Grand-duché de Bade

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Grand-duché de Bade
Großherzogtum Baden

18061918

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
Le grand-duché de Bade en 1815.
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte du grand-duché et de la république de Bade, de 1819 à 1945
Informations générales
Statut Monarchie constitutionnelle et héréditaire
État membre de :
- Confédération du Rhin (1806-1815)
- Confédération germanique (1815-1866)
- Empire allemand (1871-1918)
Capitale Karlsruhe
Langue(s) Alémanique
Religion Dynastie protestante mais population en majorité catholique
Monnaie Gulden de l'Allemagne du Sud
Démographie
Population 210 000 hab. (est. 1803)
2 009 320 hab. (est. 1905)
Superficie
Superficie 3 400 km2 (1803)
15 082 km2 (1905)

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Armoiries du grand-duché de Bade en 1806
Le territoire du grand-duché d’après un atlas de 1892

Le grand-duché de Bade (en allemand : Großherzogtum Baden) est un État souverain de 1806 à 1871, membre de la confédération du Rhin jusqu'en 1813, de la Confédération germanique de 1815 à 1866 et à partir de 1871, de l'Empire allemand.

Le margraviat de Bade est élevé, pendant les guerres napoléoniennes, au rang d'électorat, puis à celui de grand-duché, et ces changements de statut s'accompagnent d'une importante expansion territoriale. Le grand-duché est initialement une monarchie absolue puis constitutionnelle à partir de 1818, avant l'émergence de la république de Bade en 1918 à la suite de la révolution de novembre.

Histoire[modifier | modifier le code]

L’électeur Charles-Frédéric de Bade est l’un des signataires du traité de Paris du qui fonda la confédération du Rhin. Il reçoit le titre de grand-duc de Bade, ainsi que d’importantes extensions territoriales lui conférant ainsi un territoire d’un seul tenant. En contrepartie, il s’engage à fournir à l’empereur des Français un contingent de 8 000 hommes. Le margraviat devenu un grand-duché fonctionne comme un État souverain, sous un régime de monarchie constitutionnelle héréditaire.

Après la chute de Napoléon en 1815, le grand-duché rejoint la Confédération germanique. Une constitution est promulguée en date du , avec deux chambres qui se réunissent tous les deux ans. La deuxième chambre compte 63 députés. Le grand-duché de Bade envoie 14 députés au Reichstag (assemblée confédérale) et a trois voix dans le Conseil fédéral.

Pour l'épisode de la révolution de Mars : voir Grand-duché de Bade

La disparition de la Confédération germanique en 1866 n’entraîne pas pour autant le grand-duché au sein de la confédération de l'Allemagne du Nord : tout comme le grand-duché de Hesse et les royaumes de Wurtemberg et de Bavière, le grand-duché reste nominalement indépendant. Ces États signent cependant des accords secrets avec la nouvelle confédération placée sous l’égide du royaume de Prusse. Le grand-duché participe à la guerre franco-prussienne de 1870 où il aligne la division badoise au sein de l’armée des alliés allemands, puis intègre l’Empire allemand en 1871.

À l'issue de la Première Guerre mondiale, la monarchie est abolie et la république de Bade est proclamée le . Le , le grand-duc Frédéric II est contraint d’abdiquer malgré sa popularité au sein de son peuple.

Territoire[modifier | modifier le code]

Le grand-duché recouvrait :

Religions[modifier | modifier le code]

La maison princière des Bade-Durlach, de confession luthérienne, avait hérité en 1771 de la branche aînée des Bade-Bade, catholique, et reconstitué l'union des deux principautés, séparées depuis 1535. Lors du recensement de 1825, la répartition des religions dans le grand-duché de Bade (de) montre une nette majorité catholique (67,1 %) avec une forte minorité protestante (31,2 %) et une petite minorité juive (1,6 %). Les catholiques forment la presque totalité de la population dans la plupart des régions rurales et sont majoritaires dans plusieurs bourgs et dans trois villes importantes, Bruchsal, Ettlingen et Fribourg-en-Brisgau. Les protestants sont majoritaires dans les districts détachés du Palatinat, autour de Bretten et Heidelberg, ainsi qu'à Kehl et Pforzheim. Les communautés juives résident principalement dans les villes du nord du grand-duché, à Adelsheim, Bretten, Mannheim, Sinsheim et Wiesloch, ainsi qu'à Constance dans le sud.

Au cours du XIXe siècle, la proportion de catholiques diminue, passant à 63,6 % en 1875, et celle des protestants augmente dans les mêmes proportions, montant à 34,4 %, la proportion de juifs restant à peu près stable à 1,7%. Dans cette période, l'exode rural entraîne un accroissement de la population catholique et juive dans les deux grandes villes, Karlsruhe et Mannheim.

Les gouvernements successifs sont généralement dominés par les protestants. L'Église catholique en Bade est administrée par un Conseil supérieur, siégeant à Karlsruhe, placé sous la tutelle gouvernementale. Au milieu du XIXe siècle, les revendications d'autonomie de l'Église donnent lieu à un conflit connu comme le Kulturkampf badois (de) par analogie avec le Kulturkampf prussien. Cette crise culmine en avec la mise en résidence surveillée de Hermann von Vicari, archevêque de Fribourg-en-Brisgau. Des négociations avec Rome amènent à la signature d'une convention, en , reconnaissant une plus grande autonomie à l'Église catholique. Mais les élections de , remportées par une coalition protestante, entraînent l'annulation de la convention.

Liste des grands-ducs de Bade[modifier | modifier le code]

  1. 1806-1811 : Charles Ier Frédéric (1728-1811)
  2. 1811-1818 : Charles II (1786-1818), petit-fils du précédent
  3. 1818-1830 : Louis Ier (1763-1830), oncle du précédent
  4. 1830-1852 : Léopold Ier (1790-1852), demi-frère du précédent
  5. 1852-1858 : Louis II (1824-1858), fils du précédent
  6. 1858-1907 : Frédéric Ier (1826-1907), frère du précédent, régent en 1852, grand-duc en 1856
  7. 1907-1918 : Frédéric II (1857-1928), fils du précédent

Liste des prétendants au trône de Bade[modifier | modifier le code]

Titre[modifier | modifier le code]

Le titre du souverain du grand-duché de Bade est « grand-duc de Bade, duc de Zähringen »[6]. Il a la qualification d'« altesse royale »[6].

Emblèmes[modifier | modifier le code]

Le grand-duché de Bade a connu deux drapeaux successifs :

Structure administrative[modifier | modifier le code]

Arrondissements du grand-duché de Bade en 1890.
Arrondissement d'Achern (de)
Arrondissement d'Adelsheim (de)
Arrondissement d'Appenweier (de) (jusqu'en 1819)
Arrondissement de Baden (de)
Arrondissement de Beuggen (de) (jusqu'en 1810)
Arrondissement de Blumberg (de) (1813-1824)
Arrondissement de Blumenfeld (de) (1813-1857)
Arrondissement de Bonndorf
Arrondissement de Boxberg (de)
Arrondissement de Bretten (de)
Arrondissement de Bruchsal (de)
Arrondissement de Buchen (de)
Arrondissement de Bühl
Arrondissement de Constance (de)
Arrondissement de Donaueschingen (de)
Arrondissement de Durlach (de)
Arrondissement d'Eberbach (de)
Arrondissement d'Emmendingen
Arrondissement d'Engen (de)
Arrondissement d'Eppingen (de)
Arrondissement d'Ettenheim
Arrondissement d'Ettlingen (de)
Arrondissement de Fribourg
Arrondissement de Gengenbach (de) (jusqu'en 1872)
Arrondissement de Gerlachsheim (de) (jusqu'en 1864)
Arrondissement de Gernsbach (jusqu'en 1872)
Arrondissement d'Haslach (de) (1813-1857)
Arrondissement d'Heidelberg (de)
Arrondissement d'Heiligenberg (de) (1824-1849)
Arrondissement d'Hoffenheim (de) (1841-1848)
Arrondissement d'Hornberg (de) (1813-1857)
Arrondissement d'Hüfingen (de) (1813-1849)
Arrondissement de Jestetten (jusqu'en 1872)
Arrondissement de Kandern (de) (jusqu'en 1819)
Arrondissement de Karlsruhe (de)
Arrondissement de Kehl
Arrondissement de Kenzingen (de) (1813-1872)
Arrondissement de Krautheim (de) (jusqu'en 1864)
Arrondissement de Ladenburg (de) (jusqu'en 1864)
Arrondissement de Lahr
Arrondissement de Löffingen (de) (1813-1821)
Arrondissement de Lörrach
Arrondissement de Mannheim (de)
Arrondissement de Meersburg (de) (1813-1857)
Arrondissement de Meßkirch (de)
Arrondissement de Mosbach (de)
Arrondissement de Möhringen (de) (1824-1844)
Arrondissement de Müllheim
Arrondissement de Neckarbischofsheim (de) (1810-1864)
Arrondissement de Neckargemünd (de) (jusqu'en 1857)
Arrondissement de Neudenau (de) (1841-1849)
Arrondissement de Neustadt-en-Forêt-Noire (de)
Arrondissement d'Oberkirch (de)
Arrondissement d'Offenbourg (de)
Arrondissement de Pforzheim (de)
Arrondissement de Pfullendorf (de)
Arrondissement de Philippsburg (de) (jusqu'en 1864)
Arrondissement de Radolfzell (jusqu'en 1872)
Arrondissement de Rastatt
Arrondissement de Säckingen
Arrondissement de Saint-Blaise
Arrondissement de Schliengen (de) (jusqu'en 1810)
Arrondissement de Schönau (de)
Arrondissement de Schopfheim (de)
Arrondissement de Schwetzingen (de)
Arrondissement de Sinsheim (de)
Arrondissement de Staufen
Arrondissement de Stockach
Arrondissement de Stühlingen (de) (1813-1857)
Arrondissement de Tauberbischofsheim (de)
Arrondissement de Triberg (de)
Arrondissement d'Überlingen
Arrondissement de Vieux-Brisach
Arrondissement de Villingen
Arrondissement de Waldkirch
Arrondissement de Waldshut
Arrondissement de Walldürn (de) (jusqu'en 1872)
Arrondissement de Weinheim (de)
Arrondissement de Wertheim (de)
Arrondissement de Wiesloch (de)
Arrondissement de Wolfach (de)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i Dussieux 1880, p. 532.
  2. a b c d e f g h i et j Himly 1894, p. 309.
  3. a b c d e f g et h Dussieux 1880, p. 533.
  4. a et b Himly 1894, p. 310.
  5. a b c d e et f Himly 1894, p. 311.
  6. a et b Cannuyer 1989, p. 260, col. 2.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]