Julie Payette

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Julie Payette
Illustration.
Julie Payette en 2017.
Fonctions
29e gouverneure générale du Canada

(3 ans, 3 mois et 19 jours)
Monarque Élisabeth II
Premier ministre Justin Trudeau
Prédécesseur David Lloyd Johnston
Successeur Richard Wagner (intérim)
Mary Simon
Biographie
Date de naissance (60 ans)
Lieu de naissance Montréal (Québec, Canada)
Nationalité Canadienne
Diplômée de Université McGill
Université de Toronto
Profession Astronaute

Signature de Julie Payette

Julie Payette
Gouverneurs généraux du Canada

Julie Payette, née le à Montréal (Québec)[1], est une scientifique, administratrice et femme d'État canadienne. Astronaute en chef de l'Agence spatiale canadienne entre 2000 et 2007, elle participe aux missions STS-96 et STS-127. En , elle est désignée la 29e gouverneure générale du Canada et commandante en chef des Forces armées canadiennes, quatrième femme à occuper le poste[2]. Elle est entrée en fonction le . En 2020, elle fait l'objet d'une enquête du bureau du Conseil privé à la suite de plaintes sur ses relations avec ses collègues de travail. Après la diffusion de ce rapport, elle démissionne de ses fonctions le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Née à Montréal, elle grandit dans le quartier Ahuntsic, où elle effectue ses études primaires à Louis-Colin et secondaires aux collèges Mont-Saint-Louis et Regina Assumpta. Dès son jeune âge, elle émet le vœu de devenir astronaute. À l'âge de 16 ans, elle décroche l'une des six bourses permettant d'effectuer un baccalauréat international à l'Atlantic College, au Pays de Galles[3].

De retour au Québec, elle obtient un baccalauréat en sciences en génie électrique de l'Université McGill en 1986. Elle complète sa formation à l'Université de Toronto, en 1990, avec une maîtrise en sciences appliquées (génie électrique et informatique).

Carrière scientifique[modifier | modifier le code]

Sa carrière scientifique l'amène à exercer dans plusieurs domaines de recherche, notamment en informatique, en traitement du langage naturel, en reconnaissance automatique de la parole et en application de technologies interactives au domaine spatial. Dès 1986, elle entame une carrière d'ingénieure système chez IBM Canada. De 1988 à 1990, durant sa maîtrise, elle assiste des travaux de recherche sur des « architectures informatiques de hautes performances ». En 1991, elle est chercheuse invitée à l'IBM Research Laboratory de Zurich. En , elle rejoint le groupe de recherche sur la parole de Bell Northern.

Astronaute[modifier | modifier le code]

Julie Payette, membre de STS-96.
Julie Payette, membre de STS-127.
Dans le module Zarya, en 1999.
Julie Payette, alors spécialiste de mission auprès de la NASA.

En 1992, l'Agence spatiale canadienne procède à un appel de candidatures pour son programme de formation d'astronautes. 5330 candidatures sont alors étudiées[4], dont celle de Julie Payette. Le , l'Agence annonce qu'elle est l'une des quatre personnes sélectionnées[5]. Elle effectue un entraînement de base au Canada avant de commencer des travaux sur le système d’entretien mobile du module robotique de la Station spatiale internationale. De 1993 à 1996, elle sert en tant que spécialiste du groupe d'études RSG-10 sur le traitement de la parole de l'OTAN. De 1995 à 1998, elle siège au Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie.

En , elle obtient son accréditation comme pilote commandant de bord sur le CT-114 militaire à la base des Forces canadiennes Moose Jaw. Elle a ensuite été affectée à différents départements, dont la robotique pour le compte du Bureau des astronautes ainsi que dans le département électronique. La même année, elle intègre le Groupe d'astronautes 16 (The Sardines) de la NASA et commence sa formation au Lyndon B. Johnson Space Center, à Houston, au Texas. Elle complètera ce programme en , devenant spécialiste de mission.

Julie Payette, en 2008, portant la combinaison spatiale.
En 2009, elle participe à la mission STS-127, sa deuxième à bord de la Station spatiale internationale.

Du au , Julie Payette prend part à la mission STS-96 à bord de la navette spatiale Discovery. Elle devient alors la deuxième Canadienne à se rendre dans l'espace, après Roberta Bondar. Cette mission consiste à effectuer le premier amarrage manuel de la navette à la Station spatiale internationale, ainsi que la livraison et l'installation de quatre tonnes de matériel. Elle est alors responsable des systèmes de la station et opère le bras robotique Canadarm en orbite.

À partir de , elle occupe le poste de Capsule Communicator (CAPCOM) au Centre de contrôle des missions à Houston. En 2006, elle est nommée CAPCOM en chef pendant la mission STS-121. Le CAPCOM est responsable de l'ensemble des communications et assure le lien vocal entre l'équipe au sol et les astronautes en vol.

De plus, elle est ingénieure de bord de la navette spatiale Endeavour pour la mission STS-127, débutant le . Durant cette mission de 16 jours remplie de tâches robotiques, l'équipage d'Endeavour réalise cinq marches spatiales afin d'installer les éléments restants de Kibō, un complexe d'expérimentation construit par l'Agence spatiale japonaise. Les astronautes livrent également six batteries pour la poutrelle P6, un mécanisme d'entraînement de rechange pour le transporteur mobile et une perche de rechange pour l'antenne en bande Ku[6].

Administratrice[modifier | modifier le code]

Elle est l'astronaute en chef de l'Agence spatiale canadienne de 2000 à 2007[7], ce qui implique de faire de la formation en continu. En , elle accepte une bourse de recherche en politique publique du Woodrow Wilson International Center for Scholars. En octobre, elle devient déléguée scientifique du Québec à Washington[8]. En 2013, elle quitte l'Agence spatiale canadienne.

Du au , elle est directrice du Centre des sciences de Montréal. Elle occupe également le poste de vice-directrice de la Société immobilière du Canada[9]. Durant cette période où elle se consacre à la vulgarisation scientifique, elle participe entre autres à l'émission de télévision Découverte[10]. En 2014, elle rejoint le conseil d’administration de la Banque nationale du Canada. En 2017, elle devient membre de la commission Femmes dans les Sports du Comité international olympique.

Gouverneure générale du Canada[modifier | modifier le code]

Le , le premier ministre Justin Trudeau annonce que la reine Élisabeth II approuve la nomination de Julie Payette en tant que gouverneure générale du Canada en remplacement de David Johnston. Elle affirme alors : « Vous pouvez vous imaginer que mes priorités seront probablement liées à la science, à la technologie et à l'avancement d'une société du savoir »[11]. Cette nomination fait l'unanimité à la Chambre des communes du Canada[12] : le chef du Parti conservateur du Canada, Andrew Scheer, et le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair, applaudissent sa nomination. Par ailleurs, le choix d'une femme francophone à la tête de l'État respecte la tradition d'alternance (son prédécesseur étant un homme anglophone). Elle entre en fonction le suivant. Afin d'illustrer son activité spatiale, un casque d'astronaute est intégré à ses armoiries[13].

En 2020, la chaîne CBC News s'est entretenue avec une douzaine de personnes ayant travaillé sous la direction de Julie Payette. Ces personnes ont accepté de se confier sous le couvert de l'anonymat. Elles craignent de perdre leur emploi puisque, dans de nombreux cas, elles travaillent toujours dans la fonction publique. Ces sources peignent sensiblement le même portrait : Julie Payette crie, rabaisse et humilie publiquement les employés de Rideau Hall. Elle est accusée d'avoir des crises de colères et de critiquer les employés. Le , le bureau du Conseil privé lance un « examen approfondi, indépendant et impartial » sur les allégations de harcèlement au sein du bureau de la gouverneure générale Julie Payette[14]. En 2016, Julie Payette avait déjà démissionné de son poste au Centre des sciences de Montréal « à la suite de plaintes relatives à la façon dont elle traitait ses employés ». En 2017, elle avait aussi démissionné du Comité olympique canadien « après le déclenchement [...] de deux enquêtes internes concernant son comportement envers les employés et des allégations de harcèlement verbal »[15].

Son image est également ternie par des révélations faisant état de frais de rénovation exorbitants, 250 000 dollars, exigés par Julie Payette dans sa résidence officielle d’Ottawa[16].

À la suite de la publication d'un rapport sur ses relations avec ses employés, elle remet sa démission de sa fonction de gouverneure générale du Canada et de commandante en chef des Forces armées canadiennes, le [17]. Richard Wagner, juge en chef de la Cour suprême lui succède par intérim en tant qu'administrateur du Canada jusqu'à l'investiture de Mary Simon le 26 juillet 2021.

Julie Payette porte le drapeau des Jeux olympiques d'hiver de 2010 à Vancouver.

Scrutatrice[modifier | modifier le code]

Le , Julie Payette devient scrutatrice au bureau de vote de la paroisse Saint-Paul-de-la-Croix, dans la circonscription d'Ahuntsic-Cartierville, à Montréal[18].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Distinctions universitaires et scientifiques[modifier | modifier le code]

  • Lauréate d'une des six bourses canadiennes permettant de fréquenter l'UWC of the Atlantic (1980).
  • Lauréate de la bourse Greville-Smith (1982-1986) de l’Université McGill.
  • Faculty Scholar de la faculté de génie (1983-1985) et a obtenu son diplôme avec distinction en 1986.
  • Lauréate d'une bourse d’études supérieures du CRSNG (1988-1990).
  • Récipiendaire du Massey College Fellowship (1988-1990).
  • Récipiendaire d'une distinction du Conseil canadien des ingénieurs pour réalisation exceptionnelle par un jeune ingénieur (1994).

Doctorats honorifiques[modifier | modifier le code]

Au fil des ans, la majorité des grandes universités canadiennes lui ont décerné un doctorat honoris causa.

Décorations[modifier | modifier le code]

Vie familiale[modifier | modifier le code]

Elle est la fille d'André Payette, ingénieur, et de Jacqueline Carey. Elle a un frère, Simon, et une sœur, Maude. Elle s'est mariée à deux reprises, d'abord avec l'ingénieur François Brissette, puis avec le lieutenant-colonel Billie Flynn dont elle a divorcé en 2015. Elle a deux fils[27],[28].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Erik Gregersen, « Julie Payette », sur Encyclopædia Britannica, (consulté le ).
  2. (en) « Announcement of next Governor General of Canada », sur royal.gov.uk, .
  3. Brenda Branswell, « Julie Payette (Profile) » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. Publié le 15 décembre 2013. (consulté le ). Choisir la seule version anglaise! Et: Katrine Raymond, « Julie Payette » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. Publié le 26 janvier 2018. (consulté le ).
  4. Jobin, Maryse, Julie Payette : ingénieure, astronaute et prochaine gouverneure générale du Canada, Radio-Canadad international, 13 juillet 2017, consulté en ligne le 15 décembre 2020.
  5. Le 8 juin 1992, Julie Payette rentrait à l'Agence spatiale canadienne.
  6. « Biography of Julie Payette » [archive du ], Longueuil, Quebec, Canadian Space Agency, .
  7. Agence Spatiale Canadienne, « Julie Payette nommée gouverneure générale du Canada », sur Agence Spatiale Canadienne, (consulté le ).
  8. Julie Payette nommée déléguée scientifique du Québec à Washington.
  9. Julie Payette, « Biographie de Julie Payette », sur Agence Spatiale Canadienne, (consulté le ).
  10. Julie Payette monte à bord de la navette « Découverte ».
  11. Justin Trudeau – Premier ministre du Canada, « Le premier ministre Trudeau et Julie Payette, future gouverneure générale, prennent la parole », (consulté le ).
  12. Julie Payette officiellement nommée gouverneure générale.
  13. Office of the Secretary to the Governor General, « Armoiries »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur La gouverneure générale du Canada, (consulté le ).
  14. « Climat toxique au bureau de Julie Payette: un examen «indépendant et impartial» est lancé », sur TVA Nouvelles (consulté le ).
  15. « Ottawa aurait omis de faire certaines vérifications avant de nommer Julie Payette », Ici.Radio-Canada.ca,‎ (lire en ligne)
  16. « Démission de Julie Payette, la représentante de la reine Elizabeth II au Canada », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  17. Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « La gouverneure général Julie Payette démissionne », sur Radio-Canada.ca (consulté le ).
  18. (en) Bryan Passifiume, « Former Governor General spotted working at Montreal polling station », sur torontosun.com, Toronto Sun, (consulté le ).
  19. Université Laval, communiqué de presse, 27 janvier 2000.
  20. Doctorat honorifique - Éloge de Julie Payette.
  21. 2010 Honorary Degree Recipients - Dr. Julie Payette, O.C., C.Q.
  22. Université de Moncton, nouvelles, archives de 2013, Julie Payette, docteure d’honneur en ingénierie.
  23. Université du Manitoba – Doctorat honoris causa pour l’astronaute Julie Payette.
  24. « Julie Payette élevée au rang de la Dignité de Grand-Croix de l’Ordre national », sur aouaga.com, .
  25. « Les membres de l'Ordre », sur Ville de Montréal (consulté le ).
  26. « Julie Payette », sur Ordre national du Québec (consulté le ).
  27. La famille de Julie Payette emballée mais pas nerveuse.
  28. (en) « Trudeau picks an astronaut for Canada's new governor general », sur bbc.com, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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