Révélé en 1976 avec La meilleure façon de marcher, drame cruel sur le harcèlement et la perception de l’homosexualité dans les années 70, avec Patrick Bouchitey et Patrick Dewaere, Claude Miller est un ancien assistant de Godard et Carné.
Le jeune cinéaste rencontre ensuite Depardieu et Miou-Miou pour une sombre histoire d’amour aux portes de la folie, c’est le fameux Dites-lui que je l’aime (1977) qui ne laisse aucun spectateur insensible.
Claude Miller connaît ses plus grands succès dans les années 80
Dans les années 80, il poursuit une carrière sans faux pas, avec un Garde à vue mémorable dont Hollywood tirera même un remake. Lino Ventura, Romy Schneider et Michel Serrault sont de l’aventure, dans ce qui reste peut-être aujourd’hui son œuvre la plus célèbre. Il enchaîne en 1983 avec Mortelle Randonnée, toujours avec Serrault, mais aussi la star Isabelle Adjani. Le film connaît de nouveau son remake américain avec Voyeur à la fin des années 90.
Il révèle Charlotte Gainsbourg
Deux ans plus tard, Claude Miller fait sensation avec L’effrontée, puis en 1988 La petite voleuse, son diptyque adolescent mettant en scène Charlotte Gainsbourg tout droit sortie du duo improbable avec son père, Lemon incest. Deux nouveaux cartons dans des genres différents.
En 1992, il dirige Romane Bohringer, la fille de Richard Bohringer, à la carrière alors très prometteuse, dans L’accompagnatrice. Un drame musical en période d’Occupation nazie qui n’a pas le même impact.
Des années 90 plus difficiles
S’ensuivent des films moindres comme le cocasse et sensuel Le sourire (1994) avec Emmanuelle Seigner, Jean-Pierre Marielle et Richard Bohringer. Un flop. La classe de neige, conte dramatique blanc flocon et Prix du Jury à Cannes, est une autre déconvenue en septembre 1998.
En 2000, sa fantaisie en DV La chambre des magiciennes prend spectateurs et critiques par surprise et s’impose comme une expérimentation un peu folle en milieu hospitalier, avec la curieuse Anne Brochet dont il relance la carrière.
Si en 2001 Betty Fisher et autres histoires connaît encore le désaveu du public malgré de réelles qualités, il se distingue de nouveau en 2003 avec le lumineux La petite Lili d’après Tchekhov, qui met en scène Ludivine Sagnier dans le rôle-titre, mais aussi Giraudeau, Nicole Garcia ou encore Jean-Pierre Marielle.
Un cinéaste libre
Le très académique Un secret en 2007 connaît un certain retentissement grâce à un impressionnant casting : Bruel, Cécile de France, Sagnier, Amalric ou encore Julie Depardieu.
Ses trois derniers films sortis en salle, passés plutôt inaperçus, révèlent des choix étonnants. Marching Band, documentaire sur la jeunesse américaine lors des élections américaines (2009), le très âpre Je suis heureux que ma mère soit vivante, coréalisé avec son fils Nathan Miller (2010) ou encore son incursion canadienne avec Voyez comme ils dansent, soulignent sa liberté totale sur ses choix et son affranchissement des canons commerciaux.
Peu avant sa mort, il finit l’adaptation du roman de Mauriac, Thérèse Desqueyroux, avec Audrey Tautou et Gilles Lellouche. Cette nouvelle version lui promettait un retour plus médiatique. Le film sortira finalement en novembre, sept mois après sa mort, et réunira 530 000 spectateurs.
Ses plus gros succès :
- L’effrontée (2 761 141 entrées)
- Garde à vue (2 094 879)
- La petite voleuse (1 834 940)
- Un secret (1 697 777)
- L’accompagnatrice (714 423)