L'actrice italienne Caterina Murino, sulfureuse James Bond girl dans Casino Royale aux côtés de Daniel Craig, fait partie du jury du festival et concours de court-métrage "Carpentras fait son cinéma", qui se poursuit jusqu'à samedi, aux côtés de Stéphane Freiss, Axelle Laffont, Sandrine Quétier, Ruben Alves et Aurélien Wiik. Cette 4e édition, qui a débuté mardi soir par un casting local, met en compétition cinq équipes de tournage. Le jury votera pour son film et son interprète préféré et le palmarès sera dévoilé demain soir lors de la grande cérémonie des prix. Un festival, lancé par Patrick Chêne, l'ex-journaliste devenu vigneron dans les terres du Vaucluse, à Caromb, et qui gagne d'année en année en popularité.

Celle qui s'est fait un nom grâce notamment à l'agent 007 et à L'Enquête Corse aux côtés du tandem Reno-Clavier, attend beaucoup de ce festival. Et sera apparemment intransigeante pour défendre son film coup de coeur...

Qu'est-ce qui vous a poussé à accepter de faire partie du jury ?

Caterina Murino : C'est Ruben Alves qui a proposé mon nom. Ruben est un ami et un incroyable metteur en scène. Au-delà du fait de partager un week-end à ses côtés (rires), je suis doublement ravie de découvrir le travail de ces futurs réalisateurs, sans doute des pépites. Je suis en fait très curieuse de voir leur créativité et de découvrir leur monde et la ville. Je connais Avignon et Villeneuve-lez-Avignon mais pas encore Carpentras.

Que pensez-vous de ce concept, celui de livrer un film de 8 minutes 40 en seulement 84 heures ?

C'est du boulot. Mais c'est surtout très innovant de l'avoir créé pour le festival. Un concept très intelligent et très intéressant. J'ai hâte de découvrir !

Avez-vous déjà réalisé un court-métrage ?

Non mais j'y ai participé. J'aime notamment celui réalisé en 2009 par Pierre Ferrière, Toute ma vie, avec Vincent Desagnat, qui a fait le tour du monde grâce à une histoire incroyable en seulement 6 minutes, et avec une chute à laquelle personne ne s'attend.

Quelle est selon vous la difficulté de réaliser un court ?

C'est très casse-gueule (!). Il faut que l'histoire tienne la route, que la chute soit surprenante et si possible qu'on y raconte des émotions, en peu de temps. C'est un magnifique exercice. D'ailleurs, je ne comprends pas que les producteurs n'accompagnent pas plus les auteurs de courts-métrages...

Vous pensez qu'il y a encore un trop grand fossé entre le court et le long ? Un manque de reconnaissance ?

Oui, absolument. Je regrette une époque où les cinémas projetaient des courts-métrages avant le film, à la place de la publicité ou d'une bande-annonce. C'est dommage. Comment alors le grand public peut-il voir ces films si ce n'est pas au cinéma ? Quand on fait un film, c'est pour qu'il soit vu, qu'il soit long ou court !

Qu'est-ce qui fait selon vous un court-métrage réussi ?

Une histoire qui touche les gens et qui marque les esprits. Attraper la bonne idée et être efficace dans les images.

Qu'attendez-vous de ces films en compétition ?

J'ai envie d'apprendre des choses, de découvrir de belles histoires, d'être émue et étonnée par la créativité.

Comment considérez-vous votre rôle en tant que membre du jury ?

Je vais défendre ce que j'ai aimé, et jusqu'au bout (rires). On est six membres. Ça va peut-être prendre du temps pour se mettre d'accord. Tenace ? Je le serai mais j'espère que les autres le seront aussi (rires).

Parlons de vous. Vous êtes passée du podium au petit écran, puis aux planches et au grand écran. Une préférence ?

Le théâtre reste mon grand amour. Je suis ravie d'y retourner, en septembre, avec la nouvelle pièce de Michel Fau au théâtre de la Michodière. Ce sera un thriller psychologique policier.

On va vous voir dans quel autre projet ?

Je joue dans la prochaine série de Ruben Alves Escort Boys qui sortira en décembre sur Amazone Prime. J'y interpréterai une riche cheffe d'entreprise qui aide des jeunes à monter une ferme aux abeilles. Et je tourne dans un mois, en Italie, aux côtés de Vincent Cassel et Palma mais je ne peux pas en dire plus... !

Vous avez aussi un tout autre rôle qui vous tient à coeur : celui d'ambassadrice d'une association mondiale pour la santé en Afrique...

Ce rôle-là, c'est pour la vie ! Mon rêve était de devenir pédiatre. La vie m'a donné une seconde chance, celle de m'occuper de la santé des gens et des enfants en Afrique noire au travers de l'AMREF (Association pour la médecine et la recherche en Afrique), la plus grande ONG centrafricaine. Je serai toujours à ses côtés.

Jusqu'à demain, jour de la cérémonie de remise des prix à 20h au Cabaret à Carpentras, entrée libre dans la limite des places disponibles. carpentrasfaitsoncinema.com