Pierre Loti

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Pierre Loti
Pierre Loti le jour de sa réception à l'Académie, le .
Fonction
Fauteuil 13 de l'Académie française
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 73 ans)
HendayeVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Louis-Marie-Julien Viaud
Pseudonyme
Pierre LotiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Père
Théodore Viaud (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Marie Bon (d)
Gustave ViaudVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Okané-San (d)
Blanche Franc de Ferrière (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Samuel Viaud (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Propriétaire de
Membre de
Académie française (-)
Société philologique hellénique de Constantinople (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Grade militaire
Conflit
Distinctions
signature de Pierre Loti
Signature

Louis-Marie-Julien Viaud dit Pierre Loti, né le à Rochefort et mort le à Hendaye, est un écrivain et officier de marine français.

Pierre Loti, dont une grande partie de l'œuvre est d'inspiration autobiographique, s'est nourri de ses voyages pour écrire ses romans, par exemple à Tahiti pour Le Mariage de Loti (Rarahu) (1882), au Sénégal pour Le Roman d'un spahi (1881) ou au Japon pour Madame Chrysanthème (1887). Il a gardé toute sa vie une attirance très forte pour la Turquie, où le fascinait la place de la sensualité : il l'illustre notamment dans Aziyadé (1879), et sa suite Fantôme d'Orient (1892).

Pierre Loti a également exploité l'exotisme régional dans certaines de ses œuvres les plus connues, comme celui de la Bretagne dans le roman Mon frère Yves (1883) ou Pêcheur d'Islande (1886), et du Pays basque dans Ramuntcho (1897).

Membre de l'Académie française à partir de 1891, il meurt en 1923, a droit à des funérailles nationales et est enterré à Saint-Pierre-d'Oléron, sur l'île d'Oléron, dans le jardin d'une maison ayant appartenu à sa famille. Sa maison à Rochefort est devenue un musée.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et instruction[modifier | modifier le code]

La famille de Julien Viaud (photographie, 1855).
Pierre Loti à 17 ans, étudiant à Paris.

Né le , Julien Viaud est le troisième enfant de Théodore Viaud, homme de lettres, secrétaire en chef et receveur municipal de la mairie de Rochefort, et de Nadine Texier. Sa famille paternelle est catholique, originaire de Lavau-sur-Loire, tandis que sa famille maternelle protestante est ancrée dans l'Ile d'Oléron[réf. nécessaire].

Sa sœur aînée, Marie, a dix-neuf ans de plus que lui, son frère Gustave, quatorze. Ses parents le gardent à la maison jusqu'à l'âge de douze ans et assurent son instruction. En 1862, il entre au collège de Rochefort[a], où il fait toutes ses études secondaires.

De 1862 à 1864, il passe une partie des vacances d'été chez un cousin, dans le Lot, où il découvre, dans le château de Castelnau-Bretenoux, les traces du passé. C'est de Bretenoux, pendant l', qu'il écrit à son frère Gustave, médecin de la marine, sa détermination de devenir officier de marine[1].

Il évoque ses souvenirs dans Le Roman d'un enfant, Prime jeunesse et Journal intime.

Il quitte Rochefort pour aller habiter une maison de Saint-Porchaire (Charente-Maritime) occupée par sa sœur Marie Bon, dessinatrice et peintre amateur de talent. Elle est l'épouse du percepteur de la commune, dont le nom déplaît à Pierre Loti, qui le renommera Fontbruant dans ses ouvrages.

Tout près de là est situé le domaine de La Roche-Courbon, son « château de La Belle au Bois Dormant » — titre d'un de ses livres — alors inhabité, qu'il découvre avec émerveillement, ainsi que sa forêt et ses célèbres grottes, où il aurait découvert le plaisir charnel dans les bras d'une jeune bohémienne.

Le , son frère Gustave Viaud, meurt à bord d'un bateau au large de Ceylan. Son corps est ensuite immergé à l'endroit connu des marins sous le nom de Viaud Ridge, une chaîne de montagne sous-marine.

Alors que ses parents destinaient Julien à faire Polytechnique, ils sont ruinés à la suite d'un procès perdu et ils se rabattent sur l'École navale. Julien doit aller à Paris en pour entrer en classe préparatoire au lycée Napoléon (futur lycée Henri-IV) afin de préparer son concours[2]. En , il figure sur la liste des candidats reçus à l'École navale, publiée par le Moniteur.

Carrière militaire et littéraire[modifier | modifier le code]

Portrait gravé par Eugène Abot.
Portrait de Pierre Loti par Henri Rousseau (1891 Kunsthaus, Zurich).

En , il entre à l'École navale et passe cette première année à bord du ponton-école Borda. À la fin de l'année 1869, à bord du bateau-école à hélice Jean-Bart, il découvre Alger puis l'Amérique du Sud. En 1870, son père meurt. La même année, il participe à la guerre contre l'Allemagne, embarqué comme aspirant de première classe sur la corvette à hélice Decrès. Il embarque ensuite sur l'aviso à hélice Vaudreuil, qui fait escale à Dakar (du 8 au ), avant d'entamer une campagne en Amérique du Sud. C'est à Dakar que Pierre Loti « saisit ses crayons (comme plus tard il saisira sa plume) pour jeter sur son bloc de quoi se souvenir »[3].

À la fin de l'année 1871, il embarque à Valparaiso sur le navire amiral, la frégate mixte Flore[b] qui fait route vers Tahiti. L'ordre de mission est le suivant : « Rendez-vous à l'île de Pâques, rectifiez-en l'hydrographie incertaine, et rapportez une des statues préhistoriques qu'on dit s'y trouver[4] ».

Il découvre l'île de Pâques, où la Flore fait escale. Au cours de ce séjour il produit un grand nombre de dessins, paysages et portraits ornés de tatouages[5]. Certains de ces dessins sont publiés dans l'Illustration[6] , en Aout 1872, accompagnant un article L'ile de Pâques, journal d'un sous-officier de l'Etat Major de la Flore, signé Julien Viaud.

Il arrive à Tahiti le 29 Janvier après un court passage à Nuka Hiva dans les Marquises. La vieille reine Pomaré lui donne le surnom de Loti, du nom d'une fleur tropicale (). Tenu à une obligation de réserve du fait de sa qualité d'officier de marine, il n'en fait son nom de plume qu'à partir de 1876. Pendant son séjour, il écrit Le Mariage de Loti. Cet ouvrage constitue le livret de l'opéra de jeunesse de Reynaldo Hahn (1874/1947) sous le titre de L'Île du rêve, créé en 1898 à l'Opéra-Comique à Paris[7].

À la fin de l'année 1872, il rentre en France avec la Flore avec le grade d'enseigne de vaisseau de deuxième classe[c].

En , il embarque sur l'aviso à roues Pétrel sur les côtes de l'Afrique occidentale française. Au début de l'année 1874 il est « mis pour emploi » sur l'aviso à roue l′Espadon[d] et rentre en France à son bord en .

À sa demande, il passe six mois à l'école de gymnastique de Joinville (dernier trimestre 1874, premier trimestre 1875). Au , il est affecté sur la frégate cuirassée Couronne.

Dessin publié à la une du journal L'Illustration du à l'occasion de la reprise de la pièce de théâtre de Pierre Loti Pêcheur d'Islande.

En 1877, lors d'une escale en Turquie, il rencontre Hatice (lire Hatidjé)[8], belle et taciturne odalisque aux yeux verts, avec qui il vivra une très grande histoire d'amour. Hatice était une jeune Circassienne qui appartenait au harem d'un dignitaire turc. Avant le départ de Loti, Hatice confectionna une bague en utilisant ses propres bijoux et l'offrit à son amant. Sur la base de son journal, en 1879, il écrit Aziyadé, où il transforme certains détails, le livre se terminant par la mort des deux amants.

Plus tard, lorsque Pierre Loti revint à Constantinople, il se lança à la recherche de sa bien-aimée, et découvrit qu'elle serait morte à la suite de son chagrin et de l'ostracisme occasionné par son adultère. En 1892, il écrit Fantôme d'Orient, extrait du journal de ce retour qu'il lui dédiera.

En 1881, il est promu lieutenant de vaisseau et publie son premier roman signé « Pierre Loti », Le Roman d’un spahi.

Du au , il embarque sur le Friedland en mer Adriatique, et y écrit Pasquala Ivanovitch et autres pages monténégrines, roman autobiographique.

Pierre Loti.

En 1883 paraît le roman Mon frère Yves dans lequel il décrit notamment sa vie à Rosporden où il séjourne à plusieurs reprises chez un ami, Pierre Le Cor. Il participe à la campagne du Tonkin à bord de la corvette cuirassée Atalante. Il publie le récit, heure par heure, de la prise de Hué dans Trois Journées de guerre en Annam, texte qui paraît dans les colonnes du Figaro. Loti est alors mis en disponibilité par le gouvernement de Jules Ferry qui lui reproche de dénoncer la férocité et la cruauté dont font preuve les soldats français. Le , Julien Viaud prend passage sur le paquebot Château-Yquem à destination des îles Pescadores, qu'il quittera le .

Il embarque en 1885 à bord de la corvette cuirassée Triomphante dans l'escadre de l'amiral Courbet. Le , la Triomphante regagne la France pour y être désarmée dans le port de Toulon. Pierre Loti assiste à la fin de la campagne de Chine puis séjourne au Japon, ce qui lui fournit la matière pour écrire Madame Chrysanthème.

En 1886, Pierre Loti publie son deuxième grand succès, Pêcheur d'Islande.

Deux fois, entre 1892 et 1898, avec une coupure de trois ans de service à terre à la Préfecture maritime de Rochefort, le lieutenant de vaisseau Viaud commande la canonnière Javelot, stationnaire de la Bidassoa à Hendaye, où il achète une propriété. Il s'attache profondément au Pays basque qui lui inspire son roman Ramuntcho.

En , il est capitaine de corvette et fait l'objet, avec une vingtaine d'autres officiers supérieurs dont Savorgnan de Brazza, d'un « dégagement des cadres » et se trouve mis d'office à la retraite avec le grade de capitaine de frégate de réserve. Il dépose un recours au Conseil d'état qui lui donne raison et la décision ministérielle est annulée.

Après une mission aux Indes et en Perse pour le compte du ministère des affaires étrangères, il embarque sur Le Redoutable, à bord duquel il participe à la guerre des Boxers en Chine. Il fait un nouveau séjour au Japon puis en Indochine, où il visite les ruines d'Angkor.

De 1903 à 1905, il commande le croiseur-torpilleur (anciennement aviso-torpilleur) Vautour, bâtiment stationnaire à Constantinople. Il a sous ses ordres l'enseigne de vaisseau Claude Farrère. Il écrit en 1906 le roman sur les harems turcs, Les Désenchantées. Ce roman se fonde, comme souvent dans l'œuvre de Loti, sur une rencontre réelle faite par l'auteur – cette fois avec trois jeunes femmes turques. Mais une de ces femmes était en réalité une journaliste et féministe française. Cette supercherie a été révélée après la mort de Loti[9].

Le , il est promu capitaine de vaisseau et effectue encore une mission en Égypte.

En , il est admis à faire valoir ses droits à la retraite le suivant[10], il réunit en effet 40 ans de services dont 20 à la mer[11].

Il a 64 ans en 1914 quand commence le premier conflit mondial avec l'Allemagne. Il veut reprendre du service, mais la marine nationale refuse de le réintégrer. Il s'engage dans l'armée de terre avec le grade de colonel. Il est successivement affecté à l'état-major du gouverneur général de Paris, le général Gallieni, puis aux états majors du groupe des armées du Centre et du groupe des armées de l'Est. Il est envoyé en mission de conseiller auprès du quartier général de l'armée italienne, en lutte contre l'Empire austro-hongrois allié des Allemands. Le , il est démobilisé pour raison de santé.

Mariages et vie amoureuse[modifier | modifier le code]

Pierre Loti (à droite) et son « frère Yves » avec Madame Chrysanthème. Collection Maison de Pierre Loti, Rochefort.

Le , dès son arrivée à Nagasaki, Loti épouse par contrat d'un mois renouvelable une jeune Japonaise de 18 ans, Okané-San[12] baptisée Kikou-San (Madame Chrysanthème). Le , âgé de 35 ans, il quitte Nagasaki. Ce mariage auquel les parents ont donné leur consentement a été arrangé par un agent et enregistré par la police locale. Il ne dure que le temps du séjour et la jeune fille peut par la suite se marier avec un Japonais. Cette pratique est alors courante au Japon, telle une expérience pittoresque immanquable pour les visiteurs, sans prise en compte du vécu des femmes impliquées. Dans son roman fortement autobiographique, le personnage choisit sa femme avec la peau particulièrement « jaune », et la décrit régulièrement comme un objet exotique : « Elle est très décorative », « je l'ai prise pour me distraire », c'est une « poupée d'étagère et rien de plus »[13].

Le , il épouse Jeanne-Amélie-Blanche Franc de Ferrière (1859-1940), d'une famille de notables bordelais : « Elle se tenait dans un clair salon Louis XVI, charmante en ses robes harmonieuses, sa douce dignité » (Jacques Chardonne).

En 1887, elle met au monde un enfant mort-né, fait une forte poussée de fièvre qui la laisse à moitié sourde, puis, le , elle donne à Loti son seul fils légitime, Samuel Loti-Viaud dit Sam Viaud, qui, se promenant à cinq ans avec sa bonne au jardin public de Rochefort, répondit à une dame : « Je m'appelle Samuel Viaud et un peu Loti[14]… »

« Au retour de ses voyages, Pierre Loti rentrait dans la maison de Rochefort où l'attendaient des êtres ardents et silencieux, des femmes actives qui s'obstinaient à retenir le passé » (Chardonne).

La gloire[modifier | modifier le code]

Pierre Loti caricaturé par Jean-Baptiste Guth pour Vanity Fair (1895).

Le , à 41 ans, il est élu à l'Académie française au fauteuil 13, au sixième tour de scrutin par 18 voix sur 35 votants contre Émile Zola en remplacement d'Octave Feuillet[15].

Candidat retenu par son service, il fut dispensé des traditionnelles visites à ses futurs pairs et fut reçu le par Alfred Mézières.

« La société de Rochefort était extrêmement fière de posséder en ses murs Pierre Loti. Il était, depuis peu, de l'Académie française, malgré certaines réticences de la docte assemblée. Les jeunes filles étaient folles de ses romans et portaient, à leur cou, dans un médaillon en forme de cœur, (son) nom gravé […]. Les dames qui fréquentaient Mme Viaud faisaient fi des rumeurs malveillantes. Elles avaient permis à leurs filles de lire Pêcheur d'Islande qui les avaient mises en larmes, mais faisaient des réserves pour certains romans tels Mon Frère Yves et Matelot qui, disaient-elles, n'étaient pas pour les jeunes filles. Celles-ci le lisaient en cachette et cherchaient en vain ce qui leur valait un tel ostracisme. Elles ne voyaient là que l'amour du prochain aux personnes d'un niveau social inférieur […]. C'est d'ailleurs pour cette raison hypocrite que Loti fut admis par les académiciens. » (Journal de l'abbé Mugnier[16].)

A la date du 6 avril 1892 dans son Journal, l'abbé Mugnier note : " Pierre Loti reçu à l'Académie française. Son discours a été un "je" perpétuel. Mais que ce talent me sourit ! Je n'adore que la gloire littéraire et tout le reste pour moi n'est rien[17]."

Une « seconde famille » au Pays basque[modifier | modifier le code]

Ramuntcho contrebandier, gravure de J. B. Vettiner.

En 1894 il rencontre à Hendaye Juana Josefa Cruz Gainza (1867-1949) dite « Crucita », jeune femme d'origine basque qui devient sa maîtresse[18].

Il loue alors à Hendaye la villa Bakhar Etxea, dite « la maison solitaire », que Crucita n'habite jamais car dès la conclusion de son « contrat » avec Loti, il l'emmène à Rochefort et l'installe dans une maison des faubourgs de la ville.

Elle lui donne quatre fils non reconnus :

  • Raymond, né dans la nuit du au et mort en 1926, dit « Ramuntcho », qui épouse le Denise-Marie-Zélia Boulleau (1902-1926) ; on peut voir en ce fils l'inspiration pour le roman du même nom Ramuntcho.
  • Alphonse-Lucien (-), dit Edmond ou Édouard, qui épouse le Jeanne Georgette Barets, avec qui il a deux filles.
  • Charles-Fernand (-), dit « Léo »
  • André () mort-né ; Loti a alors 70 ans.

La même année, il effectue un voyage en Terre sainte, voyage qu’il relate dès 1894-1895 dans une trilogie formée des textes suivants : « Le désert », « Jérusalem » et « La Galilée »[19].

En 1896, sa mère, Nadine Texier-Viaud, meurt. En Pierre Loti achète, « autant pour les souvenirs d'enfance que pour toute la symbolique qui s'attache au passé protestant de la famille et aux persécutions religieuses vécues par certains membres de celle-ci au XVIIe siècle »[20], la vieille maison familiale qu'il baptisa « la maison des Aïeules » – ses tantes – dans l'île d'Oléron, et dans le jardin de laquelle il se fait inhumer 25 ans plus tard, dans la simplicité traditionnelle des obsèques protestantes. Ce logis bourgeois de 1739 devient alors un lieu littéraire puisque ce fut le décor de sa pièce Judith Renaudin, jouée en 1899 au théâtre Antoine à Paris, et il le cite souvent dans ses ouvrages.

« En ce temps-là dans la paix bourgeoise du vieux logis […], j'avais par avance l'indestructible intuition de ce que me réservait la vie : héros de roman dont le nom ferait rêver les femmes de tous les pays » (Journal).

Fin de vie[modifier | modifier le code]

Maison de Pierre Loti à Hendaye, (rue des Pêcheurs).

Entre 1900 et 1902, il est mis en retraite puis réintégré dans la Marine (après s'être pourvu en Conseil d'État) pour laquelle il séjourne en Asie, ce qui va lui permettre d'écrire Les Derniers Jours de Pékin (1902) après avoir participé en tant qu'officier de marine à la répression sanglante par les forces alliées de la révolte des Boxers et L’Inde sans les Anglais (1903). À partir de cette même année, il séjourne vingt mois à nouveau à Constantinople chargée d'Orient, « la ville unique au monde »[e], pour préparer Vers Ispahan (1904).

En 1910, il séjourne à Constantinople et appuie la candidature à l'Académie française de l'historien moderniste Louis Duchesne élu au fauteuil 36. En 1913, de retour à Constantinople, il lutte contre le démantèlement de l’Empire ottoman voulu par les puissances occidentales et publie La Turquie agonisante.

Il collabore à La Bonne Chanson, Revue du foyer, littéraire et musicale, dirigée par Théodore Botrel.

On cite cette anecdote : devant écrire à Victorien Sardou (qu'il n'aimait pas), il adressa la lettre à « Victorien Sardi, Marlou-le-Roi ». Comme il avait fait suivre sa signature de la mention de son grade, il reçut en réponse une carte libellée de ces mots : « à Monsieur Pierre Loto, capitaine de vessie »[21].

« Ami du patrimoine »[modifier | modifier le code]

Pierre Loti chez lui dans la salle turque par Dornac.

Vers 1905, il alerte le secrétaire d'État aux Beaux-Arts et l'opinion publique, par un célèbre article du Figaro du , sur la vente prochaine pour indivision du domaine de La Roche-Courbon, auquel le lient des souvenirs de jeunesse, et sur la probable disparition de la très ancienne forêt qui l'entoure, dont on veut tirer du charbon de bois…

Il est entendu seulement en 1920, trois ans avant sa mort, par l'industriel rochefortais Paul Chènereau (1869-1967), qui acquiert ce domaine en société avec l'aide financière de son père et son frère, en entreprend la restauration, le remeuble de pièces anciennes, et confie au paysagiste Paul Duprat, disciple du célèbre Henri Duchêne, la création de nouveaux jardins « à la française » inspirés d'un tableau de Jan Hackaert retrouvé dans le grenier d'un logis des environs ; le domaine, resté aux mains de ses descendants, est devenu un des principaux sites touristiques de la région.

Mort et testament[modifier | modifier le code]

Atteint d'hémiplégie en 1921, il meurt à 73 ans, le à Hendaye. Après des funérailles nationales, il est enterré dans le jardin de la « maison des Aïeules » à Saint-Pierre-d'Oléron. Cette vieille maison insulaire, à la demande de ses descendants qui y conservent une partie des collections familiales, peintures et objets, a fait l'objet d'une mesure de protection au titre des Monuments historiques sur avis favorable de la commission régionale du Patrimoine et des Sites du .

Pierre Loti chez lui dans la pagode par Dornac.

Des fragments (1867-1878) de son Journal, préparés de son vivant, furent publiés après sa mort, en 1923, en collaboration avec son fils Samuel sous le titre Un jeune officier pauvre par Calmann-Lévy, qui édita, en 1925 et 1929, deux autres tomes (1878-1881 et 1882-1885) du Journal intime également élaborés par son fils.

Loti prit ses dispositions pour que cette partie essentielle de lui-même soit préservée des mauvaises curiosités : « Léo te fera voir où se tient le journal de ma vie. En cas d'aventure, je te le confie, mais emporte-le au plus vite de la maison. » (Lettre à sa nièce Ninette, )

« j'ai écrit dans mon testament que je désirais qu'il ne fût ouvert qu'une trentaine d'années après ma mort, c'est-à-dire que tu devras le toucher sans y jeter les yeux. […] Tout le journal intime de ma vie pour lequel j'ai donné des instructions spéciales à Samuel et à mes amis M. et Mme Louis Barthou. » (Lettre à son épouse, vers 1906.)

Des éléments en furent perdus, prêtés sans retour, ou donnés ; Loti revoit son Journal en 1919, supprimant ou rendant illisibles certains passages, comme après lui son fils ou sa belle-fille[22].

Il fut un temps vice-roi de l'île des Faisans[23]. Un monument à sa mémoire, réalisé par le statuaire Philippe Besnard, a été érigé à Papeete.

Descendance légitime[modifier | modifier le code]

Samuel Loti-Viaud épouse Elsie Charlier (morte en 1980), ils ont deux enfants :

  • Pierre Pierre-Loti Viaud, né le , mort en  ; il épouse le Christiane Petitat avec qui il a trois enfants :
    • Clarisse Pierre-Loti Viaud, née le , médecin ;
    • Philippe Pierre-Loti Viaud, né le et mort en [24];
    • Jean-Charles Pierre-Loti Viaud, né le (décédé).
  • Jacques Pierre-Loti Viaud, né le , mort en , peintre sous le pseudonyme de « Jacques-Loti ». En 1952, il épouse Monique Thomas, avec qui il a cinq enfants :
    • Pierre-Yves Pierre-Loti Viaud, né en 1954, épouse le Anne-Marie Tillies ;
    • Blanche Pierre-Loti Viaud, née en 1956, épouse le Serge Dumas ;
    • Daniel Pierre-Loti Viaud, né le  ;
    • Alain Pierre-Loti Viaud, né le  ;
    • Muriel Pierre-Loti Viaud, née en 1962;
  • Jacques se remarie ensuite avec Jocelyne avec laquelle il a une fille : Amandine Pierre-Loti Viaud, née le .

Une photographie par Loti de son fils âgé de dix ans assis sur les genoux d'un serviteur à Hendaye en 1899 (coll. du Musée municipal-Maison de Pierre Loti à Rochefort) a été publiée dans Photo - Spécial Amateurs célèbres, no 152 - .

Aux origines des Viaud[modifier | modifier le code]

Jean Viaud, l'arrière-grand-père de Pierre Loti, est né le à la Durandais à Lavau. Il est né posthume de Pierre Viaud, décédé le à la Durandais et de Perrine Ménard née à Bouvron le et décédée à Lavau le . Jean Viaud quitte Lavau, petit port sur l'estuaire de la Loire, pour Rochefort. Il est charpentier lorsqu'il se marie le en la paroisse Notre-Dame hors les murs de Rochefort avec Marie Anne Pesnot ca 1734-1785[25].

Perrine Ménard est la fille de Cosme Ménard, originaire de Lavau et de Marie Davy 1664-1715, issue d'une vieille famille de Bouvron qui a donné son nom au toponyme l'Hostel Davy. Ce toponyme désigne le secteur sud-ouest du village des Aulnais.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Témoignages de contemporains[modifier | modifier le code]

Vers 1890, à une réception des Boutelleau à Barbezieux (Charente) :

« Un jour il m'a amené à la gare chercher Pierre Loti qui venait pour un bal ; nous l'avons aperçu dans son compartiment de troisième classe, causant avec ses voisins, car il aimait le peuple. Le soir, il ne parla à personne, et se tint debout sous un palmier du salon, gonflant sa poitrine couverte de médailles. Le lendemain matin, il disparut à l'aube, et on trouva son lit parsemé de violettes. »

— Jacques Chardonne, L'Amour du prochain[27]

  • A la date du  :

« Lorrain m'apporte un journal illustré où Pierre Loti, 'le nouvel académicien', est représenté 'dans son habitation de Rochefort' en Algérien de mardi gras, dans un intérieur alhambresque, ressemblant à l'ancienne salle à manger du restaurant Peters. Quelle cervelle de chienlit a cet écrivain de talent ! »

- Edmond de Goncourt, Journal[28]

  • Vu en par une admiratrice charentaise de 22 ans :

« vendredi dernier, j'eus l'heur de voir Pierre Loti pour la première fois ! La rencontre s'est opérée chez lui-même et je connais enfin ce maigre grand homme qui, à son grand désespoir, est toujours un homme fort petit malgré ses hauts talons (…). Ce qui m'a paru le plus curieux toutefois ce n'est pas l'académicien en habit noir (hélas il est tout simplement comme un autre !) mais sa maison est réellement originale […]. Les jeunes filles, pendant la soirée, se tiennent sur une galerie qui donne dans la pièce (la salle Moyen Âge) et d'où l'on voit et entend la voix de Pierre Loti qui n'est ni très forte ni très jolie mais qui n'est pas désagréable […]. Il a acheté la maison de la rue Thiers qui communique avec la sienne et y a installé tout un appartement saintongeais. Il a inauguré cet appartement par une fête très jolie, saintongeaise bien entendu (…). Ce soir ce sera la dernière (réunion) car l'académicien part dans quelques jours pour l'Orient : Égypte, Palestine, Turquie. Espérons qu'il rapportera encore un joli ouvrage. »

— Suzanne Gorron, Lettre du 19 janvier 1894[29]

  • Fin décembre 1911, dans une lettre, Marcel Proust rapporte à Reynaldo Hahn un propos d'Edmond de Goncourt, lors d'un dîner donné par Léon Daudet en présence de Pierre Loti : "Hier chez Daudet, vient Loti l'auteur du charmant Mariage de Loti, un marin timide et qui à une question que Daudet lui jette s'il a déjà eu des marins dans sa famille répond d'une voix douce et comme une chose toute naturelle : "Oui mon grand-père qui a été mangé sur le Radeau de la Méduse[30]."
  • En , déjeunant chez la princesse Alice de Monaco dans son château du Haut-Buisson (Sarthe) :

« Loti avait la figure fardée de rose et portait pour se grandir des talons échasses. Dans son étrange visage luisaient des yeux admirables couleur d'aigue-marine, d'une profondeur mystérieuse voilée d'inquiétude. Ce regard lointain, comme perdu dans un rêve, était troublant. Il parlait peu, mais quand il narrait, il le faisait avec la poésie colorée, inimitable qui rappelait ses livres prestigieux dont le charme appartient à l'éternité. »

— Gabriel-Louis Pringué, 30 ans de dîners en ville[31]

  • Vers 1920, Il se rend en audience chez Georges Clemenceau, qui avait refusé de le revoir alors que l'écrivain était au zénith de sa gloire ; mais pendant la guerre de 1914-1918, Loti « avait empoigné le tambour et l'olifant, sonné la charge, magnifié les poilus, et encensé Clemenceau auquel il écrivait des lettres-fleuve ». Le « Père-La-Victoire » voulut bien le recevoir dans sa villégiature estivale de Saint-Vincent-sur-Jard (Vendée). Loti était venu demander la Légion d'honneur pour un grand-oncle de 94 ans, ancien cavalier blessé à Reichshoffen. « Le Tigre » qui, selon son expression, n'aimait pas les tatas, le traita avec son ironie mordante coutumière… Son valet de chambre, Albert Boulin, a décrit ainsi l'illustre visiteur :

« Un petit homme noir et blanc en pelisse et casquette d'automobiliste […] ôta son dolman et découvrit une vareuse très collante constellée de décorations […] J'imaginais un marin de haut bord et non ce petit homme fardé, poudré, frisé, les lèvres peintes et les oreilles trouées d'anneaux d'or, au parfum violent de Patchouli, benjoin et poudre de riz. Les paupières étaient passées au khôl […] ce vieux monsieur déguisé en cocotte […] au sourire ambigu. En dépit de son déguisement, il émanait de lui, à part le vétiver, un charme indéfinissable. »

— Gilbert Prouteau, Le Dernier Défi de Georges Clemenceau[32]

  • Chardonne, autre écrivain charentais qui participa le à une émission sur Loti, eut sur lui ce mot qui peut résumer son existence : « Il n'était à l'aise ni dans la vie, ni dans la gloire. »

Analyse[modifier | modifier le code]

Chacun de ses romans correspond à un pays différent. C'est une étude sur chaque pays. Il s'immerge dans la culture où il voyage. Il a une vision de l'altérité qui n'est pas intellectuelle mais sensible (sensations éprouvées). Selon lui, il n'y a plus rien à faire chez nous ; c'est ainsi qu'il part à l'étranger pour trouver de quoi s'exalter (vision nihiliste du monde).

Sa plus grande fascination allait à l'Empire ottoman, où la tolérance se confond avec la sensualité. Pour Pierre Loti, les femmes sont le passage obligé pour connaître l'autre civilisation : il recherche l'exotisme à travers les femmes. Il est en quête d'une certaine pureté dans le contact avec les femmes étrangères (mythe d'une pureté primitive qui doit régénérer le monde occidental). L'exotisme de Loti n'est pas un dialogue avec l'autre : il se fond plutôt avec l'autre.

Loti et l'homosexualité[modifier | modifier le code]

Analysant son Journal intime[33], Nicolas Bauche souligne « un désir de cacher ses amitiés masculines avec Joseph Bernard et Pierre Le Cor, au profit de pages versant dans une hétérosexualité franche »[34].

Loti et ses parti-pris[modifier | modifier le code]

Comme beaucoup de ses contemporains élevés dans la détestation des « levantins », Loti était turcophile, hellénophobe, arménophobe, antisémite et russophobe[réf. nécessaire]. En 1894, il publie Jérusalem, à la suite d'un voyage en Palestine ottomane. Il y évoque « des vieillards à l'expression basse, rusée, ignoble » qui vivent « dans ce cœur de la juiverie » et des habitants marqués par l'« indélébile stigmate d'avoir crucifié Jésus »[35][source secondaire nécessaire]. « Ces propos antisémites très sulfureux […] sont, hélas !, d’époque… »[36]. En 1918, il publie Les Massacres d'Arménie, un plaidoyer déchargeant des Turcs de la responsabilité des génocides arménien et grec pontique, qui mobilise la Saint-Barthélemy, l'animosité russe, les guerres balkaniques et l'amitié sans faille de la Turquie avec la France.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Journal intime[modifier | modifier le code]

  • 1923 : Un jeune officier pauvre
    Fragments du journal publiés par son fils Samuel Vaud.
  • 1925 : Journal intime, 1878-1881, première partie
  • 1929 : Journal intime, 1882-1885, deuxième partie et Correspondance inédite, 1865-1904
  • 1930 : Un pèlerin d'Angkor, illustrations de F. de Marliave (Henri Cyral, éditeur à Paris)
  • Cette éternelle nostalgie, journal intime, extraits (1878-1911) (La Table Ronde, Paris, 1997)
  • Soldats bleus, journal intime, 1914-1918 (La Table Ronde, 1998)
  • Journal intime 1868-1878, Tome I, éd. Alain Quella-Villéger, Bruno Vercier (Les Indes savantes, Paris, 2006)[41]
  • Journal intime 1879-1886, tome II, éd. Alain Quella-Villéger, Bruno Vercier (Les Indes savantes, Paris, 2008)[41]
  • Journal intime 1887-1895, tome III, éd. Alain Quella-Villéger, Bruno Vercier (Les Indes savantes, Paris, 2012)[41]
  • Journal intime 1896-1902, tome IV, éd. Alain Quella-Villéger, Bruno Vercier (Les Indes savantes, Paris, 2016)[41]
  • Journal intime 1903-1913, tome V, éd. Alain Quella-Villéger, Bruno Vercier (Les Indes savantes, Paris, 2017)[41].

Correspondance[modifier | modifier le code]

  • 1924 : Lettres à Juliette Adam
  • Correspondance théâtrale inédite avec André Antoine, présentée par Guy Dugas (éd. W. Théry, Alluyes, 2000)
  • Mon mal, j’enchante. Lettres d’ici et d’ailleurs (1866-1906), présentées par Alain Quella-Villéger, Bruno Vercier (La Table Ronde, 2023)

Mémoire[modifier | modifier le code]

Prix Pierre-Loti[modifier | modifier le code]

Le prix Pierre-Loti, créé en 2007, récompense chaque année le meilleur récit de voyage publié l'année précédente. Les lauréats successifs sont :

  • 2007 : Philippe Sauve, Siberia, 3 800 kilomètres en canoë du lac Baïkal à l'océan Arctique, Presses de la Renaissance, 2006
  • 2008 : Bruno Paulet, Mémoires des sables : en Haute-Asie sur la piste oubliée d'Ella Maillart et Peter Fleming, éditions Olizane
  • 2009 : Nicole Bouyala, Cargo solo, éditions Pimientos, 2008
  • 2010 : Ludovic Hubler, Le Monde en stop, cinq années à l'école de la vie, éditions Géorama, 2009
  • 2011 : Florent Chavouet, Manabe Shima, éditions Philippe Picquier, 2010
  • 2012 : Corentin de Chatelperron, L'Aventure de Tara Tari, Bangladesh-France sur un voilier en toile de jute, éditions La Découvrance
  • 2013 : Reno et Pierre Marca, Journal de la Mer d'Arabie - du Yemen à l'Inde dans le sillage des dhows, éditions La Martinière
  • 2014 : Jean-Christophe Rufin, Immortelle Randonnée - Compostelle malgré moi, éditions Guérin et avec photos éditions Gallimard
  • 2015 : Philippe Bichon, Carnet de route, Éthiopie, Bleu éditions
  • 2016 : Jean-Yves Simon, Voyages d’encre, carnets de Chine 2005-2013, éditions Akinomé
  • 2017 : Tanneguy Gaulier, L'Âme du Gange, éd. Transboréal[42]
  • 2018 : Kim Hoang, Magadan, seul à moto jusqu’au bout de la Sibérie, éd. de l’Aire[43]

Numismatique et philatélie[modifier | modifier le code]

Pierre Loti figure sur cinq timbres : deux en France, le premier datant de 1937[44], le second datant de 2023[45], un émis à Saint-Pierre-et-Miquelon en 1969 et deux émis en Polynésie française en 1973 et 1995. Un timbre des TAAF (Terres australes et antarctiques françaises) émis en 2001 montre un petit bateau de nom Ramuntcho[46].

Son effigie figure à l'avers d'une pièce de 10  en argent éditée en 2012 par la Monnaie de Paris, pour la collection « Les Euros des régions » afin de représenter Poitou-Charentes, sa région natale.

Ventes[modifier | modifier le code]

  • Depuis 1923, plusieurs ventes des biens mobiliers de l'écrivain ont eu lieu comme en 1980 celle causée par la mort d'Elsie Loti-Viaud, veuve de son seul fils légitime, Samuel.
  • La collection de lettres, documents, dessins, et photographies de Loti appartenant à Louis Barthou et Alice Barthou[f] a été vendue à Paris le [g].
  • Le manuscrit autographe de son Journal, constitué d'environ 5 000 feuillets écrits de 1868 à 1918, classés par semestres et incluant toutes sortes de documents annexes, issu de la succession de sa belle-fille, resta aux mains de ses héritiers avant d'être mis en vente le à Drouot. Invendu, ce document resta en France et fut finalement acquis par la ville de Rochefort en avec l'aide de l'État (Alain Quella-Villéger, op. cit, p. 22 et 24).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Reşit Saffet Atabinen, Pierre Loti, héroïque ami des Turcs, Istanbul, Association culturelle franco-turque, 1950.
  • Lesley Blanch, Pierre Loti, Seghers, 1986 (Traduit de l'anglais par Jean Lambert) ; réédition Pierre Loti l'évadé, Le Passeur éditeur, 2023.
  • Olivier Bleys, L'Épître à Loti, Coll. Autres Ciels VI, L'Escampette, 2003.
  • Alain Buisine, Tombeau de Loti, Aux Amateurs de livres, 1988.
  • Alain Buisine, Pierre Loti : l'écrivain et son double (Tallandier, coll. Figures de proue, 1998).
  • Olivier Delahaye, Pierre Loti à Rochefort - Le temple d'une vie, Editions Belin 2014.
  • Jehan Despert, Aziyadé, le douloureux amour de Pierre Loti, éditions La Malle aux Livres et La Lucarne Ovale, 1995.
  • Faruk Ersöz, À Stamboul avec Pierre Loti, İstanbul, Ünlem, 1998.
  • Claude Farrère, Loti, Paris, Flammarion, 1930.
  • Claude Farrère, Cent Dessins de Pierre Loti, Arrault, 1948, 2 500 ex. sur vélin numérotés, archives pers.).
  • Marc Hélys, Le Secret des Désenchantées, s.n., 1923.
  • Daniel Hervé, Christian Genet, Pierre Loti l'enchanteur, Ch. Genet, Gémozac, 1988[47]
  • (en) Alec Gordon Hargreaves, The Colonial experience in French fiction: A study of Pierre Loti, Ernest Psichari, and Pierre Mill, Londres, MacMillan, 1981.
  • Yves La Prairie, Le Vrai Visage de Pierre Loti, éditions L'Encre de Marine, 1995. (ISBN 9782841411726).
  • Comte Léon Ostroróg, Pierre Loti à Constantinople, 1927, mémoire d'un émigré polonais dans l'Empire ottoman.
  • Alain Quella-Villéger, Pierre Loti l'incompris, Presses de la Renaissance, 1986
  • Alain Quella-Villéger, La Politique méditerranéenne de la France, 1870-1923. Un témoin, Pierre Loti, Paris, L'Harmattan, 1992.
  • Alain Quella-Villéger, Pierre Loti, le pèlerin de la planète, éd. Aubéron, Bordeaux, 1999[48], 2005 (Nouvelle édition augmentée)
  • Alain Quella-Villéger, Istanbul. Le regard de Pierre Loti , (une soixantaine de photographies de Pierre Loti, textes rassemblés par l'auteur), Casterman 1992 (ISBN 9782203602045). Réédition : Renaissance du Livre, coll. Esprit des lieux, 1997 (ISBN 2804601234).
  • Alain Quella-Villéger, Chez Pierre Loti : une maison d'écrivain-voyageur, éd. Aubéron, Bordeaux, 2008;
  • Alain Quella-Villéger et Bruno Vercier, Pierre Loti dessinateur - une œuvre au long cours, éd. Bleu autour, 2009[49] (Grand prix de l'Académie de marine 2011).
  • Alain Quella-Villéger et Bruno Vercier, Pierre Loti photographe, éd. Bleu autour, 2012.
  • Basile B. Rafter, La Femme dans l'œuvre de Pierre Loti, Paris, Presses universitaires de France, 1938.
  • Nicolas Serban, Pierre Loti. Sa vie, son œuvre, Paris, Les Presses françaises, 1924 (préface de Louis Barthou).
  • Irene Szyliowicz, Pierre Loti and the Oriental Woman, Londres, Macmillan, 1988.
  • Dolores Toma, Pierre Loti : le voyage, entre la féérie et le néant, avec une préface de François Moureau, L'Harmattan, 2008.
  • F. de Vaux de Foletier et H. Talvart, Pierres et paysages des Pyrénées, 1926, livre qui se termine par un poème en hommage à Pierre Loti.
  • (en) Robert D. Craig, « Loti, Pierre (1850-1923) », dans Historical Dictionary of Polynesia, Rowman & Littlefield, , 440 p. (lire en ligne), p. 153

Articles[modifier | modifier le code]

  • Chantal Edel, « Les frères Viaud en bonne société », Reportages no 89, , p. 102 à 105.
  • Chrisian Genet, « Pierre Loti », art. in Nos Deux-Charentes en cartes postales anciennes, no 39, 42, 44, 45, éd. C. Genest, Gémozac, 1987 (?)[50]
  • Agnès Claverie, « Tout savoir sur Pierre Loti », Sud-Ouest, .
  • Michel Crépu, « Les lieux de Pierre Loti », L'Express, , p. 72 et 73.
  • Valérie Cadet, « L'ailleurs de Loti », Le Monde, .
  • Orhan Koloğlu, « La campagne de Pierre Loti en faveur de la Turquie pendant la guerre d'Indépendance », dans Paul Dumont et Jean-Louis Bacqué-Grammont (dir.), La Turquie et la France à l'époque d'Atatürk, Paris, ADET, 1981, p. 57–75.
  • Pierre-Robert Leclercq, « Loti hors de sa légende », Le Monde .
  • Anne Foster, « Pierre Loti, romancier et voyageur », Gazette de l'Hôtel Drouot, [51].
  • Michel Braudeau, « Les Fantaisies de Pierre Loti », Le Monde, 28-[52].
  • Bertrand Galimard-Flavigny, « La mystification des désenchantées », La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 24, , p. 212 et 213.
  • Rachel Bouvet, « Laissez-passer pour Le désert de Loti : de la relecture aux frontières de l’altérité et de l’illisible », Études françaises, vol. 40, no 1,‎ , p. 149-168 (lire en ligne).
  • Laurent Bertagnolio, « Bien Loti à Rochefort », La Nouvelle République du Centre-Ouest, .
  • Fañch Postic, « Loti chez son frère Yves : Les séjours de l'écrivain à Rosporden à la fin du XIXe siècle », ArMen, Quimper, Éditions du Chasse-Marée, no 132,‎ , p. 42-49 (ISSN 0297-8644)
  • Jacques Perot, Une Confolentaise chez Pierre Loti, Louise Leulier alias Louis de Reullie, Les Amis du Vieux Confolens, no 103, , p. 22-35.

Émission télévisée[modifier | modifier le code]

  • Thalassa de Georges Pernoud, en direct de la maison de Pierre Loti à Rochefort le , France 3.

Expositions[modifier | modifier le code]

  • Pierre Loti et ses ports, organisée par Jean Nonin à Rochefort-sur-Mer en 1987
  • Pierre Loti photographe, château de La Roche-Courbon à Saint-Porchaire (Charente-Maritime), 2002
  • Pierre Loti, Fantômes d'Orient: exposition enrichie d'une sélection de dessins de Loti, musée de la vie romantique, hôtel Scheffer-Renan, Paris, 2006
  • Rapa Nui - l'île de Pâques (dessins de Loti), Fondation EDF, Paris, 2008-209
  • Pierre Loti - dessinateur au long cours (expos. de plus de 200 dessins), musée Anne-de-Beaujeu, Moulins
  • Cent dessins de Pierre Loti, Musée national de la Marine, Paris, 1982
  • Pierre Loti photographies, musée national de la Marine, Brest, 2011
  • Installation J'arrive, j'aime, je m'en vais, Pierre Loti, l'ambigu exotique, musée du Quai Branly -

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Aujourd'hui le collège Pierre-Loti.
  2. La Flore est une frégate à voiles transformée en un bâtiment à vapeur. Mise en chantier à Rochefort en juillet 1847. Loti fut sur la Flore, du au .
  3. Grade correspondant à celui de sous-lieutenant dans l'armée de terre.
  4. Aviso à roues type Phoque (1860-1880).
  5. Il existe encore aujourd'hui le Café Pierre-Loti où l'écrivain avait ses habitudes.
  6. Académicien, bibliophile, ministre, Louis Barthou mort à Marseille en 1934 dans l'attentat contre Alexandre Ier de Yougoslavie.
  7. Dont 530 lettres échangées entre 1909 et 1921, le manuscrit autographe de trois chapitres d'une version primitive de Azyiadé, 12 lettres à son éditeur (1878-1879) et plusieurs clichés de Loti, dont sept annotés par lui lors d'un voyage en Palestine, et un le montrant assis faisant un pied-de-nez au photographe en , sur la terrasse de sa maison d'Hendaye.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Lesley Blanch, Pierre Loti, p. 38.
  2. [PDF] Michel Rouzic, « Pierre Loti et le Trésor public », Revue du Trésor, no 11, 2006.
  3. Claude Farrère, Cent dessins de Pierre Loti commentés par Claude Farrère, , p. 18
  4. Pierre Loti, L'île de Pâques : journal d'un aspirant de La Flore, nombreuses éditions dont La Simarre, édition revue et augmentée, 2016 (ISBN 2365360610).
  5. Alain Quella-Villéger, Bruno Vercier Pierre Loti dessinateur, édition bleu autour, 2023 (ISBN 978-2-35848-143-4).
  6. « l'Illustration », sur Babel.hathitrust (consulté le )
  7. Philippe Blay, L'Île du rêve de Reynaldo Hahn : contribution à l'étude de l'opéra français de l'époque fin-de-siècle, 3 vol., Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve-d’Ascq, 2000 (thèse à la carte ; 29285). 2e éd. Atelier national de reproduction des thèses, Lille, 2003 (thèse à la carte ; 29285). Thèse nouveau régime, musicologie, Tours, 1999.
    • Philippe Blay, « L’opéra de Loti : L’Île du rêve de Reynaldo Hahn » dans « Supplément au Mariage de Loti », Bulletin de la Société des études océaniennes, avril-septembre 2000, nos 285-287, p. 40-72. Rééd. in Bulletin de l'Association Massenet, 2002, no 8, p. 25-44.
  8. Préface de Claude Martin à Aziyadé, Folio classique, p. 8.
  9. « 1906 : Quand Loti publie Les Désenchantées, il ignore le piège tendu », sur LEFIGARO, (consulté le )
  10. « L'Ouest-Éclair », sur Gallica, (consulté le )
  11. a et b « Officiers célèbres », sur ecole.nav.traditions.free.fr (consulté le )
  12. anonyme, « Madame Chrysanthème », sur ferragus.blog.lemonde.fr, (consulté le )
  13. Mona Chollet "Réinventer l'amour", Zones, 2021, p.80-90
  14. Hélène Besnard-Giraudias, Le Recul du Temps, éd. La Pensée Universelle, 1989, p. 89.
  15. « Pierre Loti », sur academie-francaise.fr (consulté le )
  16. Hélène Besnard-Giraudias, op.cit., pp. 88 et 89.
  17. (fr) Abbé Mugnier, Journal 1879-1939, Paris, Mercure de France, , 639 p. (ISBN 978-2-7152-2472-8), page 74
  18. Roger Tessier, « La famille basque de Pierre Loti à Rochefort de 1894 à 1926 », Roccafortis, 3e série, tome II, no 15, janvier 1995,p. 307-310.
  19. Rachel Bouvet, « Laissez-passer pour Le désert de Loti : de la relecture aux frontières de l’altérité et de l’illisible », Études françaises, vol. 40, no 1,‎ , p. 149-168 (lire en ligne)
  20. Rapport devant la CRPS Poitou-Charentes du .
  21. Christian Gury, Lyautey-Charlus, Éditions Kimé, , 295 p.
  22. Alain Quella-Villéger, Journal intime de Pierre Loti, le retour, in Actualités Poitou-Charentes, no 83 – 1er trimestre 2009, p. 23 et 24.
  23. Pierre Bonneau, « L’île des Faisans, un théâtre frontalier sur la Bidassoa », sur gallica.bnf.fr, .
  24. Le Figaro, mai 2013.
  25. Archives départementales de Loire-Atlantique, Registres paroissiaus de Lavau, année 1740, https://archives-numerisees.loire-atlantique.fr/v2/ad44/visualiseur/registre.html?id=440188530
  26. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  27. éd. Grasset, 1932, p. 91 et 92.
  28. Edmond et Jules de Goncourt, Journal : Mémoires de la vie littéraire, T. III 1887-1896, Paris, R. Laffont, coll. « Bouquins », 1466 p., p. 686
  29. Publiée par H. Besnard-Giraudias, op. cit., p.85-87.
  30. Marcel Proust, Lettres à Reynaldo Hahn, Éd. Sillage, , 284 p. (ISBN 978-2-916266-89-3), page 235
  31. Gabriel-Louis Pringué, 30 ans de dîners en ville, éd. Revue Adam, 1948, p.136.
  32. éd. France-Empire, 1979, pp.45 à 47.
  33. Publié par Les Indes savantes en 2006.
  34. Nicolas Bauche, « Journal intime à plusieurs mains », Libération, 25 août 2006.
  35. « Pierre Loti devant le Mur des lamentations », Le Voyage en Orient. Anthologie des voyageurs français dans le Levant au XIXe siècle, Bouquins, 1985, p. 697.
  36. présentation du livre-audio Jérusalem.
  37. Le Livre de la pitié et de la mort (inclus Vie de deux de chattes) , Petite Bibliothèque Payot no 915, Paris, 2013 (ISBN 978-2-228-90886-3).
  38. L'étude d'Anatole France sur Le Livre de la pitié et de la mort, inédite en librairie, avait été publiée dans le numéro du 8 août 1891 du journal L'Univers illustré, lors de la première publication de cet ouvrage.
  39. La Mort de Philæ de Pierre Loti.
  40. Pierre Loti, « Les Pagodes d'or », L'Illustration, no 3484,‎ , p. 23-30 (lire en ligne).
  41. a b c d et e Édition intégrale critique par Alain Quella-Villéger et Bruno Vercier.
  42. Prix Pierre Loti 2017.
  43. « Librairie Ulysse - PAYS ET VOYAGES », sur www.ulysse.fr (consulté le )
  44. Voir la fiche technique du timbre-poste.
  45. Voir le timbre de 2023 consacré à Pierre Loti.
  46. Philatelie Free, « Tous les timbres-poste des ex-colonies françaises, des DOM et des TOM », sur philateliefree.fr (consulté le )
  47. ill. de 750 documents.
  48. Réédition, complétée, de Pierre Loti l'incompris (1986).
  49. (reprod. de 500 dessins et extraits de son jour intime).
  50. Articles Dîners et fêtes en sa maison de Rochefort, Marin. Athlète. Académicien, Ses amis charentais, quatrième article sans titre.
  51. Vente de la collection Barthou.
  52. Numéro 1 de la série Six excentriques.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notices et ressources[modifier | modifier le code]