Affaire Véronique Courjault

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Véronique Courjault
Infanticide, tueuse en série
Information
Nom de naissance Véronique Fièvre
Naissance (56 ans)
Parnay (Maine-et-Loire)
Condamnation
Sentence 8 ans de prison pour triple infanticide (4 années purgées)
Victimes 3 bébés tués à la naissance
Période -
Pays Drapeau de la France France
Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud
Ville Villeneuve-la-Comtesse
Séoul

L'affaire Véronique Courjault, également appelée « affaire des bébés congelés » est une affaire criminelle française concernant Véronique Courjault, mère de famille ayant tué trois de ses nouveau-nés.

Famille Courjault[modifier | modifier le code]

Véronique Courjault, née Véronique Fièvre le à Parnay dans le Maine-et-Loire[1], est mariée à Jean-Louis Courjault, ingénieur né le à Palaiseau[2]. Originaires de l'ouest de la France, ils se sont rencontrés étudiants à Poitiers en 1987. Après un mariage le [3], ils sont parents de deux garçons : Jules, né le , et Nicolas, né en [4].

Ils résident quelques années en Charente-Maritime à Villeneuve-la-Comtesse avant de s'installer en Touraine puis, pour des raisons professionnelles, le couple déménage à Séoul (Corée du Sud) en 2002, tout en conservant une résidence à Tours.

Chronique judiciaire[modifier | modifier le code]

Le , Jean-Louis Courjault, seul à Séoul pendant que sa famille passe ses vacances en France, découvre deux cadavres de bébés dans le congélateur familial et prévient la police. Quelques jours plus tard, alors qu'il a rejoint sa femme et ses fils en France, les tests ADN réalisés par les autorités sud-coréennes authentifient les nouveau-nés comme étant les enfants du couple Courjault.

Le , Jean-Louis et Véronique Courjault tiennent une conférence de presse à Tours, dans le bureau de leur avocat, au cours de laquelle ils contestent les résultats des tests ADN et dénoncent un « lynchage médiatique », avec un possible lien avec les activités professionnelles de Jean-Louis Courjault, travaillant pour une entreprise américaine soumise à des rivalités commerciales.

Après que l'enquête a été transmise aux autorités françaises et que de nouveaux tests ADN ont été réalisés, Véronique Courjault avoue le avoir tué et congelé les deux bébés nés à Séoul en et , ainsi qu'un premier enfant qu'elle affirme avoir brûlé dans la cheminée en alors que le couple habitait en France à Villeneuve-la-Comtesse (Charente-Maritime)[5],[6],[7].

En , alors qu'il était mis en examen pour complicité d'assassinat, un non-lieu est prononcé pour Jean-Louis Courjault qui a toujours assuré ne pas avoir eu connaissance des grossesses de sa femme.

Le , Véronique Courjault est condamnée par la Cour d'assises d'Indre-et-Loire à huit ans de prison pour les trois infanticides, un verdict jugé « plutôt clément ». On estime alors que sa détention ne devrait pas durer plus de quelques mois[8].

Après la plaidoirie de maître Henri Leclerc, le verdict ne retient pas la préméditation pour le premier infanticide. Une grande partie des débats traiteront d'un trouble encore mal connu qui est celui du déni de grossesse et de la dénégation. La TSR à Genève a montré un entretien avec Dr Daniel Schechter, un pédopsychiatre des hôpitaux universitaires de Genève spécialisé dans les troubles psychiatriques péripartum. Schechter a parlé du déni de grossesse en tant qu'une forme de souffrance dissociée qui a plusieurs explications psychiatriques possibles[9].

Le , la justice décide la mise en liberté conditionnelle assortie d'une interdiction de communiquer avec la presse[10].

Les deux bébés nés en Corée (initialement appelés cadavres sans nom « 461 » et « 462 »[11]) ont aujourd'hui un état civil et une sépulture. Ce sont d'ailleurs les deux grands frères qui ont choisi leur prénom : Alexandre et Thomas[12].

Retentissement médiatique[modifier | modifier le code]

L'affaire connut un important écho médiatique. À titre d'illustration, la chanteuse GiedRé évoque dans Les Questions l'affaire Courjault de manière décalée et noire : « Je me demande s'il y a assez de place dans un même tiroir de congélo / Pour y ranger deux bébés et des cornets Miko », ainsi que dans la chanson Les gens se brossent les dents : « Comme à toi, parfois ça lui grattait le dos, Comme toi, souvent elle buvait de l'eau, Comme toi, elle écoutait la radio, Véronique, Véronique Courjault. »

Le rappeur français Youssoupha dit dans Espérance de vie : « La rue nous tue, certains la traitent comme une mère alors je l’appelle Véronique Courjault. ».

Le chanteur humoriste Oldelaf, dans Ta tristitude des internautes : « La tristitude [...] c'est quand tu vas t'chercher une glace chez les Courjault. ».

Références[modifier | modifier le code]

  1. Stéphane Durand-Souffland, « L'énigmatique Véronique Courjault », Le Figaro, (consulté le )
  2. Jean-Yves Nau, « Le terrible récit de Jean-Louis Courjault », sur Slate, (consulté le )
  3. Patricia Jolly, « Le procès des "bébés congelés" s'ouvre à Tours », Le Monde, (consulté le )
  4. Patricia Tourancheau, «Je l’ai su, je ne l’ai plus su», Libération, (consulté le )
  5. « Véronique Courjault jugée à Tours pour l'affaire des "bébés congelés" », L'Express, (consulté le )
  6. Patricia Tourancheau, «Elle a menti à tout le monde», Libération, (consulté le )
  7. Cyrille Louis, « Le lourd secret de Véronique Courjault devant les assises », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  8. « Affaire des "bébés congelés" : Véronique Courjault condamnée à 8 ans de prison », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  9. « Bébés congelés: une Française devant les juges », Télévision suisse romande,
  10. « Véronique Courjault remise en liberté », L'Express,‎ (lire en ligne)
  11. Stéphane Durand-Souffland, « La détresse et la confusion de Véronique Courjault », Le Figaro, (consulté le )
  12. « Jean-Louis Courjault, un mari à confesse », Liberation,‎ (lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Documentaires télévisés[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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