Dans son premier long-métrage, Yasmine Benkirane nous embarque à bord d’un camion lancé à vive allure sur les routes de sables.
“Casablanca, Maroc. Zineb s'évade de prison pour sauver sa fille de la garde de l’État. Mais les choses se compliquent rapidement lorsqu'elle prend en otage la conductrice d'un camion, Asma. La police aux trousses, les trois femmes se lancent dans une cavale dangereuse à travers l’Atlas, ses roches rouges et ses déserts brûlants…”
A la façon de Thelma et Louise, Zineb, Inès et Asma sont en cavale pour avoir voulu être libres. Le camion devient diligence au milieu d’étendues désertiques qui rappellent celles du Texas ou de l’Arizona, fendant la poussière d’un road trip aux allures de course-poursuite criminelle. Trois personnages féminins, trois identités qui se construisent contre, mais ensemble, lionnes marginales et marginalisées, repoussées dans les confins d’un territoire aride par une société patriarcale représentée par la multitude d’hommes qu’elles croisent sur leur chemin.
Présenté en clôture de la semaine de la critique de la Mostra de Venise en 2022, Reines est le premier long-métrage de Yasmine Benkiran, réalisatrice et scénariste de cinéma et de télévision maroco-française. Il fait suite à son court-métrage L’Heure d’hiver, qui mettait déjà en scène une errance, celle d'un couple, enfermé dehors en pleine nuit.
Dans Reines, en plus de celui de l’errance, Yasmine Benkiran explore également les thèmes de “la liberté, la puissance de l’imaginaire et la désobéissance”.
“Pour moi, il n’y a pas d’apprentissage sans désobéissance, détaille-t-elle. Il faut toujours questionner la conformité morale. Cultiver un esprit critique et une pensée autonome. Dans certaines réalités, désobéir devient un devoir. Reines est un film où chaque personnage reprend le contrôle de son destin et redevient sujet. Le film interroge différentes figures féminines d’une époque non révolue : rester sagement obéissante dans une effigie de vierge pure ou bien s’émanciper en connaissant une certaine forme d’opprobre ?”
Une réflexion résolument féministe, donc, et pour laquelle elle s’est entourée de trois actrices capables de supporter le poids de cette sororité en construction : Nisrin Erradi (Zineb), Nisrine Benchara (Asma) et Rayhan Guaran (Inès).
Reines sera à découvrir dans les salles de cinéma à partir du 15 mai prochain.
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