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University  of  Ottawa 


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DICTIONNAIRE 


WSV32  aff  SS!I3SrïF2:fII^'!f3 


DE  GEOGRAPHIE. 


D'UN  DICTIONNAIRE  DES  TILLES  ET  COMMUNES 

DE  FRANCE. 


Tout  exemplaire  non  revêtu  de  notre  signature  sera  réputé  contrefait,  et  pour 
suivi  suivant  la  rigueur  des  lois. 


IMPRIMERIE   DE   FAIIN    ET   THUNOT, 

28,   RUE  RACINE,   PRÈS  DE    L'ODÉON. 


Aîô 

DICTIONNAIRE 


USUIX  ET  SCIENTIFIQUE 


DE  GÉOGRAPHIE 


CONTENANT 

Les  articles  les  plus  nécessaires  de  la  géographie  ancienne 

CE  QU'IL  Y  A  DE  PLUS  IMPORTANT  DANS  LA  GÉOGUAPHIE  HISTORIQUE  DU  MOYEN  AGE 

Le  résumé  de  la  statistique  générale  des  grands  états  et  des  villes  les  plus 

importantes  du  globe, 

Et  an  grand  nombre  d'articles,  pris  dans  les  voyages  publiés  on  Inédits  de  l'aateor. 

SUIVI 

D'UN  DICTIONNAIRE  DES  VILLES  ET  COMMUNES  DE  FRANCE, 

PAR 

G.  L.  DOMENY  DE  RIENZI, 

Ancien  général  au  service  de  la  Grèce,  ei-député  des  hommes  libres  de  l'Ile  Boarbun, 

Membre  de  plusieurs  Académies  de  France  et  d'Italie,  de  llnstltul  historique,  de  la  Société  asiatique  de  Parts ,  de  la  Société  asiatique 

de  Bombay  {lnde\  de  la  Soclélé  géographique  de  Paris,  de  la  Société  de  statistique  uniTerselle  , 

Professeur  dun  cours  gratuit  de  cosmographie  et  de  l'histoire  des  sciences  cosmographiques ,  et  spécialement 

de  la  géographie  ancienne  et  moderne,  à  l'Athénée  rojal  et  à  l'Institut  historique, 

Préildent  de  la  commission  de  géographie   et  d'his:olre  à  la  Société  d'émulation  pour  l'Instruction  pnbliqaa 

Associé  de  l'Académie  de  Vauclnse  et  de  la  Société  d'encouragement  pour  les  beaux-arts 

Auteur  de  VOcéanie,  etc.,  etc. 


ORNÉ  SE  NEUF  CARTES  COLORIÉES. 
MKIOmèQUES 


v**^  '<r4.  Troisième  éaition. 

<i^ ^ ,% 


La  nature ,  semblable  en  tontes  choses,  est  la  même  en  tous 
pays. 

Irad.  de  Pïthagorr,  l'ers  dorés. 

Les  institutions  expliquent  les  principales  dlfTérenccs  qui 
existent  entre  les  peuples. 

HlBNZI,  t'rag.  de  lorig,  det  peup.  de  lAsie  cenlr. 


1.AIVGLOIS  ET  LECLERCQ,  LIBRAIRES-EDITEURS, 

EUE  DE  LA  HARPE,  81. 

18  {3. 


G- 

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.^,  «  ^.f»,. 


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*^. 


21  me0  5lmi0 


M.JES  M»M.irS  DIfiNES,  BJV  rMtAJWCJE  ET  A  ÏÏj'ETHAIVGEMtt 


MON  COUSIN  T.  GABRINl  DE  RIENZI, 

Général  des  Clercs-Mineurs,  savant  historien ,  géographe  et  physicien,  à  Rome; 

ESPRIT  REQUIEN, 

Savant  botaniste,  administrateur  du  musée  et  de  la  bil)lioihèque  d'Avignon,  etc.; 

LE  MARQUIS  DE  FORTIA  DURBAN, 

Membre  de  l'Institut  de  France,  savant  chronologiste ,  géographe  et  archéologue; 

ANDRÉ  TÉLESPHORE  ARISTON, 

Mon  Mentor  pendant  mon  premier  voyage  en  Orient,  et  surtout  au  Caucase. 

LE  GÉNÉRAL  COLETTI, 

llinislre-plén«  de  Grèce  en  France,  mon  appui  dans  la  1"  guerre  des  Hellènes  pour  leur  indépe», 

RAMA  MOHANA  RADJAH, 

Le  premier  des  Brahmanes  philosophes  de  l'Inde,  que  j'ai  connu  à  Calcutta  ; 

L'ABBÉ  LAMIOT, 

Missionnaire  français,  l'homme  le  plus  instruit  sur  la  Chine,  que  j'ai  connu  à  Macao; 

DON  MARIANO  DE  RICAFORT 

dpi  lai  ne-général  de  Cuba  à  la  Havane  (Amérique),  etc.,  etc.; 

F.  V.  GODEFROY, 

D.  M.  et  naturaliste,  à  Manila  lors  de  mon  second  voyage  en  Océanie,  maintenant  ii  Paris; 

V.  CONSIDÉRANT, 

Capitaine  du  génie,  auteur  de  Destinée  sociale ,  etc. 


Humble  hommage  et  profomie  affection. 


Ç.^S£.-W.    c/e  ^é^nz,'. 


PREFACE. 


Serons-nous  enfin  délivrés  de  ces  éternels-dictionnaires  géographiques  dits  de  P'osgien  .univer- 
sels ,  etc.,  ou  l'erreur  semble  avoir  pris  racine  et  se  perpétuer  d'édition  en  édition ,  ou  qui  répè- 
tent les  mômes  erreurs  avec  dc«  titres  nouveaux?  Depuis  longtemps  on  demande  un  Dictionnaire 
qui  mettrait  les  connaissances  géographiques  à  la  portée  de  tout  le  monde  et  de  toutes  les  bourses, 
en  affranchissant  des  immenses  études  qu'elles  exigent  dans  les  difiërentes  parties  des  hautes 
sciences;  qui  épargnerait  les  recherches  en  groupant  sous  chaque  mot  des  notions  et  des  faits épars 
dans  un  grand  nombre  d'ouvrages  et  de  langues;  qui  rectifierait  les  positions  des  villes,  les  hauteurs 
des  montagnes ,  les  cours  des  rivières,  les  chiffres  des  populations  presque  partout  inexactement 
indiqués,  et  les  noms  des  lieux  et  des  grands  personnages  si  souvent  défigurés  :  un  tel  Dictionnaire 
de  géographie,  succinct  pour  les  petits  articles,  mais  encyclopédique  à  l'égard  des  articles  généraux, 
complet  autant  que  son  étendue  le  permettrait,  également  éloigné  de  Tinsuffisante  brièveté  d'une 
simple  nomenclature  et  de  l'aride  prolixité  des  grandes  compilations,  résumant  tout  ce  qui  a  été  écrit 
de  plus  vrai,  de  plus  judicieux,  de  plus  récent,  surtout  dans  les  écrits  des  voyageurs,  serait  un  véri- 
table service  ,  rendu  à  un  public  qui  recherche  avec  avidité  les  livres  qui  apportent  rapidement  la 
lumière.  Cet  ouvrage  conviendrait  aux  savants  et  aux  gens  du  monde,  aux  adminislratioi7,s  -^t  9  ix 
collèges,  aux  marins  et  aux  militaires,  aux  commerçants  et  aux  industriels;  car  il  manque  a  la 
France,  et  même  à  l'Europe.  Je  me  suis  efforcé  de  remplir  consciencieusement  cette  lâche  difficile. 
^  11  est  peu  d'ouvrages  sujets  à  autant  de  vicissitudes  que  les  ouvrages  géographiques  et  les  dic- 
tionnaires en  particulier.  La  grande  mobilité  que  les  événements  et  les  révolutions  impriment 
de  nos  jours  aux  affaires  humaines,  et  qui  changent  l'état  politique  d'une  partie  du  globe,  a  exigé 
une  classification  et  des  divisions  nouvelles  en  harmonie  avec  le  nouvel  état  des  choses. 

Ce  Dictionnaire,  rédigé  sur  un  plan  entièrement  neuf  et  méthodique,  contient  un  bon  nombre 
d  articles  nouveaux ,  tels  que  :  Dayas,  El-Agouath ,  Philippeville  ,  Sétif;  ceux  de  plusieurs  races  et 
variétés  de  peuples,  tels  :  queAëtas,  Andamènes,  Kaffres,  Papouas,  etc.  J'y  ai  surtout  mêlé  un  grand 
nombre  de  laits,  pris  dans  mes  voyages  publiés  et  inédits,  et  principalement  dans  l'ouvrage  intitulé  : 
OcÉANiE,  livre  encyclopédique, imprimé  à  Paris, chez Firmin  Didot,3vol.  in-S",  qui  fait  partie  de 
J  Lfmvers  pittoresque,  et  se  vend  aussi  séparément,  avec  510  planches  et  cartes  géographiques  ;  ou- 
vrage traduit  en  italien,  en  allemand,  et  dont  on  a  annoncé  deux  traductions  espagnoles,  une  àBar- 
celone  et  1  autre  à  la  Havane  (Amérique),  et  enfin  une  en  russe,  àSt.-Pétersbourg.  Le  reste  est  puisé 
aux  meillftu-res  sources  et  surtout  dans  les  écrits  des  géographes  voyageurs,qui  sont  bien  supérieurs, 
même  a  mente  égal,  à  ceux  des  géographes  sédentaires.  J'ai  consulté  les  documents  les  plus  au- 
thentiques français,  anglais,  allemands,  espagnols,  italiens,  hollandais,  portugais,  arabes,  indiens, 
chinois,  etc.;  j  ai  emprunté  quelques  articles  à  Hamilton.  Kilian.  AlrpHn_  Tannpr  V«Âvnlmcl-v  ot  n 


1 

a  ^ ^ 

Océanie,  et  quelquefois  à  mes  voyages  inédits. 


Il  est  donc  facile  de  voir  que  ce  n'est  pas  ici  une  compilation,  sauf  quelques  parties  de  détail. 
A    ivî    J   'i^  ^J.  nouvelles  divisions  et  subdivisions  du  royaume  de  Grèce,  de  l'Egypte,  de  la  Syrie, 
de  1  lie  de  Candie  et  des  nouvelles  républiques  des  deux  Amériques;  l'intérieur  de  l'Afrique    de 
1  Asie  centrale;  et  les  nouvelles  divisions  et  classifications  de  la  vaste  Océanie  telles  que  ie  les  ai 
établies  et  quelles  ont  été  adoptées  par  les  savants. 

J'ai  donné  de  la  géographie  ancienne  tout  ce  qu'il  est  important  d'en  connaître,  et  l'on  en  trouve 
un  traite  presque  méthodique  dans  certaines  généralités,  telles  qu'^^e. 

J  ai  généralement  restitué  les  noms  indigènes  des  pays,  des  peuples  et  des  hommes  célèbres  ; 
ex.  :  je  dis  Arkanghelsk  pour  Archaiigel,  Kobaïle  pour  Cabile ,  Brahmane  au  lieu  de  Brame ,  îles 
^ooud^  au  heu  de  îles  Sandwich ,  Tc/ierAme*  au  lieu  de  Circassiens,  Australie  pour  Nouvelle- 
nQ\m\û& ,  Fagales  et  Bissayas  pour  Philippins,  Magalhaens  pour  Magellan  ,  etc.  Ainsi  il  faudra 
Chercher  i'or^o  et  non  Oporto,  Tahiti  pour  Otaïti,  Kouang-tcheou  pour  Canton,  Tâkrour  au  lieu 
de  rsigritie  ,  lourkestân  au  lieu  de  la  prétendue  Tartarie  indépendante ,  etc.;  mais  j'ai  .mis  les  noms 
vu^aires  a  côte  des  noms  indigènes  ,  ou  bien  j'ai  renvoyé  au  véritable  nom.  J'ai  tâché  de  rendre 
1  orthographe  et  la  prononciation  des  noms  étrangers  au  moyen  de  l'orthographe  française.  J'ai 
désigne  sous  le  nom  de  Bégion  Transbrahrnâpoutriqne  ou  Triple  Péninsule,  la  région  appelée 
improprement  Indo-Chine  par  Malte-Brun  ,  et  Région  Transgangétiqme  par  Balbi. 

J  ai  consacre  un  article  a  toutes  les  localités  étrangères  à  la  France  dont  la  population  est  de  5,000 
et  souvent  de  o,UUO  habit.,  et  même  au-dessous  lorsqu'elles  offrent  quelque  importance  ou  quelque 
f  nnn  ,!\>^"''"^  ""  ""  ^^^''''^^  0»  trouvera  tous  les  bourgs  et  villages  de  1,500,  quelquefois  même  de 
l,UUU  habit.,  ainsi  que  tous  les  chefs-lieux  de  canton,  quel  que  soit  leur  population.  J'ai  préféré 
donner  moins  d  étendue  aux  petits  articles  d'un  très  médiocre  intérêt,  surtout  pour  les  localités 
nors  de  J^rance,  pour  es  petits  lacs,  rivières  et  montagnes,  et  donner  au  contraire  la  plus 
grande  étendue  compatible  avec  le  format  du  dictionnaire,  aux  articles  généraux  ou  importants  et 
F?no°  p^^  '^^  ^^/  ^'"^'V  les  articles  Asie,  Andes,  Australie,  Afrique,  Britannique  (Empire), 
Europe,  France,  Gange,  Londres,  Paris,  Rome,  St.-Pétersbourg,  considérés  sous  toutes  les  facei 
ei  SUIVIS  de  tableaux  statistiques  qui  résument  la  force  de  ces  régions,  états  et  villes,  sont  plus 
complets  que  dans  les  ouvrages  les  plus  volumineux.  J'ai  cependant  fait  quelques  omissions  et  sans 
aouie  plusieurs  fautes,  car  on  ne  peut  achever  uu  travail  aussi  pénible  sans  laisser  échapper  ua  trop 


—  VUj  — 

grand  nombre  d'imperfections.  II  faudrait  un  savant  universel  et  même  un  homme  de  génie  pour 
accomplir  une  telle  tâche;  mais  les  savants  universels  sont  rares,  et  encore  plus  rares  sont  les 
hommes  de  génie  :  qui  le  sait  mieux  que  moi ,  qui  ai  l'honneur  d'appartenir  à  un  grand  nombre 
d'académies  ?  Dans  une  nouvelle  édition  ,  je  pourrai  ajouter  à  ce  livre  ce  qu'on  croirait  générale- 
ment utile  ou  cori-iger  ce  qu'il  y  a  de  défectueux. 

Tai  suivi  la  distance  ordinaire  de  la  commune  au  chef-lieu  de  canton,  quelquefois  au  chef-lieu 
d'arrondissement  ou  au  bureau  de  poste,  ou  à  l'endroit  le  plus  connu.  Les  distances  des  différentes 


ar 

documents  statistiques  plus  exacts, quoique  moins  authentiques,  que  le  Dictionnaire  des  postes.  J'ai 
également  donné  la  population  des  pays  étrangers  d'après  les  renseignements  les  plus  récents, et  mes 
lecteurs  reconnaîtront  que  cette  partie  de  mon  ouvrage  est,àpeu  de  chose  près,  entièrement  neuve. 

Un  grand  nombre  de  positions  astronomiques  sont  inexactes  dans  les  ouvrages  géographiques 
et  surtout  dans  les  dictionnaires;  j'ai  fait  tous  mes  efforts  pour  les  rectifier,  et  je  puis  répondre  de 
celles  que  j'ai  relevées  moi-même  dans  les  plus  belles  contrées  (sauf  quelques  unes)  que  j'ai  par- 
courues dans  les  cinq  parties  du  globe.  J'en  ai  omis  volontairement  plusieurs  qui  m'ont  paru 
moins  exactes  et  moins  importantes,  et  surtout  celles  des  petites  villes. 

J'ai  placé  ensemble  tous  les  mots  commençant  par  saint,  son,  santa  et  santo,  après  la  lettre  s. 

Pour  les  superficies  comme  pour  les  populations  générales,  j'ai  pris  partout  le  produit  de  la 
totalisation  des  superficies  et  des  populations  particulières.  J*ai  même  cherché  à  écrire  les  articles 
tant  soi  peu  importants  de  mon  énorme  volume  avec  autant  de  soin  que  j'en  suis  capable,  car  la 
plupart  des  dictionnaires  sont  écrits  du  style  le  plus  vulgaire.  Ce  n'est  pas  tout  d'être  consulté  sous  le 
rapport  scientifique  par  les  savants,  sous  le  rapport  usuel  par  les  gens  du  monde,  il  faut  encore 
être  lu  avec  plaisir  pour  que  le  lecteur  retire  quelque  profit  d'un  ouvrage;  il  n'y  a  que  les  livres 
bien  écrits  qui  restent.  Les  hommes  de  l'art  jugeront  si  j'ai  réussi.  Je  citerai,  entre  autres,  les 
articles  Asie,  Célèbes,  Chinois  (Empire),  Europe,  France,  Inde,  Italie,  Malaisie,  Océanie,  Paris, 
Polynésie,  Rome,  Vaucluse,  Venise,  Zeeland  (Nouvelle-),  etc.,  sous  le  rapport  du  style;  sous  le 
rapport  scientifique,  je  citerai  les  articles  Abyssinie,  Afrique,  Albanie,  Alger,  Alpes,  Amazone, 
Athènes,  Australie,  Bohémiens,  Britannique  (Empire),  Bénarès,  Kaire  (le),  Koptes,  Malakka,  Méroë, 
Pic-Adam,  Pologne,  Rienzi  (ile  de),  Russie,  St.-Pélersbourg,  Terres  polaires  arctiques  et  antarc- 
tiques, Tibet,  Tourkestàn,  Turkie,  Zangouébar,  etc. 

J'ai  fait  précéder  ce  dictionnaire  d'un  sommaire  de  cosmographie,  présenté  sous  un  point  de  vue 
philosophique ,  et  d'une  table  explicative  des  termes  de  géographie  en  usage  dans  ce  dictionnaire. 

La  France  est  un  des  pays  de  l'Europe  où  la  géographie  est  le  moins  répandue,  quoique  les 
meilleurs  ouvrages  de  ce  genre  aient  été  publiés  en  France  et  en  français.  Cependant  les  efforts 
de  Malte-Brun,  de  Balbi,  et  les  miens,  si  j'ose  me  nommer  après  eux,  n'ont  pas  été  inutiles  pour 
faire  aimer  cette  étude  si  vaste  et  si  belle,  si  exiguë  dans  les  collèges,  et  qui  n'est  chez  les  gens 
du  monde  qu'une  liste  aride  de  mots.  Aussi  avons-nous  entendu  des  paroles  fort  étranges  tomber 
de  la  tribune,  et  d'autres  tort  singiilières  répétées  dans  les  journaux  et  les  revues,  sur  les  intérêts 
de  la  France  et  des  grandes  puissances  en  Orient,  sur  le -théâtre  de  la  guerre  en  Syrie,  sur  la 
marche  des  Anglais  sur  le  Kaboulistàn,  et  des  Russes  dans  le  Tourkestàn ,  etc. 

Les  hommes  de  lettres  négligent  trop  une  étude  sans  laquelle  on  ne  peut  point  faire  un  pas; 
cependant  la  géographie  a  pris  enfin  rang  parmi  les  hautes  sciences,  et  quelques  écrivains  se  sont 
distingués  par  son  application  à  certaines  parties  de  l'histoire,  tels  que  Mil.  de  Chateaubriand, 
A.  Thierry  et  Michelet,  Ternaux-Compans,  etc. 

Je  citerai,  parmi  les  militaires  qui  font  une  étude  ordinairement  plus  approfondie  de  la  géo- 
graphie, le  général  Guillaume  de  Yaudoncourt,  dont  les  écrits  militaires  et  historiques  décèlent 
une  grande  érudition;  mon  parent  le  général  baron  de  Robert,  qui  a  aidé  le  maréchal  duc  d'Albuféra 
dans  ses  Mémoires  comme  dans  ses  conquêtes  en  Espagne;  le  prince  Démétrius  Ypsilanti  et  le 
colonel  Féliciano  de  Figueiredo.  Parmi  les  savants  ou  les  hommes  de  lettres,  je  citerai  feu  le  célèbre 
Siéyès  et  M'""-'  de  Staël,  la  première  des  femmes  dans  les  arts  d'imagination,  M.  A.  Firmin  Didot, 
helléniste  distingué,  M.Ottavi,un  de  nos  orateurs  les  plus  habiles,  et  M.  V.Augier,  savant  juriscon- 
sulte, qui,  du  sein  de  la  capitale,  a  suivi  mes  courses  errantes  en  correspondant  avec  moi,  autant 
que  possible,  dans  les  différentes  parties  du  globe ,  pendant  22  ans,  et  dont  l'amitié  ne  s'est  jamais 
démentie  depuis  l'enfance,  ni  dans  la  prospérité  ni  dans  l'adversité.  Outre  ces  hommes,  qui  m'hono- 
rent [n-esque  tous  de  leuramilié,  je  pourrais  nommerencoreplusieursaulres  jeunesauteurs,  à  la  tête 
desquels  je  placerai  M.  Courtet  de  l'isle,  auteur  de  la  Science  politique  fondée  sur  la  science  de 
V homme,  qui  a  si  heureusement  appliqué  la  géographie  à  l'étude  de  l'anthropologie.  Je  lui  ai  inspiré 
une  partie  du  zèle  et  de  l'ardeur  qui  m'animent  pour  la  cosmographie,  qui  est  en  quelque  sorte  la 
science  universelle,  et  surtout  delà  géographie,  la  plus  importante,  la  plus  belle  et  la  plus  attrayante 
des  connaissances  humaines;  celle  qui  comprend  toutes  les  sciences  et  tous  les  arts,  lorsqu'on  la 
considère  sous  un  point  de  vue  philosophique  et  qu'on  la  traite  d'une  manière  encyclopédique,  c'est- 
à-dire  sous  toutes  les  faces  ;  la  seule  enfin  qui  explique  celle  sublime  trinité  que  les  plus  nobles  Ira 
vaux  de  l'honinie  cherchent  à  faire  comprendre,  reconnaître  et  adorer  :  Dieu,  la  Nature  et  l'Homme! 


INTllODLCTION 


OU 


SOMMAIRE  DE  COSMOGRAPHIE  PHILOSOPHIQUE. 


On  peut  considérer  I'espace  comme  un  grand  abîme  dans  lequel  est  suspendu  l'univers,  où 
nage  la  matière  et  se  meuvent  tous  les  globes  qui  le  composent,  et  dont  nous  ignorons  les  limites 
et  même  la  plupart  des  éléments,  l^e  vide  est  la  partie  de  l'espace  conteime  entre  les  masses  maté- 
rielles. L'ÉTENUL'E  est  la  partie  de  l'espace  qu'on  peut  mesurer  par  la  géométrie  entre  les  niasses 
de  la  matière  qui  sont  bornées  :  l'espace  s'étend  au  delà  de  l'univers  et  au  delà  sans  limite  ;  car 
il  n'en  peut  avoir  :  qu'est-ce  qui  le  bornerait?  Et  derrière  ces  bornes,  quelles  qu'elles  fussent, 
ne  trouverail-on  pas  encore  l'espace  et  le  vide?  La  lumière,  cet  être  si  dllFérent  des  corps  et 
même  des  autres  Muides,  semble  remplir  toutes  les  parties  de  l'étendue  que  nous  connaissons; 
mais  combien  est  petite  cette  immense  étendue  ,  combien  même  est  p(!lit  ce  nombre  incalculable 
de  grandes  masses  de  matières,  qui  paraissent  affecter  la  ibrme  de  globes,  opaques  ou  lumi- 
neux, dont  le  nombre  effraie  l'imagination,  depuis  le  soleil  jusqu'aux  nébuleuses  les  plus  éloignées, 
en  comparaison  de  l'espace  illimité  ou  de  l'inlîni!  Toutes  les  masses  de  la  matière  connues 
obéissent  à  des  lois  éternelles;  cet  ordre  constant  prouve  un  Dieu  immuable  qui  régit  lout  d'après 
des  lois  mathématiques.  Ce  qui  môme  est  visible  pour  nous  est  enveloppé  de  mystère.  Seu- 
lement, si  les  lois  de  l'analogie  sont  infaillibles,  chaque  astre  qui  brille  doit  être  un  soleil 
autour  duquel  graviteraient  d'autres  planètes.  Dans  cette  hypothèse,  nous  habiterions  l'une  des 
parties  les  plus  petites  du  grand  tout,  et  chacun  des  mondes  qui  le  compose  pourrait  être  peuplé 
d'êtres  raisonnables,  intelligents,  d'une  nature  conforme  au  milieu  dans  lequel  ils  vivent  ;  et  Dieu, 
organisateur  éternel ,  créateur  incessant,  ensemble  des  causes,  ame  et  moteur  de  l'univers,  em- 
brasserait tout  l'espace  dans  lequel  agit  la  nature. 

Les  Étoiles  fixes  sont  ainsi  nommées  parce  qu'elles  paraissent  toujours  occuper  la  même 
position,  les  unes  par  rapport  aux  autres.  Elles  forment  la  série  des  constellations.  Il  me  paraît 
probable  que  ces  étoiles  ou  astérismes  soient  habités.  Si  leur  lumière  emploie  trois  ans  à  parvenir 
jusqu'à  nous,  les  phénomènes  que  nous  observons  dans  ces  astres  sont  arrivés  déjà  depuis 
trois  ans.  Bien  plus,  Herschell  assure  qu'il  y  a  des  étoiles  si  éloignées  de  nous ,  que  les  rayons  qui 
nous  en  transmettent  la  lumière  n'ont  pu  parvenir  à  la  terre  qu'après  en  être  émanés  depuis  plu- 
sieurs milliards  d'années.  Ce  fait,  s'il  se  confirme ,  prouverait  que  ces  astres  existent  depuis  des 
temps  incommensurables,  ce  qui  ne  prouve  rien  pour  l'antiquité  de  notre  planète,  car  elle  pourrait 
avoir  été  créée  hier,  et  recevoir  aujourd'hui  les  rayons  partis  depuis  longtemps  de  ces  étoiles  qui 
brillent  dans  les  profondeurs  de  l'espace. 

Voie  lactée.  On  appelle  ainsi  cette  grande  bande  blanchâtre  et  irrégulière  qui  fait  le  tour  du 
ciel.  C'est  un  amas  infini  d'étoiles  qui  paraissent  confondues,  et  dont  la  lumière,  qui  semble  laiteuse, 
d'oili  lui  vient  son  nom  ,  donne  une  couleur  blanchâtre  à  cette  partie  du  ciel ,  tandis  que  le  reste, 
où  les  étoiles  sont  moins  nombreuses  et  plus  éloignées,  a  un  aspect  plus  sombre.  Pour  juger  de 
la  multitude  de  milliards  d'étoiles  que  renferme  la  voix  lactée,  il  faut  dire  que  le  célèbre  Herschell, 
le  découvreur  d'Ouranos,  en  a  vu  passer  en  une  heure  75,000  dans  le  champ  de  son  télescope.  Dans 
mon  Cours  gratuit  de  cosmographie  et  de  cosmogonie,  et  principalement  de  géographie  encyclopé- 
diqye,  fait  à  l'Athénée  royal  en  1857  et!  858,  dans  lequel  j'ai  longuement  expliqué  ses  rapports  avec 
VOurunographie.  la  géologie ,  l'histoire  et  la  politique,  et  qui  a  été  suivi  de  deux  Cours  gratuits 
de  l'' histoire  de  la  cosmographie  et  spécialement  de  la  Géographie  ancienne,  du  moyen  âge  et  moderne, 
à  l'Institut  historique,  pendant  l'année  1859  et  le  premier  trimestre  de  l'année  1840,  je  me  suis 
longuement  étendu  sur  la  voie  lactée  et  surtout  sur  les  nébuleuses,  que  j'ai  considérées  comme 
la  matière  cosmique  ou  plutôt  le  germe  de  mondes  futurs ,  et  comme  la  preuve  la  plus  écla- 
tante de  la  puissance  infinie  de  Dieu.  Que  ne  puis-je  faire  passer  dans  l'esprit  de  rnes  lecteurs 
l'admiration,  l'amour  et  l'enthousiasme  dont  mon  cœur  et  celui  de  mes  auditeurs  étaient  remplis 
à  la  seule  description  des  mille  et  mille  merveilles  qui  brillent  de  tous  côtés  autour  de  nous  ! 
Ils  peuvent  examiner  à  l'observatoire  des  villes  capitales  ,  ainsi  que  je  l'ai  fait  dans  différentes 
parties  du  globe,  ces  milliards  d'étoiles,  éclairant  et  animant  des  milliards  de  mondes,  circulant 
avec  eux  dans  l'immensité  sans  bornes  de  l'espace ,  et  qui  sont  peut-être  peuplés  de  sextillions  de 
sextillions  de  créatures,  vivant  et  agissant,  mourant  et  renaissant  sur  ces  globes  innombrables, 
dont  quelques  uns  ont  disparu  depuis ,  tandis  que  d'autres  mondes  ont  pris  naissance,  d'autres  se 
sont  affaiblis,  d'autres  ont  augmenté  d'éclat  ou  changé  de  couleur.  Ils  penseront  probablement 
comme  nous  que  l'harmonie  parfaite  de  ce  sublime  et  épouvantable  abîme  résulte  de  la  loi 
d'harmonie  universelle,  et  remonte  à  l'unité  divine,  qui  semble  accomplir  une  de  ses  lois  en  se 
livrant  chaque  jour  à  de  nouvelles  formations,  car  la  loi  éternelle  des  destinées  veut  que  tout  ce 
qui  existe  soit  soumis  à  la  vie  et  à  la  mort.  En  effet,  Herschell  a  reconnu  qu'il  se  formait  conti- 
nuellement des  étoiles  par  la  condensation  des  substances  qui  composent  les  nébuleuses. 

Svstème  solaire.  Le  soleil  est  un  corps  lumineux,  placé  au  centre  d'autres  corps,  auxquels 
il  communique  sa  lumière;  sans  lui,  tout  serait  plongé  dans  d'horribles  ténèbres.  Le  déplace- 
ment des  taches  de  son  disque  nous  révèle  son  mouvement  de  rotation  sur  lui-même,  en  25  jours 
et  demi.  11  est  1,400,000  fois  plus  gros  que  la  terre.  Il  en  est  éloigné  de  54,500,000  heues.  Sa 
lumière  nous  arrive  en  8  minutes  15  secondes.  En  tournant  sur  lui-même,  d'orient  en  occident, 
il  entraîne  autour  de  lui,  dans  le  plan  de  son  équateur,  je  veux  dire  dans  le  sens  de  son  milieu, 


a  planètes,  7  grandes  et  4  petites,  et  i8  satellites  ou  planètes  secondaires ,  plus  ou  moins  éloi- 
gnées de  lui  et  qui  en  reçoivent  la  lumière ,  outre  un  nombre  indéterniiné  de  comètes. 

f.es  planètes  et  leurs  satellites  sont  des  corps  opaques ,  qui  réfléchissent  la  lumière  du  soleil. 
Leur  forme  est  à  peu  près  sphérique.  Elles  sont  animées  de  deux  mouvements  :  celui  de  rotation 
sur  elles-mêmes,  et  celui  de  projection  autour  du  soleil  ou  autour  d'une  des  planètes  proprement 
dites.  La  ligne  de  révolution  qu'elles  décrivent  s'appelle  orbite.  Les  orbites  sont  elliptiques.  Il  me 
parait  probable  que  les  planètes  et  autres  corps  célestes  soient  peuplés. 

La  terre  est  une  de  ces  planètes.  L'alternative  du  jour  et  de  la  nuit  est  une  suite  nécessaire  de 
son  mouvement  de  rotation;  celle  des  saisons  résulte  de  son  mouvement  de  projection,  qu'elle 
accomplit  en  365  jours  48  minutes  et  45  secondes,  ou  une  année.  L'orbite  de  la  terre  se  nomme 
écliptiqiie. 

Voici  les  noms  des  11  planètes ,  dans  Tordre  de  leur  dislance  au  soleil,  et  les  signes  par  les- 
quels on  les  distingue  :  Mercure  "^ ,  Vénus  ^,  la  Terre  $>  Mars  a*,  Vesta  â,  Junon  $  , 
jérès  Ç  ,  Pallas  $  ,  Jupiter  if,  Saturne  I)  et  Ouranos   jfi  (découverts  en  1781). 

Le  signe  du  Soleil  est  €;  .  La  Lune  est  le  seul  satellite  qu'on  figure  ;  son  signe  est  ©  : 
Cérès,  Pallas,  Junon  et  Vesta  ont  été  découvertes,  la  première,  en  1801;  la  deuxième, 
en  1802  ;  la  troisième  ,  en  1804;  et  enfin  la  quatrième,  en  1807.  Elles  se  meuvent  à  des  distances 
très  rapprochées,  et  ont  entre  elles  une  telle  identité,  qu'on  doit  supposer  que  les  quatre  pla- 
nètes en  formaient  primitivement  une  seule,  d'autant  plus  que  le  volume  des  quatre  est  moindre 
même  que  celui  de  Mars. 

Les  suielliies  sont  distribués  entre  les  quatre  planètes  suivantes  :  Jupiter,  Ouranos,  Saturne 
et  la  Terre. 

Le  satellite  de  la  Terre  est  la  Lune,  sa  véritable  compagne ,  car  elle  semble  associée  à  sa  des- 
tmée  et  eu  suivre  les  lois.  Animée  des  deux  mouvements  de  rotation  et  de  projecton ,  qu'elle 
accomplit  dans  un  même  espace  de  temps,  elle  éprouve  encore  un  balancement,  qu'on  appelle  libra- 
tion.  Son  volume  est  49  fuis  plus  petit  que  celui  de  la  Terre ,  dont  elle  est  éloignée  de  86,000  lieues. 
Elle  tourne  autour  de  notre  planète  en  27  jours  17  heures  45  minutes  et  quelques  secondes.  Les 
difïérents  aspects  sous  lesquels  elle  se  présente  à  la  Terre  se  uommeni  phases ,  selon  qu'elle 
lui  présente  sa  surface  entière  et  une  partie  plus  ou  moins  étendue  de  sa  surface.  Ces  phases  sont 
au  nombre  de  8. 

L'interposition  d'une  planète  entre  un  corps  lumineux  et  une  autre  planète,  détepmine  une 
éclipse  pour  celle-ci. 

L'interposition  de  la  Lune  entre  le  Soleil  et  la  Terre,  ou  celle  de  la  Terre  entre  la  Lune  et  le 
Soleil ,  produit  des  éclipses  totales  ou  partielles  de  Soleil  ou  de  Lune. 

Les  comètes ,  ainsi  nommées  des  queues  et  des  chevelures  qui  les  accompagnent ,  sont  des  corps 
célestes,  dont  quelques  uns  sont  opaques,  d'autres  lumineux ,  et  qui  se  meuvent  autour  du  soleil , 
suivant  une  courbe  particulière ,  qu'on  appelle  parabole.  Les  comètes  sont  les  corps  le  moins 
connus  de». notre  système;  néanmoins,  les  astronomes  modernes  sont  parvenus  à  déterminer  le 
temps  de  la  révolution  de  quelques  unes  d'elles  autour  du  Soleil. 

SYSTÈME  SU  MONDE. 

On  a  cru,  jusqu'au  xvi*  siècle,  que  le  Soleil  tournait  autour  de  la  Terre.  Pour  fonder  ce 
système  sur  quelque  raison  apparente,  on  avait  été  obligé  d'admettre  plusieurs  cieux;  un  ciel 
entre  autres  de  cristal.  Copernic  ,  ressuscitant  l'opinion  de  Pythagore  et  d'Aristarque  de  Samos, 
démontra  l'absurdité  de  ce  système,  et  en  établit  un  plus  rationnel,  prouvé  par  les  travaux 
immortels  de  Newton  et  de  La  Place,  qu'on  ne  détruira  pas. 

On  peut  envisager  notre  globe  sous  deux  points  de  vue  différents  :  d'abord ,  comme  corps 
planétaire  soumis  aux  lois  de  la  gravitation,  et  accomplissant  périodiquement  sa  révolution  autour 
du  Soleil  ;  ensuite,  comme  un  sphéroïde  légèrement  aplati  vers  ses  pôles,  qui  offre  à  l'homme  qui 
riiabite  une  étude  dont  la  matière  est  inépuisable. 

Le  diamètre  de  la  Terre  est  de  2,865  lieues ,  de  25  au  degré  ;  sa  circonférence ,  sous  le  méridien 
de  Paris,  de  9,002  lieues;  sa  surface,  de  25,787,865  lieues  carrées;  sa  grosseur  ou  son  volume  de 
1  million  et  plus  de  300,000  fois  plus  petite  que  le  soleil,  qui  est  lui-même  608  fois  plus  gros  que 
toutes  les  planètes  ensemble,  non  compris  les  satellites  ;  et  sa  densité,  comme  4  1/2  est  à  1,  c'est- 
à-dire  que  sa  densité  est  4  fois  1/2  plus  grande  que  celle  de  l'eau  qui  couvre  la  plus  grande 
partie  de  sa  surface.  L'océan  entier  couvre  environ  les  sept  dixièmes  du  globe. 

Je  n'écris  point  un  traité  de  géographie,  et  d'ailleurs  les  détails  de  sa  théorie  se  trouvant  par- 
tout ,  je  préfère  consacrer  quelques  lignes  à  la  formation  de  la  terre ,  pour  compléter  l'ensemble 
de  l'esquisse  de  l'univers. 

FORMATION  ET  ANTIQUITÉ  DE  I.A  TERRE. 

La  terre ,  qui  n'est  peut-être  qu'une  déjection  du  soleil ,  et  qui  appartenait  dans  les  temps  les 
plus  anciens  à  la  classe  des  corps  lumineux ,  a  été  jadis ,  d'après  le  savant  Cordier,  dans  un  état 
d'incandescence  et  probablement  de  fluidité  :  alors  l'Océan  demeurait  dans  les  airs,  et  ne  s'était 
point  encore  mis  en  eau.  Si  la  chaleur  du  globe,  dans  le  temps  de  son  incandescence,  fut,  je  le 
suppose,  de  2,000  degrés,  température  qui  suffit  pour  tenir  en  fusion  la  plupart  des  corps  solides, 
le  trouve  par  le  calcul  que  la  terre  a  mis  au  moins  cent  millions  d'années  pour  répandre  dans  l'es- 
pace et  épuiser  les  2,000  degrés  de  la  croûte  de  notre  globe,  et  arriver  au  refroidissement 


nécessaire  pour  qu'il  devînt  habitable;  la  date  la  plus  récente  qu'on  puisse  donner  à  notiv 
petite  planète  est  donc  un  million  de  siècles  ;  ensuite,  pour  arriver  de  la  lempéralure  moyenne  di; 
100  degrés  (il  n'est  ici  question  que  de  sa  surface)  à  la  température  moyenne  de  13  à  14  degré.-^ 
qu'elle  a  maintenant,  la  lene  a  dû  mcittre  plusieurs  millions  d'années.  Le  savant  M.  N.  Boubée,  qui 
répand  cliaqne  année  par  ses  explorations  l'étude  de  la  géologie,  ne  doune  à  notre  planète  que 
5,000  siècles,  qu'il  établit  sur  certaines  données  géologiques,  et  qu'il  divise  en  quatre  époques. 
D'autres  en  donnent  six.  Si  je  diflère  avecM.  Boubée  sur  la  chronologie  du  globe,  je  suis  d'accord 
sur  les  époques,  à  quelques  détails  près. 

Je  pense,  et  toutes  les  sciences  tendent  à  le  prouver,  qiie  dans  le  premier  âge  il  n'y  avait  qu'une 
seule  existence,  l'existence  minérale,  et  qu'un  seul  principe  de  phénomènes,  le  principe  chimique. 
DansTùge  secondaire  apparurent  les  plantes,  lesinfusoires  ou  animalcules,  qui  sont  peut-être  les  pre- 
miers animaux  créés,  les  madrépores,  les  zoophytes,  les  échiniles,  les  trilobites  (le  premier  animal  ar- 
licidé),  les  mégalosaures,  les  poissons,  etc.  Dans  l'âge  tertiaire,  l'action  du  feu  central  paraît  être  la 
seule  cause  de  la  force  qui  a  produit  le  soulèvement  des  montagnes  ;  cette  action  produit  les  trem- 
blements de  terre  et  les  volcans.  Les  terres  actuelles  avec  leurs  reliefs  principaux  ,  sont  à  peu  près 
hors  dos  eaux.  Les  lacs  sont  formés  à  l'intérieur,  et  de  grands  fleuves  descendent  des  montagnes  ; 
la  grande  classe  des  mammifères  paraît;  leurs  squelettes  se  trouvent  dans  les  sédiments  de  cet 
âge  et  le  caractérisent.  Les  plus  anciens  sont  les  didelphis  murina,  espèce  de  sarigue,  des  anaplo- 
thérion  ,  des  palœotherhim,  des  mastodontes,  etc.;  vieinjenl  ensuite  des  éléphants,  des  ânes,  des 
lions,  etc.;  alors  parurent  un  grand  nombre  d'oiseaux  dans  les  bois,  des  insectes  sur  les  plantes, des 
reptiles  dans  l'herbe ,  et  de  nouveaux  poissons  dans  les  mers  et  dans  les  eaux  douces.  Cet  âge 
est  caractérisé  par  le  grand  nombre  des  pachydermes,  des  ruminants,  des  rongeurs,  des  carnas- 
siers, des  édentes  et  par  des  fossiles  de  grands  mammifères  herbivores,  tels  que  diverses  espèces  de 
rhinocéros,  d'elasmotherium,  qui,  sans  une  ou  plusieurs  catastrophes  diluviennes  qui  les  ont  dé- 
truits, habiteraient  peut-être  encore  la  terre.  Le  quatrième  âge,  ou  époque  moderne,  est  celui  de  la 
formation  de  l'homme  au  milieu  des  plantes  et  des  animaux  ;  c'est  Vépoque  des  terrains  diluviens 
et  posl-diluviens.  L'homme,  le  plus  parfait  des  êtres  de  notre  globe,  est  le  plus  récent  de  tous  les 
grands  animaux  organisés  par  Dieu.  Il  n'est  donc  pas  contemporain  de  la  formation  de  la  pla- 
nète qu'il  habite.  Il  est  remarquable  de  voir  que  la  nature  a  été  en  progression  dans  la  création 
des  êtres,  depuis  le  plus  misérable  zoophyte  jusqu'à  l'homme.  Les  terrains  diluviens  contiennent 
en  grande  abondance  des  sables  de  métaux  et  de  pierres  précieuses ,  plus  riches  que  les 
mines  des  teri'ains  primordiaux.  Le  terrain  diluvien  se  trouve  dans  presque  toutes  les  parties 
du  monde.  —  Quant  au  terrain  post-diluvien ,  il  se  compose  de  tous  les  dépôts  formés  depuis  la 
retraite  des  eaux  diluviennes  jusqu'à  nos  jours.  Ces  dépôts  comprennent  quatre  séries  :  les  uns, 
réunis  dans  les  mers,  constituent  les  formations  marines,  analogues  à  celles  de  la  troisième 
époque;  les  autres,  les  formations  lacustres  ou  d'eau  douce,  analogues  à  la  même  époque;  d'au- 
tres, les  dépôts  de  transport,  entièrement  analogues  au  terrain  diluvien  ;  les  autres  enfin,  que  nos 
rivières  charrient  et  déposent  tous  les  jours,  constituent  les  dépôts  à'alluvion.  Tous  ces  dépôts 
ne  forment  que  des  roches  tendres,  des  sables,  cailloux,  argiles  et  autres  débris.  Les  fossiles 
qu'on  trouve  dans  ce  terrain  sont  les  mêmes  espèces  qui  vivent  encore  dans  le  pays,  et  c'est 
seulement  dans  les  terrains  d'alluvion  qu'on  a  trouvé  des  anthropolytes  ou  hommes  fossiles, 
entre  autres  celui  des  sables  de  Baden,  près  de  Vienne,  qui  me  paraît  ressembler  aux  noirs  Anda- 
niènes  de  la  terre  d'Arnheim ,  dans  l'Australie  septentrionale  sauf  qu'il  a  la  mâchoire  plus  proé- 
minente que  ceux-ci. 

Quant  à  l'antiquité  de  l'histoire  de  l'humanité ,  un  grand  nombre  de  bonzes  chinois ,  de  gourous 
indiens  et  de  rabbi  juifs  m'en  ont  donné  la  date  précise;  des  naturahstes  ont  cru  le  monde  et  l'es- 
pèce humaine  éternels  ;  cependant  les  peuples  sont  relativement  si  jeunes ,  les  arts  et  surtout  les 
sciences  si  nouveaux  ,  que  leur  âge  ne  s'accorde  guère  avec  l'éternité  de  l'espèce  humaine.  Aussi 
les  véritables  philosophes  cherchent  la  date  de  cette  antiquité;  mais  ils  n'osent  trancher  cette 
immense  question,  car  la  géologie,  l'astronomie  et  l'histoire  naturelle  même  ont  encore  bien  des 
mystères. 

RACES  ET  VARIÉTÉS  D'HOMMES. 

Le  genre  humain  se  compose  d'un  certain  nombre  de  races.  Parmi  ces  races  je  ne  nommerai  ici, 
d'après  la  classification  que  j'ai  proposée  à  la  Société  de  géographie  dans  la  séance  du  16  décembre 
de  l'an  1831  (Voy.  Océanie,  1. 1,  pagesll,  16  et  suivantes,  et  Èull.  de  lasociété  degéogr.,  t.  XVll, 
n°  5),  que  les  12  principales,  à  mon  avis  : 

1°  La  race  hindoue  ;  2"  la  race  caucasienne  ou  blanche;  3"  la  race  jaune;  4°  la  race  rouge 
américaine;  5°  la  race  cuivrée  sombre;  6",  7»,  8"  et  9»  quatre  races  noires  non  encore  classées, 
confondues  par  les  savants  et  les  voyageurs  ,  dont  la  plus  belle  est  représentée  par  les  Hindous 
noirs,  la  deuxième  par  les  Kaffres,  la  troisième  que  j'ai  appellée  Papoua ,  et  la  quatrième  celle  que 
j'ai  nommée  Andamène  (Voy.  Océanie,  t.  \",  chap.  Races,  et  mon  discours  Sur  Vorigine  des  Chi- 
nois ,  dans  le  cinquième  congrès  historique,  1  vol.  in-8'')  ;  10°  la  race  hottentote  ;  11°  ift  race  pata- 
gonne  ;  12'  et  la  race  laponne. 

Pour  ceux  qui  ne  voudraient  pas  qu'il  y  ait  plusieurs  races  d'hommes  comme  il  y  a  diverses 
espèces  de  chênes  ou  de  singes,  il  me  semble  qu'il  faudrait  admettre  une  seule  souche,  la  noire,  dont 
viendraient  toutes  les  autres,  et  non  la  blanche,  qui  est  la  race  la  plus  parfaite;  car,  pour  l'homme 
comme  pour  l'ensemble  des  êtres,  la  nature  s'est  montrée  fidèle  à  sa  marche  progressive,  qui 
consiste  à  aller  de  l'organisation  la  plus  simple  à  la  plus  composée. 


—    XIJ    — 

Chaque  race  se  subdivise,  dans  mon  humble  opinion,  en  un  certain  nombre  de  variétés  et 
sous-variétés.  Ces  différentes  races  ont  eu  successivement  divers  foyers  de  création;  mais  cette 
pluraUté  et  ces  différences  ne  détruisent  en  rien  la  fraternité  du  genre  humain,  et  les  inégalités  phy- 
siologiques qui  les  distinguent  ne  doivent  jamais  autoriser  aucun  homme  ou  aucun  corps  social  à 
oublier  que  les  hommes  doivent  être  égaux  en  droits,  quoique  ces  différences  produisent  des  infé- 
riorités et  des  supériorités  physiques  et  morales,  très  remarquables  entre  les  races  ;  infériorités 
ou  supériorités  qu'il  faut  corriger  par  un  bon  système  d'éducation  et  par  de  bonnes  lois ,  fondées 
sur  l'équité  et  l'humanité. 


TABLE  EXPLICATIVE  DE  QUELQUES  TERMES  DE  GÉOGRAPHIE, 

Xes  plus  importants  à  connaître  pour  l'intelligence  de  ce  dictionnaire. 

Affluent.  Différents  cours  d'eau  qui  se  réunissent  à  une  rivière. 

Aiguille,  pic,  dent,  corne,  dôme,  ballon,  brèche,  etc.  Noms  donnés,  dans  divers  pays, 
à  différents  sommets  de  montagnes. 

Amphisciens.  Les  peuples  qui  habitent  à  l'équateur  ont  la  sphère  droite ,  car  comme  les  deux 
pôles  leur  paraissent  être  exactement  dans  l'horizon  ,  ils  voient  les  astres  se  lever  perpendiculaire- 
ment à  cet  horizon  :  comme  ils  ont  l'ombre  alternativement  des  deux  côtés,  on  leur  a  donné  ce 
nom. 

Antisciens.  Les  anciens  géographes  appelaient  ainsi  les  peuples  qui  habitent  des  zones  oppo- 
sées ,  sous  le  même  degré  de  longitude ,  les  uns  dans  l'hémisphère  boréal ,  les  autres  dans  l'hé- 
misphère austral. 

Atlas.  Recueil  de  cartes  géographiques. 

Avalanche.  Masse  de  neige  qui  se  détache  des  hautes  montagnes ,  entraîne  tout  dans  sa 
chute  et  ensevelit  des  villages  entiers. 

Axe  de  la  terre.  Foy.  Pôles. 

Bancs  de  sable,  bas-fonds.  Ce  sont  des  endroits  où  la  mer  offre  peu  de  profondeur. 

Baromètre.  Instrument  destiné  à  mesurer  la  pression  atmosphérique. 

Bassin.  C'est  ainsi  qu'on  désigne  les  parties  basses  de  la  surface  du  globe  qui  sont  baignées 
par  des  rivières,  et  où  se  rendent  les  eaux  des  territoires  adjacents. 

Boussole  ou  Compas.  Aiguille  aimantée,  tournant,  sur  un  pivot  vertical ,  autour  d'un  cadran  , 
sur  lequel  sont  tracés  les  52  aires  du  vent,  et  dont  la  circonférence  est  de  360  degrés.  Sa  direction 
constante  vers  le  nord  est  un  moyen  de  s'orienter.  On  s'en  sert  surtout  en  mer. 

Canal.  Rivière  factice ,  qui  sert  à  taire  communiquer  deux  rivières  entre  elles ,  ou  une  rivière 
avec  la  mer,  ou  mémo  deux  mers  entre  elles. 

Cap  ou  promontoire.  Pointe  de  terre  ou  de  roche  élevée,  qui  s'avance  dans  la  mer. 

Carte.  Représentation  de  la  totalité  ou  d'une  partie  du  globe  sur  une  surface  plane.  On 
distingue  cartes  générales,  cartes  particulières,  cartes  hydrographiques,  etc.  Je  n'en  ai  pas  dressé 
pour  ce  dictionnaire. 

Cercles  de  la  sphère.  Ce  sont  des  cercles  imaginaires  que  l'on  trace  sur  la  surface  du  globe 
terrestre ,  et  qui  répondent  à  des  cercles  semblables  tracés  sur  la  sphère  céleste.  On  en  compte 
ordinairement  6  grands  et  4  petits.  Les  grandes  sont  :  l'horizon,  le  méridien,  l'équateur, 
l'écliptique  et  les  2  colures.  Les  petits  sont  :  les  2  tropiques  et  les  2  cercles  polaires. 

Chronomètre.  Montre  d'une  grande  précision,  dont  on  se  sert  pour  calculer  la  longitude  en 
mer.  On  la  règle  dans  un  port,  puis  elle  indique  constamment  l'heure  qu'il  est  dans  ce  port.  Cette 
heure  étant  comparée  à  celle  que  l'on  observe  à  la  mer,  le  rapport  de  leur  diff"érence  est  celuj  de 
la  différence  de  longitude  à  la  circonférence. 

Climat.  C'est  ainsi  qu'on  désignait  anciennement  l'espace  terrestre  compris  entre  2  cercles 
parallèles  à  l'équateur,  et  dans  lequul  la  durée  du  plus  long  jour,  au  solstice  d'été ,  diffère  en 
plus  ou  en  moins  de  celle  du  plus  long  jour  des  deux  autres  espaces  entre  lesquels  il  est  placé. 
On  distingue  climat  d'heures  et  climat  de  7nois.  Les  climats  d'heures  sont  ceux  dont  la  durée  du 
plus  long  jour  diffère  d'une  demi-heure  de  celle  du  plus  long  jour  des  climats  qui  les  avoisinent. 
Les  climats  de  mois  sont  ceux  dont  la  durée  du  plus  long  jour  diffère  d'un  mois  de  celle  du  plus 
long  jour  des  climats  entre  lesquels  ils  sont  placés. 

Confluent.  Endroit  où  deux  rivières  se  réunissent. 

Continent.  C'est  le  plus  grand  espace  qu'on  puisse  parcourir,  sans  passer  la  mer.  Il  y  en  a 
trois  :  l'ancien  continent,  composé  de  l'Europe,  de  l'Asie  et  de  rAfriqivr,  le  nouveau  continent 
ou  l'Amérique,  et  l'Australie. 

Contreforts.  On  désigne  ainsi  des  chaînes  de  montagnes  moins  considérable,  qu'une  chaîné 
principale ,  à  laquelle  elles  servent  comme  de  contreforts.  Leur  direction  est  toujours  perpendicu- 
laire ou  oblique. 

Côte  ou  plage.  Partie  de  la  terre  baignée  par  la  mer.  Quand  ce  sont  des  roches  élevées ,  on 
les  nomme  falaises;  quand  ce  sont  des  collines  de  sable,  on  les  nommes  dunes. 

Défilé  ,  pas  ou  col.  Passage  étroit  entre  deux  montagnes  escareées,  ou  entre  une  montagne 
escarpée  et  la  mer. 

Degré.  C'est  la  360«  partie  du  cercle.  Il  se  désigne  par  un  petit  zéro  placé  au-dessus  du  chiffre. 


—   XIIJ   — 

Chaque  degré  se  divise  en  60  parties  appelées  minutes,  qu'on  indique  par  le  signe  ';  chaque 
minute  se  divise  en  60  becondes,  qu'on  indique  par  le  signe  ". 

Désert.  Vaste  étendue  de  terres  stériles  et  inhabitées.  Quand  ce  sont  des  plaines  élevées ,  elles 
prennent  le  nom  de  steppes;  quand  ce  sont  des  plaines  basses  et  humides,  elles  s'appellent 
savanes. 

Détroit.  Portion  de  mer  resserrée  entre  deux  terres,  faisant  communiquer  deux  mers  ou  deux 

Îarlies  de  mer,  et  prenant  dans  certains  cas  particuliers  les  noms  de  Pas.^  Passe,  Canal,  Phare, 
'ertuis  et  Bosphore.  Ainsi  l'on  dit  le  Pas-de-Calais ,  le  Canal-Saint-George ,  le  Phare  de  Mes~ 
tine ,  le  Pertuis-d^Ântioche,  le  Bosphore-de-Thrace. 

ËcuEiLS  ou  VIGIES.  Rochers  à  fleur  d'eau,  contre  lesquels  les  vaisseaux  courent  risque  de  se 
Viser  en  mer. 

Embouchures.  Endroit  oii  une  rivière  entre  dans  la  mer. 

Equateur.  Grand  cercle  perpendiculaire  aux  deux  méridiens  ainsi  qu'aux  deux  colures,  oii 
lorsqu'on  voit  le  soleil ,  les  jours  sont  égaux  aux  nuits  ;  il  est  divisé  en  360o. 

ÉQUATION  DU  TEMPS.  C'est  la  différence  qui  existe  entre  le  temps  vrai  et  le  temps  moyen , 
laquelle  est  indiquée  par  une  montre  réglée  sur  un  cadran  solaire.  Cette  différence  provient  prin- 
cipalement de  l'obliquité  de  l'écliptiqne  et  du  mouvement  inégal  de  la  terre  dans  son  orbite.  Il 
s'ensuit  que  le  temps  moyen  ne  s'accorde  avec  le  temps  vrai  que  quatre  jours  dans  l'année, 
c'est-à-dire  vers  le  16  avril,  le  1.5  juin  ,  le  1«""  septembre  et  le  25  décembre. 

Farsange.  Mesure  itinéraire  de  Perse,  de  19  au  degré  et  de  3,000  toises. 

Glaciers.  Vastes  champs  de  glace,  dont  la  formation  est  due  à  la  fonte  partielle  des  neiges.  Il 
en  existe  surtout  dans  les  Alpes. 

Golfe.  Étendue  d'eau  qui  s'avance  dans  les  terres.  Un  petit  golfe  s'appelle  baie;  une  petite 
baie  s'appelle  anse. 

Haut  et  bas  d'une  rivière.  Le  haut  d'une  rivière  est  l'endroit  le  plus  rapproché  de  sa 
source,  et  le  bas  l'endroit  le  plus  voisin  de  son  embouchure. 

Hémisphère.  Moitié  de  la  sphère.  L'équateur  la  divise  en  deux  :  l'hémisphère  boréal  au  nord 
de  Féqualeur,  et  austral  au  sud  de  ce  cercle. 

Hydrographie.  Représentation  des  parties  aqueuses  du  globe. 

Ile.  Portion  de  terre  moins  grande  qu'un  continent,  et  entourée  d'eau  de  tous  côtés.  Une 
réunion  d'îles  se  nomme  groupe.  Plusieurs  groupes  répandus  sur  une  étendue  assez  considérable 
forment  un  Archipel. 

Inclinaison  de  l'axe  de  la  terre.  C'est  l'angle  qu'il  décrit  avec  le  plan  de  l'écliptique. 
Quand  l'axe  est  perpendiculaire  au  plan  de  l'équateur,  et  qu'il  forme  avec  le  plan  inoliné  de 
l'écliptique  un  angle  de  23°  30',  l'inclinaison  de  l'axe  de  la  terre  à  ce  dernier  est  par  conséquent 
égale  à  90». 

Isthme.  Langue  de  terre  qui  joint  une  presqu'île  au  continent. 

Kilomètre.  Nouvelle  mesure  itinéraire  de  France,  dont  la  longueur  est  de  513  toises. 

Lac.  Grande  étendue  d'eau,  ordinairement  douce,  encaissée  dans  les  terres.  Un"  petit  lac 
prend  le  nom  d'' étang. 

Latitude.  Distance  de  l'équateur  à  chacun  des  pôles;  elle  est  de  90  degrés,  de  25  1.  de 
2,282  toises. 

Ll.  Mesure  itinéraire  de  la  Chine ,  de  192,4  au  degré  et  de  296  toises. 

Lieue.  Mesure  itinéraire ,  dont  on  se  sert  en  France,  en  Espagne,  en  Portugal,  en  Hol- 
lande, etc. 

La  lieue  de  France ,  de  25        au  degré  ,  est  de  2,283  toises. 

—  marine,  20  —  2,850 

—  de  poste,  28,50  _  2,000 

—  géogr.  d'Espagne,        17,50  —  3,257 

—  ordinaire.  26,50  —  2,151 

—  géogr.  de  Portugal ,      18  —  5,166 

—  de  Hollande,  21,96  —  2,600 

—  de  Suisse ,  13,5  —  3,562  1/2 

—  de  Danemark,  13,50  —  4,222 

—  de  Suède,  10,66  —  5,342 

—  de  Norwège,  10  —  5,700 
Longitude.  Distance  d'un  lieu  à  un  méridien  indiqué.  Ils  ont  la  même  étendue  que  ceux  de 

latitude  sous  l'équateur,  mais  ils  décroissent  toujours  en  s'approchant  vers  les  pôles,  et  ils  se 
comptent  depuis  0°  jusqu'à  180«  à  l'occident,  ainsi  qu'à  l'orient  de  ce  même  méridien. 

Lunaison.  Espace  de  temps  compris  entre  une  nouvelle  lune  et  une  autre.  Il  est  d'environ 
29  jours,  et  forme  le  mois  lunaire. 

Mappemonde.  Carte  géographique  représentant  les  deux  hémisphères  de  la  terre. 

Marée.  Nom  donné  aux  deux  mouvements  périodiques  des  eaux  de  la  mer.  L'un  est  le  flux; 
l'autre,  le  reflux.  Ils  ont  lieu  chaque  jour. 

Mer  ou  océan.  L'immense  étendue  d'eau  qui  couvre  environ  les  trois  quarts  du  globe. 

Mille.  Mesure  itinéraire  en  usage  dans  différents  pays.  Sa  longueur  varie  plus  ou  moins. 
Le  mille  d'Allemagne ,  de         15       au   degré  ,    est  de   5,804  toises. 

—  d'Angleterre,  09,50  —  825 

—  d'itnlie,  60  —  950 


-—   XIV  — 

Montagne.  Masse  considérable  de  terre  ou  de  rochers  qui  s'élève  sur  la  surface  du  globe.  Une 
série  de  montagnes  constitue  ce  qu'on  appelle  une  chaîne.  Lorsqu'une  montagne  est  isolée  et 
qu'elle  s'élève  en  cône,  elle  prend  le  nom  de  pic.  Les  plus  hautes  ne  s'élèvent  pas  à  plus  de 
2  lieues  au-dessus  du  niveau  de  la  mer. 

Mornes.  Nom  qu'on  donne  aux  montagnes  dans  les  Antilles. 

Oasis.  Espace  fertile  au  milieu  des  déserts,  et  principalement  de  ceux  de  l'Afrique.  Les  plus 
célèbres  sont  ceux  de  Fl-Ouâh,  de  Giof-Mana  et  de  Sioiiâh. 

Orographie.  Description  des  montagnes. 

Pampas.  Immenses  plaines  ou  pâturages  de  l'Amérique  méridionale. 

Péninsule  ou  presqu'île.  Portion  de  terre  entourée  d'eau  de  tous  côtés,  excepté  d'un  seul 
par  lequel  elle  se  rattache  au  continent. 

PÉRIÉCIENS.  Noms  donnés  par  les  anciens  géographes  aux  peuples  qui  vivent  sous  les  mêmes 
parallèles  de  latitude  ,  mais  sous  des  demi-cercles  opposées  du  premier  méridien. 

Périsciens.  Nom  donné  par  les  anciens  géographes  aux  habitants  de  la  zone  glaciale,  dont 
l'ombre  parcourt  successivement  tous  les  points  de  l'horizon  en  un  seul  et  même  jour. 

Plateau.  Vaste  plaine  élevée,  qui  se  termine  en  pente  de  tous  côtés.  Il  y  en  a  surtout  dans 
l'Asie  centrale. 

Points  cardinaux.  Toute  sphère  a  ses  points  cardinaux.  Les  principaux  sont  :  le  Nord  ou 
Septentrion ,  l'Est ,  l'Orient  ou  Levant ,  le  Sud  ou  Midi ,  l'Ouest ,  l'Occident  ou  Couchant.  Les 

F  oints  intermédiaires  se  nomment  Nord-Est,  Sud-Est,  Sud-Ouest  et  Nord-Ouest.  Puis,  selon  que 
on  veut  indiquer  un  rapprochement  plus  ou  moins  sensible  vers  un  point  principal  quelconque, 
on  dit  :  Nord-Nord-Est,  Est-Nord-Est,  Est-Sud-Est,  Sud-Sud-Est,  etc.,  et  Nord-Est-Quart-Nord. 
Nord-Esl-Qu art-Est.  Tous  ces  points  sont  au  nombre  de  52,  et  forment  ce  qu'on  appelle  la 
rose-des-vents . 

Pôles.  Nom  donné  aux  deux  points  diamétralement  opposés  du  globe  éloignés  de  90  degrés  de 
tous  les  points  de  la  circonférence  d'un  cercle.  L'axe  sur  lequel  tourne  la  terre  est  censé  sortir 
des  2  pôles  :  l'un  est  le  pôle  arctique  ou  boréal  ;  l'autre  antarctique  ou  austral. 

Port.  Golfe  ou  baie  destiné  à  recevoir  les  navires.  Un  petit  port  prend  le  nom  de  havre; 
quand  il  ne  peut  recevoir  qye  très  peu  de  bâtiments ,  il  se  nomme  crique. 

Quadrilatères  signih*^t,  en  géographie,  les  espaces  compris  ar.tre  deux  méridiens  adja- 
cents et  deux  parallèles  de  latitude. 

Rade.  Endroit,  le  long  des  côtes,  où  les  navires  peuvent  jeter  l'ancre  et  se  mettre  à  l'abri 
des  vents. 

Récifs  ou  brisants.  Rochers  élevés  au-dessus  de  la  mer  et  battus  par  les  vagues  en  courroux. 

Révolution.  Mouvement  d'une  planète  ou  d'un  satellite  dans  son  orbite. 

Rive  droite  et  rive  gauche.  La  rive  droite  d'une  rivière  est  le  bord  situé  à  la  droite  d'une 
personne  qui,  placée  au  milieu  d'une  rivière,  en  suivrait  les  eaux  ;  la  rive  gauche  est  le  bord  qui 
se  trouverait  à  sa  gauche. 

Rivière.  Eau  qui  coule  sans  cesse,  jusqu'à  ce  qu'elle  se  réunissent  à  une  autre  rivière  ou  à  la 
mer.  Quand  elle  est  très  considérable  et  qu'elle  se  rend  directement  à  la  mer,  on  l'appelle  fleuve. 
Quand  ce  n'est  qu'un  petit  courant  sans  importance  ,  on  lui  donne  le  nom  de  rui$smu.  Quand  il 
roule  par  bancs  et  qu'il  est  sujet  à  grossir,  on  l'appelle  torrent. 

Savanes.  Nom  doimé  par  les  Espagnols  aux  vastes  plaines  de  l'Amérique. 

Sexagésimale  (Division).  Terme  employé  pour  exprimer  la  division  du  cercle  en  360  degrés, 
ceux-ci  en  60  minutes,  et  celles-ci  en  60  secondes. 

Source.  La  source  d'une  rivière  est  l'endroit  où  elle  sort  de  terre. 

Sphère.  C'est  une  machine  ronde  et  mobile,  au  moyen  de  laquelle  on  explique  les  mouvements 
des  corps  célestes.  En  géographie,  on  entend  par  sphère  les  positions  relatives  de  l'équateur  et 
de  l'horizon  sur  un  point  quelconque  de  la  surface  de  la  terre.  Il  y  a  5  espèces  de  sphères  :  la 
sphère  droite,  la  sphère  parallèle  et  la  sphère  oblique. 

Steppes.  Nom  donné  aux  vastes  déserts  de  l'Asie  septentrionale. 

Thermomètre.  Instrument  pour  connaître  la  température  de  l'air  et  autres  substances.  Il  y  en 
a  plusieurs,  dont  les  plus  usités  sont  ceux  ôe  Béaumur,  de  Farenheit  et  de  Celsius.  Celui  de 
Celsius  est  plus  connu  sous  le  nom  de  thermomètre  centigrade,  et  c'est  assurément  le  plus  com- 
mode de  tous. 

Tropiques  du  cancer  et  ou  capricorne.  Ce  sont  deux  petits  cercles  de  la  sphère,  parallèles 
à  l'équateur,  et  dont  ils  sont  éloignés  de  23"  5',  d'un  côté  au  nord,  et  de  l'autre  au  sud. 

Versants.  Ce  sont  les  grandes  faces  des  chaînes  de  montagnes,  qu'on  nomme  également  flancs 
ou  revers. 

Verste.  Mesure  itinéraire  de  Russie ,  dont  104,50  au  degré,  et  de  S47  toises. 

Volcan.  Montagne  ignivome  ou  qui  lance  du  feu  :  l'ouverture  s'appelle  cratère.  Il  y  en  a  un 
grand  nombre  dans  les  différentes  parties  du  monde,  et  surtout  en  Océanie.  Foy.  dans  le  Dic- 
tionnaire géographique,  VÉSUVE ,  Etna  ,  Cotopaxi  ,  Gounong-Api  ,  etc. 

Zodiaque.  Grand  cercle  de  !a  sphère  céleste.  C'est  dans  ce  cercle  que  les  planètes  opèrent  leurs 
différentes  révolutions.  Il  est,  comme  l'écliplique  (cercle  qui  en  occupe  la  moitié),  diviséen  42  groupes 
égaux  d'étoileâ  de  30°  chacun,  appelés  signes^  et  qui  sont  connus  de  presque  tous  les  peuples. 


ABREVIATIONS 

ET 

EXPLICATION  DES  SIGNES  DE  CE  DICTIONNAIRE. 


affl. 

auc. 

archet. 

arroiid. 

asiat. 

^- 

barom. 

bur. 

caiit. 

capit. 

carr. 

cent. 

cerc. 

c.-à-d. 

chat. 

ch.-l. 

circonf. 

citad. 

citer. 

com. 

comm. 

contl. 

deg. 

délég. 

départ. 

dictionn. 

dioc. 

distr. 

div. 

dr. 

F 

E.'  N.  E. 

E.  S.  E. 

emb. 

emp. 

env. 

évêc. 

évêq. 

fabr. 

faub. 

fîlat. 

fl. 

forter. 

fr. 

gau. 

géogr. 

gouv. 

gr. 

h. 

habit. 


a£Quent. 

industr. 

industrie. 

ancien ,  ancienne. 

jurid. 

juridiction. 

archevêque ,  archevêché. 

1. 

lieue. 

arrondissement. 

lat. 

latitude. 

asiatique. 

long. 

longitude. 

bourg. 

manuf. 

manufacture. 

bas. 

marit. 

maritime. 

baromètre  et  barométrique. 

mérid. 

méridionale. 

bureau. 

milit. 

militaire. 

canton. 

moder. 

moderne. 

capitale. 

mont. 

montagne. 

carré  et  carrée. 

N. 

nord. 

centimes. 

N.  E. 

nord-est. 

cercle. 

N.  N.  E. 

nord-nord-est. 

c'est-à-dire. 

N.  0. 

nord-ouest. 

château. 

N.  N.  0. 

nord-nord-ouest. 

chef-lieu. 

nouv. 

nouveau ,  nouvelle, 

circonférence. 

0. 

ouest. 

citadelle. 

G.  N.  0 

ouest-nord-ouest. 

citérieur. 

0.  S.  0. 

ouest-sud-ouest. 

commune. 

occ. 

occident,  occidentale 

commerce,  -çant. 

or. 

orient,  orientale. 

confluent. 

pet. 

petit,  petite. 

degré. 

popul. 

population. 

délégation. 

préf. 

préfecture. 

département. 

princ. 

principauté. 

dictionnaire. 

prov. 

province. 

diocèse. 

rég. 

régence. 

district. 

républ. 

république. 

division. 

riv. 

rivière. 

droite. 

roy. 

royaume. 

est. 

S. 

sud. 

est-nord-est. 

S.  E. 

sud-est. 

est-sud-est. 

S.  S.  E. 

sud-sud-est. 

embouchure. 

S.  0. 

sud-ouest. 

empire. 

S.  s.  0. 

sud-sud-ouest. 

environ. 

s.-préf. 

sous-préfecture. 

évêché. 

septentr. 

septentrionale. 

évêque. 

sit. 

situé ,  située. 

fabrique  et  fabrication. 

sour. 

source. 

faubourg. 

St.  Ste.  Sta.  Sti. 

Saint.  Sainte.  Santa.  Santi. 

filature. 

Stos. 

Santos. 

fleuve. 

s.  div. 

subdivision. 

forteresse. 

superf. 

superficie. 

franc. 

territ. 

territoire. 

gauche. 

thermom. 

thermomètre,  thermométri*». 

géographie  et  géographique. 

ultér 

ultérieure. 

gouvernement. 

V. 

ville. 

grand,  grande. 

vg. 

village. 

haut. 

voy. 

voyez. 

habitants. 

EXPLICATION  DES  SIGNES  : 

(20o  22'  23")  signifie  20  degrés  22  minutes  23  secondes. 

^  bureau  de  poste  aux  lettres. 

35<l  relais  de  poste  aux  chevaux, 

vt»  port. 

S  paragraphe. 


AVERTISSEMENT. 


La  grande  majorité  des  lecteurs  étant  peu  familiarisés  avec  le  système  métrique ,  dont  1  usage 
n'e^  ordonnée  que  depuis  peu  d'années,  l'auteur  a  cru  devoir  conserver  les  d.stances 
en  eues  et  toises;  cependant  pour  que  les  lecteurs  plus  versés  dans  la  connaissance  de  ce 
Ltè-e  puissent  réduire  promptement  les  distances  par  lieues  et  to.ses,  en  distances  par 
Iriamètres  et  kilomètres ,  j'ai  cru  devoir  donner  le  tableau  de  réduction  qui  suit. 

Je  ferai  observer  que  les  quatre  première,  colonnes  sont  destinées  à  la  réduction  des  lieues 
communes  de  25  au  degré  (de  2,282  toises),  que  j'ai  appliquées  dans  ce  Dictionnaire  aux  dis- 
tances de  toutes  les  localités  situées  dans  Tétranger  ;  les  quatre  dernières  colonnes  sont  destinées 
à  la  réduction  des  lieues  de  poste,  que  j'ai  appliquées  à  toutes  les  distances  des  localités  situées  en 
France. 


Lieues  commones  de  France,  jiyriamèt. 
de  îo  au  degré.  ' 


4/4 

1/2 

3/4 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

SO 

30 

40 

50 

60 

70 

80 

90 

100 


Kilomèt. 


1 
1 

2 

2 

3 

3 

4 

4 

8 

15 

17 

22 

26 

51 

5d 

40 

44 


m 

222 
555 
448 
896 
545 
785 
242 
680 
139 
587 
955 


Llenes  de  poste  de  2,000 
toises. 


4 

484 

8 

960 

3 

452 

7 

785 

2 

420 

6 

9 

1 

590 

5 

870 

» 

956 

1/4 

12 

5/4 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

20 

50 

40 

50 

60 

70 

80 

90 

100 


Myriamèt. 


Kilomèt. 


> 

0 

9 

7 

1 

1 

1 

5 

1 

9 

2 

3 

2 

7 

3 

1 

3 

5 

3 

8 

7 

7 

11 

6 

15 

5 

19 

4 

25 

3 

27 

2 

51 

1 

55 

9 

57 

9 

Mètres. 


974 
949 
923 
898 
796 
694 
592 
490 
588 
286 
184 
82 
980 
960 
940 
920 
900 
880 
860 
840 
820 
800 


N.  B.  La  comparaison  des  mesures  itinéraires  étrangères  avec  les  lieues  françaises  se  trouve 
â  la  page  xiii ,  après  l'introduction. 


^-^Aaa*2F:;iHEr_ 


Pu    \    Il      z 


.^^,1,.  M.^r,M,V.  ^^ 


DICTI01V1VAIRE 


!S3^3iÈ  aw  annsavfijfji'^mis 


DE 


SËOliRAPHIE  lODERNE 


AA 

A ,  appelée  aussi  Conon  et  Bérignon  ,  pet. 
riv.  de  France,  dans  le  départ,  de  Loir-et-Cher, 
qui  a  sa  source  près  de  Fontaine,  et  se  jette 
dans  le  Beuvren.  Elle  a  reçu  son  premier  nom 
parce  qu'elle  forme  ,  à  sa  source  ,  une  île  sem- 
blable à  un  A. 

AA,  ancien  mot  allemand  qui  signifie  eau ^ 
et  que  Ton  a  appliqué  jadis,  pour  cette  raison  , 
à  plusieurs  riv.  de  l'Europe.  Les  Dictionnaires 
géographiques  n'en  donnent  que  10  au  plus  ; 
mes  recherches  m'en  ont  fait  trouver  40.  Les 
plus  importantes  sont  : 

AA  (  l'),  riv.  de  France,  qui  sert  en  grande 
partie  de  limites  aux  départ,  du  Nord  et  du  Pas- 
de-Calais  ,  et  qui  se  jette  dans  la  mer  du  Nord 
à  Graveline ,  après  un  cours  de  15  1. ,  dont  6 
sont  navigables  depuis  Saint- Omer,  où  com- 
mence le  canal.  La  navigation  de  cette  riv.  est 
fort  importante  ,  tant  pour  les  communications 
iïitérieures  que  pour  l'exportation.  On  y  trans- 
porte beaucoup  de  charbons  de  terre,  de  tourbe, 
de  bois  de  construction  et  de  chauffage ,  de 
pierres ,  de  grains ,  de  foins,  de  vins  et  d'eaux- 
de-vie.  Les  marées  y  sont  de  12  h.  moins  1/i. 

AA  (l')  ,  riv.  qui  passe  à  Helmont,  en  Hol- 
lande, et  se  jette  dans  la  Dommel,près  d'Anholt. 
Son  cours  est  de  10  heues. 

AA  (  l'  ) ,  riv.  qui  se  jette  dans  la  partie 
S.  E.  du  lac  Dollart,  en  Hollande,  prov.  de  Gro- 
ningen.  Cours  ,12  1.  N.  E. 

AA  (  l'  ) ,  ou  BouLDER ,  riv.  de  Russie,  qui 
sort  d'un  petit  lac,  parcourt  la  Livonie  ,  passe 
à  AVolmar  et  à  Wenden,  et  se  jette  dans  le  golfe 
de  Riga ,  à  4  1.  au  N.  de  cette  ville.  Cours,  90 1. 

AA  (  l'  ) ,  ou  TUEVDER  ,  riv.  de  Russie  , 
qui  arrose  la  Courlande  et  la  Livonie  ,  traverse 
Mittau  et  se  jette  dans  le  golfe  de  Riga,  près  de 
l'embouchure  de  la  Douna ,  après  un  cours  de 
40  1.  Elle  est  entièrement  navigable  dans  les 
hautes  eaux. 


AAL 

AAHAU3  ou  A  H  AU  s,  pet.  v.  de  Prusse 
(Miinster),  sur  l'Aa,  avec  un  chat,  où  réside 
le  prince  de  Salm-Kirburg.  Elle  compte  1,200 
habit.  C'est  dans  cette  ville  qu'est  mort ,  en 
1 078,  le  guerroyant  évoque  de  Munster,  Bern- 
hard  Von-Galen.  A  10  1.  0.  N.  0.  de  Munster. 

AAKIRKBY*,  pet.  v.  du  Danemark  (See- 
land),  au  centre  de  l'île  de  Bornholm,  siège  du 
présidial  et  du  synode  ecclésiastique.  500  habit. 

AAliBORG ,  dioc.  ou  prov.  de  Danemark . 
dans  le  Nord-Jutland  ;  2,591  1.  carr.  130,000 
habit.  Comm.  en  satin,  bétail,  abeilles,  harengs 
et  poissons  salés.  L'argile  y  abonde,  et  on  trouve 
du  fer  oxidé  terreux  dans  les  marais. 

AAliBORG  ,  V.  anc.  de  Danemark  ,  ch.-lieu 
du  dioc.  de  ce  nom  ,  et  la  plus  considérable 
du  Danemark  ,  après  Copenhague  et  Odensée. 
Elle  s'élève  sur  les  bords  méridbnaux  du  golfe 
de  Lûm  ,  et  est  entourée  de  fossés.  On  v  enlro 
par  quatre  portes.  Elle  est  divisée  en  "quatre 
quartiers.  Les  édifices  remarquables  sont  le 
vieux  château,  où  réside  le  bailli,  la  cathé- 
drale, l'hôtel-de-ville  et  la  bourse ,  le  sémi- 
naire, le  collège  et  l'école  de  navigation.  C'est 
une  ville  florissante  par  son  commerce.  Son 
port  est  très  bon ,  et  fréquenté  annuellement 
par  4  ou  500  bâtiments  ,  quoique  l'entrée  du 
Lymford  ne  soit  possible  qu'à  ceux  qui  tirent 
moins  de  dix  pieds  d'eau.  Les  grains  et  les  ha- 
rengs sont  les  deux  grands  articles  d'exporta- 
tion. Celle  des  harengs  salés  est  de  57  à  58,000 
tonnes.  11  faut  citer  ensuite  la  laine,  les  peaux, 
l'eau-de-vie ,  les  grains ,  la  farine ,  le  suif, 
l'eau-de-vie  de  grain ,  les  étoffes  de  soie ,  les 
savons  et  l'huile  de  poisson.  Aalhorg  compte 
plusieurs  raffineries  et  manufact.  d'armes  à  feu. 
Elle  a  cinq  foires,  dont  la  plus  célèbre  est  celle 
de  la  Pentecôte.  6,422  habit.  A  18  I.  N.  N.  E. 
de  Viborg.  Lat.  N.,  57»  24'  6";  loua.  E., 
7°  35' 16". 

1 


AAU  - 

AAIEN,  pet.  V.  de  Wurtemberg  (laxt), 
sur  la  Kocher,  avec  des  murailles  flanquées  de 
hautes  tours,  et  deux  faubourgs.  On  y  fabrique 
des  tissus  de  laine  et  de  coton.  Les  environs 
nourrissent  beaucoup  de  bétail ,  et  sont  cou- 
verts de  vastes  forêts.  Il  >;  ex'^je  aussi  de  riches 
mines  de  fer  en  exploitation.  o,bOO  hab.  A  2  1. 
1/2  S.d'EUwangen.  j    n  ,i     j 

AAI.TEN,  gr.  vg-  du  roy.  de  Hollande, 
eh  -1  de  canton.  On  y  compte  des  tanneries, 
des  tisseranderies,  des  briqueteries  des  mmi- 
hns  à  huile  et  à  moudre.  4,bOO  habit.  A  û  1.  1/2 

S.  de  Groentor.  .,,    ,,     ,        ...         j 

AAR  la  plus  considérable  des  rivières  de 
Suisse  après  le  Rhin  et  le  Rhône.  Elle  descend 
des  "làciers  du  Grimsel  et  du  Schreishorn  , 
traverse  Berne  et  Soleure  ,  et  se  jette  dans  le 
Rhin  après  un  cours  de  60  lieues.  L'Aar  charrie 
des  grains  d'or  que  recueillent  les  paysans  des 
environs  d'Aarau  et  de  Beberstein. 

AARAV  ou  Arau,  V.  de  Suisse,  ch.-l.  du 
canton  d'Argovie.  Elle  s'élève  sur  les  bords  de 
l'Aar,  et  s'est  fort  embellie  depuis  1799,  époque 
où  elle  fut  pendant  quelque  temps  la  capitale  de 
la  république  helvétique.  L'édifice  le  plus  remar- 
quable est  la  maison-de-ville ,  bâtie  en  1805. 
Aarau  possède  une  bibliothèque,  qui  est  celle  du 
canton.  Les  curieux  y  visitent  le  beau  relief  de  la 
Suisse  par  Meyer,  et  une  collection  de  costumes 
nationaux  peints  à  l'huile.  Sa  fabr.  de  couteaux 
conserve  son  ancienne  réputation.  Elle  possède, 
en  outre,  plusieurs  fabr.  d'indienne  et  de  ru- 
bans ,  une  filât,  de  coton ,  une  fabr.  d'huile 
de  vitriol ,  une  machine  pour  faire  des  fleurets 
en  soie ,  etc.  C'est  ici  que  fut  conclue  la  paix 
qui  termina  la  guerre  de  1712.  —  4,000  habit. 
A  9  1.  S.  E.  de  Bâle.  Lat.  N.,  47°  25';  long. 
E.,  5°  42'.  ,     .  . 

AARBXRG  ou  Arberg  ,  pet.  V.  de  Suisse 
(  Berne  )  sur  un  rocher  de  grès  dont  la  base 
est  baignée  par  l'Aar.  Elle  ne  consiste  guère 
qu'en  une  seule  longue  rue.  Quoique  sa  posi- 
tion soit  très  avantageuse,  elle  fait  peu  de  com- 
merce ,  parce  que  ses  habitants,  au  nombre  de 
i,000  ,  ne  se  livrent  qu'à  l'agriculture.  A  3  1. 
i/2N.  0.  de  Berne.  ^  .       ,^        .  . 

AARBOURG,  pet.  V.  de  Suisse  (Argovie), 
sur  l'Aar  ,  qui  y  reçoit  la  Wigger.  Elle  est  do- 
minée par  un  chat,  fort,  le  seul  qu'il  y  ait  en 
Suisse,  et  dont  le  canton  a  fait  son  arsenal.  Ses 
habitants  fabriquent  des  bas  et  des  bonnets  de 
laine ,  commercent  en  vin ,  et  s'occupent  beau- 
coup de  navigation  de  transport.  Il  y  a  un  mar- 
tinet à  cuivre.  A  5. 1.  1  /2  S.  0.  d'Aarau. 

AARHUUS ,  V.  de  Danemark  ,  ch.-l.  d  un 
dioc.  qui  embrasse  la  partie  orient,  du  Jutland. 
Elle  est  bâtie  dans  une  plaine ,  près  du  Ratte- 
gat ,  et  est  divisée  en  deux  parties  par  un  cou- 
rant sorti  d'un  lac  voisin.  Une  simple  muraille 
forme  son  enceinte.  On  y  remarque  la  cathé- 
drale ,  monument  gothique  ,  dont  les  clochers 
sont  regardés  comme  les  plus  hauts  du  roy. 
Elle  a  une  autre  église ,  un  collège ,  un  hôpital, 
des  filât,  de  laine  et  de  lin  ,  des  raffineries  de 
sucre  deux  manufact.  de  tabac,  des  brasseries 
et  des  distilleries  d'eau-de-vie  de  grain.  Le  port 
est  petit  mais  bon.  Son  commerce  s'étend  fort 
au  loin.'  Aarhiuis  importe  surtout  une  grande 
quantité  de  grains ,  du  b(';tuil ,  do  TonM-de-'vie , 


^  —  ABA 

du  malt.  6,169  habit.  A  15  1.  1/2  S.  0.  de  Vi- 
borg.  Lat.  N.,  56^  9^  ;  long.  E.,  7°  51'. 

A  AS ,  bg.  de  France  (  Basses-Pyrénées  ) , 
avec  des  eaux  minérales  connues  dans  le  pays 
sous  le  nom  à^Aiguet-Bonnes  (Eaux-Bonnes). 
Ces  eaux  acquirent  une  grande  renommée  pour 
les  bons  effets  qu'elles  produisirent  sur  les  sol- 
dats béarnais  blessés  à  la  bataille  de  Pavie  ;  ce 
qui  leur  fit  donner  aussi  le  nom  à^Eaux  des 
Arquebusades.  Elles  sont  aussi  très  efficaces 
dans  les  pulmonies.  257  habit.  A  1  1.  S.  de 
Laruns. 

AASI ,  I'Oronte  des  Grecs ,  l'Asius  des  Ro- 
mains ;  c'est  la  riv.  la  plus  considérable  de  la 
Syrie.  Elle  descend  du  Liban,  coule  au  pied  de 
ces  montagnes,  parallèlement  à  la  côte,  pendant 
la  plus  grande  partie  de  son  cours ,  en  con- 
tourne enfin  l'extrémité,  et  se  jette  dans  la 
Méditerranée  près  de  Pouadieh.  Cours  60  1.  Sa 
largeur  est  assez  généralement  de  240  à  250 
pieds,  sa  profondeur  de  4  à  5;  son  courant  est 
presque  insensible.  Les  bords  en  sont  élevés  et 
argileux. 

ABABDÉHS,  peuple  de  l'Afrique,  qui  ha- 
bite les  contrées  comprises  entre  le  Nil  et  la 
mer  Rouge,  depuis  les  environs  de  Kosséir  jus- 
qu'à la  frontière  de  la  Nubie.  Leurs  principales 
tribus  sont  celles  d'El-Fokarah  ,  de  Beni-Ouas- 
sel  et  de  Hoouâtah.  Plusieurs  de  ces  nomades 
habitants  de  la  Nubie  maritime,  que  nous  pro- 
posons de  nommer  plus  exactement  Troglody- 
tique,  se  sont  aussi  établis  le  long  du  Nil ,  entre 
Assouan  et  Edfou ,  dans  la  Haute-Egypte.  Ils 
sont  pillards  ;  mais ,  grâce  aux  soins  de  Moha- 
med-Ali ,  ils  forment  maintenant  des  escortes 
fidèles.  C'est  sur  leur  territoire  que  sont  les 
mines  d'émerauias  exploitées  par  les  anciens , 
et  retrouvées  par  M.  Caillaud. 

ABACH  ,  bg.  de  Bavière ,  sur  le  Danube.  Il 
n'a  de  remarquable  qu'une  source  thermale  et 
le  vieux  château  de  Heinrichsburg ,  où  naquit 
l'empereur  Henri  II.  568  habit.  A  3  1.  3/4  S.  0. 
de  Ratisbonne. 

ABABÉH,  pet.  V.  de  Perse,  entourée  de 
murailles  ruinées ,  et  défendue  par  une  forte- 
resse carrée  où  s'est  réfugiée  la  majeure  partie 
de  sa  population ,  que  l'on  peut  porter  à  5,400 
âmes.  Les  jardins  environnants  fournissent  a. 
Chiraz  des  fruits  délicieux.  Abadéh  en  est  a 
42  1.  N.  ,    ^     ^. 

ABABIOTKS ,  peuplade  de  l'île  de  Candie , 
qui  habite,  au  sud  du  Mont-Ida ,  une  vingtaine 
de  villages.  Elle  compte  4,000  individus  ,  des- 
cendants des  Arabes  ou  Sarrasins  qui  s'empa- 
rèrent de  l'île  au  neuvième  siècle.  Ils  sont  mé- 
fiants, vindicatifs,  et  continuellement  en  guerre 
avec  leurs  voisins,  par  suite  de  leur  amour  pour 
la  rapine  et  le  vol.  «^  ^    ,    ,  j 

ABAI,  pet.  V.  sur  la  côte  N.  0.  de  la  grande 
île  Kalémuntan,  improprement  nommée  Bornéo 
jusqu'à  l'époque  où  nous  avons  révélé  son  yen- 
table  nom  indigène  dans  notre  ouvrage  inti- 
tulé Océanie  ou  cinquième  partie  du  monde.  Ule 
est  située  par  6°  20'  de  lat.  N.,  et  114»  8  da 
long.  E.,  au  S.  0.  de  Malloudou.  Elle  a  un  bon 
port ,  où  les  bâtiments  sont  à  l'abri  des  vents 
d'ouest.  .     ,T>      • 

ABAKANE ,  riv.  de  Sibérie  (  Russie  asia- 
tique, au  gouvernement  de  Toiiisk).  Elle  prend 


ABA  — 

sa  source  dans  lo  Montaclaï ,  el  se  j<^Ue  dans  le 
Ii'iiissci ,  après  u!i  cours  d'environ  90  lieues. 

ABAKANSKOI-OSTKOG ,  pet.  forler.  de 
Sil)éne,  sur  lo  lonissei,  et  qui  ronlerme  150  mai- 
sons en  bois  et  une  église ,  avec  un  millier  d'ha- 
])it.  C'est  l'un  des  lieux  les  plus  chauds  de  celte 
région  ;  aussi  y  cultive-t-on  des  melons  d'eau  et 
du  tal)ac.  Ce  fort  a  été  bâti  par  Pierre-le-Grand 
eu  1707.  A  52  1.  S.  S.  0  de  Krasnoyarsk. 

ABAIiAK,  vg.  de  Sibérie,  sur  le  Ienisseï,  à 
5  1.  de  Tobolsk.  C'est  un  lieu  de  pèlerinage  ;  on 
y  vénère  une  image  miraculeuse  de  la  "Vierge  , 
que  viennent  visiter  une  grande  foule  d'Asiati- 
ques chrétiens,  et  qui  est  livrée  à  l'adoration  des 
fidèles  de  Tobolsk  depuis  le  8  jusqu'au  22 
juillet. 

ABABrÇA'r,  V.  du  Pérou,  bâtie  dans  une 
vallée  spacieuse  qu'arrose  la  Pacachaca ,  sur  la- 
quelle est  l'un  des  plus  grands  ponts  du  Pérou. 
Kl  le  a  des  sucreries  importantes  et  5,000  habit.  A 
55  1.  de  Cusco. 

ABAKO,  vg.  d'Italie  (roy.  Lombardo-Véni- 
jien  ),  à  2  1.  S.  0.  de  Padoue.  Près  de  là  étaient 
dos  eaux  minérales  nommées  Aquœ  ^poni, 
qui  jouissaient  de  quelque  célébrité  chez  les  an- 
ciens ,  et  où  l'on  prend  encore  des  douches. 
Quelques  auteurs  ont  cru  faussement  qu'Abano 
avait  donné  le  jour  à  Ïite-Live. 

ABANV,  ou  mieux  Abony,  gros  bg.  deHon- 
grie,  avec  6,000  habit.  Selon  les  staticiens  natio- 
naux ,  il  a  2  églises  ;  son  industrie  et  son  com- 
merce sont  très  florissants.  A  7  1.  N.  N.  E.  de 
Kecskemet. 

ABARAKT  OU  Abarner,  bg.  de  Perse  ,  où 
est  établie,  depuis  le  xv  siècle,  une  mission 
de  dominicains  entretenue  par  le  pape  et  admi- 
nistrée par  un  religieux,  qui  prend  le  titre  d'ar- 
chev.  de  Nakhchivan.  Cette  A'ille  en  est  à  51.  N. 

ABASIE,  contrée  de  la  Russie  mérid.  qui 
occupe  le  versant  de  cette  partie  de  la  chaîne  du 
Caucase  parallèle  aux  côtes  N.  E.  de  la  mer 
Noire.  Elle  tire  son  nom  des  Abases,  peuple  qui 
l'habite.  C'est  un  pays  montagneux ,  entrecoupé 
d'un  gr.  nombre  de  vallons,  tous  abondamment 
arrosés,  et  dont  les  pentes  sont  généralement 
couvertes  de  forêts ,  tandis  que  leur  origine  se 
cache  dans  les  neiges  du  noyau  de  la  chaîne.  Le 
climat  en  est  doux  et  le  sol  fertile.  Los  Abases 
sont  di\isés  en  tribus  de  50  à  1,000  individus,  et 
on  évalue  leur  nombre  total  de  60  à  80,000. 
Ils  sont  bien  faits,  agiles,  endurcis  à  la  fatigue, 
farouches ,  audacieux ,  et ,  comme  du  temps  de 
Strabon ,  singulièrement  enclins  à  la  piraterie  et 
au  pillage ,  quoique  très  hospitaliers.  Le  sabre , 
le  fusil ,  le  pistolet  et  les  flèches  sont  leurs  ar- 
mes ordinaires ,  et  ils  ne  s'en  séparent  jamais. 
Les  uns  sont  nomades ,  les  autres  agriculteurs  ; 
ceux-ci  s'occupent  do  l'éducation  de  troupeaux 
de  moutons ,  de  chèvres ,  de  gros  bétail ,  de 
chevaux  ;  les  autres ,  de  la  culture  de  quelques 
champs  de  céréales ,  de  vignes  et  des  vergers. 
Tous  s'occupent  de  la  chasse. 

L'Abasie  n'a  pas  de  port  proprement  dit , 
mais  elle  en  est  dédommagée  par  les  deux  vastes 
baies  de  la  Pitrounda  et  de  Soukoum-Kalé.  C'est 
là  que  se  fait  presque  tout  le  commerce  ,  et  que 
les  .Abases  apportent  leur  cire,  leur  miel,  leur 
laine,  leurs  fourrures,  leurs  bois  de  construc- 
':  ;i  •'[  de  buis,  en  échange  desquels  ils  reçoi- 


;  —  ABB 

vent  des  armes ,  (Te  la  poudre ,  du  sel ,  des 
cotonnades ,  des  cuirs ,  des  ustensiles  de  fer,  du 
plomb  à  tirer,  etc. 

Les  Abases  {Absné)  reconnaissent  la  suze- 
raineté de  la  Russie  ;  mais  cette  puissance  n'y 
exerce  aucun  pouvoir  et  ne  reçoit  même  aucun 
tribut  ;  elle  se  contente  de  réprimer  leurs  brigan- 
dages et  les  empêcher  de  se  livrer  à  la  piraterie. 
Avant  cet  état  de  choses,  les  côtes  étaient  inabor- 
dables et  aussi  redoutées  qu'au  temps  où  Byzance 
régnait  sur  ces  rivages.  On  en  exportait  aussi  une 
grande  quantité  d'esclaves  ;  aujourd'hui  cet  in- 
làme  trafic  a  cessé.  La  petite  forteresse  de  Sou- 
koum-Kalé etquelques  bâtiments  croisant  le  long 
de  la  côte  assurent  les  relations  commerciales. 

L'idiome  que  parlent  les  Abases  n'a  aucun  rap- 
port avec  celui  des  Tcherkesses  ou  des  Ciroas- 
siens  leurs  voisins.  Les  Abases  professent  le  mo- 
hammedisme  depuis  l'époque  où  leur  pays  fut 
conquis  par  les  Turks  ;  alors  ils  étaient  chré- 
tiens ,  et  cela  depuis  le  règne  de  Justinion  , 
l'an  510,  époque  de  leur  conversion.  On  voit 
encore  dans  le  pays  un  grand  nombre  d'églises 
très  vénérées ,  et  le  peuple  a  conservé  un  gr. 
nombre  d'usages  de  l'ancienne  rehgion  :  ainsi 
ils  célèbrent  les  fêtes  de  Pâques ,  de  la  Pentecôte 
et  de  Noël. 

On  donne  le  nom  de  Petite-Abasie  à  un  cant. 
occupé  par  les  Arabes ,  sur  le  revers  opposé  de 
de  la  chaîne  du  Caucase ,  entre  le  Kouban  et  le 
Térek.  On  y  compte  à  peu  près  500  familles , 
dont  les  membres  sont  plutôt  pasteurs  qu'agri- 
culteurs. 

ABAV J .  T-ARMXBGV  ,  et  non  Abau- 
ViVAR,  comme  le  portent  tous  les  dict.  géogr.  ; 
c'est  le  nom  d'un  comté  (varmedgy  en  hongrois) 
de  la  H. -Hongrie,  en  deçà  de  la  Theiss,  fertile  en 
vins,  les  plus  estimés  après  le  tokay.  Il  possède 
des  mines  d'opale  et  des  sources  d'eaux  miné- 
rales et  thermales.  Il  a  190  1.  carr.  de  superf. 
Popul.  120,000  habit.  Ch.-l.,  Kaschau. 

ABAYTE ,  riv.  du  Brésil  (  Minas-Geraes  )  , 
qui  se  jette  dans  le  San-Francisco,  après  un  cours 
de  45  1.  C'est  dans  ce  courant  qu'a  été  trouvé 
le  plus  gros  diamant  qu'ait  encore  fourni  le  sol 
du  Brésil. 

ABB ,  V.  d'Arabie  (  Yemen  ) ,  sur  le  sommet 
d'une  montagne  d'où  la  vue  domine  la  plaine 
voisine.  Elle  est  entourée  de  murs  ,  renferme 
800  maisons,  c.-à-d.  4  à  5,000  habit., et  est  bien 
pavée.  On  y  voit  beaucoup  de  mosquées.  Dans 
le  voisinage  est  la  haute  mont,  de  Baadan  ,  qui 
l'alimente  d'eau  au  moyen  d'un  aqueduc.  A 
2  1.  1/2  N.  E.  deDjobla. 

ABBARETZ ,  com.  de  France  (Loire-Inf.), 
arrond.  et  à  71.  S.  de  Chateaubriant  ;  1 ,671  hab.; 
avec  2  hauts-fourneaux  et  2  machines  à  vapeur. 

ABBEVII.I.E  ,  V.  de  Fr.  (Somme) ,  sur  la 
Somme  ,  dans  une  vallée  fertile  ,  à  10  1.  N.  0. 
d'Amiens  ,  et  à  37  t.  1/2  (de  poste  )  N.  0.  de 
Paris;  siège  de  tribunaux  de  première  instance 
et  de  comm.  ,  d'une  conservation  des  hypothè 
ques ,  d'une  direction  des  douanes  ,  d'une  sou*, 
inspection  forestière.  ^. 

Abbeville  est  une  place  forte  de  4«  classe, 
dans  laquelle  on  entre  par  5  portes.  Elle  esl 
généralement  construite  en  briques.  Les  édiiic(t 
remarquables sontl'église'deSt.-Vulfran, avec  un 
beau  portail  gothique  surmonté  de  trois  tours, 


ABE 

dont  l'une  présente  de  sa  plate-forme  une  vue 
aussi  agréable  qu'étendue  ;  Thospice  des  enfants 
trouvés  et  les  quartiers  de  cavalerie.  L'hôtel-de- 
ville  n'oflre  aucun  intérêt.  Abbeville  possède  un 
collège  communal ,  une  biI)liothèque  publique 
de  4,500  volumes ,  une  salle  de  spectacle  ,  un 
grand  hôpital ,  un  bel  établissement  de  bains , 
une  source  minérale  dont  on  fait  usage  ,  un  ha- 
ras royal ,  une  manufacture  royale  de  draps  fins , 
fondée  en  1C65  par  le  hollandais  Van-Robais  , 
sous  les  auspices  de  Colbert ,  une  autre  manu- 
facture royale  de  velours  d'Utrecht,  de  mo- 
quette pour  tapis  de  pied  ,  de  bordures  de  tapis , 
fondée  en  1667  ;  plusieurs  fabriques  de  draps 
Uns  et  communs ,  de  calicots  et  autres  tissus  de 
coton  ,  de  bonneterie  ,  de  savons  gras  très  re- 
cherchés ,  de  toiles  peintes  ,  de  toiles  d'embal- 
lage, de  cordages  ,  de  quincaillerie  ;  des  tanne- 
ries et  des  filatures  de  laine  dont  les  produits 
sont  estimés.  Le  comm.,  qui  est  fort  important, 
est  favorisé  par  le  canal  de  la  Somme  et  le 
flux  qui  permet  aux  eaux  de  cette  rivière  de  re- 
cevoir des  bâtiments  de  100  à  loO  tonneaux, 
en  élevant  ses  eaux  de  6  à  7  pieds  à  chaque 
marée. 

Abbeville  est  la  patrie  de  Jean  Alegrin ,  pa- 
triarche de  Constantinople  sous  Grégoire  IX  , 
de  lîriet,  Pierre  Duval  et  Nicolas  Duval ,  géo- 
graphes du  xviii«  siècle,  et  du  poète  Milievoye. 

Celte  ville  a  19,000  hab.  Sa  popul.  était  jadis 
beaucoup  plus  considérable,  Lat.  N.,  57°  T  ; 
long.  0.,  0^'  30'. 

ABBIATUGRASSO,  bg.  du  roy.  Lombarde- 
Vénitien  f  Pavie  ) ,  dans  un  pays  fertile  ,  sur  le 
canal  de  Bereguardo.  La  position  de  ce  bourg  a 
toujours  été  regardée  comme  importante,  aussi 
était-il  jadis  fortifié.  5,000  habit,  A  5  1.  0.  S.  0. 
de  Milan. 

ABEBTBXRG  ,  pet.  V.  de  Bavière  (  Rezat  )  , 
avec  un  ancien  chat,  résidence  des  comtes ,  et 
où  se  trouvent  aujourd'hui  une  verrerie ,  une 
fabrique  d'aiguilles  et  une  de  dentelles.  800  hab. 
A  51.  1(2  S.  S.  0.  de  Nûrnberg. 

ABENSBERG  (  y/i»s//!a),  V.  de  Bavière 
(Regen  )  ,  sur  l'Abens  ,  avec  un  chat. ,  3  por- 
tos ,  2  églises  et  des  bains  nlinéraux.  On  y  fa- 
brique divers  tissus  de  laine.  Cet  endroit  est 
devenu  célèbre  par  la  bataille  que  Napoléon  y 
remporta  ,  le  20  avril  1809 ,  sur  l'archiduc  Char- 
les et  le  général  Ililler.  1,000  habit.  A  5  1.  S.  0. 
de  Ratisbonne. 

ABERBROTHICK  ou  AbrOATH  ,  V.   d'É- 

cosse  (Forfarl,  à  l'embouchure  de  la  pet.  riv. 
de  Brolhick  (^ans  la  mer  du  Nord ,  avec  un 
pet.  port ,  sûr  et  défendu  par  une  batterie.  On 
y  fabrique  des  toiles.  Elle  rapporte  du  bled ,  do 
l'orge  ,  beaucoup  de  chaux  et  de  houille,  et  re- 
çoit du  lin  ,  de  la  graine  de  lin ,  du  chanvre  et 
des  bois  de  construction  de  la  Baltique.  Abroath 
n'a  de remarquablequelesruines  d'une  ancienne 
abbaye  où  se  tînt  le  parlement  de  1520 ,  célèbre 
dans  l'histoire  de  ces  contrées.  9,000  habit.  A 
51.  N.  E.  de  Dnndée. 

ABERCON"WAY  ou  CONWAY,  pet.  V.  de 
la  principauté  de  Galles  (Caernarvon),  à  Tem- 
bouchure  de  la  Conway,  qui  a  une  lieue  d'un 
bord  à  l'autre.  Elle  était  autrefois  fort  impor- 
tante ,  ainsi  que  l'on  peut  en  juger  par  les  ruines 
d'une  gri  forler.  qu'y  construisit  GnUls^um^  le. 


4  —  ABE 

Conquérant,  et  par  les  vieilles  murailles  dont 
l'entoura  Edouard  I'''',  enceinte  encore  intacte. 
Le  chàteau-fort,  construit  par  ce  monarque  sur 
un  rocher  élevé ,  n'offre  plus  que  des  restes  infor- 
mes. On  remarque  à  Aberconway  une  jolie  église 
gothique.  Cette  villeexporteducuivre, du  plomb, 
de  la  calamine,  des  truites,  et  a  1,700  habit. 
Elle  est  à  8  1.  N.  E.  de  Caernarvon. 

ABERDEEN  ,  comté  maritime  d'Ecosse , 
borné  au  N.  et  à  l'E.  par  la  mer  du  Nord  ,  au  S. 
par  les  comtés  de  Pesth,  de  Forfar  et  de  Kin- 
kardine,  au  N.  par  ceux  de  Bunff et  d'Inverness. 
On  évalue  sa  superficie  à  713  1.  carr.  5/-4  ,  et  sa 
pop.  (  1851  )  à  177,057  individus.  Il  renferme 
quatre-vingt  cinq  paroisses,  trois  bourgs  et  uno 
cité.  Son  cli.-l.  est  Aberdeen. 

ABERBEE]^,  v.  d'Écosse,  à  l'embouchure 
de  la  Don,  et  qui  forme  deux  Ailles  distinctes, 
le  P^ieil  Aberdeen  (Old  Aberdeen)  et  le  Nou- 
veau ,  situés  près  l'un  de  l'autre ,  mais  cepen- 
dant tout  à  fait  indépendants  sous  les  rapports 
de  l'administration  civile  et  ecclésiastique. 

Le  Fieil  ^ôerdeen,  jadis  v.  importante  ,  n'est 
plus  qu'un  bg.  contenant  tout  au  plus  2,000  hab. , 
et  qui  n'a  conservé  de  son  ancienne  splendeur 
passée  qu'une  université  à\{e  le  Collège  ^  fondée 
enlSOB,  et  où  il  y  a  des  chaires  de  grec,  de  latin, 
de  langues  orientales,  de  médecine,  de  droit 
civil  et  de  théologie,  ainsi  qu'une  bibliothèque 
de  15,000  volumes,  qui  a  droit  du  reste  à  un 
exemplaire  de  tous  les  ouvrages  déposés  à  la 
chambre  des  libraires.  Aberdeen  dépend  im- 
médiatement de  la  couronne,  et  a  ainsi  le  droit 
d'élire  ses  magistrats  et  de  tenir  foires  et  mar- 
chés. On  y  voit  encore  les  restes  de  son  ancienne 
cathédrale.  Il  y  a  près  de  là  un  moulin  considé- 
rable à  filer  le  Un. 

Nouvel  Aberdeen  (  New  Aberdeen  )  est  uno 
véritable  cité ,  quoiqu  elle  n'ait  que  le  titre  et  les 
privilèges  de  bg.  Elle  s'élève  sur  une  hauteur , 
près  de  la  Don ,  que  traverse  un  beau  pont  de 
granit,  d'une  seule  arche  de  151  pieds;  c'est 
ce  qu'elle  offre  de  plus  remarquable.  Elle  pos- 
sède une  université  bien  connue  sous  le  nom  de 
ColU'ge  Mareschal  y  et  qui  a  été  fondée  en  1593. 
Aberdeen  est  très  important  sous  le  rapport  in- 
dustriel. Elle  a  des  manuf.  d'étoffes  de  laine  et 
de  coton,  de  toile,  de  gros  draps,  de  tapis, 
d'aiguilles ,  de  clous,  des  imprimeries  sur  étoffe 
dont  les  produits  sont  très  estimés  en  Angle- 
terre, des  corderies,  des  fonderies  de  fer,  des 
brasseries.  La  pèche  du  saumon  y  est  active. 
Son  port  est  grand  et  sûr,  et  serait  abordable 
pour  les  plus  grands  navires  si  les  vents  de 
N.  E.  n'avaient  formé  à  son  entrée  un  banc  de 
sable.  On  en  exporte  différents  produits  manu- 
facturés, laine  brute  et  ouvrée,  du  poisson,  du 
granit  pour  le  pavage  de  Londres,  etc.  Elle 
arme  pour  la  pêche  de  la  baleine. 

Aberdeen  est  très  anc.  En  1533,  il  fut  brûlé 
par  la  flotte  d'Edouard  III;  mais  cela  ruiisit  peu 
à' sa  prospérité,  qui  a  été  toujours  croissant.  Au- 
jourd'hui on  y  compte  près  de  50,000  hab.  II 
est  à  40  1.  N.N.  E.  d'Edimburgh  ,  par  57°  9'  0'' 
de  lat.  N. ,  et  4"  28'  55"  de  long.  0. 

ABERFRA'W  (  Gudivia) ,  pet.  v.  de  la 
principauté  de  Galles  ,  dans  l'Ile  d'Angiesea  ,  à 
l'embouchure  de  l'Aber,  avec  un  petit  port.  Ses 
habitants  j  au  nombre  de  1 ,200 ,  s'occupent  de 


ABJ  —  5 

la  pôcho.  Aberfravv  paraît  avoir  clé  jadis  fort 
iin|H>ilaiilo. 

ABERGAVENNY,  v.  d'Angleterre  (  Mon- 
moiilh),  près  du  connueiit  de  la  Gavonny  ot  de 
rUsk ,  que  Ton  y  passe  sur  un  pont  do  quinze 
arches.  Elle  csl  assez  bien  bàlie ,  et  conserve 
quelques  restes  de  ses  anciennes  murailles.  On 
y  fal)ri([uc  des  lainages.  Les  montagnes  envi- 
ronnantes abondent  en  cliarboii  de  terre  et  mi- 
nerais; ceux  de  ter  sont  exi)loités  par  quelques 
forges.  4,000  hab.  A  4  1.  4,2  0.  de  Mon- 
mouth. 

ABERGESIENT  DE  CUISERY  (  I-'  )  , 
coni.  de  France  (Saône-cl-Loire).  1,01  i  habit., 
caiit.  et  à  1  1.  0.  N.  0.  de  Cnisery. 

ABERGEWENT-I.ÈS-SEURRE  (l')  ,  com . 
de  France  (Côte-d'Or  ).  1,104  habit.  A  4  1.  4/2 
0.  de  Seurre. 

ABERNETY,  hg.  d'Ecosse  (Perth),  sur 
la  Tay,  et  qui  passe  pour  avoir  été  la  rési- 
dence des  rois  Pietés.  4,700  habit.  A  2  1.  1/2 
S.  E.  de  Perth. 

ABERTAMM  ,  pet.  V.  de  Bohême  (  Elnbo- 
gen  ) ,  dont  les  habit.  ) ,  au  nombre  d'un  mil- 
lier, sont  presque  tous  occupés  dans  les  mines 
d'argent ,  d'étain  et  de  cobalt  du  voisinage.  A 
41.  4/2N.  N.E.  d'Elbogen. 

ABERYST'^ITH  ,  pet.  V.  de  la  princi- 
pauté de  Galles ,  près  de  l'embouchure  de  l'Yrt- 
nith ,  sur  la  Rheidiol  ,  que  l'on  passe  sur  un 
beau  pont.  Elle  a  des  fabriques  de  lainages  et 
un  port  dont  l'abord  est  obstrué  par  une  barre 
qui  le  rend  inaccessible  aux  gros  navires.  Oïl 
exporte  cependant  de  la  laine ,  du  plomb , 
de  la  calamine.  La  pèche  y  est  très  active  en 
été  ,  et  la  ville  est  assez  fréquentée  dans  cette 
saison  pour  ses  excellents  bains  de  mer.  3,S00 
habit.  A  12  1.  N.  E.  de  Cardigan. 
ABESCHE.  Voyez  Habesch. 
ABHER,  ou  Ebher,  V.  de  Perse  (Irac)  , 
entouré  de  murailles ,  et  renfermant  environ 
mille  maisons  d'une  assez  belle  architecture.  Le 
territoire  produit  des  poires  qui  lui  sont  parti- 
culières. A  45  1.  0.  de  Kazbin. 

ABINGBON  ,  V.  d'Angleterre  (Berk),  au 
confluent  de  l'Ock  et  de  l'Isis,  et  à  l'embouch. 
du  canal  de  Wilt-et-Berk.  Il  s'y  tient  l'un  des 
plus  forts  marchés  de  grains  de  l'Angleterre. 
Le  comm.  de  la  drèche ,  jadis  considérable, 
est  aujourd'hui  peu  important.  On  y  fabrique 
une  grande  quantité  de  toiles  à  sacs.  5,239 
habit.  A  21.  4/4  8.  d'Oxford. 

ABîFOBfS  ou  AbiPONES  ,  tribu  indigène  des 
États-Unis  de  Rio  de  la  Plata,  l'une  des  plus  cé- 
lèbres de  ces  contrées  ,  par  la  résistance  qu'elle 
opposa  aux  Espagnols.  Elle  a  aujourd'hui  pres- 
que disparu.  Les  Abipons,au  nombre  d'environ 
K,OÛO  habit. ,  le  Chaco ,  sur  les  bords  du 
Parana ,  jusqu'au  50'»  parallèle  sud  ,  apparte- 
naient à  une  assez  belle  race,  au  nez  aquilin  , 
aux  traits  réguliers  ,  au  caractère  martial  ;  ils 
dressaient  des  chevaux  sauvages,  étaient  armés 
de  lances  de  45  à  48  pieds  de  long  et  de  flèches 
à  pointes  de  fer. 

ABISCOUN,  pet.  V.  de  Perse  (Mazanderau), 

sur  la  rivière  du  même  nom  ,  avec  un  pet. 

port  sur  la  mer  Caspienne  oiî  il  se  fait  quelque 

commerce.  A  8  1.  N.  d'Arterabad. 

ABJ  A    DE     ONT&OS7,  com.  de  France 


—  AliO 

(Dordogne).  I,0i2  jiabit.  A  2  I.  1,4  N.  E.  dft 
Nontron. 

ABUS,  pet.  V.  de  France  (.Seinc-et-Oise  ) , 
sur  la  route  de  Paris  à  Chartres  ,  avec  900  hau. 
A  4  I.  0.  de  Dourdan.  f,>^  distribution,  ^jg^. 

ABIilTAS,  i)et.  V.  d'Espagne  (Aragon),  sur 
un  ruisseau  qui  se  jette  dans  le  lac  del  Sanlo  , 
avec  un  château  qui  la  domine.  1,250  habit. 
A  4t)  1.  N.  0.  de  Saragnsse. 

ABI.OIS,  com.  de  France  (Marne)  ;  1,417 
habit.  Ail.  3/4  S.  0.  d'Epernay. 

ABLON,  Yg.  de  France  (  Seine-et-Oisc) , 
sur  la  Seine,  avec  un  gr.  entrcj)ôt  de  vins  pour 
la  capitale ,  dont  il  est  à  3.  1.  S.  S.  E. 
224  hahit. 

ABO ,  en  finlandais  Tourkou,  v.  de  Fin- 
lande, capitale  de  cette  région  et  de  l'un  do  ses 
six  districts.  Elle  est  située  à  l'extrémité  d'une 
isthme  ,  et  traversée  par  l'Anro-Iocki.  Abo  a  été 
fondée  dans  la  seconde  moitié  du  xu=  siècle. 
En  4300,  on  éleva  la  cathédrale  ,  qui,  avec 
i'hôtel-de-ville ,  le  collège,  le  palais-de-justice 
et  la  douane, sont  ses  principaux  édifices.  Cette 
ville  possède  une  société  économique  avec  une 
bibliothèque  ,  et  une  collection  de  modèles,  une 
université,  dont  le  local,  très  beau,  renferme 
une  bibhothèque  de  42,000  volumes,  une  col- 
lection d'instruments  de  physique  et  d'astro- 
nomie ,  un  cabinet  d'histoire  naturelle ,  un  jar- 
din botanique ,  un  observatoire.  Elle  a  aussi 
des  fabriques  de  drap,  de  soieries,  de  tabac, 
de  quincaillerie  ,  de  savon  ,  des  raffineries  de 
sucre ,  des  tanneries  ,  une  verrerie  et  deux 
chantiers  de  construction.  La  rivière  n'est  abor- 
dable jusqu'à  la  ville  que  pour  les  petits  bâti- 
ments ;  les  grands  mouillent  une  demi -lieue 
au-dessous.  I^'embouchure  est  défendue  par  le 
fort  Abo-SIot.  On  importe  d'Abo  une  grande 
quantité  de  planches  de  sapin  et  de  goudron  , 
du  blé ,  quelques  autres  denrées ,  et  divers  ob- 
jets manufacturés.  Le  fameux  traité  dit  cVAbo 
y  a  été  conclu  en  4743.  42,000  habit.  A  402  1. 
0.  N.  0.  de  Saint-Pétersbourg.  Lat.  N.,  60°  2(/ 
58";  longit.  E.,  49»  57'  0''. 

ABOMEY,  V.  capit.  du  royaume  de  Daho- 
mey, dans  une  plaine  sablonneuse  arrosée  par 
un  ruisseau ,  à  28  1.  de  la  côte.  Elle  est  proté- 
gée par  un  large  fossé  que  traversent  quatre 
ponts  en  bois.  C'est  un  asseml^lage  de  huttes  ; 
les  unes,  isolées,  sont  celles  du  peuple;  les 
autres ,  celles  des  chefs  ,  réunies  au  nombre  de 
deux  ou  trois,  et  environnées  de  murs.  Le  pa- 
lais du  roi  ne  diffère  de  ces  dernières  que  par 
la  grandeur  et  le  nombre  dos  cabanes.  Du  reste, 
ce  monarque  n'y  réside  pas  souvent;  son  sé- 
jour ordinaire  est  à  Clamina  et  à  Agona.  A1)0- 
mey  peut  contenir  2  à  3,000  habit. 

ABOTfBASrCE     (NotRE-DaME    d' )  ,     bg. 

des  États  Sardes  (Savoie),  sur  la  Dranse  sa- 
voyarde, qu'on  nommeainsipourladistinguer  do 
la  Dranse  suisse.  Elle  avait  jadis  un  couvent  qui 
jouissait  d'une  grande  célébrité.  4,200  habit.  A 
41.  4  2  S.E.  deThonon. 

ABOSTBASrT ,  com.  de  France  (Eure-et- 
Loir).  4,140  habit.  A  4  1.  3,4  N.  E.  de  Dreux. 

ABOSI ,  v.  du  Japoq  (  INiphon  ) ,  sur  la 
mer ,  à  25  1.  4/2  0.  S.  0.  de  Miyaco.  Elle  est 
défendue  par  plusieurs  forta  d'une  grande  im- 
portance relative. 


AIJO  — 

ABOÛ-AB.TCEE,  v.  de  l'Arabie  (Ylmen)> 
résidence  d'un  chérif  qui  règne  surie  pays  en- 
vironnant,' où  Ton  trouve  encore  les  villes  de 
Ghesan ,  port  de  mer  ;  Harrad  et  Sabea.  11  existe 
dans  les  environs  d'Abou-Aryche  des  mines  de 
sel  dont  les  produits  sont  exportés.  A  20  1.  N. 
de  Lohéiah.On  y  compte  10,000  habit.  Lat.  N., 
28"  58';  long.  E.,  48°  20'. 

ABOÛCHIR.   Voyez  BOUCHIB. 

ABOÛ-GIKGEH ,  pet.  V.  de  la  Moyenne- 
Egypte,  sur  la  rive  gau.  du  Nil ,  à  17  1.  S.  S.  0. 
de  Bénvsougf. 

ABOUIiX-ONIA ,  pet.  V.  de  la  Turkie  asiat. 
(Anadouli),  qui  a  remplacé  l'ancienne  ^po^io- 
Ki'a,  dont  les  murs  et  quelques  ruines  existent 
encore,  circonstance  due  à  sa  position  dans  une 
presqu'île  du  lac  auquel  elle  donne  son  nom. 
Cette  nappe  d'eau  s'étend  au  pied  du  mont 
Olympe  et  communique  avec  la  mer  de  Marmara. 
A  10  1.  0.  S^.  0.  de  Broussa. 

ABOÛKÎR,  vg.  de  la  Basse-Egypte;  il  oc- 
cupe l'emplacement  de  l'ancienne  Cunope,  et 
est  célèbre  par  trois  combats  dont  la  mer  et  la 
terre  voisine  furent  le  théâtre  durant  la  cam- 
pagne d'Egypte. 

Aboùkîr  est  situé  à  l'extrémité  d'une  pres- 
qu'île formée  par  le  lac  Madiéh  et  la  mer,  près 
d'un  fort  construit  sur  un  rocher  qui  en  est  la 

) Jointe  extrême.  La  mer  inondant  ses  rives,  Mo- 
lammed-Ali  y  a  fait  construire  une  digue  en  bois. 
Entre  cette  pointe  et  l'embouchure  du  Kil ,  qui 
en  est  à  8  1. ,  s'étend  la  vaste  rade  à  laquelle 
ie  village  donne  son  nom.  C'est  là  que  se 
livra,  le  l*--  août  1798,  entre  la  flotte  anglaise, 
commandée  par  Nelson,  et  la- flotte  française, 
sous  les  ordres  de  Bruéis,  la  bataille  navale  dans 
laquelle  ce  dernier  perdit  la  vie.  L'année  sui- 
vante, les  Français  écrasèrent,  près  du  village, 
15,000  Turksque  venait  d'y  débarquer  la  flotte 
ottomane  ;  mais  en  1801 ,  les  choses  ayantchangé 
de  face,  12,000  Anglais  s'emparèrent  de  cette 
position ,  et  peu  de  temps  après  eut  lieu  la  capi-^ 
tulation  qui  leur  livra  l'Egypte. 

Aboûkîr  est  à  4  1.  1/2  N.  E.  d'Alexandrie; 
par  31°  19'  44"  de  lat.  N.,  et  27°  47'  1"  de  lon- 
gitude E^. 

ABOÛ-SÎR ,  bg.  de  la  Basse-Egypte,  sur  la 
branche  or.  du  Nil,  et  à  2  l.  E.  de  Mehallet-el- 
Kebyr.  11  est  situé  vraisemblablement  sur  l'em- 
placement de  l'antique  Busiris,  car  près  de  ce 
bourg  l'auteur  de  ce  dictionnaire  a  vu  les  fa- 
meuses catacombes  ornithologiques ,  c.-à-d.  de 
vastes  corridors  remplis  de  petits  vases  renfer- 
mant des  momies  d'oiseaux. 

ABOÛ-SÎR,  ou  la  Tour  des  Arabes^  tour 
de  la  D.-Égypte,  à  10 1.  S.  0.  d'Alexandrie,  et  qui 
est  le  premier  objet  que  l'on  aperçoit  en  appro- 
chant de^la  côte. 

ABOÛ-ZABEli,  lieu  important  d'Egypte, 
près  du  Kaire.  Il  y  a  un  gr.  hôpital  pour  dix-huit 
cents  malades,  et  une  école  de  médecine  et  de 
chirurgie,  fréquentée  par  trois  cents  élèves.  Elle 
a_  été  organisée  par  M.  Clôt,  Français,  que  le 
vice-roi  d'Egypte  a  élevé  à  la  dignité  de  bey. 

ABOÛTIG  {Abolis)^  bg.de  la  llaute-Égypte, 
sur  la  rive  g.  du  Nil  et  sur  le  territoire  duquel 
on  cultive  beaucoup  de  pavots  noirs  qui  donnent 
le  meilleur  opium  de  l'Orient.  C'est  le  siège  d'un 
évêque  copl«.  A  S  1.  .S.  E.  de  Syout. 


—  ABR 

ABRANDABÂD ,  pet.  v.  de  Perse ,  dans 
une  plaine  cultivée,  à  2  1.  0.  d'Yezd. 

ABRANTÈS,  pet.  V.  forte  de  Portugal  (Es- 
tremadura),  sur  un  plateau  couvert  d'une  riche 
végétation,  et  qui  domine  les  belles  rives  du  Tago, 
près  de  montagnes  d'un  accès  difficile ,  ce  qui 
doit  la  faire  regarder  comme  un  des  boulevards 
de  Lisbonne,  dont  elle  est  à  28  1.  N.  E.  L'une  de 
ses  quatre  églises,  celle  de  St.-Vincent,  est  fort 
belle.  Cette  ville  sert  en  partie  d'entrepôt  aux 
pays  voisins.  6,000  habit.  Elle  a  donné  au  brave 
général  Junot,  qui  s'empara  du  Portugal,  ea 
1808,  son  titre  de  duc  d'Abrantès. 

ABRESCH'WILUBR ,  vg.  de  France  (Meur- 
the),  avec  des  forges,  une  verrerie  et  une  pape- 
terie considérable.  1,977  habit.  A  2  1.  1/2  S.  S. 
E.  de  Lorquin. 

ABRETS  (les),  bg.  de  France  (Isère),  1,208 
habit.  ^  de  distribution  ,  à  2  1.  5/4  E.  S.  E. 
de  La  Ti)ur-du-Pin. 

ABRIES,  corn,  de  France  (H.-Alpes).^ dis- 
tribution. 1,838  habit,  à  5  1.  1/2  E.  N.  E.  des 
Aiguilles. 

ABRIOLA,  bg.  du  roy.  de  Naples  (Basili- 
cate),  sur  un  roc  escarpé.  3,000  habit.  A  3  1. 1/2 
S.  de  Potenza. 

ABROIiHOS  ou  Sla.-JBarbara,  groupe  d'îlots 
et  d'écueils  bien  connus,  sur  la  côte  du  Brésil, 
à  12  1.  E.  du  cap  du  même  nom.  Le  plus  grand, 
situé  dans  la  partie  or.  du  groupe ,  et  qui  peut 
avoir  1/2  1.  de  long,  est  par  17°  42'  de  lat.  S.  et 
41°  2'  27"  de  long.  0.  On  n'y  trouve  ni  bois,  ni 
eau  douce  ;  mais  seulement  une  grande  quantité 
de  rats  et  de  tortues. 

ABROSr,  riv.  de  France.  Elle  passe  dans  les 
départ,  de  la  Nièvre  et  de  l'Allier,  et  se  jette  dans 
la  Loire. 

ABSTTBBABI'IA ,  en  allemand  Grop-Schlat- 
ten  et  Altenburg,  bg.  de  Transylvanie  (Unter- 
Weissenburg),  sur  l'Absud,  afil.  de  l'Aranyos, 
avec  une  direction  des  mines.  Il  y  a  dans  les  en- 
virons des  mines  d'argent  aurifère ,  et  il  paraît 
que  les  Romains  y  exploitaient  de  l'or,  ce  qui 
leur  avait  fait  donner  à  l'endroit  qu'avait  rem- 
placé Absudbanya  le  nom  (TAuraria-Magna. 
A  9  1.  0.  N.  0.  de  Karlsburg. 

ABRUZZES  (Bnttium),  nom  de  trois  prov. 
du  roy.  de  Naples  qui  s'étendent  sur  le  plateau 
central  et  dans  la  partie  la  plus  élevée  de  l'A- 
pennin, ainsi  que  sur  le  versant  de  ses  mont., 
dont  la  base  est  baignée  par  les  flots  de  l'A- 
driatique. Ces  trois  provinces  sont  :  l'Abruzze 
citérieure ,  l'Abruzze  ultérieure  1"  et  l'A- 
bruzze ultérieure  2«  ;  ce  sont  les  parties  les  plus 
reculées  de  ce  royaume  vers  le  N.  ;  elles  tou- 
chent aux  États  de  l'Eglise  ;  à  l'intérieur,  elles 
vont  jusqu'à  Sora  ,  Castel  -  di  -  Sangro  et  le 
Trigno.  On  évalue  leur  superficie  à  531  1.  carr. 
L'Abruzze  ultér.  2"=  est  la  partie  la  plus  élevée  ; 
au  milieu  s'étend  le  bassin  du  lac  Fucino ,  en- 
touré par  deux  branches  de  l'Apennin ,  for- 
mées de  h.  mont,  couvertes  de  neige  presque 
toute  l'année,  et  dont  quelques  unes,  telles  que 
le  Gran-Sasso  d'Ilalia  (2,902  mètres),  son  point 
culminant,  le  sont  toujours.  De  là,  les  élévations 
s'abaissent.  —  L'Abruzze  ultér.  est  entourée  de 
vallées;  dans  l'Abruzze  citer.,  il  y  a  plus  de 
plaines,  et  cette  différence  de  configuration  se 
fait  sentir  par  le  plus  ou  moins  d'abondance  des 


ABY  —  7  — 

eaux }  d'un  côté  le  sol  est  seo  ot  ddcouvert,  los 
eaux  n'y  coulent  qu'une  partie  de  rainiéo  ;  de 
l'autre,  les  courants  sont  plus  encaissés,  la  terre 
est  plus  humide,  plus  favorable  à  la  végétation, 
et,  quoique  mal  cultivée,  elle  donne  d'abondan- 
dantes  moissons  de  blé,  de  lin,  de  tabac,  beau- 
coup d'huile  et  de  vin ,  objet  de  comni.  assez 
important.  Ces  productions  sont  les  mômes  dans 
les  deux  autres  parties;  il  faut  y  joindre  de  la 
réglisse,  des  fruits  exquis,  de  la  soie  pour  l'A- 
bruzze  citer.,  du  seigle,  du  safran  fort  estimé, 
des  amandes  et  des  figues  délicieuses,  beaucoup 
de  gibier  et  de  volaille,  du  bétail,  de  la  laine, 
du  gypse,  des  pierres  à  bâtir  pour  l'Abruzze 
montagneuse.  Cette  région  aussi  est  riche  en  fo- 
rêts de  chênes  et  de  pins.  L'industrie  de  ces  trois 
provinces  est  fort  peu  importante,  et  les  habi- 
tants des  parties  basses  ont  l'apathie  et  l'inacti- 
vité de  toutes  les  populations  de  la  plaine  ;  mais 
les  montagnards  se  distinguent  parleur  force  et 
leur  activité.  Leur  dialecte  est  regardé  comme 
le  plus  pur  du  royaume.  Le  comm.  est  limité 
presqu'entièrement  aux  productions  naturelles  ; 
le  manque  de  communications  le  rend  d'ail- 
leurs peu  actif,  et  la  côte  ne  présente  qu'un  très 
petit  nombre  de  ports.  La  population  des 
Abruzzes  est  portée  à  640,000  individus  par  le 
recensement  de  1835.  L'Abruzze  citer,  a  pour 
chef-lieu  Chieti;  l'Abruzze  ultér.  1«,  Terramo, 
l'Abruzze  ultérieure  S'',  Aquila.  Cette  dernière 
est  remarquable  comme  ayant  été  autrefois  le 
pays  des  Marses,  peuple  valeureux  dont  les 
habit,  actuels  ont  encore  conservé  quelques 
traits. 

ABTDOS,  V.  de  l'Hellespont  (détroit  des  Dar- 
danelles), sur  le  rivage  opposé  à  Sestos,  célèbre 
surtout  par  les  amours  et  la  mort  de  Léandre 
et  de  Héro.  On  appelle  aujourd'hui  ce  lieu 
Nagara. 

ASTliA,  mont.  d'Afrique,  une  des  colonnes 
d'Hercule  des  anciens.  Voy.  Calpe  et  Ceuta. 

ABYSSINIE  ,  contrée  de  l'Afrique  orient. , 
sit.  au  midi  de  la  Nubie ,  dans  la  partie  su- 
périeure du  bassin  du  Nil.  Elle  s'étend  entre 
les  8»  et  le^  de  lat.  N.  et  les  32"  et  41"  10'  de 
'ongit.  E.  A  l'orient,  elle  est  bornée  par  la 
mer  Rouge  et  le  Somâl  ;  au  midi  et  à  l'ouest , 
s'étendent  des  régions  inconnues.  On  peut  éva- 
luer sa  superf.  à  environ  27,000  1.  carr.  de 
23  au  degré.  C'est  un  pays  fort  élevé ,  et  qui 
repose  sur  un  plateau  parcouru  par  diverses 
chaînes  de  montagnes  dont  les  sommets  attei- 
gnent 12  et  13,000  pieds  au-dessus  des  mers 
voisines  ;  aussi  y  trouve-t-on  toutes  les  variétés 
de  sites ,  toutes  les  grandes  scènes  qui  rendent 
les  pays  de  montagnes  si  pittoresques ,  et  par 
cela  même  toujours  nouveaux.  En  jetant  les 
yeux  sur  une  carte  pour  saisir  l'ensemble  des 
montagnes  de  l'Abyssinie ,  on  découvre  d'abord 
une  ligne  de  faite  qui  semble  se  rattacher,  dans 
son  origine ,  au  prolongement  des  Djebel-el- 
Koumre  (montagnes  de  la  Lune),  et  qui  sépare 
le  bassin  du  Nil  d'une  dépression  où  coulent 
l'Hanazo  et  l'Haouache  ,  deux  rivières  dont  les 
eaux ,  descendues  des  terrasses  du  Choa  ,  ne 

{)arviennent  pas  jusqu'à  la  mer  Rouge.  Cette 
igné  de  faîte  est  parallèle  d'abord  aux  rivages 
maritimes,  et  forme  entre  eux  et  l'intérieur  une 
barrière  presque  insurmontable ,  que  les  voya- 


ABY 


geurs  franchissent  ordinairement  pour  entrer 
dans  le  Tigré  par  un  défilé  situé  près  d'Arkiko, 
vis-à-vis  de  Massouah.  Puis  elle  s'enfonce  à  tra- 
vers les  pays  d'Enderta  et  de  Lasla  ,  où  elle  se 
présente  à  l'œil  comme  une  rangée  de  sommets 
dentelés,  déchirés,  et  en  forme  de  tours,  qui 
vont  tous  se  perdre  dans  les  nues.  Aux  sour- 
ces du  Takzé,  elle  se  rattache  à  une  chaîne  de 
hautes  cimes ,  qui  divise  l'Abyssinie  en  deux 
parties  ;  ce  sont  les  pics  neigeux  du  Samen  ou 
Simin  ,  semblables  à  un  rempart  formidable,  et 
dont  les  paysages ,  cependant ,  ont  un  carac- 
tère de  majesté  et  de  sévérité  extraordinaires. 
Une  disposition  singulière  et,  pour  ainsi  dire, 
particulière  aux  montagnes  de  cette  région,  est 
celle  qu'offrent  les  Ambas  ^  ainsi  qu'on  les 
nomme  ici  ;  masses  isolées  de  toutes  parts ,  aux 
flancs  rudes  et  escarpés ,  et  dont  le  sommet  s'é- 
tend en  un  large  plateau  verdoyant,  arrosé  par 
des  sources ,  couvert  de  la  végétation  la  plus 
riche.  Je  citerai  surtout  l'Amba-Hadji ,  qui 
a  5,416  mètres,  l'Amba-Sel ,  le  Lamalmon ,  sur 
lequel  passe  la  route  qui  conduit  du  Tigré  dans 
l'Amhara ,  et  surtout  l'Amba-Ghechen  ,  le  plus 
célèbre  de  tous,  et  celui  où ,  selon  la  tradition  , 
étaient  confinés  les  princes  de  la  famille  royale 
d'Abyssinie.  C'est  de  là  que  Johnson  a  tiré  le 
sujet  de  son  joli  roman  de  Bosselas. 

Les  riv.  de  l'Abyssinie  sont  peu  nombreuses  ; 
d'un  côté  ,  c'est  le  Bahr-el-Azrek  ou  Nil  bleu; 
de  l'autre,  le  Takzé,son  affluent,  puis  quelques 
courants  qui  se  jettent  dans  l'un  et  l'autre.  Le 
Nil  bleu  a  sa  source  dans  cette  ceinture  de  mon- 
tagnes qui  forme  l'immense  vallée  dont  le  fond 
est  occupé  par  la  vaste  nappe  d'eau  appelée  lac 
Dembaya  ou  £ahr-Sana,  le  plus  grand  du  pays, 
et  sept  fois  plus  grand  que  celui  de  Genève.  Il 
renferme  un  grand  nombre  d'îles,  dont  les  onze 
principales  ont  été  décrites  par  Ludolf,  et  étaient 
alors  habitées  par  des  moines.  Le  fleuve  tra- 
verse le  lac  dans  sa  partie  méridionale  ,  décrit 
une  grande  course,  et  roule  vers  la  Nubie.  Le 
Takzé,  appelé  dans  sa  partie  inférieure  Atbarat, 
ses  affluents,  le  Mareb,  qui  disparaît  dans  les 
sables  pour  reparaître  ensuite ,  n'ont  qu'une 
partie  de  leur  cours  en  Abyssinie.  Le  Takzé  y 
roule  sur  une  étendue  de  120  à  150  1.  Après 
le  Dembaya,  le  lac  le  plus  considérable  de  cette 
contrée  est  le  lac  Achangy,  sur  le  versant  mé- 
ridional des  mont,  du  Tigré. 

Aux  influences  chmatériques  résultant  de  sa 
configuration  montagneuse ,  aux  modifications 
qu'y  établissent  toutes  les  variations  de  hauteur, 
depuis  la  vallée  où  la  chaleur  est  quelquefois 
étouffante  ethumide,  jusqu'au  plateau  des  Ambas 
qui  rappellent  quelquefois  les  rigueurs  de  nos 
hivers,  il  faut  joindre  en  Abyssinie  tous  les  désa- 
gréments qu'entraîne  sa  position  sous  les  tropi- 
ques. En  effet,  il  résulte  de  là  que  l'année  y 
est  partagée ,  comme  dans  toutes  les  contrées 
placées  sous  cette  zone ,  en  deux  saisons  ,  la 
saison  sèche  et  la  saison  oes  pluies.  Celle-ci 
verse  sur  le  sol ,  pendant  cinq  mois  (  de  mai 
en  septembre),  une  telle  quantité  d'eau,  qu'elle 
fait  cesser  toute  espèce  de  travaux ,  et  que  l'on 
a  été  obligé ,  pour  se  mettre  à  l'abri  de  ses  ra- 
vages ,  de  placer  toutes  les  habitations  sur  des 
hauteurs.  Du  reste  ,  la  température  y  est  en 
général  assez  douce.  Tout  ceci  ne  s'applique 


ABY 

îiullement  à  la  lisière  maritime  qui  borde  la 
mer  Rouge  ,  pays  sec  et  stérile ,  exposé  à  toute 
l'ardeur  du  soleil  équatorial ,  qui  présente  le 
phénomène  assez  extraordinaire  que  les  pluies 
y  commencent  quand  elles  finissent  dans  Tinlé- 
rieur. 

Il  y  a  peu  de  contrées  en  Afrique  aussi 
b  illantes  de  végétation  que  l'Abyssinie,  parce 
qu'elle  possède  à  un  haut  degré  ce  qui  fait 
la  fécondité  sous  le  ciel  des  tropiques,  un 
soleil  brûlant  et  une  grande  abondance  d'eau. 
Il  y  a  peu  de  pays  où  elle  soit  aussi  variée , 
parce  qu'elle  offre  à  un  grand  nombre  de  plan- 
tes toutes  les  conditions  nécessaires  de  déve- 
loppement. A  côté  des  jasmins,  qui  couvrent 
quelquefois  dos  collines  et  embaument  l'air  de 
la  plus  délicieuse  odeur ,  on  voit  le  bambou, 
le  papyrus  à  la  tête  parée  d'un  gracieux  pana- 
che ;  à  côté  des  céréales  de  ces  contrées ,  du 
blé  ,  du  rnaïs,  de  l'orge,  de  l'avoine  ,  on  voit 
des  céréales  qui  nous  sont  tout  à  fait  incon- 
nues, tels  que  le  thef^  aux  fleurs  empourprées, 
et  qui  donne  une  farine  savoureuse  dont  on  fait 
un  pain  blanc  et  léger  ;  c'est  la  nourriture  or- 
dinaire des  hautes  classes  :  le  peuple  se  nourrit 
de  torano ,  sorte  de  blé  qui  croît  où  rien  ne 
peut  croître  ;  et ,  quand  les  moissons  viennent 
a  manquer  ,  alors  on  mange  Vensélé ,  espèce  de 
bananier,  dont  la  tige  seule  est  exquise  lors- 

au'elle  n'a  pas  toute  sa  croissance.  Une  foule 
e  beaux  arbres  embellissent  les  paysages  ;  ce 
sont  les  sycomores  ,  toujours  verts  ;  le  kouara , 
aux  fleurs  plus  rouges  que  le  corail  ;  le  mimosa, 
qui  donne  la  gomme  ;  le  cousco  ou  douro  ,  aux 
formes  fantastiques ,  et  qui  se  plaît  au  bord  des 
torrents,  dans  les  sites  les  plus  pittoresques; 
l'énorme  baobab,  le  tamarinde  ,  Vouanzey,  que 
le  Gallas  n'approche  pas  sans  respect.  Le  ca- 
féier, la  richesse  de  l'Yémen  ,  est  indigène  du 
haut  plateau  de  Kaffa,  dont  il  garde  le  nom. 
Parmi  une  foule  de  plantes  précieuses  qui  crois- 
sent à  l'ombre  de  ces  grands  végétaux  ,  nous 
citerons  Vounginous ,  spécifique  certain  contre 
les  dyssenteries ,  si  communes  dans  les  con- 
trées chaudes.  Nous  rappellerons  aussi  qu'une 
infusion  de  fleurs  de  cousco  guérit  les  Abyssins 
d'une  maladie  à  laquelle  ils  sont  tous  exposés, 
et  qui  consiste  à  rendre  tous  les  mois  une  grande 
quantité  de  vers. 

Les  immenses  pâturages  qui  s'étendent  de 
toutes  parts  dans  les  plaines  et  sur  les  monta- 
gnes ,  offrent  une  abondante  nourriture  à  une 
foule  d'animaux  sauvages  ou  féroces.  Ceux-ci 
sont ,  en  outre ,  merveilleusement  servis  dans 
leurs  appétits  carnassiers  par  l'habitude  où  sont 
les  Abyssins  d'exposer  en  plein  air  tous  les  débris 
des  animaux  dont  ils  veulent  se  débarrasser. 
Aussi  voit-on  le  chacal  et  la  hideuse  hyène  venir, 
la  nuit,  rôder  jusque  dans  Tintérieur  des  villes. 
Cette  dernière  pullule ,  et  se  perpétue  à  la  fa- 
veur de  ce  préjugé  singulier  qui  la  fait  regarder 
comme  un  juif  (  falachiân)  soumis  à  un  pouvoir 
magique.  Les  rives  du  Takzé  cachent  au  mi- 
lieu de  leurs  fourrés  épais  l'éléphant  et  le  rhino- 
céros, tandis  que  ses  eaux  nourrissent  le  crocodile 
et  l'hippopotame ,  que  l'on  retrouve  aussi  dans 
le  lac  Dembaya  et  le  Bahr-el-Azrek.  Le  lion  est 
moina  commun  que  le  lynx  ,  la  panthère  et  le 
iéopaid ,  qui  quelquefois  porto  la  ierr«îur  au 


8  —  ABY 

milieu  des  troupeaux.  La  girafe  y  est  rare,  et 
le  zèbre  était  jadis  le  plus  précieux  cadeau 
qu'un  empereur  d'Abyssinie  pût  offrir  à  un 
monarque  étranger.  Les  grandes  diificultéis  que 
présente  le  creusement  des  terriers  dans  les 
montagnes  y  a  rendu  le  lapin  rare  ;  mais  en 
compensation  le  lièvre  et  le  gôntel,  réputés  im- 
mondes ,  ainsi  que  les  bécassines ,  les  oies ,  les 
canards  ,  et  tous  les  oiseaux  aquatiques  ,  y 
errent  en  troupes  innombrables.  Les  singes  et 
les  sangliers  envahissent  et  ravagent  souvent  des 
champs  entiers.  Si  l'on  en  excepte  le  chameau, 
qui  est  fort  en  usage  dans  toute  la  région  ma- 
ritime, les  animaux  domestiques  sont  lesmêmes 
qu'en  Europe  ;  seulement  les  boeufs  présentent 
des  différences  assez  remarquables  :  les  uns  ont 
des  cornes  d'une  longueur  d'environ  quatre 
pieds,  et  qui  se  dressent  menaçantes  sur  leur  tète 
comme  les  deux  branches  latérales  d'une  lyre  ; 
les  autres ,  au  lieu  de  ces  formidables  défenses, 
ont  une  proéminence  assez  développée  sur  le 
dos  ;  souvent  ils  réunissent  l'une  et  l'autre  de 
ces  particularités.  Ces  animaux  sont,  avec  les 
mulets  ,  les  moyens  de  transport  en  usage  sur 
les  plateaux.  Les  chevaux  abyssins  son  géné- 
ralement beaux  ;  ceux  de  l'Ifat  sont  d'une  fort 
belle  race.  Parmi  les  oiseaux  bruns  mention- 
nés ,  le  nissère  ou  aigle  doré ,  probablement 
l'oiseau  le  plus  grand  de  l'ancien  continent ,  et 
un  autre  d'une  très  belle  espèce ,  appelé  aigle 
noir.  Il  y  a  une  grande  variété  de  cigognes ,  de 
bécassines ,  de  pigeons  et  d'hirondelles  ;  mais 
aucun  voyageur  n'y  a  jamais  vu  de  bécasses , 
de  moineaux ,  de  pies  ,  ni  de  chauve-souris. 
Nulle  part  on  ne  trouve  autant  d'abeilles  qu'en 
Abyssinie  ;  aussi  quelques  populations ,  telles 
que  les  Agaouys ,  paient-elles  leur  tribut  en 
miel.  Il  y  existe  un  grand  nombre  de  reptiles , 
et  on  y  a  mesuré  un  serpent  de  58  pieds  de 
long.  De  tous  les  insectes  dont  le  pays  est  in- 
festé, les  plus  désagréables  sont  une  grosse 
fourmi  noire  appelée  gan-dam  ,  dont  la  piqûre 
cause  plus  de  douleur  que  celle  du  scorpion  , 
et  la  ilaltsulya ,  espèce  de  mouche  plus  grosse 
qu'une  abeille,  et  qui  est  un  véritable  fléau 
pour  le  bétail ,  et  même  pour  l'éléphant  et  le 
rhinocéros.  Sait  ni  Bruce  ne  citent  aucun  pois- 
son remarquable.  Alvarez  parle  seulement  d'une 
espèce  de  torpille  dont  il  éprouva  lui-même  la 
puissance  électrique. 

La  minéralogie  de  l'Abyssinie  nous  est  peu 
connue  ;  on  sait  seulement  qu'il  existe  des  mines 
d'or  dans  la  province  de  Damot,  et  le  fer  est  si 
abondant  au  Bégember,  qu'il  suffit,  pour  l'obtenir, 
de  creuser  la  surface  du  sol.  D'ailleurs ,  les  mé- 
taux ne  doivent  pas  y  être  plus  rares  que  dans 
tous  les  pays  de  montagnes.  Mais  l'une  des  plus 
curieuses  productions  naturelles  du  pays  est  un 
sel  fossile  qui  occupe  une  immense  plaine  placé 
entre  Mumonah  et  Amphilah ,  laquelle  a  plus  de 
quatre  journées  de  marche  en  longueur.  On  le 
coupe  par  morceaux  qui ,  non  seulement  ser- 
vent à  l'usage  ordinaire ,  mais  encore  de  mon- 
naie courante.  La  fameuse  pierre  obsidienne  , 
dont  Pline  avait  mentionné  l'existence  dans 
cette  partie ,  se  trouve  en  effet  en  grande  quan- 
tité sur  les  rivages  de  la  baie  d'Haouakil. 

Le  nom  d'Abyssinie  nous  vient  des  Portugais^ 
i\\ÀmiaitDktmi(Abussia.Ab\ts$initXi  Ic  ptt)'3  qud 


ABY 


—  9  — 


ABV 


les  Arabes  oppclaient  Jfabesch,  dont  la  forme  ad- 
joctivc  est  JJubcsch;/n.  Si  ce  mot  désigne,  comme 
je  le  pense,  gens  d'origine  mêlée,  convenœ ,  il 
est  encore  applicable  aux  populations  aliyssi- 
niennes,  car  elles  sont  assez  diverses.  Et  d'abord 
ce  sont  les  Abyssins  proprement  dits,  mélange 
primitif  d'Éthiopiens  et  d'Arabes  ;  puis  les  Gal- 
las  ,  la  terreur  du  pays  ;  les  Changallas ,  peu- 
plades qui  habitent  les  bords  du  plateau  ,  du 
côté  de  la  Nubie  ;  les  Juifs  du  Samen ,  etc.  On 
évalue  l'ensemble  de  ces  divers  éléments  à  5  ou 
G  millions  d'ames.  Les  Abyssins  proprement 
dits  appellent  leur  pays  Naghesia-Ilhyopya. 
Quant  à  eux ,  ils  se  donnent  quelquefois  celui 
iïylgazyan,  ou  libres;  ils  repoussent  avec  mé- 
pris la  qualification  arabe  ù'haheschyu  ;  ils  se 
glorifient  de  celle  de  kachlain  ou  chrétiens , 
et  prennent  assez  ordinairement  le  nom  de 
leurs  diverses  provinces,  tels  qu'Amharéens,  Ti- 
gréens ,  etc.  Sous  le  rapport  de  la  stature  et  des 
traits  du  visage ,  ils  diffèrent  peu  des  Euro- 
péens ,  avec  lesquels  ils  ont  au  moins  beaucoup 
de  ressemblance.  Pearce  les  dépeint  comme 
d'insignes  menteurs  ;  mais  tous  les  A'oya- 
geurs  n'ont  eu  qu'à  se  louer  de  leur  hospita- 
lité. Ils  sont  très  polis ,  et  ne  passent  jamais 
devant  leurs  égaux  sans  se  découvrir  la  poi- 
trine et  saluer  profondément.  L'habillement  des 
hommes  se  compose  d'un  caleçon  très  court , 
au-dessus  duquel  règne  une  ceinture  de  drap  ; 
e  tout  recouvert  d'une  pièce  de  drap  de  sept  à 
huit  aunes  de  long ,  dont  on  enveloppe  le  corps. 
Cette  sorte  de  manteau  est  aussi  porté  par  les 
femmes  ;  elles  le  jettent  par  dessus  la  robe,  qui 
tantôt  les  couvre  entièrement ,  tantôt  ne  prend 
qu'à  la  hauteur  des  hanches.  Les  étoffes  sont 
généralement  des  tissus  de  coton.  Le  miel  est 
très  souvent  employé  dans  la  cuisine  des  Abys- 
siùs.  On  sert  les  viandes  cuites  de  la  même 
manière  qu'en  Orient ,  sur  des  galettes  de  thef. 
Dans  les  grands  repas ,  on  place  les  mets  sur 
une  table ,  mais  tous  les  convives  sont  assis  à 
terre ,  les  jambes  croisées.  Chez  les  personnes 
riches,  il  y  a  des  serviteurs  chargés  de  les  faire 
manger,  à  la  lettre.  Dans  ces  occasions ,  on  a 
l'habitude  de  manger  de  la  viande  crue  coupée 
sur  le  corps  de  l'animal,  dont  les  mugissements 
de  douleur  accompagnent  les  cris  de  joie  des 
assistants.  Cela  s'appelle  couper  le  chaladou.  Ce 
singulier  usage  ,  que  j'ai  vu  exister  sur  la  côte , 
est  d'autant  plus  extraordinaire ,  que  les  Abys- 
sins sont  en  général  très  doux.  La  boisson  or- 
dinaire est  une  espèce  de  bière  de  maïs  appe- 
lée bousa.  On  ne  fait  pas  usage  de  vin ,  quoique 
la  vigne  croisse  de  tous  côtés  naturellement. 
Le  mariage ,  en  Abyssinie  ,  n'est  qu'une  espèce 
d'achat ,  consacré  par  la  religion  ,  mais  auquel 
on  ajoute,  du  reste,  fort  peu  d'importance.  Il 
y  a  des  individus  qui  ont  cinquante  enfants  de 
cinquante  femmes  différentes. 

L'ancienne  langue  des  Abyssins  était  le  ghiz, 
qui  n'est  plus  parlé  que  dans  quelques  districts. 
On  parle  généralement  le  tigréen  et  Vamharien, 
qui  en  sont  des  dialectes  plus  ou  moins  mélangés 
d'arabe.  Les  Abyssins  professent  la  religion  chré- 
tienne ,  à  laquelle  ils  ont  été  convertis  vers  le 
commencement  du  quatrième  siècle  de  l'ère 
chrétienne  ;  ils  la  conservèrent  pure  autant  que 
ka  pairiâi-chcs  d'Alexandrie  ;  mais  ,  comme  ils 


ne  connurent  jamais  d'autres  paîi-iartlicri.  ils 
partagèrent  leurs  erreurs  ,  et  adoptèrent  lu» 
doctrines  de  Dioscore  et  d'Eutychès.  Toutefois, 
pour  la  lilhurgie  et  la  profession  de  foi  ,  ils 
sont  dans  les  mômes  sentiments  que  l'église 
romaine ,  et  il  n'y  a  quelque  différence  que 
dans  certaines  cérémonies.  En  Abyssinie  ,  la 
Vierge  est  l'objet  d'un  culte  olus  grand  (pie 
l'Éternel  lui-même.  Les  saints  sont  très  nom- 
breux, et  leurs  images  couvrent  les  murs  doa 
églises.  Le  nombre  des  prêtres  est  prodigieux , 
et  ils  jouissent  d'une  grande  considération.  A 
leur  tête  se  trouve  un  abouna  ou  évèque  nommé 
par  le  patriarche  kopte  d'Alexandrie.  Comme 
chez  nous,  il  y  a  des  couvents  d'hommes  et  de 
femmes.  Cependant  nous  devons  ajouter  que  le 
christianisme  abyssien  est  entaché  d'un  grand 
nombre  de  superstitions,  et  qu'il  faut  considérer 
comme  une  grande  teinte  de  judaïsme.  La  su- 
perstition la  plus  enracinée  est  la  croyance  aux 
boudus  ou  sorciers.  Les  sciences  et  les  art^ 
n'ont  fait  aucun  progrès  en  Abyssinie  ;  les  g(!i-- 
mes  laissés  par  les  missionnaires  n'ont  eu  au- 
cun effet  ;  tout  y  est  encore  dans  l'enfance.  Les 
seuls  endroits  où  les  enfants  des  personnes  ri- 
ches puissent  trouver  quelque  peu  d'instruction 
sont  les  couvents.  Le  nec  plus  ultra  du  savoir 
est  l'étude  du  Dictionnaire  de  la  langue  éthio- 
pienne. La  connaissance  de  quelques  plantes  , 
la  cautérisation  par  le  fer  chaud  ,  voilà  toute  la 
médecine.  La  peinture  n'est  qu'un  simple  colo- 
riage ;  la  musique  est  nulle ,  et  l'architecture 
n'est  guère  plus  avancée.  Les  églises  sont  les 
seuls  édifices  qui  méritent  quelque  attention. 
Excepté  les  habitations  des  chefs  ,  les  autres  ne 
sont  que  des  cabanes.  L'agriculture  est  plus 
avancée ,  quoique  bien  médiocre  encore  ;  mais 
l'art  dramatique  est  celui  oîi  les  Abyssins  met- 
tent le  plus  de  finesse  et  de  naturel.  Quant  à 
l'industrie  manufacturière ,  elle  y  est ,  parmi 
eux ,  dans  le  même  état  d'avancement  que  les 
arts  et  les  sciences.  Cependant  on  trouve  çà  et 
là  quelques  fabricants  d'objets  de  première  né- 
cessité ,  tels  qu'étoffés  de  coton  ,  draps  ,  et  ou- 
tils aratoires.  Ainsi  Gondar,  Adouâ,  Siré ,  li- 
vrent des  toiles  de  coton  en  grande  quantité  , 
et  qui  sei'vent  souvent  de  monnaie  courante  ; 
Aksoum,  du  parchemin;  Adouâ,  des  écriteaux  ; 
Antalô ,  des  piques.  Massouàh ,  bourgade  qui 
occupe  une  petite  île  de  la  mer  Rouge  ,  est  l'en- 
trepôt du  commerce  extérieur  de  l'Abyssinie, 
et  Adouâ,  celui  du  commerce  intérieur.  C'est 
par  là  que  s'exportent  les  résines,  l'or,  l'ivoire, 
et  les  esclaves ,  regardés  comme  les  plus  beaux 
de  ceux  que  l'Orient  tire  d'Afrique,  et  que  s'im- 
portent tous  les  objets  que  l'Abyssinie  demande 
à  l'étranger,  tels  que  le  plomb,  le  ferblanc  , 
l'or  en  feuilles,  les  tapis  de  Perse,  la  soie 
écrue  de  la  Chine  ,  les  draps  de  France ,  les 
peaux  de  couleur  d'Egypte,  les  verroteries  de 
Venise,  etc. 

L'Abyssinie  formait  jadis  une  monarchie  gou- 
vernée par  un  prince  qui  prenait  le  titre  de  A'c- 
gousNagastzaIthyopya,Yo\  des  rois  d'Ethiopie  ; 
mais  il  y  a  longtemps  que  cette  souveraineté  n'est 
plus  qu'un  vain  fantôme  et  que  l'état  est  au  pou- 
voir des  gouverneurs  des  provinces  ,  ou  râs  , 
dont  l'ambition  y  entretient  sans  cesse  laguerro 
clvilOi  Kl  cependant  les  hordes  inîafigabfe  dta 


ABY 


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Callas sont  là,  pressant  le  pays  de  tous  côtés  par 
uneguerreincessante,etsepartageantdéjàmênie 
quelques  lambeaux  de  la  grande  proie  qu  ils 
espèrent  prendre  entière  un  jour  ou  l'autre.  On 
peut  aujourd'hui  considérer  l'Abyssmie  comme 
divisée  en  trois  états ,  le  Tigré ,  l'Amhara  et  le 
Choa.  Le  Tigré  comprend  tout  le  pays  placé 
entre  la  chaîne  de  montagnes  parallèle  au  litto- 
ral maritime  et  les  montagnes  du  Samen.  Le 
territoire  le  plus  voisin  de  la  mer ,  du  côté  de 
Manouah ,  est  commandé  par  un  chef  qui  prend 
le  titre  de  Baharnagache ,  gouverneur  de  la  mer. 
La  capitale  du  Tigré  est  Antalô,  mais  le  ràs  ré- 
side à  Cheiicout;  les  principales  villes  sont  Ouà, 
Aksoum  et  Siré.  VAmhara  s'étend  à  l'O.  du  Ti- 
gré ,  principalement  sur  les  rives  du  lac  Dem- 
baya.  Dembaya,  Godjam,  Beghembar,  l'Amhara 
proprement  dite ,  sont  ses  plus  importantes  pro- 
vinces. On  y  trouve  entre  autres  villes  Goiidar, 
la  capitale  de  l'empire,  Dévra-Tabour,  ville  oii 
réside  le  ràs  actuel ,  Aly  ;  Tcherkine ,  Halà  et 
KoUéla.  Le  Choa  j  que  l'on  désigne  souvent  en 
y  joignant  le  nom  d'une  province  voisine ,  sous 
le  nom  de  Choa  el  Ifat ,  embrasse  les  plateaux 
qui  s'étendent  au  midi  de  l'Amhara  et  du  Tigré, 
entre  5o  et  59°  de  long.  E.  Ankober  est  sa  capi- 
tale. Celte  province,  qui  n'avait  pas  été  visitée 
depuis  Alvarez  (1521),  a  été  parcourue  derniè- 
rement (183o  et  36)  par  deux  voyageurs  fran- 
çais, MM.  Combes  et  Tamisier,  dont  le  voyage 
en  Abyssinie  est  l'un  des  plus  étendus  que  l'on 
ait  encore  faits  dans  ces  régions.  Ils  nous  ont 
rapporté  des  choses  fort  curieuses  sur  le  chef 
ou  roi  auquel  obéit  le  Choa.  Il  parait  que  ce 
prince,  actif  et  entreprenant,  ami  des  arts  et  des 
sciences  de  l'Europe ,  chrétien  zélé  ,  aurait  ar- 
rêté les  progrès  des  Gallas ,  et  se  serait  même 
rendu  maître  des  districts  placés  en  arrière  de 
ZeyJa  ,  habités  encore  par  un  reste  de  ces 
peuples  musulmans  qui  portèrent  de  si  rudes 
coups  à  l'empire  aux  w"  et  xvF  siècles.  Du  reste, 
le  roi  de  Choa,  est  tellement  maître  de  lui  qu'il 
semble  avoir  même  oublié  que  son  royaume 
relevait  jadis  du  prince  qui  régnait  à  Gondar. 
C'est  le  chef  le  plus  puissant  de  l'Abyssinie,  car 
les  ràs  du  Tigré  et  de  l'Amhapa  n'ont  pas  même 
le  pouvoir  d'empêcher  les  gouverneurs  des 
districts  de  lever  sans  cesse  l'étendard  de  la  ré- 
volte et  de  l'indépendance.  Tel  est  ce  vaste  em- 
pire d'Abyssinie ,  dont  les  princes  régnèrent  à 
une  époque  sur  une  partie  de  l'Arabie  et  de 
l'Afrique  méridionale.  Si  on  interroge  l'histoire 
pour  y  trouver  la  raison  d'une  telle  décadence, 
on  y  lira  que  Yasous  II ,  qui  régna  de  1729  à 
47S2,  et  son  fils  Joas,  sont  les  causes  premières 
des  dissensions  intestines  qui  ne  cessent  de  bou- 
leverser l'empire  depuis  leur  règne.  En  s'alliant 
aux  Gallas  par  les  liens  du  sang,  en  les  appelant 
à  de  hautes  fonctions ,  ces  princes  soulevèrent 
l'indignation  dos  peuples ,  qui  voyaient  à  leur 
tète  et  les  ennemis  de  l'empire  et  des  hommes 
qu'ils  regardent  comme  impurs. 

Depuis  un  temps  fort  éloigné ,  les  prêtres  de 
l'église  d' Aksoum  sont  chargés  d'enregistrer  tous 
les  princes  qui  occupent  le  trône ,  et  de  men- 
tionner les  principaux  événements  de  leur  règne, 
dans  un  livre  que  l'on  appelle  Tarj/A/i  négouchty, 
la  Chronique  des  négoiis  ou  rois.  Tel  est  l'ou- 
vrage qui  sert  de  base  à  riiistoire  d'Abyssinie. 


Conime  toutes  les  chroniques  orientales,  ses 
premiers  temps  sont  très  incertains  et  presque 
fabuleux.  Elle  ne  commence  à  prendre  quelque 
certitude  qu'à  un.  nommé  Ménihhelek  ,  qu'elle 
nomme  fils  de  la  reine  de  Saba  etde  Salomon.Ce 
prince  convertit  les  peuples  à  la  religion  de 
Moïse  et  les  réunit  le  premier  en  un  corps  de 
nation.  Le  Tarykh  ne  donne  que  le  nom  de  ses 
successeurs,  et  l'on  est  obligé ,  pour  avoir  quel- 
ques détails  sur  les  événements  qui  ont  rempli 
les  quinze  à  vingt  siècles  antérieurs  à  l'arrivé* 
des  Portugais ,  de  rechercher  les  passages  relatifs 
à  l'Abyssinie  dans  les  écrivains  grecs  et  arabes. 
Trente-neuf  ans  avant  l'ère  chrétienne,  Azamas 
soumit  l'Haméritide  (l'Yémen),  que  les  rois 
d' Aksoum  possédèrent,  mais  avec  quelque  in- 
terruption, jusqu'à  l'apparition  de  Mohammed  ; 
et  en  555  après  J.-C,  Abreha  et  Atzbéha  se  con- 
vertirent au  christianisme.  La  nature  monta- 
gneuse de  ces  régions  les  mirent  seules  à  l'abri 
des  brillantes  conquêtes  qui  commencèrent  à  la 
voix  de  Mohammed,  et  les  Arabes  ne  purent  occu- 
per que  les  parties  basses  de  l'empire ,  oîi  ils  éta- 
blirent plusieurs  petites  souverainetés ,  dont  la 
plus  puissante  fut  celle  des  rois  de  Zeilah.  Au 
x«  siècle,  les  juifs  retirés  dans  les  montagnes 
de  Samen  ,  profitant  de  la  mort  du  roi  régnant , 
se  répandirent  au  dehors ,  et  Judith  ,  princesse 
qui  les  commandait,  ayant  fait  massacrer  la  fa- 
mille royale,  s'empara  du  trône,  que  ses  des- 
cendants occupèrent  pendant  trois  siècles.  Un 
événement  singulier,  l'abdication  du  onzième 
des  rois  juifs,  replaça  la  couronne  sur  la  tète 
d'un  descendant  de  la  dynastie  de  Menilehhek , 
Ikon-Amlak,  élevé  à  l'ombre  d'une  retraite  in- 
expugnable et  défendue  par  quelques  vieux  dé- 
bris de  la  noblesse  de  l'empire.  C'esl  en  1301 
que  commencèrent  avec  les  musulmans  ces  lon- 
gues et  terribles  guerres ,  qui  ne  se  terminèrent 
à  l'avantage  des  Abyssins  que  par  l'arrivée  de 
400  Portugais,  envoyés  dans  ces  régions  à  la 
suite  d'une  ambassade  de  l'impératrice  Hélène 
au  roi  Emmanuel  de  Portugal.  L'arrivée  au 
concile  de  Florence  (1456)  de  deux  envoyés  du 
roi  Zara-Yakoub  avait  fait  connaître  à  l'Europe 
l'empire  d'Abyssinie ,  qui  ex«ita  une  vive  curio- 
sité, parce  que  l'on  croyait  y  reconnaître  les  états 
du  prêtre  Jean ,  ce  vague  pressentiment  de  la 
découverte  de  Colomb,  dont  le  souvenir  évo- 
quait au  moyen-àge  tant  de  riches  pensées  de 
splendeur  etde  puissance.  Sentza-Donghel,  qui 
régnait  à  la  fin  du  xvi«  siècle,  eut  à  combattre 
en  même  temps  et  les  Turks  et  les  Gallas,  deux 
nouveaux  ennemis  destinés  à  éprouver  encore 
la  constance  et  le  courage  des  Abyssins.  L'abju- 
ration de  la  foi  grecque  par  Socinios,  deuxième 
successeur  de  Sentza,  entre  les  mains  du  moine 
Paez ,  fut  aussi  la  cause  de  son  abdication  en 
faveur  de  son  fils  Facilidas  (1622)  et  de  l'éloi- 
gnement  que  les  rois  d'Abyssinie  témoignèrent 
désormais  pour  tout  ce  qui  venait  de  Rome. 
Facilidas  pacifia  ses  états,  fonda  Gondar;  mais 
les  années  de  son  règne  furent  les  derniers  mo- 
ments de  bonheur  et  de  tranquillité  dont  jouirent 
les  Abyssins;  et  nous  avons  dit  comment  la 
guerre  civile,  cette  hydre  sans  cesse  renaissante, 
s'est  posée  au  milieu  d'eux  et  ronge  au  cœur 
ces  belles  contrées.  Le  trône  en  est  tellement 
flottant  que,  dans  l'esuace  de  deux  ans,  de  1851 


ACA 


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ACII 


à18"3,  trois  négous  en  sont  successivonionl  des- 
cendus après  ravoir  occupé  quelques  instruits. 

ABZAC,  bg.  de  France  (Charente),  près 
de  la  Vienne ,  et  qui  est  dominé  par  deux  col- 
lines, sur  l'une  desquelles  est  le  chat,  qui  a  vu 
naître  madame  de  Montespan.  1,204  habit,  (la 
corn.).  A  2  1.  1/4  N.  de  Confolens. 

ABZAC,  coni.  de  France  (Gironde);  4,520 
habit.  A  une  1/2  1.  S.  de  Coutras. 

ACADIE.   Voy.  NOUVELLE  ÉCOSSE. 

ACAFUI.CO,  V.  du  Mexique  (Mexico),  de- 
venue célèbre  par  le  privilège  dont  elle  jouis- 
sait sous  les  Espagnols  de  recevoir  le  fameux 
galion  qui  apportait  au  Mexique  les  différents 
articles  de  manufactures  dont  l'Espagne  s'était 
réservé  le  droit  de  fournir  ces  contrées.  Ce  pri- 
vilège, qu'elle  devait  à  son  port,  l'un  des  plus 
beaux  du  globe,  étaitdu  reste  la  source  de  toute 
sa  prospérité.  Le  galion  partait  en  février  ou 
mars,  avec  un  chargement  de  cochenille,  cacao, 
vin ,  huile  ,  laine  ,  dont  la  valeur,  jointe  à 
l,2o0,000  fr.  d'argentmonnayé,  représentait  en- 
viron trois  millions,  arrivait  à  Manilla,  prenait 
des  mousselines  ,  des  calicots  teints,  des  che- 
mises de  gros  coton ,  de  la  soie  ècrue,  des  bas 
de  soie,  de  la  bijouterie,  des  épices,  et  revenait 
à  Acapulco  en  trois  à  quatre  mois,  par  la  mous- 
son (vent  d'O.  ) ,  qui  commence  en  août.  Son 
entrée  dans  le  port  était  bientôt  sue  de  tous  les 
marchands  mexicains.  De  3  à  4,000  habitants  , 
sa  popul.  s'élevait  à  8  ou  9,000,  qui,  aussi- 
tôt les  achats  faits ,  s'empressaient  de  fuir  l'air 
chaud  et  empoisonné  de  cette  malheureuse 
ville.  Environnée  par  de  hautes  montagnes  de 
toutes  parts  ,  exposée  à  la  chaleur  étouffante  de 
la  zone  torride  ,  elle  est  à  peine  rafraîchie  par 
le  vent  qu'y  amène  une  coupure  que  l'on  a  pra- 
tiquée dans  les  hauteurs ,  du  côté  de  la  mer,  et 
qui  encore  ne  peut  déplacer  les  miasmes  pesti- 
lentiels d'un  marais  voisin ,  source  incessante 
de  fièvres  dont  les  habitants  et  les  étran- 
gers sont  les  victimes.  Si  à  cela  on  ajoute 
un  sol  exposé  aux  tremblements  de  terre  ,  on 
ne  sera  plus  étonné  de  l'état  d'abandon  dans 
lequel  se  trouve  Acapulco  depuis  qu'on  ne  si- 
gnale plus  l'arrivée  du  galion  dans  son  port. 
Aujourd'hui  cet  immense  bassin  ,  si  bien  abrité, 
qu'il  ressemble  à  un  lac  des  montagnes ,  où  le 
navire  ne  ressent  rien  des  moindres  agitations 
de  la  mer,  oîi  500  navires  peuvent  se  ranger  à 
l'aise ,  ne  reçoit  plus  que  quelques  barques.  La 
ville  elle-même  n'a  qu'une  trentaine  de  maisons 
et  une  centaine  de  huttes.  Sur  une  hauteur  qui 
la  domine ,  s'élève  le  château  de  San-Carlos  , 
vaste  et  forte  citadelle.  Acapulco ,  d'après  les 
observations  de  M.  de  Humholdt,  est  situé  par 
46"  50'  29"  de  lat.  N.,  et  102°  6'  0"  de  long.  0. 
de  Paris.  Le  capitaine  Basill-Hall  a  trouvé  402° 
43' 47";  différence  7  47". 

ACAB.,  v.  de  la  Turkie  asiat.  (Chrehzour), 
avec  un  château  et  4,200  maisons. 

ACATÉPXC ,  bg.  du  Mexique  (  La  Puebla) , 
dans  une  vallée  dont  la  population ,  réunie  à  la 
sienne ,  est  de  900  à  4,000  familles.  Il  est  à  4  1. 
S.  S.  0.  de  Thuacan. 

ACATliAN,  bg.  du  Mexique  (La  Puebla) , 
dans  un  territoire  couvert  de  plantations  et  de 
pâturages,  où  l'on  élève  de  nombreux  trou- 
peaux ,  dont  les  peaux ,  le  suif  et  la  viande  , 


sont  l'objet  d'un  commerce  assez  important.  Il 
y  a  près  de  là  de  belles  salines.  On  compte  à 
Acatlan ,  avec  son  territoire,  un  millier  de  fa- 
milles. A  2i.  1.  S.  de  La  Puebla. 

ACABJ:>IA,  bg.  du  roy.  de  Naples  (Capi- 
tanata),  dans  un  territoire  abondant  en  den- 
rées de  toutes  espèces.  3,000  habit.  A  2  1.  4/2 
S.  de  Horirio. 

ACCETTUZA ,  bg.  du  royaume  de  Naples 
(  Basilicato) ,  avec  2,000  habit.  A  6  1.  4/4  S.  S. 
0.  de  Montepeloso. 

ACCORDA ,  pet.  comptoir  hollandais  de  la 
Côte-d'Or ,  dans  le  royaume  d'Ahanta ,  à  l'ex- 
trémité du  cap  des  Trôis-Pointes. 

ACCOlAY,  corn,  de  France  (Yonne); 4,460 
habit.  A  une  1/2  1.  0.  de  Vermenton. 

ACCOMFXNG ,  v.  de  la  Jamaïque ,  sur 
le  versant  mérid.  de  l'île,  près  des  sources  de  la 
Black-River,  et  à  50  1.  0.  N.  0.  de  Kingston. 

ACCONS,  com.  de  France  (Ardèche); 
1,451  habit. 

ACCOUSjVg.  dé  France  (Basses-Pyrénées), 
sar  le  Grand-Aspe ,  avec  une  source  minérale. 
4,606  habit.  A  3/4  de  1.  S.  de  Bedons. 

ACCunxoliI,  pet.  V.  du  roy.  de  Naples 
(Abruzze  ultérieure  deuxième),  sur  le  penchant 
d'une  colline  au  pied  de  laquelle  coule  le 
Fronto  ;  avec  trois  églises ,  un  hôpital  et  deux 
monts-de-piété.  800  habit.  A  2  1.  N.  N.  0. 
d'Amatrice. 

ACERESrZA,  V.  du  royaume  de  Naples 
(Basilicate),  sur  une  montagne  des  Apennins, 
au  pied  de  laquelle  coule  le  Bandano  ;  avec  un 
chat. -fort;  siège  d'un  évêché  dont  le  titu- 
laire réside  à  Matera.  3,600  habit.  Acerenza  oc- 
cupe l'emplacement  de  l'ancienne  Acheronlia, 
que  les  Romains  regardaient  comme  le  boule- 
vard de  la  Pouille  et  de  la  Lucanie.  A  5  1. 
N.  N.  E.  de  Petenza. 

ACXRiro ,  V.  du  roy.  de  Naples  (princi- 
pauté citérieure) ,  siège  d'un  évèché ,  et  qui  est 
bâtie  sur  les  ruines  de  l'ancienne  Picenze.  Il  a 
une  papeterie  et  une  forge.  2,400  habit.  A  6  1. 
N.  E.  de  Salerne. 

ACERRA ,  V.  du  roy.  de  Naples  (  Terre 
de  Labour),  dans  un  pays  fertile,  mais  mal- 
sain ;  résidence  d'un  évèque.  On  y  remarque  la 
cathédrale.  Cette  ville  a  remplacé  l'ancienne 
Acerrœ ,  fondée  par  les  Étrusques ,  et  qui  fut , 
plus  tard  ,  un  municipe  romain.  Brûlée  par  An- 
nibal ,  pour  être  restée  fidèle  à  Rome ,  elle  fut 
rebâtie  aux  fixais  de  la  république.  6,000  habit. 
A  3  1.  et  1/2  N.  E.  de  Naples. 

ACETR-GHAR,  v.  de  l'Hindoustan  (États 
d'Holkar),  fortifiée  par  l'art  et  la  nature  ,  et  le 
fort  principal ,  situé  sur  un  rocher  escarpé ,  a 
trois  quarts  de  lieue  de  circuit.  On  y  recueille 
du  raisin  renommé.  Elle  est  en  partie  ruinée. 
A  4  1.  1/4  N.  de  Bourhampour. 

ACHAGUAS,  peuple  de  la  Nouvelle-Gre- 
nade (  Amérique  méridionale  ) ,  qui  habite  les 
plaines  du  Cazanare  et  de  la  Meta ,  et  les  forêts 
des  bords  de  l'Èle.  Ils  n'ont  d'autre  vêtement 
qu'une  pièce  de  toile  au  milieu  du  corps ,  por- 
tent les  cheveux  longs  et  huilés ,  se  peignent  le 
corps  avec  des  terres  de  diverses  couleurs.  Ils 
se  servent  très  adroitement  du  dard  et  de  la 
lance ,  et  livrent  des  combats  répétés  aux  bêtes 
féroces.  Les  Achaguas  ,  naturellement  très  en- 


AGI 

thousiasies ,  ftirent  en  granae  parue  convertis 
au  clirisliaiiisme  par  les  jésuites  vers  4061. 

ACHAÏi:  était  une  contrée  du  Péloponèse, 
très  peuplée;  sa  v.  principale  était  Œgium.Plus 
tard,  les  Romains,  ayant  fait  la  conquête  de  la 
Grèce,  la  partagèrent  en  deux  gr.  divisions,  la 
Macédoine  et  l'Achaïe  ;  celle-ci  comprenait  à  peu 
près  la  Grèce  propre.  Le  gouvernement  actuel 
de  la  Grèce  a  rendu  à  ce  pays  son  anc.  nom. 

ACHAF,  vg.  de  la  Russie  d'Europe  (gou- 
vernement de  Perm  )  ;  possède  des  mines  de 
cuivre. 

ACHEM,  roy.  qui  embrasse  l'extrémité  sep- 
lentr.  de  Tile  de  Soumàdra  (et  non  Sumatra 
et  dont  l'orthographe  plus  exacte  est  Atchim  , 
mot  auquel  nous  renvovons). 

ACHEN,  com.  de  France  (Moselle).  1,620 
habit.  A  1  1.  1/2  0.  de  Rosbach. 

ACHEIfAU,  pet.  riv.  de  France  (  Loire-In- 
férieure), par  laquelle  le  lac  de  Grand-Lieu  s'é- 
coule dans  la  Loire.  Ses  eaux  ,  entièrement  na- 
vigables ,  ont  un  cours  de  6  1. 

ACHENRXIN ,  pet.  v.  du  Tyrol  (  Frinthal- 
Inférieure  ),  avec  un  château  et  une  gr.  fabr.  de 
laiton.  Près  de  là  est  une  verrerie  considérable , 
un  moulin  à  poudre  et  une  fonderie.  A  5/4  de  1. 
N.  N.  0.  de  Rattenberg. 

ACHÈRi:S-I.E-MÀRCH£  ,  bg.  de  France 
(Loiret),  avec  1,500  habit.  A  4  1.  0.  S.  0.  de 
Pitliiviers. 

ACHERN  (Ober),  V.  du  grand-duché  de 
Bade  (Kinzig),  sur  l'Acher;  ch.-l.  de  baillage. 
Elle  a  une  école  industrielle,  et  commerce  en 
chanvre  et  fer.  Près  de  là  sont  deux  papeteries. 
1,400  haWt.  A  4  1.  1/2  S.  S.  0.  de  Baden. 

ACHÉROM.  Plusieurs  riv.  et  lacs  d'Europe, 
d'Asie  et  d'Afrique,  ont  porté  ce  nom  dans 
l'antiquité.  Les  plus  célèbres  étaient  le  fl.  de 
l'Epire  (Albanie),  qui  commençait  vers  la  fbrét 
de  Dodune ,  suivant  l'illustre  Banville,  et  le  lac 
Achéron  ,  dit  Acherusia ,  dans  l'anc.  Campanie 
(roy.  de  Naples),  peu  loin  du  lac  Averne, 
lieu  désolé  de  tous  les  temps  par  les  volcans, 
et  consacré  aux  divinités  infernales.  1^' Achéron 
était  considéré  généralement  comme  un  des  fl. 
de  l'enfer;  son  nom  grec,  qui  signifie  chagrin^ 
et  les  lieux  sombres  qu'il  arrosait,  avaient  pu 
être  l'origine  de  cette  croyance.  Comme  nous  ne 
faisons  pas  ici  un  dictionnaire  classique  ni  de  géo- 
graphie ancienne,  nous  renvoyons  nos  lecteurs 
aux  mots  Baha^  Fusuro  et  Glykis. 

ACSMOUNIM,  v.  de  la  Moyenne-Egypte 
(Minyéli),  sur  la  rive  dr.  du  Psil,  et  où  l'on  voit, 
entre  autres  ruines  de  l'anc.  IlennopoUs  magnuy 
un  portique  de  temple  qui  nous  a  paru  l'un  des 
plus  beaux  monuments  de  l'Egypte.  A  44  1.  0. 
du  Kaire. 

ACHERir,  com.  de  France  (Aisne).  1,046 
habit.  Ail.  1  '4  N.  de  La  Fère. 

ACHEUX,  com.  de  France  (Somme).  ^  de 
distribution.  1,005  habit.  A  11.  E.  S.  E.  de  Va- 
lincs. 

ACHICOURT,  com.  de  France  (Pas-de- 
Calais).  1,510  habit.  A  1/4  de  1.  S.  d'Arras. 

ACIGNÉ,  com.  de  France  (Ile-et-Yilaine). 
2,506  habit.  A  5  1.  E.  de  Rennes. 

ACIOU,  station  du  Ssahhrâ.  62  journées  S.  de 
Tripoli. 

Ad-BJBALX ,  V.  de  Sicile  (Catane),  b&tie  sur 


12  —  ACO 

un  massif  de  laves,  sur  le  bord  de  la  mer, 
au  pied  du  mont  Etna  et  à  l'emb.  de  la  pet. 
rivière  d'Acis  qui  y  forme  un  port.  Elle  est 
défendue  par  un  fort,  bâtie  en  laves,  percée  de 
larges  rues.  On  y  fabrique  des  toiles ,  des  soie- 
ries, et  fait  le  comm.  des  grains.  15,000  habit. 
A4  1.  N.  E.  deCatane. 

ACBLEN',  v.  de  Prusse  (Magdebourg),  sur 
l'Elbe ,  avec  un  chat. ,  des  fabr.  de  draps  ,  de 
sucre,  et  des  tanneries.  5,000  habit.  A  4  1. 
E.  S.  E.  de  Calbé. 

AC097CA6UA,  pet.  V.  du  Chili,  ch.-l.  de  la 
province  du  même  nom  avant  la  fondation  de 
San-Felix.  A  5  1.  1/2  N.  E.  de  Santiago. 

ACOSTCAGUA,  proY.  du  Chili,  bornée  par 
les  Andes  ,  la  vallée  de  Colina  et  la  prov.  de 
Quillota.  Elle  est  traversée  par  une  assez  belle 
route  qui,  néanmoins,  devient  dangereuse  en 
quelques  endroits  depuis  le  mois  de  novembre 
jusqu'au  mois  de  mai.  Elle  possède  des  mines 
de  cuivre  et  d'argent.  Les  principales  produc- 
tions consistent  en  blé,  fruits,  melons  et  origan. 
La  popul.  est  de  8,417  habit.  Elle  a  pour  capit. 
San-Felippe  el  Real. 

ACOSXCAGirA,  riv.  du  Chili,  dans  la  vallée 
de  ce  nom.  A  551  1.  N.  0.  de  Santiago,  jadis 
capit.  de  la  première  Aconcagua. 

ACOSfCAGUA ,  pic  qui  fait  partie  d'un 
groupe  de  volcans,  et  est  la  plus  h.  mont,  de  la 
Cordillière  du  Chili.  Cette  mont,  est  située  à 
1°  41'  à  l'E.  de  Valparaiso,  et  52''  28'  de  lat., 
par  conséquent  elle  est  à  90  milles  environ  de 
cette  dernière  ville ,  et  comme  de  là  sa  hauteur 
angulaire ,  mesurée  avec  un  théodolite ,  est  de 
1°  55'  52",  l'élévation  absolue  est  de  7,205  mè- 
tres. Cette  mesure  se  rapporte  assez  bien  à  celles 
que  les  capitaines  Beechey  et  Tritroy  avaient 
trouvées,  l'un  25,792  pieds  anglais  ,  et  l'autre 
25,045.  Cette  montagne  est  donc  beaucoup  plus 
élevée  que  le  Chimboraço,  qui  a  longtemps  été 
regardé  comme  la  plus  haute  de  l'Amérique , 
mais  qui,  n'ayant  que  6,550  mètres,  avait  déjà 
dû  céder  le  premier  rang  au  Nevado  de  Sorata 
qui  le  surpasse  de  166.  Le  pic  d' Aconcagua  sur- 
passe ce  dernier  lui-même  ,  et  ne  se  trouve  que 
de  500  mètres  moins  élevé  que  le  plus  haut 
sommet  de  l'Himalaya,  auquel  on  peut  assigner 
7,821  mètres  ,  et  qui ,  jusqu'à  ce  jour,  serait  le 
plus  élevé  de  notre  globe. 

ACONCAGUA,  gr.  l'iv.  du  Chili,  qui  prend 
sa  source  dans  les  Andes,  et  se  jette  dans  le  gr. 
Océan  par  55"  dé  lat.  S. 

ACONCAGUA ,  gr.  et  belle  vallée  du  Chili , 
fertile  en  blé ,  chanvre  et  lin. 

AÇORES,  archipel  de  l'océan  Atlantique,  à 
•502  1.  0.  de  Lisbonne  ,  entre  les  57  et  40" 
N.  et  les  27  et  40°  0.  Il  est  situé  entre  l'Europe 
et  l'Amérique.  Les  îles  qui  le  composent ,  au 
nombre  de  dix ,  forment  trois  groupes  :  au  N. 
Flores  et  Corvo  ;  au  centre  Terceira,  la  plus  gr., 
St.-George,  Graciosa,  Fayal  et  Pico  ;au  S.  E.  Sta.- 
Maria,  San-Miguel  et  les  Formigues.  La  surface 
des  Açores  est  montagneuse  et  offre  de  nom- 
breux exemples  de  l'action  des  feux  volcaniques, 
qui  s'y  font  sentir  encore  souvent  par  des  trem- 
blements de  terre  et  des  éruptions  sous-marincs 
effrayantes,  car  les  anciens  volcans  ne  pré- 
sentent plus  que  des  cratères  éteints.  Les  érup- 
lions  les  plu$  célèbres  sont  celles  de  1591»  4638| 


ACO 

4719  et  1811.  Los  oaux  tliermalos  do  cet  nrclii- 
pcl  sont  fort  salutaires.  Le  sul  do  toutes  ces  iU>s 
est  fortile,  et,  qiu)i(ine  mal  cultivé,  couvert  d'uiK! 
brillante  végétation;  l'aspect  enclianteiir  (h; 
C.raoiosa  lui  a  valu  le  nom  ([u'elle  porte.  Le  cli- 
mat y  est  d'une  douceur  remarquable,  la  tem- 
pérature de  l'été  y  étant  tempérée  par  le  voisi- 
nage de  la  mer,  et  leur  latitude  élevée  les  met- 
tant à  l'abri  des  rigueurs  de  l'hiver,  partout  l(;s 
champs  donnent  en  abondance  du  blé,  de  l'orge, 
du  mais,  des  pommes  de  terre  et  tous  les  autr(>s 
légumes  d'Europe  ,  des  ignames,  des  bananes  , 
dos  ci'rons  ,  des  oranges  ,  la  plupart  des  fruits 
de  nof  contrées;  l'abricot  ne  vient  qu'à  Fayal. 
Les  jardins  sont  embellis  d'une  foule  de  fleurs. 
Excepté  Flores  et  Corvo  ,  où  la  vigne  réussit 
avec  peine  ,  les  autres  îles  recueillent  beaucoup 
de  vins,  entre  autres  Pico  ,  dont  le  produit 
forme  la  principale  richesse  ;  celui  de  San-George 
est  regardé  comme  le  meilleur  des  Açores.  Il 
n'y  a  que  Graciosa  qui  manque  de  bois  :  ailleurs 
des  forêts  ou  des  touffes  de  frênes  ,  de  hêtres 
élancés,  de  châtaigniers,  couvrent  les  hauteurs  ; 
le  cèdre  est  tr^s  commun  à  Flores  et  à  Corvo. 
L'éducation  du  bétail  est  une  branche  de  l'in- 
dustrie agricole  très  suivie  aux  Açores ,  et  favo- 
risée, d'ailleurs,  par  d'abondants  et  riches  pâtu- 
rages ;  les  fromages  et  les  jambons  de  Terceira 
sont  renommes  :  Graciosa  exporte  du  beurre  et 
du  fromage.  On  extrait  de  Sta. -Maria  du  marbre 
et  une  terre  argileuse  qui  donne  la  plus  fine 
poterie.  Les  Hollandais  venaient  chercher  jadis 
a  San-Miguel  de  la  terre  à  foulon ,  et  cette  île 

f)ossédait  au  xvi<=  siècle  un  grande  fabrique  d'a- 
un.  La  mer  est  riche  en  sardines,  qui  font  une 
partie  de  la  nourriture  du  bas  peuple,  dorades, 
ombres ,  perche»  ,  barbeaux ,  tortues  de  petite 
espèce  ,  testacés,  et ,  entre  autres,  deux  sortes 
d'excellentes  huîtres,  etc.;  la  pêche  y  est  assez 
active.  Parmi  les  oiseaux  auquels  les  bocages  des 
Açores  servent  de  refuge,  nous  citerons  le  serin, 
la  fauvette ,  le  merle,  dont  la  chair  est  un  man- 
ger délicieux.  Sta. -Maria  nourrit  une  espèce 
d'oiseau  de  Guinée  appelé  garajaô.  Ces  iles 
manquent  tout  à  fait  de  port ,  ce  qui  nuit  singu- 
lièrement à  leurs  relations  commerciales.  Ce- 
pendant elles  commercent  avec  le  Brésil  et 
d'autres  contrées  de  l'Amérique ,  le  Portugal  et 
l'Angleterre.  Une  cinquantaine  de  bâtiments  en 
exportent  du  froment  et  du  vin  en  grande  quan- 
tité ,  des  farines  ,  du  miel ,  des  légumes,  d'S 
viandes  salées,  du  lard,  de  l'orseille,  des  grosses 
toiles  ,  de  l'eau-de-vie  ,  du  vinaigre. 

En  4821  la  population  des  Açores  était  de 
200,000  individus  ;  San-Miguel,  Fayal  et  Gra- 
ciosa sont  les  plus  peuplées.  Les  Açoriens  sont 
généralement  laborieux,  sobres  ,  d'une  bonne 
constitution  ,  et  très  intelligents  :  un  grand 
nombre  d'entre  eux  s'expatrient,  et  on  en  trouve 
beaucoup  dans  différentes  parties  du  Brésil.  Les 
habit,  de  Pico  sont  renommés  pour  la  be.iuté 
de  leurs  formes ,  la  vivacité  de  leur  esprit ,  par 
leur  amour  du  travail  dont  ils  ont  donné  une 
preuve  remarquable  dans  la  culture  de  leur  ile. 
ils  descendent,  comme  ceux  de  Fayal,  en  très 
grande  partie  de  colons  flamands.  Ceux  des 
autres  îles  ont  eu  pour  ancêtres  des  Portugais. 
La  noblesse  est  nombreuse  aux  Açores ,  et  pos- 
sède une  grande  partie  du  sol.  On  désigne  [Kir  le 


—  13  —  ACQ 

nom  do  Morgndos  leo  propriétaires  des  terres 
substituées  ,  race  stupide ,  paresseuse ,  qui  no 
s()ng(î  qu'i»  boire  ,  manger,  dormir  et  amasser 
de  rarg(!nt. 

On  pense  que  les  Açores  étaient  connues, 
quoicpip  vaguement,  des  géographes  arak's.  Au 
milieu  du  xv  siècle,  un  marchand  flamand,  parti 
de  Lisbonne,  y  fut  poussé  par  la  tempête,  et 
rendit  ainsi  leur  existence  certaine.  Alors  la  cour 
de  Portugal  y  envoya  Cabrai  en  1452,  et  en  liS? 
elles  étaient  toutes  connues.  Depuis  lora ,  leur 
histoire  se  lie  à  celle  de  la  mère-patrie ,  et  cela  si 
intimement,  qu'on  doit  se  rappeler  le  roie 
qu'elles  ont  joué  dans  la  dernière  révolution  de 
Portugal.  Elles  sont  administrées  par  un  capi- 
taine-général qui  réside  à  Angra ,  dans  l'île  de 
Terceira;  chaque  île  est  soumise  à  un  ou  deux 
capitaines-majors  qui  veillent  au  maintien  de  la 
pohce,  commandent  la  milice  et  inspectent  la 
perception  des  impôts.  Le  gouverneur  est  nommé 
pour  trois  ans.  Le  revenu  de  cet  archipel  s'élève 
à  1,000,000  de  fr.  net.  —  Les  Portugais  placent 
le  premier  méridien  au  pic  des  Açores  ,  haut  de 
6,000  pieds.  • — Ces  îles  ont  reçu  le  nom  d'^pore* 
(épervier),  parce  qu'on  y  remarque  une  foule  de 
ces  oiseaux  de  proie. 

AÇOUDI  ou  AçouDA  ,  V.  du  Ssahhri ,  dans 
l'ouasis  d'Asben,  ch.-l.  du  pays  d'Hahir.  C'est 
une  station  pour  les  caravanes.  Le  pays  est  fer- 
tile et  nourrit  beaucoup  de  bétail.  A  45  l.  N. 
d'Agadès. 

ACOURY  ou  Akora  ,  v.  de  l'Afghanestân 
sur  le  Sind.  A  4  1.  1/2  N.  N.  0.  d'Alak. 

ACQUA-M-ERA ,  bg.  du  roy.  Lombardo-Vé- 
nitien  (Mantoue  ),  près  de  la  jonction  du  Chiese 
et  de  rOglio.  On  y  fabrique  de  la  toile.  1 ,600  habit. 
A  6  1.  0.  de  Mantoue. 

ACQUA:PEBJDEKrTE ,  pet.  v.  des  États  de 
l'Église  (Viterbe),  sur  le  penchant  d'une  mon- 
tagne boisée ,  embellie  par  les  cascades  d'un 
torrent.  Elle  est  mal  bàlie  ,  mal  percée.  On  y 
compte  six  églises  et  2,500  habit.  Évêché.  A51. 
0.  d'Orvieto. 

ACÇUASPARTA,  bg.  des  États  de  l'Église. 
A  5  1.  1/4  0.  S.  0.  do  Spoleto,  avec  un  chât.- 
fort  bâti  sur  une  éminence. 

ACQUAVrVA ,  pet.  v.  murée  du  roy.  de 
Naples  (  terre  de  Bari),  au  pied  des  Apennins, 
avec  une  belle  église  paroissiale.  5,500  habit. 
A  6  1.  1/2  S.  de  Bari. 

ACQUAVIVA-COllE  DI  CROCE,  bg.  du. 
roy.  de  Naples  (  Sannio  ) ,  dans  un  vallon  ,  et 
qui  a  été  fondé  au  xvu'  siècle  par  des  Esclavons. 
1,400  habit.  A  8  1.  N.  N.  E.  de  Campobasso. 

ACQUZ,  V.  des  États  Sardes  (Alexandrie)  , 
ch.-l.  d'une  province  du  même  nom  ,  ancienne 
capitale  du  Montferrat ,  siège  d'un  évêché.  Elle 
est  bâtie  sur  les  bords  de  la  Bonnida,  et  n'offre 
de  remarquable  que  quelques  antiquités  romai- 
nes ,  entre  autres  un  aqueduc  ruiné  qui  traverse 
la  rivière.  C'est  là  tout  ce  qui  reste  des  Aquœ 
Staticllœ,  ancienne  ville  renommée  pour  ses 
eaux  thermales  sulfureuses ,  encore  existantes 
et  encore  fréquentées.  Les  boues  en  sont  surtout 
recommandées  pour  les  douleurs  rhumatismales 
et  les  blessures.  Acqui  possède  aussi  des  fabr. 
de  soieries.  Il  est  délèndu  par  un  châleau-fort. 
On  y  compte  2  à  5,000  habit.  A  6  1, 1/2  S.  S.  0. 
d'Alexandrie. 


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ACqvmi,  pet.  V.  de  l'île  d'Haïti  (  S.  ),  àl  1. 
de  la  mer  et  à  25  1.  0.  S.  0.  de  Port-au- 
Prince.  Lat.  N.  18°  17  30",  long.  0.  74"  47. 

ACB.!:  (Paschâlik  de  St.-Jeaa  d'),  Phénicie  et 
part,  de  la  Palestine,  souv.  de  la  Turkie  asiat., 
entre  ceux  de  Tripoli  au  N.,  Damas  E.  et  S.,  et 
la  Méditerranée  à  l'O.  Outre  les  production's  com- 
munes au  reste  de  la  Syrie,  on  y  pêche  encore , 
comme  autrefois ,  le  murex  et  le  buccin.  Popu- 
lation ,  428,000  habit. 

ACBJE  (St.-Jean  d'},  Akkaen  arabe,  l'anc. 
jico,  et  plus  tard  Ptolémais^  v.  de  Syrie,  peu 
étendue ,  et  sit.  dans  une  baie  de  la  Méditer- 
ranée. Elle  est  fortifiée  et  a  joué  un  grand  rôle 
dans  l'histoire  des  croisades  et  pendant  l'expé- 
dition française  dirigée  par  Napoléon  Bonaparte, 
sous  la  république.  Elle  était  presque  déserte  au 
milieu  du  xviiP  siècle,  lorsque  l'émir  Daher, 
Arabe  de  nation,  s'en  empara  par  surprise,  et  y  fit 
renaître  le  commerce  et  la  navigation.  Ce  chef 
habfte  eut  pour  successeur  le  tyran  Djezzar-Pa- 
cha,  qui  l'embellit,  la  fortifia,  et  eut  la  gloire  de 
résiste^  à  Napoléon ,  avec  l'assistance  du  colonel 
Phelipeaux ,  émigré  français ,  et  de  sir  Sidney- 
Smilh.  Mais  ce  monstre ,  pour  la  moindre  faute , 
faisait  couper  le  nez ,  les  oreilles  ou  brûler  les 
yeux  à  ses  administrés.  Cette  ville,  ainsi  que  le 
paschâlik  de  ce  nom ,  dont  elle  est  le  ch.-l. ,  fait 
partie  de  l'Asie  ottomane,  mais  l'administration 
en  a  été  cédée  à  Ibrahim ,  fils  illustre  de  Pillustre 
Mohammed-Ali,  par  un  traité  de  paix  entre 
le  sultan  Mahmoud  et  le  vice-roi  d'Egypte, 
ainsi  que  toute  la  Syrie  et  le  mohassil  d'Adana, 
après  les  victoires  remportées  par  Ibrahim.  Les 
navires  mouillent  dans  la  partie  de  la  baie  au 
N.  du  mont  Carmel ,  au  pied  du  vg.  de  Kaïffa. 
Ses  monuments  ne  remontent  pas  fort  haut, 
mais  ils  ont  tous  été  construits  avec  les  débris 
d'édifices  antiques.  On  y  distingue  le  palais  du 
paschà;  la  mosquée  bâtie  par  Djezzar,  remar- 
quable par  sa  belle  coupole,  enrichie  de  super- 
bes colonnes  de  marbre,  qu'il  y  fit  transporter 
des  villes  voisines;  deux  beaux  bazars  voûtés; 
des  bains  publics,  les  plus  beaux  peut-être  de 
la  Syrie ,  et  une  superbe  fontaine  en  marbre 
blanc  près  du  palais  du  paschâ.  Sa  population 
s'élève  à  près  de  20,000  habit.  Acre  est  l'entre- 
pôt du  comm.  de  coton  de  la  Syrie.  Les  princi- 
pales nations  comm.  de  l'Europe  y  entretiennent 
des  consuls.  A  52  1.  N.  N.  0.  de  Jérusalem. 
Lat.  N.,  52"  54'  5o";  long.  E.,  52°  45'  10". 

ACRI,  v.  du  roy.  de  Naples  (Calabre  citer.  ), 
avec  six  églises  et  7219  habit.  A  5  1.  N.  N.  E. 
de  Cosenza. 

ACS  ou  Ats,  gr.  V.  de  Hongrie  (Komorn), 
avec  un  chat,  et  5,300  habit.  A  2  1. 1/2  S.  E.  de 
Komorn. 

ACTIUM.  F'oy.  Azio  et  Figalo. 

ACTON ,  district  du  Bas-Canada ,  comté  de 
Buckingham. 

ACTOPAN,  V.  du  Mexique  (Mexico).  On 
y  remarmic  l'église  de  l'anc.  couvent  des  Au- 
gustins.  Elle  commerce  en  suif  et  peaux  prove- 
nant du  bétail  que  nourrit  son  territoire.  2,800 
familles.  A.  25  1.  N.  N.  E.  de  Mexico. 

ACUTO,  bg.  de  l'État  de  l'Église,  avec!  ,040 
habit.  A  1  1.  1/4  N.  d'Anagni. 

ADAM  (  Pic  ) ,  nommé  Sam-a-lil  par  les 
Cangalais ,  Salmalà  en  sanskrit ,  et  que  quelques 


auteurs  arabes  nomment  Rohvan.  H  est  situé 
dans  l'intérieur  de  l'île  de  Ceylan ,  au  sud  de 
Kaudy,  dans  le  district  de  Dinasaco  ,  à  environ 
18  1.  de  la  ville  de  Colembo,  et  l'un  des  plus 
célèbres  pèlerinages  des  bouddhistes,  qui  y  ac- 
courent de  tous  les  pays  où  domine  la  religion 
de  Bouddlia  pour  y  voir  l'empreinte  qu'y  laissa 
cette  divinité  lorsqu'elle  visita  dans  son  incar- 
nation l'île  de  Ceylan.  Cette  célèbre  mont,  est 
de  forme  conique  ;  elle  est  visible  à  plus  de  501. 
On  monte  sur  ses  flancs  escarpés ,  entourés  do 
forêts,  au  moyen  de  plusieurs  escaliers  taillés 
dans  le  roc.  L'auteur  de  ce  dictionnaire  géogra- 
phique l'ayant  visité  dans  la  mousson  des 
pluies ,  a  vu  les  escaliers  couverts  d'eau ,  et  a  été 
dévoré  des  sangsues  qui  s'y  trouvent  par  mi- 
riades.  Un  quart  d'heure  avant  d'arriver  au  som- 
met, il  a  été  obligé  d'y  monter  en  se  tenant  des 
deux  mains  à  des  chaînes  de  fer  fixées  dans  la 
plate-forme ,  dont  les  bords  sont  plantés  de  beaux 
rhododendron.  Dans  une  plaine  delSOp.delong 
sur  110  de  large ,  on  trouve  un  petit  étang  d'eau 
limpide ,  source  d'une  rivière  qui  se  précipite 
de  cascade  en  cascade.  Sur  le  sommet,  il  n'y  a 
rien  de  remarquable  qu'une  très  petite  pagode 
en  bois ,  au  milieu  de  laquelle  on  mit  l'empreinte 
d'un  pied  gigantesque  taillé  grossièrement  dans 
la  pierre ,  et  dont  les  doigts  sont  séparés  par  des 
lignes  en  plâtre,  et  qui  lui  a  paru  moderne.  Se- 
lon les  chrétiens,  ce  pied  est  celui  de  St.  Thomas. 
Les  musulmans  prétendent  que  c'est  la  marque 
du  pied  du  père  des  hommes  ;  car  Adam ,  disent- 
ils,  vint  pleurer  ici  son  expulsion  du  paradis  ter- 
restre ;  il  y  resta  debout  sur  un  seul  pied ,  jus- 
qu'à ce  que  Dieu  lui  eut  pardonné  sa  désobéis- 
sance, et  de  là  il  s'envola  vers  les  demeures 
célestes.  Les  Cingalais  et  les  peuples  de  l'Inde 
transgangéUque  croient  que  ce  pied  est  la  trace 
de  Bouddha ,  qui ,  après  999  métamorphoses , 
s'élança  de  ce  lieu  vers  le  ciel. 

Dans  des  pagodes  voisines ,  les  peuples  secta- 
teurs de  Bouddha  vénéraient  des  statues  que  les 
chrétiens,  selon  Diego  de  Couto  (  Decadas  v, 
lib.  IX  ) ,  prenaient  pour  celles  d'Adam  et  d'Eve. 
On  y  conservait  avant  la  conquête  des  Portugais , 
comme  la  plus  sainte  des  reliques ,  une  dent  de 
singe ,  qu'ils  enlevèrent  en  1  bb4.  Les  bouddhistes 
offrirent  au  vice-roi  de  Goa  700,000  ducats  pour 
racheter  ce  trésor.  Le  vice-roi  pensait  qu'une 
dent  de  singe  était  fort  bien  payée  à  ce  prix  , 
mais  l'archevêque-primat  des  Indes  et  l'inqui- 
sition crurent  faire  une  œuvre  méritoire  en  con- 
damnant cette  dent  célèbre  au  feu  du  bûcher. 

La  vue  dont  on  jouit  de  la  haute  plate-forme 
du  pic  sacré  est  vraiment  admirable.  D'un  côté 
on  aperçoit  une  vaste  étendue  de  collines  pa- 
reilles à  un  océan  de  forêts ,  tandis  que  de  l'au- 
tre on  reconnaît  à  peine  le  sommet  des  collines, 
s'élevant  au-dessus  des  brouillards  comme  un 
immense  archipel  de  petites  îles  couvertes  d'ar- 
bres et  de  verdure  ;  et  le  golfe  de  Manar  à  l'ouest, 
avec  le  vaste  continent  de  l'Inde  au-delà  du  golfe  ; 
et  au  nord,  à  l'est,  au  sud,  partout,  l'Océan  qui 
entoure  cette  île  délicieuse  de  Ceylan  ;  et  sous 
vos  pieds,  la  foudre  qui  part  et  va  retentir  dans 
les  cavernes  voisines  comme  la  détonation  d'une 
batterie  de  canons.  J'y  ai  vu,  en  182o,  le  iher- 
niomètre  de  Farenlieit  à  64'^  au  mois  de  mai , 
à  7  h.  du  matin,  et  le  baromètre  (petit)  à 


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2*0  70';  à  minuit,  le  premier«S2«,  sans  descendra 
jilus  bas  dans  la  nuit,  avec  une  jolie  brise  de 
N.  N.  K.  {Foyages  inèd.  de  G.  L.  D.  de  Rienzi.) 

ASAMPIX,  pet.  roy.  de  la  Guinée  seplent., 
sur  la  rive  dr.  et  à  rembouchure  du  Yolta.  11  est 
tributaire  de  l'Achanti. 

ABAUTA  (Tanc.  Balhnœ),  v.  de  la  Turkie 
asiatique,  mohassil  de  ce  nom  ;  bâtie  en  amphi- 
théâtre sur  les  bords  du  Fihoun ,  que  traverse 
un  pont  construit,  dit-on,  par  Justinien.  Elle  est 
défendue  par  un  château,  et  est  la  résidence  d'un 
paschà.  Son  commerce  est  assez  considérable. 
6,000  habit.  A  9  1.  E.  N.  de  Tarsons.  Elle  est 
administrée,  ainsi  que  tout  le  mohassil  de  ce 
nom  ,  par  Mohammed-Ali ,  à  qui  le  soulthan  Ta 
cédée  après  les  succès  qu'il  avait  remportés  sur 
l'armée  turke. 

ASANAB,  V.  de  rilindoustan  (Malabar) , 
résidence  du  chef  des  Nambouris,  secte  de 
brahmines. 

A]>CH£RHXRBA ,  y.  sur  la  côte  occ.  de 
Soumâdra ,  près  de  l'emb.  d'une  rivière ,  avec 
un  fort  hollandais ,  d'où  l'on  exporte  de  l'or,  du 
poivre  ,  de  la  cire ,  de  l'ivoire  et  du  coton. 

ABDA  (y4ddua),  riv.  du  roy.  Lombardo- 
Yénitien  ,  formée  de  ruisseaux  qui  se  réunissent 
à  Bormio  (  Valteline) ,  et  qui  traverse  les  lacs  de 
Como  et  de  Lecco ,  pour  aller  se  jeter  dans  le 
Pô  à  2  1.  de  Crémone.  Cours,  48  1. 

ABDINGTON ,  bg.  d'Angleterre  (York), 
avec  des  filât,  de  laine  et  1,700  habit.  À  2 1.  E. 
de  Skipton. 

ADSIi.  f^oy.  Arrer. 

ASZXXPSZN,  bg.  du  Hanovre  (Gottingen). 
1,200  habit.  A  3  1.  N.  0.  de  Gottingen. 

ADXLMAM'SFIXSElia' ,  bg.  du  Wurtem- 
berg (Jagst),  avec  deux  chat.,  une  forge  et  une 
papeterie.  900  habit.  A  3  1.  1  /4  N.  d'Aalen. 

Al>El.NAn,  v.  de  Prusse  (Posen).  1,200  ha- 
bit. A  2o  1.  S.  E.  de  Posen. 

ASIXSBEB.G,  bg.  d'Illyrie,  ch.-l.  d'un  des 
cercles  de  cette  contrée  ;  avec  un  chat,  bâti  sur 
un  rocher.  Dans  le  voisinage  se  trouve  la  belle 
grotte  d'AdeIsberg.  A  10  1.  S.  0.  de  Laybach. 

ABXXSHEIM ,  bg.  muré  du  gr.  duché  de 
Baden ,  avec  trois  chat,  et  1,300  habit.  Ail. 
S.  S.  0.  d'Osterburken. 

ASEliSHOFSM ,  v.  de  Bavière  (Isar),  près 
de  l'Iller;  à  7  1. 1/2  0.  N.  0.  de  Munich. 

ADESr  ,  V.  d'Arabie  (Yemen) ,  bâtie  sur  le 
rivage  d'une  presqu'île  couverte  par  une  mon- 
tagne qui  la  domine  de  tous  côtés.  Elle  paraît 
avoir  remplacé  VArabias  Emporium  des  an- 
ciens, l'un  des  entrepôts  du  commerce  de  cette 
région,  détruit  par  Trajan.  Mais  l'avantage  de 
cette  position ,  à  l'entrée  de  la  mer  Rouge,  sur 
la  route  de  l'Inde  en  Egypte,  la  fit  bientôt  re- 
construire, et  elle  fut  pendant  longtemps  le  centre 
de  relations  considérables.  Au  xvi«  siècle ,  elle 
était  aussi  importante  qu'Évora,  alors  la  capitale 
du  Portugal.  Mais  les  découvertes  de  Vasco  de 
Gama  lui  portèrent  un  coup  funeste,  et  aujour- 
d'hui ce  n'est  plus  qu'un  misérable  endroit,  d'oii 
l'on  exporte  cependant  encore  un  peu  de  café  et 
de  gomme.  Lat.  N.,  12°  42';  long.  E.,  42"  20'. 

ABXNAtr,  bg.  de  Prusse  (Coblentz)  ;  avec 
des  fabr.  de  cotonnades  et  de  toile.  1,300  habit. 
A  iO  l.  i/iO.  deCoi)lentz. 

AI>SHBAÏ:s J.<ir^ ,  ou  Jdzerba'tdjan,  prov. 


de  Perso,  eituéo  dans  la  partie  N.  0.  de  celte 
contiée,  et  dont  les  limites  au  N.  touchent  à  la 
Russie.  Elle  s'étend  entre  les  36"  et  39o  de  lat. 
sept.,  et  a  une  superf.  de  3,973  1.  carr.  C'est 
un  pays  élevé,  couvert  de  hautes  mont,  dépen- 
dantes du  système  de  l'Arménie,  et  dont  les  som- 
mets dominent  de  4,900  à  5,000  pieds  un  pla- 
teau déjà  exhaussé  généralement  de  3  à  4,000. 
Au  milieu  du  pays  s'étend  lelacd'Ourmiah,  im- 
mense nappe  d'eau  de  30  1.  de  long  sur  13  de 
large,  peu  profonde,  et  dont  les  eaux  sont  plus 
salées  que  celles  de  l'Océan ,  mais  moins  que 
celles  de  la  mer  Morte.  Les  produits  de  l'Ader- 
baldjansonten  rapport  avec  la  nature  froide  de  sa 
surlàce.  On  n'y  voit  aucune  des  plantes  des  plai- 
nes chaudes,  mais  toutes  celles  de  nos  contrées; 
le  bois  y  est  rare,  les  pâturages  fort  abondants, 
aussi  est-elle  habitée  par  beaucoup  de  Tourko- 
mans  nomades  avec  de  nombreux  troupeaux. 
On  porte  sa  pop.  à  1,300,000  individus.  Sa  ca- 
pitale est  Tebris  (Tauris). 

ABIBJIO  (Tanc.  Adranum),  pet.  v.  murée 
de  Sicile,  dans  une  situation  agréable,  au  pied 
de  l'Etna  et  sur  les  bords  du  Simeto.  On  remar- 
que, sur  une  belle  place,  sa  principale  église.  A 
6  1.  N.  0.  de  Catane. 

AI>£BSBAOH,  vg.  de  Bohême  (Kœnigs- 
Grœtz),  célèbre  par  un  vaste  assemblage  de  ro- 
chers de  grès  semblables  à  d'énormes  piliers  que 
les  eaux  ont  formés  dans  ua  banc  de  grès. 
1,236  habit. 

ABIXUX  (Cap  des),  sur  la  côte  S.  de  l'Au- 
stralie ou  Nouvelle-Hollande.  Lat.  S.,  SI»  52'; 
long.  E.,  129"  56'. 

ADIOE  (VAthesius  ou  Alhesis  des  anciens), 
fl.  du  roy.  Lombarde- Vénitien,  qui  a  ses  sour- 
ces dans  les  Alpes  helvétiques,  traverse  le  Tyrol, 
sous  le  nom  d'Etsch,  passe  à  Verona,  et  se  jette 
dans  l'Adriatique,  au  N.  des  bouches  du  Pô. 
Cours,  90  1.,  navigables  à  partir  de  Trente.  Do 
cette  v.  à  Vérone,  sa  largeur  moyenne  est  de 
90  à  100  mètres;  de  Caslagnaro  à  la  mer,  de  200; 
sa  profondeur  varie  de  2  à  4 ,  mais  elle  est  très 
incertaine,  parce  que  le  fleuve  éprouve  à  la 
fonte  des  neiges  des  crues  extraordinaires,  contre 
lesquelles  on  a  été  obligé  de  se  mettre  à  l'abri 
par  de  fortes  digues.  Jusqu'à  son  entrée  en  Ita- 
lie, l'Adige  roule  dans  une  vallée,  qui  s'élar- 
git ensuite  et  se  confond  bientôt  avec  la  plaine. 
Ses  affl.  sont  :  Avisio ,  Alpon  et  Nose.  Elle 
donne  naissance  à  deux  canaux,  Carragnaro  et 
Adigetto. 

ABJAKIVA,  V.  de  Russie  (Kerson),  surl'In- 
goul.  400  maisons.  A  9  1.  S.  0.  d'Alexandria. 

ABJEMIR  ou  Ràdjepoutanah  ,  prov.  de 
l'Hindoustan  sept. ,  sit.  entre  les  24°  et  31° 
de  lat.  N.  et  les  67°  et  74°  de  long.  E.  Excepté 
au  S.  E.,  011  le  pays  est  ondulé,  bien  arrosé  et 
fertile,  le  reste  de  sa  surface  ne  présente  qu'un 
désert  sans  fin,  plus  aride,  plus  sec  que  le  Ssa- 
hhrà  même.  Là,  on  ne  rencontre  que  quelques 
misérables  villages,  et  la  route  du  voyageur  s'y 
trace  sur  des  sables  aussi  mouvants  que  le  vent 
qui  les  bouleverse  incessamment.  La  population, 
quoique  répandue  sur  une  étendue  peu  considé- 
rable, est  cependant  estimée  à  3,000,000  d'in- 
dividus. Elle  ^e  compose  de  Djats,  l'uiie  des  plus 
puissantes  tribus  do  l'Inde,  et  de  Radjepouts, 
tribu  guojrière  de  !;!  caste  des  Kchalryas.  Ces 


ABR  -  16  - 

derniers  sont  les  maîtres  du  pays  ;  ils  ne  s'adon- 
nent qu'à  Tagriculture  et  au  métier  des  armes. 

L'Adiemyr  est  parUigé  entre  plusieurs  petits 
états,  les  uns  indépendants,  les  autres  sous  la 
protection  anglaise.  Ce  sont  :  Djeypour,  Djoud- 
pour,  Odrypour,  Adjemyr,  Kosah ,  bosendy, 
Rantempour,  Tchilour,  Chàpourah ,  Bikanir  et 
Djesselmyr,  dont  les  capitales  sont  des  villes  du 
même  nom,  plus  ou  moins  importantes. 

ADJEIOITR ,  V.  murée  sit.  au  pied  d'une  col- 
line sur  laquelle  s'élève  le  fort  de  Taragliar,  A 
l'époque  où  l'empereur  Akbar  en  fit  sa  résidence, 
il  le  devint  fort  importante,  et  c'est  encore  l'une 
Jes  premières  du  pays.  Vis-à-vis,  à  une  très  pet. 
distance,  est  Massirabad  ,  résidence  de  la  gar- 
nison anglaise,  et  qui  compte  10,000  habit.  A 
83  1.  S.  E.  de  Delhi. 

ADJETY,  forter.  de  l'Hindoustan  (Etat  du 
iSizam),  à  l'entrée  d'un  défilé  fameux ,  et  à  19  1. 
N.  E.  d'Aureng-Abad. 

ADJITGHAR,  forter.  de  l'Hindoustan  (Bun- 
del-Kand  j ,  sur  une  colline ,  et  qui  com- 
mande un  passage  important.  A  14  1.  E.  de 
'''chaterpour. 

ADMONT,  bg.  de  Styrie  (Judenburg),  sur 
l'Enns,  avec  une  abbaye  de  bénédictins,  de 
laquelle  dépendent  un  séminaire ,  un  collège  et 
une  bibliothèque;  des  fabriques  de  faux,  une 
salpètrière  et  des  forges.  1,000  habit.  A  10  1. 
JS.  N.  0.  de  Judenbourg. 

ASORNÉ ,  étal  de  la  Côte-d'Or,  en  Afrique, 
s'étendant  depuis  la  rivière  de  Toma  jusqu'à 
celle  de  Kobra.  Il  est  fertile  en  grains.  On  y 
trouve  de  l'or.  Son  gouvernement  est  démo- 
cratique. 

ADONT,  V.  de  l'Hindoustan  (Balaghàt), 
que  les  radjahs  de  Beydjeagar  regardaient ,  au 
seizième  siècle ,  comme  un  asile  imprenable , 
dans  les  circonstances  désespérées.  Depuis  cette 
époque  ,  elle  fut  prise  plusieuri^fois  et  détruite 
par  Typou-Saëb  en  1800.  Aujourd'hui  elle  est 
peu  importante.  A  15  1.  N.  N.  E.  de  Bélarey. 

AJtONT,  bg.  considérable  de  Hongrie, 
sur  le  Danube,  dans  le  comté  et  à  8  1.  E.  S.  E. 
de  Stuhweissenbourg.  Ses  environs  sont  d'une 
grande  fertilité. 

ABORF,  V.  de  Saxe  (Vorgtland),  sur 
l'Eister,  avec  des  fabriques  d'instruments  de 
musique  et  de  cordes,  de  draps  et  de  coton- 
nades. 2,000  hab.  A  2  1.  S.  S.  E.  de  Voigstberg. 

ABOUA,  V.  d'Abyssinie  ,  capitale  du  Tigré, 
et  le  principal  entrepôt  du  comm.  de  l'Abyssi- 
iiie.  On  y  fabrique  aussi  beaucoup  de  toiles  de 
coton.  8,800  habit.  Lat.  N.,  1-4°  12'  ÔO". 

ABOUR  (l'ancien  Jburns)^  fl.  de  France, 
cpii  i)rend  sa  source  au  Tourmalet ,  dans  les 
Pyrénées  ,  arrose  la  belle  vallée  de  Campan  , 
traverse  le  département  des  Hautes-Pyrénées , 
la  partie  lertile  de  celui  des  Landes,  baigne 
la  lisière  de  celui  des  Basses-Pyrénées  ;  passe 
à  Bagnères ,  Tarbes ,  Saint-Sever  ,  Dax  ,  Pc)'- 
rehorade ,  et  se  jette  dans  l'Océan  un  peu 
au-dessous  de  Bayonne.  Cours,  70  1.,  dont  27 
navigables ,  depuis  Saint-Sever.  Ses  principaux 
affi.  sont  l'Arros,  la  MidouZe,  le  Gave  de  Pau 
et  ccjui  d'Oloron,  le  Luy,  la  Nivc  et  la  Bidouze. 

ABBA  (yJbdera),  bg.  d'Espagne  (Grenade), 
sur  la  Méaiterranée  ;  château  ;  plantations  de 
f;.;.i,es  à  sucra.  A  10  1.  0.  S.  0.  d'Almeria. 


AET 

ADRETS  DE  MONTOROUX ,  ville  de 
France  (Isère) ,  avec  une  houillère  qui  donne 
un  charbon  dans  lequel  le  principe  bitumineux 
est  très  pur.  Elle  approvisionne  toutes  les  usines 
du  département  et  l'arsenal  de  Toulon.  A  S  1. 
N.  E.  de  Grenoble. 

ADRIA,  v.  du  roy.  Lombardo -Vénitien 
(Polesine),  bâtie  sur  l'emplacement  de  l'anc. 
Adria ,  jadis  baignée  par  l'Adriatique  ,  qui  en 
prit  le  nom  ,  et  dont  elle  est  aujourd'hui  à  plus 
de  quatre  lieues.  Elle  commerce  avec  Venise  en 
bétail,  grains,  soie,  lin  ,  bois  à  brûler,  cuirs, 
faïence.  9,000  habit.  A  5  1.  E.  de  Rovigo. 

ADRIATIQUE  (  Mer)  ,  grand  golfe  formé 
par  la  Méditerranée,  entre  les  terres  de  l'Italie, 
à  l'occident,  et  les  côtes  granitiques  de  l'istrie, 
de  la  Croatie ,  de  la  Dalmatie  et  de  l'Albanie , 
à  l'orient.  Sa  longueur  est  de  200  lieues  ;  sa 
largeur  moyenne  de  5S  à  40  lieues.  On  y  entre 
par  le  détroit  dit  d'Otrante.  La  navigation  y  est 
facile  dans  la  belle  saison ,  mais  en  hiver  on  y  a 
à  craindre  le  vent  du  sud-est.  Son  flux  et  son 
reflux  sont  à  peine  sensibles.  Cette  mer  ne  re- 
çoit de  courants  un  peu  importants  que  du  côté 
de  l'Italie ,  et  encore  sont-ils  peu  nombreux  : 
ce  sont  le  Pô  et  l'Adige.  Peut-être  faut-il  cher- 
cher dans  ce  fait  la  cause  de  l'extrême  salure 
de  ses  eaux.  La  partie  la  plus  reculée  de  l'Adria- 
tique prend  le  nom  de  Golfe  de  Venise^  et  c'est 
là  que  sont  les  lagunes ,  au-dessus  ilesquelles 
brille  la  belle  ville,  jadis  la  reine  de  la  mer. 
Vis-à-vis  est  le  golfe  de  Trieste.  Sur  la  côte  dû 
Croatie  s'enfonce  le  golfe  de  Quarnero ,  dans  le- 
quel commence  cet  archipel ,  qui  borde  la  côte 
sur  une  grande  étendue,  et  dont  les  plus  gran- 
des îles  sont  Veglia ,  Cherzo ,  Pago  ,  Grossa  , 
Brazza,  Lerina  et  Curzola.  Sur  la  côte  d'Italie, 
on  ne  remarque  que  le  petit  groupe  des  Tre- 
miti.  Otrante ,  Bari ,  Trani,  dans  le  rovaurae 
de  Naples;  Ancône,  dans  les  États  de  l'Église; 
Venise ,  dans  le  royaume  Lombardo-Vénilien  ; 
Trieste  et  Fiume  ,  en  Illyrie  ;  Zara ,  Spalatro , 
Pvaguse  ,  Catlaro  ,  en  Dalmatie  ;  Alesno  ,  Du- 
razzo,Valona  ,  en  Albanie,  sont  les  principaux 
ports  de  l'Adriatique. 

ADRIERS,  com.  de  France  (Vienne).  1,392 
habit.  A  5  1.  de  l'Ile-Jourdain. 

ADUIiIS.  Les  anciens  connaissaient  trois  v. 
sous  ce  nom  ;  les  deux  premières  sit.  sur  la  côte 
oce.  de  la  mer  Rouge,  et  la  troisième  au-delà  du 
détroit  de  Bab-el-Mandeb.  L'une  répondait  à 
V  Atlas  des  modernes,  l'autre  à  Arkico,  et  la 
troisième  à  Lajioura. 

2:gIDI  (Saint-),  bg.  d'Autriche,  sur  la 
Trasena;  forges  consid.  A  9  1.  S.  de  St-Pœl- 
trin. 

JERŒE,  île  de  Danemark  (Slesvig) ,  au  S. 
de  celle  de  Tyen.  Ses  habitants,  au  nombre  de 
8,000 ,  s'adonnent  à  la  pêche  et  à  l'agriculture  ; 
aussi  est-elle  très  bien  cultivée.  Le  bois  y  est 
rare.  Sur  sa  côte  septentrionale  est  la  pet.  ville 
d''jErcBesJiiœbing ,  avec  un  port  fermé  par  Pile 
de  Degcrœe.  On  y  fabrique  du  bleu  de  Prusse 
et  du  tabac  ;  teinturerie.  1,500  habit. 

AERSCKOT,  pet.  v.  de  Hollande  (Bra- 
bant  méridional),  sur  la  Demer  ;  commerce  de 
bétail  ;  genièvreries.  5,000  habit.  A  5  1.  1/2 
N.  E.  de  Louvain. 

^ÈTAS ,  sauvages  noirs  à  cheveux  légère- 


AKT  .-  1 

ment  laiiir-ux  ,  hahitaiits  pnrninis  (i.>s  nos  Plii- 
lipiiiucs,  ainsi  quo  de  la  plus  f^^raïuJc  jjaitio  do 
lU  Malaisio.  Los  tradiliniis  do  cos  i>ouplos,quo 
j'ai  souvoiit  coiisulU's  sur  los  lioux,  porlont 
qu'à  uiio  opoque  reculôo  et  iiiooiiime,  los  noirs 
primitifs  étaiont  nonnnôs  Dayers  ot  Andamè- 
iies ;  qno  ces  Andaniènos  furent  vaincus  ot  re- 
poussés dans  rintériour  par  les  Igorotos  ou  l'a- 
pouas  venant  de  l'ile  Bornéo  ;  et  qu'onlin  les 
Biadjons ,  les  Tagalos  et  les  Bissayas ,  venus 
aussi  de  cette  grande  terre,  parurent, vainqui- 
rent les  Igoroles  et  s'emparèrent  des  côtes.  Au- 
jourd'hui les  noirs  primitifs  sont  nommés  Aotas, 
et  les  Papouas ,  Igorotes  et  Négritos.  Dans  plu- 
sieurs gr.  îles,  ou  sait  les  distinguer,  et  sur- 
tout dans  l'ile  Bouglas  ou  Negros.  Les  premiers 
sont  fuligineux,  et  ont  les  cheveux  laineux, 
tels  que  les  Andamènes  ;  et  les  seconds  ,  plus 
noirs .  aux  formes  plus  agréables  ,  et  aux  che- 
veux frisés ,  ressemblent  aux  Papouas.  J'ai  vu 
plusieurs  filles  aëtas  très  jolies.  Les  Philippins 
ou  Indiens  civilisés  (pour  me  servir  de  l'ex- 
pression espagnole),  ne  vainquirent  ces  noirs 
qu'avec  la  plus  grande  difficulté ,  et  les  chassè- 
rent avec  peine  des  plaines  qu'ils  habitaient. 
Ceux  que  les  Espagnols  trouvèrent  dans  l'ile  de 
Louçon  avaient  un  commencement  de  civilisa- 
tion. Ils  vivaient  sous  une  forme  de  gouverne- 
ment, composé  de  chefs  assistés  de  vieillards  à 
qui  l'exécution  des  lois  était  confiée ,  et  avaient 
l'habitude  de  ne  se  couvrir  que  le  milieu  du 
corps.  Les  Aëtas  sont  encore  généralement  nus  ; 
ils  bornent  tous  leurs  soins  à  la  chasse ,  à  la 
pèche  et  à  la  recherche  de  quelques  fruits  sau- 
vages. Ils  manient  avec  beaucoup  de  dextérité 
l'arc  et  la  flèche  ,  les  seules  armes  qu'ils  possè- 
dent, et  parlent  une  langue  peu  différente  de 
celle  des  Indiens  civilisés.  C'est  parmi  eux  que 
l'on  trouve  ces  enfants  connus  à  Manilîa  sous  le 
nom  de  Fils  du  Soleil ,  et  qui  sont  presque 
blancs ,  quoique  le  père  et  la  mère  soient  noirs. 

Les  moines  qui  habitent  sur  la  limite  des 
lieux  où  les  Aëtas  se  sont  retirés ,  ont  chei'ché 
à  s'en  procurer  quelques  uns  dans  l'intention 
de  les  baptiser  ;  mais  ils  regagnaient  rapide- 
ment leurs  montagnes  quand  ils  pouvaient  se 
dérober  à  la  vue  de  leurs  gardiens.  Ils  exploi- 
tent des  mines  d'or  assez  considérables,  et  ils 
réalisent  sur  cet  objet  près  de  20,000  piastres 
par  an.  Le  gouvernement  de  Manilla  entretient 
encore  plusieurs  missions  à  cet  effet  ;  mais  comme 
les  moines  ont  vu  que  les  Aëtas  échappaient  à 
leur  autorité  spirituelle  aussitôt  que  l'eccasion 
de  s'enfuir  se  présentait ,  ils  ne  baptisent  plus 
que  quelques  enfants  que  les  Espagnols  ou  les 
métis  achètent  dès  l'âge  le  plus  tendre  à  leurs 
insensibles  parents,  et  qui,  parvenus  à  l'âge  de 
raison  ,  ne  peuvent  pas  s'habituer  à  la  manière 
de  vivre  de  leurs  pères.  Au  reste ,  ils  se  sont 
tellement  mêlés  dans  les  î*hilippines ,  que  leurs 
coutumes,  ainsi  que  leurs  ti'aits  et  leurs  tailles, 
offrent  peu  de  différences  :  aussi  nous  décrirons 
les  coutumes  communes  à  ces  peuples  noirs , 
confondus  aujourd'hui  sous  le  nom  d'Aëtas. 

Chez  quelques  tribus  des  Aëtas,  on  ren- 
contre des  espèces  d'hermaphrodites  que  les 
Tagales  nomment  Binabages.  Ces  montagnards 
sont  généralement  heureux,  paresseux  à  l'excès, 
riches  des  productions  du  sol  Je  plus  fertile, 


-  AET 

ot  qui  no  ilouiando  aucune  culture  à  celui  qui 
se  contente  du  nécessaire.  Ils  jouissent  do  tout 
en  abondance ,  et  ne  travaillent  jamais.  D'après 
les  diflorentes  traditions,  les  Aëtas  ont  en  dos 
guerres  très  vives  ii  soutenir,  pour  empêcher 
les  Indiens  à  cheveux  lisses,  qui  les  avaient 
chassés  des  plaines,  de  couper  des  bois  dans 
leurs  montagnes.  Ils  exigeaient  un  tribut  paya- 
ble en  tabac,  qu'ils  aiment  beaucoup;  mais  au- 
jourd'hui ,  moins  nombreux  et  plus  craintifs, 
battus  en  raison  de  leur  faiblesse,  ils  laissent 
leurs  ennemis  envahir  les  terrains  oii  ils  veulent 
s'étendre ,  en  sorte  q\i'ils  disparaîtront  du  sol 
qui  les  a  vus  naître  s'ils  n'adoptent  pas  la  civi- 
lisation qui  les  bloque  de  tous  côtés.  On  n'a 
pas  de  données  certaines  sur  la  population  de 
ces  indolents  sauvages ,  mais  on  peut  l'eslinier 
au  tiers  de  celle  des  Indiens  civilisés. 

Autrefois  leurs  chefs  étaient  despotes ,  et  tirés 
du  corps  de  la  noblesse ,  qui ,  même  encore  au- 
jourd'hui,  porte  le  titre  distinctifde  liagnan  y 
tandis  que  les  plébéiens  ont  reçu  le  nom  de  Ca- 
lians.  Ces  chefs  avaient  envahi  la  puissance  par 
leur  valeur  et  leur  habileté.  Le  fils,  en  succé- 
dant à  son  père,  héritait  aussi  de  son  pouvoir, 
qui  s'étendait  en  raison  du  nombre  d'esclaves 
qu'il  commandait ,  et  des  villages  qui  lui  étaient 
soumis.  Ces  chefs  étaient  continuellement  en 
guerre  avec  leurs  voisins  ;  ils  tâchaient  de  faire 
un  grand  nombre  de  prisonniers  pour  augmen- 
ter leur  puissance.  Cette  tactique  gouvernemen- 
tale est  encore  en  usage  dans  la  presqu'île  de 
Malakka  et  dans  les  îles  de  Kalémantan  ou  Bor- 
néo, de  Célèbes  et  de  Mindanao.  Il  résultait 
de  cette  forme  de  gouvernement  trois  classes 
d'hommes  distinctes ,  vivant  sous  la  même  au- 
torité. La  première  était  celle  des  possesseurs 
des  villages  et  de  leurs  parents  ;  la  seconde  , 
celle  des  esclaves  ;  et  la  troisième ,  celle  des  ha- 
bitants libres,  à  qui  les  possesseurs  des  villages 
avaient  donné  la  liberté.  On  distingue  encore 
aujourd'hui  ceux-ci  sous  le  nom  de  Timaval , 
qui,  en  langue  tagale,  signifie  libre. 

A  l'époque  de  l'arrivée  des  Espagnols ,  les  in- 
digènes connaissaient  l'écriture;  cependant  ils 
n'avaient  pas  de  lois  écrites  ;  un  conseil,  composé 
d'un  chef  et  de  quelques  anciens,  était  chargé 
de  prononcer  sur  les  différends  des  particuliers. 
Dans  les  affaires  criminelles,  les  parents  du 
mort  formaient  un  tribunal  qui  jugeait  en  der- 
nier ressort,  composait  souvent  avec  le  coupa- 
ble pour  une  somme  d'argent  que  celui-ci  s'o- 
bligeait de  payer  aux  juges,  et,  à  défaut  de 
rachat,  il  était  condamné  à  mort.  S'il  s'agissait 
d'une  affaire  où  le  coupable  n'eût  rien  à  don- 
ner, on  lui  appliquait  la  loi  du  talion ,  œil  pour 
œil,  dent  pour  dent,  loi  en  usage  dans  presque 
toute  la  Malaisie,  et  qui,  depuis  Moïse,  qui 
l'avait  peut-être  empruntée  des  Égyptiens,  s'est 
établie  dans  plusieurs  états  de  l'Europe  au 
moyen-âge,  et  qu'on  a  retrouvée  en  Amérique. 
Mais,  chez  les  Aëtas,  cette  loi  s'étendait  à  tout 
un  pays,  et  non  à  un  seul  coupable.  On  décla- 
rait la  guerre  à  tous  les  babitants  du  canton 
auquel  il  appartenait,  et,  si  le  coupable  demeu- 
rait dans  un  autre  canton ,  il  faisait  cause  com- 
mune avec  tous  les  habitants  du  village  contre 
lequel  on  commençait  les  hostilités.  Si  le  chef 
du  village  ainsi  attaqué  ne  rachetait  pas  le  cou- 


AET  -  18  — 

pable,  on  ravageait  le  pays,  et  un  tîichait  de 
faire  un  grand  nombre  de  prisonniers.  G  est 
ainsi  qu'en  Chine  tous  les  habitants  d'une  rue 
Bont  responsables  du  crime  d'un  seul.  On  con- 
damnait les  voleurs  à  enlever  une  pierre  du 
fond  d'une  chaudière  d'eau  bouillante,  supplice 
qui  ne  dédommageait  pas  le  propriétaire  atta- 
qué dans  sa  propriété.  Aussi  les  juges  préfé- 
raient le  rachat  du  délit  par  une  somme  dont 
une  partie  revenait  au  chef  du  village  et  l'autre 
aux  juges.  L'adultère  et  le  manque  de  respect 
aux  vieillards  étaient  également  soumis  au 
rachat. 

Les  Aëtas  étaient  et  sont  encore  esclaves 
de  toutes  les  superstitions.  Celle  du  patiniak 
entre  autres  est  singulière  :  c'est  un  sortilège 
qu'ils  prétendent  attaché  à  l'enfant  qu'une 
femme  porte  dans  son  sein.  L'effet  de  ce  sorti- 
lège est  de  prolonger  les  douleurs  de  l'accou- 
chement, et  même  de  l'empêcher.  Pour  lever 
le  patiniak  au  plus  fort  de  la  douleur,  le  mari 
ferme  soigneusement  la  porte  de  la  case ,  fait 
un  grand  feu  tout  alentour,  quitte  le  peu  de 
■vêtements  qui  le  couvrent,  et  s'escrime  avec 
fureur,  armé  du  kampilan  ,  espèce  de  sabre 
dont  la  partie  inférieure  est  plus  large  que  le 
haut  de  la  lame,  jusqu'à  ce  que  sa  femme  soit  ac- 
couchée. Une  autre  superstition  est  la  croyance 
au  iigbalan,  espèce  de  fantôme  qui,  selon  ces 
sauvages,  apparaît  sous  des  formes  effroyables, 
et  qu'ils  exorcisent  avec  des  cérémonies  ridi- 
cules. 

Les  médecins  des  Aëtas  ne  ressemblent  pas 
à  nos  docteurs,  qui  se  rendent  chez  le  malade 
pour  le  soulager,  le  consoler,  le  tuer  ou  le 
guérir.  Ils  ont  persuadé  à  ces  sauvages  qu'en 
les  suivant,  ils  seraient  bientôt  délivrés  de  leurs 
infirmités  ;  aussi  leurs  hippocrates  sont  souvent 
accompagnés  d'un  cortège  nombreux  ,  qui  ne 
vivent  et  ne  respirent  que  d'après  les  promesses 
qu'ils  leur  donnent.  Le  charlatanisme  de  ces 
doctes  sauvages  ne  surprendra  pas  dans  un  pays 
civilisé,  où  tant  de  prétendus  savants  ne  dédai- 
gnent pas  cette  ressource ,  qui  les  élève  et  les 
fait  vivre  aux  dépens  des  véritables  savants , 
ennemis  du  mensonge  et  de  l'intrigue. 

La  religion  des  Aëtas  est  plutôt  un  culte  de 
crainte  et  d'intérêt  qu'un  véritable  culte  d'amour 
et  de  reconnaissance;  ils  ignorent  les  consolations 
de  la  prière,  n'admettent  ni  les  récompenses  des 
bonnes  actions  ni  la  punition  des  mauvaises,  et 
n'ont  pas  la  moindre  idée  de  l'immortalité  de 
l'ame  ;  mais  ils  croient  à  la  puissance  de  cer- 
tains génies  malfaisants  appelés  nonos,  auxquels 
des  prêtresses  connues  sous  le  nom  de  JJabaï- 
lanas  ou  Catalonas,  offrent  des  sacrifices  de 
riz,  du  coco,  du  cochon.  Ces  sacrifices  sont 
également  offerts  aux  âmes  de  leurs  ancêtres. 
Les  prêtresses  y  président,  une  lance  à  la  main. 
Les  noirs  de  Louçon  pensent  que  les  morts 
éprouvent  des  besoins  ;  c'est  pourquoi  ils  les 
ensevelissent  armés  et  vêtus,  et  mettent  dans 
leurs  tombes  des  aliments  pour  plusieurs  jours. 
A  la  cérémonie  des  funérailles,  ils  laissent  au 
mort  une  place  vide  parmi  eux,  afin  qu'il  par- 
ticipe au  banquet  funèbre.  On  ne  le  voit  point, 
mais  on  croit  qu'il  est  présent,  et  qu'il  jouit  des 
pleurs  que  ses  amis  répandent.  Les  Aëtas  sup- 
posent qu'il  rend  quelquefois  visite  à  l'humble 


AFG 


foyer  qu'il  a  quitte  :  pour  s'en  assurer,  on  le 
couvre  de  cendres,  et,  si  on  y  aperçoit  la  moin- 
dre atteinte ,  ou  la  trace  d'un  pied ,  ces  sauvages 
tombent  aussitôt  dans  la  plus  profonde  afflic- 
tion :  le  mort  a  reparu  pour  exercer  quelque 
vengeance,  et  sur  le  champ  on  offre  des  sacri- 
fices à  ses  mânes,  pour  l'apaiser.  Ces  super- 
stitions existent  encore  telles  qu'elles  existaient 
au  temps  de  la  conquête  des  Phihppines  par 
les  troupes  de  l'Espagne,  ou  plutôt  par  ses  ba- 
taillons de  moines,  qui,  quoi  qu'on  en  dise,  y 
ont  rendu  des  services  plus  grands  et  plus  du- 
rables que  ses  soldats  et  ses  administrateurs. 
(Océanie,  par  G.  L.  D.  de  Rienzi,  1. 1".) 

Arr,  pet.  riv.  de  Francej  qui  sépare  les  dé- 
part. d'Ille-et- Vilaine  et  du  Morbihan,  passe  à 
Guer  et  à  Gacilly,  et  se  jette  dans  l'Aoust  à  Gle- 
nac.  Cours  ,  12  1.,  dont  5  flottables  et  2  navi- 
gables depuis  Gacilly,  et  qui  servent  en  grande 
partie  pour  l'écoulement  des  produits  des  forges 
de  Paimpont. 

AFGHANISTAN  fJfgane-sl'JIanJ.  Cette 
gr.  contrée,  qu'on  peut  nommer  la  Perse 
orientale,  quoiqu'elle  soit  indépendante  du 
chah,  ou  monarque  persan,  est  bornée  au  N.  par 
la  chaîne  de  l'Hindou-Kouh  (Parapamisus)^  qui 
la  sépare  du  Balk  et  du  Badakchan ,  à  l'E.  par 
l'Hindus,  au  S.  par  les  coUines  qui  forment  la  li- 
mite septentr.  duSedgistân  età  l'O.  parle  désert 
de  Kerman.  Ces  montagnes  appartiennent  au 
système  himâlayen;  l'une  d'elles  a  plus  de 
20,000  pieds  de  hauteur  ;  leurs  flancs  sont  garnis 
de  forêts ,  leurs  entrailles  ne  sont  riches  qu'en 
fer,  et  donnent  naissance  à  un  grand  nombre 
d'eaux  minérales.  Les  riv.  qui  arrosent  l'Afgha- 
nestàn,  excepté  l'Helmend,  l'Oxus,  l'Hindus,  le 
Kaboul  et  le  Kachgar  ou  Kameh  dont  le  cours  est 
dominé  par  des  ruches  entières  de  lapis-lazuli  , 
sont  sans  importance.  Elles  sont  guéables  la  plus 
grande  partie  de  l'année.  L'Helmend  ou  llir- 
mend ,  qui  a  2b0 1.  de  longueur,  se  jette  dans  le 
lac  Zereh  ;  ce  lac ,  appelé  aussi  Khachek  ou 
Loukh,  est  très  peu  connu  :  c'était  V Aria-palus 
des  anciens.  Il  a  environ  55  1.  de  longueur  sur 
10  de  largeur  ;  il  est  très  poissonneux ,  mais  ses 
eaux  sont  crues  et  à  peine  potables,  et  elles 
inondent  chaque  année  le  pays  environnant.  Le 
climat  y  varie  selon  la  position  des  lieux  :  on  y 
éprouve  une  extrême  chaleur  dans  les  parties 
basses ,  un  froid  extrême  dans  les  parties  éle- 
vées ;  il  esttempéré  dans  les  contrées  de  moyenne 
élévation  ;  mais ,  en  général ,  il  est  sec  et  favo- 
rable à  la  santé  ;  cependant  l'ophthalmie  y  est 
commune  ;  il  y  règne  des  fièvres  dans  l'au- 
tomne et  au  printemps  :  la  petite  vérole  y  fait  des 
ravages,  quoique  l'inoculation  y  ait  étéinlroduitc 
depuis  longtemps,  et  récemment  la  vaccine.  Le 
blé ,  le  riz  et  l'orge ,  le  tabac ,  le  fin  et  la  ga- 
rance, en  sont  les  principales  productions.  Dans 
la  partie  méridionale,  on  cultive  la  canne  à  sucre, 
le  gingembre  et  le  coton  ;  et  presque  partout  on 
fait  deux  récoltes  par  an  :  on  y  trouve  la  plupart 
des  arbres  fruitiers  du  midi  de  la  France.  Les 
forêts  servent  de  refuge  à  l'hyène  ,  au  loup ,  aux 
ours  ,  aux  antilopes  et  aux  daims ,  au  chacal , 
aux  sangliers  ,  aux  singes  et  aux  porcs-épics  : 
les  dromadaires ,  les  buffles  et  les  mules  sont 
très  répandus.  Vers  le  nord,  on  élève  une  race  de 
chevaux  qui  rivalise  avec  la  race  arabe ,  et  le. 


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moutons  sont  la  principale  ricliosso  dos  pas- 
teurs. Le  principal  coininorce  de  rAlyiianestùri 
se  fait  avec  la  l'erse  ,  Tlndc  et  le  Tuurkestan. 

Cette  grande  contrée  se  compdse  du  roy.  de  Ka- 
boul ,  du  roy.  do  Kandahar  et  du  Sodjostan  ,  ])a- 
trie  de  Djenischid  et  de  Rouslem,  le  Roland  dos 
poèmes  persans.  L'Afglianostiin  comprenait ,  il 
y  a  peu  d'années,  le  roy.  du  Pechaoner,  qui 
maintenant  est  vassal  et  tributaire  do  celui  de 
Lahor,  et  le  roy.  de  Herat  ou  Khorassàn-Afghùn, 
qui  est  tributaire  do  la  Perse  et  sa  capitale,  est  en 
ce  moment  assiégée  par  l'armée  du  chàli .  Ces  états 
sont  divisés  en  provinces  régies  par  des  llakinis 
(  gouverneurs).  Plusieurs  districts  relèvent  ini- 
niédiatement  de  leurs  cliefs,  qui  sont  les  khans 
des  tribus  à  demi  ou  entièrement  nomades.  Les 
différentes  provinces  du  Kaboul  sont  Kaboul  , 
Lacbman  ,  Djelàbâh  ,  Gbaznah  et  Bamian.  Ses 
principales  villes  sont  Kaboul  et  Ghaznab.  Les 
provinces  du  Kandahar  sont  Kandahar,  Farrah 
et  Sivi  ;  ville  principale  ,  Kandahar.  Le  Sedjis- 
tàn  se  compose  de  la  soulthanie  de  Djelalàbàd  et 
du  khanat  d'Illoum-Dar,  dont  les  chefs-lieux 
sont  Djelalâbid  et  lUoum-Dar,  deux  pet.  villes. 
Les  gouvernements  de  ces  différents  états  sont 
féodaux.  Le  pouvoir  des  princes  est  limité,  et 
le  peuple  y  jouit  d'une  certaine  liberté,  garantie 
par  la  puissance  afistocratique  des  grands  et  par 
l'organisation  des  tribus.  Le  prince  traite  ses  su- 
jets avec  modération.  On  y  voit  rarement  des  exé- 
cutions, et  la  hberté  religieuse  est  remarquable. 
— Ibn  Hal'kal,  Forstek  et  M.  S.  Elphinstone. 

Lapopul.  du  Kaboul  est  d'environ  4,000,000 
d'habit.,  et  ses  revenus  d'env.  36,000,000  de  fr.; 
mais  ce  revenu  est  très  variable.  Son  armée  est 
de  100,000  hommes ,  et  consiste  principale- 
ment en  cavalerie ,  habile  ,  brave ,  mais  mal 
disciplinée,  quoique  fort  supérieure  à  l'infan- 
terie ,  et  surtout  à  l'artillerie ,  d'autant  plus  que 
les  excellents  chevaux  du  pays  ou  des  districts 
de  la  Perse  et  de  la  Tatarie ,  situés  dans  les 
environs  ,  s'y  vendent  à  bas  prix.  Les  revenus 
et  les  forces  des  autres  états  sont  inconnus,  et 
il  serait  téméraire  de  vouloir  les  indiquer, 
môme  approximativement;  mais  le  chiflfrede  la 
population  de  TAfahanestân  entier  peut  être 
porté  à  plus  de  12^000,000. 

Ce  vaste  pays  est  habité  par  plusieurs  peuples 
distincts  par  leurs  mœurs,  leurs  cultes  et  leurs 
langues.  11  n'en  résul  le  pas  une  société  homogène, 
mais  une  réunion  d'hommes  que  les  révolutions 
politiques  ont  jetés  sur  le  même  territoire,  et  qui 
se  sont  rapprochés  par  l'intérêt  industriel ,  com- 
mercial ou  politique.  Cette  agglomération  se 
compose -de  1,000,000  de  Turks  ,  de  Tàtars  de 
diverses  tribus  ,  1 ,000,000  de  Beloutches , 
1,500,000  Persans,  plus  de  5,000,000  de  Juifs, 
Indiens  et  tribus  mêlées ,  et  enfin  4,000,000 
d'Afghans.  Les  villes  sont  habitées  principale- 
ment par  les  Persans,  les  Indiens  et  les  Ous- 
beks,  qui  se  li\Tent  au  commerce.  Les  Afghans, 
adonnés  à  l'agriculture  et  aux  soins  de  leurs 
troupeaux ,  habitent  les  villages.  Les  Afghans 
•ont  divisés  en  tribus,  au  nombre  de  plus  de 
■)00;  elles  sont  distinguées  par  les  noms  d'Ou- 
thuss ,  de  Khaïls,  et  on  en  réunit  souvent  plu- 
sieurs sous  une  même  dénomination  plus  géné- 
rale. Plusieurs  de  ces  tribus  ont  mérité  plus 
de   célébrité.   Les  Douranis  occupent  h.  eux 


soûls  un  pays  do  plus  do  130  lieues  de  longueur 
sur  44  do  largeur  dans  la  partie  (jccidonlalo  de 
l'Afghanostùn.  Leur  nom  k-ur  fut  donné  après 
l'avénomont  d'Ahmed  Chah  ,  qui  fonda  le  roy. 
diî  Kaboul  en  174o,  on  l'onlovant  à  la  Perso 
apiès  l'assassinat  de  Nadir  Chah,  parce  qu'Ah- 
med ,  (jui  était  issu  de  celte  tribu,  avait  pris 
le  titre  de  chulii  douri  douran  (  roi  du  monde 
des  lyiondes).  Auparavant  les  Douranis  s'appe- 
laient Ahdallis.  Les  classes  les  plus  remarqua- 
bles de  celte  tribu  sont  Nourzaïs,  Atchik/.aïs  et 
Sedd/aiis.  Au  nord  dos  Douranis  habitent  les 
Ghildjis ,  tribu  fort  nombreuse,  célèbre  par  sa 
conquête  de  la  Perse  dans  le  dernier  siècle. 
Plusieurs  tribus  sont  dans  un  état  continuel 
d'hostilités. 

Les  Afghans  parlent  le  pouchtou  ou  afghan  ; 
mais  dans  les  villes  ils  parlent  persan ,  et 
même  dans  les  villages.  Le  pouchtou  est  altéré 
par  un  grand  nombre  d'expressions  emprun- 
tées au  persan.  L'Afghan  est  simple,  brave, 
loyal  et  hospitalier  ;  il  ressemble  beaucoup  au 
peuple  arabe.  Attaché  à  l'islamisme ,  il  est  le 
plus  tolérant  et  le  plus  libre  de  tous  les  peuples 
musulmans.  Ce  qui  prouve  que  la  religion  de 
Mohammed  n'est  pas  incompatible  avec  la  tolé- 
rance et  la  liberté  de  ses  sectateurs.  Les  femmes 
sont  aussi  plus  libres  que  dans  les  autres  états 
de  l'Orient.  Les  esclaves  sont  traités  avec  dou- 
ceur. Les  costumes  sont  variés  dans  les  diver- 
ses tribus  ;  mais  le  costume  qu'on  pourrait  ap- 
peler national  est  celui  des  pasteurs  Douranis , 
sur  la  rive  gauche  de  l'Helmend.  Il  se  compose 
d'un  large  pantalon ,  d'un  surtout  de  toile  à 
larges  manches ,  à  peu  près  semblable  à  la 
blouse  française  ;  d'une  paire  de  bottines,  d'un 
bonnet  étroit  bordé  d'une  bande  d'étoffe  de 
soie  ,  et  surmontée  d'une  calotte  brodée  en  or. 
Souvent  ils  portent  par  dessus  ce  vêtement  un 
grand  manteau  à  collet  fait  avec  des  peaux  de 
jnouton  bien  tannées. 

Selon  plusieurs  Afghans  et  Nimet  Allah,  his- 
torien persan  du  commencement  du  xvii« 
siècle,  les  Afghans  descendent  des  Juifs,  et 
font  remonter  leur  descendance  jusqu'à  Juda, 
l'aîné  des  enfants  de  Jacob,  par  Afghan,  fils 
d'irmia  ou  Birkia,  fils  de  Saùl ,  roi  d'Israël. 
Ces  peuples,  nommés  Patanes  dans  l'Inde,  sont 
une  colonie  des  Albaniens  du  Caucase,  selon 
quelques  auteurs,  qui  ont  trouvé  de  l'identité 
entre  les  noms  de  Aghvan  et  Alvhan.  Cette  iden- 
tité ne  me  semble  pas  mieux  prouvée  que  leur 
descendance  du  peuple  juif,  malgré  l'imposante 
autorité  de  sir  W.  Jones.  Quoique  plusieurs 
chefs  aient  assuré  à  M.  Burnes  qu'ils  étaient 
Béni  Israël,  fils  d'Israël,  il  est  difficile  de  croire 
qu'un  si  grand  nombre  d'Afghans  portassent  les 
noms  d'Esaû  et  de  Jésus  (  Isa  ) ,  s'ils  étaient 
Juifs  ,  et  l'argument  le  plus  décisif  est  dans  la 
comparaison  des  mots  des  deux  idiomes  et  des 
formes  grammaticales  du  langage.  Je  serais 
porté  à  croire  que  les  Afghans  ont  emprunté  à 
l'islamisme  les  noms  en  usage  dans  cette  reli- 
gion ;  que  les  Arabes  ont  fait  de  fréquentes  in- 
cursions chez  eux  ;  qu'une  partie  de  la  nation 
est  d'origine  arabo-persane ,  et  qu'il  est  naturel 
de  penser  que  la  majorité  du  grand  nombre 
de  tribus  afghanes  est  indigène  des  contrées 
qu'elle  habite  ,  et  où  Alexandre-le-Grand  avait 


AFR  —  20 

déjà  trouvé  de  nombreuses   peuplades  ^  guer- 
rières qui  ont  dû   se   perpétuer  jusqu'à   nos 


jours. 

ATIOUM-KARAHISSAB. ,  V.  de  la  Tur- 
kic  asiat.  (Anadouli),  sur  TAkhar-Sou ,  au 
pied  d'un  rocher  isolé  sur  lequel  s'élève  le  châ- 
teau où  réside  le  paschù.  Elle  a  12  mosquées, 
b  bains,  6  khans,  des  fabr.  d'étoffes  de  laine, 
et  surtout  de  feutre  et  de  tapis,  d'indiennes  ;  ar- 
mes à  feu  ,  yatagans  ,  sabres  courts.  Rendez- 
vous  des  caravanes  qui  de  Smyrne  et  de  Cons- 
luntinoiiJe  vont  dans  l'intérieur.  Elle  fait  un  gr. 
cijnim.  d'opium,  d'où  elle  tire  son  nom,  Château 
noir  do  l'Opium  (Afioum  Kara-hissar).  50,000 
habit.  A  7:2  1.  E.  de  Smyrne. 

ATliENZ,  bg.  de  Styrie  (Bruck).  Carrière 
de  marbre ,  forges.  4o0  habit.  A  3  1.  N.  de 
Bruck. 

AFRAGOIiA,  pet.  V.  du  roy.  de  Naples 
(  Terre  de  Labour).  Fabriques  de  chapeaux  ; 
foire  de  5  jours,  le  deuxième  dimanche  de  mai. 
15,000  habit.  A  2  1.  1/2  N.  N.  E.  de  Naples.  _ 

AFRIQUE  (j4fncn)y  l'une  des  cinq  parties 
de  la  terre ,  formée  d'une  grande  presqu'île  qui 
comprend  les  régions  les  plus  méridionales  de 
l'ancien  cohtinent. 

Situation,  étendue,  bornes.  Elle  repro- 
duit la  figure  réniforme  de  la  noix  d'acajou,  et 
est  partagée  presqu'en  deux  parties  égaies  par 
l'équateur,  et  s'étend  à  57  degrés  au  nord  de 
cette  ligne  et  à  54  au  sud.  Sous  le  rapport  de 
l'étendue,  on  peut  la  considérer  comme  se  dé- 
veloppant en  longueur  entre  ces  deux  parallèles 
extrêmes,  et  alors  sa  largeur  est  du  cap  Vert 
au  cap  Ghardafoui;  ou  bien  on  peut  prendre 
comme  ligne  de  jonction  de  ses  deux  points  les 
plus  éloignés,  la  courbe  dont  la  convexité  est 
déterminée  par  le  golfe  de  Guinée,  alors,  on  a 
une  largeur  moyenne  plus  satisfaisante  que  la 
première.  Dans  le  premier  cas,  on  a  comrhe 
résultat  des  dimensions  1,800  1.,  et  1,630 
dans  le  second.  Depuis  le  cap  Blanc,  près  de  Bi- 
zerte,  qui  est  son  extrémité  la  plus  septen- 
trionale, jusqu'au  cap  des  Aiguilles,  qui  est  sa 
pointe  la  plus  australe,  on  mesure  un  diamè- 
tre de  1,430  1.  Sa  superf.  est  évaluée  à 
1 ,300,000  lieues  carr. ,  de  25  au  degré ,  et  le 
circuit  de  ses  eûtes  à  7,000  1.  En  dehors  de 
ces  limites  existent  difiérentes  iles,  dont  une 
seule  ,  Madagascar,  a  une  étendue  d'environ 
23,000  1.  carr.  C'est  au  N.  E.  et  au  N.  que 
l'Afrique  est  la  plus  voisine  des  autres  régions 
de  l'ancien  continent;  en  cffrt,  elle  n'est  séparée 
de  l'Asie  que  par  le  long  golfe  de  la  mer  Rouge, 
et  la  Méditerranée  la  sépare  à  peine  de  l'Europe, 
qui  s'en  rapproche  tellement  en  deux  points  (au 
détroit  de  Gibraltar  et  à  l'extrémité  0.  de  la 
Sicile),  qu'en  peu  d'heures  on  va  d'une  rive  à 
l'autre  ;  là  aussi  est  son  point  d'attache,  l'isthme 
de  Souéys,  d'une  largueur  de  29  1.  1/2.  Le 
reste  de  ses  côtes  est  baigné  à  l'O.  par  l'Océan 
Atlantique,  au  midi  par  l'Océan  méridional,  à 
l'est  par  l'Océan  indien.  Popul.,  60,300,000. 

Htdrograi'Uie  maritime.  C'est  à  peirie  si  ces 
énormes  étendues  d'eau  qui  l'environnent  de 
toutes  parts  ont  pu  entamer  sa  masse  solide  ;  et 
ou  n'y  vuit,  comme  dans  les  autres  parties  de  la 
terre,  aucune  de  ces  grandes  échancrures  qui 
facilitent  l'accès  de  l'intérieur,  et  ont  tant  d'iu- 


AFR 

fluence  sur  la  civilisation  des  contrées  qu'elles 
baignent.  Il  n'y  a  en  Afrique,  à  proprement 
parler,  que  deux  golfes  remarquables,  celui  de 
la  Sydre  (l'anc.  Syrte'j,  au  nord  dans  la  Médi- 
terranée, et  celui  de  Biafra,  la  partie  la  plus  re- 
culée de  cette  grande  flexion  de  la  côte  0., 
à  laquelle  on  a  appliqué  mal  à  propos  le  nom  de 
Golfe  de  Guinée  ;  elle  n'est  que  pour  moitié  dans 
la  formation  du  golfe  d'Aden ,  V^trium  de  la 
mer  Rouge,  ainsi  que  l'appelle  Ritter.  Comme 
dépressions  moindres  ou  moins  bien  pronon- 
cées, nous  citerons  les  golfes  de  Hammamet,  de 
Tunis,  de  Bonah ,  de  Stora,  de  Bougéiah , 
d'Oran,  sur  les  rives  de  la  Méditerranée;  la 
baie  de  Bénin,  près  du  golfe  de  Biafra,  la  baie 
de  Sainte-Hélène,  False  Bay,  la  baie  de  Lagoa, 
dépendantes  du  Cap  de  Bonne-Espérance,  les 
baies  da  Lagoa  et  de  Solàlah,  sur  la  côte  de 
Mozambique. 

Caps  et  promontoires.  Les  principaux  caps 
et  promontoires  qui  annoncent  les  saillies  des 
côtes,  sont  le  cap  de  Mesurata  [Kephalos pro- 
montorium  de  Slrabon),  régence  de  Tripoli;  le 
cap  Bon  (promontoriitm  Mercurii) ,  à  l'extré- 
mité de  la  Péninsule  qu'il  termine  ;  le  cap  Ser- 
rât, le  plus  septentrional  du  continent;  le  Ras- 
el-Abiadh  (promontorium  Candidum)  (côte  de 
Tunis);  le  Ras-Touckouche ,  ou  cap  de  Fer;  le 
Djebel-Diss,  ou  cap  Vy,  à  l'embouchure  du 
Chélif  (Algérie);  le  cap  Cantin  (Marok);  le  cap 
Bojador  et  le  cap  Blanc  (côte  de  Ssahhrà);  le  cap 
Vert  (Sénégambie);  le  cap  des  Palmes;  le  cap  des 
Trois-Pointes  ;  le  cap  Loper  et  le  cap  Frio,  les 
deux  bornes  extrêmes  de  la  Guinée  du  sud;  le 
cap  des  Aiguilles,  qui  termine  l'Afrique  au 
midi;  les  caps  Corrientes  et  Del  Gado  (Mozam- 
bique); le  cap  d'Orfouy  et  le  cap  Ghardafouy, 
la  pointe  la  plus  orientale. 

Orographie.  La  surface  de  l'Afrique  offre 
toutes  les  variétés  de  sites  ,  depuis  les  grandes 
scènes  de  montagnes  del'Abyssinie,  avec  leurs 
torrents,  leurs  cascades,  leurs  lacs,  leurs  am- 
bas  et  leurs  neiges  éternelles,  jusqu'au  silence 
morne  et  lugubre  des  plaines  brûlées  du  Ssa- 
.hharàjOu  désert  sans  fin,  qui  forme  l'un  de  ses  ca- 
ractères les  plus  marquants.  Cette  immensité  de 
terres  désolées  séparerait  le  nord  du  midi,  si 
des  oasis  nombreux,  et  en  rapport  par  leur  éten- 
due avec  les  sables  qui  les  entourent,  n'olfrait-nl 
des  moyens  de  communications  entre  les  peuples 
placés  sur  leurs  lisières  opposées.  Par  suite  de 
cette  grande  lacune  dans  la  configuration  de 
l'Afrique,  il  suit  que  la  partie  septentrionale  de 
ce  continent  est  beaucoup  moins  diversifiée  que 
celle  du  midi.  Si  elle  a  dans  l'Atlas  une  suite  de 
montagnes  plus  élevées,  d'un  autre  côté  elle  n'a 
que  l'Atlas.  Du  reste,  le  sol  est  généralement 
moins  élevé  dans  l'une  que  dans  l'autre;  mais 
une  particularité  fort  remarquable  qu'elles  pré- 
sentent dans  leur  point  de  contact ,  est  la  longue 
arête  qui  les  sépare ,  en  se  prolongeant  paral- 
lèlement à  l'équateur  à  travers  la  partie  la  plus 
large  du  continent  qu'elle  semble  déterminer. 
Cette  arête  nous  est  connue  à  l'ouest  dans  la 
Fouta-Diallon  à  son  extrémité  ouest,  au  centre 
dans  le  Mandara,  à  l'est  en  l'Abyssinie ,  dans  sa 
partie  oritaïUile.  Ici  elle  est  très  haute,  comme 
dans  le  Mandara ,  où  ses  cimes  les  plus  élevées 
peuvent  ôtre  portées  à  2,000  ou  2,300  mèlres.  A 


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—  21  — 


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—  21 


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ro.  de  M3  monlognes ,  cllo  csIcoihji5c  parle 
Niger,  ou  Kouara;  depuis  co  point  jusqu'au 
Foula-Diallon  ,  elle  paraît  être  connue  sous  le 
nom  de  DIontiiijnes  de  Koxtng ,  et  sa  hauteur  ne 
semble  pas  Iros  forte  ;  un  abaissement  semblable 
se  foit  remarquer  vers  le  Sonial,  dans  la  partie 
opposée.  Entre  les  montagnes  du  Mandiu-a  et  les 
plateaux  de  l'Abyssinie ,  elle  a  reçu  des  Arabes 
le  nom  de  Montagnes  de 'la  Lime,  Djebel  el 
Koumr,  sans  doute  d'après  la  même  appellation 
que  leur  applique  Ptolémée,  Lunœ  montes. 
C'est  là  que  sont  les  sources  du  Bahr-el-Abiadh 
le  vrai  Nil ,  dont  le  Bahr-el-Azrek ,  le  fleuve 
l'Ieu ,  n'est  que  la  branche  secondaire.  Celui-ci 
descend  des  montagnes  qui  environnent  le  vaste 
lac  Denibaya,  lesquelles  posent  leurs  bases  sur 
co  plateau,  surmonté  de  pics  de  plus  de  -4,000 
mèlres  de  hauteur ,  qui  constitue  la  masse 
principale  du  sol  de  l'Abyssinie.  La  chaîne  qui 
borde  la  côte  de  la  Nubie,  et  qui  ensuite  s'épate 
sur  toute  l'Egypte  orientale ,  entre  le  Nil  el  la 
mer  Rouge,  forme  la  dernière  dépendance  de 
ces  mêmes  montagnes.  Tel  est  le  système  cen- 
tral de  l'orographie  de  l'Afi-ique.  Si  l'on  veut 
trouver  sa  liaison  avec  le  système  de  l'Atlas, 
il  faudra  la  chercher  à  l'Orient,  dans  cette 
suite  de  montagnes  à  sommets  plats  et  larges, 
rarement  isolés ,  jetés  dans  toutes  les  direc- 
tions ,  sans  autre  liaison  que  leur  base ,  et  qui , 
dominant  toute  la  rive  gauche  du  Nil,  courent 
parallèlement  aux  côtes  de  la  Méditerranée, 
et  semblent  se  confondre  avec  ces  deux  ran- 
gées parallèles  de  hauteurs  appelés /faroudje 
el  Abiadh  et  el  Açouad  (Haroudje  blanc  et  noir), 
et  qui  sont  les  dernières  traces  de  l'Atlas.  Le  sys- 
tème de  l'Atlas  couvre  toute  cette  grande  projec- 
tion de  terres  qui  s'avance  à  travers  les  flots 
de  la  Méditerranée ,  vis-à-vis  des  côtes  d'Espa- 
gne et  de  France,  et  sur  laquelle  s'étend  l'Al- 
gérie. Deux  choses  lui  sont  particulières,  savoir 
les  ehâth$ ,  marais  qui  occupent  la  partie  basse 
des  plateaux  que  forment  l'entrecroisement  des 
chaînes ,  et  ces  plaines  ou  mélidjaht,  que  l'on 
remarque  partout  oîi  les  montagnes  ne  viennent 
pas  plonger  leurs  bases  dans  la  mer.  Le  grand 
Atlas ,  où  la  ligne  du  faîte  paraît  généralement 
élevée,  et  l'un  de  ses  sommets,  le  Miltsin,  au 
sud  de  Marok,  atteignentprèsde3,473mètres. 
Dans  ses  ramifications,  on  remarque  l'Ouan- 
nacheryche  et  le  Gergérah  de  l'Algérie,  qui  at- 
teignent 3,000  mètres.  Nos  connaissances  sur 
■  Afrique  méridionale  sont  trop  bornées  pour 
essayer  même  de  répéter  l'esquisse  imparfaite 
que  l'on  vient  de  lire  sur  les  hauteurs  de  l'A- 
frique du  nord  et  du  centre.  En  arrière  de 
Mandara,  il  paraît  qu'il  existe,  d'après  un  rap- 
port fait  au  major  Denham,  des  cimes  beaucoup 
plus  élevées  que  celles  qu'il  avait  devant  les 
yeux.  Au  fond  du  golfe  de  Biafra,  qu'elles  domi- 
nent de  leur  imposante  hauteur,  sont  les  pics 
dos  Camaraos,  de  plus  de  i,300  mètres,  et  qui  en 
sont  peut-être  une  dernière  ramification.  Un  peu 
plus  au  midi,  dans  l'intérieur  de  la  Guinée,  un 
Ni'vageur  moderne  a  fait  connaître  le  Muria,  qui 
tuiiait,  d'après  lui,  plus  de  5,000  mètres;  le 
Ziunbi  (.i,7Ô0),  et  le  Mouloundou-Zambi  (4,638). 
I  uns  les  renseignementi  acquis  portent  à  croire 
que  des  montagnes  de  la  Lune  jusqu'au  Cap  de 
Bonne-Espérance ,  l'Afriqua  UQ  présente  que  des 


plateaux  sur  lesquels  il  n'y  a  pas  do  cliaina  d'une 
grande  longueur,  ou  que  du  moins  celles  qui  j 
existent  sont  coupées  dans  toutes  les  directions 
par  les  rivières  qui  cherchent  à  gagner  la  côte. 
Telles  sont  les  montagnes  appelées  par  les  Ka- 
fres  Loupata,  ou  Epine  du  monde ,  qui  longent 
la  mer  en  arrière  de  Séna  et  de  Sofalah  ,  et  que 
franchit  le  Zambèze.  L'immense  promontoire  du 
Cap  de  Bonne-Espérance  est  couvert  comme  la 
région  de  l'Atlas ,  à  l'autre  extrémité  du  conti- 
nent, parplusieurs  chaînes  parallèles  qui  laissent 
entre  elles  de  grands  plateaux  appelés  Karrous. 
La  plus  élevée  de  ces  chaînes  et  en  même 
temps  la  plus  reculée ,  est  celle  de  Nicuweweld, 
qui  a  de  i  ,500  à  2,000  mètres  ;  elle  longe  la  côte 
de  la  Kafrerie,  et  semble  n'être  que  le  proloii- 
gemeiit  ou  l'origine  des  monts  Loupata.  Jusqu'à 
présent,  on  ne  connaît  en  Afi-ique  qu'un  volcan 
d'une  énergie  toute  particulière ,  c'est  le  Mou- 
loundou-Zambi ,  entre  les  royaumes  d'Angola 
et  de  Benguela.  11  paraît  y  avoir  une  autre  mon- 
tagne ignivome  dans  les  monts  dos  Camaraos, 
et  plusieurs  autres  dans  le  Kourd-Fau. 

Fleuves,  rivières,  lacs.  Un  trait  fort  re» 
marquable  de  la  géographie  de  l'Afrique ,  est  la 
singulière  manière  dont  les  eaux  courantes  y 
sont  réparties.  Autant  l'Afrique  septentrionale  a 
peu  de  rivières,  autant  il  y  en  a  au  midi.  Le 
versant  méditerranéen  de  l'Atlas  donne  nais- 
sance à  de  nombreuses  rivières,  dont  les  plus 
gr.  sont  le  Medjerdah,  le  Chéhf,  la  Molouyah, 
le  Sébou ,  rOum-el-Begh  ou  Morbéyah,  le 
Tensif;  la  Sénégambie  a  deux  fl.  importants, 
le  Sénégal  et  la  Gambie.  Après  cela,  dans  tout  le 
reste  de  cette  région  immense,  on  ne  trouve 
plus  que  le  Nil  et  le  Niger  ou  Kouarah,  les  deux 
grancls  fleuves  si  célèbres  dans  l'histoire  de  la 
géographie  du  continent.  Le  bassin  de  l'un 
en  occupe  toute  la  partie  N.  -  E.  ;  l'autre 
presque  tout  le  Takrour  ou  Soudan.  La  bran- 
che orientale  du  Nil  ou  Bahr-el-Azrek ,  un  de» 
affliients  du  fleuve,  l'Atbarah  ou  Takzé,  par- 
courent l'Abyssinie.  Le  Yéou  paraît  traverser  la 
lac  Tchad,  en  sortir  sous  le  nom  de  Chàry,  et 
porter  au  Kouarah  l'excédent  de  ce  grand  amas 
d'eau  douce.  Ce  lac  est  le  plus  vaste  de  l'Afrique  ; 
il  a  plus  de  2,200  lieues  carrées.  Presque  sous 
les  mêmes  parallèles,  à  l'E.  et  à  l'O. ,  sont  le 
le  lac  Dembaya,  encaissé  au  milieu  du  plateau 
abyssinien ,  et  le  lac  Dhiébou ,  qui  traverse  le 
Niger,  au-dessus  de  Ten-Boktoue.  Une  expédi- 
tion anglaise,  qui  a  suivi  en  1815  la  côte  or. 
de  l'Afrique  du  S ,  entre  Mozambique  el 
Makdaschou,  y  a  relevé  l'embouchure  de  trentr- 
six  grandes  rivières;  l'une  des  principales  est  le 
Loffih  qui,  d'après  le  rapport  des  naturels,  soit 
d'un  lac  duquel,  d'après  d'autres  renseigne- 
ments ,  s'échappent  plusieurs  affluents  du 
Couango;  ainsi  les  deux  côtes  paraissent  possé- 
der une  communication  intérieure.  Du  reste,  il 
paraîtrait  que  ce  phénomène  se  répéterait  en- 
core plus  au  midi,  au  moyen  d'un  lac  placé  à 
1  intersection  du  22»  degré  S.  et  du  22«  degré 
m  '^.'^ 'ac  sortirait ,  d'un  côté,  un  fleuve 
attluaiit  a  l'Océan  Atlantique,  et  de  l'autre,  lo 
Zambeze,  affluent  de  l'Océan  indien ,  l'un  des 
plus  grands  courants  de  l'Afriaue  or.  mé- 
ridionale. Si  ces  deux  fait.a  sont  "certains,  iU 
peuvent,  jusqu'à  un  cçrlain  point,  rendre  raùcn 


AFR 


—  22 


de  ce  que  nous  avons  dit  sur  la  nature  orogra- 
pliique  de  l'Afrique  méridionale.  Au  midi  du 
Zambèze,  jusqu'à  la  baie  da  Lagoa,  la  côte 
montre  encore  les  embouchures  de  courants 
importants,  tels  que  le  Sofalah,  la  Sabia,  l'In- 
hambane.  Le  Cap  de  Bonne-Espérance,  pays 
de  mont,  et  de  plateaux ,  n'a  pas  de  rivières  qui 
puissent  entrer  en  comparaison  avec  celles  que 
je  viens  de  citer;  mais  sur  ses  limites  coule 
la  grande  rivière  Orange,  et  le  capitaine  Alexan- 
dre vient  de  confirmer  (1857)  l'existence  de 
rOup  ou  rivière  du  Poisson,  son  affluent,  qui 
coule  dans  un  sens  tout  opposé,  c'est-à-dire 
du  N.  au  S.,  et  celle  de  la  Kuisip  ou  Roat- 
River,  dont  les  eaux  reprennent  une  direction 
parallèle  à  l'Orange ,  comme  pour  rétablir  l'é- 
quilibre interrompu;  elle  a  son  embouchure 
dans  la  baie  Walhvisch  ou  des  Baleines ,  ainsi 
que  la  Swakop  ou  Bowell ,  qui  est  un  peu  plus 
au  N.,  mais  dont  l'existence  est  peu  certaine. 
On  ne  connaît  pas  d'embouchures  sur  la  côte 
des  Cimbébases  j usqu 'au  cap  Frio  ;  mais  au-delà, 
tout  le  long  de  cette  immensité  de  côtes  dites  de 
la  Guinée,  les  rivières  se  succèdent  à  peu  de  dis- 
tance. Là  sont  les  embouchures  du  Couango  et 
du  Couanza,  les  plus  grands  fleuves  de  l'Afrique 
après  le  Zambèze  et  l'Orange,  et  le  vaste  delta 
du  Kouarah  ou  Niger,  dont  il  a  été  déjà  ques- 
tion :  ce  fleuve  n'appartient  pas  à  ce  versant, 
vers  lequel  il  a  été  obligé  de  se  faire  jour 
en  perçant  les  montagnes  de  Khoung.  Mais  le 
Cobal,  le  Couvo,  le  Bango,  le  Loge^,  tous  ces 
déversoirs  qui  inondent  la  côte  de  Gahoun,  le 
Voila,  le  Mesurado,  la  Rokelle,  lui  appartiennent 
comme  le  Couango  et  le  Couanza.  Nous  avons 
déjà  parlé  des  lacs  Tchad,  Dembaya  et  Dhiébou', 
ce  sont  les  seuls  que  l'on  connaisse  positive- 
ment; le  Bahr-el-Soudan  du  Takrour,  le  lac 
Aquiloundaetle  KouSbua  du  Congo,  le  Maravi, 
en  arrière  de  Quiloa,  sont  plus  ou  moins  pro- 
blématiques, et  ne  paraissent  pas  du  reste  ap- 
procher en  étendue  du  Tchad. 

Climat.  Le  climat  de  l'Afrique  est  générale- 
ment très  chaud;  les  trois  quarts  de  sa  surface 
sont  placés  entre  les  tropiques,  et  sont  exposés 
par  conséquent  à  tous  les  désagréments  et  à 
tous  les  avantages  de  cette  position ,  c'est-à-dire 
que  si,  d'une  part,  la  saison  pluvieuse,  qui  dure 
la  moitié  de  l'année,  y  verse  des  terrents  d'eau, 
y  engendre  des  fièvres  et  autres  maladies  meur- 
trières pour  les  étrangers,  de  l'autre  elle  est  par 
sa  surface,  là  oîi  la  chaleur  brûlante  et  l'humi- 
dité peuvent  avoir  leur  effet,  d'un  luxe  de  vé- 
gétation vraiment  étonnant.  Au  reste,  si  l'action 
de  ces  deux  saisons  s'exerce  généralement  en 
Abyssinie,  la  configuration  et  l'élévation  du  sol, 
le  voisinage  de  la  mer  et  celui  de  cimes  nei- 
geuses, l'abaissement  de  température  causé  par 
la  grande  raréfaction  de  l'air,  modifie  extraor- 
dinairement  cette  action.  Ainsi,  il  n'en  est  pas 
moins  vrai  que  des  chefs  vraiment  géographes 
ne  seront  pas  étonnés  du  froid  cruel  et  de  la 
neige,  qui  furent  la  cause  principale  des  re- 
vers de  notre  première  expédition  de  Cons- 
tantine,  car  elle  parcourait  des  plateaux  élevés. 
A  Tripoli,  les  pluies  commencent  en  octobre; 
mais  en  décembre  et  janvier  le  temps  est  déjà 
sec  et  aussi  agréable  que  le  printemps  en  An- 
gleterre.  En  Egypte,  au  mois  de  lévrier,  le 


—  AFR 

thermomètre  descend  à  8  ou  O»  au-dessus 
de  zéro,  et  s'élève,  en  juillet  et  août,  à  2-i  et  25, 
à  l'ombre.  Au  Sénégal,  dans  la  saison  sèche  et 
pendant  les  vents  d'E. ,  il  marque  52'»  au-dessus 
de  zéro.  La  température  moyenne  de  toute 
l'année,  au  Gap,  est  de  IS";  le  mois  le  plus 
froid  a  donné  41°,  et  le  plus  chaud  21.  Au 
N.  des  terres  élevées  de  cette  partie ,  s'étend 
le  bassin  de  l'Orange,  exposé  aux  mêmes 
influences  climatériques  que  le  bassin  du  Nil, 
mais  dans  un  ordre  inverse,  parce  que  les  deux 
contrées  sont  placées  dans  des  hémisphères 
opposés.  Les  pluies  commencent  généralement 
à  tomber  en  mai  dans  les  montagnes  de  l'A- 
byssinie  ;  leurs  eaux ,  ramassées  en  juin ,  occa- 
sionnent alors  la  crue  du  Nil,  et  forment  cette 
inondation  qui  continue  jusqu'au  mois  de  sep- 
tembre. Le  temps  des  pluies,  dans  le  midi,  cor 
respond  exactement  à  celles  du  nord  ;  elles 
commencent  à  tomber  en  novembre ,  et  leurs 
eaux  iftondent  le  pays  des  Namakouas  vers  le 
mois  de  décembre.  A  cette  époque,  vers  le  mi- 
lieu du  jour,  le  thermomètre  monte  à  23  et  25". 

SoL  ET   PRODUCTIONS  VÉGÉTALES.  Nulle  part 

il  n'y  a  autant  de  terres  stériles  qu'en  Afrique, 
et  nulle  part  aussi  on  ne  voit  d'aussi  près  la 
stérilité  et  l'abondance.  Généralement  parlant, 
on  i>eut  regarder  tout  le  versant  septentrional  de 
l'Atlas,  la  Sénégambie ,  le  Takrour,  l'Abyssinie 
et  la  partie  méridionale  de  la  Nubie,  comme 
des  pays  fertiles  ;  on  connaît  assez  les  mer- 
veilles du  sol  inondé  de  l'Egypte.  Tous  les  pays 
situés  entre  la  mer  et  la  chaîne  des  Khoung, 
la  côte  de  Gaboun  et  les  districts  placés  en  ar- 
rière, la  côte  de  Zanghebar,  la  capitainerie  de 
Mozambique  ,  sont  parés  de  la  plus  riche  végé- 
tation ;  mais  dans  le  Congo  et  dans  toutes  les  ré- 
gions qui  l'environnent ,  au  Cap  de  Bonne-Es- 
pérance ,  en  Kafrerie ,  les  terres  ne  présentent 
rien  d'extraordinaire.  Le  bassin  de  l'Orange  pa- 
rait être,  en  grande  partie,  stérile',  et  les  na- 
turels assurent  qu'entre  le  Kuisip  et  la  Kafrerie 
orientale  il  existe  un  vaste  désert  pour  ainsi 
dire  impraticable  (Alexander).  On  aurait  tort  de 
croire  que  la  surface  du  Ssanhrâ  soit  tout-à-fait 
inhabitable  :  il  y  a  d'abord  de  vastes  oasis,  tels 
que  ceux  de  Touat,  qui  offrent  le  plus  riche 
aspect ,  et  ensuite  toute  cette  immense  étendue 
est  partagée  entre  les  peuples  arabes  de  l'O. , 
les  Touariks  du  centre  et  les  Tibbous  de  l'E. , 
comme  le  serait  la  meilleure  contrée.  Les  terres 
cultivables  du  Takrour  commencent  générale 
ment  par  le  dix-septième  parallèle.  La  végéta- 
tion de  la  Mauritanie  diffère  peu  de  celle  do 
l'Espagne  et  delà  Provence  :  ce  sont  les  mêmes 
arbres  et  les  mêmes  espèces ,  ayant  seule- 
ment un  développement  plus  parfait.  Les  prin- 
cipales productions  de  cette  région  sont  l'org© 
et  le  blé,  qui  forment  un  grand  article  d'exporta- 
tion, des  fruits  et  des  légumes  superbes;  à  l'o 
rient,  on  trouve  le  jujubier,  qui  a  donné  son  nom 
à  la  ville  de  Bonah.  De  vastes  forêts  de  chênes 
couvrent  les  contreforts  de  l'Atlas,  eton  y  trouve 
aussi  le  châtaignier,  qui  donne  des  fruits  excel- 
lents; les  lieux  incultes  sont  couverts  de  nom- 
breux cactus.  Le  dattier  n'y  donne  pas  de  fruits, 
et  pour  le  trouver  dans  toute  sa  beauté  ,  il  faut 
descendre  au  midi,  au-delà  du  Tell,  les  terres 
cultivables;  là,  il  est  telleinont  nombreux,  que 


AFIV 


—  23  — 


AlU 


le  paj's  en  a  reçu  le  nom  do  Delàd-el-Djcryd,  ou 
pays  des  dattes.  Dès  que  l'on  quitte  ces  districts 
pour    s'avancer  vers   l'orient,   la   plupaijt  des 
plantes  de  la  Mauritanie  disparaissent,  et  sur 
le  plateau  de  la  Cyrenaïque  on  voit  déjà  quel- 
ques espèces  qui   annoncent  d'autres   terres. 
Tout  le  îonc;  de  la  côte  de  Tripoly  croît  le  lotus, 
si  célèbre  àans  l'antiquité  pour  l'exquise  dou- 
ceur de  ses  fruits.  L'Egypte  offre,  dans  la  saison 
cultivée,  de  vastes  champs  de  dourah,  espèce 
de  maïs,  qui  est  la  plante  alimentaire  de  toute 
l'Afrique  septentrionale  ,  de  la  Nubie  et  du  cap 
Vert.  On  y  cultive  aussi  en  grand  le  cotonnier, 
l'indigo  et  la  casse,  dont  les  feuilles  sont  l'objet 
d'un  grand  commerce  sous  le  nom  de  séné.  Des 
nymphéa  montrent  leurs  larges  feuilles  et  leurs 
belles  fleurs  au-dessus  des  eaux.  Dans  la  Haute- 
Egypte,  on  commence  avoir  cette  espèce  de  pal- 
mier, appelé  palmier  doum,  qui  est  très  commun 
dans  toute  la  Nubie  ;  ici ,  comme  là ,  ce  sont  les 
seuls  arbres  qui  ornent  le  paysage  avec  les 
nombi'eux  sycomores  et  autres  acacias.  A  me- 
sure que  le  sol  s'élève,  ces  espèces  deviennent 
moins  communes ,  et  l'Abyssinie   présente  de 
nouveau  les  plantes  et  les  arbres  de  l'Europe  : 
le  chêne ,  les  jasmins ,  avec  quelques  unes  qui 
lui  sont  particulières,   telles  que  la   céréale 
appelée  thef ,  qui  a  deux  ou  trois  variétés ,  et 
les  arbres  appelés  cousso,  daro  et  ouanzey;  le 
cafier  est  originaire  des  plateaux  de  sa  partie 
méridionale.  On  aperçoit  ici  quelques  baobad  , 
ce  végétal  énorme  si  commun  dans  la  Séné- 
gambie  et  sur  toute  la  côte  de  Guinée.  Lo  maïs, 
la  cassave,  le  bananier,  le  papayer,  le  limonier, 
l'oranger,  sont  les  plantes  alimentaires  de  ces 
deux  régions,  et  nous  les  retrouverons  encore 
sur  toute  l'Afrique  centrale,  de  la  côte  du  Congo 
à  celle  de  Zanghebar,  avec  le  tamarinier  et  les 
palmiers,  qui  donnent  et  l'huile  et  le  vin  de 
palme  :  ces  deux  derniers  sont  surtout  cultivés 
au  midi  des  montagnes  de  Koung;  l'arbre  qui 
donne  les  graines  de  cola ,  douées  de  la  pro- 
priété de  rendre  potables  les  eaux  les  plus  in- 
fectes, l'arbre  à  beurre,  appartiennent  aussi  à 
ces  contrées  ,  et  se  retrouvent  avec  le  riz  et  les 
plantes  nutritives  déjà  citées  dans  toute  cette 
zone  placée  entre  la  base  de  la  chaîne  centrale 
et  le  désert.  Le  capitaine  Alexander  a  fait  con- 
naître l'arbre  nanas ,  dont  le  fruit  est  double  de 
l'orange,  et  qui  croît  à  l'embouchure  du  Kuisip. 
La  végétation  du  Cap  de  Bonne-Espérance  offre 
la  plus  grande  analogie  avec  celle  de  la  Tas- 
manie.  L'arbre  à  pain,  le  châtaignier,  l'aman- 
dier et  le  prunier  sauvage  sont  les  arbres  indi- 
gènes ;  les  Européens  y  ont  introduit  le  froment, 
l'orge ,  l'avoine ,  le  chanwe ,  le  coton  ,  le  tabac 
et  la  vigne,  dont  les  produits  sont  renommés. 
La  botanique  y  est  d'ailleurs  extrêmement  bril- 
lante. 

Zoologie.  Le  règne  animal  de  l'Afrique, 
quoique  offrant  une  physionomie  qui  lui  est 
propre,  a  beaucoup  de  ressemblance  avec  celui 
de  l'Asie.  De  l'Atlas  au  Cap,  partout  on  trouve  le 
lion ,  et  dans  l'une  de  ces  contrées  comme  dans 
l'autre  ,  il  se  distingue  par  sa  force  et  sa  gran- 
deur :  le  lion  de  l'Atlas  estsupei-be.  La  panthère, 
lo  chacal ,  la  hyène ,  sont  répandus  partout ,  de 
TAtlas  au  Nil ,  de  l'Abyssinie  au  cap  Vert.  Les 
antilopes  y  t>ont  communes,  maia  elles  abondent 


surtout  au  nord  cl  au  midi  de  l'Urun^,'©.  Sur 
trente  espèces  que  compte  le  genre  antilope,  ou 
en   trouve  dix-huit  ;  elles  y  errent  en  troupes 
nombreuses  avec  les  girafes,  les  zèbies ,  les 
koua^gas,    espèce   de   zèbre,   le  rhinocéros, 
l'éléphant,  le  buffle  du  Cap.   Ces  dernières  es- 
pèces d'animaux  sont  répandues  sur  toute  l'A- 
frique méridionale  ,  et  se  sont  même  avancées 
au  nord  jusqu'à  Sahara  :  dans  le  Bournou  lea 
éléphants  sont  très  nombreux  ;  ils  attaquent  leî 
villages  et  ravagent  les  moissons.  La  girafe  es! 
commune  vers  le  Nil  supérieur  :  celle  du  JardiiT 
des  Plantes  de  Paris  est  originaire  d3  cette  paro 
tie  de  l'Afrique.  Le  voyageur  y  trouve  aussi  Içi 
fennec,  cet  animal  singulier  au  corps  de  chien 
et  aux  oreilles  démesurées.  Le  phatangin  (ma- 
nis  (elradactyla ,  L.),  quadrupède  fort  rare  et 
très  curieux,  vient  de  la  Guinée.  Cet  animai  est 
de  la  petite  espèce  des  pangolins,  ou  fourmilliers 
écailleux.  Son  corps  et  sa  longue  queue  sont 
couverts  de  larges  écailles  dures  et  tranchantes, 
placées  en  recouvrement  comme  des  tuiles.  Lors- 
que le  phatangin  est  attaqué,  il  se  roule  en 
boule  comme  le  porc-épic,  et  présente  de  toutes 
parts  le  tranchant  de  ses  écailles.  Il  ne  se  nourrit 
que  de  fourmis.  Le  Muséum  de  Nantes  en  possède 
un  individu  très  bien  conservé.  L'hippopotame 
habite  les  eaux  supérieurs  desaffl.  du  Nil,  et  paît 
en  troupes  nombreuses  sur  les  bords  de  l'Orange. 
La  Mauritanie  nourrissait  une  espèce  de  che- 
vaux célèbre,  mais  qui  a  bien  dégénéré.  Les 
tribus  arabes,  les  nègres  de  Takrour,  élèvent 
une  assez  grande  quantité  de  ces  animaux,  ainsi 
que  des  moutons  et  du  gros  bétail  ;  mais,  en  gé- 
néral, ces  animaux  ne  sont  pas  l'objet  d'une 
attention  particulière,  parce  que  les  habitants 
de  ces  régions  mangent  peu  de  viande,  et  qu'ils 
ne  font  aucun  cas  du  lait.  Pour  les  habitants  du 
Cap   et  les  Kafi'es  seulement,  l'éducation  du 
gros  et  du  menu  bétail  est  une  source  de  ri- 
chesses. Les  Somâlis  ,  au  S.  E.  de  l'Abyssinie, 
possèdent  l'espèce  de  mouton  dont  la  queue  offre 
une  masse  de  graisse  de  vingt-cinq  à  trente  li- 
vres, et  qui  a  été  appelé,  pour  cette  raison, 
mouton  à  grosse  queue.  Les   singes    sont  sin- 
gulièrement communs  dans  l'Afi'ique  centrale  : 
c'est  là  que  vit  la  grande  espèce  d'orang-houtan , 
appelée   Chimpanzé ,    celle  qui ,  avec  l'orang- 
houtan  de  la  Malaisie ,  se  rapproche  le  plus  de 
l'homme. 

Si  l'autruche  n'est  pas  particulière  à  l'Afrique, 
c'est  là  du  moins  qu'on  la  trouve  en  plus  grand 
nombre  ;  elle  se  plaît  principalement  sur  la  li- 
sière du  Ssahhrâ,  près  de  l'état  d'Alger. 

Tous  les  oiseaux  rapaces,  le  grand  vautour, 
le  griffon,  le  hideux  chincou,  l'oricou  à  pan  de 
loques  charnues,  les  éperviers,  le  milan,  la 
buze,  le  buzard,  le  faucon,  abondent  dans  toute 
l'Afrique.  Les  pies-grièches  s'y  trouvent  en  es- 
saims aussi  nombreux  que  variés  ;  les  calaos,  les 
pies,  les  alcyons,  les  engoulevents,  les  hiron- 
delles, les  corbeaux,  et  entre  autres  le  corbivau 
au  bec  puissant;  les  merles,  les  échenilleurs,  les 
guêpiers,  les  martins,  les  alouettes,  etc.,  etc., 
sont  les  espèces  les  plus  communes.  Le  mes- 
sager ou  secrétaire,  singulier  oiseau  de  proit; 
qui  vit  de  reptiles;  les  couroucous,  aux  plu- 
mages d'un  rare  éclat,  comme  les  musophages 
et  les  touracos,  les  coucous  cuivrés,  les  indica- 


AFR 

tours ,  lo  coucal ,  une  jolie  espèce  de  mésange , 
sont  particuliers  à  la  région  du  Cap  ;  la  perruche 
à  collier,  à  la  Sénégambie.  En  Afrique ,  le  calao 
remplace  le  toucan  d'Amérique ,  et  les  souiman- 
gas  de  Sénégambie,  les  colibris.  On  compte  les 
moineaux  par  centaines  d'espèces,  les  veuves  aux 
longues  queues,  les  oryx  à  la  livrée  de  feu,  les 
sénégalis  de  toutes  les  couleurs,  les  jacarinis, 
les  bengalis,  les  bouvreuils.  On  élève  en  Egypte 
de  grande  quantité  de  pigeons;  ils  sont  aussi 
très  communs  dans  le  Maghreb,  ainsi  que  la 
pintade  ou  poule  de  Numidie,  qui  en  est  origi- 
naire. Le  pigeon  vert  est  très  répandu  en  Abys- 
sinie.  Les  perdrix ,  les  francolins,  fréquentent 
de  j)référence  les  déserts ,  et  s'y  rencontrent 
avec  les  outardes,  les  grues,  les  marabous.  Les 
rivages  marécageux  offrent  les  oiseaux  qui  leur 
sont  particuliers.  Le  dronte  ne  se  rencontre  que 
sur  les  rivages  de  la  mer  Rouge  ;  et  l'ibis ,  cet 
oiseau  si  révéré  des  anciens  Égyptiens,  s'est 
avancé  jusqu'au  promontoire  que  termine  le  cap 
Ghardafouy.  Un  palmipède  propre  à  l'Afrique 
est  l'anhinga.  Parmi  les  reptiles,  nous  men- 
tionnerons les  crocodiles,  surtout  communs 
dans  les  eaux  du  Kil  ;  le  céraste  cornu,  serpent 
venimeux  du  Cap  ;  un  python,  commun  dans 
les  hautes  herbes  de  la  côte  de  Guinée;  le  ca- 
méléon qui  abonde  au  Cap,  et  se  repose  souvent 
sur  les  arbrisseaux  de  l'Algérie.  Les  poissons 
ont  été  peu  étudiés  ,  et  ne  sont  d'ailleurs  que 
d'une  très  petite  importance  dans  le  régime  ali- 
mentaire des  habitants  des  côtes.  11  en  est  de 
même  des  coquillages  ;  l'un  des  plus  beaux  est 
Vethérie  du  Nil,  espèce  d'huître.  Les  insectes  les 
plus  connus  sont  la  tarentule,  qui  abonde  en 
Barbarie  ,  le  scolopendre  à  mille  pieds ,  la  sau- 
terelle voyageuse  ,  si  terrible  pour  les  cantons 
cultivés  qu'elle  ravage  en  un  clin  d'œil  ;  les 
fourmis  et  les  termites  de  la  Guinée,  dont  les 
habitations  ont  souvent  la  hauteur  d'un  homme  ; 
le  salsalyah,  espèce  de  taon,  véritable  fléau  pour 
Je  bétail  de  l'Abyssinie  ;  les  mosquites,  abon- 
dants surtout  vers  les  côtes  humides  ;  les 
abeilles ,  qui  remplissent  de  miel  les  forets  de  la 
Sénégambie,  de  la  Guinée  et  de  l'Abyssinie  ;  le 
tendaraman,  ou  araignée  venimeuse  de  Maroc; 
la  mygale  à  robe  veloutée  de  la  Sénégambie  ; 
l'araignée  du  Cap,  toutes  très  dangereuses.  Le 
scorpion  abonde  dans  le  Maghreb,  et  le  scarabée 
était  l'un  des  objets  du  culte  de  l'Egypte.  Les 
côtes  de  l'Algérie,  à  l'E.,  offrent  beaucoup  de 
corail ,  dont  la  pèche  occupe  un  assez  grand 
nondtre  de  bras. 

Minéralogie.  Après  l'Amérique ,  l'Afrique  est 
la  région  qui  fournit  le  plus  d'or  ;  et,  si  l'on  en 
excepte  l'Abyssinie ,  toute  la  zone  comprise  entre 
le  Ssahhrà  et  la  Kafrerie  en  jette  dans  le  comm. 
une  grande  quantité,  tirée,  soit  des  dépôts  de  sa- 
bles aurifères ,  soit  des  véritables  mines,  comme 
dans  le  Bambouk,  le  Bouré,  l'Aschanti,  le  Sofa- 
lah  et  l'oasis  du  Mozzab  dans  la  partie  mérid. 
de  l'Algérie.  Les  minerais  d'argent  paraissent 
plus  rares;  on  n'en  mentionne  (jue  dans  le  Ma- 
rok,  le  Cliicova,  le  plateau  de  Timbo  et  le  Bag- 
herméli.  La  zone  de  l'or  est  aussi  celle  du  fer, 
quoique  ce  dernier  métal  no  soi  tvraimentexploité 
avec  suite  que  par  quelques  tribus  de  Kafres  et 
de  Ilottt^ntutscivilisés ,  qui  se  livrent  avec  succès  à 
l'exploitation  des  mines.  Depuis  la  rivière  Orange 


—  24  —  AFR 

jusqu'au  tropique ,  sous  lequel  vivent  les  Dama- 
ras ,  il  règne  une  chaîne  de  montagnes  dans  la- 
quelle les  dépôts  de  cuivre  sont  d^une  richesse 
extraordinaire.  LeFertit,  petit  pays  montagneux 
du  Nil  supérieur,  paraît  aussi  posséder  de  riches 
mines  de  co  métal.  Le  territoire  des  Bény-Abou- 
Thaleb ,  tribu  arabe  de  l'Algérie ,  a  des  mines 
de  plomb  exploitées  et  d'un  rapport  de  quatre- 
vingt-dix  pour  cent.  Le  sel  abonde  dans  certaines 
parties,  tandis  que  d'autres  en  sont  tout-à-fait 
privées.  Nous  avons  déjà  parlé  à  l'article  Abys- 
sinie  de  la  plaine  de  sel  gemme  des  bords  mari- 
times du  plateau.  Le  Ssahhrà  en  a  de  riches  dépôts 
à  Toudeyni,  d'où  on  l'exporte  dans  tout  le  Ta- 
krour.  Le  nitre  couvre  d'effllorescences  les  kar- 
rons  du  Cap  et  touslesheux  déserts.  A  l'E.  duNil, 
sur  les  bords  de  la  mer  Rouge ,  il  existe  de  riches 
mines  d'émeraudes  jadis  exploitées.  L'Orange 
coule  sur  un  lit  d'opales,  de  cornahnes ,  de  cal- 
cédoines et  d'agates  de  toutes  les  formes  et  de 
toutes  les  grandeurs.  Le  musée  de  minéralogie 
de  Paris  possède  un  diamant  trouvé  dans  le 
Oued-el-Dzeheb  de  l'Algérie.  On  connaît  assez 
la  beauté  des  granits  d'Egypte,  qui  se  dressent  si 
souvent  en  majestueux  obélisques.  Le  natron 
est  le  produit  des  lacs  de  cette  contrée  et  du 
Fezzan. 

Races,  langues,  religions,  industrie  et 
COMMERCE.  On  peut  évaluer  la  popul.  de  l'A- 
frique à  75  millions  d'individus.  Ils  appartien- 
nent à  plusieurs  races  différentes,  et  dont  la  plus 
remarquable  est  celle  des  Noirs  d'Afrique^  ré- 
pandue dans  toute  la  région  comprise  entre  les 
limites  du  Ssahhrà  et  le  20^  parallèle  sud.  Au  N. 
les  Berbers  se  partagent  avec  les  Arabes  nomades 
le  massif  de  l'Atlas,  peuplent  le  Ssahhrà  sous  les 
noms  de  Touariks  et  de  Tibboiis,  puis  s'éche- 
lonnent par  les  oasis  de  Ghadamès,  Aoudjelah  et 
de  Syouah ,  de  manière  à  lier  au  corps  principal 
les  Berbers  de  la  Nubie ,  appelés  improprement 
Barabras,  et  les  Somàlis,  qui  sont  de  la  même 
race.  Tout  le  long  de  la  ligne  que  décrit  cette 
population,  habitent  les  peuples  de  race  sémi- 
tique, qui  ontfaitinvasionen  Afrique  par  le N.E. 
Ce  sont  les  Arabes,  divisés  en  Arabes  nomades 
et  Arabes  des  villes,  connus  des  Européens  sous 
le  nom  de  Maures.  Les  premiers  occupent  le 
Ssahhrà  occ,  le  Maghreb,  l'Egypte.  Le  peu  de 
Turks  restés  après  les  révolutions  qui  leur  ont 
enlevé  la  domination  de  ces  régions ,  appartien- 
nent aussi  à  cette  race.  Les  Koptes  ne  se  trou- 
vent qu'en  Egypte,  et  paraissent  être  un  reste 
de  l'ancienne  popul.  de  cette  contrée,  dont  le 
mélange  avec  les  Arabes  aurait  formé  les  Abys- 
sins. Au  milieu  des  races  noires,  on  remarque 
quelques  races  étrangères,  telles  que  les  Fel- 
lâns  ou  Peuls,  h  couleur  tannée  ou  cuivreuse, 
au  nez  saillant,  aux  lèvres  minces,  au  visage 
ovale;  et  les  Aschantis^  au  nez  aquihn,  et  qui  se 
distinguent  par  leur  langue  et  leurs  traditions. 
Les  races  kafre  et  hottentote  occupent  la  partie  la 
plus  méridionale  de  l'Afrique,  à  l'E.  et  à  l'O.  ; 
mais  la  première  s'est  avancée  beaucoup  plus 
au  N.  que  la  seconde,  et  les  terribles  tribus  de 
Gallas ,  la  terreur  de  l'Abyssinie,  semblent  n'en 
être  qu'un  rameau  détaché. 

Les  principales  langues  pai'lées  en  Afrique  sont 
l'arabe,  le  berber,  le  yolof,  le  mandingue,  le  fel- 
làn,  le  liaoussa,  le  boniouan ,  l'aschanli ,  Tard- 


AFK  *-  26  — 

drah,  Tabounda  qu'emploient  tous  les  peuples 
du  Congo,  le  holtenlot,  le  kafro. 

Les  deux  religions  (loiiiiiiantos  en  Afrique 
sont  le  nioluxnuru'disme  introduit  par  les  Ara- 
bes, et  le  fétichisme  qu'il  tend  à  combattre  et 
à  faire  diminuer  chaque  jour.  Le  fétichisme  est 
l'adoration  d'un  objet  quelconque  de  la  nature  : 
ainsi  dans  la  Guinée ,  où  il  est  surtout  très  vi- 
vace,  les  Ouidah  adorent  un  serpent,  les  As- 
cbantis  le  fleuve  Tando  et  le  vautour,  les  habi- 
tants d'Akkra  la  hyène,  ceux  de  Bonny  l'igoua- 
na,  espèce  de  lézard,  les  Calabarais  le  reqiiin, 
les  Dahomcys  le  léopard  et  la  panthère.  Des  céré- 
monies où  le  sang  humain  est  répandu  se  lient, 
dansTAchanli,  le  Dahomey,  dans  l'Afrique  cen- 
trale, chez  les  Cassaiiges,  les  Molo.uas  et  autres 
peuples,  au  culte  public  ;  et  on  doit  se  féliciter 
vraiment  de  voir  la  persévérance  avec  laquelle 
les  mollahs  arabes  poursuivent  leurs  travaux  de 
conversion. 

Le  Maghreb  et  l'Egypte  ont  seuls  une  in- 
dustrie manufacturière  telle  que  nous  la  com- 
prenons. Là  ,  on  fabrique  des  étoffes  de 
coton  ,  de  la  toile  ,  des  lainages  communs ,  des 
cuirs  estimés  ,  des  tapis ,  des  bonnets  rou- 
ges ou  calottes  (fàz) ,  des  ceintures  ,  des  fichus 
de  soie ,  de  la  poterie.  Mais  dans  l'intérieur 
chaque  famille  tisse  seulement  les  toiles  et  les 
étoffes  nécessaires  à  son  usage.  Le  forgeron  y 
est  l'homme  essentiel  ;  c'est  lui  qui  fournit  des 
instruments  aratoires  a  l'agriculture  ,  des  orne- 
ments aux  chefs  et  aux  femmes. 

L'Egypte,  les  côtes  de  la  Méditerranée  où  s'éle- 
vait Carthage,  et  les  côtes  de  la  mer  Rouge,  brillè- 
rent pendant  plusieurs  siècles  d'une  rare  splen- 
deur commerciale  ;  Alexandrie  fut  l'entrepôt  du 
monde  ancien  durant  plus  decKx  siècles.  Ailleurs, 
le  comm.  a  toujours  été  au  pouvoir  des  étrangers  : 
sur  les  côtes  or.  entre  les  mains  des  Arabes , 
sur  les  côtes  occ.  entre  celles  des  Européens, 
qui  y  établirent  ce  trafic  honteux  au  moyen  du- 

3uel  ils  entretenaient  la  culture  de  leurs  colonies 
'Amérique,  depuis  la  découverte  de  ce  conti- 
nent (1492).  Aujourd'hui  leur  prépondérance 
dure  toujours  dans  les  mêmes  lieux  ,  et  a  rem- 
placé à  l'E.  celle  des  Arabes,  qui  sont  en  posses- 
sion de  toutes  les  relations  des  parties  septen- 
trionales du  continent  avec  le  centre,  à  travers 
le  Ssahhrà.  C'est  à  l'aide  de  caravanes  formées 
de  bOO  et  quelquefois  môme  de  2,000  chameaux , 
qu'ils  parviennent  à  exécuter  leurs  longs  et  pé- 
nibles voyages.  Les  caravanes  partent  de  l'E- 
gypte, de  Tripoly,  de  Marok,  pour  se  rendre 
dans  le  Sennâr ,  le  Dar-Four ,  le  Haoussa ,  à 
Ten-Boktoue.  Les  principaux  articles  que  l'A- 
fi'ique  jette  dans  le  commerce,  sont  la  poudre 
d'or,  l'ivoire,  la  gomme,  le  poivre,  les  plumes 
d'autruche,  des  peaux  brutes,  des  cuirs  ,  des 
maroquins,  du  coton,  de  l'indigo  ,  des  dattes, 
du  séné ,  de  la  cire ,  de  l'aloës ,  du  natron ,  du 
sel ,  de  l'huile  de  palme ,  des  bois  précieux ,  en 
échange  desquels  on  donne  des  armes ,  de  la 
poudre  ,  des  verroteries  de  Venise ,  en  quantité 
incroyable  ,  des  étoffes  de  laine  communes  ,  des 
soieries  ,  du  papier ,  du  corail ,  de  la  quin- 
caillerie ,  du  sel ,  des  parfums  ,  des  épices.  Sur 
le  côte  des  possessions  portugaises,  la  traite  des 

k esclaves  dure  encore  ;  mais  partout  ailleurs  elle 
a  cessé ,  grâce  aux  mesures  répressives  em- 


AFR 

ployées  surtout  par  l'Angletcrro.  D'im  autre 
côté,  il  paraîtrait  (pio  le  manque  de  déhouchés 
maritimes  lui  a  donné  plus  d'intensité  à  Tinté- 
riour,  mais  au  moins  elle  a  lieu  avec  des  contrées 
où  le  sort  de  l'esclave  est  bien  moins  à  plaindre 
qu'en  Améritiuo. 

GouviiUNioMENTS.  A  pcu  d'cxccptions  près  , 
do  petits  états  régis  électivemcnt,  la  forme  de 
gouvernement  la  plus  ordinaire  en  Afrique  est 
la  monarchie.  Dans  certaines  parties,  coiniru; 
dans  l'Aschanti  et  le  Dahomey,  les  peuples  sont 
courbés  sous  le  despotisme  le  plus  dur. 

Divisions.  Voici  les  divisions  de  rAfri(|ue 
que  nous  avons  adoptées,  en  ayant  égard  aux 
modifications  introduites  dans  la  dénorainaliou 
des  diverses  contrées  de  celte  région,  par  un 
savant  géographe  (M.  D'Avezac),  ([ui  en  a  fait 
son  étude  spéciale.  Au  N. ,  s'étendent  l'empire 
de  Marok,  l'Algérie,  les  régences  de  Tunis  et 
de  Tripoli ,  sous  le  nom  général  de  Maghi'cb 
que  lui  donnent  les  Arabes  ;  le  Ssalilirù , 
divisé  en  pays  des  Arabes  occidentaux  ,  des 
Touariks  et  des  Tibbous ,  avec  leFezzan  ,  annexe 
de  Tripoli.  Au  N.  E.,  l'Egypte,  la  Nubie  qui, 
avec  l'Abyssinie ,  le  Kourd-Fàn  et  le  Darfour,  à 
l'E.,  complètent  le  bassin  du  Nil.  A  l'O.,  la  Séué- 
gambie,  que  nous  étendrons  jusqu'au  cap  des 
Palmes;  le  Ouankarah,  comprenant  l'Aschanti, 
le  Dahomey ,  le  Youriba  et  le  delta  du  Kouara  ; 
la  côte  de  Gaboun  ,  le  Congo ,  qui  remplacera  le 
nom  de  Guinée  méridionale.  Au  S.  0. ,  la  Hottento- 
tie.  Au  S. ,  la  colonie  du  Cap  de  Bonne-Espérance. 
Au  S.  E. ,  la  Kafrerie.  A  l'E. ,  la  capitainerie,  gé- 
nérale de  Mozambique  ,  la  côte  de  Zanghebar , 
l'Ajan  et  le  Somàl.  Enfin  au  centre  ,  le  Takrour, 
s'étendant  des  sources  du  Sénégal  et  du  Niger 
à  celles  du  Nil ,  et  s'appuyant  au  midi  sur  la 
chaîne  centrale. 

Histoire  géographique.  —  Le  mot  Afriqua 
parait  venir  de  celui  de  Frikiah,  nom  donné 
par  les  indigènes  au  territoire  de  Carthage  ,  et 
qu'a  consené  jusqu'aujourd'hui  le  même  dis- 
trict. Les  Romains,  qui  l'apprirent  des  Cartha- 
ginois, le  modifièrent  selon  le  génie  de  leur 
langue ,  et  créèrent  ensuite  la  province  à.''Africa 
propria  (Afrique  propre),  car  ils  avaient  déjà 
étendu  le  nom  de  district  à  toutes  les  contrées 
environnantes.  A  une  époque  reculée  ,  deux 
expéditions ,  parties  de  deux  points  opposés , 
constatèrent  la  forme  péninsulaire  de  l'Afrique , 
forme  qui  fut  toujours ,  depuis ,  bien  connue  des 
anciens,  quoique  certaines  de  leurs  opinions 
tendent  à  faire  penser  le  contraire.  En  déta- 
chant du  faisceau  de  leurs  connaissances  géo- 
graphiques tout  ce  qu'ils  possédaient  sur  l'inté- 
rieur de  ce  continent,  on  voit  qu'ils  avaient 
des  notions  plus  ou  moins  parfaites  de  toutes 
les  parties  de  l'Afrique  septentrionale  jusqu'aux 
montagnes  centrales.  Ils  connaissaient  bien 
l'Egypte,  et  en  général  toute  la  vallée  du  Nil, 
y  compris  même  les  sources  de  ce  fleuve,  dont 
la  position  est  devenue  le  grand  problême  de 
la  géographie  du  dix-neuvième  siècle ,  ensuite 
les  plateaux  de  la  Marmarique  et  la  Cyrénaïque, 
en  arrière  desquels  s'étendait  ce  qu'ils  nom- 
maient la  Lybie  ,  puis  la  côte  des  Syrtes,  toute 
la  Mauritanie ,  excepté  à  l'O. ,  où  les  plages 
maritimes  avaient  seules  été  visitées.  Deux  ex- 
péditÏQng  roniaifies  avaient  passé  l'Atlas,  et  l'une 


AGA  —  26 

d'elles,  commandée  par  le  consul  Balbus,  avait 
fait  connaître  la  Phazania,  le  Fezzan.  Plusieurs 
siècles  avant  J.-C,  le  Carthaginois  Hannon  s'é- 
tait avancé  jusqu'au  Sénégal  et  à  la  Gambie. 
Ptolomée  mentionne  le  Niger  et  un  grand  nom- 
bre de  cités  placées  sur  ses  bords ,  ainsi  que 
Klusieurs  districts  situés  entre  ce  fleuve  et  le 
il.  C'est  à  l'est  que  les  connaissances  des  an- 
ciens étaient  descendues  le  plus  bas,  et  cela 
ils  le  devaient  au  commerce.  Toute  la  côte  de 
la  grande  avance  du  cap  Ghardafouy  était  bor- 
dée de  ports  ;  les  navires  allaient  jusqu'à  Rapta, 
que  l'on  croit  être  Sofalah.  Les  faits  les  plus 
importants  de  la  géographie  du  plateau  abyssin 
se  trouvent  consignés  dans  les  tables  du  géo- 
graphe d'Alexandrie.  Jusqu'à  la  naissance  des 
arts  en  Europe ,  cet  ouvrage  fut  le  seul  guide 
dans  lequel  on  étudiait  la  géographie  du  globe , 
et  par  conséquent  les  enseignements  qui  y  sont 
consignés  sur  l'Afrique  furent  ceux  de  cette 
époque  de  ténèbres.  Les  Arabes  seuls  possé- 
daient une  foule  de  documents  précieux  acquis 
par  des  voyages  pénibles,  mais  que  l'on  ne 
mit  en  usage  que  fort  tard.  Enfin ,  au  xry« 
siècle ,  les  progrès  de  la  navigation  firent  espé- 
rer que  la  géographie  de  l'Afrique  allait  gran- 
dir. Il  est  certain  que  les  Diépois  parurent  les 
f>remiers  sur  la  côte  de  Guinée,  en  1364;  ils 
urent  bientôt  suivis  par  les  Portugais  ,  qui , 
sous  les  ordres  de  Barthélémy  Diaz ,  en  1486 , 
s'avancèrent  jusqu'au  Cap  de  Bonne-Espérance, 
et  dix  ans  après ,  Vasco  de  Gama  navigua  dans 
l'Océan  Indien  jusqu'à  Mélindah.  Depuis  cette 
époque  jusqu'aujourd'hui ,  les  voyages ,  tant  ma- 
ritimes que  terrestres,  se  succédèrent  avec  rapi- 
dité, et  il  nous  faudrait  plusieurs  pages  pour  en 
donner  seulement  une  sèche  nomenclature.  Nous 
nous  bornerons  à  citer  ceux  des  voyageurs  qui 
ont  rendu  les  plus  éminents  services  à  la  géo- 
graphie de  l'Afrique.  Ce  sont  les  Arabes  Ebn- 
llaoukal ,  Obayd-el-Bekry,  Ebn-Bathouta,  Léon 
l'Africain,  soit  par  leurs  travaux  personnels,  soit 
par  leurs  écrits;  le  P.  Lobo  ,  qui  visita  l'Abys- 
sin ie  ;  Mungo  Park ,  le  modèle  des  voyageurs , 
qui,  seul,  découvrit  le  Niger,  et  le  reconnut 
presque  en  entier  ;  Horneman,  mort  dans  l'in- 
térieur ,  après  avoir  décrit  le  Fezzan  ;  Badia  , 
dit  Aly-Bey,  qui  parcourut  FÉgypte  et  tout  le 
Maghreb  ;  Tuckey,  qui  remonta  le  Couango  ;  Le 
Vaillant  et  Barrow,  qui  donnèrent  de  grands 
renseignements  sur  la  région  du  Cap  ;  Caillaud, 
auquel  on  doit  de  beaux  travaux  sur  le  Nil 
supérieur  ;  Bruce  ,  décrié  avec  tant  d'injustice  ; 
Browne ,  l'auteur  trop  peu  connu  d'un  voyage 
au  Darfour  ;  Clapperton ,  Denham  ,  Coudney , 
Laing ,  qui  ont  parcouru  le  Takrour  ;  le  doc- 
teur Shaw,  qui  nous  a  laissé  une  excellente  des- 
cription de  l'Algérie  ;  Laing,  Caillé ,  qui  ont  vu 
Tcn-Boktoue ,  et  une  foule  d'autres  voyageurs , 
qui,  ainsi  que  la  plupart  de  ceux-ci,  ont  laissé 
leur  vie  sur  celte  terre  inhospitalière.  Et  ce- 
pendant l'Afrique  est  encore  la  partie  du  globe 
que  nous  connaissions  le  moins  ;  et  avant  que 
l'on  possède  un  ensemble  complet  et  satisfai- 
sant sur  sa  physiologie ,  il  faudra  encore  bien 
des  travaux,  des  dévouements,  des  victimes. 
AGABLT,  V.  du  Ssahhrà  ,  dans  l'oasis  des 


Gl) 


Touats,  sur  la  route  de  Tripoh'  à  Ïen-Boktoue, 
Lcù  m;»i^ûas  sont  bûties  dans  fô  genre  de  celles 


de  Tripoly.  L'eau  y  est  abondante  et  bonne. 
A  260  1.  0.  de  Mourzouk. 

AGADES,  V.  du  Ssahhrà,  cap.  du  roy. 
d'Asben  ,  et  que  l'on  dit  plus  grande  et  plus 
peuplée  que  Tripoly.  Elle  est  située  dans  un 
beau  pays ,  et  est  le  centre  d'un  commerce  con- 
sidérable avec  le  Haoussa.  Ses  principaux  ar- 
ticles de  comm.  sont  le  bétail  et  le  sel. 

AGAHIR  ou  Sainte-Croix,  v.  de  l'emp. 
de  Marok,  avec  l'un  des  plus  beaux  ports 
de  la  côte,  ce  qui  en  avait  fait  le  centre  d'un 
grand  commerce.  Cet  état  de  prospérité  excita 
la  jalousie  de  l'empereur  Sidy-Mohammed  ,  qui 
chercha  un  prétexte  pour  exaspérer  la  popula- 
tion ,  s'empara  de  la  ^^lle,  la  détruisit,  et  trans- 
porta les  habitants  à  Mogador.  On  y  compte  au- 
jourd'hui tout  au  plus  500  âmes.  A  5o  1.  S.  0. 
de  Marok. 

AGAM'A,  Y. ,  ch.-l.  de  l'Archipel  des  Ma- 
riannes.  Elle  est  sit.  dans  un  beau  pays , 
sur  la  côte  occidentale  de  Gouahan.  Ses  mai- 
sons sont  en  bois  ,  élcA'ées  de  trois  pieds ,  sur 
des  pieux  ,  et  couvertes  en  feuilles  de  palmier. 
On  y  remarque  une  belle  église  ,  qui ,  ainsi  que 
l'hôtel  du  gouvernement ,  où  se  trouve  une  ca- 
serne pour  oOO  hommes ,  et  les  trois  couvents 
ou  collèges ,  dont  l'un ,  destiné  à  l'instruc- 
tion des  indigènes,  est  en  briques.  1,000  habit. 
Son  port  ne  peut  recevoir  que  des  prahos  et 
des  pirogues  ;  mais  la  vaste  baie  d'Apra ,  qui 
est  dans  le  voisinage ,  reçoit  les  grands  navires. 
Agafia  est  situé  par  15"  27'  N.,  et  142"  57'  E. 

AGAOU'SrS ,  peuple  d'Abyssinie,  qui  habite 
aux  sources  du  Nil  bleu  et  sur  les  bords  du  Ta- 
kazzé.  Ils  sont  pasteui-s,  et  font  un  gr.  comm. 
de  viande,  de  beurre  et  de  miel,  avec  Gondar  et 
les  Gallas.  Les  Agaouys  sont  braves  ;.  ceux  du 
Nil  ont  une  cavalerie  nombreuse  ,  et  une  forte 
infanterie  qui  leur  offre  les  moyens  de  rester 
indépendants  et  des  Gallas  et  des  Abyssins. 
Comme  ces  derniers ,  ils  sont  chrétiens. 

AGATHON,  v.  du  Bénin,  sur  leFormoso, 
à  14  1.  de  la  mer. 

AGAT,  pet.  port  de  France  (Var),  sur  la 
Méditerranée,  à  2  1.  1/2  0.  de  Fréjus.  L'entrée 
est  défendue  par  la  tour  de  Darmont  et  une  re- 
doute. 

AGSE  [Agatha) ,  v.  de  France  (  Hérault  ), 
sur  la  riv.  gauc.  de  l'Hérault,  qui  la  sépare  de 
son  faubourg  et  en  forme  le  port;  ch.-l.  de 
cant. ,  tribunal  et  bourse  de  commerce.  Elle' 
est  bâtie  en  lave.  L'ancien  évèché,  dont  la  ter- 
rasse domine  la  ri^^ère,  et  l'ancienne  cathédrale 
de  St.-Étienne,  sont  les  deux  principaux  édifices. 
Elle  a  une  école  de  navigation ,  des  fabriques  de 
verdet,  d'eau-de-vie  et  de  savon.  On  y  construit 
de  petits  bâtiments.  Cette  ville  est  très  avanta- 
geusement située  pour  le  commerce  ,  près  de 
l'étang  de  Thau,  où  débouche  le  canal  .du  midi. 
Aussi  est-elle  devenue  l'un  des  entrepôts  des 
marchandises  destinées  pour  le  midi  et  l'O, 
de  la  France,  pour  les  grains  que  la  France  ex- 
pédie en  Catalogne,  pour  les  vins  que  la  Tos- 
cane et  la  Sardaigne  tirent  de  la  France,  et  en 
échange  desquels  ils  donnent  des  huiles,  da;i 
fruits  et  du  riz.  Elle  commerce,  en  outre,  en 
vins,  laine,  soie,  huile,  grains,  calicot,  etc.  I^ 
cabotage  y  est  actif.  Agde  est  très  anc. ,  et  A 
remplacé  Àgaiha,  fondée  par  les  Grecs.  Alahc, 


AGII 


-  27  — 


AGU 


roi  (les  Oollis,  y  convoqua,  on  nfXi,  un  œncilo. 
8,27)0  liahit.  A 10  1.  S.  0.  (1«  MontiK'llici-.  Lat.N., 
73"  18'  40''  ;  long.  E.,  1"  7'  UW'.  [  -J.  ^rf?. 

AGEIi  OU  Agil  ,  V.  do  la  Turkio  asiat.  (Diar- 
l>ékir),  sit.  vers  les  sour.  du  Tigre,  résidence 
d'un  chefkourde  et  d'un  évO:quc  arménien. 

AGXnr  (Jginum)^  v.  de  France  (Lot-et-Ga- 
ronne) ,  sur  la  rjve  droite  de  la  Garonne,  près 
de  Télang  do  Braix,  qui  en  rend  l'air  malsain  ; 
ch.-l.  de  département,  évôclié  suffragant  de 
Bordeaux,  cour  royale,  cour  d'assises,  tribunaux 
de  4"  instance  et  de  commerce,  direction  des 
domaines  et  des  contributions,  recette  générale, 
conservation  des  hypothèques.  Elle  est  généra- 
lement mal  percée  et  mal  bfitie.  On  y  remarque 
l'ancienne  basilique  de  St.-Caprais ,  l'hôtel  de  la 
préfecture,  l'hôpital  St. -Jacques,  les  promenades, 
le  cours  le  long  de  la  Garonne,  et  qui  jouit 
d'une  charmante  perspective.  Elle  possède  un 
collège,  une  bibliothèque  de  ■11,600  vol.,  une 
salle  de  spectacle.  Fabr.  de  serges  renommées, 
de  ras,  de  toiles  à  voile  et  autres,  de  molleton, 
d'indiennes,  de  couvertures  de  coton,  de  chan- 
delles, de  chaudronnerie,  d'eau-de-vie  ;  teintu- 
reries renommées  pour  le  cramoisi  et  l'écarlate, 
et  auxquelles  Montauban  et  autres  villes  envoient 
leurs  cadis.  Sa  position,  entre  Toulouse  et  Bor- 
deaux ,  sur  un  beau  fleuve ,  est  très  favorable 
pour  les  relations  mercantiles.  Comm.  de  fa- 
rines ,  dites  minot,  pour  les  colonies ,  et  pro- 
duits de  son  industrie.  4  foires  par  an.  Lieu  natal 
deScaliger.  12,8S1  habit.  ^.  35^.  Agen,  lors 
de  l'arrivée  des  Romains  dans  les  Gaules ,  était 
déjà  la  cap.  des  Nitcobriges.  Pillée  successive- 
ment par  tous  les  barbares  qui  inondèrent  la 
Gaule,  elle  passa  sous  la  domination  des  rois 
franks,  sous  celle  des  ducs  d'Aquitaine,  des 
rois  d'Angleterre,  des  comtes  de  Toulouse.  Elle 
se  rendit  à  Henri  IV  en  1392.  —  A  153  1.  (de 
poste)  S.  S.  0.  de  Paris.  Lat.  N.,  44»  12'  22"  ; 
long.  0.,  1°  43'  40". 

AGENOIS.  L'anc.  pet.  pays  de  France  au- 
jourd'hui compris  dans  le  département  de  Lot- 
et-Garonne.  Il  tirait  son  nom  d'Agen  ,  sa  cap. 

AGHADTP ,  V.  de  l'Indoustan  (  Bengale  ), 
où  l'on  se  rend  en  pèlerinage  pour  adorer  une 
image  de  Krichna.  A  19  1.  S.  de  Mourched- 
Abad. 

AGHOnÂTH  (El),  gr.  V.  de  la  régence 
d'Alger ,  sit.  dans  la  partie  méridionale ,  et 
que  nous  ne  connaissons  que  depuis  fort 
peu  de  temps.  Elle  s'élève  sur  la  rivière 
d'Emzy,  qui  la  divise  en  deux  parties,  chacune 
entourée  de  murailles ,  et  dont  les  habitants 
sont  ennemis  acharnés,  particularité  qu'elle  a 
de  commun  avec  Gadamès.  Excepté  quelques 
maisons  construites  en  mortier  et  en  pierre ,  les 
autres  le  sont  en  terre.  On  y  compte  quatre 
mosquées  sans  minarets ,  mais  elle  ne  possède 
ni  bains ,  ni  marchés.  Cependant  le  commerce 
y  est  florissant ,  et  la  culture  de  son  territoire 
très  soignée.  Les  fruits  surtout  y  sont  abon- 
dants. La  monnaie  courante  est  celle  d'Alger  et 
de  Bez.  El-Aghouath  peut  mettre  1,000  hommes 
sous  les  armes.  En  combinant  les  divers  maté- 
riaux que  l'on  possède  sur  ces  contrées ,  cette 
Tille  peut  être  placée  par  33°  10'  de  latitude  N. 
sous  le  méridien  de  I\iris,  et  à  plus  de  100  1. 
au  S.  d'Alger.  Elle  est  gouvernée  par  l'émir 


Abd-cl-Kadrr,  tpii  nx'onnaît  la  souveraineté  tk 
la  France  sur  toute  la  régence. 

AGI.IX,  bg.  des  Etats  Sardes  (Ivréc).  Pa- 
lais maguiiique  avec  riche  bibliothèque.  2,500 
habit.  A  4  1.  S.  S.  0.  d'Ivrée. 

AGiY,  pet.  riv.  de  France  (  Pyrénéos- 
Oriontales),  qui  passe  à  Estagei  et  Rivesaltes,  cl 
se  jette  dans  la  Méditerranée.  Cours,  16  1.,  dont 
13  llotlables  à  bûches  perdues,  en  hiver  seu- 
lement, depuis  le  confï.  de  la  Boulzanne, 
au  dessous  de  St.-Paul. 

AGMST  ovi  Aymat ,  i^et.  V,  du  Maroc,  jadis 
considérable,  et  la  résidence  du  monarque.  A 
121.  S.  E.  de  Maroc. 

AGMONDESHAm;  ou  A.MERsnAM,v.  d'An- 
gleterre (Buckingham).  On  y  remarque  l'église 
et  rhôtel-de-ville.  Fabr.  de  toiles  de  coton 
et  dentelles.  2,000  habit.  A  9  1. 1/3  N.  0.  de 
Londres. 

AG^TADIX  (Agnadello;,  vg.  du  roy.  Lom- 
bardo-Vénitien.  Délégation  de  Lodi.  A  3  1.  1/4 
N.  N.  E.  de  Lodi.  Ce  fut  près  de  ce  village 
que  Louis  XII  battit  les  Vénitiens  en  ISOO,  et  le 
duc  de  Vendôme,  le  prince  Eugène,  en  1705. 

AGNABJO ,  pet.  lac  du  royaume  de  Naplos 
(  Terre  de  Labour) ,  ancien  cratère  de  volcan 
d'à  peu  près  une  demi-lieue  de  circuit ,  et  dont 
les  bords  sont  couverts  de  châtaigniers.  Près 
de  là  est  la  fameuse  grotte  du  Chien.  A  2  1. 
0.  S.  0.  de  Naples. 

AGNANO ,  vg.  de  Toscane ,  avec  des 
sources  minérales ,  dans  la  prov.  et  à  21.  N.  E. 
de  Pise. 

AGNXTHLEN  OU  Saint-Agotha  ,  kg.  de 
Transilvanie,  dont  les  habit. , très  nombreux, 
sont  presque  tous  tonneliers ,  cordonniers  et 
pelletiers.  A  9  1.  N.  E.  de  Hermannstadt. 

AGNETZ,  com.  de  France  (Oise).  1,483 
habit.  A  une  1/2 1.  0.  de  Clermont. 

AGNONE  (  l'ancienne  Aquilonia  ) ,  v.  du 
roy.  de  Naples  (Sannio).  Dix-neuf  églises, 
un  hôpital ,  cinq  monts-de-piété,  c^verses  usines 
à  cuivre.  7,500  habit.  A  7  1.  N.  N.  E.  d'Isernia. 

AGNY,  com.  de  France  (Pas-de-Calais). 
1,003  habit.  A  3/4  de  1.  S.  d'Arras. 

AGOA  DE  PAO,  bg.  de  l'île  San-Miguel 
(  Açores) ,  sur  la  côte  mérid.  Vignobles.  1,200 
habit. 

AGOMT,  i)  de  France  (Manche).  Arme- 
ments pour  la  pèche  de  la  morue.  Fabr.  d'ha- 
meçons. A  3  1.  0.  de  Coutances. 

AGOSTAC,  com.  de  France  (Dordogne). 
1,759  habit.  A  3  1.  N.  de  Périgueux. 

AGORDO,  V.  du  roy.  Lombardo-Vénitien 
(Bellune).  Riches  mines  de  cuivre  près  de  là. 
3,000  habit.  A  5  1.  N.  0.  de  Bellune. 

AGOSTA  ou  AuGUSTA ,  v.  de  Sicile  (Sy- 
racuse ) ,  sur  une  presqu'île.  Place  forte  de 
2«  classe.  <!  très  sûr;  commerce  de  vins, 
lin ,  huile ,  sardines.  Fondée  par  l'empereur 
Frédéric  II.  15,000  habit.  A  4  1.  N.  de  Syracuse. 

AGOUT,  riv.  de  France,  qui  prend  sa 
sour.  au  Mont-Carroux  (Hérault),  traverse  le 
départ,  du  Tarn  et  se  jette  dans  le  Tarn ,  à  5  1. 
N.  de  Gaillac. Cours, 34  1.  Truites  en  abondance. 

AGRAH  ,  prov.  de  l'Indoustan  ,  à  l'O.  du 
roy.  d'Oude,  et  au  S.  de  celle  de  Delhi.  C'est 
un  pays  généralement  plat,  arrosé  par  le  Gange, 
la  Yamana  et  quelques  autres  rivières ,  et  très 


AIÏA 


^  28  ^ 


AllM 


fertile.  Le  Donab  est  un  véritablo  verger.  Popul. 
6,000,000  d'habit.  Excepté  les  petits  terri- 
toires des  radjahs  de  Matcherry,  de  Bhartpour, 
et  quelques  autres,  cette  contrée  appartient  au- 
jourd'hui aux  Anglais.  Elle  a  pour  chef-lieu 

AGRAH  nu  Akbar-Adad,  anc.  v.  sur 
les  bords  de  la  Yamana ,  qui  devint  l'une  des 
premières  villes  de  l'Hinde  après  que  l'empe- 
reur Akbar  y  eut  établit  sa  résidence.  Aujour- 
d'hui elle  ne  conserve  de  son  ancienne  splen- 
deur que  l'ancien  fort,  où  s'élève  le  palais  impé- 
rial et  le  Tadje-Mahal,  magnifique  monument 
de  mai'bre  blanc  élevé  par  l'empereur  Chàh- 
Djohan ,  en  l'honneur  de  la  célèbre  Nour-Dje- 
han-JjCgam  ,  l'une  de  ses  femmes.  A  2  1.  de  là 
on  voit  le  mausolée  d'Akbar.  Depuis  quelques 
années  Agrali  reprend  quelque  vie  ,  et  le  com- 
merce y  est  assez  important.  Elle  est  à  4S  1. 
S.  S.  E.  de  Delhi. 

AGKAM  ou  Zagrab,  V.  capit.  de  la  Croa- 
tie, et  siège  d'un  évoque.  Elle  est  divisée  en 
deux  parties ,  la  ville  royale  et  la  ville  épisco- 
pale ,  et  est  bien  fortifiée.  Elle  a  1  académie, 
1  gymnase ,  et  4  entrepôt  général  de  mar- 
chandises. Il  s'y  fait  un  comm.  considérable 
favorisé  par  la  Save,  qui  y  est  navigable,  et  qui 
la  fait  communiquer  au  Danube.  C'est  ici  que  se 
vendent  presque  tous  les  tabacs  et  les  blés  de 
la  Hongrie  et  les  porcs  de  la  Bosnie.  17,000 
habit.  A  60  1.  S.  de  Vienne.  Lat.  N.,  4S°  49'  2"; 
long.  E.,  13°  44'  26". 

ÀGREBA ,  pet.  et  très  anc.  v.  murée  d'Es- 
pagne (Soria).  G  églises,  4  couvents.  3,360 
habit.  A  10  1.  E.N.  E.  de  Soria. 

AGRSSA,  V.  de  Colombie  (Equateur), 
fondée  en  1541.  Riches  mines  d'or.  A  15  1. 
N.  N.  E.  de  Quito. 

AGRIGANSKAÏA-SIiOBODA,    bg.  de  la 


à  l'époque  de  la  révolte  de  Sténko-Riazin ,  et 
forment  actuellement  une  colonie  assez  remar- 
quable. 

AGRJS,  corn,  de  France.  (Charente).  1,389 
hab.  A  1  1.  1/2  N.  N.  0.  de  La  Rochefoucauld. 

AGUARICA  ou  Rio  Deloro  ,  riv.  de  Co- 
lombie (Equateur),  descend  des  Andes,  affl. 
du  Napo.  Cours  100  1.  Riche  en  or. 

AGUAS-CAUENTES  ,  v.  du  Mexique  (Xa- 
catecas) ,  dans  un  pays  délicieux.  Sources  ther- 
males dont  l'eau  est  imprégnée  de  cuivre.  Gr. 
manuf.  de  drap;  comm.  considérable.  20,000 
habit.  A  30  1.  N.  E.  de  Guadalaxara. 

AGUIliAS ,  bg.  d'Espagne  (Murcie) ,  sur  la 
Méditerranée,  avec  un  bon  port  par  lequel  il  se 
fait  un  commerce  actif,  et  que  protègent  un 
chat,  et  des  batteries.  1,218  habit.  A  7  1. 
S.  E.  de  Lorca. 

AGUIMEZ,  pet.  V.  dans  la  partie  S.E.  de 
la  Grande-Canarie ,  à  1  1.  de  la  mer.  5,500 
habit.  ' 

AGni.I.£IffT  ,  bg  d'Espagne  (  Valence  ) , 
dans  la  belle  vallée  d'Albayda.  1,014  babil. 
A  4  1.  S.^S.O.  deJaliva. 

AGVÉH  ou  Aghisi,  v.  de  la  Turkie  Asiat. 
(Anadouli),  sur  la  mer  Noire.  A  10  1.  N.  d'Is- 
nik-Mid. 

i4UANTA,  roy  de  l'Afrique  occ,  sur  la  côte 


d'Or.  Il  s'étend  de  l'Ancobra  à  la  Chama ,  à  l'E. 
de  celui  de  Fanti.  C'est  le  pays  le  plus  sain  de 
la  côte ,  le  plus  riche  et  le  plus  civilisé.  La 
canne  à  sucre  y  vient  d'une  grosseur  extraor- 
dinaire. Il  y  existe  des  mines  d'or,  mais  dont  l'ex- 
ploitation n'est  pas  permise.  Cependant  l'or  que 
l'on  en  exporte  est  très  recherché  pour  sa  grande 
pureté.  Les  principaux  endroits  sont:  y/xim, 
pet.  V.  où  les  Hollandais  ont  un  fort;  Bottssott, 
v.  à  3  1.  N  E.  de  là;  les  forts  Soukkondy  et 
Dixcove ,  aux  Anglais. 

AHIOI.OU,  V.  de  la  Turkie  d'Europe 
(Roum-Ili),  sur  la  mer  Noire  ,  résidence  d'un 
archev.  grec.  Grand  nombre  de  moulins. 
Sources  salées  très  productives.  A  5  1.  1/2 
E.  N.  E.  de  Bourgas. 

AHIR  ou  Hauir,  gr.  oasis  du  Ssahhrà,  au 
N.  du  roy.  d'Asben.  Il  est  couvert  de  palmiers, 
et  nourrit  beaucoup  de  lions  ,  de  chèvres  sau- 
vages et  de  singes.  Ses  habit,  sont  des  Touariks. 
Le  ch.-l.  est  Aç.oudy. 

AHKAF,  désert  de  l'Arabie,  qui  comprend  la 
majeure  partie  du  pays  sit.  entre  l'Yemen  et 
l'Oman  ,  partie  de  la  péninsule  du  reste  tout  à 
fait  inconnue. 

AHfiLREM,  V.  de  Perse  (Fars-Estân),  à  l'en- 
trée d'un  défilé.  600  maisons.  A  10  1.  E. 
d'Abouchir. 

AHlilKT,  pet.  V.  de  Prusse  (Munster),  sur  la 
Werse.  Filat.  de  lin.  2,300  habit.  A  6  1.  1/2 
S.  E.  de  Munster. 

AHMED-ÂBÂD  ,  v,  de  l'Hindoustan  (Guze- 
rate),  sur  le  Sabermatty,  qui  baigne  ses  murs, 
jadis  capit.  du  Guzerate,  autrefois  l'une  des 
plus  grandes  cités  de  l'Orient.  Elle  fut  fondée  par 
le  sultan  Ahmed-Chah  en  1426,  elauxvn'=  siècle, 
à  l'époque  où  Thévenot  la  visita ,  elle  avait  en- 
core 7  lieues  de  circuit.  On  y  remarquait  une 
multitude  de  mosquées,  de  temples,  d'af[ue- 
ducs,  de  fontaines,  de  caravansérails.  Aujour- 
d'hui tout  cela  est  en  ruines  ,  et  c'est  à  peine 
si  la  ville  actuelle  occupe  un  douzième  de  l'an- 
cienne. Le  peste  de  1812  enleva  près  de  la  moitié 
de  la  popul. ,  qui  était  alors  de  plus  de 
200,000  indiv.,  et  le  tremblement  de  terre  de 
1819  vint  y  faire  de  nouveaux  ravages,  et  ren- 
versa 252  maisons.  Sa  popul.  actuelle  s'élève, 
d'après  les  relevés  les  plus  récents,  à  peine  au- 
dessus  de  100,000  habit.  Cependant ,  malgré  les 
tremblements  de  terre  et  la  domination  vexa- 
toire  des  Maharattes  ,  un  grand  nombre  de  mo- 
numents sont  encore  debout ,  et  font  l'adnn'ra- 
tion  des  voyageurs.  On  cite  la  Mosquée  d'Ivoire, 
qui  doit  son  nom  aux  ornements  de  cette  ma- 
tière, et  qui  renferme,  en  outre,  des  seul  ptiu-es 
précieuses  en  argent  et  en  nacre;  la  Djema' 
Mesdjid,  l'une  des  plus  belles  mosquées  de 
l'Inde,  bâtie  par  l'empereur  Ahmed ,  dont  le 
mausolée ,  qui  est  lui-même  un  des  monu- 
ments les  plus  remarquables  de  la  ville,  se  trouve 
tout  près.  Deux  minarets  très  élevés  surmontent 
cette  mosquée ,  qui  est  entourée  d'une  grande 
place  ;  la  Mosquée  de  Sadja'-at-Kan,  d'une  ar- 
chitecture plus  élégante,  mais  moins  grande 
(jne  la  précédente.  Lat.,  25"  1'  N.;  long.  E.,  70° 
16'.  A  115  1.  N.  de  Bombay. 

Dans  les  environs  d'Amed-Abàd ,  on  trouve  : 
Chàh-Bàg  (le  jardin  royal),  magnifique  palais 
encore  assez  Lieu  conservé,  et  bàii  par  l'em-a 


Ai  A 


—  20 


AÏG 


perour  Chàli-I)jihi\n ,  lorsqu'il  tîlait  vice-roi  do 
Guzcrate  :  ces  jardins  si  vantés  sont  prcscpio 
entièroRient  dûlruits  aujourd'liui  ;  Serkase , 
pet.  V.  sans  importance,  rcinarqnalile  simiIc- 
mcnt  par  sa  grande  Mosquée,  construite  exacte- 
ment sur  le  modèle  de  colle  de  la  MiK-ipio  ; 
Kokarin  (Kokaria),  joli  étang  d'environ  un  mille 
de  circuit,  avec  une  lie  au  milieu,  sur  laiiuolle 
est  un  ancien  palais  environné  de  jardins,  mais 
dont  le  dépérissement  accuse  la  négligence  du 
possesseur. 

AHMED-MACAR ,  pot.  roy.  musulman  du 
mid'i  de  l'Inde ,  fondé  vers  la  fin  du  xv"  siècle, 
à  l'époque  de  la  décadence  do  l'empire  des 
soultlians  Behmenys ,  dans  le  Dekkan ,  par  Ah- 
med-Nizan-Châh.  Ce  premier  prince  de  la  dy- 
nastie Nizan-Chàh  était  fils  de  Hassan-Nizan-el- 
Moulk-Blieiry,  brahmane  du  pays  de  Bisnagar, 
dont  le  premier  nom  était  ïiniapa ,  et  qui , 
ayant  été  enlevé  par  des  soldats  musulmans  , 
fut  élevé  parmi  les  esclaves  du  roi  Mohamed  • 
ChiMi-Behmeny  II,  et  reçut  le  nom  de  Hassan. 
Ce  roy.  fut  enclavé  dans  l'emp.  dit  du  Grand- 
Mogol  jusqu'à  la  mort  d'Aureng  -  Zeyb.  Il 
fut  alors  presque  aussitôt  pris  par  les  Mah- 
ratlos,  et  continua  à  faire  partie  des  possessions 
du  Peichoua  jusqu'en  1797.  Depuis  la  guerre  de 
1818  ,  qui  occasiona  la  ruine  du  Peichoua,  Ah- 
med-Nagar  fait  partie  de  la  présidence  de  Bom- 
bay, qui  appartient  aux  Anglais. 

AHMSS-srAGAK.  Cette  gr.  V.,  encla- 
vée dans  la  prov.  d'Arengabàd,  était  jadis  la 
capitale  du  roy.  de  ce  nom.  Elle  est  déchue 
aujourd'hui  de  sa  splendeur  première  ;  cepen- 
dant sa  grande  et  forte  citadelle ,  et  sa  position , 
en  font  encore  une  place  importante  sous  le  rap- 
port militaire.  Dans  ses  env.  immédiats,  on 
distingue  ,  d'un  côté  ,  l'anc.  et  vaste  palais 
des  soultlians  d'Ahmed-Nagar,  de  l'autre ,  le 
mausolée  de  Sàlàbat-Djeny,  sit.  sur  une  mon- 
tagne. A  GO  1.  N.  E.  de  Bombay;  à  280  1.  de 
Dehly,  et  à  340  1.  de  Calcutta.  Lat.  N.,  17«  G'; 
long.  E.,  710  32'. 

ÀHMEI>FOURA,  V.  importante  de  l'Af- 
ghanestàn,  près  du  Sindh.  A  59  l.  S.  S.  0.  de 
Moultan. 

AHBJAHAOUATS ,  Shoe  Indians  des  An- 
glais, ou  Corbeaux.  Peuplade  indigène  des  Etats- 
Unis,  sur  les  bords  du  Missouri,  à  1  1.  des  Man- 
danes.  300  indiv.,  dont  50  guerriers. 

AHOUAZ  ,  bg.  de  Perse  (Khouz-EstAn),  ja- 
dis V.  fort  considérable  ,  et  la  résidence  d'hi- 
ver du  dernier  roi  des  Parthes.  7  à  800  habit. 
A  20  1.  S.  0.  de  Chouster. 

AHRBERG,  bg.  de  Bavière  (Rézat),  avec 
on  chat,  et  3,300  hab.  A  3  1. 1/2  S.  d'Anspach. 

AHR'WEIIiER ,  pet.  V.  de  Prusse  (Bas- 
Rhin),  sur  l'Ahr.  Teintureries,  tannerie,  fabr. 
de  draps.  Comm.  de  vins.  2,100  hab.  A  9  1. 1/2 
0.  N.  0.  de  Çoblentz. 

AHUIIXÉ,  com.  de  France  (Mayenne). 
4,401  hab.  A  2  1.  S.  0.  de  Uval. 

AHUKT  (Jcitodunum),  pet.  V.  de  France 
(Creuse)  ,  sur  une  mont,  au  pied  de  laquelle 
coule  la  Creuse,  ch.-l.  de  cant.  Fabr.  de  toiles. 
9  foires  d'un  jour.  Mines  de  houille  dans  les 
env.  2,250  hab.  ^.  A  5  1. 1/2  S.  E.  de  Gueret. 

AÏAS  (jEgœ),  pet.  v.  de  laTurkie  asiat.  (Ana- 
lolio).  A  10  1.  0.  d'Angora. 


AÏAS,  port  do  la  Tuikie  asiat.  ,sur  le  golfe 
d'Aloxandretto,  près  du  passag»;  d'Issus  {Syriœ 
Pylcr),  résidence  d'un  pacha.  Très  fréquenté. 
A  K;  I.  E.  d'Adana. 

AÏA-SOI.OUK,  V.  de  la  Turkio  asiat.  (Ana- 
douli),  jadis  v.  importante  dont  on  voit  ([uid- 
ques  restes  ,  et  qui  avait  été  bàlie  avec  les  runios 
de  l'ancicMino  Ephhe,  dont  les  ruines  couvrent 
encore  le  sol .  On  y  remarque,  entre  autres,  beau- 
coup de  débris  du  fameux  temple.  A  27  1. 
S.  S.  E.  de  Smyrne. 

AICHA  (Bœmisch),  pet.  v.  de  Bohême,  avec 
des  mainif.  de  toiles  et  des  carrières  de  pierre. 
1,200  habit.  A  7  1.  N.  N.  E.  de  Jung-Bunzlau. 

AICHACH ,  pot.  V.  murée  de  Bavière  (Haut- 
Danube  ),  avec  1  château  ,  5  églises  ,  des  bras- 
series et  fabr.  d'horloyerii;.  Comm.  de  lin. 
1,G00  hab.  A  41.1/2  N.  È.  d'Augsbourg. 

AÏDAB  ou  Djédid,  J:.  sur  la  mer  Rouge, 
de  la  cote  de  la  Nubie,  dite  mal  à  propos  mari- 
Urne,  que  nous  proposons  de  nommer  Iroglody- 
tique,  nom  qu'elle  portait  dans  l'antiquité,  et 
qui  fut,  pendant  les  xi«,  xiF  et  xiiF  siècles,  le 
point  de  conuTiunication  entre  l'Afrique  et  l'A- 
rabie. Il  est  aujourd'hui  peu  important.  Lat.  N., 
22M2';long.  E.,34''20'. 

AIDONS,  pet.  V.  de  Sicile,  à  8  I.  E.  S.  E.  de 
Calatanisetta.  3,700  hab. 

AÏDOS,  v.  de  la  Turkie  d'Europe  (Roum-Ili.), 
jadis  plus  importante  qu'aujourd'hui.  Il  s'y  tient 
en  automne  une  foire  très  considérable.  A  26  1. 
N.  N.  E.  d'Andrinople. 

AIGI.E  (l'),  v.  de  France  (Orne),  bâtie  sur  Je 
penchant  de  deux  coteaux,  et  traversée  par  la 
Rille,  dont  une  branche  la  baigne  au  N.  ;  ch.- 
1.  de  canton.  Elle  est  environnée  de  murailles 
percées  de  six  portes.  Fabr.  de  toiles  ,  de  ba- 
sins,  de  serges  et  d'étamines;  rubans,  lacets, 
fil  de  fer  et  de  laiton,  épingles,  aiguilles  à  cou- 
dre, anneaux  de  rideaux,  boucles,  cordes  d'acier 
et  de  cuivre  pour  pianos  ;  filatures  de  coton , 
tréfileries,  laminoirs  à  cuivre;  tanneries  qui 
donnent  surtout  du  cuir  d'alun  pour  reliure. 
Comm.  en  objets  de  ces  divers  fabr.,  grains,  bois 
et  cidres.  Trois  foires  par  an.  A  3/4  de  1.  est  la 
fontaine  minérale  de  St.-Saintin.  4,700  hab.  A 
61.  1/4  N.  N.  E.  deMortagne. 

AIGZ.E  ou  i4]LEN,  pet.  V.  de  Suisse  (Vaud), 
près  du  Rhône,  sur  la  route  de  Martigny  à  Lau- 
sanne. Maisons  bâties  en  marbre  noir  qui  lui 
donnent  un  air  triste.  Env.  :  saline  abandonnée, 
carrière  de  marbre  médiocre,  deux  scieries  ;  vin 
excellent,  surtout  celui  d'Yvorne.  A  3  1.  N/de^" 
St.-Maurice.  ,' 

AIGliEFlERRE,  vg.  du  départ,  du  Jura, 
arrond.  et  à  3  1.  de  Poligny  ;  465  habit.  Mines 
de  cuivre. 

AIGl.i:viZ.l.E ,  V.  des  États-Unis  (Alabama), 
ch.-l.  d'une  colonie  française  qui  s'est  engagée  à 
cultiver  sur  son  territoire  l'olivier  et  la  vigne. 
La  concession  est  de  100,000  acres.  A  15  1.  0. 
de  Cahawba. 

AIGNAM",  pet.  V.  de  France  (Gers),  ch.-l.  dâ 
cant.  1771  habit.  A  3  1. 1/2  N.  de  Plaisance. 

AIGBTAY-LE-DUC,  bg.  de  France  (Côte- 
d'Or),  ch.-l.  de  cant.  Fabr.  de  toiles,  forges,  tan- 
neries, sources  salées.  ^.  888  habit.  A  9  1. 1  2 
N.  0.  de  Dijon. 

AiGNi:3,  annexe  de  France  (H.-Garonne)i 


ÂIG 


-  30 


1,100  hab.,  dépend,  de  la  corn,  de  Cinlegabolle 

AIGRE,  pet.  V.  de  France  (Charente),  ch.-i 

de  cant.  Comm.  en  grains,  chanvre,  jm,  vin  e 


et 
Douze  foires  très 
A  4  1.4/2  S.  0.  de 


eau-de-vie   principalement 
fréquentées.  1 ,56-i  hab 

AlGRXFEUIXi:.!:,  bg.  de  France  (Charente- 
Inférieure),  ch.-l.  de  cant.  260  maisons  et  4,700 
hab.  A  4  1.  4/2  N.  N.  E.  de  Rochefort,  et  2  1.  0. 

de  Clisson.  ^.  -  /r    ■      t 

AIGREriEUlM'I! ,  V.  de  France  (Loire-In- 
férieure) cli.-l.  de  cant.  4,26o  hab.  ^  de  dis- 
tribution. A  i  1.  4/2  S.  E.  de  Nantes. 

AIGUiœiîUiE  (l'anc.  Carbonaria) ,  v.  des 
États  Sardes  (Savoie) ,  sur  l'Arc  et  la  route  d'I- 
talie, par  le  mont  Cénis.  Un  vieux  château  et  des 
tanneries.  A  3  1.  de  là,  mines  de  cuivre  et  de 
fer  de  la  montagne  St.-George ,  anc.  fonderies. 
A  6  1.  4/2  N.  N.  0.  de  Saint-Jean-de-Maurienne. 

AIGUEFONDE ,  com.  de  France  (Tarn), 
2,0i4  ou  2,0G2  hab.  A  4  1.  4/2  0.  de  Mozamet. 

AIGUEPERSE  {Aqua  sparsa) ,  pet.  v.  de 
France  (Puy-de-Dôme),  ch.-l.  de  cant.,  sur 
le  ruisseau  de  Luzon,  formée  d'une  seule  rue 
bien  bâtie.  Près  de  là  est  une  source  minérale 
gazouse  et  le  chat,  de  la  Roche,  lieu  natal  de  l'Hô- 
pital. 5,21 9  hab.  g.  A  3 1.4/2  N.  N.  E.  de  Riom. 

AIGUË  PERSE  ou  AlGUES  PERSES  ,  bg.   de 

France  (Rhône),  avec  1,024  habit.  A 41.  4/2 
N.  0.  de  Beau] eu. 

AIOUES-BONNES ,  hameau  à  4  1.  d'Aleth 
(Aude).  Eaux  minérales  Quillon.  ^. 

AIGUES-CAUDES  (Jqnœ  Calidœ) ,  Vg.  à 
61.  S.  de  Pau  (Basses-Pyrénées).  Eaux  miné- 
rales. Relais  ^. 

AIGUES-MORTES  {Jquœ-3Ior(uœ),  pet.  V, 
de  France  (Gard).  ^.  ^jg^.  Ch.-l.  de  cant.  Elle 
est  sit.  dans  une  vaste  plaine  marécageuse ,  à 
4  1.  4/3  de  la  Méditerranée,  avec  laquelle  elle 
communique  par  un  chenal  appelé  canal  du 
Grau-du-Roi,  ou  d'Aigues-Mortes ,  qui  est  la 
continuation  du  canal  de  Beaucaire  jusqu'à  la 
mer,  quoiqu'il  ne  fasse  point  partie  de  la  con- 
cession. Ce  dernier  canal  s'y  réunit  à  ceux 
de  Bourgidon,  qui  va  au  Rhône,  et  à  celui  de 
la  Radclle,  qui  gagne  la  Yidourle  et  l'étang  de 
Thau.  Aigues-Mortes ,  poste  militaire  impor- 
tant, est  environné  de  belles  murailles  en  pierre 
de  taille,  flanquées  de  hautes  tours,  dont  l'une, 
celle  de  Constance  (  ainsi  nommée  d'après  un 
passage  d'une  lettre  de  Clément  IV  à  Louis  IX), 
a  des  murs  d'une  épaisseur  extraordinaire.  Ce 
poste  dépend  de  la  direction  d'artillerie  de  Mont- 
pellier. Elle  est  aussi  bien  percée  que  bien  bâ- 
tie ;  mais  ses  maisons  n'ont  qu'un  étage ,  en 
vertu  de  sa  qualité  de  place  forte.  Du  reste,  l'air 
n'y  est  plus  malsain  comme  autrefois,  depuis 
que  ses  fossés  ont  été  comblés,  et  les  eaux  stag- 
nantes du  voisinage  amenées  dans  les  canaux. 
Le  commerce  d'Aigues-Mortes  consiste  en  pois- 
son frais  et  salé,  ainsi  qu'en  sel,  provenant  des 
belles  salines  de  Peccais,  qui  en  sont  éloignées 
seulement  de  2  1.  3,240  habit.  ^.  A  7  1.  4/4 
S.  S.  0.  deNimes.  Lat.  N.,  43°  34'  7";  long.  E., 
lo  54'  9"  (tour  de  Constance). 

Cette  ville,  qu'on  croit  avoir  été  fondée  par 
Marius,  doit  toute  son  importance  à  St.  Louis,  qui 
s'y  emba^iua  doux  fois  pour  la  Terre-Sainte,  en 
1048  et  4270.  De  cette  circonstance,  et  des  pa- 


AÎ3I 

rôles  des  écrfvalns  qui  ont  rapporté  ce  fait,  sans 
faire  attention  que  les  lieux  existaient  comme  au 
XIII*  siècle ,  mais  que  seulement  le  port  et  le 
canal  (Grau-du-Roi) ,  qui  le  fait  communiquer 
à  la  mer,  étaient  comblés  par  incurie,  on  a  écrit 
et  réjîété  que  la  mer  s'était  retirée  sur  toute  cette 
côte,  tandis  que  les  vagues  y  ont  encore  les 
mêmes  bornes  qu'il  y  a  cinq  siècles  ;  et  là-des- 
sus, que  de  dissertations  et  d'erreurs  on  au- 
rait épargnées,  si  on  s'occupait  davantage  de  la 
géographie. 

AIGUËS- VIVES,  bg.  de  France  (Gard),  avec 
des  distilleries  d'eau-de-vie.  4,670  habit.  A  2  1. 
N.  N.  E.  de  Lunel. 

AlGUIXIiE  (l'),  mont,  de  Franco  (Isère), 
prise  au  nord  de  Corps,  et  regardée  comme  l'une 
des  merveilles  du  Dauphiné.  Elle  est  aussi  ap- 
pelée Montagne  Inaccessible. C^estun  cône  tron- 
qué ,  surmonté  d'un  rocher  vertical,  dont  le 
sommet  est  à  2,000  mètres  au-dessus  du  niveau 
de  la  mer. 

AIGUIIXES  (Cap  des)  ,  cap  qui  forme  la 
pointe  la  plus  méridionale  de  l'Afrique.  Lat.  S., 
34057';  long.  E.,  47^20'. 

AlCUHilES,  v.  de  France  (Hautes-Alpes), 
sur  le  Guil  ;  ch.-l.  de  cant.  On  y  fait  des  fro- 
mages ,  qui  s'expédient  à  Marseille ,  Toulon , 
Montpellier,Perpignan.  983  habit. A  51.  d'Abriès. 

AIGUIIiZiON  (Jcitio),  pet.  v.  de  Franco 
(Lot-et-Garonne),  au  conÛ.  du  Lot  et  de  la  Ga- 
ronne. Fabr.  de  serges  et  droguets.  Comm.  do 
blé,  chanvre,  vin  et  eau-de-vie.  4,080  hab.  ^. 
A  5  1.  3/4  N.  0.  d'Agen.  Elle  fut  assiégée  en 
1345,  par  Jean-le-Bon,  encore  duc  de  Norman- 
die, et  on  y  fit  le  4*''  emploi  du  canon  en  France. 

AIGUINES,  com.  de  France  (Var).  4,041 
hab.  A  4  1.  4/2  N.  d'Aups. 

AIGURANDE,  pet.  V.  de  France  (Indre), 
où  l'on  voit  un  ancien  monument  de  forme  oc- 
togone en  pierre,  dont  on  ignore  la  destination 
première.  Grand  comm.  de  bestiaux.  Foires  très 
fréquentées.  4,859  habit,  g^.  A4  1.  4/2  S.  0.  do 
La  Châtre. 

AlXl.ASJ-SUR-THOI.ON,  bg.  de  France 
(Yonne),  ch.-l.  de  cant.  ^  de  distribution. 
Fabr.  de  drap  communs.  4,0G6  hab.  A  4  1. 
N.  0.  d'Auxerre. 

AII.I.AS,  com.  de  France  (Gironde).  2,061 
hab.  A  4  1.  4/2  E.  N.  E.  de  Bazas. 

A1LI.£VII.I,ERS ,  com.  de  France  (H.- 
Saône). Tréfilerie.  2,663  habit.  A  2  1.  N.  E.  de 
St. -Loup. 

AIXliON  (Halon  des  Romains),  bg.  d'Es- 
pagne (Burgos).  4 ,400habit.  A  8 1.  S.  E.  d'Aranda. 

AlZ.l.oàj£S,  bg.  d'Espagne  (Estramadure) . 
4,900  habit.  A  4  l."S.  E.  de  LIerena. 

AllLY,  com.  de  France  (Eure).  4,239  habit. 
A  2  1.  0.  deCaillon. 

AIllY  -  LE  -  HAUT  -  CXOCHER  ,  V.  de 
France  (Somme);  ch.-l.  de  cant.  Papeterie. 
4,262  hab.  A  2  1.  N.  0.  de  Flexicourt. 

AII.Ï.Y -SUR- NOYE  ,  bourg  de  France 
(Somme)  ;  ch.-l.  de  cant.  Papeterie.  861  habit. 
A  41.  4/2  N.  0.  de  Fiers. 

AII.Rlf JGE9J ,  bg.  du  Wurtemberg  (lagst), 
sur  l'iagst.  700  habit.  A  5  1.  N.  de  Keinzelsau. 

AIASARGUES  ou  Aymargue,  pet.  V.  do 
France  (  Gard).  2,525  habit.  A4  1,  1/2  S.  0.  do 
Nîmes. 


AIN 


—  31  — 


AIN 


AIME  (  le  Forum  Claudii  des  Romains, 
Vj^xima  du  movcn-îAgc),  hg.  des  Klals  Sardes 
(Savoir).  850  habit.  A^3. 1.  N.  E.  de  Moutiers. 

AIN',  riv.  do  France,  qui  prend  sa  source 
dans  les  montagnes  du  Jura,  près  de  Nozeroy, 
commence  à  être  llottable  à  l'aval  du  pont  de 
Navoy,  et  à  être  navigable  à  la  Chartreuse  de 
Vaucluse  (Jura),  et  se  jette  dans  le  Rhône,  près 
d'Antron,  après  avoir  arrosé  le  départ,  du  Jura 
et  traversé  celui  de  l'Ain  dans  sa  partie  cen- 
trale. Cours,  38 1.,  dont  11  1.  3/4  flottables,  et  21 
1,  5/4  navigables,  mais  seulement  en  descendant 
dans  les  moyennes  eaux,  à  cause  des  bords  es- 
carpés de  la  rivière,  des  sauts  de  moulins  et  de 
la  pente  des  eaux.  Le  flottage  sur  l'Ain  est  assez 
considérable  ;  il  se  fait  en  train.  On  transporte 
ainsi  à  Lyon ,  chaque  année,  8  à  9,000  douzaines 
de  planches  de  sapin ,  et  environ  3,500  mètres 
cubes  de  bois  de  construction ,  des  forêts  de  No- 
zeroy, Champagnols  et  Clairvaux.  La  partie  na- 
vigable sert  au  transport  du  plâtre  tiré  de  Yil- 
lette. 

AIN ,  départ,  de  la  France  or. ,  formé  de 
l'anc.  Bresse,  du  Bugey,  du  Valromey  et  de  la 
principauté  de  Dombes ,  parties  de  l'anc.  géné- 
ralité de  Bourgogne ,  et  qui  tire  son  nom  de 
la  rivière  d'Ain,  laquelle  le  traverse  au  centre.  Il 
est  borné  au  N.  par  le  département  du  Jura , 
au  N.  E.  par  la  Suisse  et  la  Savoie ,  au  S. 
par  le  département  de  l'Isère,  à  l'O.  et  au 
N.  0.  par  ceux  du  Rhône  et  de  Saône-et- 
Loire.  Sa  superficie  est  de  537,300  hectares,  ou 
271 1. 1/2  carr.  Le  sol  de  ce  départ,  est  en  partie 
plat  et  en  partie  montagneux. 

Tout  le  pays  qui  s'étend  à  l'E. ,  entre  l'Ain 
et  le  Rhône,  est  couvert  de  montagnes  appar- 
tenant à  la  chaîne  du  Jura,  et  qui  s'abaissent 
graduellement  vers  le  midi,  en  même  temps  que 
le  sol  devient  plus  fertile,  le  paysage  plus  cou- 
vert, mais  peut-être  moins  grandiose.  A  l'O. 
de  l'Ain,  la  configuration  du  terrain  peut  se  di- 
viser en  deux  parties;  au  N.,  l'arrondissement 
de  Bourg,  l'ancienne  Bresse,  est  légèrement  on- 
dulé et  forme  la  meilleure  partie  du  départe- 
ment ;  au  S. ,  s'étend  un  plateau  qui  embrasse 
presque  tout  l'arrondissement  de  Trévoux  (67  1. 
carrées,  dont  un  neuvième  inondé),  sans  pente 
déterminée ,  couvert  d'une  multitude  d'étangs 
qui  sont  la  seule  richesse  de  l'habitant,  mais  qui 
eu  même  temps  sont  sa  ruine  physique  et  mo- 
rale ;  car  au  milieu  des  exhalaisons  délétères  de 
toutes  les  eaux  stagnantes,  il  vit  à  peine  ;  sa  face 
est  pâle  et  décolorée  ;  il  est  sans  force  muscu- 
laire ,  dévoré  par  des  fièvres  réguhères  et  épidé^ 
miques.  Les  rivages  de  la  Saône,  cultivés  et  fer- 
tiles ,  consolent  de  la  tristesse  que  présente 
l'intérieur  des  terres.  Les  principales  rivières  du 
département  sont  le  Rhône,  qui  forme  ses  hmites 
orientale  et  méridionale  ;  la  Saône,  qui  le  borne 
à  l'O.,  et  l'Ain;  la  Reyssouse,  la  Veyle  et  la 
Chalaronne,  affluent  de  la  Saône,  dont  la  navi- 
gation est  assez  difficile,  à  cause  des  moulins  et 
de  l'inconstance  de  la  profondeur  des  eaux  ;  la 
Valserine,  aux  eaux  impétueuses  ;  le  Suran,  qui 
n'est  ni  flottable  ni  navigable  ;  le  Furon,  affluent 
du  Rhône  ;  l'Albarine,  qui  se  jette  dans  l'Ain. 
Le  Rhône  est  navigable  à  partir  du  Parc ,  au- 
dessus  de  Seyssel  jusqu'à  Lyon,  sur  une  éten- 
due de  53 1,  le  long  du  département;  au-dessus 


il  est  flottable,  et  lo  rocher  qui  formait  ce  que 
l'on  aiii>elait  la  perle  du  Rhône  a  été  coupé  il  y 
a  quelques  années.  Du  reste,  la  remonte  est  tou 
jours  diflicile,  comme  dans  le  reste  du  cours; 
mais  sin*tout  à  l'endroit  appelé  saut  du  Rhône. 
La  Saône  est  navigable  dans  toute  la  partie  qui 
longe  le  département  ;  l'Ain  est  dans  le  même 
cas.  Deux  jolies  petits  lacs,  ceux  de  Nantua  et  de 
Siant ,  sont  enchâssés  au  milieu  des  montagnes 
de  Bugey. 

La  base  du  sol,  dans  la  contrée  des  étangs , 
est  argileuse;  éminemment  calcaire  dans  les 
montagnes;  les  bords  de  la  Saône  sont  sa- 
blonneux. En  général,  la  couche  de  terre  végé- 
tale a  une  épaisseur  de  8  à  33  centimètres  ;  dans 
un  petit  nombre  d'endroits,  les  éboulements  lui 
ont  donné  2  mètres.  Les  cantons  les  plus  fer- 
tiles sont  la  partie  septentrionale  de  la  Bresse , 
où  les  terres  sont  cultivés  avec  le  plus  grand 
soin ,  et  les  vallées  du  canton  de  Belley,  au  sud- 
est.  Au  reste,  les  parties  cultivées  du  sol  forment 
tout  au  plus  un  tiers  de  la  superficie  ;  mais  ce 
tiers  produit  suffisamment  de  grains  et.de  den- 
rées pour  la  consommation ,  et  fournit  même 
souvent  à  l'exportation.  Le  froment,  le  seigle, 
l'orge ,  le  maïs ,  le  sarrasin ,  le  chanvre ,  les 
graines  à  huile,  les  légumes  secs,  les  pommes 
de  terre,  les  raves,  les  menus  grains,  y  donnent 
d'abondantes  récoltes.  Les  étangs,  mis  successive- 
ment en  eau  et  à  sec ,  fournissent  une  grande 
quantité  de  poissons  dans  leur  premier  état,  et 
produisent  dans  le  second  de  l'orge,  de  l'avoine 
et  autres  grains.  Les  terres  voisijnes  sont  géné- 
ralement ensemencées  en  seigle.  Le  bétail  y  est 
abondant,  mais  languissant  comme  l'homme.  La 
race  des  cheraux  est  assez  belle ,  surtout  lors- 
qu'ils sortent  jeunes  du  pays.  Le  Bugey  élàve 
aussi  beaucoup  de  gros  bétail ,  et  cependant  il 
est  obligé  d'en  tirer  du  dehors;  il  en  est  de 
même  de  toute  la  partie  riveraine  de  la  Saône. 
On  élève  peu  de  moutons.  La  Dombe  (arrondis- 
sement de  Trévoux)  est  la  partie  du  département 
oii  l'on  élève  le  plus  de  cochons.  On  connaît 
partout  les  poulardes  de  la  Bresse,  qui  rivalisent 
avec  les  chapons  du  Mans ,  et  peuvent  être  re- 
gardées comme  une  des  branches  intéressantes 
de  l'industrie  du  pays.  En  général ,  on  nourrit 
une  grande  quantité  de  poules  et  de  pigeons  dans 
les  parties  septentrionales  et  orientales  du  dépar- 
tement. Le  canard  domine  près  des  étangs.  Près 
de  l'Ain ,  on  nourrit  plus  de  dindes  qu'ailleurs. 
Les  chevaux  sont  nombreux  dans  la  Bresse,  et 
excellents  pour  la  charrue  ;  ceux  de  l'E.  tien- 
nent du  Limousin  et  de  l'Auvergne.  Les  lieux 
reculés  des  montagnes,  les  forêts,  servent  de 
refuge  à  quelques  ours,  à  des  loups  et  à  des  re- 
nards, mais  en  petit  nombre.  Les  autres  animaux 
nuisibles  sont  ceux  du  reste  de  la  France. 

Le  département  de  l'Ain  est  favorisé  en  bois  et 
forêts,  lesquels  occupent  près  d'un  trentième  de 
sa  superficie.  Le  chêne,  le  sapin,  le  pin,  le  hêtre, 
le  charme,  l'aune,  sont  les  essences  dominantes. 
Les  plus  belles  masses  sont  celles  de  Bourg, 
Simandre,  Theysilleux,  Brenaz  et  Lochieux ,  et 
Brenod.  ï)e  belles  et  majestueuses  forêts  cou- 
vrent les  lieux  élevés  des  montagnes  de  la  par- 
tie orientale.  La  partie  S.  E.  de  l'arrondisse- 
ment de  Bourg  offre  des  forêts  de  chênes 
impgrtantes.  Les  vignobles  occupent  une  surface 


ATN 


—  32  ^ 


Aïs 


d«  50,000  hectares.  Ils  se  trouvent  généralement 
à  la  côte  de  Revermont,  chaîne  do  collines  et  de 
montagnes  qui  borde  la  rive  gauche  de  1  Am  a 
TE  dé  Bourg,  vers  les  rivages  du  Rhône  et  de 
la  Saône.  Les  meilleurs  crus  sont  ceux  de 
Monlmerle  et  de  Thoissey.  Ce  département, 
quoique  renfermant  de  grosses  masses  monta- 
gneuges ,  n'est  pas  un  pays  de  mines  métalli- 
ques. On  y  trouve  seulement  des  oxydes  de  fer 
et  de  cuivre  en  abondance ,  de  la  calamine  près 
de  Séligniat,  des  indices  de  houille  et  de  char- 
bon ,  q°ii  doivent  vraisemblablement  y  exister, 
si  l'on  fait  attention  aux  grands  dépôts  de  bois 
bituminisés  de  Varambur  et  la  Cotière,  aux  dé- 
pôts de  bitume  et  de  pierre  bitumineuse  de  tout 
le  territoire  de  Seyssel,  dont  les  produits  ont 
pris  une  si  grande  extension  depuis  un  an  ;  des 
carrières  de  pierre  de  taille  supérieure  à  Drom, 
Montmerle  et  Villebois  ;  de  pierre  blanche,  pour 
les  monuments,  à  Gravelle  et  Ramasse;  de 
pierre  à  plâtre  ,  à  Chanfronnier  ;  des  terres  de 
diverses  espèces ,  entre  autres  à  faïence  et  à  po- 
terie, à  Meillonaz;  des  coquillages  et  des  con- 
crétions très  curieuses,  à  la  montagne  de  l'Ar- 
hent,  etc. 

L'industrie  manufacturière  de  ce  département 
est  peu  développée.  Ses  branches  les  plus  actives 
sont  la  fabrication  des  toiles,  surtout  dans  le 
canton  de  St.-Rambert  ;  la  filature  du  coton  ,  les 
papeteries,  la  confection  des  ouvrages  en  buis, 
os  et  corne ,  et  de  la  boissellerie.  11  y  a  des  ver- 
reries, une  faïencerie  à  Meillonaz.  Le  comm. 
est  favorisé  par  6  routes  royales  et  16  dépar- 
tementales. Les  exportations  consistent  surtout 
en  produits  territoriaux  avec  Lyon  et  Genève , 
en  gros  bétail,  porcs,  volaille,  œufs,  beurre, 
poulains,  produits  industriels  ;  les  importations, 
en  sel ,  tabac ,  métaux ,  sucre ,  savon  ,  médica- 
ments, articles  d'habillement  et  de  toilette. 
Le  nombre  des  foires  est  de  453  dans  113 
communes  ;  6  à  7,000  individus  des  arrondis- 
sements de  Belley  et  de  Nantua  émigrent  an- 
nuellement, pendant  deux  ou  trois  mois,  pour 
aller  exercer  le  métier  de  peigneurs  de  chanvre, 
et  gagner  ainsi  quelque  argent. 

Le  départ,  de  l'Ain  est  divisé  en  cinq  arrond.  : 
Bourg,  Nantua,  Gex,  Belley  et  Trévoux,  divisés, 
lo  !«'■  en  10  cant. ,  le  ^^  en  6,  le  3«  en  3,  le 
4"  en  9,  et  le  b«  en  7.  Le  recensement  de 
1842  lui  donne  355,694  habit.,  35  cant.  et  HZ 
corn.  Il  envoie  5  députés  à  la  chambre,  fait 
ipartiede  la  6«  division  militaire,  forme  le  dio- 
'cèse  de  Belley,  ressort  à  la  cour  royale  et  dé- 
pend de  l'Académie  de  Lyon.  Bourg,  ch.-l. 

AlNAY-IrE-CHÂTEAU,  pet.  V.  de  France 
(Allier),' près  de  Sologne.  Fabriq.  de  droguels, 
tannerie.  1,159  habit.  A  9  1.  1/2  N.  de  Mont- 
Inçon. 

AIGNOS  ,  peuple  de  l'Asie  or. ,  qui  ha- 
Jiite  principalement  l'ile  de  Yesso  et  celle  de 
Tclioka,  et  appartient  à  la  famille  Kourilienne. 
(  Foy.  le  mot  Race&<^) 

AINSA,  pet.  V.  d'Espagne  (Aragon),  sur 
la  Cinca,  anc.  résidence  des  rois  d'Aragon. 
600  habit.  A  9  1.  N.  de  Barbastro. 

AÏBT-TAB  [Antiochia  ad  Taurum)  ,  y.  de 
la  Turkie  asiat.  (  Marache  )  ,  dans  une  vallée. 
Elle  est  ouverte,  et  est  seulement  défendue  au 
nord  par  un  château-fort.  Grande  église  ar- 


ménienne et  5  mosquées.  Préparation  de  peaux 
rouges  et  jaunes  façon  maroquin  ;  teinture 
de  laines;  fabriq.  de  tissus  de  coton.  20,000 
habit.  A  19  1.  N.  N.  E.  d'IIaleb. 

AlOU  ou  YouL ,  groupe  de  16  îles  de  la 
Mélanésie ,  au  nord  de  Véguiou,  et  qui  sont  en- 
vironnées d\in  récif  de  18  1.  de  circuit.  Forrest 
découvrit  ces  îles  en  1775,  et,  suivant  lui ,  elles 
sont  occupées  par  des  Papous  qui  vivent  de 
poisson  et  de  tortues.  Ces  naturels  font  de  temps 
à  autre  des  incursions  sur  Véguiou  pour  se  pro- 
curer le  sagou  nécessaire  à  la  fabrication  de 
leur  pain.  Ils  emmènent  leurs  femmes  et  toute 
leur  famille  ,  et  font ,  en  outre ,  un  petit  com- 
merce d'écaillé  de  tortue  et  de  nids  d'oiseaux 
avec  les  Chinois  établis  à  Ternate  et  à  Amboine. 
Aiou-Baba ,  la  plus  importante  et  la  plus  mér. 
du  groupe,  ail.  3/4  de  circuit  et  500  pieds 
d'élévation.  Il  paraît  que  les  îles  Aiou  sont  gou- 
vernées par  3  chefs  envoyés  ou  nommés  par 
le  sultan  de  Tidor.  Les  limites  de  ce  groupe 
sont,  en  lat.,  10°  19'  à  0°  41'  N.;  long.  E.,  128» 
21'  à  1280  45'. 

AIRAINES ,  bg.  de  France  (  Somme) ,  sur 
trois  petites  rivières.  Fabriq.  de  toiles  à  voiles, 
à  sacs  et  à  emballage  ;  vingt-cinq  moulins  à 
huile.  Comm.  d'huiles  de  navette,  de  lin,  de 
faîne ,  d'oeillette ,  de  chenevis  et  de  noisette. 
1,930  habit.  ^.  A  5  1. 1/2  0.  N.  0.  d'Amiens. 

AIRE  (  Nius  Juin  Attires  ) ,  sur  l'Adour  , 
pet.  V.  de  France  (Landes),  ch.-l.  de  cant., 
et  siège  de  l'évèque  des  Landes.  Tannerie , 
fabr.  de  chapeaux.  Jadis  cap.  d'Alarik ,  roi 
des  Goths.  4,028  habit.  A  5  L  1/2  S.  S.  E.  de 
Saint-Sever.  ^.  <^w<?. 

AmE,  pet.  V.  forte  de  France  (Pas-de 
Calais) ,  dans  un  canton  bas  et  humide  ,  mais 
d'un  aspect  agréable ,  sur  la  Lys ,  qui  y  reçoit 
la  Laquette  ;  ch.-l.  de  cant. ,  place  de  4«  classe  , 
et  défendue  par  le  fort  Saint-François.  Elle  est 
bien  bâtie ,  et  offre ,  entre  autres  construc- 
tions remarquables ,  l'église  Saint-Pierre,  cinq 
fontaines,  l'hôtel-de-ville  et  son  beffroi ,  terminé 
au  milieu  du  siècle  dernier.  Fabr.  de  carreaux 
de  faïence ,  de  savon  ;  distilleries  d'eau-de-vie 
de  grains  ;  comm.  de  toiles  de  Un  ,  fulaines  et 
huile  d'oeillet  ;  deux  foires  de  neuf  jours.  8,717 
habit.  A  3  1.  1/4  S.  E.  de  St-Omer.  Aire  a  été 
fondé  par  Lidoric  I"",  comte  de  Flandre ,  en 
630.  S.  35^. 

AZKOIiA,  V.  du  roy.  de  Naples  (Terre  de 
Labour),  avec  6  églises.  3,900  habit.  A  5 
1.  1/2  N.  deNola. 

AlRVAUiiT,  V.  de  France  (Deux-Sèvres), 
sur  la  Thoue;  ch.-l.  de  cant.  Un  canal  qui 
conduit  l'eau  sous  la  ville  forme  un  bassin  dans 
chaque  maison.  Fabr.  de  lainages  et  de  toiles; 
tanneries.  Comm.  en  horlogerie  fort  estimée 
laine,  moutons, vin,  eau-de-vie,  blé,  lin.  1,925 
habit.  ^,  A  4  1. 1/2  N.  N.  E.  de  Partenay. 

AISNE  (Axona),  riv.  de  France,  qui  prend 
sa  source  dans  le  départ,  de  la  Meuse ,  près  de 
Vaubecourt,  en  Argonne,  arrose  les  départ, 
de  la  Marne  et  des  Ardennes  ,  traverse  celui  de 
l'Aisne ,  entre  dans  celui  de  l'Oise  pour  se  jeter 
dans  l'Oise ,  à  une  demi-lieue  au-dessus  de  Com- 
piègne.  Cours,  62  1.,  dont  12  3/4  flottables ,  de- 
puis Mouron  jusqu'à  Château  -  Porcin  ,  et  28 
jiavigabies,  depui^j  ce  dernier  enclroit  jusqu'à 


AtS 


—  33  — 


Aïs 


rOise.  On  ne  flotte  sur  TAiano  que  tlt^s  l)ois  de 
marine.  I,es  antres  objets  consistonl  i;n  grains, 
cliarbon  de  terre, for,  ardoises, marbre, vin,  etc. 
L'Aisne  traverse  Sainle-Menchould  ,  Voiiziers  , 
I{(îlhol  et  Soissons. 

AISNE,  départ,  de  la  France  septentr.,  qui 
tire  son  nom  de  la  rivière  d'Aisne ,  et  qui 
est  formé  d'une  partie  do  la  Picardie  mérid., 
de  l'Ile  de  France  et  de  la  Brie.  Il  est  borné 
au  N.  par  le  départ,  du  Nord  ;  à  l'K. ,  par  celui 
des  Ardennes  ;  au  S.,  par  celui  de  la  Marne; 
au  S.-O.,  par  celui  de  Seine-et-Marne;  à  l'O., 
par  ceux  de  l'Oise  et  de  la  Somme.  Du  N.  au  S. , 
fl  a  30  1.,  19  de  l'E.  à  l'O.,  et  728,530  hectares 
Carr.  Sa  siu'fiice  est  généralement  plate,  excepté 
«u  N.,  où  s'élève  une  chaîne  de  collines  qui 
forme  de  ce  côté  la  hmite  du  bassin  de  la  Seine, 
et  au  centre,  où  il  est  très  diversifié.  C'est  là  que 
se  trouve  la  hauteur  isolée  qui  est  couronnée  par 
la  ville  de  Laon.  Les  collines  n'ont  pas  plus  de 
50  toise:»  au-dessus  de  leur  base,  et  100  au- 
dessus  de  la  mer.  Les  principales  rivières  sont 
la  Somme,  l'Oise  ,  l'Aisne  et  la  Marne.  La  ma- 
jeure partie  du  département  s'étend  dans  le 
bassin  de  l'Oise ,  et  a  sa  perte  vers  l'O.  La 
Somme  arrose  la  lisière  N.  0. ,  l'Aisne  tra- 
verse le  centre,  et  la  Marne  coule  au  midi. 
Ces  deux  rivières  sont  navigables,  et  la  pre- 
mière est  côtoyée  par  le  canal  de  Saint-Quen- 
tin, s'embranche  avec  le  canal  de  La  Fère, 
destiné  à  faciliter  la  navigation  de  l'Oise,  et 
avec  celui  de  la  Somme,  qui  aboutit  à  la 
Manche. 

Le  climat  est  tempéré  et  sain,  et  le  sol  très  fer- 
tile. Les  terres  labourables  forment  les  trois  quarts 
de  sa  surface ,  et  sont  très  diversifiées  quant  à 
leur  nature.  Il  s'en  trouve  de  limoneuses,  d'ar- 
gileuses, de  sablonneuses  et  de  calcaires.  Les 
terres  que  l'on  nomme  terres  de  montagnes  ou 
de  plateaux  élevés,  sont  les  plus  fertiles,  et  pro- 
duisent les  meilleurs  blés.  La  culture  est  très 
soignée.  Les  principales  productions  consis- 
tent en  froment,  seigle,  orge,  avoine,  chanvre, 
lin,  etc.  Les  terres  qui  ne  produisent  pas  de  blé 
s'ensemencent  en  sarrazin  ,  avoine  et  sainfoin. 
Les  arrondissements  de  Saint-Quentin  et  de  Ver- 
vins,  et  une  gr.  partie  de  celui  de  Laon  ,  n'ont 
pas  de  vignes.  Cette  culture  ne  commence  qu'au 
midi  de  Laon,  et  sur  les  coteaux  qui  bordent  les 
cours  de  l'Aisne  et  de  la  Marne.  L'Aisne  a  9,076 
hectares  de  vignes  qui  donnent,  année  moyenne, 
230,000  hectolitres  de  vin.  11  y  a  de  nombreuses 
plantations  de  pommiers  dans  l'arrondissement 
de  Saint-Quentin ,  une  partie  de  celui  de  Laon 
formant  l'ancien  district  de  Chauny.  Le  cidre 
que  l'on  y  fait  forme ,  avec  la  bière ,  la  boisson 
ordinaire  des  habitants  du  nord  du  départe- 
ment. On  y  cultive  également  le  houblon ,  sur- 
tout dans  le  Bassigny.  Les  prairies  se  trouvent 
assez  généralement  dans  tous  les  cantons  ;  celles 
qui  donnent  du  foin  en  plus  grande  abondance 
sont  dans  l'arrondissement  de  Laon ,  sur  les 
bords  de  l'Oise  ;  elles  fournissent  à  l'approvi- 
sionnement de  Paris.  Les  vallées  le  long  de  la 
Marne  en  produisent  aussi  de  bonne  qualité.  Les 
bois  sont  répartis  d'une  manière  assez  égale  ; 
leur  superficie  est  de  102,200  hectares.  Le 
chêne ,  le  hêtre ,  le  charme ,  le  bouleau  et  le 
tremble  y  sont  assez  cnro;Hii::s  ;  l'orme,  et  sur- 


tout le  chAtaîgner,  y  sont  assez  rares.  On  y  re- 
cueille aussi  diverses  plantes  oléagineuses. 

]/éducation  des  chevaux  et  du  bétail  n'y  est 
pas  fort  importante.  Cependant  les  chevaux 
des  vallées  de  l'Oise  et  de  la  Serre  ont  beau- 
coup do  vigueur.  Les  bête»  à  cornes  ne  sont 
pas  d'une  belle  race,  et  les  moutons  ne  don- 
nent (pie  des  laines  médiocres.  I^s  porcs  sont 
nombreux;  leur  viande  est  presque  la  seule 
que  consomment  les  habitants  des  campagnes. 
L'arrondissement  de  Vervins  est  celui  qui  en 
nourrit  le  plus.  Les  habitants  n'élèvent  de  vo- 
laille que  pour  leur  consommation.  Le  gibier  j 
est  très  peu  abondant  et  les  abeilles  sont  rares. 

Los  carrières  do  pierres  à  bàlir,  de  grès  et  de 
sable ,  sont  communes  dans  ce  départ.  On 
y  trouve  aussi  du  gypse,  des  pierres  calcaires 
et  de  la  marne.  L'ardoise  est  assez  commune 
dans  l'arrondissement  de  Vervins.  Il  y  a  des  dé- 
pôts de  tourbe  martiale  dont  on  se  sert  comme 
engrais  sous  le  nom  de  cendres  noires.  Les  ma- 
rais de  la  Somme  fournissent  du  bouzin  ou 
tourbe  légère.  On  ne  connaît  pas  d'autres  ma- 
tières minérales  dans  le  département  de  l'Aisne 
qu'un  peu  de  minerai  de  fèrdans  les  env.  de  Ver- 
vins,  avec  lequel  on  alimente  quelques  forges. 

L'industrie  du  départ,  est  très  importante. 
On  connaît  assez  les  richesses  de  celle  dont  St.- 
Quentin  est  le  centre ,  et  qui  li\Te  au  commerce 
une  immense  quantité  de  tissus  de  coton  ,  ba- 
tistes ,  linon  ,  linge  de  table  ,  gaze ,  tulles  brodés 
et  unis ,  châles  et  cachemires.  On  y  fabrique 
aussi  beaucoup  de  bonneterie ,  de  passemente- 
rie ,  d'huiles  grasses ,  de  boissellerie ,  de  sparte- 
rie ,  de  corderie  estimée ,  de  clouterie,  de  char- 
bon de  bois,  de  toiles  dites  de  Thérache^  des  pro- 
duits chimiques,  du  fer-blanc,  etc.  Il  y  a  de  nom- 
breuses raffineries  de  sucre  indigène  et  des  fila- 
tures de  coton  et  de  laine  ;  neuf  forges,  deux  fon- 
deries, trente-deux  fours  à  plâtre,  cent  quarante 
briqueteries  et  tuileries  ;  des  verreries  fort  im- 
portantes ,  fournissant  des  cristaux ,  des  glaces, 
des  bouteilles,  des  cloches  de  jardins;  des  fours 
à  chaux  ;  treize  cent  dix  moulins  à  farine,  dont 
deux  à  vapeur  et  trois  cent  soixante  et  onze  à 
vent.  C'est  ici  que  se  trouve  la  fameuse  fonderie 
de  glaces  de  Saint-Gobin,  que  l'on  envoie  poUr  à 
Chauny.  Folembrai  a  une  verrerie  considé- 
rable. 

Le  commerce  est  favorisé  par  onze  roules 
royales  et  quatorze  départementales  ,  dont  les 
plus  remarquables  sont  les  routes  de  Paris  à 
Maubeuge  et  h  Bruxelles,  passant  par  Soissons, 
Laon,  et  Vervins;  de  Paris  à  Saint-Quentin,  de 
Chàlons  à  Saint-Quentin,  de  Chàlons  à  Amiens; 
par  les  canaux  de  Saint-Quentin ,  de  la  Somme, 
de  Manicamp,  latéral  de  l'Oise,  de  Crozat,  de 
La  Fère.  Il  roule  en  exportation  sur  ses  pro- 
pres productions,  soit  territoriales,  soit  indus- 
trielles ,  et  en  importations  sur  les  objets  dont 
il  a  besoin  pour  sa  consommation ,  tels  que 
vins,  eaux-de-vie ,  huiles ,  denrées  coloniales, 
matières  premières  des  fabriques,  etc. 

Le  revenu  territorial  est  évalué  à  26,800,000  fr .  ; 
le  principal  de  la  contrib.  foncière  à  2,659,469  fr.; 
personnelle  et  mobilière ,  502,200  fr.  ;  portes  et 
fenêtres,  438,246  fr.  Le  recensement  de  18i2 
porte  sa  population  à  542,213  individus,  répar- 
tis dans  cinq  arrondissements  ,  trente-sept  can- 


AIX 


34- 


AIX 


tons  et  huit  cent  quarante  communes ,  de  la 
manière  suivante: 
Arrond.  de  Château -Thierry.  .    CJ,4bD 

—  Laon 468,554 

^  Saint -Quentin,  .  .  Id0,534 

—  Soissons 68,038 

^  Yervins 117,622 

Ce  département  fait  partie  de  la  i^^  division 
mihtaire ,  du  7«  rjrondissement  forestier,  forme 
l'évèché  de  Soissons ,  ressort  à  la  Cour  royale  et 
à  l'Académie  d'Amiens,  et  envoie  7  députés 
à  la  Chambre.  Laon  ,  ch.-l. 

AITOUTAKI.  Cette  île  de  l'archipel  de 
Manaïa  ou  Hervey  fut  découverte  par  Bligh  en 
avril  1789.  Il  communiqua  seulement  avec  les 
naturels.  La  pointe  nord  gît  par  18°  47'  de  lat.  S., 
et  162"  8'  de  long.  0.  Deux  ans  après  Bligh  vint 
Edwards.  En  1821,  le  missionnaire  Williams 
laissa  sur  ce  point  deux  prédicateurs  taïtiens. 
Le  roi  Taraatoa  se  fit  chrétien,  et  ses  sujets 
imitèrent  son  exemple. 

L'établissement  formé  dans  cette  île  a  environ 
deux'milles  de  long  ;  il  consiste  dans  un  grand 
nombre  de  chaumières  blanches  bâties  à  l'ombre 
de  grands  aifos,  ce  qui  forme  un  coup  d'œil  très 
pittoresque.  On  a  construit,  pour  que  les  bateaux 
puissent  plus  facilement  prendre  terre,  une  es- 
pèce de  môle  en  rochers  de  corail  où  l'on  hisse 
un  pavillon,  quand  il  y  a  un  bâtiment  en  vue. 
Ce  môle  a  660  pieds  de  long  sur  18  de  large. 

Le  nombre  des  maisons  s'élève  à  144;  plu- 
sieurs sont  meublées  de  lits  et  de  sofas.  Celles 
des  chefs,  quoique  bien  construites,  ne  valent 
pas  cependant  celles  de  Rarotonga.  Une  grande 
quantité  d'habitants  savent  lire,  et  sont  très  dis- 
posés à  s'instruire,  quoique  l'on  reconnaisse  en- 
core quelques  uns  des  usages  de  la  vie  sauvage. 

Souvent  la  disette  a  lieu  dans  cette  île,  comme 
à  Manaïa  et  Rarotonga.  Elle  manque  d'eau ,  et 
de  juin  à  novembre  tous  les  ruisseaux  tarissent  ; 
les  habitants  sont  obligés  de  faire  des  trous  dans 
la  terre  pour  avoir  une  eau  noire  et  putride ,  ce 
qui  est  dû  en  partie  aux  rats  qui  se  précipitent 
dans  ces  trous  pour  étancherleur  soif,  s'y  noient 
et  y  pourrissent. 

AIX  [Aquœ  Sextîœ),  v.  de  France  (Bouches- 
du-Uhône  ),  dans  une  plaine,  près  de  l'Arc, 
ch.-l.  d'arrond.  et  de  cant.;  siège  d'un  archev., 
dont  le  titulaire  a  le  titre  d'archev.  d'Arles  et 
d'Embrun  ,  et  a  pour  suffragants  les  évèques  de 
Marseille  ,  Fréjus ,  Digne ,  Gap  et  Ajaccio  ;  cour 
royale  à  laquelle  ressortent  les  Basses-Alpes,  le 
Yar  et  les  Bouches-du-Rhône  ;  tribunal  de  l^e  in- 
stance, tribunal  de  commerce,  conservation  des 
hypothèques,  bureau  d'enregistrement. 

L'entréed'Aix, du côtéde Paris,  est  digne  d'une 
gr.  V.  :  une  belle  grille  y  précède  l'extrémité  du 
cours  de  l'Orbitelle,  large  et  superbe  promenade 
formée  de  quatre  rangs  d'ormes,  bordée  de 
belles  maisons,  et  ornée  de  trois  fontaines ,  dont 
ime  fournit  de  l'eau  chaude,  l'autre  de  l'eau 
tiède  et  la  troisième  de  l'eau  froide.  Le  reste  de 
a  ville  se  compose  de  rues  médiocres.  De  nom- 
'Lreuses  fontaines  coulent  de  toutes  parts;  la 
plus  belle  est  celle  de  la  place  des  Prêcheurs, 
où  l'on  voit  un  obélisque  porté  par  quatre  lions 
et  surmonté  d'un  aigle ,  dont  l'exécution  est  re- 
marquable ;  celle  de  la  place  de  l'hôtel-de-ville 
est  surmontée  d'une  colonne  de  granit  an-  | 


tique,  Les  édlfioes  d'Aix  les  pluç  dîgnee  d'être 
cités  sont  :  le  palais-de-justice ,  qui ,  s'il  était 
achevé  ,  serait  digne  de  l'ancienne  Rome  ;  la  ca- 
thédrale de  St.-Sauveur,  qui  a  une  porte  en  buis 
couverte  de  magnifiques  sculptures,  et  dont  le 
baptistère  est  orné  de  huit  colonnes  antiques  ; 
l'hôtel-de-ville ,  dont  l'architecture  est  simple , 
mais  de  bon  goût  ;  et,  près  de  là,  la  tour  de  l'hor- 
loge ,  avec  une  mécanique  qui  fait  mouvoir  di- 
verses figures.  Outre  le  cours  de  l'Orbitelle,  que 
nous  avons  déjà  cité,  plusieurs  autres  prome- 
nades embellissent  la  ville  ;  tels  sont  le  cours  de 
la  Rotonde,  ceux  des  Récollets  et  de  la  Trinité, 
et  les  boulevarts.  La  procession  de  la  Fête-Dieu, 
cérémonie  singulière  inventée  par  le  bon  roi 
René,  dont  on  voit  la  statue  sur  le  Cours,  attire  à 
Aix  beaucoup  de  monde.  Les  eaux  ,  auxquels 
cette  ville  doit  sa  fondation,  sont  de  simples 
eaux  thermales  d'une  chaleur  de  26° ,  renfer- 
mées dans  un  petit  édifice  moderne  très  agréa- 
ble. L'hôtel-de-ville  renferme  quelques  anti- 
quités, le  tombeau  du  marquis  d'Argens  et  une 
bibliothèque  de  75,000  volumes ,  dont  60,000 
ont  été  légués  par  le  marquis  de  Méjanès.  Aix 
possède  encore  une  académie  universitaire,  une 
faculté  de  droit  et  de  théologie,  un  cabinet  d'his- 
toire naturelle  et  une  salle  de  spectacle.  Du 
reste ,  le  voisinage  de  Marseille  s'oppose  à  son 
accroissement  industriel  ;  elle  a  quelques  fabri- 
ques de  drap,  de  ratines  fines  et  communes,  de 
molletons,  de  calmouks,  de  velours  de  soie  ;  des 
filatures  de  coton  et  de  soie,  des  ateliers  renom- 
més pour  la  teinture  du  coton  en  rouge ,  des 
tanneries.  Son  territoire  est  surtout  favorable  à 
la  culture  de  l'olivier,  qui  y  donne  une  huile  re- 
nommée ,  et  forme  la  branche  la  plus  impor- 
tante de  son  commerce,  dans  lequel  entre  ce- 
pendant aussi,  puursatisfaire  àlaconsommation, 
celui  des  cantons  environnants.  Elle  exporte 
aussi  du  blé,  des  olives,  des  fruits  secs,  des 
vins,  des  eaux-de-vie ,  des  cuirs,  des  laines,  des 
soies  et  des  soieries. 

Aix  a  été,  dit-on,  fondée  120  ans  avant 
Jésus-Christ,  par  le  consul  Caius  Sextius  Calvi- 
nus ,  qui  la  nomma  Aquce  Sextiœ ,  de  ses 
sources.  Son  importance  date  de  l'époque  où 
les  comtes  de  Provence  en  firent  leur  résidence, 
et  on  sait  quelle  cour  brillante  et  gaie  y  réunit 
René.  En  1501,  Louis  XII  y  établit  un  parle- 
ment. Cette  ville  a  vu  naître  le  savant  Peyresc, 
le  marquis  d'Argens ,  les  botanistes  Tournefort 
et  Adanson  ,  le  médecin  Lieutaud ,  les  peintres 
Vanloo,  Granet  et  Constantin,  et  deux  historiens 
distingués,  MM.  Thiers  et  Mignet.  24,660  habit. 
A  5  1.  1/4  N.  de  Marseille,  et  à  198  l.  S.  S.  E. 
de  Paris.  Lat.  N.,  43°  31'  48";  long.  E. , 
3«  6'  .52".  ^.  fg!^. 

AIX  (Ile'd'),  sur  les  côtes  de  France,  dans 
l'océan  Atlanlique ,  près  et  au  N.  0.  de  l'em- 
bouchure de  la  Charente,  au  milieu  du  canal 
qui  sépare  l'île  d'Oléron  du  département  de 
la  Charente-Inférieure.  Elle  est  bien  fortifiée  et 
défendue  par  un  chat. -fort,  qui  défend  les 
approches  de  Rochefort.  On  y  compte  environ 
400  habit.,  dont  240  occupent  un  village,  et  qui 
s'adonnent  principalement  à  la  pèche.  Le  sol 
produit  des  vins  et  offre  des  pâturages.  C'est 
dans  la  rade  de  l'île  d'Aix  que  les  navires  com- 
plètent leur  armement,  et  attendeat  le  moment 


AJA 


—  35  — 


AKII 


d'appareiller.  Un  phare  s'élève  sur  la  pointe 

AIX,  com.  de  Franco  (Corrèze).  i,990  habit. 

A2I.1/2N.  E.  d'Ussol. 

AIX,  pet.  V.  des  Klats  Sardes  (Savoie),  dans 
une  vallée  agréable,  près  du  lac  du  Bourget , 
auquel  conduit  une  longue  allée  de  peupliers. 
Elle  possède  des  eaux  thermales,  qui  attirent  cha- 
que année  une  assez  grande  alïluence  d'étran- 
gers. Ces  eaux  étaient  connues  des  Romains  sous 
le  nom  à'Aquœ  Gratianœ;  et  on  voit  encore  à 
Aix  les  restes  d'un  arc  de  triomphe  et  d'un 
temple  de  Diane.  2,000  habit.  A  3  1.  N.  de 
Chambéry. 

Aix-D'ABTGlXiIiOK  (les),  bg.  de  France 
(Cher),  autrefois  ville  assez  considérable  connue 
sous  le  nom  de  forteresse  de  Gillon,  qui  était  le 
nom  d'un  seigneur  de  Sully,  lequel  avait  fait 
construire  le  chat.  Ch.-l,  de  cant.  ^  de  distri- 
bution. 1,414  habit.  A  4  1.  N.  E.  de  Bourges. 

AIXE,  pet.  v.  de  France  (H.-Vienne),  ch.-l. 
de  cant.  On  y  voit  quelques  ruines  romaines  et 
!es  restes  d'un  vieux  chat.  ^  de  distribution. 
2,640  habit.  A  2  1.  S.  0.  de  Limoges.  35*?. 

AIX-IW-OTHÉ,  bg.  de  France  (Aube),  ch.- 
1.  de  cant.  Filât,  de  coton,  dont  les  produits  sont 
recherchés.  1,734  hab.  A  2  1.  S.  0.  d'Estissac. 

AIX-IiA-CHAFEIXi:  (en  allem.  Aachen)^ 
V.  de  Prusse ,  cap.  de  la  prov.  du  Bas-Rhin  et 
ch  .-1 .  d'une  de  ses  régences .  Elle  a  l'apparence  des 
anciennes  villes  gothiques,  mais  elle  s'embellit 
chaque  jour.  On  y  remarque  l'hôtel-de-vilie,  où 
furent  couronnés  Louis-le-Débonnaire,  Charles- 
Quint  et  35  autres  empereurs  ou  rois  ;  la  cathé- 
drale ,  édifice  gothique  bâti  par  Charlemagne , 
dont  on  y  voit  encore  le  crâne  ;  la  redoute,  bâti- 
ment moderne ,  et  les  bains,  qui  ont  donné  nais- 
sance à  la  ville  et  sont  encore  très  fréquentés. 
L'ouverture  s'en  fait  le  l^r  mai  avec  gr.  céré- 
monie. Aix-la-Chapelle  est  une  v.  manufactu- 
rière ;  elle  a  des  fabr.  de  draps ,  d'aiguilles , 
d'épingles  et  de  dés  à  coudre,  d'horlogerie ,  de 
toiles  de  coton,  de  bonneteries,  de  soieries,  de 
chapeaux ,  de  chandelles,  de  tabac ,  de  bleu  de 
Prusse,  de  sel  ammoniac,  de  savon  ;  de  gr.  tein- 
tureries de  laine,  des  tanneries.  Foire  très  fré- 
quentée le  21  mai.  45,265  hab.  A  13  1.  0.  S.  0. 
de  Cologne.  Cette  ville  a  été  fondée  par  Charle- 
magne, et  fut  pendant  longtemps  la  seconde  ré- 
sidence des  empereurs.  On  y  voit  encore  son 
tombeau.  C'est  ici  que  fut  conclu  le  traité  de 
paix  de  1660,  entre  la  France  et  l'Espagne,  et 
celui  de  1748,  qui  mit  fin  à  la  guerre  de  la  suc- 
cession d'Autriche.  Elle  a  appartenu  à  la  France 
depuis  1794  jusqu'à  1814. 

AIZENTAV,  bg.  de  France  (Vendée),  près 
d'une  forêt.  3,303  habit.  Ail.  1/2  de  Palluau. 

AJACCIO  ,  V.  de  l'île  de  Corse ,  sur  un  golfe 
de  la  côte  occ,  résidence  du  préfet  et  de  l'évêque, 
ch.-l.  d'arrond.  et  de  cant. ,  cour  royale,  cour 
d'assises,  tribunaux  de  commerce  et  de  première 
instance  ;  direction  des  contributions  et  des  do- 
maines ;  recette  générale  ;  conservation  des  hy- 
pothèques j  place  de  guerre  de  3«  classe.  Elle 
est  défendue  par  une  citadelle  qui  protège  aussi 
le  mouillage.  Ses  rues  sont  droites  et  larges  , 
ses  maisons  bien  bâties.  On  y  remarque  la  ca- 
thédrale, l'anc.  couvent  des  jésuites  et  la  ca- 
serne. Le  port  esl  spacieux  et  commode  ,  mais 


exposé  au  vent  d'O.  C(jmm.  on  vins  ,  huile  et 
corail.  Celle  villo  «;st  (■••icliro,  (.•oinnu!  le  heu 
nalal  de  Napoléon,  qui  y  vil  le  jour  liil.'iaoù» 
176'.».  On  y  voit  encore  la  petite  maison  (pi'o* 
cui»ait  Charles  de  Honaparle  ,  son  père,  pro 
cureur  du  roi  ,  mort  à  Montpellier.  Un  nioiui- 
ment  doit  incessamment  consacrer  le  souvenir 
de  la  naissance  du  grand  homme.  9,003  habit. 
^.  A  60  I.  S.  S.  E.  de  Toulon,  286  1.  de  Paris. 
Lat.  N.,  41°  55'  1";  long.  E.,  6°  23'  49". 

AJAUr,  com.  de  France  (Creuse),  1,838 
habit.  A  3  1.  E.  N.  E.  de  Guéret. 

AJAsr  ou  AcHAM  (CùTE  d'),  nom  que  l'on 
a  donné  à  cette  partie  de  la  côte  orient.  d'Afri- 
que ,  qui  s'étend  entre  le  roy.  de  Makduschou 
et  le  cap  d'Orfoui.  Cette  dénomination  n'est 
sans  doute  qu'une  altération  de  VAzania  des 
anciens,  contrée  qu'ils  plaçaient  dans  l'inté- 
rieur en  arrière  de  la  Barbarilica ,  qui  est  notre 
Ajan.  C'est  une  plage  aride,  aussi  inhospita- 
lière que  les  flots  qni  la  baignent.  Elle  est  bor- 
dée de  montagnes  au-delà  desquelles  paraît  s'é- 
tendre un  pays  fertiie,  produisant  de  la  hnyrrhe, 
et  où  des  pâturages  abondants  nourrissent 
beaucoup  de  bétail  et  de  chevaux.  Ses  habit, 
sont  des  Arabes  nomades  et  des  nègres  adora- 
teurs de  fétiches.  Du  reste,  l'Ajan  est  tout  aussi 
inconnu  pour  nous  que  le  reste  de  la  côte. 

AJEXXO  (  l'anc.  Tillesio)^  v.  du  roy.  de  Na- 
ples  (Calabre  citer.);  un  chat.  fort.  2,600  habit. 
A  5  1.  S.  S.  0.  de  Cosenza. 

AE.ABA  (golfe  d').  Voy.  Mer  RouGE. 

AKABA.  Foy.  Kalaat-el-Akaba. 

AK-BACHI-IJMAN  (l'anc.  Sestos),  ]}Ort 
de  la  Turkie  d'Europe,  sur  les  Dardanelles ,  à 
7  l.  S.  S.  0.  de  GallipoH. 

AK-CHEHER,  v.  delà  Turkie  asiat.  (Ana- 
douli),  ou  Asie  ottomane ,  près  d'un  lac ,  au 
pied  de  montagnes  élevées ,  et  environnée  du 
nombreux  jardins.  On  y  voit  une  belle  mos- 
quée ;  fabr.  d'excellents  tapis;  comm.  actif.  Il 
est  à  croire  qu'elle  occupe  l'emplacement  de 
l'anc.  Thymbrium  ,  nommée  ensuite  Antiochia 
ad  Pisidam.  1,500  maisons.  A  20  1.  S.  E.  d'A- 
fioum-Kara-Hissar. 

AKJEKMABJE  ou  Ac-KerMAN  { Alba-Julia 
des  Romains),  V.  de  Russie  (Bessarabie),  sar 
la  mer  Noire,  avec  un  port  défendu  par  un 
chat.  Elle  est  elle-même  environnée  d'un 
fossé  profond  ,  et  une  muraille  la  protège  du 
côté  de  la  mer.  Un  faubourg ,  plusieurs  mos- 
quées ,  une  église  grecque  ,  une  belle  église  ar- 
ménienne, deux  grands  bains;  comm.  actif  en 
café,  surtout  en  sel.  15,000  habit.  A  U  1.  S.  O. 
d'Odessa.  Lat.  N.,  46o  12'  0'';  lat.  E.,  28°  5' 45". 

AKHAXKAZ.AKI ,  pet.  V.  de  la  Turkie 
asiat.  (Arménie),  Tune  des  plus  grandes  et  des 
plus  belles  cités  de  l'Arménie ,  lorsqu'Alpars- 
lan  la  ravagea,  en  1064.  A  14  1.  S.  E.  d'Ak- 
halzikh. 

AKHAI.ZIKH  ou  Aktska  ,  v.  de  la  Turkio 
asiat.,  sur  un  affl.  du  Kour  ,  résidence  d'un  pas- 
chà  qui  commande  à  un  territ.  divisé  en  quatorze 
sandjeaks  ou  districts.  Elle  est  ouverte  ,  maii 
défendue  par  une  citad.  très  forte.  Quelques 
fabr.  ;  comm.  actif  avec  les  ;)orts  de  la  mer 
Noire  ;  gr.  marché  d'esclaves.  15,000  iiabit. 
A  14  l.  N.  E.  d'Erzeroum. 

AK-HISSAR,  V.  de  la  Turkie  asial.  (  Ana- 


AKS 

tolie),  sur  h  Kodos  ,  autrefois  plus  considérable 
qu'aujourd'hui.  Deux  mosquées,  deux  bains, 
un  cbàt.  ruiné.  Fabr.  d'élottësde  coton  que  son 
territ.  produit  en  abondance,  et  qui  est  regarde 
comme  le  meilleur  de  i'Anatolie.  /,OUU  habit. 
A  23  1.  N.  E.  de  Smyrne.  . 

AKHI.AT,  pet.  v.  de  la  Turkie  asiat.  (Ar- 
ménie ) ,  sur  le  lac  de  Van ,  et  qui  fut  à  une 
époque  la  résidence  dos  rois  dWrméme.  Son 
territ.  est  couvert  de  jardins,  dont  les  noyers  et 
les  pommiers  sont  renommés.  4,000  maisons. 
A  8  1.  N.f].  de  Bedlis. 

AS.HSIKES  ,   AKHSSIA  OU  ÀKSIKAT  ,  V. 

<]u  Khanatde  Khokand,  sur  le  Syr-Déria,  avec 
un  fort  et  un  faub.  A  20  1.  N.  E.  de  Khodjand. 

AKHTAMAR,  île  de  la  Turkie  asiat.,  dans 
le  lac  de  Van ,  vis-à-vis  de  Vastan ,  avec  un  an- 
cien fort  où  réside  l'un  des  quatre  patriarches 
de  l'Arménie. 

AKHTYRBLA.,  v.  de  Russie  (Kharkov),  sur 
un  aftl.  de  la  Vorskla.  Un  grand  nombre  de  pè- 
lerins -.iennent  y  adorer  l'image  miraculeuse 
de  Notre-Dame  d'Akhtyrka.  Fabr.  beaucoup 
d'étoffes  légères.  Les  environs  produisent  des 
fruits  excellents.  14,000  habit.  A  22  l.  N.  0.  de 
Kliarkov. 

AKXBI,  roy.  de  TAfi-ique  occident.,  sur  la 
Cftte-d'Or,  et  qui  faisait  autrefois  avec  les  Eu- 
ropéens un  comm.  consid.  d'or,  lequel  a  pres- 
que cessé  depuis  que  les  Aschantis  l'ont  rendu 
tributaire. 

AELKAH,  V.  de  l'emp.  de  Marok ,  dans  un 
territ.  fertile ,  sur  la  route  de  Ten-Boktoue.  200 
maisons ,  dont  50  habitées  par  des  Juifs.  A  50  1. 
S.  E.  de  Taroudant. 

AKMYN  ou  Akiimyn  ,  pet.  V.  de  la  Haute- 
Egypte  ,  sur  la  rive  dr.  du  Nil ,  bâtie  sur  l'em- 
placement de  l'anc.  Chemnis  ou  Panajiolis,  dont 
on  voit  encore  un  superbe  portique  de  temple. 
Fabr.  de  poterie  et  de  grosses  étoffes  de  colon. 
5  à  4,000  habit.,  qui  s'adonnent  à  l'agricidture, 
au  comm.  et  à  la  navigation  sur  le  fleuve.  A  6  1. 
d/2  N.  0.  deCirgéh. 

AKOI.AH,  pet.v.  etfortde  l'IIindoustan  (Etat 
du  Nizam  ) ,  environnée  de  hautes  murailles.  A 
S  1.  E.  N.  E.  de  Balapour. 

AKOB.AH,  V.  de  l'Afghanestân,  sur  le  Ka- 
boul ,  avec  une  jolie  mosquée  et  un  bazar.  A 
SO  I.  S.  E.  de  Kaboul. 

AKOUCHA,  pays  de  Russie ,  dans  le  Daghes- 
tan ,  sur  une  branche  du  Caucase ,  et  qui  est 
habité  par  des  Lesghis  parlant  un  dialecte  par- 
ticulier. 18,000  fini i lies  réparties  dans34vgs., 
dont  le  principal  est  Akoucha.  A  22  1.  0.  N.  0. 
de  Di^rbcud. 

AKCUïiiS,  pot.  v.  de  Russie  (Arménie russe), 
sur  FAras,  à  TE.  d'Asdabad. 

AHJROrROîJM,  V.  de  l'emp.  Asohanli  (A&- 
sine) ,  à  1 1  1.  de  Coumassie. 

AK.SOU ,  pet.  V.  du  Tourkostàn  chinois,  à 
CO  1.  E.  N.  E.  de  Kacbegar.  Ses  habit,  façonnent 
le  jaspe  et  fabriquent  de  belles  couvertures  de 
cuir.  Cumm.  actif.  2,000  habit. 

AKSOUM ,  V.  d'Abyssinie  (  Tigré ),  jadis  ca- 
pitîde  d'un  roy.  puissant,  dont  les  souverains 
régnaient  sur  toute  l'Abyssinie  et  les  régions 
voisines.  On  y  voit  encore  un  très  bol  obélisque 
d'un  seul  bloc  de  granit,  haut  de  CO  pieds,  en- 
vironné de  débris  de  plus  do  50  autres.  Cette 


36  —  ALA 

ville  compte  env.  6,000  maisons,  et  possède  une 
des  plus  belles  églises  du  pays  ;  c'est  ici  qu'on  a 
rédigé  la  chronique  d'Aksoum  ou  histoire  d'Abys- 
sinie. Aksoum  ,  le  ch.-l.  politique  du  Tigré,  est 
à  45  1.  de  la  mer  Rouge. 

AIiA,  pet.  V.  du  Tyrol ,  sur  l'Adige,  avec  une 
filat.  de  soie  et  fabr.  de  soieries.  2,400  habit.  A 
2  1.  i/2  de  Roveredo. 

AZiABAMA,  fl.  des  États-Unis,  formé  par 
la  Cousa  et  la  Tallapousa,  et  qui  se  jette  dans  la 
baie  de  Mobile.  Cours  50  1.,  dont  22  navigables 
pour  les  bâtiments  tirant  6  pieds  d'eau  jusqu'au 
fort  Claiborne.  On  trouve  4  à  3  pieds  de  profon- 
deur jusqu'au  contl.  de  la  Cahamba,  et  3  env. 
dans  les  parties  les  moins  profondes. 

AUSlBAMA,  un  des  états  unis  de  l'Amérique 
du  Nord ,  entre  les  50°  et  55°  N.  et  les  87°  et 
91°  0. ,  au  S.  de  celui  de  Tennessee  et  à  l'E.  de 
la  Géorgie.  Il  est  de  forme  parallélogrammique, 
et  a  env.  6,911  1.  carr.  de  superf.  Sa  surface 
embrasse,  au  N.,  une  partie  du  plateau  où  coule 
le  Tennessee  ,  et  s'étend  ensuite  sur  les  terrasses 
qui  descendent  vers  la  mer,  où  un  petit  territ. 
lui  donne  accès  ;  c'est  là  que  se  trouve  la  belle 
baie  de  Mobile  et  la  ville  de  ce  nom ,  le  débouché 
de  ses  productions.  Le  Tennessee,  la  Tombigbi 
et  l'Alabama ,  toutes  trois  navigables  dans  une 
bonne  partie  de  leurs  cours  pour  de  petits  navi- 
res ,  sont  les  principales  riv.  qui  l'arrosent,  et 
offrent  ainsi  des  débouchés  aux  diverses  parties 
de  son  territ.  Le  climat  change  comme  le  sol; 
le  printemps,  l'automne  et  l'hiver  y  sont  géné- 
ralement agréables;  mais  les  chaleurs  de  l'été 
augmentent  à  mesure  que  l'on  gagne  les  plages 
maritimes,  où  elles  deviennent  très  fortes  ;  les 
productions  et  les  arbres  se  modifient  aussi 
comme  l'air,  et  après  avoir  trouvé  le  chêne  ,  le 
frêne,  le  noyer,  le  peuplier,  au  nord  et  au  cen- 
tre, on  voit  verdir,  au  midi,  l'oranger  sauvage 
et  le  cyprès.  Le  maïs,  le  froment  et  le  coton  sont 
les  principales  productions  des  champs  ;  ce  der- 
nier forme  jusqu'à  présent  à  peu  près  le  seul 
article  d'exjwrtation.  La  popul.  de  cet  état  était, 
en  1831,  de  509,000  habit.  On  trouve  encore 
dans  cet  état  ditTérentes  pet.  tribus  indigènes, 
telles  que  les  Tcherokis,  les  Cricks,  les  Tcliaklas 
et  les  Tchikkasâs.  L'Alabama  est  divisé  en  50 
comtes,  et  a  pour  ch.-l.  Tuscalaosa. 

AIiABAMAS,  tribu  indienne  des  États-Unis, 
qui  habitait  autrefois  l'état  auquel  elle  donne  son 
nom ,  mais  qui  est  aujourd'hui  réduite  à  quelques 
familles  et  retirée  dans  la  Louisiane. 

AIiA-CHEHILB,,  pet.  V.  de  la  Turkie  asiat. 
(Anatolie),  bâtie  sur  l'emplacement  de  l'anc. 
Philadelphia.  Fabr.  d'étoft'es  de  coton  dont  la 
teinture  est  fort  belle.  Comm.  actif,  favorisé  par 
sa  position  sur  l'une  des  routes  de  Smyrne ,  dont 
elle  est  à  28  1.  E.  6,000  habit. 

AIiA-DAGH  (Mont).  Une  des  hautes  mont. 
d'Anadouli  (  Turkie  asiat.) ,  entre  Boli  et  An- 
korah.  * 

AZJLE;j03,  pet.  v.  d'Espagne  (Zamora), 
avec  4,400  habit.  A  4  1. 1/2  S.  E.  de  Toro. 

AIiAGOAS ,  pet.  prov.  du  Brésil,  qui  faisait 
autrefois  partie  de  celle  de  Pernambuco ,  comme 
Comarca  (distr.),  et  au  midi  de  laquelle  elle  est 
située.  Sa  caj).,  qui  porte  le  nom  à^Alagoas^  est 
appelée  aussi  Filla-da-MugdaJena.  Elle  est 
sit.  par  10°  19'  de  lut.  S.  et  0°  20'  de  long.  0., 


AL  A 

sur  los  borda  du  lac  Manguaba.  Cetto  ville,  qui 
n'a  rion  do  remarquable,  était  jadis  célèbre  par 
le  colon  cl  le  tabac  que  pruduisaieut  ses  envi- 
rons, mais  dont  la  culture  est  aujourd'hui  très 
diminuée  et  semble  avoir  été  remplacée  par  celle 
de  la  canne  à  sucre.  Du  reste,  ce  petit  pays  a 
joué  un  rôle  fort  important  durant  les  guerres 
que  le  Portugal  eut  au  xvil"  siècle  avec  la  Hol- 
lande, 

AIiAGON  (  Jlovonn) ,  gr.  bg.  d'Espagne 
[Aragon),  entre  l'Èbre  et  le  canal  impérial.  A 
61.  N.  0.  de  Saragosse.  2,-4G3  habit. 

AIiAIGNE,  p.  V.  de  France  (Aude) ,  ch.-l. 
de  cant.  520  habit.  ^  de  distribution.  A  2 1. 3/i 
N.  0.  de  Limoux. 

AIiAIS,  V.  de  France  (Gard),  au  pied  des 
Cévemies,  sur  le  Gardon  ;  ch.-l.  d'arrond.  et  de 
cant. ,  tribunaux  de  1'"«  instance  et  de  comm. , 
conservation  des  hypothèques.  Quoique  anc , 
elle  est  bien  bâtie.  On  y  voit  un  fort  construit 
par  Louis  XIV,  et  au  bas  duquel  est  une  terrasse 
qui  sort  de  promenade.  Elle  a  un  collège  com- 
munal ,  une  société  d'agriculture ,  une  pet.  bi- 
bliothèque de  3,500  vol. ,  des  fabr.  de  bonnets, 
de  bas,  de  galons  en  coton,  soie,  laine  et  lilo- 
selle,  de  gants,  serges,  ratines,  soie  à  coudre 
et  faïence  noire ,  une  usine  à  couperose ,  des 
chapelleries  et  une  grande  verrerie.  Son  prin- 
cipal comm.  consiste  en  rubans  pour  l'Espagne 
et  l'Amérique.  Deux  foires  pour  soies ,  filoselle , 
bourre  de  soie  et  bétail.  Aux  environs,  riches 
mines  de  fer  et  de  houille.  Alais  paraît  être 
VAlesia  de  César.  11,750  habit.  ^.  A  8  1.  1/2 
N.  0.  de  Nîmes.  Lat;  N.,  44»  7  22''  ;  long.  E., 
1°  44'  10". 

AIiAKANANDA,  riv.  de  l'Hindoustan,  qui, 
réunie  au  P.hagirathi,  forme  le  Gange.  Elle  des- 
cend de  l'Himalaya. 

AIJI.KOUIi-M'OOK.  Ces  deux  lacs,  qui  n'en 
forment  peut-être  qu'un,  se  trouvent  dans  la 
Kalmoukie.  Manquant  de  documents  exacts  , 
je  préfère  ne  pas  en  donner  une  description  qui 
pourrait  être  erronée. 

AXiAJIIOS  (Los),  V.  du  Mexique  (Sonora), 
avec  des  mines  d'argent  dans  le  voisinage.  8,000 
habit.  A  41 1.  N.  0.  de  Sinaloa. 

AXAN,  com.  de  France  (Haute-Garonne). 
Fabr.  de  lainages.  1,093  habit.  A 1 1. 1/2  0.  N.  Ô. 
de  Martres. 

AXAirD,  que  l'on  prononce  0-land,  Terre 
de  rivières,  en  finlandais  y^/it;enanmaa.  Pet. 
archipel  de  la  mer  Baltique,  sit.  à  l'entrée 
du  golfe  de  Bosnie ,  entre  la  côte  de  Suède  et 
celle  de  la  Finlande ,  dont  elles  dépendent.  La 
principale  de  ses  îles  est  celle  qui  lui  donne  son 
nom.  Elle  est  d'une  forme  très  irrégulière,  et  a 
env.  9  1.  de  long  sur  7  de  large.  Le  sol  en  est 
montueux ,  bien  arrosé  par  de  petits  ruisseaux , 
couvert  çà  et  là  de  forêts  de  pins ,  de  sapins  et 
bouleaux,  et  fertile  dans  les  parties  cultivées. 
On  y  recueille  du  froment ,  mais  surtout  de  l'orge 
et  du  seigle.  Le  bétail  y  est  assez  nombreux  et 
donne  de  bon  fromage.  H  y  a  quelques  ours , 
des  lièvres,  des  renards  et  des  lynx.  La  pêche  y 
est  très  productive  et  la  mer  abonde  en  phoques. 
Les  habit.  d'Aland ,  au  nombre  de  plus  de  13,000, 
Bont  d'origine  suédoise  et  parlent  suédois  ;  ils 
s'occupent  d'agriculture  et  d'un  petit  comm.  de 
produits  du  liol  avec  les  coatrées  voisines.  L'ile  est 


37  —  ALB 

divisée  en  cniq  paroisses.  Elle  appartient  à  la 
Russie,  ainsi  que  tout  l'archipel,  seulement 
depuis  1808. 

AI.ANIS.  bg.  d'Espagne  (Séville) ,  près  du- 
quel est  une  célèbre  mine  do  plomb  argentifère 
peuriclie.  1,130  habit.  A 141.  N.  N.E.  do  Séville. 

AXAFAEB.sk.  pet.  V.  de  Hussie  (  Perm  ) , 
avec  des  forges  considérables.  Fondée  en  170i. 
1,700  habit.^A  20  1.  N.  0.  d'Irbite. 

AXARCOM'.  bg.  d'Espagne  (Cuenca),  sur 
un  rocher  qu'entoure  le  Jucar,  et  aussi  forlilié 
par  l'eau  que  par  la  nature.  Il  est  défondu  par 
un  chilt.  On  y  remarque  l'église  de  Sta. -Maria  , 
celle  de  St. -Jean ,  et  le  gr.  aulel  de  l'église  pa- 
roissiale de  Sto.-Domingo  de  Silos.  800  liabit.  A 
14  l.  S.  S.  E.  de  Cuenca. 

a;F>ABJC  (canal  I)')  (France,  H.-Pyrénées), 
ouvert  en  507  par  le  roi  goth  dont  il  |)orte  lo 
nom,  et  destiné  aux  irrigations  de  la  plaine  à 
la  droite  de  TAdour,  du  côté  de  Tarbes  et  do 
Rabastens.  Il  fait  mouvoir  60  moulins. 

AXARO,  bg.  d'Espagne,  dans  l'île  de  Ma^ 
jorque.  Carrière  de  marbre  nuancé,  susceptible 
d'un  beau  poli ,  aux  env.  2,755  habit.  A  4 1. 1  2 
N.  N.  E.  de  Palma. 

AXASKA.  longue  presqu'île  de  l'Arménie 
russe,  qui  s'avance  à  travers  les  flots  du  gr. 
Océan ,  vis-à-vis  la  chaîne  des  Aléoutiennes. 

AZiASSIO.  bg.  des  états  Sardes  (Gènes) ,  avec 
un  beau  port  comm.  5,000  habit.  Ali.  1/2  S.  0. 
d'Albinga. 

ALASSOKTA.  bg.  de  la  Turkie  d'Europe 
(  Roum-Ili  ).  Foire  consid.  en  été,  5,000  habit. 
A  8  1.  1/2  N.  0.  de  Larisse. 

AXATASIAHA,  11.  des  États-Unis  (Géor- 
gie), formé  de  l'Okonce  et  de  l'Oukmulgie, 
qui  ont  chacun  70  1.  de  cours.  L'Alatamaha 
en  a  un  de  35  1.,  dont  3  ou  4  navigables  pour 
les  gr.  navires,  depuis  son  emb.  dans  l'Océan. 
Les  barques  de  30  tonneaux  remontent  l'Okonce 
jusqu'à  1051  1.  de  la  mer,  à  Milledgeville. 

AXATRI.  v.  de  d'État  de  l'Eglise,  sur  une 
colline.  Évéché,  8,700  habit.  A  5  1.  1/4  N.  0. 
de  Frosinone, 

AXAT7B,.  pet.  V.  de  Russie  (Simbirsk),  au 
contl.  de  l'Alatyr  et  de  la  Soura.  Deux  couvents , 
cinq  églises.  Tannerie  et  verrerie  dans  le  voisi- 
nage. Gr.  comm .  de  grains.  Marchés  très  fréquen- 
tés. 3,000  habit.  A  41 1.  0.  N.  0.  de  Simbirsk. 

AXAVA.  l'une  des  anciennes  prov.  basques 
d'Espagne.  (  Voy.  Provinces  Basques.  ) 

AXA.YA  ou  Àlaniéif,  pet.  v.  de  la  Turkie 
asiat. ,  sur  un  promontoire  dominant  la  mor  de 
Chypre ,  et  qui  présente  l'aspect  le  plus  triste. 
Elle  est  défendue  par  un  fort  et  n'a  pas  de  port , 
mais  seulement  une  mauvaise  rade.  2,000  habit. 
A  27  1.  E.  S.  E.  do  Sataliéh. 

AXAlfOR.  pet.  V.  de  l'ile  deMinorque,  sur 
une  hauteur,  près  du  gr.  chemin  qui  traverse 
l'île.  5,170  habit.  A  5  1.  de  Mahon. 

AXAZICA.  riv.  de  Sibérie  (Irkoutsk),  qui 
descend  des  mont,  du  môme  nom  et  se  jette  dans 
l'Océan  glacial.  Cours  140 1. 

AIiB  ou  Alp,  appelé  aussi  Alpes  de  Souabe. 
Chaîne  de  mont. ,  ou  plutôt  plateau  mon- 
tueux qui  traverse  toute  la  partie  centrale  du 
Wurtemberg  en  se  dirigeant  du  S.  0.  au  N.  E. 
Elle  commence  aux  sources  du  Nekar  et  se  ter- 
mine à  celki  de  la  Jugst.  U  y  en  a  uq9  portion  à 


ALB 

.«aquelle  son  aspect  âpre  et  sauvage  a  valu  le 
surnom  de  Bauhe  Alp ,  l'Alpe  rude.  La  hauteur 
de  l'Alp  diminue  à  mesure  qu'il  s'éloigne  de  son 
origine.  Son  point  culminant  est  le  Hohenberg, 
qui  a  1027  met.  ou  3,161  pieds. 

AXBA  (  Alba-Pompeia  ) ,  pet.  V.  des  Etals 
Sardes  (  Piémont),  sur  le  Tanaro,  ch.-l.  d'une 
prov.  du  même  nom  ;  évêché.  Lieu  natal  de 
Pertinax.  Gr.  comm.  de  bétail.  7,000  habit.  A 
40  1.  S.  S.  0.  de  Turin. 

AliBACETX,  bg.  d'Espagne  (Murcie),  dans 
une  plaine  fertile.  Fabr.dedrapeldegrosse  quin- 
caillerie. Récolte  beaucoup  de  vins  et  de  safran. 
Au  mois  de  septembre ,  l'une  des  premières 
foires  à  bétail  de  l'Espagne.  9,400  habit.  A  3  1. 
N.  0.  de  Chinchilla. 

AXBA  3>E  TORMES.  bg.  d'Espagne ,  prov. 
et  à  5  1.  S.  E.  de  Salamanque.  2,167  habit.  Près 
de  là  est  le  château  du  fameux  duc  d'Albe. 

AliBAGH.  pet.  V.  de  la  Turkie  asiat.  (Armé- 
nie), où  l'apôtre  saint  Barthélémy  fut  martyrisé, 
selon  les  traditions  arméniennes.  A  23  1.  S.  S.  E. 
de  Van. 

AZ.BATATX  DE  Z.'AB.ZOBISFO ,  bourg 
d'Espagne  (  Aragon  ) ,  sur  le  rio  Martin ,  que 
traverse  un  beau  pont.  4,4  25  habit.  A  8 1. 0.N.  N. 
d'Alcàniz. 

AliBANIE.  Cette  grande  province  de  la  pé- 
ninsule orientale  de  l'Europe ,  qui  fait  partie  de 
l'empire  ottoman,  et  qu'on  a  mal  à  propos 
nommé  Turkie  d'Europe ,  est  certainement  le 
pays  le  moins  connu  de  notre  occident.  Il  s'é- 
tend à  l'O.  le  long  de  la  côte  orientale  de  la 
mer  Adriatique  et  de  la  mer  Ionienne ,  entre  les 
39"  et  45°  de  lat.  N.  Sa  plus  grande  largeur  est 
de  40  1.  Elle  est  bornée  au  N.  par  le  Monténé- 
gro ,  la  Servie  et  la  Bosnie  ;  au  S. ,  par  les  mon- 
tagnes des  Souliotes  et  par  le  golfe  d'Arta.  Sa 
limite  orientale  est  encore  incertaine.  Sa  popu- 
lation paraît  être  de  près  de  4,000,000  d  habi- 
tants. L'Albanie  se  divise  en  haute ,  moyenne  et 
basse,  et  est  comprise  dans  Veyalet  (gouverne- 
ment) de  Boum-lHy  composé  de  plusieurs  tivas 
ou  districts  dont  les  limites  sont  fort  variables. 
Elle  a  été  ordinairement  confondue  avec  l'Épire, 
quoique  la  chaîne  du  Pinde  et  des  monts  Acrocé- 
rauniens,  qui  sont  une  branche  du  premier, 
les  sépare  et  donne  naissance  à  ses  principales 
rivières  l'Aspro-potamos,  l'Arta  et  la  Voioussa. 
La  Haute-Albanie  se  trouve  placée  au  N.  :  c'est 
l'ancienne  lUyrie  grecqjie  ou  macédonienne.  La 
Basse- Albanie,  ou  plutôt  l'Épire,  est  au  sud  de 
cette  chaîne,  et  s'étend  jusqu'au  golfe  d'Ambra- 
nie ,  qui  la  sépare  de  l'Acarnanie  ou  de  la  Grèce 
occidentale.  La  Moyenne  a  pour  chef-lieu  Va- 
lona.  Sauf  quelques  districts  maritimes  et  sep- 
tentrionaux ,  habités  par  des  Albanais  musul- 
mans, ainsi  que  la  plus  grande  partie  de  la 
Haute- Albanie ,  cette  contrée  est  entièrement 
grecque  de  mœurs ,  de  religion  et  de  langage. 
Ce  pays ,  qui  rappelle  la  Suisse ,  et  qui  est  un 
abrège  de  tous  les  climats ,  est  hérissé  de  mon- 
tagnes couvertes  de  forêts  et  de  collines ,  où  Ton 
cultive  la  vigne.  Dans  les  vallées,  on  recueille 
le  blé.  Les  chevaux  sont  petits,  mais  vifs  et  forts, 
ajoutez  les  bœufs,  le  chien  berger  molosse  et 
l'ours  brun.  Le  climat  est  généralement  sain  et 
tempéré,  mais  il  est  très  {r<jid  dans  les  parties 
élevées  peudaiit  l'hiver ,  qui  ne  dure  pas  trois 


—  38  —  ALB 

mois ,  et,  pendant  l'été ,  la  chaleur  est  extrême 
dans  les  parties  basses.  Les  Albanais  donnent  à 
leur  pays  le  nom  de  Skip ,  et  à  eux-mêmes  celui 
de  Skipetar.  La  dénomination  A''Arnaontes  , 
corruption  du  mot  Arvanites^  qu'ils  ont  reçue 
des  Turks,  est  d'origine  grecque.  Les  Albanais 
emploient  la  langue  grecque  en  écrivant  et  dans 
toutes  les  transactions  publiques. 

La  langue  skipe  me  paraît  être  composée  de 
l'anc.  pélasge  et  des  langues  caucasiennes.  On  y 
trouve  des  mots  arméniens,  illyriques  anciens , 
étrusques  ,  latins  rustiques ,  celtiques ,  sans- 
krits, etc.;  cequimesemble  prouver  la  connexité, 
sinon  la  filiation  de  l'albanais  avec  le  sanskrit  et 
le  celtique,  par  conséquent  des  liaisons  générales 
entre  les  langues  dites  japhétiques  et  la  famille 
indo-gothique,  dont  le  haut  pays  d'Arménie  pour- 
rait être  non  le  point  de  départ,  mais  le  centre 
commun. 

Les  Albanais  paraissent  descendre  des  Sche- 
typs  ou  Albaniens,  peuples  du  Caucase  qui  habi- 
taient les  env.  de  la  mer  Caspienne,  qui  seraient 
venus  en  Illyrie  depuis  un  temps  immémorial, 
après  l'expédition  des  Argonautes  peut-être ,  et 
qui  furent  ensuite  en  partie  soumis  aux  rois  de 
Macédoine  et  d'Epire,  et  ensuite,  de  la  même  ma- 
nière, aux  Romains.  Mais  leur  position,  éloignée 
du  centre  de  l'emp.  des  derniers,  et  leurs  mont, 
inaccessibles,  les  empêchèrent  toujours  d'être 
subjugués,  et  les  mirent  aussi  par  la  suite  à 
l'abri  des  irruptions  des  barbares  du  nord.  A 
l'époque  des  croisades ,  l'Albanie  fut  souvent 
traversée  par  les  troupes  de  l'occident  ;  et  toutes 
les  chroniques  du  temps  parlent  des  Albanais, 
comme  d'une  nation  nombreuse  et  belliqueuse. 
Plusieurs  d'entre  eux  suivirent  la  fortune  des 
croisés,  et  se  répandirent  dans  la  Grèce.  Quand 
les  Osmanlis  s'emparèrent  de  l'Albanie  en  4434, 
leur  célèbre  chef,  Georges  Kastriote  ou  Scan- 
derbeg,  retarda  pendant  un  grand  nombre  d'an- 
nées la  conquête  de  ce  pays.  Il  était  divisé  en 
plusieurs  paschâliks  indépendants ,  quand ,  vers 
la  fin  du  siècle  dernier,  le  terrible  Ali-Pacha  se 
rendit  maître  d'abord  de  celui  de  Yanina  et  en- 
suite de  tous  les  autres,  et  força  la  Porte-Otto- 
mane à  le  reconnaître  comme  vizir  ou  paschâ  à 
trois  queues. 

Les  principales  villes  et  lieux  remarquables 
de  l'Albanie  sont  Yanina ,  Scutari ,  anc.  rési- 
dence des  rois  d'IUyrie,  Arta  ,  Delvino  ,  Berat, 
Argiro-Castro ,  et  autres  Ueux  qui  seront  décrits 
à  leurs  places.  Ses  ports ,  Arta  ou  plutôt  Sala- 
gora,  Prevesa,  Butrinto,  Vonitza,  Valona,  Souli, 
Metzovo,  Orocher,  Chimera,  Durazzo  etAlessio. 

Aujourd'hui  l'Albanie  se  divise  en  paschâliks , 
dont  les  trois  principaux  sont  ceux  de  Yanina  , 
Albessan  et  Scoutari.  On  y  trouve  établis  beau- 
coup de  Grecs,  de  Juifs  et  de  Serviens.  Les  Al- 
banais sont  d'une  taille  moyenne,  musculeux, 
droits ,  sobres ,  et  par  conséquent  robustes , 
infatigables,  mais  avides,  mercenaires,  faux,  et 
invoquant ,  suivant  l'occasion ,  la  Panagia  (Ste- 
Vierge)  ou  Mohammed.  Ils  sont  néanmoins  très 
intelligents,  hospitaliers,  aventuriers  et  braves 
par  dessus  tout.  Si  la  patrie  de  Pyrrhus  et  de 
Scanderbeg ,  d'Ali-Tepelenli ,  de  Moustapha  Baï- 
ractar  était  bien  gouvernée,  elle  produirait  de 
grands  hommes  et  deviendrait  le  théâtre  de 
grandes  actions.  Au  reste,  plusieurs  tribus  al- 


ALB 


39  — 


ALB 


Iwnaiscs  Boni  restées  md(?pocidaniea  du  eoul- 
(hàn ,  et  elles  forment  des  communautés  muni- 
cipales et  féodales ,  souvent  en  débat  les  unes 
avec  les  autres.  Leurs  maisons  sont  générale- 
ment éloignées  l'une  de  l'autre  d'une  portée  de 
fusil  ;  la  plupart  sont  entourées  de  murs,  per- 
cées de  meurtrières ,  et  crénelées  comme  au- 
tant de  châteaux-forts.  Ce  genre  de  vie  féodal 
exalte  l'individualité  des  notables  ;  mais  il  em- 
poche cette  nation  de  se  constituer  une  unilé,  et 
{)ar  conséquent  une  nationalité.  Cependant  tous 
es  Schypetars  ne  sont  pas  régis  d'après  le  môme 
système.  Les  Guègues  et  les  Toxides  obéissent 
à  une  aristocratie  brutale  ;  la  Japygie  et  les 
cant.  de  l'Acrocéraunie  ont  un  gouvernement 
patriarcal  et  démocratique,  car  ils  sont  admi- 
nistrés par  des  gérontes  qu'ils  élisent,  et  par  un 
sénat  composé  de  tous  les  gérontes  élus  :  un  gr. 
nombre  de  petits  états  se  dirigent  d'après  leurs 
lois  ou  coutumes,  comme  les  Monténégrins,  les 
Souliotes ,  les  Parghiotes ,  etc.  Cette  variété 
existe  dans  leurs  langues ,  car  on  y  compte 
quatre  dialectes  assez  différents,  le  guegari,le 
toskari ,  le  japouri  et  le  chamouri ,  dérivant  des 
quatre  familles  qui  forment  le  peuple  albanais, 
c'est-à-dire  les  Guègues  et  les  Mirdites,  les  Toxi- 
des ,  les  Yapiges  et  les  Chamides.  Parmi  les 
Schypetars,  les  Mirdites,  fidèles  au  catholicisme, 
ont  une  physionomie  particulière  et  remarqua- 
ble. Ils  jouèrent  un  grand  rôle  sous  Castriot. 
Depuis  la  révolution  grecque ,  l'élément  grec  a 
fait  des  progrès  en  Albanie.  La  Basse-Albanie  a 
repris  son  nom  primitif  d'Épire ,  quoiqu'une 
décision  diplomatique  imprudente  l'ait  enlevée  au 
nouvel  état.  L'agriculture ,  l'industrie  et  le  com- 
merce ont  fait  peu  de  progrès  parmi  eux.  Une 
grande  partie  de  la  Grèce  orientale,  entre  autres 
la  V.  d'Athènes,  est  peuplée  d'Albanais  qui  sont 
restés  chrétiens  ;  et  on  trouve  des  colonies  alba- 
naises dans  les  montagnes  des  ALruzzes,  dans  le 
roy.  de  Naples,  qui  parlent  une  langue  particu- 
lière, et  ont  conservé  les  costumes  et  les  mœurs 
de  leur  anc.  patrie.  On  observe  parmi  eux  quel- 
ques coutumes  décrites  par  Homère.  Leur  cos- 
tume ressemble  assez  à  celui  des  anciens  sol- 
dats grecs ,  et  aussi  avec  celui  des  Highlanders 
écossais.  Leurs  femmes  sont  grandes,  fortes  et 
belles ,  sauf  les  Teryapices,  qui  vivent  dans  une 
espèce  d'esclavage.  Les  Toxides  m'ont  paru  riva- 
liser avec  les  plus  belles  femmes  de  la  Tcher- 
kesse  ou  du  Daghestan  ;  mais  les  Albanaises  ont, 
en  général,  quelque  chose  d'hommasse  qui  répu- 
gne à  l'idée  de  beauté ,  de  tenue  et  de  douceur, 
que  l'on  recherche  dans  une  femme,  et  que  l'on 
trouve  avec  délices  dans  celles  de  l'Inde  ou  dans 
les  femmes  de  Gouap  dans  les  îles  Carolines 
(Polynésie).  {Foyages  inéd.  de  G.  deRienzi.) 

AI.BA1ÏO,  lac  de  l'État  de  l'Éghse,  à  b  1.  S. 
S.  E.  de  Rome,  et  qui  paraît  occuper  le  fond  d'un 
anc.  volcan  éteint,  dont  les  parois  sont  aujour- 
d'hui revêtus  d'un  admirable  amphithéâtre  de 
végétation.  Là  les  souvenirs  historiques  s'éveil- 
lent en  foule,  et  on  y  voit  encore  ce  fameux  ca- 
nal souterrain,  à  la  construction  duquel  fut 
attaché  le  sort  d''Jlbe-la-Longue,  la  vieille  ville. 
Il  servait  de  déversoir  aux  eaux  du  lac ,  lors- 
qu'elles augmentaient.  L'étendue  de  cette  nappe 
à'ean  est  de  2  1.  de  tour ,  et  sa  profondeur  de 
470  toises. 


AUBAnrO ,  pet.  V.  de  l'État  do  l'Église  ,  sur 
une  mont,  près  du  lac;  évôc.  On  y  voit  plu- 
sieurs beaux  palais,  et  entre  autres  celui  Corsini, 
Beau(  oup  de  riches  Romains  viennent  y  passer 
la  belle  saison.  Près  de  là  sont ,  dit-on  ,  les  tom- 
beaux (h.à  Iloraccs.  Via  estimé.  4,000  habit.  A 
l)  1.  S.  S.  E.  de  Rome. 

AIAANO ,  bg.  du  roy.  de  Naples  (  Basili- 
cate).  2,G()U  habit.  A  5  1.  E.  S.  E.  de  Potenza. 

■AIXAN'Y,  V.  des  États-Unis,  cap.  politique 
de  l'état  de  New- York.  Elle  s'élève  sur  un  ter- 
rain inégal  le  long  de  la  rive  droite  de  l'Hudson. 
Elle  est  bien  placée  et  bien  bâtie.  Un  aqueduc 
y  apporte  l'eau  d'une  lieue.  Parmi  ses  édifices, 
on  remarque  le  capi  tôle,  la  nouvelle  prison  ,  lo 
théâtre  et  l'arsenal.  Elle  a  plusieurs  sociétés, 
un  musée  ,  des  fabr.  diverses ,  et  entre  autres 
de  tabac.  Sa  position  sur  un  fleuve  navigable 
pour  des  goélettes  et  de  gr.  bateaux  à  vapeur, 
près  du  gr.  canal  Érié ,  qui  lui  ouvre  les  régions 
de  l'O. ,  donne  une  singulière  activité  à  ses  re- 
lations commerciales.  L'exportation  du  froment 
y  est  considérable.  Les  bateaux  à  vapeur  font  le 
trajet  entre  A Ibany  et  New-York  (32  I.)  en  20 
heures.  56,000  habit. 

AIiBAa&AClN  (Zobetum),  pet.  v.  d'Es- 
pagne (Aragon),  entre  deux  mont.,  sur  le  Gua- 
dalaviar;  évèc.  Fabr.  de  drap  commun.  2,000 
habit.  A  6  1.  4/2  0.  N.  0.  de  Teruel. 

ALBAS ,  bg  de  France  (  Lot  ) ,  près  du  Lot. 
4,300  habit.  A  3  1.  4/2  0.  N.  0.  de  Cahors. 

AliBATEHA,  bg  d'Espagne  (Murcie),  avec 
une  magnifique  église.  Éducation  de  vers  à  soie, 
2,750  habit.  A  9 1.  N.  E.  de  Murtie. 

ALBATDA  ,  bg  d'Espagne  (Valence),  avec 
des  fabr.  de  toiles  et  d'espartilles  (chaussures 
de  tissus  de  cordes  ) .  Une  blanchisserie  de  cire 
et  une  savonnerie.  3,070  habit.  A  2 1.  4/2  S.  de 
Jativa. 

AIAENC,  com.  de  France  (Isère).  4,094 
habit.A4  1.N.N.E.deVinay. 

AIiBENGA  (  Albium-Tugaunum  des  Ro- 
mains), pet.  V.  des  États  Sardes  (Gênes),  près 
de  la  mer,  sur  la  Centa.  On  y  voit  une  rotonde 
antique  servant  de  baptistère ,  et  quelques  au- 
tres ruines.  Terril,  très  fertile,  mais  malsain. 
4,000  habit.  A  44  1.  4/2  S.  0.  de  Gènes. 

ALBENQUE  (L'),  Foy.  Lalbenque. 

ALBERCHE,  riv.  d'Espagne  (  Tolède),  affl. 
du  Tage ,  à  Talavera  de  la  Reina.  Cours  57  1. 

AXBÈHES ,  nom  que  l'on  donne  à  l'extré- 
mité orient,  de  la  chaîne  des  Pyrénées ,  à  l'E. 
du  fort  de  Bellegarde. 

ALBEB.T,  pet.  v.  de  France  (Somme),  sur 
la  riv.  d'Ancre ,  qui  forme .  en  sortant ,  une 
belle  cascade  ;  ch.-l.  de  cant.  On  y  remarque 
la  halle ,  et  un  souten'ain  oîi  se  trouvent  des 
pétrifications  très  curieuses.  L'église  possède 
une  image  de  la  Vierge  révérée  de  tout  le  dé- 
partement. Il  y  a  une  blanchisserie,  une  pape-  ; 
terie ,  une  imprimerie  sur  étoffes  et  papier  à  ' 
tenture,  et  une  filature  de  coton.  Le  faubourg, 
nommé  Château-Boulant ,  a  une  salpètrerie. 
Comm.  de  bétail.  2,532  habit.  ^.  2S^-  A  4  1. 
4/2  N.O.  dePéronne. 

A1.BEKIQUE,  bg  d'Espagne  (Valence),  à 
4  1.  de  Jucar ,  sur  la  route  de  Madrid.  2,450 
habit.  A  4  1.  0.  d'Alcira. 
ALBSRTAS  ou  Bouc  ,  com.    de   France 


ALb 

(Bouches-du-Rhône).  1,40i  habit.  A  1  1. 1;4  0. 
de  Gardanne. 

AI.BI  (Jlbiga),\.  de  France,  ch.-l.  du 
départ,  du  Tarn,  d'arrond.  et  de  cant.  ;  cour 
d'assises ,  tribunaux  de  première  instance  el  de 
commerce  ;  directions  des  contributions  et  des 
domaines  ;  recette  générale  ;  conservation  des 
hypothèques;  siège  d'un  archevêque  dont  relè- 
vent les  évèques  de  Rhodez ,  Cahors .  Mende  et 
Perpignan.  Elle  est  irrégulièrement  pavée,  mais 
bien  Jjâtie.On  y  remarque  l'église  de  Ste.-Cécile, 
la  préfecture  et  l'hôpital  Saint-Jacques ,  ainsi 
qu'une  belle  promenade  appelée  la  Lice.  Fabr. 
de  drap  commun  ,  de  toiles  d'emballage ,  de 
belles  toiles  de  lin  ,  de  linge  de  table ,  de  mou- 
choirs, coutils,  toiles  et  couvertures  de  coton  , 
molletons ,  tapisserie ,  étoffes  de  laine  ,  cha- 
peaux ,  cire ,  chandelles ,  des  papeteries  ;  une 
fonderie  de  boulets,  un  laminoir  à  cuivre.  Près 
de  là  se  trouvent  d'autres  papeteries ,  un  lami- 
noir à  cuivre,  une  fabr.  de  faïence  et  des  mines 
de  houille.  Comm.  de  blé,  vins,  indigo  de  pas- 
tel que  l'on  y  prépare  depuis  des  siècles  ;  sept 
foires  pour  bétail ,  mercerie  et  toiles  du  pays. 
—  Albi  est  fort  ancien ,  et  a  beaucoup  souffert 
des  guerres  de  religion.  C'est  dans  son  sein  que 
s'est  tenu  le  concile  qui  condamna  les  Albigeois 
en  11 7G.  H, 800  habt.^.  A  147  1.  S.  de  Paris. 
Lat.  N.,  43o  55'  46";  long.  0.,  0^  41'  42". 

AIiBIAS,  com.  de  France  (Tarn -et -Ga- 
ronne ).  1,182  hab.  A  1  1.  S.  0.  de  Réalville. 

AIiBIGEOIS,  anc.  pays  de  France,  dans  le 
Haut-Languedoc ,  et  qui  prenait  son  nom  d'Albi. 
Il  forme  aujourd'hui  uue  partie  du  département 
du  Tarn . 

AIiBINTO,  bg.  du  roy.  Lombardo-Vénitien 
(  Bergame) ,  sur  le  Serio.  On  y  remarque  le  pa- 
lais Spini.  Gr.  filat.  de  soie  ;  deux  forges  pour 
instruments  aratoires  ;  fonderie  et  usine  à  cui- 
vre ;  mécanique  à  polir  les  pierres  à  aiguiser , 
que  l'on  tire  du  voisinage,  et  qui  sont  renom- 
mées en  Europe  ;  quatre  foires.  2,000  habit.  A 
2  1.  1  2  N.  E.  de  Bergame. 

AI.BIBJOS.  Foy.  le  mot  Races. 

AXBIOSI,  nom  donné  par  les  Grecs  à  la 
Grande-Bretagne ,  et  comprenant  les  deux  pays 
nommés  par  les  Rçmains  Britannia  et  Caledonia 
(l'Angleterre  et  l'Ecosse). 

AliBlOM'  (  Nouvelle  ) ,  nom  donné  par 
Drake,  en  1578,  à  la  partie  septent.  de  la  Ca- 
lifornie ,  et  aux  côtes  qui  s'étendent  au  N.,  mais 
que  l'on  restreint  aujourd'hui  entre  les  43°  et 
48"  N.,  le  long  du  grand  Océan.  Elle  a  été  explo- 
rée par  Vancouver  en  1792.  C'est  un  pays  plat 
sur  la  côte ,  mais  couvert  de  montagnes  élevées 
et  garnies  de  forêts  de  pins  dans  l'intérieur.  Le 
climat  y  est  tempéré ,  le  sol  fertile ,  mais  l'eau 
y  est  rare.  Ou  y  trouve  la  plupart  des  arbres 
et  des  animaux  de  nos  contrées.  Elle  est,  du 
reste ,  peu  peuplée. 

AIiBON,  com.  de  France  (Drôme).  2.065 
habit.  A  2  1.  N.  N.  E.  de  St.-Yallier. 

AI.BONA,  pet.  V.  d'illyrie  (Trieste).  Cul- 
ture de  l'olivier  et  de  la  vigne  ;  fruits  délicieux. 
ijOOOhabit.  A81.  1  2 S.  S.  0.  de  Fiume. 

AXBOR,  bg  de  Portugal  (Algarves),  à  l'em- 
bouchure de  l'Albor,  cpii  y  forme  un  pet.  port. 
i,3p0  luihit.  A 2  l.E.  dcLagos. 

ÂXiBOiiAN ,  pel.  ilc  Ùo  lu  Mudilerrànéo , 


40  —  ALC 

entre  la  côte  d'Aft-ique  et  celle  d'Espagne ,  dont 
elle  dépend.  Défendue  par  une  tour.  Lat.  N., 
57°  57';  long.  0.,  5°  20'  55''. 

AI.BOS,  bg.  d'Espagne  (Grenade),  à  14  1. 
1/2  N.  E.  d'Almeria.  7,570  habit. ,  y  compris  7 
hameaux-maisons. 

ALBREDA ,  v.  de  la  Sénégambie ,  dans  le 
roy.  de  Barra ,  à  l'emb.  de  la  Gambie ,  et  où  les 
Français  ont  un  comptoir.  1,700  habit. 

AIiBRET,  anc.  pet.  pays  de  France,  aujour- 
d'hui compris  dans  le  département  des  Landes 
(arrond.  de  Mont- de -Marsan).  Il  avait  pour 
ch.-l.  la  pet.  V.  d'Albret ,  aujourd'hui  simple  bg 
sous  le  nom  de  Labrit. 

AI<BUFi:iBA ,  bg  du  Portugal  (Algarves) , 
avec  un  port  qui  admet  les  plus  gr.  vaisseaux  , 
et  que  protège  une  citadelle  et  des  batteries. 
2,665  habit.,  la  plupart  pêcheurs.  A  8  1.  0.  de 
Faro. 

AlBUFEBA ,  lac  d'Espagne  (  Valence  ) ,  à 
peu  de  distance  et  au  midi  de  Valence.  Il  a  4  1. 
de  long,  1  de  large  ,  et  communique  à  la  mer 
par  un  canal  étroit  que  l'on  ouvre  et  ferme 
à  volonté.  Il  nourrit  beaucoup  de  poissons  et 
une  multitude  d'oiseaux  aquatiques,  dont  le 
gouvernement  afferme  la  pèche  et  la  chasse. 
Ses  rives  donnent  une  grande  quantité  de  riz. 
Le  maréchal  Suchet  y  reçut  le  titre  de  duc 
d'Albufera. 

AXBUHERA  (la),  vg.  d'Espagne  (Estra- 
madure).  C'est  dans  ses  env.  que  le  maréchal 
Soult,  duc  de  Dalmatie ,  défit  l'armée  anglo- 
espagnole,  le  15  mai  1811.  A  5  1.  5/4  S.  S.  E. 
de  Badajoz. 

AI.BUQUERQUI: ,  pet.  V.  d'Espagne  (  Es- 
tramadure  ) ,  sur  la  frontière  de  Portugal,  avec 
un  chat. -fort.  Fabr.  de  toiles  cirées  et  de  savon. 
0,800  habit.  A  8  1.  N.  N.  0.  de  Badajoz. 

AI<BUQUERQUE ,  pet.  v.  du  Mexique 
(Nouveau-Mexique).  6,000  habit.  A  20  1.  S.  0. 
de  Santa-Fé. 

ALBUSSAC,  com.  de  France  (Corrèze). 
1,294  habit.  A  2  1.  0.  N.  0.  d'Argentac. 

AXiCAÇAR-EXi-KÉSTR  (le  GRANd),  pet. 
V.  de  l'emp.  de  Marok  (Fez),  célèbre  parla  ba- 
taille qui  s'y  donna  en  1578 ,  et  dans  laquelle 
périt  le  roi  Sébastien  de  Portugal.  A  5  1.  S.  E. 
d'El-Araisch. 

AXCAÇAR-EIi-SAGHITR  (  le  petit) ,  ])et.  v. 
forte  de  l'emp.  de  Marok,  entre  Ceuta  et  Tanger, 
sur  le  détr.  de  Gibraltar. 

Ai^CAUL  DE  CHISVERT,  bg.  d'Espagne 
(Valence).  6,000  hab.  A  5  1.  S.  0.  de  Peniscola. 

AXCAXA  UE  GUADAVIA  {Hienipa) ,  bg. 
d'Espagne  (Séviile).  Chàt.-fort.  Territ.  fertile  eu 
grains,  et  olives  les  plus  grosses  du  roy.  5,155 
habit.A21.  E.  S.  E.  deSéviUe. 

AXCAIiA-DE-HElffARÈS  (  Complutum)  y 
pet.  V.  d'Espagne  (Tolède),  sur  le  Henarès  ;  anc. 
faub.,  murailles  flanquées  de  tours  carrées. 
Plusieurs  beaux  édifices.  Université  la  plus  re- 
nommée après  celle  de  Salamanque.  Env.  mou- 
lins à  poudre  el  tanneries.  Lieu  natal  de  Cer- 
vantes. 4,570  habit.  A  5 1. 1  '4  E.  N.  E.  de  Madrid. 

AliCALA  DE  Z.OS  GAZAI.ES,  bg.  d'Espa- 
gne, prov.  et  à  11  1.  S.  E.  de  Cadix.  5,520  habit. 

AIiCAXA-BEIi-RIO  (  Jlipa  maijna  )  ,  bg. 
d'Espagne,  sur  le  Guadalqiiivir,  prov.  et  à  51. 
1/4  N.  N.  0.  de  Sévillc.  ^-',080  hubit. 


ALC 


-  41  - 


ALE 


AXiCALA-UL-REAI.  (^iura),  V,  d'Espagno 
(Juan),  dans  un  territ.  fertile  en  bons  vins  et  en 
fruits.  Il  y  avait  un  abbaye  dont  le  titulaire  rele- 
vait immédiatement  du  roi  et  du  pape.  13,850 
habit.  A  7  1.1/2  0.  S.  0.  de  Jaen. 

AliCAMO,  V.  de  Sicile,  sur  la  gr.  route  de 
Palerme  à  Trapani.  13,000  hab.  Dans  le  voisi- 
nage sont  l')s  ruines  de  l'anc.  Segesta.  A  9  1. 
0.  S.  0.  de  l>alcrnie. 

AXCUKTAR,  bg.  d'Espagne  (Catalogne).  A 
•?  1.  V^  ^-  ^-  0.  de  Tortosa.  2,975  habit. 

AIiCUNIDE,  bg.  du  Portugal  (Estramadure). 
Chàt.-ibrt.  4,000  habit.  A  4  1.  3/4  N.  de  San- 
fclarem. 

AIiCANlZ,  pet.  V.  d'Espagne  (Aragon),  sur 
le  Guadalapo,  et  qu'un  canal  tait  communiquer 
avec  l'Ébre.  Aux  env.,  riches  mines  d'alun,  et 
belles  plantations  de  mûriers  et  d'oliviers.  Re- 
cueille beaucoup  de  miel.  Anguilles  recherchées. 
5,835  habit.  A  22  1.  S.  E.  de  Sarragosse. 

AXCANTARA,  V.  du  Brésil  (Maranham), 
sur  la  baie  de  San-Marcos ,  et  qui  acquiert  cha- 
que jour  de  l'importance  par  la  culture  du  coton . 
Elle  couvre  une  colline  semi-circulaire,  et  a  un 
port  avec  un  beau  quai  de  pierre  ;  un  fort  le 
protège.  A  5  1.  N.  0.  de  Maranham. 

AIiCANTARA,  V.  forte  d'Espagne  (Estra- 
madure), près  de  la  frontière  de  Portugal,  sur 
le  Tage ,  qui  traverse  un  beau  pont  romain  dé- 
coré d'un  arc  de  triomphe.  Fabr.  des  tissus  de 
coton.  Comm.  de  laines  et  draps  communs.  Cette 
ville,  bâtie  par  les  Maures  sur  l'emplacement  de 
Norba  Cœsarea ,  fut  conquise  par  Alphonse  IX 
en  1218  ,  et  donné  à  l'ordre  de  Calatrava.  5,535 
habit.  A 12 1.  N.  0.  de  Caceres. 

AI.CANTARII.I.A ,  bg.  d'Espagne,  prov. 
et  à  21.  S.  S.O.  de  Murcie.  4,000  habit. 

AXCARAZ ,  V.  d'Espagne  (  Murcie  ) ,  do- 
minée par  une  citadelle.  Fabr.  de  drap  ;  mines 
de  calamine  et  de  cuivre.  10,565  habit.  A  15  1. 
E.  N.  E.  de  Chinchilla. 

AXCAUDETi:  (Nuditatum),  pet.  v.  d'Es- 
pagne, prov.  et  à  7  1.  1/2  0.  S.  0.  de  Jaen. 
4,500  habit. 

AXCAZAR  DE  SABT  JUAN,  pet.  v.  d'Es- 
pagne (Tolède).  Mines  de  fer  ;  fabr.  roy.  de  pou- 
dre à  canon,  et  douze  de  savon,  salpètrière 
considérable.  7,000  habit.  A  17  1.1,2  N.  E.  de 
Ciudad-Réal. 

AI.CAZAR  DOSAI. ,  v.  du  Portugal  (Es- 
tramadure), dans  une  situation  délicieuse  ,  sur 
le  Sudo.  Salines  considérables.  Comm.  de  sel 
et  de  spartes.  Lieu  natal  de  l'astronome  et  géo- 
mètre Pedro  Nunez.  2,400  feux.  A 11  1.  E.  S.  E. 
de  Setubal. 

AliCESTER,  pet.  v.  d'Angleterre  (Wanvich), 
sur  l'Arrow.  Gr.  fabr.  d'aiguilles.  2,000  habit. 
A  3  1..  0.  de  Stratford-sur-l' Arrow. 

AXCIRA,  pet.  V.  fortifiée  d'Espagne  (Va- 
lence), dans  une  île  du  Jucar,  que  traversent 
deux  beaux  ponts.  Territ.  fertile  en  mûriers. 
Cette  ville  fut  appelée  par  les  Carthaginois  Sa- 
cra, parles  Romains  Sœlabicula,  par  les  Arabes 
Al-Djeziret,  l'ile.  8,415  habit.  A  8 1.  S.  S.  0.  de 
Valence. 

AIiCOBAÇA,  bg.  du  Portugal  (Estrama- 
dure) ,  près  de  la  mer.  On  y  remarque  un  fa- 
meux couvent  de  bénédictins  où  sont  les  tombes 
dé  plusieurs  i-ois.  Fabr.  de  tissus  de  coton, 


tels  qno  f\ilaincs ,  mouchoirs  et  lingo  de  table. 
1,700  habit.  A  7  1.  1/2  S.  0.  de  Leiria. 

AX.COBENDAS,  gr.  bg.  d'Espagne,  à  5  I. 
1/2  N.  N.  E.  de  Madrid,  et  où  les  habitants  de 
cette  ville  ont  des  maisons  de  plaisance.  1,450 
habit. 

AI.COBXR,  bg.  d'Espagne  (Catalogne)* 
2,920  habit.  A  5  I.  1/2  N.  N.  0.  deTarragone. 

AI.COCHÈTE,  bg.  d'Espagne  (Estrama- 
dure) ,  sur  le  Tage  ,  ii  4  1.  E.  de  Lisbonne. 

AI.COl.EA  DEI.  REY  (Arva),  bg.  d'Espagne 
(Sévi Ile) ,  sur  le  Guadalquivir.  2,000  habit.  A 
2  1. 1/2  N.  de  Car  mon  a. 

AI.CORA ,  pet.  v.  d'Espagne  (Valence),  sur 
le  Rio-Mijares.  Fabr.  de  toiles,  de  faïence  et  de 
porcelaine.  6,000  habit.  A  4 1. 1/2  N.  0.  de  Cas- 
tillon  de  la  Plana. 

AIiCOY ,  V.  d'Espagne  (Valence) ,  à  la  source 
de  l'Alcoy.  Fabr.  consid.  de  draps  fins  et  do 
papiers.  18,200  habit.  A  8  1.  N.  d'Alicante. 

AXCADIA,  anc.  v.  d'Espagne,  dans  l'ile  de 
Majorque ,  sur  une  colline  au  fond  de  la  vaste 
baie  qui  porte  son  nom.  Elle  est  entourée  de 
murailles  et  défendue  par  deux  forts.  On  y  élève 
des  moutons  qui  donnent  la  plus  belle  laine  de 
l'ile.  1,000  habit,  adonnés  la  plupart  à  la  pêche 
du  corail.  A  11  1.  1/2  E.  N.  E.  de  Palma. 

AI.CADIA-DE'CARI.ET,  pet.  v.  d'Espa- 
gne, prov.  et  à  6  1.  1/2  S.  S.  0.  de  Valence, 
5,000  habit. 

AU>ANE,  riv.  de  Sibérie  (Irkontsk),  qui 
descend  des  monts  Stanovoï  et  se  jette  dans  la 
Lena,  vis-à-vis  de  Kaminskoé.  Cours  120  1. 

ALDATA ,  bg.  d'Espagne ,  prov.  et  à  2  1.  0. 
de  Valence.  Gr.  distilleries  d'eau-de-vie. 

AI.DBOROUGH  OU  Aldeburgh,  v.  d'An- 
gleterre (SufTolk) ,  près  de  l'Aide ,  avec  un  port 
bien  défendu.  1,200 habit. ,1a  plupart  pécheurs. 
A  7  1. 1/2  N.  E.  d'Ipswich. 

AIDEADEI.  REY,  bg.  d'Espagne  (Man- 
che), à  4  1.  1/2  S.  de  Cuidad-Real.  2,800  habit. 

ArDEA-GAI.EGA ,  bg.  du  Portugal  (Estra- 
madure) ,  sur  le  Tage.  Comm.  assez  important. 
3,500  habit.  A  3  1.  1/2  E.  S.  E.  de  Lisbonne. 

AI.DEA-GAI.EGA  DU  MERCIANA  ,  bg. 
du  Portugal  (Estramadure) ,  sur  le  Tage.  4,000 
habit.  A  3  1.  1/2  0.  N.  0.  d'Alcuquer. 

AI.DSl'ON-E-MOOR ,  pet.  V.  d'Angleterre 
(Ciimberland) ,  dans  un  pays  de  mont. ,  sur  la 
Tvne.  Forges ,  nombreuses  mines  de  plomb. 
6;000  habit.  A  7  1.  1/2  S.  E.  de  Carhsle. 

AI.DUDES,  com.  de  France  (B. -Pyrénées). 
2,329  habit.  A  4  1.  S.  0.  de  St.-Jean-Pied- 
de-Port. 

AXECHEKI,  pet.  V.  de  Russie  (Tauride) , 
près  de  l'emb.  du  Dnépr.  Commerçante  au 
moyen-âge.  A  1  1.  1/4  S.  E.  de  Kherson. 

AXEDO  (Anco),  bg.  d'Espagne,  prov.  et  à 
8  1.  0.  S.  0.  de  Murcie.  Avec  Fane.  chat,  mau- 
resque. 2,527  habit. 

AI.EORETE ,  bg.  fortifié  du  Portugal  (Alem- 
Tejo).  Gr.  forêts  de  châtaigniers  aux  env.  1,100 
habit.  A  3 1.  S.  E.  de  Portalègre. 

AXEGRIA,  bg.  d'Espagne  (Guipuscoa), 
dans  les  mont. ,  sur  TOria  et  sur  la  gr.  route  de 
Madrid  en  France.  Forges  où  l'on  confectionne 
des  haches,  des  baïonnettes,  des  briquets.  1,000 
habit.  A  1  1.  S.  0.  de  Tolosa. 

AlEXSKOZ-XiOC^EVSKOÏ,  bg.  de  Sibérie 


ALË 

(Torask) ,  avec  les  plus  richeâ  mmea  dd  èuivre 
du  pays.  Elles  donnent  40  p.  0/0.  A  5  1.  S.  S.  0. 
de  Biisk.  ,    _^  _. 

AUCK-TEJO,  l'une  des  gr.  prov.  du  Portu- 
oal ,  entre  celles  de  Beira  au  ]N. ,  et  d'Algarves 
au  midi.  Elle  a  environ  25  1.  de  long  sur  20  de 
large.  Elle  est  divisée  en  huitcomarcas  (distr.)  : 
Beia,  Evora,  Elvas,  Portalegre,  Ourique,  Villa- 
Yiçoza,  Crato  et  Avis.  Evora,  ch.-l.  (  voy.  Por- 
tugal.). Elle  a  des  sources  d'eaux  minérales 
assez  nombreuses  et  esthérissée  de  places  fortes. 
Elle  a  4  V, ,  105  bgs.  et  585  paroisses ,  dans  les- 
quelles on  compte  584,000  habit. 

AXiarÇOUr,  v.  de  France ,  dans  une  vaste 
plaine  au  confl.  de  la  Sarthe  et  de  la  Briante  ; 
ch.-l.  du  départem.  de  l'Orne,  d'arrond.  et  de 
cant.,  cour  d'assises ,  tribunaux  de  l^e  instance 
et  de  comm.,  direction  des  domaines  et  des  con- 
tributions ,  conservation  des  hypothèques.  Elle 
est  entourée  de  5  faubourgs  très  agréables.  Ses 
rues  sont  généralem.  larges,  bien  pavées  et  bien 
bâties.  On  y  remarque  l'église  principale,  édifice 
gothique ,  avec  des  vitraux  de  toute  beauté ,  la 
halle  au  blé,  bâtiment  circulaire  d'une  bonne 
architecture,  les  bâtiments  du  dépôt  de  mendi- 
cité ;  l'hôtel-de-ville  et  le  palais  de  justice ,  édi- 
fices très  simples  et  qui  s'élèvent  sur  l'emplace- 
ment de  l'anc.  chat. ,  dont  il  reste  2  tours  très 
bien  conservées.  Près  de  ce  dernier  édifice  est 
une  belle  promenade.  Elle  possède  un  collège 
communal ,  avec  un  cabinet  de  physique ,  une 
bibliothèque  de  S,SOO  vol. ,  à  laquelle  est  jointe 
une  collection  d'histoire  naturelle ,  un  observa- 
toire. Fabr.  de  toiles,  bougrans,  coutils  façon 
Bruxelles,  basins  et  piqués,  mousselines  claires 
et  doubles.  La  confection  de  ses  dentelles ,  si  re- 
nommées sous  le  nom  de  point  d'Alençon^  est 
bien  moins  importante  qu'autrefois.On  trouve  sur 
son  territoire  des  cailloux  appelés  diamants 
d'Alençon,a\ec  lesquels  on  fait  quelques  bijoux. 
Le  comm.  y  est  actif.  5  foires  pour  chevaux ,  bé- 
tail ,  merceries ,  toiles ,  etc.  On  pense  qu'Alençon 
a  remplacé  la  capitale  des  anc.  Âlercii.  Au  moyen 
âge,  ce  n'était  qu'un  chat,  entouré  de  quelques 
maisons.  15,277  habit.  ^.  2^.  A  58  1.  0. 
de  Paris.  Lat.  N. ,  48"  25'  48";  long.  0., 
2°  14'  55". 

AXiENQUER  (Hierabriga)^  p.  v.  du  Portu- 
gal (Estramadure) ,  un  des  principaux  points  de 
défense  de  Lisbonne,  dont  elle  est  à  9  1.  Une 
papeterie.  2,571  habit. 

AXÉOUTIXNNES,  archipel  de  la  part.  sept, 
longue  du  gr.  Océan,  qui  s'étend,  comme  une 
chaîne,  des  rivages  de  l'Asie  à  ceux  de  l'Amérique. 
D'un  côté  elle  touche  au  Kamtchatka,  de  l'autre 
h  l'Amérique  russe.  Sa  forme  générale  est  celle 
d'une  courbe  très  prononcée  dont  la  convexité  est 
tournée  au  midi,  et  placée  entre  les  51°  et  57" 
de  lat.  N.  Il  est  divisé  en  plusieurs  groupes,  qui 
ont  les  Aléoutiennes  proprement  dites ^  au  nom- 
bre de  trois  :  Atta,  Agatta,  Sémitche;  les  îles 
Krysié  (  des  Bats.) ,  qui  sont  Bouldyre  ,  Kiska , 
jlmlchitka  et  Krysii  Ostrov  (  l'île  du  Bat  )  ;  les  îles 
lindréanov,  au  nombre  de  quatorze,  qui  sont 
fanaga,  Kanaga,  Bobrovoï  ou  du  Castor,  Goré- 
kn  ou  Brûlée ,  Séniisopotchenoï  ou  des  Sept- 
Cratères,  AdakheouAïague,S''tkhine,  Tughilak 
ouTagaoune,  Akhta,  Amiia  ou  Amlak,  Sigouam, 
\moukhta ,  Tchougaganc ,  Tcliéiyré-Sopochnia- 


—  42  —  ALÉ 

Ostrova  ou  Îe3  îles  des  Quatre-Cratères  ;  les  ilet 
des  Renards  ,  qui  sont  Oumnak  ,  Ounalaska  , 
Spirkine,  Akoutane,  Akoune,  Ragalga,  Ouni- 
mak ,  Sannak ,  Choumaghine  et  deux  autres  pet. 
groupes.  On  y  place  aussi  nie  de  Kodiak ,  quoi- 
qu'elle n'en  fasse  réellement  pas  partie.  La 
surface  des  îles  Aléoutiennes  est  couverte  de  ro- 
chers et  de  mont,  qui,  dans  l'intérieur,  acquiè- 
rent une  gr.  hauteur  ;  plusieurs  d'entre  elles 
offrent  des  volcans  en  activité.  De  pet.  riv.  et 
des  lacs  en  fertilisent  le  sol ,  dont  il  n'y  a  cepen- 
dant que  des  parcelles  cultivées,  parce  que 
la  popul.  se  nourrit  de  la  chair  des  poissons  et 
des  cétacés ,  et  de  racines  plus  ou  moins  succu- 
lentes. Le  climat  y  est  plus  doux  que  sur  le  con-. 
tinent,  et  la  neige  ne  commence  guère  à  tomber 
qu'au  mois  de  janvier  ;  l'été  est  court,  mais  très 
chaud.  Les  îles  volcaniques  offrent  différentes 
productions  minérales  propres  à  cet  état  et  des 
sources  minérales  souvent  assez  chaudes  pour 
qu'il  soit  possible  d'y  faire  cuire  de  la  viande. 
Les  îles  Aléoutiennes  sont  assez  peuplées  relati- 
vement à  leur  étendue  ;  on  y  compte  environ 
5  à  6,000  âmes.  Les  Aléoutes  sont  d'une  taille 
moyenne,  et  d'une  physionomie  assez  expres- 
sive ;  ils  ont  le  teint  brun,  le  visage  rond ,  le 
nez  écrasé,  les  cheveux  noirs  et  peu  de  barbe. 
Au  moral ,  ils  paraissent  indolents ,  paisibles , 
mais  cruels  dans  leurs  vengeances,  opiniâtres, 
gais  et  très  sensuels.  Ils  ont  plusieurs  femmes, 
généralement  plus  blanches  que  les  hommes. 
Ceux-ci  portent  des  habits  faits  du  ventre  de 
divers  oiseaux ,  qu'ils  changent  dans  les  temps 
de  pluie  pour  d'autres,  faits  d'entrailles  enflées  et 
desséchées  de  lions  marins,  de  grands  veaux  de 
mer  et  de  baleines.  Leur  habit  a  la  forme  d'une 
blouse,  garnie  d'un  collet  rond  en  poils  ;  celui 
des  femmes  ressemble  à  une  robe.  Ces  dernières 
coupent  leurs  cheveux  jusqu'au-dessus  du  front 
et  relèvent  le  reste  ;  les  hommes  les  coupent  en 
rond  à  la  hauteur  des  oreilles  et  se  rasent  le 
sommet  de  la  tète.  Les  deux  sexes  se  peignent 
le  visage  de  toutes  sortes  de  couleurs  ;  mais  leur 
principal  ornement  consiste  à  porter  de  petits  os 
passés  dans  les  narines  et  au  travers  de  la  lèvre 
inférieure.  Bs  trafiquent  en  castors  et  ours  de 
mer,  en  habits  de  plumes ,  chemises  d'entrailles 
pour  la  pluie ,  grandes  peaux  de  veaux  et  de  lions 
marins  pour  canots ,  bonnets  d'ours ,  flèches , 
fils  de  poil  de  vaches  et  de  rennes  qu'ils  tirent 
de  la  presqu'île  d'Alaska.  Leurs  ustensiles  de 
ménage  consistent  en  gr.  seaux  carrés ,  grandes 
haches  et  autres  choses  semblables,  qu'ils  font 
eux-mêmes  de  bois  flotté.  Leurs  armes  sont  l'arc 
et  la  flèche ,  dont  la  pointe  est  faite  d'une  pierre 
aiguë ,  et  de  javelots  de  la  longueur  de  deux  au- 
nes, qu'ils  lancent  avec  la  main.  Leurs  habita- 
tions sont  creusées  en  terre  et  forment  des  espèces 
de  petits  villages.  Depuis  que  les  Busses  possè- 
dent ces  îles,  ils  ont  tenté  d'y  introduire  le 
christianisme,  mais  le  pouvoir  des  chamans  ou 
sorciers  l'empêche  de  faire  des  progrès.  Les  îles 
Aléoutiennes  font  partie  des  territoires  livrés  à 
l'exploitation  de  la  compagnie  américaine  russe, 
dont  le  principal  étabUssement  est  aujourd'hui 
dans  l'île  de  Kadiak.  Les  indigènes  paient  au 
gouv.  un  pet.  tribut  en  fourrures.  Bs  compren- 
nent presque  tous  la  langue  russe.  Cet  archipel 
fut  découvert  par  Behring  en  1741  ;  Tchirikov, 


ALE 


-  43  — 


ALF 


son  compagnon ,  Billinga  et  Savitcher  en  com-^ 
plétèrent  l'exploration  depuis  cette  époque  jus- 
qu'en 1795. 

AIiEP.  Voy.  IIaleb. 

AI.XFE  ou  Alipi  ,  V.  de  l'IIindoustan  (  Ma- 
labar), bien  peuplée,  et  qui  fait  avec  Bombay 
un  gr.  comm.  de  poivre,  graines  et  bois  de  char- 
pente. A  14  1.  S.  E.  de  Cotcliin. 

AIJESSAm>ILIA ,  bg.  du  roy.  de  Naples 
(Calabre  citérieure).  2,000  habit.  A  S  1.  N.  E. 
de  Castrovillani. 

AXESSAMTO,  pet.  V.  du  roy.  de  Naples 
(Terre  d'Otrante).  Evèc.  Fabr.  de  moussehnes, 
et  autres  tissus  de  coton.  L'aiic.  Leuca  détruite 
au  xi«  siècle.  7,000  habit.  A  8  1.  S.  E.  de  Gal- 
lipoli. 

AXiESSIO  ou  Lech  [Linus),  pet.  v.  de  la 
Turkie  d'Europe  (Albanie).  A  1  1.  de  l'emb.  du 
Drin  ;  avec  1  port  sur  l'Adriatique.  Evèc.  5,000 
habit.  A  13  1.  N.  de  Durazzo. 

AliETH  ou  Alet,  pet.  V.  de  France  (Aude), 
au  pied  des  Pyrénées,  dans  une  belle  vallée,  sur 
l'Aude  ;  avec  4  sources  minérales  dont  les  bains 
sont  renommés.  Env.,  mines  d'or,  de  cuivre ,  de 
fer,  forges  et  clouteries.  1,119  habit.  A  1 1. 1/2 
S.  S.  E.  de  Limoux. 

AliEU,  com.  de  France  (Ariége).  1,175  habit. 
A  21.  0.  de  Massât. 

AXEXAIN,  com.  de  France  (Mayenne). 
1,030  habit.  A  31.  S.  0.  de  Mayenne. 

ALEXANSRETTE  ou  IsKANDEROUN,  ha- 
meau de  la  côte  de  Syrie  ,  au  N.  (Alep),  qui 
donne  son  nom  à  un  vaste  golfe  sur  lequel  il 
s'élève.  Sa  rade,  quoique  l'une  des  meilleures 
de  la  côte  de  Syrie  ,  est  encore  à  peu  près  im- 
praticable à  cause  des  vents  impétueux  auxquels 
elle  est  exposée  ,  et  de  l'insalubrité  extraordi- 
naire de  l'air.  Ce  lieu  a  été  cependant  florissant 
à  une  époque  ,  et  forme  depuis  longues  années 
le  port  d'Haleb,  dont  il  est  à  29  1.  0.  N.  0.  Lat. 
N.,  36°  35';  long.  E.,  35°  55'. 

AIiEXANDRIA ,  V.  des  Etats-Unis  (distr. 
deColumbia),  sur  une  hauteur  qui  domine  la 
rive  de  la  Potornack.  Bien  percée  et  bien  bâtie. 
Académie  ,  banque ,  bibliothèque  ,  beau  mar- 
ché. Comm.  de  blé,  tabac,  etc.  En  1817,  son 
port  reçut  992  navires.  8,200  habit.  A  2  1.  S.  de 
Washington. 

AI.EXANSRIA  ■  ST.  -PAUIi  ,  établisse- 
ment russe  de  l'île  de  Kadiak,  le  principal  de  la 
compagnie  russe  des  îles  Aléoutiennes.  Il  ren- 
ferme la  maison  de  l'intendant,  1  égUse  ,  1  ma- 
gasin, quelques  maisons  et  cabanes. 

AliEXANDHlA ,  pet.  V.  de  Russie  (  Kher- 
son),  sur  l'Ingonletz;  ch.-l.  de  distr.  1,000 
habit.  A  58 1. 0.  N.  0.  d'Iékaterinoslav. 

AliEZASIDHIE ,  v.  des  Etats  Sardes ,  l'une 
des  plus  fortes  de  l'Europe ,  et  le  boulevart  du 
Piémont.  Elle  est  bâtie  sur  les  bords  du  Ta- 
naro  ,  et  a  été  fondée  au  xiv  siècle  par  la  ligue 
lombarde.  On  y  remarque  une  assez  jolie  place, 
servant  de  promenade,  et  sur  laquelle  s'élève 
le  beau  palais  Ghilini,  l'hôtel-de-ville  et  celui 
du  gouvernement.  Elle  compte  13  églises,  5  hô- 
pitaux, 10  maisons  d'orphelins,  et  possède  1 
gymnase  ,  1  salle  de  spectacle ,  et  de  vastes  ca- 
sernes ;  des  fabr.  de  toiles ,  d'étoffes  de  soie ,  de 
mouchoirs  de  coton ,  de  drap,  de  bougies.  2 
foires  considérables,  fin  d'avril  etl«f  octobre. 


50,000  habit.— <!ctlô  v.  a  reçu  son  nom  du  pape 
Alexandre  III.  Les  Français  l'ont  conservée  de 
1800  à  1814.  Aie  1.  E.  S.  E.  de  Turin. 

AliEYATfPBJE ,  que  les  Arabes  et  les  Turks 
nomment  Iskanderieh  ,  est  une  place  située  sur 
une  langue  de  terre  sablonneuse ,  fermée  par 
la  Méditerranée  et  le  lac  Mariout  (Mareotis). 
Elle  a  deux  ports  ,  et  on  doit  y  distinguer  deux 
parties  entièrement  diflerentes,  la  villemoderne 
et  la  ville  ancienne.  Ses  rues  sont  tortueuses  et 
malpropres.  Le  nouveau  palais,  la  douane,  la 
mosquée  des  mille  et  une  colonnes,  et  surtout 
les  fortifications  et  l'arsenal  de  la  marine,  sont 
les  constructions  les  plus  importantes  des  temps 
modernes.  Nous  citerons  surtout  le  canal  de 
Mahmoudych,  qui  fait  communiquer  le  Nil  au 
vieux  port  d'Alexandrie.  Cette  ville,  jadis  si  cé- 
lèbre, est  encore  très  importante  pour  le  com-  u 
merce ,  étant  l'entrepôt  de  celui  que  l'Egypte 
fait  avec  Constantinople ,  Livourne  ,  Venise  , 
Trieste  et  Marseille.  Tous  les  états  maritimes  do 
l'Europe  y  entretiennent  des  consuls.  Sa  popu- 
lation a  considérablement  augmenté  depuis 
1800,  puisqu'on  nous  assure  qu'elle  dépasse 
25,000  âmes ,  tandis  qu'au  commencement  du 
siècle  elle  n'en  comptait  que  17,000.  Plusieurs 
ruines  et  quelques  monuments ,  la  colonne  de 
Dioclétien,  dite  de  Pompée.,  les  deux  obélis- 
ques ,  communément  nommé  Aiguille  de  Cléo- 
pâtre ,  les  citernes  voûtées ,  attestent  encore  la 
magnificence  et  la  richesse  de  la  ville  d'Alexan- 
dre et  de  la  capitale  de  l'Egypte  ,  bâtie  sur  les 
plans  de  ce  grand  homme  pendant  la  longue 
domination  des  Romains.  Sa  position  ,  prise  du 
phare ,  est  par  le  51»  12'  53'^  de  lat.  N.,  et  de 
27°  44'  6"  de  long.  E. 

AI.EXANDROV,  pet.  V.  de  Russie  (  Cau- 
case), ch.-l.  de  distr.  ;  avec  un  gr.  faubourg. 
A  14  1.  N.  0.  de  Georgievsk. 

AXEZAUrBROV,  pet.  V.  de  Russie  (  Vladi- 
mir), ch.-l.  de  distr.  Elle  possède  un  célèbre 
couvent  de  religieuses  de  l'Assomption ,  et  un 
beau  haras  impérial.  Le  tsar  Ivan  Vassilievit- 
che ,  qui  y  résidait  quelquefois  en  été ,  y  établit 
la  première  imprimerie  qu'ait  eu  la  Russie.  500 
maisons.  A  24  1.  1/2  N.  0.  de  Vladimir. 

AT.T.Y  ATffPROVSK ,  pet.  Y.  de  Russie  (lé- 
katerinoslav) ,  sur  le  Dnepr,  et  à  100  1.  de  son 
emb.  Elle  sert  d'entrepôt  aux  marchandises  qui 
arrivent  de  l'intérieur  de  l'empire  pour  être  ex- 
pédiées par  ce  fl.  5,000  habit.  A  16  1.  S. 
d'Iekatherinoslav. 

AXEXANDHOVSK,  bg.  de  Russie  (St.-Pé- 
tersbourg) ,  sur  la  Neva ,  avec  un  chat,  de  plai- 
sance orné  d'un  magnifique  jardin  ;  une  raffine- 
rie de  sucre  et  une  manuf.  impériale  de  porce- 
laines. A  2  1.  S.  E.  de  St.-Pétersbourg. 

AXEXAFOI. ,  pet.  V.  de  Russie  (  Poltava  ) , 
sur  rOriel,  affl.  du  Dnepr.  Gr.  marché  tous  les 
ans.  1,000  habit.  A  6  1. 1/2  de  Kobiliaki. 

AXJEXINE,  pet.  V.  de  Russie  (Toula) ,  sur 
rOka;  ch.-l.  de  distr.  Fabr.  de  chapeaux  et  de 
savon;  brasseries.  Comm.  consid.  en  chanvre  , 
cuirs  ,  suif  5  miel  et  bœuf  salé.  Deux  gr.  mar- 
chés chaque  année.  2,500  habit.  A  12  1.  N.  0. 
de  Toula. 

AXFAQUES,  port  d'Espagne,  à  l'emb.  de 
l'Èbre  ,  avec  des  salines  consid.  et  quelques  ha- 
bitations que  les  employés  occupent  seulement 


ALG 

lorsqu'il  faut  embarquer  le  sel  ixjur  l'exporta- 
tion. A(>  1.  \  i  S.  S.  E.  deTolosa. 

AI.FARO,  pel.  V.  murée  d'Espagne  (^Soria), 
au  coiill.  di;  l'Alama  el  de  FÈbre.  6,4oô  habit. 
A  l-ii.  E.  S.  E.  de  Lo-rono. 

AIiFZIiS,  pet.  V.  du  Hanovre,  au  confl.  de 
la  Leine  et  de  la  Warne.  École  normale.  Comm. 
de  toile  et  de  fil.  2,100  habit.  A  4  1.  i/2  S.  0.  de 
Hildesheim. 

AirrOEKTA  (Ju/îdena),  bg.  du  roy.  de  Na- 
ples  f Abrnzze  ultérieure  2«).  1,400  habit.  A  8  1. 
î/2  S.  S.  E.  de  Sulmona. 

AliFORT ,  hameau  de  France  (  Seine  ) ,  sé- 
paré de  Cliarenton  par  la  Marne  ,  et  qui  dépend 
de  la  commune  de  Maisons.  11  est  très  connu 
pour  FÉcole  royale  vétérixiaire  que  Ton  y  a  fon- 
dée en  1 7G6,  et  qui  possède  une  bibliothèque  spé- 
ciale ,  un  cùbinet  d'anatomie  comparée  et  un  de 
pathologie  ,  un  jardin  botanique ,  lui  laboratoire 
de  chimie  ,  un  amphithéâtre  pour  les  cours  et 
des  hôpitaux  pour  les  animaux  malades.  On  y 
entretient  un  beau  troupeau  de  mérinos  pour 
le  perfectionnement  de  la  race.  Le  bureau  de  la 
S  est  à  Charenton.  Alfort  est  à  2  1.  de  Paris. 

AZ.FOURAS.  Foy.  le  mot  Races. 

AxrRJETON,  pet.  V.  d'Angleterre  (Derby). 
Fabr.  de  bas  et  de  poterie.  Ilouillière  dans  le 
voisina^e.  1,400  habit.  A  4 1. 1/4  N.  de  Derby. 

AI.GABA  (la)  (Balbih),  bg.  d'Espagne, 
prov.  et  à  2  1.  N.  N.  E.  de  Séville  ,  sur  le  Gua- 
dahpiivir.  2,600  habit. 

AXGAIDA ,  bg.  de  l'ile  de  Majorque ,  sur 
une  éminence  appelée  Randa.  Fabr.  de  marmi- 
tes de  fer,  de  toiles  et  d'eau-de-vie.  2,700  habit. 
A  5  1.  E.  S.  E.  de  Palma. 

AI.GAJOI.A ,  pet.  V.  fortifiée  de  l'île  de  Corse, 
à2l.  N.E.  deCalvi. 

AI.GARIN£JO ,  gr.  bg.  d'Espagne,  près  le 
Xenil ,  pruv.  et  à  10  1.  1/2  0.  N.  0.  de  Grenade. 
3,875  habit. 

AXGARROBO ,  gr.  bg.  d'Espagne  (  Gre- 
nade) ,  avec  ime  distillerie  d'eau-de-vie  et  une 
sucrerie.  3,500  habit.  A  6  1.  1/2  E.  N.  E.  de 
Malaga. 

AJLGARVE  (  de  l'arabe  Jl  Garbiéh  ,  l'Occi- 
dent )  ,  prov.  qui  forme  la  partie  niérid.  du 
Portugal ,  et  qui  a  le  titre  de  rof/aume.  Elle  est 
au  midi  de  l'Alem-Tejo,  et  a  520  1.  carrées  de 
superf.  127,605habit.  Cette  prov.  était  autrefois 
beaucoup  plus  vaste,  et  s'étendait  même  jus- 
qu'en Afrique ,  ce  qui  explique  le  titre  que  pre- 
naient les  rois  de  Portugal ,  de  rois  des  Algarves 
en-deçà  et  au-delà  de  la  mer.  Elle  est  divisée  en 
trois  comarcas  (districts),  Faro,  Lagos  et  Ta  vira. 
Faro,  ch.-l. 

AiGAU,  en  français ,  ^/grovie ,  pet.  contrée 
n.onl;igneuse  d'A.llemagne ,  comprise  en  grande 
partie  dans  les  districts  les  plus  mérid.  du 
Wurtemberg. 

AIiGïMESI,  Y.  d'Espagne  (Valence),  près 
du  Jucar.  L'agève  croît  en  grande  quantité  dans 
les  environs  ;  on  en  fabrique  des  cordages.  8,400 
habit.  A  G  1. 1/2  S.  S.  0.  de  Valence. 

AIiGER  (régence  d')  ou  Algérie.,  et  dans  les 
titres  officiels ,  Possessions  françaises  dans  le 
nord  de  l'Afrique.,  et  que  j'ai  proposé  de  nom- 
mer Mauritanie  française,  de  son  véritable  nom 
géogr.  et  historique.  Les  Arabes  la  nomment 
£l-Maghréb,  et  par  ce  mot  ib  déôigueot  le  paya 


—  44  —  ALG 

habité  pur  U^  Musulmans  d'occident.  Celte  gr. 
contrée  de  rAfri(]ue  septentr.  est  au  pouvoir  de 
la  France,  depuis  la  conquête  qu'elle  en  a  faite 
en  1830. 

Situation,  bornes,  étendue.  Cette  contrée 
comprend,  le  long  de  la  Méditerranée,  toute  cette 
longueur  onduleuse  de  côtes  qui  s'étend  entre 
l'emb.  de  la  pet.  riv.  Aggirount,  par  4"  31'  de 
long.  0.,  et  celle  de  la  Zainah,  par  6°  33'  de  long. 
E.  AuN.,  elle  est  bornée  par  la  Méditerranée  ;  au 
S.,  par  l'immense  désert  du  Ssahhrâ;  à  l'O.,  par 
l'einp.  de  Marok;  et  à  l'E.,  parla  rég.  de  Tunis. 
Mais  ses  limites  intérieures  ne  sont  pas  aussi  bien 
déterminées.  En  les  reculant  jusqu'à  l'ouàdi  de 
Ouerkelah  elà  celui  deMozàb,  elles  atteindraient 
le  32''  parallèle ,  et  la  superf.  de  la  rég.  serait 
de22,000l.  carrées,  ouïes  sept  neuvièmes  de  celle 
de  la  Franoe  ;  mais  le  pouvoir  matériel  du  dey  ne 
s'étendait  que  sur  ce  que  les  Arabes  appellent 
le  Tell,  la  partie  fertile  ou  cultivable  du  pays  ;  et 
en  envisageant  le  pouvoir  de  la  France  sous  le 
môme  point  de  vue ,  les  limites  les  plus  mérid. 
du  pays  ne  s'éloigneraient  pas  à  plus  de  50  l.  de 
la  côte,  avec  une  largeur  moyenne  de  25  à  30  1. 
Orographie.  La  surface  du  Tell ,  couverte  par 
les  nombreuses  ramifications  de  l'Atlas ,  est 
montagneuse,  entrecoupée  de  larges  plaines, 
de  plateaux ,  de  vallées  étroites  et  de  chaînes 
quelquefois  fort  élevées,  telles  que  le  Gergé- 
rah,  au-  S.  E.  d'Alger,  qui  a  3,000  mètres,  et 
rOuannascherysch ,  au  S.  E.  de  l'emb.  du  Ché- 
lif,  dont  la  tète  neigeuse  dépasse  probablement 
cette  hauteur.  Le  Gebel-Aouress,  qui  s'étend  au 
S.  de  Constantine,  n'est  pas  une  montagne ,  mais 
un  groupe  de  montagnes  dont  la  circonférence 
est  d'env.  30  1.  A  10  I.  au  S.  0.  de  Bone,  on 
voit  leXerdexé,  montagne  à  peu  près  inacces- 
sible ,  la  Fapua  des  Romains.  Nous  citerons 
encore,  dans  un  rayon  peu  étendu  autour  d'Al- 
ger, laMouzayah,  qui  a  6,600  m.ètres;  le  Sakhar, 
qui  en  a  1534;  au  fond  du  golfe  de  Bougéiah, 
le  Bény-Soliman ,  qui  en  a  1241.  En  général, 
les  chaînes  sont  parallèles  aux  côtes  ;  quelque- 
fois elles  plongent  leurs  bases  dans  la  mer, 
comme  entre  Gygel  et  Bonah  ;  souvent  elles 
s'abaissent  brusquement  pour  laisser  entre  elles 
la  mer  et  des  plaines  douées  d'une  grande  fer- 
tilité ,  comme  la  Métidja  d'Alger,  celle  de  Bou- 
géiah, de  Bonah  ;  quelquefois  ces  plaines  sont 
protégées  des  vents  de  la  mer  par  une  chaîne 
qui  borde  la  côte,  comme  à  l'O.  d'Alger,  et  sur- 
tout la  vaste  plaine  qui  s'étend  d'Oran  à  Te- 
lemsen. 

Hydrographie  intérieure.  En  général,  le 
Tell  est  bien  arrosé ,  mais  au  delà ,  dans  le 
Ssahhrà,  comme  disent  les  Arabes ,  quoique  ce 
ne  soit  pas  encore  le  désert,  les  courants  devien- 
nent plus  rares.  C'est  cependant  là  que  coule  la 
rivière  la  plus  longue  de  cette  régence,  le  Oued- 
el-Gédy,  qui,  après  un  cours  de  100  l.,  va  se 
perdre  dans  un  marais  ou  schâth ,  appelé  Mel- 
ghig.  Il  est  vrai  que  cette  riv.,  arrosant  des  can- 
tons stériles  et  peu  peuplés ,  est  d'une  petite 
utilité.  Sous  ce  rapport  le  Chéiif,  dont  l'emb.  se 
voit  entre  Oran  et  Alger,  est  la  riv.  la  plus  im- 
portante du  pays,  parce  qu'elle  est  navigable 
pour  des  petits  bâtiments  jusqu'à  son  coude  ; 
c'est-à-dire  l'espace  de  plus  de  50  l.  Nous  cite- 
rons ensuite  l'Oued-Ackbou ,  la  Seyhous ,  dont 


ALG 


^45- 


AIG 


ALG  ^  45 

IVmb.  so  voh  près  de  Bonah  ;  la  Oued-Kébyr, 
formé  de  rOued-el-Dzeheb,  ou  rivière  d'or;  et 
rOued-el-Ranel ,  ou  rivière  de  sable  ;  la  ri- 
vière de  Constantine ,  la  Boubcrak ,  de  la  lar- 
geur du  Chélif,  el  qui  coule  au  pied  du  Gergé- 
rah  ;  la  Hamise  et  la  Ilaratche,  tributaires  de  la 
baie  d'Alger;  la  Thoufnay,  vers  ïelemsen  ;  la 
Sek  et  la  Habrah  ,  qui  forment  la  Maktah. 
Toutes  ces  rivières  ont  de  25  à  30  1.  de  cours. 
On  ne  connaît  d'autre  lac  que  celui  formé  par 
le  Chélif,  et  appelé  Titery-Ghéval  ;  il  a  8  1.  de 
long.  Mais  une  chose  particulière  à  ces  contrées 
sont,  les  chibkas,  plaines  marécageuses,  mais 
quel([uefois  en  culture,  ainsi  qu'on  le  voit  au 
chibkah  d'Oran,  qui  fournit  cette  ville  de  lé- 
gumes, et  les  schâlhs,  longs  et  étroits  marécages 
qui  réunissent  les  eaux  des  plateaux  de  l'inté- 
rieur, tels  que  le  gr.  schâth ,  au  N.  0.  de  Bes- 
karah  ,  ceux  des  plaines  sit.  au-dessus  de  Cons- 
tantine et  celuj  des  plaines  de  Séthyf,  celui  que 
l'on  i^nconlre  à  30  1.  de  Maskarah ,  et  celui  du 
voisinage  do  Ouerkelah. 

Climat.  Le  climat  de  la  régence  est  tempéré, 
ce  qu'elle  doit  à  sa  nature  montagneuse;  s'il 
est  quelquefois  très  chaud  dans  les  plaines  et 
dans  les  vallées  encaissées,  en  été,  il  est  aussi 
souvent  très  froid  en  hiver  dans  l'intérieur,  et 
l'on  doit  se  rappeler  ce  que  nos  soldats  soulTri- 
renl  de  la  neige,  lors  de  la  première  campagne 
de  Constantine.  En  hiver,  le  thermomètre  se 
tient  presque  toujours  entre  •!  0  et  1 5°  (Réaumur)  ; 
dans  les  fortes  chaleurs  il  monte  à  32°.  Mais  les 
vents  de  la  mer  les  modifient  singulièrement. 
Les  vents  les  plus  communs  sont  ceux  du  N.  et 
du  N.  0.  ;  de  temps  à  autre  on  ressent  la  maligne 
influence  du  semoun ,  le  vent  brûlant  du  désert. 

Sol  et  productions  végétales.  Le  sol  du 
Tell  ne  paraît  avoir  rien  perdu  de  sa  fertilité, 
alors  que  ce  pays  était  le  grenier  de  Rome  ;  il  y 
û  des  districts  encore  très  remarquables  à  cet 
égard  ;  ainsi  les  plaines  de  Zeidoure,  entre  Oran 
et  Telemsen ,  celles  qui  s'étendent  au  midi 
de  Mostaghanem ,  donnent  d'abondantes  mois- 
sons de  blé.  Ce  gram  est  celui  que  les  Arabes 
cultivent  avec  le  plus  de  suite.  Ils  recueillent 
aussi  de  l'orge  pour  leurs  chevaux,  et  un  pou 
de  riz.  Les  légumes  sont  très  beaux,  et  surtout 
les  pois-chiches  et  les  melons.  La  plupart  des 
arbres  fruitiers  de  l'Europe  viennent  ici,  et  entre 
autres  le  pêcher,  l'amandier,  l'abricotier,  le 
mûrier,  le  poirier  et  le  pommier,  mais  dont  les 
fruits  sont  de  qualité  inférieure.  Il  croît  dans 
toutes  les  parties  des  noyers  et  dos  oliviers,  dont 
le  produit  est  l'une  des  richesses  de  l'habitant. 
Il  y  vient  aussi  des  châtaignes  excellentes.  Le 
raisin  mûrit  vers  la  fin  de  juillet  ;  le  citronnier  et 
l'oranger  sont  toute  l'année  couverts  de  fleurs  et 
de  fruits.  Bonah  a  reçu  le  nom  de  Belid-«l-Aneb 
(la  ville  des  jujubes) ,  des  nombreux  jujubiers 
qui  couvrent  son  territoire.  On  a  récolté  dans  le 
jardin  d'acclimatation  d'Alger,  des  cannes  à  su- 
cre, de  l'indigo,  du  coton ,  du  lin  de  la  Nouvelle- 
Zélande  {phormium  ienax).  En  général,  l'as- 
pect de  la  végétation  rappelle  celui  de  l'Espagne 
et  de  la  Provence.  Là  où  elle  s'est  trouvée  dans 
des  conditions  favorables,  on  voit  s'élever  des 
nombreux  cactus,  le  laurier-rose,  le  grenadier, 
le  myrte,  le  lentisque,  le  chêne  vert  et  le  chêne 
liège,  le  thuya,  le  cyprès,  le  térébinthe,  à  l'ombre 


AlG 

desquels  croissent  toutes  le«  plantes  odoriférantca 
de  ces  climats.  Le  pays  entre  Bone  et  la  Calle  est 
couvert  de  vastes  et  belles  forêts  de  chênes. 

Zoologie.  —  Le  cheval ,  qui  faisait  la  gloire  de 
la  Numidie,  est  aujourd'hui  bien  dégénéré.  Les 
Arabes  en  élèvent  en  grand  nombre  ;  mais  le 
gros  et  le  menu  bétail  forme  leur  principale  ri- 
chesse. Le  premier  est  d'une  petite  race  et  fournit 
peu  de  lait ,  auquel  celui  des  chèvres  et  des  bre- 
bis supplée  pour  la  confection  des  fromages.  Ils 
ont  parmi  leurs  troupeaux  beaucoup  d'e  cha- 
meaux. Les  animaux  sauvages  de  cette  partie 
du  Maghreb  sont  le  lion  ,  la  panthère,  l'once,  le 
lynx ,  le  caracal ,  la  hyène ,  le  chacal ,  le  renard , 
la  genette,  l'ichnoumon,  la  gerboise ,  le  porc- 
épic.  On  y  trouve  aussi  le  rat,  beaucoup  de  liè- 
vres, le  sanglier,  des  babouins  et  des  guenons, 
surtout  dans  le  voisinage  de  Stora  ;  l'antilope  et 
un  gr.  nombre  de  bœufs  sauvages  ou  bubales, 
surtout  dans  le  midi.  Il  paraît  que  les  parties 
les  plus  cachées  servent  de  refuge  à  quelques 
ours.  Parmi  les  reptiles,  on  compte  plusieurs 
espèces  de  lézards ,  quelques  serpents,  souvent 
assez  grands  ,  le  caméléon ,  qui  se  repose  sur 
toutes  les  haies  ;  les  tortues  de  terre  et  de  mer 
sont  nombreuses.  Les  oiseaux  ressemblent  à  ceux 
d'Europe  :  l'outarde  y  est  commune,  et  la  pintade 
ou  poule  de  Numidie  en  est  originaire  ;  le  paon 
et  les  pigeons  y  vivent  en  domesticité,  et  l'au- 
truche arpente' les  déserts  du  midi.  Quelquefois 
la  sauterelle  vient  détruire  en  un  instant  l'espoir 
du  cultivateur.  La  punaise ,  le  moustique  et  la 
puce  y  abondent  et  sont  très  incommodes.  Dans 
le  Zab,  les  scorpions  et  les  tarentules  sont  dan- 
gereux. Les  rochers  du  côté  de  la  Calle  fournis- 
sent depuis  un  temps  immémorial  de  beau  co- 
rail. Les  crabes,  les  écrevisses,  les  a-evettes, 
des  oursins  excellents,  sont  très  communs  sur 
ces  rivages. 

Minéralogie. — Les  mont,  de  l'oasis  de  Mozab 
renferment  de  riches  mines  d'or  ;  mais  jusqu'à 
présent  le  Tell  n'a  offert  que  du  fer,  dont  un 
gîte  est  exploité  par  les  Kobâyls  des  environs  du 
Boudgéiah  ;  du  plomb  donnant  quelquefois  8  p. 
0/0,  dans  le  terrrit.  desBeni-Abou-Thaleb  (prov. 
de  Constantine).  On  a  trouvé  des  diamants  dans 
le  Oued-el-Ranel ,  et  plusieurs  dénominations 
appliquées  à  certains  lieux  par  les  Arabes  sem- 
blent indiquer  d'autres  richesses  métalliques.  Le 
sel  est  très  abondant  partout,  et  l'eau  d'un  gr. 
nombre  de  sources  en  est  imprégnée.  On  trouve 
çà  et  là  des  sources  thermales  souvent  très 
chaudes,  telles  que  les  Hammam  Meryghah  et 
les  Hammam  Meskoutyn,  qui  sont  brûlantes. 

Population,  langues,  religion,  industrie 
ET  COMMERCE.  —  La  population  de  la  régence  a 
été  évaluée,  peu  de  temps  après  la  conq'uète,  à 
1,798,000  individus,  ainsi  divisés  :  Berbères 
830,000,  Arabes  des  villes  ou  Maures  600,000, 
Arabes  Bédouins  ou  Bédaouvs  20{»,000,  Noirs 
70,000,  Juifs  45,000,  Koul-ôùglys  53,000  ;  mais 
on  compend  facilement  que  ce  poiiitest  trèscon- 
troversable.  Cependant  il  me  semble  que  l'éva 
luation  en  est  assez  exacte,  en  observant  néan 
moins  que  les  Maures  ou  Arabes  des  villes  sont 
trop  nombreux  et  que  leur  chiffi'«  devrait  prendre 
la  place  de  celui  des  Bédouins,  et  vice  versa. 
{Voy.  les  mots  Berbères,  Arabes  et  Bédouins.) 

Les  deux  langues  les  plus  en  usage  sont  Je 


ALG  i-  46  -2 

berbère  ou  amazigh  et  l'arabe  ;  sur  tout  le  littoral 
on  emploie  la  langue  franque,  mélange  de  cata- 
lan, de  provençal,  d'italien,  de  français  et 
d'arabe. 

La  religion  dominante  de  la  régence  est  le 
mohammedisme.  Il  y  a  beaucoup  de  Juifs,  et  de- 
puis la  conquête,  un  gr.  nombre  de  chrétiens  de 
diverses  communions.  Un  fait  très  remarquable 
dans  l'histoire  de  ces  régions  est  la  création  d'un 
évêché  à  Alger,  par  ordonnance  du  23  août  der- 
nier; il  est  suffragant  de  la  métropole  d'Aix,  et  a 
pour  diocèse  la  régence  entière. 

L'industrie  de  la  popul.  est  encore  dans  l'en- 
fance et  se  borne  à  l'exploitation  des  produits 
ruraux ,  à  leur  transport  dans  les  villes  et  les 
marchés,  à  l'exploitation  de  minerais  de  fer, 
dont  on  fait  de  grossiers  ustensiles  ,  à  la  fabri- 
cation de  tissus  de  laine  et  de  poil  de  chameau 
pour  les  tentes ,  d'ustensiles  en  bois ,  de  van- 
nerie. 

Le  comm.  de  la  régence  est  plus  important 
que  son  industrie,  il  consiste  surtout  en  blé, 
cuir,  cire,  miel,  qui  s'exportent  par  les  ports 
de  la  côte.  Les  importations  dépassent  six  rail- 
lions, et  se  font  tant  à  Alger,  qu'à  Oran  et 
Bone. 

Gouvernement.  —  Le  gouvern.  de  l'Algérie 
est  entre  les  mains  d'un  gouverneur-général , 
résidant  à  Alger,  ayant  sous  ses  ordres  deux 
officiers-généraux  qui  dirigent  tous  les  semces 
à  Oran  et  à  Constant!  ne  ;  un  intendant-général 
chargé  de  Fadministration  ,  et  qui  de  même  a 
pour  délégués  dans  ces  deux  mômes  villes  deux 
sous-intendants.  Il  y  a  une  cour  criminelle,  une 
cour  de  justice  et  un  tribunal  correctionnel ,  à 
Alger;  2  juges  royaux  faisant  fonction  de 
juges  d'instruction,  à  Oran  et  Bone.  Cette  di- 
vision administrative  correspond  du  reste  à  l'an- 
cienne, qui  était  en  5  beyliks  ou  provinces,  d'O- 
ran ,  de  Tythery  et  de  Constantine ,  le  territ.  et 
la  ville  d'Alger  formant  une  juridiction  particu- 
lière. Excepté  laprov.  de  Tythery,  qui  fait  partie 
aujourd'hui  de  celle  d'Alger,  on  a  conservé  la 
dénomination  des  deux  autres.  Les  indigènes 
ont  gardé  les  espèces  de  magistrats  ou  de  chefs 
auxquels  ils  avaient  recours  sous  les  anc.  deys. 

Précis  historique.  —  La  rég.  d'Alger  est 
formée  de  l'anc.  Numidie  et  de  l'anc.  Mauritanie 
Césarienne  ^  dont  les  souverains  Syphax,  Massi- 
nissa,  Jugurtha,  Juba,  ont  joué  un  grand  rôle 
dans  l'histoire  de  Rome.  Ces  provinces  devinrent 
si  ilorissarites  du  temps  des  empereurs,  que  l'on 
y  comptait  encore  sous  Constantin  296  sièges 
episcopaux.  Sous  Tibère ,  il  fut  rendu  un  décret 
qui  portait  défense  d'y  exiler,  parce  que,  y  est- 
il  dit,  en  quittant  Borne  on  retrouverait  Borne. 
Et  il  ne  faut  pas  croire  qu'il  y  ait  rien  d'exagéré 
dans  ces  paroles,  car  on  voit  encore  deux'fois 
autant  de  villes  ruinées  que  les  écrivains  men- 
tionnent de  cités.  Plusieurs  de  ces  villes ,  telles 
que  Césarée,  Hippone,  Theveste ,  Cista,  la 
moderne  Constantine,  Zainah,  Eagaïs,  étaient 
considérables,  et  Lambara  montre  encore  les 
ruines  des  12  arcs  de  triomphe  qui  Im  ser- 
vaient de  portes.  Ce  fut  au  v«  siècle  que  les 
barbares  foulèrent  pour  la  première  fois  le  sol 
de  ces  contrées  embellies  par  plusieurs  siècles 
de  civilisation.  Les  Vendales,  sous  Gensérik  ,  y 
fondèrent  une  mooajrftbie  éphémère,  qui  tomba 


ALG 

S0U3  les  coups  de  Bélisaire,  el  ce  paya  resta 
soumis  aux  empereurs  grecs  jusqu'au  temps  où 
les  conquérants  arabes  subjuguèrent  l'Afrique 
sept.  A  la  suite  de  leur  domination,  s'élevèrent 
quelques  petites  royautés  indépendantes  ,  dont 
la  plus  puissante  fut  celle  de  Boudjéiah. 
Mais  les  Espagnols,  après  avoir  chassé  de  la 
péninsule  les  derniers  restes  de  la  population 
maure,  portèrent  leurs  armes  sur  le  continent 
africain,  et  s'emparèrent  d'Oran,  d'Alger  et  de 
Boudjéiah.  Le  fameux  Aroudj-Barberousse ,  ap- 
pelé par  les  Algériens,  les  repoussa ,  prit  le  titre 
de  roi  et  trouva  bientôt  la  mort  dans  une  bataille 
contre  les  ennemis  du  nom  musulman  ;  son  frère 
Kahyr-Eddyn ,  qui  lui  succéda ,  ne  se  sentant  pas 
la  force  de  soutenir  la  couronne,  en  fit  hom- 
mage, en  1520,  au  soulthàn  Sélim  1".  Celui-ci 
l'accepta,  et  c'est  depuis  cette  époque  que  la 
région  dont  Alger  marque  le  centre  a  pris  le  titre 
de  régence.  Pendant  fort  longtemps  la  Porta 
envoya  à  Alger  des  paschâ,  qui  gouvernaient 
concurremment  avec  les  beys;  mais  ces  'deux 
puissances,  se  portant  mutuellement  ombrage, 
ne  pouvaient  exister  ensemble ,  et  les  deys  se 
débarrassèrent ,  sous  des  prétextes  plus  ou  moins 
spécieux ,  de  leurs  incommodes  argus.  Depuis 
cette  époque  ,  la  régence  n'était  véritablement 
qu'une  dépendance  nominale  de  l'empire  Turk. 
Le  pouvoir  souverain ,  après  avoir  passé  succes- 
sivement entre  les  mains  d'un  grand  nombre 
de  deys,  se  trouvait  en  1818  entre  celles  de 
Houssein.  Celui-ci,  manifestant  depuis  long- 
temps le  désir  de  dépouiller  la  France  des  avan- 
tages que  celle-ci  avait  acquis  à  des  conditions 
très  onéreuses,  se  permit  enfin  personnellement 
une  insulte  grave  envers  le  consul  de  France  et 
refusa  d'en  donner  satisfaction.  Alors  les  ports 
de  la  régence  furent  étroitement  bloqués;  mais 
cette  mesure  n'occasioua  que  des  dépenses , 
sans  amener  aucun  résultat,  et  la  France  voulut 
bien  généreusement  faire  de  nouvelles  ouvertu- 
res. Celles-ci  donnèrent  lieu  à  une  nouvelle  in- 
sulte ,  et  alors  on  résolut  de  châtier  le  forban.  En 
peu  de  temps  une  armée  nombreuse  fut  réunie 
et  embarquée  à  Toulon ,  les  15  et  16  mai  1830  ,. 
sur  une  flotte  non  moins  considérable,  qui  se 
trouva  sur  la  côte  le  14  juin.  Vingt  jours  après, 
la  ville  d'Alger ,  ce  repaire  de  pirates  audacieux , 
qui  faisait  trembler  l'Europe  et  rançonnait  toutes 
les  puissances,  sans  en  excepter  l'Angleterre, 
fut  occupée  par  les  Français.  Depuis  cette  époque, 
diverses  expéditions  militaires  ont  complété  l'oc- 
cupation de  la  régence.  Oran,  Bone ,  Boudjéiah , 
Maskarah,  furent  successivement  occupés;  il  y 
a  peu  de  mois  que  Constantine  est  tombée  entre 
nos  mains ,  à  la  suite  de  deux  pénibles  campa- 
gnes, et  la  prise  de  possession  de  Stora,  opérée 
dernièrement,  est  venue  compléter  la  série  des 
événements  les  plus  remarquables  dont  ces 
contrées  ont  été  le  théâtre  depuis  qu'elles  sont 
en  notre  possession. 

AliGER,  en  arabe,  elDjezuir  (les  îles),  anc. 
Icosium,  cap.  de  l'anc.  régence  d'Alger,  est 
sit.  sur  le  bord  occ.  de  la  vaste  baie  du  même 
nom,  et  couvre  en  amphithéâtre  le  versant  or.  du 
Mont  Boudjaiiah,  dont  le  point  le  plus  élevé,  et 
occupé  par  la  Kassbah  ou  citadelle,  est  à  118 
mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  Ses  mu- 
railles 6ont    flanuuées    de  40   batteries,  sur 


ALG 


«-47  - 


ALH 


en^f on  3,000  mètres  de  circuit ,  40  pied$  de 
haut  du  côté  de  la  mer,  30  pieds  du  côté  do 
la  campagne  ,  12  pieds  d'épaisseur,  et  sont  bor- 
dées de  fossés  dont  la  largeur  varie  de  32  mètres 
hîs.  A  l'extrémité sypôrieure  du  triangle  irrégu- 
lier que  forme  la  v.,  s'élève  la  célèbre  Rassbah, 
agglomération  d'édifices  couvrant  une  surface 
de  près  de  deux  hectares  ,  et  qui  renferme  une 
vaste  poudrière,  une  fontaine,  une  mosquée, 
qui ,  ainsi  que  les  autres  bâtiments ,  a  été  con- 
vertie en  citadelle.  En  dehors  de  la  porte  Bàb- 
el-Oupd  est  le  fort  Neuf  ou  Bordje-Ezzoubia,  à 
200  mètres  duquel  on  trouve  le  fort  des  Vingt- 
Quatre -Heures  ou  Bordj-Sidy-Takelilet.  L'île 
qui  ferme  le  port  est ,  en  outre ,  couverte  de 
batteries  formidables  ;  tout  cela  est  encore  com- 
mandé par  le  fort  dit  de  l'Empereur,  qui  com- 
plète le  système  de  défense  de  la  ville ,  avec 
quelques  batteries  élevées  sur  le  bord  de  la  rade 
et  le  fort  du  cap  Matifou ,  à  l'ouTerture  de  la 
baie ,  à  l'E.  A  l'exception  des  rues  Bab-Azoun 
et  Bab-el-Oued ,  qui  traversent  la  ville  basse 
dans  toute  sa  longueur ,  les  rues  d'Alger  sont 
toutes  excessivement  étroites ,  tortueuses ,  quel- 
quefois si  escarpées ,  que  l'on  y  a  pratiqué  des 
marches.  En  1772 ,  on  commença  la  belle  place 
dite  du  Gouvernement  y  de  près  de  500  pieds  de 
long  sur  250  de  large ,  ornée  de  rangées  d'ar- 
bres et  d'un  bassin.  Elle  est  près  du  mouillage, 
et  on  y  par^'ient  par  une  rue  de  nouvelle  con- 
struction ,  dite  rue  de  la  Marine.  Les  maisons , 
qui  ont ,  la  plupart ,  trois  étages ,  sont  badigeon- 
nées à  la  chaux  ,  surmontées  de  terrasses  ,  et 
ne  présentent ,  à  l'intérieur,  que  de  hautes  mu- 
railles percées  de  quelques  rares  et  petites  fe- 
nêtres grillées.  Les  principaux  édifices  d'Alger 
sont  l'ancien  palais  du  dey,  où  se  trouve  le  ma- 
gasin de  campement;  le  vieux  palais,  qui  lui 
est  contigu,et  oij  l'on  a  placé  l'intendance  civile, 
la  manutention  et  le  tribunal  de  poHce  correc- 
tionnelle ;  les  mosquées ,  au  nombre  de  vingt , 
dont  l'une ,  celle  du  divan ,  a  été  convertie  en 
église  ;  trois  chapelles  ,  quatorze  casernes.  Elle 
possède  une  petite  bibliothèque  publique  (  fon- 
dée en  1832  par  les  soins  de  M.  Genty  de  Bussy), 
plusieurs  écoles  pour  ies  indigènes  et  les  Euro- 
péens ,  plusieurs  hôpitaux.  Les  Juifs  ont,  à  Al- 
ger ,  deux  grandes  mosquées  et  douze  petites. 
A  115  mètres  des  fossés  de  la Kassbah,  s'élèvent 
les  anc.  écuries  du  dey,  édifice  vaste  et  orné  de 
jardins  ,  occupé  par  un  quartier  de  cavalerie. 
Alger  n'a  pas  d'eau  douce  ;  mais  on  y  a  remé- 
dié en  y  amenant  les  eaux  «l'une  belle  source 
située  près  du  fort  de  l'Empereur,  et  qu'ali- 
mentent soixante-quinze  fontaines  toutes  pour- 
vues d'une  tasse.  Chaque  maison  a  une  citerne 
pour  recueillir  les  eaux  de  pluie ,  mais  elles  sont 
rarement  pleines.  L'industrie  manufacturière 
est  nulle ,  mais  en  compensation  le  commerce 
est  très  important.  Le  port  est  fermé  par  une 
pet.  île  jointe  au  continent  par  une  jetée  dite  de 
Cherédin  (Khayn-Eddin  ),  d'après  le  frère  d'A- 
roudj-Barberousse,  qui  la  fit  construire  pour 
les  esclaves  chrétiens.  Elle  a  200  mètres  de  long 
et  est  bordée  de  magasins.  L'île  renferme  une 
grosse  tour  armée ,  dite  le  Phare ,  et  où  l'on  a 
étabU  un  observatoire ,  une  caserne  d'artille- 
rie, une  de  mineurs,  deux  magasins  à  poudre, 
des  chantiers  de  construction   et  va  cabestan 


qui  sert  à  fermer  le  port  au  moyen  d'une  cliaîne. 
La  jetée  et  l'île  prennent  le  nom  général  de  la 
Marine.  Sur  une  pointe  de  terre  qui  ferme  le 
port ,  au  S.  0. ,  on  a  établi  le  lazaret  et  le  bu- 
reau de  santé.  Le  bassin  du  port  a  près  de  290 
mètres  de  long  sur  142  de  largeur  moyenne. 
Les  bâtiments  y  sont  les  uns  sur  les  autres ,  et 
usent  beaucoup  de  corde ,  pour  s'y  maintenir 
en  hiver.  Sa  profondeur  varie  de  6  mètres  1/2 
à  1  mètre  1/2.  En  dehors  du  port ,  vis  à-vis  dg  , 
la  porte  de  la  Pêcherie ,  s'étend  le  mouillage  du 
commerce ,  où  l'on  mouille  depuis  10  mètreï 
jusqu'à  6  décimètres.  | 

Alger  paraît  avoir  remplacé  l'anc.  Rutconium. 
Léon  l'Africain  et'Marmol  disent  qu'on  l'appât 
lait  autrefois  Mezganâ,  du  nom  d'une  fannllo 
africaine  de  Berbère.  Son  nom  actuel  est  une 
altération  du  nom  arabe  El-Djézayr,  les  îles  , 
qui  provenait  des  deux  petits  îlots  dont  fut  for- 
mée l'île  où  s'élève  le  phare.  Les  puissances 
chrétiennes  ,  qui  n'avaient  pas  jugé  à  propos  de 
se  réunir  pour  détruire  ce  repaire  de  forbans , 
l'ont  cependant  souvent  fort  maltraité.  C'est 
ainsi  qu'il  fut  bombardé  en  1682  et  1683  par 
les  Français  aux  ordres  de  l'amiral  Duquesne , 
et  en  1688  par  le  maréchal  d'Estrées  ;  en  1770 
et  1772,  par  les  Danois;  en  1788  et  1794,  par 
les  Espagnols  ;  en  1812,  parle  commodore  amé- 
ricain Decatur,  et  en  1816  par  lord  Exmouth,  aidé, 
de  l'amiral  hollandais  Van  der  Capellen.  Les 
collines  et  les  vallées  des  environs  d'Alger  sont, 
couvertes  de  8  à  9,000  maisons  de  campagne. 
Lat.  N.,  56»  47';  long.  E.,  0°  44'.  Distance  de 
Paris,  3001.  S. 

AIGEZIRAH  ou  Al-Dgeziret  {Vile ^  en 
arabe),  contrée  de  la  Turkie  asiat.  Foy.  Empire 
Ottoman. 

AXiGEZIRAS  {à^Al-Djéziret,  en  arabe,  l'île), 
pet.  v.  d'Espagne  (Cadix),  à  l'emb.  du  rio  Mel , 
vis-à-vis  de  Gibraltar ,  avec  un  port  et  une  ci- 
tadelle en  ruines.  Un  bel  aqueduc  l'approvi- 
sionne d'eau.  Comm.  de  houille ,  tirée  du  voisi- 
nage ,  un  peu  de  blé  et  d'eau-de-vie.  Algezîraa 
est  le  Portus  Albus  des  Romains,  et  le  heu  natal 
de  Pomponius  Mêla,  le  géographe.  En  1801,  la 
contre-amiral  Linnois,  après  avoir  démâté  trois 
vaisseaux  anglais ,  leur  en  avoir  pris  un ,  leur 
avoir  tué  1 ,500  hommes,  et  avoir  ainsi  comprimé 
des  forces  doubles  des  siennes,  y  rejoignit  la 
flotte  espagnole ,  qui  l'y  attendait.  Napoléon  la 
créa ,  pour  ce  beau  fait  d'armes ,  comte  d'Algé" 
ziras.  A  2  1.  0.  de  Gibraltar.  Lat.  N.,  36»  8'  0"; 
long.  0.,  7»  46'  27". 

AXGHERO ,  pet.  v.  forte  de  Sardaigne ,  sur 
la  côte  occid.  ;  évêc.  On  y  remarque  la  cathé- 
drale, qui  est  très  belle.  Elle  a  un  haras.  Grand 
comm.  de  blé,  pèche  de  corail.  Culture  de  l'in- 
digo avec  succès  aux  environs.  Son  port  est 
étroit,  et  ne  peut  recevoir  que  de  petits  bâti- 
ments ;  mais  à  1  1.  de  là  est  le  Porto-Condé , 
le  plus  sûr  de  l'île ,  qui  peut  admettre  plusieurs 
flottes ,  et  qui  est  bien  protégé  par  des  tours  for- 
tifiées. 7,000  habit.  A  6  1.  S.  S.  0.  de  Sassari. 

AIiGOM'QUIBI'S ,  tribu  du  Bas-Canada ,  qui 
habite  les  rives  du  lac  St.-Jean  et  de  la  Saghe- 
nay,  et  est  en  partie  chrétienne.  Ils  appartien- 
nent à  l'anc.  nation  des  Lenni-Lenapes ,  qui  fut 
souvent  désignée  sous  leur  nom. 

AliHAMA  .  cet.  v.  d'Kspa^iie  (Grenade), 


avec 
4 -183  habit.  A 


ALI  "-^ 

âii  pied  d'une  colline,  avec  des  eaut  minérales 
6,283  habit.  A  9  1. 1/2  S.  0.  de  Grenade. 

AXHASIA,  bg.  d'Espagne  (  M'ircie)  , 
des  eaux  minérales  renommées 
71.0.  S.O.  deMurcie.  ,   ,^ 

AXHAHarSKA,  bg.  du  Portugal  (Estrama- 

dure),  sur  le  Tage ,  avec  un  mouillage  sûr.  Fabr. 

de  toiles  ;  pèche.  1,600  habit.  A  6  1.  Pn.  N.  E.  de 

Lisbonne.  ,        ,,_, 

AXHAUMV-DE-I^-TORILE ,   bg.  d'Es- 

pa-^ne  (Valence  \  sur  une  éminence.  Fabr.  de 
savon.  3,600  habit.  A  7  1.  0.  S.  0.  de  Malaga. 

AXHUATI  (  l'anc.  Hermus) ,  riv.  de  la  Tur- 
kie  asiat.  (Bagdad),  affl.  du  Ehabour.  Cours  , 

501. 

AXHTTCXMAS,  préside  de  l'Espagne,  sur 
la  côte  de  l'empire  de  Marok,  à  18 1.  0.  S.  0.  du 
cap  Tres-Forcas  ;  avec  un  mouillage.  Il  est  situé 
sur  un  îlot,  et  est  bien  fortifié. 

AUCAN-DE-ORTXGA  ,  bg.  d'Espagne  , 
prov.  et  à  13  1. 1/2  E,  S.  E.  de  Jaen.  Eaux  miné- 
rales célèbres. 

AXICANTE  {Lucenium) ,  v.  forte  d'Espa- 
gne (  Valence  ) ,  entre  des  mont. ,  à  l'entrée 
d'une  baie  fermée  par  les  caps  de  la  Huerta  et 
de  San-Pablo  ;  dominé  par  un  chàt.-fort.  Ses 
rues  sont  étroites  et  mal  percées.  Elle  possède 
■une  manuf.  de  toiles  et  de  mouchoirs,  de  fil  et  de 
coton ,  et  une  fabrique  de  savon  très  recherché 
par  toutes  les  manuf.  de  laine  de  l'Espagne. 
Cette  ville  est,  après  Cadix  et  Barcelonne ,  la  ;j1us 
commerçante  du  royaume ,  et  son  port  un  de 
ceux  où  les  bâtiments  nationaux  paraissent  en 
plus  grand  nombre.  Il  exporte  pour  l'étranger, 
beaucoup  plus  qu'aucun  autre  port  d"Espagne , 
ces  productions  si  abondantes  sur  cette  côte  : 
des  vins,  des  eaux  de-vie,  des  amandes,  de 
l'anis ,  de  la  sparterie ,  du  sel ,  du  safran ,  et  en- 
viron 100,000  quintaux  de  vanille ,  dont  80  pour 
la  France,  et  le  reste  pour  l'Angleterre,  Le  port 
d'Alicante ,  qui  n?est  qu'une  rade  vaste  et  sûre , 
mais  ayant  peu  de  fond ,  est  l'entrepôt  de  pres- 
que toutes  les  marchandises  venant  des  ports  de 
la  Méditerranée ,  et  destinées  pour  la  consom- 
mation de  l'Espagne.  Les  Français  y  portent  des 
toiles,  des  draps,  de  la  quincaillerie  ;  les  An- 
glais, de  la  quincaillerie,  et  autres  articles  de 
leurs  fabriques  ;  de  la  morue,  etc.  Ses  environs, 
très  fertiles,  produisent  un  vin  très  renommé. 
—  Alicante  a  remplacé  l'anc.  Lucentum.  Elle 
est  à  2i  1.  S.  S.  0.  de  Valence  ,  et  à  90  1.  S.  de 
Madrid ,  par  58"  20'  41"  de  lat.  N.,  et  '1"  48'  SO" 
de  long.  E. 

AXîCATA ,  V.  de  Sicile,  sur  un  rocher 
qui  domine  la  mer,  avec  deux  ch;M.- forts, 
et  un  polit  port,  par  lequel  il  se  fait  un  grand 
comm.  de  grains,  pâtes  (macaronis),  pistaches, 
amandes,  soufre,  soude.  Près  de  li\,  les  ruines 
de  Gela.  12,000  habit.  A  8  1.  1/2  S.  E.  de  Gir- 
genli.  I^it.  iN.,  37°  4'  25";  long.  E.,  11°  53'  20". 

AIJ3P£,  pet.  v.  du  roy.  de  Naples  (Terre  de 
Labour),  que  son  atmosphère  insalu.hre  rend  à 
peu  près  inhabitable.  L'évoque  réside  à  Pied- 
monte,  dont  elle  est  àl  1.  S.  0.  Une  cathédrale 
et  5  autres  églises.  Fort  anc.  1,800  habit. 

AX<IGHAR  ,  V.  de  l'Hindoustan  ,  avec  l'une 
des  plus  fortes  citad.  de  cette  région ,  et  qui 
fut  emportée  par  les  Anglais  en  1803.  A  19  l/iN. 
d'Agrah. 


AtL 

AUOfAM'-StT-TENT ,  com.  de  France 
(Hérault).  1,129  habit.  A  1  1.  3/4  0.  de  Pé- 

zénas. 

AlJ]ffOSa:s ,  pet.  V.  de  Suède  (Elfsberg) , 
entre  de  hautes  mont. ,  sur  le  Mjœrn.  Elle  est 
très  bien  bâtie.  Jonas  Alstrœmer ,  le  créateur  de 
l'industrie  suédoise ,  y  a  établi  des  fabr.  de  bas 
de  soie  et  de  coton ,  de  draps ,  de  tabac  et  de 
pipes.  Une  route  établie  parle  fils  d'AIstrœmer, 
conduit  à  Gœteberg.  1,800  habit.  A  11  1.  1/2 
S.  S.  E.  de  Venersborg. 

AXISTAR  ou  Allestar  ,  pet.  v.  de  la  pres- 
qu'île de  Malakka  (Kédah).  Résidence  du  roi  de 
Kédah,  qui  y  habite  un  fort.  Elle  fait  quelque 
comm. 

AXISE-SAINTE-REIDri:,  bg.  de  France 
(Côte-d'Or) ,  bâti  sur  l'emplacement  d'Alesia, 
lieu  du  martyr  de  Ste.-Reine  (265).  Mines  de  fer 
et  eaux  minérales.  581  habit.  A  3/4  de  1.  N.  0. 
de  Flavigny. 

AlâiXAjar  (Alixianum).^  com.  de  France 
(Drôme).  2,429  habit.  Ail.  1/2  S.  de  Romans. 

AliJESAR ,  bg.  du  Portugal  (Algarves) ,  à 
3/4  de  1.  de  l'emb.  de  l'Algisar,  dans  la  baie 
d'Arrifana ,  où  les  navires  mouillent  par  8  et  12 
brasses  d'eau  ,  à  l'abri  d'un  fort.  233  maisons. 
A  7  1.  N.  N.  0.  de  Lagos. 

AI.JUBARROTA,  bg.  du  Portugal  (Estra-" 
madure),  sur  une  mont.  Fabr.  de  faïence  et  de 
poterie.  Célèbre  par  la  bataille  du  14  août  1383, 
remportée  par  Jean  I*"" ,  roi  de  Portugal ,  sur 
Jean  I«',  roi  de  Castille,  dont  on  célébrai  t  tous  les 
ans  l'anniversaire.  287  feux.  A  3  1.  S.  0.  de 
Leiria. 

AXKMAAR,  anc.  V.  de  Hollande  (Nord- 
Hollande),  près  du  lac  desséché  de  Schermeer, 
et  qui  est  traversée  par  des  canaux  bordés  d'ar- 
bres, ch.-l.  d'arrond.,  etc.  Ses  rues  sont  très 
propres  et  ses  maisons  bien  bâties.  On  y  remar- 
que l'hôtel-de-ville  et  l'arsenal.  Elle  possède  un 
collège ,  une  société  de  physique ,  un  théâtre  ; 
et  comm.  en  bétail,  chevaux,  grains,  fro- 
mages, fleurs,  et  surtout  en  tulipes.  Ses  env. 
fournissent  le  meilleur  beurre  et  le  meilleur 
fromage  de  la  Hollande.  Un  joli  bois  se  trouve 
à  la  sortie  de  la  ville.  8,300  habit.  AGI.  1/2  N. 
N.  0.  d'Amsterdam. 

AXiZiAH-ABÂ3>,  anc.  prov.  de  l'Hindoustan, 
entre  les  2i-  et  26'^  de  lat.  N.,  au  midi  du  roy. 
d'Oude.  Elle  a  98  1.  de  long  sur  44  de  large,  et 
une  popul.  do  7,000,000  habit.  Cette  prov.,  qui 
est  comprise  dans  la  présidence  du  Bengale ,  est 
entièrement  au  pouvoir  des  Anglais,  à  l'excep- 
tion de  quelques  pet.  dislr.  du  Bandelkand.  Ses 
principales  divisions  sont  le  distr.  d'Allahabâd  , 
ceux  de  Bandelkand ,  de  Khanpoura  et  de 
Djouanpoura ,  les  territ.  de  Réouah ,  Benarès, 
llvrzapoura,  et  Manckpoura.  Allahabâd ,  ch.-l. 

"^AIiIiAH-ABÂB  (résidence  de  Dieu) ,  v.  sit. 
au  confl.  du  Gange  et  de  la  Djena,  dont  le 
cours  est  commandé  par  son  fort,  le  gr.  arsenal 
des  prov.  supérieures.  Elle  est  bien  déchue, 
quoiqu'elle  soit  encore  l'entrepôt  de  toutes  les 
prov.  voisines.  Presque  toutes  ses  maisons  occu- 
pent l'emplacement  d'édifices  plus  solides.  Cette 
V.  est  pour  les  Hindous,  le  plus  gr.  et  le  plus 
saint  des  pmyagas  ou  confl.  de  11.;  aussi  le  con- 
cours des  pèlerins  y  est-il  immense.  L'empereur 
Akbareuàllèctionuait  le  séjour.  20,000  habit.  A 


ALL 

B»^naros.  l^t. 


de  Franco  (Morbihan), 


10  1.  0.  tlo  BtSnarôs.  l-it.  N. 
E.,  70'  r,8'. 

AI.I.AIRI: ,    oom 

<li.-l.  de  caiit.  2,029  habit.  A  1  1.  ]yC5  N.  0.  de 
Medon. 

AIiIlAMP,  vg.  de  France  (Meurthe).  Avec 
une  verrerie  considérable.  451  habit.  Al  1.1/2 
0.  N.  0.  de  Colonil)ey-anx-Belles-Feninies. 

AU.AMFARVA,  v.  de  rHiiidoustan  (Kar- 
nate).  Avec  des  puits  de  bonne  eau.  A  8  1.  IN".  F. 
de  Pondichéi'y. 

AJLJjAN,  vg.  de  France  (Drôme) ,  à  l'extré- 
m'ilé  d'un  mamelon  sablonneux  assez  élevé. 
Fabr-  de  pet.  étoiles.  C'est  sur  soti  territ.  qu'ont 
t'ti-  plantés  les  premiers  mûriers  de  France.  Vins 
estini^és.  1,124  habit.  A  1  1.  2/3  E.  S.  E.  de 
Montélimar. 

AXXANCHES  ,  pet.  v.  de  France  (Cantal), 
ch.-l.  de  cant.  Comm.  de  cuirs  et  de  bétail.  2,502 
habit.  13  A  2  1.  3/i  N.  N.  E.  de  Murât. 

AIiXfASSAC,  pet.  t.  de  France  (Corrèze). 
i,860  habit.  A  1  1.  N.  N.  0.  de  Donzenac. 

^liliAUCH,  bg.  de  France  (Bouches-du- 
Rhône],  sur  la  pente  d'un  coteau  aride,  à  la 
source  de  la  pet.  riv.  de  Jaret.  Ce  fut  la  première 
colonie  des  Marseillais  dans  la  Gaule.  1,830 habit. 
A  1  1.  2/5  E.  N.  E.  de  Marseille. 

AIiIiEGHJÉN'É  (Alleghany),  ou  Apalachey. 
Nom  d'un  système  de  hauteurs  qui  s'étend  dans  la 
partie  or.  des  États-Unis,  parallèlement  aux  ri- 
vages de  l'océan  Atlantique,  depuis  les  bords  du 
Mississipi  jusqu'au  cap  Gaspé  ,  à  l'embouchure 
du  tl.  St.-Laurent.  A  peu  d'exception  près,  ce 
système  se  compose  toujours  de  deux  chaînes 
parallèles  ,  entre  lesquelles  s'étend  une  longue 
vallée  arrosée  quelquefois  transversalement, 
presque  toujours  longitudinalement.  Anisi  au 
]\.  de  l'Hudson ,  qui  coupe  le  plateau  en  deux 
parties,  sont  les  Green-Mountains  et  las  Tom- 
Mountains,  courant  de  chaque  côté  du  Connec- 
ticut.  Au  midi,  les  AUeghénés  proprement  dits 
et  les  monts  Cumberland  d'un  côté ,  et  les 
Blue-Ridge  de  l'autre.  Comme  le  nom  d'Alle- 
ghéné  désigne  plus  particulièrement  ce  dernier 
ensemble  de  montagnes,  ce  sera  le  seul  que  nous 
décrirons  ici.  Les  Blue-Ridge  forment  la  crête 
or.  du  plateau,  celle  qui  regarde  l'Océan.  Elle 
commence  à  l'emb.  de  l'Ohio,  ti'averse  l'état  de 
Tennessee,  se  dirige  de  l'O.  à  l'E.,  dans  la  partie 
soptentr.  de  ceux  de  Mississipi ,  d'Alabama  et  de 
^Jéorgie  ,  change  ici  de  direction  pour  courir  du 
S.  0.  au  N.  E.dans  les  états  des  Carolines  mérid. 
et  septentr.,  Virginie,  Maryland,  Pennsylvanie, 
New-Jersey  et  New-York,  et  se  termine  à  West- 
Point,  au  bord  de  l'Hudson,  Sa  longueur  est  de 
•i50  I.  Toutefois  on  ne  commence  à  lui  appliquer 
.'e  nom  de  Blue-Ridge  qu'en  Géorgie.  C'est  à 
partir  de  ce  point  qu'elle  offre  une  égalité  de 
bauteur  qui  la  rend  fort  remarquable  et  qui 
pourrait  la  faire  comparer  à  un  parapet;  sa  hau- 
teur moyenne  est  de  17S  toises  au-dessus  des 
plaines  voisines;  sa  pente  est  très  rapide,  et  c'est 
à  peine  si  sa  base  s'avance  à  2  ou  3  1.  Dans  l'A- 
labama,  la  chaîne  a  3,000  pieds  d'élévation.  La 
Blue-Ridge,  très  rapprochée  de  l'Océan  vers  le 
N.  E.  ,en  est  fort  éloignée  au  midi.  L'Alleghéné 
proprement  dit  est  parallèle  à  la  Blac-Ridge , 
dans  sa  dernière  direction,  et  la  Cumberland 
dans  hi  première.  On  peut  regarder  la  gr.  Ken- 


—  49  —  ALL 

long,  hawa  com*n<i  le  point  île  division  de^  deux 
crêtes.  Leur  longueur  réunie  est  à  peu  près 
égal*!  aux  Montagnes  Bleues;  elles  en  sont  gé- 
néralement éloignées  de  10  à  12  lieues,  et  il  est 
assez  facile  d'en  suivre  la  direction ,  si  oe  n'est 
au  N.  E.  dans  la  Pennsylvanie,  où  les  ramilica- 
tions  se  multiplient  et  sont  ;i  peine  distinctes  de 
la  crête  principale.  Du  reste,  les  deux  chaînes  se 
lient  souvent  l'une  à  l'autre  par  des  cliainons 
transversaux.  (.'Allegliéné  a  une  élévation 
moyenni;  de  410  toises  (2,4(10  pieds)  ;  les  Cuin- 
berland-Mountains  ont  (pielqu(>s  sonunels  un 
peu  plus  hauts.  Les  principales  ramifications  de 
ces  diverses  montagnes  sont  les  monts  Katskill 
qui  longent  la  rive  dr.  de  l'Hudson  ,  et  dont  luie 
cime  atteint3,000  pieds;  les  Laurel-Mouniains, 
côte  sèche  et  rocailleuse  qui  borne  l'horizon  au 
S.  E.  de  Pittsburg;  les  Nonh-Movnlains 
chaînes  parallèles  à  la  Blue-Ridge  et  aux  AUe- 
ghénés propres  ,  et  qui  s'étend  entre  elles  deux 
dep\iis  la  Potomac  jusqu'aux  Katskill  ;  eniin  les 
South-Mountains,  en  Vu-ginie,  dans  les  même« 
conditions  que  les  précédentes.  L'Ottcr-Peak , 
en  Virginie ,  qui  a  639  toises ,  et  la  Table-Moun- 
tain ,  qui  en  a  667,  sont  les  plus  hauts  sommets 
de  la  Blue-Ridge.  Les  principales  rivières  qui 
descendent  des  deux  chaînes  vers  l'Océan,  sont  : 
la  Rappahannock ,  la  Pedre,  la  Santi  et  la  Sa- 
vannah,  qui  viennent  directement  de  la  Blue- 
Ridge;  les  courants  qui  forment  l'Alalamaha, 
l'Appalachicola,  l'Alabama ,  la  Tombigbï ,  qui 
viennent  de  son  prolongement  occ;  la  James,  la 
Polomack  et  la  Susquehannah  ,  qui  viennent  de 
l'AIleghéné ,  et  coupent  la  Blue-Ridge  par  des 
défilés  très  étroits.  Vers  le  Mississipi  :  à  l'O. , 
l'AIleghéné  et  la  Monongahela,  qui  forment 
l'Ohio,  et  la  gr.  Kenhawa,  affl.  de  ce  dernier, 
viennent  de  l'AIleghéné  propre;  la  Kentucky 
et  la  Cumberland  ont  leurs  sources  dans  les 
monts  Cumberland,  et  la  Tennessi,  dans  le 
chaînon  le  plus  mérid.  qui  unit  les  deux  chaî- 
nes. P'oy.  Etats-Ums. 

Aï,l,EGHÉsrÉ  (Alleghany),  riv.  des  Etats- 
Unis  qui  prend  sa  source  dans  les  terres  les  plus 
élevées  de  la  Pennsylvanie,  et  se  réunit  à  Pitts- 
burg à  la  Monongahala,  pour  former  l'Ohio. 
Cours,  6651.,  dont  93  navigables,  depuis  Pitts- 
burg jusqu'à Hamilton,  pour  des  bateaux  de  dix 
tonneaux.  A  son  emb.  elle  a  1,200  pieds  de  lar- 
geur.   ^ 

AïilrEGRE,  pet.v.  de  France  (Haute-Loire), 
près  de  la  Borne ,  sur  le  revers  mérid.  d'une 
mont,  élevée,  que  domine  le  dôme  de  Bar, 
mont,  volcanique  remarquable  par  sa  belle 
forme  conique,  son  cratère  revêtu  d'une  déli- 
cieuse forêt  de  hêtres,  son  élévation  et  son  isole- 
ment; ch.-l.  de  cant.  2,055  habit.  A  2  1.  3/4  N. 
0.  de  St.-Paulien. 

AXiiEIBJS,  com.  de  France  (  Bouches-du- 
Rhône).  1,348  h.  A  21.  1/2  N.  0.  de  Lambesc. 

AIJ.EBIAGUE  {Deutschland ,  anc.  Germa- 
nia) ,  grande  contrée  qui  occupe  toute  la  partie 
centrale  de  l'Europe.  Pour  mieux  comprendre 
ce  qui  va  suivre,  nous  croyons  devoir,  avant 
de  la  décrire,  indiquer  les  diverses  parties 
qui  la  composent.  L'Allemagne  comprend  toute 
la  Prusse,  à  l'exception  de  la  Silésie  et  des 
i)rov.  qui  faisaient  jadis  partie  de  la  Pologne, 
telles  q  le  le  gr.  duché  de  Posen  et  la  \\i\iiàù 


—  50  — 


ALL 

or.,le1Iolstoin,  le  Mecklenburg    b  Ilanovre 

au  'n.  ;  les  ^^-:-,  P^i;;^^^^^^^^'^  g   "duct  de 
TTfX'iP     le  duché  de  isassau,  '^  o/    ^   ,       , 

SSiln^sU^dt,  le  gr-  <!"*o'- te trU'e de 

Wnriember'^  et  la  Bavière,  a  1  0.;  une  parlie  ae 
Sî"  d'Autriche,  composé  de  la  Bohùme  de 
a  Moravie  ,  de  l'Autriche  propre,  de  la  Stjrie 
.f  Tlvro  àl'E.  et  au  S.  L'Allemagne  est  sH 
:LtrelS£&odelat.N.,etles2o50'etl4o7 

de  Ion".  E.  Elle  est  bornée  au  N.  par  la  mer 
Baltiqu°e,  le  Danemark  et  la  mer  du  Nord  ;  a 
l'E  par  la  Pologne ,  la  Hongrie  et  la  Croatie  -,  au 
S  p'ârla  Suisse  et  l'IUyrie;  à  l'O.  par  la  France, 
la  Belgique  et  la  Hollande.  Elle  a  environ  2-i0  1. 
delUà  l'E.,  225 1.  duN.  auS.,  f  30,0001  carr 
de  superf.  On  évalue  sa  popul.  a  oO,000,UUU 
d'indiv.  .  , 

L'Allemagne  est  naturellement  divisée  en 
septentr.  et  mérid.  par  une  ligne  que  décri- 
vent les  monts  Schwarzwald  et  Erzgebirge.  La 
première  est  en  général  plate,  et  l'autre  monta- 
gneuse. Au  N.,  s'élève  la  chaîne  du  Harz  ;  a  i  h., 
les  monts  Sudetes,  dont  le  Biehmervvald ,  les 
mont,  de  la  Moravie,  les Riesengebirge  et  1  Lzt- 
gebirge  qui  environnent  la  Bohême ,  sont  des 
ramilications  ;  à  TO.,  le  Schwarzwald  ;  au  centre, 
de  l'O.  à  l'E.,  l'Alb,  le  Fichtelgebirge  et  l  Egge 
ou  Teutobergerwald.  Ces  mont,  sont  la  plupart 
bien  boisées  ,  mais  il  est  beaucoup  de  contrées 
dans  les  pays  plats  qui  sont  dépourvues  de  bois. 
Les  principales  masses  de  forêts  se  trouvent 
dans  le  gr.  duché  de  Bade,  le  Wurtemberg,  ou 
s'élève  l'immense  Forêt  Noire,  la  Hesse,  la  Saxe, 
la  Bohème  et  la  Moravie. 

L'Allemagne  est  abondamment  arrosée  :  on  y 
compte  plus  de  500  riv.,  dont  60  sont  navigables. 
Les  plus  considérables  d'entre  celles-ci  sont  :  le 
Danube,  le  Rhin,  l'Elbe,  l'Oder,  le  Mein  et  le 
Weser.  Elle  possède,  en  outre,  un  gr.  nombre 
de  canaux ,  surtout  en  Prusse  ;  cependant  sa 
'partie  mérid.  éprouve  le  manque  de  ce  genre 
de  communication ,  auquel  ne  supplée  pas  la 
navigation  du  Danube,  vu  la  gr.  rapidité  de  son 
cours.  On  cherche  maintenant  à  y  suppléer  au 
moyen  d'un  canal  qui  joindra  le  Danube,  le  Rhin 
et  le  Mein.  Ce  canal  est  en  construction  depuis 
4858.  ,  ,   , 

La  région  qui  borde  la  Baltique  est,  a  la  lettre, 
couverte  de  petits  lacs  :  on  en  porte  le  nombre  à 
600.  Dans  le  midi,  il  y  a  de  belles  nappes  d'un 
aspect  pittoresque.  Les  lacs  See  les  plus  remar- 
quables sont  ceux  de  Constance,  Chiem,Zirknitz, 
Frauen ,  Wurm ,  Mansfild  ,  Ratzburg  ,  Rupin , 
Dùmmer,  Scheverin  et  Feder. 

Le  climat  de  l'Allemagne  est  froid  dans  les  par- 
ties élevées  et  au  N.,  tempéré  au  centre,  doux  au 
S.  ;  généralement  sain.  Le  sol  y  varie  naturelle- 
ment beaucoup.  On  trouve  au  N.  et  au  N.  0., 
ainsi  que  dans  la  Westphalie  et  le  Brandebourg , 
beaucoup  de  plaines  sablonneuses,  des  bruyères, 
des  marécages  ,  tandis  que  la  Saxe  est  renom- 
mée pour  sa  fertilité.  D'un  autre  côté,  certaines 
parties  du  "Wurtemberg ,  de  la  Bavière  et  des 
états  autrichiens,  sont  montagneuses  et  arides, 
lorsque  d'autres  parties  se  font  remarquer  par 
la  richesse  de  leur  sol.  Les  principales  produc- 
tions de  l'Allemagne  consistent  dans  toutes  les 
espèces  de  céréales ,  de  légumes  et  de  fruits, 
bois,  lin,  chanvre,  houblon,  vins,  dont  plu- 


ALL 


sieurs  espèces  sont  renommés ,  tels  que  les  fa- 
meux vins  du  Rhin  et  ceux  du  Neckar.  On 
trouve  dans  cette  contrée  des  ours,  des  sangliers, 
des  renards,  quelques  castors  et  beaucoup  de  gi- 
bier à  poil  et  à  plumes.  On  y  élève  aussi  une  gr. 
quantité  de  gros  bétail ,  des  chevaux,  dont  plu- 
sieurs races  sont  très  estimées,  surtout  dans  le 
Mecklenburg  et  le  Holstein  ,  des  moutons ,  des 
porcs  et  de  la  volaille.  L'Allemagne  possède  des 
mines  d'argent,  de  fer,  de  cuivre,  d'étain  ,  de 
plomb ,  de  sel  et  de  houille ,  des  carrières  de 
marbre  et  de  toutes  sortes  de  pierre ,  des  terres 
à  porcelaine,  a  faïence,  à  foulon,  etc.  Peu  de 
pavs  offrent  autant  de  sources  minérales  et  ther- 
males qu'elle  :  les  plus  célèbres  sont  celles  de 
Carlsbad  et  de  Tœplitz,  en  Bohême,  et  celles 
de   Selz,  d'Aix-la-Chapelle,  Baaden,  Wisba- 

den,  etc.  ,  .    •,  j 

L'industrie  manufacturière  qui,  dans  ces  der- 
niers temps  ,  a  fait  de  grands  progrès  en  Alle- 
magne ,  a  pour  objet  de  nombreuses  manuf.  et 
fabr.  de  drap  ,  de  lainages ,  de  toiles,  de  tissus 
de  soie  et  de  colon  de  toutes  espèces ,  de  den- 
telles ,  de  tapis ,  de  chapellerie ,  de  papiers , 
de  glaces  ,  de  porcelaine  ,  de  fiiïence  ,  de 
quincaillerie  et  de  jouets  d'enfants,  des  filatures, 
des  distilleries ,  des  rafaneries  ,  des  usines  pour 
l'exploitation  des  mines ,  des  tanneries ,  des 
corroieries,  etc.,  dont  les  prodmts  ,  joints  aux 
productions  agricoles,    sont  l'objet    d'un   gr. 

comm.  ,    ,    ,,.      /.  •.     . 

Les  Allemands  sont  en  général  bien  faits  et  ro- 
bustes, et  ont  le  teint  blanc  ainsi  que  tous  les  peu- 
ples des  contrées  septentr.  Au  moral, i  s  sont  la 
plupart  bons,  francs,  sincères,  hospitaliers,  bra- 
ves, constants  dans  leurs  affections,  d  une  pa- 
tience et  d'une  persévérance  admirable  dans  le 
travail.  On  profess  :  en  Allemagne  les  religions 
catholique,  luthérienne  et  calviniste  ;  mais  il  y  a 
aussi  des  frères  moraves,  des  Mennonites,  d<'s 
Grecs,  des  Arméniens,  des  Israélites  :  ceux-ci  for- 
ment environ  le  seizième  de  la  popul  ;  tous  exer- 
centlibrementleurs  divers  cultes.  Lalangue  alle- 
mande se  divise  en  deux  principaux  dialectes, 
le  haut  et  le  bas  allemand  :  elle  est  abondante, 
énergique  et  expressive.  L'instruction  est  géné- 
ralement répandue  dans  toutes  les  classes, 
surtout  dans  les  états  du  nord ,  et  aucun  pays 
de  l'Europe  ne  compte  un  plus  gr.  nombre 
d'écrivains  en  tous  genres.  C'est  la  patrie  des 
philosophes  Leibnitz,  Wolf,  Mendelsolui ,  Kan  , 
Schelling:  des  astronomes  Keppler  et  Herschell  ; 
du  physicien  Otto-de  Guerike;  des  naturalistes 
Gessner  et  Blumenbach  ;  du  minéralogiste  Wer- 
ner;  du  chimiste  Klaproth;  des  historiens  Her- 
der,  Possel-t,  Schiller,  Mùller  ;  du  publias  e 
Puffondorf;  de  l'antiquaire  Winkelmann;  de 
l'éruditFabricius;  des  poètes,  auteurs  drama- 
tiques et  philologues  Kleist ,  Rabner,  Gessner, 
Lessing,  Klopstock,  Wieland,  Kotzebue,  If- 
fland,  Schiller,  Gœthe,  Werner,  Gripalzer;  des 
peintres  Albert  Durer,  Holbem ,  Mengs  ;  des 
compositeurs  Haydn,  Gluck,  Mozart,  Beethoven, 
Weber,  etc.,  etc.  , 

L'histoire  d'Allemagne  est  remplie  d  obscurité 
jusqu'au  règne  de  Charlemagne.  Ce  grand 
homme,  après  avoir  conquis  l'Itaie  et  dompte 
les  Saxons,  actieva  de  subjuguer-l'Allemagne  , 
qui  resta  sous  la  dominadon  de  ses  descendanUs 


ALL 


—  51  — 


ALL 


j-i.squVn  Oii,  que  lu  trôno  devint  rloctif.  F.o 
preinit'renipenMir  élu  l'ut  Cuiirad.  La  maison  de 
lJa|isl)oui'g  posséda  ladi;j,nilé  impériale;,  depuis 
-i!2U)  jusqu'il  la  mort  do  Cluilos  Vf,  en  1740. 
Elle  passa  alors  dans  celle  de  liavière;  mais  re- 
vint dans  celle  d'Autriche  par  réioction,  eu 
47-i5,  de  François  de  Lorraine,  due  de  Tos- 
cane, éix)ux  de  Marie-Tliérèsc  d'Autriche,  tille 
de  l'empereur  Charles  VL  Antérieuremeiil  à  la 
première  révolution  française,  il  existait  eu  Al- 
lemagne plus  de  500  états  souverains.  L'empire 
était  alors  divisé  en  dix  gr.  cercles  :  ceux  de  la 
Haute  et  Basse-Saxe,  de  Westphalie,  de  Souabe , 
de  Bavière,  d'Autriche,  de  Franconie,  du  Haut  et 
du  Bas-Bhin,ct  de  Bourgogne.  Les  princes,  les 
prélats  et  les  députés  des  villes  se  réunissaient  à 
des  époques  déterminées, et  formaient  une  assem- 
blée nommée  diète,  qui  se  tenailà  Ratisbonne .  Elle 
était  divisée  eu  trois  collèges,  celui  des  électeurs, 
celui  des  princes,  celui  des  députés  des  villes 
libres.  A  l'empereur  était  réservé  le  droit  de 
convoquer  la  diète ,  qu'il  faisait  présider  par  des 
commissaires  de  son  choix.  L'élection  des  empe- 
reurs avait  lieu  à  Francfort-sur-le-Mein.  Le 
traité  de  Campo-Formio,  et  surtout  celui  de  Lu- 
néville ,  apportèrent  de  gr.  modilîcations  à  la 
constitution  de  l'empire  Germanique,  qui  tinit 
par  être  entièrement  dissous  après  la  bataille 
d'Auslerlitz.  En  1806  se  forma,  de  son  démem- 
brement ,  la  confédération  du  Rhin ,  sous  le 
protectorat  de  la  France.  Les  événements  mili- 
taires de  4814  ayant  mis  fin  à  cette  nouvelle 
association  politique,  celle  qui  fait  l'objet  de 
cet  article  fut  organisée ,  et  le  congrès  de 
Vienne,  en  181b,  en  détermina  les  bases.  Elle  est 
composée  de  trente-huit  états  coniédérés,  que 
nous  allons  énumérer  selon  leur  rang  d'impor- 
tance et  avec  leur  nombre  de  voix  à  la  diète 
générale  : 

L'empire  d'Autriche,  les  royaumes  de  Prusse, 
de  Hanovre,  de  Bavière ,  de  Saxe  et  de  Wurtem- 
berg, l'électorat  de  Hesse,  les  grands-duchés  de 
Bade  ,  Hesse-Darmstadt ,  Luxembourg ,  Saxe- 
"Weimar,  Oldenburg  et  Meklenburg-Schvverin  et 
Strehtz;  les  duchés  de  Holstein  et  Lauenburg , 
Nassau ,  Brunswick ,  Anhalt-Kœthen ,  Dessau , 
Bernburg,  Saxe-Meiningen,  Saxe-Altenburg, 
Saxe  -  Coburg  -  Gotha  ;  les  principautés  de 
Schvvarzburg-Sondenhausen  et  Rudolstadt,  Ho- 
henzoUern-Hechingen  et  Sigmaringen,  Lichtens- 
tein,  Reuss,  branche  aîné  et  branche  cadette, 
Lippe-Detmold  ,  Schauenburg-Lippe  ,  "Waldek, 
et  Hesse-Homburg ,  les  quatre  villes  libres  de 
Hambourg,  Francfort,  Bremen  et  Lùbek.  11  a  été 
créé  une  nouvelle  dièle  qui  siège  à  Francfort- 
sur-le-Mein  ,  et  dans  laquelle  chaque  membi-e 
de  la  confédération  a  un  vote  égal.  Néanmoins, 
lorsqu'il  s'agit  de  statuer  sur  quelque  objet  d'in- 
térêt général ,  ou  de  changements  à  faire  aux 
principes  fondamentaux  de  la  confédération ,  la 
diète  se  forme  en  assemblée  générale ,  dans  la- 
quelle chaque  état  vote  séparément,  mais  d'a- 
près le  nombre  de  voix  déterminé  par  son  éten- 
due et  son  importance  politique.  A  cet  effet,  on 
a  divisé  la  confédération  en  4  classes  :  Les  étals 
de  la  première  ont  4  voix  ;  les  états  de  la 
deuxième ,  5  ;  les  états  de  la  troisième  ,  2  ;  ceux 
de  la  quatrième ,  1 .  L'Autriche  a  la  présidence. 
Les  coutriijiîiions  sont  votées  pour  cinq  ans. 


L'armée  fédérale  est  d<!  502,10.1  hommes,  qui 
sont  votés  parcha<|ue  état  à  raison  d'un  iKiiume 
siu-  cent.  Elle  se  compose  de  25i,20l  hommes 
d'irit;iMt(MH! ,  4.1,290  de  cavalerie,  et  24,054 
d'arlilierii!  et  pionniers.  Le  général  en  chef  est 
choisi  [par  la  conlédération.  Celle-ci  possède  en 
conunuH  les  places  fortes  de  Mayence,  Luxem- 
bourg', Landau.  Germershein  et  Ulm. 

AliXiEMAND-ROMBACH  (l'),  com.  de 
France  (H.-Hhin).  1,703  habit.  A  1 1.1/2N.1:. 
de  Sainte-Marie-aux-Mines. 

AXêli'EM.ANS ,  com.  de  France  (Dordogne). 
1,425  hal.it.  A 1  1. 1/2  N.  N.  0.  de  Ribérac. 

AliEMENT,  vg.  de  France  (Isère),  près 
de  la  rive  gau.  de  la  Romanche.  Mine  d'argent 
découverte  en  1767  et  exploitée  pour  le  compte 
du  gouvernement;  mine  de  plomb,  avec  une 
fonderie  considérable.  1 ,275  habit.  Ail.  3/4  N. 
de  Bourg-d'Oysans. 

AIiUCNBURG,  pet.  V.  de  Prusse  (  Kœnigs- 
berg  ) ,  sur  l'Allé.  Tanneries,  brasseries ,  distil- 
leries d'eau-de-vie.  Comm.  de  fil.  1,200  habit. 
A  2  I.  3/4  E.  N.  E.  de  Fridland. 

AX.I.i:ni>ORF ,  pet.  V.  de  l'électorat  de 
Hesse,  sur  la  Vina.  Fabr.  de  tabac,  tanneries. 
5,450  habit.  Près  de  là,  une  sahne  considé- 
rable. A  7  1.  E.  S.  E.  deCassel. 

AIiI.£NC,  com.  de  France  (Lozère).  Forges, 
mine  de  plomb ,  fiibr.  de  serges.  1,584  habit.  A 
2  1.  5/4  de  Blaymard. 

AIXESrSBÀCH ,  bg.  du  gr.  duché  de  Bade , 
sur  le  Zellersee ,  partie  du  lac  de  Constance. 
850  habit.  A  2  1.  1,  4  N.  0.  de  Constance. 

AIXENSTEÏN,  pet.  v.  de  Prusse  (Kœnig- 
sberg),  sur  l'Aile.  Fabr.  de  drap ,  de  poleiie  et 
de  toiles,  tanneries  ;  comm.  de  fil.  1,'JOO  habit. 
A  9  1.  S.  S.  0.  de  Heilsberg. 

AXX£B.,  riv.  d'Allemagne,  qui  arrose  la 
Prusse  occ.  et  le  Hanovre,  passe  à  Celle  et 
Werden,  et  se  jette  dans  le  Weser.  Cours,  50  1. 
Elle  est  navigable  depuis  Celle. 

AXiIiERE'X',  com.  de  France  (Saône-et-Loire). 
1,060  habit.  Ail.  0.  N.  0.  de  Verdun,  sur  le 
Doubs. 

AIiIiERSHERG ,  bg.  de  Bavière  (B.-Mein). 
Fabr.  de  fil  d'or  et  d'argent.  1,600  habit.  A  0  1. 
S.  S.  E.  de  Nurnberg. 

ATiTiERY,  com.  de  France  (Somme).  1,00G 
habit.  A  1  1.  0.  d'Airaines. 

AIiIiEVARD ,  pet.  V.  de  France  (Isère) ,  sur 
rOzeins,  ch.-l.  de  cant.  Usines  où  l'on  prépare 
de  la  fonte  très  recherchée  pour  la  flxbric.  de 
l'acier,  ainsi  que  pour  les  canons  de  la  marine 
de  la  fonderie  royale  de  St.-Gervais  ;  mines  d'or 
allié  à  d'autres  métaux ,  deux  mines  de  mer- 
cure, mines  de  cuivre  et  de  fer,  les  plus  impor- 
tantes du  départem.  Le  territ.  environnant  ren- 
ferme du  soufre  à  la  mont,  de  la  Taille,  de  l'an- 
timoine, du  cobalt,  de  la  houille.  1,500  habit. 
^  de  Goncelin.  A  7  1.  N.  E.  de  Grenoble.  Près 
d'AUevard  est  le  château  où  naquit  le  chevalier 
Bayard. 

AIiIiEX,  com.  de  France  (Drôme).  Beau 
chat.,  un  moulin  à  huile,  vers  à  soie.  1 ,442  habit. 
A  2  1.  0.  N.  0.  de  Crest. 

AIXIER  (  Elaver) ,  riv.  de  France ,  qui  a  sa 
source  dans  les  mont,  de  la  Lozère ,  au  hameau 
de  Chaballier ,  arrose  les  départem .  de  la  Lozère , 
de  la  Haute-Loire ,  du  Puy-de-DCme ,  de  l'Allier 


ALL 


52  — 


ALL 


el  du  Cher,  on  passant  à  Brioude,  Issoire,  \ichy, 
Moulins  el  Nevers,  et  se  jette  dans  la  Loire  un 
peu  au-dessous  de  cette  dernière  ville  Lours, 
80 1 . ,  don 1 9  i  /2  llûttables,  de  St .-Arçons  (Haute- 
Loire)  à  Fontanes,  près  de  Brioude  et^il.  i,i 
navigables,  depuis  Fontanes  jusqu  a  son  emb. 
Le  Hottage  se  fait  par  radeaux  ,  et  la  navigation 
par  bateaux,  dont  la  longueur  ordinaire  est  de 
20  il  2-i  mètres,  la  largeur  de  3  m.  50  et  la  pro- 
fondeur réduite  de  4  m.  50.  Ils  ne  remontent 
point  l'Allier,  à  cause  de  la  pente  des  eaux.  On 
augmente  leur  charge  à  mesure  qu'ils  descen- 
dent et  on  les  déchire  à  Paris.  Ou  eu  construit 
nn  gr.  nombre  au  port  de  Chape  (  Haute- 
Loire),  ainsi  qu'à  Brassac  et  Jumeaux  (Puy-de- 
Dôme). 

AT.T.TF.Tt ,  départ,  de  la  France  centrale, 
sit.  entre  les  46»  et  47°  de  lat.  N.  et  les  0°  et  2° 
de  long.  E. ,  entre  ceux  de  la  Nièvre  et  du  Puy- 
de-Dôme,  au  N.  et  au  S.,  ceux  du  Cher  et  de 
la  Creuse,  de  la  Loire  et  de  Saône-et-Loire ,  à 
rO.  et  à  l'E.  Longueur  dans  cette  direction,  29  1. 
i/2;  largeur  moyenne,  15;  superf.,  742,272  hect. 
La  surlacc  de  ce  départ,  est  généralement 
monlueuse,  mais  moins  élevée  au  midi  qu'au 
nord.  Il  y  a  dans  l'arrond.  de  La  Palisse  des 
montagnes  assez  hautes,  appartenant  à  la 
chaîne  du  Lyonnais,  et  tout  le  territ.  placé  en- 
tre l'Allier  et'leCher  est  couvert  parles  sommités 
(jui  séparentleurs  deux  bassins.  Au  centre  du  dé- 
Ijartemenl  coule  l'Allier,  qui  y  est  navigable  dans 
toute  son  étendue  ;  à  l'O.,  le  Cher,  encore  peu 
important,  mais  qui  longe  le  canal  dit  du  Cher; 
la  frontière  or.  est  baignée  par  la  Loire  navi- 
gable, et  qui  reçoit  à  Digoin,  sur  la  rive  opposée, 
le  canal  du  Centre.  L'Amanu,  la  Double,  la 
Siercle,  la  Bèbre,  sont  leurs  affl.  respectifs,  les 
plus  importants  de  l'Allier. 

Le  climat  serait  assez  tempéré,  si  l'on  n'y 
ressentait  pas  quelquefois  la  froideur  des  neiges 

3ui  couvrent  les  contrées  voisines,  et  celle 
es  forêts ,  causes  premières  des  fréquents 
orages  et  dès  grêles  qu'on  y  éprouve.  Le  sol  y 
est  très  varié.  La  partie  basse,  où  coulent  les 
grandes  riv.,  est  une  terre  argileuse  la  plus 
fertile  du  pays  ;  une  autre  partie  arrosée  par  la 
Double ,  la  Siuule ,  la  Bèbre ,  est  une  terre  forte  ; 
les  hauteurs  offrent  de  vastes  étendues  d'argile 
plus  ou  moins  décomposée  à  sa  surface.  Ces  trois 
sortes  de  terres  forment  h  peu  près  la  moitié  de 
l'étendue  du  département. 

Les  principales  productions  sont  le  froment, 
l'avoine ,  l'orge  ,  le  foin  ,  les  légumes ,  de 
bons  jt^turages,  des  vins  rouges  propres  au 
transport,  des  graiyes  de  toutes  espèces,  quel- 
(jiins  seigles  médiocres;  et  dans  la  partie  ar- 
gileuse, des  avoines,  des  seigles  de  bonne 
qualité,  des  foins,  des  vins  blancs  et  des  bois 
jadis  plus  considérables  qu'aujourd'hui.  L'au- 
tre moitié  des  terres  ofi're  un  terrain  sablon- 
neux ou  mêlé  d'une  couche  mince  de  gravier  sur 
un  fond  graniteux.  11  produit  de  beaux  seigles, 
des  vins  blancs,  des  fruits,  des  pommes  de  terre, 
dos  graines  à  huile  ;  c'est  aussi  dans  cette  partie 
que  se  trouvent  la  plus  gr.  partie  des  mines  du 
départem. ,  telles  que  fcr,  cuivre,  plomb,  char- 
bon ,  antimoine,  etc.  Le  fer  se  trouve  en  grains 
argileux  dans  les  arrondissem.  de  Monlluçon  et 
de  Moulins;  la  houille  en  mines  à  Fins,  Doyn  , 


Çommentry,Montricq , Noyant,  Monlcornbroux , 
Vallon;  l'antimoine, àBresnay(cant.deMouhns); 
le  manganèse,  à  Dieu.  Le  marbre  et  la  pierre  à 
chaux  y  sont  communs ,  et  il  y  a  plusieurs  sources 
minérales  renommées ,  telles  que  celles  de  Vichy, 
Néris  etBourbon-l'Archambault.  En  général ,  les 
diverses  branches  de  l'économie  agricole  de  ce 
départem.  sont  eu  voie  de  progrès  :  on  y  a  intro- 
duit quelques  fourrages  nouveaux,  essayé  l'ac- 
climatation du  mûrier  et  du  ver  à  soie  qui  a 
réussi ,  fait  de  gr.  plantations  de  bois,  amélioré 
la  race  ovine.  La  culture  de  la  vigne  est  une  des 
richesses  de  ce  pays;  la  récolte  annuelle  est  de 
300  à  520,000  hectolitres,  dont  la  moitié  se  con 
somme  sur  les  lieux  et  le  reste  est  exporté  à  Paris. 
On  y  élève  beaucoup  de  chevaux  d'une  excellente 
race,  propre  au  trait  et  à  tous  les  services  des 
armées,  vigoureuse,  robuste  et  peu  difficile  à 
nourrir;  beaucoup  de  gros  bétail  et  particulière- 
ment des  bœufs,  que  l'on  envoie  surtout  en  Bour- 
gogne; desmoutons  et  desporcs,  qui  sont  exportés 
dans  tous  les  pays  voisins  et  jusqu'à  Paris  et  en 
Suisse.  Comme  dans  toutes  les  contrées  à  base 
d'argile ,  les  étangs  y  sont  nombreux  et  iiiflueiit 
désagréablement  sur  la  température  ;  l'arrond. 
de  Moulins  en  a  le  plus.  Les  bois  couvrent 
409,527  hectares. 

L'industrie  de  ce  département  a  pour  objet 
la  fabrication  des  fers  et  d'objets  en  fer,  tels  que 
coutellerie  (surtout  à  Moulins),  de  papeterie  (une 
belle  au  Cusset) ,  de  bonneterie  ,  de  soieries ,  la 
tannerie ,  l'exploitation  des  bois  et  des  mines.  Il 
y  a  une  fabr.  de  porcelaine  à  Lurcy-Levy ,  une 
verrerie  à  bouteilles  à  Souvigny,  des  fabr.  de 
draps  à  Ainay-lc-Chàteau  ,  une  tréfilerie  à  Brai- 
ne  ;  neuf  hauts-fourneaux  à  la  Papeterie ,  au 
Tronçais  (usine  qui  donne  500,000  kilog.  de  fer 
et  emploie  1,200  ouvriers),  à  Sologne  (arrond. 
de  Monlluçon) ,  à  Messarges ,  Champrord  ,  Saiiit- 
Yoir,  et  trois  à  Fins. 

Le  comm.  s'y  fait  par  seize  routes,  dont  sept 
royales  et  sept  départementales,  par  la  Loire, 
l'Allier  et  le  Cher,  le  canal  latéral  à  la  Loire, 
qui  prend  son  origine  vis-à-vis  de  Digoin, 
l'emb.  du  canal  du  Centre ,  et  le  canal  du  Cher , 
de  petite  navigation.  Ces  canaux,  lorsqu'ils  se- 
ront entièrement  terminés  ,  donneront  une  gr. 
extension  au  comm.  des  houilles  déjà  si  impor- 
tant. Les  autres  objets  d'exportation  sont  des 
grains,  des  chanvres,  des  vins,  des  bois,  du 
bétail,  du  froment,  de  la  volaille,  du  gibier, 
des  fers,  de  la  quincaillerie,  de  la  coutellerie, 
das  pelleteries ,  des  cuirs. 

Ce  départem. ,  formé  de  l'anc.  Bourbonnais ^ 
fait  partie  de  la  21«  division  militaire ,  du  lO""  ar- 
rond. forestier;  académie  et  dioc.  de  Cler- 
mont  ;  cour  royale  de  Riom.  Revenu  territoriale, 
10,139,000  fr.  2  arrond.  électoraux ,  4  députés. 
4  arrond.,  savoir  :  Montluçoii,  Moulins,  Cannât 
et  Lapalisse  ;  26  cant.,  520  com.  Popul.  to- 
tale ,311,361;  habit. 

AIiUCGWY,  com.  de  France  (Nièvre).  Mines 
de  plomb.  2,561  habit.  A  2  1.  1/2  S.  0.  de 
Saulieu. 

Aï.ïii.""VY,  com.  de  France  (Nièvre).  1746 
habit.  A  L  i.  1/2  N.  E.  de  Cosne. 

AIitlMEUC,  com.  de  France  (  Côtes -du - 
Nord).  2,553  hab.  A  1  1.  1/4  N.  N.  0.  d'Uzel. 

AIiIiOA,  pet.  V.  d'Ecosse  (Clackmannan) , 


ALM  —  l 

sur  la  rive  sept,  de  la  Forth  ,  avec  un  port  sûr, 
profond  et  commode  ,  duquel  dépend  un  dock 
sec,  capable  de  recevoir  les  gr.  navires.  Bras- 
series de  bière  recherchée  en  Ecosse.  Il  y  a  dans 
le  voisinage  de  riches  mines  de  houille,  qui  oc- 
cupent un  gr.  nombre  de  bras  et  Iburnissent 
le  combustible  à  de  gr.  distilleries ,  d'où  Ton  ex- 
porte (piclquefois  un  million  de  gallons,  et  à 
une  verrerie.  Le  produit  de  ces  mines  et  de  ces 
usines  forme  le  comm.  d'Alloa ,  qui  importe  des 
grains,  de  la  chaux,  du  minerai  de  fer  et  des 
articles  de  la  Baltique.  3,000  habit.  A  40  1.  N. 
d'Édifiburgh.  Lat.  N.,  56°  7;  long.  0.  6°  6'. 

ASiIiONES,  com.  de  France  (Maine-et-Loire). 
2,049  habit.  A  5  I.  N.  E.  de  Saumur. 

AZXOS,  pet.  V.  de  France  (Basses-Alpes), 
ch.-l.  de  cant.  Ali.  1/2  de  là,  est  un  petit  lac 
abondant  en  truites,  qui  porte  son  nom.  1,513 
habit.  ^  de  Colmars.  A  4 1.  S.  deBarcelonnette. 

JklXOUi:,  com.  de  France  (Charente).  1,659 
habit.  A  2  1. 1/2  0.  deConfolens. 

AIiIiOU-FATOU.  Ces  îles  paraissent  être  les 
îles  de  Horn,  que  Schouten  découvrit  en  1616. 
Après  quelques  attaques  des  naturels  et  les  re- 
présailles des  Hollandais,  Schouten  fit  mouiller 
dans  une  petite  anse  qui  offrait  un  ancrage  sûr, 
vis-à-vis  d'un  petit  ruisseau  descendant  de  la 
montagne.  Le  navire  hollandais  fut  afïourché  de 
manière  à  ce  que  les  canons  du  bord  pussent 
protéger  les  embarcations  qui  se  rendraient  à 
terre.  Alors  les  échanges  de  porcs ,  d'iguanes , 
avec  des  verroteries,  commencèrent.  Dans  leurs 
cabanes ,  on  ne  trouva  aucune  espèce  de  meu- 
bles ,  et  on  n'y  voyait  que  des  hameçons  et  des 
casse-têtes.  Les  cabanes  avaient  25  pieds  de  cir- 
conférence, sur  12  de  hauteur.  La  porte,  qui 
était  l'unique  issue,  était  tellement  basse,  qu'on 
n'y  pouvait  entrer  qu'en  rampant.  L'existence 
et  la  position  de  ces  îles  me  semblent  fort  dou- 
teuses. 

AIiIiSTXa>T,  pet.  V.  du  gr.  duché  de  Saxe- 
Weimar.  Fabr.  de  toiles ,  de  salpêtre  et  de  po- 
tasse. 2,000  habit.  A  10  1. 1/2  N.  de  Weimar. 

Aliliinr,  com.  de  France  (Nièvre).  4,255 
habit.  A  3/4  de  1.  S.  de  Châlillon  en  Bazois. 

AIiltT,  com.  de  France  (Cantal).  1 ,190  habit. 
Al  I.  1/2  S.  de  Mauriac. 

AIiMADA,  pet.  V.  du  Portugal  (Estrama- 
dure) ,  sur  une  hauteur  qui  domine  la  rive  gau. 
du  Tage.  Gr.  entrepôts  de  vins.  4,000  habit.  A 
6  1.  N.  0.  de  Setubal. 

AIiMA-DAGH  (  VAmanus  des  anciens  ) , 
branche  du  Taurus,  qui  sépare  l'Asie  mineure 
de  la  Syrie ,  entre  l'Euphrate  et  la  mer.  L'un  de 
ses  passages ,  vers  la  côte ,  avait  reçu  des  Ro- 
mains le  nom  de  Portes  amaniques  (Portœ  ama- 
nicœ  ) . 

AIiMADXSr  (Sisapona  Cetobria),  v.  d'Es- 
pagne (Manche),  dans  les  mont,  de  Tolède,  et 
qui  possède  dans  son  lerrit.  la  plus  riche  mine 
de  mercure  de  l'Europe.  Elle  en  donne  annuel- 
lement de  15,000  à  20,000  quintaux.  6,375  habit. 
A  181.  S.  0.  de  Ciudad-Real. 

AI.MAGRO  ,  V.  d'Espagne  (Manche).  Avec 
une  foire  considérable  de  mulets  et  d'ânes,  à  la 
St.-Barthélemi.  Très  bons  vins.  11,400  habit.  A 
3  1.3  4  E.  S.  E.  de  Ciudad-Real. 

AliMAGUSK,  V.  de  Colombie  (Nouvelle- 
fji'enade),  sur  une  pet.  mont.,  ce  qui  lui  pro- 


i  —  ALM 

euro  un  climat  doux,  au  milieu  d'un  sol  fertile. 
A  4  l  I.  S.  de  Popayan. 

AiMANSA,  pet.  V.  d'Espagne  (Murcie). 
Avec  des  rues  larges  et  bien  bâties.  Fabr.  ae 
toiles,  loin;  de  45  jours.  Dans  le  voisinage,  on 
voit  la  pyramide  destinée  à  perpétuer  li;  souvenir 
de  la  vicloii'c;  q\i'y  remporta  le  duc  do  lîerwick 
sur  l'archiduc  Charles,  le  25  avril  1747.  7,000 
habit.  A  21  I.  N.  N.  E.  de  Murcie. 

AXiMAZAN,  bg.  d'Espagne  (Soria),  sur  le 
Duero  ,  que  traverse  un  pont  magnilique.  1.950 
habit.  A  6  1.  4/2  S.  S.  0.  de  Soria. 

AXMAZARnOKr ,  l)g.  d'Espagne  (Murcie), 
sur  une  mont,  près  de  la  mer.  Fabr.  de  spar- 
terie.  5,502  habit.  Dans  le  voisinage,  alun  de 
plume  ou  faux  amiante,  terre  argileuse  dont  on 
se  sert  pour  le  polissage  des  glaces  de  la  fabr. 
de  San-Ildefonse,  et  à  laquelle  le  tabac  d'Es- 
pagne (avec  lequel  on  la  mule)  doit  toute  sa  ré- 
putation. A  8  1.  E.  S.  E.  de  Loria. 

ALMAZOKA,  pet.  v.  d'Espagne  (Valence), 
sur  le  Mijarès,  près  de  la  mer.  On  y  fuit  une  es- 
pèce de  saucisse  très  recherchée  dans  toute 
l'Espagne.  4,550  habit.  A  3/4  de  1,  S.  S.  E.  de 
Castelian-de-la-Plana. 

AliMEISA ,  pet.  v.  forte  de  Portugal  (Beira), 
sur  une  colline,  près  du  Coa.  1,200  habit.  A  5  I. 
1/2  S.  E.dePinhel. 

AX.9IEIRIM  (Moron),  bg.  du  Portugal  (Es- 
tramadure).  Fondé  par  Jean  I<î'",  en  1411.  11  y  a 
un  chat,  royal.  1,400  habit.  Ail.  1/2  S.  E.  de 
Santarem. 

AÏ.MEÎ.O,  pet.  V.  de  Hollande  (Over-Yssel), 
sur  la  Veeht.  Avec  des  fabr.  et  blanchisseries  de 
toiles  fines,  dont  il  se  fait  un  gr.  comm.  4,000 
habit.  A  8  1.  E.  N.  E.  de  Deventer. 

ALMEINARA  (Castrum  Aëhim) ,  bg.  d'Es- 
pagne (Valence) ,  sur  une  mont.,  près  de  la  mer. 
Avec  des  murailles  et  deux  faubourgs.  4,-500 
habit.  A  5  1.  S.  0.  de  Cas(e!ian-de-la-Plana. 

AX.MERIA  {  Portus  -  Magnus  ,  iMurges), 
pet.  V.  d'Espagne  (Grenade),  au  fond  d'une 
vaste  baie  de  la  Méditerranée,  près  de  l'emb.  de 
la  riv.  du  même  nom  ;  avec  un  port  commode  ; 
bien  abrité  et  défendu  par  un  chat.  Cette  ville, 
dont  les  rois  maures  faisaient  le  plus  gr.  cas ,  à 
cause  de  la  fertilité  de  son  sol,  de  son  in.dustrie  et 
de  son  comm.,  est  bien  déchue  depuis  que  ses 
anc.  habit,  se  sont  vus  obUgés  de  l'abandonner. 
Elle  n'a  plus  que  quelques  fabr.  de  soude  ,  de 
salpêtre  et  de  sparterie.  A  25  1.  E.  S.  E.  de  Gre- 
nade. Lat.  N.,  36°  52'  30";  long.  0.,  4"  57'  45". 

AI.MSROI>E  (  Gross  ) ,  pot.  v.  de  l'i'leclorat 
deHesse,  sur  la  Gelster.  Bien  bâtie.  Fabr.  de 
poêles  de  faïence,  poterie,  alun  et  vitriol.  4,000 
habit.  A41.  E.  S.  E.  deCassel. 

AX»IERS-WI]^I> ,  v.  du  duché  de  Saxc-Mei- 
ningen  ,  avec  une  forge,  et  im  moulin  à  marbre 
qui  expédie  chaque  année  dans  les  Pays-Bas, 
l'Amérique  et  l'Inde,  plusieurs  mi  liions  de  billes. 
A  44  1.  S.  E.  de  Meiningcu. 

ALMEYRIM  ou  Paru  (prononcez  Parou)  , 
pet.  V.  du  Brésil  (  Para  ) ,  à  l'emb.  du  Paru 
dans  l'Amazone.  C'est  un  anc.  fort  hollandais 
que  l'on  a  réparé.  A  25  1.  0.  de  Curupa  (Gou- 
rou pa). 

AXMISSA  (en  illyrique  Ornist),  pet.  v.  de 
Dalmatie  ,  à  l'emb.  de  la  Cellina  ,  au  pied  d'uno 
mont.  Le  territ.  eu  est  fertile  ,  mais  mal  sain  e* 


ALP  —  54 

mal  cultivé  ;  on  en  tire  beaucoup  de  bois  de 
construction.  1,200  habit.    A  7  1.  N.  E.  de 

Al.MONACIl>-I>A-ZORITA,  bg.  d  Espa- 
gne (Madrid),  près  du  Tage.  Fabr.  de  toiles. 
Bataille  de  1809,  remportée  par  les  Français. 
i,300  habit.  A  7 1.  S.  S.  E.  de  Guada  ajara. 

AiMONDBURY,  pet.  V.  d  Angleterre 
(York)  la  Cambodunum  des  Romains.  5,700 
habit.  A  7  1. 1/4  S.  E.  de  Huddersfield. 

AUttORADI,  bg.  d'Espagne  (Valence) ,  au 
milieu  de  la  plaine  d'Orihuela,  sur  la  Segura. 
5,950  haliit.  A  2 1.  E.  d'Orihuela. 

AXMORAH,  V.  de  i'Hindoustan ,  ch.-l.  du 
distr.  de  Kemaon,  et  qui  compte  env.  1000  mai- 
sons ,  disposées  sur  le  penchant  d'une  mont,  dont 
le  sommet  est  occupé  par  un  fort.  Les  habit,  font 
un  gr.  comm.  avec  le  Népal.  A  301.  N.  E.  de 
Barcily. 

AJM.U'D'EBX'R.  {  Burtina) ,  bg.  d'Espagne 
(Aragon),  à  8  1.  N.  N.  E.  de  Saragosse.  2,0i5 
habit. 

AIiMUKXCAB.  (  Sexitariim  Almxmecara  ) , 
pet.  V.  d'Espagne  (  Grenade  ),  sur  la  Méditer- 
ranée, avec  un  bon  port.  Sucreries ,  dont  son 
territ.  donne  la  matière  première.  5,400  habit. 
A  12  1.  1/2  S.  S.  0.  de  Grenade. 

AI.niUNIA  DE  DOKTA  GODIMTA ,  bg. 
d'Espagne  (Aragon),  sur  le  Jiloca.  4,000  habit. 
A51.N.E.  deCatalayud. 

Al.NxeiCK ,  pet.  V.  d'Angleterre  (Northum- 
berland  ) ,  sur  une  colline  près  de  l'Ain.  On  y 
remarque  une  gr.  place  et  l'hôtel-de-ville.  Vis-à- 
vis  de  l'autre  côte  de  l'Ain ,  est  le  vieux  et  beau 
chat.  d'Alnwick.  5,000  habit.  A  3 1. 1/2  N.  E.  de 
Rothbury. 

AIiONIA ,  pet.  île  de  la  mer  de  Marmara , 
dépendante  d'Anadouli.  Elle  produit  du  coton 
et  du  vin  estimé.  Il  y  a  une  ville  du  même  nom , 
résid.  d'un  archevêque  grec,  avec  un  excellent 
port,  au  N.  0. 

AI.ORA,  bg.  d'Espagne  (  Grenade  )  ,  sur  le 
Guadaljore,  à  7  1.  0.  N.  0.  de  Malaga.  6,523 
habit. 

AI.OST  (en  flamand  Aalst),  pet.  v.  murée  de 
Belgique  (Flandre  or."),  sur  la  Dender,  encore 
navigable  ici  pour  d'assez  gros  navires.  On  y 
remarque  l'église  paroissiale ,  édifice  très  vaste, 
mais  qui  n'est  pas  achevé,  un  beau  collège  ,  et 
l'hôtel-de-ville,  construction  très  anc.  Fabr.  de 
ciiapeaux  ,  de  bas  ,  d'épingles,  de  fil  à  coudre  et 
à  dentelles  ,  de  tabac ,  de  savon  et  de  poteries; 
imprimeries  sur  toiles,  tanneries ,  corroieries  , 
salines.  Anc.  cap.  de  la  Flandre  Autrichienne. 
]/icu  natal  de  Ïhiéri-Martin  ,  introducteur  de 
l'imprimerie  en  Belgique.  12,000  habit.  AS  1. 1/2 
deGand.Lat.N.,50'^56'18";long.E.,l<>41'o8". 

AliPES ,  nom  que  l'on  a  donné  au  système 
de  montagnes  qui  couvrent  la  plus  gr.  partie  de 
l'Europe  mcrid. ,  d'après  un  nom  celtique  (Alp), 
qui  signifie  montagnes  blanches.  Toutefois,  cette 
dénomination  est  toute  systématique,  et  n'est 
pas  connue  des  habitants  de  ces  régions  élevées. 
En  Suisse,  le  mot  alp  ne  sert  à  désigner  que  les 
montagnes  à  pâturages,  le  pùturage  par  excel- 
lence. Toujours  est-il  ([ue  par  Jipes^  on  désigne 
cette  longue  suite  d'aspérités  qui  commencent 
au  bord  de  la  Méditerranée ,  entre  la  Ligurie  et 
le  Piémont,  séparent  le  bassin  du  Rhône  de  quel- 


ALP 

ques  affl.  duPô,  et  s'étendent,  à  travers  la  Suisse 
et  le  Tyrol ,  jusqu'aux  sources  de  la  Drave  et  de 
la  Salzach.  Au  point  où  ces  dernières  rivières 
prennent  naissance ,  la  chaîne  se  divise  en  deux 
principales  lignes  de  montagnes.  Celle  du  N. 
couvre  le  pays  de  Salzburg,  la  Styrie  et  l'Au- 
triche; tandis  que  la  rangée  du  S. ,  après  avoir 
séparé  la  Carinthie  du  pays  Vénitien ,  se  subdi- 
vise encore,  près  des  frontières,  de  l'Illyrie, en 
deux  branches,  qui  renferment  le  bassin  de  la 
Save.  La  plus  septentr.  des  deux  traverse  la 
Slavonie  jusqu'auprès  de  Brodi,  l'autre  semble 
se  terminer  au  fond  du  golfe  de  Couarnero  et  sur 
les  bords  de  la  Kulpa.  Les  montagnes  qui ,  au- 
delà  de  cette  rivière,  se  dirigent  vers  la  Dal- 
matie ,  ont  été  appelées  par  quelques  géographes 
allemands  Alpes  Dinariques.  Elles  font  aussi  par- 
tie du  système  al  pique,  et  ne  sont  même  pas  sé- 
parées tout  à  fait  du  groupe  central  ;  mais  elles 
semblent  appartenir  au  montHemus,  et  c'est 
dans  ce  massif  que  nous  les  classerons.  L'extré- 
mité des  Alpes,  au  point  où  elles  se  tiennent  avec 
les  Apennins,  n'est  pas  facile  à  distinguer  ;  aussi 
est-on  peu  d'accord  au  sujet  de  leurs  limites 
respectives.  Cependant  nous  adoptons  ici,  comme 
M.  Bruguière,  l'opinion  de  Napoléon  ,  qui  pense  ■ 
qu'on  devrait  fixer  le  point  de  partage  à  la 
dépression  dont  la  vallée  de  la  Madonna  de  Sa- 
vona  et  le  col  de  Novi  sont  la  plus  puissante 
expression.  L'étendue  de  la  ligne  courbe  que 
forme  cette  longue  suite  de  montagnes  est  de 
320  ].,  depuis  Savona  jusqu'à  Brodi.  Sa  direc- 
tion générale  est  de  l'O.  à  l'E.  On  a  conservé 
aux  diverses  parties  de  la  chaîne  des  Alpes,  les 
noms  qui  leur  avaient  été  imposés  par  les  Bo- 
mains,  et  qui  sont  ceux  d'Alpes  Maritimes, 
Col  tiennes  ,  Grecques  ,  Pennines  ,  Helvétiques, 
Rhétiques ,  Noriques ,  Carniques  et  Juliennes. 
En  adoptant  l'opinion  que  nous  avons  citée ,  les 
Alpes  Maritimes  commencent  à  la  vallée  de  Sa- 
vona, 6°  13'  de  long,  à  l'orient  de  Pai'is,  courent 
d'abord  au  S.  0.,  ensuite  au  N.  0.  jusqu'à  la 
vallée  de  Barcelonnette ,  ensuite  au  N.  et  au 
N.  E.  jusqu'au  mont  Viso.  Leur  longueur  est  de 
40  1.  Ces  Alpes ,  qui  ne  sont  pas  aussi  élevées 
que  celle  de  la  Savoie  et  de  la  Suisse ,  augmen- 
tent de  hauteur  en  avançant  vers  le  N.  ;  les  ci- 
mes voisines  du  mont  Viso  atteignent  les  neiges 
éternelles.  Les  points  culminants  sont  : 

Le  col  de  Longet,  au  S.  0. 

du  mont  Viso  ,  3,155  mètres. 

Le  mont  Pelvo,  au  S.  du 

mont  Viso,  3,035      — 

Les  Alpes  Cottiennes  partent  du  mont  Viso  et 
s'étendent  jusqu'au  mont  Cenis  ;  leur  direction 
est  du  S.  au  N. ,  au  N.  0. ,  puis  au  N_.  E.  Leur 
longueur  est  de  25  1.  Les  rameaux  qui  s'en  dé- 
tachent  à  l'O.  couvrent  la  haute  Provence  et  le 
Dauphiné.  Le  Pô  et  la  Durance  y  ont  leurs 
sources.  Points  culminants  : 
Le  Pic  à  l'O  de  Maurin  ,  3,995  mètres. 

La  montagne  des  Trois-Ellions,    3,882      — 
Le  mont  Viso ,  3,856     — 

Les  Alpes  Grecques  (Graix) ,  ainsi  nommées 
par  les  Romains,  parce  qu'ils  croyaient  qu'Her- 
cule les  avait  traversées  en  revenant  d'Espagne, 
sont  comprises  entre  le  mont  Cenis  et  le  col  du 
Bonhomme.  Elles  se  dirigent  comme  les  précé- 
dentes au  N. ,  sur  une  longueur  de  20 1.  La  plus 


ALP 


—  55  — 


ALP 


gr.  pardo  des  mont,  de  la  Savoie  leur  appar- 
tiennent. L'Isère  est  la  rivière  la  plus  remar- 
quable qui  en  descende.  Points  culminants  : 
Aiguille  de  la  Vanoise ,     5,863  mètres. 
La  Rocca-Melone ,  3,526     — 

Le  mont  Cenis ,  3,495     — 

Le  nom  des  Alpes  Pennincs  dérive  du  mot  cel- 
tique Pen,  par  lequel  on  entendait  un  chose  éle- 
vée. Ces  Alpes  se  dirigent  du  S.  S.O.à  l'E.N.E., 
depuis  le  col  du  Bonliomme  jusqu'au  mont  Rosa, 
et  forment  le  gr.  coude  occ.  des  Alpes.  C'est  ici 
que  se  trouvent  les  points  les  plus  élevés  de  la 
chaîne,  le  Mont-Blanc  (i,795  mètres),  le  Mont- 
Rosa  (4,618),  le  mont  Cervin  (4,522).  Les  plus 
vastes  glaciers  de  l'Europe  entourent  les  bases 
de  ces  mont. ,  d'où  il  ne  sort  cependant  aucune 
riv.  considérable,  ce  qui  est  dû  à  la  proximité 
des  vallées  longitudinales  du  Pô  et  du  Rhône. 
Les  Alpes  Pennines  ont  20  1.  de  longueur. 

Les  Alpes  Helvétiques^  appelées  aussi  Lépon- 
tiennes  y  des  anc.  Lepondi,  sont  comprises  en- 
tre le  mont  Rosa  et  le  Bernardino,  mont.  sit.  à 
20  1.  l'une  de  l'autre.  Elles  suivent  la  direction 
générale  du  S.  0.  au  N.  E.  La  branche  la  plus 
élevée  et  la  plus  remarquable  des  Alpes  de  la 
Suisse ,  est  celle  qui ,  en  courant  parallèlement 
au  faîte ,  forme  la  paroi  sept,  du  Valais ,  depuis 
le  massif  de  St.-Golhard  jusqu'au  lac  de  Genève. 
Le  Rhin  et  le  Rhône  descendent  de  ces  mont. 
Les  cimes  très  élevées  sont  fort  nombreuses, 
puisque  la  plupart  des  mont,  de  la  Suisse  se 
rattachent  à  ce  faîte  des  Alpes.  Voici  les  plus 
connues  : 
La  Jung-Frau  (la  jeune  fille) ,  4,1 81  mètres. 
Le  Mœnch  (  le  moine) ,  4,114      — 

Le  Schrukhorn,  4,080      — 

Le  Finster-Aar-Horn ,  4,060      — 

L'Eigher,  3,986      — 

L'Alte-Els-Horn ,  3,713      — 

Le  Bluinbis-Alp ,  5,700      — 

Le  Dolden-Horn ,  5,664      — 

Le  Dodi ,  3,586      — 

Le  Simplon,  3,518     — 

Le  Titlis,  3,479      — 

LeRighi,  1,873     — 

Les  Alpes  Rhétiques  ou  Rhétiennes  couvrent 
une  partie  de  Tanc.  Rhétie,  et  se  composent  des 
mont,  des  Grisons  et  du  Tyrol.  Elles  commencent 
au  Bernardino  et  finissent  au  pic  des  Trois-Sou- 
verains  (Dreyhernspitz),  par  9o  55'  de  long.  E. 
Leur  direction  est  à  l'E.  N.  E. ,  et  leur  longueur 
est  au  moins  de  60  1.  Une  de  leurs  branches, 
très  longue,  borde  l'Inn  depuis  sa  source  jusqu'à 
son  emb.  Dans  sa  partie  occ. ,  au  N.  de  Blu- 
dentz ,  cette  branche  porte  le  nom  à'Arlberg  et 
de  Forarlberg ,  et  le  prolongement  de  ces  mont. 
qui  couvrent  la  contrée  riveraine  entre  le  Lech  et 
le  lac  de  Constance,  forme  ce  que  l'on  appelle  les 
Alpes  d'Algan  ou  Alganiennes.  Les  Alpes  Rhé- 
tiques  donnent  naissance  à  plusieurs  gr.  riv.: 
au  N.,  riller,  le  Zech,  l'Isar  et  l'Inn  ;  au  S.,  l'A- 
dige,  rOglio  et  l'Adda.  Voici  leurs  principaux 
«jmniets  : 

Le  mont  Ortler  (Tyrol) ,     3,91 7  mètres. 
Tchernovvand ,  5,785      — 

Scliweinfer-Joch ,  5,742      — 

Delle-Disgrazie ,  5,676      — 

Tjiw^yo  (Valteline) ,         5,617      — 


Gavio,  au  S.  de  l'Ortler,    3,582  mètres." 
Maloïa,  5,500     — 

Les  Alpes  Noriques  tirent  leur  dénomination 
do  la  prov.  romaine  appelée  iV"or!c!(m.  Elles  se 
dirigent  à  l'E.  vers  la  Hongrie ,  taudis  qu'une  de 
leurs  branches  ,  la  plus  remarquable  par  sa 
hauteur,  court  du  S.  0.  au  N.  E.  jusqu'à  Vienne. 
Deux  ran  gées  de  hauteurs  accompagnent  le  faîte 
des  Alpeu Noriques,  une  au  S.,  l'autre  au  N. 
La  première  fait  partie  des  Alpes  de  Styrie;  la 
seconde  prend  les  noms  de  Tœnen-Gebirge,  de 
Cetische-Gebirge  et  de  fFienerwald ,  lesquels  se 
ternu'nent  par  le  Kahlenberg,  près  de  Vienne. 
Toutes  les  eaux  qui  sortent  des  Alpes  Noriques 
se  rendent  dans  le  Danube  ;  la  longueur  de  ces 
mont,  est  de  80  à  90  1.  Les  cimes  blanches 
commencent  à  diminuer,  ici  on  remarque  : 
Le  Gross-Glockner,  3,894  mètres. 
Le  Fuschberg ,  3,666     — 

Les  Alpes  Camiques  couvrent  le  pays  des 
anc.  Carni,  peuple  qui  habitait  au  S.  du  Nori- 
cum.  Elles  ont  leur  origine  aux  sources  de  la 
Brenta,  entre  Pergine  et  Lerico,  courent  jus- 
qu'au col  de  Tarvis  (11°  15'),  sur  une  longueur 
de  45  1.  Les  Alpes  Carniques  commencent  à  ne 
plus  suivre  la  direction  générale  du  faîte  jus- 
qu'ici. Le  point  culminant  de  cette  partie  est  la 
Marmolala^  qui  a  5,508  mètres. 

La  direction  que  les  Alpes  Carniques  com- 
mencent à  prendre  vers  l'E.  S.  E.  augmente 
dans  les  Alpes  Juliennes.  Cette  dernière  divi- 
sion tire  son  nom  de  l'anc.  Forum  Julii^  ou  d'un 
passage  que  Jules  César  y  fit,  dit-on ,  pratiquer. 
Le  tronc  s'y  partage  en  deux  branches,  au  S.  E. 
de  Tars'is  ;  elles  bornent  au  N,  et  au  S.  0.  le 
bassin  de  la  Save,  qui  est  la  principale  riv.  de 
ces  mont.  Parmi  les  hauts  sommets  de  ces 
Alpes,  on  remarque  le  Terglouy  à  3,514  mè- 
tres au  dessus  de  la  mer. 

Les  plus  gr.  vallées  des  Alpes  courent  dans 
le  sens  de  la  chaîne  ou  à  peu  près  dans  la  même 
direction.  Les  vallées  transversales  sont  moins 
longues.  La  plus  remarquable  est  celle  de  l'A- 
dige,  qui  a  40  1.  de  long.  Parmi  les  vallées  lon- 
gitudinales ,  aucune  n'est  comparable  à  celle  de 
la  Drave  ;  elle  a  plus  de  80  1.;  celle  de  l'Inn  en  a 
55.  La  partie  des  Alpes  qui  court  dans  le  sens  de 
l'équateur,  ou  qui  fait  avec  ses  parallèles  des 
angles  de  petite  ouverture ,  descend  plus  rapi- 
dement au  S.  qu'au  N.  Cette  différence  est  très 
remarquable  dans  le  faîte  des  gr.  Alpes.  Le 
Mont-Blanc,  vu  du  côté  de  l'Italie,  est  un  mur 
perpendiculaire  de  9,600  pieds.  Les  passages 
les  plus  remarquables  qui  servent  pour  traverser 
les  Alpes ,  sont  les  belles  routes  du  mont  Cenis 
et  du  Simplon ,  dont  les  points  les  plus  élevés 
ou  les  cols  sont  à  1,059  et  4,029  mètres;  la 
route  de  Splugen,  aussi  magnifique  que  celle 
que  nous  venons  de  citer,  et  qui  est  à  4,065  mè- 
tres, puis  les  cols  de  Tende  (924  mètres),  du 
mont  Genèvre  (4,015) ,  du  pet.  St. -Bernard 
(1,125),  du  gr.  St.-Bernard  (4,246),  de  St.-Go- 
thardt  (4,065),  de  la  Furca  aux  sources  du 
Rhône  (1,363),  de  l'Albula  (1,206),  du  Sœm- 
mering  (490). 

Si  l'on  considère  les  Alpes  d'un  manière  gé- 
nérale ,  on  trouve  qu'elles  appartiennent  aux 
trois  gr.  formations,  granitique,  schisteuse, 
calcaire;  que  le  faîte  est  granitique,  et  qu'il 


ALP 


—  56  — 


ALP 


y  a  peu  de  ressemblance  entre  les  deux  ver- 
santij.  Stir  celui  du  S.  et  de  TE. ,  les  roches 
primitives  descendent  jusqu'aux  plaines  de  TI- 
talie ,  tandis  que  du  côté  de  l'O.  et  du  N. ,  les 
montagnes  sont  presque  toutes  calcaires,  tant 
dans  la  Provence  et  le  Dauphiné,  que  dans  la 
Suisse ,  le  Tyrol  et  l'Autriche.  Le  calcaire  des 
Alpes  Juliennes    est  remarquable  par  la  gr. 
quantité  de  grottes  qu'il  renferme  ;  c'est  là  que 
s'étend  le  singulier  lac  Zirknitz,  et  que  l'on  vi- 
site la  grotte  d'Adelsberg.  Les  Alpes  ne  présen- 
tent que  des  indices  de  l'anc.  présence  de  feux 
volcaniques.  Le  nombre  des  mines  que  l'on  y 
exploite  est  loin  de  correspondre  à  l'étendue  de 
la  chaîne.  Le  fer  et  le  plomb  s'y  trouvent  avec 
assez  d'abondance  en  Styrie,  enCarinthie  et  en 
Carniole.  I>es  mines  de  plomb  de  Peny  et  de 
Macot,  en  Savoie,  donnent  des  produits  considé- 
rables; et  celle  du  mont  Bleyberg,  en  Carinthie, 
livre  le  plomb  le  plus  pur  de  l'Europe.  Le  sel 
gemme  est  très  abondant  vers  le  N.  de  la  chaîne, 
à  Bex ,  Hall ,  Hallein  ,  Berchtesgaden.  Idria  pos- 
sède une  riche  mine  de  mercure.  On  exploite 
encore  dans  les  Alpes  un  peu  d'oi  et  d'argent, 
du  cuivre,  du  zinc,  de  l'alun,  de  la  houille. 
D'après  les  recherches  d'Ebel,  de  Wahlenberg 
et  de  Kasthofer,  voici  quelles  sont  les  limites  des 
espèces  végétatives. 

L'oranger,  l'olivier,  le  figuier  croissent  en 
plein  air  au  pied  des  Alpes,  sur  le  lac  de  Lu- 
gano,  à  ISO  toises  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer;  la  vigne  prospère  à  230  ;  le  châtaignier  et 
le  noyer  parviennent  jusqu'à  4S0,  le  cerisier  à 
480,  le  noisetier  à  SoO,  le  chêne  à  600,  l'orme  et 
le  frêne  à  650,  l'aune  et  l'if  à  700,  le  hêtre  à  730, 
le  pin  d'Ecosse  à  800  ,  l'érable  à  830  ,  le  bouleau 
blanc  à  880 ,  le  pin  et  le  mélèze  à  900  ,  le  sapin 
à  930 ,  le  cèdre  de  Sibérie  à  1000.  A  ces  derniers 
arbres  succèdent  les  bruyères  et  les  riches  pâ- 
turages qui  s'étendent  jusqu'à  la  lisière  des 
neiges  ;  au  delà ,  on  trouve  encore  les  hchens. 
On  peut  encore  cultiver  les  céréales  à  330  toises. 
Comme  les  neiges  ne  fondent  plus  dans  les 
Alpes  au-dessus  de  2,800  mètres,  les  plus  hauts 
sommets  de  ces  montagnes  en  sont  constam- 
ment couverts.  Dans  les  Alpes  de  la  Suisse  , 
M.  Wahlenberg  a  trouvé  la  limite  des  neiges 
perpétuelles  à  1,370  toises,  et  M.  d'Aubuisson 
a  reconnu  que  cette  ligne  s'élève  jusqu'à  1,339 
sur  le  revers  mérid.  de  la  chaîne.  Ce  terme  in- 
férieur des  neiges  a  été  quelquefois  confondu 
avec  la  limite  des  glaces.  Celles-ci  descendent 
beaucoup  plus  bas.  Les  avalanches  qui  tombent 
des  hautes  sommités ,  roulant  dans  des  vallées 
où  la  chaleur  de  l'été  n'a  pas  toute  sa  force , 
mais  où  le  froid  n'est  plus  continuel ,  éprouvent 
alternativement  des  fontes  et  des  congélations 
qui  leur  donnent  une  gr.  consistance.  C'est 
ainsi  que  se  forment  les  glaciers.  Ces  glaces , 
dont  l'épaisseur  est  quelquefois  de  plusieurs 
centaines  de  pieds,  comblent  des  vallées,  re- 
couvrent les  pentes  des  montagnes  bien  au-des- 
sous de  la  hmite  des  neiges,  et  descendent  quel- 
quefois jusqu'au  milieu  des  bois  et  des  pâturages. 
Ebel  compte  pi  es  de  400  glaciers  ,  depuis  le 
Wont-Blanc  jusqu'aux  frontières  du  Tyrol;  les 
moindres  ont  1  1.  de  longueur,  tandis  qu'il  en 
est  une  multitude  qui  oni  6  à  7  1.  de  longueur 
isur  3/4  de  1;  de  large.  On  rcgal'de  généralement 


comme  dépendances  des  Alpes ,  les  Cévennes  , 
les  Vosges,  le  Jura,  les  Apennins  ,  THémus  ou 
Balkan,  les  Karpathes,  les  Sudeten  et  les  autres 
montagnes  de  l'Allemagne,  dont  on  trouvera  la 
description  à  chaque  article  dans  le  bel  ouvrage 
de  M.  Briguièrç,  intit.  Orographie  de  l'Eu- 
rope ^  dont  nous  avons  principalement  extrait 
notre  article. 

AXPES  (Hautes-),  départ,  de  la  France  or., 
formé  du  Gapençois ,  de  l'Embrunois  et  du 
Briançonnais,  dépendants  de  l'anc.  prov.  du 
Dauphiné.  Il  est  borné  au  N.  E.  par  Jes  États 
Sardes ,  au  S.  par  les  Basses-Alpes,  à  l'O.  par  la 
Drôme,  et  auN.  0.  par  l'Isère.  Sa  longueur, du 
S.  0.  au  N.  E.,  est  de  26  lieues,  sa  largeur  de 
16  à  17,  sa  superf.  de  333,264  hectares. 

La  dénomination  appliquée  à  ce  déparlement 
explique  assez  quelle  doit  être  la  nature  de  sa 
surface;  elle  est,  en  effet,  couverte  de  monta- 
gnes très  hautes,  au  milieu  desquelles  s'en- 
foncent d'étroites  et  profondes  vallées,  par- 
courues par  des  torrents  fougueux.  On  ne  sait 
comment  des  hommes  ont  pu  se  déterminer  k 
fixer  leur  habitation  dans  ces  vallées  que  le  soleil' 
semble  éclairer  à  regret,  et  qui,  soumises  à 
toutes  les  rigueurs  d'un  climat  âpre  et  variable^ 
dédommagent  à  peine  le  cultivateur  de  ses 
avances  et  de  ses  sueurs.  On  évalue  aux  deux 
tiers  de  la  surface  du  sol  l'espace  occupé  par 
des  mont,  et  perdii  pour  l'agriculture;  presque 
tout  le  reste  n'est  composé  que  de  couches  vé- 
gétales peu  profondes,  dès  lors  peu  fertiles,  et 
menacées  chaque  jour  par  les  eaux  qui  se  pré- 
cipitent des  montagnes.  Le  vent  du  N.  souffle 
assez  constamment  dans  ces  contrées;  il  rend  le 
climat  froid  ,  parce  qu'il  passe  sur  des  pics  éle- 
vés ,  où  sont  amoncelées  des  neiges  éternelles, 
l'hiver  est  généralement  long.  La  neige  séjourne 
7  à  8  mois  dans  quelques  vallées ,  et  leurs  habi- 
tants sont  pendant  tout  ce  temps  privés  de  com- 
munications avec  leurs  voisins.  Durant  les  an- 
très  saisons,  la  température  varie  très  souvent; 
les  vents  violents ,  les  ouragans ,  les  alternations 
de  chaud  et  de  froid  dans  la  même  journée, 
les  grêles  ,  qui  sont  très  fréquentes,  menacent 
les  récoltes  jusqu'au  moment  de  la  moisson.  La 
qualité  et  la  fertilité  du  sol  varient  comme  le  cli- 
mat. Vers  le  N.,  les  terres  sont  généralement 
plus  légères  ;  quelquefois  le  rocher  est  à  2  ou  3 
pouces  de  profondeur;  ailleurs  les  terres  sont 
fortes,  glaiseuses,  tandis  que  plus  loin  elles  ne 
sont  qu'un  mélange  de  cailloux  et  d'un  peu  da 
sable. 

Il  est  vrai  que  les  habitants  luttent  avec 
industrie  et  courage  contre  tant  de  causes  com 
traires ,  et  que  l'on  recueille  assez  de  fi'oment, 
d'orge  et  d'avoine  pour  la  consommation.  La 
partie  la  plus  riche  est  le  Champsaur,  sur  les 
bords  du  Drac.  Les  pommes  de  terre  sont  une 
des  ressources  du  pauvre.  Dans  les  cantons  mé- 
ridionaux, les  vallées  sont  couvertes  de  noyers, 
et  chaque  propriétaire  en  tire  sa  provision 
d'huile.  Quelques  cantons  fournissent  aussi  des 
vins,  qui  sont  d'assez  bonne  qualité  sur  les  bords 
de  la  Durance.  Les  autres  productions  consistent 
on  châtaignes ,  fruits ,  grains  de  mélèze  et  téré^ 
benthine  ,  qui  sont  exportés.  Les  forêts ,  dont  la 
superf.  est  de  76,883  hectares ,  sont  composées 
de  ch*nes,  de  mélèzes,  de  sapins ,  et  fournissent 


ALI»  —  57 

des  bois  de  chaufihge  et  de  conslniciioii  pour  la 
marine,  que  l'on  flotte  par  la  Duranco,  le.  Ikiedi, 
dont  les  eaux  ne  sont  guère  bonnes  ([u'à  cela ,  à 
cause  de  leur  gr.  rapidité.  La  plus  In-lle  masse 
est  la  forêt  de  Durbon  ,  où  il  se  fait  chaque  an- 
née une  coupe  con  u'érable  de  bois  magnifiques. 
L'éducation  du  gros  bétail ,  des  moutons  et  des 
chèvres,  n'y  est  pas  fort  iiii|)ortante;  les  pâturages 
sont  loués  chaque  aimée.  Les  vallées  offrent 
d'excellents  pâturages,  dont  les  plus  renommés 
sont  ceux  de  Van-des-Orres  et  de  Queyras.  On  y 
engraisse  des  chevaux,  mais  seulement  pour 
l'exportation,  car  l'àne  et  le  mulet  y  sont  pré- 
férés à  cet  animal ,  comme  dans  tous  les  pays  de 
montagnes.  Ceux  du  pays  de  Champsaur  et  de 
la  vallée  de  Queyras  sont  1res  beaux  ;  les  bœufs 
y  sont  assez  nombreux ,  les  vaches  donnent  du 
lait  excellent,  et  les  fromages  sont  la  richesse 
de  quelques  vallées.  Les  habitants  des  Hautes- 
Alpes,  toujours  empressés  de  suivre  les  mé- 
thodes qui  peuvent  améliorer  leur  pays,  ont 
adopté  avec  empressement  les  prairies  naturel- 
les. Le  département  reçoit  chaque  année  100  à 
120,000  moutons  transhumants  des  plaines  de 
la  Camargue. 

Il  existe  une  mine  de  plomb  argentifère  à 
l'Argentière,  des  mines  de  plomb  à  St.-Martin- 
au-Fonteuil,  à  la  Grave  (abandonnée),  et  à 
Villars-d'Arènes ,  une  mine  de  cuivre  à  Plam- 
pinet,  une  de  graphite  au  Chardonnet,  près  de 
Monétier;  dos  mines  de  houille  qui,  lorsqu'elles 
seront  exploitées,  donneront  plus  d'activité 
à  ce  genre  d'industrie.  Une  seule,  celle  de  la 
Glaye,  donne  quelques  produits.  Les  mont. 
de  Puy-St. -Pierre  offrent  un  dépôt  considérable 
d'anthracite  ,  qui,  en  1833,  en  a  donné  27,000 
quintaux.  Chàteauroux,  Réallier,  le  val  Gode- 
mard,  les  Orres,  Orcières,  Corbières  et  Avan- 
çon  ont  des  ardoisières.  Parmi  les  sources  mi- 
nérales ,  nous  citerons  celles  de  Mont-Lyon  et 
et  du  Monétier. 

L'industrie  manufacturière  de  ce  département 
est  fort  peu  importante ,  et  n'a  pour  principal 
objet  que  la  fabrication  de  draps  communs  ,  de 
chapeaux ,  consommés  dans  le  pays  ;  des  tan- 
neries et  des  corroieries ,  qui  seules  donnent 
assez  pour  l'exportation.  On  compte  19o  scie- 
ries hydrauliques.  Les  fromages  de  Briançon 
sont  recherchés  par  les  Provençaux  et  les  Pié- 
montais.  Les  autres  objets  de  comm.  sont  des 
vins,  des  laines,  des  mulets.  Il  n'y  a  que  4  gr. 
routes  royales  et  19  départementales,  qui  sont 
plutôt  de  gr.  chemins  communaux.  Tous  les  ans 
4,000  individus  s'expatrient  comme  marchands 
colporteurs,  peigneurs  de  chanvre,  bergers, 
mégissiers,  repasseurs,  porteurs  de  marmottes, 
et  surtout  comme  instituteurs.  Revenu  territo- 
rial, 5,134,000  fr.  ;  principal  de  la  contribution 
foncière,  500,776;  de  la  contribution  person- 
nelle et  mobilière,  83,300;  portes  et  fenêtres, 
59,524. 

Le  départ,  des  Hautes-Alpes  est  le  moins 
peuplé  de  la  France.  11  a,  d'après  le  recensement 
de  1842, 152,584  habit.,  ainsi  répartis  dans  les  3 
arrondissements  : 

Briançon.  51,005. 

Embrun.  32,441. 

Gap.  60,138. 

Lesquels  sont  èubdivisés  en  2i  cant,  cl  189 


ALI» 

com.  Ce  départ,  fait  i)arlie  de  la  7«  div.  milit., 
du  14'^  arrond.  forestier,  ressort  à  la  cour  royale 
et  il  l'académie  de  Grenoble,  envoie  2  députés  à 
la  chambre.  Gap  ,  ch.-l. 

AIiFES  (Basses-),  départ,  de  la  France 
or.,  sit.  entre  43"  et  45°  de  lat.  N.,  et  3"  et  .^i"  de 
long.  E.,  et  borné  au  N.  par  celui  des  Uaules- 
Alptîs,  à  l'E.  par  les  Etats  Sardes,  au  S.  i)ar  le 
départ,  du  Var,  à  l'O.  par  ceux  de  Vaucluse  et 
de  la  Drôme.  Il  a  32  1.  du  centre  aux  Sfiurces 
de  rUbaye,  17  1.  de  largeur  moyenne,  et 
682,643  hectares  de  suj)erf. 

Une  ramification  des  Alpes  connue  sous  le  nom 
de  mont,  du  Liberon,  de  Lure  etd'Aiguines,  di- 
vise la  surface  de  ce  départ,  en  deux  zones,  l'une 
septentr.,  l'autre  mérid.  ;  dans  la  première  sont 
compris  les  arrond.  de  Barcelonnellc  et  de  Cas- 
tellane  ;  dans  la  seconde,  ceux  de  Sisteron  et  de 
Forcalquier.  La  zone  septentr.  est  couverte  par 
des  ramifications  fort  élevées  des  Alpes  Maritimes. 

Le  sol  y  est  naturellement  ingrat,  stérile, 
hérissé  de  cimes  âpres  et  de  rochers  ;  elle  pro- 
duit du  seigle,  de  l'orge,  du  blé,  de  l'avoine, 
des  pommes  de  terre,  dont  on  fait  un  pain  d'ex- 
cellente qualité  en  le  mélangeant  avec  du  seigle, 
des  fruitSj  des  bois  propres  à  la  charpente,  A 
mesure  que  l'on  approche  de  la  partie  mérid., 
on  rencontre  les  productions  que  la  terre  ne 
donne  que  sous  les  climats  tempérés.  Les  aman- 
diers, les  oliviers,  les  figuiers,  les  orangers  et 
les  citronniers  croissent  avec  succès,  ainsi  que 
le  mûrier.  Dans  quelques  cantons,  la  campagne 
abonde  en  arbres  fruitiers,  tels  que  poiriers, 
pommiers ,  pêchers ,  abricotiers ,  amandiers ,  et 
surtout  en  pruniers ,  dont  le  fruit  séché  forme 
une  branche  de  comm.  assez  importante  :  une 
partie  se  vend  sous  le  nom  de  prunes  de  Bri- 
gnolles.  La  vigne  y  est  d'un  bon  rapport,  et  les 
vins  du  Meis  et  de  Castelet  jouissent  d'une  ré- 
putation bien  méritée  ;  on  compte  13,954  hec- 
tares de  vignes.  Sur  le  revers  des  mont. ,  on 
trouve  une  foule  de  plantes  aromatiques,  aussi 
les  abeilles  y  trouvent-elles  une  abondante  pâ- 
ture, et  dans  le  voisinage  a-t-on  établi  beaucoup 
de  ruches. 

Le  département  des  Basses-Alpes  n'est  ar- 
rosé que  par  la  Durance  et  ses  afïl.,  dont  les 
principaux  sont  le  Verdon  et  l'Ubaye  ;  celle-ci 
parcourt  la  vallée  de  Barcelonnette,  qui  offre  à 
la  fois  les  sites  les  plus  gracieux  et  les  plus  ma- 
jestueux. Le  plus  remarquable  de  ses  lacs  est 
celui  d'Allos,  sit.  au  sommet  d'une  très  haute 
mont.,  et  qui  a  environ  1  1.  de  v'iircuit  :  il  est 
rempli  de  truites  souvent  d'une  grandeur  ex- 
traordinaire. 

Le  climat  des  Basses-Alpes  est  sujet  à  des 
variations  extrêmement  sensibles  ;  on  passe 
dans  le  même  jour  du  chaud  au  froid,  et 
il  suffit  que  le  vent  du  nord  souffle  pour  que 
l'on  se  croie  transporté  sous  une  autre  lat.  Au 
midi,  l'atmosphère  est  doux  et  tempéré ,  mais  le 
reste  du  pays  est  exposé  à  un  air  froid  et  hu- 
mide ,  à  des  pluies  presque  continuelles  et  à  des 
orages  très  fréquents. 

Aux  villages,  aux  cultures,  qui  occupent 
les  basses  vallées,  succèdent  de  riches  pâtu- 
rages et  des  plateaux  peuplés  de  troupeaux 
pendant  l'été  ;  bientôt  l'élévation  du  sol  bannit 
toute  végétation  :   les  sapins  et   les  mélèzes 


ALP 

disparaissent,  et  la  vallée  va  se  perdre  au  mi- 
lieu de  rochers  arides.  Les  mont,  pastorales 
s<jut  la  principale  richesse  de  la  zone  sep- 
tentr.  du  départ.  Des  pelouses  fleuries  s'y 
élèvent  jusqu'à  5,000  à  3^200  mètres  au-dessus 
de  la  mer.  La  bonté  de  l'herbe  qui  les  compose 
est  si  grande,  que  les  brebis  qui ,  chaque  prin- 
temps ,  y  arrivent  exténuées  par  la  fatigue  et 
les  rigueurs  de  l'hiver,  y  reprennent  en  peu  de 
iours  un  embonpoint  remarquable.  Il  n'est  rien 
de  beau  comme  l'aspect  de  ces  montagnes  au 
commencement  de  l'été.  Parmi  les  plus  consi- 
dérables des  mont,  pastorales,  on  distingue,  à 
Allos,  celle  deLorex,  oii  vivent,  avec  3,000  bre- 
r)is,  des  chamois,  des  marmotes,  des  perdrix, 
des  lièvres  blancs,  etc.;  àColmar,  celle  deMo- 
nier  ;  à  Barcelonnette,  celle  de  l'Arche  ;  et  prin- 
cipalement celle  de  Lauzanier  à  Seyne  la  gr. 
mont.  Les  mont,  pastorales  nourrissent  chaque 
année  400,000  moutons  transhumants  qui , 
pendant  l'été,  abandonnent  les  immenses  plaines 
de  la  Crau  et  de  la  Camargue.  On  élève  peu 
de  moutons  en  propre  ,  une  petite  quantité  de 
chevaux  sur  les  bords  et  dans  les  îles  de  la  Du- 
rance  ,  mais  assez  de  boeufs. 

La  minéralogie  est  riche  ,  cependant  il  n'y  a 
qu'une  mine  de  plomb  en  exploitation  à  St.- 
Geniez  et  Dromont. 

Les  forêts  des  Basses-Alpes  ont  une  superf.  de 
59,794  hectares  carr.  Les  essences  sont  le  chêne 
commun ,  le  frêne,  le  feux ,  le  sapin,  le  pin,  le 
mélèze  ;  les  bois  noirs  sont  aussi  fort  ordinaires  ; 
les  marronniers  s'y  rencontrent  également.  A 
une  1/2  1.  de  Digne,  se  trouvent  des  eaux  ther- 
males connues  de  toute  antiquité ,  et  d'autres  à 
Gréoulx  dans  l'arrond.  L'industrie  manufactu- 
rière est  peu  importante ,  et  ne  s'étend  guère 
au-delà  des  besoins  locaux.  Le  long  du  Verdon, 
on  fabrique  des  draps  communs,  et  il  y  a  à 
Moustier  des  fabr.  de  faïence  et  de  papier,  et 
l'arrond.  de  Forcalquior  a  9  filat.  de  soie.  On 
livre  env.  20,000  hectolitres  de  vin  du  Meis  au 
comrn.;  les  autres  articles  d'exportation  con- 
sistent en  productions  du  sol ,  mais  la  valeur 
en  est  encore  peu  considérable.  5,000  indiv. 
émigrent  chaque  année  de  l'arrond.  de  Barce- 
lonnette ,  et  entre  autres  des  54  hameaux  du 
vg.  de  Fours.  4  routes  royales  et  19  départe- 
mentales facilitent  les  communications.  On  éva- 
lue le  revenu  territorial  à  7,749,000  fr.  Le  prin- 
cipal des  contributions  est  ainsi  :  foncière, 
G09.743  fr.;  personnelle  et  mobilière,  117,000; 
portes  et  fenêtres,  03,227. 

Le  recensement  de  1856  donne  ainsi  la  pop. 
du  départ,  par  arrond.  : 

Barcelonnette ,  1 8,561 

Castellane ,  23,770 

Digne,  52,045 

Forcalquier,  36,118 

Sisteron ,  25,561 

Total        156,055. 
répartis  dans  50  cant.  et  257  com.  Après  le 
départ,  des  Hautes-Alpes  c'est  le  moins  peuplé 
de  la  France. 

Le  caractère  des  habit,  des  Basses-Alpes  res- 
semble tout  à  fait,  dans  les  parties  iiiférieuros, 
à  celui  des  Provençaux  du  Var;  mais  les  nion- 
taguards  ont  des  maurs  et  des  usages  punicu- 


58  —     .  ALS 

liers  :  ils  sont  également  fins  et  adroits;  l'in- 
struction est  pour  eux  une  nécessité  ;  ils  sont 
courageux,  bons,  hospitaliers,  religieux  sans 
superstition ,  aimant  passionnément  leur  pays. 

Ce  départ,  fait  partie  de  la  5«  division  mili- 
taire, du  28«  arrond.  forestier,  forme  le  diocèse 
de  Digne,  et  ressort  à  la  cour  royale  et  à  l'aca- 
démie d'Aix.  Il  envoie  deux  députes  à  la  chambre. 
Digne,  ch.-l. 

AliPHEST  ou  Alpen,  pet.  V.  de  Prusse,  avec 
1  anc.  chat. ,  1  tannerie ,  1  clouterie  et  2  mou- 
lins à  huile.  A  7 1. 1/2  S.  E.  de  Clèves. 

AI.PHI:n  {Jlbiniana],hg.  de  Hollande  (Sud- 
Hollande)  ,  sur  le  Rhin.  Fabr.  de  poterie  et  de  pi- 
pes, fours  à  chaux.  2,000  habit.  A  2 1.  1/2  E.  de 
Leyde. 

ÀliFIRSBACH,  hg.  du  Wurtemberg,  sur 
la  Kincig.  Siège  d'un  conseil  des  mines.  Fabr.  de 
malt,  qui  en  exporte  annuellem.  400  quintaux. 
Mines  d'argent,  de  cuivre,  de  cobalt.  1,500  habit. 
A  51.  1/4  b.  N.  0.  d'Obendorf. 

AIiPHTACH  ,  vg.  de  Suisse  (Unterwald) ,  sur 
une  baie  du  lac  des  Quatre-Cantons  appelée  lac 
d'Alpnach.  L'église  est  un  édifice  moderne  bâti 
avec  beaucoup  de  goût.  Pop.  de  la  paroisse, 
1,500  habit.  A  2  1. 1/2  S.  de  Lucerne. 

AXFUENTi:,  bg.  d'Espagne  , Valence),  avec 
un  fort.  2,000  habit'.  A  20  1.  0.  N.  0.  de  Valence. 

AliPUJARRAS  (  montages  d'herbes  et  de 
pâturages},  district  montagneux,  ainsi  nommé 
d'après  les  Arabes.  Il  comprend  les  contreforts 
méridionaux  de  la  Sierra  Nevada ,  et  a  deux 
groupes  de  mont,  qui  s'étendent  entre  Motril  et 
Almeria ,  parallèlement  aux  rivages  de  la  Médi- 
terranée, dont  les  eaux  en  baignent  la  base. L'occ. , 
nommé  Sierra  Contranisa ,  est  appelé  aussi  ^l- 
pujarra  Baja;  l'autre,  Sierra  de  Gador  :  ils  sont 
divisés  l'un  de  l'autre  par  l'^rfra,  riv.  descendue 
des  hautes  Alpujarras  et  qui  les  coupe  pour 
gagner  la  mer.  La  Sierra  de  Gador  est  célèbre  par 
ses  mines  de  plomb ,  d'antimoine  et  d'argent. 
Toutes  deux  sont  couvertes  d'excellents  pâtura- 
ges etoffrent  les  sites  les  plus  favorables  à  l'habJ» 
tation  des  hommes  :  ce  furent  les  lieux  que  Ui 
Maures  quittèrent  avec  le  plus  de  regrets. Le  Gad(  ? 
a  2,004  mètres  au-dessus  de  la  Méditerranée,  c% 
le  Cerrajon  de  Murtas,  dans  la  Contrariesa,  17i'>, 

AXRXSFORS,  pet.  v.  d'Angleterre  (Soi> 
thampton),  divisée  en  deux  parties  :  le  vieux  «i' 
le  nouveau.  C'était  un  lieu  important  avant  l'in- 
cendie qui,enl710,  la  réduisit  en  cendres.  1.700 
habit.  A  21  1. 1/4  N.  E.  de  Winchester. 

AIiRŒE ,  pet.  île  de  Danemark  [  Jutland) ,  à 
l'entrée  du  golfe  de  Horsens.  Il  y  a  un  vg. 

AXSACX:  (de  l'allemand  Flsass) ,  anc.  prov. 
de  France  ,  qui  forme  aujourd'hui  les  deux 
départ,  du  Haut  et  du  Bas-Rhin. 

AIiSESï ,  île  de  Danemark ,  dans  le  pet.  Belt , 
sur  'a  côte  du  Slesvig.  161.  carr.  de  superf.  Sa 
surface  est  entrecoupée  de  bois,  de  lacs,  de 
champs  cultivés  et  de  vergers ,  offre  même  deux 
collines  assez  élevées;  ce  qui  en  fait  l'une  des 
îles  les  plus  agréables  du  Danemark.  On  y  re- 
cueille du  froment,  du  seigle,  des  pommes  de 
terre ,  de  la  navette  et  des  fruits,  dont  on  exporte 
annuellement  pour  env.  15,000  écus.  Ses  pâtu- 
rages nourrissent  beaucoup  de  chevaux.  La  pè- 
che y  est  abondante.  Elle  renferme  1  v. ,  2  bgb. , 
13  paroisses  et  45,000  habit. 


ALT 

ASFEXJ) ,  pot.  V.  du  prand-duché  do  Hosse- 
Darmslad ,  do  IVloctomt  do  Ilesso  ,  sur  la  Sche- 
valm  ,  avec  1  chftt.  et  fabr.  de  ratines  et  molle- 
tons, toiles,  dont  il  y  a  do  gr.  hlancliissories,  tan- 
neries. 5,000  habit.  A  Ml.  E.  N.  E.  do  Giossen. 

AlilXBOBJ,  pet.  V.  murée  do  Prusse  (  Mer- 
sebourg  ) ,  sur  la  Saaie,  avec  1  faub.  et  1  chat, 
qui ,  ainsi  que  la  ville ,  appartiennent  au  duc 
d'Anhalt-Dossau.  2,200  habit.  A  51.  N.  N.  E. 
d'Eisleben. 

AVTATJTLliA ,  bg.  d'Espagne  (Catalogne  ) , 
près  de  la  mer,  à  6  L  E.  N.  È.  de  Tarragone. 
i,iiO  habit. 

AIiTA-GRACZA ,  bg.  de  Colombie  (  Nouv.- 
Crenade),  sur  la  Sumapaz,  à  i6 1.  S.  de  Bogota. 
Fabr.  de  pétrins  d'une  seule  pièce  de  bois,  dont 
il  se  fait  un  comm.  assez  lucratif.  Fondé  en  i  540. 

AIiTAÏ  ou  Alta-iin-Oola,  chaîne  de  munt. 
do  l'Asie  centrale.  Aucune  partie  de  notre  pla- 
nète, sans  en  excepter  l'Afrique  mérid.,  n'offre 
une  masse  de  terre  aussi  étendue  et  soulevée  à 
une  si  grande  hauteur  que  l'Asie  intérieure. 
L'illustre  et  savant  voyageur  M.  de  Humboldt  a 
divisé  en  quatre  systèmes  les  mont,  de  l'Asie 
centrale ,  à  savoir  :  le  système  de  VAlta't\  celui 
du  Thian-Chan ,  celui  du  Kouen-Loun  et  celui 
de  Vllimâlaya;  cependant,  d'après  ce  qu'il  dit 
à  l'égard  de  leur  direction ,  elles  semblent  ne 
former  que  quatre  parties  distinctes  d'un  même 
système,  le  système  himàlayen,  qui  est  le  plus 
considérable  àe  l'Asie  et  du  monde.  {Voy.  l'ar- 
ticle Asie.) 

.  Les  géographes  européens  ont  donné  arbitrai- 
rement aux  monts  Altaï  les  noms  de  gr.  et  de 
pet.  Altaï ,  et  les  ont  regardés  à  tort  comme  for- 
més de  deux  chaînes  distinctes ,  distinction 
inconnue  aux  habit,  des  pays  traversés  par  ces 
mont.  Le  groupe  de  l'Altaï  entoure  les  sour. 
de  rirtiche  et  du  lenisséi  :  à  l'E.  il  prend  le  nom 
de  Tangrour,  celui  de  Sayanien  entre  les  lacs 
Koustoukoul  et  Baïkal ,  plus  loin  celui  de  Haut- 
Kentaï  et  de  Monts  de  Daourie ,  enfin  au  N.  E.  il 
se  rattache  au  lablonnoï-Khrebet  (  chaîne  des 
pommes)  et  aux  monts  Aldan,  qui  se  prolongent 
le  long  de  la  mer  d'Okhotsk.  Selon  la  grande 
géographie  de  la  Chine,  l'Altai  s'étend  sur  une 
longueur  de  40001.  (Eur.  dOOO  1.),  et  il  forme  un 
groupe  dont  quatre  principales  branches  se  dé- 
tachent. Le  nom  d'Altaï  est  turk  ;  en  mongoli 
il  reçoit  celui  à^ AUa-ii-Oola  (Mont  d'Or).  Les 
anc.  Chinois  l'appelaient  Kin-Chou ,  qui  signifie 
également  Mont  d'Or,  à  cause  de  l'abondance  de 
cemétal,encoreplusgr.autrefoisqu'aujourd'hui. 
Sous  le  468  parallèle  se  trouve  la  cime,  appelée  en 
mongol  Alta-iin-Niro  (Sommet  de  l'Altaï),  qui 
peut  avoir  3,876  mètres  de  h.  Nous  donnons  la 
hauteur  d  u  sommet  appelé Igiktau  (Montde  Dieu), 
et  la  cime  d'Italitzkoi  et  le  Tagtau  dans  l'art. 
Asie.  Nous  ne  savons  rien  sur  le  Tangnou,  qui 
doit  être  aussi  très  haut,  car  il  est  toujours  cou- 
vert de  neiges.  A  l'E.  de  l'irtiche,  s'étendent  plu- 
sieurs rameaux  derAltaï,leKolyvan(desRusses), 
les  monts  Salaïr  et  les  monts  Khoksoun .  Les  flancs 
du  premier  sont  couverts  de  dépôts  diluviens  au- 
rifères ;  le  Salaïr  renferme  également  des  sables 
aurifères,  et  le  Khoksoun  des  mines  d'argent. 
M.  deHumboldtestime  à  70,000  marcs  la  quantité 
d'argent  fin  qui  a  été  tiré  de  l'Altaï ,  et  celle  de 
l'or  obtenu  par  le  lavage  à  \  ,900  marcs.  Entre 


-  69  —  AIT 

le  b0«  et  le  59«  parallèle  se  trouve  une  chaîne  qui 
se  termine  dans  la  terre  des  Khirghis,  et  que  nos 
cartes  étendent  mal  à  propos,  sous  le  nom  d'Al- 
ghidin-Chamo, jusqu'aux  montsdel'Oural,  tandis 
qu'il  n'existe  aucune  chaîne  servant  de  liaison 
entrerAltaï  et  l'Oural. Cette  chaîne  altaïque  offre 
des  schistes  argileux  et  traumaliques  (yrawwaA:), 
en  contact  avec  les  diahases ,  renfermant  des  py- 
roxènes,des  roches  calcaires  compactes  de  tran- 
sition, de  la  galène  argentifère  (dans  leKourgan- 
Tagh),  la  malachite,  le  jaspe,  le  cuivre  natif  et  la 
dioptase  (dans  VAyn-Toubé  ou  Colline  d'Or). 
Le  Tartagatai  ou  Mont  des  Marmottes,  est  une 
autre  chaîne  de  l'Altaï,  fort  élevée,  qui  borde  à 
l'or,  la  steppe  des  Kirghis ,  entre  les  lacs  Dzaï- 
sang  et  Balkachi ,  va  se  joind  re  au  Gourbi-Dabahn 
et  donne  naissance  à  l'irtiche.  On  trouve  dans 
le  bassin  qui  forme  ces  deux  chaînes  avec  celle 
du  Thian-Chan  au  S.  des  solfatares  fumantes  et 
une  mont,  ignivome,  ou  volcan  incandescent, 
chose  extraordinaire  sur  une  terre  presqu'au 
centre  de  l'Asie,  à  3  ou  400  1.  de  la  mer. 
Ce  volcan,  sit.  au  centre  du  lac  Alakoul,  prend 
le  nom  (TAral  Koubé.  Les  ravins  de  l'Altaï  pré- 
sentent souvent  des  alternances  de  porphyre,  de 
granit  et  de  schiste.  Les  terrasses  in fér.  sont  cou- 
vertes de  gneiss ,  de  porphyre ,  parmi  lesquels 
on  trouve  des  agates ,  des  cornalines  et  des  cal- 
cédoines. Dans  les  plaines ,  le  dépôt  d'alluvion 
renferme  des  bois  siliciés. 

AIiTAMURA,  V.  du  roy.  de  Naples  (  Terre 
de  Bari),  au  pied  des  Apennins,  et  l'une  des 
plus  belles  de  la  Fouille.  On  y  remarque  plusieurs 
édifices,  entre  autres  la  cathédrale,  ornée  de 
belles  peintures.  Il  y  a  une  université.  Elle  a  été 
fondée  par  l'empereur  Frédéric  II ,  à  ce  que  l'on 
croit,  sur  l'emplacement  de  l'anc.  Lupazîa. 
16,000  habit.  A  4  1.  d/2  N.  N.  0.  de  Matera. 

AXTBORF,  pet.  V.  de  Bavière  (Rezat),  dans 
un  beau  pays.  Fabr.  de  jouets  d'enfants  en  lx)is 
qui  s'exportent  dans  toute  l'Europe  et  même  en 
Amérique.  Brasseries  considérables.  2,000  habit. 
A  4 1.  S.  E.  de  Nurnberg. 

AXTDORF ,  pet.  V.  de  Wurtemberg ,  près  de 
laquelle  on  voit  le  beau  chat,  de  Weingarten , 
anc.  et  célèbre  abbaye  de  bénédictins.  A  5/4  de  1. 
N.  N.  E.  de  Ravensburg. 

AXT£A,  bg.  d'Espagne  (Valence),  près  de 
.amer  Verreries,  pêche,  agriculture.  Comm. 
d'importation  et  d'exportation  ;  cabotage.  6,900 
habit.  AIll.N.  E.  d'Alicante. 

AITENA,  pet.  V.  de  Prusse  (Arnsbergj, 
sur  la  Lenne.  Fabr.  de  fil  de  fer,  aiguilles ,  dés 
à  coudre ,  boucles,  bas  ;  tanneries.  Entrepôt  des 
tréfileries  et  autres  usines  environ.iantes.  5.400 
habit.  A  6  1.  0  S.  0.  d'Arnsbcrg. 

AIiTESTAU ,  pet.  v,.  du  Hanovre  ,  sur  une 
mont. ,  à  1  1.  5/4  E.  de  Klausthal.  Mines  de  fer, 
de  cuivi'e  et  d'argent  qui  alimentent  des  usines. 
12,000  habit. 

ÀIiTEM'BERG ,  pet.  v.  de  Saxe  (Erzgebirge). 
Gr.  fabr.  de  dentelles.  1,400  habit.  A  7  1.  1/2  S. 
de  Dresde. 

AIiTEBrBRUCH ,  bg.  du  Hanovre,  sur  la 
Werne,  avec  un  pet.  port.  Comm.  de  grains  et 
de  bétail.  2,500  habit.  A  2  1   0.  d'Ottendorf. 

AXTENBURG.  (  Foycz  Saxe-Gotha-Al- 
TEXBURG.) 

AIiTENBURG  ,  pe-t.  v.  cap.  du  duché  do 


ALT  -  60  — 

Saxe-Gotha-Altenburg.  Elle  est  bien  bâtie,  et 
possède  i  collège  avec  1  bibliothèque  et  4  cabi- 
net d'histoire  naturelle.  Fabr.  de  tissus  de  coton 
et  de  laine ,  de  tabac ,  de  cire  à  cacheter,  d  ami- 
don et  de  .porcelaine;  tanneries.  Gr.  comm.  de 
bois,  blé,  bétail.  Ane.  v.  libre  impénale.  A 
43  1.  E.  N.  E.  de  lena. 

AX.TENBURG  (en  hongrois Oiar  Magyar), 
bg.  de  Hongrie  (Weisclburg),  dans  une  ile  de  la 
Leitha  ,  a  son  confl.  avec  une  branche  du  Da- 
nube. Comm.  de  grains  et  de  bétail.  4,600  habit. 
A  7  1.  S.  S.  E.  de  Presburg. 

AITENBURG  (en  hongrois  Xcerws  Banya), 
bg.  de  Tran.sylvanie  (Zarand) ,  sur  le  Kœrœs 
blanc.  Mines  de  cuivre.  A  44 1.  0.  de  Karlsburg. 

AXTEBJ  ou  Altengaard  ,  bourgade  de  Nor- 
vège ,  au  Ibnd  de  l'Alteufrird,  et  le  point  le  plus 
septentr.  de  l'Europe  où  la  terre  soit  cultivée  ; 
elle  donne  de  l'orge.  Lat.  N.,  69°  45'. 

AXTEN^Eira ,  ville  de  gr.-duché  de  Bade , 
où  Turenne  fut  tué  le  46  juillet  1675.  4,300 
habit.  A  21.  0.  d'Offenburg. 

AXTENKIRCEEDl' ,  bg.  de  Prusse  (  Co- 
blentzi.  Eabr.  de  toiles  et  colonnades,  forges. 
C'est  dans  le  voisinage  que  le  général  Marceau 
fut  enlevé  à  son  armée  et  à  la  France.  800  habit. 
A71.  4/2N.  deCoblentz. 

AXTENKIRCHEX ,  bg.  de  Prusse,  avec 
des  fabr.  de  soieries ,  de  drap  et  de  toiles.  600 
habit.  A  2  1.  3/4  S.  S.  E.  de  Gueldres. 

AXTEM'MARKT,  bg.  de  Bavière  (Isar),  sur 
la  Tracen ,  avec  de  gr.  ateliers  où  l'on  trav  aille 
le  fer.  500  habit.  A  6  1.  S.  0.  de  Burghausen. 

AIiTEianttARKT,  bg.  de  Styrie  (Bruck),  près 
duquel  commencent  des  forges  qui  s'étendent 
jusqu'à  Gallenstadt.  Mine  de  houille.  200  habit. 
A43  1.N.O.  deBruck. 

AXiTEM'STADT  ou  Alstadt  ,  com.  de 
France  (Bas-Rhin).  4,442  habit.  A  4/2  1.  E. 
S.  E.  do  VVissembourg. 

AIiTSATSTEIG ,  pet.  v.  du  AVurtemberg 
(Forèt-Noire).  Tanneries,  Aibr.  de  sel  d'oseille. 
d,700  habit.  A  2  1.  0.  N.  0.  de  Nagold. 

AXTEBTWXRDER ,  île  du  Hanovre  (  Lu- 
neburg),  dans  l'Elbe,  avec  4  vg.  et  4,000  habit. 

AI.TX,irWïED ,  bg.  de  Prusse  (Coblentz), 
sur  la  "\rYied.  Mines  de  plomb ,  2  de  cuivre ,  af- 
finerie  d'argent ,  martinets  à  cuivre  et  plom- 
berie. 500  habit.  A  2  1.  5/4  N.  N.  E.  de  Coblentz. 

AXTXR-SO-CHAÔ,  pet.  V.  duBrésil  (Para), 
à  l'emb.  du  Tapajoz,  dans  l'Amazone,  à  6  1.  4/2 
0.  de  Santarem. 

AX.THEI9X,  ba;.  du  Wurtemberg  (Danube). 
Fabr.  do  toiles.  800  habit.  A  2  1.  4/2  N.  d'Albeck. 

AliTHOFEIHr,  bg.  d'IUyrie  (KlagenfUrth). 
Mines  de  fer  et  de  plomb,  forges.  600  habit.  A 
6  1.  4/2  N.  N.  E.  de  Klagenfurth. 

AITIIR,  com.  de  France  (Lozère).  4,292 
habit.  A  21.N.0.  do  Yillefort. 

AIiTII.J<AC,  com.  de  France  (Corrèze). 
4,79i  hahit.  A  4  1.  S.  0.  d'Argental. 

AXTIN,  lac  de  Sibérie  (Tomsk).  A  440  1.  S. 
S.  E.  de  ïomsk.  11  a  22  1.  de  long  sur  8  de  large, 
et  est  très  profond.  Communique  à  l'Obi  par  la 
Bria. 

AXiTH^IRCH ,  pot.  V .  de  France  (Haut-Rhin) , 
sur  un  coteau  dont  la  base  est  baignée  par  rill. 
Ch.-I.  d'arrond.  et  de  cant.;  tribunaux  de  4''e 
Iflsiaiicc,  collège  communal.  Tanneries.  Foires 


ALT 

2,873  habit. 


tous  .les  mois  pour  bétail 
44  1.  4/2  S.  de  Colmar. 

AITMANNSTEIX,  bg.  de  Bavière  (Co- 
blentz). Mines  de  plomb.  500  habit.  A  2  1.  E.  S. 
E.  de  Zell.^ 

AIiTnrtJHIi,  riv.  de  Bavière  qui  afflue  au 
Danube  à  Rellheim,  au  vS.  0.  de  Ratisbonne. 
Cours  :  45  1.  non  navigables.  Très  poisson- 
neuse. 

AIiTNAU,  vg.  de  Suisse  (Thurgovie),  sur 
une  colline.  Beaucoup  de  vin  et  fruits  renommés. 
2,000  habit.  A  2  1.  S.  E.  de  Constance. 

AIiTOFEKT  (en  hongrois  0-Buda) ,  v.  de 
Hongrie  (Pest),  sur  la  rive  dr.  du  Danube ,  et 
qui  n'est  séparée  de  Bude  que  par  une  barrière. 
Filât,  de  soie.  Peut-être  l'anc.  S'icnwira. 

AXTORIONTE,  bg.  du  roy.  de  Naples  (Ca- 
labre  Cit.).  Mines  d'or,  d'argent,  de  fer  et  sa- 
lines aux  env.  2,000  habit.  A  3  1.  S.  S.  0.  de 
Castrovillari. 

ALTOMUNSTER ,  bg.  de  Bavière  (Haut- 
Danube).  On  y  fait  beaucoup  de  chapelets  qu'on 
exporte  dans  toute  l'Europe  catholique  septentr. 
800  habit.  A  6  1.  E.  N.  E.  d'Augsburg. 

AXTONf ,  pet.  V.  d'Angleterre  (  Southamp- 
ton),  près  de  la  Wey.  Fabr.  importante  de  soie- 
ries, lainages  et  calicots;  filât,  de  laine.  2,500 
habit.  A  5  1.  5/4  N.  E.  de  Winchester. 

AZiTONA  (prononcez  Altena),  v.  du  Dane- 
mark, la  plus  considérable  du  roy.  après  Cope«i- 
hague ,  ce  qu'elle  doit  à  son  voisinage  de  Ham- 
burg,  dont  elle  n'est  séparée  que  par  l'Elbe. 
Elle  est  assez  bien  bâtie ,  et  divisée  en  quatre 
quartiers.  On  y  compte  5  églises  protestantes, 
4  catholique  ,  2  synagogues.  Elle  possède 
4  collège,  4  bibliothèque  publique ,  4  théâtre, 
1  amphithéâtre  d'anatomie  et  d'accouche- 
ments, 4  école  de  commerce,  4  comptoir  de 
banque  et  de  change ,  des  fabriques  d'étoffes  de 
soie,  de  laine  et  de  coton,  de  toiles  cirées,  de 
papiers  peints,  de  toiles  à  voiles,  de  tabac  ,  de 
perchemins ,  beaucoup  de  raffineries  de  sucre  , 
des  tanneries,  des  imprimeries  sur  toiles,  des 
fonderies  de  caractères  d'imprimerie,  des  brasse- 
ries, des  forges  d'armes  et  des  chantiers  de 
construction.  Le  comm.  y  est  considérable  ;  la 
pèche  du  hareng  et  de  la  baleine  très  active. 
24,000  habit.  La  prospérité  d'Altona  date  de  sa 
possession  par  le  Danemark  en  4660;  à  cette 
époque,  ce  n'était  qu'un  village. 

AliTORF,  bg.  de  Suisse ,  capit.  du  cant. 
d'Uri.  Il  est  sit.  au  pied  d'une  h.  mont,  près  de 
la  Reuss.  Les  maisons  sont  presque  toutes  bien 
bâties.  On  y  remarque  l'église  paroissJale  ,  l'hô- 
tel-de-ville  et  4  couvent  de  capucins  avec  bi- 
bliothèque. C'est  l'entrepôt  des  marchandises 
expédiées  en  Suisse  par  le  St.-Gothard.  4,000 
habit.  Altorf ,  regardé  comme  le  berceau  de  la 
liberté  helvétique  ,  fut  le  tlféâtre  d'une  partie 
des  exploits  de  Guillaume  Tell.  Une  tour  ornée 
de  peintures  élevée  au  milieu  du  bg.  en  perpé- 
tue le  souvenir.  Là,  deux  fontaines  indiquent, 
et  la  place  du  tilleul  qui  abritait  l'enfant  lors- 
que son  père  abattit  sur  sa  tète  la  pomme  que 
l'on  V  avait  placée,  et  le  lieu  d'où  partit  la  flèche. 
A  7l.  S.  E.  de  Lucerne.  Lat.  N.,  46°  55'  40"; 
long.  E.,  6"  47  52". 

AXTRINGHAM,  pet.  V.  d'Angleterre  (Ches- 
ter),  près  du  canal  de  Runcorû  à  Mancheeler* 


ALZ  —  Gl 

Gr.  filât,  dfi  laino  et  do  colon.  1  fuiro  aniiuelle- 
iii.'ut.  2,500  habit.  A  2  1.  N.  do  KmUsfoi'd. 

AXTROF,  coin,  de  Franco  (Meiiiliie).  1,180 
lialiil.  ^^-  A  S  1.  N.  de  Dioii/e. 

AXiTSOHIi  (en  hongrois  Solyont),  pet.  v.  li- 
bre de  Hongrie  (Sohl),  an  confl.  de  la  Gran  et 
de  la  Szlatina.  1,800  habit.  A  3  1.  1/2  S.  de 
Neusonl. 

AI.TSTAIÎT,  bg.  de  Bohème  (Tabor).  Gr. 
fabr.  de  lissns  de  coton.  A  2  1.  1/2  E.  de  Neu- 
lislritz. 

AITSTABT,  l)g.  de  Moravie  (Olmutz),  au 
piod  (kl  Sclniuborg,  près  de  la  source  de  la 
Mardi.  1  mine  de  plomb  et  1  d'antimoine. 
1,200  habit.  A  15  1.  N.  d'Olmutz. 

AIiTSTADT,  bg.  de  Saxe  (  Erzgebirge  ). 
Fabr.  de  poterie  et  de  pipes  recherchées  en  Al- 
emagne.  On  y  élève  des  mérinos.  A  1  1.  1,2 
N.  N.  E.  de  Glauchau. 

AIiTSTETTEKT ,  pet.  V.  de  Suisse  (St.-Gall), 
sur  le  penchant  d'une  mont.,  avec  1  fort,  1  belle 
église  et  1  bibliothèque.  Comm.  de  blé  et  de  bé- 
tail. Territ.  fertile.  A  5  1.  i/A  S.  E.  de  St.-Gall. 
AXT17B.A,  V.  d'Elspagne  (Valence).  Fabr.  de 
faïence,  1  papeterie,  distilleries  d'eaux-de-vie. 
Beaucoup  de  vin  aux  env.  2,200  habit.  A  5/4  de 
1.  0.  de  Segorbe. 

AliUTA  ou  Alt  ,  riv.  qui  prend  sa  source 
dans  es  Karpathes  mérid.,  coupe  la  chaîne  et 
descend  à  travers  la  Valaquie  dans  le  Danube. 
Cours ,  80  1.  Navigation  dangereuse. 

AliVAli.,  V.  de  rriindoustan  (Agra),au  pied 
d'une  mont,  dominée  par  une  ciladelle,  où  ré- 
side ordinairement  le  radjah  de  Matcherry.  A 
27  1.  S.  S.  0.  deDehli. 

AîiVASLâJîO ,  riv.  du  Mexique  (Vera-Cruz), 
qui,  ainsi  que  le  Rio-Blanco, -se  jette  dans  une 
vaste  lagune  dite  d'Alvarado,  à  14  I.  S.  S.  E. 
de  la  Vera-Cruz.  Il  a  à  son  emb.  une  v.  avec 
un  port. 

ALVAKEMS  ou  Cahiss.\ra  ,  pot.  v.  du  Bré- 
sil (Para) ,  sur  un  lac  près  do  l'Amazone.  On  y 
cultive  le  cacao  et  la  salsepareille.  La  première 
V.  de  ce  nom  fut  fondée  près  de  là  en  1758.  Lat. 
S.,  5o  11';  lonR.  0.,  67°  lO'. 

AIiVECHUkCH,  bg.  d'Angleterre  (Wor- 
ccstcr) ,  sur  le  canal  de  Worcester  à  Birmin- 
gham. On  y  remarque  l'église.  1,400  habit.  A 
5  1.  1/2  S.  0.  de  Birmingham. 

AXVEîiZ.OS,  pet.  v.  du  Brésil  (Para),  sur  le 
Coary,  dont  elle  portait  jadis  le  nom,  à 4  1.  au- 
dessus  de  son  emb.  dans  l'Amazone.  Les  habit, 
cultivent  le  cacao ,  le  copahu ,  la  salsepareille. 
Fabr.  de  poterie,  de  tissus  de  coton  et  de  nattes. 
Cette  v.  a  changé  4  fois  d'emplacement.  Lat.  S., 
4M0';  long.  0.,  63°  50'. 

AïiVEB.ÎÎISSEKr ,  bg.  de  la  principauté  de 
Lippe-Schauenburg ,  dans  une  enclave  de  celle 
de  Lippe-Delmold.  11  y  a  1  cliàl.,  résidence  du 
comte  de  Lippe-Scliaueuburg.  600  habit.  A  4  1. 
1/2  N.  E.  de  Detmold. 

AXT-BSSIDXR ,  V.  de  l'Hindoustan  (Sind), 
sur  le  Gony.  Comm.  de  chameaux.  A  25  1.  S.  E. 
de  Tuttah. 

AXTTH,  pet.  V.  d'Écosse,  dans  les  comtés 

de  Perth  et  de  Forfar.  Manuf.  de  toiles  grises, 

et  filat.  de  laine.  2,600  habit.  A  6  1.  N.  E.  de 

Penh. 

AIiSAKO-MAGGIORS,  bg.  du  roy.  Lom- 


—  A  MA 

bardo-Vénitien  (Borganie),  à  l'entrée  du  Val-Se- 
liana.  Pa|)otories, gr.  fabr.  de  soie.  1,800  habit. 
Ail.  1/2N.  E.  deBergame. 

Al.Z£lf ,  pot.  V.  du  gr.  duché  de  Ilosse- 
Dannstadt,  snrla  Selz,  et  qui  est  entourée  de 
murailles.  Fabr.  de  toiles  et  de  bas,  taïuiories. 
3  foires  considérables.  3,000  habit.  A  5  1.  N.  0. 
de  Worms. 

AliZOM,  vg.  de  France  (Gard) ,  sur  la  Vis. 
Ch.-l.  de  caiit.  HOO habit.  A  51.  0.  S.  0.  du  Vigan. 

AI.ZONNE,  bg.  de  France  (Aude),  au  confL 
du  Fresquel  et  du  Lampy,  près  du  canal  du 
Midi  ets^r  la  route  de  Toulouse  à  Carcassunne, 
dont  il  est  à  5  1.  1/i  0.  N.  0.  F'abr.  de  drap  fia, 
de  calottes  façon  Tunis ,  et  de  faïence  forges. 
1,629  habit,  t^  Relais. 

AMADIÉH  ,  V.  delà  Turkie  asiat.  (Cliréh- 
zour),  sur  une  haute  mont. ,  avec  1  chat,  qui 
sert  de  résidence  au  chef  d'une  principauté 
kourdi  indépendante.  Elle  est  bien  fortifiée, 
compte  600  maisons  pour^'ues  d'eau  par*  un 
puits  de  264  pieds  de  profondeur.  La  princi- 
pauté d'Amadiéh  est  héréditaire  dans  la  mémo 
famille  depuis  plusieurs  siècles.  Le  prince  a  la 
dignité  de  paschà  à  2  queues  ;  il  gouverne  51 
cant.  ,  il  possède  plus  de  100  chat,  et  peut  met- 
tre plus  de  40,000  hommes  sur  pied.  Amadieh 
est  à  25  1.  N.  N.  0.  de  Mossoul. 

AMAGEB. ,  île  du  Danemark ,  dans  le  Sund, 
vis-à-vis  de  Copeidiague ,  avec  lequel  elle  com- 
munique par  2  ponts.  Ses  habit.,  au  nombre 
d'env.  4,000 ,  s'adonnent  particulièrement  à  la 
culture  des  légumes ,  dont  ils  approvisionnent 
la  capitale  et  même  une  partie  de  la  Sjœlland , 
ainsi  que  de  beurre ,  de  lait  et  de  fromage.  Près 
de  là  est  la  petite  ile  de  Saltholm ,  oii  ils  mènent 
paître  leurs  troupeaux  en  été,  Amager  manquant 
de  pâturages.  Il  n'y  a  aussi  ni  bois ,  ni  eau  po- 
table. 

AMAGNANA  ou  Alchipichi  ,  riv.  de  Co- 
lombie (Equateur),  affl.  de  l'Esmeraldas.  Elle 
est  large  et  très  profonde.  Cours,  40  1. 

AMAELOURA  ,  ile  du  Japon ,  sur  la  côte  de 
Riou-Siou ,  avec  une  v.  du  même  nom  où  les  jé- 
suites avaient  établi  une  imprimerie  d'où  sont 
sortis  divers  ouvrages  connus  en  Europe.  Lat. 
N.,32°9';  long.  E.,128o2'. 

AMAIi  (prononcez  Omol),  pet.  v.  de  Suède 
(Elfsborg),  sur  le  lac  Wenden ,  avec  un  port. 
Comm.  en  bois  de  construction  ,  planches,  gou- 
dron ,  ardoises,  bétail.  900  habit.  A  18  I. 
N.  N.  E.  de  Wenersborg. 

AI«EAXAFOURA ,  v.  de  l'Hindoustan  (Cir- 
cassie  septentr.),  sur  un  bras  du  Godavary.  On 
fabrique  dans  les  env.  beaucoup  de  drap  de 
belle  qualité.  A  19  !.  E.  N.  E.  de  Masalipatan. 

AMAIiFI,  V.  du  roy.  de  Naples  (Princ.  citer.), 
sur  la  Méditerranée.  Archev.  Fabr.  de  serge, 
d'aiguilles  et  de  papier  ;  forges.  Lieu  natal  de 
Flavio  Gioja  ,  l'un  des  inventeurs  de  la  boussole. 
Au  moyen  âge,  Amalfi  était  une  république  qui 
resta  indépendante  jusqu'en  1075.  2,800  habit. 
A  5  1.  0.  S.  O.^de  Salerue. 

AMASTAHÉA,  pet.  roy.  de  l'Afrique  occ. 
entre  les  riv.  d'Ancobra  et"  d'Assinie  ,  et  qui  est 
tributaire  de  l'Aschanti.  Il  est  fertile,  a  de  belles 
forêts  remplies  d'éléphants,  de  singes  et  d'oi- 
seaux, et  comm.  en  or,  ivoire,  riz,  huile  de 
palme,  poivre.  Les  Anglais  y  ont  un  fort.  Les 


AMA 


—  62  — 


AMA 


Tiabît.  sont  plus  beaux  que  les  autres  noirs,  et 

sont  aussi  polis  qu'hospitaliers.  ,     ,    _    ,        . 

AMANAPOURA,  Ibrt  de  l'île  de  Ceylan.  A 

41.  0.  de  Candi.  „t     .    c  »     > 

AMANCE,  bg.  de  France  (Haiite-Saone),  sur 

la  mont.  d^Vmance ,  au  pie^l  f '^l^^^^f  ^7'«  '^ 
Superbe;  ch.-l.  de  cant.  d,020  habit.  A  5  I.  1/2 

K.  N.  O.deVesoul.  /n    i  ^     i,   i 

AMANCEY,  vg.  de  France  (Doubs),  ch.-l. 
de  cant.  178  habit.  S  d'Ornans.  A51.  S.  S.  E. 
de  Besançon. 

,  AMAIWGOUCHY,  V.  du  Japon  ,  dans  1  île 
de  Niphoii ,  et  l'une  des  plus  riches  de  l'em- 
pire A  9i  1-  0.  .S.  0.  deMiako.  Lat.  N.,  34°  IS'; 
long.  E.,  1280  59'. 

AMANUS,  com.  de  France  (Ille-et-Vilaine). 
2  801  habit.  A  1  1.  N.  N.  E.  de  Sanzé. 

'aMAPAIiIuA,  pet.  V.  de  la  république  de 
l'Amérique  centrale  (Nicaragua),  sur  le  grand 
Océan.  A  7  1.  S.  de  San-Miguel. 

AMARANTi: ,  pet.  V.  du  Portugal  (entre 
Douro  et  Minho),  dans  une  charmante  vallée  sur 
la  Tum(!ga.  1  ,ObO  habit.  A13 1.  E.  N.  E.  de  Porto. 
AMÀRAPOURA  (la  V.  immortelle),  v.  de 
l'emp.  Birman,  sit.  entre  le  fi.  Irra-Ouaddy  et 
le  lac  de  Tounzemahn,  qui  y  communique  par 
un  canal  navigable.  Sa  situation  ,  comme  cap., 
est  très  heureusement  choisie  ,  et  l'aspect  en  est 
fortbeau  lors  de  la  crue  des  eaux  qui  la  baignent, 
alors  qu'elle  semble  sortir  de  leur  sein  avec  ses 
blanches  murailles ,  ses  maisons ,  ses  arbres , 
ses  palais  et  ses  temples  aux  toits  dorés.  Les 
maisons  sont  élevées  sur  des  piliers  afin  de  les 
mettre  à  l'abri  de  l'inondation ,  et  sont  presque 
toutes  en  bois.  Peu  d'entre  elles  sont  bâties  en 
brique  et  en  mortier  :  ce  sont  celles  apparte- 
nant à  la  famille  royale.  Les  édifices  religieux 
offrent  un  aspect  splendide  par  suite  de  l'or  dont 
leurs  toits  sont  couverts.  Les  deux  principaux 
édifices  d'Amarapoura  sont  :  le  palais  de  l'em- 
pereur, assemblage  de  bâtiments  comme  celui 
de  Pé-King,  et  le  fort  carré,  de  2,400  pieds  sur 
chaque  face ,  flanqué  de  bastions  aux  quatre 
angles,  et  que  les  Birmans  regardent  comme 
imprenable  ,  quoique  les  Européens  en  jugent 
autrement.  Amarapoura  a  été  l'ondée  en  1783 
par  Minderadjy-Prà ,  et  fut  la  cap.  de  l'emp.  ius- 
qu'en  182i,  qu'Ara  l'a  remplacée.  Peut-  être  pré- 
sente-t-elle  aujourd'hui  les  mêmes  scènes  de  dé- 
solation et  de  ruine  qui  attristaient  le  voyageur 
à  la  vue  de  l'ancienne  Ara.  En  1800,  le  capitaine 
Cox  y  comptaitl75,000  habit.,  et  20,000  à  25,000 
maisons  ;  mais  en  1810  la  cité  entière  fut  la  proie 
des  flammes ,  et  nous  ignorons  quel  peut  être 
BOn  état  actuel.  Lat.  N.,  21°  So';  long.  E.,  93"  41'. 
AMARICH  ,  V.  de  la  Turkie  Asiat.  (  Sivas  ), 
au  pied  des  monts  Djanik ,  sur  l'Iéchil-Irmak  ; 
ch.-l.   d'un  sangiakat ,  résidence  d'un  archev. 
grec.  Dans  sa  partie  la  plus  haute,  s'élève  un 
chàl.-fbrt  qui  la  domine.    Amarich  est   bâtie 
comme  toutes  les  villes  de  ces  contrées.  On  y 
remarque  quelques  beaux    édifices ,  et  entre 
autres  la  mosquée  du  soulthàn  Bayazid,  bâtie 
par  ce  prince  ,  ainsi  que  le  collège  céleste  ,  con- 
struction superbe  aujourd'hui  très  endommagée. 
Fabr.  de  toiles  peintes.  Son  territoire  ,  couvert 
d'arbres  fruitiers,  fournit  beaucoup  de   soie, 
l'un  des  principaux  objets  de  son  comm.  ;  ce- 
lui-ci consiste  aussi  en  peaux  de  lièvres ,  cuir, 


garance  de  bonne  qualité ,  graine  d'Avignon  et 
laine  de  chevreau.  La  pop.  de  celte  v.,  que  l'on 
porte  à  25,000  amos ,  se  distingue  par  une  gr. 
urbanité.  —  Amarich  ,  l'une  des  principales  v. 
de  la  Cappadoce  sous  le  nom  d^Amasia ,  et  la 
résidence  de  quelques  rois  de  Pont ,  est  surtout 
célèbre  pour  avoir  donné  le  jour  à  Strabon ,  le 
premier  géographe  de  l'antiquité.  Au  moyen 
âge,  elle  devint  le  séjour  des  soulthàns  turks,  et 
elle  a  vu  naître  Sélim  1«'-.  A  20  1.  N.  N.  0.  de 
Tokat.  Lat.  N.,  40'^  50';  long.  E.,  oZ"  40'. 

AMASTRAH  ou  Amasterah  (  Amastris  ), 
pet.  V.  de  la  lurkie  Asiat.  (Anadouli),  bâtie  eu 
amphithéâtre  sur  une  colline  qui  domine  la  mer 
Noire ,  entre  deux  ports  comblés  par  les  sables. 
Elle  est  défendue  par  une  citadelle.  Son  terri  t. 
produit  beaucoup  de  bois  de  construction.  A  27 1 . 
N.  N.  E.  de  Boly.  Lat.  N.,  41°  45'  27";  long. 
E.,  30»  1'  0". 

AMATHONTE  [Amathu$;  Lineson  antica), 
V.  de  l'île  de  Chypre.  Elle  fut  primitivement 
peuplée  par  une  colonie  de  Phéniciens.  Celte 
ville  est  célèbre  dans  la  mythologie  par  le  culte 
qu'elle  voua  à  Vénus,  et  par  le  temple  fameux 
qu'elle  fit  élever  à  celte  déesse.  C'est  aujour- 
d'hui un  village  de  l'île  de  Chypre  bâti  sur 
l'emplacement  de  l'anc.  v.  dont  il  a  conservé 
le  nom.  A  2 1.  N.  E.  de  Limassol. 

AMATlIiliAJJ ,  pet.  V.  de  Guatimala ,  avec 
une  belle  église  et  un  magnifique  couvent. 
Comm.  de  coton ,  fruits  et  sel.  A  6 1.  S.  S,  E.  de 
Guatimala. 

AMATRIA,  pet.  V.  du  roy.  de  Naples 
(  Abruzze  ultér.  2''  ),  à  la  source  du  Tronto. 
Fabr.  de  couvertures  de  laine.  3,550  habit.  A  7  1. 
1/2  N.  N.  0.  d'Aquila. 

AMAXICHI  ou  Amakouki  ,  V.  sit.  à  l'ex- 
trémité septentr.  de  l'île  de  St.- Maure  (Io- 
niennes), dont  elle  est  le  ch.-l.  Résidence  d'un 
évêq.  grec.  Elle  s'élève  sur  le  canal  qui  la  sé- 
pare du  continent  dans  une  plaine  fertile.  Un 
chût. -fort  la  défend.  Ses  maisons  sont  assez  mal 
bâties ,  et  en  bois ,  à  cause  des  tremblements  de 
terre.  La  rue  principale  est  très  large  et  garnie 
d'arcades.  On  i-emarque  sur  la  place  de  St.- 
Marc  le  palais  du  gouverneur  et  une  statue 
antique.  6,000  habit.  Lat.  N.,  38°  47';  long.  E., 
18o  22'. 

AMAZONES  (Fl.  des),  le  plus  gr.  courant 
du  globe  et  le  premier  dés  fl.  de  l'Amérique.  Il 
descend  des  mont,  de  Sicasica ,  dans  la  répu- 
blique de  Bolivia ,  sous  le  nom  de  Béni  ou  Paro, 
qu'il  conserve  pendant  longtemps,  pour  prendre 
ensuite  celui  d'Ucayali  ou  vieux  Maranon,  jus- 
qu'à son  confl.  avec  le  Tunguragua  ou  nouveau 
Maranon.  Ici ,  après  avoir  traversé  le  Pérou,  il 
entre  en  Colombie  ,  coule  encore  pendant  quel- 
que temps  au  N.  jusqu'à  l'emb.  du  Napo  ,  et  se 
dirige  alors  vers  l'O.  parallèlement  à  l'équateur, 
direction  qu'il  garde  en  parcourant  d'un  bout  à 
l'autre  toute  la  partie  septentr.  du  Brésil  (prov. 
de  Para).  Il  se  jette  enlin  dans  l'océan  Atlanti- 
que ,  entre  le  continent  et  l'île  Marajo ,  par  une 
emb.  obstruée  d'îles  et  dont  la  plus  gr.  largeur 
est  de  50  1.  Mais  le  fleuve  se  rétrécit  bientôt,  n'a 
plus  que  12  1.  et  ensuite,  durant  une  distance 
considérable,  1  1. 1  /2  à  2  I.  La  masse  d'eau  que 
l'Amazone  jette  dans  la  mer  est  telle ,  que  les 
eaux  de  celle-ci  en  sont  refoulées  jusqu'à  80  1, 


ÀMB 


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AMB 


de  dislance.  La  m&Tée  s'y  feit  sentir  cependant 
jusqu'à  250  1.  dans  les  fcrros,  et  einpluii!  onli- 
nairenient  0  heures  pour  remonter;  mais  dans 
les  hautes  marées,  un  combat  s'élève  entre  les 
deux  courants  arrivés  dans  deux  sens  opposés , 
et  il  se  forme  alors  une  montagne  d'eau  sembla- 
ble au  Mascaret  de  la  Gironde,  appelée  Poro- 
roca  par  les  indigènes,  et  qui  s'avance  avec  un 
bruit  terrible ,  en  bouleversant  tout ,  arrachant 
le  sol  et  les  arbres.  Il  ne  faut  pas  croire  que  le 
refoulement  des  eaux  de  la  mer  par  l'Amazone 
soit  dû  à  la  pente  du  fleuve,  car  sa  hauteur  au- 
dessus  de  la  mer,  à  250  1.  de  ses  rivages ,  n'est 
que  de  90  pieds.  La  longueur  du  cours  de  ce 
fleuve  immense  est  de  5651.,  depuis  les  sources 
du  Béni  jusqu'au  confl.  de  la  Tunguragua,  de 
370  de  ce  point  au  Rio-Negro  ,  et  de  315  jusqu'à 
Temb.;  total,  1,250  1.  Sa  profondeur,  d'abord  de 
400  brasses ,  diminue  ensuite  en  le  remontant  ; 
pendant  600 1.,  elle  est  de  30  à  40  brasses  (150  à 
200  pieds) ,  ce  qui  en  permet  la  navigation  aux 
plusgr.  navires  sur  toute  cette  étendue.  Mais  elle 
doit  cesser  sur  la  hmite  0.  de  la  prov.  de  May- 
nas ,  à  cause  de  roches  immenses  qui  resserrent 
le  courant  pendant  3  1.,  et  lui  donnent  une  im- 
pétuosité incroyable.  Ce  défilé  s'appelle  Pongo 
de  Manscriche.  De  ce  fleuve  on  peut  passer  dans 
l'Orénoque ,  au  moyen  du  Rio-Negro  et  du  Cas- 
siquiare  (Nyez).  L'Amazone  coule  à  travers  des 
forêts  immenses,  que  la  civilisation  n'a  pas  encore 
ouvertes  ;  ses  eaux ,  très  poissonneuses ,  nour- 
rissent beaucoup  de  crocodiles  et  un  nombre 
prodigieux  de  tortues,  dont  les  œufs  sont  l'objet 
d'une  vaste  exploitation  pour  la  graisse  qu'ils 
fournissent.  Le  bassin  de  ce  fleuve  est  le  plus 
vaste  que  l'on  connaisse ,  et  est  sillonné  par  des 
fl.  dont  quelques  uns  dépassent  de  beaucoup  le 
"Volga  et  le  Danube.  Les  plus  importants  sont  la 
Madera,  le  Jingu,  le  Topayos,  le  Puras,  le  Tefe, 
le  Julay ,  au  midi  ;  le  Rio-Negro ,  le  Yapura ,  le 
Putumayo ,  le  Napo ,  la  Tunguragua ,  au  N. 
Cette  dernière  riv. ,  appelée  aussi  nouveau  Ma- 
ranon,  est  souvent  regardée  comme  la  branche 
primitive  de  l'Amazone.  L'embouchure  de  l'A- 
mazone fut  aperçue  pour  la  première  fois  par 
Yanez  Pinçon  ,  en  1499.  Orellana  le  premier  vi- 
sita, en  1541,  le  fl.  lui-même,  le  descendit  de- 
puis l'emb.  du  Napo  jusqu'à  son  emb.,  et  lui 
donna  le  nom  qu'il  porte  ,  à  cause  de  quelques 
femmes  qu'il  eut  à  combattre  parmi  les  peuples 
indigènes  qui  l'attaquèrent.  Le  jésuite  Samuel 
Fritz  leva  la  première  carte  de  l'Amazone  en 
1685.  Le  voyage  le  plus  célèbre  accompli  sur 
ce  fl.  est  celui  de  La  Condamine  (1745-44). 

AMBABXAH,  v.  de  l'Hindoustan  (l)ehly). 
Avec  des  murailles  et  un  fort.  Ch.-l.  d'un  pet. 
état  sevk.  A  38  1.  N.  N.  0.  de  Dehly. 

AMBAHES,  com.de  France  (Gironde).  2,299 
hab.  A  1 1.  N.  N.  E.  de  Carbon-Blanc. 

AMBATO  Y.  de  Colombie  (Equateur),  sur 
les  bords  d'un  ravin ,  près  de  l'Impcheuse , 
rivière  du  même  nom.  Quoique  détruite  en 
1698  par  les  éruptions  du  Cosopani  et  du  Car- 
guairaso ,  elle  doit  à  la  fertihté  de  son  territ. 
d'être  encore  l'une  des  principales  villes  de 
ces  contrées.  Elle  est  ornée  de  beaux  édifices. 
On  y  fait  d'excellent  pain  et  un  gr.  comm.  A 
181.  S.  dey-.iito. 

AMBASAC   ou    Ambazat  ,  \?,.    de  France 


(Haute-Vienne), ch.-l.  de  cant.  1  trëfilerie.  2,700 

habit.  A  4  1.  N.  N.  O.  de  Limoges. 

AMBÉIJLHIA,  gr.  vg.  de  la  Turkie  d'Eu- 
rope (l«()um-lli),  sur  le  versant  du  mont  Ossa, 
près  duPénée.  Ses  habit,  s'adonnent  surtout  à  la 
teinture  en  rouge  d'une  immense  quantité  de  fil 
de  colon,  qui  se  vend  principalement  en  Alle- 
magne. Ils  sont  tous  Grecs  et  gouvernés  par 
leurs  propres  magistrats.  6,000  âmes.  A4  1. 1/2 
N.  N.  E.  do  Larisec. 

AMBXR  ou  Amberguar  ,  V.  de  l'Hindoustan 
(Adjemyr),  sur  le  Paliar ,  et  qui  est  divisée  en 
vieille  et  nouvelle;  celle-ci  date  de  1725.  C'est 
l'anc.  résidence  du  rajah  de  Djeypour,  dont  elle 
est  à  2  1.  N.  E. 

AMBXKG,  pet.  V.  de  Bavière  (Regcn),  sur 
la  Vils ,  avec  une  double  muraille  flanquée  do 
tours.  Ses  rues  sont  lai-ges,  propres  et  assez 
bien  bâties.  On  y  remarque  le  chat,  royal,  l'é- 
glise St.-Martin  ,  qui  renferme  des  monume<its 
curieux,  Phôtel-de-ville ,  édifice  gothique,  l'ar- 
senal ,  les  magasins  à  sel  et  une  gr.  place  carrée. 
Elle  possède  1  lycée ,  1  collège ,  1  école  nor- 
male, 1  bibliothèque  publique,  1  théâtre,  des 
fabr.  d'étoffes  de  coton ,  de  cartes  à  jouer,  de 
tabac ,  d'armes  à  feu ,  de  faïence ,  1  entrepôt  de 
sel.  Comm.  en  étain ,  fer-blanc  et  fer  provenant 
du  voisinage  ,  où  il  y  a  des  fonderies ,  des  mines 
de  houille  ,  et  les  principales  verreries  du  roy. 
6,500  habit.  A  12  1. 1/2  N.  N.  0.  de  Ratisbocine. 

AMBÉRJJEUX,  pet.  V.  de  France  (Ain),  sur 
un  coteau;  ch.-l.  de  cant.  Fabr.  de  drap  pour 
les  troupes.  2,647  habit,  (la  corn.)  ^.  A  6 1. 1/2 
N.  0.  de  Belley. 

AMBERITAC,  com.  de  France  (Charente). 
1087  habit.  A  3  1.  0.  de  Confolens. 

AMBI:b.T,  pet.  V.  de  France  (Puy-de-Dôme), 
sur  la  rive  dr.  de  la  Dore,  ch.-l.  d'arrond.  et  de 
cant.  Tribunaux  de  1"  instance  et  de  comm. , 
chambre  consultative  des  manuf.,  conservation 
des  hypothèques.  Nombreuses  et  belles  papete- 
ries; fabr.  de  lacets,  rouleaux  et  jarretières; 
étamines  à  pavillon  pour  la  marine  ;  toiles,  den- 
telles, épingles  ;  serges  pour  tamis.  8,000  habit. 
^.  A 12  1.  3/4  E.  S.  E.  de  Clermont. 

AMBIAUBT,  com.  de  France  (Tarn).  3,623 
habit.  A  21.  3/4  N.  0.  d'Alban. 

AMBIXRIai:,  bg.  de  France  (Loire),  sur  If 
territ.  duquel  on  récolte  beaucoup  de  vins.  1,781 
habit. 

AMBIXIiOlT  ,  com.  de  France  (Maine-et- 
Loire).  1,128  habit.  A  21.  1/2  N.  N.  0.  de  Doué. 

AMBIi£9nr,  com.  de  France  (Aisne).  1,111 
habit.  Ail.  1/2  E.  S.  E.  de  Vic-sur-Aisne. 

AMBUSSZBE  (l'anc.  Dictus) ,  pet.  v.  d'An- 
gleterre (Westmoreland),  sur  un  coteau  qui  do- 
mine le  lac  de  Winandermere.  Fabr.  considéra- 
bles d'étoffes  de  laine.  850  habit.  A  3 1.  3/4  N.  0. 
deKendal. 

AMBIXTEUSE,  pet.  V.  de  France  (Pas-de- 
Calais)  ,  près  de  l'emb.  de  la  Slack  dans  la  Man- 
che, avec  un  port  défendu  par  une  tour,  et  qui 
s'ensable  tous  les  jours.  Jacques  II  y  débarqua 
en  1668,  après  son  abdication.  595  habit.  Ail. 
1/2  0.  de  Marquise. 

AMBliOTT ,  une  des  pet.  îles  Moluques  ,  dé- 
pendance d'Amboine,  près  et  au  S.  E.  de  Bou- 
ron.  2,000  habit.,  Malais. 

A3£B0II<rA  (A !i!'",i !;,■).  CrounMpjj  se  co.ii- 


AMB  -  04  — 

pose  da  14  îles,  dont  la  princiiiale  est  Ain- 
boine.  L'aspect  de  cette  terre,  précieuse  par  Ja 
culture  des  girotliers,  présente  un  passage  ro- 
mantique mêlé  de  mont,  boisées,  de  vallées 
verdoyantes  bien  cultivées  et  couvertes  de  nom- 
breux hameaux.  Les  girofliers  sont  cultivés  dans 
des  parcs  ou  jardins,  nommés  en  malais  tanah 
dati.  Le  produit  moyen  d'un  giroflier  s'élève  à 
6  livres  de  clous,  en  malais  tjinkel,  et  quelques 
uns  donnent  jusqu'à  23  livres.  La  récolte  se  fait 
en  octobre  et  dure  env.  5  mois.  La  récolte  an- 
nuelle à  Amboine  est  de  2S,000  à  50,000  fr. 

AMBOINE  [Arnboun  en  malais),  île  princi- 
pale de  ce  groupe.  Son  climat  est  plus  sain  et  plus 
aiïréable  que  celui  de  la  plupart  des  contrées 
sUiiées  entre  les  tropiques.  Le  sol  y  est  en  par- 
tie rocailleux  et  aride ,  et  c'est  là  que  les  giro- 
fliers viennent  le  mieux.  La  plupart  des  endroits 
marécageux  sont  employés  à  la  culture  des  sa- 
goutiers  (metroxylum  sago) ,  avec  lesquels  on 
fait  du  sagou,  dont  la  moelle  délicate  sert  de 
nourriture  aux  naturels ,  ainsi  que  celle  du  su- 
cre. On  y  cultive  plusieurs  espèces  de  litchi^  au 
nombre  desquels  on  trouve  le  ramboutan  des 
Malais  {nephelium-lappaceum) ,  Velocarpus  mo- 
nogynus,  dont  les  fleurs  sont  festonnées  avec 
tant  de  grâce;  le  beau  laurier  culilaban  orne 
ses  rivages  et  donne  une  huile  aromatique  très 
recherchée.  L'oranger ,  le  papayer ,  l'arbre  du 
Ilemré ,  qui  sert  à  teindre  en  rose  les  doigts  des 
femmes  dans  l'empire  Ottoman  ,  distinguent 
encore  le  sol  d'Amboine.  La  mer  est  peuplée  de 
coquillages  brillants,  de  poissons  rares  et  de  cra- 
bes singuliers.  Les  Amboinais  ont  des  chansons 
très  spirituelles,  et  un  de  leurs  notables,  nomnié 
Jiidjali,  a  écrit  en  malais  l'histoire  d'une  partie 
de  ce  pays ,  dont  beaucoup  d'usages  anciens  et 
poétiques  ont  disparu ,  grâce  à  la  sévérité  du 
culte  de  Calvin  et  des  ministres  hollandais.  La 
V.  d'^môoi'ne  est  sit.  au  fond  d'une  baie  pro- 
fonde, qui  pénètre  jusqu'à  7  heues  dans  les 
terres  et  divise  l'ile  en  2  presqu'îles.  Elle  est 
pet.,  mais  régulièrement  bâtie,  ses  rues  sont 
larges  et  régulières ,  et  ses  maisons  en  brique 
sont  d'une  propreté  qu'on  ne  trouve  qu'en  Hol- 
lande. Sa  population  est  d'env.  8,000  âmes.  Le 
fort  Vittoria,  bâti  par  les  Portugais,  a  été  res- 
tauré par  les  Hollandais,  et,  après  Batavia,  est  le 
phis  important  de  l'Océanie.  Les  Hollandais  et  les 
Chinois  y  possèdent  de  belles  maisons.  La  popul. 
de  l'ile  peut  être  de  ,'50,000  âmes.  Amboine  ré- 
colte, outre  le  girofle,  du  café,  du  sucre,  de  l'in- 
digo et  beaucoup  de  fruits ,  entre  autres,  le  dé- 
licieux mangoustan.  La  position  d'Amboine  (fort 
Viltoria  )  est  par  5"  41'  -41"  lat.  S.,  et  12o' 49' 
27"  long.  E. — Labillardiére,  ValentYiN, 

G.  L.  1).  DE  KlENZI. 

AXMOl&H  [Jmbacia],  pet.  V.  de  France  (In- 
dre-i;t-I.oire),  sur  la  rive  gau.  de  la  Loire,  à 
l'einb.  de  la  Masse,  avec  un  chat,  placé  sur  un 
rocher  escarpé;  ch.-l.  de  cant.  Elle  consiste 
principalement  en  2  gr.  rues.  Fabr.  d'acier  et  de 
limes  de  bonne  qualité,  1  d'armes  et  d'instru- 
ments de  mécaniques  ,  2  laminoirs,  tanneries 
et  corroieries.  Les  'lierres  à  fusil  tirées  des  car- 
rières de  Meusne  ,  près  de  St.-Aignan ,  sont  dé- 
posées en  premier  lieu  au  chat.  Amboise  fait 
naître  quelque  comm.  Cette  v.  a  vu  naitre  Char- 
les VHl ,  et  est  célèbre  par  la  conspiration  qui 


AME 

y  fut  tramée  contre  les  Guises.  4,700  habit.  ^. 
A  4  1.  3/4  E.  de  Tours. 

AMBON,  com.  de  France  (Morbihan).  2,175 
habit.  A  1  1.1/2  0.  de  Muzillac. 

AMBRES,  com.  de  France  (Tarn).  1,440 
habit.  A  1  l.^N.  de  Lavaur. 

AMBRIÈRXS,  bg.  de  France  ( Mayenne) , 
sur  la  Mayenne,  ch.-l.  de  cant.  2,400  habit.  ^ 
et  à  2  1.  1  /5  N.  de  Mayenne. 

AMBBXM ,  île  de  Polynésie ,  une  des  Nou- 
velles-Hébrides ;  elle  a  7  1.  de  circuit,  est  fer- 
tile ,  bien  cultivée ,  et  renferme  un  volcan  «d 
activité.  Lat.  S.,  13»  26';  long.  E.,  185»  50' 
(pointe  S.  E.). 

AMBRIZ ,  fleuve  de  Congo,  qui  a  son  emb. 
au  S.  du  Couango,  par  le  6"  10'  S. 

AMBROITAir,  pet.  v.  de  France  (Ain),  qui 
avait  jadis  une  célèbre  abbaye  de  bénédictins, 
fondée  en  800  par  St.-Beriiard .  évèque  de 
Vienne,  et  qui  relevait  immédiatement  de  Rome. 
Tanneries.  1,800  habit.  Ail.  1/2  N.  d'Am- 
bérieux. 

AMEIiAND  ,  île  de  Hollande  ,  dans  la  mer 
du  nord  ,  dépendante  de  la  Frise.  Il  y  a  5  v.  et 
5,000  habit. 

AMEIiïA  [Améria]  ,  pet.  v.  des  États  de 
l'Église  (Spoleto  et  Rieli),  sur  une  colline  ;  évêc. 
Le  raisin  de  son  territ.,  appelé  pizotcllo,  est, 
dit-on ,  le  meilleur  de  l'Itahe.  5,000  habil.  A 
7  1.  1/2  S.  0.  de  Spoleto. 
AMER  (lac),  f^oy.  le  mot  AsiE  au  g  lacs. 
AMERIQUE.  Situation,  bornes,  étendue 
ET  POPULATION.  Cette  division  du  globe,  la  ;  .as 
gr.  sous  le  rapport  de  l'étendue,  est  sit.  entre  les 
70°  58'  de  lat.  N.  et  55°  58'  de  lat.  S.,  et  entre  les 
52°  40'  et  105"  40'  de  long.  0.  Ses  limites  vers  le 
pôle  ne  sont  pas  encore  connues  avec  précision. 
Deux  mers  immenses,  l'océan  Atlantique  et  le 
gr.  Océan,  baignent  ses  côtes  et  lui  servent  de 
limites.  La  première  la  sépare  de  l'Europe  et  de 
l'Afrique ,  la  seconde  de  l'Asie.  Elle  a  env. 
5,600  1.  dans  sa  plus  gr.  longueur  du  N.  N.  0. 
au  S.  S.  E.,  1,100  1.  dans  sa  plus  gr.  largeur, 
et  4,855,588  1.  carr.  de  superf.  Quelque'diflî- 
cile  qu'il  soit  de  déterminer  sa  popul. ,  à  cause 
des  tribus  indigènes  dont  on  ne  possède  pas  de 
dénombrement,  on  croit  cependant  aujourd'hui 
pouvoir  l'évaluer  à  40,700,000  individus.  La 
nature  a  divisé  ce  vaste  continent,  où  elle  se 
déploie  partout  à  grands  traits,  en  deux  pénin- 
sules, qui  forment,  l'une  TAmérique  seplentr.,  et 
l'autre  l'Amérique  mérid.,  réunies  par  l'isthme 
de  Panama. 

Orographie.  Une  chaîne  de  montagnes. pro- 
digieuse, la  Cordillère  des  Andes,  dont  les  som- 
mets sont  couverts  de  neiges  éternelles,  longe  sa 
côte  0.  depuis  le  cap  Forward,  sit.  à  l'extrémité 
de  la  Patagonie,  par  55° 54'  S.,  jusqu'à  l'isthme  de 
Panama.  If^oy.  Andes.)  De  là  une  autre  chaîne, 
que  M.  de  Ilumboldt  considère  comme  n'étant 
qu'une  continuation,  se  dirige  d'abord  au  N.  0. 
à  travers  la  république  de  l'Amérique  centrale, 
et  ensuite  au  N.  jusqu'àl'emb.  de  la  riv.  Macken- 
sie,  par  70°  de  iat.  JN.,  sous  les  noms  de  Sierm 
Madré  et  Rosky  Mountains.  Enfin,  au  N.  s'élèv^ 
sur  la  côte  or.,  une  autre  chaîne  appelée  Allé- 
ghéné,  mais  qui,  ainsi  que  les  Andes  dites  du 
Brésil,  mérite  à  peine  d'être  citée,  lorsqu'on 
la  compare  à  celles  dont  il  vient  d'être  questioji. 


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PRINCIPALES  lIAUTKimS  DES  MONTAGNES 
ET  VOLCANS  DE  CES  CHAINES. 

Amérique  septentrionale. 

CÙTF,   NOUl»-OlIi;ST. 


65  — 


A  Ml'] 


pieds. 

Mont  Sl.-Élie  (volcan),  d'.iiiri'S  (JuaUra  et  GalcaQO. 

IC.,971 

Monl  (lu  lienii-l'cinns  (volcan). 

La  Virelno  (volcan),  non  liderraind. 

11,004 

» 

MKXlyL'E. 

roporntepotl  (volcnn  ilo  la  l'uebla). 

ie,tia4 

l'ic  d'Oriiiiba  ou  CillaUoiictl. 

iti,3sa 

Sicrra-Acvailn. 

i»,oïa 

IVovaila  lie  l'oluga. 

il, lui 

ColTro  (lo  l'erole. 

»o,aoo 

Amérique  méridionale. 

l'I^.ROU. 

Clilmborazn,  il'apri's  M.  do  llumboldt. 

20,148 

tiayamiu',  si'Ioii  lo  nicnio. 

10,350 

L'Aulisana  i  volcan),  selon  lo  mcmo. 

17,000 

(Jolopaxi (volcan), d'aproi  Uoufc'uor. 

17,712 

NOUVELLE  GRENADE. 

llllnissa. 

17,200 

Tunguracua  (volcan;. 

1C,:100 

Sangori  (volcan). 

10,200 

L'AnlcI. 

1G,300 

l'iclilncha. 

Iti.OOO 

J.\MAÏQUE. 

Monlagucs-Blcucs. 

C,G3» 

GUADELOUPE. 

Solfatara  (volcan  de  la). 

4,073 

AUTRES  VOLCANS  DE  L'AMÉRIQUE 

(dont  les  hauteurs  ne  sont  pas  déterminées  avec 

prirAsion). 

Amérique  septentrionale. 

MEXIQUE. 
Volcan  de  Tuxlla. 

—  de  JoruUo. 

—  doColinia. 

Amérique  Centrale. 

ME.MQUE. 

Volcan  do  Soconusco. 

—  du  Sacatopcc. 

—  dllamilpas. 

—  d'Alitlan. 

—  tuegos  do  Guatlmala. 

—  d'Acalinango. 

—  de  Sunll. 

—  de  Toliman. 

—  d'isalco. 

—  do  Sacatecoluca,  prés  du  Rio  del  Empa. 

—  do  San-Vinconto. 

—  de  Traapa. 

—  do  BesoUcn. 

—  de  Coclïina,  près  dn  golfe  de  Conchagua. 

—  Del-Viégo,  près  du  port  do  Uialexo. 

—  do  Momotombo. 

—  do  Talica,  près  do  San-Léon  do  Nicaragua. 

—  do  Granada. 
.—  de  lîombacho. 

—  do  Darua,  au  S.  du  golfo  de  Nicoya. 

Amérique  méridionale. 

NOUVELLE  GRENADE. 
Volcan  de  Sotara.     )  „„ ,    ,, 

—  do  Purace.    j  sroupo  du  Popayan. 

—  do  l'asto. 

—  de  Uio-Fragua. 

—  deCumbal.    j 

—  doGhiies.        groupe  de  la  proT.do  Los-Paslos>    . 

—  del  Azubral.  ' 

PÉROU. 

Volcan  d'Arequipa. 

GROUPE  DU  CHILI. 
Volcan  de  Çoplapo. 

—  de  Qoquimbo. 

—  do  Choopa  ou  Llsnarl. 

—  d'Aconcagua. 

—  do  Santiago. 

—  (le  Pctcroa, 

—  doChilan. 

—  do  l'upapel. 

—  de  Callaqui. 

—  doGhinal. 

—  do  Vifia-Rlca, 

—  de  Votuco. 

—  do  Huaunauca. 

—  de  Ojorno,  vis-à-vis  l'ilc  de  Cbiloé. 

—  de  llaaiU'ca. 

—  de  San-Clcmonte. 

ANTILLES. 
Volcan  do  St.-VIncent. 

—  de  Ste-Lucie. 

Hydrographie.   Des  divca-sc^   chaînes   dos 


moiitagiios  dos  dmix  gnuidcs  divisions  do  TAmt^ 
riqiK;  découleiil  les  pins  gr.  11.  connus;  au  N., 
le  Missouri,  le  Mississipi  ou  Meschaccbô  (père 
des  ouu.x),  rOhio,  le  Rio  del  Norto,  TAr- 
kansas  ,  la  Muckensie,  le  Colorado,  le  St. -Lau- 
rent, l;i  Kansas,  le  Nelson,  TOttaoua,  la  Plaie, 
la  Red-I{iver  ,  l'Orcnjigah  ,  la  Saskacliaouan  , 
rOhio,  rOrogon  ou  Colundjia,  la  Lewis;  au  S., 
rOrellana,  le  Maraùon  ou  Amazone  ,  le  Paraua, 
lo  Paraguay,  rOrénotpie ,  le  Cassiquiare,  la  Ma- 
deira,  le  Jingu,  lo  San-Francisco,  le  Negro,  le 
Tocantin,  nommé  Para  dans  la  partie  inlérieurtj 
de  son  cours  ;  l'Uraguav,  dont  la  réunion  forme  le 
gr.  courant  de  Rio  de  la  Piata  ;  la  Magdalona ,  le 
yernu'jo,  le  Pilcomayo,  etc.  Plusieurs  de  coa 
riv.  otlrent  des  cataractes  et  des  chutes  remar- 
qua) )lcs. 

Los  lacs  do  l'Amérique ,  comme  ses  rivi.'res  , 
surpassent  en  grandeur  tous  ceux  oui  existent. 
Les  plus  remarquables  sont,  au  N.,  les  lacs  Su- 
périeur, Huron,Erié, Ontario,  Michigan,  de  TKs- 
clave,  du  Gr.-Ours,Cliamplain,Oiiinipeg,  Nicara- 
gua; auS.,ceuxdeMazacayto,Tilicacaetde  Los- 
Patos.  Les  côtes,  parleurs  nombreuses  anfractuo- 
sités ,  décrivent  une  multitude  de  golfes  et  de 
baies,  dont  les  plus  importants,  parmi  les  pro- 
miei's,  sont  ceux  de  St. -Laurent,  de  Californie  et 
du  Mexique;  et  parmi  les  deniicres,  celles  d« 
Baffin,  Hudson,  St. -Laurent,  Dclavvare,  Cliesa- 
peake,  Campèche,  Honduras,  Todos-los-Santos, 
Panama, Tchuantipa  et  Noutka-Sound.  Le  détroit 
de  Davis  la  sépare  du  Groenland,  celui  de  Behring 
de  l'Asie,  celui  de  Magellan  de  la  Terro-dc-Feu, 
sa  pointe  mérid. 

Aspect,  climats.  La  variété  de  climats  et  de 
saisons,  en  Amérique,  est  beaucoup  plus  gr. 

2ue  dans  aucune  des  autres  parties  du  monde, 
e  continent  s'étend  dans  la  zone  torride ,  dans 
la  tempérée  du  N. ,  dans  une  gr.  partie  de  la 
zone  tempérée  du  S. ,  et  il  occupe  une  portion 
considérable  des  zones  glaciales.  On  éprouve  dans 
l'Amérique  septentr.  des  hivers  plus  froids  et 
des  étés  plus  chauds  qu'en  Europe  aux  mêmes 
latitudes ,  et  ils  se  rapprochent  plus  de  ceux  de 
l'Asie  or.  La  température  subit  aussi  des  varia- 
tions extraordinaires  ;  les  régions  équatoriales  ne 
ressentent  jamais  cette  chaleur  concentrée  qui 
règne  dans  les  mômes  contrées  de  l'Afrique.  Les 
régions  tempérées  de  l'Amérique  mérid.  sont 
sujettes  à  un  plus  grand  degré  de  chaleur  que 
celles  de  l'Amérique  sept,  corresixindant  aux 
mêmes  latitudes.  Il  en  est  de  même  de  la  côte 
N.  0.,  qui  est  plus  chaude  que  celle  N.  E.  dans 
les  mêmes  parallèles.  M.  de  Humboldt  expliqua 
ainsi  les  causes  de  ces  variations  :  «  Le  peu  de 
0  largeur  du  continent ,  sa  prolongation  vers 
a  les  glaces,  l'Océan,  dont  la  surface  non  inter- 
0  rompue  est  balayée  par  les  vents  alizés  ;  des 
a  courants  d'eau  très  froide,  qui  se  portent  de- 
«  puis  le  détroit  de  Magellan  jusqu'au  Pérou  ; 
a  de  nombreuses  chaînes  de  montagnes  rem- 
«  plies  de  sources,  et  dont  les  sommets  couverts 
a  de  neiges  s'élèvent  bien  au  dessus  des  régions 
ï  des  nuages  ;  l'abondance  des  tleuves  immenses 
«  qui ,  après  des  détours  multipliés ,  vont  tou- 
a  jours  chercher  les  côtes  les  plus  lointaines  ; 
a  des  déserts  non  sablonneux,  et  par  consé- 
a  quent  moins  susceptibles  do  s'imprégner  dû 
«'Chaleur;  des  forets  impéilétrablos ,  qui  cou- 


AMÉ  —  66 

c  vrent  les  plaines  de  l'équateur ,  remplies  de 
«  rivières ,  et  qui ,  dans  les  parties  du  pays  les 
«  plus  éloignées  de  l'Océan  et  des  mont.,  don- 
«  nent  naissance  à  des  masses  énormes  deaux 
a  qu'elles  ont  aspirées,  ou  qui  se  forment  par 
a  l'acte  de  la  végétation  :  toutes  ces  causes  pro- 
«  duisent  dans  la  partie  basse  de  l'Amérique  un 
«  climat  qui  contraste  singulièrement ,  par  sa 
«  fraîcheur  et  son  humidité,  avec  celui  de  l'A- 
«  frique.  C'est  à  elles  seules  qu'il  faut  attribuer 
«  cette  végétation  si  forte ,  si  abondante ,  si  lùche 
c  en  sucs ,  et  ce  feuillage  si  épais ,  qui  forment 
c  les  caractères  particuliers  du  nouveau  conti- 
<  nent.  »  —  Le  niveau  du  sol  de  l'Amérique 
offre ,  avec  l'ancien  continent ,  une  différence 
sensible,  qui  ne  consiste  que  dans  l'élévation  plus 
gr.  des  mont,  ;  elle  provient  des  plateaux  ser- 
vant de  support  aux  mont. ,  et  qui  sont  séparés, 
en  Amérique ,  des  plaines  basses  par  une  pente 
extrêmement  courte  et  rapide. — On  donne  dif- 
férents noms  aux  plaines ,  savoir  :  ceux  de  sa- 
vanes dans  l'Amérique  septentr.,  de  llanos  et 
pampas  dans  l'Amérique  mérid.  ;  la  vaste  éten- 
due des  plaines  américaines  donnent  aux  fleuves 
une  longueur  de  cours  NTaiment  immense.  Une 
autre  particularité  du  climat  de  l'Amérique, 
c'est  une  excessive  humidité ,  que  l'on  attribue 
aux  vastes  forêts  qui  couvrent  sa  surface ,  aux 
courants  sans  nombre  qui  le  sillonnent,  mais 
surtout  à  son  exposition  entre  les  deux  Océans. 
En  général ,  cependant,  le  climat  est  plus  tem- 
péré dans  les  latitudes  moyennes  et  élevées 
sur  la  côte  0, ,  grâce  au  voisinage  des  hautes 
mont. 

Sol  et  productions  végétales.  Le  sol ,  ex- 
cepté aux  extrémités  septentr.  et  mérid.,  où  il  est 
frappé  de  stérilité ,  est  presque  partout  suscep- 
tible de  culture ,  et  dans  beaucoup  d'endroits 
d'une  admirable  fertilité.  On  y  recueille  toutes 
les  espèces  de  céréales,  de  fruits  et  de  lé- 
gumes connus  dans  les  autres  parties  du 
globe,  les  substances  les  plus  précieuses  des 
contrées  équatoriales ,  telles  que  la  vanille ,  la 
cochenille,  l'indigo,  le  sucre,  le  cacao,  le  coton, 
le  tabac,  le  quinquina,  la  noix  muscade,  le  café, 
le  sassafras ,  le  gingembre ,  des  gommes,  des 
résines,  des  baumes  précieux  et  une  immense 
quantité  de  plantes  médicinales.  Les  vastes  fo- 
rêts, oîi  les  efforts  de  la  civilisation  sont  encore 
à  peine  perceptibles ,  sont  peuplées  d'une  foule 
d'arbres  indigènes  et  d'autres  communs  à  l'anc. 
hémisphère. 

Zoologie.  L'Amérique  n'offre  pas  les  mêmes 
quadrupèdes  que  l'ancien  monde,  mais  ils  y 
sont  remplacés  par  des  espèces  à  peu  près  ana- 
logues. Parmi  les  plus  remarquables,  sont  le 
pouma,  espèce  de  lion  ;  le  cougouar  et  le  jaguar, 
espèces  de  tigres  ;  le  tapir;  le  rabapelado,  ani- 
mal très  féroce ,  quoiqu'il  ne  se  nourrisse  que 
d'oiseaux  ;  l'alpaca,  espèce  de  petit  chameau  ;  le 
lama  et  la  vigogne,  dont  on  se  sert  comme  bêtes 
de  somme;  l'aZco  ou  chien  d'Amérique,  qui  ne 
diflêre  guère  de  celui  de  l'anc.  hémisphère  qu'en 
ce  qu'il  n'aboie  pas;  lemaëssouri  et  le  pencha- 
que,  qui  y  remplacent  le  rhinocéros.  L'éléphant, 
qui  n'y  existe  pas,  était  autrefois  représenté  par 
les  niegalonix  et  les  mastodontes. 

Dans  l'Amérique  septentr.,  des  troupeaux 
de  bisons,  d'élans,  de  c«rfij,  de  chevreuils, 


AMÉ 


d'antilopes,  peuplent  les  bords  des  fleuves  et 
les  immenses  savanes.  Parmi  les  bêtes  fauves,  on 
remarque  l'ours,  le  loup,  le  renard,  le  carcajou, 
le  linx  ,  les  castors ,  les  hermines,  les  martres, 
les  loutres ,  les  ratons ,  les  écureuils ,  qui  four- 
nissent des  fourrures.  Le  cheval ,  le  bœuf,  le 
mouton,  la  chèvre,  le  porc  et  le  chat,  ont  été  na- 
turalisés ,  et  se  sont  multipliés  sans  dégénérer. 

Les  oiseaux  communs  aux  deux  hémisphères  y 
sont  encore  plus  nombreux  que  les  quadrupèdes. 
Mais  les  forêts  de  l'Amérique  sont,  en  outre,  peu  • 
plées  d'oiseaux  dont  le  plumage  est  aussi  brillant 
que  le  chant  est  harmonieux  :  tels  sont,  entre 
autres,  le  trillis,  ou  oie  du  Chili  ;  le  prédicateur^ 
ainsi  nommé  au  Pérou,  de  ce  qu'il  imite  les 
gestes  et  la  voix  d'une  personne  qui  prêche  ;  le 
menoqid  contrefait  également  la  voix  de  l'homme 
et  les  cris  des  autres  animaux;  Vorgue^  ainsi 
appelé  par  les  Espagnols ,  de  ce  qu'il  imite  aussi 
assez  parfaitement  cet  instrument;  le  kouriquin- 
qiii,  ou  oiseau  de  l'Inca,  qui  est  de  la  grosseur 
d'une  poule  et  à  peu  près  domestique  au  Pérou, 
oii  on  l'élève  parce  qu'il  fait  constamment  la 
chasse  aux  serpents  et  aux  insectes  des  prai- 
ries; enfin  la  frégate,  oiseau  aquatique  qui  est 
de  la  même  grosseur  que  le  kouriquinqui ,  et 
que  l'on  rencontre  quelquefois  à  300  1.  en 
mer.  Le  colibri ,  le  moqueur,  espèce  de  grive , 
le  cardinal ,  et  diverses  espèces  de  tangaras  aux 
plumages  variés  des  plus  belles  couleurs;  l'oiseau- 
mouche  dans  la  zone  toiTide,  les  perroquets, 
très  variés  dans  leurs  espèces ,  le  camichi  à  la 
voix  retentissante;  l'agami,  remarquable  par 
son  intelligence  et  sa  fidélité  envers  l'homme  ; 
le  hoccos  et  le  délicat  marail.  Au  sommet 
des  Andes  habite  le  condor,  le  plus  grand  des 
oiseaux ,  et  différentes  espèces  d'aigles  gris  et 
bleus,  qui,  à  l'aj>_)roche  de  l'hiver,  gagnent  les 
plaines  et  les  cou'rées  maritimes.  Il  existe  aussi 
dans  les  pampas ,  ou  plaines  de  l'Amérique  mé- 
rid., le  nandou,  espèce  d'autruche. 

Les  côtes  abondent  en  poissons,  surtout  au  N. 
Là  se  trouve  le  célèbre  banc  de  Terre-Neuve.  Sur 
les  côtes  mérid.  du  Brésil,  la  pêche  de  la  baleine 
est  assez  suivie.  Les  rivières  sont  non  moins 
riches,  mais  elles  sont  infestées  d'alligators,  dont 
beaucoup  ont  jusqu'à  18  pieds  de  longueur.  Les 
abeilles  abondent  dans  les  bois.  Les  forêts  et 
les  marécages  des  régions  centrales ,  étant  ex- 
posées à  l'action  toute  puissante  d'un  soleil  ver- 
tical, sont  singulièrement  faA'orables  à  la  re- 
production de  reptiles  d'une  effroyable  dimen- 
sion ,  tels  que  le  terrible  boa  constrictor ,  le 
serpent  à  sonnettes,  le  serpent  volant.  Quant  aux 
scorpions,  aux  centipèdes,  aux  araignées,  aux 
chauves-souris,  aux  moustiques,  ils  y  sont  telle- 
ment multipliés,  qu'ils  sont  devenus  un  véri- 
table fléau  pour  certaines  contrées.  L'Orellana 
et  rOrénoque  abondent  en  vaches  et  en  lions  ma- 
rins, qui  préfèrent  l'eau  douce  à  celle  de  la  mer. 
Rien ,  au  reste ,  ne  confirme  l'opinion  de  Buffon, 
qu'en  Amérique  le  principe  de  la  vie  animale 
soit  moins  actif  et  ait  moins  d'énergie  que  dans 
les  autres  parties  du  monde.  Loin  que  l'espèce 
animale  soit  plus  petite  ou  dégénérée,  il  est,  au 
contraire,  prouvé  que,  sur  26  espèces  de  qua- 
drupèdes communs  aux  deux  hémisphères ,  h  y 
en  a  7  qui  sont  plus  grosses  en  Améri(iue  et  / 
delà  mêmeirr»*stt-A% 


AMÉ 


—  67  — 


AME 


Minéralogie.  C'est  en  Ain<^rlque,  meia  sur- 
tout dans  la  partie  mérid. ,  que  se  trouvent  les 
mines  si  célèbres  et  si  nombreuses  de  diamants, 
d'or,  d'argent,  de  cuivre,  de  fer,  de  cristal, 
d'antimoine  et  de  plomb.  Les  États-Unis  ont,  de- 
puis pou  d'années,  des  mines  d'or  exploitées. 
Toutes  les  mines  d'or  et  d'ari^ent  des  deux  Amé- 
mériques  ont  rendu,  de  18;2i  à  1836,  les  pre- 
mières H  2,261 ,280  fr.  en  or,  et  186,801,231  en 
argent.  Le  produit  des  mines  a  diminué;  néan- 
moins on  pourrait  extraire  des  deux  Amériques, 
surtout  des  Andes ,  assez  d'or  pour  remplacer 
le  fer. 

Industrie  et  commerce.  Depuis  la  conquête 
de  l'Amérique ,  les  arls  de  l'Europe  s'y  sont  pro- 
gressivement introduits,  et  ont  atteint  dans 
certaines  contrées  unegr.  perfection.  Les  États- 
Unis,  par  exemple,  rivalisent  aujourd'hui  avec 
leur  anc.  métropole.  Quant  au  comm.,  l'Amé- 
rique, bornée  de  toutes  parts  par  l'Océan,  et  ix)s- 
sédant  un  nombre  considérable  de  ports  excel- 
lents ,  est  destinée  par  sa  position  géographique 
à  devenir  un  jour  la  région  la  plus  florissante  du 
globe. 

Population,  langues,  religions,  gouver- 
nements. Les  différentes  races  d'habitants  qui 
peuplent  l'Amérique  peuvent  se  diviser  en  deux 
gr.  classes  :  les  Américains  proprement  dits, 
qui  sont  généralement  connus  sous  le  nom 
très  impropre  d'Indiens,  et  ceux  qui  y  sont 
établis  depuis  sa  découverte.  La  première  classe 
se  subdivise  en  une  multitude  de  tribus,  dont 
les  plus  considérables  sont,  dans  l'Amérique  sep- 
tenlr.  :  les  Eskimaux,  les  Tchouklchis,  les  Ca- 
louchaa,  les  Tchippeouaps ,  les  Algonquins,  les 
Knistenaux,  les  Sioux,  partagés  en  Sioux  ou 
Dacotas  et  en  Asimitoins ,  les  Muskogulges  ou 
Criks  ,  les  Tchikkasas,  les  Tchactahs,  les  Oua- 
saches  ou  Osages,  les  Serpents,  appelés  aussi 
Tètes-Plates ,  les  Chochouis,  les  Tchoppouni- 
ches,  les  Panis,  les  Arrapahous,  les  Tétans  ou 
Coumanches,  les  Apaches,  les  Mayas,  les  Qui- 
ches ,  les  Mosquitos ,  les  Poyais  ;  et  dans  l'Amé- 
rique mérid. ,  les  Monos,  les  Gouayanrous,  les 
Moundroucous,  les  Botocoudos,  les  Chiquitos, 
les  Guaranis ,  les  Aymaras ,  les  Mocobis ,  les 
Puelches,  les  Araucaniens.  Parmi  les  indigènes, 
lesNiballs,leSontoucou  ou  anthropopliages,  ont 
seuls  conservé  leur  indépendance.  L'autre  classe 
comprend  trois  subdivisions  :  l»  les  Européens 
qui  se  sont  établis  en  Amérique  et  leurs  descen- 
dants sans  mélange,  lesquels  ont  à  peu,  près  con- 
servé leurs  différents  caractères  nationaux  ;  2"  les 
Africains  que  l'on  y  a  transportés  et  leurs  des- 
cendants; et  enfin  o»  les  mulâtres,  issus  de  la 
l's  et  de  la  2«  classe.  {Foy.  le  mot  Races.) 
Outre  une  multitude  d'idiomes  en  usage  parmi 
les  tribus  ci-dessus  dénombrées ,  telles  que 
le  lenape,  le  guarani ,  on  parle  encore  en  Amé- 
rique l'anglais  dans  toute  la  partie  septentr. 
au-delà  du  Mexique ,  l'espagnol  daMS  toutes 
les  anciennes  possessions  de  l'Espagne ,  le  por- 
tugais au  Brésil,  et  quelques  autres  langues 
aux  Antilles.  Les  principaux  cultes  chrétiens 
sont  répandus  dans  l'Amérique,  le  catholi- 
cisme dans  l'Amérique  méridionale  et  au  Mexi- 
que; la  religion  réformée,  subdivisée  en  sectes 
innombrables,  aux  États-Unis  et  dans  les  posses- 
sions anglaises.  Il  s'est  oi?éré  depuis  une  ving- 


taine d'années  de  gr.  changements  politiques  en 
Amérique,  dont  les  peuples,  cessant  de  vouloii 
reconnaître  plus  longtemps  les  titres  en  vertu 
desquels  l'Espagne  possédait  ces  belles  con- 
trées, sont  parvenus  a  conquérir  leur  indépen- 
dance. A  l'exception  du  Brésil,  qui  forme  une 
monarchie  constitutionnelle,  tous  les  autres 
états  indépendants  se  sont  érigés  en  républi- 
ques. 

Découvertes,  époques  historiques.  On  doit 
la  découverte  du  nouveau  monde  (l'Amérique) 
au  célèbre  Christophe  Colomb,  Génois  d'origine, 
qui  partit  de  Palos,  en  Andalousie,  le  5  août 
1492,  avec  trois  vaisseaux  espagnols,  pour 
chercher  un  passage  aux  Indes  par  l'O.  Il  aper- 
çut et  reconnut,  le  12  octobre  suivant ,  l'île  San- 
Salvador,  dans  les  Lucayes  ;  ensuite  il  découvrit 
Cuba  et  Hispaniola  (Si.-Domingue).  Dans  un 
second  voyage,  en  septembre  1493,  il  découvrit 
plusieurs  autres  îles,  et  croyant  qu'elles  dépen- 
daient de  l'Inde,  il  les  nomma  Indes-Occ  — 
Dans  le  printemps  de  cette  année ,  Jean  Cabot, 
"Vénitien,  fit  voile  d'Angleterre,  par  ordre  de 
Henri  VII  ;  il  découvrit  la  côte  du  Labrador,  et 
s'avança  vers  le  N.  jusqu'au  ô?»  de  lat.  N. — En 
1497,  ce  navigateur,  avec  son  fils  Sébastien 
Cabot,  découvrit  Bonavista  sur  la  côte  N.  E.  de 
Terre-Neuve,  et,  avant  son  retour,  parcourut 
la  côte  depuis  le  détroit  de  Davis  jusqu'au  cap 
Floride.  —  En  1498,  Colomb  fit  son  troisième 
voyage,  et  découvrit,  le  1«'  août,  vers  l'embou- 
chwe  de  l'Orénoque,  le  continent  eti  même 
temps  que  l'île  de  la  Trinité.  Il  retourna  de  là  à 
Hispaniola;  et  en  octobre  1500,  il  fut  envoyé 
chargé  de  chaînes  en  Espagne. — En  1499,  Ojeda 
et  Amérigo  Vespucci,  Florentin,  qui  l'accompa- 
gnait, reconnurent  les  côtes  or.  de  l'Amérique. 
Ce  dernier  eut  la  gloire  de  donner  son  nom  à  ce 
nouveau  continent ,  et  ravit  à  Colomb  cet  hon- 
neur.—  En  1500,  Pedro  Alvarez  Cabrai,  dans 
un  voyage  aux  Indes  or. ,  découvrit  le  Brésil ,  et 
Vincent  Pinson  la  riv.  des  Amazones.  La  même 
année,  Cortéréal,  Portugais,  reconnut  Terre- 
Neuve. — En  1502,  Christophe  Colomb  fit  son 
quatrième  et  dernier  voyage.  II  découvrit  la 
baie  d'Honduras,  et  longea  de  là  les  côtes  or. 
dans  une  étendue  de  200  1. ,  jusqu'au  gollè  de 
Darien.  Pendant  ce  voyage ,  il  fit  naufrage  sur 
les  côtes  de  la  Jamaïque.  Il  retourna  en  Espagne 
en  1504.  A  son  arrivée,  il  apprit  la  fatale  nou- 
velle de  la  mort  de  lareiiio  Isabelle,  sa  protec- 
trice. Cet  illustre  navigateur  fut  quelques  temps 
après  créé  duc  de  Varagua.  Il  mourut  de  la 
goutte  à  Valladohd ,  le  20  mai  1506 ,  dans  la  59^ 
année  de  son  âge ,  et  fut  inhumé  à  Séville  ;  d'au- 
tres disent  que  son  corps  fut  transporté  aux 
Indes  occ. ,  et  enterré  à  Santo-Domingo,  dans 
l'île  Hispaniola.  —  En  1512,  Ponce  de  Léon  dé- 
couvrit la  Floride.  —  En  1513,  Vasco  Nunez  de 
Balboa  aperçut ,  des  montagnes  de  l'isthme  de 
Panama,  l'océan  Pacifique.  Il  y  navigua  en- 
suite ,  et  en  prit  possession  en  forme ,  au  nom 
du  roi  d'Espagne.  La  même  année,  Jean  Ponce, 
capitaine  espagnol ,  découvrit  la  Floride  or.  — 
En  1515,  Pérez  de  la  Rua  découvrit  le  Pérou. 
De  1513  à  1518,  on  reconnut  le  Pdo-Janeiro, 
l'Yucatan  et  Campêche. — En  1516,  Juan  Dias 
de  Solis  découvrit  le  Rio-de-la-Plata.  —  En  1519, 
Fernand  Cortez  entreprit  la  conquête  du  Mexi- 


AME 

mie,où  Fernand  doCordouo  avait  abordé  rannée 
précédente;  elle  fut  achevée,  en  deux  ans.  — t.n 
ir,20,  Ferdinand  Maghellaes,  gentilhomme  por- 
Ingais  attaché  à  la  conr  de  Casl.lle,  découvrit  le 
détruit  qui  porte  .-on  nom,  et  le  traversa  pour 
passer  dans  rocéanPacinqnc.  Aucun  européen, 
avant  lui,  n'avait  pénétre  dans  ces  parages.— 
En  1  i2ô    Varazzano  reconnut  1  Amérique  sept. 

—  Eii"l.'5''i  PizaiTO  partit  pour  la  découverte 
des  pivs'au  S.  de  Panama;  et  après  plusieurs 
expéditions  sans  succès,  il  parvint  enfin,  en 
4526  au  Pérou,  qu'il  soumit  en  quelques  an- 
nées.'—En 'Jo5i,  Jacques  Cartier,  au  service 
de  François  !'•'",  roi  de  France,  découvrit,  le 
jour  de  la  St.  Laurent,  le  golfe  et  le  tleuve  de  ce 
nom.  Et  en  iti.'o,  Corloz  reconnut  la  Californie. 

—  Diéiïo  de  Almagro  découvrit  le  Chili  en  1S36 
et  1557.  Roberva^  Français,  reconnut  l'Acadie 
en  loM. — En  1 5-45 ,  Moscovo  Alvarado  remonta 
le  .Mississipi.— En  4578,  sir  Francis  Drake,  in- 
trépide marin  anglais ,  longea  toute  la  côte  occ. 
de  l'Amérique  niérid.  Il  découvrit  en  1579  la 
Californie  ,  et  en  prit  possession  sous  le  nom  de 
Nouvelle-Albion.  — En  1585,  Davis,  habile  na- 
NÏgatenr,  lit  voile  pour  la  côte  occ.  du  Groen- 
land ,  et  visita  le  détroit  de  son  nom  jusqu'à  l'île 
î)isco,  et  découvrit  en  1587  le  détroit  (pii  porte 
son  nom. — En  4G07,  Henri  Iludson  explora  la 
côte  or.  du  Groenland  jusqu'au  82'^  de  lat.  N. 
Dans  un  second  voyage,  en  1G29  ,  il  reconnut  la 
riv.  d'Uudson,  et  là  remonta  jusqu'à  Albany.  11 
lit  son  troisième  voyage  en  1010,  et  découvrit 
le  détroit  d'Uudson  et  la  vaste  mer  intérieure 
connue  sous  le  nom  de  baie  d'ffudson.  Il  y  pé- 
rit.—En  1616,  le  capitaine  Robert  Bylat  et 
William  Baffin  partirent  pour  la  recherche  d'un 
passage  N.  0.  dans  l'Inde.  Baffin  publia  ensuite 
une  relation  de  leur  voyage ,  d'après  laquelle 
ils  s'avancèrent  au  N.  0.  aussi  loin  que  Davis, 
et  découvrirent  le  détroit  de  Jforn ,  le  cap  du 
Dudletj-Digr/s,  File  ffackluyt ,  le  détroit  de  Sir 
Thomas  Smith,  les  îles  de  Cary,  les  détroits 
(VAlderman  et  de  Lancasler.  Il  prétendit  avoir 
reconnu  «ne  la  grande  étendue  d'eau ,  entre  le 
(iroëidand  et  l'Amérique ,  est  une  baie  et  non 
un  détroit,  et  que  conséquemment  le  Groenland 
n'est  pas  une  île ,  mais  une  partie  du  nouveau 
continent;  on  ajouta  peu  de  foi  à  ses  assertions, 
et  on  ignore  encore  si  cette  dernière  région  est 
une  presqu'île  ou  une  île.  —  En  1700,  Dampier 
découvrit   la  Nouvelle -Bretagne.  —  En   1745, 
quelques  navigateurs  du  Kamtchatka,  qui  furent 
jKuissés  par  le  gros  temps  près  de  la  côte  de 
l'Amérique ,  découvrirent  les  îles  Aléoutes  ou 
aux  Renards,  qui  s'étendent  à  l'O.  du  promon- 
toire d'Alashka. — .Vers  le  milieu  du  xvjii^  siè- 
cle ,  Behring  et  Tchirikof  découvrirent  le  détroit 
de  I5ehring. — En  1772,  M.  Hearne,  en  explo- 
rant rintérieur  de  l'Amérique  septentr., découvrit 
la  mer  glaciale  vers  le  112"  20'  de  long.  0.  et  le 
70^  de  lat.  N.  M.  Mackensie,  en  1789,  l'aperçut 
à  la  même  lat.  et  au  135"  de  long.  0.  — Quadra 
et  le  célèbre  Vancouver,  dans  leur  voyage  en 
1793,  179  i  et  1795,  reconnurent  et  déterminè- 
rent la  côte  N.  0.  de  l'Amérique,  avec  toutes  les 
îles  qui  forment  l'archipel  auquel  ils  ont  donné 
leur  nom  ,  ainsi   que   les   baies  qui  les  avoisi- 
nent.  —  En  1819,  le  capitaine  Parry  a  pénétré 
dans  la  mer  polaire  par  le  détroit  de  Barow,  au 


—  68  —  AME 

N.  de  l'Amérique,  par  le  70"  de  lat.  N.  jusqu'au 
115°  de  long.  0.  En  1821,  Franklin  et  Richardson, 
descendu  par  le  fl.  Copper-Mine  ]\\?.([\\\  la  mer 
polaire,  ont  reconnu  env.  180  1.  de  la  côte  au 
N.  E.  de  ce  tleuve.  Les  voyages  du  capitaine  J. 
Ross,  ces  navigateurs  elle  capitaine  Beechey, 
ont  presque  conduit  à  une  solution  satisfaisante 
sur  le  problème  de  la  possibilité  du  passage  du 
N.  0.  dans  l'océan  Austral;  Smith,  Powel,  Bil- 
linghausen  ,  Weddell,  King,  ont  ajouté  le  nouv. 
Shetland,  la  terre  de  la  Ti'inité,  le  groupe  de 
Powell ,  les  îles  Alexandre  et  Pierre,  celles  de 
Traversey,  à  la  Thulé  australe  et  aux  nouv.  Or- 
cades,  que  l'illustre  Cook  avait  découvertes. 
Cette  année,  1838,  notre  illustre  et  honorable  ami 
M.  Dumont  d'L'rville  a  ajouté  à  ces  découvertes 
la  terre  Louis-Philippe,  la  terre  Joinville,  File 
de  l'Astrolable,  etc.;  mais  des  banquises  indes- 
tructibles, impénétrables  et  sans  cesse  renais- 
santes l'ont  empêché  d'arriver  au  Oi»  de  lat.  S., 
quoique  Weddell  ait  prétendu  qu'il  avait  trouvé 
la  mer  libre  :  j'avais  malheureusement  de- 
viné que  l'expédition  n'arriverait  pas  au  75" 
(Voy.  Océanie^i.  3,  p.  256)  ;  j'aurais  bien  voulu 
m'è'tre  trompé.  Dans  l'intérieur,  Pike,  quelques 
années  avant,  est  remonté  jusqu'aux  sources 
du  Mississipi.  Les  capitaines  Lewis  et  Clarke  ont 
découvert  les  sourc(>s  du  Missouri,  et,  après 
avoir  franchi  les  monts  Rocheux,  sont  parvenus 
à  l'embouchure  de  la  Columbia  dans  le  grand 
Océan.  Des  missionnaires  et  des  aventuriers 
français  nous  ont  fait  connaître  d'autres  con- 
trées de  l'Amérique  septentr. — Pour  l'Aniériiiue 
mérid.,  La  Condamine  a  décrit  exactement  le 
cours  de  l'Amazone,  qu'il  a  parcouru  :  Azara, 
M.  de  Ilumboldt,  le  ]»rincc  Maximilien  Wied- 
Neuwied  et  MM.  Bonpiand,  Spix  et  de  Martin, 
nous  ont  donné  des  notions  précieuses  sur  plu- 
sieurs régions  de  cette  partie  du  nouveau  con- 
tinent. 

Division.  J'évalue  la  superf.  do  celte  partie 
du  monde  à  1,96-4,506  l.  carr. ,  et  sa  popul.  k 
40,000,000  d'habit.,  en  y  comprenant  les  îles 
(jui  en  dépendent.  En  voici  le  tableau  : 


— 

Surf. 

ÉTATS. 

cul. 
carr. 

l'opulnl. 

CirlTAI.ES. 

Souv«raln9. 

/ 

CroËiiland. 

ill,000 

20,000 

„ 

» 

H 

Indiens     indé- 

c- 

pendants. 

n 

C3Ï,000 

M 

H 

a! 

^ouT^'lle-I5rc- 

CA 

(agnc. 

4C7,IOO 

1,037,»00 

Québec. 

Anf-'lelerro. 

'^l 

Russie  Améri- 

caine. 

72,400 

«0,000 

liodcfra. 

Russie. 

1  Étals-Unis. 

MG,IOO 

lo,r,4:!,(;fio 

\Vashin(,'lon. 

C^ 

1  Moiiquo. 

l'J'l,«OU 

C,403,U00 

.MciiCQ. 

? 

r  Hépul)!.  de  l'A- 

Hépubllq 

S 

^ 

mérique  ccu- 

^     traie. 

43,000 

2,000,000 

Cunllm.'iln. 

Colombie. 

I2;î,000 

3,303,7(10 

ao-oln(Sta- 
l-é-doV 

V 

rérou. 

70,700 

1,471,000 

Lima.  ' 

1 

llaut-l'crou. 

;ti,i;oa 

i;uo,ooo 

a 

l  Chili. 

iS,\iU>i 

1, 240,00^1 

Santiago. 

l  rroïinc. -unies 

)  liépubllq. 

w 

1  do  Kiu  de  la 

S 

)   Plata. 

140,000 

1,420,000 

iJaénos- 
Ajrns. 

l 

g 

iTujny. 

? 

70,000 

Mouiovidco. 

1 

a 

1  Paraguay. 

I7,ono 

«to.oiyj 

's^ouiption. 

1  lirésil. 

'i.K,:.ua 

4,l'00,O-.(-> 

l'>io-J;ini'iro. 

F.mpirc. 

TT^ 

ICuynnos. 

i.;,l'Jo 

2B4,CUJ 

Cavfiinc 

1  rame. 

— ! 

Sloliroi-k). 

AnKlflcrro. 

< 

Araucjolo. 

l'aniarlbo. 

Hollande, 
i'arlii'indi» 

\ 

ratugonlo. 

72,COO 

KW.rrO 

«une  indc- 
pendatilo. 

AME 


—  C9  — 


AMÉ 


SITUATION. 


Océan  Riaclal 
arollquo. 


Mor  dos  &n-  < 

tilICli. 


Oc(^an  Allan- 

IlilUC. 


Mor  des   Aii- 
mics. 


J'KINQI'ALKS  ILES. 


Océnn  Atlan- 
tique. 


SpUïbprR. 

/  llaVtl  (St.-Domlngue). 

1  M«  <  Cuba. 

I  — <  I  l'orlo-Kico. 

\  llo  (lo  la  JamaT(|uc. 

illo  (lo  Sl.-Tlii)nia3. 
—  (lo  SI. -Jean. 
—  (lo  Slo. -Croit. 
—  de  Sl.-iturlliélcuijr. 
ilo  do  Tcrre-Neuïc. 

—  do  Sl.-Joan. 

—  Hojnlc. 

—  lieriiiudos. 

—  Lucaj'cs. 
Iles  (Jcs  Vlorccs. 
lin  do  rAniîiillIc. 

do  la  ISarhoudo. 
do  Sl.-Chrisloplic. 
do  Novis  ou  MèTCS. 

—  d'AntlRoa. 
de  Moiitserral. 
de  la  Uomiiiliiuo. 

—  do  St.-Vincetit. 

—  de  la  Darliadc. 

—  do  In  Crciiade. 

—  de  Stc-Lucic. 

—  Tabago. 

—  do  la  Trinité. 

—  do  St.-Martin  (moitl(?.) 

—  do  Salia. 

—  de  St.-Kiistacho. 
Iles  do  Curaçao ,  Aruba  ( 

lionalr. 
llo  do  Miquolon. 

—  do  St.-Pierre. 

'  lie  de  St.-Martln  (moitié). 

r-   l  —  do  la  Guadeloupe. 

5    1  —  de  la  D(isiradc. 

**    /  —  do  Marie-Galando. 

H    j  —  des  Saintes. 

a    /  —  de  la  Martinique. 

-'"    l  —  de  la  Marguerite. 
Ile  de  Fernando-Noronha. 
Iles  Malouines  ou  Falkland. 
Terre-de-Feu. 


NATIONS. 


lnhablt(V 
Noirs    indi!- 
poiidautn. 

Espagne. 

Anglot«rro. 

Dancmorck. 

j  Sucdo. 

Anglelcrro. 


(  Anglotcrro. 


Hollande. 


'  France. 


Espacne. 

Portugal. 

Espagne. 

Partie  Indi- 
gène Indo- 
pendanto. 

AMÉRIQUE  ANGLAISE.  Foy.  BRETAGNE 

i Nouvelle-),  Canada,  Ecosse  (Nouvelle-), 
Jrunswick  (Nouveau-),  Guyane,  Jamaïque,  et 
autres  colonies  anglaises  en  Amérique.' 

AMÉRIQUE    CENTRAI.E    (RÉPUBLIQUE 

FÉDÉR.VLE  DE  l').  C'est  le  nouveau  nom  de  la 
républ.  de  G  uatiniàla.  Au  N.  elle  est  bornée  parles 
étals  mexicains  de  Youcatan  et  de  Chiapa  et  la 
mer  des  Antilles ,  la  colonie  anglaise  de  Balize  ; 
à  l'E.  par  la  mer  des  Antilles  et  le  département 
colombien  de  l'Isthme  de  Panama;  au  S.  par  le 
grand  Océan  ;  à  l'O.  encore  par  le  grand  Océan 
et  par  les  états  mexicains  d'Oaxaca  et  de  Chiapa. 
Son  territoire  a  560 1.  de  long ,  sur  130  de  large  ; 
il  est  compris  entre  les  SS^-QT»  long.  occ.  et  S^'-l?» 
lat.  septentr.  Sa  superf.  est  de  16,700  1.  carr. 

L'Amérique  Centrale  est  presqu'en  entier  ex- 
trêmement montueuse.  La  grande  chaîne  conti- 
nentale des  Cordillières,  qui  la  traveree,  la  couvre 
de  ses  ramifications.  Elle  la  partage  en  deux 
bassins,  l'un  austral  et  l'autre  septentrional. 
Des  chaînons  se  projettent  dans  diverses  direc- 
tions; plusieurs  se  répandent  jusque  dans  l'état 
de  Honduras. 

Cette  république  ne  possède  que  des  cours 
d'eaux;  ils  sont  nombreux,  mais  peu  étendus. 
Les  principaux  sont  :  le  Rio-Grande  et  le  Polo- 
chic  ,  traversant  le  lac  d'Izabal ,  pour  se  déchar- 
ger dans  le  golfe  de  Guayanos ,  et  prenant  à  la 
sortie  du  golfe ,  le  premier  le  nom  de  Rio-Dolce, 
et  le  second  le  nom  de  Rio-Golfete  ;  la  Motagua, 
qui  porte  ses  eaux  au  golfe  de  Honduras.  Les  plus 
gr.  de  tous  ces  cours  sont  Je  Yare  ou  Rio-Hierba 
et  la  Nueva  Segovia  ou  Blowfiold.  Plusieurs  lacs 


ccmlriliuenlà  ri)nieni(!iil  du  pays,  dont,  par  la 
suite,  ils  pourront  aider  le  commorcc  et  l'indus- 
trie. On  y  remarque  :  le  Nicaragua  ;  sa  longueur 
est  d'eiiv.  40  1.  marines  sur  15  de  largeur  ;  sa 
profondeur  moyenne  est  de  50  mètres  ;  il  est 
parsemé  d'îles  fameuses  dans  la  mythologie  des 
indigènes  :  le  Managua,  plus  petit  que  le  pré- 
cédent :  celui  d'Izabal ,  à  la  forme  ovale  ;  il  a 
10  1.  env.  de  long  sur  o  de  large. 

Le  climat  est  extrêmement  varié  ;  si  l'on  s'é- 
lève des  vallées  aux  Cordillières  (montagnes), 
on  passe  dans  (juclc^ues  heures  de  la  tempéra- 
ture la  plus  brûlante  à  celle  des  zones  tempérées. 
Pendant  une  grande  partie  de  l'année,  les  cha- 
leurs sont  excessives  le  long  des  côtes  ;  alors  la 
fièvre  jaune  exerce  ses  ravages.  Partout  oîi  le 
sol  a  2,500  mètres  d'élévation ,  le  froment  et  le 
seigle  réussissent  ;  le  maïs  se  récolte  au-dessous , 
et  plus  bas  vient  le  manioc.  L'olivier  prospère. 
On  y  cultive  la  cochenille ,  ce  précieux  hémiptère 
que  donne  le  cactus  nopal,  petit  être  qui  naît  en 
donnant  la  mort  à  sa  mère,  et  fournit  cette  magni- 
fique couleur  rouge,  laquelle  remplace  la  pour- 
pre des  anciens.  On  a  fait  d'heureux  essais  pour 
y  recueillir  la  vigne.  L'agave  s'emploie  à  faire 
\apulque,  qui  y  est  la  boisson  nationale.  On  y  voit 
des  plantations  de  cannes  à  sucre ,  des  caféiers, 
des  cotonniers.  Le  cacaoyer,  l'indigo,  le  tabac  , 
donnent  des  produits  d'une  qualité  supérieure  ; 
tous  les  fruits  des  régions  tropicales  et  de  nos 
climats  viennent  dans  ce  pays.  La  composition 
géologique  du  sol  offre  les  mêmes  caractères 
que  le  système  mexicain  ou  les  andes  de  l'Amé- 
rique du  sud.  On  y  voit  les  métaux  précieux 
disséminés  et  rares.  Toutefois ,  dans  l'état  de 
Honduras,  on  exploite  des  mines  assez  abon- 
dantes d'or,  d'argent,  de  cuivre  et  de  fer.  Les 
états  de  San-Salvador  et  de  Costa-Rica  en  pos- 
sèdent encore  quelques  unes. 

11  ne  serait  pas  facile  d'énumérer  les  plantes 
propres  à  l'Amérique  Centrale.  Néanmoins  le 
palmier ,  les  fougères  arborescentes  et  plusieurs 
espèces  de  bois  de  couleur  abondent  aux  par- 
lies  basses;  l'acajou  et  le  bois  de  Cam pèche  se 
plaisent  sur  les  côtes  de  Honduras  ;  la  vanille 
recherche  les  endroits  marécageux  ;  des  gom- 
mes, des  résines,  des  baumes  très  précieux  se 
cachent  dans  les  bois,  oii  ils  sont  oubliés  ou 
ignorés.  Montez  sur  les  plateaux ,  et  vous  aper- 
cevrez des  pins,  des  chênes  verts  et  d'^autres  vé- 
gétaux qui  viennent  dans  nos  contrées. 

Le  cheval,  le  bœuf,  l'Ane ,  le  mouton  ,  le  co- 
chon, introduits  par  les  Espagnols ,  les  animaux 
carnassiers,  tels  que  le  jaguar,  le  cougouar,  l'oce- 
lot, le  chat  mexicain ,  y  sont  communs.  Le  che- 
vreuil, le  sanglier,  espèce  de  peccari,  la  sarigue, 
n'y  sont  pas  rares.  On  y  rencontre  le  paresseux , 
le  temaudua,  des  chauves-souris  suçant  le  sang 
des  animaux  pendant  leur  sommeil  ;  les  forêts 
sont  peuplées  de  singes.  Le  vautour  (zopilote), 
l'aigle ,  le  faucon ,  une  foule  de  perroquets ,  de 
perruches ,  d'aras ,  de  tangaras ,  une  magnifique 
espèce  de  dindons  {meîeagris  ocellata)^  habitent 
le  pays  dont  nous  nous  occupons.  Le  crocodile, 
le  caïmacan  à  lunettes  vivent  dans  ses  rivières; 
la  tortue  y  habite  aussi.  Les  serpents  venimeux 
pullulent  à  Honduras.  Le  poisson  abonde  dans 
ses  mers  ;  on  y  trouve  le  lamantin ,  l'huître  |)er- 
lière,  etc. 


AME 

La  population  de  l'Amérkiue  Centrale  s'élève 
à  deux  minions,  et  tend  à  s'accroître  avec  rapi- 
dité. La  religion  catholique  est  celle  de  1  état  et 
seule  professée.  La  langue  usuelle  est  l'espagnol. 
Beaucoup  de  propriétaires  font  valoir  leurs  biens 
à  la  campagne,  où  ils  résident  toute  l'année,  et 
entretiennent  en  même  temps  de  nombreuses 
troupes  de  mules  qui  transportent  dans  tous  les 
états  de  la  république  les  produits  de  leurs  ter- 
res et  ceux  de  l'étranger.  Du  reste,  le  comra. 
y  jouit  d'une  grande  considération.  La  somme 
des  importations  et  exportations  de  la  confédé- 
ration s'élevait,  en  182-4,  à  82,600,000 fr.  Les 
métiers  sont  abandonnés  aux  gens  de  couleur. 

En  général,  l'instruction  y  est  peu  répandue  et 
très  imparfaite  :  ce  défaut  d'instruction  ne  con- 
tribue pas  peu  aux  troubles  que  le  pays  a  éprou- 
vés, et  qui  ne  cesseront  entièrement  qu'à  l'ar- 
rivée d'idées  plus  nem'es  et  plus  larges. 

La  république  forme  un  pet.  district  fédéral, 
où  se  trouve  sa  capitale ,  et  cinq  états  indépen- 
dants :  Guatimala,  Honduras,  San-Salvador, 
Nicaragua  et  Costa-Rica.  Chacun  se  divise  en 
partidos  ou  départements. 

Trois  sortes  "d'habitants  peuplent  cette  con- 
trée :  les  créoles ,  les  indiens  et  les  esclaves.  Les 
premiers ,  d'origine  espagnole ,  ont  conservé  une 
forte  empreinte  du  caractère  de  leurs  pères.  Ils 
s'habillent  à  peu  près  à  l'européenne  ;  les  riches 
ou  hacendores  ont  un  costume  riche  et  brillant; 
leurs  femmes  ont  conservé  le  costume  espagnol. 
Parmi  les  indiens  on  distinguait  ceux  qui  étaient 
gouvernés  par  des  alcades  et  des  curés,  et  ceux 
qui  étaient  encore  plus  ou  moins  sauvages;  ils 
jouissaient  d'avantages  divers.  Ces  distinctions 
ne  se  sont  point  effacées  tout  d'un  coup  ;  mais  ils 
jouissent  tous  du  droit  commun  ;  nul  n'est  pri- 
vilégié. Quant  aux  esclaves,  à  l'exemple  des 
républiques  du  Rio-de-Ia-Plata ,  du  Chili,  du 
Pérou ,  etc. ,  l'esclavage  est  aboli ,  mais  la  loi 
rendue  à  ce  sujet  n'est  applicable  qu'aux  escla- 
ves nés  depuis  sa  promulgation.  La  constitution , 
comme  celles  de  toutes  les  républiques  des  deux 
Amériques,  est  modelée,  sauf  quelques  modifi- 
cations ,  sur  la  conslitutioii  des  États-Unis  de 
l'Amérique  septenlr. 

La  république  est  un  état  fédératif.  La  confé- 
dération est  composée  des  cinq  états  que  nous 
avons  déjà  énumérés.  Le  congrès  fédéral ,  com- 
posé de  membres  directement  élus  par  le  peuple , 
a  dans  les  mains  le  pouvoir  législatif.  Il  fait  les 
lois,  règle  l'organisation  de  l'armée,  les  dé- 
penses d'administration,  décide  de  la  paix  et  de 
la  guerre  ;  un  sénat  lui  sert  de  conseil  et  sanc- 
tionne les  lois  :  il  est  formé  par  des  députés  des 
états.  Un  président ,  choisi  par  le  peuple ,  est 
investi  du  pouvoir  exécutif.  Une  cour  suprême 
de  juges  a  le  contrôle  du  président,  des  séna- 
teurs et  autres  fonctionnaires  supérieurs.  Chaque 
état,  en  particulier,  a  une  organisation  pareille  à 
celle-ci.  En  4  825 ,  le  revenu  était  de  4,034,640  fr. 
La  dette  publique  ne  s'élevait  qu'à  3,000,000  de 
francs.  La  force  militaire  est  de  peu  d'impor- 
tance, et  la  force  maritime  de  cette  république 
est  à  peu  près  nulle. 

Ce  pays  était  soumis  à  l'Espagne.  Le  xyiii*  siè- 
cle y  avait  introduit  des  nouvelles  idées  ;  une 
proclamation  des  certes,  en  1820,  amena  l'explo- 
sion. Il  se  sépara  de  la  métropole ,  se  réunit  au 


—  70  —  AMI 

Mexique,  le  S  janvier  1822.  Le  24  juin  1824,  une 
assemblée  constituante  fut  réunie  à  Guatimala  eC 
proclama  la  constitution  actuelle  le  7  novembre. 
Des  dissensions  y  éclatent  de  temps  en  temps  ; 
le  calme  paraît  s'y  rétablir  aujourd'hui. 

AMÉRIQUE  DANOXSX.  Foy.  GROENLAND, 
Saint-Thomas,  etc. 

ABIÉB.IQUJE  ESPAGNOLE.  Voy,  CnBA.  et 
PORTO-RiCO. 

AMÉRIQUE  FRANÇAISE.  Voy,  GUADE- 
LOUPE, Guyane,  Martinique  (la),  etc. 

AMÉRIQUE  HOIiIlANDAISE.  Foy,  Co- 

RAÇAO.jGuYANE,etC. 

AMÉRIQUE  RUSSE.  Voy,  AlÉOUTIENNES 

(Archipel  des  îles),  etc. 

AMÉRIQUE  SUÉDOISE.  Voy.  SaINT-BaR- 

TÉLEMY  (Île). 

AMERKOTE  ou  Amarakata  ,  V.  de  l'Hin- 
doustan  (Sindh),  dans  un  pays  aride,  et  qui  n'est 
remarquable  que  pour  avoir  vu  naître  l'empe- 
reur Akbar.  A  29  1.  E.  d'Haïderabad. 

AMERSFOORT,  v.  de  Hollande  (Utrecht), 
sur  l'Eem,  qui  est  navigable  et  faciliteneaucoup 
son  comm.  de  transit  de  marchandises  venues 
d'Allemagne  avec  Amsterdam.  Fabr.  de  basin , 
de  laines ,  étoffes  de  coton  et  de  laine ,  verre- 
rie. 8,700  habit.  A  4  1. 1/2  N.  E.  d'Utrecht. 

AMXSBURir  ou  Ambresbury,  pet.  v.  d'An- 
gleterre (Wilt),  sur  l'Avon.  Lieu  natal  d'Addi- 
son.  Près  de  là  est  le  fameux  Stonehenge,  reste 
d'un  temple  de  druides.  800  habit.  A  2  1.  1/4 
N.  de  Salisbury. 

AMAG,  riv.  de  Sibérie  (Irkoutsk)  qui  prend 
sa  source  dans  les  monts  Stavonnoï ,  et  se  jette 
dans  l'Aldane.  Elle  a  200  1.  de  cours. 

AMHARA.  Foy.  Abyssinie. 

AMHERSTO'WW ,  V.  de  l'empire  Birman 
(Martaban),  fondée  par  les  Anglais  en  1826,  à 
l'emb.  du  Salouen.  Elle  est  aussi  importante  sous 
le  rapport  militaire  que  sousle  rapport  commer- 
cial, qui  y  attire  tous  les  jours  de  nombreux  co- 
lons des  pays  voisins.  Le  port  est  excellent. 
10,000  habit:  A  9  1.  1/2  S.  de  Martaban. 

AMIÉNOIS ,  anc.  pet.  pays  de  France  qui 
tirait  son  nom  d'Amiens ,  sa  cap.,  et  qui  est  au 
jourd'hui  compris  dans  le  départ,  de  la  Somme 
(arrond.  d'Amiens  et  de  Doulens). 

AMIENS  {Samarabrivà)j  v.  de  France, 
ch.-l.  du  départ,  de  la  Somme.  Evêc.  suffragant 
de  Reims,  cour  royale,  tribunaux  de  l"  in 
stance  et  de  comm.,  cour  d'assises,  direction 
des  domaines,  place  mihtaire  de  3«  classe  ,  et 
résidence  d'un  capitaine  d'artillerie  de  la  direc- 
tion du  Havre.  Elle  est  sur  la  Somme,  est  grande 
et  bien  bâtie.  On  y  remarque  surtout  la  cathé 
drale,  admirée  pour  son  élévation  et  la  hardiesse 
de  la  construction  de  sa  nef,  l'hôtel-de-ville 
bâti  par  Henri  IV,  la  halle  au  blé ,  la  poissonne- 
rie 5  le  château  d'eau  et  de  jolies  promenades. 
Académie,  bibliothèque  de  40,000  vol.,  cabinet 
d'histoire  naturelle  et  de  physique,  jardin  bo- 
tanique ,  collège.  Fabr.  de  casimirs ,  alépines , 
drap,  velours,  moquettes,  huiles  de  graines, 
vitriol ,  savon,  filât,  de  coton  ,  de  laine  et  de  lin, 
ateliers  de  teintureries,  blanchisseries.  Comm. 
fort  important  et  favorisé  parla  Somme  et  le  ca- 
nal de  la  Somme.  Les  pâtés  de  canards  sont  re  • 
cherchés.  2  foires  (15  juin,  H  nov.).  Lieu  natal 
du  maréchal  d'Estrées ,  de  Voiture,  Ducange  e' 


AML 


—  ?1 


AMP 


Grcsset.  —  Amiens  existait  du  temps  de  César, 
et  fut  le  siège  des  chefs  fraiiks  sous  Hlod  (Clo- 
dion).  Ce  fut  Louis  XI  qui  la  réunit  à  la  cou- 
lonne.  EHe  est  célèbre  par  le  traité  de  paix  qui 
y  fut  signé  en  1801  entre  la  France  et  l'Angle- 
terre. 45,000  hab.  A  31 1.  (de  poste)  N.  de  Paris. 
S.;^:.Lat.N.,49''55'41";long.O.,0o2'4". 

AMia  ou  Amkuar,  V.  de  la  Turkie  Asiat. 
(Van),  sur  le  lac  de  Van  ,  au  S.  d'Aejièh. 

AMIGNY-KOUT,  com.  de  France  (Aisne). 
1,498  habit.  Ail.  1/2  E.  de  Chauny. 

AMUiIiir,  com.  de  France  (Loiret).  1,618 
habit.  A  5/4  de  1.  S.  E.  de  Montargis.   • 

AMIKTA,  pet.  roy.de  l'Afrique  occ.  Il  abonde 
en  mines  d'or.  La  langue  que  l'on  y  parle  est  la 
plus  usitée  delà  Côte-d'Or.  Diebbie,  cap. 

AMOL/LVTXS ,  groupe  de  pet.  îles  et  îlots 
de  l'océan  Indien  ,  sit.  près  et  au  S.  0.  des  îles 
Séchelles.  Ces  îles ,  qui  ne  sont  que  des  pâtés 
de  corail  mêlé  de  sable  fort  peu  élevés  au-des- 
sus du  niveau  de  la  mer,  sont  liées  par  un  banc 
de  même  nature  que  la  leur.  Elles  sont  privées 
d'eau  ,  et  ne  sont  guère  propres  qu'à  la  pêche 
des  tortues  et  des  carets;  aussi  ne  sont-elles 
fréquentées ,  dans  la  saison  de  la  pêche ,  que 
par  quelques  habit,  des  Séchelles  qui  en  ont  ob- 
tenu la  jouissance.  Lat.  moyenne  du  groupe , 
b''3S'o0";long^E.,blobl'. 

AMinAUTÉ  (îles).  Ce  groupe  occupe  un  es- 
pace d'environ  120  milles  de  l'E.  à  TO.  sur  40 
ou  50  milles  du  N.  au  S.  Il  se  compose  de  2o  îles, 
suivant  Schouten  le  découvreur.  Quel  qu'en  soit 
le  nombre ,  elles  sont  élevées ,  d'un  aspect  char- 
mant et  varié ,  et  elles  sont  peuplées  d'hommes 
les  plus  beaux  de  la  race  papoue.  Ses  limites 
géographiques  sont  à  peu  près  du  1°  S5'  au  ^° 
54'  lat.  S.,  et  du  143°  51'  au  145°  20'  long.  E. 

Cartelet  les  visita  en  1767,  et  leur  imposa  le 
nom  qu'elles  portent.  Maurelle  les  visita  enl781, 
et  leur  donna  divers  noms  conservés  jusqu'à  ce 
jour. 

Les  principales  îles  de  ce  groupe  sont  : 

La  grande  île  de  l'Amirauté,  nommée  île 
Basco  par  Maurelle  en  1781,  explorée  en  grande 
partie  par  d'Entrecasteaux  en  1792,  qui  visita 
avec  soin  la  partie  septentr.  de  ce  groupe.  Cette 
île  est  assez  élevée,  boisée  et  populeuse  ;  elle  a 
environ  50  milles  de  l'E.  àl'O.  sur  18  à  20  milles 
du  N.  au  S.  La  partie  mérid.  n'est  point  encore 
connue.  Limite  du  1°  57'  au  20 17'  de  lat.  S,,  et 
144°  10'  au  145"  0'  de  long.  E. 

AREULAUTÉ  (île  de  l'),  sur  la  côte  N.O. 
de  l'Amérique  septentr.,  entre  l'archipel  durci 
George  III  et  le  continent,  par  57"  55'  de  lat.N., 
et  137o  50'  de  long.  0.  (position  centrale).  Elle 
a  28  à  30  1.  de  long  sur  9  de  large  ,  est  assez 
élevée ,  couverte  d'une  forêt  d'arbres  touffus ,  et 
surtout  de  pins.  Ses  habit,  font  quelque  comm. 
avec  les  Européens. 

AMIS  (ÎLES  des).  Voy,  Tonga. 

AMITE,  riv.  des  Etats-Unis  (Louisiane),  qui 
reçoit  riberville  et  afQue  au  lac  Maurepas;  elle 
est  navigable  respacede2o  à  301.  (Worcester). 

AMI.'WCH ,  pet.  V.  de  la  princ.  de  Galles 
dans  la  partie  septentr.  de  l'île  d'Anglesea,avec 
un  pet.  port  creusé  dans  le  sol  pour  les  bâti- 
ments qui  exportent  les  produits  des  riches 
mines  de  cuivre  du  voisinage,  6,300  habit.  A 
51.1/2N.  0,  deBeaumaris. 


AWMAIï  ou  Ammon,  pet.  v.de  la  Syrie,  oii 
l'on  voit  les  ruines  de  Ral)balk-Amman,cap.des 
Aninioiiites,et  surnommée  ensuite Philadelphia. 
Ai-  1.  N.  E.  de  Jérusalem. 

AsiBiEascHWiHR,  pet.  V.  de  France 
(Haut-Rhin).  Récolte  de  bon  vin  sur  son  terri- 
toire. 2,114  habit.  A 1 1.3/4  N.  0.  de  Colmar. 

AMOii  ou  Amou,  V.  de  Perse  (Kharaçan),sur 
le  Djihoun.  Elle  est  bien  peuplée  et  commer- 
çante. A  2o  1.  0.  S.  0.  de  BoukWa. 

AMOli  ou  Amod,  V.  de  Perse  (Mazandéran  ) 
sur  jallerrouz,  et  qui  ne  consiste  plus  qu'en  2 
ou  3,000  maisons  placées  au  milieu  de  nom- 
breuses ruines  qui  prouvent  sa  splendeur  pas- 
sée. Les  habit,  s'occupent  d'agriculture  et  de 
l'exploitation  des  mines  du  pays.  A  9  1.  0.  de 
Balf'roucha. 

AMOKTT,  com.  de  France  (Haute-Saône). 
1,157  habit.  ^  de  Luxouil. 

AMORBACH,  pet.  V.  de  Bavière  (Bas- 
Mainj,  avec  1  anc.  et  fameuse  abbaye  aujour- 
d'hui transformée  en  chat.  2,450  habit.  A  7  1. 
1/2  S.  d'Archaffenburg. 

AMORGO,  île  de  l'Archipel  Grec,  entreNaxie 
et  Stampalie.  Elle  est  montagneuse  et  fertile  en 
huile  et  vins.  On  y  voit  une  pet.  v.  du  même 
nom  avec  un  chàt.-fort  e*  m  gr.  port.  Patrie  de 
Simonide.  2.600  habit. 

AMOU,  bg.  de  France  (Landes),  ch.-l.  de 
cant.  1  tannerie.  1,400  habit.  A  3  1. 1/2  N. 
d'Orthez. 

AMOUR ,  gr.  fl.  de  l'emp.  chinois ,  appelé 
par  les  Mantchoux  Sakhalian-'Oida,  et  par  les 
Chinois  Hé-Loung  Kiang.  Il  prend  sa  source  en 
Mongolie ,  dans  les  monts  Kin-Han ,  traverse 
le  lac  Eoulon,  forme  une  pet.  partie  de  la  limite 
entre  la  Russie  et  la  Mantchourie ,  arrose  en- 
suite cette  contrée ,  et  se  jette  dans  un  pet. 
"olfe  formé  entre  le  continent  et  l'île  de  Tehoka. 
Cours  :  700  1.  Ce  fl.,  navigable  depuis  son  con- 
fluent avec  le  Gan,  est  très  rapide.  Il  coule  gé- 
néralement de  l'E.  à  rO. 

AMPAZA,  pet.  v.  de  la  côte  de  Zanghebar, 
à  l'emb.  de  la  Pata  ,  cap.  d'un  pet.  état.  Elle  a 
un  port  fréquenté,  etpar lequel  on  exporte  des 
rubans,  de  l'ivoire  et  de  la  poudre  d'or.  Lat.  S., 
2^  ;  long.  E.  40»  50'. 

AMFHZIiAH ,  vaste  baie  de  la  côte  d'Abys- 
sinie  dont  le  centre  est  par  14°  40'  de  lat.  N.,  et 
58<'40'delong.E.  Elle  renferme  12  îlesmadrépo- 
riques,  et  on  voit  sur  ses  bords  quelques  ruines. 

AMFIiEPUIS ,  bg.  de  France  (Rhône) ,  sur 
la  Tramblouze.  Fabr.  de  toiles  de  chan\Te  et  de 
coton.  4,881  habit,  (la  com.).  A  2  1.  1/2  N.  0. 
de  Tarare. 

AMPORTA  (ffebera),  bg.  d'Espagne  (Ca- 
talogne), sur  le  bras  or.  de  l'Ebre,  et  à  la  tête 
d'un  pet.  canal  qui  conduit  à  la  baie  des  Alfa- 
ques.  Elle  comm.  en  poisson  avec  tous  les  Ueux 
voisins.  1,255  habit.  A  3  1. 1/4  S.  de  Tortose. 

AMFUI3,  com.  de  France  (Rhône).  1,924 
habit.  A  3/4  de  1.  N.  E.  de  Condrieu. 

AMFURCA3,  bourgade  d'Espagne  (Catalo- 
gne), qui  a  remplacé  l'anc.  et  célèbre  jilba, 
ensuite  Bmporium,  v.  où  l'on  comptait  35,000 
familles.  187  habit,  pêcheurs.  A  9 1. 1/2  N.  E.  de 
Gerone. 

AMPUS,  com.  de  France  (Var).  1,268  habit. 
A  3 1.  N.  0.  de  Draguignan. 


AMS 

AMBAN,  T.  de  l'Hindouètan  (Guzerafe), 
ch.-l.  d'un  pet.  État.  A  8  1.  S.  0.  de  Mallia. 

AJtXKAOUAT'S',  v.  de  l'Hindoustan  (Bérar), 
gr.  et  bien  peuplée,  et  qui  fait  un  comm.  consi- 
dérable de  coton.  A  If  1.  S.  E.  d'Ellitchepour. 

AMCBXTSYR ,  V.  de  Lahore ,  la  v.  sainte 
des  Sevks,  et  qui  lire  son  nom  d'un  bassin 
d'ciiv.  iôo  pieds  carr.,  au  milieu  duquel  s'élève 
un  joli  temple  dédié  à  Gourou-Singh;  dans  ce  tem- 
ple est  déposé  le  livre  de  lois  donné  aux  Seyks 
par  ce  saint  personnage.  GOO  prêtres  sont  atta- 
chés à  ce  temple.  Amretsyr  est  un  des  gr.  entre- 
pôts des  châles  du  Kachemyr,  et  fait  un  comm. 
considérable.  Un  canal  la  fait  communiquer  à  la 
Ravy,  qui  en  est  à  12  1.  Elle  est  à  16  1.  E.  de 
Lahore. 

AMSTELVEEM,  gr.  vg.  de  Hollande  (Nord- 
Iloliande) ,  entre  TAmstel  et  le  lac  de  Harlem  , 
avec  des  fabr.  et  5,000  habit.  A  2  1.  S.  0.  d'Am- 
sterdam. 

AMSTXIRDAM,  v.  capit.  du  roy.  de  Hol- 
lande ,  sur  la  rive  mérid.  de  l'Y,  golfe  du  Zui- 
dcr-Zée.  Elle  est  séparée  en  deux  parties ,  appe- 
lées le  vieux  et  le  nouveau  côté,  oude  end 
nieuvve  Zyde ,  par  la  riv.  d'Amstel,  et  divisée 
par  de  nombreux  canaux  et  plus  de  90  îles ,  qui 
^communiquent  entre  elles  par  près  de  500  ponts. 
'Presque  toutes  les  rues  se  coupent  à  angles 
droits  ,  et  sont  assez  larges;  la  plupart  bordent 
les  canaux,  sont  munies  de  trottoirs  et  éclairées. 
Les  plus  belles  sont  le  Heerengragt  et  le  Keisers- 
gragt,  ornées  de  nombreuses  et  riches  bouti- 
ques. Les  maisons  sont  bâties  en  briques,  avec 
des  perrons  ;  quelques  unes  ont  des  taçades  en 

Ëicrre  de  taille  ,  avec  des  colonnes,  des  balcons. 
Iles  ont  assez  ordinairement  un  jardin,  excepté 
au  centre  de  la  v. ,  et  se  distinguent,  tant  au 
dedans  qu'au  dehors,  par  une  gr.  propreté. 
Tiiutes  sont  pourvues  de  citernes,  où  l'on  re- 
cueille les  eaux  de  pluie,  dont  on  use  pour  bois- 
son ,  coiicurronmnenl  avec  celles  apportées  d'U- 
trecht  et  de  Weisp ,  pet.  v.  près  de  là.  La  nature 
peu  solide  du  sol  a  mis  dans  la  nécessité  d'as- 
seoir les  édifices  publics,  comme  les  édifices 
particuliers,  sur  des  pilotis  sans  nombre.  Le 
Palais-Iloyal  repose  sur  près  de  13,700.  Les  édi- 
fices d'Amsterdam  les  plus  remarquables  sont 
ce  même  Palais-Royal,  jadis  l'hôtel-de-ville , 
vaste  quadrangle  de  282  pieds  sur  222 ,  isolé  au 
milieu  du  Dam  ;  l'arsenal,  magnifique  construc- 
tion isolée ,  de  forme  carrée  ;  l'hôlel-de-ville ,  la 
vieille  église,  l'église  neuve,  construite  sur  le 
modèle  de  la  cathédrale  d'Amiens,  et  qui  ren- 
ferme la  tombe  deRuyter;  les  églises  occ.  et  or., 
la  nouvelle  église  luthérienne ,  l'ancien  magasin 
de  la  compagnie  des  Indes  or. ,  la  caserne  d'O- 
range-Nassau ,  qui  a  890  pieds  de  longueur  ; 
l'hôiHtal  des  Enfants-Trouvés,  la  maison  des  or- 
phelines catholiques  romaines,  la  maison  de 
travail ,  l'édifice  de  la  société  Félix  Méritis ,  la 
porte  de  Menden,  le  pont  de  l'Amstel.  On  y 
compte  en  tout  49  églises  ou  chapelles,  tant  ré^ 
formées  que  catholiques ,  et  3  synagogues.  Elle 
p)ssède  3  ihéAlres,  1  athénée,  1  institut  royal  des 
»ci(!nces,  lettres  et  beaux-arts ,  divisé  en  4  clas- 
ses; 1  académie  royale  des  beaux-arts  ,  1  école 
de  navigation ,  1  société  des  arts  et  des  sciences, 
célèbre  sous  le  nom  de  Félix  Méritis ,  1  musée 
royal ,  1  cabinet  d'histoire  Daturelle ,  i  jardin 


—  Tîl  ~  ANA 

botanique.  Quoique  Amsterdam  ait  beaucoup 
perdu  de  son  ancienne  richesse  industrielle  et 
commerciale,  c'est  cependant  encore  l'une  des 
v.  les  plus  importantes  de  l'Europe  sous  ce 
double  rapport.  On  y  fabrique  des  toiles,  des 
soieries,  des  étoffes  de  coton,  du  tabac,  des 
huiles  de  graines,  de  la  porcelaine,  des  cuirs, 
du  genièvre ,  de  la  quincaillerie,  de  l'orfèvrerie, 
du  fer,  du  sel ,  du  salpèti'c  et  divers  autres  sels. 
L'art  du  lapidaire  y  est  porté  à  un  gr.  point  de 
perfection.  Le  comm.  de  terre  et  de  mer  y  est 
très  étendu  et  facilité  par  la  banque  nationale. 
Son  port  reçoit  annuellement  2.200  Ijâtiments 
de  toute  grandeur,  dont  230  appartiennent  à 
des  armateurs  de  la  v.  En  1837,  le  total  des 
importations  a  été  évalué  à  83,169,700  fr. ,  et  les 
exportations  à  72,760,000  fr.  11  s'y  tient  tous  les 
ans ,  au  mois  de  septembre ,  une  gr.  foire  qui 
dure  3  semaines.  L'origine  d'Amsterdam  re- 
monte au  xn<=  siècle.  Guillaume  IV  lui  donna 
une  constitution  municipale  en  1340,  mais  ce 
ne  fut  qu'en  1482  qu'elle  fut  fortifiée.  Sous  la 
domination  espagnole,  slle  résista  plus  long- 
temps que  les  autres  v.  aux  efforts  des  confédé- 
rés, et  elle  n'accéda  à  la  pacification  de  Gand 
qu'en  1578.  Alors  Amsterdam  devint  l'une  dç» 
plus  gr.  cités  commerçantes  du  globe ,  et  prit 
un  prodigieux  accroissement.  Le  peste  de  1602, 
qui  lui  enleva  près  de  60,000  âmes,  interrompit 
k  peine  le  cours  de  cette  brillante  prospérité, 
qu'elle  conserva  jusqu'au  milieu  du  siècle  der- 
nier. C'était  aussi  à  cette  époque  le  centre  de  la 
librairie  de  l'Europe.  Sa  popul.  actuelle  est  de 
220,000  âmes.  Elle  est  à  122  1.  N.  N.  E.  de  Pa- 
ris. L'affranchissement  à  destination  est  facul- 
tatif. Lat.  i\.,  52»  22'  17".  Long.  E.,  2»  52'  54". 

AMSTERDAM  (îLES).  Foy.  Saint-Pierre 
et  Saint-Paul. 

AMSTERDAM  (Nouvelle-),  V.  de  laGuyanc 
anglaise,  à  l'emb.  de  la  Berbice.  Elle  est  bâtie 
dans  le  genre  hollandais. 

AMTABARA,  riv.  de  Sibérie,  qui  se  jette 
dans  l'océan  Glacial,  par  105"  30'  de  long.  E. 
Elle  a  llo  1.  de  cours. 

ASTACAPRI,  bg.  du  roy.  de  Naples  (Naples), 
dans  l'île  de  Capri,  sur  le  mont  Solara,  auquel 
on  parvient  par  un  escalier  de  332  marches  tail- 
lées dans  le  roc,  que  la  plupart  de  ses  habit,  n'ont 
jamais  gravi.  1,800  habit. 

ANACHORÈTES  (les),  pet.  groupe  de  la 
Mélanésie,  découvert  par  Bougainville,  en  1768, 
et  sit.  près  des  îles  de  l'Amirauté ,  par  0°  43'  S. 
et  143"  44'  E.  (pointe  N.  E.)  C'est  une  chaîne 
d'îles  basses,  groupées  sur  un  récif  et  de  3  1. 
d'étendue  env.  Elles  sont  très  peuplées  et  cou- 
vertes de  végétation. 

ANADTR,  fl.  de  Sibérie,  qui  se  jette  dans 
un  gr.  golfe  de  la  mer  de  Behring,  dit  golfe  d'A- 
nadvr,  au  N.  du  Kamtchatka.  Cours,  180 1. 

ÀNAGNI,  pet.  v.  de  l'État  de  l'Église  (Fro- 
sinone  ) ,  sur  une  mont. ,  près  du  Mont-Capin. 
5,500  habit.  A4  1. 1/3  N.  0.  de  Frosinone. 

ANAGOV,  pet.  roy.  de  l'Afrique  occ,  au 
S.O.  de  celui  de  Dahomey,  dont  il  est  tributaire. 

ANAGOUKTDI  ou  Alpeten,  V.  de  l'Hin- 
doustan (Bedjapour),  sur  le  Toumbodra ,  vis- 
à-vis  les  ruines  de  l'ancienne  et  célèbre  ville  de 
Bisnagor  ;  cap.  d'un  puissant  royaume.  A  10  I. 
1/2  N.  0.  de  Bclary. 


ANA 


—  73  — 


ANC 


ANARXJM  fort  do  Russie ,  on  Mingrclie  , 
à  rcmb.  (io  rinôour  dans  la  mer  Noire. 

ANAK-SOUNGÉI ,  roy.  de  la  cùtc  S.  0.  do 
l'île  de  Soumàdra ,  qui  s'étend  du  Mandjouta 
h.  rOurei,  et  dont  le  premier  souverain  fut  Gou- 
J^ma ,  qui  s'en  rendit  maître  en  4G95,  à  l'aide 
des  Anglais.  L'autorité  des  souverains  n'est 
guère  qu'une  suzeraineté  sur  de  petits  chefs  qui 
commandent  aux  habit.  Ceux-ci  sont  moham- 
medans.  Le  lerrit.  produit  du  poivre,  du  bois 
de  construction ,  et  renferme  des  mines  d'or. 

AJTAMBAS,  nom  de  trois  groupes  d'îles 
situées  au  milieu  de  la  mer  de  Chine,  entre 
Bornéo  et  la  presqu'île  de  Malakka.  Le  groupe 
dit  Anambas  du  milieu  est  par  3''  de  lat.  S. ,  et 
95"  40'  de  long.  E. 

ANA3XLOVÎLA  OU  ROTTERDAM  ,  UUti  des  îleS 

Tonga.  Foij.  Tonga. 
ANANOURI,  pet.  V.  de  Russie  (Géorgie^ , 

Srès  de  l'Aragri ,  sur  la  route  de  Mozdok  à  Ti- 
is ,  et  où  les  voyageurs  qui  ont  traversé  le  Cau- 
case font  quarantaine.  Elle  est  dominée  par  un 
fort.  A12  1.N.  deTiflis.      - 

AMTAPA,  pet.  V.  fortifiée  de  Russie,  sur  la 
mer  Noire ,  avec  le  meilleur  port  de  l'Abasie , 
et  par  lequel  il  se  fait  un  comm.  assez  impor- 
tant en  cire,  miel  et  fourrures.  Un  fort  la  pro- 
tège. A  14  1.  S.  0.  de  Taman.  Lat.  N.,  44°  S4' 
52";  long.  E. ,  34°  55'  57". 

Dans  un  moment  oîi  tous  les  regards  se  por- 
tent sur  la  Circassie,  on  ne  lira  pas  sans  intérêt 
la  description  nouvelle  et  exacte  d'Anapa ,  l'une 
des  forteresses  les  plus  importantes  de  cette 
contrée.  C'est  pourquoi  nous  donnons  à  cet  ar- 
ticle une  extension  plus  grande  qu'il  n'aurait 
obtenu  sans  les  circonstances. 

La  fondation  d'Anapa  porte  date  1781  et  non 
1796,  comme  semblerait  l'indiquer  l'inscription 
turque  que  l'on  voitplacée  au-dessus  de  la  porte 
principale.  Des  Tcherkesses  (Circassiens),  con- 
nus sous  le  nom  de  Chagheki ,  et  qui  reconnais- 
saient pour  chef  un  prince  puissant,  appelé  Meh- 
met-Ghirei-Sane,  habitaient  autrefois  l'emplace- 
ment qu'occupe  aujourd'hui  cette  forter.  Les 
Turks  rélevèrent  pour  se  défendre  contre  les  in- 
vasions de  barbares  qui  s'étaient  réfugiés  sur  la 
rive  gauche  du  Kouban  ,  et  conserver  leur  pré- 
pondérance sur  les  peuplades  indépendantes  du 
Caucase.  Ils  en  firent  aussi  une  place  de  com- 
merce importante,  et  bientôt  les  productions 
de  la  contrée  s'écoulèrent  par  ce  nouveau  dé- 
bouché. 

De  1789  à  1810 ,  cette  ville ,  ainsi  que  celle  de 
Soudjouk-Kalé,  changèrent  vingt  fois  de  maître  ; 
en  1812,  ces  deux  v.  furent  rendues  aux  Turks 
en  vertu  du  traité  de  Boukarest  ;  mais  pendant 
la  dernière  guerre ,  Anapa  tomba  de  nouveau  au 

Çouvoir  des  Russes ,  qui  la  rendirent  encore  aux 
urks  après  le  traité  d'Andrinople  ;  enfin  ^  dans 
ces  dernières  années ,  cette  ville  a  été  définiti- 
vement cédée  à  la  Russie  par  un  traité  parti- 
culier. 

Anapa  était  encore ,  il  y  a  quelques  années , 
le  principal  marché  des  esclaves  tcherkesses 
(circassiens).  C'est  là  que  les  Circassiens  ve- 
naient offrir  leurs  belles  captives  aux  marchands 
d'esclaves  turks.  Ce  commerce ,  malgré  l'esprit 
de  régénération  que  le  czar  moscovite  se  pro- 
pose d'introduire  dans  cette  contrée ,  n'est  point 


cncoro' oomplët<;mont  éteint ,  et  do  temps  h.  au- 
tre il  part  d'Anapa  pour  Constantinople  des  na- 
vires chargés  de  belles  Tcherkesses,  qui ,  aussi- 
tôt leur  arrivée  dans  la  métropole ,  sont  placées 
dans  les  harems  des  grfjids  de  l'empire. 

La  forter.  d'Anapa  est  avantageusement  si- 
tuée ;  elle  est  assise  sur  des  rochers  qui  se  pro- 
longent à  l'E.  et  au  N.  vers  le  Kouban  ;  au  S. , 
ses  murs  sont  baignés  par  la  mer  Noire.  La  ville 
a  trois  portes,  une  sur  le  port,  deux  sur  la 
plaine.  La  popul.  est  composée  de  Tcherkesses, 
de  marchands  turks  qui  vi(;nnent  y  passer  la 
belle  saison ,  et  de  militaires  et  employés 
russes. 

ANATOUE  ou  mieux  Anadouli,  contrée  de 
l'emp.  Ottoman ,  qui  forme  toute  la  partie  occ. 
de  l'anc.  Asie-Mineure.  Voy.  Asie  ,  et  Otto- 
man (Empire). 

ANATOiiKO  j.fort  situé  près  de  Missolon- 
ghi ,  dans  la  Hellade  occ. 

ANBAR  ou  Anbary,  V,  du  khanat  de  Khiva," 
sur  un  bras  du  Djihoum  ,  avec  des  murailles  el 
une  belle  mosquée.  Son  territ.  est  très  peuplé. 
A  9  1.  N.  E.  de  Khiva. 

AMTCEliUE,  com.  de  Fi-ance  (H. -Alpes). 
1,104  habit.  A  5  1. 1/4  S.  E.  de  St.-Bonnct. 

AArcHNIS ,  pet.  v.  de  France  (  Loire-Infé  ■ 
rieure),  dans  un  beau  pays ,  sur  la  Loire  ;  ch.-L 
d'arrond.  et  de  cant. ,  trib.  de  l^^  instance  et 
conserv.  des  hypoth.  Elle  a  un  beau  collège. 
Comm.  de  vins ,  vinaigre  ,  eaux-de-vie  et  bois 
de  construction ,  que  l'on  exi^édie  à  Nantes. 
3,400  habit.  ^.  ^rf?.  A  7  1.  1/4  E.  N.  E.  de 
Nantes. 

ANCERVUiIii: ,  bg.  de  France  (Meuse), 
ch.-l.  de  cant.  2,221  habit.  Ail.  1/2  E.  de  Sl.- 
Dizier. 

AWrcINES,  com.  de  France  (Sarthe);  1,155 
habit.  A  2  1.  S.  S.  E.  d'Alençon. 

ANCIZAN,  pet.  v.  de  France  (II. -Pyro 
nées).  987  habit.  A  1 1.  S.  S.  E.  d'Ancau. 

ANCOIiA ,  v.  de  l'Hindoustan  (  Kanara  ) , 
près  de  la  mer,  avec  un  petit  port  où  il  se  fait 
un  comm.  important;  ch.-l.  de  distr.  A  5  1. 
N.N.  O.jde  Mirdjan. 

ANCÔNE  (  Picenum  ) ,  délég.  ou  prov. 
des  États  Romains ,  qui  portait  jadis  le  nom  de 
Marche  d'Ancône  ,  au  N.  de  l'Abruzze.  Fertile 
en  tabac  ,  chanvre ,  vin ,  blé ,  soie  et  bétail.  Elle 
a  66  1.  carrées.  Sa  popul.  est  de  147,407  habit. 

ANCÔNE  (Ancona),  v.  de  l'État  de  l'Église, 
ch.-l.  de  la  délég.  de  ce  nom ,  et  l'un  des 
principaux  ports  de  l'Adriatique.  Elle  est  bâtie 
en  amphithéâtre  sur  le  penchant  d'une  colline 
qui  s'avance  en  promontoire ,  et  forme  son  port. 
Celui-ci  est  protégé  par  deux  môles  sur  l'un  des- 
quels on  voit  deux  arcs  de  triomphe  élevés,  l'un  à 
Trajan,  l'autre  à  Benoît  XIV,  le  bienfaiteur  de  celte 
\111e ,  et  le  premier  qui  comprit  de  quelle  impor- 
tance elle  pouvait  être.  Elle  est  mal  percée,  assez 
bien  bâtie ,  et  dominée  par  une  citadelle  et  un 
fort.  On  y  remarque  l'hôtel-de-ville ,  le  palais  du 
gouverneur  et  la  cathédrale ,  placée  à  l'extrémité 
du  promontoire.  Ancône  fait  un  comm.  considé- 
rable en  grains ,  laine,  peaux,  soies,  toiles  à  voi- 
les, biscuits  de  mer,  savon,  alun,  soufre,  et 
fruits.  C'est  une  place  de  change  correspondant 
avec  toute  l'Europe.  30,000  habit. ,  dont  5,000 
Juifs.  —  Aucône  doit  son  origine  à  une  colonie 


—  74 


AI\I) 

de  Syracusains  qui  s'établit  en  cet  endroit  400 
ans  avant  J.-C.  Elle  fut  augmentée  par  les  Ro- 
mainrAn  xvi«  siècle,  c'était  une  république 
^ou  a  protection  des  papes  qui  l'-J^f.t  bujn- 
tôt  asservie.  En  1852 ,  lors  des  troubles  de  1 1  a- 
lie,  les  Autrichiens  ,  ayant  toujours  occupe  les 
délégations,  la  France ,  comme  garantie,  envoya 
prendre  possession  d'Ancône  ;  mais  nos  troupes 
viennent  de  l'évacuer,  en  même  temps  que  1  Au- 
triche a  fait  retirer  ses  troupes  au-delà  du^Pô.  A 
47  1.  4/4  N.  N.  E.  de  Rome.  Lat.  N.,  40°  oT  4  '; 
lonc.  E.,  -H"  9'  29"  au  lazaret. 

ANCONAJsA,  gr.  it  de  merde  la  côte  N.O. 
de  l'ile  de  Madagascar,  vis-à-vis  l'ile  de  Nossé.  Le 
pays  fournit  beaucoup  de  cire  et  d'écaillés  de 

tortues.  .     ,  .         1     »r  1 

ANCOVZ ,  contrée  de  l'intérieur  de  Mada- 
gascar, habitée  par  lesOvas.  Foy.  Madagascar. 

ANCRUin,  pet.  V.  des  Etats-Unis  (New- 
York),  sur  l'Aiicrum-Chruk,  avec  une  mine 
consid.  pour  le  fer  et  une  mine  pour  le  plomb. 
3,100  hal)it.  A  i  1.  S.  E.  d'Hudson. 

ANCTOVnxx ,  com.  de  France  (Calvados); 
d,173  habit.  A  1  1.  i/i  N.  0.  de  Yillers-Bocage. 

ANcr-SUR-MOSXIXE ,  com.  de  France 
(  Moselle  )  ;  4,164  habit.  A  3  1.  S.  0.  de  Metz. 

AXCT-IJB-FILANC ,  bg.  de  France  (Yonne), 
ch.-l.  de  cant.  On  y  voyait  jadis  un  beau  chat. 
1,303  habit.  S-  ^fl.  A  3  1. 1/2  S.  E.  de  Ton- 
nerre. 

Am>AKHAir,  V.  du  Khokand ,  sur  le  Dji- 
houn.  Elle  est  grande ,  environnée  de  jardins 
et  défendue  par  un  fort.  A  13  1.  E.  N.  E.  de 
Khodjand. 

JLKi}AX,GAXtA. ,  lac  des  provinces-unies  de 
Rio<le-la-Plala  (  Tucuman  ) ,  qui  a  20 1.  de  long 
sur  8  de  large. 

ANJ>AXiOnsiE  (en  espagnol  jindaluda, 
désignée  quelquefois  ,  pour  la  forme  plu- 
rielle ,  los  Andalucios) ,  gr.  prov.  d'Espagne  , 
avec  le  titre  de  royaume ,  et  qui  comprend  les 
quatre  pet.  prov.  ou  roy.  de  Jaen ,  Cordoue , 
Grenade  et  Séville ,  quoique  les  géographes  ne 
lui  donnent  que  trois  prov. ,  et  répond  presque 
exactement  à  l'heureuse  Bélique  des  anciens. 
Elle  est  bornée  au  N.  par  TEstramadoure  et  la 
Manche  ;  à  l'E. ,  par  le  Mont-de-Segura ,  qui  la 
sépare  du  roy.  de  Murcie  ;  au  S. ,  par  la  prov. 
de  Grenade,  le  détroit  de  Gibraltar  et  l'Océan  ; 
et  à  rO. ,  par  le  Portugal.  L'Andalousie  a  100  1. 
de  long  sur  6S  de  large ,  3,463 1.  carrées  de  su- 
perficie, et  une  popul.  de  plus  de  1,200,000 
habit.  Cette  belle  prov.  est  très  fertile ,  quoique 
montueuse  ;  elle  renferme ,  au  N. ,  une  branche 
de  la  Sierra-Morena ,  jadis  le  repaire  des  plus 
abominables  bandits ,  avant  qu'un  ingénieur 
français  eût  tracé  la  superbe  route  de  Madrid  à 
Cadix ,  qui  traverse  la  magnifique  vallée  du  Gua- 
dalquivir,  où  l'on  trouve  des  mines  d'argent, 
de  plomb,  de  fer,  de  cuivre,  de  marbre,  etc. 
Elle  renferme  en  entier  la  chaîne  la  plus  élevée 
de  la  Péninsule ,  la  Sierra-Nevada ,  puis  les  ^41- 
puxaras,  clc.  Le  Guadalquivir  la  traverse  dans  sa 
plus  grande  largeur,  et  la  Guadiana  la  sépare 
du  Portugal.  Des  rivières  très  considérables 
l'arrosent  :  ce  sont  le  Guadaleté ,  le  Tinto ,  le 
Xenil ,  etc.  Sauf  quelques  légères  anomalies, 
l'Andalousie  comprend  le  bassin  tout  entier  du 
Guadalquivir.  Le  climat  est  gain  et  agrcoJble , 


AND 

quoique  très  chaud  en  été  ;  aussi ,  dans  cette  sai 
son,  ses  habitants  font  la  sieste,  c'est-à-dire  se  re- 
posent de  onze  heures  du  matin  à  quatre  heures 
du  soir ,  comme  dans  le  midi  de  l'Espagne  ,  de 
ritalie ,  et  d'une  partie  du  midi  de  la  France  : 
aussi  le  Castillan  dit-il  proverbialement  qu'il  y 
faut  marcher  la  nuit  et  dormir  le  jour  :  Quien 
fuere  a  la  Andalucia  ande  la  noche  y  duerma  el 
dia.  En  effet,  la  chaleur  est  si  intense  vers 
Ecija ,  qu'elle  égale  quelquefois  celle  de  la  Séné- 
gambie ,  32  deg.  au  dessus  de  0  (  thermomètre 
de  Réaumur.)  Les  principales  productions  de 
cette  prov.  sont  des  vins  excellents,  des  grains^ 
huile,  miel,  cire,  coton,  kermès,  et  des  fruits 
•exquis;  le  bananier,  les  palmiers,  l'argave , 
l'érithaine ,  et  l'oranger.  Ses  chevaux  ,  issus  de 
race  arabe ,  méritent  leur  réputation ,  ainsi  que 
les  mérinos  et  les  taureaux  destinés  à  figurer 
dans  les  combats.  On  y  trouve  même  lagenette, 
le  porc-épic ,  le  caméléon  ,  de  petits  singes ,  et 
des  nuées  de  sauterelles,  comme  en  Afrique. 
L'industrie  et  l'architecture ,  si  florissantes  du 
temps  des  Maures,  ont  tellement  souffert  depuis 
leur  expulsion ,  sous  Ferdinand  III ,  que  presque 
tous  les  arts  ,  les  fabriques  et  les  manufactures 
sont  dirigés  par  des  étrangers.  Aussi  la  plupart 
des  habit,  sont-ils  pauvres.  Depuis  la  régence 
de  la  reine  Christine ,  l'Andalousie  est  divisée  en 
8  prov.,  formées  de  ce  qu'on  a  appelé  longtemps 
les  roy.  de  Jaen,  Cordoue,  Grenade  et  Séville.  Ces 
prov.  envoient  aux  certes  générales  ou  états- 
généraux  du  royaume ,  57  procuradores  ou  dé- 
putés. Les  principales  villes  de  l'Andalousie  sont 
Séville,  cap.  de  cette  province;  Cordoue,  Jaen, 
Grenade,  Almeric,  Malaga  ,  Cadix,  Huelva,  et 
Gibraltar,  qui  appartient  aux  Anglais.  {P^oy.  ces 
mots.)  Je  ne  pense  pas  que  l'étymologie  du  mot 
Andalousie  vienne  de  fFandalicie,  qui  aurait  été 
laissé  par  la  courte  occupation'  des  Wanda- 
les ,  mais  plutôt  de  l'arabe  Hhandalos  (  pays  du 
couchant  )  ;  car  on  ne  trouve  ce  mot  employé 
dans  aucun  document  antérieur  à  la  conquête 
des  Maures.  La  première  population  de  ce  beau 
pays  lui  vient  vraisemblablement  de  l'Afrique, 
aA'ant  l'époque  ovi  le  détroit  de  Calpé  et  d'Abila 
(aujourd'hui  Gibraltar)  avait  une  communica- 
tion entre  l'Océan  et  la  Méditerranée.  Ensuite 
les  Celtes ,  les  Eylamites  (  Pereans  ) ,  dont  parle 
Varron ,  les  Phéniciens  et  leurs  enfants  les  Car- 
thaginois ,  les  Romains ,  les  Juifs ,  dispersés  par 
Vespasien ,  s'y  établirent.  Les  Suèves,  les  Alains, 
les  Wand aies,  la  traversèrent.  Lpr  Gothsy  ré- 
gnèrent deux  siècles  et  demi  ;  puis  les  Bcrbers 
(  Maures  ) ,  commandés  par  Tharyf ,  fils  de  Mâ- 
lek-el-Ma -Afery,  y  furent  envoyés  par  l'Arabe 
Mousay,  gouverneur  de  Rayrouân ,  puis  par  le 
Berbère  Thârek  ben  Zeyâd ,  qui  donna  son  nom 
au  mont  de  Calpé  (Gebel),  appelé  depuis,' 
par  corruption  ,  Gibraltar,  et  qui  s'avança  jus- 
qu'à Tolède,  facilité  par  les  Juifs  d'Espagne. 
L'année  d'après,  vint  son  heureux  rival  en  per- 
sonne, Mousày,  qui  y  amena  une  armée  de  Sar- 
rasins ou  Arabes  d'Orient,  et,  plus  tard,  son 
fils  Abd-el-A'zys ,  qui  conduisit  en  Espagne  une 
nouvelle  armée  de  barbares ,  et  conquit  pres- 
que toute  l'Espagne ,  sauf  les  prov.  du  N.  0. ,  où 
les  Maures  ne  pénétrèrent  jamais.  L'Andalousie 
se  trouva  alors  partagée,  jusqu'à  la  fin  de  leur 
domination,  «n  deux  gr,  firactioQ»,  l'une,  nom* 


■f 


AND 


76  — 


AND 


mée  JI/iandalos-el-Gharb  (Andalousie  du  cou- 
chant), et  l'autre  Andalos  el  Schark  (Andalousie 
d'Orient)  ;  la  première  occupée  par  les  Arabes, 
et  la  seconde  par  les  Berbors.  Leurs  ômyrs 
étaient  nommés  par  les  khalifes  de  Damas ,  ou 
en  leur  nom  par  les  ômyrs  du  Maghreb  (le  cou- 
chant), c.-à-d.  du  N.  de  l'Afrique  sous  l'Egypte. 
Après  800  ans  de  domination,  les  Maures  u  Es- 
pagne, dont  la  puissance  avait  été  à  la  fin  sin- 
gulièrement réduite  par  les  chrétiens,  tomba 
devant  Ferdinand  et  Isabelle,  dont  l'armée,  sous 
le  commandement  du  grand  capitaine  Gonçalez 
Hernandés,  dit  Gonsalve  de  Cordoue,  s'empara 
de  Grenade ,  leur  dernière  capitale.  Chassés  plus 
lard  de  l'Espagne,  ou  forcés  de  se  faire  baptiser,' 
ils  reçurent  le  nom  de  Moresques;  mais  ils  ne 
quittèrent  jamais  celui  (T  E  l  j4ndalos, sonslequcl 
ils  avaient  acquis  tant  de  gloire  :  ceux  qui  s'exi- 
lèrent en  Afrique  gardèrent  ce  nom ,  et  ils  tour- 
nent encore  leurs  regards  vers  les  beaux  lieux 
que  leurs  pères  ont  perdus  par  leurs  fautes,  par 
leurs  vices,  et  sur  tout  par  leurs  funestes  division  s . 
Le  caractère  de  l'Andalous  conserve  encore  des 
traces  de  mélange  de  l'Espagnol  et  de  l'Arabe  : 
à  l'imagination  des  premiers,  à  leur  insou- 
ciance ,  à  leur  patience ,  il  unit  la  sobriété  ,  la 
jactance  et  la  persévérance  des  seconds  ;  j'a- 
jouterai l'esprit,  la  vivacité  et  l'amour  du 
théâtre  et  des  contes  ,  à  l'industrie  et  à  l'habi- 
leté à  trouver  les  ressources  du  Gascon.  Ils  ne 
parlent  que  l'espagnol ,  mais  ils  ont  conser\'é  la 
prononciation  arabe.  —  Casiri  ,  Anastase  le 
bibliothécaire,  Miûano,  G.  L.  D.  de  Rienzi. 

ANI> AMÈNES.  La  Papouasie  est,  à  mon 
avis,  le  foyer  des  hommes  noirs  qui  occupent  la 
grande  di\ision  de  la  Mélanésie,  dans  l'Océanie, 
ou  cinquième  partie  du  monde ,  et  que  Malte- 
Brun  a  mal  à  propos  confondus  en  une  seule 
race ,  tandis  qu'ils  forment  deux  races  très  dis- 
tinctes et  plusieurs  variétés ,  dont  deux  sont  re- 
marquables. J'ai  agité  le  premier  cette  gr.  ques- 
tion des  races  de  l'Océanie  et  de  leurs  variétés  ; 
j'ai  vu  avec  plaisir  que  mon  opinion  et  mes  dé- 
couvertes à  ce  sujet  avaient  été  adoptées  par 
plusieurs  savants ,  entre  autres  par  M.  Victor 
Courtet,  de  l'Isle,  dans  un  ouvrage  remarquable 
sur  les  races,  et  par  M.  le  docteur  Saucerotte,  dans 
son  gr.  tableau  des  races  humaines,  chez  Bail- 
lière ,  hbraire,  rue  de  l'École-de-Médecine.  Nous 
avons  distingué  les  Mélanésiens  en  Andamènés, 
ou  noirs  primitifs  de  la  Papouasie  (c'est  le  nom 

aue  leur  donnent  les  habit,  de  la  tribu  de  Boni, 
ans  la  Papouasie) ,  qui  ont  peuplé  l'Australie , 
et  les  Papouas  qui  se  sont  établis  dans  toutes  les 
îles  de  la  Mélanésie ,  et  qui  sont  venus  originai- 
rement, les  premiers,  des  Andamènés  ou  Aëtas  de 
l'ile  de  Bornéo  :  ils  ont  aussi  peuplé ,  dans  leur 
antique  émigration ,  les  îles  Andamènés  ;  et  les 
seconds ,  de  Dayers ,  ou  Igolotes  de  la  gr.  île  de 
Bornéo.  Quant  aux  deux  plus  importantes  va- 
riétés, la  première  est  celle  des  Papous,  que  le 
savant  navigateur,  M.  Dumont  d'Urville,  appelle 
mal  à  propos  Papouas.  Les  Papous,  que  j'ai  pro- 
posé de  nommer  Papou-Malais^  sont  une  va- 
riété hybride  ou  mulâtre  provenant  du  mélange 
des  Malais  avec  les  Papouas.  Ils  habitent  le  lit- 
toral des  îles  Véguion ,  Salouati,  Gamen  et  Bat- 
tante, et  la  partie  sept,  de  la  Papouasie  (Nou- 
vellô-Guinée) ,  depuis  la  poigte  Sabelo  ju&qu'au 


cap  de  Dori  ;  la  seconde  moitié  est  celle  des 
Pouandamènes,  nom  que  j'ai  également  proposé 
pour  caractériser  les  hybrides  cjui  résultent  du 
mélange  des  Papouas  et  des  Andamènés.  Le 
lecteur  pourra  à  ce  sujet  voir  le  chapitre  An- 
thropologie et  Ethnographie ,  tomeler^  de  mon 
ouvrage  intitulé  Océanie^  page  16  et  suivantes, 
et  l'Ethnographie  de  la  gr.  île  Kalémantan  ou 
Bornéo,  mère ,  à  notre  avis,  de  tous  les  peuples 
de  l'Océanie,  pages  2o7  et  suivantes  du  1"  vol. 
du  même  ouvrage.  Mais  il  importe,  avant  de 
terminer  cet  article,  de  relever  une  autre  erreur 
grave,queM.Dumontd'Urvil]eaconsacréedeson 
imposante  autorité  :  les  Arfakis  des  env.  de  Dori 
sont  bien ,  ainsi  qu'il  le  dit,  des  hommes  noirs, 
aux  cheveux  flottants,  aux  traits  farouches  et 
hagards  ,  et  au  teint  fuligineux  ;  ce  sont  les  vé- 
ritables Andamènés,  et  j'ajouterai  que  C(!ux  de 
l'intérieur  surtout  sont  anthropophages  ;  mais 
tous  les  Arfakis  de  la  Papouasie  ne  sont  point 
noirs.  Il  y  a  aussi  quelques  hybrides  apparte- 
nant aux  deux  principales  variétés  des  deux 
races ,  qui  portent  aussi  le  nom  d'Arfaki ,  mot 
qui  correspond  à  celui  d'Alfouras  ou  Harafours, 
et  qui  ne  constitue  nullement  une  race  à  part, 
car  ce  mot  d'AlfourOy  dans  la  langue  des  Dayas 
de  Bornéo  ou  Kalmantai,  signifie  homme  sau- 
vage ;  ils  portent  même  le  nom  de  Pounams  dans 
l'intérieur  de  cette  gr.  terre.  Ainsi,  dans  les  con- 
trées caucasiennes,  on  donne  le  nom  de  Lesqui 
à  tous  les  peuples  montagnards ,  celui  de  Bed- 
dahs  à  ceux  qui  habitant  les  forêts  de  l'île  de 
Ceylan,  et  celui  de  Kiratas  dans  l'Inde.  Ainsi  il 
y  a  des  Alfouras  de  différentes  couleurs  appar- 
tenant à  diverses  races ,  quoiqu'en  général  ils 
soient  Andamènés.  Quant  aux  Papouas  de  Dori, 
ils  sont  moins  guerriers  et  plus  doux  que  la  plu- 
part des  Papouas  ;  et  la  Papouasie  ou  Nouvelle- 
Guinée  paraît  être  occupée,  sauf  quelques  Pa- 
pous malais  et  quelques  Andamènés ,  par  des 
Mélanésiens  farouches  et  peu  sociables.  Les 
Papous-Malais  sont  confondus  avec  les  Papouas, 
et  vivent  avec  eux  sur  le  littoral  de  la  Papouasie; 
ils  sont  petits,  trapus,  vigoureux;  ils  ont  le  nez 
épaté  et  souvent  pointu ,  la  bouche  grande ,  les 
lèvres  épaisses,  la  peau  d'un  jaune  noirâtre, 
mais  peu  foncée ,  le  visage  osseux,  les  traits  an- 
guleux. Leurs  cheveux  sont  plus  noirs  et  leur 
coiffure  est  en  forme  de  turban ,  ce  qui  dénote 
l'origine  malaise  par  leurs  pères,  et  papoua  par 
leurs  mères.  Les  chefs,  tels  que  les  koranos, 
les  radjahs  et  les  capitans,  appartiennent  à  cette 
variété ,  et  Li  plupart  de  ceux  que  j'ai  vus  par- 
laient passablement  le  malayou.  Les  Pou-anda- 
mènes  sont,  ainsi  que  tous  les  hybrides,  ur. 
mélange  des  traits  physiques  et  des  qualités 
morales  des  Papouas  et  des  Andamènés;  ils 
sont  braves  e_^t  adroits. 

ANDAMÈNÉS  (iLES).  Le  système  de  la  gr. 
chaîne  Soumàdrienne,  qui  commence  aux  îles 
Andamènés,  mal  à  propos  nommées  Andamau, 
me  fait  comprendre  dans  la  limite  géographique 
de  la  Malaisie ,  les  sauvages  de  ces  îles  qui  ap- 
partiennent à  la  race  andamène,éparse  dans  un 
gr.  nombre  d'îles  de  l'Océan.  Elles  sont  sit.  dans 
la  partie  or.  du  golfe  de  Bengale,  entre  les  lO"  SO' 
et  10°  40'  de  lat.  N.,  et  les  90"  92'  de  long.  E. 
Les  côtes  de  tout  le  groupe  des  Andamènés,  et 
principalâ9i«nt  de  la  gr.  Ue,  sont  hérissées  de 


AN. 

rochers;  seulement,  on  certains  endroits,  on 
découvre  quelques  baies  sablonneuses,  ou  les 
bateaux  peuvent  prendre  terre.  Les  fougères 
éiiineuses,  les  palétuviers  et  une  espèce  de  ro- 
tan  sauvage  (calamus),  couvrent  les  rivages  des 
baies  et  des  criques ,  tandis  que  les  parties  cen- 
tralos  se  révèlent  d'arbres  aussi  grands  que  va- 
riés, mais  qui  ont  un  aspect  sombre  et  mélanco- 
lique, à  cause  du  gr.  nombre  de  plantes  grim- 
l)antcs  et  parasites ,  et  des  bruyères  dont  ils 
sont  cniQurés  ;  ces  arbrisseaux  ,  en  croissant  et 
en  mêlant  leurs  branchages,  forment  une  forêt 
impialicable  qui  s'étend  sur  tout  le  pays.  Les 
petites  îJos  ne  sont  pas  moins  hérissées  que  les 
autres;  elles  renferment  toutes  quelques  col- 
lines médiocres,  mais  la  grande  se  fait  remar- 
quer par  une  montngnc  prodigieuse,  à  laquelle 
sa  forme  a  fait  donner  le  nom  de  pic  de  la  Selle. 
Par  lin  temps  serein  ,  on  l'aperçoit  à  la  dislance 
de  25  1.,  et  il  s'élève  à  près  de  2,400  pieds  de 
hauteur  perpendiculaire.  On  ne  remarque  dans 
i'archipel  aucune   riv.  considérable;   mais  de 
pclits    ruisseaux   descendant   des   montagnes 
fournissent  aux  habitants  une  eau  pure  et  lim- 
pide, et  forment  dans  leur  chute  une  multitude 
de  petites  cascades  ombragées  par  les  forêts 
dont  les  hauteurs  sont  couronnées.  Le  sol  de  ces 
îles  est  très  varié.  Dans  quelques  unes,  c'est  un 
riche  terreau  noir;  dans  d'autres,  une  argile 
blanche  et  noire;  ici,  un  sable  léger;  là,  une  ar- 
gile mêlée  à  des  cailloux  de  couleurs  différentes; 
ailleurs,  une  terre  rouge  et  jaune;  mais  le  ter- 
reau noir  est  le  plus  commun.  Non  loin  de  l'ex- 
trémité de  la  gr.  île ,  oii  le  sol  est  haché  et  rocail- 
leux ,  on  a  reconnu  les  traces  de  l'existence  de 
niéluux  ,  particulièrement  d'étain,  et  dans  une 
J)ierre  de  taille  on  a  trouvé  des  feuillets  d'un 
jaune  brillant,  comme  de  la  poudre  d'or.  Quel- 
ques unes  des  hauteurs  qui  ceignent  les  côtes, 
oflrent  à  leurs  bases  des  couches  schisteuses 
d'une  couleur  bleuâtre.  On  y  a  reconnu  le  bre- 
fira  ou  pouddium,  et  une  espèce  d'oire  rouge 
assez  semblable  au  cinabre.  Il  est  même  proba- 
ble que  les  montagnes  renferment  des  mines  de 
inorcure.  Les  forêts  immenses  qui  couvrent  ces 
îles  présentent  une  grande  variété  d'arbres.  Les 
pliis  communs  sont  le  2ioan,  le  dammer  (arbre 
qui  f(juriiil  une  résine)  etd'autres  arbres  à  huile, 
le  bois  rouge  pour  la  teinture  ,  l'ébène,  le  bed- 
dam  ou  amandier,  le  soundré,  le  tchingré,  le 
bindé,  qui  sont  utiles  à  la  construction  et  pour- 
raient l'être  à  l'ébénisterie  ;  le  ploas,  qui  sert 
aux  habitants  à  faire  des  arcs;  le  keutch ,  qui 
fournit  la  terra  jaj>onica;  le  laurier  d'Alexan- 
drie, le  peuplier  et  le  bambou,  employés  à  di- 
vers usages;  les  melori,  ou  arbre  à  pain  desîles 
deNicobar;  l'aloès,  le  rotin ,  et  plusieurs  va- 
riétés d'arbrisseaux.  On  y  a  aussi  trouvé  un  pet. 
nombre  d'arbres  fruitiers  sauvages  ;  mais  un  fait 
remarquable ,  c'est  que  le  cocotier,  si  commun 
dans  tous  les  pays  des  tropiques,  est  ici  presque 
inconnu.  —  Les  seuls  quadrupèdes  qu'on  ait 
aperçus  dans  ces  îles,  sont  le  sanglier,  le  singe  et 
le  rat.  On  y  voit  un  gr.  nombre  de  reptiles; 
parmi  ces  derniers,  le  plus  commun  est  le  ser- 
pent vert,  dont  le  venin  est  subtil  ;  des  mille- 
pieds  de  10  pouces  de  long  et  des  scorpions  très 
dangereux.  Les  forêts  sont  peuplées  d'une  mul- 
titude d'oiseaux  de  difléreutcfi  espèces;  les  plus 


76  —  AND 

communs  senties  pigeons,  les  peiToqiiets,  les; 
martins-pêcheurs,  les  courlieux,  les  hérons  et 
les  chouettes;  et  pendant  la  nuit,  l'air  retentit 
au  loin  du  chant  d'une  espèce  d'oiscin  ,  dont  la 
voix  ressemble  à  celle  du  coucou.  Les  princi- 
pales cavernes  des  rochers  offrent  un  asile  aux 
hirondelles ,  dont  les  nids  sont  bons  à  manger, 
et  que  les  Chinois  recherchent  et  paient  chère- 
ment. C'est  dans  les  grottes  que  les  salanganes 
pondent  leurs  œufs.  L'incubation  commence  eu 
décembre  et  continue  jusqu'au  mois  de  mai.  On 
n'a  trouvé  dans  leurs  nids  que  deux  œufs  blancs 
tachetés  ;  mais  on  croit  qu'elles  pondent  tous  les 
mois.  —  Le  poisson  fourmille  dans  les  havres  et 
dans  les  criques  ;  on  y  trouve  le  mulet ,  la  sole, 
la  sardine,  l'alose,  la  langouste,  la  vieille,  la  che- 
vrette et  le  diable.  Les  récifs  sont  tapissés  de 
coquillages ,  et  dans  quelques  endroits ,  on  ra- 
masse des  huîtres  d'une  excellente  qualité.  On 
y  trouve  aussi  des  requins  d'une  taille  extraor- 
dinaire ,  et  les  naturels  sont  renommés  pour 
leur  courage  à  les  combattre.  Les  Andamènes, 
ou  habitants  de  ces  îles ,  me  paraissent  être  des- 
cendus de  ces  Andamènes  de  Kalemanlan  ou 
Bornéo,  dont  je  viens  de  parler  dans  l'article 
précédent.  Ils  leur  ressemblent  par  la  couleur 
de  leur  teint ,  qui  est  d'un  noir  fuligineux ,  par 
leur  petite  stature,  qui  ne  dépasse  guère  5  pieds, 
et  par  leur  aspect  sauvage  et  féroce,  ainsi  (jue  les 
Andamènes  de  la  Papouasie,  les  Australiens  et 
plusieurs  insulaires  de  l'Océanie.  Voici  ce  qu'en 
disent  les  deux  voyageurs  arabes  qui,  après  avoir 
parcouru  l'Inde  et  la  Chine  au  ix^  siècle  de  l'ère 
chrétienne,  visitèrent  ces  sauvages.  «  Par  delà 
«  les  îles  Nejabales  (  probablement  Nicobar), 
«  s'étend  la  mer  d'Andamen.  Le  peuple  qui  l'ha- 
«  bite  mange  de  la  viande  crue;  leur  teint  est 
«  noir,  leur  chevelure  frisée,  leur  air  et  leur 
«  aspect  affreux ,  leurs  pieds  ont  près  d'une 
«  coudée  de  longueur ,  et  ils  vont  entièrement 
«  nus;  ils  n'ont  point  de  barques,  et,  s'ils  en 
«  avaient,  ils  dévoreraient  tous  les  navigateurs 
«  qui  passeraient  dans  ces  lieux.  » 

Ajoutons,  pour  achever  leur  portrait,  que 
leurs  lèvres  sont  épaisses,  leur  nez  aplati,  leur 
ventre  proéminent,  leurs  membres  décharnés 
et  mal  formés.  Leurs  femmes  se  couvrent  d'une 
espèce  de  petit  tablier  ;  mais  il  ne  leur  sert  que 
comme  ornement,  et  elles  le  quittent  sans  té- 
moigner la  moindre  honte  de  paraître  dans  un 
état  complet  de  nudité.  Les  hommes  sont  adroits, 
rusés,  vindicatifs,  ingrats,  mais  chérissant  l'in- 
dépendance plus  que  tous  les  autres  biens.  Tous 
les  matins,  ils  se  frottent  le  corps  de  boue,  en 
se  vautrant  dans  des  mares,  à  l'instardes  buffles, 
pour  se  garantir  de  la  piqûre  des  insectes,  et  ils 
teignent  leur  chevelure  laineuse  avec  de  l'ocre 
rouge  et  du  cinabre,  ainsi  que  plusieurs  peu- 
plades de  la  Mélanésie. 

Les  Andamènes  n'ont  pas  encore  essayé  de 
cultiver  la  terre.  Les  femmes  sont  chargées  de 
ramasser  des  coquillages  sur  les  récifs,  pendant 
que  les  hommes  tuent  avec  leurs  flèches  les  oi- 
seaux ou  les  sangliers  dans  les  forêts,  et  le  pois- 
son dans  la  mer.  Ils  sont  adroits  dans  cette  pêche 
singulière,  et  ils  savent  même  attirer  le  poisson 
avec  des  torclics  allumées  au  milieu  do  la  nuit 
la  plus  obscure.  Ils  font  cuire  leurs  mets  sur  une 
espèce  de  gril  lait  do  }>:imbous;  mais  ils  n'cm- 


A\D 


—  77  — 


AIND 


ploient  ni  sol  ni  aucun  autre  assaisonnement. 

Ces  insulaires  sont  pleins  de  vivarilé.  Ils  ai- 
ment inliniment  les  chansons  el  la  danse.  Leur 
langue  est  douce,  et  leurs  clianls  se  composent 
d'un  récitatif  accompagné  d'un  chœur.  Selon 
M.  Colehrocke,  à  qui  nous  devons  une  partie  de 
l'histoire  naturelle  de  ce  pays,  ils  dansent  en 
rond ,  chacun  se  donnant  tour  à  tour  des  petits 
coups  de  pieds,  en  frappant  son  derrière.  Ils  sa- 
luent, en  élevant  une  jambe,  et  en  toiichant  avec 
la  main  la  partie  inférieure  de  la  cuisse. 

Leurs  huttes  consistent  en  5  ou  4  piquets 
fixés  en  terre ,  liés  les  uns  aux  autres  au  som- 
met ,  en  forme  de  cône  ,  sur  lequel  on  forme  un 
toit  de  branches  el  de  fouilles  d'arbres,  con- 
struction qui  rappelle  les  premiers  rudiments  de 
l'architecture.  Ils  ornent  ces  huttes  de  quelques 
vases  de  terre  et  de  défenses  de  sanglier. 

Leurs  canots  consistent  en  un  tronc  d'arbre 
creusé  au  moyen  du  fer  ou  avec  des  instru- 
ments en  pierre  ;  ils  se  servent  aussi  de  radeaux 
faits  de  bambous,  pour  passer  d'une  île  à  l'autre. 
Leurs  arcs  sont  fort  longs  et  d'une  forme  bi- 
zarre. Leurs  flèches  sont  garnies  d'un  os  de 
poisson  ou  d'une  défense  de  sanglier,  et  quel- 
quefois d'un  seul  morceau  de  bois  pointu  durci 
uu  feu.  Ils  font  également  usage  d'un  bouclier 
en  bois.  Leurs  filets  ne  peuvent  servir  qu'à 
prendre  du  petit  poisson  ;  et  leurs  femmes  tres- 
sent dos  paniers  d'osier  très  grossiers  pour 
porter  les  coquillages  et  autres  aliments. 

Le  climat  des  îles  Andamènes  est  assez  tem- 
péré; les  marées  y  sont  régulières.  Le  flux  vient 
de  ro. ,  el  s'élève  ordinairement  jusqu'à  huit 
pieds.  La  variation  de  la  boussole  est  do  2"  SC 
vers  l'E. 

En  i791,  un  établissement  anglais  fut  formé 
dans  une  pet.  île,  à  l'extrémité  de  la  gr.  Anda- 
mène,  sous  le  mm  de  Chataux,  et  de  là  transporté 
au  poi»t  Cornwallis,  dans  une  pet.  île,  sur  la  côte 
or.,  à  5  1.  env.  de  l'extrémité  sept.,  et  dans  une 
situation  admirable.  Il  fut  destiné  à  recevoir  les 
criminels  condamnés  au  Bengale  à  la  déportation. 
Mais  il  fut  abandonné  en  1795,  à  cause  de  son 
insalubrité  et  des  mœui-s  insociables  des  natu- 
rels. On  suppose  que  la  popul.  de  ces  îles  no 
s'élève  pas  à  plus  de  5,0D0  sauvages. — Cole- 
BROOKE,  G.  L.  D.  DE  RiENZl  (Océanie"^, 

ANDAUrCE,  corn,  de  Franco  (Ardeche).  ^ 
distribution.  1,581  habit.  A  6  1.  N.  de  Tournon. 

ANDAYE.  Foy.  Hendaye. 

AlMBSIXi:,  pet.  riv.  de  France,  qui  prend 
sa  source  à  1  bonne  1.  0.  de  Forges  (Seine-Infé- 
rieure), arrose  le  départ,  de  l'Eure,  et  se  jette 
dans  la  Seine ,  à  1 1.  au-dessus  de  Pont-de-l'Ar- 
che.  Cours  ,111.,  dont  9  flottables  depuis  Châ- 
tillon.  Les  bois  tirés  des  forêts  de  Bray  et  do 
Lions  sont  destinés  pour  Rouen. 

AM'DEIiOT,  bg.  de  France  (II. -Marne),  sur 
la  Rognon  ,  ch.-l.  de  cant. ,  connu  par  le  traité 
de  587. 800  hab.  ^.  A  4  1.  N.  E.  de  Chaumont. 

AKU'ELYS  (les),  pet.  V.  de  France  (Eure), 
près  de  la  Seine,  ch.-l.  d'arrond.  et  de  cant. , 
tribunal  de  première  instance ,  conservation  des 
hypothèques.  Elle  est  divisée  en  deux  parties  : 
les  Grands-Andelys  et  les  Petits.  On  y  voit  une 
vieille  forteresse  et  un  monument  élevé  à  la  mé- 
moire du  célèbre  Poussin ,  né  au  hameau  de 
Yilbert ,  pi'cs  do  là.  Fabr,  de  draps  et  casimir:; 


première  qualité,  ratines,  bonneterie,  une  filât, 
de  colon  ,  tanneries,  corroierios,  mégisseries; 
connn.  de  grains,  laine,  bét;iil.  5,108  habit,  b'^. 
A7  1.N.  E.  d'Évreux. 

ANDENNE ,  bg.  de  Belgique  (  Namnr),  sur 
la  Meuse.  Fabr.  de  faïence,  de  porcelaine  et  do 
pipes.  2,()(K)  habit.  A  3 1. 1/2  E.  S.  E.  de  Namur. 

ANDERAB  ,  pet.  ville  de  l'AfghànistAn 
(  Balkh  ),  sur  un  alïl.  du  Djyhoun.  Comm.  con- 
sidérable de  transit  avec  l'ilindoustan.  Lapis- 
lazuli  dans  le  voisinage.  A  70  I.  E.  S,  E.  de 
Balkh.  ^ 

AXI>ERIj:cht,  joli  bg.  de  Belgique  (Bra- 
bant  mérid.  ),  regardé  comme  un  fiiubourg  de 
Bruxelles,  dont  il  est  à  3/4  de  1.  S.  0.  Fabr.  et 
imprimeries  de  toiles  de  coton  ,  moulins  à  huile 
et  à  tan  ,  genièvreries,  fonderies  de  fer.  Beurro 
renommé.  2,000  habit. 

ADn>ERMATT  ou  Ukserin  ,  vg.  de  Suisse 
(Uri),  dans  une  plaine  élevée,  au  pied  du  St.- 
Gothard ,  et  près  duquel  se  trouve  le  fameux 
pont  du  Diable.  Éducation  de  bétail  et  transit. 

AKTDERITACH  (Antunnacum),  pet.  \.  do 
Prusse  (Coblentz) ,  sur  la  rive  gauche  du  Rhin, 
avec  un  chat. ,  un  gymnase,  des  fabr.  de  cuirs, 
faïence ,  poterie ,  quincaillerie.  Comm.  consid. 
en  vins,  charbon,  potasse,  pierre  meulière, 
tuf  volcanique ,  et  terre  dont  on  se  sert  en  Hol- 
lande pour  les  digues.  Douane.  C'est  près  do  là 
que  se  réunissent  tous  les  grands  trains  de  bois 
qui  descendent  du  Main  et  de  la  forêt  Noire  vers 
la  Hollande.  2,300  habit.  A4 1.  N.  0.  de  Coblentz. 

ANDES  (  CORDILLERA  DE  LOS  ) ,  nom  que 
l'on  applique  dans  son  sens  le  plus  restreint  à 
cette  longue  chaîne  de  montagnes  qui  court  pa- 
rallèlement aux  côtes  occid.  de  l'Amérique  mé- 
rid. d'une  extrémité  à  l'autre  de  cette  terre  , 
c.-à-d.  du  cap  Forward,  en  Patagonie,  à  l'isthme 
de  Panama.  Quelques  écrivains,  se  fondant  sur 
la  liaison  qui  semble  exister  entre  les  Andes  , 
ainsi  définies ,  et  les  chaînes  de  l'Amérique  du 
nord,  ont  aussi  étendu  le  mot  Andes  à  celles-ci , 
en  ne  faisant  des  Andes  proprement  dites,  des 
chaînes  de  montagnes  du  Guatimala,  des  pla- 
teaux du  Mexique  ,  de  la  Sierra-Madre  et  des 
Rocky-Mounlains,  qu'un  seul  el  même  système. 
Nous  nous  contenterons  ici  de  décrire  les  Andes 
d'après  la  définition  que  nous  en  avons  donnée. 
Leur  direction  générale  est  du  N.  au  S. ,  et  leur 
longueur  de  1,700  1.  ;  mais  leur  largeur  dépasse 
rarement  60  I.  On  peut  les  diviser  en  quatre 
parties,  prenant  le  nom  des  contrées  qu'elles 
traversent  :  les  Andes  de  Patagonie  et  les  Andes 
du  Chili ,  au  midi  ;  les  Andes  du  Pérou  et  de  la 
Bolivia,  au  centre  ;  les  Andes  de  la  Colombie  , 
au  N.  Les  Andes  de  la  Patagonie,  appelées 
aussi  Sierra-Nevada ,  sont  couvertes  de  forêts 
riches  en  bois  de  construction ,  el  ne  donnent 
naissance .  excepté  au  N. ,  qu'à  un  petit  nombre 
de  grands  courants.  Le  plus  remarquable  est  le 
Gallegos.  Ses  hautes  vallées ,  au  N. ,  offrent  plu- 
sieurs lacs  assez  étendus.  Le  Corcorado  et  le 
Cuplona  sont  ses  cimes  les  plus  élevées;  l'une 
a  5,800  mètres,  et  l'autre  2,923.  On  y  remar- 
que les  cinq  volcans  de  los  Gigantes ,  San-Cle- 
mente ,  Minchimadira  ou  Huaïteca ,  Medielana 
et  Quechacabi  ou  Surrurugue.  —  Les  Andes  du 
Chili  portent  aussi  le  nom  de  Sierra-Nevada  ,  et 
s'éR'vont,  presque  &ur  tout»  los  points ,  au-dessus 


AND  i-  78  -^ 

de  la  limite  des  neiges  éternelles.  8a  largeur 
moyenne  est  d'environ  43  1. ,  et  son  éloignement 
de  l'Océan  d'une  pareille  distance.  Ses  tieuves 
sont  moins  rapides  à  l'E.  qu'à  l'O.  De  ce  côte , 
elle  donne  naissance  à  145  rivières ,  dont  5o  ar- 
rivent directement  à  l'Océan;  de  1  autre,  les 
courants  sont  moins  nombreux,  mais  beaucoup 
plus  longs  ;  leRio-Negro  ou  Curu-Luru  a  150 1., 
et  le  Colorado  plus  du  double.  Des  23  volcans 
qu'offre  cette  chaîne,  les  plus  remarquables 
sont  :  le  Maypo,  le  Copiapo,  le  Villavica,  pres- 
que continuellement  embrasé.  On  la  traverse  par 
neuf  routes.  La  plus  fréquentée  est  celle  de  Men- 
dora  à  Sant-Iago.  Les  points  culminants  des 
Andes  du  Chili  sont  :  le  Vescabezado,  qui  paraît 
atteindre  6,400  mètres,  et  le  Maypo,  qui  en  a 
5,872.  Les  Andes  du  Pérou  et  de  laBoUvia  com- 
mencent par  21°  de  lat.  S.,  et  sont  généralement 
plus  rapprochées  du  grand  Océan  que  les  précé- 
dentes. A  son  origine,  elle  se  divise,  et  forme 
un  immense  bassin  coupé  par  le  lac  Tititria  et 
son  déversoir,  le  Disagundero.  Cette  enceinte 
elliptique  de  montagnes  constitue  le  massif  le 
plus  élevé  de  tout  le  système,  et  la  chaîne  de  l'E. 
surtout  offre  des  points ,  tels  que  le  Sorata  et 
VIlimani ,  qui  surpassent  en  hauteur  le  fameux 
Chimborazo ,  l'ancien  roi  des  Andes.  Le  premier 
a  7,(596  mètres  ;  le  second ,  7,515.  Ici  la  chaîne 
maritime  avait  commencé  à  courir  au  N.  0.  ; 
elle  continue  cette  direction ,  puis  elle  se  dirige 
sur  le  N.  N.  0.,  vers  le  11"  parallèle;  elle  se  par- 
tage en  trois  chaînes ,  dont  la  plus  orient,  longe 
J'Uncyale ,  et  l'autre  le  Tunguragua  ou  Mara- 
gnon  ;  celle-ci  est  appelée  Cordillière  centrale , 
l'autre,  Cordillière  orientale.  Parmi  les  sommets 
de  cette  partie,  on  compte  sept  volcans,  dont 
deux  sont  célèbres ,  l'Arequipa  ou  Pic  de  Mitti , 
et  l'Usinas ,  qui ,  au  XVP  siècle ,  détruisit  pres- 
que entièrement  Arequipa.  L'Arequipa  a  5,600 
mètres;  et,  parmi  les  autres  sommités  de  la 
chaîne,  nous  citerons  le  Tujora  ou  Chipicani 
(5,760  mètresK  le  Pichu-Pichu  (5,670  mètres), 
l'inchocajo  (5,240  mètres).  Cette  chaîne,  qui  a 
plus  de  400  1.  de  développement,  donne  nais- 
sance aux  rivières  qui  forment  l'Amazone  et  aux 
premiers  alff.  de  ce  grand  fleuve. —  Les  Andes 
de  Colombie  forment  d'abord  une  seule  arête  ; 
mais  bientôt  elle  conetitue  deux  chaînes  de  som- 
mités très  élevées,  et  entre  lesquelles  repose 
d'abord  le  vaste  plateau  de  Quito ,  et  qui  se  par- 
tage ensuite  en  trois  chaînes ,  l'une ,  moins  con- 
sidérable que  les  deux  autres ,  parallèle  aux  ri- 
vages du  grand  Océan  ,  dont  elle  s'éloigne  peu  ; 
la  seconde,  qui  est  la  continuation  du  massif 
principal,  et  qui  s'étend  du  N.  au  S. ,  sous  le 
78»  méridien  ;  la  troisième,  qui ,  avec  la  seconde, 
renferme  le  bassin  supérieur  de  la  Magdalena , 
tend  d'abord  à  se  diriger  vers  l'E.,  et  prend  tout 
à  fait  cette  direction  au  S.  du  lac  Mumcaybo , 
et  se  rapproche  de  la  mer  des  Antillles ,  qu'elle 
longe  entin  dans  une  grande  étendue  pour  aller 
se  perdre  sur  une  petite  chaîne  qui  couvre  la 

Eartie  N.  de  l'île  de  la  Trinité.  Une  de  ses  rami- 
cations  est  la  Sierra  de  Sta.-Marta,qui  montre, 
à  l'E.  de  Carthagène,  des  pics  de  5,000  mètres. 
La  partie  de  ces  Andes  dite  Andes  de  Quito  est , 
depuis  longtemps ,  célèbre  pour  la  grande  élé- 
vation et  l'aspect  majestueux  de  la  plupart  de 
ses  sommets;  c'est,  en  effet,  là,  sous  ce  rap-i 


AWD 

port  encore,  la  partie  la  plus  remarquable  des 
Andes ,  parce  que  si  le  groupe  du  Soreta  et  de 
rilimani  est  plus  élevé ,  il  ne  présente  pas  une 
réunion  aussi  nombreuse  de  pics  élevés.  Là  se 
trouvent  le  Chimborazo ,  qui  a  6,550  mètres  ;  le 
Cuyambé,  qui  en  a  5,954  ;  le  Cotopaxi ,  5,755  ; 
l'Anlisana,  5,853;  le  Pichincha,  4,855.  Au- 
delà  de  ces  colonnes,  la  chaîne  s'abaisse  jus- 
qu'à son  extrémité.  L'Alto  de  Creus  a  2,811 
mètres  ;  le  Paramo  de  Lurvi ,  3,174  ;  l'Alto  de 
Roble ,  2,807.  Ces  trois  hauteurs  ont  été  prises 
par  M.  Boussingault  sous  le  parallèle  de  Bogota. 
Les  Andes  de  Colombie  donnent  naissance  à  la 
Cuma  et  à  la  Magdalena,  qui  descendent  du 
centre  de  la  chaîne,  et  appartiennent  à  son  ver- 
sant occ.  ;  à  l'E. ,  elles  envoient  à  l'Amazone 
et  à  l'Orénoque  leurs  plus  grands  affluents.  En 
général ,  les  Andes  sont  très  riches  en  métaux 
précieux  ;  mais  les  gîtes ,  depuis  l'indépendance 
de  l'Amérique ,  ne  sont  plus  exploités  comme 
ils  l'étaient  alors.  Au  Chili ,  le  cuivre  est  le  mé- 
tal le  plus  abondant.  Les  Andes  du  Pérou  ont 
acquis  une  grande  célébrité  par  l'abondance  de 
leurs  minerais  d'or  et  d'argent.  Ceux-ci  surtout 
ont  donné  à  Potosi  un  renom  qui  durera  bien 
longtemps  encore.  Le  nombre  de  mines  de  ce 
dernier  métal  est  évalué  à  près  de  700.  Celles 
de  Pasco  ont  donné ,  en  1820  ,  plus  de  150,000 
livres  d'argent.  On  y  compte  70  lavages  d'or. 
Le  pays  de  Choro  possède  des  alluvions  d'or  et 
de  platine  d'une  richesse  extraordinaire.  Le  gra- 
nit, le  schiste,  le  grès  et  les  calcaires  sont  les 
principales  roches  que  présente  la  chaîne  des 
Andes.  Il  paraît  y  exister  des  couches  puissan- 
tes de  houille.  Dans  ces  montagnes ,  la  limite 
des  neiges  est  à  environ  4,800  mètres.  Il  ne 
tombe  jamais  de  grêle  dans  les  plaines  au  niveau 
de  l'Océan ,  et  seulement  cinq  ou  six  fois  par  an 
à  980,  et  même  à  1,170  mètres  de  hauteur.  Les 
orages  se  développent  constamment  vers  le  mi- 
nuit, dans  les  vallées  des  grandes  riv.  C'est  en- 
tre 1,700  et  1,900  mètres  que  les  explosions  de  la 
foudre  sont  les  plus  fortes  et  les  plus  bruyantes. 
Le  maïs,  le  bananier,  le  manioc,  le  froment, 
l'ananas  et  les  orangers,  le  café,  l'indigo',  le 
coton,  la  canne  à  sucre,  sont  cultivés  jusqu'à 
environ  100  mètres  depuis  le  niveau  de  la  mer. 
Le  blé  croît  jusqu'à  2,900  mètres,  le  maïs  jus- 
qu'à 2,500  seulement;  vers  3,800  à  3,900,  la 
pomme  de  terre  est  la  principale  culture.  Au- 
delà  de  4,000  mètres ,  toute  culture  cesse.  Le 
petit  ours  des  Cordillières,  l'alpaca,  le  guanaco, 
habitent  encore  plus  haut.  M.  de  Humboldt,  au- 
quel nous  empruntons  ces  détails,  a  vu  le  con- 
dor planer  à  6,500  mètres.  La  région  des  pal- 
miers et  des  scitaminées  s'arrête  à  900  mètres  ; 
celle  du  chincona,  du  passiflore  et  du  quin- 
quina ,  à  2,900  ;  les  chênes  ,  à  2,600.  Les  fou- 
gères arborisarites  ne  dépassent  pas  1,500  mè- 
tres ;  le  palmier  végète  jusqu'à  2,800.  Les  gen- 
tianes croissent  entre  2,000  et  4,000  mètres  ;  les 
graminées,  de  4,100  à  4,600;  au-delà,  on  ne 
trouve  plus  que  les  lichens.  Les  reptiles ,  les 
boas ,  les  crocodiles ,  le  jaguar ,  le  cougouar , 
le  cabiaï ,  le  fourmillier ,  les  sapajous,  le  hocco , 
le  perroquet  et  le  tangara  se  voient  rarement 
au-delà  de  1,000  à  2,000  mètres.  L'ours,  le 
niargay,  le  grand  cerf  des  Andes  j  SG  trouvent 

eiitre  2,000  et  3,000  mètres. 


A^D 


—  79 


ANI) 


AlFBTVOVTLAXrW ,  gt.  ^g.  BUT  la  côte  or. 
de  Tîle  do  Madagascar,  à  l'ernb.  de  la  riv.  du 
môme  nom  ,  età  5S  1.  S.  de  Foulpomtc. 

AWnonxY",  joli  vg.  de  France  (  Seine-et- 
Oise),  dans  une  charmante  position ,  sur  le  pen- 
chant de  la  mont,  de  Montmorency,  et  sur  la 
lisière  de  la  forêt.  On  y  voit  plusieurs  maisons  de 
campagne  délicieuses.  364  habit.  Lieu  natal  du 
célèbre  Arnauld  d'Andilly.  A  1/2  1.  N.  0.  de 
Montmorency. 

AjrDllJ.ir-X.X-MAB.AI3,  com.  de  France 
(  Charente-Infér.).  1,557  habit.  Ail,  1/2  S.  de 
Marans. 

AND JXNTOO ,  pet.  V.  de  l'Hindoustân  (Ma- 
labar), lieu  natal  d'Élisa  Draper,  célébrée  par 
Sterne  et  par  Raynal.  On  y  fait  d'excellents  câbles 
de  cocos.  Son  comm.  consiste  en  poivre  et  co- 
ton. A  16  1. 1/2  N.  0.  de  Travancore. 

Am>I.AU,  pet.  riv.  de  France  (B.-Rhin), 
qui  se  jette  dans  l'Ill  à  2  1. 1/2  S.  de  Strasbourg. 
Cours,  81.,  dont  5  1/2  flottables,  depuis  Andlau, 
pour  des  bois  destinés  pour  Strasbourg. 

AJTDIlAU,  pet.  v.  de  France  (B.-Rhin),  sur 
l'Andlau.  2,179  (commune)  habit.  A  1 1.  S.  0. 
de  Barr. 

ABri>OZ.SHXIir,  vg.  de  France  (H.-Rbin), 
ch.-l.  de  cant.  1,051  habit.  A  1  1.  E.  de  Colmar. 

ANBOBJB'O-CACCIOIUe'A,  bg.  des  États 
Sardes  (  Piémont  ) ,  dans  une  vallée  où  se  trou- 
vent dix  villages  et  12,000  individus,  occupés  à 
l'exploitation  de  mines  de  fer,  de  cuivre  et  de 
plomb.  A 1  1.  N.  de  Beilla. 

AXnoiaxLÊt ,  pet.  territ.  neutre,  situé  entre 
l'Espagne  et  la  France ,  et  qui  forme  une  espèce 
de  petite  république  gouvernée  par  ses  propres 
magistrats.  Il  embrasse  la  partie  supérieure  du 
bassin  de  la  Balira,  affl.  du  Seyre,  qui  s'étend 
au  centre  de»  Pyrénées,  et  peut  avoir  7  1.  car- 
rées. Sa  surface  est  naturellement  très  monta- 
gneuse. On  y  compte  6  communautés  et  54 
villages  et  hameaux,  dont  les  habit,  vivent 
de  l'exploitation  des  forêts  et  des  mines  et  de 
l'éducation  du  bétail.  En  vertu  d'une  décision 
arbitrale  du  8  septembre  1278,  l'Andorre  appar- 
tenait par  indivis  à  l'évêché  d'Urgel  et  au  comté 
de  Foix  ;  aujourd'hui  il  n'est  plus  sous  l'auto- 
rité directe  des  deux  puissances  qui  représen- 
tent ses  anciens  possesseurs  ;  mais  elles  pour- 
voient l'une  et  l'autre  à  sa  tranquillité  et  à  son 
gouvernement.  La  nomination  des  magistrats 
ou  viguiers  est  au  choix  de  la  France. 

AJsnDOUEEXÉ ,  com.  de  France  (Mayenne); 
2,731  habit.  A  2 1. 1/2  N.  de  Laval. 

AKTSOUQUZ,  com.  de  France  (Tarn); 
l,b69  liahil.  ^  de  Cramaux. 

ANBOVEEl,  pet.  v.  d'Angleterre  (  Sou- 
tliampton),  sur  l'An  ton ,  et  à  la  prise  d'eau  d'un 
canal  qui  se  rend  à  la  mer.  On  y  remarque  l'é- 
glise et  le  marché.  Fabr.  de  drèclie  et  de  serge. 
4,000  habit.  A  6 1. 1/4  N.  E.  de  Salisbury. 

ANTD&AIG ,  bg.  dans  la  partie  occid.  de  l'îla 
de  Majorque ,  avec  un  pet.  port.  Pèche.  Comm, 
marit.  4,200  habit.  A  4 1.  0.  de  Palma. 

ANSRES  ,  vg.  de  France  (  I>as-de-Calais  ) , 
arrond.  de  Calais,  cant.  de  Guiiics,  avec  876 
habit.  Près  de  ce  village  fut  établi  le  camp  dit 
du  Drap-d'Or,  où  François  I»'- et  Henri  VIII 
eurent  une  entrevue  eu  *i520.  Ml  1/4  0. 
d'â.rdre. 


AjgfDRETTA,  pot.  v.  du  roy.  de  Naplos 
(Principauté  ullér.).  4,000  habit.  A  1  1.  1/2  N. 
de  Conza. 

Ajn>RXZ:B,  com.  de  France  (Maine-çt- 
Loire).  1 ,417  habit.  A  1  1.  S.  E.  de  Baupréau. 

AXHILEXT,  com.  de  France  (Seine-et-Oise), 
arrond.  de  Versailles  ,  cant.  de  Poissy.  Sit.  déli- 
cieusement à  côté  de  l'emb.  de  l'Oise  dans  la 
Seine.  919  habit.  Ail.  1/2  N.  de  Poissy.  Récolte 
de  grains  et  de  vins. 

ANBRIA,  v.  du  roy.  de  Naples  (Terre  de 
Bari)  ;  évèché.  On  y  remarque  une  superbe  ca- 
thédrale. Elle  a  été  fondée  en  1046.13,000  habit. 
A  2  1.  3/4  S.  de  Barletta. 

ANBRTNOFIJB,  appelée  par  lesTurks  Éder- 
NÉH,  v.  de  la  Turkie  d'Europe  (Roum-Ki),  sur 
la  Maritza,  qui  y  reçoit  la  Toudja  et  l'Arde,  en 
partie  sur  des  collines  et  en  partie  dans  une 
plaine.  Elle  est  divisée  en  2  parties ,  le  chat,  ou 
î'anc.  v.,  et  les  faubourgs  qui  l'entourent,  et 
sont  l'une  et  l'autre  environnées  de  murailles. 
Elle  a  2  serais  ou  palais  du  soulthan,  40  mosquées, 
24  medrenéh  ou  écoles  supérieures,  28  cha^ 
pelles,  10  églises  grecques,  18  khans  ou  quar- 
tiers appropriés  aux  négociants ,  28  caravansé- 
raïs,  22  bains,  1  arsenal,  1  fonderie,  b2  fontaines 
alimentées  par  un  aqueduc,  16  réservoirs  pour 
les  incendies.  Des  fabr.  d'étoffes  de  soie,  de 
laine  et  de  coton ,  d'essences  et  d'eaux  odorifé- 
rantes ,  de  maroquins ,  de  tapis ,  et  des  teintu- 
reries. On  y  remarque  la  mosquée  du  sultan 
Sélim  II,  regardée  comme  la  plus  belle  de  l'em- 
pire ,  et  dont  la  vaste  coupole  est  soutenue  par 
des  colonnes  de  porphyre  ;  la  mosquée  du  soul- 
than Blayard  II ,  celle  du  soulthan  Mourad  II, 
ornée  de  9  coupoles;  le  bazar  d'Aly-Pâcha,  un 
des  plus  beaux  du  monde;  l'erki-seraï,  ou  I'anc. 
palais  des  soulthans  ;  l'aqueduc  qui  alimente  les 
fontaines ,  le  pont  sur  la  Tondja.  Cette  v.  fait  un 
comm.  important,  au  moyen  de  la  Marilza  et  du 
port  d'Enos.  Ou  en  exporte  les  divers  articles  de 
son  industrie  et  les  productions  de  son  territ., 
et  on  y  importe  des  draps ,  des  étoffes  et  galons 
de  Lyon  ,  du  sucre,  du  café,  de  la  cochenille,  de 
l'indigo,  des  faz  (calottes  pour  mettre  sous  les 
turbans).  On  évalue  sa  popul.  à  100,000  âmes. 
— Andrinople  est  très  anc,  et  eut  pour  second 
fondateur  l'empereur  Hadrien ,  qui  lui  donna 
son  nom ,  HadrianopoUs.  Mourad  I«'  s'en  em- 
para sur  les  Grecs,  en  1360,  et  elle  fut  la  rési- 
dence des  soulthans  ottomans  jusqu'à  la  prise 
de  Constantinople,  en  14o3.  Elle  est  à  40 1.  N.  0, 
deConstantinople. 

AKrDB.OâS£]â ,  v.  de  l'île  de  Madagascar, 
près  de  l'emb.  du  Manangouré,  vis-à-vis  de  l'île 
Ste.-Mai'ie  ,  capit.  du  pays  des  Antsianares. 

AJn>B.OS,  île  de  l'archipel  Grec ,  au  S.  E.  de 
Négrepont,  par  57°  bO'  de  lat.  N.  et  22'^  40'  de 
long.  E.  Elle  a  55  1.  de  circuit.  Sa  surface  est 
montagneuse.  On  y  recueille  du  blé,  de  l'orge, 
du  vin ,  de  l'huile,  des  oranges,  des  citrons,  des 
grenades,  de  la  soie,  et  on  y  élève  du  bétail  et 
des  abeilles.  Elle  compte  une  cinquantaine  de 
villages,  avec  12,000  habit.,  et  a  pour  ch.-I. 
Andro ,  pet.  v.  sur  la  côte  S.  0. ,  avec  un  port 
assez  vaste  et  bon  pour  les  pet.  navires  ;  rési- 
dence de  2  évêques.  Filat.  de  soie  et  fabr.  de 
tapis.  5,000  habit. 

A»n>iioscoGGxs7  ou  AMiaiscocGir»,  riv. 


,los  Élata-Unis,  qui  arrose  1<^ ftats  de  New- 
Ilampshire  et  du  Maine,  et  se  jette  dans  la  Ken- 
riflu^ck.  Cours,  551.  ^  , 

i^ROUSSA  OU  ANDOnossA,  pet  v.  de 
Cvco  (Moiii),  i.res  dos  ruines  de  1  une.  Messene. 
A  G  1.  N.  de  Koron.  , 

ANDRZEJOW  ou  JendRZIEJOW,  pet.  V.  de 
Pologne  (Plnck),  célèbre  dans  rhistoire  de  cette 
contrée.  500  habit.  AIT  1.  E.  SE.  de  Pulturk. 

AVDUJAB,  V.  d'Espagne  (Jaen),  dans  une 
plaine  au  pied  de  la  Sierra-Morena ,  sur  le  Gua- 
dalauivir,  sur  lequel  il  y  a  1  pont  de  15  arches. 
Fabr  de  faïence  peinte,  de  poterie  et  de  savon. 
Ou  confectionne  dans  les  env.  une  gr.  quantité 
d'alcarazas,  de  jarus  et  de  mainrettes.  Lieu  natal 
du  célèbre  AÏonzo  Cano,  peintre,  sculpteur  et  ar- 
chitecte. Elle  occupe  l'emplacement  de  Tanc. 
Forum  Julii.  10,000  habit.  A  8 1. 1/2  N.  0.  de 
Jaen. 

ANDUZE  {Jnduria),  pet.  v.  de  France 
(Gard),  agréablement  sit.  au  pied  des  Cévennes, 
sur  la  rive  gau.  du  Gardon  ;  ch.-l.  de  cant. ,  Iri- 
Lunal  de  comm.  Fabr.  de  bonneterie,  drap, 
chapeaux ,  1  filât,  de  soie.  3  foires.  4,700  habit. 
g3.A21.1/3S.  0.  d'Alais. 

ANÉSÉH,  V.  d'Arabie  (Nedjidl,  avec  2 
clifit.-lorls,  des  sources  et  beaucoup  de  dattiers. 
A  52  1. 0.  N.  0.  de  Derréyéh. 

ANET,  bg.  de  France  (Eure),  entre  l'Eure  et 
le  Vesgres,  et  où  l'on  voyait  avant  la  révolution 
un  magnifique  château  bâti  par  Henri  H,  pour 
Diane  de  Poitiers.  Ch.-l.  de  cant.  Gr.  forge  et 
papeterie  dans  le  voisinage.  1,41G  habit.  [>^. 
«gijC.  A  3  1. 1/4  N.  0.  de  Dreux. 

ANFA  ou  Dar-el-Béida,  pet.  v.  de  l'empire 
de  Marok,  sur  l'Atlantique,  jadis  très  llorissante, 
mais  qui  ne  compte  guère  maintenant  que  700 
liabit.  L'anc.  Jnafe.  A  16  1.  S.  0.  de  Salé. 

ANGARA,  nom  de  2  riv.  de  Sibérie.  L'An- 
gara supérieure  se  jette  dans  le  lac  Baikal ,  après 
un  cours  de  80  1. ,  et  l'Angara  inférieure  en  sort, 
passe  à  Irkoutsk,  et  se  réunit  au  Ienisseï.  Cours, 
SG5  1.  navigables,  quoique  l'on  y  trouve  22  ca- 
taractes. 

ABJGELO,  bg.  du  roy.  Lombardo-Vénitien 
(Lodi  et  Crema),  sur  le  Zambro.  3,000  habit.  A 
2  1.1/2S.  S.  OdeLodi. 

ANGERBURG ,  pet.  V.  de  Prusse  (Gambi- 
men),  sur  l'Angerap.  Fabr.  de  prahlsacht,  étoftés 
de  laine,  et  d'objets  en  cuirs.  Comm.  de  toiles. 
2,700  liabit.  A  11 1.  S.  S.  0.  de  Gambimen. 

ANGERMANN,  11.  de  Suède  qui  naît  dans 
les  mont,  de  la  préf.  du  Westerbotten,  et  se  jette 
dans  le  golfe  do  Bothnie,  à  5  1.  d'Uernœsand. 
Cours,  80  1. 

ANGERS  (Juliomagus)  y  v.  de  France 
(Maino-ot-Loirc),  sur  la  Mayenne,  à  1  1.  3/i  de 
son  conil.  avec  la  Loire  ;  ch.-l.  de  départ. ,  d'ar- 
rond.  et  de  cant.;  évèché  suffragant  de  Tours, 
cour  royale,  cour  d'assises,  tribunaux  de  1^» 
instance  et  de  comm.  ;  directions  des  contribu- 
tions directes  et  des  domaines,  conservation  des 
hypothèques.  Cette  v.  est  assez  mal  bâtie  géné- 
ralement, quoiqu'elle  se  soit  beaucoup  embellie, 
et  que  de  jolis  quartiers  aient  remplacé  ses  vieux 
remparts.  Toutes  les  maisons  sont  couvertes  en 
ûrdoisos ,  qui  abondent  aux  env.  On  y  remarque 
la  cathédrale,  dédiée  à  St. -Maurice  ,  la  tour  de 
Fane,  église  St. -Aubin,  et  le  chCil.  ;  place  do  4'= 


—  80  —  ANG 

classe ,  qui  aert  de  dépôt  des  poudres  et  de  pri- 
son. Elle  a  3  églises  paroissiales,  1  séminaire, 
1  académie  universitaire,  1  école  royale  des  arts 
et  métiers  ,  1  jardin  botanique  ,  1  musée  de  GOO 
tableaux,  1  cabinet  d'histoire  naturelle,  1  bi- 
bliothèque de  25,000  volumes  ;  elle  eut  une 
imprimerie  dès  1477,  c.-à-d.  qu'elle  vint  après 
Strasbourg,  Paris  et  Hagucnau  ;  des  fabr.  de 
toiles  à  voiles,  de  mouchoirs  de  fil  et  de  colon, 
d'indiennes,  de  bas  de  fil,  d'étamines  ,  de  sia- 
moise, de  grosses  toiles  et  de  bougies.  Sa  situa- 
tion est  très  favorable  pour  le  comm.  On  en 
exporte  surtout  des  ardoises ,  des  bois  de  cons- 
truction ,  de  la  houille,  des  vins,  dos  eaux-de- 
vie.  35,901  habit.  Lieu  natal  de  Gilles  Ménage 
et  de  F.  Dernier,  voyageur.-— Angers  est  fort 
anc. ,  et  fut  embelli  sous  les  Romains.  Kobert-lo- 
Fort ,  le  père  de  la  dynastie  des  Bourbons ,  y 
résidait  en  861.  Il  s'y  est  tenu  6  conciles.  En 
1793,  elle  fut  infructueusement  attaquée  par 
90,000  Vendéens.  A  73 1. 1/2  (de  poste)  S.  0.  de 
Paris.  S.  3si?.  Lat.  N. ,  47°  28'  9"  ;  long.  0., 
20  55'  15". 

ANGERVILXE,  pet.  v.  de  France  (Seine- 
et-Oise),  avec  des  brasseries  et  des  fabr.  de  bas 
drapés.  1,528  habit.  ^.  ^S??-  A  4  l.  S.  0. 
d'Étampes.  ^ 

ANGERVnXE-XJSS-MARTEI. ,  com.  de 
France  (Seine-Inférieure).  l,585habit,  A  1  l.  1/2 
N.  N.  0.  de  Valmont. 

ANGERVII.I.E  -  i:.'ORCHER  ,  com.  de 
France  (Seine-Inférieure).  1,585  habit.  A  1  1. 1/2 
S.  de  Mentivilliers. 

ANGliARSS ,  com.  de  France  (Cantal). 
2,402  habit.  A  2  1.  E.  de  Maurice. 

ABIGïiES,  com.  de  France  (Vienne).  1,082 
habit.  [>5.  A  4  1.  N.  de  St.-Savin. 

ANGïiES,  bg.  de  France  (Vienne),  sur  le 
Langhn.  1,682  habit,  (com.)  ^.  A  G  1.  1/2  N. 
de  Montmorillon. 

ANGZiES,  bg.  de  France  (Tarn),  près  de 
l'Arn,  ch.-l.  de  cant.  Fabr.  de  pet.  draperie  et 
de  cotonnades;  filât,  de  coton  et  de  laine.  2,795 
habit,  (com.)  A  2  1.  S.  E.  de  Brassac. 

ANGIiESEA  ou  Anclesey,  île  d'Angleterre, 
dans  la  mer  d'Irlandop,  sur  la  côte  de  la  princi- 
pauté de  Galles ,  dont  elle  est  séparée  par  le  dé- 
troit de  Menai,  que  l'on  passe  sur  un  pont  sua- 
pendu  ,  sous  lequel  les  navires  naviguent  ù 
pleines  voiles.  Elle  a  env.  10  1.  |de  long  sur 
G  1.  1/2  de  large,  et  65  1.  carr.  de  superf.  On 
évalue  sa  popul.  à  45,000  âmes.  Sa  surface  est 
généralement  plate,  nue  au  centre,  où  sont  de 
bons  pâturages,  bien  boisée  vers  le  détroit.  Les 
principales  productions  sont  de  l'orge  et  de 
l'avoine,  que  l'on  joint,  dans  les  bonnes  années, 
aux  12  à  15,000  bêtes  à  cornes,  aux  moutons 
et  aux  porcs  exportés  en  Angleterre.  Mais  sa 
principale  richesse  consiste  dans  les  riches  mines 
de  cuivre  du  mont  Paris ,  qui  donnent  annuelle- 
ment 500  tonneaux,  et  où  il  y  a  aussi  du  plomb 
argentifère.  Ces  mines  et  les  usines  qu'elles  ali- 
mentent occupent  12  à  15,000  individus,  et  une 
vingtaine  de  pet.  bâtiments.  Le  marbre  vert  et 
la  pierre  meulière  y  existent  également.  —  An- 
glesey  est  célèbre  dans  l'antiquité ,  sous  le  nom 
de  Mena ,  comme  l'un  des  sanctuaires  les  plus 
mystérieux  de  la  religion  druidi(jue.  Les  Ro- 
mains l'occupèrent ,  et  les  Anglais  la  sçumirenl 


A.\G 


—  81  — 


A\G 


^011!?  Fdonard   l" ,   et   lui   dnuiK  r;>iil    le    noin 
qiiVlIt»  porte. 

ANGUST,  coin,  de  France  (B. -Pyrénées). 
2,58S  hal.it.  A  i  1.  S.  0.  de  lîayonne. 

ANGIiXTERRi:  [Britannia]  et  ALBION  (en 
anglais  Englanu). 

Limites  et  étendue.  Cette  contrée  de  l'Eu- 
rope occ, qui  consiste  dans  la  partie  de  laGrande- 
Bretagne  comprise  entre  les  iOi^Sy'  et  riO'J  de  lat. 
N.,  et  les  0"  et  1°  35'  de  long.  0.,  est  environnée 
de  tous  côtés,  excepté  au  N.  où  elle  touche  à 
l'Ecosse,  par  la  mer;  à  TE.,  la  mer  du  Nord;  au 
S.,  la  Manche;  à  PO.,  la  mer  d'Irlande.  Elleaenv. 
4oO  1.  dans  sa  plus  gr.  longueur,  du  N.  au  S.  ; 
4:20  1.  dans  sapins  gr.  largeur,  de  l'E.  à  l'O.,  et 
9,921  1.  carr.  de  superf.,  sans  y  comprendre  la 
principauté  de  Galles. 

Les  îles  sont  celles  de  Man ,  les  Sorlingues , 
Wight,  Jersey,  Guernesey,  Sark  et  Aurigny,  sur 
les  côtes  de  France. 

Aspect,  orographie,  nYonooRAPHiE  et  cli- 
mat. L'Angleterre  est  l'un  des  pays  les  plus  pitto- 
resques qui  existent.  De  toutes  parts  on  n'y  aper- 
çoit que  des  mont . ,  ou  des  collines  entremêlées  de 
plaines  ou  de  prairies  parées  de  la  plus  belle  ver- 
dure, de  vallées  fertile-»,  de  forêts  ou  de  bouquets 
de  bois,  disséminés  çà  et  là.  Il  y  existe  de 
nombreux  et  excellents  pâturages,  et  plusieurs 
masses  de  belles  forêts,  telles  que  celles  de 
New-Forest,  Shervvood,  Bei^e,  Dean  et  Windsor. 
Dans  la  partie  occ.  s'élève  une  série  de  mont. , 
qui  se  dirigent  avec  quelque  déviation  du  S.  0. 
au  N. ,  depuis  le  comté  de  Cornouailles  jusqu'à 
celui  de  Cumberland,  et  que  l'on  peut  considé- 
rer comme  ne  formant  qu'une  même  chaîne, 
quoiqu'elle  soit  interrompue  par  le  canal  de 
Bristol  et  les  terres  basses  des  comtés  de  Lan- 
castre  et  de  Chester.  Ces  mont,  sont  les  plus 
hautes  de  l'île.  Sous  le  rapport  de  son  hydrogra- 

Phie,  peu  de  contrées  sont  plus  favorisées  que 
Angleterre,  et  on  y  compte  une  multitude  de 
riv. ,  dont  les  plus  considérables  sont  la  Tamise 
(en  anglais  Thames),  la  Severn,  la  Medway,  la 
Trent ,  l'Ouse  ,  la  Tyne,  la  Tees,  la  Wear,  la 
Meerey,  la  Dee,  l'Humber,  l'Avon,  l'Eden  et  la 
Derwent.  Il  y  a  en  outre  près  de  500  canaux , 
dont  les  principaux  sont  ceux  d'Andour, 
d'Ach"by-de-la-Zouch ,  Baringstoke,  Birmin- 
gham, Brecken,  Chesterfeld,  Coventry  et  Ox- 
ford ,  Ellesmere ,  le  gr.  canal  de  jonction  et 
celui  du  Gr  .-Tronc ,  ceux  de  Glocester  et  de 
Berkiey,  de  Kingston,  avec  lesquels  sont  venus 
rivahser  depuis  quelques  années  des  chemins  de 
fer,  qui  sillonnent  le  pays  dans  tous  les  sens,  et 
lui  ouvrent  des  communications  aussi  rapides  que 
faciles.  Tous  le  monde  a  entendu  parler  de  celui 
de  Manchester  à  Liverpool.  (Foy.  Liverpool.) 
'•Les  lacs  sont  d'une  pet.  importance,  et  s'étendent 
presque  tous  dans  le  comté  de\Yestmoreland  ;  ils 
sont  renommés  pour  leurs  beautés  romantiques, 
l.e  climat  de  l'Angleterre  est  froid,  humide ,  et 
eujet  à  des  changements  très  fréquents  et  subits. 
Toutefois  sa  position  insulaire  la  garantit  de  ces 
extrêmes  de  chaud  et  de  froid  que  l'on  éprouve 
sur  le  continent  aux  mêmes  latitudes ,  et  produit 
cette  constante  verdure ,  qui  est  l'un  des  traits 
caractéristiques  de  la  Grande-Bretagne.  Le  sol 
offre  une  multitude  de  nuances  différentes; 
mais ,  on  g.'nérai ,  il  est  fertile ,  et  doit  à  un  bon 


système  d'agrlndlnre  l'avantage  d'être  l'un  dea 
pays  les  mieux  cultivés  que  l'on  connaisse.  — 
Jacques  Mac  Cartiiy. 

Culture.  Les  principales  productions  du 
l'Angleterre  consistent  en  froment,  orge,  sei- 
gle, avoine,  fèves,  pois,  pommes  de  terre  en 
abondance ,  etc.  Le  seigle  est  le  grain  le  moins 
en  usage,  parce  qu'on  mêle  peu  sa  farine 
à  celle  du  froment.  On  préfère,  dans  le  N., 
semer  de  l'orge  et  de  l'avoine.  La  culture  de» 
l'orge  est  très  florissante,  et  la  bonne  qualité  dea 
bières  prouve  celle  de  cette  céréale.  Le  sol  est 
communément  bon  pour  l'avoine.  On  cultive 
principalement  le  sarrasin  dans  le  comté  de  Nor- 
folk. Ce  n'est  que  vers  le  milieu  du  xviii"  siècle 
que  la  culture  de  la  pomme  de  terre  a  pris  une 
gr.  extension ,  et  aujourd'hui  elle  est  plus  en 
usage  que  le  pain.  Toutefois,  malgré  cela  la 
récolte  des  céréales  ne  suffit  pas  à  la  consomma- 
tion ,  et  il  y  a  tous  les  ans  un  déficit  d'un  ving- 
tième ,  que  l'on  comble  par  des  importations  de 
grains  tirés  de  France,  des  États-Unis  et  de 
Russie.  Le  climat  est  singulièrement  favorable 
à  la  culture  des  légumes  et  des  fourrages  Le 
houblon  réussit  surtout  dans  les  comtés  de  Sur- 
rey,  de  Kent,  Munster  et  Hereford.  Le  lin  na 
suffit  pas  à  la  consommation ,  et  le  chanvre  pa- 
raît peu  fait  à  la  température.  Celle-ci  s'opposa 
aussi  à  la  culture  des  arbres  fruitiers  en  grand 
et  les  pommiers  et  les  poiriers  que  l'on  voit  dans 
les  comtés  du  midi  ne  donnent  guère  que  des 
fruits  à  cidre;  aussi  est-on  obligé  de  tirer  une 
gr.  qivantité  de  fruits  de  la  France.  Les  groseil- 
1ers  sont  l'objet  de  beaucoup  de  soins,  et  don- 
nent des  produits  remarquables.  11  y  a  peu  de 
contrées  où  les  pâturages  artificiels  soient  aussi 
beaux  et  aussi  vastes  qu'en  Angleterre ,  ce  qui 
provient  de  la  gr.  quantité  de" chevaux  et  de 
bétail  nécessaires  au  besoin  de  la  population. 

Zoologie.  La  gr.  réputation  dont  jouissent  les 
chevaux  anglais  est  justement  méritée  ;  les  che- 
vaux de  luxe  sont  de  toute  beauté,  et  les  chevaux 
de  trait  d'une  taille  et  d'une  force  remarquables; 
on  cite  surtout  ceux  du  comté  d'York.  Nulle  part 
on  n'a  cherché  à  améliorer  les  races  de  bœufs  et 
de  moutons  comme  en  Angleterre;  c'est  au  point 
qu'au  moyen  de  croisements  successifs,  on  est 
parvenu  à  avoir  une  race  de  bœufs  pour  la  table. 
On  évalue  le  revenu  de  la  laine  à  12  milhons  dé 
toisons  annuellement;  les  comtés  de  Lincoln  et 
de  Warwick  sont  ceux  qui  produisent  le  plus  de 
laine.  Les  porcs  sont  d'une  fort  belle  race.  Quoi- 
qu'on élève  beaucoup  de  volaille,  la  Normandie 
et  la  Belgique  fournissent  à  l'Angleterre  une  gr. 
quantité  d'œufs.  Les  oies  sont  nombreuses  dans 
le  Westmoreland  et  le  Lincoln  ,  et  c'est  le  comté 
de  Buckingham  qui  approvisionne  Londres  de 
canards.  Les  chiens  sont  l'objet  d'autant  de  soins 
que  les  chevaux ,  et  la  race  des  boules-do^^ues 
et  des  mâtins  a  conservé  son  antique  réputation 
de  courage  et  de  force.  On  ne  trouve  plus,  en  fait 
d'animaux  carnassiers,  que  le  renard  et  le  chat 
sauvage ,  et  l'aigle  dans  quelques  cantons  rocail- 
leux. Les  cerfs,  le  daim  et  le  chevreuil  n'habitent 
plus  que  les  parcs.  Peu  de  contrées  sont  aussi 
favorisées  sous  le  rapport  de  la  pêche.  Au  mois 
de  juin,  des  bancs  de  harengs  longent  les  côtes 
E.  et  0. ,  et  la  morue  abonde  sur  la  côte  du 
comté  d'York,  et  le  pilchard  (esj:>èce  de  hareng) 


sur  cellftde  Cornouailles.  11  n'y  ado  reptiles  dan- 
goreiix  que  los  vipères.  L'éducation  des  abeilles 
n'y  est  pas  très  suivie. 

Minéralogie.  L'Angleterre  doit  à  ses  mines 
une  gr.  partie  de  sa  prospérité.  Celles  de 
houille  abondent  dans  le  N.  et  le  S.  0.;  leurs 
produits  alimentent  d'innombrables  usines, 
et  sont  généralement  employés  comme  com- 
bustible ,  le  bois  étant  trop  peu  commun  pour 
être  brûlé.  Les  comtés  de  Devon ,  Sommersel , 
Cumberland  et  Derby  ont  de  riches  mines  de 
plomb;  ceux  de  Cornouailles,  York,  Stafford 
et  Tiie  d'Anglesey,  du  cuivre;  ici  et  ailleurs, 
du  cobalt,  de  la  calamine,  du  zinc,  de  l'arsenic, 
de  l'antimoine,  du  bismuth,  de  la  manganèse, 
des  ocres  et  des  terres  de  toutes  espèces ,  des 
pierres  fort  belles ,  telles  que  celles  de  la  pres- 
qu'île de  Portland  et  de  Parbuk.  Les  mines 
d'étain  du  comté  de  Cornouailles  sont  célèbres 
depuis  une  très  haute  antiquité,  et  on  tire  de 
liorrowdale,  dans  le  Cumberland,  le  meilleur 
graphite  ou  mine  de  plomb  du  monde.  Il  y  a  des 
mines  de  sel  gemme  dans  les  comtés  de  Ghester 
et  de  Norfolk. 

Industrie.  La  gr.  quantité  de  capitaux  ver- 
sés dans  l'industrie,  le  désir  des  promptes  jouis- 
sances, le  gr.  perfectionnement  des  procédés ,  le 
développement  prodigieux  qu'ont  pris  les  ma- 
chines, et  surtout  l'application  de  la  vapeur  aux 
fabriques ,  ont  donné  à  l'industrie  anglaise  un 
développement  qui  n'a  pas  encore  de  rival.  Les 
plus  anc.  manuf.  sont  celles  de  laine;  elles 
fournissent  des  draps  de  tous  les  genres ,  des 
couvertures,  des  droguets,  des  crêpes,  des  ta- 
pis. Les  comtés  de  Kilt  et  de  Sommerset  ont  de 
gr.  manuf.  de  draps  fins  ;  les  plus  beaux  se 
font  dans  le  comté  de  Bedford;  les  draps  légers 
et  les  tissus  de  laine  se  font  dans  le  comté 
d'York;  les  gros  draps  viennent  de  celui  de 
Westmoreland.  La  filât,  du  coton  et  sa  mise  en 
oeuvre  ont  atteint  le  plus  haut  point  de  perfec- 
tion. On  fabr.  surtout  des  velours  de  toutes  fa- 
çons, des  toiles,  des  mousselines ,  des  batistes 
et  des  étoffes  de  fantaisie.  La  bonne  qualité  des 
objets  de  fer  et  d'acier  leur  a  donné  un  débouché 
universel.  La  coutellerie,  le  plaqué,  la  quin- 
caillerie ,  la  fabr.  des  armes,  occupent  beaucoup 
de  bras.,  et  Birmingham,  Bradley,  Sheffield,  sont 
renommés  pour  leurs  produits.  On  évalue  la 
^br.  totaU  à  250  millions  chaque  année.  L'An 
gleterre  est  tributaire  de  l'étranger  pour  la  soie. 
Les  principaux  ateliers  d'étoffes  sont  à  Spital- 
fields,  à  Londres  et  dans  le  Derby.  Coventry 
fabr.  des  rubans,    Nottingham  des  bas,  des 
gants ,  des  toiles  et  de  la  dentelle  ;  Manchester 
des  toiles  de  lin  et  des  rubans  de  fil  ;  Warington 
des  toiles  à  voiles  ;  les  comtés  de  Derby ,  de  Lei- 
cester  et  de  Nottingham  ,  des  bas  de  coton.  Les 
tanneries  ont  acquis  depuis  longtemps  un  très 
haut  degré  de  perfection.  On  fabr.  dans  le  comté 
de  Worcester  une  prodigieuse  quantité  de  sou- 
liers. Les  papeteries  fournissent  à  une  exporta- 
tion considérable.  Le  papier  commun  se  fait 
dans  le  comté  de  Galles ,  le  beau  papier  à  lettres 
dans  le  pays  de  Kent ,  le  papier  d'impression 
dans  ceux  d'Hereford  et  du  Nord.  La  bonté  du 
papier,  la  netteté  et  l'égalité  des  caractères,  sont 
les  principales  causes  de  la  beauté  des  impres- 
«ious.  La  soierie  est  un  objet  de  la  plus  haute 


ANG 


importance,  et  se  trouve  concentrée  presque 
entièrement  dans  le  comté  de  Stafford  et  à 
Leids.  Les  verreries  sont  fort  répandues  dans  lo 
N. ,  et  elles  sont  restées  sans  égales  jusqu'à  pré- 
sent pour  les  cristaux.  La  porcelaine  n'est  pas 
aussi  belle  que  l'on  pourrait  le  croire.  Les  ins- 
truments d'optique  et  de  mathématiques  sont 
recherchés  partout,  et  l'horlogerie  y  a  atteint 
une  gr.  perfection.  La  bière  est  regardée  comme 
généralement  supérieure  à  celle  de  tout  autre 
pays;  on  évalue  sa  consommation  annuelle  à 
100  millions  de  francs  ;  celle  du  comté  de  Dorset 
est  la  plus  estimée.  Vale  de  Burton  s'envoie 
dans  le  monde  entier.  On  distille  une  gr.  quan- 
tité de  liqueurs  de  grains,  de  pomme  de  terre, 
qui  toutefois  sont  fort  loin  de  suffire  à  la  con- 
sommation. 

Commerce.  Protégé  par  le  gouvernement,  fa- 
vorisé par  des  routes  excellentes,  par  la  position 
maritime  du  pays,  par  sa  gr.  puissance  sur  mer, 
par  ses  nombreuses  colonies,  le  comm.  anglais 
a  acquis  une  extension  inconnue  jusqu'à  nos 
jours  ;  il  s'étend  à  tous  les  pays ,  et  n'a  de  bornes 
que  celles  que  peuvent  y  mettre  les  puissances 
avec  lesquelles  l'Angleterre  se  trouve  en  rivalité 
d'intérêt.  1^  valeur  des  exportations  s'est  élevée 
en  1830  à  4 ,288,934,675  fr. ,  et  celle  des  impor- 
tations à  1,180,000,000  de  fr.  Outre  son  comm. 
intérieur  et  extérieur,  qui  embrasse  tous  les  pro- 
duits de  ses  nombreuses  fabr.  et  les  matières 
premières  qui  leur  sont  nécessaires,  il  se  fait 
encore  de  nombreux  armements  pour  la  pêche 
de  la  morue  et  de  la  baleine ,  à  Terre-Neuve , 
dans  les  mers  de  la  Polynésie ,  l'océan  Atlan- 
tique ,  les  régions  polaires.  Londres  et  Liverpool 
sont  les  deux  gr.  jilaces  comm.  du  royaume. 

Portrait  et  CAiiACTÈRE.  Les  Anglais  sont  un 
mélange  de  la  popr.l.  primitive  del'ile,  de  Saxons 
et  de  Normands.  Ils  sont  grands,  généralement 
minces,  quoique  beaucoup  d'entre  eux  soient 
d'une  forte  corpulence,  par  suite  des  plaisirs  de 
la  tableauxquelsils  se  livrent.  Leur  teintestblanc, 
leurs  cheveux  plutôtblonds  ou  roux  que  châtains 
ou  noirs.  Sombres,  brusques,  rélléchis,  ils  sont 
taciturnes  et  égoïstes,  par  suite  de  leur  esprit 
spéculatif,  froid  et  méthodique.  L'orgueil  et  la 
fierté,  qui  tiennent  à  l'esprit  de  liberté  et  d'éga- 
lité ,  bases  de  la  constitution ,  portent  toutes  les 
classes  de  la  société  à  un  esprit  d'imitation,  plus 
sensible  dans  ce  pays  qu'ailleurs,  plus  facile 
à  reconnaître  dans  toutes  les  actions  de  la  vie,  et 
qui  donne  lieu  à  cette  gr.  conservation ,  l'une 
des  causes  les  plus  puissantes  de  la  prospérité 
nationale.  11  est  difficile  de  distinguer  parmi  les 
hommes  aucune  classe  de  la  société  à  l'habit, 
tout  le  monde  étant  vêtu  de  la  même  manière,  sauf 
les  domestiques  mâles.  Les  femmes  des  classes 
pauvres  ne  craignent  pas  de  chercher  à  imiter  les 
femmes  de  la  haute  société;  car  les  servantes  et 
les  paysannes  ne  sortent  jamais  sans  un  chapeau 
de  soie  noire  ou  verte.  L'habitant  des  campa- 
gnes n'est  pas  plus  mal  vêtu  que  celui  des  villes. 
On  monte  beaucoup  à  cheval ,  et  le  luxe  des 
équipages  est  extrême.  A  l'exception  de  quel- 
ques lords  et  banquiers,  on  est  logé  et  meublé 
d'une  manière  uniforme  et  assez  simple.  Peu 
de  peuples  mènent  une  vie  plus  monotone  et 
plus  propre  à  nourrir  le  caractère  particulier 
que  les  Anglais  oiit  reçu  de  la  nature,  Lea 


ANC. 

fomiliôs,  occupées  de  lisiir  mc^rinj^o  el  da  leurs 
cnfaiils,  vivoiil  hiiaucoup  dans  li'ur  iiilvrioiir. 
Dans  la  vie  sociale  comme  dans  la  vie  domi-s- 
tique,  la  taciturnité  isole  tous  les  individus.  Par 
un  contraste  remarquable,  nulle  part  l'eutance 
n'est  plus  heureuse,  et,  malgré  les  vices  de 
l'éducation  ,  il  existe  on  Angleterre  une  gr. 
masse  de  lumières,  dont  elle  est  redevable 
aux  nombreuses  écoles  gratuites ,  et  aux  so- 
ciétés créées  de  toutes  parts  pour  répandre 
l'instruction.  On  ne  peut  s'empêcher  de  re- 
connaître de  la  cupidité  dans  le  caractère  des 
Anglais;  on  la  retrouve  partout,  même  dans 
leurs  plaisirs,  et  dans  la  manie  des  paris,  qui 
est  portée  à  un  point  dont  il  est  difficile  de  se 
faire  une  idée.  C'est  l'orgueil  et  une  sorte  de  sus- 
ceptibilité, dont  il  est  le  principe,  qui  multi- 
plient dans  les  hautes  classes  les  duels  au  pisto- 
let, et  dans  les  classes  inférieures  les  combats 
à  coups  de  poings  ou  boxes.  C'est  aussi  ce 
sot  orgueil  poussé  à  son  dernier  période ,  qui 
fait  croire  à  la  nation  anglaise  qu'elle  est  la  pre- 
mière du  monde.  Du  reste,  on  ne  peut  refuser 
aux  Anglais  d'être  braves ,  intrépides ,  et,  mal- 
gré leur  froideur,  assez  obligeants  et  d'un  com- 
merce sûr;  mais  aussi  on  peut  leur  reprocher 
d'être  souvent  inconstants  dans  leurs  goûts, 
changeants,  extravagants  dans  leurs  idées,  et 
faciles  à  écouter  la  calomnie. 

Religion.  La  religion  chrétienne  fut  prêchée 
en  Angleterre  par  Augustin,  moine  romain,  vers 
597.  Ce  fut  Henri  VIII ,  qui  déclara  l'église  indé- 
pendante du  saint-siége,  conserva  la  hiérarchie, 
mais  se  fil  chef  suprême  de  l'éghse,  prérogative 
que  ses  successeurs  ont  conservée.  Le  roi  nomme 
les  archevêq.  et  les  évêq.  Il  y  a  2  archevêchés, 
i  àCantorbéryetl  àYork,  et24évêchés,  qui,  les 
uns  et  les  autres ,  siègent  au  parlement.  La  re- 
ligion dominante  est  le  protestantisme ,  ou  reli- 
gion épiscopale.  Mais  tous  les  autres  cultes  y 
sont  professés  librement,  et  le  nombre  des  pres- 
bytériens, des  catholiques,  des  méthodistes,  des 
mennonites  ou  anabaptistes,  etc.,  y  est  considé- 
rable. La  popul.  catholique  est  d'env.  2  millions 
d'individus.  On  y  compte  env.  10,000  juifs.  Nous 
renvoyons,  pour  tout  ce  qui  concerne  le  gouv., 
les  lois,  la  langue,  le  littérature,  l'histoire,  à  l'ar- 
ticle Grande-Bretagne.  Depuis  Alfred-le-Grand, 
l'Angleterre  est  divisée  en  40  comtés  ou  shires, 
dont  nous  donnons  les  noms  et  la  popul.,  d'après 
le  Statistical  journal  of  the  British  empire.,  by 
Mac  Ctilloch,  London,  1837. 

POPULATION   EN   1831. 


Bedford. 

9S,48S 

Monmoutli. 

98,130 

Bercic. 

1-13,589 

Norfoick. 

S90,084 

Buchingham. 

HC,!;29 

Korlhampton. 

179,336 

Cambridgij. 

i«5,9S8 

Norlhiimborland. 

222,912 

Chcsler. 

S54,391 

NottinKham. 

223,527 

Cornouailles. 

S00,908 

Oîford. 

152,ISfi 

Cumberlaad. 

169,681 

Rustand. 

I9.38S 

Derby. 

237,170 

Salop. 

282,930 

Deyon. 

494,478 

Somraerset. 

404,200 

Dorset. 

)S9,2S'2 

StalTord. 

410.BI2 

Durham. 

S53,9IO 

Sullolck. 

290,317 

Essex. 

»17,S07 

Surrey. 

486,334 

Glocester. 

587,019 

Su  SSCI. 

872,340 

Hercford. 
Hertford. 

111,211 

Warwick. 

S3fl,610 

143,341 

Westmoreland. 

55,041 

Kuntingdon. 
Kent. 

S3,I98 

Wilt. 

420,150 

479,  :bs 

Worcester. 

211,363 

Lancastre. 

l,SSG,8S4 

York. 

1,20?,168 

Leicester. 

197,003 

Les  Iles  Normande 

62,710 

Luicoln. 
MiUdlesex. 

517,4fiS 

L'ilo  de  Max. 

11,000 

IjSSS.SSO 

13,194  715 

AWCLUîlE .  bg.  de  France  (Marne 


PAubo,  ch.  1.  do  raiii.  [^  distribution.  722 
iialiil.  A  4  I.  S.  S.  0.  de  Sé/.anne. 

AlUGOliA,  roy.de  l'Afrique  occid. ,  au  N, 
(lu  iirii-iiela,  et  qui  s'étend  le  long  de  l'Océan. 
Sa  surface  est  diversifiée ,  arrosée  par  plusieura 
riv.  assez  consid. ,  telles  que  le  Couanza  ,  le 
Beiigo,  la Danda,  et  généralement  fertile.  Il  n'y 
a  que  deux  saisons,  la  saison  sèche,  qui  dure 
depuis  mai  jusqu'en  octobre,  et  la  saison  des 
pluies.  La  chaleur  y  est  très  grande  ,  mais  tem- 
pérée par  leg  vents  de  S.  et  de  S.  E. ,  le  voisi- 
nage de  la  mer  et  des  rosées  abondantes.  On  y 
recueille  du  riz  ,  du  millet ,  du  miel ,  de  la  cire, 
et  il  y  existe  de  l'argent,  du  fer,  du  cuivre  , 
des  bancs  de  sel  genmie.  Le  roy.  d'Angola  a 
été  conquis  par  les  Portugais ,  qui  ont  laissé  aux 
indigènes  la  faculté  de  choisir  leurs  gouver- 
neurs. Le  christianisme  y  a  fait  peu  de  progrès. 
L'Angola  est  divisé  en  quatre  provinces  et  a 
pour  cap.  San-Paolo  de  Loanda. 

ANGORA  ,  ou  plus  exactement  Ankorak 
(l'anc.  Ancyre),  v.  de  la  Turkie  asiat.  (Anato- 
lie),  célèbre  par  la  victoire  que  Ïimour-Lengh  y 
remporta  sur  Bayazid.  Elle  s'élève  sur  plusieurs 
colhnes,  et  est  dominée  par  un  chat,  qui,  ainsi 
que  ses  murailles,  est  en  ruines.  Il  y  a  un  ar- 
chevêque grec  et  sept  éghses.  Les  habit,  sont 
très  industrieux,  et  se  livrent  surtout  à  la  fabri- 
cation de  camelots  faits  en  poils  de  chèvres.  Le 
comm.  y  est  assez  important.  On  voit  encore 
beaucoup  de  restes  de  l'ancienne  Ancyre ,  et 
entre  autres  le  fameux  monument  d'Auguste,  et 
une  inscription  en  l'honneur  de  ce  prince.  Le 
territ.  au  milieu  duquel  s'élève  cette  v.  offre  celte 
particularité,  que  tous  les  animaux,  tels  que  les 
chèvres,  les  chats  et  les  lapins,  ont  le  poil  long, 
épais  et  soyeux.  35  à  40,000  habit.  A  82  1.  E. 
S.  E.  de  Constanlinople.  Lat.  N. ,  40°  9':  long. 
E. ,  30<^  45'. 

ANGOSTURA  ou  San-ThOMÉ  DE  LA  GUYA- 
NA,  pet.  v.  de  Colombie  (Venezuela),  impor- 
tante comme  anc.  cap.  de  la  Guyane  espagnole  , 
et  comme  le  seul  lieu  de  quelque  importance 
des  contrées  qu'arrose  l'Orénoque.  On  y  remar- 
que le  palais  du  congrès ,  l'église  paroissiale  et 
l'hôpital.  Un  fort  placé  vis-à-vis,  sur  une  col- 
line ,  domine  le  passage  du  fleuve.  Elle  a  été 
fondée  en  1588.  3,000  habit.  A  601.  0.  deVeija- 
Guyana. 

AKTGOT,  gr.  prov.  d'Abyséinie,  qui  forme, 
avec  quelques  pays  voisins,  un  roy.  gouverné 
par  un  chef  Galla.  Elle  s'étend  au  N.  de  l'Ha- 
nara,  au  S.  E.  de  Tigré.  Ses  principales  v.  sont 
Agof ,  Colbenou  et  Combothe. 

ASTGOUXiÊiai: , .  v.  de  France  (  Charente  ) , 
sur  un  plateau  élevé  de  221  pieds  au-dessus  de 
la  Charente ,  qui  coule  à  sa  base,  où  se  trouve 
le  faubourg  de  l'Houmeau  ;  ch.-l.  de  départ.  , 
d'arrond.  et  de  cant. ,  siège  d'im  évêque  suffra- 
gant  de  Bordeaux  ;  cour  d'assises ,  tribunaux  d« 
1"  instance  et  de  comm.  ;  direction  des  contri- 
bution et  des  domaines  ;  conservation  des  hypo* 
thèques.  Ses  rues  sont  irrégulières,  étroites,  tor- 
tueuses ,  et  généralement  mal  bâties.  La  place 
d'Artois  est  la  plus  belle  promenade  ;  mais  des 
remparts  on  jouit  d'une  vue  délicieuse.  On  y 
remarque ,  dans  les  faub. ,  l'école  royale  de 
marine,  bel  et  vaste  édifice,  le  beau  pont  sur 
la  Charente,  et  un  obélisque  élevé  en  l'bonneuf 


A>H  —  84  — 

do  la  duchesse  crAngoul^-mo.  Cette  villo  pos- 
sède une  bibliothèque  de  iO,000  vol.,  quel- 
ques fabr.  de  toiles  et  d'étoffes  communes,  de 
chaudières  de  cuivre ,  une  de  porcefeine ,  une 
poudrière  ,  des  tanneries ,  des  raffineries  de  su- 
cre ,  et  un  pet.  port  qui  est  l'entrepôt  du  comm. 
de  Bordeaux  et  des  départ,  voisms.  Ses  belles 
papeteries  sont  sit.  dans  les  environs.  Pâtés  de 
perdrix  aux  truffes  très  renommés.  Le  poète 
Ausone  qui  vivait  au  iii^  siècle ,  fait  mention 
d'An"oulème  sous  le  nom  d'Ingulisma.  Elle 
devjift  la  cap.  d'un  comté  réuni  à  la  couronne 
en  il 03,  et  mt  érigée  en  duché  par  François  I" 
en  lolo.  Lieu  natal  de  Marguerite  de  Valois,  de 
Balzac  et  deRavaillac.  16,530  habit.  A 118 1.  1/2 
(de  poste)  S.  S.  0.  de  Paris.  ^.  35^.  Lat.  N., 
43' 38' 57";  long.  0.,  2M0' o7". 

ANGOUlJ»u:  (Canal  d').  Foy.  Somme 
(Canal  de  la  ). 

ANGOUMOIS ,  anc.  pet.  pays  de  France , 
qui  forme  les  trois  quarts  du  départ,  de  la  Cha- 
rente. Il  avait  pour  cap.  Angoulème. 

ANGRA,  v.  cap.  de  l'ile  de  Terceire  et  de 
toutes  les  Açores.  Elle  s'élève  sur  une  côte  mé- 
rid. ,  est  fortifiée  et  a  un  port.  Résid.  d'un  évo- 
que et  de  consuls  étrangers.  Comm.  de  lin  , 
grains,  toiles,  vin.  Lat.,  38'' 28';  long. 0.,  27°  32'. 
ANGRA  DOS  KXTS,  pet.  v.  du  Brésil 
(Rio-de-Janeiro),  entre  des  mont. ,  avec  un  port 
qui  reçoit  de  gr.  navires ,  et  par  lequel  il  se  fait 
un  comm.  important.  Il  est  défendu  par  deux 
redoutes.  A  26 1.  S.  0.  de  Rio-de-Janeiro.  Lat.  S., 
23-4';  long.  0.,  27°  32'. 

ASTGRI,  com.durov.  deNaples  (Principauté 
citer.).  4,423  habit.  A  4  1.  N.  0.  de  Salerne. 

ANGUIXIiE  (Snake  Island) ,  une  des  pet. 
Antilles,  appartenant  à  l'Angleterre,  et  sit. 
par  18»  20'  de  lat.  N.,  et  63°  42'  de  long.  0.  Elle 
a  10  1.  de  long  ,  21  1.  carrées ,  et  3,000  habit. 
On  y  recueille  d'excellent  tabac ,  du  maïs .  du 
sucre ,  et  on  y  élève  du  menu  bétail.  Elle  a 
deux  rades. 

ANHAliT,  nom  de  trois  duchés  distingués 
par  le  nom  de  leurs  capitales,  formés  de  di- 
vers terri  t.  enclavés  dans  la  Prusse ,  et  dont 
la  superf.  réunie  est  de  181  1.  carr.  ,  avec 
163,100  habit. ,  professant  les  religions  réfor- 
mée et  luthérienne. — Le  duché  à'Anhall-Des- 
sau  a  43  1.  carr.  et  38,070  habit. ,  8  v.,  2  bg., 
100  vg.  Dessau,  capit.  Ses  revenus  sont  de 
4,484,000  fr. ,  sa  dette  de  2,090,000.  On  a  fixé 
son  contingent  à  l'armée  fédérale  à  529  hommes 
de  troupes.  —  Le  duché  (TylnhaU-Bernburg  a 
45  1.  carr.,  39,300  habit,  7  v.,  1  bg. ,  et  51 
vg.  Bernburg ,  capit.  Ses  revenus  sont  de 
940,500  fr.,sa  dette  de  1,274,000  fr.,  son  con- 
tingent de  370  hommes. —  Le  duché  (ï'Anhalt- 
Koithen  a  93  1.  carr. ,  67,800  habit.  ,6  v. , 
3  bgs. ,  184  vgs.  On  évalue  ses  revenus  à 
1,421,000  h\,  sadetteà  3,3i4,000.  Son  contin- 
gent est  de  524  hommes.  —  Excepté  une  partie 
du  duché  d'Anhalt-Bernburg,  placée  dans  le 
Hartz,  le  reste  est  plat,  et  d'un  climat  doux.  Ils 
sont  arrosés  par  l'Elbe ,  la  Saale ,  la  Wipper. 
Le  sol  y  est  assez  fertile ,  et  on  y  recueille  des 
grains ,  du  chanvre ,  du  tabac ,  du  houblon ,  des 
légumes  et  des  fruits.  11  y  existe  des  mines  d'ar- 
gent, de  cuivre,  de  fer,  de  houille  et  des  car- 
rières diverses  1  on  y  élève  beaucoup  de  bétail , 


ANi\ 


de  chevaux  ,  de  pores.  L'industrie  manufacln- 
rière  embrasse  la  fabrication  des  draps  ,  dea 
chapeaux  ,  des  lainages,  des  tabacs,  qui ,  joints 
à  du  grain  ,  sont  les  objets  du  comm.  les  plus 
recherchés.  Le  gouv.  des  trois  duchés  est  mo- 
narchique ,  avec  des  assemblées  d'étals. 

ANHOLT ,  pet.  île  du  Danemark ,  dans  le 
Cattegat,  avec  un  phare  et  100  habit,  pêcheurs. 

AKTI  ou  Anisi  (  Absicum  )  ,  v.  de  la  Turkie 
asiat.  (Kars),qui  n'est  remarquable  que  pai 
son  anc.  importance,  et  comme  ayant  été  la 
cap.  de  l'Arménie  au  xvi^  siècle.  Elle  fut  entiè- 
ment  détruite  par  un  tremblement  do  terre  en 
1319.  AlOl.E.deKars. 

AM'IAJM'E ,  bg.  de  France  (  Hérault  ) ,  près 
de  l'Hérault,  ch.-l.  de  cant.  On  y  prépare  des 
peaux  de  chèvres  tannées  à  l'écorce  de  chêne 
vert.  2,480  habit.  A 1 1.  N.  N.  E.  de  Gignac. 

ANIO,  aujourd'hui  Teverone,  pet.  riv.  d'Ita- 
lie, qui  se  jette  dans  le  Tibre,  près  de  Romej^ 
elle  est  trè^s  rapide.  1.^ 

ANIYÉa,  v.  d'Arabie  (Nedjîd),  jadis  cé- 
lèbre sous  le  nom  d'Alifah ,  et  lieu  natal  d'AbJ^ 
el-Vouahhab,  le  chef  principal  des  Vouahhaliites. 
A  801.  S.  0.  deLahsa. 

A]«-IZI-I.E- CHÂTEAU,  bg.  de  France 
(Aisne),  ch.-l.  de  cant.  1,000  habit.  ^  dis- 
tribution. A  3 1.  0.  S.  0.  de  Laon. 

AXJOU,  anc.  prov.  de  France,  qui  forme 
maintenant  le  départem.  de  Maine-et-Loire,  la 
partie  septentr.  du  l'arrond.  de  La  Flèche  (Sar- 
the),  l'arrond.  de  Chàteau-Gonthier  (Mayenne), 
et  la  partie  septentr.  de  l'arrond.  de  Chinon 
(  Indre-et-Loire).  Angers,  cap. 

ANJOUAN,  la  plus  gr.  des  îles  Comorres, 
et  la  résidence  du  soulthàn ,  dont  la  cap.  porte 
aussi  le  nom  da  Makhadou.  Cette  île ,  qui  a  en- 
viron 9  1.  de  long  sur  7  dans  sa  plus  gr.  lar- 
geur, compte  20,000  habit.  Foy.  Comorres. 

ANKIlAJME,  pet.  v.  de  Prusse  (Stettin),  sur 
sur  la  Peine,  a  1  1.  du  Huff.  Fabr.  de  drap, 
d'étoffes  de  coton ,  de  tabac ,  de  bas,  de  cuirs, 
de  tabatières.  Comm.  de  blé,  bois,  verre.  18,000 
habit.  A  17 1.  N.  0.  de  Stettin. 

ANH.OBEK ,  v.  d'Abyssinie ,  cap.  du  roy. 
de  Choa.  Elle  est  bâtie  sur  le  pencnant  d'une 
colline  dont  le  sommet  est  coupé  par  le  palais 
du  roi ,  d'une  étendue  remarquable  ,  arrosée 
par  deux  ruisseaux ,  et  contient  environ  5,000 
habit.  On  y  jouit  d'un  magnifique  point  de  vue. 
A  10  1.  S.  E.  de  Gondar.  — Combes  et  Tami- 
siER ,  1836. 

ANNAM. ,  pays  le  moins  connu  de  tous  les 
pays  civilisés,  et  sur  lequel  le  géographe  trouve 
le  moins  de  matériaux  exacts.  Yoici  ce  qui  a 
paru  le  plus  vrai  au  milieu  des  contradictions 
des  missionnaires  et  des  autres  voyageurs  ,  du 
silence  des  uns  et  des  autres  :  L'état  Annam, 
ou  mieux  Annamite,  et  non  d'An-nam,  est  va.ssal 
de  l'emp.  Chinois,  selon  une  lettre  de  M.  lia- 
vard,  évoque  au  Toung-king,  et  adressée  à 
M.  Pallegois ,  missionnaire  ;  il  se  compose  de 
trois  ou  quatre  roy.  et  de  plusieurs  autres 
pays  conquis  ou  tributaires  :  ce  sont  d'abord 
les  roy.  connus  des  Européens  sous  les  noms 
de  Tonquin ,  de  Cochinchine,  de  Kamboge, 
d'une  contrée  appelée  roy.  de  Bao ,  du  Laos, 
et  de  quelques  petits  territ.  indépendants, 
situés  dans  des  montagnes  qui  séparent  l'état 


AINX  —  8 

aiiriHiiiitu  de  la  Chine  propreineul  «lile.  —  On  ne 
samail  placer  que  conjeclaralouient  le  pays  de 
Luc-Tho  ou  Lac-Tchou^  qu'un  voya^tun-  récent, 
M.  Labissachcre ,  dit  être  situe  au  IS.  des  lacs, 
entre  le  Toung-king  et  la  Chine.  C'est,  selon  ce 
voyageur,  ou  plutôt  selon  les  ouï-dire  qu'il  a 
recueillis,  un  plateau  sans  rivières,  dont  le  sol 
cependant,  très  humide,  est  fcrlile  en  riz  ,  et 
où  il  vient  beaucoup  de  baudjous.  Ce  pays,  qui 
ne  renferme  aucune  ville  proprement  dite ,  ex- 
porte des  buffles  et  du  coton  écru  en  échange 
de  sel  et  de  soieries.  Le  peui)le,  qui  s'habille 
d'étoffes  de  coton  et  d'écorce  d'arbre  ,  éprouve 
les  malheureux  effets  de  la  guerre  civile  perpé- 
tuelle ,  qui  divise  les  petits  chefs  héréditaires , 
aux([uels  il  est  soumis.  L'empereur  d'Annam' 
exerce  sur  eux  une  suzeraineté  nominale.  — 
A  l'E.  du  Laos ,  et  au  S.  des  provinces  chinoises 
de  Yun-nan  et  de  Kouang-si ,  s'étend  le  pays 
qu'on  nomme  roy.  de  Tonquin  ou  Toung-king, 
qui  est  situé  autour  du  golfe  de  ce  nom.  Son 
véritable  nom  est  Annam  septentrional.  Les 
Cochinchinois  l'appellent  Drang-ngaï  ou  roy. 
du  dehors.  Le  nom  sous  lequel  nous  le  connais- 
sons est  celui  qu'a  porté  la  capit.  jusque  dans 
ces  derniers  temps. 

Nous  continuerons  d'employer  le  mot  de  Ton- 
quin pour  être  compris,  d'autant  plus  que  ce  mot 
est  variable. 

D'après  les  relations  des  missionnaires,  le 
climat  du  Tonquin  est  constamment  rafraîchi 
par  les  vents  du  S.  et  du  N.  ;  les  pluies  y 
tombent  depuis  avril  jusqu'en  août  ;  elles  sont 
suivies  de  la  plus  belle  et  de  la  plus  abondante 
végétation.  Le  pays  est  ceint  de  montagnes  au 
N.  et  à  l'O.  ;  mais  les  côtes  et  le  centre  pré- 
sentent une  vaste  plaine,  formée  en  partie  par 
les  alluvions  de  l'Océan  et  les  dépôts  des  ri- 
vières. Des  digues  nombreuses  et  étendues  dé- 
fendent contre  les  flots  de  la  mer  ces  terres 
basses  ,  très  fertiles  en  riz.  En  plusieurs  en- 
droits, les  boues  et  les  sables  rejetés  par  la  mer 
forment  un  mélange  qui  n'est  plus  de  l'eau  , 
qui  n'est  pas  encore  de  la  terre ,  et  où  les  Ton- 
quinois ,  pour  exercer  la  pêche  ,  glissent,  à  moi- 
tié assis,  sur  des  planches.  Les  rivières  inon- 
dent le  pays  dans  la  saison  pluvieuse  ,  c.-à-d. 
depuis  mai  jusqu'en  septembre.  Le  principal 
fleuve  est  leSang-Koï,  nommé  en  Chine,  où 
il  prend  sa  source,  Hou-Kiang ;  il  reçoit  le 
Lisien  ou  Li-Sing-Kiang .  Les  Tonquinois  cul- 
tivent les  patates ,  les  yams  ou  ignames  ,  les 
plantains ,  le  riz ,  les  mangos  ou  mangues  ,  les 
limons ,  les  noix  de  coco ,  les  ananas  ;  ils  re- 
cueillent de  la  soie  excellente.  L'orange  de  ce 
pays  est  la  meilleure  que  l'on  connaisse.  L'ar- 
bre à  thé  y  abonde ,  mais  on  n'en  soigne  pas  le 
produit.  Le  bois  de  fer  et  beaucoup  d'autres  es- 
pèces de  bois  précieux  croissent  sur  les  monta- 
gnes, tandis  que  le  palmier  arec,  le  bétel ,  l'in- 
digo, la  canne  à  sucre,  viennent  dans  les  plai- 
nes. On  ne  connaît  ici  ni  moutons  ni  ânes,  mais 
les  forêts  sont  pleines  de  tigres  ,  d'éléphants  , 
d'ours  ,  de  cerfs ,  d'antilopes  et  de  singes,  et  les 
campagnes  sont  couvertes  de  bœufs,  de  buffles, 
de  pourceaux,  de  volaille. 

Le  règne  minéral  présente  du  fer  dans  un  état 
très  pur,  du  bon  cuivre  en  abondance,  de 
l'étain,  de  l'or  en  petite  quantité  j  et  un  métal 


.  —  AKIN 

qui,  d'après  les  qualités  qu'on  lui  attribue, 
semble  être  du  zinc  ,  soit  muriaté ,  soit  arsé- 
niaté.  Les  nombreuses  cavernes  remplies  de 
stalactites  indiquent  la  nature  calcaire  de  beau- 
coup do  montagnes. 

La  capit.  de  l'Annam  septentr.  s'appelait  i?on(7- 
King .,  c.-à-d.  Cour  de  l'Fsl,  d'où  nous  avonif 
Mt  Tonquin  ;  aujourd'hui  elle  a  pris  le  nom 
officiel  de  Bac-Ahin,  ou  Cour  du  Nord;  inaij 
le  peuple  la  désigne  sous  la  dénomination  dl 
Ketcho  ou  Kecho.  Cette  ville,  située  sur  la  riv. 
de  Sang-Koï,  à  40  I.  de  la  mer,  est,  dit-on., 
presque  aussi  grande  que  Paris ,  quoiqu'elk 
n'ait  que  40,000  habit.  Viennent  ensuite  les 
villes  de  Jlan-P^ints ,  avec  20,000  habit.  ;  Trun- 
bach  .,  avec  15,000;  A'aousang,  avefc  8,000; 
Hun-Nau ,  avec  0,000.  Cette  dernière  est  la 
même  que  Bean  ,  où  les  Hollandais  avaient  leur 
comptoir.  Dans  la  partie  cultivée  du  pays,  les 
villages  se  touchent ,  et  la  grande  route  pré- 
sente une  suite  non  interrompue  de  maisons  et 
de  jardins  plantés  en  palmiers. 

Le  groupe  des  Pirates,  pet.  îles  qui  s'élèvent 
à  l'extrémité  septentr.  du  golfe  de  Tonquin  ,  et 
qui  sont ,  en  effet ,  le  rendez-vous  d'un  gr. 
nombre  de  pirates ,  appartient  aussi  aux  Ton- 
quinois. 

Suivant  les  traditions  chinoises ,  le  Tonquin  , 
nommé  jadis  Giao-Chou,  ou  pays  aquatique,  fut 
peupléd'abord  par  des  Kémoïsou  noirs,  tribu  sau- 
vage, originaire  des  mont,  qui  séparent  le  Càm- 
bodje  de  la  Cochinchiiie.  Deux  siècles  avant 
notre  ère  ,  les  Chinois  y  envoyèrent  des  colonies 
qui  civilisèrent  le  pays  et  y  établirent  leurs 
mœurs,  leurs  usages  et  leur  rehgion.  Le  Ton- 
quin ,  soit  qu'il  fût  démembré  ,  soit  qu'il  fût  de 
la  Chine,  conserva  les  formes  du  despotisme 
patriarcal  qui  distinguent  les  grandes  nations 
d'Asie.  Noblesse,  honneur,  richesse,  tout  est  at- 
taché à  l'office  de  mandarin,  lettré  ou  mihtaire. 

Les  Tonquinois  ont  le  visage  plat,  ovale,  moins 
brun  que  les  autres  Indiens;  leurs  cheveux  sont 
noirs,  longs,  et  fort  épais  ;  une  robe  qui  descend 
jusqu'aux  talons  fait  toute  leur  parure.  Leur  lan- 
gue monosyllabique  est  dérivée  de  celle  des  Chi- 
nois; mais  elle  possède  un  certain  nombe  de  mots 
combinés  ,  ainsi  que  certains  sons  aspirés  et  sif- 
flants qui  n'existent  point  dans  cette  langue. 

Leur  armée,  qui  s'élève  à  plus  de  100,000 
hommes,  a  l'habitude  de  battre  les  Chinois.  La 
marine  ,  composée  de  200  galères ,  n'a  de  re- 
marquable que  l'emploi  d'une  espèce  de  feu 
grégeois  que  l'eau  ne  saurait  éteindre.  Le  mo- 
narque célèbre  tous  les  ans ,  de  même  qu'en 
Chine  ,  une  fête  en  l'honneur  de  l'agriculture. 
La  polygamie  y  est  en  vigueur,  et  nulle  femme 
ne  s'arroge  la  qualité  d'épouse.  Les  hommes 
répudient  les  femmes  à  volonté.  Les  mariages 
se  font  sans  prêtres  ;  le  consentement  des  pa- 
rents est  le  seul  acte  nécessaire.  La  stérilité  dés- 
honore ici  un  ménage ,  tandis  que  le  mélange 
de  nombreux  enfants  avec  plusieurs  femmes 
n'y  apporte  aucun  trouble. 

Au  midi  du  Tonquin  nous  trouvons  la  Cocliin- 
chine ,  dont  la  géogr.  est  devenue  obscure ,  à 
force  d'avoir  été  traitée  par  beaucoup  d'écrivains 
qui  se  contredisent.  Ce  pays,  compris,  avec  le 
Tonquin,  sous  le  nom  général  à^ Annam,  en  fut 
démembré  il  y  a  env.  600  ans.  Les  indigènes  là 


ANX 


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ANN 


(It'signcnt  sous  le  nom  do  Drang-Trong,  ou  roy.     même  l'héritier  de  la  couronne ,  qu'il  avait  cno- 
"  '  '  •'■---'    Celui     verti  en  secret,  sans  avoir  osé  le  baptiser,  et 

qui  était  un  des  princes  les  plus  éclairés  de 
l'Orient.  Il  y  arriva  vers  1787.  La  France  saisit 
cette  occasion  d'établir  son  influence  et  son 
commerce  dans  un  des  pays  les  plus  riches  de 
rOrient.  Elle  s'engagea  à  fournir  à  son  nouvel 
allié  20  vaisseaux  du  guerre ,  7  régimens  et  un 
million  de  piastres ,  dont  moitié  en  numéraire 
et  moitié  en  munitions  de  guerre.  Elle  devait 
recevoir  un  échange  de  territoire  arrosé  par  le 
Han  ,  la  baie  de  Tourane ,  les  îles  de  Kiam  et  de 
Faï-Fo ,  au  midi ,  et  celle  de  Haï-\Yin ,  au  nord. 
La  flotte  expéditionnaire,  arrivée  à  Pondichéry, 
y  fut  retenue ,  sous  de  faux  prétextes  ,  par  le 
gouverneur  anglais.  Pendant  ces  délais ,  la  ré- 
volution française  éclata ,  et  de  cette  grande 
expédition ,  une  vingtaine  d'officiers  français  , 
ainsi  que  quelques  Anglais  et  Danois ,  arrivè- 
rent, avec  l'évèque  d'Adran ,  à  leur  destina- 
tion. —  MM.  Dayot,  Chaigneau  et  Vannier,  qui 
avaient  servi  Gia-Long  avec  zèle  et  valeur ,  et 
avaient  mis  l'armée  et  la  marine  sur  un  bon  pied  ^ 
furent  faits  mandarins  de  1"  classe  en  récom- 
pense de  leurs  services.  —  L'évèque  d'Adran 
désira  vivement  rétablir  les  relations  interrom- 
pues avec  la  France  ;  mais  nos  guerres  conti- 
nentales réclamaient  alors  toutes  nos  foi  ces,  et 
ce  ne  fut  que  sous  Louis  XVIII  que  le  capitaine 
Rey,  de  la  marine  marchande ,  fut  chargé  d'une 
lettre  et  de  quelques  chétifs  présents  pour  l'em- 
pereur d'Annam.  En  1817,  la  frégate  la  Cy- 
bèle,  commandée  par  M.  Achille  de  Kergariou  , 
mouilla  dans  la  baie  de  Tourane ,  ayant  à  bord 
M.  Eugène  Chaigneau,  neveu  du  mandarin  de 
ce  nom.  Cette  mission,  qui  avaitpour  but  d'ob- 
tenir de  Gia-Long  une  nouvelle  cession  de  Tou- 
rane et  d'une  partie  du  littoral ,  fut  sans  succès, 
et  le  roi  se  montra  d'autant  moins  disposé  à 
une  nouvelle  alliance ,  que  l'évèque  d'Adran 
était  mort  quelques  jours  auparavant.  Peu  de 
temps  après,  Gya-Long  lui-même  mourut,  après 
avoir  fait  reconnaître  pour  héritier  de  sa  cou- 
ronne son  fils  naturel  Mignes-Man.  A  la  fin 
de  celte  même  année  1821,  M.  Crawfurd ,  chef 
d'une  ambassade  envoyée  par  le  gouverneur- 
général  du  Bengale ,  éprouva  tant  de  lenteur 
et  de  formalités,  qu'après  plusieurs  semaines 
de  démarches  inutiles ,  il  fut  forcé  de  se  rem- 
barquer avec  sa  suite  sans  avoir  pu  offi'ir  ses 
présents,  ni  même  pénétrer  jusqu'au  roi.  Les 
tracasseries  qu'éprouvèrent  MM.  Chaigneau  et 
Vannier  obligèrent  ces  deux  officiers  à  se  dé- 
mettre de  leurs  fonctions.  Ils  s'embarquèrent 
en  1825  pour  retourner  en  France,  et  toutes 
les  démarches  tentées  depuis  pour  renouer  les 
négociations  n'ont  abouti  qu'à  prouver  aux  Eu- 
ropéens que  l'empereur  d'Annam  veut  interdire 
ses  états  aux  étrangers.  La  forme  du  gouv. 
cochinchinois  a  toujours  été  despotique.  Le  sou- 
verain s'appelle  Jîoi  des  Cigux.  Son  armée  est 
de  100  à  150,000  hommes ,  dont  30,000  armés 
de  mousquets  et  de  fusils,  et  exercés  à  l'euro- 
péenne. Los  soldats  cochinchinois  portent  des 
sabres  et  des  piques  d'une  énorme  longueur. 
On  n'emploie  plus  les  éléphants  à  la  guerre. 

Le  pays  de  T^sîampa,  dont  le  vrai  nom  est  Binh- 
'Pvant ,  est  en  grande  partie  peuplé  de  tigres  et 
d'éléphants.  L'air  y  est  très  mauvais  pendant 


du  dedans  :  c'est  VJnnam  méridional 
de  Kinam ,  indiqué  comme  le  nom  du  roy.  en- 
tier nar  Valentin ,  paraît  n'être  que  celui  d'une 
ancienne  province.  Les  Japonais  l'ayant  appelé 
Kotchin-Tsina ,  c.-à-d.  le  pays  à  l'ouest  de  la 
Chine,  les  Européens  le  désignèrent  sous  la 
dénomination  de  Cochinchiiie.  La  nature  des 
lieux  l'extension  de  la  nation  et  celle  du  lan- 
gage européen  bornent  le  nom  de  Cochinchine  ^ 
ou,  si  l'on  veut,  à^Annam  méridional,  à  la 
côte  qui  s'étend  depuis  le  Tonquin  jusqu'au 
Tsiampa,  sur  130  lieues  de  long  et  50  à  50  de 
large.  Le  Hué,  ou  Hoé ,  ou  Kouang-Tré ,  pro- 
>ince  séparée  du  Tonquin  par  un  défilé  étroit 
fermé  d'une  muraille,  contient  une  grande  ville 
avec  un  château  royal  fortifié ,  résidence  habi- 
luelle  de  l'empereur  actuel.  Cette  ville,  peuplée 
(1 0  plus  de  50  à  40,000  âmes  ,  porte  le  nom  de 
Hué  ou  de  Huéfo  dans  le  dialecte  populaire,  et 
celui  de  Foutchouang  dans  la  langue  des  man- 
darins. Elle  est  située  sur  la  riv.  de  Hué  ,  et , 
grâce  aux  talents  des  ingénieurs  français  qui 
ont  été  chargés  de  la  fortifier  à  l'européenne  , 
elle  peut  passer  pour  la  première  place  forte  de 
l'Asie.  Suivant  quelques  voyageurs,  la  Co- 
chinchine  comprend  parmi  ses  nouvelles  pro- 
vinces le  Tsiampa  et  une  partie  de  la  côte  du 
Kambodje ,  que  nous  décrirons  plus  bas.  Il  n'est 
guère  de  terre  sur  laquelle  la  mer  gagne  plus 
sensiblement  que  sur  les  côtes  de  la  Cochinchine. 

Les  Cochinchinois  ont  de  petits  chevaux , 
des  mulets,  des  ânes,  des  chèvres,  et  beau- 
coup de  volaille.  Ils  tirent  une  bonne  nour- 
riture de  plusieurs  plantes  salines ,  telles  que 
la  salicorne  et  la  sabine  ;  ils  mangent  aussi  di- 
verses espèces  d'algues  marines.  La  plante  la 
plus  précieuse  qu'ils  possèdent  est  le  dina-xang 
qui  sert  à  teindre  les  étoffes  en  vert  dans  toutes 
les  nuances.  Outre  les  poissons,  leur  aliment 
ordinaire ,  la  mer  leur  fournit  diverses  espèces 
de  molusques,  surtout  les  holothuries  (tripangs 
des  Malais  ) ,  que  toutes  les  nations  du  S.  E. 
de  l'Asie  mangent  avidement.  L'hirondelle- 
salangane  ne  construit  nulle  part  en  plus  grand 
nombre  que  dans  les  îles  de  la  Cochinchine  ses 
nids  tant  recherchés  par  les  gourmands  chinois 
et  cochinchinois.  La  chair  de  l'alligator,  les  œufs 
prêts  à  éclore  et  le  poisson  pourri,  sont  des  mets 
savoureux  pour  leur  palais.  Les  Cochinchinois 
sont  une  des  nations  les  plus  actives  et  les  plus 
spirituelles  de  l'Asie;  ils  ont  une  taille  petite  et 
un  teint  olivâtre  foncé,  et  sont  d'une  malpro- 
preté dégoûtante.  Couverts  de  haillons  ,  ils  se 
débarrassent  de  la  vermine  qui  les  ronge  en  la 
portant  à  la  bouche. 

Quand  le  Tonquin  se  sépara  de  laChine,  les  Co- 
chinchinois se  déclarèrent  aussi  indépendants,  et 
mirent  sur  le  trône  N'gu- Yen,  qu'ilsinvestirentdu 
pouvoir  absolu.  Trois  frères,  y  compris  Gu-Yak , 
déposèrent  son  successeur ,  et  se  partagèrent  le 
royaume.  Toutefois  des  dissensions  s'étant  éle- 
vées entre  eux,  Gia-Long,  descendant  de  N'gu- 
Y'cn  ,  parvint  à  se  faire  un  faible  parti  ;  mais  , 
après  quelques  revers ,  l'évèque  d'Adran  ,  son 
conseil ,  homme  de  génie ,  depuis  longtemps 
établi  dans  ce  pays ,  désespérant  du  succès 
avec  un  si  pet.  nombre  de  partisans,  alla  de- 
mander des  secours  h.  la  France  ;  il  y  conduisit 


AINi>i 


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3 


fînq  ù  six  mois  do  rannéo  ;  los  clialours  y  sont 
très  grandes,  les  eaux,  pernicieuses,  et  les 
vivres ,  excepté  le  poisson ,  assez  rares.  Le  ter- 
rain est  sablonneux  et  ingrat;  il  produit  cepen- 
dant du  coton,  de  l'indigo  et  de  la  mauvaise 
soie.  IjCs  habitants  de  cette  contrée  sont  appelés 
Loyes  ^  et  paraissent  former  une  môme  race 
avec  les  Laos.  Ils  sont  grands ,  nerveux ,  bien 
faits;  leur  teint  lire  sur  le  ruuge.  Ils  ont  le  nez 
un  peu  aplati  et  de  longs  cheveux  noirs.  Ce 
pays  ne  renferme  que  des  villages,  dont  les  plus 
considérables  sont  Padarau  et  Phauri. 

Le  Kamboge  ou  Kambodje,  appelé  aussi  Fou- 
dra-Syan  par  les  habit.,  et  Kao-Mien  par  les  Ton- 
quinois ,  est  un  pays  qui  n'a  pas  moins  de  160 1. 
(lu  N.  au  S.,  et  de  100  de  l'E.  à  l'O.  Il  était 
fort  peu  connu  avant  que  le  savant  Abel  Remu- 
sat  en  eftt  donné  une  description,  tirée  des  écri- 
vains chinois,  dans  ?,qs  Nouveaux  Mélanges  asia- 
tiques. Les  villes  sont  entourées  de  palissades  ; 
leur  forme  est  absolument  carrée ,  et  à  chaque 
angle  s'élève  une  tour  en  pierre.  Dans  chaque 
village  on  voit  un  temple  ou  une  tour,  et,  quel- 
que peu  peuplé  que  soit  le  village,  il  y  a  des 
gens  commis  pour  la  garde  de  cette  tour.  On 
voit  de  distance  en  distance ,  sur  les  grands  che- 
mins ,  des  stations  pour  les  voyageurs.  L'an- 
cienne capitale  du  pays  porte  aussi  le  nom  de 
Kambodje:  mais  les  habitants  lui  donnent,  en 
outre  ,  celui  de  Levech  ou  Laweick,  ainsi  que 
celui  de  Loech  :  elle  est  bâtie  au  milieu  d'une 
grande  île  formée  par  le  Maï-Kang  et  traver- 
sée par  plusieurs  canaux.  Le  magnifique  palais 
qu'habitaient  les  rois  de  Kambodje  commence 
à  tomber  en  ruines,  et  toutes  les  maisons  de  la 
ville  sont  construites  en  bois.  A  4S  I.  au  S.  E. 
de  cette  cité  déchue ,  s'élève  celle  de  Saigong , 
qià  a  le  titre  et  le  rang  de  capitale.  (  Foy.  Saï- 
GANG.)  Panamping  ou  Pénomping,  sur  la  droite 
du  Maï-Kang,  à  6  1.  au  S.  E.  de  Kambodje, 
passe  pour  la  seconde  cap.  du  roy.  Poulo-Condor 
ou  Vile-Condor ,  c.-à-d.  l'île  aux  calebasses,  est 
située  au  S.  de  la  Cochinchine ,  à  16 1.  de  l'em- 
bouchure du  fl.  de  Kambodje. 

Le  Kambodje  paraît  composé  de  trois  régions 
physiques  :  la  vallée  que  le  Û.Mai-Âong  inonde, 
et  qui  renfenne  de  gr.  îles  ;  les  déserts,  qui  com- 
mencent probablement  où  finissent  les  inonda- 
tions ,  et  qui  ont  beaucoup  d'étendue  à  l'E.  ; 
enfin ,  les  côtes ,  généralement  basses  ,  sablon- 
neuses ,  couvertes  de  taillis ,  et  baignées  d'une 
mer  peu  profonde.  —  La  production  principale 
du  pays  est  connue  sous  le  nom  de  gomme  de 
Kambodje;  elle  donne  une  fort  belle  couleur 
jaune.  On  y  trouve  en  abondance  de  l'ivoire  et 
des  bois  précieux ,  tels  que  le  bois  de  rose ,  de 
santal ,  d'aigle ,  de  calambac.  Le  teck,  le  bois 
de  fer,  le  callophyllum ,  qui  s'élance  aussi  droit 
qu'un  pin  de  Norwège ,  fourniraient  à  de  gran- 
des constructions  navales.  On  exporte  un  peu 
d'étain  et  de  l'or.  Les  terres  y  produisent  du  riz 
et  tout  ce  qui  est  nécessaire  à  la  nourriture.  Il 
s'y  est  établi  beaucoup  de  Japonais ,  de  Chinois 
et  de  Malais.  On  peut  à  peine  distinguer  ces  der- 
niers des  naturels,  dont  le  teint  est  d'un  jaune 
sombre ,  et  qui  ont  de  longs  cheveux  noirs. 
L'archipel  de  Paracels  est  un  labyrinthe  d'îlots , 
de  rochers  et  de  hauts-fonds.  Il  se  compose  de 
plusieurs   groupes,  dont  les  principaux  sont 


ceux.  (Wimphitrite,  do  Discovery  et  de  Foador^. 
Quelques  unes  de  ces  îles  sont  couvertes  de  bois, 
et  les  Cochinchinois  s'y  rendent  annuellemo.iit 
pour  la  poche. — Abel  Kemusat,  Malte-Brun, 
IIavaui),  Pallegois,  et  G.  de  Rienzi. 

ANNA,  V.  de  la  Turkie  asiat.  (Bagdad),  sur 
l'Euphrato,  dans  une  position  délicieuse,  rési- 
dence d'un  émir  ou  prince  arabe.  Elle  fut  sur- 
prise par  les  Youahhabites  en  1803,  ravagée, 
et  ne  compte  plus  que  3  à  4,000  habit.  A  31  1. 
N.  0.  de  Bagdad. 

AJNTNABEHG ,  pet.  V.  de  Saxe  (Erzgebirge), 
avec  des  fabr.  de  dentelles  et  do  rubans,  et 
dans  le  voisinage  des  mines  d'étain ,  de  fer,  da 
cobalt  et  d'argent  en  exploitation.  4,500  habit. 
A  10  1.  S.  0.  de  Freyberg. 

ANNAMABOÉ ,  bg.  et  port  de  l'Afrique  occ, 
sur  la  Côte-d'Or  (roy.  de  Fanty),  avec  un  fort 
appartenant  aux  Anglais.  2,500  habit.  A  3 1. 1/4 
E.  du  Cap-Corse. 

ANNAN",  pet.  V.  d'Ecosse  (Dumfries),  avec 
un  port  à  l'emb.  de  l'Annan ,  et  des  fabr.  de 
coton.  Comm.  de  bois  de  construction  ot  poche 
du  saumon.  2,500  habit.  A  24  1.  S.  d'Édinburg. 

ANNAPES,  com.  de  France  (Nord).  1,650 
habit.  A  11. 1/2  E.  de  Lille. 

ANNAFOUS,  pet.  V.  des  États-Unis  (Ma- 
ryland),  sur  la  Severn ,  près  de  la  baie  de 
Chesapeak.  Elle  est  commerçante.  2,600  habit. 
A  8  1.  1/2  S.  de  Baltymore.  ' 

ANNAPOUS-B.OTAX.E,  V.  de  la  Nouvelle 
Ecosse ,  avec  un  vaste  port  où  les  marées  sont 
de  50  pieds.  Elle  est  bien  bâtie ,  fortifiée ,  et  n'a 
pas  plus  de  1,200  habit.  Lat.  N. ,  44°  49'  ;  long. 
0.,  670  42'. 

ANNATOM ,  dans  l'archipel  des  Nouvelles- 
Hébrides,  découverte  par  Cook,  en  1774,  revue 
par  d'Entrecasteaux ,  en  1793,  «t  reconnue  par 
d'Urville,  en  1827;  terre  forniée  par  de  hautes 
mont.,  avec  une  bande  littorale  fort  étroite, 
surtout  dans  la  partie  nord.  Cette  bande  est  gar- 
nie de  cocotiers  et  d'une  foule  d'autres ,  au  tronc 
blanchâtre  et  dénudé ,  que  M,  d'Urville  suppose 
appartenir  à  l'espèce  melaleuca  leucodendron , 
qui  fournit  l'huile  de  Kaioupouti.  Dans  toute 
cette  partie,  nul  indice  ne  révéla  à  ce  navigateur 
que  l'île  fût  peuplée.  Elle  a  10  milles  de  l'E.  à 
l'O.,  sur  6  de  largeur.  Lat.  S.,  20"  11';  long. 
E.,  167°  15' (pointe  0.). 

ANNSBAUIiT  ou  APPEVILLE,  bg.  de  Fr, 
(Eure),  sur  la  Rille.  1,147  habit.  A  1 1.  N.  N.  0. 
de  Montfort-sur-Rille. 

ANNECY,  lac  des  États  Sardes  (Savoie),  qui 
s'écoule  dans  le  Fier,  à  35  toises  au-dessus  de 
celui  de  Genève.  Il  a  4  l,  de  long,  1  1.  de  large , 
et  renferme  une  île  avec  des  jardins  et  1  chat. 

ANNECY,  pet.  v.  des  Étals  Sardes  (Savoie), 
entourée  de  riants  coteaux  et  de  hautes  mont., 
sur  le  lac  du  même  nom.  On  y  remarque  l'évê- 
ché  et  l'hospice.  Il  y  a  1  fabr.  de  toiles  peintes, 
1  de  faïence,  1  de  vitriol,  1  de  chapeaux  de 
paille ,  des  usines  à  fer-blanc  et  acier,  1  filât,  de 
coton  et  de  soie.  On  conserve  dans  la  cathédrale 
les  reliques  de  St.-François  de  Sales.  Annecy 
paraît  avoir  existé  du  temps  des  Romains.  5,500 
habit.  A  7  1.  2/3  S.  de  Genève. 

ANNEYRON,  com.  de  France  (Drômc). 
2,527  habit.  Ail.  N.  de  St.-Vallier. 

ANNOBON  ou  Annabon,  île  de  l'océan  A*" 


xyr  -  88  - 

luiiliciiiô,  sur  la  côteocc.  d'Afrique,  découverle 
le  1"  jour  de  l'an  1473,  parles  Purlugais,  aux- 
quels ehe  appartient.  Elle  a  7  1.  de  tour  est 
montueuse ,  et  habitée  par  un  mi  lier  d  indi- 
vidus ,  qui  occupent  une  bourgade  placée  sur  la 
côte  or.,  au  S.  0.  de  St.-Thomas.  Lat.  S.,  1°  25'; 
long.  E.,  5"  5'/. 

AXNŒVJJN ,  com.  de  trance  (Nord). 
3,0o3  haliit.  A  2  I.  S.  0.  de  Seclin.  ^ 

ANNONAT,  V.  de  France  (Ardeche),  entre 
la  Diaune  et  la  Canu;  ch.-l.  de  cant.  ;  tribunal 
de  comm.  Elle  possède  des  papeteries  dont  les 
produits  sont  renommés,  des  fabr.  de  bonnete- 
ries, de  bougies,  de  chandelles,  de  draps;  des 
iîlat.  de  coton,  des  blanchisseries  de  hn.  On  y 
prépare  de  belles  soies  blanches  pour  tulle  et 
tlondes.  Lieu  natal  de  MonlgoUier ,  l'inventeur 
des  aérostats,  en  Tlionneur  duquel  on  a  élevé 
un  obélisque.  7,700  habit.  ^.  ^gjf?.  A  5  I. 
N.  N.  0.  de  Tournon. 

ANNOT,  pet.  V.  de  France  (Basses-Alpes), 
ch.-l.  de  cant.  Mégisserie.  1,292  habit.  ^  de 
distribution.  A  4  1.\N.  E.  de  Castellane. 

ANNOVJXIiE ,  com.  de  France  (Manche). 
1,030  habit.  A  2  I.  1/4  N.  de  Buhal. 

ADTOR,  com.  de  France  (Nord).  2,552  habit. 
A  21.  1/2  S.  deTrélon. 

ANOST,  com.  de  France  (Saône-et-Loire). 
5,004  habit.  A  2  1.  1/2  0.  de  Lucenay. 

ANOUED,  com.  de  France  (Vosges).  2,254 
habit.  Al  1.  1/2  E.  de  Corieux. 

ANOUFCHEHER ,  y.  de  l'Hindoustân  (Ben- 
gale), sur  le  Gange,  et  qui  fait  un  gr.  comm.  d'in- 
digo, de^coton  et  de  sel.  A  53  1.  S.  E.  de  Dehli. 

ANSÂBXÉH ,  pet.  peuple  agricole  de  la 
Syrie ,  qui  habite  la  chaîne  de  mont,  depuis  An- 
takiéh  jusqu'au  Nahr-el-Kébyr.  L'origine  de  leurs 
opinions  religieuses  remonte  à  la  fin  du  ix'=  siè- 
cle. Ils  sont  divisés  en  plusieurs  peuplades  ou 
sectes,  tels  que  les  Khamsiés  ou  adorateurs  du 
soleil ,  les  Kelbié  ou  adorateurs  du  chien ,  et  les 
Kudmotnié.  Leurs  mont,  sont  moins  escarpées 
que  celles  du  Liban ,  et  plus  propres  à  la  cul- 
ture ,  mais  aussi  plus  ouvertes  à  l'ennemi ,  ce 
qui  fait  qu'elles  sont  moins  peuplées  que  celles 
des  Maronites  et  desDruses.  On  y  recueille  beau- 
coup de  grains,  de  tabac  à  fumer,  du  vin  et  de 
l'huile. 

ANSE,  pet.  V.  de  France  (Rhône),  dans  une 
belle  plaine,  près  de  la  Saône,  ch.-l.  de  cant. 
Il  s'y  est  tenu  4  conciles.  1.660  habit,  (com.) 
S-  a^-  A  1  I.  1/4  S.  de  V'illefranche. 

ANSE  (Grande-),  bg.  sur  la  côte  septentr.  de 
la  Martinique,  au  tond  d'une  baie  dangereuse, 
avec  un débarcardère  peu  commode;  ch.-l,  d'un 
quartier. 

ANSE  (Petite-),  pet.  v.  d'Haïti  (nord).  A  1 1. 
S.  E.  du  cap  Français. 

ANSES  D'ARi.£T  (les),  bg.  de  la  Marti- 
nique ;  ch.-l.  de  quartier.  A  2  1.  1/3  S.  de  Fort- 
Royal. 

ÀNSPACH,  pet.  V.  de  Bavière,  sur  la  Reza  ; 
ch.-l.  du  cercle  de  ce  nom.  On  y  remarque  le 
chat  des  anc.  margraves  et  l'église  St.-Jean.  Elle 
possède  1  bibliothèque ,  des  fabr.  de  draps ,  de 
toiles  de  coton,  étoffes  de  soie  et  cartes,  faïence, 
tabac,  blanc  de  céruse,  tanneries.  13,000  habit. 
A  351.N.  N.O.  de  Munich. 
ANTAKJÉH,  V.  oie  là  Sjriej  surTOroute,  et 


qui  a  remplacé  la  célèbre  Antioche ,  la  rivale  da 
Rome.  Elle  est  entourée  d'une  antique  muraille 
en  ruines,  flanquée  de  tours,  et  qui  conserve 
un  espace  de  5  1.  de  circuit,  étendue  de  la  v. 
anc,  mais  dont  la  v.  moderne  n'occupe  pas  la 
dixième  partie;  le  reste  est  couvert  de  décom- 
bres et  de  jardins.  Anlakiéh  présente  le  plus 
triste  aspect,  et  n'a  tout  au  plus  que  10,000  habit. 
Il  s'y  fait  encore  quelque  comm.  en  soie  écrue 
et  ouvrée,  tabac,  poils  de  chèvres  et  de  chameau. 
Antioche ,  bâtie  sur  les  ruines  d'Antigoiiia  par 
Sileucus  Nicator,  qui  lui  donna  le  nom  de  son 
père  Antiochus,  fut  la  résidence  des  rois  de, 
Syrie  et  celle  des  proconsuls  romains,  ce  qui 
la  fit  appeler  la  Reine  de  l'Orient,  comme  ou 
l'appela  aussi  plus  tard  l'Œil  de  l'église  d'O- 
rient, parce  que  ce  fut  là  que  les  disciples  de 
Jésus-Christ  reçurent  pour  la  première  fois  le 
nom  de  chrétiens,  et  que  Pierre  étabht  le  gr. 
patriarcat  d'Orient.  Elle  joua  un  gr.  rôle  dans 
les  croisades.  Elle  fut  plusieurs  fois  prise  et  sac- 
cagée. Le  soulthàn  d'Egypte  Bibars  l'enleva 
pour  toujours  aux  Croisés,  et  depuis  lors,  elle 
ne  s'est  plus  relevée.  Antakiéh  a  dogné  nais- 
sance à  Ammien  MarceUin,  à  Jérôme  cl  à  Jean 
Chrisoslôme.  A  7  1.  de  la  Méditerranée,  et  à  25  I. 
0.  d'Haleb.  ^ 

ANTAIiO ,  v.  d'Abyssinie ,  sur  lo  penchant 
d'une  mont.,  résidence  ordinaire  du  Ras,  ou 
gt)uverneur  du  Tigré.  Elle  fait  un  gr.  comm.  en 
peaux,  bétail ,  beurre  et  sel.  On  y  compte  env. 
1,000  maisons.  A  25  1.  S.  S.  E.  d'Aksoum. 

ANTANDROS ,  v.  de  la  Turkie  asiat.  (Ana- 
douU),  au  pied  du  mont  Ida,  sur  le  golfe  et  à 
5  1.  0.  d'Adramiti. 

ANTEQUERA  {Anticaria) ,  v,  d'Espagne 
(Séville) ,  en  partie  sur  la  pente  d'une  colline, 
dominée  par  un  chât.-fort  moresque  et  partie 
dans  une  plaine,  près  du  Guadalhorce.  Les  rues 
sont  spacieuses  et  rafraîchies  par  des  fontaines. 
On  y  remarque  une  belle  église  collégiale.  20,000 
habit.  Lat.  iN  .,  57»  2';  long.  0.,  6«  50'.  A  6  1. 
N.  N.  0.  de  Malaga. 

ANTEQUERA ,  chaîne  de  mont.  d'Espagne, 
qui  s'étend  de  l'E.  à  l'O.  dans  la  prov.  de  Malaga. 

ANTIBES  [Antipolis) ,  v.  de  France  (Var) , 
avec  un  pet.  port,  abrité  par  un  môle  et  défendu 
par  un  fort;  ch.-l.  de  cant.  ;  tribunal  de  comm. 
C'est  une  place  de  guerre  de  troisième  classe, 
importante  à  cause  du  voisinage  de  l'Italie.  Le 
fort  carré  en  est  à  une  1/2  1.  Comm.  de  poisson 
salé,  oranges,  cédrats,  huile,  figues,  raisins  secs 
et  vins.  Antibes  a  remplacé  l'anc.  Antipolis, 
colonie  marseillaise ,  fondée  540  ans  avant  J.-C. 
Les  Romains  lui  donnèrent  une  gr.  importance. 
5,565  habit.  ^.  ^-tj.  A  8  1.  E.  N.  E.  de  Fré- 
jus.  Lat.  N.,  43"  34'  43";  long.  E.,  4°  47'  55". 

ANTICOSTI,  île  de  l'océan  Atlantique,  sit. 
sur  la  côte  du  Bas-Canada ,  vis-à-vis  de  l'cmb. 
du  St. -Laurent.  Elle  a  45  1.  de  long,  sur  11 
dans  sa  plus  gr.  largeur ,  est  boisée ,  inculte ,  et 
n'est  habitée  que  par  quelques  individus  chargés 
de  porter  secours  aux  naufragés. 

ANTIGNAC,  com.  de  France  (Cantal  J. 
1,828  habit.  ^  de  Bost. 

ANTIGOA,  une  des  îles  Antilles,  sit.  au  N 
de  la  Guadeloupe,  par  17°  de  lat.  N.,  et  Oi"  de 
long.  0.  ,  et  qui  appartient  à  l'Aiigleterr  •.  Elle 
est  de  forme  ovale,  a  6  !.  1/2  de  loiiy  et  4  1.  1/3 


ArsT 


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ANT 


ée  large,  [.es  5/-i  do  sa  surface  soiil  cultivés  en 
cannes  à  sucre,  cotonniers,  tal)ac,  gingcmhro 
et  vins.  On  y  élève  des  bœufs  et  des  moutons. 
En  1819,  la  valeur  des  exportations  s'éleva  à 
plus  de  12,500,000  fr.  On  y  compte  40,000  ha- 
bit. ,  dont  3(1,000  nègres.  Elle  est  divisée  en  G 
paroisses,  renferme  12  v.,  St. -John,  résidence  du 
gouverneur,  et  English-Ilarbour.  Cette  île  a  été 
colonisée  pour  la  première  fois  par  des  Anglais, 
en  1032. 

ANTILXXS,  gr.  archipel  sit.  entre  les  deux 
continents  de  l'Amérique  septentr.  et  mérid.,  et 
entre  les  10"  et  28°  de  lat.  N.,  et  les  61°  et  87" 
de  long.  0.  Il  se  divise  en  grandes  Antilles  au 
N.  et  à  l'O. ,  et  en  petites  Antilles  à  l'E.  et  au  S. 
Les  premières  sont  Cuba,  Haïti,  lu  Jamaïque  et 
Porto-Rico;  et  les  secondes,  nommées  aussi  îles 
Caraïbes,  dn  nom  de  leurs  premiers  habit.,  la 
Trinité,  la  Guadeloupe,  la  Martinique,  la  Domi- 
nique, la  Barbade,  Ste.-Lucie,  Tabago,  Margue- 
rite, Tortue,  Marie-Galante,  Curaçao,  Grenade, 
St.-Vincent,  Antigoa,  Ste.-Croix,  St. -Christophe, 
St.-Martin,  Buen-Ayre,  Aruba,  les  Lucayes, 
les  Vierges ,  les  Grenadilles. 

Les  Antilles  sont,  en  général,  escarpées  et  mon- 
tueuses.  Les  ilancs  des  mont,  dont  elles  sont  cou- 
vertes sont  garnis  d'arbres,  tandis  que  leurs  som- 
mets ne  présentent  que  des  rochers  dépouillés  et 
arides.  Il  n'y  existe  que  deux  saisons,  la  sèche 
et  la  pluvieuse,  dont  la  température  toutefois  ne 
diffère  pas  au  tant  que  l'on  serait  porté  à  le  croire, 
puisque  le  thermom.  n'y  varie  guère  que  de  18 
à  28"  au-dessus  de  zéro.  Elles  suivent  d'ailleurs 
le  cours  du  soleil ,  qui  passe  au  zénith  deux  fois 
par  an.  On  éprouve  alors  des  ouragans,  accom- 
pagnés de  torrents  d»  pluie,  de  raz  de  marée, 
de  tremblements  de  terre ,  qui  répandent  de 
tous  côtés  l'effroi  et  la  désolation,  et  occasio- 
nent  de  gr.  désastres.  Cette  saison  calamiteuse 
est  encore  celle  de  la  fièvre  jaune  et  d'autres 
maladies  meurtrières  qui  viennent  joindre  leurs 
ravages  à  ceux  des  éléments  en  courroux.  Le 
ciel  est  d'ailleurs  toujours  serein  ,  et  n'est  voilé 
que  momentanément ,  même  pendant  l'hiver- 
nage ;  mais  l'humidité  y  est  extrême,  et  con- 
tribue à  faire  de  l'archipel  un  séjour  pernicieux 
et  redoutable  pour  les  Européens. 

Toutes  les  îles ,  sans  exception ,  brillent  d'une 
végétation  constante ,  et  le  sol  y  est  quinze  fois 
plus  productif  que  celui  d'Europe  ;  mais  le  climat 
paraît  y  être  tout  à  fait  contraire  à  la  reproduc- 
tion des  plantes  de  cette  partie  du  globe,  tandis 
que  celles  de  l'Afrique  et  de  l'Inde  y  acquièrent 
le  plus  heureux  développement.  On  y  recueille 
d'ailleurs  en  abondance  du  sucre,  du  café,  du 
coton,  du  cacao,  du  tabac,  du  gingembre,  du 
piment,  des  drogues  médicinales,  du  manioc, 
qui  forme  la  principale  nourriture  des  •4/b'^s  de 
la  population;  des  patates,  du  maïs,  des  igna- 
mes, des  bananes,  des  plantes  potagères,  etc.; 
des  fruits ,  dont  plusieurs  espèces,  et  entre  au- 
tres le  raisin  et  la  figue,  ont  un  goût  délicieux; 
des  oranges ,  des  citrons ,  des  chadées ,  des  ana- 
nas, etc.  Nos  céréales  n'y  viennent  pas,  mais 
on  y  cultive  en  grand  le  maïs,  qui,  joint  à  la  ba- 
nane et  à  l'igname,  forme  la  principale  nourri- 
ture des  noirs.  Les  montagnes  et  les  collines 
offrent  une  gr.  variété  de  bois  propres  à  l'ébé- 
tjisteric;  à  la  charjionte  et  à  la  construction}  les 


principaux  sont  des  bananiers,  des  paradis,  dea 
jaccpiiers  ou  arbres  à  pain,  des  sapotilliers,  des 
cocotiers,  des  palmistes  francs,  des  manganiers, 
dos  p(jmmiors  cannelles,  des  acajous  fruitiers, 
dos  tamarins,  des  calebassiers ,  des  caféyers, 
des  copuhus,  dos  aloès ,  des  campêches,  des 
lataniers,  des  bambous,  etc. 

Le  climat  de  l'archipel  paraît  n'être  pas  plus 
favorable  aux  quadrupèdes  qu'aux  végétaux 
d'Europe  ;  car  les  animaux  domestiques  que  l'on 
se  trouve  dansia  nécessité  d'y  naturaliser  dégénè- 
rent pnimptement,  tels  sont  le  bœuf,  le  mulet, 
le  cheval,  le  mouton,  la  chèvre,  le  porc  elle  chien. 
Le  lapin  seul  y  est  partout  domestique,  el  s'y  re- 
produitcommedansnosclimatii.Lesquadrupèdes 
indigènes  sont  en  petit  nombre  ;  ce  sont  l'acouli, 
espèce  intermédiaire  entre  le  lapin  et  le  rat;  la 
marcitou  ou  sarigue  de  Buffon ,  le  pécari  ou  porc 
mexicain,  qui  diffère  de  celui  d'Europe  par  une 
glande  qu'il  a  sur  le  dos  et  qui  renferme  une 
substance  musquée  ;  plusieurs  espèces  de  crabes 
de  terre,  qui  offrent,  dit-on,  un  manger  excel 
lent,  et  le  rat  musqué.  Il  y  a  plusieurs  espèces 
d'oiseaux  ornés  du  plus  brillant  plumage  ,  entre 
autres  des  perroquets  de  toute  espèce,  des  lla- 
manls  de  la  grosseur  du  cygne  et  des  colibris. 
L'archipel  est  très  poissonneux  ;  on  y  trouve  à 
peu  près  les  différentes  espèces  de  poissons  d'Eu- 
rope ,  et  beaucoup  d'autres  qui  lui  sont  parti- 
culières. 11  y  a  une  multitucb  de  reptiles  et  des 
myriades  d'insectes,  tels  que  des  sauterelles, 
des  fourmis,  des  chenilles,  des  scolopendres  ou 
mille-pieds,  des  scorpions,  des  moustiques 
et  des  chiques ,  qui  sont  l'un  des  fléaux  de  ces 
îles. 

Deux  seulement  des  principales  îles  Antilles, 
Cuba  et  Haïti,  possèdent  des  mines  d'or,  d'ar- 
gent, de  cuivre,  de  fer,  de  soufre  et  de  char- 
bon, des  marbres  et  différentes  pierres.  Dans 
les  autres,  on  trouve  aussi  diverses  pierres  et  des 
argiles  à  potier.  L'industrie  a  principalement 
pour  oh^'et  l'exploitation  des  diverses  productions 
du  sol ,  dont  l'exportation  forme  tout  le  comm. 

Les  Antilles  sont  peuplées,  outre  un  pet. 
nombre  d'Européens,  de  créoles,  de  gens  de 
couleur,  libres  ou  affranchis,  et  de  noirs,  es 
claves  ou  libres.  Les  créoles,  souples  et  bien 
faits ,  ont  le  teint  plus  foncé  que  celui  des  peu- 
ples méridionaux  de  l'Europe.  Ils  ont,  en  gé- 
néral, l'imagination  ardente,  l'esprit  vif  et  la 
conception  facile  ;  ils  sont  de  plus  affables  envers 
les  étrangers ,  et  surtout  très  hospitaliers  ;  mais 
ils  sont  vaniteux,  légers,  passionnés,  inconstants 
dans  leurs  goîits,  très  adonnés  au  plaisir  et  sur- 
tout au  jeu.  Les  femmes,  heureusement  parta- 
gées du  côté  des  avantages  physiques,  sont  asseï 
douces  et  bonnes,  et  familières  avec  leurs  égaux  ; 
mais  fières  avec  leurs  inférieurs.  Les  lois  et  les 
préjugés  donnent  d'ailleurs  aux  créoles  une  gr. 
suprématie  sur  les  individus  des  autres  classes 
et  élèvent  entre  eux  une  barrière  insurmonta- 
ble. Les  hommes  de  couleur  libres ,  la  plupart 
laborieux,  assez  instruits  et  jouissant  d'une 
honnête  aisance  ,  mais  remplis  d'amour-propre 
par  imitation  des  blancs ,  se  regardent  aussi 
comme  infiniment  au-dessus  des  noirs,  libres 
ou  esclaves.  Quant  à  ceux-ci ,  depuis  quelques 
années  leur  position  a  singulièrement  changé, 
depuis  que  l'Angleterre  les  a  émancipés  dans  une 


AXV 

de  sfts  colonies.  Excepté  Haïti  et  l'île  Ste.-Mar- 
ciiprite,  qui  apparlient  à  la  Colombie  ,  les  An- 
tilles dépendent  des  nations  de  l'Europe  :  les 
Lucayes,  la  Jamaïque,  les  Vierges,  la  Barbade, 
Ste.-Lucie,  St.-Vincent,  la  Tnmte,  la  Dommique, 
Antigoa,  Tabago,  des  Anglais  ;  Cuba  et  Porto- 
Kico,  de  l'Espagne;  la  Guadeloupe,  la  Marti- 
nique les  Saintes,  une  partie  de  St.-Martin,  de 
la  France  ;  l'autre  partie  de  St.-Martin,  Ste.-Eus- 
tache,  Saba,  Curaçao  et  Buen-Ayre,  de  la  Hol- 
lande; St.-Jean,  St.-Thomas  et  Ste.-Croix,  du 
Danemark. 

ANTi-MiiO ,  pet.  île  déserte  de  l'Archipel 
Grec,  à  21.  N.O.  de  Mile. 

ANTIOCHE  (Pertuis  d'),  détroit  de  la 
côte  occid.  de  France,  qui  sépare  l'île  d'Oléron 
de  l'île  de  Ré. 

ANTIPAROS ,  île  de  l'Archipel  Grec,  entre 
Paro  et  Siphanto ,  et  qui  est  célèbre  par  une 
grolte  tapissée  de  merveilleuses  stalactites.  An- 
tiparos  a  6  1.  de  circuit,  produit  du  coton  et  du 
vin  ,  et  renferme  un  pet.  village. 

ANTIPODES ,  île  déserte ,  découvei'te  en 
4800,  et  visitée  par  le  capitaine  Pendleton, 
de  V Union,  qui  la  trouva  médiocrement  éle- 
vée. Elle  a  reçu  le  nom  ôJ Antipodes,  parce 
qu'elle  est  située  à  peu  près  aux  antipodes  de 
Londres ,  et  peu  loin  de  celles  de  Paris.  Lat.  S, , 
49»  40'  ;  long.  E. ,  1770  20'.  On  y  fait  la  pèche 
des  phoques. 

ANTIVARX ,  pet.  V.  de  la  Turkie  d'Europe 
( Albanie J,  sur  l'Adriatique,  vis-à-vis  de  Bari, 
ce  qui  Un  a  valu  son  nom.  Elle  a  un  port,  et 
est  la  résidence  d'un  archevêque  grec.  C'est 
l'entrepôt  de  la  vallée  du  Drin.  4,000  habit. 
A  S  1.  N.  0.  de  Dulcigno. 

AKTTON'GUi,  gr.  baie  sur  la  côte  N.  E.  de 
Madagascar,  au  N.  de  l'île  Ste.-Marie. 

ANTONINA,  pet.  V.  du  Brésil  (St.-Paul) , 
à  l'emb.  de  deux  pet.  riv.  dans  l'Océan.  Comm. 
de  manioc,  cordages,  bois  de  construction. 
A  3  1.  0.  de  Paranagua. 

ANTONT,  vg.  de  France  (Seine),  sur  la 
Bièvre.  Blanchisserie  de  cire,  fabr.  de  bougies, 
carrières  de  pierres.  1,200  habit.  ^.  A  3  1. 1/2 
(de  poste)  S.  de  Paris. 

ANTR AIGUËS,  vg.  de  France  (Ardèche), 
ch.-l.  de  cant, ,  arrond.  de  Privas.  2,029  habit. 
A  41.  de  Privas. 

ANTHAIKT,  pet.  y.  de  France  (Ille-et-Vi- 
laine),  sur  le  Coesnon,  ch.-l.  de  cant.  Fabr.  de 
grosses  étoffes  de  laine.  1,742  habit,  (la  com.). 
S-  ^B^-  A  9  1.  N.  N.  E.  de  Rennes. 

ANTRira ,  pet.  v.  d'Irlande ,  près  du  lac 
Cheagh  et  de  l'emb.  de  la  Six- Mille -Water; 
ch.-l.  du  comté  du  même  nom.  Fabr.  de  toile. 
2,000  habit.  A  S  1.  N.  0.  de  Belfast. 

ANTSOUKI,  pet.  état  de  la  Russie  mérid. , 
dans  le  Caucase  orient. ,  sur  le  Samour.  Il  est 
habité  par  1,500  familles  de  Lesghis  moham- 
medans. 

ANTUIXT,  com.  de  France  (Saône-et- 
Loire  ).  1,4.S2  habit.  A  21. 1/2  S.  E.  d'Autun. 

ANVERS,  prov.  de  Belgique ,  au  N.  du  Bra- 
bant  mérid.  et  à  l'O.  de  la  Fla'ndre  orient.,  dont 
elle  est  séparée  par  l'Escaut.  Elle  a  136  1.  carr., 
554,294  habit.  (1828),  6  v. ,  12  bgs.,  270  vgs. 
Son  ch.-l.  est  Anvers. 

ANVERS ,  V,  de  Belgique ,  sur  la  rive  droite 


^  -  AINZ 

de  l'Escaut,  qui  y  forme  un  port  profond  et 
commode,  pouvant  contenir  1,000  navires,  avec 
de  beaux  faubourgs.  On  y  compte  plus  de  200 
rues ,  la  plupart  larges ,  droites  et  bien  pavées , 
et  22  places  publiques ,  dont  la  plus  belle  est 
celle  de  Meer,  sur  laquelle  se  trouve  le  ci-de- 
vant palais  impérial.  Ses  principaux  édifices 
publics  sont  :  la  cathédrale ,  dont  le  clocher  a 
406  pieds  de  haut,  et  qui  possède  la  fameuse 
Descente  de  Croix  .^  chef-d'œuvre  de  Rubens  ; 
l'église  St. -Jacques,  avec  le  tableau  de  ce  grand 
homme  ;  la  bourse,  une  des  plus  belles  de  l'Eu- 
rope ;  la  ci-devant  église  des  Jésuites  ,  celle  de 
St.-André;  le  théâtre,  la  maison  annatique  ,  le 
bassin ,  les  quais ,  les  six  portes  et  le  bagne. 
Cette  ville  possède  une  académie  royale  des 
beaux-arts ,  un  athénée  ou  grand  collège  ,  un 
musée  ,  une  bibliothèque  publique ,  un  jardin 
botanique,  un  grand  hôpital  et  plusieurs  hos- 
pices ,  un  arsenal  considérable ,  des  fabr.  de 
soieries ,  de  mousselines ,  toiles  cirées ,  draps  , 
bas  de  soie  et  de  coton  ,  dentelles,  chapeaux  , 
tapis  de  haute  lisse  ,  velours  ;  des  raffineries  de 
sucre  ,  des  filât,  de  coton  ,  des  savonneries.  La 
taille  des  pierres  précieuses  y  est  très  perfec- 
tionnée. Anvers,  qui  fut  pendant  si  longtemps 
l'une  des  villes  les  plus  commerçantes  de  l'Eu- 
rope ,  a  toujours  conservé  des  relations  fort  im- 
portantes. Elle  est  environnée  de  fortifications, 
et  défendue  par  une  citad.  des  plus  fortes  de  l'Eu- 
rope. Lieu  natal  du  géographe  Ortélius,  de  Gra- 
maye  ,  et  des  peintres  Jordaëns,  Teniers,  Van- 
Dyck  et  Crayer.  65,000  habit.  —  On  croit  qu'An- 
vers est  la  capitale  des  Ambivarites  dont  parle 
César.  Le  xvi"  siècle  est  l'époque  de  sa  plus  gr. 
prospérité.  En  1585  ,  elle  soutint  un  siège  mé- 
morable, et  en  1794,  elle  fut  réunie  à  la  France, 
qui  la  garda  jusqu'en  1814.  En  décembre  1832, 
après  la  révolution  qui  venait  de  séparer  la  Bel- 
gique de  la  Hollande ,  cette  dernière  puissance 
n'ayant  pas  voulu  évacuer  la  citadelle,  la  France 
y  envoya  une  armée  de  50,000  hommes ,  sous 
les  ordres  du  maréchal  Gérard ,  qui  s'en  empara 
après  22  jours  d'attaque.  La  citadelle  était  dé- 
fendue par  6,000  hommes.  Anvers  est  à  10  I. 
N.  de  Bruxelles ,  distance  que  l'on  parcourt  au- 
jourd'hui en  50  minutes ,  sur  un  beau  chemin 
de  fer. 

ANWEIXJBR ,  pet.  V.  de  Bavière  (  Rhin  ) , 
sur  la  Queich.  Tanneries ,  papeteries ,  distille- 
ries de  kirsch.  1,900  habit.  A  2  1.  1/2  0.  de 
Landau. 

ANZ AT  -  LE  -  XiTTGET ,  com.  de  France 
(  Puy-de-Dôme  ).  1.817  habit.  A  2  1.  3/4  S.  0. 
d'Ardes.^ 

ANZÊME,  com.  de  France  (Creuze).  1,535 
habit.  A  2  1. 1/2  N.  E.  de  St-Vaury. 

ANZI  (  VAnce  ou  Anza  des  Romains) ,  bg. 
du  roy.  de  Naples  (Basilicate).  3,000  habit. 
A  4 1.1/2  S.  E.  dePotenza. 

ANZIKO.  Foy.  Sala. 

ANZIN ,  v.  de  France  (  Nord  ) ,  dont  le  ter- 
ritoire renferme  les  plus  riches  mines  de  houille 
du  roy.  Elles  ont  été  découvertes  en  173-i , 
emploient  plus  de  46,000  ouvriers ,  et  livrent 
annuellement  au  commerce  quatre  millions  da  ' 
quintaux  de  houille  d'excellente  qualité.  Il  y  a 
des  verreries.  4,255  habit.  A  1/3  de  I.  N.  0.  (& 
Valenoiennes.  ^ 


APA 


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APE 


AOSTE,  com.  de  France  (fsère).  1,153  ha- 
l)it.  A  1  1.  1/2  iN.  de  Les  Abrets. 

AOSTE  ,  appelée  ordinairement  la  Cilé 
d'Aoste  ,  Ci(à  d'yJosla  (  Civitas  Augusti ,  Au- 
gusla  Prœloria  Julia ,  Aiitjusla  ,  Salassiorttm), 
pet.  V.  des  États  Sardes  (  Piémont),  à  l'ouverture 
des  deux  vallées  du  gr.  et  du  pet.  St. -Bernard, 
sur  la  Doire  ;  évèché  ,  ch.-l.  d'une  province. 
Elle  est  gr.  et  mal  bâtie.  On  y  remarque  un  arc 
de  triomphe ,  une  superbe  porte  à  trois  arcades , 
et  diverses  ruines  antiques.  Comm.  en  froma- 
ges, cuirs,  denrées,  chanvre,  vins  excellents. 
5,600  habit.  A  18  1.  N.  N.  0.  de  Turin. 

AOUDE,  anc.  prov.de  l'ilindoustân,  dont 
ia  majeure  partie  forme  aujourd'hui  un  roy. 
sous  la  protection  de  la  compagnie  des  Indes. 
Il  s'étend  entre  le  Népal ,  au  N.  ;  le  Baliar,  à 
i'E.  ;  l'Aliahabàd,  au  S.;  l'Agra  et  le  Delhi,  à 
rO.  On  évalue  sa  popul.  de  5  millions  1/2  à  4 
millions  d'ames.  Excepté  au  N.,  où  s'abaisse 
Ja  dernière  terrasse  de  l'Himalaya,  sa  surface  est 
plate;  le  Gange  l'arrose  au  midi ,  le  Gogra  et  la 
Goumty,  ses  aftl.,  dans  l'intérieur.  Le  sol  est 
fertile ,  mais  négligé.  On  élève  beaucoup  de  bé- 
tail. Ses  V.  les  plus  comm.  sont  Feizabâd, 
Laknau  et  Tanda.  Le  souverain  réside  à  Laknau. 
Ses  revenus  sont  évalués  à  45,000,000  de  fr. 
Il  a  5,000  hommes  de  troupes. 

AOUDE,  V.  de  l'Hindouslân  (Aoude),  à  peu 
près  abandonnée  depuis  la  fondation  de  Feyz- 
Abâd,  qui  en  est  très  près  {voy.  Feyzabad).  Cette 
ville  est  célèbre  dans  l'histoire  de  l'Inde,  sous  le 
nom  d'Ayodhia,  comme  ayant  été  la  cap.  du  roy. 
de  Dasaratha,  le  père  du  gr.  Rama,  conquérant 
de  Ceylan. 

•  AOUD  JÉIlAH  ,  oasis  de  la  partie  or,  de  la 
rég.  de  Tripoli ,  dans  l'intérieur  et  sur  la  route 
que  suivent  les  caravanes  pour  se  rendre  d'E- 
gypte dans  le  Fezzan.  Les  habit,  cultivent  la 
terre,  et  recueillent  d'excellentes  dattes.  Depuis 

Quelques  années,  leurs  relations  avec  l'intérieur 
e  l'Afrique  sont  très  actives,  et  ont  surtout 
pour  objet  le  comm.  des  esclaves.  Cette  oasis  est 
gouvernée  par  un  bey,  dépendant  du  dey  de  Tri- 
poli ;  elle  renferme  3  villes,  dont  la  plus  impor- 
tante est  celle  à'Aoudjélah,  amas  de  pet.  maisons 
sales  et  chétives ,  séparées  par  des  ruelles  mal- 
propres. Elle  est  sit.  par  29°  28'  de  lat.  N.,  et 
20°  10'  de  long.  E. 

AOUSTE  (Augusta),  bg.  de  France  (Drôme), 
sur  la  Drôme ,  près  de  Crest.  Papeteries  impor- 
tantes ,  fours  à  chaux,  mouhns  à  huile.  1,100 
habit. 

ADVINE,  pet.  roy.  de  l'Afrique  occ,  dont 
les  habit,  commercent  en  or,  ivoire  et  esclaves. 
Il  est  au  S.  duDankara. 

AFACHES,  peuples  de  l'Amérique  septentr. 
qui  habitent  les  parties  septentr.  du  Mexique,  à 
droite  et  à  gauche  du  nouveau  Mexique,  et  qui 
se  rendirent  très  redoutables  aux  Espagnols.  Ils 
sont  divisés  en  plusieurs  tribus,  et  sont  aujour- 
d'hui moins  nombreux  qu'autrefois.  On  les  voit 
armés  de  flèches,  avec  lesquelles  ils  transpercent 
l'ennemi  à  300  pieds  de  distance,  de  longues 
lances  de  plus  de  15  pieds,  de  fusils  et  de  bou- 
cliers. Ceux  qui  portent  la  lance  sont  toujours  à 
cheval  ;  ce  sont  les  Kosaks  de  l'Amérique. 

APAI^CHES.  Foy.  AlleGIIÉNÉ. 
AFAIlACHICOIiA,  riv.  de  la  Floride,  formée 


de  la  Flint  et  du  Chatouchi.  Elle  forme,  à  son 
emb.  dans  le  golfe  du  Mexique,  une  belle  baie; 
elle  est  large,  profonde,  et  navigable  sur  une 
longueur  de  18  1. 

APATINT,  l)g.  de  Hongrie  (Bars),  sur  le  Da- 
nube. Fabr.  d'étoffes  et  de  coton,  et  1  teintu- 
rerie. Culture  de  la  garance  et  de  pastel;  élève 
des  vers  à  soie.  3,400  habit.  A  3  1.  5/4  S.  0.  de 
Zombor. 

APENNINS ,  chaîne  de  mont,  de  l'Europe 
mérid.,  qui  parcourt  la  péninsule  Italique  d'une 
extrémité  à  l'autre.  Elle  commence  aux  sources 
de  la  Bormida ,  et  ne  s'arrête  qu'au  détroit  de 
Messine.  Sa  longueur,  en  suivant  les  sinuosités, 
est  de  323  1.;  mais  sa  largeur  est,  en  général, 
peu  considérable.  On  divise  généralement  le 
faîte  des  Apennins  en  3  grandes  parties  :  VA- 
pennin  septentr.^  qui  s'étend  de  la  sour.  de 
ritimbro  à  la  sour.  du  Tibre  ;  V Apennin  central^ 
compris  entre  le  mont  Cornaro  et  le  mont  Ve- 
lino  ;  V Apennin  mérid. ^  qui  part  de  ce  dernier 
point  jusqu'au  cap  Dell'Armi.  La  plupart  des 
vallées  de  l'Apennin  forment  avec  le  faîte  un 
angle  droit,  ou  déviant  peu  de  cette  direction; 
elle  n'a  pas  de  ces  vallées  dites  longitudinales , 
et  ne  donne  ainsi  naissance  à  aucune  grande 
rivière  ;  d'ailleurs,  le  peu  de  largeur  de  la  région 
où  elle  s'étend  ne  le  permet  pas.  Les  principales 
sont  l'Arno,  le  Tibre,  le  Garigliano,  le  Volturno, 
sur  le  versant  Tyrrhénien  ;  le  Tanaro,  la  Treb- 
bia,  le  Reno,  le  Sangro,  rOfanto,qui  coulent  vers 
l'Adriatique.  On  ne  retrouve  dans  les  Apennins 
ni  les  cimes  pyramidales  des  A'pes ,  ni  les  pics 
merveilleux  des  Pyrénées  ;  on  n'y  voit  presque 
pas  de  murs  escarpés  et  de  lignes  horizon- 
tales. La  chaîne  apennine  doit  à  la  nature  de 
ses  roches  des  formes  agréables  que  l'œil  se  plaît 
à  contempler.  La  partie  centrale,  n'ayant  pas  la 
même  composition  géognostique  que  les  mont, 
sub-apennines ,  n'a  pas  aussi  le  même  aspect. 
Ces  dernières  rappellent,  par  leurs  contours,  les 
vagues  ondoyantes  de  l'Océan  lorsqu'il  est  légè- 
rement troublé  ;  tandis  que  par  des  traits  beau- 
coup plus  prononcés,  le  centre  de  la  chaîne  res- 
semble aux  flots  d'une  mer  que  la  tempête  agite 
encore.  Les  Abruzzes  offrent  néanmoins  des 
beautés  sauvages  du  premier  ordre  ;  mais  la  vue 
de  l'Apennin  n'est  pas  aussi  belle  que  celles  des 
mont,  du  premier  ordre.  Privé  de  glaciers,  à 
cause  de  son  peu  d'élévation ,  ses  flancs  sont  ra- 
rement couverts  de  prairies,  et  ses  sommets  ne 
présentent  que  des  rochers  nus  et  décharnés. 
Ses  vallées,  constamment  resserr4es,  ressemblent 
à  de  gr.  ravines,  d'un  aspect  âpre  et  sauvage. 
Les  pins,  les  chênes  et  les  hêtres,  sont  less  arbres 
qui  y  croissent  à  la  plus  gr.  élévation.  En  s'ap- 
prochant  des  plaines ,  on  commence  à  voir  sur 
les  collines,  grâce  à  une  exposition  avanta- 
geuse et  à  l'influence  d'un  climat  méridional , 
des  oliviers,  des  noyers,  des  cyprès,  des  arbou- 
siers, des  lauriers,  et  à  mesure  que  l'on  s'avance 
vers  le  midi ,  des  orangers,  des  citronniers,  des 
caroubiers  et  des  palmiers ,  dont  la  verdure  con- 
traste avec.la  couleur  grise  des  mofftagnes.  Dans 
la  Ligurie,  l'observateur  qui  part  du  littoral  ne 
retrouve  plus  sur  les  premiers  coteaux  le  rosier 
et  l'oranger,  qui  fleurissent  toute  l'année  au  bord 
de  la  mer;  mais  il  voit  l'olivier  jusqu'à  250 
mètres  de  hauteur  :  le  mûrier  n'atteint  pas  cette 


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élëTation,  qui  est  aussi  la  limite  des  chênes 
verts.  Les  châtaigniers  cultivés  prospèrent  jus- 
qu'à 600  mètres.  Les  taillis  de  la  même  espèce 
d'arbres  et  les  forêts  de  hêtres  se  montrent  plus 
haut,  et  sont  suivis  des  sapins  et  des  mélèzes, 
qui  croissent  depuis  1,000  jusqu'au-delà  de 
1,600  mètres.  La  constitution  géognostique  de  la 
partie  centrale  des  Apennins  est  d'une  simpli- 
cité remarquable.  Elle  est  formée  ou  de  cal- 
caire analogue  à  celui  du  Jura,  ou  d'euphotide 
(granitcllo  et  gabhro  de  Toscane).  C'est  seule- 
ment dans  la  Calabre  que  la  partie  centrale  est 
formée  de  roches  primitives.  Les  collines  sub- 
apeiinines  appartiennent  aux  terrains  tertiaires. 
Là  apparaît  souvent  ce  calcaire  de  formation  mo- 
derne appelé  travertino ,  qui  a  servi  à  l'édification 
de  la  plupart  des  édifices  de  Rome.  Les  anc.  vol- 
cans sont,  à  l'exception  du  monte  Vol  tore,  près 
de  Melfi,  sur  le  versant  S.  0.  de  la  chaîne.  Le  seul 
volcan  qui  soit  encore  en  activité  est  le  fameux 
Vésuve,  qui  touche  seulement  à  une  dernière 
ramification  de  la  chaîne  appelée  Sub  Apennin 
P^ésuvien.  La  plupart  des  lacs  qui  entourent 
Rome ,  tels  que  les  lacs  d'Albano ,  de  Nemi ,  sont 
des  cratères  d'anc.  volcans.  Les  environs  de  Mo- 
dène  présentent  un  grand  nombre  de  ces  petits 
volcans  de  boue,  que  la  salure  de  l'eau  qu'ils 
répandent  a  fait  nommer  salses;  leur  hauteur 
n'est  que  de  quelques  pieds.  Les  Apennins  sont 
peu  riches  en  métaux.  Les  mines  les  plus  remar- 
quables sont  les  mines  de  fer  de  la  Toscane  et 
principalement  celles  de  l'île  d'Elbe,  dépendant 
de  la  chaîne  italique.  Les  mines  dehouille  ont 
très  peu  d'importance,  mais  il  y  a  de  gr.  di'pôts 
do  sel  dans  la  province  de  Cosenza.  Les  substan- 
ces pierreuses  sont  la  principale  richesse  de 
l'Apennin  ;  tout  le  monde  connaît  la  beauté  de 
ses  marbres,  parmi  lesquels  ceux  de  Carrare,  de 
Serravezza  et  de  Sienne  ont  une  juste  célébrité. 
Nous  avons  déjà  mentionné  le  travertino ,  mais 
nous  ne  devons  pas  oublier  les  fameux  dépôts 
d'albâtre  de  Volterra  et  d'alun  de  Civita-Vecchia. 
Les  Apennins  n'appartiennent  pas  par  leur  élé- 
vation aux  montagnes  du  premier  ordre ,  et 
quoique  plusieurs  de  leurs  sommets  conservent 
de  la  neige  une  gr.  partie  de  l'année,  les  cimes 
n'ont  pas  communément  plus  \  ,000  à  \  ,200  mè- 
tres. L'Apennin  septentr .  est  celui  dont  la  hauteur 
moyenne  est  la  plus  grande.  Ses  plus  hauts  som- 
mets sont  le  monte  Amiata  (l  ,766  mètres)  et  le 
monte  di  San-Pelegrino ,  qui  en  a  \  ,575.  L'Apen- 
nin central  s'abaisse  considérablement,  mais  il 
se  relève  au  lac  de  Celano  et  présente  ici  les  points 
culminants  de  la  chaîne,  le  Gran  Sasso  d'ïlalia, 
qui  a  2,"902  mètres,  le  monte  Vehno,  2,494,  le 
moule  Vctora,  2,479.  Entre  les  sources  de  la  Pes- 
cara  et  du  Sangro  est  le  monte  Amaro ,  qui  atteint 
2,783  mètres.  Les  points  les  plus  élevés  de  l'A- 
pennin mérid.  sont,  avant  sa  bifurcation,  le 
monte  Forcone,  et  après,  dans  les  Calabres,  les 
monts  délia  Maddelena.  Vers  le  milieu  de  la  Ca- 
labre cit.  s'élève  le  plateau  de  la  Sila ,  qui  a 
1,400  mètres  de  hauteur;  et  à  l'extrémité  du 
relief,  en  arrière  de  Heggio,  l'Aspromacte,  ou 
le  monte  Alta,  atteint  1,570  mètres.  Lesprinci- 
cipales  ramifications  de  l'Apennin  son t  le  chaînon 
qui  entoure  le  lac  de  Perugia,  et  que  l'on  nomme 
Sub  ylpennin  Toscan  ;  le  Sub  Apennin  Romain , 
qui  part  du  Velino  et  couvre  la  partie  mérid.  dea 


APP 


Etats  de  TÉglise;  le  chaînon  qui,  en  courant 
parallèlement  au  faîte ,  en  est  séparé  par  le  Ca- 
lore  et  le  Volturno  ,  et  que  l'on  appelle  Sub 
Apennin  P^ésuvien,  quoique  le  Vésuve  ne  lui 
appartienne  pas  et  qu'il  ne  fasse  que  l'entourer; 
enfin  le  groupe  du  monte  Gargaro,  qui  déter- 
mine l'éperon  de  la  botte  et  s'élève  vers  l'Adria- 
tique (1,644  mètres). — Extrait  de  Brugcières, 
Orographie  de  VEurope. 

AFXNRADE,  pet.  V.  du  Danemark  (Sleswig), 
sur  le  golfe  du  même  nom  ;  ancien  port  peu  pro- 
fond et  une  rade  sûre.  Distilleries  d'eau-de-vie , 
tanneries,  brasseries.  Comm.  consid.  2,800  habit. 
A  6  1. 1/2  N.  de  Flensborg.  Lat.  N.,  So"  2'  57"  ; 
long.  E. ,  7°  6'  25". 

APHARANTES ,  peuples  de  Lybie,  qui  in- 
juriaient le  soleil  levant. 

API ,  île  découverte ,  en  1774,  par  Cook.  Celte 
île,  qui  a  20  1.  de  circuit  et  8  env.  d'étendue  du 
N.  E.  au  S.  E. ,  est  très  haute,  mon  tueuse, 
entrecoupée  de  plaines  et  de  bois,  et  peuplée, 
comme  l'annonçaient  les  fumées  qu'il  aperçut. 
Lat.  S.,  16°  50';  long.  E. ,  166o  5'  (pointe 
S.E.). 

APIAHI,  v.  du  Brésil  (St.-Paul).  A  11  1. 
S.  0.  d'Itapininga.  Popul.  inconnue. 

APINAC,  com.  de  France  (Loire).  1,039 
habit.  Ail.  1/2  S.  S.  0.  de  St.-Bonnet-le- 
Château. 

APOIiDA,  pet.  v.  du  gr.  duché  de  Saxe- 
Weimar,  avec  des  fabr.  de  bas,  1  de  draps, 

I  fonderie  de  cloches  et  des  distilleries  d'eau-de- 
vie.  3,100  habit.  A  31.  1/4  N.  E.  de  Weimar. 

APOIiIiONlA ,  établissem.  anglais  de  laCôte- 
d'Or ,  dans  le  roy.  d'Amanahéa ,  à  14  1.  N.  0.  du 
cap  des  T  rois-Pointes. 

APPENZElili ,  un  des  22  cantons  suisses , 
dans  la  partie  N.  E.  de  la  confédération,  et  qui 
est  environné  de  tous  côtés  par  celui  de  St.-Gall. 

II  a  191.  carr.,  70  de  superf. ,  57,510  habit. , 
3  bgs.  et  29  vgs.'Au  midi ,  le  canton  est  borné 
par  une  chaîne  de  mont,  qui  arrivent  jusqu'à  la 
limite  des  neiges  éternelles,  et  qui  le  couvrent  de 
hautes  ramifications.  Sa  principale  richesse  con- 
siste dans  ses  magnifiques  pâturages,  car  la 
nature  du  sol  permet  peu  l'agriculture  ;  aussi  la 
principale  richesse  de  ce  canton  consisle-l-elle 
dans  ses  magnifiques  pâturages ,  où  l'on  en- 
graisse beaucoup  de  bétail  tiré  du  dehors ,  des 
chevaux ,  des  chèvres  et  des  porcs.  Le  miel,  les 
escargots  et  le  kirsch  sont  l'objet  d'un  gr.  comm. 
Les  Appenzellois  se  distinguent  par  leur  indus- 
trie ;  ils  fabriquent  une  gr.  quantité  de  toiles 
et  de  mousselines ,  brodées  et  non  brodées.  Le 
canton  est  divisé  en  deux  parties ,  appelées 
rhodes  intérieures  et  rhodes  extérieures  ;  ces 
dernières  forment  sa  partie  sept.  Les  unes  sont 
catholiques,  les  autres  réformées.  Le  pouvoir 
souverain  réside  dans  le  peuple  entier.  L'assem- 
blée générale  ,  qui  est  l'autorité  suprême  ,  se 
compose  do  tous  les  citoyens  âgés  au  moins  de 
16  ans.  Elle  s'assemble  tous  les  ans  le  dernier 
dimanche  d'avril,  à  Hundnyl  ou  à  Trogen.  Un 
gr.  conseil  est  chargé  de  l'administration  des 
finances,  du  pouvoir  judiciaire  et  exécutif.  On 
ne  paie  aucun  impôt,  et  il  n'y  a  pas  de  douane. 
En  1828,  tous  les  revenus  se  sont  élevés  à  près 
de  24,000  fr.  Le  canton  d'Appenzell  faisait  partie 
des  domaines  de  l'abbé  de  St.-Gall.  Leurs  baillis 


AQV 


—  03 


AUA 


\ 


furent  chassés  fin  1 -ton,  ot  le  caiilun  admis  parmi 
les  coiitëdérés  en  14H. 

APPENZSXI.,  l)g.  de  Siiiï^so,  cli.-I.  dos 
rliodes  intérieures  du  canton  ci-dossns,  auiinel 
il  a  donné  son  nom.  Il  est  sit.  dans  tine  belle 
vallée,  sur  la  Silter,  et  compte!  1,400  habit. 
Comm.  consid.  A  2  1.  1/2  de  St.-Call. 

AFPINGADAM,  bg.  de  Hollande  (Gronin- 
gen),  sur  la  Finel,  à  1  1.  de  la  mer,  avec  la- 
quelle elle  comniuniciue.  Comm.  de  chevaux, 
pèche.  -1,000  habit.  A  SI.  N.  E.  de  Grom'ngen. 

APPIJJBY,  pet .  V.  d'Angleterre ,  sim-  TEden , 
ch.-l.  de  comté|de  Weslmoreland,et  qui  n'a  que 
800  hal)it.  A  113  1.  N.  0.  de  Londres. 

AFFOIGunr,  com.  de  France  (Yonne). 
d,G20  habit.  A  1  i/4  S.  de  Basson. 

APPRUTU,  com.  de  France  (Isère).  d,480 
habit.  Ail.  5/4  E.  du  Grand-Lemps. 

APPRONAGUE  ,  bg.  de  laGuiane  française , 
sur  la  riv.  du  même  nom.  A  17  1.  E.  S.  E.  de 
Cayenne. 

ÂPRICEN'A,  bg.  du  roy.  de  Naples  (Capi- 
tana  ).  3,700  habit.  A  2  1.  1/2  N.  N.  E.  de  San- 
Severo. 

APRIGUAlffO ,  bg.  du  rov.  de  Naples  (Ca- 
labre  citer.).  4,600  habit.  A  2  1.  1/4  S.  E.  de 
Cosenza. 

APS ,  com.  de  France  (Ardèche).  l,iS2  habit. 
A  3  1.  N.  0.  de  Viviers. 

APT  (  Apta  Julia),  pet.  v.  de  France  (Vau- 
cluse),  sur  la  rive  gau.  du  Calavon  ;  ch.-l.  d'ar- 
rond.  et  de  cant.  ,  tribunal  de  l"  instance, 
direction  des  contributions  ,  conservation  des 
hypothèques.  Elle  est  assez  bien  percée  et  assez 
bien  bâtie.  On  y  remarque  le  pont  sur  la  riv.  et 
une  belle  église  gothique.  Fabr.  d'étoffes  de  laine 
et  de  coton ,  de  faïence ,  de  bougies  estimées 
et  de  confitures  très  recherchées,  distilleries 
d'eaux-de-vie,  filât,  de  soie,  tanneries.  Comm. 
de  grains,  vins,  eaux-de-vie,  truffes  noires, 
amandes  et  fruits  du  midi ,  cire,  miel,  bougies , 
bétail,  pierres  à  fusil.  —  Apt,  l'une  des  plus 
anc.  villes  des  Gaules,  était,  avant  l'arrivée  des 
Romains,  la  capitale  des  Vulgienles,  sous  le 
nom  de  Ifat.  Les  Romains  l'embellirent  et  l'em- 
pereur Auguste  l'affectionnait.  S,9o8  habit.  ^. 
A  41  1.  E.  S.  E.  d'Avignon. 

APURE,  riv.  de  Colombie,  le  principal  aflfl. 
de  l'Orénoque,  dans  lequel  il  se  jette  par  70O36' 
N.  et  69°  7  0.  Cours  de  150  1.  Le  bassin  de 
l'Apure  comprend  toutes  les  eaux  qui  arro- 
sent les  llanos  de  Venezuela  et  l'anc.  prov.  de 
Varinas. 

APURIMAC,  riv.  de  l'Amérique  mérid.,  qui 
prend  sa  source  dans  la  Cordillière  du  Pérou, 
au  N.  d'Arequipe,  coule  au  N.  et  se  joint  entre 
11"  et  12'  de  lat.  S.  au  Béni  ou  Para,  pour  for- 
mer le  Vayali.  Elle  a  beaucoup  d'atïl.  et  un  cours 
d'env.  150  1. 

AQ01JA9SBAC ,  rov.  de  l'Afrique  occ.  sur 
la  Côte-d'Or,  à  l'O.  du  Volta.  Il  est  tributaire  de 
l'Aschanti,  et  a  pour  capit.  une  pet.  v.  du  même 
nom. 

AQOUAPiraE,  roy.  de  l'Afrique  occ,  sur  la 
Côte-d'Or,  et  qui  est  tributaire  de  l'Aschanti.  Il 
s'étend  entre  celui  d'Amina  et  la  côte,  est  boisé, 
agréable,  fertile  et  bien  peuplé. 

AQITUJi,  pet.  V.  du  roy.  de  Naples,  sur  une 
coUine,au  pied  de  laquelle  coule  l'Aterno,  et  ch.-l. 


de  la  prov.  do  PAbru/zo  ullér.  2".  C'est  une  place 
forte  de  "4'"  classe.  Elle  a  25  églises ,  1  lycée 
royal,  1  beau  théâtre,  des  papeteries,  des  fabr. 
de  toiles  et  de  lin  ;  gr.  comm.  de  safran. — Cette 
ville  a  été  fondée  par  l'empereur  Frédéric  II. 
14,000  luii,it.  A  40  I.  N.  N.  0.  de  Naples. 

AQUII.ÉE,  en  italii'n,  Jquileja,  pet.  v.  d'Il- 
lyrie,  dans  les  lagunes,  au  fond  de  l'Adriatique 
et  sur  la  frontière  d'Italie.  C'était  jadis  ,  sous  le 
nom  d'Aquileiu,  l'une  des  villes  les  plus  impor- 
tantes de  ces  régions  ;  Attila  la  détruisit  en  452, 
et  elle  est  encore  peu  importante.  1,500  habit. 
A51.  1/2S.  S.  O.deGoritz. 

AQUINO  (Jquinum),  v.  du  roy.  de  Naples 
(Terre  de  Labour),  en  partie  minée,  et  qui  n'a 
que  700  habit.  A  6  1.  S.  de  Sora.  Les  Lombards 
la  détruisirent  dans  le  w  siècle.  Elle  est  la  patrie 
du  poète  Juvénal  et  de  St.  Thomas  d'Aquin. 

ARABIE,  en  arabe,  Djeziral-al-arab ,  en 
persan  et  en  turk,  Arabistan.  C'est  une  gr.  pé- 
ninsule de  l'Asie,  située  entre  les  12"  et  40"  de 
lat.  N.,  et  les  31°  et  57"  de  long.  E.  Ses  limites 
sont,  au  N.,  un  vaste  désert  qui  s'étend  jusqu'à 
l'Euphrate  ;  au  N.  E.,  ses  limites  variables  sui- 
vent assez  souvent  ce  gr.  fl.;  à  l'E.,  le  golfe  Per- 
sique  la  sépare  de  la  Perse  ;  à  l'O.,  la  mer  Rouge 
ou  golfe  Arabique;  et  à  l'O.  S.  0.,  l'isthme  de 
Soueïs  qui  la  sépare  de  l'Egypte,  et  sans  l'inter- 
position duquel  elle  toucherait  à  la  Méditerra- 
née. Cette  position  rend  l'Arabie  en  quelque 
sorte  le  centre  de  l'anc.  continent,  et  offre  une 
route  et  un  entrepôt  au  comm.  qui  he  les  peu- 
ples de  l'Orient.  Il  paraît  qu'Alexandre-le-Grand 
voulait  placer  aux  confins  de  l'Arabie  le  siège 
de  son  vaste  empire,  et  la  flotte  de  son  amiral 
Néarque  allait ,  d'après  son  ordre ,  en  faire  le 
tour,  lorsque  la  mort  du  jeune  conquérant  inter- 
rompit l'exécution  de  ses  vastes  pensées.  La 
plus  grande  longueur  de  cette  vaste  péninsule 
est  de  670  1.  ;  sa  plus  gr.  largeur  de  493  1.,  et  sa 
superf.  de  120,000  1.  carr.  de  23  au  degré. 

La  principale  chaîne  des  mont.  d'Arabie  pa- 
raît suivre  la  mer  Rouge  à  une  distance  de  10  à 
50  1.  Elle  s'élève,  en  se  prolongeant  au  S.,  et 
paraît  continuer  le  long  de  l'océan  Indien  jus- 
que dans  l'Oman,  et  semble  renfermer  des  som- 
mets fort  élevés.  L'intérieur  de  l'Arabie  est  peut- 
être  un  plateau  qui  s'incline  vers  le  golfe  Persi- 
que.  Dévastes  déserts  occupent  la  plus  gr.  partie, 
et  sont  séparés  par  de  pet.  oasis  montagneuses 
de  distance  en  distance,  depuis  laPalestine  jus- 
que vers  l'Océan.  Les  mont,  les  plus  remarqua- 
bles sont  les  monts  Horeb  et  Sinai,  célèbres  dans 
l'histoire  sainte.  Une  partie  des  prétendues 
mont,  de  l'intérieur  ne  sont  que  des  collines  de 
sable  amoncelé  par  les  vents ,  et  que  les  oura- 
gans déplacent.  L'Arabie ,  selon  quelques  au- 
teurs arabes,  renferme  des  volcans  en  activité 
sur  le  plateau  central.  Les  laves  poreuses  qui 
couvrent  le  sol  aux  env.  de  Médine,  attestent 
Pexistence  d'anciens  volcans.  L'Arabie  est  une 
des  contrées  du  globe  qui  sont  le  plus  privées 
d'eau.  On  n'y  trouve  aucun  fl.  considérable,  si 
ce  n'est  le  Meïdam  et  le  Chabb,  qui  ont  leur  sour. 
dans  le  plateau  de  l'Yemen,  et  en  descendent  pour 
se  rendre  dans  la  mer  des  Indes.  Tous  les  autres 
ne  sont  que  des  torrents  [ouadi]^  qui  se  dessè- 
chent après  la  saison  des  pluies,  avant  d'arriver 
à  la  mer.  Quoiqu'on  trouve  sur  nos  cartes  VJf" 


ARA 

tan  ou  rhière  du  Lahsa,  le  captraine  Sadlier  a 
reconnu  ,  eu  1819,  que  c'est  encore  un  torrent 
qui  se  dessèche  en  été.  Quant  à  l'Euphrate,  c  est 
un  11.  limitrophe  qui  n'appartient  pas  spéciale- 
ment à  l'Arabie;  mais  Hadji-Khalfak,  bib  logra- 
phe-eéoCTaphe  turk  ,  nous  apprend  que  le  pla- 
i-iau  intérieur,  le  Nedgid,  renferme  quelques 

La  rosée  est  assez  abondante  sur  les  côtes. 
Les  vallées,  dans  les  districts  montueux,  et  sur- 
tout dans  rvémen ,  sont  en  général  fertiles  et 
agréables.  Le  climat,  tempéré  dans  les  mont. , 
est  d'une  chaleur  étoutfante  dans  les  plaines, 
on  le  thermomètre  s'élève  souvent  à  30°  et  plus 
(de  Héaumur)  au-dessus  de  zéro.  On  n'y 
rencontre  personne  de  11  heures  du  malin  à 
5  heures  de  l'après-midi.  Mais  les  côtes  sont  ra- 
fraîchies par  des  brises  de  mer  passablement 
ii-oides  et  humides.  En  été,  il  souffle  dans  le 
désert,  entre  Bassrah ,  Bagdad,  Hàleb  et  la 
Mekke ,  un  vent  mortel ,  nommé  samoum ,  sa- 
miel  ou  sameli,  suivant  la  différence  de  pro- 
nonciation des  Arabes,  qui  le  reconnaissent  à 
son  odeur  de  soufre.  Le  seul  moyen  d'échapper 
à  ce  souffle  suffocant,  est  de  se  coucher  à 
lerre,  lorsqu'on  aperçoit  de  loin  le  point  rou- 
geàtre  qui  l'annonce. 

Les  principales  productions  de  l'Arabie  consis- 
tent en  maïs,  dhùura,  orge, fèves,  gomme,  nianne, 
coton,  baumes,  encens,  myrrhe,  aIoès,alriat,  pè- 
ches, grenades,  lamarioias ,  amandes,  etc.,  et  en 
café,  le  meilleur  du  globe.  L'or  ne  s'y  trouve 
plus  ou  presque  plus;  mais  il  y  existe  quelques 
pierres  précieuses ,  telles  que  l'onix ,  l'agate  et 
les  cornalines,  le  béryl,  la  topaze,  le  succin , 
le  diallage,  le  marbre,  et  du  sel  gemme,  près 
de  Lohcia,  de  Gihon  et  autres  lieux.  Les  mont, 
renferment  des  mines  de  fer  un  peu  cassant  et 
de  nombreuses  mines  de  plomb.  Les  animaux 
sont  le  cneval,  la  gloire  de  l'espèce  de  celle  qu'on 
nomme  koklani  ou  noble,  dont  on  conserve  la 
généalogie  ,  et  dont  les  meilleurs  sont  élevés  par 
les  Bédouins  dans  les  déserts  du  N.  ;  l'àne  ,  race 
excellente,  grande,  forte  et  docile,  et  d'une 
marche  supérieure;  le  chameau  à  une  bosse, 
ou  chameau  d'Arabie,  justement  appelé  le  na- 
vire du  désert,  et  le  dromadaire,  l'un  destiné  au 
portage ,  l'autre  à  la  course  ;  les  bœufs ,  appar- 
t<3nant  à  l'espèce  nommée  zebou;  les  moutons, 
dont  la  queue  n'est  pas  grosse,  quoi  qu'en  aient 
dit  Hérodote  et  Barthema;  la  chèvre  des  mont., 
le  gerboah  ,  les  singes,  les  gazelles,  l'hyène,  le 
loup,  le  renard,  le  sanglier,  la  gr.  et  la  pet. 
panthère ,  le  chacal  et  les  bœufs  sauvages.  Les 
sauterelles  sont  un  des  fléaux  de  l'Arabie;  aussi 
véiière-t-on  pour  ainsi  dire  un  oiseau  de  l'espèce 
de  la  grive ,  qui  chaque  année  vient  de  la  Perse 
or.  et  en  détruit  des  légions  entières.  Une  espèce 
de  sauterelles  est  regardée  comme  un  mets  dé- 
licat. La  perdrix  peuple  les  plaines ,  le  faisan  les 
mont.,  et  la  pintade  les  bois,  car  on  ne  trouve 
pas  en  Arabie  de  forêts  proprement  dites.  On  y 
voit  aussi  diverses  espèces  d'aigles  et  entre  au- 
tres l'aigle  d'or,  des  faucons  et  des  autruches , 
dont  la  femelle  pond  12  à  21  œufs  qu'elle  en- 
,  terre  légèrement  dans  le  sable ,  pour  les  préser- 
ver de  la  pluie,  et  que  le  mâle  et  la  femelle 
couvent ,  ainsi  que  je  l'ai  vu  moi-même,  au  lieu 
Ue  les  laisser  éclore  à  la  clwlour  du  soleil,  comme 


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ARA 


l'ont  prétendu  tant  de  naturalistes  et  de  voya»- 
geurs.  On  y  rencontre  souvent  des  serpents,  des 
vipères ,  des  scorpions  et  des  insectes.  Les  côtes 
abondent  en  poisson,  et  les  golfes  Persique  et 
Arabique  en  coquillages;  parmi  ceux  du  premier, 
se  trouvent  des  huîtres  perlées  qui  fournissent 
des  perles  d'une  assez  belle  eau. 

L'islamisme  est  la  religion  professée  parla  ma- 
jorité des  Arabes,  quoique  partagée  en  plusieurs 
sectes,  dont  la  plus  importante  et  la  plus  récente 
est  celle  des  Vouahhabites.  La  religion  de  Moïse  y 
compte  un  assez  grand  nombre  de  sectateurs. 
Il  y  a  aussi  quelques  chrétiens  et  quelques  ba- 
nians. Le  g'ouvernement  des  imans  de  Maskatet 
de  l'Yémen ,  et  du  gr.  chérif  de  la  Mekke ,  sont 
modérés.  Plusieurs  des  innombrables  tribus  no- 
mades présentent  même  les  formes  d'un  gouv.  ^ 
patriarcal,  et  quelques  unes  sont  de  véritables 
républ.,  tantôt  démocratiques,  tantôt  aristocra- 
tiques; le  despotisme  et  la  conquête  n'ont  ja- 
mais pesé  longtemps  sur  les  Arabes. 

Les  fabr.  et  les  manuf.  de  l'Arabie  ne  méritent 
pas  d'être  citées.  Depuis  peu,  les  Banians  indiens 
vont  fondé  quelquesmanuf.de coton.  Le  coinm. 
de  ce  vaste  pays  a  beaucoup  diminué  depuis  la 
découverte  et  le  passage  du  cap  de  Bonne-Es- 
pérance ;  néanmoins  il  est  encore  assez  consi- 
dérable. Ses  principaux  ports  sont  Yambo, 
Djiddah,  Kamfida,  Moka  et  Katif,  Gravet  Aden. 
Ils  reçoivent  par  ces  places  les  étoffes,  le  sucre 
de  l'Inde ,  l'acier,  fer,  cannes ,  étain ,  cochenille, 
toiles,  et  une  foule  d'objets  de  luxe  provenant 
des  fabr.  européennes ,  les  armes  de  la  Perse 
et  de  l'Asie  ottomane ,  les  épices  de  la  Malaisie, 
et  une  quantité  d'encens ,  de  benjoin  et  de 
myrrhe,  par  les  caravanes  de  l'Afrique.  Les 
principauft  articles  d'exportation  sont  le  café, 
les  perles,  les  dattes  sèches,  les  chevaux,  les 
feuilles  de  séné,  la  gomme  et  l'indigo. 

Depuis  la  chute  de  l'emp.  des  Vouahhabilos, 
l'Arabie  est  partagée  en  un  gr.  nomlire  de  pot. 
états  indépendants  les  uns  des  avitres;  mais  de- 
puis les  succès  obtenus  par  les  troupes  de  Mé- 
hémet-Ali  et  par  son  digne  fils  Ibrahim  ,  la  plus 
grande  partie  de  la  péninsule  peut  être  consi- 
dérée comme  une  dépendance  politique  de  la 
monarchie  fondée  ou  agrandie  par  ces  deux 
hommes  de  génie ,  et  parmi  ces  états  étendus,  il 
n'y  a  guère  qui  l'imamat  de  Maskat  qui  en  soit 
absolument  indépendant. 

Ptolémée  est  le  premier  qui  ait  divisé  cette 
péninsule  en  Arabie-Pétrée ,  Arabie-Déserte  et 
Arabie-Heureuse.  Cette  div.,  en  usage  parmi  les 
Européens,  est  sur  leurs  cartes  ;  mais  les  Arabes 
modernes  ne  reconnaissent  pas  ces  dénomi- 
nations inexactes.  Nous  combinerons  les  ce . 
div.  géogr.  des  Arabes  avec  les  principales 
div.  politiques  actuelles.  1°  L'JIedjaz.  qui  se 
compose  de  i'Arabie-Pétrée  de  nos  cartes  de  et 
toute  la  côte  or.  de  la  mer  Rouge ,  jusqu'a^ix 
frontières  de  l'Yémen.  Elle  comprend  le  gr.  ché- 
rifat  de  la  Mekke,  qui  comprend  à  son  tour  le 
Beled-el-Haram  ou  le  pays  sacré.  Ses  v.  princi- 
pales sont  la  Mekke,  capit.,  Médine,  Djiddah  et 
Yambo.  2"  UYémen,  qui  comprend  tout  le  S.  0. 
de  la  péninsule.  La  partie  le  long  de  la  mer 
Rouge  se  nomme  Tehama.  Cette  gr.  div.  se  sub- 
divise en  Yénien  proprement  dit  et  en  Ifadra- 
maout.  Les  jninci'wles  v.  du  |)remicr  sont  Du- 


ARA 


—  95  — 


AHA 


mar,  Zehid ,  Loheia,  llodeidah ,  BeTt-el-Fakah  et 
Mokka;  colles  du  st^coiid  sont  Makalla,  Doaii , 
Kesem  et  Torim.  5"  L'imamat  iiidépoiidaiit  de 
Maskut  est  un  des  plus  jniissanis  états;  il  compte 
les  V.  do  Maskat,  de  Kostak,  et  de  Soliar  ou 
Oman.  Viennent  ensuite  rétat  de  Belad-ser^  le 
Lahsa  (Bahrain),  le  Barr-Jbad^  le  Nedjîd, 
capit. ,  Derrfyéh.  Nous  ne  iionuueroiis,  parmi 
les  innombrables  tribus  du  dcsi.'rt,  ([uc  les 
Anaseh  y  les  Ahil-d-Chemoul  ^  les  Maouuly, 
qui  ont  su  conserver  pendant  env.  50  siècles 
leur  indépendance,  tandis  que  de  grands  emp. 
se  sont  écroulés  autour  d'eux.  Les  îles  Bahrein, 
Ormuz  et  Kismich ,  dans  le  golfe  Persique,  celle 
de  Socotora,  et  en  Afrique  les  îles  Pemba ,  Zam- 
zibar  et  Monfia,  sont  des  dépendances  géogr.  de 
l'Arabie.  La  population  de  la  péninsule  arabique 
est  évaluée  à  12,000,000  d'habit.  Il  y  a  de  la  té- 
mérité à  en  donner  un  chiffre  même  approxima- 
tif; car  où  sont  les  moyens  de  contrôle? 

Les  Arabes  se  partagent  en  deux  classes  :  les 
Bédouins  ou  nomades,  et  les  Arabes  sédentaires. 
Les  uns  et  les  autres  se  divisent  en  un  gr.  nombre 
de  tribus.  C'est  dans  le  désert  de  Syrie  que  les 
Bédouinssontenplusgr.  nombre.  Les  Arabessont 
d'une  moyenne  stature,  maigres  et  basanés,  les 
yeux  et  les  cheveux  noirs,  légers  à  la  course,  ex- 
cellents cavaliers,  intelligents,  sobres,  réfléchis, 
religieux ,  hospitaliers ,  mais  ignorants  et  super- 
stitieux ,  surtout  ceux  des  villes ,  vindicatifs  et 
salement  libertins  ;  ils  ont  beaucoup  de  gravité, 
une  imagination  vive ,  et  aiment  singulièrement 
les  contes,  la  poésie  et  la  musique;  et  le  pays 
de  Djofy  dans  l'Yémen  ,  produit  beaucoup  d'im- 
provisateurs. Ce  peuple,  qui  a  joué  jadis  un  si 
gr.  rôle  ,  pourrait  encore  être  appelé  à  de  hautes 
destinées ,  malgré  l'état  de  sujétion  ou  d'indif- 
férence oià  il  est  tombé.  Leur  nourriture  consiste 
en  de  pet.  gâteaux  de  dhoura,  en  mouton,  bé- 
lier, gazelle  ,  chameau  ,  lait ,  miel ,  porcs-épics; 
ils  mangent  jusqu'à  des  belettes,  des  rats,  des 
lézards  et  des  sauterelles,  qu'ils  préparent  de 
diverses  façons.  Leur  habillement  varie  selon 
les  divers  états.  Généralement  ils  portent  de 
larges  pantalons  et  une  chemise,  et  autour  de 
la  tête  un  mouchoir  ou  un  morceau  de  drap.  Les 
riches  mettent  une  longue  robe  de  soie.  Les  Bé- 
douins ont  tous  un  long  manteau  de  laine  sur  la 
chemise,  qu'ils  appellent  habba,  avec  une  cein- 
ture de  cuir  brodée ,  sous  laquelle  brille  un  poi- 
gnard. Les  cheiks  en  portent  qui  sont  brodés  en 
or ,  et  d'une  gr.  valeur.  Au  lieu  d'une  calotte 
rouge,  comme  les  Turks,  les  Bédouins  se  coif- 
fant d'un  kefjié,  turban  ou  mouchoir  qu'ils  rou- 
lent autour  de  leur  tète ,  en  laissant  tomber  un 
bout  par  derrière  et  deux  autres  sur  les  épaules, 
de  manière  à  préser .  er  leur  visage  de  la  pluie, 
du  vent  ou  du  soleil  ;  ils  serrent  le  kefjîé  d'une 
corde  en  poil  de  chameau ,  qui  fait  le  tour  de  la 
tête  en  guise  de  turban.  Les  Bédouins  ne  se  ra- 
sent pas  les  cheveux ,  et  il  les  laissent  tomber 
par  derrière  en  longues  tresses.  Les  femmes 
portent  des  anneaux  d'argent  aux  oreilles  et  au 
nez;  elles  se  couvrent  le  visage  avec  un  voile  de 
couleur  foncée.  En  hiver  ainsi  qu'en  été ,  les 
Bédouins  et  leurs  femmes  vont  nu-pieds.  Si  vous 
voulez  connaître  le  costume  d'une  dame  arabe, 
voyez  celui  d'Esther  et  de  Sulamite ,  dans  la 
bible.  Les  Arabes,  et  principaleineut  les  Bé- 


douins, se  regardent  tous  comme  une  nation 
libre,  c]ui  n'a  de  maître  (pie  Dieu. 

La  langue  arabe  ancienne,  ou  plutôt  celle 
des  Korérischites,  est  enseignée  dans  les  école» 
d'après  des  règles  invariables.  Elle  est  riche  et 
harniorii(!use.  I^a  langue  savante  d'aujourd'hui 
n'en  diffère  que  quant  à  l'essence  dos  mois  et 
des  constructions;  mais  la  langue  arabe  vul- 
gaire ,  qui  est  infiniment  répandue,  a  dCi 
éprouver  des  mélanges  et  des  alléralioi^sj  qui 
la  distinguent  de  la  langue  sacrée;  ce  qui  se 
conçoit  avec  d'autant  plus  de  fiicilité,  que  les 
conquêtes  des  Arabes  ont  répandu  leur  langue 
au  S.  de  la  Méditerranée,  depuis  l'ÉgypIe  jus- 
qu'à l'extrémité  occ.  de  l'empire  de  Marok ,  et 
le  long  de  l'océan  Indien ,  du  côté  de  la  gr. 
île  de  Malekassar,  nommée  improprement  Ma- 
dagascar.— NlEItUHR,M0TANKril)I,  Bul'.r.KIIAUDT. 
Seetzen  et  g.  D.  de  Bienzi.  [Voyages  inédits.) 

ARABIQUE  (Golfe).  Foy.  Me'u  B(^ijge. 

ARABKm  (Àrabrace) ,  pet.  v.  de  la  Tur- 
kie  or.  (I{(nim),  bien  bàlie  et  bien  peuplée; 
ch.-l.  d'un  distr.  ou  sandgiakat.  A  41  1.  E.  S.  E. 
de  Sivas. 

ARACAN',  anc.  prov.  de  l'emp.  Birman , 
aujourd'hui  aux  Anglais.  Elle  s'étend  le  long 
de  la  côte  du  golfe  de  Bengale,  de  l'emb.  du 
Nafau  cap  Négrais.  Le  pays  s'élève  à  mesure 
que  l'on  s'éloigne  de  la  côte  ,  et  devient  bientôt 
montagneux.  Le  climat  est  celui  de  toutes  les 
contrées  tropicales  ;  il  est  malsain  pour  les  Eu- 
ropéens. La  principale  production  du  sol  est  le 
riz.  Il  y  a  de  vastes  forêts  ,  et  le  bétail,  les  élé- 
phants, la  volaille,  le  poisson,  y  abondent.  On 
y  trouve  de  l'or,  de  l'argent,  du  salpêtre  et  du 
sel.  Il  s'y  fait  un  comm.  considérable  avec  le 
Bengale,  et  surtout  avec  le  Tchittaganga ,  en 
poulains,  dents  d'éléphants,  cire  ,  or,  argent, 
sel,  riz,  en  échange  desquels  on  donne  des 
marchandises  européennes.  —  Les  indigènes 
nomment  leur  pays  Edjekein ,  et  ne  connais- 
sent pas  le  nom  de  Moys  qu'on  leur  a  donné. 
La  popul.  est  considérable,  et  portée  à  plus  de 
2,000,000  d'ames.  Les  Anglais  s'emparèrent  de 
l'Aracan  en  1825.  Cette  province  a  pour  capi- 
tale : 

ARACAK  ou  Bakiiang,v.  bâtie  à  deux  jour- 
nées de  l'emb,  de  la  riv.  de  même  nom ,  dont 
le  cours  est  peu  long,  mais  qui  est  fort  large  et 
divisée  en  nombreux  bras.  Elle  présente  un  as- 
pect assez  curieux ,  et  s'élève  dans  une  plaine 
ou  vallée  environnée  de  collines  de  500  pieds  de 
hauteur.  Ses  maisons, au  nombre  d'env.  19,000, 
sont  élevées  sur  des  pieux  pour  les  mettre  à 
l'abri  des  inondations.  Elles  sont  disposées  en 
rues  très  régulières.  L'édifice  le  plus  remarqua- 
ble d'Aracan  ,  est  son  anc.  fort ,  formé  de  3  mu- 
railles d'une  grande  épaisseur.  Les  hauteurs 
environnantes  sont  couvertes  de  gr.  pagodes 
d'une  structure  fort  agréable  à  l'œil  ,  et  qui 
ont  toutes  une  statue  de  Gaudma  ou  Bouddach. 
A  l'époque  de  l'occupation  anglaise ,  Aracan 
avait  19,000  maisons  et  pouvait  contenir  près 
de  100,000  âmes.  Elle  est  sit.  par  20°  40'  N., 
et  90°  45'  E. 

ARACENA ,  bg.  d'Espagne  (Séville)  ,  avec 
une  carrière  de  jaspe  précieux.  5,550  liabit.  A 
17  1.  N.  E.  d'IIuelba. 

ARAX>  (0-  ou  Vieil),  bg.  de  Hongrie,  sur  la 


ARA 


—  96  — 


AÛA 


Maros,  cil. -1.  d'un  coinlé  de  mcMiie  nom,  rési- 
dence d'un  évèquegrec.  Il  s'y  Uent  un  marché 
est  le  plus  important  de  la 


la  rive  gauc 

Gr.  comm.  de  buis  de  construction.  _ 

ARAFAT  célèbre  mont,  d  Arabie,  près  de 
la  Mekke.  (Voy.  MekkeO 

ABAGON,  prov.  d  Espagne  avec  le  titre  de 
/■oy.  Kile  s'étend  entre  les  Pyrénées  au  N.  ,  la 
Navarre  à  l'O. ,  et  la  Catalogne  à  l'E.  On  éva- 
iiii;  sa  superf.  à  1,919  1.  carr. ,  et  sa  popul.  à 
707,403  aines  (1826).  Sa  surface  est  monta- 
gneuse au  N.  où  s'élèvent  de  nombreuses  rami- 
fications des  Pyrénées,  et  au  midi ,  que  couvrent 
des  mont,  très  élevées ,  mais  unie  et  fertile  au 
centre,  oîi  coule l'Èbre.  46  autres  riv.  l'arrosent. 
On  y  recueille  beaucoup  de  grains,  de  vins 
exquis  ,  de  l'huile,  des  fruits,  du  safran,  de  la 
soude,  de  la  cire,  du  chanvre,  et  il  y  existe  de 
riches  pâturages  où  paissent  de  nombreux  trou- 
peaux de  bètes  à  laine,  de  mulets  et  de  bœufs. 
Les  forêts  fournissent  du  bois  et  du  gibier  en 
abondance,  les  riv.  une  quantité  de  poissons. 
Le  cuivre,  le  fer,  le  plomb,  le  cobalt,  les  mar- 
bres, les  jaspes  y  sont  cachés  au  sein  de  la  terre. 
L'iiidustr.  y  a  pour  objet,  la  fabr.  des  draps, 
de  toiles  ,  de  spartilles,  de  savon ,  de  poterie  de 
cuivre.  Le  comm.  y  est  favorisé  parle  canal  im- 
périal. Les  Aragonais  sont  aclifs,  industrieux  , 
persévérants,  fiers  et  courageux.  Saragosse  est 
le  ch.-I.  de  l' Aragon. 

AB.AGO?!',  riv.  d'Espagne,  qui  donne  son 
nom  à  l'Aragon.  Elle  se  jette  dans  l'Èbre,  près 
de  Milagrio.  Cours,  35  1. 

ARAGON  (Canal  b')  ou  Canal  impép.ial  , 
canal  d'Espagne ,  qui  longe  l'Èbre  depuis 
Iluesca  jusqu'à  2 1.  au-dessous  de  Saragosse.  Il  a 
ainsi  481.  d'étendue,  9  pieds  de  profondeur,  64 
de  largeur  à  la  superf.  des  eaux ,  et  porte  des 
barques  de  2,000  quintaux.  Le  canal  d'Aragon 
doit  être  continué  jusqu'à  Sastago,  H  1.  plus 
bas  que  son  extrémité  actuelle.  On  y  remarque 
plusieurs  travaux  fort  beaux.  Charles-Quint  lit 
comineiicer  ce  canal  en  1329. 

ARAGONA ,  pet.  v.  de  Sicile  (Girgenti), 
avec  un  vieux  chat,  où  il  y  a  une  magnifique 
galerie  de  tableaux.  Récolte  d'amandes.  6,000 
îiabit.  A  2  1.  2/3  N.  de  Girgenti. 

ARAGUAY  ou  AUAGUAYA,  riv.  du  Brésil, 
qui  forme  la  limite  occ.  de  la  province  de  Goyat 
et  se  jeltc  dans  le  Tocantin,  d'env.  550  1.  Elle  a 
de  nomlireux  afïl. 

ARAIi,  pet.  merou  lac  intérieurde  l'Asie  occ, 
sit.  entre  les  42"  et  47°  de  lat.N.  et  les  54"  et 59" 
de  long.  E.,  à  l'E.  de  la  mer  Caspienne.  Le  niveau 
de  ses  eaux  est  à  186  pied^  au-dessusde  l'Océan. 
Elle  a  ih)  1.  de  long,  sur  12  de  largeur  moyenne, 
et  1,280  l.  carr.  d'étendue.  Au  midi,  ses  côtes 
font  partie  du  khanat  do  Kliiva,  et  sont  bordées 
d'iles  nombreuses.  Ailleurs  elles  sont  découpées 
et  bordées  de  sables  mouvants,  qui  dans  cer- 
laines  parties  semblent  indiquer  q'ie  les  eaux  se 
retirent.  Du  reste,  que  cela  soit  ou  non,  la  mer 
d'Aral  n'en  est  pas  moins  alimentée  par  2^rands 
courants,  l'Amou-Daria  ou  Djihoun  et  le  Sir-Da- 
ria ,  qui  ont,  le  premier  470  1.,  et  le  second 
540  I.  de  cours. 


ARAI.es,  peuplade  du  Tourkeslin  occ,  quî 
habite,  dans  le  khanat  de  Khiva,  les  bords  de 
l'Amou-Daria  et  du  lac  Aral.  Il  est  composé 
d'Ousbeks,  de  Tourkomans  et  de  Kara-Kalpaks, 
au  nombre  de  plus  de  100,000.  Les  Arales  sont 
mohammedans  ;  ils  parlent  turk,  cultivent  le  co- 
ton et  s'adonnent  surtout  à  l'éducation  du  bétail. 

ARAMITZ,  v.  de  France  (Basses-Pyrénées), 
ch.-l.  de  cant.  1,264  habit.  A  2  1.  5/4  0.  S.  0. 
d'Oloron . 

ARAMOK,  bg.  de  France  (Gard),  sur  le 
Rhône,  ch.-l.  de  cant.  2,500  habit.  A  2  1.  1/2 
E.  S.  E.  de  Remoulins. 

ARAN,  vallée  d'Espagne. 

ARAjr,  pet.  riv.  de  France  (B.-Pyrénées), 
qui  se  jette  dans  l'Adour ,  près  d'Url,  à  5  1.  S. 
de  Bayonne.  Cours,  6  1.,  dont  4  navigables  par 
la  marée. 

ARANDA  DE  DUERO  ,  lac  d'Espagne  , 
près  de  Duero,  prov.  et  à  15  1.  S.  de  Burgos. 
4,600  habit. 

ARANDAS,  corn,  de  France  (Ain).  1,176 
habit.  A  1  1.  5/4  S.  S.  E.  de  St.-Rambert. 

ARANJUEZ,  pet.  v.  d'Espagne  (Tolède), 
dans  un  vallon  agréable  sur  la  rive  gau.  du 
ïage  ;  avec  un  chat,  orné  de  jardins  superbes, 
et  où  la  cour  réside  ordinairement ,  depuis  Pâ- 
ques jusqu'à  la  lin  de  juin.  La  v.  est  bâtie  dans 
le  genre  hollandais.  On  y  remarque  labelle  place 
du  palais ,  le  palais  de  Médina  Celi ,  et  celui  des 
Infans.  Il  y  a  1  théâtre  et  1  haras.  Aranjuez,  qui 
ne  compte  ordinairement  pas  plus  de  2,000 
habit,  en  a  10,000  durant  la  résidence  du  sou- 
verain. Elle  est  à  10  1.  1/2  S.  de  Madrid. 

ARARAT  (en  turk  ^gri  Dagh) ,  et  en  armé- 
nien Moucis^  haute  mont,  de  la  Turkie  asiat.,  sur 
les  limites  de  la  Perse  et  de  la  Russie,  et  par 
39"  50'  de  lat.  N.  et  42"  15'  de  long.  E.  La  cime 
est  presque  toujours  enveloppée  de  nuages,  cou- 
verte de  neiges  éternelles ,  et  s'élève ,  d'après 
les  mesures  prises  par  M.  Parrot,  à  17,000  pieds 
au-dessus  de  la  mer.  l'Ararat  est  très  révéré  des 
Arméniens,  parce  qu'ils  pensent,  d'après  la  Bible, 
que  l'arche  de  Noé  s'est  arrêtée  sur  celte  mont. 

ARAU,  pet.  V.  de  Suisse,  ch.-l.  du  cant. 
d'Argovie,  sur  la  rive  dr.  de  l'Aar  que  l'on  passe 
sur  un  pont  couvert.  Elle  est  sit.  à  1,140  pieds 
au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  On  peut  y  re- 
marquer l'hôtel-de-vilie  ,  l'église  paroissiale  et 
l'école  centrale.  Elle  possède  une  fonderie  de 
canons,  une  filât,  de  colon,  ainsi  que  plusieurs 
institutions  de  bienfaisance  et  d'instruction. 
5,400  habit.  A  10  1.  1/4  S.  E.  de  Bàle.  Lat.  N., 
47"  23';  long.  E.,  5"  42'. 

ARAUCANIESrs ,  peuple  de  l'Amérique  du 
sud,  qui  habite  la  partie  mérid.  du  Chili  et  une 
partie  du  versant  opposé  des  Andes  vers  la  Pata- 
gonie.  Ils  restèrent  toujours  indépendants  des 
Espagnols,  avec  lesquels  ils  étaient  souvent 
engagés  dans  des  guerres  sanglantes.  Les  vieil- 
lards sont  pour  eux  les  pères  et  les  chefs  de  la 
nation.  Les  Araucaniens  sont  grands,  robustes, 
un  peu  ivrognes  et  sensuels  ,  mais  généreux  et 
d'une  bravoure  extraordinaire.  Ils  croient  à 
l'existence  de  plusieurs  dieux  qui  sont  dans  la  dé- 
pendance d'un  plus  puissant.  Malgré  de  longs  et 
pénibles  travaux ,  les  jésuites  n'ont  pu  les  con- 
vertir au  christianisme.  La  polygamie  est  en 
usage  parmi  eux.  L'organisation  militaire  des 


aub 

Araucanicns  offte  beaucoup  do  rapports  avec 
colin  (le  rKurope  au  moyen-Age.  Le  pays  est  di- 
visé 011  l  gouv.  ou  onthal  mapuus^  gouvernés  par 
4  toquis  ou  tétrarques  indépendants  l'un  de  l'au- 
tre, et  dont  le  pouvoir  est  héréditaire  dans  la  li- 
gneniasculine.  Les  toquis  décident  de  la  paixetdo 
la  guerre.  Pour  armes,  les  Araucanicns  ont  quel- 
ques fusils  ,  des  boucliers  et  une  longue  lance , 
dont  les  cavaliers  se  servent  avec  adresse.  De- 

f)uis  un  temps  immémorial,  ils  ont  su  dompter 
e  cheval,  et  le  premier  choc  de  leur  cavalerie  est 
terrible.  Les  Araucanicns  sont  la  nation  indigène 
la  plus  avancée  en  civilisation  de  l'Amérique,  et 
cette  civilisation  leur  appartient  tout  à  fait.  Leur 
langue  a  des  mots  pour  les  figures  principales 
de  la  géométrie  ;  ils  cultivent  avec  succès  la 
poésie,  la  rhétorique;  et  le  maniement  de  la  pa- 
role mène  ,  chez  eux ,  aux  honneurs.  Ils  divisent 
le  jour  comme  les  Chinois,  les  Japonais  et  les 
Tahitiens,  distinguent  les  planètes  des  étoiles, 
connaissent  le  gnomon,  et  leur  année  offre  beau- 
coup plus  de  rapports  avec  celle  des  Égyptiens 
que  l'année  des  Asteks.  Leurs  amfibes  (médecins) 
sont  de  bons  herboristes ,  connaissent  bien  le 
pouls  et  quelques  autres  diagnostics  ;  ils  font 
usage  de  la  sonde,  des  vomitifs,  des  purgatifs; 
leurs  goutarres  (chirurgiens)traitent  les  fractions 
des  os  et  les  ulcères  :  les  Araucanicns  ont  des 
forgerons,  des  orfèvres,  des  charpentiers.  Des 
lainages  de  leurs  fabr.  et  de  beaux  chevaux  sont 
les  objets  de  leur  comm.  avec  les  endroits  voisins 
de  leur  territ.;  on  leur  donne  en  échange  du  vin, 
du  fer  et  de  la  quincaillerie.  Ils  s'appellent  eux- 
mêmes  Auras  ou  Molouches. 

ARAUCO,  pet.  V.  du  Chili,  avec  un  fort  bâti 
par  les  Espagnols  pour  la  défense  du  pays 
contre  les  Araucaniens.  A  10  1.  S.  de  la  Con- 
ception. 

ARAULES,  corn,  de  France  fHaute-Loire). 
3,856 habit.  A  1 1.  4,2  S.  S.  E.  d'Yssengeaux. 

ARAXE,  riv.  de  l'anc.  Perse.  Foy,  Bend- 

EMIR. 

ARAXi:,  fl.  d'Arménie.  Voy.  KouR. 

ARBA  ou  Barbado  ,  île  de  l'Adriatique  sur 
la  cote  de  Dalmatie  (Zara),  dans  le  golfe  de 
Quarnero.  Elle  a  51.  carr.  de  superf.,  2  bg.,  5  vg. 
et  4,800  habit.  Son  comm.  consiste  en  laine, 
cuirs,  moutons,  porcs,  poissons,  bois  de  cons- 
truction et  chevaux  excellents.  Elle  a  pour  ch.-l. 
la  pet.  V.  d'Arbe  ,  entre  2  ports;  évéc.  1,000 
habit. 

ARBAS,  com.  de  France  (Haute-Garonne). 
1,158  habit.  A  2  1.  E.  d'Aspet. 

ARBEIiIiES ,  OU  plutôt  Arbela.  Foy. 
Erbil. 

ARBENT,  com.  de  France  (Ain).  1,048  ha- 
bit. A  1  L  S.  E.  de  Dorlan. 

ARBÉOSTE,  com.  de  France  (  Hautes-Py- 
rénées). I,0o9  habit.  A  5  1.  1/2  0.  d'Argelès. 

ARBOGA,  pet.  V.  de  Suède  (  Westeriis  ) , 
Gur  une  riv.  navigable ,  et  qui  communique  au 
lac  Hielmar  par  le  canal  du  même  nom.  Fabr. 
d(i  drap  et  sellerie.  Comm.  d'entrepôt  en  fer, 
cuivre,  vitriol  et  soufi'e.  I,b00  habit.  A  13  1. 
S.  0.  de  Westeras. 

ARBOIS ,  pet.  V.  de  France  (Jura),  au  fond 
d'uîie  gorge  profonde,  sur  la  Vieille;  ch.-l.  de 
cant.,  tribunal  de  l'^  instance.  Son  territ.  est 
çonini  par  ses  vins ,  ses  légumes  et  ses  fleurs. 


97  -  ARC 

Lieu  natal  do  Piclxigru.  0,il00  habit.  ^.  «qmC 
A  (i  1.  1/2  N.  N.  E.  do  L..ns-le-Saulnier. 

ARBON  (ylrbon-Felix),  pcl.  v.  de  Suisse 
(Thurgovie),  dans  une  belle  position  sur  le  lac 
de  Constance.  Fabr.  de  tissus  de  coton  et  d'in- 
diennes, filât.  1,900  habit.  A  3  1.  N.  N.  E.  de 
Saint-Call. 

ARBRESU:  (L'),  pet.  V.  de  France  (Rhône), 
ch.-l.  de  cant.  Toint.  Produit  beaucoup  de 
chanvre.  Mine  de  cuivre  à  Saint-Bel.  1 ,295 habit, 
(la  com.).  ^.  A  4  1.  N.  0.  do  Lyon. 

ARBRET  (L'),  hameau  de  France  (Pas-de 
Calais),  g  de  distribution  et  relais.  120  habit. 
Annexe  de  la  com.  de  Bavincourt. 

ARC,  com.  de  France  (Haute-Saône).  1,494 
habit.  A  l,4dol.  N.  de  Gray. 

ARCAMBAI.,  com.  de  France  (Lot).  1,123 
habit.  A  1  1.  3/4  E.  N.  E.  de  Cahors. 

ARCATE,  V.  de  rilindoustàn,  anc.  capit.  du 
Karnalic.  Elle  est  située  sur  le  Palar,  possède 
des  fabr.  de  grosses  étoffes  de  coton  ,  et  compte 
40,000  habit.  Arcata  a  été  fondée  sous  le  règne 
d'Aureng-Zeyb ,  et  est  au  pouvoir  des  Angîais 
depuis  1801.  A  24  1.  1/2  0.  S.  0.  de  Madras. 
Lat.  N.,  12°  54'  14'';  long.  E.,  77«  1'  18". 

ARCE,  pot.  V.  du  rov.  de  Naples  (ïorre-de- 
Labour).  4,400  habit.  A  5  1.  3/4  S.  S.  0.  de  Sora. 

ARC-E^f-BARROIS ,  pet.  V.  de  France 
(Haute-Marne),  sur  l'Anjon ,  ch.-l.  de  cant. 
Usines.  Elle  est  très  anc.  i  ,470  habit.  ^.  A 
4  1.  12  S.  S.  0.  de  Chaumont. 

ARCENS,  com.  de  France  (Ardèche).  1,276 
habit.  A  2  1.  0.  du  Chaycard. 

ARCES  ,  com.  de  France  (Charan te  -  Infé- 
rieure). 1,117  habit.  A  1/2  1.  S.  0.  de  Cozes. 

ARCHES,  com.  de  France  (Vosges).  1,334 
habit.  A  2  1.  1/2  S.  S.  E.  d'Epinal. 

ARCHETTES ,  bg.  de  France  (Vosges),  sur 
la  Moulle.  Belles  papeteries.  677.  habit.  A  2  1. 
S.  E.  d'Epinal. 

ARCHIAC  ,  bg.  de  France  (Charente-Infé- 
rieure), ch.-l.  de  cant.  1,704  habit,  (la  com.) 
^  distribution.  A  3  1.  N.  E.  de  Jonsac. 

ARCHIBONA  ,  V.  d'Espagne,  prov.  et  à 
7  1.  12  N.  N.  0.  de  Malaga.  9,765  habit. 

ARCHIKTY ,  com.  de  France  (Vienne),  2,191 
habit.  A4  1.  S.  S.  E.  de  Chàtellerault. 

ARCHINGEAir,  com.  de  France  (Charente 
Inférieure).  1,085  habit.  A  2  1.  N.  N.  0.  de  St: 
Savinion. 

ARCHIPEXi,  nom  donné  à  cette  partie  d» 
la  Méditerranée  comprise  entre  les  côtes  de  It 
Turkie  d'Europe  au  N.,  de  la  Roumélie  à  l'E^ 
et  de  la  Grèce  à  l'O.  Ses  limites  au  S.  sont  l'île 
de  Candie,  et  au  S.  E.,  celle  de  Rhodes.  Un  canal 
long  et  étroit,  appelé  les  Dardanelles,  lui  ap- 
porte les  eaux  de  la  mer  Noire  et  de  la  mer  de 
Marmara.  Elle  est  remarquable  par  la  nature 
déchirée  et  irrégulière  de  ses  côtes,  les  îles  nom- 
breuses disséminées  sur  toute  sa  surface  ,  la 
grande  quantité  de  golfes,  de  baies,  de  promon- 
toires ,  qui  s'y  présentent  de  toutes  parts  :  tels 
sont  les  golfes  de  Nauplia,  d'Athènes ,  de  Volo, 
de  Salonique  ,  de  Confessa  ,  de  Saros  ,  d'Adra- 
niiti,  de  Smyrne,de  Scala-Nova,  de  Symia.  Ses 
plus  grandes  îles  sont,  Négrepont,  Metelin,  Scio 
et  Naxos.  Les  îles  appartiennent  ou  à  la  Grèce 
ou  la  Turkie.  D'après  les  derniers  traités,  l'Eu- 
]j(';'  et  Skyro,  louies  los  Cyclados,  c.-à-d.  Zia, 

7 


ARC 

Andro,  Thermia,  Syra,  Tino,  Mykoni ,  Sirpho, 
Paros  ,  Naxos,  Milo,  Nio,  Amorgo,  Santorm  et 
Stanpali,  font  partie  de  ce  premier  état  ;  Thasos, 
Samotraki,  Imbros,  Lemnos,  Metelin,  Scio,  Sa- 
mos,  Nikaria,  Kos,  Pathmos,  Lero  etKaîamine, 
lestent  à  la  Turkie.  {roy.  la  plupart  de  ces  arti- 
cles.) Quoique  moins  dangereuse  que  ne  le  pen- 
kaient  les  anciens,  lanavigation  de  l'Archipel  n'en 
est  pas  moins  assez  difficile ,  à  cause  des  roches 
nombreuses  qui  se  présentent  de  toutes  parts. 
Les  courants  qui  viennent  des  Dardanelles  ne 
Kont  pas  très  rapides.  L'hiver  est  la  saison  la 
^lus  il  craindre  pour  la  navigation;  elle  com- 
mence ordinairement  à  la  mi-décembre,  et  finit 
à  la  mi-février  ;  alors  des  vents  impétueux  bou- 
leversent  souvent  la   surface   des  eaux.   Les 
anciens  donnaient  aux   différentes  parties  de 
l'Archipel  des  noms  différents.  Celui  qu'il  porte 
aujourd'hui  paraît  venir  à''Aigeos-Pelagos ,  la 
mer  d'Egée.  Toutefois,  quelle  que  soit  son  origine, 
on  ne  l'en  a  pas  moins  choisi  pour  désigner  les 
grandes  réunions  d'îles,  parce  que  c'est  surtout 
le  caractère  définitif  de  cette  mer.  Les  Turks 
l'appellent  Ak-Denghiz,  comme  le  reste  de  la 
Méditerranée ,  par  opposition  à  Kara-Denghiz 
ou  la  mer  Noire. 

ARCHIFEI.  ASIATIQUE,  ou  des  IndeS- 
OjaiENTAi.ES.  Folj.  Malaisie. 

ARCHIFEI.  DANGEREUX.  Foy.  Po- 
MOTOU. 

ARCIS-SUR-AUBE  (Jrtiaga) ,  pet.  v.  de 
France  (Aube),  sur  l'Aube ,  qui  y  devient  navi- 
gable, et  que  traverse  un  pont  de  bois.  Ch.-l. 
d'arrond.,  tribunal  de  l"  instance.  Filat.  de  co- 
ton ,  fabr.  de  bonneteries  de  coton ,  tanneries, 
brasseries.  Comm.  en  vin,  bois,  blé,  avoine,  fa- 
rine, charbon,  fers  de  la  vallée  de  l'Aube,  fil 
de  fer  des  Vosges  dont  elle  est  l'entrepôt.  2,752 
habit.  ^.  ^^.  A  G  1.  N.  de  Troyes. 

ARCOIiE,  vg.  du  roy.  Lombard- Vénitien, 
célèbre  par  les  combats  des  i 5,  16  et  17  no- 
vembre 1793  entre  les  Français  et  les  Autri- 
chiens ,  et  la  victoire  des  premiers.  A  5  I.  1/2 
E.  S.  E.  de  Vérone. 

ARCONSAT,  corn,  de  France  (Puy-de- 
Dôme  ).  1,9.57  habit.  A  5  1.  E.  N.  E.  de  Tliiers. 

ARCOS  DE  LA  FROBTTERA  ,  v.  d'Es- 
pagne (Séviile),  sur  un  rocher  très  élevé  et 
])resque  inaccessible  qui  coupe  le  Guadalete. 
On  y  jouit  de  vues  délicieuses.  Le  gr.  autel  de 
l'église  Ste. -Marie  est  fort  remarquable.  10,700 
habit.  A  6  1.  E.  de  Serez. 

ARCS  (Lf.s),  com.  de  Franco  (Var).  ^ 
distribution.  2,4-48  habit.  Ail.  3/4  S.  de  Dra- 
guignan. 

ARC-SENABIS ,  com.  de  France  (Doubs). 
'i,î)9i  habit.  A  3  1.  S.  0.  do  Quingey. 

ARC-SUR-SICON,  com.  de  France  (Doubs). 
4,087  habit.  A  4  1.  i/±  N.  de  Pontarlier. 

ARC-SUR-TIZ.I,E ,  com.  de  France  (Côte- 
d'Or).  1,081  habit.  A  3  1.  E.  N.  E.  de  Dijon. 

ARCUEII.,  vg.  de  France  (Seine),  sur  la 
Bièvre.  On  y  voit  quelques  arcades  servant  au 
passage  dans  la  vallée  de  l'aqueduc  souterrain 
qui  amène  à  Paris  les  eaux  des  sources  de  Run- 
giis.  —  Il  fut  construit  en  premier  lieu  par  Marie 
de  Médicis  (lG2i).  Carrière  de  pierre  de  taille. 
1,G00  habit.  ^  distribution.  Ail.  1/4  S.  de 
Paris. 


98  —  ARD 

AROT- SUR  -  CURE  ,  con».  de  France 
(Yonne).  ^.  1,508 habit.  A  1  1.  1/4  S.  de  Ver- 
menton. 

ARDEBYIi,  pet.  V.  de  Perse  [Aderbaîdjan]^ 
surnommée  Abadany^eyrouz  ,  séjour  de  la  fé- 
licité ,  à  cause  de  la  fertilité  de  son  sol ,  de  la 
salubrité  de  l'air,  de  l'abondance  des  eaux.  Elle 
est  ceinte  d'une  muraille  flanquée  de  tours ,  et 
défendue  par  une  citadelle  construite  par  les 
Français  de  l'ambassade  du  général  Gardanne. 
On  y  remarque  la  tombe  du  Cheik-Séfy,  le  chef 
de  la  dynastie  des  Séfys.  Il  a  1  collège,  1  biblio- 
thèque, 1  gr.  caravanseraï,  des  fabr.  d'étoffes 
de  soie.  Entrepôt  du  comm.  de  la  Russie  avec 
la  Perse.^4,000  habit.  A  57  1.  E.  de  Tauris. 

ARDECHE ,  riv.  de  France  ,  qui  prend  sa 
source  dans  les  Cévennes,  à  la  cime  de  Ban- 
zon  et  au  S.  E.  de  Langogne ,  et  se  jette  dans 
le  Rhône  à  une  1/2  1.  au  dessus  du  pont  St.- 
Esprit.  Cours ,  24 1.,  dont  13  de  flottaison  depuis 
le  pont  d'Aubenas  jusqu'à  St. -Martin,  et  3 
de  navigation.  Cette  rivière  charrie  des  grains 
d'or. 

ARBÈCHE ,  départ,  de  la  France  mérid., 
entre  les  Cévennes  et  le  Rhône.  A  l'E.,  il  confine 
à  celui  de  la  Drôme,  dont  ce  fl.  le  sépare  ;  au  S., 
le  Gard  ;  au  S.  E.,  la  Lozère  ;  à  l'O.,  la  H.-Loire  ; 
au  N.,  la  Loire.  Sa  longueur,  du  N.  au  S.,  est 
de  27  1.,  sa  plus  gr.  largeur  de  16,  et  sa  superf. 
de  548,423  hect.,  dont  39,614  en  forêts,  26,862 
en  vignes.  L'Ardèche  est  couvert  par  les  Cé- 
vennes, et  est  en  général  très  montagneux.  A 
rO.,  il  comprend  l'extrémité  supérieure  du  bas- 
sin de  la  Loire,  qui  y  prend  sa  source  au  mont 
Gerbier-des-Joncs,  à  1,400  mètres  au  dessus  du 
niveau  de  la  mer.  Mais  la  plus  gr.  partie  de  sa 
surface  est  dirigée  vers  l'E.,  et  s'abaisse  dans 
cette  direction  vers  laquelle  on  trouve  un  climat 
de  plus  en  plus  doux  à  mesure  que  l'on  s'a- 
vance. Les  rives  du  Rhône  jouissent  d'une  tem- 
pérature fort  agréable,  et  l'olivier  y  vient  jus- 
qu'au bord  de  l'Eyrifiux  par  44°  54'  ;  c'est  le 
point  le  plus  septentr.  où  on  le  trouve  en  France. 
On  y  cultive  aussi  des  figuiers  ;  mais  à  5  ou  6  1. 
du  Rhône,  ces  deux  arbres  ne  prospèrent  plus. 
La  vigne  s'étend  plus  loin  ,  et  on  en  voit  à  peu 
près  jusqu'à  une  ligne  tirée  d'Entraigues  à 
Joyeuse.  Après  le  Rhône,  la  principale  riv.  du 
départ,  est  l'Ardèche,  puis  vient  l'Eyrieux.  Cette 
riv.  peut  être  regardée  comme  les  limites  des 
deux  parties  dans  lesquelles  on  peut  diviser  le 
départ,  sous  le  rapport  du  sol  et  des  produc- 
tions. La  première  ,  située  au  N.,  est  couverte 
de  mont,  riches,  bien  cultivées,  remplies  de 
châtaigniers  ,  et  qui  produisent  du  blé  au-delà 
delà  consommation  des  habitants,  et  toutes  es- 
pèces de  légumes  et  de  fruits,  mais  pas  de  vin, 
parce  que  le  climat  y  est  trop  froid ,  ce  qui ,  du 
reste ,  est  bien  compensé  par  les  beaux  pâtu- 
rages que  l'on  y  trouve  ,  et  sur  lesquels  l'habi- 
tant nourrit  du  bétail.  La  seconde  ,  située  au 
midi  de  l'Eyrieux,  peut  être  subdivisée  en  deux 
autres  parties  :  celle  au  N.  0.  de  Privas  ren- 
ferme des  mont.,  petites  dans  leur  circonf., 
h.  et  coniques  :  elles  sont  stériles,  et  ne  servent 
qu'à  la  nourriture  des  bêtes  à  laines  ;  mais  elles 
produisent  beaucoup  de  châtaignes,  dont  on  fait 
un  gr.  comm.  Dans  leurs  vallons,  on  cultive  le 
chanvre.  La  partie  située  au  S.'E.,  le  long  des 


ARD 


—  99  — 


ARD 


rivfts  (lu  Rhône ,  est  couverte  do  coleaiix  fiîrtiles 
et  abondant  en  toutes  sortes  de  productions. 
On  y  recueille  surtout  beaucoup  de  soie  et  des 
vins,  parmi  lesquels  on  dislingue  ceux  de  Cornus 
et  de  St.-Peray.  Le  gibier  du  Vivarais  est  abon- 
dant et  renommé.  On  élève  beaucoup  de  porcs, 
quelques  mulets  et  chevaux.  En  général,  l'agri- 
culture est  conduite  avec  beaucoup  d'intelli- 
gence ,  et  on  admire  quelquefois  les  moyens 
ingénieux  employés  pour  forcer  la  nature.  Au 
moyen-âge,  les  mines  d'argent  de  Largentière 
donnaient  de  forts  produits.  On  exploite  des  mi- 
nerais de  fer  à  La  Voûte  et  à  Château  bourg,  entre 
St.-Peray  et  Tournon  ;  une  mine  d'antimoine 
sulfuré  à  Malbosc,  cant.  de  Vans;  du  charbon 
h  Saflermouse;  du  marbre  ,  des  pierres  à  bâtir 
et  à  fusil  à  Crusol ,  à  Rochemaure  et  aux  env. 
Wals  et  St. -Laurent  ont  des  eaux  minérales.  Le 
départ,  de  l'Ardèche  est  très  manufacturier.  Il 
possède  des  papeteries  dans  Parrond.,  et  sur- 
tout à  Annonay,  dont  les  produits  sont  renom- 
més ;  des  fabr.  de  drap  ,  de  feutre ,  de  bayettes, 
de  serges  et  lainages  ,  de  nombreuses  tanneries, 
des  mégisseries,  de  nombreuses  filât,  de  soie, 
qui  donnent  chaque  année  de  5S  à  40,000  kilo- 
grammes de  soie  grège  et  moulinée  d'une  qua- 
lité supérieure,  et  4  usines  à  La  Voiite.  Le  Rhône 
offre  un  débouché  fort  important  au  comni.  de 
ce  départ.;  en  outre,  4  routes  royales  et  21  routes 
départementales  le  sillonnent.  11  s'y  tient  433 
foires  dans  104  com.  On  en  exporte  surtout  des 
lainages,  des  papiers  ,  des  peaux  d'agneaux  et 
de  chevreaux  pour  Grenoble  ,  Lyon  et  l'étran- 
ger, du  fer,  de  l'antimoine ,  beaucoup  de  soie  et 
de  châtaignes,  des  vins,  des  truffes,  des  cuirs. 
Revenu  territorial  :  13,210,000  fr.;  principal 
des  contributions  :  foncière,  884,836  fr.;  per- 
sonnelle et  mobilière ,  213,600  fr.;  portes  et  fe- 
nêtres, 100,893  fr. 

Le  départ,  de  l'Ardèche  ,  formé  de  l'anc.  Fi- 
varais  (voy.  ce  mot),  est  divisé  en  5  arrond., 
51  cant.  et  331  com.,  dont  la  popul.  est  de 
364,416  individus,  ainsi  répartis  : 

Arrond.  de  Largentière,    108,838 

—  Privas,  116,159 

—  Tournon,         139,419 

Il  fait  partie  de  la  9«  division  militaire  ,  du 
20^  arrond.  forestier,  forme  le  dioc.  de  Viviers, 
ressort  à  la  cour  royale  de  Nismes ,  dépend  de 
l'académie  de  cette  ville ,  et  envoie  4  députés  à 
la  législature.  Privas,  ch.-l. 

ARDÉ-KOU,  petl  V.  de  Perse  (Farsestan), 
dans  une  plaine.  Fabr.  de  toiles  bleues ,  jaunes 
et  rouges,  pour  matelas  et  tentes.  5,000  habit. 
AlSl.  N.  0.  d'Yezd. 

ARDELAY,  com.  de  France  (Vendée). 
1,542  habit.  A  1/2  1.  S.  des  Herbiers. 

AR.'DIKNE,  région  montueuse  de  l'Eu- 
rope occ. ,  qui  s'étend  dans  la  partie  N.  E.  de  la 
France,  en  Belgique  et  en  Prusse.  Elle  se  rat- 
tache aux  Vosges,  à  l'O.  d'Épinal,  sépare  les  eaux 
de  la  Meuse  de  celles  de  la  Moselle ,  et  va  se 
terminer  vers  le  Rhin,  en  prenant  à  son  extré- 
mité les  noms  de  Hautes-Fagnes  et  d'Eiffel.  Dans 
son  sens  le  plus  étendu,  elle  a  40  à50 1.  de  long , 
15  à  18  de  large.  Quoique  les  Ardennes  ne 
soient  pas  très  hautes  et  que  leur  élévation  gé- 
nérale ne  dépasse  pas  350  toises  au-dessus  de 
la  mer,  elles  ont  cependant  lo  caractère  rude  et 


âpre  des  mont.  élevé<;s  et  beaucoup  plus  imi>or- 
tantes.  Ceci  vient  à  l'appui  de  i'u[)inioji  de  (juel- 
ques  écrivains,  qui  veulent  que  leur  nom  signi- 
fiât en  gaulois  montagne^  et  les  peuplades  de  ces 
contrées  pouvaient  d'autant  mieux  leur  appliquer 
cette  dénomination ,  qu'elles  nesont  environnées 
que  de  plaines  assez  basses.  Le  singulier  carac- 
tère de  l'Ardenne  provient  de  sa  constitution 
géologique.   En  effet,  ce  n'est  qu'une   masse 
schisteuse  d'ardoise  qui  montre  à  l'extérieur  ses 
couleurs  obscures ,  ses  roches  brisées ,  inclinées 
vers  tous  les  angles,  tantôt  horizontalement, 
tantôt  verticalement,  comme  un  mur  infranchis- 
sable. Tout  ce  qui  repose  sur  ce  sol  en  a  pris  la 
teinte  et  la  nature  ;  de  tous  côtés ,  on  ne  voit  que 
des  bruyères,  des  landes  incultes,  d'épaisses  et 
et  noires  forêts  de  chênes ,  de  hêtres ,  de  char- 
mes ,   de  frênes ,  d'ormes ,  de  bouleaux  ;  des 
gorges  resserrées  où  les  rivières  se  tracent  un  lit 
en  bouillonnant.  Le  métal  le  plus  abondant  est 
le  fer;  la  pierre  de  tous  les  lieux,  l'ardoise  :  tou- 
tes les  maisons  en  sont  couvertes,  et  ajoutent 
ainsi  à  la  tristesse  du  paysage.  Le  seigle ,  l'orge, 
l'avoine  et  le  sarrasin  sont  les  produits  de  ce  sol 
rebelle ,  et  toute  la  richesse  de  l'habitant  con- 
siste dans  ses  troupeaux  et  l'exploitation  des 
mines  et  des  bois.  La  tourbe  abonde  ;  et  dans 
l'Eiffel,  les  volcans  ont  laissé  des  traces  nom- 
breuses de  l'énergie  de  leurs  feux.  A  cette  ré- 
gion appartiennent  les  eaux  de  Spa.  L'habitant 
est  simple ,  laborieux ,  industriel  ;  mais  il  diffère 
en  cela  de  ceux  des  pays  disgraciés ,  en  ce  qu'il 
l'abandonne  avec  assez  de  facihté.  Cette  contrée, 
couverte  en  partie  de  forêts ,  et  qui  portait  chez 
les  anciens  le  nom  d'^rdwenna  Sylva,  forêt  des 
Ardennes,  a  moins  d'étendue  qu'autrefois.  Foy. 
Eiffel  ,  Veon. 

ARSEurSfXS ,  départ,  de  la  France  sept. , 
formé  de  partie  des  anc.  prov.  du  Hainaut,  de 
la  Champagne  propre,  et  des  principautés  de 
Sedan,  de  Charleville,  Carignan,  Mouzon.  La 
Belgique  le  borne  au  N. ,  le  départ,  de  la  Meuse 
à  l'E. ,  celui  de  la  Marne  au  S. ,  celui  de  l'Aisne 
à  l'E.  Il  tire  son  nom  de  la  région  que  nous 
venons  de  décrire;  a  23  1.  du  N.  au  S.,  21 
de  l'E.  à  l'O. ,  et  517,385  hectares  de  superf. , 
dont  141,843  en  forêts,  1,725  en  vignobles, 
38,000  en  pommiers  à  cidre.  La  surface  du 
pays  est  généralement  plate  au  midi ,  plus 
diversifiée  au  centre  et  surtout  au  nord ,  que 
couvrent  les  collines  de  l'Ardenne ,  revêtues  de 
de  leurs  tristes  forêts.  La  Meuse  y  coule  au  N.  E. 
sur  une  gr.  étendue ,  et  y  est  entièrement  navi- 
gable ;  au  S.  et  au  S.  E, ,  le  pays  est  arrosé  par 
l'Aisne ,  qui  y  présente  quelques  lieues  de  navi- 
gation. Les  autres  riv.  sont  la  Bar,  affl.  de  la 
Meuse,  et  la  Vaux,  qui  se  verse  dans  l'Aisne. 
La  Meuse  et  l'Aisne  sont  unies  par  un  canal  de 
moyenne  navigation ,  commençant  à  Réthel. 

Le  climat  y  est  froid ,  quoique  les  chaleurs 
soient  très  fortes.  Si  l'on  en  excepte  quelques 
cantons  peu  propres  à  la  culture ,  le  sol  est  fer- 
tile et  l'agriculture  bien  entendue.  On  y  recueille 
du  froment ,  du  seigle ,  des  fourrages ,  du  vin  , 
mais  pas  assez  pour  la  consommation  ;  aussi 
est-on  obligé  d'en  tirer  des  vignobles  de  la  Marne 
et  de  la  Meuse.  La  fabrication  de  la  bière  s'élève 
chaqueannée  à  177,000  hectolitres.  Lespâturages 
nourrissent  de^  moutons  mérinos ,  des  moutons 


..éÀÉlK. 


ARD 

à  longue  laine,  des  chèvres  caclKîmiricrmes , 
maisT^cu  de  chevaux.  Le.  usines  sont  exploitées 
Tr  iL  dépôL.  de  fer  hydrate  des  cantons  de 
gtizancy,  Grandprc,  Montherme  Osmonj  et 
Fl.xe,  de  fer  oxydé  hydrate  des  cantons  de  Rau- 
court  et  de  Sedan.  Le  canton  de  Givet  a  des  car- 
rières de  beaux  marbres ,  et  Fumay,  Folemprise , 
Chamois  et  Monthermé,  1  ardoise  la  plus  pure 
et  la  plus  sonore  de  France.  Ce  départ,  brdle  par 
son  industrie  manufacturière.  Sedan  est  le  cen- 
tre d'une  gr.  fabrication  de  draps  fins  et  de  ca- 
simirs  renommés,  qui  demandent  leurs  matières 
premières  à  des  filât,  nombreuses.  On  fabrique 
aussi  beaucoup  de  flanelles ,  de  tissus  mérinos, 
de  napolitaines ,  de  la  percale,  des  calicots,  des 
toiles  communes.  La  manutention  du  fer  y  est 
fort  importante,  et  compte  50  hauts-fourneaux 
donnant  de  la  gueuse  et  de  la  moulerie  de  1«  et 
2'=  fusion ,  15  fours  d'aflinerie  à  la  houille  et  57 
autres,  dont  les  principaux  produits  sont  des 
fers  noirs  et  blancs,  des  tôles,  du  fil  de  fer,  des 
faux,  de  la  ferronnerie,  de  la  platinerie,  de  la 
clouterie  ;  7  usines  à  cuivre ,  confectionnant  du 
enivre  laminé  et  filé,  existent  dans  l'arrond.  de 
Givet.  Le  marbre  est  scié  et  débité  par  4  établis- 
sements hydrauliques.  Six  grandes  routes  royales 
et  4  départementales ,  la  Meuse  ,  le  canal  de  la 
Meuse  à  l'Aisne ,  oflrent  à  ces  diverses  fabr.  des 
débouchés  pour  leurs  produits ,  soit  vers  la  Bel- 
gique, soit  vers  l'intérieur. 

Le  départ,  des  Ardennes  a,  d'après  le  recen- 
sement de  i842,  5l9,l67habit. ,  ainsi  répartis  : 
Arrondissement  de  Mézières,  73,379 

—  Réthel ,      68,487 

—  Rocroy,      49,838 

—  Sedan,       06,027 

—  Vouziers,.  61,439 
On  y  compte  31  cant.  et  479  com.  Il  fait  partie 
de  la 2' division  militaire,  du  10<=  arrond.  fores- 
tier ;  dépend  du  diocèse  de  Reims ,  de  l'académie 
do  Metz,  et  ressort  à  la  cour  royale  de  cette 
ville.  Le  revenu  territorial  est  évalué  à  plus  de 
41  millions;  principal  des  contributions  :  fon- 
cière, 1,234,289  fr.  ;  personnelle  et  mobi- 
lière, 273,800  fr.  ;  portes  et  fenêtres,  189,019  fr. 
Quatre  députés  le  représentent  à  la  chambre. 
Mézières  ,  ch.-l. 

ARSENNXS  (Canal des).  Il  doit  unir  l'Aisne 
à  la  Meuse,  en  France,  au  moyen  de  la  naviga- 
tion perfectionnée  de  l'Aisne  ,  depuis  Chàteau- 
Porcien  jusqu'à  Somuy,  par  un  canal  qui  abou- 
tira à  La  Bar,  aiïl.  de  la  Meuse,  dont  on  améliorera 
le  cours. 

ARBXrCTTES  -  ST .  -  MARTIN  ,  com .  de 
France  (Indre).  1,054  habit.,  vis-îi-vis  d'Arden- 
les-St. -Vincent. 

ABSENTES -ST. -VINCENT,  com.  de 
France  (Indre).  1,144  habit.  A  3  1.  1/2  S.  E.  de 
CluMoauroux. 

ARBES,  pet.  V.  de  France  (Puy-de-Dôme), 
dans  une  vallée  fertile,  sur  la  Creuse;  ch.-l.  ae 
cant.  Entrepôt  de  comni.  1,803  habit.  ^.  A  9  1. 
1/4  S.  de  Clormont. 

AB-DIULATS  (Les),  com.  de  France 
(Rhône).  1,207  habit.  A  1  1.  1/2  0.  N.  0.  de 
Beaujcu. 

ARBIN,  bg.  de  Franco  (Deux-Sèvres).  Env., 
carrières  de  marbre  brun.  1,770  habit,  (la com.) 
A4  1.  1/25  N.N.  0.  de  Niort. 


—  100  —  4ÏÙE 

ARBJECH  (  Jrnissa  ),  pet,  V.  de  la  Turkia 

asiat.  (Van),  sur  le  lac  et  à  21  1.  N.  0.  de  Van, 
avec  un  fort  et  de  beaux  jardins. 

ARBJEIH-BAGH  (Argœus)^  mont,  de  la 
Turkie  asiat.  (  Karamanie),  à  3  1.  S.  de  Kaïsâ- 
rieh.  3,200  mètres.  Neiges  perpétuelles. 

ARBOfE ,  bg.  de  Belgique  (  Flandre  ocG.  ), 
sur  le  Dryback,  6,000  habit.  A  5  1.  5/4  S.  S.  0. 
de  Bruges. 

ARBRAH,  V.  du  Ouankarah ,  dans  le  Daho- 
mey, ch.-l.  d'une  province  qui,  avant  sa  con- 
quête par  les  Dahomeys,  en  1723,  formait  un 
roy.  puissant.  On  y  voit  un  palais  du  roi  de  Da- 
homey. Comm.  d'huile  de  palmier.  4,000  habit. 
A  15  1.  N.  0.  de  l'emb.  de  Lagos. 

ARBRES,  pet.  V.  de  France  (Pas-de-Calais), 
à  l'extrémité  du  canal  du  même  nom,  branche 
de  celui  de  Calais  à  St. -Orner;  ch.-l.  de  cant., 
place  de  guerre  de  2"=  classe.  C'est  dans  le  voisi- 
nage qu'eut  heu,  entre  François  l*''  et  Henri  VIII, 
la  fameuse  entrevue  dite  du  Champ  du  drap 
d'or  (1520).  2,016  habit.  ^.  2S?Î-  A  5  1.  S.  E. 
de  Calais. 

ARBROISAN,  pet.  V.  d'Ecosse  (Ayr),  avec 
un  gr.  <!,• .  Bains  de  mer  très  fréquentés.  3,100 
habit.  A  5  1.  N.  d'Ayr. 

AREBO  OU  Arbon,  V.  du  Akankarah,  à  12  1. 
de  l'emb.  du  Formoso,  branche  du  Kouara.  Elle 
est  gr.  et  bien  peuplée. 

AREGNO,  bg.  de  l'île  de  Corse,  ch.-L  de 
cant.  700  habit.  AIL  1/2  S.  de  l'Ile-Rousse. 

ARENBAIi,  pet.  V.  de  Norwège,  sur  la  riv. 
du  même  nom,  et  qui  est  bâtie  sur  pilotis,  ce  qui 
permet  aux  pet.  navires  de  pénétrer  jusque  dans 
l'intérieur.  11  se  fait  par  son  port  un  comm.  con- 
sidérable de  bois  et  de  fer,  dont  il  y  a  des  mines 
dans  les  env.  1,700  habit.  A 13  1.  N.  E.  de  Chri- 
sliansand.  Lat.  N.,  58°  27';  long.  E.,6"30'  10". 
ARENBIN,  pet.  V.  de  Prusse  (Magdebourg), 
sur  le  bord  d'un  lac  où  l'on  pêche  d'énormes 
brochets  et  de  belles  anguilles.  1,400  habit.  A 
51.N.  0.  d'Osterburg. 

ARENIS  BE  MAR,  bg.  d'Espagne  (Cata- 
logne), près  de  la  mer,  avec  1  belle  église,  des 
fabr.  d'indiennes  ,  de  bas  de  soie  et  de  coton, 
1  école  de  pilotage  et  1  chantier  de  construction. 
Comm.  actif.  4,000  habit.  A  8  1.  3/4  N.  E.  de 
Barcelone.  Près  de  là  est  le  bg.  d'Arenis  de  Mu- 
ret, qui  a  3,000  habit. 

AREMBOURG ,  pet.  V.  de  Russie  (Livonie), 
dans  l'ile  d'Œsel ,  avec  un  port  commode,  mais 
peu  profond.  Comm.  de  grains,  bois,  bétail, 
beurre,  fromage,  suif,  peaux  et  lard  de  phoque. 
1 ,500  habit.  Lat.  N.,58''  15';  long.  E.,  19°  57'  30". 
AREQUrPA,  V.  du  Pérou,  capit.  d'un  des  6 
départements  de  la  république.  Elle  est  située 
dans  la  belle  vallée  de  Quilea  et  traversée  par  le 
Chile,  rivière  qui  se  jette  à  20  1.  de  là  dans  l'O- 
céan ,  et  que  l'on  y  passe  sur  un  beau  pont  de 
pierre.  La  gr.  place  est  ornée  d'une  belle  fon- 
taine en  bronze.  Ses  maisons ,  voûtées  et  bien 
bâties  en  pierre,  sont  peu  élevées;  leuis  murs, 
ainsi  que  ceux  des  édifices  publics,  sont  très 
épais,  afin  de  mieux  résister  aux  tremblements 
de  terre ,  car  cette  malheureuse  cité  a  déjà  été 
renversée  4  fois  par  les  effrayantes  convulsions 
du  sol.  C'est  à  ces  événements  répétés  qu'elle 
doit  d'occuper  le  site  où  elle  se  trouve.  Pizarro, 
qui  en  fit  jeter  les  fondements  eo  15.36,  l'avait 


ARG 


-r   101   — 


/»UG 


placée  Ixîûuooup  plus  près  du  rolcan  de  Cuagua- 
Pliliiia,  qui  en  est  à  2  ou  5  1.  Arcquipa  possède 
dos  fal)r.  de  lainages,  de  colonnades  et  de  tissus 
d'or  et  d'argent.  Son  comm.  est  fort  important. 
Mollendo,  sur  l'Océan,  lui  sert  de  port.  On  éva- 
lue sa  popul.  à  plus  de  50,000  habit.  Elle  est  à 
217 1.  S.  E.  de  Lima,  par  10»  16'  de  lat.  S.,  et  74° 
de  long.  0. 

AnxTTE,  com.  de  France  (B. -Pyrénées). 
2,139  hahit.  A  4  1.  1/2  S.  0.  d'Oloron. 

AAXZZO  {Jrrciium),  v.  du  gr.-duché  de 
Toscane  (Florence),  dans  la  riche  plaine  de  la 
Chiona  ,  avec  une  citad.  Elle  est  mal  percée  et 
mal  bfttie.  On  y  remarque  la  belle  place  du  mar- 
ché, bordée  de  portiques,  et  la  cathédrale.  Il  y  a 
en  outre  15  autres  églises.  Fabr.  d'étoffes  de 
laine  et  d'épingles.  Lieu  natal  de  Mécène,  de  Pé- 
trarque, de  Vasari,  l'historien  des  peintres,  de 
Pierre  l'Arétin,  le  fléau  des  princes,  et  de  Gui , 
l'inventeur  des  notes  de  musique.  Michel-Ange 
est  né  dans  le  voisinage.  8,000  habit.  A 16  1. 1/2 
E.  S.  E.  de  Florence. 

ARFEUUi-CHÂTAIN ,  com.  de  France 
(Creuze).  1,004  habit.  A  2  1.  0.  N.  0.  d'Auzanus. 

ARFEUUiES ,  com.  de  France  (Allier). 
3,570  habit.  A  1  1. 1/2  de  St.-Martin-d'Estriaux. 

AUFONS,  com.  de  France  (Tarn).  1,587 
habit.  A  21.^E.  S.  E.  de  Sorèze. 

AB.GEIiÈS,  pet.  V.  de  France  (Hautes-Pyré- 
nées ),  agréablement  sit.  dans  un  vallon ,  au 
bord  du  gave  d'Azun  ,  près  de  son  confl.  avec 
le  gave  de  Pau;ch.-1.  d'arrond.,  tribunal  de 
i'^  instance,  collège  communal.  1,557  habit. 
S.  A  7  1.  S.  S.  0.  de  Tarbes. 

ARGEIiÈS,  pet.  V.  de  France  (Pyrénées-Orien- 
tales ),  à  1/2  1.  de  la  Méditerranée;  ch.-l.  de 
cant.  1,478  habit,  (la  com.)  A  1  1.  0.  N.  0.  de 
Collioure. 

ARGENCES  ,  bg.  de  France  (Calvados),  qui 
recueille  du  miel  aussi  recherché  que  celui  de 
Narbonne.  1,575  habit.  A  1/2  1.  E.  N.  E.  de 
Vimont. 

ARGENS,  riv.  de  France  (Var),  qui  se  jette 
dans  la  Méditerranée  au  port  ae  Fréjus.  Cours  , 
22 1.,  dont  8  de  flottage,  depuis  Vidauban  jusqu'à 
la  mer,  dans  les  hautes  eaux  seulement. 

ARGENT,  v.  de  France  (  Cher  ),  sur  la  gr. 
Sauldre  ;  ch.-l.  de  cant.  1,265  habit.  ^  distri- 
bution. 3^.  A  8  1.  2/3  N,  0.  de  Sancerre. 

ARGENTAN,  pet.  V.  de  France  (Orne), 
agréablement  sit.  sur  l'Orne ,  au  milieu  d'une 
vaste  plaine  ;  ch.-l.  d'arrond.  et  de  cant.,  tri- 
bunal de  1"  instance,  conservation  des  hypo- 
thèques. Très  belle  église  d'architecture  gothi- 
que. Fabr.  de  dentelles,  façon  point  d'Alençon, 
et  de  toiles ,  tanneries  ,  blanchisseries.  Aux 
environs,  volaille  excellente.  5,252  habitants. 
S.  ^dl.  A  11 1.  N.  N.  0.  d'Alençon. 

ARGENT  AT,  pet.  V.  de  France  (Corrèze), 
sur  la  Dordogne,  ch.-l.  de  cant.  Aux  env.,  mi- 
nes de  plomb  et  de  houille  exploitées.  3,121 
habit.  ^.  ^rfj.  A  5  1.  1/4  S.  S.  E.  de  Tulle. 

ARGENTEUU.,  bg.  de  France  (  Scine-et- 
Oise),  dans  une  position  riante,  sur  une  pet. 
colline  et  sur  la  rive  droite  de  la  Seine  ;  ch.-l. 
de  cant.  Il  y  avait  autrefois  un  prieuré  où  fut 
élevée  Héloïse.  Les  env.  donnent  beaucoup  de 
vins  médiocres.  Carrières  de  plâtre.  4,542  habit. 
S.  A  2  1.  3/4  JS.  N.  0.  de  Paris. 


AROENTli:RE  (L'),  v.  do  France  f  Hautes- 

AliM's),  ch.-l.  de  cant.  Aux  env.,  mines  ae  plomb 
argiMililëre,  carrières  d'ardoises  et  taïuieries. 
1,200  habit.  ^  à  la  Bessée.  A  3  1.  1/4  S.  S.  0. 
de  BriaiK'on. 

ARGENTON  -  I.E  .  CHÂTEAU ,  bg.  de 
France  (Deux-Sèvres  ),  sur  une  colline  d'un 
accès  dimcile ,  près  de  la  Bressuire;  ch.-l.  de 
cant.  Fabr.  de  serges  et  de  flanelles,  vins  rouge 
et  blanc  fort  estimées.  566  habit.  ^.  A  3  1.  2/3 
N.  E.  de  Bressuire. 

ARGENTON-SUR-CREUSE  {Argenloma- 
gus),  pet.  V.  de  Franco  (Indre),  séparée  par  la 
Creuse  en  deux  parties  que  réunit  un  pont.  Une 
partie  de  la  ville  s'élève  sur  un  rocher  ;  on  y 
voit  les  restes  d'un  chàteau-fort.  ^.  «flw<^.  3,526 
habit.  A  6  1.  1/2^  S.  S.  0.  de  Chàteauroux. 

ARGENTRÉ,  vg.  de  France  Hlle-et-Vi- 
laine),  ch.-l.  de  cant.  1,867  habit,  (la  com.)  A 

I  1.  5/4  S.  S.  E.  de  Vitré. 
ARGENTRÉ-SOnS-IiAVAI.,  vg.  de  France 

(Mayenne),  ch.-l.  de  cant.  Carrières  de  marbre 
travaillé  à  Laval ,  dont  il  est  à  2  1.  E.  1,595 
habit,  (la  com.) 

ARGERIN  ,  bg.  de  Sibérie  (  Irkoutsk  ) ,  sur 
l'Argoun  ou  Amour,  avec  l.fort.  Comm.  actif. 
600  habit.  A401.  E.  S.  E.  de  Nertcliinsk. 

ARGHA ,  V.  de  l'Hindoustàn  (Népal),  autour 
d'un  chat.,  résidence  d'un  chef.  A 16  1.  0.  N.  0. 
de  Gorkha. 

ARGHANA-MAUDEN,  bg.  de  la  Turkie 
Asiatique,  sur  le  Tigre,  à  2  1.  de  ses  sources. 

II  est  célèbre  par  ses  l'iches  mines  de  cuivre. 
Leur  produit  s'exporte  à  Bagdad  pour  l'Inde, 
Constantinople  et  la  Krimée.  600  maisons.  A  14 1. 
N.  0.  de  Diarbékir. 

ARGZRO-KASTRO ,  pet.  V.  de  la  Turkie 
d'Europe  (  Albanie  ) ,  près  de  la  riv.  du  même 
nom.  4,000  habit.  A  1.7  1.  N.  0.  d'Ianina. 

ARGOIi,  com.  de  France  (Finistère).  1,132 
habit.  ^  distribution.  A  4  1. 1/2  N.  0.  de  Chà- 
teaulin. 

ARGONE ,  contrée  montueuse  de  France , 
comprise  aujourd'hui  dans  la  partie  S.  0.  du 
départ,  des  Ardennes  et  la  partie  occ.  de  celui 
de  la  Meuse.  Elle  a  10  1.  env.  de  long ,  sur  4  de 
large.  vSa  surface  n'offrait  dans  l'origine  qu'une 
forêt  dont  les  éclaircies  sont  aujourd'hui  occu- 
pées par  des  villes  et  des  villages. 

ARGOS,  pet.  V.  des  plus  florissantes  de  la 
Grèce  ,  avant  la  guerre  de  l'indépendance  ;  elle 
a  été  réduite  à  un  amas  de  décombres.  Elle  ré- 
pare chaque  jour  ses  pertes.  Elle  est  une  des 
plus  anc.  v.  de  l'Europe  ,  puisque  sa  fondation 
remonte  à  l'année  1856  avant  J.-C.  Presque 
(ous  ses  beaux  et  nombreux  monuments  anti- 
ques, décrits  par  Pausanias,  ont  cessé  d'exister  ; 
mais  on  y  retrouve  encore  les  restes  de  son  anc. 
citad.  qu'on  nommait  Larissa ,  dont  les  assises 
inférieures  sont  de  construction  cyclopéenne;  le 
théâtre,  un  des  plus  anc.  de  la  Grèce  ,  dont  les 
gradins  sont  taillés  dans  le  roc ,  et  qui  a  servi 
aux  réunions  des  députés  du  congrès  grec  de 
1829,  quoiqu'il  ne  soit  encore  qu'à  demi  dé- 
blayé ;  le  long  passage  souterrain,  taillé  dans  le 
roc,  et  qui  pénètre  sous  le  rocher  de  la  citad.,  et 
les  ruines  d'un  anc.  temple.  I^  popul.  d'Argos 
peut  être  aujourd'hui  de  5  à  6,000  âmes,  dont 
un  grand  nombre  de  Grecs  réfugiés  dô  diverses 


ARl 


—  102  — 


ARI 


parties  de  l'empire  ottoman,  attirés  par  la 
paix  et  la  fertilité  de  son  terntoire.  Le  marais 
de  I-^rne,  célèbre  par  un  des  grands  travaux 
d'Hercule,  est  peu  loin  dArgos,  et  aurait  besoin 
d'un  nouvel  Hercule.  A  2  1.  N.  E.  de  Nauplia. 

ARGOSTOU,  pet.  V.  des  îles  Ioniennes, 
dans  nie  de  Cépbalonie,  dont  elle  est  le  ch.-l.  ; 
résidence  d'un  gouverneur  et  d'un  évêq.  grec. 
Elle  occupe  une  presqu'ile,  et  est  mal  bâtie.  Son 
port  est  le  meilleur  de  l'île.  Construction  de  na- 
vires, filat.  de  coton,  fabr.  de  poterie.  o,000 
habit.  Lat.  N. ,  58°  8'  30"  ;  long.  E. ,  18°  44'. 

ARGOUGES,  com.  de  France  (  Mancbe  ). 
i,54^>  liabit.  A  1  1.  1/2  0.  S.  0.  de  St.-James. 

ARGOVI£ ,  en  allemand  Argau  ;  un  des 
22  cantons  suisses,  borné  au  N.  par  le  Rbin  , 
à  l'E.  par  ceux  de  Zurich  et  de  Zug  ,  au  S.  par 
celui  de  Lucerne,  à  TO.  par  celui  de  Berne.  Il 
a  6S  1.  carr.  C'est  l'un  des  plus  gr.  et  des  plus 
fertiles  cantons  de  la  confédération.  Sa  surface  est 
un  terrain  montueux.  L'Aar  en  est  la  principale 
riv.  On  yrecueille  beaucoup  de  vins  et  de  fruits. 
Les  forêts  couvrent  un  5<=  de  sa  superficie.  Il  y 
a  d'excellentes  prairies,  du  fer,  de  la  houille, 
des  sources  minérales.  Le  comm.  y  est  actif. 
L'industrie  y  a  pour  objet  la  fabric.  de  tissus  de 
soie,  de  chapeaux  de  paille,  de  cuirs,  de 
coutellerie. 

Le  canton  d'Argovie  est  divisé  en  11  districts  et 
48  cercles. ,  et  compte  d  o3, 000  babil.  Le  gouver- 
nement est  entre  les  mains  d'un  gr.  et  d'un  pet. 
conseils,  dont  les  membres  doivent  être  moitié 
catholiques,  moitié  réformés,  comme  la  popu- 
lation. Les  revenus  s'élèvent  à  env.  500,000  fr. , 
les  dépenses  à  une  somme  à  peu  près  semblable  ; 
son  contingent  à  l'armée  est  de  2,410  hommes. 
Le  canton  d'Argovie  n'est  indépendant  que  de- 
puis \  1~8  ;  avant  celte  époque ,  il  appartenait  au 
canton  de  Berne.  Aarau,  ch.-l. 

ARGUEUi,  bg.de France  (Seine-Inférieure)  ; 
ch.-l.  de  cant.  46o  habit.  ^  distribution.  A 
4  I.  3/4  S.  de  Neufchàtel. 

ARGUIN ,  pet.  île  de  l'océan  Atlantique ,  sur 
la  côte  occ.  d'Afrique  (Ssahhrâ) ,  dans  une  baie 
oîi  se  développe  ce  dangereux  banc  d'Arguin , 
théâtre  du  désastre  de  la  frégate  la  Méduse.  Les 
Portugais  y  eurent  pendant  longtemps  un  fort, 
au  moyen  duquel  ils  commerçaient  avec  la  côte 
opposée  ;  il  fut  successivement  occupé  par  les 
Hollandais  et  les  Français,  et  est  aujourd'hui 
abandonné. 

ARG^liE,  comté  d'Ecosse ,  borné  au  N.  par 
le  comté  d'Ijiverness ,  à  l'E.  par  les  comtés  de 
Pesth  et  de  Dumbaston ,  au  S.  par  la  baie  de 
Ayde ,  et  à  l'O.  par  la  mer  d'Irlande  et  l'océan 
Atlantique.  Sa  superf.  est  de  819  I.  carr.  et  sa 
popul.  del00,973  habit., sur  les  îles  nombreuses 
qui  en  dépendent.  Inverary,  ch.-I. 

ARGY,  com.  de  France  (Indre).  4,586  habit. 
A  4  1.  N.  de  Buzançais. 
^  ARIANCOPANG,  pet.  V.  de  l'Hindoustân 
(Kamasie) ,  résidence  d'un  évèque  catholique  , 
avec  i  séminaire  pour  les  Hindous  et  les  Chinois 
chrétiens.  A  4  1.  S.  de  Pondichéry. 
'_  ARXAMO,  V.  du  roy.  de  Naples  (Principauté 
Ultérieure).  Èvèc.  Elle  a  une  belle  cathédrale 
et  42  autres  églises.  Fabr.  de  faïence.  42,000 
habit.  A  51.  4/4  N.  E.  de  Montefasco. 

ARICA,  V.  du  Pérou  (Areqyipa),  dans  une 


belle  vallée,  areo  un  pet.  ^ .  Fabr.  de  verrote- 
rie. 28,000  habit.  A  66 1.  S.  S.  E.  d'Aréquipa. 
Lat.  S. ,  48"  26'  40"  ;  long.  0. ,  72°  56'  20". 

ARICHE  ou  Aryche  (El),  pet.  fort  appar- 
tenant à  l'Egypte,  et  placé  sur  la  frontière  mérid. 
de  la  Syrie ,  près  de  la  Méditerranée.  Il  est  en- 
touré de  quelques  maisons ,  de  dattiers  et  de 
jardins.^ Lat.  N.,  54°  5';  long.  E. ,  54°  28'. 

ARXEGX ,  riv.  de  France ,  qui  prend  sa  soui  ce 
dans  les  Pyrénées ,  à  l'O.  de  Mont-Louis ,  arrose 
une  pet.  partie  du  départ,  des  Pyrénées-Orient. , 
traverse  celui  de  l'Ariège,  en  lui  donnant  son 
nom ,  entre  dans  celui  de  la  Haute-Garonne  ,  et 
se  jette  dans  la  Garonne,  à  2 1.  S.  de  Toulouse  , 
passe  à Tarascon ,  Foix  etPamiers.  Cours,  521. , 
dont  8  flottables,  de  Varillas  à  Cintegabelle , 
et  7  navigables ,  de  ce  dernier  endroit  jusqu'à 
son  embouchure. 

ARIÈGE,  départ,  de  France,  formé  de  l'anc. 
comté  de  Foix  et  de  quelques  parties  du  Lan- 
guedoc. Il  est  borné  à  l'O.  et  au  N.  par  la  Haute- 
Garonne,  à  l'E.  par  l'Aude,  au  S.  E.  par  les 
Pyrénées  or. ,  au  S.  par  l'Espagne.  Sa  long,  est 
de  24  1.,  sa  larg.  de  48,  sa  superf.  de  568,564 
hectares  dont  492,000  en  céréales  ,  92,000 
en  bois,  41,600  en  vignes.  La  surface  de  ce 
départ,  s'appuie  sur  le  versant  des  Pyrénées 
et  s'abaisse  naturellement  au  nord ,  oîi  il  y  a 
quelques  plaines.  La  partie  centrale  est  monta- 
gneuse, mais  pas  autant  que  le  midi,  entre- 
coupée de  nombreuses  chaînes ,  de  vallées  qui 
se  dirigent  dans  tous  les  sens ,  et  dont  l'horizon 
est  borné  par  les  pics  neigeux  des  Pyrénées. 
Quelques  unes  de  ces  cimes  dépassent  5,000 
mètres,  beaucoup  d'autres  s'élèvent  au-dessus 
de  2,000.  Là  coulent  tous  les  torrents  qui  gros- 
sissent l'Ariège  et  le  Salât,  les  principales  riv. 
du  pays  avec  le  Lers,  la  Lèze  et  l'Acise.  Le  sol 
de  ces  contrées  n'est  pas  aussi  fertile  que  dans 
la  partie  sept. ,  mais  les  pâturages  y  sont  plus 
beaux ,  les  herbes  médicinales  abondantes ,  les 
produits  minéralogiques  aussi  riches  que  variés. 
On  comprend  facilement  que  le  climat  de  cette 
contrée  soit  aussi  varié  que  son  aspect  :  toute- 
fois il  est  en  général  doux.  Le  sol  cultivé  donne 
des  grains ,  tels  que  blé,  avoine ,  mais  et  millet, 
du  chan^Te ,  du  lin  ,  dont  la  graine  mêlée  à  celle 
du  colza  fournit  l'huile  à  brûler  qu'on  emploie 
dans  le  pays  ;  beaucoup  de  pommes  de  terre , 
d'un  gr.  secours  pour  les  habit,  du  midi ,  du  vin 
de  médiocre  qualité ,  mais  qui  suffit  à  la  con- 
sommation. On  y  cultive  en  grand  le  châtaignier, 
le  pêcher  et  le  pommier.  Il  y  a,  dans  la  partie 
haute ,  de  belles  forêts  de  pins ,  de  sapins  et  de 
chênes  mélangés ,  qui  donnent  des  bois  de  con- 
struction. Les  pâtui-ages  nourrissent  beaucoup 
de  troupeaux  de  moutons  ;  mais  il  y  a  peu  de 
bœufs  et  de  chevaux,  qui  du  reste  sont  d'une 
chétive  race.  L'ours,  le  loup,  le  renard,  le 
sanglier,  le  chevreuil ,  le  chamois,  habitent  les 
hautes  solitudes,  et  le  gibier  est  très  abondant. 
Les  torrents  et  les  petits  lacs  pyrénéens  nourris- 
sent des  truites  et  beaucoup  d'écrevisses.  Toutes 
les  eaux  qui  descendent  des  mont,  roulent  des 
grains  d'or,  et  l'Ariège  doit  son  nom  à  cette 
circonstance  [Aurigera).  Cette  richesse ,  autre- 
fois mise  à  profit,  est  aujourd'hui  très  négligée. 
Il  y  existe  aussi  des  mines  de  plomb  argentifère , 
de  plomb,  de  cuivre ,  de  zinc ,  de  houille ,  inex- 


ARI  —  103 

ploitéeg  ;  mais  les  gr.  richesses  ao  co  départ,  en 
ce  genre  sont  ses  dépôts  de  minerais  de  for.  Le 
plus  riclie  est  la  mine  de  Kancié,  qui  donne  un 
produit  annuel  de  près  de  2  millions  1/2 ,  et  ali- 
mente 60  forges  à  la  catalane,  des  aciéries,  des 
martinets.  Mas-d'Azil  a  une  mine  d'alun  aussi 
bon  que  celui  de  Rome,  et  qui  en  donne  1,yOO 
quintaux  par  an.  Le  polissage  du  jayet,  le  dé- 
bitage  du  marbre  et  de  l'albitre  t'ont  mouvoir 
quelques  usines.  Cex, Ripât,  Audinac,ontdes  éta- 
blissements d'eaux  minérales.  1^'industrie  manu- 
facturière du  départ,  n'est  pas  très  étendue ,  et  a 
principalement  pour  objet  la  fabrication  de  toiles 
de  lin  et  de  chanvre,  de  bonneterie,  de  pape- 
terie, cuirs  et  mégisserie.  Les  communications 
intérieures  se  font  par  3  gr.  routes  royales  et  13 
départementales ,  et  celles  avec  l'Espagne  par 
33  ou  36  cols  ou  passages  (ports),  dont  2  ou 
3,  ceux  de  Puy-Maurin,  Seguler  et  Orle,  sont 
praticables  en  tout  temps.  Le  fer  est  le  principal 
objet  d'importation ,  et  provient  en  gr.  partie  de 
la  vallée  de  Vic-Dessos  ;  puis  la  résine,  la  poix , 
la  térébenthine,  le  liège,  le  marbre,  des  fruits 
secs.  Les  habit,  tirent  beaucoup  de  laines  de 
l'Aragon,  pour  la  revendre  dans  les  autres  dé- 
partements ;  ils  donnent  en  échange  du  bétail , 
des  étoffes ,  des  toiles,  des  merceries  et  quelques 
grains.  Revenu  territ. ,  9,841,000  fr.  ;  principal 
des  contributions  :  foncière,  593,511  ;  person- 
nelle et  mobilière,  166,500;  portes  et  fenêtres, 
100,831. 

La  popul.  du  départ,  de  rAriège  était,  en 
18'<2,  de  265,607  habit  ,  répartis  dans  3  arron- 
dissements :  Foix  (92,300) ,  St.-Girons  (  94,551  ) 
et  Pamiers  (  78,756) ,  20  cant.  et  356  corn.  Il  fait 
partie  de  la  10*  division  militaire,  du  20^  arrond. 
forestier ,  forme  le  diocèse  de  Pamiers ,  ressort 
à  la  cour  royale  et  dépend  de  l'académie  de 
Toulouse;  il  envoie  3  députés  à  la  chambre. 
Foix,  ch.-l. 

ARIENZO,  Y.  du  roy.  de  Naples  (Terre  de 
Labour),  fondée,  dit-on,  par  les  Normands. 
10,800  habit.  A  2 1.  5/4  N.N.  0.  de  Nola. 

AniNOS ,  riv.  du  Brésil  (  Mato-Grosso) ,  affl. 
du  Tapajos.  Cours,  1001. 
I    AKisrTHOD,  bg.  de  France  (Jura),  ch.-l. 
de  cant.  1,500  habit.  ^  distribution.  25?>'  A- 
71. 1/2  S.  de  Lons-le-Saulnier. 

ARISFE,  v.  du  Mexique  (  Senora),  ch.-l.  de 
l'état.  7,600  habit.  A  150 1.  N.  de  Sinaloa. 

ARISTON,  île  découverte  par  G.  D.  de  Rienzi, 
près  de  l'ile  Basilan,  dans  l'archipel  de  Holo,  Jolô, 
Soulou,  ou  mieux  Soulong;  elle  est  située  au  S. 
de  l'île  du  Tribun ,  par  6<»  26'  et  quelques  se- 
condes lat.  N.,  et  119°  40'  long.  E.  Elle  a  reçu 
le  nom  du  meilleur  ami  du  découvreur,  du  sa- 
vant André  Ariston ,  qui  fut  son  guide  dans 
son  premier  voyage  en  Orient;  elle  ne  lui  of- 
frit que  des  djongles  épaisses,  de  hautes  fou- 
gères ,  de  gros  bambous  et  quelques  érythrinas; 
il  y  aperçut  seulement  trois  pêcheurs  soulongans 
qui  faisaient  cuire  des  casques  pavés ,  magnifi- 
que coquillage  qu'il  regretta  beaucoup  de  voir 
brûler,  et  dont  ils  mangeaient  l'animal.  Ils 
avaient  leur  provision  d'eau  dans  de  gr.  bam- 
bous, ce  qui  lui  fit  penser  que  cette  île  n'avait 
ni  eau  ni  habit.  ;  mais  ce  qu'il  ne  put  pourtant 
pas  assurer.  Elle  est  basse  et  petite.  Elle  n'est 
nienliuniîce  ni  décrite  nulle  part. 


ARK 

ARRANSAB,  rîv.  des  Etats-Unis,  qui  prend 
sa  source  dans  les  monts  Rocheux,  entre  cijIIos 
de  la  Plattc  et  du  Rio-del-Norte,  coule  au  S.  E. 
et  so  jette  dans  le  Mississipi ,  par  une  enib.  de 
1,200  pieds,  après  un  coursde  7201.  L'Arkansas 
est,  après  le  Slissouri ,  le  plus  gr.  alïl.  du  Mis- 
sissipi. Sa  navigation  est  gênée  par  un  gr.  nom- 
bre de  courants  rapides;  cependant,  il  est  ii  peu 
près  toujours  praticable  jusqu'au  confl.  du  Mo- 
cho,  sur  une  étendue  de  220  1.  Il  reçoit  de 
nombreux  tributaires. 

ARKANSAS,  territ.  des  États-Unis,  sit. 
entre  les  53'  et  56"  50'  de  lat.  N.,  et  les  92°  et 
102°  20'  de  long.  0.,  ayant  au  N.  l'état  du  Mis- 
sissipi ,  à  l'E.  ce  fleuve ,  au  S.  et  à  l'O.  la  Loui- 
siane et  le  Mexique.  Il  a  16,402  1.  carr. ,  et  avait 
50,285  habit,  en  1850,  et  25  comtés.  Sa  surface, 
traversée  au  centre  par  les  monts  Ozark,  est 
montueuse  dans  certaines  parties,  quoique  gé- 
néralement peu  élevée,  et  offre  d'immenses 
plaines  bien  arrosées  et  couvertes  de  riches  pâ- 
turages. De  gr.  riv.  le  traversent  de  l'E.  à  l'O. 
pour  aller  gagner  le  Mississipi,  qui  forme  sa 
frontière  or.,  telles  sont  l'Arkansas  et  ses  alïl., 
le  Verd-de-Gris ,  la  Mocho,  l'IIlinois  et  la  Cana- 
dienne ,  puis  la  Red-Rivar,  la  White-River  et  lu 
Saint-François,  dont  le  cours  est  de  quelques 
centaines  de  lieues.  Le  climat  y  est  chaud  et  hu- 
mide à  l'E.,  mais  de  plus  en  plus  tempéré  à 
mesure  que  l'on  gagne  l'O.  Il  n'y  a  encore 
qu'une  bien  minime  partie  du  sol  de  défriché. 
On  y  recueille  du  riz,  du  maïs,  du  froment,  du 
coton,  du  tabac,  et  on  y  cultive  la  vigne,  le  pê- 
cher, le  chanvre.  Des  gr.  troupeaux  de  brian  et 
de  chevaux  paissent  dans  les  vastes  plaines.  Il 
existe  dans  î'Ozark,  àPolossi,  de  riches  mines 
de  plomb,  et  ailleurs  du  fer  et  de  la  houille, 
ainsi  que  du  sel.  Le  territ.  d'Arkansas  est  encore 
habité  par  la  tribu  qui  lui  donna  son  nom,  eC 
par  lesOsages.  Son  ch.-l.  est  la  bourgade  d'Ar- 
kopolis. 

ARKANSAS  ou  0-Gouah-Pa,  peuple  indi- 
gène des  Etats-Unis  qui  a  donné  son  nom  à  la 
rivière  et  à  l'état  ci-dessus,  qu'ils  habitent.  Il 
compte  600  individus,  dont  200  guerriers. 

ARKANSAS  ou  Le  Poste  ,  pet.  V.  des 
États-Unis  (  Arkansas).  Elle  doit  son  origine  à 
un  poste  fondé  par  des  Français  vers  la  fin  du 
XV IP  siècle  ,  et  est  encore  cependant  fort  peu 
importante.  A  25  1.  du  confl.  de  l'Arkansas  et 
du  Mississipi. 

ARRASTGARTH-DAU: ,  pet.  V.  d'Angle- 
terre (York).  A  5  1.  1/2  0.  de  Richmond. 
1,500  habit. 

ARELHANGHEIiSK  (Archangel),  gouv.  de 
Russie ,  qui  comprend  la  partie  septentr.  de  cet 
emp.  depuis  le  61«  parallèle  N.  On  évalue  son 
immense  superf.  à  52,720  l.  carr.,  avec  265,000 
habit.  Il  est  divisé  en  8  distr.,  et  a  pour  ch.-l.: 

ARKHAMTGHIXSK  [Archang  el)  ,\ .  sit.  près 
de  l'emb.  de  la  Dvina  septentr.  dans  la  mer  Blan- 
che ;  archev.  Elle  est  bâtie  en  bois ,  mal  pavée, 
compte  15  églises,  dont  2  réformées,  1  couvent, 
1  séminaire,  et  possède  1  école  de  marine,  2  chan- 
tiers pour  la  construction  des  vaisseaux  de  guerre 
et  de  comm.,  des  fabr.  de  savon,  de  toiles  et  de 
suif,  1  raffinerie  de  sucre,  des  corderies,  des 
tanneries  ,  4  brassf'rjcs  et  1  distillerie  de  téré- 
benthine. L'cdiliee  le  plus  remarquable  est  un 


ARL  —  104 

on  met  les  marclian 


bfilimorit  en  pierre  où 
(lisi-s  il  l'abri  des  incendies.  On  y  arme  pour  la 
pûclie  de  la  haleine  et  du  hareng.  Le  port  est 
embarrassé  par  un  banc  de  sable  dangereux  ; 
les  navires  n'y  trouvent  d'ailleurs  pas  plus  de  H 
pieds  d'eau.  Arkhanghelsk  a  été  fondé  en  1584 
par  le  tsar  Ivan-Vassiliévitche.  C'est  aujourd'hui 
l'entrepôt  du  comm.  de  la  Russie  septentr.  On 
y  compte  10,000  habit.,  parmi  lesquels  sont 
beaucoup  d'Anglais.  Elle  est  à  165  1.  N.  E.  de 
St.-Pétersbourg.  Lat.  N.,  64''  51'  40'';  long.  E., 
38"  7'  50". 

ARKHANGHEI-SK   (NOUVELLE).    Voyez 

SlTKA. 

ARKH ANGHEI.sk  ,  bg.  de  Russie  (Oren- 
liourg),  avec  des  usines  à  cuivre  qui  occupent 
720  ouvriers.  A  5  1.  1/2  E.  de  Menzélinsk. 

ARKIKO ,  pet.  V.  de  la  côte  d'Abyssinio , 
au  fond  de  la  baie  deMassouàh.  Résidence  d'un 
naïb  ou  gouverneur,  duquel  dépend ,  pour  les 
voyageurs,  l'entrée  du  pays  de  montagnes.  Elle 
ne  consiste  qu'en  5  à  400  chétives  cabanes  de 
terre.  C'est  l'un  des  entrepôts  du  comm.  de 
l'Abyssinie. 

ARKOFOUS  ou  LiTTLE-RocK  ,  pet.  V.  des 
Étals-Unis,  ch.-l.del'étatd'Arkansas,  quoiqu'elle 
ne  compte  encore  que  500  habit.  Elle  s'élève  sur 
l'Arkaiisas  par  34°  35'  de  lat.  N.,  et  94°  20'  de 
long.  0.  Sa  popul.  ne  tardera:  pas  à  s'accroître. 

ARliABJC,  pet.  V.  de  France  (Puy-de-Dôme), 
dans  une  position  agréable,  sur  la  Dolore; 
ch.-l.  de  cant.  Fabr.  de  rubans  de  fil  et  de 
menue  mercerie.  3,567  habit.  ^.  A  51  1.  1/2 
S.  d'Ambert, 

ARLAir,  bg.  de  France  (Jura),  sur  la  Seille. 
1,734  habit.  A  1  1.  1/4  E.  de  Bletterans. 

ARIiES  {Arelas  ou  Aretate),  v.  de  France 
(Bouches-du-Rhône),  sur  la  rive  gau.  du  Rhône, 
ch.-l.  d'arrond.  et  de  cant.;  tribunal  de  l"-"  in- 
stance et  de  comm.  Ses  rues  sont  étroites;  ses 
maisons  vieilles  et  mal  bâties.  On  y  remarque 
l'hôtel-de-ville,  oij  se  voit  une  copie  de  la  Vénus 
trouvée  ici  et  dite  Vénus  d'Arles  ;  un  obélisque 
qui  décore  la  place,  où  s'élève  un  édifice  ,  un 
amphithéâtre  qui  n'a  jamais  été  achevé  ,  les 
ruines  de  deux  temples,  d'un  arc-de-triomphe, 
d'un  capitole  sous  Roland  ,  des  tombeaux  et 
d'autres  fragments  qui  prouvent  son  ancienne 
splendeur  sous  les  Romains.  Elle  possède  une 
pet.  bibliothèque  et  1  musée  d'antiquités.  Une 
centaine  de  bâtiments  remontent  ànimellement 
le  Rhône  jusqu'au  port  d'Arles,  et  reviennent  y 
chercher  des  vins  ,  des  blés  ,  de  l'huile  ,  des 
fruits.  Ses  saucissons  sont  renommés.  R  y  a 
des  marchés  à  graines  deux  fois  par  semaine, 
dont  les  prix  serveiit  de  mercuriale.  Arles 
fut  à  une  époque  la  métropole  des  Gaules.  Con- 
stantin ,  l'ayant  rétablie  en  270,  y  fixa  sa  rési- 
dence pour  quelque  temps  ;  alors  elle  était 
très  florissante.  En  815,  elle  devint  la  capit. 
d'un  roy.  auquel  elle  donnait  son  nom  ,  se 
constitua  en  républ.  au  xii^  siècle,  et  se  rendit 
en  1251  à  Charles  d'Anjou.  Le  plus  célèbre  des 
conciles  qui  s'y  sont  tenus  est  celui  de  514. 
20,236  habit.  ^.  ^^.  A  16  1.  N.  0.  de  Mar- 
seille. Lat.  N.,  45«  40'  31";  long.  E.,  2"  17' 32". 

ARU^lXEua. ,  bg.  de  Suisse  (Bàle).  11  pos- 
sède le  plus  beau  jardin  de  la  républ.  helvétique. 
A 1 1. 5/4  S.  S.  E.  de  Bàle. 


—  ARM 

ARI.£:S-SUR-TECH  .    pet. 


,  ^  V.  de  France 
(Pyrenees-Or.);  ch.-L  de  cant.  900  habit.  Sg. 
A  2  1.  1/3  O.  S.  0.  de  Céret. 

ARI.EUF,  com.  de  France  (Nièvre).  2,442 
habit.  A  2  h  1/4  de  Chàteau-Chinon. 

ARI.EUX,  bg.  de  France  (Nord)  ;  ch.-l.  de 
cant.  1,745 habit,  (la  com.)  ^.  A  2  1.  1/4  S. 
de  Douai. 

ARI.ON  (Orolaunum),  pet.  v.  de  Belgijjue 
(Luxembourg),  sur  une  colline  au  milieu  de 
forêts;  avec  des  fabr.  d'étoffes  pour  manteaux, 
de  faïence  ,  et  des  forges  qui  y  donnent  lieu  à 
un  gr.  comm.  de  fer.  —  Cette  v.  est  d'une  haute 
antiquité.  Elle  est  célèbre  par  les  victoires  que 
le  général  Jourdan  y  remporta  sur  les  Autri- 
chiens en  1793.  3,200  habit.  A  5  1.  5/4  O.N.O. 
de  Luxembourg. 

ARnxAGH  (Regia),  v.  d'Irlande,  sur  une 
colline  ;  ch.-l.  d'un  comté,  résidence  de  l'archev. 
primat  de  l'Irlande,  dont  on  remarque  le  palais 
élevé  par  l'archev.  Richard  Robinson.  C'est  à 
cet  homme  qu'Armagh  doit  aussi  1  église  pa- 
roissiale ,  1  bibliothèque ,  1  observatoii'e ,  1 
école  gratuite.  Armagh  était  au  moyen-âge  très 
florissante  ,  le  siège  d'une  université  célèbre  , 
la  cap.  de  l'île.  On  n'y  compte  plus  que  7,000 
habit.  A  25  1.  N.  de  Dubhn.  Lat.  N.,  54°  21'; 
long.  0.,  8»  57'. 

ARMAGNAC,  anc.  prov.  de  France  qui 
faisait  partie  de  la  Gascogne,  et  forme  aujour- 
d'hui le  départ,  du  Gers. 

ARMANCE,  pet.  riv.  de  France  (Aube- 
Yonne),  qui  se  jette  dans  l'Armançon  à  St.- 
Florentin.  Cours  ,  10  1.,  dont  8  sur  lesquelles 
on  flotte  des  bois  de  la  forêt  de  Chaource  des- 
tinés à  Paris. 

ARMANÇOST ,  riv.  de  France  ,  qui  prend 
sa  sour.  au  S.  de  Pouilly  (Côte-d'Or),  passe  à 
Sens,  arrose  le  départ,  de  l'Yonne,  et  se  jette  dans 
l'Yonne  à  4 1.1/2 N.d'Auxerre.  Cours, 57  1.,  dont 
27  flottables  à  bûches  perdues,  depuis  Mon  tigny 
jusqu'à  Brisson,  et  5  flottables  en  trains,  depuis 
ce  dernier  endroit.  Le  canal  de  Bourgogne  longe 
cette  rivière. 

ARBEÉBiriE.  Contrée  de  l'Asie,  partagée  de 
nos  jours  entre  la  Turkie ,  la  Perâe ,  la  Russie 
et  quelques  princes  kourdes  indépendants,  et 
dont  l'histoire  est  citée  dans  la  plus  haute  anti- 
quité. L'Arménie  contient  une  surface  d'env. 
600  1.  carr. ,  et  s'étend  depuis  les  bords  de  l'Eu- 
phrate  jusqu'à  l'emb.  du  Kour  (l'ancien  Cyrus) 
dans  la  mer  Caspienne  ;  et  du  N.  au  S. ,  depuis 
la  Géorgie  et  le  mont  Caucase  jusqu'aux  limites 
mérid.  du  Diarberk.  Sa  surface,  âpre  et  mon- 
tueuse ,  est  traversée  par  les  différentes  chaînes 
du  Taurus,  dont  dépend  l'Ararat.  Le  climat  est 
plutôt  froid  que  chaud.  Le  pays  est  en  général 
fertile  et  bien  arrosé ,  et  convient  plutôt'à  l'édu- 
cation des  bestiaux  qu'à  l'agriculture  ;  cepen- 
dant les  plus  beaux  fruits  des  pays  méridionaux 
y  réussissent.  Les  mont,  sont  riches  en  mines 
de  fer  et  de  cuivre.  Ses  habit,  se  com.posent  en 
partie  d'Arméniens  proprement  dits ,  de  Turko- 
mans,  qui  vivent  dans  les  plaines  avec  leurs 
nombreux  bestiaux,  et  d'un  pet.  nombre  d'Os- 
manlis,  de  Grecs  et  de  Juifs. 

La  div.  de  cette  contrée  a  toujours  été  soumise 
aux  changements  de  ses  noinliriMix  inaîtros;  tou- 
tefois la  plus  générale  cl  l\  j'iu  '•  tir    >le  est  sa  ûivi 


I 


AVM 

en  pet.  et  gr.  Arménie.  Cette  dernière  est  sit.  au 
S.  duCaucase,  et  comprend  wn  partie  les  pasclià- 
likâ  d'Arzroum,  Amid,  Kars  et  Van,  et  en  partie 
la  prov.  persane  d'Erivan ,  qui  a  été  cédée  à  la 
Russie  par  la  paix  de  18:28.  L'autre ,  appelée 
aujourd'hui  Aladouli  ou  Pégian  ,  appartient  en 
entier  aux  Osmanlis ,  et  est  divisée  dans  les  2 
paschàliks  de  Marasche  et  de  Siwas.  L'Arménie 
t»n-ke  fut  conquise  en  1828  par  les  Russes  ; 
mais,  lors  de  la  paix  d'Andrinople,  elle  fut  ren- 
due à  la  Porte,  à  l'excepticn  du  territ.  qui  s'é- 
tend jusqu'au  il.  Tsclierokj. 

Lagr.  Arménie  est  bornôi  à l'E.  par  l'Euplirate, 
qui  la  sépare  de  la  pet.  Arménie  ;  an  S.,  par  une 
branciiedu  Taurus,  qui  la  parcourt  dans  toute  son 
étendue,  en  traversant  la  Mésopotamie  et  le  pays 
des  Kourdes;  à  l'0.,par  l'Aderbaïdjan  et  la  mer 
Caspienne  ;  et  au  N.,  par  la  Colchide,  l'Ibérie  ou 
Géorgie ,  et  le  pays  des  Aghevans ,  qui  est  l'Al- 
banie des  Grecs  et  le  Dagiiestàn  des  modernes. 

L'Arménie  contient  beaucoup  de  lacs ,  dont 
le  plus  gr.  est  celui  de  Van.  Il  se  trouve  dans  la 

Ï)artie  mérid.  au-delà  du  Tygre.  Si  l'on  en  croit 
es  Arméniens ,  ou  Haïkans ,  il  aurait  400  milles 
de  longueur  sur  60  milles  de  largeur.  Ses  eaux 
sont  salées;  aussi  l'appelle-t-on  quelquefois  à 
cause  de  cela  la  Mer  salée  :  il  contient  plusieurs 
îles.  Les  Arméniens  le  nomment  ordinairement 
la  mer  d'Aghthamar ,  du  nom  d'une  de  ses  îles, 
où  réside  un  patriarche  arménien.  On  l'appelle 
encore  le  lac  ou  la  mer  de  Peznouni ,  d'une 
prov.  sit.  à  son  bord  occ.  ;  et  quelquefois  le  lac 
Vasbouragan,  d'une  prov.  qui  l'entoure  de  trois 
côtés.  A  l'E.  du  lac  de  Van,  se  trouve  le  lac  de 
Tebriz  ou  d'Ourmiàh ,  qui  a  130  milles  de  long 
6ur  la  moitié  env.  de  large.  Au  milieu,  se  trouve 
un  chat,  très  fort ,  élevé  par  l'ordre  de  l'empe- 
reur mongol  Houlakou  ,  et  destiné  à  la  garde  de 
ses  trésors.  Les  Arméniens  lui  donnent  aussi  or- 
dinairement le  nom  de  lac  d'Ormi  ou  d'Our- 
mich.  Strabon  le  désigne  sous  le  nom  de  Man- 
tiané.  Le  lac  d'Ourmiàh  est  environné  de  tous 
côtés  par  des  mont.;  au  N.  E.  et  à  l'E.,  par  les 
monts  Schend  et  Silon  ;  au  S.  et  à  l'O.,  par  les 
mont,  de  l'Irack  persan ,  du  Kurdistan  et  de  Ka- 
rah-dagh,qui  veut  dire  montagne  noire.  Dans  la 
partie  septentr.  de  l'Arménie  ,  sur  la  rive  gau, 
de  l'Araxes,  se  trouve  le  lac  de  Sévan,  ainsi 
nommé  de  l'île  de  Sévan ,  dans  laquelle  est  bâti 
un  couvent  d'une  antique  célébrité.  De  tous 
côtés ,  il  est  dominé  par  les  h.  mont,  qui  l'en- 
tourent. En  outre  de  ces  gr.  lacs ,  il  s'en  trouve 
une  multitude  de  pet.  ;  ceux  entre  autres  des 
env.  de  la  v.  d'Arzroum  y  sont  en  telle  quan- 
tité, que  les  mont,  voisines  en  ont  pris  les  noms 
de  mont,  de  Bin-Gueiil,  ou  des  mille  lacs. 

Les  principales  v.  de  l'Arménie  sont  Garin, 
connue  dans  l'Orient  sous  le  nom  d'Arzroum,  et, 
selon  Amid  ,  la  plus  gr.  v.  de  l'Arménie.  Iber, 
ordinairement  Ysber  ;  ses  env.  sont  riches  en 
mines  d'or  et  d'autres  métaux.  Baïbouth^  en 
turk  Baïbourt.  £rez,  ordinairement  Erzenya^ 
V.  aussi  anc.  que  célèbre.  Thortan ,  fameuse 
par  un  temple  du  dieu  Parscham ,  et  Pakar- 
hindsch.  La  prov.  d'^rarad,  au  centre  de 
l'Arménie  ;  l'Araxes  la  divise  en  deux  parties , 
en  la  parcourant  dans  toute  sa  longueur  de 
W.  à  l'E.  ;  l'une  appartient  à  la  Perse ,  et 
l'aulre  à  la  Turkie.  Vagharschavan,  fondée 


-^  105  —  ARM 

dans  lo  xi«  siècle  par  le  roi  vaghars  Cars 
ou  Kars.  Jni ,  capit.  de  toute  l'Arménie ,  con- 
tenait, dit-on,  dans  le  xi''  siècle,  10,000  mai- 
sons et  1,000  églises.  Fagharschabad,  déjii  cé- 
lèbre dans  la  plus  haute  antiquité,  y/rdaschad, 
qui  fut  pendant  longtemps  la  capit.  de  l'Armé- 
nie, était  nommée  Arlaxata  par  les  Grecs,  yîrma- 
vir ,  antique  cité ,  au  N.  de  l'Araxes.  Nous  re- 
marquerons dans  la  prov.  de  Vasbouragan  la  v. 
de  JVakhidjevan ,  l'une  des  plus  antiques  de 
l'Arménie ,  aujourd'iiui  Nakhdjewan.  Nous  cite- 
rons encore  les  v.  de  Khoï,  Ahrom^  Magou ,, 
Fan,  au  S.  E.  du  lac  auquel  il  donne  son  nom  : 
selon  les  Arméniens,  c'est  une  des  v.  les  plus 
anc.  de  leur  pays ,  et  elle  aurait  été  fondée  par 
Sémiramis ,  qui  de  son  nom  l'avait ,  dit  on , 
nommée  Schemiramagnrd.  Il  existe  à  Abaran^ 
près  de  Nakhdjewan ,  depuis  le  commencement 
du  xv«  siècle,  une  mission  de  dominicaijis,  en- 
tretenue par  les  papes ,  et  administrée  par  un 
religieux  qui  prend  le  titre  d'archevêque  de 
Nakhdjewan ,  et  qui  réside  cependant  à  Abaran. 
jEdesse,  en  arménien  Etesia  et  Ourha,  fut  aussi 
pendant  quelque  temps  la  capit.  de  l'Arménie. 
Nisibe ,  v.  fort  anc,  en  arménien  Medzpin; 
elle  servit  de  résidence  à  Tigranes ,  qui  y  fut 
assiégé  par  les  Romains  ;  on  n'en  voit  plus  que 
les  ruines.  Amit  ou  Amid;  les  Turcs  l'appellent 
Kara-Amid,  c.-à-d.  Amid  là  Noire. 

La  petite  Arménie  ne  reçut  d'abord  ce  nom 
qu'à  la  partie  "or.  de  la  Cappadoce ,  du  côté  de 
l'Euphrate  ;  plus  tard  on  comprit  sous  cette  dé- 
nomination toute  la  Cilicie.etla  Syrie  septentr., 
appelée  Comagène  dans  l'antiquité ,  et  Euphra- 
lèse  dans  le  moyen-àge.  La  chaîne  du  Taurus, 
Doros  en  arménien  ,  qui  sépare  la  Cilicie  de  la 
Cappadoce,  rejoint  vers  l'E.  les  mont,  qui  s'é- 
tendent entre  la  gr.  Arménie  et  la  Mésopotamie, 
et  se  prolonge  jusqu'aux  mont.  desKourdes,  di- 
vise la  pet.  Arménie  en  deux  parties.  Il  se  trou- 
vait dans  cette  chaîne  de  mont.,  au  xn«  siècle, 
une  gr.  quantité  de  couvents  syriens  et  armé- 
méniens.  Les  mont,  de  la  pet.  Arménie  donnent 
naissance  à  beaucoup  de  il.  qui  se  jettent  au  N. 
dans  la  mer  Noire ,  à  l'E.  dans  l'Euphrate ,  et  au 
S.  dans  la  Méditerranée.  Le  fl.  Halys  est  le  plus 
considérable  de  tous  ;  on  l'appelle  en  arménien 
Alis^et  en  turk  Kizil-Irmak,î[.  rouge.  Il  se  jette 
dans  la  mer  Noire ,  après  avoir  traversé  l'anc. 
V.  de  Sébaste.  La  pet.  Arménie  est  aujourd'hui 
soumiseentièrement  aux  Turks.  Les  Arméniens 
la  divisent  ordinairement  en  cinq  parties  :  la 
première,  la  deuxième,  la  troisième,  i'Euphra- 
tèse  et  la  Cilicie.  Les  principales  v.  de  ces  prov. 
sont  César ée,  Jesaria  en  arménien,  gr.  v.,  et  le 
siège  d'un  archevêque  arménien.  Ce  ne  fut  que 
dans  le  xi''  siècle  que  les  Arméniens  s'établirent 
dans  la  CiUcie ,  qu'ils  occupent  maintenant  to- 
talement. Aias,  sur  la  frontière,  entre  la  Cilicie 
et  la  Syrie,  est  une  v.  assez  remarquable,  et 
semble  être  VIssus  des  anciens.  Adane  enfin,  v. 
assez  importante,  près  du  fl.  Sihan;  et  Darson 
ou  Tarsous,  déjà  très  célèbre  dans  l'antiquité 
et  aujourd'hui  capit.  de  la  Cilicie. 

Les  Arméniens  sont  généralement  des  hommes 
tranquilles,  honnêtes,  intelligents  et  très  sobres, 
se  contentant  dans  leurs  voyages  d'un  peu  de  fa- 
rine ,  de  biscuits ,  de  poissons  fumés  et  de  fruits 
secs,  ils  sojit  adroiti; ,  mais  gonéraleuienl  fidèlea 


ARM 


—  106  — 


ARN 


et  probes.  Leurs  femmes  et  leurs  enfants  mon- 
trent une  grande  soumission.  Leurs  veteinents 
sont  en  général  d'une  couleur  foncée.  On  les 
distingue  en  Turkie  par  un  kalpak,  espèce  de 
bonnet  de  laine  noire  d'Astrakhan ,  de  forme 
sphérique.  Les  Arméniens  ont  de  nombreuses 
communautés  hors  de  leur  pays;  en  Perse, 
par  exemple,  à  Ispahan  ,  a  Chirâs ,  a  St.- 
Pétersbourg,  Moscou,  Astrakhan,  et  dans  les 
gouvernements  du  Caucase,  en  Egypte,  et  même 
dans  l'Inde  ;  quelques  uns  se  sont  aussi  éta- 
blis à  Londres,  à  Amsterdam ,  et  à  Paris.  On 
les  trouve  cependant  en  plus  gr.  nombre 
dans  la  Turkie;  et  à  Constantinople ,  leur  pa- 
triarche {katholikos)  est  placé  par  la  Porte  sur  la 
même  ligne  que  le  patriarche  grec.  En  1828,  les 
catholiques-unis  arméniens  furent  subitement 
i^annis  en  Asie,  par  un  firman  du  sultan,  au 
nombre  de  30,000,  parce  que  leur  patriarche  à 
Constantinople  n'avait  pu  s'engager  à  répondre 
de  la  fidélité  des  Arméniens  qui  se  trouvaient 
dans  les  prov.  conquises  par  les  Russes.  La  paix 
une  fois  conclue ,  on  leur  permit  cependant  de 
revenir.  On  porte  le  nombre  total  des  Armé- 
niens à  1,551,000,  dont  200,000  à  Constantino- 
ple et  ses  env. ,  100,000  en  Perse,  40,000  dans 
rinde,  et  10,000  dans  la  Hongrie  et  les  autres 
parties  de  l'Europe. — Extrait  d'un  art.  de 
M.  Poley. 

La  langue  des  Arméniens  appartient  àla  famille 
que  j'ai  appelée  hind-iran-slavo-germanique 
dans  mon  art.  Asie.  Leur  littérature  sacrée  est 
assez  riche.  Un  gr.  nombre  de  manuscrits  armé- 
niens ont  été  brûlés  parleurs  conquérants.  Après 
eux, Timour,enl402,  fit  transportertous  les  livres 
qu'il  trouva  dans  une  tour  à  Samarkand,  où 
il  les  enferma,  et  où  ils  sont  peut-être  encore. 
Moïse  de  Khoren,  le  plus  remarquable  et  le  plus 
classique  de  tous  les  écrivains  que  l'Arménie 
vit  naître  au  v*  siècle,  se  rendit  surtout  célèbre 
par  son  Histoire  de  l'Arménie,  publiée  à  Venise 
en  1752,  qui  remonte  jusqu'à  l'année  441  de 
notre  ère.  Il  composa  en  outre  une  Rhétorique, 
publiée  à  Venise  en  1796  ;  une  Géographie,  dont 
M.  Saint-Martin  a  publié  en  1819  la  meilleure  et 
la  plus  nouvelle  édition;  une  foule  de  petits  ou- 
vrages, de  lettres,  d'homélies,  et  un  commen- 
taire sur  la  grammaire  arménienne.  De  tous  les 
savants  modernes  qui  se  sont  occupés  avec  fruit 
de  la  littérature  arménienne  ,  ceux  à  qui  l'on 
doit  les  plus  heureux  résultats  sont,  Saint-Mar- 
tin ,  mort  il  Paris  en  1852;  Zohrab,  mort  en 
1829  ;  Aucher,  Florival  et  Neumann. —  G.  L.  D. 

DE  RiENZI. 

La  hiérarchie  ecclésiastique  des  Arméniens 
diffère  pou  de  la  grecque.  Le  chef  de  l'église, 
le  katholikos,  a  son  siège  à  Etschmiadzin, 
couvent  près  d'Erivan ,  capit.  de  l'anc.  Ar- 
ménie persane,  dépendant  aujourd'hui  de  la 
Russie ,  et  au  pied  de  l'Ararat.  Comme  les  Grecs, 
L's  Arméniens  sont  superstitieux  et  fort  attachés 
aux  anc.  formes;  leurs  mœurs  cependant  sont 
moins  corrompues.  C'est  surtout  parmi  eux  que 
se  rencontre  encore  cette  vie  domestique  toute 
patriarcale  de  l'anc.  Orient.  — Poley. 

L'Arménie  a  été,  à  diverses  époques,  le  théâ- 
tre de  gr.  événements.  Elle  a  eu ,  à  différentes 
reprises,  des  souverains  particuliers,  mais  ils  ne 
eurent  jamais  se  maintenir;  et  l'histoire  atteste 


que  tous  les  conquérants  célèbres  qui  ont  paru 
en  Asie  l'ont  tour  à  tour  soumise  à  leurs  armes. 
Les  anc.  géographes  divisaient  l'Arménie  en  gr. 
et  pet.,  et  en  majeure  et  mineure.  Cette  div.  eut 
lieu  sous  les  Séleucides ,  à  peu  près  200  ans 
avant  l'ère  chrétienne ,  et  continua  de  subsister, 
avec  quelques  modifications,  jusqu'à  ce  que 
cette  partie  de  l'Asie  fut  subjuguée  par  les  Sar- 
rasins et  les  Turks,  au  xiii^  siècle. 

ABJMENIXHSTADT,  en  hongrois,  Szamos 
Ujvar,  v.  libre  du  roy.  de  Transylvanie ,  sur  la 
Szamos  ;  elle  est  habitée  par  des  Arméniens,  qui 
fabriquent  des  étoffes  et  commercent  en  bétail. 
A  8  1.  N.  0.  de  Klausenburg. 

ARMENT,  vg.  de  la  Haute -Egypte,  qui 
occupe  l'emplacement  de  l'anc.  Hermontis.  A 
8  1.  1/2  N.  d'Esnêh. 

ARMENTIÈnxS,  v.  de  France  (Nord),  sur 
la  Lys ,  ch.-l.  de  cant.  Fabr.  de  linge  de  table , 
de  toiles  et  d'indiennes ,  de  tabac ,  de  savon 
noir,  raffineries  de  sel,  distilleries  de  genièvre, 
tuileries,  poteries,  tanneries,  construction  de 
bateaux.  6512  habit.  ^.  «^.  A  5 1.  0.  N.  0. 
de  Lille. 

ARN  AC  -  Il  A  -  FOSIX ,  com.  de  France 
(Haute-Vienne).  S.  1,792  habit.  A  91.  N.E.de 
Bellac. 

ARNAC  -  FOMPASOnn  ,  V.  de  France 
(Corrèze),  avec  un  beau  haras  royal.  1 ,200  habit, 
(la  com.).  A  1 1.  S.  0.  de  Lubersac. 

ARNAV,  V.  de  Bohême  (Biczon),  sur  l'Elbe, 
près  de  ses  sources.  Gr.  fabr.  de  toiles,  teintu- 
reries, mines  de  cuivre.  1,500  habit.  A  6  1.  1/2 
N.  E.  deGitschen. 

ARNAUTES.  Foy.  ALBANIE. 

ARXA7-IJE:-I>UC,  pet.  v.  de  France  (Côte- 
d'Or),  près  de  l'Arroux,  ch.-l.  de  cant.  Fabr.  de 
draps,  serges,  droguets,  toiles,  tanneries.  Com. 
de  grains. chanvre,  bétail  et  laines.  2,445  habit. 
^.  î^ï.  A  6  1.  1/2  0.  N.  0.  de  Beaune. 

ARNEBERG,  pet.  V.  de  Prusse  (Magde- 
burg),  sur  l'Elbe.  Fabr.  de  toiles,  comm.  de  blé. 
1,500  habit.  A  2  1.  5/4  N.  E.  de  Redal. 

AR9JÈKE,  com.  de  France  (Nord).  1 ,493  bar 
bit.,  à  1  1.  0.  de  Cassel. 

ARNHEni,  v.  de  Hollande ,  ch.-l.  de  la  Guel- 
dre.  Elle  s'élève  sur  la  rive  dr.  du  Rhin,  au 
pied  de  la  mont,  de  Velhuwe.  Ses  fortifications 
ont  été  élevées  par  Colhorn.  Elle  est  bien  bâtie , 
et  a  dans  ses  remparts  de  jolies  promenades. 
Ses  édifices  principaux  sont  le  bâtiment  Prinzen- 
bau  et  l'église  de  St.-Euzèbe.  Elle  possède  1  so- 
ciété d'architecture  et  de  dessin  ,  1  collège, 
1  société  littéraire,  un  conservatoire  de  mu- 
sique, quelques  fabr.  et  un  beau  4> .  10,000  ha- 
bit. A  121.  1/2  E.  S.  E.  d'Utrecht. 

ARXO,  la  principale  riv.  de  la  Toscane. 
Elle  prend  sa  source  dans  les  Apennins,  passe 
à  Florence  et  se  jette  dans  la  Méditerranée ,  à 
5  1.  au-dessus  de  Pise.  Cours,  55  1.,  en  partie 
flottables ,  en  partie  navigables.  La  navigation 
.commence  au  dessus  de  Florence.  Ce  fl.  com- 
munique au  Tibre  par  le  canal  de  la  Chiana,  et 
à  Livourne,  son  emb.,  par  un  oenal. 

ARNON,  riv.  de  France  (Cher),  qui  se  jette 
dans  le  Cher,  un  peu  au  dessous  de  Vierzon. 
Cours ,  29 1.,  dont  16  flottables,  depuis  Lignières 
jusqu'au  Cher. 

ARNSBERG ,  rég.  de  Prusse,  dans  la  Wra^:' 


ARQ  —  107  — 

phalio,  au  S.  tlo  celles  de  Mirulen  et  do  Miiiis- 
ter.  Elle  a  59S  1.  carr.,  4iX,000  habit.,  ÎU  v., 
20  l)gs.  et  1,1-19  vgs.,  et  est  divisée  en  14  cerc. 
Son  ch.-I.  est 

ARNSBERG ,  OU  Arensberg  ,  pct.  V.  sur  la 
Ruhr,  avec  1  chat,  et  un  gvmnasc.  Vabr.  do  toi- 
les. 3,000  liabit.  A  125  1.  S.  0.  E.  de  Berlin. 

ARNSTJEBT ,  pet.  V.  de  la  princ.  do 
Schwarlburg-Sondershausen,  sur  la  Géra,  avec 
4  chat,  et  1  collège  qui  a  1  cabinet  d'histoire  na- 
turelle. Fabr.  de  toiles  de  colon  et  de  laiton. 
Comm.  de  blé,  bois,  laine,  pelleteries,  denrées 
coloniales.  4,300  habit.  A  5/-i  1.  S.  S.  E.  d'Er- 
furt. 

ARNSTSIM*,  pet.  V.  de  Bavière  (B.-Main). 
Comm.  étendu  de  grains  et  de  vin.  1,800  habit. 
A  51.  3/4  N.  deWurzburg. 

AROK-SZAI.I.AS ,  bg.  de  Hongrie  (distr. 
des  Juziges).  Lieu  de  passage  et  d'entrepôt  du 
comm.  de  la  Haute-Hongrie  avec  Pest.  Très  peu- 
plé. A  16  1.  E.  N.  E.  de  Pest. 

AROIiSEM*,  pet.  v.  de  la  principauté  de 
Waldeck,  sur  l'Aur,  résidence  du  prince  et  de 
l'administration.  On  y  remarque  le  chat,  prin- 
cier. Fabr.  d'étoffes  de  laine  et  de  coton.  1,400 
habit.  A  4  1.  N.  de  Waldeck. 

AROSr ,  pet.  riv.  de  France  (Nièvre),  qui  sort 
de  l'étang  d'Aron  ,  d'où  s'écoule  aussi  le  Beur- 
son ,  se  dirigeant  dans  une  direction  opposée. 
Elle  se  jette  dans  la  Loire,  au  dessous  de  Decize. 
Cours,  17  1.,  dont  6  navigables  depuis  Ysenay, 
et  le  reste  flottable  pendant  4  mois. 

AROMT ,  com.  de  France  (Mayenne).  Forge 
considérable.  1,550  habit.  A  1 1.  E.  de  Mayenne. 

ARONA,  pet.  V.  des  États  Sardes  (Novare), 
sur  le  lac  Majeur,  et  qui  a  vu  naître  St.  Charles- 
Borromée ,  auquel  sa  famille  a  fait  élever,  dans 
le  voisinage,  une  statue  colossale  en  cuivre.  Elle 
a  70  pieds  de  hauteur.  H  y  a  auprès  une  belle 
église,  i)  et  comm.  important.  4,000  habit.  A 
81. 1/2  N.N.O.  de  Novare. 

AROlfCA,  bg.  du  Portugal  (Beira),  oîi  l'on 
fde  beaucoup  de  lin.  5,500  habit.  A  9  1.  1/2 
S.  0.  de  Lamego. 

AROUnr,  V.  de  Perse  (Irak),  avec  des  fabr. 
de  soieries  et  12,000  maisons.  A  1  L  N.  0.  de 
Kachan. 

ARFAJOM'  ou  Le  Pajon,  com.  de  France 
(Cantal).  2,234  habit.  A  3/4  de  1.  S.  d'Aurillac. 

ARPAJOIff,  pet.  V.  de  France  (  Seine-et- 
Oise),  dans  une  vallée  fertile,  au  confl.  de  l'Orge 
et  de  la  Remarde,  ch.-l.  de  cant.  Tanneries, 
comm.  de  farine.  2,165  habit.  ^.  35^.  A  3 1. 0. 
de  Corbeil. 

ARPINO  (j4rpinum)y  pet.  v.  du  roy.  de 
Naples  (Terre  de  Labour),  fondée,  dit-on  ,  par 
les  Volsques-Ausènes ,  et  qui  s'élève  sur  l'em- 
placement du  municipe  romain  d'^rpinum  ;  lieu 
natal  de  Cicéron  et  de  Marins.  10,000  habit.  A 
2  l  1/2  S.  de  Sora. 

ARQUA  (Arquata),  bg.  du  roy.  Lombardo- 
Vénitien  (Padoue).  On  y  voit  la  maison  de  cam- 
pagne de  Pétrarque  et  son  tombeau.  10,000 
habit.  A  4 1.  S.  0.  de  Padoue. 

ARQUES ,  pet.  riv.  de  France  (Seine-Infér.) , 
qui  se  jette  dans  la  mer  près  de  Dieppe,  où  son 
emb.  est  fermée  par  une  écluse.  Elle  a  11 1.  de 
cours. 

ARQUES,  bg.  de  France  (Seine-Infér.  ) ,  sur 


ARR 

le  penchant  (Tuno  hauteur  dont  le  sommet  est 
occupé  pur  les  vastes  ruines  d'un  vieux  chàl.- 
lort ,  et  au  pied  de  laquelle  coule  l'Arques.  A 
qut'I(|ue  distance  de  là,  sur  les  coteaux  opposés, 
on  voit  la  colonne  mémoratrice  de  la  bataille  de 
1580,  eiilre  Henri  IV  et  le  duc  de  Mayenne. 
1,500  iKiliit.  A  1  1. 1/3  S.  S.  E.  de  Diepi-e. 

ARQUES,  com.  de  France  (Pas-de-Calais). 
2,190  habit.  A  5/4  de  1.  S.  S.  E.  de  St.-Omer. 

ARQUIAN,  com.  de  France  (Nièvre).  1 ,090 
habit.  Ail.  3/4  E.  de  Neuvy-sur-Loire. 

ARRASOSJ,  com.  de  France  (Morbihan). 
1,504  habit.  A  1  1.  S.  0.  de  Vaiuies. 

ARRAH,  V.  de  rilindoustfm  (Bahar),  gr., 
bien  peuplée  et  industrieuse.  A  1 1. 1/2  do  Paîma 
et  à  la  nirme  distance  du  Gange. 

ARRAN  (  Pane.  Brandinos  ) ,  île  sur  la  côte 
occ.  d'Ecosse,  à  l'emb.  de  la  Clyde.  Elle  est 
montagneuse  et  habitée  par  près  de  7,000  indi- 
vidus, qui  s'occupent  de  l'éducation  du  bétail, 
de  la  pêche  du  saumon ,  des  harengs  dont  abonde 
la  mer  voisine ,  et  de  la  fabr.  d'étofies  de  laine 
et  de  toiles.  Il  y  a  2  ^î^  et  2  paroisses. 

ARRAS ,  V.  de  France  (  Pas-de-Calais  ) ,  sur 
la  Scarpe  et  le  Crinchin,  ch.-l.  d'arrond.  et  de 
cant. ,  évèc.  suffragant  de  Paris ,  place  forte 
de  2*  classe,  tribunaux  de  l"  instance  et  do 
comm.  Elle  est  bien  bâtie,  et  défendue  par  une 
citadelle  élevée  par  Vauban  en  1640.  On  y  re- 
marque la  cathédrale,  l'hôtel-de-ville ,  plusieurs 
places,  le  beffroi.  Arras  possède  1  belle  biblio- 
thèque, avec  collection  de  tableaux ,  de  gravures 
et  d'objets  d'arts,  1  académie  de  belles-lettres, 
1  société  littéraire,  1  société  d'encouragement 
pour  les  arts,  1  jardin  botanique,  l'école  des 
sourds  et  muets  ;  des  fabr.  de  dentelles ,  de 
toiles  de  coton ,  de  bas  de  fil  et  de  coton  ,  de 
bonneterie,  d'étoffes  de  laine,  d'amidon,  de 
pipes,  des  filât.,  dos  tanneries,  des  corroieries, 
des  raffineries  de  sucre  et  de  sel.  Comm.  en 
objets  de  ses  fabr. ,  huile  de  colza  et  d'œillelte, 
savon,  bière.  Lieu  natal  de  Damiens,  des  deux 
Robespierre  et  de  Lebon.  —  Cette  ville  est  fort 
anc.  ;  on  pense  que  c'est  VOrigiacum  de  Ptolé- 
mée  et  la  JSemetacum  de  l'itinéraire  d'Antonin, 
que  César  nomme  Nemetocena.  C'était  la  cap. 
des  Atrebates,  et  plus  tard  celle  de  l'Artois.  Elle 
a  été  cédée  définitivement  à  la  France  par  le  traité 
des  Pyrénées.  25,485  habit.  A  441.  (de  poste)  1/2 
N.  de  Paris.  Lat.  N.,  50»  17'  34"  ;  long.  E. , 
0°26'10". 

ARREAU,  pet.  V.  de  France  (Hautes-Pyré- 
nées ) ,  au  confl.  de  la  neste  d'Aure  et  de  la  neste 
de  Louron;  ch.-l,  de  cant.  Fabr.  de  cordellats 
ou  fleurets  de  la  vallée  d'Aure,  de  draperie 
grossière  et  de  bonneterie  de  laine.  Elle  est  très 
anc.  1,480  habit.  S.  A  5 1.  2/3  S.  E.  de  Bagnè- 
res  en  Bigorre. 

ARREE ,  chaîne  de  mont,  de  France,  qui , 
sous  les  différents  noms  de  Menez ,  Fentresque, 
Menebret,  et  Arrée  proprem.  dit,  se  dirigent 
de  la  source  de  la  Rame  (  4"  52'  de  long.  0.  ) 
à  l'extrémité  du  départ,  du  Finistère,  en  cou- 
vrant toute  la  péninsule  Armorique.  Ces  mont. , 
dont  la  hauteur  moyenne  est  d'à  peu  près  300 
mètres,  sont  granitiques,  arides,  et  d'un  as- 
pect sauvage. 

ARRENES,  com.  de  France  (Creuze).  1027 
habit.  A  1 1.  1/2  S.  0.  de  Bénévent. 


\  ARU  -  108  ~ 

ARRSNS-,  corn,  de  France  (Hautes-Pyré- 
nées ).  1,092  habit.  A  5  1.  S.  0.  d'A''Se|f  •. 

ARILXR,  pet.  rov.  musulman  de  1  Afrique 
or. ,  dont  la  ville  d'ArVer  ou  Harrer  est  la  capit. 
(Test  le  noyau  de  ce  fameux  roy.  d  Adel  dont  les 
anciens  Portugaisontlant  parle.  Il  dominaitiadis 
une  partie  de  l'état  de  l'Adaiel  (Adel)  de  nos 
caries,  dont  lech.-l.  est  Zeyla,  et  toute  la  côte 
depuis  cette  ville  jusqu'au  cap  Gardafouy.  Dans 
le  xni«  siècle,  il  avait  pour  capit.  Auça-Gourel  ou 
Auça-Gouriel,  nommée  aussi  Abxia.  Cet  état 
envahit  souvent  l'Abyssinie  et  montra  un  achar- 
nement fanatique  contre  ses  peuples  chrétiens. 
11  est  temps  de  rectifier  ce  point  important  dont 
je  dois  l'explication  aux  Somâlis ,  et  de  réparer 
cette  omission  qu'il  faut  reprocher  à  tous  les 
dictionnaires  géographiques. 

ARRON  ,  com.  de  France  (Eure-et-Loir). 
?,08i  hahit.  A  1  1.  d/2  N.  N.  0.  de  Courlalin. 

ARROlffCHES  (  Septem  Jrœ  ) ,  bg.  du  Por- 
tugal (  Alera-Tejo).  3,000  habit.  A  6  1.  S.  S.  0. 
de  Portalègre. 

ARRONES,  com.  de  France  (Allier).  1,062 
habit.  A  1  1. 1/2  0.  S.  0.  de  Mayet-de-Montagne. 

ARROS,  com.  de  France  (Basses-Pyrénées). 
1,400  habit.  A  5/4  de  1.  N.  N.  0.  de  Nay. 

ARROS,  riv.  de  France  (  Hautes-Pyrénées), 
affl.  de  l'Adour.  Cours,  17  1. 

ARROU,  groupe  d'iles  dont  je  n'ai  pu  trou- 
ver aucune  description  ,  auquel  Malte-Brun  , 
Balbi  et  d'Urville,  n'ont  consacré  que  six  lignes, 
et  dont  on  n'a  nommé  jusqu'à  ce  jour  que 
quatre  à  cinq  en  altérant  leurs  noms  ;  il  faut  en 
compter,  à  ma  connaissance,  trente,  dont  trois 
sont  assez  importantes  ;  voici  leurs  noms  véri- 
tables :  Kobror,  Maïkor,  Tranna,  Workar,  dont 
le  port  est  Longar;  Waria,  Kola,"NVassia,Wadja, 
Wokan,  qui  a  un  port  nommé  Fanabol;  Kalfàni, 
Waham,  Wamma,  dont  le  port  est  Dobo  ou  Toba; 
Noba,  Jeddin  ,  Wanna,  Marim  ,  Doer,  Karvar, 
Wateh,  Jobdi ,  Kri ,  Bentogodjang,  Ibabi,  au 
N.  de  Maïkor;  une  autre  île,  Babi,  au  N.  0.  de 
l'île  Workar ,  et  cinq  à  six  dont  j'ai  oubhé  les 
noms  :  elles  sont  entre  les  5"  et  7»  de  lat.  et  les 
152°  et  155°  de  long,  à  l'E.  Je  les  considère 
comme  faisant  partie  de  la  Mélaiiésie  et  non  de 
la  Malaisie,  ainsi  que  l'a  fait  Balbi,  parce  que  les 
habit,  ne  sont  pas  Malais  comme  ceux  de  leurs 
voisins  des  trois  îles.  Elles  sont  entourées  d'un 
récif  qui  entoure  le  N.,  le  S.  et  toute  la  partie 
or.  de  ce  groupe;  ces  belles  îles  sont  fertiles  et 
bien  peuplées.  Une, entre  autres, située  au  centre 
du  groupe,  surpasse  en  beauté  tout  ce  que  l'ima- 
gination des  poètes  orientaux  a  jamais  conçu. 
C'est  là  que  le  grand  oiseau  de  paradis  s'élance 
comme  un  ballon,  et  se  sort  de  plumes  placées 
au  dessous  de  ses  ailes  comme  d'un  parachute. 
Les  naturels  l'appellent  l'oiseau  du  soleil  ;  il  y 
est  indigène ,  ainsi  que  le  lori ,  dont  les  teintes 
rouges,  variées  et  si  brillantes,  surpassent  celles 
de  la  plus  belle  tulipe;  et  le  papoua,dont  le  plu- 
mage d'azur  est  plus  éclatant  que  l'azur  des 
cieux  ;  le  maïnou,  au  plumage  d'un  bleu  foncé 
métallique.  L'on  y  trouve  le  maïnat,  dont  la  crête, 
le  bec  et  les  pattes  resplendissent  d'or,  et  qui 
est  marqué  d'une  grande  tache  blanche  au  mi- 
lieu de  ses  rémiges;  et  le  paon,enorguciUi  de  sa 
parure  ;  et  de  petits  oiseaux  écarlates,  d'une  ad- 
mirable b«euté,sG  uourrissant  d'éjiicôa  (jui  exha- 


ART 

lent  de  tous  côtés  leurs  parfums  aromatiques. 

Cette  île  centrale  a  une  anse  assez  commode; 
mais  les  indigènes,  un  peu  farouches,  ne  per- 
mettent guère  aux  Européens  d'y  débarquer  ; 
je  conseillerai  aux  voyageurs  de  ne  s'y  rendre 
que  sur  un  vorohoro  avec  un  équipage  beugui 
et  velu  comme  eux.  Ces  îles  sont  gouvernées 
par  des  chefs  indépendants.  Les  Hollandais 
avaient  eu  autrefois  quelques  établissements  à 
^Yamma,  Maïkoz  et  Wadjir.  M.  le  .baron  Vander 
Kapellen  ,  gouverneur  général  de  l'Océanie  hol- 
landaise en  1824,  y  envoya  deux  bâtiments  pour 
y  réorganiser  le^  anciens  établissements  et  les 
relations  avec  ces  indigènes  ;  mais  il  y  éprouva 
plus  de  difficulté  qu'avec  les  chefs  des  îles  Key, 
qui  sont  vassaux  des  Hollandais.  Les  indigènes 
trafiquent  avec  la  côte  de  la  Papouasie  ou  Nou- 
velle -  Guinée.  Le  groupe  d'Arrou  peut  devenir 
une  station  importante  de  pêcheurs  de  cachalots, 
car  ce  cétacé ,  nommé  improprement  baleine  à 
spermaceti ,  abonde  dans  les  mers  qui  baignent 
les  côtes  de  ces  trente  îles.  Quelques  baleiniers 
commencent  à  fréquenter  ces  parages.  —  G.  L. 
D.  de  RiENzi. 

ARROTTX,  riv.  de  France  qui  prend  sa 
sour.  dans  le  départ,  de  la  Côte-d'Or,  arrose  ce- 
lui de  Saône-et-Loire ,  et  se  jette  dans  la  Loire 
à  Digoin.  Cours,  2o  l.,  dont  5  flottables,  de  Tou- 
lon à  Gueugnon,  et  4  navigables,  de  Gueugnon 
à  son  embouchure. 

ARROTO  DIX  PUERTO ,  bg.  d'Espagne 
(Estramadure),  dont  l'église  renferme  de  beaux 
tableaux  de  morale.  Fabr.  de  draps  et  de  faïences. 
5,010  habit.  A  4  l.  0.  S.  0.  Cacerès. 

ARS,  com.  de  France  (Creuse).  1,155 habit. 
A  2  1. 1 '2  N.  0.  d'Aubusson. 

ARSACISES.  La  terre  des  Arsacides  fut 
découverte  par  Surville,  et  elle  occupe  l'extré- 
mité N.  0.  de  l'archipel  de  Salomon.  C'est,  sui- 
vant Fleurien,  parce  que  leshabit.  montrèrent  un 
caractère  perfide  et  sanguinaire  qu'il  leur  donna 
ce  nom,  les  comparant  aux  fameux  assassins^ 
faussement  nommés  arsacides ,  de  la  Perse  et 
de  la  Syrie.  L'opinion  de  Bougainville  était  que 
ces  terres  appartenaient  au  groupe  d'iles  qu'il 
nomma  Loiiisiade.  Vile  de  Bougainville  ,  ainsi 
nommée  en  l'honneur  du  navigateur  français  , 
est  haute ,  montueuse ,  vers  la  côte  N.  E.,  et  son 
extrémité  boréale  s'abaise  insensiblement  en 
une  pointe  de  terre  basse  et  resserrée ,  qui  sem- 
ble jointe  à  l'île  de  Bouka.  Elle  est  peuplée.  Sa 
position  est  de  5°  52'  à  6°  55'  de  lat.  S.,  et  de 
152"  14'  à  155°  25'  de  long.  E.  Voy.,  pour  les 
autres  îles,  le  mot  Salomon. 

ARS-EN-RÉ,  b.  de  France  (Charente-Inf.), 
à  l'extrémité  occ.  de  l'île  de  Ré,  avec  une  \Hii. 
rade  qui  sert  à  l'exportation  du  sel  de  ses  salines. 
5,875  habit.  ^  distribution.  AGI.  1/2  0.  N.  0. 
de  La  Rochelle. 

ARSIUiE  ou  AXYLAH  {Julia  Traducta)^  pet. 
V.  de  l'emp.  deMarok,  sur  l'océan  Atlantique, 
avec  un  pet.  port  défendu  par  un  chàt.-fort. 
1,000  habit.  A  10  1.  S.  S.  0.  deTangih. 

ARS-SUR-MOSEIiIiE,  com.  de  France 
(Moselle).  1,598  habit.  A2  l.  S.  0.  de  Metz. 

ART,  bg.  de  Suisse  (Schvvitz),  sur  le  lac  et  à 
2  l.  1/2  S.  de  Zug.  L'église  St. -George  est  digne 
de  remarque,  ainsi  que  l'immense  bassin  en 
granit  d'une  fontaine. 


AKV 


109 


ASC 


ARTA ,  lig.  d'Espagne ,  Tun  (U«  plus  riches 
do  Tilc  do  Majorque.  8,000  hal.it.  A  0  1.  S.  E. 
d'Alcudia. 

ARTA,  pet.  V.  de  la  Turkio  (PEurope  (Al- 
banie), qui  a  pour  port  la  pet.  v.  de  Salagora  , 
sur  le  vaste  golfe  d'Aria,  près  de  l'enib.  do  la 
riv.  de  ce  nom  (rauc.  Arcthon).  Archev. 
grec.  Comm.  de  bétail ,  vin  ,  tabac,  coton,  chan- 
vre, cuir,  etc.  Le  vaste  golfe  d'Arta,  dit  aussi  de 
Pronsa,  est  d'une  navigation  dangereuse.  9  à 
10,000  habit.  A  12  1.  S.  d'ianina.  Lat.  N., 
39«  18';  long.  E.,'18"  W. 

ARTANÀ ,  bg.  d'Espagne  (Valence) ,  à  4  1. 
0.  S.  0.  de  Caslillon  de  la  Plana.  4,000  habit. 

ARTABINTEâ,  com.  de  France  (Indre-et- 
Loire).  1,000  habit.  A  2  1.  0.  de  Montbazon. 

ARTAS,  com.  de  France  (Isère).  4,250  habit. 
Al  1.  N.  de  St.-Jean-de-Bournay. 

ARTANAT,  bg.  de  France  (Loire),  ch.-l. 
de  cant.  Fabr.  de  couteaux  renommés.  ^. 
«^.  A  5  1.  2/3  N.  d'Orléans. 

ARTERSr ,  pet.  v.  de  Prusse  (Mersbourg), 
avec  1  gr.  saline  et  1  salpêtrière.  3,000  habit. 
A  5  1.  l/i  S.  de  Sangerhausen. 

ARTHEZ,  bg.  de  France  (B.-Pyrénées) , 
ch.-l.  de  cant.  1569  habit,  (la  com.)  A  2  l. 
N.  N.  0.  d'Arlix. 

ARTHEZ-D'ASSON  ,  com.  de  France  (B.- 
Pyrénées). d,5T2  habit.  A  2  1.  S.  de  Bourgneuf- 
en-Betz. 

ARTHON,  com.  de  France  (Loire-Inf.). 
1,797  habit.  A  2  1.  N.  de  Bourgneuf-en-Betz. 

ARTIGAT,  com.de  France  (Ariège).  1,204 
habit.  A  3  1.  N.  E.  du  Mus-d'Azd. 

ARTOIS  ,  anc.  prov.  de  France  ,  qui  forme 
la  majeure  partie  du  départ,  du  Pas-de-Calais. 

ARTOWWE  ,  pet.  v.  de  France  (Puy-de- 
Dôme),  dans  un  beau  pays,  sur  la  Morges.  1,892 
habit,  (la  com.)  Ail.  1/4  0.  S.  0.  d'Aigueperse. 

ARTZ ,  pet  riv.  de  France  (Morbihan),  qui 
sejette  dans  rOreste,près  de  Bedon.  Cours,  131., 
dont  1  navigable. 

ARUBA ,  pet.  île  des  Antilles ,  appartenant 
à  la  Hollande.  Elle  est  à  16  1.  0.  de  Curaçao. 

ARUDir,  bg.  de  France  (Basses-Pyrénées), 
l_,865Jiabit.  (la  com.)  g" 


dis 


ch.-l.  de  cant 

tribution.  A  3  1.  E.  S.  E.  d'Oloron 

ARUNDEIi,  pet.  V.  d'Angleterre  fSussex), 
sur  l'Arun.  Il  s'y  fait- un  gr.  comm.  de  bois  et 
de  tan.  C'était  autrefois  une  place  forte.  2,500 
habit.  A  3  1.  0.  de  Chichester. 

ARVA ,  comté  de  Hongrie ,  dans  la  partie 
septentr.,  ou  entre  la  Gallicie  et  celui  du  Siptan. 
Il  a  102  1.  carr.,  85,000  habit.  5  bg.  et  90  vg. 

ARVE,  riv.  des  Etats  Sardes  (Savoie),  qui 
descend  avec  fracas  de  la  vallée  de  Chamouny, 
passe  à  Clum  et  Carouge ,  et  se  jette  dans  le 
llhône.  Cours,  20  1.  Elle  est  très  rapide  et 
inonde  ses  rives. 

ARVERT,  h^.  de  France  (Charente-Inf.), 
qui  fait  un  comm.  considérable  en  sel,  vin, 
poisson  frais  et  salé,  et  surtout  en  sai'dines. 
2,402  habit,  (la  com.)  A  1  1.  S.  de  la  Trem- 
blade. 

ARVEYRES  ou  St.-Pierre-de-Vaux,  com. 
de  France  (Gironde).  1,377  habit.  A  1  1.  1/4 
S.  E.  de  Libourne. 

ARVIEU,  com.  de  France  (Aveyron).  1,480 
habit.  A  3  1.  E  de  Cassagnos-Bogenbès. 


ART£LI.AR]>,  b.  des  l-llats  Sardcô  (Savoie), 
avec  des  litiges  considérables.  1,200  nabit.  A 
5  1.  S.  E.  de  Chambéry. 

ARVUXERS,  coin,  de  France  (Somme). 
1,1  iO  iiabil.  A  1  1.  E.  S.  E.  d'Hangest. 

ARZAX,  com.  de  France  (Morbihan).  1,235 
habit.  A  2  I.  S.  E.   de  Murillac. 

ARZAMAS,  v.  de  Bussie  (Nejni-Novgorod), 
anc.  et  inal  bAtie.  2  églises  en  pierre.  Fabr. 
d'orfèvrerie  et  de  savon,  teintureries,  tanneries, 
forges.  Gr.  coirmi.  de  toiles  à  voiles  avec  St.-Pé- 
tersbourg.  8,000  habit.  A  23 1.  S.  de  Nejni-Nov- 
gorod. 

ARZANO,  V.  de  France  (Finistère),  ch.-l.  de 
cant.  1,87(5  habit.  (  la  com.)  A  1  1.  E.  N.  E.  de 
Quimperjé. 

ARZEON  (Arsenaria),  pet.  v.  de  la  régence 
d'Alger,  prov.  et  à  8  I.  N.  N.  E.  d'Oran.  On 
exporte  par  son  port  beaucoup  de  grains.  Il  y 
a  près  de  là  des  salines. 

ARZIGNASro,  bg.  du  roy.  Lombard-Vé- 
nitien (Vicence),dans  une  plaine  agréable.  Fabr. 
de  drap,  lilat.  de  soie,  teintureries,  fours  à  chaux 
et  à  briques  ;  comm.  de  drap,  toiles,  soie  grège, 
vins  et  bétail.  2  mines  de  houille  aux  env.  A 
5  1.  3/4  0.  S.  0  de  Vicence. 

ARZOKT ,  com.  de  France  (Morbihan),  2,210 
habit.  A  2  1.  N.  0.  de  Sarzeau. 

ARZROUM,  gr.  V.  d'Arménie,  dont  le  nom 
arménien  est  6'arm,  dans  une  vaste  plaine,  très 
élevée ,  et  au  pied  d'une  haute  montagne ,  non 
loin  du  bras  septentr.  de  l'Euphrate.  Elle  a 
acquis  une  gr.  renommée  par  son  industrie , 
principalement  dans  la  fabr.  des  armes,  et  par 
son  comm.,  surtout  d'expédition  et  de  transit, 
et  sa  popul.  est  d'env.  100,000  âmes.  Parmi  ses 
nombreuses  mosquées,  on  doit  citer  VOulou- 
djami,  qui  est  immense;  la  douane,  quelques 
uns  de  ses  marchés ,  de  ses  bazars  et  de  ses 
caravanserais  ,  sont  les  édifices  les  plus  remar- 
quables. Dans  l'ancien  couvent,  qui  sert  d'arme- 
nal  aux  Turks ,  et  qui  remonte  à  la  plus  haute 
antiquité  ,  les  Busses  ont  découvert ,  pendant 
l'occupation  de  celte  ville,  des  boucliers,  des 
casques,  des  arcs,  des  hallebardes  et  autres 
armures  du  plus  beau  travail ,  qui  paraissent 
avoir  appartenu  aux  Arabes  du  temps  des  ca- 
lifes. Arzroum  est  un  des  boulevards  de  l'em- 
pire ottoman  du  côté  de  la  Bussie  et  de  la  Perse, 
et  le  ch.-l.  du  paschâlik  de  ce  nom.  Son  paschâ, 
en  sa  qualité  de  général  en  chef  pei-manent  da 
l'armée  de  Perse  (iran-seraskeri),  étend  sa  jurid. 
surlesterritoires  soumis  aux  paschàsde  Kars,  de 
Eayazid  ,  de  Van,  de  Mouch,  de  Moussoul,  do 
Trèbizonde,  et  sur  la  partie  du  territoire  du  pa- 
schâlik d'Akhal-Tsikhé  (Tchildir)  qui  est  restée 
au  pouvoir  des  Turks  ;  mais  son  autorité  est  très 
bornée,  surtout  à  l'égard  des  paschàs  hérédi- 
taires de  Van,  de  Mouch,  de  Bitlis  et  de  Bayazid, 
qui  sont  pour  ainsi  dire  des  princes  indépen- 
dants. Arzroum  est  à  180  1.  de  Constanlinople. 
Lat.  N.,  39»  5';  long.  E.,  39°  26'.-Fontanier, 
Jacques  Maccartiiy  et  G.  L.  D.  de  Bienzi. 

ASCABATIiAKT ,  riv.  du  Guatimala ,  qui 
se  jette  dans  le  golfe  Dolu,  près  de  Racapa.  Son 
cours  est  de  100  1. 

ASCAIN,  com.  de  France  (Basses-Pyrénées), 
1,014  habit.  A  \  1.  3/4  S- 1.  de  St.-Jean-de^ 
Luze. 


ASC 


—  110 


ASC 


ASCArON,  V.  de  Syrie  (Palestine),  détruite 
par  Salâheddin  à  l'époque  des  croisades.  A  lU  1. 
S.O.  deDiaffa.  ,,      , 

ASCENSION  (L'ILE  DE  l' )  est  Une  terre 
basse  mêlée  de  plaines  et  de  hauts  pitons  qui 
présentent  partout  un  sol  volcanique  semé  de 
scories,  située  dans  l'océan  AtlanUque  par  le 
7o5o'29"delat.  S.,  et  lel6o43  ô^  de  long, 
occ.  (mont,  de  la  Croix).  Elle  a  env.  ù  1.  de 
Ion"  sur  2  de  large,  et  env.  âO  milles  de  cir- 
con°".  Cette  île  était  déserte  il  y  a  quelques  an- 
nées; mais  en  4815  le  gouvernement  anglais  , 
crai'^nant  que  quelque  puissance  ne  ^^nt  s'y 
fixer  dans  Tintenlion  de  délivrer  le  grand  em- 
pereur qui  gémissait  alors  à  Ste.-Hélène  sous 
les  verrous  d'Hudson-Lowe ,  y  plaça  un  lieute- 
nant de  vaisseau  avec  23  hommes.  Aujourd'hui 
on  y  compte  HO  marins  avec  4  lieutenants, 
1  chirurgien  et  son  aide,  1  agent  comptable, 
quelques  soldats  et  SO  noirs,  sous  les  ordres 
d'un  capitaine  :  en  tout22i  hommes  depuis  1828. 

Cette  pet.  colonie  s'est  déjà  distinguée  par  des 
prodiges  de  patience  et  d'intelligence.  On  s'est 
d'abord  occupé  des  routes,  car  les  moyens  de 
communication  sont  la  méthode  la  plus  sûre 
pour  augmenter  les  relations ,  l'industrie  et  le 
commerce.  Aussi  ce  sont  les  routes  qui,  d'a- 
bord, ont  fixé  partout  l'attention  des  Anglais, 
dans  leurs  colonies  comme  dans  la  mère-pa- 
trie. La  première,  surtout,  était  indispensable: 
c'est  celle  qui  conduit  à  Green-Mountain  (  la 
montagne  verte)  et  aux  sour.  du  Dampier,  à  un 
mille  et  demi  du  rivage,  et  le  seul  réservoir 
d'eau  douce  que  possède  cette  petite  colonie , 
et  elle  est  si  peu  abondante,  que  chaque  homme 
est  à  la  ration  d'un  gallon  et  demi  d'eau  par 
jour,  et  cela  pendant  toute  l'année.  M.  Bote , 
gouverneur  actuel,  a  fait  creuser  un  réservoir 
pour  avoir  de  l'eau  en  réserve  en  cas  de  besoin 
pour  les  cas  de  sécheresse  et  pour  la  provision 
des  navires  qui  seraient  dans  un  besoin  pressant. 
L'eau  qu'on  donne  aux  bestiaux  provient  de  la 
toiture  de  l'étable  qui  reçoit  l'eau  des  nuages  , 
et  enfin  on  a  placé  de  petits  abreuvoirs  dans 
différents  lieux  delà  campagne  pour  les  volailles 
qu'on  a  lâchés  dans  l'île. 

Le  navire  de  Dampier,  le  Rosback,  ayant 
sombré  en  1701  près  de  l'Ascension ,  l'équipage 
se  sauva  dans  cette  île,  où  il  fut  recueilli  trois 
semaines  après  par  un  navire  anglais.  Ce  fut 
Dampier  qui  découvrit  le  réservoir  qui  porte 
6011  nom,  en  suivant  de  loin  un  troupeau  de 
chèvres  qui  allait  s'y  désaltérer.  Les  maisons  y 
sont  construites  en  pierre  du  pays.  Autrefois  il 
n'y  avait  que  des  chèvres ,  des  tortues  et  du 
poisson ,  et  on  tirait  les  vivres  du  dehors  comme 
on  retire  encore  de  la  chaux ,  du  plâtre,  etc., 
du  cap  de  Bonne-Espérance.  Aujourd'hui  on  y 
joint  des  bœufs,  des  moulons,  des  cochons, 
des  volailles,  telles  que-poules,  dindes,  pigeons, 
et  même  des  légumes  et  des  fruits  d'Europe 
qu'on  a  obtenus  dans  rétabhssement  de  Qreen- 
Mountain,  car  cette  terre  n'a  pas  d'arbres  à 
fruits  indigènes. 

Ce  poste ,  situé  sur  le  flanc  d'une  colline ,  est 
vraiment  pittoresque  et  assez  fertile,  parce  que 
des  nuages  humectent  constamment  cette  partie 
de  l'île ,  et  que  des  matières  volcaniques  brisées 
ou  décomposées  est  résulté  une  excellente  terre 


végétale.  C'est  une  oasis  au  milieu  d'un  pays 
sauvage  et  aride  où ,  après  l'action  du  volcan  , 
il  n'est  resté  que  des  cratères  éteints  et  des  pi- 
tons rouges  et  noirs.  Les  tortues  de  mer  sont  la 
plus  grande  richesse  de  l'île.  Elles  appartiennent 
à  l'espèce  verte  (testudo  viridis),  ainsi  nommée 
à  cause  de  la  couleur  de  sa  graisse.  Cette  tortue 
est  une  excellente  nourriture.  Les  femelles  seules 
se  rendent  sur  la  grève  de  l'île  pour  déposer 
leurs  œufs ,  de  décembre  en  juin,  dans  un  large 
trou  qu'elles  font  dans  le  sable,  et  qu'elles  re- 
couvrent pour  retourner  à  la  mer.  Elles  pondent 
ensuite  de  70  à  80  œufs,  deux  ou  trois  fois  par 
saison.  Les  œufs  ont  un  pouce  et  demi  de  diamè- 
tre. Elles  paraissent  vivre  de  fucacées.  La  vie  de 
ces  amphibies  est  fort  tenace,  et  elles  peuvent 
s'abstenir  de  nourriture  trois  ou  quatre  mois. 
Quelques  unes  de  ces  tortues  pèsent  jusqu'à 
900  et  même  1,000  livres  ,  mais  la  partie  man- 
geable ne  dépasse  pas  100  à  150  livres.  Chaque 
homme  de  la  garnison  en  reçoit  une  livre  par 
jour  en  guise  de  bœuf.  La  graisse  sert  à  faire 
une  excellente  huile  pour  la  cuisine,  et  c'est  de 
cette  partie  semi-cartilagineuse  qui  lie  le  dos 
au  ventre  qu'on  fait  la  fameuse  soupe  de  tortue, 
qui  est  aussi  agréable  qu'irritante.  Cette  viande 
est,  au  reste,  d'une  digestion  facile.  Les  navires 
de  relâche  à  l'Ascension  en  font  des  provisions , 
et  les  paient  ordinairement  12  piastres  la  pièce 
(env.  60  fi\).  On  les  prend  avec  la  plus  grande 
facilité ,  mais  elles  arrivent  rarement  en  Eu- 
rope ,  parce  qu'elles  souffrent  trop  pendant  une 
longue  traversée.  —  G.  D.  De  Rienzi. 

ASCENSION ,  baie  du  golfe  du  Mexique 
(Amérique  septentr.),  sit.  sur  la  côte  or.  du  Yu- 
catan  ;  elle  est  semée  au  centre  par  une  chaîne 
de  pet.  îles.  Le  centre  est  par  19°  20'  de  lat.  N., 
et  par  90»  17'  de  lorng.  0. 

ASCHAFFENBURG ,  pet.  V.  de  Bavière 
(Bas-Main),  sur  un  coteau  et  sur  le  Main;  avec 
1  école  de  dessin,  1  collection  de  tableaux,  1  bi- 
bliothèque, des  tanneries  et  des  fabr.  de  sucre 
de  betterave.  Comm.  de  bois  et  d'entrepôt.  Près 
de  là  est  le  superbe  château  des  électeurs  de 
Mayence.  6,500  habit.  A  4  1.  1/4  N.  0.  de 
Wurzburg. 

ASCHANTI,  contrée  de  l'Afrique  occiden- 
tale, entre  la  Côte-d'Or  et  les  montagnes  de 
Khouiig,  et  qui  tire  son  nom  des  Aschantis,  peu- 
ple qui  l'habite.  Elle  a  une  étendue  d'à  peu  près 
1,800  1.  carr.,  et  est  isolée  de  toutes  parts  au 
milieu  de  22  états  qui  en  sont  tributaires.  Sa 
surface  fait  partie  d'une  des  terrasses  qui  de  l'in- 
térieur s'étagent  jusqu'à  la  mer;  elle  est  ondu- 
lée, bien  arrosée,  fertile  et  couverte  dans  quel- 
ques parties  de  forêts ,  où  le  lion ,  le  sanglier,  le 
bufïle,  la  gazelle,  le  cerf,  le  rhinocéros,  le  singe  et 
une  multitude  d'oiseaux,  trouvent  un  refuge. Les 
éléphants  et  les  chameaux  y  sont  très  communs, 
et  les  panthères  excessivement  nombreuses.  Le 
coton  est  cultivé  avec  succès,  ainsi  que  le  tabac, 
quoique  ce  dernier  ne  le  soit  pas  en  assez  gr. 
quantité  pour  la  consommation,  dont  l'excédant 
est  fourni  par  les  Portugais.  Les  yams  et  le  plan- 
tain forment  la  principale  nourriture  des  habi- 
tants, la  culture  des  céréales  y  étant  négligée; 
ils  mangent  aussi  du  bœuf,  du  mouton,  d^v 
bufïle,  du  porc,  du  chevreuil  et  du  singe,  qu'ils 
recherchent  surtout.  Un  préjugé  religieux  dé- 


ASC 


^  111  ^ 


ASl 


fend  à  la  (hmille  royale  do  touclier  h  la  viande  de 
bœuf.  Le  breuvage  ordinaire  de  la  popul.  est  le 
vin  fermenté  de  palmier.  On  boit  souvent  aussi 
un  breuvage  qui  ressemble  à  la  bière. 

Les  Aschantis  différent  très  sensiblement  des 
peuples  nègres  qui  les  entourent  ;  le  caractère 
de  leurs  traits,  leur  langue,  quelques  unes  de 
leurs  coutumes,  plusieurs  traditions,  prouvent 
suflisamment  qu'ils  sont  d'origine  étrangère. 
Bowdich,  auquel  nous  devons  beaucoup  de  dé- 
tails sur  les  Aschantis ,  les  croit  une  colonie 
d'Ethiopiens  des  bords  du  Nil  -  Supérieur.  Les 
hommes,  quoique  bien  faits,  sont  moins  muscu- 
leux  que  les  Fantis,  leurs  voisins  de  la  côte;  ils 
ont  généralement  le  nez  aquilin.  La  beauté, 
chez  les  femmes,  n'est  guère  ordinaire  que  dans 
les  hautes  classes;  là  aussi  on  trouve  beaucoup 
de  propreté ,  tandis  que  le  peuple  est  générale- 
ment aussi  sale  qu'il  est  insolent  et  licencieux. 
Soï-Toutou,  le  monarque  régnant  en  1818,  con- 
venait que  c'était  la  race  la  plus  perverse  qu'il 
conniit.  La  langue  des  Aschantis  abonde  en 
voyelles,  n'a  pas  d'aspirations,  et  est  par  consé- 
qent  douce  et  harmonieuse.  Si  à  cela  on  joint  une 
grande  abondance  de  figures  pittoresques  ,  des 
variations  de  tons  dans  le  môme  mot  pour 
signifier  des  choses  différentes,  un  geste  vif 
et  gracieux ,  on  pourra  se  faire  une  idée  du 
caractère  de  la  conversation.  Toutefois  la  mu- 
sique y  est  encore  dans  l'enfance,  quoique  les 
instruments  soient  assez  variés.  Ce  peuple  ne 
manque  pas  d'une  certaine  industrie  ;  il  con- 
naît le  tirage  et  la  teinture  des  tissus  de  coton; 
et  ses  habitations ,  qui  ne  sont  du  reste  que  de 
simple  cabanes  ,  sont  ornées  de  dessins  colorés 
et  de  reliefs.  Ses  relations  commerciales  sont 
très  suivies ,  et  a'étendent  au  N.  jusqu'à  Ten- 
Boktoue.  En  échange  des  cauris ,  de  la  soie , 
des  étoffes  diverses,  du  rhum,  du  tabac,  du 
plomb ,  de  la  poudre  et  des  armes ,  qu'il  reçoit 
des  ports  de  la  côte,  il  donne  des  tissus  de  co- 
ton, de  la  poudre  d'or  et  du  beurre  végétal.  Une 
pièce  d'étoffe  passée  autour  de  la  ceinture  et 
descendant  jusqu'aux  genoux,  est  le  costume 
généralement  adopté.  Les  gens  riches  la  portent 
plus  grande ,  plus  fine ,  et  quelquefois  rejetée 
par  dessus  les  épaules.  Ils  se  couvrent  le  corps 
d'un  grand  nombre  d'anneaux  ,  de  colliers,  de 
pendants  et  de  fétiches  (  charnics  )  en  or  de 
toutes  formes  ;  car  les  Aschantis  sont  excessi- 
vement superstitieux ,  et  c'est  à  cela  seul  que 
les  prêtres  n'  hammédans  établis  parmi  eux 
doivent  quelque  considération  ;  ce  sont  eux  qui 
délivrent  les  fétiches ,  renferment  des  sentences 
religieuses  écrites  sur  de  petits  morceaux  de  pa- 
pier. L'adoration  de  ces  fétiches  contrebalance 
encore  puissamment  la  religion  de  Mohammed, 
et  maintient  encore ,  en  dépit  des  mollahs  ou 
torêtres  arabes,  l'horrible  coutume  des  sacrifices 
humains.  Peu  de  nations  aiment  autant  verser 
le  sang  de  leurs  frères,  et  ces  exécutions  san- 
glantes se  répètent,  on  peut  dire,  presque  inces- 
samment. L'Aschanti  ne  respire  aussi  que  la 
guerre,  et  le  meilleur  de  ses  rois  est  celui  qui  le 
conduit  le  plus  souvent  au  carnage.  Rien  de 
plus  fantastique  que  le  costume  guerrier  des 
chefs  militaires.  Mais  par  une  coutume  assez  bi- 
zarre,et  qui  était  aussi  en  usage  chez  lesEgyp- 
litiiis,  on  ne  combat  jL>)ua  Hprès  le  couchor  du 


soleil.  Lô  gouvernement  est  monarchique  ;  le 
roi ,  quoique  en  apparence  soumis  à  la  loi ,  est 
le  despote  le  plus  parfait  et  le  maître  de  tout  ; 
son  nom  est  toujours  précédé  du  mot  sat  ou  zat^ 
qui  est  peut-être  une  corruption  du  chah  (sei- 
gneur) dos  Persans.  Le  trône  est  héréditaire,  et 
cependant  chaque  avènement  est  l'occasion  de 
sanglantes  réactions.  Le  conseil  suprême,  com- 
posé de  quatre  personnes,  organisé  poiir  l'assis- 
ter dans  ses  fonctions,  n'a  d'autre  volonté  que  la 
sienne,  et  le  cabocyr  ou  conseil  des  chefs  mili- 
taires, appelé  originairement  à  les  discuter,  ne 
veille  plus  qu'à  leur  exécution.  Le  premier  il 
donne  l'exemple  de  la  polygamie,  qui  est  géné- 
ralement suivi.  Le  nombre  de  ses  lémmes  est 
considérable;  et  lorsqu'elles  sortent,  il  est  or- 
donné à  la  garde  qui  les  surveille  de  tirer  sans 
scrupule  sur  tout  ce  qui  les  approche.  Une  es- 
pèce de  garde  du  corps,  composée  d'esclaves, 
est  chargée  de  veiller  à  la  sûreté  de  sa  majesté, 
qui  réside  à  Coumassie,  capit.  de  l'emp.  C'est  là 
que  se  rendent  les  envoyés  du  Koranzah ,  du 
Bouroum  ,  de  l'Amina ,  de  l'Akoaapim  ,  de  l'A- 
kime,  de  l'Assine,  du  Fanti,-de  l'Ouarsa  ,  de 
l'Ahonta,  du  Goura,  du  Dinkara,  du  Saoni ,  du 
Sokou,  du  Takiima ,  les  principaux  états  tribu- 
taires de  l'Aschanti. 

ASCHERÈS ,  com .  de  France  (Loiret) .  \  ,449 
habit.  Ail.  1/2  N.N.  0.  de  Neuville-aux-Bois. 

ASCHXnSIiEBEN ,  pet.  V.  de  Prusse  (Mag- 
deburg),  sur  la  Wipper.  Fabr.  de  toiles  et  de 
flanelle,  tanneries,  carrières  de  pierre  à  chaux. 
8,800  habit.  Ail.  3/4  E.  de  Quedlinburg. 

ASCOXI  (  Asculum  ) ,  v.  des  Etats  Romains 
(Ferno  et  Ascoli).  Evêc.  Son  port  est  à  6  1.,  à 
l'emb.  du  Tronto.  Elle  a  été  fondée  l'an  155  après 
J.-C.  12,250  habit.  A  31  1.  N.  E.  de  Rome. 

ASCOU-SI-SATRIANO  (  Asculum  Apu- 
lum),  pet.  v.  du  roy.  de  Naples  (  Capilanate  )  ; 
évêc.  Elle  a  une  belle  cathédrale.  5,500  habit. 
A  4  1.  1/2  E.  S.  E.  de  Bovino. 

ASFELD-I.A-VIIXE ,  vg.  de  France  (  Ar- 
dennes),  sur  l'Aisne  ;  ch.-l.  de  cant.  1 ,248  habit. 
A  3  1.  0.  N.  0.  de  Tagnon. 

ASHBURTOM',  pet.  V.  d'Angleterre  (Devon), 
dans  une  vallée  ;avec  1  belle  église  ,  des  mines 
d'étain  et  de  cuivre.  3,400  habit.  A  7  1.  N.  E, 
de  Plymoulh. 

ASHBY-SE-I.A-ZOUCH,  pet.  V.  d;Ang1ô  • 
terre  (Leicester),  sur  le  canal  du  même  nom. 
Elle  joue  un  grand  rôle  dans  le  beau  roman 
d'Ivanhoëde  sir  Walter-Scott.  Fabr.  de  coton  et 
de  chapeaux.  Préparation  de  drèche.  3,400  habit, 
A  4  1. 1/2  S.  de  Derby. 

ASHTON  -  UNDER  -  IiTITE  ou  ASHTON- 
CROSS  ,  pet.v.  d'Angleterre  (Lancastre),  sur  le 
canal  d'Ashton  à  Manchester  ;  avec  des  fabr. 
considérables.  2,967  habit.  A 1 1.  0.  de  Newton. 

ASIAGO,  bg.  du  roy.  Lombard  -  Vénitien 
(Vicence),  sur  une  mont.;  ch.-l.  des  Sette-Com- 
muni  (voy.  Sette-Communi).  Fabr.  de  chapeaux 
et  de  rubans  de  paille  qui  donnent  chaque  an- 
née près  de  3  millions  de  fr.,  et  teintureries  re- 
nommées. 4,700  habit.  A101.1/2N.  de  Vicence. 

ASIE.  Considérations  GÉNÉRALES.  Cette  vaste 
région ,  la  plus  large  et  la  plus  peuplée  des  cinq 
parties  du  monde ,  en  est  aussi  la  plus  variée,  la 
plus  riche  et  la  plus  poétique.  L'Asie  est  le  ber- 
ceau des  peuples.  Là  sont  les  divers  foyers  de 


la  civilisation  humaine.  Lee  raœs  d'hommes,  les 
végétaux  et  les  animaux  en  sont  presque  tous 
originaires.  Les  cinq  principales  religions  du 
globe  y  ont  pris  naissance.  Les  sciences,  les  let- 
tres, les  arts,  les  lansïues,  y  trouvent  leurs  sour. 
Celle  gr.  terre  est  fecoiide  en  grands  hommes  ; 
et  malgré  robscurité  qui  enveloppe  les  annales 
d'une  partie  des  peuples  qu'elle  a  portés  dans 
son  sein ,  c'est  encore  celle  dont  les  fastes  re- 
montent d'une  manière  certaine  à  l'époque  la 
plus  reculée.  Son  sol,  qui  a  vu  naître  les  plus 
illustres  législateurs,  a  été  sillonné  par  les  plus 
célèbres  conquérants  du  monde.  Là  nous  con- 
templons encore  les  ruines  des  plus  gr.  états  : 
Jos  débris  de  Babylone  et  de  Ninive,  de  Palmyre 
et  d'Ilion ,  d'Ecbutane  et  de  Persépolis,  de  Bac- 
Ires  et  de  Palibofhra.  Là  subsistent  encore  l'Inde 
et  la  Chine,  debout  sur  les  ruines  des  plus  gr. 
empires.  Là  vivent  à  la  fois  l'Arabe  vagabond  et 
l'Arménien  industrieux,  le  Druse  simple  et  fru- 
gal, et  le  Chinois  voluptueux  et  rusé ,  le  Mahrate 
belliqueux  et  l'Hindou  pacihque.  Soit  que  nous 
considérions  l'Asie  sous  le  rapport  physiologique, 
soit  que  nous  l'envisagions  sous  celui  de  l'his- 
toire de  l'homme ,  elle  se  présente  toujours  à 
nous  avec  un  caractère  d'imposante  grandeur  et 
d'inépuisable  richesse.  Tout,  dans  ses  origines , 
dans  son  existence  même ,  est  mystérieux  ;  et 
que  de  choses  il  nous  reste  à  savoir  sur  ses 
peuples,  sur  leurs  races,  leurs  langues  et  leurs 
religions,  leurs  mœurs  et  leurs  institutions!  que 
de  particularités  nous  ignorons  sur  ses  mont., 
les  plus  h.  du  globe,  sur  ses  immenses  plateaux, 
ses  gr.  fleuves  et  ses  lacs,  immenses  comme  des 
mers  !  Son  nom  même,  son  nom  est  une  énigme. 
Cependant,  grâce  aux  travaux  des  anciens  et 
aux  recherches  des  voyageurs  les  plus  récents, 
les  plus  instruits,  je  n'ose  dire  les  miens,  j'entre- 
prendrai de  décrire  ce  pays  d'une  manière  assez 
claire  et  assez  complète,  quoique  succincte,  pour 
que  nos  lecteurs  puissent  le  connaître  aussi  bien 
que  l'état  de  la  science  le  permet. 

Étymologie  du  nom.  On  a  fait  de  nombreuses 
conjectures  sur  l'origine  du  nom  donné  à  ce  vaste 
continent.  Les  Grecs  l'ont  fait  dériver  d'Asia,  fille 
de  deux  divinités  fabuleuses,  l'Océan  et  Théthis  ; 
d'autres  l'ont  attribué  à  Asia ,  fils  d'Atys,  roi  de 
Lydie.  Le  savant  Bochart  croit  qu'il  vient  du  mot 
hébreu  ou  phénicien  j4si,  qui  veut  dire  milieu  ; 
mais  cette  opinion  n'est  appuyée  sur  aucune 
preuve  historique.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  parait, 
d'après  Homère ,  Hérodote  et  Euripide ,  qu'on 
donna  de  bonne  heure  le  nom  d'Asie  à  une 
partie  de  la  Lydie,  où  il  existait  une  tribu  appelée 
Asiones^  et  une  v.  du  nom  d'Asia.  Par  suite,  les 
Grecs  appliquèrent  cette  dénomination  à  toute 
l'Asie-Mincure,  et  successivement  à  toutes  les 
contrées  de  l'Orient,  au  fur  et  à  mesure  de  leurs 
découvertes. 

Gkocrapiiie  physique,  situation,  limites 
ET  étendue.  Je  comprendrai  sous  le  nom  d'Asie 
toutes  les  contrées  à  l'orient  de  l'Europe,  au  N. 
de  l'Afrique ,  et  à  l'occident  de  l'Amérique  sep- 
tentr.  Les  limites  de  l'Asie  sont  en  partie  natu- 
relles et  en  partie  contestées;  elle  est  bornée  au 
N.  par  l'Océan  Glacial  arctique  et  par  le  détroit 
de  Behring,  qui  la  sépare  de  l'Amérique  sep- 
tentr. ;  à  l'E.,  par  la  mer  de  Behring,  sans  y 
comprendre  les  îles  Aléoulienn»;  ft  celles  qui  en 


12  — 


AS! 


sont  voisines,  gui  doivent  appartenir  à  l'Améri- 
que ,  puisqu'elles  ne  sont  qu'un  prolongement 
de  la  presqu'île  d'Alaska  ;  au  S.  E. ,  par  le  gr. 
Océan,  qui  sépare  l'Asie  dé  la  Micronésie,  et  du 
reste  de  l'Océanie  ,  par  le  détroit  de  Formose  , 
la  mer  de  la  Chine,  les  détroits  de  Singhapoura, 
et  de  Malakka,  et  la  mer  du  Bengale,  qui  la 
séparent  de  la  Malaisie  ;  au  S. ,  par  l'océan  Li- 
dien ,  qui  la  sépare  de  l'Afi-ique ,  de  manière  que 
les  îles  Maldives  appartiennent  à  l'Asie,  et  les 
îles  de  Séchelles,  de  France  et  de  Bourbon,  à 
l'Afrique.  En  remontant  la  mer  des  Indes ,  on 
doit  laisser  l'île  de  Socotora  à  l'Afrique  ;  en  dé- 
pit de  quelques  géographes  et  cartographes , 
et  atteindre  de  là  le  détroit  de  Bab-el-Mandeb  et 
la  mer  Rouge,  qui  servent  de  limites  entre  l'Asie 
et  l'Afrique,  que  l'isthme  de  Soueys  rattache  sur 
un  seul  point.  Vers  l'occident,  les  confins  entre 
l'Europe  et  l'Asie  seront  la  mer  Médilerrannée, 
l'Archipel ,  les  détroits  des  Dardanelles  et  de 
Constantinople,  la  mer  Noire  ;  et  là,  prenant  une 
limite  rationnelle ,  celle  du  partage  des  eaux, 
nous  aurons  pour  ligne  la  chaîne  principale  du 
mont  Caucase,  dont  la  crête  forme  la  séparation 
entre  l'Europe  et  l'Asie,  depuis  la  mer  Noire  à  la 
merCaspienne,  duN.  0.  au  S.  E.  desenv.  du  port 
fortifié  d'Anapa ,  jusqu'aux  env.  de  Bakou  dans 
la  péninsule  d'Abchéron;  de  sorte  que  la  Tcher- 
kessie,  la  Kabardie ,  la  petite  Abasie ,  le  Daghes- 
tan ,  le  Leghistan,  au  N.  du  Caucase,  appar- 
tiendront à  l'Europe  ;  et  la  grande  Abasie ,  la 
Mingrélie  ,  l'Imiréthi ,  la  Grusie  ,  la  Géorgie  et 
le  Chirvan.  resteront  à  l'Asie. 

A  partir  de  cette  chaîne ,  les  côtes  occ.  de  la 
mer  Caspienne  marqueraient  la  frontière  de 
l'Europe  jusqu'aux  bouches  de  la  gr.  riv.  Oural 
(laïk).  Ce  fl.  nous  guiderait  aux  mont,  de  ce  nom, 
si  riches  sous  le  rapport  minéralogique  ,  et  les 
monts  Ou*ral  nous  conduiraient  jusqu'au  détroit 
de  Vaïgatch,  en  laissant  Novaïa-Zemlia  à  l'Eu- 
rope, ce  qui,  avec  la  mer  Glaciale  arctique,  com- 
pléterait ce  système  de  limites  naturelles. 

Un  coup  d'œil  jeté  sur  une  gr.  carte  d'Asie, 
et  quelques  réflexions  sur  les  considérations  dqs 
limites  et  des  classifications  que  j'ai  le  premier 
données  à  la  cinquième  partie  du  monde  dans 
l'ouvrage  que  j'ai  publié  sous  le  nom  d'Ocdam'a 
(Paris,  chez  MM.  Firmin  Didot,  Svol.in-S»),  et 
qui  ont  été  adoptées,  convaincront  tout  homme 
éclairé  des  avantages  qui  résulteraient  de  son 
adoption  pour  la  distribution  méthodique  des 
descriptions  géographiques. 

Superficie  et  population.  La  superf.  de 
l'Asie  comprend  200,000  1.  géogr.  carr.  ;  et  je 
n'estime  sa  popul .  qu'à  env .  296,000,000  d'habi  t . , 
parce  que  je  n'admets  pas  le  chiffre  que  les  An- 
glais ont  donné  à  l'emp.  chinois,  et  que  j'ai  com- 
battu dans  ma  Slalistique  de  la  Chine ^  dans  la 
Revue  des  deux  mondes,  novembre  1831. 

Constitution  physique.  Sa  constitution  phy- 
sique et  ses  divisions  sont  réglées  sur  le  cours 
de  ses  gr.  chaînes  de  montagnes  et  de  ses  gr. 
fleuves. 

L'Asie  est  la  plus  gr.  des  cinq  parties  du 
monde,  après  l'Amérique;  elle  est  cinq  fois  plus 
étendue  que  l'Europe ,  dont  elle  diffère  complè- 
tement, aussi  bien  que  de  l'Afrique,  par  sa  con- 
figuration ,  car  l'Afrique  est  un  énorme  corps 
sans  membres,  et  l'Europe  un  petit  corps  avec 


ASI 


—  1 


fl('3  inomlii'.^  .iinmoiises.  I/'Asio,  oiïraiil  à  elle 
seule  rcs  deux  caractères,  est  un  éiKirnie  qiia- 
drilalèro ,  d'où  s'élancent  de  tous  côtés  des 
inenibres  longs  et  puissants,  qui  se  dessinent 
en  caps  et  en  péninsules.  Viennent  ensuite 
quelques  membres  isolés  qui  se  rattachent  à  ce 
gr.  corps  :  ce  sont  des  iles  plus  ou  moins  consi- 
dérables, telles  que  les  iles  Kouriles,  Sakhalian, 
Yesso ,  Niphon ,  Sikokf,  Kiou-Siou,  Lieou- 
Kieou,  Thai-Ouan  ou  Kormose,  Ilaïnan,  Ceylan, 
les  Lakdives  et  les  Maldives,  Chypre,  Rhodes, 
Chic,  Sanios  ,  F.esbos ,  Kolelnoï,  Fadevskoï,  la 
nouvelle  Sibérie  et  quelques  autres.  On  voit  que 
je  n'ai  pas  compris  dans  les  îles  asiatiques, 
ni  laMalaisie,  que  les  Anglais  appellent  impro- 
prement archipel  des  Indes-Orientales,  ni  même 
les  iles  Andamènes  et  Nikobar,  que  j'ai  prouvé, 
dans  l'ouvrage  précité,  devoir  faire  partie  de  la 
Malaisie,  la  plus  importante  partie  des  quatre  di- 
visions de  rOcéanie,  et  j'ai  été  suivi  en  cela  par 
la  géographie  de  Malte-Brun ,  continuée  i^ar 
M.  Huot  (12"  vol.). 

L'Asie  est  sit.  entre  le  1"  il'  et  le  76"  de  lat. 
N.,  et  entre  les  23"  35'  (extrémité  de  l'Asie-Mi- 
neure)  et  187°  40'  de  long.  E.  Elle  a  ainsi,  dans 
sa  plus  gr.  largeur,  env.  1,870  1.  ordinaires  du 
N.  au  S.,  ou  depuis  le  cap  Severo-Vostotchenaï 
jusqu'au  cap  Romania,  à  l'extrémité  mérid.  de 
la  presqu'île  de  Malakka  ;  elle  a  dans  sa  plus  gr. 
longueur,  prise  obliquement,  5,230  I.  du  N.  0, 
au  S.  E.,  c.-à-d.  depuis  le  cap  or.  (l'extrémité 
du  Kamtchatka)  jusqu'à  Soueys,  qui  forme  la 
limite  de  l'Arabie  et  de  l'Egypte. 

Constitution  physique.  Cette  partie  du 
monde  ,  avec  ses  îles ,  et  dans  les  bornes  que 
nous  venons  d'indiquer,  offre  une  surface,  en 
général ,  montagneuse,  excepté  au  N. 

Nous  trouvons  en  Asie  deux  principales  cbaî- 
nesde  mont,  de  l'O.  àl'E.:  l'Altaï  (sans  nom.  dans 
l'antiquité)  au  N.  et  le  Taurus  au  S.;  le  Caucase, 
rameau  de  ces  deux  chaînes,  entre  la  mer  Noire  et 
la  mer  Caspienne  ;  l'Imaùs ,  le  long  du  désert  de 
sable,  riche  en  or  (le  désert  de  Gobi);  le  Paropa- 
misus,  au  N.  de  l'Inde,  et  l'Oural  (sans  nom  pro- 
pre de  l'antiquité).  —  Quatre  des  principaux  fi. 
de  l'Asie,  qui  coulent  duN.  au  S.,  sont  dignes  de 
remarque  pour  l'histoire  anc.  L'Euphrate  et  le 
Tigre,  qui  se  jettent  dans  le  golfe  Persique  ;  l'In- 
dus  et  le  Gange,  qui  se  jettent  dans  la  mer  des 
Indes  ;  deux  autres ,  l'Oxus  (le  Gihon)  etl'Iaxarte 
(leSirr),  coulent  de  l'E.  àl'O.;  ils  se  jetaient  jadis 
dans  la  mer  Caspienne,  et  maintenant  dans  le 
lac  Aral. 

Les  anciens  fondèrent  sur  cette  bast  la  divi- 
sion de  l'Asie  en  Asie  septentr.,  qui  renfermait 
le  pays  au  N.  de  l'Altaï;  en  Asie  du  milieu,  ou 
le  pays  entre  l'Altaï  et  le  Taurus  ;  en  Asie  mé- 
rid., c.-à-d.  le  pays  au  S.  du  Taurus. 

Voici  les  principales  divisions  de  cette  partie 
du  monde  chez  les  anciens. 

Géographie  ancienne.  L'Asie  septentr.  des 
anciens  était  sit.  entre  le  70°  et  le  50°  de  lat.  N., 
la  Russie  asiat.  ou  Sibérie  d'aujourd'hui  ;  cette 
partie  était,  il  est  vrai,  peu  connue  dans  l'an- 
tiquité, mais  non  pas  entièrement  inconnue. 
Les  renseignements  qu'on  trouve  à  cet  égard 
dans  Hérodote  sont  obscurs,  mais  vrais  dans 
quelques  parties. 

L'Asie  cenirale  était  16  pays  sit.  entre  les  50" 


13  —  ASI 

et  ■40''  de  lat.  N.,  ScythiaSarmatica  et  ^iiatiea^ 
c.-ù-d.  le  Tonrkestàn  et  la  Mongolie.  C'est  en  gr. 
partie  un  immense  désert  sans  culture  et  sans 
bois,  propre  seulement  aux  pâturages.  Ses  ha- 
bit., peuples  pasteurs  ou  nomades,  sans  v.  et 
presqui!  sans  habitations  fixes,  ne  connaissaient 
point  d'autres  liens  politiques  que  le  simple  gou- 
vernement des  tribus. 

L'Asie  mérid.  comprenait  le  pays  sit.  depuis 
le  40°  de  lat.  N.  jusqu'auprès  de  l'Equateur. 

Ces  contrées,  celles  de  l'Asie  moyenne  ou  du 
milieu,  offraient  un  contraste  frappant.  L'Asie 
mérid.  possédait,  comme  aujourd'hui,  le  sol  le 
plus  riche  et  le  plus  convenable  à  l'agriculture, 
et  les  plus  riches  productions  ;  c'est  à  ces  avan- 
tages que  sont  dus  :  1°  la  réunion  de  ses  habit, 
dans  des  demeures  fixes ,  et  leurs  associations 
politiques  dès  les  temps  les  plus  reculés  ;  2°  la 
possession  du  principal  comm.  du  monde,  de- 
puis les  temps  les  plus  anciens  jusqu'à  la  décou- 
verte de  l'Amérique. 

Les  contrées  de  l'Asie  mérid.  se  divisaient  en 
Asie  mérid.  occ,  depuis  la  mer  Méditerranée 
jusqu'à  rindus;  et  en  Asie  mérid.  or.,  depuis 
rindus  jusqu'à  l'océan  Oriental. 

L'Asie  mérid.  occ.  se  subdivisait  en  régions 
sit.  1°  en  deçà  de  l'Euphrate ,  2°  entre  l'Euphrate 
et  le  Tigre,  5°  entre  le  Tigre  et  l'Indus. 

Les  pays  en  deçà  de  l'Euphrate  étaient  formés 
de  la  presqu'île  de  l'Asie  antérieure  ou  Asie-Mi- 
neure. Les  principaux  fl.  étaient  l'Halys  et  le 
Saiigar.  Les  trois  pays  sit.  à  l'O.  étaient  la  Mysie, 
la  Lydie ,  la  Carie,  avec  plusieurs  îles  grecques 
le  long  de  la  côte,  telles  que  Phocée,  Éphèse, 
Milet,  Smyrne,  Halicarnasse ,  etc.;  dans  l'inté- 
rieur, les  V.  de  Sardes  en  Lydie,  et  de  Pergame 
en  Mysie. 

L'Asie-Mineure  comptait  trois  pays  sit.  au 
midi,  savoir,  la  Lycie,  la  PamphiUe  et  la  Cilicie, 
dont  Tharse  était  la  capitale. 

Trois  au  N.,  la  Bithynie,  la  Paphlagonie,  le 
Pont,  avec  les  v.  grecques  maritimes  d'Héra- 
clée,  d'Amisus  et  de  Sinope. 

Deux  au  milieu,  la  Phrygie  et  la  Galatie,  avec 
les  v.  cap.  de  Gordium  et  Célènes,  la  Cappadoce 
et  la  V.  de  Mazaca. 

Les  îles  sit.  le  long  des  côtes,  telles  que  Les- 
bos  et  la  v.  de  Mitilène,  Chios,  Samos,  Cos, 
Rhodes,  avec  les  v.  du  même  nom. 

Venaient  ensuite  la  Syrie,  la  Phénicie  et  la 
Palestine.  La  Syrie,  proprement  dite,  avait  pour 
v.  principales, "Damas,  Émèse,  Héliopolis  (Baiil-> 
beck),  et  Palmyre  dans  le  désert. 

La  Palestine,  pays  montagneux  le  long  de  la 
côte,  était  sillonnée  par  deux  célèbres  mont.,  le 
Liban  et  l'Anti-Liban.  Sesv.  principales  furent  : 
Tyr,  dans  une  île,  en  face  de  l'anc.  Tyr,  sur  la 
terre  ferme;  Sydon,  Byblus,  Beryte ,  Tripoli, 
Aradus. 

La  Palestine  se  distinguait  par  les  monts  Car- 
mel  et  Thabor,  et  par  le  fl.  Jourdain,  qui  se 
jette  dans  la  mer  Morte.  Ce  pays  fut  partagé  d'a- 
bord entre  les  douze  tribus;  dans  la  suite,  il 
forma  la  Judée,  dont  Jérusalem  était  la  capit.  ; 
l'état  de  Samarie ,  avec  les  v.  de  Samarie  et  de 
Sichem  ,  et  la  Galilée. 

De  là  on  touchait  la  péninsule  d'Arabie.  Ce 
pays  renfermait  d'immenses  déserts  de  sable,  et 
était  presque  enlièrcmcnt  habité  par  dos  :>:it- 

8 


ASI  —  114  — 

plos  nomades  ;  mais  ses  cWes  occ.  et  or.  lui  don- 
naient, comme  de  nos  jours,  une  gr.  importance 
pour  le  comm.  Au  N.,  l'Arabie-Pétree ,  amsi 
appelée  d'une  v.  nommée  Pétra,  dont  on  a 
découvert  naguère  de  nobles  rumes  ;  dans  le 
milieu  ,  le  désert  d'Arabie  ;  au  midi ,  1  Arabie- 
Heureuse  ,  riche  de  ses  propres  productions , 
puisqu'elle  est  le  pays  natal  de  toutes  les  espèces 
de  parfums,  surtout  de  l'encens,  et  en  outre  le 
plus  ancien  entrepôt  des  marchandises  de  Flnde. 
Villes  principales  :  Mariaba ,  Aden,  etc. ,  sur  la 
côte  occ.  ;  la  v.  comm.  de  Géra;  et  en  face,  les 
îles  de  Tylus  et  d'Aradus  (les  îles  Bahrein),  en- 
trepôt des  marchandises  de  l'Arabie ,  aussi  bien 
que  de  l'Inde ,  et  particulièrement  de  la  fine 
cannelle  de  Trapobane  (Ceylan). 

Le  pays  entre  l'Euphrate  et  le  Tigre  com- 
prenait l'i"  la  Mésopotamie ,  pays  de  pâturages, 
sec  et  aride,  habité  seulement  par  des  peuples 
nomades.  Villes  de  l'Euphrate  :  Tapsaque  ,  Cir- 
cesium,  Conaxa;  au  N.,  Zaba  ou  Nisibis. 

2°  L'Arménie,  au  N.  de  la  Mésopotamie ,  pays 
de  mont. ,  sans  v. ,  seulement  avec  quelques  vg. 
Ses  fl.  étaient  le  Cyrus  et  l'Araxe ,  qui  se  jettent 
dans  la  mer  Caspienne  ,  et  le  Phasis,  dans  la 
mer  Noire. 

3"  La  Babylonie,  ou  partie  mérid.  de  la  Méso- 
potamie, dont  elle  était  séparée  par  la  muraille 
Médique.  Cette  plaine  fertile  dut  autrefois  à  une 
culture  très  perfectionnée ,  à  ses  canaux  ,  à  ses 
digues,  à  ses  lacs ,  à  sa  situation  ,  d'être  le  pays 
le  plus  comm.  et  le  plus  riche  de  l'intérieur  de 
l'Asie.  Ses  v.  furent  la  célèbre  Babylone,  sur 
l'Euphrate ,  et  Borsippe. 

Le  pays  entre  le  Tigre  et  l'Indus  comprenait 
i"  l'Assyrie  ou  la  région  adiabène ,  pays  de  pâ- 
turages; Ninive  (Ninus)  et  Arbèle  étaient  ses 
deux  V.  principales. 

Ce  nom  d'Assyrie  est  souvent  pris  dans  iin 
sens  plus  étendu  par  les  Grecs,  qui  y  compre- 
naient la  Mésopotamie  et  la  Babylonie ,  et  quel- 
quefois même  l'Assyrie. 

2"  La  Susiane ,  pays  fertile,  avec  la  v.  de  Suze, 
sur  le  n.  Choaspe  ou  Oléus  (Oulaï) ,  l'une  des 
résidences  des  rois  de  Perse. 

3°  La  Perse ,  au  N. ,  pays  sauvage  et  plein  de 
mont. ,  caractérisé  par  une  plaine  fertile  dans  le 
milieu,  et  un  pays  sablonneux  au  midi;  ses  fl. 
sont  le  Cyrus  et  l'Araxe.  Persépolis  ou  Pasargade 
renfermaient  le  palais  et  la  sépulture  des  rois  de 
Perse. 

Le  nom  de  Perse  doit  pareillement  se  prendre 
dans  un  sens  plus  étendu,  tant  dans  la  géogra- 
phie anc.  que  dans  la  moderne,  et  embrasse 
alors  la  réunion  de  tous  les  pays  entre  l'Indus 
et  le  Tigre,  à  l'exception  de  l'Assyrie.  Il  compre- 
nait trois  pays  au  midi,  la  Perse  proprement 
dite  ,  la  Kermanie  et  la  Gédrosie;  trois  pays  in- 
termédiaires, la  Médie,  l'Atria  et  l'Arachosie;  et 
trois  au  N. ,  la  Parthie  et  l'Hyrcanie ,  la  Bac- 
triane ,  la  Sogdiane. 

La  Kermanie  est  en  gr.  partie  un  désert  de 
sable ,  le  long  du  golfe  Persique  et  de  la  mer 
des  Indes;  ses  v.  sont  Kermana  et  Harmozia. 

La  Gédrosie ,  pays  de  côtes,  entre  la  Kerma- 
nie et  l'Inde ,  désert  do  sable  le  long  de  la  mer 
des  Indes,  mont,  au  N.;lieu  habité ,^Pouras. 

La  Médie ,  au  dessus  de  la  Perse ,  gr.  et  fertile 
pays,  montagneux  vers  le  N.  Fleuves  :  l'Araxe, 


ASI 

le  Cyrus,  le  Mardus.  Villes  :  Ecbatane,  Rages. 
La  partie  de  ce  pays  vei-s  le  N.  s'appelait  aussi 
Atropatène  (aujourd'hui  Aderbaïdjan)  ou  petite 
Médie. 

L'Atria,  plaine  propre  aux  pâturages,  avec  un 
îac  et  un  fl.  nommé  Arius,  et  une  v.  nommée 
Aria  ou  Artacoana. 

L'Arachosie ,  pays  riche  et  fertile,  sur  les  fron- 
tières de  l'Inde;  le  Paropamisus,  chaîne  de 
mont. ,  bornait  ce  pays  vers  le  N.  Villes  :  Ara- 
chotus  et  Prophthasia.  Le  pays  de  mont,  qui  en 
est  voisin  (maintenant  le  Kaboul  et  le  Kanda- 
har) ,  quoique  appartenant  à  l'Inde ,  est  néan- 
moins souvent  considéré  comme  faisant  partie 
de  la  Perse ,  sous  le  nom  de  Paropamisus,  parce 
qu'il  était  dépendant  de  la  domination  persane. 
La  Parthie  et  l'Hyrcanie,  pays  sauvages  et 
montagneux,  au  N.  de  la  Médie,  mais  pleins  de 
vallées  fertiles.  Avant  et  pendant  la  domination 
persane ,  ils  étaient  peu  connus ,  peu  considérés 
et  sans  v.  Ce  ne  fut  que  plus  tard  que  le  peuple 
qui  habitait  le  premier  de  ces  pays  devint  à  son 
tour  un  peuple  dominateur. 

La  Bactriane,  pays  sur  le  bord  mérid.  de 
l'Oxus ,  riche  par  ses  propres  produits ,  et  l'un 
des  plus  anc.  pays  comm.  de  l'Asie.  Villes  :  Bao- 
tres  et  Zarispe. 

Cette  gr .  con  trée,  sit .  surles  frontières  de  l'Inde, 
du  Petit-Tibet  et  de  la  Petite-Boukharie  (l'Inde 
septentr.,  selon  Hérodote  et  Ctésias),  et  le  désert 
de  Gobi  (le  désert  du  sable  d'or  d'Hérodote),  par 
où  l'on  passe  pour  aller  à  la  Chine ,  est  destinée, 
par  la  nature  même  de  sa  situation  géographi- 
que, à  être  l'un  des  premiers  entrepôts  des 
marchandises  de  l'Asie  mérid.;  et  plus  on  ap- 
profondit l'histoire  anc.  de  cette  contrée ,  plus 
on  reconnaît  qu'elle  doit  avoir  été,  avec  Baby- 
lone ,  l'un  des  jîrincipaux  centres  du  comm.  des 
nations,  et  par  conséquent  un  des  gr.  foyers  de 
la  civilisation. 

La  Sogdiane ,  contrée  sit.  entre  l'Oxus  supé- 
rieur, qui  la  sépare  de  l'Asie  du  milieu  (partie  de 
la  Grande-Boukharie).  Elle  jouissait  des  mêmes 
avantages  que  la  Bactriane,  qui  en  est  voisine. 
Ville  principale,  Maracanda  (Samarkande). 

L'Asie  mérid.  or.,  ou  l'Asie  au-delà  de  l'Indus. 
Il  n'en  est  pas  question  dans  l'histoire  anc;  mais 
nous  la  mentionnerons  bientôt  en  décrivant  la 
géogr.  moderne  de  l'Asie. 

Géographie  moderne.  Passons  à  la  géogr. 
moder.  Les  div.  naturelles  de  l'Asie,  avec  ses 
s.div.,  telles  qu'elles  existent  de  nos  jours,  sont  : 


1.  né^on  caucasienne. 

2.  Région  de  l'Aile-MI- 
neure. 

s.  Région  de  l'Euphrate 
et  du  Tigre. 

4.  Région  du  mont  Li- 
ban. 
K.  Région  d'Arabie, 
6.  Région  Persane. 


(Géorgie,   Grande-Abasie ,  Imiretbi, 
j     Mingrelie,  Ghirvan. 
j  Anadouli,  Siras,  Trébisonde,  lies  de 
(     Chypre,  de  Rhodes. 
Arménie  Kourdistân,  Mésopotamie  ou 

Aldjezirali ,    6ab;loaio    ou    Itak- 

Arabi. 

Syrie  et  Palestine. 


.  Région  del'Oiui 
lac  Aral. 


ttàuV 


I  Arabie. 
I  Perse. 

I  Grande-Eonkharle,  TarkMttii  occ, 
steppe  des  Rirghis,  Turcomanie  ou 
pays  des  Tronchmènes. 
e.  Région  du  plateau  cen- I  Kalmoukie,   Uongolle,    Petlte-Bou- 

tral.  I     kUarie. 

».  Régien  de  l'Obi  et  de  l 
rieuisiicl.  i 

!0.  Région  du  X.  E. 


Région  da  11.  Sakha- 
lian. 

Région  Uuulalro  de 
l'Asie  at. 


\  Sybérie  occ. 

4  La  Sybérie  or. ,   arec  le  Kamtchatka 
I     comme  appendice. 
1  Tatarie  dite  chinoise,  arec  la  Korée 
'      comme  appendice, 
lies  Kouriles.  Tchoka  et  Yéso;  Iles  du 
Japon,  Lleou-Kioou ,  Thaï-ouan. 


A  SI 


-  115  — 


ASI 


f 


is.  K#Kion  ilu  n.  nicu  el  j  ^.,,,„p  proprement  ,lllo 
(lu  11.  jaunt'.  f 

M.  r.pgioii  dp»  fources  du  j  rih.i 

(.iaoge.  (  ""*'■ 

18.  Kfgion  dn  Oaiigo.         |  lIlnJou»l«n  o». 
te.  Ilcglon  de  l'Indaf.         |  Uindouilin  occ. 

,    „  . .  j  IViiiiuulB  de  l'Indo  atec  Oylan  ol  let 

IJ.  Région  da  Dekkan.      j      MaUliTe»  comme  appendice. 

_.  .  .  u  M_  r  Triple  iiiMiinsule  an-ilelà  du  Brahma- 
It.  ReRion  transbralima- >     p„uira,cmp   liirman,  roi.  de  Siam, 

poutnquo.  (     j^m^n,  ^i  Malakka. 

Presqu'îles.  L'Asie  compte  sept  gr.  pres- 
qu'îles :  l'Arabie,  le  Dekkan,  le  Kamtchatka, 
l'anc.  Asie-Mineure  ou  Anadouli  d'aujourd'hui, 
laKorée,  Malakka  et  le  Goudjerat ;  plus,  trois 
presqu'îles  formées  par  la  Sibérie  ,  et  qui  n'ont 
pas  encore  reçu  un  nom  consacré.  Plusieurs  dé- 
troits, tels  son't  ceux  de  Behring,  de  Nadochoda, 
de  la  Boussole,  de  Vries,  du  Pic,  de  Sakhaliau  , 
de  LaPérouse,  de  Tsougar,  de  Kiou-Siou,  de 
l'ounaï,  de  Korée ,  de  Diémon ,  de  Formosc , 
d'ilaïuan ,  de  Malakka,  de  Valk ,  de  Hormouz  et 
de  Bab-el-Mandeb  ;  un  gr.  nombre  de  promon- 
toires, entre  autres  le  cap  Severo-Vostoknoï,  le 
iilus  seplentr.  du  continent;  le  cap  or.,  qui  en 
forme  l'extrémité  N.  E. ,  et  ceux  de  Kapatka, 
Uoinania,  Komorin,  Ras-el-IIad,  Moussendam, 
Baba,  le  plus  occ.  de  l'Asie,  etc. 

J'ai  donné  aux  généralités  de  ce  dictionn. 
une  place  inliniment  plus  considérable  que  celle 
qu'on  accorde  aux  autres  ouvrages  de  ce  gem-e  ; 
mais  cette  étendue  est  encore  trop  limitée  pour 
que  je  puisse  indiquer  les  s.div.  et  les  enfonce- 
ments des  mers  de  l'Asie  ;  je  vais  seulement 
cnumérer  les  mers  et  les  enfoncements  princi- 
paux de  ce  vaste  continent. 

.Mers  et  golfes.  L'océan  Glacial  arctique 
liaigne  toute  la  côte  boréale  de  l'Asie  ;  il  forme 
plusieurs  enfoncements  :  le  Hatanga,  le  Lénar, 
le  Yana,  l'Indigiska  et  le  Kovyma,  ont  tous 
à  leur  emb.  un  golfe  plus  ou  moins  remar- 
quable. 

Le  grand  Océan  baigne  la  côte  or.  de  l'Asie , 
et  forme  un  certain  nombre  de  méditerranées 
à  plusieurs  issues,  telles  que  la  mer  de  Behring, 
la  mer  d'Okotsk  ou  de  Tarrakai,  la  mer  du  Japon, 
la  mer  or.  ou  Toung-Haï,  dont  une  partie  porte 
le  nom  de  Hoang-Haï  ou  mer  Jaune ,  la  mer  de 
la  Ghine. 

L'océan  Indien ,  placé  entre  l'Océanie ,  l'Asie 
et  l'Afrique  ,  le  golfe  Persique,  qui  est  une  véri- 
table méditerranée,  la  mer  llouge  ou  golfe  Ara- 
bique,et  le  golfe  de  Skanderonn  (Alexandrette), 
que  la  Méditerranée  forme  entre  la  Syrie  et 
l'Asie-Mineure. 

Toutes  ces  mers  forment  donc  plus  de  12 
golfes. 

Lacs.  Cette  vaste  région  renferme  un  gr.  nom- 
bre de  lacs,  qui  se  distinguent  généralement  par 
leurs  eaux  salées ,  saumàtres  ou  sulfureuses , 
et  par  un  manque  d'écoulement;  nommons 
d'abord  le  plus  gr.  et  le  plus  important  de  l'Asie 
et  du  globe ,  et  la  partie  de  sa  surface  la  plus 
basse  connue ,  c'est-à-dire  la  mer  Caspienne. 
Ce  lac  salé  et  sans  écoulement  occupe  une  éten- 
due de  16,850  1.  carr.  ou  5,159  myriamètres.  La 
mer  Caspienne,  que  les  anciens  nommaient 
Ciispium  ou  Hyrcanhim  mare ,  nourrit  une 
faraude  quantité  de  phoques ,  dont  les  peaux 
lurment  un  article  considérable  de  comm.  en 
liussie.  Elle  reçoit  les  eaux  du  11.  Volga,  du 
'IVek,  de  l'Asiarab,  de  l'Oural,  du  Kour ,  de 


rEml>a  et  d'une  foule  d'autres  ;  elle  renfi-rme 
plusieurs  îles.  La  liussie  est  le  seul  état  dont 
le  j)a\illon  flotte  sur  cet  immense  lac ,  elles 
produits  (le  la  pèche  de  l'esturgeon,  avec  1(!S 
u'uls  duquel  on  fait  le  kaviar,  s'élèvent  à  plu- 
sieurs millions  de  roubles.  On  avait  annoncé,  il 
y  a  louglem[)s,  une  différence  énorme  de  ni- 
veau entre  cette  mer  et  la  mer  Noire,  différence 
ipii  n'était  pas  portée  à  moins  de  300  pieds,  et 
(pii  paraissait  fort  étrange.  Pour  savoir  enfin  à 
quoi  s'en  tenir  à  cet  égard,  le  gouv.  russe  a 
fait  entreprendre  un  gr.  nivellement  trigono- 
métrique.  Les  ingénieurs,  de  Fuss,  Gabier  et 
Sawitsch ,  chargés  de  ce  travail ,  n'ont  pu  encore 
donner  qu'un  calcul  préparatoire,  mais  qui  doit 
donner  la  vérité  avec  une  grande  approximation. 
La  mer  Caspienne  est ,  en  effet ,  considérable- 
ment plus  basse  que  la  mer  Noire,  et  cela  de 
94,9  pieds  de  Paris. 

Cette  évaluation  provisoire  ne  peut  pas  être 
en  erreur  de  plus  de  4  à  5  pieds.  Ainsi  se 
trouve  décidée  la  question  importante  dans  sa 
partie  principale. 

M.  Struve ,  célèbre  astronome,  qui  vient  d'en 
transmettre  la  nouvelle  à  l'illustre  M.  de  Ilum- 
boldt,  lui  annonce  qu'il  recevra  bientôt  dans 
le  bulletin  scientifique  de  l'Académie  de  Péters- 
bourg  une  relation  plus  circonstanciée.  Les 
savants  l'attendent  avec  impatience. 

Le  lac  d'Aral ,  faussement  appelé  mer  d'Aral, 
sit.  dans  la  moitié  occ.  du  ïourkestân  indépen- 
dant, dont  il  reçoit  les  plus  gr.  fl.  L'Amou-Da- 
ria ou  Djihoun  et  le  Sirr-Daria  ou  Sihoun,  est  le 
plus  remarquable  après  la  mer  Caspienne,  et  a 
une  étendue  de  1,200  1.  carr.  Le  niveau  de  ses 
eaux  est  à  186  pieds  au-dessus  du  niveau  de 
l'Océan. 

Le  lac  Amer  (Kouli-Daria  ou  Hadji-Kouloussi) 
communique  à  la  mer  Caspienne,  et  il  est  très 
probable  qu'il  était  une  antique  dépendance  de 
cette  mer.  Le  témoignage  des  anciens  qui  y  pla- 
cent l'embouchure  de  l'Oxus  et  de  l'Iaxartes , 
l'ancien  lit  de  la  mer  dont  M.  MouraviefF  a  re- 
connu les  traces  entre  le  lac  Aral  et  la  Caspicime, 
les  traditions  des  Chinois ,  et  le  fait  attesté  par 
les  Kirghis  au  colonel  Meyendorff,  que  le  lac  con- 
tinue à  diminuer  d'étendue ,  confirment  cette 
opinion. 

Les  autres  lacs  les  plus  remarquables  sont  : 
le  ïelekoul ,  situé  presqu'aU  centre  du  Tour- 
kestân  indépendant;  le  Karan-Koulok,  dans  le 
pays  des  Kirghis;  le  Lop  et  le  Borteng,  dans  le 
Thian-chan-nan-Lou  ;  le  Balkach-Noor,  le  Kou- 
khan-Noor,  en  chinois  Tsing-Haï  (mer  Bleue); 
le  Namtso,  en  mongol,  Tengri-Noor  (lac  Céleste), 
le  plus  grand  lac  du  Tibet  ;  le  Baldhi ,  aussi 
dans  le  Tibet;  le  Zerrah,qui  reçoit  le  Hermend, 
dans  l'état  de  Kaboul  ;  l'Ourmiah  ou  Maragha,  et 
le  Bakhteghian,  qui  reçoit  le  Bendemir  ou  Kou- 
ra,  en  Perse;  le  lac  d'Erivan  ou  Goktcha  et  le 
lac  de  Van  ou  de  Vachpouragan,  dont  le  plus  gr. 
affluent  est  le  Kochab ,  en  Arménie;  une  foule 
de  lacs  salés  et  sans  écoulement  dans  l'intérieur 
d'Anadouli  ;  celui  Touzla  ou  Salate,  qui  a  li  1. 
de  longueur  sur  2  de  largeur;  le  Bahr-el-Louth 
ou  mer  Morte,  lequel  reçoit  les  eaux  du  Jourdain, 
et  dont  les  eaux  bitumineuses  recouvrent  une 
étendue  de  60  à  70  1.  carr.  Je  ne  dois  pas  ou- 
blier le  Fo-Kiang,  traversé  par  le  fl.  Kan-Kiang, 


ASl 


—  116  -- 


le  D/aïssang,  traversé  P^'-"'-'>''^'.i!',\^^^  ,  ^e' 
le  Tliounq-Thing,  le  plus  grand  lac  delà  Cl.  ne, 
et  le  ManassarovàrouChoa-ma-pa-kang  dans 
le  Tibet ,  dont  le  niveau  parait  être  au  dessus 
du  plus  haut  sommet  des  Alpes  et  qui  est  un 
des  principaux  pèlerinages  des  Hmdous. 

\u  nombre  des  lacs  qui,  ainsi  que  les  trois  que 
nous  venons  de  citer  avant  le  Manassarovar,  sont 
traversés  par  desn.,ilfaut  nommer  le  lac  Baïkal, 
le  plus  «^r.de  l'Asie  après  la  mer  Caspienne,  et  le 
Jac  Araf.  Selon  M.  Klaproth ,  le  Baïkal  nourrit 
iine'^r.  quantité  de  phoques.  Il  reçoit  la  riv.  Se- 
Iciiga  ,  la  sour.  de  l'Angara ,  qu'on  doit  regar- 
der, avec  le  Selenga,  comme  la  branche  princi- 
pale du Ienisseï,le  plus  gr.  fl.  de  l'anc.  continent. 
On  trouve  encore  le  lac  Taïmour,  dans  la  pres- 
qu'île des  Samoïèdes,  et  un  nombre  prodigieux 
d'autres.  Nous  ne  comprenons  point,  parmi  les 
lacs,le  Tchani,  situé  sur  les  limites  des  gouverne- 
ments de  Tobolsk  et  de  Tomsk ,  ni  le  Rin ,  au 
nord  de  Keutch ,  dans  l'Inde  ,  parce  que  ce 
sont  deux  vastes  marais.  On  recueille  dans  le 
dernier  une  gr.  quantité  de  sel,  et  on  y  observe 
le  curieux  phénomène  du  mirage. 

Géologie,  orographie  et  volcans.  L'Asie 
offre  les  mont,  les  plus  hautes  et  les  plateaux 
les  plus  élevés  du  globe;  mais  on  possède  en- 
core trop  peu  d'observations  barométriques  pour 
pouvoir  déterminer  l'élévation  exacte  de  ses 
plateaux  au  dessus  du  niveau  de  la  mer.  Je 

Courrai  du  moins  citer  les  deux  plateaux  du 
ibet,  qui  atteignent  de  ■1,300  à  2,200  toises 
d'élévation;  celui  de  la  Mongolie,  qui  atteint 
i  ,900  toises  ;  le  plateau  de  la  petite  Boukharie , 
dont  les  sommités  sont  de  1,600  à  1,900  toises; 
le  plateau  du  Tourkestân  indépendant,  compre- 
nant le  roy.  de  Kaboul  et  le  BeloutchiztAn,  de  700 
à  1,100  toises;  le  petit  plateau,  le  premier  dans 
le  Tourkestân ,  sur  le  dos  du  Belour,  entre  les 
sour.  du  Djihoun  à  l'O.  et  celles  du  Yaman-Yar 
à  l'E.,  a  2,540  toises.  C'est  sur  cette  haute  plaine 
que  le  plus  illustre  voyageur  du  moyen-àge, 
Marco-Polo,  observa,  le  premier,  la  grande  diffi- 
culté qu'on  a  d'allumer  et  d'entretenir  le  feu 
à  de  très  gr.  élévations.  Je  citerai  encore  celui  de 
l'Asie  occ. ,  dont  quelques  parties  ont  jusqu'à 
4,500  toises  au  dessus  du  niveau  de  la  mer. 

Quoiqu'on  connaisse  peu  les  innombrables 
ramifications  des  mont,  de  l'Asie,  on  connaît 
assez  la  direction  des  chaînes  principales  pour 
les  classer  par  massif  ou  par  système.  Malte-Brun 
les  a  rangées  en  cinq  systèmes,  que  nous  sui- 
vrons, en  attendant  mieux,  après  avoir  fait  subir 
quelques  modifications  à  son  orthographe  orien- 
tale qui  est  souvent  inexacte,  et  à  ses  chiffres 
un  peu  hasardés. 


6y$tème  Kimalayen, 


Croupe  de  l'Allûï. 


Groupo    du    'l'Iiiaii- 
Clian- 


l.'All.i-iin-JIiro, 

L'iTil^lo'i  on  Alas-Tag, 

L'Ii.ililik'M  , 

Le  TagUii;, 

Le  lîokliUa-Oola, 


Hauteur 

en  mel. 

zs7i; 

5.;03 
SÎ70 
S080 


l  Le  lîokliUa-Oola,  boco? 

J  Le  volc.in  n[ipcli'  l'cclian  ,  4ï00? 

(  l'oint  rnhninaiil  des  monu  Bolor,  8700? 

J  c  Tilinmuularl,  saxo? 

Le  Dliavalailgiri ,  SoM 

Le  Ujataliir,  ^ais 

Croupe  de  rUimàlaya. (*■'"=   '^°"""  j""' J»  dcnominalion 

1        ,  ,  .  ,  ""  •'   1  7821 

Id.  ul.  du  l'i», 

Id.  ul.  du      ô», 

Id.  id.  du  20*, 


ASI 

Système  OuralîeA. 


I  Lp  KTar-Koiioh , 
Le  l'ardinskoi-kam , 


ilauteitr 

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Système  Caucasique. 

Groupe  du  Taurus.        (  j-e  6agoni-Tag , 

(  Le  laglalon, 
Gr^oupo  de  rAnli-Tau-  |  ^e  monlArdjs, 

Groupe  du  Liban.  |  Le  Liban, 

Groupe  des  monts  El-    j  i -Araral 
Tend.  j      "'         ' 

\  l.'Klliourz  fOuaclie-Homaco).  BOSi 

Croupe  du  Caucase.      (  Le  Mquiiiiari  ou  Kaibek  des  Rus- 

1        se» ,  4C80 

Système  Arabique. 

I  Points  culminants,  lïOO  à  teoo 

Système  Indien. 

>  Point  culminant  des  GhSIes,  ïsoo 

rrniinfirtp«rhftlMnr^    l  Le  Taddiandamall.i  J730 

Groupe  des Gtiâle«oce.  J  ,^  Mourchourti-Iiet,  point  colmi- 

t     nant  des  monts  Ml-Clierrii,  seto 

Croupe  des  Cb&les  or.    |  Point  culmioaut  des  Cbttes-or.,         sao 

La  géologie  de  l'Asie  est  encore  peu  connue. 
Le  groupe  de  l'Altaï ,  que  les  Chinois  appellent 
Kin-Chan  ou  mont  d'or,  est  rich