Ils élèvent des chèvres miniatures en Picardie, «des gens de Paris en promènent en laisse comme un chien»
Au sein de l’association Terres marines, Émilie et Alexis Israël font vivre leur passion pour les chèvres miniatures dans la Somme. L’élevage familial compte une quarantaine d’individus.
Émilie et Alexis Israël élèvent depuis trois ans des chèvres miniatures à Lamotte-Buleux, en Picardie, au nord d’Abbeville (Somme).
En bonne passionnée, Émilie cadre tout de suite : « On parle bien de chèvre miniature, et non de chèvre naine. » La jeune femme tient à cette différence. Elle explique : « Le nanisme existe chez les chèvres. Pour d’autres animaux, comme les lapins, on a sélectionné volontairement des animaux atteints de nanisme pour créer la race. Ici, c’est différent. Il s’agit de sujets miniatures, comme pour les chevaux miniatures, obtenus suite à une sélection de sujets de petites tailles sur plusieurs générations. Les chèvres miniatures, mesurant entre 40 et 50 cm au garrot, sont bien proportionnées ».
Passion, sélection, bien-être
Le couple possède une quarantaine de chèvres et boucs miniatures, dont certains à la robe particulièrement rare. « Nous avons parcouru toute la France pour trouver ce que l’on cherchait, raconte Alexis, pointant du doigt une chèvre ramenée de Béziers, d’autres de Bergerac ou de Bretagne. Certains pensionnaires sont issus de sauvetage : la chèvre a des besoins, il faut réfléchir et se renseigner avant d’adopter un animal et ce n’est pas toujours le cas. C’est ainsi qu’on en a adopté quelques-unes qui avaient besoin d’un environnement adapté », explique Alexis Israël. À force d’accouplements, Émilie essaie d’obtenir des animaux à la robe rare, aux yeux bleus aussi. Tous les animaux de l’élevage ne sont pas voués à se reproduire. La nature dicte ses lois.
Le bien-être des animaux reste la première règle à Lamotte-Buleux. Si le couple propose chaque année ses chevreaux à l’adoption, la reproduction est très limitée : « On pourrait faire plus de saillies. On se limite à une tous les 18 à 24 mois et au printemps, explique l’éleveuse. Parce qu’il n’est pas question de fatiguer mes chèvres et de réduire leur espérance de vie. Il faut que ça reste un plaisir, pour elles comme pour nous. L’élevage n’est pas notre métier, ni notre source de revenus. La vente des chevreaux nous permet de mieux les soigner, de ne pas regarder à la dépense quand l’intervention d’un vétérinaire est nécessaire. »
Un animal de compagnie plus que de ferme
Pourtant, la chèvre miniature commence à devenir très populaire, au même titre que d’autres nouveaux animaux de compagnie. « Les petits sont réservés un an à l’avance, avoue Alexis. Nous avons beaucoup de demandes. C’est un animal qui s’adapte très bien. On a des adoptants qui les éduquent pour uriner dans une caisse, car les chèvres font toujours au même endroit, sauf les crottes. Ils les emmènent ainsi avec eux en vacances en camping-car. Des gens de Paris en promènent en laisse comme un chien. C’est très affectueux. D’autres font de l’agility avec, car elles sont très douées. » Des comportements qui n’étonnent pas le couple qui vit très près de ses animaux. Émilie milite d’ailleurs au sen d’une association pour obtenir le statut d’animal de compagnie à ses chèvres miniatures.