Femmes en Seine-et-Marne. La Reine Christine de Suède et son escale expéditive à Fontainebleau

Dans le second épisode de la série estivale, voici la Reine Christine de Suède, sans peur ni tabou, qui osa défier les conventions et notamment lors de son séjour à Fontainebleau.

La reine Christine de Suède, ici représentée en peinture, a fait un véritable scandale à Fontainebleau
La reine Christine de Suède, ici représentée en peinture, a fait un véritable scandale à Fontainebleau ©National Museum de Suède
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Avec Christine de Suède, il fallait s’attendre à tout, même voir un voyage de convenances se transformer en affaire d’État. C’est ce qui s’est passé lors de son second séjour en France au château de Fontainebleau en 1657.  

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Hors du carcan social

Christine, la fille de Gustave II Adolphe et de Marie-Eléonore de Brandebourg, devient «  roi  » de Suède en 1632, à l’âge de six ans, sous la tutelle du chancelier Oxenstierna. Élevée comme un garçon, formée aux langues étrangères, à l’histoire et aux arts, déclarée majeure en 1644, Christine écarte le chancelier, œuvre pour la paix et se fait couronner en 1650.  

Christine, à qui l’on prête des liaisons tant avec des hommes qu’avec des femmes, refuse de se marier. Elle aime porter le pantalon, fumer la pipe et correspondre avec les grands penseurs de son temps, tel Descartes. Sans enfants, elle se convertit au catholicisme et abdique en 1654 après avoir obtenu la désignation de son cousin Charles-Gustave comme successeur.

Partie en périple à travers l’Europe, Christine s’installe à Rome où elle noue avec le cardinal Azzolino une relation sentimentale qui durera toute sa vie. 

Un scandale à Fontainebleau

À l’automne 1657, le cardinal Mazarin projette de lui offrir le trône de Naples. Christine se retrouve à Fontainebleau, logée à la conciergerie du château, quand elle découvre la déloyauté du marquis de Monaldeschi, son grand écuyer et de surcroit un de ses favoris. L’indiscret a écrit des lettres à une autre femme où il révèle l’alliance de la reine avec la France.  

Christine fait venir le père Le Bel, supérieur du couvent des Mathurins d’Avon, dans la galerie des Cerfs du palais de Fontainebleau. Elle demande au religieux de confesser le traitre puis elle fait exécuter ce dernier à l’épée par trois de ses sbires… Des années plus tard, Voltaire aurait dit : «  Cette horrible aventure a laissé un opprobre éternel sur le nom de Christine…  »

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Un aller sans retour

C’en est fini de la France ! À la mort de son cousin en 1660, Christine tente de rentrer en Suède, mais nobles, clergé et protestants s’opposent à son retour. En 1668, sa candidature pour prétendre au trône de Pologne se solde par un échec. De retour à Rome, Christine, mécène des arts, poursuit son œuvre.  

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Décédée en 1689, elle est enterrée dans la crypte de la Basilique Saint-Pierre. 

Pionnière du féminisme telle sa contemporaine Madeleine de Scudéry, Christine de Suède figure sur une œuvre de Félicie de Fauveau, une artiste française du XIXe, elle-aussi célibataire, féministe et marginale. Donnant raison à la prophétie de Voltaire, ce bas-relief la représente quand elle condamne Monaldeschi…  

Albertine GENTOU

Inspiré par Femmes de Seine-et-Marne d’hier et aujourd’hui, Éditions du Puits Fleuri, parution le 15 octobre 2022, en librairies et sur www.puitsfleuri.com – 20 €. 

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