Eleanor Parker

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Eleanor Parker
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Eleanor Parker, en 1940, vers 18 ans.
Nom de naissance Eleanor Jean Parker
Naissance
Cedarville, Ohio
États-Unis
Nationalité Drapeau des États-Unis Américaine
Décès (à 91 ans)
Palm Springs, Californie
États-Unis
Profession Actrice
Films notables Femmes en cage
Histoire de détective
Scaramouche
Mélodie interrompue

Eleanor Jean Parker est une actrice américaine, née le à Cedarville, Ohio (États-Unis) et morte le à Palm Springs (Californie)[1].

Carrière[modifier | modifier le code]

De Somerset Maugham à Scaramouche[modifier | modifier le code]

Après avoir refusé à deux reprises des propositions d'essais de la part de la Fox et de Warner pour ne pas interrompre ses études, Eleanor Parker obtient d'être engagée à 18 ans par le studio Warner, dominé par Humphrey Bogart et Errol Flynn du côté masculin, et par Bette Davis et Joan Crawford du côté féminin. Les places sont chères pour les femmes : par exemple,Olivia de Havilland, cantonnée aux emplois romantiques après Autant en emporte le vent, doit attendre 1946 pour s'affirmer dans un film noir, et Ida Lupino se surnommait elle-même « la Bette Davis du pauvre ». En outre, de nouvelles beautés ont envahi les écrans depuis trois ou quatre ans : Hedy Lamarr, Gene Tierney, Linda Darnell, Rita Hayworth, Maureen O'Hara, Lana Turner... disséminées dans les grands studios. Parker débute aussitôt dans La Charge fantastique de Raoul Walsh mais ses scènes sont coupées. Elle s'impose progressivement avec Mission à Moscou de Michael Curtiz (1943) et dans L'Orgueil des marines de Delmer Daves (1945) au côté de John Garfield.

Parvenue au vedettariat, l'actrice impose son tempérament dramatique : elle fait sensation dans Femmes en cage de John Cromwell, qui lui vaut un prix d'interprétation à Venise en 1950 et la première de ses trois nominations à l'Oscar, les deux autres pour sa performance en 1951 dans Histoire de détective, réalisé par William Wyler, où elle joue la femme de Kirk Douglas, et en 1955 pour Mélodie interrompue, biopic de la cantatrice Marjorie Lawrence - où en brune elle compose même une Carmen crédible, doublée par Eileen Farrell, ou dans un passage de Madame Chrysanthème. Dès 1946, oscillant entre drame criminel et drame tout court, son potentiel apparaît dans Of Human Bondage d'Edmund Goulding d'après W. Somerset Maugham (avec Paul Henreid et Alexis Smith, où elle succède à Bette Davis) ; puis elle tourne The Woman in White, Aphrodisia de Robert Wise (avec Patricia Neal et Ruth Roman), Le Grand SecretRobert Taylor joue un pilote de l'Enola Gay. Elle succède à Greta Garbo dans une autre adaptation de Somerset Maugham. Elle a pour partenaire Errol Flynn à plusieurs reprises, rencontre Humphrey Bogart et Ronald Reagan.

Au sommet de sa beauté et de sa gloire, Eleanor ne dédaigne ni l'histoire légère (Scaramouche (1952), où elle rivalise avec Janet Leigh auprès du britannique Stewart Granger), le western (Fort Bravo de John Sturges, face à William Holden, L'Aventure fantastique avec Robert Taylor), l'aventure exotique (Quand la marabunta gronde, avec Charlton Heston, qui se passe au Brésil ; La Vallée des Rois avec Taylor encore et l'Argentin Carlos Thompson) — cinéma populaire, d'action et d'humour souvent, dont la vogue ne s'éteint jamais, souvent à gros budget aussi.

D’Otto Preminger à Dino Risi[modifier | modifier le code]

Très active, elle enchaîne les chefs-d'œuvre : L'homme au bras d'or d'Otto Preminger en épouse infirme et persécutrice de Frank Sinatra (1955), Le Roi et Quatre Reines western magnifique, spectaculaire et humoristique, de Raoul Walsh, avec Clark Gable (1956), Un trou dans la tête, comédie de Frank Capra (1959), fidèle comparse du principal personnage masculin, déjà menacée d'effacement (Celui par qui le scandale arrive de Vincente Minnelli où elle joue la femme de Robert Mitchum en 1960).

Les lauriers sont coupés mis en scène par José Ferrer (1961), d'après le best seller Peyton Place, n'aura pas le même succès que le film de Mark Robson (dont il constitue une suite) quatre ans plus tôt, qui avait contribué à relancer la carrière de Lana Turner. Désormais c'est la jeune Carol Lynley qui tient la vedette. Madison Avenue (1962) avec Dana Andrews et Jeanne Crain passe inaperçu comme Panic Button (1964), comédie avec Maurice Chevalier et Jayne Mansfield. On oublierait presque qu'elle joue un des rôles principaux (la baronne Elsa Schraeder) de La mélodie du bonheur (1965), réalisé par Robert Wise.

Par la suite, Eleanor Parker tourne seulement cinq films pour le cinéma : dans La Statue en or massif (The Oscar), elle interprète une actrice ratée (Stephen Boyd et Elke Sommer forment le couple vedette) ; dans Sursis pour une nuit inspiré de Norman Mailer (où elle retrouve Janet Leigh) et L'assassin est-il coupable ?, elle joue des alcooliques ; elle apparaît enfin dans la comédie L'Homme à la Ferrari (1967) de l'italien Dino Risi et, infirme de nouveau, dans le film d'horreur (où les chats sont les monstres) Les Griffes de la peur (1969) - Eleanor Parker jette ses derniers feux, éclipsés par le rayonnement nouveau de Ann-Margret et Gayle Hunnicutt.

La star reviendra discrètement dix années plus tard dans Sunburn de Richard C. Sarafian qui réunit Farrah Fawcett et Joan Collins.

Télévision[modifier | modifier le code]

Eleanor fait ses débuts à la télévision dans The Gambler, the Nun and the Radio (1960), au côté de Richard Conte. Elle joue une espionne dans deux épisodes de la série Des agents très spéciaux (1968), a pour partenaire Richard Basehart dans Hans Brinker (1969), Sally Field et Julie Harris dans le téléfilm d'horreur Réveillon en famille (1972), Andrew Stevens et Kim Cattrall dans The Bastard (1978), Ted Danson et Christopher Lee dans Once Upon a Spy (1980), joue un rôle régulier dans la série Bracken's World durant la saison 1969–1970, série où parurent également Leslie Nielsen, Tom Selleck, Ricardo Montalban, Edward G. Robinson et Debbie Reynolds, retrouve le genre horrifique pour l'épisode "Half a Death" dans la série Ghost Story (1972) sur un sujet de Richard Matheson. Toujours prestigieuse, elle tient le rôle central de The Great American Beauty Contest (1973) entre Robert Cummings et Louis Jourdan. Elle reprend un rôle autrefois tenu par Katharine Hepburn dans une nouvelle version de Guess Who's Coming to Dinner (1975) et figure dans un remake de Madame X (1981) de Robert Ellis Miller avec Tuesday Weld en premier rôle, revisitant ainsi des classiques.

En 1963, Parker est nommée pour un Emmy Award de la meilleure actrice dans un premier rôle (épisode "Why Am I Grown So Cold?" dans la série médicale The Eleventh Hour), et en 1970 pour un Golden Globe Award comme meilleure actrice dramatique dans la série Bracken's World.

Aussi active qu'elle le fut au cinéma, les téléspectateurs peuvent la voir en invitée dans les séries Hawaï police d'État, Vegas, La croisière s'amuse, L'Île fantastique (plusieurs épisodes dont le pilote), Hôtel avec en tête de distribution une autre "ancienne", Anne Baxter (remplaçant au pied levé Bette Davis), Finder of Lost Loves inédite en France avec Anthony Franciosa, Arabesque avec une autre survivante, Angela Lansbury.

Eleanor Parker, star un peu oubliée aujourd'hui, interprète son dernier rôle en 1991 dans le téléfilm Échec et meurtre.

Théâtre[modifier | modifier le code]

Eleanor Parker a aussi brillé sur les planches à plusieurs reprises, reprenant notamment le personnage joué par Lauren Bacall dans la comédie musicale Applause.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Eleanor Parker a été mariée quatre fois : avec Fred Losee de 1943 à 1944, avec Bert E. Friedlob de 1946 à 1953 (ils ont eu trois enfants), avec le portraitiste Paul Clemens de 1954 à 1965 (ils ont eu un fils), avec Raymond Hirsch de 1966 à la mort de celui-ci en 2001.

Élevée dans le protestantisme, elle s’est convertie au judaïsme.

Après sa carrière, elle a vécu retirée pendant plus de vingt ans à Palm Springs.

À la nouvelle de son décès, son partenaire dans La mélodie du bonheur (The sound of music), Christopher Plummer, lui rend cet hommage : "Eleanor Parker était et demeure une des plus belles dames que j'ai connues. À la fois en tant que personne et en termes de beauté. J'ai du mal à croire cette triste nouvelle parce que j'étais sûr qu'elle était magique et vivrait éternellement." ("Eleanor Parker was and is one of the most beautiful ladies I have ever known. Both as a person and as a beauty. I hardly believe the sad news for I was sure she was enchanted and would live forever").

Filmographie[modifier | modifier le code]

Au cinéma[modifier | modifier le code]

Le nom du personnage interprété par Eleanor Parker figure à la fin de chaque ligne.

À la télévision[modifier | modifier le code]

  • 1960 : The Gambler, the Nun and the Radio : sœur Cecelia
  • 1969 : Hans Brinker : Dame Brinker
  • 1969 : Bracken's World (série) : Sylvia Caldwell, secrétaire de Bracken (saisons 1969 et 1970)
  • 1971 : Maybe I'll Come Home in the Spring : Claire Miller
  • 1971 : Vanished : Sue Greer
  • 1972 : Home for the Holidays : Alex Morgan
  • 1973 : The Great American Beauty Contest : Peggy Lowery
  • 1975 : Guess Who's Coming to Dinner (Guess Who's Coming to Dinner) : Christine
  • 1977 : L'Île fantastique (Fantasy Island) : Eunice Hollander Baines
  • 1978 : The Bastard : Lady Amberly
  • 1979 : She's Dressed to Kill : Regine Danton
  • 1980 : Il était une fois un espion (Once Upon a Spy) : la dame
  • 1981 : Madame X : Katherine Richardson
  • 1991 : Échec et meurtre (Dead on the Money) : Catherine Blake

Notes et références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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