Emmanuel Macron au Grand Palais, qui accueillera les épreuves d'escrime et de taekwondo pendant les Jeux olympiques de Paris 2024, lundi 15 avril 2024.

Emmanuel Macron, lundi 15 avril 2024, au Grand Palais, qui accueillera les épreuves d’escrime et de taekwondo pendant les Jeux olympiques de Paris 2024.

Yoan VALAT / POOL / AFP

A 100 jours de la cérémonie d’ouverture, l’organisation des Jeux olympiques de Paris apparaît comme une véritable course contre la montre. Le défilé aura-t-il lieu sur la Seine en cas de menace terroriste ? Le spectacle sera-t-il maintenu ? Les sites olympiques seront-ils suffisamment sécurisés ? Quid des transports en commun ? Au micro de France Info, mercredi 17 avril, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, l’assure : "La France sera au rendez-vous." Et martèle : "Nous serons prêts." Pourtant, incertitudes et zones d’ombre persistent.

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Urgence n° 1 : s’entendre sur la cérémonie d’ouverture

Premièrement, autour de la cérémonie d’ouverture des JO, qui aura lieu le 26 juillet prochain. Pour rappel, le plan initial prévoit un parcours fluvial sur la Seine, avec des délégations sportives qui défileront sur 6 kilomètres. Alors que les organisateurs assurent depuis plusieurs mois qu’aucune autre option n’est envisagée, Emmanuel Macron a évoqué en début de semaine différents scénarios en cas de menace terroriste.

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Interrogé sur BFMTV, lundi 15 avril, le président de la République a en effet affirmé que "des plans B et même des plans C" étaient étudiés. Le Trocadéro figure parmi les options envisagées. "Rapatrier la cérémonie dans le Stade de France", également. Ce qui reviendrait en revanche à tirer un trait sur une cérémonie festive. Une hypothèse "non instruite", a relativisé un conseiller du président a posteriori.

Reste qu’en cas de "catastrophe absolue" à "J-3" des JO, l’exécutif se replierait sur "une cérémonie strictement protocolaire", a confirmé mercredi la ministre des Sports, tout en rassurant : pour l’heure, "aucune menace spécifique sur le plan terroriste tournée contre les Jeux" n’a été identifiée.

Urgence n° 2 : sécuriser le parcours de la flamme

Ce qui n’empêche toutefois pas d’anticiper d’éventuelles perturbations. Le relais de la flamme, lancé mardi 16 avril à Olympie, en Grèce, fait notamment l’objet d’une vigilance accrue de la part des organisateurs des Jeux de Paris. En 2008, à quelques jours des JO de Pékin, des manifestants pro-Tibet avaient chahuté les porteurs de la flamme, de passage dans la capitale française. Des scènes de chaos, que l’exécutif espère cette fois-ci éviter.

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Pour ce faire, le locataire de Beauvau a prévu une "bulle de sécurité autour du ou des porteurs de la flamme". Celle-ci sera constituée de "18 policiers et gendarmes en civil", appuyés par "un convoi de quelque 115 forces de sécurité intérieure", ainsi que par "des unités de forces mobiles [qui] seront présentes à l’avant et à l’arrière" du cortège, a égrainé la ministre des Sports. Des "itinéraires bis" ont été dessinés en cas de difficultés.

Urgence n° 3 : renforcer les effectifs des agents de sécurité

Si elle a répété qu’aucune menace terroriste précise ne pesait sur les Jeux, Amélie Oudéa-Castéra a toutefois concédé que "le risque zéro n’exist [ait] pas". Davantage encore à l’heure où le plan Vigipirate est à son niveau le plus élevé. Pour garantir la sûreté des festivités, et afin de venir en soutien aux forces de l’ordre, le comité d’organisation et l’Etat ont conclu de nombreux contrats avec des organismes de sécurité privée. Le gouvernement affirme également avoir rehaussé les objectifs "afin de pallier le no-show", soit le fait de ne pas se présenter à son poste le jour convenu.

"On travaille beaucoup avec les équipes de France Travail pour s’assurer que tous ceux qui arrivent sur la filière [de sécurité] puissent être alloués en priorité aux entreprises qui sont attributaires des marchés du comité d’organisation", a fait valoir Amélie Oudéa-Castéra. Et de préciser que "10 000 recrutements sont déjà sécurisés". Loin toutefois du besoin quotidien, estimé à "18 000 agents de sécurité privée sur le terrain".

Urgence n° 4 : mettre en circulation la ligne 14

Depuis l’annonce des Jeux, les Franciliens craignent un engorgement des transports en commun pendant les épreuves. A 123 jours de la cérémonie d’ouverture, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, avait appelé à "l’intelligence collective". Et suscité un tollé en déclarant : "Il ne faut pas avoir peur de faire un peu de marche, c’est bon pour la santé."

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Sur France Info, mercredi, la ministre des Sports a tenté de rassurer les Parisiens : "On est au rendez-vous sur le plan des transports. […] La RATP, la SNCF, tous les acteurs seront prêts." Amélie Oudéa-Castéra a notamment attiré l’attention sur l’arrivée prochaine de la ligne 14 prolongée jusqu’à l’aéroport d’Orly (Val-de-Marne), au sud, et jusqu’à Saint-Denis-Pleyel (Seine-Saint-Denis), au nord. Le 27 mars dernier, le patron de la RATP, Jean Castex, s’était montré optimiste : "On court, c’est un marathon. Mais nous sommes dans les délais."

Une cartographie en temps réel de la météo des transports franciliens a également été mise en ligne par le ministère des Transports. Le site Anticiperlesjeux.gouv.fr permet "de voir ce qui va être encombré, à quelle heure, pour éventuellement modifier son itinéraire, ajuster son horaire de départ ou d’arrivée, ou se mettre en télétravail en accord avec son employeur", a fait valoir Amélie Oudéa-Castéra.

Urgence n° 5 : rendre la Seine baignable

Une question demeure sur toutes les lèvres : pourra-t-on se baigner dans la Seine cet été ? Là encore, le chef de l’Etat l’assure : "On sera au rendez-vous, mais il y a des choses sur lesquelles on sera au rendez-vous juste le 26 juillet." Et d’ajouter : "On a dépensé plus de 1 milliard d’euros d’argent public avec des stations d’épuration, avec des stations de filtrage, avec la réduction de ce qui a été déversé dans la Seine et dans la Marne de manière indue. Et ça, j’y tiens énormément, parce que ce n’est pas simplement pour faire un plongeon ou pour quelques épreuves."

Façon de calmer les inquiétudes après les prélèvements réalisés dans la Seine par l’ONG Surfrider Fondation qui indiquent la présence de bactéries à des niveaux qui dépassent les normes fixées par la Fédération internationale de natation. Il en faut toutefois plus pour décourager Emmanuel Macron : "Je n’ai pas changé d’avis." Le plongeon dans la Seine du président de la République est ainsi toujours d’actualité.

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