Maison de Battenberg

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Armoiries Battenberg.
Alexandre, prince de Hesse et du Rhin.

La maison de Battenberg est une famille princière allemande, issue d'une branche morganatique de la maison de Hesse.

Son fondateur fut le prince Alexandre de Hesse (1823-1898), troisième fils du grand-duc de Hesse Louis II. Le prince Alexandre de Hesse était en réalité le fils illégitime du baron Auguste de Senarclens de Grancy (Vaud, Suisse) qui entretenait des relations intimes avec la princesse Wilhelmine de Bade[1], épouse du grand-duc de Hesse. Alexandre de Hesse épousa morganatiquement la comtesse Julia Hauke (souvent appelée « von Hauke »), de très récente noblesse polonaise, ce qui fit scandale.

Julia fut faite comtesse puis princesse de Battenberg. Ses enfants et leurs descendants sont exclus de la succession dynastique du grand-duché de Hesse et du Rhin :

La maison de Battenberg, soutenue par la reine Victoria Ire du Royaume-Uni, fut rapidement acceptée par les maisons royales européennes, et s'allia avec la famille royale britannique. Au XXe siècle, cette maison donna des princes et princesses consorts à trois trônes.

La branche britannique changea le nom de Battenberg en Mountbatten (qui est la traduction littérale anglaise de l'allemand Battenberg) en raison des mêmes sentiments germanophobes qui eurent cours durant la Première Guerre mondiale et amenèrent la famille royale anglaise à délaisser le nom de Saxe-Cobourg pour Windsor[2].

À la suite de l'accession au trône d'Élisabeth II en 1952, il fut question de changer le nom de la dynastie des Windsor en celui de Mountbatten. La reine Mary, grand-mère d'Élisabeth, exprima sa grande aversion à cette idée pour les raisons suivantes :

  • le prince Philip était en réalité un prince de Grèce, fils du prince André de Grèce, la maison de Grèce étant une branche de la maison d'Oldenbourg-Sonderbourg-Glücksbourg, famille régnante du Danemark. Il n'était pas un membre explicite de la famille Mountbatten, puisqu'il ne l'était que par sa mère (la princesse Alice de Battenberg). Sur les conseils de son oncle maternel, le comte Mountbatten de Birmanie, Philip adopta ce patronyme à consonance plus anglaise lorsqu'il s'engagea dans la marine britannique.
  • le nom de Battenberg/Mountbatten est de souche morganatique et donc considéré de moindre prestige pour désigner la dynastie royale britannique. Il faut ici noter que la reine Mary était elle-même issue par son père d'une branche morganatique de la maison royale de Wurtemberg, les ducs de Teck.

Winston Churchill souleva cette question au Parlement, et il fut décidé que le nom officiel de la maison royale resterait Windsor. Cependant, en vertu d'une déclaration faite au Conseil privé en 1960, après que le duc d'Édimbourg fut créé prince du Royaume-Uni, Mountbatten-Windsor devint officiellement le nom de famille s'appliquant aux membres de la lignée masculine descendante de la reine Élisabeth II et du prince Philip ne bénéficiant d'aucun titre royal[3]. Le nom de la maison royale du Royaume-Uni, et s'appliquant aux aînés et héritiers au trône, demeure Windsor, et les membres cadets de la famille royale avec titre et prédicat n'utilisant, selon la coutume, pas de nom de famille, conservent toutefois l'usage du nom de famille Mountbatten-Windsor pour leurs descendants si un patronyme est requis. Les bénéficiaires de ce patronyme sont :

Armoiries[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Joachim Horn, Alexander Jehn, Hans Sarkowicz, Rainer von Hessen (sous la direction de), Die Battenbergs: Eine europäische Familie, Edition Waldemar Kramer, , (ISBN 978-3-7374-0483-9)
  • Antony Lambton, The Mountbattens : the Battenbergs and young Mountbatten, Edition Constable, Londres, 1989, (ISBN 0-09-472250-1)

Galerie photo des membres de la Maison des Battenberg (puis de Mountbatten)[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) Joachim Horn, Alexander Jehn, Hans Sarkowicz et Rainer von Hessen, Die Battenbergs : Eine europäische Familie, Edition Waldemar Kramer, , 192 p. (ISBN 978-3-7374-0483-9), pp. 73 et suivantes.
  2. Google livre "Sont-ils morts pour rien?. Un demi-siècle d'assassinats politiques" de Jean Lacouture et Jean-Claude Guillebaud, éditions du Seuil, consulté le 5 décembre 2019
  3. (en) « The Royal Family name », sur The British Monarchy, (consulté le )