Sandrine Kiberlain : "C'est le personnage qui détermine la voix que je vais avoir"

Sandrine Kiberlain : "C'est le personnage qui détermine la voix que je vais avoir"

Sandrine Kiberlain ©Getty - Edward Berthelot
Sandrine Kiberlain ©Getty - Edward Berthelot
Sandrine Kiberlain ©Getty - Edward Berthelot
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Au micro d'Arnaud Laporte, l'actrice Sandrine Kiberlain revient, le temps d’un entretien au long cours, sur les étapes marquantes de son parcours, de comédienne à réalisatrice.

Avec

Depuis le début de sa carrière dans les années 1990, Sandrine Kiberlain brouille les pistes, de rôle en rôle et de film en film, elle s'essaie à différents visages, différentes voix, différents tons. En parallèle, elle enregistre deux albums. Passée devant la caméra d'Eric Rochant, de Stéphane Brizet, de Benoît Jacquot, et bien d’autres, elle passe également derrière la caméra en 2015 et signe un documentaire, "Dis quand reviendras-tu?", et en 2021 son premier long-métrage, "Une jeune fille qui va bien". Le 14 septembre 2022, Arnaud Laporte la recevait, à l'occasion de la sortie du film d'Emmanuel Mouret "Chronique d'une liaison passagère", pour qu'elle se raconte à travers les films qui ont marqué sa vie de comédienne et de réalisatrice.

La musique, une source intarissable d'émotions

À propos de ses deux albums, « Manquait Plus Qu’ça » en 2005 puis « Coupés Net et Bien Carré » en 2007 : « Comme je vais au bout de l'aventure que je commence, il y a eu la scène, il y a eu le mini bus ou mes musiciens m’en voulaient de rentrer le soir même de loin pour emmener ma fille à l'école le lendemain. Mais je l'ai fait. J'ai fait 50 villes, l'Européen, la Cigale, la peur au ventre, le trac dans les coulisses. […] J'étais habituée à me cacher derrière les personnages des cinéastes, et là, tout à coup, il y avait une exposition qui ne m’allait pas. Les bravos et la réception des gens, c’était à la fois très gratifiant et fantastique, mais il y avait un côté exhibitionniste que je trouvais très violent. J'aimerais le refaire car j'en profiterai mieux aujourd’hui. » Sandrine Kiberlain

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« Je recommence à faire des chansons avec Alain [Souchon] et Pierre, son fils. C'est le rêve parce que je leur donne des textes et comme par miracle, ils trouvent vraiment le sens de la musique qui va avec mes émotions. » Sandrine Kiberlain

Jouer en toute musicalité

« En lisant le scénario, j'ai l'évocation d'un personnage, d'un costume, d'une allure. Par exemple pour le personnage de Charlotte [dans "Chronique d'une liaison passagère"], je sais qu'elle va vite, que son débit est rapide, qu'elle est assez affirmée dans ce qu'elle fait. C'est comme si la succession d'adjectifs que je me mets dans la tête à son sujet me donnait le rythme de son corps, de ses gestes. Et puis après, la voix vient avec la situation, avec l'émotion. […] C'est un personnage qui détermine la voix que je vais avoir, de la douceur ou de la gravité à la rapidité dans le débit qui change la tessiture. C'est comme un musicien, c'est vraiment un travail de faire corps avec le rythme d'une personne. » Sandrine Kiberlain

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Son premier long métrage, une déclaration d’amour aux acteurs

« J'ai choisi Rebecca [Marder] comme India [Hair], comme Anthony [Bajon], etc, parce que c'est eux que j'aimais au départ. C'est eux que j'ai aimé, soit dans la vie, soit dans des rôles. Il n'était pas question pour moi de les transformer, de les abîmer. C'est Isabelle Huppert qui a dit « Un film c’est un documentaire sur un acteur. » Et moi, j'ai fait un documentaire sur eux aussi, même si tout était très écrit. Par exemple, pour le personnage d’Irène j'ai vu beaucoup, de très bonnes actrices de cet âge là, mais, quand Rebecca Marder est arrivée dans le bureau, j'ai eu envie de la connaître elle. On a commencé à discuter ensemble et je me suis dit « je veux qu'elle rentre dans ma vie et qu'elle soit l'héroïne de mon film ». C'est l'idée : filmer des personnes qu'on aime. » Sandrine Kiberlain

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À l’écoute de l’archive du comédien Jean-Louis Trintignant, sa voix préférée, Sandrine Kiberlain commente : « On joue quand on est enfant, donc si on choisit de faire ça encore et toujours, c'est pour retrouver le plaisir du jeu comme quand on est enfant. On joue pour ne pas perdre ce plaisir, pour ne pas oublier l’instinct de jeu. » Sandrine Kiberlain

Ses actualités :

  • Le film « Chronique d'une liaison passagère » d’Emmanuel Mouret, à l’occasion duquel nous avions reçu l’actrice, est disponible en DVD et Blu-ray chez l’éditeur Pyramide Vidéo, ainsi que sur Canal +, et en VOD.
  • Elle sera prochainement à l’affiche [pas de date de sortie encore] de « Rembrandt », un thriller de Pierre Schoeller, avec Mathieu Amalric.

Sons diffusés lors de l'émission :

- "Douce enfance", chant yiddish diffusé dans l'émission "Les Iles de France" sur France Culture, le 11/09/1995
- "Avant qu'il n'y ait le monde" de Feu! Chatterton, album Palais d'argile (2021, Universal Music)
- Chronique d'une liaison passagère d'Emmanuel Mouret, extrait de la bande-annonce
- Jean-Louis Trintignant, dans l'émission "À voix nue" sur France Culture, le 05/07/2004

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