Les 100 meilleures chansons de l’histoire du Québec | JDM
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Les 100 meilleures chansons de l’histoire du Québec

Un palmarès du Journal, de l’Agence QMI et de QUB musique



La complainte du phoque en Alaska, Quand les hommes vivront d’amour, Ordinaire, Hymne à la beauté du monde, Tu m’aimes-tu ? Ces chansons sont parmi les plus belles du répertoire québécois. Sans surprise, elles se retrouvent en tête de notre palmarès des 100 plus belles chansons de l’histoire du Québec. 

• À lire aussi: «Une chanson, c’est un miracle !»

• À lire aussi: Les chansons qui me font pleurer

La sélection que vous retrouvez dans la section Weekend est le fruit d’une belle collaboration, celle de seize journalistes et chroniqueurs, spécialistes de la musique d’ici, liés au Journal, à l’Agence QMI et à QUB musique.

Pour cet exercice, nous avons utilisé une méthode simple. Chacun des seize membres du jury a choisi les 50 titres qui, à ses yeux, sont les plus marquants du répertoire québécois. Puis, nous avons compilé les résultats et retenu les 100 premiers titres de l’ensemble des sélections de notre jury. 

C’est ce travail que nous vous présentons aujourd’hui.

Notre palmarès reflète la richesse de la musique d’ici. Vigneault, Leclerc, Lévesque ont généré une descendance variée et généreuse : Charlebois et Dufresne, Fiori et Rivard, Reno et Dion, Bélanger et Moffatt, Koriass et Cœur de Pirate. Notre palmarès rassemble leurs succès incontournables, mais aussi des perles inattendues.

Nous espérons que vous apprécierez cette sélection.

Bonne écoute !

Danny Vear
Directeur des Cahiers, Le Journal de Montréal 

JURY  

LE JOURNAL DE MONTRÉAL  

  • Sophie Durocher           
  • Guy Fournier           
  • Bruno Lapointe           
  • Raphaël Gendron-Martin           
  • Sarah-Émilie Nault           
  • Danny Vear
       

LE JOURNAL DE QUÉBEC  

  • Cédric Bélanger           
  • Yves Leclerc
       

QUB MUSIQUE  

  • Mélissa Pelletier           
  • Stéphane Plante
       

AGENCE QMI  

  • Frédérique de Simone           
  • Guillaume Picard           
  • Samuel Pradier                      

COLLABORATEURS  

  • Félix Desjardins           
  • Catherine Genest           
  • André Péloquin      

100 Un château de sable (1988)   

Paul Piché

L’un des plus grands succès de l’auteur-compositeur durant les années 1980, ce titre à saveur nationaliste se démarquait aussi par l’un de ses couplets en espagnol. (Raphaël Gendron-Martin)

99 Les Aurores (2001)  

Mara Tremblay 

Une pièce country et folk, douce et triste à la fois à l’instar de la voix singulière de son auteure-compositrice-interprète interprète : Mara Tremblay. (Sarah-Émilie Nault)

98 Tu me manques (2000)  

La Chicane 

Oui, leur Calvaire nous a fait chanter à tue-tête dans nos voitures, salons, et même karaokés. Mais Tu m’manques nous touche toujours en plein cœur. (Bruno Lapointe)

97 Ça que c’tait (2016)  

Alaclair Ensemble  

Les plus iconoclastes de nos rappeurs ont réussi à élargir leur public avec ce ver d’oreille qui leur a ouvert les portes du Gala de l’ADISQ. (Cédric Bélanger)

96 J’ai souvenir encore (1966)   

Claude Dubois  

L’un des plus vieux succès de Dubois, J’ai souvenir encore marque notamment les esprits à cause de la rare utilisation de la flûte dans la chanson populaire québécoise. (CB)

95 Sèche tes pleurs (1992)  

Daniel Bélanger 

Rares sont les cœurs brisés qui n’ont pas versé larmes et fiels d’amours déçus sur cette pièce de Daniel Bélanger qui est rapidement devenue un classique de la chanson québécoise. (SEN)

94 Je t’oublierai, je t’oublierai (1998)  

Isabelle Boulay 

Photo d'archives

Autant la plume de Luc Plamondon que la voix d’Isabelle Boulay sont à leur paroxysme dans Je t’oublierai, je t’oublierai, une ballade en effet inoubliable. (BL)

93 Isabelle (1991)  

Jean Leloup  

Portée par un superbe vidéoclip en noir et blanc, l’enlevante Isabelle est inspirée directement du rock/punk/ska d’influence latine que pratiquait le Français Manu Chao. (CB)  

92 debout (2015)  

Ariane Moffatt 

Ariane Moffatt y chante haut et fort qu’on peut avoir un grand besoin de l’être aimé sans que cela soit un signe de faiblesse. (SEN) 

91 J’entends frapper (1972)  

Michel Pagliaro 

Photo d'archives

Énorme succès de notre Pag national, J’entends frapper serait le 45 tours le plus vendu de toute l’histoire de la musique au Québec. Un coup de circuit. (Yves Leclerc)

90 Comme j’ai toujours envie d’aimer (1970)  

Marc Hamilton 

Écrite lors d’un séjour à Montpellier, en France, cette immense chanson d’amour a été traduite en 15 langues, reprise par plusieurs artistes et un succès dans 70 pays avec huit millions d’exemplaires vendus. (YL)

89 Libéraux-nous des libéraux (2004)  

Loco Locass 

Le gouvernement de Jean Charest venait à peine d’être élu que le trio rap le plus populaire du temps se lançait dans cette jouissive charge à fond de train. (CB)   

88 Sortez-moi de moi (1996)  

Daniel Bélanger  

Voilà l’exemple parfait d’une chanson au message intemporel, ici celui du type qui s’isole de la vie qui tourne autour de son nombril, dont Daniel Bélanger a le secret. (CB)  

87 Montréal (2005)  

Ariane Moffatt

Photo courtoisie

« Je reviens à Montréal, la tête gonflée de nuages », chante Ariane Moffatt sur cette pièce joyeuse devenue hymne des voyageurs de retour au Québec. (SEN)

86 Avant de me dire adieu (1964)  

Les Classels 

C’est avec Avant de me dire adieu que Les Classels sont entrés dans la légende. Et même après toutes ces années, on ne sera jamais prêt à leur dire adieu. (BL) 

85 Place de la République (2011)   

Cœur de pirate  

Pièce phare de l’œuvre de Béatrice Martin, son piano tout en douceur et ses paroles sur une situation amoureuse compliquée ont de quoi arracher les larmes. (RGM)

84 Bye bye mon cowboy (1988)  

Mitsou  

On se souvient autant de Bye bye mon cowboy pour sa mélodie pop irrésistible et entraînante que pour son vidéoclip qui a fait de Mitsou un sex-symbol. (CB)

83 Le ciel est backorder (2017)   

Tire le coyote

C’est d’une façon très singulière et poétique que Benoît Pinette a abordé la maladie d’un ami. Une plume imagée qui va droit au cœur. (RGM)

82 L’aigle noir (1992)  

Marie Carmen 

Reprise de la pièce de Barbara de 1970, L’aigle noir de Marie Carmen (1992) a marqué toute une génération. On la chante encore avec beaucoup de conviction dans les soirées karaoké. (SEN)

81 Le monde est à pleurer (1996)   

Jean Leloup

« Allez hop, un peu d’sincérité / Le monde est à pleurer » lance John The Wolf sur cette dynamique chanson de l’album Le dôme qui n’a pas pris une ride. (RGM)

80 Encore et encore (1993)  

Laurence Jalbert 

Triste rappel des ravages de la violence faite aux femmes, cet hymne demeure intemporel – et tristement pertinent – même près de 30 ans après. (BL)

79 Pour l’amour qu’il nous reste (1989)  

Francine Raymond  

Deuxième entrée de cette autrice-compositrice d’exception, la déchirante Pour l’amour qu’il nous reste est un trésor trop peu connu de la chanson d’ici. (CB)

78 La journée qui s’en vient est flambant neuve (2012)   

Avec pas d’casque  

Au cinéma ou en musique, Stéphane Lafleur s’est établi comme une de nos plus belles plumes et cet hymne indie folk en est une preuve irréfutable. (CB)

77 Marie-Noël (1965)  

Claude Gauthier 

Popularisée par Charlebois en 1967, cette chanson d’hiver a été écrite avec Claude Gauthier, chez lui, la veille de Noël en 1964. Enregistrée par Claude Gauthier, elle a ensuite été reprise par Charlebois. (YL)

76 Le début d’un temps nouveau (1970)  

Renée Claude 

Renée Claude annonçait en 1970 le « début d’un temps nouveau ». Et c’est porté par sa voix divine qu’il a été inauguré en bonne et due forme. (BL)

75 Harmonium (1974)  

Harmonium 

Lancée par des sonorités de guitare acoustique et la voix unique de Fiori, cette pièce qui a permis à Harmonium de s’envoler et de s’installer illico dans l’histoire de la musique québécoise. (YL)

74 Hawaïenne (2003)  

Les Trois Accords 

Cette pièce aux paroles et au style plus qu’originaux nous a fait connaître le trio originaire de Drummondville au son festif et au succulent humour absurde. (SEN)

73 L’amour a pris son temps (1984)   

Nathalie Simard  

Écrite en 1984 pour la finale dramatique du Conte pour tous La guerre des tuques – oh non, pas Cléo ! –, cette chanson a chaviré plus d’une génération. (RGM)

72 Aimer d’amour (1978)  

Boule Noire 

« Aimer d’amour, c’est aimer comme moi je t’aime », chantait Georges Thurston dit Boule Noire, l’un des rares symboles du disco-funk au Québec disparu en 2007. (SEN)

71 Les choses inutiles (1998)  

Sylvain Lelièvre 

Chanson « jazzée » sur les petits bonheurs tranquilles qui ne coûtent rien, le poète de Limoilou offre de belles images de toutes ces choses qui donnent envie de rêver et de chanter. (YL) 

70 La désise (1999)  

Daniel Boucher 

« Ma gang de malades, vous êtes donc où ? » demandait l’excentrique Daniel Boucher aux Québécois qui n’ont pas hésité à embarquer dans sa folie en reproduisant la chorégraphie de La désise. (SEN) 

69 Pleurs dans la pluie (1993)  

Mario Pelchat 

Photo d'archives

Dès les premières notes, on reconnaît cette pièce de 1993 devenue un véritable classique mettant en valeur la voix puissante de Mario Pelchat. (SEN)

68 Amère America (1988)  

Luc De Larochellière 

Luc De Larochellière a eu du flair, lorsqu’il a écrit cette grande chanson, qui l’a révélé. Un texte qui est juste, puissant et toujours d’actualité. (YL)

67 C’est zéro (1990)  

Julie Masse 

« Ton départ m’a fait mal comme un couteau dans la peau », chantait Julie Masse en exprimant toute la douleur de perdre la personne aimée. (SEN) 

66 Femme de rêve (1972)  

Claude Dubois 

Le jeune Claude Dubois sifflotait cette pièce alors qu’il avait les cheveux longs, qu’il portait des paillettes et qu’il avait déjà la puissante voix qu’on lui connaît. (SEN) 

65 Tue-moi (1992)  

Dan Bigras 

Photo d'archives

Cheveux longs, voix rauque et intense interprète, Dan Bigras s’est présenté aux Québécois avec cette pièce écrite par Frank Langolff, aux paroles aussi éloquentes que son talent. (SEN)

64 Corridor (1993)   

Laurence Jalbert 

Restée sept semaines en première place du palmarès radio francophone, cette pièce du deuxième album de l’auteure-compositrice-interprète confirmait sa place parmi les grands artistes de sa génération. (RGM)  

63 Batiscan (2012)   

Keith Kouna  

Surtout reconnu pour ses projets punk rock décapants, Keith Kouna a ému aux larmes en s’adressant à son père décédé en s’accompagnant d’une guitare acoustique. (CB)  

62 Il était une fois des gens heureux (1981)  

Nicole Martin  

Photo d'archives

Écrite par Stéphane Venne, chanson-thème du film Les Plouffe et interprétée avec un exquis abandon, ce titre est le plus grand succès de Nicole Martin. (CB)

61 Mappemonde (2013)   

Les sœurs Boulay

Photo d'archives, Agence QMI

Chanson d’amour impossible, souvent reconnue comme un hymne lesbien, elle a mis « sur la map » en 2013 ce sympathique duo de sœurs gaspésiennes. (RGM)

60 Le cœur est un oiseau (1988)   

Richard Desjardins

« Plus haut, plus haut / Le cœur est un oiseau. » Desjardins nous fait ici vibrer dans ce poignant hymne à la liberté. (RGM)

59 Hélène (1989)  

Roch Voisine  

Une guitare et une peine d’amour : au tournant des années 1990, le succès de la ballade Hélène a déclenché une Voisinemania au Québec et en France. (CB)

58 Dégénérations (2006)  

Mes Aïeux  

Dégénérations est un succès atypique. Sans refrain et sur un simple rythme percussif en crescendo, cette composition de Stéphane Archambault a réalisé l’exploit de rallier... plusieurs générations. (CB)  

57 Un peu plus haut (1975)  

Ginette Reno 

Écrite par Jean-Pierre Ferland en 1969, Un peu plus haut fait partie des chansons mythiques du répertoire québécois. On se souviendra longtemps de la prestation du trio Reno, Ferland et Dion lors des célébrations du 400e anniversaire de Québec en 2008. (SEN)

56 Fille de personne II (2018)  

Hubert Lenoir 

Inutile de tenter de le nier : on s’est tous déhanchés sur Fille de personne II, plus grand hit de l’année 2018. (BL)

55 Tu ne sauras jamais (1994)  

Les BB 

Si on pouvait crier au ciel... on tenterait assurément de dire à Patrick Bourgeois à quel point Tu ne sauras jamais continue de nous habiter aujourd’hui. (BL) 

54 Y’a les mots (1993)   

Francine Raymond 

Cette superbe chanson, qui met en vedette la voix tout aérienne de Francine Raymond, n’a pas vieilli. Toujours efficace, avec un immense refrain, elle nous transporte ailleurs et dans un autre monde. (YL)  

53 La dame en bleu (1977)   

Michel Louvain 

Photo d'archives

On aimait déjà cette chanson d’un plaisir coupable ; elle nous touche encore plus droit au cœur depuis le départ du chanteur à la voix de velours en avril 2021. (SEN)

52 Le chat du café des artistes (1970)   

Jean-Pierre Ferland

Se trouvant sur Jaune, le chef-d’œuvre de Ferland, ce morceau est considéré par plusieurs comme son meilleur. Même Charlotte Gainsbourg l’a repris, d’après la suggestion de Beck. (RGM)

51 Tassez-vous de d’là (1998)  

Les Colocs 

Énorme chanson des Colocs, Tassez-vous de d’là, ça sonne comme une tonne de briques. Un refrain fédérateur avec les voix des frères Diouf et une rythmi-que d’enfer, ça s’écoute toujours très bien 24 ans après sa création. (YL)

50 Un musicien parmi tant d’autres (1974)   

Harmonium 

Classique d’Harmonium et des feux de camp, ce titre, composé par Serge Fiori, avec sa portion instrumentale rock progressive, demeure un incontournable de la musique québécoise. Le chœur, à la fin de la pièce, est chanté par une dizaine de passants ramassés un beau samedi parmi la faune de la rue Sainte-Catherine. (YL)

49 Bobépine (1975)   

Plume Latraverse 

Photo d'archives, Agence QMI

La Bobépine de Plume, qui se parfume à la térébenthine et qui couraille la rue Sainte-Catherine avec ses bottines, est une chanson explosive. Gros rock carré au départ, suivi d’un passage psychédélique, elle devient une sorte de blues, pour se terminer avec un solo de guitare et un grand cri. (YL) 

48 Moi, mes souliers (1951)   

Félix Leclerc 

Moi, mes souliers est une des premières chansons de Félix qui vient à nos oreilles lorsqu’on pense au poète originaire de La Tuque. Avec cette chanson, Félix, qui a vécu sur l’île d’Orléans, sera un des premiers artistes québécois à connaître un succès en France. Ce qui l’amènera à devenir populaire dans son patelin. (YL)

47 Entre l’ombre et la lumière (1992)   

Marie Carmen  

Photo d'archives

Après le gigantesque succès de la reprise L’aigle noir, Marie Carmen allait à nouveau atteindre la première position du palmarès francophone québécois avec Entre l’ombre et la lumière, en 1992. Elle y restera cinq semaines avec ce morceau qui a marqué sa carrière. (SEN)

46 Quand on est en amour (1984)   

Patrick Normand 

« Si tu crois que l’amour t’a laissé tomber une autre fois... ». Patrick Norman sait insuffler de l’espoir dans chacun de nos chagrins de cœur avec Quand on est en amour. Lui seul sait nous redonner le sourire en nous rappelant que « vient toujours le soleil après les jours de pluie. » (BL)

45 Toujours vivant (1988)   

Gerry Boulet 

Photo d'archives

Trois ans après la séparation d’Offenbach et atteint d’un cancer, Gerry Boulet surprend avec la variété des chansons de son deuxième album solo Rendez-vous doux. Sur Toujours vivant, avec des paroles écrites par Michel Rivard, Gerry affronte son destin avec combativité et frappe dans la vie à grands coups d’amour. (YL)

44 Journée d’Amérique (1988)   

Richard Séguin 

Photo d'archives

Chanson écrite sur la route, pendant la tournée de l’album Double Vie, Journée d’Amérique aborde le quotidien des hommes qui en arrachent. Séguin délaisse les sonorités de synthés et renoue avec le folk rock. Un album et une chanson qui deviendront des succès et qui donneront un nouvel élan à sa carrière. (YL)

43 Deux par deux rassemblés (2006)   

Pierre Lapointe  

Pièce festive par excellence dans le répertoire de l’auteur-compositeur, elle a des origines pourtant assez dramatiques. Pour l’écrire, Lapointe avait mentionné en entrevue s’être inspiré des chansons patriotiques de l’Union soviétique des années 1960 ainsi que des airs que les kamikazes japonais chantaient en buvant leur poison avant d’aller se tuer ! (RGM) 

42 Je ne suis qu’une chanson (1979)   

Ginette Reno  

Il y a un moment, durant les spectacles de Ginette Reno, qui vaut le prix du billet. Pour la dernière répétition du refrain de Je ne suis qu’une chanson, titre écrit par Diane Juster, la chanteuse baisse son micro et, de sa seule voix puissante, rappelle qu’elle vient de nous faire l’amour de son mieux. Grandiose ! (CB) 

41 S’il fallait (1995)   

Marjo 

Difficile de ne pas se laisser émouvoir par la grande rockeuse qui dévoile ici une facette plus tendre de son talent. L’émotion brute, la voix d’une Marjo au sommet de son art, le texte déchirant... tout est là. Une ballade tout en douceur et en vulnérabilité qui n’a rien à envier à ses Provocante et autres Chats sauvages. (BL) 

40 L’Escalier (1980)   

Paul Piché 

Le talent de conteur de Paul Piché n’a jamais été aussi mieux mis en valeur qu’avec L’Escalier, hymne sans refrain qu’on se plait à fredonner depuis plus de 40 ans. Candidat au titre de Chanson de l’année au gala de l’ADISQ de 1980, ce succès s’est à l’époque incliné devant Je ne suis qu’une chanson, de Diane Juster. (BL)  

39 L’Amour (2012)   

Karim Ouellet 

Entraînant, planant et, par-dessus tout, inoubliable. L’amour est probablement le plus bel héritage laissé par l’auteur-compositeur-interprète qui nous a quittés beaucoup, beaucoup trop tôt cette année. Il nous aura marqués à jamais par son sens du rythme, de la rime, et sa divine poésie. (BL) 

38 La Manic (1966)   

Georges Dor  

Dans un Québec champion de l’hydroélectricité, La Manic rappelle à quel point la solitude pesait lourd sur les ouvriers qui ont bâti nos grands barrages. Le succès de La Manic tient beaucoup au choix artistique de Georges Dor de s’inspirer d’une lettre d’un travailleur à sa bien-aimée. Le résultat touche autant à l’intime qu’à l’universel. (CB)

37 Je ferai un jardin (1971)   

Clémence Desrochers 

La grande comique a écrit cette chanson et l’a présentée sur l’album De la factrie au jardin sorti en 2003. « Cet été je ferai un jardin, Si tu veux rester avec moi, Encore quelques mois, Il sera petit, c’est certain, J’en prendrai bien soin, Pour qu’il soit aussi beau que toi », y chante-t-elle. (SEN)

36 Mille après mille (1972)   

Willie Lamothe 

Adaptation d’une chanson de l’Ontarien Greg Joly, Mille après mille est une chanson marquante de la musique country, qu’on appelait, à une certaine époque, du western. Classique, la version de Willie Lamothe a été reprise par de nombreux artistes. En duo, par Céline Dion et Fred Pellerin, par Isabelle Boulay, par Roch Voisine et Plume Latraverse. (YL) 

35 Le tour de l’île (1975)   

Félix Leclerc 

Précurseur, le père de la chanson québécoise y chantait déjà l’amour pour sa Patrie, son territoire et la Terre que l’on se doit de protéger, alors que les thèmes de l’environnement et de l’identité étaient de nouveaux enjeux pour les Québécois. (SEN)

34 Le p’tit bonheur (1951)   

Félix Leclerc 

Photo d'archives

La chanson la plus connue de Félix Leclerc, enregistrée sur un album qui comprenait la pièce Moi, mes souliers. La chanteuse Dalida en a modifié légèrement les paroles lorsqu’elle l’a reprise en 1976. Depuis, de nombreux artistes, dont les rockeurs Groovy Aardvark, se sont approprié ce succès du chansonnier décédé en 1988. (SEN)

33 La folie en quatre (1992)   

Daniel Bélanger  

« S’il fallait qu’un de ces quatre / Mon âme se disperse... » Bélanger aborde ici avec justesse et sensibilité les problèmes mentaux. Seul à la guitare, il livre l’une de ses chansons les plus touchantes en carrière. Trente ans plus tard, le morceau est toujours autant chéri par le public dans les concerts. (RGM)

32 Ils s’aiment (1983)   

Daniel Lavoie 

Tirée de l’album Tension attention, cette pièce douce-amère a été écrite par Daniel Lavoie alors qu’il venait de voir à la télévision un couple d’adolescents marcher dans les décombres de Beyrouth. « Ils s’aiment comme avant, Avant les menaces et les grands tourments », a-t-il été inspiré à écrire en mettant en opposition les atrocités de la guerre et la beauté du vulnérable amour adolescent. (SEN)

31 L’essentiel (1991)   

Ginette Reno 

Photo d'archives

Cette grande chanson, écrite par Charles Aznavour pour Ginette Reno, est rapidement devenue un classique de la chanson québécoise. « L’essentiel, c’est d’être aimé », chante-t-elle avec puissance et conviction depuis 1991. Cette pièce aura ponctué des événements importants de notre scène culturelle, notamment lors des funérailles de Guy Lafleur le 22 avril dernier.

30 L’amour existe encore (1991)   

Céline Dion 

Chaque fois qu’on réalise que « le monde est mené par des fous », que la planète hurle sa souffrance, enterrée par le bruit des guerres et des conflits, il faut se rappeler que, malgré tout, l’amour existe encore. Et qui de mieux que Céline Dion pour le faire. « Au-delà de la violence / Au-delà de la démence / Malgré les bombes qui tombent / Aux quatre coins du monde », voilà des mots qui demeurent tristement toujours d’actualité. (BL)

29 Mes blues passent pu dans’porte (1978)   

Offenbach 

Chanson phare du répertoire d’Offenbach, le texte de Pierre Huet, écrit dans un chalet des Laurentides, chanté par Breen Leboeuf, qui raconte les blues d’un gars qui n’a plus envie de quitter son appartement, est particulièrement prenant et imagé. Comme lors de ce passage où l’homme se demande si Drogue-secours fait la livraison de substances illicites. Ce titre, que l’on retrouve sur l’album Traversion, a toujours été un incontournable et un moment fort des spectacles de la formation québécoise. (YL)

28 Je voudrais voir la mer (1987)   

Michel Rivard  

Après l’immense succès de Beau Dommage, Michel Rivard a poursuivi avec brio une carrière solo. Sur son cinquième album, Un trou dans les nuages, l’auteur-compositeur a livré ce qui allait devenir l’une de ses chansons les plus appréciées et intemporelles. « Je voudrais voir la mer / Et danser avec elle / Pour défier la mort », chantait-il sur ce morceau planant qui nous donne le goût de prendre le large. (RGM)

27 Le monde est stone (1978)   

Fabienne Thibeault 

« J’ai la tête qui éclate... » À eux seuls, ces cinq mots suffisent à ramener en tête la voix cristalline, voire éthérée, de Fabienne Thibeault. Depuis reprise par la moitié du bottin de l’Union des artistes (on exagère à peine !), Le monde est stone est à jamais gravée dans le roc de notre imaginaire collectif, évoquant à coup sûr toute la douleur et le désespoir de Marie-Jeanne, inoubliable serveuse automate de l’opéra rock Starmania. (BL) 

26 S’il suffisait d’aimer (1998)  

Céline Dion 

Une autre perle née de la rencontre de Céline Dion et Jean-Jacques Goldman, qui n’a besoin que de quelques notes pour émouvoir. L’interprétation sobre, toute en nuances de la diva vient faire résonner les paroles avec encore plus de puissance que ne sauraient le faire tous les artifices. Elle y déploie toute l’étendue de son immense talent, rappelant, au final, que l’amour est souvent la plus simple des solutions. (BL)

25 Pour que tu m’aimes encore (1995)   

Céline Dion 

Photo d'archives

Céline Dion est instantanément venue chercher nos âmes « dans les froids, dans les flammes » grâce à la plume de Jean-Jacques Goldman. Pierre angulaire du répertoire de la diva de Charlemagne, Pour que tu m’aimes encore transcende d’ailleurs les barrières linguistiques, s’inscrivant depuis au programme de ses concerts partout dans le monde. Elle y promettait de nous « jeter un sort ». Et c’est bien réussi, parce que même près de 30 ans plus tard, on l’aime visiblement encore. (BL)

24 Frédéric (1961)   

Claude Léveillé  

En mettant en musique la nostalgie d’une enfance heureuse, Claude Léveillé a légué à la francophonie un hymne qui a traversé le temps. Encore aujourd’hui, les accords de piano de Frédéric sont reconnaissables entre mille. Adapté, l’air de Frédéric a même brièvement servi à vendre les hamburgers d’une chaîne de restauration rapide dans une populaire publicité télé de 1988. Écrite pour son frère Jean, la chanson a pris le titre de Frédéric par souci d’avoir un titre à trois syllabes. (CB)

23 On va s’aimer encore (2009)   

Vincent Vallières 

Photo d'archives

Vincent Vallières a réussi à encapsuler la beauté infinie des actes quotidiens, parfois banals, mais toujours empreints de tendresse avec On va s’aimer encore. Peu de temps a suffi à en faire l’hymne à l’amour du nouveau millénaire. Après tout, quoi de plus beau qu’un couple qui « va s’aimer encore », « au travers des bons coups, au travers des déboires, à la vie, à la mort » ? Rien, évidemment. (BL)

22 L’Amérique pleure (2019)   

Les Cowboys fringants  

Depuis les débuts des Cowboys fringants, le parolier et compositeur du groupe, Jean-François Pauzé, cultive à merveille l’art de traduire en chanson l’air du temps. Avec L’Amérique pleure, il s’est surpassé. Après l’élection de Donald Trump, dans un monde de plus en plus divisé, la poésie rythmée à l’harmonica de cet immense succès radio a touché les Québécois en plein cœur. Il n’y a peut-être plus beaucoup d’amour dans la soupe du jour, mais entre les Cowboys et le public, il n’y en a jamais eu autant. (CB) 

21 Si j’étais un homme (1980)   

Diane Tell 

Diane Tell a interprété cette chanson, écrite entre Montréal et New York, lors de sa participation au Festival de la chanson française de Spa, en Belgique, en 1980. Succès au Québec, Félix de la chanson de l’année en 1981, Si j’étais un homme est boudée par les radios françaises. Elle deviendra un immense succès sur les ondes de la nouvelle station française privée NRJ en 1982. Ce qui l’amènera à s’installer en Europe. (YL)

20 Illégal (1981)   

Corbeau 

Photo d'archives

La chanteuse Marjolène Morin, alias Marjo, a joint le groupe Corbeau en 1979 et en a fait partie pendant cinq ans. Pièce-titre de l’album sorti en 1981, Illégal a fait partie des plus grands succès du groupe. Écrite par Marjo, la chanson rock se taille à la fois une place dans le cœur des Québécois qui connaissent ses paroles par cœur et de l’industrie qui décerne au groupe diverses récompenses, dont le trophée de la meilleure chanson en 1983. (SEN)

19 Le Blues d’la métropole (1975)   

Beau Dommage 

On reconnaîtrait cette chanson québécoise devenue culte entre mille simplement en entendant ses premiers accords ! Extraite de l’album Où est passée la noce, sorti en 1975 par Beau Dommage, la chanson écrite par Michel Rivard et Pierre Huet relate, avec une nostalgie tantôt heureuse tantôt cynique, l’époque de l’Expo et du « flower power ». Cette chanson sur le temps qui passe et sur les gens qui, comme les lieux, changent continue de trouver écho – 40 ans plus tard – dans nos réalités. (SEN) 

18 Si Dieu existe (1996)   

Claude Dubois  

Bouleversante, Si Dieu existe « évoque ce moment où les gens sentent que leurs forces les abandonnent, qu’ils frappent à la porte de la mort », expliquait son créateur et interprète, à Radio-Canada, il y a quelques années. Son message réconfortant et l’interprétation d’une exceptionnelle sensibilité de Claude Dubois (cette ascension vocale au refrain n’est rien de moins que sublime) en ont fait une des chansons de deuil les plus populaires au Québec. (CB)

17 Une chance qu’on s’a (1995)   

Jean-Pierre Ferland 

« Une chance que j’t’ai, je t’ai, tu m’as, une chance qu’on s’a » chante le grand Jean-Pierre Ferland depuis plus de deux décennies. Si le chanteur, aujourd’hui âgé de 87 ans, a déjà avoué avoir écrit cette pièce magnifique pour... un chat, il n’en reste pas moins que des milliers de Québécois et de membres de la francophonie ont été – et sont toujours – chamboulés par la profondeur des paroles et de l’interprétation de l’artiste sur cette pièce emplie de vulnérabilité reprise maintes fois par des artistes d’ici, dont Céline Dion. (SEN)

16 Aimons-nous (1970)   

Yvon Deschamps

Photo d'archives

Écrite en 1970 par Yvon Deschamps pour accompagner son monologue, Le P’tit Jésus, cette poignante chanson, composée par Jacques Perron, a traversé les époques, étant intronisée en 2019 au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens. Plus de cinquante ans plus tard, cette ode à l’amour et à la paix est toujours autant d’actualité. « Deux mille ans de haine / N’ont rien changé à l’amour / Pour briser nos chaînes / Sonnent canons et tambours. » (RGM) 

15 Les étoiles filantes (2004)   

Les Cowboys Fringants  

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Hyper nostalgique, ce morceau du groupe de Repentigny a touché la corde sensible de milliers de poussinots et poussinettes avec ses références à Passe-Partout et à une enfance où tout semblait plus simple. 

« Après avoir existé pour gagner du temps / On se dira que l’on était finalement que des étoiles filantes », écrivait le parolier Jean-François Pauzé dans cette très belle chanson qui lance le message de profiter de la vie pendant qu’il en est encore temps. (RGM)

14 Pour un instant (1974)   

Harmonium 

Pour un instant n’est peut-être pas la plus grande et la meilleure chanson du premier album d’Harmonium, mais elle est certainement la plus significative. Lancée sur 45 tours, Pour un instant est devenu le plus grand succès commercial du trio. 

Elle sera même adaptée en mode symphonique, 46 ans plus tard, sur l’opus Histoires sans paroles – Harmonium symphonique. On peut aussi l’entendre dans une version alternative sur la réédition Harmonium XLV avec un solo d’harmonica. 

Composé par Serge Fiori et Michel Normandeau, sur des paroles de ce dernier, Pour un instant est reprise, en français, par l’artiste canadien Gowan, lorsqu’il vient donner des prestations au Québec. (YL)

13 Le petit roi (1970)   

Jean-Pierre Ferland

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Titre qui ouvre le classique Jaune, album marquant de la chanson québécoise, Le Petit Roi raconte l’histoire de Boule de gomme, transformé et qui devient un homme. 

Composé avec Michel Robidoux, guitariste de Robert Charlebois, Le Petit Roi propulse Ferland dans une tout autre dimension musicale, plus complexe et plus élaborée. 

Parmi les musiciens qui ont travaillé sur cet album et sur cette pièce, on retrouve le guitariste David Spinozza, qui travaillera avec Paul et Linda McCartney et Paul Simon, et le bassiste virtuose Tony Levin qui a fait partie de King Crimson et qui a joué avec Peter Gabriel. (YL)  

12 Rêver mieux (2001)   

Daniel Bélanger

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À l’automne 2001, alors qu’on se remettait à peine de l’effondrement des tours du World Trade Center, Daniel Bélanger était arrivé avec l’album feel-good par excellence, Rêver mieux

La lumineuse pièce-titre agissait alors comme un baume sur nos cœurs un peu amochés. « Tu ne demandais qu’une épaule / Pour t’appuyer dans mon lit / Dans tes bleus. »  

Plus de vingt ans plus tard, le morceau est toujours aussi efficace. 

Dire que Bélanger a déjà admis en entrevue avoir initialement écrit cette pièce pour la mannequin Ève Salvail, qui l’avait refusée ! Le musicien avait alors décidé de la garder pour son propre album, un choix judicieux. (RGM) 

11 Gens du pays (1975)   

Gilles Vigneault 

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Yvon Deschamps et Louise Forestier ont lancé un défi à Gilles Vigneault. Celui d’écrire une chanson pour remplacer le traditionnel Happy Birthday

L’interprétant pour la première fois le 24 juin 1975, sur le Mont-Royal, à l’occasion de la fête nationale, l’auteur, compositeur et interprète originaire de Natashquan a plus que réussi sa mission. 

La chanson, avec des paroles modifiées, est devenue un incontournable dans les fêtes d’anniversaire. Elle est aussi devenue un hymne associé au mouvement souverainiste. Gens du pays est considéré, par plusieurs, comme étant l’hymne du Québec. Cette chanson, que l’on retrouve sur l’opus J’ai planté un chêne... est une immortelle du répertoire québécois. (YL)  

10 Si fragile (1990)   

Luc De Larochellière  

« Car la vie est si fragile », chantait De Larochellière dans cette chanson de 1990 devenue aujourd’hui un classique de la chanson québécoise.  

En entrevue il y a deux ans, l’auteur-compositeur parlait ainsi de Si fragile : « Les gens se la sont appropriée dans leur vie et elle est souvent chantée dans les funérailles, pour accompagner cette espèce de passage. Elle est ancrée dans le cœur et la mémoire de plusieurs personnes, et j’en suis fier. » (RGM)

9 Le blues du businessman (1978)   

Claude Dubois  

Photo courtoisie

Cette histoire d’un homme d’affaires qui « aurait voulu être un artiiiiiiste » a résonné fort dans la francophonie lors de sa sortie, dans le cadre du légendaire spectacle musical Starmania, en 1978.  

« Depuis qu’j’ai le sens des affaires / J’ai réussi et j’en suis fier / Au fond je n’ai qu’un seul regret / J’fais pas ce que j’aurais voulu faire », chantait Claude Dubois dans la version originale qui a depuis été reprise par d’innombrables interprètes.  

Écrite par Luc Plamondon et composée par Michel Berger, cette pièce est l’une des plus marquantes et intemporelles que le tandem de créateurs franco-québécois aura pondues. (RGM)

8 1990 (1991)   

Jean Leloup et la Sale Affaire  

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« Mesdames et messieurs, attention, je vais vous faire une chanson... » En 1991, après une décennie 1980 qui les a laissés sur leur faim, tous les jeunes Québécois retombent en amour avec la musique d’ici grâce à cet étourdissant hymne antiguerre. À la base une chanson rock, 1990 se métamorphose en tube disco sous l’influence de James Di Salvio avant de se retrouver sur la réédition de l’album classique L’amour est sans pitié. Le succès est fulgurant. Comme Charlebois l’avait fait avec Lindberg, 1990 fait passer la chanson québécoise dans une nouvelle modernité et l’iconoclaste Leloup devient le héros de toute une génération. (CB) 

7 Hymne à la beauté du monde (1979)   

Diane Dufresne

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Grâce à un propos aussi grand et puissant que son interprète, l’Hymne à la beauté du monde a traversé les époques, revêtant différentes significations au fil des ans. Mais ce qui demeure, ce qui touche par-dessus tout, c’est l’interprétation magistrale qu’en a jadis fait Diane Dufresne. « Faisons de la terre un grand jardin pour ceux qui viendront après nous », voilà un message qui n’a pas pris la moindre ride, et auquel on devrait revenir plus souvent. Et on tend à oublier tout le tragique à l’origine de cette chanson : Luc Plamondon a repris les derniers mots de la poétesse Huguette Gaulin, prononcés juste avant qu’elle ne s’immole à Montréal, en 1972. Poignant, vous dites ? (BL)

6 Le répondeur (1998)   

Les Colocs

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Sortie en 1998, sur l’album Dehors novembre, cette pièce a pris une signification bouleversante à peine deux ans plus tard, après que le chanteur Dédé Fortin se fut enlevé la vie.  

« C’est à cause de mon répondeur / Y’a absolument rien su’a cassette / J’te dis qu’à soir, dans mon p’tit cœur / Y fait frette » chantait le leader des Colocs dans cette poignante chanson sur la solitude qui lui gâchait l’existence.  

On ne peut qu’acquiescer en entendant l’artiste envahi d’un mal-être lancer cette désormais célèbre phrase empreinte de sagesse : « La vie, c’est court, mais c’est long des p’tits boutes ». (RGM) 

5 Ordinaire (1970)   

Robert Charlebois

C’est certainement un tantinet masochiste de la part d’un groupe de journalistes d’élever au cinquième rang d’un tel palmarès une chanson qui nous réduit au simple statut de « ratés sympathiques ». Notre absence de rancœur s’explique. Après celle du phoque en Alaska, Ordinaire est certainement la plus belle et émouvante complainte de tout le répertoire québécois. Sur un texte remarquable de sa blonde d’alors, Mouffe, Robert Charlebois expose dans une superbe montée dramatique les tourments d’un artiste populaire. La pièce est autobiographique puisqu’il se remet alors d’un échec sur disque qui le laisse songeur. Elle est aussi un regard d’une lucidité rare sur l’envers de la médaille d’un métier, celui d’artiste, moins glamour que le public peut l’imaginer. Ordinaire permet aussi à Robert Charlebois, dont l’impact sur la scène musicale d’ici se fera sentir sans aucun doute pendant des décennies, d’être le seul artiste à placer deux titres dans notre top 5. C’est tout, sauf ordinaire. (CB)   

4 Tu m’aimes-tu (1990)   

Richard Desjardins

Photo courtoisie

Il fallait bien Richard Desjardins pour réussir à écrire une des plus belles chansons d’amour en y glissant une « dare-devil Nefertiti » et une femme de ménage qui veut « changer de personnage ». Et c’est probablement cette singularité – en plus de son potentiel en envolées vocales périlleuses – qui fait de son Tu m’aimes-tu un indémodable mastodonte de la chanson québécoise qui a traversé les époques, marquant chacune des générations qui est venue après. Le génie de l’auteur-compositeur-interprète y prend toute sa grandeur, tout son sublime, avec sa plume si habile et imagée. Pas de doute possible, voilà une chanson qui est bel et bien « tellement, tellement, tellement belle ». L’album auquel elle donne son nom aura d’ailleurs été récompensé de trois prix Félix au gala de l’ADISQ de 1991, dont ceux de l’auteur-compositeur et de l’album populaire de l’année. (BL)

3 Lindberg (1968)  

Robert Charlebois et Louise Forestier 

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Pendant les effervescentes années 1960, alors que les Beatles font exploser les codes de la musique pop sur la scène internationale, Robert Charlebois fait décoller sa carrière sur les ailes de Québecair, Transworld, Northern Eastern Western pis Pan American. 

C’est loin d’être le seul fait d’armes de ce planant duo avec Louise Forestier, chef-d’œuvre du répertoire du vieux lion. Composée en une seule nuit avec le poète Claude Péloquin, en 1968, Lindberg fait entrer la chanson québécoise, jusque là plutôt sage, dans une magnifique zone de turbulences psychédéliques. Plus besoin que ça rime, il faut que ça sonne. 

Aux oreilles chastes et pures et à l’oppressante Église catholique, Lindberg envoie un doigt d’honneur en alignant les « crisse » et les expressions en joual. « Une œuvre monumentale », avait tranché la SOCAN, en rendant hommage à cette épopée aérienne qui n’a pas pris une ride, bientôt 55 ans après sa création. (CB)

2 Quand les hommes vivront d’amour (1956)   

Raymond Lévesque

Photo courtoisie

Souvent considérée comme l’hymne national des Québécois, cette œuvre intemporelle de Raymond Lévesque est devenue un succès mondial au fil du temps et a été reprise des centaines de fois par des artistes d’ici et d’ailleurs.  

C’est en 1956, alors qu’il n’avait pas encore 28 ans, que le jeune Lévesque a écrit ce vibrant morceau. S’étant établi à Paris deux ans auparavant, dans l’espoir d’y lancer sa carrière musicale, l’auteur-compositeur était marqué par le conflit qui avait éclaté en Algérie.  

« Quand les hommes vivront d’amour, il n’y aura plus de misère... »  

Ce touchant message pour la paix, il l’avait d’abord présenté à Eddie Constantine, qui avait accepté de l’endisquer peu de temps après.  

Encore inconnue au Québec, la chanson a gagné le cœur du public d’ici presque 20 ans plus tard, lors de la Superfranco-fête de 1974. Sur les plaines d’Abraham, à Québec, Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Robert Charlebois en ont fait une interprétation qui a marqué les esprits. (RGM) 

1 La complainte du phoque en Alaska (1974)   

Beau Dommage 

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Une grande et énorme chanson. Quatrième titre de la toute première collection de chansons de Beau Dommage, lancée en 1974, cette chanson écrite par Michel Rivard, fait partie des classiques de la musique québécoise. 

Succès sur les ondes radio, La complainte du phoque en Alaska a traversé les frontières, elle a même été reprise par Félix Leclerc en 1975 et elle fait partie des classiques des feux de camp. 

Chanson la plus populaire de Beau Dommage, elle raconte l’histoire d’un phoque, en Alaska, qui s’ennuie depuis que sa blonde l’a quitté pour aller gagner sa vie dans un cirque aux États-Unis. Elle est la plus populaire du répertoire du groupe, sur Spotify, avec plus de trois millions d’écoutes. 

Revenue dans les concerts de Michel Rivard, après avoir été volontairement écartée, La complainte du phoque en Alaska est un incontournable et mérite sa place en haut de ce palmarès. (YL)

Pour la liste intégrale, c'est ici: 

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