Henri d'Orléans, couramment désigné sous son titre de duc d'Aumale, né le à Paris et mort le à Giardinello (Italie), est un prince du sang de la maison d’Orléans, militaire et homme politique français. Il est l'un des fils du roi Louis-Philippe.
Il est notamment gouverneur général de l'Algérie, et participe à ce titre à la reddition d'Abd el-Kader en . Il est également l'un des premiers bibliophiles et collectionneurs d'art ancien de son époque.
Henri d'Orléans est le cinquième et avant-dernier fils de Louis-Philippe Ier, roi des Français, et de Marie-Amélie de Bourbon, princesse des Deux-Siciles.
L'héritage du prince de Condé est le résultat conjugué de l'intercession de Talleyrand qui cherche à se rapprocher de la famille de Condé qui le méprise depuis l'exécution du duc d'Enghien et du désir du prince de Condé que sa maîtresse Sophie Dawes, après avoir été chassée de la Cour, regagne une position mondaine. La famille d'Orléans accepte de donner son appui à la condition que Louis VI Henri de Bourbon-Condé choisisse pour héritier le duc d'Aumale. Cette manœuvre ressemble en partie à une captation d'héritage car les Rohan pouvaient également prétendre à cette succession. Selon certaines sources, le duc de Bourbon aurait rédigé un testament en faveur du duc de Bordeaux et s'apprêtait à rejoindre le roi Charles X en exil lorsque serait survenue sa mort suspecte.
En 1830, à la mort du dernier prince de Condé, son parrain, qui l'a institué son légataire universel, il hérite, à huit ans, de l'énorme patrimoine de cette lignée, estimée à 66 millions de francs-or, produisant 2 millions de revenus annuels. Cet héritage comprend ce qui est considéré comme le plus important patrimoine foncier français, dont le domaine de Chantilly (Oise) et d'immenses forêts en Thiérache (Aisne).
Le député d'extrême-gauche Eusèbe de Salverte interpelle le Ministère sur le paiement des droits de cette succession.
Le directeur de l'Enregistrement, Jean-Louis Calmon, répond que ces droits n'avaient pas encore été réglés, « le Gouvernement accordant toujours des délais pour l'acquittement des droits lorsqu'il est constaté que les héritiers n'ont pas les moyens de les acquitter. […] c'est ici le cas, ces droits s'élevant à plus de quatre millions. Il ne s'est trouvé dans la succession aucune valeur mobilière. Les liquidateurs de la succession ont cherché à contracter un emprunt sans y parvenir ; ils viennent de mettre en vente neuf mille arpents de bois et, avant peu de temps, les droits seront réglés ».
Il fait ses études secondaires au collège Henri-IV à Paris, puis entre dans l'armée à seize ans. À partir de 1824, le garçon eut pour précepteur Alfred-Auguste Cuvillier-Fleury (1802-1887), qui devint ensuite son secrétaire particulier. Leur riche correspondance fut ensuite publiée.
Sous-lieutenant le , lieutenant le , capitaine le , chef de bataillon le , lieutenant-colonel le , il est directeur de tir à Vincennes le . Affecté le au 24e de ligne, il part pour l'Algérie et participe au combat de l'Affroun (), mais doit rentrer en France pour raison de santé, promu au grade de colonel du 17e léger le . Entrant dans Paris par la rue du Faubourg Saint-Antoine, le , il manque d'être assassiné d'un coup de pistolet par François Quenisset dit Papart, un extrémiste,.
Il revient en Algérie le avec le grade de maréchal de camp (général de brigade) et se distingue lors de la prise de la smala d'Abd El-Kader (), capitale ambulante de l'émir à Taguin. Le roi Louis-Philippe commande un tableau commémoratif au peintre Horace Vernet.
À la suite de cette campagne, il est promu lieutenant-général (général de division) le et nommé commandant de la province de Constantine. Il dirige l'expédition de Biskra (1844) et prend part à la conquête armée du massif de l'Aurès : à la tête des légionnaires du colonel Mac Mahon, il enlève la position de M'Chouneche.
Inspecteur général d'Infanterie le puis des écoles de tir pour les armes à feu le , il retourne en Algérie le . En mai, Il fonde un poste qui prendra son nom jusqu'à l'indépendance du pays (Sour el Ghozlane). C'est le 11 septembre 1847 qu'il est nommé gouverneur de l'Algérie en remplacement de Bugeaud ; il le restera jusqu'au 3 mars 1848.
Le 25 novembre 1844 à Naples, il épouse sa cousine germaine Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, princesse des Deux-Siciles. Ils ont huit enfants, dont deux fils seulement atteignent l'âge adulte, :
La rumeur a couru que Gustave Macon (1865 – 1930), secrétaire particulier du duc d'Aumale était son fils naturel, alors qu'il est né lors de l'exil du prince en Angleterre.
Il succède à Bugeaud comme gouverneur général de l'Algérie le .
Le , à Nemours, près de la frontière marocaine, il vient recevoir la reddition d'Abd el-Kader. Il confirme l'engagement pris la veille par le général Lamoricière, commandant de la division d'Oran, que l'émir serait conduit à Alexandrie ou à Saint-Jean d'Acre, engagement qui ne sera pas respecté, compte tenu de la situation politique en France.
Il se démet de ses fonctions après la révolution de 1848 et s'exile en Angleterre () où dès la mort de Louis-Philippe Ier (1850), il s'installe à Orleans House, près de Twickenham.
C'est un « grand château de style disparate plus confortable que fastueux, où son père avait vécu pendant l'émigration; ses frères occupaient aussi des appartements dans l'immense demeure. Un beau parc, la Tamise tout près, la possibilité d'installer une bibliothèque, un asile de méditation, une "réception" assez vaste pour pouvoir créer une atmosphère accueillante : un nom français adopté d'emblée. »
« Il est riche, il est laborieux (…) très bien vu dans le grand monde anglais… Parmi les princes d'Orléans, c'est le seul dont la vie soit bien arrangée, et qui s'en arrange » (François Guizot, 1847).
Plusieurs photographies de cette maison et du duc, seul ou en groupe, sont reproduites dans L'Album de famille de son arrière-petit-neveu homonyme Henri d'Orléans (1908 – 1999), comte de Paris. De même qu'un des douze clichés pris en par le photographe Camille Silvy (1834 – 1910), sous le no 61 du catalogue de l'exposition « L'art anglais dans les collections de l'Institut de France ».
Sa résidence est voisine du célèbre Strawberry Hill, ancienne demeure néo-gothique d'Horace Walpole, esthète et collectionneur ; le duc devint ami intime de sa propriétaire, Frances, épouse du 7e comte de Waldegrave, descendant des héritiers de Walpole, qui lui légua en 1879 un double portrait que celui-ci commanda à Reynolds en 1761.
Durant cette période, il s'adonne à l'écriture de récits historiques. Il est notamment l'auteur d'une Histoire des princes de Condé et de recherches sur La Captivité du roi Jean et Le Siège d'Alésia, ainsi que d'études sur Les Zouaves, Les Chasseurs à pied et L'Autriche, parues dans la Revue des Deux Mondes.
Cependant dès le début de son exil il écrivait à son professeur et ami Guérard : « L'Angleterre me pèse, et les Anglais encore plus. La lourde verdure du pays l'excédait, il avait soif d'une lumière nette, d'un paysage aux lignes dépouillées », et en 1853 il acquit du prince de Partanna le domaine du Zucco à l'ouest de Palerme, soit « 16 000 hectares produisant du miel, un vin précieux — gardé jour et nuit — 10 000 caisses de citrons et 500 à 600 quintaux d'olives (...) Des bois d'oliviers centenaires, des arbres de Judée, des cactus hérissés, d'étranges résineux, l'arôme des citronniers, des orangers, des buis, des lauriers, des caroubiers, des amandiers, une maison fort simple, vaste mais sans luxe, une enfilade de salles basses blanchies à la chaux (où) régnait une fraîcheur perpétuelle, un paradis où il s'épanouissait. »
En 1861, dans une brochure intitulée Lettre sur l'histoire de France adressée au prince Napoléon, il réplique vivement au prince Napoléon, cousin de Napoléon III, qui, dans un discours au Sénat le 1er mars, avait attaqué les membres des familles royales accusés de trahir « leur drapeau, leur cause et leur prince pour se faire une fallacieuse popularité personnelle ». La brochure est saisie, l'éditeur et l'imprimeur condamnés.
En 1865, le gouvernement impérial s'oppose également à la publication de l’Histoire des princes de Condé, qui paraît finalement en 1869.
Le duc d'Aumale commence à investir dans la presse, devenant de 1858 à 1860, un des propriétaires de la Continental Review, publication britannique et en prêtant de l'argent à Édouard Feuilhade de Chauvin, un des propriétaires du Courrier du dimanche.
En 1865, il investit dans un journal éphémère, L'Époque qui avait été repris par Ernest Feydeau et en 1868, il prend une participation dans le journal Le Siècle, par l'intermédiaire de Léon Plée. De 1867 à 1890, il est un des actionnaires principaux du journal Le Temps.
En , il apprend à Bruxelles de Jules Claretie le désastre de Sedan et assiste impuissant à la déroute de l'armée française ; après avoir offert de combattre, il revient en France avec son frère le prince de Joinville, mais ils sont reconduits au bateau.
Le , il est élu député de l'Oise, comme son frère dans la Haute-Marne, mais l'hostilité de Thiers les poursuit.
Fin 1871, les lois d'exil de Napoléon III sont rapportées.
Réintégré dans l’armée en 1872 avec le grade de général de division, il est nommé le commandant du 7e corps d'armée à Besançon.
Le peintre et caricaturiste André Gill (1840 – 1885) l'a représenté au premier plan à droite de son dessin-charge intitulé La Délivrance, évoquant l'emprunt de 3 milliards lancé par Thiers en pour libérer des Prussiens le territoire national, aux côtés de l'ex-empereur tenant l'aigle déchu, et du comte de Chambord.
Un an après la chute de Thiers (), sollicité, il accepte le l'intérim créé par la loi du septennat pour proroger le mandat de Patrice de Mac Mahon, duc de Magenta, en vue du projet de restauration monarchique de son neveu le comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe Ier, mais sa candidature est récusée par la droite. En , un projet de restauration en faveur du prétendant légitimiste, le comte de Chambord, petit-fils de Charles X, avait échoué en raison de l'attachement sans concession de la majorité des députés au drapeau tricolore, et du comte de Chambord au drapeau blanc.
En 1877, craignant que le complot militaire de Gaëtan de Rocheboüet ne se fasse au bénéfice des bonapartistes et au détriment des orléanistes, il assure le chef des républicains radicaux, Léon Gambetta, de son soutien en cas d'insurrection.
En 1879, il est touché par la série de mises à pied qui provoque la démission de Mac Mahon, mais son amitié avec Gambetta lui vaut d'être nommé inspecteur général de l'Armée, ce qui est son dernier rôle comme militaire. Il reste toutefois en disponibilité. Avec les autres princes de la famille qui appartiennent à l'armée, il est placé en non-activité par retrait d'emploi en 1883 et rayé des cadres de l'armée en 1886. Il quitte la France une seconde fois en raison de la loi d’exil de 1886.
Edmond et Jules de Goncourt évoquent :
« Le duc d'Aumale, il n'y a qu'un mot pour le décrire : c'est le type du vieux colonel de cavalerie légère. Il en a l'élégance svelte, l'apparence ravagée, la barbiche grisâtre, la calvitie, la voix brisée par le commandement. »
Le , il préside, en qualité de doyen des généraux de division, au Grand Trianon de Versailles, le conseil de guerre qui juge le maréchal Bazaine — commandant en chef des armées le — qui le tente d'expliquer sa capitulation de Metz du :
« J'admets parfaitement que ces devoirs soient stricts quand il y a un gouvernement légal, quand on relève d'un pouvoir reconnu par le pays, mais non pas quand on est en face d'un gouvernement insurrectionnel. Je n'admets pas cela. »
À quoi le prince répliqua le fameux : « La France existait toujours. »
Le prince obtint du président de la République, le maréchal de Mac-Mahon, lui même déchu à Sedan, que la peine capitale soit commuée en vingt ans de détention à la demande des membres même du Conseil de guerre : « Vous vous unirez à nous, Monsieur le Président de la République, pour ne pas laisser exécuter la sentence que nous venons de prononcer. »
En 1886, le duc d'Aumale, membre de l'Institut de France depuis 1871, veuf et sans descendants directs vivants, lègue son domaine de Chantilly (Oise) et ses précieuses collections à l'Institut sous réserve qu'à sa mort, le musée Condé soit ouvert au public, que sa présentation soit préservée et que les collections ne puissent être prêtées. Le musée Condé est ouvert au public moins d'un an après sa mort, le .
Selon le souhait du duc d'Aumale, les ressources du domaine permettent de faire fonctionner, d'entretenir et de restaurer cet immense patrimoine.
« Chantilly, tel que l'a voulu le duc, apparaît comme une Atlantide toujours accessible (…) mieux que des chefs-d'œuvre, une œuvre d'art totale. »
En 1886, le général Georges Boulanger (1837 – 1891), ministre de la Guerre depuis le , entreprend de transformer l'armée dite de métier en armée nationale.
Le , la seconde loi d’exil est votée à la suite de la retentissante réception de fiançailles de la princesse Amélie d'Orléans à l'hôtel de Galliera (actuel hôtel Matignon) à Paris le ; empêché de passer rue de Varenne par la longue file de voitures, l'impatient Georges Clemenceau aurait alors dit à Léonide Leblanc, maîtresse du duc (et qui fut la sienne) : « Dites-lui de se méfier. Au pavé qu'on va jeter dans la mare de sa famille, il pourrait bien être éclaboussé. »
En juillet, il est rayé des cadres sur proposition de Boulanger par Jules Grévy, à qui il écrit : « il m'appartient de vous rappeler que les grades militaires sont au-dessus de vos atteintes », avant d'être expulsé en Belgique par le directeur de la Sûreté le 14.
Une demande collective pour le rappel du prince exilé est adressée en 1888 au gouvernement.
Il est autorisé à rentrer en France par décret de Sadi Carnot du . Le décret de bannissement est rapporté le .
À son retour en 1889, il est élu académicien des Sciences morales et politiques le . Il est nommé directeur de l'académie de Besançon, docteur honoraire de l'université d'Oxford et membre de l'Académie royale de Bruxelles. De 1893 à 1897, il dirigea la Société de secours aux blessés militaires (S.S.B.M.), devenue depuis 1940 la Croix-Rouge française.
Il fit construire dans la station thermale de Saint-Honoré-les-Bains, deux villas, véritables petits castels dénommés : Le Pavillon Rose et Le Pavillon Blanc, aujourd'hui transformées en gîtes.
En mai 1897, l'incendie du Bazar de la Charité où sa nièce préférée, Sophie-Charlotte en Bavière, duchesse d'Alençon, trouve une mort héroïque, le frappe douloureusement.
« Au printemps de 1897, il était venu passer quelques jours au Zucco (où) la mort l'a emporté par surprise, et aucune de ses volontés suprêmes n'a pu être exécutée. Il serait mort de crise cardiaque peu après avoir rédigé une vingtaine de lettres de condoléances à des familles de la noblesse endeuillées par l'incendie du Bazar de la Charité. Mais des mains pieuses ont enveloppé son cercueil du drapeau tricolore à l'ombre duquel son père et lui avaient combattu et qu'il faisait flotter sur sa maison d'exilé. » Deux photographies du duc âgé et sur son lit de mort sont reproduites dans l'Album de famille du comte de Paris.
Le , après avoir remonté de Palerme toute l'Italie, le corps arriva à la gare de Lyon de Paris et reçut le lors des obsèques à La Madeleine, à la demande des siens, les honneurs militaires dus à un grand-croix de la Légion d'honneur. Mais pour un ancien général rayé du cadre de réserve, cet hommage ne comprenait ni musique ni défilé, réservés aux officiers généraux en activité… or, à l'issue de la cérémonie, venant du boulevard Malesherbes, défilèrent devant le catafalque au rythme de la marche Sambre et Meuse des troupes en tenue de parade commandées par le général Leloup de Sancy de Rolland, qui salua le cercueil de l'épée.
Ce fut là l'ultime geste public envers celui à qui Victor Hugo, son confrère à l'Académie, lui-même exilé par Napoléon III, écrivait : « Pour moi, votre royauté a cessé d'être politique, et maintenant est historique. Ma République ne s'en inquiète pas. Vous faites partie de la grandeur de la France et je vous aime » dans sa réponse à la notice du duc succédant au comte de Cardaillat à l'Académie des beaux-arts le .
Proscrit deux fois par le gouvernement de son pays, cet ami des Arts patriote, par un geste généreux, changea néanmoins son testament en donation sous réserve d'usufruit () afin d'enrichir le patrimoine national d'un trésor artistique unique.
« On célèbre à Chantilly une présence invisible et toujours vivante, malgré le temps. »
Sa sépulture repose au milieu des siens dans la chapelle royale de Dreux. Son gisant, accompagné de son épée, est l’œuvre du sculpteur français Paul Dubois.
Grand cordon de l'ordre de Léopold (22 mars 1842)
Grand-croix de l'ordre de Saint-Ferdinand et du Mérite
Chevalier de l'ordre de la Toison d'or ()
Chevalier de la Légion d'honneur ()
Grand-croix de la Légion d'honneur () de l’ordre royal de la Légion d'honneur
Grand-croix de l'ordre de la Tour et de l'Épée ()
Grand-croix de l'ordre de la Maison ernestine de Saxe (1864)
Chevalier de l'Ordre du Sang
Le duc d'Aumale porte pour armoiries : D'azur à trois fleurs de lys d'or, brisé d'un lambel d'argent.
Le duc a laissé son nom à une expression argotique apparue vers 1880 et citée par Alphonse Boudard, « à la duc d'Aumale » qui désigne une position érotique compliquée, sur la technique de laquelle les auteurs divergent ; « le cinquième fils de Louis-Philippe était renommé pour ses acrobaties amoureuses ».
Léonide Leblanc, maîtresse de Georges Clemenceau, « tendre et vermeille comme un beau fruit, le pied fin et les bras les plus beaux du monde », fut aussi celle du duc, mais étant « fort courtisée par des seigneurs d'importance dont il ne fallait pas éteindre trop brutalement les ardeurs (…) elle avait fait, dit-on, confectionner une effigie du duc d'Aumale, tête en cire, corps en baudruche. Et quand les soupirants se montraient trop pressants, elle avait une façon de leur montrer de loin, sur un fauteuil, des formes augustes : « Chut ! Monseigneur est là ! » qui calmait les impatiences (…) ». Quand elle voulait que Clemenceau ne l'importune pas, elle plaçait dans son salon un mannequin de cire à l'effigie du duc d'Aumale qu'elle avait fait confectionner, ouvrant la porte de ce salon pour montrer au député qu'elle avait déjà un rendez-vous.
Se plaignant de la « largesse assez modérée » du duc, elle aurait eu ce mot savoureux : « Ces Orléans, vous ne les connaissez pas : ils en sont restés aux prix d'avant 48 ».
Actrice des théâtres de vaudeville et femme spirituelle, Léonide Leblanc (1842 – 1894) fut ainsi plus connue comme brillante demi-mondaine.
Berthe de Clinchamp (1833 – 1911), qui fit partie de son entourage dès l'âge de sept ans et succéda en 1864 à sa tante comme « dame pour accompagner » la duchesse qui mourut dès 1869 puis à la mère de la défunte, la princesse de Salerne. À ce titre, elle est faite comtesse[réf. nécessaire] en 1881 par l'empereur d'Autriche, à la demande de sa femme Élisabeth d'Autriche[réf. nécessaire] (nièce par alliance de la princesse de Salerne), dont elle fut la fidèle amie et, sitôt veuve, une compagne dévouée.
Cette « grande et forte femme de type cuirassier quant à la stature, attentive à ne point déplaire, ne ménageant ni son temps, ni sa peine, ni son amour-propre », excellente écuyère, très cultivée et bibliophile comme le duc, tint sa maison et partagea ses activités. Pour elle, le duc fit remonter dans son appartement personnel de Chantilly des boiseries anglaises du XVIIIe provenant de Orleans House. En 1877, veuf depuis 1869 et sans enfants, il lui indiqua ses instructions sur les mesures à prendre après sa mort, et en 1879 lui offrit en souvenir d'eux les portraits de lui et de son épouse en pendants par Victor-Louis Mottez – musée Condé.
En une campagne de presse sur un prétendu mariage secret la fit surnommer « La Maintenonette », jeu de mots à la fois sur le titre offert par Louis XIV à Françoise d'Aubigné, gouvernante de ses enfants puis son épouse morganatique, sur La Nonette, rivière qui arrose le parc de Chantilly, et sur celui de la maison sur laquelle le duc lui avait consenti un bail de 50 ans et un accès direct au parc. Le prince de Joinville l'appelait aussi « La Maintenon de mon frère ».
Mademoiselle de Clinchamp y écrivit : Chantilly et son dernier seigneur (1898), Le Duc d'Aumale, prince, soldat - Un grand seigneur du XIXe siècle (1899), et Chantilly 1485-1897 (1903).
Le musée Condé conserve son portrait en buste (miniature sur ivoire) ; un portrait photographique en pied dédicacé est reproduit dans l'Album de Famille du Comte de Paris ; un autre, au pastel — collection privée — par Henri Cain (1859 – 1930) fut vendu aux enchères publiques avec sa bibliothèque à Bruxelles le .
Paul Dubois, auteur de la statue équestre du connétable Anne de Montmorency commandée pour l'esplanade du château de Chantilly, sculpta le gisant en marbre blanc du duc en tenue de général, tenant un sabre et étreignant le drapeau français (chapelle funéraire des Orléans à Dreux – maquette au musée Condé), œuvre qui fut présentée à l'Exposition universelle de Paris de 1900.
Le fut inaugurée au centre de l'hémicycle, à proximité des Grandes écuries à Chantilly, celle du peintre et sculpteur académique Jean-Léon Gérôme, sur un piédestal d'Honoré Daumet, l'architecte du duc, que la Ville lui offrit sur souscription publique.
Un médaillon orné de son profil orne le manteau d'une cheminée en bois mouluré d'origine non indiquée, remontée dans une des « salles XIXe siècle » du château d'Amboise (Indre-et-Loire)[réf. nécessaire] .
Il a publié sous le pseudonyme de Vérax, en Belgique, un certain nombre d'articles de journaux dans les années 1861 – 1868.
En dépit d'un parcours de vie riche et prestigieux, le duc d'Aumale fut paradoxalement peu représenté au cinéma, à la télévision ou même au théâtre. Notons toutefois la présence de son personnage sous les traits du comédien et mannequin Alexis Loret, dans le téléfilm L'Algérie des chimères, réalisé par François Luciani en 2001, d'après le livre du même titre d'Henri de Turenne et Robert Solé, publié aux éditions Calmann-Lévy.
À l'automne 2012, un documentaire-fiction, intitulé Le duc d'Aumale, le magicien de Chantilly, lui fut également consacré à la télévision, dans le cadre de l'émission Secrets d'histoire, sur France 2, animée par Stéphane Bern, et produite par Jean-Louis Remilleux. Dans celui-ci, ce sont les acteurs Roland David et Sébastien Fontaine qui prêtent leurs traits au prince collectionneur.
Dans le 9e arrondissement de Paris, la rue d'Aumale lui rend hommage.
La chapelle royale de Dreux, ou chapelle royale Saint-Louis de Dreux, est la nécropole de la famille d'Orléans. Elle est située dans l'enceinte du château de Dreux, en Eure-et-Loir, rattaché à la couronne en 1023. Elle appartient aujourd'hui à la fondation Saint-Louis, créée en 1974, dont le président actuel est M. Frédéric du Laurens. Le président d'honneur de cette fondation est l'aîné des Orléans, Jean d'Orléans, comte de Paris.
La chapelle royale fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le .
À l'origine, Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (petit-fils de Louis XIV et de la marquise de Montespan), contraint de laisser Rambouillet à son cousin Louis XVI, qui lui a cédé le comté de Dreux en 1775, fait transférer de l'église de Rambouillet, le , les neuf cercueils renfermant les corps de ses proches parents : son père Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, et sa mère Marie-Victoire de Noailles ; sa femme Marie-Thérèse-Félicité d'Este, princesse de Modène ; leur fils, le prince de Lamballe, et leurs cinq autres enfants morts jeunes. Il choisit comme sépulture pour sa famille la collégiale Saint-Étienne du château de Dreux.
Le 3 septembre 1792, la princesse de Lamballe, belle-fille du duc de Penthièvre et proche de la reine Marie-Antoinette, est massacrée et mutilée par la foule parisienne. Elle est ensuite inhumée dans une fosse anonyme du cimetière des Enfants-Trouvés. Le duc de Penthièvre dépêche son valet, Fortaire, pour retrouver la dépouille de la princesse afin de la faire réinhumer en secret à Dreux, auprès des siens, mais en vain : les restes mortels ne sont pas découverts.
Dans la nuit du 6 au , le corps du duc, mort à Bizy le , est transporté et inhumé clandestinement à Dreux, entre le comte de Toulouse et sa femme. Le suivant, afin de récupérer le plomb des cercueils, le caveau est violé, les corps en sont extraits et « jetés dans une fosse profonde de six pieds » dans le cimetière des chanoines, dont l'emplacement sera plus tard reconnu par Lefebvre et Cholet, anciens serviteurs des Bourbon-Penthièvre.
En , quatre ans après avoir été incarcérée à la prison du Luxembourg, Marie-Adélaïde de Bourbon, duchesse d'Orléans, dernière fille du duc, est expulsée de France ; le château et la collégiale, biens séquestrés depuis la mort de son père, sont confisqués au profit de la Nation et vendus, le , à un marchand de bois chartrain qui démolit le toit de l'église pour en récupérer les matériaux et, en 1801, revend le domaine à François Belois, maçon à Dreux, qui y demeure jusqu'en 1816.
Le , la duchesse lui rachète le terrain, fait construire une chapelle par Claude-Philippe Cramail, architecte parisien, chargé dès de ce projet. Il ouvre le chantier début à l'emplacement de la fosse commune et la première pierre est posée le . Certains matériaux proviennent de la démolition de l'ancienne abbaye bénédictine de Coulombs, près de Nogent-le-Roi, et des ruines du château de la Ferté-Vidame. La duchesse fait de Saint-Louis de Dreux la sépulture de sa famille.
À partir du printemps 1839, cette chapelle de style néogothique est agrandie par son fils, devenu le roi des Français Louis-Philippe Ier (en lieu et place de son cousin Charles X), qui y fixe la nécropole dynastique, d'où le surnom « Saint-Denis des Orléans », en référence à la nécropole historique des rois de France. Victor Hugo narre la translation des restes des ancêtres de la famille le , à laquelle le roi lui-même a contribué.
La chapelle primitive de 1816 est alors complétée par des ajouts de style néo-gothique par l'architecte Pierre-Bernard Lefranc. La sculpture prend une place importante dans ces travaux, qui participent à la fois de l'agrandissement et d'un changement de style. Les sculpteurs Charles-François Nanteuil et Charles Émile Seurre donnent les moyen-reliefs représentant saint Ferdinand, saint Arnoult, sainte Adélaïde et sainte Amélie, sous la coupole, ainsi que les statues de saint Louis et saint Philippe au-dessus des autels latéraux. Louis Léopold Chambard et Jean-Marie Bonnassieux sculptent les tympans du transept illustrant l'Adoration des mages et la Résurrection, livrés en 1845. Chambard sculpte également les statues de saint Ferdinand et de sainte Adélaïde, à l'entrée de la chapelle de la Vierge. L'atelier de Michel Liénard et Émile Knecht produit toute la sculpture décorative, intérieure et extérieure et le reste des bas-reliefs, ainsi que la nouvelle porte en chêne.
De 1843 à 1845, ses nombreuses fenêtres sont garnies de somptueux vitraux exécutés à la manufacture nationale de Sèvres, selon la technique de fabrication des verres teints dans la masse.
Les douze grandes fenêtres ogivales du transept sont ornées de vitraux représentant des saints sur fond « bleu de Sèvres », dont les cartons sont dessinés par Ingres, qui reproduisent à cette occasion quatre des vitraux qu'il avait exécuté pour la chapelle de Neuilly, actuelle église Notre-Dame-de-Compassion de Paris, construite en mémoire du prince Ferdinand, fils aîné de Louis-Philippe mort dans un accident en 1842.
C'est Viollet-le-Duc qui dessine les pinacles gothiques encadrant chacun des douze personnages, les fenêtres étant beaucoup plus hautes que dans la chapelle de Neuilly.
D'autres vitraux illustrant la vie de saint Louis ornent la chapelle de la Vierge. Eugène Delacroix, Hippolyte Flandrin, Georges Rouget, Claudius Jacquand, Horace Vernet, Charles Marie Bouton et Wattier réalisent les dessins.
Un orgue de tribune du facteur Aristide Cavaillé-Coll est installé en 1845 dans un buffet de 1614. La partie instrumentale est classée monument historique au titre d'objet en 1880,.
Durant la guerre franco-allemande de 1870, le lieutenant-colonel Henri de Beaurepaire-Louvagny chute du dôme, devenu poste d'observation de l'ennemi, et se tue.
La flèche de la chapelle de la Vierge, qui abrite une cloche, est détruite par la foudre en , et jamais reconstruite. La même année, Cavaillé-Coll modifie l'orgue installé en 1845 : il transforme certains jeux et répare la soufflerie.
Le , lors de la libération de la ville par les Américains, des obus allemands endommagent le déambulatoire, détruisent des vitraux ainsi que des sculptures et gisants.
Tout comme le château de Dreux, la chapelle appartient à la Fondation Saint-Louis, depuis la donation faite par Henri d'Orléans, comte de Paris, aîné des Orléans et prétendant au trône de France, ainsi que par les autres descendants du roi Louis-Philippe Ier .
En janvier 2018, l'équipe de l'émission Secrets d'Histoire a tourné plusieurs séquences dans la chapelle dans le cadre d'un numéro consacré au roi Louis-Philippe.
Dans la chapelle sont fréquemment célébrés de grands événements touchant à la famille d'Orléans, dont c'est toujours la nécropole. Le 2 février 2019, par exemple, y ont eu lieu les obsèques d'Henri d'Orléans (1933-2019), comte de Paris, duc de France, ancien chef de famille, en présence de nombreux membres du Gotha, notamment la reine Sophie d'Espagne, le prince souverain Albert II de Monaco l'ex-impératrice Farah d'Iran, obsèques présidées par le fils du défunt, Jean d'Orléans (1965), devenu comte de Paris au décès de son père.
C'est dans la crypte que le prince Jean donne à Henry-Jean Servat sa première interview officielle (filmée et photographiée) pour l'émission Télématin de France 2, diffusée le , et pour Paris Match, publiée dans le numéro 3639 le même jour.
La totalité des vitraux est issue de la manufacture de Sèvres.
Quatre vitraux ornent l'entrée de la chapelle, d'après des cartons de Charles-Philippe Larivière et d'Antoine Béranger. Sont représentées les scènes suivantes :
Les cartons des vitraux du transept sont une réalisation de Jean-Auguste-Dominique Ingres :
Au milieu du déambulatoire, la chapelle axiale de la Vierge présente, devant le groupe sculpté figurant Louis-Philippe Ier debout et la reine Marie-Amélie en orante, cinq vitraux illustrant la vie de saint Louis, au-dessus de l'autel (au centre) et des quatre tombeaux de la duchesse douairière d'Orléans et d'Adélaïde d'Orléans (à gauche) et de la princesse de Salerne et du prince royal (à droite).
En dehors du caveau inférieur (des Bourbon-Penthièvre), les sépultures des Orléans (numérotées de 1 à 64) se répartissent sur deux niveaux : le déambulatoire et la crypte.
Quelque vingt-cinq gisants ou statues ornent les plus anciennes de ces sépultures, réalisés par une quinzaine d'artistes dont les plus renommés ont obtenu plusieurs commandes : James Pradier (1792-1852), Aimé Millet (1819-1891), Antonin Mercié (1845-1916), Charles-Albert Walhain (1877-1936).
Tout autour du tombeau du roi et de la reine des Français, les sépultures (décrites dans le sens inverse des aiguilles d'une montre) des membres de leur famille, sculptées sur un même modèle et disposées, à l'origine, dans le seul déambulatoire et selon la volonté du souverain.
1 et 2 - Au centre, tombeau double et monumental sculpté par Antonin Mercié en 1886, où repose le couple royal :
3 et 4 :
5 - Marie-Clémentine de Habsbourg (1798-1881), princesse de Salerne, épouse de Léopold de Bourbon-Siciles (frère de la reine Marie-Amélie) — et mère de Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, duchesse d'Aumale et elle-même belle-fille de Louis-Philippe Ier et de Marie-Amélie. Morte en France, inhumée dans la basilique Santa Chiara de Naples (nécropole des Bourbons-Siciles) en Italie auprès de son mari, transférée des années plus tard dans la nécropole des Orléans. Bien qu'elle n'appartînt pas directement à la maison d'Orléans, cette sœur de l'impératrice des Français Marie-Louise repose dans la chapelle royale de Dreux, en face de ses beau-frère et belle-sœur Louis-Philippe et Marie-Amélie — et non loin de sa fille, de son unique gendre et de tous ses petits-enfants (tombeaux 15, 16, 17, 18, 19 et 20 dans le déambulatoire Nord). Gisant de Charles Joseph Lenoir.
6 - Adélaïde d'Orléans (1777-1847), mademoiselle de Chartres, dite Madame Adélaïde, sœur cadette (restée célibataire) de Louis-Philippe Ier. Gisant d'Aimé Millet.
7 - Marie-Adélaïde de Bourbon (1753-1821), duchesse d'Orléans, fille de Louis-Jean-Marie de Bourbon et de Marie-Thérèse-Félicité d'Este, épouse (séparée) de Louis-Philippe d'Orléans, dit Philippe Égalité, et mère de Louis-Philippe Ier. Gisant couronné de Jean-Auguste Barre. Son tombeau contient également les restes mortels de sa famille, les Bourbon-Penthièvre (voir plus bas).
8 - Bathilde d'Orléans (1750-1822), princesse de Condé, duchesse de Bourbon, dite « citoyenne Vérité » sous la Révolution, sœur de Philippe Égalité et tante de Louis-Philippe Ier. Inhumée, non auprès de son époux le prince de Condé (dont elle était séparée) à Saint-Denis, ni avec son fils le duc d'Enghien, mais dans la nécropole des Orléans, à deux pas de sa belle-sœur la duchesse d'Orléans (qui précède) et de son neveu le roi des Français.
9 et 10 :
11 - Philippe d'Orléans (1869-1926), duc d'Orléans, fils aîné des précédents, chef de la maison d'Orléans. Contraint à l'exil, mort à Palerme en Italie, transféré en 1931. Gisant de Maxime Real del Sarte.
12 - Tombeau resté vide, destiné par les Orléans à la duchesse d'Orléans (épouse du précédent), qui attend toujours la dépouille de cette princesse.
13 - Ferdinand d'Orléans (1884-1924), duc de Montpensier, fils de Philippe d'Orléans, comte de Paris (numéro 9). Il repose ici sans sa veuve (remariée).
14 - Victoire de Saxe-Cobourg-Kohary (1822-1857), duchesse de Nemours, belle-fille de Louis-Philippe Ier. Inhumée dans la chapelle Saint-Charles-Borromée à Weybridge, transférée en 1979 seulement (à l'un des derniers emplacements disponibles dans le déambulatoire). La sépulture de son époux n'est donc pas immédiatement voisine puisque le duc de Nemours repose dans le déambulatoire Sud (tombeau 26).
15 et 16 :
17 - François d'Orléans (1854-1872), duc de Guise, fils (mort jeune) du duc d'Aumale (qui précède). Inhumé dans la chapelle Saint-Charles-Borromée à Weybridge, transféré en 1876.
18 - Louis d'Orléans (1845-1866), prince de Condé, fils (mort célibataire) du duc d'Aumale (numéro 15). Inhumé dans la chapelle Saint-Charles-Borromée à Weybridge, transféré en 1876. Lui et son frère (qui précède) reposent en face de leurs parents, de part et d'autre d'un escalier.
19 et 20 - Dans un tombeau double, les corps de cinq autres enfants du duc d'Aumale (numéro 15) : Henri (1847-1847), une fille (1849-1849), deux enfants mort-nés en 1861 et 1864, et François-Paul (1852-1852). Inhumés dans la chapelle Saint-Charles-Borromée à Weybridge, transférés en 1876.
21 - Ferdinand d'Orléans (1859-1873) et son frère Louis d'Orléans (1867-1874), infants d'Espagne, fils du duc de Montpensier (devenu infant d'Espagne par mariage et auteur de la branche espagnole de la famille d'Orléans ou maison d'Orléans-Galliera) et petits-fils de Louis-Philippe Ier. Décédés en France pendant l'exil de leur père de son pays d'adoption, inhumés à Dreux — et non dans le Panthéon des infants au monastère espagnol de l'Escurial. Sur la sépulture commune, gisant par Aimé Millet de Ferdinand tenant un livre.
22 - Voisin de sa tombe, sur un socle, le cénotaphe de Louis d'Orléans (1867-1874), enterré avec son frère (numéro 21). Ce jeune prince a inspiré à Aimé Millet la figure célèbre de L'Enfant voilé (sous son linceul).
23 - Derrière le cénotaphe (numéro 22) et en face des sépultures de leurs parents, petit tombeau commun à Charles d'Orléans (1875-1875) et à Jacques d'Orléans (1880-1881), enfants de Philippe d'Orléans, comte de Paris (numéro 9). Statue les représentant tels des angelots au pied de la Croix de Jules Franceschi.
24 - Charles d'Orléans (1820-1828), duc de Penthièvre, enfant de Louis-Philippe Ier. Gisant de James Pradier, au pied de l'escalier menant au chœur et derrière le tombeau monumental de ses parents, le figurant avec une couronne princière fleurdelisée.
25 - Françoise d'Orléans (1816-1818), mademoiselle de Montpensier, fille (morte en bas âge) de Louis-Philippe Ier. Petit gisant de James Pradier, au pied de l'escalier menant au chœur et derrière le tombeau monumental de ses parents.
26 - Louis d'Orléans (1814-1896), duc de Nemours, fils de Louis-Philippe Ier. Gisant de Daniel Campagne, qui le fait apparaître en uniforme. La sépulture de son épouse (transférée à Dreux en 1979 seulement) n'est pas immédiatement voisine puisque la duchesse de Nemours repose dans le déambulatoire Nord (tombeau 14).
27 et 28 :
29 et 30 :
31 - Petit tombeau commun à un fils mort en bas âge du prince et de la princesse de Joinville (qui précèdent) et à un fils mort en bas âge du duc et de la duchesse de Chartres (numéros 40 et 41). Inhumés dans la chapelle Saint-Charles-Borromée à Weybridge, transférés en 1876, à l'extrémité du déambulatoire Sud.
32 et 33 - Dans un tombeau double :
34 - Pierre d'Orléans (1845-1919), duc de Penthièvre, petit-fils (jamais marié) de Louis-Philippe Ier, qui repose en face de son père le prince de Joinville (numéro 29).
35 - Sophie d'Orléans (1898-1928), fille (morte célibataire) du duc de Vendôme (qui suit). Gisant de Charles-Albert Walhain.
36 et 37 - Dans un tombeau double :
38 - Robert d'Orléans (1866-1885), fils (handicapé) du duc et de la duchesse de Chartres (numéros 40 et 41).
39 - Henri d'Orléans (1867-1901), frère du précédent et fils (mort célibataire) du duc et de la duchesse de Chartres (qui suivent). Gisant d'Antonin Mercié, qui le représente la main posée sur une carte géographique.
40 et 41 :
42 - Marie d'Orléans (1813-1839), duchesse de Wurtemberg, fille de Louis-Philippe Ier. Morte à Pise et enterrée, non auprès de son mari, le duc de Wurtemberg, mais dans la nécropole des Orléans, tout à côté de ses parents. Gisant d'Hector Lemaire, qui a représenté à sa droite l'une de ses œuvres, sa Jeanne d'Arc. Elle a sculpté L'Ange de la résignation qui surplombe son tombeau.
En raison de la saturation du déambulatoire de la chapelle royale, c'est désormais dans la crypte exclusivement que sont inhumés les membres de la famille d'Orléans. Elle se divise en trois salles, dont une circulaire, reliées par des galeries. La crypte peut encore accueillir quelques sépultures.
La grande salle circulaire, la plus vaste, a été réaménagée dans les années 1950 et affectée par Henri d'Orléans (1908-1999), comte de Paris, aîné des Orléans et chef de maison (fils et successeur du duc de Guise, numéro 32 dans le déambulatoire), à la sépulture de ses descendants.
Face entrée crypte circulaire (au milieu de la galerie occidentale, dans une niche située sous la nef) :
43 - Tombeau moderne en pierre de Thibaut d'Orléans (1948-1983), comte de la Marche, fils d'Henri d'Orléans (1908-1999), comte de Paris (numéro 50). Mort mystérieusement à Bangui en République centrafricaine.
Située sous le transept, la crypte circulaire elle-même abrite douze tombeaux individuels modernes en marbre, disposés en cercle, dont sept libres. Dos à la galerie occidentale, de gauche à droite :
44, 45, 46, 47, 48 : inoccupés.
49 - François d'Orléans (1961-2017), dauphin de France, comte de Clermont, petit-fils aîné (handicapé) d'Henri d'Orléans (1908-1999), comte de Paris (qui suit). Mort des suites d'un accident.
50 - Henri d'Orléans (1908-1999), comte de Paris, chef de la maison d'Orléans, à l'origine de la Fondation Saint-Louis, aujourd'hui propriétaire de la chapelle royale du même nom à Dreux.
51 - François d'Orléans (1935-1960), duc d'Orléans, fils du précédent. Mort pour la France.
52 - Isabelle d'Orléans-Bragance (1911-2003), comtesse de Paris, épouse d'Henri d'Orléans (1908-1999), comte de Paris (numéro 50).
53 - Henri d'Orléans (1933-2019), comte de Paris, duc de France, fils aîné de la précédente et d'Henri d'Orléans (1908-1999), comte de Paris (numéro 50), chef de la maison d'Orléans.
54, 55 : inoccupés.
Au Nord de la galerie occidentale, cette petite salle se situe sous la chapelle Sainte-Adélaïde. Elle a d'abord été affectée, après leur exil, à la sépulture de membres de la famille d'Orléans-Bragance, branche cadette et brésilienne de la maison d'Orléans issue de Gaston d'Orléans (1842-1922), comte d'Eu devenu prince brésilien, époux de la princesse Isabelle du Brésil (1846-1921) et petit-fils de Louis-Philippe Ier. Les tombes sont sculptées sur le modèle de celles du déambulatoire. Depuis 1986, la crypte Nord abrite le cénotaphe du frère cadet du roi des Français.
56 - Au centre, sur un socle de marbre, cénotaphe d'Antoine d'Orléans (1775-1807), duc de Montpensier, frère de Louis-Philippe Ier. Exilé avec la Révolution, inhumé dans l'abbaye de Westminster pendant l'Empire. Copie par Trouchaud du gisant de Westmacott ramenée du château de Versailles pour être placée dans la chapelle en 1986,, qui le fait apparaître avec une couronne fleurdelisée de prince du sang de France.
57 - À gauche du vitrail, Antoine d'Orléans-Bragance (1881-1918), fils de l'ancienne princesse régente Isabelle du Brésil et de Gaston d'Orléans, comte d'Eu. Prince brésilien mort en exil en Europe, en servant dans l'armée anglaise.
58 et 59 - Sous le vitrail aux armes d'Orléans, dans un tombeau double :
60 - À droite du vitrail, Louis Gaston d’Orléans-Bragance (1911-1931), petit-fils de l'ancienne princesse régente du Brésil et de Gaston d'Orléans, comte d'Eu. Ce prince brésilien (mort jeune) repose auprès de ses parents (qui précèdent) dans la nécropole des Orléans.
61 - En face, dans une niche, le petit tombeau moderne en marbre de Louis-Philippe d'Orléans (1979-1980), fils mort au berceau du comte de la Marche (numéro 43, face crypte circulaire).
Au Sud de la galerie occidentale, cette petite salle se situe sous la chapelle Saint-Arnould. Seuls deux défunts y reposent. Elle a d'abord été affectée à la sépulture de Charles-Philippe d'Orléans (1905-1970), duc de Nemours, dernier descendant mâle de la branche puînée de la maison d'Orléans issue de Ferdinand d'Orléans (1844-1910), duc d'Alençon, lui-même petit-fils de Louis-Philippe Ier. Depuis 1986, la crypte Sud abrite le cénotaphe du frère puîné du roi des Français.
62 - Au centre, sur un socle de marbre, cénotaphe de Louis-Charles d'Orléans (1779-1808), comte de Beaujolais, frère de Louis-Philippe Ier. Exilé avec la Révolution, mort à Malte et inhumé en la chapelle de Notre-Dame de Liesse pendant l'Empire, puis transféré en 1843 dans la chapelle de France de la Co-cathédrale Saint-Jean de La Valette. Gisant romantique de Pradier (copie par lui-même) ramené du château de Versailles pour être placé dans la chapelle en 1986, — qui fait face au cénotaphe de son frère le duc de Montpensier (numéro 56 au centre de la petite crypte Nord, à l'autre extrémité de la galerie occidentale).
63 et 64 - Sous le vitrail aux armes d'Orléans, dans un tombeau double ancien (redisposé dans cette crypte et réemployé) :
Le tombeau de Marie-Adélaïde de Bourbon (gisant no 7, dans la chapelle de la Vierge), fille du duc de Penthièvre et mère de Louis-Philippe Ier, contient aussi un reliquaire renfermant les restes mortels des Bourbon-Penthièvre, ses grands-parents, parents, ses frères et sa sœur (dont plusieurs morts en bas âge) :
Manquent les restes mortels de la belle-sœur de Marie-Adélaïde de Bourbon, la princesse de Lamballe, massacrée et mutilée par la foule parisienne en 1792, inhumée dans une fosse anonyme au cimetière des Enfants-Trouvés.
En bas de l'escalier a été installée, dans une niche aménagée à cette fin, la sépulture de Louis François Joseph de Bourbon (1734-1814), dernier prince de Conti, beau-frère du duc de Penthièvre et grand-oncle de Louis-Philippe Ier. Veuf de sa cousine Marie-Fortunée d'Este (inhumée au couvent de la Visitation de Venise où elle s'était retirée) ; fils de Louis-François de Bourbon, prince de Conti, et de Louise-Diane d'Orléans (elle-même fille du régent Philippe d'Orléans, dont le cœur est conservé dans le caveau inférieur de la chapelle), le prince de Conti est mort exilé à Barcelone pendant l'Empire. Sur ordre du roi Louis-Philippe, avant la démolition de l'église Saint-Michel où il avait été enterré durant l'émigration, la sépulture de Conti est transférée à Dreux. C'est le consul de France, Ferdinand de Lesseps, qui a été chargé de faire procéder à l'exhumation du corps, ensuite embarqué sur le Lavoisier, transporté à Dreux et réinhumé le 2 avril 1844. Tombe fermée par une plaque en marbre blanc.
Quatre niches aux angles coupés de ce caveau circulaire, contenant des urnes qui renferment les reliques suivantes :
Relié au précédent par un couloir, l'ancien caveau Penthièvre — aménagé en 1783 sur ordre du duc, sous le maître-autel de la collégiale Saint-Étienne, pour héberger les dépouilles de ses proches parents — abrite aujourd'hui les cénotaphes perpétuant le souvenir du grand-père maternel de Louis-Philippe Ier, ainsi que celui des membres de sa famille, les Bourbon-Toulouse ou Bourbon-Penthièvre. Sarcophage sculpté au centre du caveau et plaques au mur, également en marbre blanc.
À l'écart des autres tombes, dans une niche aménagée pour abriter sa dépouille, la discrète sépulture de Jacques-Marie Rouzet (1743-1820), comte de Folmon, chancelier et amant de la duchesse d'Orléans, née Bourbon-Penthièvre (mère de Louis-Philippe Ier). Inhumé à Dreux selon la volonté de la duchesse, qui ne devait lui survivre que moins d'un an. Tombe fermée par une plaque en marbre blanc sur le modèle de celles dédiées aux Bourbon-Penthièvre.
Cet arbre généalogique a pour vocation de recenser tous les descendants agnatiques de Robertiens.
: Empereur Byzantin
: Roi de Jérusalem
: Roi de Hongrie
: Roi de Navarre
: Roi de Pologne
: Roi d'Espagne
: Roi du Portugal
: Roi des Bulgares
: Roi des Belges
: Roi d'Angleterre
: Roi d'Ecosse
: Roi d'Irlande
: Roi de Sicile
: Grand-duc du Luxembourg
: Duc de Parme
: Chef de la maison d'Orléans-Bragance
: Duc de Saxe
: Duc de Saxe-Gotha
: Duc de Saxe-Weimar
: Duc de Saxe-Altenburg
:Duc de Saxe-Cobourg
: Duc de Saxe-Eisenach
: Duc de Saxe-Meiningen
: Duc de Saxe-Saalfeld
: Roi de France (avant Charles VI)
: Roi de France (à partir de Charles VI)
: Chef de la maison de France
: Chef de la maison d'Orléans
: Chef de la maison de Bourbon-Clermont
: Chef de la maison de Condé
: Chef de la maison d'Anjou-Sicile
: Duc de Bourgogne
: Duc d'Alençon
: Duc de Lorraine
: Duc de Bretagne
: Duc d'Anjou
: Duc de Valois
Cette liste de peintres français recense les artistes peintres notoires de nationalité française, nés français, ayant acquis cette nationalité plus tard, ayant une double nationalité (franco-…), ou ayant quitté la nationalité française. Elle ne comprend pas les peintres de nationalité exclusivement étrangère ayant travaillé en France.
La liste des peintres français ayant fait l'objet d'un article dans Wikipédia est présentée :
Pour d'autres catégorisations, se référer à :
Les peintres dont l'œuvre est à cheval sur deux siècles figurent dans les listes de chaque siècle concerné.
La liste les personnalités liées à Orléans répertorie les personnalités ayant un lien avec Orléans, commune française du département du Loiret en région Centre-Val de Loire.
Cet article retrace la généalogie de la maison de Bourbon, dont sont issues les familles régnantes en France et en Espagne du XVIe siècle à actuellement. La Maison royale d'Espagne descend de Louis XIV. D'ailleurs, Louis de Bourbon, Duc d'Anjou, prétendant au trône de France, est l'aîné des Bourbon de France et d'Espagne.
En 1589, Henri IV accède au trône. De sa descendance est issue la dynastie de Bourbon, comprenant les branches suivantes :
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