Une soirée pour se perdre et s’émerveiller dans l’univers bizarre de Tim Burton, avec ses personnages de marginaux, rejetés par la société, mus par des rêves insatiables, parfois absurdes. TCM a choisi deux films parmi ses plus réussis. D’abord, cet hommage singulier en noir et blanc au cinéaste, considéré de son vivant comme le plus mauvais de tous les temps, aujourd’hui devenu culte, Ed Wood. Mais derrière ce slogan à l’emporte-pièce, il y a comme un “dialogue” entre deux hommes habités par une cinéphilie monstre et qui ne peuvent exister qu’en fabriquant des films, bons ou mauvais. Cette mise en abyme est une bouleversante déclaration d’amour au cinéma, loin de toute moquerie à l’égard d’Ed Wood, personnalité aussi excentrique qu’enthousiaste, persuadé d’avoir un immense talent. Tim Burton le met en scène lorsqu’il rencontre le célèbre comédien Bela Lugosi, qu’il a admiré autrefois dans Dracula. Vieillissant et oublié de tous, Lugosi accepte de tourner dans le prochain Ed Wood…
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Télévision : « Napoléon à Sainte-Hélène », un cold case historique jeudi 2 mai à 21 h 05 sur France 5Un conte fantastique
Délibérément fantastique, le conte Edward aux mains d’argent nous fait ensuite rencontrer une tout autre créature. Elle est inachevée par son inventeur : un look gothique, un visage d’une pâleur extrême, parcouru de cicatrices et, en guise de mains, d’énormes ciseaux. On ne se lasse pas de revoir ce petit bijou féerique qui raconte la difficulté de s’intégrer au monde quand on n’est pas conforme aux autres. Un hymne émouvant à la tolérance, truffé de fabuleuses trouvailles visuelles. C’est la première collaboration entre Tim Burton et Johnny Depp, parfait alter ego, fragile et mélancolique, qui ne fut jamais aussi bon qu’observé par ce génie d’inventivité.
TCM Cinéma, vendredi 3 mai à 20 h 50, “Ed Wood” avec Martin Landau, Johnny Depp, Bill Murray, EU, 1995, 126 min ; suivi à 22 h 55 d’“Edward aux mains d’argent” avec Johnny Depp, Winona Ryder, Dianne Wiest, EU, 1990, 101 min.