Mantes-la-Jolie. Camaïeu baisse le rideau : « C'est une perte »

Des clientes fidèles ont offert des fleurs et des chocolats aux trois salariées du magasin de la rue Nationale.

Pour le dernier jour, la marchandise était bradée à moins 50 %.
Pour le dernier jour, la marchandise était bradée à moins 50 %. (©Claude Cécile)
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« Ça y est, c’est le clap de fin. » Il est 17 h ce samedi 1er octobre. Amélie Barberet, la gérante de la boutique Camaïeu de la rue Nationale, ferme définitivement le rideau, trois jours après l’annonce de la liquidation de l’entreprise prononcée par le tribunal de commerce.

Toute la journée, la clientèle s’est ruée sur la marchandise qui était bradée à moins 50 %. Certaines clientes fidèles sont venues offrir des fleurs et des chocolats aux trois salariées. « On avait réussi à faire de ce magasin un lieu de rencontre et de convivialité. Les gens passaient pour rigoler un coup, pour papoter », raconte Amélie Barberet, entre rire et larmes. Elle souffle : « Cela fait des mois qu’on subit. »

Dégringolade

Alors que les queues s’allongeaient à la caisse, Amélie Barberet a fait applaudir sa collègue Sophie, la plus ancienne de la boutique, qui avait 20 ans d’ancienneté. Celle-ci témoigne : « C’est traumatisant, j’espérais autre chose pour mes dernières années d’activité. Je pense aux 2 600 collègues qui restent sur le carreau. » Elle aura connu les années fastes puis la chute de l’enseigne : « J’ai vu la dégringolade du chiffre d’affaires, divisé par deux. » Comme l’effectif du magasin, passé de six à trois vendeuses en quelques années.

La gérante, entre rire et larmes, à l'heure de la fermeture définitive.
La gérante, entre rire et larmes, à l’heure de la fermeture définitive. (©Claude Cécile)

Une cliente, les bras chargés : « Écrivez bien qu’on trouvait ici des super pulls. » Sa voisine : « C’était très, très bien pour les gens qui n’ont pas beaucoup d’argent. » Une autre : « Il faudrait arrêter d’acheter des vêtements en ligne. »

Le maire Raphaël Cognet est passé saluer les salariées du magasin avec ses adjointes Edwige Hervieux et Nathalie Aujay, cette dernière chargée du commerce : « C’est une perte, c’est désolant. Je connais Amélie Barberet depuis longtemps, elle se démenait. Nous sommes en contact avec le propriétaire des murs pour l’aider à trouver un nouveau commerce. C’est une belle boutique, sur trois niveaux. Mais nous savons que le textile en centre-ville, c’est compliqué. » Le maire s’est engagé à aider au reclassement des salariées.

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