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Jean-Baptiste DROU�T na�t � Reims le 29
juillet 1765, dans une famille de charpentiers.
Il s'engage comme volontaire au r�giment de Beaujolais le 21 octobre 1782, mais
obtient son cong� le 14 septembre 1787.
Il se r�engage comme caporal au
bataillon des chasseurs de Reims le 7 ao�t 1792. Il combat aux arm�es du Nord,
1792; de la Moselle, 1793; puis est �lu capitaine dans son bataillon le 1er
avril 1793, pass� par amalgame � la 13e demi-brigade de bataille le 20 avril
1794.
Il devient aide de camp de
Lefebvre le
2 mai 1794 et prend part aux si�ges de Valenciennes et de Cond� en ao�t 1794 et
est nomm� provisoirement chef de bataillon le 20 septembre 1795. Adjudant
g�n�ral chef de brigade et employ� � l'avant-garde de l'arm�e de Sambre-et-Meuse
le 17 f�vrier 1797. Il a ensuite diverses l'affectation. Il reste dans l'entourage de
Lefebvre, puisqu'il devient chef d'�tat-major de la division de ce dernier �
Ostrach, le 21 mars 1799, puis de la division Souham � l'arm�e du Danube et
d'Helv�tie, le 29 avril.
Il est nomm� g�n�ral de brigade, 25 juillet 1799 et sert � Zurich dans la
division Mortier,
25-26 septembre 1799. Il d�fend Dischingen lors du combat d'Erbach, 16 mai 1800. Il sert ensuite sous Richepance au corps des flanqueurs de gauche pendant le
blocus d'Ulm, 5 juin; division Richepance, novembre 1800. Il se signale et est
bless� � Hohenlinden, 3 d�cembre 1800. Il reste malgr� tout � l'arm�e et sert �
Herdorf le 15 d�cembre, puis � Strasswalchen, le lendemain et � Lambach, quatre
jours plus tard. Il est ensuite � la t�te de l'avant-garde de la division
Montrichard sous Mortier en Hanovre en mai 1803. Drou�t est vainqueur � Borstel
le 2 juin.
Il est nomm� g�n�ral de division le 27 ao�t 1803 et commande la 1�re division
de l'arm�e de Hanovre en ao�t 1805, puis la 1�re division du 1er Corps de la
Grande Arm�e, le 29 ao�t 1805. Il passe ensuite � la 2�me division du m�me corps
le 17 septembre. Il combat � Austerlitz le 2 d�cembre 1805.
C'est alors la campagne de Prusse : Drou�t participe au premier combat de cette campagne � Schleiz le 9 octobre 1806.
Panorama du champ de bataille de Schleiz, premi�re bataille de la campagne de Prusse. Vue vers le nord. (Cliquez pour agrandir)
Il rate I�na, 5 jours plus tard, mais
combat � Halle, trois jours apr�s
la double victoire. La campagne se poursuit � Lubeck, le 6 novembre, puis �
Mohrungen, le 25 janvier 1807. Il retrouve le mar�chal Lefebvre, dont il
redevient chef d'�tat-major le 24 janvier 1807. Il participe avec ce dernier au
si�ge de Dantzig en mars-mai 1807, s'empare de l'�le de Holm le 7 mai et signe
la capitulation de Dantzig. Il devient ensuite chef d'�tat-major de
Lannes le 29
mai 1807, mais est gri�vement bless� � Friedland, 15 jours plus tard, le 14 juin
1807.
L'Empereur lui offre 2 dotations de 25.000 francs de rente annuelle chacune :
l'une sur la Westphalie, l'autre sur le Hanovre, 17 mars 1808. Il devient
comte d'Erlon le 28 janvier 1809. Il retrouve une troisi�me fois Lefebvre
comme chef d'�tat-major pour le d�but de la campagne du Danube, sert en Bavi�re
en 1809, puis est envoy� au Tyrol comme commandant du corps bavarois (7�me
Corps) en remplacement de Lefebvre, le 8 octobre. Pour ses services, il est nomm�
Commandeur de l'ordre de Charles-Fr�d�ric de Bade, Grand-Croix du M�rite
militaire de Maximilien-Joseph de Bavi�re, Commandeur de l'ordre de Saint-Henri
de Saxe et Commandeur de l'Ordre du Lion de Bavi�re.
Puis c'est le retour en France et le commandement � Bordeaux de la division d'arri�re-garde de l'arm�e d'Espagne (ex-division Dupas), le 4 juillet 1810. Il commande le 9�me Corps de l'arm�e d'Espagne le 30 ao�t, est � l'arm�e de Portugal sous Mass�na � Valladolid le 10 septembre. Il rejoint Mass�na au Portugal avec son corps d'arm�e et combat � Fuentes de O�oro le 5 mai 1811.
Panorama du champ de bataille de Fuentes de O�oro, vue vers l'ouest, vers le village, axe de l'attaque des divisions Clapar�de (Drou�t) et Ferey (Loison).
(Cliquez pour agrandir.)
Vue de centre du village de Fuentes de O�oro. De tr�s durs combats eurent lieu ici.
Les troupes fran�aises venaient de la droite, le bas du village.
Le 9 avril 1811, il est
nomm� commandant en chef du 5e Corps en Andalousie sous Soult, � la place de La
Tour-Maubourg, puis devient commandant de la 5�me division d'infanterie et de
l'aile droite de l'arm�e du Midi en Espagne sous Soult le 7 f�vrier 1812. Il bat
en retraite par Cordoue et Jaen et rejoignit � Huescar l'arm�e d'Andalousie sous
Soult, fin ao�t
1812. Il s'empara du fort de Chinchilla, le 9 octobre, commande en chef l'arm�e du
Centre, puis sert � Vitoria, 21 juin 1813.
Il commande ensuite le corps du centre de l'arm�e du Midi, 16 juillet et combat
du col de Maya, 25-28 juillet, puis sur la Nivelle le 10 novembre 1813, �
Saint-Pierre d'Irube les 9 et 13 d�cembre, et � Orthez le 27 f�vrier 1814
Il est repouss� � Vic-de-Bigorre, 19 mars et commande un corps � la bataille de
Toulouse, le 10 avril.
La Restauration le fait chevalier de Saint-Louis, le 1er juin 1814. Il commande
la 16�me division militaire � Lille et est fait Grand-Croix de la L�gion
d'honneur le 30 septembre 1814.
Il doit pr�sider le conseil de guerre qui juge le g�n�ral Exelmans le 23 janvier
1815. Celui-ci avait �t� traduit devant le conseil de guerre sous
l'inculpation d'avoir "entretenu une correspondance avec l'ennemi (Murat),
d'espionnage, d'offense envers le Roi, etc..." Le conseil de guerre acquitta
Exelmans � l'unanimit�.
Drou�t reste fid�le � ses id�es et participe au complot des g�n�raux Lallemand
et Lefebvre-Desnouettes qui, apprenant le d�barquement de l'Empereur �
Golfe-Juan, entra�ne le 29 mars 1815 son r�giment de Cambrai vers la F�re, en
direction de Paris. Cette tentative �choue cependant devant La F�re � cause de la r�sistance du
g�n�ral d'Aboville. Mortier charge le g�n�ral Dufour, qui a pourtant pour Drou�t
une grande amiti� et une grande admiration, d'arr�ter ce dernier, qui est mis
aux arr�ts dans la citadelle de Lille.
Citadelle de Lille.
Il parvient cependant � s'�vader en
trompant la vigilance de l'officier de gendarmerie charg� de le surveiller. Il
trouve refuge au fort Saint-Sauveur qui est command� par un de ses amis, le
colonel Treillard. Drou�t ne doit pas attendre longtemps pour retrouver la libert�
de ses mouvements, car le Roi s'enfuit � Gand. Renversement des r�les : il
s'empare alors de la citadelle de Lille et est nomm� par l'Empereur commandant
du 1er Corps d'observation � l'arm�e du Nord le 6 avril, puis pair de France, le
2 juin 1815.
C'est ensuite la terrible campagne de Belgique. Il existe � Solre-sur-Sambre un
monument indiquant l'endroit du bivouac du 1er Corps, les 14-15 juin 1815.
Le r�le de Drouet aurait pu y �tre d�terminant au cours de cette campagne. En
effet, pour des raisons qui ne sont toujours pas tout � fait �claircies, il
parvient � ne participer ni � la bataille de Ligny, ni � celle des Quatre-Bras. Pourtant, dans les deux cas son intervention aurait pu �tre d�cisive et changer
le cours de la campagne ! C'est ensuite Waterloo, o� il s'empare de la
Haie-Sainte, le 18 juin vers 18h00
Corps de logis de la ferme de la Haie-Sainte, vu de la sabli�re.
Apr�s la d�faite, c'est la retraite sur la Loire.
Drou�t est proscrit par l'ordonnance du 24 juillet 1815 et se r�fugie � Munich,
puis � Bayreuth, o� il dirige une brasserie en b�n�ficiant de la protection du
roi Maximilien. A partir du 22 mars 1816, il est jug� par contumace par le
1er conseil de guerre de la
1�re division militaire, qui le condamne � mort le
10 ao�t 1816.
Il est amnisti� � l'occasion du sacre de Charles X, le 28 mai 1825 et admis � la
retraite, 2 d�cembre 1827. La R�volution de Juillet le replace dans le cadre de
disponibilit� le 7 f�vrier 1831. Il est � nouveau nomm� Pair de France le 19
novembre 1831.
Maison de Mlle de Guiny � Nantes o� fut arr�t�e, le 6 novembre 1832, la Duchesse de Berry. |
Drou�t est alors nomm� gouverneur g�n�ral des possessions fran�aises
dans le Nord de l'Afrique du 27 juillet 1834 au 8 ao�t 1835, mais c'est n'est
gu�re un succ�s et il retourne � la 12�me division militaire � Nantes le 5
octobre 1835. Il est ensuite maintenu d�finitivement, sans limite d'�ge, dans le
cadre de l'�tat-major g�n�ral � partir du 27 d�cembre 1839 et obtient son b�ton
de mar�chal de France le 9 avril 1843.
Il meurt � Paris le 25 janvier 1844, � l'�ge de 78 ans. Selon ses volont�s, il
sera enterr� � Reims, sa ville natale, le 9 avril 1845. Preuve de son int�grit�
morale, sa fortune sera si faible � sa mort, qu'un vote de la chambre des
D�put�s devra d�cider que les frais de ses obs�ques seraient pris en charge par
l'�tat.
Drouet �tait mari� � Marie-Anne Rousseaux, d�c�d�e � Paris, 2 juin 1828. le
couple eut trois enfants :
- Aim�-Napol�on-Fran�ois Drouet, comte d'Erlon, capitaine, retrait� chef de
bataillon, Chevalier de la L�gion d'Honneur; n� 15 d�cembre 1803, d�c�d� 8
juillet 1868 ; mari�, 11 mai 1840, � Beno�te-Olympe Artigala.
- Adolphe Drouet d'Erlon, chef de bataillon, d�c�d� 20 f�vrier 1839 ; mari�, le
11 juillet 1832, � Rose-Anne Farran.
- Marie-Anne-Louise Drouet ; n�e le 18 octobre 1796.
Dans sa ville natale, le mar�chal Drou�t, comte d'Erlon, aura droit � une magnifique statue sur la place qui porte son nom depuis le 4 mai 1850 (ancienne place de la Couture) et, au cimeti�re du Nord, � un superbe monument surmont� de son buste et entour� de f�ts de canons.
D�s le 24 mars 1844, le maire de Reims, M. de Saint-Marceaux, fait part au
ministre de la guerre, le mar�chal Soult, du projet de la ville de Reims
d'ouvrir une souscription pour �difier une statue en l'honneur du mar�chal
Drou�t d'Erlon. La statue est inaugur�e le 28 octobre 1849, place de la
Cousture, qui deviendra la place D'Erlon, en pr�sence, entre autres, du g�n�ral
Exelmans et des enfants du mar�chal. Le Prince Pr�sident avait promis
d'assister � l'inauguration, mais il se d�sista de peur de manifestations
hostiles � sa personne.
Au Mar�chal Drouet Comte d'Erlon Soldat en 1792 N� � Reims ------------------ L'Arm�e Ses Concitoyens 1849. ---------------- Souscription nationale |
Fleurus Zurich Hohenlinden Austerlitz I�na Lubeck Eylau Dantzick Friedland Victoria Toulouse |
1794 1799 1800 1805 1806 1806 1807 1807 1807 1813 1814 |
Haute de 5 m�tres, elle fut coul�e � Paris avec le bronze de canons pris �
l'ennemi.
La statue, �uvre du sculpteur r�mois Louis Rochet, fut entour�e d'une grille,
qui fut cependant enlev�e en 1899.
Signe des temps, la statue fut ensuite -assez rapidement- rel�gu�e � un endroit moins prestigieux, � l'angle des boulevards Pasteur et Henri-Vasnier, o� elle se trouve encore. (La l�gende de la carte postale est erron�e, � moins que la statue ait �t� d�plac�e deux fois.)
De nombreux souvenirs du mar�chal, dont son portrait, son b�ton, son �p�e, ses
�paulettes, ses �perons, son chapeau, sa cravate de commandeur de la L�gion
d'honneur et son masque mortuaire furent d�truits dans l'incendie de l'h�tel de
ville de Reims, le 3 mai 1917.
Au cimeti�re du Nord � Reims, son monument fut surmont� de son buste par
Coinchon et entour� de f�ts de canons.
Voici � quoi ressemblait ce monument en 1996.
D�tail du buste, par Coinchon.
(Photo aimablement mise � disposition par M. Luc Antonelli, que nous remercions.)
Et voici la tombe apr�s le saccage de 2006.
Photo �galement mise � disposition par M.
Luc Antonelli.
Le fait que les armoiries et le sabre
aient �chapp� aux voleurs me font penser que le vol pourrait �tre le fait de
voleurs d'�uvres d'art, plut�t que de m�taux . Au moins, dans ce cas, le
buste aurait pu �chapper � la destruction. Mais ce n'est qu'une hypoth�se
(optimiste) de ma part. Pour tout commentaire, remarques ou informations �
ce sujet, rendez-vous
dans ce
forum.
Si vous �tes attentifs et que vous comparez la premi�re photo avec celle qui se
trouve sur le site de M.
Albert Martin, dans la rubrique Monuments, Champagne-Ardennes, (51), vous
verrez que certains des ornements des f�ts qui entourent le monument avaient
d�j� �t� vol�s entre-temps (entre 1996 et 200?) ...
Cet avertissement n'avait apparemment pas suffi...
Sources :
Georges SIX, Dictionnaire biographique des G�n�raux & Amiraux fran�ais de la R�volution et de l'Empire (1792-1814), Saffroy, �diteur, Paris, 1934.
Pierre Germain, Drou�t d'Erlon, Mar�chal de France, F. Sorlot F.Lanore, Paris, 1985.
Fran�ois Schmitt, Faits divers historiques, criminels et insolites du Nord de la France, Ravet-Anceau, Villeneuve d'Ascq, 2006.
1. Cette orthographe
avec tr�ma est utilis�e par son biographe, Pierre Germain, c'est la raison pour
laquelle nous l'avons reprise.