CRITIQUE – "Killers of the Flower Moon", un classique extrêmement puissant selon les critiques du Masque

CRITIQUE – "Killers of the Flower Moon", un classique extrêmement puissant selon les critiques du Masque

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CRITIQUE – "Killers of the Flower Moon", un classique extrêmement puissant selon les critiques du Masque

Par
Lily Gladstone, Leonardo DiCaprio et Robert De Niro dans "Killers of the Flower Moon" de Martin Scorsese
Lily Gladstone, Leonardo DiCaprio et Robert De Niro dans "Killers of the Flower Moon" de Martin Scorsese
- Paramount Pictures

Pour son 27ème film, Scorsese réunit ses deux acteurs fétiches, Leonardo Di et Robert De Niro dans cette adaptation du roman de David Grann lui-même inspiré d'événements réels. Le réalisateur signe une fresque historique sous fond de drame shakespearien.

Killers of the Flower Moon raconte comment, au début des années 1920, aux confins de l'Oklahoma, plusieurs membres de la tribu amérindienne des Osages, ont été assassinés après avoir trouvé du pétrole sur leurs terres. Parmi eux, la mère indienne Mollie (Lily Gladstone), mariée à un vétéran de la Grande Guerre, Ernest Burkhart (Leonardo DiCaprio). Robert De Niro lui, y incarne un propriétaire terrien sans scrupules. Le FBI, qui est dirigé par le tout jeune Edgar Hoover, mène l'enquête dans une Amérique raciste et suprémaciste. Un film qui mêle à la fois le polar, le western et la tragédie shakespearienne.

Pour Nicolas Schaller, c’est l’un des plus beaux films de Scorsese depuis ces 20 dernières années

Le critique de L’Obs a vu un film passionnant et l’un des plus beaux des vingt dernières années dans la filmographie de Scorsese : « La manière dont il filme la culture indienne est très belle, très simple avec une forme de sagesse qui lui va très bien. Le visage de Lili Gladstone est peut-être une des plus belles choses qu'il ait filmée récemment, on a l'impression d'une lune chaude qui surplombe ce marigot d'ordures, c’est très beau ». Nicolas Schaller a trouvé De Niro exceptionnel dans ce film : « Il a une espèce de suavité terrifiante ». Pour le critique, la performance de DiCaprio met plus de temps à s’installer : « On sent qu’il essaye d’imiter Brando au départ, et ça ne marche pas, mais quand le film prend toute sa dimension shakespearienne, le personnage prend une ampleur, et il devient vraiment fascinant. On y voit le parallèle avec une forme de dégénérescence trumpienne de l'Amérique, où Scorsese filme un abruti d'aujourd'hui à travers ce personnage ».

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Arianne Allard de Causette s’est sentie aspirée par ce film anti-spectaculaire

La journaliste de Causette s’est sentie littéralement aspirée par ce film : « C'est dû certainement à son rythme, ce n'est pas le Scorsese des Affranchis ou de Casino. C'est un Scorsese qui est anti-spectaculaire, qui sonde, qui creuse, qui veut dévoiler quelque chose qui n'a jamais été montré ». Arianne Allard évoque également une forme de lenteur jusqu’au-boutiste qui pourrait rebuter certains spectateurs : « Il y a une forme de tristesse qui est poignante du début jusqu'à la fin. Le visage de Lili Gladstone est à la fois lumineux et sacrificiel, c’est aussi un film qui dénonce les fondements de l'histoire des États-Unis, c'est-à-dire à la fois le capitalisme, la mafia, mais il y a tout un côté expiatoire. On ne peut pas voir ce film sans y penser. Ce visage, c'est aussi celui d'une madone sacrificielle ».

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Charlotte Lipinska y a un vu un classique extrêmement puissant

Pour la journaliste de Vogue, il y a l’évidente fresque historique et un devoir de mémoire que le réalisateur porte de manière très belle, mais contrairement à sa consœur Arianne Allard, le film n’est pas si contemplatif : « Il y a beaucoup d’action, de meurtres, les conflits intérieurs qui vont naître au sein du couple formé par DiCaprio et Lili Gladstone m'ont donné l'impression d’avoir vu un classique ».

Pour Jean-Marc Lalanne des Inrockuptibles, c’est un film indigeste et sans relief

Pour le journaliste des Inrocks, le film est une véritable purge : « C'est le deuxième film de Scorsese que je trouve difficile à voir jusqu'au bout. C’est un film obèse, qui croule sans arrêt sous son propre poids. Je trouve que le récit n’a aucun relief, il n'y a aucune scène saillante, tout est raconté sur le même ton et il y a aussi un défaut de point de vue. À l'intérieur du film, il y a une histoire conjugale qui est plus passionnante, qui parle d'une manipulation qui peut tout à coup accoucher d'une ambiguïté où le lien qui naît entre Gladstone et DiCaprio, est vénéneux. On passe de la manipulation à une forme de tendresse, voire d'amour. Scorsese aurait dû davantage filmer les Indiens de manière beaucoup moins pittoresque et folklorique, et sa façon de filmer ces figures mafieuses de manière amusée est extrêmement pénible ».

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