Benoît Magimel : "On ne rentre pas dans la peau d'un personnage, c'est lui qui entre dans la vôtre"

Benoît Magimel : "On ne rentre pas dans la peau d'un personnage, c'est lui qui entre dans la vôtre"

Benoît Magimel, invité de la Matinale de France Inter le jeudi 4 avril 2024. ©Radio France - Grégoire Nicolet
Benoît Magimel, invité de la Matinale de France Inter le jeudi 4 avril 2024. ©Radio France - Grégoire Nicolet
Benoît Magimel, invité de la Matinale de France Inter le jeudi 4 avril 2024. ©Radio France - Grégoire Nicolet
Publicité

À 9h20, Benoît Magimel est l’invité de Léa Salamé. Son nouveau film « Rosalie » de Stéphanie Di Giusto, sort en salles mercredi prochain.

Avec

Les « monstres », les personnes différentes, il en est question dans Rosalie, un film de Stéphanie Di Giusto. Un film passionnel, sensuel, et violent même. L'histoire d'une femme, une femme à barbe qui a existé au XIXᵉ siècle, incarnée par Nadia Tereszkiewicz. Elle est atteinte d'un dérèglement hormonal qui entraîne une pilosité excessive, ce qu'on appelle l’hirsutisme. Elle a vraiment existé, cette femme. Elle s'appelait Clémentine Delait, femme à barbe célèbre en Lorraine à la fin du XIXᵉ siècle. Et elle se bat pour assumer sa différence, pour exister, vivre normalement. Cette femme singulière, émancipée, forte, libre, mais qui souffre aussi énormément.

La liberté fait peur

« Il est bien peu de monstres qui méritent la peur que nous en avons » Benoît Magimel est d’accord avec cette citation d’André Gide : « Le film Rosalie parle de ça. Les différences nous font peur. Et la liberté est ce qui terrorise le plus. Clémentine Delait m’a touché par sa force de vie, son côté solaire… C’est quelqu’un plein d’amour qui va réveiller le désir de cet homme. »

Publicité

Une histoire d’amour

Benoît Magimel joue un tenancier de bistrot criblé de dettes qui décide d'épouser cette femme pour toucher la dot. C'est donc un mariage arrangé. Et quand on la lui présente, elle a les joues lisses. « Elle est même trop belle pour être vraie. Et comme lui se voit comme un monstre. Il revient de la guerre, c’est un homme abîmé, détruit. Et lorsqu’il voit cette jeune femme arriver vers lui… Il va découvrir son hirsutisme. Mais c’est moins ce problème de poil que le mensonge et la trahison qui le blesse. Il la rejette jusqu’au moment, où les actes d’amour qu’elle pose pour lui permettent de l’aimer au-delà des apparences. »

Ces scènes d’intimité que Benoît Magimel ne peut pas voir

Lors de la projection du film, l’acteur est sorti lors des moments de sensualité. Il explique « Je suis très gêné parce que je suis trop proche. J'ai besoin de temps pour voir les films, pour prendre de la distance, et voir les choses de manière moins intime, moins personnelle. Pour jouer, j’ai besoin de tirer les rôles vers moi, de m'identifier complètement à eux pour me poser toutes les questions nécessaires parfois un peu pratiques. Et quand je vois le film après, je suis trop imprégné de ça encore. On ne rentre pas dans la peau d'un personnage. C'est lui qui rentre dans la vôtre. Et c’est comme ça que je trouve ma sincérité. »

La suite est à écouter...

Programmation musicale

  • JORN HANNEMAN (Compositeur)

    One night / All night (feat. Tame Impala)

    Album One night / All night (feat. Tame Impala) (2024)

L'équipe

pixel