europe. 30,000 habit. , dont 5,000
Juifs. — Aucône doit son origine à une colonie
— 74
AI\I)
de Syracusains qui s'établit en cet endroit 400
ans avant J.-C. Elle fut augmentée par les Ro-
mainrAn xvi« siècle, c'était une république
^ou a protection des papes qui l'-J^f.t bujn-
tôt asservie. En 1852 , lors des troubles de 1 1 a-
lie, les Autrichiens , ayant toujours occupe les
délégations, la France , comme garantie, envoya
prendre possession d'Ancône ; mais nos troupes
viennent de l'évacuer, en même temps que 1 Au-
triche a fait retirer ses troupes au-delà du^Pô. A
47 1. 4/4 N. N. E. de Rome. Lat. N., 40° oT 4 ';
lonc. E., -H" 9' 29" au lazaret.
ANCONAJsA, gr. it de merde la côte N.O.
de l'ile de Madagascar, vis-à-vis l'ile de Nossé. Le
pays fournit beaucoup de cire et d'écaillés de
tortues. . , . 1 »r 1
ANCOVZ , contrée de l'intérieur de Mada-
gascar, habitée par lesOvas. Foy. Madagascar.
ANCRUin, pet. V. des Etats-Unis (New-
York), sur l'Aiicrum-Chruk, avec une mine
consid. pour le fer et une mine pour le plomb.
3,100 hal)it. A i 1. S. E. d'Hudson.
ANCTOVnxx , com. de France (Calvados);
d,173 habit. A 1 1. i/i N. 0. de Yillers-Bocage.
ANcr-SUR-MOSXIXE , com. de France
( Moselle ) ; 4,164 habit. A 3 1. S. 0. de Metz.
AXCT-IJB-FILANC , bg. de France (Yonne),
ch.-l. de cant. On y voyait jadis un beau chat.
1,303 habit. S- ^fl. A 3 1. 1/2 S. E. de Ton-
nerre.
Am>AKHAir, V. du Khokand , sur le Dji-
houn. Elle est grande , environnée de jardins
et défendue par un fort. A 13 1. E. N. E. de
Khodjand.
JLKi}AX,GAXtA. , lac des provinces-unies de
Rio<le-la-Plala ( Tucuman ) , qui a 20 1. de long
sur 8 de large.
ANJ>AXiOnsiE (en espagnol jindaluda,
désignée quelquefois , pour la forme plu-
rielle , los Andalucios) , gr. prov. d'Espagne ,
avec le titre de royaume , et qui comprend les
quatre pet. prov. ou roy. de Jaen , Cordoue ,
Grenade et Séville , quoique les géographes ne
lui donnent que trois prov. , et répond presque
exactement à l'heureuse Bélique des anciens.
Elle est bornée au N. par TEstramadoure et la
Manche ; à l'E. , par le Mont-de-Segura , qui la
sépare du roy. de Murcie ; au S. , par la prov.
de Grenade, le détroit de Gibraltar et l'Océan ;
et à rO. , par le Portugal. L'Andalousie a 100 1.
de long sur 6S de large , 3,463 1. carrées de su-
perficie, et une popul. de plus de 1,200,000
habit. Cette belle prov. est très fertile , quoique
montueuse ; elle renferme , au N. , une branche
de la Sierra-Morena , jadis le repaire des plus
abominables bandits , avant qu'un ingénieur
français eût tracé la superbe route de Madrid à
Cadix , qui traverse la magnifique vallée du Gua-
dalquivir, où l'on trouve des mines d'argent,
de plomb, de fer, de cuivre, de marbre, etc.
Elle renferme en entier la chaîne la plus élevée
de la Péninsule , la Sierra-Nevada , puis les ^41-
puxaras, clc. Le Guadalquivir la traverse dans sa
plus grande largeur, et la Guadiana la sépare
du Portugal. Des rivières très considérables
l'arrosent : ce sont le Guadaleté , le Tinto , le
Xenil , etc. Sauf quelques légères anomalies,
l'Andalousie comprend le bassin tout entier du
Guadalquivir. Le climat est gain et agrcoJble ,
AND
quoique très chaud en été ; aussi , dans cette sai
son, ses habitants font la sieste, c'est-à-dire se re-
posent de onze heures du matin à quatre heures
du soir , comme dans le midi de l'Espagne , de
ritalie , et d'une partie du midi de la France :
aussi le Castillan dit-il proverbialement qu'il y
faut marcher la nuit et dormir le jour : Quien
fuere a la Andalucia ande la noche y duerma el
dia. En effet, la chaleur est si intense vers
Ecija , qu'elle égale quelquefois celle de la Séné-
gambie , 32 deg. au dessus de 0 ( thermomètre
de Réaumur.) Les principales productions de
cette prov. sont des vins excellents, des grains^
huile, miel, cire, coton, kermès, et des fruits
•exquis; le bananier, les palmiers, l'argave ,
l'érithaine , et l'oranger. Ses chevaux , issus de
race arabe , méritent leur réputation , ainsi que
les mérinos et les taureaux destinés à figurer
dans les combats. On y trouve même lagenette,
le porc-épic , le caméléon , de petits singes , et
des nuées de sauterelles, comme en Afrique.
L'industrie et l'architecture , si florissantes du
temps des Maures, ont tellement souffert depuis
leur expulsion , sous Ferdinand III , que presque
tous les arts , les fabriques et les manufactures
sont dirigés par des étrangers. Aussi la plupart
des habit, sont-ils pauvres. Depuis la régence
de la reine Christine , l'Andalousie est divisée en
8 prov., formées de ce qu'on a appelé longtemps
les roy. de Jaen, Cordoue, Grenade et Séville. Ces
prov. envoient aux certes générales ou états-
généraux du royaume , 57 procuradores ou dé-
putés. Les principales villes de l'Andalousie sont
Séville, cap. de cette province; Cordoue, Jaen,
Grenade, Almeric, Malaga , Cadix, Huelva, et
Gibraltar, qui appartient aux Anglais. {P^oy. ces
mots.) Je ne pense pas que l'étymologie du mot
Andalousie vienne de fFandalicie, qui aurait été
laissé par la courte occupation' des Wanda-
les , mais plutôt de l'arabe Hhandalos ( pays du
couchant ) ; car on ne trouve ce mot employé
dans aucun document antérieur à la conquête
des Maures. La première population de ce beau
pays lui vient vraisemblablement de l'Afrique,
aA'ant l'époque ovi le détroit de Calpé et d'Abila
(aujourd'hui Gibraltar) avait une communica-
tion entre l'Océan et la Méditerranée. Ensuite
les Celtes , les Eylamites ( Pereans ) , dont parle
Varron , les Phéniciens et leurs enfants les Car-
thaginois , les Romains , les Juifs , dispersés par
Vespasien , s'y établirent. Les Suèves, les Alains,
les Wand aies, la traversèrent. Lpr Gothsy ré-
gnèrent deux siècles et demi ; puis les Bcrbers
( Maures ) , commandés par Tharyf , fils de Mâ-
lek-el-Ma -Afery, y furent envoyés par l'Arabe
Mousay, gouverneur de Rayrouân , puis par le
Berbère Thârek ben Zeyâd , qui donna son nom
au mont de Calpé (Gebel), appelé depuis,'
par corruption , Gibraltar, et qui s'avança jus-
qu'à Tolède, facilité par les Juifs d'Espagne.
L'année d'après, vint son heureux rival en per-
sonne, Mousày, qui y amena une armée de Sar-
rasins ou Arabes d'Orient, et, plus tard, son
fils Abd-el-A'zys , qui conduisit en Espagne une
nouvelle armée de barbares , et conquit pres-
que toute l'Espagne , sauf les prov. du N. 0. , où
les Maures ne pénétrèrent jamais. L'Andalousie
se trouva alors partagée, jusqu'à la fin de leur
domination, «n deux gr, firactioQ», l'une, nom*
■f
AND
76 —
AND
mée JI/iandalos-el-Gharb (Andalousie du cou-
chant), et l'autre Andalos el Schark (Andalousie
d'Orient) ; la première occupée par les Arabes,
et la seconde par les Berbors. Leurs ômyrs
étaient nommés par les khalifes de Damas , ou
en leur nom par les ômyrs du Maghreb (le cou-
chant), c.-à-d. du N. de l'Afrique sous l'Egypte.
Après 800 ans de domination, les Maures u Es-
pagne, dont la puissance avait été à la fin sin-
gulièrement réduite par les chrétiens, tomba
devant Ferdinand et Isabelle, dont l'armée, sous
le commandement du grand capitaine Gonçalez
Hernandés, dit Gonsalve de Cordoue, s'empara
de Grenade , leur dernière capitale. Chassés plus
lard de l'Espagne, ou forcés de se faire baptiser,'
ils reçurent le nom de Moresques; mais ils ne
quittèrent jamais celui (T E l j4ndalos, sonslequcl
ils avaient acquis tant de gloire : ceux qui s'exi-
lèrent en Afrique gardèrent ce nom , et ils tour-
nent encore leurs regards vers les beaux lieux
que leurs pères ont perdus par leurs fautes, par
leurs vices, et sur tout par leurs funestes division s .
Le caractère de l'Andalous conserve encore des
traces de mélange de l'Espagnol et de l'Arabe :
à l'imagination des premiers, à leur insou-
ciance , à leur patience , il unit la sobriété , la
jactance et la persévérance des seconds ; j'a-
jouterai l'esprit, la vivacité et l'amour du
théâtre et des contes , à l'industrie et à l'habi-
leté à trouver les ressources du Gascon. Ils ne
parlent que l'espagnol , mais ils ont conser\'é la
prononciation arabe. — Casiri , Anastase le
bibliothécaire, Miûano, G. L. D. de Rienzi.
ANI> AMÈNES. La Papouasie est, à mon
avis, le foyer des hommes noirs qui occupent la
grande di\ision de la Mélanésie, dans l'Océanie,
ou cinquième partie du monde , et que Malte-
Brun a mal à propos confondus en une seule
race , tandis qu'ils forment deux races très dis-
tinctes et plusieurs variétés , dont deux sont re-
marquables. J'ai agité le premier cette gr. ques-
tion des races de l'Océanie et de leurs variétés ;
j'ai vu avec plaisir que mon opinion et mes dé-
couvertes à ce sujet avaient été adoptées par
plusieurs savants , entre autres par M. Victor
Courtet, de l'Isle, dans un ouvrage remarquable
sur les races, et par M. le docteur Saucerotte, dans
son gr. tableau des races humaines, chez Bail-
lière , hbraire, rue de l'École-de-Médecine. Nous
avons distingué les Mélanésiens en Andamènés,
ou noirs primitifs de la Papouasie (c'est le nom
aue leur donnent les habit, de la tribu de Boni,
ans la Papouasie) , qui ont peuplé l'Australie ,
et les Papouas qui se sont établis dans toutes les
îles de la Mélanésie , et qui sont venus originai-
rement, les premiers, des Andamènés ou Aëtas de
l'ile de Bornéo : ils ont aussi peuplé , dans leur
antique émigration , les îles Andamènés ; et les
seconds , de Dayers , ou Igolotes de la gr. île de
Bornéo. Quant aux deux plus importantes va-
riétés, la première est celle des Papous, que le
savant navigateur, M. Dumont d'Urville, appelle
mal à propos Papouas. Les Papous, que j'ai pro-
posé de nommer Papou-Malais^ sont une va-
riété hybride ou mulâtre provenant du mélange
des Malais avec les Papouas. Ils habitent le lit-
toral des îles Véguion , Salouati, Gamen et Bat-
tante, et la partie sept, de la Papouasie (Nou-
vellô-Guinée) , depuis la poigte Sabelo ju&qu'au
cap de Dori ; la seconde moitié est celle des
Pouandamènes, nom que j'ai également proposé
pour caractériser les hybrides cjui résultent du
mélange des Papouas et des Andamènés. Le
lecteur pourra à ce sujet voir le chapitre An-
thropologie et Ethnographie , tomeler^ de mon
ouvrage intitulé Océanie^ page 16 et suivantes,
et l'Ethnographie de la gr. île Kalémantan ou
Bornéo, mère , à notre avis, de tous les peuples
de l'Océanie, pages 2o7 et suivantes du 1" vol.
du même ouvrage. Mais il importe, avant de
terminer cet article, de relever une autre erreur
grave,queM.Dumontd'Urvil]eaconsacréedeson
imposante autorité : les Arfakis des env. de Dori
sont bien , ainsi qu'il le dit, des hommes noirs,
aux cheveux flottants, aux traits farouches et
hagards , et au teint fuligineux ; ce sont les vé-
ritables Andamènés, et j'ajouterai que C(!ux de
l'intérieur surtout sont anthropophages ; mais
tous les Arfakis de la Papouasie ne sont point
noirs. Il y a aussi quelques hybrides apparte-
nant aux deux principales variétés des deux
races , qui portent aussi le nom d'Arfaki , mot
qui correspond à celui d'Alfouras ou Harafours,
et qui ne constitue nullement une race à part,
car ce mot d'AlfourOy dans la langue des Dayas
de Bornéo ou Kalmantai, signifie homme sau-
vage ; ils portent même le nom de Pounams dans
l'intérieur de cette gr. terre. Ainsi, dans les con-
trées caucasiennes, on donne le nom de Lesqui
à tous les peuples montagnards , celui de Bed-
dahs à ceux qui habitant les forêts de l'île de
Ceylan, et celui de Kiratas dans l'Inde. Ainsi il
y a des Alfouras de différentes couleurs appar-
tenant à diverses races , quoiqu'en général ils
soient Andamènés. Quant aux Papouas de Dori,
ils sont moins guerriers et plus doux que la plu-
part des Papouas ; et la Papouasie ou Nouvelle-
Guinée paraît être occupée, sauf quelques Pa-
pous malais et quelques Andamènés , par des
Mélanésiens farouches et peu sociables. Les
Papous-Malais sont confondus avec les Papouas,
et vivent avec eux sur le littoral de la Papouasie;
ils sont petits, trapus, vigoureux; ils ont le nez
épaté et souvent pointu , la bouche grande , les
lèvres épaisses, la peau d'un jaune noirâtre,
mais peu foncée , le visage osseux, les traits an-
guleux. Leurs cheveux sont plus noirs et leur
coiffure est en forme de turban , ce qui dénote
l'origine malaise par leurs pères, et papoua par
leurs mères. Les chefs, tels que les koranos,
les radjahs et les capitans, appartiennent à cette
variété , et Li plupart de ceux que j'ai vus par-
laient passablement le malayou. Les Pou-anda-
mènes sont, ainsi que tous les hybrides, ur.
mélange des traits physiques et des qualités
morales des Papouas et des Andamènés; ils
sont braves e_^t adroits.
ANDAMÈNÉS (iLES). Le système de la gr.
chaîne Soumàdrienne, qui commence aux îles
Andamènés, mal à propos nommées Andamau,
me fait comprendre dans la limite géographique
de la Malaisie , les sauvages de ces îles qui ap-
partiennent à la race andamène,éparse dans un
gr. nombre d'îles de l'Océan. Elles sont sit. dans
la partie or. du golfe de Bengale, entre les lO" SO'
et 10° 40' de lat. N., et les 90" 92' de long. E.
Les côtes de tout le groupe des Andamènés, et
principalâ9i«nt de la gr. Ue, sont hérissées de
AN.
rochers; seulement, on certains endroits, on
découvre quelques baies sablonneuses, ou les
bateaux peuvent prendre terre. Les fougères
éiiineuses, les palétuviers et une espèce de ro-
tan sauvage (calamus), couvrent les rivages des
baies et des criques , tandis que les parties cen-
tralos se révèlent d'arbres aussi grands que va-
riés, mais qui ont un aspect sombre et mélanco-
lique, à cause du gr. nombre de plantes grim-
l)antcs et parasites , et des bruyères dont ils
sont cniQurés ; ces arbrisseaux , en croissant et
en mêlant leurs branchages, forment une forêt
impialicable qui s'étend sur tout le pays. Les
petites îJos ne sont pas moins hérissées que les
autres; elles renferment toutes quelques col-
lines médiocres, mais la grande se fait remar-
quer par une montngnc prodigieuse, à laquelle
sa forme a fait donner le nom de pic de la Selle.
Par lin temps serein , on l'aperçoit à la dislance
de 25 1., et il s'élève à près de 2,400 pieds de
hauteur perpendiculaire. On ne remarque dans
i'archipel aucune riv. considérable; mais de
pclits ruisseaux descendant des montagnes
fournissent aux habitants une eau pure et lim-
pide, et forment dans leur chute une multitude
de petites cascades ombragées par les forêts
dont les hauteurs sont couronnées. Le sol de ces
îles est très varié. Dans quelques unes, c'est un
riche terreau noir; dans d'autres, une argile
blanche et noire; ici, un sable léger; là, une ar-
gile mêlée à des cailloux de couleurs différentes;
ailleurs, une terre rouge et jaune; mais le ter-
reau noir est le plus commun. Non loin de l'ex-
trémité de la gr. île , oii le sol est haché et rocail-
leux , on a reconnu les traces de l'existence de
niéluux , particulièrement d'étain, et dans une
J)ierre de taille on a trouvé des feuillets d'un
jaune brillant, comme de la poudre d'or. Quel-
ques unes des hauteurs qui ceignent les côtes,
oflrent à leurs bases des couches schisteuses
d'une couleur bleuâtre. On y a reconnu le bre-
fira ou pouddium, et une espèce d'oire rouge
assez semblable au cinabre. Il est même proba-
ble que les montagnes renferment des mines de
inorcure. Les forêts immenses qui couvrent ces
îles présentent une grande variété d'arbres. Les
pliis communs sont le 2ioan, le dammer (arbre
qui f(juriiil une résine) etd'autres arbres à huile,
le bois rouge pour la teinture , l'ébène, le bed-
dam ou amandier, le soundré, le tchingré, le
bindé, qui sont utiles à la construction et pour-
raient l'être à l'ébénisterie ; le ploas, qui sert
aux habitants à faire des arcs; le keutch , qui
fournit la terra jaj>onica; le laurier d'Alexan-
drie, le peuplier et le bambou, employés à di-
vers usages; les melori, ou arbre à pain desîles
deNicobar; l'aloès, le rotin , et plusieurs va-
riétés d'arbrisseaux. On y a aussi trouvé un pet.
nombre d'arbres fruitiers sauvages ; mais un fait
remarquable , c'est que le cocotier, si commun
dans tous les pays des tropiques, est ici presque
inconnu. — Les seuls quadrupèdes qu'on ait
aperçus dans ces îles, sont le sanglier, le singe et
le rat. On y voit un gr. nombre de reptiles;
parmi ces derniers, le plus commun est le ser-
pent vert, dont le venin est subtil ; des mille-
pieds de 10 pouces de long et des scorpions très
dangereux. Les forêts sont peuplées d'une mul-
titude d'oiseaux de difléreutcfi espèces; les plus
76 — AND
communs senties pigeons, les peiToqiiets, les;
martins-pêcheurs, les courlieux, les hérons et
les chouettes; et pendant la nuit, l'air retentit
au loin du chant d'une espèce d'oiscin , dont la
voix ressemble à celle du coucou. Les princi-
pales cavernes des rochers offrent un asile aux
hirondelles , dont les nids sont bons à manger,
et que les Chinois recherchent et paient chère-
ment. C'est dans les grottes que les salanganes
pondent leurs œufs. L'incubation commence eu
décembre et continue jusqu'au mois de mai. On
n'a trouvé dans leurs nids que deux œufs blancs
tachetés ; mais on croit qu'elles pondent tous les
mois. — Le poisson fourmille dans les havres et
dans les criques ; on y trouve le mulet , la sole,
la sardine, l'alose, la langouste, la vieille, la che-
vrette et le diable. Les récifs sont tapissés de
coquillages , et dans quelques endroits , on ra-
masse des huîtres d'une excellente qualité. On
y trouve aussi des requins d'une taille extraor-
dinaire , et les naturels sont renommés pour
leur courage à les combattre. Les Andamènes,
ou habitants de ces îles , me paraissent être des-
cendus de ces Andamènes de Kalemanlan ou
Bornéo, dont je viens de parler dans l'article
précédent. Ils leur ressemblent par la couleur
de leur teint , qui est d'un noir fuligineux , par
leur petite stature, qui ne dépasse guère 5 pieds,
et par leur aspect sauvage et féroce, ainsi (jue les
Andamènes de la Papouasie, les Australiens et
plusieurs insulaires de l'Océanie. Voici ce qu'en
disent les deux voyageurs arabes qui, après avoir
parcouru l'Inde et la Chine au ix^ siècle de l'ère
chrétienne, visitèrent ces sauvages. « Par delà
« les îles Nejabales ( probablement Nicobar),
« s'étend la mer d'Andamen. Le peuple qui l'ha-
« bite mange de la viande crue; leur teint est
« noir, leur chevelure frisée, leur air et leur
« aspect affreux , leurs pieds ont près d'une
« coudée de longueur , et ils vont entièrement
« nus; ils n'ont point de barques, et, s'ils en
« avaient, ils dévoreraient tous les navigateurs
« qui passeraient dans ces lieux. »
Ajoutons, pour achever leur portrait, que
leurs lèvres sont épaisses, leur nez aplati, leur
ventre proéminent, leurs membres décharnés
et mal formés. Leurs femmes se couvrent d'une
espèce de petit tablier ; mais il ne leur sert que
comme ornement, et elles le quittent sans té-
moigner la moindre honte de paraître dans un
état complet de nudité. Les hommes sont adroits,
rusés, vindicatifs, ingrats, mais chérissant l'in-
dépendance plus que tous les autres biens. Tous
les matins, ils se frottent le corps de boue, en
se vautrant dans des mares, à l'instardes buffles,
pour se garantir de la piqûre des insectes, et ils
teignent leur chevelure laineuse avec de l'ocre
rouge et du cinabre, ainsi que plusieurs peu-
plades de la Mélanésie.
Les Andamènes n'ont pas encore essayé de
cultiver la terre. Les femmes sont chargées de
ramasser des coquillages sur les récifs, pendant
que les hommes tuent avec leurs flèches les oi-
seaux ou les sangliers dans les forêts, et le pois-
son dans la mer. Ils sont adroits dans cette pêche
singulière, et ils savent même attirer le poisson
avec des torclics allumées au milieu do la nuit
la plus obscure. Ils font cuire leurs mets sur une
espèce de gril lait do }>:imbous; mais ils n'cm-
A\D
— 77 —
AIND
ploient ni sol ni aucun autre assaisonnement.
Ces insulaires sont pleins de vivarilé. Ils ai-
ment inliniment les chansons el la danse. Leur
langue est douce, et leurs clianls se composent
d'un récitatif accompagné d'un chœur. Selon
M. Colehrocke, à qui nous devons une partie de
l'histoire naturelle de ce pays, ils dansent en
rond , chacun se donnant tour à tour des petits
coups de pieds, en frappant son derrière. Ils sa-
luent, en élevant une jambe, et en toiichant avec
la main la partie inférieure de la cuisse.
Leurs huttes consistent en 5 ou 4 piquets
fixés en terre , liés les uns aux autres au som-
met , en forme de cône , sur lequel on forme un
toit de branches el de fouilles d'arbres, con-
struction qui rappelle les premiers rudiments de
l'architecture. Ils ornent ces huttes de quelques
vases de terre et de défenses de sanglier.
Leurs canots consistent en un tronc d'arbre
creusé au moyen du fer ou avec des instru-
ments en pierre ; ils se servent aussi de radeaux
faits de bambous, pour passer d'une île à l'autre.
Leurs arcs sont fort longs et d'une forme bi-
zarre. Leurs flèches sont garnies d'un os de
poisson ou d'une défense de sanglier, et quel-
quefois d'un seul morceau de bois pointu durci
uu feu. Ils font également usage d'un bouclier
en bois. Leurs filets ne peuvent servir qu'à
prendre du petit poisson ; et leurs femmes tres-
sent dos paniers d'osier très grossiers pour
porter les coquillages et autres aliments.
Le climat des îles Andamènes est assez tem-
péré; les marées y sont régulières. Le flux vient
de ro. , el s'élève ordinairement jusqu'à huit
pieds. La variation de la boussole est do 2" SC
vers l'E.
En i791, un établissement anglais fut formé
dans une pet. île, à l'extrémité de la gr. Anda-
mène, sous le mm de Chataux, et de là transporté
au poi»t Cornwallis, dans une pet. île, sur la côte
or., à 5 1. env. de l'extrémité sept., et dans une
situation admirable. Il fut destiné à recevoir les
criminels condamnés au Bengale à la déportation.
Mais il fut abandonné en 1795, à cause de son
insalubrité et des mœui-s insociables des natu-
rels. On suppose que la popul. de ces îles no
s'élève pas à plus de 5,0D0 sauvages. — Cole-
BROOKE, G. L. D. DE RiENZl (Océanie"^,
ANDAUrCE, corn, de Franco (Ardeche). ^
distribution. 1,581 habit. A 6 1. N. de Tournon.
ANDAYE. Foy. Hendaye.
AlMBSIXi:, pet. riv. de France, qui prend
sa source à 1 bonne 1. 0. de Forges (Seine-Infé-
rieure), arrose le départ, de l'Eure, et se jette
dans la Seine , à 1 1. au-dessus de Pont-de-l'Ar-
che. Cours ,111., dont 9 flottables depuis Châ-
tillon. Les bois tirés des forêts de Bray et do
Lions sont destinés pour Rouen.
AM'DEIiOT, bg. de France (II. -Marne), sur
la Rognon , ch.-l. de cant. , connu par le traité
de 587. 800 hab. ^. A 4 1. N. E. de Chaumont.
AKU'ELYS (les), pet. V. de France (Eure),
près de la Seine, ch.-l. d'arrond. et de cant. ,
tribunal de première instance , conservation des
hypothèques. Elle est divisée en deux parties :
les Grands-Andelys et les Petits. On y voit une
vieille forteresse et un monument élevé à la mé-
moire du célèbre Poussin , né au hameau de
Yilbert , pi'cs do là. Fabr, de draps et casimir:;
première qualité, ratines, bonneterie, une filât,
de colon , tanneries, corroierios, mégisseries;
connn. de grains, laine, bét;iil. 5,108 habit, b'^.
A7 1.N. E. d'Évreux.
ANDENNE , bg. de Belgique ( Namnr), sur
la Meuse. Fabr. de faïence, de porcelaine et do
pipes. 2,()(K) habit. A 3 1. 1/2 E. S. E. de Namur.
ANDERAB , pet. ville de l'AfghànistAn
( Balkh ), sur un alïl. du Djyhoun. Comm. con-
sidérable de transit avec l'ilindoustan. Lapis-
lazuli dans le voisinage. A 70 I. E. S, E. de
Balkh. ^
AXI>ERIj:cht, joli bg. de Belgique (Bra-
bant mérid. ), regardé comme un fiiubourg de
Bruxelles, dont il est à 3/4 de 1. S. 0. Fabr. et
imprimeries de toiles de coton , moulins à huile
et à tan , genièvreries, fonderies de fer. Beurro
renommé. 2,000 habit.
ADn>ERMATT ou Ukserin , vg. de Suisse
(Uri), dans une plaine élevée, au pied du St.-
Gothard , et près duquel se trouve le fameux
pont du Diable. Éducation de bétail et transit.
AKTDERITACH (Antunnacum), pet. \. do
Prusse (Coblentz) , sur la rive gauche du Rhin,
avec un chat. , un gymnase, des fabr. de cuirs,
faïence , poterie , quincaillerie. Comm. consid.
en vins, charbon, potasse, pierre meulière,
tuf volcanique , et terre dont on se sert en Hol-
lande pour les digues. Douane. C'est près do là
que se réunissent tous les grands trains de bois
qui descendent du Main et de la forêt Noire vers
la Hollande. 2,300 habit. A4 1. N. 0. de Coblentz.
ANDES ( CORDILLERA DE LOS ) , nom que
l'on applique dans son sens le plus restreint à
cette longue chaîne de montagnes qui court pa-
rallèlement aux côtes occid. de l'Amérique mé-
rid. d'une extrémité à l'autre de cette terre ,
c.-à-d. du cap Forward, en Patagonie, à l'isthme
de Panama. Quelques écrivains, se fondant sur
la liaison qui semble exister entre les Andes ,
ainsi définies , et les chaînes de l'Amérique du
nord, ont aussi étendu le mot Andes à celles-ci ,
en ne faisant des Andes proprement dites, des
chaînes de montagnes du Guatimala, des pla-
teaux du Mexique , de la Sierra-Madre et des
Rocky-Mounlains, qu'un seul el même système.
Nous nous contenterons ici de décrire les Andes
d'après la définition que nous en avons donnée.
Leur direction générale est du N. au S. , et leur
longueur de 1,700 1. ; mais leur largeur dépasse
rarement 60 I. On peut les diviser en quatre
parties, prenant le nom des contrées qu'elles
traversent : les Andes de Patagonie et les Andes
du Chili , au midi ; les Andes du Pérou et de la
Bolivia, au centre ; les Andes de la Colombie ,
au N. Les Andes de la Patagonie, appelées
aussi Sierra-Nevada , sont couvertes de forêts
riches en bois de construction , el ne donnent
naissance . excepté au N. , qu'à un petit nombre
de grands courants. Le plus remarquable est le
Gallegos. Ses hautes vallées , au N. , offrent plu-
sieurs lacs assez étendus. Le Corcorado et le
Cuplona sont ses cimes les plus élevées; l'une
a 5,800 mètres, et l'autre 2,923. On y remar-
que les cinq volcans de los Gigantes , San-Cle-
mente , Minchimadira ou Huaïteca , Medielana
et Quechacabi ou Surrurugue. — Les Andes du
Chili portent aussi le nom de Sierra-Nevada , et
s'éR'vont, presque &ur tout» los points , au-dessus
AND i- 78 -^
de la limite des neiges éternelles. 8a largeur
moyenne est d'environ 43 1. , et son éloignement
de l'Océan d'une pareille distance. Ses tieuves
sont moins rapides à l'E. qu'à l'O. De ce côte ,
elle donne naissance à 145 rivières , dont 5o ar-
rivent directement à l'Océan; de 1 autre, les
courants sont moins nombreux, mais beaucoup
plus longs ; leRio-Negro ou Curu-Luru a 150 1.,
et le Colorado plus du double. Des 23 volcans
qu'offre cette chaîne, les plus remarquables
sont : le Maypo, le Copiapo, le Villavica, pres-
que continuellement embrasé. On la traverse par
neuf routes. La plus fréquentée est celle de Men-
dora à Sant-Iago. Les points culminants des
Andes du Chili sont : le Vescabezado, qui paraît
atteindre 6,400 mètres, et le Maypo, qui en a
5,872. Les Andes du Pérou et de laBoUvia com-
mencent par 21° de lat. S., et sont généralement
plus rapprochées du grand Océan que les précé-
dentes. A son origine, elle se divise, et forme
un immense bassin coupé par le lac Tititria et
son déversoir, le Disagundero. Cette enceinte
elliptique de montagnes constitue le massif le
plus élevé de tout le système, et la chaîne de l'E.
surtout offre des points , tels que le Sorata et
VIlimani , qui surpassent en hauteur le fameux
Chimborazo , l'ancien roi des Andes. Le premier
a 7,(596 mètres ; le second , 7,515. Ici la chaîne
maritime avait commencé à courir au N. 0. ;
elle continue cette direction , puis elle se dirige
sur le N. N. 0., vers le 11" parallèle; elle se par-
tage en trois chaînes , dont la plus orient, longe
J'Uncyale , et l'autre le Tunguragua ou Mara-
gnon ; celle-ci est appelée Cordillière centrale ,
l'autre, Cordillière orientale. Parmi les sommets
de cette partie, on compte sept volcans, dont
deux sont célèbres , l'Arequipa ou Pic de Mitti ,
et l'Usinas , qui , au XVP siècle , détruisit pres-
que entièrement Arequipa. L'Arequipa a 5,600
mètres; et, parmi les autres sommités de la
chaîne, nous citerons le Tujora ou Chipicani
(5,760 mètresK le Pichu-Pichu (5,670 mètres),
l'inchocajo (5,240 mètres). Cette chaîne, qui a
plus de 400 1. de développement, donne nais-
sance aux rivières qui forment l'Amazone et aux
premiers alff. de ce grand fleuve. — Les Andes
de Colombie forment d'abord une seule arête ;
mais bientôt elle conetitue deux chaînes de som-
mités très élevées, et entre lesquelles repose
d'abord le vaste plateau de Quito , et qui se par-
tage ensuite en trois chaînes , l'une , moins con-
sidérable que les deux autres , parallèle aux ri-
vages du grand Océan , dont elle s'éloigne peu ;
la seconde, qui est la continuation du massif
principal, et qui s'étend du N. au S. , sous le
78» méridien ; la troisième, qui , avec la seconde,
renferme le bassin supérieur de la Magdalena ,
tend d'abord à se diriger vers l'E., et prend tout
à fait cette direction au S. du lac Mumcaybo ,
et se rapproche de la mer des Antillles , qu'elle
longe entin dans une grande étendue pour aller
se perdre sur une petite chaîne qui couvre la
Eartie N. de l'île de la Trinité. Une de ses rami-
cations est la Sierra de Sta.-Marta,qui montre,
à l'E. de Carthagène, des pics de 5,000 mètres.
La partie de ces Andes dite Andes de Quito est ,
depuis longtemps , célèbre pour la grande élé-
vation et l'aspect majestueux de la plupart de
ses sommets; c'est, en effet, là, sous ce rap-i
AWD
port encore, la partie la plus remarquable des
Andes , parce que si le groupe du Soreta et de
rilimani est plus élevé , il ne présente pas une
réunion aussi nombreuse de pics élevés. Là se
trouvent le Chimborazo , qui a 6,550 mètres ; le
Cuyambé, qui en a 5,954 ; le Cotopaxi , 5,755 ;
l'Anlisana, 5,853; le Pichincha, 4,855. Au-
delà de ces colonnes, la chaîne s'abaisse jus-
qu'à son extrémité. L'Alto de Creus a 2,811
mètres ; le Paramo de Lurvi , 3,174 ; l'Alto de
Roble , 2,807. Ces trois hauteurs ont été prises
par M. Boussingault sous le parallèle de Bogota.
Les Andes de Colombie donnent naissance à la
Cuma et à la Magdalena, qui descendent du
centre de la chaîne, et appartiennent à son ver-
sant occ. ; à l'E. , elles envoient à l'Amazone
et à l'Orénoque leurs plus grands affluents. En
général , les Andes sont très riches en métaux
précieux ; mais les gîtes , depuis l'indépendance
de l'Amérique , ne sont plus exploités comme
ils l'étaient alors. Au Chili , le cuivre est le mé-
tal le plus abondant. Les Andes du Pérou ont
acquis une grande célébrité par l'abondance de
leurs minerais d'or et d'argent. Ceux-ci surtout
ont donné à Potosi un renom qui durera bien
longtemps encore. Le nombre de mines de ce
dernier métal est évalué à près de 700. Celles
de Pasco ont donné , en 1820 , plus de 150,000
livres d'argent. On y compte 70 lavages d'or.
Le pays de Choro possède des alluvions d'or et
de platine d'une richesse extraordinaire. Le gra-
nit, le schiste, le grès et les calcaires sont les
principales roches que présente la chaîne des
Andes. Il paraît y exister des couches puissan-
tes de houille. Dans ces montagnes , la limite
des neiges est à environ 4,800 mètres. Il ne
tombe jamais de grêle dans les plaines au niveau
de l'Océan , et seulement cinq ou six fois par an
à 980, et même à 1,170 mètres de hauteur. Les
orages se développent constamment vers le mi-
nuit, dans les vallées des grandes riv. C'est en-
tre 1,700 et 1,900 mètres que les explosions de la
foudre sont les plus fortes et les plus bruyantes.
Le maïs, le bananier, le manioc, le froment,
l'ananas et les orangers, le café, l'indigo', le
coton, la canne à sucre, sont cultivés jusqu'à
environ 100 mètres depuis le niveau de la mer.
Le blé croît jusqu'à 2,900 mètres, le maïs jus-
qu'à 2,500 seulement; vers 3,800 à 3,900, la
pomme de terre est la principale culture. Au-
delà de 4,000 mètres , toute culture cesse. Le
petit ours des Cordillières, l'alpaca, le guanaco,
habitent encore plus haut. M. de Humboldt, au-
quel nous empruntons ces détails, a vu le con-
dor planer à 6,500 mètres. La région des pal-
miers et des scitaminées s'arrête à 900 mètres ;
celle du chincona, du passiflore et du quin-
quina , à 2,900 ; les chênes , à 2,600. Les fou-
gères arborisarites ne dépassent pas 1,500 mè-
tres ; le palmier végète jusqu'à 2,800. Les gen-
tianes croissent entre 2,000 et 4,000 mètres ; les
graminées, de 4,100 à 4,600; au-delà, on ne
trouve plus que les lichens. Les reptiles , les
boas , les crocodiles , le jaguar , le cougouar ,
le cabiaï , le fourmillier , les sapajous, le hocco ,
le perroquet et le tangara se voient rarement
au-delà de 1,000 à 2,000 mètres. L'ours, le
niargay, le grand cerf des Andes j SG trouvent
eiitre 2,000 et 3,000 mètres.
A^D
— 79
ANI)
AlFBTVOVTLAXrW , gt. ^g. BUT la côte or.
de Tîle do Madagascar, à l'ernb. de la riv. du
môme nom , età 5S 1. S. de Foulpomtc.
AWnonxY", joli vg. de France ( Seine-et-
Oise), dans une charmante position , sur le pen-
chant de la mont, de Montmorency, et sur la
lisière de la forêt. On y voit plusieurs maisons de
campagne délicieuses. 364 habit. Lieu natal du
célèbre Arnauld d'Andilly. A 1/2 1. N. 0. de
Montmorency.
AjrDllJ.ir-X.X-MAB.AI3, com. de France
( Charente-Infér.). 1,557 habit. Ail, 1/2 S. de
Marans.
AND JXNTOO , pet. V. de l'Hindoustân (Ma-
labar), lieu natal d'Élisa Draper, célébrée par
Sterne et par Raynal. On y fait d'excellents câbles
de cocos. Son comm. consiste en poivre et co-
ton. A 16 1. 1/2 N. 0. de Travancore.
Am>I.AU, pet. riv. de France (B.-Rhin),
qui se jette dans l'Ill à 2 1. 1/2 S. de Strasbourg.
Cours, 81., dont 5 1/2 flottables, depuis Andlau,
pour des bois destinés pour Strasbourg.
AJTDIlAU, pet. v. de France (B.-Rhin), sur
l'Andlau. 2,179 (commune) habit. A 1 1. S. 0.
de Barr.
ABri>OZ.SHXIir, vg. de France (H.-Rbin),
ch.-l. de cant. 1,051 habit. A 1 1. E. de Colmar.
ANBOBJB'O-CACCIOIUe'A, bg. des États
Sardes ( Piémont ) , dans une vallée où se trou-
vent dix villages et 12,000 individus, occupés à
l'exploitation de mines de fer, de cuivre et de
plomb. A 1 1. N. de Beilla.
AXnoiaxLÊt , pet. territ. neutre, situé entre
l'Espagne et la France , et qui forme une espèce
de petite république gouvernée par ses propres
magistrats. Il embrasse la partie supérieure du
bassin de la Balira, affl. du Seyre, qui s'étend
au centre de» Pyrénées, et peut avoir 7 1. car-
rées. Sa surface est naturellement très monta-
gneuse. On y compte 6 communautés et 54
villages et hameaux, dont les habit, vivent
de l'exploitation des forêts et des mines et de
l'éducation du bétail. En vertu d'une décision
arbitrale du 8 septembre 1278, l'Andorre appar-
tenait par indivis à l'évêché d'Urgel et au comté
de Foix ; aujourd'hui il n'est plus sous l'auto-
rité directe des deux puissances qui représen-
tent ses anciens possesseurs ; mais elles pour-
voient l'une et l'autre à sa tranquillité et à son
gouvernement. La nomination des magistrats
ou viguiers est au choix de la France.
AJsnDOUEEXÉ , com. de France (Mayenne);
2,731 habit. A 2 1. 1/2 N. de Laval.
AKTSOUQUZ, com. de France (Tarn);
l,b69 liahil. ^ de Cramaux.
ANBOVEEl, pet. v. d'Angleterre ( Sou-
tliampton), sur l'An ton , et à la prise d'eau d'un
canal qui se rend à la mer. On y remarque l'é-
glise et le marché. Fabr. de drèclie et de serge.
4,000 habit. A 6 1. 1/4 N. E. de Salisbury.
ANTD&AIG , bg. dans la partie occid. de l'îla
de Majorque , avec un pet. port. Pèche. Comm,
marit. 4,200 habit. A 4 1. 0. de Palma.
ANSRES , vg. de France ( I>as-de-Calais ) ,
arrond. de Calais, cant. de Guiiics, avec 876
habit. Près de ce village fut établi le camp dit
du Drap-d'Or, où François I»'- et Henri VIII
eurent une entrevue eu *i520. Ml 1/4 0.
d'â.rdre.
AjgfDRETTA, pot. v. du roy. de Naplos
(Principauté ullér.). 4,000 habit. A 1 1. 1/2 N.
de Conza.
Ajn>RXZ:B, com. de France (Maine-çt-
Loire). 1 ,417 habit. A 1 1. S. E. de Baupréau.
AXHILEXT, com. de France (Seine-et-Oise),
arrond. de Versailles , cant. de Poissy. Sit. déli-
cieusement à côté de l'emb. de l'Oise dans la
Seine. 919 habit. Ail. 1/2 N. de Poissy. Récolte
de grains et de vins.
ANBRIA, v. du roy. de Naples (Terre de
Bari) ; évèché. On y remarque une superbe ca-
thédrale. Elle a été fondée en 1046.13,000 habit.
A 2 1. 3/4 S. de Barletta.
ANBRTNOFIJB, appelée par lesTurks Éder-
NÉH, v. de la Turkie d'Europe (Roum-Ki), sur
la Maritza, qui y reçoit la Toudja et l'Arde, en
partie sur des collines et en partie dans une
plaine. Elle est divisée en 2 parties , le chat, ou
î'anc. v., et les faubourgs qui l'entourent, et
sont l'une et l'autre environnées de murailles.
Elle a 2 serais ou palais du soulthan, 40 mosquées,
24 medrenéh ou écoles supérieures, 28 cha^
pelles, 10 églises grecques, 18 khans ou quar-
tiers appropriés aux négociants , 28 caravansé-
raïs, 22 bains, 1 arsenal, 1 fonderie, b2 fontaines
alimentées par un aqueduc, 16 réservoirs pour
les incendies. Des fabr. d'étoffes de soie, de
laine et de coton , d'essences et d'eaux odorifé-
rantes , de maroquins , de tapis , et des teintu-
reries. On y remarque la mosquée du sultan
Sélim II, regardée comme la plus belle de l'em-
pire , et dont la vaste coupole est soutenue par
des colonnes de porphyre ; la mosquée du soul-
than Blayard II , celle du soulthan Mourad II,
ornée de 9 coupoles; le bazar d'Aly-Pâcha, un
des plus beaux du monde; l'erki-seraï, ou I'anc.
palais des soulthans ; l'aqueduc qui alimente les
fontaines , le pont sur la Tondja. Cette v. fait un
comm. important, au moyen de la Marilza et du
port d'Enos. Ou en exporte les divers articles de
son industrie et les productions de son territ.,
et on y importe des draps , des étoffes et galons
de Lyon , du sucre, du café, de la cochenille, de
l'indigo, des faz (calottes pour mettre sous les
turbans). On évalue sa popul. à 100,000 âmes.
— Andrinople est très anc, et eut pour second
fondateur l'empereur Hadrien , qui lui donna
son nom , HadrianopoUs. Mourad I«' s'en em-
para sur les Grecs, en 1360, et elle fut la rési-
dence des soulthans ottomans jusqu'à la prise
de Constantinople, en 14o3. Elle est à 40 1. N. 0,
deConstantinople.
AKrDB.OâS£]â , v. de l'île de Madagascar,
près de l'emb. du Manangouré, vis-à-vis de l'île
Ste.-Mai'ie , capit. du pays des Antsianares.
AJn>B.OS, île de l'archipel Grec , au S. E. de
Négrepont, par 57° bO' de lat. N. et 22'^ 40' de
long. E. Elle a 55 1. de circuit. Sa surface est
montagneuse. On y recueille du blé, de l'orge,
du vin , de l'huile, des oranges, des citrons, des
grenades, de la soie, et on y élève du bétail et
des abeilles. Elle compte une cinquantaine de
villages, avec 12,000 habit., et a pour ch.-I.
Andro , pet. v. sur la côte S. 0. , avec un port
assez vaste et bon pour les pet. navires ; rési-
dence de 2 évêques. Filat. de soie et fabr. de
tapis. 5,000 habit.
A»n>iioscoGGxs7 ou AMiaiscocGir», riv.
,los Élata-Unis, qui arrose 1<^ ftats de New-
Ilampshire et du Maine, et se jette dans la Ken-
riflu^ck. Cours, 551. ^ ,
i^ROUSSA OU ANDOnossA, pet v. de
Cvco (Moiii), i.res dos ruines de 1 une. Messene.
A G 1. N. de Koron. ,
ANDRZEJOW ou JendRZIEJOW, pet. V. de
Pologne (Plnck), célèbre dans rhistoire de cette
contrée. 500 habit. AIT 1. E. SE. de Pulturk.
AVDUJAB, V. d'Espagne (Jaen), dans une
plaine au pied de la Sierra-Morena , sur le Gua-
dalauivir, sur lequel il y a 1 pont de 15 arches.
Fabr de faïence peinte, de poterie et de savon.
Ou confectionne dans les env. une gr. quantité
d'alcarazas, de jarus et de mainrettes. Lieu natal
du célèbre AÏonzo Cano, peintre, sculpteur et ar-
chitecte. Elle occupe l'emplacement de Tanc.
Forum Julii. 10,000 habit. A 8 1. 1/2 N. 0. de
Jaen.
ANDUZE {Jnduria), pet. v. de France
(Gard), agréablement sit. au pied des Cévennes,
sur la rive gau. du Gardon ; ch.-l. de cant. , Iri-
Lunal de comm. Fabr. de bonneterie, drap,
chapeaux , 1 filât, de soie. 3 foires. 4,700 habit.
g3.A21.1/3S. 0. d'Alais.
ANÉSÉH, V. d'Arabie (Nedjidl, avec 2
clifit.-lorls, des sources et beaucoup de dattiers.
A 52 1. 0. N. 0. de Derréyéh.
ANET, bg. de France (Eure), entre l'Eure et
le Vesgres, et où l'on voyait avant la révolution
un magnifique château bâti par Henri H, pour
Diane de Poitiers. Ch.-l. de cant. Gr. forge et
papeterie dans le voisinage. 1,41G habit. [>^.
«gijC. A 3 1. 1/4 N. 0. de Dreux.
ANFA ou Dar-el-Béida, pet. v. de l'empire
de Marok, sur l'Atlantique, jadis très llorissante,
mais qui ne compte guère maintenant que 700
liabit. L'anc. Jnafe. A 16 1. S. 0. de Salé.
ANGARA, nom de 2 riv. de Sibérie. L'An-
gara supérieure se jette dans le lac Baikal , après
un cours de 80 1. , et l'Angara inférieure en sort,
passe à Irkoutsk, et se réunit au Ienisseï. Cours,
SG5 1. navigables, quoique l'on y trouve 22 ca-
taractes.
ABJGELO, bg. du roy. Lombardo-Vénitien
(Lodi et Crema), sur le Zambro. 3,000 habit. A
2 1.1/2S. S. OdeLodi.
ANGERBURG , pet. V. de Prusse (Gambi-
men), sur l'Angerap. Fabr. de prahlsacht, étoftés
de laine, et d'objets en cuirs. Comm. de toiles.
2,700 liabit. A 11 1. S. S. 0. de Gambimen.
ANGERMANN, 11. de Suède qui naît dans
les mont, de la préf. du Westerbotten, et se jette
dans le golfe do Bothnie, à 5 1. d'Uernœsand.
Cours, 80 1.
ANGERS (Juliomagus) y v. de France
(Maino-ot-Loirc), sur la Mayenne, à 1 1. 3/i de
son conil. avec la Loire ; ch.-l. de départ. , d'ar-
rond. et de cant.; évèché suffragant de Tours,
cour royale, cour d'assises, tribunaux de 1^»
instance et de comm. ; directions des contribu-
tions directes et des domaines, conservation des
hypothèques. Cette v. est assez mal bâtie géné-
ralement, quoiqu'elle se soit beaucoup embellie,
et que de jolis quartiers aient remplacé ses vieux
remparts. Toutes les maisons sont couvertes en
ûrdoisos , qui abondent aux env. On y remarque
la cathédrale, dédiée à St. -Maurice , la tour de
Fane, église St. -Aubin, et le chCil. ; place do 4'=
— 80 — ANG
classe , qui aert de dépôt des poudres et de pri-
son. Elle a 3 églises paroissiales, 1 séminaire,
1 académie universitaire, 1 école royale des arts
et métiers , 1 jardin botanique , 1 musée de GOO
tableaux, 1 cabinet d'histoire naturelle, 1 bi-
bliothèque de 25,000 volumes ; elle eut une
imprimerie dès 1477, c.-à-d. qu'elle vint après
Strasbourg, Paris et Hagucnau ; des fabr. de
toiles à voiles, de mouchoirs de fil et de colon,
d'indiennes, de bas de fil, d'étamines , de sia-
moise, de grosses toiles et de bougies. Sa situa-
tion est très favorable pour le comm. On en
exporte surtout des ardoises , des bois de cons-
truction , de la houille, des vins, dos eaux-de-
vie. 35,901 habit. Lieu natal de Gilles Ménage
et de F. Dernier, voyageur.-— Angers est fort
anc. , et fut embelli sous les Romains. Kobert-lo-
Fort , le père de la dynastie des Bourbons , y
résidait en 861. Il s'y est tenu 6 conciles. En
1793, elle fut infructueusement attaquée par
90,000 Vendéens. A 73 1. 1/2 (de poste) S. 0. de
Paris. S. 3si?. Lat. N. , 47° 28' 9" ; long. 0.,
20 55' 15".
ANGERVILXE, pet. v. de France (Seine-
et-Oise), avec des brasseries et des fabr. de bas
drapés. 1,528 habit. ^. ^S??- A 4 l. S. 0.
d'Étampes. ^
ANGERVnXE-XJSS-MARTEI. , com. de
France (Seine-Inférieure). l,585habit, A 1 l. 1/2
N. N. 0. de Valmont.
ANGERVII.I.E - i:.'ORCHER , com. de
France (Seine-Inférieure). 1,585 habit. A 1 1. 1/2
S. de Mentivilliers.
ANGliARSS , com. de France (Cantal).
2,402 habit. A 2 1. E. de Maurice.
ABIGïiES, com. de France (Vienne). 1,082
habit. [>5. A 4 1. N. de St.-Savin.
ANGïiES, bg. de France (Vienne), sur le
Langhn. 1,682 habit, (com.) ^. A G 1. 1/2 N.
de Montmorillon.
ANGZiES, bg. de France (Tarn), près de
l'Arn, ch.-l. de cant. Fabr. de pet. draperie et
de cotonnades; filât, de coton et de laine. 2,795
habit, (com.) A 2 1. S. E. de Brassac.
ANGIiESEA ou Anclesey, île d'Angleterre,
dans la mer d'Irlandop, sur la côte de la princi-
pauté de Galles , dont elle est séparée par le dé-
troit de Menai, que l'on passe sur un pont sua-
pendu , sous lequel les navires naviguent ù
pleines voiles. Elle a env. 10 1. |de long sur
G 1. 1/2 de large, et 65 1. carr. de superf. On
évalue sa popul. à 45,000 âmes. Sa surface est
généralement plate, nue au centre, où sont de
bons pâturages, bien boisée vers le détroit. Les
principales productions sont de l'orge et de
l'avoine, que l'on joint, dans les bonnes années,
aux 12 à 15,000 bêtes à cornes, aux moutons
et aux porcs exportés en Angleterre. Mais sa
principale richesse consiste dans les riches mines
de cuivre du mont Paris , qui donnent annuelle-
ment 500 tonneaux, et où il y a aussi du plomb
argentifère. Ces mines et les usines qu'elles ali-
mentent occupent 12 à 15,000 individus, et une
vingtaine de pet. bâtiments. Le marbre vert et
la pierre meulière y existent également. — An-
glesey est célèbre dans l'antiquité , sous le nom
de Mena , comme l'un des sanctuaires les plus
mystérieux de la religion druidi(jue. Les Ro-
mains l'occupèrent , et les Anglais la sçumirenl
A.\G
— 81 —
A\G
^011!? Fdonard l" , et lui dnuiK r;>iil le noin
qiiVlIt» porte.
ANGUST, coin, de France (B. -Pyrénées).
2,58S hal.it. A i 1. S. 0. de lîayonne.
ANGIiXTERRi: [Britannia] et ALBION (en
anglais Englanu).
Limites et étendue. Cette contrée de l'Eu-
rope occ, qui consiste dans la partie de laGrande-
Bretagne comprise entre les iOi^Sy' et riO'J de lat.
N., et les 0" et 1° 35' de long. 0., est environnée
de tous côtés, excepté au N. où elle touche à
l'Ecosse, par la mer; à TE., la mer du Nord; au
S., la Manche; à PO., la mer d'Irlande. Elleaenv.
4oO 1. dans sa plus gr. longueur, du N. au S. ;
4:20 1. dans sapins gr. largeur, de l'E. à l'O., et
9,921 1. carr. de superf., sans y comprendre la
principauté de Galles.
Les îles sont celles de Man , les Sorlingues ,
Wight, Jersey, Guernesey, Sark et Aurigny, sur
les côtes de France.
Aspect, orographie, nYonooRAPHiE et cli-
mat. L'Angleterre est l'un des pays les plus pitto-
resques qui existent. De toutes parts on n'y aper-
çoit que des mont . , ou des collines entremêlées de
plaines ou de prairies parées de la plus belle ver-
dure, de vallées fertile-», de forêts ou de bouquets
de bois, disséminés çà et là. Il y existe de
nombreux et excellents pâturages, et plusieurs
masses de belles forêts, telles que celles de
New-Forest, Shervvood, Bei^e, Dean et Windsor.
Dans la partie occ. s'élève une série de mont. ,
qui se dirigent avec quelque déviation du S. 0.
au N. , depuis le comté de Cornouailles jusqu'à
celui de Cumberland, et que l'on peut considé-
rer comme ne formant qu'une même chaîne,
quoiqu'elle soit interrompue par le canal de
Bristol et les terres basses des comtés de Lan-
castre et de Chester. Ces mont, sont les plus
hautes de l'île. Sous le rapport de son hydrogra-
Phie, peu de contrées sont plus favorisées que
Angleterre, et on y compte une multitude de
riv. , dont les plus considérables sont la Tamise
(en anglais Thames), la Severn, la Medway, la
Trent , l'Ouse , la Tyne, la Tees, la Wear, la
Meerey, la Dee, l'Humber, l'Avon, l'Eden et la
Derwent. Il y a en outre près de 500 canaux ,
dont les principaux sont ceux d'Andour,
d'Ach"by-de-la-Zouch , Baringstoke, Birmin-
gham, Brecken, Chesterfeld, Coventry et Ox-
ford , Ellesmere , le gr. canal de jonction et
celui du Gr .-Tronc , ceux de Glocester et de
Berkiey, de Kingston, avec lesquels sont venus
rivahser depuis quelques années des chemins de
fer, qui sillonnent le pays dans tous les sens, et
lui ouvrent des communications aussi rapides que
faciles. Tous le monde a entendu parler de celui
de Manchester à Liverpool. (Foy. Liverpool.)
'•Les lacs sont d'une pet. importance, et s'étendent
presque tous dans le comté de\Yestmoreland ; ils
sont renommés pour leurs beautés romantiques,
l.e climat de l'Angleterre est froid, humide , et
eujet à des changements très fréquents et subits.
Toutefois sa position insulaire la garantit de ces
extrêmes de chaud et de froid que l'on éprouve
sur le continent aux mêmes latitudes , et produit
cette constante verdure , qui est l'un des traits
caractéristiques de la Grande-Bretagne. Le sol
offre une multitude de nuances différentes;
mais , on g.'nérai , il est fertile , et doit à un bon
système d'agrlndlnre l'avantage d'être l'un dea
pays les mieux cultivés que l'on connaisse. —
Jacques Mac Cartiiy.
Culture. Les principales productions du
l'Angleterre consistent en froment, orge, sei-
gle, avoine, fèves, pois, pommes de terre en
abondance , etc. Le seigle est le grain le moins
en usage, parce qu'on mêle peu sa farine
à celle du froment. On préfère, dans le N.,
semer de l'orge et de l'avoine. La culture de»
l'orge est très florissante, et la bonne qualité dea
bières prouve celle de cette céréale. Le sol est
communément bon pour l'avoine. On cultive
principalement le sarrasin dans le comté de Nor-
folk. Ce n'est que vers le milieu du xviii" siècle
que la culture de la pomme de terre a pris une
gr. extension , et aujourd'hui elle est plus en
usage que le pain. Toutefois, malgré cela la
récolte des céréales ne suffit pas à la consomma-
tion , et il y a tous les ans un déficit d'un ving-
tième , que l'on comble par des importations de
grains tirés de France, des États-Unis et de
Russie. Le climat est singulièrement favorable
à la culture des légumes et des fourrages Le
houblon réussit surtout dans les comtés de Sur-
rey, de Kent, Munster et Hereford. Le lin na
suffit pas à la consommation , et le chanvre pa-
raît peu fait à la température. Celle-ci s'opposa
aussi à la culture des arbres fruitiers en grand
et les pommiers et les poiriers que l'on voit dans
les comtés du midi ne donnent guère que des
fruits à cidre; aussi est-on obligé de tirer une
gr. qivantité de fruits de la France. Les groseil-
1ers sont l'objet de beaucoup de soins, et don-
nent des produits remarquables. 11 y a peu de
contrées où les pâturages artificiels soient aussi
beaux et aussi vastes qu'en Angleterre , ce qui
provient de la gr. quantité de" chevaux et de
bétail nécessaires au besoin de la population.
Zoologie. La gr. réputation dont jouissent les
chevaux anglais est justement méritée ; les che-
vaux de luxe sont de toute beauté, et les chevaux
de trait d'une taille et d'une force remarquables;
on cite surtout ceux du comté d'York. Nulle part
on n'a cherché à améliorer les races de bœufs et
de moutons comme en Angleterre; c'est au point
qu'au moyen de croisements successifs, on est
parvenu à avoir une race de bœufs pour la table.
On évalue le revenu de la laine à 12 milhons dé
toisons annuellement; les comtés de Lincoln et
de Warwick sont ceux qui produisent le plus de
laine. Les porcs sont d'une fort belle race. Quoi-
qu'on élève beaucoup de volaille, la Normandie
et la Belgique fournissent à l'Angleterre une gr.
quantité d'œufs. Les oies sont nombreuses dans
le Westmoreland et le Lincoln , et c'est le comté
de Buckingham qui approvisionne Londres de
canards. Les chiens sont l'objet d'autant de soins
que les chevaux , et la race des boules-do^^ues
et des mâtins a conservé son antique réputation
de courage et de force. On ne trouve plus, en fait
d'animaux carnassiers, que le renard et le chat
sauvage , et l'aigle dans quelques cantons rocail-
leux. Les cerfs, le daim et le chevreuil n'habitent
plus que les parcs. Peu de contrées sont aussi
favorisées sous le rapport de la pêche. Au mois
de juin, des bancs de harengs longent les côtes
E. et 0. , et la morue abonde sur la côte du
comté d'York, et le pilchard (esj:>èce de hareng)
sur cellftde Cornouailles. 11 n'y ado reptiles dan-
goreiix que los vipères. L'éducation des abeilles
n'y est pas très suivie.
Minéralogie. L'Angleterre doit à ses mines
une gr. partie de sa prospérité. Celles de
houille abondent dans le N. et le S. 0.; leurs
produits alimentent d'innombrables usines,
et sont généralement employés comme com-
bustible , le bois étant trop peu commun pour
être brûlé. Les comtés de Devon , Sommersel ,
Cumberland et Derby ont de riches mines de
plomb; ceux de Cornouailles, York, Stafford
et Tiie d'Anglesey, du cuivre; ici et ailleurs,
du cobalt, de la calamine, du zinc, de l'arsenic,
de l'antimoine, du bismuth, de la manganèse,
des ocres et des terres de toutes espèces , des
pierres fort belles , telles que celles de la pres-
qu'île de Portland et de Parbuk. Les mines
d'étain du comté de Cornouailles sont célèbres
depuis une très haute antiquité, et on tire de
liorrowdale, dans le Cumberland, le meilleur
graphite ou mine de plomb du monde. Il y a des
mines de sel gemme dans les comtés de Ghester
et de Norfolk.
Industrie. La gr. quantité de capitaux ver-
sés dans l'industrie, le désir des promptes jouis-
sances, le gr. perfectionnement des procédés , le
développement prodigieux qu'ont pris les ma-
chines, et surtout l'application de la vapeur aux
fabriques , ont donné à l'industrie anglaise un
développement qui n'a pas encore de rival. Les
plus anc. manuf. sont celles de laine; elles
fournissent des draps de tous les genres , des
couvertures, des droguets, des crêpes, des ta-
pis. Les comtés de Kilt et de Sommerset ont de
gr. manuf. de draps fins ; les plus beaux se
font dans le comté de Bedford; les draps légers
et les tissus de laine se font dans le comté
d'York; les gros draps viennent de celui de
Westmoreland. La filât, du coton et sa mise en
oeuvre ont atteint le plus haut point de perfec-
tion. On fabr. surtout des velours de toutes fa-
çons, des toiles, des mousselines , des batistes
et des étoffes de fantaisie. La bonne qualité des
objets de fer et d'acier leur a donné un débouché
universel. La coutellerie, le plaqué, la quin-
caillerie , la fabr. des armes, occupent beaucoup
de bras., et Birmingham, Bradley, Sheffield, sont
renommés pour leurs produits. On évalue la
^br. totaU à 250 millions chaque année. L'An
gleterre est tributaire de l'étranger pour la soie.
Les principaux ateliers d'étoffes sont à Spital-
fields, à Londres et dans le Derby. Coventry
fabr. des rubans, Nottingham des bas, des
gants , des toiles et de la dentelle ; Manchester
des toiles de lin et des rubans de fil ; Warington
des toiles à voiles ; les comtés de Derby , de Lei-
cester et de Nottingham , des bas de coton. Les
tanneries ont acquis depuis longtemps un très
haut degré de perfection. On fabr. dans le comté
de Worcester une prodigieuse quantité de sou-
liers. Les papeteries fournissent à une exporta-
tion considérable. Le papier commun se fait
dans le comté de Galles , le beau papier à lettres
dans le pays de Kent , le papier d'impression
dans ceux d'Hereford et du Nord. La bonté du
papier, la netteté et l'égalité des caractères, sont
les principales causes de la beauté des impres-
«ious. La soierie est un objet de la plus haute
ANG
importance, et se trouve concentrée presque
entièrement dans le comté de Stafford et à
Leids. Les verreries sont fort répandues dans lo
N. , et elles sont restées sans égales jusqu'à pré-
sent pour les cristaux. La porcelaine n'est pas
aussi belle que l'on pourrait le croire. Les ins-
truments d'optique et de mathématiques sont
recherchés partout, et l'horlogerie y a atteint
une gr. perfection. La bière est regardée comme
généralement supérieure à celle de tout autre
pays; on évalue sa consommation annuelle à
100 millions de francs ; celle du comté de Dorset
est la plus estimée. Vale de Burton s'envoie
dans le monde entier. On distille une gr. quan-
tité de liqueurs de grains, de pomme de terre,
qui toutefois sont fort loin de suffire à la con-
sommation.
Commerce. Protégé par le gouvernement, fa-
vorisé par des routes excellentes, par la position
maritime du pays, par sa gr. puissance sur mer,
par ses nombreuses colonies, le comm. anglais
a acquis une extension inconnue jusqu'à nos
jours ; il s'étend à tous les pays , et n'a de bornes
que celles que peuvent y mettre les puissances
avec lesquelles l'Angleterre se trouve en rivalité
d'intérêt. 1^ valeur des exportations s'est élevée
en 1830 à 4 ,288,934,675 fr. , et celle des impor-
tations à 1,180,000,000 de fr. Outre son comm.
intérieur et extérieur, qui embrasse tous les pro-
duits de ses nombreuses fabr. et les matières
premières qui leur sont nécessaires, il se fait
encore de nombreux armements pour la pêche
de la morue et de la baleine , à Terre-Neuve ,
dans les mers de la Polynésie , l'océan Atlan-
tique , les régions polaires. Londres et Liverpool
sont les deux gr. jilaces comm. du royaume.
Portrait et CAiiACTÈRE. Les Anglais sont un
mélange de la popr.l. primitive del'ile, de Saxons
et de Normands. Ils sont grands, généralement
minces, quoique beaucoup d'entre eux soient
d'une forte corpulence, par suite des plaisirs de
la tableauxquelsils se livrent. Leur teintestblanc,
leurs cheveux plutôtblonds ou roux que châtains
ou noirs. Sombres, brusques, rélléchis, ils sont
taciturnes et égoïstes, par suite de leur esprit
spéculatif, froid et méthodique. L'orgueil et la
fierté, qui tiennent à l'esprit de liberté et d'éga-
lité , bases de la constitution , portent toutes les
classes de la société à un esprit d'imitation, plus
sensible dans ce pays qu'ailleurs, plus facile
à reconnaître dans toutes les actions de la vie, et
qui donne lieu à cette gr. conservation , l'une
des causes les plus puissantes de la prospérité
nationale. 11 est difficile de distinguer parmi les
hommes aucune classe de la société à l'habit,
tout le monde étant vêtu de la même manière, sauf
les domestiques mâles. Les femmes des classes
pauvres ne craignent pas de chercher à imiter les
femmes de la haute société; car les servantes et
les paysannes ne sortent jamais sans un chapeau
de soie noire ou verte. L'habitant des campa-
gnes n'est pas plus mal vêtu que celui des villes.
On monte beaucoup à cheval , et le luxe des
équipages est extrême. A l'exception de quel-
ques lords et banquiers, on est logé et meublé
d'une manière uniforme et assez simple. Peu
de peuples mènent une vie plus monotone et
plus propre à nourrir le caractère particulier
que les Anglais oiit reçu de la nature, Lea
ANC.
fomiliôs, occupées de lisiir mc^rinj^o el da leurs
cnfaiils, vivoiil hiiaucoup dans li'ur iiilvrioiir.
Dans la vie sociale comme dans la vie domi-s-
tique, la taciturnité isole tous les individus. Par
un contraste remarquable, nulle part l'eutance
n'est plus heureuse, et, malgré les vices de
l'éducation , il existe on Angleterre une gr.
masse de lumières, dont elle est redevable
aux nombreuses écoles gratuites , et aux so-
ciétés créées de toutes parts pour répandre
l'instruction. On ne peut s'empêcher de re-
connaître de la cupidité dans le caractère des
Anglais; on la retrouve partout, même dans
leurs plaisirs, et dans la manie des paris, qui
est portée à un point dont il est difficile de se
faire une idée. C'est l'orgueil et une sorte de sus-
ceptibilité, dont il est le principe, qui multi-
plient dans les hautes classes les duels au pisto-
let, et dans les classes inférieures les combats
à coups de poings ou boxes. C'est aussi ce
sot orgueil poussé à son dernier période , qui
fait croire à la nation anglaise qu'elle est la pre-
mière du monde. Du reste, on ne peut refuser
aux Anglais d'être braves , intrépides , et, mal-
gré leur froideur, assez obligeants et d'un com-
merce sûr; mais aussi on peut leur reprocher
d'être souvent inconstants dans leurs goûts,
changeants, extravagants dans leurs idées, et
faciles à écouter la calomnie.
Religion. La religion chrétienne fut prêchée
en Angleterre par Augustin, moine romain, vers
597. Ce fut Henri VIII , qui déclara l'église indé-
pendante du saint-siége, conserva la hiérarchie,
mais se fil chef suprême de l'éghse, prérogative
que ses successeurs ont conservée. Le roi nomme
les archevêq. et les évêq. Il y a 2 archevêchés,
i àCantorbéryetl àYork, et24évêchés, qui, les
uns et les autres , siègent au parlement. La re-
ligion dominante est le protestantisme , ou reli-
gion épiscopale. Mais tous les autres cultes y
sont professés librement, et le nombre des pres-
bytériens, des catholiques, des méthodistes, des
mennonites ou anabaptistes, etc., y est considé-
rable. La popul. catholique est d'env. 2 millions
d'individus. On y compte env. 10,000 juifs. Nous
renvoyons, pour tout ce qui concerne le gouv.,
les lois, la langue, le littérature, l'histoire, à l'ar-
ticle Grande-Bretagne. Depuis Alfred-le-Grand,
l'Angleterre est divisée en 40 comtés ou shires,
dont nous donnons les noms et la popul., d'après
le Statistical journal of the British empire., by
Mac Ctilloch, London, 1837.
POPULATION EN 1831.
Bedford.
9S,48S
Monmoutli.
98,130
Bercic.
1-13,589
Norfoick.
S90,084
Buchingham.
HC,!;29
Korlhampton.
179,336
Cambridgij.
i«5,9S8
Norlhiimborland.
222,912
Chcsler.
S54,391
NottinKham.
223,527
Cornouailles.
S00,908
Oîford.
152,ISfi
Cumberlaad.
169,681
Rustand.
I9.38S
Derby.
237,170
Salop.
282,930
Deyon.
494,478
Somraerset.
404,200
Dorset.
)S9,2S'2
StalTord.
410.BI2
Durham.
S53,9IO
Sullolck.
290,317
Essex.
»17,S07
Surrey.
486,334
Glocester.
587,019
Su SSCI.
872,340
Hercford.
Hertford.
111,211
Warwick.
S3fl,610
143,341
Westmoreland.
55,041
Kuntingdon.
Kent.
S3,I98
Wilt.
420,150
479, :bs
Worcester.
211,363
Lancastre.
l,SSG,8S4
York.
1,20?,168
Leicester.
197,003
Les Iles Normande
62,710
Luicoln.
MiUdlesex.
517,4fiS
L'ilo de Max.
11,000
IjSSS.SSO
13,194 715
AWCLUîlE . bg. de France (Marne
PAubo, ch. 1. do raiii. [^ distribution. 722
iialiil. A 4 I. S. S. 0. de Sé/.anne.
AlUGOliA, roy.de l'Afrique occid. , au N,
(lu iirii-iiela, et qui s'étend le long de l'Océan.
Sa surface est diversifiée , arrosée par plusieura
riv. assez consid. , telles que le Couanza , le
Beiigo, la Danda, et généralement fertile. Il n'y
a que deux saisons, la saison sèche, qui dure
depuis mai jusqu'en octobre, et la saison des
pluies. La chaleur y est très grande , mais tem-
pérée par leg vents de S. et de S. E. , le voisi-
nage de la mer et des rosées abondantes. On y
recueille du riz , du millet , du miel , de la cire,
et il y existe de l'argent, du fer, du cuivre ,
des bancs de sel genmie. Le roy. d'Angola a
été conquis par les Portugais , qui ont laissé aux
indigènes la faculté de choisir leurs gouver-
neurs. Le christianisme y a fait peu de progrès.
L'Angola est divisé en quatre provinces et a
pour cap. San-Paolo de Loanda.
ANGORA , ou plus exactement Ankorak
(l'anc. Ancyre), v. de la Turkie asiat. (Anato-
lie), célèbre par la victoire que Ïimour-Lengh y
remporta sur Bayazid. Elle s'élève sur plusieurs
colhnes, et est dominée par un chat, qui, ainsi
que ses murailles, est en ruines. Il y a un ar-
chevêque grec et sept éghses. Les habit, sont
très industrieux, et se livrent surtout à la fabri-
cation de camelots faits en poils de chèvres. Le
comm. y est assez important. On voit encore
beaucoup de restes de l'ancienne Ancyre , et
entre autres le fameux monument d'Auguste, et
une inscription en l'honneur de ce prince. Le
territ. au milieu duquel s'élève cette v. offre celte
particularité, que tous les animaux, tels que les
chèvres, les chats et les lapins, ont le poil long,
épais et soyeux. 35 à 40,000 habit. A 82 1. E.
S. E. de Constanlinople. Lat. N. , 40° 9': long.
E. , 30<^ 45'.
ANGOSTURA ou San-ThOMÉ DE LA GUYA-
NA, pet. v. de Colombie (Venezuela), impor-
tante comme anc. cap. de la Guyane espagnole ,
et comme le seul lieu de quelque importance
des contrées qu'arrose l'Orénoque. On y remar-
que le palais du congrès , l'église paroissiale et
l'hôpital. Un fort placé vis-à-vis, sur une col-
line , domine le passage du fleuve. Elle a été
fondée en 1588. 3,000 habit. A 601. 0. deVeija-
Guyana.
AKTGOT, gr. prov. d'Abyséinie, qui forme,
avec quelques pays voisins, un roy. gouverné
par un chef Galla. Elle s'étend au N. de l'Ha-
nara, au S. E. de Tigré. Ses principales v. sont
Agof , Colbenou et Combothe.
ASTGOUXiÊiai: , . v. de France ( Charente ) ,
sur un plateau élevé de 221 pieds au-dessus de
la Charente , qui coule à sa base, où se trouve
le faubourg de l'Houmeau ; ch.-l. de départ. ,
d'arrond. et de cant. , siège d'im évêque suffra-
gant de Bordeaux ; cour d'assises , tribunaux d«
1" instance et de comm. ; direction des contri-
bution et des domaines ; conservation des hypo*
thèques. Ses rues sont irrégulières, étroites, tor-
tueuses , et généralement mal bâties. La place
d'Artois est la plus belle promenade ; mais des
remparts on jouit d'une vue délicieuse. On y
remarque , dans les faub. , l'école royale de
marine, bel et vaste édifice, le beau pont sur
la Charente, et un obélisque élevé en l'bonneuf
A>H — 84 —
do la duchesse crAngoul^-mo. Cette villo pos-
sède une bibliothèque de iO,000 vol., quel-
ques fabr. de toiles et d'étoffes communes, de
chaudières de cuivre , une de porcefeine , une
poudrière , des tanneries , des raffineries de su-
cre , et un pet. port qui est l'entrepôt du comm.
de Bordeaux et des départ, voisms. Ses belles
papeteries sont sit. dans les environs. Pâtés de
perdrix aux truffes très renommés. Le poète
Ausone qui vivait au iii^ siècle , fait mention
d'An"oulème sous le nom d'Ingulisma. Elle
devjift la cap. d'un comté réuni à la couronne
en il 03, et mt érigée en duché par François I"
en lolo. Lieu natal de Marguerite de Valois, de
Balzac et deRavaillac. 16,530 habit. A 118 1. 1/2
(de poste) S. S. 0. de Paris. ^. 35^. Lat. N.,
43' 38' 57"; long. 0., 2M0' o7".
ANGOUlJ»u: (Canal d'). Foy. Somme
(Canal de la ).
ANGOUMOIS , anc. pet. pays de France ,
qui forme les trois quarts du départ, de la Cha-
rente. Il avait pour cap. Angoulème.
ANGRA, v. cap. de l'ile de Terceire et de
toutes les Açores. Elle s'élève sur une côte mé-
rid. , est fortifiée et a un port. Résid. d'un évo-
que et de consuls étrangers. Comm. de lin ,
grains, toiles, vin. Lat., 38'' 28'; long. 0., 27° 32'.
ANGRA DOS KXTS, pet. v. du Brésil
(Rio-de-Janeiro), entre des mont. , avec un port
qui reçoit de gr. navires , et par lequel il se fait
un comm. important. Il est défendu par deux
redoutes. A 26 1. S. 0. de Rio-de-Janeiro. Lat. S.,
23-4'; long. 0., 27° 32'.
ASTGRI, com.durov. deNaples (Principauté
citer.). 4,423 habit. A 4 1. N. 0. de Salerne.
ANGUIXIiE (Snake Island) , une des pet.
Antilles, appartenant à l'Angleterre, et sit.
par 18» 20' de lat. N., et 63° 42' de long. 0. Elle
a 10 1. de long , 21 1. carrées , et 3,000 habit.
On y recueille d'excellent tabac , du maïs . du
sucre , et on y élève du menu bétail. Elle a
deux rades.
ANHAliT, nom de trois duchés distingués
par le nom de leurs capitales, formés de di-
vers terri t. enclavés dans la Prusse , et dont
la superf. réunie est de 181 1. carr. , avec
163,100 habit. , professant les religions réfor-
mée et luthérienne. — Le duché à'Anhall-Des-
sau a 43 1. carr. et 38,070 habit. , 8 v., 2 bg.,
100 vg. Dessau, capit. Ses revenus sont de
4,484,000 fr. , sa dette de 2,090,000. On a fixé
son contingent à l'armée fédérale à 529 hommes
de troupes. — Le duché (TylnhaU-Bernburg a
45 1. carr., 39,300 habit, 7 v., 1 bg. , et 51
vg. Bernburg , capit. Ses revenus sont de
940,500 fr.,sa dette de 1,274,000 fr., son con-
tingent de 370 hommes. — Le duché (ï'Anhalt-
Koithen a 93 1. carr. , 67,800 habit. ,6 v. ,
3 bgs. , 184 vgs. On évalue ses revenus à
1,421,000 h\, sadetteà 3,3i4,000. Son contin-
gent est de 524 hommes. — Excepté une partie
du duché d'Anhalt-Bernburg, placée dans le
Hartz, le reste est plat, et d'un climat doux. Ils
sont arrosés par l'Elbe , la Saale , la Wipper.
Le sol y est assez fertile , et on y recueille des
grains , du chanvre , du tabac , du houblon , des
légumes et des fruits. 11 y existe des mines d'ar-
gent, de cuivre, de fer, de houille et des car-
rières diverses 1 on y élève beaucoup de bétail ,
ANi\
de chevaux , de pores. L'industrie manufacln-
rière embrasse la fabrication des draps , dea
chapeaux , des lainages, des tabacs, qui , joints
à du grain , sont les objets du comm. les plus
recherchés. Le gouv. des trois duchés est mo-
narchique , avec des assemblées d'étals.
ANHOLT , pet. île du Danemark , dans le
Cattegat, avec un phare et 100 habit, pêcheurs.
AKTI ou Anisi ( Absicum ) , v. de la Turkie
asiat. (Kars),qui n'est remarquable que pai
son anc. importance, et comme ayant été la
cap. de l'Arménie au xvi^ siècle. Elle fut entiè-
ment détruite par un tremblement do terre en
1319. AlOl.E.deKars.
AM'IAJM'E , bg. de France ( Hérault ) , près
de l'Hérault, ch.-l. de cant. On y prépare des
peaux de chèvres tannées à l'écorce de chêne
vert. 2,480 habit. A 1 1. N. N. E. de Gignac.
ANIO, aujourd'hui Teverone, pet. riv. d'Ita-
lie, qui se jette dans le Tibre, près de Romej^
elle est trè^s rapide. 1.^
ANIYÉa, v. d'Arabie (Nedjîd), jadis cé-
lèbre sous le nom d'Alifah , et lieu natal d'AbJ^
el-Vouahhab, le chef principal des Vouahhaliites.
A 801. S. 0. deLahsa.
A]«-IZI-I.E- CHÂTEAU, bg. de France
(Aisne), ch.-l. de cant. 1,000 habit. ^ dis-
tribution. A 3 1. 0. S. 0. de Laon.
AXJOU, anc. prov. de France, qui forme
maintenant le départem. de Maine-et-Loire, la
partie septentr. du l'arrond. de La Flèche (Sar-
the), l'arrond. de Chàteau-Gonthier (Mayenne),
et la partie septentr. de l'arrond. de Chinon
( Indre-et-Loire). Angers, cap.
ANJOUAN, la plus gr. des îles Comorres,
et la résidence du soulthàn , dont la cap. porte
aussi le nom da Makhadou. Cette île , qui a en-
viron 9 1. de long sur 7 dans sa plus gr. lar-
geur, compte 20,000 habit. Foy. Comorres.
ANKIlAJME, pet. v. de Prusse (Stettin), sur
sur la Peine, a 1 1. du Huff. Fabr. de drap,
d'étoffes de coton , de tabac , de bas, de cuirs,
de tabatières. Comm. de blé, bois, verre. 18,000
habit. A 17 1. N. 0. de Stettin.
ANH.OBEK , v. d'Abyssinie , cap. du roy.
de Choa. Elle est bâtie sur le pencnant d'une
colline dont le sommet est coupé par le palais
du roi , d'une étendue remarquable , arrosée
par deux ruisseaux , et contient environ 5,000
habit. On y jouit d'un magnifique point de vue.
A 10 1. S. E. de Gondar. — Combes et Tami-
siER , 1836.
ANNAM. , pays le moins connu de tous les
pays civilisés, et sur lequel le géographe trouve
le moins de matériaux exacts. Yoici ce qui a
paru le plus vrai au milieu des contradictions
des missionnaires et des autres voyageurs , du
silence des uns et des autres : L'état Annam,
ou mieux Annamite, et non d'An-nam, est va.ssal
de l'emp. Chinois, selon une lettre de M. lia-
vard, évoque au Toung-king, et adressée à
M. Pallegois , missionnaire ; il se compose de
trois ou quatre roy. et de plusieurs autres
pays conquis ou tributaires : ce sont d'abord
les roy. connus des Européens sous les noms
de Tonquin , de Cochinchine, de Kamboge,
d'une contrée appelée roy. de Bao , du Laos,
et de quelques petits territ. indépendants,
situés dans des montagnes qui séparent l'état
AINX — 8
aiiriHiiiitu de la Chine propreineul «lile. — On ne
samail placer que conjeclaralouient le pays de
Luc-Tho ou Lac-Tchou^ qu'un voya^tun- récent,
M. Labissachcre , dit être situe au IS. des lacs,
entre le Toung-king et la Chine. C'est, selon ce
voyageur, ou plutôt selon les ouï-dire qu'il a
recueillis, un plateau sans rivières, dont le sol
cependant, très humide, est fcrlile en riz , et
où il vient beaucoup de baudjous. Ce pays, qui
ne renferme aucune ville proprement dite , ex-
porte des buffles et du coton écru en échange
de sel et de soieries. Le peui)le, qui s'habille
d'étoffes de coton et d'écorce d'arbre , éprouve
les malheureux effets de la guerre civile perpé-
tuelle , qui divise les petits chefs héréditaires ,
aux([uels il est soumis. L'empereur d'Annam'
exerce sur eux une suzeraineté nominale. —
A l'E. du Laos , et au S. des provinces chinoises
de Yun-nan et de Kouang-si , s'étend le pays
qu'on nomme roy. de Tonquin ou Toung-king,
qui est situé autour du golfe de ce nom. Son
véritable nom est Annam septentrional. Les
Cochinchinois l'appellent Drang-ngaï ou roy.
du dehors. Le nom sous lequel nous le connais-
sons est celui qu'a porté la capit. jusque dans
ces derniers temps.
Nous continuerons d'employer le mot de Ton-
quin pour être compris, d'autant plus que ce mot
est variable.
D'après les relations des missionnaires, le
climat du Tonquin est constamment rafraîchi
par les vents du S. et du N. ; les pluies y
tombent depuis avril jusqu'en août ; elles sont
suivies de la plus belle et de la plus abondante
végétation. Le pays est ceint de montagnes au
N. et à l'O. ; mais les côtes et le centre pré-
sentent une vaste plaine, formée en partie par
les alluvions de l'Océan et les dépôts des ri-
vières. Des digues nombreuses et étendues dé-
fendent contre les flots de la mer ces terres
basses , très fertiles en riz. En plusieurs en-
droits, les boues et les sables rejetés par la mer
forment un mélange qui n'est plus de l'eau ,
qui n'est pas encore de la terre , et où les Ton-
quinois , pour exercer la pêche , glissent, à moi-
tié assis, sur des planches. Les rivières inon-
dent le pays dans la saison pluvieuse , c.-à-d.
depuis mai jusqu'en septembre. Le principal
fleuve est leSang-Koï, nommé en Chine, où
il prend sa source, Hou-Kiang ; il reçoit le
Lisien ou Li-Sing-Kiang . Les Tonquinois cul-
tivent les patates , les yams ou ignames , les
plantains , le riz , les mangos ou mangues , les
limons , les noix de coco , les ananas ; ils re-
cueillent de la soie excellente. L'orange de ce
pays est la meilleure que l'on connaisse. L'ar-
bre à thé y abonde , mais on n'en soigne pas le
produit. Le bois de fer et beaucoup d'autres es-
pèces de bois précieux croissent sur les monta-
gnes, tandis que le palmier arec, le bétel , l'in-
digo, la canne à sucre, viennent dans les plai-
nes. On ne connaît ici ni moutons ni ânes, mais
les forêts sont pleines de tigres , d'éléphants ,
d'ours , de cerfs , d'antilopes et de singes, et les
campagnes sont couvertes de bœufs, de buffles,
de pourceaux, de volaille.
Le règne minéral présente du fer dans un état
très pur, du bon cuivre en abondance, de
l'étain, de l'or en petite quantité j et un métal
. — AKIN
qui, d'après les qualités qu'on lui attribue,
semble être du zinc , soit muriaté , soit arsé-
niaté. Les nombreuses cavernes remplies de
stalactites indiquent la nature calcaire de beau-
coup do montagnes.
La capit. de l'Annam septentr. s'appelait i?on(7-
King ., c.-à-d. Cour de l'Fsl, d'où nous avonif
Mt Tonquin ; aujourd'hui elle a pris le nom
officiel de Bac-Ahin, ou Cour du Nord; inaij
le peuple la désigne sous la dénomination dl
Ketcho ou Kecho. Cette ville, située sur la riv.
de Sang-Koï, à 40 I. de la mer, est, dit-on.,
presque aussi grande que Paris , quoiqu'elk
n'ait que 40,000 habit. Viennent ensuite les
villes de Jlan-P^ints , avec 20,000 habit. ; Trun-
bach ., avec 15,000; A'aousang, avefc 8,000;
Hun-Nau , avec 0,000. Cette dernière est la
même que Bean , où les Hollandais avaient leur
comptoir. Dans la partie cultivée du pays, les
villages se touchent , et la grande route pré-
sente une suite non interrompue de maisons et
de jardins plantés en palmiers.
Le groupe des Pirates, pet. îles qui s'élèvent
à l'extrémité septentr. du golfe de Tonquin , et
qui sont , en effet , le rendez-vous d'un gr.
nombre de pirates , appartient aussi aux Ton-
quinois.
Suivant les traditions chinoises , le Tonquin ,
nommé jadis Giao-Chou, ou pays aquatique, fut
peupléd'abord par des Kémoïsou noirs, tribu sau-
vage, originaire des mont, qui séparent le Càm-
bodje de la Cochinchiiie. Deux siècles avant
notre ère , les Chinois y envoyèrent des colonies
qui civilisèrent le pays et y établirent leurs
mœurs, leurs usages et leur rehgion. Le Ton-
quin , soit qu'il fût démembré , soit qu'il fût de
la Chine, conserva les formes du despotisme
patriarcal qui distinguent les grandes nations
d'Asie. Noblesse, honneur, richesse, tout est at-
taché à l'office de mandarin, lettré ou mihtaire.
Les Tonquinois ont le visage plat, ovale, moins
brun que les autres Indiens; leurs cheveux sont
noirs, longs, et fort épais ; une robe qui descend
jusqu'aux talons fait toute leur parure. Leur lan-
gue monosyllabique est dérivée de celle des Chi-
nois; mais elle possède un certain nombe de mots
combinés , ainsi que certains sons aspirés et sif-
flants qui n'existent point dans cette langue.
Leur armée, qui s'élève à plus de 100,000
hommes, a l'habitude de battre les Chinois. La
marine , composée de 200 galères , n'a de re-
marquable que l'emploi d'une espèce de feu
grégeois que l'eau ne saurait éteindre. Le mo-
narque célèbre tous les ans , de même qu'en
Chine , une fête en l'honneur de l'agriculture.
La polygamie y est en vigueur, et nulle femme
ne s'arroge la qualité d'épouse. Les hommes
répudient les femmes à volonté. Les mariages
se font sans prêtres ; le consentement des pa-
rents est le seul acte nécessaire. La stérilité dés-
honore ici un ménage , tandis que le mélange
de nombreux enfants avec plusieurs femmes
n'y apporte aucun trouble.
Au midi du Tonquin nous trouvons la Cocliin-
chine , dont la géogr. est devenue obscure , à
force d'avoir été traitée par beaucoup d'écrivains
qui se contredisent. Ce pays, compris, avec le
Tonquin, sous le nom général à^ Annam, en fut
démembré il y a env. 600 ans. Les indigènes là
ANX
— 86 —
ANN
(It'signcnt sous le nom do Drang-Trong, ou roy. même l'héritier de la couronne , qu'il avait cno-
" ' ' •'■---' Celui verti en secret, sans avoir osé le baptiser, et
qui était un des princes les plus éclairés de
l'Orient. Il y arriva vers 1787. La France saisit
cette occasion d'établir son influence et son
commerce dans un des pays les plus riches de
rOrient. Elle s'engagea à fournir à son nouvel
allié 20 vaisseaux du guerre , 7 régimens et un
million de piastres , dont moitié en numéraire
et moitié en munitions de guerre. Elle devait
recevoir un échange de territoire arrosé par le
Han , la baie de Tourane , les îles de Kiam et de
Faï-Fo , au midi , et celle de Haï-\Yin , au nord.
La flotte expéditionnaire, arrivée à Pondichéry,
y fut retenue , sous de faux prétextes , par le
gouverneur anglais. Pendant ces délais , la ré-
volution française éclata , et de cette grande
expédition , une vingtaine d'officiers français ,
ainsi que quelques Anglais et Danois , arrivè-
rent, avec l'évèque d'Adran , à leur destina-
tion. — MM. Dayot, Chaigneau et Vannier, qui
avaient servi Gia-Long avec zèle et valeur , et
avaient mis l'armée et la marine sur un bon pied ^
furent faits mandarins de 1" classe en récom-
pense de leurs services. — L'évèque d'Adran
désira vivement rétablir les relations interrom-
pues avec la France ; mais nos guerres conti-
nentales réclamaient alors toutes nos foi ces, et
ce ne fut que sous Louis XVIII que le capitaine
Rey, de la marine marchande , fut chargé d'une
lettre et de quelques chétifs présents pour l'em-
pereur d'Annam. En 1817, la frégate la Cy-
bèle, commandée par M. Achille de Kergariou ,
mouilla dans la baie de Tourane , ayant à bord
M. Eugène Chaigneau, neveu du mandarin de
ce nom. Cette mission, qui avaitpour but d'ob-
tenir de Gia-Long une nouvelle cession de Tou-
rane et d'une partie du littoral , fut sans succès,
et le roi se montra d'autant moins disposé à
une nouvelle alliance , que l'évèque d'Adran
était mort quelques jours auparavant. Peu de
temps après, Gya-Long lui-même mourut, après
avoir fait reconnaître pour héritier de sa cou-
ronne son fils naturel Mignes-Man. A la fin
de celte même année 1821, M. Crawfurd , chef
d'une ambassade envoyée par le gouverneur-
général du Bengale , éprouva tant de lenteur
et de formalités, qu'après plusieurs semaines
de démarches inutiles , il fut forcé de se rem-
barquer avec sa suite sans avoir pu offi'ir ses
présents, ni même pénétrer jusqu'au roi. Les
tracasseries qu'éprouvèrent MM. Chaigneau et
Vannier obligèrent ces deux officiers à se dé-
mettre de leurs fonctions. Ils s'embarquèrent
en 1825 pour retourner en France, et toutes
les démarches tentées depuis pour renouer les
négociations n'ont abouti qu'à prouver aux Eu-
ropéens que l'empereur d'Annam veut interdire
ses états aux étrangers. La forme du gouv.
cochinchinois a toujours été despotique. Le sou-
verain s'appelle Jîoi des Cigux. Son armée est
de 100 à 150,000 hommes , dont 30,000 armés
de mousquets et de fusils, et exercés à l'euro-
péenne. Los soldats cochinchinois portent des
sabres et des piques d'une énorme longueur.
On n'emploie plus les éléphants à la guerre.
Le pays de T^sîampa, dont le vrai nom est Binh-
'Pvant , est en grande partie peuplé de tigres et
d'éléphants. L'air y est très mauvais pendant
du dedans : c'est VJnnam méridional
de Kinam , indiqué comme le nom du roy. en-
tier nar Valentin , paraît n'être que celui d'une
ancienne province. Les Japonais l'ayant appelé
Kotchin-Tsina , c.-à-d. le pays à l'ouest de la
Chine, les Européens le désignèrent sous la
dénomination de Cochinchiiie. La nature des
lieux l'extension de la nation et celle du lan-
gage européen bornent le nom de Cochinchine ^
ou, si l'on veut, à^Annam méridional, à la
côte qui s'étend depuis le Tonquin jusqu'au
Tsiampa, sur 130 lieues de long et 50 à 50 de
large. Le Hué, ou Hoé , ou Kouang-Tré , pro-
>ince séparée du Tonquin par un défilé étroit
fermé d'une muraille, contient une grande ville
avec un château royal fortifié , résidence habi-
luelle de l'empereur actuel. Cette ville, peuplée
(1 0 plus de 50 à 40,000 âmes , porte le nom de
Hué ou de Huéfo dans le dialecte populaire, et
celui de Foutchouang dans la langue des man-
darins. Elle est située sur la riv. de Hué , et ,
grâce aux talents des ingénieurs français qui
ont été chargés de la fortifier à l'européenne ,
elle peut passer pour la première place forte de
l'Asie. Suivant quelques voyageurs, la Co-
chinchine comprend parmi ses nouvelles pro-
vinces le Tsiampa et une partie de la côte du
Kambodje , que nous décrirons plus bas. Il n'est
guère de terre sur laquelle la mer gagne plus
sensiblement que sur les côtes de la Cochinchine.
Les Cochinchinois ont de petits chevaux ,
des mulets, des ânes, des chèvres, et beau-
coup de volaille. Ils tirent une bonne nour-
riture de plusieurs plantes salines , telles que
la salicorne et la sabine ; ils mangent aussi di-
verses espèces d'algues marines. La plante la
plus précieuse qu'ils possèdent est le dina-xang
qui sert à teindre les étoffes en vert dans toutes
les nuances. Outre les poissons, leur aliment
ordinaire , la mer leur fournit diverses espèces
de molusques, surtout les holothuries (tripangs
des Malais ) , que toutes les nations du S. E.
de l'Asie mangent avidement. L'hirondelle-
salangane ne construit nulle part en plus grand
nombre que dans les îles de la Cochinchine ses
nids tant recherchés par les gourmands chinois
et cochinchinois. La chair de l'alligator, les œufs
prêts à éclore et le poisson pourri, sont des mets
savoureux pour leur palais. Les Cochinchinois
sont une des nations les plus actives et les plus
spirituelles de l'Asie; ils ont une taille petite et
un teint olivâtre foncé, et sont d'une malpro-
preté dégoûtante. Couverts de haillons , ils se
débarrassent de la vermine qui les ronge en la
portant à la bouche.
Quand le Tonquin se sépara de laChine, les Co-
chinchinois se déclarèrent aussi indépendants, et
mirent sur le trône N'gu- Yen, qu'ilsinvestirentdu
pouvoir absolu. Trois frères, y compris Gu-Yak ,
déposèrent son successeur , et se partagèrent le
royaume. Toutefois des dissensions s'étant éle-
vées entre eux, Gia-Long, descendant de N'gu-
Y'cn , parvint à se faire un faible parti ; mais ,
après quelques revers , l'évèque d'Adran , son
conseil , homme de génie , depuis longtemps
établi dans ce pays , désespérant du succès
avec un si pet. nombre de partisans, alla de-
mander des secours h. la France ; il y conduisit
AINi>i
- 87
A?i?i
3
fînq ù six mois do rannéo ; los clialours y sont
très grandes, les eaux, pernicieuses, et les
vivres , excepté le poisson , assez rares. Le ter-
rain est sablonneux et ingrat; il produit cepen-
dant du coton, de l'indigo et de la mauvaise
soie. IjCs habitants de cette contrée sont appelés
Loyes ^ et paraissent former une môme race
avec les Laos. Ils sont grands , nerveux , bien
faits; leur teint lire sur le ruuge. Ils ont le nez
un peu aplati et de longs cheveux noirs. Ce
pays ne renferme que des villages, dont les plus
considérables sont Padarau et Phauri.
Le Kamboge ou Kambodje, appelé aussi Fou-
dra-Syan par les habit., et Kao-Mien par les Ton-
quinois , est un pays qui n'a pas moins de 160 1.
(lu N. au S., et de 100 de l'E. à l'O. Il était
fort peu connu avant que le savant Abel Remu-
sat en eftt donné une description, tirée des écri-
vains chinois, dans ?,qs Nouveaux Mélanges asia-
tiques. Les villes sont entourées de palissades ;
leur forme est absolument carrée , et à chaque
angle s'élève une tour en pierre. Dans chaque
village on voit un temple ou une tour, et, quel-
que peu peuplé que soit le village, il y a des
gens commis pour la garde de cette tour. On
voit de distance en distance , sur les grands che-
mins , des stations pour les voyageurs. L'an-
cienne capitale du pays porte aussi le nom de
Kambodje: mais les habitants lui donnent, en
outre , celui de Levech ou Laweick, ainsi que
celui de Loech : elle est bâtie au milieu d'une
grande île formée par le Maï-Kang et traver-
sée par plusieurs canaux. Le magnifique palais
qu'habitaient les rois de Kambodje commence
à tomber en ruines, et toutes les maisons de la
ville sont construites en bois. A 4S I. au S. E.
de cette cité déchue , s'élève celle de Saigong ,
qià a le titre et le rang de capitale. ( Foy. Saï-
GANG.) Panamping ou Pénomping, sur la droite
du Maï-Kang, à 6 1. au S. E. de Kambodje,
passe pour la seconde cap. du roy. Poulo-Condor
ou Vile-Condor , c.-à-d. l'île aux calebasses, est
située au S. de la Cochinchine , à 16 1. de l'em-
bouchure du fl. de Kambodje.
Le Kambodje paraît composé de trois régions
physiques : la vallée que le Û.Mai-Âong inonde,
et qui renfenne de gr. îles ; les déserts, qui com-
mencent probablement où finissent les inonda-
tions , et qui ont beaucoup d'étendue à l'E. ;
enfin , les côtes , généralement basses , sablon-
neuses , couvertes de taillis , et baignées d'une
mer peu profonde. — La production principale
du pays est connue sous le nom de gomme de
Kambodje; elle donne une fort belle couleur
jaune. On y trouve en abondance de l'ivoire et
des bois précieux , tels que le bois de rose , de
santal , d'aigle , de calambac. Le teck, le bois
de fer, le callophyllum , qui s'élance aussi droit
qu'un pin de Norwège , fourniraient à de gran-
des constructions navales. On exporte un peu
d'étain et de l'or. Les terres y produisent du riz
et tout ce qui est nécessaire à la nourriture. Il
s'y est établi beaucoup de Japonais , de Chinois
et de Malais. On peut à peine distinguer ces der-
niers des naturels, dont le teint est d'un jaune
sombre , et qui ont de longs cheveux noirs.
L'archipel de Paracels est un labyrinthe d'îlots ,
de rochers et de hauts-fonds. Il se compose de
plusieurs groupes, dont les principaux sont
ceux. (Wimphitrite, do Discovery et de Foador^.
Quelques unes de ces îles sont couvertes de bois,
et les Cochinchinois s'y rendent annuellemo.iit
pour la poche. — Abel Kemusat, Malte-Brun,
IIavaui), Pallegois, et G. de Rienzi.
ANNA, V. de la Turkie asiat. (Bagdad), sur
l'Euphrato, dans une position délicieuse, rési-
dence d'un émir ou prince arabe. Elle fut sur-
prise par les Youahhabites en 1803, ravagée,
et ne compte plus que 3 à 4,000 habit. A 31 1.
N. 0. de Bagdad.
AJNTNABEHG , pet. V. de Saxe (Erzgebirge),
avec des fabr. de dentelles et do rubans, et
dans le voisinage des mines d'étain , de fer, da
cobalt et d'argent en exploitation. 4,500 habit.
A 10 1. S. 0. de Freyberg.
ANNAMABOÉ , bg. et port de l'Afrique occ,
sur la Côte-d'Or (roy. de Fanty), avec un fort
appartenant aux Anglais. 2,500 habit. A 3 1. 1/4
E. du Cap-Corse.
ANNAN", pet. V. d'Ecosse (Dumfries), avec
un port à l'emb. de l'Annan , et des fabr. de
coton. Comm. de bois de construction ot poche
du saumon. 2,500 habit. A 24 1. S. d'Édinburg.
ANNAPES, com. de France (Nord). 1,650
habit. A 11. 1/2 E. de Lille.
ANNAFOUS, pet. V. des États-Unis (Ma-
ryland), sur la Severn , près de la baie de
Chesapeak. Elle est commerçante. 2,600 habit.
A 8 1. 1/2 S. de Baltymore. '
ANNAPOUS-B.OTAX.E, V. de la Nouvelle
Ecosse , avec un vaste port où les marées sont
de 50 pieds. Elle est bien bâtie , fortifiée , et n'a
pas plus de 1,200 habit. Lat. N. , 44° 49' ; long.
0., 670 42'.
ANNATOM , dans l'archipel des Nouvelles-
Hébrides, découverte par Cook, en 1774, revue
par d'Entrecasteaux , en 1793, «t reconnue par
d'Urville, en 1827; terre forniée par de hautes
mont., avec une bande littorale fort étroite,
surtout dans la partie nord. Cette bande est gar-
nie de cocotiers et d'une foule d'autres , au tronc
blanchâtre et dénudé , que M, d'Urville suppose
appartenir à l'espèce melaleuca leucodendron ,
qui fournit l'huile de Kaioupouti. Dans toute
cette partie, nul indice ne révéla à ce navigateur
que l'île fût peuplée. Elle a 10 milles de l'E. à
l'O., sur 6 de largeur. Lat. S., 20" 11'; long.
E., 167° 15' (pointe 0.).
ANNSBAUIiT ou APPEVILLE, bg. de Fr,
(Eure), sur la Rille. 1,147 habit. A 1 1. N. N. 0.
de Montfort-sur-Rille.
ANNECY, lac des États Sardes (Savoie), qui
s'écoule dans le Fier, à 35 toises au-dessus de
celui de Genève. Il a 4 l, de long, 1 1. de large ,
et renferme une île avec des jardins et 1 chat.
ANNECY, pet. v. des Étals Sardes (Savoie),
entourée de riants coteaux et de hautes mont.,
sur le lac du même nom. On y remarque l'évê-
ché et l'hospice. Il y a 1 fabr. de toiles peintes,
1 de faïence, 1 de vitriol, 1 de chapeaux de
paille , des usines à fer-blanc et acier, 1 filât, de
coton et de soie. On conserve dans la cathédrale
les reliques de St.-François de Sales. Annecy
paraît avoir existé du temps des Romains. 5,500
habit. A 7 1. 2/3 S. de Genève.
ANNEYRON, com. de France (Drômc).
2,527 habit. Ail. N. de St.-Vallier.
ANNOBON ou Annabon, île de l'océan A*"
xyr - 88 -
luiiliciiiô, sur la côteocc. d'Afrique, découverle
le 1" jour de l'an 1473, parles Purlugais, aux-
quels ehe appartient. Elle a 7 1. de tour est
montueuse , et habitée par un mi lier d indi-
vidus , qui occupent une bourgade placée sur la
côte or., au S. 0. de St.-Thomas. Lat. S., 1° 25';
long. E., 5" 5'/.
AXNŒVJJN , com. de trance (Nord).
3,0o3 haliit. A 2 I. S. 0. de Seclin. ^
ANNONAT, V. de France (Ardeche), entre
la Diaune et la Canu; ch.-l. de cant. ; tribunal
de comm. Elle possède des papeteries dont les
produits sont renommés, des fabr. de bonnete-
ries, de bougies, de chandelles, de draps; des
iîlat. de coton, des blanchisseries de hn. On y
prépare de belles soies blanches pour tulle et
tlondes. Lieu natal de MonlgoUier , l'inventeur
des aérostats, en Tlionneur duquel on a élevé
un obélisque. 7,700 habit. ^. ^gjf?. A 5 I.
N. N. 0. de Tournon.
ANNOT, pet. V. de France (Basses-Alpes),
ch.-l. de cant. Mégisserie. 1,292 habit. ^ de
distribution. A 4 1.\N. E. de Castellane.
ANNOVJXIiE , com. de France (Manche).
1,030 habit. A 2 I. 1/4 N. de Buhal.
ADTOR, com. de France (Nord). 2,552 habit.
A 21. 1/2 S. deTrélon.
ANOST, com. de France (Saône-et-Loire).
5,004 habit. A 2 1. 1/2 0. de Lucenay.
ANOUED, com. de France (Vosges). 2,254
habit. Al 1. 1/2 E. de Corieux.
ANOUFCHEHER , y. de l'Hindoustân (Ben-
gale), sur le Gange, et qui fait un gr. comm. d'in-
digo, de^coton et de sel. A 53 1. S. E. de Dehli.
ANSÂBXÉH , pet. peuple agricole de la
Syrie , qui habite la chaîne de mont, depuis An-
takiéh jusqu'au Nahr-el-Kébyr. L'origine de leurs
opinions religieuses remonte à la fin du ix'= siè-
cle. Ils sont divisés en plusieurs peuplades ou
sectes, tels que les Khamsiés ou adorateurs du
soleil , les Kelbié ou adorateurs du chien , et les
Kudmotnié. Leurs mont, sont moins escarpées
que celles du Liban , et plus propres à la cul-
ture , mais aussi plus ouvertes à l'ennemi , ce
qui fait qu'elles sont moins peuplées que celles
des Maronites et desDruses. On y recueille beau-
coup de grains, de tabac à fumer, du vin et de
l'huile.
ANSE, pet. V. de France (Rhône), dans une
belle plaine, près de la Saône, ch.-l. de cant.
Il s'y est tenu 4 conciles. 1.660 habit, (com.)
S- a^- A 1 I. 1/4 S. de V'illefranche.
ANSE (Grande-), bg. sur la côte septentr. de
la Martinique, au tond d'une baie dangereuse,
avec un débarcardère peu commode; ch.-l, d'un
quartier.
ANSE (Petite-), pet. v. d'Haïti (nord). A 1 1.
S. E. du cap Français.
ANSES D'ARi.£T (les), bg. de la Marti-
nique ; ch.-l. de quartier. A 2 1. 1/3 S. de Fort-
Royal.
ÀNSPACH, pet. V. de Bavière, sur la Reza ;
ch.-l. du cercle de ce nom. On y remarque le
chat des anc. margraves et l'église St.-Jean. Elle
possède 1 bibliothèque , des fabr. de draps , de
toiles de coton, étoffes de soie et cartes, faïence,
tabac, blanc de céruse, tanneries. 13,000 habit.
A 351.N. N.O. de Munich.
ANTAKJÉH, V. oie là Sjriej surTOroute, et
qui a remplacé la célèbre Antioche , la rivale da
Rome. Elle est entourée d'une antique muraille
en ruines, flanquée de tours, et qui conserve
un espace de 5 1. de circuit, étendue de la v.
anc, mais dont la v. moderne n'occupe pas la
dixième partie; le reste est couvert de décom-
bres et de jardins. Anlakiéh présente le plus
triste aspect, et n'a tout au plus que 10,000 habit.
Il s'y fait encore quelque comm. en soie écrue
et ouvrée, tabac, poils de chèvres et de chameau.
Antioche , bâtie sur les ruines d'Antigoiiia par
Sileucus Nicator, qui lui donna le nom de son
père Antiochus, fut la résidence des rois de,
Syrie et celle des proconsuls romains, ce qui
la fit appeler la Reine de l'Orient, comme ou
l'appela aussi plus tard l'Œil de l'église d'O-
rient, parce que ce fut là que les disciples de
Jésus-Christ reçurent pour la première fois le
nom de chrétiens, et que Pierre étabht le gr.
patriarcat d'Orient. Elle joua un gr. rôle dans
les croisades. Elle fut plusieurs fois prise et sac-
cagée. Le soulthàn d'Egypte Bibars l'enleva
pour toujours aux Croisés, et depuis lors, elle
ne s'est plus relevée. Antakiéh a dogné nais-
sance à Ammien MarceUin, à Jérôme cl à Jean
Chrisoslôme. A 7 1. de la Méditerranée, et à 25 I.
0. d'Haleb. ^
ANTAIiO , v. d'Abyssinie , sur lo penchant
d'une mont., résidence ordinaire du Ras, ou
gt)uverneur du Tigré. Elle fait un gr. comm. en
peaux, bétail , beurre et sel. On y compte env.
1,000 maisons. A 25 1. S. S. E. d'Aksoum.
ANTANDROS , v. de la Turkie asiat. (Ana-
douU), au pied du mont Ida, sur le golfe et à
5 1. 0. d'Adramiti.
ANTEQUERA {Anticaria) , v, d'Espagne
(Séville) , en partie sur la pente d'une colline,
dominée par un chât.-fort moresque et partie
dans une plaine, près du Guadalhorce. Les rues
sont spacieuses et rafraîchies par des fontaines.
On y remarque une belle église collégiale. 20,000
habit. Lat. iN ., 57» 2'; long. 0., 6« 50'. A 6 1.
N. N. 0. de Malaga.
ANTEQUERA , chaîne de mont. d'Espagne,
qui s'étend de l'E. à l'O. dans la prov. de Malaga.
ANTIBES [Antipolis) , v. de France (Var) ,
avec un pet. port, abrité par un môle et défendu
par un fort; ch.-l. de cant. ; tribunal de comm.
C'est une place de guerre de troisième classe,
importante à cause du voisinage de l'Italie. Le
fort carré en est à une 1/2 1. Comm. de poisson
salé, oranges, cédrats, huile, figues, raisins secs
et vins. Antibes a remplacé l'anc. Antipolis,
colonie marseillaise , fondée 540 ans avant J.-C.
Les Romains lui donnèrent une gr. importance.
5,565 habit. ^. ^-tj. A 8 1. E. N. E. de Fré-
jus. Lat. N., 43" 34' 43"; long. E., 4° 47' 55".
ANTICOSTI, île de l'océan Atlantique, sit.
sur la côte du Bas-Canada , vis-à-vis de l'cmb.
du St. -Laurent. Elle a 45 1. de long, sur 11
dans sa plus gr. largeur , est boisée , inculte , et
n'est habitée que par quelques individus chargés
de porter secours aux naufragés.
ANTIGNAC, com. de France (Cantal J.
1,828 habit. ^ de Bost.
ANTIGOA, une des îles Antilles, sit. au N
de la Guadeloupe, par 17° de lat. N., et Oi" de
long. 0. , et qui appartient à l'Aiigleterr •. Elle
est de forme ovale, a 6 !. 1/2 de loiiy et 4 1. 1/3
ArsT
— 89 —
ANT
ée large, [.es 5/-i do sa surface soiil cultivés en
cannes à sucre, cotonniers, tal)ac, gingcmhro
et vins. On y élève des bœufs et des moutons.
En 1819, la valeur des exportations s'éleva à
plus de 12,500,000 fr. On y compte 40,000 ha-
bit. , dont 3(1,000 nègres. Elle est divisée en G
paroisses, renferme 12 v., St. -John, résidence du
gouverneur, et English-Ilarbour. Cette île a été
colonisée pour la première fois par des Anglais,
en 1032.
ANTILXXS, gr. archipel sit. entre les deux
continents de l'Amérique septentr. et mérid., et
entre les 10" et 28° de lat. N., et les 61° et 87"
de long. 0. Il se divise en grandes Antilles au
N. et à l'O. , et en petites Antilles à l'E. et au S.
Les premières sont Cuba, Haïti, lu Jamaïque et
Porto-Rico; et les secondes, nommées aussi îles
Caraïbes, dn nom de leurs premiers habit., la
Trinité, la Guadeloupe, la Martinique, la Domi-
nique, la Barbade, Ste.-Lucie, Tabago, Margue-
rite, Tortue, Marie-Galante, Curaçao, Grenade,
St.-Vincent, Antigoa, Ste.-Croix, St. -Christophe,
St.-Martin, Buen-Ayre, Aruba, les Lucayes,
les Vierges , les Grenadilles.
Les Antilles sont, en général, escarpées et mon-
tueuses. Les ilancs des mont, dont elles sont cou-
vertes sont garnis d'arbres, tandis que leurs som-
mets ne présentent que des rochers dépouillés et
arides. Il n'y existe que deux saisons, la sèche
et la pluvieuse, dont la température toutefois ne
diffère pas au tant que l'on serait porté à le croire,
puisque le thermom. n'y varie guère que de 18
à 28" au-dessus de zéro. Elles suivent d'ailleurs
le cours du soleil , qui passe au zénith deux fois
par an. On éprouve alors des ouragans, accom-
pagnés de torrents d» pluie, de raz de marée,
de tremblements de terre , qui répandent de
tous côtés l'effroi et la désolation, et occasio-
nent de gr. désastres. Cette saison calamiteuse
est encore celle de la fièvre jaune et d'autres
maladies meurtrières qui viennent joindre leurs
ravages à ceux des éléments en courroux. Le
ciel est d'ailleurs toujours serein , et n'est voilé
que momentanément , même pendant l'hiver-
nage ; mais l'humidité y est extrême, et con-
tribue à faire de l'archipel un séjour pernicieux
et redoutable pour les Européens.
Toutes les îles , sans exception , brillent d'une
végétation constante , et le sol y est quinze fois
plus productif que celui d'Europe ; mais le climat
paraît y être tout à fait contraire à la reproduc-
tion des plantes de cette partie du globe, tandis
que celles de l'Afrique et de l'Inde y acquièrent
le plus heureux développement. On y recueille
d'ailleurs en abondance du sucre, du café, du
coton, du cacao, du tabac, du gingembre, du
piment, des drogues médicinales, du manioc,
qui forme la principale nourriture des •4/b'^s de
la population; des patates, du maïs, des igna-
mes, des bananes, des plantes potagères, etc.;
des fruits , dont plusieurs espèces, et entre au-
tres le raisin et la figue, ont un goût délicieux;
des oranges , des citrons , des chadées , des ana-
nas, etc. Nos céréales n'y viennent pas, mais
on y cultive en grand le maïs, qui, joint à la ba-
nane et à l'igname, forme la principale nourri-
ture des noirs. Les montagnes et les collines
offrent une gr. variété de bois propres à l'ébé-
tjisteric; à la charjionte et à la construction} les
principaux sont des bananiers, des paradis, dea
jaccpiiers ou arbres à pain, des sapotilliers, des
cocotiers, des palmistes francs, des manganiers,
dos p(jmmiors cannelles, des acajous fruitiers,
dos tamarins, des calebassiers , des caféyers,
des copuhus, dos aloès , des campêches, des
lataniers, des bambous, etc.
Le climat de l'archipel paraît n'être pas plus
favorable aux quadrupèdes qu'aux végétaux
d'Europe ; car les animaux domestiques que l'on
se trouve dansia nécessité d'y naturaliser dégénè-
rent pnimptement, tels sont le bœuf, le mulet,
le cheval, le mouton, la chèvre, le porc elle chien.
Le lapin seul y est partout domestique, el s'y re-
produitcommedansnosclimatii.Lesquadrupèdes
indigènes sont en petit nombre ; ce sont l'acouli,
espèce intermédiaire entre le lapin et le rat; la
marcitou ou sarigue de Buffon , le pécari ou porc
mexicain, qui diffère de celui d'Europe par une
glande qu'il a sur le dos et qui renferme une
substance musquée ; plusieurs espèces de crabes
de terre, qui offrent, dit-on, un manger excel
lent, et le rat musqué. Il y a plusieurs espèces
d'oiseaux ornés du plus brillant plumage , entre
autres des perroquets de toute espèce, des lla-
manls de la grosseur du cygne et des colibris.
L'archipel est très poissonneux ; on y trouve à
peu près les différentes espèces de poissons d'Eu-
rope , et beaucoup d'autres qui lui sont parti-
culières. 11 y a une multitucb de reptiles et des
myriades d'insectes, tels que des sauterelles,
des fourmis, des chenilles, des scolopendres ou
mille-pieds, des scorpions, des moustiques
et des chiques , qui sont l'un des fléaux de ces
îles.
Deux seulement des principales îles Antilles,
Cuba et Haïti, possèdent des mines d'or, d'ar-
gent, de cuivre, de fer, de soufre et de char-
bon, des marbres et différentes pierres. Dans
les autres, on trouve aussi diverses pierres et des
argiles à potier. L'industrie a principalement
pour oh^'et l'exploitation des diverses productions
du sol , dont l'exportation forme tout le comm.
Les Antilles sont peuplées, outre un pet.
nombre d'Européens, de créoles, de gens de
couleur, libres ou affranchis, et de noirs, es
claves ou libres. Les créoles, souples et bien
faits , ont le teint plus foncé que celui des peu-
ples méridionaux de l'Europe. Ils ont, en gé-
néral, l'imagination ardente, l'esprit vif et la
conception facile ; ils sont de plus affables envers
les étrangers , et surtout très hospitaliers ; mais
ils sont vaniteux, légers, passionnés, inconstants
dans leurs goîits, très adonnés au plaisir et sur-
tout au jeu. Les femmes, heureusement parta-
gées du côté des avantages physiques, sont asseï
douces et bonnes, et familières avec leurs égaux ;
mais fières avec leurs inférieurs. Les lois et les
préjugés donnent d'ailleurs aux créoles une gr.
suprématie sur les individus des autres classes
et élèvent entre eux une barrière insurmonta-
ble. Les hommes de couleur libres , la plupart
laborieux, assez instruits et jouissant d'une
honnête aisance , mais remplis d'amour-propre
par imitation des blancs , se regardent aussi
comme infiniment au-dessus des noirs, libres
ou esclaves. Quant à ceux-ci , depuis quelques
années leur position a singulièrement changé,
depuis que l'Angleterre les a émancipés dans une
AXV
de sfts colonies. Excepté Haïti et l'île Ste.-Mar-
ciiprite, qui apparlient à la Colombie , les An-
tilles dépendent des nations de l'Europe : les
Lucayes, la Jamaïque, les Vierges, la Barbade,
Ste.-Lucie, St.-Vincent, la Tnmte, la Dommique,
Antigoa, Tabago, des Anglais ; Cuba et Porto-
Kico, de l'Espagne; la Guadeloupe, la Marti-
nique les Saintes, une partie de St.-Martin, de
la France ; l'autre partie de St.-Martin, Ste.-Eus-
tache, Saba, Curaçao et Buen-Ayre, de la Hol-
lande; St.-Jean, St.-Thomas et Ste.-Croix, du
Danemark.
ANTi-MiiO , pet. île déserte de l'Archipel
Grec, à 21. N.O. de Mile.
ANTIOCHE (Pertuis d'), détroit de la
côte occid. de France, qui sépare l'île d'Oléron
de l'île de Ré.
ANTIPAROS , île de l'Archipel Grec, entre
Paro et Siphanto , et qui est célèbre par une
grolte tapissée de merveilleuses stalactites. An-
tiparos a 6 1. de circuit, produit du coton et du
vin , et renferme un pet. village.
ANTIPODES , île déserte , découvei'te en
4800, et visitée par le capitaine Pendleton,
de V Union, qui la trouva médiocrement éle-
vée. Elle a reçu le nom ôJ Antipodes, parce
qu'elle est située à peu près aux antipodes de
Londres , et peu loin de celles de Paris. Lat. S, ,
49» 40' ; long. E. , 1770 20'. On y fait la pèche
des phoques.
ANTIVARX , pet. V. de la Turkie d'Europe
( Albanie J, sur l'Adriatique, vis-à-vis de Bari,
ce qui Un a valu son nom. Elle a un port, et
est la résidence d'un archevêque grec. C'est
l'entrepôt de la vallée du Drin. 4,000 habit.
A S 1. N. 0. de Dulcigno.
AKTTON'GUi, gr. baie sur la côte N. E. de
Madagascar, au N. de l'île Ste.-Marie.
ANTONINA, pet. V. du Brésil (St.-Paul) ,
à l'emb. de deux pet. riv. dans l'Océan. Comm.
de manioc, cordages, bois de construction.
A 3 1. 0. de Paranagua.
ANTONT, vg. de France (Seine), sur la
Bièvre. Blanchisserie de cire, fabr. de bougies,
carrières de pierres. 1,200 habit. ^. A 3 1. 1/2
(de poste) S. de Paris.
ANTR AIGUËS, vg. de France (Ardèche),
ch.-l. de cant, , arrond. de Privas. 2,029 habit.
A 41. de Privas.
ANTHAIKT, pet. y. de France (Ille-et-Vi-
laine), sur le Coesnon, ch.-l. de cant. Fabr. de
grosses étoffes de laine. 1,742 habit, (la com.).
S- ^B^- A 9 1. N. N. E. de Rennes.
ANTRira , pet. v. d'Irlande , près du lac
Cheagh et de l'emb. de la Six- Mille -Water;
ch.-l. du comté du même nom. Fabr. de toile.
2,000 habit. A S 1. N. 0. de Belfast.
ANTSOUKI, pet. état de la Russie mérid. ,
dans le Caucase orient. , sur le Samour. Il est
habité par 1,500 familles de Lesghis moham-
medans.
ANTUIXT, com. de France (Saône-et-
Loire ). 1,4.S2 habit. A 21. 1/2 S. E. d'Autun.
ANVERS, prov. de Belgique , au N. du Bra-
bant mérid. et à l'O. de la Fla'ndre orient., dont
elle est séparée par l'Escaut. Elle a 136 1. carr.,
554,294 habit. (1828), 6 v. , 12 bgs., 270 vgs.
Son ch.-l. est Anvers.
ANVERS , V, de Belgique , sur la rive droite
^ - AINZ
de l'Escaut, qui y forme un port profond et
commode, pouvant contenir 1,000 navires, avec
de beaux faubourgs. On y compte plus de 200
rues , la plupart larges , droites et bien pavées ,
et 22 places publiques , dont la plus belle est
celle de Meer, sur laquelle se trouve le ci-de-
vant palais impérial. Ses principaux édifices
publics sont : la cathédrale , dont le clocher a
406 pieds de haut, et qui possède la fameuse
Descente de Croix .^ chef-d'œuvre de Rubens ;
l'église St. -Jacques, avec le tableau de ce grand
homme ; la bourse, une des plus belles de l'Eu-
rope ; la ci-devant église des Jésuites , celle de
St.-André; le théâtre, la maison annatique , le
bassin , les quais , les six portes et le bagne.
Cette ville possède une académie royale des
beaux-arts , un athénée ou grand collège , un
musée , une bibliothèque publique , un jardin
botanique, un grand hôpital et plusieurs hos-
pices , un arsenal considérable , des fabr. de
soieries , de mousselines , toiles cirées , draps ,
bas de soie et de coton , dentelles, chapeaux ,
tapis de haute lisse , velours ; des raffineries de
sucre , des filât, de coton , des savonneries. La
taille des pierres précieuses y est très perfec-
tionnée. Anvers, qui fut pendant si longtemps
l'une des villes les plus commerçantes de l'Eu-
rope , a toujours conservé des relations fort im-
portantes. Elle est environnée de fortifications,
et défendue par une citad. des plus fortes de l'Eu-
rope. Lieu natal du géographe Ortélius, de Gra-
maye , et des peintres Jordaëns, Teniers, Van-
Dyck et Crayer. 65,000 habit. — On croit qu'An-
vers est la capitale des Ambivarites dont parle
César. Le xvi" siècle est l'époque de sa plus gr.
prospérité. En 1585 , elle soutint un siège mé-
morable, et en 1794, elle fut réunie à la France,
qui la garda jusqu'en 1814. En décembre 1832,
après la révolution qui venait de séparer la Bel-
gique de la Hollande , cette dernière puissance
n'ayant pas voulu évacuer la citadelle, la France
y envoya une armée de 50,000 hommes , sous
les ordres du maréchal Gérard , qui s'en empara
après 22 jours d'attaque. La citadelle était dé-
fendue par 6,000 hommes. Anvers est à 10 I.
N. de Bruxelles , distance que l'on parcourt au-
jourd'hui en 50 minutes , sur un beau chemin
de fer.
ANWEIXJBR , pet. V. de Bavière ( Rhin ) ,
sur la Queich. Tanneries , papeteries , distille-
ries de kirsch. 1,900 habit. A 2 1. 1/2 0. de
Landau.
ANZ AT - LE - XiTTGET , com. de France
( Puy-de-Dôme ). 1.817 habit. A 2 1. 3/4 S. 0.
d'Ardes.^
ANZÊME, com. de France (Creuze). 1,535
habit. A 2 1. 1/2 N. E. de St-Vaury.
ANZI ( VAnce ou Anza des Romains) , bg.
du roy. de Naples (Basilicate). 3,000 habit.
A 4 1.1/2 S. E. dePotenza.
ANZIKO. Foy. Sala.
ANZIN , v. de France ( Nord ) , dont le ter-
ritoire renferme les plus riches mines de houille
du roy. Elles ont été découvertes en 173-i ,
emploient plus de 46,000 ouvriers , et livrent
annuellement au commerce quatre millions da '
quintaux de houille d'excellente qualité. Il y a
des verreries. 4,255 habit. A 1/3 de I. N. 0. (&
Valenoiennes. ^
APA
— 91 —
APE
AOSTE, com. de France (fsère). 1,153 ha-
l)it. A 1 1. 1/2 iN. de Les Abrets.
AOSTE , appelée ordinairement la Cilé
d'Aoste , Ci(à d'yJosla ( Civitas Augusti , Au-
gusla Prœloria Julia , Aiitjusla , Salassiorttm),
pet. V. des États Sardes ( Piémont), à l'ouverture
des deux vallées du gr. et du pet. St. -Bernard,
sur la Doire ; évèché , ch.-l. d'une province.
Elle est gr. et mal bâtie. On y remarque un arc
de triomphe , une superbe porte à trois arcades ,
et diverses ruines antiques. Comm. en froma-
ges, cuirs, denrées, chanvre, vins excellents.
5,600 habit. A 18 1. N. N. 0. de Turin.
AOUDE, anc. prov.de l'ilindoustân, dont
ia majeure partie forme aujourd'hui un roy.
sous la protection de la compagnie des Indes.
Il s'étend entre le Népal , au N. ; le Baliar, à
i'E. ; l'Aliahabàd, au S.; l'Agra et le Delhi, à
rO. On évalue sa popul. de 5 millions 1/2 à 4
millions d'ames. Excepté au N., où s'abaisse
Ja dernière terrasse de l'Himalaya, sa surface est
plate; le Gange l'arrose au midi , le Gogra et la
Goumty, ses aftl., dans l'intérieur. Le sol est
fertile , mais négligé. On élève beaucoup de bé-
tail. Ses V. les plus comm. sont Feizabâd,
Laknau et Tanda. Le souverain réside à Laknau.
Ses revenus sont évalués à 45,000,000 de fr.
Il a 5,000 hommes de troupes.
AOUDE, V. de l'Hindouslân (Aoude), à peu
près abandonnée depuis la fondation de Feyz-
Abâd, qui en est très près {voy. Feyzabad). Cette
ville est célèbre dans l'histoire de l'Inde, sous le
nom d'Ayodhia, comme ayant été la cap. du roy.
de Dasaratha, le père du gr. Rama, conquérant
de Ceylan.
• AOUD JÉIlAH , oasis de la partie or, de la
rég. de Tripoli , dans l'intérieur et sur la route
que suivent les caravanes pour se rendre d'E-
gypte dans le Fezzan. Les habit, cultivent la
terre, et recueillent d'excellentes dattes. Depuis
Quelques années, leurs relations avec l'intérieur
e l'Afrique sont très actives, et ont surtout
pour objet le comm. des esclaves. Cette oasis est
gouvernée par un bey, dépendant du dey de Tri-
poli ; elle renferme 3 villes, dont la plus impor-
tante est celle à'Aoudjélah, amas de pet. maisons
sales et chétives , séparées par des ruelles mal-
propres. Elle est sit. par 29° 28' de lat. N., et
20° 10' de long. E.
AOUSTE (Augusta), bg. de France (Drôme),
sur la Drôme , près de Crest. Papeteries impor-
tantes , fours à chaux, mouhns à huile. 1,100
habit.
ADVINE, pet. roy. de l'Afrique occ, dont
les habit, commercent en or, ivoire et esclaves.
Il est au S. duDankara.
AFACHES, peuples de l'Amérique septentr.
qui habitent les parties septentr. du Mexique, à
droite et à gauche du nouveau Mexique, et qui
se rendirent très redoutables aux Espagnols. Ils
sont divisés en plusieurs tribus, et sont aujour-
d'hui moins nombreux qu'autrefois. On les voit
armés de flèches, avec lesquelles ils transpercent
l'ennemi à 300 pieds de distance, de longues
lances de plus de 15 pieds, de fusils et de bou-
cliers. Ceux qui portent la lance sont toujours à
cheval ; ce sont les Kosaks de l'Amérique.
APAI^CHES. Foy. AlleGIIÉNÉ.
AFAIlACHICOIiA, riv. de la Floride, formée
de la Flint et du Chatouchi. Elle forme, à son
emb. dans le golfe du Mexique, une belle baie;
elle est large, profonde, et navigable sur une
longueur de 18 1.
APATINT, l)g. de Hongrie (Bars), sur le Da-
nube. Fabr. d'étoffes et de coton, et 1 teintu-
rerie. Culture de la garance et de pastel; élève
des vers à soie. 3,400 habit. A 3 1. 5/4 S. 0. de
Zombor.
APENNINS , chaîne de mont, de l'Europe
mérid., qui parcourt la péninsule Italique d'une
extrémité à l'autre. Elle commence aux sources
de la Bormida , et ne s'arrête qu'au détroit de
Messine. Sa longueur, en suivant les sinuosités,
est de 323 1.; mais sa largeur est, en général,
peu considérable. On divise généralement le
faîte des Apennins en 3 grandes parties : VA-
pennin septentr.^ qui s'étend de la sour. de
ritimbro à la sour. du Tibre ; V Apennin central^
compris entre le mont Cornaro et le mont Ve-
lino ; V Apennin mérid. ^ qui part de ce dernier
point jusqu'au cap Dell'Armi. La plupart des
vallées de l'Apennin forment avec le faîte un
angle droit, ou déviant peu de cette direction;
elle n'a pas de ces vallées dites longitudinales ,
et ne donne ainsi naissance à aucune grande
rivière ; d'ailleurs, le peu de largeur de la région
où elle s'étend ne le permet pas. Les principales
sont l'Arno, le Tibre, le Garigliano, le Volturno,
sur le versant Tyrrhénien ; le Tanaro, la Treb-
bia, le Reno, le Sangro, rOfanto,qui coulent vers
l'Adriatique. On ne retrouve dans les Apennins
ni les cimes pyramidales des A'pes , ni les pics
merveilleux des Pyrénées ; on n'y voit presque
pas de murs escarpés et de lignes horizon-
tales. La chaîne apennine doit à la nature de
ses roches des formes agréables que l'œil se plaît
à contempler. La partie centrale, n'ayant pas la
même composition géognostique que les mont,
sub-apennines , n'a pas aussi le même aspect.
Ces dernières rappellent, par leurs contours, les
vagues ondoyantes de l'Océan lorsqu'il est légè-
rement troublé ; tandis que par des traits beau-
coup plus prononcés, le centre de la chaîne res-
semble aux flots d'une mer que la tempête agite
encore. Les Abruzzes offrent néanmoins des
beautés sauvages du premier ordre ; mais la vue
de l'Apennin n'est pas aussi belle que celles des
mont, du premier ordre. Privé de glaciers, à
cause de son peu d'élévation , ses flancs sont ra-
rement couverts de prairies, et ses sommets ne
présentent que des rochers nus et décharnés.
Ses vallées, constamment resserr4es, ressemblent
à de gr. ravines, d'un aspect âpre et sauvage.
Les pins, les chênes et les hêtres, sont less arbres
qui y croissent à la plus gr. élévation. En s'ap-
prochant des plaines , on commence à voir sur
les collines, grâce à une exposition avanta-
geuse et à l'influence d'un climat méridional ,
des oliviers, des noyers, des cyprès, des arbou-
siers, des lauriers, et à mesure que l'on s'avance
vers le midi , des orangers, des citronniers, des
caroubiers et des palmiers , dont la verdure con-
traste avec.la couleur grise des mofftagnes. Dans
la Ligurie, l'observateur qui part du littoral ne
retrouve plus sur les premiers coteaux le rosier
et l'oranger, qui fleurissent toute l'année au bord
de la mer; mais il voit l'olivier jusqu'à 250
mètres de hauteur : le mûrier n'atteint pas cette
APE - 92 -
élëTation, qui est aussi la limite des chênes
verts. Les châtaigniers cultivés prospèrent jus-
qu'à 600 mètres. Les taillis de la même espèce
d'arbres et les forêts de hêtres se montrent plus
haut, et sont suivis des sapins et des mélèzes,
qui croissent depuis 1,000 jusqu'au-delà de
1,600 mètres. La constitution géognostique de la
partie centrale des Apennins est d'une simpli-
cité remarquable. Elle est formée ou de cal-
caire analogue à celui du Jura, ou d'euphotide
(granitcllo et gabhro de Toscane). C'est seule-
ment dans la Calabre que la partie centrale est
formée de roches primitives. Les collines sub-
apeiinines appartiennent aux terrains tertiaires.
Là apparaît souvent ce calcaire de formation mo-
derne appelé travertino , qui a servi à l'édification
de la plupart des édifices de Rome. Les anc. vol-
cans sont, à l'exception du monte Vol tore, près
de Melfi, sur le versant S. 0. de la chaîne. Le seul
volcan qui soit encore en activité est le fameux
Vésuve, qui touche seulement à une dernière
ramification de la chaîne appelée Sub Apennin
P^ésuvien. La plupart des lacs qui entourent
Rome , tels que les lacs d'Albano , de Nemi , sont
des cratères d'anc. volcans. Les environs de Mo-
dène présentent un grand nombre de ces petits
volcans de boue, que la salure de l'eau qu'ils
répandent a fait nommer salses; leur hauteur
n'est que de quelques pieds. Les Apennins sont
peu riches en métaux. Les mines les plus remar-
quables sont les mines de fer de la Toscane et
principalement celles de l'île d'Elbe, dépendant
de la chaîne italique. Les mines dehouille ont
très peu d'importance, mais il y a de gr. di'pôts
do sel dans la province de Cosenza. Les substan-
ces pierreuses sont la principale richesse de
l'Apennin ; tout le monde connaît la beauté de
ses marbres, parmi lesquels ceux de Carrare, de
Serravezza et de Sienne ont une juste célébrité.
Nous avons déjà mentionné le travertino , mais
nous ne devons pas oublier les fameux dépôts
d'albâtre de Volterra et d'alun de Civita-Vecchia.
Les Apennins n'appartiennent pas par leur élé-
vation aux montagnes du premier ordre , et
quoique plusieurs de leurs sommets conservent
de la neige une gr. partie de l'année, les cimes
n'ont pas communément plus \ ,000 à \ ,200 mè-
tres. L'Apennin septentr . est celui dont la hauteur
moyenne est la plus grande. Ses plus hauts som-
mets sont le monte Amiata (l ,766 mètres) et le
monte di San-Pelegrino , qui en a \ ,575. L'Apen-
nin central s'abaisse considérablement, mais il
se relève au lac de Celano et présente ici les points
culminants de la chaîne, le Gran Sasso d'ïlalia,
qui a 2,"902 mètres, le monte Vehno, 2,494, le
moule Vctora, 2,479. Entre les sources de la Pes-
cara et du Sangro est le monte Amaro , qui atteint
2,783 mètres. Les points les plus élevés de l'A-
pennin mérid. sont, avant sa bifurcation, le
monte Forcone, et après, dans les Calabres, les
monts délia Maddelena. Vers le milieu de la Ca-
labre cit. s'élève le plateau de la Sila , qui a
1,400 mètres de hauteur; et à l'extrémité du
relief, en arrière de Heggio, l'Aspromacte, ou
le monte Alta, atteint 1,570 mètres. Lesprinci-
cipales ramifications de l'Apennin son t le chaînon
qui entoure le lac de Perugia, et que l'on nomme
Sub ylpennin Toscan ; le Sub Apennin Romain ,
qui part du Velino et couvre la partie mérid. dea
APP
Etats de TÉglise; le chaînon qui, en courant
parallèlement au faîte , en est séparé par le Ca-
lore et le Volturno , et que l'on appelle Sub
Apennin P^ésuvien, quoique le Vésuve ne lui
appartienne pas et qu'il ne fasse que l'entourer;
enfin le groupe du monte Gargaro, qui déter-
mine l'éperon de la botte et s'élève vers l'Adria-
tique (1,644 mètres). — Extrait de Brugcières,
Orographie de VEurope.
AFXNRADE, pet. V. du Danemark (Sleswig),
sur le golfe du même nom ; ancien port peu pro-
fond et une rade sûre. Distilleries d'eau-de-vie ,
tanneries, brasseries. Comm. consid. 2,800 habit.
A 6 1. 1/2 N. de Flensborg. Lat. N., So" 2' 57" ;
long. E. , 7° 6' 25".
APHARANTES , peuples de Lybie, qui in-
juriaient le soleil levant.
API , île découverte , en 1774, par Cook. Celte
île, qui a 20 1. de circuit et 8 env. d'étendue du
N. E. au S. E. , est très haute, mon tueuse,
entrecoupée de plaines et de bois, et peuplée,
comme l'annonçaient les fumées qu'il aperçut.
Lat. S., 16° 50'; long. E. , 166o 5' (pointe
S.E.).
APIAHI, v. du Brésil (St.-Paul). A 11 1.
S. 0. d'Itapininga. Popul. inconnue.
APINAC, com. de France (Loire). 1,039
habit. Ail. 1/2 S. S. 0. de St.-Bonnet-le-
Château.
APOIiDA, pet. v. du gr. duché de Saxe-
Weimar, avec des fabr. de bas, 1 de draps,
I fonderie de cloches et des distilleries d'eau-de-
vie. 3,100 habit. A 31. 1/4 N. E. de Weimar.
APOIiIiONlA , établissem. anglais de laCôte-
d'Or , dans le roy. d'Amanahéa , à 14 1. N. 0. du
cap des T rois-Pointes.
APPENZElili , un des 22 cantons suisses ,
dans la partie N. E. de la confédération, et qui
est environné de tous côtés par celui de St.-Gall.
II a 191. carr., 70 de superf. , 57,510 habit. ,
3 bgs. et 29 vgs.'Au midi , le canton est borné
par une chaîne de mont, qui arrivent jusqu'à la
limite des neiges éternelles, et qui le couvrent de
hautes ramifications. Sa principale richesse con-
siste dans ses magnifiques pâturages, car la
nature du sol permet peu l'agriculture ; aussi la
principale richesse de ce canton consisle-l-elle
dans ses magnifiques pâturages , où l'on en-
graisse beaucoup de bétail tiré du dehors , des
chevaux , des chèvres et des porcs. Le miel, les
escargots et le kirsch sont l'objet d'un gr. comm.
Les Appenzellois se distinguent par leur indus-
trie ; ils fabriquent une gr. quantité de toiles
et de mousselines , brodées et non brodées. Le
canton est divisé en deux parties , appelées
rhodes intérieures et rhodes extérieures ; ces
dernières forment sa partie sept. Les unes sont
catholiques, les autres réformées. Le pouvoir
souverain réside dans le peuple entier. L'assem-
blée générale , qui est l'autorité suprême , se
compose do tous les citoyens âgés au moins de
16 ans. Elle s'assemble tous les ans le dernier
dimanche d'avril, à Hundnyl ou à Trogen. Un
gr. conseil est chargé de l'administration des
finances, du pouvoir judiciaire et exécutif. On
ne paie aucun impôt, et il n'y a pas de douane.
En 1828, tous les revenus se sont élevés à près
de 24,000 fr. Le canton d'Appenzell faisait partie
des domaines de l'abbé de St.-Gall. Leurs baillis
AQV
— 03
AUA
\
furent chassés fin 1 -ton, ot le caiilun admis parmi
les coiitëdérés en 14H.
APPENZSXI., l)g. de Siiiï^so, cli.-I. dos
rliodes intérieures du canton ci-dossns, auiinel
il a donné son nom. Il est sit. dans tine belle
vallée, sur la Silter, et compte! 1,400 habit.
Comm. consid. A 2 1. 1/2 de St.-Call.
AFPINGADAM, bg. de Hollande (Gronin-
gen), sur la Finel, à 1 1. de la mer, avec la-
quelle elle comniuniciue. Comm. de chevaux,
pèche. -1,000 habit. A SI. N. E. de Grom'ngen.
APPIJJBY, pet . V. d'Angleterre , sim- TEden ,
ch.-l. de comté|de Weslmoreland,et qui n'a que
800 hal)it. A 113 1. N. 0. de Londres.
AFFOIGunr, com. de France (Yonne).
d,G20 habit. A 1 i/4 S. de Basson.
APPRUTU, com. de France (Isère). d,480
habit. Ail. 5/4 E. du Grand-Lemps.
APPRONAGUE , bg. de laGuiane française ,
sur la riv. du même nom. A 17 1. E. S. E. de
Cayenne.
ÂPRICEN'A, bg. du roy. de Naples (Capi-
tana ). 3,700 habit. A 2 1. 1/2 N. N. E. de San-
Severo.
APRIGUAlffO , bg. du rov. de Naples (Ca-
labre citer.). 4,600 habit. A 2 1. 1/4 S. E. de
Cosenza.
APS , com. de France (Ardèche). l,iS2 habit.
A 3 1. N. 0. de Viviers.
APT ( Apta Julia), pet. v. de France (Vau-
cluse), sur la rive gau. du Calavon ; ch.-l. d'ar-
rond. et de cant. , tribunal de l" instance,
direction des contributions , conservation des
hypothèques. Elle est assez bien percée et assez
bien bâtie. On y remarque le pont sur la riv. et
une belle église gothique. Fabr. d'étoffes de laine
et de coton , de faïence , de bougies estimées
et de confitures très recherchées, distilleries
d'eaux-de-vie, filât, de soie, tanneries. Comm.
de grains, vins, eaux-de-vie, truffes noires,
amandes et fruits du midi , cire, miel, bougies ,
bétail, pierres à fusil. — Apt, l'une des plus
anc. villes des Gaules, était, avant l'arrivée des
Romains, la capitale des Vulgienles, sous le
nom de Ifat. Les Romains l'embellirent et l'em-
pereur Auguste l'affectionnait. S,9o8 habit. ^.
A 41 1. E. S. E. d'Avignon.
APURE, riv. de Colombie, le principal aflfl.
de l'Orénoque, dans lequel il se jette par 70O36'
N. et 69° 7 0. Cours de 150 1. Le bassin de
l'Apure comprend toutes les eaux qui arro-
sent les llanos de Venezuela et l'anc. prov. de
Varinas.
APURIMAC, riv. de l'Amérique mérid., qui
prend sa source dans la Cordillière du Pérou,
au N. d'Arequipe, coule au N. et se joint entre
11" et 12' de lat. S. au Béni ou Para, pour for-
mer le Vayali. Elle a beaucoup d'atïl. et un cours
d'env. 150 1.
AQ01JA9SBAC , rov. de l'Afrique occ. sur
la Côte-d'Or, à l'O. du Volta. Il est tributaire de
l'Aschanti, et a pour capit. une pet. v. du même
nom.
AQOUAPiraE, roy. de l'Afrique occ, sur la
Côte-d'Or, et qui est tributaire de l'Aschanti. Il
s'étend entre celui d'Amina et la côte, est boisé,
agréable, fertile et bien peuplé.
AQITUJi, pet. V. du roy. de Naples, sur une
coUine,au pied de laquelle coule l'Aterno, et ch.-l.
de la prov. do PAbru/zo ullér. 2". C'est une place
forte de "4'" classe. Elle a 25 églises , 1 lycée
royal, 1 beau théâtre, des papeteries, des fabr.
de toiles et de lin ; gr. comm. de safran. — Cette
ville a été fondée par l'empereur Frédéric II.
14,000 luii,it. A 40 I. N. N. 0. de Naples.
AQUII.ÉE, en italii'n, Jquileja, pet. v. d'Il-
lyrie, dans les lagunes, au fond de l'Adriatique
et sur la frontière d'Italie. C'était jadis , sous le
nom d'Aquileiu, l'une des villes les plus impor-
tantes de ces régions ; Attila la détruisit en 452,
et elle est encore peu importante. 1,500 habit.
A51. 1/2S. S. O.deGoritz.
AQUINO (Jquinum), v. du roy. de Naples
(Terre de Labour), en partie minée, et qui n'a
que 700 habit. A 6 1. S. de Sora. Les Lombards
la détruisirent dans le w siècle. Elle est la patrie
du poète Juvénal et de St. Thomas d'Aquin.
ARABIE, en arabe, Djeziral-al-arab , en
persan et en turk, Arabistan. C'est une gr. pé-
ninsule de l'Asie, située entre les 12" et 40" de
lat. N., et les 31° et 57" de long. E. Ses limites
sont, au N., un vaste désert qui s'étend jusqu'à
l'Euphrate ; au N. E., ses limites variables sui-
vent assez souvent ce gr. fl.; à l'E., le golfe Per-
sique la sépare de la Perse ; à l'O., la mer Rouge
ou golfe Arabique; et à l'O. S. 0., l'isthme de
Soueïs qui la sépare de l'Egypte, et sans l'inter-
position duquel elle toucherait à la Méditerra-
née. Cette position rend l'Arabie en quelque
sorte le centre de l'anc. continent, et offre une
route et un entrepôt au comm. qui he les peu-
ples de l'Orient. Il paraît qu'Alexandre-le-Grand
voulait placer aux confins de l'Arabie le siège
de son vaste empire, et la flotte de son amiral
Néarque allait , d'après son ordre , en faire le
tour, lorsque la mort du jeune conquérant inter-
rompit l'exécution de ses vastes pensées. La
plus grande longueur de cette vaste péninsule
est de 670 1. ; sa plus gr. largeur de 493 1., et sa
superf. de 120,000 1. carr. de 23 au degré.
La principale chaîne des mont. d'Arabie pa-
raît suivre la mer Rouge à une distance de 10 à
50 1. Elle s'élève, en se prolongeant au S., et
paraît continuer le long de l'océan Indien jus-
que dans l'Oman, et semble renfermer des som-
mets fort élevés. L'intérieur de l'Arabie est peut-
être un plateau qui s'incline vers le golfe Persi-
que. Dévastes déserts occupent la plus gr. partie,
et sont séparés par de pet. oasis montagneuses
de distance en distance, depuis laPalestine jus-
que vers l'Océan. Les mont, les plus remarqua-
bles sont les monts Horeb et Sinai, célèbres dans
l'histoire sainte. Une partie des prétendues
mont, de l'intérieur ne sont que des collines de
sable amoncelé par les vents , et que les oura-
gans déplacent. L'Arabie , selon quelques au-
teurs arabes, renferme des volcans en activité
sur le plateau central. Les laves poreuses qui
couvrent le sol aux env. de Médine, attestent
Pexistence d'anciens volcans. L'Arabie est une
des contrées du globe qui sont le plus privées
d'eau. On n'y trouve aucun fl. considérable, si
ce n'est le Meïdam et le Chabb, qui ont leur sour.
dans le plateau de l'Yemen, et en descendent pour
se rendre dans la mer des Indes. Tous les autres
ne sont que des torrents [ouadi]^ qui se dessè-
chent après la saison des pluies, avant d'arriver
à la mer. Quoiqu'on trouve sur nos cartes VJf"
ARA
tan ou rhière du Lahsa, le captraine Sadlier a
reconnu , eu 1819, que c'est encore un torrent
qui se dessèche en été. Quant à l'Euphrate, c est
un 11. limitrophe qui n'appartient pas spéciale-
ment à l'Arabie; mais Hadji-Khalfak, bib logra-
phe-eéoCTaphe turk , nous apprend que le pla-
i-iau intérieur, le Nedgid, renferme quelques
La rosée est assez abondante sur les côtes.
Les vallées, dans les districts montueux, et sur-
tout dans rvémen , sont en général fertiles et
agréables. Le climat, tempéré dans les mont. ,
est d'une chaleur étoutfante dans les plaines,
on le thermomètre s'élève souvent à 30° et plus
(de Héaumur) au-dessus de zéro. On n'y
rencontre personne de 11 heures du malin à
5 heures de l'après-midi. Mais les côtes sont ra-
fraîchies par des brises de mer passablement
ii-oides et humides. En été, il souffle dans le
désert, entre Bassrah , Bagdad, Hàleb et la
Mekke , un vent mortel , nommé samoum , sa-
miel ou sameli, suivant la différence de pro-
nonciation des Arabes, qui le reconnaissent à
son odeur de soufre. Le seul moyen d'échapper
à ce souffle suffocant, est de se coucher à
lerre, lorsqu'on aperçoit de loin le point rou-
geàtre qui l'annonce.
Les principales productions de l'Arabie consis-
tent en maïs, dhùura, orge, fèves, gomme, nianne,
coton, baumes, encens, myrrhe, aIoès,alriat, pè-
ches, grenades, lamarioias , amandes, etc., et en
café, le meilleur du globe. L'or ne s'y trouve
plus ou presque plus; mais il y existe quelques
pierres précieuses , telles que l'onix , l'agate et
les cornalines, le béryl, la topaze, le succin ,
le diallage, le marbre, et du sel gemme, près
de Lohcia, de Gihon et autres lieux. Les mont,
renferment des mines de fer un peu cassant et
de nombreuses mines de plomb. Les animaux
sont le cneval, la gloire de l'espèce de celle qu'on
nomme koklani ou noble, dont on conserve la
généalogie , et dont les meilleurs sont élevés par
les Bédouins dans les déserts du N. ; l'àne , race
excellente, grande, forte et docile, et d'une
marche supérieure; le chameau à une bosse,
ou chameau d'Arabie, justement appelé le na-
vire du désert, et le dromadaire, l'un destiné au
portage , l'autre à la course ; les bœufs , appar-
t<3nant à l'espèce nommée zebou; les moutons,
dont la queue n'est pas grosse, quoi qu'en aient
dit Hérodote et Barthema; la chèvre des mont.,
le gerboah , les singes, les gazelles, l'hyène, le
loup, le renard, le sanglier, la gr. et la pet.
panthère , le chacal et les bœufs sauvages. Les
sauterelles sont un des fléaux de l'Arabie; aussi
véiière-t-on pour ainsi dire un oiseau de l'espèce
de la grive , qui chaque année vient de la Perse
or. et en détruit des légions entières. Une espèce
de sauterelles est regardée comme un mets dé-
licat. La perdrix peuple les plaines , le faisan les
mont., et la pintade les bois, car on ne trouve
pas en Arabie de forêts proprement dites. On y
voit aussi diverses espèces d'aigles et entre au-
tres l'aigle d'or, des faucons et des autruches ,
dont la femelle pond 12 à 21 œufs qu'elle en-
, terre légèrement dans le sable , pour les préser-
ver de la pluie, et que le mâle et la femelle
couvent , ainsi que je l'ai vu moi-même, au lieu
Ue les laisser éclore à la clwlour du soleil, comme
-- 94 —
ARA
l'ont prétendu tant de naturalistes et de voya»-
geurs. On y rencontre souvent des serpents, des
vipères , des scorpions et des insectes. Les côtes
abondent en poisson, et les golfes Persique et
Arabique en coquillages; parmi ceux du premier,
se trouvent des huîtres perlées qui fournissent
des perles d'une assez belle eau.
L'islamisme est la religion professée parla ma-
jorité des Arabes, quoique partagée en plusieurs
sectes, dont la plus importante et la plus récente
est celle des Vouahhabites. La religion de Moïse y
compte un assez grand nombre de sectateurs.
Il y a aussi quelques chrétiens et quelques ba-
nians. Le g'ouvernement des imans de Maskatet
de l'Yémen , et du gr. chérif de la Mekke , sont
modérés. Plusieurs des innombrables tribus no-
mades présentent même les formes d'un gouv. ^
patriarcal, et quelques unes sont de véritables
républ., tantôt démocratiques, tantôt aristocra-
tiques; le despotisme et la conquête n'ont ja-
mais pesé longtemps sur les Arabes.
Les fabr. et les manuf. de l'Arabie ne méritent
pas d'être citées. Depuis peu, les Banians indiens
vont fondé quelquesmanuf.de coton. Le coinm.
de ce vaste pays a beaucoup diminué depuis la
découverte et le passage du cap de Bonne-Es-
pérance ; néanmoins il est encore assez consi-
dérable. Ses principaux ports sont Yambo,
Djiddah, Kamfida, Moka et Katif, Gravet Aden.
Ils reçoivent par ces places les étoffes, le sucre
de l'Inde , l'acier, fer, cannes , étain , cochenille,
toiles, et une foule d'objets de luxe provenant
des fabr. européennes , les armes de la Perse
et de l'Asie ottomane , les épices de la Malaisie,
et une quantité d'encens , de benjoin et de
myrrhe, par les caravanes de l'Afrique. Les
principauft articles d'exportation sont le café,
les perles, les dattes sèches, les chevaux, les
feuilles de séné, la gomme et l'indigo.
Depuis la chute de l'emp. des Vouahhabilos,
l'Arabie est partagée en un gr. nomlire de pot.
états indépendants les uns des avitres; mais de-
puis les succès obtenus par les troupes de Mé-
hémet-Ali et par son digne fils Ibrahim , la plus
grande partie de la péninsule peut être consi-
dérée comme une dépendance politique de la
monarchie fondée ou agrandie par ces deux
hommes de génie , et parmi ces états étendus, il
n'y a guère qui l'imamat de Maskat qui en soit
absolument indépendant.
Ptolémée est le premier qui ait divisé cette
péninsule en Arabie-Pétrée , Arabie-Déserte et
Arabie-Heureuse. Cette div., en usage parmi les
Européens, est sur leurs cartes ; mais les Arabes
modernes ne reconnaissent pas ces dénomi-
nations inexactes. Nous combinerons les ce .
div. géogr. des Arabes avec les principales
div. politiques actuelles. 1° L'JIedjaz. qui se
compose de i'Arabie-Pétrée de nos cartes de et
toute la côte or. de la mer Rouge , jusqu'a^ix
frontières de l'Yémen. Elle comprend le gr. ché-
rifat de la Mekke, qui comprend à son tour le
Beled-el-Haram ou le pays sacré. Ses v. princi-
pales sont la Mekke, capit., Médine, Djiddah et
Yambo. 2" UYémen, qui comprend tout le S. 0.
de la péninsule. La partie le long de la mer
Rouge se nomme Tehama. Cette gr. div. se sub-
divise en Yénien proprement dit et en Ifadra-
maout. Les jninci'wles v. du |)remicr sont Du-
ARA
— 95 —
AHA
mar, Zehid , Loheia, llodeidah , BeTt-el-Fakah et
Mokka; colles du st^coiid sont Makalla, Doaii ,
Kesem et Torim. 5" L'imamat iiidépoiidaiit de
Maskut est un des plus jniissanis états; il compte
les V. do Maskat, de Kostak, et de Soliar ou
Oman. Viennent ensuite rétat de Belad-ser^ le
Lahsa (Bahrain), le Barr-Jbad^ le Nedjîd,
capit. , Derrfyéh. Nous ne iionuueroiis, parmi
les innombrables tribus du dcsi.'rt, ([uc les
Anaseh y les Ahil-d-Chemoul ^ les Maouuly,
qui ont su conserver pendant env. 50 siècles
leur indépendance, tandis que de grands emp.
se sont écroulés autour d'eux. Les îles Bahrein,
Ormuz et Kismich , dans le golfe Persique, celle
de Socotora, et en Afrique les îles Pemba , Zam-
zibar et Monfia, sont des dépendances géogr. de
l'Arabie. La population de la péninsule arabique
est évaluée à 12,000,000 d'habit. Il y a de la té-
mérité à en donner un chiffre même approxima-
tif; car où sont les moyens de contrôle?
Les Arabes se partagent en deux classes : les
Bédouins ou nomades, et les Arabes sédentaires.
Les uns et les autres se divisent en un gr. nombre
de tribus. C'est dans le désert de Syrie que les
Bédouinssontenplusgr. nombre. Les Arabessont
d'une moyenne stature, maigres et basanés, les
yeux et les cheveux noirs, légers à la course, ex-
cellents cavaliers, intelligents, sobres, réfléchis,
religieux , hospitaliers , mais ignorants et super-
stitieux , surtout ceux des villes , vindicatifs et
salement libertins ; ils ont beaucoup de gravité,
une imagination vive , et aiment singulièrement
les contes, la poésie et la musique; et le pays
de Djofy dans l'Yémen , produit beaucoup d'im-
provisateurs. Ce peuple, qui a joué jadis un si
gr. rôle , pourrait encore être appelé à de hautes
destinées , malgré l'état de sujétion ou d'indif-
férence oià il est tombé. Leur nourriture consiste
en de pet. gâteaux de dhoura, en mouton, bé-
lier, gazelle , chameau , lait , miel , porcs-épics;
ils mangent jusqu'à des belettes, des rats, des
lézards et des sauterelles, qu'ils préparent de
diverses façons. Leur habillement varie selon
les divers états. Généralement ils portent de
larges pantalons et une chemise, et autour de
la tête un mouchoir ou un morceau de drap. Les
riches mettent une longue robe de soie. Les Bé-
douins ont tous un long manteau de laine sur la
chemise, qu'ils appellent habba, avec une cein-
ture de cuir brodée , sous laquelle brille un poi-
gnard. Les cheiks en portent qui sont brodés en
or , et d'une gr. valeur. Au lieu d'une calotte
rouge, comme les Turks, les Bédouins se coif-
fant d'un kefjié, turban ou mouchoir qu'ils rou-
lent autour de leur tète , en laissant tomber un
bout par derrière et deux autres sur les épaules,
de manière à préser . er leur visage de la pluie,
du vent ou du soleil ; ils serrent le kefjîé d'une
corde en poil de chameau , qui fait le tour de la
tête en guise de turban. Les Bédouins ne se ra-
sent pas les cheveux , et il les laissent tomber
par derrière en longues tresses. Les femmes
portent des anneaux d'argent aux oreilles et au
nez; elles se couvrent le visage avec un voile de
couleur foncée. En hiver ainsi qu'en été , les
Bédouins et leurs femmes vont nu-pieds. Si vous
voulez connaître le costume d'une dame arabe,
voyez celui d'Esther et de Sulamite , dans la
bible. Les Arabes, et principaleineut les Bé-
douins, se regardent tous comme une nation
libre, c]ui n'a de maître (pie Dieu.
La langue arabe ancienne, ou plutôt celle
des Korérischites, est enseignée dans les école»
d'après des règles invariables. Elle est riche et
harniorii(!use. I^a langue savante d'aujourd'hui
n'en diffère que quant à l'essence dos mois et
des constructions; mais la langue arabe vul-
gaire , qui est infiniment répandue, a dCi
éprouver des mélanges et des alléralioi^sj qui
la distinguent de la langue sacrée; ce qui se
conçoit avec d'autant plus de fiicilité, que les
conquêtes des Arabes ont répandu leur langue
au S. de la Méditerranée, depuis l'ÉgypIe jus-
qu'à l'extrémité occ. de l'empire de Marok , et
le long de l'océan Indien , du côté de la gr.
île de Malekassar, nommée improprement Ma-
dagascar.— NlEItUHR,M0TANKril)I, Bul'.r.KIIAUDT.
Seetzen et g. D. de Bienzi. [Voyages inédits.)
ARABIQUE (Golfe). Foy. Me'u B(^ijge.
ARABKm (Àrabrace) , pet. v. de la Tur-
kie or. (I{(nim), bien bàlie et bien peuplée;
ch.-l. d'un distr. ou sandgiakat. A 41 1. E. S. E.
de Sivas.
ARACAN', anc. prov. de l'emp. Birman ,
aujourd'hui aux Anglais. Elle s'étend le long
de la côte du golfe de Bengale, de l'emb. du
Nafau cap Négrais. Le pays s'élève à mesure
que l'on s'éloigne de la côte , et devient bientôt
montagneux. Le climat est celui de toutes les
contrées tropicales ; il est malsain pour les Eu-
ropéens. La principale production du sol est le
riz. Il y a de vastes forêts , et le bétail, les élé-
phants, la volaille, le poisson, y abondent. On
y trouve de l'or, de l'argent, du salpêtre et du
sel. Il s'y fait un comm. considérable avec le
Bengale, et surtout avec le Tchittaganga , en
poulains, dents d'éléphants, cire , or, argent,
sel, riz, en échange desquels on donne des
marchandises européennes. — Les indigènes
nomment leur pays Edjekein , et ne connais-
sent pas le nom de Moys qu'on leur a donné.
La popul. est considérable, et portée à plus de
2,000,000 d'ames. Les Anglais s'emparèrent de
l'Aracan en 1825. Cette province a pour capi-
tale :
ARACAK ou Bakiiang,v. bâtie à deux jour-
nées de l'emb, de la riv. de même nom , dont
le cours est peu long, mais qui est fort large et
divisée en nombreux bras. Elle présente un as-
pect assez curieux , et s'élève dans une plaine
ou vallée environnée de collines de 500 pieds de
hauteur. Ses maisons, au nombre d'env. 19,000,
sont élevées sur des pieux pour les mettre à
l'abri des inondations. Elles sont disposées en
rues très régulières. L'édifice le plus remarqua-
ble d'Aracan , est son anc. fort , formé de 3 mu-
railles d'une grande épaisseur. Les hauteurs
environnantes sont couvertes de gr. pagodes
d'une structure fort agréable à l'œil , et qui
ont toutes une statue de Gaudma ou Bouddach.
A l'époque de l'occupation anglaise , Aracan
avait 19,000 maisons et pouvait contenir près
de 100,000 âmes. Elle est sit. par 20° 40' N.,
et 90° 45' E.
ARACENA , bg. d'Espagne (Séville) , avec
une carrière de jaspe précieux. 5,550 liabit. A
17 1. N. E. d'IIuelba.
ARAX> (0- ou Vieil), bg. de Hongrie, sur la
ARA
— 96 —
AÛA
Maros, cil. -1. d'un coinlé de mcMiie nom, rési-
dence d'un évèquegrec. Il s'y Uent un marché
est le plus important de la
la rive gauc
Gr. comm. de buis de construction. _
ARAFAT célèbre mont, d Arabie, près de
la Mekke. (Voy. MekkeO
ABAGON, prov. d Espagne avec le titre de
/■oy. Kile s'étend entre les Pyrénées au N. , la
Navarre à l'O. , et la Catalogne à l'E. On éva-
iiii; sa superf. à 1,919 1. carr. , et sa popul. à
707,403 aines (1826). Sa surface est monta-
gneuse au N. où s'élèvent de nombreuses rami-
fications des Pyrénées, et au midi , que couvrent
des mont, très élevées , mais unie et fertile au
centre, oîi coule l'Èbre. 46 autres riv. l'arrosent.
On y recueille beaucoup de grains, de vins
exquis , de l'huile, des fruits, du safran, de la
soude, de la cire, du chanvre, et il y existe de
riches pâturages où paissent de nombreux trou-
peaux de bètes à laine, de mulets et de bœufs.
Les forêts fournissent du bois et du gibier en
abondance, les riv. une quantité de poissons.
Le cuivre, le fer, le plomb, le cobalt, les mar-
bres, les jaspes y sont cachés au sein de la terre.
L'iiidustr. y a pour objet, la fabr. des draps,
de toiles , de spartilles, de savon , de poterie de
cuivre. Le comm. y est favorisé parle canal im-
périal. Les Aragonais sont aclifs, industrieux ,
persévérants, fiers et courageux. Saragosse est
le ch.-I. de l' Aragon.
AB.AGO?!', riv. d'Espagne, qui donne son
nom à l'Aragon. Elle se jette dans l'Èbre, près
de Milagrio. Cours, 35 1.
ARAGON (Canal b') ou Canal impép.ial ,
canal d'Espagne , qui longe l'Èbre depuis
Iluesca jusqu'à 2 1. au-dessous de Saragosse. Il a
ainsi 481. d'étendue, 9 pieds de profondeur, 64
de largeur à la superf. des eaux , et porte des
barques de 2,000 quintaux. Le canal d'Aragon
doit être continué jusqu'à Sastago, H 1. plus
bas que son extrémité actuelle. On y remarque
plusieurs travaux fort beaux. Charles-Quint lit
comineiicer ce canal en 1329.
ARAGONA , pet. v. de Sicile (Girgenti),
avec un vieux chat, où il y a une magnifique
galerie de tableaux. Récolte d'amandes. 6,000
îiabit. A 2 1. 2/3 N. de Girgenti.
ARAGUAY ou AUAGUAYA, riv. du Brésil,
qui forme la limite occ. de la province de Goyat
et se jeltc dans le Tocantin, d'env. 550 1. Elle a
de nomlireux afïl.
ARAIi, pet. merou lac intérieurde l'Asie occ,
sit. entre les 42" et 47° de lat.N. et les 54" et 59"
de long. E., à l'E. de la mer Caspienne. Le niveau
de ses eaux est à 186 pied^ au-dessusde l'Océan.
Elle a ih) 1. de long, sur 12 de largeur moyenne,
et 1,280 l. carr. d'étendue. Au midi, ses côtes
font partie du khanat do Kliiva, et sont bordées
d'iles nombreuses. Ailleurs elles sont découpées
et bordées de sables mouvants, qui dans cer-
laines parties semblent indiquer q'ie les eaux se
retirent. Du reste, que cela soit ou non, la mer
d'Aral n'en est pas moins alimentée par 2^rands
courants, l'Amou-Daria ou Djihoun et le Sir-Da-
ria , qui ont, le premier 470 1., et le second
540 I. de cours.
ARAI.es, peuplade du Tourkeslin occ, quî
habite, dans le khanat de Khiva, les bords de
l'Amou-Daria et du lac Aral. Il est composé
d'Ousbeks, de Tourkomans et de Kara-Kalpaks,
au nombre de plus de 100,000. Les Arales sont
mohammedans ; ils parlent turk, cultivent le co-
ton et s'adonnent surtout à l'éducation du bétail.
ARAMITZ, v. de France (Basses-Pyrénées),
ch.-l. de cant. 1,264 habit. A 2 1. 5/4 0. S. 0.
d'Oloron .
ARAMOK, bg. de France (Gard), sur le
Rhône, ch.-l. de cant. 2,500 habit. A 2 1. 1/2
E. S. E. de Remoulins.
ARAN, vallée d'Espagne.
ARAjr, pet. riv. de France (B.-Pyrénées),
qui se jette dans l'Adour , près d'Url, à 5 1. S.
de Bayonne. Cours, 6 1., dont 4 navigables par
la marée.
ARANDA DE DUERO , lac d'Espagne ,
près de Duero, prov. et à 15 1. S. de Burgos.
4,600 habit.
ARANDAS, corn, de France (Ain). 1,176
habit. A 1 1. 5/4 S. S. E. de St.-Rambert.
ARANJUEZ, pet. v. d'Espagne (Tolède),
dans un vallon agréable sur la rive gau. du
ïage ; avec un chat, orné de jardins superbes,
et où la cour réside ordinairement , depuis Pâ-
ques jusqu'à la lin de juin. La v. est bâtie dans
le genre hollandais. On y remarque labelle place
du palais , le palais de Médina Celi , et celui des
Infans. Il y a 1 théâtre et 1 haras. Aranjuez, qui
ne compte ordinairement pas plus de 2,000
habit, en a 10,000 durant la résidence du sou-
verain. Elle est à 10 1. 1/2 S. de Madrid.
ARARAT (en turk ^gri Dagh) , et en armé-
nien Moucis^ haute mont, de la Turkie asiat., sur
les limites de la Perse et de la Russie, et par
39" 50' de lat. N. et 42" 15' de long. E. La cime
est presque toujours enveloppée de nuages, cou-
verte de neiges éternelles , et s'élève , d'après
les mesures prises par M. Parrot, à 17,000 pieds
au-dessus de la mer. l'Ararat est très révéré des
Arméniens, parce qu'ils pensent, d'après la Bible,
que l'arche de Noé s'est arrêtée sur celte mont.
ARAU, pet. V. de Suisse, ch.-l. du cant.
d'Argovie, sur la rive dr. de l'Aar que l'on passe
sur un pont couvert. Elle est sit. à 1,140 pieds
au-dessus du niveau de la mer. On peut y re-
marquer l'hôtel-de-vilie , l'église paroissiale et
l'école centrale. Elle possède une fonderie de
canons, une filât, de colon, ainsi que plusieurs
institutions de bienfaisance et d'instruction.
5,400 habit. A 10 1. 1/4 S. E. de Bàle. Lat. N.,
47" 23'; long. E., 5" 42'.
ARAUCANIESrs , peuple de l'Amérique du
sud, qui habite la partie mérid. du Chili et une
partie du versant opposé des Andes vers la Pata-
gonie. Ils restèrent toujours indépendants des
Espagnols, avec lesquels ils étaient souvent
engagés dans des guerres sanglantes. Les vieil-
lards sont pour eux les pères et les chefs de la
nation. Les Araucaniens sont grands, robustes,
un peu ivrognes et sensuels , mais généreux et
d'une bravoure extraordinaire. Ils croient à
l'existence de plusieurs dieux qui sont dans la dé-
pendance d'un plus puissant. Malgré de longs et
pénibles travaux , les jésuites n'ont pu les con-
vertir au christianisme. La polygamie est en
usage parmi eux. L'organisation militaire des
aub
Araucanicns offte beaucoup do rapports avec
colin (le rKurope au moyen-Age. Le pays est di-
visé 011 l gouv. ou onthal mapuus^ gouvernés par
4 toquis ou tétrarques indépendants l'un de l'au-
tre, et dont le pouvoir est héréditaire dans la li-
gneniasculine. Les toquis décident de la paixetdo
la guerre. Pour armes, les Araucanicns ont quel-
ques fusils , des boucliers et une longue lance ,
dont les cavaliers se servent avec adresse. De-
f)uis un temps immémorial, ils ont su dompter
e cheval, et le premier choc de leur cavalerie est
terrible. Les Araucanicns sont la nation indigène
la plus avancée en civilisation de l'Amérique, et
cette civilisation leur appartient tout à fait. Leur
langue a des mots pour les figures principales
de la géométrie ; ils cultivent avec succès la
poésie, la rhétorique; et le maniement de la pa-
role mène , chez eux , aux honneurs. Ils divisent
le jour comme les Chinois, les Japonais et les
Tahitiens, distinguent les planètes des étoiles,
connaissent le gnomon, et leur année offre beau-
coup plus de rapports avec celle des Égyptiens
que l'année des Asteks. Leurs amfibes (médecins)
sont de bons herboristes , connaissent bien le
pouls et quelques autres diagnostics ; ils font
usage de la sonde, des vomitifs, des purgatifs;
leurs goutarres (chirurgiens)traitent les fractions
des os et les ulcères : les Araucanicns ont des
forgerons, des orfèvres, des charpentiers. Des
lainages de leurs fabr. et de beaux chevaux sont
les objets de leur comm. avec les endroits voisins
de leur territ.; on leur donne en échange du vin,
du fer et de la quincaillerie. Ils s'appellent eux-
mêmes Auras ou Molouches.
ARAUCO, pet. V. du Chili, avec un fort bâti
par les Espagnols pour la défense du pays
contre les Araucaniens. A 10 1. S. de la Con-
ception.
ARAULES, corn, de France fHaute-Loire).
3,856 habit. A 1 1. 4,2 S. S. E. d'Yssengeaux.
ARAXE, riv. de l'anc. Perse. Foy, Bend-
EMIR.
ARAXi:, fl. d'Arménie. Voy. KouR.
ARBA ou Barbado , île de l'Adriatique sur
la cote de Dalmatie (Zara), dans le golfe de
Quarnero. Elle a 51. carr. de superf., 2 bg., 5 vg.
et 4,800 habit. Son comm. consiste en laine,
cuirs, moutons, porcs, poissons, bois de cons-
truction et chevaux excellents. Elle a pour ch.-l.
la pet. V. d'Arbe , entre 2 ports; évéc. 1,000
habit.
ARBAS, com. de France (Haute-Garonne).
1,158 habit. A 2 1. E. d'Aspet.
ARBEIiIiES , OU plutôt Arbela. Foy.
Erbil.
ARBENT, com. de France (Ain). 1,048 ha-
bit. A 1 L S. E. de Dorlan.
ARBÉOSTE, com. de France ( Hautes-Py-
rénées). I,0o9 habit. A 5 1. 1/2 0. d'Argelès.
ARBOGA, pet. V. de Suède ( Westeriis ) ,
Gur une riv. navigable , et qui communique au
lac Hielmar par le canal du même nom. Fabr.
d(i drap et sellerie. Comm. d'entrepôt en fer,
cuivre, vitriol et soufi'e. I,b00 habit. A 13 1.
S. 0. de Westeras.
ARBOIS , pet. V. de France (Jura), au fond
d'uîie gorge profonde, sur la Vieille; ch.-l. de
cant., tribunal de l'^ instance. Son territ. est
çonini par ses vins , ses légumes et ses fleurs.
97 - ARC
Lieu natal do Piclxigru. 0,il00 habit. ^. «qmC
A (i 1. 1/2 N. N. E. do L..ns-le-Saulnier.
ARBON (ylrbon-Felix), pcl. v. de Suisse
(Thurgovie), dans une belle position sur le lac
de Constance. Fabr. de tissus de coton et d'in-
diennes, filât. 1,900 habit. A 3 1. N. N. E. de
Saint-Call.
ARBRESU: (L'), pet. V. de France (Rhône),
ch.-l. de cant. Toint. Produit beaucoup de
chanvre. Mine de cuivre à Saint-Bel. 1 ,295 habit,
(la com.). ^. A 4 1. N. 0. do Lyon.
ARBRET (L'), hameau de France (Pas-de
Calais), g de distribution et relais. 120 habit.
Annexe de la com. de Bavincourt.
ARC, com. de France (Haute-Saône). 1,494
habit. A l,4dol. N. de Gray.
ARCAMBAI., com. de France (Lot). 1,123
habit. A 1 1. 3/4 E. N. E. de Cahors.
ARCATE, V. de rilindoustàn, anc. capit. du
Karnalic. Elle est située sur le Palar, possède
des fabr. de grosses étoffes de coton , et compte
40,000 habit. Arcata a été fondée sous le règne
d'Aureng-Zeyb , et est au pouvoir des Angîais
depuis 1801. A 24 1. 1/2 0. S. 0. de Madras.
Lat. N., 12° 54' 14''; long. E., 77« 1' 18".
ARCE, pot. V. du rov. de Naples (ïorre-de-
Labour). 4,400 habit. A 5 1. 3/4 S. S. 0. de Sora.
ARC-E^f-BARROIS , pet. V. de France
(Haute-Marne), sur l'Anjon , ch.-l. de cant.
Usines. Elle est très anc. i ,470 habit. ^. A
4 1. 12 S. S. 0. de Chaumont.
ARCENS, com. de France (Ardèche). 1,276
habit. A 2 1. 0. du Chaycard.
ARCES , com. de France (Charan te - Infé-
rieure). 1,117 habit. A 1/2 1. S. 0. de Cozes.
ARCHES, com. de France (Vosges). 1,334
habit. A 2 1. 1/2 S. S. E. d'Epinal.
ARCHETTES , bg. de France (Vosges), sur
la Moulle. Belles papeteries. 677. habit. A 2 1.
S. E. d'Epinal.
ARCHIAC , bg. de France (Charente-Infé-
rieure), ch.-l. de cant. 1,704 habit, (la com.)
^ distribution. A 3 1. N. E. de Jonsac.
ARCHIBONA , V. d'Espagne, prov. et à
7 1. 12 N. N. 0. de Malaga. 9,765 habit.
ARCHIKTY , com. de France (Vienne), 2,191
habit. A4 1. S. S. E. de Chàtellerault.
ARCHINGEAir, com. de France (Charente
Inférieure). 1,085 habit. A 2 1. N. N. 0. de St:
Savinion.
ARCHIPEXi, nom donné à cette partie d»
la Méditerranée comprise entre les côtes de It
Turkie d'Europe au N., de la Roumélie à l'E^
et de la Grèce à l'O. Ses limites au S. sont l'île
de Candie, et au S. E., celle de Rhodes. Un canal
long et étroit, appelé les Dardanelles, lui ap-
porte les eaux de la mer Noire et de la mer de
Marmara. Elle est remarquable par la nature
déchirée et irrégulière de ses côtes, les îles nom-
breuses disséminées sur toute sa surface , la
grande quantité de golfes, de baies, de promon-
toires , qui s'y présentent de toutes parts : tels
sont les golfes de Nauplia, d'Athènes , de Volo,
de Salonique , de Confessa , de Saros , d'Adra-
niiti, de Smyrne,de Scala-Nova, de Symia. Ses
plus grandes îles sont, Négrepont, Metelin, Scio
et Naxos. Les îles appartiennent ou à la Grèce
ou la Turkie. D'après les derniers traités, l'Eu-
]j(';' et Skyro, louies los Cyclados, c.-à-d. Zia,
7
ARC
Andro, Thermia, Syra, Tino, Mykoni , Sirpho,
Paros , Naxos, Milo, Nio, Amorgo, Santorm et
Stanpali, font partie de ce premier état ; Thasos,
Samotraki, Imbros, Lemnos, Metelin, Scio, Sa-
mos, Nikaria, Kos, Pathmos, Lero etKaîamine,
lestent à la Turkie. {roy. la plupart de ces arti-
cles.) Quoique moins dangereuse que ne le pen-
kaient les anciens, lanavigation de l'Archipel n'en
est pas moins assez difficile , à cause des roches
nombreuses qui se présentent de toutes parts.
Les courants qui viennent des Dardanelles ne
Kont pas très rapides. L'hiver est la saison la
^lus il craindre pour la navigation; elle com-
mence ordinairement à la mi-décembre, et finit
à la mi-février ; alors des vents impétueux bou-
leversent souvent la surface des eaux. Les
anciens donnaient aux différentes parties de
l'Archipel des noms différents. Celui qu'il porte
aujourd'hui paraît venir à''Aigeos-Pelagos , la
mer d'Egée. Toutefois, quelle que soit son origine,
on ne l'en a pas moins choisi pour désigner les
grandes réunions d'îles, parce que c'est surtout
le caractère définitif de cette mer. Les Turks
l'appellent Ak-Denghiz, comme le reste de la
Méditerranée , par opposition à Kara-Denghiz
ou la mer Noire.
ARCHIFEI. ASIATIQUE, ou des IndeS-
OjaiENTAi.ES. Folj. Malaisie.
ARCHIFEI. DANGEREUX. Foy. Po-
MOTOU.
ARCIS-SUR-AUBE (Jrtiaga) , pet. v. de
France (Aube), sur l'Aube , qui y devient navi-
gable, et que traverse un pont de bois. Ch.-l.
d'arrond., tribunal de l" instance. Filat. de co-
ton , fabr. de bonneteries de coton , tanneries,
brasseries. Comm. en vin, bois, blé, avoine, fa-
rine, charbon, fers de la vallée de l'Aube, fil
de fer des Vosges dont elle est l'entrepôt. 2,752
habit. ^. ^^. A G 1. N. de Troyes.
ARCOIiE, vg. du roy. Lombard- Vénitien,
célèbre par les combats des i 5, 16 et 17 no-
vembre 1793 entre les Français et les Autri-
chiens , et la victoire des premiers. A 5 I. 1/2
E. S. E. de Vérone.
ARCONSAT, corn, de France (Puy-de-
Dôme ). 1,9.57 habit. A 5 1. E. N. E. de Tliiers.
ARCOS DE LA FROBTTERA , v. d'Es-
pagne (Séviile), sur un rocher très élevé et
])resque inaccessible qui coupe le Guadalete.
On y jouit de vues délicieuses. Le gr. autel de
l'église Ste. -Marie est fort remarquable. 10,700
habit. A 6 1. E. de Serez.
ARCS (Lf.s), com. de Franco (Var). ^
distribution. 2,4-48 habit. Ail. 3/4 S. de Dra-
guignan.
ARC-SENABIS , com. de France (Doubs).
'i,î)9i habit. A 3 1. S. 0. do Quingey.
ARC-SUR-SICON, com. de France (Doubs).
4,087 habit. A 4 1. i/± N. de Pontarlier.
ARC-SUR-TIZ.I,E , com. de France (Côte-
d'Or). 1,081 habit. A 3 1. E. N. E. de Dijon.
ARCUEII., vg. de France (Seine), sur la
Bièvre. On y voit quelques arcades servant au
passage dans la vallée de l'aqueduc souterrain
qui amène à Paris les eaux des sources de Run-
giis. — Il fut construit en premier lieu par Marie
de Médicis (lG2i). Carrière de pierre de taille.
1,G00 habit. ^ distribution. Ail. 1/4 S. de
Paris.
98 — ARD
AROT- SUR - CURE , con». de France
(Yonne). ^. 1,508 habit. A 1 1. 1/4 S. de Ver-
menton.
ARDEBYIi, pet. V. de Perse [Aderbaîdjan]^
surnommée Abadany^eyrouz , séjour de la fé-
licité , à cause de la fertilité de son sol , de la
salubrité de l'air, de l'abondance des eaux. Elle
est ceinte d'une muraille flanquée de tours , et
défendue par une citadelle construite par les
Français de l'ambassade du général Gardanne.
On y remarque la tombe du Cheik-Séfy, le chef
de la dynastie des Séfys. Il a 1 collège, 1 biblio-
thèque, 1 gr. caravanseraï, des fabr. d'étoffes
de soie. Entrepôt du comm. de la Russie avec
la Perse.^4,000 habit. A 57 1. E. de Tauris.
ARDECHE , riv. de France , qui prend sa
source dans les Cévennes, à la cime de Ban-
zon et au S. E. de Langogne , et se jette dans
le Rhône à une 1/2 1. au dessus du pont St.-
Esprit. Cours , 24 1., dont 13 de flottaison depuis
le pont d'Aubenas jusqu'à St. -Martin, et 3
de navigation. Cette rivière charrie des grains
d'or.
ARBÈCHE , départ, de la France mérid.,
entre les Cévennes et le Rhône. A l'E., il confine
à celui de la Drôme, dont ce fl. le sépare ; au S.,
le Gard ; au S. E., la Lozère ; à l'O., la H.-Loire ;
au N., la Loire. Sa longueur, du N. au S., est
de 27 1., sa plus gr. largeur de 16, et sa superf.
de 548,423 hect., dont 39,614 en forêts, 26,862
en vignes. L'Ardèche est couvert par les Cé-
vennes, et est en général très montagneux. A
rO., il comprend l'extrémité supérieure du bas-
sin de la Loire, qui y prend sa source au mont
Gerbier-des-Joncs, à 1,400 mètres au dessus du
niveau de la mer. Mais la plus gr. partie de sa
surface est dirigée vers l'E., et s'abaisse dans
cette direction vers laquelle on trouve un climat
de plus en plus doux à mesure que l'on s'a-
vance. Les rives du Rhône jouissent d'une tem-
pérature fort agréable, et l'olivier y vient jus-
qu'au bord de l'Eyrifiux par 44° 54' ; c'est le
point le plus septentr. où on le trouve en France.
On y cultive aussi des figuiers ; mais à 5 ou 6 1.
du Rhône, ces deux arbres ne prospèrent plus.
La vigne s'étend plus loin , et on en voit à peu
près jusqu'à une ligne tirée d'Entraigues à
Joyeuse. Après le Rhône, la principale riv. du
départ, est l'Ardèche, puis vient l'Eyrieux. Cette
riv. peut être regardée comme les limites des
deux parties dans lesquelles on peut diviser le
départ, sous le rapport du sol et des produc-
tions. La première , située au N., est couverte
de mont, riches, bien cultivées, remplies de
châtaigniers , et qui produisent du blé au-delà
delà consommation des habitants, et toutes es-
pèces de légumes et de fruits, mais pas de vin,
parce que le climat y est trop froid , ce qui , du
reste , est bien compensé par les beaux pâtu-
rages que l'on y trouve , et sur lesquels l'habi-
tant nourrit du bétail. La seconde , située au
midi de l'Eyrieux, peut être subdivisée en deux
autres parties : celle au N. 0. de Privas ren-
ferme des mont., petites dans leur circonf.,
h. et coniques : elles sont stériles, et ne servent
qu'à la nourriture des bêtes à laines ; mais elles
produisent beaucoup de châtaignes, dont on fait
un gr. comm. Dans leurs vallons, on cultive le
chanvre. La partie située au S.'E., le long des
ARD
— 99 —
ARD
rivfts (lu Rhône , est couverte do coleaiix fiîrtiles
et abondant en toutes sortes de productions.
On y recueille surtout beaucoup de soie et des
vins, parmi lesquels on dislingue ceux de Cornus
et de St.-Peray. Le gibier du Vivarais est abon-
dant et renommé. On élève beaucoup de porcs,
quelques mulets et chevaux. En général, l'agri-
culture est conduite avec beaucoup d'intelli-
gence , et on admire quelquefois les moyens
ingénieux employés pour forcer la nature. Au
moyen-âge, les mines d'argent de Largentière
donnaient de forts produits. On exploite des mi-
nerais de fer à La Voûte et à Château bourg, entre
St.-Peray et Tournon ; une mine d'antimoine
sulfuré à Malbosc, cant. de Vans; du charbon
h Saflermouse; du marbre , des pierres à bâtir
et à fusil à Crusol , à Rochemaure et aux env.
Wals et St. -Laurent ont des eaux minérales. Le
départ, de l'Ardèche est très manufacturier. Il
possède des papeteries dans Parrond., et sur-
tout à Annonay, dont les produits sont renom-
més ; des fabr. de drap , de feutre , de bayettes,
de serges et lainages , de nombreuses tanneries,
des mégisseries, de nombreuses filât, de soie,
qui donnent chaque année de 5S à 40,000 kilo-
grammes de soie grège et moulinée d'une qua-
lité supérieure, et 4 usines à La Voiite. Le Rhône
offre un débouché fort important au comni. de
ce départ.; en outre, 4 routes royales et 21 routes
départementales le sillonnent. 11 s'y tient 433
foires dans 104 com. On en exporte surtout des
lainages, des papiers , des peaux d'agneaux et
de chevreaux pour Grenoble , Lyon et l'étran-
ger, du fer, de l'antimoine , beaucoup de soie et
de châtaignes, des vins, des truffes, des cuirs.
Revenu territorial : 13,210,000 fr.; principal
des contributions : foncière, 884,836 fr.; per-
sonnelle et mobilière , 213,600 fr.; portes et fe-
nêtres, 100,893 fr.
Le départ, de l'Ardèche , formé de l'anc. Fi-
varais (voy. ce mot), est divisé en 5 arrond.,
51 cant. et 331 com., dont la popul. est de
364,416 individus, ainsi répartis :
Arrond. de Largentière, 108,838
— Privas, 116,159
— Tournon, 139,419
Il fait partie de la 9« division militaire , du
20^ arrond. forestier, forme le dioc. de Viviers,
ressort à la cour royale de Nismes , dépend de
l'académie de cette ville , et envoie 4 députés à
la législature. Privas, ch.-l.
ARDÉ-KOU, petl V. de Perse (Farsestan),
dans une plaine. Fabr. de toiles bleues , jaunes
et rouges, pour matelas et tentes. 5,000 habit.
AlSl. N. 0. d'Yezd.
ARDELAY, com. de France (Vendée).
1,542 habit. A 1/2 1. S. des Herbiers.
AR.'DIKNE, région montueuse de l'Eu-
rope occ. , qui s'étend dans la partie N. E. de la
France, en Belgique et en Prusse. Elle se rat-
tache aux Vosges, à l'O. d'Épinal, sépare les eaux
de la Meuse de celles de la Moselle , et va se
terminer vers le Rhin, en prenant à son extré-
mité les noms de Hautes-Fagnes et d'Eiffel. Dans
son sens le plus étendu, elle a 40 à50 1. de long ,
15 à 18 de large. Quoique les Ardennes ne
soient pas très hautes et que leur élévation gé-
nérale ne dépasse pas 350 toises au-dessus de
la mer, elles ont cependant lo caractère rude et
âpre des mont. élevé<;s et beaucoup plus imi>or-
tantes. Ceci vient à l'appui de i'u[)inioji de (juel-
ques écrivains, qui veulent que leur nom signi-
fiât en gaulois montagne^ et les peuplades de ces
contrées pouvaient d'autant mieux leur appliquer
cette dénomination , qu'elles nesont environnées
que de plaines assez basses. Le singulier carac-
tère de l'Ardenne provient de sa constitution
géologique. En effet, ce n'est qu'une masse
schisteuse d'ardoise qui montre à l'extérieur ses
couleurs obscures , ses roches brisées , inclinées
vers tous les angles, tantôt horizontalement,
tantôt verticalement, comme un mur infranchis-
sable. Tout ce qui repose sur ce sol en a pris la
teinte et la nature ; de tous côtés , on ne voit que
des bruyères, des landes incultes, d'épaisses et
et noires forêts de chênes , de hêtres , de char-
mes , de frênes , d'ormes , de bouleaux ; des
gorges resserrées où les rivières se tracent un lit
en bouillonnant. Le métal le plus abondant est
le fer; la pierre de tous les lieux, l'ardoise : tou-
tes les maisons en sont couvertes, et ajoutent
ainsi à la tristesse du paysage. Le seigle , l'orge,
l'avoine et le sarrasin sont les produits de ce sol
rebelle , et toute la richesse de l'habitant con-
siste dans ses troupeaux et l'exploitation des
mines et des bois. La tourbe abonde ; et dans
l'Eiffel, les volcans ont laissé des traces nom-
breuses de l'énergie de leurs feux. A cette ré-
gion appartiennent les eaux de Spa. L'habitant
est simple , laborieux , industriel ; mais il diffère
en cela de ceux des pays disgraciés , en ce qu'il
l'abandonne avec assez de facihté. Cette contrée,
couverte en partie de forêts , et qui portait chez
les anciens le nom d'^rdwenna Sylva, forêt des
Ardennes, a moins d'étendue qu'autrefois. Foy.
Eiffel , Veon.
ARSEurSfXS , départ, de la France sept. ,
formé de partie des anc. prov. du Hainaut, de
la Champagne propre, et des principautés de
Sedan, de Charleville, Carignan, Mouzon. La
Belgique le borne au N. , le départ, de la Meuse
à l'E. , celui de la Marne au S. , celui de l'Aisne
à l'E. Il tire son nom de la région que nous
venons de décrire; a 23 1. du N. au S., 21
de l'E. à l'O. , et 517,385 hectares de superf. ,
dont 141,843 en forêts, 1,725 en vignobles,
38,000 en pommiers à cidre. La surface du
pays est généralement plate au midi , plus
diversifiée au centre et surtout au nord , que
couvrent les collines de l'Ardenne , revêtues de
de leurs tristes forêts. La Meuse y coule au N. E.
sur une gr. étendue , et y est entièrement navi-
gable ; au S. et au S. E, , le pays est arrosé par
l'Aisne , qui y présente quelques lieues de navi-
gation. Les autres riv. sont la Bar, affl. de la
Meuse, et la Vaux, qui se verse dans l'Aisne.
La Meuse et l'Aisne sont unies par un canal de
moyenne navigation , commençant à Réthel.
Le climat y est froid , quoique les chaleurs
soient très fortes. Si l'on en excepte quelques
cantons peu propres à la culture , le sol est fer-
tile et l'agriculture bien entendue. On y recueille
du froment , du seigle , des fourrages , du vin ,
mais pas assez pour la consommation ; aussi
est-on obligé d'en tirer des vignobles de la Marne
et de la Meuse. La fabrication de la bière s'élève
chaqueannée à 177,000 hectolitres. Lespâturages
nourrissent de^ moutons mérinos , des moutons
..éÀÉlK.
ARD
à longue laine, des chèvres caclKîmiricrmes ,
maisT^cu de chevaux. Le. usines sont exploitées
Tr iL dépôL. de fer hydrate des cantons de
gtizancy, Grandprc, Montherme Osmonj et
Fl.xe, de fer oxydé hydrate des cantons de Rau-
court et de Sedan. Le canton de Givet a des car-
rières de beaux marbres , et Fumay, Folemprise ,
Chamois et Monthermé, 1 ardoise la plus pure
et la plus sonore de France. Ce départ, brdle par
son industrie manufacturière. Sedan est le cen-
tre d'une gr. fabrication de draps fins et de ca-
simirs renommés, qui demandent leurs matières
premières à des filât, nombreuses. On fabrique
aussi beaucoup de flanelles , de tissus mérinos,
de napolitaines , de la percale, des calicots, des
toiles communes. La manutention du fer y est
fort importante, et compte 50 hauts-fourneaux
donnant de la gueuse et de la moulerie de 1« et
2'= fusion , 15 fours d'aflinerie à la houille et 57
autres, dont les principaux produits sont des
fers noirs et blancs, des tôles, du fil de fer, des
faux, de la ferronnerie, de la platinerie, de la
clouterie ; 7 usines à cuivre , confectionnant du
enivre laminé et filé, existent dans l'arrond. de
Givet. Le marbre est scié et débité par 4 établis-
sements hydrauliques. Six grandes routes royales
et 4 départementales , la Meuse , le canal de la
Meuse à l'Aisne , oflrent à ces diverses fabr. des
débouchés pour leurs produits , soit vers la Bel-
gique, soit vers l'intérieur.
Le départ, des Ardennes a, d'après le recen-
sement de i842, 5l9,l67habit. , ainsi répartis :
Arrondissement de Mézières, 73,379
— Réthel , 68,487
— Rocroy, 49,838
— Sedan, 06,027
— Vouziers,. 61,439
On y compte 31 cant. et 479 com. Il fait partie
de la 2' division militaire, du 10<= arrond. fores-
tier ; dépend du diocèse de Reims , de l'académie
do Metz, et ressort à la cour royale de cette
ville. Le revenu territorial est évalué à plus de
41 millions; principal des contributions : fon-
cière, 1,234,289 fr. ; personnelle et mobi-
lière, 273,800 fr. ; portes et fenêtres, 189,019 fr.
Quatre députés le représentent à la chambre.
Mézières , ch.-l.
ARSENNXS (Canal des). Il doit unir l'Aisne
à la Meuse, en France, au moyen de la naviga-
tion perfectionnée de l'Aisne , depuis Chàteau-
Porcien jusqu'à Somuy, par un canal qui abou-
tira à La Bar, aiïl. de la Meuse, dont on améliorera
le cours.
ARBXrCTTES - ST . - MARTIN , com . de
France (Indre). 1,054 habit., vis-îi-vis d'Arden-
les-St. -Vincent.
ABSENTES -ST. -VINCENT, com. de
France (Indre). 1,144 habit. A 3 1. 1/2 S. E. de
CluMoauroux.
ARBES, pet. V. de France (Puy-de-Dôme),
dans une vallée fertile, sur la Creuse; ch.-l. ae
cant. Entrepôt de comni. 1,803 habit. ^. A 9 1.
1/4 S. de Clormont.
AB-DIULATS (Les), com. de France
(Rhône). 1,207 habit. A 1 1. 1/2 0. N. 0. de
Beaujcu.
ARBIN, bg. de Franco (Deux-Sèvres). Env.,
carrières de marbre brun. 1,770 habit, (la com.)
A4 1. 1/25 N.N. 0. de Niort.
— 100 — 4ÏÙE
ARBJECH ( Jrnissa ), pet, V. de la Turkia
asiat. (Van), sur le lac et à 21 1. N. 0. de Van,
avec un fort et de beaux jardins.
ARBJEIH-BAGH (Argœus)^ mont, de la
Turkie asiat. ( Karamanie), à 3 1. S. de Kaïsâ-
rieh. 3,200 mètres. Neiges perpétuelles.
ARBOfE , bg. de Belgique ( Flandre ocG. ),
sur le Dryback, 6,000 habit. A 5 1. 5/4 S. S. 0.
de Bruges.
ARBRAH, V. du Ouankarah , dans le Daho-
mey, ch.-l. d'une province qui, avant sa con-
quête par les Dahomeys, en 1723, formait un
roy. puissant. On y voit un palais du roi de Da-
homey. Comm. d'huile de palmier. 4,000 habit.
A 15 1. N. 0. de l'emb. de Lagos.
ARBRES, pet. V. de France (Pas-de-Calais),
à l'extrémité du canal du même nom, branche
de celui de Calais à St. -Orner; ch.-l. de cant.,
place de guerre de 2"= classe. C'est dans le voisi-
nage qu'eut heu, entre François l*'' et Henri VIII,
la fameuse entrevue dite du Champ du drap
d'or (1520). 2,016 habit. ^. 2S?Î- A 5 1. S. E.
de Calais.
ARBROISAN, pet. V. d'Ecosse (Ayr), avec
un gr. <!,• . Bains de mer très fréquentés. 3,100
habit. A 5 1. N. d'Ayr.
AREBO OU Arbon, V. du Akankarah, à 12 1.
de l'emb. du Formoso, branche du Kouara. Elle
est gr. et bien peuplée.
AREGNO, bg. de l'île de Corse, ch.-L de
cant. 700 habit. AIL 1/2 S. de l'Ile-Rousse.
ARENBAIi, pet. V. de Norwège, sur la riv.
du même nom, et qui est bâtie sur pilotis, ce qui
permet aux pet. navires de pénétrer jusque dans
l'intérieur. 11 se fait par son port un comm. con-
sidérable de bois et de fer, dont il y a des mines
dans les env. 1,700 habit. A 13 1. N. E. de Chri-
sliansand. Lat. N., 58° 27'; long. E.,6"30' 10".
ARENBIN, pet. V. de Prusse (Magdebourg),
sur le bord d'un lac où l'on pêche d'énormes
brochets et de belles anguilles. 1,400 habit. A
51.N. 0. d'Osterburg.
ARENIS BE MAR, bg. d'Espagne (Cata-
logne), près de la mer, avec 1 belle église, des
fabr. d'indiennes , de bas de soie et de coton,
1 école de pilotage et 1 chantier de construction.
Comm. actif. 4,000 habit. A 8 1. 3/4 N. E. de
Barcelone. Près de là est le bg. d'Arenis de Mu-
ret, qui a 3,000 habit.
AREMBOURG , pet. V. de Russie (Livonie),
dans l'ile d'Œsel , avec un port commode, mais
peu profond. Comm. de grains, bois, bétail,
beurre, fromage, suif, peaux et lard de phoque.
1 ,500 habit. Lat. N.,58'' 15'; long. E., 19° 57' 30".
AREQUrPA, V. du Pérou, capit. d'un des 6
départements de la république. Elle est située
dans la belle vallée de Quilea et traversée par le
Chile, rivière qui se jette à 20 1. de là dans l'O-
céan , et que l'on y passe sur un beau pont de
pierre. La gr. place est ornée d'une belle fon-
taine en bronze. Ses maisons , voûtées et bien
bâties en pierre, sont peu élevées; leuis murs,
ainsi que ceux des édifices publics, sont très
épais, afin de mieux résister aux tremblements
de terre , car cette malheureuse cité a déjà été
renversée 4 fois par les effrayantes convulsions
du sol. C'est à ces événements répétés qu'elle
doit d'occuper le site où elle se trouve. Pizarro,
qui en fit jeter les fondements eo 15.36, l'avait
ARG
-r 101 —
/»UG
placée Ixîûuooup plus près du rolcan de Cuagua-
Pliliiia, qui en est à 2 ou 5 1. Arcquipa possède
dos fal)r. de lainages, de colonnades et de tissus
d'or et d'argent. Son comm. est fort important.
Mollendo, sur l'Océan, lui sert de port. On éva-
lue sa popul. à plus de 50,000 habit. Elle est à
217 1. S. E. de Lima, par 10» 16' de lat. S., et 74°
de long. 0.
AnxTTE, com. de France (B. -Pyrénées).
2,139 hahit. A 4 1. 1/2 S. 0. d'Oloron.
AAXZZO {Jrrciium), v. du gr.-duché de
Toscane (Florence), dans la riche plaine de la
Chiona , avec une citad. Elle est mal percée et
mal bfttie. On y remarque la belle place du mar-
ché, bordée de portiques, et la cathédrale. Il y a
en outre 15 autres églises. Fabr. d'étoffes de
laine et d'épingles. Lieu natal de Mécène, de Pé-
trarque, de Vasari, l'historien des peintres, de
Pierre l'Arétin, le fléau des princes, et de Gui ,
l'inventeur des notes de musique. Michel-Ange
est né dans le voisinage. 8,000 habit. A 16 1. 1/2
E. S. E. de Florence.
ARFEUUi-CHÂTAIN , com. de France
(Creuze). 1,004 habit. A 2 1. 0. N. 0. d'Auzanus.
ARFEUUiES , com. de France (Allier).
3,570 habit. A 1 1. 1/2 de St.-Martin-d'Estriaux.
AUFONS, com. de France (Tarn). 1,587
habit. A 21.^E. S. E. de Sorèze.
AB.GEIiÈS, pet. V. de France (Hautes-Pyré-
nées ), agréablement sit. dans un vallon , au
bord du gave d'Azun , près de son confl. avec
le gave de Pau;ch.-1. d'arrond., tribunal de
i'^ instance, collège communal. 1,557 habit.
S. A 7 1. S. S. 0. de Tarbes.
ARGEIiÈS, pet. V. de France (Pyrénées-Orien-
tales ), à 1/2 1. de la Méditerranée; ch.-l. de
cant. 1,478 habit, (la com.) A 1 1. 0. N. 0. de
Collioure.
ARGENCES , bg. de France (Calvados), qui
recueille du miel aussi recherché que celui de
Narbonne. 1,575 habit. A 1/2 1. E. N. E. de
Vimont.
ARGENS, riv. de France (Var), qui se jette
dans la Méditerranée au port ae Fréjus. Cours ,
22 1., dont 8 de flottage, depuis Vidauban jusqu'à
la mer, dans les hautes eaux seulement.
ARGENT, v. de France ( Cher ), sur la gr.
Sauldre ; ch.-l. de cant. 1,265 habit. ^ distri-
bution. 3^. A 8 1. 2/3 N, 0. de Sancerre.
ARGENTAN, pet. V. de France (Orne),
agréablement sit. sur l'Orne , au milieu d'une
vaste plaine ; ch.-l. d'arrond. et de cant., tri-
bunal de 1" instance, conservation des hypo-
thèques. Très belle église d'architecture gothi-
que. Fabr. de dentelles, façon point d'Alençon,
et de toiles , tanneries , blanchisseries. Aux
environs, volaille excellente. 5,252 habitants.
S. ^dl. A 11 1. N. N. 0. d'Alençon.
ARGENT AT, pet. V. de France (Corrèze),
sur la Dordogne, ch.-l. de cant. Aux env., mi-
nes de plomb et de houille exploitées. 3,121
habit. ^. ^rfj. A 5 1. 1/4 S. S. E. de Tulle.
ARGENTEUU., bg. de France ( Scine-et-
Oise), dans une position riante, sur une pet.
colline et sur la rive droite de la Seine ; ch.-l.
de cant. Il y avait autrefois un prieuré où fut
élevée Héloïse. Les env. donnent beaucoup de
vins médiocres. Carrières de plâtre. 4,542 habit.
S. A 2 1. 3/4 JS. N. 0. de Paris.
AROENTli:RE (L'), v. do France f Hautes-
AliM's), ch.-l. de cant. Aux env., mines ae plomb
argiMililëre, carrières d'ardoises et taïuieries.
1,200 habit. ^ à la Bessée. A 3 1. 1/4 S. S. 0.
de BriaiK'on.
ARGENTON - I.E . CHÂTEAU , bg. de
France (Deux-Sèvres ), sur une colline d'un
accès dimcile , près de la Bressuire; ch.-l. de
cant. Fabr. de serges et de flanelles, vins rouge
et blanc fort estimées. 566 habit. ^. A 3 1. 2/3
N. E. de Bressuire.
ARGENTON-SUR-CREUSE {Argenloma-
gus), pet. V. de Franco (Indre), séparée par la
Creuse en deux parties que réunit un pont. Une
partie de la ville s'élève sur un rocher ; on y
voit les restes d'un chàteau-fort. ^. «flw<^. 3,526
habit. A 6 1. 1/2^ S. S. 0. de Chàteauroux.
ARGENTRÉ, vg. de France Hlle-et-Vi-
laine), ch.-l. de cant. 1,867 habit, (la com.) A
I 1. 5/4 S. S. E. de Vitré.
ARGENTRÉ-SOnS-IiAVAI., vg. de France
(Mayenne), ch.-l. de cant. Carrières de marbre
travaillé à Laval , dont il est à 2 1. E. 1,595
habit, (la com.)
ARGERIN , bg. de Sibérie ( Irkoutsk ) , sur
l'Argoun ou Amour, avec l.fort. Comm. actif.
600 habit. A401. E. S. E. de Nertcliinsk.
ARGHA , V. de l'Hindoustàn (Népal), autour
d'un chat., résidence d'un chef. A 16 1. 0. N. 0.
de Gorkha.
ARGHANA-MAUDEN, bg. de la Turkie
Asiatique, sur le Tigre, à 2 1. de ses sources.
II est célèbre par ses l'iches mines de cuivre.
Leur produit s'exporte à Bagdad pour l'Inde,
Constantinople et la Krimée. 600 maisons. A 14 1.
N. 0. de Diarbékir.
ARGZRO-KASTRO , pet. V. de la Turkie
d'Europe ( Albanie ) , près de la riv. du même
nom. 4,000 habit. A 1.7 1. N. 0. d'Ianina.
ARGOIi, com. de France (Finistère). 1,132
habit. ^ distribution. A 4 1. 1/2 N. 0. de Chà-
teaulin.
ARGONE , contrée montueuse de France ,
comprise aujourd'hui dans la partie S. 0. du
départ, des Ardennes et la partie occ. de celui
de la Meuse. Elle a 10 1. env. de long , sur 4 de
large. vSa surface n'offrait dans l'origine qu'une
forêt dont les éclaircies sont aujourd'hui occu-
pées par des villes et des villages.
ARGOS, pet. V. des plus florissantes de la
Grèce , avant la guerre de l'indépendance ; elle
a été réduite à un amas de décombres. Elle ré-
pare chaque jour ses pertes. Elle est une des
plus anc. v. de l'Europe , puisque sa fondation
remonte à l'année 1856 avant J.-C. Presque
(ous ses beaux et nombreux monuments anti-
ques, décrits par Pausanias, ont cessé d'exister ;
mais on y retrouve encore les restes de son anc.
citad. qu'on nommait Larissa , dont les assises
inférieures sont de construction cyclopéenne; le
théâtre, un des plus anc. de la Grèce , dont les
gradins sont taillés dans le roc , et qui a servi
aux réunions des députés du congrès grec de
1829, quoiqu'il ne soit encore qu'à demi dé-
blayé ; le long passage souterrain, taillé dans le
roc, et qui pénètre sous le rocher de la citad., et
les ruines d'un anc. temple. I^ popul. d'Argos
peut être aujourd'hui de 5 à 6,000 âmes, dont
un grand nombre de Grecs réfugiés dô diverses
ARl
— 102 —
ARI
parties de l'empire ottoman, attirés par la
paix et la fertilité de son terntoire. Le marais
de I-^rne, célèbre par un des grands travaux
d'Hercule, est peu loin dArgos, et aurait besoin
d'un nouvel Hercule. A 2 1. N. E. de Nauplia.
ARGOSTOU, pet. V. des îles Ioniennes,
dans nie de Cépbalonie, dont elle est le ch.-l. ;
résidence d'un gouverneur et d'un évêq. grec.
Elle occupe une presqu'ile, et est mal bâtie. Son
port est le meilleur de l'île. Construction de na-
vires, filat. de coton, fabr. de poterie. o,000
habit. Lat. N. , 58° 8' 30" ; long. E. , 18° 44'.
ARGOUGES, com. de France ( Mancbe ).
i,54^> liabit. A 1 1. 1/2 0. S. 0. de St.-James.
ARGOVI£ , en allemand Argau ; un des
22 cantons suisses, borné au N. par le Rbin ,
à l'E. par ceux de Zurich et de Zug , au S. par
celui de Lucerne, à TO. par celui de Berne. Il
a 6S 1. carr. C'est l'un des plus gr. et des plus
fertiles cantons de la confédération. Sa surface est
un terrain montueux. L'Aar en est la principale
riv. On yrecueille beaucoup de vins et de fruits.
Les forêts couvrent un 5<= de sa superficie. Il y
a d'excellentes prairies, du fer, de la houille,
des sources minérales. Le comm. y est actif.
L'industrie y a pour objet la fabric. de tissus de
soie, de chapeaux de paille, de cuirs, de
coutellerie.
Le canton d'Argovie est divisé en 11 districts et
48 cercles. , et compte d o3, 000 babil. Le gouver-
nement est entre les mains d'un gr. et d'un pet.
conseils, dont les membres doivent être moitié
catholiques, moitié réformés, comme la popu-
lation. Les revenus s'élèvent à env. 500,000 fr. ,
les dépenses à une somme à peu près semblable ;
son contingent à l'armée est de 2,410 hommes.
Le canton d'Argovie n'est indépendant que de-
puis \ 1~8 ; avant celte époque , il appartenait au
canton de Berne. Aarau, ch.-l.
ARGUEUi, bg.de France (Seine-Inférieure) ;
ch.-l. de cant. 46o habit. ^ distribution. A
4 I. 3/4 S. de Neufchàtel.
ARGUIN , pet. île de l'océan Atlantique , sur
la côte occ. d'Afrique (Ssahhrâ) , dans une baie
oîi se développe ce dangereux banc d'Arguin ,
théâtre du désastre de la frégate la Méduse. Les
Portugais y eurent pendant longtemps un fort,
au moyen duquel ils commerçaient avec la côte
opposée ; il fut successivement occupé par les
Hollandais et les Français, et est aujourd'hui
abandonné.
ARG^liE, comté d'Ecosse , borné au N. par
le comté d'Ijiverness , à l'E. par les comtés de
Pesth et de Dumbaston , au S. par la baie de
Ayde , et à l'O. par la mer d'Irlande et l'océan
Atlantique. Sa superf. est de 819 I. carr. et sa
popul. del00,973 habit., sur les îles nombreuses
qui en dépendent. Inverary, ch.-I.
ARGY, com. de France (Indre). 4,586 habit.
A 4 1. N. de Buzançais.
^ ARIANCOPANG, pet. V. de l'Hindoustân
(Kamasie) , résidence d'un évèque catholique ,
avec i séminaire pour les Hindous et les Chinois
chrétiens. A 4 1. S. de Pondichéry.
'_ ARXAMO, V. du roy. de Naples (Principauté
Ultérieure). Èvèc. Elle a une belle cathédrale
et 42 autres églises. Fabr. de faïence. 42,000
habit. A 51. 4/4 N. E. de Montefasco.
ARICA, V. du Pérou (Areqyipa), dans une
belle vallée, areo un pet. ^ . Fabr. de verrote-
rie. 28,000 habit. A 66 1. S. S. E. d'Aréquipa.
Lat. S. , 48" 26' 40" ; long. 0. , 72° 56' 20".
ARICHE ou Aryche (El), pet. fort appar-
tenant à l'Egypte, et placé sur la frontière mérid.
de la Syrie , près de la Méditerranée. Il est en-
touré de quelques maisons , de dattiers et de
jardins.^ Lat. N., 54° 5'; long. E. , 54° 28'.
ARXEGX , riv. de France , qui prend sa soui ce
dans les Pyrénées , à l'O. de Mont-Louis , arrose
une pet. partie du départ, des Pyrénées-Orient. ,
traverse celui de l'Ariège, en lui donnant son
nom , entre dans celui de la Haute-Garonne , et
se jette dans la Garonne, à 2 1. S. de Toulouse ,
passe à Tarascon , Foix etPamiers. Cours, 521. ,
dont 8 flottables, de Varillas à Cintegabelle ,
et 7 navigables , de ce dernier endroit jusqu'à
son embouchure.
ARIÈGE, départ, de France, formé de l'anc.
comté de Foix et de quelques parties du Lan-
guedoc. Il est borné à l'O. et au N. par la Haute-
Garonne, à l'E. par l'Aude, au S. E. par les
Pyrénées or. , au S. par l'Espagne. Sa long, est
de 24 1., sa larg. de 48, sa superf. de 568,564
hectares dont 492,000 en céréales , 92,000
en bois, 41,600 en vignes. La surface de ce
départ, s'appuie sur le versant des Pyrénées
et s'abaisse naturellement au nord , oîi il y a
quelques plaines. La partie centrale est monta-
gneuse, mais pas autant que le midi, entre-
coupée de nombreuses chaînes , de vallées qui
se dirigent dans tous les sens , et dont l'horizon
est borné par les pics neigeux des Pyrénées.
Quelques unes de ces cimes dépassent 5,000
mètres, beaucoup d'autres s'élèvent au-dessus
de 2,000. Là coulent tous les torrents qui gros-
sissent l'Ariège et le Salât, les principales riv.
du pays avec le Lers, la Lèze et l'Acise. Le sol
de ces contrées n'est pas aussi fertile que dans
la partie sept. , mais les pâturages y sont plus
beaux , les herbes médicinales abondantes , les
produits minéralogiques aussi riches que variés.
On comprend facilement que le climat de cette
contrée soit aussi varié que son aspect : toute-
fois il est en général doux. Le sol cultivé donne
des grains , tels que blé, avoine , mais et millet,
du chan^Te , du lin , dont la graine mêlée à celle
du colza fournit l'huile à brûler qu'on emploie
dans le pays ; beaucoup de pommes de terre ,
d'un gr. secours pour les habit, du midi , du vin
de médiocre qualité , mais qui suffit à la con-
sommation. On y cultive en grand le châtaignier,
le pêcher et le pommier. Il y a, dans la partie
haute , de belles forêts de pins , de sapins et de
chênes mélangés , qui donnent des bois de con-
struction. Les pâtui-ages nourrissent beaucoup
de troupeaux de moutons ; mais il y a peu de
bœufs et de chevaux, qui du reste sont d'une
chétive race. L'ours, le loup, le renard, le
sanglier, le chevreuil , le chamois, habitent les
hautes solitudes, et le gibier est très abondant.
Les torrents et les petits lacs pyrénéens nourris-
sent des truites et beaucoup d'écrevisses. Toutes
les eaux qui descendent des mont, roulent des
grains d'or, et l'Ariège doit son nom à cette
circonstance [Aurigera). Cette richesse , autre-
fois mise à profit, est aujourd'hui très négligée.
Il y existe aussi des mines de plomb argentifère ,
de plomb, de cuivre , de zinc , de houille , inex-
ARI — 103
ploitéeg ; mais les gr. richesses ao co départ, en
ce genre sont ses dépôts de minerais de for. Le
plus riclie est la mine de Kancié, qui donne un
produit annuel de près de 2 millions 1/2 , et ali-
mente 60 forges à la catalane, des aciéries, des
martinets. Mas-d'Azil a une mine d'alun aussi
bon que celui de Rome, et qui en donne 1,yOO
quintaux par an. Le polissage du jayet, le dé-
bitage du marbre et de l'albitre t'ont mouvoir
quelques usines. Cex, Ripât, Audinac,ontdes éta-
blissements d'eaux minérales. 1^'industrie manu-
facturière du départ, n'est pas très étendue , et a
principalement pour objet la fabrication de toiles
de lin et de chanvre, de bonneterie, de pape-
terie, cuirs et mégisserie. Les communications
intérieures se font par 3 gr. routes royales et 13
départementales , et celles avec l'Espagne par
33 ou 36 cols ou passages (ports), dont 2 ou
3, ceux de Puy-Maurin, Seguler et Orle, sont
praticables en tout temps. Le fer est le principal
objet d'importation , et provient en gr. partie de
la vallée de Vic-Dessos ; puis la résine, la poix ,
la térébenthine, le liège, le marbre, des fruits
secs. Les habit, tirent beaucoup de laines de
l'Aragon, pour la revendre dans les autres dé-
partements ; ils donnent en échange du bétail ,
des étoffes , des toiles, des merceries et quelques
grains. Revenu territ. , 9,841,000 fr. ; principal
des contributions : foncière, 593,511 ; person-
nelle et mobilière, 166,500; portes et fenêtres,
100,831.
La popul. du départ, de rAriège était, en
18'<2, de 265,607 habit , répartis dans 3 arron-
dissements : Foix (92,300) , St.-Girons ( 94,551 )
et Pamiers ( 78,756) , 20 cant. et 356 corn. Il fait
partie de la 10* division militaire, du 20^ arrond.
forestier , forme le diocèse de Pamiers , ressort
à la cour royale et dépend de l'académie de
Toulouse; il envoie 3 députés à la chambre.
Foix, ch.-l.
ARIENZO, Y. du roy. de Naples (Terre de
Labour), fondée, dit-on, par les Normands.
10,800 habit. A 2 1. 5/4 N.N. 0. de Nola.
AniNOS , riv. du Brésil ( Mato-Grosso) , affl.
du Tapajos. Cours, 1001.
I AKisrTHOD, bg. de France (Jura), ch.-l.
de cant. 1,500 habit. ^ distribution. 25?>' A-
71. 1/2 S. de Lons-le-Saulnier.
ARISFE, v. du Mexique ( Senora), ch.-l. de
l'état. 7,600 habit. A 150 1. N. de Sinaloa.
ARISTON, île découverte par G. D. de Rienzi,
près de l'ile Basilan, dans l'archipel de Holo, Jolô,
Soulou, ou mieux Soulong; elle est située au S.
de l'île du Tribun , par 6<» 26' et quelques se-
condes lat. N., et 119° 40' long. E. Elle a reçu
le nom du meilleur ami du découvreur, du sa-
vant André Ariston , qui fut son guide dans
son premier voyage en Orient; elle ne lui of-
frit que des djongles épaisses, de hautes fou-
gères , de gros bambous et quelques érythrinas;
il y aperçut seulement trois pêcheurs soulongans
qui faisaient cuire des casques pavés , magnifi-
que coquillage qu'il regretta beaucoup de voir
brûler, et dont ils mangeaient l'animal. Ils
avaient leur provision d'eau dans de gr. bam-
bous, ce qui lui fit penser que cette île n'avait
ni eau ni habit. ; mais ce qu'il ne put pourtant
pas assurer. Elle est basse et petite. Elle n'est
nienliuniîce ni décrite nulle part.
ARK
ARRANSAB, rîv. des Etats-Unis, qui prend
sa source dans les monts Rocheux, entre cijIIos
de la Plattc et du Rio-del-Norte, coule au S. E.
et so jette dans le Mississipi , par une enib. de
1,200 pieds, après un coursde 7201. L'Arkansas
est, après le Slissouri , le plus gr. alïl. du Mis-
sissipi. Sa navigation est gênée par un gr. nom-
bre de courants rapides; cependant, il est ii peu
près toujours praticable jusqu'au confl. du Mo-
cho, sur une étendue de 220 1. Il reçoit de
nombreux tributaires.
ARKANSAS, territ. des États-Unis, sit.
entre les 53' et 56" 50' de lat. N., et les 92° et
102° 20' de long. 0., ayant au N. l'état du Mis-
sissipi , à l'E. ce fleuve , au S. et à l'O. la Loui-
siane et le Mexique. Il a 16,402 1. carr. , et avait
50,285 habit, en 1850, et 25 comtés. Sa surface,
traversée au centre par les monts Ozark, est
montueuse dans certaines parties, quoique gé-
néralement peu élevée, et offre d'immenses
plaines bien arrosées et couvertes de riches pâ-
turages. De gr. riv. le traversent de l'E. à l'O.
pour aller gagner le Mississipi, qui forme sa
frontière or., telles sont l'Arkansas et ses alïl.,
le Verd-de-Gris , la Mocho, l'IIlinois et la Cana-
dienne , puis la Red-Rivar, la White-River et lu
Saint-François, dont le cours est de quelques
centaines de lieues. Le climat y est chaud et hu-
mide à l'E., mais de plus en plus tempéré à
mesure que l'on gagne l'O. Il n'y a encore
qu'une bien minime partie du sol de défriché.
On y recueille du riz, du maïs, du froment, du
coton, du tabac, et on y cultive la vigne, le pê-
cher, le chanvre. Des gr. troupeaux de brian et
de chevaux paissent dans les vastes plaines. Il
existe dans î'Ozark, àPolossi, de riches mines
de plomb, et ailleurs du fer et de la houille,
ainsi que du sel. Le territ. d'Arkansas est encore
habité par la tribu qui lui donna son nom, eC
par lesOsages. Son ch.-l. est la bourgade d'Ar-
kopolis.
ARKANSAS ou 0-Gouah-Pa, peuple indi-
gène des Etats-Unis qui a donné son nom à la
rivière et à l'état ci-dessus, qu'ils habitent. Il
compte 600 individus, dont 200 guerriers.
ARKANSAS ou Le Poste , pet. V. des
États-Unis ( Arkansas). Elle doit son origine à
un poste fondé par des Français vers la fin du
XV IP siècle , et est encore cependant fort peu
importante. A 25 1. du confl. de l'Arkansas et
du Mississipi.
ARRASTGARTH-DAU: , pet. V. d'Angle-
terre (York). A 5 1. 1/2 0. de Richmond.
1,500 habit.
ARELHANGHEIiSK (Archangel), gouv. de
Russie , qui comprend la partie septentr. de cet
emp. depuis le 61« parallèle N. On évalue son
immense superf. à 52,720 l. carr., avec 265,000
habit. Il est divisé en 8 distr., et a pour ch.-l.:
ARKHAMTGHIXSK [Archang el) ,\ . sit. près
de l'emb. de la Dvina septentr. dans la mer Blan-
che ; archev. Elle est bâtie en bois , mal pavée,
compte 15 églises, dont 2 réformées, 1 couvent,
1 séminaire, et possède 1 école de marine, 2 chan-
tiers pour la construction des vaisseaux de guerre
et de comm., des fabr. de savon, de toiles et de
suif, 1 raffinerie de sucre, des corderies, des
tanneries , 4 brassf'rjcs et 1 distillerie de téré-
benthine. L'cdiliee le plus remarquable est un
ARL — 104
on met les marclian
bfilimorit en pierre où
(lisi-s il l'abri des incendies. On y arme pour la
pûclie de la haleine et du hareng. Le port est
embarrassé par un banc de sable dangereux ;
les navires n'y trouvent d'ailleurs pas plus de H
pieds d'eau. Arkhanghelsk a été fondé en 1584
par le tsar Ivan-Vassiliévitche. C'est aujourd'hui
l'entrepôt du comm. de la Russie septentr. On
y compte 10,000 habit., parmi lesquels sont
beaucoup d'Anglais. Elle est à 165 1. N. E. de
St.-Pétersbourg. Lat. N., 64'' 51' 40''; long. E.,
38" 7' 50".
ARKHANGHEI-SK (NOUVELLE). Voyez
SlTKA.
ARKH ANGHEI.sk , bg. de Russie (Oren-
liourg), avec des usines à cuivre qui occupent
720 ouvriers. A 5 1. 1/2 E. de Menzélinsk.
ARKIKO , pet. V. de la côte d'Abyssinio ,
au fond de la baie deMassouàh. Résidence d'un
naïb ou gouverneur, duquel dépend , pour les
voyageurs, l'entrée du pays de montagnes. Elle
ne consiste qu'en 5 à 400 chétives cabanes de
terre. C'est l'un des entrepôts du comm. de
l'Abyssinie.
ARKOFOUS ou LiTTLE-RocK , pet. V. des
Étals-Unis, ch.-l.del'étatd'Arkansas, quoiqu'elle
ne compte encore que 500 habit. Elle s'élève sur
l'Arkaiisas par 34° 35' de lat. N., et 94° 20' de
long. 0. Sa popul. ne tardera: pas à s'accroître.
ARliABJC, pet. V. de France (Puy-de-Dôme),
dans une position agréable, sur la Dolore;
ch.-l. de cant. Fabr. de rubans de fil et de
menue mercerie. 3,567 habit. ^. A 51 1. 1/2
S. d'Ambert,
ARLAir, bg. de France (Jura), sur la Seille.
1,734 habit. A 1 1. 1/4 E. de Bletterans.
ARIiES {Arelas ou Aretate), v. de France
(Bouches-du-Rhône), sur la rive gau. du Rhône,
ch.-l. d'arrond. et de cant.; tribunal de l"-" in-
stance et de comm. Ses rues sont étroites; ses
maisons vieilles et mal bâties. On y remarque
l'hôtel-de-ville, oij se voit une copie de la Vénus
trouvée ici et dite Vénus d'Arles ; un obélisque
qui décore la place, où s'élève un édifice , un
amphithéâtre qui n'a jamais été achevé , les
ruines de deux temples, d'un arc-de-triomphe,
d'un capitole sous Roland , des tombeaux et
d'autres fragments qui prouvent son ancienne
splendeur sous les Romains. Elle possède une
pet. bibliothèque et 1 musée d'antiquités. Une
centaine de bâtiments remontent ànimellement
le Rhône jusqu'au port d'Arles, et reviennent y
chercher des vins , des blés , de l'huile , des
fruits. Ses saucissons sont renommés. R y a
des marchés à graines deux fois par semaine,
dont les prix serveiit de mercuriale. Arles
fut à une époque la métropole des Gaules. Con-
stantin , l'ayant rétablie en 270, y fixa sa rési-
dence pour quelque temps ; alors elle était
très florissante. En 815, elle devint la capit.
d'un roy. auquel elle donnait son nom , se
constitua en républ. au xii^ siècle, et se rendit
en 1251 à Charles d'Anjou. Le plus célèbre des
conciles qui s'y sont tenus est celui de 514.
20,236 habit. ^. ^^. A 16 1. N. 0. de Mar-
seille. Lat. N., 45« 40' 31"; long. E., 2" 17' 32".
ARU^lXEua. , bg. de Suisse (Bàle). 11 pos-
sède le plus beau jardin de la républ. helvétique.
A 1 1. 5/4 S. S. E. de Bàle.
— ARM
ARI.£:S-SUR-TECH . pet.
, ^ V. de France
(Pyrenees-Or.); ch.-L de cant. 900 habit. Sg.
A 2 1. 1/3 O. S. 0. de Céret.
ARI.EUF, com. de France (Nièvre). 2,442
habit. A 2 h 1/4 de Chàteau-Chinon.
ARI.EUX, bg. de France (Nord) ; ch.-l. de
cant. 1,745 habit, (la com.) ^. A 2 1. 1/4 S.
de Douai.
ARI.ON (Orolaunum), pet. v. de Belgijjue
(Luxembourg), sur une colline au milieu de
forêts; avec des fabr. d'étoffes pour manteaux,
de faïence , et des forges qui y donnent lieu à
un gr. comm. de fer. — Cette v. est d'une haute
antiquité. Elle est célèbre par les victoires que
le général Jourdan y remporta sur les Autri-
chiens en 1793. 3,200 habit. A 5 1. 5/4 O.N.O.
de Luxembourg.
ARnxAGH (Regia), v. d'Irlande, sur une
colline ; ch.-l. d'un comté, résidence de l'archev.
primat de l'Irlande, dont on remarque le palais
élevé par l'archev. Richard Robinson. C'est à
cet homme qu'Armagh doit aussi 1 église pa-
roissiale , 1 bibliothèque , 1 observatoii'e , 1
école gratuite. Armagh était au moyen-âge très
florissante , le siège d'une université célèbre ,
la cap. de l'île. On n'y compte plus que 7,000
habit. A 25 1. N. de Dubhn. Lat. N., 54° 21';
long. 0., 8» 57'.
ARMAGNAC, anc. prov. de France qui
faisait partie de la Gascogne, et forme aujour-
d'hui le départ, du Gers.
ARMANCE, pet. riv. de France (Aube-
Yonne), qui se jette dans l'Armançon à St.-
Florentin. Cours , 10 1., dont 8 sur lesquelles
on flotte des bois de la forêt de Chaource des-
tinés à Paris.
ARMANÇOST , riv. de France , qui prend
sa sour. au S. de Pouilly (Côte-d'Or), passe à
Sens, arrose le départ, de l'Yonne, et se jette dans
l'Yonne à 4 1.1/2 N.d'Auxerre. Cours, 57 1., dont
27 flottables à bûches perdues, depuis Mon tigny
jusqu'à Brisson, et 5 flottables en trains, depuis
ce dernier endroit. Le canal de Bourgogne longe
cette rivière.
ARBEÉBiriE. Contrée de l'Asie, partagée de
nos jours entre la Turkie , la Perâe , la Russie
et quelques princes kourdes indépendants, et
dont l'histoire est citée dans la plus haute anti-
quité. L'Arménie contient une surface d'env.
600 1. carr. , et s'étend depuis les bords de l'Eu-
phrate jusqu'à l'emb. du Kour (l'ancien Cyrus)
dans la mer Caspienne ; et du N. au S. , depuis
la Géorgie et le mont Caucase jusqu'aux limites
mérid. du Diarberk. Sa surface, âpre et mon-
tueuse , est traversée par les différentes chaînes
du Taurus, dont dépend l'Ararat. Le climat est
plutôt froid que chaud. Le pays est en général
fertile et bien arrosé , et convient plutôt'à l'édu-
cation des bestiaux qu'à l'agriculture ; cepen-
dant les plus beaux fruits des pays méridionaux
y réussissent. Les mont, sont riches en mines
de fer et de cuivre. Ses habit, se com.posent en
partie d'Arméniens proprement dits , de Turko-
mans, qui vivent dans les plaines avec leurs
nombreux bestiaux, et d'un pet. nombre d'Os-
manlis, de Grecs et de Juifs.
La div. de cette contrée a toujours été soumise
aux changements de ses noinliriMix inaîtros; tou-
tefois la plus générale cl l\ j'iu '• tir >le est sa ûivi
I
AVM
en pet. et gr. Arménie. Cette dernière est sit. au
S. duCaucase, et comprend wn partie les pasclià-
likâ d'Arzroum, Amid, Kars et Van, et en partie
la prov. persane d'Erivan , qui a été cédée à la
Russie par la paix de 18:28. L'autre , appelée
aujourd'hui Aladouli ou Pégian , appartient en
entier aux Osmanlis , et est divisée dans les 2
paschàliks de Marasche et de Siwas. L'Arménie
t»n-ke fut conquise en 1828 par les Russes ;
mais, lors de la paix d'Andrinople, elle fut ren-
due à la Porte, à l'excepticn du territ. qui s'é-
tend jusqu'au il. Tsclierokj.
Lagr. Arménie est bornôi à l'E. par l'Euplirate,
qui la sépare de la pet. Arménie ; an S., par une
branciiedu Taurus, qui la parcourt dans toute son
étendue, en traversant la Mésopotamie et le pays
des Kourdes; à l'0.,par l'Aderbaïdjan et la mer
Caspienne ; et au N., par la Colchide, l'Ibérie ou
Géorgie , et le pays des Aghevans , qui est l'Al-
banie des Grecs et le Dagiiestàn des modernes.
L'Arménie contient beaucoup de lacs , dont
le plus gr. est celui de Van. Il se trouve dans la
Ï)artie mérid. au-delà du Tygre. Si l'on en croit
es Arméniens , ou Haïkans , il aurait 400 milles
de longueur sur 60 milles de largeur. Ses eaux
sont salées; aussi l'appelle-t-on quelquefois à
cause de cela la Mer salée : il contient plusieurs
îles. Les Arméniens le nomment ordinairement
la mer d'Aghthamar , du nom d'une de ses îles,
où réside un patriarche arménien. On l'appelle
encore le lac ou la mer de Peznouni , d'une
prov. sit. à son bord occ. ; et quelquefois le lac
Vasbouragan, d'une prov. qui l'entoure de trois
côtés. A l'E. du lac de Van, se trouve le lac de
Tebriz ou d'Ourmiàh , qui a 130 milles de long
6ur la moitié env. de large. Au milieu, se trouve
un chat, très fort , élevé par l'ordre de l'empe-
reur mongol Houlakou , et destiné à la garde de
ses trésors. Les Arméniens lui donnent aussi or-
dinairement le nom de lac d'Ormi ou d'Our-
mich. Strabon le désigne sous le nom de Man-
tiané. Le lac d'Ourmiàh est environné de tous
côtés par des mont.; au N. E. et à l'E., par les
monts Schend et Silon ; au S. et à l'O., par les
mont, de l'Irack persan , du Kurdistan et de Ka-
rah-dagh,qui veut dire montagne noire. Dans la
partie septentr. de l'Arménie , sur la rive gau,
de l'Araxes, se trouve le lac de Sévan, ainsi
nommé de l'île de Sévan , dans laquelle est bâti
un couvent d'une antique célébrité. De tous
côtés , il est dominé par les h. mont, qui l'en-
tourent. En outre de ces gr. lacs , il s'en trouve
une multitude de pet. ; ceux entre autres des
env. de la v. d'Arzroum y sont en telle quan-
tité, que les mont, voisines en ont pris les noms
de mont, de Bin-Gueiil, ou des mille lacs.
Les principales v. de l'Arménie sont Garin,
connue dans l'Orient sous le nom d'Arzroum, et,
selon Amid , la plus gr. v. de l'Arménie. Iber,
ordinairement Ysber ; ses env. sont riches en
mines d'or et d'autres métaux. Baïbouth^ en
turk Baïbourt. £rez, ordinairement Erzenya^
V. aussi anc. que célèbre. Thortan , fameuse
par un temple du dieu Parscham , et Pakar-
hindsch. La prov. d'^rarad, au centre de
l'Arménie ; l'Araxes la divise en deux parties ,
en la parcourant dans toute sa longueur de
W. à l'E. ; l'une appartient à la Perse , et
l'aulre à la Turkie. Vagharschavan, fondée
-^ 105 — ARM
dans lo xi« siècle par le roi vaghars Cars
ou Kars. Jni , capit. de toute l'Arménie , con-
tenait, dit-on, dans le xi'' siècle, 10,000 mai-
sons et 1,000 églises. Fagharschabad, déjii cé-
lèbre dans la plus haute antiquité, y/rdaschad,
qui fut pendant longtemps la capit. de l'Armé-
nie, était nommée Arlaxata par les Grecs, yîrma-
vir , antique cité , au N. de l'Araxes. Nous re-
marquerons dans la prov. de Vasbouragan la v.
de JVakhidjevan , l'une des plus antiques de
l'Arménie , aujourd'iiui Nakhdjewan. Nous cite-
rons encore les v. de Khoï, Ahrom^ Magou ,,
Fan, au S. E. du lac auquel il donne son nom :
selon les Arméniens, c'est une des v. les plus
anc. de leur pays , et elle aurait été fondée par
Sémiramis , qui de son nom l'avait , dit on ,
nommée Schemiramagnrd. Il existe à Abaran^
près de Nakhdjewan , depuis le commencement
du xv« siècle, une mission de dominicaijis, en-
tretenue par les papes , et administrée par un
religieux qui prend le titre d'archevêque de
Nakhdjewan , et qui réside cependant à Abaran.
jEdesse, en arménien Etesia et Ourha, fut aussi
pendant quelque temps la capit. de l'Arménie.
Nisibe , v. fort anc, en arménien Medzpin;
elle servit de résidence à Tigranes , qui y fut
assiégé par les Romains ; on n'en voit plus que
les ruines. Amit ou Amid; les Turcs l'appellent
Kara-Amid, c.-à-d. Amid là Noire.
La petite Arménie ne reçut d'abord ce nom
qu'à la partie "or. de la Cappadoce , du côté de
l'Euphrate ; plus tard on comprit sous cette dé-
nomination toute la Cilicie.etla Syrie septentr.,
appelée Comagène dans l'antiquité , et Euphra-
lèse dans le moyen-àge. La chaîne du Taurus,
Doros en arménien , qui sépare la Cilicie de la
Cappadoce, rejoint vers l'E. les mont, qui s'é-
tendent entre la gr. Arménie et la Mésopotamie,
et se prolonge jusqu'aux mont. desKourdes, di-
vise la pet. Arménie en deux parties. Il se trou-
vait dans cette chaîne de mont., au xn« siècle,
une gr. quantité de couvents syriens et armé-
méniens. Les mont, de la pet. Arménie donnent
naissance à beaucoup de il. qui se jettent au N.
dans la mer Noire , à l'E. dans l'Euphrate , et au
S. dans la Méditerranée. Le fl. Halys est le plus
considérable de tous ; on l'appelle en arménien
Alis^et en turk Kizil-Irmak,î[. rouge. Il se jette
dans la mer Noire , après avoir traversé l'anc.
V. de Sébaste. La pet. Arménie est aujourd'hui
soumiseentièrement aux Turks. Les Arméniens
la divisent ordinairement en cinq parties : la
première, la deuxième, la troisième, i'Euphra-
tèse et la Cilicie. Les principales v. de ces prov.
sont César ée, Jesaria en arménien, gr. v., et le
siège d'un archevêque arménien. Ce ne fut que
dans le xi'' siècle que les Arméniens s'établirent
dans la CiUcie , qu'ils occupent maintenant to-
talement. Aias, sur la frontière, entre la Cilicie
et la Syrie, est une v. assez remarquable, et
semble être VIssus des anciens. Adane enfin, v.
assez importante, près du fl. Sihan; et Darson
ou Tarsous, déjà très célèbre dans l'antiquité
et aujourd'hui capit. de la Cilicie.
Les Arméniens sont généralement des hommes
tranquilles, honnêtes, intelligents et très sobres,
se contentant dans leurs voyages d'un peu de fa-
rine , de biscuits , de poissons fumés et de fruits
secs, ils sojit adroiti; , mais gonéraleuienl fidèlea
ARM
— 106 —
ARN
et probes. Leurs femmes et leurs enfants mon-
trent une grande soumission. Leurs veteinents
sont en général d'une couleur foncée. On les
distingue en Turkie par un kalpak, espèce de
bonnet de laine noire d'Astrakhan , de forme
sphérique. Les Arméniens ont de nombreuses
communautés hors de leur pays; en Perse,
par exemple, à Ispahan , a Chirâs , a St.-
Pétersbourg, Moscou, Astrakhan, et dans les
gouvernements du Caucase, en Egypte, et même
dans l'Inde ; quelques uns se sont aussi éta-
blis à Londres, à Amsterdam , et à Paris. On
les trouve cependant en plus gr. nombre
dans la Turkie; et à Constantinople , leur pa-
triarche {katholikos) est placé par la Porte sur la
même ligne que le patriarche grec. En 1828, les
catholiques-unis arméniens furent subitement
i^annis en Asie, par un firman du sultan, au
nombre de 30,000, parce que leur patriarche à
Constantinople n'avait pu s'engager à répondre
de la fidélité des Arméniens qui se trouvaient
dans les prov. conquises par les Russes. La paix
une fois conclue , on leur permit cependant de
revenir. On porte le nombre total des Armé-
niens à 1,551,000, dont 200,000 à Constantino-
ple et ses env. , 100,000 en Perse, 40,000 dans
rinde, et 10,000 dans la Hongrie et les autres
parties de l'Europe. — Extrait d'un art. de
M. Poley.
La langue des Arméniens appartient àla famille
que j'ai appelée hind-iran-slavo-germanique
dans mon art. Asie. Leur littérature sacrée est
assez riche. Un gr. nombre de manuscrits armé-
niens ont été brûlés parleurs conquérants. Après
eux, Timour,enl402, fit transportertous les livres
qu'il trouva dans une tour à Samarkand, où
il les enferma, et où ils sont peut-être encore.
Moïse de Khoren, le plus remarquable et le plus
classique de tous les écrivains que l'Arménie
vit naître au v* siècle, se rendit surtout célèbre
par son Histoire de l'Arménie, publiée à Venise
en 1752, qui remonte jusqu'à l'année 441 de
notre ère. Il composa en outre une Rhétorique,
publiée à Venise en 1796 ; une Géographie, dont
M. Saint-Martin a publié en 1819 la meilleure et
la plus nouvelle édition; une foule de petits ou-
vrages, de lettres, d'homélies, et un commen-
taire sur la grammaire arménienne. De tous les
savants modernes qui se sont occupés avec fruit
de la littérature arménienne , ceux à qui l'on
doit les plus heureux résultats sont, Saint-Mar-
tin , mort il Paris en 1852; Zohrab, mort en
1829 ; Aucher, Florival et Neumann. — G. L. D.
DE RiENZI.
La hiérarchie ecclésiastique des Arméniens
diffère pou de la grecque. Le chef de l'église,
le katholikos, a son siège à Etschmiadzin,
couvent près d'Erivan , capit. de l'anc. Ar-
ménie persane, dépendant aujourd'hui de la
Russie , et au pied de l'Ararat. Comme les Grecs,
L's Arméniens sont superstitieux et fort attachés
aux anc. formes; leurs mœurs cependant sont
moins corrompues. C'est surtout parmi eux que
se rencontre encore cette vie domestique toute
patriarcale de l'anc. Orient. — Poley.
L'Arménie a été, à diverses époques, le théâ-
tre de gr. événements. Elle a eu , à différentes
reprises, des souverains particuliers, mais ils ne
eurent jamais se maintenir; et l'histoire atteste
que tous les conquérants célèbres qui ont paru
en Asie l'ont tour à tour soumise à leurs armes.
Les anc. géographes divisaient l'Arménie en gr.
et pet., et en majeure et mineure. Cette div. eut
lieu sous les Séleucides , à peu près 200 ans
avant l'ère chrétienne , et continua de subsister,
avec quelques modifications, jusqu'à ce que
cette partie de l'Asie fut subjuguée par les Sar-
rasins et les Turks, au xiii^ siècle.
ABJMENIXHSTADT, en hongrois, Szamos
Ujvar, v. libre du roy. de Transylvanie , sur la
Szamos ; elle est habitée par des Arméniens, qui
fabriquent des étoffes et commercent en bétail.
A 8 1. N. 0. de Klausenburg.
ARMENT, vg. de la Haute -Egypte, qui
occupe l'emplacement de l'anc. Hermontis. A
8 1. 1/2 N. d'Esnêh.
ARMENTIÈnxS, v. de France (Nord), sur
la Lys , ch.-l. de cant. Fabr. de linge de table ,
de toiles et d'indiennes , de tabac , de savon
noir, raffineries de sel, distilleries de genièvre,
tuileries, poteries, tanneries, construction de
bateaux. 6512 habit. ^. «^. A 5 1. 0. N. 0.
de Lille.
ARN AC - Il A - FOSIX , com. de France
(Haute-Vienne). S. 1,792 habit. A 91. N.E.de
Bellac.
ARNAC - FOMPASOnn , V. de France
(Corrèze), avec un beau haras royal. 1 ,200 habit,
(la com.). A 1 1. S. 0. de Lubersac.
ARNAV, V. de Bohême (Biczon), sur l'Elbe,
près de ses sources. Gr. fabr. de toiles, teintu-
reries, mines de cuivre. 1,500 habit. A 6 1. 1/2
N. E. deGitschen.
ARNAUTES. Foy. ALBANIE.
ARXA7-IJE:-I>UC, pet. v. de France (Côte-
d'Or), près de l'Arroux, ch.-l. de cant. Fabr. de
draps, serges, droguets, toiles, tanneries. Com.
de grains. chanvre, bétail et laines. 2,445 habit.
^. î^ï. A 6 1. 1/2 0. N. 0. de Beaune.
ARNEBERG, pet. V. de Prusse (Magde-
burg), sur l'Elbe. Fabr. de toiles, comm. de blé.
1,500 habit. A 2 1. 5/4 N. E. de Redal.
AR9JÈKE, com. de France (Nord). 1 ,493 bar
bit., à 1 1. 0. de Cassel.
ARNHEni, v. de Hollande , ch.-l. de la Guel-
dre. Elle s'élève sur la rive dr. du Rhin, au
pied de la mont, de Velhuwe. Ses fortifications
ont été élevées par Colhorn. Elle est bien bâtie ,
et a dans ses remparts de jolies promenades.
Ses édifices principaux sont le bâtiment Prinzen-
bau et l'église de St.-Euzèbe. Elle possède 1 so-
ciété d'architecture et de dessin , 1 collège,
1 société littéraire, un conservatoire de mu-
sique, quelques fabr. et un beau 4> . 10,000 ha-
bit. A 121. 1/2 E. S. E. d'Utrecht.
ARXO, la principale riv. de la Toscane.
Elle prend sa source dans les Apennins, passe
à Florence et se jette dans la Méditerranée , à
5 1. au-dessus de Pise. Cours, 55 1., en partie
flottables , en partie navigables. La navigation
.commence au dessus de Florence. Ce fl. com-
munique au Tibre par le canal de la Chiana, et
à Livourne, son emb., par un oenal.
ARNON, riv. de France (Cher), qui se jette
dans le Cher, un peu au dessous de Vierzon.
Cours , 29 1., dont 16 flottables, depuis Lignières
jusqu'au Cher.
ARNSBERG , rég. de Prusse, dans la Wra^:'
ARQ — 107 —
phalio, au S. tlo celles de Mirulen et do Miiiis-
ter. Elle a 59S 1. carr., 4iX,000 habit., ÎU v.,
20 l)gs. et 1,1-19 vgs., et est divisée en 14 cerc.
Son ch.-I. est
ARNSBERG , OU Arensberg , pct. V. sur la
Ruhr, avec 1 chat, et un gvmnasc. Vabr. do toi-
les. 3,000 liabit. A 125 1. S. 0. E. de Berlin.
ARNSTJEBT , pet. V. de la princ. do
Schwarlburg-Sondershausen, sur la Géra, avec
4 chat, et 1 collège qui a 1 cabinet d'histoire na-
turelle. Fabr. de toiles de colon et de laiton.
Comm. de blé, bois, laine, pelleteries, denrées
coloniales. 4,300 habit. A 5/-i 1. S. S. E. d'Er-
furt.
ARNSTSIM*, pet. V. de Bavière (B.-Main).
Comm. étendu de grains et de vin. 1,800 habit.
A 51. 3/4 N. deWurzburg.
AROK-SZAI.I.AS , bg. de Hongrie (distr.
des Juziges). Lieu de passage et d'entrepôt du
comm. de la Haute-Hongrie avec Pest. Très peu-
plé. A 16 1. E. N. E. de Pest.
AROIiSEM*, pet. v. de la principauté de
Waldeck, sur l'Aur, résidence du prince et de
l'administration. On y remarque le chat, prin-
cier. Fabr. d'étoffes de laine et de coton. 1,400
habit. A 4 1. N. de Waldeck.
AROSr , pet. riv. de France (Nièvre), qui sort
de l'étang d'Aron , d'où s'écoule aussi le Beur-
son , se dirigeant dans une direction opposée.
Elle se jette dans la Loire, au dessous de Decize.
Cours, 17 1., dont 6 navigables depuis Ysenay,
et le reste flottable pendant 4 mois.
AROMT , com. de France (Mayenne). Forge
considérable. 1,550 habit. A 1 1. E. de Mayenne.
ARONA, pet. V. des États Sardes (Novare),
sur le lac Majeur, et qui a vu naître St. Charles-
Borromée , auquel sa famille a fait élever, dans
le voisinage, une statue colossale en cuivre. Elle
a 70 pieds de hauteur. H y a auprès une belle
église, i) et comm. important. 4,000 habit. A
81. 1/2 N.N.O. de Novare.
AROlfCA, bg. du Portugal (Beira), oîi l'on
fde beaucoup de lin. 5,500 habit. A 9 1. 1/2
S. 0. de Lamego.
AROUnr, V. de Perse (Irak), avec des fabr.
de soieries et 12,000 maisons. A 1 L N. 0. de
Kachan.
ARFAJOM' ou Le Pajon, com. de France
(Cantal). 2,234 habit. A 3/4 de 1. S. d'Aurillac.
ARPAJOIff, pet. V. de France ( Seine-et-
Oise), dans une vallée fertile, au confl. de l'Orge
et de la Remarde, ch.-l. de cant. Tanneries,
comm. de farine. 2,165 habit. ^. 35^. A 3 1. 0.
de Corbeil.
ARPINO (j4rpinum)y pet. v. du roy. de
Naples (Terre de Labour), fondée, dit-on , par
les Volsques-Ausènes , et qui s'élève sur l'em-
placement du municipe romain d'^rpinum ; lieu
natal de Cicéron et de Marins. 10,000 habit. A
2 l 1/2 S. de Sora.
ARQUA (Arquata), bg. du roy. Lombardo-
Vénitien (Padoue). On y voit la maison de cam-
pagne de Pétrarque et son tombeau. 10,000
habit. A 4 1. S. 0. de Padoue.
ARQUES , pet. riv. de France (Seine-Infér.) ,
qui se jette dans la mer près de Dieppe, où son
emb. est fermée par une écluse. Elle a 11 1. de
cours.
ARQUES, bg. de France (Seine-Infér. ) , sur
ARR
le penchant (Tuno hauteur dont le sommet est
occupé pur les vastes ruines d'un vieux chàl.-
lort , et au pied de laquelle coule l'Arques. A
qut'I(|ue distance de là, sur les coteaux opposés,
on voit la colonne mémoratrice de la bataille de
1580, eiilre Henri IV et le duc de Mayenne.
1,500 iKiliit. A 1 1. 1/3 S. S. E. de Diepi-e.
ARQUES, com. de France (Pas-de-Calais).
2,190 habit. A 5/4 de 1. S. S. E. de St.-Omer.
ARQUIAN, com. de France (Nièvre). 1 ,090
habit. Ail. 3/4 E. de Neuvy-sur-Loire.
ARRASOSJ, com. de France (Morbihan).
1,504 habit. A 1 1. S. 0. de Vaiuies.
ARRAH, V. de rilindoustfm (Bahar), gr.,
bien peuplée et industrieuse. A 1 1. 1/2 do Paîma
et à la nirme distance du Gange.
ARRAN ( Pane. Brandinos ) , île sur la côte
occ. d'Ecosse, à l'emb. de la Clyde. Elle est
montagneuse et habitée par près de 7,000 indi-
vidus, qui s'occupent de l'éducation du bétail,
de la pêche du saumon , des harengs dont abonde
la mer voisine , et de la fabr. d'étofies de laine
et de toiles. Il y a 2 ^î^ et 2 paroisses.
ARRAS , V. de France ( Pas-de-Calais ) , sur
la Scarpe et le Crinchin, ch.-l. d'arrond. et de
cant. , évèc. suffragant de Paris , place forte
de 2* classe, tribunaux de l" instance et do
comm. Elle est bien bâtie, et défendue par une
citadelle élevée par Vauban en 1640. On y re-
marque la cathédrale, l'hôtel-de-ville , plusieurs
places, le beffroi. Arras possède 1 belle biblio-
thèque, avec collection de tableaux , de gravures
et d'objets d'arts, 1 académie de belles-lettres,
1 société littéraire, 1 société d'encouragement
pour les arts, 1 jardin botanique, l'école des
sourds et muets ; des fabr. de dentelles , de
toiles de coton , de bas de fil et de coton , de
bonneterie, d'étoffes de laine, d'amidon, de
pipes, des filât., dos tanneries, des corroieries,
des raffineries de sucre et de sel. Comm. en
objets de ses fabr. , huile de colza et d'œillelte,
savon, bière. Lieu natal de Damiens, des deux
Robespierre et de Lebon. — Cette ville est fort
anc. ; on pense que c'est VOrigiacum de Ptolé-
mée et la JSemetacum de l'itinéraire d'Antonin,
que César nomme Nemetocena. C'était la cap.
des Atrebates, et plus tard celle de l'Artois. Elle
a été cédée définitivement à la France par le traité
des Pyrénées. 25,485 habit. A 441. (de poste) 1/2
N. de Paris. Lat. N., 50» 17' 34" ; long. E. ,
0°26'10".
ARREAU, pet. V. de France (Hautes-Pyré-
nées ) , au confl. de la neste d'Aure et de la neste
de Louron; ch.-l, de cant. Fabr. de cordellats
ou fleurets de la vallée d'Aure, de draperie
grossière et de bonneterie de laine. Elle est très
anc. 1,480 habit. S. A 5 1. 2/3 S. E. de Bagnè-
res en Bigorre.
ARREE , chaîne de mont, de France, qui ,
sous les différents noms de Menez , Fentresque,
Menebret, et Arrée proprem. dit, se dirigent
de la source de la Rame ( 4" 52' de long. 0. )
à l'extrémité du départ, du Finistère, en cou-
vrant toute la péninsule Armorique. Ces mont. ,
dont la hauteur moyenne est d'à peu près 300
mètres, sont granitiques, arides, et d'un as-
pect sauvage.
ARRENES, com. de France (Creuze). 1027
habit. A 1 1. 1/2 S. 0. de Bénévent.
\ ARU - 108 ~
ARRSNS-, corn, de France (Hautes-Pyré-
nées ). 1,092 habit. A 5 1. S. 0. d'A''Se|f •.
ARILXR, pet. rov. musulman de 1 Afrique
or. , dont la ville d'ArVer ou Harrer est la capit.
(Test le noyau de ce fameux roy. d Adel dont les
anciens Portugaisontlant parle. Il dominaitiadis
une partie de l'état de l'Adaiel (Adel) de nos
caries, dont lech.-l. est Zeyla, et toute la côte
depuis cette ville jusqu'au cap Gardafouy. Dans
le xni« siècle, il avait pour capit. Auça-Gourel ou
Auça-Gouriel, nommée aussi Abxia. Cet état
envahit souvent l'Abyssinie et montra un achar-
nement fanatique contre ses peuples chrétiens.
11 est temps de rectifier ce point important dont
je dois l'explication aux Somâlis , et de réparer
cette omission qu'il faut reprocher à tous les
dictionnaires géographiques.
ARRON , com. de France (Eure-et-Loir).
?,08i hahit. A 1 1. d/2 N. N. 0. de Courlalin.
ARROlffCHES ( Septem Jrœ ) , bg. du Por-
tugal ( Alera-Tejo). 3,000 habit. A 6 1. S. S. 0.
de Portalègre.
ARRONES, com. de France (Allier). 1,062
habit. A 1 1. 1/2 0. S. 0. de Mayet-de-Montagne.
ARROS, com. de France (Basses-Pyrénées).
1,400 habit. A 5/4 de 1. N. N. 0. de Nay.
ARROS, riv. de France ( Hautes-Pyrénées),
affl. de l'Adour. Cours, 17 1.
ARROU, groupe d'iles dont je n'ai pu trou-
ver aucune description , auquel Malte-Brun ,
Balbi et d'Urville, n'ont consacré que six lignes,
et dont on n'a nommé jusqu'à ce jour que
quatre à cinq en altérant leurs noms ; il faut en
compter, à ma connaissance, trente, dont trois
sont assez importantes ; voici leurs noms véri-
tables : Kobror, Maïkor, Tranna, Workar, dont
le port est Longar; Waria, Kola,"NVassia,Wadja,
Wokan, qui a un port nommé Fanabol; Kalfàni,
Waham, Wamma, dont le port est Dobo ou Toba;
Noba, Jeddin , Wanna, Marim , Doer, Karvar,
Wateh, Jobdi , Kri , Bentogodjang, Ibabi, au
N. de Maïkor; une autre île, Babi, au N. 0. de
l'île Workar , et cinq à six dont j'ai oubhé les
noms : elles sont entre les 5" et 7» de lat. et les
152° et 155° de long, à l'E. Je les considère
comme faisant partie de la Mélaiiésie et non de
la Malaisie, ainsi que l'a fait Balbi, parce que les
habit, ne sont pas Malais comme ceux de leurs
voisins des trois îles. Elles sont entourées d'un
récif qui entoure le N., le S. et toute la partie
or. de ce groupe; ces belles îles sont fertiles et
bien peuplées. Une, entre autres, située au centre
du groupe, surpasse en beauté tout ce que l'ima-
gination des poètes orientaux a jamais conçu.
C'est là que le grand oiseau de paradis s'élance
comme un ballon, et se sort de plumes placées
au dessous de ses ailes comme d'un parachute.
Les naturels l'appellent l'oiseau du soleil ; il y
est indigène , ainsi que le lori , dont les teintes
rouges, variées et si brillantes, surpassent celles
de la plus belle tulipe; et le papoua,dont le plu-
mage d'azur est plus éclatant que l'azur des
cieux ; le maïnou, au plumage d'un bleu foncé
métallique. L'on y trouve le maïnat, dont la crête,
le bec et les pattes resplendissent d'or, et qui
est marqué d'une grande tache blanche au mi-
lieu de ses rémiges; et le paon,enorguciUi de sa
parure ; et de petits oiseaux écarlates, d'une ad-
mirable b«euté,sG uourrissant d'éjiicôa (jui exha-
ART
lent de tous côtés leurs parfums aromatiques.
Cette île centrale a une anse assez commode;
mais les indigènes, un peu farouches, ne per-
mettent guère aux Européens d'y débarquer ;
je conseillerai aux voyageurs de ne s'y rendre
que sur un vorohoro avec un équipage beugui
et velu comme eux. Ces îles sont gouvernées
par des chefs indépendants. Les Hollandais
avaient eu autrefois quelques établissements à
^Yamma, Maïkoz et Wadjir. M. le .baron Vander
Kapellen , gouverneur général de l'Océanie hol-
landaise en 1824, y envoya deux bâtiments pour
y réorganiser le^ anciens établissements et les
relations avec ces indigènes ; mais il y éprouva
plus de difficulté qu'avec les chefs des îles Key,
qui sont vassaux des Hollandais. Les indigènes
trafiquent avec la côte de la Papouasie ou Nou-
velle - Guinée. Le groupe d'Arrou peut devenir
une station importante de pêcheurs de cachalots,
car ce cétacé , nommé improprement baleine à
spermaceti , abonde dans les mers qui baignent
les côtes de ces trente îles. Quelques baleiniers
commencent à fréquenter ces parages. — G. L.
D. de RiENzi.
ARROTTX, riv. de France qui prend sa
sour. dans le départ, de la Côte-d'Or, arrose ce-
lui de Saône-et-Loire , et se jette dans la Loire
à Digoin. Cours, 2o l., dont 5 flottables, de Tou-
lon à Gueugnon, et 4 navigables, de Gueugnon
à son embouchure.
ARROTO DIX PUERTO , bg. d'Espagne
(Estramadure), dont l'église renferme de beaux
tableaux de morale. Fabr. de draps et de faïences.
5,010 habit. A 4 l. 0. S. 0. Cacerès.
ARS, com. de France (Creuse). 1,155 habit.
A 2 1. 1 '2 N. 0. d'Aubusson.
ARSACISES. La terre des Arsacides fut
découverte par Surville, et elle occupe l'extré-
mité N. 0. de l'archipel de Salomon. C'est, sui-
vant Fleurien, parce que leshabit. montrèrent un
caractère perfide et sanguinaire qu'il leur donna
ce nom, les comparant aux fameux assassins^
faussement nommés arsacides , de la Perse et
de la Syrie. L'opinion de Bougainville était que
ces terres appartenaient au groupe d'iles qu'il
nomma Loiiisiade. Vile de Bougainville , ainsi
nommée en l'honneur du navigateur français ,
est haute , montueuse , vers la côte N. E., et son
extrémité boréale s'abaise insensiblement en
une pointe de terre basse et resserrée , qui sem-
ble jointe à l'île de Bouka. Elle est peuplée. Sa
position est de 5° 52' à 6° 55' de lat. S., et de
152" 14' à 155° 25' de long. E. Voy., pour les
autres îles, le mot Salomon.
ARS-EN-RÉ, b. de France (Charente-Inf.),
à l'extrémité occ. de l'île de Ré, avec une \Hii.
rade qui sert à l'exportation du sel de ses salines.
5,875 habit. ^ distribution. AGI. 1/2 0. N. 0.
de La Rochelle.
ARSIUiE ou AXYLAH {Julia Traducta)^ pet.
V. de l'emp. deMarok, sur l'océan Atlantique,
avec un pet. port défendu par un chàt.-fort.
1,000 habit. A 10 1. S. S. 0. deTangih.
ARS-SUR-MOSEIiIiE, com. de France
(Moselle). 1,598 habit. A2 l. S. 0. de Metz.
ART, bg. de Suisse (Schvvitz), sur le lac et à
2 l. 1/2 S. de Zug. L'église St. -George est digne
de remarque, ainsi que l'immense bassin en
granit d'une fontaine.
AKV
109
ASC
ARTA , lig. d'Espagne , Tun (U« plus riches
do Tilc do Majorque. 8,000 hal.it. A 0 1. S. E.
d'Alcudia.
ARTA, pet. V. de la Turkio (PEurope (Al-
banie), qui a pour port la pet. v. de Salagora ,
sur le vaste golfe d'Aria, près de l'enib. do la
riv. de ce nom (rauc. Arcthon). Archev.
grec. Comm. de bétail , vin , tabac, coton, chan-
vre, cuir, etc. Le vaste golfe d'Arta, dit aussi de
Pronsa, est d'une navigation dangereuse. 9 à
10,000 habit. A 12 1. S. d'ianina. Lat. N.,
39« 18'; long. E.,'18" W.
ARTANÀ , bg. d'Espagne (Valence) , à 4 1.
0. S. 0. de Caslillon de la Plana. 4,000 habit.
ARTABINTEâ, com. de France (Indre-et-
Loire). 1,000 habit. A 2 1. 0. de Montbazon.
ARTAS, com. de France (Isère). 4,250 habit.
Al 1. N. de St.-Jean-de-Bournay.
ARTANAT, bg. de France (Loire), ch.-l.
de cant. Fabr. de couteaux renommés. ^.
«^. A 5 1. 2/3 N. d'Orléans.
ARTERSr , pet. v. de Prusse (Mersbourg),
avec 1 gr. saline et 1 salpêtrière. 3,000 habit.
A 5 1. l/i S. de Sangerhausen.
ARTHEZ, bg. de France (B.-Pyrénées) ,
ch.-l. de cant. 1569 habit, (la com.) A 2 l.
N. N. 0. d'Arlix.
ARTHEZ-D'ASSON , com. de France (B.-
Pyrénées). d,5T2 habit. A 2 1. S. de Bourgneuf-
en-Betz.
ARTHON, com. de France (Loire-Inf.).
1,797 habit. A 2 1. N. de Bourgneuf-en-Betz.
ARTIGAT, com.de France (Ariège). 1,204
habit. A 3 1. N. E. du Mus-d'Azd.
ARTOIS , anc. prov. de France , qui forme
la majeure partie du départ, du Pas-de-Calais.
ARTOWWE , pet. v. de France (Puy-de-
Dôme), dans un beau pays, sur la Morges. 1,892
habit, (la com.) Ail. 1/4 0. S. 0. d'Aigueperse.
ARTZ , pet riv. de France (Morbihan), qui
sejette dans rOreste,près de Bedon. Cours, 131.,
dont 1 navigable.
ARUBA , pet. île des Antilles , appartenant
à la Hollande. Elle est à 16 1. 0. de Curaçao.
ARUDir, bg. de France (Basses-Pyrénées),
l_,865Jiabit. (la com.) g"
dis
ch.-l. de cant
tribution. A 3 1. E. S. E. d'Oloron
ARUNDEIi, pet. V. d'Angleterre fSussex),
sur l'Arun. Il s'y fait- un gr. comm. de bois et
de tan. C'était autrefois une place forte. 2,500
habit. A 3 1. 0. de Chichester.
ARVA , comté de Hongrie , dans la partie
septentr., ou entre la Gallicie et celui du Siptan.
Il a 102 1. carr., 85,000 habit. 5 bg. et 90 vg.
ARVE, riv. des Etats Sardes (Savoie), qui
descend avec fracas de la vallée de Chamouny,
passe à Clum et Carouge , et se jette dans le
llhône. Cours, 20 1. Elle est très rapide et
inonde ses rives.
ARVERT, h^. de France (Charente-Inf.),
qui fait un comm. considérable en sel, vin,
poisson frais et salé, et surtout en sai'dines.
2,402 habit, (la com.) A 1 1. S. de la Trem-
blade.
ARVEYRES ou St.-Pierre-de-Vaux, com.
de France (Gironde). 1,377 habit. A 1 1. 1/4
S. E. de Libourne.
ARVIEU, com. de France (Aveyron). 1,480
habit. A 3 1. E de Cassagnos-Bogenbès.
ART£LI.AR]>, b. des l-llats Sardcô (Savoie),
avec des litiges considérables. 1,200 nabit. A
5 1. S. E. de Chambéry.
ARVUXERS, coin, de France (Somme).
1,1 iO iiabil. A 1 1. E. S. E. d'Hangest.
ARZAX, com. de France (Morbihan). 1,235
habit. A 2 I. S. E. de Murillac.
ARZAMAS, v. de Bussie (Nejni-Novgorod),
anc. et inal bAtie. 2 églises en pierre. Fabr.
d'orfèvrerie et de savon, teintureries, tanneries,
forges. Gr. coirmi. de toiles à voiles avec St.-Pé-
tersbourg. 8,000 habit. A 23 1. S. de Nejni-Nov-
gorod.
ARZANO, V. de France (Finistère), ch.-l. de
cant. 1,87(5 habit. ( la com.) A 1 1. E. N. E. de
Quimperjé.
ARZEON (Arsenaria), pet. v. de la régence
d'Alger, prov. et à 8 I. N. N. E. d'Oran. On
exporte par son port beaucoup de grains. Il y
a près de là des salines.
ARZIGNASro, bg. du roy. Lombard-Vé-
nitien (Vicence),dans une plaine agréable. Fabr.
de drap, lilat. de soie, teintureries, fours à chaux
et à briques ; comm. de drap, toiles, soie grège,
vins et bétail. 2 mines de houille aux env. A
5 1. 3/4 0. S. 0 de Vicence.
ARZOKT , com. de France (Morbihan), 2,210
habit. A 2 1. N. 0. de Sarzeau.
ARZROUM, gr. V. d'Arménie, dont le nom
arménien est 6'arm, dans une vaste plaine, très
élevée , et au pied d'une haute montagne , non
loin du bras septentr. de l'Euphrate. Elle a
acquis une gr. renommée par son industrie ,
principalement dans la fabr. des armes, et par
son comm., surtout d'expédition et de transit,
et sa popul. est d'env. 100,000 âmes. Parmi ses
nombreuses mosquées, on doit citer VOulou-
djami, qui est immense; la douane, quelques
uns de ses marchés , de ses bazars et de ses
caravanserais , sont les édifices les plus remar-
quables. Dans l'ancien couvent, qui sert d'arme-
nal aux Turks , et qui remonte à la plus haute
antiquité , les Busses ont découvert , pendant
l'occupation de celte ville, des boucliers, des
casques, des arcs, des hallebardes et autres
armures du plus beau travail , qui paraissent
avoir appartenu aux Arabes du temps des ca-
lifes. Arzroum est un des boulevards de l'em-
pire ottoman du côté de la Bussie et de la Perse,
et le ch.-l. du paschâlik de ce nom. Son paschâ,
en sa qualité de général en chef pei-manent da
l'armée de Perse (iran-seraskeri), étend sa jurid.
surlesterritoires soumis aux paschàsde Kars, de
Eayazid , de Van, de Mouch, de Moussoul, do
Trèbizonde, et sur la partie du territoire du pa-
schâlik d'Akhal-Tsikhé (Tchildir) qui est restée
au pouvoir des Turks ; mais son autorité est très
bornée, surtout à l'égard des paschàs hérédi-
taires de Van, de Mouch, de Bitlis et de Bayazid,
qui sont pour ainsi dire des princes indépen-
dants. Arzroum est à 180 1. de Constanlinople.
Lat. N., 39» 5'; long. E., 39° 26'.-Fontanier,
Jacques Maccartiiy et G. L. D. de Bienzi.
ASCABATIiAKT , riv. du Guatimala , qui
se jette dans le golfe Dolu, près de Racapa. Son
cours est de 100 1.
ASCAIN, com. de France (Basses-Pyrénées),
1,014 habit. A \ 1. 3/4 S- 1. de St.-Jean-de^
Luze.
ASC
— 110
ASC
ASCArON, V. de Syrie (Palestine), détruite
par Salâheddin à l'époque des croisades. A lU 1.
S.O. deDiaffa. ,, ,
ASCENSION (L'ILE DE l' ) est Une terre
basse mêlée de plaines et de hauts pitons qui
présentent partout un sol volcanique semé de
scories, située dans l'océan AtlanUque par le
7o5o'29"delat. S., et lel6o43 ô^ de long,
occ. (mont, de la Croix). Elle a env. ù 1. de
Ion" sur 2 de large, et env. âO milles de cir-
con°". Cette île était déserte il y a quelques an-
nées; mais en 4815 le gouvernement anglais ,
crai'^nant que quelque puissance ne ^^nt s'y
fixer dans Tintenlion de délivrer le grand em-
pereur qui gémissait alors à Ste.-Hélène sous
les verrous d'Hudson-Lowe , y plaça un lieute-
nant de vaisseau avec 23 hommes. Aujourd'hui
on y compte HO marins avec 4 lieutenants,
1 chirurgien et son aide, 1 agent comptable,
quelques soldats et SO noirs, sous les ordres
d'un capitaine : en tout22i hommes depuis 1828.
Cette pet. colonie s'est déjà distinguée par des
prodiges de patience et d'intelligence. On s'est
d'abord occupé des routes, car les moyens de
communication sont la méthode la plus sûre
pour augmenter les relations , l'industrie et le
commerce. Aussi ce sont les routes qui, d'a-
bord, ont fixé partout l'attention des Anglais,
dans leurs colonies comme dans la mère-pa-
trie. La première, surtout, était indispensable:
c'est celle qui conduit à Green-Mountain ( la
montagne verte) et aux sour. du Dampier, à un
mille et demi du rivage, et le seul réservoir
d'eau douce que possède cette petite colonie ,
et elle est si peu abondante, que chaque homme
est à la ration d'un gallon et demi d'eau par
jour, et cela pendant toute l'année. M. Bote ,
gouverneur actuel, a fait creuser un réservoir
pour avoir de l'eau en réserve en cas de besoin
pour les cas de sécheresse et pour la provision
des navires qui seraient dans un besoin pressant.
L'eau qu'on donne aux bestiaux provient de la
toiture de l'étable qui reçoit l'eau des nuages ,
et enfin on a placé de petits abreuvoirs dans
différents lieux delà campagne pour les volailles
qu'on a lâchés dans l'île.
Le navire de Dampier, le Rosback, ayant
sombré en 1701 près de l'Ascension , l'équipage
se sauva dans cette île, où il fut recueilli trois
semaines après par un navire anglais. Ce fut
Dampier qui découvrit le réservoir qui porte
6011 nom, en suivant de loin un troupeau de
chèvres qui allait s'y désaltérer. Les maisons y
sont construites en pierre du pays. Autrefois il
n'y avait que des chèvres , des tortues et du
poisson , et on tirait les vivres du dehors comme
on retire encore de la chaux , du plâtre, etc.,
du cap de Bonne-Espérance. Aujourd'hui on y
joint des bœufs, des moulons, des cochons,
des volailles, telles que-poules, dindes, pigeons,
et même des légumes et des fruits d'Europe
qu'on a obtenus dans rétabhssement de Qreen-
Mountain, car cette terre n'a pas d'arbres à
fruits indigènes.
Ce poste , situé sur le flanc d'une colline , est
vraiment pittoresque et assez fertile, parce que
des nuages humectent constamment cette partie
de l'île , et que des matières volcaniques brisées
ou décomposées est résulté une excellente terre
végétale. C'est une oasis au milieu d'un pays
sauvage et aride où , après l'action du volcan ,
il n'est resté que des cratères éteints et des pi-
tons rouges et noirs. Les tortues de mer sont la
plus grande richesse de l'île. Elles appartiennent
à l'espèce verte (testudo viridis), ainsi nommée
à cause de la couleur de sa graisse. Cette tortue
est une excellente nourriture. Les femelles seules
se rendent sur la grève de l'île pour déposer
leurs œufs , de décembre en juin, dans un large
trou qu'elles font dans le sable, et qu'elles re-
couvrent pour retourner à la mer. Elles pondent
ensuite de 70 à 80 œufs, deux ou trois fois par
saison. Les œufs ont un pouce et demi de diamè-
tre. Elles paraissent vivre de fucacées. La vie de
ces amphibies est fort tenace, et elles peuvent
s'abstenir de nourriture trois ou quatre mois.
Quelques unes de ces tortues pèsent jusqu'à
900 et même 1,000 livres , mais la partie man-
geable ne dépasse pas 100 à 150 livres. Chaque
homme de la garnison en reçoit une livre par
jour en guise de bœuf. La graisse sert à faire
une excellente huile pour la cuisine, et c'est de
cette partie semi-cartilagineuse qui lie le dos
au ventre qu'on fait la fameuse soupe de tortue,
qui est aussi agréable qu'irritante. Cette viande
est, au reste, d'une digestion facile. Les navires
de relâche à l'Ascension en font des provisions ,
et les paient ordinairement 12 piastres la pièce
(env. 60 fi\). On les prend avec la plus grande
facilité , mais elles arrivent rarement en Eu-
rope , parce qu'elles souffrent trop pendant une
longue traversée. — G. D. De Rienzi.
ASCENSION , baie du golfe du Mexique
(Amérique septentr.), sit. sur la côte or. du Yu-
catan ; elle est semée au centre par une chaîne
de pet. îles. Le centre est par 19° 20' de lat. N.,
et par 90» 17' de lorng. 0.
ASCHAFFENBURG , pet. V. de Bavière
(Bas-Main), sur un coteau et sur le Main; avec
1 école de dessin, 1 collection de tableaux, 1 bi-
bliothèque, des tanneries et des fabr. de sucre
de betterave. Comm. de bois et d'entrepôt. Près
de là est le superbe château des électeurs de
Mayence. 6,500 habit. A 4 1. 1/4 N. 0. de
Wurzburg.
ASCHANTI, contrée de l'Afrique occiden-
tale, entre la Côte-d'Or et les montagnes de
Khouiig, et qui tire son nom des Aschantis, peu-
ple qui l'habite. Elle a une étendue d'à peu près
1,800 1. carr., et est isolée de toutes parts au
milieu de 22 états qui en sont tributaires. Sa
surface fait partie d'une des terrasses qui de l'in-
térieur s'étagent jusqu'à la mer; elle est ondu-
lée, bien arrosée, fertile et couverte dans quel-
ques parties de forêts , où le lion , le sanglier, le
bufïle, la gazelle, le cerf, le rhinocéros, le singe et
une multitude d'oiseaux, trouvent un refuge. Les
éléphants et les chameaux y sont très communs,
et les panthères excessivement nombreuses. Le
coton est cultivé avec succès, ainsi que le tabac,
quoique ce dernier ne le soit pas en assez gr.
quantité pour la consommation, dont l'excédant
est fourni par les Portugais. Les yams et le plan-
tain forment la principale nourriture des habi-
tants, la culture des céréales y étant négligée;
ils mangent aussi du bœuf, du mouton, d^v
bufïle, du porc, du chevreuil et du singe, qu'ils
recherchent surtout. Un préjugé religieux dé-
ASC
^ 111 ^
ASl
fend à la (hmille royale do touclier h la viande de
bœuf. Le breuvage ordinaire de la popul. est le
vin fermenté de palmier. On boit souvent aussi
un breuvage qui ressemble à la bière.
Les Aschantis différent très sensiblement des
peuples nègres qui les entourent ; le caractère
de leurs traits, leur langue, quelques unes de
leurs coutumes, plusieurs traditions, prouvent
suflisamment qu'ils sont d'origine étrangère.
Bowdich, auquel nous devons beaucoup de dé-
tails sur les Aschantis , les croit une colonie
d'Ethiopiens des bords du Nil - Supérieur. Les
hommes, quoique bien faits, sont moins muscu-
leux que les Fantis, leurs voisins de la côte; ils
ont généralement le nez aquilin. La beauté,
chez les femmes, n'est guère ordinaire que dans
les hautes classes; là aussi on trouve beaucoup
de propreté , tandis que le peuple est générale-
ment aussi sale qu'il est insolent et licencieux.
Soï-Toutou, le monarque régnant en 1818, con-
venait que c'était la race la plus perverse qu'il
conniit. La langue des Aschantis abonde en
voyelles, n'a pas d'aspirations, et est par consé-
qent douce et harmonieuse. Si à cela on joint une
grande abondance de figures pittoresques , des
variations de tons dans le môme mot pour
signifier des choses différentes, un geste vif
et gracieux , on pourra se faire une idée du
caractère de la conversation. Toutefois la mu-
sique y est encore dans l'enfance, quoique les
instruments soient assez variés. Ce peuple ne
manque pas d'une certaine industrie ; il con-
naît le tirage et la teinture des tissus de coton;
et ses habitations , qui ne sont du reste que de
simple cabanes , sont ornées de dessins colorés
et de reliefs. Ses relations commerciales sont
très suivies , et a'étendent au N. jusqu'à Ten-
Boktoue. En échange des cauris , de la soie ,
des étoffes diverses, du rhum, du tabac, du
plomb , de la poudre et des armes , qu'il reçoit
des ports de la côte, il donne des tissus de co-
ton, de la poudre d'or et du beurre végétal. Une
pièce d'étoffe passée autour de la ceinture et
descendant jusqu'aux genoux, est le costume
généralement adopté. Les gens riches la portent
plus grande , plus fine , et quelquefois rejetée
par dessus les épaules. Ils se couvrent le corps
d'un grand nombre d'anneaux , de colliers, de
pendants et de fétiches ( charnics ) en or de
toutes formes ; car les Aschantis sont excessi-
vement superstitieux , et c'est à cela seul que
les prêtres n' hammédans établis parmi eux
doivent quelque considération ; ce sont eux qui
délivrent les fétiches , renferment des sentences
religieuses écrites sur de petits morceaux de pa-
pier. L'adoration de ces fétiches contrebalance
encore puissamment la religion de Mohammed,
et maintient encore , en dépit des mollahs ou
torêtres arabes, l'horrible coutume des sacrifices
humains. Peu de nations aiment autant verser
le sang de leurs frères, et ces exécutions san-
glantes se répètent, on peut dire, presque inces-
samment. L'Aschanti ne respire aussi que la
guerre, et le meilleur de ses rois est celui qui le
conduit le plus souvent au carnage. Rien de
plus fantastique que le costume guerrier des
chefs militaires. Mais par une coutume assez bi-
zarre,et qui était aussi en usage chez lesEgyp-
litiiis, on ne combat jL>)ua Hprès le couchor du
soleil. Lô gouvernement est monarchique ; le
roi , quoique en apparence soumis à la loi , est
le despote le plus parfait et le maître de tout ;
son nom est toujours précédé du mot sat ou zat^
qui est peut-être une corruption du chah (sei-
gneur) dos Persans. Le trône est héréditaire, et
cependant chaque avènement est l'occasion de
sanglantes réactions. Le conseil suprême, com-
posé de quatre personnes, organisé poiir l'assis-
ter dans ses fonctions, n'a d'autre volonté que la
sienne, et le cabocyr ou conseil des chefs mili-
taires, appelé originairement à les discuter, ne
veille plus qu'à leur exécution. Le premier il
donne l'exemple de la polygamie, qui est géné-
ralement suivi. Le nombre de ses lémmes est
considérable; et lorsqu'elles sortent, il est or-
donné à la garde qui les surveille de tirer sans
scrupule sur tout ce qui les approche. Une es-
pèce de garde du corps, composée d'esclaves,
est chargée de veiller à la sûreté de sa majesté,
qui réside à Coumassie, capit. de l'emp. C'est là
que se rendent les envoyés du Koranzah , du
Bouroum , de l'Amina , de l'Akoaapim , de l'A-
kime, de l'Assine, du Fanti,-de l'Ouarsa , de
l'Ahonta, du Goura, du Dinkara, du Saoni , du
Sokou, du Takiima , les principaux états tribu-
taires de l'Aschanti.
ASCHERÈS , com . de France (Loiret) . \ ,449
habit. Ail. 1/2 N.N. 0. de Neuville-aux-Bois.
ASCHXnSIiEBEN , pet. V. de Prusse (Mag-
deburg), sur la Wipper. Fabr. de toiles et de
flanelle, tanneries, carrières de pierre à chaux.
8,800 habit. Ail. 3/4 E. de Quedlinburg.
ASCOXI ( Asculum ) , v. des Etats Romains
(Ferno et Ascoli). Evêc. Son port est à 6 1., à
l'emb. du Tronto. Elle a été fondée l'an 155 après
J.-C. 12,250 habit. A 31 1. N. E. de Rome.
ASCOU-SI-SATRIANO ( Asculum Apu-
lum), pet. v. du roy. de Naples ( Capilanate ) ;
évêc. Elle a une belle cathédrale. 5,500 habit.
A 4 1. 1/2 E. S. E. de Bovino.
ASFELD-I.A-VIIXE , vg. de France ( Ar-
dennes), sur l'Aisne ; ch.-l. de cant. 1 ,248 habit.
A 3 1. 0. N. 0. de Tagnon.
ASHBURTOM', pet. V. d'Angleterre (Devon),
dans une vallée ;avec 1 belle église , des mines
d'étain et de cuivre. 3,400 habit. A 7 1. N. E,
de Plymoulh.
ASHBY-SE-I.A-ZOUCH, pet. V. d;Ang1ô •
terre (Leicester), sur le canal du même nom.
Elle joue un grand rôle dans le beau roman
d'Ivanhoëde sir Walter-Scott. Fabr. de coton et
de chapeaux. Préparation de drèche. 3,400 habit,
A 4 1. 1/2 S. de Derby.
ASHTON - UNDER - IiTITE ou ASHTON-
CROSS , pet.v. d'Angleterre (Lancastre), sur le
canal d'Ashton à Manchester ; avec des fabr.
considérables. 2,967 habit. A 1 1. 0. de Newton.
ASIAGO, bg. du roy. Lombard - Vénitien
(Vicence), sur une mont.; ch.-l. des Sette-Com-
muni (voy. Sette-Communi). Fabr. de chapeaux
et de rubans de paille qui donnent chaque an-
née près de 3 millions de fr., et teintureries re-
nommées. 4,700 habit. A101.1/2N. de Vicence.
ASIE. Considérations GÉNÉRALES. Cette vaste
région , la plus large et la plus peuplée des cinq
parties du monde , en est aussi la plus variée, la
plus riche et la plus poétique. L'Asie est le ber-
ceau des peuples. Là sont les divers foyers de
la civilisation humaine. Lee raœs d'hommes, les
végétaux et les animaux en sont presque tous
originaires. Les cinq principales religions du
globe y ont pris naissance. Les sciences, les let-
tres, les arts, les lansïues, y trouvent leurs sour.
Celle gr. terre est fecoiide en grands hommes ;
et malgré robscurité qui enveloppe les annales
d'une partie des peuples qu'elle a portés dans
son sein , c'est encore celle dont les fastes re-
montent d'une manière certaine à l'époque la
plus reculée. Son sol, qui a vu naître les plus
illustres législateurs, a été sillonné par les plus
célèbres conquérants du monde. Là nous con-
templons encore les ruines des plus gr. états :
Jos débris de Babylone et de Ninive, de Palmyre
et d'Ilion , d'Ecbutane et de Persépolis, de Bac-
Ires et de Palibofhra. Là subsistent encore l'Inde
et la Chine, debout sur les ruines des plus gr.
empires. Là vivent à la fois l'Arabe vagabond et
l'Arménien industrieux, le Druse simple et fru-
gal, et le Chinois voluptueux et rusé , le Mahrate
belliqueux et l'Hindou pacihque. Soit que nous
considérions l'Asie sous le rapport physiologique,
soit que nous l'envisagions sous celui de l'his-
toire de l'homme , elle se présente toujours à
nous avec un caractère d'imposante grandeur et
d'inépuisable richesse. Tout, dans ses origines ,
dans son existence même , est mystérieux ; et
que de choses il nous reste à savoir sur ses
peuples, sur leurs races, leurs langues et leurs
religions, leurs mœurs et leurs institutions! que
de particularités nous ignorons sur ses mont.,
les plus h. du globe, sur ses immenses plateaux,
ses gr. fleuves et ses lacs, immenses comme des
mers ! Son nom même, son nom est une énigme.
Cependant, grâce aux travaux des anciens et
aux recherches des voyageurs les plus récents,
les plus instruits, je n'ose dire les miens, j'entre-
prendrai de décrire ce pays d'une manière assez
claire et assez complète, quoique succincte, pour
que nos lecteurs puissent le connaître aussi bien
que l'état de la science le permet.
Étymologie du nom. On a fait de nombreuses
conjectures sur l'origine du nom donné à ce vaste
continent. Les Grecs l'ont fait dériver d'Asia, fille
de deux divinités fabuleuses, l'Océan et Théthis ;
d'autres l'ont attribué à Asia , fils d'Atys, roi de
Lydie. Le savant Bochart croit qu'il vient du mot
hébreu ou phénicien j4si, qui veut dire milieu ;
mais cette opinion n'est appuyée sur aucune
preuve historique. Quoi qu'il en soit, il parait,
d'après Homère , Hérodote et Euripide , qu'on
donna de bonne heure le nom d'Asie à une
partie de la Lydie, où il existait une tribu appelée
Asiones^ et une v. du nom d'Asia. Par suite, les
Grecs appliquèrent cette dénomination à toute
l'Asie-Mincure, et successivement à toutes les
contrées de l'Orient, au fur et à mesure de leurs
découvertes.
Gkocrapiiie physique, situation, limites
ET étendue. Je comprendrai sous le nom d'Asie
toutes les contrées à l'orient de l'Europe, au N.
de l'Afrique , et à l'occident de l'Amérique sep-
tentr. Les limites de l'Asie sont en partie natu-
relles et en partie contestées; elle est bornée au
N. par l'Océan Glacial arctique et par le détroit
de Behring, qui la sépare de l'Amérique sep-
tentr. ; à l'E., par la mer de Behring, sans y
comprendre les îles Aléoulienn»; ft celles qui en
12 —
AS!
sont voisines, gui doivent appartenir à l'Améri-
que , puisqu'elles ne sont qu'un prolongement
de la presqu'île d'Alaska ; au S. E. , par le gr.
Océan, qui sépare l'Asie dé la Micronésie, et du
reste de l'Océanie , par le détroit de Formose ,
la mer de la Chine, les détroits de Singhapoura,
et de Malakka, et la mer du Bengale, qui la
séparent de la Malaisie ; au S. , par l'océan Li-
dien , qui la sépare de l'Afi-ique , de manière que
les îles Maldives appartiennent à l'Asie, et les
îles de Séchelles, de France et de Bourbon, à
l'Afrique. En remontant la mer des Indes , on
doit laisser l'île de Socotora à l'Afrique ; en dé-
pit de quelques géographes et cartographes ,
et atteindre de là le détroit de Bab-el-Mandeb et
la mer Rouge, qui servent de limites entre l'Asie
et l'Afrique, que l'isthme de Soueys rattache sur
un seul point. Vers l'occident, les confins entre
l'Europe et l'Asie seront la mer Médilerrannée,
l'Archipel , les détroits des Dardanelles et de
Constantinople, la mer Noire ; et là, prenant une
limite rationnelle , celle du partage des eaux,
nous aurons pour ligne la chaîne principale du
mont Caucase, dont la crête forme la séparation
entre l'Europe et l'Asie, depuis la mer Noire à la
merCaspienne, duN. 0. au S. E. desenv. du port
fortifié d'Anapa , jusqu'aux env. de Bakou dans
la péninsule d'Abchéron; de sorte que la Tcher-
kessie, la Kabardie , la petite Abasie , le Daghes-
tan , le Leghistan, au N. du Caucase, appar-
tiendront à l'Europe ; et la grande Abasie , la
Mingrélie , l'Imiréthi , la Grusie , la Géorgie et
le Chirvan. resteront à l'Asie.
A partir de cette chaîne , les côtes occ. de la
mer Caspienne marqueraient la frontière de
l'Europe jusqu'aux bouches de la gr. riv. Oural
(laïk). Ce fl. nous guiderait aux mont, de ce nom,
si riches sous le rapport minéralogique , et les
monts Ou*ral nous conduiraient jusqu'au détroit
de Vaïgatch, en laissant Novaïa-Zemlia à l'Eu-
rope, ce qui, avec la mer Glaciale arctique, com-
pléterait ce système de limites naturelles.
Un coup d'œil jeté sur une gr. carte d'Asie,
et quelques réflexions sur les considérations dqs
limites et des classifications que j'ai le premier
données à la cinquième partie du monde dans
l'ouvrage que j'ai publié sous le nom d'Ocdam'a
(Paris, chez MM. Firmin Didot, Svol.in-S»), et
qui ont été adoptées, convaincront tout homme
éclairé des avantages qui résulteraient de son
adoption pour la distribution méthodique des
descriptions géographiques.
Superficie et population. La superf. de
l'Asie comprend 200,000 1. géogr. carr. ; et je
n'estime sa popul . qu'à env . 296,000,000 d'habi t . ,
parce que je n'admets pas le chiffre que les An-
glais ont donné à l'emp. chinois, et que j'ai com-
battu dans ma Slalistique de la Chine ^ dans la
Revue des deux mondes, novembre 1831.
Constitution physique. Sa constitution phy-
sique et ses divisions sont réglées sur le cours
de ses gr. chaînes de montagnes et de ses gr.
fleuves.
L'Asie est la plus gr. des cinq parties du
monde, après l'Amérique; elle est cinq fois plus
étendue que l'Europe , dont elle diffère complè-
tement, aussi bien que de l'Afrique, par sa con-
figuration , car l'Afrique est un énorme corps
sans membres, et l'Europe un petit corps avec
ASI
— 1
fl('3 inomlii'.^ .iinmoiises. I/'Asio, oiïraiil à elle
seule rcs deux caractères, est un éiKirnie qiia-
drilalèro , d'où s'élancent de tous côtés des
inenibres longs et puissants, qui se dessinent
en caps et en péninsules. Viennent ensuite
quelques membres isolés qui se rattachent à ce
gr. corps : ce sont des iles plus ou moins consi-
dérables, telles que les iles Kouriles, Sakhalian,
Yesso , Niphon , Sikokf, Kiou-Siou, Lieou-
Kieou, Thai-Ouan ou Kormose, Ilaïnan, Ceylan,
les Lakdives et les Maldives, Chypre, Rhodes,
Chic, Sanios , F.esbos , Kolelnoï, Fadevskoï, la
nouvelle Sibérie et quelques autres. On voit que
je n'ai pas compris dans les îles asiatiques,
ni laMalaisie, que les Anglais appellent impro-
prement archipel des Indes-Orientales, ni même
les iles Andamènes et Nikobar, que j'ai prouvé,
dans l'ouvrage précité, devoir faire partie de la
Malaisie, la plus importante partie des quatre di-
visions de rOcéanie, et j'ai été suivi en cela par
la géographie de Malte-Brun , continuée i^ar
M. Huot (12" vol.).
L'Asie est sit. entre le 1" il' et le 76" de lat.
N., et entre les 23" 35' (extrémité de l'Asie-Mi-
neure) et 187° 40' de long. E. Elle a ainsi, dans
sa plus gr. largeur, env. 1,870 1. ordinaires du
N. au S., ou depuis le cap Severo-Vostotchenaï
jusqu'au cap Romania, à l'extrémité mérid. de
la presqu'île de Malakka ; elle a dans sa plus gr.
longueur, prise obliquement, 5,230 I. du N. 0,
au S. E., c.-à-d. depuis le cap or. (l'extrémité
du Kamtchatka) jusqu'à Soueys, qui forme la
limite de l'Arabie et de l'Egypte.
Constitution physique. Cette partie du
monde , avec ses îles , et dans les bornes que
nous venons d'indiquer, offre une surface, en
général , montagneuse, excepté au N.
Nous trouvons en Asie deux principales cbaî-
nesde mont, de l'O. àl'E.: l'Altaï (sans nom. dans
l'antiquité) au N. et le Taurus au S.; le Caucase,
rameau de ces deux chaînes, entre la mer Noire et
la mer Caspienne ; l'Imaùs , le long du désert de
sable, riche en or (le désert de Gobi); le Paropa-
misus, au N. de l'Inde, et l'Oural (sans nom pro-
pre de l'antiquité). — Quatre des principaux fi.
de l'Asie, qui coulent duN. au S., sont dignes de
remarque pour l'histoire anc. L'Euphrate et le
Tigre, qui se jettent dans le golfe Persique ; l'In-
dus et le Gange, qui se jettent dans la mer des
Indes ; deux autres , l'Oxus (le Gihon) etl'Iaxarte
(leSirr), coulent de l'E. àl'O.; ils se jetaient jadis
dans la mer Caspienne, et maintenant dans le
lac Aral.
Les anciens fondèrent sur cette bast la divi-
sion de l'Asie en Asie septentr., qui renfermait
le pays au N. de l'Altaï; en Asie du milieu, ou
le pays entre l'Altaï et le Taurus ; en Asie mé-
rid., c.-à-d. le pays au S. du Taurus.
Voici les principales divisions de cette partie
du monde chez les anciens.
Géographie ancienne. L'Asie septentr. des
anciens était sit. entre le 70° et le 50° de lat. N.,
la Russie asiat. ou Sibérie d'aujourd'hui ; cette
partie était, il est vrai, peu connue dans l'an-
tiquité, mais non pas entièrement inconnue.
Les renseignements qu'on trouve à cet égard
dans Hérodote sont obscurs, mais vrais dans
quelques parties.
L'Asie cenirale était 16 pays sit. entre les 50"
13 — ASI
et ■40'' de lat. N., ScythiaSarmatica et ^iiatiea^
c.-ù-d. le Tonrkestàn et la Mongolie. C'est en gr.
partie un immense désert sans culture et sans
bois, propre seulement aux pâturages. Ses ha-
bit., peuples pasteurs ou nomades, sans v. et
presqui! sans habitations fixes, ne connaissaient
point d'autres liens politiques que le simple gou-
vernement des tribus.
L'Asie mérid. comprenait le pays sit. depuis
le 40° de lat. N. jusqu'auprès de l'Equateur.
Ces contrées, celles de l'Asie moyenne ou du
milieu, offraient un contraste frappant. L'Asie
mérid. possédait, comme aujourd'hui, le sol le
plus riche et le plus convenable à l'agriculture,
et les plus riches productions ; c'est à ces avan-
tages que sont dus : 1° la réunion de ses habit,
dans des demeures fixes , et leurs associations
politiques dès les temps les plus reculés ; 2° la
possession du principal comm. du monde, de-
puis les temps les plus anciens jusqu'à la décou-
verte de l'Amérique.
Les contrées de l'Asie mérid. se divisaient en
Asie mérid. occ, depuis la mer Méditerranée
jusqu'à rindus; et en Asie mérid. or., depuis
rindus jusqu'à l'océan Oriental.
L'Asie mérid. occ. se subdivisait en régions
sit. 1° en deçà de l'Euphrate , 2° entre l'Euphrate
et le Tigre, 5° entre le Tigre et l'Indus.
Les pays en deçà de l'Euphrate étaient formés
de la presqu'île de l'Asie antérieure ou Asie-Mi-
neure. Les principaux fl. étaient l'Halys et le
Saiigar. Les trois pays sit. à l'O. étaient la Mysie,
la Lydie , la Carie, avec plusieurs îles grecques
le long de la côte, telles que Phocée, Éphèse,
Milet, Smyrne, Halicarnasse , etc.; dans l'inté-
rieur, les V. de Sardes en Lydie, et de Pergame
en Mysie.
L'Asie-Mineure comptait trois pays sit. au
midi, savoir, la Lycie, la PamphiUe et la Cilicie,
dont Tharse était la capitale.
Trois au N., la Bithynie, la Paphlagonie, le
Pont, avec les v. grecques maritimes d'Héra-
clée, d'Amisus et de Sinope.
Deux au milieu, la Phrygie et la Galatie, avec
les v. cap. de Gordium et Célènes, la Cappadoce
et la V. de Mazaca.
Les îles sit. le long des côtes, telles que Les-
bos et la v. de Mitilène, Chios, Samos, Cos,
Rhodes, avec les v. du même nom.
Venaient ensuite la Syrie, la Phénicie et la
Palestine. La Syrie, proprement dite, avait pour
v. principales, "Damas, Émèse, Héliopolis (Baiil->
beck), et Palmyre dans le désert.
La Palestine, pays montagneux le long de la
côte, était sillonnée par deux célèbres mont., le
Liban et l'Anti-Liban. Sesv. principales furent :
Tyr, dans une île, en face de l'anc. Tyr, sur la
terre ferme; Sydon, Byblus, Beryte , Tripoli,
Aradus.
La Palestine se distinguait par les monts Car-
mel et Thabor, et par le fl. Jourdain, qui se
jette dans la mer Morte. Ce pays fut partagé d'a-
bord entre les douze tribus; dans la suite, il
forma la Judée, dont Jérusalem était la capit. ;
l'état de Samarie , avec les v. de Samarie et de
Sichem , et la Galilée.
De là on touchait la péninsule d'Arabie. Ce
pays renfermait d'immenses déserts de sable, et
était presque enlièrcmcnt habité par dos :>:it-
8
ASI — 114 —
plos nomades ; mais ses cWes occ. et or. lui don-
naient, comme de nos jours, une gr. importance
pour le comm. Au N., l'Arabie-Pétree , amsi
appelée d'une v. nommée Pétra, dont on a
découvert naguère de nobles rumes ; dans le
milieu , le désert d'Arabie ; au midi , 1 Arabie-
Heureuse , riche de ses propres productions ,
puisqu'elle est le pays natal de toutes les espèces
de parfums, surtout de l'encens, et en outre le
plus ancien entrepôt des marchandises de Flnde.
Villes principales : Mariaba , Aden, etc. , sur la
côte occ. ; la v. comm. de Géra; et en face, les
îles de Tylus et d'Aradus (les îles Bahrein), en-
trepôt des marchandises de l'Arabie , aussi bien
que de l'Inde , et particulièrement de la fine
cannelle de Trapobane (Ceylan).
Le pays entre l'Euphrate et le Tigre com-
prenait l'i" la Mésopotamie , pays de pâturages,
sec et aride, habité seulement par des peuples
nomades. Villes de l'Euphrate : Tapsaque , Cir-
cesium, Conaxa; au N., Zaba ou Nisibis.
2° L'Arménie, au N. de la Mésopotamie , pays
de mont. , sans v. , seulement avec quelques vg.
Ses fl. étaient le Cyrus et l'Araxe , qui se jettent
dans la mer Caspienne , et le Phasis, dans la
mer Noire.
3" La Babylonie, ou partie mérid. de la Méso-
potamie, dont elle était séparée par la muraille
Médique. Cette plaine fertile dut autrefois à une
culture très perfectionnée , à ses canaux , à ses
digues, à ses lacs , à sa situation , d'être le pays
le plus comm. et le plus riche de l'intérieur de
l'Asie. Ses v. furent la célèbre Babylone, sur
l'Euphrate , et Borsippe.
Le pays entre le Tigre et l'Indus comprenait
i" l'Assyrie ou la région adiabène , pays de pâ-
turages; Ninive (Ninus) et Arbèle étaient ses
deux V. principales.
Ce nom d'Assyrie est souvent pris dans iin
sens plus étendu par les Grecs, qui y compre-
naient la Mésopotamie et la Babylonie , et quel-
quefois même l'Assyrie.
2" La Susiane , pays fertile, avec la v. de Suze,
sur le n. Choaspe ou Oléus (Oulaï) , l'une des
résidences des rois de Perse.
3° La Perse , au N. , pays sauvage et plein de
mont. , caractérisé par une plaine fertile dans le
milieu, et un pays sablonneux au midi; ses fl.
sont le Cyrus et l'Araxe. Persépolis ou Pasargade
renfermaient le palais et la sépulture des rois de
Perse.
Le nom de Perse doit pareillement se prendre
dans un sens plus étendu, tant dans la géogra-
phie anc. que dans la moderne, et embrasse
alors la réunion de tous les pays entre l'Indus
et le Tigre, à l'exception de l'Assyrie. Il compre-
nait trois pays au midi, la Perse proprement
dite , la Kermanie et la Gédrosie; trois pays in-
termédiaires, la Médie, l'Atria et l'Arachosie; et
trois au N. , la Parthie et l'Hyrcanie , la Bac-
triane , la Sogdiane.
La Kermanie est en gr. partie un désert de
sable , le long du golfe Persique et de la mer
des Indes; ses v. sont Kermana et Harmozia.
La Gédrosie , pays de côtes, entre la Kerma-
nie et l'Inde , désert do sable le long de la mer
des Indes, mont, au N.;lieu habité ,^Pouras.
La Médie , au dessus de la Perse , gr. et fertile
pays, montagneux vers le N. Fleuves : l'Araxe,
ASI
le Cyrus, le Mardus. Villes : Ecbatane, Rages.
La partie de ce pays vei-s le N. s'appelait aussi
Atropatène (aujourd'hui Aderbaïdjan) ou petite
Médie.
L'Atria, plaine propre aux pâturages, avec un
îac et un fl. nommé Arius, et une v. nommée
Aria ou Artacoana.
L'Arachosie , pays riche et fertile, sur les fron-
tières de l'Inde; le Paropamisus, chaîne de
mont. , bornait ce pays vers le N. Villes : Ara-
chotus et Prophthasia. Le pays de mont, qui en
est voisin (maintenant le Kaboul et le Kanda-
har) , quoique appartenant à l'Inde , est néan-
moins souvent considéré comme faisant partie
de la Perse , sous le nom de Paropamisus, parce
qu'il était dépendant de la domination persane.
La Parthie et l'Hyrcanie, pays sauvages et
montagneux, au N. de la Médie, mais pleins de
vallées fertiles. Avant et pendant la domination
persane , ils étaient peu connus , peu considérés
et sans v. Ce ne fut que plus tard que le peuple
qui habitait le premier de ces pays devint à son
tour un peuple dominateur.
La Bactriane, pays sur le bord mérid. de
l'Oxus , riche par ses propres produits , et l'un
des plus anc. pays comm. de l'Asie. Villes : Bao-
tres et Zarispe.
Cette gr . con trée, sit . surles frontières de l'Inde,
du Petit-Tibet et de la Petite-Boukharie (l'Inde
septentr., selon Hérodote et Ctésias), et le désert
de Gobi (le désert du sable d'or d'Hérodote), par
où l'on passe pour aller à la Chine , est destinée,
par la nature même de sa situation géographi-
que, à être l'un des premiers entrepôts des
marchandises de l'Asie mérid.; et plus on ap-
profondit l'histoire anc. de cette contrée , plus
on reconnaît qu'elle doit avoir été, avec Baby-
lone , l'un des jîrincipaux centres du comm. des
nations, et par conséquent un des gr. foyers de
la civilisation.
La Sogdiane , contrée sit. entre l'Oxus supé-
rieur, qui la sépare de l'Asie du milieu (partie de
la Grande-Boukharie). Elle jouissait des mêmes
avantages que la Bactriane, qui en est voisine.
Ville principale, Maracanda (Samarkande).
L'Asie mérid. or., ou l'Asie au-delà de l'Indus.
Il n'en est pas question dans l'histoire anc; mais
nous la mentionnerons bientôt en décrivant la
géogr. moderne de l'Asie.
Géographie moderne. Passons à la géogr.
moder. Les div. naturelles de l'Asie, avec ses
s.div., telles qu'elles existent de nos jours, sont :
1. né^on caucasienne.
2. Région de l'Aile-MI-
neure.
s. Région de l'Euphrate
et du Tigre.
4. Région du mont Li-
ban.
K. Région d'Arabie,
6. Région Persane.
(Géorgie, Grande-Abasie , Imiretbi,
j Mingrelie, Ghirvan.
j Anadouli, Siras, Trébisonde, lies de
( Chypre, de Rhodes.
Arménie Kourdistân, Mésopotamie ou
Aldjezirali , 6ab;loaio ou Itak-
Arabi.
Syrie et Palestine.
. Région del'Oiui
lac Aral.
ttàuV
I Arabie.
I Perse.
I Grande-Eonkharle, TarkMttii occ,
steppe des Rirghis, Turcomanie ou
pays des Tronchmènes.
e. Région du plateau cen- I Kalmoukie, Uongolle, Petlte-Bou-
tral. I kUarie.
». Régien de l'Obi et de l
rieuisiicl. i
!0. Région du X. E.
Région da 11. Sakha-
lian.
Région Uuulalro de
l'Asie at.
\ Sybérie occ.
4 La Sybérie or. , arec le Kamtchatka
I comme appendice.
1 Tatarie dite chinoise, arec la Korée
' comme appendice,
lies Kouriles. Tchoka et Yéso; Iles du
Japon, Lleou-Kioou , Thaï-ouan.
A SI
- 115 —
ASI
f
is. K#Kion ilu n. nicu el j ^.,,,„p proprement ,lllo
(lu 11. jaunt'. f
M. r.pgioii dp» fources du j rih.i
(.iaoge. ( ""*'■
18. Kfgion dn Oaiigo. | lIlnJou»l«n o».
te. Ilcglon de l'Indaf. | Uindouilin occ.
, „ . . j IViiiiuulB de l'Indo atec Oylan ol let
IJ. Région da Dekkan. j MaUliTe» comme appendice.
_. . . u M_ r Triple iiiMiinsule an-ilelà du Brahma-
It. ReRion transbralima- > p„uira,cmp liirman, roi. de Siam,
poutnquo. ( j^m^n, ^i Malakka.
Presqu'îles. L'Asie compte sept gr. pres-
qu'îles : l'Arabie, le Dekkan, le Kamtchatka,
l'anc. Asie-Mineure ou Anadouli d'aujourd'hui,
laKorée, Malakka et le Goudjerat ; plus, trois
presqu'îles formées par la Sibérie , et qui n'ont
pas encore reçu un nom consacré. Plusieurs dé-
troits, tels son't ceux de Behring, de Nadochoda,
de la Boussole, de Vries, du Pic, de Sakhaliau ,
de LaPérouse, de Tsougar, de Kiou-Siou, de
l'ounaï, de Korée , de Diémon , de Formosc ,
d'ilaïuan , de Malakka, de Valk , de Hormouz et
de Bab-el-Mandeb ; un gr. nombre de promon-
toires, entre autres le cap Severo-Vostoknoï, le
iilus seplentr. du continent; le cap or., qui en
forme l'extrémité N. E. , et ceux de Kapatka,
Uoinania, Komorin, Ras-el-IIad, Moussendam,
Baba, le plus occ. de l'Asie, etc.
J'ai donné aux généralités de ce dictionn.
une place inliniment plus considérable que celle
qu'on accorde aux autres ouvrages de ce gem-e ;
mais cette étendue est encore trop limitée pour
que je puisse indiquer les s.div. et les enfonce-
ments des mers de l'Asie ; je vais seulement
cnumérer les mers et les enfoncements princi-
paux de ce vaste continent.
.Mers et golfes. L'océan Glacial arctique
liaigne toute la côte boréale de l'Asie ; il forme
plusieurs enfoncements : le Hatanga, le Lénar,
le Yana, l'Indigiska et le Kovyma, ont tous
à leur emb. un golfe plus ou moins remar-
quable.
Le grand Océan baigne la côte or. de l'Asie ,
et forme un certain nombre de méditerranées
à plusieurs issues, telles que la mer de Behring,
la mer d'Okotsk ou de Tarrakai, la mer du Japon,
la mer or. ou Toung-Haï, dont une partie porte
le nom de Hoang-Haï ou mer Jaune , la mer de
la Ghine.
L'océan Indien , placé entre l'Océanie , l'Asie
et l'Afrique , le golfe Persique, qui est une véri-
table méditerranée, la mer llouge ou golfe Ara-
bique,et le golfe de Skanderonn (Alexandrette),
que la Méditerranée forme entre la Syrie et
l'Asie-Mineure.
Toutes ces mers forment donc plus de 12
golfes.
Lacs. Cette vaste région renferme un gr. nom-
bre de lacs, qui se distinguent généralement par
leurs eaux salées , saumàtres ou sulfureuses ,
et par un manque d'écoulement; nommons
d'abord le plus gr. et le plus important de l'Asie
et du globe , et la partie de sa surface la plus
basse connue , c'est-à-dire la mer Caspienne.
Ce lac salé et sans écoulement occupe une éten-
due de 16,850 1. carr. ou 5,159 myriamètres. La
mer Caspienne, que les anciens nommaient
Ciispium ou Hyrcanhim mare , nourrit une
faraude quantité de phoques , dont les peaux
lurment un article considérable de comm. en
liussie. Elle reçoit les eaux du 11. Volga, du
'IVek, de l'Asiarab, de l'Oural, du Kour , de
rEml>a et d'une foule d'autres ; elle renfi-rme
plusieurs îles. La liussie est le seul état dont
le j)a\illon flotte sur cet immense lac , elles
produits (le la pèche de l'esturgeon, avec 1(!S
u'uls duquel on fait le kaviar, s'élèvent à plu-
sieurs millions de roubles. On avait annoncé, il
y a louglem[)s, une différence énorme de ni-
veau entre cette mer et la mer Noire, différence
ipii n'était pas portée à moins de 300 pieds, et
(pii paraissait fort étrange. Pour savoir enfin à
quoi s'en tenir à cet égard, le gouv. russe a
fait entreprendre un gr. nivellement trigono-
métrique. Les ingénieurs, de Fuss, Gabier et
Sawitsch , chargés de ce travail , n'ont pu encore
donner qu'un calcul préparatoire, mais qui doit
donner la vérité avec une grande approximation.
La mer Caspienne est , en effet , considérable-
ment plus basse que la mer Noire, et cela de
94,9 pieds de Paris.
Cette évaluation provisoire ne peut pas être
en erreur de plus de 4 à 5 pieds. Ainsi se
trouve décidée la question importante dans sa
partie principale.
M. Struve , célèbre astronome, qui vient d'en
transmettre la nouvelle à l'illustre M. de Ilum-
boldt, lui annonce qu'il recevra bientôt dans
le bulletin scientifique de l'Académie de Péters-
bourg une relation plus circonstanciée. Les
savants l'attendent avec impatience.
Le lac d'Aral , faussement appelé mer d'Aral,
sit. dans la moitié occ. du ïourkestân indépen-
dant, dont il reçoit les plus gr. fl. L'Amou-Da-
ria ou Djihoun et le Sirr-Daria ou Sihoun, est le
plus remarquable après la mer Caspienne, et a
une étendue de 1,200 1. carr. Le niveau de ses
eaux est à 186 pieds au-dessus du niveau de
l'Océan.
Le lac Amer (Kouli-Daria ou Hadji-Kouloussi)
communique à la mer Caspienne, et il est très
probable qu'il était une antique dépendance de
cette mer. Le témoignage des anciens qui y pla-
cent l'embouchure de l'Oxus et de l'Iaxartes ,
l'ancien lit de la mer dont M. MouraviefF a re-
connu les traces entre le lac Aral et la Caspicime,
les traditions des Chinois , et le fait attesté par
les Kirghis au colonel Meyendorff, que le lac con-
tinue à diminuer d'étendue , confirment cette
opinion.
Les autres lacs les plus remarquables sont :
le ïelekoul , situé presqu'aU centre du Tour-
kestân indépendant; le Karan-Koulok, dans le
pays des Kirghis; le Lop et le Borteng, dans le
Thian-chan-nan-Lou ; le Balkach-Noor, le Kou-
khan-Noor, en chinois Tsing-Haï (mer Bleue);
le Namtso, en mongol, Tengri-Noor (lac Céleste),
le plus grand lac du Tibet ; le Baldhi , aussi
dans le Tibet; le Zerrah,qui reçoit le Hermend,
dans l'état de Kaboul ; l'Ourmiah ou Maragha, et
le Bakhteghian, qui reçoit le Bendemir ou Kou-
ra, en Perse; le lac d'Erivan ou Goktcha et le
lac de Van ou de Vachpouragan, dont le plus gr.
affluent est le Kochab , en Arménie; une foule
de lacs salés et sans écoulement dans l'intérieur
d'Anadouli ; celui Touzla ou Salate, qui a li 1.
de longueur sur 2 de largeur; le Bahr-el-Louth
ou mer Morte, lequel reçoit les eaux du Jourdain,
et dont les eaux bitumineuses recouvrent une
étendue de 60 à 70 1. carr. Je ne dois pas ou-
blier le Fo-Kiang, traversé par le fl. Kan-Kiang,
ASl
— 116 --
le D/aïssang, traversé P^'-"'-'>''^'.i!',\^^^ , ^e'
le Tliounq-Thing, le plus grand lac delà Cl. ne,
et le ManassarovàrouChoa-ma-pa-kang dans
le Tibet , dont le niveau parait être au dessus
du plus haut sommet des Alpes et qui est un
des principaux pèlerinages des Hmdous.
\u nombre des lacs qui, ainsi que les trois que
nous venons de citer avant le Manassarovar, sont
traversés par desn.,ilfaut nommer le lac Baïkal,
le plus «^r.de l'Asie après la mer Caspienne, et le
Jac Araf. Selon M. Klaproth , le Baïkal nourrit
iine'^r. quantité de phoques. Il reçoit la riv. Se-
Iciiga , la sour. de l'Angara , qu'on doit regar-
der, avec le Selenga, comme la branche princi-
pale du Ienisseï,le plus gr. fl. de l'anc. continent.
On trouve encore le lac Taïmour, dans la pres-
qu'île des Samoïèdes, et un nombre prodigieux
d'autres. Nous ne comprenons point, parmi les
lacs,le Tchani, situé sur les limites des gouverne-
ments de Tobolsk et de Tomsk , ni le Rin , au
nord de Keutch , dans l'Inde , parce que ce
sont deux vastes marais. On recueille dans le
dernier une gr. quantité de sel, et on y observe
le curieux phénomène du mirage.
Géologie, orographie et volcans. L'Asie
offre les mont, les plus hautes et les plateaux
les plus élevés du globe; mais on possède en-
core trop peu d'observations barométriques pour
pouvoir déterminer l'élévation exacte de ses
plateaux au dessus du niveau de la mer. Je
Courrai du moins citer les deux plateaux du
ibet, qui atteignent de ■1,300 à 2,200 toises
d'élévation; celui de la Mongolie, qui atteint
i ,900 toises ; le plateau de la petite Boukharie ,
dont les sommités sont de 1,600 à 1,900 toises;
le plateau du Tourkestân indépendant, compre-
nant le roy. de Kaboul et le BeloutchiztAn, de 700
à 1,100 toises; le petit plateau, le premier dans
le Tourkestân , sur le dos du Belour, entre les
sour. du Djihoun à l'O. et celles du Yaman-Yar
à l'E., a 2,540 toises. C'est sur cette haute plaine
que le plus illustre voyageur du moyen-àge,
Marco-Polo, observa, le premier, la grande diffi-
culté qu'on a d'allumer et d'entretenir le feu
à de très gr. élévations. Je citerai encore celui de
l'Asie occ. , dont quelques parties ont jusqu'à
4,500 toises au dessus du niveau de la mer.
Quoiqu'on connaisse peu les innombrables
ramifications des mont, de l'Asie, on connaît
assez la direction des chaînes principales pour
les classer par massif ou par système. Malte-Brun
les a rangées en cinq systèmes, que nous sui-
vrons, en attendant mieux, après avoir fait subir
quelques modifications à son orthographe orien-
tale qui est souvent inexacte, et à ses chiffres
un peu hasardés.
6y$tème Kimalayen,
Croupe de l'Allûï.
Groupo du 'l'Iiiaii-
Clian-
l.'All.i-iin-JIiro,
L'iTil^lo'i on Alas-Tag,
L'Ii.ililik'M ,
Le TagUii;,
Le lîokliUa-Oola,
Hauteur
en mel.
zs7i;
5.;03
SÎ70
S080
l Le lîokliUa-Oola, boco?
J Le volc.in n[ipcli' l'cclian , 4ï00?
( l'oint rnhninaiil des monu Bolor, 8700?
J c Tilinmuularl, saxo?
Le Dliavalailgiri , SoM
Le Ujataliir, ^ais
Croupe de rUimàlaya. (*■'"= '^°""" j""' J» dcnominalion
1 , , . , "" •' 1 7821
Id. ul. du l'i»,
Id. ul. du ô»,
Id. id. du 20*,
ASI
Système OuralîeA.
I Lp KTar-Koiioh ,
Le l'ardinskoi-kam ,
ilauteitr
en met.
«G07
lias
<r,7s?
S5I0
52*4
7088
8309
«»2«
Système Caucasique.
Groupe du Taurus. ( j-e 6agoni-Tag ,
( Le laglalon,
Gr^oupo de rAnli-Tau- | ^e monlArdjs,
Groupe du Liban. | Le Liban,
Groupe des monts El- j i -Araral
Tend. j "' '
\ l.'Klliourz fOuaclie-Homaco). BOSi
Croupe du Caucase. ( Le Mquiiiiari ou Kaibek des Rus-
1 se» , 4C80
Système Arabique.
I Points culminants, lïOO à teoo
Système Indien.
> Point culminant des GhSIes, ïsoo
rrniinfirtp«rhftlMnr^ l Le Taddiandamall.i J730
Groupe des Gtiâle«oce. J ,^ Mourchourti-Iiet, point colmi-
t nant des monts Ml-Clierrii, seto
Croupe des Cb&les or. | Point culmioaut des Cbttes-or., sao
La géologie de l'Asie est encore peu connue.
Le groupe de l'Altaï , que les Chinois appellent
Kin-Chan ou mont d'or, est rich