Le Loup-garou de Londres

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Le Loup-garou de Londres

Titre original An American Werewolf in London
Réalisation John Landis
Scénario John Landis
Musique Elmer Bernstein
Acteurs principaux
Sociétés de production PolyGram Pictures
Lyncanthrope Films limited
American Werewolf Inc.
Guber-Peters Company
Pays de production Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Horreur, comédie horrifique
Durée 97 minutes
Sortie 1981

Série

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Le Loup-garou de Londres (An American Werewolf in London) est un film américano-britannique réalisé par John Landis et sorti en 1981.

Le film est un succès critique et commercial à sa sortie. Les maquillages et effets spéciaux sont particulièrement plébiscités. Rick Baker obtient notamment l'Oscar des meilleurs maquillages, le tout premier décerné par l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences. Le Loup-garou de Londres acquiert au fil du temps un statut de film culte du genre[1]. Il connaît une suite, Le Loup-garou de Paris, réalisée par Anthony Waller et sortie en 1997.

Synopsis[modifier | modifier le code]

David Kessler et son ami Jack Goodman sont backpackers de New York. Ils sillonnent l'Angleterre et projettent de se rendre à Rome. Alors qu'ils se trouvent dans le parc national des North York Moors, ils font une halte dans un pub de la petite ville d'East Proctor, le mystérieusement nommé Slaughtered Lamb (« l'agneau abattu » en français). Les habitants locaux sont peu accueillants. Sur un mur, Jack aperçoit un pentagramme et commence à poser des questions. Face à la réaction des habitants, les deux amis américains décident de quitter les lieux. En chemin, il s'écartent de la route et se retrouvent perdus, en pleine nuit. Ils sont alors attaqués par un animal féroce. Jack Goodman est tué sur le coup.

David est transféré à l'hôpital de Londres sous la direction du docteur Hirsch. Il essaye de reprendre des forces avec l'aide d'une jeune infirmière, Alex (Jenny Agutter), qui l'accueille bientôt chez elle. En proie à des hallucinations, il reçoit la « visite » de Jack, revenu d'entre les morts pour lui annoncer une terrible nouvelle : il serait atteint de lycanthropie. Se croyant fou, le jeune homme ignore les conseils de son ami mort-vivant. Mais lors de la nuit de pleine lune suivante, il se transforme dans d'atroces souffrances en loup-garou et se met en chasse dans la capitale britannique.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Genèse et développement[modifier | modifier le code]

John Landis commence à imaginer l'intrigue du film en 1969, alors qu'il officie comme assistant de production sur le tournage de De l'or pour les braves en Yougoslavie. Avec un technicien local, il voyage en voiture et rencontre des Roms. Ces derniers sont alors en pleine cérémonie rituelle et brûlent le corps d'un défunt pour être sûr qu'il ne reviendra pas à la vie. John Landis se demande comment lui réagirait au retour d'un mort. Il commence dès lors à imaginer l'histoire[3],[4].

Deux ans plus tard, John Landis écrit et réalise son premier long métrage, Schlock, qui sort en 1973 et devient peu à peu culte. Il connait ensuite trois succès au box-office américain avec les Hamburger film sandwich, American College et Les Blues Brothers. Cela lui permet de se faire financer 10 millions de dollars pour son film suivant par PolyGram Pictures, même si certains financiers sont partagés entre les aspects comiques et horrifiques du film[5].

John Landis choisit Londres notamment car c'est « la maison de Jack l'Éventreur, Jekyll et Hyde » et ajoute qu'il a été séduit par le mélange entre le gothique-victorien et le « Londres réel de 1981 »[4].

Attribution des rôles[modifier | modifier le code]

PolyGram Pictures et les producteurs Peter Guber et Jon Peters voulaient Dan Aykroyd dans le rôle de David et John Belushi dans celui de Jack, mais John Landis refuse. Bien qu'il les ait dirigés dans son précédent film, Les Blues Brothers, le réalisateur préfère engager de nouveaux acteurs moins connus. De plus, Dan Aykroyd et John Belushi sont pris par le tournage de Les Voisins, qu'ils avaient proposé à John Landis[4].

Alors que Michael Beck est envisagé, David Naughton est choisi par John Landis qui l'aperçoit dans des publicités pour Dr Pepper. Ironie du sort, la marque décidera de ne plus faire appel au comédien en raison des scènes de nu du film[4].

Tournage[modifier | modifier le code]

Le tournage s'est déroulé du au au Royaume-Uni. Il y a lieu à Effingham, à Londres (Bloomsbury, Earl's Court, Hampstead, Piccadilly, Regent's Park, Southwark et St. James's) et Powys au pays de Galles (Abergwesyn, Brecon Beacons et Crickadarn)[6]. Contrairement à la plupart des films, Le Loup-garou de Londres est tourné dans l'ordre chronologique[4].

Montage[modifier | modifier le code]

Pour éviter le classement R - Restricted de la Motion Picture Association of America, John Landis coupe plusieurs plans de la scène de sexe entre Alex et David ainsi que certains plans du mort-vivant Jack. Il supprime aussi la séquence où l'on voit ce que fait le loup-garou aux trois sans-abri, après une projection test où le public a eu trop peur. John Landis avouera plus tard regretter ce choix[4].

Bande originale[modifier | modifier le code]

La musique originale du film est composée par Elmer Bernstein. Cependant, elle est assez courte. La bande originale est constituée principalement de chansons non originales comportent le mot moon (lune) dans leur titre :

Le cinéaste avait souhaité deux chansons supplémentaires sur la bande originale du film : le Moonshadow de Cat Stevens, ainsi que l'interprétation de Blue Moon par Bob Dylan, mais les deux artistes refusent[4].

Accueil[modifier | modifier le code]

Il a reçu un accueil critique très favorable, recueillant 89 % de critiques positives, avec une note moyenne de 7,6/10 et sur la base de 44 critiques collectées, sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes[7].

Le film a connu le succès commercial, rapportant environ 30 565 000 $ au box-office en Amérique du Nord pour un budget de 10 000 000 $[8]. En France, il a réalisé 932 212 entrées[2].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Commentaires[modifier | modifier le code]

  • Le film pornographique que va voir David se nomme See You Next Wednesday, on peut également en voir une affiche dans les couloirs du métro de Londres. See You Next Wednesday est un running gag présent dans quasiment tous les films du réalisateur[4].
  • À la fin du générique, on peut lire un message de félicitations pour le mariage du Prince Charles et de la Princesse Diana, qui eut lieu le [4].
  • Le cinéaste avait souhaité deux chansons supplémentaires sur la bande originale du film : le Moonshadow de Cat Stevens, ainsi que l'interprétation de Blue Moon par Bob Dylan, mais tous deux refusèrent.
  • Tout à la fin du générique, on peut lire le message : « Any resemblance to any persons living, dead, or undead is coincidental », qu'on pourrait traduire par « Toute ressemblance avec des personnes vivantes, décédées ou revenues à la vie n'est qu'une coïncidence ». John Landis reprit le même message à la fin du vidéoclip Thriller.
  • L'épisode du Muppet Show diffusé à la télévision lors du cauchemar de David est un véritable épisode, mais cette partie ne fut jamais diffusée à la télévision américaine, ce qui explique pourquoi il fut considéré comme étant un faux épisode et que Kermit et Miss Piggy soient crédités au générique.
  • On peut voir deux posters d'Humphrey Bogart dans l'appartement d'Alex. Le premier concerne l'affiche de Casablanca (1942) présente dans le salon, et le second, un portrait en noir et blanc de l'acteur, présent dans la cuisine.

Suite, postérité et projet de remake[modifier | modifier le code]

John Landis avait écrit une suite en 1991 qui devait être à nouveau produite par PolyGram, mais Michaël Kuhn, son directeur artistique retoqua le script et le projet fut annulé[10].

Le Loup-garou de Paris (An American Werewolf in Paris), réalisé par Anthony Waller en 1997, n'est pas à proprement parler une suite, les deux films n'ayant comme seul lien que le concept de départ.

Film culte, Le Loup-garou de Londres fait notamment partie de l'ouvrage 1001 films à voir avant de mourir (2003)[4].

Michael Jackson sera tellement impressionné par le film qu'il fera appel à John Landis deux ans plus tard pour le clip de Thriller[4]. Le film a par ailleurs influencé plusieurs réalisateurs des générations suivantes. Dans le numéro spécial 40 réalisateurs cultes en 40 images-chocs de Mad Movies publié en 2012, le cinéaste britannique Edgar Wright loue les qualités du film et l'importance qu'il a eue dans sa carrière. Il avoue avoir été principalement été marqué par une image : « Si je ne devais choisir qu'une image parmi tous les plans incroyables que compte le long-métrage, ce serait sans doute cet insert sur une statuette de Mickey Mouse en plein milieu de la scène de transformation. Dans l'ensemble, le film m'a terrifié, mais ce plan m'a fait éclater de rire »[11].

En , il est annoncé que Dimension Films développe un remake[12]. En , il est confirmé que Max Landis, fils de John Landis, écrira et réalisera le film[13]. En , Max Landis confirme sur Twitter qu'il vient de finaliser la première version du script[14]. Cependant, depuis 2019, le projet est remis en question après plusieurs accusations de harcèlement sexuel et moral à l'encontre de Max Landis[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) James Berardinelli, « An American Werewolf in London review », sur Reelviews, (consulté le )
  2. a et b Le Loup-garou de Londres sur JP‘s Box-Office.
  3. An Interview with John Landis, bonus inclus sur le DVD
  4. a b c d e f g h i j et k « Trivia » ((en) anecdotes), sur l'Internet Movie Database
  5. (en) Danny Peary, Cult Movies 3, New York, Simon & Schuster Inc., , 15–19 p. (ISBN 0-671-64810-1)
  6. « Locations » (tournage et production), sur l'Internet Movie Database
  7. Le Loup-garou de Londres sur Rotten Tomatoes.
  8. Le Loup-garou de Londres sur Box Office Mojo.
  9. « Academy of Motion Picture Arts & Sciences », sur awardsdatabase.oscars.org (consulté le )
  10. (en) « John Landis Details 'American Werewolf' Sequel He Almost Made in 1991 », sur Bloody Disgusting!, (consulté le ).
  11. « 40 réalisateurs cultes en 40 images-chocs », Mad Movies, no hors série n°19,‎ , p. 124 (ISSN 0338-6791)
  12. (en) Dave McNary, « 'Werewolf' remake in development », sur Variety, (consulté le )
  13. (en) Alan Evans, « An American Werewolf in London to be remade by original director's son », sur The Guardian, Guardian Media Group, (consulté le )
  14. (en) Chris Evangelista, « How the 'American Werewolf' Remake Differs From the Original, According to Max Landis », sur SlashFilm (consulté le )
  15. « Harcèlement : le scénariste Max Landis (Bright) accusé par huit femmes d'abus sexuel et moral », sur Allociné, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Paul Davis, Beware the Moon : The Story of An American Werewolf in London, Dead Mouse Productions Ltd, 2016, présentation en ligne.

Liens externes[modifier | modifier le code]