Itinéraire d’une Vendéenne en Russie il y a un siècle

C’est un récit à la croisée des pays et des bouleversements du monde. Le Centre vendéen de recherches historiques (CVRH) publie un ouvrage de l’historien Claude Fouret consacré au périple russe de sa grand-mère Olga Dingeon. C’est un beau recueil de correspondances qui fait découvrir un phénomène méconnu : la présence d’une communauté russe en Vendée, en particulier aux Sables-d’Olonne à la Belle Époque », introduit Yannis Suire, directeur du CVRH. Pour ces familles il fallait des précepteurs afin d’enseigner le français, c’est ce qui change le destin d’Olga Dingeon, partie en 1913 pour six années de vie à des milliers de kilomètres.

« Tout est resté conservé dans la maison familiale »

Si l’histoire a toujours été connue des proches, peu de détails avaient été relatés jusqu’alors. Tout est resté conservé dans la maison familiale des Sables-d’Olonne commente Claude Fouret. Ma grand-mère racontait des bribes, ce travail permet de savoir ce qui s’est réellement passé. De sa mère libraire rue des Halles aux Sables-d’Olonne, par qui elle est probablement entrée en contact avec une première famille russe, au voyage à travers l’Europe, les correspondances étudiées par Claude Fouret nourrissent le portrait d’une jeune femme de 18 ans amenée à fréquenter les milieux artistiques et à enseigner à des familles aisées comme à l’école polytechnique de Saint-Pétersbourg.

La Première Guerre mondiale, la Révolution, l’effondrement de l’empire des tsars, la vie quotidienne, l’atmosphère culturelle, les correspondances d’Olga Dingeon dévoilent aujourd’hui une part du visage social et politique d’une Russie en plein bouleversement. À son retour en France, depuis la Crimée, elle intègre le cabinet de Georges Clemenceau avant de retourner à l’enseignement, notamment à l’école normale de La Roche-sur-Yon et en région parisienne.

De la Vendée à la Neva, 22 € aux éditions du CVRH.