À Châteauneuf-du-Pape La Mère Germaine est une institution depuis 1922 - Vaucluse Hebdo

À Châteauneuf-du-Pape La Mère Germaine est une institution depuis 1922

La Mère Germaine, créée en 1922 par Germaine Vion, ancienne cuisinière de l’Élysée, et rachetée en 2020 par Arnaud et Isabelle Strasser retrouve son lustre d’antan. La maison se voit chaque année gratifier d’une étoile au guide Michelin.

Dominique Ghidoni - CVH , le

(Photo Studio Ba Alt) - Arnaud Strasser et Isabelle Strasser ont racheté le restaurant La Mère Germaine en 2020. Depuis la maison obtient chaque année une étoile au guide Michelin.

L’épopée du couple Strasser commence en 2016. Arnaud Strasser, alors encore directeur du développement à l’international du groupe Casino, et son épouse Isabelle Strasser, professeure de français, résident au Brésil et nourrissent un projet commun, produire du vin en Provence.

Arnaud et Isabelle Strasser conçoivent les menus du restaurant La Mère Germaine avec le chef cuisinier Clément Peine. (Photo D. Ghidoni)

C’est à Ansouis, dans les vignes du domaine de la Pousterle, au pied du château où après avoir arraché les pieds vieillissants, replanté de nouveaux cépages et entamé une conversion en Bio, qu’ils produisent un blanc catégorie Vins de France.

« Il a fallu apprivoiser les techniques d’assemblage et en comprendre l’alchimie pour réussir à créer un bon produit dans une bonne gamme. » Isabelle Strasser.

De la vigne à la restauration

C’est par le vin qu'Arnaud Strasser et Isabelle Strasser entrent dans le monde de l’hôtellerie-restauration. En 2019, convaincus que l’appellation Chateauneuf du Pape est une locomotive incontournable de la filière viticole pour toucher les importateurs américains ou anglais, ils visitent le domaine de la Millière et apprennent que l’iconique adresse de La Mère Germaine cherche acquéreur. Ils achètent les deux établissements où les travaux sont importants. La Millière est rapidement rebaptisée Prieuré des Papes.

De la restauration à l’hôtellerie

En 2021, le couple Strasser crée le Comptoir de La Mère Germaine, à tout juste 100 mètres du restaurant étoilé La Mère Germaine, et décline ses menus avec des produits de qualité similaires pour les deux établissements.

Le jeune chef Clément Peine a permis au restaurant de La Mère Germaine de conserver en 2024 son étoile. (Photo D. Ghidoni)

En 2022, le binôme acquiert un petit hôtel de six chambres qu’il dénomme l’Hôtel de La Mère Germaine et dans lequel ils créent six suites. L’hôtel s’adresse aux touristes de passage comme aux professionnels : « Nous l’avons voulu cosy avec une petite salle de séminaire et un espace bien être doté d’une douche tropicale, d’un jacuzzi et d’un sauna », précise Isabelle Strasser en soulignant n’avoir jamais imaginé vivre une aventure aussi importante.

En 2023, la SAS Maisons et Vignobles Strasser Radziwill réunit dans son giron une galaxie composée de quatre domaines viticoles (Domaine le Prieuré des Papes, Domaine La Pousterle, Domaine de Coyeux et Domaine du Moulin Blanc) ; de cinq caves, dont une à Paris et une à Bruxelles ; d’un restaurant étoilé La Mère Germaine ; d’un restaurant bistronomique Le Comptoir de La Mère Germaine ; et de l’Hôtel de La Mère Germaine. 

Le défi de l’étoile Michelin

Pendant les huit mois de travaux nécessaires au lifting de La Mère Germaine, les propriétaires cherchent des talents pour créer une brigade digne du lieu. En 2021, six mois après l’ouverture, la maison décroche sa première étoile du guide Michelin, renouvelée chaque année depuis. Plusieurs chefs se sont succédé derrière les pianos.

La brigade en cuisine est composée de sept collaborateurs en basse saison. (Photo D. Ghidoni)

Aujourd’hui, c’est le jeune chef Clément Peine qui officie à la tête d’une équipe de sept collaborateurs, qui a permis l'obtention de l'étoile Michelin 2024. « Paradoxalement, l’étoile est un frein pour beaucoup. Pourtant, manger chez La Mère Germaine, c’est une expérience unique, sympathique et agréable. Un accès à la gastronomie avec une fourchette de prix pour le déjeuner qui rivalise avec d’autres établissements vauclusiens non étoilés », explique Isabelle Strasser.

« Notre maison est accessible, élégante mais pas guindée. Il faut juste oser franchir la porte. » Arnaud Strasser.

Le défi d’Arnaud et Isabelle Strasser consiste à mettre en musique des partitions susceptibles d’attirer une nouvelle clientèle et tous deux nourrissent l’espoir de rester ouvert toute l’année. Le couple multiplie les propositions ciblant une clientèle locale avec, entre autres, des repas à thème en lien avec la saisonnalité autour de la chasse, du vin, des truffes, et même des brunchs. Persuadé que les professionnels ont leur place à la table étoilée pour les déjeuners d’affaires comme pour les événements d’entreprises, le couple décline des formules spécifiques à leur intention.

En chiffres

  • 4,5 M€, c’et le CA du groupe en 2023
  • 80 salariés
  • 50 emplois créés sur Châteauneuf-du-Pape
  • 110 ha de vignes
  • 400 000 bouteilles produites par an

 

Abonnez-vous

Restez au cœur de l'actualité en vous abonnant à nos journaux. Ces derniers sont disponibles en format papier et numérique. Profitez dès à présent de nos offres d'abonnements.

S'abonner
Numéro du 18 avril 2024 du journal Vaucluse Hebdo
18 avril 2024
Numéro du 11 avril 2024 du journal Vaucluse Hebdo
11 avril 2024
Numéro du 04 avril 2024 du journal Vaucluse Hebdo
04 avril 2024
Numéro du 28 mars 2024 du journal Vaucluse Hebdo
28 mars 2024
S'abonner
Fil info S'abonner