ALLEMAGNE (Histoire) - Allemagne moderne et contemporaine - Encyclopædia Universalis

ALLEMAGNE (Histoire) Allemagne moderne et contemporaine

Allemagne, 1648 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Allemagne, 1648

On ne saurait exagérer l'importance de la date de 1648 dans l'histoire de l'Allemagne. Non que les traités de Westphalie, en dépit d'une légende tenace, aient instauré un « nouvel ordre européen » : ils sont avant tout un règlement des questions allemandes à l'issue de la longue période – quelque 130 ans – de luttes religieuses et politiques qui séparent l'Allemagne médiévale de l'Allemagne moderne. (Maximilien Ier, mort en 1519, a tous les caractères d'un souverain du Moyen Âge.) Ces traités règlent à la fois les « satisfactions » territoriales accordées à certains princes allemands (Bavière, Brandebourg) ou étrangers (France, Suède), le statut des Églises en Allemagne et l'organisation intérieure de l'empire. La « garantie » franco-suédoise (que remplacera en fait, après le congrès de Teschen de 1779, une garantie franco-russe) est dirigée moins contre l'Allemagne que contre les ambitions de l'Empereur, d'autant plus à craindre qu'une présomption d'hérédité est en train de s'établir en faveur de la dynastie des Habsbourg.

Les trois siècles qui englobent l'histoire de l'Allemagne moderne ont connu trois formes de Reich, séparées par des interrègnes de durée très inégale.

Au Ier Reich, qui se dissout en 1806, fait suite une longue période au cours de laquelle le lien destiné à unir les pays germaniques n'arrive pas à se définir. Tour à tour sont essayées une solution napoléonienne : la Confédération du Rhin(1806), une solution autrichienne : la Confédération germanique (1815), une solution prussienne : la Confédération de l'Allemagne du Nord (1867). Celle-ci aboutit, après la guerre franco-allemande, à la fondation, en 1871, du IIe Reich, celui de Bismarck : un empire fédéral sous la direction du roi de Prusse qui prend le titre d'empereur. La défaite de 1918 inaugure – bien que l'appellation Deutsches Reich soit officiellement conservée par la Constitution de 1919 – un nouvel interrègne, la République de Weimar. Celle-ci s'effondre en 1933 sous les coups du parti national-socialiste dont le chef, Adolf Hitler, prétend fonder pour mille ans un IIIe Reich. Il durera en fait douze ans, ayant entraîné le pays dans la plus grande catastrophe de son histoire. L'Allemagne contemporaine offre des traits qui, un demi-siècle après la défaite, présentent avec celle qui l'a précédée plus de différences que de ressemblances.

Le dernier visage du Premier Reich (1648-1806)

On se rappelle que l'Empire comprend quelque 350 États – mais est-ce bien le mot qui convient pour les villes libres, les évêchés, les abbayes, les seigneuries minuscules ? – représentés par la Diète de Ratisbonne. À sa tête, un empereur désigné par huit (neuf en 1692) Électeurs, laïcs et ecclésiastiques, protestants et catholiques. Pendant toute cette période, les empereurs appartiennent – sauf une exception – à la dynastie des Habsbourg : Léopold Ier (1658-1705), dont le règne marque la naissance de l'État autrichien ; Joseph Ier (1705-1711), qui prend une part active à la guerre de Succession d'Espagne ; Charles VI (1711-1740), l'auteur de la pragmatique sanction de 1713 ; Charles VII de Bavière (1742-1745) ; François Ier (1745-1765), dont Marie-Thérèse inspire la politique ; Joseph II (1765-1790), type du despote éclairé, qui abolit le servage et impose l'allemand comme langue officielle ; Léopold II (1790-1792) ; François II (1792-1806), qui entra en guerre contre la France de la Révolution.

L'espace allemand

Que fut l'Empire de ces Habsbourg ? Quelque 900 000 km2, de Kiel à Trente, de Nancy à Vienne, d'Aix-la-Chapelle à Breslau. Mais il faut en défalquer ce que l'on commence, au xviiie siècle, à appeler l' Autriche, autrement dit[...]

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Écrit par

  • : maître assistant à la faculté des lettres et sciences humaines de Rouen
  • : professeur émérite des Universités, Institut d'études politiques de Paris

Classification

Pour citer cet article

Michel EUDE et Alfred GROSSER. ALLEMAGNE (Histoire) - Allemagne moderne et contemporaine [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Allemagne, 1648 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Allemagne, 1648

Sedan - crédits : Henry Guttmann/ Hulton Archive/ Getty Images

Sedan

Paris assiégé - crédits : Nadar/ Hulton Archive/ Getty Images

Paris assiégé

Autres références

  • ALLEMAGNE - Les institutions

    • Écrit par Stéphane SCHOTT
    • 4 249 mots

    Les institutions de la république fédérale d’Allemagne sont définies par la Loi fondamentale (L.F.), ou Grundgesetz, du 23 mai 1949. Pensé à l’origine comme une Constitution provisoire pour l’Allemagne de l’Ouest, le Grundgesetz s’applique à toute l’Allemagne depuis le 3 octobre 1990....

Voir aussi