Joseph Weismann

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Joseph Weismann
Portrait de Joseph Weissmann.
Biographie
Naissance
(92 ans)
Paris (Seine)
Nom de naissance
Joseph Weismann
Nationalité
Activité
Autres informations
Distinctions

Joseph Weismann, né le à Paris (Seine), est un survivant de la Shoah.

Après avoir été arrêté lors de la rafle du Vél' d'Hiv' et interné au camp de Beaune-la-Rolande, Joseph Weismann parvient à s'évader avec un ami, Joseph Kogan.

Roselyne Bosch s'est inspirée de son histoire pour réaliser le film La Rafle (sorti en 2010).

Biographie[modifier | modifier le code]

Joseph Weissmann au lycée Dumont d'Urville à Caen, le 18 janvier 2018.

Joseph Weismann, né le à Paris (Seine), est l'un des rares enfants survivants de la déportation de Beaune-la-Rolande à Auschwitz, à la suite de la rafle du Vélodrome d'Hiver[1],[2],[3]. Cette rafle a été commise par l'État français, le et , sous le régime de Vichy, lors de la Seconde Guerre mondiale.

Après leur arrestation par la police française, le , lors de la rafle du Vélodrome d'Hiver, à leur domicile parisien du 54 rue des Abbesses, toute sa famille et lui sont emmenés dans un centre de regroupement improvisé à la mairie du 18e arrondissement de Paris[4], puis au camp de Beaune-la-Rolande. En rampant sous une rangée de barbelés, Joseph Weismann, âgé de onze ans, parvient à s'en évader avec un ami, Joseph Kogan, alors que les enfants sont séparés de leurs parents, lesquels sont convoyés vers le camp d'extermination d'Auschwitz[1]. Les enfants restants seront également déportés dans les convois suivants[5].

Joseph Weismann passe le reste de la guerre dans une ferme du Loiret, où il doit travailler dur. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il espère revoir ses parents et ses sœurs (Charlotte et Rachel), mais ces dernières sont mortes en déportation[2]. Charlotte Weismann (née le à Paris) est déportée à Auschwitz par le convoi no 16 en date du [6] et assassinée à son arrivée le , à l'âge de 13 ans. Rachel Weismann (née en à Paris) est déportée à Auschwitz par le convoi no 22 en date du [6] et assassinée à son arrivée le , à l'âge de 7 ans.

Il veut changer de nom et « s'appeler Dupont, comme tout le monde ». Puis il devient « vindicatif, bagarreur, un pantin démantibulé qui devait se reconstruire »[1]. Il mène finalement sa vie professionnelle au Mans comme vendeur de meubles[7]. Il est retraité dans cette ville.

En 1996, lors d'un colloque à Orléans, Simone Veil essaie de le convaincre d'écrire ses mémoires : « Monsieur Weismann, vous avez un devoir de mémoire à accomplir »[7]. Dans un premier temps il ne l'écoute pas, pensant que ça ne le concerne pas ; mais il finit par admettre qu'elle a raison et témoigne depuis régulièrement dans les collèges[7],[8].

Joseph Weismann reçoit la médaille des évadés, le , 72 ans après son évasion du camp de Beaune-La-Rolande[9].

Décorations[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

  • Au Mans, un collège public porte son nom, depuis le [14],[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Interview Ghislain Loustalot, « Le témoignage du survivant qui a inspiré La Rafle », sur parismatch.com, Paris Match, 8 mars 2010, mis à jour le 19 mars 2010 (consulté le ).
  2. a et b Recueilli par Olivier Renault, « La véritable histoire de Jo, le petit Juif », sur ouest-france.fr, Ouest-France, 4 mars 2010 (modifié le 26 septembre 2013) (consulté le ).
  3. (en) Lizzy Davies, « La Rafle confronts wartime stain on French history », sur guardian.co.uk, The Guardian , (consulté le ).
  4. Benoît Hopquin, « Les miraculés du Vél’d’Hiv’: « C’est la seule gifle que j’ai reçue de maman. J’ai compris plus tard qu’elle m’avait sauvé la vie » », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  5. Fred Kupferman (préf. Henry Rousso), Laval, Paris, Tallandier, , 2e éd. (1re éd. Balland, 1987), 654 p. (ISBN 978-2-84734-254-3), p. 410.
  6. a et b Serge Klarsfeld. Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Paris, Beate et Serge Klarsfeld, 1978.
  7. a b c et d Géraldine Catalano, « Joseph Weismann, une vie après le Vél d'Hiv », sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le ).
  8. a et b Serge Golan, « Témoigner : la « mission sacrée » de Joseph Weismann », sur hamodia.fr, (consulté le ).
  9. a et b « Médaille des évadés pour Joseph Weismann », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
  10. « Sarthe – La Légion d'honneur les distingue », sur lemainelibre.fr, Le Maine libre, (consulté le ).
  11. « Palmes académiques – Promotion du 1er janvier 2014 (décret en date du 8 janvier 2014) » [PDF], sur sarthe.gouv.fr, Préfecture de la Sarthe (consulté le ).
  12. Présentation sur La Grande Librairie sur France 5, émission du 27 avril 2022, en compagnie de deux autres rescapées témoins de la Shoah, Julia Wallach (Dieu était en vacances co-écrit avec Pauline Guéna) et Jacqueline Fleury-Marié (Résistante co-écrit avec Jérôme Cordelier).
  13. « Après la rafle », sur les arènes (consulté le )
  14. Nicolas Fernand, « ENTRETIEN. Il y a 80 ans, la rafle du Vel’D’Hiv : « Tant qu’on est vivant, il faut se battre » », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
  15. « Collège Joseph Weismann », sur clg-joseph-weismann.sarthe.e-lyco.fr (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Serge Klarsfeld. Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Paris, Beate et Serge Klarsfeld, 1978.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]