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DICTIONNAIRE 

HISTORIQUE 

DE  LA  FRANCE 


PARIS.  —  TYPOGRAPHIE  LAHURE 
Rue  lie  Fleurus,  q 


DICTIONNAIRE 

HISTORIQUE 

DE  LÀ  FRANCE 


CONTENANT 

FOUR  L'HISTOIRE  CIVILE,    POLITIQUE   ET  LITTÉRAIRE 

La  biographie;  la  chronologie;  les  traités  de  paix  et  d'alliance. 
Les  assemblées  politiques;  la  législation  ancienne;  les  parlements;  les  tribunaux; 
les  coutumes;  les  droits  et  usages  féodaux  ;  les  charges,  offices,  corporations,  etc. 
Des  notices  sur  les  principales  familles  nobles  et  leurs  branches;  le  blason; 
les  monnaies;  le  calendrier;  la  paléographie,  etc. 
Les  institutions  et  établissements  artistiques,  littéraires,  politiques  et  scientifiques; 
la  liste  des  académiciens. 

FOUR   L'HISTOIRE  MILITAIRE 

Les  guerres;  les  expéditions;  les  batailles;  les  sièges  et, les  prises  de  villes;  les  armes; 
les  ordres  de  chevalerie  ;  les  institutions  et  les  établissements  militaires,  etc. 

FOUR    L'HISTOIRE  RELIGIEUSE 

Les  conciles;  les  institutions,  les  fêtes  et  les  établissements  religieux;  la  législation  ; 
les  usages  et  les  dignités  ecclésiastiques;  les  ordres  monastiques:  les  sectes; 
*  les  archevêchés  et  évêchés;  les  abbayes,  les  saints,  etc. 

POUR   LA  GÉOGRAPHIE  HISTORIQUE 

Les  divisions  territoriales  et  administratives  de  la  Gaule  et  de  la  France  ; 
les  noms  latins  des  peuples,  villes,  rivières,  etc.  ;  les  provinces;  les  grands  fiefs: 
les  principautés  ;  les  duchés,  marquisats,  comtés,  vicomtés ,  baronnies  ,  seigneuries,  etc. 
les  départements  anciens  et  nouveaux; 
les  colonies;  des  notices  sur  les  principales  villes,  etc.,  etc. 


PA  R 


LUDOVIC  LALANNE 


PARIS 


LIBRAIRIE    HACHETTE    ET  C"' 

79,    BOULEVARD    S  AIN  T -GEB  M  A  1 N  ,  79 

1872 

Droits  de  propriété  et  de  traduction  réservés 


lis 


PRÉFACE. 


L'idée  d'un  Dictionnaire  historique  de  la  France  n'est  pas  nouvelle,  et  de- 
puis une  centaine  d'années,  il  a  paru  plus  d'un  ouvrage  de  ce  genre  soit  sur 
les  antiquités  et  la  géographie  de  notre  pays,  soit  sur  son  histoire  et  ses  in- 
stitutions. Un  seul,  celui  de  M.  Ph.  Le  Bas  ,  est  encyclopédique.  Nous  n'avons 
point  adopté  un  cadre  aussi  large;  nous  avons  voulu  simplement  résumer  par 
ordre  alphabétique  ce  qui  touche  à  l'histoire  des  hommes  et- des  choses  de 
notre  patrie.  Des  faits  sans  phrase,  des  noms  et  des  dates,  voilà  ce  que 
l'on  doit  uniquement  chercher  dans  notre  livre;  le  titre  détaillé  qui  se  lit 
à  la  page  précédente  nous  dispense  d'entrer  dans  de  longues  explications  sur 
le  plan  que  nous  avons  suivi. 

La  partie  biographique  est  la  plus  considérable,  comme  cela  devait  être. 
Elle  comprend  autant  de  noms  (français,  bien  entendu)  que  les  grands  dic- 
tionnaires biographiques ,  mais  ce  ne  sont  pas  toujours  les  mêmes ,  car 
nous  avons  omis  des  personnages  peu  importants  et  nous  les  avons  rem- 
placés par  d'autres  que ,  pour  la  plupart ,  nous  a  fournis  VArt  de  vérifier  les 
dates. 

Quant  à  la  géographie,  nous  ne  l'avons  traitée  qu'au  point  de  vue  histo- 
rique, ne  voulant  point  faire  double  emploi  avec  l'excellent  Dictionnaire  de 
M.  Ad.  Joanne,  auquel  nous  renvoyons  pour  ce  qui  regarde  l'archéologie, 
l'administration ,  le  commerce  et  la  statistique. 

Il  est  plusieurs  points  sur  lesquels  nous  appelons  particulièrement  l'atten- 
tion de  nos  lecteurs.  Ainsi  la  chronologie  que  l'on  trouvera  à  l'article  France 
formerait  à  elle  seule  un  volume,  et  est,  nous  croyons  pouvoir  le  dire,  la  plus 
détaillée  qui  ait  été  publiée.  Avec  l'addition  placée  au  Supplément  elle  va 
jusqu'en  juin  1871. 


Il  PRÉPAGE. 

La  partie  généalogique  est  très-développée.  Les  familles  nobles  auxquelles 
nous  avons  consacré  des  notices  sont  nombreuses;  de  plus  nous  avons 
donné  leurs  différentes  branches,  à  leur  ordre  alphabétique.  Ce  relevé  qui 
n'avait  point  été  fait,  à  ce  qu'il  nous  semble,  sera  fort  utile  à  ceux  qui  s'oc- 
cupent d'études  historiques.  Nous  signalerons  aussi  le  tableau  des  dates  du 
jour  de  Pâques  depuis  le  quatrième  siècle  jusqu'à  la  fin  du  seizième  ;  l'indi- 
cation des  pseudonymes  et  des  traités  de  paix  et  d'alliance;  les  listes  chrono- 
logiques des  ministres,  des  grands  vassaux  et  des  grands  officiers  de  la  cou- 
ronne, des  intendants,  des  archevêques  et  des  évêques.  Pour  les  deux  der- 
nières listes,  nous  nous  sommes  servi  de  celles  qui  ont  été  insérées  par 
M.  J.  Marion  dans  les  Annuaires  de  la  Société  de  V Histoire  de  France. 

M.  Duruy,  que  ses  précédents  travaux  rendaient  plus  apte  que  per- 
sonne à  mener  à  bien  un  pareil  ouvrage ,  avait  d'abord  accepté  la  di- 
rection de  ce  dictionnaire;  mais  ses  occupations  le  forcèrent  de  renoncer 
à  une  tâche  qui  devait  nécessairement  absorber  tous  les  moments  d'un 
hornme  laborieux.  C'est  alors,  il  y  a  environ  douze  ans,  qu'elle  me  fut 
confiée  par  MM.  Hachette.  Les  premières  feuilles  du  livre  ont  été  mises  sous 
presse  en  1868.  Commencé  sous  le  régime  impérial  il  a  donc  été  achevé 
sous  la  république  ;  mais  l'esprit  qui  avait  présidé  à  sa  rédaction  était  assez 
libéral  pour  que  nous  n'ayons  rien  eu  à  corriger  ni  à  regretter  dans  la  partie 
imprimée  avant  1870.  Quant  aux  modifications  territoriales  qu'une  guerre 
funeste  a  entraînées  avec  elle,  nous  n'en  avons  pas  tenu  compte.  Les  dé- 
partements du  Haut  et  du  Bas-Rhin,  de  la  Meurthe,  de  la  Moselle  et  des . 
Vosges  sont  encore  pour  nous  ce  qu'ils  étaient  au  mois  de  janvier  1871;  et 
sans  vouloir  trop  préjuger  de  l'avenir,  il  nous  est  permis  d'espérer  que  la 
province  d'Alsace-Lorraine  n'aura  pas  une  existence  beaucoup  plus  longue 
que  le  royaume  de  Westphalie  et  les  départements  des  Bouches-du-Weser 
et  des  Bouches-de-l'Elbe. 

J'ai  eu  peu  de  collaborateurs.  Le  principal  a  été  M.  Henri  Lot,  archiviste 
aux  Archives  nationales.  H  a  rédigé  ce  qui  concerne  la  législation  ancienne, 
civile  et  ecclésiastique,  et  entre  autres  l'article  Parlements,  résumé  complet 
de  l'histoire  et  de  l'organisation  de  ces  corps  judiciaires.  M.  Duruy  avait 
chargé  MM.  Libert  et  Bouchitté,  morts  aujourd'hui  (voy.  leurs  articles),  d'une 
partie  de  la  biographie ,  mais ,  par  suite  de  changements  apportés  dans  le 
plan  primitif,  leur  travail  ne  m'a  pas  été  d'une  grande  utilité.  La  géogra- 
phie et  la  mythologie  de  la  Gaule  sont  de  M.  Belin-De  Launay.  M,  Anatole 
de  Barthélémy  a  fourni  presque  toute  la  partie  numismatique;  M.  Jules 
Quicherat,  les  articles  architecture  et  amphithéâtre;  M.  Félix  Bourquelot  (voy. 


PRÉFACE.  m 

son  nom  au  Supplément),  l'article  Communes.  Je  dois  enfin  à  MM.  Henri  Bor- 
dier  et  Gustave  Servois  quelques  pages  sur  des  sujets  dont  ils  s'étaient 
spécialement  occupés. 

Il  me  reste  maintenant  à  réclamer  toute  l'indulgence  du  lecteur  pour  les 
imperfections  inhérentes  à  un  livre  où  les  dates  et  les  noms  propres  se 
comptent  par  milliers,  où  la  plus  petite  faute  typographique  peut  devenir 
une  grosse  erreur  historique ,  et  je  terminerai  en  disant,  avec  un  Italien  du 
seizième  siècle:  Si  je  n'ai  pas  fait  ce  que  j'aurais  voulu,  j'ai  fait  au  moins 
ce  que  j'ai  pu. 

LUDOVIC  LALANNE. 

Août  1872. 


Il 


DICTIONNAIRE 

HISTORIQUE 


DE  LA  FRANCE. 


ABAI 

A  (l'abbé) ,  de  Port-Royal,  pseudonyme  de  Fer- 
rier. 

A***  (M.),  négociant,  pseudonyme  de  l'abbé 
Mercier  de  Saint-Léger. 

AAGE  (L'),  seigneurie  du  Limousin  possédée 
successivement  par  les  maisons  de  Cliastenet  et  de 
Chapt. 

AARON  l'helléniste ,  pseudonyme  de  Simon 
Blocquel. 

AARON  NATHATHAI,  pseudonyme  de  l'abbé 
Guénée. 

AAVÉAS  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  maison 
du  Bouzet  (Armagnac). 

ABAILARD,    ABÉLARD     ou  ABEILARD 

(Pierre) ,  l'un  des  plus  célèbres  philosophes  et 
théologiens  du  moyen  âge,  né  en  1079  au  Palet 
(Loire-Inférieure),  mort  à  Saint-Marcel  (Saôiie- 
et-Loire),  le  21  avril  1142.  Après  avoir  suivi  les 
leçons  de  Jean  Roscelin,le  créateur  de  la  doctrine 
du  A'ominah's)ne,et  celles  de  Guillaume  de  Cham- 
peaux,  partisan  du  Réalisme  (voy.  ces  mots)  et 
chef  de  l'école  épiscopale  de  Paris,  il  ouvrit  vers 
n02,àMelun,  une  école  qu'il  transporta  plus  tard 
à  Corbeil  et  attaqua  victorieusement  les  doctrines 
de  Guillaume.  Il  s'établit  ensuite  sur  la  montagne 
Sainte-Geneviève,  et  après  la  nomination  de  son  ad- 
versaire à  1  evêché  de  Chàlons-sur-Marne,il  devint 
le  chef  de  l'école  de  Paris,  et  professa  avec  un 
immense  succès.  Ce  fut  à  cette  époque,  s'il  faut  en 
croire  W/Mton'a  calamitatum  que  l'on  a  mise  sous 
son  nom,  qu'il  séduisit  Héloïse,  nièce  d'un  cha- 
noine de  Notre-Dame,  Fulbert,  qui  se  vengea  en 
le  faisant  mutiler  de  la  manière  la  plus  cruelle 
(voy.  Héloïse).  Abailard  se  fit  alors  religieux 
dans  l'abbaye  de  Saint-Denis ,  mais  ne  tarda 
pas  à  rouvrir,  au  milieu  d'une  affluence  énorme, 
une  école  à  Saint-Denis  et  ensuite  à  Saint-Ayoul 
près  de  Provins.  Accusé  d'hérésie  sur  le  dogme 
de  la  Trinité,  il  fut  condamné  à  un  emprisonne- 
ment de  quelques  jours  par  le  concile  de  Soissons 

(1121)  .  Menacé  de  nouveau,  il  se  réfugia  en  Cham- 
pagne, et  fonda  aux  environs  de  Nogent-sur-Seine 

(1122)  un  oratoire  qu'il  nomma  Paraclet,  et  où  bien- 
tôt la  foule  accourut  troubler  sa  solitude.  Cepen- 
dant ,  dévoré  de  craintes  et  d'inquiétudes  que  mo- 
tivait la  haine  ardente  de  ses  ennemis,  il  s'enfuit 
en  Bretagne,  où  il  devint  abbé  du  monastère  de 
Saint-Gildas.  A  l'apparition  de  son  traité  de  théo- 
logie Sic  et  Non  (oui  et  non),  il  fut  dénoncé  àRome 

DICT.  HIST.  DE  LA  FR. 


ABAN 

par  saint  Bernard,  qui  le  fit  comparaître  devant 
un  concile  assemblé  à  Sens,  le  2  juin  1140.  Abai- 
lard refusa  d'entrer  en  lutte  avec  ses  juges,  tous 
ses  ennemis,  et  déclara  qu'il  en  appelait  ausaint- 
siége.  Innocent  II  ayant  approuvé  le  concile  et 
condamné  le  philosophe  à  un  silence  perpétuel, 
celui-ci  résolut  d'aller  àRome.  Il  fut  retenu  à  son 
passage  à  Cluny  par  Pierre  le  Vénérabe  qui  le  ré- 
concilia à  la  fois  avec  le  pape  et  avec  saint  Ber- 
nard. Mais  bientôt,  atteint  d'une  maladie  grave, 
il  fut  envoyé  au  prieuré  de  Saint-Marcel  où  il  ne 
tarda  pas  à  mourir. 

En  1616  parurent  pour  la  première  fois  son 
Ilistoria  calamitatum  ,  sa  correspondance  avec 
Héloïse  et  son  Apologie,  par  Bérenger.  Le  pre- 
mier écrit  et  les  lettres  ont  été  réimprimés  plu- 
sieurs fois  et  traduits  entre  autres,  1823,  2  vol. 
in-8°,  par  Auguis,  et  1837,  2  vol.  in-8°,  1855, 
in-18,  par  M.  Oddoul.  M.  Cousin  a  publié  :  Ou- 
trages inédits  d'Abélard,  1836,  in-4°;  Pétri  Ah œ- 
lardi  opéra  (en  collaboration  avec  MM.  C.  Jour- 
dain et  Despois),  1850-1859,  2  vol.  in-4°.  Quelques 
complaintes,  découvertes  en  1838  par  Papencord, 
figurent  dans  la  traduction  de  M.  Oddoul. —  Voy. 
l'ouvrage  de  M.  de  Rémusat  :  Abélard,  1845,  2  vol. 
in-8°. 

ABAIN  (Louis  Chasteigner  de  La  Roche-Po- 

SAY, seigneur  d'),  capitaine  du  xvi"  siècle,  ambassa- 
deur à  Rome  sous  Henri  III,  né  le  15  février  1535, 
mort  à  Moulins  le  29  septembre  1595.  —  Lettres 
manusc.  dans  la  collect.  Dupuy  (Biblioth.  impér.). 

ABALLO,  AVALLO,  Avallon  (Yonne). 

ABANCOURT,  seigneurie  de  Picardie,  possé- 
dée par  la  famille  d'Applaincourt. 

ABANCOURT  (Charles-Xavier-Joseph  Franque- 
viLLE  d'),  ministre  de  Louis  XVI,  né  à  Douai  le 
4  juillet  1758,  mort  le  9  novembre  1792.  Il  était 
neveu  de  Galonné,  et  après  le  20  juin  1792  il  fut 
nommé  ministre  de  la  guerre.  Arrêté  le  10  août, 
il  fut  d'abord  transféré  à  Orléans,  puis  dirigé  sur 
Paris,  ainsi  que  les  autres  prisonniers  de  la  haute 
cour;  il  l'ut  massacré  avec  eux  à  Versailles. 

ABANCOURT  (Charles  Frérot  d'),  ingénieur, 
géographe,  né  à  Paris,  mort  à  Munich  en  1801. 

ABANCOURT  (François-Jean  Villemain  d'), 
écrivain,  né  à  Paris  le  2*2  juillet  1745,  mort  le  10 
juin  1803. 

ABANS  (Seigneurs  d'), branche  de  la  maison  de 
Jouffroy  (comté  de  Bourgogne) , 

1 


ABBA 


—  2  — 


ABBE 


ABARIS ,  prêtre  scythe ,  mentionné  par  plu- 
sieurs auteurs  grecs  et  dont  la  légende  est  rap- 
pelée par  le  type  d'un  quart  de  statère  d'or,  frappé 
dans  l'ouest  de  la  Gaule-Belgique. 

ABASTES  (Les),  seigneurie  de  Normandie  pos- 
sédée au  XVII''  siècle  par  la  famille  Le  Blanc. 

ABATIA  ou  ABBATIA  (Bernard),  médecin  et 
astrologue,  né  à  Toulouse  en  1530,  mort  à  Paris 
vers  1590. 

ABATUT  (Seigneurs  de  1').  Voy.  Batut. 

ABAUZIT  (Firmin),  théologien  calviniste,  ma- 
thématicien, érudit,  né  à  Uzès  le  11  novembre 
1679rmort  à  Genève  le  20  mars  1767.  Rousseau 
a  fait  de  lui  un  pompeux  éloge  dans  la  Nouvelle 
Héloïse.  —  Œuvres,  1770,  m-g",  et  1773,  2  vol. 
in-8°. 

ABBADIE  (Jacques),  célî'bre  théologien  et  pré- 
dicateur protestant,  écrivain  politique,  né  à  Nay 
dans  le  Bearn  en  1G58,  mort  le  6  novembre  ou  le 
25  septembre  1727.  Pasteur  de  l'Église  française 
à  Berlin,  il  accompagna  le  maréchal  de  Schom- 
berg  en  Angleterre  et  en  Irlande,  et  devint  mi- 
nistre de  l'Église  de  Savoie  à  Londres  (1690).  — 
Traité  de  la  vérité  delà  religion  chrétienne,  1684, 
2  vol.  in-8°;  De  la  divinité  de  Jésus-Christ,  1695, 
4vol.  in-12,  ouvrages  souvent  réimprimés  et  tra- 
duits; Histoire  de  la  grande  conspiration  d'An- 
gleterre, lfi96,  in-8°,  rare. 

ABBATIA  (Antoine  d'),  poète,  né  à  Toulouse, 
mort  ;iprôs  1689. 

ABBATIS  CURIA,  Abbecourt. 

ABBATIS  VILLA,  Abbeville. 

ABBATUCCI  (Jacques-Pierre),  général,  né  en 
Corse  en  1726,  y  mourut  en  1812.  Il  résista  l'un 
des  derniers  à  l'occupation  de  sa  patrie  par  les 
Français,  fut  créé  maréchal  de  camp  par  Louis  XVI, 
et,  chargé  de  défendre  l'île  contre  Paoli,  lut  obligé 
de  se  réfugier  en  France  où  il  devint  général  de 
division.  —  Son  fils,  Charles,  général,  né  en 
Corse  en  1771,  tué  au  siège  d'Huningue  le  2  dé- 
cembre 1799.  — Jacques-Piebre  Chakles,  petit- 
fils  de  Jacques,  homme  politique  et  magistrat,  né 
à  Zicavo  (Corse),  le  22  décembre  1791,  mort  en 
novembre  1857.  Il  fut  successivement  conseiller  à 
la  cour  de  Bastia(1819),  président  de  la  cour  d'Or- 
léans (septembre  1830),  député  de  la  Corse,  puis 
d'Orléans  jusqu'en  février  1848.  11  vota  constam- 
ment avec  la  gauche,  et  prit  une  part  active  à  la 
campagne  des  banquets  réformistes  (1847).  A  l'a- 
vénement  de  la  république,  il  fut  nommé  dans 
l'espace  de  trois  semaines  (2-22  mars  1848),  con- 
seiller à  la  cour  d'appel  de  Paris,  et  à  la  cour 
de  cassation .  Député  du  Loiret  à  la  Constituante, 
et  à  la  Législative,  il  se  rallia  complètement, 
lors  du  10  décembre,  à  la  politique  du  Président, 
et  après  le  coup  d'État  devint  sénateur  et  ministre 
de  la  justice. 

ABBAYE.  On  donnait  plus  particulièrement  ce 
nom  aux  monastères  de  fondation  royale  ou  sei- 
gneuriale. Jusqu'au  concordat  conclu  par  Fran- 
çois I"'  avec  Léon  X,  les  abbés  étaient  élus  par 
leurs  religieux.  A  partir  de  cette  époque,  les  abbayes 
furent  à  la  nomination  du  roi,  sauf  celles  qui 
étaient  chefs  d'ordre  comme Cluny,  Cîteaux,  etc., 
et  les  abbayes  qu'on  appelait  les  quatre  filles  de 
Citeaux  :  S.-Edme  de  Pontigny,  La  Ferté,  Clair- 
vaux  et  Morimont.  De  plus,  cinq  autres  abbayes 
dites  de  Chézal-Benoît,  étaient  tous  les  trois  ans 
à  l'élection  de  l'ordre  de  Saint-Benoît.  C'étaient  : 
Chézal-Benolt  en  Berry,  Saint-Sulpice  de  Bour- 
ges, Saint-Alyre  de  Clermont,  Saint- Vincent  du 
Mans,  et  Saint-Martin  de  Séez.  Les  abbayes  de 
filles  n'étant  pas  mentionnées  dans  le  concordat 
prétendaient  pouvoir  élire  leurs  abbesses;  mais 
le  roi  s'était  arrogé  le  droit  de  nomination.  Il 
n'y  avait  d'exception  que  pour  certaines  abbayes 


de  l'ordre  de  Sainte-Claire  où  les  religieuses  éli- 
saient leur  supérieure  tous  les  trois  ans.  '■ 

On  appelait  régulière  l'abbaye  dont  l'abbé  était 
un  religieux  et  portait  l'habit  de  son  ordre. 

L'abbaye  en  commende  était  celle  dont  l'abbé 
était  un  séculier  qui  jouissait  des  revenus  sans 
avoir  aucune  juridiction  sur  les  moines. 

Au  siècle  dernier,  il  y  avait  en  France  115  ab- 
bayes régulières  d'hommes  dont  le  revenu  mon- 
tait à  1  410  000  livres;  le  revenu  des  15  abbayes 
chefs  d'ordre  s'élevait  à  650  000  livres  ;  celui  des 
625  abbayes  en  commende  à  5  109  1 00  livres.  Quant 
aux  abbayes  de  filles  dont  le  nombre  montait  à 
253 ,  sans  compter  les  abbayes  et  les  chapitres 
nobles,  elles  possédaient  un  revenu  de  2  654  000 
livres. 

L'usurpation  des  biens  d'église  par  les  laïques 
date  (les  premiers  siècles  de  la  monarchie.  On  voit 
des  femmes  comme  Valrade,  maîtresse  de  Lo- 
thaire  II,  roi  de  Lorraine,  posséder  des  abbayes 
d'hommes;  et  au  xvii°  siècle,  la  fille  du  duc  de 
Guise,  la  princesse  de  Conti,  fut  ahbé  de  Saint- 
Germain-des-Prés.  A  la  suite  des  guerres  reli- 
gieuses du  xvi°  siècle,  il  y  eut  des  protestants  qui 
s'emparèrent  d'abbayes,  et  les  gardèrent. 

Les  abbayes  sécularisées  étaient  celles  qui  avaient 
été  converties  en  collégiales  de  chanoines,  comme 
l'abbaye  de  Saint-Victor  de  Papis. 

Bibliographie.  —  Gallia  christiana;  Diction- 
naire de  statistique  religieuse,  et  Dictionnaire  dei 
abbayes,  dans  la  collection  de  l'abbé  Migne. 

ABBÉ  CROSSE,  abbé  qui  avait  le  droit  jie  por- 
ter Il  crosse. 

ABBÉ  MITRÉ,  abbé  qui  avait  le  droit  de  porter 
la  mitre  et  les  ornements  épiscopaux. 

ABBÉ  COIMMENDATAIRE,  ABBÉ  REGU- 
LIER. Voy.  Abbaye. 

ABBÉ  (L'),  famille  de  Normandie,  d'oit  sont  sortis 
les  seigneurs  des  Antieux  et  du  Bois-Hardai.  Elle 
portait  :  d'or  au  chevron  d'azur,  accompagné  en 
chef  de  deux  molettes  d'éperon  de  sable,  et  en 
pointe  d'une  rose  de  gueules.  Voy.  le  Registre  1 
de  VArmorial  de  France. 

ABBECOURT,  Abbatis,  Alba  ou.  Alborum  curia, 
abbaye  de  l'ordre  de  Prémontré,  du  diocèse  de 
Chartres  (Seine-et-Oise),  fondée  à  la  fin  du  xii»  s. 

ABbIes  (L'abbé  Guillaume),  écrivain,  né  a  Béda- 
risux  (Hérault),  mort  après  1648.  Son  parent 
Abbes  de  Cabberolles,  écrivain,  né  à  Bédarieux, 
Y  mourut  vers  1785.  , 

ABBEVILLE,  Abbatis  villa,  ville  et  port  sur  la 
Somme.  Les  Romains  paraissent  avoir  eu  là  .un 
poste  fortifié  que  relevèrent  les  abbés  de  Saint- 
Riquier,  devenus  les  seigneurs  de  la  localité.  Un 
avoué  Y  fut  placé  pour  .défendre  l'entrée  de  la 
Somme  aux  Normands;  et  les  successeurs  de  cet 
avoué  devinrent  les  comtes  de  Ponthieu.  Abbeville 
acheta  vers  1110,  à  Guillaume  Talevas,  le  droit 
de  former  une  commune  à  l'mstar  d  Amiens,  ae 
Corbie  ou  de  Saint-Quentin  ;  mais  ce  lut  seule- 
ment le  petit-fils  de  Guillaume,  le  comte  Jean, 
qui  donna  à  la  ville  des  lettres  de  commune, 
enll84.  Au  bout  de  quinze  ans, la  commune  dAb- 
beville  était  étendue  à  Dourlens  et  à  tout  le  Mar- 
quenterre.  —  En  1258,  le  roi  Henri  111  d  Angle- 
terre vint  ratifier  à  Abbeville  le  traité  qui  y  avait 
été  conclu  l'année  précédente  avec  saint  Louis. 
Bientôt  le  mariage  d'Éléonore  avec  Edouard  I"  roi 
d'Angleterre  et  les  vicissitudes  de  la  guerre  de  Cent 
ans  firent  passer  le  Ponthieu  aux  Plantagenets . 
Abbeville  s'était  soumise  sans  résistance  à  Charles  V. 
Aussi  ce  roi  confirma-t-il  la  commune  d' Abbeville 
en  1369,  comme  Jean  le  Bon  l'avait  fait  en  1350, 
déclarant  qu'aucune  fortification  ne  serait  élevée 
dans  la  banlieue  de  cette  ville  et  qu'elle  ne  payerait, 
du  reste,  comme  tout  le  Ponthieu ,  d'imposition, 


ABBE 


ABEL 


d'aide  ou  de  subside,  que  pour  son  utilité,  après 
l'avoir  demandé  ou  du  moins  y  avoir  consenti. 
Vers  cette  époque,  son  importance  commerciale 
fit  entrer  Abbeville  dans  la  Hanse  de  Londres  et 
dans  la  Hanse  teutonique.  Par  le  traité  d'Arras 
(1435)  Abbeville  avec  les  autres  villes  de  la  Somme 
passa  sous  la  domination  du  duc  de  Bourgogne. 
C'est  dans  ses  murs  que  le  dauphin  Louis  vint  re- 
mettre à  Philippe  le  Bon  (144,5)  la  somme  de 
400000  écus  promise  dans  le  traité  par  Charles  VII. 
Plus  tard,  Louis  XI  réunit  la  ville  à  son  domaine. 
Elle  était  le  chef-lieu  d'une  sénéchaussée  qui  re- 
montait au  moins  à  1319  et  qui  députa  aux  états 
généraux  depuis  1483.  C'est  à  Abbeville  que  furent 
célébrées  les  fêtes  du  mariage  de  Louis  Xll  avec 
Marie  d'Angleterre  (1514)  ;  François  I"  y  eut  une 
entrevue  avec  le  cardinal  Wolsey  (1527)  etLouisXIII 
y  mit  son  royaume  sous  la  protection  de  la  Vierge 
(1637).  Abbeville  était  restée  capitale  du  Pon- 
thieu;  mais,  comme  ville  de  la  Basse-Picardie,  elle 
appartenait  au  gouvernement  de  Picardie.  Sous 
Louis  XIV,  ses  vieilles  fortifications  furent  rem- 
placées par  celles  que  construisit  Vauban  et  qui 
existent  encore.  Sa  prospérité  industrielle,  depuis 
que,  sous  le  patronage  de  Colbert ,  s'était  éta- 
blie la  fameuse  fabrique  de  draps  du  Hollandais 
Van  Robair,  avait  augmenté  au  point  qu'elle 
possédait  alors  de, trente-cinq  à  quarante  mille 
habitants  ;  mais  la  révocation  de  i'Ëdit  de  Nan- 
tes lui  porta  un  coup  funeste.  Le  règne  de 
Louis  XV  y  fut  marqué  par  le  procès  du  cheva- 
lier de  là  Barre  (1765).  A  la  Révolution,  Abbeville, 
chef- lieu  d'une  sénéchaussée  de  66  lieues  car- 
rées, était,  sous  le  rapport  financier,  une  des 
six  élections  de  la  généralité  d'Amiens  et  une  des 
quarante  bonnes  villes  du  royaume.  De  son  maire 
relevaient  la  milice,  la  justice,  et  la  police  de  la 
ville,  privilèges  dont  l'origine  remontait  à  la  charte 
communale  donnée  par  les  anciens  comtes.  Au- 
jourd'hui Abbeville  est  une  place  forte  et  une  des 
quatre  sous-préfectures  du  département  de  la 
Somme. 

ABBEVILLE  (Traité  d').  Le  roi  Louis  IX,  qui  dou- 
tait de  la  légitimité  des  confiscations  exécutées 
par  Philippe  Auguste  sur  Jean  Sans  Terre,  conclut 
en  1257,  à  Abbeville,  le  traité  suivant  :  «Le  roi  de 
France  cède  à  son  bon  ami  et  féal  Henri  d'Angle- 
terre tous  ses  droits  sur  le  Limousin,  le  Périgord, 
les  revenus  de  l'Agenois,  d'après  l'évaluation  qui 
en  sera  faite  par  les  bons  hommes  ;  une  portion 
des  terres  du  Quercy,  et  la  partie  de  la  Saintonge 
enclavée  entre  la  Charente  et  l'Aquitaine ,  avec  la 
réserve  de  l'hommage-lige  dii  à  ses  frères.  —  Il 
n'inquiétera  point  Henri  pour  le  passé  sur  le  dé- 
faut des  services  et  autres  charges  semblables;  il 
promet  encore  à  son  vassal  de  lui  donner  pendant 
deux  ans  cinq  cents  chevaliers,  que  le  prince  an- 
glais doit  mener  à  la  suite  de  son  suzerain  contre 
les  infidèles  et  mécréants,  s'il  ne  préfère  en  rece- 
voir la  solde  en  argent.  —  De  son  côté,  Henri  re- 
nonce à  toujours-mais  à  la  possession  de  la  Nor- 
mandie, des  comtés  d'Anjou  et  du  Maine,  du 
Poito-i,  de  la  Touraine,  etc.,  etc.;  il  doit  faire 
hommage  au  roi  de  France,  comme  vassal ,  de 
tout  ce  qu'il  reçoit,  même  de  Rayonne,  de  Bor- 
deaux, et  comme  duc  de  Guyenne  ;  déclarant,  lui 
et  ses  hoirs,  tenir  ces  grands  fiefs  à  titre  de  pairie 
à  la  cour  du  roi  et  de  ses  successeurs,  pour  tous 
les  cas  résultant  de  leur  possession.  »  Malgré  l'op- 
position que  ce  traité  suscita,  tant  en  France 
qu'en  Angleterre,  Henri  ni  vint,  en  1258,  le 
ratifier  à  Abbeville  et  prêter  hommage- lige  à 
Louis  IX  pour  toutes  ses  possessions  du  continent. 
Cet  hommage-lige  fut  renouvelé,  le  30  novembre 
1259,  par  Henri  en  personne  dans  le  jardin  du 
Palais,  à  Paris. 


Bibliographie.  —  C.-F.  Louandre,  Hist.  (TAh- 
heville,  1834-35,  in-8;  1844,  2  vol.  in-8;  Les  Ma- 
yeurs  et  les  Maires  d' Abbeville,  1851,  in-8. 

ABBEVILLE.  Voy.  Claude. 

ABBON,  dit  le  Courbe,  Ahbo  Cernuus,  moine 
de  Saint-Germain  des  Prés,  historien,  né  vers 
le  milieu  du  ix"  siècle,  mort  en  923.  On  a  de 
lui  un  poème  latin  de  plus  de  douze  cents  vers 
(De  bello  Parisiacm  urbis)  contenant  la  relation 
du  siège  de  Paris  par  les  Normands  (886-887) , 
siège  dont  il  avait  été  témoin  oculaire.  Ce  poëme, 
publié  pour  la  première  fois  par  Pithou  (1588), 
réimprimé  dans  diverses  collections,  a  été  traduit 
dans  le  tome  VI  de  la  collection  Guizot. 

ABBON,  moine,  puis  (970)  abbé  de  Fleury-sur- 
Loire,  théologien,  historien,  né  près  d'Orléans 
vers  945,  tué  en  Gascogne,  le  13  août  1004.  Il  fut 
envoyé  deux  fois  à  Rome  (986,  996)  par  le  roi 
Robert.  Ses  écrits  insérés  dans  le  tome  VIII  des 
Acta  Sanctorum  ordin.  S.  Benedicti  contiennent, 
entre  autres,  un  Epitome  de  vitis  romanorum 
pontificum. 

ABEILLAGE.  Voy.  Aboilage. 

ABEILLE,  famille  de  Provence  d'où  sont  sortis 
les  seigneurs  de  PeyroUe  et  de  Rognète.  Elle  por- 
tait :  d'azur  à  une  ruche  d'or,  accompagnée  de 
trois  abeilles  de  même,  deux  en  chef  et  une  en 
pointe.  Voy.  Artefeuil,  Hist.  de  la  noblesse  de 
Provence. 

ABEILLE  (Scipion) ,  chirurgien,  né  vers  le  mi- 
lieu du  xvii"  siècle,  mort  à  Paris  le  9  décembre 
1697. 

ABEILLE  (l'abbé  Gaspard) ,  poëte,  membre  de 
l'Académie  française,  né  en  1648  à  Riez  (Basses- 
Alpes),  mort  à  Paris  le  22  mai  1718.  On  a  de  lui 
des  odes,  des  tragédies  et  une  comédie,  Crispin 
bel  esprit. 

ABEILLE  (Louis-Paul),  économiste,  né  à  Tou- 
louse le  2  juin  1719,  mort  à  Paris  le  28  juillet 
1807. 

ABEL  DE  PUJOL  (Alexandre-Denis), peintre, 
membre  de  l'Institut  (183.5),  né  à  Valenciennes  le' 
30  janvier  1785,  mort  à  Paris  le  28  sept.  1861. 
Elève  de  David,  il  obtint  le  grand  prix  de  Rome 
(1811).  Outre  des  fresques  à  la  chapelle  Saint- 
Roch  (Saint-Sulpice),  des  grisailles  célèbres  à  la 
Bourse,  le  plafond  du  grand  escalier  du  Louvre 
(La  Renaissance  des  arts) ,  le  plafond  de  la  troi- 
sième salle  du  musée  Charles  X  (L'Égypte  sauvée 
par  Joseph)  et  divers  tableaux  pour  la  gale- 
rie de  Diane  à  Fontainebleau  et  pour  la  cha- 
pelle du  Sacré-Cœur  à  Paris,  nous  citerons  de 
lui  :  Saint  Étienne  prêchant  l'Évangile  (Saint- 
Etienne-du-Mont)  ;  la  Vierge  au  tombeau  (N.-D. 
de  Paris)  ;  César  allant  au  sénat  le  jour  des  Ides 
de  mars  (au  Palais-Royal  et  briîlé  en  1848);  Jo- 
seph expliquant  les  songes  (musée  de  Lille)  ;  la 
Prise  du  Trocadéro;  le  Baptême  de  Clovis  (cathé- 
drale de  Reims);  Germanicus  sur  le  champ  de 
bataille  de  Varus  ;  Saint  Pierre  ressuscitant  Ta- 
bita  (Saint-Pierre  de  Douai);  Achille  de  Harlay 
à  la  journée  des  Barricades  (musée  de  Versailles); 
Saint  Philippe  baptisant  l'eunuque  de  la  reine 
d'Éthiopie;  La  ville  de  Valenciennes  encourageant 
les  arts. 

ABELIN  (Jean-Baptiste),  historien  érudit,  né 
à  Strasbourg  vers  la  fin  du  xvi°  siècle,  mort  en 
1646. 

ABELLI  (Antoine),  dominicain,  abbé  de  Li- 
vry,  prédicateur  de  Henri  II,  et  confesseur  de 
Catherine  dé  Médicis,  né  à  Paris-en  1527 ,  mort 
vers  l'année  1600. 

ABELLI  (Louis),  théologien,  évêque  de  Ro- 
dez (1664),  né  en  1603  dans  le  Vexin,  mort  à 
Paris  le  4  octobre  1691. 

ABELLIO,  divinité  gauloise  connue  par  deux 


ABLI 


—  4  — 


ABOU 


inscriptions,  l'une  à  Bertrand  de  Comminges, 
l'autre  à  Saint-Béat  (Haute-Garonne). 

ABENSBERG,  ville  de  Bavière,  à  la  droite  du 
Danube,  près  de  l'Abens.  —  (Bataille  d'),  1809, 
20  avril.  Après  la  conclusion  de  la  cinquièroe 
coalition  continentale,  les  Autrichiens  ne  passèrent 
rinn  que  le  10  avril  1809,  et  malgré  la  lenteur  de 
leurs  mouvements  ils  avaient  presque  coupé  en 
deux  l'armée  française.  Ce  fut  le  17  que  Napoléon 
arriva  à  Donawerth.  Immédiatement  il  envoya 
ordre  à  Masséna  de  marcher  sur  Pfaffenhofen  et 
à  Davoust  d'avancer  vers  Neustadt.  Davoust  ni 
Masséna  ne  purent  partir  avant  le  18,  le  premier 
à  l'aûbe  du  jour  et  le  second  à  la  tombée  de  la 
nuit.  Heureusement  l'archiduc  Charles,  au  lieu 
de  tirer  parti  de  sa  grande  supériorité  numérique 
pour  écraser  l'empereur  puis  ses  lieutenants,  l'un 
après  l'autre,  eut  la  mauvaise  inspiration  de 
diviser  ses  troupes  et  de  se  diriger  en  personne 
sur  Ratisbonne,  en  sorte  que,  le  19  au  soir,  la 
situation  des  deux  armées  était  renversée  :  les 
Autrichiens  s'étaient  disséminés  et  les  Français 
s'étaient  concentrés.  Napoléon  en  profita  si  habi- 
lement que,  se  mettant  à  la  tête  des  Bavarois  et 
des  autres  troupes  de  la  Confédération  du  Rhin, 
il  culbuta  îi  Abensberg,  le  20,  la  colonne  autri- 
chienne qui  ne  s'attendait  à  combattre  que  le  len- 
demain, et  lui  fit  perdre  huit  mille  hommes. 

ABÈRES,  haronnie  du  Béarn,  possédée  en  1761 
par  la  famille  de  Bordenave. 

ABILLON,  famille  noble  de  Saint-Jean-d'An- 
gely,  d'où  sont  sortis  les  seigneurs  de  Savignac. 
Elle  porte  .•  de  gueules  à  cinq  billetles  d'argent 
couchées  et  posées  l'une  au-dessus  de  Vautre  en 
pal.  Voy.  VArmorial  de  France,  Reg.  I. 

ABINIUS,  divinité  gauloise.  Un  autel  qui  lui 
est  dédié  a  été  trouvé  à  Ville -Vieille ,  près  de 
Châteauneuf,  aux  environs  de  Nice. 

ABISE  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  provençale 
de  Montfort. 

ABLAINSVELLE.  Voy.  ABIINSVELLE. 

ABLANCOURT  (Nicolas  Perbot  d'),  littéra- 
teur, né  le  5  avril  1G06  à  Châlons-sur-Marne,  mort 
le  17  novemt)re  1664.  Élevé  dans  les  croyances  pro- 
testantes, il  leur  sacrifia  plusieurs  fois  sa  fortune. 
Au  reste  l'estime  publique  le  dédommagea.  Il  fut 
de  l'Académie  dès  les  premières  années  (1637),  et 
en  1662  Colbert,  qui  souvent  songeait  plus  au 
mérite  qu'à  la  religion  de  ses  protégés,  le  proposa 
inutilement  cà  Louis  XIV  pour  être  son  historio- 
graphe. Perrot  commença  sa  réputation  littéraire 
en  écrivant  la  préface  de  ÏHonnéte  femme  du  père 
Du  Bosc.  11  acheva  de  l'établir  par  ses  fameuses 
traductions  que  leur  inexactitude  fit  appeler  les 
'belles  infidèles,  mais  que  l'élégance  du  style  fai- 
sait lire.  Il  a  traduit  aussi  Tacite,  César,  Lucien, 
Tliucydide,  les  Stratagèm.es  de  Frontin ,  et,  en 
partie,  la  Description  de  l'Afrique  de  l'Espagnol 
Marmol.  Nous  avons  sur  lui  une  curieuse  Histo- 
riette de  Tallemant  desRéaux. 

ABLANCOURT  (Nicolas  Frémont  d'),  neveu 
du  précédent,  historien,  né  à  Paris  vers  1625, 
mort  à  la  Haye  vers  1694.  Ambassadeur  en  Por- 
tugal, puis  résident  à  Strasbourg,  il  fut  chargé, 
en  1675,  de  négocier  avec  les  magistrats  de  cette 
ville  pour  sa  réunion  à  la  France.  Chassé  par 
la  révocation  de  l'Édit  de  Nantes,  il  se  rendit 
aùprès  du  prince  d'Orange  qui  lui  fit  une  pen- 
sion et  le  nomma  son  historiographe.  —  Mé- 
moires concernant  l'histoire  de  Portugal,  1701, 
in-12. 

ABLEIGES  (Seine-et-Oise),  châtellénie  du  Vexin 
français,  érigée  en  comté  en  décembre  1691,  en 
faveur  de  G.  F.  de  Maupeou. 

ABLICA,  la  Blies,  affluent  de  la  Sarre. 

AELINSVELLE  (Seigneurs  d'),  branche  de  la 


famille  provençale  de  Gantes.  —,  branche  de  la 
famille  d'Hannedouches  (Artois). 

ABLIS,  seigneurie  de  la  Beauce  érigée  en  comté 
en  16.ï8,en  faveur  de  Pierre  Poncet  de  la  Rivière. 

ABIiOlS,  seigneurie  de  Champagne,  possédée 
par  la  maison  de  la  Vieuville. 

ABLON,  seigneurie  de  l'Ile-de-France  (Seine- 
et-Oise).  Henri  IV  y  permit  l'ouverture  d'un 
prêche  calviniste,  qui  fut,  en  1608,  transporté 
à  Saint -Maurice  près  du  pont  de  Charenton.  — 
Seigneurie  de  Normandie  possédée  par  la  famille 
Osmont. 

ABNOBA,  divinité  gauloise  qui  fut  assimilée  à 
Diane  :  ce  nom  était  aussi  celui  de  la  montagne 
où  le  Danube  prend  sa  source. 

ABOILAGE,  ABEILLAGE,  abolagium ,  droit 
par  lequel  le  seigneur  prélevait  une  certaine  quan- 
tité de  miel  sur  les  luches  de  ses  vassaux.  — 
Droit  par  lequel  le  seigneur  justicier  devenait 
possesseur  des  essaims  d'abeilles  non  poursuivis. 

ABOIVREMENT.  Sous  le  nom  à'aboivrement  ou 
abcuvrage  on  désignait  au  moyen  âge  certain  pot- 
de-vin  qui  servait  d'appoint  à  des  marchés,  à  des 
baux  ou  à  des  affiliations  dans  les  compagnies 
privilégiées.  C'est  ainsi  qu'au  xiv°  siècle  le  pré- 
vôt de  Paris  et,  à  son  défaut,  le  receveur  du  roi 
au  Chàtelet  percevait  une  maille  d'or  sur  chaque 
individu  qui  se  faisait  admettre  dans  la  corpora- 
tion des  bouchers. 
ABOLITION  (Lettres  d').  Voy.  Rémission.  _ 
AEON,  maison  du  Dauphiné  d'où  sont  sortis  les 
seigneurs  de  Montfort,  d'Antrais  et  de  Reinier. 
(Voy.  l'Histoire  de  la  noblesse  de  Provence  par 
Artefeuil.) 

ABONDANCE,  seigneurie  d'Artois  possédée 
par  la  maison  de  Créquy. 

ABONBANCE  (N.-D.  d'),  Abundantia,  abbaye 
de  l'ordre  de  Saint-Augustin,  dans  le  Chablais, 
diocèse  de  Genève,  fondée  en  1157. 

ABONDANT,  seigneurie  de  l'Ile-de-France, 
possédée  par  la  famille  du  Bouchet. 

ABONNAGE.  L'abonnage  consistait  pour  le  sei- 
gneur dans  le  droit  de  borner  les  terres  de  ses 
vassaux  ,  et  de  percevoir  à  cette  occasion  une 
certaine  redevance.  On  appelait  aussi  quelquefois 
abonnage,  le  tribut  mis  sur  les  serfs  abonnés. 
—  Voy.  Abonnement. 

ABONNEMENT,  ABONNÉS.  L'abonnement 
caractérisait  la  condition  des  personnes  qui,  pri- 
mitivement taillables  à  merci,  avaient  obtenu  des 
seigneurs  dont  elles  dépendaient  le  privilège, 
gratuit  ou  onéreux,  de  ne  payer  que  des  rede- 
vances limitées  à  certaines  prestations  ou  con- 
verties en  sommes  d'argent  fixes.  L'abonnement 
devint  fort  commun  aux  xn"  et  xm"  siècles,  et 
put  être  considéré  comme  un  pas  vers  l'affran- 
chissement général  des  serfs.— Voy.  Affranchis- 
sement. 

ABOUKIR  (Egypte).  A  l'extrémité  N.  E.  d  une 
plaine  sablonneuse  sur  laquelle  sont  Canope  et 
Alexandrie,  et  à  l'entrée  occidentale  d'un  large 
golfe  qui  finit,  près  de  Rosette,  à  une  des  bouches 
du  Nil,  s'élève  le  hameau  d'Aboukir  qui  adonné 
son  nom  à  deux  batailles. 

1798,  I"'  août  (14  thermidor,  an  vi),  Bataille 
navale.  —  Arrivé  en  Égypte,  Bonaparte  .donna 
ordre  à  Brueys  de  faire  entrer  la  flotte  à  Alexan- 
drie ou  d'occuper  une  position  où,  il  pût  se 
défendre  ;  si  ni  l'une  ni  l'autre  de  ces  alternatives 
n'était  possible,  Brueys  devait  se  rendre  à  Cor- 
fou.  L'élévation  de  la  barre  ne  permettant  pas 
à  l'amiral,  d^entrer  dans  Alexandrie,  la  flotte  fut 
embossée  momentanément  dans  la  rade  d'Abou- 
kir, où  il  espérait  pouvoir  se  défendre.  Le  matin 
du  V  août  1798,  elle  fut  découverte  par  Nel- 
son qui  commença  l'attaque  vers  trois  heures. 


ABRI 


—  5  — 


AGAD 


Brueys  s'était  imaginé  que  la  bataille  n'aurait 
lieu  que  le  lendemain.  Une  partie  de  ses  équi- 
pages était  encore  à  terre  ;  le  branle-bas  de  com- 
Iiat  n'était  fait  sur  aucun  vaisseau,  et  comme  on 
pensait  n'avoir  rien  à  craindre  du  côté  de  la 
terre,  les  batteries  n'étaient  prêtes  que  vers  la 
haute  mer  ;  du  côté  opposé ,  elles  étaient  mas- 
quées et  encombrées  par  tous  les  objets  qui 
avaient  servi  aux  troupes  de  débarquement.  Un 
vaisseau  anglais,  le  Goliath,  ayant  réussi  k  passer 
entre  le  rivage  et  le  Conquérant,  son  exemple 
fut  imité  par  quatre  autres  vaisseaux  anglais,  tan- 
dis que  Nelson  à  la  tète  de  six  navires  plaçait  ainsi 
les  neuf  premiers  bâtiments  français  entre  deux 
feux.  En  même  temps ,  le  Leander,  s'interpo- 
sant  à  travers  la  ligne  d'embossage,  la  coupa  de 
toute  communication  avec  le  reste  de  la  flotte. 
Malgré  leur  désavantage,  les  Français  se  battirent 
héroïquement.  A  dix  heures,  l'Orient,  vaisseau 
amiral,  sauta;  vers  minuit,  la  défaite  des  Fran- 
çais était  complète.  Villeneuve  qui  commandait 
la  gauche ,  au  lieu  d'aller  au  secours  de  Brueys 
et  de  répéter  contre  les  Anglais  leur  propre  ma- 
nœuvre, en  les  mettant  à  leur  tour  entre  deux 
feux,  attendit  des  ordres  dont  le  signal  lui  échappa, 
et  enfin,  coupant  les  câbles  de  ses  ancres,  se  re- 
tira avec  deux  vaisseaux  et  deux  frégates  à  Malte. 
Les  Français  avaient  perdu  trois  vaisseaux  dé- 
truits, et  neuf  pris  par  l'ennemi.  L'artillerie  de 
siège  et  toutes  les  munitions  que  portait  la 
flotte  étaient  lenglouties,  et  les  communications 
entre  l'Égypte  et  la  France  interceptées.  Les  An- 
glais nomment  leur  victoire  la  bataille  du  Nil. 

1799,  25  juillet  (7  thermidor  an  vu),  Bataille 
sur  terre.  Voy.  Canope.  —  Les  Anglais  avaient 
transporté,  de  Rhodes  en  Egypte,  une  armée  de 
janissaires.  Cette  armée ,  débarquée  sur  la  pres- 
qu'île d'Aboukir,  le  11  juillet,  s'empara  du  fort 
d'Aboukir  et  s'y  établit  sous  le  canon  de  sir  Sid- 
ney  Smith,  tirant  une  ligne  fortifiée  qui  allait 
du  lac  Maadieh  à  la  mer.  Bonaparte  arrivé,  le  23, 
à  Alexandrie,  se  rendit,  le  25,  en  vue  de  la  pre- 
mière ligne  turque  et  se  résolut  à  l'attaquer  im- 
médiatement. Elle  fut  enlevée  et  ses  défenseurs 
furent  tués  par  la  mitraille  ou  jetés  à  l'eau.  Quand 
les  troupes  eurent  pris  quelques  heures  de  repos, 
Bonaparte  les  conduisit  contre  la  seconde  ligne  ; 
mais  le  feu  des  canonnières  anglaises  se  joignit 
à  celui  de  l'artillerie  turque  et  l'attaque  était 
repoussée  sur  tous  les  points  quand  les  janis- 
saires, entraînés  par  l'habitude,  se  jetèrent  hors 
de  leurs  retranchements,  pour  aller  couper  la 
tête  des  morts.  Bonaparte,  saisissant  ce  mo- 
ment, fit  donner  sa  réserve  ;  les  fuyards  se  ral- 
lièrent, et  les  fortifications,  qui  se  trouvaient 
momentanément  presque  abandonnées,  furent 
prises  et  enlevées  sur  tous  les  points.  La  plus 
grande  partie  des  Janissaires  se  trouvèrent  cernés 
et  périrent  dans  les  flots.  Toute  l'armée  turque 
était  prisonnière  ou  détruite  après  un  combat  de 
quelques  heures. 

_  ABOVILLE  (François-Marie,  comte  d'),  général 
d'artillerie,  sénateur,  pair  de  France,  né  à  Brest 
le  23  janvier  1730,  mort  en  1819.  —  Son  fils  aîné, 
Auguste-Gabriel,  général,  né  en  1773,  mort  en 
1820. 

ABOYEUR  (Le  citoyen), pseudonyme  de  Cressy. 

ABRAM  (Nicolas),  jésuite,  érudit  né  en  1589 
à  Xaronval  (Vosges),  mort  à  Pont- a- Mousson  le 
7  septembre  1655. 

ABRANTÉS.  Voy.  JuNOT. 

ABREGEMENT   DE  FIEF.  Voy.  AMORTISSE- 
MENT, Fief,  Kranc-Fief,  Hommage. 
_  ABRIAL  (André-Joseph,  comte),  homme  poli- 
tique, né  à  Annonay  (Ardèche),  le  19  mars  1750, 
mort  à  Paris  le  14  novembre  1828.  Il  fut  chargé 


(1800)  d'organiser  la  république  parthénopéenne, 
et  devint  ensuite  ministre  de  la  justice,  sénateur 
et  pair  de  France. 

ABRINCA,  Avranches  (Manche). 

ABBRINCATXJI,  peuple  de  la  Celtique  dont  le 
nom  ne  paraît  pour  la  première  fois  que  150  ans 
après  la  conquête  romaine;  on  croit  qu'il  s'ap- 
pelait auparavant  Ambibari,  faisait  partie  de  la 
confédération  armoricaine ,  était  situé  entre  les 
Curiosolitœ,  les  Rhedones  et  les  Unclli,  et  que 
ces  derniers  le  comptaient  au  nombre  de  leurs 
clients.  La  capitale  des  A  brincatui  a  pu  avoir  pour 
premier  nom  Ingena.  Leur  territoire  (  l'Avran- 
chin),  après  avoir  fait  partie  de  la  Gaule  Chevelue 
(50  av.  J.  C.)  fut,  lorsque  Auguste  réorganisa  la 
Gaule  ,  mis  dans  la  province  impériale  lyonnaise 
(28  av.  J.  C.) ,  et  à  la  fin  du  iv"  siècle  il^  forma 
la  troisième  des  sept  cités  qui  composaient  la 
Lyonnaise  Seconde. 

ABSIE-en-Gàtine  (N.-D.  de  1'),  Absia,  en  Poitou, 
diocèse  de  la  Rochelle,  abbaye  de  bénédictins,, 
fondée  vers  1120. 

ABSOLU  (Jeudi), ou  Jour  de  l'Absoute,  Abso- 
luta  dies,  le  jeudi  saint.  Ce  jour-là  dans  l'an- 
cienne Église  on  absolvait  les  pénitents  publics. 

ABSTRACTEUR  DE  QUINTESSENCE  (L'), 
pseudonyme  de  Fr.  Rabelais. 

ABUCINI  PORTUS,  Port-sur-Saône  (Haute- 
Saône)  . 

ABUNDANCE  (Jehan  d'),  pseudonyme  d'un 
écrivain  dont  on  ignore  le  vrai  nom  et  qui  mourut 
vers  1540.  On  a  de  lui  des  Mystères,  des  Moralités 
et  des  Farces  qui  sont  très-rares.  Dans  La  Farce 
Nouvelle  de  la  Cornette  (1545  et  1829,  in-16) ,  il 
prend  les  titres  de  «  bazochien  et  notaire  royal 
du  Pont-Saint-Esprit.  »  11  a  adopté  aussi  le  pseu- 
donyme de  Maître  Tyburce. 

ABUNDIACUS,  Annay. 

ABUS  (Appel  comme  d').  C'était  l'appel  qu'on 
interjetait  au  parlement  des  sentences  des  juges 
ecclésiastiques,  quand  ces  sentences  empiétaient 
sur  les  droits  de  la  puissance  séculière  ou  vio- 
laient les  canons  et  la  discipline  de  l'Église. 

ABZAC,  ancienne  maison  du  Périgord  d'où 
sont  sortis  les  seigneurs  de  La  Douze,  de  Reillac, 
de  Maillac,  de  Villars-Saint-Pardoux  et  de  Pressac. 

Les  armes  sont  :  d'azur  à  dix  besans  d'or,  3, 
3-3  et  I.  (Voy.  le  Registre  II  de  l'Armoriai  de 
France.) 

ACADÉMIE  CELTIQUE.  Voy.  ANTIQUAIRES. 

ACADÉMIE  D'ARCHITECTURE.  Elle  fut  éta- 
blie le  30  novembre  1671  par  Colbert,  mais  ne  fut 
autorisée  par  lettres  patentes  qu'en  février  1717. 
Suivant  ses  statuts,  elle  était  placée  sous  la  pro- 
tection du  roi  et  recevait  ses  ordres  par  le  surin- 
tendant des  bâtiments.  Elle  était  composée  de 
deux  classes  :  la  première  comprenait  dix  archi- 
tectes ,  un  professeur  et  un  secrétaire  ;  la  se- 
conde douze  architectes.  Tous  devaient  séjourner 
à  Paris,  et  ceux  de  la  première  classe,  qui  seuls 
portaient  le  titre  d'architectes  du  roi,  ne  pou- 
vaient exercer  les  fonctions  d'entrepreneurs  qui 
étaient  permises  aux  membres  de  la  seconde  classe 
pour  les  bâtiments  du  roi  seulement.  Pour  rera- 
plir  les  vacancesdela  première  classe,  l'Académie 
présentait  au  roi  trois  membres  de  la  seconde 
classe  sur  lesquels  il  en  choisissait  un.  Les  mem- 
bres de  la  seconde  classe  étaient  de  même  choisis 
par  le  roi  sur  une  liste  de  trois  candidats  proposée 
par  l'académie.  Les  séances  avaient  lieu  le  lundi, 
sauf  pendant  le  temps  des  vacances  qui  duraient 
du  8  septembre  au  11  novembre.  Le  professeur 
était  perpétuel,  et  devait  faire  deux  jours  par  se- 
maine un  cours  public. 

Il  y  avait  en  outre  huit  élèves  nommés  par 
l'Académie,  et  tous  les  ans  on  leur  distribuait  deux 


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médailles,  l'une  d'or  pour  le  premier  prix,  l'autre 
d'argent  pour  le  second.  Le  premier  prix  était 
envoyé  à  Rome.  Chacun  des  membres  de  la  pre- 
mière classe  recevait  pour  droit  de  présence  aux 
assemblées  un  louis  de  onze  francs. 

De  nouveaux  statuts  furent  donnés  à  l'Académie 
par  des  lettres  patentes  de  novembre  1775.  Elle  fut 
dès  lors  composée  1'  d'académiciens  architectes 
divisés  en  deux  classes  ayant  chacune  seize  mem- 
bres, plus  un  directeur  appartenant  à  la  pre- 
mière ;  2°  d'honoraires  associés  libres  au  nombre 
de  six;  3°  de  correspondants  ou  associés  étrangers 
et  regnicoles  au  nombre  de  douze,  etc.  Le  texte 
de  ces  statuts  se  trouve  dans  les  tomes  XXI  et 
XXIII  du  Recueil  des  anciennes  lois  françaises, 
par  Isambert. 

L'Académie  d'architecture  fut  supprimée  en  1 793, 
et  comprise  dans  la  classe,  puis  dans  l'Académie 
des  Beaux-Arts  lors  de  la  réorganisation  de  l'In- 
stitut. (Voy.  Institut.)  Elle  se  composa  à  l'origine 
des  huit  membres  suivants  :  F.  Blondel,  Le  Vau, 
Libéral  Bruand,  Daniel  Gittard,  Ant.  Le  Paultre, 
P.  Mignard,  d'Orbay,  A.  Félibien. 

Voici  maintenant  la  liste,  par  ordre  de  réception, 
des  membres  admis  depuis  1672,  liste  que  nous 
empruntons,  en  l'abrégeant,  SlH  Dictionnaire  en- 
cyclopédique de  l'Histoire  de  France ,  par  Ph.  Le 
Bas. 

1673,  Claude  Perrault.  —  1675,  Jules-Kardouin 
Mansard.  —  1678,  La  Motte  Coquart.  —  1680, 
Daucour.  —  Gobert.  —  1681,  André  Lenôtre.  — 
1685,  Pierre  Bullet.  —  1687,  de  la  Hyre.  —  Ro- 
bert de  Cotte.  —  1694,  Antoine  Desgodets.  — 1696, 
Jean-François  Félibien  fils.  —  1698,  Lemaistre. 

—  1699-  Jacques  Gabriel,  le  père.  —  Gobert.  — 
Pierre  Lambert.  —  Cailleteau  ,  dit  l'Assurance. 

—  A.  Mollet.  —  Delisle-Mansard.  —  Delespine.— 
Mathieu. —  Lemaistre  fils.  —  J.  B.  Bullet.  —  Jacq. 
Bruand.  —  Cochery.  —  Gittard  fils.  —  1700, 
Rivet.  —  Poictevin. 

1702,  Prévost.  —  1705,  d'Orbay,  fils.  —  1706, 
de  la  Hyre,  fils.  —  1707,  Aubert.  —1708,  d'Ulin. 

—  1 709,  Boffrand.— 171 1,  Jules-Robert  de  Cotte.— 
1715,  Lécuyer.  —  1716,  Jean  Beausire.  —  1717, 
Desgotz.  —  Jossenay.  —  Tannevot.  — 1718,  André- 
Armand  Mollet.  —  1720,  Hardouin.  — De  La  Guê- 
pière. —  Le  Roux. — 1723,  l'Assurance,  fils,  — De 
Vigny,  démissionnaire,  1758.  — 1724,  Jean-Charles 
Garnier,  seigneur  d'Isle,  contrôleur  général  des 
bâtiments  et  manufactures. —  1725,  Aubert. —  De 
Cotte,  frère  de  Robert.  —  Billaudel. — 1728,  de  La 
Rue.  —  Jacques-Ange  Gabriel,  fils  de  Jacques.  — 
Jean  Courtonne.  —  De  Villeneuve.  —  Le  Grand.  — 
Benoist.  —  Jean-François  Blondel,  frère  de  Fran- 
çois. —  Contant  d'Ivry.  —  De  Lespée  l'ainé.  — 
1730,  l'abbé  Camus.  —  Vinage.  —  1732,  Jean- 
Michel  Chevotet.  —  Beausire,  fils  aîné.  —  1734, 
de  Luzy.  —  Mollet,  petit-fils.  —  1735,  Lécuyer. 

—  Simonnet.  —  Loriot.  —  Jacques-Hardouin 
Mansard.  —  1737,  Aubry  Guillot.  —  1739,  Godot. 

—  1740,  J.  B.  A.  Beausire,  fils,  le  jeune. —  1741, 
Pierre-Etienne  Le  Bon.  —  Tannevot.  —  17^, 
Cartaud.  —  Ledreux.  —  1747,  de  Lespée,  le  jeune. 

—  1749,  Jacques-Germain  Soufflot.  —  1755, 
Hazon.  —  Frauque.  —  Nicolas  Potain.  —  Maxi- 
milien  Brébion.  —  Le  Franc  d'Estrichy.  —  Le 
Carpentier.  —  Jacques- François  Blondel,  fils  de 
Jean-François.  —  1756,  Mofanzel.  —  1757,  Hu- 
peau.— 17°58,  Jean-Rodolphe  Perronet. —  Rousset. 

—  Pluyette.  —  Julien-David  Le  Roy,  —  1762, 
Moreau.  —  Coustou.  —  Desmaisons.  —  Belicard. 
Etienne-Louis  Boullée.  —  l''63,  Gabriel  jeune, 
contrôleur  des  bâtiments  du  roi.  —  1765,  Rege- 
mortes,  le  jeune,  ingénieur.  —  1767,  Marie-Jo- 
seph Peyre,  l'aîné.  —  Charles  de  Wailly.  — 
1768,  de  Lestrade.  —  Michel-Jean  Sedaine.  — 


Mauduit.  —  1769,  Trouard,  père.  —  1770,  Jean- 
François-Thérèse  Chalgrin.  —  1771,  Nicolas  Jar- 
din. —  1773,  Charles-Axel  Guillaumot.  —  Ledoux. 

—  Guillaume  Couture.  —  1774.  Jean-René  Billau- 
del. —  Jacques  Gondouin.  —  1775,  Mique.  — 

1776,  Mathurin  Cherpitel,  —  Jean-François  Heur- 
tier.  —  Bélisard.  —  Jacques-Denis  Antoine.  — 

1777,  Antoine-François  Peyre,  le  jeune.  —  1780, 
Pierre-Adrien  Paris.  —  1781,  Alexandre-Théodore 
Brongniart.  —  1784,  Jean-Arnaud  Raymond.  — 
1785,  Antoine-Joseph  Debourge.  —  1786,  Bernard 
Poyet.  —  1791,  Darnaudin.  —  1792,  Jean-Augus- 
tin Renard. 

Directeurs.  —  1672,   François  Blondel.  — 
1687,  Robert  de  Cotte.  —  1736,  Jacques  Gabriel. 

—  1743,  Jacques- Ange  Gabriel.  —  1783-1793, 
Mique. 

Professeurs.  —  1672,  François  Blondel.  — 
1687,  De  la  Hyre,  père.  —  1718,' de  la  Hyre,  fils. 

—  1719,  Desgodets.  —  1728,  Bruand,  fils,  démis- 
sionnaire. —  1730,  Leroux,  adjoint  à  Bruand.  — 
Courtonne,  remplace  Bruand.  —  L'abbé  Camus, 
prof,  de  géométrie.  — 1739,  Jossenay.  — 1748,  Lo- 
riot, professeur  d'architecture.  —  1762,  Jacques- 
François  Blondel.  — 1768,  Mauduit.  — 1774.  David 
Le  Roy.  —  1776,  Bossut.  —  1792,  Rieux. 

Secrétaires.  —  1672,  Félibien.  —  1702,  l'abbé 
Prévost.  —  1718,  Félibien,  fils.  —  1733,  l'abbé 
Camus.  — 1768,  Sedaine. 
Historiographe.  —  1762,  Le  Roy. 
ACADÉMIE  DE  CHIRURGIE.  Elle  fut  fondée 
en  1731,  grâce  aux  soins  de  Maréchal,  premier 
chirurgien  du  roi,  et  de  son  successeur  désigné, 
l'illustre  La  Peyronie.  Elle  se  composa  d'abord  de 
soixante-dix  membres  dont  le  choix  avait  été  ap- 
prouvé par  le  roi.  Son  établissement  fut  confirmé 
par  des  lettres  patentes  en  date  du  2  juillet  1748. 
Un  nouveau  règlement  lui  fut  donné  par  le  roi 
le  18  mars  1751.  Elle  fut  alors  divisée  en  quatre 
classes  :  la  première  de  quarante  membres  appelés 
les  conseillers  du  comité;  la  seconde  de  vingt  mem- 
bres, dits  les  adjoints  au  comité;  la  troisième  de 
tous  les  maîtres  en  chirurgie  de  Paris,  ne  faisant 
pas  partie  des  deux  premières  classes,  et  ayant  le 
titre  d'académiciens  libres;  la  quatrième  classe, 
celle  d'associés,  se  composait  de  Français  et  d'é- 
trangers. La  Peyronie,  par  son  testament,  lui  lé- 
gua de  quoi  fournir  aux  jetons  de  présence  des 
quarante  académiciens  de  la  première  classe,  à 
un  prix  annuel  de  500  fr.  et  aux  émoluments  d'un 
secrétaire  perpétuel.  Supprimée  en  1793,  elle  fut 
réorganisée  en  1820.  —  Voy.  Chirurgiens. 

ACADÉMIE  DE  DANSE.  Elle  fut  établie  par 
lettres  patentes  de  mars  1661.  Le  nombre  des 
membres  était  fixé  à  treize,  et  ils  pouvaient  en- 
seigner la  danse,  eux  et  leurs  enfants,  sans  lettres 
de  maîtrise.  Tous  les  samedis  deux  d'entre  eux 
faisaient  un  cours  public  de  danse. 

ACADÉMIE  D'ÉCRITURE.  La  communauté 
des  écrivains-jurés  (voy.  ce  mot)  fut  érigée  en 
académie  par  lettres  patentes  de  décembre  1727, 
mais  elle  ne  tint  une  séance  d'ouverture  que  le 
25  février  1762.  Elle  se  composait  de  douze  mem- 
bres. 

ACADÉMIE  DE  FRANCE  A  ROME.  Elle  fut 
fondée  en  1666  par  Colbert,  et  était  destinée  à 
recevoir  des  jeunes  gens  qui  venaient  y  compléter 
leur  éducation  artistique.  En  1684  il  fut  décidé 
qu'on  y  enverrait  les  élèves  qui  auraient  remporté 
les  grands  prix  de  peinture,  de  sculpture  et  d'archi- 
tecture. Depuis  la  réorganisation  de  l'Institut,  on 
ajouta  à  ces  prix  celui  de  gravure  en  taille-douce 
(1804)  donné  tous  les  deux  ans,  et  ceux  de  gra- 
vure en  médaille  et  pierre  fine  (1805),  de  paysage 
historique  (1816)  décernés  tous  les  quatre  ans.  Le 
prix  de  musique  est  donné  tous  les  ans.  Jusqu'au 


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moment  où  un  décret  (1863)  enleva  à  l'Académie 
des  Beaux-Arts  le  jugement  des  concours,  les  lau- 
réats pensionnaires  passaient  cinq  années  à  Rome, 
à  l'exception  des  musiciens  qui  séjournaient  deux 
ans  en  Italie,  un  an  en  Allemagne  et  deux  ans  à 
Paris. 

L'académie  installée  d'abord  dans  un  palais 
voisin  du  théâtre  de  l'Argeniine,  puis  en  1700  dans 
un  autre  palais  en  face  le  palais  Doria,  occupe 
depuis  1800  la  Villa  Médicis. 

La  surveillance  de  l'administration  de  l'acadé- 
mie était  et  est  encore  confiée  à  un  directeur. 
Voici  la  liste  de  ceux  qui  ont  occupé  cette  impor- 
tante position.  11  y  a  une  lacune  de  1689  à  169v); 
peut-être,  ce  que  l'on  n'a  pas  encore  remarqué, 
s'explique-t-elle  par  ce  fait  que  dans  l'édit  de 
novembre  1676  portant  union  de  l'académie  de 
peinture  et  de  sculpture  de  France  à  l'académie 
de  Saint-Luc,  à  Rome,  il  est  dit  (art.  2),  que 
«ceux  qui  auront  acquis  la  première  dignité  en 
l'académie  de  Rome  pourront  être  admis ,  par  un 
acte  de  concession,  à  la  qualité  de  recteurs  de 
l'académie  royale  de  France,  et  en  cette  qua- 
lité ils  pourront  agir  dans  l'académie  française 
établie  à  Rome,  en  cas  de  maladie  ou  d'absence 
du  directeur  français,  pourvu  qu'ils  aient  aupa- 
ravant prêté  serment  entre  les  mains  de  M.  l'am- 
bassadeur de  France,  de  servir  fidèlement  le  roi, 
et  d'observer  les  statuts  de  l'académie  de  France, 
Jl  est  donc  fort  probable  que  de  1689  à  1699, 
époque  qui  correspond  à  peu  près  à  la  guerre  que 
termina  la  paix  de  Ryswick  (1688-1697),  l'acadé- 
mie fut  dirigée  par  un  membre  de  l'Académie  de 
Saint -Luc. 

1666,  Érard.  —  1672,  Coypel.  —  1675,  Êrard 
pour  la  2'  fois. 
1689-1699,  lacune. 

1699,  Houasse.  —  1704,  Poerson.— 1724,  Wleu- 
ghels.  —  1738,  de  Troy.  —  1751,  Natoire.  —  1774, 
Hallé,  par  intérim. — 1774,  Vien.— 1781,  de  Lagre- 
née  aîné.—  1787, IMénageot.— 1792,  Suvée.— 1807, 
Paris,  archit.  — 1808,  Letbière.  — 1817,  Thévenin. 
—1822,  Guérin.  —  1828,  Horace  Vernet.  —  1834, 
Ingres.  —  1840,  Scbnetz.  —  1847,  Alaux.  —  1852, 
Schnetz.  — 1866,  Rohert-FIeury.  —  1866,  Hébert. 

ACADÉMIE  DE  MARINE.  Elle  avait  été  éta- 
blie à  Brest,  par  Louis  XV,  le  30  juillet  1752.  Elle 
se  composait  de  12  académiciens  honoraires,  de 
9  associés ,  de  25  académiciens  ordinaires,  d'un 
surnuméraire  ordinaire,  d'un  ordinaire  vétéran, 
de  24  adjoints,  et  de  7  correspondants.  Le  direc- 
teur était  le  ministre  de  la  marine.  —  La  liste  de 
ses  membres  se  trouve  dans  VÉtat  de  la  marine, 
qui  s'imprimait  chaque  année. 

ACADÉMIE  DE  MÉDECINE.  Une  société 
royale  de  médecine  avait  été  instituée  à  Paris  par 
Louis  XVI,  en  août  1778,  malgré  la  violente  op- 
position de  la  Faculté  de  Paris.  Elle  fut  supprimée 
en  1793.  Rétablie  sous  le  titre  d'Académie  de  mé- 
decine par  ordonnance  royale  du  20  décembre 
1820,  elle  fut  définitivement  organisée  le  28  octobre 
1829.  Elle  se  compose  de  100  membres  titulaires 
et  est  divisée  en  onze  sections  ;  1°  d'anatomie  et 
de  physiologie;  2°  de  pathologie  médicale  ;  3°  de 
pathologie  chirurgicale;  4»  de  thérapeutique  et 
d'histoire  naturelle  médicale;  5"  de  médecine 
opératoire  ;  6»  d'anatomie  pathologique  ;  7»  d'ac- 
couchements ;  8°  d'hygiène  publique,  médecine 
légale  et  police  médicale  ;  9°  de  médecine  vété- 
rinaire ;  10°  de  physique  et  chimie  médicales; 
11°  de  pharmacie. 

ACADÉMIE  DE  MUSIQUE.  Voy.  OPÉRA.. 

ACADÉMIE  DE  PEINTURE  ET  SCULP- 
TURE. 11  n'y  a  pas,  à  ce  que  nous  croyons,  d'a- 
cadémie dont  la  création  ait  été  plus  laborieuse  et 
plus  entourée  d'obstacles  de  tout  genre.  En  1647, 


les  maîtres  peintres  et  sculpteurs  de  Paris,  ayant 
voulu  faire  interdire,  par  la  cour  des  Aides,  aux 
peintres  et  aux  sculpteurs  de  la  maison  du  roi  et 
de  la  reine,  d'exercer  leur  art,  le  Brun  s'entendit 
avec  ceux-ci,  et  secondés  par  un  amateur,  Martin 
de  Gharmois,  secrétaire  du  maréchal  de  Schom- 
berg,  ils  obtinrent,  le  20  janvier  1648,  un  arrêt 
du  conseil  qui  autorisa  l'établissement  d'une  aca- 
démie royale  ou  école  de  peinture  et  de  sculp- 
ture. Les  statuts  furent  confirmés  par  lettres  pa- 
tentes de  février  1648.  L'académie  se  composait 
d'abord  de  douze  membres,  dits  anciens,  et  de 
deux  syndics.  Plus  tard  (1649),  'elle  s'adjoignit 
onze  académiciens;  mais  les  maîtres  peintres  ne 
se  tinrent  pas  pour  battus  et  firent  même  saisir 
(mars  1649)  quelques  tableaux  exposés  par  un 
des  académiciens,  et  pour  faire  concurrence  à  une 
école  publique  ouverte  par  ceux-ci,  ils  en  ouvri- 
rent de  leur  côté  une  ,  qu'ils  furent  obligés  de 
fermer  au  bout  de  quelques  mois.  Une  fusion  en- 
tre les  deux  compagnies  eut  lieu  le  4  août  1651 , 
mais  cette  réunion  ne  fit  qu'augmenter  les  dissen- 
sions entre  les  parties,  et  la  rupture  définitive 
éclata  après  la  séance  du  3  juillet  1655,  où  furent 
lues  les  lettres  patentes  consacrant  l'établissement 
de  l'Académie.  —  En  août  1675,  un  édit  de 
LouisXIV  déclara  l'union  de  cette  compagnie  à  l'aca- 
démie de  St-Luc  à  Rome.  Le  texte  en  est  fort  cu- 
rieux. —  L'académie ,  après  avoir  erré  plusieurs 
années  de  logement  en  logement,  fut  installée  au 
Louvre  en  1656.  Mais  les  locaux  qu'on  avait  mis 
à  sa  disposition  ayant  été  donnés  à  l'imprimerie 
royale  (1661),  on  iui  abandonna  la  galerie  du  pa- 
lais Brion,  qui  faisait  partie  du  Palais-Royal.  Elle 
y  resta  jusqu'en  février  1692  où  elle  fut  trans- 
férée au  vieux  Louvre. 

L'académie  se  composait  d'un  protecteur,  d'un 
vice-protecteur,  d'un  directeur,  d'un  chancelier, 
de  quatre  recteurs,  de  quatre  adjoints  à  recteurs, 
de  quatorze  professeurs,  de  huit  professeurs  ad- 
joints, d'un  trésorier,  d'un  secrétaire  perpétuel, 
d'académiciens  conseillers  divisés  en  trois  classes. 
Le  nombre  des  membres  était  illimité,  et  les  fem- 
mes étaient  admises.  Elle  fut  supprimée  en  1793, 
et  en  1795,  réunie  à  l'académie  d'architecture, 
elle  forma  la  4°  classe  de  l'Institut.  —  Voy.  In- 
stitut. 

L'histoire  fort  accidentée  de  sa  fondation,  écrite 
par  l'un  de  ses  premiers  membres,  Henri  Teste- 
lin,  a  été  publiée  dans  la  Bibliothèque  el-évirienne, 
par  M.  A.  de  Montaiglon,  1853,  2  vol.  in-18. 

Voici,  en  l'abrégeant,  d'après  le  Dictionnaire 
encyclopédique  de  l'Histoire  de  France ,  par  Ph. 
le  Bas ,  la  liste  complète  des  membres  de  cette 
académie,  depuis  sa  fondation  jusqu'en  1793. 

Les  22  membres  fondateurs  étaient  :  Anciens  : 
Ch.  Lebrun,  G.  Errard,  Séb.  Bourdon,  Laurent  de 
la  Hyre,  J.  Sarrazin,  Mich.  Gorneille,  P.  Perrier, 
H.  de  Beaubrun,  Eust.  le  Sueur,  Juste  d'Egmont, 
Gérard  Van  Osptal,  Sim.  Guillain  ;  Académiciens  : 
L.  du  Guernier,  L.  E.  Ferdinand,  L.  de  BouUongne, 
H.  Mauperché,  Hans,  L.  Testelin^  Gérard  Gosuin, 
Th.  Pinagier,  Samuel  Bernard. 

Les  membres  admis  depuis  1648  sont  les  sui- 
vants, dans  l'ordre  de  leur  réception  : 

1648,  Gilbert  de  Sève.  —  Ph.  de  Champagne. 
—  Henri  Testelin  (exclu  comme  protestant,  le 
10  octobre  1681).  —  Mathieu  Montagne  ou  de  la 
Plate-Montagne.  —  Gilles  Guérin.  —  Louis  Le  Bi- 
cheur. —  Romain. —  Louis  Le  Nain  l'aîné. — Ant. 
Le  Nain,  dit  le  Chevalier.  —  1651,  Charles  Poer- 
son.—Baugin, destitué  le  2  janvier  1655.— Claude 
Vignon.  —  Philippe  de  Buyster.  —  Charles  de 
Beaubrun.  —  Abrah.  Bosse  (exclu  le  24  novehibre 
1666).— François  Quatroulx.— 1653,  Herman  Van 
S-ffanevelt.  —  1654,  Pierre  Ant.  Le  Moyne.  — 


AGAD 


-  8  — 


AGAD 


1655,  Antoine  Ratabon,  surintendant  des  bâti- 
ments du  roi ,  directeur  de  l'Académie.  — 
1657,  François  Girardon. — Thomas  Regnaudin. 

—  Gaspard  de  Marsy.  —  François  Le  Maire.  — 
1659,  Ant.  Paillet.  —  Hilaire  Pader.  —  1660,  Mi- 
chel Lance.  —  Pierre  Rabon.  —  Jean  Michelin 
(destitué  comme  protestant  le  10  octobre  1681). — 
1661,  Pierre-Simon  Jaillot  (destitué  le  27  octobre 
1673).—  Jacq.  Buirette. —  1662,  Jacq.  Rousseau.— 
Etienne  Migon.— 1663,  Jacq.  VanLoo. —  Roland  Le 
Fèvre,  dit  Le  Fèvre  de  Venise  (exclu  le  14  mars 
1665).— Nicolas  Mignard.— Jean  Nocret.— Michel 
Dorigny.  —  Thibaut  Poissant.  —  Nie.  Loyr.  —  Noël 
Coypel.  —  Claude  Le  Fèvre.  —  Franc.  Tortebat. 

—  Louis  Lerambert.  — Noël  Ouillerier. —  Nicolas 
Dumonstier.  —  Henri  Gissey.  —  Zacharie  Heince. 

—  Catherine  du  Chemin.  —  Issac  Moillon. — Pierre 
de  Sève,  le  puîné.  —  Gilles  Rousselet.  —  Franç. 
Chauveau.  —  J.  B.  de  Champaigne. —  Nicolas  de 
Plate-Montagne.  —  Êtienne  Villequin.  —  Fran- 
cesco-Maria  Borzon.  —  Macé.  —  Ant.  Berthel- 
lemy.  —  Pierre  du  Guernier. —  1663,  J.  B.  Blan- 
chard, dit  l'oncle.  —  Simon  François,  dit  François 
de  Tours.  —  Pierre  Van  Schuppen.  —  Grégoire 
Huret.  —  Charles  du  Parc.  —  Baudouin  Yvart. 

—  Daret  de  Cazeneuve.  —  Guill.  Chasteau.  — 
1664,  Pierre  Paupelier.  —  Simon  Laminoy.  — 
Jean  du  Bois.  —  Philippus  Vleughels.  —  Simon 
Renard  de  Saint-André.  —  Jacques  Bailly.  — 
Guill.  Vallet.  —  Ét.  Picart.  —  Ant.  Mathieu.  — 
Pierre  Dupuy.  —  Claude  Hiiilliot.  —  Nicolas  Le- 
gendre. — Jacques  Houzeau. — Jacques  Fouel. —  Le 
Dart. — 1665,  Gabriel  Blanchart,  dit  le  neveu. — De- 
nis Parmentier.  —  Ch.  Dufresne  de  Postel.  — 
Abrah.  Genoels.  —  George  Charmeton.  —  Pierre 
Sarrazin.  —  Louis  de  Nameur.  —  Benoît  Masson. 

—  Jean  Warin. —  J.  B.  Monnoyer  dit  Baptiste. — 
1666,  Ant.  Bouzonnet,  dit  Stella.  —  Pierre  Le- 
gros.  —  1667,  Jacques  Gervaise.  —  Laurent  Ma- 
gnier.  —  Etienne  le  Hongre.  —  Claude-ï'ranç. 
Vignon.  —  Pierre  Hutinot.  —  1668,  Michel  An- 
guier.  —  Pierre  Mazeline.  —  1669,  Genev.  de 
Boullongne.  —  Madel.  de  BouUongne.  — 1670,  Ch. 
Hérault.  —  Jacques  ou  Claude  Friquet.  —  Vau- 
roze.  —  Bertholomé  Flemael,  dit  Berthollet.  — 
Gérard  Léonard  Herrard.  —  Israël  Silvestre.  — 
1671,  Michel  Corneille  l'aîné.  —  Martin  Desjar- 
dins. —  Nicolas  Hallier.  —  16V2,  Jean  Garnier. 

—  Nicasius  Bernaert.  —  Mathieu  Lespagnandelle. 

—  Pierre  Bourguignon.  —  Jean  Raon.  —  Paul 
Mignard.  —  Philippe  l'Allemant.  —  Élisab. -So- 
phie Chéron. — Sébastien  Le  Clerc. — Jean  Cotelle. 

—  1673,  Balthazar  Marsy  le  jeune.  —  Nicolas 
Heude  (exclu  le  30  janvier  1682).  —  René-Antoine 
Houasse.  —  François  Van  Der  Meulen.  —  Nicolas 
Baudesson.  —  Charles  Armand.  —  1673,  Ch.  de 
la  Fosse.  —  Pierre  Lombard.  —  1674,  Gérard  Au- 
dran,  dit  l'oncle.  —  Jean  Forest  (exclu  comme 
protestant,  et  réintégré  le  25  avril  1699).  —  Jean 
Nocret.  —  François  de  Troy.  —  Pierre  Monier.  — 
1675,  Jean  Corneille,  dit  le  jeune.  —  Franç.  Bon- 
nemer.  —  Claude  Audran.  —  Jean  Jouvenet.  — 
George  Focus.  —  D'Agar  (exclu  comme  protestant 
en  1682).  —  Jean  Ecman.  —  Figer.  —  Étienne 
Baudet.  —  Martin  Lambert.  —  1676 ,  Louis  le 
Conte.  —  Guill.  de  Froidemoritagne.  —  Franç. 
l'EspingoIas  (exclu  le  6  nov.  1674).  — Ant.  Coyzë- 
vox.  —  Thomas  Blanchet.  —  J.  B.  Tubi,  dit  Bap- 
tiste le  Romain.  —  Marc  Nattier.  —  Anne  Renée 
Strésor.  —  Domenico  Guidi.  —  Ch. -Franç.  Ché- 
ron. —  Joseph  Parrocel.  —  1 677 ,  Florent-Richard 
de  la  Marre.  —  Gérard  Edelinck.  —  Jean  le  Pau- 
tre.  —  Jean  Hellart.  —  Isaac  de  la  Croix.  —  Bon 
de  Boullongne  l'aîné.  —  Allégrain.  —  1678,  Alexis 
Loyr.  —  Le  Conte.  —  François  Verdier.  —  1679, 
Antoine  Masson.  —  Louis  Licherie.  —  1680,  Louis 


Joblot.  —  Philippe  Magnier.  —  Henri  Gascar.  — 
Dorothée  Masse,  sculpteuse  en  bois.  —  1681,  Jean 
le  Moyne.  —  Anselme  Flamen.  —  Corneille  Van 
Clève.  —  Jean-Charles-Donat  Van  Beecq.  —  Nico- 
las Rabon.  —  Charles  Beville.  —  Jean  Cornu.  — 
Louis  Élie  Ferdinand  (exclu  comme  protestant 
le  10  octobre  1681,  réintégré  le  30  mars  1686).— 
Louis  de  Boullongne.  —  Jean  le  Blond.  —  Pierre 
Toufain.  —  Ant.  Coypel.  — Ant.  Benoist.  — Nico- 
las Guérin.  —  Arnould  Deuciez.  —  1682,  Pierre 
Giffart.  —  Charles- François  Poerson.  — Alexandre 
Ubelesqui.  —  André-Georges  Guillet.  —  Catherine 
Pérol.  —  Jacques  Prou.  —  Jacques  Carré.  —  Ni- 
colas Viviani  Codazzo.  —  Claude  Hallé.  —  1683, 
Joseph  Roettiers.  —  Gabriel  Revel.  —  Philibert 
Vigier.  —  1684,  Jean  Poultier.  —  Marc  d'Arcis. 

—  1685,  Pierre  Granier.  —  1686,  Nicolas  de  Lar- 
gillière.  —  Jean  Rousselet.  —  1687,  Jacques 
Verselin.  —  Philippe  Vignon.  —  J.  B.  Blain  de 
Fontenay.  — Guy-Louis  Vernansal.  —  Simon  Guil- 
lebaut.  —  1688,  Jean  Hardy.  —  André  Boiiys.  — 
David  Bourderelle.  —  1689,  Fr.  Baudesson.  —  Jac- 
ques Clérion.  —  1690,  Mignard,  nommé  par  le  roi 
académicien,  recteur,  chancelier  et  directeur.  — 
Simon  Hurtrelle.  —  Philippe  Ferrand.  —  1693, 
Nicolas  Coustou.  —  1694,  Nie.  Colombel.  —  1699, 
Jules-Hardouin  Mansard.  —  Alexandre-Franç.  Des- 
portes. —  Jean  Tortébat. 

1700,  Hyacinthe  Rigaud.  —  Thomas  Bernard. 

—  Phil.  Meusnier.  —  Fr.  Barois.  —  1701  ,  Michel 
Boyer.  —  François  Jouvenet  le  jeune.  —  Joseph 
Vivien.  —  René  Frémin.  —  Robert  le  Lorrain. 

—  Philippe  Bertrand.  —  Pierre  Gobert.  —  1702, 
Louis  de  Silvestre.  —  François  Marot.  —  Joseph 
Christophe.  —  Robert  Tournières.  —  Jérôme  Val- 
let. —  1703,  Claude  Poirier.  —  Nicolas  Bertin. 

—  Jean-Louis  le  Moyne.  —  Jean  Ranc.  —  Pierre- 
Jacques  Gazes.  —  Nicolas-Simon  Belle.  — Étienne 
Regnault.  —  1704,  Fr.  Tavernier.  —  Jacques  Van 
Schuppen.  —  Sébastien  le  Clerc.  —  Henri  de  Fa- 
vanne.  —  J.  B.  Santerre.  —  Guill.  Coustou.  — 
Antoine  Monnoyer.  —  Michel  Serre.  —  1705,  Sa- 
muel -Masse.  —  1706,  Louis  Simonneau.  —  Louis 
Silvestre  aîné.  —  1707,  Claude  Verdot.  —  P.  d'U- 
lin.  —  Gaspard  du  Change.  —  Antoine  Trouvain. 

—  Pierre  Drevet.  —  Michel-Ange  Houasse.  —  Fr.- 
Benoît Masson.  — 1708,  Pierre  Saint-Yves.  —  Jean 
Audran.  —  Pierre  Mathieu.  —  Jean-François  de 
Troy.  —  Anselme  Flamen.  —  1709,  Jérôme  Rous- 
sel. —  Jean  Millet,  dit  Francisque. —  Benoît  Au- 
dran. —  Pierre  Domanchin,  sieur  de  Chavanne. 

—  J.  B.  Féret,  dit  Baptiste.  —  1710,  Jacq.  Cour- 
tin.  —  Charles  Simonneau.  dit  l'aîné.  —  1711, 
Louis  Galloche. —  Gilles  AUou.—  Augustin  Cayot. 

—  1712.  François  Coudray.  —  François  Dumont. 

—  J.  B.  Nattier,  rayé  le  27  avril  1726.  —  1713, 
René  Charpentier.  —  1714,  J.  B.  Poilly.  —  1715, 
Cl.  Gillot.  —  Ch. -Ant.  Coypel.  —  J.  B.  Lemoyne. 

—  Jaca.  Bousseau.—  1716,  Gabriel  Allégrain.— 
Nicolas  Vleughels.  —  1717,  Charles  Boit.—  J.  B. 
Massé.  —  Ant.  Watteau.  —  Jean  Raoux.  —  Jean 
Thierry.  —  Charles-Joseph  Roettiers.  —  1718, 
François  Chéreau.  —  Jean  Blanck  ou  Leblanc.  — 
Sébas'tien  Ricci.  —  Jean  du  Vivier.  —  François 
Lemoyne.  —  Jean-Marc  Nattier.  —  1719,  J.  B. 
Oudry.  —  Nicolas  Lancret.—  1720,  Jean  Restout, 
le  père.  —  François  Stiemart.  —  Ant.  Pesne.  — 
Rosa  Alba  Carriefa.  —  Noël-Nicolas  Coypel.  —  Ni- 
colas Tardieu.— 1721,  Charles  Parrocel.  —  Jacques 
Lajoue.  —  1722,  Norbert  Boettiers.  —  Antoine 
Dieu.  —  Jacques -Antoine  de  Laistre.  —  Lucas.  — 
Pierre-Nicolas  Huilliot.  —  1723,  Étienne  Desro- 
chers. —  C.-Èt.  Geuslain.  —  Cl.-Fr.  Desportes.  — 
1725,  Nicolas  d'Origny.—  Jacq. -François  de  Lyen. 

—  François  Octavien.  —  Michel-Nicolas  Micheux. 
Jean  le  Gros.  —  Hyacinthe  Collin  de  Vermont.— 


'■WâD  — 

1726,  Ch.  Van  Falens.  —  1728,  Jacquet  Dumont, 
dit  le  Romain.  —  Bonaventure  de  Bar.  —  Jean- 
Bapt. -Simon  Chardin.— Simon-Henri  Thomassin. 

—  Pierre  Le  Bouteux.  —  J.  B.  Pater.  —  Jacques 
Sarrau.  —  1730,  Nie.  de  Larmessin.  —  Charles 
Dupuis.  —  Hubert  Drouais.  —  1731,  J.  R.  Van 
Loo. —  J.-Jérôme  Servandoni. —  Ch. -Nie.  Cochin. 

—  1732,  Jean-Paul  Pannini.  —  Gh.-Léopold  de 
Grevenbrœck. —  1733,  Louis-Michel  Van  Loo.  — 
Ét.  Jeaurat.  —  Antoine  Pellegrini.  —  Laurent 
Cars. —  1704,  François  Boucher. —  Louis  Tocqué. 

—  Joseph-Francisque  Millet.  —  Nicolas  de  Lobel. 

—  Jacq. -André- Joseph  Aved.  —  Ch.  Natoire.  — 
1735,  Franc.  Dandré  Bardon.  —  Carie  Van  Loo. 

—  Louis  Surugue.  — J.-Jos.  Dumons.  —  Charles 
Lamy. — 1736,  Adrien  Manglard. — Jean  Moyreau. 

—  1737,  Bernard  Lépicié.  —  Lambert-Sigisbert 
Adam. —  Pierre-CharlesTrémolière. —  Ant.  Boizot. 

—  1738,  J.  B-  Le  Moyne.  —  1739,  Étienne  Poi- 
treau.  —  1740,  Charles  Chastelain.  —  1741,  Gus- 
tave Lundberg.  —  Louis  Autreau.  —  J.  Jos.  Vi- 
nache.  —  Donat  Nonnotle.  —  Jean-Marc  Ladey. 

—  François  La  Datte.  —  1742,  J.  B. -Marie  Pierre. 

—  Jean  DauUé.  —  Guillaume  Coustou  le  fils.  — 
1740,  Jacques-Philippe  Le  Bas.  —  Paul-Ambroise 
Slodtz.  —  17*4,  J.  B.  Pigalle.  —  Jean-Ch.  Fron- 
tier.  —  George-Frédéric  Schmidt.  —  1745,  Edme 
Bouchardon.  —  Pierre  l'Enfant.  —  1746,  Antoine 
Le  Bel.  —  Maurice-Quentin  de  Latour.  —  Jacq.- 
André  Portail.  —  1747,   Pierre-Louis  Surugue. 

—  Pierre  Le  Sueur. —  Ch.  Hutin.—  Ch.  Van  Loo. 

—  1747,  Nic.-Ch.  Silvestre.—  1748,  Jacques  Guay. 

—  Noël  Hallé.  —  1749,  Jacques-Nicolas  Tardieu. 

—  1751 ,  Saly.  —  Louis-Claude  Vassé.  —  Cochin 
fils.  —  Gabriel-Christophe  Allégrain.  —  1752,  Ni- 
colas Venevault.  —  J.  J.  Bachelier.  —  1763,  Mi- 
chel-Ange-Charles Chales.  —  J.  B.  Péronneau.— 
Joseph  Vernet.  —  Alexandre  Roslin.  —  1754,  Jo- 
seph-Marie Vien.  —  Nicolas  Dupuis.  —  Étienne 
Falconet.  —  Valade.  —  1755,  Louis-Jean-Fran- 
çois Lagrenée.  —  1756,  Nicolas-Henri  Jeaurat 
de  Bertrix.  —  Simon  Challes.  —  Giuseppe  Bal- 
drighi.  —  Louis  le  Lorrain.  —  1757,  Nicolas- 
François  Gillet.  —  Nicolas  Desportes.  —  Marie- 
Thérèse  Reboul,  épouse  de  Vien.—  1758,  Pierre- 
Ant.  de  Machy.  —  Fr.-Hubert  Drouais.  —  1769, 
J.-B. -Henri  Deshayes.  —  Caffiéri.  —  Jacques-Ni- 
colas Juliard.  Guillaume  Voiriot.  —  1760,  Au- 
gustin Pajou.  —  1761,  J.-Georg.  Wille.  —  Em- 
man. -Salvador  Carmona.  —  Clément-Louis-Ma- 
rianne Belle.  —  1762  ,  Nicolas-Sébastien  Adam.  — 
Antoine  Favray.  —  1763,  Fr.  Casanova.  —  J.  B. 
d'Huèz.  —  Pierre-Antoine  Baudouin.  —  Henri- 
Roland-Horace  de  la  Porte.  —  1764,  J.  B.  Des- 
camps. —  Michel-Bruno  Bellengé.  —  Ch.-Norbert 
Roettiers.  —  1765,  J.  B.  Leprince.  —  Fr.  Guérin. 

—  1766,  Hubert  Robert.  —  1767,  Claude  Francin. 

—  Madame  Therbouche.  —  Phil.-Jacq.  de  Lou- 
therbourg.  —  Jacq.-François  Amand.  —  1768, 
Gabriel  Briard.  —  Louis-Phil.  Mouchy.  —  Edme 
Dumont.  —  1769,  Guy  Brenet.  —  Nie. -Bernard 
Lépicié.  —  J.  B.  Huet.  —  J.  B.  Greuze.  —  Gilles 
Demarteau.  —  Ch.-Louis  Clérisseau.  —  Pierre 
Pasquier.  —  Bernard  Restout.  —  1770,  Pierre 
Berruer.  —  Étienne-Pierre-Adrien  Gois.  —  De- 
moiselle Anne  Valiayer.—  Marie-Suzanne  Giroust, 
épouse  de  Roslin.  —  1771,  Antoine  Beaufort.  — 
Ch.  Levasseur.  —  De  Wailly.  —  Pierre-Ét.  Moitte. 

—  Félix  le  Comte.—  1772,  Charles Bridan.—  1773, 
Charles  Porporati.—  Nicolas-René  Jollain.  —  Jac- 
ques Roettiers.  —  1774,  Nicolas  Pérignon.  —  Jo- 
seph Duplessis.  —  Louîs  du  Rameau.  —  1775, 
Jean-Jacq.  Lagrenée.  —  Étienne  Aubry.—  1776, 
Louis-Simon  Lempereur.—  Jean-Gotthàrd  Muller. 

—  Jacques-Firmin  Beauvarlet.  —  Pierre-Simon- 
Benj.  Duvivier.  — 1777,  Louis-Jacques  Cathelin.— 


9  —  AGAD 

Jean-Antoine  Houdon.  —  1778,  Simon-Charles 
Miger.  —  Simon-Louis  Boizot.  —  1779,  Alexis 
Loir.  —  Pierre  Julien.  —  Jean  Bardin.  —  Claude 
de  Joux.  —  Martin-Claude  Monot.  —  J.  B.  Weiller. 

—  1780,  Joseph-Benoît  Suvée. —  Antoine-François 
Callet.  —  François-GuillauTue  Ménagent. —  1781, 
Jean-Simon  Berthellemy.  —  Gérard  Van  Spaen- 
donck.  —  1782,  François-André  Vincent.  —  Geor- 
ges Haas.  —  Jean-François  Hue.  —  1783,  Joseph 
Sauvage.  —  Louise  Elisabeth  Lebrun. —  Adélaïde 
Guyard.  —  L.  David.—  J.  B.  Regnault.  —  1784, 
Nicolas  Guibal.  —  Jean-Joseph  Taillasson.  — 
Adolphe-Ulric  Vertmuller.  —  César  Van  Loo.  — 
1785,  J.-J.-Franç.  le  Barbier.  —  J.  B.  Stouf.  — 
Jean-Joseph  Foucon.  —  1786,  Antoine  Vestier.  — 
1787,  Sébastien-Ignace  Klauber.  —  Jean-Franc. - 
Pierre  Peyron.  —  Louis-Nicolas  de  l'Espinasse.  — 
Pierre-Remi  de  Valencienne?.  —  Dominique-Vi- 
vant Denon.  —  Jean-Charles  Perrin.  —  Jean- 
George  Preisler.  —  1788,  Jean-Ant.-Théod.  Gi- 
roust. —  Jean-Laurent  Mosnier.  —  Franç.  Du- 
mont. —  Simon-Louis  Bocquet.  —  Jean-Michel 
Moreau.  —  1789,  Jean-François  Légillon.  —  Corn. 
Van  Spaendoncli.  —  Marie-Antoine  Bilcoq,  —  J.  B. 
Giraud.  —  Étienne-Lavallée  Poussin.  —  Nicolas 
de  Launay.  —  Ch.  le  Monnier.  — Nicolas  Monsiau. 

—  1791,  Louis-Pierre  Deseine.  —  J.  J.  Forty. 
Conseillers  honoraires  et  amateurs. —  1663, 

Pierre  Tournier.  —  Gédéon  de  Metz.  —  1665,  Ch. 
Perrault.  —  1667,  André  Fclibien.  —  De  la  Cha- 
pelle. —  1684,  de  la  Chapelle-Bessé.  —  16S9,  le 
chevalier  Gio.  Pietro  Bellori.  —  1693,  Mesmyn. 

—  1694,  Desgodets.  —  1699,  Robert  de  Cotle.  — 
Roger  de  Piles.  —  Jacques  Testu.  —  1700,  Jac- 
ques GabrieL 

1702,  Pierre-  Lambert.  —  1703,  Nicolas  de  Lau- 
nay. —  1704,  Joseph  Lauthier.  —  1707,  Jean-Fr. 
Blondel.  —  1708,  Ant.  Anselme.  —  1709,  J.-Paul 
Bignon.  —  Desjardins.  —  1710,  Jules-Robeit  de 
Cotte.  —  J.  B.  de  Fermelhuis.  —  1722,  Jean  de 
la  Motte.  —  1728,  Philippe  Lefebvre.  —  Claude 
Gros  de  Boze.  — 1731,  le  comte  de  Caylus. — 1734, 
Louis  de  Boullongne. — .1739,  J.  B.  deJullienue. 

—  1742,  Jacq.-Ange  Gabriel.—  1743,  Gasp.  Moyse 
de  Fontanieu.  —  1747,  Nicolas  Fréret.  —  1766, 
Claude-Henri  Watelet. — 1767,  le  marquis  de  Voyer. 

—  Pierre-Jean  Mariette.  —  1769,  Ange-Laurent 
de  Lalive  de  Jully.  —  1777,  duc  de  Bouillon.  — 
Jean-Nicolas  de  Boullongne.  —  1782  ,  Blondel 
d'Azaincourt.  —  1784,  le  baron  de  Bezenval.  — 
1785,  Jean-Claude  Richard.  —  Le  duc  Rohan- 
Chabot.— 1786,  le  comte  d'Affry.— 1 787,  de  Brehan. 

—  D'Aguesseau. 

Associés  libres  (créés  le  16  août  1747).  — 
1747,  Fréret.  —  Jean-Charles  Garnier.  —  1747, 
Henri  Hultz. — Le  marquis  de  Calvières. — Le  comte 
de  Baschi.  —  Frédéric  de  Lowendahl.  — Ch.-Henri 
M^ateiet.  —  Jules-Hippolyte  de  Vallory.  —  1750, 
Mariette.  —  1753,  Cl. -Alex,  comte  de  Vence.  — 
1754,  de  Lalive  de  Jully.  —  Bergeret.  —  1766, 
Louis  Gougenet.  —  1760,  le  prince  de  Turenne. 

—  De  Boullongne,  fils.  —  Jacq. -Germain  Soufflot. 

—  1764,  J.-B.-Fr.  de  MontuUé.  —  1767,  l'abbé 
Emmanuel  Pommyer. —  Blondel  d'Azaincourt.  — 
1769,  le  baron  de  Berenval.  —  1774,  Turgot.  — 
1777,  Richard  de  Saint-Non.  —  1778,  le  duc  de 
Chabot.  —  1779,  le  comte  d'Affry.  —  1780,  Le 
Bailly  de  Breteuil.  —  1781,  le  comte  de  Brehan. 

—  1782,  D'Aguesseau.  —  Le  comte  de  Choiseul- 
Gouffier. —  1784,  le  maréchal  de  Ségur.  —  1785, 
le  marquis  de  Turpin.  —  Le  baron  d'Anthon.  — 
Le  comte  de  Parois.  —  1786,  de  Joubert. —  1787, 
de  la  Reynière.  —  Le  baron  de  Breteuil.  , 

Conseillers.  —  1663,  Jean  Nocret.  —  Nicolas 
Mignard.  —  D'Origny.  —  Thibaut  Poissant.  — 
Fr.  Tortébat.  —  1 666,  P.  Babon.  —  Ch.  Dufresne 


ACÀD 


—  10  — 


ACAD 


de  Postel.  —  1670,  Israël  Silvestre.  —  1673,  Ni- 
colas Baudesson.  —  1675,  François  Chauveau. — 
Baudouin  Yvart.  —  1877,  Edeiiiick.  —  1679,  Jac- 
ques Rousseau.  —  Baptiste.  —  1681 ,  Cl).  Hérault. 

—  Van  der  Meulen.  —  Gérard  Audran.  —  Rous- 
selet.  —  1686,  Ét.  Baudet.  —  Alexis  Loyr.  — 
1699,  J.  B.  Blain  de  Fontenay.  —  J.  Forest.  — 
170.S,  Phil.  Meusnier.  —  J.  Parrocel.  — Vivien.  — 
1704,  François  Desportes.  —  1707,Bouys.  — 1715, 
Michel  Boyêr.  —  B.  Audran.  —  1721,  R.  Tour- 
nières.  —  1724,  Pierre  Gobert.  —  1725,  G.  du 
Change.  —  1735,  N.  Lancret.  —  Ch.  Parrocel.  — 
1740,  J.  B.  Massé.  —  1743,  Ch.-J.  Roettiers.  — 
J.  S.  Chardin.  —  1744,  Louis  Tocqué.  —  J.-A.-J. 
Aved.  —  1751,  Cl. -Franc.  Desportes.  —  Délateur. 
1757,  Cars.  —  1766,  Vernet.  —  1767,  Roslin.  — 
1772,  Le  Prince.  —1774,  Drouais.  —  1776,  De 
Machy.  —  1776,  Cochin.  —  1781,  Jacques  de 
Beaulort.  —  1783,  Loir.—  1784,  Robert.  —  1786, 
Wille  le  père.  —  1788,  Van  Spaendonck.  —  1792, 
Hue.  —  Duvivier. 

Adjoints  a  professeurs.  —  1664,  Nocret.  — 
Noël  Coypel.  —  D'Origny.  —  Mignard  l'aîné.  — 
Lerambert.  —  1665,  Paillet.  —  Sève  le  puîné.  — 
Nicolas  le  Gendre.  —  Jean  Michelin.  —  1666, 
Loyr.  —  1668,  M.  Anguier.  —  1670,  Gabriel 
Blanchard.  —  Le  Hongre.  —  1672,  Desjardins. — 
1673,  Balth.  Marsy.  —  De  la  Fosse.  —  Michel 
Corneille  laînè.—  1675,  Raon. —  1676,  Coysevox. 

—  Baptiste  Tubi.  —  Audran  l'aîné.  — :  Jouvenet. 

—  P.  Monier.— 1679,  Nicolas  de  Plate-Montagne. 

—  1680,  B.  Massou.—  1681,  Verdier.  —  Licherie. 

—  Stella.  —  De  Nameur. —  1683,  Masson. —  1684, 
Magnier.  —  De  B:)ulIongne  l'aîné.  —  Antoine 
Coypel.  —  1686,  Corneille  le  jeune.  —  1687, 
Poerson.  —  1690,  Le  Gros.  —  Mazeline.  —  L.  de 
Boullongne  le  jeune.  —  1691,  Van  Clève.  — 1672, 
Alexandre  Ubeliski.  —  François  de  T roy.  —  Phi- 
lippe Magnier  le  fils.  —  1693,  Le  Conte.  —  Cl. 
Hallé.  —  1694,  Flamen  fils.  —  1695,  Prou.—  Ni- 
colas Coustou.  —  Vernansal.  —  1699,  de  Largil- 
lière.  —  L.  Joblot.  —  170!,  Colombe).  —  1702, 
Friquet  de  Vauroze.  — .  Rigaud.  —  Barrois.  — 
1704,  L.  de  Silvestre.  —  Cotelle.  — .  Cornu.  — 
170.'),  Marot.  —  Bertin.  —  1706,  S.  Hurtrelle.— 
Coustou  le  jeune.  —  Frémin.—  1708,  Christophe. 

—  1710,  Le  Lorrain.  —  1715^  Poirier. —  Cazes. — 
Tavernier.  —  Le  Moyne  rainé.  —  1716,  De  Troy 
le  fils.  —  1717,  De  Favanne.  —  Bertrand.— 1718, 
Galloche.—  1719,  Verdot.  —  1720,  Coypel  le  fils. 
~  Cayot.  —  1722,  Masson.  —  1723,  Du  Mont. — 
1724,  Bousseau.—  Ant.  Dieu.—  1725,  Le  Moyne. 

—  Tournières.  —  1726,  d'Ulin.  —  Le  Clerc.  — 
1727,  Fr.  le  Moyne.  —  1728,  Thierry.  —  1730, 
Restout.  —  1731,  N.  N.  CoypeL  —  1733,  J.  B. 
Van  Loo.  —  Gollin  de  Vermont.  —  Dumont  le  Ro- 
main. —  1736,  L.-M.  Van  Loo.  —  Boucher.  — 
Natoire.  — 1736,  Carie  VanLoo. —  1737,  Jeaurat. 

—  Adam  l'aîné.  —  Trémolières.  —  Dandré-Bar- 
doTi.  —  1739,  Oudry.  —  1740,  Le  Moyne  fils.  — 
1743,  G.  Coustou.  —  La  Datte.  —  1744,  Ch.  Par- 
rocel. —  Pierre.  —  1745,  Bourchardon.  —  Pigalle. 

—  1746,  Nattier.  —  P.  A.  Slodtz.  —  1748,  Noël 
Hallé.  —  1762,  Nattier.—  J.-Ch.  Frontier.  —  Al- 
légrain.  —  1754,  Vien.—  1756,  Falconet.  —1768, 
Leclerc  fils.  —  Lagrenée.  —  Vassé. —  1760,  Des- 
hayes.  —  Amédée  Van  Loo.  —  1762,  Belle.  — 
Pdjou.  —  1763,  Adam.—  Bachelier.  —  1765,  Caf- 
fiéri.  —  1767,  Doyen.  —  Francin.  —  1770,  Briard. 

—  d'Huèz.  —  Lépicié.  —  1773,  Brenet.  —  Bri- 
dan.  —  1776,  du  Rameau.  —  Gois.  — Lagrenée 
jeune.—  1777,  Lépicié.  —  1778,  Taraval.  —  1781, 
Berruer.  —  Ménageot.  —  Julien.  —  Suvée.  — 
1786,  Lecomte.  —  Vincent.  —  Boizot.  —  1792, 
David.  —  Houdon.  —  Regnault.  —  Dejoux.  — 
1792,  Berthellemy. 


Professeurs.  —  1650,  L.  Testeli.n.  —  1651, 
Poerson.  —  Baugin.  —  Vignon.  —  Buyster.  — 
1653,  Guérin.  —  1655,  Ph.  De  Champagne.  —  Du 
Guernier.  —  Bernard.  —  Gilbert  Sève  l'aîné.  — 
Mauperché.  —  1656,  Hans.  —  De  Boullongne.  — 
Henri  Testelin  le  jeune.  —  1658,  Regnaudin.  — 
1659,  Gérard  Gosuin.  —  Ferdinand.  —  Girardon. 

—  de  Marsy.  —  1661,  Le  Bicheur.  —  1664,  Pail- 
let. —  J.  Nocret.  —  Coypel.  —  D'Origny.  —  Ni- 
colas Mignard.  —  Buirette.  —  De  Champagne  le 
neveu.  —  1667,  Loyr.  —  M.  Anguier.  —  1670, 
Bertholet.  —  1672,  Gabriel  Blanchard.  —  Sève  le 
puîné.  —  1674,  de  la  Fosse.  —  1675,  Desjar- 
dins. —  1676,  Blanchet.  —  Le  Hongre.  —  1677, 
Antoine  Coysevox.  —  1679,  Sébast.  Le  Clerc.  — 

1680,  Houasse.  —  Tubi.  —  1681,  Claude  Audran. 

—  Jouvenet.  —  Nicolas  de  Plate-Montagne.  — 
1684,  Verdier.  —  1686,  P.  Monier.  —  1690,  Ma- 
gnier. —  Raon.  — Michel  Corneille  l'aîné.  — 1691, 
De  Nameur. —  1692,  Corneille  jeune.—  De  Boul- 
longne aîné.  —  Antoine  Coypel.  —  1693,  Cor- 
neille Van  Clève.  —  François  de  Troy.  —  1694, 
L.  Boullongne  le  jeune.  —  1695,  Poerson.  — 
Alexandre  Ubelisky.  —  1699,  Mazeline.  —  1701, 
Flamen  fils.  —  1702,  Le  Gros.  —  Claude  Hallé.— 
Nicolas  Coustou.  —  1704,  Ph.  Magnier.  —  Jacq. 
Prou.  —  Vernansal.  —  1705,  de  Largillière.  — 
Colombel.  —  1706,  Barrois.  —  L.  Silvestre.  — 
Cornu.  —  1710,  Rigaud.  —  1716,  Marot.  —  Fré- 
min. —  Bertin.  —  Coustou  jeune.  —  1716,  Tri- 
pier. —  1717,  Christophe.  —  Le  Lorrain.  —  1718, 
Cazes.  —  171i>,  De  Troy  fils.  —  1720,  Bertrand.— 
Galloche.  —  1724,  Le  Moyne  l'aîné.  —  Tavernier. 

—  1725.  Favanne.  —  1726,  Masson.  —  1728, 
Bousseau.  —  1730,  Verdot.  —  1733,  Charles-An- 
toine Coypel. —  François  le  Moyne. —  Restout. — 
Noël-Nicolas  Coypel.  —  1735,  Van  Loo  le  père. — 
1736,  Dumont  le  Romain. —  1737,  Carie  Van  Loo. 

—  Boucher.  —  Natoire.  —  1740,  Collin  de  Ver- 
mont.  —  1743,  Jeaurat.  —  Oudry.  —  1744,  L.  S. 
Adam.  — Le  Moyne  fils.  —  1745,  Charles  Parro- 
cel. —  1746,  Bouchardon.  —  1748,  Pierre.  — 
1762,  J.  B.  Pigalle.  —  J.-Marc  Nattier.  —  Dandré 
Bardou.  —  1754,  Paul  Slodtz.  —  1765,  Hallé.  — 
1756,  Jeaurat.  —  1758,  Challes.  —  1759,  Vien.— 
Allégrain.  —  1761,  Falconet.  —  Vassé.  —  1762, 
De  Lagrenée.  —  1765,  Belle.  —  1768,  Adam.  — 
1770,  A.  Van  Loo.  —  Bachelier.—  1773,  Caffiéri. 

—  1776.  —  Doyen.  —  1777,  d'Huèz.  —  1778, 
Brenet.  —  1780,  Bridan.  —  1781,  Du  Rameau. 

—  Gois.  —  Lagrenée  le  jeune.  —  1784,  Mouchy. 

—  1785,  Taraval.  —  Berruer.  —  1790,  Menageot. 

—  Julien.  —  1792,  Suvée.  —  Lecomte.  —  Vin- 
cent. —  Sue  le  fils. 

Adjoints  a  recteurs. — 1664,  Nicolas  Mignard. 

—  1667  ,J.  Nocret.  —  1668,  Nicolas  Loyr.  —  1669, 
M.  Anguier.  —  1672,  François  Girardon.  —  1675, 
Gaspard  de  Marsy.  —  1679,  Gilbert  de  Sève.  — 

1681,  Desjardins.  —  1686,  Le  Hongre.  —  1689, 
Noël  CoypeL  —  1690,  Antoine  Paillet.  —  Ant.' 
Coyzevox.  —  1694,   Th.   Regnaudin.  —  1695, 
Houasse.  —  1701,  Delafosse.—  1702,  J.  Jouvenet. 

—  1706,  Corn.  Van  Clève.  —  1707,  Ant.  CoypeL 

—  1716,  Nicolas  Coustou.  —  L.  de  Boullongne  le 
jeune.  —  1717,  Nicolas  de  Largillière.  —  1720, 
François  Barrois.  —  1722,  François  de  Troy.  — 
1726,  G.  Coustou.  —  1730,  Cl.  Hallé.  —  1733,  H. 
Rigaud.  —  N.  Bertin.  —  Robert  Le  Lorrain.  — 
1739,  François  Christophe.  —  1737,  Cazes.  — 
1743,  René  Frémin.  —  1744,  L.  Galloche.  —  L. 
Le  Moyne.  —  1746,  De  Favanne.  —  Ch.-Ant. 
Coypel.  —  J.  Restout.  —  1752,  Carie  Van  Loo.  — 
Boucher.  —  1754,  Colin  de  Vermont.  —  1761, 
Le  Moyne.  —  1765,  Coustou.  —  1768,  Pierre.  — 
1770,  Pigalle.  —  1777,  Hallé.  —  1778,  Vien.  — 
1781,  Allégrain.  —  Lagrenée  l'aîné.—  1783,  Fal- 


AGAD 


—  11  — 


AGAD 


conet.  —  1785,  Belle.  —  1790,  Pajou.  —  Van 
Loo.  —  1792,  Bachelier. 

Recteurs.  —  le^ô,  Lebrun.  —  Ch.  Errard.  — 
S.  Bourdon.  — J.  Sarrazin.  —  1657,  Simon  Guil- 
lain.  —  1658,  Ch.  Poerson.  —  1659,  Van  Opstal. 

—  1671,  M.  Anguier.  —  1674,  F.  Girardon.  — 
1675,  Nicolas  Loyr.  —  1676,  Domenico  Guidi.  — 
1686,  Desjardins.  —  1689,  Gilbert  de  Sève.  — 
1690,  Mignard.  —  Noël  Coypel.  —  1694,  Ant. 
Coyzevox.  — 1695,  Ant.  Paillet. —  1701,  Houasse. 

—  1702,  Delafosse.  —  1707,  J.  Jouvenet.  —  1715, 
G.  Van  Clève.  —  1716,  Ant.  Coypel.  —  1717,  L. 
Bcullongne  le  jeune.  —  1720,  Nicolas  Coustou. 

—  1722,  Nie.  de  Largillière.  —  1733,  G.  Coustou. 

—  Cl.  Hallé.  —  H.  Rigaud.  —  1737,  Robert  le 
Lorrain.—  1743,  Cazes.  —  1744,  René  Frémin. — 
J.  Christophe.  —  1746,  L.  Le  Moyne.  —  L.  Gallo- 
che.  —  1748,  De  Favanne.  —  1752,  J.  Restout. 

—  Dumont  Le  Romain.  — 1754.  Carie  Van  Loo. — 
Houasse.— 1761,  Boucher.— 1765,  Jeaurat.—  1768, 
Le  Moyne.—  1770,  Coustou.—  1777,  Pigalle.— 
1778,  Dandré  Bardou.  —  1781,  Hallé.  —  Vien.— 
1783,  Allegrain.  — 1785,  Lagrenée.  —  1790,  Belle. 

—  Ï792,  Pajou. 

Chanceliers.  —  1655,  Lebrun.  —  1695,  Fr. 
Girardon. —1715,  delà  Fosse.  — 1716,  Ant.  Coy- 
zevox. —  1720,  Corn.  Van  Clève.  —  1733,  Nie. 
Coustou.  —  Nie.  de  Largillière.  —  1746,  Cazes. 

—  1754,  Galloche.  —  1761,  Restout.  —  1768, 
Dumont  le  Romain.  —  1781,  Jeaurat.  —  1785, 
Pigalle.  —  Vien. 

Directeurs.  —  1648,  Errard.  —  1695,  Noël 
Coypel.  —  1699,  de  La  Fosse.  —  1702,  Ant.  Coy- 
zevox.— 1705,  J.  Jouvenet.—  1708,  François  de 
Troy.  —  1711,  Corn.  Van  Clève.  —  1714.  Ant. 
Coypel.  —  1722,  L.  Boullongne  le  jeune.  — 
1735,  G.  Coustou.  —  1738,  Nie.  de  Largillière. 
1742,  René  Frémin.  —  1744,  Cazes.  —  1747,  Ch.- 
Ant.  Coypel.  —  17ô2.  L.  de  Silvestre.  —  1760. 
Restout.  —  1763,  Dumont.  —  Carie  Van  Loo.  — 
1 765,  Boucher.  —  1768, Le  Moyne.  — 1770,  Pierre. 

—  1789,  Vien. 

Secrétaires  et  Historiographes.  —  1650,  H. 
Testelin,  destitué  par  ordre  du  roi.  —  1681,  Nie. 
Guérin.  —  Renou,  secrétaire  adjoint.  —  1683, 
de  Saint-George ,  historiographe.  —  1714,  Fran- 
çois Tavernier.  —  1725,  L.-Fr.  Dubois  de  Saint- 
Gelais,  secrétaire  et  historiographe. —  1737,  Ber- 
nard Lépicié,  secrét.  et  histor. —  1755,  Ch. -Nie. 
Cochin.  —  1776,  Renou,  secrét.  adjoint. 

Vice-protecteurs.  —  1661,  Colbert.  —  1675, 
le  marquis  de  Seignelay.  —  1690,  de  Villacerf.  — 
1705,  Robert  de  Cotte.  —  1737,  Philibert  Orry, 
ministre  d'État.  —  1764,  le  marquis  de  Marigny. 

Protecteurs.  —  1648,.  Pierre  Séguier,  chanc. 
de  France.—  1655,  le  cardinal  Mazarin.  —  1661, 
Pierre  Séguier,  pour  la  2=  fois.  —  1672,  Colbert.— 
1683,  Louvois.  —  1699,  Hardouin  Mansard.  — 
1708,  le  marquis  d'Antin.  —  1738,  le  cardinal  de 
Fleury. 

ACADÉMIE  DE  SAINT-LUC,  nom  que  por- 
tait, à  Paris,  la  communauté  des  peintres  et 
des  sculpteurs,  qui  avait  pris  saint  Luc  pour 
patron.  —  C'était  aussi  le  nom  de  l'Académie  de 
peinture  à  Rome. 

ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET 
BELLES-LETTRES.  —  Quelques  membres  de 
l'Académie  française,  employés  par  Colbert  à  la 
confection  des  inscriptions  et  des  devises  pour  les 
monuments  publics,  les  médailles,  etc.,  se  réu- 
nissaient dans  la  bibliothèque  du  ministre.  On 
nommait  ces  réunions  la  petite  Académie. 

En  décembre  1663,  un  édit  les  régularisa 
et  le  16  juillet  1701,  des  statuts  qui  les  orga- 
nisaient sur  un  plan  nouveau,  leur  furent  don- 
nés avec  le  nom  d'Académie  royale  des  inscrip- 


tions et  médailles.  On  la  composa  de  quarante 
membres ,  dix  honoraires,  dix  pensionnaires  , 
dix  associés  et  dix  élèves  attachés  aux  pension- 
naires. Ses  statuts  furent  confirmés  par  des  let- 
tres patentes  de  février  1713.  Trois  ans  plus  tard, 
le  4  janvier  1716,  la  classe  des  élèves  fut  suppri- 
mée, et  le  nombre  des  associés  augmenté  de  dix; 
l'Académie  reçut  en  même  temps  le  nom  d'Aca- 
démie des  inscriptions  et  belles-lettres ,  qu'elle 
perdit  lors  de  l'organisation  de  l'Institut,  où  elle 
forma  sous  l'Empire  la  classe  d'Histoire  et  de  litté- 
rature anciennes.  Elle  le  reprit  en  1816.  En  1715, 
elle  fut  augmentée  de  trois  honoraires  étrangers, 
en  1750  de  douze  académiciens  libres,  dont  huit 
étrangers  et  quatre  regnicoles,  et  en  1785  de  huit 
associés  résidents.  Ses  Mémoires  jusqu'à  sa  sup- 
pression, se  composent  de  46  vol.  in-4°  auxquels 
il  faut  ajouter  4  vol.  publiés  en  1808  et  1809  et 
1  vol.  de  tables.  Nous  parlerons  de  ses  autres 
travaux  à  l'article  Institut.  —  Son  histoire  a  été 
écrite  par  M.  Alfred  Maury,  1866,  in-8''  et  une 
Table  générale  et  méthodique  des  Mémoires  a 
été  publiée  par  MM.  de  Rozière  et  Châtel,  1856, 
in-4°. 

Voici  la  liste  de  ses  membres  jusqu'en  1793  : 
1663,  Jean  Chapelain.  —  Amable  de  Bourzeys. 

—  François  Charpentier.  —  1676,  Charles  Per- 
rault, dé'missionnaire  en  1682.-1672,  Paul  Talle- 
mant  (1706,  vétéran).  —  1674,  Philippe  Quinault. 

—  1688,  Jean  Gallois,  démissionnaire.  —  André 
Félibien.  —  De  la  Chapelle.  —  Jean  Racine.  — 
Nie.  Boileau  des  Préaux  (1705,  vétér.).  —  Pierre 
Rainssant.  —  Jacques  de  Tourcil  (1705,  vétér.).— 
Eusèbe  Renaudot  (1711,  vétér.).  —  1694,  Simon 
de  la  Loubère  (1705,  vétér.).  —  1695,  André  Da- 
cier.  —  Etienne  Pavillon. 

Honoraires.  —  1701,  Jean-Paul  Bignon,  abbé. 

—  Jean-François-Paul  le  Fèvre  de  Caumartin,  de- 
puis évêque  de  Blois. — Armand  Gaston  de  Rohan, 
depuis  cardinal.  —  Fabio  Brulart  de  Sillery,  évê- 
que de  Senlis.—  François  de  la  Chaize,  confesseur 
du  roi.  —  Jacques-Louis  de  Beringhen,  premier 
écuyer.  —  Jean  Mabillon ,  religieux  bénédictin.  — 
Louis- Marie  de  Roche-Baron ,  duc  d'Aumont.  — 
Michel  le  Pelletier  de  Souzy,  conseiller  d'État. — 
Nicolas-Joseph  Foucault,  conseiller  d'État. 

Pensionnaires.  —  Les  huit  anciens  mentionnés 
plus  haut  (Charpentier,  Tallemant,  Boileau,  Tour- 
reil,  Renaudot,  La  Loubère,  Dacier,  Pavillon)  et 
les  deux  suivants  :  Francois-Boutard,  abbé  (1710, 
vétér.).  —  J.-François  Felibien  (1716,  se  retire). 

Associés  (qui  devinrent  pensionnaires). —  Marc- 
Antoine  Oudmet  (1711,  vétér.).  —  Fontenelle 
(1705,  vétér.).  —  Charles  Rollin  (1705,  vétér.).— 
Honoré  de  Quiqueran  de  Beaujeu  (1705,  vétér.), 
évêque  de  Castres.  —  Jean-Baptiste  Couture.  — 
Jean-Foy  Vaillant.  —  J.-Marie  de  la  Marque  de 
Tilladet.  —  Julien  Pouchard.  —  René  Aubert  de 
Vertot.  — Thomas  Corneille  (1705,  vétér.). 

Élèves  (qui  devinrent  associés).  —  Antoine  Gal- 
land. —François  Bourdelin  (1705,  vétér.)  —  Jean- 
Baptiste  Rousseau  (1705,  vétér.).  —  Jean-Fran- 
cois  Simon  (1712,  vétér.).  —  Jean  Prévost.  — 
Jean  René  de  la  Bonnodière.  —  Joseph-François 
Duché.  —  Louis  Boivin  l'aîné.  —  Nicolas  Hen- 
rion  (1710,  vétér.).  —  Philib.-Bern.  Moreau  de 
Mautour  (1736,  vétér,).  —  1702,  Jean-François- 
Foy  Vaillant  fils.—  1704,  Chr.-Fr.de  Lamoignon, 
honoraire.  —  1705,  Claude- François  Fraguier, 

—  Charles-César  Baudelot.  —  Antoine  Danchet 
(1713,  vétér.).  —  Claude  Gros  de  Boze.  —  Guil- 
laume Massieu,  abbé.  —  Charles  Valois  de  la- 
Marre.  —  Jean  Boivin  le  jeune.  —  Pierre-Jean 
Burette.  —  1 706,  Jacques  le  Quien  de  la  Neuville 
(1714,  vétér.).  —  Joseph-François  Bourgom  de 
Villefore  (1708,   se  démet).  —  Auguste  Nadal, 


AGAD 


—  12  — 


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abbé  (1714,  vétér.).  — Nicolas  Barat.  —  Nicolas 
Boindia  (1714,  vétér.).  —  Henri  Morin  (1725,  se 
démet).  —  Michel  Pinard,  abbé  (1713,  vétér.).— 
Le  Roy,  abbé  (1716,  se  démet).  —  1708,  Camille 
le  Tellier  de  Louvois,  abbé  honoraire.  —  Pierre- 
Charles  Roy.  —  Nicolas-Hubert  Montgault,  abbé 
(vétér.). —  1709,  Jérôme  Bignon,  honor.  —  Michel 
le  Tellier,  honor.  —  1710,  J.-Bapt.  Thiaudière  de 
Boissy,  abbé  (1710  vétér.). —  Ant.  Anselme,  abbé 
(1774,  vétér.).  —  1711,  François  Sévin,  abbé.  — 
Èlie  Blanchard.  —  Jacques  Hardion  fils.  —  1712, 
Martin  Billet  de  Panière.  —  Michel  Godeau.  — 
Jean-Pierre  des  Ours  de  Mandajors  (171.5,  vétér.). 

—  1713,  Antoine  Banier,  abbé. —  Étienne  Four- 
mont. —  Ludolphe  Kuster.  —  1714,  Charles-Henri 
Maslon  de  Bercy.  —  Nicolas  Fréret.  —  Nicolas 
Mahudel  (1744,  se  démet).  —  Louis-François  de 
Fontenu,  abbé. — Alexand.  Goulleyde  Boisrobert. 

—  1715,  Claude  Sallier,  abbé. 
Nomination  de  trois  honoraires  étrangers  : 

Philippe-Antoine  Gualterio,  cardinal.  — Anselme 
Banduri.  —  Gisbert  Cuper. 

1716,  Nicolas  Gédoyn,  abbé.  —  Pierre-Paul  de 
Lormande,  abbé.  —  Camille  Falconet. —  Jean-Bap- 
tiste-Henri du  Trousset  de  ValincoUrt.  —  Charles 
de  Riencourt.  —  Pierre  de  P.  de  Gondrin  d'An- 
tin,  depuis  évêque  de  Langres,  honoraire. —  Mel- 
chior  de  Polignac,  cardinal,  honor.  —  1718,  Jac- 
ques-Christophe Iselin,  bon.  étrang. —  1719,  Bern. 
de  Montfaucon.  —  Antoine  Lancelot.  —  Louis 
Racine  (1748,  vétér.).  —  1721,  Guillaume  de  la 
Boissière  de  Chambors.  —  1722,  Louis-Jean  de 
PouiUy.  —  Étienne  Lauréault  de  Foncemagne. — 
Denis-François  Secousse. —  1723,  Guillaume  Du- 
bois, ministre  d'État  et  cardinal,  honoraire.  — 
André-Hercule  de  Fleury,  depuis  premier  ministre 
et  cardinal,  honoraire.  —  1724,  Michel  Fourmont 
le  jeune,  abbé.  —  Jean-Baptiste  de  la  Curne  de 
Sainte-Palaye.  —  1726,  Victor-Marie  d'Estrées, 
maréchal  de  France,  honoraire.  —  Henri-Charles 
du  Cambout  de  Coislin,  évêque  de  Metz,  hono- 
raire. —  Jean-Baptiste'Souchay,  abbé.  —  1727, 
Pierre-Nicolas  Bonamy.  —  Louis-François-Josepli 
de  la  Barre.  —  René  Vatry,  abbé"  —  1728, 
Ét.  de  Canay  (1739,  vétér.).  —  Jean-Pierre  Moret 
de  B.  de  Valbonnays,  associé  correspondant  ho- 
noraire. —  1729,  Louis  Monbroux  de  la  Nauze. 

—  Paris  (1733,  sa  place  déclarée  vacante  pour 
absence).  —  Jean-Daniel  Schœpflin,  associé  cor- 
respondant. —  Grégoire -Alexandre  Capponi,  ho- 
noraire étranger.  —  1732,  Paul  -  Hippolyte  de 
Beauvilliers,  duc  de  Saint-Aignan,  honoraire.  — 
1733,  René-Louis  de  Voyer  de  Paulmy,  marquis 
d'Argenson,  honoraire.  —  Charles  d'Orléans  de 
Rothelin,  abbé ,  honoraire.  —  Jean-François  du 
Resnel,  abbé.  —  Jacques  Bern.  Durey  de  Noin- 
ville,  académicien  libre.  —  1734,  Scipion  Maffei, 
honoraire  étranger.  —  1735,  François  Geinoz , 
abbé.      1736,  Guillaume  Nicolay  (n56,  vétér.). 

—  Joseph  de  Seytres ,  marquis  de  Caumont  , 
correspondant  honoraire.  —  Fr.-Xavier  Bon, 
correspondant  honor.  —  J.-Fréd.  Phelypeaux, 
comte  de  Maurepas,  honoraire.  —  1737,  Jos.  de 
Bimard,  baron  de  la  Bastie,  correspondant  hono- 
raire. —  1738,  Anicet  Melot.  —  1759,  Ch.  Pineau 
Duclos  (1753,  vétér.).  —  1740,  Jean  Lebeuf,  abbé. 

—  1741,  Eugène-Pierre  de  Surbeck,  corr.  hon. — 
1742,  J.-Fr.  Boyer,  ancien  évêque  de  Mirepoix, 
honoraire.  —  Jérôme  Bignon,  honoraire.  —  J.- 
Philippe René  de  la  Bletterie,  abbé.  —  Ch. -Phi- 
lippe de  Monthenaultd'Egly.—  Anne-Cl. -Philippe, 
comte  de  Caylus,  honoraire.  —  1743,  Philippe 
Vénuti,  abbé,  corresp.  hon.  —  Jean-Quirin  Qui- 
rini,  cardinal,  honoraire  étranger.  —  Mich.-Ét. 
Turgot,  conseiller  d'État,  hon.  —  Gtirét.-Guillaume 
de  Lamoignon,  honoraire.  —  Pierre -Alexandre 


Lévesque  de  laRavalière. —  174i,  Augustin  Belley, 
abbé.  —  Louis-Jules  B.  Mazarini  Mancini,  duc  de 
Nivernois,  honoraire.  —  Jean -Baptiste -Pascal 
Fenel,  abbé. — 1745,  comte  de  Ciantar,  honoraire 
étranger.  —  1746,  Joseph -Balthazar  Gibert.  — 
Jean-Pierre  de  Bougainville. —  Charles  de  Brosses, 
honoraire  corresp,  ou  acad.  libre.  —  1747,  Jean- 
Pierre  Tercier. — Jean-JacquesBarthélemy,  abbé, 

—  1748,  Charles  le  Beau.  —  Jean  Otter. —  Char- 
les Peyssonel,  associé  correspondant.  —  1749, 
Marc-Pierre  de  Voyer  de  Paulmy,  comte  d'Ar- 
genson, honoraire.  —  Jean  Capperonnier.  — Léon 
Ménard.  —  Auguste-Louis  Berlin  de  Blagny  (1759, 
vét.).  —  Béat. -A. -D.  Fidèle  de  Zurlauben,  aca- 
démicien libre.  —  Askev/,   académicien  libre. 

—  Octavien  de  Guasco,  abbé,  académ.  libre.  — 
1751,  Armand-Jérôme  Bignon,  prévôt  des  mar- 
chands, honoraire.  —  1752,  Claude-GuillauiBe 
Bourdon  de  Sigrais.  —  1753,  Joseph  Deguignes. — 
Paul  Foucher,  abbé.  —  1754,  Charles  Batteux, 
abbé.  —  Jean-Baptiste  Bourguignon  d'Anville.  — 

1755,  Ph.  comte  de  Chesterfield,  acad.  libre.  —  Do- 
minique Passionei,  cardinal,  académicien  libre. 

—  Charles-Jean-François  Henault,  honoraire.  — 

1756,  Jean  Lévesque  de  Burigny.  —  Antoine  René, 
marquis  de  Paulmy,  honor.  —  Louis  Dupuy.  — 

1757,  Louis  Phelypeaux,  comte  de  Saint-Floren- 
tin, depuis  duc  de  la  Vrillière,  honor.  —  Alexis- 
Symrnaque  Mazocchi,  académicien  libre. —  1750, 
Chrétien-Guillaume  de  Lamoignon  de  Malesher- 
bes,  honoraire. —  Jean-Louis  le  Beau,  le  jeune. — 
Louis-Georges  Oudard  Feudrix  de  Bréquigny.  — 
Michel-Paul  Gui  de  Chabanon.  —  1760,  Gabriel- 
Henri  Gaillard.  —  1761,  Étienne  Mignot.  —  Jean- 
Jacques  Garnier,  abbé.  —  Pierre-Jean  Grosley, 
académicien  libre.  —  Joseph-Alexandre  prince 
Jablonowski, académicien  libre.  — 1762, François 
Béjot.  —  François  Arnauld,  abbé. —  1763,  Abrah.- 
Hyacinthe  Anquetil  du  Perron.  —  1764,  Clément- 
Charles-François  de  l'Averdy,  ministre  d'État, 
honoraire.  —  1765,  Louis-François  de  Paule  d'Or- 
messon  de  Noiseau,  honoraire.  —  1766,  Hubert- 
Pascal  Ameilhon,  abbé.  —  Matthieu-Antoine  Bou- 
chaud.  —  1767,  Pierre-Edme  Gaultier  de  Sibert. 

—  Guillaume  de  Rochefort.  —  1768,  Jean  Simon 
Lévesque  de  Pouilly,  académicien  libre.  —  1769, 
Le  père  Pacciaudi ,  académicien  libre.  —  1770, 
Jean-David  le  Roy.  —  François-Jean-Gabriel  de  la 
Porte  du  Theil.  —  1771,  François-Joachim  de 
Pierre  de  Bernis,  cardinal,  honoraire.  —  Charles- 
Marie  Fevret  de  Fontette,  académicien  libre.  — 
1772,  Louis  Désormeaux.  —  Jean-Baptiste  Gaspar 
d'Ansse  de  Villoison.  —  Bon-Joseph  Dacier. — 
Henri-Léon-Jean-Baptiste  Bertin,  minisire  d'État, 
honoraire.  —  Jean-François  Séguier,  académicien 
libre.  —  Gaspard- Michel  le  Blond,  abbé.  —  Le 
prince  Massalski,  évêque  de  "Wilna,  académicien 
libre.  —  1773,  Dussaulx. —  Bartoli,  académicien 
libre.  —  1775,  Dulens,  académicien  libre.  — Joly 
de  Maizeroy.  —  1776,  Turgot,  ministre  d'Etat  et- 
contrôleur  général  des  finances,  académicien  ho- 
noraire. —  1777,  Amelot,  secrétaire  d'État,  acad. 
hon.  —  Baron  de  Sainte-Croix,  acad.  libre.  — 
Brunck,  académicien  libre.  —  1778,  Larcher.  — 
L'abbé  Guénée.  —  1779,  Frédéric  II,  landgrave 
régnant  de  Hesse-Cassel ,  académicien  libre.  — 
1780,  comte  de  Choiseul-Gouffier.  —  De  Keralio. 

—  L'abbé  Brotier.  —  1781,  L'abbé  Auger.  — Bi- 
gnon, académicien  honoraire.  —  1782,  prince  de 
Beauvau,  académ.  honoraire.  —  De  Vauvilliers. 

—  1784,  prince  de  Torremuzza,  associé  libre.  — 
Baron  de  Breteuil,  académ.  honoraire.  —  1785, 
Houard. 

Par  ordonnance  du  15  janvier  1785  Louis  XVI 
nomme  huit  associés  libres  résidents  :  Dom  Clé- 
ment, Dom  Poirier,  Mongez,  Bailly,  Barthez, 


AGAD 


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AGAD 


Camus,  Hennin,  Sylvestre  de  Sacy,  démission- 
naire, 1792. 

1785,  C.-F.-S.  de  Saint-Simon  de  Sandricourt, 
évêque  d'Agde,  associé  libre.  —  Cardinal  Anto- 
nelli,  associé  libre.  —  Pastoret.  (Voy.  Institut). 
TT-  Bitaubé ,  associé  libre.  —  De  Sanit-Vincens, 
associé  libre.  —  1787,  de  Brienne,  archevêque 
de  Toulouse,  honoraire.  —  Bclin  de  Balu.  —  1788, 
Dupuis.  —  1789,  Laurent  de  Villedeuil,  hono- 
raire.—  Michaëlis,  associé  libre.  —  Lévesque.  — 
1791,  Gosselin.  —  1792,  Sylvestre  de  Sacy.  — 
D'Ormesson,  associé  libre  résident.  —  Heyne, 
associé  libre. 

Secrétaires  perpétuels.  — 1701,  P.  Tallemant 
—  1706,  Gros  de  Boze.  —  1742,  Fréret.  —  1749, 
Bougainville.  —  175.5,  Charles  Lebeau.  —  1776, 
Louis  Dupuy.  —  1782,  Bon-Joseph  Dacier. 

-  ACADÉMIE  DES  SCIENCES.  Fondée  par 
Çolbert  en  1666,  cette  Académie  pendant  33  ans 
subsista  en  vertu  d'une  simple  autorisation  de 
Louis  XIV,  et  ce  ne  fut  que  le  26  janvier  1699, 
qu'un  règlement  en  50  articles  lui  fut  donné.  Ce 
règlement  ainsi  que  celui  de  l'Académie  des 
inscriptions,  fut  confirmé  par  des  lettres  patentes, 
en  date  de  février  1713,  enregistrées  au  parlement 
le  3  mai  suivant.  L'Académie  établie  au  Louvre, 
se  composait  de  70  membres  :  10  académiciens  ; 
20  honoraires;  20  pensionnaires;  20  associés  :  de 
plus  des  élèves  étaient  attachés  aux  pensionnaires. 

On  appelait  vétérans  les  membres  qui,  en  con- 
servant leurs  droits,  quittaient  au  bout  de  vingt 
ans  la  classe  dont  ils  faisaient  partie. 

Les  pensionnaires  pouvaient  être  pris  parmi  les 
associés  et  les  élèves.  —  Les  pensionnaires  et  les 
associés  touchaient  seuls  des  jetons  de  présence. 

Supprimée  en  1793,  elle  forma  lors  de  la  réor- 
ganisation de  l'Institut,  la  première  classe  de  ce 
corps  (voy.  Institut),  et  reprit  son  nom  primitif 
en  1816.  La  collection  de  ses  mémoires  de  1699  à 
1793,  forme  164  vol.  in-4°.  Outre  les  éloges  des 
académiciens  par  Fontenelle,  Dortous  de  Mairan, 
Grand-Jean  de  Fouchy,  Condorcet,  etc.,  on  peut 
consulter  son  histoire,  publiée  par  M. -A.  Maury, 
1864,  8. 

Voici  la  liste  de  ses  membres,  depuis  l'origine, 
jusqu'en  1793  : 

1666,  Pierre  de  Carcavi.  —  Chrétien  Huygliens 
de  Zulychem.  —  Gilles  Personne  de  Roberval.  — 
Nicolas  Frenicle  de  Bessy.  —  Adrien  Auzout.  — 
Jean  Picard.  —  Jacques  Buot.  —  Jean-Baptiste  du 
Hamel.  —  Marin  Cureau  de  la  Chambre.  —  Claude 
Perrault.  —  Samuel  Cotereau  du  Clos.  —  Claude 
Bourdelin.  —  Jean  Pecquet.  —  Louis  Gayant.  — 
Nicolas  Marchant.  —  Niquet.  —  Claude-Antoine 
Couplet.  —  Pivert.  —  De  la  Voye  Mignot.  — 
Edme  Mariette.  —  1668,  Jean  Gallois.  —  1669, 
François  Blondel.  —  Jean-Dominique  Cassini.  — 
1672,  Olaïis  Rœmer,  associé  étranger.  —  1673, 
Denis  Dodart.  —  1674,  Pierre  Borel.  —  Guichard- 
Josephdu  Verney,  — 1675,  Leibnitz,  associéétran- 
ger.  —  1678,  Philippe  de  la  Hire.  —  Jean  Mar- 
chant. —  1679,  deLannion  (1685,  exclu).  —  1681, 
Sedileau.  —  1682,  Ernfroi  'Walther  de  Tschirn- 
hausen ,  associé  étranger.  —  Laurent  Pothenot. 

—  Le  Fèvre  (1702,  exclu).  —  Henri  de  Bessé.  — 
1684,  Jean  Méry.  —  1685,  Melchisedech  Théve- 
not.  —  Michel  Rolle.  —  Cusset.  —  1688,  Pierre 
Varignon.  —  1691,  J.  P.  Bignon.  —  Jos.  Pitton 
de  Tournefort.  —  Guillaume  Homberg.  —  1692, 
Moyse  Charas.  —  1693,  de  la  Coudraye.  —  Guil- 
laume-François de  l'Hôpital,  marquis  de  Saint- 
Mesme.  —  Morin,  de  Toulon.  —  1694,  Jacques 
Cassini.  —  Gabriel-Philippe  de  la  Hire.  —  Simon 
Boulduc.  —  Jacques-Philippe  Maraldi.  —  1695, 
Jean-Matthieu  de  Chazelles.  —  1696,  Thomas 
Fantet  de  Lagny.  —  Joseph  Sauveur.    Pierre 


Couplet  de  Tartreaux.  —  Dominique  Guglielmini, 
associé  étranger.  —  1697,  Bern.  le  Bovier  de 
Fontenelle.  —  Louis  Carré.  —  1698,  Daniel  Tau- 
vry.  —  De  Langlade.  —  1699,  Nicolas  Lémery, 

—  Sébastien  Truchet,  honoraire.  —  Bern.  Re- 
nan d'Elisagaray,  honoraire.  —  Nicolas  de  Ma- 
lézieu,  honoraire.  —  Nicolas  Malebranche,  hono- 
raire. —  Thomas  Gouye ,  honoraire.  —  Gilles 
Filleau  des  Billetles.  —  Jeaugeon.  —  André  Da- 
lesme.  —  Pierre -Sylvain  Régis.  —  Claude  Bour- 
delin. —  Louis  Morin.  — Monti,  exclu  pour  ab- 
sence. —  Étienne- François  Geoffroy.  —  Guy- 
Crescent  Fagon.  —  Camille  le  Tellier  de  Louvois, 
honoraire.  —  Sébastien  le  Prestre  de  Vauban, 
honoraire.  —  Nicolas  Hartsoëker,  associé  étran- 
ger. —  Jacques  Beinouilli,  associé  étranger.  — 
Jean  Bernouilli,  associé  étranger.  —  Isaac Newton, 
associé  étranger.  — Vincent  Viviani,  associé  étran- 
ger. —  Claude  Burlet.  —  Claude  Berger.  —  Gilles- 
François  Boulduc.  —  Adrieti  Tuillier.  —  François 
Chevalier.  —  Alexis  Littré.  —  François  Poupart. 

—  Hervé  Simon  de  Valhebert.  —  Antoine  Parent. 

—  Michel  de  Senne.  —  Mic.-L.  Beneaume  de  la 
Garanne.  —  Du  Torat.  —  Jacques  Lieutaud.  —  De 
Beauvilliers.  —  Louis  Lémery. 

1701,  Pierre  du  Verney.  —  Jean-Baptiste  Cho- 
mel.  —  Guillaume  de  l'isle.  —  Jacques  Ozanam.  — 
1703,  Martin  Poli,  associé  étranger.  —  1704,  Phil. 
de  Courcillon  de  Dangeau,  honoraire.  —  François 
Bianchini,  associé  étranger.  —  Guisnée.  —  Louis 
Petit.  —  1706,  François  Nicole.  —  Claude-Joseph 
Geoffroi.  —  Joseph  S'aurin.  —  René-Antoine  Fer- 
chault  de  Réaumur.  —  Bomi ,  exclu.  —  Saulmon. 

—  1707,  Jean  Terrasson.  —  Victor-Marie  d'Estrées, 
maréchal  de  France,  honoraire. — Jacques-Bénigne 
Winslùw.  —  1708,  Pierre  Magnol.  —  Raymond 
Vieussens.  —  Hans  Sloane,  associé  étranger.  — 
1709,  Jean-Baptiste  Enguehard.  —  1710,  comte  de 
Pembroli,  associé  étranger.  —  1711,  Jean-Nicolas 
de  la  Hire.  —  Bernard  de  Bragelogne.  —  Antoine 
deJussieu.  —  Jean-Henri  Imbert.  —  1712,  Pierre 
Blondin.  —  André-François  Boureau  Deslandes. 

—  Pierre-Simon  Rouhault.  —  1714,  Eugène  d'A- 
lonville  de  Louville.  —  Joseph-Nicolas  de  l'isle. 

—  Jean-Claude-Adrien  Helvetius.  —  Duc  d'Esca- 
lone,  associé  étranger.  — L.-Ferd.  comte  de  Mar- 
sigli,  associe  étranger.  —  1716,  Melchior  de  Po- 
lignac,  cardinal,  honoraire.  —  Marc-René  marquis 
d'Argenson,  honoraire.  —  L.-Léon  Pajot,  comte 
d'Ons-en-Bray ,  honoraire.  —  Pierre  Chirac.  — 
Jean-Élie  Leriget  de  la  Faye ,  associé  libre.  — 
Pierre-Rém.  de  Montmort,  associé  libre. —  Charles 
Reyneau,  prieur  de  l'Oratoire,  associé  libre.  — 
J.-Bap.  Deschiens  de  Ressons ,  associé  libre. — 
Sébastien  Vaillant.  —  Ant.-Tristan  Danty  d'Is- 
nard.  —  De  Camus,  exclu  pour  absence.  —  1718, 
Jean-Baptiste  Colbert,  marquis  de  Torcy,  hono- 
raire. —  Marins.  —  Henri- Jacques  Nompar  de 
Caumont,  duc  de  la  Force,  honoraire.  —  Jean- 
Jacques  Dortous  de  Mairan.  —  1719,  Jean  La\v, 
contrôleur  général,  honoraire.  —  1721,  André- 
Hercule,  cardinal  de  Fleury,  honoraire.  —  Jean- 
Baptiste-Henri  du  Trousset  de  Valincour,  hono- 
raire. —  Marie-Guil.  Bénard  de  Rezay,  associé  li- 
bre. —  Joseph  Privât  de  Molières.  —  Pierre  î°;', 
empereur  de  Russie,  honoraire.  —  1722,  François 
Petit,  Jacques  Trant. — Sauveur  Morand.  —  1723, 
Pierre-Louis  Moreau  de  Maupertuis.  —  Camille 
d'Hostun,  duc  de  Tallard,  honoraire.  —  Charles 
de  Cisternay  du  Fay.  —  1724,  de  Beaul'ort.  — 
Henri  Pitot  (vétéran).  —  Jean  Senac  —  1725, 
Jean-François  Phelypeaux,  comte  de  Maurepas, 
honoraire." —  Louis  de  l'isle  de  la  Croyère.  —  Ber- 
nard de  Jussieu,  vétéran.  —  Pierre  le  Monnier. 
—  Louis  Godin.  —  Pierre  Maloet.  —  Jean-Pierre 
de  Croiisaz,  associé  étranger.  —  1726,  Jean-René 


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de  Longueil  de  Maisons,  honoraire.  —  Marc-Pierre 
de  Voyer  de  Paulmy,  comte  d'Argenson,  hono- 
raire. —  Louis-Claude  Bourdelin.  —  1727,  Mi- 
chel-Robert le  Pelletier  des  Foïts,  honoraire.  — 
Eustache  Manfredi,  associé  étranger.  —  Frédéric 
Ruisch,  associé  étranger.  — Charles-Etienne-Louis 
Camus.  —  1728,  Henri-François  d'Aguesseau, 
chancelier  de  France,  honoraire.  —  Henri-Louis 
du  Hamel  du  Monceau  —  François-Joseph  Hu- 
naud.  —  1729,  Pierre  Mahieu.  Edmond  Hal- 
ley,  associé  étranger.  —  1730,  Joseph- Antoine 
d'Aguesseau  de  Valjouan ,  honoraire.  —  Ph. 
Buache.  —  Charles-Marie  de  la  Condamine.  — 
Herman  Boerhave,  associé  étranger.  —  1731,  L.- 
Fr.  Armand,  duc  de  Richelieu,  honoraire.  — 
Alexis-Claude  Clairault.  —  Jean  Grosse.  —  Fran- 
çois Gigot  de  la  Peyronie,  associé  libre.  —  Jean- 
Baptiste-Morgagni,  associé  étranger.  —  Pierre 
Bouguet.  —  Jean-Dominique  Maraldi.  —  Jean- 
Paul  Grandjean  de  Fouchy.  —  1732,  François 
Chicoyneau,  associé  hbre. — Etienne-Simon  de  Ga- 
maches,  associé  libre.  —  1733,  Alexis  Fontaine. 

—  J.  Christian  "Wolff,  associé  étranger.  —  1734, 
Georges-Louis  le  Clerc  de  Buffon.  —  1735,  Jean 
Hellot.  —  César-François  Cassini  de  Thury.  — 
1736,  Charles  d'Albert,  associé  libre.  —  Gilb. 
Guyon  delà  Chevalleraye,  associé  libre.  —  Pierre- 
Charles  le  Monnier.  —  1738,  Jean-François Boyer, 
ancien  évêque  de  Mirepoix,  honoraire.  —  1739, 
François  Sicaire  de  Brémond.  —  Joseph  Cervi, 
associé  étranger.  —  Jean-Antoine  NoUet,  abbé. 

—  Jean  Poleni,  associé  étranger.  —  1740,  Etienne 
Mignot  de  Montigny.  —  Louis  Phelypeaux,  comte 
de  Saint-Florentin,  honoraire.  —  1741,  Antoine 
Ferrein.  —  J.-Paul  de  Gua  de  Malves,  abbé,  vé- 
téran. —  Nicolas -Louis  de  la  Caille,  abbé.  — 
Jean  le  Rond  d'Alembert.  —  Jean-Jacques  Amelot 
de  Chaillou,  honoraire.  —  Joseph-Marie-Fran- 
çois de  Lassone,  vétéran.  —  1742,  Paul-Jacques 
Malouin.  —  Martin  Folkes,  associé  étranger.  — 
1743,  Michel-Ferdinand  d'Albert,  duc  de  Chaulnes, 
honoraire.  —  Michel-Philippe  Bouvard,  vétéran. 

—  Daniel-Charles  Trudaine,  honoraire.  —  Louis- 
Guillaume  le  Monnier  (1779,  démissionnaire).  — 
Jean-Etienne  Guettard. —  1744,  Louis-Jean-Marie 
Daubenton.  —  Gaspart  le  Compasseur  de  Créqui- 
Montfort,  marquis  de  Courtivron,  vétéran.  —  Guil- 
laume Rouelle.  —  Joseph  Exupèrc  Bertin ,  vé- 
téran. —  Armand-Louis  du  Plessis  de  Richelieu, 
duc  d'Aiguillon,  honoraire.  —  1745,  Pierre-Jo- 
seph Macquer.  —  1746,  Jacques  de  Vaucanson. 

—  Antoine  de  Parcieux.  —  Louis-Antoine  Nicolie 
de  la  Croix.  —  J.  B.  deMachault,  ministre  d'Etat, 
honoraire.  —  1747,  Marc-René  de  Montalembert, 
associé  libre.  —  1748,  François-David  Hérissant. 

—  Daniel  Bernouilli,  associé  étranger.  —  Jacques 
Bradley,  associé  étranger.  —1749,  Patrice  d'Aroy. 

—  Yv. -Marie  Desmarez,  comte  de  Maillebois,  ho- 
noraire. —  L.  Eliz.  de  la  Vergne  de  Tressan,  asso- 
cré  libre.  —  1750,  Ch. -G.  de  Lamoignon  de  Males- 
herbes,  honoraire.  —  Girard  de  Van-Swieten, 
associé  étranger.  —  1751,  Antoine-Louis  Rouillé, 
ministre  d'État,  honoraire.  —  Fr.  Quesnay,  as- 
socié libre.  —  Jean-Baptiste  le  Roy.  —  1752,  Jo- 
seph Lieutaud ,  vétéran.  —  Claude  Geoffroy.  — 
Théodore  Baron.  —  Rol.-Michel  Barrin  de  la  Galis- 
sonnière,  associé  libre.  —  1753,  Joseph-Jérôme  le 
François  de  la  Lande.  —  G.  J.  H.  J.  B.  le  Gentil 
de  la  Galaisière,  vétéran.  —  Etienne  Haies,  asso- 
cié étranger.  —  1754,  Woldemar,  comte  de 
Lowendahl,  honoraire.— Abraham  Moivre,  associé 
étranger.  —  Albert  de  Haller,  associé  étranger.  — 
1755,  George  de  Macclesfield,  associé  étranger. — 
Léonard  Euler,  associé  étranger.  —  Jean  Moreau 
de  Séchelles,  ministre  d'Etat,  honoraire.  —  Paul 
d'Albert  de  Luynes,  cardinal,  honoraire.  —  1756, 


Alexandre-Guy  Pingré,  associé  libre.  —  Bernard 
Forest  de  Bélidor.  —  1758,  Etienne  Bezout.  — 
Louis-Léon-Félix  de  Brancas,  comte  de  Lauragais, 
vétéran).  —  Aug.-Den.  Fougeroux  de  Bondaroy. 

—  Joseph-Bernard  de  Chabert,  associé  libre.  — 
Matthieu  Tillet.  —  1759,  Jean-Baptiste  Chappe 
d'Auteroche,  abbé.  —  Jean -René  Tenon.  — 
Jean-François-Clément  Morand.  —  Michel  Adan- 
son.  —  Mathui-in- Jacques  Brisson.  —  1760,  An- 
toine Petit. —  1761,  Charles.-Fr.-César  le  Tellier 
de  Montmirail,  honoraire.  —  Joseph- Alexan- 
dre de  Jablonowski,  associé  étranger.  —  Henri- 
Léonard-J.-B.  Bertin,  ministre  d'Etat,  honoraire. 

—  Fl.-Jos.  de  Vallière,  associé  libre.  —  Ch.  Pe- 
not  de  Tournière,  associé  libre.  —  1762,  Charles 
Linnée,  associé  étranger.  —  1763,  Jean-Sylvain 
Bailly.  —  Edme-Sébastien  Jeaurat.  —  1764,  Jac- 
ques Douglas,  comte  de  Morton,  associé  étranger. 

—  Ant.-René  de  Paulmy  d'Argenson,  honoraire. 

—  J.-Ch.  Philibert  Trudaine,  honoraire.  —  1765, 
François-César  le  Tellier,  marquis  de  Courtanvaux, 
honoraire.  —  Et. -François  Turgot,  associé  libre. 

—  J.-B.-Ant.  Andouillé,  associé  libre.  —  Achille- 
Pierre  Dionis  du  Séjour,  associé  libre  (démission- 
naire, 1786).  — Jean-Rodolphe  Perronet,  associé 
libre.— Gabriel  de  Bory,  associé  libre. — P.  Poisson- 
nier, associé  libre.  —  1766,  prince  de  Lowens- 
tein,  associé  étranger.  —  Louis  Cadet.  —  1768, 
Gabriel  Jars.  —  Antoine-Laurent  Lavoisier.  — 
Charles  Bossut,  abbé.  —  1769,  Marie-J.-Ant.-Nic. 
de  Caritat  de  Condorcet.  —  Pierre  Demours ,  vé- 
téran. —  Antoine  Portai.  —  Cés.-Gabr.  de  Choi- 
seul,  duc  de  Praslin,  honoraire.  —  1770,  Charles 
Messier.  —  Jean-Dominique  Cassini.  —  Baltha- 
zar-Georges  Sage.  —  1771,  Nicolas  Desmarest.  — 
Alexis -Marie  de  Rochon,  abbé.  —  Alexandre- 
Théophile  Vandermonde.  —  1772,  Jacq.-Ant.-Jos. 
Cousin.  —  Jos.-L.  de  la  Grange,  associé  étranger 
(1786  pensionn.  vétér.).  —  Didier  Fr.  Mesnard  de 
Chouzy,  associé  libre.  —  Th.  Franklin,  associé 
étranger.  — Ant.  Baumé.  —  1773,  Ant. -Laurent  de 
Jussieu.  — J.  B.  Bourguignon  d'AnviUe. — Pierre 
Simon  Delaplace.  —  Raphaël  Bienvenu  Sabatier. 

—  1774,  Félix  Vicq  d'Azyr.  —  Toussaint  Borde- 
nave.  —  1776,  Nicolas  Christiern  de  Thy,  comte 
de  Milly,  associé  libre.  —  Amelot,  honoraire.  — 
Margraff,  associé  étranger.  —  Duc  d'Ayen,  hono- 
raire. —  Charles-Claude  Labillarderie,  comte 
d'Angivillers,  pensionnaire  vétéran.  —  1778,  J. 
B.  Bucquet.  —  Théodore  Tronchin,  associé  étran- 
ger. —  Jean  Pingle,  associé  étranger.  —  Claude 
Melchior  Cornette.  —  1779,  J.-B.-Pierre-Ant. 
Demonet  de  Lamarck.  —  Bochart  de  Sarron , 
honoraire  surnuméraire.  —  ]  780,  Gaspar  Monge. 

—  Claude-Louis  Bertholet.  —  1781,  Charles-Au- 
gustin de  Coulomb.  —  Duc  de  la  Rochefoucauld, 
honoraire.  —  1782,  Guillaume  Hunter,  associé 
étranger.  —  Bergman,  associé  étranger.  —  Pierre- 
François- André  Méchain.  —  Jean-Nicolas  Buache. 

—  Jean Bernouilli  père,  associé  étranger.  — Paul- 
Joseph  Barthès,  associé  libre,  surnuméraire. — 
1783,  RenéJust  Haiiy.  —  Henri-Alexandre  Tessier. 

—  René  Lourche  Desfontaines.  —  Adrien-Marie 
Legendre. — Jacques-Constantin  Férier. —  P.  W. 
Wargentin.  —  Charles  Bonnet,  associé  étranger. 

—  1784,  J.-H.-Marie  Meusnier.  —  Jean-Albert 
Euler,  associé  étranger.  —  Joseph  Priestley,  as- 
socié étranger.  —  Jean  Darcet.  —  Quatremère 
d'isjonval  (exclu,  1786).  —  Ant.-Fr.  Fourcroy,  as- 
socié libre.  —  1785,  Joseph  Le  Faute  d'Agilet.  — 
Pierre  Camper,  associé  étranger.— Jacques-Alexan»- 
dre-César  Charles.  —  Pierre-Marie- Auguste  Brous- 
sonnet.  —  Louis-Aug.  le  Tonnelier  de  Breteuil, 
honoraire.— André  Thouin.  —  Guiliot  Duhamel.  — 
Philippe  Frédéric  baron  deDietrich,  associé  libre. 

—  1787,  Joseph   Banks,   associé  étranger.  — 


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Étienne-Charles  de  Loménie  de  Brienne ,  arche- 
vêque de  Toulouse,  honoraire.  —  1788,  Charles- 
Eugène  Gabriel  de  la  Croix,  maréchal  de  Castries, 
honoraire.  —  Anne-César  comte  de  la  Luzerne, 
honoraire.  —  1789,  Louis-Antoine  de  Bougain- 
ville,  associé  libre.  —  G.  Herschell,  associé  étran- 
ger. —  1790,  Charles-Louis  l'Héritier  de  Brutelle. — 
Pierre-Simon  Pallas,  associé  étranger.  —  Horace- 
Bénédict  de  Saussure,  associé  étranger. 

Secrétaires  perpétuels.  —  1668,  L'abbé  Du- 
hamel. —  1699,  Fontenelle.  —  1741,  Dortous  de 
Mairan.  —  1743,  Grandjean  de  Fouchy.  —  1773, 
Condorcet. 

ACADÉMIE   DES    SCIENCES  MORALES. 

Voy.  Institut. 

ACADÉMIE  FRANÇAISE.  Sous  Charles  IX, 
J.  A.  de  Bail',  ami  de  Ronsard,  avait  organisé 
dans  une  maison  qui  lui  appartenait  au  faubourg 
Saint-Marceau  des  réunions  de  beaux  esprits  et 
de  musiciens  où  se  traitaient  des  questions  rela- 
tives à  l'étude  de  la  langue ,  de  la  grammaire  et 
de  la  poésie.  Charles  IX  accorda  à  cette  réunion, 
en  1570,  des  lettres  patentes  qui  furent  enregis- 
trées au  Parlement,  malgré  l'opposition  de  F  Uni- 
versité et  de  l  evêque  de  Paris,  et  où  il  déclarait 
accepter  le  titre  de  protecteur  et  premier  audi- 
teur de  l'Académie  naissante.  A  la  mort  du  roi 
(1574),  la  Compagnie  se  mit  sous  la  protection  de 
Henri  m,  devant  lequel  les  membres  prononcèrent 
plus  d'une  fois  des  discours.  Parmi  ceux  qui  la 
composaient  figuraient  Ronsard,  Desportes,  Pi- 
brac,  Amadis  Jamyn,  Duperron,  etc.  Mais  la  mort 
de  Baïf  (1589),  et  les  troubles  de  la  Ligue  la  dis- 
persèrent. 

En  1629,  Valentin  Conrart  commença  à  réunir 
chez  lui  quelques  gens  de  lettres  de  ses  amis 
(Godeau,  Gombauld,  Chapelain,  Giry,  Haliert, 
l'abbé  de  Cérisy,  Serisay,  MalleviUe,  Faret,  Des- 
maret,  Bois-Robert),  qui,  dans  leurs  petitesassem- 
blées,  s'occupaient  de  questions  littéraires  et 
grammaticales.  En  1634,  Richelieu  en  ayant  en- 
tendu parler,  leur  fit  offrir  par  Bois-Bobert  de 
leur  accorder  sa  protection ,  et  de  les  constituer 
en  société  publique.  Ils  acceptèrent,  mais  avec 
regret,  ces  offres  qu'il  eût  été  imprudent  de  refu- 
ser. Ils  rédigèrent  eux-mêmes  leurs  statuts  et 
donnèrent  à  leur  Société  le  titre  d'Académie  fran- 
çoise.  Elle  avait  été  jusqu'alors  désignée  parles 
noms  d'Académie  des  beaux-esprits ,  d'Académie 
de  l'éloquence,  etc.  Les  lettres  patentes  de  sa  fon- 
dation furent  signées  le  2  janvier  1635,  mais  elles 
ne  furent  enregistrées  que  le  10  juillet  1637  au 
Parlement  qui  fit  la  plus  vive  opposition  à  la 
nouvelle  institution,  et  ne  céda  qu'après  avoir  reçu 
des  lettres  de  jussion  et  deux  lettres  de  cachet. 

Le  nombre  des  membres  fut  fixé  à  40,  parmi 
lesquels  on  choisirait  tous  les  ans  un  directeur 
et  un  chancelier,  dont  les  fonctions  duraient  deux 
mois.  En  outre,  il  y  avait  un  secrétaire  perpétuel. 
Les  réunions,  qui  depuis  Louis  XIV  jusqu'à  la 
Révolution  se  tinrent  au  Louvre,  devaient  avoir 
lieu  une  fois  par  semaine.  Louis  XIV  accorda  aux 
membres  quarante  jetons  de  présence. 

Olivier  Patru  admis  à  l'Académie  en  1640  y 
prononça  un  discours  pour  remercier  ses  collè- 
gues. Sa  harangue  eut  un  tel  succès  qu'il  fut 
décidé  que  dorénavant  chaque  récipiendaire  se- 
rait tenu  de  prononcer  un  discours,  auquel  le  di- 
recteur répondrait.  Cet  usage  dont  au  commen- 
cement on  semoquafort  et  qui  aujourd'hui  amènè 
toujours  une  foule  nombreuse  et  choisie  aux 
séances  de  réception,  faisait  dire  au  président  de 
Mesmes  que  les  harangues  académiques  ressem- 
iilaient  aux  messes  solennelles  oii  le  célébrant, 
après  avoir  encensé  toute  l'assistance,  finit  par 
être  encensé  à  son  tour. 


«  Un  jour,  un  bel  esprit  de  l'Angleterre  ïne 
demanda,  dit  Voltaire,  les  Mémoires  de  l'Acadé- 
mie française.  Elle  n'écrit  point  de  mémoires,  lui 
répondis-je,  mais  elle  a  fait  imprimer  soixante  ou 
quatre-vingts  volumes  de  compliments.  Il  en  par- 
courut un  ou  deux.  Il  ne  put  jamais  entendre  ce 
style,  quoiqu'il  entendît  fort  bien  tous  nos  bons 
auteurs.  Tous  ce  que  j'entrevois,  me  dit-il,  dans 
ces  beaux  discours,  c'est  que  le  récipiendaire, 
ayant  assuré  que  son  prédécesseur  était  un  grand 
homme, que  lecardinal  de  Richelieu  étaitun très- 
grand  homme,  le  chancelier  Séguier  un  assez 
grand  homme  ,  le  directeur  lui  répond  la  même 
chose,  et  ajoute  que  le  récipiendaire  pourrait 
bien  aussi  être  une  espèce  de  grand  homme 
et  que  pour  lui,  directeur,  il  n'en  quitte  pas  sa 
part.  Il  est  aisé  devoir  par  quelle  fatalité  presque 
tous  ces  discours  académiques  ont  fait  si  peu 
d'honneur  à  ce  corps.  Vitium  est  temporis  potius 
quam  hominis.  L'usage  s'est  insensiblement  éta- 
bli, que  tout  académicien  répéterait  ces  éloges  à 
sa  réception  :  on  s'est  imposé  une  espèce  de 
loi  d'ennuyer  le  public.  La  nécessité  de  parler, 
l'embarras  de  n'avoirrien  à  dire,  et  l'envie  d'avoir 
de  l'esprit,  sont  trois  choses  capables  de  rendre 
ridicule  même  le  plus  grand  homme.  Nepouvant 
trouver  des  pensées  nouvelles,  ils  ont  cherché 
des  tours  nouveaux,  et  ont  parlé  sans  penser, 
comme  des  gens  qui  mâcheraient  à  vide,  et  fe- 
raient semblant  de  manger  en  périssant  d'inani- 
tion. Au  lieu  que  c'est  une  loi  dans  l'Académie 
française  de  faire  imprimer  tous  ces  discours  par 
lesquels  seuls  elle  est  connue,  ce  devrait  être  une 
loi  de  ne  les  imprimer  pas.  » 

L'Académie  qui  avait  été  instituée  «  pour  net- 
toyer la  langue  des  ordures  qu'elle  avait  contrac- 
tées ,  ou  dans  la  bouche  du  peuple,  ou  dans  la 
foule  du  Palais  et  dans  les  impuretés  de  la  chicane, 
ou  par  les  mauvaisusagesdescourtisans  ignorants, 
ou  par  l'abusde  ceux  qui  la  corrompent  en  l'écri- 
vant, et  de  ceux  qui  disent  bien  dans  les  chaires 
ce  qu'il  faut  dire,  mais  autrement  qu'il  ne  faut,» 
s'occupa  dès  1638  de  la  publication  d'un  diction- 
naire de  la  langue.  La  première  édition  parut  en 
1694.  On  en  commença  aussitôt  une  seconde,  qui 
fut  publiée  en  1718.  La  troisième  parut  en  1740, 
la  quatrième  en  1762,  la  cinquième  en  1798  et 
la  sixième  et  dernière  en  1835. 

En  1858,  parut  la  première  livraison  (A.  —  Abu- 
sivement), d'un  dictionnaire  historique  que  l'Aca- 
démie avait  commencé  vingt-trois  ans  auparavant  ; 
on  calcula  qu'en  continuant  sur  les  mênies  er- 
rements l'ouvrage  ne  serait  terminé  que  dans 
3289  ans,  c'est-à-dire  en  l'an  !:147.  Toutefois,  il  a 
été  publié  (1867)  une  seconde  livraison  de  ce  tra- 
vail que  le  dictionnaire  de  M.  Littré  rend  inutile. 

L'AcadémiefrançaisefutsuppriméeleS  août  1793 
comme  les  autres  Sociétés  littéraires,  patentées 
ou  dotées  par  l'ancienne  monarchie.  Elle  forma 
sous  la  République  et  l'Empire  la  seconde  classe 
de  l'Institut  (langue  et  littérature  française),  et  ne 
reprit  son  nom  qu'à  la  seconde  Restauration,  en 
1816.  (Voy.  Institut.)  C'est  de  toutes  les  Acadé- 
mies celle  qui  a  subi  le  moins  de  changements 
dans  son  organisation.  Son  histoire  a  été  écrite 
par  Pellison  et  continuée  par  l'abbé  d'Olivet.  Une 
nouvelle  édition  de  leur  travail  a  été  donnée  par 
M.  Livet,  1858,  2  vol.  in-8°.  Une  autre  Histoire, 
allant  jusqu'en  1838,  a  été  publiée  en  1855,  par 
M.  P.  Mesnard,  1  vol.  in-18. 

Nous  donnons  ici  la  liste  de  ses  membres,  de- 
puis son  origine  jusqu'à  nos  jours,  et  par  fauteuils 
(Voy.  ce  mot). 

1.  —  P.  Bardin.  —  1637,  Nicolas  Bourbon.  — 
1644,  Salomon.  —  1670,  P.  Quinault.  —  1689  F. 
de  Caillères.  —  1717,  cardinal  de  Fleury.  — 1743, 


AGAD 


—  16  — 


AGAD 


cariJinal  de  Luynes.  —  1788,  J.  de  Florian.  — 
1798,  Cailhava.  —  1813,  Michaud.  —  1840,  Flou- 
rens. 

2.  —  P.  Hay  du  Chastelet.  —  1637,  Perrot 
d'Ablancourf.  —  1665,  Bussy  de  Rabutin.  —  1693, 
Paul  Bignon.  —  1743,  Jérôme  Bignon.  —  1772, 
De  Bréquigny.  —  1795,  Ecouchard  -  Lebrun.  — 
1807,  F.  J.  M.  Raynouard.  —  1836,  Mignet. 

ô.  —  Philippe  Habeit.  —  1637,  J.  Esprit.  — 
1678,  J.  N.  Colbert,  archevêque  de  Rouen.  —  1708, 
P'raguier.  —  1728,  Ch.  d'Orléans  Rothelin,  abbé 
de  Corneille.  —  1744,  G.  Girard.  —  1748,  V.  de 
Paulray  d'Argenson.  —  1788,  J.  B.  d'Aguesseau. 

—  1826,  Brifaut.  —  1858,  J.  Sandeau. 

4.  —  Bachet  de  Méziriac.  —  1639,  La  Mothe  le 
Vayer.  —  1672,  J.  Racine.  —  1699,  Valincourt.— 
1730,  Leriget  de  la  Fage.  —  1731,  Crébillon.  — 
1762,  Voisenon.  —  1776,  Boisgelin  de  Cucé,  ar- 
chevêque d'Aix.  —  1803,  Boisgehn  (réélu).  — 
1804,  Dureau  de  la  Malle.  —  1807,  Picard.  — 
1829,  Arnault.  —  1834.  Scribe.  —  1861,  Octave 
Feuillet. 

5.  —  Auger  de  Mauléon.  —  1639,  Daniel  de 
Priézac.  —  1662,  Michel  le  Clerc.  —  1692,  J.  de 
Tourreil.—  1714,  J  Roland  Malet.  —  1736,  Boyer, 
évêque  de  Mirepoix.  —  1755,  N.  Thvrel  de  Bois- 
mond.  —  1787,  Cl.  C.  de  Rulhières.  —  1795,  Ca- 
banis.— 1808,  Destutt  de  Tracy.—  1836,  Guizot. 

6.  — J.  d'Arbaud  de  Porchères.  —  1640,  Olivier 
Patru.  —  1681,  N.  Potier  de  Novion.  —  1693,  P. 
Goibaud  du  Bois.  —  1694,  Ch.  Boileau,  abbé  de 
Beaulieu.—  1704,  Gaspard  Abeille.  —  1718,  N.  H. 
Montgault.  —  1748,  Ch.  Duclos.  —  1772,  N.  Beau- 
zée.  —  1789,  J.  J.  Barthélémy.  —  1795,  M.  J. 
Chénier.  —1811,  de  Chateaubriand.  —  1849,  duc 
de  Noailles. 

7.  —  P.  Séguier.  —  1643,  Cl.  Bazin  de  Bezons. 

—  1684,  Boileau-Despréaux. — 1711,  J.  d'Estrées, 
archevêque  de  Cambrai.  —  1718,  René  d'Argen- 
son,  garde  des  sceaux.  — 1721,  Languetde  Gergy, 
archevêque  de  Sens.  —  1753,  Butl'on.  —  1787, 
Vicq.-d'Azyr.  —  1795,  Domergue.  —  1810.  Saint- 
Ange.  —  1811,  Parsevalde  Grandmaison.—  1835, 
de  Salvandy.  —  1857,  E.  Augier. 

8.  —  Faret.  —  1646,  P.  du  Ryer.  —  1658,  car- 
dinal d'Estrées.  —  1715,  maréchai  d'Estrées.  — 
1738,  de  la  Trémouille.  —  1741,  cardinal  de  Ro- 
han-Soubise.  —  1757,  de  Montazet,  archevêque 
de  Lyon.  —  1803,  comte  de  Boufflers.  —  1815, 
Baour-Lormian.  —  1855,  Ponsard. 

9.  —  Fr.  Maynard.  —  1647,  P.  Corneille.  — 
1710,  Houdard  de  la  Motte.—  1731,  Bussy  de  Ra- 
butin, évêque  de  Lucon.  —  1737,  Foncemagne.— 
1780,  Chabanon.  —  1795,  Naigeon.  —  1810,  Nép. 
Lemercier.  —  1841,  V.  Hugo. 

10.  —  Claude  de  Malleville.  —  1648,  J.  Balles- 
dens.  —  1675,  Cordemoy.  —  1685,  J.  L.  Bergeret. 

—  1695,  C.  de  Saint-Pierre.  —  1743,  Maupertuis. 

—  1759,  Le  Franc  de  Pompignan. —  1745,  l'abbé 
Maury.  —  1808,  Regnault  de  Saint-Jean-d'Angely 
(exclu  le  24  juillet  1815).  —  1816,  La  Place.  — 
1817,  Royer-Collard.  —  1846,  C.  de  Rémusat. 

11.  —  Chauvigny  deColomby.—  1649,  Tristan 
l'Hermite.  —  1655,  La  Mesnardière.  —  1633,  duc 
de  Saint-Aignan.—  1687,  l'abbé  de  Choisy.  — 1724, 
Ant.  Portail.  —  1736,  La  Chaussée.  —  1754,  Bou- 
gainville.—  1763,  Marmontel.  —  1795,  Fontanes 
(exclu  en  1797  et  réintégré  en  1802).  — 1821,  Vil- 
lemain. 

12.  —  Voiture.  —  1649,  Mézeray.  —  1683,  Bar- 
bier d'Aucourt.  —  1694,  Clermont- Tonnerre, 
évêque  de  Noyon.  —  1701,  N.  de  Malézieux.  — 
1727,  J.  Bouhier.  —  1746,  Voltaire.  —  1778,  J.  F. 
Ducis.  —  1816,  de  Sèze.  —  1828,  de  Barante.  — 
1867,  J.  Favre. 

13.  —  J.  Sirmond.  —  1649 j  1 .-  de  Montreuil.  — 


1651,  Fr.  Tallemant.  —  1693,  de  la  Loubère.  — 
1729,  Cl.  Sailier.  —  1761,  J.  G.  Coëllosquet.  — 
1784,  P.  de  Mnntesquiou-Fézensac. — 1799,  A.  V. 
Arnault  (exclu  le  21  mars  1816).  —  1816,  duc  de 
Richelieu.  —  1822,  B.  J.  Dacier.  —  1833,  Tissot. 

—  1854,  Dupanloup. 

14.  —  Vaugelas.  —  1649,  Scudéry.  —  1668, 
marquis  de  Dangeau.  —  1720,  maréchal  de  Ri- 
chelieu.—  1789,  duc  d'Harcourt. —  1803,  Lucien 
Bonaparte  (exclu  le  24  juillet  1815).  —  1816,  Au- 
ger. —  1829,  Ch.-G.  Etienne.  — 1845,  A.  de  Vigny. 

—  1865,  C.  ûoucet. 

15.  —  B.  Baro.  —  1650,  J.  Doujat.  —  1689, 
E.  Renaudot.  —  1720,  E.  de  Roquette.  —  172.5, 
Gondrin  d'Antin,  évêque  deLangres. —  1733,  Du- 
pré  de  Saint-Maur. —  1774,  Malesherbes. —  1795, 
Andrieux.  —1833,  Thiers. 

IC.  —  J.  Baudoin.  —  1651,  Charpentier.  — 
1702,  Chamillard,  évêque  de  Senlis.  —  1714,  ma- 
réchal de  Villars.  —  1734,  duc  de  Villars. — 1770, 
Loménie  de  Brienne.  —  1795,  Lacuée  de  Cessac. 

—  1841,  Tocqueville.— 1860,  Lacordaire.  —  1862, 
prince  de  Broglie. 

17.  —  Cl.  de  l'Étoile.  —  1652,  A.  duc  de  Cois- 
lin.  —  1702,  P.  duc  de  Coislin.  —  1710,  H.  C. 
duc  de  Coislin,  évêque  de  Metz.  —  1733,  Surian, 
évêque  de  Vence.  —  1754,  d'Alerabert.  —  1784/ 
comte  de  Choiseul-Gouffier.  —  1803,  Portails.  — 
1807,  Pierre  Laujon.  —  1811,  Ch.-G.  Etienne 
(exclu  le  21  mars  J816,  réélu  en  1829).  —  1816, 
comte  de  Choiseul-Gouffier.  —  1817,  Laya.  — 
1833,  Ch.  Nodier.  —  1844,  Mérimée. 

18.  —  De  Sérizay.  —  1663,  Pellisson.  —  1693, 
Fénelon.  —  1715,  de  Boze.  —  1754,  comte  de 
Clermont.  —  1771,  de  Belloy.  —  1775,  duc  de 
Duras.  —  1795,  comte  Garât  (exclu  le  21  mars 
1816).  —  1816,  cardinal  de  Bausset.  —  1824,  de 
Ouélen,  archevêque  de  Paris.  —  1840,  Molé.  — 
1856,  A.  de  Falloux. 

19.  —  Balzac.  —  1654,  H.  de  Péréfixe  de  Beau- 
mont,  archevêque  de  Paris.  —  1695,  Fr.  de  Har- 
lay,  archevêque  de  Paris.  —  1695,  André  Dacier. 

—  1722,  cardinal  Dubois.  —  1723,  Hénault.  — 
1771,  prince  de  Beauvau. —  1795,  Merlin  de  Douai. 

—  1816,  comte  Ferrand  —  1825,  Casimir  Dela- 
vigue.  —  1844,  Sainte-Beuve. 

20.  —  Laugier  de  Porchères.  — 1654,  de  Chau- 
mont.  —  1697,  le  président  Cousin.  —  1707, 
Valon,  marquis  de  Mimeure.  —  1719,  N.  Gédoyn. 

—  1744,  cardinal  de  Bernis.  —  1795,  l'abbé  Si- 
card.  —  1822,  Frayssinous.  —  1842,  Pasquier.  — 
1863,  Dulaure. 

21.  —  Germain  Habert.  —  1655,  Cotin.  —  1682, 
l'abbé  de  Dangeau.  —  1723,  Fleuriau.  —  1732, 
Terrasson.  —  1750,  comte  de  Bissy.  —  1810,  Es- 
ménard.  —  1811,  Ch.  de  Lacretelle.—  1856,  Biot. 

—  1863,  de  Carné-Marcein. 

22.  —  Servien.—  16.59,  Villayer.  —  1691,  Fon- 
tenelle.  —  1757  ,  A.  L.  Séguier.  —  1795,  Bernar- 
din de  Saint-Pierre.  —1814,  Ét.  Aignan.  —  1824, 
Soumet.  —  1845,  Vitet. 

2.Î.  —  CoUetet.  —  1659,  Gilles  Boileau.—  1671, 
J.  de  Montigny.  —  1671,  Ch.  Perrault.  —  1704, 
cardinal  de  Rohan.  —  1749,  Vauréal.  —  1760,  La 
Condamine.  —  1774,  J.  Delille.  —  1813,  Campe- 
non.  —  1844,  Saint-Marc  Girardin. 

24.  —  Saint-Amant.  —  1661,  l'abbé  Cassagne.  : 

—  1679,  comte  de  Crécy.  —  1710,  Ant.  de  Mes- 
mes.  —  1723,  J.  Alary.—  1771,  Gaillard.  — 1803, 
comte  de  Ségur.  —  1830,  Viennet. 

25.  —  Boissat.  —  1662,  Furetière.  —  1688,  La 
Chapelle.  —  1723,  d'Olivet.  —  1768,  Condillac  — 
1780,  comte  de  Tressan.  —  1784,  Bailly.  —  1795, 
Sieyès  (exclu  le  24  juillet  1815).  —  1816,  marquis  • 
de  Lally-ToUendal.  —  1830,  de  Pongerville. 

26.  —  Bois-Robert.  —  1CG2,  Segrais,  —  1701, 


AGAD 


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AGAD 


Campistron.  —  1723,  Destouches. —  1754,  Boissy. 

—  1758,  Sainte-Palaye.  —  1795,  Rœderer  (exclu 
le  21  mars  1816).—  1816,  duc  de  Lévis.  —  1830, 
Philippe  de  Ségur. 

27.  —  Bautm.  —  1665,  J.  Testu.  —  1706,  mar- 
quis de  Sainte-Aulaire.  —  1743,  Mairan.  —  1771, 
François  Arnaud.  —  1803,  Target.  —  1806,  car- 
dinal'Maury  (exclu  le  21  mars  1816).  —  1816, 
l'abbé  de  Montesquiou.  —  1832,  Jay.  —  1854, 
Silvestre  de  Sacy. 

28.  —  Louis  Giry.  —  1665,  Cl.  Boyer.  —  1698, 
Cl.  Genest.  —  1720,  l'abbé  Dubos.  —  1742,  Du 
Resnel. —  1761,  Saurin.  —  1782,  Condorcet. — 
1795,  l'abbé  Villar.  —  1826,  l'abbé  de  Féletz.  — 

1850,  D.  Nisard. 

29.  —  Gombauld.  —  1666,  Paul  Tallemant.  — 
1712,  Danchet.  —  1748,  Gresset.  —  1778,  l'abbé 
Millot.  —  1785,  Morellet.—  1819,  P.  Ed.  Lemon- 
tey.  —  1826,  Fourier.  —  1830,  Cousin.  —  1867, 
l'abbé  Gratry. 

30.  —  J.  de  Silhon.  —  1667,  J.  B.  Colbert.  — 
1684,  La  Fontaine.  —  1695,  Clérembault.  —  1714, 
Cl.  Massieu.  —  1723,  C.  F.  Houteville.  —  1743, 
Marivaux.  —  1763,  Radonvilliers.  —  1795,  Volney. 
— 1820,  Pastoret.  —  1841,  comte  de  Sainte-Aulaire. 
— 1855,  duc  de  Broglie. 

31.  —  M.  Cureau  de  la  Chambre.  —  1670,  Re- 
gnier-Desmarais.  —  1713,  La  Monnoye.  —  1727, 
La  Rivière.  —  1730,  Hardion.  —  1766,  'I  bornas. 

—  1786,  Comte  de  Guibert.  —  1795,  Cambacérès 
(exclu  le  24  juillet  1815).  —  1816,  Ronald.  —1841, 
Ancelot.  —  1855,  Legouvé. 

52.  —  Racan.  —  1670,  P.  Cureau  de  la  Cham- 
bre. —  1693,  La  Bruyère.  —  1696,  l'abbé  Fleury. 

—  1723,  J.  Adam.  —  1726,  Seguy.  —  1761,  De 
Rohan-Guéménée.  —  1803,  Devaine.  —  1803, 
Parny.  —  1815,  de  Jouy,  —  1846,  Empis. 

33.  —  D.  Hay  du  Chastelet.  —  1671,  Bossuet. 

—  1704,  cardinal  de  Polignac.  —  1742,  Giry  de 
Saint-Cyr.  —  1761.  Battenx.— 1780,  Lemierre.  — 
1799,  Bigot  dePréaméneu. — 1825,  duc  de  Montmo- 
rency.-1826,  Guiraud.—  1847,  Ampère.—  1865, 
Prévost-Paradol. 

34.  —  Godeau.  —  1673,  Fléchier.  —  1710, 
Nesmond,  archevêque  de  Toulouse.  —  1727,  J.  J. 
Amelot.  —  1749,  maréchal  de  Belle-Isle.  —  1761, 
Trublet.  —  1770,  Saint-Lambert  (réélu  le  28  jan- 
vier 1803).  —  1803,  Maret  (exclu  le  21  mars  1816). 

—  1816,  Lainé.  —  1836,  Dupaty.  —  1852,  A.  de 
Musset.  —  1858,  V.  de  Laprade. 

35.  —  De  Bourzeys.  —  1673,  l'abbé  Gallois.  — 
1688,  Mongin.  —  1746,  de  la  Ville.  —  1774,  Suard. 

—  1817,  Roger.  —  1842,  Patin. 

36.  —  Gomberville.  —  1674,  Huet.  —  1721,  J. 
Boivin.  —  1727,  duc  de  Saint-Aignan.  —  1776, 
Cûlardeau.  —  1776,  Laharpe  (réélu  le  28  janvier 
1803).  —  1803,  Lacretelle  aîné.  —  1824,  Droz.  — 

1851,  C.  de  Montalembert. 

37.  —  Chapelain.  —  1674,  Benserade.  —  1691, 
E.  Pavillon.  —  1705,  Sillery.  —  1715,  duc  de  la 
Force.  —  1726,  Mirabaud.  —  1761,  Watelet.  — 
1786,  Sedaine.  — 1795,  Colin  d'Harleville.  — 1806, 
Daru.  —  1829,  A.  de  Lamartine. 

38.  —  Conrart.  —  1675,  Rose.  —  1701,  Louis 
de  Sacy.  —  1728,  Montesquieu.  —  1755,  Château- 
brun.  —  1775,  Chastellux.  —  1799,  F.  de  Neuf- 
château.  —  1828,  P.  A.  Lebrun. 

39.  —  Desmarets.  —  1678,  J.  de  Mesmes.  — 
1688,  Mauroy.  — 1706,  l'abbé  de  Louvois.  —1719, 
Massillon.  —  1743,  duc  de  Nivernais.  —  1799, 
Legouvé.  —  1812,  Al.-V.  Duval-Pineu.  —  1842, 
Ballanche.  —  18ïi8,  Vatout.  —  1849,  de  Saint- 
Priest. —  1852,  Berryer. 

40.  —  Montmor.  —  1679,  Lavau.—  1694,  Cau- 
martin,  évêque  de  Blois.  — 1733,  Moncrif.— 1771 , 
Roquelaure,  évêque  de  Senlis  (réélu  le  28  janvier 

DICT.  HIST.  DE  LA  FR.  " 


1803).  —  1818,  Cuvier,  —  1832,  Dupin  aîné  — 
1866,  Cuvlllier-Fleury. 
Secrétaires  perpétuels.  —  Valentin  Conrart. 

—  1675,  F  Eudes  de  Mézeray.  —  1683,  Regnier- 
Desmarais.—  1713,  A.  Dacier.  —  1742,  C.  F.  Hout- 
teville.  —  1742,  J.  B.  Mirabaud.  —  1755,  Duclos. 

—  1772,  d'Alembert.  —  1784,  Marmontel. 
Depuis  la  réorganisation  de  V Institut.  —  1804, 

Suard.  —  1807,  Raynouard.  —  1826,  Auger.  — 
1829,  Andrieux.  —  1833,  Arnault.  —  1834,  Ville- 
main. 

En  1664,  l'abbé  d'Aubignac  voulut  fonder  une 
société  rivale  de  l'Académie  française  et  publia 
un  Discours  au  Roi  sur  l'établissement  d'une  se- 
conde académie  dans  la  ville  de  Paris.  Son  pro- 
jet ne  fut  point  autorisé,  mais  il  ne  s'en  tint  pas 
moins  chez  lui  pendant  plusieurs  années  des  as- 
semblées littéraires  où  l'on  examinait  les  ouvrages 
d'éloquence  et  de  poésie  et  où  l'on  prononçait  des 
discours  sur  divers  sujets,  le  premier  de  chaque 
mois. — Les  principaux  membres  étaient,  outre 
l'abbé  d'Aubignac  qui  en  fut  quelque  temps  direc- 
teur :  P.  d'Ortigue,  sieur  de  Vaumorière,  vice- 
directeur  ;  Gabriel  Guéret,  secrétaire  ;  les  marquis 
de  Vilaines,  du  Châtelet  et  d'Herbault;  Petit, 
Perrachon,  du  Périer,  Richelet,  Delaunay,  Caré, 
Baurin,  Barallis;  les  abbés  de  Ganaret,  de  Saint- 
Germain,  et  de  Villars,  et  l'abbé  Aubert  de  Ville- 
serin;  mais  la  nomination  de  celui-ci  à  l'évêché 
de  Senez  (1671),  rompit  ces  assemblées.  Quelques- 
uns  des  discours  qui  y  avaient  été  prononcés  ont 
été  publiés  par  Vaumorière,  1687,  4°,  sous  le  titre 
de  Haranques  sur  toutes  sortes  de  sujets. 

ACADÉMIE  POLITiaUE,  école  ayant  pour 
but  de  former  des  jeunes  gens  destinés  à  la  di- 
plomatie. Elle  fut  fondée  en  1710  par  M.  de  Torcy, 
ministre  des  affaires  étrangères,  etétablie  auLou- 
vre  où  était  le  dépôt  des  archives  du  ministère.  Il 
n'y  eut  d'abord  que  six  élèves;  le  nombre  en  fut 
porté  à  douze  en  1713,  mais  cette  école  déclina 
peu  à  peu_,  et  en  1725  elle  avait  cessé  d'exister. 

ACADEMIES  PROVINCIALES.  La  première 
en  date  des  académies  de  province,  après  celle 
des  Jeux  floraux  de  Toulouse  (Voy.  ce  mot),  pa- 
raît avoir  été  celle  qui  se  tenait,  à  la  fin  du 
XV'  siècle,  à  Lyon,  dans  une  maison  du  quartier 
de  Fourvière  dont  elle  avait  pris  le  nom.  Elle  ne 
dura  que  quelques  années.  —  En  1606,  le  prési- 
dent Favre  fonda  à  Annecy,  avec  le  concours  de 
S.  François  de  Sales,  une  Académie  florimontane 
qui  avait  pour  devise  :  Flores  fructusque  peren- 
nes;  mais  vers  1618  ses  membres  avaient  cessé  de 
se  réunir.  Une  nouvelle  académie  établie  dans 
la  même  ville  en  1851  a  repris  son  nom.  —  A  Arles, 
une  académie  composée  uniquement  de  gentils- 
hommes de  la  ville  s'établit  en  1668,  mais  elle  ne 
subsistait  plus  en  1 715. — Voici,  avec  la  date  de  leur 
établissement  ou  des  lettres  patentes  qui  les  au- 
torisaient, la  liste  des  académies  ou  sociétés  sa- 
vantes qui,  sous  différents  noms,  existaient  à  la 
fin  du  siècle  dernier  :  Agen  (1776),  Amiens  (1750), 
Angers  (168.5),  Arras  (1737) ,  Auxerre  (1749) ,  Be- 
sançon (1752),  Béziers  (1723),  Bordeaux  (1702), 
Bourg  (1765),  Caen  (1652),  Châlqns-sur-Marne 
(1756), Cherbourg (1 755), Clermont-Ferrand  (1747), 
Dijon  (1740),  la  Rochelle,  Lyon  (1700),  le  Mans 
(1761),  Marseille  (1726),  Metz  (1760),  Montauban 
(1730),  Montpellier  (1706),  Nancy  (1751),  Nîmes 
(1682),  Pau  (1720),  Rouen  (1744),  Soissons  (1674), 
Toulouse  (1694),  Villefranche  (1695). 

Ajoutons  qu'à  Milhaud,  près  de  Nîmes,  il  y 
avait  une  société  littéraire  qui  s'appelait  le  Tri- 
pot; une  autre  à  Toulouse  portait  le  nom  de  Lan- 
ternistes  (Voy.  ce  nom).  —  Quant  à  l'académie  de 
Troyes  dont  Grosley  a  publié  de  facétieux  mé- 
moires, on  sait  qu'elle  n'a  jamais  existé. 

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AGCO 


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8  — 


AGHE 


Aujourd'hui  le  nombre  de  sociétés  savantes  dans 
les  départements  est  fort  considérable,  et  quelques- 
unes  publient  d'excellents  travaux.  La  liste  s'en 
trouve  dans  V Annuaire  des  Sociétés  savantes,  édité 
parle  ministère  de  l'instruction  publique,  et  dans 
ÏAnnuaire  qu'a  donné  (1863)  le  comte  A.  d'Héri- 
court. 

ACADÉMIES  UNIVERSITAIRES.  Voy,  UNI- 
VERSITÉ. 

ACADÉMISTES.  On  appelait  ainsi  les  jeunes 
gentilshommes  qui  suivaient  les  cours  des  écoles 
nommées  académies,  où  l'on  enseignait  l'équi- 
tation,  l'escrime,  la  danse,  l'art  militaire,  et 
même  un  peu  d'histoire,  de  géographie  et  de 
blason.  Ce  fut ,  dit-on  ,  Antoine  de  Pluvinel , 
écuyer  de  la  grande  écurie  de  Henri  IV,  qui  fonda 
la  première  académie  de  ce  genre  à  Paris.  Sous 
Louis  XIV  il  y  en  eut  jusqu'à  cinq.  La  plus  cé- 
lèbre, si  l'on  en  croit  les  réclames  qu'elle  faisait 
insérer  dans  le  Mercure  galant ,  était  celle  de 
Bernard! ,  qui,  tous  les  ans  aux  mois  de  sep- 
tembre et  octobre  ,  exerçait  publiquement  ses 
élèves  à  la  petite  guerre  dans  le  voisinage  du 
Luxembourg.  En  169'2,  toutes  ces  académies  furent 
réduites  à  deux. —  Saint-Évremond  a  publié  contre 
l'Académie  française  la  Comédie  des  Académistes 
(1650),  donnant  plaisamment  aux  acadéoaiciens 
le  nom  d'ordinaire  réservé  aux  élèves  des  éta- 
blissements dont  il  vient  d'être  question. 

ACADIE.  En  1497,  Sébastien  Cabot  reconnut, 
au  S.  0.  de  l'île  Royale  (Cap  Breton),  une  pé- 
ninsule très-caractérisée  et  presque  séparée  du 
continent  par  une  baie  profonde  (baie  française 
ou  de  Fundy).  Eu  1.524,  Verassani  donnait  le  nom 
d'Acadie  à  cette  péninsule,  où,  en  1598,  les  Fran- 
çais vinrent  s'établir.  Sept  ans  plus  tard,  Cham- 
plain  y  fondait  sur  la  côte  N.  0.,  Port-Royal  (An- 
napolis).  Cette  région  si  avantageusement  située 
pour  la  pêche  fut  longuement  disputée  par  l'An- 
gleterre à  la  France.  Les  Anglais  l'occupent  en 
1629  et  la  rendent  en  1631;  ils  y  renoncent  com- 
plètement en  1661  et  l'obtiennent  définitivement 
en  1763.  Devenue  colonie  anglaise,  elle  s'appela 
Nouvelle-Écosse,  nom  qu'elle  porte  encore  aujour- 
d'hui. 

ACAPT.  L'acapt  était,  dans  le  Midi,  le  droit  que 
payait  l'héritier  d'un  vassal  au  suzerain  pour  ra- 
cheter le  fief.  Il  consistait  le  plus  souvent  dans 
une  année  du  revenu.  —  Voy.  Relief. 

ACARIE  (.Jean-Pierre),  ligueur,  conseiller- 
maître  de  la  chambre  des  Comptes  à  Paris,  mem- 
bre du  conseil  des  Seize,  mort  à  Ivry  en  1613. 

ACARIE  (Barbe  Avrillot,  dame),  fondatrice 
en  France  de  l'ordre  des  Carmélites,  née  à  Paris 
le  1"  février  156b,  morte  le  18  avril  1618. 

AÇARa  (D'),  écrivain,  né  vers  1720  à  Audruick 
(Pas-de-Calais),  mort  à  Saint-Omer  en  1796. 

ACCIONNA,  divinité  gauloise  connue  par  une 
inscription  découverte  à  Fleury-aux-Choux  (Loiret). 
_  ACCOMPAGNEMENT.  On  appelait  au  moyen 
}ge  accompagnement  un  acte  par  lequel  le  déten- 
teur libre  d'un  domaine  associait  à  ses  biens  pour 
une  quote-part  un  autre  propriétaire,  sous  la  pro- 
tection duquel  il  trouvait  ainsi  moyen  de  s'abri- 
ter. Cette  espèce  de  recours  à  une  haute  tutelle 
fut  particulièrement  en  usage  parmi  les  couvents 
et  corporations  religieuses,  qui,  dénués  de  puis- 
sance matérielle,  y  trouvaient  leur  seule  défense 
efficace  contre  les  convoitises  de  leurs  voisins.  Il 
existe  d'ailleurs  aussi  un  assez  grand  nombre 
A' accompagnements  passés  par  des  suzerains  laï- 
ques au  profit  d'autres  seigneurs  mieux  partagés 
au  point  de  vue  de  la  force  et  du  pouvoir. 

L'accompagnement  était  d'ordinaire  général,  et 
comprenait  l'association  de  tous  les  biens,  ceux 
de  l'avenir,  comme  ceux  du  présent. 


ACCORDS  (Le  seigneur  des),  pseudonyme  d'É- 
tienne  Tabourot. 

ACEILLY  (D'),  pseudonyme  anagrammatique 
du  chevalier  de  Cailly. 

ACEIO,  dieu  connu  par  des  inscriptions  trou- 
vées à  Montagut  (Basses-Pyrénées). 

ACEIUM,  Acey  (Haute-Saône). 

ACÉRAC.   Voy.  AssÉRAC  et  Azérac. 

ACEY,  Aceium,  Accinctum ,  abbaye  de  Cister- 
ciens, du  diocèse  de  Besancon  (Haute-Saône), 
fondée  le  24  avril  1136. 

ACHAIE.  Ce  nom  désigne  une  principauté  de 
l'empire  latin  de  Constantinople,  formée  en  1205, 
et  qui  comprenait  tout  l'ancien  Péloponèse.  Elle 
avait  la  suzeraineté  des  duchés  d'Athènes  et  de 
Thèbes. 

ACHAINTRE  (Nicolas-Louis),  philologue,  né  à 
Paris  le  19  novembre  1771,  mort  vers  1830.  Il  a 
donné  diverses  éditions  d'auteurs  latins,  des  tra- 
ductions de  Dictys  de  Crète,  d'un  mafiuscrit grec 
de  saint  Jean  Damascène,  et  a  collaboré  à  la  col- 
lection des  classiques  latins  de  Lemaire. 

ACHARD,  abbé  de  Saint-Victor-lès-Paris,  évê- 
que  d'Avranches  (1162),  théologien,  mort  le 
29  mars  1171. 

ACHARD  (Claude-François),  médecin,  anti- 
quaire, né  à  Marseille  en  1753,  mort  en  1809.  — 
Dictionnaire  de  la  Provence  et  du  Comtat-Venais- 
sin,  1785-87,  4  vol.  in-4;  Description  de  la  Pro- 
vence, 1787,  in-4. 

ACHARD-JOUMARD ,  ancienne  maison  d'où 
sont  sortis  les  seigneurs  de  Pomiers,  de  Suferte, 
d'Argence,  de  Varac,  de  la  Brangelie,  de  Balan- 
zac,  de  Légé,  de  Champagné  et  des  Ouïmes.  Ses 
armes  sont  :  d'azur  à  trois  besans  d'or^  1  et  \. 

ACHARDS  (Les),  ancienne  famille  établie  en 
Dauphiné  et  dans  le  comté  Venaissin,  originaire 
du  Faucigny  et  d'où  sont  sortis  les  seigneurs  de 
Sainte-Colombe,  en  Dauphiné,  et  de  la  Baume. 
A  cette  dernière  branche  appartenait  Eléazar- 
François  de  la  Baume  des  Achards,  évêque  d'Ha- 
licarnasse,  missionnaire,  né  à  Avignon  en  1679, 
mort  en  Cochinchine  le  2  avril  1741.  (Voy.  VHist. 
de  la  noblesse  du  Comtat,  par  Pithon-Curt.) 

ACHASIUS.  Voy.  Reipus. 

ACHÉ,  maison  de  Normandie  d'où  sont  sortis 
les  seigneurs  de  Beuzeval,  de  Serquigny,  de  Mar- 
bœuf.  Elle  porte  :  chevronné  d'or  et  de  gueules 
de  six  pièces. 

ACHÉ,  maison  d'Auvergne,  dont,  au  dire  de 
Tallemant,  le  véritable  nom  était  Merdemc,  so- 
briquet donné  à  l'un  des  membres  de  cette  fa- 
mille qui,  incommodé  gravement  au  milieu  d'une 
bataille,  ne  se  retira  point  de  la  mêlée  et  y  com- 
battit bravement. 

ACHÉ  (Le  comte  d'),  vice-amiral,  né  vers  1700, 
mort  en  1775.  Il  fut  nommé  (nô^)  commandant 
dans  les  mers  de  l'Inde ,  et  ne  put  empêcher  les 
Anglais  de  ruiner  tous  nos  établissements  dans 
cette  partie  du  monde. 

ACHÉRES,  seigneurie  duGâtinais,  réunie  d'a- 
bord à  la  baronnie  de  Rougemont  sous  le  nom  de 
baronnie  d'Achères  (1626),  et  plus  tard  (1680),  à 
celle  de  la  Chapelle-ia-Reine,  et  érigée  en  mar- 
quisat en  faveur  de  J.  P.  d'Argouges. 

ACHÉRES  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de 
Gauthier. 

ACHÉRY  (Dom  Jean-Luc  d'),  l'un  des  plus  sa- 
vants bénédictins  de  la  congrégation  de  Saint- 
Maur,  né  à  Saint-Quentin  en  1609,  mort  à  Paris 
en  1685.  Il  passa  toute  sa  vie  enfermé  dans  l'ab- 
baye de  Saint-Germain  des  Près ,  voué  à  l'étude , 
évitant  les  sorties,  les  visites  et  les  conversations 
inutiles.  Il  mit  en  ordre  et  enrichit  la  bibliothèque 
de  cette  abbaye.  Il  a  publié  :  La  Vie  et  les  OEu- 
vres  de  Lanfranc,  suivies  de  la  Chronique  de  Vab- 


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9  — 


ACRE 


baye  du  Bec  ;  la  Vie  et  les  OEuvres  de  Guibert  de 
Nogenl;  la  Vie  de  S.  Herluin;  plusieurs  Traités 
sur  V Eucharistie,  un  Index  des  écrits  ascétiques 
des  Pères,  la  Règle  des  Solitaires  du  P.  Gnmliac. 
Son  principal  travail  est  un  recueil  de  documents 
d'une  grande  importance  :  Veterum  aliquot  scri- 
ptorum  qui  in  Galli.r  hibliothecis ,  maximè  Be- 
nedictinorum,  latuerant,  Spicilegium ,  etc.  1655- 
1677,  13  vol.  in-4;  1723.  3  vol.  in-fol. 

ACHEUL  (S.),  Acheolus,  abbaye  en  commende 
del'û.  de  Saint-Augustin,  diocèse  d'Amiens,  fondée 
vers  1085.  —  Les  jésuites  eurent  dans  cette  loca- 
lité, sous  la  Restauration,  une  maison  d'éduca- 
tion célèbre. 

ACHILLINUS  (  Philotheus  ) ,  pseudonyme  de 
Pbilippe  de  Maizières. 

ACHINNEIUM,  ACaUIGNIACUM,  AKENNI, 
Acquigny  (Eure). 

ACHY,  geigneurie  du  Beauvaisis,  possédée  par 
une  branche  de  la  maison  de  Pecquigny. 

ACIACUM,  Acy. 

ACIER  ( Michel- Victor) ,  sculpteur,  né  à  Ver- 
sailles en  1736,  mort  en  1799.  Il  fut  attaché  comme 
sculpteur-modeleur  à  la  fabrique  de  porcelaine 
de  Meissen  (Saxe),  et  devint  membre  de  l'Acadé- 
mie de  Dresde. 

ACIER.  Voy.  Assied. 

ACIGNÉ  OU  ASSIGNÉ,  en  Bretagne;  seigneu- 
rie érigée  en  marquisat  (1609)  en  faveur  de  Charles 
de  Cessé.  C^oy.  àiiPSiZ,  Hist.  généalogique  de  Bre- 
tagne.) 

ACILIO,  Aiguillon. 

ACITAVONES,  peuple  gaulois,  habitant  près 
des  sources  de  l'Isère. 

ACITODUNUM,  ACIDtJNXJM,  AGEDUNUM, 

place  gallo-romaine  près  de  la  Creuse,  dans  la 
cité  des  Lemovices  de  l'Aquitaine  première;  au- 
jourd'hui Ah  un  (Creuse). 

ACK  (Pays  d'),  Agnensis  pagus ,  dans  le  Léo- 
nais, aujourd'hui  le  canton  de  Lesneven,  dans 
l'arrondissement  de  Brest. 

ACKERLIO  (  Le  docteur  ) ,  pseudonyme  de 
J.  N.  M.  de  Guérie. 

ACLINIACUM,  Alligny  (Nièvre). 

ACMANTUM,  Emans  (S«ine-et-Marne). 

ACONIN,  vicomté  de  Picardie  possédée  par  la 
maison  de  Chastenet. 

ACOSTA  (Jérôme),  pseudonyme  de  Richard- 
Simon. 

ACQS.  Voy.  Dax. 

ACQUEBCBRONNE ,  seigneurie  d'Artois,  pos- 
sédée par  la  famille  d'Aufray. 

ACaUEST  (seigneurs  d'),  branche  de  la  maison 
de  Montmorency. 

ACQUÊTS.  Par  opposition  aux  propres  dont  le 
chef  de  famille  n'avait  point  la  lilDre  disposition, 
on  appelait  au  moyen -âge  acquêts  les  biens  qu'il 
avait  acquis  à  tout  autre  titre  que  par  succession, 
qu'il  avait  achetés  des  fruits  de  son  travail  par 
exemple,  ou  qui  lui  avaient  été  donnés;  et  on  lui 
en  accordait  la  propriété  absolue.  Cette  règle  qui 
se  perpétua  à  travers  les  temps  modernes,  n'avait 
pas,  comme  on  l'a  cru,  pour  origine  un  but  poli- 
tique, celui  de  maintenir  de  grandes  fortunes  ; 
elle  tenait  à  la  constitution  même  de  la  famille 
germanique  (voy.  Famille).  Il  ne  fallait  qu'une 
transformation  par  succession  pour  qu'un  acquêt 
entrât  parmi  les  biens  généraux  de  la  maison  : 
ainsi  les  acquêts  se  transformaient  en  propres  à 
la  première  génération. 

Le  peu  d'importance  qu'on  a  attachée  aux  meu- 
bles pendant  le  moyen  âge  les  avait  fait  ranger 
parmi  les  acquêts.  —  Voy.  Propres. 

ACQUÊT  NOUVEL  (Droit  d').  C'était  une  re- 
devance que  les  personnes  non  nobles  devaient  au 
seigneur  dominant,  lorsqu'elles  acquéraient  un  fief 


dans  sa  mouvance.  Ce  droit,  assez  analogue  â 
l'amortissement,  était  donc  essentiellement  per- 
sonnel et  ne  pouvait  être  perçu  qu'une  fois.  Mais 
en  fait  les  roturiers  les  payaient  de  vingt  ans  en 
vingt  ans;  c'était  pour  eux  une  sorte  de  compo- 
sition, car  ils  se  trouvaient  toujours  sous  le  coup 
d'ordonnances  générales  qui  leur  interdisaient 
dans  le  passé,  ou  pouvaient  leur  interdire  dans 
l'avenir  les  tenures  nobles.  —  Voy.  Franc-fief. 

ACQUEVILLE,  seigneurie  de  Normandie,  pos- 
sédée par  une  bianche  de  la  famille  du  Moncel. 

ACQUIGNIACUM,  ACHINNEIUM,  Acquigny 
(Eure). 

ACQUIGNY,  baronnie  de  Normandie  (Eure), 
qui  au  xvi"  siècle  appartenait  à  la  famille  Le 
Roux. 

ACQUITS  DE  COMPTANT,  lettres  paten- 
tes signées  du  roi  et  portant  l'ordre  au  garde 
du  trésor  royal  de  payer  à  vue  au  porteur  la 
somme  mentionnée  dans  ces  lettres,  sans  qu'il 
fût  fait  mention  de  l'emploi  auquel  elle  était 
destinée,  et  dont  il  était  interdit  à  la  chambre 
des  Comptes  de  s'enquérir.  Sous  Louis  XIV  les 
acquits  de  comptant  montaient  à  environ  10  mil- 
lions par  an.  Sous  Louis  XV  ils  s'élevèrent  suc- 
cessivement jusqu'à  17  millions  (1759).  Mais  ce 
fut  bien  pis  sous  Louis  XVL  D'après  le  livre  rouge 
(voy.  ce  mot)  imprimé  par  ordre  de  l'Assemblée 
nationale  en  1790',  voici  en  nombres  ronds  à 
quelles  sommes  énormes  montèrent  pour  huit 
années  ces  dépenses  secrètes  :  1779,  116  millions; 
1781,  92  millions;  1782  ,  87  millions;  1783, 
145  millions;  1784,  112  millions;  1785,  137  mil- 
lions; 1786,  88  millions;  1787,  82  millions.  ^ 

ACRAXGNE,  seigneurie  de  Lorraine  érigée  en 
comté  sous  le  nom  de  Guise-sur-Moselle  en  1718. 

ACRE  (Saint-Jean  il'),  Acco,  Ptolemais,  port  de 
mer  de  la  Syrie,  situé  au  fond  d'une  baie  en  face 
le  cap  Carmel. 

1104.  —  A  la  suite  de  la  première  croisade,  les 
croisés  francs  s'en  emparèrent;  mais  Saladin  la 
leur  reprit  en  1187  et  en  augmenta  considérable- 
ment les  fortifications. 

1191.  —  Dès  1189,  les  chrétiens  de  la  Syrie 
réfugiés  à  Tyr  avaient  investi  Saint-Jean-d'Acre 
devant  lequel  le  roi  de  France,  et  le  roi  d'An- 
gleterre ,  Richard  Cœur- de  -  Lion  n'arrivèrent 
qu'en  1191,  à  la  troisième  arnée  du  siège.  La  ville 
capitula  en  juillet.  Ses  défenseurs,  au  nombre  de 
5000,  se  mirent  à  la  merci  des  vainqueurs  si,  au 
bout  de  quarante  jours,  Saladin  ne  rendait  pas 
aux  chrétiens  la  sainte  croix,  lUO  nobles,  1500  cap- 
tifs d'un  rang  inférieur,  et  200  000  bezans  d'or. 
Saladin  refusa  d'accéder  à  ces  conditions  et  Ri- 
chard fit  décapiter  les  musulmans,  sans  que  Phi- 
lippe y  mît  aucune  opposition.  Les  rois  dépossé- 
dés de  Jérusalem  fixèrent  leur  résidence  à  Acre 
durant  un  siècle,  et  la  ville  ne  retomba  au  pou- 
voir des  Mahométans  qu'en  1291. 

1799.  —  Le  16  mars  (26  ventôse  an  vu),  une 
armée  française  de  13  000  hommes  parut  devant 
Acre;  mais  une  escadre  anglaise  commandée  par 
sir  Sidney  Smith,  arrivée  deux  jour.*  avant  elle, 
avait  pu  enlever  la  flotille  qui  portait  à  Bonaparte 
son  artillerie  de  siège  et  les  munitions  de  guerre, 
et  ce  fut  un  émigré,  le  colonel  Phelippeaux,  qui 
s'en  servit  pour  défendre  la  place  attaquée.  Après 
cinq  jours  de  tranchée,  le  25  mars  (5  germinal), 
les  Français  donnèrent  un  assaut.  Djezsar-pacha 
à  la  tête  de  ses  Turcs,  que  dirigeaient  des  officiers 
anglais,  le  repoussa.  On  employa  la  mine;  elle 
joua  sans  beaucoup  d'effet;  et,  malgré  la  néces- 
sité d'activer  les  travaux,  il  fallut  les  abandonner 
pour  marcher  contre  une  armée  qui  venait  de 
Damas.  Cette  armée  fut  détruite  près  du  Mont- 
Thabor,  le  27  avril  (8  floréal),  et  Bonaparte  re- 


ACTE 


—  20  — 


ACTE 


vint  continuer  le  siège  avec  un  renfort  de  quel- 
ques pièces  d'artillerie  qu'on  avait  réussi  à  lui 
faire  passer  par  Jaffa.  La  résistance  était  aussi 
désespérée  que  l'attaque,  lorsque  le  7  mai  (18  flo- 
réal), une  flotte  ennemie  arriva  dans  la  baie  ap- 
portant des  renforts  de  toute  sorte.  Bonaparte 
voulant  tirer  parti  des  derniers  instants  qui  lui 
restaient,  fit  livrer  de  terribles  assauts  dans  la 
nuit  du  7,  au  point  du  jour  du  8,  et  durant  la 
journée  du  10.  Ils  furent  tous  repoussés,  et  il  dut 
lever  le  siège  le  20  mai  (1°'  prairial). 

ACKES  (Des),  famille  de  Normandie  d'où  sont 
sortis  les  seigneurs  de  l'Aigle;  elle  porte  :  d'argent 
à  trois  aigles  de  sable. 

ACTE  ADDITIONNEL.  C'est  le  nom  que  porte 
la  -constitution  promulguée  par  Napoléon  au  re- 
tour de  l'île  d'Elbe  et  que,  sans  tenir  compte 
des  objections  de  Benjamin  Constant  qui  l'avait 
rédigée,  il  présenta  comme  une  simple  addition 
aux  constitutions  impériales.  Malgré  les  tendances 
vraiment  libérales  qu'on  pouvait  y  signaler,  cet 
acte  inséré  au  Moniteur  le  23  avril  1815,  souleva 
une  vive  réprobation  dans  la  partie  éclairée  de 
la  nation.  «  Jamais  blâme,  dit  Vaulabelle,  ne  fut 
plus  amer,  censure  plus  unanime.  Chaque  article 
fut  signalé  comme  un  piège,  comme  une  pierre 
d'attente  pour  une  future  dictature.  »  L'acte  fut 
soumis  à  la  sanction  du  peuple  et  de  l'armée,  et 
des  registres  déposés  partout  reçurent  les  votes 
des  citoyens.  Les  votes  négatifs  ne  s'élevèrent  qu'à 
4206.  La  proclamation  de  ce  résultat  eut  lieu  au 
Champ  de  Mars,  le  P'  juin,  dans  une  cérémonie 
solennelle  où  Napoléon  prêta  le  serment  suivant  : 
<<  Je  jure  d'observer  et  de  faire  observer  les  cons- 
titutions de  l'Empire.  »  Voici  le  texte  de  ce  docu- 
ment : 

Acte  additionnel  aux  constitutions  de  l'Empire. 
—  Napoléon,  par  la  grâce  de  Dieu  et  les  constitu- 
tions, empereur  des  Français,  â  tous  présents  et 
à  venir,  salut  :  —  Depuis  que  nous  avons  été 
appelé,  il  y  a  quinze  années,  par  le  vœu -de  la 
France,  au  gouvernement  de  l'État,  nous  avons 
cherché  à  perfectionner,  à  diverses  époques,  les 
formes  constitutionnelles,  suivant  les  besoins  et 
les  désirs  de  la  ûation,  et  en  profitant  des  leçons 
de  l'expérience.  Les  constitutions  de  l'Empire  se 
sont  ainsi  formées  d'une  série  d'actes  qui  ont 
étérevêtus  de  l'acceptation  du  peuple.  Nous  avions 
alors  pour  hut  d'organiser  un  grand  système  fé- 
dératif  européen,  que  nous  avions  adopté  comme 
conforme  à  l'esprit  du  siècle,  et  favorable  aux 
progrès  de  la  civilisation.  Pour  parvenir  à  le  com- 
pléter, et  à  lui  donner  toute  l'étendue  et  toute  la 
stabilité  dont  il  était  susceptible,  nous  avions 
ajourné  l'établissement  de  plusieurs  institutions 
intérieures,  plus  spécialement  destinées  à  proté- 
ger la  liberté  des  citoyens.  Notre  but  n'est  plus 
désormais  que  d'accroître  la  prospérité  de  la 
France,  par  l'affermissement  de  la  liberté  publi- 
que. De  là  résulte  la  nécessité  de  plusieurs  modi- 
fications importantes  dans  les  constitutions,  séna- 
tus-consultes  et  autres  actes  qui  régissent  cet 
Empire.  A  ces  causes,  voulant,  d'un  côté,  conser- 
ver du  passé  ce  qu'il  y  a  de  bon  et  de  salutaire  , 
et  de  l'autre,  rendre  les  constitutions  de  notre 
Empire  conformes  en  tout  aux  vœux  et  aux  be- 
soins nationaux,  ainsi  qu'à  l'état  de  paix  que 
nous  désirons  maintenir  avec  l'Europe,  nous 
avons  résolu  de  proposer  au  peuple  une  suite  de 
dispositions  tendant  à  modifier  et  perfectionner 
ses  actes  constitutionnels,  à  entourer  leô  droits 
des  citoyens  de  toutes  leurs  garanties,  à  donner 
au  système  représentatif  toute  son  extension,  à 
investir  les  corps  intermédiaires  de  la  considéra- 
tion et  du  pouvoir  désirables;  en  un  mot,  à  com- 
biner le  plus  haut  point  de  liberté  politique  et  de 


sûreté  individuelle  avec  la  force  et  la  centralisa- 
tion nécessaires  pour  faire  respecter  par  l'étranger 
l'indépendance  du  peuple  français  et  la  dignité  de 
notre  couronne.  En  conséquence,  les  articles  sui- 
vants, formant  un  acte  supplémentaire  aux  cons- 
titutions de  l'Empire,  seront  soumis  à  l'accepta- 
tion libre  et  solennelle  de  tous  les  citoyens  dans 
toute  l'étendue  de  la  France. 

TITRE  PREMIER.  —  Dispositions  générales.  — 
Art.  1.  Les  constitutions  de  l'Empire,  nommément  " 
l'acte  constitutionnel  du  22  frimaire  an  vni,  les 
sénatus-consultes  des  14  et  16  thermidor  an  x,  et 
celui  du  28  floréal  an  xii,  seront  modifiés  par  les 
dispositions  qui  suivent.  Toutes  leurs  autres  dis- 
positions sont  confirmées  et  maintenues. — Art.  2. 
Le  pouvoir  législatif  est  exercé  par  l'empereur  et 
par  deux  chambres.  —  Art.  3.  La  première  cham- 
bre, nommée  chambre  des  Pairs,  est  héi-éditaire. 

—  Art.  4.  L'empereur  en  nomme  les  membres, 
qui  sont  irrévocables,  eux  et  leurs  descendants 
mâles,  d'aîné  en  aîné  en  ligne  directe.  Le  nombre 
des  pairs  est  illimité.  L'adoption  ne  transmet 
point  la  dignité  de  pair  à  celui  qui  en  est  l'objet. 

—  Les  pairs  prennent  séance  à  vingt  et  un  ans, 
mais  n'ont  vo'x  délibérative  qu'à  vingt-cinq.  — 
Art.  5.  La  chambre  des  pairs  est  présidée  par 
l'archichancelier  de  l'Empire,  ou,  dans  le  cas 
prévu  par  l'article  51  du  sénatus-consulte  du  28 
floréal  an  xii,  par  un  des  membres  de  cette  cham- 
bre désigné  spécialement  par  l'empereur.  — Art.  6. 
Les  membres  de  la  famille  impériale,  dans  l'ordre 
de  l'hérédité,  sont  pairs  de  droit.  Ils  siègent  après 
le  président.  Ils  prennent  séance  à  dix-huit  ans, 
mais  n'ont  voix  délibé"ative  qu'à  vingt  et  un.  — 
Art.  7.  La  seconde  chambre,  nommée  chambre 
des  Représentants,  est  élue  parle  peuple.  —  Art.  8. 
Les  membres  de  cette  chambre  sont  aux  nombre 
de  six  cent  vingt-neuf,  lis  doivent  être  âgés  de 
vingt-cinq  ans  au  moins.  —  Art.  9.  Le  président 
de  la  chambre  des  représentants  est  nommé  par 
la  chambre,  à  l'ouverture  de  la  première  session. 
Il  reste  en  fonctions  jusqu'au  renouvellement  de 
la  chambre.  Sa  nomination  est  soumise  à  l'ap- 
probation de  l'empereur.  —  Art.  10.  La  chambre 
des  représentants  vérifie  les  pouvoirs  de  ses  merp^;, 
bres  et  prononce  sur  la  validité  des  élections  coh-  ' 
testées.  —  Art.  11.  Les  membres  de  la  chambre 
des  représentants  reçoivent  pour  frais  de  voyage, 
et  durant  la  session ,  l'indemnité  décrétée  par 
l'Assemblée  constituante.  — Art.  12.  Ils  sont  indé- 
finiment rééligibles.  —  Art.  13.  La  chambre  des 
représentants  est  renouvelée  de  droit  en  entier 
tous  les  cinq  ans.  —  Art.  14.  Aucun  membre  de 
l'une  ou  de  l'autre  chambre  ne  peut  être  arrêté, 
sauf  le  cas  de  flagrant  délit,  ni  poursuivi  en  ma- 
tière criminelle  ou  correctionnelle,  pendant  les 
sessions,  qu'en  vertu  d'une  résolution  de  la  cham- 
bre dont  il  fait  partie.  —  Art.  15,  Aucun  ne  peut  , 
être  arrêté  ni  détenu  pour  dettes,  à  partir  de  la,; 
convocation,  ni  quarante  jours  après  la  session.  — 
Art.  16.  Les  pairs  sont  jugés  par  leur  chambre,  ' 
en  matière  criminelle  ou  correctionnelle,  dans  les- 
formes  qui  serorit  réglées  par  la  loi.  —  Art.  17.  ; 
La  qualité  de  pair  et  de  répresentant  est  compa- 
tible avec  toutes  les  fonctions  pul)liques_,  hors 
celles  de  comptables.  —  Toutefois  les  préfets  et  - 
sous-préfets  ne  sont  pas  éligibles  par  le  collège 
électoral  du  département  ou  de  l'arrondissement 
qu'ils  administrent.  —  Art.  18.  L'ernpereur  envoie 
dans  les  chambres  des  ministres  d'État  et  des  con- 
seillers d'État,  qui  y  siègent  et  prennent  part  aux 
discussions,  mais  qui  n'ont  voix  délibérative  que 
dans  le  cas  où  ils  sont  membres  de  la  chambre 
comme  pairs  ou  élus  du  peuple.  — Art.  19.  Les 
ministres  qui  sont  membres  de  la  chambre  des 
pairs  ou  de  celle  des  représentants,  ou  qui  siègent 


ACTE 


_  OS  — 
—  21  — 


ACTE 


par  mission  du  gouvernement,  donnent  aux 
chambres  les  éclaircissements  qui  sont  jugés  né- 
cessaires, quand  leur  publicité  ne  compromet 
pas  l'intérêt  de  l'État.  —  Art.  20.  Les  séances  des 
deux  chambres  sont  publiques.  Elles  peuvent 
néanmoins  se  former  en  comité  secret,  la  chambre 
des  pairs  sur  la  demande  de  dix  membres,  celle 
des  représentants  sur  la  demande  de  vingt-cinq.  Le 
gouvernement  peut  également  requérir  des  comi- 
tés secrets  pour  des  communications  à  faire.  Dans 
tous  les  cas  les  délibérations  et  les  votes  ne  peu- 
vent avoir  lieu  qu'en  séance  publique.  —  Art.  21. 
L'empereur  peut  proroger,  ajourner  et  dissoudre 
la  chambre  des  représentants.  La  proclamation 
qui  prononce  la  dissolution,  convoque  les  collèges 
électoraux  pour  une  élection  nouvelle,  et  indique 
la  réunion  des  représentants  dans  six  mois  au 
plus  tard.  -  Art.  22.  Durant  l'intervalle  des  ses- 
sions de  la  chambre  des  représentants,  ou  en  cas 
de  dissolution  de  cette  chambre,  la  chambre  des 
pairs  ne  peut  s'assembler.  —  Art.  23.  Le  gouver- 
nement a  la  proposition  de  la  loi  ;  les  chambres 
peuvent  proposer  des  amendements  :  si  ces  amen- 
dements ne  sont  pas  adoptés  par  le  gouvernement, 
les  chambres  sont  tenues  de  voter  sur  la  loi  telle 
qu'elle  a  été  proposée.  —  Art.  24.  Les  chambres 
ont  la  faculté  d'inviter  le  gouvernement  à  propo- 
ser une  loi  sur  un  objet  déterminé^  et  de  rédiger 
ce  qu'il  leur  paraît  convenable  d'insérer  dans  la 
loi.  Cette  demande  peut  être  faite  par  chacune 
des  deux  chambres.  —  Art.  26.  Lorsqu'une  ré- 
daction est  adoptée  dans  l'une  des  deux  chambres, 
elle  est  portée  à  l'autre  ;  et  si  elle  y  est  approu- 
vée, elle  est  portée  à  l'empereur.  —  Art.  26.  Au- 
cun discours  écrit,  excepté  les  rapports  des  com- 
missions, les  rapports  des  ministres  sur  les  lois 
qui  sont  présentées  et  les  comptes  qui  sont  ren- 
dus, ne  peut  être  lu  dans  l'une  ou  l'autre  des 
chambres. 

TITRE  II.  —  Des  collèges  électoraux  et  du  mode 
d'élection.  —  Art.  27.  Les  collèges  électoraux  de 
département  et  d'arrondissement  sont  maintenus, 
conformément  au  sénaïus-consulte  du  16  thermi- 
dor an  X,  sauf  les  modifications  qui  suivent.  — 
Art.  28.  Les  assemblées  de  canton  rempliront  cha- 
que année,  par  des  élection»  annuelles,  toutes 
lesvacances  ôzus  les  collèges  électoraux. —  Art.  29. 
A  dater  de  l'an  1816,  un  membre  de  la  chambre 
des  pairs  désigné  par  l'empereur,  sera  président 
à  vie  et  inamovible  de  chaque  collège  électoral  de 
département.  —  Art.  30.  A  dater  de  la  même 
époque,  le  collège  électoral  de  chaque  départe- 
ment nommera,  parmi  les  membres  de  chaque 
collège  d'arrondissement,  le  président  et  deux 
vice-présidents.  A  cet  effet  l'assemblée  du  collège 
de  département  précédera  de  quinze  jours  celle 
du  collège  d'arrondissement.  —  Art.  31.  Les  col- 
lèges des  départements  et  d'arrondissements 
nommeront  le  nombre  de  représentants  établi 
pour  chacun  par  l'acte  et  le  tableau  ci-annexés, 
n°  1.  —  Art.  32.  Les  représentants  peuvent  être 
choisis  indifféremment  dans  toute  l'étendue  de 
la  France.  Chaque  collège  de  département  ou 
d'arrondissement  qui  choisira  un  représentant 
hors  du  département  ou  de  l'arrondissement, 
nommera  un  suppléant  qui  sera  pris  nécessaire- 
ment dans  le  département  ou  l'arrondissement. 
—  33.  L'industrie  et  la  propriété  manufacturière 
et  commerciale  auront  une  représentation  spé- 
ciale. L'élection  des  représentants  commerciaux  et 
manufacturiers  sera  faite  par  le  collège  électoral 
de  département,  sur  une  lisie  d'éligibles  dressée 
par  les  chambres  de  commerce  et  les  chambres 
consultatives  réunies,  suivant  l'acte  et  le  tableau 
ci-annexés,  n°  2. 

TITRE  III.  —  De  la  loi  de  l'impôt,  —  Art.  34. 


L'impôt  général  direct,  soit  foncier,  soit  mobi- 
lier, n'est  voté  que  pour  un  an  ;  les  impôts  indi- 
rects peuvent  être  votés  pour  plusieurs  années. 
Dans  le  cas  de  la  dissolution  de  la  chambre  des 
représentants,  les  impositions  votées  dans  la  ses- 
sion précédente  sont  continuées  jusqu'à  la  nou- 
velle réunion  de  la  chambre.  —  Art.  3.5.  Aucun 
impôt  direct  ou  indirect  en  argent  ou  en  nature 
ne  peut  être  perçu,  aucun  emprunt  ne  peut  avoir 
lieu,  aucune  inscription  de  créance  au  grand- 
livre  de  la  dette  publique  ne  peut  être  faite,  au- 
cun domaine  ne  peut  être  aliéné  ni  échangé,  au- 
cune levée  d'hommes  pour  l'armée  ne  peut  être 
ordonnée,  aucune  portion  du  territoire  ne  peut 
être  échangée  qu'en  vertu  d'une  loi.  —  Art.  36. 
Toute  proposition  d'impôt,  d'emprunt  ou  de  levée 
d'hommes  ne  peut  être  faite  qu'à  la  chambre  des 
représentants.  — Art.  37.  C'est  aussi  à  la  chambre 
des  représentants  qu'est  porté  d'abord  :  1°  le 
budget  général  de  l'État,  contenant  l'aperçu  des 
recettes  et  la  proposition  des  fonds  assignés  pour 
l'année  à  chaque  département  du  ministère  ; 
2"  le  compte  des  recettes  et  dépenses  de  l'année 
ou  des  années  précédentes. 

TITRE  IV.  —  Des  ministres  et  de  la  responsabi- 
lité. —  Art.  38.  Tous  les  actes  du  gouvernement 
doivent  être  contre-signés  par  un  ministre  ayant 
département.  —  Art.  39.  Les  ministres  sont  res- 
ponsables des  actes  du  gouvernement  signés  par 
eux,  ainsi  que  de  l'exécution  des  lois.  —  Art.  40. 
Ils  peuvent  être  accusés  par  la  chambre  des  re- 
présentants, et  sont  jugés  par  celle  des  pairs.  — 
Art.  41.  Tout  ministre,  tout  commandant  d'armée 
de  terre  ou  de  mer  peut  être  accusé  par  la  cham- 
bre des  représentants,  et  jugé  par  la  chambre 
des  pairs,  pour  avoir  compromis  la  sûreté  ou 
l'honneur  de  la  nation.  —  Art.  42.  La  chambre 
des  pairs,  en  ce  cas,  exerce,  soit  pour  caractériser 
le  délit,  soit  pour  infliger  la  peine,  un  pouvoir 
discrétionnaire.  —  Art.  43.  Avant  de  prononcer 
la  mise  en  accusation  d'un  ministre,  la  chambre 
des  représentants  doit  déclarer  qu'il  y  a  lieu  à 
examiner  la  proposition  d'accusation.  —  Art.  44. 
Cette  déclaration  ne  peut  se  faire  qu'après  le  rap- 
port d'une  commission  de  soixante  membres  tirés 
au  sort.  Cette  commission  ne  fait  son  rapport  que 
dix  jours  au  plus  tôt  après  sa  nomination.  — 
Art.  45.  Quand  la  chambre  a  déclaré  qu'il  y  a  lieu 
à  examen,  elle  peut  appeler  le  ministre  dans  son 
sein  pour  lui  demander  des  explications.  Cet  appel 
ne  peut  avoir  lieu  que  dix  jours  après  le  rapport 
de  la  commission.  —  Art.  46.  Dans  tout  autre  cas, 
les  ministres  ayant  département  ne  peuvent  être 
appelés  ni  mandés  par  les  chambres.  —  Art.  47. 
Lorsque  la  chambre  des  représentants  a  déclaré 
qu'il  j  a  lieu  à  examen  contre  un  ministre,  il  est 
forme  une  nouvelle  commission  de  soixante 
membres  tirés  au  sort,  comme  la  première,  et  il 
est  fait  par  cette  commission  un  nouveau  rapport 
sur  la  mise  en  accusation.  Cette  commission  ne 
fait  son  rapport  que  dix  jours  après  sa  nomina- 
tion.— Art.  48.  La  mise  en  accusation  ne  peut  être 
prononcée  que  dix  jours  après  la  lecture  et  la 
distribution  du  rapport.  —  Art.  49.  L'accusation 
étant  prononcée,  la  chambre  des  représentants 
nomme  cinq  commissaires  pris  dans  son  sein, 
pour  poursuivre  l'accusation  devant  la  chambre 
des  pairs.  —  Art.  50.  L'article  75  du  titre  viii  de 
l'acte  constitutionnel  du  22  frimaire  an  viii,  por- 
tant que  les  agents  du  gouvernement  ne  peuvent 
être  poursuivis  qu'en  vertu  d'une  décision  du 
conseil  d'État,  sera  modifié  par  une  loi. 

TITRE  v.  —  Du  pouvoir  judicaire.  —  Art.  5t. 
L'empereur  nomme  tous  les  juges.  Ils  sont  ina- 
movibles et  à  vie  dès  l'instant  de  leur  nomina- 
tion, sauf  la  nomination  des  juges  de  commerce, 


ACTE 


22  — 


ADAM 


qui  aura  lieu  comme  par  le  passé.  —  Les  juges 
actuels  nommés  par  l'empereur,  aux  termes  du 
sénatus-consulte  du  12  octobre  1807,  et  qu'il  ju- 
gera convenable  de  conserver,  recevront  des  pro- 
visions à  vie  avant  le  premier  janvier  prochain. — 
Art.  52.  L'institution  des  jurés  est  maintenue.  — 
Art.  53.  Les  débats  en  matières  criminelles  sont 
publics.  —  Art.  54.  Les  délits  militaires  seuls  sont 
du  ressort  des  tribunaux  militaires.  —  Art.  55. 
Tous  les  autres  délits,  même  commis  par  des  mi- 
litaires, sont  de  la  compétence  des  tribunaux  ci- 
vils. —  Art.  56.  Tous  les  crimes  et  délits  qui 
étaient  attribués  à  la  haute  cour  impériale,  et 
dont  le  jugement  n'est  pas  réservé  par  le  présent 
acte  à  la  chambre  des  pairs,  seront  portés  devant 
les  tribunaux  ordinaires.  —  Art.  57.  L'empereur 
a  le  droit  de  faire  grâce,  même  en  matière  cor- 
rectionnelle, et  d'accorder  des  amnisties.  — Art.  58. 
Les  interprétations  des  lois  demandées  par  la 
cour  de  Cassation  seront  données  dans  la  forme 
d'une  loi. 

pTRE  VI.  —  Droits  des  citoyens.  —  Art.  59. 
Les  Français  sont  égaux  devant  la  loi,  soit  pour 
la  contribution  aux  impôts  et  charges  publiques, 
soit  pour  l'admission  aux  emplois  civils  et  miU- 
taires.  —  Art.  60.  Nul  ne  peut,  sous  aucun  pré- 
texte, être  distrait  des  juges  qui  lui  sont  assignés 
par  la  loi.  —  Art.  61.  Nul  ne  peut  être  poursuivi, 
arrêté,  détenu  ni  exilé  que  dans  les  cas  prévus  par 
la  loi  et  suivant  les  formes  prescrites.  —  Art.  62. 
La  liberté  des  cultes  est  garantie  à  tous. — Art.  63. 
Toutes  les  propriétés  possédées  ou  acquises  en 
vertu  des  lois,  et  toutes  les  créances  sur  l'État, 
sont  inviolables.  —  Art.  64.  Tout  citoyen  a  le 
droit  d'imprimer  et  de  publier  ses  pepnsées,  en  les 
signant,  sans  aucune  censure  préalable,  sauf  la 
responsabilité  légale,  après  la  publication,  par 
jugement  par  jurés,  quand  même  il  n'y  aurait 
lieu  qu'à  l'application  d'une  peine  correction- 
nelle. —  Art.  65.  Le  droit  de  pétition  est  assuré  à 
tous  les  citoyens.  Toute  pétition  est  individuelle. 
Les  pétitions  peuvent  être  adressées,  soit  au  gou- 
vernement, soit  aux  deux  chambres  ;  néanmoins 
ces  dernières  môme  doivent  porter  l'intitulé  : 
A  S.  M.  l'empereur.  Elles  seront  présentées  aux 
chambres  sous  la  garantie  d'un  membre  qui 
recommande  la  pétition.  Elles  sont  lues  publique- 
ment ;  et  si  la  chambre  les  prend  en  considéra- 
tion, elles  sont  portées  à  l'empereur  par  le  prési- 
dent. —  Art.  66.  Aucune  place,  aucune  partie 
du  territoire  ne  peut  être  déclarée  en  état  de 
siège  que  dans  le  cas  d'invasion  de  la  part  d'une 
force  étrangère,  ou  de  troubles  civils.  Dans  le 
premier  cas,  la  déclaration  est  faite  par  un  acte 
du  gouvernement.  Dans  le  second  cas,  elle  ne 
peut  l'être  que  par  la  loi.  Toutefois,  si,  le  cas  ar- 
rivant, les  chambres  ne  sont  pas  assemblées,  l'acte 
du  gouvernement  déclarant  l'état  de  siège  doit 
être  converti  en  une  proposition  de  loi  dans  les 
quinze  premiers  jours  de  la  réunion  des  cham- 
bres. —  Art.  67.  Le  peuple  français  déclare  que, 
dans  la  délégation  qu'il  a  faite  et  qu'il  fait  de  ses 
pouvoirs,  il  n'a  pas  entendu  et  n'entend  pas  don- 
ner le  droit  de  proposer  le  rétablissement  des 
Bourbons  ou  d'aucun  prince  de  cette  famille  sur 
le  trône,  même  en  cas  d'extinction  de  la  dynastie 
impériale,  ni  le  droit  de  rétablir,  soit  l'ancienne 
noblesse  féodale,  soit  les  droits  féodaux  et  seigneu- 
riaux, soit  les  dîmes,  soit  aucun  culte  privilégié 
et  dominant,  ni  la  faculté  de  porter  aucune  at- 
teinte à  l'irrévocabilité  de  la  vente  des  domaines 
nationaux  ;  il  interdit  formellement  au  gouverne- 
ment, aux  chambres  et  aux  citoyens,  toute  pro- 
position à  cet  égard. 

Donné  à  Paris,  le  22  avril  1815.  Signé  :  Napo- 
léon, 


Par  l'empereur,  le  ministre  secrétaire  d'État. 
Signé  :  le  duc  de  Bassako. 

ACTE  SOBBONNIQUE,  nom  que  l'on  donnait 
autrefois  à  l'épreuve  que  subissait  en  Sorbonne, 
le  jour  de  sa  réception  à  la  licence,  le  candidat 
qui  était  obligé  de  répondre  à  toutes  les  questions 
qu'on  lui  adressait  de  six  heures  du  matin  à  six 
heures  du  soir.  La  première  épreuve  de  ce  genre 
paraît  avoir  été  soutenue  en  1315,  par  un  cor- 
delier,  F.  Macronis. 

ACTIUS  (Lucius) ,  pseudonyme  de  M.  A.  Mu- 
ret. 

ACUS,  Aiguille,  montagne  du  Haut-Dauphiné. 

ACUSIO,  Agout  ou  plutôt  Anconne  (Drôme). 

ACUTUS,  l'Agout,  affluent  du  Tarn. 

AGY  (Saint-Nicolas  d'),  Aciacum,  abbaye  de  l'O. 
de  Saint-Benoît,  diocèse  de  Saintes,  fondée  en  1 106. 

ACY  (Saint-Martin  d'),  ouAUMALE,  diocèse  de 
Rouen,  abbaye  d'hommes  fondée  vers  le  commen- 
cement du  xii"  siècle. 

ADALBÉRON,  prélat  et  homme  d'État,  mort  le 
5  janvier  988.  Il  était  fils  de  Geoffroi,  comte  d'Ar- 
denne,  devint  (969)  archevêque  de  Reims,  et  fut 
chancelier  des  rois  Lothaire,  Louis  'V  et  Hugues 
Capet. 

ADALBÉRON  (Ascelin) ,  prélat  et  poëte,  mort 
m.  1030  ou  1031.  Évêque  de  Laon  (977),  il  livra  à 
Hugues  Capet,  Arnould,  archevêque  de  Reims,  et 
Charles,  duc  de  Lorraine,  auxquels  il  avait  donné 
asile.  On  a  de  lui  un  poème  satirique,  d'une  lati- 
nité assez  obscure,  dédié  au  roi  Robert.  Publié  en 
1663,  in-8,  il  a  été  réimprimé  plusieurs  fois^  et 
est  traduit  dans  la  collection  Guizot. 

ADALHARD,  abbé  de  Corbie,  né  vers  753, 
mort  en  826.  Il  était  fils  du  comte  Bernard,  pa- 
rent de  Charles  Martel.  Il  remplit  diverses  mis- 
sions importantes  sous  Charlemagne. 

ADAM  de  Saint-Victor,  chanoine  régulier  de 
l'abbaye  de  Saint-Victor  de  Paris,  théologien, 
mort  en  1177.. 

ADAM  DE  LA  HALLE  OU  HallEj  dit  le  Bossu 
d'Arras,  trouvère  du  xiii"  siècle,  né  a  Arras,  mort 
à  Naples  vers  1286.  Il  s'attacha  à  Robert  II,  comte 
d'Artois,  qu'il  suivit  à  Naples  (1282).  —  Li  Jeu  de 
Robin  et  de  Marion,  publié  par  Monmerqué  dans 
les  Mélanges  de  la  Société  des  bibliophiles  fran- 
çais, 1822,  in-8;  LiJeu  d'Adan,  publié  parle  même 
dans  le  même  recueil,  1828,  in-8;  Li  Congié 
d'Adan  d'Arras,  publié  par  Barbazan,  et  réim- 
primé par  Méon,  1808,  in-8;  C'est  du  Roi  de  Sé- 
zile,  poëme  publié  par  Buchon  (t.  VII  des  Chro- 
niques nationales  françaises,  1828,  in-8);  quelques 
chansons,  rondeaux,  motets,  donnés  par  Roque- 
fort dans  l'Etat  de  la  Poésie  française  aux  dou- 
zième et  treizième  siècles. 

ADAM  (N.),  sieur  de  Sychar,  généalogiste, 
mort  après  1627. 

ADAM  (Adam  BiLLAUT,  dit  maître),  poète,  né 
à  Nevers  où  il  passa  toute  sa  vie  et  mourut -en 
1662.  Simple  menuisier,  sans  aucune  littérature, 
il  devint  poëte  dans  sa  boutique.  Le  contraste 
entre  son  état,  qu'il  ne  voulut  jamais  abandon- 
ner, et  son  talent  qui  produisit  plusieurs  pièces 
remarquables  dans  le  genre  bachique,  lui  valut 
une  grande  vogue  en  son  temps.  Il  fut  pensionné 
du  cardinal  de  Richelieu  et  du  duc  d'Orléans,  pro- 
tégé par  le  grand  Condé,  encouragé  par  Corneille. 
On  connaît  sa  chanson  pleine  de  verve  r  «  Aussi- 
tôt que  la  lumière. ...n  Loin  d'être  ingrat  envers 
son  métier,- Adam  Billaut  lui  emprunta  des  noms 
pour  ses  divers  recueils  de  poésie  :  les  Chevilles 
(1644,  in-4),  le  Vilbrequin  (1662,  in-12),  le  Ra- 
bot. Ils  ont  été  réimprimés,  1806,  in-12J 

ADAM  (Jean),  jésuite,  prédicateur,  né  à  Li- 
moges en  1608,  mort  le  12  mai  1684. 

ADAM  (Jacques),  littérateur,  membre  de  l'A- 


ADAN 


—  23  — 


ADEL 


cadémie  française,  né  à  Vendôme  en  16&3,  mort 
le  12  novembre  1735. 

ADAM  (Sigisbert), sculpteur  lorrain  du  xvn=siè- 
cle.  Statue  du  Gange  (fontaine  de  la  place  Na- 
vone,  Rome).  —  Son  frère,  Lambert,  sculpteur. 
—  Lambert-Sigisbert,  fils  de  Sigisbert,  sculpteur, 
né  à  Nancy  le  10  février  1700,  mort  à  Paris  le 
13  mai  1759.  H  remporta  le  grand  prix  de  sculp- 
ture et  alla  à  Rome,  où  il  resta  dix  ans,  pro- 
tégé par  le  cardinal  de  Polignac.  De  retour  en 
France,  il  exécuta  plusieurs  morceaux  destinés 
aux  jardins  de  Saint-Cloud  et  de  Versailles  et  fut 
professeur  à  l'Académie  dont  il  était  membre  de- 
puis le  15  mai  1737.  On  a  de  lui  :  Neptune  cal- 
mant les  flots  (Musée  du  Louvre)  ;  la  Seine  et  la 
Marne  (cascade  de  Saint-Cloud);  Neptune  et  Am- 
phitrite  (bassin  de  Neptune,  Versailles);  Saint  Jé- 
rôme (église  Saint-Roch);  la  Chasse  et  la  Pêche, 
groupe  en  bronze  à  Sans-Souci;  diverses  figures 
en  plomb  doré  pour  Versailles,  etc.  Il  a  publié  un 
Recueil  de  sculptures  antiques,  1754,  in-fol.  — 
NiGOLAS-SÉRASTiEN,  frère  du  précédent,  sculpteur 
du  roi,  membre  de  l'Académie  (1762),  né  à  Nancy 
le  22  mars  1705,  mort  à  Paris  le  27  mars  1778.  On 
a  de  lui  :  Prométhée  (Musée  du  Louvre);  le  Tom- 
beau de  la  reine  de  Pologne  (église  Ron-Secours, 
faubourg  de  Nancy);  Martyre  de  sainte  Victoire, 
bas-relief  en  bronze  (chapelle  du  roi,  à  Versailles). — 
François-Gaspard,  sculpteur,  frère  des  précédents, 
né  à  Nancy  en  1710,  mort  à  Paris  en  1759.  Il  sé- 
journa de  1748  à  1760  à  Berlin,  où  il  devint  pre- 
mier sculpteur  de  Frédéric  II,  et  exécuta  de  nom- 
breux ouvrages  en  marbre  et  en  bronze,  pour 
les  palais  et  les  jardins  de  Potsdam  et  de  Sans- 
Souci. 

ADAM  (Jean-Louis),  pianiste  et  compositeur, 
né  vers  1760  à  Miettersbolz  (Bas-Rhin),  mort  à 
Paris  le  8  avi  il  1848.  —  Son  fils,  Adolphe-Charles, 
compositeur ,  membre  de  l'Institut  (1844),  né  à 
Paris  le  24  juillet  1803,  y  mourut  le  3  mai  1856. 
Des  nombreux  opéras-comiques  qu'il  a  écrits  soit 
pour  l'Opéra-Comique ,  soit  pour  le  Théâtre-ly- 
rique, nous  ne  citerons  que  les  suivants  :  Le  Cha- 
let (1834);  le  Postillon  de  Lonjumeau  (1826);  le 
Brasseur  de  Preston  (1838);  le  Toréador  (1849); 
Giralda  (1850);  Si  j'étais  roi  (1852).  Il  a  en  outre 
composé  divers  ballets  :  Faust  (1833)  pour  le  Théâ- 
tre de  la  Reine  à  Londres  ;  l'Écumeur  des  mers 
(1840)  à  Pétersbourg;  la  Jolie  Fille  de  Gand  (1839); 
Giselle  (1841).  On  a  aussi  de  lui  deux  messes  so- 
lennelles (1847,  1850). 

ADAM  (Jean-Victor),  peintre  et  lithographe, 
né  à  Paris  le  29  février  1801,  mort  à  la  fin  de 
1866. 

ADAM,  fils  d'Adam,  pseudonyme  de  Saint - 
Symphorien. 

ADAMOLI  (Pierre),  érudit,  né  à  Lyon  le  5  août 
1707,  mort  le  5  juin  1769. 

ADAMS,  pseudonyme  d'Ët.  Cabet. 

ADANSON  (Michel),  célèbre  voyageur  et  bo- 
taniste, né  à  Aix  en  Provence  le  7  avril  1727, 
mort  à  Paris  le  3  août  1806.  Il  était  fils  d'un 
Écossais,  écuyer  de  l'archevêque  d'Aix,  M.  de 
Vintimille,  qu'il  suivit  à  Paris  quand  le  prélat  de- 
vint archevêque  de  cette  ville.  A  vingt-un  ans,  en 
1748,  il  partit  pour  le  Sénégal,  contrée  qu'il  avait 
choisie  pour  but  de  ses  explorations,  parce  qu'é- 
tant la  plus  malsaine  et  la  plus  dangereuse  à  tous 
égards,  elle  était  moins  connue  des  naturalistes. 
Après  cinq  ans  d'absence  il  revint  en  France  rap- 
portant de  magnifiques  collections  d'histoire  na- 
turelle, des  vocabulaires  des  idiomes  sénégalais, 
des  observations  météorologiques,  des  cartes,  etc. 
En  1756,  il  lut  à  l'Académie  des  sciences  un  Mé- 
moire qui  fit  grande  sensation,  sur  le  baobab  ;  en 
1757,  il  publia  son  Histoire  naturelle  du  Sénégal, 


1757,  in-4,  et  en  1763,  les  Familles  des  Plantes, 
1763,  2  vol.  in-8,  où  il  expliquait  le  système  na- 
turel inventé  par  lui  et  qui  reposait  sur  l'étude 
de  l'ensemble  des  organes.  Depuis  lors,  occupé 
d'une  encyclopédie  d'histoire  naturelle  qui  devait 
former  quarante  ou  cinquante  volumes  dont  il  sou- 
mit le  plan  à  l'Académie  en  1774  et  pour  laquelle 
il  avait  recueilli  d'immenses  matériaux,  il  ne  pro- 
duisit plus  que  des  mémoires  insérés  dans  le  re- 
cueil de  la  savante  compagnie;  mais  l'ouvrage 
qu'il  avait  entrepris  était  au-dessus  des  forces 
d'un  seul  homme,  et  malgré  le  prodigieux  travail 
auquel  il  se  livra,  il  n'en  put  rien  mettre  au  jour. 
La  Révolution  lui  enleva  presque  tous  ses  moyens 
d'existence,  et  il  vécut  depuis  lors  dans  un  ex- 
*,rême  dénuement.  Ses  collections  passèrent  entre 
les  mains  de  son  neveu,  M.  Alexandre  Adanson, 
mort  en  1855,  qui  confia  la  publication.de  ses  ma- 
nuscrits au  botaniste  Payer  (voy.  ce  nom),  et  qui 
depuis  légua  une  somme  suffisante  pour  faire 
élever  deux  statues  de  son  illustre  parent,  l'une 
au  Jardin  des  Plantes,  à  Paris,  l'autre  à  Aix.  La 
première  est  due  à  M.  Ëtex,  la  seconde  à  M.  Mat- 
thieu Meusnier. 

ADDUA,  ADDUAS,  AXONA,  l'Aisne. 

ADÉLAÏDE,  reine  de  France,  seconde  femme 
de  Louis  le  Bègue  qui  l'épousa  après  avoir  répudié 
Ausgarde.  Elle  devint  veuve  le  10  avril  879  et  cinq 
mois  après  (17  sept.)  accoucha  d'un  fils  qui  fut 
Charles  le  Simple.  On  ignore  l'époque  de  sa 
mort. 

ADÉLAÏDE  (ou  Alix)  de  Savoie,  fille  de  Hum- 
bert  II,  comte  de  Maurienne,  reine  de  France, 
morte  en  1154  dans  l'àbbayede  Montmartre  qu'elle 
avait  fondée.  Elle  épousa  (1114)  Louis  le  Gros,  à 
qui  elle  donna  six  fils  et  une  fille  ;  devenue  veuve 
(1137),  elle  se  remaria  au  connétable  Matthieu  de 
Montmorency  dont  elle  eut  une  fille  qui  devint  la 
femme  de  Gaucher  de  Châtillon. 

ADÉLAÏDE  (Madame  Marie-)  de  France ,  fille 
aînée  de  Louis  XV  et  de  Marie  Leczinska ,  née  à 
Versailles  le  3  mai  1732,  morte  à  Trieste  en  mars 
1800.  Quoiqu'elle  eût  une  assez  grande  influence 
sur  l'esprit  de  son  neveu  Louis  XVI,  elle  se  mêla 
peu  des  affaires  publiques,  et  lorsque  la  Révolution 
eut  pris  une  marche  qui  faisait  prévoir  la  chute 
de  la  royauté,  elle  obtint  du  roi  l'autorisation  de 
sortir  de  France  avec  sa  sœur  Madame  Victoire, 
et  quitta  Paris  le  19  février  1791.  Arrêtées  plusieurs 
fois  en  route ,  les  princesses  eurent  grand'peine  à 
gagner  la  frontière.  Elles  se  rendirent  à  Rome, 
puis  à  Naples  (1796)  d'où  l'invasion  française  les 
chassa  et  les  força  de  retraite  en  retraite  à  se  ré- 
fugier à  Trieste.  ' 

ADÉLAÏDE  (Eugène-Louise,  princesse  d'Or- 
léans, dite  Madame),  fille  de  Louis-Philippe-Jo- 
seph ,  duc  d'Orléans,  et  de  Louise-Marie-Adélaïde 
de  Bourbon-Penthièvre,  née  à  Paris  le  25  août 
1777  ,  y  mourut  le  1"  janvier  1848.  Après  un 
voyage  en  Angleterre  avec  sa  gouvernante,  Mme  de 
Genlis  (1791),  elle  fut  inscrite  sur  la  liste  des  émi- 
grés, quitta  alors  la  France,  se  réfugia  en  Bel- 
gique, puis,  lorsque  son  frère  le  duc  de  Chartres 
fut  à  son  tour  obligé  de  passer  à  l'étranger,  elle 
le  retrouva  en  Suisse.  Tombée  dans  une  extrême 
détresse,  elle  fut  recueillie  à  Fribourg  par  sa  tante, 
la  princesse  de  Conti,  qu'elle  suivit  ensuite  en 
Bavière,  et  à  Figuières  où  elle  rencontra  sa  mère. 
Cette  ville  ayant  été  attaquée  par  les  Français  (1808), 
elle  reprit  sa  vie  errante,  et  ce  fut  seulement  en 
1809  qu'elle  put  rejoindre  son  frère  auprès  de  qui 
elle  resta  jusqu'à  leur  retour  en  France  en  1814, 
et  qu'elle  accompagna  en  Angleterre,  pendant  les 
Cent-Jours.  En  1830,  elle  contribua  à  le  faire  mon- 
ter sur  le  trône  et  exerça  sur  lui,  pendant  toute  la 
durée  de  son  règne,  une  assez  grande  influence j 


ADON 


—  ¥  — 


ADEE 


et  si  elle  avait  vécu  quelques  semaines  de  plus,  elle 
aurait  peut-être  pu  l'aire  éviter  les  fautes  qui  ame- 
nèrent la  révolution  de  Février. 

ADEL.ON  (Nicolas-Philibert),  médecin,  mem- 
bre de  l'Académie  de  médecine  (1821),  professeur 
de  médecine  légale  (1826),  né  à  Dijon  en  1780, 
mort  à  Paris  en  juillet  1862. 

ADÉMAK.  Voy.  Adhémah. 

ADEMAR  OU  AYMAR,  moine  de  Saint-Martial 
de  Limoges,  chroniqueur,  né  vers  le  milieu  du 
x"  siècle,  mort  en  1030,  dans  un  pèlerinage  en 
Palestine.  On  a  de  lui  une  Chronique  qui  va  du 
règne  du  fabuleux  Pharamond  à  l'an  1029,  et  a 
été  publiée  dans  la  Nova  Bibiiotheca  de  Labbe. 

ADEMARI  MONS,  Montélimart. 
-  ADENEZ  ou  ADANS,  trouvère  de  la  seconde 
moitié  du  xiii°  siècle,  appelé  aussi  Adam  le  Boy. 
Il  fut  ménestrel  de  Henri  111,  duc  de  Flandre  et 
de  Brabant.  On  a  de  lui  plusieurs  romans  célè- 
bres :  Guillaume  d'Orange  au  court  nez;  VEn- 
fanced'Ogier  le  Danois,  mis  en  rimes  par  ordre  de 
Gui,  comte  de  Flandre;  Cléomadès,  mis  en  rimes 
par  ordre  de  Marie  de  Brabant  et  dédié  à  Ro- 
bert II  d'Artois;  Aimenj  de  Narbonne;  Pépin  et 
Berthe  sa  femme  ;  Buevon.  Au  xvi'  siècle  on  a 
traduit  en  prose  et  publié  plusieurs  fois  Ogier  le 
Danois  et  Cléomadès. 

ADER  (Guillaume),  médecin  et  poëte  gascon, 
vivait  à  Toulouse  dans  la  première  moitié  du 
xvii°  siècle. 

ADER  (.Fean-Joseph),  auteur  dramatique,  né  à 
Rayonne  le  16  octobre  1796,  mort  à  Rassussarry 
(Hasses-Pyrénées)  le  12  avril  1859. 

ADERTISUS  PAGUS,  l'Artois. 

ADET  (Pierre-Auguste) ,  chimiste  et  homme 
politique,  né  à  Paris  en  1763,  mort  vers  1832.  11 
fut  successivement  résident,  à  Genève  (1794),  mi- 
nistre plénipotentiaire  aux  États-Unis  (1795-1796), 
membre  du  Tribunat  (1800),  préfet  de  la  Nièvre 
(1803),  sénateur  (1809). 

ADHÉMAR ,  illustre  et  ancienne  maison  de 
Provence  d'où  sont  sortis  les  seigneurs  de  Monteil 
de  Lombers,  de  Grignan  et  de  la  Garde.  Ces  trois 
branches  étaient  éteintes  dès  le  milieu  du  xvi^  siè- 
cle. La  branche  de  Grignan,  qui  avait  survécu  aux 
deux  premières,  fut  continuée  par  Gaspard  de  Cas- 
tellane,  baron  d'Entrecasteaux,  époux  de  la  sœur  du 
dernier  comte  de  Grignan.  Elle  porte  :  d'or  à  trois 
bandes  d'azur.  (VoY-  Pithon-Curt,  Hist.  de  la 
noblesse  du  Comtat.) 

ADHÉiaAR  DE  MONTEIL,  évêque  du  Puy 
(1087).  L'un  des  principaux  promoteurs  de  la  pre- 
mière croisade,  au  concile  de  Clermont  (1095), 
il  partit  avec  Raymond,  comte  de  Toulouse,  et  ce 
fut  lui  qui,  pour  relever  le  courage  des  soldats  au 
siège  d'Antioche,  supposa  la  trouvaille  de  la  sainte 
lance.  Il  mourut  peu  de  temps  après. 

ADHÉMAR  DE  MONTEIL,  évêque  souverain 
de  Metz  (1327),  né  en  Languedoc,  mort  en  1361. 
Il  passa  la  durée  de  son  épiseopat  à  guerroyer 
contre  les  ducs  de  Lorraine  et  de  Rar. 

ADHÉMAR  (Guillaume) ,  troubadour  du  xii*  siè- 
cle, né  à  Marvéjols  dans  le  Gévaudan. 

ADICE,  ATAX,  l'Aude,     j-  i y       '  - '  ' 

ADJACIUM,  Ajaccio.    rorcA  ,IAOOVa.A 

AD  JOVEM,  la  SauveUt.      '  '  '  " 

ADMIRAL  (Henri  1'),  né  en  1744  à  AuZdlette 
(Puy-de-Dôme),  mort  sur  l'échafaud  à  Paris  en 
1794.  11  essaya  (22  mai  1794)  de  tuer  Collot-d'Her- 
bois  sur  lequel  il  tira  inutilement  deux  coups  de 
pistolet,  fut  arrêté ,  et  condamné  et  exécuté  avéC 
cinquante-deux  personnes  qu'on  lui  donna  pour 
complices. 

ADON  (S.),  archevêque  devienne  (Dauphiné), 
né  en  799,  mort  le  19  décembre  875.  —  Brevia- 
9ium  chronicorum,  histoire  universelle  commen- 


çant à  Adam  (1561,  1568,  1745,  in-foL) ,  et  deux 
rnartyrologes. 

ADONVILLE,  famille  de  la  Reauce ,  d'où  sont 
sortis  les  seigneurs  de  la  Baste ,  de  Reseux,  des 
'Vaux ,  de  Roinvilliers  et  de  Tourneville. 

ADOPTION,  usage  très-fréquent  dans  la  so- 
ciété romaine  qui  faisait  de  l'adoptant  le  père  lé- 
gal de  l'adopté,  tous  deux  ayant  alors,  à  l'égard 
l'un  de  l'autre,  les  mêmes  droits  et  les  mêmes  de-  . 
voirs  que  dans  la  famille  naturelle.  Les  formalités 
que  l'adoption  nécessitait  furent  simplifiées  dans 
le  droit  gallo-romain.  Il  suffisait  de  se  présenter 
devant  le  juge;  l'adoptant  déclarait  sa  volonté,  et 
s'il  n'était  pas  démenti  par  les  parties  présentes, 
l'acte  était  parfait.  Cette  règle  était  déjà  en  vi- 
gueur en  Gaule  avant  les  constitutions  de  Justi- 
nien  (loi  des  "Wisigoths,  liv.  'V,  ch.  n).  La  décla- 
ration de  l'adoptant  était  insérée  dans  les  registres 
de  la  cité. 

L'adoption  était  en  usage  chez  les  barbares;  les 
Francs  la  permettaient  aux  personnes  qui  n'a- 
vaient pas  d'entants;  elle  s'accomplissait  devant 
le  roi,  le  comte ,  les  échevins  ou  les  missi  domi- 
nici  par  la  tradition  des  biens,  droit  d'usufruit 
réservé,  ou  au  moyen  de  certains  symboles, 
comme  de  tondre  les  cheveux  de  l'adopté  ou  de 
lui  remettre  un  bouclier  et  une  lance.  C'est  de  la 
première  façon  que  Pépin,  fils  de  Charles  Martel, 
fut  adopté  par  Luitprand,  roi  des  Lombards,  et  de 
la  seconde  queGontran,  roi  de  Bourgogne,  adopta 
son  neveu  Childebert  II,  roi  d'Austrasie.  Au 
XI'  siècle,  on  rencontre  encore  l'adoption  par  la 
chemise  (par  camisane);  ainsi  le  prince  d'Êdesse 
adopta  Baudouin  en  le  pressant  contre  sa  poitrine 
nue  et  en  l'introduisant  sous  le  vêtement  qui  tou- 
chait à  sa  chair.  Cependant,  il  ne  faut  pas  con- 
fondre certaines  formules  qui  présentent  l'apparence 
de  l'adoption  avec  des  actes  d'adoption  véritables. 
Ce  sont  de  pures  donations  entr-evifs  (Marculfe, 
liv.  II,  formule  13)  ou  des  adoptions  symboliques 
qui  établissaient  des  liens  d'affection  sans  obliga- 
tions civiles. 

Il  faut  en  outre  remarquer  que  le  baptême  n'é- 
tablissait pas  seulement  un  lien  de  parenté  spiri- 
tuelle entre  le  filleul  et  le  parrain.  Celui-ci  était 
encore  réputé  avoir  réellement  adopté  l'enfant  au 
nom  de  qui  il  avait  pris  l'engagement  religieux, 
et  le  présent  qu'il  était  en  usage  de  faire  passait 
pour  une  sorte  d'avancement  d'hoirie. 

La  grande  importance  prise  au  moyen  âge  par 
le  mariage  fit  tomber  l'adoption  romaine  en  désué- 
tude. La  Révolution  en  rétablit  le  principe  (loi  du 
18  janv.  1792).  La  Convention  elle-même  donna 
l'exemple  en  adoptant  la  fille  de  Lepelletier  de 
Saint-Fargeau,  assassiné  par  un  garde  du  corps. 
Le  Code  civil  réglementa  la  matière.  Les  idées  du 
premier  consul,  qui  voulait  faire  prévaloir  l'adop- 
tion romaine  en  rompant  complètement  les  liens 
de  la  famille  naturelle  pour  transporter  tous  les 
droits  et  devoirs  dans  la  famille  adoptive ,  furent 
écartées.  En  France,  les  adoptions  sont  rares. 

ADORATE  DOMINUM,  introit,  et,  dans  les  an- 
ciens actes,  nom  du  troisième  dimanche  après 
l'Epiphanie. 

ADORATION  DU  SAINT-SACREMENT  (Fil- 
les de  1'),  institut  fondé  à  Paris  et  autorisé  par; 
lettres  patentes  de  mai  1653,  enregistrées  en  juil- 
let 1654. 

AD  PORTUM,  le  Portereaux  (Loiret). 

ADRAMAN,  pacha  de  Rhodes,  grand  amiral 
de  la  flotte  turque,  étranglé  en  janvier  1706.  Il, 
était  fils  d'un  Marseillais  et  avait  été  enlevé  tout 
enfant  par  des  pirates  barbaresques. 

ADRANEVILLA,  Attainville  (Seine-et-Oise). 

ADRESSE  (bureau  d'),  bureau  de  renseigne- 
ments et  d'annonces  établi  |à  Paris  par  Théo- 


ABTji  —  25  —  'MBm 


phraste  Renaudot,  le  fondateur  de  la  Galette  de 
France.  Il  ne  subsista  qu'un  certain  temps,  et  fut 
rétabli  avec  plus  de  succès  en  1702. 

ADRETS  (François  de  Beaumont,  baron  des)  , 
célèbre  capitaine,  né  en  1513  au  château  de  la 
Frette  (Isère),  y  mourut  le  2  février  1587.  Il  se 
distingua  dans  les  guerresde  Piémont  sous  Henri  II, 
se  fit  protestant  et  à  la  tête  des  calvinistes  du  Dau- 
phiné  se  signala  à  la  fois  par  ses  exploits  et  ses 
cruautés.  De  graves  démêlés  s'étant  élevés  entre 
lui  et  les  chefs  de  son  parti,  il  fut  arrêté  à  Ro- 
mans (10  janv.  1563)  et  remis  en  liberté  au  mois 
de  mars  suivant,  lors  de  l'édit  de  pacification  d'Am- 
boise.  Quand  la  guerre  civile  se  ralluma  (1567),  il 
se  refit  catholique  et  servit  dans  l'armée  royale , 
comme  colonel  de  l'infanterie  du  Dauphiné,  mais 
ayant  excité  quelques  soupçons,  il  fut  arrêté  de 
nouveau  et  relàclié  seulement  à  la  fin  de  1570.  Il 
prit  part  (1572)  à  la  guerre  du  marquisat  de  Sa- 
luées, et  depuis  ne  sortit  de  sa  retraite  qu'en  1585 
pour  accompagner  La  Valette  dans  une  expédition 
contre  Lesdiguières.  —  Voy.  Beaumont. 

ADREVALD,  moine  de  Fleury- sur -Loire, 
théologien,  hagiographe,  né  près  de  Fleury  vers 
818,  mort  en  878. 

ADRY  (Jean-Félicissime),  oratorien,  bibliogra- 
phe, né  en  1749  à  Vmcelotle  (Yonne),  mort  à  Pa- 
ris le  20  mars  1818. 

AD  S.  MAXANTIAM,  Pont-Sainte-Maxence 
(Oise). 

ADSCRIPTICES.  Du  Gange  définit  les  adscri- 
ptices ,  tous  ceux,  colons,  paysans  ou  vilains,  qui 
venaient  habiter  les  terres  d'un  seigneur  autre 
que  celui  sur  le  domaine  duquel  ils  étaient  nés, 
et  s'y  fixer  avec  la  permission  de  leur  nouveau 
maître,  sous  des  conditions  de  cens  annuel  qui  les 
assimilaient  aux  serfs  de  la  glèbe.  Aussi  étaient- 
ils  confondus  dans  l'usage  ;  et  une  loi  féodale  dit 
des  adsc-riptices  qu'ils  étaient  tenus  de  labourer 
les  terres  de  leurs  seigneurs  et  ne  pouvaient  quit- 
ter le  pays  sans  leur  consentement. 

AD  SIGNA,  Sigean  (Aude). 

ADSON  (Hémeric),  abbé  de  Luxeuil  (960) ,  ha- 
giographe, théologien,  né  près  de  Saint-Claude 
(Jura),  mort  en  992.  —  Un  autre  Adson,  abbé  de 
Deuvres,  hagiographe,  théologien,  mort  en  991. 

AD  TE  LEVAVI_,  introït,  et,  dans  les  anciens 
actes,  nom  du  premier  dimanche  de  l'A  vent. 

AD  TURRES,  TAURIACUM,  Thoury  (Loiret). 

ADUATICI,  ADUATUCI,  peuple  établi,  avant 
l'arrivée  des  Romains,  dans  la  Belgique,  au  N.  de 
la  Sambre,  à  l'O.  de  la  Meuse  et  des  Eburones ,  au 
S.  des  Menapii  et  à  l'E.  des  Nervii.  11  était  de  la 
race  des  Cimbres  et  des  Teutons ,  qui  l'avaient 
laissé  à  la  garde  de  leurs  bagages  durant  leurs 
expéditions  et  il  s'était  depuis  lors  maintenu  dans 
les  limites  indiquées.  Il  avait  pour  capitale  Adua- 
tica  (près  de  'l  ongres),  place  enlevée  aux  Eburo- 
nes, qu'il  avait  rendus  ses  tributaires.  En  57  avant 
J.  C, les Idwatîci,  qui  pouvaient  leverSOOOO  hom- 
mes, s'étaient  mis  en  marche  pour  secourir  les  iVer- 
vw;  la  nouvelle  de  la  sanglante  défaite  que  ceux-ci 
avaient  essuyée  près  de  la  Sambre  leur  fit  rebrous- 
ser chemin.  Abandonnant  leurs  places  et  leurs 
châteaux,  ils  se  concentrèrent  comme  dans  leur 
seul  refuge,  à  Aduatica',  mais,  efi'rayés  des  pro- 
grès du  siège,  ils  parurent  se  rendre  à  César  et 
lui  livrer  toutes  leurs  armes;  puis  ils  espérèrent 
surprendre  les  Romains;  cette  perfidie  leur  coûta 
Qher,  et  César  fit  vendre  àl'encan,  comme  esclaves, 
53  (300  personnes  qu'il  trouva  dans  la  place.  Néan- 
moins trois  ans  après,  le&Aduatici  se  soulevèrent 
et  se  jçignirent,  pour  aller  attaquer  Q.  Cicéron, 
aux  Eburones  qui  venaient  de  détruire  une  légion 
romaine,  et  de  tuer  deux  lieutenants  de  César,  Sa- 
tinas et  Cotta.  On  dit  qu'après  la  terrible  repré- 


saille  que  César  fit  souffrir  aux  Eburones,  les 
Aduatici  s'établirent  sur  leur  territoire;  mais, 
comme  le  nom  de  ceux-ci  ne  reparaît  plus  dans 
l'histoire,  où  ils  sont  remplacés  par  les  Tungri,  et 
comme  après  tout  ils  devaient  être  détestés  des 
Romains  presque  à  V é^al  des  Eburones,  rien  n'em- 
pêche de  croire  qu'ils  furent  à  peu  près  aussi 
maltraités  que  ces  derniers  et  réduits  à  une  fai- 
blesse irrémédiable.  En  28  avant  J.  G. ,  le  terri- 
toire qu'ils  avaient  occupé  fut  réuni  à  la  province 
impériale  de  Belgique,  et  une  quarantaine  d'an- 
nées plus  tard,  à  la  Germanie  Seconde. 

ADULFI  (Léon),  pseudonyme  anagrammatique 
de  Noël  du  Fail. 

ADULTÈRE.  L'adultère  était  sévèrement  puni 
chez  les  Francs  comme  parmi  les  autres  barba- 
res. Néanmoins  le  châtiment  appliqué  aux  adul- 
tères ne  parait  pas  avoir  été  poussé  par  eux  jusqu'à 
ce  dernier  degré  de  raffinement  où  descendirent 
les  Espagnols ,  les  Polonais  et  les  Anglo-Saxons, 
et  qui  ne  se  comprend  que  de  la  part  d'imagina- 
tions déréglées.  La  castration  pure  et  simple  fut 
parfois  en  usage;  le  plus  souvent  les  coupables 
étaient  soumis  à  des  cérémonies  humiliantes, 
telles  que  la  promenade  à  dos  d'âne  à  travers  la 
cité.  Dans  certaines  villes  du  Midi,  >ls  étaient  con- 
duits par  les  rues,  l'homme,  nu,  au  milieu  des 
risées  et  des  coups,  la  femme,  le  corps  enduit  de 
miel  et  recouvert  de  plumes.  D'après  d'autres 
coutumes,  ils  étaient  fustigés  à  travers  la  ville  ou 
payaient  60  sous- d'amende.  Ces  spectacles  fort 
indécents  se  convertirent  malheureusement  en 
jeux  parmi  les  populations  des  campagnes,  et  l'a- 
dultère devint  un  objet  de  plaisanterie  qui  désarma 
la  loi.  Le  mépris  des  liens  conjugaux  fut  excessi- 
vement commun  parmi  les  hautes  classes  de  la 
société  à  partir  de  la  chute  des  mœurs  féodales , 
grâce  à  l'influence  de  la  vie  de  cour.  Il  devint 
presque  la  règle  sous  Louis  XIV,  et  commença  à 
se  répandre,  depuis  le  Régent  et  Louis  XV,  dans 
la  bourgeoisie  et  les  classes  inférieures.  Le  mari 
qui  actionnait  sa  femme  en  justice  en  raison  de 
ce  crime  passait  alors  pour  un  maniaque,  et  d'or- 
dinaire il  était  animé  par  des  motifs  tout  à  fait 
étrangers  à  la  morale.  En  ce  cas,  le  tribunal  ou 
la  police  faisait  enfermer  la  femme  adultère  dans 
un  couvent  durant  deux  années,  à  l'expiration 
desquelles,  si  elle  n'était  réclamée  par  le  mari, 
elle  devait  prendre  le  voile.  A  part  le  couvent, 
c'est  àpeu  près  la  pénalité  en  vigueur  aujourd'hui; 
elle  peut  varier  de  trois  mois  à  deux  ans  de  prison. 

ADUNICATES,  peuple  établi,  avant  l'arrivée 
des  Romains  dans  la  Celtique,  aux  environs  d'Ai- 
glun  et  de  Digne. 

ADVENIER-  FONTENILLE  (  Hippolyte-An- 
toine),  vaudevilliste,  né  à  Paris  le  15  février  1773, 
mort  le  18  avril  1827. 

ADVENTIUS,  évêque  de  Metz  (855),  mort  le 
31  août  875.  Il  joua  un  rôle  important  sous  Lo- 
thaire  et  sous  Charles  le  Chauve,  et  fut  déposé  au 
concile  de  Metz  (863)  pour  avoir  fait  prononcer  au 
concile  d'Aix-la-Chapelle  le  divorce  de  Lothaire 
avec  Teutberge.  Il  fut  rétabli  peu  de  temps  après. 

ADVOCAT,  ADVOUÉ,  ADVOUERIE.  Voy. 
Avocat,  Avoué,  Avouerje. 

.(EBRODUNUM,  EBRODUNUM,  Embrun. 

JEJ3V1.  Dès  le  règne  de  Tarquin  l'Ancien,  les 
Mdui  avaient  envoyé  en  Italie  une  expédition  à 
laquelle  on  attribue  la  fondation  de  Mediolanum 
(Milan)  dans  la  vallée  du  Pô.  Les.^iÎMt  étaient  un 
peuple  celtique  établi  depuis  longtemps  entre  l'Al- 
lier et  la  Loire,  à  l'O.,  et  la  Saône,  à  l'E.  Les  Lin- 
•gones,  les  Senones,  les  Bituriges  Cubi,  les  Ar- 
verni  et  les  Sequani  l'environnaient  et  lui  dispu- 
taient les  profits  afférents  à  la  navigation  des 
grands  cours  d'eau  qui  traversaient  leurs  terri- 


^ONI  —  26  —  AFFR 


toires.  Dès  Tan  122,  pour  résister  à  ces  préten- 
tions hostiles,  les  yEdui  sollicitèrent  l'alliance  des 
Romains,  alors  en  guerre  avec  les  Allobrogi  et  les 
Arverni.  L'alliance  leur  fut  proraptement  accor- 
dée et  lesjEdui,  déjà  puissants,  le  devinrent  en- 
core plus.  Ils  resserrèrent  leurs  relations  commer- 
ciales avec  Massalia,  à' une  part,  ainsi  qu'avec  les 
Carnutx  et  les  Namnetes,  de  l'autre;  les  Man- 
dubii,  les  Segusiavi,  les  Insubres  ou  Isombres, 
les  Ambarri,  et  les  Aulerci  Brannomces  composè- 
rent leur  clientèle  et  les  Bitiiriges  Cubi  furent  à 
peu  près  leurs  sujets.  Mais,  attaqués  par  leurs  voi- 
sins, ils  appelèrent  à  leur  aide  Arioviste  (voy.  ce 
nom)  qui  occupait  déjà  toute  la  haute  vallée  de  la 
Saône,  quand  il  en  fut  chassé  par  César  (.58  av.  J .  C). 
Les  Àdui  recouvrèrent   leur  puissance  et  ob- 
tinrent de  César  la  permission  d'établir  contre  les 
Arverni,  entre  l'Allier  et  la  Loire,  les  Boii,  que 
l'émigration  des  llelvelii,  refoulés  par  les  Ro- 
mains, venait  de  laisser  derrière  elle.  Longtemps 
les  Mdui  restèrent  fidèles  à  Rome;  mais  un  Jour 
vint,  où.  César  se  trouvant  presque  enveloppé  par 
Vercingétorix,  ils  se  soulevèrent,  massacrèrent 
les  Italiens  et  prirent  part  aux  événements  de 
la  campagne  jusqu'à  la  reddition  de  Vercingé- 
torix(52).  Après  la  chute  A'Alesia,  César  traita  les 
Mdui  et  les  Arverni,  les  deux  plus  puissants  des 
peuples  qui  venaient  de  le  mettre  en  péril,  avec 
une  extrême  indulgence  et  leur  rendit  plusieurs 
milliers  de  captifs.  Les  Mdui  furent  mis  comme 
les  autres  dans  la  province  de  la  Gaule  Chevelue, 
mais  avec  le  titre  de  fédérés  ;  ils  y  restèrent  jus- 
qu'au remaniement  qu'en  fit  Auguste  (28  av.  J.  C). 
Alors  ils  furent  incorporés  à  la  province  impériale 
lyonnaise,  et  quoique  la  capitale  n'en  fût  pas  sur 
leur  territoire,  ils  restèrent  parmi  les  plus  hono- 
rés des  peuples  qui  la  composaient,  et  donnèrent 
à  leur  chef-lieu,  l'antique  Bibracte,  le  nom  d'4u- 
gustodunum.   A  cette  époque,  ils  n'avaient  plus 
de  clients;   ils  formaient  une  cité  dont  les  vil- 
les principales   étaient  Noviodunum  (Ne vers), 
Matisco  (Màcon),  Cabillonum  (Châlon-sur-Saône) 
et  le  chef-lieu  Bibracte  ou  Augustodunum  (Au- 
tun).  Ils  fournissaient  des  cohortes  auxiliaires  à 
l'armée  impériale.  En  21  ap.  J.  C,  un  ^duen, 
citoyen  romain,    fit  soulever  ses  compatriotes 
qu'avaient  poussés  à  bout  la  prolongation  des 
impôts,  l'énormité  des  usures  et  la  cruauté  des 
chefs  militaires.  Il  s'empara  d" Augustodunum, 
mais  fut  aisément  vaincu  par  Silius  et  se  poi- 
gnarda. Vingt-sept  ans  plus  tard,  sur  les  instances 
de  l'empereur  Claude,  un  sénatus-consulte  con- 
céda aux  Mdui  la  droit  des  honneurs,  c'est-à-dire 
de  remplir  les  magistratures  romaines  et  d'être 
nommés  sénateurs.  Ils  furent,  après  les  Lugdu- 
nenses,  qui  l'avaient  déjà,  les  premiers  de  la  Gaule 
Chevelue  à  l'obtenir.  Cette  distinction  fut  accor- 
dée à  l'ancienneté  de  leur  alliance  et  à  ce  qu'ils 
étaient  les  seuls  des  Gaulois  qui  se  qualifiaient  de 
frères  du  peuple  romain  (48  ap.  J.  C). 
iEDUUS  (.1.  B.),  pseudonyme  de  Nie.  Rigault. 
iEGIDIUS,  général  gallo-romain.  Maître  des 
milices  de  l'empereur  Majorien  et  gouverneur 
militaire  de  la  Gaule,  il  fut  vers  459  choisi  pour 
roi  par  les  Francs  qui  venaient  de  chasser  Childé- 
ric,  qu'ils  rappelèrent  quatre  ans  plus  tard.  Après 
la  mort  de  Majorien,  il  prit  le  titre  d'Auguste,  eut 
à  soutenir  plusieurs  guerres  contre  les  Francs,  les 
Goths  et  les  Wisigoths,  et  périt  assassiné  en  464. 
iEGIDiUS.  Voy.  Gilles. 
iEGIRCIUS,  le  Gers. 

iEGITNA,  capitale  des  Oxybiens,  port  de  mer, 
situé  à  quelques  lieues  N.  E.  de  Fréjus,  pris  par 
les  Romains  en  154  av.  J.  C. 

iEMiLlANUM,  Milhau  (Aveyron). 

.œoNIUS.  Voy.  EoNE. 


^QUALINA  FORESTE.  forêt  d'Iveline  (Eure- 
et-Loir)  . 

.ffiREDA,  divinité  gauloise,  connue  par  une 
inscription  trouvée  à  Siradan  (Hautes-Pyrénées). 

.ffiRIA,  ville  romaine  que  l'on  s'accorde  géné- 
ralement à  placer  entre  Avignon  et  Orange. 

AÉROSTATIERS.  Pendant  les  guerres  de  la 
Révolution  on  profita  de  la  découverte  des  frères 
Montgollier  (1783)  pour  organiser  un  corps  d'aé- 
rostatiers  dont  la  mission  était  de  reconnaître  les 
positions  de  l'ennemi  et  de  transmettre  des  ordres 
par  signaux.  Ils  rendirent  des  services  à  la  ba- 
taille de  Fleurus  (juin  1794),  et  l'on  raconte  que 
les  Autrichiens,  en  apercevant  le  ballon  qui  pla- 
nait au-dessus  de  l'armée  française,  disaient  : 
«  Carmagnoles  en  haut,  Carmagnoles  en  bas.  Car- 
magnoles partout,  nous  sommes  perdus.  »  Une 
division  d'aérostatiers  fut  attachée  à  l'armée  d'É- 
gypte  et  (1830)  à  l'expédition  d'Alger. 

iESSA,  Aix  (Haute-Vienne). 

.(ESTIVALIUM,  Étival. 

.ffiTEYA,  l'Authie,  petit  fleuve  qui  se  jette 
dans  la  Manche  près  de  Montreuil-sur-Mer. 

AFER  (Domitius),  célèbre  orateur,  né  à  Nîmes, 
vers  l'an  15  avant  J.  C.  Il  se  rendit  de  bonne 
heure  à  Rome  où  il  s'acquit  par  son  éloquence 
une  grande  réputation  au  barreau  ;  créé  préteur 
par  'Tibère,  il  se  signala  par  ses  délations  et  ses 
honteuses  flatteries,  et  grâce  à  ses  bassesses  mou- 
rut riche  et  tranquille  sous  le  règne  de  Néron. 
Quintilien,  qui  le  proclame  le  plus  grand  orateur 
de  son  temps,  nousa  conservéquelques  fragments 
de  ses  discours. 

AFFIEZ.  Les  affiez  étaient  des  hommes  libres 
qui  venaient  se  placer  sous  le  patronage  et  la 
tutelle  d'un  seigneur  et  se  liaient  à  lui  par  ser- 
ment. Ils  arrivaient  le  plus  ordinairement  des 
pays  étrangers  voisins,  ou  de  contrées  en  proie 
aux  désolations  de  la  guerre.  —  Voy.  Recomman- 
dation. 

AFFICHAKD  (Thomas  L'),  auteur  dramatique 
et  romancier,  né  à  Pont-Floh  (Finistère),  le  22 
juin  1698,  mort  à  Paris  le  20  août  1753. 

AFFORAGE,  droit  de  fixer  le  prix  des  vins  et 
autres  denrées  dans  la  circonscription  féodale.  On 
désignait  aussi  par  affnrage  l'impôt  de  circulation 
payé  au  séigneur.  Les  religieux  de  Lagny  jouis- 
saient de  l'afîorage  en  cette  ville  au  xv°  siècle. 
A  Paris  c'était  le  corps  des  échevins  qui  détermi- 
nait le  prix  des  vins  à  leur  entrée.  A  partir  duxvii'^ 
siècle  l'afforage  fut  le  prix  de  vente  imposé  par 
autorité  de  justice. 

AFFOUAGE.  L'affouage  consistait  dans  le  droit 
de  prendre  pour  son  usage  personnel,  dans  des 
bois  appartenant  à  autrui,  quelques  menues  bran- 
ches, mortes  ou  coupées.  L'affouage  n'était  donc 
pas  l'objet  d'une  spéculation,  c'était  une  servi- 
tude attachée  à  certains  fonds  pour  venir  en  aide 
aux  habitants  voisins.  Aussi  la  loi  du  26  nivôse 
an  XI,  en  maintenant  l'affouage  au  profit  des  com- 
munes, défend-elle  expressément  aux  particuliers 
de  vendre  le  bois  qu'ils  ont  pu  récolter  seulement 
pour  se  chauffer  ou  cuire  leurs  aliments. 

Avant  la  Révolution,  l'affouage  s'entendait  aussi 
de  l'impôt  perçu  sur  chaque  feu  ou  famille. 

AFFRANCHIE  (Commune-),  nom  qu'un  décret 
de  la  Convention  donna  à  Lyon  après  que  cette 
ville  eut  été  prise  par  les  troupes  républicaines 
en  octobre  1793.  —  Voy.  Franchise. 

AFFRANCHISSEMENT.  Au  moyen  âge  l'es- 
clavage prenait  fin  par  la  volonté  du  maître  expri- 
mée avec  des  formes  qui  variaient  suivant  qu'il 
s'agissait  de  Gallo-Romains  ou  de  personnes  d'ori- 
gine barbare.  D'après  les  lois  germaniques,  il  y 
avait  trois  modes  principaux  d'affranchissement. 
Le  plus  solennel  avait  lieu  par  le  denier  {per  de- 


AFPR 


—  27  — 


AFFR 


narium)  :  le  maître  et  l'esclave  se  présentaient 
devant  le  comte  ;  l'esclave  offrait  au  maître  un  de- 
nier, signe  de  rachat,  et  celui-ci  le  faisait  sauter 
■de  la  main  de  l'esclave.  Le  magistrat  dressait  un 
procès-verbal  (carta  denarialis)  qui  servait  au 
besoin  de  preuve  écrite  (Formules  d'Alsace,  4;  Mar- 
culfe,  liv.  I,  f.  22) . 

L'affranchissement  par  le  denier  ne  faisait  pas 
seulement  de  l'esclave  un  libertus,  il  l'assimilait 
à  l'homme  libre  de  naissance  {ingenuum  dimise- 
rit,  Loi  ripuaire,  tit.  LVIl).  Une  conséquence  de  ce 
fait  était  que,  l'affranchissement  par  le  denier  pou- 
vait s'appliquer  à  un  esclave  affranchi  par  un 
mode  d'ordre  inférieur  (Loi  rip.,  tit.  LVII  et  LXIl). 
Il  était  d'ailleurs  propre  aux  Francs,  on  ne  le 
trouve  pas  dans  les  lois  d'autres  peuples  barbares  ; 
il  a  persisté  en  Allemagne  jusqu'au  xi'  siècle. 

Une  autre  espèce  d'affranchissement,  indiquée 
par  la  loi  des  Chamaves,  consistait  à  placer  l'es- 
clave dans  un  cercle  de  douze  personnes  qui 
étendaient  la  main  sur  sa  tête;  le  maître  qui  for- 
mait la  douzième  personne  le  passait  hors  du 
cercle  et  lui  conférait  ainsi  la  liberté.  C'est  du 
moins  ainsi  qu'un  capitulaire  de  813  entend  la 
cérémonie,  ajoutant  qu'elle  doit  s'accomplir  dans 
un  lieu  consacré;  et  c'est  aussi  le  sens  qu'indique 
le  nom  donné  à  ce  mode  d'affranchissement;  on 
disait  qu'il  avait  lieu  per  handlradam,  mot  com- 
posé de  deux  racines  germaniques  signifiant 
main  et  roue.  Cette  sorte  d'affranchissement  re- 
vêtait aussi  l'esclave  du  caractère  d'ingénu.  Il  n'eu 
était  pas  de  même  du  troisième  mode  principale- 
ment dû  aux  inspirationsreligieusesdes  mourants. 
Les  formules  de  Marculfe  nous  font  connaître 
qu'un  assez  grand  nombre  de  chrétiens,  pour  la 
rémission  de  leurs  pécliés  et  le  salut  de  leurs  âmes, 
léguaient  la  liberté  à  leurs  esclaves.  Ceux-ci  pre- 
naient le  titre  de  cartularii  {per  cartam),  mais  ils 
demeuraient  inférieurs  aux  ingénus,  sans  doute 
parce  que  leur  affranchissement  avait  manqué  de 
cette  publicité  et  de  ces  formes  solennelles  qui  se 
-rencontraient  dans  les  autres  modes. 

Les  Gallo-Romains  avaient  aussi  trois  espèces 
d'affranchissement.  Notons  d'abord  celui  qui  s'opé- 
rait dans  les  églises  et  qui  avait  été  introduit 
par  Constantin.  L'esclave  se  présentait  avec  son 
maître  devant  l'évêque  à  l'autel;  le  maître  expri- 
mait sa  volonté  de  donner  la  liberté  à  l'esclave, 
celui-ci  présentait  des  tablettes  à  l'évêque  qui  or- 
donnait d'y  enregistrer  la  cérémonie  (Loi  rip., 
tit.  LVIII,  Marculfe,  append.,  f.  56,  Sirmond., 
n°  12).  L'esclave  ainsi  affranchi  s'appelait  tabula- 
rius;  il  avait  désormais  le  même  wehrgeld  que  son 
ancien  maître,  le  possesseur  romain  (100  sous),  et 
aussi  les  mêmes  droits  civils.  Mais  il  restait  lui  et 
ses  descendants  sous  le  patronage  ecclésiastique 
avec  les  obligations  analogues  à  celles  qui  liaient 
l'affranchi  envers  le  patron  romain.  Ce  reste  de 
dépendance  tournait  au  reste  à  l'avantage  de  l'af- 
franchi qui  y  trouvait  contre  les  violences  une 
protection  efficace. 

Il  y  avait  enfin  les  deux  affranchissements  per 
epistolam  et  per  testamentum.  Ils  avaient  lieu, 
comme  leurs  noms  l'indiquent,  au  moyen  d'une 
lettre  qu'on  écrivait  à  un  ami  dans  laquelle  on 
exprimait  la  volonté  d'affranchir,  ou  d'un  testa- 
ment qui  conférait  la  liberté.  Mais  ils  n'avaient 
pas  l'importance  civile  du  mode  per  tabulam,  la 
société  n'étant  pas  intervenue  dans  l'opération. 

On  cite  encore  l'affranchissement  par  les  armes 
mentionné  dans  les  lois  de  Guillaume  le  Conqué- 
rant, mode  solennel  et  qui  ne  différait  de  l'affran- 
chissement per  denarium  qu'en  ce  que  l'esclave, 
au  lieu  de  présenter  une  pièce  de  monnaie,  rece- 
vait du  maître  les  armes  des  libres ,  c'est-à-dire 
la  lance  et  l'épée.  «  Si  quelqu'un  veut  rendre  son 


serf  libre ,  qu'il  le  livre ,  en  pleine  assemblée  et 
de  la  main  droite ,  au  comte  ;  qu'il  le  déclare 
quitte  du  joug  de  son  servage  par  le  renvoi  de  la 
main;  qu'il  lui  montre  les  voies  et  les  portes  ou- 
vertes devant  lui,  et  qu'il  lui  remette  les  armes 
de  l'homme  libre.  »  (Lois  de  Guill.,  ch.  lxv.) 

Mais  à  partir  de  la  féodalité  la  rigueur  de  ces 
formalités  disparut.  L'affranchissement,  de  plus 
en  plus  favorisé  par  les  mœurs,  l'Église  et  la 
royauté ,  s'obtenait  par  la  simple  manifestation 
de  la  volonté  du  maître.  On  admit  même  qu'il 
pût  s'acquérir  par  la  prescription;  la  résidence 
d'un  esclave  pendant  un  an  et  un  jour  dans  l'en- 
ceinte d'une  ville  lui  assurait  la  liberté  (lois  de 
Guillaume  le  Conquérant).  Au  xi"  siècle  l'escla- 
vage avait  fait  place  au  servage  qui,  attachant 
les  personnes  à  la  terre,  ne  se  prêtait  pas  à  l'af- 
franchissement. Toutefois,  les  serfs  se  divisant  en 
deux  grandes  classes,  habitants  des  villes  et  cam- 
pagnards, les  premiers  conquirent  peu  à  peu  la 
liberté  par  convention  ou  par  force  (voy.  Com- 
munes); les  seconds,  soit  grâce  auxmariages  mixtes 
dans  lesquels  la  femme  était ,  il  paraît ,  le  plus 
souvent  libre,  soit  par  l'effet  des  concessions  à 
titre  onéreux  ou  gratuit,  commencèrent  à  dimi- 
nuer sensiblement  au  xii^  siècle.  A  cette  époque 
il  y  eut  un  certain  nombre  d'affranchissements 
imparfaits ,  le  maître  se  réservant  la  propriété 
de  divers  services  auxquels  l'affranchi  restait 
astreint ,  en  l'obligeant  par  exemple  à  la  rési- 
dence sur  ses  domaines ,  sous  peine  de  retom- 
ber en  son  ancien  état.  Mais  les  croisades  hâ- 
tèrent bientôt  le  mouvement  d'émancipation;  la 
royauté  l'encouragea  en  donnant  successivement 
la  liberté  aux  serfs  de  ses  domaines.  On  la  vit 
émanciper  tour  à  tour  les  habitants  de  Saint- 
Denis  (Suger,  1125),  une  grande  partie  des  serfs 
de  la  couronne  (Louis  'VI,  1130),  les  hommes 
d'Orléans  et  des  environs  (Louis  VII,  1180),  ceux 
de  Beaumont- sur- Oise  et  Chambli  (Philippe 
Auguste,  1222),  d'Étampes  (Louis  VIII),  ceux  du 
bailliage  de  Caen,  en  partie,  il  est  vrai,  seulement 
et  moyennant  finance  (Philippe  IV,  1302),  etc. 
Blanche  de  Castille  et  son  fils  donnèrent  une 
grande  extension  à  l'abonnement,  acheminement 
sensible  vers  la  destruction  du  servage.  Toutefois 
l'auteur  des  Établissements  de  saint  Louis  disait 
encore  en  son  livre  II,  ch.  xxxiv  :  Nul  gentil- 
homme ne  peut  affranchir  son  homme  de  corps 
sans  l'assentiment  de  son  chef  seigneur,  et  il  in- 
voquait à  cet  égard  la  jurisprudence  du  Parle- 
ment. Enfin  Louis  X  prit  en  1315  une  mesure 
générale  moins  remarquable  peut-être  par  le  mo- 
bile qui  l'avait  inspirée- que  par  les  principes 
qu'elle  invoquait.  Il  semble  en  effet  prouvé  que  le 
roi  était  dirigé  en  cette  circonstance  par  un  in- 
térêt pécuniaire;  on  faisait  payer  aux  serfs  leur 
liberté,  et  on  ne  leur  permit  point  de  la  refuser; 
mais  l'égalité  était  proclamée  comme  un  droit 
dans  l'exposé  des  motifs  :  selon  la  nature,  chacun 
doit  être  franc  de  naissance.  Gevme  fécond  qui  ne 
fut  point  perdu!  Au  xvi»  siècle  le  servage  était 
une  si  rare  exception,  queLoisel  pouvait  se  croire 
autorisé  à  dire  :  Toutes  personnes  sont  franches 
en  ce  royaume.  C'était  cependant  exagérer  l'amé- 
lioration sociale,  car  le  servage  se  maintint  jus- 
qu'à la  chute  de  la  monarchie.  —  Voy.  Serfs, 
Mainmoutable. 

AFFRE  (Denis-Auguste),  archevêque  de  Paris, 
théologien,  né  à  Saint-Rome  de  Tarn  (Aveyron), 
le  27  septembre  1793 ,  mort  à  Paris  le  27  juin 
1848.  Il  fut  successivement  professeur  au  sémi- 
naire de  Saint-Sulpice ,  grand  vicaire  de  Luçon 
(1821),  puis  d'Amiens  (1823) ,  coadjuteur  de  l'évê-  ^ 
que  de  Strasbourg  (1839),  et  enfin  archevêque  de 
Paris  (1840).  Lors  des  journées  de  juin  1848,  il 


AGDE 


—  28  — 


se  rendit  accompagné  de  deux  personnes  à  la  bar- 
ricade élevée  à  l'entrée  du  faubourg  Saint-An- 
toine, dans  l'intention  de  s'interposer  entre  les 
combattants.  Le  feu  cessa  pendant  quelques  ins- 
tants des  deux  côtés,  mais  un  coup  tiré  on  ne 
sait  d'où  fit  recommencer  la  fusillade,  et  le  prélat, 
victime  de  son  admirable  dévouement ,  tomba 
frappé  d'une  balle.  Transporté,  d'abord  à  l'hos- 
pice des  Quinze-Vingts,  puis  à  l'archevêché,  il  y 
mourut  le  jour  même. 

AFRANCESABOS ,  surnom  donné  lors  de  la 
guerre  d'Espagne,  sous  l'Empire,  aux  Espagnols 
qui  s'étaient  ralliés  à  la  cause  du  roi  Joseph. 

AFRIQUE  (Comtes  d'),  delà  maison  de  Ludres 
(Lorraine). 

AGADÉS,  Agatensis  pagus,  territoire  de  la  cité 
des  Agatenses,  et  du  diocèse  d'Agde.  Il  paraît  ré- 
pondre aujourd'hui  aux  cantons  d'Agde,  de  Flo- 
rensac  et  de  Pézenas,  et  à  une  partie  de  celui  de 
Montagnac  dans  l'arrondissement  de  Béziers.  Il 
avait  le  titre  de  vicomté. 

AGAR,  famille  du  comté  Venaissin,  d'où  sont 
sortis  les  seigneurs  d'Ansouïs,  de  Puyricard,  de 
Lederon ,  d'Oulins  et  de  Salvagnac  ou  Sauvagnac. 
(Voy.  Pithon-Curt,  Hist.  de  la  noblesse  du  Comtat.) 

—  Ancien  nom  de  la  terre  et  du  duché  de  Saint- 
Aignan  en  Berry. 

AGAR.  Voy.  MOSBOURG. 
AGATENN.œ  PORTUS,  Agay  (Var). 
AGATHA,  Agde. 

AGATHON,  pseudonyme  de  J.  Gonlieu. 

AGATHOPOLIS,  Maguelonne  (Hérault).      _  . 

AGDE,  Agatha.  Cette  ville,  située  sur  la  rive 
gauche  de  l'Hérault,  à  quatre  kilomètres  de  la 
mer,  est  une  cité  ancienne,  la  Civitas  Agaten- 
sium.  Il  est  vrai  que  la  Notitia  utriusque  imperii 
ne  la  mentionne  pas  parmi  les  six  cités  de  la 
Narbonnaise  première;  mais  elle  devint  évêché 
vers  le  commencement  du  v'  siècle.  Saccagée  par 
es  Vandales  (408),  parWamba  (673),  par  les  Sar- 
rasins (719),  par  Charles-Martel  (735  ou  737), 
Agde,  où  s'était  tenu  un  concile  célèbre  le  11  sep- 
tembre 506,  fut  gouvernée  par  un  comte  qui  rele- 
vait du  marquis  de  Septimanie,  quand  Pépin  le 
Bref  eut  complètement  expulsé  les  Sarrasins  de 
la  Gothie  Gauloise  (752).  Mais  après  la  mort  du 
dernier  marquis,  Guillaume  le  Pieux,  comte  d'Au- 
vergne, c'est-à-dire  après  918,  la  ville  étant  tom- 
bée, comme  tout  le  reste  de  la  Septimanie,  dans 
la  maison  de  Toulouse,  n'eut  plus  que  des  vi- 
comtes. Vers  la  fin  du  x'  siècle,  en  993,  la  vicomté 
d'Agde  appartint  aux  comtes  de  Carcassonne, 
desquels  elle  passa,  en  1067,  aux  vicomtes  d'Alby 
et  de  Nîmes.  A  partir  de  1187,  elle  fut  possédée 
par  l'évêque  d'Agde,  qui  en  fit  hommage  aux 
comtes  de  Toulouse  ;  mais,  avec  le  comté  de  Tou- 
louse, la  suzeraineté  de  la  vicomté  fut  réunie  à 
la  couronne  après  1271.  Brûlée  à  la  fin  du  xiii"  siè- 
cle par  André  Doria,  amiral  d'Alphonse  III,  roi 
d'Aragon ,  Agde  fut  au  pouvoir  des  calvinistes  de 
1562  à  1577.  En  1710,  elle  fut  prise  par  un  corps 
de  protestants  réfugiés  que  débarqua  une  flotte 
anglaise.  Sous  Louis  XIII ,  la  ville  fut  une  des 
douze  recettes  qui  dépendaient  de  la  généralité 
de  Montpellier,  et  l'on  y  creusa  un  port  considé- 
rable qui  fut  déclaré  siège  d'amirauté  (1633).  Son 
évêché,  suffragant  de  Narbonne ,  fut  supprimé  en 
179,0. 

EvÊQHES  d'Agde.  —  S.  Venuste,  vers  405.  — 
Beticus,  vers  450.  —  Sophronius,  506.  —  Léon, 
541.  —  Fronime,  569-585-  —  Tigridius,  589.  — 
Georges,  653.  —  Wilesinde,  673.  —  Primus,  683. 

—  Just,  791.  —  Dagobert  I",  vers  848-vers 
880.  —  Boson,  vers  880-vers  898.  —  Gérard  I", 
899-922.  —  Etienne  I",  922.  —  Dagobert  II,  943- 
947.  —  Bernard  I",  949.  —  Salomon  I",  954-957.  : 


—  Bernard  II,  958.  —  Amelius,  971.  —  Salo- 
mon II,  975.  —  Armand,  982.  —  Etienne  II,  990- 
vers  1040.  —  Guillaume  I",  vers  1043.  —  Gon- 
thier,  vers  1050-vers  1065.  —  Bérenger  I",  vers 
1068-1098.  —  Bernard  III  Dieudonné,  1098-1122. 

—  Adalbert,  1122-1129.  —  Raimond  I"  de  Mon- 
tredon,  1130-1142.  —  Ermengaud,  1142-1149.— 
Bérenger  II,  6  février  1149-15  septembre  1152.  — 
Pons,  1152-1153. —Adhémar,  1153-1164.— Guil- 
laume II,  1165-1173.  —  Pierre  I"  Raimond,  1173- 
1192.  —  Raimond  II  de  MontpeUier,  1192-1213-- 
Pierre  II  Pulverel,  1213-1214.  —  Tédise,  1215- 
1233-  —  Bertrand  de  Saint-Just,  1233-14  novem- 
bre 1241.  —  Chrétien,  1241-1242.  —  Pierre  III 
Raimond  Fabri,  1242-15  mars  1271.  —  Pierre  IV 
Bérenger,  1271-1296.  —  Raimond  III  du  Puy, 
1296-1331-— Gérard  II,  1332-1337.— Guillaume  HI 
de  Lantar,  4  décembre  1337-1342- —  Pierre  V  de 
Bérail,  26  juin  1342  18  mars  1354.  —  Arnaud  Au- 
bert,  1354.  —  Sicard  de  Lautrec,  16  août  1354- 
1371.  —  Hugues  de  Montruc,  24  juillet  1371-27 
juillet  1408.  —  Gui,  cardinal  de  Malsec,  8  juillet 
1409-8  juin  1411.  —  Philippe  de  Lévis,  8  juin 
1411-14  février  1425.  —  Bérenger  III  Guillot,  19 
mars  1425-1426.  —  Jean  I"  Teste,  22  mai  1426- 
1436.—  Renaud  de  Chartres,  4avril  1436-1438.— 
Guillaume  IV  Charrier,  9  janvier  1439-1440.  — 
Jean  II  de  Montmorin,  12  décembre  1440-1448. — 
Etienne  llï  de  Roupy  de  Cambrai,  26  juillet 
1448-1462.  —  Charles  de  Beaumont,  26  avril 
1462-vers  1475-  — Jacques  de  Minutolis,  18  août 
1476-vers  1482.  —  Merri,  vers  1485.  —  Nicolas  de 
Fiesque,  vers  1490-25  février  1494.  —  Jean  III  de 
Vesc,  25  février  1494-1525.  —  Antoine  de  Vesc, 
6  octobre  1525-1530.  —  François-Guillaume  de 
Castelnau,  cardinal  de  Clermont-Lodève,  1530-1540. 

—  Claude  de  la  Guiche,  1540-1546.  —  Gilles  Bohier 
de  Saint-Ciergues ,  17  décembre  1546-1561. — 
Aimeric  de  Saint-Séverin,  31  janvier  1561-21  juin 
1578-  — Bernard  IV  du  Puy,  lô'îS-ieil.  — Louis  I" 
de  Valois-Auvergne,  1612-1622.  —  Balthazar 
deBudos,  1622-24  juin  1629.  —  Fulcran  de  Bar- 
rez, 4  juin  1630-mars  1643-  —  Jean  IV  Dolce , 
13-26  juin  1643.  —  François  Fouquet,  26  juin 
1643-18  décembre  1656.  —  Louis  II  Fouquet,  20 
septembre  1658-4  février  1702. —  Philibert-Charles 
de  Pas  de  Feùquières,  avril  1702-août  1726.  — 
Claude -Louis  de  La  Chastre,  octobre  1726 -mai 
1740-  —  Joseph-François  de  Charleval,  l''40-22 
janvier  1759.  —  Charles- François -Siméon  de 
Saint-Simon  de  Sandricourt,  mars  1759-1790. 

Bibliographie  :  Deux  dissertations  dans  les 
tomes  XIX  et  XXVII  des  Mémoires  de  VAcadémie 
des  inscriptions,  et  une  Histoire  de  la  ville,  par 
Jordans,  1824,  in-8°. 

AGE  (Seigneurs  de  1'),  famille  du  Berry,  à  la- 
quelle appartenait  Antoine  de  l'Age,  en  faveur 
duquel  le  duché  d'Aiguillon,  éteint  en  1621  par 
la  mort  de  Henri  de  Lorraine,  fut  de  nouveau 
érigé  en  duché-pairie  (1634), sous  le  nom  de  Puy- 
Laurens.  (Voy.  Phy-Laurens.)  —  Elle  portait  : 
d'or  à  la  croix  de  gueules,  brisée  d'un  lambel. 

—  (  Seigneurs  de  L') ,  de  la  famille  de  Bridiers 
(Marche). 

AGErom,  Aï  (Marne). 

AGELET  (Joseph  Le  Paute  d'),  astronome,  né 
le  25  novembre  1751  à  Thone-le-Long  (Meuse), 
mort  vers  1786,  dans  l'expédition  de  la  Pérouse. 

AGELIjI,  Clinchamps. 

AGEN,  Aginnum.  Après  avoir  été  la  capitale 
des  Nitiobriges,  Agen  devint  celle  de  l'Agénois. 
(Voy.  Agénois.  )  Elle  est  demeurée,  depuis  le 
m'  siècle  jusqu'à  présent,  siège  épiscopal,  suffra- 
gant de  l'archevêché  de  Bordeaux.  Quand  le  comté 
d'Agen  sortit  de  la  maison  de  Toulouse,  il  passa 
dans  l'évéché  ;  et  l'évêque,  devenu  seigneur  tem- 


AGEN 


—  29  — 


AGEN 


porel  de  la  cité,  y  faisait  sa  première  entrée, 
porté  par  ses  barons.  On  a  battu  monnaie  à 
Agen  sous  les  rois  des  deux  premières  races.  Du- 
rant la  suzeraineté  des  rois  d'Angleterre  ,  Agen 
conserva  son  gouvernement  municipal,  composé, 
encore  en  1369,  d'un  collège  de  douze  prud'hom- 
mes ,  élus  pour  rendre  la  justice  et  défendre  au 
besoin  leurs  concitoyens,  qui  avaient  conservé  le 
droit  de  s'assembler  pour  délibérer  des  affaires 
communes.  La  sénéchaussée  d'Agen  et  de  Gasco- 
gne, dont  le  sceau  remonte  à  1239,  était  comptée 
parmi  les  grandes  sénéchaussées  en  1302.  Agen, 
par  les  traités  d'Abbeville  (1257)  ,  et  de  Bréti- 
gny  (1360),  fut  livrée  aux  Anglais.  En  1418,  déjà 
délivrée  des  Anglais,  elle  fut  saccagée  par  le 
comte  Jean  II  d'Armagnac;  mais,  à  la  fin  de  la 
guerre  de  Cent  ans,  elle  fut  acquise  à  la  couronne. 
C'est  alors  que  les  conseillers  d'Agen.  portèrent  le 
titre  de  consuls.  Les  guerres  de  religion  attirèrent 
de  nouvelles  épreuves  à  la  ville  ;  mais  elle  se 
soumit  volontiers  à  Henri  IV  dès  1592.  Avant 
1789,  elle  était  une  des  cinq  élections  de  la  géné- 
ralité de  Bordeaux.  La  taille  était  réelle  dans 
cette  élection,  et  pesait  sur  quiconque  possédait 
des  biens  roturiers  à  Agen.  La  ville  est  aujour- 
d'hui le  chef-lieu  du  département  de  Lot-et-Ga- 
ronne, et  son  évêché,  uni  en  1802  à  la  province 
ecclésiastique  de  Toulouse,  a  été  rendu  en  1823 
à  son  ancienne  métropole,  Bordeaux. 

ÉvÈQUEs  d'Agen.  —  S.  Phébade,  3'47-392.  — 
S.  Dulcide,  vers  395.  —  Bebien,  549.  —  Polé- 
mius,  573.  —  Antistius,  585.  —  Salluste,  629.  — 
Siboald,  643.  —  Gombaud,  vers  980.  —  Hugues 
de  Gascogne,  vers  1020.  —  Arnaud  I"  de  Bonne- 
ville  ou  Eelleville,  vers  1040.  —  Bernard  I",  vers 
1050.  —  Guillaume  I",  1061-vers  1068.  —  Elle  I", 
vers  1075.  —  Donald,  1080.  —  Simon  I",  1083- 
vers  1101.  —  Géraud  I"',  1103.  —  Isard,  vers 
1104.  —  Gausbert,  1105-vers  1116.  —  Adalbert, 
1118- vers  1127.  —  Raimond  de  Montredon  ou 
Montrond,  1130-114'2.  —  Elie  II  de  Castillon,  31 
août  1149-vers  1181.  —  Pierre  1'%  vers  1182.  — 
Bertrand  I"  de  Beceiras,  vers  1183-1208.  —  Ar- 
naud II  deRovinhan,  1209-18  août  1228.—  Ar- 
naud m,  1228-1231.  —  Géraud  II,  1231-1232.  — 
Raoul  de  Finis  ou  Peyrinis,  1233-1235.  —  Ar- 
naud IV  de  Galard,  1235-12  septeiçbie  1245.  — 
Pierre  II  de  Reims,  30  novembre  1245-29  janvier 
1247.  —  Guillaume  II,  1247-1263.  — Guillaume  III, 
1263-1264.  —  Pierre  III  Jerlandi,  1264-28  juillet 
1271.  —  Arnaud  V  de  Got,  1271-10  février  1282. 

—  Jean  I"'  Jerlandi,  1282-20  septembre  1291.  — 
Bertrand  II  de  Got,  1292-1306.  —  Bernard  II  de 
Fargis,  1306.  —  Bertrand  de  Got,  de  nouveau, 
1307-5  mai  1313.  —  Amanieu  de  Fargis,  1313- 
26  mai  1357.^  Dieudonné  Rodbaldi,  1357-1364. 

—  Raimond  de  Salg,  1364-1374.  —  Jean  If  Bel- 
veti,  1374-1382.  —  Simôn  11,  cardinal  de  Cra- 
maud,  1382-1383.  —  Jean  III,  14  octobre  1383- 
1396.  —  Bernard  III,  27  mars  1397-1398.  —  Im- 
bert,  1398-1438.  —  Jean  IV  Borgia,  28  décembre 
1438-1461.  —  Pierre  IV  Bérard,  1461-21  juillet 
1477.  —  Galéas  de  la  Rovère,  3  juillet  1478-1487. 

—  Léonârd-Grossus,  cardinal  de'  la  Rovère,  9  dé- 
cembre 1487-23  mars  1518.  —  Antoine  de  la  Ro- 
vère, 23  mars  1518-1538.  —  Jean  V,  cardinal  de 
Lorrame,  1538-10  mai  1550.  —  Matthieu  Bandelli, 
1"  septembre  1550-1554.  —  Janus  Frégose,  1555- 
16  octobre  1586.  Pierre  V  de  Donauld,  1587.— 
Nicolas  de  Villars,  1588-12  décembre  1608.  — 
Claude  de  Gélas,  25  octobre  1509-26  décembre 
1630.  — Gaspard  de  Bâillon,  5  janvier  1631-1635. 

—  Barthélémy  d'Elbène,  janvier  1635-4  mars 
1663.  —  Claude  Joly,  15  mars  1665-21  oct.  1678. 

—  Jules  Mascaron,  25  lév.  1679-20  nov.  1703.  — 
François  Hébert,  24  déc.  1703-20  août  1728.  — 


Jean  VI  d'Yse  de  Saléon,  1"  novembre  1728-oc- 
tobre  1735.  —  Joseph-Gaspard-Gilbert  de  Cha- 
bannes,  octobre  1735-26  juillet  1767.  —  Jean- 
Louis  d'Usson  de  Bonnac,  14  fév.  1768-1790.  — 
Constant,  évêque  constitutionnel,  1791-1793. — 
Jean  Jacoupy,  18  juillet  1802-1840. —  Jean-Aimé 
de  Levezou  de  Vésins,  26  janvier  1841-11  avril 
1867.  —  Gérin,  16  mai  1867. 

Bibliographie.  —  A.  Loisel,  De  la  ville  et  pays 
d'Agénois,  1605,  in-8"'.  —  J.  Darnal,  Les  Antiqui- 
tés de  la  ville  d'Agen,  1606,  in-8°.  —  P.  Pithou, 
Antiquités  d'Agen  (dans  ses  œuvres),  1609,  in-4°. 
—  Chaudruc  de  Crazannes,  plusieurs  notices.  — 
Samazeuilh,  Hist.  de  VAgénois,  1847,  2  vol.  in-8°. 

AGENDICUM,  AGEDICUM,  Sens.  En  52  av. 
J.  C,  César,  marchant  au  secours  de  Gergovia 
Boiorum  qu'assiégeait  Vercingétorix,  lais.sa  les  ba- 
gages de  l'armée  romaine  et  deux  légions  à  Agen- 
dicum.  C'est  de  là  que  partit  Labienus  pour  aller 
assiéger  Lutetia  où  il  échoua;  et,  lorsqu'il  eut 
réussi,  en  écrasant  l'armée  de  Camulogène,  à 
s'ouvrir  un  passage,  c'est  là  qu'il  se  réfugia.  Quel- 
ques érudits  ont  placé,  mais  à  tort,  Agendicum  à 
Provins. 

AGÉNOIS.  La  cité  des  Aginnenses  ('Aquitaine 
Seconde)  n'avait  formé  qu'un  pagus  ou  canton, 
qui  était  diocèse  épiscopal  dès  le  iv=  siècle.  En 
567,  ce  canton  fut  compris  dans  le  partage  de 
Contran  et,  en  630,  dans  les  pays  que  Dagobert 
céda  à  Caribert  et  qui  passèrent  aux  successeurs  de 
ce  dernier,  les  ducs  d'Aquitaine.  Au  ix»  siècle,  il 
était  devenu  un  comté  héréditaire,  que  les  ducs 
d'Aquitaine,  comtes  de  Poitiers,  achetèrent  en  1038 
ainsi  que  le  comté  de  Bordeaux  et  le  duché  de 
Gascogne.  Vers  la  fin  du  xi'  siècle,  il  passa  par 
mariage  dans  la  maison  de  Toulouse;  mais  l'u- 
nion d'Éléonore  avec  Henri  Plantagenet  le  mit 
sous  la  suzeraineté  des  rois  d'Angleterre,  et  le 
traité  d'Abbeville  (1257)  le  laissa  à  Henri  III.  Du- 
rant le  règne  d'Edouard  II,  l'Agénois  fut  conquis, 
en  1322,  par  les  Français  qui  le  possédaient  encore 
à  l'avènement  de  Philippe  de  Valois  (1328);  mais 
il  revint  à  l'Angleterre  sous  Edouard  III  (1330) 
et  ne  fut  définitivement  réuni  à  la  couronne  que 
sous  Charles  VII.  Charles  IX  le  donna  comme  apa- 
nage à  sa  sœur  Marguerite  de  Valois,  et  l'Agénois  ne 
retourna  au  domaine  qu'à  la  mort  de  cette  princesse 
(1615).  Il  faisait  alors  partie  du  gouvernement  de 
Guyenne  et  répondait  à  peu  près  au  département 
de  Lot-et-Garonne.  —  Voy.  Agen. 

AGÉNOIS  (Comtes  d'),  branche  de  la  famille  de 
Richelieu.  — Le  comté  d'Agénois  avait  été  engagé 
par  Louis  XIII  au  dardinal.  de  Richelieu,  et  les 
héritiers  de  celui-ci  en  jouirent  jusqu'à  la  Révo- 
lution. 

AGENSON  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de 
Gougnon  (Auvergne). 

AGENTENSE  MONASTERIUM ,  Eymoutier 
(Haute-Vienne). 

AGENTS  DE  CHANGE.  Une  ordonnance  de 
Charles  IX,  en  date  de  juin  1572,  créa  à  Paris  des 
courtiers  de  commerce,  de  banque,  de  draps, 
vins,  etc.  En  février  1645,  un  édit  créa  des  agents 
de  banque,  de  change  et  de  marchandises,  et  en 
août  1697  des  lettres  patentes  réglèrent  leurs  sta- 
tuts. Au  mois  de  décembre  1705,  un  édit  supprima 
tous  les  offices  alors  existant  dans  le  royaume,  et 
en  créa  116  nouveaux,  savoir  :  20  à  Paris,  20  à 
Lyon,  6  à  la  Rochelle,  6  à  Montpellier,  5  à  Aix, 
5  à  Strasbourg,  5  à  Metz,  10  à  Rouen,  8  à  Nantes, 
4  à  Tours,  4  à  Saint- Malo,  4  à  Dijon,  4  à 
Rayonne,  2  à  Toulouse,  2  à  Dieppe,  1  au  Havre, 
1  à  Calais,  2  à  Dunkerque,  2  à  Rochefort,  2  à 
Rennes,  2  à  Brest  et  1  au  Port-Louis.  Dans  la  né- 
gociation de  billets  et  de  lettres  de  change,  ils 
prélevaient  un  droit  de  cinquante  sous  par  mille 


AŒNA 


—  30  — 


AGOS 


livres.  Les  vingt  offices  créés  à  Paris  furent  sup- 
primés en  août  1708  et  remplacés  par  quarante 
autres  pareils.  Vingt  nouveaux  leur  furent  adjoints 
en  novembre  1714.  Un  édit  de  janvier  1723  les 
supprima  encore  et  les  remplaça  par  soixante 
nouveaux,  ce  qui  n'était  qu'un  moyen  de  procurer 
quelque  argent  au  fisc  par  la  vente  de  ces  offices. 
Un  arrêt  du  conseil  du  4  novembre  1786  leur  ac- 
corda l'hérédité.  Un  édit  les  avait  exemptés  de  la 
taille  dès  le  mois  de  décembre  1709.  —  Aujour- 
d'hui pour  Paris  le  nombre  des  agents  est  comme 
au  siècle  dernier  de  soixante.  (Voy.  Belèze,  Dict. 
de  la  vie  pratique,  art.  Agents.) 

AGER  (Nicolas),  Agerius,  professeur  de  méde- 
cine et  de  botanique  à  Strasbourg,  mort  après 
r629. 

AGES  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de  Courbon 
(Saintonge). 

AGESINATES,  peuple  du  territoire  des  Pic- 
tavi,  dans  le  district  d'Aizenay  (Vendée). 

AGHENOA,  HAGENOIA,Haguendu  (Bas-Rhin) . 

AGHON.  Une  dédicace  à  ce  dieu  gaulois  a  été 
trouvée  à  Bagnères. 

AGIER  (Pierre-Jean),  magistrat,  jurisconsulte, 
né  à  Paris  le  28  décembre  1748,  mort  le  22  sep- 
tembre 1823.  Il  fut  successivement  député  sup- 
pléant aux  états  généraux,  membre  de  la  commune 
de  Paris,  présidentdu  tribunal  révolutionnaire  après 
le  9  thermidor,  puis  (1802)  vice-président  du  tri- 
bunal d'appel  de  la  Seine.  —  Divers  ouvrages  de 
droit  ;  traduction  des  Psaumes  (1818)  et  des  Pro- 
phètes  (1820-23)  11  vol.  in-8. 

AGILES  (Raymond  d'),  chroniqueur  de  la  fin 
du  XI"  siècle,  chanoine  du  Puy.  Il  a  laissé  une  re- 
lation intéressante  de  la  première  croisade  à  la- 
quelle il  avait  assisté,  comme  chapelain  du  comte 
de  Toulouse.  Elle  a  été  insérée  dans  le  recueil  de 
Bongars,  et  dans  le  recueil  des  historiens  des 
croisades  publié  par  l'Académie  des  inscriptions. 
Il  en  existe  une  traduction  dans  le  tome  XXI  de  la 
collection  Guizot. 

AGIMONT  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  maison 
des  comtes  de  Los  (Flandre). 

AGINGOURT  (Jean-Baptiste-Louis-Georges  Se- 
Roux  d  ),  antiquaire,  né  à  Beauvais  le  5  avril  1730, 
mort  à  Rome  le  24  septembre  1814.  Il  avait  été 
fermier  général,  et  avait  voyagé  longtemps  en 
Italie,  —  Histoire  de  l'art  par  les  monuments, 
1810-1823,  6  vol.  in-fol.;  Recueil  de  fragments  de 
sculpture  antique,  1814,  in-4. 

AGINNENSIS  PAGUS,  Agénois. 

AGINNUM,  Agen. 

AGLAN,  seigneurie  du  Nivernais,  possédée  par 
la  famille  des  Gentils. 

AGNADEL,  Agnadello,  à  9  lieues  E.  de  Milan. 
—  1509,  14  mai  (Bataille).  Louis  XII  ayant  signé 
la  ligue  de  Cambrai  contre  Venise,  était  entré  le 
premier  en  campagne  et  avait  passé  l'Adda.  Vou- 
lant forcer  les  Vénitiens  à  quitter  la  position  qu'ils 
avaient  prise  à  Triviglio,  sous  les  ordres  de  deux 
généraux  de  la  famille  des  Orsini,  Barthélemi  d'Al- 
viano  et  Pitigliano,  il  fit  mine  de  leur  couper  la 
route  de  Crème.  Les  Vénitiens  le  devancèrent  et 
tout  à  coup  leur  arrière-garde  et  l'avant-garde 
des  Français,  commandée  par  Trivulzio  et  Charles 
d'Amboise,  se  rencontrèrent  près  d'Agnadel.  Piti- 
gliano refusa  de  revenir  au  secours  d'Alviano.  Ce 
dernier,  accablé  par  le  nombre,  perdit  huit  à  dix 
mille  hommes,  ses  bagages,  son  artillerie  et  fut 
fait  prisonnier.  Les  Français,  après  leur  victoire, 
prirent  Brescia,  Crème,  Bergame,  Crémone  et 
Peschiera.  —  On  peut  consulter  sur  cette  bataille 
Symphorien  Champier,  Cl.  Seyssel,  Guichardin, 
Fr.  Beaucaire,  Arn.  Ferron,  Saint-Gelais  et  plu- 
sieurs relations  publiées  l'année  même  sans  nom 
d'auteur. 


AGNAN  (S.),  Anianus,  évêque  d'Orléans,  mort 
en  453. 

AGNAN  d'Orléans  (St-),  abbaye  de  l'ordre  de 
Saint-Benoît,  fondée  au  v=  siècle. 

AGNAN  (St-),  abbaye  de  filles,  de  l'ordre  de 
Citeaux,  diocèse  de  Bourges. — Abbaye  de  l'ordre 
de  Saint-Benoît  (Hérault). 

AGNEAXJX,  seigneurie  de  Normandie  possédée 
par  la  famille  d'Esquay,  puis  par  celle  de  Sainte- 
Marie. 

AGNEAXJX.  Voy.  AiGNEAUX. 

AGNENSIS  PÀGUS,  un  des  cantons  formés 
par  la  cité  de  Saint-Pol-de-Léon  (Finistère). 

AGNER,  ANGER,  l'Indre. 

AGNÈS  DE  FRANCE,  impératrice  de  Constan- 
tinople,  née  en  1171.  Fille  de  Louis  le  Jeune,  elle 
épousa,  le  2  mars  IISO,  Alexis  Comnène  II,  em- 
pereur de  Constantinople,  et,  après  l'assassinat  de 
son  mari  par  Andronic  Comnène  (1183),  elle  fut 
épousée  par  celui-ci,  qui  mourut  en  1185.  Elle  se 
remaria  (1205)  à  un  seigneur  grec,  Théodore  Bra- 
nas,  et  la  fille  issue  de  cette  union  devint  la  belle- 
mère  du  chroniqueur  Geoffroy  de  Villehardouin. 

AGNÈS  DE  MÈRANIE,  reine  de  France,  morte 
au  château  de  Poissy  en  1201.  Elle  était  tille  de 
Berthold,  duc  de  Meran  ou  Méranie  en  Saxe,  et 
elle  fut  épousée  (1196)  par  Philippe  Auguste,  à 
qui  elle  avait  inspiré  une  vive  passion,  quand  ce 
prmce  eut  répudié  Ingelburge.  Mais  l'Église  ayant 
forcé  Philippe  de  reprendre  sa  première  femme, 
Agnès  mourut  de  chagrin  de  cette  séparation.  Elle 
avait  eu  du  roi  un  fils ,  Philippe ,  comte  de  Çler- 
mont,  et  une  fille,  Marie,  comtesse  de  Namur,  qui 
furent  légitimés  par  Innocent  III. 

AGNÈS.  Voy.  SOREL. 

AGNÈS  (communauté  de  Ste).  Elle  fut  insti- 
tuée en  1678  à  Paris,  par  Anne  Pasquier,  qui  en 
fut  la  première  supérieure,  et  autorisée  par  des 
lettres  patentes  de  mars  1683,  enregistrées  le 
28  août  suivant.  Les  sœurs  qui  la  composaient  se 
vouaient  à  l'éducation  des  filles  pauvres. 

AGNEZ,  pseudonyme  de  G.  Rey. 

AGNIANO,  AGNIO,  l'A  a,  petit  affluent  de  la 
mer  du  Nord. 

AGNICOURT  OU  LAGNIGOURT  (Seigneurs 
de  r),  branche  de  la  maison  de  Boufflers. 

AGNIO,  l'Aji,  rivière  qui  se  jette  dans  la  Manche 
(Pas-de-Calais). 

AGNOSTUS  (Irenicus),  pseudonyme  de  J.  du 
Hamel. 

AGNOTES,  peuple  établi,  avant  l'arrivée  des 
Romains,  dans  la  Celtique.  D'Anville  le  place  sur 
la  côte  septentrionale  de  la  péninsule  armoricaine 
à  l'O.  de  la  rivière  de  Morlaix  et  des  Osismii  pro- 
prement dits. 

AGNY,  seigneurie  d'Artois  possédée  par  la  fa- 
mille d'Origny. 

AGOBARD,  célèbre  prélat  et  théologien,  né  en 
779,  mort  le  6  juin  840.  Élevé  sur  le  siège  archi- 
épiscopal de  Lyon  (814)  à  la  mort  de  Leidrade, 
dont  il  avait  été  coadjuteur,  il  soutint  les  enfants 
de  Louis  le  Débonnaire  dans  leur  révolte  contre 
leur  père,  fut  déposé  au  concile  de  Ihionville  (835), 
puis  rétabli  peu  après.  Ses  œuvres,  dont  la  meil- 
leure édition  est  celle  qui  a  été  donnée  par  Baluze 
(1666,  2  vol.  in-8),  contiennent  des  traités  fort  cu- 
rieux dirigés  contre  Félix  d'Urgel,  contre  les  juifs, 
le  duel  et  les  épreuves  judiciaires  et  diverses 
croyances  populaires. 

AGOSTA,  en  Sicile  (bataille  navale  d'),  1676, 
22  avril.  Les  Français  avaient  occupé  le  17  août 
1675  Agosta,  que  Ruyter  vint  attaquer  au  mois 
d'avril  de  l'année  suivante.  La  flotte  française, 
commandée  par  Duquesne,  rencontra  les  flottes 
espagnole  et  hollandaise  le  22  à  trois  lieues  d'A- 
gosta,  par  le  travers  du  golfe  de  Catane;  elle  se 


—  31  — 


AGUE 


composait  de  trente  vaisseaux  et  de  sept  brûlots  ; 
les  ennemis  comptaient  vingt-neuf  vaisseaux,  neuf 
galères  et  quelques  brûlots.  Après  un  combat 
acharné  où  le  marquis  d'Almeras,  qui  comman- 
dait l'avant-garde  française,  fut  tué  et  Ruyter 
grièvement  blessé,  les  ennemis  furent  forcés  à  la 
retraite.  Ruyter  se  retira  le  lendemain  dans  Sy- 
racuse, toujours  poursuivi  par  Duquesne,  et  y 
mourut  de  ses  blessures  le  29  avril. 

AGOTUS,  l'Agout,  rivière  qui  se  jette  dans  le 
Tarn. 

AGOUB  (Joseph),  orientaliste,  né  au  Caire  le 
18  mars  179&,  mort  à  Marseille  en  octobre  1832. 

AGOULT,  illustre  et  ancienne  maison  de  Pro- 
vence qui  remonte  à  la  fin  du  x'  siècle.  Elle  a  pro- 
duit la  branche  de  Sault  qui  s'éteignit  en  1503  eu 
la  personne  de  Raimond  d'Agoult,  dernier  du 
nom  et  baron  de  Sault.  Les  enfants  de  ses  sœurs, 
Louise  et  Jeanne  d'Agoult,  héritèrent  de  ses  terres, 
et  c'est  ainsi  que  la  maison  de  Montauban  ajouta 
à  son  nom  les  noms  d'Agoult  et  de  Sault.  Ces 
mêmes  biens  furent  ensuite,  au  xvir  siècle,  partagés 
entre  la  maison  des  Créquy,  ducs  de  Lesdiguiè- 
res ,  et  la  maison  de  Vins.  —  Les  armes  d'Agoult 
sont  d'or  au  loup  ravissant  d'azur,  armé  et  lam- 
passé  de  gueules. 

De  la  maison  d'Agoult  sont  sortis  les  seigneurs 
de  la  Tour  d'Aiguës,  d'Olières,  de  Trets,  de  Seillon, 
de  Roquefeuil,  de  Rougnes,  de  Saint-Auban,  d'An- 
gles, de  Valez,  de  Roquebrune,  de  Mouriez,  de 
Barret  et  de  la  Val  d'Olle,  de  Reillane,  de  Ver- 
gons,  de  Mison,  de  Castillon  en  Provence,  de  For- 
calqueiret,  de  Curban,  de  Piégon  de  Savournon, 
de  Luc,  de  Chanousse,  du  Chatelar,  de  Voreppe, 
de  Montmaur,  (Voy.  Pithon-Gurt,  Hist.  de  la  no- 
Messe  du  Comtat,  et  Artefeuil,  Hist.  de  la  noblesse 
de  Provence.) 

AGOULT  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  maison 
de  Simiane  (Provence). 

AGOULT  (Guillaume  d'),  troubadour,  mort  en 
1181. 

AGOULT  (Charles-Constance  -  César  -  Loup  -  Jo- 
seph-Matthieu d'),  prélat,  économiste,  né  à  Gre- 
noble en  1747,  mort  à  Paris  le  21  juillet  1824.  Il 
fut  évêque  de  Pamiers  de  1787  à  1790,  émigra  et 
donna  sa  démission  en  1801.  11  a  laissé  divers 
écrits  sur  les  finances  et  l'économie  politique.  = 
Son  frère,  le  vicomte  Antoine-Jean, 'général,  né  à 
Grenoble  en  1750,  mort  à  Paris  le  9  avril  1828. 

AGRAIN  (Eustache  d'),  seigneur  du  Vivarais  à 
la  fin  du  XI''  siècle.  Il  suivit  à  la  première  croisade 
Raymond,  comte  de  Toulouse,  et  devint  vice-roi 
de  Jérusalem,  connétable  du  royaume  et  prince  de 
Sidon  et  de  Césarée. 

AGRICOL  (Magne),  pseudonyme  de  J.  P.  de 
Haitze. 

AGRICOLE  (Sainte-),  S.  Agricola,  monastère 
fondé  à  Nevers  vers  886. 

AGRICOLE  (St-)  S.  Agricolus,  monastère  fondé 
à  Avignon  vers  le  viii"  siècle. 

AGRICULTURE  (Ministère  de  1').  L'adminis- 
tration de  l'agriculture  a  fait  longtemps  partie  soit 
du  ministère  de  l'intérieur,  soit  du  ministère  du 
commerce  et  des  travaux  publics.  —  Le  mars 
1840  fut  formé  un  ministère  d'agriculture  et  du 
commerce  qui  subsista  jusqu'au  coup  d'État  du 
2  décembre  1851.  En  1852,  il  fut  réuni  à  l'inté- 
rieur. Le  21  juin  1853,  il  devint  ce  qu'il  est  encore 
aujourd'hui,  ministère  de  l'agriculture ,  du  com- 
merce et  des  travaux  publics.  —  Voici  la  liste  des 
ministres  depuis  1840  : 

1840,  1"'  mars,  Gouin.  —  29  octobre,  Cunin- 
Gridaine.  —  1848,  février,  Bethmont.  —  11  mai. 
Flocon.  —  28  juin,  Thouret.  —  20  décembre,  Bixio. 
—  29  décembre,  Buffet.  —  1849,  2  juin,  Lanjui- 
nais.  —  31  octobre,  Dumas.  —  1851,  9  janvier. 


Bonjean.  —  24  janvier,  Schneider.  —  10  avril, 
Buffet.  —  26  octobre,  Casablanca —  23  novembre- 
2  décembre,  Lelèbvre-Duruflé. 

1853,  21  juin,  Magne.  —  1855,  3  février,  Rou- 
her.  —  1863,  23  juin,  Béhic.  —  1867,  20  janvier, 
Forcade  de  la  Roquette.  — Voy.  Commerce  et  Tra- 
vaux PUBLICS. 

AGRICULTURE  (Sociétés  d') .  La  première  qui 
paraît  avoir  été  fondée  en  France  est  celle  qui 
fut  autorisée  à  Tours  par  un  arrêt  du  conseil  en 
date  du  24  février  1761.  Celle  de  Paris  fut  auto- 
risée quelques  jours  plus  tard  (1"  mars). 

AGRIER.  L'agrier  était,  sous  une  autre  dési- 
gnation, la  même  chose  que  le  champart.  Lau- 
rière  remarque  avec  raison  que  ce  droit  différait 
essentiellement  de  la  censive .  parce  que  celle-ci 
était  la  marque  de  la  subordination  féodale  d'un 
fonds  à  l'autre,  parce  qu'elle  consistait  en  une 
rente,  dont  les  arrérages  ne  se  prescrivaient  que 
par  trente  ans,  et  enfin  parce  qu'elle  était  tou- 
jours et  absolument  due;  au  heu  que  le  champart 
ou  agrier  avait  souvent  le  caractère  d'une  servi- 
tude civile,  et  n'impliquant  pas  un  lien  seigneu- 
rial, qu'il  se  percevait  sur  les  terres  cultivées  seu- 
lement, et  que  l'arriéré  s'en  prescrivait  par  cinq 
années.  —  Voy.  Champart. 

AGRY,  ARIG  OU  AIRY  (St-_),  S.  Agericus,  ab- 
baye de  l'ordre  de  Saint-Benoît,  diocèse  de  Ver- 
dun (Meuse),  fondée  vers  1037- 

AGUADO  (Alexandre-Marie),  marquis  de  las 
Marismas  del  Guadalquivir,  financier,  né  à  Sé- 
vilie,  le  29  juin  1784,  mort  le  14  avril  1842.  Issu 
de  juifs  portugais,  il  embrassa  la  carrière  mili- 
taire et  devint,  lors  de  la  guerre  d'Espagne,  colo- 
nel de  lanciers  dans  l'armée  française.  Il  quitta  le 
service  (1815)  et  se  livra  à  des  spéculations  com- 
merciales et  financières  qui  lui  firent  acquérir 
rapidement  une  fortune  colossale.  Il  s'était  fait 
naturaliser  français  en  1828.  —  Sa  magnifique 
collection  de  tableaux  a  été  dispersée  après  sa  ■ 
mort. 

AGUCIACUM,  Aiguizy. 
AGUENÉAC  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de 

Sérent  (Bretagne). 

AGUESSEAU  (Henri-François  d')  ou  mieux 
Daguesseau,  célèbre  jurisconsulte  et  magistrat, 
chancelier  de  France,  né  à  Limoges  le  27  novem- 
bre 1668,  mort  à  Paris  le  9  février  1751.  Il  était 
fils  de  Henri  Daguesseau,  qui  avait  été  intendant 
du  Languedoc  et  qui  mourut  conseiller  d'État  et 
au  conseil  de  régence  le  17  novembre  1716  à  qua- 
tre-vingt-un ans.  Avocat  général  au  parlement 
de  Paris  (1690),  il  débuta  dans  ce  poste  de  la  ma- 
nière la  plus  brillante,  et  ses  discours,  qui  mar- 
quaient une  ère  nouvelle  dans  l'éloquence  judi- 
ciaire, eurentun grand  retentissement.  Procureur 
général  (septembre  1700),  il  soutint  avec  ardeur 
le  parlement  dans  sa  lutte  contre  le  roi  au  sujet 
de  la  bulle  Unigenitus  que  la  compagnie  n'enre- 
gistra qu'avec  des  réserves  qui  annulèrent  com-. 
plétement  les  effets  de  l'enregistrement;  prit  une 
part  active  à  la  cassation  d  u  testament  de  Louis  XIV, 
et  fut  nommé  chancelier  le  2  février  1717.  Son  op- 
position au  système  de  Law  lui  fit  retirer  les  sceaux 
le  28  janvier  de  l'année  suivante,  et  il  fut  exilé 
dans  sa  terre  de  Fresnes.  C'est  là  qu'au  mois  de 
juin  1720  le  célèbre  financier  alla  le  chercher  pour 
lui  offrir  de  reprendre  ses  fonctions,  et  son  accep- 
tation (8  juin)  lui  fit  grand  tort  dans  l'opinion  pu- 
blique. Il  en  fut  de  même  de  sa  participation  au 
lit  de  justice  (23  septembre  1720)  où  la  bulle  fut 
enregistrée  purement  et  simplement,  et  son  chan- 
gement d'opinion  lui  fut  publiquement  reproché 
dans  cette  séance  même.  Les  sceaux  ne  lui  en  fu- 
rent pas  moins  retirés  le  28  février  1722.  Rappelé 
en  1727  (août),  il  n'exerça  que  les  fonctions  de 


—  32  — 


chancelier  jusqu'en  1737  (20  février)  où  les  sceaux 
gardés  jusqu'alors  par  Chauvelin  lui  furent  ren- 
dus. 11  resta  au  pouvoir  jusqu'en  1750,  où  accablé 
par  l'âge  et  les  infirmités,  il  donna  sa  démission 
le  27  novembre.  Dans  ce  dernier  passage  aux  af- 
faires, s'il  montra  une  grande  faiblesse  de  carac- 
tère en  reniant  plus  d'une  fois  ses  anciennes  opi- 
nions, en  soutenant  contre  le  parlement  la  bulle 
qu'il  avait  autrefois  vivement  attaquée,  il  se  si- 
gnala par  d'imporlantes  et  sages  réformes  dans  la 
législation.  Ses  œuvres,  1759-69,  13  vol.  in-4,  ont 
été  rééditées,  1819,  13  vol.  in-8.  Il  faut  y  ajou- 
ter des  Lettres  inédites,  1823,  in-4.  =  Son  petit- 
fils,  Henri-Cardin-Jean-Baptiste,  comte  d'AouEs- 
SEAU ,  né  à  Fresnes  en  1746  ,  mort  en  1826. 
Avocat  général  au  parlement  de  Paris,  et  membre 
dé  l'Académie  française,  il  fut  député  de  la  no- 
blesse du  bailliage  de  Meaux  aux  états  généraux 
(1789),  donna  sa  démission  (1790)  et  devint  sous 
le  Consulat  président  de  la  cour  d'appel  de  Paris, 
puis  ministre  plcnipoteniiaire  à  Copenhague  et 
(1805)  sénateur.  La  Restauration  le  fit  pair  de 
France.  —  De  la  famille  du  chancelier  sont  sortis 
les  seigneurs  de  Fresnes  et  de  Compans. 

AGUILLES.  Voy.  Aiguilles. 

AGUTS,  seigneurie  du  Languedoc  possédée  par 
la  maison  de  Rigaud. 

AGXJTUS,  AGOTUS,  l'Agout,  affluent  du  Tarn. 

AHMED  FRENGUI,  renégat  flamand,  pseudo- 
nyme de  A.  L.  Petis  de  la  Croix. 

AHUN  (Creuse),  Acitodunum,  Acidunum,  Age- 
dunum,  petite  ville  où  l'on  a  frappé  monnaie  sous 
les  Mérovingiens,  et  où,  sous  le  vocable  de  saint 
Etienne,  était  une  abbaye  de  l'ordre  de  Saint- 
Benoit,  congrégation  de  Cluny,  diocèse  de  Li- 
moges, fondée  en  997,  par  les  comtes  de  la  Marche. 

AHUY,  seigneurie  de  Bourgogne,  possédée  par 
la  famille  le  Compasseur. 

Al.iE,  les  Aix  d'Angillon  (Cher). 

AIDES.  Le  vassal  était  obligé  envers  son  suze- 
rain de  lui  payer  certaines  redevances  extraordi- 
naires appelées  aides  (auxilia)  ou  loyaux  aides 
{legalia  auxilia),  aides  déterminées  par  la  loi. 
C'est  ainsi  qu'à  la  mort  du  suzerain  immédiat,  les 
vassaux  devaient  à  son  successeur  une  redevance 
dite  aide  de  relief,  afin  de  l'aider  à  relever  son 
fief  envers  le  suzerain  dominant.  On  pouvait  ob- 
tenir la  dispense  des  aides;  si  l'exemption  avait 
lieu  à  titre  gratuit,  on  disait  du  fief  qu'il  était  ho- 
noré (feudum  honoratum);  si  les  charges  extraor- 
dinaires étaient  converties  en  une  sorte  d'imposi- 
tion annuelle,  le  fief  était  abandonné. 

Du  Gange  a  donné  l'énumération  des  aides  légi- 
times, droites,  coutumières, «ainsi  qu'on  appelait 
indifféremment  celles  qui  étaient  obligatoires.  Il 
a  observé  avec  raison  que  dans  le  nombre  figu- 
rent des  aides  gracieuses  ou  volontaires,  consen- 
ties autrefois  aux  grands  suzerains  et  surtout  aux 
rois  (Voy.  Diplôme  de  Philippe  le  Bel,  7  février 
1349,  chartes  de  Jean  II,  1350  et  1353,  Paris, 
Angers,  le  Mans),  et  transformées  par  eux  en  im- 
pôts obligatoires  vers  la  fin  du  xiv°  siècle.  Toute- 
ibis  l'aide  légitime  purement  féodale  différait  es- 
sentiellement de  la  taille;  on  la  désignait  souvent 
par  le  nom  d'aide  aux  quatre  cas. 

AIDE  AUX  QUATRE  CAS.  On  appelait  ainsi 
une  redevance  qui  devait  être  perçue  dans  les  cir- 
constances suivantes  :  1°  lorsque  le  seigneur  ar- 
mait chevalier  son  fils  aîné;  2°  quand  il  mariait 
sa  fille;  3"  lorsqu'il  partait  pour  la  croisade; 
4°  quand  il  était  fait  prisonnier,  pour  sa  rançon. 
Dans  cette  dernière  circonstance,  elle  consistait 
d'abord,  comme  le  relief,  dans  une  année  de  re- 
venus; ensuite  elle  fut  taxée  à  60  livres  pour  les 
fiefs  ordinaires,  à  100  livres  pour  les  fiefs  de  pair. 

D'après  l'art.  188  de  la  coutume  du  Poitou,  les 


loyaux  aides  étaientidus  au  seigneur,  homme  d'É- 
glise; le  payement  en  avait  lieu  en  un  cas  seule- 
ment ,  lorsqu'il  entrait  dans  l'exercice  de  ses 
fonctions. 

AIDES  (Cour  des),  juridiction  souveraine  qui 
connaissait  et  décidait  en  dernier  ressort  les  pro- 
cès civils  et  criminels  relatifs  aux  subsides,  impo- 
sitions, tailles,  aides,  gabelles,  droits  du  roi,  etc. 
Elle  était  seule  compétente  pour  juger  des  titres  de 
noblesse,  et  vérifiait  les  états  de  la  maison  royale. 
La  Cour  des  aides  de  Paris  doit  son  origine  à  la 
création  faite  en  1355  de  receveurs  généraux  pour 
la  perception  d'une  aide  votée  cette  année  par  les 
états  généraux.  Transférée  à  Poitiers  en  1425, 
pendant  l'occupation  de  la  capitale  par  les  Anglais, 
elle  fut  rappelée  à  Paris  en  1436.  Supprimée  par 
Louis  XI,  à  son  avènement  à  la  couronne,  elle 
fut  rétablie  en  1464.  Henri  II  (1551)  augmenta  la 
juridiction  de  ce  tribunal  auquel  il  ajouta  une 
seconde  chambre.  Une  troisième  fut  créée  en  1636, 
et  à  l'époque  de  la  Révolution  la  Cour  des  aides  se 
composait  de  trois  chambres,  d'un  premier  pré- 
sident, de  9  autres  présidents,  de  54  conseillers, 
de  3  avocats  généraux,  d'un  procureur  général, 
de  2  greffiers  en  chef,  etc. 

Dans  le  reste  du  royaume  il  y  avait  encore  la 
Cour  des  aides  de  Montpellier  (1437)  à  laquelle  fut 
réunie  (1629)  la  Cour  des  comptes  de  cette  ville; 
la  Cour  des  aides  de  Bordeaux,  qui  y  avait  été 
transférée  en  1557  de  Périgueux  où  elle  avait  été 
établie  en  1554;  celle  de  Montauban  qui,  de  1642 
à  1660,  avait  été  à  Cahors;  celle  de  Clermont  en 
Auvergne  qui  y  fut  transférée  en  1630  de  Mont- 
ferrand  où  elle  avait  été  érigée  en  15S7.  Les 
autres  Cours  des  aides  du  royaume  étaient  réunies 
soit  aux  parlements  (Grenoble,  Dijon,  Rennes, 
Pau,  Metz),  soit  aux  chambres  des  comptes  (Rouen, 
Aix,  Dôle). 

Les  Cours  des  aides  avaient  le  droit  de  re- 
montrance.—  Pour  la  bibliographie,  voyez  Biblio- 
thèque historique  de  la  France,  t.  III,  n"'  33862-95. 

AIGALADES  (Les),  seigneurie  deProvence  pos- 
sédée par  la  famille  d.e  La  Ceppède. 

AIGLE,  monnaie  d'argent  frappée  à  Pise,  qui 
avait  un  grand  cours  parmi  les  croisés,  à  cause 
du  commerce  actif  que  les  Pisans  faisaient  en 
Orient. 

AIGLE  {V),AquUa,  ville  de  Normandie  (Orne), 
première  baronnie  du  duché  d'Alençon ,  ayant 
le  titre  de  vicomté  et  de  marquisat  avec  haute 
justice.  Elle  appartint  successivement  aux  sei- 
gneurs d'Harcourt,  de  Penthièvre,  de  Lacerda, 
de  Brosse,  d'Aubray  et  des  Acres.  En  1118  elle 
fut  prise  par  les  Français  sur  Henri  I"',  roi  d'An- 
gleterre, et  en  1563  par  un  chef  Calviniste,  le 
vicomte  de  Dreux.  —  Bibliographie  :  G.  Vaugeois, 
Histoire  de  la  ville  de  l'Aigle,  1841,  in-8- 

AIGLE  (L'),  seigneurie  de  Franche-Comté,  pos- 
sédée par  une  branche  de  la  maison  de  Vaudrey. 

AIGLEMONT  (D'),  pseudonyme  de  du  Perrier. 

AIGLER  (Bernard)  ,  cardinal,  abbé  du  Mont- 
Cassin  ,  théologien,  né  à  Lyon,  mort  en  1282. 

AIGLUN  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  pro- 
vençale de  Monier,  =  —  de  la  famille  proven- 
çale* de  Roux,  —  —  de  la  famille  provençale  de 
Trimont. 

AIGNAN  (N),  médecin  de  Louis  XIV,  né  à 
Orléans  en  1644,  mort  à  Paris  le  30  janvier  1709. 
Il  avait  été  capucin  sous  le  nom  de  Fère  Tran- 
quille. 

AIGNAN  (Etienne),  littérateur,  membre  de 
l'Académie  française  (1814),  né  à  Beaugency- 
sur  Loire,  en  1773,  mort  le  21  juin  1824.  Il  a 
composé  un  opéra,  Nephthali,  et  plusieurs  tragé- 
dies, Brunehaut,  Arthur  de  Bretagne.  Son  ou- 
vrage le  plus  connu  est  la  traduction  en  vers  de 


AIGU  .  —  33  — 


AIGU 


V Iliade,  3  vol.,  1809.  Sous  la  seconde  Restau- 
ratioa,  il  écrivit  quelques  brochures  politiques. 

AIGNAN.  Voy.  Saint-Aignan. 

AIGNAY-LE-DUC ,  petite  ville  de  Bourgogne 
(Côte-d'Or),  portant  le  litre  rie  baronnie. 

AIGN3EAUX  OU  AGNEAUX  (Robert  et  An- 
toine Le  chevalier,  sieurs  d'),  poètes  du  xvi"  siècle, 
nés  en  Normandie.  Ils  étaient  jumeaux,  et  mou- 
rurent le  premier  en  lo90,-  le  second  en  1591. 
Outre  diverses  poésies  faites  en  commun,  ils  com- 
posèrent ensemble  de^  traductions  en  vers  de 
Virgile  (1582,  4°)  et  d'Horace  (1588,  8"). 

AIGNEL,  monnaie  d'or  frappée  d'abord  sous 
LouisIX,etcontinuéejusqu'au  règnede  Charles VI. 
Elle  fut  imitée  en  Bourgogne  et  en  Flandre  :  on 
appelait  moutons  à  la  grand'laine  les  aignels  du 
règne  de  Jean. 

AIGREFEUILLLE,  famille  de  Languedoc,  d'où 
sont  sortis  les  seigneurs  de  Caunelles.  Elle  porte  : 
d'azur  à  trois  étoiles  d'or  de  six  rais,  au  chef 
cousu  de  gueules. 

AIGRÉFEUILLE  (Seigneurs  d'),  branche  de 
la  maison  de  Rigaud  (Languedoc). 

AIGREFEUILLE  (Charles  d') ,  chanoine  de 
Montpellier,  érudit,  vivait  dans  la  première  moi- 
tié du  xviii'  siècle.  On  a  de  lui  :  Histoire  de  Mont- 
pellier, 1737-39,  3  vol.  in-fol. 

AIGREFOIN,  seigneurie  de  l'Ile-de-France 
(Seine-et-Oise)  possédée  par  la  famille  de  Ferrary. 

AIGREMONT-LE-DUC,  en  Bassigny  (Haute- 
Marne),  bironnie  qui  relevaitdu  duché  de  Langres. 

AIGREMONT  (  Seigneurs  d' ) ,  branche  de  la 
maison  de  Choiseul;= — branche  de  la  famille 
de  Chouart  ;  =:  —  branche  de  la  maison  de  Roche- 
more. 

AIGREMONT  (d'),  pseudonyme  du  chevalier 
de  La  Vallière. 
AIGUË.  Voy.  Daigue. 

AIGUEBELLE,  Aqua  Bella,  abbaye  de  l'ordre 
de  Citeaux  (Drôme),  diocèse  de  Saint-Paul-Trois- 
ChâteauT,  fondée  en  1137. 

AIGUEBELLE,  famille  de  Provence,  d'où  sont 
sortis  les  seigneurs  de  Montgardin  et  de  Beau- 
dimenc.  Elle  porte  :  d'or  au  griffon  de  sable  cou- 
ronné de  même. 

AIGUEBELLE,  seigneurie  de  Champagne  pos- 
sédée par  la  famille  de  Magny. 

AIGUEBELLE,  Carbonaria,  puis  Aqua  Bella, 
ville  du  département  de  la  Savoie.  Elle  faisait 
en  1814  partie  du  département  du  Mont-Blanc. 
Les  Autrichiens  y  furent  battus  le  8  avril  1814 
par  le  colonel  Favre. 

AIGUEBERRE  OU  AIGUEBERT  (Jean  DuMAS 
d'),  conseiller  au  parlement  de  Toulouse,  auteur 
dramatique,  né  le  6  novembre  1692,  mort  le  31 
juillet  1755. 

AIGUEBONNE  (Seigneurs  d'),  branche  de  la 

maison  d'Urre  (Dauphiné). 

AIGUEPERSE,  Aquw  Sparsœ,  abbaye  de  filles 
de  l'ordre  de  Sainte-Claire,  diocèse  de  Clermont 
(Puy-de-Dôme),  fondée  en  1423. 

AIGUES-MORTES,  Aquœ  Mortuœ  (Gard).  En 
775,  des  Sarrasins  détruisaient  une  abbaye  qui, 
des  marais  avoisinants,  prenait  le  nom  à'Aqux 
Morluse ,  et  qui  n'était  pas  sensiblement  plus 
distante  delà  mer  que  "ne  l'est  la  ville  qui  la 
remplace.  Cette  abbaye  fut  bientôt  rebâtie,  et  peu 
à  peu  se  forma  un  bourg  dont  la  seigneurie  était 
à  l'abbaye  de  Psalmodi,  mais  sous  la  suzeraineté 
directe  du  roi.  Après  avoir  renouvelé  en  1246 
les  immunités  accordées  à  la  ville  par  Philippe  1", 
et  avoir  élevé  la  tour  Constance,  saint  Louis  réu- 
nit dans  sa  rade  les  2000  navires  destinés  au 
transport  de  ses  troupes  en  Egypte.  Il  partit 
encore  de  ce  port  en  1269  par  le  Grau  de  la  Croi- 
sade ou  de  la  Crousette.  Son  fils  Philippe  le  Hardi 

DICT.  HIST.  DE  FR. 


fortifia  la  ville,  qui  devint  commune  en  1279,  et 
resta  très-florissante  durant  un  siècle.  Philippe  le 
Bel,  pour  en  assurer  l'importance,  défendit  que 
les  Toscans  et  les  Lombards,  venant  en  France, 
pussent  aborder  ailleurs  que  dans  ce  port.  Néan- 
moins les  passes  s'engravaient  déjà.  En  1336, 
Philippe  de  Valois  ordonna  au  sénéchal  de  Beau- 
caire  d'obliger  toute  sorte  de  personnes  à  payer 
l'imposition  mise  pour  les  réparations  devenues 
nécessaires,  et  ces  travaux  furent  plusieurs  lois 
repris  par  Jean,  par  Charles  VI,  François  1"  et 
Henri  IV.  Louis  XIII,  pour  mettre  le  port  en 
communication  directe  avec  la  mer,  fît  ouvrir  le 
Grau  du  roi.  Malheureusement  la  ville,  qui  avait 
été  une  des  places  de  sûreté  des  Calvinistes,  fut 
négligée  sous  Louis  XIV.  L'ensablement  des  pas- 
sages et  des  marais  augmenta  toujours,  et  les 
projets  de  Napoléon  I"',  pour  les  améliorer,  n'ont 
pas  pu  être  exécutés.  Parmi  les  principaux  évé- 
nements dont  elle  a  été  le  théâtre,  nous  citerons 
le  massacre  d'une  garnison  bourguignonne  en 
1421;  l'entrevue  de  François  l"  et  de  Charles- 
Quint  en  1538;  le  débarquement  de  Philippe  II 
en  1548;  enfin  sa  prise  par  les  Huguenots  en 
1575. 

Bibliographie. —  Dissertation  sur  Aigues-Mortes 
{ilém.  de  l'Acad.  des  Inscript.,  t.  XX);  Notices 
de  F.  M.  di  Pietro,  1821  et  1849,  et  de  A.  Du- 
mège  {Mém.  de  la  Société  archéolog.  du  Midi, 
t.  II). 

AIGUES-VIVES ,  Aqux  Vivœ,  en  Touraine, 

abbaye  de  l'ordre  de  Saint-Augustin,  congréga- 
tion de  Sainte-Geneviève,  fondée  au  commence- 
ment du  xi«  siècle. 

AIGUES-VIVES,  seigneurie  du  Languedoc, 
jointe  à  celle  de  Cauvisson  ou  Calvisson,  et  érigée 
en  marquisat  en  1644,  en  faveur  de  J.  L.  de 
Louet. 

AIGUIÈRES  ou  AIGUERRES,  maison  de  Pro- 
vence d'où  sont  sortis  les  seigneurs  de  Mejane. 
Elle  porte  :  de  gueules  à  six  besans  d'argent  posés 
5  en  sautoir  et  le  6°  en  pointe. 

AIGUIÈRES  (Seigneurs  d') ,  branche  de  la 
maison  de  Cadenet  (Provence).  = — branche  de  la 
maison  de  Sade  (Provence). 

AIGUILHE,  seigneurie  du  Languedoc  possé- 
dée par  la  famille  de  Le  Berthon. 

AIGUILLES,  seigneurie  du  Dauphiné,  pos- 
sédée par  la  famille  de  Gênas.  =  —  Marquisat  pos- 
sédé par  la  famille  provençale  de  Boyer. 

AIGUILLIERS,  ALÊNIERS,  ÉPINGLIERS. 
La  corporation  des  fabricants  et  marchands  d'ai- 
guilles, d'alênes,  d'épingles,  de  poinçons,  etc., 
lut  établie  à  Paris  par  un  édit  de  mars  1557.  On 
ne  pouvait  être  reçu  maître  qu'à  20  ans  et  après 
avoir  été  cinq  ans  apprenti,  et  trois  ans  compagnon 
d'un  maître.  La  corporation  avait  la  Vierge  pour 
patronne. 

AIGUILLETIERS.  Les  aiguilletiers ,  c'est-à- 
dire  les  fabricants  et  marchands  d'aiguillettes,  de 
lacets,  de  cordons,  de  nœuds  d'épaules,  de  menue 
mercerie,  etc.,  formèrent  longtemps  à  Paris  une 
communauté  séparée.  Mais,  comme  ils  étaient  peu 
nombreux,  ils  furent  réunis,  par  lettres  patentes 
enregistrées  le  21  août  1764,  à  la  communauté 
des  aiguiUiers. 

AIGUILLON,  .ville  de  l'Agénois,  dont  elle  suivit 
les  destinées.  Confisquée  à  la  fin  du  xiii"  siècle, 
puis  rendue  à  Edouard  l"  par  Philippe  le  Bel, 
lors  de  la  paix  de  1303,  elle  fut  attaquée  en  1346 
par  Jean,  duc  de  Normandie,  fils  de  Philippe  de 
Valois;  mais  la  défaite  deCrécy  le  força  d'en  lever 
le  siège.  Elle  revint  à  la  France  sous  Charles  V, 
et  ne  fut  reprise  par  les  Anglais  que  momenta- 
nément (1430).  Le  mariage  de  Marguerite  de 
Valois  avec  le  roi  de  Navarre  mit  cette  place  à 

3 


AILL 


—  34  — 


AIMO 


la  disposition  de  son  époux,  qui  érigea  Aiguillon  en 
duché-pairie  en  faveur  du  duc  de  Mayenne  (1599). 
Une  nouvelle  érection,  qui  ne  subsista  qu'un  an, 
eut  lieu  en  1634  en  faveur  de  Puy-Laurens;  enfin, 
en  1638,  le  cardinal  de  Richelieu  acheta  Aiguillon 
qui  fut  de  nouveau  érisé  en  duché  en  faveur  de 
sa  nièce  Madeleine  de  Vignerot,  dans  la  famille 
de  laquelle  il  resta  jusqu'en  1789.  (Voy.  le  P.  An- 
selme, t.  IV.) 

AIGUILLON  (Marie-Madeleine  de  Vignerot, 
dame  na  Gombalet,  duchesse  d  ),  morte  à  Paris, 
le  17  avril  1675.  Elle  était  fille  de  René  de  Vi- 
gnerot et  de  Françoise  du  Plessis,  sœur  du  car- 
dinal de  Richelieu,  et  dame  d'atours  de  Marie  de 
Mêdicis.  Son  oncle,  dont  elle  tenait  la  maison,  et 
â  qui  elle  avait  inspiré  une  grande  tendresse, 
acheta  pour  elle  (1638)  le  duché  d'Aiguillon. 
Elle  fonda  (1639)  une  maison  de  religieuses  hospi- 
talières au  Canada,  et,  après  la  mort  du  cardinal, 
employa  sa  fortune  à  des  œuvres  de  bienfaisance. 
=  Son  petit-neveu,  Armand-Louis  de  Vignerot  du 
Plessis- Richelieu  ,  duc  d'Aiguillon  ,  pair  de 
France ,  membre  honoraire  de  l'Académie  des 
sciences,  né  en  1683,  mort  à  Paris  le  31  janvier 
1750.  C'est  dans  son  château  de  Verret  près  de 
Tours  qu'il  imprima  lui-même  un  livre  obscène, 
dont  il  est  l'un  des  auteurs ,  et  que  son  excessive 
rareté  fait  rechercher  des  bibliophiles;  il  a  pour 
titre  :  Recueil  de  pièces  choùics,  rassemblées  par 

les  soins  du  cosmopolite;  Ancône,  Vriel,  B  t, 

1735,  in-4°,  tiré  à  sept  exemplaires.  On  a  encore 
de  lui  :  Suite  de  la  nouvelle  Cyropédie,  1728, 
in-S".  Sa  femme,  Anne-Charlotte  de  Crussol  de 
Florensac,  qui  l'aida,  dit-on,  dans  ses  ouvrages, 
a  laissé  quelques  tiaductions.  =  Son  fils  Armand, 
duc  d'Aiguillon,  né  en  1720,  mort  en  1780. 
Nommé  gouverneur  de  Bretagne  (1750),  il  battit 
les  Anglais  dans  la  baie  de  Saint-Cast  (1758),  eut 
de  nombreux  démêlés  avec  La  Chalotais,  procu- 
reur général  du  parlement  de  Bretagne  (voy.  La. 
Chalotais)-.  fut  accusé  de  concussion  devant  le 
parlement  de  Paris,  et  n'obtint  limpunité  que 
par  la  faveur  de  Mme  du  Barry.  Appelé  au  mi- 
nistère des  affaires  étrangères  (1771),  il  laissa 
s'effectuer  le  partage  de  la  Pologne,  et  montra 
la  plus  grande  incapacité.  A  l'avènement  de 
Louis  XVI ,  il  fut  exilé  dans  son  gouvernement 
où  il  mourut.  =  Armand,  duc  d'Aiguillon,  fils  du 
précédent,  mort  à  Hambourg  en  1800.  Député  de 
la  noblesse  aux  états  généraux  (1789),  il  se  rallia 
avec  ardeur  aux  principes  de  la  Révolution,  et 
siégea  au  côté  gauche.  Nommé  au  commande- 
ment des  troupes  sur  la,  frontière  de  Suisse,  il 
protesta  contre  le  10  août,'  fut  décrété  d'arresta- 
tion ,  et  passa  à  l'étranger. 

AIGXJINE,  branche  de  la  maison  de  Sabran 
=  —  branche  de  la  famille  provençale  de  Gautier. 

AIGTJIRANDA,  Aigurande  (Indre). 

AIHÉRES,  seigneurie  de  la  Basse-Navarre,  pos- 
sédée par  la  famille  de  Belzunce. 

AILAGES.  L'ailages  dans  le  pays  de  NoTmandie 
comprenait  les  champs  qui  s  étendaient  immé- 
diatement autour  de  l'enceinte  des  villes,  sur  une 
profondeur  variable,  mais  ne  dépassant  guère  un 
arpent.  Les  colons  de  cette  zone  payaient  la  dîme 
à  la  paroisse  du  faubourg  voisin,  à  laquelle  ils 
étaient  réputés  appartenir.  En  Picardie,  l'ailages 
s'appelait  Tour  de  ville,  et  n'allait'pas  au  delà,  d'un 
demi-arpent. 

AILLAUD  (Pierre-Toussaint),  écrivain,  né  à 
Montpellier  le  1"  novembre  1759,  mort  à  Mon- 
tauban  en  1826. 

A TT iT ,EB ATJDIÈRES  (Seigneurs  d') ,  de  la  mai- 
son de  Torotte  (Picardie). 

AILLECOXJRT,  DAILLECOURT,  seigneurie 
de  Champagne,  possédée  par  la  maison  de  Choiseul. 


AILLY.  11  y  avait  plusieurs  seigneuries  de  ce 
nom  en  France  ;  une  en  Normandie ,  une  en  Au-  f 
vergne,  qui  a  donné  son  nom  à  une  branche  de 
la  maison  de  Rochefort;  et  trois  en  Picardie  : 
Ailly-sur-Noye ,  qui  a  donné  son  nom  à  une 
branche  de  la  maison  de  Clermont  en  BeauvoisLs; 
Ailly-sur-Somme,  possédée  par  une  branche  de 
la  maison  de  Péquigny,  et  enfin  AiUy-le-Haut- 
Clocher  en  Ponthieu,-  qui  a  donné  son  nom  à 
une  maison  d'où  sont  sortis  les  vidâmes  d'Amiens, 
les  seigneurs  de  Varennes,  de  Sains,  d'Ignaucourt, 
de  Bellonne,  d'Aresnes,  de  La  Mairie,  d'Anneri, 
de  Montgeroùt,  de  Louville,  d'Annebaut  et  de 
Senecey.  Les  armes  de  cette  maison  étaient  :  de 
gueules  à  deux  branches  d'alisier  d'argent  passées 
en  double  sautoir  au  chef  étiqueté  d'argent  et 
d'azur  de  trois  traits.  (Voy.  Recueil  des  maisons 
nobles  d'Amiens,  par  La  Morlière,  et  le  P.  Daire, 
Hist.  d'Amiens.)  Le  nom  d'Ailly  est  quelquefois 
écrit  Allif  ou  Arly. 

AILLY  (Pierre  d'),  Petrus  de  Alliaco,  célèbre 
prélat,  théologien,  cardinal,  surnommé  le  Marteau 
des  hérétiques  et  l'Aigle  des  docteurs  de  France, 
né  à  Compiègne  en  1350,  mort  à  Avignon  vers  1420. 
11  fut  successivement  grand  maître  du  collège  de 
Navarre  (1380),  chancelier  de  l'université  de 
Paris  (1389),  évêque  du  Puy  (1395),  de  Cambrai 
(1398).  11  prit  une  part  active  aux  tentatives  pour 
faire  cesser  le  schisme  qui  partageait  la  chré- 
tienté,  fut  nommé  cardinal  par  Jean  XXIII, 
joua  un  grand  rôle  au  concile  de  Constance,  et 
fut  légat  de  Martin  V  à  Avignon.  Ses  écrits  théo- 
logiques sont  fort  nombreux,  et  la  plupart  ont  été 
réimprimés  plusieurs  fois.  Nous  citerons  sa  Vie 
de  Célestin  V  (1536),  et  son  Libellus  de  emenda- 
tione  Ecclesix,  1631,  in-8°. 

AIMAR;  famille  de  Provence  d'où  sont  sortis 
les  seigneurs  de  Montsalier,  de  Chateaurenard , 
de  Pierrerue,  de  Beauvezet  et  de  Puimichel.  Ses 
armes  étaient  :  de  gueules  à  une  colombe  essorant 
d'argent,  tenant  dans  son  bec  un  rameau  d'oli- 
vier d'or,  au  chef  cousu  d'asur,  chargé  de  trois 
étoiles  d'or.  (Voy.  l'Etat  de  la  Provence,  par  Ro- 
bert, et  l'Histoire  de  la  noblesse  de  Provence,  par 
Artefeuil.) 

AIMART-RIVAULT,  jurisconsulte  dauphinois 
de  la  seconde  moitié  du  xv"  siècle.  —  Hisioria, 
juris  utriusque,  1533,  8°. 

AIMARGUES  OU  AYMARGUES,  baronnie  du 
Languedoc  qui,  avant  1789,  appartenait  au  duc 
d'Qzês. 

AIMERIC  DE  PÉGUILAIN,  troubadour,  mort 
vers  1255.  Quelques-unes  de  ses  poésies  ont  été 
publiées  dans  le  recueil  de  Raynouard. 

AIMERIC  de  SARLAT,  troubadour,  né  en  Pé- 
rigord,  vivait  au  commencement  du  xui'  siècle. 
Raynouard  a  publié  quelques-unes  de  ses  poé- 
sies. 

AIMERIES  (Seigneurs  d') ,  de  la  famille  de 
Raolin  (Bourgogne). 

AIMINI,  famille  de  Provence  d'où  sont  sortis 
les  seigneurs  de  Saint-Julien-d'Asse ,  de  Saint- 
Jeurs  et  du  Mas -Blanc.  Elle  porte  :  échiqueté 
d'or  et  de  sable,  les  carreaux  de  sable,  marqués 
d'autant  de  besans  d'argent.  (Voy.  Artefeuil,  His- 
toire de  la  noblesse  de  Provence.) 

AIMOIN ,  chroniqueur ,  moine  de  Fleury-sur-  . 
Loire,  né  vers  le  milieu  dux"  siècle,  mort  en  1008. 
Son  Historia  Francorum  qui  va  jusqu'à  la  16* 
année  deClovis  II  et  quia  été  continuée  par  d'au- 
tres, a  été  publiée  par  J.  Badins  Ascensius,  1514, 
in-f°,  puis,  1567,  in-8°,  1603,  in-f",  et  insérée  dans 
les  recueils  de  Duchesne,  de  Freher  et  de  dom 
Bouquet. 

On  a  d'un  autre  Aimoin,  moine  de  Saint-Ger- 
main des  Prés,  au  ix'  siècle  des  fragments  d'une 


—  35  — 


AIRE 


relation  du  siège  de  Paris  par  les  Normands,  in- 
sérés dans  le  recueil  de  Duchesne. 

AIMON  OU  AIMÉ  DE  VARENNE,  poëte  de  la 
seconde  moitié  du  xni°  siècle.  On  le  croit  Grec 
d'origine.  — Florimont  et  Philippe  de  Macédoine, 
roman  en  vers,  conservé  en  manuscrit  dans  di- 
-verses  bibliothèques  de  l'Europe. 

AIMON  (Jacques) ,  pseudonyme  de  Voltaire. 
—  Voy.  Aymon. 

AIN,  département  formé  de  la  Bresse,  du  Bu- 
gey,  du  Valromey  et  de  la  principauté  de  Bom- 
bes. —  Jl  est  borné  au  N.  par  les  dép.  du  Jura  et 
de  Saône-et-Loire,  à  l'E.  par  la  Suisse;  au  S.  par 
le  dép.  de  l'Isère;  à  l'O.  par  ceux  du  Rhône  et  de 
Saône-et-Loire. 

Ce  département  a  donné  naissance  au  jésuite 
Lucet,  au  conventionnel  Carra,  aux  généraux  d'Al- 
lemagne et  Bouvier  des  Ëclaz,  à  Brillât-Savarin, 
à  Récamier,  etc. 

Bibliographie  —  Diverses  statistiques  publiées 
par  Bossy,  1808,  in-4°;  par  Peuchet  et  Chanlaire, 
1808,  in-4°  ;  par  Puvis,  1829,  in-8°;  Recherches 
historiques  par  N.  de  La  Teyssonnière ,  1829,  in-8°; 
et  les  Annuaires  du  département. 

AINAC,  seigneurie  de  Provence,  possédée  par 
une  branche  de  la  famille  de  Thomassin. 

AINAY-LE-VIEL,  seigneurie  du  Bourbonnais, 
possédée  par  la  famille  de  Chavenon  (Berry). 

AINDKE,  Antrum,  monastère  de  l'ordre  deSt- 
Benoît,  diocèse  de  Nantes,  fondé  à  la  fin  du  yii" 
siècle  et  détruit  par  les  Normands  en  843. 

AINEGRAY,  Anagrates,  monastère  du  diocèse 
de  Besançon,  fondé  au  vi=  siècle. 

AINESSE  (droit  d').  Pour  comprendre  l'origine 
et  l'étendue  du  droit  d'aînesse,  îl  faut  se  reporter 
aux  principes  féodaux.  Le  fief  ne  fut  jamais  régi 
comme  une  propriété  ordinaire.  Même  après  qu'il 
eut  obtenu  le  bénéfice  d'hérédité,  il  garda  quelque 
chose  de  son  caractère  primitif  de  concession,  et 
la  loi  pourvut  aux  dommages  que  ce  bénéfice 
aurait  pu  causer  au  suzerain  en  lui  assurant  cer- 
taines redevances  au  moment  de  la  mutation 
(voy.  Amortissement,  Relief).  Mais  le  seigneur 
aurait  encore  été  gravement  lésé,  si  le  fief  avait 
pu  être  partagé  entre  tous  les  enfants;  car  le 
morcellement  indéfini  aurait  entièrement  anni- 
hilé ses  droits,  au  point  de  vue  du  service  mili- 
taires De  là  le  principe  de  l'indivisibilité  des  fiefs, 
principe  qui  eut  pour  conséquence  immédiate  et 
nécessaire  l'introduction  d'un  droit  nouveau,  du 
droit  d'aînesse.  En  effet,  le  fief  devant  revenir  à 
un  seul  des  enfants,  l'aîné  était  évidemment  le 
plus  en  état  de  rendre  le  service  militaire. 

Le  droit  d'atnesse  est  donc  essentiellement 
féodal;  il  n'a  rien  le  commun  avec  le  privilège 
de  masculinité  qu'on  rencontre  sous  les  deux 
premières  races.  (Voy.  ce  mot.) 

Le  droit  d'aînesse  disparut  de  nos  lois  à  la  Ré- 
volution, mais  pas  d'un  seul  coup;  car,  le  25  fé- 
Trier  1790,  l'Assemblée  nationale,  en  l'abolissant 
à  l'égard  des  fiefs  et  biens  nobles,  excepta  de  la 
mesure  les  aînés  actuellement  mariés  ou  veufs 
sans  enfants.  En  1826  la  Restauration  voulut  le 
rétablir  en  partie,  et  le  10  février  le  garde  des 
sceaux  présenta  à  la  chambre  des  pairs  un  projet 
de  loi  relatif  aux  successions  et  substitutions  dont 
les  deux  premiers  articles  étaient  ainsi  conçus  : 

Art.  1".  Dans  toute  succession  déférée  à  la 
ligne  directe  descendante  et  payant  300  francs 
d'impôts  fonciers,  si  le  défunt  n'a  pas  disposé  de 
la  quotité  disponible,  cette  quotité  sera  attribuée, 
à  titre  de  préciput  légal;  au  premier-né  des  en- 
fants mâles  du  propriétaire  décédé.—  Si  le  défunt 
a  disposé  d'une  partie  de  la  quotité  disponible,  le 
préciput  légal  se  composera  de  la  partie  de  cette 
quotité  d»nt  il  n'aura  pas  disposé.  Le  préciput 


légal  sera  prélevé  sur  les  immeubles  de  la  suc- 
cession, et,  en  cas  d'insuffisance,  sur  les  biens 
meubles. 

Art  2.  Les  dispositions  des  deux  premiers  para- 
graphes de  l'article  qui  précède  cesseront  d'avoir 
leur  effet  lorsque  le  défunt  en  aura  formellement 
exprimé  la  volonté  par  acte  entre-vifs  où  par  tes- 
tament. 

Ce  projet  de  loi  excita  dans  la  nation  un  mé- 
contentement profond ,  et  donna  lieu  à  Paris  à 
des  manifestations  tumultueuses.  Après  une  longue 
et  vive  discussion,  l'article  premier,  qui  contenait 
le  principe  du  projet  de  loi,  fut  rejeté  le  8  avril 
par  120  voix  contre  94.  Le  soir  même  on  illumina 
a  Paris,  et  le  lendemain  des  groupes  nombreux, 
stationnant  devant  le  Luxembourg,  saluèrent  de 
leurs  bruyantes  acclamations  les  pairs  qui  avaient 
voté  contre  le  projet  de  loi. 

AINGOTJLINCOURT ,  seigneurîp.  de  Cham- 
pagne, possédée  par  la  famille  de  Raiecourt. 

AIRAGUES,  seigneurie  de  Provence,  possédée 
par  la  famille  de  Bionneau. 

AIRE-SUR-L'ADOUR  (Landes),  Atura,  ficus 
Juin.  Ce  chef-lieu  de  la  cité  des  Aturenses ,  et 
dans  les  temps  modernes  du  Tursan,  était  une 
place  forte  sous  les  Romains,  et  sous  les  Visigoths 
elle  fut  la  résidence  d'Alaric  11,  après  la  mort 
duquel  elle  passa  aux  Francs  (507).  On  y  battit 
monnaie  sous  les  Mérovingiens ,  et  au  moyen 
âge  elle  fit  partie  du  duché  de  Gascogne,  et  à 
partir  du  xvn"  siècle  du  gouvernement  de  Guyenne. 

L'évêché  d'Aire  qui  releva  d'Eause  jusqu'au 
IX'  siècle,  devint  ensuite  suffragant  d'Auch.  Ses 
prélats  ne  sont  connus  que  depuis  le  commence- 
ment du  vi°  siècle.  Supprimé  en  1790,  il  fut  alors 
réuni  au  diocèse  de  Rayonne.  11  a  été  rétabli 
en  1823. 

ÉvÈQUES  d'Aire  :  Marcel,  506-533.  —  Rustique, 
585.  —  Philibaud,  620.  —  Asinarius,  788.  —  Gom- 
baud,  977.  —  Arsias  Racha,  980.  —  Raimond  I", 
dit  le  Vieux,  1056-1059.  —  Pierre  1",  1063-1092. 

—  Guillaume  I",  vers  1095-1115.  —  Vital  P'  de 
Sainte-Hermette,  1115-1120.— Bonhomme,  1120- 
1137.  —  Eudes  d'Orbessan,  vers  1160-1180.  — 
Guillaume  II  Bernard,  1188.  —  Martin  1",  1194. 
—Vital  II,  1211.  — Jean  I"',  vers  1215.  — Gautier, 
vers  1220.  —  Arnaud,  1221-vers  1230.  —  Auger,  • 
vers  1235.  —  Raimond  II  de  Saint-Martin,  1237- 
1266.  —  Pierre  II,  1267-1284.  —  Géraud,  1284- 
1285.— Pierre  III,  1285-1295. —  Martin  II  Defosse, 
1300-vers  1306.  -  Hernard  I",  1314-1322.  — 
Guillaume  III,  1322-1324.— Anesance  de  Joyeuse, 
1324-vers  1327.— Garcias  I"  Lefebvre,  1329-1331. 

—  Dauphin,  vers  1334-1354.  —  Bernard  II,  1354. 
-Pierre  IV  de  Gaxiafecto,  1359.— Jean  II,  1365- 
1378.— Robert  Waldebry,  1387-1390.—  Guichard, 

1390-  1391.  —  Garcias  II  Arnaud  de  Navailles, 

1391-  vers  1398.  —  Bernard  III  Brun,  1399-vers 
1415.  —  Arnaud-Guillaume  I"  de  Lescun,  1417- 
vers  1430.  —  Roger  de  Foix  de  Castelbon ,  vers 
1436-1440.— Louis  d'Albret,  1452-1460. —Tristan 
d'Aure,  1461-1478.— Pierre  V  de  Foix,  vers  1487. 
—Antoine  I",  vers  1495.  —  Bernard  IV  d'Abadie, 
1497-1500.  —  Bernard  Vd'Amboise,  1500-1508. 

—  Antoine  II  de  Apiniaco,  1514-1516. —  Arnaud- 
Guillaume  II  d'Aydie,  1516-1522.— Charles  I"  de 
Gramont,  1524-1530.  —  Pierre  VI  de  Blayxe, 
1530-1535. —  Gabriel  de  Saluées,  1535-vers  1548. 

—  Jacques  de  Saint-Julien,  1550-1557.  —  Chris- 
tophe de  Foix  de  Caudale,  1560-1570.  —  François 
de  Foix  de  Caudale,  1570-5  février  1594-°  — 
Philippe  de  Cospéan,  18  févr.  1607-17  mars  1622. 

—  Sébastien  Bouthillier,  1623-17  janv.  1625.  — 
Gilles  Boutant,  1626-février  1649.  —  Charles  II 
François  d'Anglure,  25  mars  1650-1657. — Ber- 
nard VI  de  Sariac,  24iuiu  1657-12  octob.  1672. 


AISN 


—  36  — 


AIX 


— Jean-Louis  de  l'EstarigMe  Fromentières,  14  janv. 
1673-déc.  1684.  —  Armand  Bazin  de  Bezons,  août 
1685-29  mars  1698.— Louis-Gaston  Fleuriau  d'Ar- 
menonviUe,  29  mars  1698-août  1706.— François 
Gaspard  de  Lamer  de  Matha,  15  août  1706-30  juin 
1710.  —  Joseph-Gaspard  de  Montmorin  de  Saint- 
lïérem,.  12  juillet  1710-7  nov.  1723.  —  Gilbert  de 
Montmorin  de  Saint-Hérem,  7  nov.  1723-1734.  — 
François  de  Sarret  de  Gaujac,  oct.  1735-nov.  1757. 

—  Plaicard  de  Raigecourt,  févr.  1758-1784.  — 
Sébastien-Charles-Philibert-Roger  de  Cahuzac  de 
Caux,  1784-1790.  —  Jean-François-Marie  Lepape 
de  Trévern,  13  juill.  1823-1827.  —  Dominique- 
Marie  fcavy,  29  juillet  1827-1839.  —  François- 
Adélaïde- Adolphe  Lanneluc,  15  sept.  1839-1856. 

—  Prosper-Arnould-Michel  Hirahoure,  22  sept. 
1856-1859.  —  Louis-Marie-Olivier  Epivent,  30  juil- 
let 18.W. 

AlKE-SUP-tiA.-LYS  (Pas-de-Calais),  Aeria  ou 
Aria  Atre'jaiwn.  Saccagée  par  les  Normands  a 
la  fin  du  IX''  siècle,  Aire,  vers  la  fin  du  xi°,  reçut 
de  Robert  11  le  Hiérosolymitain  (1093  à  1HÏ), 
pour  le  maintien  ■  e  la  paix  entre  les  habitants, 
une  loi  d'amitié  confirmée  par  tous  ses  succes- 
seurs. Réunie  au  domaine  royal,  celte- ville,  depuis 
que  l'Artois  eut  été  donné  à  Robert  frère  de 
Louis  IX  (1236),  suivit  la  fortune  de  cet  apanage. 
Lors  du  traité  de  Senlis  (1493) ,  elle  fut  une  des 
villes  séquestrées  sous  la  garde  d'un  maréchal  de 
France  (voy.  Senlis).  En  1498  Louis  XII  la  rendit 
à  Philippe  le  Beau.  Le  maréchal  de  la  Meilleraye 
la  prit  sur  les  Espagnols  en  1641  ;  mais  la  paix 
des  Pyrénées  (1659),  tout  en  laissant  l'Artois  à  la 
France ,  la  conserva  à  l'Espagne.  Le  maréchal 
d'Humières  la  lui  enleva  en  1676;  et  la  paix  de 
Nimègue  (1678)  la  donna  à  la  France.  Durant  la 
guerre  de  la  succession  d'Espagne,  le  marquis  de 
Guébriant  fut  obligé  de  la  rendre  aux  ennemis 
après  52  jours  de  tranchée  ouverte;  mais  elle  re- 
vint à  la  France  par  la  paix  d'Utrecht  (1713).  Aire 
était  un  des  19  bailliages  de  l'Artois  et  la  rési- 
dence d'une  chambre  des  comptes;  elle  envoyait 
des  députés  aux  États  de  la  province. 

AIKEBAUDOUSE ,  famille  du  Languedoc  d'où 
sont  sortis  les  seigneurs  d'Anduse. 

ATREL,  seigneurie  de  Normandie,  possédée  au 
XV"  siècle  par  la  famille  de  Montreuil. 

AIREYAS,  AiRiACUM,  Airy  (Yonne). 

AIROLO,  village  du  canton  du  ïessin,  situé  à 
l'entrée  d'un  défilé  que  pendant  douze  heures, 
le  23  septembre  1799,  1r  général  Gudin  défendit 
contre  Souvarof. 

AIROUX,  seigneurie  du  Languedoc ,  possédée 
succeisivement  par  les  familles  de  Bellissent  et 
de  Buisson. 

AIRVAUT  ou  AIRVAXJX,  Aurea  vallis  (Deux- 
Sèvres) ,  diocèse  de  la  Rochelle,  abbaye  de  cha- 
noines réguliers  de  Saint-Augustin,  fondée  à  la  fin 
du  x"  siècle  par  Hildegarde  d'Audenac,  vicom- 
tesse de  Thouars.  =  —  Seigneurie  du  Poitou  pos- 
sédée au  XIV"  siècle  par  la  famille  de  Liniers. 

AIRY,  Âiriacum,  au  diocèse  d'Auxerre  (Yonne). 
H  s'y  tint  vers  1020  un  concile,  en  présence 
du  roi  Robert  et  de  la  reine  Constance ,  au  sujet 
de  la  paix  conclue  avec  le  duc  de  Bourgogne.  — 
Voy.  Agry. 

ÀISEC,  seigneurie  du  Poitou,  possédée  parla 
famille  Prévost  de  Salles. 

AISEY-LE-DUC ,  bourg  de  Éourgôgne  (Côte- 
d'Or)  avec  litre  de  baronnie. 

AISNAY,  Atlianacum,  Athanatutn ,  abbaye  de 
l'ordre  de  Saint-Benoît,  de  la  congrégation  de 
Cluny,  fondée  à  Lyon  avant, 534,  sécularisée  par 
Innocent  XI ,  en  décembre  168.5.  ' 

AISNE,  département  formé  d'une  partie  de  la 
Picardie  et  de  la  Champagne  et  qui  comprend  la 


ThTérache,  le  Vermandois  ,  le  Laonnais,  le  Tarde- 
nois ,  le  Soissonnais  et  une  partie  du  Valois  et  de 
la  Brie  champenoise.  11  est  borné  au  N.  par  la 
Belgique  et  le  dép.  du  Nord;  au  S.  par  le  dép. 
de  Seine-et-]Marne;  à  l'E.  par  les  dép.  delà  Marne 
et  des  Ardennes  ;  à  l'O.  par  les  dép.  de  l'Oise  et 
de  la  Somme. 

11  adonné  naissance  à  S.  Remi,  au  roi Lotliaire, 
au  prince  Louis  de  Condé.  tué  à  Jarnac,  au  cardi- 
nal Charles  (X)  de  Bourbon,  à  J.  Bodin,  à  Ra- 
cine, à  la  Fontaine,  à  Condorcet,  Ronsin.  Qui- 
nette,  Babeuf,  au  maréchal  Serrurier,  à  Luce  de 
Lancival,  etc. 

Bibliographie.  —  Stalisliques ,  par  E.  Dauchy, 
1800,  in-8;  par  Peuchet  et  Chanlaire,  1811,  in-4; 
Dictionnaire  géographique  de  V  Aisne,  par  Girault 
de  Saint- Fargeau,  1830,  in-8;  Manuel  historique 
de  l'Aisne,  par  Devismes,  1826,  in-8,  elles  An- 
nuaires du  département. 

AISSÉ  (Mlle),  Circassienne,  célèbre  par  ses 
aventures,  née  vers  1693,  morte  à  Paris  en  1733'. 
Elle  fut  vendue  à  l'âge  de  quatre  ans ,  à  M.  de  Fer- 
riol,  ambassadeur  de  France  à  Coiistantinpple, 
qui  l'amena  en  France,  la  fi  i élever  et  abusa 
d'elle  dès  sa  première  jeunesse.  11  mourut  en  lui 
laissant  une  pension.  Elle  devint  par  la  suite  l'i- 
dole de  la  société  spirituelle  de  Mmes  de  Para- 
bére,  du  DefTant  et  de  Bolinghrolse  ;  repoussa  les 
tentatives  du  Régent ,  mais  eut  pour  amant  le  che- 
valier d'Aydie,  qu'elle  refusa  d'épouser  parce  qu'il 
était  chevalier  de  Malte.  Elle  a  raconté  sa  vie 
dans  de  charmantes  Lettres  (1787,  in-8,  souvent 
réimprimées)  adressées  à  Mme  Galandrini  de  Ge- 
nève. 

AISSENNES,  baronnie  du  Rouergue,  possédée 
par  la  famille  Le  Normant. 
AIVREUM,  Ivry. 

AIX  en  Provence,  Aquœ  Sextiœ.  Cette  ville, 
fondée  vers  l'an  123  avant  J.  C,  par  le  consul 
C.  Sextius  Calvinus ,  près  d'une  source  d'eaux 
thermales,  sur  le  territoire  àesSalvi  on  Salluvii, 
et  devant  laquelle  Marins  défit  les  Teutons  et  les 
Ambrons,  devint  sous  César  ville  municipale,  avec 
les  privilèges  de  ville  latine.  On  y  éleva  un  temple 
dédié  à  Auguste  et  un  amphithéâtre.  Une  citadelle, 
se  changea  en  palais  du  prétoire  où  résida  le 
gouverneur  de  la  Narbonnaise  Seconde,  lorsque,  ^ 
vers  la  fin  de  l'empire  ,  elle  fut  devenue  le  chef-', 
lieu  de  la  cité  des  Aquenses  et  la  métropole  d-e  la^ 
province.  Rome  réussit  à  conserver  jusqu'au 
dernier  moment  la  possession  à.'Aquœ  Sextiœ; 
car  la  ville  ne  fut  occupée  par  les  "Wisigoths 
qu'en  477.  Lors  de  la  chute  de  l'empire,  elle 
était  le  chef-lieu  de  la  dté  des  Aquenses,  qui  se 
subdivisait  en  trois  yagi,  aquensis,  exuensis  et 
furidrensis,  dont  le  premier  élait  proprement  le 
territoire  d'Aix.  Au  vi"  siècle  la  ville,  ravagée 
alternativement  par  les  Francs  et  les  Lombards, 
paraît  avoir  été  dans  le  partage  de  Sigebert 
depuis  567;  mais  dès  680  probablement  elle  était 
indépendante.  Au  via' siècle,  elle  fut  dévastée  par 
les  Sarrasins,  et  devint  dans  le  ix'  la  résidence  des 
comtes  de  Provence.  Ceux  de  la  maison  d'Aragon 
et  ceux  de  la  maison  d'Anjou  y  séjournèrent  éga- 
lement. Sous  les  deux  premières  races ,  la  ville 
avait  battu  monnaie.  A  l'époque  des  comtes,  elle 
était  divisée  en  trois  parties,  la  ville  comitale, 
celle  des  Tours  et  le  bourg  Saint- Sauveur.  La 
seconde  division  fut  plus  tard  délaissée,  et  l'en- 
ceinte actuelle,  sauf  quelques  nouveaux  quartiers, 
ne  comprend  plus  guère  que  la  ville  des  comtes 
et  le  bourg.  Au  xi'  siècle  les  archevêques  d'Aix 
et  leurs  suffragants  prirent  une  part  active  à 
l'établissement  de  la  paix  et  de  la  trêve  de  Dieu. 
Cependant  l'esprit  se  réveillait  dans  ces  provinces,,  ^ 
et  la  résidence  des  comtes  fit  d'Aix  au  iii"  sièclej  [ 


/  T  h 

AIX 


AIX 


le  centre  de  la  littérature  provençale  dont  l'in- 
fluence s'étendit  sur  le  littoral  méditerranéen,  en 
Espagne  aussi  bien  qu'en  Italie.  Sous  Bérenger  IV 
(1209  à  1245),  qui  réunit  les  comtés  d'Arles  et 
de  Forcalquier,  ce  mouvement  fut  encore  plus 
marqué,  et  la  ville  devint  en  même  temps  un 
centre  politique.  L'occupation  du  comté  par 
Charles  d'Anjou  (1211)  amena  des  modifications 
dans  son  administration.  En  1212  fut  établie  à 
Aix  une  chambre  des  comptes  à  laquelle  on  ad- 
joignit une  chambre  des  aides,  et  dont  le  ressort 
comprit  toute  la  Provence.  Au  xv  siècle  une  uni- 
versité y  fut  installée  par  le  pape  Alexandre  V 
(1409)  et  le  comte  Louis  III  (1413).  L'établissement 
d'une  chambre  des  comptes  (1272)  à  laquelle  on 
adjoignit  une  chambre  des  aides,  et  celui  d'une 
université  (1409,  1413),  furent  dus  à  la  seconde 
maison  d'Anjou,  après  l'extinction  de  laquelle  la 
Provence  fut  réunie  à  la  couronne  (1486).  En 
juillet  1501  Louis  XII  instituai  Aix  un  parlement 
qui,  jusqu'en  1789,  rendit  la  justice  «de  par  le 
roi,  comte  de  Provence.»  Sous  Louis  XIII,  en 
1639,  les  derniers  états  de  la  Provence  furent 
tenus  à  Aix,  et  depuis  lors  remplacés  par  l'assem- 
blée des  procureurs  ou  des  communautés  réunie 
tous  les  ans  à  Lambesc. 

Il  se  tint  à  Aix  deux  conciles  :  l'un  en  1112, 
l'autre  en  1585.  Il  y  eut  aussi  en  1612  une  as- 
semblée provinciale  où  l'on  condamna  le  livre  de 
Richer,  De  ecclesiastica  et  politica  potestate. 

Aix  est  la  patrie  de  Brueys,  de  Duperrier,  du 
P.  Gaillard,  de  Lieutaud,  du  P.  Thomassin ,  de 
Tournefort,  de  J.  B.  Vanloo ,  de  Vauvenargues , 
d'Entrecasteaux,  d'Adanson  et  de  M.  Mignet. 

Bibliographie.  —  Pitton,  Description  d'Aix, 
1666,  in-fol.;  Haitze,  Les  Curiosités  d'Aix,  1679, 
in-8°;  Fauris  de  Saint-Vincens ,  Mémoires  sur  les 
Antiquités  d'Aix,  1833,  in-8°;  Porte,  Aix  ancien 
et  moderne,  1833,  in-8°,  et  les  histoires  de  Pro- 
vence. —  Voy.  Provence. 

Archevêques  d'Aix.  —  La  province  ecclésias- 
tique d'Aix  comprit  jusqu'au  xiii'  siècle  les  villes 
épiscopales  d'Apt,  Riez,  Fréjus,  Gap,  Sisteron  et 
Antibes.  En  1244  le  siège  de  cette  dernière  ville 
fut  transféré  à  Grasse,  sufïragante  d'Embrun.  Aix 
conserva  son  rang  de  métropole  dans  la  consti- 
tution de  1791 ,  ainsi  que  dans  le  concordat 
de  1802,  et  reçut  pour  sufîragants  les  évêchés  de 
Nice,  d'Avignon,  d'Ajaccio  et  de  Digne.  Elle  perdit 
Nice  en  1814.  En  1822  on  lui  retira  Avignon,  qui 
redevint  métropole,  et  on  lui  adjoignit  Marseille, 
Fréjus  et  Gap,  et  en  1837  l'évêché  d'Alger,  qui, 
en  janvier  1867,  en  fut  séparé  pour  devenir  le 
siège  d'un  archevêché. 

S.  Maximin,  i"  siècle.  —  S.  Sidoine.  —  Lazare, 
vers  400-41!  environ.  —  S.  Bazile,  vers  450.  — 
Maxime,  524-541.  —  Avole,  549-555.  —  Francon, 
vers  560.  —  Pientius,  585.  —  Protais,  vers  600.— 
N.,  794.  —  Benoît,  828.  —  Robert  I"',  879-886. 

—  Matefroi,  886.—  Odolric,  928-947.—  Israël,  948. 

—  Sylvestre,  979.  —  Amaury  l"',  991.  — ■  Enguer- 
rand,  1014. —  Pons  1",  1019.  — Amaury  II,  1032. 

—  Pierre  I",  1038-1048.  —  Pons  II  de  Château- 
renard,  1050.—  Rostaing  I"  d'Hières,  1060-1085. 

—  Pierre  II  Geoffroi,  108.5-1099.  —  Pierre  III, 
1099-vers  1112.— Foulques,  1118-1132.— Pons  III 
•de  Lubières,  1132-1158.  —  Pierre  IV,  1160-1165. 

—  Guillaume,  1166.  —  Hugues  I"  de  Montlaur, 
1166-vers  1175.  —  Bertrand  de  Rougiers,  1178. 

—  Henri,  1 180.  —  Gui  de  Fos,  1188-1211.  —  Ber- 
mond  Cornu,  1212-1223.  —  Raimond  Audibert, 
1225-1246.  —  Jean  I",  1248-1250.  —  Philippe  I", 
1251-1266.  —  Hugues  II,  1256.  -  Guillaume  I", 
Vice-Domiuus,  1257-1272.  —  Grimier  Carnazani, 
1272-1282.  — Rostaing  II  de  Noves,  1282-févr.  1310. 

—  Guillaume  II  de  Mandagot,  1311-1312.  — 


Robert  II  de  Mauvoisin,  1313-1317.  —  Pierre  V 
des  Prés  de  Montpezat,  1318-1320.  —  Pierre  V, 
d'Auriol,  1321-1322.  —  Jacques  de  Cabriers,  10 
juillet  1322-1"  mai  1329.  —  Arnaud  de  Varcey, 
1331.  —  Armand  de  Barces,  vers  133.5-1348.  — 
Arnaud-Bernard  de  la  Peirarède,  vers  1350-1358. 

—  Jean  II  Piscis,  1360-10  octobre  1368.  —  Géraud 
de  Posilhac,  vers  1370-1378.  — Jean  III  d'Agoult, 
1"  juin  1379-22  sept.  1394.  — Pierre  VII  d'Agoult, 
1395?  —  Thomas  de  Pupio,  vers  1398-1420.  — 
S.  Guillaume  111  Fillatre,  1421-1422.  —  Aimon 
Nicolaï ,  1422-1436.  —  Robert  HI,  Roger  Damien, 
1437-1458. —  Olivier  de  Pennart,  1458-28  janvier 
1484.  —  Philippe  11  Hébert,  27  févr.  1484-1499. 

—  Christophe  de  Brillac,  1500-1502.  —  François 
de  Brillac,  1502-1504.  —  Pierre  VllI  Filleul, 
1505-22  janv.  1540.  — Antoine  Imberl,  22  janvier 
154C-2  déc.  1550.  —  Jean  IV  de  Saint-Romain, 
1551-1506. —  André  d'Estienne,  1567.—  Laurent 
Strozzi,  14  avril  1568-déc.  1571.  — Julien  de  Mé- 
dicis,  1571-1576.  —  Alexandre  Canigiani,  1576- 
21  mars  1591.  —  Gilbert  Genebrard ,  1592-26 
janvier  1596.  —  Paul  Hurault  de  l'Hôp'tal,  1598- 
septembre  1623.  — Gui  Hurault  de  l'Hôpital,  1623- 
3  déc.  1625.  —  Alphonse-Louis  du  Plessis  de  Ri- 
chelieu, 1626-1629.  —  Louis  de  Bretel,  1630-15 
mars  1645.  —  Michel  Mazarin,  1645-31  août  1648. 

—  Jérôme  de  Grimaldi,  20  sept.  1648-4  nov.  1685. 

—  Charles  le  Goux  de  la  Berchère ,  nov.  1 685- 
janv.  1687.  —  Daniel  de  Cosnac,  janv.  1687-18 
janv.  1708.  —  Charles-Gaspard-Guillaume  de  Vin- 
timille,  I"fév.  1708-12  mai  1729.— Jean-Baptiste- 
Antoine  de  Brancas,  juin  1729-1770.  —  Jean-de- 
Dieu-Raimond  de  Boisgelin  de  Cucé,  1770-1790. 

—  Charles-Benoit  Roux,  évêque  constitutionnel, 

3  avril  1791.  —  Jérôme-Marie  Champion  de  Cicé, 
1802-22  août  1810.  —  Gaspard-Jean-André  Joseph 
Jauffret,  5  janvier  1811-1816.  —  Pierre-François- 
Gabriel-Raimond-lgnace-Ferdinand  de  Beausset- 
Roquefort,  1817-1829.  —  Charles-Alexandre  de 
Richery,  1829-1830.  —  Jacques  Raillon,  14  déc. 
1830-13  févr.  1835.  — Joseph  Bernet,  6  oct.  1835- 
1846.  —  Pierre-Marie-Joseph  Darcimoles,  5  déc. 
1846-1857.  —  Georges-Louis  Chalandon,  4  février 
1857. 

Premiers  présidents  du  parlement  d'Aix.  — 
Le  parlement  d'Aix  se  composait  d'un  premier 
président ,  de  neuf  présidents  à  mortier,  de  cin- 
quante-six conseillers  laïcs,  d'un  conseiller-clerc, 
de  trois  avocats  généraux  èt  d'un  procureur-géné- 
ral. Voici  la  liste  des  premiers  présidents  : 

4  juillet  1501,  Michel  Riccio.  —  26  juin  1502, 
Ant.  Mulet. — 15  juillet  1507,  Accurce  de  Maynier 
•d'Oppède.  —  30  janv.  1509,  Gervais  de  Beaumont. 

—  9  nov.  1530,  Thomas  de  Cuisiniers.  —  3  août 
1531,  Barthélémy  de  Chasseneux. —  18  juin  1541, 
Guillaume  Garçonnet.  —  20  déc.  1543,  Jean  de 
Maynier  d'Oppède. —  5  juillet  1658,  Jean-Augustin 
de  Foresta.  —  4  nov.  1590,  Artus  de  Prunier  de 
Saint-André.  —  15  juillet  1596,  G.  du  Vair.  — 

4  oct.  1616,  Marc-Antoine  d'Escalis.  —  30  mars 
1621,  Vincent-Anne  de  Maynier  d'Oppède.  — 
9  mars  1631,  Hélie  Laisné.—  20  févr.  1636,  Joseph 
de  Bernet.  —  20  juin  1645,  J.  de  Mesgrigni.  — 
12  nov.  1655,  Henri  de  Maynier  de  Forbin  d'Op- 
pède. —  9  juin  1674,  Arnould  de  Marin.  —  28  nov. 
1690,  P.  Cardin  le  Bret,  seigneur  de  Flacourt.  — 
30  juin  1710,  P.  Cardin  le  Bret,  comte  de  Selles. 

—  24  mai  1715.  J.  B.  des  Galloys  de  la  Tour  de 
Glené.  —  14  mai  1748,  Ch.  J.  B.  des  Galloys  de 
la  Tour  de  Glené.— ]  771,  d'Albertas.  —  1775-1790, 
Ch.  J.  B.  des  Galloys  de  la  Tour  de  Glené. 

Intendants  de  la  généralité  xy'Xix.  —  La  gé- 
néralité d'Aix,  créée  en  1577,  était  divisée  en 
21  vigueries  :  Aix,  Tarascon ,  Moutiers,  For- 
calquier, Apt,  Sisleron,  Seyne,  Colmars,  Digne, 


38  ^ 


ATX 


Castellane,  Annot,  Aups  .  Barjols  ,  Saint-Paul, 
^  Grasse,  Saint-Maximin ,  BrignoUes,  Draguignan, 
lorgues ,  Hyères,  Toulon.  Il  y  faut  ajouter  le 
val  de  Barréme  et  les  terres  adjacentes  où  était 
compris  le  val  de  Barcelonnétte  depuis  1714,  le 
comté  de  Sault  et  le  port  de  Marseille. 

1661-1671.  H.  de  Forbin-Maynier,  haron  d'Op- 
pède.  —  1671-1680,  J.  Rouillé,  comte  de  Meslay. 

—  1680-1687,  Th.-Alex.  Morant.  —  1687-1704, 
P.  Cardin  Le  Bret ,  seigneur  de  Flacourt.  — 
1704-1734,  P.  Cardin  Le  Bret,  comte  de  Selles. 

—  1734t1744,  J.  B.  des  Galloys  de  la  Tour  de 
Glené.  —  1744-1771  ,  Ch.  J.  B.  des  Galloys  de  la 
Tour  de  Glené.  —  1771-1773,  de  Monthyon.  — 
1-773-1775,  Sénac  de  Meilhan.  —  1775-1790,  des 
Galloys  de  la  Tour  de  Glené. 

Aix  {batailles  d").  Les  Cimbres  et  les  Teutons, 
après  avoir  (113  av.  J.  G.)  quitté  le  nord  de  FEu- 
rope,  et  ravagé  le  Norique  et  l'illyrie ,  avaient 
pénétré  en  Helvétie.  Ils  se  recrutèrent  de  trois 
tribus  Helvètes  :  les  Tigurins  (peuple  de  Zurich), 
les  Tughènes  (peuple  de  Zug)  et  les  Ambrons  oii 
Ambra,  issus  des  Galls-Ombriens  expulsés  jadis 
de  ITtaiie  circumpadane,  et  ils  envahirent  la  Gaule 
(110). 

Pendant  sept  années  (110-103)  la  Gaule  presque 
tout  entière,  puis  une  partie  de  l'Espagne  furent 
livrées  aux  barbares  qui,  après  avoir  anéanti  suc- 
cessivement cinq  armées  romaines,  se  décidèrent 
à_  passer  en  Italie.  Les  E.imris,  réunis  aux  Tigu- 
rins, se  dirigèrent  vers  les  Alpes  tridentines ,  à  ! 
travers  l'Helvétie  et  le  Norique.  Les  Ambrons  et  j 
les  Teutons  se  disposèrent  à  franchir  les  Alpes 
maritimes. 

Rome ,  consternée  des  désastres  qu'elle  avait 
éprouvés  coup  sur  coup ,  avait  envoyé  en  Gaule 
l'homme  qui  devait  la  sauver,  Marius,  qu'elle 
nomma  consul  quoique  absent,  et  qu'elle  conti- 
nua trois  ans  dans  celte  charge.  Profitant  du  sé- 
jour que  les  barbares  étaient  allés  faire  en  Es- 
pagne, il  se  fortifia  dans  la  pro\ince  romaine^  fit 
construire  un  canal  (voy.  Foss.e  mariante)  qui 
assurait  ses  communications  avec  ITtalie,  et, 
lorsque,  les  Ambro-Teutons  commencèrent  leur 
mouvement  vers  les  Alpes,  il  se  retrancha  prés 
d'Arles.  Il  y  fut  assailli  pendant  trois  jours  par 
les  barbares,  qui  chaque  fois  furent  repoussés, 
et  résolurent  de  continuer  leur  route,  a  Durant 
six  jours  entiers,  dit  Plutarque,  ils  défilèrent  en 
vue  du  camp  romain  sans  que  leur  marche  fût 
interrompue;  et .  comme  ils  passaient  sous  le 
rempart,  on  les  entendit  crier  aux  soldats  en  se 
moquant,  et  leur  demander  s'ils  avaient  qnelque 
chose  à  envoyer  à  leurs  femmes  :  c»  car,  disaient- 
ils,  nous  serons  bientôt  auprès  d'elles,  Marius 
suivit  à  petites  journées  les  barbares  qu'il  at- 
teignit près  d'Aix,  et  prit  position  sur  une  colline 
isolée,  sans  eau,  qui  s'élevait  entre  la  ville  et  les 
campements  barbares.  Une  escarmouche  ne  tarda 
pas  à  s'engager  entre  les  Ambrons  et  les  esclaves 
et  les  valets  de  l'armée  romaine,  qui  descendirent 
pour  puiser  de  l'eau  1  la  petite  rivière  de  Cœnus 
(l'Arc),  et  un  combat  général  s'engagea.  Les  Li- 
gures auxiliaires  incorporés  parmi  les  troupes  de 
Marius ,  et  qui  sortaient  tf'une  colonie  galli- 
que,  chassée  de  l'Ombrie,  dans  les  Alpes  ligu- 
riennes, par  les  Etrusques,  furent  frappés  de 
surprise  en  entendant  le  cri  de  guerre  ambra , 
qui  avait  été  aussi  le  leur,  pouss-?  par  les  Am- 
brons, et  ce  fut  en  le  répétant  à  leur  tour  qu'ils 
chargèrent  l'ennemi.  Après  un  combat  acharné 
dans  le  lit  du  Cœnus,  la  victoire  fut  décidée  par 
les  légions  qui,  descendant  avec  impétuosité  de 
la  colline,  culbutèrent  les  Helvètes  au  delà  de  la 
rivière  et  poursuivirent  les  fuyards  jusque  dans 
leur  camp.  Mais  là  ils  trouvèrent  les  femmes 


ambrones  qui,  armées  de  haches  et  de  sabres  et 
debout  devant  leurs  chariots,  frappaient  sans 
distinction  et  les  fugitifs  et  les  rainqueurs.  Leur 
héroïsme  arrêta  le  consul,  qui  dut  regagner  sa 
colline  où  U.  passa  une  nuit  pleine  d'anxiété;  car, 
si  les  Ambrons  étaient  en  partie  détruits,  l'armée 
teutone  restait  intacte,  et  jusqu'au  lever  du  jour 
il  entendit  les  barbares  pleurer  leurs  frères  morts 
avec  des  plaintes  et  des  clameurs  qui  a  ressem- 
blaient, dit  Plutarque,  aux  hurlements  et  aux 
mugissements  d'animaux  féroces.  » 

Le  surlendemain  seulement  s'engagea  sur  le 
même  emplacement  une  nouvelle  bataille  que  l'ha- 
bileté de  Marius  sut  rendre  décisive.  Les  Ambro- 
Teutons  qui  purent  échapper  à  cette  sanglante 
mêlée  furent  pris  ou  exterminés  dans  leur  fuite 
par  les  populations  en  armes.  Suivant  Plutarque, 
les  barbares  perdirent  100  000  hommes  tués  ovt 
pris,  chiffre  qui  paraît  se  rapprocher  plus  de  la 
vérité  que  ceux  de  Tite-Live,  qui  compte  200000 
hommes  tués  et  90000  prisonniers.  Le  nom  actuel 
de  Fourrières  rappelle  encore  celui  de  campi 
putridi  que  l'on  donna  à  la  plaine  où  les  cadavres 
des  vaincus  furent  laissés  sans  sépulture,  et  qui 
devint  célèbre  par  sa  fertilité. 

Le  souvenir  de  cette  glorieuse  victoire  où  Ma- 
rius sauva  la  Gaule  et  l'Italie  fut  consacré  par 
une  fête  que  le  christianisme  dénatura  et  qui  se 
perpétua  jusqu'à  la  fin  du  dernier  siècle.  Marius 
avait  élevé  un  temple  dédié  à  la  Victoire  sur  le 
sommet  d'une  petite  montagne  peu  éloignée  du 
champ  de  bataille.  Ce  temple,  dont  les  vestiges 
s'aperçoivent  encore  près  d'une  ferme  qui  en  a 
retenu  le  nom  de  Deloubre  {delubrum,  temple), 
fut  changé  en  une  église  de  sainte  Victoire,  et  la 
Révolution  seule  déshabitua  les  populations  d'une 
procession  solennelle  qui  s'y  faisait  chaque  année. 

ATX  (l'ile  d'  [Charente-Inférieure]),  située 
à  7  kilomètres  au  N.  0.  de  l'emboucbure  de  la 
Charente,  entre  le  continent  et  l'Ue  d'Oléron.  Elle 
a  environ  1  kilomètre  de  long  sur  500  mètres  de 
large  et  une  excellente  rade.  En  1757  les  Anglais 
y  débarquèrent  et  y  restèrent  dix  jours.  En  1797 
ils  s'en  emparèrent,  et,  après  en  avoir  fait  sauter 
les  forts,  révacuèrent.  En  1806  eut  lieu  sur  sa 
côte  un  heureux  combat  entre  la  frégate  la  Mi- 
nerve, capitaine  Collet,  et  la  frégate  Patlas,  com- 
mandée par  lord  Cochrane.  En  1809,  le  12  avril, 
lord  Cochrane,  à  la  tète  de  50  brûlots  et  de  plu- 
sieurs machines  infernales ,  attaqua  une  flotte 
française  mouillée  en  rade  de  l'île  d'Aix  et  com- 
mandée par  le  contre-amiral  Martin.  Les  brûlots 
franchirent  l'estacade  qui  protégeait  la  ligne  fran- 
çaise, et  incendièrent  quatre  -caisseaux  et  une 
frégate. 

AIX,  baronnie  du  Dauphiné,  possédée  par  une 
branche  delà  maison  de  la  Tour.  =  —  Seigneurie 
d'Artois,  possédée  par  la  famiUe  de  Béthencourt. 
=  —  Seigneurie  du  Limousin,  possédée  par  la 
maison  Pérusse  d'Escars.  =  —  Seigneurie  de  Sa- 
voie, possédée  par  la  famille  de  Seyssel. 

AIX-DE-MESMI,  famille  de  Poitou  d'où  sont 
sortis  les  seigneurs  de  laVilledieu  et  de  la  Cuillo-' 
tière. 

AIX-D'ANGELLON  (Les)  ou  AIS-DAM-GILON, 

châtellenie  du  Berry  (Cher),  qui  passa  successi- 
vement dans  les  maisons  de  Sully,  d'Albret  et  de 
Saint-.\ignan. 

ATX-IiA-CHAPEIiE  (Prusse),  Aquœ  Grani, 
Aquis,  Âqtiisgranum  capellœ  regix.  Cette  ville, 
séjour  favori  de  Charlemagne,  qui  y  mourut  et  y 
fut  enterré,  et  où  Louis  le  Débonnaire  fut  cou- 
ronné, fut  séparée  de  la  France  lors  du  traité  d& 
Verdun  (843).  On  y  tint  deux  conciles  (816,  817); 
on  y  battait  monnaie,  et  le  trésor  des  Carlovin- 
giens  y  était  gardé.  —  Un  fait  peu  connu,  c'est 


AIX 


—  39  — 


ALAG 


que  des  lettres  de  Charles  V,  en  date  de  mars 
1368  (1369),  accordèrent  aux  négociants  d'Aix-la- 
Chapelle  la  franchise  en  France  en  mémoire  de 
Charlemagne. 

Dans  les  temps  modernes,  on  y  négocia  deux 
traités  de  paix  célèbres  (1668,  1748);  la  France 
y  eut  momentanément  droit  de  garnison  (1679, 
traité  du  5  février).  En  1798,  Aix-la-Chapelle  de- 
vint le  chef-lieu  du  département  de  la  Roer, 
et  nous  resta  jusqu'en  1814. 

Les  traités  de  Paris  (1814  et  1815)  la  transmi- 
rent alors  à  la  Prusse  qui  en  fit  la  capitale  du 
grand-duché  du  Bas-Rhin.  En  1818,  dans  la 
salle  même  où,  suivant  la  tradition,  Louis  le  Dé- 
bonnaire avait  été  couronné,  les  plénipotentiaires 
de  l'Europe  tinrent  un  congrès  célèbre. 

Les  évêques  d'Aix-la-Chapelle  pendant  la  domi- 
nation française  sont  :  Marc-Antoine  Berdolet, 
1803-1809.  — Jean-Dominique-Francois  Camus, 
22  oct.  1810-1820. 

Traité  de  paix  1668,  2  mai.  —  11  termina  la 
guerre  de  dévolution.  La  France  restitue  à  l'Espa- 
gne la  Franche-Comté  et  obtient  d'elle  douze 
places  fortes  :  en  Flandre,  Fumes  et  Bergues, 
Armentières  et  Courtrai  sur  la  Lys,  Lille  sur  la 
Deule,  le  fort  de  Scarpe  et  Douai  sur  la  Scarpe, 
Tournay  et  Oudenarde  à  droite  de  l'Escaut  ;  enfin, 
dans  le  Hainaut,  Binch  sur  la  Haine,  Ath  sur  le 
Dender  et  Charleroi  sur  la  Sambre.  Cinq  de  ces 
places  ne  nous  furent  pas  conservées  par  le  traité 
de  Nimègue. 

Traité  de  paix, —  1748,  18  octobre.  Il  mit  fin  à 
la  guerre  de  la  succession  d'Autriche.  Louis  XV,  af- 
famé de  paix  plus  que  d'honneur,  renvoie  de  France 
le  prétendant  Charles-Edouard  Stuart;  garantit, 
en  Autriche,  la  pragmatique  sanction  héréditaire, 
en  Angleterre,  la  succession  dans  la  ligne  protes- 
tante; stipule  pour  le  roi  de  Prusse,  pour  le  roi 
de  Sardaigiie,  pour  les  Génois,  pour  le  duc  de 
Modè'ne,  pour  le  roi  des  Deux-Siciles  et,  au  prix 
de  500  000  hommes,  de  sa  marine  ruinée,  de 
12  000  millions  de  dettes  et  de  tous  les  Pays-Bas  à 
l'Autriche,  il  obtenait  l'établissement  d'une  bran- 
che des  Bourbons  d'Espagne  à  Parme,  à  Plai- 
sance et  à  Guastalla,  et  se  faisait  rendre  les  co- 
lonies d'Amérique  qu'avait  conquises  l'Angleterre, 
sans  autre  stipulation  que  celle.-ci  :  «  toutes  cho- 
ses y  seraient  remises  sur  le  pied  où  elles  étaient 
ou  devaient  être  avant  la  guerre.  » 

1818,  9  octobre,  conclusion  de  la  convention 
suivant  laquelle  la  somme  que  la  France  restait 
devoir  à  l'Europe,  d'après  l'article  4  du  traité  du 
20  novembre  1815,  fut  définitivement  fixée  à 
265  000  000  ;  l'armée  d'occupation  devait  avoir 
quitté  le  territoire  français  le  30  novembre  sui- 
vant. 

AIX-LES-BAINS,  Aquœ  Gratianœ,  ville  de 
Savoie  dont  les  eaux  thermales  ont  été  exploitées 
dans  l'antiquité.  Elle  fut  comprise  lorsdu  démem- 
brement de  l'empire  romain,  dans  le  royaume  de 
Bourgogne,  puis  passa  sous  la  domination  de  com- 
tes qui  plus  tard  relevèrent  des  princes  du  Gene- 
vois. Possédée  au  xiv°  siècle  par  les  comtes  de 
Savoie,  elle  fut  érigée  successivement  en  baron- 
nie  et  en  marquisat.  Sous  la  République  et  l'Em- 
pire, elle  fit  partie  du  département  du  Lac  Léman, 
fut  rendue  au  Piémont  ên  1815  et  appartient  au- 
jourd'hui au  département  de  la  Savoie,  où  elle 
est  chef-lieu  d'un  canton,  dans  l'arrondissement 
de  Chambéry. 

1814,  du  22  au  26  février. — Les  Autrichiens, 
après  avoir  été  rejetés  en  désordre  par  Marchand 
sur  Chambéry  où  ils  se  virent  près  d'être  bloqués, 
réussirent  à  prendre  position  à  Aix  entre  le  lac 
et  la  montagne  et  derrière  un  marais.  Ils  ne  tar- 
dèrent pas  à  y  être  attaqués.  Les  Français  les  dé- 


logèrent d'Aix  et,  de  défaite  en  défaite,  les  rame- 
nèrent jusqu'aux  hauteurs  en  face  de  Genève. 

AIZIEB,  bourg  de  Normandie  (Eure)  qui  por- 
tait le  titre  de  baronnie. 

AIZY  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  famille  de 
Marguerit  (Normandie). 

AJAC,  seigneurie  du  Périgord,-  possédée  par 
les  maisons  de  Gontaut  et  d'Hautefort. 

AJACCIO  (Corse),  Adjacium.  Cette  ville,  avant 
la  cession  de  la  Corse  à  la  Fiance  (1768),  avait  été 
possédée  par  nous  de  1553  à  1559;  le  traité 
de  Cateau-Cambrésis  l'avait  rendue  à  Gênes.  Après 
sa  réunion,  Ajaccio  devint  une  des  onze  juridic- 
tions de  la  généralité  de  la  Corse.  La  Révolution 
en  fit  d'abord  le  chef-lieu  du  département  de  la 
Corse,  puis  de  celui  de  Liamone,  jusqu'en  1810, 
où  elle  redevint  le  seul  chef-lieu  de  l'île,  ce 
qu'elle  est  demeurée  jusqu'à  présent.  Depuis  1806, 
elle  avait  été  un  chef-lieu  d'académie  universi- 
taire; aujourd'hui  elle  dépend  de  l'académie  d'Aix, 
et  son  évêché  est  sufïragant  de  l'archevêché  d'Aix. 
—  Ajaccio  est  la  patrie  de  Napoléon. 

AJASSON,  famille  du  Berry,  d'où  sont  sorties 
les  seigneurs  de  Gransagne.  Elle  porte  :  de  sable 
à  la  fasce  fuselée  d'argent. 

AJOIE,  pays  dont  la  capitale  était  Porentruy 
et  qui  a  formé  le  comté  de  Varasque. 

AJON,  famille  de  Normandie  d'où  sont  sortis 
les  seigneurs  de  Grandchamp.  Elle  porte  :  d'or 
à  l'aigle  de  sable  éployée,  abaissée ,  surmontée 
d'une  trangle  de  gueules,  chargée  de  trois  étoiles 
d'argent  au  chef  dénué. 

AJONCOURT,  seigneurie  de  Lorraine,  qui  avec 
celles  d'Aunoy  et  de  Craincourt  fut  érigée  en 
marquisat  en  1726,  en  faveur  de  Charles  des  Ar- 
moises. 

AJOTS  (Les),  seigneurie  du  Poitou,  possédée 
par  la  famille  d'Aloue. 

AJOU,  seigneurie  du  Berry  qui  jointe  aux  châ- 
tellenies  de  Châtelier-Guillebaud  et  de  la  Salle 
fut  érigée  en  marquisat  en  1650  en  faveur  de 
J.  le  Coigneux. 

AJOURNEMENT.  Il  ne  suffisait  pas  au  moyen 
âge  de  satisfaire  au  désir  d'un  ajournement  pour 
éviter  une  condamnation  par  défaut  ;  il  fallait  en- 
core comparaître  dans  le  costume  de  son  état  ;  et 
nous  voyons  par  des  lettres  de  rémission  de  l'an 
1396  la  Cour  refuser  de  recevoir  à  présentation 
Aubriet,  valet  de  porte  de  l'hôtel  du  roi,  parce 
qu'il  n'était  pas  en  habit  rayé,  vêtement  particu- 
lièrement affecté  à  sa  fonction.  On  pourrait  citer 
d'autres  exemples  de  la  même  rigueur  apportée  à 
l'observation  de  cet  usage. 

AKAKIA  (Martin),  médecin,  professeur  au 
Collège  de  France,  né  à  Châlons-sur-Marne  vers 
la  fin  du  XV'  siècle,  mort  en  1551.  Son  nom  était 
Sans-Malice  qu'il  changea  en  celui  d'Akakia  qui, 
en  grec,  a  la  même  signification.  =  Son  fils", 
Martin  ,  médecin,  né  à  Châlons-sur-Marne  en 
1539,  mort  en  1588.  —  C'est  sous  le  pseudonyme 
de  docteur  Akakia  que  Voltaire  a  publié  une  plai- 
sante diatribe  contre  Maupertuis. 

AKENNI,  Acquigny.  Voy.  Achinneium. 

AKENSIS  URBS,  Dax. 

AKERLINO  (Le  d') ,  pseudonyme  de  Rousseau- 
Jacquin. 

AKIB  (Le  rabbin),  pseudonyme  de  Voltaire. 

AKICHORIOS  ou  KICHORIOS.  C'est  le  nom 
que  divers  historiens  (Pausanias,  Diodore)  don- 
nent au  chef  que  s'était  choisi  pour  lieutenant  le 
brenn  qui  commandait  l'armée  gauloise  à  la  tête 
de  laquelle  il  envahit  pour  la  seconde  fois  la  Grèce 
(280  av.  J.  C.).  Ce  nom,  qui  n'était  qu'un  titre,  pa- 
raît avoir  signifié  copartageant ,  collègue. 

AL...  (D') ,  pseudonyme  de  Fréret. 

ALACER  MONS,  Aliermont(Seine-Inférieure). 


ÂLÀI 


ALACOaUE  (Marguerite  ou  Marie),  célèbre  vi- 
sionnaire, religieuse  de  la  Visitation,  née  à  Lau- 
thecour  (diocèse  d'Autun),  le  22  juillet  1647,  morte 
le  17  oct.  1690.  On  a  d'elle  la  Dévotion  au  cœur 
de  Jésus,  1698,  ouvrage  mystique  qui  fut  cause 
de  l'institution  de  la  fête  du  Cœur  de  Jésus.  Sa 
vie  a  été  écrite,  entre  autres,  par Languet  de  Gergy, 
1729,  in-4. 

AliAGNO,  l'Alagnon,  affluent  de  l'Allier. 

AI^GONIA,  maison  de  Provence,  originaire 
d'Aragon.  KUe  a  produit  les  seigneurs  de  Meyrar- 
gues  et  de  Vauclèra.  Elle  porte  :  d'argent  à  six  tour- 
teaux de  sahle  posés  en  pal  3  et  3.  (Voy.  l'État  de 
la  Provence,  par  Robert.) 

ALAIN  de  Lille,  célèbre  théologien,  alchimiste, 
dit  le  docteur  universel,  né  à  Lille  en  1114,  mort 
vers  1203. 

ALAIN  de  Flandre,  évôque  d'Auxerre,  né  en 
Flandre,  mnrt  en  1182. 

ALAIN,  pseudonyme  de  Marc-Ant.  Legrand. 

ALAINCOURT,  seigneurie  du  Vexin-Français, 
avec  titre  de  marquisat,  possédée  par  la  maison  de 
Moy  ou  Mouy  (Picardie). 

ALAINS.  Vers  la  fin  du  iv'  siècle,  des  Alains 
venus  de  la  Scythie  en  deçà  de  l'Imaiis,  étaient 
établis  entre  la  mer  Caspienne  et  lamerd'Azof.  La 
plupart  d'entre  eux  suivirent  les  Huns  dans  leur 
marche  sur  l'Europe  (370)  et  prirent  part  à  la 
ruine  de  l'empire  gothique  (375).  Détachés  des 
Huns,  ils  entraînèrent  avec  eux,  en  405  et  406, 
les  Vandales  de  la  Dacie  et  de  la  Pannonie,  puis 
les  Suèves  et  les  Burgundes,  et,  dans  la  nuit 
du  31  déc.  406  au  1"  janv.  407  ,  ils  passèrent  le 
Rhin  sur  la  glace,  près  de  Mayence.  Poussés,  avec 
les  Vandales  et  les  Suèves,  par  l'usurpateur  Con- 
stantin, vers  l'Espagne,  ils  trouvèrent  fermés  les 
passages  des  Pyrénéeâ  et,  refluant  vers  le  Nord, 
ils  couvrirent  de  ruines  et  de  désolation  toutes 
les  vallées  delaNovempopulanie,  jusqu'à  ce  que  la 
trahison  de  Gerontius  les  eut  introduits  en  Es- 
pagne (409).  Ils  s'y  fondirent  et  y  disparurent  au 
milieu  de  tous  les  peuples  qui  s'y  combattirent. 
Mais,  dans  la  Gaule,  il  exista  un  corps  d'Alains 
assez  considérable  durant  une  moitié  de  siècle.  Il 
avait  pour  chef  un  prince,  nommé  Goar,  qui 
avait  abandonné  les  émigrants,  en  406,  et  s'était 
tenu  sur  le  territoire  des  Alamanni.  Cette  peu- 
plade alaine  se  vit  d'avant-garde  ,  un  peu  plus 
tard ,  à  la  nation  entière  des  Bourguignons  et 
passa  le  Rhin  pour  appuyer  l'usurpateur  Jovinus, 
puis  se  joignit  aux  Oôths  d'Ataulf  et  franchit  lé 
Rhône,  se  répandant  avec  les  Goths  dans  la  Gaule, 
le  long  de  la  Méditerranée  et  des  Pyrénées  (413). 
Quand  les  Wisigoths  passèrent  en  Espagne,  Goar 
et  ses  Alains  demeurèrent  sous  les  ordres  du  pa- 
trice  Constant,  en  qualité  d'auxiliaires  (414).  Us 
restèrent  fidèles,*et  nous  les  retrouvons  joints  aux 
Huns  d'Aetius  dans  la  guerre  que  fit  celui-ci  aux 
Burgundes,  en  435.  Un  corps  de  ces  Alains  re- 
çut comme  heneficïum,  en  440,  les  terres  incultes 
àe  la  cité  de  Valentia;  mais  il  semble  que  le  gros 
de  la  peuplade  fut,  deux  ans  plus  tard,  expédié 
dans  la  cité  Aurélienne  (Orléans)  pour  s'y  établir 
en  punition  de  la  participation  que  les  habitants 
de  cette  cité  avaient  prise  à  la  guerre  de  l'indé- 
pendance armoricaine.  Les  Alains  rencontrèrent 
une  vigoureuse  résistance,  mais  les  possesseurs 
légitimes  du  sol  furent  obligés  de  le  partager 
avec  les  hôtes  qu'on  leur  imposait  (442).  Ces  Alains 
servirent  dés  lors  d'avant-garde  à  l'armée  d'Aetius 
dans  ses  guerres  contre  les  Armoricains.  Us  avaient 
pour  roi  Eocaric,  qu'arrêta  saint  Germain  l'Auxer- 
rois  lorsque  les  Alains  marchaient  contre  les  Ar- 
moricains, en  446.  Le  successeur  d'Eocaric  fut 
Sangiban  qui,  sans  doute,  gêné  par  les  ménage- 
ments que  lui  imposaient  la  politique  et  la  dis- 


cipline de  Rome,  trouva  préférable  dé  se  ranger 
du  côté  de  l'invasion,  et  négocia  secrètement  avec 
Attila  pour  lui  livrer  Aurelianum.  Ces  intelligen- 
ces, révélées  par  l'èvêque  Anianus,  décidèrent 
Aetius  à  donner  l'ordre  à  Sangiban  de  venir  le 
joindre  immédiatement  avec  ses  Alains.  Us  obéi- 
rent, et,  à  la  bataille  des  Campi  Calalauni  (Châlons- 
sur-Marne),  ils  étaient  placés  au  centre  de  l'armée 
d'Aetius  (451).  Ils  eurent,  l'année  suivante,  à  re- 
pousser l'attaque  du  roi  des  Wisigoths,  Thoris- 
mond.  Plus  tard  on  les  voit,  ainsi  que  les  pirates 
saxons,  servir  û'auxiliaires  à  Théodoric  II,  contre 
la  coalition  faite  en  463  par  jEgidius,  les  Francs 
Salienset  les  Armoricains.  Les  Alains  furent  vaincus 
avec  les  Wisigoths  et,  depuis  lors,  leur  nom  n'est 
plus  prononcé  dans  l'histoire. 

ALAIRAC,  seigneurie  du  Languedoc,  possédée 
par  la  famille  Audibert. 

ALAIS,  Alesia,  Alesium,  ville  du  Bas-Langue- 
doc (Gard).  Après  avoir  été,  vers  le  x°  siècle,  le 
chef-lieu  d'un  pagus,  puis  une  des  seigneuries  de 
l'èvêque  de  Maguelonne,  elle  fut  possédée  par  la 
maison  de  Bermond  qui ,  en  1243,  la  vendit  à 
Louis  IX.  Elle  fut  donnée,  en  1345,  à  Humbert, 
dauphin  de  Viennois  qui,  deux  ans  après,  la  céda 
à  la  maison  de  Beaufort,  en  faveur  de  qui,  en 
1396,  elle  fut  érigée  en  comté.  Elle  passa,  en  1575, 
à  la  maison  de  Montboissier ,  puis  (1584)  à  celle 
de  Montmorency  et  plus  tard  (1630)  à  celle  de 
Bourbon-Conti.  Le  comte  d'Alais  eut  alors  la  pre- 
mière place  dans  l'ordre  de  la  noblesse  aux  assem-. 
blées  des  États  du  Languedoc,  et  les  envoyés  du 
comté  y  avaient  rang  après  les  fils  aînés  des 
barons.  . .         i  i  . 

En  .1575,  elle  tomba  au  pouvoir  diî  maréohaî 
de  Damville,  qui  venait  de  se  joindre  aux  protes- 
tants; et  devenue  après  l'édit  de  Nantes  une  des 
places  de  sûreté  des  réformés,  elle  fut  réellement 
indépendante  pendant  un  certain  nombre  d'années. 
Louis  XIII  s'en  empara,  en  1629,  après  la  soumis- 
sion de  la  Rochelle,  et  une  convention  qui  y 
fut  signée  le  27  juin,  obligea  les  calvinistes  de 
renor.cer  à  leurs  places  de  sûreté,  à  leurs  assem- 
blées, à  leurs  privilèges  et  à  leur  organisation  par 
églises.  Dès  lors  les  protestants  cessèrent  d'exis- 
ter en  France  comme  parti  politique.  i 

Lors  de  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes,  et  pen- 
dant la  guerre  des  Camisards,  Alais  dont  la  popu- 
lation était  restée  attachés  à  la  religion  réformée, 
eut  cruellement  à  souffrir.  Ce  fut  sous  les  murs 
de  la  ville  que,  le  24  déc.  1702,  Cavaher  (voy.  ce 
nom),  récemment  nommé  général  des  Cévenols 
insurgés,  défit  un  corps  de  la  noblesse  de  la  pro- 
vince et  un  détachement  de  l'infanterie  royale. 
Le  vainqueur  fit  revêtir  à  ses  soldats  les  unifor- 
mes aes  morts,  et,  grâce  à  ce  stratagème,  put  trois 
jours  après  s'emparer  de  la  ville  fortifiée  de  Sauve. 

ÉvÊQUEs  d'Alais.  —  En  1694 ,  un  évêché  suf- 
fragant  de  Narbonne  et  que  la  Révolution  sup- 
prima, fut  érigé  à  Alais  qui  n'eut  que  sept 
évêques:  François  Chevalier  de  Saulx,  29  août 
1694-oct.  1712*.  —  Louis -François -Gabriel  de 
Hennin-Liétard,  janv.  1713-nov.  1719.  —  Charles 
de  Bannes  d'Avejan,  8  janv.  1721  -  23  mai  1744. 
—  Louis-François  de  Vivet  de  Montclus,  13  sept. 
1744-21  juill.'j755.  —  Jean-Louis  de  Buisson  de 
Beauteville,  1755-1776.  —  Pierre-Marie-Madeleine 
CortoisdeBalOre,  30  juin  17  76-1784.— Louis-Fran- 
çois de  Bausset,  18juill.  1784-1790. 

ALAIS  (Seigneu  rsd') .  Deux  baro  nniesavaient  été 
démembrées  du  comté  dont  elles  portaient  le  nom. 
Elles  furent  possédées  successivement  par  les  mai- 
sons de  la  Fare,  de  Cambis  et  de  Montalet. 

ALAISE,  Alesia.  village  du  département  du 
Doubs,  dans  l'arrondissenient ide  Besaj^ûUL  — 
Voy.  Alesia.  ■  '  ■  ;         i:,!.;,  Hj^'-  i 


ALAO 


—  41  — 


ALBA 


AXJUUANNI  OU  ALLEMANNI ,  nom  de  la  li- 
gue que  formèrent  au  m"  siècle  les  tribus  germa- 
niques des  Suèves,  des  Usipiens  et  des  Tenctèies, 
toutes  voisines  du  Rliin.  Ces  peuples  avaient  déjà 
envahi  la  Gaule  sous  Alexandre  Sévère  ;  mais  Maxi- 
min  les  rejeta  de  l'autre  côlé  du  Rhin  (236).  Ils 
restèrent  assez  tranquilles  jusqu'au  régne  de  Gal- 
lien;  à  cette  époque,  le  spectacle  des  dissensions 
romaines  les  enhardit.  En  vain,  Posthumius  (263) 
et  Probus  les  repoussèrent;  ils  s'établirent  en 
décades  fortifications  romaines,  le  long  du  Rhin, 
depuis  le  Mein  jusqu'au  lac  de  Constance.  Quand 
Probus  fut  mort,  ils  rentrèrent  dans  la  Gaule 
(285,  286),  d'où  Maximien  les  chassa  (288).  Con- 
stance Chlore  les  battit  encore  près  de  Langres,  en 
301,  et  près  de  Windisch.  Leurs  chefs  furent  alors 
admis  dans  l'armée  romaine ,  et  la  bonne  intel- 
ligence entre  eux  et  l'empire  dura  un  demi-siècle. 
La  mauvaise  politique  de  Constance  II  la  fit  cesser. 
L'usurpateur  Magnence  s'appuyait  sur  les  Francs. 
Constance  II  poussa  contre  la  Gaule  lesA  lamanniqm 
vinrent  ravager  la  vallée  de  la  Saône  et  du  Rhône 
et  l'Aquitaine  première  (351 ,  3.52).  Après  lamortde 
son  rival,  Constance  ordonna  aux  Alamanni  de  ren- 
trer en  Germanie  ;  ils  s'y  refusèrent,  et  il  se 
préparait  à  envahir  leur  pays  lorsqu'ils  firent  la 
paix  à  des  conditions  honorables  (354).  Pour- 
tant, avant  la  fin  de  la  même  année,  il  fallut 
leur  infliger  une  sanglante  leçon  pour  les  pu- 
nir de  leurs  incursions  en  Helvétie.  En  355,  ils 
se  précipitèrent  de  nouveau  sur  la  Gaule ,  et  à 
l'arrivée  de  Julien,  ils  occupaient  avec  les  Francs 
toute  la  rive  gauche  du  Rhin  (356).  Julien  les 
écrasa  prés  de  Strasbourg  et  les  rejeta  sur  la  rive 
droite  (357).  Plus  tard-,  il  franchit  le  fleuve  au- 
dessus  de  Mayence  et  les  obligea  à  lui  rendre 
20000  captifs  gallo-romains  et  à  relever  les  for- 
teresses qu'ils  avaient  détruites.  Après  la  san- 
glante victoire  remportée  par  Gratien,  avec  l'aide 
du  roi  des  Francs,  Mellobaude,  ^Argenluaria,  sur 
un  peuple  qu'Ammien  Marcellin  nomme  les  Len- 
tienses,  les  Alamanni  laissèrent  l'armée  impé- 
riale passer  sur  leur  territoire  et  incorporer  leur 
jeunesse  dans  ses  troupes  auxiliaires  (377).  Puis, 
Stilicon  ayant  réorganisé  la  frontière  du  Rhin 
(395),  \es  Alamanni,  comme  les  Francs,  furent 
décidés,  par  la  jalousie  qu'ils  portaient  aux  Suè- 
ves et  aux  Vandales,  à  consentir  à  la  défendre. 
Mais  ils  ne  tardèrent  pas  à  leur  tour  à  franchir  le 
fleuve,  et,  dans  la  deuxième  moitié  du  v' siècle, 
pénétrèrent  dans  la  grande  Séquanaise.  Plus  tard 
ayant  attaqué  les  Francs  Ripuaires ,  ils  virent  ac- 
courir contre  eux  tous  les  autrnsrois  francs,  dont  le 
principal  était  Clovis.  Vaincus  à  Tolbiac,  ils  furent 
poursuivis  au  delà  du  Rhin,  devinrent  les  tribu- 
taires de  leurs  vainqueurs  et  la  domination  fran- 
que  s'étenditj  dès  lors,  jusqu'aux  montagnesdela 
Hhétie(496). 
ALAN,  petite  ville  de  Gascogne  (Haute-Ga- 

i tonne).  Depuis  le  xi"  siècle  jusqu'à  la  Révolution, 

•  elle  appartint  aux  évêques  de  Saint -Bertrand 
de  Comminges,  qui  y  avaient  un  beau  château. 

ALAND  (lies  d'),  dans  la  Baltique.  Ces  îles,  ap- 
partenant à  la  Russie,  furent  attaquées  au  mois  de 
juin  1854  par  les  Anglais  et  au  mois  de  juillet  par 
les  Français  et  les  Anglais.  Le  général  Baraguay- 
d'Hilliers  s'y  empara  de  Bomardsundau  mois 

'  d'août.  Elles  furent  évacuées  par  les  alliés  au 
mois  de  septembre.  —  Voy.  BOMARStJND. 
ALANS,  seigneurie  de  Franche-Comté,  érigée 

.-en  marquisat  en  1706  sous  le  nom  de  Belot. 

-t.   ALANTIA,  Allanches  (Auvergne). 

■(     ALANUM,  Allain-aux-Bœufs  (Meurthe). 

t'î'  ALANUM-JOVIS,  AUenjoie  (Doubs),,  ■ 

AI.AON  (N.-D.),  monastère  de  l'ordre  de  Saint- 
Benoît  dans  le  Haut-Aragon,  diocèse  d'Urgel, 


fondé  dans  la  première  moitié  du  ix*  siècle  par 
des  seigneurs  franco-aquitains  qui  avaient  con- 
quis le  pays  environnant  sur  les  Arabes.  Sa  charte 
de  fondation,  qui,  d'après  sa  teneur,  aurait  été 
donnée  en  l'année  845  à  Compiègne  par  Charles  le 
Chauve,  est  célèbre  par  les  discussions  auxquelles 
elle  a  donné  lieu,  son  authenticité  n'étant  plus 
admise  aujourd'hui  par  les  savants  les  plus  compé- 
tents. Si  elle  était  authentique,  son  importance 
serait  très-grande,  car  contrairement  à  la  forme 
usitée  dans  les  documents  de  ce  genre,  on  y  trouve 
la  généalogie  minutieuse  des  fondateurs  du  mo- 
nastère, qui  y  sont  donnés  comme  de  race  méro- 
vingienne, et  des  traits  d'histoire  qui  la  font  res- 
sembler à  une  chronique  plutôt  qu'à  un  diplôme. 
Elle  a  été  publiée  pour  la  première  fois  en  1087 
par  le  cardinal  d'Aguerre  dans  son  Recijeil  des 
conciles  d'Espagne  et  réimprimée  depuis  plusieurs 
fois,  entre  autres,  dans  l'Histoire  du  Languedoc 
de  dom  Vaissète  qui  admet  son  authenticité.  On 
peut  consulter  à  ce  sujet  Fauriel,  Histoire  de 
la  Gaule  méridionale,  t.  III,  p.  501  et  suivan- 
tes, et  un  mémoire  de  M.  Rabanis,  1841et  1856, 
in-8". 

ALARANTES,  Tallard  (Hautes- Alpes). 

ALAKDOSSIS,  dieu  Gaulois  connu  par  une 
incription  de  Toulouse. 

ALARICI  CASTRUM,  Alairac  (Aude). 

ALARONA  (St-Pierre  et  St-Pauld'),  monas- 
tère du  diocèse  de  Vienne,  fondé  vers 563. 

ALARY  (Jean),  poète,  né  probablement  à  Tou- 
louse, mort  après  1622. 

ALARY  (L'abbé  Pierre-Joseph),  sous-précep- 
teur de  Louis  XV,  membre  de  l'Académie  fran- 
çaise, né  à  Paris  en  1689,  mort  le  15  décembrq 
1770.  On  n'a  imprimé  de  lui  que  quelques  let- 
tres insérées  dans  la  Cortespondance  de  Boling- 
broke  (1808,  3  vol.)  —  Il  s'en  trouve  d'autres  ma- 
nuscrites dans  la  Correspon,dance  de  Bouhier,  à 
la  Bibliothèque  impériale. 

ALAUNA,  AliAONA,  AUeaune  près  Valognes, 
ville  gallo-romaine  où  l'on  voit  encore  des  rui- 
nes d'aqueduc,  de  bains  et  d'amphithéâtre.  A  une 
trentaine  de  kilomètres  à  l'O.  S.  de  Valognes, 
près  de  Barneville,  on  trouve  encore  N.-D.  d'A- 
lonne  et  St-Pierre-d'Àlonne.  Toutes  ces  localités 
étaient,  à  la  fin  de  l'empire,  situées  dans  la  cité 
de  Constantia  (Coutances),  la  dernière  des  sept 
qui  composaient  la  Lyonnaise  seconde. 

ALAUSIER  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de 
Ripert  (Comté-Venaissin). 

ALAUX  (Jean),  peintre  d'histoire,  membre  de 
l'Institut  (1851),  né  à  Bordeaux,  le  15  janvier  1786, 
mort  le  2  mars  1864.  H  remporta  le  grand  prix 
de  Rome  (1815),  fut,  après  1830,  le  peintre  favori 
de  Louis-Philippe  qui  l'accabla  de  travaux,  et  il 
exécuta  seul,  ou  en  collaboration,  plus  de  90  toiles 
pour  le  Musée  de  Versailles.  On  lui  doit  en  outre 
le  Baptême  de  Clovis  pour  la  cathédrale  de  Reims 
(1825),  un  plafond  au  Louvre  (le  Poussin  arrivant 
de  Rome) ,  le  plafond  de  la  salle  du  trône  au  Lu- 
xembourg (1858) ,  la  décoration  de  l'église  Ste-Éli- 
sabeth,  et  la  restauration  de  la  salle  de  Henri  II 
et  de  la  galerie  de  François  1"%  à  Fontainebleau.  — 
I!  fut  directeur  de  l'Académie  de  France  à  Rome 
de  1847  à  18,52. 

ALAUZON  (Seigneurs  d') ,  de  la  maison  de  Cha- 
bestan  (Dauphiné). 

ALAVARDUM,  AUevard  (Isère). 

AliA'VODIENSIS  pagus,  un  des  sept  cantons  de 
la  cité  des  S«none«,c'esl-à-dire  du  diocèse  de  Sens, 
au  y  siècle. 

AliB  (Seigneurs  d') ,  de  la  maison  de  Romecourt 
(Champagne) . 
ALBA,  l'Aube.  'Voy.  Aléeta. 
ALBA  AUGUSTA,  désignation  commune  a 


ALBE 


—  42  — 


ALBE 


plusieurs  villes  gallo-romaines  :  Alha  Aitgusta 
Alpium  (AupSjdans  le  Var),  Alba  Augusta  Alhi- 
gensium  (Albi),  Alha  Augusta  Helviorum  (dans 
i'Ardèche).  Cette  dernière  cité,  qui  portait  lonom 
àeHelvia,  devint  à  la  fin  de  l'empire  le  chef-lieu 
d'une  des  six  cités  de  la  Viennoise  première,  celle 
des  Albenses  qui  avaient  pris  son  nom.  Elle  fut 
'  ruinée  par  les  Goths  vers  405,  et  l'évêché  dont 
elle  était  le  siège  fut  transporté  à  Viviers  en  411. 

ALBA  CURIA,  Aubecourt  OU  Abbecourt  (Seine- 
et-Oise). 

ALBA  DE  TOKMEZ,  ville  du  royaume  de 
Léon  (Espagne)  près  de  laquelle  Kellermann  bat- 
tit les  Espagnols  le  26  novembre  1809  et  dont  il 
s'empara  le  lendemain. 

ALBA  HELVIORUM,  Viviers  (Ardècbe) . 

ALBA  IN  BIGORRA,  Hauban  (Hautes-Pyré- 
nées.) 

ALBA  LEUCORUM,  Blamont. 

ALBA  M  AL  A,  ALBA  MARLA  ,  Aumale. 

ALBANIE  (Turquie  d'Europe).  Par  le  traité 
de  Campo-Formio  (1797)  fut  cédé  à  la  France  le 
territoire  que  la  République  de  Venise  possédait 
alors  en  Albanie,  en  l'ace  des  îles  ioniennes, 
avec  les  places  deButrinto,  LartaetVoinitza.  Cette 
acquisition  nous  fut  enlevée  deux  ans  après  par 
les  Russes  et  les  Turcs. 

ALBANO  (bataille  du  mont) .  Les  Gaulois  ayant 
envahi  le  Latium  (350  avant  J.  C.)  se  fortifiè- 
rent sur  le  mont  Albano.  Le  consul  Popili us  Laenas, 
par  d'habiles  manœuvres,  parvint  à  les  faire  des- 
cendre dans  la  plaine  où  ils  essuyèrent  une  san- 
glante défaite.  Mais  sa  victoire  ne  les  empêcha 
pas  de  rester  encore  un  an  dans  le  Latium. 
-  ALBANUS  MONS,  Montauban. 

ALBANTONIUM,   ABATONIUM,  Aubenton. 

ALBANY  ou  ALBANIE  (Jean  Stuabt  duc  d'), 
mort  en  1536.  Son  père  Alexandre  Stuart,  duc 
d'Albany,  second  fils  de  Jacques  II,  roi  d'Écosse, 
fut  exilé  par  Jacques  III  et  vint  s'établir  en  France 
où  il  mourut  en  1485.  Jean  s'attacha  à  Louis  XII 
qu'il  accompagna  dans  la  guerre  de  Gènes,  et 
qui  le  nomma  gouverneur  du  Bourbonnais  et  de 
l'Auvergne.  Il  fut  rappelé  en  Ecosse  dont  il  de- 
vint gouverneur  (1516),  et  revenu  en  France  sui- 
vit François  I"'  en  Italie. 

ALBA  RIPA,  Auberive. 

ALBARON  OU  du  BARON  (Seigneurs  d'),  de 
la  famille  bretonne  de  Gombert,  = — de  la  famille 
dePerussis  (Comté-Venaissin). 

ALBAROUX,  AUBEROUX.  Voy.  BarROUX. 

ALBA  TERRA,  Aubeterre. 

ALBA  VIA,  Anbevoye  (Eure). 

ALBAE  PETRAE,  Aubepierre. 

ALBECK,  village  du  Wurtemberg  à  8  kil.  au 
N.  d'Elchingen  et  du  Danube  et  à  12  au  N.  E. 
d'Ulm.  Le  11  oct.1805,  le  général  Dupont,  à  la  tête 
de  l'avant-garde  du  corps  d'armée  commandé  par 
Ney,  s'étant  avancé  inconsidérément,  se  trouva 
si  près  d'un  corps  de  20  000  Autrichiens,  retran- 
chés sur  les  hauteurs  d'Albeck  et  soutenus  par  une 
puissante  artillerie,  qu'il  dut  se  jeter  sur  l'ennemi  et 
combattre  jusqu'à  l'arrivée  de  renforts  qui  rétabli- 
rent à  peu  près  l'équilibre.  Le  village  de  Jungin- 
gen  fut  jusqu'à  six  fois  pris  et  repris.  Dupont 
perdit  son  artillerie  et  son  bagage,  que  les  cui- 
rassiers autrichiens  firent  entrer  triomphalement 
dans  Ulm  :  il  laissa  le  tiers  de  ses  soldats  sur  le 
champ  de  bataille,  mais  il  emmena  2  000  prison- 
niers. Cette  affaire  est  appelée  à  l'étranger  le 
combat  de  Hasslach. 

ALBENAS,  famille  de  Languedoc  d'où  sont 
sortis  les  seigneurs  du  Gajan.  Elle  portait  :  de 
gueules  au  demi-vol  d'argent,  accompagné  de 
trois  étoiles  d'or,  2etl. 

ALBENAS  (Jean-Poldo  à'),  érudit,  né  à  Nîmes 


en  1512,  mort  en  1563.  —  Discours  historial  de 
l'antique  et  illustre  cité  de  Nismes,  1560,  in-fol. 
rare. 

ALBENCA,  Albenque  OU  Lalbenque  (Lot-et-Ga- 
ronne). 

ALBENSIS  OU  ALBECHOWA  PAGUS,  un 

des  nombreux  pagi  que  contenait  la  cité  des  Leuci 
(diocèse  de  Toul),  vers  la  Sarre  et  les  sources 
de  la  Nied  et  de  la  Seille,  où  sont  aujourd'hui 
Saralbe  (Moselle)  et  Albestrof  (Meurthe).  --  Voy. 
Alba. 

ALBÈRES  (monts),  contre-fort  des  Pyrénées 
orientales  qui  servent  de  limites  entre  la  France 
et  l'Espagne. 

Bataille  des  30  avril  et  1"  mai  1794.  (11  et  12  flo- 
réal, anii.)  —  Le  comte  de  La  Union  venait  de  trans- 
porter le  quartier  général  de  l'armée  espagnole  à 
Céret,  lorsqu'il  fut  attaqué  par  Dugommier.  Le 
centre  des  Espagnols  fut  percé  par  une  colonne 
que  commandait  le  général  Martin  et  qui  s'empara 
des  sommets  des  Albères.  En  même  temps,  Péri- 
gnon  découvrait  la  droite  des  ennemis  en  s'em- 
parant  du  village  de  Montesquieu.  Le  lendemain, 
Martin  avait  coupé  le  chemin  de  Bellegarde  et, 
quand  les  Français  attaquèrent  le  camp  du  Bou- 
lon, les  Espagnols,  qui  se  voyaient  cernés,  furent 
pris  d'une  terreur  panique  et  se  sauvèrent  pêle- 
mêle  à  travers  les  montagnes,  laissant  aux  vain- 
queurs, Céret,  Fort-les-Bains,  Pratz  de  Mollo, 
leur  camp  du  Boulou  tout  tendu,  leur  bagage, 
leurs  munitions,  huit  cents  mules,  cent  quarante 
pièces  de  canons,  quinze  cents  prisonniers.  Ces 
belles  victoires  ne  coûtèrent  pas  aux  Français 
plus  de  mille  hommes.  On  les  nomme  aussi'les 
victoires  du  Boulou. 

ALBERGEMENT.  Voy.  GÎTE  (droit  de). 

ALBÉRIC,  bénédictin,  cardinal,  évêque  d'Os- 
tie,  légat  en  Angleterre  et  en  Terre-Sainte,  né  à 
Beauvais  en  1080,  mort  à  Verdun  en  1147. 

ALBÉRIC,  moine  de  l'abbaye  des  Trois-Fon- 
taines  (diocèse  de  Châlons-sur-Marne) ,  chroni- 
queur du  xiii°  siècle.  On  a  de  lui  une  chronique 
qui  s'étend  de  la  création  du  monde  à  l'année 
1241  et  qui  a  été  publiée  dans  les  Accessiones  hi- 
storicœ  de  Leibnitz  (1698)  et  dans  les  Scnpîores  de 
Mencken  (1728).  Un  manuscrit  plus  complet  que 
les  éditions  existe  à  la  Bibliothèque  impériale  et 
sera  publié  incessamment  par  la  Société  de  l'His- 
toire de  France. 

ALBÉRIC.  Voy.  Albert.  > 

ALBERON-LEZ-ARLES ,  seigneurie  de  Pro- 
vence, possédée  au  xvii"  siècle  par  la  famille 
Gombert. 

ALBERT,  petite  ville  de  Picardie  qui  s'appe- 
lait d'abord  d'Ancre  avec  titre  de  marquisat  (voy. 
Ancre)  et  qui  prit  ensuite  le  nom  de  son  premier 
duc,  Albert  de  Luynes,  héritier  des  dépouilles 
de  Concini.  A  la  fin  du  xvii'  siècle  (1695) ,  le  du- 
ché passa  au  comte  de  Toulouse,  un  des  fils  légi- 
timés de  Louis  XIV. 

ALBERT.  Il  y  avait  trois  familles  de  ce  nom  en 
Provence.  La  première,  originaire  du  comté  de 
Nice,  a  produit  les  seigneurs  des  Seigs,  de  Saint- 
Martin,  de  Sainte-Croix  et  de  Saint-Hippolyte.  = 
De  la  seconde  sont  sortis  les  seigneurs  de  Sillans. 
=  La  troisième,  qui  se  disait  originaire  des  Al- 
berti  de  Florence  ,  a  produit  les  seigneurs  de 
Roussargues,  les  seigneurs  puis  ducs  de  Luynes, 
les  seigneurs  puis  ducs  de  Brantes,  les  ducs  de 
Chevreuse ,  de  Chaulnes  et  de  Montfort ,  les  ba- 
rons de  Montclus  et  de  Montdragon.  Les  armes 
des  Albert  de  Luynes  sont  d'or  au  lion  couronné, 
lampassé  et  orné  de  gueules.  (Voy.  le  tome  IV 
du  P.  Anselme,  l'État  de  la  Provence,  par  Robert, 
et  l'Histoire  de  la  noblesse  de  Provence,  par  Ar- 
tefeuil.) 


ALBT 


—  43  — 


ALBI 


ALBERT  de  Meta,  moine  bénédictin  de  Saint- 
Symphorien  à  Metz,  chroniqueur  de  la  première 
moitié  du  xi=  siècle.  Son  écrit  De  diversitate  tem- 
porum  a  été  inséré  dans  le  Corpus  d'Eccard. 

ALBERT  ou  ALBÉRIC  d'Aix,  chanoine  de 
l'église  d'Aix  en  Provence,  chroniqueur  du  xii" 
siècle.  On  a  de  lui,  sous  le  titre  de  Chronicon 
hierosohjmitanum ,  une  relation  des  premières 
guerre  d'outre-mer  (1095-1120) ,  1584,  2  vol.  in-4, 
rare;  réimprimé  dans  le  recueil  de  Bongars,  et 
traduit  dans  les  tomes  XX  et  XXI  de  la  Collection 
Guizot. 

ALBERTAS  ,  famille  de  Provence  ,  originaire 
du  Montferrat.  D'elle  sont  sortis  les  seigneurs  de 
Villecrose ,  de  Ners,  de  Gemenos,  de  Saint-Maime 
et  de  Jouques.  Elle  porte  :  de  gueules  au  tigre  ra- 
vissant armé  et  lampassé  d'or.  (Voy.  l'Histoire  de 
la  noblesse  de  Provence,  par  Artefeuil.) 

ALBESTROF  (Meurthe),  châtellenie  dans  le 
pays  Messin,  où  se  trouvait  une  abbaye  de  béné- 
dictins ;  jadis  elle  faisait  partie  du  pagus  Alben- 
sis  ou  Albechoiva. 

ALBETA,  ALBA,  l'Aubette,  rivière  près  de 
Rouen.  =— L'Aubetin,  affluent  du  Morin,  qui  se 
jette  dans  la  Marne.  —  Voy.  Alba. 

ALBI,  Alba  Augusta,  Albiga.  Cette  ville,  capi- 
tale de  l'Albigeois,  après  avoir  été  chef-lieu  de  la 
cité  des  Albienses  ou  Albigenses ,  devint  siège 
épiscopal,  sufîiagant  de  Bourges,  dès  la  fin  du  iv-' 
siècle.  Prise  par  les  Sarrazins  (730),  puis  par  Pé- 
pin le  Br&f  (765) ,  elle  eut  le  titre  de  comté  en 
l'année  781.  Ce  comté,  réuni  à  celui  de  Toulouse 
(887),  n'eut  bientôt  plus  que  des  vicomtes  (918) , 
qui  disputèrent  le  pouvoir  aux  évêques  d'Albi,  de- 
venus seigneurs  de  la  ville,  et  qui  y  avaient  plutôt 
un  château  fort  qu'un  palais.  Sous  les  deux  pre- 
mières races,  on  battit  monnaie  dans  la  ville.  En 
1040,  le  vicomte  d'Albi,  Bernard,  et  son  frère 
l'évêque  de  Nîmes,  tous  deux  possesseurs  de  la 
vicomté  par  indivis  depuis  1031,  vendirent  en  cas 
de  mort  de  l'évêque  Amélius  II ,  l'évéché  à  Guil- 
laume de  Toulouse  au  prix  de  10000  sous.  —  En 
1062,  Frotard,  au  prix  de  quinze  beaux  chevaux, 
acquit  l'évéché  qui  avait  une  grande  réputa- 
tion de  richesse. 

En  1176,  un  concile  tenu  à  Albi  condamna  les 
hérétiques  (voy.  Albigeois)  contre  lesquels  fut 
dirigée  une  croisade.  La  ville  fut  saccagée  en  1209 
et  donnée  par  les  croisés  à  Simon  de  Montfort, 
dont  le  fils  la  céda  à  Louis  VIII  en  1226.  Une  vente 
faite  à  Louis  IX,  parle  treizième  vicomte  Raymond 
Roger,  confirma  cette  cession  en  1247,  et  la  vi- 
comté d'Albi  fut  réunie  à  la  couronne  en  1284. 
Vingt-neuf  ans  auparavant,  en  1255,  il  s'était  tenu 
à  Albi  un  second  coiicile  où  l'on  avait  dressé  72 
canons  pour  l'extirpation  de  l'hérésie  et  le  réta- 
blissement de  la  discipline. 

Lors  de  la  création  des  départements,  Albi  de- 
vint le  chef-lieu  du  département  du  Tarn.  Elle  est 
la  patrie  du  cardinal  de  Bernis,  du  poète  tragique 
Boyer,  du  navigateur  la  Pérouse,  etc. 

Erigée  en  archevêché  en  1678,  avec  Mende, 
Cahors,  Rodez,  Castres  et  Vabres  pour  suffragants, 
Albi  devint  en  1790  le  siège  de  l'évéché  du  Tarn. 
En  18G2,  elle  fut  réunie  au  diocèse  de  Montpellier. 
Elle  redevint  métropole  en  1822  et  on  lui  donna 
alors  pour  suffragants  Rodez ,  Cahors,  Mende 
et  Perpignan. 

ÉVÊQUES  d'Albi.  —  S.  Clair.  —  Anthime.  — 
Diogénien,  vers  406.  —  Anémius,  451.  —  Sabin, 
506.  —  Ambroise,  549.  —  S.  Saulve,  580.  —  Dé- 
siré, 586.  —  Constance,  626-647.  —  Richard, 
647-673.  —  Citruin ,  692-30  mai  698.  —  S.  Ama- 
rand,  700.  —  Hugues  I",  722.  —  Jean,  734.  — 
Verdat,  812.  —  Guillaume  I"',  825.  —  Baudouin, 
844.  —  Pandévius,  854.  —  Loup,  8G9-879.  — 


Éloi,  886.  —  Adolenus,  887.  —  Godoleric,  920. 

—  Paterne,  921 .  —  Angelvin,  936.  —  Miron,  941. 

—  Bernard:  I",  963.  —  Froterius,  972-987.  — 
Amélius  I",  987-990.  —  Ingelbin,  990.  —  Ho- 
norât,' 992.  —  Amblard,  998.  —  Amélius  II,  1019- 
1031.  —  Guillaume  H,  1054.  —  Frotard, 
1066-1085?  —  Guillaume  III  de  Poitiers,  1087- 
1095.  —  Gautier,  1096.  ~  Hugues  II,  1099.  — 
Adelgaire  l",  1102.  —  Arnauld  l",  de  Cecenno, 
1103.  —  Adelgaire  II,  1109.  —  Sicard  ,  1115.— 
Bertrand,  1115-1125.— HumbertI"  Géraud,  1125- 
1127.  —  Guillaume  IV,  1127-1128.  —  Hugues  IH, 
1135-1143.  — Rigaud  1144-1156. —Guillaume  V, 
1157-1164.  —  Gérard  ou  Giraud  ,  1165-1176.— 
Claude  d'Andria,  1183.  —  Guillaume  VI  Pierre, 
1185-1227.  —  Durand,  24  avril,  1228-1264.  — 
Bernard  II  de  Combret,  8  août  1254-vers  1271.  — 
Bernardin  de  Castanet,  7  mars  1275-1-308.  — 
Bertrand  II  des  Bordes,  1-308-déc.  1310.  —  Gé- 
raud II,  1311-1314.  —  Béraud  de  Fargis ,  1314- 
1333.  —  Pierre  I"  de  la  Vie,  1334-1336.  —  Ber- 
nard IV  de  Camiet,  26  juill.-28  nov.  1337.  — 
Guillaume  VH  Curti ,  10  déc.  1337-18  déc.  1338. 

—  Poitevin  de  Montesquieu,  27  janv.  1339-17  déc. 
1350.  —  Arnauld  Guillaume,  1351-nov.  ou  déc. 
1354.  —  Hugues  IV  Aubert ,  1355-11  mars  1379. 

—  Dominique  de  Florence,  1379-1382.  —  Jean  II 
de  Save,  1382-1383.  —  Guillaume  Vlll  de  la  Voulte, 
1383-1397.  —  Pierre  II?  —  Dominique  de  Flo- 
rence, de  nouveau,  1397-13sept.  1409.  — Pierre  III 
Nepos,  5  sept.  1410-sept.  ou  oot.  1434.  — Bernard  V 
de  Cazillac,  9  déc.  1434-11  nov.  1462.  —  Robert 
Dauphin,  1434-1462.  —  Jean  III  Jouffroi,  10  déc. 
1462-24 nov.  1473. —Louis I"  d'Amboise,  24  janv. 
1474-mai  1497.  —Louis  II  d'Amboise,  22  mai  1497- 
1510.  — Charles  Robertet,  déc.  1510-1515.  —  Jean- 
Jacques  Robertet,  1515-26  mai  1518  ou  1519.  — 
Adrien  de  Gouffier,  cardinal  de  Boissy,  1519-24 
juillet  1523.  —  Aymar  de  Gouffier,  1"  août  1523-9 
oct.  1528. —Antoine  du  Prat,  19oct.  1528-9 juill. 
I.b35.  — Jean  IV  de  Lorraine,  1536-1550.  —  Louis 
III  de  Lorraine,  1550-1561.  —  LaurentStrozzi,  1561- 
1567.  —  Philippe  de  Rodolphis,  1567-30  juin  1574. 

—  Julien  de  Médicis,  1574-28  juilL  1588.  —  Al- 
phonse I"  d'Elbène,  août  1588-8  fév.  1608.— Al- 
phonse II  d'Elbène,  août  1608-1635.  —  Gaspard 
de  Daillon,  26  oct.  1635-25  juill.  1676.  —  Hya- 
cinthe Serroni,  1676. 

Archevêques  d'Albi.  —  Hyacinthe  Serroni,  30 
oct.  1678-7  janv.  1687.  —  Charles  le  Goux  de  la 
Berchère,  janv.  1687-15  août  1703.  —  Henri  de 
Nesmond,  15  août  1703-5  nov.  1719.  —  Armand- 
Pierre  de  la  Croix  de  Castries,  5  nov.  17 19-1 5  avril 
1747.  —  Dominique  de  la  Rochefoucauld,  mai 
1747-avril  1759.  —  Léopold-Charles  de  Choiseul- 
Stainville,  avril  1759-mai  1764.  —  François-Joa- 
chim  de  Pierre  de  Bernis,  1"  juin  1764-1790. — 
Jean-Joachim  Gau^serand,  évê que  constitutionnel, 
3  avril  !  791 .  —  Charles  Brault,  1822-1832.  —  Fian- 
çois-Blarie-Édouard  de  Gualy,  18  mars  1833-1842. 

—  Jean-Joseph-Marie-Eugène  de  Jerphanion,  15 
juill.  1842-nov.  1864.— Jean-Paul-François-Marie 
Lyonnet,  4  déc.  1864. 

ALBIAECI,  ALBIOECI,  ALBICI,  peuple  dont  le 
chef-lieu  était  Riez  (Basses-Alpes).  Il  fit  partie  suc- 
cessivement de  la  Celtique,  puis  de  la  Province 
romaine,  de  la  Narbonnaise  ,  de  la.  Viennoise  et 
de  la  seconde  Narbonnaise. 

ALBIENSES,  ALBIGENSES,  ALBIGI,  peuple 
qui ,  dans  la  Celtique ,  habitait  la  vallée  du  Tarn  entre 
les  Volcœ  Tectosages,  au  S.,  et  les  Rutheni,  au  N. 
A  vrai  dire,  il  n'était  qu'un  démembrement  de  ces 
derniers  et  c'est  lui  qui  dans  Pline  est  appelé  les 
Rutheni  provinciales ,  parce  qu'il  était  réuni  à 
la  province  romaine.  —  Voy.  Albigeois. 

ALBIGA  OU  ALBA  AUGUSTA ,  Albi. 


ALBI 


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ALBO 


AI.BIGEOIS,  pays  du  Haut -Languedoc,  qui 
comprenait  à  peu  près  le  département  actuel  du 
Tarn.  Il  formait  dans  la  Gaule  le  térritoire  de  la 
cité  des  Albienses  ou  Albigenses,  qui  était  uue 
des  huit  dont  se  composait  l'Aquitaine  première. 
Outre  la  ville,  capitale  de  cette  cité,  l'Albigeois 
comprenait  six  châteaux  ou  places  fortes  dont  les 
principales  étaient  Castres  et  Gaillac,  qui  furent 
des  abbayes.  Le  diocèse  d'Albi  conserva  le  terri- 
toire de  l'ancienne  cité  sous  la  domination  des 
Wisigoths  et  sous  celle  des  Francs,  qui  lui  succéda 
au  vi=  siècle.  En  511,  à  la  mort  de  Clovis,  l'Al- 
bigeois paraît  avoir  été  mis  dans  la  part  de  Chil- 
bebert  I",  roi  à  Paris;  en  567,  il  fut  dans  celle 
deSigebert,  roi  à  Metz,  et  dans  le  vii«  siècle  il 
passa  dans  le  royaume,  puis  dans  le  duché  de 
Toulouse  et  d'Aquitaine,  où  il  demeura  jusqu'à 
la  conquête  qu'en  fit  Pépin  le  Bref  en  'Î65.  Vers 
cette  époque,  peut-être  en  781  ,  il  devint  un 
comté.  Au  ix"  siècle,  après  la  lutte  qui  éclata 
entre  les  successeurs  de  Louis  le  Débonnaire , 
l'Albigeois  fut  donné  à  Charles  le  Chauve  (843) , 
et  bientôt  il  fut  réuni  au  comté  de  Toulouse  (887). 
—  Voy.  Albi. 

ALBIGEOIS  (Guerre  des) .  L'ancienne  Narbon- 
naise  première,  appelée  plus  tard  Gothie  gau- 
loise, puis  ■  Languedoc,  était  une  région  pré- 
disposée à  l'hérésie.  Les  Wisigoths  ariens,  puis 
les  Mahométans  l'avaient  occupée  jusqu'à  la  con- 
quête qu'en  fit  Pépin  au  viir  siècle;  et  les  Juifs, 
comme  les  hérétiques  chassés  d'Orient,  y  avaient 
trouvé  un  refuge  assuré.  Le  despotisme,  l'avarice, 
les  violences  et  les  mauvais  exemples  de  quelques 
seigneurs  ecclésiastiques,  leurs  luttes  contre  les 
seigneurs  laïques,  même  celles  qui  avaient  pour 
objet  de  rétablir  l'ordre  et  la  sécurité  dans  le 
pays,  tout  avait  favorisé  le  développement  de 
sectes  diverses,  dont  l'origine  est,  suivant  les 
uns,  dans  l'Orient,  suivant  les  autres,  chez  les 
Slaves  et  les  Piémontais.  Leurs  doctrines  qui  parais- 
sent avoir  consisté  en  une  sorte  de  manichéisme 
attaquaient  particulièrement  la  hiérarchie  de 
l'Église.  Le  concile  de  Toulouse  (1118),  celui  de 
Lombers  (1165)  et  celui  d'Albi  (1176)  condam- 
nèrent ces  hérésies.  L'inquisition  fut  établie 
(1198)  pour  en  arrêter  les  progrès,  et,  après  l'as- 
sassinat du  légat  P.  de  Castelnau  (1208), une  croi- 
sade fut  publiée  par  Innocent  III.  L'armée  des 
croisés  se  réunit  à  Lyon,  et  Raymond  VI,  comte 
de  Toulouse ,  fut  séparé  des  autres  seigneurs. 
Après  la  dévastation  de  Béziers  et  la  prise  de 
Carcassonne,  les  fiefs  de  Raymond-Roger  furent 
donnés  à  Simon  de  Montfort  (1209),  puis  Ray- 
mond VI  fut  attaqué  à  son  tour.  Lavaur  fut  sac- 
cagée (1210)  et  tout  le  comté  de  Toulouse  ra- 
vagé par  les  catholiques  du  nord  durant  plusieurs 
années.  Raymond  VI  et  son  allié  Pierre  II ,  roi 
d'Aragon,  furent  défaits  à  Muret  (1213),  et  le  car- 
dinal Robert  de  Courçon.  négligeant  les  recom- 
mandations d'Innocent  III,  donna  le  comté  de 
Toulouse  et  le  pays  enlevé  aux  Albigeois  à  Simon 
de  Montfort  (1216),  qui  fit  hommage-lige  à 
Philippe  Auguste  du  duché  de  Narbonne,  du 
comté  de  Toulouse  et  des  vicomtés  de  Béziers  et 
de  Carcassonne.  Cependant  le  pape  avait  ordonné 
la  fin  de  ia  croisade.  Raymond  VI  et  son  fils, 

Îiresque  encouragés  par  lui,  revinrent  d'Italie,  et 
e  Midi  se  souleva  en  leur  faveur  (1216).  Simon 
de  Montfort  fut  tué  au  siège  de  Toulouse  (1218). 
Honorius  III  prêcha  de  nouveau  la  croisade;  mais 
Amaury  de  Montfort,  successeur  de  Simon,  et 
Louis  de  'France  furent  encore  repoussés  par 
Toulouse  (1219).  Bientôt  Amaury,  généralement 
abandonné  pour  Raymond  Vil,  qui  avait  hérité 
de  son  père  en  1222,  se  vit  contraint  de  signer 
une  trêve  avec  ses  adversaires  (1224).  Il  s'en 


servit  pour  faire  cession  des  fiefs  dont  il  était 
titulaire  à  Louis  VlII,  et,  malgré  le  concile  de 
Narbonne  qui  avait  absous  Raymond  VII ,  le  car- 
dinal Saint-Ange,  au  concile  de  Bourges  (1226), 
fit  recommencer  la  prédication  de  la  croisade. 
Louis  VIU  prit  Avignon,  soumit  tout  le  Bas- 
Languedoc,  mais  vint  mourir  à  Montpensier  en 
Auvergne  (1226).  Humbert  de  Beaujeu  contint  le 
pays  acquis,  au  nom  du  jeune  Louis IX, et  enfin  le 
traité  de  Paris  ou  de  Meaux  (1229)  mit  fin  à  cette 
suite  de  guerres  sans  pitié,  dont  la  conséquence 
fut  l'assujettissement  du  midi  au  nord  de  la 
France. 

Parmi  les  documents  contemporains  sur  l'his- 
toire de  la  guerre  contre  les  Albigeois,  nous  cite- 
rons les  Chroniques  de  Pierre  de  Vaulx  de  Cernay, 
de  Guillaume  de  Puy-Laurfins  (voy.  ces  noms)  et 
les  poèmes  en  langue  provençale  traduits  et  pu- 
bliés par  Fauriel  dans  la  Coïlection  des  Docu- 
ments inédits,  1837,  in-4°. 

ALBIGI.  Voy.  Albienses. 

ALBIGNAC  (Louis-Alexandre,  baron  d'),  gé- 
néral, né  en  1739,  mort  en  1820.  —  Philippe- 
François-Maurice,  comte  d'Albignac,  lieutenant- 
général,  né  à  Milhau  (Aveyron),  le  3  juillet  1775, 
mort  le  31  janvier  1824. 

ALBIGNIACUM,  ALBINIACUM ,  Aubigny, 
Albignv. 

ALBIGNY,  seigneurie  du  Lyonnais  (Rhône), 
avec  le  titre  de  baronnie. 

AJLBINATIUM,  Aubenas. 

ALBINIA,  Aubagne  (Bouches-du-Rhône). 

ALBINIACUM,  villa  impériale  au  ix'  siècle. 
Elle  était  située  entre  le  Rhin  et  la  Roer. 

ALBION  ou  LE  BION,  Albionensis  pagus, 
pays  de  la  Provence  qui  occupait  une  partie  de 
ce  district  montueux  où  prennent  leurs  sources 
à  ro.  la  Nesque  près  de  Saint-Christol  d'Albion, 
à  l'E.,  la  Largue,  qui  arrose  Revest  du  Bion.  Il 
est  divisé  à  présent  entre  les  deux  départements 
des  Basses-Alpes  et  de  Vaucluse. 

ALBISSON  (Jean),  jurisconsulte,  né  à  Mont- 
pellier en  1732,  mort  le  22  janvier  1810. 

ALBITTE  (Antoine-Louis),  homme  politique, 
mort  dans  la  campagne  de  Russie  en  1812. 
Membre  de  l'Assemblée  législative  (1791),  il  fut, 
réélu  à  la  Convention,  vota  dans  le  procès  du  roi 
pour  la  mort,  contre  l'appel  au  peuple  et  le  sursis, 
et  envoyé  en  mission  dans  divers  départements, 
se  signala  par  ses  violences.  Compromis  dans  l'in- 
surrection du  1"  prairial,  il  fut  condamné  par 
contumace.  Après  le  18  brumaire,  il  entra  dans 
l'administration  militaire. 

ALBON ,  seigneurie  du  Dauphiné  avec  titre  de 
comté,  située  à  l'E.  du  Rhône  et  au  N.  de  son 
affluent  avec  la  Galaure;  elle  dominait  sur  tout  le 
pays  qu'arrose  la  Bancel  et  où  son  nom  se  trouve 
encore  conservé  dans  plusieurs  communes  et 
hameaux.  Des  comtes  d'Albon  sont  sortis  les  Dau- 
phins de  Viennois,  les  comtes  de  Forez  et  de 
Lyon,  les  seigneurs  de  Beaujeu,  de  Dombes, 
d'Amplepuis  et  de  Linières. 

ALBON,  ancienne  maison  du  Lyonnais  d'où 
sont  sortis  les  seigneurs  de  Saint-Forgeux ,  de 
Curis,  de  Saint-André,  de  Chazeul,  de  Saintr 
Marcel,  de  Baignols,  de  Chastillon,  d'Azergues, 
de  Pouillenay.  Elle  portait  :  de  sable  à  la  croix 
d'or.  (Voy.  le  tome  VII  du  P.  Anselme.) 

ALBON.  Voy.  Saint-André. 

ALBON  (Claude-Camille-François  d'),  littéra- 
teur, descendant  du  maréchal  Âlbon  de  Saint- 
André,  né  à  Lyon  en  1753,  mort  à  Paris  en  1788. 

ALBONA,  Aubonne. 

ALBOUIS  D'AZINCOURT  (  Joseph-Jean-Bap- 
tiste),  comédien,  né  à  Marseille  le  11  décembre 
1747,  mort  le  29  mars  1809. 


ALBR 


—  45  — 


ALCO 


ALBOY,  seigneurie  du' Rouergue,  qui,  après 
avoir  appartenu  à  la  maison  de  ce  nom,  passa 
au  xiv"  siècle  à  la  maison  d'Ai  mognac. 

AiBRET,  LEBRET,  LABRIT,  Leporetum.  Le 
Leporelanus  pagus,  entre  la  Chalosse  et  le  Baza- 
dais,  forma  la  sirerie  d'Albret,  d'abord  peu  éten- 
due, mais  qui,  vers  l'époque  où  elle  devint  héré- 
ditaire (Î060),  comprenait  déjà  plusieurs  cantons 
de  nos  départements  actuels  des  Landes  et  de 
Lot-et-Garonjie ,  ayant  pour  villes  principales 
Albret,  Nérac,  Montréal  et  Castel-Jaloux.  Les 
sires  d'Albret  acquirent  Bazas  en  1250,  la  vicomté 
de  Tartas  en  1361  elles  terres  du  sire  de  Poyanne 
en  1372.  Ils  se' vantaient  déjà  de  pouvoir,  tout  en 
défendant  leurs  fiefs,  mettre  mille  lances  en  cam- 
pagne. Vers  cette  époque  et  dans  le  siècle  suivant 
ils  acquirent  encore  le  comté  de  Dreux,  celui  de 
Gaure,  la  seigneurie  d'Avesnes,  Mont-de-Marsan 
et  le  captalat  de  Buch.  Ils  grandirent  toujours. 
En  1470  ils  héritaient,  par  la  maison  de  Pen- 
thièvre,  du  Périgord  et  du  Limousin;  en  1478 
ils  eurent  le  comté  d'Étampes  et  en  1479  celui  de 
Pardiac,  confisqué  par  Louis  XI  sur  le  duc  de 
Nemours.  Durant  le  xvi"  siècle  Henri  d'Albret,  en 
épousant  la  duchesse  douairière  d'Alençon,  Mar- 
gueritBj  sœur  de  François  I'',  reçut  l'héritage  de 
la  maison  d'Armagnac.  Enfin,  peu  après  l'an- 
nexion du  comté  ne.  Foix,  du  Béarn  et  de  la  Na- 
varre, la  sirerie  d'Albret  fut  réunie  au  duché  de 
Bourbon  (1548)  et  érigée  en  duché-pairie  (1550) 
en  faveur  d'Antoine  de  Bourbon  et  de  Jeanne  d'Al- 
bret. Le  duché  d'Albret  devenu  partie  du  domaine 
royal  après  l'avènement  de  Henri  IV  fut  compris 
avec  la  Gascogne  dans  le  gouvernement  de  Gu- 
yenne; en  1651,  en  échange  des  principautés  de 
Sedan  et  de  Raucourt,  il  fut  détaché  de  la  cou- 
ronne et  donné,  avec  Château-Thierry,  à  la  mai- 
son de  Bouillon. 

A  l'époque  de  la  Révolution  le  duché  d'Albret 
comprenait  la  vicomté  de  Tartas,  le  pays  d'Auri- 
bat,  le  duché  d'Albret  propre,  et  les  pays  de  lUa- 
rensin  et  de  Marennes. 

Sires  d'Albret.  —  ...?  Amanieu  l".  —  1060? 
Amanieu  II.  —  1100,  Amanieu  IIL  —  1140'?  Ber- 
nard I".  —  1174?  Amanieu  IV.  —  1209?  Ama- 
nieu V.  —  1255?  Amanieu  VL  —  1270?  Bernard- 
Ezi  I"  ou  Bernadets.  —  1281,  Maihe,  fille  aînée 
du  précédent  et  morte  sans  postérité.  —  1295? 
Isabelle,  sœur  de  IMathe.  —  1297?  Amanieu  VII, 
frère  de  Bernard-Ëzi  I".  —  1324,  Bernard-Ezi  II. 
1358,  Arnaud-Amanieu.  — 1401,  Charles  l"',  con- 
nétable de  France.  —  1415,  Charles  II.  —  1471, 
Alain  le  Grand,  petit-fils  de  Charles  II,  par  Jean, 
vicomte  de  Tartas,  mort  en  1468.—  1522,  Henri  1", 
petit-fils  d'Alain  le  Grand,  par  son  père  Jean, 
roi  de  Navarre. —  1555,  Jeanne. —  1572,  Henri  II, 
roi  de  France  sous  le  nom  de  Henri  IV. 

De  la  maison  d'Albret  sont  sortis  les  vicomtes 
de  Tartas  ;  les  seigneurs  d'Orval  ;  les  seigneurs 
de  l'Fsparre  ;  la  branche  bâtarde  des  barons  et 
comtes  de  Miossens;  les  seigneurs  de  Verteuil. 
Sa  généalogie  se  trouve  dans  le  tome  VI  du 
P.  Anselme. 

ALBRET  (Arnaud-Amanieu,  sire  d') ,  fils  et 
successeur  de  Bernard  Ezi  (1358),  mort  en  1401. 
Il  eut  des  démêlés  avec  le  roi  d'Angleterre 
Edouard  III  qui  fit  saisir  ses  terres,  et  avec  Gaston 
Phœbus,  comte  de  Foix,  qui  le  fit  prisonnier  au 
combat  de  Launac  (1362) ,  fut  capitaine-général 
(1365)  de  Charles  le  Mauvais,  roi  de  Navarre,  et 
contribua  à  enlever  la  Guyenne  à  la  domination 
anglaise.  11  combattit  à  Rosebecque  (1382),  et 
suivit  le  duc  de  Bourbon  Jean  H  dans  son  expé- 
dition d'Afrique.  11  avait  épousé  (1368)  Margue- 
rite, de  Bourbon,  sœar  de  Jeanne  de  Bourbon, 
fenime  de,  Charles  V.  =  Son,  fil^  et  s.uccesseuir, 


Chables  I",  connétable  de  France,  tué  à  la  ba- 
taille d'Azincourt  où  il  commandait  l'avant^garde, 
le  26  octobre  1415.  Il  suivit  son  père  en  Afrique 
(1390),  fut  nommé  connétable  (1402),  servit  en 
Guyenne  contre  les  Anglais  (1405-1406),  se  joignit 
aux  Armagnacs,  fut  destitué  (1411)  et  rétabli 
(1413).  Son  impéritie  fut  en  partie  cause  du  dé- 
sastre d'Azincourt.  =  Charles  II,  fils  et  successeur 
du  précédent  (1415),  né  en  1401,  mort  en  1471, 
se  distingua  au  siège  d'Orléans  (1428)  et  reprit 
Aire  sur  les  Anglais  (1442).  =  Alain  le  Grand, 
petit-fils  et  successeur  du  précédent  (1471)  et  fils 
de  Jean  d'Albret,  vicomte  de  Tartas,  mort  à 
Castel-Jaloux  en  octobre  1552.  Dans  l'espérance 
d'épouser  Anne  de  Bretagne,  il  leva  des  troupes 
qu'il  mena  en  Bretagne  contre  les  Français  qu'il 
força  de  lever  le  siège  de  Nantes  (1486);  mais 
la  princesse  ayant  été  fiancée  à  Maximilien  d'Au- 
triche, il  livra  la  ville  aux  tr.iupes  do  Charles  VIII 
(1489).  Il  eut  pour  successeur  Henri  l^"',  roi  id© 
Navarre.  —  Voy.  Henri,  Jeanne.  )>. 

ALBRET  (César  Phébus  d'),  comte  de  Mios- 
sens, sire  de  Pons,  né  en  1614,  mort  à  Bor- 
deaux le  3  septembre  1676.  Maréchal  de  camp 
(1646)  ;  son  attachement  à  Anne  d'Autriche  et  à 
Mazarin  pendant  la  Fronde  le  fit,  plutôt  que  ses 
talents,  nommer  maréchal  de  France  (l"  juin 
1653);  il  quitta  alors  le  nom  de  Miossens  pour 
prendre  celui  d'Albret.  En  1670,  il  fut  nommé 
gouverneur  de  Guyenne.  Voy.  son  historiette  dans 
'lallemant  des  Réaux.  j  i, 

ALBUCONIUM ,  ALBUCUM,  ALBUTIOjiAlîrG 
busson.  i 

AL3UÉRA  OU  ALBUHÉRA,  village  de  l'Es- 
tramadure  espagnole  où  le  16  mai  1811  Soult, 
voulant  obliger  Wellington  à  lever  le  siège  de 
Badajoz,  alla  assaillir  l'armée  des  alliés  composée 
de  16  000  Espagnols,  8000  Portugais  et  7000  An- 
glais. 11  n'avait  sous  ses  ordres  que  23  000  hommes. 
Après  une  fausse  attaque  faite  de  front,  Soult 
écrasa  la  droite  où  se  trouvaient  les  Espagnols, 
s'empara  des  hauteurs  et  détruiait  la  première  di- 
vision anglaise  qui  vint  l'y  attaquer;  mais  bientôt 
entouré  de  tous  les  côtés,  il  dut  opérer  sa  retraite, 
que  l'artillerie  protégea  de  la  manière  la  plus 
efficace.  Les  pertes  furent  à  peu  près  égales  de 
part  et  d'autre  ;  Soult  se  retira  par  la  route  de 
Séville,  laissant  le  champ  de  bataille  au  général 
ennemi  Bereslord,  qui  ne  put  pas  le  poursuivre^ 
tant  il  éiait  épuisé  lui-même. 

ALBUFÉRA  (Espagne) ,  lagunes  de  24  kilo- 
mètres de  long  sur  10  de  large,  qui  constituèrent 
la  majeure  partie  du  duché  d'Albuféra,  créé  par 
Napoléon  en  faveur  du  maréchal  Suchet.  «^i 
Voy.  Suchet. 

ALBULFI  VILLA,  palais  impérial  au  ix"  siècle, 
situé  près  du  Rhin,  dans  le  voisinage  de  Worms. 
ALBURACIS,  AURIGERA,  l'Ariège. 
ALBUS  MONS,  Blamont  (Meurthe). 
ALBUTIO,  ALBUCUM,  Aubusson. 
ALCANITZ,  ville  de  l'Aragon  où  le  général 
espagnol  Blake  fit  éprouver  un  échec  à  un  corps 
de  troupes  commandé  par  Suchet. 

ALCÉ  DU  GEROYLE,  pseudonyme  anagram- 
matique  de  Claude  Le  Goyer. 

ALCHEU  (Seigneurs  d') ,  de  la  famille  de  Le 
Com passeur  (Bourgogne). 

ALCHTACUM,  ALCIATUM,  Auchy. 
ALCITVrus  (Alethius),  poëte  latin  du  iv  siècle. 
Il  enseigna  la  rhétorique  à  Bordeaux  et  àiAgen.. 
On  a  de  lui  quelques  épigrammes.  .  i       r  - 

ALCOFIBRAS  NASiER ,  pseudonyme  ana- 
grammatiiiue  de  François  Rabelais. 

ALCOVISTES,  espèce  de  cavaliers  servants 
des  Précieuses,  au  xvii"  siècle.  Chaque  précieuse 
avait  le  gien;  qui  l'aidait  à  .faire  les  honneurs  de 


ALCU 


—  46  — 


ÂLEG 


la  maison  et  à  diriger  la  conversation.  Comme 
c'était  dans  les  alcôves  que  se  tenaient  les  cercles, 
de  là  leur  nom. 

AIjCRIPPE  ,  sieur  de  Neri  en  Verhos  (rien  en 
bourse),  pseudonyme  de  Le  Picard. 

AliCUIN  [Alctcin,  en  lnlin  Albinu s  etAlminus), 
célèbre  écrivain  et  théologien,  né  à  York  (An- 
gleterre) vers  735,  mort  le  19  mai  804.  Il  appar- 
tenait à  une  noble  famille  saxonne  et  était  parent 
de  saint  Wilibrod,  un  des  apôtres  de  la  Germanie. 
Il  fit  ses  études  a  l'école  d'York,  la  plus  renom- 
mée de  l'Angleterre  et  y  reçut  les  leçons  du  sa- 
vant archevêque  Albert.  A  la  mort  de  ce  prélat, 
il  fut  chargé  d'aller  chercher  à  Rome  le  pallium 
pour  son  successeur.  C'est  dans  ce  voyage 
(780)  qu'il  rencontra  à  Parme  Charlemagne  qui 
l'engagea  à  s'attacher  à  lui.  Deux  ans  après, 
Alcuin  vint  à  sa  cour  avec  quelques  disciples  et 
des  livres.  «A  partir  de  ce  moment,  dit  M.  Am- 
père, Alcuin  fut,  pendant  un  certain  nombre 
d'années,  attaché  au  palais  de  Charlemagne,  rem- 
plissant auprès  de  lui  et  auprès  de  sa  famille  le 
rôle  d'un  conseiller  littéraire,  d'un  directeur  théo- 
logique. Il  présidait  aux  études  du  roi ,  de  ses 
fils,  de  ses  filles  et  de  sa  sœur  Gisla.  ^  Il  devint 
le  centre  de  cette  académie  du  palais  où  tous  ces 
nobles  personnages  venaient,  en  empruntant  des 
noms  antiques ,  s'instruire  et  discuter.  Alcuin  y 
était  surnommé  Flaccus.  Il  nous  reste  un  monu- 
ment curieux  de  ces  exercices  dans  le  dialogue 
intitulé  Disputalio,  entre  Pépin  second,  fils  de 
Charlemagne,  alors  âgé  de  15  ou  16  ans,  qui 
interroge ,  et  Alcuin  qui  répond.  La  docte  in- 
fluence d' Alcuin  ne  se  renfermait  pas  dans  l'in- 
térieur du  palais.  On  la  reconnaît  dans  la  célèbre 
circulaire  de  787  «  qui  fonda  en  France  tout  l'a- 
venir de  l'instruction  et  des  lettres.  »  Vers  cette 
époque,  Alcuin,  se  considérant  toujours  comme 
sujet  du  roi  de  Northumbrie,  se  rendit  en  An- 
gleterre pour  obtenir  de  lui  la  permission  de  de- 
meurer en  France.  Il  revint  en  788 ,  chargé  par 
le  roi  Offa  d'une  mission  diplomatique.  Vers  790 
commença  sa  carrière  théologique.  Il  combattit 
Vadoptianisme ,  hérésie  dont  les  auteurs  étaient 
Félix,  évêque  d'Urgel  et  Elipand,  évêque  de  To- 
lède. Il  écrivit  d'abord  contre  eux,  puis  les  fit 
condamner  par  le  concile  de  Francfort  (794). 

Alcuin  quitta  la  cour  en  796.  Charlemagne,  qui 
déjà  lui  avait  donné  les  abbayes  de  Ferrières, 
dans  le  diocèse  de  Sens,  de  Saint-Loup  à  Troyes, 
de  Saint-Josse  dans  le  Ponthieu,  lui  donna  encore 
celle  de  Saint-Martin  de  Tours.  Il  s'y  retira  et 
y  acheva  sa  vie. 

Son  principal  soin  fut  dès  lors  d'organiser  les 
études  dans  celte  école  de  Tours  d'où  sortirent 
par  la  suite  plusieurs  hommes  célèbres.  Il  leur 
donna  pour  base  le  trivium  et  le  quadrivium. 
a  Aux  uns ,  dit-il  lui-même  dans  une  lettre  à 
Charlemagne,  j'offre  le  miel  de  l'Ecriture;  je 
m'efforce  de  nourrir  les  autres  des  fruits  de  la 
subtilité  grammaticale.  Il  en  est  que  j'ehivre  du 
vin  des  sciences  antiques  ;  il  en  est  un  petit 
nombre  que  j'éclaire  de  la  splendeur  et  de  l'ordre 
des  astres.  ï>  Alcuin,  grand  admirateur  de  l'anti- 
quité, qui  cite  Ovide,  Horace,  Térence,  Cicéron, 
qui  sème  sa  correspondance  de  réminiscences 
Virgiliennes  au  point  d'affubler  de  noms  buco- 
liques, comme  Daphnis  et  Damœtas,  les  respec- 
tables évêques  ou  les  doctes  abbés  auxquels  il 
écrit,  n'autorisa  pourtant  point  l'explication  de 
Virgile  dans  son  école.  Il  donna  un  soin  tout 
particulier  à  la  copie  des  manuscrits,  et  éta- 
blit une  salle  exprès  pour  ce  travail.  On  y  lisait 
une  inscription  en  vers  latins  de  sa  façon ,  où  il 
exhortait  les  copistes  à  une  minutieuse  exacti- 
tude, à  ne  pas  mettre  un  mot  pour  un'  autre,  à 


ponctuer  avec  soin.  Il  envoya  ainsi  à  Charlemagne 
une  révision  de  l'Ancien  et  du  Nouveau  Testa- 
ment. 

La  correspondance  d'Alcuin  avec  l'empereur, 
avec  «  son  très-cher  seigneur  et  ami  David  ,  » 
comme  il  l'appelle,  le  montre  sous  le  jour  le  plus 
favorable.  On  l'y  voit  donner  des  conseils  de  mo- 
dération, même  à  l'égard  des  Saxons,  dont  l'in- 
domptable résistance  avait  soulevé  une  si  redou- 
table colère,  a  On  peut,  écrit-il,  être  attiré  à  la 
foi,  non  y  être  forcé.  Etre  contraint  au  baptême, 
ne  profite  pas  à  la  foi.  »  Ailleurs  :  te  Les  dîmes 
ont  renversé  la  foi  des  Saxons.  »  Et,  blâmant  ces 
missionnaires  qui  devenaient  exacteurs,  il  s'écrie 
éloquemment  :  a  Sint  •prsedicatores ,  non  preeda- 
tores!  ^  C'est  à  cette  salutaire  influence  sur  l'es- 
prit de  Charlemagne  et  à  son  importante  partici- 
pation à  la  restauration  des  études,  qu'Alcuin 
doit  sa  plus  grande  gloire.  Ses  écrits  n'ont  pas 
une  valeur  aussi  remarquable.  Ce  sont  :  en  théo- 
logie des  Questions  sur  la  Genèse,  un  Commen- 
taire des  Psaumes  de  la  pénitence ,  un  Commen- 
taire sur  l'Évangile  de  saint  Jean,  écrit  à  la 
demande  de  Gisla,  sœur  de  Charlemagne,  et  de  son 
amie  Rechtrude,  qu'il  appelle  des  noms  gracieux 
de  Lucia  et  de  Columba  ;  un  Traité  sur  la  sainte 
et  indivisible  Trinité,  adressé  à  Charlemagne; 
dans  les  lettres  :  des  Traités  sur  la  grammaire, 
sur  l'orthographe;  des  dialogues  sur  la  rhétorique 
et  la  dialectique,  entre  l'auteur  et  Charlemagne; 
un  Traité  sur  le  cours  de  la  lune;  en  histoire  : 
quelques  Vies  de  saints  (de  saint  Martin ,  de 
saint  Vedast,  de  saint  Richer,  de  saint  Villibrod)  ; 
en  poésie  :  des  sentences  morales,  épitaphes, 
épigrammes  ;  un  poëme  élégiaque  adressé  aux 
moines  de  Lindisfarne  à  l'occasion  de  l'invasion 
des  Danois  en  793;  une  autre  sur  les  pontifes  de 
l'église  d'York;  etc.  Les  œuvres  d'Alcuin  ont  été 
publiées  par  Duchesne,  1617,  in-fol.,  et  par  Fro- 
ben,  1777,  2  vol.  in-fol.  Depui.^,  Pertz  a  retrouvé 
quelques  lettres  inédites.  Sa  Vie  a  été  écrite  par 
F.  Lorentz  {Alcuin's  Leben,  1829,  in-8). 

ALCUIN ,  pseudonyme  anagrammatique  de 
Calvin. 

ALDEGONDE  (Ste),  née  en  630  dans  le  Hai- 
naut,  morte  le  30  janvier  680  (68-4  ou  689).  Elle 
fonda  à  Maubeuge  un  monastère  qui  devint  plus 
tard  un  célèbre  c'napitre  de  chanoinesses. 

ALDELPHE,  pseudonyme  de  F.  M.  Puthod. 

ALDENHOVEN,  bourg  de  la  régence  d'Aix-la- 
Chapelle  (Prusse).  Il  a  dohné.son  nom  à  une  ba- 
taille livrée  le  2  octobre  1794  par  l'armée  fran- 
çaise que  commandait  Jourdan  aux  Impériaux 
sous  les  ordres  de  Clerfayt  et  de  Latour.  Ceux-ci 
y  furent  complètement  battus  avec  perte  de  4000 
hommes  tués  ou  blessés  et  de  1000  prisonniers. 
Les  républicains  j  qui  y  perdirent  2000  hommes, 
entrèrent  le  lendemain  dans  Juliers,  et  quelque 
temps  après  toute  la  rive  gauche  du  Rhin  était 
en  leur  pouvoir. 

AXDREWALD ,  moine  de  l'abbaye  de  Fleury- 
sur-Loire,  hagiographe,  né  vers  818,  mort  en  890. 

AliDRlC  ou  ATJDRY  (S.),  chapelain  et  con- 
fesseur de  Charlemagne,  évêque  du  Mans  (832), 
mort  le  7  janvier  856. 

AliEANDER  (Hier.),  pseudonyme  de  J.  Sir- 
mond. 

AiEAXJME  (Jacques),  mathématicien,  né  à 
Orléans,  mort  vers  1627.  =  —  Louis,  poëte  latin  et 
français,  né  à  Verneuil,  mort  en  1596.  Il  y  a  des 
vers"  et  des  lettres  de  lui  dans  le  ms.  292  de  la 
Biblioth.  de  l'Institut,  et  dans  le  n°  985  du  Sup. 
fr.  à  la  Bibliothèque  impériale.  —  Voy.  Alleaijme. 

AliECTA,  Alet,  Aleth. 

AiEGTORluS  (Lud.),  pseudonyme  de  Th.  de 
Bèze. 


ALEM 


47  T 


ALEM 


AIjÉGBE  ,  baronnie  du  Velay,  qui  a  donné  son 
nom  à  une  maison  éteinte  en  1361.  Elle  passa 
alors  à  Jean,  duc  de  Berry,  qui  en  fit  présent 
en  1385  à  Morinot,  seigneur  de  Tourzel,  d'où 
sont  sortis  les  seigneurs  de  Précy,  de  Joigny,  de 
Viteaux,  de  Viveros,  de  Beauvoir,  de  Saint- Just. 
d'Oisery,  de  Millau,  de  Ferrières.  —  Les  armes 
sont  :  de  gueules  à  la  tour  carrée  d'argent  à  côté 
de  trois  fleurs  de  Us  d'or  en  flanc.  {Voy.  le  tome 
VII  du  P.  Anselme.)  =  Yves,  baron  d'AtÈGRE, 
mort  à  la  bataille  de  Ravenne  le  11  avril  1512. 
Il  avait  suivi  à  la  conquête  du  royaume  de 
Naples  Charles  VIII,  qui  le  nomma  gouverneur 
de  la  Basilicate.  Il  fut  en  partie  cause  de  la  perte 
dè  la  bataille  de  Gerignoles  (1503).  Brantôme  lui 
a  consacré  un,  article.  =  Yves,  en  faveur  de  qui  la 
baronnie  d'Alègre  fut  érigée  en  marquisat  (1576), 
assassiné  en  1577.  =  Yves,  marquis  d'ALÈCRE, 
de  la  même  famille,  maréchal  de  France  (2  février 
1724),  né  en  1653,  mort  à  Paris  le  9  mars  1733. 

ALÈGKE  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  du  Ques- 
nel  (Normandie). 

ALÉGRE  (N.  d'),  écrivain,  mort  à  Paris  vers 
1740. 

ALEGRIN  (Jean),  cardinal,  archevêque  de  Be- 
sancon (1225),  théologien,  né  àAbbeville,  mort 
en  i227. 

ALEIN  OU  ALENC ,  seigneurie  de  Provence 
érigée  en  marquisat  en  1691  en  faveur  de  César 
de  Renaud. 

AliEMAGNE  (Seigneurs .  d'),  branche  de  la 
maison  de  Castellane  (Provence)  =:  -:-  (barons  d'), 
de  la  famille  du  Mas  (Provence). 

ALEMAN  ou  ALLEMAN,  illustre  maison  du 
Dauphiné,  d'où  sont  sortis  les  seigneurs  d'Uriage, 
de  Vaubonnais ,  de  Pasquiers,  de  la  Levretière, 
de  Champs,  de  Séchilienne,  de  Montfrin,  de  Laval, 
de  Sainte-Jalle ,  de  Revel,  de  Lentiol,  de  Rocbe- 
chinard,  de  la  Grange,  de  Demtesieux,  de  Mont- 
marlin,  de  Ghampier,  de  Vaude,  de  Chaste,  de 
Puvelin  et  d'Allières.  —  Les  armes  :  de  gueules, 
semé  de  fleurs  de  lis  d'or,  traversé  d'une  bande 
d'argent.  =  A  cette  maison  appartenait  Louis 
Aleman,  évêque  de  Montpellier  (1418),  arche- 
vêque d'Arles  (1423),  cardinal  (1426),  né  au  châ- 
teau d'Arbant  (Ain)  en  1390,  mort  à  Salon  en  1450. 
Il  fut,  avec  le  cardinal  Julien,  le  président  du 
concile  de  Bâie  (1431)  et  y  joua  le  principal  rôle 
par  la  fermeté  avec  laquelle  il  soutint  la  préémi- 
nence des  conciles  sur  le  pape.  Il  fit  déposer  Eu- 
gène IV,  et  nommer  à  sa  place  (  1440)  Félix  V 
(Amédée  VIII,  duc  de  Savoie).  Eugène  le  déclara 
déchu  de  ses  dignités  ecclésiastiques,  mais  il  fut 
rétabli  par  Nicolas  V.  Sa  Vie  a  été  écrite  par 
,  Manni ,  1771 ,  in-8°. 

ALEMAND  (Louis- Augustin) ,  écrivain,  né  à 
Grenoble  en  1653,  mort  vers  1728. 

ALÉMANNIE,  Alamaniœ  ducalus.  Après  la 
bataille  de  Tolbiac  (496),  les  Alamans  ou  Alçmans 
furent  soumis  par  Clovis,  et,  à  sa  mort  passèrent 
sous  la  souveraineté  de  son  fils  aîné  Thierry, 
auquel  Vitigès  céda,  en  533,  les  droits  qu'il  avait 
sur  ceux  qui  habitaient  la  Rhétie.  Comme  l'éta- 
blissement des  Francs  et  des  autres  barbares  avait 
fait  disparaître  les  anciennes  divisions  adminis- 
tratives de  l'empire  romain,  elles  ne  furent  plus 
conservées  que  par  l'Eglise,  qui  les  maintint  dans 
ses  divisions  diocésaines.  Dans  l'ordre  politique 
elles  furent  remplacées  par  des  noms  tirés  des  peu- 
ples qui  occupaient  de  nouvelles  circonscriptions. 
C'est  ainsi  que  les  pays  où  dominaient  les  Alamans 
furent  désormais  appelés  Alamannie  ou  Aléman- 
nie.  Ces  régions  étaient  bornées  au  N.  par  une 
ligne  conventionnelle  allant  à  peu  près  du  con- 
fluent de  la  Lauter  et  du  Rhin  à  celui  du  Lech 
et  du  Danube  ;  vers  l'E.,  par  le  cours  du  Lech; 


vers  le  S.  par  les  Alpes;  vers  l'O.,  par  une  ligne 
qui,  tirée  du  Saint-Gothard  au  Ballon  d'Alsace, 
coupait  l'Aar  au  milieu  de  son  cours  et  suivait 
ensuite  les  Vosges  Jusqu'à  la  Lauter.  L'Alémannie 
formait  alors  une  des  dix-neuf  divisions  politiques 
de  la  Gaule  Mérovingienne ,  autant  qu'on  peut 
les  reconnaître  au  milieu  des  incertitudes  de  cette 
époque,  et  en  en  distinguant  l'Alsace  qui  effec- 
tivement en  fut  plusieurs  fois  séparée,  par  exemple 
en  567  où  elle  appartenait  au  roi  Contran.  Dans 
le  courant  du  vu''  siècle  les  Alémans  réduisirent 
à  être  nominale  la  suprématie  qu'exerçaient  sur 
eux  les  Mérovingiens;  mais  Pépin  d'Héristal  et 
Charles-Martel  les  remirent  sous  leur  sujétion. 
A  la  mort  de  ce  dernier,  l'Alémannie  échut  à 
Carloman,  et,  lorsque  ce  prince  se  fut  retiré  au 
couvent  du  Mont-Cassin,  son  frère  Pépin  le  Bref 
sut  annuler  toute  résistance  et  se  débarrasser  de 
la  dynastie  de  ducs  que  s'étaient  donnée  les 
Alémans.  Leur  pays  fit  donc  réellement  partie 
de  la  France  Carlovingienne,  et  fut  compté  parmi 
les  trente-neuf  duchés  en  lesquels  on  la  divisait. 
11  avait  pour  villes  principales  Coire,  Saint-Gall, 
Constance,  Augsbourg ,  Bsle  et  Strasbourg,  et 
pour  résidence  royale  Kirchheim  ou  Kirkheim  en 
Alsace  au  pied  des  Vosges.  Quelques  auteurs  sé- 
parent l'Alsace  de  l'Alémannie  à  la  fin  du  vin"  siè- 
cle. Cependant  en  839,  au  deuxième  partage 
de  Worms,  l'Alémannie,  avec  l'Alsace,  est 
donnée  à  Lothaire.  Il  est  vrai  que  le  traité  de 
Verdun  (843)  détacha  l'Alsace,  qui  fut  remise  à 
Lothaire,  de  l'Alémannie,  qu'on  laissa  à  Louis  le 
Germanique;  mais  cette  séparation  s'effaça,  et, 
sous  Arnoul  de  Carinthie,  l'Alsace  faisait  partie 
du  duché  d'Alémannie  dont  le  nom  au  xi"  siècle 
fut  remplacé  par  celui  de  Souabe. 

AliEMBERT  (Jean  le  Rond  d'),  célèbre  géo- 
mètre, littérateur  et  philosophe,  l'un  des  créateurs 
de  la  grande  Encyclopédie,  membre  de  l'Académie 
des  sciences  (1741)  ,  de  l'Académie  française 
(1754),  dont  il  devint  secrétaire  perpétuel  (1772), 
né  à  Paris  le  16  novembre  1717,  y  mourut  le  29 
octobre  1773.  Il  était  fils  naturel  du  chevalier 
Destouches-Canon,  commissaire  d'artillerie,  et  de 
la  célèbre  Mme  de  Tencin.  Son  nom  de.  le  Rond 
lui  vient  de  ce  qu'il  avait  été  à  sa  naissance  dé- 
posé et  trouvé  sur  les  marches  de  l'église  de  Saint- 
Jean-le-Rond,  qui  était  située  près  de  Notre-Dame. 
Il  fut  confié  aux  soins  de  la  femme  d'un  vitrier 
nommé  Rousseau,  qui  Féleva  et  pour  laquelle  il 
conserva  toute  sa  vie  une  affection  profonde.  — 
Ses  travaux  mathématiques  le  placent  au-dessus 
de  tous  les  géomètres  ses  contemporains,  surtout 
quand  l'on  considère  les  difficultés  qu'il  a  vain- 
cues, la  valeur  intrinsèque  des  méthodes  qu'il  a 
inventées  et  la  finesse  de  ses  aperçus.  Ses  œuvres 
scientifiques  n'ont  point  été  réunies  en  corps 
d'ouvrage.  Elles  forment  16  vol.  in-4°,  savoir  : 
Traité  de  dynamique,  1743,  1758,  1796.  C'est  son 
principal  ouvrage;  par  un  principe  qui  porte  son 
nom,  il  a  donné  une  méthode  générale  pour  ap- 
pliquer le  calcul  aux  problèmes  relatifs  au  mou- 
vement des  corps.  —  Traité  de  Véquilibre  et  du 
mouvement  des  fluides,  1744,  1770,  in-4''; —  -Ré- 
flexionssurla  cause  générale  des  vents ,  1747,  in-4°; 
—  Recherches  sur  la  précession  des  équinoxes  et  sur 
la  mutation  de  l'axe  de  la  terre,  1749,  in-4°;  — 
Recherches  sur  différents  points  importants  du  sys- 
tème du  monde,  1754,  1756,  3  vol.  in-4°;  — Ta- 
bularum  lunarium  emendatio,  1756,  in-4'';  — 
Opuscules  mathématiques  y  1761-64-67-68-73-80, 
8  vol.  in-4''.  —  Les  œuvres  littéraires  de  d'Alem- 
bert  qui  ont  été  réunies,  1805  et  années  suiv., 
18  vol.  in-8'',  et  1821,  5  vol.  in-8'',  contiennent, 
entre  autres  :  Histoire  des  membres  deV Académie 
française;  Mélanges  de  littérature,  d'histoire  et 


ALEN 


—  48  — 


ALEN 


de  philosophie;  le  Discours  préliminaire  de 
VEncydopédie,  à  laquelle  il  a  donné  de  nombreux 
articles  ;  et  enfin  sa  correspondance  avec  Voltaire 
et  le  roi  de  Prusse.  —  Son  éloge  a  été  écrit  par 
Condorcet. 

ALEMBON,  seigneurie  du  Bourbonnais,  pos- 
sédée par  la  famille  de  Galonné. 
ALENC.  Voy.  Alein. 

ALENCÉ  (Joachim  d') ,  astronome  et  physicien, 
né  à  Paris,  mort  à  Lille  le  17  février  1707. 

AliENÇON,  Alercum^  Alencium,  Alenconium, 
Alencisium,  ville  de  iVormandie,  qui,  à  l'épo- 
que gallo-romaine,  dépendait  de  la  cité  des 
Cenomani.  Au  x'  siècle,  un  comte  de  Bellême 
y  bâtit  une  forteresse  dont  il  reste  encore  trois 
-tours,  et  qui  était  dans  le  diocèse  de  Séez,  tan- 
dis que  l'église  paroissiale  appartenait  au  dio- 
cèse du  Mans.  Alençon  devint  alors  le  chef-lieu 
d'un  comté  dont  nous  parlons  plus  bas.  Assiégée 
par  Robert  le  Diable  (1023),  prise  par  le  comte 
d'Anjou  Gcoffroi-Martel,  reprise  par  Guillaume  le 
Bâtard,  qui  la  rendit  au  seigneur  de  Bellême  (1048), 
elle  tomba  quelquâ  temps  au  pouvoir  de  Henri  II 
Plantagenet  (1135).  Son  importance  augmenta  sous 
le  gouvernement  de  la  branche  des  Valois,  qui  en 
devinrent  les  seigneurs  en  1293.  Elle  eut  beau- 
coup à  souffrir  de  la  guerre  de  Cent  ans.  Au 
siv=  siècle,  elle  fut  ravagée  plusieurs  fois  par  les 
grandes  compagnies;  Henri  V  s'en  empara  (1417); 
les  partisans  de  Charles  VII  y  rentrèrent  (1421); 
les  Anglais  qui  y  revinrent  (1444)  en  furent  défi- 
nitivement chassés  six  ans  plus  tard  (1450).  Après 
plusieurs  confiscations  et  restitutions,  où  la  sei- 
gneurie s'amoindrissait  toujours ,  non  en  titres 
ni  en  étendue  de  terre,  mais  en  droits,  Alençon 
devint  le  chef-lieu  d'un  grand  bailliage  qui  dépu- 
tait aux  états  généraux  dès  1483.  Elle  fut  aussi  le 
siège  d'un  présidial.  Dans  le  xvi"  siècle,  le  pro- 
testantisme s'y  introduisit  ;  cependant .  grâce  à 
Matignon,  il  n'y  eut  point  de  massacre  lors  de  la 
Saint-Barthélemy  (1572).  A  la  mort  de  Henri  III, 
les  ligueurs  l'occupèrent  (1589);  mais  Henri  IV  la 
leur  enleva  bientôt  (1590).  Sous  Louis  XIII  (1636), 
elle  devint,  pour  la  perception  des  finances,  le 
chef-lieu  d'une  généralité  ;  Colbert  y  établit  une 
manufacture  de  dentelles  qui  fut  bientôt  célèbre. 
La  révocation  de  l'édit  de  Nantes  (1681)  y  amena 
d'atroces  rigueurs.  La  ville  conserva  jusqu'en  1789 
son  privilège  de  ne  pas  payer  la  taille.  En  1790, 
elle  devint  le  chef-lieu  du  département  de  l'Orne. 
Alençon  est  la  patrie  du  calviniste  P.  AUix,  du  gi- 
rondin Valazé,  d'Hébert,  le  père  Duchesne,  de 
Desgenettes,  du  botaniste  la  Billardière,  etc. 

Bibliographie.  — L'Histoire  des  pays  du  Perche 
et  comté  d' Alençon,  par  la  Clergerie,  1620,  in-4°; 
l'Art  de  vérifier  les  dates,  et  le  tome  III  du  P.  An- 
selme. 

Intendants  d'Alençon.  —  La  généralité  d'Alen- 
çon  comprenait  neuf  élections,  savoir:  en  Nor- 
mandie, Alençon,  Argentan,  Bernay,  Couches, 
Domfront,  Fafaise,  Lisieux,  Verneuil;  et  dans  le 
Perche,  Mortagne. 

1644,  J.  Favier  du  Boulay.  —1666,  B.  Hect.  de 
Marie,  sieur  de  Vesigny.  —  1671,  Michel  Colbert. 

—  1675,  Philippe  Dreux.  _.]676,  Claude  Mé- 
liand.  —  1677,  Ant.  Barillon,  sieur  de  Morangis. 
— 1682,  J.B.  de  Pomereu,  sieur  de  laBretèche. — 
1701,  Ant.  Pinon.  — 1702,  Nie.  Prosp.  Bauynd'An- 
gervilliers.  —  1705,  P.  Hect.  le  Guerchois,  sei- 
gneur de  Sainte-Colombe.  —  1708,  L.  G.  Jubert 
^e  Bouville.  —  1713,  P.  Esprit  Feydeau  de  Brou. 

—  1715,  Et.  H.  Ant.  Foullé  de  Martangis.  — 
1717,  Jac.  Barberye  de  Courteille.  —  1720,  Mich. 
Gervais  Rob.  de  Pomereu.  —  1726,  L.  Fr.  Lalle- 
inant  de  Levignen.  —  1766-1790,  Julien. 

ALENÇON  (comté  et  duché  d').  Au  siècle, 


le  château  d'Alençon,  donné  par  Richard  I"'Vt1uc 
de  Normandie  à  Yves  de  Bellême,  vers  943,  ou 
par  Richard  II  à  Guillaume  l"  de  Bellême, 
vers  997,  devint  un  comté  héréditaire.  Limité  au 
N.,  à  l'E.  et  au  S.  par  la  Normandie  et  le  Maine, 
il  élait  séparé  vers  l'O.,  par  l'Huisne,  du  Perche, 
qui  eut  des  comtes  particuliers,  de  l'an  1000,  à  peu 
près,  à  1404,  et  qui  y  fut  réuni  avant,  puis  après 
ces  époques.  A  la  conquête  de  l'Angleterre  (1066), 
les  comtes  d'Alençon  gagnèrent  le  comté  de  Shrews- 
bury.  La  famille  de  Bellême  fut  continuée, 
en  1082,  par  celle  de  Montgomeri,  qui  s'éteignit 
en  1219.  Philippe  Auguste  réunit  alors  le  comté 
au  domaine  (1221  ou  1225);  mais  Louis  IX  en 
fit,  pour  Pierre,  son  cinquième  fils  fl269),  un  apa- 
nage, avec  le  droit  d'échiquier,  et  relevant  du  duché 
de  Normandie.  Réuni  en  1284,  il  passa,  en  1293, 
avec  le  titre  de  comté-pairie,  dans  une  branche  de 
la  maison  de  Valois ,  en  faveur  de  laquelle  il  fut 
érigé  en  duché-pairie,  l'an  1414.  11  subit  alors  de 
nombreuses  vicissitudes.  Confisqué  en  1458,  resti- 
tué en  1461,  confisqué  en  1474,  restitué  en  1476; 
confisqué  en  1482,  restitué  définitivement  en  1483, 
il  resta,  àl'extinclion  de  cette  branche,  dans  lapos- 
session,  pour  le  domaine  utile,  de  la  sœur  de  Fran- 
çois l"',  Marguerite  d'Angoulême,  duchesse  douai- 
rière d'Alençon,  jusqu'à  la  mort  de  cette  princesse 
(1549).  En  'l559,  Charles  IX  le  donna  comme 
douaire  à  sa  mère,  Catherine  de  Médicis,  qui  le 
céda,  en  1.t66,  à  son  plus  jeune  fils,  François, 
auquel  il  demeurajusqu'en  1584.  En  1605,  Henri  IV 
l'engagea  at;  duc  de  Wurtemberg,  et  Marie  de 
Médicis  le  racheta  pour  le  réunir  à  la  couronne. 
Louis  XIII,  vers  1635.  le  donna  à  son  frère  Gaston 
d'Orléans,  dont  la  fille  en  hérita.  Après  elle,  le 
duché,  de  nouveau  réuni  (1696),  fut  encore  séparé 
(1710)  pour  le  petit-fils  de  Louis  XIV,  Charles,  duc 
de  Berry,  qui  mourut  en  1714.  Enfin,  Louis  XVI, 
en  1785,  l'érigea  en  apanage  pour  son  frère,  le 
comte  de  Provence,  qui  fut  plus  tard  tard  Louis 
XVIII. 

Comtes  d'Alençon.  —  942?  Yves  P''  de  Creil  ou 
de  Bellême.  —  997?  Guillaume  I"'  de  Bellême, 
fils  d'Yves  I"'',  comte  du  Perche.  —  1028,  Robert  P', 
fils  de  Guillaume  1".  —1033  ou  1034,  Guillaume  II 
Talvas,  frère  de  Robert.  —  1048?  Arnoul,  fils  de 
Guillaume  II.  —  1048,  Yves  II  ou  Ivon,  évêquede 
Séez,  fils  de  Guillaume  I".  —  1070,  Mabile,  sœur 
de  Roger,  et  son  époux,  Roger  de  Montgomeri. 

—  1082,  Robert  II  de  Bellême,  fils  du  précédent. 

—  1119,  Guillaume  111  Talvas,  fils  du  précédent. 
— 1171,  Jean  I"',  fils  du  précédent.  —  1 191 ,  Jean  II, 
fils  du  précédent.  —  1191,  Robert  III,  frère  de 
Jean  II.  —  1217,  Robert  IV,  fils  posthume  du  pré- 
cédent,  mort  en  1219.  —  Comtes  d'Alençon  de 
la  maison  de  France  :  1269,  Pierre  de  France, 
cinquième  fils  de  saint  Louis,  mort  sans  postérité 
en  1284.  —  1293,  Charles  I"  de  Valois,  frère  de 
Philippe  IV.  —  1325,  Charles  II,  second  fils  de 
Charles  I".  — 1346,  Charles  III.  —1361,  Pierre  II, 
troisième  fils  de  Charles  II. 

Ducs  d'Alençon.  —  1404,  Jean  IV,  le  Sage,  fils 
de  Pierre  III,  premier  dur.  —  1415,  Jean  V,  le 
Beau,  fils  du  précédent.  —  1476,  René,  fils  du 
précédent.  —  1492,  Charles,  fils  du  précédent, 
mort  en  1525.  L'apanage  est  réuni.  —  1559,  Ca- 
therine de  Médicis.  —  1566,  François,  dernier 
fils  de  Henri  II,  mort  en  1584.  Réunion  à  la  cou- 
ronne. —  1635?  Gaston  d'Orléans.  —  1660,  Isa- 
belle, fille  du  précédent,  mariée  à  Joseph  de  Lor- 
raine, duc  de  Guise,  morte  en  1696.  —  1710, 
Charles  de  France,  duc  de  Berry.  mort  en  1714. 

—  1785,  louis,  frère  de  Louis  XVI,  plus  tard 
Louis  XVIII. 

ALENÇON  (Robert  II  de  Bellême,  comte  d'). 
Il  succéda  (1082)  à  sa  mèie  Mabile,  alla  faire  la 


Pà  ^ 

—  a  — 


guerre  en  Angleterre  a  Guillaume  le  Roux  (1088), 
avec  lequel  il  se  réconcilia  et  qu'il  servit  contre 
la  France,  eut  des  démêlés  avec  Henri  II  et  Ro- 
bert Courte-Heuse,  duc  de  Normandie,  et  fut  arrêté 
traîtreusement  par  le  premier  (1112) ,  qui  le  laissa 
mourir  en  prison  (1119).  Ils'étaitsignalépard'horri- 
bles  cruautés.  =  Chables  de  Valois,  second  fils  et 
successeur  de  Charles  I"'  (1325),  se  distingua  à  la 
bataille  de  Cassel  et  périt  à  la  bataille  de  Crécy,  où 
il  commandait  l'avant-garde,  le  26  août  1346.  = 
Jean  IV,  fils  aîné  et  successeur  de  Pierre  II  (1404), 
né  le  9  mai  1385,  au  château  d'Essey,  prit  part  à 
l'alliance  des  ducs  d'Orléans  et  de  Bourbon  avec 
l'Angleterre  contre  la  France  (1411),  fut  battu  par 
le  duc  d'Anjou  et  le  connétable  de  Saint-Pol,  et 
après  le  traité  de  Bourges  (1412)  vit  son  comté 
érigé  en  duché-pairie  (1'' Janvier  1415).  Il  périt  à 
la  bataille  d'Azincourt,  le  25  octobre  1415.  = 
Jean  V,  fils  et  successeur  du  précédent  (1415),  né 
à  Argentan  le  2  mars  1409 ,  mort  en  1476.  Fait 
prisonnier  par  les  Anglais  à  la  bataille  de  Verneuil 
(1424),  il  vit  le  duc  de  Bedford  s'emparer  de  son 
duché,  et  ne  fut  délivré  qu'en  1427  en  payant  une 
énorme  rançon  il  eut  ensuite  une  guerre  avec  le 
duc  de  Bretagne,  succéda  (1429)  au  connétable  de 
Richement  dans  le  commandement  des  armées 
françaises,  et  fut  le  compagnon  fidèle  de  Jeanne 
d'Arc,  avec  laquelle  il  prit  Jargeau  et  Baugenci, 
et  battit  les  Anglais  à  Patai.  En  1449,  il  recouvra 
Aiençon  et  Bellême,  contribua  à  la  conquête  de  la 
Norruandie  (1450) ,  mais  ses  intelligences  avec 
l'Angleterre  le  firent  arrêter  (1456).  Condamné  à 
mort  par  la  cour  des  pairs  (1458),  sa  peine  fut 
commuée  en  prison  perpétuelle.  Gracié  par  LouisXI 
(1461),  il  prit  part  à  la  ligue  du  Bien  public,  traita 
avec  le  duc  de  Bourgogne,  et  accusé  de  trahison 
et  de  divers  autres  crimes,  il  fut  arrêté  (1472)  et 
condamné  de  nouveau  à  mort  (1474).  Le  roi  lui 
fit  encore  grâce  de  la  vie  et  finit  par  le  mettre 
en  liberté  (1476).  Son  procès  a  été  imprimé 
dans  VHistoire  d Aiençon,  par  la  Clergerie,  1621, 
in-4''.  =  René  ,  fils  et  successeur  du  précédent 
(1476),  mort  le  1"  novembre  1492.  Soupçonné  de 
trahison  par  Louis  XI,  il  fut  arrêté  (1481) ,  enfermé 
pendant  trois  mois  dans  une  cage  de  fer,  à  Chi- 
non,  et  condamné,  par  arrêt  du  parlement  (1482), 
à  implorer  la  clémence  du  roi  et  à  recevoir  gar- 
nison dans  ses  châteaux.  Il  fut  rétabli  dans  ses 
droits  par  Charles  VIII  en  1487.  =  Charles  IV, 
fils  et  successeur  du  précédent  (1492),  mort  à. 
Lyon  le  11  avril  1525.  Il  hérita  (1497)  des  comtés 
d'Armagnac  et  de  Rouergue,  combattit  à  Agnadel 
(1509),  épousa  la  même  année  (3  octobre)  Margue- 
rite de  Valois ,  sœur  de  François  l"',  se  distingua 
à  Marignan,  reçut  en  don  (1517)  le  duché  de 
Barri,  et  commanda  à  Pavie  l'avant-garde  de  l'ar- 
mée} mais  il  s'y  conduisit  lâchement,  et  la  répro- 
bation universelle  qu'il  s'attira  le  fit  mourir  de 
chagrin  quelques  semaines  plus  tard. 

Alençon  (François  d').  Voy.  Anjou. 

ALENÇON,  seigneurie  du  Dauphiné  (Drôme), 
possédée  successivement  par  la  famille  de  Bo- 
logne et  celle  des  Armands. 

ALÊNES,  seigneurie  de  Flandre,  possédée  par 
la  famille  de  La  Verdure. 

ALEONIS  CASTRUM,  Chàtel-Aillon  (Charente- 
Inférieure). 

ALERCUM,  ALERTIUM,  ALENTIUM,  ALEN- 
CONIUM,  Alenoon. 

ALERIUS,  HÏLERIS,  l'Allier. 

AliÊS,  ancienne  maison  de  Touraine,  d'où  sont 
sortis  les  seigneurs  de  Saint-Christophe,  de  Châ- 
teaux, de  Corbet,  d'Holnon  et  d'Oignies.  —  Les 
armes  sont  :  de  gueules  à  une  fasce  d'argents 
accompagnée  de  trois  merlettes  de  même,  posée, 
deux  en  che  f  et  l'autre  à  la  pointe  de  Vécu.  — 

DICT.  HIST.  DE  LA  FR. 


{Voj.  l'Histoire  de  la  noblesse  de  Touraine,  par 
Souliers,  et  le  Registre  III  de  l'^irmonai  de  d'Ho- 
zier.  —  A  cette  famille  appartenait  Pierre-Alexan- 
dre Alès,  vicomte  de  Corbet,  écrivain,  né  le  18 
avril  1715,  en  Touraine,  mort  vers  1770. 

AIlESIA  ,  capitale  des  Mandubii  où.  Vercingé- 
torix  se  retira  avec  son  armée  après  avoir  été 
battu  par  César  (52  av.  J.  G.) .  Il  fut  suivi  parle  gé- 
néral romain  qui  investit  la  place,  et  l'enferma  dans 
une  circonvallation  de  onze  mille  pas,  flanquée 
de  vingt-trois  tours.  Aussi,  quand  une  immense 
armée ,  rassemblée  de  tous  les  points  de  la  Gaule, 
vint  après  plus  d'un  mois  pour  délivrer  les  assié- 
gés en  proie  à  une  horrible  famine,  les  Romains 
purent-ils  repousser  les  attaques.  Pendant  deux 
jours  on  combattit  avec  un  acharnement  ex- 
trême, mais  le  soir  du  second  jour  une  charge 
terrible  de  la  cavalerie  romaine  et  germaine  rom- 
pit les  Gaulois,  et,  dit  Plutarque,  toute  cette 
grande  armée  s'évanouit  comme  un  rêve.  Le  len- 
demain, Vercingétorix  qui,  à  la  tête  de  la  gar- 
nison, avait  secondé  héroïquement  les  efforts  des 
assaillants,  alla  se  rendre  à  César,  (voy.  Vercin-. 
GÉioRix).  La  reddition  à'Alesia  acheva  la  soife-i 
mission  de  la  Gaule. 

Maintenant,  où  était  sitase  Alesia?  Au  xvi^siècle 
Brantôme,  répétant  une  folle  assertion  d'un  his- 
torien espagnol,  Diego  de  Vallès,  plaçait  Alesia 
aux  environs  d'Arras.  En  1715,  un  savant  langue- 
docien J.  P.  des  Ours  de  Mandajors  la  mettait  à' 
Alais  (Gard),  mais  on  n'avait  attaché,  et  avec 
raison,  aucune  importance  à  ces  deux  opinions. 
Jusque  dans  ces  dernières  années  on  s'accordait 
unanimement  à  reconnaître  qu'Alise-Sainte-Reine, 
sur  le  Mont-Auxois  (Côte-d'or)  avait  été  le  théâtre 
de  la  dernière  lutte  de  la  Gaule  contre  César,  lorsque, 
en  1856,  parut  dans  les  Mémoires  de  la  société 
d'Émulation  duDoubs,  une  dissertation  de  M.  A. 
Delacroix  ayant  pour  but  de  démontrer  qu'il  fal- 
lait désormais  placer  .Aie^î'a  à  Alaise,  en  Franche- 
Comté,  à  40  kilom.  de  Besançon.  Un  article  de 
M.  J.  Quicherat  [Athenseum  Français,  10  mai 
1856)  à  l'appui  de  ce  travail,  donna  le  signal 
d'une  lutte  ardente  qui  aujourd'hui  encore  n'est 
point  terminée  et  où  les  adversaires  apportent 
chaque  année  de  nouveaux  arguments.  'Voici  le 
titre  des  principaux  mémoires  ou  brochures  pu- 
bliés à  cette  occasion  :  1°  Pour  Alaise,  J.  Qui- 
cherat, L'Alesia  de  César  rendu,  à  la  Franche- 
Comté,  1857,  in-8;  Conclusion  pour  Alaise  dansla 
question  d' Alesia,  1858,  in-8;  Nouvelle  défaite  des  > 
défenseurs  d'Alise  sur  le  terrain  d' Alesia,  1860, 
in-8;  La  question  d' Alesia  dans  le  Moniteur  de 
l'armée,  1862,  in-8;  —  A. 'Dela.cvoix,  La  question 
d' Alesia  dans  le  Moniteur  universel,  1860:  les  rap- 
ports annuels  de  M.  Castan  sur  les  fouilles  exé- 
cutées à  Alaise  dans  les  Mémoires  de  la  société 
d'Ém.  du  Doubs.  2"  Pour  Alise,  Dey,  Afesia,  1856, 
in-8;  Rossignol,  Alise,  1856,  in-4";  un  article  de 
M.  le  duc  d'Aumale  dans  la  Revue  des  Deux-Mondes  ; 
et  enfin  pour  l'une  ou  l'autre  cause,  des  brochures 
et  des  articles  de  journaux  et  de  revues  dont  le 
nombre  monte  à  prés  d'une  centaine. 

Depuis  que  la  discussion  s'est  engagée,  d'au- 
tres opinions  se  sont  produites.  M.  J.  Maissiat  a 
cru  pouvoir  mettre  Alesia  à  Izernore  (Ain)  ; 
M.  Fivel,  à  Novalaise  en  Savoie  :  mais  c'est  seule- 
ment entre  Alise-Sainte-Reine  et  Alaise  que  la 
lutte  est  sérieuse.  iNous  penchons  fortement  pour 
cette  dernière  localité.  Quoi  qu'il  en  soit,  la  dis- 
cussion n'a  point  été  stérile,  et  l'étude  approfon- 
die des  textes,  les  résultats  des  fouilles  exécutées 
de  différents  côtés,  et  surtout  à  Alaise,  ont  donné 
les  résultats  les  plus  intéressants  pour  notre  his-^in 
toire  et  nos  antiquités  nationales^ 

ALESIA,  Alais  (Gard). 

4 


ALEX 


—  50  — 


ALEX 


AliESIUS  (P.),  pseudonyme  de  P.  Loiseau. 
=,T.  AJLESTA,  ALESTUM,  Alais  (Gard). 

ALET  (N.-D.  d')  Alecta,  Electa,  Aletu7n,  mo- 
nastère de  l'ordre  de  Saint-Benoît,  diocèse  deNar- 
bonne  (Aude),  fondé  en  813  par  Bera,  comte  de 
Razès.  Il  donna  naissance  à  une  ville  où  le  pape 
Jean  XXII  institua  un  évêché  qui  fut  supprimé 
en  1790. 

ÉvÊQUES  d'Alet.  —  Barthélémy,  1"  juillet  1318- 
1333.  —  Guillaume  P'  de  Marcillac,  26  août  1333- 
vers  1347.—  Guillaume  II,  26  mai  1348-vers  1360. 

—  Arnaud  de  Villiers  ,  1362-1376.  —Pierre  P''  de 
Rabat,  1376-1377.  —  Robert  du  Bosc,  vers  1380- 
1390.  —  Henri  P>-,  10  juin  1390-1398.  —  Pierre 
II,  1399-lAOO.  —  Nicolas  I",  1"  déc.  1400-vers 
1408.  —  Henri  II,  vers  1409-1419.  —  Pierre  III 
Assall)itus,  8  janv.  1421-1440.  —  Antoine  V 
de  Saint-Etienne,  1441-1442.  —  Pierre  IV,  1^,43- 
1448.  —  Elle  de  Porapadour,  18  ou  î9  fév.  1448- 
1454.  —  Louis  d'Aubusson,  2  déc.  1454-1455.  — 
Ambroise  de  Cambrai,  23  ou  24  sept.  1455-1460. 

—  Antoinell  Gobert,5  sept.  1461-vers  1467.  —  Guil- 
laume III  Olivier,  14  nov.  3467-1486.  —  Pierre  V 
d'Hallwin,  21  nov.  1487-1488.  —  Guillaume  IV 
de  Rochefo'-t,  4  fév.  1489-1508.  —  Pierre  VI  Rai- 
mond  de  Guiert.  7  juin  1.508-1524.  —  Gilles,  12 
janv.  1525-vers  1530.  —  Guillaume  V  de  Joyeuse, 
vers  1530-1560.  —  François  de  Lestrange,  26 
janv.  1660-1564.  —  Antoine  III  de  Dax,  26  sept. 
1564-1602.  —  Christophe  de  l'Estang,  1602-1603. 

—  Pierre  VII  de  Polverel,  1603.  —  Etienne  de 
Polverel,  24  août  1607-25  avril  1637.  —  Nico- 
las II  Pavillon,  juin  1637-8  déc.  1677.  —  Louis- 
Alphonse  deValbelle,  décembre  1678-juin  1684. 

—  Victor  Augustin  Méliand,  juin  1684-uCt.  1698. 

—  Charles-Nicolas  TafToureau  de  Fontaine,  nov. 
1698-oct.  1708.  —  Jacques  Maboul,  1"  nov.  1708- 
21mai  1723.  —  François-Joseph  de  Boucaud,  oct. 
1723-1762.  —  Charles  de  la  Cropte  de  Chantérac, 
19  juin  1763-1790. 

ÀLETH,  Alecta,  ville  de  Bretagne  qui  fut  le 
siège  d'un  évêché  dès  le  milieu  du  vi°  siècle.  Elle 
fut  détruite  de  fond  en  comble  par  les  Normands, 
et  ses  évêques  habitèrent  dès  lors  le  monastère 
de  Saint-Vincent,  situé  à  une  lieue  de  là,  dans  la 
petite  île  d'Aaron  où  s'élève  actuellement  Saint- 
Malo.  Mais  la  translation  de  Tévêché  à  cette  der- 
nière ville  ne  fut  ratifiée  par  le  pape  qu'en  1157. 

—  (Voy.  Saint-Malo).  Aujourd'hui  il  ne  sub- 
siste plus  que  des  ruines  d'Aleth  dont  le  nom  s'est 
conservé  dans  celui  de  Guich-Aleth. 

ALETHENIS  DEMETRIUS,  pseudonyme  ana- 
grammatique  de  Julien  de  La  Mettrie. 

ALETHÈS  (Irénée) ,  pseudonyme  de  Voltaire. 
,  ALETHINUS  (Th.),  pseudonyme  de  J.Leclerc. 

ALETHOF  (Iv^in),  pseudonyme  de  Voltaire. 

ALETHOPHANES ,  pseudonyme  de  David 
B'.ondel. 

ALÉTHOPHILE ,  pseudonyme  de  C.  F.  Mer- 
cier. 

ALÉTOPHILE,  pseudonyme  de  F.  G.  Quériau, 
écrivain  de  la  deuxième  moitié  du  x\iii'  siècle. 

ALÉTOPHILE,  pseudonyme  de  Lausde  Boissy. 

ALETHOPHILUS  (J.),  pseudonyme  de  J.  de 
Cordes. 

ALETHOPHILUS  (Seb.),  pseudonyme  de  Sa- 
muel Sorbière. 

ALETHOPHILUS    CHARITOPOLITANUS  , 

pseudonyme  de  J.  Courtot. 

ALETUM,  Alet,  (Aude). 

ALEUR,  seigneurie  de  Lorraine,  possédée  par 
la  maison  de  Choiseul. 

ALEUX  (Les),  seigneurie  de  Bretagne,  érigée 
en  vicomte  avec  la  seigneurie  de  Tadain,  en  1644. 

ALEXANDRE  (Sulpice),  historien  franc  ou 
gaulois  du  iW  siècle.  Il  est  cité  par  Grégoire  de 


Tours ,  qui  nous  a  conservé  de  lui  quelques  frag- 
ments. 

ALEXANDRE  dit  de  Paris,  poète  du  xii"  siècle, 
né  à  Bprnay  (Eure).  On  a  de  lui  le  roman  à'Athis 
et  de  FropMlias  et  une  branche  du  grand  poëme 
de  VAlexandréide ,  de  Lambert  Li  Tort.  On  lui 
attribue  aussi,  mais  sans  preuves,  les  romans  en 
vers  d'Hélène,  mère  de  S.  Martin,  et  de  Brison 
(S.  Brice). 

ALEXANDRE  de  Villedieu ,  écrivain  de  la 
première  moitié  du  xiii"  siècle,  né  à  Villedieu 
(Manche).  Il  est  surtout  connu  comme  auteur 
d'une  grammaire  en  vers,  intitulée  Doctrinale 
puerorum,  qui  obtint  une  vogue  immense,  et 
eut  un  très-grand  nombre  d'éditions  à  l'époque 
de  la  découverte  de  l'imprimerie. 

ALEXANDRE  (Dom  Jacques),  bénédictin  de 
Saint-Maur,  né  à  Orléans,  le  24  janvier  1653. 
mort  le  23  juin  1734.  On  a  de  lui  :  Traité  général 
des  horloges,  1734,  in-8°.  = — Noél,  domini- 
cain, né  à  Rouen  en  1639,  mort  le  21  août  1724. 
Hist.  ecclésiastique,  1676-1686,  24  vol.  in-8°. 

ALEXANDRE,  pseudonyme  adopté  par  Bar- 
ginet,  A.  Béraud  et  Guesdon. 

ALEXANDRIE  (Egypte). 

1798.  Lors  de  l'expédition  d'Égypte,  les  Fran- 
çais débarqués  la  veille,  et  durant  toute  la  nuit, 
attaquèrent  Alexandrie  à  la  pointe  du  jour  (2  juil- 
let) ,  sous  la  conduite  de  Bonaparte,  et  la  prirent 
d'assaut. 

1801.  Le  général  anglais  Hutchinson ,  après  la- 
capitulation  du  Caire,  ayant  marché  sur  Alexan- 
drie à  la  tète  de  16  000  hommes,  jeta  une  flottille 
sur  le  lac  Mariout,  et  enleva  le  fort  Marabout 
(17  août)  au  moyen  duquel  la  garnison  française 
faisait  entrer  des  vivres.  Bientôt  la  flottille  fran- 
çaise sur  le  lac  fut  incendiée,  et  plusieurs  navires 
légers,  pénétrant  dans  le  havre,  attaquèrent  no- 
tre escadre  dans  l'intérieur  du  port  (26  août) . 
Le  lendemain  les  Anglais  ouvrirent  la  tranchée 
devant  le  fort  Turc  où,  trois  jours  plus  tard,  une 
brèche  fut  praticable.  Alors  Menou,  qui  avait 
encore  plus  de  10000  hommes,  capitula  (31  août). 
Les  artistes  et  les  savants  de  l'expédition  mena- 
cèrent de  détruire  leurs  travaux  ,  s'ils  étaient 
forcés  de  les  livrer  aux  Anglais.  Les  vainqueurs 
durent  se  contenter  de  prendre  possession  de  la 
ville  où  ils  trouvèrent  312  canons,  et  de  l'esca- 
dre montée  de  77  pièces. 

ALEXANDRIE-DE-iLA-P AILLE  (Piémont) . 

1801,  15  juin  (26  prairial  an  ix).  — Le  len- 
demain de  la  bataille  de  Marengo,  un  armistice 
fut  conclu  dans  cette  ville  entre  Bonaparte  et  Mê- 
las. Il  devait  durer  jusqu'à  l'arrivée  de  la  réponse 
qu'enverrait  la  cour  de  Vienne.  En  attendant,  l'ar- 
mée impériale  occuperait  le  pays  entre  le  Mincio  et 
le  Pô,  c'est-à-dire  Peschiera,  Mantoue  et  Borgoforte  ; 
delà,  la  rive  gauche  du  Pô  et,  àsadroite,  Ferrare, 
Ancône  et  la  Toscane;  les  Français  occuperaient 
la  région  située  entre  la  Chiese,  l'Oglio  et  le  Pô, 
en  laissant  neutre  l'espace  entre  la  Chiese  et  le 
Mincio.  Les  forteresses  de  Tortone,  Milan,  Turiri , 
Pizzighettone,  Arona,  Plaisance;  Ceva,  Savo- 
ne,  Urbia,  Coni,  Alexandrie  et  Gênes,  leur  se- 
raient livrées  avec  leur  artillerie  et  leurs  muni- 
tions ,  les  Autrichiens  n'emportant  que  leurs 
propres  canons.  L'évacuation  de  toutes  ces  places 
et  la  retraite  de  l'armée  autrichienne  devaient 
être  complétées  avant  le  24  juin.  Ces  conventions 
furent  exécutées  et  donnèrent  aux  Français  la 
possession  de  douze  places  fortes,  armées  de  1500 
bouches  à  feu.  —  Alexandrie  devint  après  1802  le 
chef-lieu  du  département  de  Marengo. 

ALEXIS  (Guillaume),  bénédictin,  poète,  mort 
vers  la  fin  du  xv°  siècle.  On  a,  entre  autres,  de 
lui  :  Le  Blason  des  faulces  Amours ,  1489,  in-4°. 


ALGE 


—  51  — 


ALGÉ 


goth.,  souvent  réimprimé;  Le  Passe-temps  de  tout 
homme  et  de  toute  femme,  1505^  Vérard,  m-4'', 
rare;  Le  Loyer  des  folles  Amours;  Les  divers 
Propos  et  joyeuses  Eencontres  d'ung  prieur  et 
d'ung  cordelier;  le  Dialogue  du  crucifix  et  dti 
pèlerin,  composé  l'an  1486,  en  Hyérusalem  (où 
l'auteur  était  en  pèlerinage),  in-4°,  goth. 

ALEXIS  (Léon  d'),  pseudonyme  du  cardinal  de 
Bérulle. 

AliEZ  (Seigneurs  d') ,  de  la  famille  de  Savary. 

AliFAGIUM,  Auffay  (Seine-Inférieure). 

ALFONSE  (Jean),  dit  le  Saintongeois ,  navi- 
gateur, né  à  Cognac,  mort  vers  le  milieu  du  xvi" 
siècle.  On  a  sous  le  titre  de  Voyages  adventureux 
du  capitaine  Jean-Alfonse,  1559,  in-12,  une  re- 
lation tronquée  de  ses  voyages  en  Asie  et  en  Amé- 
rique. 

ALFORT,  village  situé  à  l'extrémité  du  pont 
de  Charenton  (Seine).  11  y  fut  fondé  par  Bourge- 
lat  (voy.  ce  nom)  une  école  vétérinaire  qui  de- 
vint bientôt  célèbre  et  qui  subsiste  encore  au- 
jourd'hui. Elle  reçoit  ordinairement  250  élèves, 
dont  40  militaires  qui  deviennent  vétérinaires 
dans  les  régiments.  A  l'établissement  sont  joints 
un  hôpital  pour  les  chevaux  et  les  chiens,  une 
porcherie  et  divers  troupeaux.  Les  élèves  de  cette 
école  se  sont  distingués  en  1814  en  défendant  le 
pont  de  Charenton  contre  les  alliés.  Une  Notice 
sur  l'école  a  été  publiée  par  Langlois,  an  xiii, 
in-8°. 

AliGA,  Eu  (Seine-inférieure). 

ALGANCE  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  deLau- 
trec  (Languedoc). 

ALGANS  (ou  ALGANCE?)  (Seigneurs  d'),  de 
la  maison  de  Montesquieu. 

ALGER.  Sur  la  côte  septentrionale  de  l'Afri- 
que, à  l'entrée  occidentale  d'une  rade  qui  s'ouvre 
entre  la  pointe  Pescade  et  le  cap  Matifou,  s'élève 
Alger.  Sous  la  forme  d'un  triangle  dont  la  mer 
est  la  base,  elle  monte  en  amphithéâtre,  du  pied 
d'une  colline  qui  a  124  mètres  de  hauteur  jus- 
qu'au sommet,  couronné  par  la  citadelle  ou  kass- 
bah,  antique  résidence  des  deys.  Elle  est  environ 
à  770  kilom.  d'Ajaccio  et  de  Marseille  ;  à  630  de 
Port-Vendres.  Elle  remplace  une  ville  romaine  qui 
est  la  Jol  de  Juba,  la  Cxsarea  ou  Vlconium  des 
Romains.  Abandonnée  peut-être^ou  détruite  lors 
d'une  des  révolutions  qu'a  souffertes  l'Afrique,  en 
passant  des  Romains  aux  Vandales,  puis  aux  By- 
zantins, enfin  aux  Arabes,  elle  fut  relevée,  suivant 
les  uns,  par  les  Beni  Mezr'ana,  suivant  les  autres, 
par  Zeiri  qui,  vers  935,  en  fit  la  capitale  d'une 
principauté.  Elle  commença  vers  cette  époque  à 
être  appelée  Al  Djezair.  Ferdinand  le  Catholique 
la  conquit  en  1509;  mais,  l'année  même  où  ce  roi 
mourut  (1516)  un  pirate,  Arroudj-Barberousse,  s'en 
empara.  Alger  devint  alors  un  nid  de  pirates,  qui 
se  mirent  sous  la  suzeraineté  du  grand  Soliman. 
En  1541,  Charles-Quint  dirigea  contre  eux  une 
formidable  expédition  qui  échoua.  Au  xvii'  siècle 
les  attaques  des  puissances  chrétiennes  se  renou- 
velèrent. 1655,  canonnade  des  Anglais  ;  1662,  traité 
avec  l'Angleterre;  1663  et  1665,  la  France  com- 
mence, par  celles  que  dirige  le  duc  de  Beaufort,  ses 
attaques  multipliées;  1666  et  1670,  canonnade  des 
Anglais  et  des  Hollandais;  1679,  deux  bombarde- 
ments par  Duquesne  ;  1680,  1682,  1683,  nouveaux 
bombardements  des  Français  ;  1684 ,  paix  avec  la 
France,  conclue  pour  cent  ans  ;  1688,  bombarde- 
ment par  Tourville;  1689,  paix  avec  la  France, 
l'Angleterre  et  la  Hollande,  qui  s'engagent  à 
payer  de  véritables  tributs,  déguisés  sous  le 
nom  de  présents,  pour  mettre  leurs  vaisseaux 
marchands  à  l'abri  des  pirates;  1770,  attaque  in- 
fructueuse des  Danois;  1775,  débarquement  in- 
fructueux des  Espagnols  commandés  par  O'Reilly  ; 


1815,  démonstration  d'une  flotte  américaine  com- 
mandée par  Decatur;  1816,  27  août,  une  flotte 
anglo-hollandaise,  sous  lord  Exmouth,  incen- 
die la  flotte  algérienne  et  la  ville,  et  oblige  le 
dey  à  consentir  à  l'abolition  perpétuelle  de  l'es- 
clavage des  chrétiens.  En  1828,  le  23  avril,  le 
dey  ayant  jeté  son  éventail  à  la  tête  du  consul 
français,  Deval,  Alger  est  bloqué,  et,  le  4  oct., 
le  ca"pitaine  Collet  force,  après  un  combat,  onze 
navires  algériens  à  rentrer  dans  la  rade.  L'année 
suivante ,  le  vaisseau  La  Provence  sortant  d'Al- 
ger où  il  avait  porté  une  demande  de  satisfaction, 
qui  fut  repoussée,  essuie  le  feu  de  toutes  les  bat- 
teries de  la  ville.  Enfin  en  1830  eut  lieu  l'expédi- 
tion qui  la  fit  tomber  en  notre  pouvoir.  Une  flotte 
de  644  bâtiments,  dont  107,  parmi  lesquels  11 
vaisseaux  et  19  frégates,  appartenant  à  la  marine 
royale,  sortit  de  Toulon  du  25  au  27  mai. 
Elle  portait  une  armée  de  37  639  hommes,  3853 
chevaux,  et  70  bouches  à  feu  de  gros  calibre. 
Arrivée  le  30  devant  Alger,  elle  en  fut  éloignée 
par  un  coup  de  vent  et  alla  se  rallier  aux  îles 
Baléares.  Le  13  juin,  elle  défilait  devant  Alger  et 
allait  à  la  pointe  de  Sidi-Ferruch  débarquer  l'ar- 
mée. Tandis  que  le  général  de  Bourmont  prenant 
ainsi  à  revers  le  massif  d'Alger,  battait  successi- 
vement les  Arabes  à  Staouéli  (19  juin)  et  à  Sidi- 
Khalef  (24),  l'amiral  Duperrey  avait  à  lutter  con- 
tre les  vents  (26).  Bourmont  s'établit  bientôt  (le 
29)  sur  les  hauteurs  du  Boujareah  qui  dominent 
Alger.  Le  3  juillet,  Duperrey  attaquait  les  batte- 
ries de  mer;  le  4,  l'armée,  après  une  résistance 
de  cinq  heures,  s'établissait  dans  le  fort  de  l'Em- 
pereur. Enfin,  le  5,  au  moment  où  la  place 
allait  être  enlevée  d'assaut,  le  dey  Hussein  capi- 
tula. Le  traité  livrait  aux  vainqueurs  la  moitié 
des  maisons  de  la  ville,  toutes  les  propriétés  du 
gouvernement,  1500  bouches  à  feu  et  un  trésor 
qui  contenait  en  espèces  ou  en  bijoux  une  valeur 
estimée  à  48  684  527  francs. 

Alger,  résidence  du  gouverneur-général  de 
l'Algérie,  est  aujourd'hui  le  chef-lieu  de  la  pro- 
vince qui  porte  son  nom.  En  1838,  elle  devint  le 
siège  d'un  évêché  suffragant  d'Aix  et  le  9  janv. 
1867  fut  érigée  en  métropole.  —  Antoine-Adolphe 
Dupuch,  premier  évêque,  24  août  1838.  —  Louis- 
Antoine-Augustin  Pavy.  26  fév.  1846-16  nov. 
1866.  —  12  janv.  1867,  Charles-Martial-Allemand 
Lavigerie,  premier  archevêque. 

ALGÉRIE.  Elle  est  bornée  au  N.  par  la  Médi- 
terranée, au  S.  par  le  grand  désert,  à  l'E.  par  la 
ré  gence  de  Tunis;  à  l'O.  par  le  Maroc.  Elle  est 
divisée  en  trois  provinces  :  Alger,  Constantine  et 
Oran.  —  Voici  les  principaux  événements  re.- 
latifs  à  notre  colonie  depuis  la  conquête  d'Al- 
ger :  expédition  sur  Blidah  et  Médéah  (nov. 
1830);  —  occupation  d'Oran  (1831);  de  Bône 

(1832)  ;  d'Arzew,  de  Moslaganem  et  de  Bougie 

(1833)  ;  —  traité  avec  Abd-el-Kader  (1834)  qui, 
l'année  suivante,  prend  les  armes.  Battu  par  Tré- 
zel  sur  les  bords  de  la  Sig  (26  juin  1835),  il  lui 
fait  essuyer  le  surlendemain  (28)  un  grave  échec 
sur  les  bords  de  la  Macta.  Repoussé  (août)  sous 
les  murs  d'Oran,  il  ne  peut  empêcher  le  maréchal 
Clausel  de  s'emparer  de  Mascara  (6  déc),  après 
une  suite  de  combats  heureux.  —  En  1836,  occu- 
pation de  Tlemcen,  de  La  Galle,  de  Guelma,  et 
première  expédition  infructueuse  contre  Constan- 
tine. —  En  1837,  conclusion  avec  Abd-el-Kader, 
par  le  général  Bugeaud,  du  désastreux  traité  de 
la  Tafna  (30  mai)  ;  prise  d'assaut  de  Constantine 
par  le  général  Vallée  (13  oct.).  —  En  1839,  occu- 
pation de  Djigelli,  Koléah  et  Sétif;  commence- 
ment des  hostilités  avec  Abd-el-Kader  (nov.)  qui 
est  défait  sur  les  bords  de  la  Chifîa  (31  déc).  — 
En  1840,  glorieuse  défense  de  Mazagran  (fév.); 


ALGÉ  —  52 

combats  de  Ten-Salmet,  de  Selson  (mars),  de 
Meskiana,  de  l'Afroun  (avril);  occupation  de  Cher- 
chell,  de  Médéah  et  de  Milianah  ;  passage  du  col 
de  Mouzaïa  après  un  combat  meurtrier.  —  En 
1841,  destruction  de  diverses  places  d'armes  de 
l'émir;  défaite  des  Arabes  près  de  Mascara  (juil- 
let) ;  occupation  de  Dellys,deZamorah  et  de  Mé- 
déah (oct.).  —  En  1842,  prise  de  Sebdou;  sou- 
mission de  nombreuses  tribus  (1842). — En  1843, 
prise  de  la  Smala  d'Abd-el-Kader  (16  mai) ,  qui  est 
obligé  de  se  réfugier  dans  le  Maroc.  —  En  1844, 
guerre  avec  le  Maroc  terminée  par  un  traité  de 
paix  (10  sept.),  après  le  bombardement  de  Tan- 
ger (6  août),  la  bataille  de  l'isly  (14  août),  et  la 
.prise  de  Mogador  (25  août).  —  En  1845,  rentrée 
de  l'émir  dans  la  province  d'Oran,  insurrection 
du  Dahra.  énergiquement  comprimée  par  les  co- 
lonels Pélissier  et  Saint-Arnaud  ;  soumission  de 
l'Aurès  par  le  général  Bedeau,  et  (22  sept.)  mas- 
sacre d'un  détachement  français  au  marabout  de 
Sidi-Brahim.— En  1846,  châtiment  deplusieurs  tri- 
bus ;  massacres  des  prisonniers  français  par  Abd-el- 
Kaderqui  se  réfugie  de  nouveau  au 'Maroc.  —  En 

1847,  après  la  reddition  de  Bou-Maza,  l'agitateur  du 
Dahra,  et  une  expédition  contre  la  grande  Kabylie 
par  le  maréchal  Bugeaud,  Abd-el-Kader  est  obligé 
de  se  rendre  au  général  Lamoricière  (23  déc.)  et  est 
transféré  en  France.  —  En  1848,  création  de  co- 
lonies agricoles.  —  En  1849,  prise  de  l'oasis  de 
Zaatchapar  Canrobert  (26  nov.).  —  En  1850,  ex- 
pédition contre  les  Kabyles;  soumission  du  Sahel 
de  Sétif;  établissement  à  Lambessa  d'une  colonie 
pénitentiaire  composée  d'insurgés  de  juin.  —  En 
1851,  expédition  contre  la  Petite-Kabylie  par  le 
général  Saint-Arnaud.  — En  1852,  expédition  con- 
tre une  autre  partie  de  la  Petite-Kabylie  par  le 
général  Mac-Mahon;  répression  de  l'insurrection 
de  Bou-Bargla  qui  est  tué  en  1854;  réduction  du 
Djurjura  par  Camou  et  Pélissier;  prise  de  La- 
ghouat.  —-En  1853,  prise  d'Ouargla.  —  En  1854, 
prise  de  Tuggurt.  —  En  1856,  répre.'ision  de  di- 
verses insurrections.  —  En  1857,  achèvement  de 
la  soumission  de  la  Grande-Kabylie.  —  En  1858, 
24  juin,  établissement  d'un  ministère  de  l'Algérie, 
supprimé  le  24  novembre  1860;  expédition  du 
général  Desvaux  contre  des  tribus  insurgées  de 
l'Aurès.  —  En  1859,  expédition  du  général  de 
Martimprey  contre  Oudcha.  —  En  1860,  voyage 
de  l'empereur  en  Algérie  (sept.).  —  En  1864,  avril- 
décembre  ,  insurrection  en  Algérie. 

Ministres  de  l'Algérie.  —  24  juin  1858,  le 
prince  Napoléon.  —  7  mars  1859-24  novembre 
1860,  P.  de  Chasseloup-Laubat. 

Gouverneurs  généraux  de  l'Algérie.  —  27 
juillet  1834,  comte  d'Erlon.  —  8  juiHetl835,  ma- 
réchal Clausel.  —  12  fév.  1837,  général  Damré- 
mont.  —  25  oct.  1837,  maréchal  Valée.  —  29 
déc.  1840,  maréchal  Bugpaud. —  11  sept.  1847,  le 
duc  d'Aumale.  —  24  févr.  1848,  général  Cavaignac. 
—  29  avril  1848,  général  Changarnier.  —  Juillet 

1848,  général  Marey-Monge  [par  intérim).  — 
9  sept.  1848,  général  Charon.  —  32  oct.  1850,  gé- 
néral d'Hautpoul.  —25  avril  1851,  général  Pélis- 
sier (par  intérim).  —  11  déc.  1851-31  août  1858, 
général  Randon.  —  24  nov.  1860,  le  maréchal  Pé- 
lissier. —  l"  sept.  1864,1e  maréchal  Mac-Mahon, 
duc  de  Magenta. 

Bibliographie.  —  Eaiploratiôn  scientifique  de 
l'Algérie,  1840rl844,  6vol.  in-4;  Baude,  VAlgé- 
rie,  1844,  2  vol.  in-8°;  Berbrugger,  Algérie  pit- 
toresque et  monumentale,  1842,  3  vol.  in-f°  ;  Ga- 
libert,  V Algérie  ancienne  et  moderne,  1844,  in-8; 
C\3.use\,  Histoire  de  l'Algérie,  1846,  3  vol.  in-8; 
Le  Recueil  des  inscriptions  de  V Algérie  par  Léon 
Renier;  divers  Annuaires;  la  Revue  de  VOrientet 
de  V Algérie,  les  ouvrages  du  général  Daumas,  etc. 


ALIÉ 

AJLGËSIRAS  (batailles  navales  d'). 
1801,  6  juillet  (17  messidor  an  ix).  —  Le  con- 
tre-amiral Linois,  parti  de  Toulon  avec  trois  vais- 
seaux et  une  frégate  pour  rejoindre  à  l'île  de 
Léon  douze  vaisseaux  espagnols  qui  y  attendaient 
l'amiral  Gantheaume ,  allait  entrer  dans  le  détroit 
de  Gibraltar  lorsqu'il  apprit  que  les  Anglais 
avaient  remis  le  blocus  devant  Cadix.  Craignant 
d'être  pris  entre  deux  feux  ,  parce  qu'il  était  suivi 
par  l'amiral  Warren,  il  chercha  refuge  dans  la 
rade  d'Algésiras,  située  à  l'entrée  orientale  du  dé- 
troit de  Gibraltar.  Il  y  fut  bientôt  après  attaqué  par 
les  Anglais  avec  six  vaisseaux,  une  frégate,  et  un 
lougre,  au  moment  où  il  prenait  sa  ligne  d'em- 
bossage.  Comme  à  Aboukir,  les  Anglais  voulurent 
se  glisser  le  long  du  rivage  et  prendre  chaque 
navire  français  entre  deux  anglais,  mais  le  vent 
tomba,  ce  qui  arrêta  leur  manœuvre.  Linois  fît 
couper  ses  câbles  et  s'échoua  à  la  côte.  Des  ar- 
tilleurs français  remplacèrent  les  espagnols  no- 
tamment aux  batteries  d'Almirante  et  de  San-Iago, 
et  quatorze  chaloupes  canonnières  aidèrent  active- 
ment au  combat.  Un  des  vaisseaux  anglais,  le 
ffannibai,  loucha  et  fut  pris.  Le  Pompetj  qui  avait 
aussi  amené  son  pavillon,  réussit,  avec  les  quatre 
autres  vaisseaux,  dont  deux  étaient  également 
très-avariés,  à  se  retirer  à  Gibraltar.  Ce  glorieux 
fait  d'armes  causa  en  France  la  joie  la  plus 
vive. 

1801,  12  juillet  (23  messidor  an  ix).  —  Les_  An- 
glais, ayant  réparé  leurs  avaries,  poursuivirent 
Linois  qu'étaient  venus  rejoindre  six  vaisseaux 
et  trois  frégates  espagnols  et  qui  se  rendait  à 
Cadix.  L'affaire  commença  dans  le  détroit  à  onze 
heures  du  soir  pendant  une  nuit  orageuse.  Deux 
vaisseaux  espagnols,  le  Real  Carlos  et  le  San 
Hermenegildo,  se  prenant  pour  ennemis,  s'at- 
taquèrent et  se  firent  sauter.  Le  Formidable. 
commandé  par  le  capitaine  Troude,  y  soutint  seul 
un  admirable  combat  contre  l'escadre  anglaise  et, 
après  avoir  désemparé  trois  vaisseaux  et  une  fré- 
gate, entra  dans  Cadix  aux  acclamations  des  h£ki^ 
bitants. 

ALGIA,  ALGIENSIS  PAGUS,  le  pays  d'Auge. 
ALHAUD  OU  AILHAUD.  famille  de  Provence 
d'où  sont  sortis  les  seigneurs  d'Arlan,  de  Mus, 
de  Cheiron  et  de  Meouille.  —  Les  armes  :  Au  1  et 
4  de  sable,  à  trois  têtes  de  lion  d'or  au  chef  de 
gueules,  chargé  d'un  soleil  d'or;  au  2  et  3  de 
gueules  bandé  d'or.  (Voy.  le  Nouvel  arm.orial  de 
Provence.) 

AliHOY  (Philadelphe-Maurice),  journaliste  et, 
auteur  dramatique,  né  à  Paris  vers  1802,  mort  à 
Rouen  en  1855. 

AlilAMET  (Jacques),  habile  graveur,  mem^j, 
bre  de  l'académie,  né  à  Abbeville  le  30  nov.  1 726,, 
mort  à  Paris  le  29  mai  1788.  =  Son  frère,  Fran- 
çois, graveur,  né  vers  1734- 
ALIARDENSIS  PAGUS ,  Aillas  (Gironde) . 
ALIBAUD  (Louis),  né  a  Nîmes  en  1810,  guil- 
lotiné à  Paris  le  11  juillet  1836.  H  tira  sur  le  roi 
Louis-Philippe  un  coup  de  pistolet  au  moment  où 
ce  prince  sortait  en  voiture  des  Tuileries,  le  26 
juin  1836,  fut  arrêté  et  condamné  à  mort  par  la 
cour  des  pairs. 

ALIBERT  (Jean-Louis,  baron),  médecin,  né-^à^, 
ViUefranche  (Aveyron)  le  12  mai  1766,  mort  àt} 
Paris  le  6  nov.  1837.  Il  fut  médecin  de  l'hôpital^ 
Saint-Louis,  médecin  ordinaire  de  Louis  XVHI,  et 
professeur  de  matières  médicales  à  l'école  de  méri^ 
decine.—  Traité  complet  des  maladies  de  lapeaii, 
1 806- 1 826,  in-f°  ;  Physiologie,  des,  pa,ssions,  l^ij^jj 

2  vol.  in-8°.  .  ■,,.>.-i.^,2(tt:-::-::.:voatiâo 
ALIBORUM,  pseudonyme  de.  P.  Gnngorey  i^.).,,». 
ALIBRAY.   Voy.  DALIBRAY. 
AlilÉNOR.   Voy.  ÉLÉONOKE. 


mk       -  53  _  lia 


ALIER  (Seigneurs  d'),  de  là  famîiïe  dé%antin 
(Dauphiné). 

ALI-GIER-BER,  pseudonyme  d'Anacharsis 
Clootz. 

ALIGNAN  (Benoît  d'),  bénédictin,  théologien, 
évêque  de  Marseille  (1229),  mort  en  juillet 
1268.  11  fit  deux  fois  le  voyage  de  Palestine 
(1239,  1260). 

AilGNY,  seigneurie  de  Bourgogne,  possédée 
par  la  famille  de  Quarré. 

ALIGRE,  HALIGRE  ou  DALIGRE,  famille 
originaire  de  Chartres,  et  d'où  sont  sortis  les 
seigneurs  de  Chovilliers,  de  la  Rivière,  de  la 
Brosse,  de  Villenesle,  de  Bois-Landry.  —  Les  ar- 
mes :  d'azur  à  cinq  fasces  de  burelles  d'or,  sur- 
montées en  chef  de  trois  soleils  de  même.  (Voy.  le 
tome  VI  du  P.  Anselme).  =  Aligre  (Étienne'  d'), 
chancelier  de  France,  né  à  Chartres  en  1550, 
mort  à  la  Rivière  près  de  Chartres,  le  11  déc.  1636. 
Il  fut  d'abord  président  au  présidial  de  Chartres 
et  puis  intendant  de  Charles  de  Bourbon,  comte 
de  Soissons,  fut  nommé  garde  des  sceaux  (janv. 
1624)  et  chancelier  à  la  fin  de  la  même  année.  Il 
fut  disgracié  en  1626  et  on  lui  retira  les  sceaux. 
Il  y  a  des  lettres  de  lui  dans  la  collection  Dupuy 
à  la  Bibliothèque  impériale,  et  dans  la  collection 
Godefroy  à  la  Bibliothèque  de  l'Institut.  =  Son  fils 
Etienne,  chancelier  de  France,  né  en  1592,  mort 
à  Versailles  le  25  oct.  1677.  Il  fut  successivement 
directeur  des  finances  (1648),  conseiller  d'hon- 
neur au  parlement  de  Paris  (1652),  garde  des 
sceaux  (23  avril  1672),  chancelier  (4  janv.  1674). 
—  Étienne-Fhançois,  premier  président  du  par- 
lement de  Paris,  né  en  1726,  mort  à  Brunswick 
en  1798. 

ALIIVLENT  ou  DE  VISITE  (Droit  d').  Ce 
droit,  emprunté  aux  Romains  qui  l'appelaient  pro- 
curatio  et  maintenu  par  les  comtes  francs  de  la 
première  et  de  la  deuxième  race,  consistait  en  une 
redevance  accordée  à  l'évêque  lorsqu'il  faisait  sa 
tournée  pastorale.  Cette  redevance  fut  payée 
d'abord  en  nature  par  le  curé  de  la  paroisse;  plus 
tard  elle  fut  acquittée  en  argent.  En  1306,  pendant 
les  longues  négociations  auxquelles  donna  lieu 
entre  Philippe  IV  et  Clément  V  la  suppression  des 
Templiers,  le  pape  fit  de  Lyon  à  Bordeaux  un 
voyage  qui  ruina  plusieurs  des  abbayes  et  des 
évêchés  où  il  avait  séjourné.  —  Voy.  Evêque,  Gîte. 

ALUOES  (Seigneurs  des) ,  branche  de  la  mai- 
son de  Lucinges. 

ALINARD  ou  HAIilNARD,  bénédictin,  arche- 
vêque de  Lyon  (1046),  mort  à  Rome,  empoisonné, 
dit-on,  le  29  juillet  1052. 

ALINCOURT  ou  HAUNCOXJRT,  seigneurie 
de  Champagne,  possédée  par  la  famille  de  Neuf- 
ville,  puis  par  celle  de  Priant. 

AIJNGAVIENSIS  VIGUS,  Langey  (Eure-et- 
Loir). 

AlalODRENSIS  PAGtrs ,  un  des  quatre  pagi 
entre  lesquels  se  divisait  la  cité  àesMeldi  (Meaux), 
et  dont  on  ne  connaît  pas  au  juste  la  position. 

ALION  (Comtes  d'),  delà  famille  de  Dusson 
(comté  de  Foix). 

ALISE-SAINTE-REINE ,  Alisia,  Âlesia,  vil- 
lage de  Bourgogne  (Côte  d'Or),  que  jusqu'à  ces 
derniers  temps  on  avait  regardé  sans  contesta- 
tion comme  théâtre  de  la  dernière  lutte  de  Vercin- 
gétorix  contre  César.  —  Voy.  Alesia. 

AlilTOPHILUS  ,  pseudonyme  de  Cl.  B.  Mo- 
risot. 

ALIX  (Rhône),  village  du  Lyonnais,  où  rési- 
dait avant  la  Révolution  un  célèbre  chapitre  de 
chanoinesses  ;  les  femmes,  pour  y  être  admises, 
devaient  faire  preuve  de  cinq  quartiers  de  no- 
blesse. 

ALIX  de  Champagne,  reine  de  France,  fille  de 


Thibaut  IV,  comte  de  Champagne ,  morte  en  1206. 
Elle  épousa  (1160)  Louis  VII,  et  devenue  veuve 
(1180),  essaya  inutilement  de  s'emparer  de  la  tu- 
telle de  son  fils  Philippe  Auguste,  et  de  la  ré- 
gence. Ce  fut  elle  qui  gouverna  le  royaume  pen- 
dant la  croisade  de  celui-ci. 

ALIX,  voy.  ADÉLAÏDE. 

ALIX  (Pierre),  chanoine  de  Besançon,  contro- 
versiste,  né  à  Dole  en  1600,  mort*  le  6  juillet 
1676. 

ALIXENT ,  seigneurie  de  Bourgogne,  pos- 
sédée au  xiu'=  siècle  par  la  famille  de  Noyers. 

ALIZARD  (Adolphe-Joseph-Louis) ,  chanteur, 
né  à  Paris  le  29 déc.  1814,  mort  le  23  janv.  1850- 

ALIZY,  seigneurie  de  Champagne,  possédée  au 
xin°  siècle  par  la  maison  d'Ambly. 

ALKMAER,  ville  de  la  Hollande,  à  32  kilom. 
au  N.  0.  d'Amsterdam.  De  1810  à  1814,  elle  a 
fait  partie  du  département  du  Zuyderzée. 

—  (Bataille  d'),  1799,  19  sept.  (3"  jour  complé- 
mentaire, an  vu).  —  Après  avoir  défait  Daendels 
au  Helder  (27  août)  et  enlevé  la  flotte  hollandaise, 
les  Anglais  avaient  construit  des  retranchements 
dans  le  Zyp.  Ils  y  repoussèrent  une  attaque  de 
Brune,  à  Slaper-Dyc  (10  sept.),  et,  ayant  reçu  un 
renfort  de  17  000  Russes  et  7000  Anglais,  ils  s'a- 
vancèrent, au  nombre  de  36  000  hommes,  sous 
les  ordres  du  duc  d'York,  contre  la  position  qu'a- 
vait prise  Brune  à  Bergen  et  à  Alkmaer.  L'ar- 
mée anglo-russe  était  divisée  en  cinq  colonnes. 
Sa  droite,  commandée  par  les  Russes  Hermann  et 
Essen,  marchait  contre  la  gauche  des  Français 
que  dirigeait  Vandamme.  Son  centre,  sous  les 
ordres  du  duc  d'York  et  de  Dundas,  attaquait  Du- 
monceau.  Sa  gauche,  où  étaient  sir  James  Pulte- 
ney  et  le  prince  d'Orange,  faisait  face  à  Daendels. 
Enfin,  à  l'extrême  gauche,  sir  Ralph  Abercromby 
devait  longer  le  Zuyderzée,  tourner  la  droite  de 
l'armée  gallo-batave  et  l'écraser  en  lui  coupant 
la  retraite.  Le  duc  d'York  se  croyait  si  sûr  de  la 
victoire  qu'il  ne  s'était  ménagé  aucune  réserve. 
Les  Russes  rejetèrent  d'abord  Vandamme  au  delà 
de  Bergen  jusqu'à  deux  kilom.  d'Alkmaer;  mais 
des  renforts  rétablirent  le  combat,  et  la  colonne 
de  Hermann,  attaquée  en  tête  et  sur  les  flancs, 
fut  mise  en  pleine  déroute.  Dundas  chassa  Du- 
monceau  de  Schoorldam,  mais  les  forces  que  la 
victoire  de  sa  gauche  permit  à  Brune  d'accumuler 
sur  le  centre,  obligèrent  le  duc  d'York  d'évacuer 
Schoorldam  et  de  rentrer  dans  le  Zyp.  Il  en  fut 
de  même  de  Sulteney.  Quant  à  Abercromby,  il 
ne  put  pas  arriver  à  temps  pour  prendre  part  à 
l'affaire .  Cette  victoire  porte  quelquefois  le  nom 
de  Bergen. 

—  (Convention  d').  —  179S,  17  oct.  (25  ven- 
démiaire an  vin).  Après  sa  victoire  à  Egmond- 
op-zee  (2  oct.)  et  sa  défaite  à  Castricum  (6  oct.) , 
le  duc  d'York,  se  trouvant  dans  une  position  dés- 
espérée, proposa  un  armistice,  à  la  suite  duquel 
les  Anglo-Russes  purent  se  rembarquer  sans  être 
inquiétés,  en  renflant  8000  prisonniers  et  les  forts 
du  Helder  avec  toute  leur  artillerie. 

ALLAINES  OU  ALLAIGNES  ,  seigneurie  de 
Picardie,  possédée  par  la  famille  d'Applaincourt. 

ALLAINVAL  (L'abbé  Léonor-Jean-Chri.stine- 
SouLAS  d'),  littérateur,  auteur  comique,  né  à 
Chartres,  mort  à  Paris,  à  l'hôtel-Dieu,  le  2  mai 

ALLAIS  ou  ALAIS  (Denis  Vaibasse  d),  écri- 
vain, né  à  Alais  (Gard)  vers  1630,  mort  après  1683. 

ALLAMANON,  famille  de  Provence,  d'où  sont 
sortis  les  seigneurs  de  Rougnes,  d'Aureilles  et  de 
Lambesc.  Les  armes  sont  :  tranché  d'argent  et  de 
sable,  diapré  de  l'un  en  l'autre.  (Voy.  l'Etat  de  la 
Provence  par  Robert,  et  l'Histoire  de  la  noblesse 
I  de  Provence  par  Artefeuil.) 


ALLE' 


•54  — 


ALLE 


ALLANCÉE,  pseudonyme  d'Alain  Chartier. 

AliLARD  (Marcellin),  écrivain,  né  dans  le  Fo- 
rez, vivait  dans  les  premières  années  du  xvti' 
siècle.  —  La  Gazette  française,  1605,  in-8°,  très- 
rare;  Ballet  en  langage  fSrésien,  1605,  in-8";  et 
1855,  in-8^ 

ALLARD  (Guy),  érudit,  généalogiste,  né  près 
de  Grenoble  en  1645,  mort  en  1716. —  Nobiliaire 
du  Dauphiné,  1671,  in-12;  Histoire  généalogique 
du  Dauphiné,  1697,  4  vol.  in-4°;  Dictionnaire  du 
Dauphiné ,  publié  pour  la  première  fois  par  M.  H. 
Gariel,  1864,  2  vol.  in-8°. 

AliliAKD  (Mlle),  célèbre  danseuse,  née  le  14 
août  1738,  morte  le  14  janv.  1802.  Elle  eut  du 
fameux  danseur  Vestris  un  fils  qui  fut  surnommé 
Vestrallard.  —  Voy.  Vestris. 

ALLARD  (Jean-François),  général,  né  à  Saint- 
Tropez  (Var)  en  1785,  m°ort  dans  l'Inde  le  23  janv. 
1839.  Aide  de  camp  du  maréciial  Brune  (1815),  il 
quitta  la  France  après  l'assassinat  de  celui-ci,  sé- 
journa quelque  temps  en  Egypte,  puis  en  Perse, 
et  enfin  se  rendit  à  Lahore,  où  il  fut  bien  accueilli 
par  le  roi  Runjet-Sing.  Il  organisa  l'armée  syke 
à  la  française,  lui  fit  adopter  le  drapeau  tricolore 
et  fut  comblé  d'honneurs  et  de  richesses  par  le 
prince  qui  le  nomma  généralissime  de  ses  trou- 
pes. En  1835  il  fit  un  voyage  à  Paris,  et  re- 
partit pour  l'Inde  avec  le  titre  de  chargé  d'affai- 
res de  France. 

ALIiARD  (Jean-Pierre-Eugène),  peintre,  né  à 
Lyon,  le  23  fév.  1829,  assassiné  à  Rome  le  21 
avril  1864. 

ALIiART  (Mary  Gay),  femme  de  lettres,  née 
à  Lyon  vers  1750,  morte  à  Paris  en  1821. 

AliLASSAC  ,  Allassacum  ,  seigneurie  du 
Limousin  qui,  au  xii"  siècle,  fut  possédée  par 
les  évèiiues  de  Limoges  et  les  seigneurs  de  Rasti- 
gnac,  et  au  xvii°  siècle  par  la  famille  du  Ver- 
dier. 

AliLEAUME,  famille  de  Normandie,  d'oii  sont 
sortis  les  seigneurs  de  la  Ramée,  de  Baupréau  et 
de  Trefîorest.  —  Les  armes  :  d'azur  au  chevron 
d'or,  accompagné  en  chef  de  deux  roses  d'or,  et 
en  pointe  d'un  oiseau  d'or,  regardant  derrière 
et  au-dessus  de  lui  une  petite  étoile  d'or. 

ALIiEGRAiN  (Etienne), peintre, graveur,  mem- 
bre de  l'académie,  né  en  1645  à  Paris,  où  il  mou- 
rut le  2  avril  1736.  —  2  paysages  (musée  du  Lou- 
vre); 3  paysages  (musée  de  Dijon).  =  Son  fils 
Gabriel,  paysagiste,  membre  de  l'académie,  né  le 
25  fév.  1679  à  Paris,  où  il  est  mort  le  24  féy. 
1748.  =  Jean-Baptiste,  frère  d'Etienne,  sculp- 
teur, né  en  1644,  mort  après  1708.  =  Christophe- 
Gabriel,  fils  de  Gabriel,  sculpteur,  né  à  Paris  en 
1710,  rnort  le  17  avril  1795.  Cet  artiste  commença 
la  réforme  du  mauvais  goût  qui  régnait  de  son 
temps.  11  était  membre  de  l'académie  de  peinture 
depuis  1751.  —  Une  Baigneuse,  Diane  au  bain 
(musée  du  Louvre);  =  Gabriel,  fils  du  précédent, 
sculpteur  de  la  marine  à  Rochefort,  né  à  Paris  le 
29  oct.  1733. 

ALLEMAGNE,  baronnie  de  Provence,  possédée 
par  la  famille  d'Oraison, 

ALLEMAN,  famille  du  comté  Venaissin,  d'où 
sont  .sortis  les  seigneurs  de  Châteauneuf,  de  Saint- 
Amant,  de  Fenouillet,  de  Guépean  et  de  Concres- 
sault.  (Vpy.  l'Histoire  de  la  noblesse  du  comté 
Venaissin,  par  Pithon-Curt.) 

ALLEMAN.  Voy.  AlEMAN. 

ALLEMAND  (Georges  1'),  peintre,  né  à  Nancy 
au  xvi"  siècle,  mort  dans  la  première  moitié  du 
siècle  suivant.  =  —  (GarnierT),  peintre,  mort 
probablement  dans  la  première  moitié  du  xviii" 
siècle.  —  Voy.  Lallemand. 

ALLEMAND  (  Zacharie  -  Jacques  -  Théodore 
comte),  vice-amiral,  né  à  Port-Louis  (Morbihan), 


en  1762,  mort  à  Toulon  le  2  mars  1S26.  Il 
commandait  la  flotte  française,  lorsque  celle-ci 
fut  en  partie  incendiée  dans  la  rade  de  l'île  d'Aix, 
le  12  avril  1808.  —  Voy.  Aix. 

ALLEMANDS  (Les) ,  seigneurie  de  Franche- 
Comté,  possédée  par  la  famille  Cailleau  de  la 
Graulet. 

ALLEMANT.  VOy.  LaLLEMANT. 

ALLEMOGNE,  seigneurie  du  pays  de  Gex, 
possédée  par  les  familles  de  Liviron  et  de  Conzié. 

ALLENT  (Pierre-Alexandre-Joseph),  général, 
pair  de  France  (1832),  écrivain,  né  à  Saint-Omer 
en  1772,  mort  le  3  juillet  1837. 

ALLÉON-DULÀC  (Jean-Louis),  naturaliste,  né 
à  Lyon,  mort  en  1768. 

ALLETZ  (Pons-Augustin),  écrivain,  né  à  Mont- 
pellier en  1703,  mort  à  Paris,  le  7  mars  1785. — 
Dictionnaire  théologique  ;  Dictionnaire  des  Con- 
ciles ;  Histoire  des  Papes  ;  Histoire  des  Singes  ; 
l'Esprit  des  Journalistes  de  Trévoux;  l'Esprit  des 
Journatisles  de  Hollande,  etc. 

ALLETZ  (Pierre-Édouard) ,  écrivain,  né  à  Paris, 
le'  23  a\Til  1798,  mort  à  Barcelone  où  il  était 
consul,  le  16  février  1850.  —  Essai  sur  l'homme  ou 
Accord  de  la  Philosophie  et  de  la  Religion,  1835, 
2  vol.  in-8";  Esquisses  de  la  souffrance  morale, 

1836,  2  vol.  ia-8°;  De  la  Démocratie  nouvelle, 

1837,  in-8°;  Esquisses  poétiques  de  la  vie,  1841, 
in-8°. 

ALLEUD.  Au  point  de  vue  de  la  tenure,  les 
biens  se  divisaient  sous  les  deux  premières  dy- 
nasties en  alleuds  et  bénéfices.  On  a  prétendu 
longtemps  que  Valleud  était  la  terre  tirée  au  sort, 
et  on  donnait  à  ce  mot  l'étymologie  Ions,  sort. 
Mais  nulle  part  on  ne  trouve  de  trace  d'un  par- 
tage qui  aurait  eu  lieu  entre  les  Francs.  Le  mot 
d'ailleurs  et  la  chose  se  retrouvent  chez  des  na- 
tions qui  n'ont  pris  aucune  part  à  l'invasion,  et 
même  avant  la  conquête.  Aussi  une  autr-i  étymo- 
logie  est-elle  bien  plus  vraisemblable  :  ail,  tout, 
od,  bien.  L'alleud,  c'est  le  bien  absolu,  par  excel- 
lence, le  bien  que  nous  tenons  de  nos  pères, 
c'est-à-dire,  les  propres.  Ainsi  dans  la  loi  des 
Ripuaires  alleud  a  pour  synonyme  hsereditas  avia- 
tica  ;  aux  ix"  et  x°  siècles  odall  se  traduit  par 
prxdium  aviaticum;  et  les  Tudesques  désignent 
par  adel  la  noblesse ,  parce  que  celle-ci  a  pour 
soutien  le  patrimoine  paternel,  les  biens  ac<juis. 
par  succession.  , 

A  l'origine  il  n'y  avait  chez  les  Francs  qu'une 
seule  propriété  :  les  propres.  Plus  tard,  lorsque 
vint  à  se  produire  la  propriété  incomplète  du  6e- 
néfice,  Valleud  prit,  en  opposition  et  par  antithèse, 
le  sens  de  propriété  absolue  et  indépendante.  Il 
faut  donc  entendre  par  alleud,  sous  la  première 
race,  biens  propres,  et  sous  la  deuxième  biens 
libres. 

Malgré  la  multiplication  extrême  des  bénéfices, 
Valleud  ne  disparut  pas  aussi  complètement  qu'on 
l'a  dit  sous  le  régime  féodal.  Dans  les  provinces 
méridionales  surtout  il  se  maintint  avec  succès, 
et  l'on  rencontre  jusque  dans  le  xii"  siècle  des 
chartes  provençales  qui  en  font  foi. 

Au  déclin  du  régime  féodal  on  avait  perdu  de 
vue  le  sens  exact  du  mot  alleud.  C'est  alors  que 
l'usage  s'introduisit  de  placer  l'épithète  redon- 
dante franc  devant  alleud.  On  commença  aussi 
à  distinguer  deux  espèces  d'alleud  :  l'alleud  noble 
dont  le  possesseur  avait  droit  de  justice,  et  l'al- 
leud roturier  qui  consistait  seulement  dans  l'in- 
dépendance de  toute  obligation  féodale.  Mais, 
sauf  de  rares  exceptions,  les  francs  alleuds  no- 
bles, comme  les  roturiers,  étaient  eux-mêmes 
assujettis  à  la  fiance,  et  rentraient  au  moins  par 
là  dans  le  système  féodal.  Il  était  de  principe  que 
le  franc  alleud  pouvait  devenir  caduc  pour  tra- 


ALLI 


—  55  — 


ALLO 


hison  et  retournait  au  domaine  rôyal  :  œ  forfai- 
ture de  franc-alleud,  dit  Philippe  VI  dans  une 
charte  de  1341,  quelque  part  que  ce  soit  en  notre 
royaume,  doit  nous  appartenir.  » 

ALLEXJRS  (Les),  seigneurie  de  Normandie, 
possédée  au  xviii'  siècle  par  la  famille  Puchot. 

AT.T.F.TTR  (N.-D.  des),  Allodii,  abbaye  de  l'or- 
dre de  Saint-»enoit,  diocèse  de  Poitiers,  fondée 
en  1  (20  ou  1128  par  Giraud  de  la  Sala. 

ALLEUX  (Seigneurs  des),  branche  de  la  mai- 
son de  Créquy.  =  —  de  la  famille  de  Bellengre- 
ville. 

ALLEVAKD ,  seigneurie  du  Dauphiné,  érigée 
en  comté,  en  juillet  1751,  en  faveur  de  T.  J.  B.  de 
Barrai. 

ALLEX  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  d'Urre 
(Dauphiné). 

ALLIA  (Bataille  de  1').  L'an  .391  avant  J.  C. 
30  000  Senons,  sous  la  conduite  de  leur  roi  ou 
Brenn,  franchirent  l'Apennin  et  assiégèrent  Clu- 
sium ,  dont  les  habitants  implorèrent  le  secours 
de  Rome,  qui  envoya  au  camp  des  barbares, 
comme  négociateurs,  trois  memlàres  de  la  famille 
des  Fabius.  Ceux-ci,  ayant  échoué,  entrèrent  dans 
la  ville  et  dirigèrent  eux-mêmes  une  sortie.  Cette 
violation  du  droit  des  gens  transporta  de  colère 
les  Gaulois.  Ils  suspendirent  à  l'instant  les  hos- 
tilités contre  les  Clusins,  et  envoyèrent  demander 
réparation  aux  Romains,  qui  la  leur  refusèrent. 
Au  retour  de  leurs  ambassadeurs,  les  Gaulois, 
renforcés  par  10  000  hommes,  marchèrent  sur 
Rome,  s'abstenant  de  tout  pillage  sûr  leur  route, 
et  proclamant  qu'ils  n'en  voulaient  qu'aux  seuls 
Romains.  Ils  rencontrèrent  (16  juillet  390)  l'ar- 
mée ennemie  à  une  demi-journée  de  la  ville , 
dans  une  plaine  qui  s'étend  sur  les  bords  de 
l'Allia,  et  le  combat  s'engagea  immédiatement. 
Le  centre  et  l'aile  gauche  des  Romains  furent  en- 
foncés au  premier  choc.  L'aile  droite,  après  avoir 
vaillamment  combattu,  fit  une  retraite  précipitée, 
traversa  Rome  sans  s'arrêter  et  se  réfugia  dans  la 
citadelle.  Si  les  Gaulois  avaient  immédiatement 
marché  sur  la  ville,  c'en  était  probablement  fait 
de  la  république;  mais  heureusement  pour  elle 
les  vainqueurs  perdirent  un  temps  précieux  au 
pillage  et  en  orgies,  et  n'arrivèrent  sous  les  murs 
de  Rome  que  le  lendemain  soir. 

ALLIAC  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de  Rigaud 
'  (Languedoc). 

ALLIA  CUM,  Ailly. 

.ALLIANCE  (Grande).  Voy.  Augsbourg. 

AI.LIÉES  (Villes).  Voy.  Fédérées. 

ALLIER  (Département  de  1').  Ce  département  a 
été  formé  de  la  presque  totalité  du  Bourbonnais 
et  d'une  petite  partie  de  l'Auvergne.  Il  est  borné 
au  N.  par  le  département  de  la  Nièvre  ;  au  S.  par 
le  dép.  du  Puy-de-Dôme;  à  l'E.  par  le  dép.  de 
Saône-et-Loire;  à  l'O.  par  les  dép.  de  la  Creuse 
et  du  Cher.  Chef-lieu,  IVloulins. 

Parmi  les  personnages  marquants  nés  dans  ce 
département,  nous  citerons  :  le  cardinal  Duprat, 
le  prédicateur  Lingendes,  les  ducs  de  Villars  et 
de  Berwick,  Destutt  de  Tracy,  l'abbé  Chàtel,  etc. 

Bibliographie  :  Huguel,  Tableaududépartement 
de  VAllier,  1802,  in-8°;  Baraillon,  Recherches  sur 
•plus,  rnonum.  celtiques  et  romains  de  l'Allier, 
1806,  in-8°,  et  les  Annuaires  du  département. 
—  Voy.  Bourbonnais. 

ALLIER  (Seigneurs  de  F),  de  la  famille  de 
Viault  (Poitou).  =  —  (Barons  d'),  de  la  famille 
de  Mantin  (Dauphiné). 

ALLIER  dit  Hauleroche  (Louis),  numismate, 
né  à  Lyon  en  1766,  mort  à  Paris  en  nov.  1827.  Il 
a  fondé  un  prix  de  numismatique  à  l'académie  des 
Inscriptions.  Sa  collection  de  monnaies  a  été  ac- 
quise en  partie  par  le  Cabinet  des  médailles. 


ALLIER  (Achille),  graveur  et  antiquaire,  né 
en  1807,  mort  à  Bourbon-l'Archambault  le  15 
avril  1836.  —  V ancien  Bourbonnais,  1833-37,  2 
vol.  in-f°. 

ALLIOT  (Pierre'),  médecin,  né  à  Bar-le-Duc, 

mort  dans  la  deuxième  moitié  du  xvii"  siècle.  Il 
fut  appelé  à  Paris  pour  soigner  Anne  d'Autriche 
qui  se  mourait  d'un  cancer.  =  Son  fils  Jean- 
Baptiste  fut  médecin  de  Louis  XIV. 

ALLIX  (Pierre),  théologien  calviniste,  né  en 
1631  à  Alençon,  mort  à  Londres  le  3  mars  1717. 

ALLIX  (Jacques-Alexandre-François) ,  général, 
écrivain  militaire,  né  à  Perci  (Manche) ,  le  21 
sept.  1776,  mort  le  26  janv.  1836.  Laissé  de  côté 
sous  l'Empire  par  suite  de  ses  opinions  républi- 
caines, il  se  signala  dans  la  campagne  de  1814, 
et,  entre  autres,  à  la  défense  d'Auxerre.  Il  fut 
exilé  en  1815  et  rappelé  en  18t9. 

ALLOBROGES,  l'un  des  peuples  établis,  avant 
l'arrivée  des  Romains,  dans  la  Celtique,  dont  il  était 
un  des  plus  puissants.  11  s'étendait  du  confluent  de 
l'Isère  et  du  Rhône  au  lac  Léman,  et  avait  pour 
limitrophes,  à  l'E.,  les  peuplades  des  Alpes;  auN., 
les  Sequani  et  les  Ambarri,  ces  derniers  étaient 
les  clients  des  JUdui  comme  les  Segusiavi,  qui 
se  trouvaient  à  l'O.  ;  au  S.,  il  avait  les  Segalauni, 
les  Vocontii  et  les  Tricorii.  Vienna,  Geneva  et  Cu- 
laro  étaient  les  villes  principales,  et  sa  clientèle, 
à  l'époque  de  César,  comprenait  les  Ceutrones,  les 
Veragri,  les  Nantuates,  les  Euganei,  les  Seduni  et 
les  Viberi.  Peut-être  faut- il  y  joindre  pour  des 
temps  antérieurs,  les  Tricorii  et  les  Tricastini, 
en  sorte  qu'il  y  eut  un  temps  où  les  AUobroges  do- 
minaient toutes  les  vallées  de  l'Isère  et  du  haut 
Rhône.  L'hospitalité  qu'ils  accordèrent  au  roi 
Teutomal,  après  la  destruction  de  sa  tribu  des 
Salyi,  attira  sur  eux  les  armes  des  Romains.  Pour 
leur  résister,  ils  s'allièrent  aux  Arverni,  et  aux 
Cavares.  Une  première  fois  battus  auprès  de  Car- 
pentoracte  (Carpentras)  (122  av.  J.  C),  ils  perdi- 
rent encore  l'année  suivante,  une  terrible  bataille 
que  gagna  Q.  Fabius  Maximus  AUobrogicus.  Les 
Romains  restèrent  alors  maîtres  de  la  rive  gauche 
du  Rhône  et  formèrent  la  province  romaine  de  la 
Gaule  transalpine,  d'abord  avec  le  pays  conquis 
sur  les  Salyi,  les  AUobroges  et  leurs  alliés,  entre 
le  Rhône  et  les  vallées  des  Alpes.  Dans  le  siècle 
suivant,  les  AUobroges,  fatigués  des  exactions  de 
leurs  gouverneurs,  se  préparèrent  à  prendre  part 
à  la  conspiration  de  Caiilina.  L'un  deux,  nommé 
Catugnat,  souleva  même  ses  compatriotes  et  périt, 
après  avoir  taiUé  en  pièces,  auprès  de  l'Isère, 
quelques  détachements  romains  (62  av.  J.  C). 
Les  Gaulois  de  la  province  romaine  ne  bougèrent 
plus,  même  en  52.  Cependant,  durant  la  guerre 
civile  qui  suivit  la  mort  de  César,  les  AUobroges 
chassèrent  de  Vienne  une  colonie  qu'y  avait  ins- 
tallée le  dictateur  et  qui  se  réfugia  chez  les  Se- 
gusiavi. Tibère  la  renouvela  en  lui  accordant  de 
grands  privilèges  (voy.  Vienne).  A  cette  époque, 
les  AUobroges  avaient  été  rangés  dans  la  province 
sénatoriale  Narbonnaise  (28  av.  J.  C),  et  avaient 
perdu  leur  esprit  belliqueux.  Strabon  dit  d'eux  : 
«  Autrefois ,  ils  faisaient  la  guerre  avec  de  nom- 
breuses armées,  mais  aujourd'hui  ils  s'occupent 
à  cultiver  les  plaines  et  les  vallons  des  Alpes.  Ils 
vivent  dans  des  villages,  excepté  les  plus  notables 
d'entre  eux  qui  habitent  Vienna,  dont  Us  ont  fait 
une  viUe,  bien  que  ce  ne  fût  jadis  qu'une  bour- 
gade. »  Lors  du  soulèvement  de  Vitellius  (69  ap. 
J.  C),  les  AUobroges  furent  contraints  de  racheter 
à  prix  d'or  leur  ville  du  pUlage  dont  les  mena- 
çaient les  partisans  du  nouvel  empereur.  La  plu- 
part des  peuples  de  leur  ancienne  clientèle,  sépa- 
rés d'eux,  étaient  devenus  des  cités  et  le  nom  des 
AUobroges  proprement  dits,  démembrés  eux-mê- 


g  ALMA  _      56  —  ALMA 


mes  en  trois  cités,  avait  été  remplacé  par  celui 
de  civitax  Viennensium. 

ALLODIA,  les  Alluets  (Seine-et-Oise) . 

ALLŒUE,  pays  de  l'Artois  sur  la  rive  gauche 
de  la  Lys  dont  les  localités  principales  étaient  La 
Venihiè',  Fleurbaix  ,  Sailly  (Pas-de-Calais)  et  la 
Gorgue  (Nord). 

ALLONNE,  village  situé  à  4  kilom.  au  S.  0. 
du  Mans,  et  sur  l'emplacement  duquel  était,  à  ce 
qu'on  croit,  la  première  capitale  des  Aulerci  Ce- 
nomanni.  ' 

ALLONNE3  (Seigneurs  d'),  aé'la^fariiille  de 
Foyal  (Orléanais).  —  Voy.  Alonne. 

ALLONVILLE ,  maison  de  la  Beauce  d'où  sont 
sortis  les  seigneurs  d'Oisonville,  d'Armancourt, 
du  Plessis-Sai'nt-Benoît  et  de  Louville.  Les  arm«js 
sont  :  d'argent  à  deux  fasces  de  sable.  — — ,  sei- 
gneurie de  Picardie  possédée  par  la  famille  de 
Vaisse. 

ALLOU  (Gilles),  peintre  et  architecte,  mem- 
bre de  l'académie  (1111),  mort  à  Paris  le  2  fév, 
1751.  — Portrait  d'A.  Coysevox  (musée  de  Ver- 
sailles). 

AT.T.OTT  (Charles-Nicolas) ,  ingénieur  en  chef 
des  mines,  antiquaire,  né  à  Paris  le  18nov.  1787, 
mort  à  Paris  le  7  oct.  1843.  —  Divers  mémoires  in- 
sérés dans  des  recueils  scientifiques,  et  Descrip- 
tion des  monuments  de  la  Haute-Vienne,  1821, 
in-4°;  Essai  sur  l'universalité  de  la  langue  fran- 
çaise, 1828,  in-8°. 

ALLOUAIGNES  (Seigneurs  0,  de  la  maison 
d'Assignies  (Artois). 

ALLOUETTE  (François  de  1'),  généalogiste, 
né  à  Vertus  (Marne)  en  1530,  mort  à  Sedan  en 
1608.  —  Voy.  Lallouette. 

AIjLOY  ou  HALLOY,  pays  de  Picardie,  dont 
le  nom  s'est  conservé  dans  le  village  de  Buire-en- 
AUoy  (arrondissement  d'Abbeville). 

ALLUYE,  Avolotium,  baronnie  du  pays  de 
Perche-Gouet  (Orléanais),  qui  a  été  possédée 
par  les  familles  de  Goyet,  de  Saint-Pol,  Robertet, 
Babou,  Escoubleau  et  Gassion. 

AliLY,  maison  d'Auvergne  d'où  sont  sortis  les 
seigneurs  de  Rochefort  et  de  Saint- Vidal  en  Au- 
vergne. 

ALIUA,  rivière  de  Crimée  qui  a  donné  son  nom 
à  une  bataille  gagnée  siir  les  Russes  le  20  sept. 
1854.  L'armée  anglo-française  et  turque  déhar- 
quée  près  d'Eupatoria  ei  du  Vieux  Fort  devait 
traverser  l'Aima  pour  marcher  sur  Sébastopol. 
Les  Russes,  sous  les  ordres  du  prince  Mens- 
chikoff,  avaient  couronné  de  redoutes  et  de  batte- 
ries les  hauteurs  qui  dominent  le  petit  fleuve.  Le 
maréchal  de  Saint-Arnaud  fit  tourner  leur  gauche 
par  le  général  Bosquet;  les  Anglais,  guidés  par 
lord  Raglan,  attaquèrent  leur  droite,  pendant 
que  la  division  du  prince  Napoléon  enlevait  le 
village  d'Alma.  A  quatre  heures  et  demie  du  soir, 
les  alliés  étaient  maîtres  du  plateau  et  les  Russes 
en  déroute.  Les  vainqueurs  avaient  eu  environ  3000 
hommes  mis  hors  de  combat  et  les  vaincus  6000 
tués.  Malheureusement  l'absence  de  la  cavalerie 
ne  permit  pas  de  rendre  la  victoire  plus  com- 
pléta. 

AUaAIN  (Jacques),  théologien,  né  à  Sens,  mort 
en  1515. 

ALMANACHS.  Le  plus  anciennement  imprimé 
de  ces  livres  populaires  paraît  être  en  France  le 
Compost  et  Kalendrier  des  Bergiers,  dont  une 
édition  qui  n'est  pas  la  première  est  indiquée  par 
le  Manuel  du  Libraire,  comme  étant  de  1488  ou 
1493  (Paris,  in-f",  goth.).  11  s'est  réimprimé  pen- 
dant un  grand  nombre  d'années  tant  à  Paris  qu'en 
province.  Il  en  est  à  peu  près  de  même  du  Com- 
post et  Kalendrier  des  Bergères.  A  mesure  que 
se  répandit  l'imprimerie  les  almanachs  se  multi- 


plièrent à  l'infini,  et  la  politique,  sous  forme  de 
prédictions,  ne  tarda  pas  à  s'y  ghsser.  Aussi  sé- 
vit-on avec  rigueur  contre  leurs  auteurs.  «Et  parce 
que,  dit  l'ordonnance  d'Orléans  (janv.  1561,  art. 
26)  ceux  qui  se  meslent  de  pronostiquer  les  cho- 
ses advenir,  publiant  leurs  almanachs  et  progno- 
stications,  passent  les  termes  d'astrologie,  contre 
l'exprès  commandement  de  Dieu^  chose  qui  ne 
doit  être  tolérée  par  les  princes  chrétiens,  nous 
deffendons  à  tous  imprimeurs  et  libraires,  àpeine 
de  prison  et  d'amende  arbitraire,  d'imprimer  ou 
exposer  en  vente  aucuns  almanachs  et  prognosti- 
cations  que  premièrement  ils  n'ayent  été  visités 
par  l'archevêque  ou  évêque  ou  ceux  qu'il  com- 
mettra :  et  contre  celui  qui  aura  fait  et  composé 
lesdits  almanachs  sera  procédé  par  nos  juges  ex- 
traordinairement  et  par  punition  corporelle.»  Ces 
dispositions  se  retrouvent  dans  d'autres  ordonnan- 
ces. —  Parmi  les  applications  qui  en  furent  fai- 
tes, nous  citerons  celle  qui  concerne  Noël-Léon 
Morgard  «professeur  ès  mathématiques»  qui  pour 
un  almanach  contenant  des  prédictions  sédi- 
tieuses, mis  en  vente  le  l"  janv.  1614,  fut  con- 
damné aux  galères  le  31  janv.  suivant. 

Sur  le  plus  fameux  almanach  populaire  qui  en 
est  aujourd'hui  (1867)  à  sa  231"  année,  F  Almanach 
de  Liège,  mis  sous  le  nom  du  très-problématique 
Mathieu  Laensberg,  et  sur  tous  ceux  dont  on  est 
inondé  chaque  année,  on  peut  consulter  le  tome 
Il  de  VHistoire  des  livres  populaires  de  M.  Ch. 
Nisard,  1864,  in-18. 

L'Almanacli  royal,  qui  parut  d'abord  sous  le 
titre  d'Almanach  historial,  ne  prit  la  qualification 
de  royal  qa'en  1699,  année  où  il  fut  pour  la  pre- 
mière fois  présenté  au  roi.  D'un  mince  volume 
in -8°,  qui  pendant  plusieurs  années  offrait  encore 
desprédictionscommerAiman(xc/i(îeLi«g'e,ildevint 
assez  rapidement  un  livre  assez  gros,  contenant 
une  foule  de  renseignements  qu'on  ne  pourrait 
trouver  ailleurs.  Almanach  national  sous  les  deux 
républiques,  almanach  impérial  sous  l'Empire, 
almanach  royal  de  1814  à  1848,  il  est  redevenu 
impérial  depuis  1852. 

ALMANisCHiE,  Almenesches  (Orne). 

ALMANTIA,  Amance  (Meurthe). 

ALMANZA  (Bataille  d').  1707,  25  avril.  Le  ma- 
réchal de  Berwick  qui  commandait  l'armée  franco- 
espagnole  reculait  depuis  plusieurs  jours  devant 
l'armée  ennemie  composée  surtout  d'Anglais  et  de 
Portugais,  pour  éviter  un  combat  avant  l'arrivée 
du  duc  d'Orléans,  et  se  trouvait  dans  la  plaine 
située  devant  la  ville  d'Almanza  (Nouvelle-Castille) 
lorsque,  le  25  avril,  il  fut  attaqué  à  trois  heures 
de  l'après-midi  par  Ruvigny  (lord  Galloway)  et 
das  Minas.  La  cavalerie  espagnole  du  duc  com- 
mandée par  Popoli  fut  d'abord  dispersée,  et  son 
infanterie  ébranlée,  mais  les  habiles  manœuvres 
de  Popoli,  la  vaillance  de  la  maison  du  roi  d'Es- 
pagne et  de  la  gauche  commandée  par  d'Avarey. 
rétablirent  le  combat.  Les  deux  ailes  des  alliés 
furent  mises  en  pleine  déroute,  leur  centre  où  se 
trouvaient  les  Anglais  fut  rompu  après  une  vi- 
goureuse résistance.  L'ennemi  perdit  4000  tués, 
8000  prisonniers,  ses  bagages ,  son  artillerie  et 
120  drapeaux.  Le  lendemain,  le  comte  de  Dohna 
qui,  à  la  tête  de  13  bataillons,  avait  réussi  à  se 
frayer  un  passage,  fut  obligé  de  se  rendre.  Cette 
brillante  victoire,  qui  nous  coûta  peu,  amena  la 
soumission  du  royaume  de  Valence  et  permit  d'en- 
vahir l'.Aragon. 

ALMABAZ ,  bourg  de  l'Estramadure,-  qui,  du- 
rant la  guerre  d'Espagne,  a  été  le  théâtre  de  plu- 
sieurs faits  militaires.  Le  24  déc.  1809,  le  maré- 
chal Lefebvre  y  défit  un  corps  espagnol.  —  Le  16 
mai  1812,  les  Anglais  s'en  emparèrent  par  surprise 
sur  les  Français  qui  y  avaient  établi  des  fortifi- 


ÀLGI 


—  57  — 


cations  importantes  et  y  perdirent  de  nombreux  | 
approvisionnements. 

ALMARI-VAiLUM,  Amerval  (Artois). 

ALMEIDA,  place  forte  du  Portugal. 

1810.  Après  avoir  défait  Crawford  sur  les  bords 
de  la  Coa,  le  24  juillet,  Masséna  investit  Almeida, 
où  il  ouvrit  la  tranchée,  le  1.5  aotlt.  La  place  était 
défendue  par  4000  Portugais  que  commandait  te 
général  Cox;  mais,  le  26,  une  bombe,  étant  tombée 
dans  le  grand 'magasin,  le  fit  sauter,  et  l'explosion 
renversa  la  cathédrale  et  les  principaux  édifices. 
Effrayée  de  cet  accident,  la  garnison  se  mutina  et 
obligea  le  commandant  à  capituler. 

1811.  Masséna,  évacuant  le  Portugal ,  jeta,  le  3 
avril,  une  garnison  dans  Almeida,  que  Wellington 
investit  douze  jours  après.  Cependant  il  fit 
un  retour  offensif  et  passa  l'Agueda,  le  2  mai,  à 
la  tête  de  5000  hommes.  Le  lendemain,  il  ren- 
contra "Wellington  à  Fuentes  d'Onoro  et,  n'ayant 
pas  pu  le  repousser,  il  se  retira  en  Espagne  en  en- 
voyant au  général  Brennier  l'ordre  de  faire  sauter 
la  défense  d'Almeida  et  de  venir  le  rejoindre  avec 
sa  garnison.  Cet  ordre  fut  exécuté  dans  la  nuit 
du  10  au  11  mai,  et  le  12  Wellington  occupa  la 
place. 

ALMZNARA  (Bataille  d')  ,  1710,  21  juillet. 
L'archiduc  Charles  ayant  reçu  de  nombreux  renforts 
par  Barcelone,  tandis  que  le  maréchal  de  Noailles 
était  obligé  d'aller  repousser  une  descente  des  An- 
glais en  Languedoc,  reprit  l'offensive,  et  attaqua  et 
défit  Philippe  V  auprès  d'Almenara,  petite  ville 
de  la  province  de  Lerida.  Cette  victoire  le  rendit 
maître  de  la  Catalogne. 

ALMENESCHES  (Saint-Pierre  d'),  Almanîscœ 
ou  Almonachie ,  abbaye  de  femmes,  de  l'ordre  de 
Saint-Benoît,  diocèse  de  Séez,  fondée  vers  550. 

ALMÉRAS  (le  baron  Louis),  général,  né  le  15 
mars  1768  à  Vienne  (Isère),  mort  à  Bordeaux  le 
7  janv.  1828. 

ALMONACID  (Bataille  d') ,  11  août  1809.  Pen- 
dant que  les  Français  étaient  vainqueurs  à  Tala- 
vera,  Venegas  avait  occupé  Aranjuez  et  investi 
Tolède.  Leur  approche  l'obligea  de  reculer  vers 
le  N.  E.,  et  il  les  attendit  dans  la  position 
d'Almonacid,  village  de  la  Nouvelle-Castille.  Sé- 
bastian! le  fit  attaquer  par  les  Polonais  de  Sul- 
kowski  et  les  Allemands  de  Laval.  L'arrivée  de  la 
réserve  commandée  par  Desselles  et  le  roi  Joseph 
décida  la  bataille.  Venegas  perdit  à  cette  défaite 
35  canons,  presque  toutes  ses  munitions  et  6000 
hommes. 

AliNA,  l'Eaulne,  affluent  de  la  Béthune. 
ALNEIUM ,  ALNIUM ,  Aunay  ,  l'Aulnay  ou 
Launay. 

ALNENSIS  PAGUS,  l'Aunis,  un  des  deux 
pagi  entre  lesquels  était  divisée  la  cité  des  San- 
tones. 

ALNETENSIS  PAGELLUS,  Aulnay. 

ALNETUM,  Launoy,  Aunay,  Anet. 

ALNISIUM,  l'Aunis. 

ALNITUS,  Osny  (Seine-et-Oise). 

AXiOGIA,  Alluyes.  —  Alluy. 

ALOIGNY ,  maison  du  Poitou,  d'où  sont  sor- 
tis les  seigneurs  de  la  Millandière,  de  Rochefort, 
de  Boi-^morand,  du  Blanc,  de  Craon,  de  la  Groye, 
de  la  Chèze,  de  Beaulieu,  d'Argenson,  du  Puy-de- 
S.-Astier,  de  Bonneval,  de  Chef-de-May,  de  la 
Roffie.  Les  armes  sont  :  de  gueules  à  cinq  fleurs 
de  lis  d'argent  posées  en  sautoir.'' fyôfi.  Ae  tome 
VII  du  P.  Anselme.)  ' 

ALOIS  (N.-D.  des),  Aîlodn,  îiiibayè" de  reli- 
gieuses de  l'ordre  de  Saint-Benoit,  diocèse  de  Li- 
moges, fondée  avant  1198. 

AI.OISNE,  seigneurie  d'Artois  qui  a  donné  son 
nom  à  une  famille  qui  la  possédait  encore  au  xvii* 
siècle. 


ALONNE  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  famille 
de  Clagny  (Bourgogne).  Voy.  Allonne. 

ALONS  (Seigneurs  d'),de  la  famille  provençale 
de  Guillon.  =  —  de  la  famille  provençale  de 
Hondis.  =  —  de  la  famille  provençale  de  Requis- 
ton.  =  —  de  là  famille  provençale  de  Raimon 
ou  Raimondis.  =:  —  de  la  faniille  de  Rivière 
(Comté- Venaissin). 

ALONVILLE,  voy.  Allomville. 

ALORGE ,  famille  de  Normandie  d'où  Sont 
sortis  les  seigneurs  de  Seineville  et  de  Havars. 

ALOÛE,  famille  d'où  sont  sortis  les  seigneurs 
des  Ajots  en  Poitou. 

ALOUETTE  (Légion  de  1').  César,  après  avoir 
achevé  la  conquête  de  la  Gaule,  s'empressa  d'en- 
rôler à  ses  frais  dans  son  armée  un  certain  nom- 
bre de  Gaulois  et  en  composa  une  légion  qu'il 
forma  à  la  discipline  romaine  et  à  laquelle  il  ac- 
corda la  solde  et  les  privilèges  dont  jouissaient  les 
autres  légions.  Les  soldats  portaient  sur  leur  cas- 
que une  allouette  aux  ailes  étendues  et  le  nom 
gaulois  de  cet  oiseau  (alauda)  fut  donné  à  la  nou- 
velle légion  à  laquelle,  quelque  temps  après.  Cé- 
sar accorda  le  droit  de  cité  romaine. 

ALOYA,  Alluye. 

ALPAÎDE,  deuxième  femme  ou  concubine  de 
Pépin  d'Héristal  qui  répudia  pour  elle  sa  femme 
légitime  Plectrude.  Elle  fut  la  mère  de  Charles 
Martel  et  mourut  vers  le  milieu  du  vur  siècle  dans 
un  monastère  près  de  Namur. 

ALPECCUM,  le  Pecq  (Seine-et-Oise). 

ALPES  (N.-D.  des),  monastère  de  l'ordre  de 
Cîteaux,  diocèse  de  Genève,  fondé  en  1136. 

ALPES,  a  Les  Gaulois  appelaient  Alpes  toutes 
les  montagnes;  ce  nom  a  été  restreint  par  les  Ro- 
mains aux  montagnes  proprement  gauloises,  »  dit 
le  grammairien  Servius  dans  ses  Commentaires 
sur  V Enéide  (x,  p.  G93  D).  En  effet,  ce  nom  a 
été  surtout  appliqué  aux  chaînes  qui  forment  un 
grand  arc  de  cercle  au  N.  de  l'Italie. 

Avant  l'arrivée  des  Romains  dans  les  Gaules,  il 
existait  dans  les  Alpes  37  peuples,  dont  voici  la  liste  : 
Adanates,  Agones,  Ardyei,  Avantici,  Belicenses, 
Brigiani,  CapiUati,  Caturiges,  Ceutrones,  Ectini, 
Eguituri,  Esuhiani,  Euburiates,  Gallitœ,  Garoceli, 
lapodes,  Irii,  Juberi,Lepontii,  Medulli,  Nantuates, 
Nemaloni,  Nerusii,  Oratelli.  Salassi,  Sarni  (ou 
Stœni),  Savincates,  Seduni,  Segusiax  i,  Sentii  (ou 
Bediontici),  Siconii,  Suelri,  Tebavii,  Vallenses, 
Veamini,  Veragri,  Vergunni.  Ces  peuples,  dont 
les  Romains  avaient  commencé  la  conquête  du 
temps  de  la  république,  furent  entièrement  soumis 
sous  Augusle  qui  les  réunit  à  la  province  de  la 
Gaule  cisalpine,  hormis  ceux  qui  obéissaient  au 
roi  Cottius.  Plus  tard  il  en  détacha  ceux  dont  il 
forma  la  province  des  Alpes  Maritimes  qui,  avec 
les  autres  provinces  des  Alpes,  fut  considérée 
comme  tenant  à  l'Italie  jusqu'à  Adrien  et  à  Dio- 
clétien  ;  alors  ces  peuples  furent  mis  dans  la  pré- 
fecture des  Gaules,  à  l'exception  de  ceux  qui 
fournirent  les  provinces  des  Alpes  cottiennes,  sous 
la  préfecture  de  l'Italie. 

Alpes  Grecques  (ou  Graîes),  et  Pennines,  pro- 
vince comprenant  la  partie  orientale  de  la  Savoie 
et  le  Valais.  Les  peuples  qui  les  habitaient  fu- 
rent soumis  par  César  ou  sous  Auguste  et  rat- 
tachés à  la  Gaule  cisalpine  au  moins  jusqu'à 
Adrien,  sinon  jusqu'à  Dioctétien.  Ils  formèrent 
alors  la  province  des  Alpes  Grecques,  puis  ils 
furent  annexés  à  la  préfecture  des  Gaules.  On 
trouvait  dans  les  Alpes  Pennines  les  peuples  sui- 
vants :  Agones,  Ardyei,  Juberi,  Nantuates,  Se- 
duni, Vallenses,  Veragri;  dans  les  Alpes  Grec- 
ques :  Belicenses,  Ceutrones  ou  Acitavones,  Ga- 
roceli, Lepontii,  Salassi,  Tricorii;  mais,  quand  le 
faîte  des  Alpes  fut  pris  pour  limites  de  l'Italie, 


ALPE 


—  58  — 


ALSA 


plusieurs  de  ces  peuples,  en  tout  ou  en  partie,  les 
Leponiii  et  les  Salassi,  par  exemple,  durent  être 
adjoints  à  la  province  des  Alpes  Gottiennes  et  les 
autres  contribuf^rentà  former  la  province  des  Alpes 
Grecques  et  Pennines.  La  métropole  de  cette  der- 
nière, d'abord  appelée  Forum  Claudii,  fut  ensuite 
Darantasia.  Au)i°  siècle  la  province  est  divisée  en 
deux  cités  -.Darantasia  (Moutiers-en-Tarantaise) 
et  Vallensium  cwitas  (Marti gny).  Sous  les  Mérovin- 
giens elle  forma  la  Sabaudie  qui  appartenait  aux 
Bourguignons;  depuis  843  elle  fut  séparée  du 
royaume  de  France  ;  aujourd'hui,  elle  est  com- 
prise dans  les  départements  de  la  Savoie  et  de  la 
Haute-Savoie,  et  dans  le  canton  suisse  du  Va- 
lais. 

Alpes  Maritimes.  «Les  Liguriens  chevelus  des 
Alpes  maritimes,  qui  avaient  toujours  été  libres, 
furent  réduits  en  servitude  par  Auguste,  »  écrit 
Dion  Cassius,  et  Strabon  ajoute  :  «  Quant  aux  Li- 
gures de  la  montagne,  Rome  leur  envoie,  comme 
à  d'autres  peuples  absolument  barbares,  un  g:ou- 
verneur  de  l'ordre  équestre,  »  Jusqu'à  Dioclétien, 
si  c'est  lui  qui  l'a  rattachée  à  la  préfecture  des 
Gaules,  cette  province  tint  à  l'Italie.  Les  peuples 
qui  en  faisaient  partie,  étaient  :  Gallitx ,  Nema- 
loni,  Nerusii,  Oratelli,  Sentii,  Vellauni,  et  Ver- 
gunni.  Mais  les  frontières  de  la  province  avaient 
nécessairement  été  modifiées  avant  Dioclétien, 
puisqu'on  assure  qu'Adrien  avait  donné  à  cette 
province  pour  métropole  Ebrodunum ,  une  ville 
des  Caturiges,  qui  avaient  fait  partie  des  Alpes 
Gottiennes.  Quoi  qu'il  en  soit,  les  nations  des  Al- 
pes Maritimes  avaient,  dès  Néron,  reçu  le  droit 
du  Latium.  Au  iv"  siècle,  la  province  est  par- 
tagée en  huit  cités  qui  d'après  la  Notice  sont  : 
Ebrodunensium  civitas  (Embrun),  métropole; 
Diniensium  (Digne),  Rigomagensium  (Chorges), 
Solliniensium  (SeiUans),  Sanitiensium  (Senez), 
Glannateva  (Glandève),  Cemelenensium  [Cimiez] , 
Vinciensium  (Vence).  Au  y"  siècle,  elle  fut  au 
nombre  de  ce  qu'on  appelle  les  Sept  provinces  ;  sous 
les  Mérovingiens,  elle  se  trouva  partagée  entre  la 
Bourgogne  et  la  Provence;  enfin  depuis  843,  elle 
fut  séparée  du  royaume  de  France  et  n'exista  plus 
que  comme  province  ecclésiastique.  Aujourd'hui 
elle  est  partagée  entre  les  départements  des 
Hautes-Alpes,  des  Basses-Alpes  et  des  Alpes-Ma- 
ritimes. 

Alpes  Gottiennes.  Le  roi  Cottius,  fils  de  Donnus, 
échappa  dans  les  Alpes  à  la  domination  romaine, 
c'est-à-dire  qu'il  consentit  à  y  agir  en  qualité  de 
préfet  d'Auguste,  qui  lui  laissa  le  titre  de  roi. 
Il  ouvrit,  sur  le  mont  Cenis,  une  route  qui  faisait 
communiquer  les  vallées  de  la  Doria  Riparia  et 
de  l'Arc,  l'Italie  et  la  Gaule,  et  éleva  dans  sa  ca- 
pitale Segusio,  en  l'honneur  d'Auguste,  un  arc  où 
il  inscrivit  les  noms  des  quatorze  peuples  qui 
lui  obéissaient,  savoir  :  les  Segovii,  les  Segu- 
sini,  les  Belaci,  les  Caturiges,  les  Medulli,  les 
Tebavii,  les  Adanates,  les  S avincates,  les  Egdinii, 
les  Veaminii,  les  Venisami,  les  Irii  ou  Jemerii, 
les  Esubiani  ou  Vesubiani,  et  les  Ovadianes  ou 
Quadiates.  Ces  peuples  annexés  à  la  Gaule  cis- 
alpine à  la  mort  de  Cottius  (56  ap.  J.  C),  for- 
mèrent en  grande  partie  la  province  des  Al- 
pes Gottiennes  que  Néron  institua  (65  ap.  J.  G.) 
sur  le  versant  oriental  des  Alpes  occidentales, 
depuis  la  source  de  la  Stura  jusqu'à  celle  du  Rhin. 
La  métropole  était  Segusio  (Suze).  Sous  Dioclé- 
tien probablement,  elle  fut  rattachée  à  la  pré- 
fecture d'Italie,  lorsque  le  faîte  des  Alpes  fut  pris 
pour  limite  ;  mais  elle  avait  déjà  été  préalable- 
ment modifiée,  s'il  est  vrai  effectivement  qu'Adrien 
ait  fait  d'Ebrodunum,  ville  des  Caturiges,  la  mé- 
tropole de  la  province  des  Alpes  Maritimes;  les 
vallées  occidentales  des  Alpes  obéissant  jadis  à 


Cottius  avaient  dû  suivre  cette  ville  et  dépendre 
d'elle. 

ALPES  (Basses-),  département  formé  de  la 
Haute-Provence  et  de  la  vallée  de  Barcelonnette. 
Il  est  borné  au  N.  parle  département  des  Hautes- 
Alpes  ;  au  S.  par  les  départements  du  Var  et  des 
Bouches-du-Rhône  ;  à  l'E.  par  le  Piémont  et  les 
Alpes  Maritimes  ;  à  l'O.  par  les  départements  de 
Vaucluse  et  de  laDrôme.  —  Il  a  vu,  naitre  le  trou- 
badour Albertet,  Gassendi,  l'abbé  Abeille  et  le 
célèbre  orateur  Manuel. 

Bibliographie  :  Henry,  Recherches  sur  la  géo- 
graphie ancienne  et  les  ari  tiquités  des  Sasses-Al- 
pes,1818, 1842,  in-8°;  Annales  des  Basses-Alpes,  4 
vol.,  in-8°,  et  les  Annuaires  du  département. 

—  Voy.  Provence. 

ALPES  (Hautes-),  département  formé  d'une 
partie  du  Dauphiné  (Briançonnais,  Embrunais, 
Gapençais)  et  de  la  Provence.  Il  est  borné  au  N. 
et  à  l'E.  par  le  Piémont,  au  S.  par  le  dép.  des 
Basses-Alpes,  et  à  l'O.  par  celui  de  la  Drôme.  Il 
a  donné  naissance,  entre  autres,  au  connétable 
de  Lesdiguiéres,  au  mathématicien  Bérard,  à  l'é- 
conomiste Anthoine  de  Saint-Joseph,  etc. 

Bibliographie  :  Peuchet  et  Chanlaire,  Statisti- 
que des  Hautes-Alpes,  1808,  in-4°;  Fr.  de  Ladou- 
cette,  Histoire,  antiquités,  etc.,  des  Hautes- Alpes, 
1834,  in-4°,  et  les  Annuaires  du  département. 

—  Voy.  Dauphiné. 

ALPES -MARITIMES  (Département  des).  En 
1801  le  comté  de  Nice  fut  réuni  à  la  France  et 
forma  le  département  des  Alpes-Maritimes  jus- 
qu'en 1814  où  il  fut  rendu  au  Piémont.  De  nou- 
veau cédé  à  la  France  en  1860,  il  a  repris  son  an- 
cien nom  et  s'est  augmenté  de  l'arrondissement 
de  Grasse,  détaché  du  département  du  Var.  —  Il 
est  borné  au  N.  et  à  l'E.  par  les  Alpes  qui  le  sé- 
parent du  royaume  d'Italie;  à  l'O.  parles  départe- 
menls  du  Var  et  des  Basses-Alpes  ;  au  S.  par  la 
Méditerranée.  Il  a  vu  naître,  entre  autres,  Mas- 
séna  et  Garibaldi. 

ALPEVILLE,  seigneurie  de  Normandie,  pos- 
sédée au  xv°  siècle  par  la  famille  Le  Fores- 
quier. 

ALPHONSE,  famille  originaire  de  Corse  dont 
deux  branches  vinrent  au  xV  siècle  et  au  xvi° 
s'établir  l'une  à  Bordeaux,  l'autre  à  Avignon., 
D'elles  sont  sortis  les  seigneurs  de  Mimars,  de 
Cleirac  et  de  Montroux,.de  Castel-Sec  et  de  Pey- 
sine.  (Voy.  l'Histoire  de  la  noblesse  du  Comtat,  par 
Pithon-Curt.) 

ALPHONSE,  voy.  Alfonse. 

ALPUECH,  seigneurie  du  Rouergue,  possédée 
au  xviii'  siècle  parla  famille  de  Curières. 

ALQUIÉ  (François-Savinien  d'),  écrivain,  vi- 
vait dans  la  seconde  moitié  du  xvii"  siètle. 

ALQUIER  (Charles- Jean-Marie,  baron),  homme 
politique,  diplomate,  né  à  Talmont  (Vendée),  en 
1752,  mort  à  Paris  le  4  fév.  1826.  Député  aux 
états  généraux ,  puis  à  la  Convention,  il  vota  la 
mort  du  roi  avec  quelques  réserves.  Sous  le  Direc- 
toire et  l'Empire  il  remplit  diverses  fonctions  di- 
plomatiques en  Bavière,  à  Naples,  à  Rome  et  en 
Suède.  Il  fut  exilé  en  1816  et  rappelé  en  1818. 

ALRIC,  famille  du  comté  Venaissin,  origi- 
naire du  Vivarais.  D'elle  sont  sortis  les  seigneurs 
de  la  Baume-Cornillan ,  de  Rousset  et  de  Nions. 
(Voy.  VHistoire  de  la  noblesse  du  Comtat,  par 
Pithon-Gurt.) 

ALSACE,  Elisatium,  Alsatia.  La  portion  occi- 
dentale de  la  vallée  du  Rhin  comprise  entre  la 
Birse,  au  S.,  et  la  Lauter ,  au  N.,  et  bornée  à  l'O. 
par  le  Jura  septentrional  et  les  Vosges ,  avait,  du 
temps  de  l'empire  romain,  fait  partie  de  deux  pro- 
vinces différentes  que  séparait  le  torrent  d'Ecken- 
bach.  AuN.  s'étendait  la  Germanie  supérieure  j  au 


ALSA 


—  59  — 


ALSA 


s.,  la  Grande  Séquanaise.  Les  diocèses  épiscopaux 
de  Strasbourg  et  deBàle,  représentant  d'anciennes 
cités  municipales  romaines,  conservèrent  cette 
division  durant  le  moyen  âge.  C'est  de  la  rivière 
El  ou  lU  qui  l'arrosait,  que  ce  pays  a  pris  le  nom 
d'El-Sass,  c'est-à-dire  pays  des  habitants  des 
bords  de  l'Ill.  La  désignation  d'Ehsaïiuw  oud'Ai- 
satia,  peut-être  usitée  au  vii=  siècle,  le  fut  cer- 
tainement à  partir  du  ix". 

Avant  cette  époque,  les  Alemanni  qui  avaient 
succédé  dans  ce  pays  aux  Burgondes  vers  le  mi- 
lieu du  v"  siècle,  avaient  été  contraints,  par  leur 
défaite  à  Tolbiac,  d'accepter  la  domination  des 
Francs  que  commandait  Clovis.  En  511,  l'Alsace 
fut  possédée  par  Thierry,  roi  à  Metz  et,  dès  que 
commença  l'abaissement  des  Mérovingiens,  c'est- 
à-dire  vers  662,  elle  forma  un  duché  particulier, 
qui  dépendit  ordinairement  de  l'Austrasie  et  au- 
quel mit  fin  Charles  Martel  (730).  A  la  mort  de 
ce  prince  (741),  l'Alsace  appartint  à  Carloman 
jusqu'à  ce  qu'il  se  fût  retiré  au  couvent  duMont- 
Cassin.  Le  deuxième  partage  de  Worms  (839)  l'avait 
déjà  donnée  à  l'empereur  désigné,  Lothaire;  ce- 
lui de  Verdun  (843)  la  sépara  du  royaume  de 
France. 

Le  duché  d'Alsace  rétabli  par  Henri  l'Oiseleur 
(925)  continua  d'être  divisé  en  deux  comtés, 
l'un  au  N.  (Nordgau)  qui  était  l'ancienne  cité  des 
Argentoralemes  ou  la  Basse-Alsace;  l'autre  au  S. 
(Sundgau)  ;  l'ancienne  cité  des  Basilienses  ou  la 
Haute- Alsace.  Les  chefs  en  portaient  le  titre  de 
comtes  ou  de  landgraves,  et  il  paraît  qu°  leur  au- 
torité s'étendait  sur  les  deux  rives  du  fleuve  de 
façon  à  ce  que  le  landgrave  du  Sundgau  admi- 
nistrât aussi  le  Brisgau,  et  celui  du  Nordgau, 
rOrtenau.  Les  pagi  de  cette  époque  sont  indiqués 
au  nombre  de  cinq  :  Elsgau,  Sundgau,  Bischovis- 
heim,  Nordgau  et  'Wasgau;  mais  ce  nombre  s'est 
certainement  augmenté  par  des  démembrements. 
Il  en  fut  de  même  des  landgraviats  où  se  formè- 
rent bientôt  d'autres  comtés  ;  ainsi ,  dans  la  Haute- 
Alsace  ceux  d'Elsgau  et  d'iUiche;  dans  la  Basse, 
ceux  de  Kirchheim  et  de  Strasbourg.  Le  duché 
d'Alsace  eut  des  ducs  amovibles  depuis  925 
jusqu'à  1080.  De  1080  à  1268,  ses  ducs  sont 
les  ducs  de  Souabe  de  la  maison  de  Hohenstaufen. 
Après  la  mort  de  Conradin  (1268)  l'anarchie  se 
met  dans  ce  duché  sans  duc,  les  landgraviats  sont 
morcelés  en  seigneuries  et  dix  villes  impériales 
y  ont  atteint  cette  indépendance  à  peu  près  réelle 
dont  les  princes  de  cette  maison  avaient  toujours 
et  partout  combattu  le  progrès.  Aussi  l'Alsace 
multiplie  ses  efforts  pour  s'assurer  la  paix.  C'est 
chez  elle  qu'en  1255  se  forme  la  ligue  du  Rhin 
qui  doit  combattre  sans  relâche  les  perturbateurs 
et  réclamer  l'abolition  des  péages  nouvellement 
établis  sur  le  fleuve.  En  1301 ,  1310  et  1329,  cette 
idée  est  formulée  dans  des  traités  et  l'on  cherche  à 
la  réaliser  par  l'institution  d'une  cour  de  dix  juges 
chargés  d'apaiser  les  différends.  Néanmoins  les 
guerres  continuent  d'être  fréquentes  en  Alsace 
comme  dans  le  reste  de  l'Europe.  Sigismond  d'Au- 
triche, landgrave  du  Sundgau,  y  attira  les  Français 
(les  Armagnacs,  comme  les  appelaient  encore  les 
Alsaciens)  conduits  par  le  dauphin  Louis  (1444, 
1445)  ;  les  violences  de  Pierre  de  Hagenbach  qui  y 
représentait  Charles  le  Téméraire  (1474)  soulèvent 
les  populations,  et  les  Alsaciens  concluent  avec  les 
Suisses  et  les  Lorrains  alliance  pour  une  guerre 
ojii  le  duc  devait  trouver  la  mort  (1477).  Au  xvi» 
siècle  le  protestantisme  devint  puissant  dans  l'Al- 
sace et  les  Français  firent  dans  le  pays  plusieurs 
incursions  dont  la  plus  connue  est  celle  de  Henri  II 
(1552).  Durant  la  guerre  de  Trente  ans,  les  pro- 
testants appelèrent  à  eux  les  Suédois  qui  s'y  ren- 
dirent les  maîtres  (1632)  et  s'y  maintinrent  jus- 


qu'à la  mort  de  Bernard  de  Saxe-"Weimar  (1639). 
L'armée  weimarienne  s'étant  alors  donnée  à  la 
France,  l'Alsace  fut  reconnue  possession  française 
par  l'Empire  au  traité  de  'Westphalie  (1648),  et 
par  l'Espagne  à  celui  des  Pyrénées  (1659).  Cela 
fut  confirmé  aux  paix  de  Nimègue  (1679),  de  Rys- 
wick  (1697)  et  de  Rastadt  (1714).  Les  derniers 
landgraves  de  la  Haute-Alsace  avaient  reçu 
3  000000  livres  tournois  comme  indemnité  de 
leurs  droits. 

Cette  concession  comprenait,  dans  le  Sundgau, 
les  bailliages  de  Ferrette,  Altkirch,  Belfort,  Thann, 
Landser;  les  comtés  de  Ribeaupierre,  de  Hohen- 
landsberg  et  de  Blamberg;  les  baronnies  de  Mer- 
sebourg  et  de  Froberg  ;  plus  les  deux  landgraviats 
de  Haute  et  de  Basse-Alsace  ;  enfin  la  préfecture 
de  Haguenau  composée  de  dix  villes  impériales  : 
Haguenau,  Colmar,  Schelestadt,  "Weissembourg, 
Landau,  Obernheim,  Rosheim,  Munster,  Kaisers- 
berg  et  Turckheim.  L'amiexion  de  Strasbourg  n'eut 
lieu  qu'en  1681. 

La  possession  de  l'Alsace  fut  plusieurs  fois  con- 
testée aux  Français;  mais  les  admirables  cam- 
pagnes de  Turenne  (déc.  1674  et  janv.  1675)  et 
celle  de  Villars  (17 14)  la  rendirent  définitive.  L'Al- 
sace forma  un  gouvernement,  divisé  en  Haute- 
Alsace,  capitale  Colmar,  et  en  Basse-Alsace,  capi- 
tale Strasbourg.  D'après  l'édit  de  1692,  chaqtie 
division  eut  à  sa  tète  un  lieutenant-général.  Dès 
1648,  l'Alsace,  au  point  de  vue  financier,  eut  un 
intendant  qui,  après  1681,  résida  à  Strasbourg  et 
dont  les  subdélégués  étaient  à  Belfort,  Colmar, 
Schelestadt,  Saverne,  "Weissembourg  et  Landau. 
Pour  la  justice,  un  conseil  souverain  fut  établi 
en  1657  à  Ensisheim.  Quatre  ans  après,  il  fut  ré- 
duit à  la  position  de  conseil  provincial  ressortis- 
sant au  parlement  de  Metz  et  transporté  à  Brisach 
en  16î4.  Redevenu  conseil  souverain  en  1679,  il 
fut  réuni,  après  la  paix  de  Ryswick,  à  Colmar, 
où  il  demeura  jusqu'en  1789-  Des  princes  étran- 
gers, ceux  des  Deux-Ponts,  de  "Wurtemberg,  de 
Bade  et  de  Hesse-Darmstadt  avaient  conservé  des 
possessions  dans  ce  gouvernement  ;  leurs  récla- 
mations servirent  de  prétexte  à  la  déclaration  de 
guerre  de  1792.  A  cette  époque,  l'Alsace  avait 
formé  deux  départements,  ceux  du  Haut-Rhin, 
chef-lieu  Colmar,  et  du  Bas-Rhin,  chef-lieu  Stras- 
bourg. Les  étrangers  ont  pu  se  convaincre  dans 
leurs  diverses  invasions,  et  notamment  dans  celles 
de  1814  et  de  1815,  à  quel  point  l'Alsace  désirait 
demeurer  française. 

L'administration  de  la  justice  en  Alsace  où 
n'existait  point  de  parlement,  était  rendue  par 
un  Conseil  souverain  qui  siégea  successivement 
à  Ensisheim  (1657),  à  Brisach  (1679)  et  à  Colmar 
(1698).  Il  se  composait  d'un  premier  président, 
d'un  autre  président,  de  six  conseillers  d'hon- 
neur (deux  d'église  et  quatre  d'épée) ,  de  vingt- 
deux  conseillers,  de  deux  avocats- généraux  et 
d'un  procureur  général.  —  Voici  la  liste  des  pre- 
miers présidents  :  1658,  Charles  Colbert  de  Crois- 
sy.  —  1662,  Charles  Colbert.  —  1670,  Mathias 
Poncet  de  la  Rivière.  —  1675,  Favier.  —  1681, 
Cl.  Le  Laboureur.  —  1700,  Nie.  de  Corberon.  — 
1723,  Nie.  de  Corberon.  —  1747,  Christ,  de 
Klinglin.  —  1768,  de  Boug.  —  1775,  de  Spon. 

Intendants  d'Alsace.  1697,  Cl.  Sébastien  de 
La  Grange,  seigneur  de  Trianon.  —  1698,  Cl.  de 
La  Fond,  seigneur  de  la  Bruvière.  —  1700,  F. 
Le  Pelletier  de  la  Houssaye.  —  1715,  Nie.  Pr. 
Bauyn  d'Angervilliers.  —  1724,  L.  A.  de  Harlay. 

—  1728,  P.  E.  Feydeau  de  Brou.  —  1743,  J.  L. 
Bidé  de  la  Grandville.  —  1744,  B.  de  Vanolles. 

—  1750,  J.  N.  Megret  de  Serilly.  —  1752,  J.  Pi- 
neau de  Lucé.  —  1764,  L.  G.  de  Blair  de  Boise- 
mont.—  1777  et  1790  Chaumom  de  la  Galaisière. 


"ÂLSA 


—  60  — 


AME 


■Ducs  d'Alsacè.  —  Ducs  bénéficiaires  :  650, 
Gundon.  —  656,  Boniface.  —  662,  Adalric  ou 
Athic.  —  690,  Adelbert,  fils  du  précédent.  — 
722,  Luitfrid  jusqu'en  730.  —  867,  Hugues,  fils 
du  roi  de  Lorraine  Lothnire  et  de  Waldrade,  jus- 
qu'à 870.  —  925,  Burchard  I"',  dont  on  ignore 
l'origine.  —  926,  Herman  \",  fils  de  Gérard,  comte 
de  la  France  orientale.  —  9^9,  Ludolphe,  filsd'Ot- 
ton  \".  le  Grand.  —  954,  Burchard  II,  peut-être 
fils  de  Burchard  l".  —  973,  Otton  I"',  fils  de  Lu- 
dolphe. —  982,  Conrad  I"',  neveu  d'Hermann  I"'. 

—  997,  Herman  II ,  neveu  de  Conrad  1°'  .  —  1004, 
Herman  III,  fils  de  Herman  II.  —  1012,  Ernest  I", 
fils  de  Léopold  d'Autriche.  —  1015,  Ernest  II, 
fils  d'Ernest  I".  —  1030,  Herman  IV,  frère  d'Er- 
nest II.  —  1038?  Conrad.  —  1039,  Henri  I",  fils 
de  l'empereur  Conrad  II.  —  1045,  Otton  II,  fils 
d'Erenfroi,  comte  palatin  du  Rhin.  —  104*.  Ot- 
ton III,  fils  de  Henri.  —  1057,  Rodolfe,  fils  de 
Cunon,  comte  de  Rheinfeld.  —  Ducs  héréditai- 
res :  1080,  Frédéric  de  Buren,  seigneur  de  Ho- 
henstaufen.  —  1105,  Frédéric  II,  le  Borgne.  — 
1147,  Frédéric  II  (I),  Barberousse.  —  1 152,  Frédé- 
ric IV  de  Rothembourg,  fils  puiné  de  Conrad  HI, 

—  1169,  Frédéric  V,  deuxième  fils  de  Frédérie- 
Barberousse.  —  1191,  Conrad  III  de  Franconie, 
troisième  fils  de  Frédéric-Barberousse.  —  1196, 
Philippe  de  Souabe,  frère  des  deux  précédents. 
— 1208,  Frédéric  VI  (II),  fils  de  l'empereur  Henri  VI. 

—  1235,  Conrad  IV,  fils  du  précédent.  —  1254, 
Conrad  V  ou  Conradin,  décapité  en  1268-  Avec  lui 
finit  le  duché  d'Alsace. 

Comtes  et  landgraves  de  la  Basse-Alsace  ou 
NORDGAH.  —  684?  Adelbert,  fils  aîné  d'Adalric  ou 
Attic,  duc  d'Alsace.  —  690,  Etichon,  auteur  des 
maisons  de  Lorraine  et  d'Egisheim  ,  frère  d'Adel- 
bert,  meurt  en  720.  — 720,  Albéric  ,  fils  d'Etichon. 

—  736,  Ruthard,  petit-neveu  d'Etichon.  —  777 
EberhardI",  fils  d'Albéric.  —  778,  Ulric  ou  Udal- 
ric,  dont  l'origine  est  inconnue.  —  805?  Ruthelin. 

—  817?  Erchangier  ou  Erchangaire,  dont  l'ori- 
gine est  inconnue.  —  864,  Eberhard  II,  fils  d'E- 
berhard  I".  —  864,  Adelbert  II,  d'origine  dou- 
teuse. —  898?  Eberhard  III,  fils  d'Eberhard  II. 

—  900?  Hugues,  fils  du  précédent.  —  940,  Eber- 
hard IV.  —  951,  Hugues  II.  —  984,  Eberhard  V. 

—  996,  Hugues  HI.  —  1000,  Êberhard  VI,  frère 
de  Hugues  III.  —  1027,  Wesilon,  d'origine  in- 
connue.—  1035,  Hugues IV,  fils  de  Hugues  II.  — 
1049,  Henri,  fils  du  précédent.— 1065,  Gérard,  fils 
de  Gérard,  comte  d'Egisheim.  —  1078,  Hugues  V, 
fils  de  Henri,  sans  enfant.  —  1089,  Godel'roi  I", 
fils  de  Folmar,  comte  de  Metz.  —  1129,  Thierry, 
fils  du  précédent.  —  1150,  Godefroi  II,  meurt  en 
1178  sans  enfant.  — 1178,  Frédéric  I",  empereur, 
retient  le  landgraviat.  —  il 92,  Siegebert,  comte 
de  Werd.  —  1228,  Henri,  fils  du  précédent.  — 
1238,  Henri-Sigebert.  —  1278,  Jean  I".  —  1308, 
Ulric,  frère  de  Jean  I".— 1344,  Jean  II,  petit-fils  par 
sa  mère  d'Ulric;  son  père  Frédéric  d'Oetingen  et  son 
oncle  Louis.  —  1359,  Jean  de  Lichtenberg,  beau- 
frère  de  Jean  II,  mort  en  1365,  évêque  de  Stras- 
bourg. 

Le  titre  de  landgrave  de  la  Basse-Alsace  est  en- 
suite porté  par  les  évêques  de  Strasbourg. 

Comtes  et  Landgraves  ee  la  Haute-Alsace 
ouSuNDGAU.  — 673?  Rodebert.  —  722?  Eberhard, 
fils  d'Adelbert,  duc  d'Alsace,  mort  en  747.  — 
769?Garin.  — 770,  Pirahtilon.  —  800?  Luitfrid  I". 
fils  de  Luitfrid,  duc  d'Alsace.  —  828?  Erchan- 
gier. —  829,  Gérold.  —          Hugues  I",  fils  de 

Luitfrid,  meurt  en  837.  —  837,  Luitfrid  II,  fils  du 
précédent.  —  864,  Hugues  II,  fils  de  Luitfrid  II. 

—  880,  Luitfrid  III,  frère  de  Hugues  II,  meurt 
vers  910.  —  896,  Bernard  (?).  —  912?  Luitfrid  IV, 
fils  de  Luitfrid  III.  —  953  ?  Gontran  le  Riche,  | 


fils  du  précédent.  —  954,  Luitfrid  V,  frère  de 
Gontran.  —  977,  Luitfrid  VI,  peut-être  sans  po- 
stérité. —  1000?  Otton.  —  1027?  Giselbert.  — 
1048?  Beringer.  —  1052?  Cunon.  —  1063?  Ro- 
dolfe, fils  de  Kanzelin,  comte  d'Altembourg.  — 
1084?  Henri.  —  1090,  Otton  II,  premier  comte 
héréditaire.— 1111,  Adelbert  H,  frère  d'Otton  IL 

—  1141,  'Werinhaire.  —  1180,  Adelbert  III  ou 
Albert  le  Riche.  —  1199,  Rodolfe  II,  l'Ancien  ou 
le  Paisible.  — 1232,  Albert  IV  le  Sage  et  Rodolfe  III 
le  Taciturne,  par  indivis.  Le  second  meurt  en 
1247.  —  1240,  Rodolfe  IV,  fils  d'Albert  le  Sage 
(c'est  l'empereur  Rodolphe  de  Habsbourg) .  —  1273, 
Albert  V,  Hartman,  Rodolfe  V,  conjointement.  — 
1299,  Rodolfe  VI  et  Frédéric  I",  fils  d'Albert.  — 
1307,  Léopold  1"%  le  Hardi,  après  la  mort  de  son 
frère  Rodolfe.  —  1326,  Albert  VI  le  Sage  et  Ot- 
ton III  le  Hardi,  frère  de  Léopold.  —  1358,  Ro- 
dolfe VU,  Albert  VII  et  Léopold  II,  fils  d'Albert  le 
Sage.  —  1386,  Léopold  III  le  Superbe,  fils  de  Léo- 
pold II. —  3  411,  Frédéric  II,  frère  du  précédent. — 
1439,  Sigismond,  fils  de  Frédéric,  mort  en  1496. — 
1489,  Maximilien, empereur,  cousinde  Sigismond. 

—  1519,  Charles-Quint,  petit-fils  de  Maximilien. 

—  1521,  Ferdinand  1" ,  frère  de  Charles.  —1564, 
Ferdinand  II.  —  1595,  Rodolphe,  fils  de  Maximi- 
lien II.  —  1 626,  Léopold,  petit-fils  de  Ferdinand  l"., 

—  1632,  Ferdinand  Charles,  fils  de  Léopold. 
Bibliographie.  —  B.  Hertzog,  Chronique  d'Al- 
sace (en  allemand),  1592,  in-f";  Math.  Merian, 
Topographie  complète  d'Alsace,  1663,in-f°;  J.  de 
Kœnigshoven,  Chronique  universelle  du  pays 
d'Alsace  (en  allemand),  1698,  in-4°;  L.  Laguille, 
Histoire  d'Alsace,  1727,  in-f"  et  j  vol.  in-8°; 
Schœpflin,  Alsatia  illustrata,  1751-52,  2  vol. 
in-f°;  Ph.  A.  Grandidier,  Histoire  d'Alsace,  1787, 
in-4°;A.  de  Golbéry,  Antiquités  de  l'Alsace,  1826- 
28,  in-f°;  Richard,  Histoire  d'Alsace,  1835, in-4'', 
et  les  Mémoires  de  la  Société  des  sciences  de  Stras- 
bourg.' 

ALSACE  en  Artois  (Marquis  d') ,  branche  de  la 
maison  de  Hennin-Liétard  (Hainault). 

AliSACENSIS  PAGUS,  un  des  cinq  pagi  at- 
tribués à  la  cité  des  Argentoratenses,  et  qui  paraît 
répondre  à  la  banlieue  de  Strasbourg. 

ALSEGAUGENSIS  OU  ALSGAUGENSIS  PA- 
GUS, un  des  cinq  pagi  attribués  à  la  cité  des 
Argentoratenses  (Strasbourg). 

ALSENSIS  PAGUS  ,  l'Auxois,  —  l'Azcis. 

ALSINOYS  (Comte  pseudonyme  anagram- 
matique  de  Nicolas  Denisot. 

ALSONA,  AXONNA,  Auxonne  (Côte-d'Or).  — 
Alsone  (Languedoc). 

ALTA-BRUERIA,  Haute-Bruyère  (Seine-et- 
Oise). 

ALTACCENSIS  PAGUS,  un  des  cinq  pagi  de 
la  cité  des  Viennenses  ;  on  croit  que  son  nom  s'est 
conservé  dans  celui  d'Artas  (Isère). 

ALTA  RIPA,  Altrippe,  ville  gallo-romaine; 
elle  était,  au  iv"  siècle,  une  des  onze  préfectures 
militaires  du  duché  de  Mayence,  à  gauche  du 
Rhin,  dans  la  Germanie  supérieure.  = — ,  Haute- 
rive. 

ALTA  RIVORIA,  Haute-Rivoire  (Rhône). 

ALTA  SILVA,  Haute-SeiUe  (Meurthe). 

ALTEIA ,  l'Authie ,  rivière  qui  se  jette  dans  la 
Manche  (Pas-de-Calais). 

ALTENDORF,  village  de  Bavière  près  du- 
quel, le  6  aoiit  1796,  un  corps  de  cavalerie  autri- 
chienne fut  battu  par  le  général  Lefebvre. 

ALTENHEIM  (Combat  d'),  1675,  2  août. —  La 
mort  de  Turenne  à  Salzbach  (27  juillet  1675), 
avait  découragé  son  armée.  Le  comte  de  Lorges, 
neveu  du  maréchal,  en  ayant  pris  le  commande- 
ment, se  mit,  le  28,  en  retraite,  tandis  que  Monte- 
cuculli  reprenait  l'offensive.  L'avant-garde  des 


ALZO 


—  61  — 


AMÂN 


Français  traversait  déjà  le  pont  d'Altenheim,  sur 
le  Rhin  (grand-duché  de  Bade) ,  lorsque  com- 
mença l'attaque  des  Impériaux  (2  août).  On  fit 
volte-face,  et,  après  un  combat  terrible,  de  Lorges 
repoussa  l'ennemi  et  put  repasser  le  fleuve. 

ALTENKIRCHEN  (Prusse  rhénane).  Le  4. juin 
1796  (16  prairial  an  iv),  Kléber,  à  la  tête  de  l'aile 
gauche  de  l'armée  de  Sambre-et-Meuse,  battit, 
sous  les  murs  de  cette  ville,  l'armée  autrichienne 
commandée  par  le  duc  de  Wurtemberg. 

ALTENVILLARE,  HautviUers. 

ALTERA  VILLA,  AutreviUe. 

ALTES,  baronnie  du  Languedoc  possédée  par 
la  famille  de  Blanquet-Amanzé. 

ALTESSE.  Ce  titre,  en  France,  fut  d'abord  ré- 
servé aux  frères  de  rois.  —  En  1633,  Gaston,  duc 
d'Orléans,  se  trouvant  à  Bruxelles,  se  fit  appeler 
Altesse  Royale,  pour  se  distinguer  des  autres 
princes  étrangers  que  l'on  traitait  d'Altesse,  et 
depuis  ce  titre  a  été  porté  par  les  membres  de  la 
famille  royale. 

ALTIFAGXJS,  Auffay  (Seine-Inférieure). 

ALTILLIACENSIS  VICARIA,  une  des  neuf 
vigueries  du  comté  de  Limoges  au  x"  siècle. 

ALTIMONS,  Hautmont. 

ALTIMURA  (Stephanus  de),  pseudonyme  de 
Michel  Lcquien. 

ALTIBIURIUM ,  Murviel  (Hérault). 

ALTIO,  l'Authion,  affluent  de  la  Loire. 

ALTIVILLARE,  Auvillars.  Voy.  AltumVillaee. 
j,;ALTKIRCH  (Haut-Rhin).  Cette  ville,  bâtie  au 
xiii'  siècle  par  un  comte  de  Ferrette,  et  l'un  des 
cinq  bailliages  de  l'Alsace ,  fut  longtemps  chef- 
lieu  de  sous-préfecture  du  département  du  Haut- 
Rhin;  mais  depuis  elle  a  été  supplantée  par  Mul- 
house et  n'est  plus  qu'un  chef-heu  de  canton. 

ALTORF,  Allorfium,  Altum  Cœnobium,  mo- 
nastère de  Saint-Benoît,  diocèse  de  Strasbourg, 
fondé  en  960- 

ALTOVITI ,  famille  de  Provence  originaire  de 
Florence  et  dont  les  armes  étaient  :  de  sable  au 
loup  d'argent.  En  1577,  la  baronnie  de  Castellane 
fut  donnée  par  Henri  III  à  Renée  de  Rieux,  femme 
de  Philippe  Altoviti.  Ce  fut  cet  Altoviti  qui ,  le 
2  juin  1586,  tua  à  Aix  le  grand  prieur  de  France, 
Henri  d'Angoulème,  fils  naturel  de  Henri  II. 

ALTOVITI  ou  ALTOVITIS  (N.  d'),  femme 
poëte,  née  à  Marseille  en  1540,  morte  en  cette 
ville  en  1606. 

ALTRIACUM,  Autry. 

ALTRIPPIA,  Autreppe  (Aisne). 

ALTROCHIUM,  Hauteroche  (Côte-d'Or). 

ALTUM  VILLARE,  HautviUers.  Voy.  Altivil- 

LARE.  .  .      :  ■  \  i  . 

ALTUN,  seigneurie  du  Rouergue,  possédée  par 
la  maison  d'Estaing.    ,   v-,\  -  ■  :  ,•  ■ 

ALTUS  FONS,  Haute-Fontaine. 

ALTUS  PULLUS,  Hautpoul. 

ALTZP ACH ,,  Aispacum,  monastère  de  Tordre 
de  Sainte-Claire,  diocèse  de  Strasbourg  (Haut- 
Rhin),  reconstruit  en  1283. 

Alujnbusc  (  Seigneurs  d' ) ,  fie  la  maison 
d'Houdetot  (Normandie). 

ALUis  (Seigneurs  d'),  brançlt&iA^iJî'  fliMsftn 
de  Castellane  (Provence).  aVai  H  .AvaTg  /tj/" 
.ALVERNIS,  Auvers.         .        ■■       ai;-;---.:  ^ 

ALVIMARE  (Martin-Pierre  d'),  harpiste,  com- 
positeur, né  à  Dreux  le  18  septembre  1772,  mort 
à  paris  le  13  juin  1839. 

ÀLVINIACA  VICARIA ,  une  des  sept  vigue- 
ries du  comté  de  Cahors à  l'époque  earlovingienne. 

ALYON  (Pierre -Philippe),  botaniste  et  phar- 
macien, né  en  Auvergne  en  1758,  mort  à  Paris 
enl816v        ,  ■ 

ALZONNE,  Ikona,-  petite  ville  du  départe- 
ment de  l'Aude.,  Durant  ia  giiçr'iî^i,de,  pent  :ans, 


elle  fut  saccagée  et  pillée  par  les  Anglais  et  les  Gas- 
cons, et  dans  les  guerres  de  religion  du  xvi«  siècle, 
assiégée  et  prise  trois  fois  par  l'un  ou  l'autre  parti. 

AMABED,  pseudonyme  de  Voltaire. 

AMABLE  (St) ,  curé  de  Riom  (Auvergne),  mort 
en  464.  —  C'est  sous  son  vocable  qu'avait  été  fon- 
dée en  1077,  à  Riom,  une  abbaye  de  l'ordre  de 
Saint-Augustin. 

AMAGETOBRIGA,  AMAGETOBRIA  ou  IHA- 
GETOBRIGA,  Mogte-de-Broie  (Haute-Saône).  Le 
Suève  Arioviste  (voy.  ce  nom),  appelé  par  les  Sé- 
quanes  et  lesArvernes  (59  av.  J.  C),  ayant  forcé 
les  Édues  à  se  reconnaître  ses  tributaires  et  les 
clients  des  Séquanes,  demanda  à  ceux-ci  de 
lui  céder,  à  titre  de  solde,  le  tiers  de  leur  ter- 
ritoire. Les  Séquanes  et  les  Édues  réconciliés  mar- 
chèrent alors  contre  les  Suèves,  qui  leur  firent 
essuyer  une  déroute  complète  près  du  confluent 
de  la  Saône  et  de  l'Ognon,  à  Amagetobriga. 

AMAGNÉ,  seigneurie  de  Franche-Comté  pos- 
sédée par  la  famille  de  Jouffroy. 

AMAINVILLE,  seigneurie  de  Normandie  pos.-f 
sédée  par  la  famille  de  Briqueville, 

AMALAIRE  FORTUNATUS ,  archevêque  de 
Trêves  (810),  théologien,  mort  en  814.  =  Ama- 
LAiRE  Symphosius  ,  écrivain  ecclésiastique  ,  abbé 
d'Hornbach ,  directeur  de  l'école  du  palais  sous 
Louis  le  Délîonnaire.  —  Traité  des  offices  ecclé- 
siastiques; VOrdre  de  l'Antiphonier ;V Office  de  la 
messe,  imprimés  dans  la  bibliothèque  des  Pères  j 
cinq  Lettres  dans  le  Spicilegium  de  d'Achery. 

AMALARIC,  roi  des  Wisigoths  d'Espagne  et  de 
Gaule,  né  en  502,  fils  et  successeur  d'Alaric  II 
(507),  tué  en  décembre  631.  Il  vécut  en  Espagne 
sous  la  tutelle  de  Théodoric,  roi  des  Ostrogoths, 
jusqu'à  la  mort  de  celui-ci  (526),  vint  alors  à 
Narbonne,  épousa  Clotilde,  fille  de  Clovis,  qui,  mal- 
traitée par  son  époux  arien,  réclama  l'assistanca 
de  ses  frères.  Childebert  marcha  contre  lui  et  la 
défit  près  de  Narbonne.  Amalaric,  peu  de  temps 
après,  fut  tué  à  Narbonne  ou  en  Espagne. 

AHALRIC,  famille  de  Provence  d'où  sont  sortis 
les  seigneurs  d'Esclangon,  d'Antrages  et  de  Cour- 
bons. 

AMALRIG  OU  AMAURI  (Arnauld),  abbé  de 
Cîteaux,  archevêque  de  Narbonne  (1212),  né  vers 
le  milieu  du  xii"  siècle,  mort  le  29  septembre  1225. 
Il  joua  un  rôle  sanglant  dans  la  croisade  contre 
les  AU-iigeois,  et  alla  guerroyer  en  Espagne  contre 
les  Maures  (1212). 

AMANCEY,  seigneurie  de  Franche-Comté  qui, 
réunie  à  d'autres  terres,  fut  érigée  en  comté  sous 
le  nom  de  Villayer,  ea  août  1749,  en, faveur  de 
Cl.  Fr.  de  Renouard. 

AMAND  (St),  né  à  Bordeaux,  dont  il  devint 
évêque  au  commencement  du  v=  siècle,  en  rem- 
placement de  saint  Dolphin.  =  —  (St),  né  dans  le 
pays  nantais  en  594,  évêque  de  Tongres  (628-631), 
mort  vers  684.  Il  fonda  plusieurs  monastères  dans 
la  Gaule  belgique,  et,  entre  autres ,  celui  d'Elnon 
dont  il  devint  abbé,  et  qui  depuis  porta  son  nom. 

AStAND  (St-),  en  Bourbonnais,  monastère  du 
diocèse  de  Clermont,  fondé  vers  630.  =  —  (St-) ,  mo- 
nastère de  Cahors  fondé  au  vu"  siècle.  =  —  (S t-),  ab- 
baye de  filles  de  l'ordre  de  Saint-Benoît,  à  Rouen, 
fondée  en  1030. 

AMAND  DE  BOISSE  OU  DE  BOIX  (St-) , 
S.  Amandus  Buxiensis ,  abbaye  de  l'ordre  de 
Saint-Benoît ,  diocèse  d'Angoulème  (Charente), 
fondée  en  988. 

AMAND  DE  COLY  (St-),  abbaye  de  l'ordre  de 
Saint-Augustin,  diqcèse  4e-Sarlat  (Dordogne),  fon- 
dée vers  431. 

AMAND-EN-PEVÈLE  (St-),  S.  Amandus  in 
Pevela  ou  in  Fabula,  abbaye  de  l'ordre  de  Saint- 
Çenoît,  diocèse  de  Tournai  (Nord),  fondée  en  637. 


AMAS 


—  62  — 


AMBE 


AIVIAMD  (Jacques-François),  peintre  d'histoire 
et  graveur,  membre  de  l'Académie ,  né  au  Gault 
en  1730,  mort  à  Paris  le  7  mars  1769. 

AMANDOPOLIS,  Saint-Amand. 

AMANDUS  (jEneas  Salvius),  général  romain, 
^i  commandait  dans  les  Gaules  avec  Pomponius 
^lianus  vers  285.  Ils  se  mirent  tous  deux  à  la 
tête  des  fiagaudes  (voy.  ce  nom),  et  se  firent  pro- 
clamer empereurs,  mais  ils  furent  battus  par  Maxi- 
mien, et  Amandus  fut  tué  (286). 

AMANGES  (Seigneurs  d') ,  de  la  famille  de 
Brun  (Franche-comté). 

AMANIEU  DES  ESCAS,  troubadour  du  XIll' 
siècle;  il  vécut  à  la  cour  de  Jacques  II,  roi  d'Ara- 
gon. On  a  de  lui  quatre  pièces. 
'  AMANS ,  officiers  publics  qui  furent,  à  propre- 
ment parler,  les  premiers  notaires  régulièrement 
institués  qu'ait  eus  la  France  depuis  le  moyen 
âge.  Bertram ,  éyêque  de  Metz,  les  créa  dans  cette 
ville  en  1197.  —  Voy.  Notaires. 

AMANSUS  COMITATUS,  Comté  carlovingien 
qui  fit  partie  de  la  Lorraine.  Son  nom  (Amance) 
s'est  conservé  dans  un  pays  de  l'arrondissement 
de  Metz  et  dans  un  bourg  de  l'arrondissement  de 
Nancy.  Ce  bourg  était  une  grande  et  grosse  for- 
teresse au  xiii^  siècle.  Le  duc  de  Lorraine,  Ferri  II, 
y  résidait,  et  son  successeur  Thibaut  I"  y  fut 
fait  prisonnier  (1218)  par  l'empereur  Frédéric  II. 

AMANSUS  PAGUS,  Amance  (Haute-Saône), 
un  des  sept  pagi  de  la  société  des  Vesontienses 
(Besançon) . 

AMANTEVILLE,  seigneurie  de  Normandie, 
possédée  au  xv^  siècle  par  la  famille  Amyot. 

AMANTHON  (Claude-Nicolas),  écrivain,  né  à 
Villers-les-Pots  (Gôte-d'Or),  le  20  janvier  1760, 
mort  le  28  septembre  1835. 

AMANTIA,  Amance. 

AMANZÉ,  baronnie  du  Méconnais,  érigée  en 
vicomté,  en  mai  1617,  en  faveur  de  Jean  d'A- 
manzé,  et  qui  passa  en  1706  dans  la  maison  de 
La  Queille.  La  généalogie  des  seigneurs  d'Amanzé 
a  été  publiée  par  d'Hozier  et  Palliot,  1659,  in-fol. 

AMANZÉ.  Voy.  Blanquet. 

AMAR  (J.-P.-André),  conventionnel,  né  à  Gre- 
noble vers  1750,  mort  à  Paris  en  1816.  Avocat  à 
Grenoble,  et  trésorier  de  France  à  l'époque  de  la 
Révolution,  il  fut  député  de  l'Isère  à  la  Conven- 
tion, vota,  dans  le  procès  du  roi,  pour  la  mort  et 
contre  l'appel  et  le  sursis,  fut  envoyé  en  mission 
dans  l'Ain  où  ses  violences  soulevèrent  la  popu- 
lation, poursuivit  avec  acharnement  les  Girondins, 
devint  membre  du  Comité  de  salut  public  et  con- 
tribua à  faire  envoyer  à  l'échafaud  Bazire,  Chabot 
et  les  Hébertistes.  Il  prit  une  part  active  au  9  ther- 
midor, fut  impliqué  dans  le  procès  Babeuf  et  ac- 
quitté. Il  refusa  tout  emploi  sous  l'Empire ,  et  ne 
fut  pas  compris  en  1816  dans  la  liste  des  régicides 
proscrits. 

AMAR-DtJRIVIER  (Jean-Augustin),  littérateur, 
né  à  Paris  en  1765,  mort  le  25  janvier  1837.  Il 
entra  dans  la  congrégation  des  pères  de  la  Doc- 
trine chrétienne,  et  professa  à  Bourges,  à  la 
Flèche  et  à  Lyon.  En  1802  il  fut  appelé  à  Paris 
et  nommé  conservateur  de  la  bibliothèque  Maza- 
rine.  —  Divers  ouvrages  d'éducation,  dej  édi- 
tions d'auteurs  classiques,  etc. 

AMASE.  Les  possesseurs  de  fiefs,  pour  accroître 
leurs  ressources  financières,  concédèrent  souvent 
des  prés,  des  jardins,  des  maisons  même,  sous 
certaines  conditions  de  cens  et  de  suzeraineté. 
C'est  ce  qu'on  appelait  amaser  une  maison,  un 
domaine,  c'est-à-dire  donner  en  manse.  De  là  les 
désignations  fréquentes  dans  nos  coutumes  de 
terre  ou  construction  amasée.  Les  notaires  de 
quelques  provinces  les  maintiennent  encore  dans 
leurs  actes,  sans  toutefois  paraître  en  comprendre 


suffisamment  le  sens.  Toutefois  Laurière,  qui 
cite  à  l'appui  de  son  opinion  des  textes  de  Bou- 
theiller  et  de  la  coutume  de  Cambrai,  combat 
l'étyraologie  que  nous  donnons  ici,  et  fait  dériver 
amoser,  du  mot  amas. 

AMASIUS  (P.) ,  pseudonyme  de  G.  PosteL 

AMAT,  famille  de  Provence  d'où  sont  sortis 
les  seigneurs  de  la  Coste-Giraud ,  de  Sigoyer  et 
de  Graveson.  (Voy.  YHist.  de  la  noblesse  de  Pro- 
vence, par  Artefeuil.)  =  — ,  famille  du  Dauphiné 
d'où  sont  sortis  les  seigneurs  du  Poët  et  de  Vaux. 

AMATISSA,  la  Masse,  affluent  de  la  Loire. 

AMAULRY,  pseudonyme  du  P.  Menestrier. 

AMAURI  I",  roi  de  Jérusalem,  mort  le  11  juil- 
let 1173.  il  était  comte  de  Jaffa,  quand  il  succéda 
(1162)  à  son, frère  Baudouin  III.  Il  envahit  plu- 
sieurs fois  l'Egypte  (1164  et  1167),  fit  avec  Nour- 
Eddin  un  traité  qu'il  viola  (1168),  et  s'empara  de 
Damiette.  Son  fils  Baudouin  II  lui  succéda. 

AMAURI  II  DE  LUSIGNAN,  roi  de  Jérusa- 
lem, mort  à  Saint -Jean-d'Acre  le  1"  avril  1205. 
11  succéda  (1197)  à  Henri,  dont  il  épousa  la  veuve 
Isabelle,  fille  d'Amauri  1"'.  Jean  de  Brienne  lui 
succéda. 

AMAURI  de  Chartres,  théologien,  né  à  Bène 
(Pays  Chartrain),  mort  vers  1204.  Il  professait  à 
Paris,  et  ses  explications  sur  les  livres  de  méta- 
physique d'Aristote,  où  il  adoptait  une  sorte  de 
panthéisme  mystique,  le  firent  condamner  par 
une  bulle  d'Innocent  HI;  et  il  fut  obligé  de  se 
rétracter.  Il  eut  de  nombreux  disciples,  et  dix 
d'entre  eux,  jugés  et  condamnés  par  le  concile 
de  Paris  en  1209,  furent  brûlés  le  20  décembre 
1210. 

AMAUSENSIS  OU  AMAUSUS  PAGUS.  Voy. 

Amous. 

AMAYÉ,  seigneurie  de  Normandie,  possédée 
par  une  branche  de  la  famille  de  Pellevé,  puis  au 
xiii"  siècle  par  la  famille  Bernard. 

AMAZY  (Seigneurs  d') ,  de  la  maison  de  Ga- 
maches  (Nivernais). 

AMBACIA,  Amboise  (Indre-et-Loire). 

AMBACTES.  On  appelait  ainsi  chez  les  Gaulois 
une  espèce  de  vassaux  qui  suivaient  les  nobles  à 
la  guerre.  Ce  sont  eux  probablement  que  désigne 
Diodore  de  Sicile,  lorsqu'il  écrit  :  a  Les  Gaulois 
emmènent  avec  eux  des  serviteurs  de  condition 
libre ,  choisis  dans  la  classe  des  pauvres,  et  les 
emploient  dans  les  combats  comme  conducteurs 
et  comme  gardes.» 

AMBARIACUM,  Ambérieux. 

AMBARRI,  peuple  établi,  avant  l'arrivée  des 
Romains,  dans  la  Celtique,  entre  la  Saône  et  le 
Rhône.  Ils  étaient  clients  des  yEdwi,  et  avaient 
pour  ville  principale  Ambïvareti.  Leur  territoire  fut, 
(28  av.J.  C.)  réuni  par  Auguste  à  la  province  im- 
périale de  Belgique  ;  mais  plus  tard  ils  paraissent 
avoir  fait  partie  de  la  Viennoise,  puis  de  la  Lyon- 
naise première.  —  Voy.  Ambournay. 

AMBEL  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de  Vien- 
nois (Dauphiné). 

AMBÈNE  (Seigneurs  d') ,  branche  de  la  famille 
de  Baudot  (Normandie). 

AMBERG  (Combat  d'),  1796,  24  août  (7  fructi- 
dor an  iv).  —  L''armée  de  Sambre-et-Meuse  arri- 
vée dans  le  bassin  du  Danube,  sous  les  ordres  de 
Jourdan,  ne  comptait  plus  que  45  000  hommes 
quand  elle  se  trouva  en  présence  de  l'archiduc 
Charles,  qui,  à  la  suite  de  sa  jonction  avec  War- 
tensleben,  commandait  à  63  000.  Il  fallut  alors 
qu'elle  battît  en  retraite.  Après  avoir  perdu  Teis- 
sing,  elle  fut  à  peu  près  cernée  àAmberg,  ville 
du  Haut-Palatinat.  Ney  parvint  à  s'ouvrir  un  pas- 
sage, mais  en  abandonnant  derrière  lui  deux  batail- 
lons de  la  23'  brigade  qui  furent  écrasés  après 
une  résistance  héroïque. 


AMBI 


—  63  — 


A3IB0 


AMBEBILS,  Ambière  (Vienne). 

AMBERT  (La  Tourette  é') ,  seigneurie  du 
Quercy .  érigée  en  marquisat  en  mai  1749  en  fa- 
veur de  T.  J.  d'Ambert. 

AMBERTAj  Ambierle  (Loire). 

AMBEZAC .  Ambaciacum  ou  Ambiacinum. 
monastère  de  l'ordre  de  Saint-Benoît,  diocèse  de 
Limoges,  fondé  avant  593. 

AMBIALET,  vicomté  de  Languedoc,  possédé 
successivement  par  les  familles  de  Lordat  et  Bru- 
net  de  Panât. 

AMBIALITES.  Lamballe  (Côtes-du-Nord). 

AMBIANENSIS  PAGUS,  l'.Vmiénois. 

AMBIANI,  peuple  compris,  avant  l'arrivée  des 
Romains .  dans  la  Belgique,  oîi  il  occupait  la  val- 
lée delà  Somme,  entre  l'Océan  à  TO.,  les  Morini 
et  les  Atrebates  au  N.,  les  Veromandui  à  TE.,  les 
Bellovaci  et  les  Caletes  au  S.  Il  avait  pour  chef- 
lieu  Samarobriia  (Amiens).  Après  la  réduction 
des  Suessiones  et  des  Bellavaci,  les  Ambiani  se  sou- 
mirent aux  Romains  (36  av.  J.  C).  L'année  sui- 
vante ils  se  joignirent  aux  Armoricains,  furent 
battus  avec  eux,  et  ne  reprirent  les  armes  qu'au 
moment  de  la  guerre  de  l'indépendance,  unis  aux 
Bellovaci  et  à  leurs  autres  voisins;  ils  lurent  vain- 
cus et  capitulèrent  en  même  temps.  Lors  de  la 
réorganisation  de  la  Gaule  par  Auguste  {28  av. 
J.  C).  les  Ambiani  furent  compris  dans  la  pro- 
vince impériale  de  Belgique.  Au  rv*  siècle  ils  fi- 
rent partie  de  la  seconde  Belgique  oîi  ih  formèrent 
une  des  deux  cités  de  la  province,  celle  des  Am- 
bianenses. 

AMB EBAHI,  peuple  maritime  de  la  Celtique 
que  l'on  croit  avoir  été  remplacé  plus  tard  par  les 
Abrincatui. 

ATvrRTFTiT.T;  ,St-Martin  d'),  Imberfa,  monastère 
du  diocèse  de  Lyon ,  fondé  avant  902. 

AMBiGATj  roi  gaulois,  q\ii  vivait  vers  la  fin 
du  VI'  siècle  av.  J.  C.  Bellovèse  et  Sigovèse  qui 
envahirent  l'un  l'ItaUe,  l'autre  la  Germanie,  étaient 
les  fils  de  sa  sœur. 

AMBELATRi ,  peuple  compris,  avant  l'arrivée 
des  Romains,  dans  l'Aquitaine. 

AMBrLETDM,  Ambialet  (Tam\ 

AMBILIACUM ,  monastère  du  diocèse  de  Bour- 
ges, fondé  avant  631. 

AMBUilATES ,  peuple  de  la  Celtique  faisant 
partie  de  la  confédération  armoricaine  et  que 
l'on  donne  pour  voisin  aux  Curiosolitee,  à  l'époque 
de  César.  Il  entra  dans  la  Gaule  Chevelue  après 
la  soumission  du  pays  (50  av.  J.  C.)  ;  puis,  lors  de 
la  réorganisation  de  cette  province  par  Auguste 
(28  av.  J.  C.)  il  fut  compris  dans  la  province  im- 
périale de  la  Lyonnaise  ;  mais  on  ne  sait  pas 
plus  que  pour  les  Curiosolitœ,  quelle  place  leur 
assigner  exactement. 

AMBILIATI ,  peuple  de  la  Belgique  que  l'on 
croit  avoir  occupé  le  territoire  actuel  d'Orchies, 
au  nord  de  Douai. 

AUBIORIX ,  roi  des  Éburons.  En  54  av.  J.  C, 
pendant  le  séjour  de  César  dans  Vile  de  Bretagne, 
il  organisa  en  Gaule  un  soulèvement  général 
contre  les  Romains;  battit  et  extermina  une  gar- 
nison que  César  avait  placée  sur  la  frontière  des 
Eburons.  à  jldHafuca,  attaqua  inutilement  le  camp 
de  Quintus  Cicéron,  et  fut  mis  dans  une  déroute 
complète  par  César.  Une  nouvelle  tentative  d'in- 
surrection n'eut  pas  un  meilleur  résultat.  La  po- 
pulation entière  des  Éburons  fut  détruite  et  dis- 
persée. Ambiorix  mena  dès  lors  une  vie  errante 
et  sut  échapper  à  toutes  les  poursuites  des  Ro- 
mains. 

AMBIVAEŒTI  OU  AMBtLIÂTES,  peuple  com- 
pris, avant  l'arrivée  des  Romains,  dans  la  Bel- 
giqiie.  et  qu'on  croit  pouvoir  placer  à  Amby,  près 
de  Maëstricht. 


A  MB rv ABETI .  Ambérieux. 

AMBIVARETUM  IN  .ffiDTJIS,  Xevers. 

AMBLAINVUXE  (Seigneurs  d"),  de  la  mai- 
son de  Rouvroy-Saint-Simon  (Picardie). 
_  ATVTBT.TTF  (Belgique) ,  Charles  Martel,  à  la  tête 
d'une  troupe  de  cavaliers,  surprit,  en  716,  l'ar- 
mée de  Neustrie.  dans  la  vallée  d'Amblef,  auprès 
d'un  château  de  ce  nom  et  lui  fit  éprouver  une 
défaite  complète  qui  délivra  l'Austrasie. 

AMBT.U'i'iJUfaE.  Awb?efoso(Pas-de-Calais),port 
sur  la  Manche  qui  avait  jadis  une  importance  con- 
sidérable. Les  Normands  détruisirent  la  ville  à 
l'époque  carlovingienne.  Renaud  de  Brie,  comte  de 
Boulogne,  la  rebâtit  en  1109.  Prise  par  Henri  VIII, 
en  1544,  elle  fut  reprise  en  1549.  Jacques  II, 
chassé  d'Angleterre,  y  débarqua  en  1688.  Depuis 
ce  temps ,  Ambleteuie  n'a  cessé  de  s'ensabler  et 
les  travaux,  qui  sous  Louis  XIY  et  dans  notre 
siècle  y  furent  entrepris,  n'ont  pas  eu  les  résul- 
tats qu'on  en  espérait. 

am-rt.kvii.t.t:  en  Angoumois  (Seigneurs  d") , 
branche  de  la  maison  de  ilornai. 

AMBLEVELLE  [Charles  d'),  jésuite,  composi- 
teur de  musique  religieuse,  vivait  dans  la  pre- 
mière moitié  du  xvii'  siècle. 

AMBT.Tt;  ,  seigneurie  de  Normandie,  possédée 
au  XV'  siècle  par  la  maison  de  Pierrepont, 

A WBLINIACTTM .  Ambleny  (Aisne). 

AMBTiTSA  (Princes  d'),  branche  de  la  maison 
d'Anglure.  =  —  (Seigneurs  d'),  branche  de  la 
maison  d'Aspremont. 

AMBUVTUM.  Ambly. 

AMBLOY,  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de  Vi- 
meur  (Vendômois). 

AMBLY -SUR-BAR.  famille  de  Champagne  d'où 
sont  sortis  les  seigneurs  d'Esevelles.  Sa  généalogie 
se  trouve  dans  la  Recherche  de  la  noblesse  de 
Champagne.  Elle  portait  :  d'argent  à  trois  lions  de 
sable,  langues  de  gueules,  posés  2  ef  1.  La  terre 
d'Ambly  qui  était  une  baronnie  fut  érigéè  en 
marquisat  en  1768. 

AMBLY  (Claude-Jean- Antoine ,  marquis  d'), 
général,  né  à  Suzanne  (Ardennes),  en  1711,  mort 
à  Hambourg  en  1797.  Il  fut  député  de  la  noblesse 
aux  états  généraux  où  il  se  signala  par  son  op- 
position aux  idées  révolutionnaires,  émigra  et 
servit  dans  l'armée  de  Condé. 

AMBOISE,  Ambacia  (Indre-et-Loire).  Cette 
ville,  mentionnée  pour  la  première  fois  par  Sul- 
pice-Sévère.  était  située  au  pied  d'un  château 
d'origine  romaine,  dont  la  seigneurie  appartenait 
à  l'évèque  de  Tours  en  540.  On  y  battit  monnaie 
sous  les  Mérovingiens.  Le  château  fut  ruiné  par 
les  Normands  en  882,  et  rebâti  par  Foulques  III, 
comte  d'Anjou.  En  1431,  la  seigneurie  fut  con- 
fisquée sur  Louis  d'Amboise,  vicomte  de  Thouars, 
qui  tenait  le  parti  des  Anglais;  elle  resta  dès 
lors  à  la  couronne,  malgré  la  faveur  dont  joui- 
rent plusieurs  membres  de  la  famille  d'Am- 
boise. EUe  en  fut  momentanément  détachée  en 
1645  pour  être  jointe  au  comté  de  Blois  donné 
en  apanage  à  Gaston,  duc  d'Orléans.  Les  rois  ré- 
sidèrent assez  souvent  dans  le  château.  Louis  XI  y 
institua  l'ordre  de  Saint-Michel  (1469);  Charles  VIII 
y  naquit  (1470)  et  y  mourut  (1498)  quand  il  s'oc- 
cupait de  le  faire  reconstruire.  Louis  XII  et  Fran- 
çois I"  l'achevèrent,  et  François  II  s'y  réfugia 
lors  de  la  première  prise  d'armes  des  Calvinistes 
(1560).  11  fut  encore  la  résidence  d"Abd-el-Kader 
de  1848  à  1852.  Amboise,  quia  donné  naissance 
au  jésuite  Commire,  était  avant  la  Révolution  le 
chef-lieu  du  bailliage  de  la  Basse-Touraine  et 
l'une  des  seize  élections  de  la  généralité  de 
Tours.  —  On  peut  consulter  sur  Amboise  et  son 
château  divers  écrits  de  l'abbé  de  MaroUes,  de 
M.E.Cartier  (1843),  de  J.Frotlier,  deVatout,  etc. 


AMBO 


—  64  — 


AMEL 


Amboise  (Conjuration  d').  —  1560.  Un  avocat 
de  Paris,  nommé  Avenelles.  qui  logeait  un 
gentilhomme  du  Midi,  appelé  de  la  Renaudie, 
avertit  le  duc  de  Guise  qu'une  assemblée  de  con- 
jurés avait  eu  lieu  à  Nantes  le  1"  fév.  et  qu'on 
y  avait  décidé  l'enlèvement  du  roi  à  Blois  et  la 
mort  du  duc  et  de  son  frère ,  le  cardinal  de  Lor- 
raine. Les  Guises,  sur  quelques  vagues  rumeurs, 
avaient  déjà  amené  la  cour  à  Amboise,  dont 
le  château  était  plus  susceptible  lie  défense  que 
celui  de  Blois,  et  ils  y  avaient  mandé  le  prince 
de  Condé  et  Coligny.  L'exécution  du  complot  avait 
été  reculée  du  10  au  16  mars.  Le  15,  la  Renau- 
die fit  résoudre  qu'on  marcherait  sur  Amboise; 
le  lendemain,  il  était  tué;  ses  compagnons  étaient, 
par  petites  bandes,  surpris,  massacrés,  ou  sai- 
sis et  traînés  à  Amboise.  Condé,  afin  de  détour- 
ner les  soupçons  qui  s'élevaient  contre  lui,  alla 
jusqu'à  les  combattre.  Le  duc  de  Guise  ayant  été 
nommé  lieutenant-général  du  royaume,  profita 
de  l'occasion  pour  faire,  durant  huit  jours  et 
sans  jugement,  de  nombreuses  exécutions  qui  fi- 
nirent par  soulever  contre  lui  l'opinion  publique. 
On  peut  consulter  sur  ce  grave  événement  de 
Thou  (1.  74),  Davila  (1.1),  les  Mémoires  de  Condé, 
(i.  I),  Régnier  de  la  Planche,  etc. 

Amboise.  La  ville  d' Amboise  a  donné  son  nom 
à  une  maison  qui  s'éteignit  vers  la  fin  du  xii" 
siècle  et  dont  les  seigneuries  passèrent  à  la  mai- 
son de  Berrie  qui  prit  le  nom  d'Amboise.  De 
cette  seconde  maison  sont  sortis  les  seigneurs  de 
Chaumont,  de  Bussy,  d'Aubijoux,  de  Castelnau. 
Elle  portait  paillé  d'or  et  de  gueules  de  six  pièces. 
Sa  généalogie  se  trouve  dans  le  tome  VII  du  P. 
Anselme. 

AMBOISE  (Pierre  d'),  seigneur  de  Chaumont, 
chambellan  de  Charles  VU  et  de  Louis  XI,  am- 
bassadeur à  Rome,  mort  le  28  juin  1473.  =  Son 
fils  aîné,  Charles  d'Amboise,  seigneur  de  Chau- 
mont, gouverneur  de  l'Ile-de-France,  de  Cham- 
pagne et  de  Bourgogne,  conseiller  et  chambellan 
de  Louis  XI,  mort  à  Tours  le  22  fév.  1481.  11  eut 
pour  fils  le  maréchal  de  Chaumont.  (Voy.  Chau- 
mont). =  Aimeri  d'AMBOisE,  frère  du  précédent, 
grand-prieur  de  France,  puis  44"  grand-maître  de 
l'ordre  de  Saint- Jean  de  .férusalem,  mort  à  Rho- 
des le  13  nov.  1512.  Il  succéda  (1503)  à  Pierre 
d'Aubusson,  et  remporta  (1510)  une  victoire  com- 
plète sur  la  flotte  du  soudan  d'Égypte  près  de  La- 
jazzo.  =  Georges  dit  le  cardinal  d'Amboise, 
frère  du  précédent,  le  plus  illustre  de  la  famille, 
célèbre  homme  d'État,  né  en  1460,  mort  au  mo- 
nastère des  Célestins  à  Lyon,  le  25  mai  1510.  Il 
s'attacha  de  bonne  heure  au  duc  d'Orléans  Louis, 
et  son  dévouement  à  la  cause  du  prince  lui  valut 
(1484-1486)  deux  années  de  prison;  aussi  lorsque 
le  duc  fut  monté  sur  le  trône,  il  le  créa  son  pre- 
mier ministre;  et  jusqu'à  sa  mort  Georges,  qui 
était  devenu  successivement  évêque  de  Montau- 
ban  (1484),  archevêque  de  Narbonne  (1492),  arche- 
vêque de  Rouen  (1494),  cardinal  (1498)  gouverna 
complètement  les  affaires  du  royaume  et  avec 
une  rare  habileté.  —  11  y  a  des  lettres  de  lui  dans 
les  collections  Dupuy  (bibliothèque  Impériale)  et 
Godefroy  (biblioth.  d'e  l'Institut). 

AMBOISE  (Michel  d'),  seigneur  de  Chevillon, 
écrivain,  né  à  Naples,  mort  en  1547.  Il  était  fils 
naturel  de  Charles  Chaumont  d'Amboise.  —  Voy. 
Chaumont. 

AMBOISE  (Comtes  d'),  branche  de  la  maison 
de  Crussol. 

AMBOISE.  Voy.  BuSSY. 

AMBOISE  (François  d'),  littérateur,  né  à  Paris 
en  1550,  mort  en  1620.  Fils  du  chirurgien  du  roi, 
il  fut  élevé  aux  frais  de  Charles  IX  et  accompagna 
Henri  111  en  Pologne.  A  son  retour  il  fut  maître 


des  requêtes  et  conseiller  d'État.  11  a  laissé  divers 
écrits  ou  traductiops,  et  a  publié  les  lettres  d'A- 
bailard  et  d'Héloise  avec  quelques  écrits  du  pre- 
mier. =  Son  frère,  Jacques,  chirurgien,  mort 
en  1606. 

AMBONIL,  en  Dauphiné  (Seigneurs  d'),  de  la 
famille  de  Guillaumont  (Velay). 

AMBONVlLliE,  seigneurie  de  Champagne, 
possédée  par  une  branche  de  la  maison  de  Choi- 
seul,  en  faveur  de  laquelle  elle  fut  érigée  en  ba- 
ronnie  en  décembre  1548.  Elle  passa  plus  tard 
dans  la  famille  de  Broussel. 

AMBONVILLE  (Seigneurs  d'),de  la  maison  de 
Balsac  d'Entiaigues.  = —  (Seigneurs  d'),  de  la 
maison  de  Malet  (Normandie). 

AMBOURNAY  OU  AMBRONAY,  Amhro- 
niacum  (Ain). 'Cette  petite  ville  appartenait  à 
l'abbé  de  N.-D.  d'Ambournay,  monastère  de  l'or- 
dre de  Saint-Benoît,  diocèse  de  Lyon,  fondé 
vers  799. 

AMBRES ,  baronnie  de  Languedoc,  possédée 
successivement  par  les  maisons  de  Voisins,  de  Ge- 
las et  d'Arpajon.  =  —  (Seigneurs  d'),  de  la  fa- 
mille de  Huot  (Franche-Comté). 

AMBRICO-CURTIS  ,  Abbecourt. 

AMBRIÈRES  ,  seigneurie  de  Champagne  pos- 
sédée par  la  famille  de  Le  Mazurier,  puis  par  celle 
d'Ambly.  = —  Seigneurie  du  Maine,  possédée  par 
la  maison  de  Froulay. 

AMBROISE  (St-)  de  Bourges,  abbaye  de  l'or- 
dre de  Saint-Augustin,  fondée  en  1012. 

AMBRONENSIS  VICARIA,  une  des  huit 
vigueries  dont  se  composait  vers  la  fin  des  Carlo- 
vingiens  le  comté  de  Brioude. 

AMBRONES,  peuple  étabh,  avant  l'arrivée  des 
Romains  dans  la  Celtique,  où  il  occupait  un  des 
quatre  pays  entre  lesquels  se  divisait  la  cité  des 
Helvètes.  Faustus  met  aussi  des  Ambrons  aux  en- 
virons d'Embrun.  Les  Ambrons  avec  les  Tugé- 
niens  et  les  Tigurins  s'unirent  aux  Cimbres  et  aux 
Teutons  pour  l'invasion  de  la  Gaule.  Ils  les  accom- 
pagnèrent en  Espagne  et  furent  avec  les  Teutons 
écrasés  auprès  d'Aix  par  Marius  (102  av.  J.  C). 
Les  Ambrons  des  Helvètes  furent  avec  les  trois 
autres  tribus  réunis  sous  Auguste  (28  av.  J.  C.) 
à  la  province  impériale  de  Belgique. 

AMBRONIACUM,  Ambournay  ou  Ambronay, 
(Ain). 

AMBROSlus,  AMBRXJN  (P.),  pseudonymes 
de  Richard  Simon. 

AMBRUSSUS,  localité  indiquée  par  plusieurs 
itinéraires  comme  étant  à  15  milles  de  Sexlan- 
iio  et  à  15  milles  de  Nemausus  (Nîmes). 

AMBULANCE.  Voy.  ARMÉE. 

AMÉDOR,  seigneurie  de  Franche-Comté  qui 
fut  érigée  en  comté  en  1713  en  faveur  de  Cl.  Fr. 
d'Amédor. 

AMEIL  (Auguste,  baron),  général,  né  à  Paris 
le  6  janv.  1775,  mortàCharenton  le  16  sept.  1822. 
La  part  qu'il  avait  prise  aux  Cent-Jours  le  fit  con- 
damner à  mort  au  retour  des  Bourbons.  Il  put 
passer  en  Allemagne,  mais  il  fut  arrêté  dans  le 
Hanovre  et  enfermé  quelque  temps  dans  une  for- 
teresse. 

AMElliHON  (L'abbé  Hubert-Pascal) ,  érudit , 
membre  de  l'académie  des  Inscriptions,  né  à  Pa- 
ris le  5  août  1730,  y  mourut  le  23  nov.  1811. 
Pendant  la  Révolution  il  rendit  les  plus  grands 
services  aux  arts  et  aux  lettres  comme  membre 
de  la  Commission  des  monuments,  sauva  une 
multitude  de  bibliothèques  privées  ou  religieuses 
et  organisa  la  bibliothèque  de  l'Arsenal. 

AMELAINCOURT ,  pseudonyme  de  l'abbé  Des- 
bords des  Doires. 

AMELECOTJRT  en  Lorraine  (Seigneurs  d'), 
brandie  de  la  maison  de  Rennel. 


—  '65'  — 


AMIE 


AMELGABD,  prêtre  de  Liège  au  xV  siècle, 
auquel  on  avait  jusque  dans  ces  dernières  années 
attribué  une  chronique  fort  importante  de  Cliar- 
les  VU  et  de  Louis  XL  On  sait  aujourd'hui,  grâce 
à  M.  J.  Quicherat ,  qu'elle  est  l'œuvre  de  Thomas 
Basin,  évêque  de  Lisieux.  —  Voy.  Basin. 

AMELIN  (Jean  d') ,  écrivain,  né  à  Sarlat  (Dor- 
dogne) ,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  xvi°  siècle, 
n  a  traduit  une  partie  de  Tite  Live. 

AMELOT ,  famille  de  l'Orléanais  d'où  sont  sor- 
tis les  seigneurs  de  Carnetin,  de  Mauregard,  de 
Combronde,  de  Gournay,  de  lîrunelles,  de  Chail- 
lou,  et  de  Bisseuil. 

AMELOT  (Michel),  marquis  de  Gournay,  di- 
plomate, né  en  1655,  mort  le  21  juin  1724.  11  fut 
successivement  maître  des  requêtes,  ambassadeur 
à  Venise  (1682),  en  Portugal  (1685),  en  Suisse, 
et  (1705)  ambassadeur  extraordinaire  en  Espagne. 
=  Jean-Jacques  Amelot  de  Chaillou,  homme 
d'État,  né  vers  1689,  mort  à  Paris  le  7  mai  1749. 
Il  fut  successivement  intendant  de  la  Rochelle, 
intendant  des  finances  (1726),  membre  de  l'Aca- 
démie française  (1727) ,  ministre  des  affaires  étran- 
gères (1737'-1744) ,  membre  honoraire  de  l'Aca- 
démie des  sciences. 

AMELOT  DE  LA  HOXJSSAYE  (Nicolas),  histo- 
rien, né  à  Orléans  en  fév.  1634,  mort  à  Paris  le 
8  déc.  1706.  Il  fut  secrétaire  d'ambassade  à  Ve- 
nise. Son  Histoire  de.  Venise  (1775,  3  vol.,in-12), 
le  fit,  selon  Bayle,  mettre  à  la  Bastille  sur  les  ré- 
clamations du  gouvernement  vénitien.  Sa  tra- 
duction de  VHistoire  du  Concile  de  Trente  de  Fra 
Paolo  l'exposa  à  de  violentes  attaques  à  cause  de 
ses  notes  hardies  contre  la  cour  de  Rome.  Il  a 
encore  traduit  le  Prince  de  Machiavel,  et  en  par- 
lie  les  Annales  de  Tacite.  Il  a  de  plus  composé 
une  histoire  de  Guillaume  de  Nassau  et  laissé 
des  Mémoires  historiques,  1722,  2  vol.,in-8. 

AMSNDE.  Le  système  des  amendes  judiciaires, 
tel  que  le  comprenaient  les  lois  barbares,  est  ex- 
posé aux  mots  Fredum  et  Wehrgeld.  A  l'époque 
féodale,  elles  entrèrent  dans  la  pénalité  organi- 
sée par  les  coutumes  ;  le  plus  souvent  le  quan- 
tum en  était  fixé  par  le  juge  lui-même,  et  on  les 
appelait  pour  ce  motif  arbitraires.  Elles  furent 
parfois  jusque  dans  les  temps  modernes  si  consi- 
dérables qu'elles  équivalaient  presque  à  la  confis- 
cation des  biens. 

D'après  le  Grand  Coutumier  de  France  les  tri- 
bunaux dontles  sentences  étaient  reconnues  enta- 
chées d'erreur,  étaient  frappés  d'une  amende  fixée 
pour  ceux  de  Haute-Justice  à  60  livres,  et  pour 
ceux  de  Basse-Justice  à  60  sous. 

Le  rôle  le  plus  intéressant  de  l'amende  fut  peut- 
être  celui  qu'elle  remplit  dans  l'appel  des  juri- 
dictions inférieures  aux  Parlements.  Voici  les 
règles  suivies  à  cet  égard  auprès  du  Parlement 
de  Paris,  ainsi  que  les  expose  l'ancien  style  de 
cette  cour  (partie  I,  ch.  xxv). 

«  L'appel  d'une  sentence  rendue  en  pays  de 
a  droit  écrit  n'expose  l'appelant  à  aucune  amende, 
«  lorsqu'il  y  succombe;  il  en  est  autrement  quand 
«  le  jugement  dont  est  appel  a  été  prononcé  en 
«  pays  de  droit  coutumier,  le  mal  appelant  doit 
a  alors  au  roi  une  amende  de  60  sous  Parisis.  Si 
«  l'appel  est  reçu  par  la  cour,  il  faut  encore  dis- 
Œ  tinguer  entre  les  pays  de  droit  écrit  et  ceux  de 
«  droit  coutumier.  Dans  les  premiers,  l'amende 
«envers  le  roi  n'est  pas  encourue,  elle  l'est  au 
«contraire  dans  les  seconds,  quand  le  mal  jugé 
«  émane  de  juges  royaux,  baillis  et  prévôts,  parce 
«  que  la  constitution  de  leurs  charges  les  soustrait 
a  à  l'obligation  de  payer  l'amende  due  au  roi,  de 
«  même  qu'elle  les  empêche  de  la  recueillir 
«  quand  ils  ont  bien  jugé;  elle  ne  l'est  pas,  quand 
«  le  mal  jugé  émane  de  juges  non-royaux,  parce 

DICT.  HIST,  DE  LA  FR. 


a  que  ceux-ci  ont  droit,  quand  ils  ont  bien  jugé, 
a  à  une  amende  dont  le  style  du  Parlement  n'a 
«  pas  encore  fixé  le  taux  et  qui  varie  suivant  les 
a  localités.  »  (Cette  dernière  amende  était  géné- 
ralement de  60  livres,  lorsque  le  seigneur  justi- 
cier avait  prononcé  lui-même  la  sentence.) 

AMENDE  HONORABLE.  L'amende  honora- 
ble faisait  partie  des  moyens  de  pénalité  en  usage 
avant  laRévolutioœ.  Le  patient  qui  était  condamné 
à  subir  ce  châtiment  était  amené  devant  la  Cour, 
nu-tête,  et  se  mettait  à  genoux,  en  présence  de 
la  partie  adverse.  C'était  une  humiliation  indé- 
cente, mais  peu  de  chose  en  comparaison  de 
l  amende  honorable  infamante  qui  consistait  à 
promener  le  condamné,  en  chemise,  une  torche 
à  la  main,  par  les  principales  rues  de  la  ville, 
avec  un  écriteau  au  dos,  où  était  inscrite  une 
formule  de  merci  et  de  confession.  Ces  spectacles 
révoltants  pour  la  dignité  humaine,  surtout  quand 
des  innocents  tels  que  Jean  Desmarets  (vers  1384) 
en  étaient  les  victimes,  ont  été  abolis  seulement 
en  1791.  La  Restauration  les  fit  revivre  par  sa  loi 
du  20  avril  1826  sur  les  sacrilèges;  le  gouverne- 
ment de  Juillet  en  obtint  pour  toujours  l'abolition 
(loi  du  16  oct.  1830). 

AMERAUCOtJRT  (Seigneurs  d'),  branche  de 
la  maison  de  Lannoy  (Flandre). 

AMERMONT,  seigneurie  du  Barrois,  érigée 
en  baronnie,  le  17  mai  1725,  en  faveur  de  J.  B.  J. 
Bourcier  de  Villers. 

AMERVAL,  famille  duHainaut  d'oîi  sont  sortis 
les  seigneurs  d'Asservilliers,  de  Villiers-Carbon- 
nel,  de  Fins,  de  Liancourt,  de  Fiennes,  de  Riche- 
mont,  de  Biécourt,  de  Fanneux,  de  Fresne. 

ÂMES  (Jour  des),  Animarum  dies,  le  jour  des 
morts,  le  2  novembre. 

AMESSEMENT.  C'est  un  usage  ancien  en 
France,  et  qui  subsiste  encore,  que  les  femmes 
nouvellement  mariées  ou  accouchées,  se  rendent 
à  l'église  pour  obtenir  la  bénédiction  ecclésiasti- 
que. Cette  cérémonie  s'appelait  amessement,  soit 
à  cause  de  la  messe  qui  se  célébrait  en  cette  oc- 
casion, soit  à  cause  du  préjugé  en  vertu  duquel 
la  femme  devait  obtenir  son  admission  parmi  les 
fidèles,  et  justifier  de  sa  purification. 

AMFREVILLE ,  seigneurie  de  Normandie,  pos- 
sédée par  la  famille  Davy  Duperron.  C'est  peut- 
être  la  même  qui  appartint  au  xvii"  siècle  aux 
familles  de  Beaulieu  de  Brothomas  et  Guyot. 

AMFREVILLE  (N.  comte  d'),  président  au 
parlement  de  Rouen,  lieutenant  général  en  l'ami- 
rauté de  France ,  mort  à  60  ans  au  château  de 
Cisay  le  12  oct.  1655.  =AMFREViLLE  (N.  marquis 
d') ,  lieutenant-général  des  armées  navales ,  mort 
en  nov.  1692. 

AMI  des  François  (L'),  pseudonyme  de  Rouillé 
d'Orfeuil. 

AMI  des  hommes  (L') ,  pseudonyme  du  marquis 
de  Mirabeau. 

AMI  du  corps  social  (L') ,  pseudonyme  de  Jean 
Brun. 

AMIDONNIEBS.  Les  fabricants  d'amidon  à 
Paris  furent  érigés  en  corps  de  communauté  vers 
1740.  Leur  nombre  ne  s'élevait  qu'à  une  quaran- 
taine et  ils  étaient  rélégués  dans  les  faubourgs 
et  particulièrement  dans  ceux  de  Saint-Victor  et 
de  Saint-Marcel. 

AMIÉNOIS ,  pagus  Ambianensis ,  pays  avec  ti- 
tre de  comté  dont  Amiens  était  la  capitale.  Il 
était  borné  au  N.  par  l'Artois,  au  S.  et  à  l'E.  par 
le  Santerre;  au  S.  0.  par  le  Beauvaisis  et  la  Nor- 
mandie, et  àl'O.  par  le  Ponthieu.  11  avait  64  kil. 
de  long  sur  32  de  large. 

AMIENS,  Ambianum, Samarohriva.  Ville  prin- 
cipale de  la  cité  des  Ambianenses ,  et  siège  épis- 
copal  dès  le  iV  siècle,  Amiens  appartint  à  Clotaire 

5 


AMIE 


—  66  — 


AMIE 


après  la  mort  de  Clovis.  On  y  battit  monnaie  sous 
les  Mérovingiens.  Sous  les  Carlovingiens,  elle  fut 
dévastée  trois  fois  par  les  Normands.  Ainsi  que 
dans  beaucoup  d'autres  localités ,  l'administration 
de  la  ville  et  du  comté  était  au  xi'  siècle  entre  les 
mains  des  évêques  qui  se  faisaient  suppléer  dans 
le  service  militaire  par  un  vice-seigneur  ou  vi- 
dame  dont  nous  parlons  plus  loin  ;  mais  peu  à 
peu  leur  suzeraineté  devint  nominale  et  leur 
puissance  passa  aux  comtes,  surtout  après  que  les 
seigneurs  de  Bove  se  furent  emparés  du  comté;  et 
que  l'un  deux  Enguerrand  eut  entraîné  dans  ton 
parti  le  vidame  Thomas  de  Marie ,  le  châtelain 
Adam  et  la  plupart  de  la  noblesse.  C'est  alors  que 
l'évêque  Geoffroi  encouragea,  au  grand  scandale 
de  ses  contemporains,  les  habitanis  à  faire  une 
commune  (1113)  ;  il  fut  obligé  d'appeler  à  son  aide 
Louis  le  Gros  qui  prit  le  Castillon  après  un  siège 
de  près  de  deux  ans,  le  détruisit  et,  expulsant  la 
famille  de  Bove  du  comté,  le  rendit  à  Adèle,  sœur 
dè  deux  comtes  précédents.  Gui  et  Ives.  Adèle 
renouvela  en  1)17  la  charte  de  commune  de 
1113  (charte  qui  servit  de  modèle  à  celles  d'Ab- 
beville ,  de  Doullens  et  du  Ponthieu) ,  et  porta 
le  comté  d'Amiens  dans  la  maison  de  Verman- 
dois  par  son  mariage  avec  le  comte  Renaud.  En 
1124,  lorsque  l'empereur  Henri  V  menaça  la 
France  d'une  invasion,  les  milices  communales 
d'Amiens  accoururent  sous  la  bannière  du  roi.  Vers 
la  fin  de  ce  siècle,  Elisabeth  ou  Isabelle  de  Ver- 
mandois  mourut  (1183),  laissant  à  sa  sœur  Alié- 
nor  les  comtés  d'Amiens,  de  Valois  et  de  Ver- 
mandois.  Ils  furent  réclamés  par  Philippe  d'Alsace, 
comte  de  Flandre  ;  mais  Aliéner  fut  soutenue  par 
Philippe  Auguste,  qui  réussit  à  se  faire  céder  les 
trois  comtés.  Ce  lut  la  première  occasion  qu'eurent 
les  rois  de  France  de  s'élever  au-dessus  des  lois 
de  la  féodalité.  Effectivement,  l'évêque  d'Amiens 
ayant  réclamé  du  nouveau  comte  l'hommage  qui 
lui  était  dû,  Philippe  Auguste  répondit  :  «  qu'il 
ne  pouvait  ni  ne  devait  rendre  hommage  à  per- 
sonne» (1185).  Cinq  ans  après,  Philippe  renou- 
vela et  confirma  la  charte  communale  d'Amiens 
(1190  et  1193),  et  célébra  dans  cette  ville  son  ma- 
riage avec  Ingeburge,  Les  milices  communales 
d'Amiens  se  couvrirent  de  gloire  à  la  bataille  de 
Bouvines  (1215).  C'est  encore  sous  Philippe  Au- 
guste que  Robert  de  Luzarche  fit  les  dessins  et 
que  l'évêque  Evrard  de  Fouilloy  posa  la  première 
pierre  de  l'admirable  cathédrale  qui  fut  achevée 
en  1288.  Au  xiii"  siècle,  Amiens  fut  témoin  d'un 
grand  événement  :  en  1263,  le  roi  et  le  baronnage 
d'Angleterre  y  vinrent  (1263)  plaider  leurs  droits 
respectifs  par-devant  le  roi  de  France.  En  1385, 
Charles  VI  y  épousa  Isabeau  de  Bavière.  Lors  du 
traité  d'Arras  (1435),  Philippe  le  Bon  se  la  fit 
céder  ainsi  que  les  autres  villes  de  la  Somme , 
avec  faculté  de  rachat.  Louis  XI,  devenu  roi  de 
France,  se  hâta  d'accomplir  ce  rachat;  mais, 
à  la  suite  de  la  Ligue  du  Bien  public,  le  traité 
de  Saint-Maur  rendit  la  ville  à  Charles  le  Témé- 
raire (1465)  et  les  Français  ne  la  recouvrèrent 
qu'à  la  mort  du  duc  (1477).  Elle  prit  parti  pour 
la  Ligue  et  ne  se  soumit  à  Henri  IV  qu'en  1594. 
Surprise  parles  Espagnols  en  1597,  reprise  quel- 
ques mois  après  (voy.  plus  loin) ,  elle  se  vit  en- 
lever ses  privilèges.  Colbert  y  attira  de  l'étranger 
des  fabricants  de  draps ,  de  tapis ,  etc.  Capitale 
du  gouvernement  de  Picardie  avant  la  Révolution, 
Amiens  devint  en  1791  chef-lieu  du  département 
de  la  Somme.  Elle  est  la  patrie  de  P.  L'Ermite, 
de  l'imprimeur  Vascosan,  de  Voiture,  deduCange, 
de  Gresset,  du  physicien  Rohault,  des  érudits  F. 
de  Camps,  Daire,  Legrand  d'Aussy,  dom  Bouquet  ; 
du  romancier  Laclos,  du  grammairien  deWailly, 
des  généraux  Gribeauval,  Desprez  et  Dejean,  etc. 


Le  vidamé  (voy.  Vidamé  et  Vidâmes)  d'Amiens 
ou  de  Péquigny  était  un  fief  qui  consistait  dans 
une  partie  considérable  de  la  ville,  dépendant  de 
l'ancien  domaine  de  l'évêché  et  qu'on  appelle 
encore  aujourd'hui  le  grand-vidame.  Le  posses- 
seur de  ce  fief  en  recevait  de  l'évêque  l'investi- 
ture par  l'anneau  d'or.  Il  avait  la  garde  du  palais 
épiscopal  et  des  revenus  de  l'évêché  pendant  les 
vacances  du  siège,  et  conduisait  à  la  guerre  les 
vassaux  de  l'évêque.  Le  vidamé  devenu  de  bonne 
heure  héréditaire,  fut  possédé  d'abord  par  la 
maison  de  Péquigny,  puis  passa  (1342)  à  la  mai- 
son d'Ailly,  et  de  celle-ci  (1619)  à  la  maison  d'Al- 
bert. 

ÉVÊQUES  d'Amiens.  —  L'évêché  d'Amiens  suf- 
fragant  de  Reims  depuis  son  origine,  fut  attaché 
en  1790  à  la  province  de  Rouen,  puis  en  1802  à 
celle  de  Paris,  et  rendu  à  Reims  en  1822. 

S.  FirminI",  vers  300.  —  Euloge,  346-  —  S. 
Firmin  II,  vers  380.  —  Léodard,  vers  416.  — 
Ouen.  —  Edibius,  511.  —  S.  Béat,  vers  549-vers 
565.  —  S.  Honoré,  vers  588.  —  S.  Sauve,  vers 
600.  —  S.  Berchonde,  vers 620.  —  Bertefrid,  vers 
644-vers  668.  —  Theodefrid,  670-vers  690.  — 
Dicudonné.  —  Dadon.  —  Ursinien,  vers  695.  — 
Dominique,  721.  —  Chrétien.  —  Raimbert,  vers 
748-vers  766.  —  Vitulf  ou  Aitulf.  —  Georges,  798. 

—  Jessé,  799-834.  —  Ragenaire  ou  Raynard, 
834-848.  —  Hilmerad,  juin  849-vers  872.  — 
Gérold,  vers  875-vers  881.  —  Otgaire,  vers  885- 
juillet  928.  —  Dèrold,  929-946  ou  947.  —  Thi- 
baud  I",  947-948.  —  Ragembaud,  949-vers  950. 

—  Thibaud  II,  vers  973-975.  —  AUeman  ou  Alvien. 

—  Godesman,  vers  985-vers  992.  —  Foulque  I" 
d'Amiens,  vers  993 -vers  1031.  —  Foulque  II  d'A- 
miens, vers  1031-1058.  —  Gui  de  Ponthieu,  1058- 
1076.  —  Raoul,  I078-I079.  —  Roricon,  1080-vers 
1088.  —  Gervin,  1091-1102.  —  S.  Godefroi,  avril 
1104-8  nov.  1115.  —  Ingelram  d'Amiens,  1115-9 
nov.  1127.  —  Garin  de  Châtillon-Saint-Paul,  1127- 
1144.  —  Thierri,  1144-nov.  1164.  —  Robert  i", 
1165-avril  1169.  —  Thibaud  III  d'Heilli,  1169-30 
avril  1204.  —  Richard  de  Gerberoi,  1205-1210. 

—  Evrard,  1211-nov.  1222.  —  Geofl'roi  I"' d'Eu, 
fév.  1223-25  nov.  1236.  -  Arnoul,  1236-1247.  — 
Gérard  de  Conchi,  1247-1258.  —  Alelme  de  Neuilly, 
1258-1259.  —  Bernard  P''  d'Abbeville,  1259-1278. 

—  GuillHume  de  Mâcon,  1278-19  mai  1308.  — 
Robert  II de  Fouilloy,  12  sept.  1308-20  mars  1321. 

—  Simon  de  Goucans,  22  juillet  1321-3  déc.  1325. 

—  JeanI"  de  Cherchemont,  1326-26  janv.  1373. 

—  Jean  II  de  La  Grange,  12  avril  1373-20  déc. 
1375.  —  Jean  HI  Rolland,  2  fév.  1376-17  déc. 
1388.  —  Jean  IV  de  Boissi,  27  fév.  1389-4  sept. 
1410.  —  Bernard  II  de  Chevenon,  20  mars  1411- 
30  mars  1413.  —  Philibert  de  Saulx,  16  déc. 
1413-1418.  —  Jean  V  d'Harcourt,  1419-1430.  — 
Jean  VI  le  Jeune,  1433-24  oct.  1436.  —  François 
P',  cardinal  Condolmerio,  nov.  1436-27  mars  1437. 

—  Jean  VII  Avantage,  27  mars  1437-26  nov.  1456. 

—  Frédéric  de  Beauvoir,  14  janv.  1457-28  fév. 
1472.  —  Jean  VIII  de  Gaucourt,  1473-4  mai 
1476.  —  Louis  de  Gaucourt,  9  sept.  1476-1482. 

—  Pierre  I"  Versé,  16  août  1482-10  fév.  1500. 

—  Philippe  de  Clèves,  19  oct.  1501-9  août  1503. 

—  François  II  d'Halwin,  29  sept.  1503-18  juin 
1538.  —'Charles  Hémard  de  Denonville,  cardinal, 
9  déc.  1538-23  août  1540.  —  Claude  de  Longwy, 
cardinal  de  Givry,  13  oct.  1540-1545,  —  Fran- 
çois III  de  Pisseleu,  12  fév.  1546-1552.  —  Nico- 
las de  Pellevé,  1552-16  déc.  1562.  —  Antoine  de 
Créqui-Canaples,  29  sept.  1564-20  juin  1574.  — 
Geoffroi  II  de  La  Marthonie,25  mars  1577-17  déc. 
1617.  —  François  IV  Lefèvre  de  Caumartin,  1" 
juillet  1618-27  nov.  1652.  —  François  V  Faure, 
3  juin  1654-11  mai  1687.  —  Henri  Feydeau  de 


AMIE 


—  67  — 


AMIR 


Brou,  mai  1687-14  juin  1706.  —  Pierre II  de  Sa- 
bathier,  août  1706-20  janv.  1733.  —  Louis  Fran- 
çois Gabriel  d'Orléans  de  La  Motte,  sept.  1773-10 
fuin  1774.  —  Louis  Charles  de  Machault,  10  juin 
1774-1790.  —  Eléonore- Marie  Desbois,  évéque 
constitutionnel,  3  avril  1791-1793.  —  Jean  Chry- 
sostome  deVillaret,  22  mai  1802-1804.  —  Claude- 
Jean-Francois  de  Mandolx,  17  déc.  1804-1816.  — 
Marc-Marié  de  Bombelles,  3  oct.  1819-5  mars 
1822.  —  J. -Pierre  de  Gallien  de  Chabons,  nnov. 
1822-1837.  —  Jean-Marie  Mioland,  22  avril  1838- 
1849.—  Antoine  de  Salinis,  29  fuillet  1849-12  fév. 
1856.  —  Jacques-Antoine  Boudinet,  7  avril  1856. 

Intendants  de  la  généralité  d'Amiens.  —  La 
généralité  d'Amiens  comprenait  six  élections  : 
Amiens,  AbbeviUe,  DouUens,  Péronne,  Montdi- 
dier,  Saint-Quentin.  Voici  la  liste  des  intendants 
de  cette  généralité;  ils  portaient  le  titre  d'inten- 
dants de  Picardie  et  d'Artois. 

1656,  01.  Lefèvre  d'Ormesson.  —  1662,  J.  B. 
Colbert  de  Saint-Pouange.  —  1663,  Honoré  Cour- 
tin.  —  1665,  L.  de  Machault.  —  1666,  C.  Colbert 
deCroissy.  —  1668,  P.  Barillon  d'Amoncourt.  — 
1672,  P.  Kouillé  du  Coudray.  —  1674,  Fr.  Le  Ton- 
nelier de  Breteuil.  — 1684,  L.  Chauvelin.  —  1694, 
J.  Bignon.  —  1708,  L.  de  Bernage.  —  1717,  A. 
F.  Méliand. — 1718,  B.  Chauvelin  de Beauséjour. 

—  1731,  J.  B.  Chauvelin  de  Beauséjour.  —  1751, 
Et.  J.  F.  M.  d'Aligre.  —  1754,  Et.  Maynon  d'In- 
vault.  —  1766,  G.  J.  Dupleix  de  Bacquencourt. 

—  1771,  M.  Fr.  Bruno  d'Agay  de  Hutigney.  — 
1786,  Ant.  d'Agay  de  Mutigney. 

Bibliographie.  —  Divers  mémoires  insérés 
dans  les  tomes  7,  10,  13,  14,  17  et  19  du  recueil 
de  l'académie  des  Inscriptions;  A.  de  la  Morlière, 
Antiquités  d  Amiens,  1642,  in-f";  le  P.  Daire, 
Histoire  de  la  ville  et  du  diocèse  d'Amiens,  1757, 
2vol.  in-f";  Dusevel,  Histoire  d'Amiens,  1832-33, 
2  vol.  in-8°;  Du  Cange,  Histoire  de  rétat  de  la 
ville  d'Amiens  et  de  ses  comtes,  1841,  in-8°  ; 
Bouthors,  Esquisse  féodale  du  comté  d'Amiens, 
1843,  in-4°;  les  trois  premiers  volumes  du  Jîe- 
cueil  des  monuments  inédits  de  l'histoire  du  Tiers- 
État  par  A.  Thierry;  Boyer  de  Sainte-Suzanne,  Les 
Intendants  de  la  généralité  d'Amiens,  1865,  in-8°. 

Amiens  (P.àse  et  reprise  d').  Le  gouverneur  es- 
pagnol de  Doullens,  Fernando  Telles  Porto-Car- 
rero,  averti  du  peu  de  soin  avec  lequel  se  gardaient 
les  habitants  d'Amiens  qui  avaient  obsiinément 
conservé  leur  privilège  de  ne  point  recevoir  de 
garnison  royale,  parvint,  le  11  mars  1597  au  ma- 
tin, à  surprendre  une  des  portes  et  à  s'emparer 
de  la  ville  avant  que  les  bourgeois  dispersés  pus- 
sent organiser  la  résistance.  Le  parc  d'artillerie 
du  roi  composé  de  40  pièces  de  canon  et  d'une 
immense  quantité  de  munitions  tomba  au  pouvoir 
des  Espagnols.  La  nouvelle  de  ce  désastre  causa 
en  France  une  profonde  émotion  et  excita  un  vif 
mécontentement  contre  Henri  IV,  à  qui  elle  arriva 
à  Paris  pendant  qu'il  était  au  bal.  Il  ne  perdit  pas 
de  temps,  rassembla  à  la  hâte  1000  chevaux  et 
4000  fantassins  avec  lesquels  il  se  plaça  entre 
Doullens  et  Amiens  pour  empêcher  les  ennemis 
de  faire  entrer  des  renforts  dans  leur  conquête. 
Puis,  ayant  réuni  des  forces  plus  considérables, 
il  confia,  pendant  une  absence,  la  direction  du 
siège  à  Biron  qui  ne  put  empêcher  un  puissant 
secours  de  pénétrer  dans  la  ville.  Porto-Carrero 
déploya  dans  la  défense  autant  d'habileté  que  de 
cotirage  ;  mais  il  fut  tué  le  4  sept,  et  après  que 
le  cardinal-archiduc  Albert,  à  la  tète  d'une  nom- 
breuse armée  eut  inutilement  cherché  à  passer  la 

j  Somme,  les  Espagnols  capitulèrent  le  25  sept. 
La  ville  perdit  ses  privilèges  et  le  roi  put  dire 
avec  raison  qu'il  était  devenu  roi  d'Amiens.  Ce 

j    fut  là  le  dernier  fait  d'armes  important  de  la 


guerre  à  laquelle  mit  fin  la  paix  de  Vervins  con- 
clue le  2  mai  1598. 

Amien-s  (Paix  d'),  27  mars  1802.  Lorsque  le  mi- 
nistère Pitt  eut  été  renversé,  l'Angleterre  avait 
ouvert  immédiatement  des  négociations  avec  la 
France,  et  des  préliminaires  avaient  été  signés  à 
Londres  le  1"  oct.  1801.  Enfin  le  27  mars  1802 
(6  germinal  an  x)  les  plénipotentiaires  de  laFrance, 
de  la  Grande-Bretagne,  de  l'Espagne  et  de  la  ré- 
publique batave  signèrent  à  Amiens  un  traité  dé- 
finitif. Par  ce  traité  l'Angleterre  rendait  à  la 
France  et  à  ses  alliés  leurs  colonies  à  l'exceptioa 
de  Ceylan  et  de  la  Trinité;  les  ports  de  la  colonie 
du  Cap  restaient  ouverts  à  ses  vaisseaux;  l'inté- 
grité des  Etats  de  la  Porte  ottomane,  tels  qu'ils 
existaient  avant  la  guerre  et  conséquemment  en. 
y  comprenant  l'Egypte,  était  convenue  ;  l'ile  de 
Malte  était  restituée  à  l'ordre  de  Saint-Jean,  avec 
invitation  au  roi  de  Naples  d'y  mettre  garnison 
jusqu'à  la  reconstitution  de  l'ordre;  la  France 
évacuait  le  Portugal,  l'État  Romain  et  le  royaume 
de  Naples;  enfin  la  république  des  Sept-Ues 
ioniennes  était  reconnue,  sous  la  protection  de  la 
Russie. 

La  France  restait  donc  maîtresse  de  la  rive 
gauche  du  Rhin,  du  Piémont  et  de  l'île  d'Elbe  et 
protectrice  de  la  Hollande,  des  républiques  suisse, 
italienne  et  ligurienne,  de  l'Allemagne  et  de  l'Es- 
pagne. Dix  ans  de  lutte  et  quatre  milliards  de 
dettes  ne  paraissaient  avoir  valu  à  l'Angleterre  que 
deux  îles  pour  compensation. 

AMlZTTE-MORESatJEL ,  seigneurie  de  l'Ax- 
tùis,  possédée  par  la  famille  de  Douay. 

AIUFONTAINE,  seigneurie  de  Picardie,  pos- 
sédée par  la  famille  de  Proisy. 

A1VTTGNY,  seigneurie  de  Normandie,  possédée 
par  la  maison  de  Murdrac  ou  Meurdrac. 

ABULIACUM,  .ŒMILIANXJM,  Milhau  (Avey- 
ron). 

AMTT.LIACUM  IN  VAIXE,  Milly-Ies-Meugon 

(Maine-et-Loire). 

AWTT.TiY,  seigneurie  de  Brie,  possédée  en  17S9 
par  la  famille  de  la  Martehère. 

AMILLY  (D'),  pseudonyme  de  Poullain  Duparc. 

AMIOT  (Le  P.),  savant  jésuite,  missionnaire, 
né  à  Toulon  en  1718,  mort  à  Pékin  en  1794.  Il 
arriva  en  Chine  en  1751  et  y  passa  toute  sa  vie, 
utilement  employée  à  faire  connaître  l'histoire, 
la  langue  et  les  arts  de  cet  empire.  On  a  de 
lui  des  traductions  de  divers  ouvrages  chinois, 
des  Lettres  sur  les  caractères  chinois,  qui  firent 
beaucoup  de  bruit  dans  le  monde  savant;  une 
Vie  de  Con/'ucîus,_  puisée  aux  sources  chinoises 
les  plus  authentiques;  un  Traité  de  la  Musique 
des  Chinois  tant  anciens  que  modernes,  et  un 
Dictionnaire  tatar-mantchou- français  ,  1789, 
3  vol.  in-4'',  publié  par  les  soins  et  aux  trais  du 
ministre  Berlin. 

AMTRAT,  DE  FRANCE.  La  charge  d'amiral 
n'était  pas  une  des  plus  anciennes  de  la  couronne, 
et  elle  fut  d'abord  exercée  par  commission  avant 
d'être  érigée  en  office.  A  l'origine,  l'amiral  de 
France  ne  l'était,  à  proprement  parler,  que  de 
Normandie;  car  les  gouverneurs  ou  sénéchaux  de 
Provence,  de  Gascogne  et  de  Bretagne  étaient 
les  amiraux  des  provinces  dont  ils  avaient  le  com- 
mandement; et  au  dernier  siècle  le  gouverneur 
de  Bretagne  jouissait  encore  des  droits  d'ami- 
rauté dans  toute  l'étendue  de  son  gouvernement. 

La  charge  d'amiral  de  France  fut  abolie  avec 
celle  de  connétable  en  janvier  1627,  par  Louis  XIII, 
qui  la  remplaça  par  l'office  de  grand-maître, 
chef  et  surintendant  général  de  la  navigation 
et  du  commerce  qu'il  donna  au  cardinal  de  Ri- 
chelieu. Louis  XIV  la  rétablit  en  1669.  Elle  fut 
supprimée  à  la  Révolution.  Eu  1804,  Napoléon, 


AMIR 


68  — 


AMOR 


qui  reprenait  tous  les  errements  de  l'ancienne 
monarcliie,  créa  pour  son  beau-frère  Murât  la 
charge  de  grand  amiral. 

L'amiral  de  France  avait  pouvoir  et  juridiction 
sur  tout  ce  qui  regardait  la  marine.  Nul  ne  pou- 
vait armer  ou  monter  un  navire  sans  son  auto- 
risation. Il  avait  le  dixième  des  prises.  C'était  lui 
qui  nommait  les  officiers  des  diverses  amirautés 
du  royaume,  les  interprètes,  les  courtiers,  pro- 
fesseurs d'hydrographie,  jaugeurs,  etc.  —  Voy. 
Amirauté. 

Amiraux  DE  France.  —  1270,  Florent  deVaren- 
nes.—  1285,  Enguerrand  de  Coucy.  —  1295,  Mat. 
de  Montmorency.  —  1295,  J.  d'Harcourt.  —  1296, 
-Oth/onde  Tocy.  — 1298,  Benoît  Zacharie.  —  1302, 
l^nierde  Giimaut.  — 1306,  Thibaut  de  Chepoi. — 
1315,  Bérenger Blanc.  —  1324,  Gentian Tristan.— 
1326,  Pierre  Miège.  —  1334,  Jean  de  Chepoi.  — 
1336,  Hugues  Quiéret.  —  1336,  Aithon  Doria.  — 
1339,  Nicolas  Beuchet  ou  Behuchet.—  1341,  Louis 
d'Espagne,  prince  des  Iles-Fortunées,  comte  de 
Talmont.  —  1345,  Pierre  Flotte.  —  1347,  Jean  de 
Nanteuil.—  (1 3 56,  Jean  de Chamigny,  vice-amiral.) 
— 1357,  Engueirand  Quiéret.—  1359,  Enguerrand 
de  Montenay.  —  1359,  Jean  de  la  Heuse,  dit  le 
Baudrand.  —  1368,  François  de  Périlleux.  — 
(1368,  Étienne  du  Moustier,  vice-amiral.)  —  1369, 
Aimery  ou  Amaury,  vicomte  de  Narbonne.  — 
1373,  Jean  de  Vienne.  —  1397,  Renaud  de  Trie. 

—  1405,  Pierre  de  Breban  dit  Clignet.  —  1408, 
Jacques  de  Châtillon.  —  1417,  Robert  de  Braque- 
mont.  —  Jeanet  de  Poix.  —  1418,  Charles  de  Re- 
court, dit  de  Lens.  —  1420,  Georges  de  Beauvoir 
ou  de  Châtelus.  —  1422  ,  Louis  de  Culant.  — 
(1424,  .Guillaume  de  la  Foie,  comte  de  Suffolk.  — 
1439,  Edouard  de  Courtenay,  Anglais.)  —  1437, 
André  de  Laval,  seigneur  de  Lohéac.  —  1439, 
Prégent  de  Coetivy.  —  1450,  Jean  de  Bueil, 
comte  de  Sancerre.  —  (1461,  Guillaume  de  Case- 
nave,  dit  Coulon,  vice-amiral.)  —  1461,  Jean, 
sire  de  Montauhan.  —  1466,  Louis,  bâtard  de 
Bourbon,  comte  de  Roussillon.  —  (Odet  d'Aydie, 
amiral  de  Guyenne.) — 1487, Louis  Malet,  seigneur 
de  Graville.  —  1508,  Charles  d'Amboise,  seigneur 
de  Chaumont.  —  1510  ou  1511,  Louis  Malet,  sei- 
gneur de  Graville.— (1502,  Louis  de  laTrémoille, 
vicomte  de  Thouars  et  prince  de  Talmont,  amiral 
de  Guyenne  et  de  Bretagne.)  —  1517,  Guillaume 
Gouffier,  seigneur  de  Bonnivet. —  1525,  Philippe 
Chabot,  comte  de  Charny.— 1543,  Claude  d'Anne- 
baut.  —  1552,  Gaspard  de  Coligny,  seigneur  de 
Châtillon.  —  1572,  Honorât  de  Savoie,  marquis  de 
Villars  et  comte  de  Tende.  —  1578,  Charles  de 
Lorraine,  duc  de  Mayenne.  —  1582,  Anne,  duc 
de  Joyeuse.  ~  1587,  Jean-Louis  de  Nogaretet  de 
La  Valette,  duc  d'Épernon.  —  1589,  Antoine  de 
Brichanteau,  marquis  de  Nangis.  —  1590,  Ber- 
nard de  Nogaret  et  de  La  Valette.  —  (1589,  Fran- 
çois de  Coligny,  seigneur  de  Châtillon,  amiral  de 
Guyenne.)  —  1592,  Charles  de  Gontaut,  duc  de 
Biron.  — 1594,  L.  André  de  Brancas,  seigneur  de 
Villars.  — 1596,  Charles  de  Montmorency,  duc  de 
Dampville.  —  1612,  Henri  II,  duc  de  Montmo- 
rency. —  1626,  Armand  du  Plessis,  cardinal  de 
Richelieu,  créé  grand-maître,  chef  et  surinten- 
dant général  de  la  navigation  et  du  commerce  de 
France.  —  1643,  Armand  de  Maillé,  marquis  de 
Brezé,  grand-maître,  etc.,  de  la  navigation.  — 
1646,  Anne  d'Autriche,  surintendante  des  mers 
de  France. —  1650,  César,  duc  de  Vendôme  et  de 
Beaufort,  grand-maître,  etc.,  de  la  navigation.  — 
1651,  François  de  Vendôme,  duc  de  Beauîort.  — 
1669,  Louis  de  Bourbon,  comte  de  Vermandois. 

—  1683,  Louis- Alexandre  de  Bourbon,  comte  de 
Toulouse.— 1734,  L.  Jean-Marie  de  Bourbon,  duc 
de  Penthièvre. 


1805,  Joachim  Murât.  —  1814-1830,  Louis- 
Antoine  de  Bourbon,  duc  d'Angoulême. 

AMIRAT,  seigneurie  de  Provence  ayant  appar- 
tenu à  la  maison  de  Pontevez  et  aux  familles  de 
Lombard  et  de  Rodulf. 

AMIRAUTÉ.  On  appelait  ainsi  la  juridiction 
attribuée  au  grand  amiral  de  France.  Elle  était 
exercée  par  ses  lieutenants  particuUers  et  ses 
lieutenants  généraux.  Il  y  avait  en  tout  cinquante- 
deux  sièges  d'amirauté.  L'amirauté  de  France  se 
tenait  à  Paris,  dans  la  grand'salle  du  Palais.  Son 
chef  était  l'amiral  de  France.  Ses  officiers  con- 
naissaient de  toutes  les  affaires  relatives  au  com- 
merce maritime. 

AMIS  DE  LA  CONSTITUTION  (Société  des), 
nom  que  porta  d'abord  le  club  breton.(  Vcy.cs 
mot.)  , 

AMNON  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de  Milon 
(Anjou). 

AMOGNES  ou  AMOIGNES  (Les) ,  pagus  Amo- 
niensis,  petit  pays  du  Nivernais  (arrondissement 
de  Nevers)  dont  la  localité  la  plus  considérable 
était  Montigny-aux-Amoignes. 

AMOLON  ou  AMUiiON,  archevêque  de  Lyon 
(840) ,  théolofiien.  mort  en  852. 

AMONCOURT  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de 
Bariiion  (Auvergne). 

AMONDANS,  seigneurie  de  Franche-Comté, 
érigée  avec  la  terre  d'Amancey,  etc.,  en  marqui- 
sat sous  le  nom  de  Villayer.  —  Voy.  Amangey. 

AMONIENSIS  PAGxis,  les  Amognes  (Nièvre). 

AMONIUM,  Mosny. 

AMONT  (Pays  d') ,  pays  de  la  Franche-Comté 
qui  donnait  son  nom  à  un  grand  bailliage  compre- 
nant ceux  de  Vesoul,  Gray  et  Baume-les-Nonnes. 

AMONTONS  (Guillaume),  physicien,  membre 
de  l'Académie  des  sciences  (1699),  né  à  Paris  le 
31  août  1663,  mort  le  11  octobre  1705.  Il  peut 
être  considéré  comme  le  premier  inventeur  de  la 
télégraphie  aérienne. 

AMOREUX  (Pierre-Joseph),  naturaliste,  né  à 
Beaucaire,  mort  en  1824  à  Montpellier. 

AMOROS  (le  colonel  François) ,  né  à  Valence 
(Espagne)  en  1769,  mort  à  Paris  en  1853.  Colonel 
dans  l'armée  espagnole,  il  remplit  ensuite  diverses 
fonctions  administratives  sous  le  roi  Joseph,  et, 
venu  en  France  en  1814,  il  fonda  à  Paris  un 
gymnase  qui  eut  une  grande  réputation.  On  a  de 
lui  quelques  écrits. 

AMORTISSEMENT.  L'amortissement  est  le 
passage  d'un  bien  immobilier  de  l'état  de  main 
vive  à  l'état  de  main  morte,  la  permission  d'opé- 
rer cette  transformation,  et  le  droit  payé  pour 
l'obtenir.  Cette  institution,  sous  cette  triple  forme 
qui  au  fond  est  une,  fut  essentiellement  féodale. 
En  effet,  à  l'origine  et  dans  la  rigueur  du  droit, 
le  noble  seul  pouvait  acquérir  les  fiefs.  La  pra- 
tique ne  tarda  pas  à  les  rendre  accessibles  aux 
roturiers,  moyennant  une  indemnité  que  ceux-ci 
durent  payer.  La  grande  réaction  féodale  du 
xiv  siècle  et  l'ordonnance  qui  en  fut  la  suite  ne 
réussit  pas  à  détruire  cet  usage.  Les  personnes 
morales,  corporations  laïques  ou  ecclésiastiques, 
furent  admises  au  même  bénéfice.  Comme  ces 
personnes  ne  sont  pas  de  leur  nature  susceptibles 
de  périr,  les  biens  qui  tombaient  entre  leurs 
mains  sortaient  en  quelque  sorte  de  la  vie  so- 
ciale; ils  étaient  amortis.  Or  le  principe  de  la 
législation  à  cette  époque  faisait  découler  au  profit 
du  suzerain  une  source  de  revenus  du  renou- 
vellement des  vassaux,  par  suite  de  mort  ou  d'a- 
liénation, et  des  aveux  et  hommages  qui  avaient 
lieu  à  chaque  décès  de  part  et  d'autre.  Lorsqu'une 
tenure  passait  en  main  morte,  cette  ressource  pé- 
cuniaire non-seulement  s'éteignait,  mais  encore 
le  lien  féodal  était  en  quelque  sorte  rompu  et  de- 


AMOD  —  69  —  AMPH 


venait  fictif.  L'amortissement  était  donc  une  di- 
minution et,  comme  on  disait,  un  abrègement 
du  fief.  De  là  vint  la  règle  absolue  qu'il  était 
subordonné  au  consentement  de  tous  les  inté- 
ressés, c'est-à-dire  du  suzerain  et  de  tous  les  co- 
vassauï;  comme  le  fait  remarquer  Beaumanoir 
en  son  chapitre  xxvni,  l'amortissement  se  tradui- 
sait en  effet  pour  eux  en  accroissement  de  charge. 
De  là  enfin  la  création  d'une  redevance  pécu- 
niaire destinée  à  remplacer  les  droits  éventuels 
d'aveux,  lods  et  ventes,  quints,  hommage.  Elle 
consistait  généralement  dans  les  revenus  d'une 
année;  elle  était  triple  en  ce  sens  qu'il  fallait  la 
payer  trois  fois,  le  fief  étant  considéré  comme 
soumis  à  une  triple  vassalité,  alors  même  qu'il  ne 
dépendait  que  de  deux  ou  même  d'un  seul  suze- 
rain. Dans  ce  dernier  cas  le  suzerain  unique  bé- 
néficiait des  parts  qui  seraient  revenues  à  ses 
deux  premiers  vassaux.  En  supposant  par  exemple 
(ce  qui  pouvait  se  rencontrer)  l'échelle  ascen- 
dante d'un  vicomte,  d'un  marquis  et  d'un  duc, 
le  duc  percevait  l'indemnité  entière,  si  pour  une 
cause  ou  pour  une  autre  les  deux  premiers  degrés 
de  suzeraineté  venaient  à  disparaître.  Mais,  comme 
cette  redevance,  quelque  élevée  qu'elle  fût,  ne 
pouvait  équivaloir  aux  revenus  primitifs,  puisque 
elle  était  payée  une  fois  pour  toutes,  on  imagina 
l'institution  des  hommes  vivants  et  mourants, 
confisquants,  et  qui  représentaient  fictivement  les 
biens  de  mainmorte.  (Voy.  ce  mot.) 

L'affranchissement  des  serfs,  regardés  à  cette 
époque  comme  des  immeubles  par  destination,  et 
la  constitution  de  rente,  démembrements  essen- 
tiels de  la  propriété  féodale,  donnaient  également 
lieu  à  un  amortissement. 

Dans  la  période  de  décadence  de  la  féodalité , 
la  confusion  que  les  légistes  avaient  introduite  à 
dessein  dans  le  droit  du  temps  laissa  pénétrer 
l'opinion  qu'au  roi  seul,  comme  suzerain  suprême, 
appartenait  la  prérogative  de  consentir  des  amor- 
tissements et  oe  percevoir  les  indemnités  y  atta- 
chées. Cet  envahissement  éminemment  fiscal  pa- 
raît avoir  été  complet  dans  la  dernière  moitié  du 
XV' siècle.  Toutefois  les  droits  d'amortissement  des 
biens  ecclésiastiques  ne  furent  pas  toujours  exigés 
par  la  royauté  ;  cela  dépendait  de  l'influence  dont 
jouissait  le  clergé  auprès  du  trône.  Mais  elle  re- 
gagnait ce  qu'elle  avait  perdu  en  réclamant  l'ar- 
riéré. C'est  ainsi  que  François  I"  en  1520,  et 
Richelieu  en  1639  se  firent  payer  de  tous  béné- 
ficiers ,  communautés  et  gens  de  mainmorte  la 
dette  accumulée  depuis  l'époque  où  les  droits 
d'acquisition  avaient  été  soldés  pour  la  dernière 
fois.  En  1639,  la  revendication  atteignait  parfois 
jusqu'au  tiers  de  la  valeur  amortie  et  devait  pro- 
duire 80  millions. 

Un  édit  d'août  1749  défendit  de  fonder  des 
communautés  religieuses  par  testament,  ordonna 
aux  mainmortables  d'aliéner  leurs  fractions  de 
Mens  seigneuriaux. 

AMOUR-DIEU-LEZ-TROISSY  (L'),  .4mor  Dei, 
(Marne),  abbaye  de  filles,  de  l'ordre  de  Cîteaux, 
diocèse  de  Soissons,  fondée  en  1232. 

AMOUREUX  (Abrah.  César  L'),  sculpteur,  né 
àLaon,  en  1674.  Il  se  noya,  jeune,  dans  la  Saône. 

AMOUREUX  (Guerre  des).  On  nomma  ainsi 
la  guerre  civile  que  Henri  IV,  alors  roi  de  Na- 
varre, commença  le  15  avril  1580,  malgré  ses  plus 
sages  conseillers,  par  l'influence  de  sa  femme 
Marguerite  de  Valois,  de  sa  maltresse  Fosseuse, 
des  femmes  et  des  jeunes  gentilshommes  de  sa 
petite  cour  de  Nérac.  Cette  reprise  d'hostilités, 
préparée  de  longue  main  et  avec  un  grand  secret, 
se  fit  le  même  jour  en  diverses  provinces  du 
royaume.  Henri  s'était  servi  d'un  expédient  qui 
rappelle  celui  dont  parle  Grégoire  de  Tours  à  pro- 


pos de  Childéric,  père  de  Clovis.  L'année  précé- 
dente, il  avait  expédié  à  François  de  Châtillon,fils 
de  l'amiral  de  Coligny  et  à  Le'sdiguières  la  moitié 
d'un  écu  d'or,  en  les  prévenant  que  celui  qui 
leur  porterait  l'autre  moitié  les  instruirait  du 
jour  où  ils  devaient  recommencer  la  guerre.  En 
effet,  en  1580,  ces  deux  capitaines  reçurent 
la  seconde  moitié  de  l'écu,  et  entrèrent  en  cam- 
pagne à  l'époque  fixée.  Cette  guerre  signalée  par 
la  prise  de  Cahoi^  (voy.  ce  nom)  qu'Henri  IV  em- 
porta après  un  rude  combat,  et  parcelle  deSaint- 
Èmilion,  fut  terminée  le  29  novembre  de  la  même 
année,  par  le  traité  de  Fleix.  Elle  est  aussi  ap- 
pelée la  guerre  de  Montaigu,  parce  que  la  prise 
de  cette  ville  fut  le  premier  acte  d'hostilité  des 
réformés. 

AMOURS  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de  Hu- 
teau  (Albigeois). 

AMOUS,  pagus  Amausensis ,  Amausus,  petit 
pays  de  Bourgogne,  qui  comprenait  Pontailler 
(Côte-d'Or)  et  Gharney  (Saône-et-Loire). 

AMOY,  seigneurie  d'Orléanais,  possédée  par 
la  famille  Hannapied. 

AMPEIiS,  seigneurie  de  Gascogne,  possédée 
par  la  famille  de  Montlezun. 

AMPENOIS,  seigneurie  de  Normandie,  pos- 
sédée par  la  famille  du  Bosc. 

AMPÈRE  (André- Marie),  l'un  des  plus  grands 
physiciens  du  siècle,  né  à  Lyon  le  20  janvier  1775, 
mort  à  Marseille  le  10  juin  1836.  Il  fut  successi- 
vement professeur  au  lycée  de  Lyon  ,  répétiteur 
(1805) ,  puis  (1809)  professeur  d'analyse  à  l'École 
polytechnique,  inspecteur  général  de  l'Université 
(1808),  membre  de  l'Institut  (1814).  Ce  fut  en  1820 
qu'il  fit  ses  belles  découvertes  sur  l'électro-magné- 
tisme,  découvertes  qui  peuvent  se  résumer  ainsi  : 
Deux  fils  conjonctifs  parallèles  s'attirent  quand 
l'électricité  les  parcourt  dans  le  même  sens;  ils 
se  repoussent,  au  contraire,  si  les  courants  élec- 
triques s'y  meuvent  en  sens  opposé.  On  a  d'Am- 
père, outre  une  foule  de  mémoires  insérés  dans 
divers  recueils  scientifiques  :  Considérations  sur 
la  théorie  mathématique  du  jeu,  1802,  in-4°  ;  Re- 
cueil d'observations  électro  -  dynamiques ,  1822, 
in~8°;  Exposé  méthodique  des  phénomènes  électro- 
dynamiques et  des  lois  de  ces  phénomènes,  1823, 
in-8°;  Précis  de  la  théorie  des  phénomènes  élec- 
tro-dynamiques, 1824,  in-8°;  Théorie  des  phéno- 
mènes électro-dynamiques  uniquement  déduite  de 
l'expérience,  1826,  in-4°;  Essai  sur  la  philosophie 
des  sciences,  1834,  in-8°,  et  1838,  2  vol.  in-8°. 

AMPÈRE  (Jean -Jacques),  littérateur,  érudit, 
fils  du  précédent ,  né  a  Lyon  le  12  août  1800, 
mort  à  Pau  le^  27  mars  1864.  Il  fut  successive- 
ment professeur  d'histoire  de  la  littérature  fran- 
çaise au  Collège  de  France  (1833),  membre  de 
l'Académie  des  inscriptions  (1842),  de  l'Académie 
française  (1847).  —  De  la  littérature  française 
dans  ses  rapports  avec  les  littératures  étrangères 
au  moyen  âge,  1833;  Littérature  et  voyages  (en 
Allemagne,  en  Scandinavie,  etc.),  1834,  2  vol. 
in- 8°;  Histoire  littéraire  de  la  France  avant  le 
douzième  siècle,  1839,  3  vol.  in-S";  Sur  la  for- 
mation de  la  langue  française,  1841,  in-8°;  Pro- 
menades en  Amérique,  in-8°;  César,  scènes  histo» 
riques  (en  vers),  in-8°;  Histoire  romaine  à  Rome, 
1861-64,  4  vol.  in-8°;  L'empire  romain  à  Rome, 
1867,  2  vol.  in-8°;  ouvrage  posthume  publié  par 
M.  Gustave  Servois;  Voyage  en  Egypte  et  en  Nu- 
bie, in-8°;  Mélanges  d'histoire  littéraire  et  de  lit- 
térature, in-K»,  etc. 

AMPHITHÉÂTRE.— Onappelaainsi,àrépoque 
gallo-romaine,  des  édifices  publics  où  se  donnaient 
les  combats  de  gladiateurs  et  d'animaux  féroces. 
Le  nom  d'amphithéâtre ,  qui  est  tiré  du  grec ,  si- 
gnifie double  théâtre.  C'était  une  construction  dé- 


AMPU 


—  70  — 


AMYO 


couverte,  de  forme  ovale,  composée  intérieurement 
de  gradins  continus  qui  enveloppaient  une  arène 
OU  champ  de  combat.  Sous  les  gradins  régnaient 
des  galeries  voûtées.  L'extérieur  était  décoré  de 
deux  ou  de  trois  étages  d'arcades  ouvertes  entre 
des  pilastres  ou  des  colonnes  engagées. 

11  y  a  eu  en  Gaule  un  grand  nombre  d'amphi- 
théâtres. Non-seulement  toutes  les  grandes  villes, 
mais  encore  de  simples  bourgades  possédèrent  le 
leur.  Tel  d'entre  eux  contenait  jusqu'à  quinze  et 
vingt  mille  spectateurs.  C'est  le  cas  de  ceux  de 
Nîmes  et  d'Arles ,  qui  se  sont  conservés  presque 
dans  leur  entier. 

Voici  le  relevé  des  lieux  de  la  France  où  l'on 
peut  affirmer,  soit  d'après  les  restes  apparents  ou 
enfouis,  soit  d'après  le  témoignage  des  textes, 
qu'il  exista  de  ces  monuments  : 

AUibaudières  (Aube).  —  Agen.  —  Angers.  ~ 
Antibes.  —  Arles.  —  Aouste,  près  d'Eu  (Seine- 
Inférieure).  —  Autun.  —  Bavay  (Nord).  —  Beau- 
vais.  —  Besançon.  —  Béziers. —  Bonnée  (Loiret). 

—  Bordeaux. -^Bourges.  —  Cahors.  —  Dôle  (Jura). 
— Fréjus.  —  Gran  (Vosges).  —  Langres.  —  Levroux 
(Indre).  —  Limoges.  —  Lyon,  un  amphithéâtre  à 
Fourvières  et  un  autre  au  bas  de  la  Croix-Rousse. 

—  Le  Mans.  —  Marseille.  —  Metz.  —  Moyrans 
(Jura).  —  Narbonne.  —  Néris.  —  Nîmes.  — 
Orange.  —  Orléans.  —  Paris.  —  Périgueux.  — 
Poitiers.  —  Reims.  —  Rhodez.  —  Rouen.  —  Saint- 
Michel  de  Touch  (Haute-Garonne).  —  Saintes.  — 
Saumur.  —  Sceaux  (Loiret).  —  Senlis.  —  Vienne. 

A  Doué  (Maine-et-Loire),  une  carrière  à  ciel 
ouvert,  sur  les  escarpements  de  laquelle  on  a  pra- 
tiqué des  gradins,  paraît  avoir  servi  d'amphi- 
théâtre. 

La  plupart  des  amphithéâtres  furent  convertis 
en  forteresses  par  les  barbares.  A  partir  du  xv 
siècle,  on  employa  ceux  qui  existaient  encore  à 
la  représentation  des  mystères. 

On  a  appelé  amphithéâtre,  depuis  le  règne  de 
Louis  XIV,  les  salles  rondes  construites  pour  les 
démonstrations  d'anatomie  dans  les  villes  où  il  y 
avait  des  facultés  de  médecine.  Il  existe  à  Paris 
deux  édifices  de  cette  sorte,  l'un  au  coin  de  la 
rue  Colbert,  l'autre  dans  la  rue  de  l'École-de-Mé- 
decine.  Ce  dernier  a  été  converti  en  école  de 
dessin. 

Le  même  nom  s'applique  encore  à  toutes  les 
salles  de  cours  publics  qui  ont  la  forme  d'un  hé- 
micycle. 

AMPLEMAN,  famille  de  Picardie  d'où  sont 
sortis  Jes  seigneurs  d'Héricourt,  de  Granvillier, 
de  la  Cressonnière ,  du  Blanquart  et  les  vicomtes 
d'Olfu.  Les  armes  sont  :  d'argent  à  trois  aigles 
éployées  de  sahle.  Sa  généalogie  se  trouve  dans  la 
Recherche  de  la  noblesse  de  Picardie. 

AMPIiEPUIS,  seigneurie  du  Forez  possédée 
par  une  branche  des  sires  de  Beaujeu,  dont  le 
dernier  membre  fut  Philbert  de  Beaujeu,  mort 
en  1541;  elle  appartint  ensuite  aux  maisons  d'Al- 
bon  et  de  Rebé. 

AMPlilPUTEXJS,  Amplepuis  (Rhône). 

AMPOIGNÉ,  seigneurie  du  Maine  possédée  par 
la  maison  de  Maillé. 

AMPURIAS.  Le  comté  d'Ampurias,  que  les 
auteurs  de  l'Art  de  vérifier  les  dates  mettent  au 
nombre  des  grands  fiefs  de  la  couronne,  était  un 
des  plus  considérables  de  la  marche  d'Espagne  et 
était  borné  à  l'E.  par  la  mer,  au  N.  par  les  Pyré- 
nées, qui  le  séparaient  du  comté  de  Roussillon,au 
couchant  par  le  comté  de  Bésalu,  et  au  midi  par 
le  comté  de  Gironne.  Réuni  à  l'Aragon  en  1321,  il 
en  fut  séparé  en  1603  pour  former  une  principauté 
indépendante  qui  exista  jusqu'en  1785.  Sous  les 
Garlovingiens  on  battit  monnaie  dans  sa  capitale. 

Comtes  d'Ampurias.  —  812  ou  813,  Irminga- 


rius.  — Gaucelm,  comte  de  Roussillon',  décapité 
en  834.  —  Suniaire  I",  comte  de  Roussillon. 
—  843,  Alaric,  substitué  à  Suniaire.  —  844, 
Suniaire  II.  —  916  ou  919?  Bencion,  fils  aîné 
de  Suniaire  II.  —  925  ou  935?  Gausbert,  frère 
de  Bencion.  —  943?  Gaufred  ou  Guifred,  fils  de 
Gausbert.  —  991  ?  Hugues.  —  1040  ?  Pons  I".  — 
1068?  ou  1079  ?  Hugues  II.  —  1087,  Pons-Hu- 
gues I".  —  1160?  Hugues  III.  —  1230,  Pons- 
Hugues  IL  —  1268,  Hugues  IV.  —  1277?  Pons- 
Hugues  III.  —  Malgaulin,  dont  la  naissance  est 
inconnue.  — 1321,  le  comté  d'Ampurias,  à  la  mort 
de  Malgaulin,  est  donné  en  apanage  par  le  roi 
d'Aragon  à  l'infant  don  Pèdre. 

AiaPUS ,  seigneurie  de  Provence  qui  a  appar- 
tenu successivement  aux  familles  de  Castellane, 
de  Lauris,  de  Perrache  et  de  Laurento. 

AMSTERDAM.  1795,  20  janvier  (1"  pluviôse 
an  m) .  —  En  trois  semaines,  les  troupes  de  la  Ré- 
publique française  étaient  arrivées  de  la  Meuse  à 
Amsterdam.  «  Cette  cité ,  fameuse  par  ses  ri- 
chesses, dit  Jomini,  vit  avec  une  juste  admiration 
dix  bataillons  de  ces  braves,  sans  souliers,  sans 
bas....  attendre  pendant  plusieurs  heures,  au  mi- 
lieu de  la  glace  et  de  la  neige....  qu'on  pourvût  à 
leurs  besoins  et  à  leur  casernement.  »  Depuis  1796, 
Amsterdam  fut  la  capitale  successivement  de  la  ré- 
publique batave  et  duroyaume  de  Hollande.  En  dé- 
cembre 1810,  annexée  à  l'empire  français,  elle  fut 
le  chef-lieu  du  Zuyderzée;  mais  elle  se  souleva 
en  1813  et  rappela  Guillaume-Frédéric  d'Orange, 
fils  du  dernier  stathouder  Guillaume  V. 

AMSTETTEN,  village  d'Autriche,  sur  l'Ips, 
où,  le  6  novembre  1805,  le  général  russe  Kutusof 
fut  battu  par  l'avant-garde  de  l'armée  française, 
sous  les  ordres  de  Murât. 

AMTTSSAT  (  Jean-Zuléma) ,  chirurgien  distin- 
gué, membre  de  l'académie  de  médecine,  né  à 
Saint-Maixent  (Deux-Sèvres),  le 21  novembre  1796, 
mort  à  Paris  en  mai  1856. 

AMY,  seigneurie  de  Picardie  (Oise),  qui,  d'une 
branche  de  la  maison  de  Belloy,  passa  (1659)  à 
Jean  Scarron  en  faveur  de  qui  elle  fut  érigée  en 
marquisat  en  1678. 

AMY  (N.),  chimiste,  avocat  au  parlement  d'Aix, 
mort  en  1760. 

AMYOT  (Jacques),  célèbre  écrivain,  né  à  Me- 
lun  le  30  octobre  1513  ,  mort  à  Auxerre  le  6  fé- 
vrier 1593.  Il  vint  étudier  à  Paris  et  passa  sa  pre- 
mière jeimesse  dans  une  extrême  pauvreté.  Devenu 
maître  ès-arts,  il  se  rendit  à  Bourges  pour  étudier 
le  droit  civil.  Il  y  gagna  la  protection  de  Jacques 
Collin,  abbé  de  Saint-Ambroise  et  lecteur  du  roi, 
qui,  par  le  crédit  de  Marguerite,  sœur  de  Fran- 
çois lui  fit  obtenir  une  chaire  de  grec  et  de 
latin  dans  l'université  de  Bourges.  C'est  là  qu'il 
traduisit  le  roman  grec  d'Héliodore,  Théagène  et 
Chariclée  (1545,  in-fol.  )  ,  et  quelques  vies  des 
Hommes  illustres  de  Plutarque  ,  qu'il  dédia  à 
François  1",  qui  lui  ordonna  de  continuer  ce  tra- 
vail et  lui  fit  don  de  l'abbaye  de  Bellozane. 

Avant  de  se  remettre  à  l'œuvre,  Amyot  fit  le 
voyage  d'Italie  pour  y  consulter  les  manuscrits  de 
Plutarque.  Comme  il  était  à  Venise,  il  fut  chargé 
par  l'ambassadeur  de  France  et  le  cardinal  de 
Tournon,  d'une  mission  délicate  auprès  du  con- 
cile de  Trente.  L'habileté  avec  laquelle  il  s'en  ac- 
quitta fit  sa  fortune.  Le  cardinal  le  fit  agréer  par 
Henri  11  pour  être  le  précepteur  de  deux  de  ses 
fils.  Ses  deux  élèves ,  devenus  Charles  IX  et 
Henri  III,  le  nommèrent  l'un  son  grand  aumô- 
nier et  évèque  d'Auxerre,  l'autre  commandeur  de 
l'ordre  du  Saint-Esprit.  Son  crédit  fut  grand  au- 
près de  ces  deux  princes  :  les  ligueurs  l'accusèrent 
même  d'avoir  conseillé  le  meurtre  du  duc  de 
Guise  ;  ils  l'attaquèrent  sur  la  grande  route  comme 


ANGE 


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ANCI 


11  retournait  à  son  évêchê  et  mirent  un  instant  sa 
vie  en  danger.  Plus  tard  il  se  rapprocha  des  en- 
nemis de  la  cause  royale. 

C'est  sous  le  règne  de  Henri  II  qu'il  acheva  sa 
traduction  des  Vies  de  Plutarque,  et  il  lui  en  fit 
la  dédicace.  Il  entreprit  ensuite  celle  des  Œuvres 
morales  du  même  écrivain,  qu'il  n'acheva  que 
sous  le  règne  de  Charles  IX.  C'est  aussi  sous 
Henri  II  qu  ii  aonaa  sa  Traduction  de  Daphnis  et 
Chloé  (1559,  in-8°).  Il  a  encore  traduit  sept  livres 
des  Histoires  de  Diodorede  Sicile  (1554,  in-8"). 

Amyot  a  répandu  dans  sa  traduction  toute  la 
naïveté  et  les  grâces  de  l'ancienne  langue  fran- 
çaise, qu'il  a  en  même  temps  épurée  par  un  choix 
exquis  des  mots  et  des  phrases  qui  conviennent 
le  mieux  à  son  génie.  «  Nous  autres  ignorants 
étions  perdus ,  dit  quelque  part  Montaigne  à  pro- 
pos de  la  traduction  des  Vies  de  Plutarque ,  si  ce 
livre  ne  nous  eût  retirés  du  bourbier.  Sa  merci 
(grâce  à  lui) ,  nous  osons  à  cette  heure  et  parler 
et  écrire  ;  les  dames  en  régentent  les  maîtres 
d'école;  c'est  notre  bréviaire.  »  Vaugelas  disait 
de  la  langue  française  :  «  Tous  ses  magasins  et 
tous  ses  trésors  soit  dans  les  œuvres  de  ce  grand 
homme.  »  Enfin  Racine  lui-même,  dans  un  temps 
où  le  vieux  langage  était  bien  dédaigné  :  «  Cet 
ouvrage  a,  dans  le  vieux  style  du  traducteur, 
une  grâce  que  je  ne  crois  pas  pouvoir  être  égalée 
dans  notre  langue  moderne.  3>  Les  traductions  de 
Plutarque  et  de  Longus  ont  été  réimprimées 
plusieurs  fois.  Pour  celle  de  Daphnis  et  Chloé, 
citons  l'édition,  dite  du  Régent,  ét  l'édition  com- 
plétée par  Courier,  1810,  in-8°,  et  plusieurs 
fois  réimprimée.  Parmi  les  nombreuses  édi- 
tions des  Vies  des  hommes  illustres,  mention- 
nons celles  de  1565-1575,  4  tomes  in-fol.;  1784, 
18  vol.  in-B";  de  1783-87, '22  vol.  in-8°;  1818-1820, 
13  vol.  in-8°.  Les  Œuvres  morales  ont  été  réim- 
primées, 1819  et  années  suivantes,  12  vol.  in-8°. 
En  1805,  Brotier  a  publié,  d'après  un  manuscrit 
autographe ,  un  Projet  de  l'éloquence  royale,  par 
J.  Amyot,  1  vol.  in-é". 

AMYRAUT  (Moïse),  célèbre  théologien  calvi- 
niste, né  à  Bourgueii  (Indre-et-Loire),  en  sep- 
tembre 1596,  mort  en  juillet  1664. 

ANAFESTO  (Paolo),  pseudonyme  d'Ant.  Pos- 
•sevin. 

ANAGNUTES,  peuple  établi,  avant  l'arrivée 
des  Romains,  dans  la  Celtique,  et  touchant  aux 
Pictones. 

ANAGRAMME  D'AXJNEUR,  pseudonyme  ana- 
grammatique  d'Armand  Ragueneau. 

ANAliESBERG,  monastère  de  l'ordre  de  Saint- 
Benoît,  diocèse  de  Strasbourg,  fondé  vers  950. 

ANANOCENSIS  PAGTJS,  un  des  Cinq  pagi  de 
la  cité  de  Vienne. 

ANATILIA,  Tarascon,  =  —  Saint-Gilles. 

ANATILII,  peuple  ligure  établi,  avant  l'arri- 
vée des  Romains,  dans  la  Celtique,  à  la  gauche 
et  près  de  l'embouchure  du  Rhône.  Il  avait, 
dit-on,  pour  capitale  Tarascon,  et  pour  ville  prin- 
cipale Arles. 

ANCELOT  (  Jacques  -  Arsène  -  François  -  Poly- 
carpe),  membre  de  l'Académie  française,  fécond 
auteur  dramatique,  né  au  Havre  le  9  février  1794, 
mort  le  7  septembre  1854.  Sa  tragédie  de  Louis  IX 
(1819)  obtint  un  succès  éclatant  au  Théâtre-Fran- 
çais et  lui  valut  une  pension  de  2000  fr.  sur  la 
cassette  de  Louis  XVIII.  Il  fit  ensuite  représenter 
le  Maire  du  palais  (1823),  Fiesque  (1824),  Olga 
(1828) ,  Élisabelh  d'Angleterre  (1829).  Il  accom- 
pagna (1826)  le  maréchal  Marmont  en  Russie  et 
publia  au  retour  Six  mois  en  Russie  ,  puis  un 
poëme  en  six  ■  hauts,  Marie  de  Brabant,  et  un  ro- 
man, l'Homme  du  monde.  Privé  par  la  révolution 
de  1830  de  sa  pension  et  d'une  place  au  ministère 


de  la  marine,  il  se  mit  à  écrire  des  vaudevilles, 
soit  seul ,  soit  en  collaboration.  Plusieurs  eurerit 
un  succès  brillant  et  lucratif.  Mais  Ancelot  perdit 
ensuite,  dans  la  direction  du  Vaudeville,  la  for- 
tune acquise  par  son  travail.  Le  succès  de  sa  tra- 
gédie de  Maria  Padilla  aux  Français  (1841)  le  fit 
admettre  à  l'Académie.  En  18'49,  il  fut  chargé  par 
le  gouvernement  d'aller  négocier  à  Turin,  à  Flo- 
rence et  à  Bruxelles,  des  traités  relatifs  aux  droits 
de  propriété  littéraire. 

ANCENIS,  Andenisium.  Ancenesium,  Anceni- 
sium  (Loire-Inférieure).  Vers  982,  la  comtesse  de 
Nantes,  Aremburge,  fit  construire  sur  la  rive  droite 
de  la  Loire  le  château  d'Ancenis,  qui  devint  le  rem- 
part de  la  Bretagne  du  côté  de  l'Anjou.  Aussi  les 
comtes  d'Anjou  l'ont-ils  souvent  attaqué.  Geoffroy 
Grise-Gonelle  l'assiégeait  dès  987,  et  Henri  Plan- 
tagenet  s'en  emparait ,  ainsi  que  du  comté  de 
Nantes,  en  1158.  Ancenis  a  successivement  ap- 
partenu aux  maisons  de  Bretagne,  d'Ancenis,  de 
Rochefort,  de  Rieux,  de  Lorraine-Elbeuf,  de  Lor- 
raine-Mercœur  et  de  Béthune-Charost.  Sa  sei- 
gneurie était  une  des  neuf  baronnies-pairies  de  la 
Bretagne  et  sa  ville  une  des  quarante-quatre  com- 
munautés qui  députaient  à  l'ordre  du  Tiers  dans 
les  États  de  Bretagne.  En  1468,  un  traité  fut  con- 
clu à  Ancenis  entre  Louis  XI  et  le  duc  François  II, 
qui  s'engagea  à  servir  le  roi  envers  et  contre  tous. 
Vingt  ans  après,  lors  de  la  guerre  dti  duc  d'Or- 
léans contre  Charles  VIII,  la  Trémouille  prit  An- 
cenis et  l'incendia.  Après  la  paix  qui  y  fut  dé- 
battue par  les  représentants  du  duc  de  Mercœdr 
et  d'Henri  IV,  les  fortifications  furent  rasées  (1599). 
Sous  la  République,  plusieurs  combats  y  fureût 
livrés  entre  les  Vendéens  et  les  républicains;  fe 
plus  sanglant  fut  celui  où  Westermann  dispersa 
les  restes  de  la  grande  armée  vendéenne,  en  179â. 

ANCERVILLE  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de 
Joinville.  =  —  (Seigneurs  d') ,  de  la  maison  de  Rai- 
gecourt. 

ANCEZXJNE,  ancienne  maison  du  Comté- Ve- 

naissin,  d'où  sont  sortis  les  seigneurs  de  Mar- 
guerites, les  barons  du  Thor,  les  seigneurs  de  Vé- 
néjan,  d'Entraigues ,  de  Caderousse,  de  Vinay,  de 
Cabrières,  de  Codolet  d'Aureilles.  Les  armes  d'An- 
cezune-Caderousse  sont  :  de  gueules  à  deux  dra- 
gons, afrontés,  ayant  face  humaine.  {Way.  l'His- 
toire de  la  noblesse  de  Provence,  par  Artefeuil.) 

ANCHAL  (L'),  seigneurie  de  Picardie  possédée 
au  xvjii"  siècle  par  la  famille  Lenoir. 

ANCHÈRES  (Daniel  des),  poète,  né  près  de 
Verdun  en  1586,  mort  après  1628. —  les  Funestes 
amours  de  Belcar  et  de  Méliane,  tragédie,  avec 
les  Amours  d'Anne,  1608,  in-12;  La  Stuaride, 
1611,  m-4°,  publiésousle  pseudonyme  de  Jean  de 
Schelandre  (anagramme  de  Daniel  des  Anchères), 
ainsi  que  Tyr  et  Sidon,  et  l'Heureux  succès  de  Bel- 
car  et  Méliane,  tragi-comédie  en  deux  journées, 
1628,  in-8°.  La  seconde  partie  est  la  reproduction 
de  la  tragédie  publiée  en  1608. 

ANCHIN  ,  Aquiscinctum  ,  abbaye  de  l'ordre 
de  Saint-Benoît,  diocèse  d'Arras  (Nord),  fondée 
en  1079. 

ANCIAGUM,  Ancy-le-Franc  (Yonne). 

ANCIENS  ET  MODERNES  (Querelle  des).  Atx 
sortir  du  moyen  âge  et  à  l'époque  de  la  Renais- 
sance, c'était,  dans  tous  les  esprits,  une  opinion 
tacitement  admise,  que  les  anciens,  dont  il  nous 
restait  tant  de  chef-d'œuvres  en  tout  genre,  étaient 
supérieurs  aux  modernes,  qui  n'avaient  encore 
produit  rien  d'aussi  accompli.  Au  xvu'  siècle, 
quand  la  langue  française,  enrichie  des  dépouilles 
de  l'antiquité  même,''et  émondée,  ennoblie,  com- 
mença de  devenir  à  son  tour  féconde  en  œuvres 
achevées ,  quelques  esprits  contestèrent  la  supé- 
l  rioritô  des  anciens  et  prétendirent- établir  celle  des 


ANCI 


—  72  — 


ANDA 


modernes.  Un  des  premiers  qui  soutint  ce  para- 
doxe fut  Desmarets  de  Saint-Sorlin ,  auteur  du 
poëme  de  Clotis,  qui,  par  jalousie  de  métier,  se 
mit  à  professer  le  mépris  d'Homère.  Boisrobert 
appuyait  cette  thèse.  L'abbé  d'Aubignac  l'encou- 
rageait par  son  scepticisme  à  l'égard  d'Homère. 
Un  demi-siècle  plus  tard,  au  milieu  de  la  splen- 
deur du  règne  de  Louis  XIV,  Perrault  la  reprit 
avec  éclat.  Dans  son  Parallèle  des  anciens  et  des 
modernes,  il  opposa  sérieusement  Mézeray  à  Tite 
Live  et  à  Thucydide;  l'avocat  Le  Maistre  à  Cicé- 
ron  et  à  Démosthènes;  Chapelain,  Desmarets,  Le- 
moyne,  Scudéry,  à  Homère  et  à  Virgile  ;  il  y  avait, 
disait-il,  dans  le  Clovis  et  la  Pucelle,  dans  VAstrée, 
-le  Cyrus,  la  Clélie,  plus  d'invention  et  plus  d'es- 
prit que  dans  les  poèmes  d'Homère,  sans  aucun 
des  défauts  qu'on  y  remarque.  Il  mettait  enfin  les 
poésies  de  Voiture,  de  Sarrazin,  de  Benserade, 
au-dessus  de  celles  de  TibuUe ,  de  Properce  et 
d'Ovide.  Boileau  prit  la  défense  des  anciens  avec 
son  feu  ordinaire.  Il  se  moqua  de  Perrault,  a  dit 
Voltaire,  beaucoup  plus  qu'il  ne  justifia  Homère. 
Racine,  à  sa  suite,  usa  du  même  artifice  en  dé- 
fendant Euiipide.  La  victoire  leur  resta  dans  l'opi- 
nion du  public.  Pourtant,  quelques  années  après, 
Houdart  de  Lamotte  soulevait  encore  une  fois  le 
débat  et  était  ingénieusement  appuyé  par  Fonte- 
nelle.  Homère,  qu'il  ne  connaissait  que  par  la  tra- 
duction de  Mme  Dacier,  était  par  lui  accusé  de 
prolixité  et  raccourci  sous  prétexte  de  perfection- 
nement. Mme  Dacier  prenait  feu  pour  son  auteur 
et  portait  l'injure  dans  une  querelle  où  Lamotte 
n'avait  porté  que  l'urbanité  d'un  homme  d'esprit. 
Fénelon  s'eflforcait  de  concilier  les  opinions  par 
sa  Lettre  sur  les  Anciens  et  les  Modernes,  pleine 
de  sagesse,  de  modération  et  de  goût.  Ce  fut  la 
fin  de  cette  dispute  dont  l'écho  retentit  dans  toute 
la  critique  du  xviii'  siècle.  Voltaire,  Marmontel, 
La  Harpe  ont  résumé  le  débat  et  décidé  Ja  question 
par  un  juste-milieu,  maintenant  l'admiration  des 
anciens,  mais  leur  reconnaissant  des  défauts.  De  nos 
jours  la  critique  historique  ayant  pris  naissance, 
nous  a  rendus  meilleurs  Juges  et  plus  équitables; 
nous  ne  sommes  plus  choqués,  dans  les  anciens, 
de  ce  qui  contredit  les  convenances  passagères  de 
notre  époque;  nous  savons  que  la  peinture  fidèle 
des  temps  où  ils  vécurent,  lom  de  faire  tache  dans 
leurs  œuvres,  leur  donne  précisément  la  couleur 
et  la  vie. — L'histoire  de  toute  cette  querelle  a  été 
l'objet  d'un  travail  remarquable  de  Hipp.  Rigault, 
1856,  in-8°. 

ANCIENVILLE  ,  maison  de  Berry  d'où  sont 
sortis  les  barons  de  Réveillon.  Les  armes  sont  :  d'or 
à  trois  marteaux  de  gueules.  (Voy.  la  Recherche  de 
la  noblesse  de  Champagne.) 

ANCILLON  (David),  théologien  et  pasteur  cal- 
viniste, né  à  Metz  le  17  mars  1617,  mort  à  Berlin 
le  3  septembre  1692.  =  Son  frère  Joseph,  juriscon- 
sulte, né  à  Metz  en  1626,  mort  à  Berlin  le  4  no- 
vembre 1719.  =  Charles,  fils  de  David,  littéra- 
teur, né  à  Metz  le  28  juillet  1659,  mort  à  Berlin 
le  5  juillet  1715.  Il  fut  député  par  sa  ville  natale 
auprès  de  Louis  XIV,  pour  lui  représenter  qu'elle 
ne  devait  point  être  comprise  dans  la  révocation 
de  l'édit  de  Nantes.  Il  échoua  et  se  retira  avec  son 
père  à  Berlin.  L'électeur  de  Brandebourg  le  nomma 
successivement  inspecteur  des  tribunaux  de  jus- 
tice pour  les  réfugiés,  historiographe  et  surinten- 
dant de  l'École  française.  On  a  de  lui  :  Réflexions 
politiques  par  lesquelles  on  fait  voir  que  la  persé- 
cution des  réformés  est  contre  les  véritables  inté- 
rêts de  la  France  (1685)  ;  VIr révocabilité  de  l'édit 
de  Nantes  (1688,  in-12);  Histoire  de  l'établisse- 
ment des  Français  réfugiés  dans  l'État  de  Bran- 
debourg (1690,  in-8");  Mélanges  critiques  de  litté- 
rature (1698,  in-S");  Traité  des  eunuques  (1707, 


in-12),  sous  le  pseudonyme  anagrammatique  de 
C.  Ollincan.  =  Son  petit-fils,  Jëan-Piebre-Feé- 
DÉRic,  historien  et  homme  d'État ,  né  à  Berlin  le 
30  avril  1766,  mort  le  19  avril  1837.  Il  fut  d'abord 
nommé  ministre  d'une  communauté  française  à 
Berlin  et  professeur  à  l'Académie  militaire.  A  la 
suite  d'un  voyage  qu'il  fit  en  Suisse  et  en  France, 
il  publia  des  fragments  qui  le  firent  connaître,  et 
en  1801  il  établit  sa  réputation  par  les  Mélanges 
de  littérature  et  de  philosophie.  Son  meilleur  ou- 
vrage est  le  Tableau  des  révolutions  du  sys- 
tème politique  de  l'Europe  depuis  le  xv*  siècle 
(1803),  qui  le  fit  entrer  à  l'Académie  de  Berlin. 
Nommé  bientôt  après  historiographe  du  roi  de 
Prusse  et  précepteur  du  prince  royal ,  il  vint 
en  1814  à  Paris  avec  son  élève.  De  nouvelles  di- 
gnités l'attendaient  à  son  retour  et  l'élevèrent,  de 
degré  en  degré,  au  ministère  des  affaires  étran- 
gères (1831)  qu'il  dirigea  jusqu'à  sa  mort.  Ou- 
tre les  ouvrages  cités  plus  haut,  et  publiés  en 
français,  Ancillon  en  a  laissé  d'autres,  écrits  pour 
la  plupart  en  allemand  et  sur  des  questions  poli- 
tiques. 

ANCIS  (Seigneurs  d') ,  de  la  famille  de  Be- 
thouillac  (Blaisois). 

ANCÔNE.  Cette  place  forte  ,  sur  l'Adriatique , 
cédée  à  la  France  parle  traité  de  Tolentino  (1797), 
fut  assiégée  en  1799  par  une  armée  austro-ita- 
lienne qu'appuyait  une  flotte  turco-russe.  Après 
105  jours  de  siège  régulier,  le  général  Monnier, 
qui  y  commandait,  la  rendit  le  16  novembre  et 
obtint  les  honneurs  militaires  pour  la  garnison, 
réduite  à  1600  hommes,  qui  rentrèrent  en  France. 

Le  22  février  1832,  parut  devant  Ancône  une 
division  navale  française  de  deux  frégates  et  d'un 
vaisseau,  commandée  par  le  capitaine  Gallois,  oui, 
sans  attendre  l'arrivée  du  délégué  de  l'ambassade 
de  France  à  Rome ,  fit  opérer  le  débarquement 
des  troupes  placées  sous  les  ordres  de  Combes, 
escalada  les  remparts  et  occupa  la  ville  et  la  for- 
teresse sans  brûler  une  seule  amorce.  Cet  acte  de 
vigueur  arrêta  la  marche  en  avant  des  Autri- 
chiens et  causa  en  Italie  une  émotion  profonde  ;  il 
fut  désavoué  par  Casimir  Périer,  qui  néanmoins 
refusa  de  rendre  la  place.  L'occupation  dura  jus- 
qu'à ce  que  les  troupes  autrichiennes  qui  étaient 
dans  les  États  de  l'Eglise  s'en  fussent  retirées, 
c'est-à-dire  jusqu'en  1839. 

ANCONNE  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de 
Pracontal  (Bourgogne). 

ANGORA,  Ancre  (Somme). 

ANCOURT  (Seigneurs  d') ,  de  la  maison  de 
Rochechouart  (Poitou). 

ANCRE,  Ancora  (Somme) .  Cette  petite  ville  ap- 
partint successivement  aux  maisons  de  Coucy,  de 
Montmorency,  de  Saluées,  de  Nesle  et  d'Humières. 
Érigée  en  marquisat  en  faveur  de  cette  dernière 
maison  (1576),  elle  fut  acquise  par  Concini  (1610), 
et  après  l'assassinat  de  celui-ci  passa  à  Luynes, 
qui  la  fit  ériger  eu  duché-pairie,  en  juin  1620, 
sous  le  nom  d'Albert,  qu'elle  a  conservé  depuis. 

ANCRE  (Maréchal  d').  Voy.  Concini. 

ANCREMEL  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  bre- 
tonne de  Coetlogon. 

ANCYRAmrs  (Marcellus) ,  pseudonyme  de 
Jacques  Boileau. 

ANDALAUM,  Andelot. 

ANDAON  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  maison 
de  Flotte  (Dauphiné). 

ANDARTA  [Augusta),  divinité  connue  par  plu- 
sieurs inscriptions  trouvées  à  Die  (Drôme). 

ANDAURE,  seigneurie  du  Rouergue,  possédée 
par  la  famille  d' Al  bis. 

ANDAYE  (Combat  d').  Les  Espagnols  s'étaient 
emparés  en  1793  de  la  ville  d'Andaye  (Pyrénées- 
Orientales);  mais  le  21  juin  de  la  même  année. 


ANDE 


—  73  — 


ANDL 


une  bttaque  vigoureuse,  commandée  par  le  géné- 
ral Servan,  chassa  les  Espagnols  des  positions  for- 
midables qu'ils  occupaient  au-dessus  de  la  ville  et 
les  força  d'évacuer  le  seul  point  du  territoire  fran- 
çais dont  ils  étaient  encore  en  possession. 

ANDECAMULENSES,  peuplade  nommée  dans 
une  inscription  trouvée  au  village  de  Rançon 
(Haute-Vienne). 

ANDECAVI,  ANBEGAVI  OU  ANDES,  peuple 
établi,  avant  1  arrivée  des  Romains,  dans  la  Cel- 
tique, vers  le  confluent  de  la  Maine  et  de  la  Loire, 
entre  les  Nannetes,  à  l'O.;  les  Arvii  et  les  Au- 
lerci  Cenomanni,  au  N.;  les  Turones,  à  l'E. ,  et 
les  Pictones,  au  S.  11  avait  pour  capitale  Egada 
(Angers).  L'an  52  av.  J.  C,  les  Andes  se  rallièrent 
au  parti  de  l'indépendance,  lui  restèrent  fidèles  et, 
en  51,  vinrent  assiéger  dans  Limo,  sa  capitale,  la 
portion  des  Pictones  ou  Pictavi  qui  était  restée 
favorable  aux  Romains.  L'approche  de  Fabius  leur 
fit  lever  le  siège;  et,  atteints  dans  leur  retraite, 
ils  perdirent,  au  passage  de  la  Loire,  plus  de  douze 
mille  hommes.  Peu  après  ils  se  soumirent  et  firent 
partie  de  la  province  de  la  Gaule  Chevelue  jusqu'en 
28  av.  J.  C,  où  la  réorganisation  faite  par  Auguste 
les  mit  dans  la  province  impériale  Lyonnaise.  Vers 
cette  époque,  Egada  avait  pris  le  nom  de  Julio- 
magus.  Une  cinquantaine  d'années  plus  tard,  lors 
de  l'insurrection  de  Florus  et  de  Sacrovir  (21  ap. 
3.  C),  les  Andecavi  furent  des  premiers  à  se  sou- 
lever; mais  ils  succombèrent  promptement  et  ne 
bougèrent  plus.  Au  iv'  siècle,  ils  formèrent  la  qua- 
trième des  neuf  cités  dont  se  composa  la  Lyon- 
naise troisième,  celle  des  Andecavi.  —  Voy.  An- 
gers, Anjou. 

ANDECHY  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de 
Riencourt  (Picardie).  = —  (Seigneurs  d'},  de  la 
famille  de  la  Fontaine. 

ANBECIES  (N.-D.d'),  Ândociœ,  Andoceium, 
abbaye  de  filles  de  l'ordre  de  Saint-Benoît,  diocèse 
de  Châlons-sur-Marne  (Marne),  fondée  vers  1131. 

ANDEGAVI.  Voy.  ANDECAVI. 

ANDELA,  l'Andelle,  affluent  de  la  Seine. 

ANDELIACI  CASTRUM,  Château-Gaillard. 

ANDELIACUM,  les  Andelys. 

ANDEIiOT,  seigneurie  avec  titre  de  marquisat 
en  Franche-Comté,  possédée  par  la  maison  de  Co- 
ligny,  et  au  xviii"  siècle  par  la  famille  de  San- 
dersleben.  =  —,  Seigneurie  de  Champagne  érigée 
en  marquisat  (17 44)  en  faveur  de  Gaspard  Guienard. 

ANDELOT,  Andelaum,  bourg  près  de  Langres. 
En  587,  Gontran,  roi  d'Orléans  et  de  Bourgogne, 
et  Childebert  II,  roi  d'Austrasie ,  y  signèrent  un 
traité  célèbre  conservé  par  Grégoire  de  Tours 
(ix,  20)  et  dont  voici  l'analyse  :  —  I  :  Les  deux  rois 
se  font  une  mutuelle  promesse  d'amitié  fidèle. 
II  et  III  :  Ils  fixent  la  part  qui  revient  à  chacun 
d'eux  dans  la  succession  faite  par  Sigebert  du 
tiers  des  possessions  de  Caribert.  IV  :  Le  survi- 
vant héritera  de  celui  des  deux  qui  mourra  sans 
fils.  V  et  VI  :  En  conséquence,  les  deux  rois  ré- 
servent les  possessions  données  aux  femmes  et  éta- 
blissent la  tutelle  de  Gontran  au  profit  des  fils  et 
des  parentes  ou  alliées  de  Childebert  II,  si  celui-ci 
meurt  avant  son  oncle.  VII  :  Ils  règlent  les  dons 
faits  jadis  à  Galsuinthe.  VIII  :  Childebert  aban- 
donne le  tiers  du  Ressontois  en  échange  du  tiers 
qu'a  Gontran  dans  la  cité  de  Senlis.  IX  et  X  :  Ils 
déclarent  l'inviolabilité  des  possessions  contre  les 
leudes  traîtres  et  infidèles  depuis  la  mort  de  Clo- 
taire.  XI  :  Et  l'hérédité  des  fiefs  pour  les  fidèles. 
XII  :  Les  leudes  pourront  librement  parcourir  les 
deux  royaumes.  XIII  :  Les  rois  ne  s'enlèveront  pas 
les  leudes  l'un  de  l'autre  et  même  excuseront  leurs 
fautes.  XIV  :  Ceux  qui  n'observeront  pas  le  traité 
perdront  leurs  fiefs.  (Voy.  le  Traité  d'Andelot,  par 
J.  Belin  de  Launay.) 


ANDELOTA  SILVA,  la  forêt  d'Audenne  (Nor- 
mandie). 

ANDELY  (N.-D.  d'),  Andeleius,  Andeliacum, 
Andelagum  (Eure),  abbaye  à  6  lieues  de  Rouen, 
fondée  vers  526  par  la  reine  Clotilde ,  suivant  la 
tradition;  ruinée  par  les  Normands  vers  la  fin  du 
IX'  siècle,  elle  fut  remplacée  par  une  collégiale.  Le 
Grand-Andely  se  forma  autour  de  ce  monastère  et 
le  Petit- Andely,  autour  du  Château-Gaillard,  élevé 
rar  Richard  Cœur  de  Lion.  Louis  VII,  défait  à 
Brenneville,  se  réfugia  au  château  du  Grand-An- 
dely (1170).  Philippe  Auguste  prit  les  Andelys 
après  un  siège  de  cinq  mois  (1204).  Sous  Charles  VI, 
les  Anglais  avaient  mis  seize  mois  à  s'emparer 
de  Ctiâteau- Gaillard;  six  semaines  suffirent  à 
Charles  VII  pour  le  leur  reprendre .  Les  Andelys 
sont  la  patrie  de  l'urnèbe,  et  Poussin  est  né  tout 
près ,  au  hameau  de  Villers.  La  seigneurie  des 
Andelys  était  possédée  au  xviii"  siècle  par  la  fa- 
mille Fouquet.  (Voy.  Marquis  de  la  Rochefou- 
cauld-Liancourt,  Histoire  de  l'arrondissement  des 
Andelys,  1833,  in-8°.) 

ANDENESIUM,  Ancenis  (Loire-Inférieure). 

ANBERIACUS  (S.  Joannes),  St-Jeand'Angely. 

ANDERITUM ,  première  capitale  des  Gahati, 
Antérieux  (Auvergne). 

ANDERLECHT  (Combat  d').  Le  13  nov.  1792, 
sept  jours  après  la  victoire  de  Jemmapes,  Dumou- 
riez  paraissait  devant  Bruxelles.  Le  prince  de  "Wur- 
temberg commandait  20000  Autrichiens  qui  oc- 
cupaient les  hauteurs  d'Anderlecht.  Après  une 
lutte  de  six  heures  ils  en  furent  délogés  ;  durant 
la  nuit,  ils  évacuèrent  la  ville,  où  Dumouriez  en- 
tra le  lendemain. 

ANDERNACH,  Anlunnacum,  ville  de  la  Prusse 
rhénane  située  sur  la  rive  gauche  du  Rhin,  au-des- 
sous de  Coblentz,  et  qui  au  v"  siècle  était  une  des 
onze  préfectures  du  duché  de  Mayence.  Au  vi",  un 
roi  mérovingien  ,  soit  Childebert  I"',  en  532,  ou 
Childebert  II,  en  595,  y  a  publié  un  décret  cé- 
lèbre dont  l'effet  principal  était  d'appliquer  les 
peines  corporelles  aux  barbares  et  de  supprimer 
la  chrenechruda.  On  y  battait  monnaie  à  cette 
époque.  Au  ix*,  Charlemagne  y  avait  un  palais, 
dont  les  restes  subsistent  encore,  et  un  flscus. 
Le  traité  de  Verdun  (843)  la  sépara  du  royaume 
de  France,  et  au  x*"  siècle  elle  appartenait  à  l'évêque 
de  Trêves.  A  la  fin  du  xviii' siècle,  Andernach  fut 
réunie  à  la  France,  et,  de  1795  à  1814,  fit  partie 
du  département  de  Rhin-et-Moselle. 

ANDERNAY  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de 
Vassart  (Barrois). 

ANDERNY  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de 
Housse  (Verdunois). 

ANDES  ou  ANDECAVI,  ANDEGAVIA,  An- 
gers. Voy.  Andf.c.vvi. 

ANDEVANNE,  seigneurie  de  Champagne  ayant 
appartenu  successivement  aux  familles  d'Ambly 
et  de  Morel  de  Cremery. 

ANDEVILLE,  seigneurie  de  l'Ile-de-France, 
possédée  par  la  famille  de  Frémont. 

ANDIACUM,  Angeac  (Charente). 

ANDIER.  Voy.  Desroches. 

ANDIQNÉ,  famille  d'Anjou  d'où  sont  sortis  |es 
seigneurs  de  Maineuf,  de  La  Blanchaie  et  de  l'Ile- 
Briant.  —  Les  armes  sont  :  d'argent  à  trois  aigles 
de  gueules  becquées  et  onglées  d'asur,  les  vols 
abaissés  et  posés  2  et  i.  (Voy.  le  Registre  II  de 
VArmorial  de  d'Hozier.) 

ANDIGNY,  seigneurie  de  Picardie,  possédée 
à  la  fin  du  xvii"  siècle  par  la  famille  Pallu. 

ANDILLY  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de 
Rennel  (Lorraine).  =—  (Seigneurs  d'),  branche 
de  la  famille  Arnauld  (Auvergne) . 

ANDLAU,  abbaye  de  chanoinesses  de  l'ordre 
de  Saint-Benoît,  diocèse  de  Strasbourg  (Bas-Rhin), 


ANDR 


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ANDR 


fondée  en  880  paï  sainte  Richarde,  femme  de 
Charles  le  Gros. 

ANDLI,  dieu  connu  par  une  inscription  trou- 
vée à  Caumont  (Ariége). 

ANDOCHE  (S.) ,  abbaye  de  filles  de  l'ordre 
de  Saint-Benoît,  fondée  à  Autun  avant  613. 

=  —  DE  Saulieu  (S.),  monastère  du  diocèse 
d'Autun,  fondé  avant  722. 

ANDOINS.  Voy.  Andouins. 

ANDOMATURUM    ou    ANDEIOATUNUM  , 

Langres. 

ANDON  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  maison 
de  Castellane  (Provence).  = —  (Seigneurs  d')  , 
branche  de  la  famille  de  Théas  (Provence). 
'  ANDOQUE  (Pierre),  érudit,  mort  en  1664. 

ANDORRE  (Vald').  Ce  pays^itué  sur  le  versant 
méridional  des  Pyrénées  centrales  a  toujours  été 
rattaché  à  la  France.  Durant  la  période  gallo- 
romaine,  il  était  un  des  pagi  de  la  cité  des  Tolo- 
sates.  Charlemagne,  tout  en  retenant  quelques 
droits  représentés  encore  par  un  léger  tribut,  lui 
accorda  une  indépendance  presque  entière.  Louis 
le  Débonnaire  lui  donna  une  constitution  qui  le 
régit  encore;  mais,  pour  lui  assurer  un  protec- 
teur voisin,  il  transmit  plusieurs  de  ses  droits 
féodaux  à  l'évêque  d'Urgel,  qui  sut  les  garder 
malgré  les  prétentions  des  comtes,  soit  d'Urgel, 
soit  de  Foix.  En  1278,  la  seigneurie  d'Andorre 
devint  indivise  entre  lui  et  le  comte  de  Foix,  et 
c'est  ainsi  qu'en  1589,  Henri  IV,  héritier  de  ce 
dernier,  réunit  à  la  couronne  des  droits  de  souve- 
raineté qui  ont  été  conservés  jusqu'à  ce  que  la 
Constituante  les  eût  abandonnés  (1790).  Napoléon 
rétablit  l'ancien  état  de  choses  (180f5).  Le  pays 
prête  aujourd'hui  serment  au  préfet  de  l'Ariége , 
est  gouverné  par  un  syndic  élu  à  vie,  assisté  d'un 
conseil  de  24  consuls,  et  la  justice  lui  est  rendue 
par  deux  viguiers  :  l'un  français,  nommé  par  la 
France,  et  l'autre  andorran,  choisi  par  l'évêque 
d'Urgel. 

Bibliographie  :  De  l'Andorre,  1823,  in-8°; 
Roussillon,  Notice 'sur  l'Andorre,  1832,  in-8°  ; 
Michel  Chevalier,  La  vallée  de  l'Ariége  et  la  ré- 
publique d'Andorre,  1837. 

ANDOUINS,  seigneurie  du  Béarn  qui  a  donné 
son  nom  à  une  ancienne  maison  d'où  sont  sortis 
les  seigneurs  de  Navailles.  Elle  passa  au  xvi'  siècle 
dans  la  maison  d'Aure. 

ANDRADA  (J.  de),  pseudonyme  de  Théoph. 
Raynaud.  = — (François),  pseudonyme  de  Fr. 
Guyet. 

ANDRAULT,  famille  du  Nivernais  d'oîi  sont 
sortis  les  seigneurs  de  Langeron  et  de  Maule- 
vrier. 

ANDRÉ  (St-).  C'est  le  nom  de  plusieurs  mo- 
nastères dont  voici  les  principaux  :  =  Saint-André- 
d'Agde,  fondé  à  Agde  vers  499.  = -de-Villeneuve- 
lez-Avignon,  abbaye  de  l'ordre  de  Saint-Benoît, 
fondée  en  999.  =  -de  Gâteau- Cambrésis ,  de 
l'ordre  de  Saint-Benoît,  diocèse  de  Cambrai,  fondé 
en  1020.  =  -de  Chartres,  monastère  fondé  avant 
1092.  =  de  Clermont,  abbaye  de  l'ordre  des  Pré- 
montrés, fondée  vers  1149.  = -le  Bas ,  S .  Andréas 
inferior,  abbaye  de  l'ordre  de  Saint-Benoît,  fondée 
à  Vienne  en  1164.  =  -le-Haut,  S.  Andréas  mo- 
nialium,  abbaye  de  filles  de  l'ordre  de  Saint- 
Benoît,  fondée  à  Vienne  en  992.  =  -en-Gouffern , 
abbaye  de  l'ordre  de  Cîteaux,  diocèse  de  Séez, 
fondée  en  1130.  = -aux-Bois,  S .  Andréas  in  Ne- 
more  ou  de  Alneto ,  abbaye  de  l'ordre  des  Pré- 
montrés, diocèse  d'Amiens,  fondée  en  1156. 

ANDRÉ,  ANDRÉE  OU  ANDREA,  nom  de  trois 
familles  de  Provence  :  la  première  a  produit  les 
seigneurs  de  Venelle  ;  la  seconde  les  seigneurs  de 
Nibles,  d'Esclans  et  d'Esperel  ;  la  troisième  Jes 
seigneurs  de  Venasque  et  de  Saint-DidiecVoy.  i 


Histoire  de  la  noblesse  de  Provence,  par  Arte- 
feuil. 

ANDRÉ  (Élie),  poète  latin,  érudit,  né  à  Bor- 
deaux, mort  dans  la  seconde  moitié  du  xvi"  siècle. 

ANDRÉ  (Jean),  dominicain,  peintre  d'histoire, 
né  à  Paris  en  1662,  y  mourut  en  1753. 

ANDRÉ  (Yves-Marie),  philosophe  et  théologien, 
jésuite,  ami  de  Malebranche  avec  lequel  il  en- 
tretint une  longue  correspondance,  né  le  22  mai 
1675  à  Châteaulin  (Finistère),  mort  â  Caen  le 
26  février  1764.  Ses  écrits,  parmi  lesquels  on 
distingue  un  Essai  sur  le  Beau  (1741,  in-12),  ont 
été  réunis,  1766,  5  vol.  in-12.  Ses  Œuvres  phi' 
losophiques  ont  été  publiées  par  Victor  Cousin, 
in-12. 

ANDRÉ  (Charles),  perruquier  à  Paris,  né  à 
Langres  en  1772.  11  a  publié  sous  son  nom  un© 
tragédie  en  vers  intitulée  Tremblement  de  terre 
de  Lisbonne,  tragédie  qu'il  dédia  à  Voltaire,  qui 
lui  répondit  :  Faites  des  perruques.  Cette  tragédie 
est,  suivant  les  uns,  d'un  nommé  Dampierre, 
suivant  d'autres,  de  J.  H.  Marchand. 

ANDRÉ  (L'abbé),  oratorien,  théologien,  bi- 
bliothécaire du  chancelier  d'Aguesseau  dont  il  a 
publié  les  œuvres,  mort  à  la  fin  du  xviii"  siècle. 

ANDRÉ  d'Arbelles,  publiciste,  né  à  Montluel 
(Ain)  vers  1770,  mort  le  28  septembre  1825. 

ANDRÉ  de  Lnngjumel  ou  Longjumeau ,  domi- 
nicain, missionnaire,  né  à  Longjumeau  (Seine-et- 
Oise),  mort  dans  la  seconde  moitié  du  xiir  siècle. 
11  remplit  plusieurs  missions  en  Tartarie  (1245  et 
1249)  et  en  Orient. 

ANDRÉ  de  Saint-Nicolas ,  carme,  antiquaire, 
né  à  Remiremont  (Vosges)  vers  1650,  mort  à  Be- 
sançon en  1713. 

ANDRÉ  Sylvius,  prieur  de  Marchiennes,  chro- 
niqueur, vivait  dans  la  seconde  moitié  du  xiii* 
siècle.  —  De  gestis  et  successione  regum  Fran- 
corum,  1663,  in-4°. 

ANDRÉ  (le  petit  Père).  Voy.  Boullanger; 

ANDRÉ,  pseudonyme  de  Fortia  de  Piles. 

ANDRÉ.  Voy.  MuRviLLE  et  Dandré. 

ANDREA.  Voy.  Nerciat. 

ANDRECY  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  d'Arras. 

ANDREHAN,  ENDREYHEN  OU  ANDENE- 

HAN  (Arnoul,  sire  d'),  maréchal  de  France  sous 
les  rois  Jean  et  Charles  V,  mort  âgé,  en  1370,  en 
Espagne  oîi  il  avait  suivi  Duguesclin. 

ANDRÉI  (Antoine-François),  conventionnel, 
né  en  Corse  vers  1740,  mort  en  1800.  Il  vota  dans 
le  procès  du  roi  pour  l'appel  au  peuple,  la  déten- 
tion et  le  sursis,  fut  proscrit  au  31  mai,  et  fit 
partie  du  Conseil  des  Cinq-Cents. 

ANDRÉOSSI  (François),  ingénieur,  né  à  Paris 
le  10  juin  1633,  mort  â  Castelnaudary  en  1688.  II 
lut,  après  la  mort  de  Riquet,  directeur  du  canal 
de  Languedoc,  à  la  construction  duquel  il  avait 
coopéré.  =  Le  comte  Antoine -François  d'An- 
DRÉossi,  rie  la  même  famille,  général  et  écrivain, 
né  à  Castelnaudary  le  6  mars  1761,  mort  à  Mon- 
tauban  le  10  septembre  1828.  Officier  d'artillerie 
à  l'époque  de  la  Révolution,  il  fit  avec  distinction 
les  campagnes  d'Italie,  suivit  en  Egypte,  où  il 
se  livra  à  des  travaux  importants,  Bonaparte  qu'il 
aida  puissamment  au  18  brumaire  et  qui  lô 
nomma  directeur  de  l'artillerie  et  du  génie  au 
ministère  de  la  guerre.  Il  fut  ensuite  ambassa-' 
deur  à  Londres  après  la  paix  d'Amiens  (1802), 
puis  à  Vienne  et  (1812-1814)  à  Constantinople. 
Pair  de  France  et  président  de  section  au  minis- 
tère de  la  guerre,  pendant  les  Cent-jours,  il 
rentra  dans  la  vie  privée,  après  le  retour  des  Bour- 
bons, jusqu'en  1827  où  il  fut  élu  député  de  l'op- 
position par  le  département  de  l'Aude.  Outre  de 
savants  mémoires  insérés  dans  le  grand  ouvrage 
sur  l'Égypte,  on  a  de  lui  :  Histoire  du  Canal  du 


ANDR 


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ANE 


Midi,  1800,  in-8°;  1804,  2  vol.  in-4'';  Campagne 
sur  le  Mein  et  la  Rednits,  1802,  in-8°;  Voyage  à 
l'embouchure  de  la  mer  Noire,  1818,  in-S". 

ANDKES  OU  ANDERNES  (St-),  abbaye  de 
l'ordre  de  Saint-Benoît,  au  diocèse  de  Boulogne, 
(Pas-de-Calais),  fondée  en  1084. 

ANDRESIUM,  ANDRISCUS,  l'Indrois,  af- 
fluent de  l'Indre. 

ANDREY,  famille  de  Normandie  d'où  sont 
sortis  les  seigneurs  de  Fontenay  et  de  Baudien- 
ville.  (Voy.  le  Registre  II  de  l'Armoriai  de  d'Ho- 
zier.) 

ANDREZY,  Andresiacum,  Andrisium,  sei- 
gneurie de  rile-de- France  (Seine-et-Oise),  possé- 
dée par  une  branche  de  la  maison  de  Flsle-Adam. 

ANDREA,  ANGER,  l'Indre. 

ANDRIEU,  seigneurie  de  Normandie,  possédée 
au  xV  siècle  par  la  famille  de  Varignières. 

ANDRIEUX  (Marie-Martin-Antoine),  général, 
né  en  1768,  mort  à  Saint-Domingue  en  1802. 

ANDRIEUX  (Bertrand),  habile  graveur  en  mé- 
dailles, né  à  Bordeaux  le  24  novembre  1761,  mort 
à  Paris  le  6  décembre  1822.  On  lui  doit  les  mé- 
dailles commémoratives  du  rétablissement  du 
culte,  des  batailles  de  Marengo,  d'Austerlitz  , 
d'Iéna,  etc. 

ANDRIEUX  (  François  -  Guillaume  -  Jean  -  Sta- 
nislas) ,  célèbre  littérateur,  né  à  Strasbourg  le 
6  mai  1759,  mort  à  Paris  le  10  mai  1833.  Il  se  fit 
recevoir  avocat,  et,  quoiqu'il  n'eût  pas  d'aversion 
our  cet  état,  le  goût  de  la  poésie  l'emporta  de 
onne  heure  sur  ce^ui  de  la  procédure,  et,  dans 
l'étude  même  du  procureur  où  il  travaillait ,  il 
composa  la  jolie  petite  pièce  de  genre  grec  inti- 
tulée Anaximandre.  Ce  fut  son  début,  à  vingt-trois 
ans.  Cinq  ans  après  (1787)  il  donna  les  Étourdis, 
comédie  qui  fit  sa  réputation  et  mit  en  évidence 
toutes  les  qualités  fines  et  aimables  de  son  esprit. 

Ce  tour  d'esprit ,  cet  art  de  badiner  avec  grâce 
et  d'écrire  purement,  Andrieux  les  porta  dans  un 
genre  auquel  ils  conviennent  à  merveille  et  où  il 
excella  :  nous  parlons  de  ses  jolis  contes  en  vers. 
Tout  le  monde  connaît  celui  du  Meunier-Sans- 
Souci.  Lié  d'amitié  avec  Collin-d'Harleville,  Ducis, 
Picard,  et  quelques  autres  hommes  de  lettres  et 
de  goût,  Andrieux  était,  comme  l'a  dit  M. Sainte- 
Beuve,  «  leur  conseiller  intime.  » 

Les  affaires,  sans  le  détourner  tout  à  fait  des 
lettres,  l'éloignèrent  pourtant  durant  quelques 
années  du  théâtre  où  il  avait  eu  cet  heureux  dé- 
but. Il  fut  successivement  chef  du  bureau  de  la 
liquidation,  juge  au  tribunal  de  Cassation,  mem- 
bre du  Conseil  des  Cinq-Cents,  puis  du  Tribunat; 
l'indépendance  de  son  caractère,  qui  ne  se  dé- 
mentit jamais,  le  fit  écarter  dù  Tribunal  par  le 
premier  consul  en  1802,  et  depuis  lors  il  n'exerça 
plus  d'autres  fonctions  publiques  que  celles  de 
l'enseignement.  Professeur  de  grammaire  et  de 
belles-lettres  à  l'École  polytechnique  de  1804  à 
1816,  il  donna  dans  ce  temps  la  plupart  de  ses 
comédies  :  Helvétius  (1802) ,  la  Suite  du  Menteur, 
Le  Trésor,  La  Soirée  d'Auteuil  (1804),  Le  Vieux 
Fat  (1810),  La  Comédienne  (1816).  La  dernière 
période  de  sa  vie,  vouée  tout  à  fait  à  l'enseigne- 
ment, ne  rapporta  plus  au  théâtre  qu'une  comédie, 
Le  Manteau  (1826)  et  une  tragédie,  JuniusBrutus 
(1828).  Ses  cours  du  Collège  de  France ,  où  il 
occupait  depuis  1814  la  chaire  de  littérature  fran- 
çaise, devinrent  sa  seule  passion.  Ils  étaient  a<^si- 
dûment  suivis  de  la  jeunesse  qui  aimait  cette 
voix  faible  et  chétive ,  mais  toujours  sage  et  ai- 
mable. C'est  de  lui  que  M,  Villemain  a  dit  :  a  II 
se  fait  entendre  à  force  de  se  faire  écouter.  » 
Admis  dans  la  classe  de  littérature,  lors  de  la 
création  de  l'Institut  (1797),  Andrieux  devint 
en  1829  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  fran- 


çaise. Une  partie  de  ses  œuvres  ont  été  réunies 
1817-1823,  4  vol.  in-8°. 

ANDRISCUS,  l'Indrois,  affluent  de  l'Indre. 

ANDRON ,  famille  de  Languedoc  d'où  sont 
sortis  les  seigneurs  de  Marguerites.  (Voy.  VÉtat 
de  la  Provence,  par  Robert.) 

ANDRY  (Nicolas),  dit  Bois-Regard ,  médecin, 
né  à  Lyon  en  1658,  mort  le  13  mai  1742.  =  — 
Charles-Louis,  médecin,  né  à  Paris  en  1741, 
mort  le  8  avril  1829. 

ANDRY,  pseudonyme  de  l'abbé  Guillon,  de 
Lyon. 

ANDUJAR,  ville  de  la  province  de  Jaen  dans 
l'Andalousie,  où  le  8  août  1823  le  duc  d'Angou- 
lème,  commandant  en  chef  de  l'armée  française, 
rendit  une  ordonnance  célèbre.  Il  stipulait  la 
mise  en  liberté  des  personnes  arrêtées  arbitrai- 
rement ou  pour  motif  politique,  sans  l'autorisa- 
tion d'un  chef  français,  et  plaçait  la  presse  sous 
la  surveillance  des  commandants  de  nos  troupes. 
Cette  ordonnance,  qui  souleva  une  vive  opposition 
aussi  bien  de  la  part  des  Cortès  siégeant  à  Cadix 
que  de  celle  de  la  régence  qui  était  à  Madrid,  ne 
fut  jamais  exécutée. 

ANDUZE,  ville  du  Languedoc  (Gard)  d'où  tire 
son  nom  une  ancienne  maison  sur  laquelle  elle 
fut  confisquée  par  saint  Louis  en  1223.  Donnée 
par  Philippe  de  Valois  à  Humbert,  dauphin  de 
Viennois  (1345),  elle  passa  successivement  dans 
les  maisons  de  Beaufort  (1347),  de  Montboissier 
(1513),  de  Canillac  et  d'Airebaudouse  (1547). 

ANEAU  (Barthélémy),  Anulus,  poëte  latin  et 
français,  né  à  Bourges,  massacré  à  Lyon  comme 
protestant  en  juin  1561.  —  Chant  natal,  1539, 
in-8'',  rare;  Lyon  marchant,  satire  françoise, 
1542,  in-16,  1831;  Picta  poesis,  1552,  in-16^  etc.; 
Alector,  histoire  fabuleuse,  1560,  in-8''. 

ANEAU  (Lambert  d').  Voy.  Daneau. 

ANEIj  (Dominique),  chirurgie,  né  à  Toulousé 
vers  1679,  mort  vers  1730. 

ANÉLIER  (Guillaume),  troubadour  né  à  Tou'- 
louse,  vivait  à  la  fin  du  xii'  siècle.  On  a  de  lui 
quatre  sirventes. 

ANEMUNDUS  (S.),  Saint-Chamond  (Loire). 

ANERI,ffi,  Arnières  (Eure). 

ANÉROESTE,  roi  des  tribus  gauloises  trans- 
alpines désignées  par  les  Latins  sous  le  nom  de 
Gesates.  Il  commandait  avec  Concolitan  le  corps 
d'armée  qui,  uni  aux  Cisalpins,  défit  les  Romains 
sous  les  murs  de  Fésules  (225  av.  J.  C.)  et  fut. 
la  même  année,  exterminé  à  la  bataille  livrée 
près  du  cap  Télamon,  et  où  Concolitan  fut  fait 
prisonnier.  Voyant  la  déroute  de  ses  soldats, 
Anéroeste  se  retira  à  l'écart  avec  quelques-uns 
de  ses  plus  fidèles,  les  égorgea  de  sa  main  et  se 
tua  ensuite. 

ANET,  Anetum,  bourg  de  la  Beauce  (Eure-et- 
Loir)j  à  14  kilom.  de  Dreux,  célèbre  par  le  châ- 
teau qu'y  fit  construire  Henri  II  pour  Diane  de 
Poitiers.  L'architecture  était  de  Philibert  Delorme, 
les  sculptures  de  Jean  Goujon  et  de  Germain 
Pilon,  et  les  peintures  de  J.  Cousin.  Après  la  mort 
de  Diane,  il  passa  à  la  maison  de  Lorraine.  L'arrêt 
du  Parlement  de  Paris  qui  condamna  à  mort  par 
contumace  le  duc  d'Aumale  ordonna  la  démoli- 
tion du  château  d'Anet  qui  lui  appartenait;  mais 
cet  arrêt  ne  fut  point  exécuté.  Ce  magnifique 
édifice  a  été  détruit  en  partie  à  l'époque  de  la 
Révolution,  et  la  façade  a  été  transportée  à  l'École 
des  Beaux -Arts  à  Paris. 

Anet,  qui  avait  le  titre  de  principauté,  appar- 
tint successivement  à  L.  Jos.  duc  de  Vendôme,  à 
sa  femme,  Marie- Anne  de  Bourbon-Condé,  à  la 
mère  de  celle-ci,  la  princesse  de  Condé,  puis  à 
la  duchesse  du  Maine  et  au  comte  d'Eu,  à  la 
mort  duquel  il  fut  réuni  au  domaine.  Lors  de  la 


ANGE 


—  76 


ANGE 


la  Révolution,  il  appartenait  au  duc  de  Pen- 
thièvre. 

ANETS,  seigneurie  de  Bretagne  qui  contribua 
â  former  le  marquisat  de  Château-Frémond,  érigé 
en  1683  en  faveur  de  Cl.  de  Cornulier. 

ANFREVIIjLE.  Voy.  Amfreville. 

ANFRIE,  famille  de  Normandie  d'où  sont  sortis 
les  seigneurs  de  Chaulieu.  —  Voy.  Chaulieu. 

ANGE  (L'),  famille  du  Nivernais  d'où  sont 
sortis  les  seigneurs  de  l'Echenault  et  de  Château- 
Renault. 

ANGE  DE  SAINT-JOSEPH  (Joseph  Labrosse, 
en  religion  le  P.),  carme  déchaussé,  missionnaire 
en  Perse,  né  à  Toulouse  en  1636,  mort  le  29  déc. 
1697, 

ANGE  DE  SAINTE-ROSALIE  (François  Raf- 
FARD,  en  religion  le  P.),  augustin  déchaussé, 
érudit,  né  à  Blois  en  1656,  mort  à  Paris  en  1726. 
Il  est  l'un  des  auteurs  de  la  dernière  édition  de 
VHistoire  généalogique  du  P.  Anselme  (1726-1733, 
9  vol.  in-fol.),  et  de  l'État  de  la  France,  1722, 
5  vol.  in- 12. 

ANGELBERT,  auteur  du  ix"  siècle,  auquel  on 
attribue  un  petit  poème  latin  (64  vers)  sur  la  ba- 
taille de  Fontenai  (841),  poëme  publié  parLebeuf 
et  dans  le  Recueil  des  Historiens  de  France. 

ANGELIACUM,  ANGERI ACUM ,  Saint-Jean- 
d'Angely  (Charente-inférieure). 

ANGELIS  (Pierre),  peintre,  né  à  Dunkerque 
en  1685,  mort  en  1734. 

ANGEIiliE,  à  Carpentras  (Seigneurs  d'),  de  la 
famille  du  Pilhon  (Dauphiné). 

ANGELO  .FORTI  (Hieron.  ab),  pseudonyme  de 
God.  Hermant. 

ANGELOME ,  moine  bénédictin  au  couvent  de 
Luxeuil,  théologien,  professeur  à  l'école  du  palais, 
sous  les  empereurs  francs,  mort  en  854. 

ANGELOT,  monnaie  d'or,  représentant  un 
ange  tenant  l'écu  de  France  et  celui  d'Angleterre, 
frappée  en  France  par  les  Anglais  sous  le  règne  de 
Charles  VII. 

ANGELUS  DU  DUC  DE  BOURGOGNE.  On 

appelait  ain=i  la  sonnerie  de  cloches  qui  avait  lieu 
à  une  heure  de  l'après-midi  en  Bourgogne.  Elle 
avait  été  instituée  par  Jean  sans  Peur.  Ce  prince, 
après  avoir  été  obligé  d'avouer  dans  une  assem- 
blée de  princes  à  Paris  en  1407  que  c'était  lui 
qui  venait  de  faire  assassiner  (23  novembre)  Louis 
duc  d'Orléans,  fut  obligé  de  s'enfuir,  et,  vivement 
poursuivi,  n'échappa  qu'à  grand'peine.  11  arriva 
dans  ses  États  à  une  heure  de  l'après-midi,  et  ce 
fut  en  mémoire  du  péril  qu'il  avait  couru  qu'il 
ordonna  qu'à  l'avenir  les  cloches  sonneraient  tous 
les  jours  à  cette  heure. 

ANGELY  (L'),  fou  en  titre  du  grand  Condé, 
du  service  duquel  il  passa  à  celui  de  Louis  XIV. 
Suivant  quelques-uns,  avant  d'être  à  Condé,  il 
aurait  été  à  Louis  XIII. 

ANGENNES,  ancienne  maison  du  Thimerais 
(Perche)  d'où  sont  sortis  les  seigneurs  de  Ram- 
bouillet, de  la  Loupe,  de  Montlouet,  de  Poigny, 
du  Fargis,  de  Maintenon,  de  Pisani,  de  Breton- 
celles,  de  la  Moutonnière,  les  comtes  de  la  Roche- 
pot,  de  Fontaine-Riant,  de  Marville,  de  Vaux,  de 
Sainte-Colombe.  (Voy.  le  tome  II  du  P.  Anselme.) 
Il  y  avait  aussi  une  famille  de  ce  nom  en  Nor- 
mandie. —  Les  armes  de  la  première  sont  :  de 
sable  au  sautoir  d'argent;  celles  de  la  seconde  : 
d'agur  à  une  croix  d'or  couronnée  de  quatre 
aigles  éployées  aussi  d'or. 

ANGER,  ANDRIA,  l'Indre. 

ANGERIACUM ,  ANGELIACUM ,  St-Jean 
d'Angely  (Charente-inférieure). 

ANGERS,  Egada,  Andegavia, Andes.  L'ancien- 
ne capitale  de  la  cité  des  Andecavi  ou  Andegavi 
était,  au  iv°  siècle,  un  évêché  suffragant  de 


Tours.  Ses  milices  sont  souvent  nommées  dans  les 
guerres  civiles  du  vi'  siècle,  et  l'on  sait  que  la 
ville  frappa  monnaie  sous  les  Mérovingiens.  Elle 
fut,  au  ix"  siècle,  en  butte  aux  attaques  réitérées 
des  Normands,  qui,  malgré  la  valeur  de  Robert  le 
Fort,  la  saccagèrent  en  845,  857  et  866  notam- 
ment. Au  milieu  de  ces  ravages,  malgré  les  dé- 
membrements féodaux,  d'une  part,  l'évêque  avait 
gardé  un  assez  grand  pouvoir  et  était  seigneur 
direct  ou  suzerain  de  plusieurs  baronniss  ;  de 
l'autre,  la  ville  avait  conservé  une  milice  et  quel- 
ques débris  des  institutions  municipales  romaines. 
C'est  ce  que  prouve  la  charte  de  1097  pour  l'éta- 
blissement de  la  paix  et  trêve  de  Dieu.  (Voy.  Anjod.) 
Cependant,  suivant  M.  Aug.  Thierry,  son  gouver- 
nement se  bornait,  au  vii»  siècle,  à  un  conseil  de 
ville  dépendant  des  officiers  du  comte,  sans  juri- 
diction et  sans  titre  de  fonction  spéciale  pour 
aucun  de  ses  membres.  Au  xiii^  siècle ,  Jean 
sans  Terre  l'entoura  de  nouvelles  murailles  que 
Louis  VIII  détruisit  ;  Louis  IX  les  releva  et  y 
ajouta  un  grand  château  fort;  enfin,  au  xv*  siècle, 
Louis  XI  lui  donna  une  constitution  municipale 
assez  compliquée  (1474),  mais  jouissant  de  tous 
les  droits  libéraux  de  la  commune  de  la  Rochelle. 
Cette  faveur  était  probablement  due  à  son  hostilité 
envers  la  Bretagne.  Elle  eut  pour  conséquence,  au 
XVI'  siècle,  qu'Angers  devint  une  ville  calviniste 
(  1 585) .  Sous  Louis  XIV,  Angers,  capitale  de  l'An- 
jou, avait  une  université  divisée  en  quatre  facul- 
tés ,  dont  l'institution  remontait  à  Louis  IX,  et 
une  académie  royale  de  belles-lettres  (1685).  Elle 
resta  une  des  quarante  bonnes  villes  du  royaume 
jusqu'à  la  Révolution.  La  Constitution  de  1791  lui 
laissa  son  évêché  qui  fut,  jusqu'en  1802,  suffra- 
gant de  Rennes,  lui  donna  une  cour  d'appel  et  en 
fit  le  chef-lieu  du  département  de  Maine-et-Loire. 
Deux  ans  après,  Angers  était  devenu  le  centre 
des  opérations  militaires  dirigées  contre  les  Ven- 
déens; ceux-ci  essayèrent  de  s'en  emparer  (3  et 
4  décembre  1793),  mais  ils  en  furent  repoussés 
par  Westermann  et  par  Kléber. 

Angers,  oii  il  s'est  tenu  six  conciles  en  453,  530, 
1269,  1279,  1365,  et  1448,  est  la  patrie  de  P. 
Ayrault,  des  trois  frères  du  Bellay,  du  voyageur 
Bernier,  de  J.  Bodin,  de  Ménage,  de  Laréveil- 
lère-Lépeaux,  de  F.  Bodin,  etc. 

Bibliographie  :  Moithey,  Recherches  hist.  sur 
Angers,  1776,  in-4°;  Bodin,  Recherches  hist.  sur 
Angers  et  le  Bas-Anjou,  1821-22,  2  vol.  in-8°, 
réimprimés  en  1  vol.  in-8°. 

ËvÊQUES  d'Angers.  —  Defensor,  vers  340-vers 
375.  —  S.  Apothème  ,  vers  380.  —  Prosper, 
vers  395.—  S.  Maurille ,  vers  410-vers  427  ou 
431.  —  S.  René  ,  vers  431-vers  450.  —  Talaise, 
4  octobre  453-vers  470.  —  Fumerius,  vers  477.  — 
Eustoche,  511.  —  Adelphe,  vers  520.  —  S.  Aubin, 
vers  529-vers  550.  —  Eutrope,  vers  5.'''l-vers  559. 

—  Domitien,  vers  566.  —  Baudegisile.  —  Audoin, 
vers  585  et  593.  —  S,  Lézin ,  vers  600.  —  Car- 
dulphe,  vers 608.  —  S.  Magnobode  ou  Maimbœuf, 
609  ou  610-16  oct.  vers  654.  —  Niulphe  ou  Ayoul. 

—  S.  Loup.  —  Aglibert.  —  Gobert  ou  Godebert. — 
Gariacus.  — Boson.  —  CoUatobus.  —  Bénigne. — 
Botus  ou  Beatus.  —  Sacrius,  vers  752  et  756. — 
Mauriole,  vers  760  et  770.  —  Gentien,  vers  788. 

—  S.  Benoît,  vers  797 -vers  820.  —  Flodegaire,  829. 

—  Argléaire,  vers  830  et  835.  —  Dodon,  836-9  no- 
vembre 880.  — Reynon,  881-vers  908.  —  Rothard. 

—  Rainaud  1".  —  Hervé,  vers  929.  —  Aimon.  — 
Néfingue,  966.  —  Rainaud  II,  973-1010.  —  Hubert 
de  Vendôme,  1010-2  mars  1047  ou  1048.  —  Eu- 
sèbe  Brunon,  6  décembre  1047  ou  1048-28  août 
1081.  —  Geoffroi  I"  de  Tours,  6  août  1082-10  oc- 
tobre 1093  ou  1094.  —  Geoffroi  II  de  Mayenne, 
23  novembre  1094  ou  1095-1101.  —  Rainaud  III 


ANGI 


—  77  — 


ANGL 


de  Martigné-Brient,  12  janvier  1102-J124.  — Ulger, 
1124-17  octobre  1149.  —  Normand  de  Doué,  6  mars 
1150-27  avril  )153.  —  Matthieu  de  Loudun,  1155- 
12  mars  1162.  —  Geoffroi  III  la  Mouche,  1162- 
18  janvier  1177.  —  Raoul  I"  de  Beaumont,  1178- 
3  mars  1197.  —  Guillaume  P-  de  ChemiUé,  1198- 
25  mai  1202.  —  Guillaume  II  de  Beaumont,  1202- 
2  septembre  1240.  —  Michel  l"'  de  Villoiseau , 
1240-1260.  —  Nicolas  Gellent,  1260-29  janvier  ou 
l"  février  1290.  —  Guillaume  IH  le  Maire,  mai 
1271-13  mai  1314.  —  Hugues  Odard,  2  octobre 
1316-9  décembre  1323.  —  Foulque  de  Mathefelon, 
17  juin  1324-23  décembre  1355.  —  Raoul  II  de 
Machecoul,3  avril  1356-avril  1358.  —  Guillaume  IV 
Turpin,  1358-30  janvier  1370.  —  Milon  des  Dor- 
mans,  1370-1371.  —  Hardoin  de  Bueil,  1371- 
18 janvier  1438.  —  Jean I"  Michel,  28  février  1439- 
11  ou  12  septembre  1467.  —  Jean  II  de  Beauvau, 
1447-5  juin  1467.  —  Jean  III,  cardinal  Balue, 

11  février  1468-1469. —Jean  de  Beauvau,  de  nou- 
veau, 29  mars  1476-23  avril  1479.  —  Jean,  cardi- 
nal Balue,  de  nouveau,  1484-octobre  1491.  — 
Jean  IV  de  Rely,  1"  décembre  1491-27  mars 
1499.  —  François  de  Rohan,  1499-10  septembre 
1532.  —  Jean  V  Olivier,  10  novembre  1532- 

12  avril  1540.  —  Gabriel  Bouvery,  15  juin  1540- 

10  février  1572.  — Guillaume  V  Ruzé,  29  août  1672- 
28  septembre  1587.  —  Charles  l"  Miron,  1587- 
1615.  —  Guillaume  VI  Fouquet  de  la  Varenne, 
1616-10  janvier  1621.  —  Charles  Miron,  de  nou- 
veau, 23  avril  1622-2  décembre  1626.  —  Claude 
de  Rueil,  6  juillet  1628-20  janvier  1649.  —  Henri 
Arnauld,  février  1649-8  juin  1692.  —  Michel  II  le 
Pelletier,  août  1692-avril  1706.  —  Michel  III  Pon- 
cet,  avril  1706-2  août  1730.  —  Jean  VI  de  Vaugi- 
raud,  octobre  1730-23  juin  1758.  —  Jacques  de 
Grasse,  novembre  1758-1782.  —  Michel-François 
Couet  du  Vivier  de  Lorry,  1782-1790.  —  Hugues 
Pelletier,  évêque  constitutionnel,  1791-1793.  — 
Charles  11  Montault-Desilles,  9  avril  1802-1839.— 
Louis-Robert  Paisant,  25  février  1840-1842.  — 
Guillaume -Laurent -Louis  Angebault,  23  février 
1842. 

ANGERULUS,  ANDBESIUM,  l'Indrois ,  af- 
fluent de  l'Indre. 

ANGERVILLE.  Il  y  a  eu  en  Normandie  plu- 
sieurs seigneuries  de  ce  nom.  L'une,  Angerville- 
la-Martei,  possédée  d'abord  par  la  famille  le  Roux, 
fut  érigée  en  baronnie,  en  avril  1655,  en  faveur 
de  C.  l'Estendard.  Une  autre  était  possédée  au 
xvi"  siècle  par  la  famille  de  Bailleul,  et  une  troi- 
sième par  la  famille  le  Cornier.  Une  quatrième 
a  donné  son  nom  à  une  famille  à  laquelle  appar- 
tenaient les  seigneurs  d'Autecher  et  de  GrainviUe. 

11  y  avait  encore  deux  seigneuries  du  même  nom, 
l'une ,  dans  le  Hurepoix,  possédée  au  xvni»  siècle 
par  la  famille  Perrault;  l'autre,  dans  l'Orléanais, 
qui  au  xv»  siècle  appartenait  à  J.  Cœur. 

ANGERVILLIERS ,  châtellenie  du  Hurepoix 
possédée  parla  famille  Bauyn. 

ANGES  ou  ANGLES  (N.-D.  des),  Àngla  ou  de 
Angelis,  abbaye  de  l'ordre  de  Saint-Augustin, 
diocèse  de  Luçon  (Vendée),  fondée  en  1210.  = 
Anges  (N.-D.  des),  monastère  de  filles  de  l'ordre  de 
Saint-Benoît,  fondé  à  Coutances  en  1633. 

ANGE7ILLE  (Adolphe,  comte  d'),  agronome, 
homme  politique,  correspondant  de  l'Institut,  né 
le  20  mai  1796  à  Lompnes  (Ain),  où  il  est  mort 
en  1856. 

ANGIA,  Enghien. 

ANGIBAULT  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de 
Saint- Julien  (Berry). 

ANCIENS ,  seigneurie  de  Normandie,  possédée 
au  xvni'  siècle  par  la  famille  de  Clercy. 

ANGIER  (Paul),  poète  du  milieu  du  xvi»  siècle, 
Clé  à  Carentan  (Manche). 


ANGILBERT,  poète,  homme  d'État,  mort  le 
18  février  814.  Il  épousa  Berthe,  fille  de  Charle- 
magne,  et  fut  successivement  primicier  du  palais 
de  Pépin,  roi  d'Italie,  gouverneur  des  pays  situés 
entre  l'Escaut  et  la  Seine,  puis  secrétaire  et  mi- 
nistre de  l'empereur,  qui  le  chargea  de  diverses 
missions  en  Italie  et  dont  il  signa  le  testament. 
Du  consentement  de  sa  femme,  dont  il  avait  eu 
un  fils  qui  fut  l'historien  Niihard  (voy.  ce  nom), 
il  se  retira  au  monastère  de  Saint-Riquier  (790) 
et  en  devint  abbé  (794).  On  a  de  lui  des  poésies  in- 
sérées dans  le  recueil  de  Duchesne,  et  dans  celui 
des  Bollandistes. 

ANGILBERT  ('D),  pseudonyme  de  Duchesne 
de  Fr^nclieville. 

ANGIVILLIERS,  seigneurie  de  Picardie,  pos- 
sédée par  une  branche  bâtarde  de  la  famille  de 
Corbie. 

ANGIVILLER  (Le  comte  Charles -Claude  la 
BiLLARDERiE  d' ) ,  membre  de  l'Académie  des 
sciences,  directeur  général  des  bâtiments  du  roi, 
maréchal  de  camp,  mort  en  1810.  Son  adminis- 
tration fut  vivement  attaquée  par  l'Assemblée  na- 
tionale, et  un  décret  (  15  juin  1791)  ordonna  la 
saisie  de  ses  biens.  Il  émigra  alors  et  passa  en 
Russie ,  puis  en  Allemagne,  oîi  il  mourut  dans  un 
couvent. 

ANGLADA  (Joseph),  médecin,  professeur  à  la 
Faculté  de  Montpellier,  né  à  Perpignan  le  17  oc- 
tobre 1775,  mort  le  19  décembre  1833. 

ANGLADE  [L')  OU  LANGLADE,  maison  du 
Languedoc  d'où  sont  sortis  les  seigneurs  de  Saint- 
Paul  et  du  Chayla.  Ses  armes  sont  :  de  sinople  au 
sautoir  d'argent,  cantonné  de  4  coqs  de  même. 

ANGLAISES  (Monastère  des  filles)  à  Paris.  Des 
Anglaises  catholiques  s'établirent  en  communauté, 
en  1623,  à  Cambrai,  d'où  elles  vinrent  à  Paris  en 
1652.  Leur  institution,  placée  sous  l'invocation  de 
N.-D.  de  Bonne-Espérance,  fut  confirmée  par  let- 
tres patentes  de  1674  et  1676.  =  Il  y  avait  encore 
à  Paris  un  couvent  de  chanoinesses  anglaises  ap- 
pelées aussi  Augustines  des  Fossés-Saint-Victor. 
Il  avait  été  fondé  en  1635.  On  pouvait  y  admettre 
dix  Françaises,  mais  il  était  surtout  destiné  aux 
filles  nées  de  père  et  mère  Anglais. 

ANGLARS  (D'),  famille  du  Berry  d'où  sont  sor- 
tis les  seigneurs  de  Crézancy.  Les  armes  sont  : 
d'argent  à  un  lion  de  gueules.  (Voy.  l'Histoire  du 
Berry ,  par  la  Thaumassière.) 

ANGLE  (Sainte-Croix  d'),  abbaye  de  l'ordre 
de  Saint -Augustin,  diocèse  de  Poitiers,  fondée 
en  1175. 

ANGLE  (L'),  partie  de  l'Artois  qui  s'enfonçait 
entre  la  t  landre  et  le  pays  reconquis,  et  dont  les 
lieux  principaux  étaient,  au  S.  de  Gravelines,  Saint- 
Nicolas  et  Sainte-Marie-Kerque. 

ANGLEBERME  (Jean-Pyrrhus  d'),  juriscon- 
sulte, né  à  Orléans  vers  1470,  mort  en  1521. 

ANGLEBERIOER,  famille  de  la  Thiérache  (Pi- 
cardie) d'où  sont  sortis  les  seigneurs  d'Irson  et  de 
Lagny.  Les  armes  sont  :  d'o^wr  fretté  d'or  de  six 
pièces. 

ÂNGLEBERT,  seigneurie  duBarrois,  possédée 
par  la  famille  de  Rarecourt. 

ANGLEFORT,  seigneurie  de  Bresse,  possédée 
au  xvi'  siècle  par  la  famille  de  Maillans. 

ANGLES  (Les),  première  baronnie  de  Bigorre. 
Elle  a  appartenu  aux  familles  de  Gramont,  de  Lons 
et  de  Roux  de  Gaubert.  =: —  Seigneurie  de  Nor- 
mandie possédée  par  une  branche  de  la  famille  de 
Regnard. 

ANGLÉS  (Le  comte  Jules),  ministre  de  la  po- 
lice générale  sous  Napoléon,  préfet  de  police  sous 
Louis  XVIil,  né  à  Grenoble  en  1778,  mort  le  16jan- 
vier  1828.  Son  père,  Charles -Grégoire  ,  ne  à 
Veynes  (Haules-Alpes)  le  4  septembre  1736,  mort 


ANGO 


^  78  — 


ANGO 


le  5  juin  1823,  avait  été  député  et  premier  prési- 
dent de  la  cour  impériale  de  Grenoble. 

ANGLEURA,  ANGLEDURA,  Anglure  (Marne). 

ANGLIÉRES  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de 
Revol  (Dauphiné). 

ANGLINUS,  le  Langlin,  affluent  de  la  Gar- 
tempe  qui  se  jette  dans  la  Vienne. 

ANGLOIS  BANNI  (L') ,  pseudonyme  de  Louis 
Dorléans. 

ANGLOS,  famille  de  Picardie  d'où  sont  sortis 
les  seigneurs  de  Provinlieu. 

ANGliURE  ,  baronnie  de  Champagne  qui  a 
donné  son  nom  à  une  illustre  maison  d'où  sont 
sortis  les  seigneurs  d'Estoges,  de  Givry,  d'Amblise 
(marquis  de  Sy  et  ducs  d'Atry) ,  de  Bourlemont  et 
'de  Coublans.  (Voy.  la  Recherche  de  la  noblesse  de 
Champagne.)  Ses  armes  sont  :  d'or  semé  de  gre- 
lots d'argent  soutenus  de  croissants  de  gueules.  A 
cette  maison  appartenait  Oger  d'Anglure,  qui, 
en  1395  et  1396,  exécuta  en  Palestine  et  en  Égypte 
un  voyage  dont  il  laissa  une  relation  publiée, 
1621  ,  in-8°.  La  baronnie  d'Anglure  passa  plus 
tard  aux  familles  de  Braux,  de  Savigny,  de  Livron 
et  de  Cabanel. 

ANGLURE  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  d'Or- 
ville  (pays  chartrain).  = —  De  la  famille  de  No- 
blet  (Maçonnais). 

ANGO ,  famille  de  Normandie  d'où  sont  sortis 
les  seigneurs  de  Beaumont  et  de  la  Motte-Lezeau. 
Les  armes  sont  :  d^asur  à  trois  annelets  d'argent 
écartelés  de  Pellevé. 

ANGO  ou  ANGOT,  célèbre  armateur  dieppois, 
mort  en  1551.  Il  acquit  une  immense  fortune  par 
ses  opérations  commerciales,  et  des  navires  portu- 
gais ayant  pillé  les  siens  en  pleine  paix  (1530),  il 
envoya  une  flottille  bloquer  Lisbonne  et  ravager 
la  côte.  Le  roi  de  Portugal  se  vit  obligé  d'en- 
voyer une  ambassade  à  François  I"  et  de  donner 
satisfaction  à  Angot.  Celui-ci,  à  la  fin  de  sa  vie, 
se  livra  à  des  spéculations  hasardeuses  qui  lui 
firent  perdre  ses  biens,  et  il  mourut  ruiné. 

ANGON  (en  langue  fianque,  hang),  javelot  en 
usage  dans  les  armées  franques.  11  était  assez 
long,  recouvert  de  fer  jusqu'à  la  poignée  et  muni 
auprès  de  la  pointe  de  deux  fers  recourbés.  On 
pouvait  s'en  servir  comme  de  javelot  ou  de  pique. 
Agathias,  dans  son  Histoire  de  Justinien,  en  donne 
une  description  détaillée. 

ANGOS,  famille  de  Bigorre  d'où  sont  sortis  les 
seigneurs  de  Villeneuve  (Bigorre)  et  de  Boucarez. 
Les  armes  sont  :  d'or  à  trois  corneilles  de  sable, 
iecquées  et  membrées  de  gueules  et  un  fer  de  lance 
au  milieu  de  Vécu.  = —  (Seigneurs  d') ,  branche 
de  la  maison  des  vicomtes  de  Lomagne. 

ANGOT  (Robert),  poète,  né  à  Caen  en  1581, 
mort  vers  le  milieu  du  xvii"  siècle. 

ANGOULÊME ,  Ecolisma,  Inculisma,  Iculis- 
ma.  Ausone,  mort  vers  394,  est  le  premier  écri- 
vain qui  parle  d'Angoulême;  c'était  dès  lors  un 
évèché  suffragant  de  Bordeaux.  Des  Wisigoths  elle 
passa  aux  Francs,  et  à  propos  des  guerres  qui  écla- 
tèrent entre  les  fils  de  Clovis,  l'histoire  mentionne 
sa  milice.  Du  reste,  elle  suivit  les  vicissitudes 
de  l'Angoumois.  Ruinée  au  ix"  siècle  par  les  Nor- 
mands, elle  fut  reconstruite  au  x=.  Ses  évêques 
avaient  dû  céder  tout  ou  partie  de  la  ville  aux 
comtes,  mais  ils  portaient  le  titre  de  barons  de  la 
Plaine  et  avaient  retenu  la  suzeraineté  de  plu- 
sieurs grands  fiefs  du  diocèse.  Dans  le  xii' siècle, 
Angoulême  introduisit  dans  sa  constitution  quel- 
ques réformes  à  l'instar  des  Rochellois,  et,  vers  le 
milieu  du  xiv"  siècle,  elle  obtint  une  charte  royale 
de  commune.  La  paix  de  Brétigny  vint  lui  impo- 
ser une  garnison  anglaise  (1361);  mais  elle  la 
chassa  de  ses  murs  douze  ans  après.  C'est  alors  que 
Charles  V  lui  accorda  des  privilèges  qu'elle  a  con- 


servés pour  la  plupart  jusqu'à  la  Révolution,  Sa 
charte  reproduit  tout  ce  qui  a  été  octroyé  à  Saint- 
Jean  d'Angély,  à  Rouen  et  à  Falaise,  outre  quel- 
ques privilèges  particuliers.  La  noblesse  est  accor- 
dée à  ses  maires,  échevins  et  conseillers;  à  deux 
lieues  à  la  ronde,  les  seigneurs  sont  tenus  d'aider 
aux  guets,  gardes  et  réparations  de  ses  défenses; 
ses  magistrats  ont  la  haute  juridiction ,  sauf  pour 
les  crimes  de  lèse-majesté,  et  la  ville  est  exempte 
de  taille.  Au  xvi"  siècle,  Calvin  y  séjourna  trois 
ans  (1527-1530).  En  1548,  éclata  une  révolte,  dont 
la  gabelle  fut  le  prétexte.  En  1568,  Angoulême  fut 
ravagée  par  les  calvinistes.  Sous  Louis  XIV,  on 
lui  retira  la  noblesse  pour  les  échevins  et  les  con- 
seillers. En  1790,  elle  devint  le  chef-lieu  de  la 
Charente,  conserva  son  évèché  et  fut  dotée  d'une 
cour  d'appel.  Sous  la  Restauration,  on  y  avait  in- 
stallé une  école  préparatoire  de  marine,  que  sup- 
prima la  révolution  de  1830. 

Angoulême,  où  il  s'est  tenu  deux  conciles,  l'un 
en  ni 8,  l'autre  vers  1170,  est  la  patrie  de  Guez 
de  Balzac,  de  Saint-Gelais,  de  Marguerite  de  Va- 
lois, du  P.  Garasse,  du  poète  Châteaubrun,  et  en- 
fin de  Bavaillac. 

Bibliographie  :  P.  Ginet,  Recherches  de  Vanti- 
quité  d'Angoulême,  1567,  in-4'';  F.  Corlieu,  Re- 
cueil sur  la  ville  et  les  comtes  d'Angoulême, 
1576,  1629,  1631,  in-4°. 

ÉvÈQUEs  d'Angoulême.  —  S.  Ausone,  vers  260. 

—  Dynamius,  451.  —  Aptonius  1°'',  508-510.  — 
Lupicin,  510-541  ou  542.— Aptonius  II,  542-549- 

—  Mérérius  ou  Maracharius,  vers  566-vers  576. 

—  Frontonius,  vers  576-577.  —  Héraclius,  vers 
577-vers  580.  —  Nicaise  ,  580.  —  Giboald,  616. 

—  Namatius,  625.  — Frédebert,  750.  —  Launel", 
769.—  Landebert,  788.  —  S.  Saulve,  vers  800.  — 
Sidrane,  801.  —  Autbert,  844.  —  Laune  II,  853. 

—  Élie  P',  vers  860-875.  —  Oliba,  879-3  sep- 
tembre 892.  —  Anatole,  895.  —  Godalbert,  896. 

—  Gombaud,  897-941.  —  Foucaud,  vers  950.  — 
Ebbon ,  vers  960.  —  Ramiiulphe ,  vers  965.  — 
Hugues  I"',  21  mars  973-993.  —  Grimoàld,  vers 
995-vers  1018.  —  Guillaume  1" ,  1019.  —  Rohon, 
vers  1020-vers  1032.  —  E...,  1033.  —  Gérard 
P'-  Malard,  vers  1038-vers  1042.  —  Guillaume  II, 
1043-20  septembre  1076.  —  Aimar  d'Angoulême, 
1076-1101.  —  Gérard  II ,  1101-1136.  —  Lambert, 
1136-13  juin  1148.  —  Hugues  II  de  la  Rochefou- 
cauld, 1148-12  août  1159.  — PierreP'  de  Laumont 
de  Saineville  ou  Seneville,  1159-1182. —  JeanI" de 
Saint-Val,  1182-vers  1205.  —  Guillaume  111, 1206- 
2  novembre  1227.  —  Jean  II  Guillot,  vers  1230- 
vers  1237.  —  Raoul  1",  vers  1242-1247.— 
Pierre  II,  vers  1247-vers  1249.  —  Gérard  III, 
1252.  —  Robert  I"  de  Montberon ,  vers  1252- 
1265.  —  Guillaume  IV  ,  1266  -  1268.  —  Ro- 
bert II,  1268-1272.  —  Pierre  HI,  22  novembre 
1272-vers  1274.  —  Guillaume  V  de  Blaye,  1275- 
1309.  —  Foulque  de  la  Rochefoucauld,  vers  1310- 
1313.  —  Olivier,  1313-1315.  —  Jean  III ,  1315- 
1316.  —  Gaillard  I"  de  Fougères,  vers  131,7-juin 
1328.  —  Aighn  de  Blaye,  1328-1368.  —  Elle  II 
de  Pons,  1368-vers  1378.  —  Jean  IV,  vers  1380. 

—  Gaillard  II,  vers  1386-1390.  —  Guillaume  VI, 
1391-1415.  -  Jean  V,  vers  1420.  —  Robert  III 
de  Montberon ,  vers  1440-vers  1460.  —  Geofîroi 
de  Pompadour,  vers  1465-vers  1470.  —  Raoul  II, 
du  Fou,  1470-1479.  —  Robert  IV  de  Luxembourg, 
1479-vers  1492.  —  Octavien  de  Saint-Gelais,  1494- 
1502.  — Hugues  m  de  Bause,  29  avril  1502-1505. 

—  Antoine  I"  d'Estaing,  1506-1523  ou  1524.  — 
Antoine  II  de  la  Barre ,  1524-vers  1530.  —  Jac- 
ques P' Babou  de  la  Bourdaisière ,  1530-21  ou 
26  novembre  1532.  —  Philibert  Babou ,  cardinal 
de  la  Bourdaisière,  vers  1538-1562  ou  1563.  — 
Charles  Boni,  1574-1603.  —  Antoine  III  de  la  Ro- 


ANGO 


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ANGO 


chefoucauld ,  5  juin  1608-24  décembre  1634.  — 
Jacques  IL  du  Perron,  14  juin  1637-1646. —  Fran- 
çois de  Péricard,  août  1646-septembre  1689.  — 
Cyprien-Gabriel  Benard  de  Rezay,  l"'  novembre 
1689-12  janvier  1737.  —  François  du  Verdier, 
juillet  1737-21  sept.  1753.  —  Joseph -Amédée  de 
Broglie,  nov.  1753-1784.  —  Philippe-François 
d'Albinac  de  Caslelnau,  18  juillet  1784-1790.  — 
Pierre-Matthieu  Joubert,  évêque  constitutionnel, 
27  mars  1791-1793.  —  Dominique  Lacombe, 
9  avril  1802-7  avril  1823.  —  Jean-Joseph-Pierre 
Guigou,  29  juin  1824-1842.  —  René  Régnier, 
25  septembre  1842.  —  Antoine-Charles  Cousseau, 
17  juin  1850. 

Comtes  d'Angoulême.  — 839,  Turpion,  frère  de 
Bernard  et  d'Emenon  comtes  de  Poitiers ,  et  fils 
d'Adelelme  qu'on  croit  frère  de  Saint-Guillaume 
de  Gelions;  il  est  établi  comte  par  Louis  le  Dé- 
bonnaire. —  863,  Emenon ,  Iminon  ou  Imon,  frère 
de  Turpion.  —  866,  Wulgrin,  établi  par  Charles 
le  Chauve.  —  886,  Alduin  I",  fils  de  Wulgrin.  — 
916,  Guillaume  1"  Taillefer,  fils  d'Alduin  et  mort 
sans  postérité  légitime  en  962  (ou  en  964). — Vers 
962,  Arnaud  Bouration,  comte  de  Périgord.  — 
975,  Arnaud  Manzer  ou  le  Bâtard,  l'aîné  des  fils 
naturels  de  Guillaume  I'"',  chasse  les  frères  de 
Bouration.  —  1001  ,  au  plus  tôt,  Guillaume  II 
Taillefer,  fils  d'Arnaud  Manzer.  —  1028,  Alduin  II 
ou  Hilduin.  — 1032,  Geofi"roi  Taillefer,  frère  d'Al- 
duin. —  1048,  Foulques  Taillefer,  fils  de  Geoffroi. 

—  1089,  au  plus  tôt,  Guillaume  III  Taillefer.  — 
1120,  Wulgrin  H  Taillefer.  —  1140,  GuillaumelV 
Taillefer.  —  1178,  Wulgrin  III  Taillefer.  —  1181, 
Mathilde,  fille  de  Wulgrin,  a  pour  concurrents 
ses  oncles  Guillaume  V  et  Adémar  ou  Aimar.  Elle 
épouse  Hugues  IX  sire  de  Lusignan,  comte  de  la 
Marche,  dans  la  maison  duquel  elle  transporte 
ainsi  ses  droits.  —  1208,  Hugues  (X)  de  Lusi- 
gnan. —  1249,  Hugues  (XI).  —  1260,  Hugues  (Xll) 
le  Brun.  —  1282,  Hugues  (XIII),  mort  sans  pos- 
térité en  1303.  Ses  fiefs  sont  confisqués  par 
Philippe  le  Bel,  roi  de  France.  —  1392,  au  plus 
tôt,  Louis  I"  d'Orléans ,  frère  de  Charles  VI.  — 
1407,  Jean  d'Orléans,  troisième  fils  du  précédent. 

—  1467,  Charles  d'Orléans.  —  1496,  François  1"', 
sous  la  tutelle  de  sa  mère  Louise  de  Savoie.  — 
1515,  Louise  de  Savoie,  première  duchesse  d'An- 
goulême. A  sa  mort  en  1531  le  duché  est  réuni  à 
la  couronne.  —  1582,  Diane,  fille  naturelle  et  lé- 
gitimée du  roi  Henri  II ,  morte  en  1619  sans 
postérité.  —  1619,  Charles  de  Valois,  fils  naturel 
de  Charles  IX.  —  1650,  Louis-Emmanuel  fils  du 
précédent.  — 1653,  Marie-Françoise,  fille  de  Louis- 
Emmanuel,  mariée  à  Louis  de  Lorraine  duc  de 
Joyeuse,  morte  en  1696  sans  enfants.  Le  duché  est 
réuni  à  la  couronne  après  avoir  été  l'apanage  du 
duc  de  Berry_,  mort  en  1714.  —  Voy.  Angoumois. 

ANGrOUIiÊME  (Charles  de  Valois,  comte  d'Au- 
vergne ,  puis  duc  d') ,  fils  naturel  de  Charles  IX 
et  de  Marie  Touchet,  né  le  28  avril  1573,  mort  le 
24  sept.  1650.  D'abord  chevalier  de  Malte,  puis 
grand-prieur  de  France,  il  épousa  (1591)  Char- 
lotte de  Montmorency  ;  il  portait  alors  le  nom  de 
comte  d'Auvergne.  Il  servit  Henri  IV  contre  la 
figue,  mais  la  part  qu'il  prit  aux  intrigues  de  sa 
sœur  utérine ,  la  marquise  de  Verneuil,  le  firent 
arrêter  et  condamner  à  mort  (1606).  Il  fut  gracié, 
mais  ne  recouvra  la  liberté  qu'en  1616.  Trois  ans 
après,  il  reçut  de  Louis  XIII  le  duché-pairie  d'An- 
goulême dont  il  prit  le  nom,  et  fut  employé  dans 
les  guerres  civiles  et  étrangères.  On  a  ,  entre 
autres,  de  lui  des  jtiémotres,  1662,  in-12,  réim- 
primés dans  les  grandes  collections.  Il  avait  épousé 
en  secondes  noces  (1644),  Françoise  de  Nargonne, 
qui  mourut,  à  quatre-vingt-douze  ans  en  1715, 
c'est-à-dire  141  ans  après  la  mort  de  son  beau- 


père  Charles  IX.  Du  premier  mariage  était  né 
Louis-Emmanuel  de  Valois,  duc  d'Angoulême, 
né  à  Clermont-Ferrand  en  1596,  mort  à  Paris  le 
13  nov.  1653.  Évêque  d'Agde  (1612),  il  suivit  en- 
suite la  carrière  des  armes  et  devint  colonel  gé- 
néral de  la  cavalerie  et  gouverneur  de  Provence. 

ANGOULÊME  (Louis-Antoine  de  Boubeon,  duc 
d'),  fils  de  Charles  X  et  de  Marie-Thérèse  de  Sa- 
voie, né  à  Versailles  le  6  août  1775,  fnort  à  Gôritz 
le  3  juin  1844.  Il  fut  emmené  en  émigration  par 
son  père  (1789),  servit  dans  la  campagne  de  1792, 
mais  depuis  vécut  dans  l'inaction  à  Mittau  (Cour- 
lande)  ,  à  Varsovie  et  en  Angleterre  d'où  le  firent 
sortir  les  événements  de  1814.  Lors  du  retour  de 
rîle  d'Elbe ,  il  était  à  Bordeaux  et  chercha  quel- 
que temps  à  résister,  mais  bientôt  il  fut  obligé  de 
se  rendre  (16  avril)  et  on  le  conduisit  à  Cette  où  il 
fut  embarqué.  Quand  éclata  la  guerre  d'Espagne, 
il  fut  nommé  commandant  en  chef  de  l'armée 
d'invasion.  Devenu  Dauphin  à  l'avènement  de 
Charles  X  (1824),  il  n'exerça  aucune  influence 
politique.  Aux  journées  de  Juillet,  il  prit  le  com- 
mandement des  troupes  repoussées  de  Paris  et 
qui  n'eurent  plus  de  combat  à  livrer.  Il  s'embar- 
qua à  Cherbourg  avec  le  reste  de  la  famille  royale, 
et  après  avoir  séjourné  quelques  semaines  en 
Écosse,  il  passa  en  Autriche  et  y  vécut  sous  le 
titre  de  comte  de  Marne.  =  Sa  femme,  Marie- 
Théeèse-Chahlotte,  dite  Madame  Royale,  fille 
de  Louis  XVI  et  de  Marie-Antoinette,  née  à  Ver- 
sailles le  19  nov.  1778  ,  morte  le  19  oct.  1851. 
Conduite  au  Temple  avec  sa  famille  après  le 
10  août,  elle  y  resta  enfermée  jusqu'au  26  déc. 
1795  où  elle  fut  échangée  à  Richen  près  de 
Bâle  contre  Beurnonville  et  les  conventionnels 
Camus,  Lamarque,  Quinette  et  Bancal,  que  Du- 
mouriez  avait  livrés  à  Clairfayt  au  moment  de  sa 
désertion.  Le  10  juin  1799  elle  épousa  à  Mittau 
son  cousin ,  le  due  d'Angoulême  dont  elle  parta- 
gea la  destinée  jusqu'à  sa  mort. 

ANGOULËME  (  Jacques  d' ) ,  sculpteur  du 
xvi'  siècle  ,  né  à  Angoulême  ou  à  Reims.  Il  alla 
s'établir  à  Rome,  et  dans  un  concours  il  l'emporta 
sur  Michel-Ange  (1550).  Suivant  Vigenère ,  on 
conservait  de  lui  à  Rome  trois  figures  d'homme 
en  cire  noire  ;  il  y  avait  aussi  de  lui  à  Meudon , 
dans  une  grotte,  une  statue  de  V Automne. 

ANGOUIiEVENT  (Nicolas  Joubert,  sieur  d'), 
fou  en  titre  de  Henri  IV ,  et  sous  le  nom  ou  à 
propos  duquel  on  a  divers  écrits,  très-rares  au- 
jourd'hui ,  et  dont  on  trouve  la  liste  dans  le  Ma- 
nuel du  Libraire. 

ANGOUMOIS.  La  cité  des  Inculismenses,  qui 
faisait  partie  de  l'Aquitaine  seconde,  appartint  aux 
Wisigoths  dès  419.  Elle  vint  en  la  possession  des 
Francs  en  507.  A  partir  de  Dagobert,  elle  fut  suc- 
cessivement aux  rois,  puis  aux  ducs  d'Aquitaine 
(630)  jusqu'à  la  mort  de  Waïfre  (768).  Pépin  II, 
roi  d'Aquitaine ,  en  fit  un  comté  (839) ,  mais 
Charles  le  Chauve,  pour  contenir  le  pays,  le  mit 
sous  la  suzeraineté  du  comte  de  Poitiers ,  établi 
duc  d'Aquitaine  afin  de  s'opposer  et  de  mettre  fin 
aux  prétentions  de  Pépin.  L'Angoumois  soufi"rit 
alors  beaucoup  de  ces  guerres  civiles  et  des  ra- 
vages des  Normands,  et  plus  tard,  des  déprédations 
seigneuriales.  Il  passa  ensuite,  comme  toute 
l'Aquitaine,  sous  la  suzeraineté  des  PlantagenetSi 
En  1208,  il  appartint  à  la  maison  de  Lusignan 
qui  le  conserva  un  siècle,  après  quoi  il  fut  réuni 
au  domaine  par  Philippe  le  Bel  ;  malheureuse- 
ment, survint  la  défaite  de  Poitiers,  et  le  traité  de 
Brétigny  céda  l'Angoumois  aux  Anglais  (1360). 
Cela  ne  dura  guère  ;  car,  dès  1373,  le  pays  s'étàit 
débarrassé  d'eux.  En  1392,  au  plus  tard,  le  comté- 
pairie  d'Angoulême  devint  l'apanage  de  Louis 
d'Orléans  et,  après  W,  il  fut  ceis.  de  la  branche 


ÂNIA 


—  80  — 


ANJO 


cadette  d'Orléans,  jusqu'à  l'avènement  de  Fran- 
çois 1".  L'Angoumois  était  alors  une  sénéchaussée 
qui,  depuis  1483,  députait  aux  éiats  généraux. 
François  en  fit  un  duché-pairie  qu'il  donna  à  sa 
mère'Louise  de  Savoie  (1515-1531).  Après  plu- 
sieurs autres  érections,  l'Angoumois  fut  définitive- 
ment réuni  à  la  couronne  (1714)  ;  mais  ces  érec- 
tions n'avaient  eu  aucune  importance  politique. 
Elles  n'avaient  empêché  l'Angoumois  ni  d'être  ra- 
vagé par  les  guerres  de  religion,  ni  de  dépendre 
pour  la  juridiction  du  Parlement  de  Paris  et,  pour 
le  gouvernement ,  sous  Henri  IV,  de  l'Orléanais. 
Sous  Louis  XIV,  l'Angoumois  perdit  ses  états,  et 
fit  partie  du  gouvernement  de  Saintonge  et  An- 
goumois,  mais  en  ayant  un  lieutenant-général 
depuis  1692. 

L'Angoumois  était  borné  au  N.  par  le  Poitou, 
à  l'E.  par  le  Limousin  et  la  Marche,  au  S.  par  le 
Périgord  et  la  Saintonge  qui  le  bornait  aussi  à 
ro.  Il  avait  environ  26  lieues  de  long  sur  autant 
de  large.  Sa  capitale  était  Angoulème.  Aujour- 
d'hui, joint  à  la  partie  méridionale  de  la  Sain- 
tonge, il  forme  le  département  de  la  Charente. 
Quelques  localitis  comme  La  Roche-Beaucourt  et 
Saint-Aulaye  en  ont  été  distraites  et  sont  com- 
prises dans"le  département  de  la  Dordogne. 

Bibliographie  :  A.  Maichin,  Histoire  de  Sain- 
tonge, Poitou,  Aunis  et  Angoumois,  1671,  in-fol.  ; 
F.  M.  Bourignon,  Recherches  sur  les  antiquités  de 
Saintonge  et  d" Angoumois,  1789,  in-8">;  M.  F.Mar- 
vaud,  Études  historiques  sur  l'Angoumois,  1836, 
in-8°;  Vigier  de  la  Pile,  Histoire  de  l'Angoumois, 
1846.  in-4<>. 

ANGOVILLE  (Seigneurs  d') ,  de  la  famille  de 
Mauvoisin  (Normandie). 

ANGRAN  D'AIiliERAY  (Denis-François),  ma- 
gistrat, membre  de  l'Assemblée  nationale,  né  à 
Paris  en  1715,  mort  sur  Féchafaud  le  28  avril  1794. 

ANGRELLiE,  seigneurie  de  Flandre,  possédée 
au  xvi"  siècle  par  la  famille  Bett. 

ANGRES,  seigneurie  d'Artois,  possédée  par 
une  branche  de  la  maison  de  Briois. 

ANGROGNES.  Voy.  AnSERNA. 

ANGUERNY,  seigneurie  de  Normandie,  possé- 
dée au  xv«  siècle  par  la  famille  Néel. 

ANGUIER  (François) ,  sculpteur,  né  à  Eu  en 
1604,  mort  à  Paris  le  8  août  1669.  Il  était  élève 
de  Guillain,  et  alla  à  Rome,  où  il  perfectionna 
son  talent  dans  la  société  du  Poussin,  de  ÎMignard, 
de  Stella,  etc.  De  retour  en  France,  il  obtint  de 
Louis  XIII  un  logement  au  Louvre  et  la  garde  du 
cabinet  des  antiques.  On  cite  comme  son  meilleur 
ouvrage  le  Mausolée  de  Henri  de  Montmorency, 
qui  orne  aujourd'hui  l'église  du  Lycée  (ancien 
couvent),  à  Moulins.  Le  musée  du  Louvre,  dans 
la  partie  consacrée  à  la  sculpture  de  la  Renais- 
sance, a  donné  le  nom  de»  deux  Anguier  à  une 
salle  où  se  trouvent  quelques-uns  de  leurs  ou- 
vrages.—  Monument  funéraire  du  duc  de  Longue- 
ville;  J.  A.  de  Thou;  de  Souvré  (musée  du  Lou- 
vre) ;  statue  de  marbre  (musée  de  Versailles)  ; 
vase  en  bronze  (jardin  de  Versailles).  =  Michel, 
frère  du  précédent,  sculpteur,  né  à  Eu  en  1612, 
mort  à  Paris  le  11  juillet  1668.  Il  était  élève  de 
Guillain  et  se  perfectionna  à  Rome  sous  les  yeux 
de  l'Algarde.  A  son  retour  en  France,  il  fut  reçu 
à  l'Académie  (1686)  et  y  remplit  les  fonctions  de 
professeur. — Statue  en  bronze  de  Louis  XIII  (Nar- 
bonne)  ;  Nativité,  sur  le  maître-autel  du  Val-de- 
Grâce;  sculptures  de  la  porte  Saint-Denis;  huste 
de  Seignelay  et  tête  de  fleuve  (musée  du  Louvre). 
=  Guillaume,  frère  des  précédents,  peintre,  né 
vers  1628,  mort  en  juin  1708. 

ANIANE  (S.  Sauveur  d'),  abbaye  de  l'ordre 
de  Saint-Benoit,  diocèse  de  Montpellier  (Hérault), 
fondée  en  782. 


ANIBERT  (Louis-Matthieu),  érudit,  né  à  Trin- 
quetaille  (Bouches-du-Rhône)  le  12  octobre  1742, 
mort  le  15  mars  1782. 

ANIEN  (S.),  monastère  de  Nevers,  reconstruit 
vers  843. 

ANICIUM,  Le  Puy. 

AnierS  (Journée  des).  C'est  ainsi  que  l'on 
appela  la  déroute  que  les  Français,  unis  aux 
habitants  de  Bologne,  firent  essuyer  près  de  cette 
ville,  à  Casalecchio,  à  l'armée  du  pape  Jules  II, 
le  21  mai  1511.  Ce  nom  lui  vint  de  la  quantité 
considérable  de  bêtes  de  somme  richement  char- 
gées dont  les  vainqueurs  s'emparèrent  et  qu'ils 
ramenèrent  au  camp. 

ANINSULA,  ANISOLA,  Saint  -  Calais  -  sur - 
Anille  (Sarthe). 

ANISEYUM,  Anizy. 

ANISIACUM,  Anizy.  —  Aï  (Champagne). 

ANISOLA,  l'AniHe,  affluent  de  la  Braye  qui  se 
jette  dans  le  Loir.  =  —  Saint-Calais-sur-Anille 
(Sarthe). 

ANISSON-DUPERON  (Jean),  sieur  d'Haute- 
roche,  érudit,  directeur  de  l'imprimerie  royale 
(1690).  =  Son  petit-fils,  Étienne- Alexandre- 
Jacques,  directeur  de  l'imprimerie  royale,  né  à 
Paris  en  1748 ,  mort  sur  l'échafaud  à  Paris  le 
25  avril  1793.  =  —  Alexandre-Jacques-Laurent, 
économiste,  député,  pair  de  France  (1844),  direc- 
teur de  l'imprimerie  royale  (1809-1823),  né  en 
octobre  1776,  mort  à  Dieppe  en  1852. 

ANIZY-LE-CHATEAU,  Anisiacum,  Aniseyum, 
bourg  de  Picardie  (Aisne)  avec  titre  de  comté.  Il 
appartint  longtemps  aux  évêques  de  Laon,  obtint 
de  Louis  VII  (1174)  une  charte  communale  qui 
lui  fut  enlevée  violemment,  puis  rendue  (1259). 

ANJORRAN,  famille  du  Berry  d'où  sont  sortis 
les  seigneurs  de  Cloïe  et  de  la  Villette.  Les  armes 
sont  :  d'asur  à  trois  lys  de  jardin  d'argent,  fleu- 
ris d'or,  tigés  et  feuitlés  de  sinople,  posés  2  et  1. 
(Voy.  l'Histoire  du  Berry,  par  La  Thaumassière.) 
Il  y  a  des  lettres  originales  de  différents  membres 
de  cette  famille  dans  la  collection  Béthune  (Bi- 
Mioth.  impér.)  et  dans  la  collection  Godefroy  (Bi- 
blioth.  de  l'Institut). 

ANJOU.  Dans  la  seconde  moitié  du  v"  siècle,  la 
cité  des  Andecavi  était  sous  la  domination  d'un 
chef  de  pirates  saxons  nommé  Odoacre,  que  l'on 
croit  y  avoir  été  établi  par  le  comte  Paulus.  En 
471,  Childéric,  ayant  tué  le  comte,  s'empara  du 
pays  et  peu  de  temps  après  chassa  complètement 
les  Saxons.  A  la  mort  deClovis,  la  cité  d'Angers  fit 
partie  du  royaume  d'Orléans  (511).  Elle  était  alors  ' 
divisée  en  six  pagi  dont  un  seul,  le  premier,  a 
une  situfition  assez  bien  connue  :  Andegavus, 
Basgamensis ,  Belzinensis,  Carintensis,  Carno- 
nensis  et  Leudunensis  ;  mais,  si  l'on  s'en  rapporte 
aux  limites  conservées  par  le  diocèse  épiscopal, 
elle  comprenait,  hors  du  département  de  Maine- 
et-Loire,  les  villes  de  Bourgueil  (Indre-et-Loire), 
du  Lude  et  de  la  Flèche  (Sarthe),  et  de  Craoa 
(Mayenne).  Sous  les  Carlovingiens,  la  nécessité 
de  surveiller  les  mouvements  des  Bretons  et  des 
Normands  fit  établir  une  marche  ou  duché  d'An- 
jou, dont  le  chef,  résidant  à  Angers,  avait  sous  ses 
ordres  les  villes  de  Nantes,  de  Vannes,  de  Ren- 
nes et  de  Dol.  Le  premier  de  ces  marquis  d'Anjou 
qu'on  connaisse  est  l'ancêtre  des  Capétiens,  Robert 
le  Fort,  installé  en  850.  Il  y  eut  aussi  un  comté 
d'Anjou,  séparé  du  domaine  vers  870  et  ayant 
Châteauneuf- sur -Sarthe  pour  capitale.  Les  sei- 
gneurs du  comté  relevaient  du  duché  de  France  et 
paraissent  avoir  eu  à  repousser  presque  continuel- 
lement les  attaques  des  Normands,  car  l'Anjou  est, 
au  ix"  siècle ,  cité  parmi  les  régions  que  leurs  incur- 
sions avaient  rendues  désertes.  Néanmoins  la  puis- 
sance des  comtes  s'accrut  vite  ;  ils  acquirent  suc- 


ANJO 


—  8 


1  — 


ANNA. 


cessi-vement  la  marche  de  Bretagne,  Loches,  Vil- 
landri,  La  Haye,  Loudun,  Tours  et  même  momen- 
tanément la  Saintonge.  Pour  la  possession  de 
Tours,  ils  devaient  l'hommage  au  comte  de  Blois 
et  à  l'abbé  de  Saint-Martin  de  Tours  ;  mais  ils 
avaient  eux-mêmes  pour  vassaux  le  comte  de 
Vendôme,  le  vicomte  de  Thouars,  et  les  seigneurs 
d'Amboise,  de  Sablé  et  de  Laval,  de  Parthenay 
et'  de  Mirebeau.  C'est  à  cette  époque  que  l'évêque 
d'Angers  parvint  à  faire  consentir  Foulques  le 
Réchin  à  l'introduction,  au  moins  momentanée, 
de  la  paix  et  trêve  de  Dieu  dans  ses  fiefs.  La 
charte,  qui  est  de  1097,  contient  un  article  curieux, 
le  dixième^  qui  obligeait  tous  les  barons  et  tous 
les  préposes  du  comte  à  venir,  deux  fois  l'an,  se 
constituer  prisonniers  dans  la  cité  d'Angers  et  à 
Châteauneuf,  durant  trois  jours,  pour  satisfaire  à 
toutes  les  plaintes  portées  contre  leurs  abus  de 
pouvoir.  L'assassinat  d'Arthur  de  Bretagne  par 
Jean  sans  Terre  (1202)  eut  pour  conséquence  la 
confiscation  de  l'Anjou  (1204) ,  qui  devint  une 
sénéchaussée.  En  1246,  Louis  IX  en  fit  un  apa- 
nage pour  son  frère  Charles.  Passé,  en  1290,  à 
Charles  de  Valois,  il  fut,  en  1297,  érigé  en  duché' 
pairie  qui  fît  retour  à  la  couronne  par  l'avéne- 
ment  de  Philippe  VI  (1328)  ;  mais  il  redevint  un 
apanage  quand  Jean  le  donna,  ainsi  que  le  Maine, 
à  son  fils  Louis  (1356).  Cette  seconde  maison 
d'Anjou- Sicile  fut  du  parti  armagnac,  sous 
Charles  VI,  et  ne  montra,  sous  Louis  XI,  qu'une 
pohtique  indécise.  Louis  XI  ayant  hérité  d'elle, 
l'Anjou  ne  fut  plus  que  l'apanage  nominal  réservé 
aux  fils  puînés  des  rois.  Cependant  François  I"''  le 
donna  pour  douaire  à  sa  mère  Louise  de  Savoie 
(1516-1531),  et  la  paix  de  Beaulieu  (157C)  en  fit 
de  nouveau,  en  faveur  de  François  d'Alençon,  un 
apanage  qui  dura  jusqu'à  la  mort  de  ce°  prince 
(1584).  Le  calvinisme  y  était  devenu  prépondérant. 
Henri  IV  mit  l'Anjou  dans  le  gouvernement  de 
l'Orléanais  ;  sous  Louis  XIII^  à  l'occasion  des  dif- 
férends qu'amena  entre  ce  jeune  roi  et  sa  mère 
l'assassinat  du  maréchal  d'Ancre,  on  l'en  retira 
(1619)  pour  le  donner  à  Marie  de  Médicis,  qui  le 
conserva  quelques  années.  Sous  Louis  XIV,  l'An- 
jou, replacé  dans  le  gouvernement  de  l'Orléanais, 
perdit  ses  états  provinciaux  et  reçut  deux  lieute- 
nants généraux  (1692).  Il  était  resté  dans  le  res- 
sort du  parlement  de  Paris  et  formait,  pour  les 
finances,  une  des  seize  élections  de  la  généralité 
de  Tours.  A  l'époque  de  la  Révolution,  il  formait 
un  gouvernement  de  province.  En  1791,  on  le 
comprit  presque  tout  entier  dans  le  département 
de  Maine-et-Loire,  qui  fut  l'un  des  principaux 
théâtres  des  guerres  de  laVendée.  —  Voy.  Angers. 

Bibliographie  :  J.  de  Bourdigné,  Annales  et 
chroniques  d'Anjou,  1529,  in-f°,  1843,  2  vol.  in-8°-, 
Bodin,  Recherches  sur  l'Anjou,  1822-23,  1841, 
2  vol.  in-8°  ;  de  MaroUes,  Les  Histoires  des  anciens 
comtes  d'Anjou,  1G81,  in-4°;  I.  Hiretius,  les  Anti- 
quités d'Anjou,  1609,  1618,  in-12;  Godard-Feu- 
trier,  L'Anjou  et  ses  monuments ,  1839-41,  2  vol. 
in-8^■  P.  Marchegay,  Archives  d'Anjou,  1843-50, 
2  vol.  in-8°;  P.  Marchegay  et  Salmon,  Chronique 
des  comtes  d'Anjou,  1866,  in-8°. 

Comtes  d'Anjou.  —  870?  Ingelger,  fils  de  Ter- 
tulle,  sénéchal  du  Gatinais  et  comte  d'Anjou.  — 
888,  Foulques  I  le  Roux,  réunit  la  marche  et  le 
comté.  —  938,  Foulques  II  le  Bon.  —  958,  Geof- 
froi  I"'Grisegonelle.  —  987,  Foulques  III  Nerra, 
le  Jérosolymitain  ou  le  Palmier.  —  1040,  Geof- 
îroi  III  Martel.  —  1060,  Geoffroi  III  le  Barbu  et 
Foulques  IV  le  Réchin,  petits-fils  par  leur  mère 
de  Foulques  Nerra;  Foulques  meurt  en  1109.  — 
1098,  Geoffroi  III  (IV)  Martel,  associé  à  son  père. 
Foulques  le  Réchin,  meurt  en  1106.  —  1109, Foul- 
ques V  le  Jeune,  fils  de  Foulques  IV. —  1129, 

DICT.  HIST.  DE  LA  FE. 


Geoffroi  IV  d'Angleterre  (V)  Plantagenet.  — 1151, 
Henri  II.  —  1189,  Richard  Cœur-de-Lion.  — 
1199,  Jean  sans  Terre,  frère  de  Richard,  et  Ar- 
thur de  Bretagne,  son  neveu,  qui  meurt  en  1202. 

—  1204,  Philippe  Auguste,  par  confiscation.  — 
1223,  Louis  (VIII).  —  1226,  Louis  (IX).  —  1246,' 
Charles  P''  de  France,  frère  de  Louis  IX.  —  1285, 
Charles  II  le  Boiteux.  —  1290,  Marguerite,  épouse 
Charles  III  de  Valois,  fils  de  Philippe  III  le  Hardi. 

—  1317,  Philippe  de  Valois,  roi  en  1328.  —  1332, 
Jean  le  Bon,  roi  en  1350.—  1356,  Louis  I",  2°  fils 
de  Jean,  1"  duc  d'Anjou.  —  1384,  Louis  II.  — 
1417,  Louis  III.  —  1434,  René  de  Lorraine,  frère 
de  Louis  III,  étant  mort  sans  héritiers  mâles  en 
ligne  directe,  l'apanage  fait  retour  à  la  couronne 
(1481). 

ANJOU  (Hercule-François,  duc  d'Alençon, 
puis  d'),  cinquième  fils  de' Henri  II  et  de  Cathe- 
rine de  Médicis,  né  le  18  mars  1554,  mort  à  Châ- 
teau-Thierry le  10  juin  1584.  En  1574,  il  se  mit  à 
la  tête  du  parti  des  mécontents ,  fut  arrêté  avec 
Henri  de  Navarre,  et  remis  en  liberté  à  l'avéne- 
ment  de  Henri  III.  Le  15  septembre  de  la  même 
année,  il  s'échappa  de  la  cour,  et  se  joignit  aux 
reîtres  amenés  en  France  par  le  prince  Casimir  et 
au  roi  de  Navarre.  La  paix  qu'il  conclut  le  6  mai 
1576,  et  qui  fut  appelée  paix  de  Monsieur,  lui 
valut  comme  supplément  d'apanage  les  duchés 
d'Anjou  et  de  Berry  (il  ne  porta  plus  dès, lors  que 
le  nom  de  duc  d'Anjou) ,  et  la  lieutenance  géné- 
rale des  armées  du  roi,  et  en  cette  qualité  com- 
manda aux  sièges  de  la  Charité-sur-Loire  et  d'Is- 
soire  contre  les  calvinistes  (1577).  En  1578,  ses 
menées  avec  les  insurgés  des  Pays-Bas  le  firent 
arrêter  au  Louvre,  au  moment  où  il  allait  partir 
pour  se  mettre  à  leur  tête;  il  put  s'évader  et 
passa  en  Flandre,  mais  après  quelques  succès  il 
dut  r.evenir  en  France,  fit  la  paix  avec  le  roi 
(1579),  et  au  mois  de  juillet  se  rendit  en  Angle- 
terre, oîi  il  espérait  épouser  Êlisabeth.  En  1581, 
il  retourna  en  Flandre  à  la  tête  d'une  armée,  dé- 
livra Cambrai  assiégé  par  le  duc  de  Parme,  chassa 
les  Espagnols  de  l'Écluse  et  d'Arleux,  s'empara  de 
Câteau-Cambrésis,  se  rendit  de  nouveau  en  Angle- 
terre, d'où,  malgré  le  bon  accueil  qu'il  avait  reçu 
de  la  reine,  il  revint  en  Flandre  (février  1582) 
sans  avoir  pu  conclure  l'union  projetée.  Il  se  fit 
couronner  duc  de  Brabant  à  Anvers,  le  19  février, 
et  comte  de  Flandre  à  Gand,  le  15  juillet;  mais, 
l'année  suivante,  ayant  voulu  s'emparer  d'Anvers 
par  trahison,  il  fut  complètement  défait  et  obligé 
de  revenir  en  France,  oii  il  mourut  phthisique. 
Sa  vie  entière  fut  une  suite  de  perfidies;  et  une 
épigramme  du  temps,  faisant  allusion  aux  traces 
que  la  petite  vérole  avait^ laissées  sur  sa  figure, 
disait  qu'on  ne  devait  point  i^'étonner  de  sa  diffor- 
mité, car  il  fallait  «  deux  ne::  à  douUe  visage.  » 
Ce  fut  lui  qui,  pour  se  débarrasser  de  son  favori 
Bussy  d'Amboise,  amant  de  Mme  de  Montsoreau, 
révéla  au  mari  de  celle-ci  le  secret  de  cette  liaison 
adultère  (voy.  Bussy), 

ANJOU,  Angodis  ,  seigneurie  du  Dauphiné  qui 
a  donné  son  nom  à  une  ancienne  maison.  Elle 
passa  ensuite  dans  la  famille  de  Mitte  de  Che- 
vrières,  en  faveur  de  laquelle  elle  fut  érigée  en 
comté  en  avril  1620  ;  puis  dans  celles  de  Saint- 
Chamond  et  de  Falcos  de  La  Blache. 

ANKLAM,  ville  et  port  près  du  golfe  de  Stet- 
tin  (Prusse),  où,  le  31  octobre  1806,  pénétra  de 
vive  force  le  général  Becker  après  avoir  battu  uu 
corps  prussien. 

ANLEZY,  seigneurie  du  Nivernais  qui  appar- 
tint successivement  à  la  maison  d'Avenières  el  à 
celle  de  Damas. 

ANN.ffiBALTUM,  Annebaut  (Eure). 

ANNAM  (Guerre  d').  L'État  d'Annam,  situé  dans 

6 


ANNA 


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ANNE 


rindo-Chine,  est  divisé  en  quatre  vice-royautés  : 
le  Tongkin,  au  N.  ;  le  Lao,  au  centre  ;  la  Cochin- 
chine,  à  l'E.,  et  le  Cambodge,  au  S.  Les  relations 
de  cet  État  avec  la  France  remontent  au  xvni" 
siècle.  Louis  XVI  conclut,  en  1787,  le  28  no- 
vembre, à  Versailles  ,  un  traité  avec  Ghia-Loung. 
En  retour  des  secours  que  la  France  devait  lui 
fournir  pour  reconquérir  l'Annam,  Ghia-Loung 
lui  cédait  à  perpétuité  Tourane  (Hansan),  avec  les 
îles  adjacentes  de  Faï-fou,  au  S.,  et  de  Haï-vifen, 
au  N.  Ce  traité  ne  fut  pas  exécuté  par  les  Anna- 
mites; néanmoins,  ils  inquiétèrent  peu  les  chré- 
tiens durant  un  demi-siècle.  La  persécution  ne 
devint  active  que  sous  le  règne  de  Thien-Tri,  petit- 
fils  de  Ghia-Loung.  Elle  attira  à  l'Annam  des  re- 
montrances adressées  par  la  France  en  faveur  des 
missionnaires  (1843).  On  les  méprisa;  mais,  quatre 
ans  après,  l'amiral  Rigault  de  Genouilly  se  présen- 
tait devant  Tourane  en  réclamant  l'exécution  du 
traité  de  1787.  Les  réponses  et  les  démonstrations 
des  Annamites  lui  ayant  paru  insultantes,  l'amiral 
coula  à  fond  cinq  jonques  de  guerre.  Sur  ces  en- 
trefaites, Tu-Duc  succé  iaîi,  Thien-Tri  (1847)  et.  ré- 
solu à  extirper  de  ses  États  le  christianisme,  com- 
mença une  cruelle  persécution.  En  1852,  M.  Lelieur 
de  Ville-sur-Arce  occupa  momentanément  Tourane 
et  demanda  la  possession  de  la  ville,  la  résidence 
d'un  consul  à  Hué,  la  liberté  du  commerce  et 
celle  du  christianisme.  Ces  négociations,  reprises 
en  1857  par  M.  de  Montigny,  échouèrent  tout  à 
fait  et  la  persécution  devint  plus  terrible  que  ja- 
mais. La  répression  de  ces  actes  ne  se  fit  pas 
longtemps  attendre.  En  1858,  l'amiral  Rigault  de 
Genouilly,  à  la  tête  d'une  expédition  à  laquelle 
concourait  l'Espagne,  s'empara  de  Tourane  le 
1"  septembre.  L'année  suivante,  il  força  l'en- 
trée de  la  rivière  de  Saigon  (1859,  10  'février) 
et  occupa  la  ville  de  ce  nom  (15-17  février); 
puis,  comme  la  guerre  de  Chine  absorbait  lés  res- 
sources de  la  France  en  ces  parages,  on  évacua 
Tourane  pour  concentrer  toutes  les  forces  dispo- 
nibles à  Saigon,  qui  semblait  une  meilleure  base 
d'opérations.  Tu-Duc,  cependant ,  profitait  de  l'af- 
faiblissement de  la  garnison  française  à  Saigon 
pour  la  bloquer  au  moyen  d'un  camp  retranché 
établi  à  quelques  kilomètres  au  N.-O.,  à  Kihoa.  Ce 
blocus  dura  plus  d'un  an.  Quand  la  guerre  de  la 
Chine  fut  terminée,  l'amiral  Charner  vint  débar- 
quer à  Saïgon  avec  3000  Hispano-Français  (1861, 
11  février)  ;  bientôt  le  camp  de  Kihoa,' malgré  ses 
formidables  travaux,  fut  enlevé  (24-25  février).  Quel 
ques  semaines  après ,  le  contre-amiral  Page  et  le 
capitaine  du  Quilio  s'emparaient  de  Mytho  sur  la 
bouche  orientale  du  Cambodge  (10-12  avril),  et 
vers  la  fin  de  l'année,  Bienhoa,  à  l'E.  de  Saïgon, 
était  prise  par  l'amiral"  Bonard.  En  1862,  la  con- 
quête fut  terminée  par  l'occupation  de  Vinh-Long 
(20-22  mars),  qui  domine  tout  le  delta  du  Cam- 
bodge ,  et  par  celle  de  l'île  Condor  et  de  ses 
annexes,  déjà  tentée  en  1721.  Ces  conquêtes  obli- 
gèrent l'Annam  à  signer  avec  la  France  et  l'Es- 
pagne un  traité  de  paix  (5  juin).  Cependant  tout 
n'était  pas  fini.  Le  30  novernbre,  une  insurrection 
éclata  à  Gocong.  Quinze  jours  après,  on  reçut 
à  Saïgon  une  déclaration  de  Tu-  Duc  portant 
qu'il  ne  pouvait  pas  céder  autant  de  provinces 
qu'on  en  avait  promis  en  son  nom,  et  qu'il  re- 
gardait le  traité  comme  inexécutable.  L'insurrec- 
tion s'étendit  de  tous  côtés,  et,  le  27  décembre, 
parvenait  jusqu'à  Mytho.  Cet  état  de  choses 
dura  quelques  semaines.  Enfin,  les  préparatifs 
étant  achevés,  on  reprit  l'offensive;  Gocong,  foyer 
de  la  révolte,  fut  enlevée  par  l'amiral  Bonard 
(25-26  février  1863).  Au  mois  d'avril,  le  contin- 
gent espagnol  s'embarquait  à  Saïgon  pour  retour- 
ner à  Manille,  et  le  traité  du  5  juin  était  solen- 


nellement ratifié  à  Hué  par  Tu-Duc  lui-même 
(14  avril).  Le  1"  juillet,  il  fut  promulgué  en 
France.  En  voici  le  résumé  :  —  Art.  2-  Liberté  des 
cultes.  —  Art.  3  Cession  à  la  France  des  îles  Con- 
dor et  des  provinces  de  Bien-Hoa  (chef-lieu  Bien- 
Hoa),  de  Gia-Dinh  (Saïgon)  et  de  Dinh-Tuong 
(Mytho),  et  liberté  de  la  navigation  du  Cambodge 
pour  la  France.  —  Art.  4.  Le  royaume  d'Annam 
ne  pourra  céder  aucun  territoire  à  des  étrangers 
sans  le  consentement  de  la  France.  —  Art.  5.  Li- 
berté de  commerce  pour  les  Français  et  les  Espa- 
gnols, assimilés  aux  nations  les  plus  favorisées, 
dans  les  ports  de  Tourane,  de  Balat  et  de  Quang- 
An.  —  Art.  8.  Contribution  de  guerre  de  4  000  000 
de  dollars  payable  à  la  France  et  à  l'Espagne  en 
dix  ans.  —  Les  autres  articles  sont  transitoires  ou 
concernent  la  police. 

ANNAPES,  seigneurie  de  Flandre  (Nord),  pos- 
sédée par  la  famille  Preud'hnmme. 

ANNAT  (François),  jésuite,  controversiste , 
confesseur  de  Louis  XIV  (1654),  né  à  Rodez  le 
5  février  1590,  mort  à  Paris  le  14  juin  1670.  Il 
poursuivit  avec  acharnement  les  jansénistes ,  qui 
ripostèrent  vigoureusement  à  ses  attaques.  C'est 
à  lui  que  Pascal  adressa  les  dix-septième  et  dix- 
huitième  Provinciales.  = —  Pierre,  neveu  du 
précédent,  général  de  la  congrégation  de  la  Doc- 
trine chrétienne,  théologien,  né  en  1638  à  Ville- 
comtal  (Aveyron),  mort  à  Paris  en  1715. 

ANNATE.  Avant  la  Révolution,  la  cour  de 
Rome  percevait  en  France  certaines  redevances, 
comme  conséquence  de  ses  droits  de  collation  des 
bénéfices  et  hautes  dignités  conférés  en  consis- 
toire. Cette  redevance  s'élevait  à  la  totalité  des 
revenus  du  bénéfice  dans  le  cours  d'une  année,  de 
là  le  nom  d'annate^  Les  bénéfices  moins  impor- 
tants ne  donnaient  lieu  qu'à  un  deini-droit  qu'on 
appelait  demi-annate. 

L'usage  de  cet  impôt  n'est  pas  ancien;  on  n'en 
trouve  pas  de  traces  avant  le  xiii"  siècle;  mais 
dès  le  xii",  les  évêques  avaient  imaginé  à  leur 
profit  un  droit  analogue  qu'ils  nommèrent  le 
déport  et  qui  paraît  avoir  été  le  point  de  départ 
des  annates.  Le  point  de  départ  de  cette  institu- 
tion fut  certainement  féodal;  elle  figurait  le  ra- 
chat payé  à  chaque  mutation  de  fief,  et  dut  être 
introduite  par  imitation  dans  les  règles  canoni- 
ques. Quoi  qu'il  en  soit,  elle  donna  lieu  à  de  nom- 
breuses protestations,  après  que  Jean  XXII  eut 
attribué  à  la  papauté ,  vers  le  commencement  du 
xiv  siècle,  l'annate  de  tous  les  bénéfices  du  monde 
catholique.  Plus  d'une  fois,  le  pouvoir  en  interdit 
le  payement  (notamment  en  1385),  et  cette  dé- 
fense fut  définitivement  consacrée  par  la  Pragma- 
tique-Sanction de  Bourges  (1438).  Mais,  rétablies 
par  le  concordat  de  1516,  et  vainement  attaquées 
depuis  dans  nombre  d'ordonnances  (entre  autres 
celle  d'Orléans  (1561),  qui  frappait  le  délinquant 
d'une  amende  quadruple  de  l'annate  payée),  les 
annates  continuèrent  à  être  en  usage  jusqu'à  la 
promulgation  des  lois  du  11  août  et  du  21  septembre 
1789  qui  les  abolirent.  Ajoutons  cependant  qu'au- 
jourd'hui encore  les  nouveaux  titulaires  des  hautes 
fonctions  ecclésiastiques  payent  au  Saint-Siège, 
sous  le  nom  de  droit  de  bulles,  un  tiers  de  leur 
traitement  pendant  une  année. 

ANNE  DE  RUSSIE,  reine  de  France,  seconde 
femme  de  Henri  1",  qu'elle  épousa  on  ne  sait  au 
juste  en  quelle  année  (la  date,  suivant  les  historiens, 
varie  de  1036  à  1051).  Elle  était  fille  de  Jaroslaf, 
grand-duc  de  Russie  -  devenue  veuve  (1060),  elle 
se  remaria  à  Raoul  de  Péronne,  comte  de  Crépy, 
dont  la  femme  vivait  encore,  et  qui  ne  tarda  pas 
à  répudier  sa  nouvelle  épouse.  On  ignore  si  elle 
retourna  en  Russie  ou  si  elle  mourut  en  France. 
Elle  avait  eu  de  Henri  un  fils  qui  fut  Philippe  I". 


ANNE 


—  83  — 


ANNE 


ANNE  DE  FRANCE ,  dame  de  Beaujeu ,  fille 
de  Louis  XI  et  de  Charlotte  de  Savoie^  née  vers 
1462,  morte  au  château  de  Chantelle  (Allier)  le 
14  novembre  1522.  Après  avoir  été  promise  au 
duc  de  Calabre,  elle  épousa  (1474)  Pierre  de  Bour- 
bon, sire  de  Beaujeu.  Son  père,  en  mourant,  la 
nomma  régente  et  tutrice  du  jeune  Charles  VIII 
(1483),  au  détriment  de  Louis  d'Orléans,  premier 
prince  du  sang,  qui,  en  1485,  prit  les  armes  avec 
le  comte  de  Dunois.  Dans  la  lutte  qui,  avec  quel- 
ques intermittences,  se  prolongea  jusqu'à  la  ba- 
taille de  Saint-Aubin-du-Cormier  (1488),  elle  dé- 
ploya une  capacité  et  une  fermeté  peu  communes. 

ANNE  DE  BRETAGNE  ,  duchesse  de  Bre- 
tagne et  reine  de  France,  née  à  Nantes  le  26  jan- 
vier 1477,  morte  au  château  de  Blois  le  9  jan- 
vier 1614.  Fille  aînée  de  François  II,  duc  de 
Bretagne ,  et  de  Marguerite  de  Foix,  elle  succéda 
à  son  père  le  9  septembre  1488.  En  1489  ou  1490, 
elle  fut  mariée  par  procureur  àMaximilien,  roi  des 
Romains,  et  ajouta  le  titre  de  reine  à  celui  de  du- 
chesse; mais  le  6  décembre  1491,  elle  épousa 
Charles  VIII,  roi  de  France.  Elle  gouverna  avec 
sagesse  le  royaume  pendant  l'expédition  de  Na- 
ples,  et  à  la  mort  de  ce  prince  (7  avril  1498)  té- 
moigna une  douleur  profonde  qui  ne  l'empêcha 
pas  de  se  remarier  neuf  mois  après  (7  ou  8  jan- 
vier 1499)  à  Louis  XII,  dont  le  divorce  avec 
Jeanne  de  France  venait  d'être  prononcé.  Elle 
exerça  sur  lui  un  grand  ascendant  tant  par  sa 
beauté  (quoiqu'elle  fût  un  peu  boiteuse)  que  par 
sa  vertu.  Son  livre  d'heures ,  manuscrit  rempli 
de  miniatures  d'une  admirable  exécution ,  est 
conservé  aujourd'hui  au  musée  des  Souverains. 
Il  a  été  publié. 

Anne  eut  de  Charles  VIII  trois  fils  et  une  fille  qui 
moururent  en  bas  âge,  et  de  Louis  XII  deux  fils 
morts  enfants,  et  deux  filles,  Claude  de  France, 
femme  de  François  I"'',  et  Renée  de  Fraace,  du- 
chesse de  Ferrare.  Sa  vie  a  été  écrite  par  Trébu- 
chet,  1822,  in-8°,  et  par  le  Roux  de  Lincy,  1860, 
4  vol.  in-8". 

ANNE  D'AUTRICHE,  reine  de  France,  née 
en  1602  de  Philippe  III,  roi  d'Espagne,  et  de  Mar- 
guerite d'Autriche,  morte  à  Paris  le  20  janvier  1666. 
Le  25  octobre  1615,  elle  épousa  Louis  XIII  à  Bor- 
deaux, mais  le  mariage  ne  fut  consommé  que 
quatre  ans  après.  Le  caractère  chagrin  du  roi,  son 
état  maladif,  d'un  côté,  et  de  l'autre  la  frivolité  de 
la  reine  et  le  peu  d'affection  qu'elle  montra  pour 
son  époux  rendirent  cette  union  malheureuse.  Cour- 
tisée par  Buclsingham  (1625),  elle  commit  des  im- 
prudences dont  la  reine-mère  et  Richelieu  profi- 
tèrent pour  augmenter  l'éloignement  que  le  roi 
avait  conçu  de  bonne  heure  pour  elle.  D'un  carac- 
tère assez  faible  et  sans  grande  intelligence  poli- 
tique, Anne  se  laissa  dominer  par  les  cabales  qui 
à  diverses  reprises  conspirèrent  la  mort  de  Riche- 
lieu. Elle  prit  part  à  la  conspiration  de  Chalais 
(1626)  et  entretint  avec  ses  deux  frères,  Philippe  IV 
et  le  cardinal-infant  une  correspondance  dont  la 
découverte  (1637)  faillit  la  perdre.  Elle  entra  en- 
suite dans  la  conspiration  de  Cinq-Mars  (1642),  et 
ce  fut  elle  probablement  qui,  intimidée  par  les 
menaces  de  Richelieu ,  lui  livra  le  traité  que  les 
conspirateurs  avaient  conclu  avec  le  roi  d'Espagne. 
Déclarée  régente  après  la  mort  de  Louis  XIII  (1 643) , 
elle  nomma  Mazarin  chef  de  son  conseil,  Mazarin 
pour  lequel  elle  éprouva  une  passion  qui  alla  pro- 
bablement jusqu'à  la  faire  contracter  avec  lui  un 
mariage  secret,  et  qui,  en  tout  cas,  assura  au 
cardinal  un  pouvoir  sans  limites  sur  son  esprit. 
L'attachement  .qu'elle  lui  montra  souleva  contre 
elle  la  haine  populaire  et  amena  les  troubles  de  la 
Fronde.  (Voy.  Fronde  et  Mazarin.)  Lorsqu'elle 
rentra,  le  21  octobre  1652,  à  Paris,  Mazarin  l'y 


rejoignit  quelques  mois  après  (3  février),  et  gou- 
verna l'État  jusqu'à  sa  mort.  Louis  XIV  prit  alors 
en  main  le  pouvoir,  et  tout  en  témoignant  à  sa 
mère  affection  et  respect,  il  l'écarta  complètement 
des  affaires. 

ANNEAU  D'OR.  Un  fait  fort  peu  connu  est 
celui  de  la  création,  par  François  I",  d'une  déco- 
ration militaire  en  faveur  dés  simples  soldats. 
Voici,  en  effet,  ce  qu'on  lit  dans  l'édit  donné  le 
24  juillet  1534,  pour  la  levée  de  sept  légions  d'm- 
fanterie,  art.  56  :  ^  Afin  de  rémunérer  ceux  qui 
l'auront  mérité  et  servi,  et  les  élever  en  honneur 
et  réputation  ,  le  roi  veut  et  ordonne  que,  s'il  y  a 
aucun  compagnon  de  guerre  qui  fasse  preuve 
de  vertu  de  sa  personne,  soit  en  bataille,  assaut  de 
place,  prise  de  ville,  guet  et  autre  lieu  ou  endroit, 
oii  il  y  ait  acquis  honneur,  en  ce  cas  le  colonel 
ou  capitaine  sous  lequel  il  sera,  lui  fasse  présent 
d'un  anneau  d'or,  lequel  il  portera  à  son  doigt  par 
mémoire  de  sa  preuve....  Et  à  ce  qu'iceux  colo- 
nels et  capitaines  sachent  quels  anneaux  ils  de- 
vront donner,  tant  auxdits  compagnons  qu'aux 
autres  personnages  desdites  légions,  le  roi  leur  en 
baillera  à  chacun  un  certain  nombre;  afin  que 
de  la  même  façon  d'iceux,  ils  en  puissent  doré- 
navant faire  faire  de  semblables  pour  donner  aux- 
dits compagnons  et  autres  personnages  de  leurs 
bandes,  ainsi  qu'il  trouvera  qu'ils  auront  mé- 
rité. 7>  Nous  ignorons  si  ces  dispositions  ont  été 
jamais  exécutées.  —  Voy.  Décorations. 

ANNEAUX  (Les),  seigneurie  de  Bourgogne, 
possédée  au  xvm"  siècle  par  la  famille  Greban  de 
Suzy. 

ANNEE AUT,  ou  ANEBAUT,  seigneurie  de 
Normandie  qui  a  donné  son  nom  à  une  ancienne 
maison  d'où  sont  sortis  les  seigneurs  de  La  Hu- 
naudaye,  de  Retz  et  de  Brestot.  (Voy.  le  P.  An- 
selme, t.  VII.)  Nous  citerons  parmi  les  hommes 
distingués  qu'elle  a  produits  :  Jean,  seigneur 
d'ANNEBAUT,  gentilhomme  de  la  chambre  du  roi, 
connétable  héréditaire  de  Normandie.  =  Son  fils, 
Claude,  baron  de  Retz  et  de  la  Hunaudaye,  ma- 
réchal et  amiral  de  France,  mort  à  La  Fère,  le 
2  novembre  1552.  Il  fut  fait  prisonnier  à  Pavie. 
(1525),  se  distingua  dans  la  guerre  du  Piémont 
(1536),  devint  capitaine-général  de  la  cavalerie 
légère,  et  fut  encore  fait  prisonnier  devant  Thé- 
rouanne  (1537).  Maréchal  de  France  (1538),  gou- 
verneur du  Piémont,  ambassadeur  à  Venise,  il  fut 
créé  amiral  de  France  (1543),  battit  plusieurs  fois 
les  Anglais  sur  mer,  et  fut  jusqu'à  la  mort  de 
François  1"  le  principal  ministre  de  ce  prince. 
Disgracié  à  Favénement  de  Henri  II,  il  rentra  en 
faveur  quelque  temps  après.  Il  y  a  de  lui  une 
correspondance  avec  G.  du  Bellay  dans  le  fonds 
Delamare,  à  la  Biblioth.  impér.  B.-antôme  lui 
a  consacré  un  article.  =  Son  fils,  Jean,  baron 
d'Annebaut,  de  Retz  et  de  la  Hunaudaye,  blessé 
mortellement  à  la  bataille  de  Dreux,  en  1562.  = 
Jacques,  frère  du  maréchal,  évêque  de  Lisieux, 
abbé  du  Bec,  cardinal  sous  le  titre  de  Sainte-Su- 
zanne, mort  à  Rouen  en  juin  1558. 

Les  armes  de  la  maison  d'Annebaut  sont  :  de 
gueules  à  la  croix  de  vair. 

La  s'igneurie  d'Annebaut,  à  partir  du  xvii=  siè- 
cle ,  appartint  successivement  aux  familles  de  Vieux- 
Pont,  de  Potier  de  Blérencourt,  en  faveur  de  la- 
quelle elle  fut  érigée  en  marquisat,  en  1643,  et 
d'Hanicamp.  =  Une  autre  seigneurie  d'Annebaut 
a  été  possédée  par  une  branche  de  la  maison 
d'Ailly. 

ANNEBEC,  baronnie  de  Normandie,  possédée, 
au  xiv«  siècle,  par  la  famille  de  Chamborant. 

ANNECY,  Annesium  ou  Anesiacum.  Établis- 
sement romain  vers  le  premier  siècle  de  notre  ère, 
Annecy  est  mentionné  pour  la  première  fois  dans 


ANNE 


—  8C  — 


ANNE 


une  charte  de  l'empereur  Lothaire  de  867,  et  fut, 
au  X'  siècle,  la  capitale  des  comtes  de  Genève. 
Lorsque  cette  dernière  ville  se  fut  prononcée  pour 
le  calvinisme  (1535),  son  siège  épiscopal  fut  trans- 
féré à  Annecy,  qui  a  suivi  les  fortunes  diverses 
de  la  Savoie.  En  1860,  annexée,  pour  la  troisième 
fois  à  la  France,  elle  est  devenue  le  chef-lieu  du 
département  de  la  Haute-Savoie. 

Par  le  concordat  de  1801,  Annecy  fut  incorporé 
au  diocèse  de  Chambéry,  et  le  siège  épiscopal  de 
Genève  supprimé.  Mais  ce  dernier  siège  ayant  été 
rétabli  et  réuni  à  celui  de  Lausanne,  en  1819,  An- 
necy fut  érigé  en  évêché  (1822)  et  devint  suffra- 
gant  de  Chambéry. 

ÉvÊQUES  d'Annecy.  —  Claude-François  de  Thiol- 
laz,  27  avril  1823-14  mars  1832.  —  Pierre-Joseph 
Rey,  19  juin  1832-31  janvier  1842.  —  Louis  Rendu, 
27  janvier  1843-28  août  1859.  —  Claude-Marie 
Magnin,  11  décembre  1860. 

ANNÉE.  L'usage  de  compter  les  années  par 
celles  de  J.  C,  introduit  en  Italie  au  vi"  siècle,  ne 
le  fut  en  France  qu'au  vii=.  Il  ne  s'y  établit  défi- 
nitivement qu'au  vm%  et  si  l'on  rencontre  dès  742 
des  actes  de  conciles  datés  de  Vannée  de  Vlncar- 
nation,  il  ne  devint  ordinaire  dans  les  diplômes 
royaux  que  depuis  le  règne  de  Hugues  Capet. 

«  Nous  trouvons,  disent  les  auteurs  de  VArt  de 
vérifier  les  dates,  huit  manières  différentes  de 
commencer  l'année  chez  les  Latins.  Les  uns  la 
commençaient  avec  le  mois  de  mars,  comme  les 
premiers  Romains,  sous  Romulus;  les  autres  avec 
le  mois  de  janvier,  comme  nous  la  commençons 
aujourd'hui  et  comme  les  Romains  l'ont  commen- 
cée depuis  Numa.  Plusieurs  la  commençaient  sept 
jours  plus  tôt  que  nous,  et  donnaient  pour  le  pre- 
mier jour  de  l'année  le  25  décembre,  qui  est  celui 
de  la  naissance  du  Sauveur.  D'autres  remontaient 
jusqu'au  25  mars,  jour  de  sa  conception  ou  de 
son  incarnation  dans  le  sein  de  la  Vierge,  com- 
munément appelé  le  jour  de  l'Annonciation.  En 
remontant  ainsi,  ils  commençaient  l'année  neuf 
mois  et  sept  jours  avant  nous.'ll  y  en  avait  d'au- 
tres qui,  prenant  aussi  le  25  mars  pour  le  pre- 
mier de  l'année,  différaient  dans  leur  manière  de 
compter  d'un  an  plein,  de  ceux  dont  nous  venons 
de  parler.  Ceux-là  devançaient  le  commencement 
de  l'année  de  neuf  mois  *et  sept  jours,  et  comp- 
taient, par  exemple,  l'an  1000  dès  le  25  mars  de 
notre  année  999  :  ceux-ci,  au  contraire,  la  retar- 
daient de  trois  mois  moins  sept  jours,  et  comp- 
taient encore  jusqu'au  24  mars  inclusivement 
l'an  999 ,  lorsque  nous  comptons  l'an  1000,  selon 
notre  manière  de  commencer  l'année  avec  le  mois 
de  janvier,  parce  qu'ils  ne  la  commençaient  qu'au 
25  mars  suivant.  D'autres  commençaient  l'année 
à  Pâques,  et  en  avançaient  ou  reculaient  le  pre- 
mier jour,  selon  que  celui  de  Pâques  tombait  : 
ceux-ci,  comnie  les  précédents,  commençaient 
aussi  l'année  environ  trois  mois  après  nous;  tan- 
tôt un  peu  plus,  tantôt  un  peu  moins,  selon  que 
Pâques  tombait  en  mars  ou  en  avril.  Il  y  en  a 
enfin,  mais  peu,  qui  paraissent  avoir  commencé 
l'année  un  an  entier  avant  nous ,  en  datant,  par 
exemple,  dès  le  mois  de  janvier,  l'an  onze  cent 
trois,  lorsque  nous  ne  comptons  que  l'an  onze 
cent  deux.  » 

Dans  la  province  ecclésiastique  de  Reims,  au 
xiii"  siècle,  l'année  commençait  au  25  mars;  dans 
le  diocèse  de  Soissons,  au  xii^  siècle,  à  Noël;  à 
Amiens,  à  Péronne,  la  veille  de  Pâques,  après  le 
cierge  bénit,  et  dans  d'autres  localités  de  Picar- 
die, au  1"  janvier;  en  Languedoc,  au  25  mars, 
à  Pâques  ou  à  Noël;  h  Limoges,  au  25  mars  ; 
dans  le  Poitou ,  la  Guienne,  la  Normandie  et  l'An- 
jou, à  Noël  tant  que  ces  provinces  restèrent  sous 
la  domination  anglaise  ;  en  Dauphiné,  au  25  mars 


ou  à  Noël  à  partir  du  xiv''  siècle;  en  Provence,  à 
Noël,  au  P'' janvier,  au  25  mars  ou  à  Pâques;  en 
Franche-Comté,  à  Noël,  au  25  mars  ou  à  la  Cir- 
concision; en  Artois,  à  Pâques;  en  Lorraine,  à 
Noël,  le  25  mars  ou  à  Pâques. 

On  voit  combien  cette  diversité  de  dates  em- 
ployées non-seulement  à  des  époques  et  dans  des 
localités  différentes,  mais  à  une  même  époque  et 
dans  les  mêmes  localités,  peut  entraîner  de  con- 
fusion et  d'erreurs  lorsqu'il  s'agit  de  dater  un  évé- 
nement ou  un  document.  —  Pour  les  diplômes  à 
partir  de  la  fin  du  xi^  siècle,  et  les  actes  du  Par- 
lement depuis  qu'd  fut  devenu  sédentaire,  la  date 
de  Pâques  fut  suivie  presqu'invariablement  jus- 
qu'à l'édit  donné  par  Charles  IX,  au  mois  de  jan- 
vier 1563  (1564).  Cet  édit,  dont  le  39°  article  or- 
donne de  dater  les  actes  publics  et  particuliers,  en 
commençant  l'année  au  1"  janvier,  est  connu 
sous  le  nom  d'édit  de  Roussillon  parce  qu'il  fut 
enregistré,  le  22  décembre  1564,  avec  une  décla- 
ration datée  de  Roussillon  en  Dauphiné,  le  9  août 
1564.  Les  secrétaires  d'Etat  commencèrent  à  exé- 
cuter cet  édit  dès  le  mois  de  janvier  1565,  mais 
il  n'en  fut  pas  de  même  pour  les  secrétaires  du 
roi  et  pour  le  Parlement,  qui  ne  se  décida  à  y 
obéir  qu'après  une  nouvelle  déclaration  donnée  à 
Paris  le  10  juillet  de  l'année  suivante  (1566)  qui 
n'eut  que  8  mois  17  jours,  depuis  le  14  avril  jus- 
qu'au 31  décembre.  Peu  à  peu  cette  utile  réforme 
se  répandit  dans  les  pays  voisins  :  elle  fut  adop- 
tée en  1576  dans  la  Franche-Comté,  en  1575  dans 
les  Pays-Bas,  en  1579  en  Lorraine,  etc. 

Au  lieu  de  l'année  de  l'Incarnation,  à  laquelle 
on  donnait  encore  le  nom  d'année  delà  trabéation 
du  Christ,  d'année  de  grâce,  on  employa  aussi 
l'année  de  la  Passion,  que  l'on  faisait  commencer 
soit  à  l'année  32,  soit  à  33,  soit  à  34,  suivant  celle 
de  ces  trois  dates  que  l'on  assignait  à  la  mort  de 
J.  C. 

ANNÉE  RÉPUBLICAINE.  Un  décret  de  la 
Convention,  en  date  du  5  octobre  1793,  ordonna 
que  l'ère  des  Français  daterait  de  la  fondation  de 
la  république,  c'est-à-dire  du  22  septembre  1792. 
Un  autre  décret  du  24  novembre  suivant  divisa 
l'année  en  douze  mois  égaux  de  30  jours,  aux- 
quels on  ajouta  cinq  jours  complémentaires. 

En  janvier  1792  l'assemblée  législative  avait 
créé  Vère  de  la  Liberté  dont  elle  avait  fixé  Fan  I" 
au  1"' janvier  1789.  —  Voy.  Calendrier. 

ANNÉE  DE  COUBIE.  On  désigne  sous  ce  nom 
l'année  1636,  signalée  par  l'invasion  en  Picardie, 
laissée  sans  défense,  d'une  armée  d'Impériaux  qui 
enlevèrent  en  peu  de  jours  La  Capelle,  Le  Catelet, 
franchirent  la  Somme  et,  au  mois  d'août,  après 
un  siège  de  quelques  jours,  s'emparèrent  de  Cor- 
bie,  située  à  33  lieues  de  Paris.  Les  coureurs  du 
célèbre  Jean  de  Werth  s'avancèreni  même  jus- 
qu'aux environs  de  la  capitale.  Dans  ce  pressant 
danger,  Richelieu,  secondé  du  P.  Joseph,  déploya 
une  énergie  et  une  activité  sans  égales.  Paris, 
rassuré  par  la  présence  de  Louis  XIII,  montra  un 
grand  enthousiasme  et  en  dix  jours  fournit  de 
quoi  entretenir  pendant  trois  mois  12  000  fantas- 
sins et  3  000  cavaliers;  et  bientôt  une  armée  de 
40  000  hommes,  ayant  à  sa  têie  le  roi,  le  cardinal 
et  le  duc  d'Orléans,  marcha  aux  ennemis,  qui, 
grâce  à  la  trahison  du  duc,  purent  se  retirer  sans 
être  entamés.  Corbie  assiégée  fut  enlevée  le  14  no- 
vembre. Pendant  ce  temps,  les  Impériaux  étaient 
repoussés  devant  Saint-Jean-de-Losne,  dont  la 
population  tout  entière  se  défendit  avec  le  plus 
grand  héroïsme ,  et  le  général  suédois  Baner 
les  battait  à  Wistock  et  s'emparait  de  la  Saxe. 
La  France  était  sauvée  du  plus  '  grand  danger 
qu'elle  eût  couru  depuis  la  bataille  de  Saint- 
Quentin  (1557). 


ANOB 


—  85  — 


ANQU 


ANNEMOIS,  seigneurie  de  Beauce,  possédée 
au  xyiii»  siècle  par  la  famille  de  Nicolaï. 

ANNEQUIN  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de 
Lens. 

ANNERI  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  maison 
d'Ailly  (Picardie). 
ANNESIUM,  Annecy. 

ANNEVILLE,  seigneurie  de  Normandie  qui  au 
XV'  siècle  a  appartenu  à  la  maison  de  Lacour  et 
qui  a  donné  son  nom  à  une  famille  d'où  sont  sortis 
les  seigneurs  de  ChifTrevast.  Les  armes  sont  :  d'her- 
mines au  sautoir  de  gueules. 

ANNIOU,  seigneurie  de  Bourgogne,  possédée 
au  xvui"  siècle  par  la  famille  de  Boissellet. 

ANNONAY,  Annonxum,  Annoniacum,  petite 
ville  du  Haut-Vivarais  (Ardèche),  avec  titre  de 
marquisat.  Ge  marquisat  a  passé  successivement 
de  la  maison  de  Lévis-Ventadour  dans  celle  de 
Rohan-Soubise.  La  ville  fut  plusieurs  fois  ruinée 
durant  les  guerres  religieuses  du  xvi"  siècle.  Elle 
est  la  patrie  du  cardinal  P.  Bertrand,  de  Mont- 
golfier,  de  Boissy-d'Anglas,  du  savant  académi- 
cien A.  Bravais,  etc. 

BIBLI0GR.4PHIE  :  A.  'Poncer,  Mémoires  historiques 
sur  Annonay,  1835,  2  vol.  in-8°. 

ANNONCIADES  CÉLESTES,  OU  Filles  bleues, 
religieuses  suivant  la  règle  de  Saint-Augustin  et 
dont  l'ordre  a  été  institué  à  Gênes  vers  1602  par 
Vittoria  Fornari.  La  marquise  de  Verneuil  en  fit 
venir  de  Nancy  à  Paris,  ovi  leur  établissement  fut 
autorisé  par  lettres  patentes  de  1622.  Leur  cou- 
vent, à  l'époque  de  la  Révolution,  se  trouvait  rue 
Culture-  Sainte-Catherine. 

ANNONCIADES  DU  Saint-Esprit,  ordre  de  re- 
ligieuses fondé  à  Bourges  par  Jeanne  de  France, 
fille  de  Louis  XI.  En  1639,  on  en  fit  venir  plusieurs 
à  Paris;  leur  communauté,  qui  était  fort  nom- 
breuse, était  établie  rue  Popincourt,  sur  l'em- 
placement d'une  chapelle  du  Saint-Esprit,  d'où 
vint  leur  surnom. 

ANNOTIA,  Annot  (Basses-Alpes). 

ANNOUVILLE,  seigneurie  de  Normandie,  pos- 
sédée au  XV'  siècle  par  la  famille  de  Prélevai. 

ANOBLISSEMENT.  Tant  que  le  régime  féodal 
subsista  dans  sa  force,  ceux-là  seuls  étaient  ré- 
putés nobles  qui  jouissaient  d'une  tenure  seigneu- 
riale; le  petit  nombre  des  propriétaires  d'alleuds 
qui  avaient  triomphé  de  tant  de  causes  de  ruines 
ne  pouvaient  prétendre  à  la  noblesse.  Ce  fut  seu- 
lement au  déclin  du  moyen  âge  que  les  roturiers 
s'immisçant  dans  la  possession  des  fiefs,  commen- 
cèrent à  en  tirer  pour  eux-mêmes  des  consé- 
quences honorifiques,  et  voulurent  se  glisser  dans 
la  classe  supérieure  de  la  société;  quelques  suze- 
rains les  encouragèrent  dans  ces  tentatives  par 
des  raisons  fiscales.  La  royauté,  obéissant  à  une 
pensée  analogue,  intervint  alors  et  déclara,  par  la 
bouche  de  Philippe  le  Hardi,  qu'à  elle  seule  ap- 
partenait le  privilège  d'anoblir  (arrêt  de  1286)  ; 
elle  tint  en  effet  la  main  à  la  conservation  intacte 
de  cette  prérogative,  et  ce  fut  pour  elle,  depuis 
l'anoblissement  de  Raoul,  orfèvre  de  Philippe  III, 
le  premier  qui  ait  eu  lieu  (1270),  jusqu'à  la  veille 
de  la  révolution  de  1789,  un  moyen  de  battre 
monnaie  qui  ne  lui  fit  jamais  défaut.  Le  Trésor 
pouvait,  en  effet,  restreindre  ou  élargir  cet  im- 
pôt suivant  ses  besoins  Au  mois  de  janvier 
1588,  deux  bourgeois  furent  anoblis  dans  chaque 
bonne  ville  par  mesure  générale.  En  1666, 
Louis  XIV  fit  en  une  seule  journée  500  nobles, 
dont  il  tira  4  ou  5  millions  et  leva  un  droit  d'ar- 
moirie  sur  tous  les  gentilshommes,  communautés, 
officiers  et  gros  bourgeois.  Cette  ressource  avait 
l'inconvénient  de  prendre  sur  les  revenus  de  l'ave- 
nir pour  combler  le  vide  du  présent,  et  de  sous- 
traire aux  atteintes  de  l'impôt  les  propriétés  des 


anciens  roturiers  qui  entraient  en  possession  des 
privilèges  civils  de  la  noblesse  en  même  temps 
que  de  ses  privilèges  honorifiques,  et  il  est  exac- 
tement vrai  de  dire  que  les  anoblis  ne  faisaient 
pas  une  moins  bonne  spéculation  pour  leur  bourse 
que  pour  leur  vanité.  Aussi  la  monarchie  ne  man- 
qua-t-elle  point  de  retirer  d'une  main  ce  qu'elle 
donnait  de  l'autre.  Sous  Louis  XI,  Henri  IV, 
Louis  XIII,  Louis  XIV,  on  révoqua  une  foule  d'ano- 
blissements (1634,  1640,  1656,  1714),  sous  le  pré- 
texte qu'ils  étaient  subreptices.  En  1666,  Colbert 
ordonna  une  vérification  générale  qui  replaça  sous 
la  taille  40  000  ci-devant  nobles.  A  la  vérité,  les 
avantages  qui  résultaient  de  la  noblesse  avaient 
fait  naître  des  usurpateurs  que  l'ordonnance  de 
Blois  (1579)  tenta  vainement  de  réprimer  en  rap- 
pelant le  principe  que  la  possession  des  fiefs  no- 
bies  n'anoWissait  pas. 

Les  lettres  d'anoblissement  étaient  délivrées  par 
la  Chancellerie  et  vérifiées  par  la  cour  des  Comptes 
et  celle  des  Aides.  Elles  étaient  parfois  délivrées 
sous  forme  de  reconnaissance ,  après  enquête 
réelle  ou  simulée,  ou  de,  dispense  de  produire  un 
titre.  On  ajoutait  alors  à  la  fin  de  l'acte  la  for- 
mule suivante  :  Eumque,  quantum  opus  est,  no- 
bilitamus. 

Les  titres  de  noblesse  accordés  sous  l'Empire 
furent  vérifiés  au  Sénat  et  enregistrés  par  les 
soins  du  président  de  cette  assemblée.  Ils  forment 
15  volumes  conservés  aujourd'hui  aux  Archives 
de  l'Etat. 

ANONENCA,  Nonnenque  (Aveyron). 

ANOT  (Pierre-Nicolas),  littérateur,  né  en  1762 
à  Saint-Germain-de-Mont  (  Meuse),  mort  le  21  oc- 
tobre 1823. 

ANOULT  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de 
Saint-Simon  (Normandie). 

ANOXJX,  seigneurie  de  Lorraine,  possédée  au 
XVII'  siècle  par  la  famille  d'Offelize. 

ANQUETIERVILIiE,  seigneurie  de  Lorraine, 
possédée  au  xvii'  siècle  par  la  famille  de  Bosc. 

ANQUETIL  (Louis-Pierre),  historien,  né  à  Pa- 
ris le  21  férrier  1723,  mort  le  6  septembre  1806. 
Il  entra  dans  la  congrégation  de  Sainte-Geneviève, 
devint  successivement  directeur  du  séminaire  de 
Reims,  puis  du  collège  de  Senlis,  prieur  de  l'ab- 
baye de  la  Roe,  en  Anjou,  puis  de  l'abbaye  de 
Chàteau-Benard,  enfin  curé  de  la  Villette  au  com- 
mencement de  la  Révolution.  Emprisonné  à  Saint- 
Lazare  pendant  la  Terreur,  il  recouvra  bientôt  sa 
liberté,  fut  élu  membre  de  l'Institut  et  attaché 
au  ministère  des  affaires  extérieures.  Modeste  et 
laborieux,  il  remplit  de  ses  travaux  historiques 
sa  longue  existence.  Sa  réputation  commença  par 
VHistoire  civile  et  politique  de  la  ville  de  Reims, 
excellent  ouvrage  composé  en  collaboration  avec 
un  certain  Félix  de  la  Salle  (1756).  Il  écrivit  en- 
suite :  l'Esprit  de  la  Ligue,  1767,  3  vol.  in-12.  Ses 
autres  ouvrages  ne  valent  pas  ceux-là.  Ceux  qui  sont 
intitulés  :  Intrigues  du  cabinet  sous  Henri  IV et  sous 
Louis  XIII  ;  Louis  XIV,  sa  cour  et  le  Rég'enl;  Vie  du 
maréchal  de  Villars,  sont  faibles.  Son  dernier  ou- 
vrage, VHistoire  de  France,  eut,  malgré  sa  médio- 
crité, une  vogue  qui  s'est  perpétuée  jusqu'à  nos 
jours.  «C'était,  a  dit  Aug.  Thierry,  un  homme 
d'un  grand  sens  et  capable  de  s'élever  plus  haut. 
On  dit  qu'il  avait  eu  le  projet  de  composer  une 
histoire  générale  de  la  monarchie  française,  non 
d'après  les  histoires  déjà  faites ,  mais  d'après 
les  monuments  et  les  historiens  originaux.  Peut- 
être  doit-on  regretter  qu'Anquetil  n'ait  pas  exé- 
cuté ce  dessein;  car,  en  présence  des  sources, 
son  esprit  juste  avait  la  faculté  de  comprendre  et 
d'exprimer  avec  franchise  les  mœurs  et  les  pas- 
sions d'autrefois.  » 

ANQUETIL  -  DUPERRON   (  Abraham  -  Hya- 


ANSE 


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ANSE 


cinthe) ,  frère  du  précédent,  orientaliste,  membre  i 
de  l'Institut,  né  à  Paris  le  7  décembre  1731,  y 
mourut  le  17  janvier  1805.  Après  avoir  étudié 
l'hébreu,  l'arabe  et  le  persap,  il  s  enrôla  (1754) 
comme  simple  soldat  pour  l'Inde.  A  son  retour, 
il  fut  libéré  du  service  militaire  et,  par  la  pro- 
tection de  M.  de  Malesherbes  et  de  l'abbé  Barthé- 
lémy, obtint  un  secours  du  roi  pour  un  nouveau 
voyage  dans  l'Inde.  Quand  il  eut  visité  presque 
tout  l'Hindoustan,  il  se  fixa  à  Surate,  où  il  trouva 
encore  une  colonie  de  Guèbres,  se  lia  avec  les 
destours  ou  prêtres  perses  et  obtint  d'eux  une 
partie  des  livres  de  Zoroastre  écrits  en  zend,  en 
pehlvi  et  en  sanscrit.  Il  revint  en  Europe  en  1762 
et  publia  le  résultat  de  ses  recherches  sous  le  titre 
de  Zend-Avesta  (1771,  3  vol.  in-4°).  Ce  fut  un 
événement.  La  religion  des  anciens  Perses,  qui 
n'était  jusque-là  connue  que  par  des  passages 
d'auteurs  grecs  et  romains,  le  fut  dès  lors  par  des 
monuments  originaux.  Malheureusement,  la  pré- 
cipitation et  l'ignorance  du  pehlvi  et  du  sanscrit 
ont  nui  au  travail  d'Anquetil-Duperron.  On  a  en- 
core de  lui  un  ouvrage  sur  la  Législation  orien- 
tale {1118,  in-4°),  des  Recherches  sur  l'Inde  (1786, 
in-4°),  des  extraits  des  Védas,  sous  le  titre  de 
Oupnekliat  (1802-1804,  2  vol.  in-4°). 

ANaUEViLLE  (Seigneurs  d') ,  de  la  famille  de 
Méhée  (Angoumois). 

ANSAC,  seigneurie  de  l' Angoumois,  possédée 
par  la  ma' son  Ricard  de  Genouillac. 

ANSALDI-VILLA  ,  AnsauviUe  (Meurthe) . 

ANSAN  {Seigneurs  d') ,  de  la  maison  de  Goth 
(Guyenne). 

ANSART  (André  - Joseph),  bénédictin,  écrivain, 
né  dans  l'Artois  en  1723,  mort  en  1790.  =  — 
(L'abbé  Louis-Joseph-Auguste),  écrivain,  né  en 
1748  à  Aubigny  (Pas-de-Calais),  mort  vers  1790.  — 
Bibliothèque  littéraire  du  Maine,  1784,  in-8". 

ANSART  (Charles-Boniface-Félix),  professeur, 
né  à  Arras  le  8  janvier  1796,  mort  vers  1850. 
—  Divers  ouvrages  élémentaires  sur  l'histoire  et 
la  géographie. 

ANSBERT  (S.),  évêque  de  Rouen  (683  ou  684), 
né  à  Chaussy  (Seine-et-Oise) ,  mort  le  9  février 
693  ou  695. 

ANSCHAIRE  (S.),  né  en  Picardie  le  8  sep- 
tembre 801,  mort  à  Brème  le  3  février  864.  Moine 
de  Corbie ,  il  alla  prêcher  le  christianisme  en 
Suède  et  en  Danemark ,  et  devint  (832)  légat  du 
pape,  archevêque  de  Hambourg,  puis  évêque  de 
Brème.  On  a  de  lui  des  lettres  et  la  Vie  de  saint 
Willehard. 

ANSE  (Pays  d') ,  Ansensis  ager ,  Ansa,  pays  du 
Lyonnais  qui  avait  pour  capitale  la  petite  ville 
d'Anse  (Rhône),  résidence  des  rois  carlovingiens, 
où  ont  été  tenus  six  conciles,  en  994,  1025,  1070, 
1076,  1100  et  1112. 

ANSEAUME  (N.),  auteur  comique,  né  à  Paris, 
y  mourut  en  juillet  1784. 

ANSEGISE  (S.),  abbé  de  Saint-Wandrille, 
mort  le  20  juillet  833.  Il  remplit  diverses  fonc- 
tions importantes  sous  Charlemagne  et  Louis  le 
Débonnaire,  et  rassembla  en  un  corps  d'ouvrage 
leurs  capitulaires.  Ce  précieux  travail,  continué 
par  Benoît,  diacre  de  Mayence,  eut  diverses  édi- 
tions au  XVI'  siècle  et  au  xvii';  la  meilleure  est 
celle  qui  a  été  donnée  par  Baluze,  1677,  2  vol. 
in-fol. 

ANSEGISE  (S.),  archevêque  de  Sens  (871), 
mort  le  26  novembre  883.  11  joua  un  rôle  impor- 
tant sous  Charles  le  Chauve,  qui  le  chargea  de 
plusieurs  missions  à  Rome.  Il  reçut  du  pape 
Jean  VIIl  les  titres  de  vicaire  pontifical  et  de  pri- 
mat des  Gaules. 

ANSEGISE,  évêque  de  Troyes  (912),  chancelier 
de  France  sous  Raoul,  mort  vers  971.  Ce  fut  un 


prélat  guerroyant  qui  fut  blessé  (925)  dans  un 
combat  contre  les  Normands  et  eut  des  démêlés 
avec  Robert ,  comte  de  Troyes  ,  qu'il  assiégea 
inutilement  dans  sa  ville  à  la  tête  de  troupes  al- 
lemandes. 

ANSELIN  (Jean-Louis) ,  graveur ,  né  à  Paris 
en  1754,  mort  en  1823. 

ANSELME,  famille  du  Comté-Venaissin,  origi- 
naire de  Florence.  D'elle  sont  sortis  les  seigneurs 
de  Blauvac,  de  Joanas  (Vivarais),  de  Grugières. 
(Voy.  l'Histoire  de  la  noblesse  du  Comtat,  par 
Pithon-Curt.) 

ANSELME  (S.) ,  l'un  des  plus  célèbres  théolo- 
giens et  philosophes  du  xi<^  siècle,  né  à  Aoste 
en  1033,  mort  le  21  avril  1109.  Abbé  du  Bec  en 
Normandie,  puis  archevêque  de  Cantorbéry  il 
joua  un  rôle  politique  important  et  eut  de  vifs 
démêlés  avec  Guillaume  le  Roux  qui  le  fit  jeter 
quelque  temps  en  prison,  et  avec  le  successeur  de 
celui-ci,  Henri  I".  Anselme,  que  l'on  a  comparé 
souvent  à  S.  Augustin,  peut  être  considéré  comme 
l'inventeur  de  la  métaphysique  scolastique,  et  il 
essaya,  tout  en  maintenant  la  supériorité  de  la 
foi,  d'appuyer  la  religion  sur  la  philosophie.  Ses 
œuvres,  publiées  pour  la  première  fois  en  1612, 
l'ont  été  en  1630,  et  1675-1721,  et  1744,  2  vol.  in- 
fol.  Sa  philosophie  a  été  l'objet  de  nombreux  tra- 
vaux en  France  et  à  l'étranger. 

ANSELME,  moine  de  l'abbaye  de  Saint-Remi 
de  Reims  au  xi''  siècle.  Il  a  laissé  une  Histoire 
de  son  abbaye  publiée  au  tome  VIII  des  Actes 
des  Saints  de  Vordre  de  Saint-Benoît. 

ANSELME  DE  LAON,  célèbre  théologien, 
surnommé  Doctor  Scholasiicus,  mort  le  15  juillet 
1117.  Archidiacre  de  Laon,  il  dirigea  l'école  atta- 
chée à  la  cathédrale  de  cette  ville  et  la  rendit 
l'une  des  plus  célèbres  de  l'époque;  il  compta 
parmi  ses  disciples  une  foule  de  personnages  il- 
lustres. On  a  de  lui  une  glose  de  l'Ecriture,  pu- 
bliée à  Bâle,  1502,  in-fol. 

ANSELME  DE  RIBEMONT,  chroniqueur,  tué 
au  siège  d'Archos,  près  de  Tripoli,  en  1099.  Il  des- 
cendait des  comtes  de  Valenciennes.  Il  suivit  Go- 
defroy  de  Bouillon  à  la  première  croisade,  et  en 
a  laissé  une  relation  dont  la  première  partie  est 
perdue.  La  seconde  a  été  publiée  dans  le  tome  VII 
du  Spicilegium  de  d'Achery. 

ANSELME  (le  P.  Antoine) ,  célèbre  prédica- 
teur, membre  de  l'académie  des  Inscriptions,  né 
le  13  janvier  1652  à  l'Isle-en-Jourdain  (Gers), 
mort  à  l'abbaye  de  Saint-Sever  (Landes) ,  le  8  août 
1737.  On  a  de  lui  des  sermons,  des  Oraisons  fu- 
nèbres, des  Panégyriques  de  Saints,  des  Odes,  et 
des  Mémoires  dans  le  recueil  de  l'Académie. 

ANSELME  DE  SAINTE-MARIE  (Pierre  de 
GuiBouRs,  en  religion  le  P.),augustin  déchaussé, 
généalogiste,  né  à  Paris  en  1625,  y  mourut  en 
1694.  —  Le  Palais  de  l'Honneur,  1663-1668,  in-4''  ; 
le  Palais  de  la  Gloire,  1664,  in-4°;  la  Science  hé- 
raldique, 1675,  iu-4'>;  l'Histoire  généalogique  et 
chronologiciue  de  la  maison  de  France  et  des 
grands  officiers  de  la  couronne,  1674,  2  vol.  in-4°. 
Cet  ouvrage  continué  et  augmenté  par  Dufourny 
et  les  PP.  Simplicien  et  Ange  de  Sainte-Rosalie 
(1726-1733,  9  vol.  in-fol.),  est  devenu  l'ouvrage  le 
plus  important  et  le  plus  utile  que  nous  possé- 
dions pour  l'histoire  généalogique  de  la  noblesse 
de  France.  C'est  celui  que  nous  citons  souvent 
dans  ce  volume  sous  le  nom  de  P.  Anselme. 

ANSELME '(Jacques-Bernard-Modeste  d'),  gé- 
néral, né  à  Aptle  22  juillet  1740,  mort  en  1812. 

ANSERIA,  Oye  (Pas-de-Calais). 

ANSERNA,  ANGROGNE,  monnaie  de  billon 
frappée  au  xv^  siècle  par  les  ducs  de  Bourgogne. 

ANSERY  (Seigneurs  d') ,  de  la  famille  bour- 
guignonne de  Tocy. 


ANTH 


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ANTI 


ANSI  AUX  (  Jean  -  Joseph  -  Eléonore  -  Antoine  ) , 
peintre  d'histoire  et  de  portraits,  né  à  Liège  en 
1764,  mort  en  1840.  Il  vint  se  iixer  de  bonne 
heure  à  Paris  où  il  lut  élève  de  Vincent.  On  cite 
de  lui  un  tableau  de  ÏAssomption,  les  portraits 
du  maréchal  Kellermann,  du  général  Kléber,  des 
ministres  Champagny  et  Cretet  ;  Angélique  et 
Médor;  Renaud  et  Armide,  et  de  nombreux  ta- 
bleaux de  sainteté. 

AHSON  (Pierre-Hubert) ,  député  aux  états  gé- 
néraux, écrivain,  né  à  Paris  le  18  juin  1744,  mort 
le  20  nov.  1810. 

ANSOUIS,  baronnie  du  Comté- Venaissin  qui 
a  appartenu  successivement  aux  familles  de  Sa- 
bran,  d'Escalis,  de  Villeneuve  et  d'Agar. 

ANSPESSADE,  bas  officier  d'infanterie  au- 
dessous  du  caporal. 

ANSTRXJDE,  terre  de  Bourgogne  qui  portait 
le  nom  de  Bierry  et  qui  fut  érigée  en  baronnie 
sous  le  nom  d'Austrude,  en  août  1737,  en  faveur 
de  Fr.  César  d'Anstrude. 

ANTELMI,  famille  de  Provence  dont  la  généa- 
logie se  trouve  dans  l'État  de  la  Provence,  par 
Robert. 

ANTELMI  (L'abbé  Joseph),  historien  ecclé- 
siastique, né  à  Fréjus  le  25  juillet  1648,  mort  le 
21  juin  1697. 

ANTELMI  (Pierre-Thomas),  littérateur  et  ma- 
thématicien, né  le  14  septembre  1730  à  Trigance 
(Var),  mort  le  7  janvier  1783. 

ANTELON  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de 
Blégiers  (Comté-Venaissin). 

ANTELUCUS,  Anthelupt  (Meurthe). 

ANTEMATUNUM,  Langres. 

ANTEROU,  seigneurie  de  Normandie,  possé- 
dée au  xiv'  siècle  par  la  famille  du  Bosc. 

ANTERROCHE,  seigneurie  d'Auvergne  qui  a 
donné  son  nom  à  une  ancienne  famille.  Les  armes 
sont  :  à'azur  à  la  bande  d'or,  chargée  de  trois 
mouchetures  d'hermines  accompagnées  de  deux 
croisettes  d'or,  une  en  chef  et  l'autre  en  pointe, 
surmontées  en  chef  de  trois  ondes  d'argent. 

ANTESIGNAN  (Pierre),  grammairien,  né  à 
Rabasteins  (  l'arn),  mort  à  la  fin  du  xvi«  siècle. 

ANTHEGIA,  Ànthée  (Lot-et-Garonne). 

ANTHELME  (S.) ,  prieur  de  la  Grande-Char- 
treuse (1141),  évêque  de  Belley  (1163),  né  vers 
1 105  d'une  famille  noble  de  Savoie,  mort  le  26  juin 
1178. 

ANTHERODURUM.  Auxerre. 

ANTHOINE  (François-Paul-Nicolas),  homme 
politique,  né  en  1720,  mort  à  Metz  au  mois  de 
mai  1793.  Il  était  lieutenant-général  du  bailHage 
de  Boulay  (Moselle) ,  lorsqu'il  fut  en  1789  député 
du  tiers  état  du  bailliage  de  Sarreguemines  aux 
états  généraux.  Envoyé  à  la  Convention  par  le 
département  de  la  Moselle ,  il  y  vota  la  mort  du 
roi. 

ANTHOINE  (Antoine-Ignace) ,  baron  de  Saint- 
Joseph,  économiste,  né  à  Embrun  le  21  sept. 
1749,  mort  à  Marseille  le  22  juillet  1826.  Il  sé- 
journa longtemps  à  Constantinople,  Il  était  par  sa 
femme  beau-frère  de  Joseph  Bonaparte  et  de  Ber- 
nadette. —  Essai  hist.  sur  le  commerce  et  la  na- 
vigation de  la  mer  Noire,  1805,  in-S». 

ANTHON,  seigneurie  du  Dauphiné,  érigée  en 
baronnie  en  1434  en  faveur  de  Louis,  marquis  de 
Saluées,  et  possédée  successivement  par  les  fa- 
milles de  Vidaud  de  la  Tour  et  Combes.  C'est  à 
Anthon  que  se  hvra,  en  1430,  un  combat,  célèbre 
dans  les  annales  de  la  province,  entre  Robert  de 
Gaucourt,  gouverneur  du  Dauphiné,  et  Louis, 
prmce  d'Orange.  Celui-ci  y  fut  battu,  et  vivement 
poursuivi,  passa  le  Rhône,  armé  de  toutes  pièces, 
sur  son  cheval. 

ANTHON,  baronnie  du  Perche-Goet,  possédée 


au  xvm«  siècle  par  L.  Armand  de  Bourbon,  prince 
de  Conti,  puis  par  la  famille  Leclercde  Lesseville. 

ANTHON  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de 
Goth  (Guyenne). 

ANTHONIS,  famille  d'où  sont  sortis  les  sei- 
gneurs de  Barron,  de  Veymars  ou  Vèmars,  du 
Hazoy,  de  Roquemont.  (Voy.  le  tome  VIII  du  P. 
Anselme.) 

ANTHOUARD  DE  VRAINCOURT  (Chitrles- 
Nicolas  comte  d'),  général  de  division,  mort  en 
1852  à  79  ans. 

ANTIBES,  Antipolis,  ville  fondée  en  face  de 
Nice  (d'où  vient  son  nom  Anti-polis),  parles  Mas- 
faliotes ,  vers  340  av.  J.  C. ,  sur  le  territoire  des 
Deceatcs  afin  de  contenir  ce  peuple  ainsi  que  les 
Oxybii  et  les  Nerusi.  Les  Romains  firent  de  cette 
ville  une  colonie  latine,  une  place  forte  et  un  ar- 
senal maritime;  ils  l'embellirent  de  monuments, 
dont  il  reste  quelques  ruines  et,  entre  autres,  un 
théâtre.  A  la  fin  de  l'empire,  Antipolis  était  le 
chef-lieu  d'une  des  sept  cités  de  la  Narbonnaise 
seconde,  Antipolitana  civitas ,  à  laquelle  elle 
avait  donné  son  nom.  Elle  devint  dés  le  iv=  siècle 
un  évêché  suffragant  d'Aix.  Elle  souff"rit  beaucoup 
des  invasions  des  barbares  et,  à  la  fin  du  ix=  siècls^ 
lesSarrasins  la  détruisirent  de  fond  en  comble.  Elle 
se  releva  pourtant  et  se  repeupla,  malgré  les  atta- 
ques fréquentes  des  pirates  d'Afrique  et  d'Espagne. 
En  1244,  elle  perdit  son  évêché  qui  fut  transféré  à 
Grasse,  sous  la  métropole  d'Embrun.  Le  xvi'  siècle 
en  fit  une  place  forte  par  les  travaux  qu'y  ordon- 
nèrent François  et  Henri  IV.  En  1746,  assié- 
gée par  le  général  Brown,  à  la  tête  de  40  000 
hommes,  elle  soutint  courageusement  un  bom- 
bardement de  vingt-neuf  jours  et  fut  enfin  déli- 
vrée par  Belle-Isle.  En  1789,  elle  était  une  des 
quarante  bonnes  villes  du  royaume.  1791  la  mit 
dans  le  département  du  Var.  En  1815,  elle  fit 
aux  Autrichiens  une  résistance  opiniâtre.  Depuis 
1860,  elle  appartient  au  département  des  Alpes- 
Maritimes.  —  Il  y  a  une  dissertation  sur  Antibes 
dans  le  tome  XIX  des  Mémoires  de  l'académie 
des  inscriptions. 

ÊvÊQUES  n'ANTiBES.  —  S.  Armantaire,  vers  400. 

—  Valère,  vers  473.  —  Agrecius ,  vers  506-vers 
530.  —  Eucher,  vers  540.  —  Eusèbe,  549-vers 
570  ou  573.  —  Optât,  573-585.  —  Deocarus,  650. 

—  Aribert  ou  Aubert,  791.  —  Hildebon,  828.  — 
Aimar,  930.  —  N. ,  966.  —  Bernard  1",  987-1022. 

—  Aldebert  1"  d'Antibes,  1026-vers  1050. —  Geof- 
froil",  1056-vers  1088.—  Aldebert  II,  1089-1093. 

—  Mainfroi - Grimaldi ,  vers  UCO-vers  1135. — 
Geofîroi  II,  vers  1140-vers  1145.  —  Pierre,  1146- 
1156.  —  Raimond  I",  1158-vers  1165.—  Ber- 
trand I" ,  1166-1177.  —  Foulque,  1178-1185.— 
Guillaume  I«  1186-1187.  —  Raymond  II  Grimaldi, 
1188-vers  1195.  —  Olivier,  1199.  —  Bertrand  ou 
Bernard  II,  vers  1208-vers  1211.  —  Guillaume  II 
Gausselin  de  Saint-Marcel,  1212-vers  1215. —  Ber- 
trand III  d'Aix,  1218-1244. 

ANTIBOUL  (Charles -Louis) ,  conventionnel, 
né  à  Saint-Tropez  (Var),  vers  1752,  mort  sur  l'é- 
chafaud  à  Paris  le  31  octobre  1793.  Dans  le  procès 
du  roi,  il  avait  voté  pour  la  détention. 

ANTICHAMBRE  DU  ROI.  Quand  le  roi  man- 
geait au  grand  couvert  (voyez  ce  mot),  c'était 
dans  l'antichambre  que  l'on  dressait  sa  table.  La 
police  de  cette  salle  était  faite  par  trois  huissiers 
qui  servaient  tour  à  tour.  Us  portaient  l'épée, 
avaient  le  titre  d'écuyer,  400  livres  de  gages,  un 
pain  et  une  bouteille  de  vin  à  leur  déjeuner  et  de 
très-grands  profits.  Ainsi  il  leur  revenait  de  droit 
les  restes  de  toutes  les  bougies  briilèes  dans  l'anti- 
chambre, les  échafauds  qui  y  avaient  été  dressés 
pour  les  fêtes  et  les  cérémonies,  et  quand  le  roi 
quittait  le  grand  deuil,  les  tentures  et  les  sièges 


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d'étoffe  violette  qui  avaient  figuré  dans  cette 
pièce. 

ANTIGNAC,  seigneurie  de  Saintonge,  possé- 
dée au  xv  sit'cle  par  la  maison  de  Polignac. 

ANTIGNAC  (Antoine),  chansonnier,  né  à 
Paris  le  5  déc.  1772,  y  mourut  le  21  sept.  1823. 

ANTIGNOSG  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  fa- 
mille pro\ençale  de  'Ihoron. 

AI^'^TIGNY  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  mai- 
son de  Damas.  =  —  (Seigneurs  d'),  de  la  maison 
de  Noyers  (Bourgogne).  =  —  (Seigneurs  d'),  de 
la  maison  de  Vienne  (Bourgogne).  =  —  (Sei- 
gneurs d  ) ,  branche  de  la  fiimille  de  Préaux  (Tou- 
raine).  =  —  (Seigneurs  d')',  de  la  famille  de 
Scourion  (Picardie). 

-  ANTILLES  FRANÇAISES.  Les  Antilles ,  de- 
puis leur  découverte  par  Christophe  Colomb 
(1492-1504),  appartenaient  à  l'Espagne,  lorsque 
des  aventuriers  français  dont  le  chef  s'appelait 
d'Esnambuc,  s'établirent  à  Saint-Christophe  (1625). 
Il  obtint  de  Louis  XIII  un  privilège  pour  l'exploi- 
tation duquel  se  forma  une  Compagnie  française 
des  îles  d'Amérique  (1626).  Les  Français  furent 
chassés  de  Saint-Christophe  par  les  Espagnols 
(1630)  ;  mais  une  partie  d'entre  eux  ne  tarda  pas 
à  rentrer  dans  sa  possession,  l'autre  trouva  un 
refuge  sur  l'ile  de  la  Tortue  au  N.  0.  de  Saint- 
Domingue.  Une  nouvelle  compagnie  s'étant  for- 
mée en  1631,  d'Esnambuc  passa  à  la  Martinique, 
et  deux Dieppois, Lolines  etDuplessis,  s'établirent  à 
la  Guadeloupe  (1635).  Ils  eurent  à  y  soutenir  une 
lutte  très-vive  contre  les  Caraïbes  jusqu'en  1640. 
Mais  la  compagnie  de  1631,  n'ayant  pas  prospéré, 
céda  son  privilège  à  une  autre,  qui  ne  réussit  pas 
mieux  et  qui  finit  par  vendre  les  îles  aux  gouver- 
neurs (1642).  Pourtant  les  Français  s'établiren*. 
successivement  à  Saint-Barthélemy  (1646),  à  Ma- 
rie-Galande  et  aux  Saintes  (1648),  à  Sainte-Lucie, 
à  Grenade  et  dans  les  Grenadilles  (1650)  et  com- 
mencèrent à  fabriquer  du  sucre  à  la  Martinique. 
En  1651,  l'ordre  de  Malte  acquit,  pour  les  tenir 
comme  fiefs  de  la  couronne  française,  Saint-Mar- 
tin, Sainte-Croix,  Saint-Christophe,  Saint-Barthé- 
lemy et  l'île  de  la  Tortue.  Les  Français  s'établirent 
d'une  façon  durable  aux  Saintes  (Î652)  et  expul- 
sèrent les  Caraïljes  de  la  Martinique  (1658).  Le 
traité  des  Pyrénées  est  le  premier  acte  où  soient 
mentionnées  les  colonies.  Il  laissa  aux  Français 
File  de  la  Tortue  (1659),  d'oir  ils  passèrent  bientôt 
sur  la  côte  N.  0.  de  Saint-Domingue.  En  1664, 
Colbert  acheta  les  possessions  de  Malte  et  les  remit 
à  la  Compagnie  des  Indes  occidentales  ainsi  que 
la  Martinique  et  la  Guadeloupe,  avec  les  Saintes, 
Marie-Galande ,  la  Désirade  et  la  Grenade  ,  aux- 
quelles fut  jointe  l'île  Saint-Louis  (1666).  Ces  co- 
lonies, que  la  paix  de  Bréda  diminua  de  Saint- 
Christoplie,  remise  aux  Anglais  (1667),  furent  à 
leur  grande  joie  débarrassées  du  gouvernement 
de  la  Compagnie  et  réunies  à  la  couronne  (1674). 
Elles  fabriquèrent  bientôt  une  trentaine  de  mil- 
lions de  livres  de  sucre  et  récoltèrent  une  assez 
grande  quantité  de  cacao.  'Vers  la  fin  du  xvii'siècle 
la  Martinique  avait  21  640  habitants  de  toutes  cou- 
leurs et  la  Guadeloupe  10  875.  La  paix  de  Rys- 
wick  (1697)  avait  reconnu  à  la  France  ses  éta- 
blissements de  Saint-Domingue;  mais  c'est  après 
la  paix  d'Utrecht  (1713),  terminant  une  si  lon- 
gue période  de  guerres  acharnées,  que  com- 
mença surtout,  pour  les  Antilles  françaises,  une 
prospérité  accélérée  par  la  liberté  de  commerce 
qui  leur  fut  octroyée  (1717).  Le  caféier  fut  in- 
troduit à  la  Martinique  (1727)  juste  à  temps  pour 
y  remplacer  le  cacaotier  qui  y  périssait.  11  fut 
transporté  de  là  avec  le  cotonnier  a  Saint-Domin- 
gue (1737).  Cependant  nos  colonies  prenaient 
une  importance  qui  excita  la  jalousie  de  l'Angle- 


terre à  qui  elles  offraient  une  proie  facile.  Aussi, 
durant  la  guerre  de  Sept  ans,  les  Anglais  prirent 
la  Guadeloupe  (1759,  21  août),  'a  Martinique 
(1762,  13  février)  et  à  peu  près  toutes  les  îles 
françaises.  Quand  la  paix  de  Paris  fut  signée 
(1763),  nous  perdions  la  Grenade,  Saint-'Vincent, 
Dominique  et  Tabago;  mais  nous  conservions  ou 
recouvrions  Saint-Domingue,  Sainte-Lucie,  la  Mar- 
tinique et  la  Guadeloupe  avec  ses  annexes,  les 
Saintes,  la  Désirade,  Marie-Galande,  Saint-Martin 
et  Saint-Barthélemy.  Quinze  ans  plus  tard,  éclatait 
la  guerre  de  l'Indépendance  américaine.  Les  An- 
tilles en  furent  un  des  principaux  théâtres.  Les 
Anglais  prirent  d'abord  Sainte-Lucie  (1778),  mais 
les  Français  leur  enlevèrent  la  Dominique  (1778), 
Saint-Vincent  et  la  Grenade  (1779),  Tabago,  Saint- 
Eustache  et  Saint-Christophe  (1781).  L'un  des  prin- 
cipaux événements  militaires  de  cette  guerre  fut 
la  bataille  des  Saintes  (1782).  La  paix  de'Versailles 
(1783)  nous  rendit  Tabago,  et  tout  annonçait  une 
nouvelle  fortune  pour  nos  îles  quand  la  Révolu- 
tion eut  pour  contrecoup ,  à  Saint-Domingue,  des 
troubles  (1789),  une  insurrection  (1791)  et  la 
ruine  de  nos  villes.  L'Espagne  céda,  il  est  vrai, 
par  la  paix  de  Bâle  (1795)  la  partie  qu'elle  avait 
à  l'E.  de  Saint-Domingue;  mais  les  blancs  furent 
expulsés  de  l'île  (1798)  et  l'échec  de  l'expédition 
de  1803  eut  pour  conséquence  l'indépendance  des 
nègres  (1804).  La  plupart  des  Antilles  furent  oc- 
cupées par  les  Anglais  durant  l'Empire  ;  mais,  à 
la  Restauration  (1815),  la  France  recouvra  Saint- 
Martin  en  partie,  la  Désirade,  Marie-Galande  et 
les  Saintes  avec  la  Guadeloupe  et  la  Martinique. 
L'émancipation  des  esclaves  fut  proclamée  dans 
ces  possessions  en  1848  et,  en  1860,  la  Guade- 
loupe ,  avec  ses  annexes,  comptait  136  602,  et  la 
Martinique  136  562  habitants  de  toutes  couleurs. 

BiBUOGRAPHiE.  Le  P.  Duterire ,  Histoire  géné- 
rale des  Antilles,  1667,  4  vol.  in-4°  ;  Hist.  géné- 
rale des  lies  S.  Christophe,  de  la  Guadeloupe  et 
de  la  Martinique,  1654,  in-4'>;  A.  Dessalles,  His- 
toire des  Antilles,  1847  ;  Sidney  Daney, //zsioi?T 
de  la  Martinique,  1846  ;  Estancelin,  Recherches 
sur  les  voyages  des  navigateurs  normands,  1832, 
in-S"  ;  L.  Guérin,  Les  Navigateurs  français. 

ANTILLIAGUM,  Antilly. 

ANTILLY  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  maison 
deBilly  (Soissonnais). 

ANTIMOINE  (Jeand'),  pseudonyme  de  Brous- 
sonet. 

ANTIMON  (S'  d'),  pseudonyme  de  Nie.  Clé- 
ment. 

ANTIN,  seigneurie  de  Bigorre  qui  fut  érigée 
en  marquisat,  en  1615,  en  faveur  d'Antoine- Ar- 
naud de  Pardaillan,  baron  de  Gondrin,  et  en  du- 
ché-pairie, en  mai  1711,  en  faveur  de  Louis-An- 
toine de  Montespan,  marquis  d'Antin.  Ce  dernier, 
fils  unique  du  marquis  de  Montespan  et  de  Mme  de 
Montespan ,  né  en  1665,  mort  à  Paris  le  2  novem- 
bre 1736,  se  trouvait  être  le  demi-frère  du  duc  du 
Maine,  du  comte  de  Toulouse  et  des  cinq  autres 
enfants  légitimés  issus  de  la  longue  liaison  de  sa 
mère  avec  Louis  XW.  Il  fut  d'abord  très-froide- 
ment accueilli  par  le  roi,  mais  finit  par  deve- 
nir menin  du  dauphin,  tt  la  servilité  et  l'habi- 
leté de  courtisan  qu'il  déploya  le  firent  nommer 
successivement  lieutenant  général  (1702),  gou- 
verneur de  l'Orléanais,  directeur  général  des  bâ- 
timents (1708),  lieutenant- général  de  l'Alsace, 
membre  du  conseil  de  régence,  ministre  d'État 
(1733).  On  a  publié  de  lui  (1822,  in-8,  tiré  à 
30  exemplaires)  un  Discours  de  sa  vie  et  de  sex 
pensées.  Il  avait  laissé  aussi  de  volumineux  Mé- 
moires, cités  par  Lemontey.  On  ne  sait  ce  qu'ils 
sont  devenus.  11  y  a  des  lettres  de  lui  à  la  Biblio- 
thèque impériale.  =  Son  petit-fils,  Louis  de  Par- 


ANTû 


—  89  — 


ANTR 


DAiLLAN  DE  GoNDRiN,  ducd'Antin,  connu  d'abord 
sous  Je  nom  de  duc  d'Épernon,  maréchal  de  camp, 
né  le  9  novembre  1707,  mort  à  Paris  le  9  décem- 
bre 1743.  =  Louis  de  Pardaillan  de  Gondrin, 
troisième  et  dernier  duc  d'Antin,  fils  du  précé- 
dent, maréchal  de  camp,  né  le  15  février  1727, 
mort  à  Brème  le  14  septembre  1757. 

ANTIOCHE  (Principauté  d').  Antioche,  capi- 
tale de  la  Syrie,  fut  prise  par  les  croisés  sur  les 
Turcs  seidjoucides,  en  juin  1098,  après  un  siège 
de  plus  de  huit  mois.  Elle  fut  donnée  par  les 
vainqueurs  à  Marc  Bohémond,  prince  de  Tarente, 
fils .  de  Robert  Guiscard.  Bohémond,  fait  prison- 
nier par  les  Turcs  en  1100,  recouvra  sa  liberté  en 
1104,  et  alla  passer  le  reste  de  sa  vie  en  Europe, 
laissant  le  soin  d'administrer  sa  principauté  à  Tan- 
crède ,  son  cousin.  —  Son  fils  Bohémond  11  lui  suc- 
céda et  mourut  en  1130,  laissant  une  fille,  Cons- 
tance, qui  épousa  (1137)  Raymond  de  Poitiers. — 
Bohémond  III,  leur  fils  et  successeur  (1149),  mou- 
rut en  1201.  — Bohémond  IV,  fils  et  successeur  du 
précédent ,  s'empara  sur  son  neveu  Rupin  du 
comté  de  Tripoli  etmourut  en  1233. —  BohémondV, 
fils  et  successeur  du  précédent,  mourut  en  1253. — 
Bohémond  VI,  fils  et  successeur  du  précédent , 
mort  le  10  mars  1274  à  Tripoli,  avait  été  forcé  de 
se  retirer  en  cette  ville  quand  Antioche  eut  été  em- 
portée d'assaut  par  les  Sarrasins  en  1268.  —  Bo- 
hémond VII,  fils  du  précédent,  lui  succéda  (1274). 
Après  sa  mort  (1287),  les  infidèles  enlevèrent  suc- 
cessivement à  sa  mère  Sybille  et  à  sa  sœur  Lucie, 
ses  seules  héritières,  Tripoli  (1289)  et  les  autres 
places  du  comté. 

ANTIPOLIS,  Antibes  (Alpes-Maritimes). 

ANTIQUAIKES  DE  FRANCE  (Société  des). 
Elle  fut  fondée  en  1805  et  porta  jusqu'en  1813  le 
nom  d'Académie  celtique,  sous  lequel  elle  a  pu- 
blié six  volumes  de  mémoires.  Elle  se  transforma 
alors  complétemenf,  prit  le  litre  de  Société  des  An- 
tiquaires de  France,  et  reçut  en  1814  de  Louis  XVIII 
le  titre  de  royale.  Ses  statuts  furent  approuvés 
en  1829.  Elle  se  compose  de  45  membres  rési- 
dants, de  10  membres  honoraires  et  d'un  nombre 
indéterminé  d'associés  correspondants,  nationaux 
et  étrangers.  Elle  publie  tous  les  ans  un  volume 
de  mérhoires. 

ANTOGNIACUM ,  ANTONIACUS  ,  Antony 
(Seine). 

ANTOIGNY,  seigneurie  du  Maine,  possédée 
par  la  famille  de  Gaignon. 

ANTOINE  DE  Viennois  (St-),  S.  Antonius  de 
Nota,  abbaye,  chef  d'ordre,  de  l'ordre  de  Saint- 
Augustin,  diocèse  de  Vienne,  fondée  vers  1096. 

ANTOINE  DES  Champs  (St-),  abbaye  de  filles 
de  l'ordre  de  Cîteaux,  fondée  à  Paris  vers  1191. 

ANTOINE  (St-)  DE  Lezat,  s.  Antonius  de  Lezato, 
monastère  du  comté  de  Foix,  fondé  vers  le  milieu 
du  x"  siècle. 

ANTOINE,  dit  le  grand  bâtard  de  Bourgogne, 
fils  naturel  de  Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne, 
et  de  Jeanne  de  Prelles,  né  en  1421,  mort  en  1504. 
Il  alla  combattre  les  Maures  en  Afrique  et  déli- 
vrer Ceuta,  servit  son  frère  Charles  le  Téméraire 
dans  ses  guerres  contre  les  Liégeois  et  contre  les 
Suisses,  commanda  l'avant-garde  à  la  bataille  de 
Granson  (1476)  et  fut  fait  prisonnier  à  la  bataille 
de  Nancy  (1477).  Il  s'attacha  ensuite  à  Louis  XI 
qui  le  combla  de  biens.  Charles  VIII  lui  donna 
(1486)  des  lettres  de  légitimation. 

ANTOINE  DE  BOURBON,  roi  de  Navarre, 
né  en  1518,  mort  aux  Andeiys  le  17  novembre 
1562.  Fils  de  Charles  de  Bourbon,  duc  de  Ven- 
dôme, et  de  Françoise  d'Alençon  ,  il  épousa  à 
Moulins,  en  15i8,  Jeanne  d'Albret,  fille  de  Henri  II, 
roi  de  Navarre,  qui  lui  apporta  en  dot  la  princi- 
pauté de  Béarn  et  le  titre  de  roi  de  Navarre. 


Éloigné  des  affaires  pendant  le  règne  de  Henri  II, 
il  courut  quelques  risques  lors  de  la  conjuration 
d'Amboise,  où  son  frère  le  prince  de  Condé  fut. 
arrêté;  fut,  après  la  mort  de  François  II,  nommé 
lieutenant  général  du  royaume  (1560),  et  se  fit 
alors  catholique.  Il  commanda  l'armée  qui  assié- 
geait Rouen,  et  y  reçut  une  blessure  que  ses  im- 
prudences rendirent  mortelle.  11  y  a  des  lettres  de 
lui  dans  le  Supp.  franc,  à  la  Bibliothèque  impé- 
riale. 11  fut  le  père  de  Henri  IV. 

ANTOINE  (Paul-Gabriel),  jésuite,  théologien, 
né  à  Lunéville  en  1679,  mort  à  Pont-à -Mousson 
en  1743. 

ANTOINE  (Pierre-Joseph),  ingénieur,  né  le 
13  janvier  1730  à  Brasey  (Jura) ,  mort  le  2  mars 
1814. 

ANTOINETTE  D'ORLÉANS ,  fondatrice  de  la 
congré^;ation  des  Filles  du  Calvaire,  morte  en 
1618.  Elle  était  fille  de  Léonor  d'Orléans,  duc  de 
Longueville  et  de  Marie  de  Bourbon,  et,  devenue 
veuve  de  Charles  de  Gondi  (1599),  embrassa  la 
vie  religieuse. 

ANTOING  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  maison 
de  Melun. 

ANTOMMARCHI  (Francesco),  médecin,  né  en 
Corse,  mort  à  San-Antonio  de  Cuba  le  3  avril  1838. 
11  succéda,  à  Sainte-Hélène,  à  O'Méara  comme 
médecin  de  Napoléon, après  la  mort  duquel  il  re- 
vint en  Françe.  En  1830,  il  annonça  qu'il  avait 
moulé  la  tête  de  l'empereur  mort,  et  mit  au  jour 
un  masque  que  beaucoup  de  gens  ne  voulurent 
point  reconnaître  comme  authentique.  Il  alla 
en  1831  servir  comme  médecin  dans  l'armée  po- 
lonaise ,  et  (1836)  exercer  l'homéopathie  à  la 
Nouvelle-Orléans,  puis  à  Cuba. 

ANTONELLE  (Pierre-Antoine,  marquis  d'), 
homme  poUtique,  né  à  Arles  en  1747,  y  mourut 
le  26  novembre  1817.  Officier  à  l'époque  de  la 
Révolution ,  dont  il  embrassa  les  principes  avec 
ardeur,  il  fut  député  (1791)  à  l'Assemblée  législa- 
tive, contribua  à  la  réunion  du  Comtat  à  la  France, 
devint  (1793)  juré  au  tribunal  révolutionnaire  qu'il 
présida  pendant  le  procès  des  Girondins;  mais 
l'indépendance  qu'il  montra  dans  ces  fonctions  le 
fit  arrêter  et  détenir  jusqu'au  9  thermidor.  Plus 
tard  il  fut  impliqué  dans  la  conspiration  de  Ba- 
bœuf  et  acquitté;  il  subit  encore  diverses  persécu- 
tions après  le  18  fructidor  et  le  18  brumaire. 

ANTONIN  (St-),  S.  Antonius  ou  Antoninus , 
monastère  fondé  au  commencement  du  ix"  siècle 
dans  le  diocèse  de  Rodez.  =  —  (St-),  5.  Antoninus, 
monastère  de  l'ordre  de  Saint-Benoît,  prèsPamiers, 
fondé  avant  1209: 

ANTONIUM,  ANTHONIUM,  Antoing  (Puy- 
de-Dôme). 

ANTONY,  pseudonyme  d' Antony  Béraud. 

ANTRAGES  (Seigneurs  d') ,  de  la  famille  pro- 
vençale d'Amalric.  = — (Seigneurs  d'),  de  la 
maison  provençale  d'Oraison. 

ANTRAGUE;  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de 
Montvallet  (Auvergne). 

ANTRAIGUES  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  du 
Solier  (Vivarais). 

ANTRAIGUES  (Seigneurs  d'),  branche  de  la 
maison  provençale  de  Châteauneuf. 

ANTRAIGuiES  (  Emmanuel -Louis -Henri  de 
Launay,  comte  d'),  écrivain  et  agent  politique, 
né  à  Villeneuve-de-Berg  (Ardèche)  vers  1755,  as- 
sassiné le  22  juillet  1812  au  village  de  Baine 
près  de  Londres.  11  avait  pour  oncle  le  comte  de 
Saint-Priest,  ministre  de  Louis  XVI.  En  1789,  il 
se  signala  par  un  écrit  politique  contenant  les 
opinions  les  plus  avancées,  fut  élu  député  de  sa 
ville  natale  aux  états  généraux,  et  dès  lors  chan- 
gea complètement  d'opinion.  Il  émigra  au  com- 
mencement de  1790,  et  devint  l'un  des  agents  les 


ANVI 


—  90  — 


AOUT 


plus  actifs  du  parti  royaliste  ;  et  plus  tard  en- 
nemi acharné  de  Napoléon,  il  se  mit  à  la  solde 
des  puissances  étrangères.  Il  fut  assassiné  ainsi 
"que  sa  femme,  Mme  de  Saint-Hubevty  (-voy.  ce 
nom),  par  un  domestique  qui,  acheté  parla  po- 
lice impériale,  lui  avait  soustrait  des  pièces  im- 
portantes, et  qui  se  -tua  après  lui.  Le  gouverne- 
ment anglais  s'empara  de  ses  papiers. 

ANTRAIGUES.  Voy.  Entragues. 

ANTRAIS  ou  ANTRAYE  (Seigneurs  d'),  bran- 
che de  la  maison  d'Abon  (Dauphiné). 

ANTRUM,  Aindre  (Loire-Inférieure). 

ANTRUSTIONS.  Les  antruslions  étaient,  à 
l'époque  mérovingienne,  ceux  des  hommes  libres 
qui  s'étaient  liés  particulièrement  au  service  du 
prince  et  faisaient  partiede  sa  truste  (voy.  ce  mot). 
Les  antrustions  pouvaient  appartenir  à  la  race 
gallo-romaine  aussi  bien  qu'à  celle  des  conqué- 
rants barbares.  Ils  étaient  placés  sous  la  protec- 
tion particulière  du  roi.  Leur  wehrgeld  était  triple 
de  celui  de  l'ingénu  ordinaire  (600  sous).  On  a 
parfois  confondu  à  tort  les  antrustions  avec  les 
Leudes  (voy.  ce  mot). 

ANTUNNACUM,  Andernach  (Prusse  rhénane). 
Autour  d'un  des  châteaux  construits  par  Drusus 
pour  garder  le  Rhin,  s'était  formée  une  ville  qui, 
dans  le  ii=  siècle,  fut  détruite  par  les  barbares; 
•lulien  en  releva  les  murailles  (3.ï9),  et  elle  devint 
le  siège  d'une  des  onze  préfectures  militaires  du 
duché  de  Mayence  dans  la  Germanie  inférieure. 

ANVAUX  (Seigneurs  d') ,  de  la  famille  de  Tis- 
seuil  (Limousin). 

ANVERS,  Andoverpia,  Antuerpia  (Belgique). 
Séparée  de  la  France  au  ix'=  siècle  par  le  traité  de 
Verdun  (843),  Anvers  fit  partie  du  duché  de  Bra- 
bant,  dans  le  royaume  de  Lothaire,  et,  plus  tard, 
du  duché  de  Lorraine  inférieure,  dans  l'Empire 
Germanique.  .Au  xv"  siècle  elle  appartint  à  la 
maison  de  Bourgogne  (1430),  puis  à  la  maison 
d'Autriche,  et  (1556)  à  l'Espagne.  Lors  du  soulè- 
vement des  Pays-Bas,  Anvers  reçut  avec  enthou- 
siasme François  d'Anjou,  qui  y  fut  couronné  duc 
de  Brabant  et  comte  de  Flandre  (19  février  1582); 
mais  les  fautes  de  ce  prince  furent  telles  que, 
moins  d'un  an  plus  tard,  Anvers  le  repoussait  et 
lui  tuait  la  moitié  de  son  armée  (1583,  17  janv.), 
lors  de  la  perfide  tentative  qu'il  fit  pour  s'en  em- 
parer. Donnée  à  l'Empire  par  les  traités  d'Utrecht 
et  de  Rastadt  (1713-1714),  Anvers  se  rendit  en 
1746  avec  sa  garnison  au  maréchal  de  Saxe.  La 
paix  d'Aix-la-Chapelle  de  1748  la  rendit  à  Ma- 
rie-Thérèse. Après  la  victoire  de  Dumouriez  à 
Jemmapes  (1792,  6  nov.),  Labourdonnaye  en  com- 
mença le  siège  ;  mais,  devenu  suspect,  il  fut  rem- 
placé par  Miranda  qui  reçut  la  capitulation  de  la 
place  (30  novembre).  Anvers,  réunie  à  la  France 
(1795),  devint  le  chef-lieu  du  département  des 
Deux-Nèthes.  On  y  fit  d'immenses  travaux  qui  la 
rendirent  une  des  premières  places  fortes  de  l'Eu- 
rope. En  1809,  les  Anglais  l'attaquèrent  et  en 
furent  repoussés  par  Bernadette.  En  1814,  le  31 
janvier,  Bulow  et  Graham  l'investirent.  Napoléon 
en  donna  le  commandement  à  Carnot,  qui,  après 
une  admirable  défense,  ne  la  rendit  que  le  15  mai. 
De  1614  à  1830  Anvers  fit  partie  du  royaume  des 
Pays-Bas.  Après  l'insurrection  de  la  Belgique, 
les  Hollandais  continuant  d'occuper  la  citadelle , 
une  armée  française,  conduite  par  le  général 
Gérard,  parut  devant  la  place  le  26  novembre 
1832,  et  s'en  empara  le  23  décembre  pour  le 
compte  des  Belges  auxquels  elle  fut  remise. 

ANVILLE  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de 
Vivonne  (Poitou).  —  —  (Ducs  d'),  branche  de  la 
maison  de  Rouci. 

ANVILLE  (Jean-Baptiste  Bourguignon  d'),  cé- 
lèbre géographe,  membre  de  l'Académie  des  In- 


scriptions, premier  géographe  du  roi,  né  à  Pa- 
ris en  1697,  mort  en  1782.  A  quinze  ans  il  pu- 
blia peur  premier  fruit  de  ses  lectures  une  carte 
de  la  Grèce  ancienne.  L'abbé  de  Longuerue  dé- 
veloppa ses  dispositions,  et,  par  une  étude  ap- 
profondie des  auteurs,  d'Anville  éclaira  la  géo- 
graphie ancienne  par  celle  du  moyen  âge  et 
des  temps  modernes.  Il  a  laissé  211  cartes  et 
plans  et  78  Mémoires  presque  tous  publiés  dans 
le  Recueil  de  l'académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres.  Sa  meilleure  carte  est  celle  de  l'Egypte. 
Par  le  progrès  de  la  science,  les  travaux  de  d'An- 
ville ont  été  dépassés  ou  complétés,  mais,  g^âce 
à  la  précision  avec  laquelle  il  a  déterminé  les 
mesures  de  longueur  de  différents  pays ,  il  a  fait 
faire  des  progrès  immenses  à  la  géographie. 
Parmi  ses  ouvrages  nous  citerons  :  Géographie 
ancienne,  1769,  in-fol.;  Dissertation  sur  l'étendue 
de  Vancienne  Jérusalem  et  de  son  temple,  1747, 
in-8",  très-rare;  Mémoire  sur  l'Égyple  ancienne, 
1766,  in-4°;  Notice  de  Vancienne  Gaule,  1760, 
in-4°  ;  Traité  des  Mesures  itinéraires  anciennes  et 
modernes,  1769,  in-8°. 

ANYSE,  seigneurie  de  Champagne,  possédée 
au  xv  siècle  par  la  famille  de  Cassinel. 

ANZELY,  seigneurie  du  Nivernais,  possédée 
par  les  maisons  d'Avenières  et  de  Damas. 

ANZïN,  seigneurie  de  Flandre,  appartenant  à 
la  famille  de  Baschi. 

AOSTE,  Augusta  Prœtoria  Salassorum,  Vicus 
Augustus.  Aoste,  située  à  la  jonction  de  deux 
routes  qui  viennent  du  grand  et  du  petit  Saint- 
Bernard,  a  formé  une  cité  épiscopale  dont  le  ter- 
ritoire n'avait  qu'un  pagus,  l'Aiigustensis ,  et  ré- 
pondait à  celui  des  Vallenses  dont  Octodurum 
(Martigny)  cessa  d'être  la  capitale  quand  son 
siège  épiscopal  eut  été  transporté,  au  vi"  siècle,  à 
Sion.  Elle  fut  détachée  du  royaume  de  France 
en  843. 

Le  12  juin  1794  Aoste  fut  momentanément  oc- 
cupée par  les  Français,  et  de  nouveau  le  16  mai 
1800.  A  partir  de  cette  époque,  elle  appartint  à 
la  France  jusqu'en  1814,  et  sous  l'Empire  devijit 
une  sous-préfecture  du  département  de  la  Doire. 

AOUST  (Jean-Marie,  marquis  d'),  né  à  Douai 
vers  1740,  mort  à  Quincy  vers  1812.  Député  aux 
états  généraux  en  1789,  il  le  fut  encore  à  la  Con- 
vention où  il  vota  la  mort  du  roi,  et  où  il  fut  char- 
gé de  diverses  missions.  =  Son  fils  Eustache,  né 
à  Douai  en  1763,  fut  aide  de  camp  du  maréchal 
de  Rochambeau  (1790),  servit  comme  général  de 
division  à  l'armée  des  Pyrénées-Orientales,  essuya 
des  revers,  et,  traduit  devant  le  tribunal  révo- 
lutionnaire, fut  envoyé  à  l'échafaud  le  2  juillet 
1794. 

AOUT  (Journée  du  10) ,  nom-  sous  lequel  on 
désigne  le  sanglant  combat  (10  aoiit  1792),  où  les 
faubourgs  insurgés  et  les  Marseillais  nouvelle- 
ment arrivés  s'emparèrent  du  château  des  Tui- 
leries défendu  par  des  Suisses,  des  gardes  na- 
tionaux, des  gendarmes  et  des  volontaires  royaux, 
formant  environ  4500  hommes.  Dès  le  commen- 
cement de  l'action,  Louis  XVI  s'était  rendu  avec 
sa  famille  au  sein  de  l'Assemblée  législative , 
où  il  assista  à  la  séance  dans  la  loge  du  logo- 
graphe.  Des  députations  étant  arrivées  pour  de- 
mander la  déchéance  du  roi,  l'assemblée,  sur  la 
proposition  de  Vergniaud,  décréta  la  convocation 
d'une  Convention  nationale ,  et ,  en  attendant 
qu'elle  fût  réunie ,  la  suspension  provisoire  du 
chef  du  pouvoir  exécutif.  En  même  temps  elle 
changea  les  ministres  auxquels  elle  donna  pour 
successeurs  Roland,  Clavière,  Servan,  Danton, 
Monge  et  Lebrun.  Le  surlendemain  le  roi  et  sa  fa- 
mille furent  conduits  dans  la  tour  du  Temple. 

Une  fête  funèbre  en  l'honneur  des  citoyens  tués 


APAN 


—  91  — 


APGH 


en  combattant  fut  célébrée  à  Paris  le  27  août,  et 
ne  commença  que  vers  les  cinq  heures  du  soir. 
Elle  eut  lieu  dans  le  jardin  des  Tuileries  en  face 
du  château.  On  l'avait  d'abord  fixée  au  25,  jour 
de  saint  Louis,  fête  du  roi;  mais,  les  préparatifs 
n'étant  pas  terminés,  on  dut  la  remettre  à  deux 
jours  plus  tard.  Une  description  détaillée  s'en 
trouve  dans  le  n°  174  des  Révolutions  de  Paris. 

On  donna  le  nom  de  Tribunal  du  10  août  au 
tribunal  criminel  extraordinaire  chargé  de  pour- 
suivre les  adversaires  de  la  Révolution,  et  qui 
fut  remplacé  par  le  tribunal  révolutionnaire.  Les 
juges  en  furent  nommés  dans  la  nuit  du  17  au  18 
août  1792. 

AOUT  1789  (nuit  du  4).  On  connaît  sous  ce  nom 
l'une  des  plus  célèbres  séances  de  l'Assemblée 
nationale.  Elle  commença  à  huit  heures  du  soir, 
et  ne  se  termina  qu'à  deux  heures  du  matin. 
Au  milieu  d'une  agitation  et  d'un  enthousiasme 
extraordinaires,  on  y  décréta  à  l'unanimité  les 
articles  suivants  dont  la  rédaction  définitive  fut 
remise  à  une  autre  époque  : 

Abolition  de  la  qualité  de  serf  et  de  la  main- 
morte, sous  quelque  dénomination  qu'elle  existe. 

—  Faculté  de  rembourser  les  droits  seigneuriaux. 

—  Abolition  des  juridictions  seigneuriales.  —  Sup- 
pression du  droit  exclusif  de  la  chasse,  des  co- 
lombiers et  des  garennes.  —  Taxe  en  argent,  re- 
présentative de  la  dîme. — Rachat  possible  de  toutes 
les  dîmes  de  quelque  espèce  que  ce  soit.  —  Abo- 
lition de  tous  privilèges  et  immunités  pécuniaires. 

—  Égalité  des  impôts  de  quelque  espèce  que  ce 
soit,  à  compter  du  commencement  de  l'année  1789, 
suivant  ce  qui  sera  réglé  par  les  assemblées  pro- 
vinciales. —  Admission  de  tous  les  citoyens  aux 
emplois  civils  et  militaires.— Déclaration  de  l'éta- 
blissement prochain  d'une  justice  gratuite  et  de 
la  suppression  de  la  vénalité  des  offices.  —  Aban- 
don du  privilège  particulier  des  provinces  et  des 
villes. —  Déclaration  des  députés  qui  ont  des  man- 
dats impératifs  qu'ils  vont  écrire  à  leurs  commet- 
tants pour  solliciter  leur  adhésion. — Abandon  des 
privilèges  de  plusieurs  villes,  Paris,  Lyon,  Bor- 
deaux, etc.  —  Suppression  du  droit  de  déport  et 
vacat,  des  annates  et  de  la  pluralité  des  bénéfices. 

—  Destruction  des  pensions  obtenues  sans  titres. 

—  Réformation  des  jurandes.  —  On  décréta  en 
même  temps  qu'on  frapperait  une  médaille  pour 
éterniser  la  mémoire  de  ce  vote  qui  consacrait  la 
ruine  de  l'ancien  régime. 

APAMIJE,  Pamiers  (Ariége). 

APANAGES.  Dans  le  droit  féodal,  on  opposait 
Vapanage  au  partage.  L'observation  rigoureuse 
des  principes  empêchait,  aux  xi=  et  xii"  siècles,  la 
division  des  fiefs;  les  frères  aînés  recueillaient  la 
succession  paternelle  entière.  Cependant  il  leur 
fallait  bien  soutenir  leurs  cadets  conformément  à 
leur  état  et  à  leur  origine  ;  les  coutumes  leur  en 
imposèrent  l'obligation.  L'apanage  fut  donc  la 
pension  annuelle,  la  rente  assignée  d'ordinaire 
sur  certains  fonds,  que  faisaient  les  seigneurs  à 
leurs  frères  puînés.  Il  nous  en  reste  des  exemples 
assez  nombreux  au  xii"  siècle.  La  tenure  en  pa- 
vage (voy.  ce  mot),  la  division  des  fiefs  firent 
tomber  en  désuétude  l'apanage  seigneurial. 

Lorsque  le  principe  de  Findivisibilité  des  do- 
maines de  la  couronne  eut  prévalu  en  France, 
sous  la  troisième  race,  les  règles  de  l'apanage 
royal  auraient  pu  ne  pas  différer  essentiellement 
de  celles  de  l'apanage  seigneurial  ;  mais  la  fai- 
blesse des  rois  y  laissa  introduire  l'usage  désas- 
treux de  l'hérédité.  On  distingué  à  cet  égard 
quatre  périodes  dans  notre  histoire,  allant,  la  pre- 
mière, de  Hugues  Capet  à  Philippe  II,  987-1180; 
la  deuxième,  de  Philippe  II  à  Philippe  le  Bel, 
1180-1285;  la  troisième,  de  Philippe  IV  à  la  Ré- 1 


volution;  la  quatrième-,  enfin,  de  cette  dernière 
époque  jusqu'à  nos  jours.  Dans  la  première  pé- 
riode, les  apanages  auraient  passé  aux  collatéraux 
et  aux  filles;  dans  la  deuxième,  aux  collatéraux 
seulement;  dans  la  troisième,  aux  seuls  descen- 
dants de  la  branche  masculine  directe.  Mais  ces 
divisions,  démenties  par  les  faits,  sont  purement 
arbitraires.  En  plein  xvi"  siècle,  Marguerite,  fille 
de  Henri  lî,  reçut  le  Berry  en  apanage,  et  dès  le 
xiii',  saint  Louis,  en  donnant  en  1268  à  ses  trois 
fils  Jean,  Pierre  et  Robert  les  comtés  de  Valois, 
Alençon  et  Clermont,  stipula  le  retour  à  la  cou- 
ronne au  cas  de  l'extinction  de  la  ligne  masculine 
directe. 

L'institution  des  apanages  princiers  faillit  avoir 
les  conséquences  les  plus  funestes,  en  constituant 
des  familles  rivales  de  la  maison  royale  elle-même 
et  plus  puissantes  qu'elle.  La  plus  célèbre  fut 
celle  des  ducs  de  Bourgogne,  fondée,  pour  la  pre- 
mière fois,  par  la  donation  de  Robert  en  faveur 
de  son  fils,  éteinte  par  la  mort  de  Philippe  de 
Rouvre  en  1362,  et  rétablie  à  cette  époque  par 
Jean  II,  en  faveur  de  Phihppe  le  Hardi,  sans  exclu- 
sion de  la  tige  féminine.  En  1374,  Charles  V, 
ayant  compris  le  danger  de  ces  démembrements 
du  royaume,  avait  décidé  par  une  ordonnance 
que  désormais  les  apanages  princiers  seraient  ré- 
duits à  une  rente  assise  sur  un  fonds  de  terre. 
Cette  sage  mesure  demeura  sans  efTet,  et  ce  fut 
seulement  à  partir  de  1566  que  les  rois  s'astrei- 
gnirent à  l'observation  rigoureuse  d'une  loi  pré- 
cise. Lhospital  fit  rendre  alors  une  ordonnance  en 
vertu  de  laquelle  tous  les  apanages  rentraient 
francs  et  quittes  de  toute  obligation  à  la  couronne, 
après  l'extinction  de  la  tige  masculine  directe. 

Depuis  la  Révolution,  les  assemblées  Consti- 
tuante et  Législative  maintinrent  les  apanages  en 
faveur  des  princes  de  la  maison  royale,  par  les 
lois  des  13  août,  21  septembre,  1"'  décembre  1790, 
6  avril  1791,  mais  en  les  réduisant  à  des  rentes 
ou  pensions.  Abolis  en  1792,  ils  furent  rétablis 
par  un  sénatus-consulte  du  30  janvier  1810,  con- 
formément aux  principes  de  1790.  Le  gouverne- 
ment de  la  Restauration  rendit  à  la  famille  d'Or- 
léans son  ancien  apanage  (ordonnances  du  18  et  du 
20  mai  1814),  qui  fut  réuni  à  la  couronne  par  une 
loi  du  2  mai  1832.  —  Sous  le  second  Empire,  il 
n'existe  point  d'apanage  proprement  dit. 

A  PARI.  Sous  les  deux  premières  races,  les  actes 
authentiques  furent  rares,  parce  que  ce  caractère 
était  attaché  aux  seuls  actes  émanés  de  la  chan- 
cellerie royale.  Quand  un  incendie  les  avait  dé- 
truits, ou  que  leur  ancienneté  inspirait  des  craintes 
sur  l'usage  qu'on  serait  appelé  à  en  faire  dans 
l'avenir,  on  avait  une  ressource,  c'était  d'en  de- 
mander le  renouvellement  à  l'autorité  dorit  ils 
émanaient.  On  s'adressait  soit  au  comte,  soit  au 
roi  ;  devant  eux  on  amenait  des  témoins  qui  dé- 
claraient qu'à  leur  connaissance  on  avait  toujours 
été  en  possession  de  telle  pièce.  Sur  ce  témoi- 
gnage, le  comte  ou  le  roi  ordonnait  à  la  chancel- 
lerie de  délivrer  un  nouvel  acte  qui  prenait  le  nom 
d'à  pari. 

APCHER,  maison  d'Auvergne  qui,  au  xviii" 
siècle,  se  fondit  dans  celle  de  La  Tour. 

APCHIER,  baronnie  du  Languedoc  (Lozère) 
qui  a  donné  son  nom  à  une  ancienne  maison  d'où 
sont  sortis  les  seigneurs  de  La  Garde,  de  Vabres, 
de  Vazeilles,  et  de  Saint-Didier.  Elle  a  successive- 
ment appartenu  aux  maisons  de  Châteauneuf ,  de 
Joyeuse  et  de  Crussol. 

APCHON,  baronnie  d'Auvergne  (Cantal)  qui  a 
donné  son  nom  à  une  ancienne  maison  à  laquelle 
appartiennent  les  seigneurs  de  Saint-Germain, 
de  Serezat,  de  Saint- André,  et  de  Montrond.  — 
(Voy.  le  Palais  d'honneur  du  P.  Anselme). 


ÀPPE 


—  92  — 


APPE 


APENNINS  (Département  des).  Il  était  formé 
de  la  partie  orientale  du  territoire  de  la  républi- 
que de  Gênes  et  avait  pour  chef-lieu  Chiavari. 
En  1814,  il  fut  réuni  au  Piémont. 

APER  (Marcus) ,  orateur  latin  du  i'"'  siècle 
avant  J.  G.  Il  était  Gaulois  de  naissance  et  devint 
successivement  sénateur,  questeur,  tiibun  et  pré- 
teur. 

APER  (Sanctus),  Saint-Ëvre  (Meurtbe). 

APHRODISE  (St-),  S.'  Aphrodisius,  abbaye 
de  l'ordre  de  Saint- Benoît,  fondée  vers  314  à  Bé- 
ziers,  ruinée  vers  900. 

APlARl.œ  CAMPI,  Acbères. 

APOGNIACUM,  Appigny  (Yonne). 
-  APOLLINAIRE  (S.),  évêque  de  Valence,  vivait 
dans  la  première  moitié  du  vi'  siècle. 

APOLLINAIRE.  Voy.  SIDOINE. 

APOLLO.  Le  nom  de  ce  dieu,  sans  les  noms 
de  divinités  gauloises  qui  lui  servent  d'épithètes, 
se  trouve  associé  parfois  à  d'autres  dieux  sur  les 
mêmes  autels.  A  Amiens,  on  avait  élevé  deux  au- 
tels n'ayant  qu'une  seule  inscription  «à Apollon  et 
àVeringodumne.»  César  s'est  imaginé  à  tort  qu'A- 
pollon était  un  des  dieux  des  Gaulois.  Un  ex-voto 
«à  Apollon  Borvon  et  à  Damona»  a  été  trouvé, 
près  de  Bourbonne-les-Bains,  chez  les  Lingons, 
dédié  par  un  Lingon.  On  y  voit  une  divinité  pré- 
sidant aux  sources  thermales  et  ayant  été  l'origine 
du  nom  de  Bourbon.  —  Un  autel  élevé  à  Apollo 
Grannus  Mogounus  a  été  trouvé  à  Herburg  (Al- 
sace) . 

APONA,  Landau. 

APOTHICAIRES.  Les  apothicaires,  à  Paris, 
ont  été  longtemps  compris  dans  la  corporation 
des  épiciers  dont  faisaient  aussi  partie  les  dro- 
guistes, les  herboristes  et  les  chandeliers.  Un  édit 
du  mois  d'août  1484  fit  un  métier  des  épiciers  et 
des  apothicaires;  puis  une  ordonnance  de  juin 
1514  prononça  leur  séparation  complète,  et  donna 
à  ceux-ci  des  statuts  confirmés  ou  modifiés  en  no- 
vembre 1560,  en  Juin  1611,  en  novembre  1638. 
Ceux  que  l'on  donna  à  cette  dernière  date  ser- 
vent encore  de  base  aux  règlements  qui  concer- 
nent l'exercice  de  la  pharmacie.  A  l'époque  de  la 
Révolution,  les  apothicaires  à  Paris  étaient  au 
nombre  de  87.  S.  Nicolas  était  le  patron  de  la 
communauté. 

Les  apothicaires  eurent  souvent  des  démêlés 
avec  les  épiciers,  qu'ils  accusaient  d'empiéter  sur 
leurs  attributions,  et  avec  les  médecins,  qui  leur 
faisaient  le  même  reproche  et  beaucoup  d'autres 
encore.  Voy.  un  volume  fort  rare  :  Déclaration 
des  ahvs  et  tromperies  que  font  les  apothicaires, 
par  Lisset  Benancio  (Séb.  Colin),  1553,  in-16. 

APOTHICAIRES  DU  ROI.  Ils  étaient  au  nom- 
bre de  quatre,  appointés  à  1600  liv.,  ayant  chacun 
un  aide  sous  eux.  Tous  les  huit  avaient  le  droit 
de  tenir  ou  faire  tenir  boutique  à  Paris  ou  dans 
une  autre  ville  à  leur  choix.  Il  y  avait,  en  outre, 
deux  apothicaires  distillateurs.  Les  apothicaires 
fournissaient  non-seulement  des  remèdes,  mais 
certaines  confitures,  des  liqueurs,  du  sucre,  etc., 
a  et  ce  qu'ils  fournissent,  dit  l'Éiat  de  la  France, 
ils  ont  l'honneur  de  le  donner  au  prince  de  la 
main  à  la  main.  3>  Ils  faisaient  aussi  les  sachets 
de  senteur  pour  les  habits,  le  linge  et  les  perru- 
ques du  roi. 

APÔTRES  (Les)  ,  monastère  fondé  à  Arles 
en  548,  et  ruiné  au  viii"  siècle. 

APPANi.ffi,  Apam[.«,  Pamiers  (Ariége). 

APPARITIO  DOMINI,  nom  donné  dans  quel- 
ques anciens  actes  au  jour  de  l'Épiphanie. 

APPEL.  On  ignoœ  si  l'appel  existait  chez  les 
Gaulois,  mais  liome  le  pratiquait  largement  et 
l'importa  en  Gaule.  Le  gouverneur  de  la  province 
pouvait  réviser  les  sentences  rendues  par  les  ma- 


gistrats municipaux;  l'appel  remontait  même  jus- 
qu'à l'empereur.  Après  l'invasion,  il  disparut.  Le 
principe  de  l'appel  était  évidemment  incompatible 
avec  les  épreuves  dites  jugements  de  Dieu,  comme 
avec  l'organisation  judiciaire  des  Rachimbourgs, 
qui  formait  un  jury  véritable. 

Charlemagne,  qui  s'efforça  de  restaurer  l'admi- 
nistration impériale,  rétablit  la  hiérarchie  judi- 
ciaire. D'après  ses  Capitulaires,  on  pouvait  en 
appeler  du  dizainier  au  centenier,  du  centenier 
au  comte,  qui  nommait  des  juges  pour  connaître 
de  l'appel  ou  du  déni  de  justice,  du  comte  aux 
missi  dominici  ou  à  l'empereur  lui-même.  C'était 
à  son  tribunal  qu'étaient  portées  directement  les 
causes  des  abbés,  évêques,  comtes  et  grands,  et 
elles  étaient  jugées  par  le  prince  lui-même  ou 
par  le  comte  palatin.  L'appelant  convaincu  de 
mauvaise  foi  était  condamné  à  quinze  sous  d'a- 
mende ou  à  quinze  coups  de  bâton  administrés  par 
les  juges  eux-mêmes.  Cette  exécution  était  attri- 
buée aux  juges  parce  que,  comme  plus  tard, 
après  saint  Louis,  c'était  contre  eux  et  non  contre 
la  partie  adverse  qu'était  porté  l'appel. 

Avec  rétablissement  du  système  féodal  et  l'af- 
faiblissement progressif  de  la  royauté,  les  appels 
disparurent  forcément.  Nul  ne  pouvait  être  jugé 
que  par  ses  pairs;  mais  l'accusé  pouvait  récuser 
la  cour  de  son  seigneur  si  elle  n'était  pas  suffi- 
samment garnie,  et  par  appel  à  défaute  de  droit 
s'adresser  à  une  cour  plus  élevée.  Mais  il  n'y 
avait  pas  là  de  jugement  à  casser;  l'accusé  une 
fois  condamné  ne  pouvait  plus  attaquer  le  juge- 
ment que  d'une  manière,  par  le  défi,  et  soutenir 
le  mal  jugé  en  champ  clos  contre  chacun  des 
juges,  d'après  les  règles  énumérées  longuement 
par  Beaumanoir  et  Pierre  de  Fontaines.  C'était  ce 
q'u'oa  appelait  fausser  le  jugement.  La  décision 
par  ie  combat  terminait  l'affaire  pour  toujours. 

Par  l'appel  de  faux  jugement,  on  recourait,  en 
cas  de  déni  de  justice,  de  la  cour  du  vassal  à 
celle  du  suzerain.  Ce  fut  un  avantage  considéra- 
ble pour  la  royauté,  car  le  roi  étant  suzerain  de 
tous  les  barons  de  son  royaume,  les  justices  sei- 
gneuriales se  trouvèrent  subordonnées  à  la  sienne. 
En  1190,  les  baillis  royaux  eurent  la  connaissance 
de  tous  les  crimes  compris  sous  les  quatre  dési- 
gnations de  meurtre,  rapt,  homicide,  trahison, 
et  eurent  au  xiv=  siècle  le  droit  de  juger  à  leurs 
assises  les  appels  des  prévôtés.  On  pouvait  appe- 
ler des  sentences  rendues  par  les  baillis  au  Par- 
lement ou  cour  du  roi.  -D'après  le  testament  écrit 
par  Philippe  Auguste  avant  son  départ  pour  la 
croisade,  en  1190,  la  reine-mère  et  l'archevêque 
de  Reims  devaient  assigner  un  jour  tous  les  quatre 
mois  pour  entendre  les  parties  appelantes.  Saint 
Louis,  plus  tard,  désigna  quatre  époques  fixes 
pour  faire  juger  les  appels  par  plusieurs  membres 
du  conseil  :  la  Toussaint,  la  Chandeleur,  Pâques 
et  l'Ascension. 

Le  Languedoc  fut  divisé,  au  xui"  siècle,  après 
la  croisade  des  Albigeois,  en  trois  sénéchaussées  : 
Carcassonne  et  Béziers  d'abord,  Toulouse  sous  le 
règne  de  Philippe  le  Hardi.  Les  sénéchaux  eurent 
le  même  rang  dans  le  midi  que  les  badlis  dans  le 
nord;  on  en  appela  d'abord  au  roi  de  leurs  tri- 
bunaux pro  defectu  juris  ;  puis  le  Parlement  or- 
ganisa dans  son  sein  une  chambre  spéciale  appelée 
Auditorium  juris  scripti  pour  réformer  leurs  juge- 
ments. Les  grands  jours  de  Troyes  avaient  été 
institués,  vers  1230,  par  Thibaut  le  Posthume, 
comte  de  Champagne;  lorsque  cette  province  eut 
été  réunie  à  la  couronne,  les  appels  de  leurs  juge- 
ments rassortirent  encore  au  Parlement  royal. 
Ainsi  s'organisa,  par  la  faculté  de  l'appel,  la  cen- 
tralisation judiciaire,  au  grand  profit  de  la 
royauté. 


APPE 


^  93  — 


APT 


Une  réaction  des  seigneurs  contre  les  empiéte- 
ments de  la  justice  royale  eut  lieu  sous  Louis  le 
Hutin.  Plusieurs  seigneurs  établirent  alors  dans 
leurs  domaines  une  cour  d'appel  et  un  second  de- 
gré de  juridiction;  mais  la  royauté  revint  bientôt 
sur  cette  concession.  Charles  V,  en  consentant  à 
l'érection  d'une  cour  d'appel  dans  la  pairie  du  duc 
d'Anjou,  son  frère,  stipula  qu'elle  ne  serait  pas 
souveraine  et  que  le  Parlement  de  Paris  pourrait 
toujours  réformer  ses  arrêts  (1371). 

En  1329,  outre  les  appels  des  bailliages  et  des 
juridictions  seigneuriales,  le  Parlement  commença 
à  recevoir  les  appels  comme  d'abus  et  à  réformer 
les  jugements  des  tribunaux  ecclésiastiques;  il 
échoua  ea  essayant  de  mettre  dans  son  ressort  le 
droit  de  réformer  les  arrêts  de  la  Cliambre  des 
comptes,  mais  il  fut  plus  heureux  vis-à-vis  de 
l'Université  et  commença,  en  1413,  à  recevoir  les 
appels  de  ses  tribunaux,  prérogative  que  Char- 
les VII  confirma. 

La  royauté  ne  tarda  pas  à  trouver  ses  propres 
agents  trop  puissants.  Pour  diminuer  leur  pou- 
voir et  rendre  la  justice  plus  expéditive,  elle  créa 
les  présidiaux ,  tribunaux  intermédiaires  entre 
les  prévôtés  et  les  bailliages.  Ils  furent  investis 
d'une  certaine  juridiction  en  dernier  ressort  qui 
appartenait  auparavant  aux  bailliages  ;  on  n'en 
appela  de  leurs  jugements  aux  baillis  que  pour  le 
petit  criminel,  pour  les  autres  causes,  au  parle- 
ment de  Paris. 

Des  règles  spéciales  déterminèrent  les  forma- 
lités des  appels  et  les  juridictions  compétentes. 
Mais  avec  l'acci-oissement  du  domaine  royal,  le 
système  administratif  s'était  développé  et  des  con- 
flits nouveaux  avaient  surgi  ;  comme  on  n'avait 
pas  constitué  de  tribunal  administratif  supérieur^ 
ce  fut  encore  au  parlement  qu'on  attribua  la  con  - 
naissance  des  appels  de  la  justice  administrative 
ordinaire.  Ainsi,  François  I"  décida,  en  1535, 
qu'on  pourrait  en  appeler  des  maîtres  des  eaux  et 
forêts  à  la  table  de  marbre  par-devant  le  grand 
maître  ou  son  lieutenant,  et  de  là,  en  dernier  res- 
sort, aux  parlements;  en  1538,  qu'on  en  appelle- 
rait au  parlement  du  contrôle  général  du  grenier 
à  sel.  En  1543,  une  chambre  spéciale  fut  créée 
dans  le  parlement  pour  recevoir  les  appels  des 
tribunaux  des  domaines;  Henri  II  lui  attribua  en- 
core ceux  des  maîtres  des  ports  et  de  leurs  lieu- 
tenants, et  ceux  des  prévôts  des  monnaies  à  la 
cour  des  monnaies.  La  nouvelle  organisation  de 
la  basse  justice  commerciale ,  la  création  de  tri- 
bunaux spéciaux  de  commerce  à  Toulouse  et  à 
Rouen  en  1549,  à  Paris  en  1563,  et  dans  plusieurs 
villes,  l'avaient  soulagé  de  la  multitude  des  ap- 
pels pour  affaires  peu  importantes;  mais  sa  com- 
pétence subsistait  toujours  pour  décider  en  der- 
nier ressort  les  affaires  graves.  Une  modification 
fut  faite  à  sa  compétence  en  matière  religieuse, 
lorsque,  en  mai  1576,  les  réformés  eurent  ob- 
tenu dans  les  parlements  de  Paris,  Rouen,  Dijon, 
Aix,  Grenoble,  Rennes  et  Bordeaux,  des  cham- 
bres mi-parties  pour  recevoir  leurs  appels. 

Cependant  on  sentait  parfois  les  inconvénients 
de  toutes  ces  complications.  Les  notables  de  1 597  de- 
mandèrent qu'on  ne  maintînt  qu'un  seul  degré  de 
juridiction  dans  chaque  ville;  les  états  généraux  de 
1614désirèrentqu'on  nepût  parcourir  enappelplus 
de  deux  degrés;  mais  il  fallut  attendre  la  Révolu- 
tion pour  en  arriver  là.  L'Assemblée  constituante 
simplifia  les  appels,  en  régla,  par  la  loi  du  16- 
24  août  1790,  les  divers  degrés,  depuis  les  justices 
de  paix  jusqu'à  la  cour  suprême  ,  et  détermina 
dans  quel  cas  chacun  des  tribunaux  intermédiaires 
jugerait  sans  appel  ou  avec  recours  à  la  juridic- 
tion supérieure.  La  Constitution  de  Tan  viii  créa 
des  tribunaux  d'appel  qui  ont  depuis  changé  de 


nom  (cours  d'appel,  cours  royales,  cours  impé- 
riales), mais  conservèrent  la  même  organisation. 

APPEL  VOLAGE.  On  appelait  ainsi  au  moyen 
âge  une  institution  judiciaire  propre  au  territoire 
de  Laon.  Le  tribunal  du  roi  y  jouissait  d'une  juri- 
diction exorbitante,  dite  de  prévention,  dans  cer- 
taines seigneuries  supérieures,  basses  et  moyennes, 
toutes  les  fois  qu'il  s'agissait  d'une  cause  crimi- 
nelle, et  ailleurs  d'une  manière  générale,  lors 
même  que  l'affaire  était  simplement  ordinaire. 
Voici,  d'après  Boutillier  {Somme  rur.,  1.  II,  t.  XIV), 
comment  s'interjetait  l'appel  volage  :  la  partie 
ajournée  se  présentait  devant  le  juge,  et  en  quelque 
état  que  fût  l'affaire,  lui  déclarait  qu'elle  l'assi- 
gnait, et  l'assignait  en  effet  devant  le  bailli  de 
Vermandois  ou  son  lieutenant  à  Laon.  Elle  inti- 
mait en  même  temps  le  demandeur  et  la  procé- 
dure suivait  son  cours  audit  siège  de  Laon.  Le 
bailli  ou  son  lieutenant  examinait  la  cause,  la  re- 
tenait ou  la  jugeait,  ou  la  renvoyait  au  juge  or- 
dinaire, suivant  les  cas. 

On  entendait  aussi  par  appeaux  volages,  en 
Laonnais,  les  actions  possessoires  intentées  direc- 
tement par  le  propriétaire  d'un  fonds  troublé  dans 
sa  jouissance.  La  simple  déclaration  d'appel  vo- 
lage obligeait  la  partie  adverse,  sans  qu'il  y  eût 
besoin  d'ordonnance  du  juge,  à  comparaître  de- 
vant le  prévôt  royal  de  la  prévôté  foraine,  qui 
renvoyait  les  contestants  à  ses  plaids,  sauf  à  pren- 
dre des  mesures  provisoires. 

Dans  l'un  et  l'autre  cas,  cette  coutua'.e  était  fort 
onéreuse  pour  les  plaideurs,  elle  prolongeait  les 
procès  et  avait  en  outre  l'inconvénient  d'entraver 
et  d'amoindrir  la  juridiction  ordinaire.  Aussi  fut- 
elle  plusieurs  fois  abolie  et  restaurée.  Philippe  le 
Bel  la  rétablit  en  1296  après  l'avoir  un  moment 
supprimée;  en  1302,  il  ordonna  de  nouveau  urie 
enquête  qui  ne  paraîi  pas  avoir  produit  de  ré- 
sultat. En  1332,  Philippe  VI  l'attaqua  encore  ;  elle 
ne  semble  avoir  définitivement  disparu  qu'en  1351 , 
en  vertu  d'un  édit  de  Jean,  qui  mit  à  l'abolition 
des  appeaux  volages  la  condition  d'une  prestation 
ou  louage  de  2  sous  parisis  pour  chaque  village 
exempté. 

APPEL  COMME  D'ABUS.  Voy.  Abus. 

APPERÇUS,  nom  que  l'on  donnait  aux  gens 
d'une  sorte  de  milice  en  Franche -Comté,  sous  la 
domination  espagnole,  lorsqu'ils  étaient  appelés 
à  un  service  actif  et  payé. 

APPIER.    Voy.  H.iNZELET. 

APPIGNÉ,  seigneurie  de  Bretagne  érigée  en 
vicomté  en  mars  1574,  en  faveur  de  Julien  Bo- 
therel . 

APPILLY  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  famille 
de  Hamel  (Picardie). 

APPLAINCOURT  (Seigneurs  d'),  de  la  maison 
de  Crét|uy. 

APREMONT.  Voy.  Aspremont. 

APRES  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  famille 
de  Samte-Marie  (Normandie). 

APRÈS  DE  MANNEVILLETTE  (Jean-Bap- 
tiste-Nicolas-Denis  d'),  ingénieur  hydrographe,  né 
au  Havre  le  11  février  1707,  mort  le  1=''  mars  17S0. 
—  Neptune  oriental,  1743-1745,  in-fol. 

APRILEIUM,  Avrilly. 

APRIX,  famille  de  Normandie  d'où  sont  sortis 
les  seigneurs  de  Vimont  et  de  Morienne.  Les  armes 
sont  :  d'azur  à  un  château  d'argent. 

APS  (Seigneurs  d'),  braiiche  de  la  maison  de 
la  Baume  (Dauphiné). 

APT,  Apta  Julia.  Cette  ville,  qui  fut  d'abord 
la  capitale  des  Vulgientes,  et  en  partie  détruite  à 
l'époque  de  César,  devint  plus  tard  colonie  ro- 
maine sous  le  nom  de  colonia  Julia  Apta.  A  la 
fin  de  l'empire,  elle  était  la  capitale  de  la  cité  des 
,  Aptenses,  qui  firent  partie  de  la  Xarbonnaise  Se- 


AQUA 


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AQUI 


conde.  L'évêque  d'Apt  était  comte  de  sa  ville  et 
suffragant  de  rarchevêque  d'Aix.  L'évêché  fut  sup- 
primé à  la  Révolution.  Apt,  qui  faisait  partie  du 
gouvernement  de  Provence,  devint  à  cette  époque 
sous-préfecture  du  département  de  Vaucluse. 

Il  s'est  tenu  un  concile  à  Apt  le  13  mai  1365. 

Bibliographie  :  Martin,  Antiquités  et  inscrip- 
tions de  la  ville  d'Apt,  1818,  in-S";  l'abbé  Boze, 
Ilist.  de  l'Église  d'Apt,  1800,  in-8°. 

ÉvÊQUES  d'Apt.  —  S.  Auspice,  vers  95.  —  Léo- 
nius,  vers  300.  — S.  Quintin,  vers  400.  — S.  Cas- 
tor, vers  410.  —  Sillucius,  431.  —  Auxanius,  436. 
— Asclepius,  439-455.  —  Léonce,  463-474.  —  Pré- 
textât I",  475-vers  635.  —  Prétextât  II,  vers  540- 
545.  —  Eusëbe,  546-548.  —  Clémentin ,  549-vers 
575.  —  Pappus,  vers  580-585.  —  S.  Pierre,  691. 

—  Magneric,  788-792.  —  Gérard,  796.  —  Sen- 
dard,  835.  —  Paul  I",  852.  —  Teutbert,  859.  — 
Richard,  879.  —  Paul  II,  886.  —  Werner,  894.  — 
Rostaing,  9.50.  —  Arnoul,  960.  —  Nartold  I",  967. 

—  Étienne  I",  979.  —  Narthold  II,  982.  —  Theu- 
deric,  991.  —  Hibold,  999.  —  S.  Etienne  II,  1010- 
6  nov.  1046.  —  LégerP'',  1047.  —  Eliphant,  1048- 
1068.  —  Isoard,  1095.  —  Bertrand  I",  1102.  — 
Léger  II  d'Agoult,  1124.  —  Raimond  1",  1145- 
11.51.  —  Rainard,  1152. —  Guillaume  P"' Astra, 
1155.  —  Pierre  I"  de  Saint-Paul,  1162-3  nov. 
1179.  —  Guiraud  I",  1180-1202.  —  Pierre  II  de 
Saint-Paul,  1202.—  Geoffroi  1",  1211-1229.  — 
Geoffroi  II,  1229-1243.  —  Guillaume  II  CentuUo, 
1244-26  janv.  1246.— Geoffroi  111  de  Dalmas,1247- 
28  août  1256.— Pierre  III  Bayle ,  ]  1  nov.  1 256-30 mai 
1268.  —  Ripert  de  Viens,  1268-1"  fév.  1269.— Rai- 
mond Il  Centutio,  juin  1271-10  juillet  1275.  — 
Raimond  III  Bot,  5  sept.  1275-22  août  1303.— Hu- 
gues Bot,  nov.  1303-1318.  — RaimondIVBot,  1320- 
janv.  1330.  —  Guiraud  II  de  Corbières,  1330.  — 
Bertrand  II  Acciajoli,  7  juillet  1331-1332.  —  Guil- 
laume m  Astier,  12  juin  1332-1340.  —  Guil- 
laume IV  Audebert,  1340-1341.  —  Guillaume  V 
l'Ami,  1342-1345.  —  Arnaud,  1346-1348.  —  Ber- 
trand III,  17  ôept.  1348-1350.  —  Bernard,  1351- 
1352.  —  Bertrand  IV  de  Meissenier,  1353-1367.— 
Eizéar  de  Pontevès,  25  juin  1357-déc.  1361.— 
Raimond  V  Bot,  1362-13  avril  1382.  —  Raimond  VI 
deSavine,  1382-1384.  —  Gérard,  1385-nov.  1360. 

—  Jean  I"  Filleti,  9  janv.  1391-10  juin  1410.  — 
Pierre  IV  Perrigant,  1410-1411.  —  PéréKrin,  1412. 
—Constantin  de  laTreille,  1416-1430.— ÉtiennellI, 
17  juillet  1431-1437.  —  Pierre  V  Nasondi,  25  nov. 
1437-1447.  —  Pierre  VI  Nasondi,  1448-1"  juillet 
1467.  —  Jean  II  Ortigue,  6  sept.  1467-1482.  — 
Agricole  de  Panisse,  18  juillet  1482-5  fév.  1490. 

—  Jean  III  de  Chabrol,  mars  1490-nov.  1491.  — 
Jean  IV  de  Montaigu,  6  août  1494-10  sept.  1527. 
Jean  V  Nicolaï,  1527-mars  1533.  —  César  ïrivulce, 
1533-1541.  —  Pierre  VII  de  Forli,  ]"  déc.  1541- 
1557 .  —  Jean-Baptiste  Raimbaud  de  Simiane,  1 560- 
1571.  —  François  de  Simiane,  1571-6  mai  1587.  — 
Pompée  de  Pénlle,  1587-28  janv.  1607.  — Jean  VI 
Pélissier,  28  janv.  1607-28  nov.  1629.  —  Modeste 
de  Villeneuve-des-Arcs,  28  fév.  1630-7  janv.  1670. 

—  Jean  VII  de  Gaillard,  1"  janv.  1681-28  janvier 
1695.  —  Joseph-Ignace  de  Foresta,  7  sept.  1695- 
1722.  —  Jean-Baptiste  de  Vaccon,  1722-7  déc.  1761. 

—  Félicien  Bocon  de  la  Merlière,  6  janv.  1752- 
1778.  —  Laurent-Michel  Éon  de  Cély,  1778-1790. 

APTOT  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de  Thou- 
roude  (Normandie). 
APUDY  ( A.  L.) ,  pseudonyme  de  A.  L.  de  Chézy. 
AaUA,  Aix-en-Othe  (Aube). 
AQUABELLA,  Aiguebelle. 
AQUAPUTA,  Puteaux  (Seine). 
AQUASPARSA,  Aigueperse. 
AQUATICA,  la  forêt  d'Eavi  (Seine-Inférieure). 
AQUAVIVA,  Aiguevive. 


AQUAVOCONIS,  Vic-le-Comfe  (Puy-de-Dôme). 
AQU.ffi  ALLOBROGUM  ou  GRATIAN.ffi,  Aix- 

les-Bains  (Savoie). 

AOUiE  BIGERRONUM,  Bagnères  (Hautes-Py- 
rénées). 

AQU.iE  BORMONIS  OU  BORVONIS,  Bourbon- 
l'Archambaud  ou  Bourbonne-les- Bains. 

AQU^  CALlD.ffi,  Aigues-Caudes.  —  Bagnols. 
—  Vichy. 

AQU.a:  CONSORANNORUM,  Ax  (Ariége). 

AQU^  CONVENARUM  OU  VICUS  AQUEN- 
SIS,  Bagnères-de-Bigorre. 

AQU.iE  DUCTUS,  Ahuy  (Côte-d'Or). 

AQU^  FERVID.Œ,  Fervaques. 

AQU^  GRANI,  Aix-la-Chapelle. 

Aau.^:  GRATlANiE,  Aix-les-Bains  (Savoie). 

AQU.iE  MATTIACffi  OU  AQU.ffi  MORTU.œ, 
Aigues-Mortes  (Gard). 

AQXJ^  NER^,  Neris  (Allier). 

AQUiE  NlSINE.a3,  Bourbon-Lancy  (Saône-et- 
Loire). 

AQU.iE  ONESIORUM,  Bagnères-de-Luchon  ou 
Baréges. 

AOUJE  PLU]VrBARI.s:,  Plombières  (Vosges). 

AQU.ff:  SEGET.iï3  OU  MEDIODUNUM,  Moingt 
près  Montbrison  (Loire). 

AQXJ^  SEXTI^,  Aix  en  Provence. 

AQU.iE  SICCJE,  Seichel  (Lot-et-Garonne). 

AQUiE  TORBELLlCffi,  Dax  (Landes). 

AQU.a]  VOCONTIORUM,  Aix  (Drôme). 

AaUENSES,  peuple  du  Bigorre.  Au  iv=  siècle 
la  cirntas  Aquensium  est  la  deuxième  des  douze 
cités  de  la  Novempopulanie. 

AQUENSES,  peuple  de  Provence.  Au  iv^  siècle, 
la  civitas  A  quensium,  formait  la  première  cité 
de  la  Narbonnaise  seconde;  son  chef-lieu  Aquic 
Sexti.v  (Aix)  était  la  métropole  de  la  province,  et 
la  population  de  la  cité  se  composait  principale- 
ment des  habitants  de  la  colonie  latine  et  des 
restes  des  Comoni,  des  Cenicenses  et  des  Sallyi. 

AQUIANUM,  Evian  (Savoie). 

AQUICINCTUM,  AOUISCINCTUM,  Anchin. 

AQUILA,  AaUILEGIA,  l'Aigle. 

AQXJILIN  (S.),  évêque  d'Évreux,  vers  653,  mort 
en  695.  —  Sa  féte  le  19  octobre. 

AQUILINA,  l'Aigle.  —  Laveline  (Vosges). 

AQUILINASILVA,  la  forêt  d'Iveline  (Eure-et- 
Loir). 

AQUIGNY,  Aquiniacum,  bourg  de  Normandie 
(Eure)  avec  titre  de  marquisat. 

AQUIN  ou  AaxJINO  (Mardochée,  dit  Philippe 
d') ,  hébraïsant ,  né  à  Carpentras  vers  la  fin  du 
xvi"  siècle,  mort  à  Paris  en  1650.  Il  était  juif,  se 
convertit  au  catholicisme ,  vint  à  Paris  et  fut 
nommé  par  Louis  XÎII  professeur  au  Collège  de 
France.  =  Son  petit-fils  Antoine,  premier  mé- 
decin de  Louis  XIV  (1672-1693),  né  vers  1629, 
mort  à  Vichy  le  17  mai  1696. 

AQUIS  (Claudius  de)  ,  Claude  de  Seissel. 

AQUISIANA  PAGUS ,  un  des  trois  pagi  dont 
se  composait  la  cité  des  Ebrodunenses  (Embrun). 

AQUITAINE,  une  des  trois  grandes  régions 
entre  lesquelles  (à  l'exception  de  la  Province  Ro- 
maine) la  Gaule  était  divisée  à  l'époque  de  César. 
Comprise  entre  la  Garonne,  les  Pyrénées,  et  le 
golfe  de  Gascogne,  elle  renfermait  les  40  peuples 
suivants  :  Ambilatri,  Atures,  Auscii,  Basabocates, 
Belendi,  Benarnenses.  Bercoriates,  Bigerriones, 
Bipedimni,  Bituriges  Vivisci,  Boates,  Boii,  Cam- 
poni,  Caracates,  Cocasates,  Convenœ,  Datii,  Eco- 
lismenses,  Elusates,  Garites,  Garumni,  Uelvii(?), 
Meduli,  Monesi,  Onobrisates  ou  Onobusates,  Os- 
cidates  campestres,  Oscidates  montani,  Preciani, 
Sennates,  Sibillates,  Sibutzates,  Sociates,  Suecas- 
ses,  Tarbelli,  Tarusates,  Tomates,  Vaccsi,  Vasa- 
es,  Vassei  (?) ,  Venami. 


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AQUI 


Attaqués  en  56  av.  J.  C.  par  P.  Crassus,  les  Aqui- 
tains appelèrent  les  Cantabres  à  leur  secours  et  pri- 
rent pour  chefs  des  hommes  qui  avaient  servi  sous 
Sertorius.  Ils  avaient  réuni  une  armée  de  50  000 
hommes,  lorsqu'ils  furent  défaits  par  Crassus  et 
obligés  h  faire  leur  soumission.  Cette  soumission 
fut  renouvelée  par  eux  sans  résistance  entre  les 
mains  mêmes  de  César  quelques  années  après. 

Après  la  conquête,  l'Aquitaine  fut  rétablie  en 
28  av.  J.  C.  par  Auguste  comme  une  des  quatre 
provinces  entre  lesquelles  il  divisa  la  Gaule  trans- 
alpine, et  les  limites  en  furent  étendues. 

Ainsi,  aux  peuples  que  nous  avons  déjà  nommés 
comme  faisant  partie  de  l'Aquitaine  avant  la  con- 
quête de  César,  il  faut  encore  ajouter  les  Con- 
sorani  et  les  Convenir,  pris  à  la  Narbonnaise  et 
ceux  qui ,  des  Cévennes  à  l'embouchure  de  la 
Loire,  furent  enlevés  à  l'ancienne  Celtique.  Voici 
les  noms  de  ces  peuples,  au  moins  des  princi- 
paux :  Agesinates ,  Arverni,  Bercorcates ,  Bitu- 
riges  Cubi,  Cadurci,  Elusates,  Gabali,  Lemovices, 
Armoricani ,  LiUevani,  Nitiobriges ,  Petrocorii, 
Pictones,  Rutheni,  Santonea,  Vellavi.  La  métro- 
pole de  cette  nouvelle  province  d'Aquitaine  fut 
l'antique  Avaricum  (Bourges).  Plus  tard  cette 
Aquitaine  fut  divisée  en  trois  provinces,  mais 
alors,  c'est-à-dire  au  x°  siècle  aprèsJ.  C,  l'ancienne 
Aquitaine,  proprement  dite,  avait  perdu  ce  nom 
qui  était  passé  à  la  première  et  à  la  seconde  Aqui- 
taine, deux  provinces  composées  avec  les  peuples 
qu'Auguste  avait  jadis  détachés  de  la  Celtique. 

AQUITAINE  PREMIÈRE.  Cette  province  ne 
fut  formée  que  dans  la  seconde  moitié  du 
IV'  siècle,  lorsque  Valentinien  1"^  (364-375)  crut 
devoir,  pour  en  faciliter  l'administration,  séparer 
l'Aquitaine  en  deux  provinces.  La  première  était 
à  l'E.  de  la  seconde.  Les  principaux  peuples  qui 
en  firent  partie  sont  les  Bituriges  Cubi,  les  Cam- 
biovicenses ,  les  Lemovices,  les  Arverni,  les  Vel- 
lavi, les  Cadurci,  les  Gabali  et  les  Ruteni.  Elle 
avait  pour  métropole  Biturigum  civitas  (Bourges) 
et  était,  celle-là  comprise,  divisée  en  huit  cités  : 
civitas  Arvernorum  (Clermont),  Rutenorum  (Ro- 
dez) j  Albiensium  (Albi) ,  Cadurcorum  (Cahors) ,  Le- 
movicum  (Limoges),  Gabalum  (Javols),  Vellavo- 
rum  (Saint-Paulien).  Au  v=  siècle  elle  fut,  au  nom- 
bre de  ce  qu'on  appela  les  Sept  Provinces,  puis 
tomba  sous  la  domination  des  Wisigoths.  Sous  les 
Mérovingiens,  après  avoir  été,  à  plusieurs  re- 
prises, partagée  entre  les  divers  rois  francs,  elle 
finit  par  être  une  partie  du  duché  d'Aquitaine 
(voy.  duché  d'Aquitaine),  dont  les  vicissitudes  et 
l'histoire  sont  exposées  plus  loin  et  qui  finit  par 
former  plusieurs  gouvernements.  L'Aquitaine 
première  est  aujourd'hui  divisée  à  peu  près  entre 
les  quatorze  départements  que  voici  :  Cher,  Indre, 
Allier,  Puy-de-Dôme,  Creuse,  Haute-Vienne,  Cor- 
rèze,  Cantal,  Haute-Loire,  Lozère,  Aveyron, Tarn, 
Lot,  Tarn-et-Garonne. 

AQUITAINE  SECONDE,  province  présidiale. 
Cette  province  fut  formée  par  Valentinien  I" 
(364-375)  de  la  portion  occidentale  ou  maritime 
qu'il  détacha  de  l'Aquitaine  première.  Les  prin- 
cipaux peuples  qui  contribuèrent  à  la  composer 
sont  les  Ficlones,  les  Agesinates,  les  Santones, 
les  Petrocorii,  les  Nitiobriges,  les  Meduli  et  les 
Bituriges  Vivisci.  Elle  était  divisée  en  six  cités  : 
Civitas  Pictavorum.  (Poitiers),  Santonum  (Sain- 
tes), Ecolismensium  (Angoulême),  Petrocoriorum 
{PéTigueux],  Agennensium  (Agen)  et  Burdigalen- 
sium,  dont  le  chef-lieu  Burdigala  (Bordeaux) 
était  la  métropole  de  la  province.  Elle  fut  au 
v  siècle  comprise  dans  la  division  administrative 
appelée  les  Sept  Provinces;  ensuite  elle  passa 
sous  la  domination  des  Wisigoths.  A  l'époque  mé- 
rovingienne, elle  eut  le  même  sort  que  l'Aquitaine 


première  et  fit  aussi  partie  du  duché  d'Aquitaine. 
Aujourd'hui  les  neuf  départements  de  Loire-infé- 
rieure, Vendée,  Deux-Sèvres,  Vienne,  Charente- 
Inférieure,  Charente  ,  Dordogne,  Lot-et-Garonne 
et  Gironde ,  en  tout  ou  en  partie ,  occupent  son 
ancien  territoire. 

AQUITAINE  TROISIÈME.  Voy.  NOVEMPOPU- 
LANIE. 

AQUITAINE  FRANÇAISE.  Après  la  chute  de 
l'empire  romain  et  l'établissement  des  Barbares 
dans  la  Gaule,  l'Aquitaine  resta  divisée  en  deux 
provinces  ecclésiastiques  qui  eurent  d'abord  le 
même  nombre  de  cités  ou  d'évêchés  que  les  an- 
ciennes provinces  gallo-romaines  d'Aquitaine  pre- 
mière et  seconde.  Cependant  le  temps  y  intro- 
duisit quelques  changements  que  nous  indiquerons 
en  parlant  des  villes  métropolitaines  de  Bourges  et 
de  Bordeaux.  Malgré  cette  division,  il  existait 
entre  ces  provinces  une  marque  d'unité  dans  le 
titre  de  Patriarche  et  de  Primat  des  Aquitaines 
porté  par  l'archevêque  de  Bourges,  qui  exerça 
souvent  juridiction  sur  les  archevêchés  de  Nar- 
bonne,  d'Auch  et  de  Bordeaux;  et  on  doit  recon- 
naître que,  si  les  événements  politiques  séparèrent 
ordinairement  l'archevêché  de  Narbonne  (Septi- 
manie  et  Languedoc)  ainsi  que  celui  d'Auch 
(Gascogne),  ils  tendirent  généralement  à  confon- 
dre les  deux  autres  en  une  seule  Aquitaine. 

En  507,  Clovis  s'empara  de  toutes  les  posses- 
sions des  Wisigoths  sauf  l'archevêché  de  Nar- 
bonne ou  l'antique  Narbonnaise  première;  mais 
les  Francs  ne  s'y  établirent  pas  alors  et,  après 
avoir  chassé  les  Ariens  des  deux  Aquitaines  et  de  la 
Novempopulanie,  ils  retournèrent  dans  le  nord  de 
la  Gaule.  De  là  vint  que,  tandis  que  toutes  les 
provinces  gallo-romaines  changeaient  de  nom, 
l'Aquitaine  seule  garda  le  sien.  A  la  mort  de 
Clovis,  elle  fut  partagée  entre  les  quatre  fils  de  ce 
roi  (511)  ;  de  même  en  567,  elle  fut  divisée  entre 
les  fils  de  Clotaire  I".  En  général  elle  avait  con- 
servé des  comtes  gallo-romains;  mais  les  divisions 
qui  éclatèrent  entre  les  Mérovingiens,  empêchèrent 
l'unité  de  l'Aquitaine  de  s'affermir;  bien  au  con- 
traire, elles  réveillèrent  toutes  les  animosités  des 
anciennes  peuplades  gauloises,  devenues  cités  sous 
les  Romains,  et  l'on  vit  guerroyer  l'une  contre 
l'autre  les  milices  de  Bourges,  de  Limoges,  de 
Poitiers,  d'Angoulême ,  etc.  L'agitation  fut  très- 
vive  jusqu'à  la  conspiration  de  Gondovaldqui  par- 
vint à  se  faire  proclamer  roi  d'Aquitaine  à  Brives- 
la-Gaillarde.  Après  sa  mort  (585) ,  le  pays  fut  un 
peu  calmé.  Enfin  en  630  une  satisfaction  lui  fut 
donnée.  Dagobert  en  fit  un  royaume  qui  compre- 
nait les  Aquitaines  avec  Toulouse  et  qui  fut  bien- 
tôt transformé  en  duché  héréditaire  (voy.  Ton- 
LousE  et  Gascogne).  Sous  la- dynastie  de  ses 
ducs,  l'Aquitaine  reprit  une  prospérité  que  trou- 
blèrent les  invasions  des  Sarrazins  qui  furent  dé- 
faits par  Charles-Martel  (732).  Une  dizaine  d'an- 
nées plus  tard ,  Pépin  le  Bref  se  fait  reconnaître 
suzerain  par  les  ducs;  mais  l'existence  de  cette 
dynastie  l'inquiétait  et,  de  760  à  768,  il  fit  tous  ses 
efforts  pour  y  mettre  fin.  Charlemagne  qui  eut  l'A- 
quitaine occidentale  dans  son  partage  primitif 
(768)  en  chassa  bientôt  Hunald  (voy.  Hunald, 
Loup,  Waifre)  et  y  réunit  l'Aquitaine  austra- 
sienne  ou  orientale  après  la  mort  de  Carloman 
(771).  11  créa,  en  778,  le  second  royaume  d'Aqui- 
taine qui  différait  du  premier  en  ce  qu'il  com- 
prenait les  Marches  d'Espagne  ;  ce  royaume  dura 
environ  un  siècle.  Louis  le  Débonnaire  en  fut 
couronné  roi,  en  781,  et  Louis  le  Bègue  le  joignit 
au  royaume  de  France,  lorsqu'il  succéda  à  Charles 
le  Chauve  (877).  Pendant  cette  période  on  peut 
remarquer  que  les  éléments  de  la  féodahté  sont 
moins  nombreux  en  Aquitaine  que  dans  les  autres 


ARAG 


—  96  — 


ARAa 


parties  de  l'empire  carlovingien;  les  anciens  pagi 
s'y  sont  mieux  conservés  qu'ailleurs  et  les  rési- 
dences royales  y  sont  en  petit  nombre.  Les  Aqui- 
tains se  partagèrent  ;  les  uns  soutinrent  Charles 
le  Chauve,  les  autres  combattirent  pour  Pépin  II 
et  pour  Lothaire,  à  la  bataille  de  Fontenai.  Le 
traité  de  Verdun  (843)  les  réunit  sous  la  domina- 
tion de  Charles  le  Chauve;  mais  ce  fut  une  décla- 
ration officielle  plutôt  qu'une  réalité,  et  bientôt, 
pour  lutter  avantageusement  contre  Pépin  II, 
Charles  le  Chauve  fut  obligé  de  nommer  un 
comte  de  Poitiers,  duc  d'Aquitaine,  Raynulf 
qui  joignait  au  Poitou  la  Saintonge  et  l'Angou- 
mois  (845) .  Malgré  les  prétentions  rivales  du  comte 
de  Toulouse  et  du  vicomte  de  Limoges,  les  comtes 
de  Poitiers  restèrent  en  possession  du  titre  de 
ducs  d'Aquitaine,  et  accrurent  leur  puissance  au 
point  qu'en  1038  ils  avaient  Agen,  Bordeaux  et  le 
duché  de  Gascogne.  L'héritière  de  la  maison  de 
Poitiers,  Éléonore  de  Guyenne,  répudiée  par 
Louis  VII,  porta  tous  ses  fiefs  à  son  second 
mari,  Henri  Plantagenet,  qui  devint  roi  d'Angle- 
terre (1154);  mais,  au  xiii»  siècle,  ce  vaste  do- 
maine fut  démembré,  si  bien  qu'en  12.^8  le  traité 
d'Abbeville  ne  laissait  plus  au  roi  d'Angleterre, 
Henri  111,  que  les  pays  au  S.  de  la  Charente 
(l'2o8)  qui  furent  érigés  en  duché-pairie.  C'est 
alors  que. paraît  le  nom  de  Guyenne,  et  comme 
il  représente  une  étendre  de  territoire  autre  que 
celle  qui  est  désignée  par  le  nom  d'Aquitaine, 
c'est  à  ce  mot  que  nous  renverrons  la  suite  de 
l'hisloire  de  l'Aquitaine. 

Ducs   HÉRÉDITAIRES   DE   TOULOUSE   ET  d'AQUI- 

TAINE.  —  637,  Boggis  et  Bertrand,  fils  de  Caribert. 

—  688,  Eudes  ou  Odon,  fils  de  Boggis.  —  73t, 
Hunald  ou  Hunold.  —  745,  Waifre,  duc  hérédi- 
taire. 

Rois  d'Aquitaine.  —  781,  Louis  le  Débonnaire. 

—  814,  Pépin  I".  —  839,  Pépin  II,  mort  en  865. 

—  855  ,  Charles,  fils  de  Charles  le  Chauve ,  mort 
en  866.  —  867,  Louis  le  Bègue,  frère  de  Charles, 
réunit  le  royaume  d'Aquitaine  à  celui  de  France 
en  877.  —  Voy.  Gascogne,  Poitiebs,  Toulouse. 

Bibliographie  :  Dissertations  sur  l'Aquitaine, 
dans  les  tomes  XV,  XVII,  XIX  et  XX  des  Mém. 
de  l'acad.  des  Inscriptions;  Histoire  de  la  Gaule 
méridionale  par  Fauriel,  1836;  4  vol.  in-S". 

AQUOSA,  Aouze  (Vosges). 

AQS.  Voy.  Dax. 

ABA  UBIORUM.  Les  Ubiens,  transportés  par 
Agrippa  sur  la  rive  gauche  du  Rhin,  élevèrent, 
dit-on,  un  autel  à  Auguste.  Un  pontife  y  fut  chargé 
du  culte,  comme  à  celui  qui  existait  au  confluent 
de  la  Saône  et  du  Rhône.  Autour  de  cet  autel  des 
Ubii  se  forma  une  ville,  que  les  uns  prétendent 
être  Colonia  Julia  (Bonn),  et  les  autres  Colonia 
Agrippina  (Cologne),  et  qui,  vers  la  fin  de  l'Em- 
pire, faisait  partie  de  la  Germanie  Seconde. 

AB.ffiGANN.ffi,  Argentan  (Orne). 

ARffiGENUS,  Baiocasses,  Bayeux  (Calvados). 

ABAG-0  (Dominique-François),  l'un  des  plus 
illustres  savants  de  notre  époque,  né  à  Estagel 
(Pyrénées-Orientale?)  le  26  février  1786,  mort  à 
Paris  le  2  octobre  1853.  Au  sortir  de  l'École  po- 
lytechnique, il  devint  secrétaire  de  l'Observa- 
toire (1804),  fut  chargé  (1806),  avec  Biot  et  deux 
commissaires  espagnols,  de  continuer  depuis  Bar- 
celone jusqu'aux  îles  Baléares  la  mesure  du  méri- 
dien terrestre,  commencée  par  IMéchain  et  De- 
lambre ,  et  éprouva  dans  l'accomplissement  de 
cette  mission  une  suite  d'aventures  qu'il  a  racon- 
tées dans  ses  mémoires.  Prisonnier  à  Palamos, 
puis  à  Alger,  il  ne  put  rentrer  en  France  qu'au 
milieu  de  l'année  1809,  et  fut  alors  nommé  mem- 
bre de  l'Institut  et  professeur  d'analyse  appliquée 
et  de  géodésie  à  l'École  polytechnique,  fonctions 


dont  il  se  démit  en  1830.  A  cette  dernière  date,  il 
fut  envoyé  à  la  Chambre  par  le  département  des 
Pyrénées-Orientales  et,  jusqu'en  1848,  il  siégea  à 
l'extrême  gauche  et  y  joua  un  rôle  important, 
surtout  lorsqu'il  fut  question  pour  la  première  fois 
des  fortifications  de  Paris.  En  1848,  il  iît  partie 
du  gouvernement  provisoire,  eut  le  portefeuille 
de  la  guerre  et  de  la  marine,  et  fut  nommé  par 
l'Assemblée  constituante  membre  de  la  commis- 
sion cxécutive.  Après  le  coup  d'État  du  2  décem- 
bre, il  fut  dispensé  du  serment  et  conserva  jusqu'à 
sa  mort  la-  direction  de  l'Observatoire.  Secrétaire 
perpétuel  de  l'Académie  des  sciences  pour  les 
sciences  mathématiques,  après  la  mort  de  Fourier 
(1830),  il  a  prononcé  en  cette  qualité  des  éloges 
qui  sont,  avec  raison,  regardés  comme  des  mo- 
dèles :  Mémoires  sur  les  affinités  des  corps  par 
la  lumière  (avec  Biot),  1806,  in-4°;  —  Mémoire 
sur  une  modification  remarquable  qu'éprouvent 
les  rayons  lumineux  dans  leur  passage  à  travers 
certains  corps  diaphanes  {Mémoires  de  l'Académie 
des  sciences,  1811);  — Mémoire  sur  l'action  que 
les  rayons  de  lumière  polarisés  exercent  les  uns 
sur  les  autres  (avec  Fresnel),  dans  les  Mémoires 
de  l'Académie  des  sciences  (1819);  —  Recueil  d'ob- 
servations géodésiques,  astronomiques,  exécutées 
par  ordre  du  Bureau  des  longitudes  en  Espagne, 
en  France,  en  Angleterre  et  en  Ecosse  (avec  Biot), 
1821 ,  in-4°.  —  Parmi  les  nombreuses  notices  qu'il  a 
insérées  dans  l'Annuaire  du  Bureau  des  longitudes, 
nous  citerons  :  Sur  les  chronomètres  (1824);  — 
Sur  les  quantités  de  pluie  qni  tombent  à  diverses 
hauteurs  au-dessus  du  sol  (ibid  );  —  Table  des 
températures  extrêmes  observées  à  Paris  et  dans 
d  autres  lieux  (1825)  ;  —  Sur  la  lune  rousse  (1827, 
1828);  —  De  la  Rosée  (1827,  1828);  —  Sur  les 
explosions  des  machines  à  vapeur  (1830)  ;  —  Sur 
les  étoiles  multiples  (1833);  —  Notice  historique 
sur  le  pôle  voltaïque  (ibid.)  ;  —  Sur  les  puits  forés, 
connus  sous  le  nom  de  puits  artésiens  (1835);  — 
Sur  la  dernière  apparition  de  la  comète  deHalley 
(1836)  ;  — Notice  stir  les  machines  à  vapeur  (ibid.); 
—  Sur  les  hiéroglyphes  égyptiens  (ibid.)  ;  —  Sur 
le  tonnerre  (1838);  —  Notice  sur  Herschell;  — 
Sur  r éclipse  totale  de  soleil  du  8  juillet  1842 
(1845).  Parmi  sesÉloges  historiques,  on  remarque 
ceux  du  docteur  Young,  de  Fourier,  de  James 
Watt,  de  Gambey,  de  Carnot,  d'Ampère,  de  Con- 
dorcet,  etc.  Les  œuvres  complètes  d'Arago  ont  été 
réunies  après  sa  mort  et  publiées  par  M.  Barrai, 
1854-60,  17  vol.  in-8°.  On  y  trouve,  entre  au- 
tres écrits  inédits,  une  Histoire  de  sa  jeunesse 
(17!-'0-I830)  et  une  Astronomie  populaire,  etc.  En 
tête  se  lit  une  introduction  d'Alexandre  de  Hum- 
boldt,  auquel  Arago  élait  uni  par  la  plus  tendre 
amitié  depuis  1809  ;  introduction  d'où  nous  ex- 
trayons l'appréciation  suivante  :  «  Les  grjndes 
découvertes  de  M.  Arago  appartiennent  aux  an- 
nées 1811,  1820  et  1824.  Elles  ont  rapport  à  l'opti- 
que, aux  phénomènes  de  la  physique  céleste,  à 
l'électricité  en  mouvement,  au  développement  du 
magnétisme  par  la  rotation.  Ce  sont,  pour  les 
spécifier  encore  davantage  :  1°  la  découverte  de 
la  polarisation  colorée  ou  chromatique;  2°  l'obser- 
vation précise  du  déplacement  des  franges  causées 
par  la  rencontre  de  deux  rayons  lumineux,  dont 
l'un  traverse  une  lame  mince  transparente,  comme 
par  exemple  du  verre;  phénomène  qui  indique 
une  diminution  de  vitesse,  un  retard  dans  la 
route,  et  est  en  opposition  directe  avec  la  théorie 
de  l'émission  ;  3°  la  première  observation  de  la 
propriété  d'attirer  la  limaille  de  fer  que  possède 
le  fil  conducteur  de  l'électricité  dans  les  expé- 
riences d'Oersted,  autrement  dit  le  rhénphore  de 
la  pile  ;  l'heureuse  idée  de  faire  tourner  le  cou- 
rant en  hélice  autour  d'une  aiguille,  et  de  l'a)- 


ARBA 


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ARBA 


manter  aussi  bien  par  le  passage  de  la  décharge 
de  la  bouteille  de  Leyde  que  par  celui  du  cou- 
rant électrique  d'une  pile  de  Volta  ;  4°  le  magné- 
tisme de  rotation.  » 

ARAGO  (Jean),  frère  du  précédent,  né  en  1788 
à  Estagel  (Pyrénées-Orientales),  mort  au  Texas, 
où  il  servait  comme  général  dans  l'armée  mexi- 
caine, le  9  juillet  1836.  =  Jacques-Étienne-Vic- 
TOR,  frère  du  précédent,  voyageur  et  littérateur, 
né  à  Estagel  le  10  mars  1790,  mort  à  Paris  en  jan- 
vier 1855.  Il  était  devenu  aveugle  vers  1837  et 
n'en  continua  pas  moins  à  écrire  des  vaudevilles 
et  le  récit  de  ses  voyages. 

ARAINE  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de  Préaux 
(Touraine). 

ARAINES  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de  Pé- 
quigny  (Picardie). 

ARAMON  (Gabriel  de  Luitz,  baron  d  ),  gentil- 
homme languedocien,  diplomate,  mort  en  1553. 
Envoyé  comme  ambassadeur  à  Constantinople,  au 
mois  de  mai  1546,  il  y  retourna  en  1548,  revint  en 
France  (1551),  et  fut  renvoyé  la  même  année  près 
de  Soliman.  Avant  de  s'y  rendre,  il  alla  à  Tripoli 
de  Barbarie,  appartenant  aux  chevaliers  de  Saint- 
Jean,  que  les  Turcs  assiégeaient,  et  dont  il  ne 
put  empêcher  la  prise.  En  septembre  1553,  il 
quitta  la  Turquie  et  mourut  peu  de  temps  après 
être  revenu  en  France.  La  Bibliothèque  impériale 
possède  une  relation  inédite  de  son  ambassade, 
écrite  par  Jean  Chesneau,  son  secrétaire. 

ARAMON,  terre  érigée  en  fief,  en  décembre 
1635,  en  faveur  du  sieur  de  Lancy. 

ARANGY  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de  Ba- 
bute  (Nivernais). 

ARAPILES  (Bataille  des),  22  juillet  1812.  — 
Le  maréchal  Marmont  avait  occupé  les  hauteurs 
et  le  village  des  Arapiles,  situés  dans  la  province 
de  Salamanque.  Il  crut  en  pleine  retraite  l'armée 
anglo-portugaise,  commandée  par  Wellington,  et 
lança  son  aile  gauche,  sous  les  ordres  de  Tho- 
mière,  pour  lui  couper  la  route.  Wellington  vit  le 
vide  causé  par  cette  manoeuvre  dans  la  disposition 
de  l'armée  française  et  en  profita  pour  y  jeter  le 
désordre.  IVIarniont,  en  cherchant  à  rétablir  la 
bataille,  fut  blessé;  Thomière  fut  tué;  Bonnet, 
qui  avait  remplacé  Marmont,.  fut  mis  hors  de 
combat;  enfin  Clausel,  qui  survint,  sauva  les  dé- 
bris de  la  division  Thomière,  rétablit  un  peu  d'or- 
dre et  fit  faire  une  retraite  que  couvrit  le  général 
Foy  et  qui  ne  fut  guère  inquiétée  par  les  vain- 
queurs. Les  Français  disent  avoir  perdu  dans  cette 
bataille  5000  tués  ou  blessés  et  2000  prisonniers 
avec  1 1  canons.  Les  Anglais  affirment  avoir  fait 
7000  prisonniers  et  estiment  à  plus  de  14  000  h. 
la  perte  de  l'armée  française.  Ils  appellent  cette 
bataille  la  victoire  de  Salamanque. 

ARAR,  la  Saône. 

ARARDUS,  dieu  connu  par  une  inscription 
trouvée  à  Saint-Béat  (Haute-Garonne). 

ARAUCOURT  (Seigneurs  d'),  branche  de  la 
maison  de  Bruyères-le-Châtel  (Dauphiné).  =  — 
(Seigneurs  d'),  de  la  famille  de  La  Barre  (Beauce). 

ARAXJR,  ARAURis,  l'Hérault. 

ARAUSICUS  PAGUS,  le  territoire  d'Orange. 

ARAUSIO,  Orange. 

ARBALESTE,  famille  d'où  sont  sortis  les  sei- 
gneurs-vicomtes de  La  Borde-Melun. 

ARBALÈTE  ,  ARBALÉTRIERS.  L'arbalète 
{arcubalista,  balista)  est  mentionnée  par  Végèce 
et  par  Fortunat,  mais  depuis  eux  il  n'en  est  plus 
question  qu'au  x"  siècle,  dans  la  Chronique  de 
Richer.  Elle  était  inconnue  aux  Grecs,  lors  de  la 
première  croisade,  ainsi  que  le  prouve  un  passage 
de  VAlexiade  d'Anne  Comnène,  qui  en  donne  une 
description  détaillée.  L'usage  s'en  était  à  peu  près 
perdu  à  la  fin  du  xn=  siècle;  ce  fut  Richard  Cœur- 

BICT.  HIST.  DE  LA  FR. 


de-Lion  qui,  suivant  Guillaume  le  Breton,  l'intro- 
duisit de  nouveau  en  France,  c'est-à-dire  dans  les 
pays  en  deçà  de  la  Loire,  et,  au  dire  du  même 
chroniqueur,  Philippe  Auguste  n'avait  pas  un  seul 
arbalétrier  dans  son  armée. 

Vers  le  milieu  du  xiv  siècle,  il  s'établit  des 
compagnies  d'arbalétriers  dans  plusieurs  villes  de 
France,  et  entre  autres  à  Paris  (1359),  Rouen, 
Amiens,  Beauvais,  Abbeville,  Sens,  Saint-Lô,  An- 
gers, Bayeux,  Péronne,  Thiers,  etc.,  et  différentes 
ordonnances  leur  conférèrent  des  privilèges  assez 
étendus. 

L'usage  de  l'arbalète  se  maintint  longtemps 
après  l'invention  des  armes  à  feu.  Des  arbalé- 
triers figurèrent  encore  dans  notre  armée  à  la 
bataille  de  la  Bicoque  (1522),  mais  il  n'y  en  avait 
plus  qu'un  seul  au  siège  de  Turin  (1526).  La  der- 
nière mention  de  l'arbalète  dans  un  acte  officie] 
se  trouve  dans  une  ordonnance  de  Henri  IV  sur 
la  chasse. 

11  y  avait  plusieurs  espèces  d'arbalètes  :  Varba- 
îète  à  pied  de  chèvre  ou  de  hiche ,  Varhalète  à 
cnc,  toutes  deux  usitées  à  la  guerre  et  à  la  chasse; 
l'arbalète  à  tour,  employée  surtout  dans  les  sièges. 
On  se  servait  encore  à  la  chasse  de  l'arbalète  à 
jalet,  lançant  des  balles  de  plomb  ou  de  terre 
glaise,  et  de  Varbalète  à  baguette,  lançant  une 
balle  ou  une  espèce  de  trait  qu'à  cause  de"  la  forme 
carrée  de  son  fer  on  appelait  carreau. 

Abbalétriers  (Grands-maîtres  des).  «  L'office 
de  maître  des  arbalétriers,  dit  le  P.  Anselme,  était 
considérable  en  France  dès  le  temps  de  saint  Louis. 
11  avait  commandement  sur  les  gens  de  pied ,  et  la 
surintendance  sur  tous  les  officiers  qui  avaient 
charge  pour  les  machines  de  guerre  avant  l'in- 
vention et  l'usage  de  la  poudre  et  de  l'artillerie.  » 
Cet  office  fut  aboli  dans  la  première  moitié  du 
xvi'  siècle.  Voici  la  liste  de  ceux  qui  l'ont  possédé, 
avec  la  date,  qui  n'est  souvent  qu'approximative, 
de  leur  entrée  en  charge  : 

Vers  1270,  Thibaud  de  Monbart.  —  Vers  1274, 
Renaud  de  Rouvroy.  —  1284,  Jean  de  Burlas,  sé- 
néchal de  Guyenne.  —  1298,  Jean  le  Picard.  — 
1303,  Pierre  de  Courtisot.  —  1304,  Thibaud,  sire 
de  Chepoy.  —1310,  Pierre  de  Galart.  —  Vers  1338, 
Etienne  de  la  Baume,  dit  le  Galois.  —  1346,  Ma- 
thieu de  Roye,  dit  le  Flament.  —  1350,  Robert, 
sire  de  Houdetot,  sénéchal  d'Agénois.  —  Vers  1358, 
Baudouin  de  Lens ,  sire  d'Annequin.  —  1364,  Ni- 
colas de  Ligne,  seigneur  d'Ollignies.  — Vers  1373, 
Hugues  de  Châtillon,  seigneur  de  Dampierre.  — 
1373,  Marc  Grimaldi,  seigneur  d'Antibes.  — 1379, 
Guichard  Dauphin,  seigneur  de  Jaligny.  —  1394, 
Renaud  de  Trie,  seigneur  de  Serifontaine.  — Avant 
1396,  Jean,  sire  de  Bueil.  —  1403,  Jean  de  Han- 
gest,  seigneur  de  Hugueville.  —  1407,  Jean  de 
Hangest  et  d'Avesnecourt.  —  1411,  David,  sire 
de  Rambures.  —  1415  ,  Guillaume,  seigneur  de 
Cramesnil.  —  1415,  Jean  deTorsay.  —  1418,  Jac- 
ques de  la  Baume,  seigneur  de  l'Abergement.  — 
1421,  Hugues  de  Lannoy. —  1423,  Jean  Malet,  sire 
de  Graviile  et  de  Marcoussis.  —  1449,  Jean  d'Es- 
touteville,  seigneur  de  Torcy.  —  1461,  Jean,  sire 
et  ber  d'Auxy.  —  1498,  Jean  de  la  Gruthuse,  sei- 
gneur de  Fumechon.  —  1415,  Aimar  de  Prie,  sei- 
gneur de  Montpoupon.  Il  était  mort  en  1527  et 
fut  le  dernier  grand-maître  des  arbalétriers. 

ARBAUD,  famille  de  Provence  d'où  sont  sortis 
les  seigneurs  du  Baron  et  de  Blonzac.  =  Autre  fa- 
mille du  même  pays  d'où  sont  sortis  les  seigneurs 
de  Brés,  de  Rognac,  de  Porchères,  de  la  Chapelle- 
Senevois,  de  Gardanne,  de  Bargemont  et  de  Peii 
nier.  (Voy.  VHistoire  de  la  noblesse  de  Provence, 
par  Artefeuil.) 

ARBAUD  DE  PORCHÈRES  (François  d') 
poète,  membre  de  l'Académie  française,  né  à 

7 


ARBR 


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ARC 


Saint-Maximin  (Var),  mort  en  Bourgogne  en  1640. 
11  était  cousin  de  la  femme  de  Malherbe  et  fut 
l'un  des  disciples  de  ce  poëte. 

AKBÉGIATEB.  Les  Arbégiates  paraissent  avoir 
appartenu  à  la  même  condition  sociale  que  les 
Hôtes.  (Voy.  ce  mot.)  Sans  jouir  de  la  dignité  et 
des  privilèges  d'hommes  libres,  ils  ne  se  confon- 
daient pas  avec  les  serfs  proprement  dits,  et  ne 
se  rattachaient  au  suzerain  que  par  le  lien  du 
cens  annuel. 

AKBEROUE,  pays  de  la  Navarre  française 
dont  les  lieux  principaux  étaient  Isturitz,  situé 
aujourd'hui  dans  le  canton  de  la  Bastide  -  Clai- 
rence  et  Saint-Palais,  chef-lieu  de  canton  (Basses- 
Pyrénées). 

ARBOGAST,  Gaulois  d'origine,  général  des  ar- 
mées de  Valentinien  II.  Il  battit  l'usurpateur 
Maxime  (388),  fut  nommé  préfet  du  prétoire,  et 
se  rendit  complètement  maître  du  pouvoir.  Me- 
nacé par  Valentinien  ,  il  le  fit  assassiner  et  pro- 
clama empereur  Eugène.  Vaincu  par  Théodose 
(394) ,  il  se  donna  la  mort. 

ARBOGASTE  (S.),  évêque  de  Strasbourg,  mort 
en  678. 

ARBOGASTE  (  Louis-François) ,  géomètre  et 
homme  politique,  né  à  Mutzig  (Bas-Rhin)  en  1759, 
mort  à  Strasbourg  le  8  avril  1803.  Il  fut  député 
du  Bas-Rhin  à  l'Assemblée  législative  et  à  la  Con- 
vention ,  où,  dans  le  procès  du  roi,  il  vota  pour 
la  détention.  Ce  fut  lui  qui  présenta  le  rapport 
sur  l'uniformité  et  le  système  général  des  poids  et 
mesmes.  —  Du  Calcul  des  dérivations,  1800,  in-4°. 

ARBOIS,  Arborosa,  petite  ville  de  Franche- 
Comté  (Jura)  qui  a  donné  son  nom  à  une  branche 
de  la  famille  bourguignonne  de  Fyot.  C'est  la  pa- 
trie de  Pichegru. 

ARBONENSIS  PAGUS,  un  des  quatre  pagi  de 
la  cité  de  Constance  à  l'époque  carlovingienne. 
La  ville  d'où  il  tirait  son  nom,  Arbon,  fait  au- 
jourd'hui partie  du  canton  de  Thurgovie. 

ARBORICA,  ABRINCiE,  Avranches  (Manche). 

ARBORIUS  (.(Emilius  Magnus),  jurisconsulte, 
né  près  de  Dax  vers  270,  mort  à  Constantinople 
vers  335. 

ARBOROSA,  ARBOSIUM,  Arbois  (Jura). 

ARBOUSSE  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de 
Narbonne-Pelet  (Languedoc). 

ARBOUSSIER,  famille  du  Languedoc  d'où  sont 
sortis  les  seigneurs  de  Montagut.  (Voy.  le  Re- 
gistre II  de  V Armoriai  de  d'Hozier.) 

ARBOUSTE  ,  vallée  du  pays  de  Comminges 
dont  le  lieu  principal  était  Bernet,  dans  le  canton 
actuel  de  Bagnères-de-Luchon. 

ARBOUVILLE  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de 
la  Barre  (Beauce).  = — ,  de  la  famille  deChambon 
(Beauce). 

ARBOUZE  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de 
Veiny  (Bourbonnais). 

ARBRELLA  ,  ARBREVILLA  ,  l'Arbresle 
(Rhône). 

ARBRES  DE  LA  LIBERTÉ.  C'est  probable- 
ment vers  les  premiers  jours  de  l'année  1790 
que  l'on  commença  dans  les  campagnes  à  planter 
des  mais  que  l'on  appela  arbres  de  la  liberté,  et 
au  pied  desquels  les  paysans  brûlaient,  quand  ils 
le  pouvaient,  les  titres  seigneuriaux.  Nous  croyons 
qu'il  en  a  été  fait  mention  pour  la  première  fois 
à  l'Assemblée  nationale  dans  la  séance  du  16  fé- 
vrier 1790.  Cet  usage  se  répandit  bientôt  dans 
toute  la  France.  Le  3  pluviôse  de  l'an  ii,  la  Con- 
vention rendit  un  décret  pour  le  réglementer.  La 
plupart  de  ces  arbres  furent  détruits  sous  l'Em- 
pire et  sous  la  Restauration.  Ceux  qui  avaient  été 
plantés  en  1848  eurent  le  même  sort  après  le 
10  décembre. 

ARBRISSEL.  Voy.  ROBERT. 


ARBUSSXJS,  pseudonyme  de  P.  Jurieu. 

ARC  (Jeanne  d') ,  et  non  Darc,  dite  la  Pucelle  ' 
d'Orléans,  née  à  Domremy  (Vosges)  le  6  jan- 
vier 1412,  brûlée  vive  à  Rouen  le  31  mai  1431. 
Elle  était  fille  d'un  laboureur  nommé  Jacques 
d'Arc,  et  d'Isabelle  Romée.  A  l'âge  de  treize  ans, 
en  1425,  au  moment  où  les  désastres  accablaient 
de  toutes  parts  Charles  VII,  elle  commença  à  en- 
tendre des  voix  qui  lui  ordonnaient  d'aller  en 
France  pour  délivrer  le  royaume,  et  eut  à  diverses 
reprises  des  apparitions  de  sainte  Catherine,  de 
sainte  Marguerite  et  de  saint  Michel,  apparitions  qui 
devinrent  de  plus  en  plus  fréquentes.  Les  revers 
de  la  cause  royale  ne  firent  qu'accroître  son  exal- 
tation, et  lorsque  les  Anglais  eurent  mis  le  siège 
devant  Orléans  (1429),  elle  réussit  enfin,  après 
plusieurs  tentatives,  à  obtenir  de  Robert  de  Bau- 
dricourt,  capitaine  de  Vaucouleurs,  qu'il  la  fît 
conduire  près  du  roi.  Elle  partit  habillée  en 
homme,  avec  une  petite  escorte,  à  la  fin  de  fé- 
vrier, et  le  6  mars  arriva  à  Chinon,  où  était  la  ' 
cour.  Trois  jours  après,  elle  fut  admise  en  pré- 
sence de  Charles,  à  qui  elle  déclara  de  la  part  de 
Dieu  qu'il  serait  sacré  et  couronné  à  Reims,  et 
lui  révéla,  dit-on ,  des  choses  qui  n'étaient  con- 
nues que  de  lui  seul.  Par  l'influence  du  conseil 
royal,  elle  fut  soumise  à  des  enquêtes  sévères  et 
minutieuses,  et  examinée  par  des  matrones.  Sortie 
victorieusement  de  toutes  ces  épreuves,  qui  du- 
rèrent près  d'un  mois,  elle  obtint  un  commande- 
ment militaire,  reçut  une  armure  complète,  et  se 
fit  faire  un  étendard  à  Tours.  Elle  partit  enfin  de 
Blois  le  25  avril  et  se  dirigea  vers  Orléans  réduit 
aux  abois.  Elle  y  fit  son  entrée  aux  flambeaux,  le 
29  avril  au  soir,  et  lorsque  les  renforts  qu'elle 
avait  précédés  furent  arrivés,  le  4  mai ,  elle  as- 
saillit une  des  bastilles  des  Anglais,  qui  fut  em- 
portée avec  un  grand  carnage.  Le  7  mai,  une 
attaque  des  Tourelles,  principal  poste  des  assié- 
geants, fut  aussi  couronnée  de  succès.  L'assaut 
dura  treize  heures,  et,  quoiqu'elle  eût  été  blessée 
entre  le  cou  et  l'épaule  droite  d'un  trait  d'arba- 
lète, elle  ramena  une  dernière  fois  au  combat  ses 
soldats  qui  pensaient  déjà  à  la  retraite,  et  s'em- 
para de  la  fortification.  Dans  la  nuit,  les  Anglais 
levèrent  le  siège. 

Le  lendemain,  elle  retourna  à  Loches  auprès  du 
roi,  qu'au  bout  d'un  mois  elle  décida  à  se  laisser 
conduire  à  Reims  pour  y  être  sacré.  Il  fallait  dé- 
blayer le  chemin  que  les  Anglais  fermaient  de  tous 
côtés.  En  quelques  jours,  Meung,  Jargeau,  Beau- 
gency,  Janville  furent  emportés,  et  enfin  la  victoire 
de  Patay  (18  juin)  ayant  rendu  libres  les  bords  de 
la  Loire,  l'armée  royale  avec  le  roi  et  Jeanne  se 
dirigea  vers  la  Champagne.  Troyes  et  Châlons  ca- 
pitulèrent, et  suivant  la  promesse  qu'elle  lui  avait 
laite,  l'héroïne  amena  triomphalement  Charles  à 
Reims  où  il  fut  sacré  le  17  juillet  1429.  Elle  as- 
sista à  la  cérémonie,  tenant  à  la  main  son  éten- 
dard; car  comme  elle  le  dit  plus  tard  dans  son 
procès,  où  cette  action  lui  fut  reprochée  :  Il  avait 
été  à  la  peine ,  n'étoit-ce  point  raison  qu'il  fût  à 
l'honneur  ? 

De  Reims,  la  Pucelle  entraîna  vers  Paris  le  roi 
dont  l'irrésolution  naturelle  était  augmentée  par 
les  méfiances  et  les  jalousies  des  membres  de  son 
conseil,  et  chaque  jour  elle  avait  à  lutter  contre 
des  menées  sans  cesse  renaissantes.  On  arriva 
sous  les  murs  de  Paris  après  avoir  pris  Saint- 
Denis,  et  Jeanne,  le  8  septembre,  livra  à  la  porte 
Saint-Honoré  un  assaut  infructueux  où  elle  fut 
blessée.  Elle  voulait  recommencer  l'attaque  le 
lendemain,  mais  son  projet  fut  arrêté  par  les 
ordres  formels  du  roi.  Elle  revint  avec  lui  de 
l'autre  côté  de  la  Loire;  là,  malgré  les  hon- 
neurs dont  elle  était  entourée ,  le  séjour  d'une 


ARG 


—  99  — 


ARGH 


cour  remplie  d'intrigues  et  Toisiveté  où  on  la  re- 
tenait à  dessein  lui  devinrent  bientôt  insuppor- 
tables. D'ailleurs  elle  était  agitée  par  de  sombres 
pressentiments  ;  elle  avait  dit  souvent  a  qu'elle  ne 
durerait  guère  plus  d'une  année,  »  et  ses  voix  ne 
lui  annonçaient  que  de  terribles  malheurs.  Le 
29  mars  1430,  elle  quitta  furtivement  le  roi  sans 
avoir  pris  congé  de  lui,  se  rendit  à  Lagny-sur- 
Marne,  guerroya  quelque  temps  de  droite  et  de  gau- 
che, et  enfin  le  23  mai  1430,,  dans  une  sortie  contre 
les  Bourguignons,  devant  Compiègne,  abandon- 
née et  peut-être  trahie  des  siens,  elle  fut  faite 
prisonnière.  Des  mains  de  l'homme  d'armes,  le 
bâtard  de  Wandonne,  qui  s'en  était  emparé,  elle 
passa  dans  celles  de  son  capitame,  Jean  de  Luxem- 
bourg, comte  de  Ligny,  qui  la  vendit  16000  livres 
aux  Anglais.  Quand  Jeanne  apprit  qu'elle  allait 
être  livrée  à  ses  plus  mortels  ennemis,  elle  se  jeta 
du  haut  du  donjon  de  Beaurevoir  oii  elle  était  dé- 
tenue, et  quoiqu'elle  fût  tombée  d'une  hauteur 
d'une  vingtaine  de  mètres,  on  latrouvaau  pied  de 
la  muraille  à  peine  blessée.  Après  avoir  été  pro- 
menée par  les  Anglais  de  forteresse  en  forteresse, 
elle  fut  enfin  conduite  au  château  de  Rouen  où 
s'instruisit  son  procès.  Le  3  janvier  1431,  des  let- 
tres patentes  de  Henri  VI  ordonnèrent  qu'elle  se- 
rait livrée  à  l'évêquede  Beauvais,  Pierre  Cauchon, 
et  à  ses  assesseurs.  Le  premier  interrogatoire  eut 
lieu  le  20  février  suivant  ;  dans  celui-ci  et  dans 
les  autres,  elle  déploya  une  présence  d'esprit,  une 
éloquence  et  un  courage  que  ne  purent  abattre 
les  questions  perfides  et  l'acharnement  de  ses  in- 
fâmes accusateurs.  Après  une  procédure  d'une 
iniquité  monstrueuse,  elle  fut  déclarée  coupable 
de  divers  griefs,  et  entre  autres  d'hérésie,  et  le 
24  mai,  conduite  au  cimetière  de  Saint-Ouen.  Là 
on  lui  présenta  une  formule  d'abjuration  au  bas 
de  laquelle ,  dans  un  moment  de  faiblesse ,  elle 
traça  un  zéro  en  guise  de  signature.  Cette  rétrac- 
tation empêchait  de  prononcer  contre  elle  une  sen- 
tence de  mort.  Elle  fut  seulement  condamnée  à  pas- 
sep  le  reste  de  ses  jours  en  prison,  au  pain  de 
douleur  et  à  l'eau  d'angoisse,  puis  on  la  recondui- 
sit en  prison.  Mais  ce  résultat  d'un  procès  aussi 
abominable  ne  faisait  pas  le  compte  de  ses  enne- 
mis. Un  piège  lui  fut  tendu.  Trois  jours  après, 
on  lui  enleva  dans  la  nuit  ses  habits  de  femme  aux- 
'  quels  on  substitua  des  habits  d'homme,  et  aussitôt 
qu'elle  les  eut  revêtus ,  Pierre  Cauchon ,  ap- 
pelé, vint  constater  le  fait.  Jeanne,  convaincue 
d'avoir  de  nouveau  commis  un  méfait  qui  avait 
été  l'une  des  causes  de  sa  condamnation,  compa- 
rut celte  fois  comme  relapse  devant  ses  juges,  et 
fut  condamnée  à  être  brûlée  vive.  Sa  sentence  lui 
fut  annoncée  le  matin  du  mercredi  30  mai.  En 
l'entendant,  elle  se  prit  à  pleurer  amèrement;  elle 
retrouva  pourtant  son  énergie  au  moment  du  sup- 
plice, qui  eut  lieu  quelques  heures  plus  tard  sur  la 
place  du  Marché  de  Rouen.  Pas  une  démarche,  pas 
une  tentative  ne  furent  faites  par  Charles  VII  pour 
arracher  à  son  affreuse  destinée  l'héroïque  jeune 
fille  qui  périssait,  à  dix-neuf  ans,  victime  de  son 
dévouement  pour  lui  et  pour  la  patrie.  Ce  ne  fut 
que  de  longues  années  après  qu'il  provoqua  une 
révision  de  son  procès.  La  sentence  de  réhabilita- 
lion  fut  prononcée  à  Rouen  le  7  juillet  1456. 

_  Parmi  les  nombreux  ouvrages  qui,  dans  ces  der- 
niers temps,  ont  été  publiés  sur  la  Pucelle,  nous 
citerons  en  première  ligne  le  beau  travail  de  M.  J. 
Quicherat  :  Procès  de  condamnation  et  de  réhabili- 
tation de  Jeanne  d'Arc,  1841-1849,  5  vol.  in-S",  et 
ses  Aperçus  nouveaux,  1849,  in-8°. —  B.  de  Beai^ire- 
gard,  Histoire  de  Jeanne  d'Arc,  1847,  2  vol.  i^';8°; 
Vallet  de  Viri  ville,  Nouvelles  recherches  sur  Jeanne 
d'Arc.  1854,  in-8°,  et  Histoire  de  Charles r,VII ; 
Desjardins,  Vie  de  Jeanne  d'ArcV  1854,  'ià-18; 


H.  Wallon,  Jeanne  d'Arc,  1860,  2  vol.  in-8°; 
VHistoire  de  France,  de  Michelet,  celle  d'Henri 
Martin,  etc.,  etc. 

ARG,  marquisat  de  Franche-Comté  possédé  au 
xvii*  siècle  par  la  maison  de  l'Hospital. 

ARC  (Philippe-Auguste  de  Sainte-Foix,  che- 
valier d') ,  littérateur,  fils  naturel  du  comte  de 
Toulouse,  né  à  Montauban,  mort  en  1779  à  Tulle. 

ARC-EN-BARROIS ,  seigneurie  qui  a  appar- 
tenu à  la  maison  de  Vienne  et  à  celle  de  Broyés 
(Brie). 

ARG-SUR-TILLE  (Seigneurs  d'),  branche  de 
la  maison  de  Saulx-Tavannes. 

ARG.ffi,  ARGH^ ,  ARGHl.ffi,  Arques. 

ARCffi  GASTRENSES,  Arches  (Vosges). 

ARCiE  EBUROVICUM,  Pont-de-l'Arche  (Eu- 
re). 

ARGiï:  REMENSES  OU  REMORUM,  Arches. 
—  Charleville. 

ARCAIMBAL  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  fa- 
mille du  Bousquet  (Quercy). 

ARGELOT,  marquisat  de  Bourgogne  possédé 
par  la  famille  de  Guéribout. 

ARCÈRE  (Louis-Étienne) ,  oratorien,  historien, 
né  à  Marseille  en  1698,  mort  en  1782.  —  Histoire 
de  la  Rochelle  et  de  l'Aunis,  1756-57,  2  vol.  in-4'». 

ARCES,  famille  de  Dauphiné  d'où  sont  sortis 
les  seigneurs  du  Domaine  et  des  Maisons-Fortes. 
Les  armes  sont  :  d'asur  au  franc  quartier  d'or. 
(Voy.  Allard,  Histoire  généalogique  du  Dauphiné, 
t.  II.) 

ARGEUIL  OU  ARCUEIL,  seigneurie  de  Picar- 
die, possédée  au  xvu'  siècle  par  la  famille  Visé. 

ARGEY.flE,  Arcis-sur-Aube. 

ARCHANT  (Barons  de  1'),  de  la  famille  de 
Grimonville  (Normandie). 

ARGHERIES,  maison  de  Normandie  dont  une 
branche  alla  s'établir  dans  le  Bugey  à  la  fin  du 
xvr  siècle. 

ARCHERS.  Les  archers  jouèrent  un  rôle  im- 
portant dans  les  guerres  du  moyen  âge,  et  c'est  à 
l'habileté  de  ceux  qu'ils  avaient  dans  leurs  ar- 
mées que  les  Anglais  durent  la  plupart  de  leurs 
succès  contre  nous.  Philippe  Auguste  était  par- 
venu ,  suivant  Guillaume  le  Breton ,  à  en  avoir 
d'excellents.  En  1384,  une  trêve  ayant  été  con- 
clue avec  l'Angleterre,  «  on  défendit,  raconte  Ju- 
vénal  des  Ursins,  qu'on  ne  jouât  à  quelque  jeu 
que  ce  fût,  sinon  à  l'arc  ou  à  l'arbalète.  Et  en 
peu  de  temps  les  archers  de  France  furent  telle- 
ment duits  (habiles)  à  l'arc  qu'ils  surmontaient  à 
bien  tirer  les  Anglais  et  se  mettaient  tous  com- 
munément à  l'exercice  de  l'arc  et  de  l'arbalète. 
Et  en  elTet,  si  ensemble  se  fussent  mis,  ils  eussent 
été  plus  puissants  que  les  princes  et  nobles.  Et 
pour  ce  fut  enjoint  par  le  roi  qu'on  cessât,  et  que 
seulement  y  eût  certain  nombre,  en  une  ville  et 
pays,  d'archers  et  d'arbalétriers.  »  Nos  désastres 
au  XV"  siècle  montrèrent  à  quel  point  on  avait  été 
imprudent  de  désarmer  ainsi  la  nation. 

Charles  VII,  par  des  lettres  données  à  Montils- 
lez-Tours  le  28  avi-il  1 448 ,  ordonna  que  «  en 
chacune  paroisse  du  royaume  ,  aura  un  archer 
qui  sera  et  se  tiendra  continuellement  en  habil- 
lement suffisant,  et  armé  de  salade,  dague,  épée, 
arc,  trousses  et  jaques  ou  huques  de  brigandines, 
et  seront  appelés  les  francs  -  archers  ;  lesquels 
seront  élus  et  choisis  èsdites  prévôtés  et  élections, 
les  plus  duits  et  aisés  pour  le  fait  et  exercice  dé- 
claré qu'ils  se  pourront  trouver  en  chacune  pa- 
roisse, sans  autre  regard  ne  faveur  à  la  richesse, 
ne  aux  requêtes  que  on  pourroit  faire  sur  ce.... 
L'archer  élu  sera  tenu  de  tirer  de  l'arc  aux  fêtes 
ou  soi  exerciter  d'habillements  (exercices)  qui  lui 
seront  ordonnés,  avec  les  autres  qui  voudront 
tirer  pour  soi  habiliter.  »  Chaque  archer  recevait 


.HZ 

m- 


ARGH 


—  100  — 


ARGH 


une  solde  de  quatre  francs  par  mois,  et  était  en 
outre  exempté  de  la  taille  et  de  tout  impôt.  Di- 
verses ordonnances  de  Charles  Vil  (30  avril  1459), 
et  de  son  successeur  (12  janvier  1474,  30  mars 
1475)  complétèrent  l'organisation  des  francs-ar- 
chers, dont  le  nombre  monta  jusqu'à  16  000.  Mais 
cette  milice  ne  tarda  pas  à  tomber  en  discrédit, 
et  Louis  XI  finit  par  la  dissoudre  (1480).  Elle  fut 
certainement  réorganisée,  car  on  la  trouve  encore 
mentionnée  sous  Charles  VIII,  Louis  XII  et  Fran- 
çois 1".  Les  francs-archers,  auxquels  on  donnait 
aussi  le  nom  de  Francs-Taupins,  ont  été  chan- 
sonnés  par  Villon  [Monologue  du  franc-archer  de 
BaignoUet),  et  l'on  trouve  sur  eux  dans  l'édition  de 
.Rabelais  par  le  Duchat  et  dans  ]eRecueil  des  chants 
historiques  de  M.  Leroux  de  Lincy  deux  chansons 
dont  le  fond  est  le  même,  mais  dont  le  texte  offre 
de  notables  différences. 

Il  y  avait  aussi  des  archers  à  cheval,  qui  au 
xvi"  siècle  devinrent  des  chevau-légers. 

Un  édit  du  12  juin  141 1  confirmé  en  1437,  1461, 
1484,  etc.,  établit  à  Paris  une  compagnie  de  120 
archers  et  leur  attribua  les  mêmes  privi  léges  qu'aux 
arbalétriers.  En  sept.  1550  un  autre  édit  créa  pour 
les  trois  compagnies  d'archers ,  d'arbalétriers  et 
d'arquebusiers  de  la  ville  un  office  de  capitaine, 
et  en  1566  Charles  IX  ordonna  qu'à  l'avenir  elles 
porteraient  toutes  trois  des  arquebuses.  Henri  IV 
les  réunit  en  une  seule,  sous  le  titre  d'archers,  et 
leur  capitaine  prit  le  titre  de  colonel.  —  Il  y  avait 
encore  les  archers  de  la  garde  du  roi,  les  archers 
des  toiles  (pour  la  vénerie),  les  archers  du  grand 
prévôt,  de  l'hôtel  du  guet,  du  prévôt  des  marchands. 

On  appelait  archers  des  pauvres,  archers  de  Vé- 
cuelle  ou  chasse  -  coquins ,  les  soldats  à  pied  qui 
avaient  la  charge  d'arrêter  les  mendiants  et  les 
vagabonds. 

ARCHES  ou  ARQUES,  Arcx  Remorum ,  vil- 
lage du  Ri  thelois  (Ardennes)  avec  titre  de  prin- 
cipauté. Les  Carlovingiens  y  avaient  un  palais 
que  possédèrent  successivement  les  évêques  de 
Liège,  les  comtes  de  Rethel  et  les  ducs  deNevers. 
Ceux-ci  y  conservaient  encore  au  xvii'  siècle  une 
autorité  indépendante,  qui  faisait  ranger  Ar- 
ches parmi  les  six  principautés  souveraines 
existant  en  France.  On  la  désigne  aussi  à  cette 
époque  sous  le  nom  de  principauté  de  Charle- 
ville.  Au  XVIII'  siècle  elle  entra  par  héritage  dans 
la  maison  de  Condé,  sans  avoir  jusque-là  relevé 
de  la  couronne. 

ARCHES  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de  Ve- 
nois  (Normandie).  =  —  (Seigneurs  des),  branche 
de  la  famille  de  Mesmes. 

ARCHEVÊCHÉS.  A  l'époque  de  la  Révolution 
la  France  comptait  18  provinces  ecclésiastiques 
ou  archevêchés  dont  voici  la  liste  avec  celle  des 
évêchés  suffragants.  Quelques-uns  de  ceux-ci 
étaient  situés  hors  du  royaume. 

1.  Aix.  Snfj'ragants  :  Apt,  Fréjus,  Gap,  Riez, 
Sisteron. 

2.  Albi.  Suffr.  :  Cahors,  Castres,  Mende,  Rodez, 
Vabres. 

3.  Aeles.  Suffr.  :  Marseille,  Orange,  St-Paul- 
Trois-Châteaux,  Toulon. 

4.  Auch.  SiH/J'r.  .-Aire,  Rayonne,  Bazas,  St-Ber- 
trand,  Couserans,  Dax,  Lectoure,  Lescar,  Oleron, 
Tarbes. 

5.  Besancon.  Sw/J'r.  ;  Belley,  Bâle  (Suisse), 
Lausanne  (Suisse). 

6.  Bordeaux.  Suffr.  :  Agen,  Angoulême,  Cou- 
dom,  Luçon,  Périgueux,  Poitiers,  la  Rochelle, 
Saintes,  Sarlat. 

7.  Bourges.  Suffr.  ;  Clermont ,  Limoges,  le 
Puy,  Saint-Flour,  Tulle. 

8.  Cambrai.  Suffr.  :  Arras,  Saint-Omer,  Namur 
(Pays-Bas),  Tournai  (Pays-Bas). 


9.  Embrun.  Suffr.  .-Digne,  Glandève,  Grasse, 
Nice  (Piémont),  Senez,  Vence. 

10.  Lyon.  Sw/fr. :  Autun,  Châlon,  Dijon,  Lan- 
gres,  Màcon,  St-Claude. 

H.  Narbonne.  Sw/^'r. .- Agde,  Alais,  Aleth,  Bé- 
ziers,  Carcassonne,  Lodève,  Montpellier,  Nîmes, 
Perpignan,  Saint-Pons,  Uzès. 

12.  Paris.  Suffr.  :  Blois,  Chartres,  Meaux,  Or- 
léans. 

13.  Reims.  Suffr.  :  Amiens,  Beauvais,  Bou- 
logne, Châlons-s. -Marne,  Laon,  Noyon,  Senlis, 
Soissons. 

14.  Rouen.  Suffr.  :  Avranches,  Bayeux,  Cou- 
tances,  Évreux,  Lisieux,  Séez. 

15.  Sens.  Suffr.  :  Auxerre,  Nevers,  Troyes.  De 
plus,  un  évêché  in  partibus.  sous  le  titre  de  Beth- 
léem, avait  été  créé  dans  le  faubourg  de  Pantenor, 
à  Clameci.  —  Voy.  Bethléem. 

16.  Toulouse.  Suffr.  :  Lavaur,  Lombez,  Mire- 
poix,  Montauban,  Pamiers,  Rieux,  St-Papoul. 

17.  Tours.  Suffr.  :  Angers,  Dol ,  le  Mans, 
Nantes,  Quimper,  Rennes,  S.-Brieuc,  S.-Malo, 
St-Pol  de  Léon,  Tréguier,  Vannes. 

18.  Vienne.  Suffr.  :  Die,  Annecy  (Savoie), 
Grenoble,  Maurienne  (Savoie) ,  Valence,  Viviers. 

Les  évêchés  de  Metz,  Toul  et  Verdun  étaient 
suffragants  de  Trêves,  et  l'évêché  de  Strasbourg 
de  Mayence. 

Le  revenu  des  archevêchés  et  évêchés  se  mon- 
tait à  4  909  000  livres.  La  taxe  qu'ils  payaient  à  la 
cour  de  Rome  était  de  1  681  685  liv. 

Le  12  juillet  1790,  fuî  rendu  un  décret  suppri- 
mant les  divisions  ecclésiastiques  existantes,  les 
chapitres,  abbayes,  monastères,  etc.,  et  instituant 
dix  métropoles  (Aix,  Besançon, Bordeaux,  Bourges, 
Lyon,  Paris,  Reims,  Rennes,  Rouen,  Toulouse) 
et  un  diocèse  par  chaque  département.  Les  évêques 
devaient  être  élus  par  le  corps  électoral  du  dé- 
partement, moyennant  certaines  conditions  de 
capacité. 

Par  une  convention  conclue  en  1801  avec  le 
pape,  la  République  française  (avec  la  Belgique'et 
la  rive  gauche  du  Rhin)  fut  divisée  en  dix  arche- 
vêchés, savoir  : 

I.  Paris.  Suffragants  :  Troyes,  Amiens,  Sois- 
sons,  Arras,  Cambrai,  Versailles,  Meaux,  Orléans. 

2.  Malines.  Suffr.  :  Namur,  Tournai,  Aix-la- 
Chapelle,  Trêves,  Gand,  Liège,  Mayence. 

3.  Besançon.  Suffr.  :  Autun,  Metz,  Strasbourg. 
Nancy,  Dijon. 

4.  Lyon.  Suffr.  :  Mende,  Grenoble,  Valence, 
Chambéry. 

5.  Aix.  Suffr.:  Nice,  Avignon,  Ajaccio,  Digne. 

6.  Toulouse.  Suffr.  :  Cahors,  Montpellier,  Car- 
cassonne, Agen,  Bayonne. 

7.  Bordeaux.  Suffr.  :  Poitiers,  la  Rochelle, 
Angoulême. 

8.  Bourges.  Suffr.  :  Clermont,  Saint-Flour, 
Limoges. 

9.  Tours.  Suffr.  :  le  Mans,  Angers,  Nantes, 
Rennes,  Vannes,  S.-Brieuc,  Quimper. 

10.  Rouen.  Suffr.  :  Coutances,  Bayeux,  Séez, 
Ëvreux. 

Ces  divisions  furent  modifiées  après  la  chute  de 
l'Empire,  et  même  depuis  la  Restauration  eurent 
lieu  d'autres  changements  que  l'on  trouvera  in- 
diqués à  leur  place.  Aujourd'hui  la  France  est 
divisée  en  86  diocèses,  dont  17  sont  des  arche- 
vêchés et  69  des  évêchés,  savoir  : 

1.  Aix,  Arles  et  Embrun,  Suffr.  :  Ajaccio,  Di- 
gne, Fréjus,  Gap,  Marseille. 

2.  Albi.  Suffr.  :  Cahors,  Mende,  Perpignan,  Ro- 
dez. 

3.  !A,uch.  Suffr.  :  Aire,  Bayonne,  Tarbes. 

4.  AYiGNON.  ^uffr.  :  Montpellier,  Nîmes,  Va- 
lence, Viviers. 


ARGH 


—  101  — 


ARGH 


5.  Besançon.  Suffr.  :  Belley,  Metz,  Nancy, 
Saint-Dié,  Strasbourg,  Verdun. 

6.  Bordeaux.  Suffr.  :  Agen,  Angoulême,  la  Ro- 
chelle, Lucon,  Périgueux,  Poitiers. 

7.  Bourges.  Suffr.  :  Clermont,  le  Puy,  Limo- 
ges, Saint-Flour,  Tulle. 

8.  Cambrai.  Suffr.  :  Arras. 

9.  Chambéry.  Swfl'r.  .-Annecy,  Tarentaise,  Mau- 
rienne.  Nice,  est  suffrag.  de  l'archevêché  de  Gênes. 

10.  Lyon  et  Vienne.  Suffr.  :  Autan,  Dijon, 
Grenoble,  Langres,  Saint-Claude. 

11.  Paris.  Suffr.  :  Blois,  Chartres,  Meaux,  Or- 
léans, Versailles. 

12.  Reims.  Suffr.  :  Amiens,  Beauvais,  Chàlons- 
sur- Marne,  Soissons. 

13.  Rennes.  Su/)'r.:Ouimper,  St-Brieuc,  Vannes. 

14.  Rouen.  Swff'r.  .-Bayeux,  Coutances,  Évreux, 
Séez. 

15.  Sens  et  Auxerre.  Suffr.  :  Moulins,  Nevers, 
Troyes. 

16.  Toulouse  et  Narbonne.  Suffr.  .  Carcas- 
sonne,  Montauban,  Pamiers. 

17.  Tours.  Suffr.  :  Angers,  Laval,  le  Mans,  Nan- 
tes. 

L'archevêché  d'Alger,  créé  en  janvier  1867,  a 
pour  suffragant  un  évêché  créé  à  la  même  date 
à  Constantine. 

Les  évêchés  de  Saint-Denis  à  la  Réunion,  de 
Saint-Pierre  et  de  Fort-de-France  à  la  Martinique, 
de  Basse-Terre  à  la  Guadeloupe,  ont  Bordeaux 
pour  métropole. 

ARCHEVÊQUE.  L'archevêque  n'a  aujourd'hui 
qu'une  suprématie  purement  honorifique  sur  les 
évêques  de  son  diocèse,  qui  sont  complètement 
indépendants  de  lui  dans  l'exercice  de  leurs  fonc- 
tions. Il  n'en  était  pas  de  même  avant  la  Révolu- 
tion. C'était  à  lui  que  ressortissaient  les  appels  des 
sentences  rendues  dans  les  officialités  de  ses  suf- 
fragants.  Il  avait  le  droit  de  confirmer  l'élection 
de  ceux-ci,  de  les  consacrer,  de  leur  faire  obser- 
ver les  canons  et  les  constitutions  ecclésiastiques, 
de  convoquer  et  de  présider  les  conciles  et  les 
assemblées  de  la  province,  etc. 

ARCHEVESQUE  (Hue),  trouvère  du  xrii'  siè- 
cle, né  en  Normandie.  On  connaît  de  lui  trois 
dits,  dont  deux  (le  Dit  de  la  dent  et  le  Dit  de  la 
mort  Largesse)  ont  été  publiés,  l'an  par  Méon, 
l'autre  par  M.  Jubinal. 

ARCHIAC,  Archiacum,  seigneurie  de  Sain- 
tonge,  possédée  par  la  maison  de  Montberon, 

ARCHIAC  (d'i,  pseudonyme  de  Duret. 

ARCHI.œ,  Arques. 

ARCHIAZÉS  (Saintonge),  pays  d'Archiac.  — 

Voy.  ARCHIAC. 

ARCHICHANCELIER,  l'an  des  grands  digni- 
taires de  la  couronne  créés  par  Napoléon.  La 
charge  en  fut  exercée  jusqu'à  la  chute  de  l'Em- 
pire par  Cambacérès. 

ARCHICOURT,  seigneurie  de  Picardie,  possé- 
<Iée  au  XVI»  siècle  par  la  famille  du  Molinet. 

ARCHIDIACRE.  L'archidiacre  était  le  premier 
des  diacres;  la  possession  de  cette  dignité  dépen- 
dait non  pas  de  l'ancienneté  du  titulaire,  mais  du 
choix  de  l'évêque.  Celui-ci  désignait  le  diacre  qui 
lui  inspirait  le  plus  de  confiance  pour  diriger  la 
diaconie;  la  force  des  choses  investit  bientôt  l'ar- 
chidiacre de  toutes  les  fonctions  qui  appartenaient 
à  ses  confrères  en  corps.  Au  vi=  siècle,  il  devint 
dans  l'administration  temporelle  le  principal  mi- 
nistre du  diocèse,  et  en  raison  de  sa  primitive 
autorité  diaconale  qui  lui  conférait  la  surveillance 
et  la  correction  des  mœurs  du  clergé,  il  s'éleva, 
dans  l'ordre  spirituel  même,  au-dessus  de  tous  les 
prêtres.  Cent  ans  plus  tard,  il  était  regardé  comme 
le  premier  dignitaire  ecclésiastique  après  l'évêque; 
son  pouvoir  au  temporel  lui  donnait  en  effet  le 


droit  de  juridiction,  qui  à  cette  époque  avait  une 
très-grande  importance,  et  ce  droit,  qu'il  exerçait 
d'abord  en  vertu  de  la  délégation  épiscopale,*ne 
tarda  pas  à  lui  être  acquis  en  propre,  de  sorte 
qu'il  jugeait  de  son  chef  et  en  qualité  de  magis- 
trat naturel.  De  l'an  1000  à  Tan  1200,  les  évêques 
se  trouvèrent  ainsi  entièrement  dépouillés  de  leur 
juridiction.  Ils  firent  enfin  un  violent  effort  pour 
sortir  de  sujétion  et  s'allièrent  à  cet  effet  aux 
archiprêtr3s,  dont  les  archidiacres  avaient  depuis 
longtemps  annihilé  l'autorité.  Le  moyen  imaginé 
pour  faire  rentrer  l'archidiacre  dans  la  limite  de 
son  rôle  primitif  fut  de  l'ordonner  prêtre  malgré 
lui.  Par  là  on  l'obligeait  à  prendre  rang  dans  le 
presbyterium;  aussi  opposa-t-il  une  forte  résis- 
tance à  cette  nouveauté  qui  était  pour  lui  une 
dégradation.  Mais  il  fallut  céder;  la  révolution 
fut  complétée  par  une  série  de  mesures  qui  ten- 
daient au  même  but,  multiplication  des  archi- 
diaconats,  érection  d'offices  nouveaux,  création 
de  l'official  et  des  vicaires  généraux.  Dès  lors,  les 
fonctions  d'archidiacre  perdirent  leur  importance. 

Au  moyen  âge,  les  archidiaconats  investis- 
saient les  personnes  qui  en  étaient  détentrices 
d'une  autorité  telle  qu'ils  devinrent  un  objet  de 
convoitise  pour  les  la'iques.  11  y  eut  au  ix*  siècle 
des  envahissements  de  ces  charges  aux  dépens  des 
clercs.  Plusieurs  capitulaires  de  Charlemagne  en 
font  foi  par  les  inhibitions  mêmes  quïls  renfer- 
ment à  cet  égard  (premier  cap.  de  805,  ch.  xv, 
quatrième  cap.,  même  année,  ch.  ii).  Plus  tard, 
au  xi"  siècle,  on  vit  des  archidiaconats  tenus  par 
des  chevaliers  comme  de  véritables  fiefs.  Orderic 
Vital  dit,  sous  l'année  1066,  que  c'était  alors  un 
usage.  Innocent  III  s'en  plaignait  encore  à  la  fin 
du  XII»  siècle  (liv.  XIV,  épître  132). 

ARCHIGNAC,  seigneurie  du  Périgord,  possé- 
dée par  les  familles  de  Guerre  et  de  Carbonnières. 

ARCHIPRÊTRE.  L'archiprêtre,  ainsi  que  son 
nom  l'indique,  était  le  premier  des  prêtres  ;  il 
figurait  à  la  tête  du  presbyterium;  il  devait  son 
rang  à  son  ancienneté,  et  comme  doyen  d'ordina- 
tion. Il  n'eut  d'abord  que  des  prérogatives  hono- 
rifiques; mais,  dès  le  vi=  siècle,  il  fut  en  posses- 
sion de  droits  sérieux.  On  l'opposa  peu  à  peu  au 
chorévêque,  qu'il  finit  par  supplanter.  L'étendue 
de  sa  juridiction  se  dédoubla  de  bonne  heure;  il 
y  eut  des  archiprêtres  urbains  et  des  archiprêtres 
ruraux  {urbani,  rurales).  Il  est  souvent  question 
de  ces  derniers  dans  Grégoire  de  Tours.  On  les 
voit  sous  Louis  le  Pieux  chargés  spécialement  de 
la  surveillance  de  plusieurs  paroisses,  et,  sous 
Charles  le  Chauve,  distribués  régulièrement  dans 
les  diverses  parties  du  diocèse,  où  ils  desservent 
un  doyenné.  De  là  est  venue  la  confusion,  souvent 
admise  par  les  conciles  et  les  meilleurs  auteurs, 
entre  l'archiprêtre  et  le  doyenné,  entre  le  titre  et 
la  chose.  Les  attributions  des  archiprêtres  consis- 
taient à  surveiller  les  paroisses  placées  dans  leurs 
circonscriptions,  et  les  prêtres  attachés  à  ces  pa- 
roisses. Ils  jouaient,  à  l'égard  de  ces  derniers,  le 
rôle  de  représentants,  de  subdélégués  de  l'évêque. 
A  ce  titre,  ils  présidaient  l'assemblée  ecclésiasti- 
que de  l'archiprêtré  et  transmettaient  les  ordres 
supérieurs.  Enfin,  ils  installaient  les  curés  dans 
leurs  paroisses.  En  cela,  ils  remplissaient  réelle- 
ment les  fonctions  des  chorévèques;  ce  fut  sans 
doute  dans  le  dessein  de  fortifier  encore  leur  po- 
sition que  les  évêques  les  investirent  aussi  parfois 
de  quelques-uns  de  leurs  pouvoirs  essentiels.  Un 
concile  de  l'an  1014  interdit  aux  archiprêtres  de 
confirmer. 

Le  titre  d'archiprêtre  s'est  maintenu  dans  la  hié- 
rarchie ecclésiastique.  La  confusion  qui  en  fut 
faite  avec  celui  de  doyen  tend  même  à  se  régula- 
riser. 


ARGH 


—  102  — 


ARGH 


ARCHITECTURE.  C'est  un  art  dans  lequel 
notre  nation  s'est  distinguée  à  toutes  les  époques, 
depuis  qu'elle  en  eut  reçu  le  goût  des  Romains, 
car  auparavant  l'industrie  des  Gaulois  en  fait  de 
construciion  ne  s'éleva  pas  au-dessus  de  celle  des 
sauvages.  Le  peuple  vivait  sous  des  huttes  en 
clayonnage  et  en  torchis,  recouvertes  de  chaume. 
Les  nobles,  plus  grandement  logés,  habitaient  des 
huttes  en  bois,  soutenues  par  des  poteaux.  La 
pierre  n'était  employée  qu'à  l'état  brut  et  sans 
mortier,  pour  faire  soit  des  murs  de  défense,  soit 
des  tombeaux  (voy.  Dolmen,  Tumulus).  Les  Mar- 
seillais, qui  colonisèrent  la  côte  de  la  Méditer- 
ranée, se  conformèrent  à  la  simplicité  gauloise 
.  plutôt  qu'ils  n'apportèrent  en  Gaule  l'art  de  la 
Grèce,  leur  mère-patrie.  Les  Romains,  au  con- 
traire, dès  leurs  premières  conquêtes,  fondèrent 
des  villes  sur  le  modèle  des  villes  d'Italie  (Aix, 
Narbonne,  Lyon).  Sous  Auguste,  les  peuplades 
indigènes,  renonçant  d'elles-mêmes  à  la  vie  bar- 
bare, commencèrent  à  avoir  des  capitales  déco- 
rées d'édifices.  Des  temples  s'élevèrent  sur  les 
lieux  anciennement  consacrés  par  la  religion.  De 
tous  côtés  les  grands  propriétaires  firent  bâtir  à 
leur  usage,  dans  la  campagne,  de  ces  belles  et 
commodes  résidences  comme  les  Romains  les 
savaient  faire,  avec  des  cours  entourées  de  por- 
tiques sur  lesquels  toutes  les  pièces  avaient  leur 
dégagement.  Au  déclin  du  premier  siècle  de  notre 
ère,  des  constructions  de  luxe  existaient  partout, 
même  en  des  lieux  qu'on  croirait  avoir  été  tou- 
jours déserts  ou  sur  lesquels  ont  poussé  depuis 
d'épaisses  forêts.  Pour  l'abondance  des  monu- 
ments la  Gaule,  et  surtout  la  Gaule  méridionale, 
était  comparable  à  l'Italie. 

11  ne  faut  pas  s'attendre  à  trouver  dans  ces 
temps-là  une  architecture  particulière  aux  Gau- 
lois. Les  principes  importés  de  Rome  régnaient 
d'une  manière  absolue;  l'originalité  provinciale 
n'eut  pas  de  place  pour  se  produire.  Les  variations 
de  l'art  apparaissent  les  mêmes  sur  les  ruines 
des  monuments  de  la  Gaule  et  sur  les  ruines  des 
monuments  de  l'Italie.  Les  ouvrages  les  plus  cor- 
rects sont  ceux  qui  datent  des  premiers  Césars. 
La  décadence  s'annonce,  à  l'époque  des  Antonins, 
par  la  profusion  des  ornements  et  par  la  négli- 
gence de  l'exécution.  A  partir  de  Constantin,  le 
dédain  des  proportions  le  dispute  à  la  maladresse 
des  ajustements;  c'est  la  barbarie  qui  commence, 
barbarie  qui  n'a  pas  duré  moins  de  sept  cents  ans. 

Pendant  cette  période  funeste,  les  dévastations 
partielles  ou  générales  n'eurent  plus  de  cesse.  Les 
constructions  isolées ,  les  villes  entières  furent 
chacune  à  leur  four  et  plusieurs  fois  détruites  et 
relevées.  Le  goût  de  l'art  aurait  péri  s'il  n'avait 
point  été  entretenu  par  le  sentiment  religieux. 
Les  princes  mérovingiens  et  carlovingiens  dépen- 
sèrent une  partie  de  leurs  richesses  à  élever  des 
églises  qui  excitèrent  l'admiration  de  leurs  con- 
temporains. Formés  de  pièces  qu'on  allait  cher- 
cher dans  les  ruines  des  monuments  païens ,  ces 
édifices  étaient  des  produits  de  l'architecture  ro- 
maine de  plus  en  plus  dégénérée.  Quoique  le 
style  fût  devenu  tout  à  fait  barbare,  les  principes 
s'étaient  maintenus  par  la  routine. 

Une  idée  qui  se  produisit  timidement  après  les 
ravages  des  Normands  contenait  en  elle  le  germe 
d'une  transformation  de  l'art.  Il  s'agissait  de 
TOûter  les  églises  qui  jusqu'alors  n'avaient  point 
eu  d'autre  couverture  que  des  combles  de  bois. 
Les  générations  du  x''  siècle  ne  réussirent  qu'à 
.  voûter  le  sanctuaire,  à  cause  de  la  disposition  par- 
'  ticulière  que  présentait  alors  cette  partie  de  l'édi- 
fice religieux.  Pour  le  reste,  l'ouvrage  fut  réputé 
trop  difficile,  sinon  impossible.  Mais  après  l'an 
mil,  la  fin  du  monde,  depuis  longtemps  annoncée, 


ne  s'étant  pas  accomplie,  il  y  eut  un  élan  d'allé- 
gresse universelle  qui  fit  aborder,  dans  toutes  les- 
provinces  de  la  Gaule  à  la  fois,  la  construction 
d'églises  armées  de  voûtes  sur  toutes  les  parties. 
Dans  le  premier  moment,  tout  le  monde  s'y  em- 
ploya. Prêtres,  moines,  laïques  apportèrent  aux 
constructeurs  de  profession  le  concours  de  leurs 
idées  et  de  leurs  bras.  Les  premiers  essais,  géné- 
ralement malheureux ,  ne  découragèrent  pas  les 
vaillants  ouvriers  qui  s'étaient  voués  à  l'entre- 
prise. La  réflexion  succéda  à  l'enthousiasma 
Lorsque  la  grande  ferveur  fut  passée,  il  resta  au» 
p"ès  des  cathédrales  et  des  grandes  abbayes  de; 
chantiers  qui  constituèrent  autant  d'écoles  appli- 
quées à  mettre  à  profit  les  leçons  de  l'expérience, 
à  chercher  les  meilleurs  expédients  pour  la  solu- 
tion du  problème  qu'on  avait  en  vue.  De  là  sortit 
l'architecture  romane,  création  faite  avec  des  élé- 
ments connus ,  mais  appliqués  à  de  nouveaux 
usages,  ou  employés  avec  des  dimensions  qui 
n'étaient  plus  celles  de  l'antique. 

L'architecture  romane  se  présente  avec  une  va- 
riété extrême,  qui  est  l'indice  des  efforts  parti- 
culiers dont  elle  est  le  fruit.  Son  procédé  est  le 
fractionnement  des  voûtes  par  des  membrures 
plus  ou  moins  multipliées,  pour  l'appui  desquelles 
il  a  fallu  disposer  dans  la  montée  de  la  construc- 
tion des  saillies  puissantes.  Sa  loi  est  l'excès  des 
élévations  par  rapport  aux  écartements. 

Les  diverses  écoles  romanes  avaient  trouvé  leur 
formule  à  la  fin  du  xi°  siècle.  Elles  travaillèrent 
dès  lors  à  introduire  la  légèreté  dans  leur  ou- 
vrage, qui  péchait  partout  par  la  lourdeur.  Dans 
cette  recherche ,  les  Français  de  la  Picardie  sur- 
passèrent les  autres  par  l'invention.  En  combi- 
nant ensemble  l'emploi  des  membrures  diagonales 
dans  les  voûtes,  ce  qu'ils  appelaient  la  croisée 
d'ogives,  et  l'arc-boutant  extérieur,  ils  créèrent 
l'architecture  gothique,  dans  laquelle  les  résis- 
tances opposées  aux  voûtes  sont  fournies  par  la 
construction  du  dehors.  Dès  lors  il  fut  possible 
d'alléger  au  delà  de  toute  expression  les  supports 
intérieurs,  possible  de  multiplier  et  d'agrandir 
les  percements  au  point  d'amener  la  clôture  de 
l'édifice  à  n'être  plus  que  de  la  verrerie  soutenue 
par  de  la  découpure  en  pierre. 

Né  sous  Louis  le  Gros,  le  gothique  mit  trois 
siècles  à  atteindre  toutes  les  conséquences  de  son 
principe  -,  mais  dès  son  apparition  il  supplanta  le 
roman  dans  les  diverses  provinces  de  la  France 
septentrionale.  La  plupart  des  cathédrales  (voy. 
Cathédrales)  furent  recommencées  dans  ce  goût 
nouveau  au  xii'  siècle.  Puis  la  mode  en  fut  portée 
en  Angleterre,  sur  les  bords  du  Rhin,  dans  la 
France  méridionale,  en  Lombardie,  en  Espagne, 
enfin  par  toute  l'Europe  occidentale.  Ses  plus 
belles  productions  se  placent  entre  le  règne  de 
Philippe  Auguste  et  l'avènement  des  Valois.  Au 
xiV  siècle,  il  était  parvenu  au  dernier  terme  du 
svelte  et  du  gracieux.  En  voulant  progresser  da- 
vantage dans  la  même  voie,  il  se  gâta.  Il  chercha 
ses  effets  dans  les  tours  de  force  et  les  surprises; 
aux  formes  naturelles,  il  substitua  des  formes 
tourmentées,  il  tomba  dans  la  sécheresse  et  la 
maigreur.  C'est  là  le  caractère  gothique  sous 
Charles  VI,  Charles  VII  et  Louis  XI.  Au  commen- 
cement du  XVI'  siècle,  il  ne  pouvait  plus  subsister 
à  moins  de  faire  une  évolution  nouvelle.  La  Re- 
naissance lui  rendit  pour  quelque  temps  la  vie 
qui  l'abandonnait. 

L'architecture  religieuse  du  moyen  âge,  depuis 
qu'elle  avait  pris  naissance,  n'avait  pas  cessé  de 
fournir  ses  formes  non-seulement  aux  construc- 
tions de  tout  genre,  même  à  celles  pour  qui  ces 
formes  semblaient  le  moins  convenir,  mais  encore 
à  tous  les  produits  de  l'art  et  de  l'industrie.  Pour 


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la  décoration  de  la  demeure  des  princes  et  des 
seigneurs,  pour  celle  des  meubles,  de  la  vaisselle, 
des  bijoux,  c'est  toujours  de  l'église  qu'on  s'était 
inspiré.  Les  façons  romanes  et  gothiques  avaient 
exercé  successivement  un  empire  absolu.  L'expé- 
dition de  Charles  VIII  en  Italie  changea  cela.  Les 
réminiscences  de  l'antiquité,  introduites  déjà  de- 
puis plus  d'un  siècle  dans  les  monuments  et  dans 
les  autres  ouvrages  d'art  de  l'Italie,  séduisirent 
nos  Français.  Ils  ramenèrent  avec  eux  des  maîtres 
de  toutes' les  professions,  dont  les  enseignements 
eurent  pour  premier  effet  de  constituer  un  art  sé- 
cuher  à  côté  de  l'art  religieux.  Pour  sa  part  l'ar- 
chitecture, rentrée  en  possession  du  pilastre  et 
de  l'entablement,  enrichie  de  chapiteaux,  de 
frises  et  d'arabesques,  s'exerça  à  élever  des  palais 
et  des  édifices  d'utilité  publique ,  tandis  que  les 
vieux  procédés  des  écoles  indigènes  ne  servirent 
plus  qu'à  construire  les  églises.  La  séparation  ne 
se  maintint  pas  bien  longtemps  avec  ce  caractère 
absolu.  Dès  le  règne  de  François  I",  le  gothique, 
à  bout  d'invention ,  appela  à  son  secours  une 
partie  du  nouveau  système  décoratif ,  et  c'est 
grâce  à  ces  emprunts  qu'il  prolongea  son  exis- 
tence. Quelques  chefs-d'œuvre  et  un  plus  grand 
nombre  de  conceptions  qui  ne  sont  que  bizarres 
sortirent  de  ses  derniers  efforts.  Il  fut  abandonné 
seulement  entre  1620  et  1630. 

Cependant  l'architecture  séculière ,  d'abord 
pleine  d'indépendance  dans  ses  allures,  s'était 
de  plus  en  plus  assujettie  aux  préceptes  de  Vitruve, 
interprétés  par  les  théoriciens  de  l'Italie.  Dès  le 
temps  de  Henri  II,  la  commodité  des  dispositions 
fut  souvent  sacrifiée  au  désir  d'atteindre  à  la  cor- 
rection classique  dans  les  effets,  et  cela  est  resté 
un  défaut  que  l'on  peut  généralement  reprocher 
aux  modernes.  Néanmoins  les  artistes  contempo- 
rains de  Henri  furent  encore  des  créateurs,  et, 
comme  ils  possédèrent  la  mesure  dans  l'imagi- 
nation et  ce  goût  exquis  dont  leur  époque  eut  le 
privilège ,  on  leur  pardonne  une  préoccupation 
un  peu  trop  exclusive  en  considération  de  la 
beauté  de  leurs  ouvrages.  Leur  école  dévia  sous 
Henri  IV  par  l'invasion  du  goût  florentin ,  qui 
suivit  de  près  le  mariage  du  roi  avec  Marie  de 
Médicis.  Alors  on  voulut  voir  partout  l'ordre  tos- 
can, la  décoration  rustique  en  bossages,  les  pans 
de  briques  mariés  aux  chaînes  de  pierre  dans  les 
façades.  De  beaux  monuments  furent  exécutés 
dans  ce  principe;  mais  la  donnée  était  trop  sé- 
vère pour  jouir  d'une  longue  faveur. 

Sous  Louis  XIII,  ce  fut  le  tour  de  la  mode  ro- 
maine importée  par  les  jésuites,  qui  la  firent  ap- 
pliquer à  la  construction  de  leur  église  de  la  rue 
Saint-Antoine.  C'était  l'architecture  de  Saint-Pierre 
de  Rome;  architecture  d'un  caractère  essentielle- 
ment séculier,  conçue  par  le  génie  de  Michel- 
Ange  ,  mais  corrompue  par  des  continuateurs 
sans  goût,  écrasée  sous  la  profusion  des  orne- 
ments, livrée  à  la  recherche  d'effets  pittoresques 
qui  ne  sont  pas  dans  les  moyens  de  la  construc- 
tion. Il  y  a  à  dire  à  la  louange  des  Français  qu'ils 
se  préservèrent  d'une  partie  de  ces  écarts.  Les 
monuments  élevés  en  si  grand  nombre  dans  le 
cours  du  XVII'  siècle  sont  des  modèles  de  pureté 
et  de  sobriété,  comparés  à  ceux  qui  firent  à  la 
même  époque  les  délices  de  l'Italie  et  des  autres 
pays  de  l'Europe.  Plusieurs  sont  réellement  des 
chefs-d'œuvre.  Mais  le  mauvais  exemple  finit  par 
gagner  nos  artistes.  A  la  fin  du  règne  de  Louis  XIV, 
et  plus  encore  après  la  mort  de  ce  roi,  les  formes 
tourmentées ,  les  ornements  sans  nom  et  sans 
raison  s'associèrent  de  la  façon  la  plus  bizarre  à 
la  régularité  des  ordres  antiques.  L'art  qu'on  a 
ridiculisé  du  nom  de  rococo  établit  son  règne.  11 
fut  condamné  dès  1733  par  Servandoni,  qui  mon- 


tra, par  le  dessin  du  portail  de  Saint-Sulpice,  le 
genre  d'effet  que  devait  rechercher  la  décoration 
architectonique.  Un  théoricien  sensé  et  nourri 
d'excellentes  études,  J.  F.  Blondel,  ouvrit  à  Paris, 
en  1740,  un  cours  public  en  vue  de  ramener  à 
l'observation  des  principes  une  école  complète- 
ment fourvoyée.  Il  enseignait  avec  l'enthou- 
siasme d'un  apôtre;  il  subjugua  la  jeunesse.  C'est 
de  lui  que  procède  la  forte  génération  d'artistes 
qui  de  1760  à  1790  dota  la  France  de  tant  de  mo- 
numents auxquels  il  ne  manque  que  des  admira- 
teurs pour  qu'ils  soient  comptés  parmi  les  plus 
beaux  qu'on  ait  jamais  conçus. 

Les  bonnes  traditions  de  l'école  de  Blondel 
commençaient  à  s'altérer  par  l'engouement  qui 
avait  porté  beaucoup  d'artistes  à  l'étude  exclusive 
des  monuments  de  Pompéi ,  lorsque  éclata  la  Ré- 
volution. Ce  fut  l'interruption  de  tous  les  tra- 
vaux et  la  dispersion  des  ouvriers,  qui,  la  plupart, 
durent  se  faire  soldats.  Puis,  sous  le  Directoire, 
on  se  remit  à  bâtir  avec  une  affectation  d'austé- 
rité républicaiue  qui  fut  cause  que  les  ordres 
riches  furent  bannis  de  la  construction.  Tout  fut 
accommodé  aux  règles  du  dorique  le  plus  sévère, 
tel  qu'il  avait  été  pratiqué  dans  la  grande  Grèce. 
Le  corinthien  et  toutes  les  magnificences  des  mo- 
numents élevés  sous  les  Césars  redevinrent  de 
mode  du  temps  de  l'Empire,  mais  avec  un  carac- 
tère de  sécheresse  qu'il  faut  attribuer  surtout  à 
l'inhabileté  des  mains  qui  les  exécutaient.  Le 
talent  de  mettre  de  l'expression  dans  la  moulure 
et  de  mouvementer  l'ornement  s'était  complète- 
ment perdu.  Il  fallut  près  de  quarante  ans  pour  y 
revenir.  Tous  les  édifices  antérieurs  à  1830  pré- 
sentent ce  défaut,  qui  n'est  pas  racheté  par  le 
mérite  de  la  conception. 

Depuis  le  règne  de  Louis-Philippe,  l'architec- 
ture est  entrée  dans  la  voie  de  l'éclectisme.  Tour- 
mentée de  l'idée  qu'il  faudrait  qu'elle  se  renou- 
velât pour  répondre  aux  besoins  de  l'époque,  elle 
est  allée  chercher  des  inspirations  dans  l'art  de 
tous  les  temps  et  de  tous  les  lieux;  elle  s'est 
adressée  à  Rome,  à  la  Grèce,  à  l'Orient.  Les  di- 
verses productions  du  moyen  âge  et  de  la  Renais- 
sance, même  les  fantaisies  du  siècle  dernier,  sont 
devenues  des  objets  d'étude  et  d'imitation.  Jus- 
qu'à présent  il  n'est  guère  sorti  de  là  que  des 
pastiches  ou  des  associations  d'éléments  dispa- 
rates. Ce  qui  manque  n'est  pas  le  talent,  mais  la 
conscience  bien  nette  de  ce  qu'on  doit,  et  même 
de  ce  qu'on  veut  faire.  Nous  assistons  à  des  tâ- 
tonnements dont  il  faut  espérer  que  profitera 
l'avenir. 

Bibliographie  :  Daniel  Ramée,  Manuel  d'ar- 
chitecture; Bâtissier,  Éléments  d'archéologie  na- 
tionale; Alb.  Lenoir ,  Architecture  monastique, 
2  vol.  in-4°;  Instructions  rédigées  par  le  Comité 
historique,  in-4°;  A.  Viollet-le-Duc,  Dictionnaire 
raisonné  d'architecture;  Caumont,  Bulletin  monu- 
mental; Didron,  Annales  archéologiques;  Revue 
archéologique;  Corblet,  Revue  de  L'art  chrétien; 
César  Daly,  Revue  de  l'architecture,  etc. 

ARCHITRÉSORIER,  l'un  des  grands  digni- 
taires de  la  couronne  créés  par  Napoléon.  Cette 
fonction  fut  occupée  jusqu'à  la  Restauration  par 
Lebrun. 

ARCHIVES.  Il  y  a  eu  des  archives  dans  tous 
les  temps  et  chez  tous  les  peuples  ;  le  mot  lui- 
même,  l'Archéion  des  Grecs  et  VArchivum  ou 
Archivium  des  Latins,  remonte  à  une  tits-haute 
antiquité;  mais  l'esprit  moderne  seul  a  compris 
le  sens  historique  de  ce  mot.  Si  chacun,  jadis, 
peuple,  corporation  ou  particulier,  avait  un  ar- 
chive, c'est-à-dire  un  lieu,  un  meuble  où  il  serrait 
ses  titres  les  plus  précieux,  personne  n'imaginait 
de  recueillir  les  archives  d'autrui  et  elles  ne  tar- 


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daient  pas  à  périr  quand  ceux  qu'elles  avaient 
intéressés  étaient  disparus  de  la  scène  du  monde. 
C'est  à  la  vitalité  tenace  du  système  féodal  que 
notre  Occident  est  redevable  d'avoir  eu  le  temps 
de  comprendre,  à  la  fois,  que  les  papiers  d'affaires 
sont  bons  à  garder  même  quand  l'affaire  à  la- 
quelle ils  se  rapportent  est  conclue  depuis  des 
siècles,  et  qu'ils  portent  en  eux-mêmes  des  inté- 
rêts moraux  bien  supérieurs  à  Tintérèt  matériel 
qui  leur  avait  donné  naissance. 

En  France  comme  ailleurs,  sous  l'ancienne  mo- 
narcliie,  il  y  avait  autant  de  dépôts  d'archives 
qu'il  y  avait  d'institutions  publiques,  de  cours,  de 
tribunaux,  d'églises,  de  monastères,  de  collèges 
et  de  facultés,  d'hôpitaux,  de  confréries,  de  cor- 
porations de  métiers.  Il  y  avait  bien  des  établis- 
sements dont  toutes  les  archives  tenaient  dans 
une  ou  deux  arches  ou  coffres,  que  l'on  plaçait 
pieusement  dans  une  église,  sous  l'autel  où  la 
compagnie  était  en  possession  de  faire  dire  la 
messe.  Le  roi  de  France  lui-même,  jusqu'au 
temps  de  Philippe  Auguste,  mettait  la  plus  im- 
portante partie  de  ses  archives  dans  quelques 
bahuts  qui  voyageaient  à  sa  suite  dans  ses  expé- 
ditions et  ses  campagnes.  Les  titres  de  l'Univer- 
sité de  Paris,  au  commencement  du  xvii"  siècle, 
tenaient  encore  «  aux  deux  grands  coffres  du  col- 
lège de  Navarre,  »  ainsi  que  le  rapporte  Du  Breuil 
(Antiquités  de  Paris,  1639,  p.  293). 

Cependant,  les  grandes  et  puissantes  abbayes 
qui  dès  les  temps  mérovingiens  et  carolingiens 
avaient  eu  des  bibliothèques  et  des  Scriptoria, 
où  leurs  scribes  se  livraient  à  la  copie  des  ma- 
nuscrits, ne  pouvaient  longtemps  négliger  d'ap- 
pliquer à  leurs  vastes  archives  ce  luxe  architectu- 
ral où  elles  excellaient.  L'abbaye  de  Cluny,  par 
exemple,  avait  fait  élever  pour  ses  archives,  au 
xiw  siècle,  une  grosse  et  grande  tour  carrée  dont 
les  murs  avaient  cinq  pieds  d'épaisseur.  Les  com- 
munes rivalisaient,  dans  ce  genre  de  faste,  avec 
les  monastères  et  les  souverains  ;  elles  déposaient 
ordinairement  leurs  titres  dans  une  partie  spéciale 
de  l'hôtel  de  ville  soigneusement  abritée.  A  la  fin 
du  xviii^  siècle,  les  dépôts  d'archives  pourvus  de 
quelque  importance  étaient  devenus  tellement 
nombreux  que  ceux  de  Paris  seulement,  lorsque 
la  Révolution  s'en  empara  et  donna  l'ordre  de  les 
fondre  en  une  seule  masse,  se  trouvèrent  former 
un  total  de  400  établissements  divers. 

C'est  de  la  révolution  de  1789,  en  effet,  que 
date  l'organisation  actuelle  de  toutes  les  archives 
de  France.  L'Assemblée  constituante,  au  début  de 
ses  travaux,  prit  des  mesures  pour  garantir  la 
conservation  de  tous  les  actes  officiels  qui  allaient 
affluer  entre  ses  mains  et  consacra  un  chapitre  à 
ses  futures  archives  dans  son  règlement  du  29  juil- 
let 1789.  Le  4  août,  elle  élut  au  scrutin  un  archi- 
viste qui  fut  Armand-Gaston  Camus,  très-docte 
avocat  et  député  de  Paris;  enfin,  le  12  septembre 
de  l'année  suivante,  elle  vota  un  décret  en  seize 
articles  qui  réglementait  complètement  l'adminis- 
tration des  archives  de  l'Assemblée.  Ces  papiers 
de  la  représentation  nationale  ont  été  le  noyau 
primitif  auquel  se  sont  successivement  agrégés 
les  documents  historiques,  domaniaux,  judiciaires, 
dont  l'ensemble  forme  aujourd'hui  ce  magnifique 
dépôt  des  archives  de  l'État  ou  Archives  de  l'Em- 
pire. 

Dès  le  mois  d'août  1790,  l'Assemblée  avait  com- 
mencé' à  centraliser  les  dépôts  disséminés  dans 
Paris;  mais  ce  fut  seulement  par  un  décret  rendu 
le  25  juin  1794  (7  messidor  an  ii;  qu'elle  décida 
du  sort  de  tous  les  documents  de  l'ancien  régime 
appartenant  à  l'Etat.  Ce  remarquable  décret,  qui, 
tout  en  faisant  à  l'esprit  révolutionnaire  de  tristes 
concessions  auxquelles  pas  un  citoyen  n'échappait 


alors,  revendiquait  avec  une  certaine  fermeté  les 
droits  de  la  science,  ordonna  qu'il  fût  fait  de  ces 
innombrables  titres  trois  parts  :  1°  celle  des  docu- 
ments utiles,  c'est-à-dire  sur  lesquels  on  comptait 
pour  exercer  des  revendications  au  nom  de  la 
République  ;  2°  celle  des  documents  dont  il  n'y 
avait  aucun  profit  à  tirer  ou  qui  étaient  entachés 
de  quelque  trace  des  institutions  féodales  :  ceux- 
là  étaient  destinés  à  la  destruction  ;  3°  celle  des 
«  chartes  et  manuscrits  appartenant  à  l'histoire , 
«  aux  sciences  et  aux  arts  ou  pouvant  servir  à 
i<  l'instruction,  »  qui  devaient,  ceux  du  départe- 
ment de  la  Seine,  être  réunis  à  Paris  à  la  Biblio- 
thèque nationale ,  ceux  des  départements  à  la 
bibliothèque  du  chef-lieu  de  chaque  district.  A 
Paris  et  dans  toutes  les  provinces  où  il  existait 
des  richesses  de  ce  genre ,  on  nomma  des 
«  Agences  du  triage  des  titres,  »  c'est-à  dire  des 
commissions  (celle  de  Paris  était  composée  de 
sept  membres)  qui  furent  chargées  d'exécuter  cet 
immense  travail  de  classement.  On  leur  avait 
donné  six  mois  pour  le  faire.  Quelque  dévoue- 
ment, quelque  rapidité  qu'ils  y  apportassent,  la 
force  des  choses  les  obligea  d'y  mettre  dix  années. 
On  sait  combien  d'idées  avaient  changé  pendant 
cet  intervalle  et  combien  d'illusions  s'étaient  cal- 
mées. On  avait  vu  chemin  faisant  que  le  profit 
pécuniaire  à  tirer  des  titres  qu'on  appelait  doma- 
niaux était  insignifiant,  que  le  brûlement  des  an- 
ciennes chartes  était  une  stupide  barbarie,  que 
l'annexion  des  archives  aux  bibliothèques  était 
une  erreur.  Les  masses  résultant  des  dépouille- 
ments faits  par  les  Agences  du  triage  et  celles 
qu'on  n'avait  pas  encore  eu  le  temps  de  trier  se 
trouvèrent  former  tout  naturellement  au  chef-lieu 
de  chaque  département  (les  districts  avaient  été 
supprimés  en  1796)  un  dépôt  d'archives  départe- 
mentales ;  et  à  Paris,  l'archiviste  de  l'Assemblée 
nationale.  Camus,  obtint,  non  sans  peine,  la  con- 
centration sous  ses  ordres  de  tous  les  dépôts  du 
département  de  la  Seine.  Cette  disposition,  à  la- 
quelle est  due  la  création  des  Archives  nationales 
de  France,  fut  consommée  par  plusieurs  arrêtés 
consulaires  :  l'un,  du  28  mai  1800,  qui  constitua 
les  Archives  nationales  en  les  séparant  de  l'As- 
semblée; un  autre,  du  21  janvier  1801  ,  qui  pro- 
nonça la  suppression  du  bureau  du  triage  à  Paris; 
un  troisième,  du  23  octobre  suivant,  qui  fit  entrer 
son  personnel  aux  Archives  nationales  sous  le  nom 
de  Section  historique;  enfin,  par  un  décret  impé- 
rial du  6  mars  1808,  qui  ordonna  l'installation 
des  fractions,  jusque-là  dispersées,  du  grand  dé- 
pôt des  titres  de  l'État  dans  les  magnifiques  bâ- 
timents de  l'hôtel  Soubise. 

Camus  n'eut  point  la  joie  de  présider  à  leur 
emménagement  ;  il  était  mort  en  1804,  et  ce  soin 
échut  à  Daunou,  son  successeur,  ancien  oratorien, 
ancien  conventionnel,  professeur  et  écrivain  dis- 
tingué, républicain  zélé,  homme  digne  en  tout  du 
sévère  et  savant  Camus,  Sous  l'administration  de 
Daunou,  les  Archives  de  l'État  s'organisèrent 
d'une  manière  définitive  et  se  trouvèrent  assez 
solidement  enracinées,  quand  vint  la  Restauration, 
pour  résister  au  mauvais  vouloir  d'un  gouverne- 
ment qui  ne  pouvait  oublier  leur  origine  révolu- 
tionnaire. La  Restauration  se  contenta  de  destituer 
Daunou  et  de  négliger  les  Archives  du  Royaume. 
Elle  nomma  pour  garde  général,  en  remplacement 
de  Daunou,  un  homme  très-honorable,  mais  nul- 
lement archiviste,  le  chevalier  de  la  Rue,  qui, 
[lar  un  bizarre  effet  des  révolutions,  fut  destitué 
à  son  tour,  en  1830,  par  la  monarchie  de  Juillet 
et  obligé,  au  bout  de  quinze  ans,  de  rendre  à 
Daunou  son  titre  et  ses  fonctions.  Après  Daunou 
(  1 840) ,  le  dépôt  passa  aux  mains  d'un  érudit  illustre, 
Letronne,  qui,  à  défaut  d'une  expérience  spéciale. 


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apporta  dans  sa  gestion  une  haute  intelligence; 
puis,  en  1849,  à  M.  de  Cliabrier.  En  1857,  il  fut 
remplacé  par  M.  Léon  de  Laborde. 

Ce  grand  dépôt  des  Archives  nationales,  fondé 
par  la  révolution  de  1789,  n'a  cessé  de  grossir  de- 
puis sa  naissance,  en  héritant,  à  chacune  des  ré- 
volutions qui  ont  si  souvent  agité  notre  siècle, 
d'une  partie  des  papiers  du  gouvernement  déchu. 
11  contenait,  à  l'origine  :  1°  les  lois  et  décrets  ren- 
dus par  les  assemblées  nationales  ;  2°  les  procès- 
verbaux  de  leurs  séances;  3°  les  minutes  et  pièces 
annexes  des  procès-verbaux;  4°  les  papiers  des 
comités  et  les  rapports  des  députés  en  mission; 
5°  les  objets  offerts  à  l'Assemblée  et  les  étalons 
des  poids  et  mesures  de  l'État.  Les  travaux  de 
l'agence  de  triage  des  titres  y  accumulèrent  les 
titres  du  Trésor  des  chartes  des  rois  de  France 
(500  registres  et  1000  cartons),  ceux  de  la  Chambre 
des  comptes  (3000  registres  ou  cartons),  et  l'im- 
mense résidu  de  tout  ce  que  les  auteurs  du  triage 
purent  sauver  de  papiers  des  églises  et  des  éta- 
blissements monastiques  du  département  de  la 
Seine.  Plus  tard  s'y  joignirent  les  Archives  du 
parlement  de  Paris,  dont  les  arrêts  seuls  forment 
une  collection  de  près  de  11  000  registres;  puis 
la  collection  des  arrêts  du  Conseil;  puis  les  pa- 
piers de  la  Secrétaireiie  d'État,  archives  de  l'ad- 
ministration impériale  ;  ceux  de  la  Liste  civile  et 
de  la  Chambre  des  pairs  sous  la  Restauration  et 
la  monarchie  de  Juillet,  et  maint  autre  dépôt  de 
moindre  iraportance.  Il  faut  y  ajouter  les  verse- 
ments qu'y  effectuent  régulièrement  les  minis- 
tères qui  n'ont  pas  d'archives  particulières,  sur- 
tout le  ministère  de  l'intérieur.  On  comprend  sans 
peine  combien  de  richesses  sont  renfermées  dans 
un  pareil  établissement ,  depuis  la  série  des  di- 
plômes mérovingiens  (  au  nombre  de  52,  et  dont  le 
premier  est  de  l'an  525),  qui  nous  ont  été  conservés 
par  les  vénérables  religieux  de  l'abbaye  de  Saint- 
Denis,  jusqu'aux  documents  relatifs  à  l'histoire 
des  temps  les  plus  modernes  et  dont  l'intérêt  est 
le  plus  poignant ,  comme  les  dossiers  judiciaires 
■de  Louis  XVJ,  de  Marie-Antoinette,  ou  des  procès 
politiques  de  ces  derniers  temps. 

Le  trésor  immense  et  précieux  que  les  Archives 
déposées  à  l'hôtel  Soubise  forment  pour  la  France 
entière,  les  Archives  départementales  le  forment 
de  même,  dans  de  moindres  proportions,  pour 
chaque  département  et  pour  les  souvenirs  de  nos 
anciennes  provinces.  Quelques-uns  de  ces  dépôts, 
ceux,  par  exemple,  de  Lille,  de  Dijon,  de  Rouen, 
de  Nantes,  de  Bordeaux,  de  Toulouse,  sont  encore 
de  très-vastes  établissements;  et  les  plus  déshé- 
rités, comme  ceux  de  Privas  ou  d'Aurillac,  offrent 
encore  beaucoup  de  prix  pour  les  pays  auxquels 
ils  appartiennent.  Le  gouvernement  a  publié  en 
1847  et  1848  deux  sommaires  de  ce  que  contien- 
nent les  Archives  départementales;  récemment,  il 
a  entrepris  d'en  donner  des  inventaires  complets 
et  détaillés,  mais  ce  projet  n'en  est  encore  qu'aux 
premiers  pas,  quoiqu'il  ait  déjà  produit  une  qua- 
rantaine de  volumes  in-4°. 

Ce  n'est  encore  là  qu'une  partie  des  archives 
de  la  France.  A  Paris,  plusieurs  ministères,  ceux 
de  l'instruction  publique,  des  finances,  de  la 
guerre ,  et  des  affaires  étrangères ,  conservent 
eux-mêmes  leurs  archives;  dans  ces  deux  der- 
niers, ce  sont  des  dépôts  de  première  impor- 
tance. De  plus ,  il  n'y  a  pas  de  si  petite  commune 
en  France  qui  n'ait  les  siennes,  dans  beaucoup 
desquelles  on  retrouve  des  registres  de  délibéra- 
tions et  des  correspondances  administratives  re- 
montant au  moins  au  dernier  siècle,  et  des  actes 
de  l'élat  civil  qui  commencent  vers  la  fin  du  xvr. 
Dans  les  grandes  villes,  les  archives  municipales 
ne  le  cèdent  pas  beaucoup  en  intérêt  à  celles  du 


département.  Un  grand  nombre  de  maisons  hos- 
pitalières qui  sont  de  fondation  ancienne  ont  aussi 
des  archives  importantes  et  bien  conservées.  Les 
greffes  des  tribunaux,  les  trésors  des  églises  ont 
sottvent  aussi  les  leurs.  Enfin,  pour  terminer  cette 
esquisse  rapide  de  tous  nos  dépôts  d'archives  ayant 
un  caractère  public,  il  faut  compter  encore  une 
classe  de  dépôt,  qui  n'est  pas  la  moins  vaste,  ni 
la  moins  intéressante,  car  elle  contient  toute 
l'histoire  des  familles  de  la  France  aux  trois  ou 
quatre  derniers  siècles,  mais  qui  certainement  est 
la  plus  mal  tenue  et  la  plus  en  danger  de  se  voir 
bientôt  anéantie;  nous  voulons  parler  des  mi- 
nutes des  notaires. 

Un  seul  ouvrage  existe  jusqu'à  présent  qui 
fournisse  des  renseignements  étendus  sur  tous 
les  dépôts  d'archives  qui  existent  en  France  : 
c'est  un  volume  publié  en  1855  (Paris,  Dumoulin, 
in-8°),  sous  ce  titre  :  Les  Archives  de  la  France, 
par  Henri  Bordier. 

ARCHON  (L'abbé  Louis),  érudit,  né  à  Riom  le 
4  septembre  1645,  mort  le  25  février  1717.  — 
Histoire  ecclésiastique  de  la  chapelle  des  rois  de 
France,  1704,  1711,  2  vol.  in-4°. 

ARCIACA  AD  ALBAM,  Arcis-sur-Aube.  Le 
pagus  Arciacensis  était  un  des  cinq  qui  compo- 
saient la  cité  des  Tricasses. 

ARCIES  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  des  comtes 
de  Valentinois  (Dauphiné). 

ARCINGE,  seigneurie  du  Forez,  possédée  par 
la  maison  de  Beaupoil. 

ARCIS-SUR-AUBE,  Arciaca  (Aube),  ville  an- 
cienne dont  le  château  servit  de  refuge  à  Brune- 
haut,  expulsée  de  l'Austrasie;  on  y  battit  mon- 
naie sous  les  Mérovingiens.  Arcis-sur-Aube  est  la 
patrie  de  Danton. 

Arcis-Sur-Aube  (Bataille  d'),  1814,  20  et  21 
mars.  —  Après  les  batailles  de  Laon  et  de  Reims, 
Napoléon,  croyant  Schwarzenberg  en  marche  sur 
Paris,  courut  attaquer  son  arrière-garde.  Il  la 
trouva  à  Méry-sur-Seine,  reculant  sur  Troyes.  11 
se  lança  à  sa  poursuite  et  tomba  inopinément,  à 
Arcis-sur-Aube,  sur  l'avant-garde  qui ,  d'après  les 
derniers  ordres  reçus,  rebroussait  chemin  pour 
aller  rallier  Blucher  et  marcher  avec  lui  tout 
d'une  masse  sur  Paris.  La  bataille  s'engagea  peu 
à  peu;  elle  fut  terrible,  le  premier  jour,  mais  in- 
décise. Arcis  était  à  peu  près  détruite  par  les  bou- 
lets et  l'incendie.  Le  lendemain,  le  nombre  des 
ennemis  était  tellement  augmenté  qu'on  dut  con- 
sidérer comme  un  succès  d'avoir  pu  repasser  sur 
la  rive  droite  de  l'Aube  sans  un  désastre.  L'Empe- 
reur revint  alors  à  son  dessein  d'inquiéter  les  com- 
munications des  coalisés  pour  les  ramener  en  ar- 
rière, et  marcha  par  Saint-Dizier  sur  la  Lorraine 
en  laissant  la-capitale  à  découvert. 

ARCISES,  Arcissas,  abbaye  de  filles  de  l'ordre 
de  Saint-Benoît ,  diocèse  de  Chartres ,  fondée 
en  1225. 

ARCIZAS,  famille  du  pays  deCommingesd'où 
sont  sortis  les  seigneurs  de  la  Broquerre. 

ARCOLE  (Combats  d'),  1796,  15,  16,  17  no- 
vembre. —  Renonçant  à  attaquer  de  front  les  po- 
sitions de  Caldiero ,  qu'Alvinzi  défendait  avec 
40000  hommes,  Bonaparte  sortit,  le  14  novembre, 
de  Vérone,  et  alla  passer  l'Adige  à  Ronco.  Il  se 
trouva  alors  à  l'origine  de  deux  chaussées  où  les 
têtes  de  colonne  pouvaient  seules  être  engagées. 
L'une  conduit  à  Vérone  en  passant  devant  Cal- 
diero; l'autre  à  Villanova,  derrière  Caldiero,  en 
traversant  l'Alpon  à  Arcole.  Sur  celle-ci  eurent 
lieu  les  principaux  efforts.  Le  15,  Augereau  et 
Bonaparte,  après  lui,  s'élancèrent  sur  le  pont 
d'Arcole,  portant  un  drapeau,  à  la  tête  des  gre- 
nadiers. Ils  furent  repoussés  et  Bonaparte  fut  plu- 
I  sieurs  fois  sur  le  point  d'être  pris  ou  tué.  Le  16, 


ARDÈ 


—  106  — 


ARDU 


toutes  les  attaques  furent  inutiles.  Le  17,  enfin, 
Arcole  était  enlevé,  et  Alvinzi  se  retirait  en 
désordre,  ayant  perdu  12  000  morts  et  6  000  pri- 
sonniers. 

ARCOLIUM ,  ARGUS  JULIANI ,  Arceeil 
(Seine). 

ARÇON  {Jean -Claude -Éléonore  le  Michaud, 
dit  d'),  ingénieur,  membre  de  l'Institut,  né  à  Pon- 
tarlier  en  1733,  mort  le  1"  juillet  1800.  Il  est  sur- 
tout connu  par  l'invention  des  batteries  flot- 
tantes qu'il  construisit  pour  l'attaque  de  Gibraltar 
(1782)  et  qui  ne  réussirent  pas.  Il  devint  général 
de  brigade  (1792) ,  s'empara  de  Bréda  (1793)^  et 
fut  nommé  sénateur  après  le  18  brumaire,  puis  gé- 
néral de  division.  —  Considérations  sur  les  for- 
tifications, 1795,  in-S". 

ARCONVILliE,  seigneurie  de  Champagne  pos- 
sédée par  les  familles  de  Broisset  (Orléanais)  et 
Thiroux  de  Lailly.  —  Voy.  Thiroux. 

ARCOXJVILLE,  seigneurie  possédée  par  la  fa- 
mille Betauld  de  Chemaud. 

ARCS  (Les) ,  haronnie  de  Provence  érigée  en 
marquisat,  en  mars  1612,  en  faveur  d'Arnaud  de 
Villeneuve,  baron  des  Arcs. 

ARCUATUS  PONS,  Pont-de-l'Arche  (Eure). 

ARCULFE,  évêque  gaulois  du  vu'  siècle.  Il  fit 
un  pèlerinage  en  Palestine,  et  à  son  retour,  jeté 
par  une  tempête  sur  les  côtes  d'Irlande,  il  fut  re- 
cueilli par  Adamnam ,  abbé  d'un  monastère  situé 
dans  l'île  de  Hu  ou  Hy,  et  il  écrivit  pour  lui  une 
description  de  la  Terre-Sainte,  qu'Adamnam  pré- 
senta au  roi  Alfred.  Elle  a  été  publiée,  1619,  in-4°, 
et  réimprimée  dans  le  t.  IV  des  Annales  de  l'ordre 
de  Saint -Benoît. 

ARCUS,  l'Arc,  rivière  qui  se  jette  dans  l'étang 
de  Berre. 

ARCUS  JULIANI  ,  ARCOLIUM ,  Arcueil 
(Seine). 

ARCUSSIA,  famille  de  Provence,  originaire 
de  Naples,  et  d'où  sont  sortis  les  seigneurs  d'Es- 
parron  et  du  Revest.  Les  armes  sont  :  d'or  à  la 
fasce  d'a:sur,  accompagnée  de  trois  arcs  de  flè- 
ches de  gueules,  cordés  de  même  et  posés  en  pal 
2  efl .  (Voy.  Artefeuil ,  Hist.  de  la  noblesse  de 
Provence.) 

ARCY  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de  Pellevé 
(Normandie).  = —  (Seigneurs  d'),  de  la  maison 
de  Reugny  (Nivernais).  = —  (Seigneurs  d'),  de  la 
maison  de  Gamaches.  = —  (Seigneurs  d') ,  de  la 
maison  de  Moreuil.  = —  (marquis  d'),  de  la  fa- 
mille de  Larcher  (Paris). 

ARCY  (Hugues  d'),  prélat,  mort  en  1351.  Il 
embrassa  l'ordre  de  Saint-Benoît,  et  fut  successi- 
Tement  abbé  de  Ferrières,  évêqué  de  Laon  (1339), 
archevêque  de  Reims  (1351).  Il  était  l'un  des  con- 
seillers de  Philippe  VI,  qui  le  nomma  son  exécu- 
teur testamentaire,  et  il  fut  l'un  des  fondateurs 
du  collège  de  Cambrai  à  Paris. 

ARCY  (Patrick  d'),  ingénieur  et  physicien, 
membre  de  l'Académie  des  sciences,  né  à  Galway 
(Irlande)  le  27  septembre  1725,  mort  à  Paris  le 
18  octobre  1779. 

ARGY-LE-PONSARD  (Seigneurs  d'),  branche 
de  la  maison  de  Marie. 

ARDEA,  Ardes  ou  Ardres  (Puy-de-Dôme), 
chef-lieu  du  duché  de  Mercœur. 

ARDÉCHE  (L') .  Ce  département  formé  du  Viva- 
rais,  est  borné  au  N.  par  les  départ,  du  Rhône  et 
de  la  Loire  ;  à  l'E.  par  le  Rhône  ;  au  S.  par  le  dép. 
du  Gard  3  à  l'O.  par  les  dép.  de  la  Lozère  et  de  la 
Haute-Loire.  Chef-lieu,  Privas.  Il  a  vu  naître  le 
cardinal  P.  Bertrand ,  l'historiographe  Jean  de 
Serres,  l'agronome  Olivier  de  Serres,  l'astronome 
riaugergues,  les  frères  Montgolfier,  Court  de  Ge- 
helin,  l'abbé  Soulavie,  Boissy-d'Anglas,  le  savant 
physicien  A.  Bravais,  etc.,  etc. 


Bibliographie  :  J.  P.  Delichères,  Notice  sur  le 
départ,  de  l'Ardêche,  1817;  0.  deValgorge,  Sou- 
venirs de  l'Ardéche,  1846,  2  vol.  in-8°;  et  divers 
Annuaires.  —  Voy.  Vivabais. 

ARDELAY  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de  Vi- 
vonne  (F^oitou). 

ARDÈNE  (Esprit-Jean-de-Rome),  poëte,  né  à 
Marseille  le  .3  mars  1684,  mort  le  27  mars  1748. 

ARDENNA  ,  ARGINCHUM  ,  ARINCIONI 
SYLVA,  forêt  située  dans  la  Charente-Inférieure 
et  qui  n'existe  plus. 

ARDENNE  (N.-D.  d'),  abbaye  de  l'ordre  de 
Prémontré,  près  Caen.  diocèse  de  Bayeux,  fondée 
en  1138. 

ARDENNES ,  Arduennse ,  pays  qui,  du  S.  0. 
au  N.  E.,  s'étendait  à  l'époque  gallo-romaine,  des 
environs  de  Laon  aux  bords  du  Rhin,  et  qui,  au- 
jourd'hui, est  restreint  entre  les  sources  de  l'Aisne 
et  celles  de  la  Roer.  Les  forêts  qui  ont  donné  leur 
nom  à  ces  contrées,  ont  longtemps  servi  de  limi- 
tes à  la  Neustrie  et  à  l'Austrasie. 

ARDENNES  (Les),  département  formé  de  la 
Haute-Champagne,  d'une  partie  du  Hainaut  fran- 
çais, d'une  partie  de  la  Picardie,  de  la  principauté 
de  Sedan.  Il  est  borné  au  N.  par  la  Belgique,  au 
S.  par  le  dép.  de  la  Marne,  à  l'E.  par  celui  de  la 
Meuse,  à  l'O.  par  celui  de  l'Aisne.  Chef-lieu,  Mé- 
zières.  Les  Ardennesont  vu  naître  Robert  Sorbon, 
Turenne,  Macdonald,  Méhul,  et  le  physicien  Savart. 

Bibliographie  :  L.  Dubois,  Statistique  du  dép. 
des  Ardennes,  1842  in-8°;  J.  B.  Hubert,  Géogra- 
phie hist.  du  dép.  des  Ardennes,  1838,  in-12; 
l'abbé  Bouillot,  Biographie  du  dép.  des  Ardennes, 
1830,  2  vol.  iiï-8°;  F.  X.  Masson,  Annales  Arden- 
naises,  1861,  in-8°;  J.Hubert,  Géographie  histo- 
rique du  département  des  Ardennes,  1856,  in-8". 

ARDENNES  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de 
Rommillé  (Bretagne). 

ARDENTS  (Mal  des),  ou  feu  sacré,  maladie 
épidémique  qui  fit  de  grands  ravages  en  France 
au  moyen  âge  et  qui  paraît  avoir  été  une  sorte 
d'érésipèle  gangréneux. 

ARDENX  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  maison 
de  Pardaillan-Gondrin. 

ARDESCA,  l'Ardéche,  affluent  du  Rhône. 

AKDIMALIE  (Seigneurs  de  1'),  de  la  maison 
de  Foucaud  (Périgord).  \ 

ARDOINNE,  divinité  gauloise  où  l'on  a  voulu 
voir  la  personnification  des  Ardennes;  mais  elle 
ne  se  trouve  nommée  que  dans  une  inscription 
romaine  où  son  nom  a  été  subrepticement  intro- 
duit par  Ligorius,  à  la  place  de  celui  de  Saturne. 

ARDOREL,  Ardorellum,  abbaye  d'hommes  de 
l'ordre  de  Cîteaux,  diocèse  de  Castres  (Tarn)  fondée 
en  1124  ou  en  1133. 

ARDREA,  Ardres  (Pas-de-Calais). 

ARDRENUS  PUTEUS,  Ampuis  (Rhône). 

ARDRES,  Ardrea  (Pas-de-Calais).  Cette  ville 
fut  bâtie  sur  les  ruines  d'un  ancien  château  fort, 
à  la  fin  du  xi'  siècle;  moins  d'un  siècle  plus  tard, 
elle  était  réunie  à  la  couronne  par  Philippe  le 
Hardi.  Au  mois  de  juin  1520  eut  lieu,  près  de  ses 
murs ,  la  célèbre  entrevue  dite  Camp  du  Drap- 
d'Or,  entre  François  I"  et  Henri  YIII.  Sous  Henri  II, 
elle  fut  prise  par  les  Anglais  qui  la  perdirent 
quelques  mois  après.  Les  Espagnols  s'en  empa- 
rèrent en  1596;  mais  la  paix  de  Vervins  (1598)  la 
rendit  à  la  France.  Elle  était  du  pays  reconquis 
et  faisait  partie  du  gouvernement  de  Picardie. 

Bibliographie  :  Deschamps ,  Précis  historique 
sur  Ardres  (t.  VII  des  Mém.  de  la  Soc.  des  antiq. 
de  la  Morinie). 

ARDRES  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de  Sil- 
lans  (Normandie). 

ARDUCEUS ,  l'Ardusson,  affluent  de  la  Barse 
qui  se  jette  dans  la  Seine. 


AREN 


—  107  — 


ARGE 


ARDUENNA  SYLVA,  la  lorêt  des  Ardennes. 
ARDUS ,  AROTIUS ,  l'Arroux ,  affluent  de  la 
Loire. 

ARDUUS,  l'Ardre,  affluent  de  la  Vesle. 

ARDYES ,  peuple  établi ,  avant  l'arrivée  des 
Romains,  dans  les  Alpes  pennines ,  près  des 
sources  du  Rhône,  où  existe  un  village  nommé 
Ardon,  à  8  kilom.  de  Sion.  D'abord  rattachés  par 
Auguste  à  la  Gaule  cisalpine,  les  Ardyes  firent  en- 
suite partie  de  la  province  des  Alpes  grecques  et 
pennines ,  qui  fut  réunie  à  la  préfecture  des 
Gaules  vers  le  iv  siècle.  A  cette  époque ,  les  Ar- 
dyes étaient  de  la  cité  des  Valtenses  (Valais). 

AREABACCHI,  Rebrechien  (Loiret). 

ARE.Œ,  Hyères  (Var). 

AREBRIGNUS  PAGUS,  pays  qui  s'étendait 
dans  l'Autunois  et  le  Beaunois,  et  avait  pour  lieu 
principal  la  ville  actuelle  d'Arnay-le-Duc. 

ARÈCHES,  seigneurie  de  Franche-Comté,  éri- 
gée en  marquisat  en  1717,  en  faveur  de  J.  P.  de 
Germigney. 

ARECOMICI.  Voy.  VoLCiE. 

AREDIUS  (S.),  Saint-Yriex  (Haute -Vienne). 

AREGIA  ,  AURIGERA  ,  l'Ariége. 

AREG  ou  ARIGE,  (S.)  évêque  de  Nevers  au 
VT^  siècle.  Sa  fête  se  célèbre  le  16  août. 

AREINES.  Voy.  Araines. 

ARELATE,  ARELATE  SEXTANORUM,  Arles 
(Bouches-du-Rhône). 
ARELAUM,  ARELAUNUS  et  AREL AUNIUM, 

villa,  fiscus  et  palais  des  rois  mérovingiens ,  si- 
tués, suivant  les  uns,  près  de  Fontainebleau,  à 
Mont-Arlaut  ou  Montarlot;  suivant  d'autres,  dans 
une  presqu'île  que  forme  la  Seine  en  face  de  Cau- 
debec. 

ARELAUNENSIS  PAGUS,  Un  des  vingt-six 
pagi  de  la  cité  de  Liège,  à  l'époque  carlovin- 
gienne,  et  qui  devint  le  comté  d'Arlon. 

ARELAUNUM  SYLVA,  la  forêt  de  Bretonne 
(Seine-Inférieure). 

AREMBERG  (  Princes  d'),  branche  de  la  maison 
de  Ligne  (Hainaut). 

AREMBERG  (Auguste-Marie-Raymond  d'),  né 
à  Bruxelles  en  1753,  y  mourut  en  septembre  1833. 
Il  portait  le  titre  de  comte  de  Lamark,  fut  élu  dé- 
puté du  Quesnoy  aux  états  généraux  (1789),  et, 
après  avoir  fait  partie  de  l'opposition,  se  rallia  à 
la  cour,  à  laquelle  il  rattacha  Mirabeau,  qui  mou- 
rut dans  ses  bras ,  et  dont  il  fut  l'un  des  exécu- 
teurs testamentaires.  Il  a  laissé  sur  celui-ci  d'in- 
téressants Mémoires,  publiés  en  1854. 

AREN  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  famille 
de  Mesplez  (Béarn). 

ARENA  (Antoine  d'),  poëte  macaronique,  né  à 
Solliès  (Var),  mort  en  1544.  On  a  de  lui  plusieurs 
poëmes  dont  les  premières  éditions  sont  fort  rares, 
et  qui  ont  été  réimprimés  (1748  et  1760).  Ils  sont 
intitulés  :  Meygra  entreprisa  catoliqui  impera- 
toris,  quando  de  anno  Domini  1536  veniebat  per 
Provensam  bene  carrossatus  in  poslam  prendere 
Fransam  cum  villis  de  Provensa,  propter  grossas 
et  menutas  gentes  rejohire;  De  Arte  dansandi;  De 
guerra  Neapolitana;  De  guerra  Romana;  De  re- 
voluta  Genuensi.  Le  poëme  sur  l'invasion  de 
Châties  V  en  Provence  contient  des  renseigne- 
ments curieux. 

ARENA  (Barthélémy),  homme  politique,  né  à 
rile-Rousse  (Corse)  vers  1775  ,  mort  à  Livourne 
en  1829.  Il  fut  député  à  l'Assemblée  législative, 
puis  au  conseil  des  Cinq-Cents,  où  il  fit  une  vio- 
lente opposition  au  18  brumaire.  =  Son  frère, 
Joseph,  né  en  Corse,  mort  sur  l'échafaud,  à  Pa- 
ris, le  30  janvier  1802.  Après  avoir  servi  comme 
adjudant-général,  il  fut  député  de  la  Corse  au 
conseil  des  Cinq-Cents  (1797),  donna  sa  démission 
après  le  18  brumaire,  et  impliqué  dans  une  con- 


spiration dont  la  réalité  n'a  point  été  admise  par 
tout  le  monde ,  il  fut  condamné  à  mort  et  exécuté 
avec  Ceracchi,  Topino-Lebrun  et  Demerville. 

AREN.a;  OLONENSES ,  Sables-d'Olonne. 

ARÈNE  (Comte  d').  Voy.  DizÈs. 

ARENULARUM  PLANITIES,  la  plaine  des 
Sablons  (Seine). 

ARESNES  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  maison 
d'Aiily  (Picardie). 

ARETIUM  (Bataille  d').  Les  Gaulois  cisalpins 
(Sénons)  réunis  aux  Étrusques  contre  les  Romains 
(284  av.  J.  C),  vinrent  mettre  le  siège  devant 
Aretium  (auj.  Arezzo).  Les  commissaires  dépêchés 
par  le  Sénat  près  des  assiégeants  pour  leur  dé- 
clarer que  la  république  prenait  la  ville  sous  sa 
protection  ayant  été  massacrés,  Rome  envoya 
contre  les  Gaulois  deux  armées.  L'une  entra  dans 
le  pays  des  Sénons,  le  dévasta  et  réduisit  en  es- 
clavage ceux  qu'elle  n'extermina  pas.  L'autre, 
conduite  par  le  préteur  Cécilius  Métellus,  attaqua 
le  camp  gaulois  d'Aretium,  mais  elle  fut  complè- 
tement défaite  et  laissa  sur  le  champ  de  bataille 
le  préteur,  13  000  légionnaires,  sept  tribuns  et 
l'élite  des  chevaliers. 

ARETIUS  FELINUS,  pseudonyme  de  Martin 
Bucer. 

ARETS  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de  la 
Chaussée  d'Eu  (Picardie). 

AREZZO,  en  Toscane.  Cette  ville  fut  prise  d'as- 
saut le  18  novembre  1800  par  le  général  Mon- 
nier.  La  citadelle  se  rendit  à  discrétion. 

ARFEUILLE,  baronnie  de  la  Haute -Marche 
qui  a  donné  son  nom  à  une  ancienne  famille 
d'où  est  sorti  Nicolas  d'Arfeuille,  dit  de  Saint- 
Saturnin,  frère  prêcheur,  provincial  de  la  pro- 
vince de  France ,  maître  du  sacré  palais  de  Gré- 
goire XI  ,  cardinal  (1376),  mort  à  Avignon  le 
21  janvier  1382.  —  Au  xvi°  siècle,  la  baronnie 
appartenait  à  la  maison  de  Jumilhac. 

ARGANÇON  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  de 
Tullières  (Beauce). 

ARGELÈS-SUR-MER,  Argelia  (Pyrénées- 
Orientales).  En  1641,  les  habitants  chassèrent  leur 
garnison  espagnole  et  se  donnèrent  à  la  France , 
à  qui  la  ville  fut  cédée  par  la  paix  des  Pyrénées 
(1659).  Le  3  octobre  1793,  l'armée  des  Pyrénées- 
Orientales,  commandée  par  Delatre,  enleva  le  camp 
espagnol  que  Ricardos  avait  lait  établir  près  de 
cette  ville. 

ARGENCE  (Seigneurs  d'),  branche  de  la  mai- 
son de  Achard-Joumard. 

ARGENCES ,  seigneurie  de  Normandie  qui  a 
donné  son  nom  à  une  famille  d'où  sont  sortis  les 
seigneurs  de  Beauchamp  et  de  Saint-Germain- 
Langot.  Les  armes  sont  :  de  gueules  à  la  fleur  de 
lys  d'argent. 

ARGENS  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  pro- 
vençale de  Richieud.  =  —  (Seigneurs  d') ,  de  la 
famille  provençale  de  Perier. 

ARGENS ,  seigneurie  du  Languedoc  possédée 
au  xvi°  siècle  par  la  famille  de  La  Roque.  =  — 
Seigneurie  de  Provence  ,  appartenant  à  la  famille 
de  Boyer  et  érigée  en  marquisat  en  1702. 

ARGENS  (Jean-Baptiste  de  Boyer,  marquis  d'), 
littérateur,  né  le  24  juin  1704  àAixen  Provence, 
mort  près  de  Toulon  le  11  juin  1771.  Fils  d'un 
procureur  général  au  parlement  de  sa  ville  natale, 
il  s'engagea  à  quinze  ans  et  eut  une  jeunesse  assez 
désordonnée  qui  le  fit  déshériter.  Blessé  au  siège 
de  Rehl  et  bientôt  mis  hors  d'état  de  servir  par 
une  chute  de  cheval ,  il  se  rendit  en  Hollande  et 
écrivit  pour  vivre.  Il  y  publia  les  Lettres  juives 
(1754),  les  Lettres  chinoises  et  les  Lettres  caba- 
listiques; une  philosophie  hardie  assura  le  succès 
de  ces  ouvrages.  A  peine  sur  le  trône,  Frédéric  II 
appela  d'Argens  auprès  de  lui  et  le  nomma  cham- 


ARGE 


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ARGE 


bellan  et  directeur  général  des  belles-lettres  de 
l'Académie  avec  6000  livres  de  pension.  Il  l'ad- 
mettait à  ses  soupers  et  dans  sa  société  habi- 
tuelle; il  aimait  son  caracière  simple  et  étranger 
à  toute  intrigue.  A  la  longue  cependant  des 
nuages  s'élevèrent  entre  le  monarque  et  l'homme 
de  lettres,  et  c'est  en  Provence  que  d'Argens  re- 
vint achever  sa  vie.  Ses  ouvrages  sont  nombreux; 
on  y  distingue  :  Philosophie  du  bon  sens  ;  Mémoires 
secrets  sur  la  république  des  lettres  et  des  Jlémoii'es 
de  sa  vie. 

ARGENSOLLES,  Argenseolœ  (Marne),  abbaye 
de  filles,  de  l'ordre  de  Citeaux,  diocèse  de  Sois- 
sons,  fondée  en  1224. 

ARGENSON,  seigneurie  du  Poitou ,  possédée 
par  la  maison  d'Aloigny. 

ARGENSON,  seigneurie  de  Touraine,  érigée 
en  marquisat  en  janvier  1700,  en  faveur  de 
Marc-René  de  Voyer  de  Paulmy  d'.4rgenson. 

ARGENSON(René  de  Voyeh, comte  d'),  homme 
d'État,  né  le  21  nov.  1596,  mort  à  Venise  le 
14  juillet  1651.  Il  fut  successivement  conseiller 
d'État  (1625),  intendant  en  diverses  provinces,  et 
(1650)  ambassadeur  à  Venise.  =  Son  fils  Marc- 
René  ,  ambassadeur  à  Venise  à  la  mort  de  son 
père,  né  à  Blois  le  13  déc.  1623,  mort  au  mois  de 
mai  1700.  =  Marc-René,  marquis  d'Argenson, 
fils  du  précédent,  né  le  4  novembre  1652  à 
Venise,  mort  à  Paris  le  8  mai  1721.  Il  fut 
successivement  maître  des  requêtes  de  l'hôtel  du 
roi  (1694),  lieutenant  général  de  police  (1697), 
garde  des  sceaux  et  président  du  conseil  des 
finances  (1718-1720),  ministre  d'État  (1720).  Il 
était  filleul  de  la  république  de  Venise,  membre 
de  l'Académie  française  et  membre  honoraire  de 
l'Académie  des  sciences.  MM.  Larchey  et  Mabille 
ont  publié  d'après  un  de  ses  manuscrits  des 
Notes  très-intéressantes,  1866,  !n-r2.  =  René- 
Louis,  marquis  d'ARGENSON  ,  homme  d'État,  éco- 
nomiste, écrivain  politique,  membre  de  l'Académie 
des  inscriptions,  fils  aîné  du  précédent,  né  le 
18  octobre  1694,  mort  à  Paris  le  26  janvier  1757. 
Il  fut  successivement  conseiller  d'État  et  inten- 
dant du  Hainaut  (1720)  ,  ministre  des  affaires 
étrangères  (18  nov.  1744)  et  donna  sa  démission 
le  10  janvier  1747.  Le  marquis  d'Argenson  est 
une  des  figures  les  plus  originales  du xviir siècle; 
il  est  en  date  le  premier  de  ces  novateurs  hardis 
qui  voulaient  réformer  de  fond  en  comble  la  so- 
ciété politique  que  fit  disparaître  la  révolution  de 
89.  Les  nombreux  manuscrits  qu'il  a  laissés  et  qui 
sont  conservés  aujourd'hui  à  la  biblioihèque  du 
Louvre,  fourmillent  d'idées  neuves  et  profondes, 
de  vues  élevées,  d'aperçus  ingénieux  et  aussi  de 
naïvetés,  de  confidences  singulières  et  de  bizar- 
reries qui  peignent  admirablement  l'homme  et 
son  temps.  En  1764  on  publia  ses  Considérations 
sur  le  gouvernement  ancien  et  présent  de  la 
France,  ouvrage  qui  fut  réimprimé  avec  des  ad- 
ditions, 1784,  par  son  fils,  le  marquis  de  Paulmy 
qui  donna  encore  en  1785  :  Essais  dans  le  goût 
de  ceux  de  Montaigne,  in-S" ,  ouvrage  réimprimé 
en  1787  sous  le  titre  de  Loisirs  d'un  homme  d'État 
et  en  1825,  in-8°,  avec  des  additions  et  des  sup- 
pressions sous  le  titre  de  Mémoires ,  par  le  mar- 
quis René  d'Argenson.  Depuis  le  fils  de  ce  dernier 
a  donné  dans  la  bibliothèque  elzévirienne  :  Mé- 
moires et  Journal  inédit  du  marquis  d'Argenson, 
1857-18,58 ,  5  vol.  in-18,  et  enfin  M.  Rathery  a 
publié  pour  la  Société  de  l'Histoire  de  France  et  d'a- 
près les  manuscrits  du  Louvre,  une  édition  beau- 
coup plus  complète  des  Mémoires  et  du  Journal, 
1859-1867,  9  vol.  in-8°.  =  Marc-Pierre,  comte 
d'ARGENSON ,  frère  cadet  du  précédent ,  né  le 
16  août  1696,  mort  à  Paris  le  22  août  1764.  Il 
fut  successivement  conseiller  au  parlement  de 


Paris  (1719),  lieutenant  général  de  police  (26jan- 
vier-1"  juillet  1720,  et  mars  1722-janvier  1724),  in- 
tendant à  Tours  (1721),  chancelier  et  surintendant 
du  duc  d'Orléans  (1723),  conseiller  d'État  (1724), 
membre  honoraire  de  l'Académie  des  sciences 
(1726),  ministre  de  la  guerre  (août  1742),  et  sur- 
intendant général  des  postes  (nov.  1744).  Dans 
son  ministère  il  déploya  une  grande  capacité, 
réorganisa  l'armée  et  prépara  les  victoires  de 
Fontenoy  et  de  Lawfeld  auxquelles  il  assista. 
C'est  à  lui  qu'est  due  la  création  de  l'école  mi- 
litaire. Malgré  les  services  qu'il  avait  rendus, 
Mme  de  Pompadour,  dont  ili  était  haï,  le  fit  des- 
tituer le  l"  février  1757.  Il  fut  exilé  dans  sa  terre 
des  Ormes  d'où  il  ne  put  revenir  à  Paris  qu'après 
la  mort  de  la  marquise.  =  Marc-Antoine  René, 
marquis  de  Paulmy,  fils  unique  du  marquis  d'Ar- 
genson, le  ministre  des  affaires  étrangères,  né  à 
Valenciennes  le  22  nov.  1722,  mort  à  Paris  en 

1787.  Il  fut  successivement  conseiller  au  parle- 
ment (1744),  maître  des  requêtes  (1747),  membre 
de  l'Académie  française  et  ambassadeur  en  Suisse 
(1748).  11  avait  rassemblé  une  magnifique  biblio- 
thèque qu'il  vendit  en  1785  au  comte  d'Artois  et 
qui  est  aujourd'hui  la  bibliothèque  de  l'Arsenal. 
11  fut  le  fondateur  de  la  Bibliothèque  universelle 
des  Romans  (1775-1789)  où  il  inséra  plusieurs 
nouvelles  de  sa  composition,  et  publia  ou  plutôt 
fît  publier  les  Mélanges  tirés  d'une  grande  biblio- 
thèque 1779-1787,  65  vol.  in- 8°.  =  Marc-René 
d'ARGENSON,  petit-fils  du  comte  d'Argenson,  le  mi- 
nistre de  la  guerre,  né  en  1771,  mort  à  Paris  le 
2  août  1842.  Préfet  des  Deux-Nèthes  en  1809,  il 
donna  sa  démission  (1813),  fut  membre  de  la 
chambre  des  représentants  pendant  les  Cent-jours, 
et  depuis  cette  époque  jusqu'après  la  révolution 
de  Juillet  fut  presque  constamment  réélu  député. 
11  siégea  à  l'extrême  gauche  et  fut  l'un  des  ad- 
versaires les  plus  ardents  de  la  politique  des 
Bourbons  et  de  Louis-Philippe.  Il  est  auteur  de  di- 
vers écrits  qui,  avec  ses  discours,  ont  été  publiés 
(1846,  2  vol.  in-8°)  par  son  fils,  le  marquis  d'Ar- 
genson, mort  vers  1861,  et  qui  a  édité  en  outre, 
comme  il  a  été  dit  plus  haut,  les  Mémoires  de  son 
arrière-grand-oncle. 

ARGENTAL,  châtellenie  de  Languedoc,  possé- 
dée successivement  par  les  familles  de  Jussac  et  de 
Saint-Julien.  =  — .  seigneurie  du  Forez,  possé- 
dée par  la  famille  de  Ferriol. 

ARGENTAL  (Charles-Augustin  Ferriol,  comte 
d'),  né  le  20  déc.  1700  à  Paris,  mort  le  5  janvier 

1788.  Conseiller  au  Parlement  de  Paris,  il  fut  mi- 
nistre du  duc  de  Parme  près  de  la  cour  de  France. 
II  aimait  les  lettres  et  les  arts,  fut  le  protecteur 
deLekain,  le  confident  intime  et  le  dépositaire 
des  écrits  de  Voltaire  ,  pour  lequel  il  avait  l'atta- 
chement le  plus  vif.  On  lui  a  attribué  le  Comte 
de  Comminges  et  les  Anecdotes  de  la  cour  d'É- 
douard,  insérés  dans  les  œuvres  de  Mme  de 
Tencin,  sa  tante. 

ARGENTAN ,  Argentoïiium ,  vicomté  de 
Normandie ,  ayant  appartenu  aux  familles  de 
Moinet  et  d'Ango. 

ARGENTAN  (Seigneurs  d').  Voy.  Clément. 

ARGENTARIA,  Horbourg  (Haut-Rhin).  =  — 
Argentière.  —  Voy.  Argentuaria. 

ARGENTELI.E  (Louis-Marc-Antoine  Robill'ard 
d'),  naturaliste, né  le  29  avril  1777  à  Pont-l'Évêque 
(Calvados),  mort  à  Paris  le  12  décembre  1828. 

ARGENTEUIL  (N.-D.  d"),Arg'en«oiMm, monas- 
tère de  l'ordre  de  Saint-Benoit,  à  8  kil.  de  Paris, 
fondé  vers  665.  Jusqu'en  1129  il  fut  occupé  par  des 
religieuses,  mais  à  cette  époque  les  désordres  du 
couvent  dont  la  célèbre  Héloïse  était  supérieure, 
devinrent  tels  qu'un  concile  de  Paris  lés  en  chassa 
et  les  remplaça  par  des  moines.  C'est  dans  ce 


ARGE 


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ARGO 


monastère  que  l'on  conservait  la  fameuse  robe  sans 
couture  de  J.  C,  relique  qui ,  le  jour  de  l'Ascen- 
sion et  le  lundi  de  la  Pentecôte,  attirait  une 
grande  foule  de  fidèles.  Outre  ce  monastère ,  il 
y  avait  encore  à  Argenteuil  un  couvent  d'Augus- 
tins  déchaussés,  un  d'Ursulines  et  un  de  Bernar- 
dines qui  fut  supprimé  vers  le  milieu  du 
xviii'  siècle. 

En  1815,  le,2  juillet,  il  y  eut  au  village  d'Ar- 
genteuil  un  combat  assez  vif  contre  les  Anglais, 
qui  parvinrent  à  forcer  le  passage  de  la  Seine. 

ARGENTEUIL,  baronnie  de  Champagne,  ayant 
appartenu  aux  familles  de  Le  Bâcle  et  du  Bou- 
cher. 

ARGENTEUS,  l'Argens,  qui  se  jette  à  Fréjus 
dans  la  Méditerranée. 

ARGENTl.œ,  Argences  (Calvados). 

ARGENTIDUPLEX,  l'Argendouble ,  affluent 
de  l'Aude. 

ARGENTIER.  On  nommait  ainsi  au  moyen 
âge  les  banquiers  et  les  changeurs,  et  plus  tard 
les  officiers  qui,  chez  le  roi  ou  chez  les  princes  et 
seigneurs,  étaient  chargés  soit  de  la  garde,  soit 
du  maniement  de  l'argent  destiné  spécialement 
aux  habillements  et  aux  meubles.  Ainsi,  Jacques 
Cœur  était  argentier  de  Charles  VII.  M.  Douët 
d'Arcq  a  publié  pour  la  Société  de  l'Histoire  de 
France  un  document  très- intéressant  :  Extraits 
des  comptes  de  l'argenterie  des  rois  de  France, 
1851,  in-8°.  Suivant  une  déclaration  du  22  dé- 
cembre 1629,  les  argentiers  et  les  contrôleurs  de 
l'argenterie  du  roi  avaient  droit  à  des  habillements 
d'hiver  et  d'été. 

ARGENTIÉRE  (Seigneurs  d'),  de  la  famille 
dauphinoise  de  Philibert. 

ARGENTOLIUM,  Argenteuil. 

ARGENTOMAGUS,  Argenton-sur-Creuse,  place 
gallo-romaine  où  se  concentraient  plusieurs  voies 
romaines,  dirigées  vers  Avaricum,  Mediolanum, 
Bituriqum,  Augustoritum  et  Limonum. 

ARGENTON.  Voy.  COMMINES. 

ARGENTON  (Marie-Louise-Madeleine-Victoire 
LE  Bel  de  la  Boissière  de  Seey,  comtesse  d'),  maî- 
tresse de  Philippe  d'Orléans,  qui  devint  régent, 
née  vers  1680  à  Rouen,  morte  le  4  mars  1748. 
Après  avoir  eu  de  lui  un  fils,  légitimé  en  juillet 
1706  et  connu  sous  le  nom  de  chevalier  d'Or- 
léans, elle  épousa  (1713)  le  chevalier  d'Oppède. 

ARGENTONIUM,  Argentan  (Orne). 

ARGENTORATUM,  Strasbourg. 

ARGENTRADA,  Argentré. 

ARGENTRÉ ,  maison  de  Bretagne  dont  les 
armes  étaient  d'argent  à  la  croix  pâtée  d'asur. 
(Voy.  VHist.  de  Bretagne,  par  du  Paz.)  A  cette 
famille  appartenaient  les  deux  personnages  sui- 
vants :  Bertrand  d' Argentée,  grand-sénéchal  de 
Rennes,  célèbre  jurisconsulte  et  historien,  né  à 
Vitré,  en  1519,  mort  le  15  février  1590.  —  Com- 
mentaire sur  les  quatre  premiers  titres  de  l'an- 
cienne coutume  de  Bretagne,  1568;  Histoire  de 
Bretagne,  1582,  1688,  in-fol.;  la  première  édition 
de  cet  ouvrage  fut  saisie  avant  d'être  achevée; 
il  fut  réédité  en  1605,  1612  et  1618,  par  le  fils 
de  l'auteur  ;  Advis  et  consultation  sur  le  partage 
des  nobles,  1570.  =  Charles  du  Plessis  d'Arg  en- 
tré ,  théologien,  évêque  de  Tulle,  né  au  château 
du  Plessis,  près  Vitré,  le  16  mai  1673,  mort  dans 
son  diocèse  le  27  septembre  1740. 

ARGENTUARIA,  ARGENT  ARIA  ,  ARGEN- 
TOVARIA.  De  nombreuses  tombes  gallo-romaines 
attestent  l  existence  d'une  ville  romaine  aux  envi- 
rons de  Colmar  et  font  croire  que  cette  ville  était 
Argenlovaria,  élevée  sur  le  territoire  des  Bauraci, 
dans  la  Grande-Séquanaise  ;  mais  on  n'est  pas 
d'accord  à  ce  sujet.  Outre  Colmar,  on  nomme 
Horbourg  ou  Arbourg,  village  des  environs  ;  d'au- 


tres enfin  préfèrent  Arzenheim,  situé  à  une  quin- 
zaine de  kilomètres  au  N.  E.  de  Colmar,  vers  le 
Rhin.  Quoi  qu'il  en  soit,  c'est  auprès  à'Argentuaria 
que,  vers  le  mois  de  mai  378,  Gratien,  grâce  sur- 
tout au  courage  de  Mellobaude,  comte  des  do- 
mestiques et  roi  des  Francs,  détruisit  presque 
entièrement  une  armée  de  40  000  Lentienses , 
peuple  germanique  qui  avait  franchi  le  Rhin  pour 
ravager  les  Gaules. 

ARGEN VILLE  ('),  Dpseudonyme  de  Papillon 
de  la  Ferté. 

ARGENVILLE.  Voy.  Dezallier. 

ARGEVILLE,  seigneurie  de  la  Beauce,  érigée 
en  vicomte  en  1566,  en  faveur  d'Étienne  d'Arge- 
ville,  baron  d'Héricy.  = —  (Seigneurs  d'),  de  la 
famille  de  Vidal  (Gâtinais). 

ARGICOURT,  seigneurie  de  Picardie,  possédée 
au  xiii"  siècle  pnr  la  maison  de  Gaucourt. 

ARGILLIERS  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de 
Froment  (Bugey). 

ARGINCHXJM.  Voy.  Ardenna. 

ARGIS  OU  ARGY,  famille  de  Touraine  d'oii 
sont  sortis  les  seigneurs  de  la  Cour  et  de  Me- 
sure. Les  armes  sont  :  d'or  à  cinq  barres  d'azur. 
{VoyAlIist.  de  la  noblesse  de  Touraine,  par  Sou- 
liers.) 

ARGIS.  Voy.  Boucher  d'Argis. 

ARGOBIUS,  Argeuve  (Somme). 

ARGONNE,  Argona,  Argonensis  pagus ,  Ar- 
gonœ  saltus,  pays  entre  la  Marne,  l'Aisne  et  la 
Meuse,  et  dont  Sainte-Menehould  était  la  capitale. 
11  est  couvert  de  bois  et  de  hauteurs,  et  se  divise 
en  Argonnes  orientales  et  Argonnes  occidentales. 
Ces  dernières  sont  ouvertes  par  cinq  routes  ou 
défilés  qu'on  nomme  les  Islettes,  la  Chalade,  le 
Grand-Pré,  la  Croix  -aux-Bois  et  le  Chêne-Popu- 
leux, et  qui  furent  le  théâtre  d'une  célèbre  cam- 
pagne qui  sauva  la  France.  Au  mois  de  septembre 
1792,  Dumouriez  occupait  les  passages  des  Ar- 
gonnes pour  s'opposer  à  la  marche  des  Prus- 
siens qui  réussirent  pourtant  à  le  tourner  en  sur- 
prenant le  défilé  de  la  Croix-aux-Bois.  11  s'adossa 
alors  au  défilé  des  Islettes,  menaçant  les  commu- 
nications de  l'ennemi  qui,  après  la  canonnade  de 
Valmy,  abandonna  le  projet  de  marcher  sur  Pa- 
ris, et  se  retira  au  delà  du  Rhin  lorsqu'il  eut  ob- 
tenu la  promesse  de  ne  pas  être  inquiété  dans  sa 
marche. 

ARGONNE  (ISoël,  dit  Bonaventure  d'),  littéra- 
teur, né  à  Paris  en  1634,  mort  à  la  Chartreuse  de 
Gaillon  (Seine-Inférieure)  le  28  janvier  1704.  Il 
fut  d'abord  avocat,  se  fit  chartreux  à  28  ans,  mais 
sans  cesser  tout  à  lait  ses  relations  avec  le  monde. 
Voltaire  a  dit  que  c'était  le  seul  chartreux  qui  etlt 
cultivé  la  littérature.  On  a  de  lui  :  un  Traité  de 
la  lecture  des  Pères  de  l'Église  (1668)  ;  un  livre 
sur  l'Éducation,  sous  le  nom  de  Moncade,  et  sous 
le  nom  de  Vigneul-Marville;  des  Mélanges  de  litté- 
rature et  d'histoire,  1725,  3  vol.  in-12,  recueil 
intéressant  et  souvent  réimprimé. 

ARGOU  (Gabriel),  avocat,  jurisconsulte,  vivait 
dans  la  deuxième  moitié  du  xvii'  siècle.  —  Mé- 
moires touchant  le  comté  de  Neufchdtel,  1674] 
Institution  au  droit  françois  (attribué  à  tort  a 
l'abbé  Fleury),  1692,  souvent  réimprimé. 

ARGOUGES,  maison  de  Normandie  d'où  sont 
sortis  les  seigneurs  de  Ranes,  de  Fleury  et  de 
Mondreville.  Les  armes  sont  :  écartelé  d'or  et 
d'azur  à  trois  quintefeuilles  de  pourpre,  deux  en 
chef  et  une  en  pointe.  Cimier  :  une  jée. 

ARGOUGES  (Seigneurs  d'),  de  la  famille  de 
LefèvreCaumartin. 

ARGOULES,  seigneurie  de  Picardie,  possédée 
par  la  maison  de  Busserade. 

ARGOULETS,  corps  de  cavalerie  légère  qui  fil 
partie  de  nos  armées  depuis  la  fin  du  xv^  siècle 


ARIO 


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ARLE 


jusqu'aux  dernières  anuées  du  siècle  suivant. 
«  Ils  étaient,  dit  L.  de  Montgommery-Courbouzon 
(la  milice  françoise,  1602,  in-8°),  armés  comme 
les  chevau- légers,  hormis  la  tête  où  ils  mettaient 
un  cabasset  qui  ne  les  empêchait  point  de  cou- 
cher en  joue,  et  au  lieu  des  avant-bras  et  des  gan- 
telets, ils  avaient  des  manches  et  des  gants  de 
mailles.  Leurs  armes  offensives  étaient  l'épée  au 
côté,  la  masse  à  l'arçon  gauche,  et  à  droite  une 
arquebuse  de  deux  pieds  et  demi  de  long,  dans  un 
fourreau  de  cuir  bouilli;  par-dessus  leurs  armes, 
une  soubreveste  courte  comme  celle  des  estradiots, 
et  comme  eux  une  longue  banderole  pour  se  ral- 
lier. »  Les  argoulets,  destinés  surtout  à  jouer  le 
rôle  d'éclaireurs,  étaient  de  fort  mauvaises  troupes 
que  leurs  habitudes  de  maraude  avaient  fait  sur- 
nommer croque-moutons. 

ARGOUT  (Antoine-Maurice-Apollinaire,  comte 
d'),  homme  d'Ëtat  et  financier,  né  le  27  août  1782 
au  château  de  Veyssilieux  (Isère),  mort  le  15  jan- 
vier 1858.  Après  avoir  occupé  des  fonctions  im- 
portantes sous  l'Empire,  il  devint,  à  la  seconde 
Restauration,  préfet  des  Basses-Pyrénées  (1815), 
du  Gard  (1817),  conseiller  d'État  et  pair  de  France 
(1819).  A  la  révolution  de  1830,  il  fut  ministre 
de  la  marine  (27  novembre  1830)  ;  chargé  de  l'in- 
térim de  la  justice  (1831);  ministre  du  commerce, 
des  travaux  publics,  des  beaux-arts  (13  mars);  mi- 
nistre, par  intérim,  des  affaires  étrangères  (1832); 
ministre  de  l'intérieur  et  des  cultes  (1"  janvier 
1833);  ministre,  par  intérim,  de  la  guerre;  gou- 
verneur de  la  Banque  de  France  (5  avril  1834)  ; 
ministre  des  finances  (8  janvier  1836).  Nommé 
de  nouveau  gouverneur  de  la  Banque  (7  sep- 
tembre), il  conserva  cette  position  jusqu'à  sa 
mort.  Enfin,  après  le  coup  d'Ëtat  du  2  décembre, 
il  fit  partie  de  la  commission  consultative  et  fut 
créé  sénateur  (16  janvier  1852).  Il  était  membre 
de  l'Académie  des  Sciences  morales  et  politiques. 

AEGUELLUM,  Argueil  (Seine-Inférieure). 

ARIA,  l'Aire,  affluent  de  la  Meuse. 

ARIAN  (Comtes  d'),  de  la  maison  de  Sabran. 

ARIANISME.  Cette  hérésie  venue  d'Orient,  et 
dont  les  doctrines  repoussaient  le  dogme  de  la 
Trinité  et  celui  de  la  divinité  du  Christ,  pénétra 
en  Gaule  vers  le  milieu  du  iv"  siècle.  Elle  y  fut 
acceptée  par  une  assemblée  ecclésiastique  réunie 
à  Arles  en  353,  et  saint  Hilaire,  évêque  de  Poitiers, 
l'ayant  combattue  dans  un  concile  tenu  à  Béziers 
(356),  fut  exilé  enPhrygiepar  Constantin.  Revenu 
en  Gaule,  il  parvint  à  y  extirper  l'arianisme  qui 
y  fut  rapporté  par  les  Goths  et  disparut  avec  eux. 

ARIBERT.  Voy.  Charibert. 

ARIDAGAMANTHA,  Aridagamantia,  Arouaise 
(Pas-de-Calais). 

ARIE  (Seigneurs  d'),  de  la  maison  deRabutin. 

ARIÉGE.  Ce  département  est  formé  du  co