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DICTIONNAIRE
HISTORIQUE
DE LA FRANCE
PARIS. — TYPOGRAPHIE LAHURE
Rue lie Fleurus, q
DICTIONNAIRE
HISTORIQUE
DE LÀ FRANCE
CONTENANT
FOUR L'HISTOIRE CIVILE, POLITIQUE ET LITTÉRAIRE
La biographie; la chronologie; les traités de paix et d'alliance.
Les assemblées politiques; la législation ancienne; les parlements; les tribunaux;
les coutumes; les droits et usages féodaux ; les charges, offices, corporations, etc.
Des notices sur les principales familles nobles et leurs branches; le blason;
les monnaies; le calendrier; la paléographie, etc.
Les institutions et établissements artistiques, littéraires, politiques et scientifiques;
la liste des académiciens.
FOUR L'HISTOIRE MILITAIRE
Les guerres; les expéditions; les batailles; les sièges et, les prises de villes; les armes;
les ordres de chevalerie ; les institutions et les établissements militaires, etc.
FOUR L'HISTOIRE RELIGIEUSE
Les conciles; les institutions, les fêtes et les établissements religieux; la législation ;
les usages et les dignités ecclésiastiques; les ordres monastiques: les sectes;
* les archevêchés et évêchés; les abbayes, les saints, etc.
POUR LA GÉOGRAPHIE HISTORIQUE
Les divisions territoriales et administratives de la Gaule et de la France ;
les noms latins des peuples, villes, rivières, etc. ; les provinces; les grands fiefs:
les principautés ; les duchés, marquisats, comtés, vicomtés , baronnies , seigneuries, etc.
les départements anciens et nouveaux;
les colonies; des notices sur les principales villes, etc., etc.
PA R
LUDOVIC LALANNE
PARIS
LIBRAIRIE HACHETTE ET C"'
79, BOULEVARD S AIN T -GEB M A 1 N , 79
1872
Droits de propriété et de traduction réservés
lis
PRÉFACE.
L'idée d'un Dictionnaire historique de la France n'est pas nouvelle, et de-
puis une centaine d'années, il a paru plus d'un ouvrage de ce genre soit sur
les antiquités et la géographie de notre pays, soit sur son histoire et ses in-
stitutions. Un seul, celui de M. Ph. Le Bas , est encyclopédique. Nous n'avons
point adopté un cadre aussi large; nous avons voulu simplement résumer par
ordre alphabétique ce qui touche à l'histoire des hommes et- des choses de
notre patrie. Des faits sans phrase, des noms et des dates, voilà ce que
l'on doit uniquement chercher dans notre livre; le titre détaillé qui se lit
à la page précédente nous dispense d'entrer dans de longues explications sur
le plan que nous avons suivi.
La partie biographique est la plus considérable, comme cela devait être.
Elle comprend autant de noms (français, bien entendu) que les grands dic-
tionnaires biographiques , mais ce ne sont pas toujours les mêmes , car
nous avons omis des personnages peu importants et nous les avons rem-
placés par d'autres que , pour la plupart , nous a fournis VArt de vérifier les
dates.
Quant à la géographie, nous ne l'avons traitée qu'au point de vue histo-
rique, ne voulant point faire double emploi avec l'excellent Dictionnaire de
M. Ad. Joanne, auquel nous renvoyons pour ce qui regarde l'archéologie,
l'administration , le commerce et la statistique.
Il est plusieurs points sur lesquels nous appelons particulièrement l'atten-
tion de nos lecteurs. Ainsi la chronologie que l'on trouvera à l'article France
formerait à elle seule un volume, et est, nous croyons pouvoir le dire, la plus
détaillée qui ait été publiée. Avec l'addition placée au Supplément elle va
jusqu'en juin 1871.
Il PRÉPAGE.
La partie généalogique est très-développée. Les familles nobles auxquelles
nous avons consacré des notices sont nombreuses; de plus nous avons
donné leurs différentes branches, à leur ordre alphabétique. Ce relevé qui
n'avait point été fait, à ce qu'il nous semble, sera fort utile à ceux qui s'oc-
cupent d'études historiques. Nous signalerons aussi le tableau des dates du
jour de Pâques depuis le quatrième siècle jusqu'à la fin du seizième ; l'indi-
cation des pseudonymes et des traités de paix et d'alliance; les listes chrono-
logiques des ministres, des grands vassaux et des grands officiers de la cou-
ronne, des intendants, des archevêques et des évêques. Pour les deux der-
nières listes, nous nous sommes servi de celles qui ont été insérées par
M. J. Marion dans les Annuaires de la Société de V Histoire de France.
M. Duruy, que ses précédents travaux rendaient plus apte que per-
sonne à mener à bien un pareil ouvrage , avait d'abord accepté la di-
rection de ce dictionnaire; mais ses occupations le forcèrent de renoncer
à une tâche qui devait nécessairement absorber tous les moments d'un
hornme laborieux. C'est alors, il y a environ douze ans, qu'elle me fut
confiée par MM. Hachette. Les premières feuilles du livre ont été mises sous
presse en 1868. Commencé sous le régime impérial il a donc été achevé
sous la république ; mais l'esprit qui avait présidé à sa rédaction était assez
libéral pour que nous n'ayons rien eu à corriger ni à regretter dans la partie
imprimée avant 1870. Quant aux modifications territoriales qu'une guerre
funeste a entraînées avec elle, nous n'en avons pas tenu compte. Les dé-
partements du Haut et du Bas-Rhin, de la Meurthe, de la Moselle et des .
Vosges sont encore pour nous ce qu'ils étaient au mois de janvier 1871; et
sans vouloir trop préjuger de l'avenir, il nous est permis d'espérer que la
province d'Alsace-Lorraine n'aura pas une existence beaucoup plus longue
que le royaume de Westphalie et les départements des Bouches-du-Weser
et des Bouches-de-l'Elbe.
J'ai eu peu de collaborateurs. Le principal a été M. Henri Lot, archiviste
aux Archives nationales. H a rédigé ce qui concerne la législation ancienne,
civile et ecclésiastique, et entre autres l'article Parlements, résumé complet
de l'histoire et de l'organisation de ces corps judiciaires. M. Duruy avait
chargé MM. Libert et Bouchitté, morts aujourd'hui (voy. leurs articles), d'une
partie de la biographie , mais , par suite de changements apportés dans le
plan primitif, leur travail ne m'a pas été d'une grande utilité. La géogra-
phie et la mythologie de la Gaule sont de M. Belin-De Launay. M, Anatole
de Barthélémy a fourni presque toute la partie numismatique; M. Jules
Quicherat, les articles architecture et amphithéâtre; M. Félix Bourquelot (voy.
PRÉFACE. m
son nom au Supplément), l'article Communes. Je dois enfin à MM. Henri Bor-
dier et Gustave Servois quelques pages sur des sujets dont ils s'étaient
spécialement occupés.
Il me reste maintenant à réclamer toute l'indulgence du lecteur pour les
imperfections inhérentes à un livre où les dates et les noms propres se
comptent par milliers, où la plus petite faute typographique peut devenir
une grosse erreur historique , et je terminerai en disant, avec un Italien du
seizième siècle: Si je n'ai pas fait ce que j'aurais voulu, j'ai fait au moins
ce que j'ai pu.
LUDOVIC LALANNE.
Août 1872.
Il
DICTIONNAIRE
HISTORIQUE
DE LA FRANCE.
ABAI
A (l'abbé) , de Port-Royal, pseudonyme de Fer-
rier.
A*** (M.), négociant, pseudonyme de l'abbé
Mercier de Saint-Léger.
AAGE (L'), seigneurie du Limousin possédée
successivement par les maisons de Cliastenet et de
Chapt.
AARON l'helléniste , pseudonyme de Simon
Blocquel.
AARON NATHATHAI, pseudonyme de l'abbé
Guénée.
AAVÉAS (Seigneurs d'), branche de la maison
du Bouzet (Armagnac).
ABAILARD, ABÉLARD ou ABEILARD
(Pierre) , l'un des plus célèbres philosophes et
théologiens du moyen âge, né en 1079 au Palet
(Loire-Inférieure), mort à Saint-Marcel (Saôiie-
et-Loire), le 21 avril 1142. Après avoir suivi les
leçons de Jean Roscelin,le créateur de la doctrine
du A'ominah's)ne,et celles de Guillaume de Cham-
peaux, partisan du Réalisme (voy. ces mots) et
chef de l'école épiscopale de Paris, il ouvrit vers
n02,àMelun, une école qu'il transporta plus tard
à Corbeil et attaqua victorieusement les doctrines
de Guillaume. Il s'établit ensuite sur la montagne
Sainte-Geneviève, et après la nomination de son ad-
versaire à 1 evêché de Chàlons-sur-Marne,il devint
le chef de l'école de Paris, et professa avec un
immense succès. Ce fut à cette époque, s'il faut en
croire W/Mton'a calamitatum que l'on a mise sous
son nom, qu'il séduisit Héloïse, nièce d'un cha-
noine de Notre-Dame, Fulbert, qui se vengea en
le faisant mutiler de la manière la plus cruelle
(voy. Héloïse). Abailard se fit alors religieux
dans l'abbaye de Saint-Denis , mais ne tarda
pas à rouvrir, au milieu d'une affluence énorme,
une école à Saint-Denis et ensuite à Saint-Ayoul
près de Provins. Accusé d'hérésie sur le dogme
de la Trinité, il fut condamné à un emprisonne-
ment de quelques jours par le concile de Soissons
(1121) . Menacé de nouveau, il se réfugia en Cham-
pagne, et fonda aux environs de Nogent-sur-Seine
(1122) un oratoire qu'il nomma Paraclet, et où bien-
tôt la foule accourut troubler sa solitude. Cepen-
dant , dévoré de craintes et d'inquiétudes que mo-
tivait la haine ardente de ses ennemis, il s'enfuit
en Bretagne, où il devint abbé du monastère de
Saint-Gildas. A l'apparition de son traité de théo-
logie Sic et Non (oui et non), il fut dénoncé àRome
DICT. HIST. DE LA FR.
ABAN
par saint Bernard, qui le fit comparaître devant
un concile assemblé à Sens, le 2 juin 1140. Abai-
lard refusa d'entrer en lutte avec ses juges, tous
ses ennemis, et déclara qu'il en appelait ausaint-
siége. Innocent II ayant approuvé le concile et
condamné le philosophe à un silence perpétuel,
celui-ci résolut d'aller àRome. Il fut retenu à son
passage à Cluny par Pierre le Vénérabe qui le ré-
concilia à la fois avec le pape et avec saint Ber-
nard. Mais bientôt, atteint d'une maladie grave,
il fut envoyé au prieuré de Saint-Marcel où il ne
tarda pas à mourir.
En 1616 parurent pour la première fois son
Ilistoria calamitatum , sa correspondance avec
Héloïse et son Apologie, par Bérenger. Le pre-
mier écrit et les lettres ont été réimprimés plu-
sieurs fois et traduits entre autres, 1823, 2 vol.
in-8°, par Auguis, et 1837, 2 vol. in-8°, 1855,
in-18, par M. Oddoul. M. Cousin a publié : Ou-
trages inédits d'Abélard, 1836, in-4°; Pétri Ah œ-
lardi opéra (en collaboration avec MM. C. Jour-
dain et Despois), 1850-1859, 2 vol. in-4°. Quelques
complaintes, découvertes en 1838 par Papencord,
figurent dans la traduction de M. Oddoul. — Voy.
l'ouvrage de M. de Rémusat : Abélard, 1845, 2 vol.
in-8°.
ABAIN (Louis Chasteigner de La Roche-Po-
SAY, seigneur d'), capitaine du xvi" siècle, ambassa-
deur à Rome sous Henri III, né le 15 février 1535,
mort à Moulins le 29 septembre 1595. — Lettres
manusc. dans la collect. Dupuy (Biblioth. impér.).
ABALLO, AVALLO, Avallon (Yonne).
ABANCOURT, seigneurie de Picardie, possé-
dée par la famille d'Applaincourt.
ABANCOURT (Charles-Xavier-Joseph Franque-
viLLE d'), ministre de Louis XVI, né à Douai le
4 juillet 1758, mort le 9 novembre 1792. Il était
neveu de Galonné, et après le 20 juin 1792 il fut
nommé ministre de la guerre. Arrêté le 10 août,
il fut d'abord transféré à Orléans, puis dirigé sur
Paris, ainsi que les autres prisonniers de la haute
cour; il l'ut massacré avec eux à Versailles.
ABANCOURT (Charles Frérot d'), ingénieur,
géographe, né à Paris, mort à Munich en 1801.
ABANCOURT (François-Jean Villemain d'),
écrivain, né à Paris le 2*2 juillet 1745, mort le 10
juin 1803.
ABANS (Seigneurs d'), branche de la maison de
Jouffroy (comté de Bourgogne) ,
1
ABBA
— 2 —
ABBE
ABARIS , prêtre scythe , mentionné par plu-
sieurs auteurs grecs et dont la légende est rap-
pelée par le type d'un quart de statère d'or, frappé
dans l'ouest de la Gaule-Belgique.
ABASTES (Les), seigneurie de Normandie pos-
sédée au XVII'' siècle par la famille Le Blanc.
ABATIA ou ABBATIA (Bernard), médecin et
astrologue, né à Toulouse en 1530, mort à Paris
vers 1590.
ABATUT (Seigneurs de 1'). Voy. Batut.
ABAUZIT (Firmin), théologien calviniste, ma-
thématicien, érudit, né à Uzès le 11 novembre
1679rmort à Genève le 20 mars 1767. Rousseau
a fait de lui un pompeux éloge dans la Nouvelle
Héloïse. — Œuvres, 1770, m-g", et 1773, 2 vol.
in-8°.
ABBADIE (Jacques), célî'bre théologien et pré-
dicateur protestant, écrivain politique, né à Nay
dans le Bearn en 1G58, mort le 6 novembre ou le
25 septembre 1727. Pasteur de l'Église française
à Berlin, il accompagna le maréchal de Schom-
berg en Angleterre et en Irlande, et devint mi-
nistre de l'Église de Savoie à Londres (1690). —
Traité de la vérité delà religion chrétienne, 1684,
2 vol. in-8°; De la divinité de Jésus-Christ, 1695,
4vol. in-12, ouvrages souvent réimprimés et tra-
duits; Histoire de la grande conspiration d'An-
gleterre, lfi96, in-8°, rare.
ABBATIA (Antoine d'), poète, né à Toulouse,
mort ;iprôs 1689.
ABBATIS CURIA, Abbecourt.
ABBATIS VILLA, Abbeville.
ABBATUCCI (Jacques-Pierre), général, né en
Corse en 1726, y mourut en 1812. Il résista l'un
des derniers à l'occupation de sa patrie par les
Français, fut créé maréchal de camp par Louis XVI,
et, chargé de défendre l'île contre Paoli, lut obligé
de se réfugier en France où il devint général de
division. — Son fils, Charles, général, né en
Corse en 1771, tué au siège d'Huningue le 2 dé-
cembre 1799. — Jacques-Piebre Chakles, petit-
fils de Jacques, homme politique et magistrat, né
à Zicavo (Corse), le 22 décembre 1791, mort en
novembre 1857. Il fut successivement conseiller à
la cour de Bastia(1819), président de la cour d'Or-
léans (septembre 1830), député de la Corse, puis
d'Orléans jusqu'en février 1848. 11 vota constam-
ment avec la gauche, et prit une part active à la
campagne des banquets réformistes (1847). A l'a-
vénement de la république, il fut nommé dans
l'espace de trois semaines (2-22 mars 1848), con-
seiller à la cour d'appel de Paris, et à la cour
de cassation . Député du Loiret à la Constituante,
et à la Législative, il se rallia complètement,
lors du 10 décembre, à la politique du Président,
et après le coup d'État devint sénateur et ministre
de la justice.
ABBAYE. On donnait plus particulièrement ce
nom aux monastères de fondation royale ou sei-
gneuriale. Jusqu'au concordat conclu par Fran-
çois I"' avec Léon X, les abbés étaient élus par
leurs religieux. A partir de cette époque, les abbayes
furent à la nomination du roi, sauf celles qui
étaient chefs d'ordre comme Cluny, Cîteaux, etc.,
et les abbayes qu'on appelait les quatre filles de
Citeaux : S.-Edme de Pontigny, La Ferté, Clair-
vaux et Morimont. De plus, cinq autres abbayes
dites de Chézal-Benoît, étaient tous les trois ans
à l'élection de l'ordre de Saint-Benoît. C'étaient :
Chézal-Benolt en Berry, Saint-Sulpice de Bour-
ges, Saint-Alyre de Clermont, Saint- Vincent du
Mans, et Saint-Martin de Séez. Les abbayes de
filles n'étant pas mentionnées dans le concordat
prétendaient pouvoir élire leurs abbesses; mais
le roi s'était arrogé le droit de nomination. Il
n'y avait d'exception que pour certaines abbayes
de l'ordre de Sainte-Claire où les religieuses éli-
saient leur supérieure tous les trois ans. '■
On appelait régulière l'abbaye dont l'abbé était
un religieux et portait l'habit de son ordre.
L'abbaye en commende était celle dont l'abbé
était un séculier qui jouissait des revenus sans
avoir aucune juridiction sur les moines.
Au siècle dernier, il y avait en France 115 ab-
bayes régulières d'hommes dont le revenu mon-
tait à 1 410 000 livres; le revenu des 15 abbayes
chefs d'ordre s'élevait à 650 000 livres ; celui des
625 abbayes en commende à 5 109 1 00 livres. Quant
aux abbayes de filles dont le nombre montait à
253 , sans compter les abbayes et les chapitres
nobles, elles possédaient un revenu de 2 654 000
livres.
L'usurpation des biens d'église par les laïques
date (les premiers siècles de la monarchie. On voit
des femmes comme Valrade, maîtresse de Lo-
thaire II, roi de Lorraine, posséder des abbayes
d'hommes; et au xvii° siècle, la fille du duc de
Guise, la princesse de Conti, fut ahbé de Saint-
Germain-des-Prés. A la suite des guerres reli-
gieuses du xvi° siècle, il y eut des protestants qui
s'emparèrent d'abbayes, et les gardèrent.
Les abbayes sécularisées étaient celles qui avaient
été converties en collégiales de chanoines, comme
l'abbaye de Saint-Victor de Papis.
Bibliographie. — Gallia christiana; Diction-
naire de statistique religieuse, et Dictionnaire dei
abbayes, dans la collection de l'abbé Migne.
ABBÉ CROSSE, abbé qui avait le droit jie por-
ter Il crosse.
ABBÉ MITRÉ, abbé qui avait le droit de porter
la mitre et les ornements épiscopaux.
ABBÉ COIMMENDATAIRE, ABBÉ REGU-
LIER. Voy. Abbaye.
ABBÉ (L'), famille de Normandie, d'oit sont sortis
les seigneurs des Antieux et du Bois-Hardai. Elle
portait : d'or au chevron d'azur, accompagné en
chef de deux molettes d'éperon de sable, et en
pointe d'une rose de gueules. Voy. le Registre 1
de VArmorial de France.
ABBECOURT, Abbatis, Alba ou. Alborum curia,
abbaye de l'ordre de Prémontré, du diocèse de
Chartres (Seine-et-Oise), fondée à la fin du xii» s.
ABbIes (L'abbé Guillaume), écrivain, né a Béda-
risux (Hérault), mort après 1648. Son parent
Abbes de Cabberolles, écrivain, né à Bédarieux,
Y mourut vers 1785. ,
ABBEVILLE, Abbatis villa, ville et port sur la
Somme. Les Romains paraissent avoir eu là .un
poste fortifié que relevèrent les abbés de Saint-
Riquier, devenus les seigneurs de la localité. Un
avoué Y fut placé pour .défendre l'entrée de la
Somme aux Normands; et les successeurs de cet
avoué devinrent les comtes de Ponthieu. Abbeville
acheta vers 1110, à Guillaume Talevas, le droit
de former une commune à l'mstar d Amiens, ae
Corbie ou de Saint-Quentin ; mais ce lut seule-
ment le petit-fils de Guillaume, le comte Jean,
qui donna à la ville des lettres de commune,
enll84. Au bout de quinze ans, la commune dAb-
beville était étendue à Dourlens et à tout le Mar-
quenterre. — En 1258, le roi Henri 111 d Angle-
terre vint ratifier à Abbeville le traité qui y avait
été conclu l'année précédente avec saint Louis.
Bientôt le mariage d'Éléonore avec Edouard I" roi
d'Angleterre et les vicissitudes de la guerre de Cent
ans firent passer le Ponthieu aux Plantagenets .
Abbeville s'était soumise sans résistance à Charles V.
Aussi ce roi confirma-t-il la commune d' Abbeville
en 1369, comme Jean le Bon l'avait fait en 1350,
déclarant qu'aucune fortification ne serait élevée
dans la banlieue de cette ville et qu'elle ne payerait,
du reste, comme tout le Ponthieu , d'imposition,
ABBE
ABEL
d'aide ou de subside, que pour son utilité, après
l'avoir demandé ou du moins y avoir consenti.
Vers cette époque, son importance commerciale
fit entrer Abbeville dans la Hanse de Londres et
dans la Hanse teutonique. Par le traité d'Arras
(1435) Abbeville avec les autres villes de la Somme
passa sous la domination du duc de Bourgogne.
C'est dans ses murs que le dauphin Louis vint re-
mettre à Philippe le Bon (144,5) la somme de
400000 écus promise dans le traité par Charles VII.
Plus tard, Louis XI réunit la ville à son domaine.
Elle était le chef-lieu d'une sénéchaussée qui re-
montait au moins à 1319 et qui députa aux états
généraux depuis 1483. C'est à Abbeville que furent
célébrées les fêtes du mariage de Louis Xll avec
Marie d'Angleterre (1514) ; François I" y eut une
entrevue avec le cardinal Wolsey (1527) etLouisXIII
y mit son royaume sous la protection de la Vierge
(1637). Abbeville était restée capitale du Pon-
thieu; mais, comme ville de la Basse-Picardie, elle
appartenait au gouvernement de Picardie. Sous
Louis XIV, ses vieilles fortifications furent rem-
placées par celles que construisit Vauban et qui
existent encore. Sa prospérité industrielle, depuis
que, sous le patronage de Colbert , s'était éta-
blie la fameuse fabrique de draps du Hollandais
Van Robair, avait augmenté au point qu'elle
possédait alors de, trente-cinq à quarante mille
habitants ; mais la révocation de i'Ëdit de Nan-
tes lui porta un coup funeste. Le règne de
Louis XV y fut marqué par le procès du cheva-
lier de là Barre (1765). A la Révolution, Abbeville,
chef- lieu d'une sénéchaussée de 66 lieues car-
rées, était, sous le rapport financier, une des
six élections de la généralité d'Amiens et une des
quarante bonnes villes du royaume. De son maire
relevaient la milice, la justice, et la police de la
ville, privilèges dont l'origine remontait à la charte
communale donnée par les anciens comtes. Au-
jourd'hui Abbeville est une place forte et une des
quatre sous-préfectures du département de la
Somme.
ABBEVILLE (Traité d'). Le roi Louis IX, qui dou-
tait de la légitimité des confiscations exécutées
par Philippe Auguste sur Jean Sans Terre, conclut
en 1257, à Abbeville, le traité suivant : «Le roi de
France cède à son bon ami et féal Henri d'Angle-
terre tous ses droits sur le Limousin, le Périgord,
les revenus de l'Agenois, d'après l'évaluation qui
en sera faite par les bons hommes ; une portion
des terres du Quercy, et la partie de la Saintonge
enclavée entre la Charente et l'Aquitaine , avec la
réserve de l'hommage-lige dii à ses frères. — Il
n'inquiétera point Henri pour le passé sur le dé-
faut des services et autres charges semblables; il
promet encore à son vassal de lui donner pendant
deux ans cinq cents chevaliers, que le prince an-
glais doit mener à la suite de son suzerain contre
les infidèles et mécréants, s'il ne préfère en rece-
voir la solde en argent. — De son côté, Henri re-
nonce à toujours-mais à la possession de la Nor-
mandie, des comtés d'Anjou et du Maine, du
Poito-i, de la Touraine, etc., etc.; il doit faire
hommage au roi de France, comme vassal , de
tout ce qu'il reçoit, même de Rayonne, de Bor-
deaux, et comme duc de Guyenne ; déclarant, lui
et ses hoirs, tenir ces grands fiefs à titre de pairie
à la cour du roi et de ses successeurs, pour tous
les cas résultant de leur possession. » Malgré l'op-
position que ce traité suscita, tant en France
qu'en Angleterre, Henri ni vint, en 1258, le
ratifier à Abbeville et prêter hommage- lige à
Louis IX pour toutes ses possessions du continent.
Cet hommage-lige fut renouvelé, le 30 novembre
1259, par Henri en personne dans le jardin du
Palais, à Paris.
Bibliographie. — C.-F. Louandre, Hist. (TAh-
heville, 1834-35, in-8; 1844, 2 vol. in-8; Les Ma-
yeurs et les Maires d' Abbeville, 1851, in-8.
ABBEVILLE. Voy. Claude.
ABBON, dit le Courbe, Ahbo Cernuus, moine
de Saint-Germain des Prés, historien, né vers
le milieu du ix" siècle, mort en 923. On a de
lui un poème latin de plus de douze cents vers
(De bello Parisiacm urbis) contenant la relation
du siège de Paris par les Normands (886-887) ,
siège dont il avait été témoin oculaire. Ce poëme,
publié pour la première fois par Pithou (1588),
réimprimé dans diverses collections, a été traduit
dans le tome VI de la collection Guizot.
ABBON, moine, puis (970) abbé de Fleury-sur-
Loire, théologien, historien, né près d'Orléans
vers 945, tué en Gascogne, le 13 août 1004. Il fut
envoyé deux fois à Rome (986, 996) par le roi
Robert. Ses écrits insérés dans le tome VIII des
Acta Sanctorum ordin. S. Benedicti contiennent,
entre autres, un Epitome de vitis romanorum
pontificum.
ABEILLAGE. Voy. Aboilage.
ABEILLE, famille de Provence d'où sont sortis
les seigneurs de PeyroUe et de Rognète. Elle por-
tait : d'azur à une ruche d'or, accompagnée de
trois abeilles de même, deux en chef et une en
pointe. Voy. Artefeuil, Hist. de la noblesse de
Provence.
ABEILLE (Scipion) , chirurgien, né vers le mi-
lieu du xvii" siècle, mort à Paris le 9 décembre
1697.
ABEILLE (l'abbé Gaspard) , poëte, membre de
l'Académie française, né en 1648 à Riez (Basses-
Alpes), mort à Paris le 22 mai 1718. On a de lui
des odes, des tragédies et une comédie, Crispin
bel esprit.
ABEILLE (Louis-Paul), économiste, né à Tou-
louse le 2 juin 1719, mort à Paris le 28 juillet
1807.
ABEL DE PUJOL (Alexandre-Denis), peintre,
membre de l'Institut (183.5), né à Valenciennes le'
30 janvier 1785, mort à Paris le 28 sept. 1861.
Elève de David, il obtint le grand prix de Rome
(1811). Outre des fresques à la chapelle Saint-
Roch (Saint-Sulpice), des grisailles célèbres à la
Bourse, le plafond du grand escalier du Louvre
(La Renaissance des arts) , le plafond de la troi-
sième salle du musée Charles X (L'Égypte sauvée
par Joseph) et divers tableaux pour la gale-
rie de Diane à Fontainebleau et pour la cha-
pelle du Sacré-Cœur à Paris, nous citerons de
lui : Saint Étienne prêchant l'Évangile (Saint-
Etienne-du-Mont) ; la Vierge au tombeau (N.-D.
de Paris) ; César allant au sénat le jour des Ides
de mars (au Palais-Royal et briîlé en 1848); Jo-
seph expliquant les songes (musée de Lille) ; la
Prise du Trocadéro; le Baptême de Clovis (cathé-
drale de Reims); Germanicus sur le champ de
bataille de Varus ; Saint Pierre ressuscitant Ta-
bita (Saint-Pierre de Douai); Achille de Harlay
à la journée des Barricades (musée de Versailles);
Saint Philippe baptisant l'eunuque de la reine
d'Éthiopie; La ville de Valenciennes encourageant
les arts.
ABELIN (Jean-Baptiste), historien érudit, né
à Strasbourg vers la fin du xvi° siècle, mort en
1646.
ABELLI (Antoine), dominicain, abbé de Li-
vry, prédicateur de Henri II, et confesseur de
Catherine dé Médicis, né à Paris-en 1527 , mort
vers l'année 1600.
ABELLI (Louis), théologien, évêque de Ro-
dez (1664), né en 1603 dans le Vexin, mort à
Paris le 4 octobre 1691.
ABELLIO, divinité gauloise connue par deux
ABLI
— 4 —
ABOU
inscriptions, l'une à Bertrand de Comminges,
l'autre à Saint-Béat (Haute-Garonne).
ABENSBERG, ville de Bavière, à la droite du
Danube, près de l'Abens. — (Bataille d'), 1809,
20 avril. Après la conclusion de la cinquièroe
coalition continentale, les Autrichiens ne passèrent
rinn que le 10 avril 1809, et malgré la lenteur de
leurs mouvements ils avaient presque coupé en
deux l'armée française. Ce fut le 17 que Napoléon
arriva à Donawerth. Immédiatement il envoya
ordre à Masséna de marcher sur Pfaffenhofen et
à Davoust d'avancer vers Neustadt. Davoust ni
Masséna ne purent partir avant le 18, le premier
à l'aûbe du jour et le second à la tombée de la
nuit. Heureusement l'archiduc Charles, au lieu
de tirer parti de sa grande supériorité numérique
pour écraser l'empereur puis ses lieutenants, l'un
après l'autre, eut la mauvaise inspiration de
diviser ses troupes et de se diriger en personne
sur Ratisbonne, en sorte que, le 19 au soir, la
situation des deux armées était renversée : les
Autrichiens s'étaient disséminés et les Français
s'étaient concentrés. Napoléon en profita si habi-
lement que, se mettant à la tête des Bavarois et
des autres troupes de la Confédération du Rhin,
il culbuta îi Abensberg, le 20, la colonne autri-
chienne qui ne s'attendait à combattre que le len-
demain, et lui fit perdre huit mille hommes.
ABÈRES, haronnie du Béarn, possédée en 1761
par la famille de Bordenave.
ABILLON, famille noble de Saint-Jean-d'An-
gely, d'où sont sortis les seigneurs de Savignac.
Elle porte .• de gueules à cinq billetles d'argent
couchées et posées l'une au-dessus de Vautre en
pal. Voy. VArmorial de France, Reg. I.
ABINIUS, divinité gauloise. Un autel qui lui
est dédié a été trouvé à Ville -Vieille , près de
Châteauneuf, aux environs de Nice.
ABISE (Seigneurs d'), de la famille provençale
de Montfort.
ABLAINSVELLE. Voy. ABIINSVELLE.
ABLANCOURT (Nicolas Perbot d'), littéra-
teur, né le 5 avril 1G06 à Châlons-sur-Marne, mort
le 17 novemt)re 1664. Élevé dans les croyances pro-
testantes, il leur sacrifia plusieurs fois sa fortune.
Au reste l'estime publique le dédommagea. Il fut
de l'Académie dès les premières années (1637), et
en 1662 Colbert, qui souvent songeait plus au
mérite qu'à la religion de ses protégés, le proposa
inutilement cà Louis XIV pour être son historio-
graphe. Perrot commença sa réputation littéraire
en écrivant la préface de ÏHonnéte femme du père
Du Bosc. 11 acheva de l'établir par ses fameuses
traductions que leur inexactitude fit appeler les
'belles infidèles, mais que l'élégance du style fai-
sait lire. Il a traduit aussi Tacite, César, Lucien,
Tliucydide, les Stratagèm.es de Frontin , et, en
partie, la Description de l'Afrique de l'Espagnol
Marmol. Nous avons sur lui une curieuse Histo-
riette de Tallemant desRéaux.
ABLANCOURT (Nicolas Frémont d'), neveu
du précédent, historien, né à Paris vers 1625,
mort à la Haye vers 1694. Ambassadeur en Por-
tugal, puis résident à Strasbourg, il fut chargé,
en 1675, de négocier avec les magistrats de cette
ville pour sa réunion à la France. Chassé par
la révocation de l'Édit de Nantes, il se rendit
aùprès du prince d'Orange qui lui fit une pen-
sion et le nomma son historiographe. — Mé-
moires concernant l'histoire de Portugal, 1701,
in-12.
ABLEIGES (Seine-et-Oise), châtellénie du Vexin
français, érigée en comté en décembre 1691, en
faveur de G. F. de Maupeou.
ABLICA, la Blies, affluent de la Sarre.
AELINSVELLE (Seigneurs d'), branche de la
famille provençale de Gantes. —, branche de la
famille d'Hannedouches (Artois).
ABLIS, seigneurie de la Beauce érigée en comté
en 16.ï8,en faveur de Pierre Poncet de la Rivière.
ABIiOlS, seigneurie de Champagne, possédée
par la maison de la Vieuville.
ABLON, seigneurie de l'Ile-de-France (Seine-
et-Oise). Henri IV y permit l'ouverture d'un
prêche calviniste, qui fut, en 1608, transporté
à Saint -Maurice près du pont de Charenton. —
Seigneurie de Normandie possédée par la famille
Osmont.
ABNOBA, divinité gauloise qui fut assimilée à
Diane : ce nom était aussi celui de la montagne
où le Danube prend sa source.
ABOILAGE, ABEILLAGE, abolagium , droit
par lequel le seigneur prélevait une certaine quan-
tité de miel sur les luches de ses vassaux. —
Droit par lequel le seigneur justicier devenait
possesseur des essaims d'abeilles non poursuivis.
ABOIVREMENT. Sous le nom à'aboivrement ou
abcuvrage on désignait au moyen âge certain pot-
de-vin qui servait d'appoint à des marchés, à des
baux ou à des affiliations dans les compagnies
privilégiées. C'est ainsi qu'au xiv° siècle le pré-
vôt de Paris et, à son défaut, le receveur du roi
au Chàtelet percevait une maille d'or sur chaque
individu qui se faisait admettre dans la corpora-
tion des bouchers.
ABOLITION (Lettres d'). Voy. Rémission. _
AEON, maison du Dauphiné d'où sont sortis les
seigneurs de Montfort, d'Antrais et de Reinier.
(Voy. l'Histoire de la noblesse de Provence par
Artefeuil.)
ABONDANCE, seigneurie d'Artois possédée
par la maison de Créquy.
ABONBANCE (N.-D. d'), Abundantia, abbaye
de l'ordre de Saint-Augustin, dans le Chablais,
diocèse de Genève, fondée en 1157.
ABONDANT, seigneurie de l'Ile-de-France,
possédée par la famille du Bouchet.
ABONNAGE. L'abonnage consistait pour le sei-
gneur dans le droit de borner les terres de ses
vassaux , et de percevoir à cette occasion une
certaine redevance. On appelait aussi quelquefois
abonnage, le tribut mis sur les serfs abonnés.
— Voy. Abonnement.
ABONNEMENT, ABONNÉS. L'abonnement
caractérisait la condition des personnes qui, pri-
mitivement taillables à merci, avaient obtenu des
seigneurs dont elles dépendaient le privilège,
gratuit ou onéreux, de ne payer que des rede-
vances limitées à certaines prestations ou con-
verties en sommes d'argent fixes. L'abonnement
devint fort commun aux xn" et xm" siècles, et
put être considéré comme un pas vers l'affran-
chissement général des serfs.— Voy. Affranchis-
sement.
ABOUKIR (Egypte). A l'extrémité N. E. d une
plaine sablonneuse sur laquelle sont Canope et
Alexandrie, et à l'entrée occidentale d'un large
golfe qui finit, près de Rosette, à une des bouches
du Nil, s'élève le hameau d'Aboukir qui adonné
son nom à deux batailles.
1798, I"' août (14 thermidor, an vi), Bataille
navale. — Arrivé en Égypte, Bonaparte .donna
ordre à Brueys de faire entrer la flotte à Alexan-
drie ou d'occuper une position où, il pût se
défendre ; si ni l'une ni l'autre de ces alternatives
n'était possible, Brueys devait se rendre à Cor-
fou. L'élévation de la barre ne permettant pas
à l'amiral, d^entrer dans Alexandrie, la flotte fut
embossée momentanément dans la rade d'Abou-
kir, où il espérait pouvoir se défendre. Le matin
du V août 1798, elle fut découverte par Nel-
son qui commença l'attaque vers trois heures.
ABRI
— 5 —
AGAD
Brueys s'était imaginé que la bataille n'aurait
lieu que le lendemain. Une partie de ses équi-
pages était encore à terre ; le branle-bas de com-
Iiat n'était fait sur aucun vaisseau, et comme on
pensait n'avoir rien à craindre du côté de la
terre, les batteries n'étaient prêtes que vers la
haute mer ; du côté opposé , elles étaient mas-
quées et encombrées par tous les objets qui
avaient servi aux troupes de débarquement. Un
vaisseau anglais, le Goliath, ayant réussi k passer
entre le rivage et le Conquérant, son exemple
fut imité par quatre autres vaisseaux anglais, tan-
dis que Nelson à la tète de six navires plaçait ainsi
les neuf premiers bâtiments français entre deux
feux. En même temps , le Leander, s'interpo-
sant à travers la ligne d'embossage, la coupa de
toute communication avec le reste de la flotte.
Malgré leur désavantage, les Français se battirent
héroïquement. A dix heures, l'Orient, vaisseau
amiral, sauta; vers minuit, la défaite des Fran-
çais était complète. Villeneuve qui commandait
la gauche , au lieu d'aller au secours de Brueys
et de répéter contre les Anglais leur propre ma-
nœuvre, en les mettant à leur tour entre deux
feux, attendit des ordres dont le signal lui échappa,
et enfin, coupant les câbles de ses ancres, se re-
tira avec deux vaisseaux et deux frégates à Malte.
Les Français avaient perdu trois vaisseaux dé-
truits, et neuf pris par l'ennemi. L'artillerie de
siège et toutes les munitions que portait la
flotte étaient lenglouties, et les communications
entre l'Égypte et la France interceptées. Les An-
glais nomment leur victoire la bataille du Nil.
1799, 25 juillet (7 thermidor an vu), Bataille
sur terre. Voy. Canope. — Les Anglais avaient
transporté, de Rhodes en Egypte, une armée de
janissaires. Cette armée , débarquée sur la pres-
qu'île d'Aboukir, le 11 juillet, s'empara du fort
d'Aboukir et s'y établit sous le canon de sir Sid-
ney Smith, tirant une ligne fortifiée qui allait
du lac Maadieh à la mer. Bonaparte arrivé, le 23,
à Alexandrie, se rendit, le 25, en vue de la pre-
mière ligne turque et se résolut à l'attaquer im-
médiatement. Elle fut enlevée et ses défenseurs
furent tués par la mitraille ou jetés à l'eau. Quand
les troupes eurent pris quelques heures de repos,
Bonaparte les conduisit contre la seconde ligne ;
mais le feu des canonnières anglaises se joignit
à celui de l'artillerie turque et l'attaque était
repoussée sur tous les points quand les janis-
saires, entraînés par l'habitude, se jetèrent hors
de leurs retranchements, pour aller couper la
tête des morts. Bonaparte, saisissant ce mo-
ment, fit donner sa réserve ; les fuyards se ral-
lièrent, et les fortifications, qui se trouvaient
momentanément presque abandonnées, furent
prises et enlevées sur tous les points. La plus
grande partie des Janissaires se trouvèrent cernés
et périrent dans les flots. Toute l'armée turque
était prisonnière ou détruite après un combat de
quelques heures.
_ ABOVILLE (François-Marie, comte d'), général
d'artillerie, sénateur, pair de France, né à Brest
le 23 janvier 1730, mort en 1819. — Son fils aîné,
Auguste-Gabriel, général, né en 1773, mort en
1820.
ABOYEUR (Le citoyen), pseudonyme de Cressy.
ABRAM (Nicolas), jésuite, érudit né en 1589
à Xaronval (Vosges), mort à Pont- a- Mousson le
7 septembre 1655.
ABRANTÉS. Voy. JuNOT.
ABREGEMENT DE FIEF. Voy. AMORTISSE-
MENT, Fief, Kranc-Fief, Hommage.
_ ABRIAL (André-Joseph, comte), homme poli-
tique, né à Annonay (Ardèche), le 19 mars 1750,
mort à Paris le 14 novembre 1828. Il fut chargé
(1800) d'organiser la république parthénopéenne,
et devint ensuite ministre de la justice, sénateur
et pair de France.
ABRINCA, Avranches (Manche).
ABBRINCATXJI, peuple de la Celtique dont le
nom ne paraît pour la première fois que 150 ans
après la conquête romaine; on croit qu'il s'ap-
pelait auparavant Ambibari, faisait partie de la
confédération armoricaine , était situé entre les
Curiosolitœ, les Rhedones et les Unclli, et que
ces derniers le comptaient au nombre de leurs
clients. La capitale des A brincatui a pu avoir pour
premier nom Ingena. Leur territoire ( l'Avran-
chin), après avoir fait partie de la Gaule Chevelue
(50 av. J. C.) fut, lorsque Auguste réorganisa la
Gaule , mis dans la province impériale lyonnaise
(28 av. J. C.) , et à la fin du iv" siècle il^ forma
la troisième des sept cités qui composaient la
Lyonnaise Seconde.
ABSIE-en-Gàtine (N.-D. de 1'), Absia, en Poitou,
diocèse de la Rochelle, abbaye de bénédictins,,
fondée vers 1120.
ABSOLU (Jeudi), ou Jour de l'Absoute, Abso-
luta dies, le jeudi saint. Ce jour-là dans l'an-
cienne Église on absolvait les pénitents publics.
ABSTRACTEUR DE QUINTESSENCE (L'),
pseudonyme de Fr. Rabelais.
ABUCINI PORTUS, Port-sur-Saône (Haute-
Saône) .
ABUNDANCE (Jehan d'), pseudonyme d'un
écrivain dont on ignore le vrai nom et qui mourut
vers 1540. On a de lui des Mystères, des Moralités
et des Farces qui sont très-rares. Dans La Farce
Nouvelle de la Cornette (1545 et 1829, in-16) , il
prend les titres de « bazochien et notaire royal
du Pont-Saint-Esprit. » 11 a adopté aussi le pseu-
donyme de Maître Tyburce.
ABUNDIACUS, Annay.
ABUS (Appel comme d'). C'était l'appel qu'on
interjetait au parlement des sentences des juges
ecclésiastiques, quand ces sentences empiétaient
sur les droits de la puissance séculière ou vio-
laient les canons et la discipline de l'Église.
ABZAC, ancienne maison du Périgord d'où
sont sortis les seigneurs de La Douze, de Reillac,
de Maillac, de Villars-Saint-Pardoux et de Pressac.
Les armes sont : d'azur à dix besans d'or, 3,
3-3 et I. (Voy. le Registre II de l'Armoriai de
France.)
ACADÉMIE CELTIQUE. Voy. ANTIQUAIRES.
ACADÉMIE D'ARCHITECTURE. Elle fut éta-
blie le 30 novembre 1671 par Colbert, mais ne fut
autorisée par lettres patentes qu'en février 1717.
Suivant ses statuts, elle était placée sous la pro-
tection du roi et recevait ses ordres par le surin-
tendant des bâtiments. Elle était composée de
deux classes : la première comprenait dix archi-
tectes , un professeur et un secrétaire ; la se-
conde douze architectes. Tous devaient séjourner
à Paris, et ceux de la première classe, qui seuls
portaient le titre d'architectes du roi, ne pou-
vaient exercer les fonctions d'entrepreneurs qui
étaient permises aux membres de la seconde classe
pour les bâtiments du roi seulement. Pour rera-
plir les vacancesdela première classe, l'Académie
présentait au roi trois membres de la seconde
classe sur lesquels il en choisissait un. Les mem-
bres de la seconde classe étaient de même choisis
par le roi sur une liste de trois candidats proposée
par l'académie. Les séances avaient lieu le lundi,
sauf pendant le temps des vacances qui duraient
du 8 septembre au 11 novembre. Le professeur
était perpétuel, et devait faire deux jours par se-
maine un cours public.
Il y avait en outre huit élèves nommés par
l'Académie, et tous les ans on leur distribuait deux
AGAD
— 6 —
AGAD
médailles, l'une d'or pour le premier prix, l'autre
d'argent pour le second. Le premier prix était
envoyé à Rome. Chacun des membres de la pre-
mière classe recevait pour droit de présence aux
assemblées un louis de onze francs.
De nouveaux statuts furent donnés à l'Académie
par des lettres patentes de novembre 1775. Elle fut
dès lors composée 1' d'académiciens architectes
divisés en deux classes ayant chacune seize mem-
bres, plus un directeur appartenant à la pre-
mière ; 2° d'honoraires associés libres au nombre
de six; 3° de correspondants ou associés étrangers
et regnicoles au nombre de douze, etc. Le texte
de ces statuts se trouve dans les tomes XXI et
XXIII du Recueil des anciennes lois françaises,
par Isambert.
L'Académie d'architecture fut supprimée en 1 793,
et comprise dans la classe, puis dans l'Académie
des Beaux-Arts lors de la réorganisation de l'In-
stitut. (Voy. Institut.) Elle se composa à l'origine
des huit membres suivants : F. Blondel, Le Vau,
Libéral Bruand, Daniel Gittard, Ant. Le Paultre,
P. Mignard, d'Orbay, A. Félibien.
Voici maintenant la liste, par ordre de réception,
des membres admis depuis 1672, liste que nous
empruntons, en l'abrégeant, SlH Dictionnaire en-
cyclopédique de l'Histoire de France , par Ph. Le
Bas.
1673, Claude Perrault. — 1675, Jules-Kardouin
Mansard. — 1678, La Motte Coquart. — 1680,
Daucour. — Gobert. — 1681, André Lenôtre. —
1685, Pierre Bullet. — 1687, de la Hyre. — Ro-
bert de Cotte. — 1694, Antoine Desgodets. — 1696,
Jean-François Félibien fils. — 1698, Lemaistre.
— 1699- Jacques Gabriel, le père. — Gobert. —
Pierre Lambert. — Cailleteau , dit l'Assurance.
— A. Mollet. — Delisle-Mansard. — Delespine.—
Mathieu. — Lemaistre fils. — J. B. Bullet. — Jacq.
Bruand. — Cochery. — Gittard fils. — 1700,
Rivet. — Poictevin.
1702, Prévost. — 1705, d'Orbay, fils. — 1706,
de la Hyre, fils. — 1707, Aubert. —1708, d'Ulin.
— 1 709, Boffrand.— 171 1, Jules-Robert de Cotte.—
1715, Lécuyer. — 1716, Jean Beausire. — 1717,
Desgotz. — Jossenay. — Tannevot. — 1718, André-
Armand Mollet. — 1720, Hardouin. — De La Guê-
pière. — Le Roux. — 1723, l'Assurance, fils, — De
Vigny, démissionnaire, 1758. — 1724, Jean-Charles
Garnier, seigneur d'Isle, contrôleur général des
bâtiments et manufactures. — 1725, Aubert. — De
Cotte, frère de Robert. — Billaudel. — 1728, de La
Rue. — Jacques-Ange Gabriel, fils de Jacques. —
Jean Courtonne. — De Villeneuve. — Le Grand. —
Benoist. — Jean-François Blondel, frère de Fran-
çois. — Contant d'Ivry. — De Lespée l'ainé. —
1730, l'abbé Camus. — Vinage. — 1732, Jean-
Michel Chevotet. — Beausire, fils aîné. — 1734,
de Luzy. — Mollet, petit-fils. — 1735, Lécuyer.
— Simonnet. — Loriot. — Jacques-Hardouin
Mansard. — 1737, Aubry Guillot. — 1739, Godot.
— 1740, J. B. A. Beausire, fils, le jeune. — 1741,
Pierre-Etienne Le Bon. — Tannevot. — 17^,
Cartaud. — Ledreux. — 1747, de Lespée, le jeune.
— 1749, Jacques-Germain Soufflot. — 1755,
Hazon. — Frauque. — Nicolas Potain. — Maxi-
milien Brébion. — Le Franc d'Estrichy. — Le
Carpentier. — Jacques- François Blondel, fils de
Jean-François. — 1756, Mofanzel. — 1757, Hu-
peau.— 17°58, Jean-Rodolphe Perronet. — Rousset.
— Pluyette. — Julien-David Le Roy, — 1762,
Moreau. — Coustou. — Desmaisons. — Belicard.
Etienne-Louis Boullée. — l''63, Gabriel jeune,
contrôleur des bâtiments du roi. — 1765, Rege-
mortes, le jeune, ingénieur. — 1767, Marie-Jo-
seph Peyre, l'aîné. — Charles de Wailly. —
1768, de Lestrade. — Michel-Jean Sedaine. —
Mauduit. — 1769, Trouard, père. — 1770, Jean-
François-Thérèse Chalgrin. — 1771, Nicolas Jar-
din. — 1773, Charles-Axel Guillaumot. — Ledoux.
— Guillaume Couture. — 1774. Jean-René Billau-
del. — Jacques Gondouin. — 1775, Mique. —
1776, Mathurin Cherpitel, — Jean-François Heur-
tier. — Bélisard. — Jacques-Denis Antoine. —
1777, Antoine-François Peyre, le jeune. — 1780,
Pierre-Adrien Paris. — 1781, Alexandre-Théodore
Brongniart. — 1784, Jean-Arnaud Raymond. —
1785, Antoine-Joseph Debourge. — 1786, Bernard
Poyet. — 1791, Darnaudin. — 1792, Jean-Augus-
tin Renard.
Directeurs. — 1672, François Blondel. —
1687, Robert de Cotte. — 1736, Jacques Gabriel.
— 1743, Jacques- Ange Gabriel. — 1783-1793,
Mique.
Professeurs. — 1672, François Blondel. —
1687, De la Hyre, père. — 1718,' de la Hyre, fils.
— 1719, Desgodets. — 1728, Bruand, fils, démis-
sionnaire. — 1730, Leroux, adjoint à Bruand. —
Courtonne, remplace Bruand. — L'abbé Camus,
prof, de géométrie. — 1739, Jossenay. — 1748, Lo-
riot, professeur d'architecture. — 1762, Jacques-
François Blondel. — 1768, Mauduit. — 1774. David
Le Roy. — 1776, Bossut. — 1792, Rieux.
Secrétaires. — 1672, Félibien. — 1702, l'abbé
Prévost. — 1718, Félibien, fils. — 1733, l'abbé
Camus. — 1768, Sedaine.
Historiographe. — 1762, Le Roy.
ACADÉMIE DE CHIRURGIE. Elle fut fondée
en 1731, grâce aux soins de Maréchal, premier
chirurgien du roi, et de son successeur désigné,
l'illustre La Peyronie. Elle se composa d'abord de
soixante-dix membres dont le choix avait été ap-
prouvé par le roi. Son établissement fut confirmé
par des lettres patentes en date du 2 juillet 1748.
Un nouveau règlement lui fut donné par le roi
le 18 mars 1751. Elle fut alors divisée en quatre
classes : la première de quarante membres appelés
les conseillers du comité; la seconde de vingt mem-
bres, dits les adjoints au comité; la troisième de
tous les maîtres en chirurgie de Paris, ne faisant
pas partie des deux premières classes, et ayant le
titre d'académiciens libres; la quatrième classe,
celle d'associés, se composait de Français et d'é-
trangers. La Peyronie, par son testament, lui lé-
gua de quoi fournir aux jetons de présence des
quarante académiciens de la première classe, à
un prix annuel de 500 fr. et aux émoluments d'un
secrétaire perpétuel. Supprimée en 1793, elle fut
réorganisée en 1820. — Voy. Chirurgiens.
ACADÉMIE DE DANSE. Elle fut établie par
lettres patentes de mars 1661. Le nombre des
membres était fixé à treize, et ils pouvaient en-
seigner la danse, eux et leurs enfants, sans lettres
de maîtrise. Tous les samedis deux d'entre eux
faisaient un cours public de danse.
ACADÉMIE D'ÉCRITURE. La communauté
des écrivains-jurés (voy. ce mot) fut érigée en
académie par lettres patentes de décembre 1727,
mais elle ne tint une séance d'ouverture que le
25 février 1762. Elle se composait de douze mem-
bres.
ACADÉMIE DE FRANCE A ROME. Elle fut
fondée en 1666 par Colbert, et était destinée à
recevoir des jeunes gens qui venaient y compléter
leur éducation artistique. En 1684 il fut décidé
qu'on y enverrait les élèves qui auraient remporté
les grands prix de peinture, de sculpture et d'archi-
tecture. Depuis la réorganisation de l'Institut, on
ajouta à ces prix celui de gravure en taille-douce
(1804) donné tous les deux ans, et ceux de gra-
vure en médaille et pierre fine (1805), de paysage
historique (1816) décernés tous les quatre ans. Le
prix de musique est donné tous les ans. Jusqu'au
AGAD
AGAD
moment où un décret (1863) enleva à l'Académie
des Beaux-Arts le jugement des concours, les lau-
réats pensionnaires passaient cinq années à Rome,
à l'exception des musiciens qui séjournaient deux
ans en Italie, un an en Allemagne et deux ans à
Paris.
L'académie installée d'abord dans un palais
voisin du théâtre de l'Argeniine, puis en 1700 dans
un autre palais en face le palais Doria, occupe
depuis 1800 la Villa Médicis.
La surveillance de l'administration de l'acadé-
mie était et est encore confiée à un directeur.
Voici la liste de ceux qui ont occupé cette impor-
tante position. 11 y a une lacune de 1689 à 169v);
peut-être, ce que l'on n'a pas encore remarqué,
s'explique-t-elle par ce fait que dans l'édit de
novembre 1676 portant union de l'académie de
peinture et de sculpture de France à l'académie
de Saint-Luc, à Rome, il est dit (art. 2), que
«ceux qui auront acquis la première dignité en
l'académie de Rome pourront être admis , par un
acte de concession, à la qualité de recteurs de
l'académie royale de France, et en cette qua-
lité ils pourront agir dans l'académie française
établie à Rome, en cas de maladie ou d'absence
du directeur français, pourvu qu'ils aient aupa-
ravant prêté serment entre les mains de M. l'am-
bassadeur de France, de servir fidèlement le roi,
et d'observer les statuts de l'académie de France,
Jl est donc fort probable que de 1689 à 1699,
époque qui correspond à peu près à la guerre que
termina la paix de Ryswick (1688-1697), l'acadé-
mie fut dirigée par un membre de l'Académie de
Saint -Luc.
1666, Érard. — 1672, Coypel. — 1675, Êrard
pour la 2' fois.
1689-1699, lacune.
1699, Houasse. — 1704, Poerson.— 1724, Wleu-
ghels. — 1738, de Troy. — 1751, Natoire. — 1774,
Hallé, par intérim. — 1774, Vien.— 1781, de Lagre-
née aîné.— 1787, IMénageot.— 1792, Suvée.— 1807,
Paris, archit. — 1808, Letbière. — 1817, Thévenin.
—1822, Guérin. — 1828, Horace Vernet. — 1834,
Ingres. — 1840, Scbnetz. — 1847, Alaux. — 1852,
Schnetz. — 1866, Rohert-FIeury. — 1866, Hébert.
ACADÉMIE DE MARINE. Elle avait été éta-
blie à Brest, par Louis XV, le 30 juillet 1752. Elle
se composait de 12 académiciens honoraires, de
9 associés , de 25 académiciens ordinaires, d'un
surnuméraire ordinaire, d'un ordinaire vétéran,
de 24 adjoints, et de 7 correspondants. Le direc-
teur était le ministre de la marine. — La liste de
ses membres se trouve dans VÉtat de la marine,
qui s'imprimait chaque année.
ACADÉMIE DE MÉDECINE. Une société
royale de médecine avait été instituée à Paris par
Louis XVI, en août 1778, malgré la violente op-
position de la Faculté de Paris. Elle fut supprimée
en 1793. Rétablie sous le titre d'Académie de mé-
decine par ordonnance royale du 20 décembre
1820, elle fut définitivement organisée le 28 octobre
1829. Elle se compose de 100 membres titulaires
et est divisée en onze sections ; 1° d'anatomie et
de physiologie; 2° de pathologie médicale ; 3° de
pathologie chirurgicale; 4» de thérapeutique et
d'histoire naturelle médicale; 5" de médecine
opératoire ; 6» d'anatomie pathologique ; 7» d'ac-
couchements ; 8° d'hygiène publique, médecine
légale et police médicale ; 9° de médecine vété-
rinaire ; 10° de physique et chimie médicales;
11° de pharmacie.
ACADÉMIE DE MUSIQUE. Voy. OPÉRA..
ACADÉMIE DE PEINTURE ET SCULP-
TURE. 11 n'y a pas, à ce que nous croyons, d'a-
cadémie dont la création ait été plus laborieuse et
plus entourée d'obstacles de tout genre. En 1647,
les maîtres peintres et sculpteurs de Paris, ayant
voulu faire interdire, par la cour des Aides, aux
peintres et aux sculpteurs de la maison du roi et
de la reine, d'exercer leur art, le Brun s'entendit
avec ceux-ci, et secondés par un amateur, Martin
de Gharmois, secrétaire du maréchal de Schom-
berg, ils obtinrent, le 20 janvier 1648, un arrêt
du conseil qui autorisa l'établissement d'une aca-
démie royale ou école de peinture et de sculp-
ture. Les statuts furent confirmés par lettres pa-
tentes de février 1648. L'académie se composait
d'abord de douze membres, dits anciens, et de
deux syndics. Plus tard (1649), 'elle s'adjoignit
onze académiciens; mais les maîtres peintres ne
se tinrent pas pour battus et firent même saisir
(mars 1649) quelques tableaux exposés par un
des académiciens, et pour faire concurrence à une
école publique ouverte par ceux-ci, ils en ouvri-
rent de leur côté une , qu'ils furent obligés de
fermer au bout de quelques mois. Une fusion en-
tre les deux compagnies eut lieu le 4 août 1651 ,
mais cette réunion ne fit qu'augmenter les dissen-
sions entre les parties, et la rupture définitive
éclata après la séance du 3 juillet 1655, où furent
lues les lettres patentes consacrant l'établissement
de l'Académie. — En août 1675, un édit de
LouisXIV déclara l'union de cette compagnie à l'aca-
démie de St-Luc à Rome. Le texte en est fort cu-
rieux. — L'académie , après avoir erré plusieurs
années de logement en logement, fut installée au
Louvre en 1656. Mais les locaux qu'on avait mis
à sa disposition ayant été donnés à l'imprimerie
royale (1661), on iui abandonna la galerie du pa-
lais Brion, qui faisait partie du Palais-Royal. Elle
y resta jusqu'en février 1692 où elle fut trans-
férée au vieux Louvre.
L'académie se composait d'un protecteur, d'un
vice-protecteur, d'un directeur, d'un chancelier,
de quatre recteurs, de quatre adjoints à recteurs,
de quatorze professeurs, de huit professeurs ad-
joints, d'un trésorier, d'un secrétaire perpétuel,
d'académiciens conseillers divisés en trois classes.
Le nombre des membres était illimité, et les fem-
mes étaient admises. Elle fut supprimée en 1793,
et en 1795, réunie à l'académie d'architecture,
elle forma la 4° classe de l'Institut. — Voy. In-
stitut.
L'histoire fort accidentée de sa fondation, écrite
par l'un de ses premiers membres, Henri Teste-
lin, a été publiée dans la Bibliothèque el-évirienne,
par M. A. de Montaiglon, 1853, 2 vol. in-18.
Voici, en l'abrégeant, d'après le Dictionnaire
encyclopédique de l'Histoire de France , par Ph.
le Bas , la liste complète des membres de cette
académie, depuis sa fondation jusqu'en 1793.
Les 22 membres fondateurs étaient : Anciens :
Ch. Lebrun, G. Errard, Séb. Bourdon, Laurent de
la Hyre, J. Sarrazin, Mich. Gorneille, P. Perrier,
H. de Beaubrun, Eust. le Sueur, Juste d'Egmont,
Gérard Van Osptal, Sim. Guillain ; Académiciens :
L. du Guernier, L. E. Ferdinand, L. de BouUongne,
H. Mauperché, Hans, L. Testelin^ Gérard Gosuin,
Th. Pinagier, Samuel Bernard.
Les membres admis depuis 1648 sont les sui-
vants, dans l'ordre de leur réception :
1648, Gilbert de Sève. — Ph. de Champagne.
— Henri Testelin (exclu comme protestant, le
10 octobre 1681). — Mathieu Montagne ou de la
Plate-Montagne. — Gilles Guérin. — Louis Le Bi-
cheur. — Romain. — Louis Le Nain l'aîné. — Ant.
Le Nain, dit le Chevalier. — 1651, Charles Poer-
son.—Baugin, destitué le 2 janvier 1655.— Claude
Vignon. — Philippe de Buyster. — Charles de
Beaubrun. — Abrah. Bosse (exclu le 24 novehibre
1666).— François Quatroulx.— 1653, Herman Van
S-ffanevelt. — 1654, Pierre Ant. Le Moyne. —
AGAD
- 8 —
AGAD
1655, Antoine Ratabon, surintendant des bâti-
ments du roi , directeur de l'Académie. —
1657, François Girardon. — Thomas Regnaudin.
— Gaspard de Marsy. — François Le Maire. —
1659, Ant. Paillet. — Hilaire Pader. — 1660, Mi-
chel Lance. — Pierre Rabon. — Jean Michelin
(destitué comme protestant le 10 octobre 1681). —
1661, Pierre-Simon Jaillot (destitué le 27 octobre
1673).— Jacq. Buirette. — 1662, Jacq. Rousseau.—
Etienne Migon.— 1663, Jacq. VanLoo. — Roland Le
Fèvre, dit Le Fèvre de Venise (exclu le 14 mars
1665).— Nicolas Mignard.— Jean Nocret.— Michel
Dorigny. — Thibaut Poissant. — Nie. Loyr. — Noël
Coypel. — Claude Le Fèvre. — Franc. Tortebat.
— Louis Lerambert. — Noël Ouillerier. — Nicolas
Dumonstier. — Henri Gissey. — Zacharie Heince.
— Catherine du Chemin. — Issac Moillon. — Pierre
de Sève, le puîné. — Gilles Rousselet. — Franç.
Chauveau. — J. B. de Champaigne. — Nicolas de
Plate-Montagne. — Êtienne Villequin. — Fran-
cesco-Maria Borzon. — Macé. — Ant. Berthel-
lemy. — Pierre du Guernier. — 1663, J. B. Blan-
chard, dit l'oncle. — Simon François, dit François
de Tours. — Pierre Van Schuppen. — Grégoire
Huret. — Charles du Parc. — Baudouin Yvart.
— Daret de Cazeneuve. — Guill. Chasteau. —
1664, Pierre Paupelier. — Simon Laminoy. —
Jean du Bois. — Philippus Vleughels. — Simon
Renard de Saint-André. — Jacques Bailly. —
Guill. Vallet. — Ét. Picart. — Ant. Mathieu. —
Pierre Dupuy. — Claude Hiiilliot. — Nicolas Le-
gendre. — Jacques Houzeau. — Jacques Fouel. — Le
Dart. — 1665, Gabriel Blanchart, dit le neveu. — De-
nis Parmentier. — Ch. Dufresne de Postel. —
Abrah. Genoels. — George Charmeton. — Pierre
Sarrazin. — Louis de Nameur. — Benoît Masson.
— Jean Warin. — J. B. Monnoyer dit Baptiste. —
1666, Ant. Bouzonnet, dit Stella. — Pierre Le-
gros. — 1667, Jacques Gervaise. — Laurent Ma-
gnier. — Etienne le Hongre. — Claude-ï'ranç.
Vignon. — Pierre Hutinot. — 1668, Michel An-
guier. — Pierre Mazeline. — 1669, Genev. de
Boullongne. — Madel. de BouUongne. — 1670, Ch.
Hérault. — Jacques ou Claude Friquet. — Vau-
roze. — Bertholomé Flemael, dit Berthollet. —
Gérard Léonard Herrard. — Israël Silvestre. —
1671, Michel Corneille l'aîné. — Martin Desjar-
dins. — Nicolas Hallier. — 16V2, Jean Garnier.
— Nicasius Bernaert. — Mathieu Lespagnandelle.
— Pierre Bourguignon. — Jean Raon. — Paul
Mignard. — Philippe l'Allemant. — Élisab. -So-
phie Chéron. — Sébastien Le Clerc. — Jean Cotelle.
— 1673, Balthazar Marsy le jeune. — Nicolas
Heude (exclu le 30 janvier 1682). — René-Antoine
Houasse. — François Van Der Meulen. — Nicolas
Baudesson. — Charles Armand. — 1673, Ch. de
la Fosse. — Pierre Lombard. — 1674, Gérard Au-
dran, dit l'oncle. — Jean Forest (exclu comme
protestant, et réintégré le 25 avril 1699). — Jean
Nocret. — François de Troy. — Pierre Monier. —
1675, Jean Corneille, dit le jeune. — Franç. Bon-
nemer. — Claude Audran. — Jean Jouvenet. —
George Focus. — D'Agar (exclu comme protestant
en 1682). — Jean Ecman. — Figer. — Étienne
Baudet. — Martin Lambert. — 1676 , Louis le
Conte. — Guill. de Froidemoritagne. — Franç.
l'EspingoIas (exclu le 6 nov. 1674). — Ant. Coyzë-
vox. — Thomas Blanchet. — J. B. Tubi, dit Bap-
tiste le Romain. — Marc Nattier. — Anne Renée
Strésor. — Domenico Guidi. — Ch. -Franç. Ché-
ron. — Joseph Parrocel. — 1 677 , Florent-Richard
de la Marre. — Gérard Edelinck. — Jean le Pau-
tre. — Jean Hellart. — Isaac de la Croix. — Bon
de Boullongne l'aîné. — Allégrain. — 1678, Alexis
Loyr. — Le Conte. — François Verdier. — 1679,
Antoine Masson. — Louis Licherie. — 1680, Louis
Joblot. — Philippe Magnier. — Henri Gascar. —
Dorothée Masse, sculpteuse en bois. — 1681, Jean
le Moyne. — Anselme Flamen. — Corneille Van
Clève. — Jean-Charles-Donat Van Beecq. — Nico-
las Rabon. — Charles Beville. — Jean Cornu. —
Louis Élie Ferdinand (exclu comme protestant
le 10 octobre 1681, réintégré le 30 mars 1686).—
Louis de Boullongne. — Jean le Blond. — Pierre
Toufain. — Ant. Coypel. — Ant. Benoist. — Nico-
las Guérin. — Arnould Deuciez. — 1682, Pierre
Giffart. — Charles- François Poerson. — Alexandre
Ubelesqui. — André-Georges Guillet. — Catherine
Pérol. — Jacques Prou. — Jacques Carré. — Ni-
colas Viviani Codazzo. — Claude Hallé. — 1683,
Joseph Roettiers. — Gabriel Revel. — Philibert
Vigier. — 1684, Jean Poultier. — Marc d'Arcis.
— 1685, Pierre Granier. — 1686, Nicolas de Lar-
gillière. — Jean Rousselet. — 1687, Jacques
Verselin. — Philippe Vignon. — J. B. Blain de
Fontenay. — Guy-Louis Vernansal. — Simon Guil-
lebaut. — 1688, Jean Hardy. — André Boiiys. —
David Bourderelle. — 1689, Fr. Baudesson. — Jac-
ques Clérion. — 1690, Mignard, nommé par le roi
académicien, recteur, chancelier et directeur. —
Simon Hurtrelle. — Philippe Ferrand. — 1693,
Nicolas Coustou. — 1694, Nie. Colombel. — 1699,
Jules-Hardouin Mansard. — Alexandre-Franç. Des-
portes. — Jean Tortébat.
1700, Hyacinthe Rigaud. — Thomas Bernard.
— Phil. Meusnier. — Fr. Barois. — 1701 , Michel
Boyer. — François Jouvenet le jeune. — Joseph
Vivien. — René Frémin. — Robert le Lorrain.
— Philippe Bertrand. — Pierre Gobert. — 1702,
Louis de Silvestre. — François Marot. — Joseph
Christophe. — Robert Tournières. — Jérôme Val-
let. — 1703, Claude Poirier. — Nicolas Bertin.
— Jean-Louis le Moyne. — Jean Ranc. — Pierre-
Jacques Gazes. — Nicolas-Simon Belle. — Étienne
Regnault. — 1704, Fr. Tavernier. — Jacques Van
Schuppen. — Sébastien le Clerc. — Henri de Fa-
vanne. — J. B. Santerre. — Guill. Coustou. —
Antoine Monnoyer. — Michel Serre. — 1705, Sa-
muel -Masse. — 1706, Louis Simonneau. — Louis
Silvestre aîné. — 1707, Claude Verdot. — P. d'U-
lin. — Gaspard du Change. — Antoine Trouvain.
— Pierre Drevet. — Michel-Ange Houasse. — Fr.-
Benoît Masson. — 1708, Pierre Saint-Yves. — Jean
Audran. — Pierre Mathieu. — Jean-François de
Troy. — Anselme Flamen. — 1709, Jérôme Rous-
sel. — Jean Millet, dit Francisque. — Benoît Au-
dran. — Pierre Domanchin, sieur de Chavanne.
— J. B. Féret, dit Baptiste. — 1710, Jacq. Cour-
tin. — Charles Simonneau. dit l'aîné. — 1711,
Louis Galloche. — Gilles AUou.— Augustin Cayot.
— 1712. François Coudray. — François Dumont.
— J. B. Nattier, rayé le 27 avril 1726. — 1713,
René Charpentier. — 1714, J. B. Poilly. — 1715,
Cl. Gillot. — Ch. -Ant. Coypel. — J. B. Lemoyne.
— Jaca. Bousseau.— 1716, Gabriel Allégrain.—
Nicolas Vleughels. — 1717, Charles Boit.— J. B.
Massé. — Ant. Watteau. — Jean Raoux. — Jean
Thierry. — Charles-Joseph Roettiers. — 1718,
François Chéreau. — Jean Blanck ou Leblanc. —
Sébas'tien Ricci. — Jean du Vivier. — François
Lemoyne. — Jean-Marc Nattier. — 1719, J. B.
Oudry. — Nicolas Lancret.— 1720, Jean Restout,
le père. — François Stiemart. — Ant. Pesne. —
Rosa Alba Carriefa. — Noël-Nicolas Coypel. — Ni-
colas Tardieu.— 1721, Charles Parrocel. — Jacques
Lajoue. — 1722, Norbert Boettiers. — Antoine
Dieu. — Jacques -Antoine de Laistre. — Lucas. —
Pierre-Nicolas Huilliot. — 1723, Étienne Desro-
chers. — C.-Èt. Geuslain. — Cl.-Fr. Desportes. —
1725, Nicolas d'Origny.— Jacq. -François de Lyen.
— François Octavien. — Michel-Nicolas Micheux.
Jean le Gros. — Hyacinthe Collin de Vermont.—
'■WâD —
1726, Ch. Van Falens. — 1728, Jacquet Dumont,
dit le Romain. — Bonaventure de Bar. — Jean-
Bapt. -Simon Chardin.— Simon-Henri Thomassin.
— Pierre Le Bouteux. — J. B. Pater. — Jacques
Sarrau. — 1730, Nie. de Larmessin. — Charles
Dupuis. — Hubert Drouais. — 1731, J. R. Van
Loo. — J.-Jérôme Servandoni. — Ch. -Nie. Cochin.
— 1732, Jean-Paul Pannini. — Gh.-Léopold de
Grevenbrœck. — 1733, Louis-Michel Van Loo. —
Ét. Jeaurat. — Antoine Pellegrini. — Laurent
Cars. — 1704, François Boucher. — Louis Tocqué.
— Joseph-Francisque Millet. — Nicolas de Lobel.
— Jacq. -André- Joseph Aved. — Ch. Natoire. —
1735, Franc. Dandré Bardon. — Carie Van Loo.
— Louis Surugue. — J.-Jos. Dumons. — Charles
Lamy. — 1736, Adrien Manglard. — Jean Moyreau.
— 1737, Bernard Lépicié. — Lambert-Sigisbert
Adam. — Pierre-CharlesTrémolière. — Ant. Boizot.
— 1738, J. B- Le Moyne. — 1739, Étienne Poi-
treau. — 1740, Charles Chastelain. — 1741, Gus-
tave Lundberg. — Louis Autreau. — J. Jos. Vi-
nache. — Donat Nonnotle. — Jean-Marc Ladey.
— François La Datte. — 1742, J. B. -Marie Pierre.
— Jean DauUé. — Guillaume Coustou le fils. —
1740, Jacques-Philippe Le Bas. — Paul-Ambroise
Slodtz. — 17*4, J. B. Pigalle. — Jean-Ch. Fron-
tier. — George-Frédéric Schmidt. — 1745, Edme
Bouchardon. — Pierre l'Enfant. — 1746, Antoine
Le Bel. — Maurice-Quentin de Latour. — Jacq.-
André Portail. — 1747, Pierre-Louis Surugue.
— Pierre Le Sueur. — Ch. Hutin.— Ch. Van Loo.
— 1747, Nic.-Ch. Silvestre.— 1748, Jacques Guay.
— Noël Hallé. — 1749, Jacques-Nicolas Tardieu.
— 1751 , Saly. — Louis-Claude Vassé. — Cochin
fils. — Gabriel-Christophe Allégrain. — 1752, Ni-
colas Venevault. — J. J. Bachelier. — 1763, Mi-
chel-Ange-Charles Chales. — J. B. Péronneau.—
Joseph Vernet. — Alexandre Roslin. — 1754, Jo-
seph-Marie Vien. — Nicolas Dupuis. — Étienne
Falconet. — Valade. — 1755, Louis-Jean-Fran-
çois Lagrenée. — 1756, Nicolas-Henri Jeaurat
de Bertrix. — Simon Challes. — Giuseppe Bal-
drighi. — Louis le Lorrain. — 1757, Nicolas-
François Gillet. — Nicolas Desportes. — Marie-
Thérèse Reboul, épouse de Vien.— 1758, Pierre-
Ant. de Machy. — Fr.-Hubert Drouais. — 1769,
J.-B. -Henri Deshayes. — Caffiéri. — Jacques-Ni-
colas Juliard. Guillaume Voiriot. — 1760, Au-
gustin Pajou. — 1761, J.-Georg. Wille. — Em-
man. -Salvador Carmona. — Clément-Louis-Ma-
rianne Belle. — 1762 , Nicolas-Sébastien Adam. —
Antoine Favray. — 1763, Fr. Casanova. — J. B.
d'Huèz. — Pierre-Antoine Baudouin. — Henri-
Roland-Horace de la Porte. — 1764, J. B. Des-
camps. — Michel-Bruno Bellengé. — Ch.-Norbert
Roettiers. — 1765, J. B. Leprince. — Fr. Guérin.
— 1766, Hubert Robert. — 1767, Claude Francin.
— Madame Therbouche. — Phil.-Jacq. de Lou-
therbourg. — Jacq.-François Amand. — 1768,
Gabriel Briard. — Louis-Phil. Mouchy. — Edme
Dumont. — 1769, Guy Brenet. — Nie. -Bernard
Lépicié. — J. B. Huet. — J. B. Greuze. — Gilles
Demarteau. — Ch.-Louis Clérisseau. — Pierre
Pasquier. — Bernard Restout. — 1770, Pierre
Berruer. — Étienne-Pierre-Adrien Gois. — De-
moiselle Anne Valiayer.— Marie-Suzanne Giroust,
épouse de Roslin. — 1771, Antoine Beaufort. —
Ch. Levasseur. — De Wailly. — Pierre-Ét. Moitte.
— Félix le Comte.— 1772, Charles Bridan.— 1773,
Charles Porporati.— Nicolas-René Jollain. — Jac-
ques Roettiers. — 1774, Nicolas Pérignon. — Jo-
seph Duplessis. — Louîs du Rameau. — 1775,
Jean-Jacq. Lagrenée. — Étienne Aubry.— 1776,
Louis-Simon Lempereur.— Jean-Gotthàrd Muller.
— Jacques-Firmin Beauvarlet. — Pierre-Simon-
Benj. Duvivier. — 1777, Louis-Jacques Cathelin.—
9 — AGAD
Jean-Antoine Houdon. — 1778, Simon-Charles
Miger. — Simon-Louis Boizot. — 1779, Alexis
Loir. — Pierre Julien. — Jean Bardin. — Claude
de Joux. — Martin-Claude Monot. — J. B. Weiller.
— 1780, Joseph-Benoît Suvée. — Antoine-François
Callet. — François-GuillauTue Ménagent. — 1781,
Jean-Simon Berthellemy. — Gérard Van Spaen-
donck. — 1782, François-André Vincent. — Geor-
ges Haas. — Jean-François Hue. — 1783, Joseph
Sauvage. — Louise Elisabeth Lebrun. — Adélaïde
Guyard. — L. David.— J. B. Regnault. — 1784,
Nicolas Guibal. — Jean-Joseph Taillasson. —
Adolphe-Ulric Vertmuller. — César Van Loo. —
1785, J.-J.-Franç. le Barbier. — J. B. Stouf. —
Jean-Joseph Foucon. — 1786, Antoine Vestier. —
1787, Sébastien-Ignace Klauber. — Jean-Franc. -
Pierre Peyron. — Louis-Nicolas de l'Espinasse. —
Pierre-Remi de Valencienne?. — Dominique-Vi-
vant Denon. — Jean-Charles Perrin. — Jean-
George Preisler. — 1788, Jean-Ant.-Théod. Gi-
roust. — Jean-Laurent Mosnier. — Franç. Du-
mont. — Simon-Louis Bocquet. — Jean-Michel
Moreau. — 1789, Jean-François Légillon. — Corn.
Van Spaendoncli. — Marie-Antoine Bilcoq, — J. B.
Giraud. — Étienne-Lavallée Poussin. — Nicolas
de Launay. — Ch. le Monnier. — Nicolas Monsiau.
— 1791, Louis-Pierre Deseine. — J. J. Forty.
Conseillers honoraires et amateurs. — 1663,
Pierre Tournier. — Gédéon de Metz. — 1665, Ch.
Perrault. — 1667, André Fclibien. — De la Cha-
pelle. — 1684, de la Chapelle-Bessé. — 16S9, le
chevalier Gio. Pietro Bellori. — 1693, Mesmyn.
— 1694, Desgodets. — 1699, Robert de Cotle. —
Roger de Piles. — Jacques Testu. — 1700, Jac-
ques GabrieL
1702, Pierre- Lambert. — 1703, Nicolas de Lau-
nay. — 1704, Joseph Lauthier. — 1707, Jean-Fr.
Blondel. — 1708, Ant. Anselme. — 1709, J.-Paul
Bignon. — Desjardins. — 1710, Jules-Robeit de
Cotte. — J. B. de Fermelhuis. — 1722, Jean de
la Motte. — 1728, Philippe Lefebvre. — Claude
Gros de Boze. — 1731, le comte de Caylus. — 1734,
Louis de Boullongne. — .1739, J. B. deJullienue.
— 1742, Jacq.-Ange Gabriel.— 1743, Gasp. Moyse
de Fontanieu. — 1747, Nicolas Fréret. — 1766,
Claude-Henri Watelet. — 1767, le marquis de Voyer.
— Pierre-Jean Mariette. — 1769, Ange-Laurent
de Lalive de Jully. — 1777, duc de Bouillon. —
Jean-Nicolas de Boullongne. — 1782 , Blondel
d'Azaincourt. — 1784, le baron de Bezenval. —
1785, Jean-Claude Richard. — Le duc Rohan-
Chabot.— 1786, le comte d'Affry.— 1 787, de Brehan.
— D'Aguesseau.
Associés libres (créés le 16 août 1747). —
1747, Fréret. — Jean-Charles Garnier. — 1747,
Henri Hultz. — Le marquis de Calvières. — Le comte
de Baschi. — Frédéric de Lowendahl. — Ch.-Henri
M^ateiet. — Jules-Hippolyte de Vallory. — 1750,
Mariette. — 1753, Cl. -Alex, comte de Vence. —
1754, de Lalive de Jully. — Bergeret. — 1766,
Louis Gougenet. — 1760, le prince de Turenne.
— De Boullongne, fils. — Jacq. -Germain Soufflot.
— 1764, J.-B.-Fr. de MontuUé. — 1767, l'abbé
Emmanuel Pommyer. — Blondel d'Azaincourt. —
1769, le baron de Berenval. — 1774, Turgot. —
1777, Richard de Saint-Non. — 1778, le duc de
Chabot. — 1779, le comte d'Affry. — 1780, Le
Bailly de Breteuil. — 1781, le comte de Brehan.
— 1782, D'Aguesseau. — Le comte de Choiseul-
Gouffier. — 1784, le maréchal de Ségur. — 1785,
le marquis de Turpin. — Le baron d'Anthon. —
Le comte de Parois. — 1786, de Joubert. — 1787,
de la Reynière. — Le baron de Breteuil. ,
Conseillers. — 1663, Jean Nocret. — Nicolas
Mignard. — D'Origny. — Thibaut Poissant. —
Fr. Tortébat. — 1 666, P. Babon. — Ch. Dufresne
ACÀD
— 10 —
ACAD
de Postel. — 1670, Israël Silvestre. — 1673, Ni-
colas Baudesson. — 1675, François Chauveau. —
Baudouin Yvart. — 1877, Edeiiiick. — 1679, Jac-
ques Rousseau. — Baptiste. — 1681 , Cl). Hérault.
— Van der Meulen. — Gérard Audran. — Rous-
selet. — 1686, Ét. Baudet. — Alexis Loyr. —
1699, J. B. Blain de Fontenay. — J. Forest. —
170.S, Phil. Meusnier. — J. Parrocel. — Vivien. —
1704, François Desportes. — 1707,Bouys. — 1715,
Michel Boyêr. — B. Audran. — 1721, R. Tour-
nières. — 1724, Pierre Gobert. — 1725, G. du
Change. — 1735, N. Lancret. — Ch. Parrocel. —
1740, J. B. Massé. — 1743, Ch.-J. Roettiers. —
J. S. Chardin. — 1744, Louis Tocqué. — J.-A.-J.
Aved. — 1751, Cl. -Franc. Desportes. — Délateur.
1757, Cars. — 1766, Vernet. — 1767, Roslin. —
1772, Le Prince. —1774, Drouais. — 1776, De
Machy. — 1776, Cochin. — 1781, Jacques de
Beaulort. — 1783, Loir.— 1784, Robert. — 1786,
Wille le père. — 1788, Van Spaendonck. — 1792,
Hue. — Duvivier.
Adjoints a professeurs. — 1664, Nocret. —
Noël Coypel. — D'Origny. — Mignard l'aîné. —
Lerambert. — 1665, Paillet. — Sève le puîné. —
Nicolas le Gendre. — Jean Michelin. — 1666,
Loyr. — 1668, M. Anguier. — 1670, Gabriel
Blanchard. — Le Hongre. — 1672, Desjardins. —
1673, Balth. Marsy. — De la Fosse. — Michel
Corneille laînè.— 1675, Raon. — 1676, Coysevox.
— Baptiste Tubi. — Audran l'aîné. — : Jouvenet.
— P. Monier.— 1679, Nicolas de Plate-Montagne.
— 1680, B. Massou.— 1681, Verdier. — Licherie.
— Stella. — De Nameur. — 1683, Masson. — 1684,
Magnier. — De B:)ulIongne l'aîné. — Antoine
Coypel. — 1686, Corneille le jeune. — 1687,
Poerson. — 1690, Le Gros. — Mazeline. — L. de
Boullongne le jeune. — 1691, Van Clève. — 1672,
Alexandre Ubeliski. — François de T roy. — Phi-
lippe Magnier le fils. — 1693, Le Conte. — Cl.
Hallé. — 1694, Flamen fils. — 1695, Prou.— Ni-
colas Coustou. — Vernansal. — 1699, de Largil-
lière. — L. Joblot. — 170!, Colombe). — 1702,
Friquet de Vauroze. — . Rigaud. — Barrois. —
1704, L. de Silvestre. — Cotelle. — . Cornu. —
170.'), Marot. — Bertin. — 1706, S. Hurtrelle.—
Coustou le jeune. — Frémin.— 1708, Christophe.
— 1710, Le Lorrain. — 1715^ Poirier. — Cazes. —
Tavernier. — Le Moyne rainé. — 1716, De Troy
le fils. — 1717, De Favanne. — Bertrand.— 1718,
Galloche.— 1719, Verdot. — 1720, Coypel le fils.
~ Cayot. — 1722, Masson. — 1723, Du Mont. —
1724, Bousseau.— Ant. Dieu.— 1725, Le Moyne.
— Tournières. — 1726, d'Ulin. — Le Clerc. —
1727, Fr. le Moyne. — 1728, Thierry. — 1730,
Restout. — 1731, N. N. CoypeL — 1733, J. B.
Van Loo. — Gollin de Vermont. — Dumont le Ro-
main. — 1736, L.-M. Van Loo. — Boucher. —
Natoire. — 1736, Carie VanLoo. — 1737, Jeaurat.
— Adam l'aîné. — Trémolières. — Dandré-Bar-
doTi. — 1739, Oudry. — 1740, Le Moyne fils. —
1743, G. Coustou. — La Datte. — 1744, Ch. Par-
rocel. — Pierre. — 1745, Bourchardon. — Pigalle.
— 1746, Nattier. — P. A. Slodtz. — 1748, Noël
Hallé. — 1762, Nattier.— J.-Ch. Frontier. — Al-
légrain. — 1754, Vien.— 1756, Falconet. —1768,
Leclerc fils. — Lagrenée. — Vassé. — 1760, Des-
hayes. — Amédée Van Loo. — 1762, Belle. —
Pdjou. — 1763, Adam.— Bachelier. — 1765, Caf-
fiéri. — 1767, Doyen. — Francin. — 1770, Briard.
— d'Huèz. — Lépicié. — 1773, Brenet. — Bri-
dan. — 1776, du Rameau. — Gois. — Lagrenée
jeune.— 1777, Lépicié. — 1778, Taraval. — 1781,
Berruer. — Ménageot. — Julien. — Suvée. —
1786, Lecomte. — Vincent. — Boizot. — 1792,
David. — Houdon. — Regnault. — Dejoux. —
1792, Berthellemy.
Professeurs. — 1650, L. Testeli.n. — 1651,
Poerson. — Baugin. — Vignon. — Buyster. —
1653, Guérin. — 1655, Ph. De Champagne. — Du
Guernier. — Bernard. — Gilbert Sève l'aîné. —
Mauperché. — 1656, Hans. — De Boullongne. —
Henri Testelin le jeune. — 1658, Regnaudin. —
1659, Gérard Gosuin. — Ferdinand. — Girardon.
— de Marsy. — 1661, Le Bicheur. — 1664, Pail-
let. — J. Nocret. — Coypel. — D'Origny. — Ni-
colas Mignard. — Buirette. — De Champagne le
neveu. — 1667, Loyr. — M. Anguier. — 1670,
Bertholet. — 1672, Gabriel Blanchard. — Sève le
puîné. — 1674, de la Fosse. — 1675, Desjar-
dins. — 1676, Blanchet. — Le Hongre. — 1677,
Antoine Coysevox. — 1679, Sébast. Le Clerc. —
1680, Houasse. — Tubi. — 1681, Claude Audran.
— Jouvenet. — Nicolas de Plate-Montagne. —
1684, Verdier. — 1686, P. Monier. — 1690, Ma-
gnier. — Raon. — Michel Corneille l'aîné. — 1691,
De Nameur. — 1692, Corneille jeune.— De Boul-
longne aîné. — Antoine Coypel. — 1693, Cor-
neille Van Clève. — François de Troy. — 1694,
L. Boullongne le jeune. — 1695, Poerson. —
Alexandre Ubelisky. — 1699, Mazeline. — 1701,
Flamen fils. — 1702, Le Gros. — Claude Hallé.—
Nicolas Coustou. — 1704, Ph. Magnier. — Jacq.
Prou. — Vernansal. — 1705, de Largillière. —
Colombel. — 1706, Barrois. — L. Silvestre. —
Cornu. — 1710, Rigaud. — 1716, Marot. — Fré-
min. — Bertin. — Coustou jeune. — 1716, Tri-
pier. — 1717, Christophe. — Le Lorrain. — 1718,
Cazes. — 171i>, De Troy fils. — 1720, Bertrand.—
Galloche. — 1724, Le Moyne l'aîné. — Tavernier.
— 1725. Favanne. — 1726, Masson. — 1728,
Bousseau. — 1730, Verdot. — 1733, Charles-An-
toine Coypel. — François le Moyne. — Restout. —
Noël-Nicolas Coypel. — 1735, Van Loo le père. —
1736, Dumont le Romain. — 1737, Carie Van Loo.
— Boucher. — Natoire. — 1740, Collin de Ver-
mont. — 1743, Jeaurat. — Oudry. — 1744, L. S.
Adam. — Le Moyne fils. — 1745, Charles Parro-
cel. — 1746, Bouchardon. — 1748, Pierre. —
1762, J. B. Pigalle. — J.-Marc Nattier. — Dandré
Bardou. — 1754, Paul Slodtz. — 1765, Hallé. —
1756, Jeaurat. — 1758, Challes. — 1759, Vien.—
Allégrain. — 1761, Falconet. — Vassé. — 1762,
De Lagrenée. — 1765, Belle. — 1768, Adam. —
1770, A. Van Loo. — Bachelier.— 1773, Caffiéri.
— 1776. — Doyen. — 1777, d'Huèz. — 1778,
Brenet. — 1780, Bridan. — 1781, Du Rameau.
— Gois. — Lagrenée le jeune. — 1784, Mouchy.
— 1785, Taraval. — Berruer. — 1790, Menageot.
— Julien. — 1792, Suvée. — Lecomte. — Vin-
cent. — Sue le fils.
Adjoints a recteurs. — 1664, Nicolas Mignard.
— 1667 ,J. Nocret. — 1668, Nicolas Loyr. — 1669,
M. Anguier. — 1672, François Girardon. — 1675,
Gaspard de Marsy. — 1679, Gilbert de Sève. —
1681, Desjardins. — 1686, Le Hongre. — 1689,
Noël CoypeL — 1690, Antoine Paillet. — Ant.'
Coyzevox. — 1694, Th. Regnaudin. — 1695,
Houasse. — 1701, Delafosse.— 1702, J. Jouvenet.
— 1706, Corn. Van Clève. — 1707, Ant. CoypeL
— 1716, Nicolas Coustou. — L. de Boullongne le
jeune. — 1717, Nicolas de Largillière. — 1720,
François Barrois. — 1722, François de Troy. —
1726, G. Coustou. — 1730, Cl. Hallé. — 1733, H.
Rigaud. — N. Bertin. — Robert Le Lorrain. —
1739, François Christophe. — 1737, Cazes. —
1743, René Frémin. — 1744, L. Galloche. — L.
Le Moyne. — 1746, De Favanne. — Ch.-Ant.
Coypel. — J. Restout. — 1752, Carie Van Loo. —
Boucher. — 1754, Colin de Vermont. — 1761,
Le Moyne. — 1765, Coustou. — 1768, Pierre. —
1770, Pigalle. — 1777, Hallé. — 1778, Vien. —
1781, Allégrain. — Lagrenée l'aîné.— 1783, Fal-
AGAD
— 11 —
AGAD
conet. — 1785, Belle. — 1790, Pajou. — Van
Loo. — 1792, Bachelier.
Recteurs. — le^ô, Lebrun. — Ch. Errard. —
S. Bourdon. — J. Sarrazin. — 1657, Simon Guil-
lain. — 1658, Ch. Poerson. — 1659, Van Opstal.
— 1671, M. Anguier. — 1674, F. Girardon. —
1675, Nicolas Loyr. — 1676, Domenico Guidi. —
1686, Desjardins. — 1689, Gilbert de Sève. —
1690, Mignard. — Noël Coypel. — 1694, Ant.
Coyzevox. — 1695, Ant. Paillet. — 1701, Houasse.
— 1702, Delafosse. — 1707, J. Jouvenet. — 1715,
G. Van Clève. — 1716, Ant. Coypel. — 1717, L.
Bcullongne le jeune. — 1720, Nicolas Coustou.
— 1722, Nie. de Largillière. — 1733, G. Coustou.
— Cl. Hallé. — H. Rigaud. — 1737, Robert le
Lorrain.— 1743, Cazes. — 1744, René Frémin. —
J. Christophe. — 1746, L. Le Moyne. — L. Gallo-
che. — 1748, De Favanne. — 1752, J. Restout.
— Dumont Le Romain. — 1754. Carie Van Loo. —
Houasse.— 1761, Boucher.— 1765, Jeaurat.— 1768,
Le Moyne.— 1770, Coustou.— 1777, Pigalle.—
1778, Dandré Bardou. — 1781, Hallé. — Vien.—
1783, Allegrain. — 1785, Lagrenée. — 1790, Belle.
— Ï792, Pajou.
Chanceliers. — 1655, Lebrun. — 1695, Fr.
Girardon. —1715, delà Fosse. — 1716, Ant. Coy-
zevox. — 1720, Corn. Van Clève. — 1733, Nie.
Coustou. — Nie. de Largillière. — 1746, Cazes.
— 1754, Galloche. — 1761, Restout. — 1768,
Dumont le Romain. — 1781, Jeaurat. — 1785,
Pigalle. — Vien.
Directeurs. — 1648, Errard. — 1695, Noël
Coypel. — 1699, de La Fosse. — 1702, Ant. Coy-
zevox.— 1705, J. Jouvenet.— 1708, François de
Troy. — 1711, Corn. Van Clève. — 1714. Ant.
Coypel. — 1722, L. Boullongne le jeune. —
1735, G. Coustou. — 1738, Nie. de Largillière.
1742, René Frémin. — 1744, Cazes. — 1747, Ch.-
Ant. Coypel. — 17ô2. L. de Silvestre. — 1760.
Restout. — 1763, Dumont. — Carie Van Loo. —
1 765, Boucher. — 1768, Le Moyne. — 1770, Pierre.
— 1789, Vien.
Secrétaires et Historiographes. — 1650, H.
Testelin, destitué par ordre du roi. — 1681, Nie.
Guérin. — Renou, secrétaire adjoint. — 1683,
de Saint-George , historiographe. — 1714, Fran-
çois Tavernier. — 1725, L.-Fr. Dubois de Saint-
Gelais, secrétaire et historiographe. — 1737, Ber-
nard Lépicié, secrét. et histor. — 1755, Ch. -Nie.
Cochin. — 1776, Renou, secrét. adjoint.
Vice-protecteurs. — 1661, Colbert. — 1675,
le marquis de Seignelay. — 1690, de Villacerf. —
1705, Robert de Cotte. — 1737, Philibert Orry,
ministre d'État. — 1764, le marquis de Marigny.
Protecteurs. — 1648,. Pierre Séguier, chanc.
de France.— 1655, le cardinal Mazarin. — 1661,
Pierre Séguier, pour la 2= fois. — 1672, Colbert.—
1683, Louvois. — 1699, Hardouin Mansard. —
1708, le marquis d'Antin. — 1738, le cardinal de
Fleury.
ACADÉMIE DE SAINT-LUC, nom que por-
tait, à Paris, la communauté des peintres et
des sculpteurs, qui avait pris saint Luc pour
patron. — C'était aussi le nom de l'Académie de
peinture à Rome.
ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET
BELLES-LETTRES. — Quelques membres de
l'Académie française, employés par Colbert à la
confection des inscriptions et des devises pour les
monuments publics, les médailles, etc., se réu-
nissaient dans la bibliothèque du ministre. On
nommait ces réunions la petite Académie.
En décembre 1663, un édit les régularisa
et le 16 juillet 1701, des statuts qui les orga-
nisaient sur un plan nouveau, leur furent don-
nés avec le nom d'Académie royale des inscrip-
tions et médailles. On la composa de quarante
membres , dix honoraires, dix pensionnaires ,
dix associés et dix élèves attachés aux pension-
naires. Ses statuts furent confirmés par des let-
tres patentes de février 1713. Trois ans plus tard,
le 4 janvier 1716, la classe des élèves fut suppri-
mée, et le nombre des associés augmenté de dix;
l'Académie reçut en même temps le nom d'Aca-
démie des inscriptions et belles-lettres , qu'elle
perdit lors de l'organisation de l'Institut, où elle
forma sous l'Empire la classe d'Histoire et de litté-
rature anciennes. Elle le reprit en 1816. En 1715,
elle fut augmentée de trois honoraires étrangers,
en 1750 de douze académiciens libres, dont huit
étrangers et quatre regnicoles, et en 1785 de huit
associés résidents. Ses Mémoires jusqu'à sa sup-
pression, se composent de 46 vol. in-4° auxquels
il faut ajouter 4 vol. publiés en 1808 et 1809 et
1 vol. de tables. Nous parlerons de ses autres
travaux à l'article Institut. — Son histoire a été
écrite par M. Alfred Maury, 1866, in-8'' et une
Table générale et méthodique des Mémoires a
été publiée par MM. de Rozière et Châtel, 1856,
in-4°.
Voici la liste de ses membres jusqu'en 1793 :
1663, Jean Chapelain. — Amable de Bourzeys.
— François Charpentier. — 1676, Charles Per-
rault, dé'missionnaire en 1682.-1672, Paul Talle-
mant (1706, vétéran). — 1674, Philippe Quinault.
— 1688, Jean Gallois, démissionnaire. — André
Félibien. — De la Chapelle. — Jean Racine. —
Nie. Boileau des Préaux (1705, vétér.). — Pierre
Rainssant. — Jacques de Tourcil (1705, vétér.).—
Eusèbe Renaudot (1711, vétér.). — 1694, Simon
de la Loubère (1705, vétér.). — 1695, André Da-
cier. — Etienne Pavillon.
Honoraires. — 1701, Jean-Paul Bignon, abbé.
— Jean-François-Paul le Fèvre de Caumartin, de-
puis évêque de Blois. — Armand Gaston de Rohan,
depuis cardinal. — Fabio Brulart de Sillery, évê-
que de Senlis.— François de la Chaize, confesseur
du roi. — Jacques-Louis de Beringhen, premier
écuyer. — Jean Mabillon , religieux bénédictin. —
Louis- Marie de Roche-Baron , duc d'Aumont. —
Michel le Pelletier de Souzy, conseiller d'État. —
Nicolas-Joseph Foucault, conseiller d'État.
Pensionnaires. — Les huit anciens mentionnés
plus haut (Charpentier, Tallemant, Boileau, Tour-
reil, Renaudot, La Loubère, Dacier, Pavillon) et
les deux suivants : Francois-Boutard, abbé (1710,
vétér.). — J.-François Felibien (1716, se retire).
Associés (qui devinrent pensionnaires). — Marc-
Antoine Oudmet (1711, vétér.). — Fontenelle
(1705, vétér.). — Charles Rollin (1705, vétér.).—
Honoré de Quiqueran de Beaujeu (1705, vétér.),
évêque de Castres. — Jean-Baptiste Couture. —
Jean-Foy Vaillant. — J.-Marie de la Marque de
Tilladet. — Julien Pouchard. — René Aubert de
Vertot. — Thomas Corneille (1705, vétér.).
Élèves (qui devinrent associés). — Antoine Gal-
land. —François Bourdelin (1705, vétér.) — Jean-
Baptiste Rousseau (1705, vétér.). — Jean-Fran-
cois Simon (1712, vétér.). — Jean Prévost. —
Jean René de la Bonnodière. — Joseph-François
Duché. — Louis Boivin l'aîné. — Nicolas Hen-
rion (1710, vétér.). — Philib.-Bern. Moreau de
Mautour (1736, vétér,). — 1702, Jean-François-
Foy Vaillant fils.— 1704, Chr.-Fr.de Lamoignon,
honoraire. — 1705, Claude- François Fraguier,
— Charles-César Baudelot. — Antoine Danchet
(1713, vétér.). — Claude Gros de Boze. — Guil-
laume Massieu, abbé. — Charles Valois de la-
Marre. — Jean Boivin le jeune. — Pierre-Jean
Burette. — 1 706, Jacques le Quien de la Neuville
(1714, vétér.). — Joseph-François Bourgom de
Villefore (1708, se démet). — Auguste Nadal,
AGAD
— 12 —
AGAD
abbé (1714, vétér.). — Nicolas Barat. — Nicolas
Boindia (1714, vétér.). — Henri Morin (1725, se
démet). — Michel Pinard, abbé (1713, vétér.).—
Le Roy, abbé (1716, se démet). — 1708, Camille
le Tellier de Louvois, abbé honoraire. — Pierre-
Charles Roy. — Nicolas-Hubert Montgault, abbé
(vétér.). — 1709, Jérôme Bignon, honor. — Michel
le Tellier, honor. — 1710, J.-Bapt. Thiaudière de
Boissy, abbé (1710 vétér.). — Ant. Anselme, abbé
(1774, vétér.). — 1711, François Sévin, abbé. —
Èlie Blanchard. — Jacques Hardion fils. — 1712,
Martin Billet de Panière. — Michel Godeau. —
Jean-Pierre des Ours de Mandajors (171.5, vétér.).
— 1713, Antoine Banier, abbé. — Étienne Four-
mont. — Ludolphe Kuster. — 1714, Charles-Henri
Maslon de Bercy. — Nicolas Fréret. — Nicolas
Mahudel (1744, se démet). — Louis-François de
Fontenu, abbé. — Alexand. Goulleyde Boisrobert.
— 1715, Claude Sallier, abbé.
Nomination de trois honoraires étrangers :
Philippe-Antoine Gualterio, cardinal. — Anselme
Banduri. — Gisbert Cuper.
1716, Nicolas Gédoyn, abbé. — Pierre-Paul de
Lormande, abbé. — Camille Falconet. — Jean-Bap-
tiste-Henri du Trousset de ValincoUrt. — Charles
de Riencourt. — Pierre de P. de Gondrin d'An-
tin, depuis évêque de Langres, honoraire. — Mel-
chior de Polignac, cardinal, honor. — 1718, Jac-
ques-Christophe Iselin, bon. étrang. — 1719, Bern.
de Montfaucon. — Antoine Lancelot. — Louis
Racine (1748, vétér.). — 1721, Guillaume de la
Boissière de Chambors. — 1722, Louis-Jean de
PouiUy. — Étienne Lauréault de Foncemagne. —
Denis-François Secousse. — 1723, Guillaume Du-
bois, ministre d'État et cardinal, honoraire. —
André-Hercule de Fleury, depuis premier ministre
et cardinal, honoraire. — 1724, Michel Fourmont
le jeune, abbé. — Jean-Baptiste de la Curne de
Sainte-Palaye. — 1726, Victor-Marie d'Estrées,
maréchal de France, honoraire. — Henri-Charles
du Cambout de Coislin, évêque de Metz, hono-
raire. — Jean-Baptiste'Souchay, abbé. — 1727,
Pierre-Nicolas Bonamy. — Louis-François-Josepli
de la Barre. — René Vatry, abbé" — 1728,
Ét. de Canay (1739, vétér.). — Jean-Pierre Moret
de B. de Valbonnays, associé correspondant ho-
noraire. — 1729, Louis Monbroux de la Nauze.
— Paris (1733, sa place déclarée vacante pour
absence). — Jean-Daniel Schœpflin, associé cor-
respondant. — Grégoire -Alexandre Capponi, ho-
noraire étranger. — 1732, Paul - Hippolyte de
Beauvilliers, duc de Saint-Aignan, honoraire. —
1733, René-Louis de Voyer de Paulmy, marquis
d'Argenson, honoraire. — Charles d'Orléans de
Rothelin, abbé , honoraire. — Jean-François du
Resnel, abbé. — Jacques Bern. Durey de Noin-
ville, académicien libre. — 1734, Scipion Maffei,
honoraire étranger. — 1735, François Geinoz ,
abbé. 1736, Guillaume Nicolay (n56, vétér.).
— Joseph de Seytres , marquis de Caumont ,
correspondant honoraire. — Fr.-Xavier Bon,
correspondant honor. — J.-Fréd. Phelypeaux,
comte de Maurepas, honoraire. — 1737, Jos. de
Bimard, baron de la Bastie, correspondant hono-
raire. — 1738, Anicet Melot. — 1759, Ch. Pineau
Duclos (1753, vétér.). — 1740, Jean Lebeuf, abbé.
— 1741, Eugène-Pierre de Surbeck, corr. hon. —
1742, J.-Fr. Boyer, ancien évêque de Mirepoix,
honoraire. — Jérôme Bignon, honoraire. — J.-
Philippe René de la Bletterie, abbé. — Ch. -Phi-
lippe de Monthenaultd'Egly.— Anne-Cl. -Philippe,
comte de Caylus, honoraire. — 1743, Philippe
Vénuti, abbé, corresp. hon. — Jean-Quirin Qui-
rini, cardinal, honoraire étranger. — Mich.-Ét.
Turgot, conseiller d'État, hon. — Gtirét.-Guillaume
de Lamoignon, honoraire. — Pierre -Alexandre
Lévesque de laRavalière. — 174i, Augustin Belley,
abbé. — Louis-Jules B. Mazarini Mancini, duc de
Nivernois, honoraire. — Jean -Baptiste -Pascal
Fenel, abbé. — 1745, comte de Ciantar, honoraire
étranger. — 1746, Joseph -Balthazar Gibert. —
Jean-Pierre de Bougainville. — Charles de Brosses,
honoraire corresp, ou acad. libre. — 1747, Jean-
Pierre Tercier. — Jean-JacquesBarthélemy, abbé,
— 1748, Charles le Beau. — Jean Otter. — Char-
les Peyssonel, associé correspondant. — 1749,
Marc-Pierre de Voyer de Paulmy, comte d'Ar-
genson, honoraire. — Jean Capperonnier. — Léon
Ménard. — Auguste-Louis Berlin de Blagny (1759,
vét.). — Béat. -A. -D. Fidèle de Zurlauben, aca-
démicien libre. — Askev/, académicien libre.
— Octavien de Guasco, abbé, académ. libre. —
1751, Armand-Jérôme Bignon, prévôt des mar-
chands, honoraire. — 1752, Claude-GuillauiBe
Bourdon de Sigrais. — 1753, Joseph Deguignes. —
Paul Foucher, abbé. — 1754, Charles Batteux,
abbé. — Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville. —
1755, Ph. comte de Chesterfield, acad. libre. — Do-
minique Passionei, cardinal, académicien libre.
— Charles-Jean-François Henault, honoraire. —
1756, Jean Lévesque de Burigny. — Antoine René,
marquis de Paulmy, honor. — Louis Dupuy. —
1757, Louis Phelypeaux, comte de Saint-Floren-
tin, depuis duc de la Vrillière, honor. — Alexis-
Symrnaque Mazocchi, académicien libre. — 1750,
Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesher-
bes, honoraire. — Jean-Louis le Beau, le jeune. —
Louis-Georges Oudard Feudrix de Bréquigny. —
Michel-Paul Gui de Chabanon. — 1760, Gabriel-
Henri Gaillard. — 1761, Étienne Mignot. — Jean-
Jacques Garnier, abbé. — Pierre-Jean Grosley,
académicien libre. — Joseph-Alexandre prince
Jablonowski, académicien libre. — 1762, François
Béjot. — François Arnauld, abbé. — 1763, Abrah.-
Hyacinthe Anquetil du Perron. — 1764, Clément-
Charles-François de l'Averdy, ministre d'État,
honoraire. — 1765, Louis-François de Paule d'Or-
messon de Noiseau, honoraire. — 1766, Hubert-
Pascal Ameilhon, abbé. — Matthieu-Antoine Bou-
chaud. — 1767, Pierre-Edme Gaultier de Sibert.
— Guillaume de Rochefort. — 1768, Jean Simon
Lévesque de Pouilly, académicien libre. — 1769,
Le père Pacciaudi , académicien libre. — 1770,
Jean-David le Roy. — François-Jean-Gabriel de la
Porte du Theil. — 1771, François-Joachim de
Pierre de Bernis, cardinal, honoraire. — Charles-
Marie Fevret de Fontette, académicien libre. —
1772, Louis Désormeaux. — Jean-Baptiste Gaspar
d'Ansse de Villoison. — Bon-Joseph Dacier. —
Henri-Léon-Jean-Baptiste Bertin, minisire d'État,
honoraire. — Jean-François Séguier, académicien
libre. — Gaspard- Michel le Blond, abbé. — Le
prince Massalski, évêque de "Wilna, académicien
libre. — 1773, Dussaulx. — Bartoli, académicien
libre. — 1775, Dulens, académicien libre. — Joly
de Maizeroy. — 1776, Turgot, ministre d'Etat et-
contrôleur général des finances, académicien ho-
noraire. — 1777, Amelot, secrétaire d'État, acad.
hon. — Baron de Sainte-Croix, acad. libre. —
Brunck, académicien libre. — 1778, Larcher. —
L'abbé Guénée. — 1779, Frédéric II, landgrave
régnant de Hesse-Cassel , académicien libre. —
1780, comte de Choiseul-Gouffier. — De Keralio.
— L'abbé Brotier. — 1781, L'abbé Auger. — Bi-
gnon, académicien honoraire. — 1782, prince de
Beauvau, académ. honoraire. — De Vauvilliers.
— 1784, prince de Torremuzza, associé libre. —
Baron de Breteuil, académ. honoraire. — 1785,
Houard.
Par ordonnance du 15 janvier 1785 Louis XVI
nomme huit associés libres résidents : Dom Clé-
ment, Dom Poirier, Mongez, Bailly, Barthez,
AGAD
— 13 —
AGAD
Camus, Hennin, Sylvestre de Sacy, démission-
naire, 1792.
1785, C.-F.-S. de Saint-Simon de Sandricourt,
évêque d'Agde, associé libre. — Cardinal Anto-
nelli, associé libre. — Pastoret. (Voy. Institut).
TT- Bitaubé , associé libre. — De Sanit-Vincens,
associé libre. — 1787, de Brienne, archevêque
de Toulouse, honoraire. — Bclin de Balu. — 1788,
Dupuis. — 1789, Laurent de Villedeuil, hono-
raire.— Michaëlis, associé libre. — Lévesque. —
1791, Gosselin. — 1792, Sylvestre de Sacy. —
D'Ormesson, associé libre résident. — Heyne,
associé libre.
Secrétaires perpétuels. — 1701, P. Tallemant
— 1706, Gros de Boze. — 1742, Fréret. — 1749,
Bougainville. — 175.5, Charles Lebeau. — 1776,
Louis Dupuy. — 1782, Bon-Joseph Dacier.
- ACADÉMIE DES SCIENCES. Fondée par
Çolbert en 1666, cette Académie pendant 33 ans
subsista en vertu d'une simple autorisation de
Louis XIV, et ce ne fut que le 26 janvier 1699,
qu'un règlement en 50 articles lui fut donné. Ce
règlement ainsi que celui de l'Académie des
inscriptions, fut confirmé par des lettres patentes,
en date de février 1713, enregistrées au parlement
le 3 mai suivant. L'Académie établie au Louvre,
se composait de 70 membres : 10 académiciens ;
20 honoraires; 20 pensionnaires; 20 associés : de
plus des élèves étaient attachés aux pensionnaires.
On appelait vétérans les membres qui, en con-
servant leurs droits, quittaient au bout de vingt
ans la classe dont ils faisaient partie.
Les pensionnaires pouvaient être pris parmi les
associés et les élèves. — Les pensionnaires et les
associés touchaient seuls des jetons de présence.
Supprimée en 1793, elle forma lors de la réor-
ganisation de l'Institut, la première classe de ce
corps (voy. Institut), et reprit son nom primitif
en 1816. La collection de ses mémoires de 1699 à
1793, forme 164 vol. in-4°. Outre les éloges des
académiciens par Fontenelle, Dortous de Mairan,
Grand-Jean de Fouchy, Condorcet, etc., on peut
consulter son histoire, publiée par M. -A. Maury,
1864, 8.
Voici la liste de ses membres, depuis l'origine,
jusqu'en 1793 :
1666, Pierre de Carcavi. — Chrétien Huygliens
de Zulychem. — Gilles Personne de Roberval. —
Nicolas Frenicle de Bessy. — Adrien Auzout. —
Jean Picard. — Jacques Buot. — Jean-Baptiste du
Hamel. — Marin Cureau de la Chambre. — Claude
Perrault. — Samuel Cotereau du Clos. — Claude
Bourdelin. — Jean Pecquet. — Louis Gayant. —
Nicolas Marchant. — Niquet. — Claude-Antoine
Couplet. — Pivert. — De la Voye Mignot. —
Edme Mariette. — 1668, Jean Gallois. — 1669,
François Blondel. — Jean-Dominique Cassini. —
1672, Olaïis Rœmer, associé étranger. — 1673,
Denis Dodart. — 1674, Pierre Borel. — Guichard-
Josephdu Verney, — 1675, Leibnitz, associéétran-
ger. — 1678, Philippe de la Hire. — Jean Mar-
chant. — 1679, deLannion (1685, exclu). — 1681,
Sedileau. — 1682, Ernfroi 'Walther de Tschirn-
hausen , associé étranger. — Laurent Pothenot.
— Le Fèvre (1702, exclu). — Henri de Bessé. —
1684, Jean Méry. — 1685, Melchisedech Théve-
not. — Michel Rolle. — Cusset. — 1688, Pierre
Varignon. — 1691, J. P. Bignon. — Jos. Pitton
de Tournefort. — Guillaume Homberg. — 1692,
Moyse Charas. — 1693, de la Coudraye. — Guil-
laume-François de l'Hôpital, marquis de Saint-
Mesme. — Morin, de Toulon. — 1694, Jacques
Cassini. — Gabriel-Philippe de la Hire. — Simon
Boulduc. — Jacques-Philippe Maraldi. — 1695,
Jean-Matthieu de Chazelles. — 1696, Thomas
Fantet de Lagny. — Joseph Sauveur. Pierre
Couplet de Tartreaux. — Dominique Guglielmini,
associé étranger. — 1697, Bern. le Bovier de
Fontenelle. — Louis Carré. — 1698, Daniel Tau-
vry. — De Langlade. — 1699, Nicolas Lémery,
— Sébastien Truchet, honoraire. — Bern. Re-
nan d'Elisagaray, honoraire. — Nicolas de Ma-
lézieu, honoraire. — Nicolas Malebranche, hono-
raire. — Thomas Gouye , honoraire. — Gilles
Filleau des Billetles. — Jeaugeon. — André Da-
lesme. — Pierre -Sylvain Régis. — Claude Bour-
delin. — Louis Morin. — Monti, exclu pour ab-
sence. — Étienne- François Geoffroy. — Guy-
Crescent Fagon. — Camille le Tellier de Louvois,
honoraire. — Sébastien le Prestre de Vauban,
honoraire. — Nicolas Hartsoëker, associé étran-
ger. — Jacques Beinouilli, associé étranger. —
Jean Bernouilli, associé étranger. — Isaac Newton,
associé étranger. — Vincent Viviani, associé étran-
ger. — Claude Burlet. — Claude Berger. — Gilles-
François Boulduc. — Adrieti Tuillier. — François
Chevalier. — Alexis Littré. — François Poupart.
— Hervé Simon de Valhebert. — Antoine Parent.
— Michel de Senne. — Mic.-L. Beneaume de la
Garanne. — Du Torat. — Jacques Lieutaud. — De
Beauvilliers. — Louis Lémery.
1701, Pierre du Verney. — Jean-Baptiste Cho-
mel. — Guillaume de l'isle. — Jacques Ozanam. —
1703, Martin Poli, associé étranger. — 1704, Phil.
de Courcillon de Dangeau, honoraire. — François
Bianchini, associé étranger. — Guisnée. — Louis
Petit. — 1706, François Nicole. — Claude-Joseph
Geoffroi. — Joseph S'aurin. — René-Antoine Fer-
chault de Réaumur. — Bomi , exclu. — Saulmon.
— 1707, Jean Terrasson. — Victor-Marie d'Estrées,
maréchal de France, honoraire. — Jacques-Bénigne
Winslùw. — 1708, Pierre Magnol. — Raymond
Vieussens. — Hans Sloane, associé étranger. —
1709, Jean-Baptiste Enguehard. — 1710, comte de
Pembroli, associé étranger. — 1711, Jean-Nicolas
de la Hire. — Bernard de Bragelogne. — Antoine
deJussieu. — Jean-Henri Imbert. — 1712, Pierre
Blondin. — André-François Boureau Deslandes.
— Pierre-Simon Rouhault. — 1714, Eugène d'A-
lonville de Louville. — Joseph-Nicolas de l'isle.
— Jean-Claude-Adrien Helvetius. — Duc d'Esca-
lone, associé étranger. — L.-Ferd. comte de Mar-
sigli, associe étranger. — 1716, Melchior de Po-
lignac, cardinal, honoraire. — Marc-René marquis
d'Argenson, honoraire. — L.-Léon Pajot, comte
d'Ons-en-Bray , honoraire. — Pierre Chirac. —
Jean-Élie Leriget de la Faye , associé libre. —
Pierre-Rém. de Montmort, associé libre. — Charles
Reyneau, prieur de l'Oratoire, associé libre. —
J.-Bap. Deschiens de Ressons , associé libre. —
Sébastien Vaillant. — Ant.-Tristan Danty d'Is-
nard. — De Camus, exclu pour absence. — 1718,
Jean-Baptiste Colbert, marquis de Torcy, hono-
raire. — Marins. — Henri- Jacques Nompar de
Caumont, duc de la Force, honoraire. — Jean-
Jacques Dortous de Mairan. — 1719, Jean La\v,
contrôleur général, honoraire. — 1721, André-
Hercule, cardinal de Fleury, honoraire. — Jean-
Baptiste-Henri du Trousset de Valincour, hono-
raire. — Marie-Guil. Bénard de Rezay, associé li-
bre. — Joseph Privât de Molières. — Pierre î°;',
empereur de Russie, honoraire. — 1722, François
Petit, Jacques Trant. — Sauveur Morand. — 1723,
Pierre-Louis Moreau de Maupertuis. — Camille
d'Hostun, duc de Tallard, honoraire. — Charles
de Cisternay du Fay. — 1724, de Beaul'ort. —
Henri Pitot (vétéran). — Jean Senac — 1725,
Jean-François Phelypeaux, comte de Maurepas,
honoraire." — Louis de l'isle de la Croyère. — Ber-
nard de Jussieu, vétéran. — Pierre le Monnier.
— Louis Godin. — Pierre Maloet. — Jean-Pierre
de Croiisaz, associé étranger. — 1726, Jean-René
AGAD
— 14 —
AGAD
de Longueil de Maisons, honoraire. — Marc-Pierre
de Voyer de Paulmy, comte d'Argenson, hono-
raire. — Louis-Claude Bourdelin. — 1727, Mi-
chel-Robert le Pelletier des Foïts, honoraire. —
Eustache Manfredi, associé étranger. — Frédéric
Ruisch, associé étranger. — Charles-Etienne-Louis
Camus. — 1728, Henri-François d'Aguesseau,
chancelier de France, honoraire. — Henri-Louis
du Hamel du Monceau — François-Joseph Hu-
naud. — 1729, Pierre Mahieu. Edmond Hal-
ley, associé étranger. — 1730, Joseph- Antoine
d'Aguesseau de Valjouan , honoraire. — Ph.
Buache. — Charles-Marie de la Condamine. —
Herman Boerhave, associé étranger. — 1731, L.-
Fr. Armand, duc de Richelieu, honoraire. —
Alexis-Claude Clairault. — Jean Grosse. — Fran-
çois Gigot de la Peyronie, associé libre. — Jean-
Baptiste-Morgagni, associé étranger. — Pierre
Bouguet. — Jean-Dominique Maraldi. — Jean-
Paul Grandjean de Fouchy. — 1732, François
Chicoyneau, associé hbre. — Etienne-Simon de Ga-
maches, associé libre. — 1733, Alexis Fontaine.
— J. Christian "Wolff, associé étranger. — 1734,
Georges-Louis le Clerc de Buffon. — 1735, Jean
Hellot. — César-François Cassini de Thury. —
1736, Charles d'Albert, associé libre. — Gilb.
Guyon delà Chevalleraye, associé libre. — Pierre-
Charles le Monnier. — 1738, Jean-François Boyer,
ancien évêque de Mirepoix, honoraire. — 1739,
François Sicaire de Brémond. — Joseph Cervi,
associé étranger. — Jean-Antoine NoUet, abbé.
— Jean Poleni, associé étranger. — 1740, Etienne
Mignot de Montigny. — Louis Phelypeaux, comte
de Saint-Florentin, honoraire. — 1741, Antoine
Ferrein. — J.-Paul de Gua de Malves, abbé, vé-
téran. — Nicolas -Louis de la Caille, abbé. —
Jean le Rond d'Alembert. — Jean-Jacques Amelot
de Chaillou, honoraire. — Joseph-Marie-Fran-
çois de Lassone, vétéran. — 1742, Paul-Jacques
Malouin. — Martin Folkes, associé étranger. —
1743, Michel-Ferdinand d'Albert, duc de Chaulnes,
honoraire. — Michel-Philippe Bouvard, vétéran.
— Daniel-Charles Trudaine, honoraire. — Louis-
Guillaume le Monnier (1779, démissionnaire). —
Jean-Etienne Guettard. — 1744, Louis-Jean-Marie
Daubenton. — Gaspart le Compasseur de Créqui-
Montfort, marquis de Courtivron, vétéran. — Guil-
laume Rouelle. — Joseph Exupèrc Bertin , vé-
téran. — Armand-Louis du Plessis de Richelieu,
duc d'Aiguillon, honoraire. — 1745, Pierre-Jo-
seph Macquer. — 1746, Jacques de Vaucanson.
— Antoine de Parcieux. — Louis-Antoine Nicolie
de la Croix. — J. B. deMachault, ministre d'Etat,
honoraire. — 1747, Marc-René de Montalembert,
associé libre. — 1748, François-David Hérissant.
— Daniel Bernouilli, associé étranger. — Jacques
Bradley, associé étranger. —1749, Patrice d'Aroy.
— Yv. -Marie Desmarez, comte de Maillebois, ho-
noraire. — L. Eliz. de la Vergne de Tressan, asso-
cré libre. — 1750, Ch. -G. de Lamoignon de Males-
herbes, honoraire. — Girard de Van-Swieten,
associé étranger. — 1751, Antoine-Louis Rouillé,
ministre d'État, honoraire. — Fr. Quesnay, as-
socié libre. — Jean-Baptiste le Roy. — 1752, Jo-
seph Lieutaud , vétéran. — Claude Geoffroy. —
Théodore Baron. — Rol.-Michel Barrin de la Galis-
sonnière, associé libre. — 1753, Joseph-Jérôme le
François de la Lande. — G. J. H. J. B. le Gentil
de la Galaisière, vétéran. — Etienne Haies, asso-
cié étranger. — 1754, Woldemar, comte de
Lowendahl, honoraire.— Abraham Moivre, associé
étranger. — Albert de Haller, associé étranger. —
1755, George de Macclesfield, associé étranger. —
Léonard Euler, associé étranger. — Jean Moreau
de Séchelles, ministre d'Etat, honoraire. — Paul
d'Albert de Luynes, cardinal, honoraire. — 1756,
Alexandre-Guy Pingré, associé libre. — Bernard
Forest de Bélidor. — 1758, Etienne Bezout. —
Louis-Léon-Félix de Brancas, comte de Lauragais,
vétéran). — Aug.-Den. Fougeroux de Bondaroy.
— Joseph-Bernard de Chabert, associé libre. —
Matthieu Tillet. — 1759, Jean-Baptiste Chappe
d'Auteroche, abbé. — Jean -René Tenon. —
Jean-François-Clément Morand. — Michel Adan-
son. — Mathui-in- Jacques Brisson. — 1760, An-
toine Petit. — 1761, Charles.-Fr.-César le Tellier
de Montmirail, honoraire. — Joseph- Alexan-
dre de Jablonowski, associé étranger. — Henri-
Léonard-J.-B. Bertin, ministre d'Etat, honoraire.
— Fl.-Jos. de Vallière, associé libre. — Ch. Pe-
not de Tournière, associé libre. — 1762, Charles
Linnée, associé étranger. — 1763, Jean-Sylvain
Bailly. — Edme-Sébastien Jeaurat. — 1764, Jac-
ques Douglas, comte de Morton, associé étranger.
— Ant.-René de Paulmy d'Argenson, honoraire.
— J.-Ch. Philibert Trudaine, honoraire. — 1765,
François-César le Tellier, marquis de Courtanvaux,
honoraire. — Et. -François Turgot, associé libre.
— J.-B.-Ant. Andouillé, associé libre. — Achille-
Pierre Dionis du Séjour, associé libre (démission-
naire, 1786). — Jean-Rodolphe Perronet, associé
libre.— Gabriel de Bory, associé libre. — P. Poisson-
nier, associé libre. — 1766, prince de Lowens-
tein, associé étranger. — Louis Cadet. — 1768,
Gabriel Jars. — Antoine-Laurent Lavoisier. —
Charles Bossut, abbé. — 1769, Marie-J.-Ant.-Nic.
de Caritat de Condorcet. — Pierre Demours , vé-
téran. — Antoine Portai. — Cés.-Gabr. de Choi-
seul, duc de Praslin, honoraire. — 1770, Charles
Messier. — Jean-Dominique Cassini. — Baltha-
zar-Georges Sage. — 1771, Nicolas Desmarest. —
Alexis -Marie de Rochon, abbé. — Alexandre-
Théophile Vandermonde. — 1772, Jacq.-Ant.-Jos.
Cousin. — Jos.-L. de la Grange, associé étranger
(1786 pensionn. vétér.). — Didier Fr. Mesnard de
Chouzy, associé libre. — Th. Franklin, associé
étranger. — Ant. Baumé. — 1773, Ant. -Laurent de
Jussieu. — J. B. Bourguignon d'AnviUe. — Pierre
Simon Delaplace. — Raphaël Bienvenu Sabatier.
— 1774, Félix Vicq d'Azyr. — Toussaint Borde-
nave. — 1776, Nicolas Christiern de Thy, comte
de Milly, associé libre. — Amelot, honoraire. —
Margraff, associé étranger. — Duc d'Ayen, hono-
raire. — Charles-Claude Labillarderie, comte
d'Angivillers, pensionnaire vétéran. — 1778, J.
B. Bucquet. — Théodore Tronchin, associé étran-
ger. — Jean Pingle, associé étranger. — Claude
Melchior Cornette. — 1779, J.-B.-Pierre-Ant.
Demonet de Lamarck. — Bochart de Sarron ,
honoraire surnuméraire. — ] 780, Gaspar Monge.
— Claude-Louis Bertholet. — 1781, Charles-Au-
gustin de Coulomb. — Duc de la Rochefoucauld,
honoraire. — 1782, Guillaume Hunter, associé
étranger. — Bergman, associé étranger. — Pierre-
François- André Méchain. — Jean-Nicolas Buache.
— Jean Bernouilli père, associé étranger. — Paul-
Joseph Barthès, associé libre, surnuméraire. —
1783, RenéJust Haiiy. — Henri-Alexandre Tessier.
— René Lourche Desfontaines. — Adrien-Marie
Legendre. — Jacques-Constantin Férier. — P. W.
Wargentin. — Charles Bonnet, associé étranger.
— 1784, J.-H.-Marie Meusnier. — Jean-Albert
Euler, associé étranger. — Joseph Priestley, as-
socié étranger. — Jean Darcet. — Quatremère
d'isjonval (exclu, 1786). — Ant.-Fr. Fourcroy, as-
socié libre. — 1785, Joseph Le Faute d'Agilet. —
Pierre Camper, associé étranger.— Jacques-Alexan»-
dre-César Charles. — Pierre-Marie- Auguste Brous-
sonnet. — Louis-Aug. le Tonnelier de Breteuil,
honoraire.— André Thouin. — Guiliot Duhamel. —
Philippe Frédéric baron deDietrich, associé libre.
— 1787, Joseph Banks, associé étranger. —
AGAD
— 1
5 ~
AGAD
Étienne-Charles de Loménie de Brienne , arche-
vêque de Toulouse, honoraire. — 1788, Charles-
Eugène Gabriel de la Croix, maréchal de Castries,
honoraire. — Anne-César comte de la Luzerne,
honoraire. — 1789, Louis-Antoine de Bougain-
ville, associé libre. — G. Herschell, associé étran-
ger. — 1790, Charles-Louis l'Héritier de Brutelle. —
Pierre-Simon Pallas, associé étranger. — Horace-
Bénédict de Saussure, associé étranger.
Secrétaires perpétuels. — 1668, L'abbé Du-
hamel. — 1699, Fontenelle. — 1741, Dortous de
Mairan. — 1743, Grandjean de Fouchy. — 1773,
Condorcet.
ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES.
Voy. Institut.
ACADÉMIE FRANÇAISE. Sous Charles IX,
J. A. de Bail', ami de Ronsard, avait organisé
dans une maison qui lui appartenait au faubourg
Saint-Marceau des réunions de beaux esprits et
de musiciens où se traitaient des questions rela-
tives à l'étude de la langue , de la grammaire et
de la poésie. Charles IX accorda à cette réunion,
en 1570, des lettres patentes qui furent enregis-
trées au Parlement, malgré l'opposition de F Uni-
versité et de l evêque de Paris, et où il déclarait
accepter le titre de protecteur et premier audi-
teur de l'Académie naissante. A la mort du roi
(1574), la Compagnie se mit sous la protection de
Henri m, devant lequel les membres prononcèrent
plus d'une fois des discours. Parmi ceux qui la
composaient figuraient Ronsard, Desportes, Pi-
brac, Amadis Jamyn, Duperron, etc. Mais la mort
de Baïf (1589), et les troubles de la Ligue la dis-
persèrent.
En 1629, Valentin Conrart commença à réunir
chez lui quelques gens de lettres de ses amis
(Godeau, Gombauld, Chapelain, Giry, Haliert,
l'abbé de Cérisy, Serisay, MalleviUe, Faret, Des-
maret, Bois-Robert), qui, dans leurs petitesassem-
blées, s'occupaient de questions littéraires et
grammaticales. En 1634, Richelieu en ayant en-
tendu parler, leur fit offrir par Bois-Bobert de
leur accorder sa protection , et de les constituer
en société publique. Ils acceptèrent, mais avec
regret, ces offres qu'il eût été imprudent de refu-
ser. Ils rédigèrent eux-mêmes leurs statuts et
donnèrent à leur Société le titre d'Académie fran-
çoise. Elle avait été jusqu'alors désignée parles
noms d'Académie des beaux-esprits , d'Académie
de l'éloquence, etc. Les lettres patentes de sa fon-
dation furent signées le 2 janvier 1635, mais elles
ne furent enregistrées que le 10 juillet 1637 au
Parlement qui fit la plus vive opposition à la
nouvelle institution, et ne céda qu'après avoir reçu
des lettres de jussion et deux lettres de cachet.
Le nombre des membres fut fixé à 40, parmi
lesquels on choisirait tous les ans un directeur
et un chancelier, dont les fonctions duraient deux
mois. En outre, il y avait un secrétaire perpétuel.
Les réunions, qui depuis Louis XIV jusqu'à la
Révolution se tinrent au Louvre, devaient avoir
lieu une fois par semaine. Louis XIV accorda aux
membres quarante jetons de présence.
Olivier Patru admis à l'Académie en 1640 y
prononça un discours pour remercier ses collè-
gues. Sa harangue eut un tel succès qu'il fut
décidé que dorénavant chaque récipiendaire se-
rait tenu de prononcer un discours, auquel le di-
recteur répondrait. Cet usage dont au commen-
cement on semoquafort et qui aujourd'hui amènè
toujours une foule nombreuse et choisie aux
séances de réception, faisait dire au président de
Mesmes que les harangues académiques ressem-
iilaient aux messes solennelles oii le célébrant,
après avoir encensé toute l'assistance, finit par
être encensé à son tour.
« Un jour, un bel esprit de l'Angleterre ïne
demanda, dit Voltaire, les Mémoires de l'Acadé-
mie française. Elle n'écrit point de mémoires, lui
répondis-je, mais elle a fait imprimer soixante ou
quatre-vingts volumes de compliments. Il en par-
courut un ou deux. Il ne put jamais entendre ce
style, quoiqu'il entendît fort bien tous nos bons
auteurs. Tous ce que j'entrevois, me dit-il, dans
ces beaux discours, c'est que le récipiendaire,
ayant assuré que son prédécesseur était un grand
homme, que lecardinal de Richelieu étaitun très-
grand homme, le chancelier Séguier un assez
grand homme , le directeur lui répond la même
chose, et ajoute que le récipiendaire pourrait
bien aussi être une espèce de grand homme
et que pour lui, directeur, il n'en quitte pas sa
part. Il est aisé devoir par quelle fatalité presque
tous ces discours académiques ont fait si peu
d'honneur à ce corps. Vitium est temporis potius
quam hominis. L'usage s'est insensiblement éta-
bli, que tout académicien répéterait ces éloges à
sa réception : on s'est imposé une espèce de
loi d'ennuyer le public. La nécessité de parler,
l'embarras de n'avoirrien à dire, et l'envie d'avoir
de l'esprit, sont trois choses capables de rendre
ridicule même le plus grand homme. Nepouvant
trouver des pensées nouvelles, ils ont cherché
des tours nouveaux, et ont parlé sans penser,
comme des gens qui mâcheraient à vide, et fe-
raient semblant de manger en périssant d'inani-
tion. Au lieu que c'est une loi dans l'Académie
française de faire imprimer tous ces discours par
lesquels seuls elle est connue, ce devrait être une
loi de ne les imprimer pas. »
L'Académie qui avait été instituée « pour net-
toyer la langue des ordures qu'elle avait contrac-
tées , ou dans la bouche du peuple, ou dans la
foule du Palais et dans les impuretés de la chicane,
ou par les mauvaisusagesdescourtisans ignorants,
ou par l'abusde ceux qui la corrompent en l'écri-
vant, et de ceux qui disent bien dans les chaires
ce qu'il faut dire, mais autrement qu'il ne faut,»
s'occupa dès 1638 de la publication d'un diction-
naire de la langue. La première édition parut en
1694. On en commença aussitôt une seconde, qui
fut publiée en 1718. La troisième parut en 1740,
la quatrième en 1762, la cinquième en 1798 et
la sixième et dernière en 1835.
En 1858, parut la première livraison (A. — Abu-
sivement), d'un dictionnaire historique que l'Aca-
démie avait commencé vingt-trois ans auparavant ;
on calcula qu'en continuant sur les mênies er-
rements l'ouvrage ne serait terminé que dans
3289 ans, c'est-à-dire en l'an !:147. Toutefois, il a
été publié (1867) une seconde livraison de ce tra-
vail que le dictionnaire de M. Littré rend inutile.
L'AcadémiefrançaisefutsuppriméeleS août 1793
comme les autres Sociétés littéraires, patentées
ou dotées par l'ancienne monarchie. Elle forma
sous la République et l'Empire la seconde classe
de l'Institut (langue et littérature française), et ne
reprit son nom qu'à la seconde Restauration, en
1816. (Voy. Institut.) C'est de toutes les Acadé-
mies celle qui a subi le moins de changements
dans son organisation. Son histoire a été écrite
par Pellison et continuée par l'abbé d'Olivet. Une
nouvelle édition de leur travail a été donnée par
M. Livet, 1858, 2 vol. in-8°. Une autre Histoire,
allant jusqu'en 1838, a été publiée en 1855, par
M. P. Mesnard, 1 vol. in-18.
Nous donnons ici la liste de ses membres, de-
puis son origine jusqu'à nos jours, et par fauteuils
(Voy. ce mot).
1. — P. Bardin. — 1637, Nicolas Bourbon. —
1644, Salomon. — 1670, P. Quinault. — 1689 F.
de Caillères. — 1717, cardinal de Fleury. — 1743,
AGAD
— 16 —
AGAD
cariJinal de Luynes. — 1788, J. de Florian. —
1798, Cailhava. — 1813, Michaud. — 1840, Flou-
rens.
2. — P. Hay du Chastelet. — 1637, Perrot
d'Ablancourf. — 1665, Bussy de Rabutin. — 1693,
Paul Bignon. — 1743, Jérôme Bignon. — 1772,
De Bréquigny. — 1795, Ecouchard - Lebrun. —
1807, F. J. M. Raynouard. — 1836, Mignet.
ô. — Philippe Habeit. — 1637, J. Esprit. —
1678, J. N. Colbert, archevêque de Rouen. — 1708,
P'raguier. — 1728, Ch. d'Orléans Rothelin, abbé
de Corneille. — 1744, G. Girard. — 1748, V. de
Paulray d'Argenson. — 1788, J. B. d'Aguesseau.
— 1826, Brifaut. — 1858, J. Sandeau.
4. — Bachet de Méziriac. — 1639, La Mothe le
Vayer. — 1672, J. Racine. — 1699, Valincourt.—
1730, Leriget de la Fage. — 1731, Crébillon. —
1762, Voisenon. — 1776, Boisgelin de Cucé, ar-
chevêque d'Aix. — 1803, Boisgehn (réélu). —
1804, Dureau de la Malle. — 1807, Picard. —
1829, Arnault. — 1834. Scribe. — 1861, Octave
Feuillet.
5. — Auger de Mauléon. — 1639, Daniel de
Priézac. — 1662, Michel le Clerc. — 1692, J. de
Tourreil.— 1714, J Roland Malet. — 1736, Boyer,
évêque de Mirepoix. — 1755, N. Thvrel de Bois-
mond. — 1787, Cl. C. de Rulhières. — 1795, Ca-
banis.— 1808, Destutt de Tracy.— 1836, Guizot.
6. — J. d'Arbaud de Porchères. — 1640, Olivier
Patru. — 1681, N. Potier de Novion. — 1693, P.
Goibaud du Bois. — 1694, Ch. Boileau, abbé de
Beaulieu.— 1704, Gaspard Abeille. — 1718, N. H.
Montgault. — 1748, Ch. Duclos. — 1772, N. Beau-
zée. — 1789, J. J. Barthélémy. — 1795, M. J.
Chénier. —1811, de Chateaubriand. — 1849, duc
de Noailles.
7. — P. Séguier. — 1643, Cl. Bazin de Bezons.
— 1684, Boileau-Despréaux. — 1711, J. d'Estrées,
archevêque de Cambrai. — 1718, René d'Argen-
son, garde des sceaux. — 1721, Languetde Gergy,
archevêque de Sens. — 1753, Butl'on. — 1787,
Vicq.-d'Azyr. — 1795, Domergue. — 1810. Saint-
Ange. — 1811, Parsevalde Grandmaison.— 1835,
de Salvandy. — 1857, E. Augier.
8. — Faret. — 1646, P. du Ryer. — 1658, car-
dinal d'Estrées. — 1715, maréchai d'Estrées. —
1738, de la Trémouille. — 1741, cardinal de Ro-
han-Soubise. — 1757, de Montazet, archevêque
de Lyon. — 1803, comte de Boufflers. — 1815,
Baour-Lormian. — 1855, Ponsard.
9. — Fr. Maynard. — 1647, P. Corneille. —
1710, Houdard de la Motte.— 1731, Bussy de Ra-
butin, évêque de Lucon. — 1737, Foncemagne.—
1780, Chabanon. — 1795, Naigeon. — 1810, Nép.
Lemercier. — 1841, V. Hugo.
10. — Claude de Malleville. — 1648, J. Balles-
dens. — 1675, Cordemoy. — 1685, J. L. Bergeret.
— 1695, C. de Saint-Pierre. — 1743, Maupertuis.
— 1759, Le Franc de Pompignan. — 1745, l'abbé
Maury. — 1808, Regnault de Saint-Jean-d'Angely
(exclu le 24 juillet 1815). — 1816, La Place. —
1817, Royer-Collard. — 1846, C. de Rémusat.
11. — Chauvigny deColomby.— 1649, Tristan
l'Hermite. — 1655, La Mesnardière. — 1633, duc
de Saint-Aignan.— 1687, l'abbé de Choisy. — 1724,
Ant. Portail. — 1736, La Chaussée. — 1754, Bou-
gainville.— 1763, Marmontel. — 1795, Fontanes
(exclu en 1797 et réintégré en 1802). — 1821, Vil-
lemain.
12. — Voiture. — 1649, Mézeray. — 1683, Bar-
bier d'Aucourt. — 1694, Clermont- Tonnerre,
évêque de Noyon. — 1701, N. de Malézieux. —
1727, J. Bouhier. — 1746, Voltaire. — 1778, J. F.
Ducis. — 1816, de Sèze. — 1828, de Barante. —
1867, J. Favre.
13. — J. Sirmond. — 1649 j 1 .- de Montreuil. —
1651, Fr. Tallemant. — 1693, de la Loubère. —
1729, Cl. Sailier. — 1761, J. G. Coëllosquet. —
1784, P. de Mnntesquiou-Fézensac. — 1799, A. V.
Arnault (exclu le 21 mars 1816). — 1816, duc de
Richelieu. — 1822, B. J. Dacier. — 1833, Tissot.
— 1854, Dupanloup.
14. — Vaugelas. — 1649, Scudéry. — 1668,
marquis de Dangeau. — 1720, maréchal de Ri-
chelieu.— 1789, duc d'Harcourt. — 1803, Lucien
Bonaparte (exclu le 24 juillet 1815). — 1816, Au-
ger. — 1829, Ch.-G. Etienne. — 1845, A. de Vigny.
— 1865, C. ûoucet.
15. — B. Baro. — 1650, J. Doujat. — 1689,
E. Renaudot. — 1720, E. de Roquette. — 172.5,
Gondrin d'Antin, évêque deLangres. — 1733, Du-
pré de Saint-Maur. — 1774, Malesherbes. — 1795,
Andrieux. —1833, Thiers.
IC. — J. Baudoin. — 1651, Charpentier. —
1702, Chamillard, évêque de Senlis. — 1714, ma-
réchal de Villars. — 1734, duc de Villars. — 1770,
Loménie de Brienne. — 1795, Lacuée de Cessac.
— 1841, Tocqueville.— 1860, Lacordaire. — 1862,
prince de Broglie.
17. — Cl. de l'Étoile. — 1652, A. duc de Cois-
lin. — 1702, P. duc de Coislin. — 1710, H. C.
duc de Coislin, évêque de Metz. — 1733, Surian,
évêque de Vence. — 1754, d'Alerabert. — 1784/
comte de Choiseul-Gouffier. — 1803, Portails. —
1807, Pierre Laujon. — 1811, Ch.-G. Etienne
(exclu le 21 mars J816, réélu en 1829). — 1816,
comte de Choiseul-Gouffier. — 1817, Laya. —
1833, Ch. Nodier. — 1844, Mérimée.
18. — De Sérizay. — 1663, Pellisson. — 1693,
Fénelon. — 1715, de Boze. — 1754, comte de
Clermont. — 1771, de Belloy. — 1775, duc de
Duras. — 1795, comte Garât (exclu le 21 mars
1816). — 1816, cardinal de Bausset. — 1824, de
Ouélen, archevêque de Paris. — 1840, Molé. —
1856, A. de Falloux.
19. — Balzac. — 1654, H. de Péréfixe de Beau-
mont, archevêque de Paris. — 1695, Fr. de Har-
lay, archevêque de Paris. — 1695, André Dacier.
— 1722, cardinal Dubois. — 1723, Hénault. —
1771, prince de Beauvau. — 1795, Merlin de Douai.
— 1816, comte Ferrand — 1825, Casimir Dela-
vigue. — 1844, Sainte-Beuve.
20. — Laugier de Porchères. — 1654, de Chau-
mont. — 1697, le président Cousin. — 1707,
Valon, marquis de Mimeure. — 1719, N. Gédoyn.
— 1744, cardinal de Bernis. — 1795, l'abbé Si-
card. — 1822, Frayssinous. — 1842, Pasquier. —
1863, Dulaure.
21. — Germain Habert. — 1655, Cotin. — 1682,
l'abbé de Dangeau. — 1723, Fleuriau. — 1732,
Terrasson. — 1750, comte de Bissy. — 1810, Es-
ménard. — 1811, Ch. de Lacretelle.— 1856, Biot.
— 1863, de Carné-Marcein.
22. — Servien.— 16.59, Villayer. — 1691, Fon-
tenelle. — 1757 , A. L. Séguier. — 1795, Bernar-
din de Saint-Pierre. —1814, Ét. Aignan. — 1824,
Soumet. — 1845, Vitet.
2.Î. — CoUetet. — 1659, Gilles Boileau.— 1671,
J. de Montigny. — 1671, Ch. Perrault. — 1704,
cardinal de Rohan. — 1749, Vauréal. — 1760, La
Condamine. — 1774, J. Delille. — 1813, Campe-
non. — 1844, Saint-Marc Girardin.
24. — Saint-Amant. — 1661, l'abbé Cassagne. :
— 1679, comte de Crécy. — 1710, Ant. de Mes-
mes. — 1723, J. Alary.— 1771, Gaillard. — 1803,
comte de Ségur. — 1830, Viennet.
25. — Boissat. — 1662, Furetière. — 1688, La
Chapelle. — 1723, d'Olivet. — 1768, Condillac —
1780, comte de Tressan. — 1784, Bailly. — 1795,
Sieyès (exclu le 24 juillet 1815). — 1816, marquis •
de Lally-ToUendal. — 1830, de Pongerville.
26. — Bois-Robert. — 1CG2, Segrais, — 1701,
AGAD
— 17 —
AGAD
Campistron. — 1723, Destouches. — 1754, Boissy.
— 1758, Sainte-Palaye. — 1795, Rœderer (exclu
le 21 mars 1816).— 1816, duc de Lévis. — 1830,
Philippe de Ségur.
27. — Bautm. — 1665, J. Testu. — 1706, mar-
quis de Sainte-Aulaire. — 1743, Mairan. — 1771,
François Arnaud. — 1803, Target. — 1806, car-
dinal'Maury (exclu le 21 mars 1816). — 1816,
l'abbé de Montesquiou. — 1832, Jay. — 1854,
Silvestre de Sacy.
28. — Louis Giry. — 1665, Cl. Boyer. — 1698,
Cl. Genest. — 1720, l'abbé Dubos. — 1742, Du
Resnel. — 1761, Saurin. — 1782, Condorcet. —
1795, l'abbé Villar. — 1826, l'abbé de Féletz. —
1850, D. Nisard.
29. — Gombauld. — 1666, Paul Tallemant. —
1712, Danchet. — 1748, Gresset. — 1778, l'abbé
Millot. — 1785, Morellet.— 1819, P. Ed. Lemon-
tey. — 1826, Fourier. — 1830, Cousin. — 1867,
l'abbé Gratry.
30. — J. de Silhon. — 1667, J. B. Colbert. —
1684, La Fontaine. — 1695, Clérembault. — 1714,
Cl. Massieu. — 1723, C. F. Houteville. — 1743,
Marivaux. — 1763, Radonvilliers. — 1795, Volney.
— 1820, Pastoret. — 1841, comte de Sainte-Aulaire.
— 1855, duc de Broglie.
31. — M. Cureau de la Chambre. — 1670, Re-
gnier-Desmarais. — 1713, La Monnoye. — 1727,
La Rivière. — 1730, Hardion. — 1766, 'I bornas.
— 1786, Comte de Guibert. — 1795, Cambacérès
(exclu le 24 juillet 1815). — 1816, Ronald. —1841,
Ancelot. — 1855, Legouvé.
52. — Racan. — 1670, P. Cureau de la Cham-
bre. — 1693, La Bruyère. — 1696, l'abbé Fleury.
— 1723, J. Adam. — 1726, Seguy. — 1761, De
Rohan-Guéménée. — 1803, Devaine. — 1803,
Parny. — 1815, de Jouy, — 1846, Empis.
33. — D. Hay du Chastelet. — 1671, Bossuet.
— 1704, cardinal de Polignac. — 1742, Giry de
Saint-Cyr. — 1761. Battenx.— 1780, Lemierre. —
1799, Bigot dePréaméneu. — 1825, duc de Montmo-
rency.-1826, Guiraud.— 1847, Ampère.— 1865,
Prévost-Paradol.
34. — Godeau. — 1673, Fléchier. — 1710,
Nesmond, archevêque de Toulouse. — 1727, J. J.
Amelot. — 1749, maréchal de Belle-Isle. — 1761,
Trublet. — 1770, Saint-Lambert (réélu le 28 jan-
vier 1803). — 1803, Maret (exclu le 21 mars 1816).
— 1816, Lainé. — 1836, Dupaty. — 1852, A. de
Musset. — 1858, V. de Laprade.
35. — De Bourzeys. — 1673, l'abbé Gallois. —
1688, Mongin. — 1746, de la Ville. — 1774, Suard.
— 1817, Roger. — 1842, Patin.
36. — Gomberville. — 1674, Huet. — 1721, J.
Boivin. — 1727, duc de Saint-Aignan. — 1776,
Cûlardeau. — 1776, Laharpe (réélu le 28 janvier
1803). — 1803, Lacretelle aîné. — 1824, Droz. —
1851, C. de Montalembert.
37. — Chapelain. — 1674, Benserade. — 1691,
E. Pavillon. — 1705, Sillery. — 1715, duc de la
Force. — 1726, Mirabaud. — 1761, Watelet. —
1786, Sedaine. — 1795, Colin d'Harleville. — 1806,
Daru. — 1829, A. de Lamartine.
38. — Conrart. — 1675, Rose. — 1701, Louis
de Sacy. — 1728, Montesquieu. — 1755, Château-
brun. — 1775, Chastellux. — 1799, F. de Neuf-
château. — 1828, P. A. Lebrun.
39. — Desmarets. — 1678, J. de Mesmes. —
1688, Mauroy. — 1706, l'abbé de Louvois. —1719,
Massillon. — 1743, duc de Nivernais. — 1799,
Legouvé. — 1812, Al.-V. Duval-Pineu. — 1842,
Ballanche. — 18ïi8, Vatout. — 1849, de Saint-
Priest. — 1852, Berryer.
40. — Montmor. — 1679, Lavau.— 1694, Cau-
martin, évêque de Blois. — 1733, Moncrif.— 1771 ,
Roquelaure, évêque de Senlis (réélu le 28 janvier
DICT. HIST. DE LA FR. "
1803). — 1818, Cuvier, — 1832, Dupin aîné —
1866, Cuvlllier-Fleury.
Secrétaires perpétuels. — Valentin Conrart.
— 1675, F Eudes de Mézeray. — 1683, Regnier-
Desmarais.— 1713, A. Dacier. — 1742, C. F. Hout-
teville. — 1742, J. B. Mirabaud. — 1755, Duclos.
— 1772, d'Alembert. — 1784, Marmontel.
Depuis la réorganisation de V Institut. — 1804,
Suard. — 1807, Raynouard. — 1826, Auger. —
1829, Andrieux. — 1833, Arnault. — 1834, Ville-
main.
En 1664, l'abbé d'Aubignac voulut fonder une
société rivale de l'Académie française et publia
un Discours au Roi sur l'établissement d'une se-
conde académie dans la ville de Paris. Son pro-
jet ne fut point autorisé, mais il ne s'en tint pas
moins chez lui pendant plusieurs années des as-
semblées littéraires où l'on examinait les ouvrages
d'éloquence et de poésie et où l'on prononçait des
discours sur divers sujets, le premier de chaque
mois. — Les principaux membres étaient, outre
l'abbé d'Aubignac qui en fut quelque temps direc-
teur : P. d'Ortigue, sieur de Vaumorière, vice-
directeur ; Gabriel Guéret, secrétaire ; les marquis
de Vilaines, du Châtelet et d'Herbault; Petit,
Perrachon, du Périer, Richelet, Delaunay, Caré,
Baurin, Barallis; les abbés de Ganaret, de Saint-
Germain, et de Villars, et l'abbé Aubert de Ville-
serin; mais la nomination de celui-ci à l'évêché
de Senez (1671), rompit ces assemblées. Quelques-
uns des discours qui y avaient été prononcés ont
été publiés par Vaumorière, 1687, 4°, sous le titre
de Haranques sur toutes sortes de sujets.
ACADÉMIE POLITiaUE, école ayant pour
but de former des jeunes gens destinés à la di-
plomatie. Elle fut fondée en 1710 par M. de Torcy,
ministre des affaires étrangères, etétablie auLou-
vre où était le dépôt des archives du ministère. Il
n'y eut d'abord que six élèves; le nombre en fut
porté à douze en 1713, mais cette école déclina
peu à peu_, et en 1725 elle avait cessé d'exister.
ACADEMIES PROVINCIALES. La première
en date des académies de province, après celle
des Jeux floraux de Toulouse (Voy. ce mot), pa-
raît avoir été celle qui se tenait, à la fin du
XV' siècle, à Lyon, dans une maison du quartier
de Fourvière dont elle avait pris le nom. Elle ne
dura que quelques années. — En 1606, le prési-
dent Favre fonda à Annecy, avec le concours de
S. François de Sales, une Académie florimontane
qui avait pour devise : Flores fructusque peren-
nes; mais vers 1618 ses membres avaient cessé de
se réunir. Une nouvelle académie établie dans
la même ville en 1851 a repris son nom. — A Arles,
une académie composée uniquement de gentils-
hommes de la ville s'établit en 1668, mais elle ne
subsistait plus en 1 715. — Voici, avec la date de leur
établissement ou des lettres patentes qui les au-
torisaient, la liste des académies ou sociétés sa-
vantes qui, sous différents noms, existaient à la
fin du siècle dernier : Agen (1776), Amiens (1750),
Angers (168.5), Arras (1737) , Auxerre (1749) , Be-
sançon (1752), Béziers (1723), Bordeaux (1702),
Bourg (1765), Caen (1652), Châlqns-sur-Marne
(1756), Cherbourg (1 755), Clermont-Ferrand (1747),
Dijon (1740), la Rochelle, Lyon (1700), le Mans
(1761), Marseille (1726), Metz (1760), Montauban
(1730), Montpellier (1706), Nancy (1751), Nîmes
(1682), Pau (1720), Rouen (1744), Soissons (1674),
Toulouse (1694), Villefranche (1695).
Ajoutons qu'à Milhaud, près de Nîmes, il y
avait une société littéraire qui s'appelait le Tri-
pot; une autre à Toulouse portait le nom de Lan-
ternistes (Voy. ce nom). — Quant à l'académie de
Troyes dont Grosley a publié de facétieux mé-
moires, on sait qu'elle n'a jamais existé.
2
AGCO
— 1
8 —
AGHE
Aujourd'hui le nombre de sociétés savantes dans
les départements est fort considérable, et quelques-
unes publient d'excellents travaux. La liste s'en
trouve dans V Annuaire des Sociétés savantes, édité
parle ministère de l'instruction publique, et dans
ÏAnnuaire qu'a donné (1863) le comte A. d'Héri-
court.
ACADÉMIES UNIVERSITAIRES. Voy, UNI-
VERSITÉ.
ACADÉMISTES. On appelait ainsi les jeunes
gentilshommes qui suivaient les cours des écoles
nommées académies, où l'on enseignait l'équi-
tation, l'escrime, la danse, l'art militaire, et
même un peu d'histoire, de géographie et de
blason. Ce fut , dit-on , Antoine de Pluvinel ,
écuyer de la grande écurie de Henri IV, qui fonda
la première académie de ce genre à Paris. Sous
Louis XIV il y en eut jusqu'à cinq. La plus cé-
lèbre, si l'on en croit les réclames qu'elle faisait
insérer dans le Mercure galant , était celle de
Bernard! , qui, tous les ans aux mois de sep-
tembre et octobre , exerçait publiquement ses
élèves à la petite guerre dans le voisinage du
Luxembourg. En 169'2, toutes ces académies furent
réduites à deux. — Saint-Évremond a publié contre
l'Académie française la Comédie des Académistes
(1650), donnant plaisamment aux acadéoaiciens
le nom d'ordinaire réservé aux élèves des éta-
blissements dont il vient d'être question.
ACADIE. En 1497, Sébastien Cabot reconnut,
au S. 0. de l'île Royale (Cap Breton), une pé-
ninsule très-caractérisée et presque séparée du
continent par une baie profonde (baie française
ou de Fundy). Eu 1.524, Verassani donnait le nom
d'Acadie à cette péninsule, où, en 1598, les Fran-
çais vinrent s'établir. Sept ans plus tard, Cham-
plain y fondait sur la côte N. 0., Port-Royal (An-
napolis). Cette région si avantageusement située
pour la pêche fut longuement disputée par l'An-
gleterre à la France. Les Anglais l'occupent en
1629 et la rendent en 1631; ils y renoncent com-
plètement en 1661 et l'obtiennent définitivement
en 1763. Devenue colonie anglaise, elle s'appela
Nouvelle-Écosse, nom qu'elle porte encore aujour-
d'hui.
ACAPT. L'acapt était, dans le Midi, le droit que
payait l'héritier d'un vassal au suzerain pour ra-
cheter le fief. Il consistait le plus souvent dans
une année du revenu. — Voy. Relief.
ACARIE (.Jean-Pierre), ligueur, conseiller-
maître de la chambre des Comptes à Paris, mem-
bre du conseil des Seize, mort à Ivry en 1613.
ACARIE (Barbe Avrillot, dame), fondatrice
en France de l'ordre des Carmélites, née à Paris
le 1" février 156b, morte le 18 avril 1618.
AÇARa (D'), écrivain, né vers 1720 à Audruick
(Pas-de-Calais), mort à Saint-Omer en 1796.
ACCIONNA, divinité gauloise connue par une
inscription découverte à Fleury-aux-Choux (Loiret).
_ ACCOMPAGNEMENT. On appelait au moyen
}ge accompagnement un acte par lequel le déten-
teur libre d'un domaine associait à ses biens pour
une quote-part un autre propriétaire, sous la pro-
tection duquel il trouvait ainsi moyen de s'abri-
ter. Cette espèce de recours à une haute tutelle
fut particulièrement en usage parmi les couvents
et corporations religieuses, qui, dénués de puis-
sance matérielle, y trouvaient leur seule défense
efficace contre les convoitises de leurs voisins. Il
existe d'ailleurs aussi un assez grand nombre
A' accompagnements passés par des suzerains laï-
ques au profit d'autres seigneurs mieux partagés
au point de vue de la force et du pouvoir.
L'accompagnement était d'ordinaire général, et
comprenait l'association de tous les biens, ceux
de l'avenir, comme ceux du présent.
ACCORDS (Le seigneur des), pseudonyme d'É-
tienne Tabourot.
ACEILLY (D'), pseudonyme anagrammatique
du chevalier de Cailly.
ACEIO, dieu connu par des inscriptions trou-
vées à Montagut (Basses-Pyrénées).
ACEIUM, Acey (Haute-Saône).
ACÉRAC. Voy. AssÉRAC et Azérac.
ACEY, Aceium, Accinctum , abbaye de Cister-
ciens, du diocèse de Besancon (Haute-Saône),
fondée le 24 avril 1136.
ACHAIE. Ce nom désigne une principauté de
l'empire latin de Constantinople, formée en 1205,
et qui comprenait tout l'ancien Péloponèse. Elle
avait la suzeraineté des duchés d'Athènes et de
Thèbes.
ACHAINTRE (Nicolas-Louis), philologue, né à
Paris le 19 novembre 1771, mort vers 1830. Il a
donné diverses éditions d'auteurs latins, des tra-
ductions de Dictys de Crète, d'un mafiuscrit grec
de saint Jean Damascène, et a collaboré à la col-
lection des classiques latins de Lemaire.
ACHARD, abbé de Saint-Victor-lès-Paris, évê-
que d'Avranches (1162), théologien, mort le
29 mars 1171.
ACHARD (Claude-François), médecin, anti-
quaire, né à Marseille en 1753, mort en 1809. —
Dictionnaire de la Provence et du Comtat-Venais-
sin, 1785-87, 4 vol. in-4; Description de la Pro-
vence, 1787, in-4.
ACHARD-JOUMARD , ancienne maison d'où
sont sortis les seigneurs de Pomiers, de Suferte,
d'Argence, de Varac, de la Brangelie, de Balan-
zac, de Légé, de Champagné et des Ouïmes. Ses
armes sont : d'azur à trois besans d'or^ 1 et \.
ACHARDS (Les), ancienne famille établie en
Dauphiné et dans le comté Venaissin, originaire
du Faucigny et d'où sont sortis les seigneurs de
Sainte-Colombe, en Dauphiné, et de la Baume.
A cette dernière branche appartenait Eléazar-
François de la Baume des Achards, évêque d'Ha-
licarnasse, missionnaire, né à Avignon en 1679,
mort en Cochinchine le 2 avril 1741. (Voy. VHist.
de la noblesse du Comtat, par Pithon-Curt.)
ACHASIUS. Voy. Reipus.
ACHÉ, maison de Normandie d'où sont sortis
les seigneurs de Beuzeval, de Serquigny, de Mar-
bœuf. Elle porte : chevronné d'or et de gueules
de six pièces.
ACHÉ, maison d'Auvergne, dont, au dire de
Tallemant, le véritable nom était Merdemc, so-
briquet donné à l'un des membres de cette fa-
mille qui, incommodé gravement au milieu d'une
bataille, ne se retira point de la mêlée et y com-
battit bravement.
ACHÉ (Le comte d'), vice-amiral, né vers 1700,
mort en 1775. Il fut nommé (nô^) commandant
dans les mers de l'Inde , et ne put empêcher les
Anglais de ruiner tous nos établissements dans
cette partie du monde.
ACHÉRES, seigneurie duGâtinais, réunie d'a-
bord à la baronnie de Rougemont sous le nom de
baronnie d'Achères (1626), et plus tard (1680), à
celle de la Chapelle-ia-Reine, et érigée en mar-
quisat en faveur de J. P. d'Argouges.
ACHÉRES (Seigneurs d'), de la maison de
Gauthier.
ACHÉRY (Dom Jean-Luc d'), l'un des plus sa-
vants bénédictins de la congrégation de Saint-
Maur, né à Saint-Quentin en 1609, mort à Paris
en 1685. Il passa toute sa vie enfermé dans l'ab-
baye de Saint-Germain des Près , voué à l'étude ,
évitant les sorties, les visites et les conversations
inutiles. Il mit en ordre et enrichit la bibliothèque
de cette abbaye. Il a publié : La Vie et les OEu-
vres de Lanfranc, suivies de la Chronique de Vab-
AGQU
— 1
9 —
ACRE
baye du Bec ; la Vie et les OEuvres de Guibert de
Nogenl; la Vie de S. Herluin; plusieurs Traités
sur V Eucharistie, un Index des écrits ascétiques
des Pères, la Règle des Solitaires du P. Gnmliac.
Son principal travail est un recueil de documents
d'une grande importance : Veterum aliquot scri-
ptorum qui in Galli.r hibliothecis , maximè Be-
nedictinorum, latuerant, Spicilegium , etc. 1655-
1677, 13 vol. in-4; 1723. 3 vol. in-fol.
ACHEUL (S.), Acheolus, abbaye en commende
del'û. de Saint-Augustin, diocèse d'Amiens, fondée
vers 1085. — Les jésuites eurent dans cette loca-
lité, sous la Restauration, une maison d'éduca-
tion célèbre.
ACHILLINUS ( Philotheus ) , pseudonyme de
Pbilippe de Maizières.
ACHINNEIUM, ACaUIGNIACUM, AKENNI,
Acquigny (Eure).
ACHY, geigneurie du Beauvaisis, possédée par
une branche de la maison de Pecquigny.
ACIACUM, Acy.
ACIER ( Michel- Victor) , sculpteur, né à Ver-
sailles en 1736, mort en 1799. Il fut attaché comme
sculpteur-modeleur à la fabrique de porcelaine
de Meissen (Saxe), et devint membre de l'Acadé-
mie de Dresde.
ACIER. Voy. Assied.
ACIGNÉ OU ASSIGNÉ, en Bretagne; seigneu-
rie érigée en marquisat (1609) en faveur de Charles
de Cessé. C^oy. àiiPSiZ, Hist. généalogique de Bre-
tagne.)
ACILIO, Aiguillon.
ACITAVONES, peuple gaulois, habitant près
des sources de l'Isère.
ACITODUNUM, ACIDtJNXJM, AGEDUNUM,
place gallo-romaine près de la Creuse, dans la
cité des Lemovices de l'Aquitaine première; au-
jourd'hui Ah un (Creuse).
ACK (Pays d'), Agnensis pagus , dans le Léo-
nais, aujourd'hui le canton de Lesneven, dans
l'arrondissement de Brest.
ACKERLIO ( Le docteur ) , pseudonyme de
J. N. M. de Guérie.
ACLINIACUM, Alligny (Nièvre).
ACMANTUM, Emans (S«ine-et-Marne).
ACONIN, vicomté de Picardie possédée par la
maison de Chastenet.
ACOSTA (Jérôme), pseudonyme de Richard-
Simon.
ACQS. Voy. Dax.
ACQUEBCBRONNE , seigneurie d'Artois, pos-
sédée par la famille d'Aufray.
ACaUEST (seigneurs d'), branche de la maison
de Montmorency.
ACQUÊTS. Par opposition aux propres dont le
chef de famille n'avait point la lilDre disposition,
on appelait au moyen -âge acquêts les biens qu'il
avait acquis à tout autre titre que par succession,
qu'il avait achetés des fruits de son travail par
exemple, ou qui lui avaient été donnés; et on lui
en accordait la propriété absolue. Cette règle qui
se perpétua à travers les temps modernes, n'avait
pas, comme on l'a cru, pour origine un but poli-
tique, celui de maintenir de grandes fortunes ;
elle tenait à la constitution même de la famille
germanique (voy. Famille). Il ne fallait qu'une
transformation par succession pour qu'un acquêt
entrât parmi les biens généraux de la maison :
ainsi les acquêts se transformaient en propres à
la première génération.
Le peu d'importance qu'on a attachée aux meu-
bles pendant le moyen âge les avait fait ranger
parmi les acquêts. — Voy. Propres.
ACQUÊT NOUVEL (Droit d'). C'était une re-
devance que les personnes non nobles devaient au
seigneur dominant, lorsqu'elles acquéraient un fief
dans sa mouvance. Ce droit, assez analogue â
l'amortissement, était donc essentiellement per-
sonnel et ne pouvait être perçu qu'une fois. Mais
en fait les roturiers les payaient de vingt ans en
vingt ans; c'était pour eux une sorte de compo-
sition, car ils se trouvaient toujours sous le coup
d'ordonnances générales qui leur interdisaient
dans le passé, ou pouvaient leur interdire dans
l'avenir les tenures nobles. — Voy. Franc-fief.
ACQUEVILLE, seigneurie de Normandie, pos-
sédée par une bianche de la famille du Moncel.
ACQUIGNIACUM, ACHINNEIUM, Acquigny
(Eure).
ACQUIGNY, baronnie de Normandie (Eure),
qui au xvi" siècle appartenait à la famille Le
Roux.
ACQUITS DE COMPTANT, lettres paten-
tes signées du roi et portant l'ordre au garde
du trésor royal de payer à vue au porteur la
somme mentionnée dans ces lettres, sans qu'il
fût fait mention de l'emploi auquel elle était
destinée, et dont il était interdit à la chambre
des Comptes de s'enquérir. Sous Louis XIV les
acquits de comptant montaient à environ 10 mil-
lions par an. Sous Louis XV ils s'élevèrent suc-
cessivement jusqu'à 17 millions (1759). Mais ce
fut bien pis sous Louis XVL D'après le livre rouge
(voy. ce mot) imprimé par ordre de l'Assemblée
nationale en 1790', voici en nombres ronds à
quelles sommes énormes montèrent pour huit
années ces dépenses secrètes : 1779, 116 millions;
1781, 92 millions; 1782 , 87 millions; 1783,
145 millions; 1784, 112 millions; 1785, 137 mil-
lions; 1786, 88 millions; 1787, 82 millions. ^
ACRAXGNE, seigneurie de Lorraine érigée en
comté sous le nom de Guise-sur-Moselle en 1718.
ACRE (Saint-Jean il'), Acco, Ptolemais, port de
mer de la Syrie, situé au fond d'une baie en face
le cap Carmel.
1104. — A la suite de la première croisade, les
croisés francs s'en emparèrent; mais Saladin la
leur reprit en 1187 et en augmenta considérable-
ment les fortifications.
1191. — Dès 1189, les chrétiens de la Syrie
réfugiés à Tyr avaient investi Saint-Jean-d'Acre
devant lequel le roi de France, et le roi d'An-
gleterre , Richard Cœur- de - Lion n'arrivèrent
qu'en 1191, à la troisième arnée du siège. La ville
capitula en juillet. Ses défenseurs, au nombre de
5000, se mirent à la merci des vainqueurs si, au
bout de quarante jours, Saladin ne rendait pas
aux chrétiens la sainte croix, lUO nobles, 1500 cap-
tifs d'un rang inférieur, et 200 000 bezans d'or.
Saladin refusa d'accéder à ces conditions et Ri-
chard fit décapiter les musulmans, sans que Phi-
lippe y mît aucune opposition. Les rois dépossé-
dés de Jérusalem fixèrent leur résidence à Acre
durant un siècle, et la ville ne retomba au pou-
voir des Mahométans qu'en 1291.
1799. — Le 16 mars (26 ventôse an vu), une
armée française de 13 000 hommes parut devant
Acre; mais une escadre anglaise commandée par
sir Sidney Smith, arrivée deux jour.* avant elle,
avait pu enlever la flotille qui portait à Bonaparte
son artillerie de siège et les munitions de guerre,
et ce fut un émigré, le colonel Phelippeaux, qui
s'en servit pour défendre la place attaquée. Après
cinq jours de tranchée, le 25 mars (5 germinal),
les Français donnèrent un assaut. Djezsar-pacha
à la tête de ses Turcs, que dirigeaient des officiers
anglais, le repoussa. On employa la mine; elle
joua sans beaucoup d'effet; et, malgré la néces-
sité d'activer les travaux, il fallut les abandonner
pour marcher contre une armée qui venait de
Damas. Cette armée fut détruite près du Mont-
Thabor, le 27 avril (8 floréal), et Bonaparte re-
ACTE
— 20 —
ACTE
vint continuer le siège avec un renfort de quel-
ques pièces d'artillerie qu'on avait réussi à lui
faire passer par Jaffa. La résistance était aussi
désespérée que l'attaque, lorsque le 7 mai (18 flo-
réal), une flotte ennemie arriva dans la baie ap-
portant des renforts de toute sorte. Bonaparte
voulant tirer parti des derniers instants qui lui
restaient, fit livrer de terribles assauts dans la
nuit du 7, au point du jour du 8, et durant la
journée du 10. Ils furent tous repoussés, et il dut
lever le siège le 20 mai (1°' prairial).
ACKES (Des), famille de Normandie d'où sont
sortis les seigneurs de l'Aigle; elle porte : d'argent
à trois aigles de sable.
ACTE ADDITIONNEL. C'est le nom que porte
la -constitution promulguée par Napoléon au re-
tour de l'île d'Elbe et que, sans tenir compte
des objections de Benjamin Constant qui l'avait
rédigée, il présenta comme une simple addition
aux constitutions impériales. Malgré les tendances
vraiment libérales qu'on pouvait y signaler, cet
acte inséré au Moniteur le 23 avril 1815, souleva
une vive réprobation dans la partie éclairée de
la nation. « Jamais blâme, dit Vaulabelle, ne fut
plus amer, censure plus unanime. Chaque article
fut signalé comme un piège, comme une pierre
d'attente pour une future dictature. » L'acte fut
soumis à la sanction du peuple et de l'armée, et
des registres déposés partout reçurent les votes
des citoyens. Les votes négatifs ne s'élevèrent qu'à
4206. La proclamation de ce résultat eut lieu au
Champ de Mars, le P' juin, dans une cérémonie
solennelle où Napoléon prêta le serment suivant :
<< Je jure d'observer et de faire observer les cons-
titutions de l'Empire. » Voici le texte de ce docu-
ment :
Acte additionnel aux constitutions de l'Empire.
— Napoléon, par la grâce de Dieu et les constitu-
tions, empereur des Français, â tous présents et
à venir, salut : — Depuis que nous avons été
appelé, il y a quinze années, par le vœu -de la
France, au gouvernement de l'État, nous avons
cherché à perfectionner, à diverses époques, les
formes constitutionnelles, suivant les besoins et
les désirs de la ûation, et en profitant des leçons
de l'expérience. Les constitutions de l'Empire se
sont ainsi formées d'une série d'actes qui ont
étérevêtus de l'acceptation du peuple. Nous avions
alors pour hut d'organiser un grand système fé-
dératif européen, que nous avions adopté comme
conforme à l'esprit du siècle, et favorable aux
progrès de la civilisation. Pour parvenir à le com-
pléter, et à lui donner toute l'étendue et toute la
stabilité dont il était susceptible, nous avions
ajourné l'établissement de plusieurs institutions
intérieures, plus spécialement destinées à proté-
ger la liberté des citoyens. Notre but n'est plus
désormais que d'accroître la prospérité de la
France, par l'affermissement de la liberté publi-
que. De là résulte la nécessité de plusieurs modi-
fications importantes dans les constitutions, séna-
tus-consultes et autres actes qui régissent cet
Empire. A ces causes, voulant, d'un côté, conser-
ver du passé ce qu'il y a de bon et de salutaire ,
et de l'autre, rendre les constitutions de notre
Empire conformes en tout aux vœux et aux be-
soins nationaux, ainsi qu'à l'état de paix que
nous désirons maintenir avec l'Europe, nous
avons résolu de proposer au peuple une suite de
dispositions tendant à modifier et perfectionner
ses actes constitutionnels, à entourer leô droits
des citoyens de toutes leurs garanties, à donner
au système représentatif toute son extension, à
investir les corps intermédiaires de la considéra-
tion et du pouvoir désirables; en un mot, à com-
biner le plus haut point de liberté politique et de
sûreté individuelle avec la force et la centralisa-
tion nécessaires pour faire respecter par l'étranger
l'indépendance du peuple français et la dignité de
notre couronne. En conséquence, les articles sui-
vants, formant un acte supplémentaire aux cons-
titutions de l'Empire, seront soumis à l'accepta-
tion libre et solennelle de tous les citoyens dans
toute l'étendue de la France.
TITRE PREMIER. — Dispositions générales. —
Art. 1. Les constitutions de l'Empire, nommément "
l'acte constitutionnel du 22 frimaire an vni, les
sénatus-consultes des 14 et 16 thermidor an x, et
celui du 28 floréal an xii, seront modifiés par les
dispositions qui suivent. Toutes leurs autres dis-
positions sont confirmées et maintenues. — Art. 2.
Le pouvoir législatif est exercé par l'empereur et
par deux chambres. — Art. 3. La première cham-
bre, nommée chambre des Pairs, est héi-éditaire.
— Art. 4. L'empereur en nomme les membres,
qui sont irrévocables, eux et leurs descendants
mâles, d'aîné en aîné en ligne directe. Le nombre
des pairs est illimité. L'adoption ne transmet
point la dignité de pair à celui qui en est l'objet.
— Les pairs prennent séance à vingt et un ans,
mais n'ont vo'x délibérative qu'à vingt-cinq. —
Art. 5. La chambre des pairs est présidée par
l'archichancelier de l'Empire, ou, dans le cas
prévu par l'article 51 du sénatus-consulte du 28
floréal an xii, par un des membres de cette cham-
bre désigné spécialement par l'empereur. — Art. 6.
Les membres de la famille impériale, dans l'ordre
de l'hérédité, sont pairs de droit. Ils siègent après
le président. Ils prennent séance à dix-huit ans,
mais n'ont voix délibé"ative qu'à vingt et un. —
Art. 7. La seconde chambre, nommée chambre
des Représentants, est élue parle peuple. — Art. 8.
Les membres de cette chambre sont aux nombre
de six cent vingt-neuf, lis doivent être âgés de
vingt-cinq ans au moins. — Art. 9. Le président
de la chambre des représentants est nommé par
la chambre, à l'ouverture de la première session.
Il reste en fonctions jusqu'au renouvellement de
la chambre. Sa nomination est soumise à l'ap-
probation de l'empereur. — Art. 10. La chambre
des représentants vérifie les pouvoirs de ses merp^;,
bres et prononce sur la validité des élections coh- '
testées. — Art. 11. Les membres de la chambre
des représentants reçoivent pour frais de voyage,
et durant la session , l'indemnité décrétée par
l'Assemblée constituante. — Art. 12. Ils sont indé-
finiment rééligibles. — Art. 13. La chambre des
représentants est renouvelée de droit en entier
tous les cinq ans. — Art. 14. Aucun membre de
l'une ou de l'autre chambre ne peut être arrêté,
sauf le cas de flagrant délit, ni poursuivi en ma-
tière criminelle ou correctionnelle, pendant les
sessions, qu'en vertu d'une résolution de la cham-
bre dont il fait partie. — Art. 15, Aucun ne peut ,
être arrêté ni détenu pour dettes, à partir de la,;
convocation, ni quarante jours après la session. —
Art. 16. Les pairs sont jugés par leur chambre, '
en matière criminelle ou correctionnelle, dans les-
formes qui serorit réglées par la loi. — Art. 17. ;
La qualité de pair et de répresentant est compa-
tible avec toutes les fonctions pul)liques_, hors
celles de comptables. — Toutefois les préfets et -
sous-préfets ne sont pas éligibles par le collège
électoral du département ou de l'arrondissement
qu'ils administrent. — Art. 18. L'ernpereur envoie
dans les chambres des ministres d'État et des con-
seillers d'État, qui y siègent et prennent part aux
discussions, mais qui n'ont voix délibérative que
dans le cas où ils sont membres de la chambre
comme pairs ou élus du peuple. — Art. 19. Les
ministres qui sont membres de la chambre des
pairs ou de celle des représentants, ou qui siègent
ACTE
_ OS —
— 21 —
ACTE
par mission du gouvernement, donnent aux
chambres les éclaircissements qui sont jugés né-
cessaires, quand leur publicité ne compromet
pas l'intérêt de l'État. — Art. 20. Les séances des
deux chambres sont publiques. Elles peuvent
néanmoins se former en comité secret, la chambre
des pairs sur la demande de dix membres, celle
des représentants sur la demande de vingt-cinq. Le
gouvernement peut également requérir des comi-
tés secrets pour des communications à faire. Dans
tous les cas les délibérations et les votes ne peu-
vent avoir lieu qu'en séance publique. — Art. 21.
L'empereur peut proroger, ajourner et dissoudre
la chambre des représentants. La proclamation
qui prononce la dissolution, convoque les collèges
électoraux pour une élection nouvelle, et indique
la réunion des représentants dans six mois au
plus tard. - Art. 22. Durant l'intervalle des ses-
sions de la chambre des représentants, ou en cas
de dissolution de cette chambre, la chambre des
pairs ne peut s'assembler. — Art. 23. Le gouver-
nement a la proposition de la loi ; les chambres
peuvent proposer des amendements : si ces amen-
dements ne sont pas adoptés par le gouvernement,
les chambres sont tenues de voter sur la loi telle
qu'elle a été proposée. — Art. 24. Les chambres
ont la faculté d'inviter le gouvernement à propo-
ser une loi sur un objet déterminé^ et de rédiger
ce qu'il leur paraît convenable d'insérer dans la
loi. Cette demande peut être faite par chacune
des deux chambres. — Art. 26. Lorsqu'une ré-
daction est adoptée dans l'une des deux chambres,
elle est portée à l'autre ; et si elle y est approu-
vée, elle est portée à l'empereur. — Art. 26. Au-
cun discours écrit, excepté les rapports des com-
missions, les rapports des ministres sur les lois
qui sont présentées et les comptes qui sont ren-
dus, ne peut être lu dans l'une ou l'autre des
chambres.
TITRE II. — Des collèges électoraux et du mode
d'élection. — Art. 27. Les collèges électoraux de
département et d'arrondissement sont maintenus,
conformément au sénaïus-consulte du 16 thermi-
dor an X, sauf les modifications qui suivent. —
Art. 28. Les assemblées de canton rempliront cha-
que année, par des élection» annuelles, toutes
lesvacances ôzus les collèges électoraux. — Art. 29.
A dater de l'an 1816, un membre de la chambre
des pairs désigné par l'empereur, sera président
à vie et inamovible de chaque collège électoral de
département. — Art. 30. A dater de la même
époque, le collège électoral de chaque départe-
ment nommera, parmi les membres de chaque
collège d'arrondissement, le président et deux
vice-présidents. A cet effet l'assemblée du collège
de département précédera de quinze jours celle
du collège d'arrondissement. — Art. 31. Les col-
lèges des départements et d'arrondissements
nommeront le nombre de représentants établi
pour chacun par l'acte et le tableau ci-annexés,
n° 1. — Art. 32. Les représentants peuvent être
choisis indifféremment dans toute l'étendue de
la France. Chaque collège de département ou
d'arrondissement qui choisira un représentant
hors du département ou de l'arrondissement,
nommera un suppléant qui sera pris nécessaire-
ment dans le département ou l'arrondissement.
— 33. L'industrie et la propriété manufacturière
et commerciale auront une représentation spé-
ciale. L'élection des représentants commerciaux et
manufacturiers sera faite par le collège électoral
de département, sur une lisie d'éligibles dressée
par les chambres de commerce et les chambres
consultatives réunies, suivant l'acte et le tableau
ci-annexés, n° 2.
TITRE III. — De la loi de l'impôt, — Art. 34.
L'impôt général direct, soit foncier, soit mobi-
lier, n'est voté que pour un an ; les impôts indi-
rects peuvent être votés pour plusieurs années.
Dans le cas de la dissolution de la chambre des
représentants, les impositions votées dans la ses-
sion précédente sont continuées jusqu'à la nou-
velle réunion de la chambre. — Art. 3.5. Aucun
impôt direct ou indirect en argent ou en nature
ne peut être perçu, aucun emprunt ne peut avoir
lieu, aucune inscription de créance au grand-
livre de la dette publique ne peut être faite, au-
cun domaine ne peut être aliéné ni échangé, au-
cune levée d'hommes pour l'armée ne peut être
ordonnée, aucune portion du territoire ne peut
être échangée qu'en vertu d'une loi. — Art. 36.
Toute proposition d'impôt, d'emprunt ou de levée
d'hommes ne peut être faite qu'à la chambre des
représentants. — Art. 37. C'est aussi à la chambre
des représentants qu'est porté d'abord : 1° le
budget général de l'État, contenant l'aperçu des
recettes et la proposition des fonds assignés pour
l'année à chaque département du ministère ;
2" le compte des recettes et dépenses de l'année
ou des années précédentes.
TITRE IV. — Des ministres et de la responsabi-
lité. — Art. 38. Tous les actes du gouvernement
doivent être contre-signés par un ministre ayant
département. — Art. 39. Les ministres sont res-
ponsables des actes du gouvernement signés par
eux, ainsi que de l'exécution des lois. — Art. 40.
Ils peuvent être accusés par la chambre des re-
présentants, et sont jugés par celle des pairs. —
Art. 41. Tout ministre, tout commandant d'armée
de terre ou de mer peut être accusé par la cham-
bre des représentants, et jugé par la chambre
des pairs, pour avoir compromis la sûreté ou
l'honneur de la nation. — Art. 42. La chambre
des pairs, en ce cas, exerce, soit pour caractériser
le délit, soit pour infliger la peine, un pouvoir
discrétionnaire. — Art. 43. Avant de prononcer
la mise en accusation d'un ministre, la chambre
des représentants doit déclarer qu'il y a lieu à
examiner la proposition d'accusation. — Art. 44.
Cette déclaration ne peut se faire qu'après le rap-
port d'une commission de soixante membres tirés
au sort. Cette commission ne fait son rapport que
dix jours au plus tôt après sa nomination. —
Art. 45. Quand la chambre a déclaré qu'il y a lieu
à examen, elle peut appeler le ministre dans son
sein pour lui demander des explications. Cet appel
ne peut avoir lieu que dix jours après le rapport
de la commission. — Art. 46. Dans tout autre cas,
les ministres ayant département ne peuvent être
appelés ni mandés par les chambres. — Art. 47.
Lorsque la chambre des représentants a déclaré
qu'il j a lieu à examen contre un ministre, il est
forme une nouvelle commission de soixante
membres tirés au sort, comme la première, et il
est fait par cette commission un nouveau rapport
sur la mise en accusation. Cette commission ne
fait son rapport que dix jours après sa nomina-
tion.— Art. 48. La mise en accusation ne peut être
prononcée que dix jours après la lecture et la
distribution du rapport. — Art. 49. L'accusation
étant prononcée, la chambre des représentants
nomme cinq commissaires pris dans son sein,
pour poursuivre l'accusation devant la chambre
des pairs. — Art. 50. L'article 75 du titre viii de
l'acte constitutionnel du 22 frimaire an viii, por-
tant que les agents du gouvernement ne peuvent
être poursuivis qu'en vertu d'une décision du
conseil d'État, sera modifié par une loi.
TITRE v. — Du pouvoir judicaire. — Art. 5t.
L'empereur nomme tous les juges. Ils sont ina-
movibles et à vie dès l'instant de leur nomina-
tion, sauf la nomination des juges de commerce,
ACTE
22 —
ADAM
qui aura lieu comme par le passé. — Les juges
actuels nommés par l'empereur, aux termes du
sénatus-consulte du 12 octobre 1807, et qu'il ju-
gera convenable de conserver, recevront des pro-
visions à vie avant le premier janvier prochain. —
Art. 52. L'institution des jurés est maintenue. —
Art. 53. Les débats en matières criminelles sont
publics. — Art. 54. Les délits militaires seuls sont
du ressort des tribunaux militaires. — Art. 55.
Tous les autres délits, même commis par des mi-
litaires, sont de la compétence des tribunaux ci-
vils. — Art. 56. Tous les crimes et délits qui
étaient attribués à la haute cour impériale, et
dont le jugement n'est pas réservé par le présent
acte à la chambre des pairs, seront portés devant
les tribunaux ordinaires. — Art. 57. L'empereur
a le droit de faire grâce, même en matière cor-
rectionnelle, et d'accorder des amnisties. — Art. 58.
Les interprétations des lois demandées par la
cour de Cassation seront données dans la forme
d'une loi.
pTRE VI. — Droits des citoyens. — Art. 59.
Les Français sont égaux devant la loi, soit pour
la contribution aux impôts et charges publiques,
soit pour l'admission aux emplois civils et miU-
taires. — Art. 60. Nul ne peut, sous aucun pré-
texte, être distrait des juges qui lui sont assignés
par la loi. — Art. 61. Nul ne peut être poursuivi,
arrêté, détenu ni exilé que dans les cas prévus par
la loi et suivant les formes prescrites. — Art. 62.
La liberté des cultes est garantie à tous. — Art. 63.
Toutes les propriétés possédées ou acquises en
vertu des lois, et toutes les créances sur l'État,
sont inviolables. — Art. 64. Tout citoyen a le
droit d'imprimer et de publier ses pepnsées, en les
signant, sans aucune censure préalable, sauf la
responsabilité légale, après la publication, par
jugement par jurés, quand même il n'y aurait
lieu qu'à l'application d'une peine correction-
nelle. — Art. 65. Le droit de pétition est assuré à
tous les citoyens. Toute pétition est individuelle.
Les pétitions peuvent être adressées, soit au gou-
vernement, soit aux deux chambres ; néanmoins
ces dernières môme doivent porter l'intitulé :
A S. M. l'empereur. Elles seront présentées aux
chambres sous la garantie d'un membre qui
recommande la pétition. Elles sont lues publique-
ment ; et si la chambre les prend en considéra-
tion, elles sont portées à l'empereur par le prési-
dent. — Art. 66. Aucune place, aucune partie
du territoire ne peut être déclarée en état de
siège que dans le cas d'invasion de la part d'une
force étrangère, ou de troubles civils. Dans le
premier cas, la déclaration est faite par un acte
du gouvernement. Dans le second cas, elle ne
peut l'être que par la loi. Toutefois, si, le cas ar-
rivant, les chambres ne sont pas assemblées, l'acte
du gouvernement déclarant l'état de siège doit
être converti en une proposition de loi dans les
quinze premiers jours de la réunion des cham-
bres. — Art. 67. Le peuple français déclare que,
dans la délégation qu'il a faite et qu'il fait de ses
pouvoirs, il n'a pas entendu et n'entend pas don-
ner le droit de proposer le rétablissement des
Bourbons ou d'aucun prince de cette famille sur
le trône, même en cas d'extinction de la dynastie
impériale, ni le droit de rétablir, soit l'ancienne
noblesse féodale, soit les droits féodaux et seigneu-
riaux, soit les dîmes, soit aucun culte privilégié
et dominant, ni la faculté de porter aucune at-
teinte à l'irrévocabilité de la vente des domaines
nationaux ; il interdit formellement au gouverne-
ment, aux chambres et aux citoyens, toute pro-
position à cet égard.
Donné à Paris, le 22 avril 1815. Signé : Napo-
léon,
Par l'empereur, le ministre secrétaire d'État.
Signé : le duc de Bassako.
ACTE SOBBONNIQUE, nom que l'on donnait
autrefois à l'épreuve que subissait en Sorbonne,
le jour de sa réception à la licence, le candidat
qui était obligé de répondre à toutes les questions
qu'on lui adressait de six heures du matin à six
heures du soir. La première épreuve de ce genre
paraît avoir été soutenue en 1315, par un cor-
delier, F. Macronis.
ACTIUS (Lucius) , pseudonyme de M. A. Mu-
ret.
ACUS, Aiguille, montagne du Haut-Dauphiné.
ACUSIO, Agout ou plutôt Anconne (Drôme).
ACUTUS, l'Agout, affluent du Tarn.
AGY (Saint-Nicolas d'), Aciacum, abbaye de l'O.
de Saint-Benoît, diocèse de Saintes, fondée en 1 106.
ACY (Saint-Martin d'), ouAUMALE, diocèse de
Rouen, abbaye d'hommes fondée vers le commen-
cement du xii" siècle.
ADALBÉRON, prélat et homme d'État, mort le
5 janvier 988. Il était fils de Geoffroi, comte d'Ar-
denne, devint (969) archevêque de Reims, et fut
chancelier des rois Lothaire, Louis 'V et Hugues
Capet.
ADALBÉRON (Ascelin) , prélat et poëte, mort
m. 1030 ou 1031. Évêque de Laon (977), il livra à
Hugues Capet, Arnould, archevêque de Reims, et
Charles, duc de Lorraine, auxquels il avait donné
asile. On a de lui un poème satirique, d'une lati-
nité assez obscure, dédié au roi Robert. Publié en
1663, in-8, il a été réimprimé plusieurs fois^ et
est traduit dans la collection Guizot.
ADALHARD, abbé de Corbie, né vers 753,
mort en 826. Il était fils du comte Bernard, pa-
rent de Charles Martel. Il remplit diverses mis-
sions importantes sous Charlemagne.
ADAM de Saint-Victor, chanoine régulier de
l'abbaye de Saint-Victor de Paris, théologien,
mort en 1177..
ADAM DE LA HALLE OU HallEj dit le Bossu
d'Arras, trouvère du xiii" siècle, né a Arras, mort
à Naples vers 1286. Il s'attacha à Robert II, comte
d'Artois, qu'il suivit à Naples (1282). — Li Jeu de
Robin et de Marion, publié par Monmerqué dans
les Mélanges de la Société des bibliophiles fran-
çais, 1822, in-8; LiJeu d'Adan, publié parle même
dans le même recueil, 1828, in-8; Li Congié
d'Adan d'Arras, publié par Barbazan, et réim-
primé par Méon, 1808, in-8; C'est du Roi de Sé-
zile, poëme publié par Buchon (t. VII des Chro-
niques nationales françaises, 1828, in-8); quelques
chansons, rondeaux, motets, donnés par Roque-
fort dans l'Etat de la Poésie française aux dou-
zième et treizième siècles.
ADAM (N.), sieur de Sychar, généalogiste,
mort après 1627.
ADAM (Adam BiLLAUT, dit maître), poète, né
à Nevers où il passa toute sa vie et mourut -en
1662. Simple menuisier, sans aucune littérature,
il devint poëte dans sa boutique. Le contraste
entre son état, qu'il ne voulut jamais abandon-
ner, et son talent qui produisit plusieurs pièces
remarquables dans le genre bachique, lui valut
une grande vogue en son temps. Il fut pensionné
du cardinal de Richelieu et du duc d'Orléans, pro-
tégé par le grand Condé, encouragé par Corneille.
On connaît sa chanson pleine de verve r « Aussi-
tôt que la lumière. ...n Loin d'être ingrat envers
son métier,- Adam Billaut lui emprunta des noms
pour ses divers recueils de poésie : les Chevilles
(1644, in-4), le Vilbrequin (1662, in-12), le Ra-
bot. Ils ont été réimprimés, 1806, in-12J
ADAM (Jean), jésuite, prédicateur, né à Li-
moges en 1608, mort le 12 mai 1684.
ADAM (Jacques), littérateur, membre de l'A-
ADAN
— 23 —
ADEL
cadémie française, né à Vendôme en 16&3, mort
le 12 novembre 1735.
ADAM (Sigisbert), sculpteur lorrain du xvn=siè-
cle. Statue du Gange (fontaine de la place Na-
vone, Rome). — Son frère, Lambert, sculpteur.
— Lambert-Sigisbert, fils de Sigisbert, sculpteur,
né à Nancy le 10 février 1700, mort à Paris le
13 mai 1759. H remporta le grand prix de sculp-
ture et alla à Rome, où il resta dix ans, pro-
tégé par le cardinal de Polignac. De retour en
France, il exécuta plusieurs morceaux destinés
aux jardins de Saint-Cloud et de Versailles et fut
professeur à l'Académie dont il était membre de-
puis le 15 mai 1737. On a de lui : Neptune cal-
mant les flots (Musée du Louvre) ; la Seine et la
Marne (cascade de Saint-Cloud); Neptune et Am-
phitrite (bassin de Neptune, Versailles); Saint Jé-
rôme (église Saint-Roch); la Chasse et la Pêche,
groupe en bronze à Sans-Souci; diverses figures
en plomb doré pour Versailles, etc. Il a publié un
Recueil de sculptures antiques, 1754, in-fol. —
NiGOLAS-SÉRASTiEN, frère du précédent, sculpteur
du roi, membre de l'Académie (1762), né à Nancy
le 22 mars 1705, mort à Paris le 27 mars 1778. On
a de lui : Prométhée (Musée du Louvre); le Tom-
beau de la reine de Pologne (église Ron-Secours,
faubourg de Nancy); Martyre de sainte Victoire,
bas-relief en bronze (chapelle du roi, à Versailles). —
François-Gaspard, sculpteur, frère des précédents,
né à Nancy en 1710, mort à Paris en 1759. Il sé-
journa de 1748 à 1760 à Berlin, où il devint pre-
mier sculpteur de Frédéric II, et exécuta de nom-
breux ouvrages en marbre et en bronze, pour
les palais et les jardins de Potsdam et de Sans-
Souci.
ADAM (Jean-Louis), pianiste et compositeur,
né vers 1760 à Miettersbolz (Bas-Rhin), mort à
Paris le 8 avi il 1848. — Son fils, Adolphe-Charles,
compositeur , membre de l'Institut (1844), né à
Paris le 24 juillet 1803, y mourut le 3 mai 1856.
Des nombreux opéras-comiques qu'il a écrits soit
pour l'Opéra-Comique , soit pour le Théâtre-ly-
rique, nous ne citerons que les suivants : Le Cha-
let (1834); le Postillon de Lonjumeau (1826); le
Brasseur de Preston (1838); le Toréador (1849);
Giralda (1850); Si j'étais roi (1852). Il a en outre
composé divers ballets : Faust (1833) pour le Théâ-
tre de la Reine à Londres ; l'Écumeur des mers
(1840) à Pétersbourg; la Jolie Fille de Gand (1839);
Giselle (1841). On a aussi de lui deux messes so-
lennelles (1847, 1850).
ADAM (Jean-Victor), peintre et lithographe,
né à Paris le 29 février 1801, mort à la fin de
1866.
ADAM, fils d'Adam, pseudonyme de Saint -
Symphorien.
ADAMOLI (Pierre), érudit, né à Lyon le 5 août
1707, mort le 5 juin 1769.
ADAMS, pseudonyme d'Ët. Cabet.
ADANSON (Michel), célèbre voyageur et bo-
taniste, né à Aix en Provence le 7 avril 1727,
mort à Paris le 3 août 1806. Il était fils d'un
Écossais, écuyer de l'archevêque d'Aix, M. de
Vintimille, qu'il suivit à Paris quand le prélat de-
vint archevêque de cette ville. A vingt-un ans, en
1748, il partit pour le Sénégal, contrée qu'il avait
choisie pour but de ses explorations, parce qu'é-
tant la plus malsaine et la plus dangereuse à tous
égards, elle était moins connue des naturalistes.
Après cinq ans d'absence il revint en France rap-
portant de magnifiques collections d'histoire na-
turelle, des vocabulaires des idiomes sénégalais,
des observations météorologiques, des cartes, etc.
En 1756, il lut à l'Académie des sciences un Mé-
moire qui fit grande sensation, sur le baobab ; en
1757, il publia son Histoire naturelle du Sénégal,
1757, in-4, et en 1763, les Familles des Plantes,
1763, 2 vol. in-8, où il expliquait le système na-
turel inventé par lui et qui reposait sur l'étude
de l'ensemble des organes. Depuis lors, occupé
d'une encyclopédie d'histoire naturelle qui devait
former quarante ou cinquante volumes dont il sou-
mit le plan à l'Académie en 1774 et pour laquelle
il avait recueilli d'immenses matériaux, il ne pro-
duisit plus que des mémoires insérés dans le re-
cueil de la savante compagnie; mais l'ouvrage
qu'il avait entrepris était au-dessus des forces
d'un seul homme, et malgré le prodigieux travail
auquel il se livra, il n'en put rien mettre au jour.
La Révolution lui enleva presque tous ses moyens
d'existence, et il vécut depuis lors dans un ex-
*,rême dénuement. Ses collections passèrent entre
les mains de son neveu, M. Alexandre Adanson,
mort en 1855, qui confia la publication.de ses ma-
nuscrits au botaniste Payer (voy. ce nom), et qui
depuis légua une somme suffisante pour faire
élever deux statues de son illustre parent, l'une
au Jardin des Plantes, à Paris, l'autre à Aix. La
première est due à M. Ëtex, la seconde à M. Mat-
thieu Meusnier.
ADDUA, ADDUAS, AXONA, l'Aisne.
ADÉLAÏDE, reine de France, seconde femme
de Louis le Bègue qui l'épousa après avoir répudié
Ausgarde. Elle devint veuve le 10 avril 879 et cinq
mois après (17 sept.) accoucha d'un fils qui fut
Charles le Simple. On ignore l'époque de sa
mort.
ADÉLAÏDE (ou Alix) de Savoie, fille de Hum-
bert II, comte de Maurienne, reine de France,
morte en 1154 dans l'àbbayede Montmartre qu'elle
avait fondée. Elle épousa (1114) Louis le Gros, à
qui elle donna six fils et une fille ; devenue veuve
(1137), elle se remaria au connétable Matthieu de
Montmorency dont elle eut une fille qui devint la
femme de Gaucher de Châtillon.
ADÉLAÏDE (Madame Marie-) de France , fille
aînée de Louis XV et de Marie Leczinska , née à
Versailles le 3 mai 1732, morte à Trieste en mars
1800. Quoiqu'elle eût une assez grande influence
sur l'esprit de son neveu Louis XVI, elle se mêla
peu des affaires publiques, et lorsque la Révolution
eut pris une marche qui faisait prévoir la chute
de la royauté, elle obtint du roi l'autorisation de
sortir de France avec sa sœur Madame Victoire,
et quitta Paris le 19 février 1791. Arrêtées plusieurs
fois en route , les princesses eurent grand'peine à
gagner la frontière. Elles se rendirent à Rome,
puis à Naples (1796) d'où l'invasion française les
chassa et les força de retraite en retraite à se ré-
fugier à Trieste. '
ADÉLAÏDE (Eugène-Louise, princesse d'Or-
léans, dite Madame), fille de Louis-Philippe-Jo-
seph , duc d'Orléans, et de Louise-Marie-Adélaïde
de Bourbon-Penthièvre, née à Paris le 25 août
1777 , y mourut le 1" janvier 1848. Après un
voyage en Angleterre avec sa gouvernante, Mme de
Genlis (1791), elle fut inscrite sur la liste des émi-
grés, quitta alors la France, se réfugia en Bel-
gique, puis, lorsque son frère le duc de Chartres
fut à son tour obligé de passer à l'étranger, elle
le retrouva en Suisse. Tombée dans une extrême
détresse, elle fut recueillie à Fribourg par sa tante,
la princesse de Conti, qu'elle suivit ensuite en
Bavière, et à Figuières où elle rencontra sa mère.
Cette ville ayant été attaquée par les Français (1808),
elle reprit sa vie errante, et ce fut seulement en
1809 qu'elle put rejoindre son frère auprès de qui
elle resta jusqu'à leur retour en France en 1814,
et qu'elle accompagna en Angleterre, pendant les
Cent-Jours. En 1830, elle contribua à le faire mon-
ter sur le trône et exerça sur lui, pendant toute la
durée de son règne, une assez grande influence j
ADON
— ¥ —
ADEE
et si elle avait vécu quelques semaines de plus, elle
aurait peut-être pu l'aire éviter les fautes qui ame-
nèrent la révolution de Février.
ADEL.ON (Nicolas-Philibert), médecin, mem-
bre de l'Académie de médecine (1821), professeur
de médecine légale (1826), né à Dijon en 1780,
mort à Paris en juillet 1862.
ADÉMAK. Voy. Adhémah.
ADEMAR OU AYMAR, moine de Saint-Martial
de Limoges, chroniqueur, né vers le milieu du
x" siècle, mort en 1030, dans un pèlerinage en
Palestine. On a de lui une Chronique qui va du
règne du fabuleux Pharamond à l'an 1029, et a
été publiée dans la Nova Bibiiotheca de Labbe.
ADEMARI MONS, Montélimart.
- ADENEZ ou ADANS, trouvère de la seconde
moitié du xiii° siècle, appelé aussi Adam le Boy.
Il fut ménestrel de Henri 111, duc de Flandre et
de Brabant. On a de lui plusieurs romans célè-
bres : Guillaume d'Orange au court nez; VEn-
fanced'Ogier le Danois, mis en rimes par ordre de
Gui, comte de Flandre; Cléomadès, mis en rimes
par ordre de Marie de Brabant et dédié à Ro-
bert II d'Artois; Aimenj de Narbonne; Pépin et
Berthe sa femme ; Buevon. Au xvi' siècle on a
traduit en prose et publié plusieurs fois Ogier le
Danois et Cléomadès.
ADER (Guillaume), médecin et poëte gascon,
vivait à Toulouse dans la première moitié du
xvii° siècle.
ADER (.Fean-Joseph), auteur dramatique, né à
Rayonne le 16 octobre 1796, mort à Rassussarry
(Hasses-Pyrénées) le 12 avril 1859.
ADERTISUS PAGUS, l'Artois.
ADET (Pierre-Auguste) , chimiste et homme
politique, né à Paris en 1763, mort vers 1832. 11
fut successivement résident, à Genève (1794), mi-
nistre plénipotentiaire aux États-Unis (1795-1796),
membre du Tribunat (1800), préfet de la Nièvre
(1803), sénateur (1809).
ADHÉMAR , illustre et ancienne maison de
Provence d'où sont sortis les seigneurs de Monteil
de Lombers, de Grignan et de la Garde. Ces trois
branches étaient éteintes dès le milieu du xvi^ siè-
cle. La branche de Grignan, qui avait survécu aux
deux premières, fut continuée par Gaspard de Cas-
tellane, baron d'Entrecasteaux, époux de la sœur du
dernier comte de Grignan. Elle porte : d'or à trois
bandes d'azur. (VoY- Pithon-Curt, Hist. de la
noblesse du Comtat.)
ADHÉiaAR DE MONTEIL, évêque du Puy
(1087). L'un des principaux promoteurs de la pre-
mière croisade, au concile de Clermont (1095),
il partit avec Raymond, comte de Toulouse, et ce
fut lui qui, pour relever le courage des soldats au
siège d'Antioche, supposa la trouvaille de la sainte
lance. Il mourut peu de temps après.
ADHÉMAR DE MONTEIL, évêque souverain
de Metz (1327), né en Languedoc, mort en 1361.
Il passa la durée de son épiseopat à guerroyer
contre les ducs de Lorraine et de Rar.
ADHÉMAR (Guillaume) , troubadour du xii* siè-
cle, né à Marvéjols dans le Gévaudan.
ADICE, ATAX, l'Aude, j- i y ' - ' '
ADJACIUM, Ajaccio. rorcA ,IAOOVa.A
AD JOVEM, la SauveUt. ' ' ' "
ADMIRAL (Henri 1'), né en 1744 à AuZdlette
(Puy-de-Dôme), mort sur l'échafaud à Paris en
1794. 11 essaya (22 mai 1794) de tuer Collot-d'Her-
bois sur lequel il tira inutilement deux coups de
pistolet, fut arrêté , et condamné et exécuté avéC
cinquante-deux personnes qu'on lui donna pour
complices.
ADON (S.), archevêque devienne (Dauphiné),
né en 799, mort le 19 décembre 875. — Brevia-
9ium chronicorum, histoire universelle commen-
çant à Adam (1561, 1568, 1745, in-foL) , et deux
rnartyrologes.
ADONVILLE, famille de la Reauce , d'où sont
sortis les seigneurs de la Baste , de Reseux, des
'Vaux , de Roinvilliers et de Tourneville.
ADOPTION, usage très-fréquent dans la so-
ciété romaine qui faisait de l'adoptant le père lé-
gal de l'adopté, tous deux ayant alors, à l'égard
l'un de l'autre, les mêmes droits et les mêmes de- .
voirs que dans la famille naturelle. Les formalités
que l'adoption nécessitait furent simplifiées dans
le droit gallo-romain. Il suffisait de se présenter
devant le juge; l'adoptant déclarait sa volonté, et
s'il n'était pas démenti par les parties présentes,
l'acte était parfait. Cette règle était déjà en vi-
gueur en Gaule avant les constitutions de Justi-
nien (loi des "Wisigoths, liv. 'V, ch. n). La décla-
ration de l'adoptant était insérée dans les registres
de la cité.
L'adoption était en usage chez les barbares; les
Francs la permettaient aux personnes qui n'a-
vaient pas d'entants; elle s'accomplissait devant
le roi, le comte , les échevins ou les missi domi-
nici par la tradition des biens, droit d'usufruit
réservé, ou au moyen de certains symboles,
comme de tondre les cheveux de l'adopté ou de
lui remettre un bouclier et une lance. C'est de la
première façon que Pépin, fils de Charles Martel,
fut adopté par Luitprand, roi des Lombards, et de
la seconde queGontran, roi de Bourgogne, adopta
son neveu Childebert II, roi d'Austrasie. Au
XI' siècle, on rencontre encore l'adoption par la
chemise (par camisane); ainsi le prince d'Êdesse
adopta Baudouin en le pressant contre sa poitrine
nue et en l'introduisant sous le vêtement qui tou-
chait à sa chair. Cependant, il ne faut pas con-
fondre certaines formules qui présentent l'apparence
de l'adoption avec des actes d'adoption véritables.
Ce sont de pures donations entr-evifs (Marculfe,
liv. II, formule 13) ou des adoptions symboliques
qui établissaient des liens d'affection sans obliga-
tions civiles.
Il faut en outre remarquer que le baptême n'é-
tablissait pas seulement un lien de parenté spiri-
tuelle entre le filleul et le parrain. Celui-ci était
encore réputé avoir réellement adopté l'enfant au
nom de qui il avait pris l'engagement religieux,
et le présent qu'il était en usage de faire passait
pour une sorte d'avancement d'hoirie.
La grande importance prise au moyen âge par
le mariage fit tomber l'adoption romaine en désué-
tude. La Révolution en rétablit le principe (loi du
18 janv. 1792). La Convention elle-même donna
l'exemple en adoptant la fille de Lepelletier de
Saint-Fargeau, assassiné par un garde du corps.
Le Code civil réglementa la matière. Les idées du
premier consul, qui voulait faire prévaloir l'adop-
tion romaine en rompant complètement les liens
de la famille naturelle pour transporter tous les
droits et devoirs dans la famille adoptive , furent
écartées. En France, les adoptions sont rares.
ADORATE DOMINUM, introit, et, dans les an-
ciens actes, nom du troisième dimanche après
l'Epiphanie.
ADORATION DU SAINT-SACREMENT (Fil-
les de 1'), institut fondé à Paris et autorisé par;
lettres patentes de mai 1653, enregistrées en juil-
let 1654.
AD PORTUM, le Portereaux (Loiret).
ADRAMAN, pacha de Rhodes, grand amiral
de la flotte turque, étranglé en janvier 1706. Il,
était fils d'un Marseillais et avait été enlevé tout
enfant par des pirates barbaresques.
ADRANEVILLA, Attainville (Seine-et-Oise).
ADRESSE (bureau d'), bureau de renseigne-
ments et d'annonces établi |à Paris par Théo-
ABTji — 25 — 'MBm
phraste Renaudot, le fondateur de la Galette de
France. Il ne subsista qu'un certain temps, et fut
rétabli avec plus de succès en 1702.
ADRETS (François de Beaumont, baron des) ,
célèbre capitaine, né en 1513 au château de la
Frette (Isère), y mourut le 2 février 1587. Il se
distingua dans les guerresde Piémont sous Henri II,
se fit protestant et à la tête des calvinistes du Dau-
phiné se signala à la fois par ses exploits et ses
cruautés. De graves démêlés s'étant élevés entre
lui et les chefs de son parti, il fut arrêté à Ro-
mans (10 janv. 1563) et remis en liberté au mois
de mars suivant, lors de l'édit de pacification d'Am-
boise. Quand la guerre civile se ralluma (1567), il
se refit catholique et servit dans l'armée royale ,
comme colonel de l'infanterie du Dauphiné, mais
ayant excité quelques soupçons, il fut arrêté de
nouveau et relàclié seulement à la fin de 1570. Il
prit part (1572) à la guerre du marquisat de Sa-
luées, et depuis ne sortit de sa retraite qu'en 1585
pour accompagner La Valette dans une expédition
contre Lesdiguières. — Voy. Beaumont.
ADREVALD, moine de Fleury- sur -Loire,
théologien, hagiographe, né près de Fleury vers
818, mort en 878.
ADRY (Jean-Félicissime), oratorien, bibliogra-
phe, né en 1749 à Vmcelotle (Yonne), mort à Pa-
ris le 20 mars 1818.
AD S. MAXANTIAM, Pont-Sainte-Maxence
(Oise).
ADSCRIPTICES. Du Gange définit les adscri-
ptices , tous ceux, colons, paysans ou vilains, qui
venaient habiter les terres d'un seigneur autre
que celui sur le domaine duquel ils étaient nés,
et s'y fixer avec la permission de leur nouveau
maître, sous des conditions de cens annuel qui les
assimilaient aux serfs de la glèbe. Aussi étaient-
ils confondus dans l'usage ; et une loi féodale dit
des adsc-riptices qu'ils étaient tenus de labourer
les terres de leurs seigneurs et ne pouvaient quit-
ter le pays sans leur consentement.
AD SIGNA, Sigean (Aude).
ADSON (Hémeric), abbé de Luxeuil (960) , ha-
giographe, théologien, né près de Saint-Claude
(Jura), mort en 992. — Un autre Adson, abbé de
Deuvres, hagiographe, théologien, mort en 991.
AD TE LEVAVI_, introït, et, dans les anciens
actes, nom du premier dimanche de l'A vent.
AD TURRES, TAURIACUM, Thoury (Loiret).
ADUATICI, ADUATUCI, peuple établi, avant
l'arrivée des Romains, dans la Belgique, au N. de
la Sambre, à l'O. de la Meuse et des Eburones , au
S. des Menapii et à l'E. des Nervii. 11 était de la
race des Cimbres et des Teutons , qui l'avaient
laissé à la garde de leurs bagages durant leurs
expéditions et il s'était depuis lors maintenu dans
les limites indiquées. Il avait pour capitale Adua-
tica (près de 'l ongres), place enlevée aux Eburo-
nes, qu'il avait rendus ses tributaires. En 57 avant
J. C, les Idwatîci, qui pouvaient leverSOOOO hom-
mes, s'étaient mis en marche pour secourir les iVer-
vw; la nouvelle de la sanglante défaite que ceux-ci
avaient essuyée près de la Sambre leur fit rebrous-
ser chemin. Abandonnant leurs places et leurs
châteaux, ils se concentrèrent comme dans leur
seul refuge, à Aduatica', mais, efi'rayés des pro-
grès du siège, ils parurent se rendre à César et
lui livrer toutes leurs armes; puis ils espérèrent
surprendre les Romains; cette perfidie leur coûta
Qher, et César fit vendre àl'encan, comme esclaves,
53 (300 personnes qu'il trouva dans la place. Néan-
moins trois ans après, le&Aduatici se soulevèrent
et se jçignirent, pour aller attaquer Q. Cicéron,
aux Eburones qui venaient de détruire une légion
romaine, et de tuer deux lieutenants de César, Sa-
tinas et Cotta. On dit qu'après la terrible repré-
saille que César fit souffrir aux Eburones, les
Aduatici s'établirent sur leur territoire; mais,
comme le nom de ceux-ci ne reparaît plus dans
l'histoire, où ils sont remplacés par les Tungri, et
comme après tout ils devaient être détestés des
Romains presque à V é^al des Eburones, rien n'em-
pêche de croire qu'ils furent à peu près aussi
maltraités que ces derniers et réduits à une fai-
blesse irrémédiable. En 28 avant J. G. , le terri-
toire qu'ils avaient occupé fut réuni à la province
impériale de Belgique, et une quarantaine d'an-
nées plus tard, à la Germanie Seconde.
ADULFI (Léon), pseudonyme anagrammatique
de Noël du Fail.
ADULTÈRE. L'adultère était sévèrement puni
chez les Francs comme parmi les autres barba-
res. Néanmoins le châtiment appliqué aux adul-
tères ne parait pas avoir été poussé par eux jusqu'à
ce dernier degré de raffinement où descendirent
les Espagnols , les Polonais et les Anglo-Saxons,
et qui ne se comprend que de la part d'imagina-
tions déréglées. La castration pure et simple fut
parfois en usage; le plus souvent les coupables
étaient soumis à des cérémonies humiliantes,
telles que la promenade à dos d'âne à travers la
cité. Dans certaines villes du Midi, >ls étaient con-
duits par les rues, l'homme, nu, au milieu des
risées et des coups, la femme, le corps enduit de
miel et recouvert de plumes. D'après d'autres
coutumes, ils étaient fustigés à travers la ville ou
payaient 60 sous- d'amende. Ces spectacles fort
indécents se convertirent malheureusement en
jeux parmi les populations des campagnes, et l'a-
dultère devint un objet de plaisanterie qui désarma
la loi. Le mépris des liens conjugaux fut excessi-
vement commun parmi les hautes classes de la
société à partir de la chute des mœurs féodales ,
grâce à l'influence de la vie de cour. Il devint
presque la règle sous Louis XIV, et commença à
se répandre, depuis le Régent et Louis XV, dans
la bourgeoisie et les classes inférieures. Le mari
qui actionnait sa femme en justice en raison de
ce crime passait alors pour un maniaque, et d'or-
dinaire il était animé par des motifs tout à fait
étrangers à la morale. En ce cas, le tribunal ou
la police faisait enfermer la femme adultère dans
un couvent durant deux années, à l'expiration
desquelles, si elle n'était réclamée par le mari,
elle devait prendre le voile. A part le couvent,
c'est àpeu près la pénalité en vigueur aujourd'hui;
elle peut varier de trois mois à deux ans de prison.
ADUNICATES, peuple établi, avant l'arrivée
des Romains dans la Celtique, aux environs d'Ai-
glun et de Digne.
ADVENIER- FONTENILLE ( Hippolyte-An-
toine), vaudevilliste, né à Paris le 15 février 1773,
mort le 18 avril 1827.
ADVENTIUS, évêque de Metz (855), mort le
31 août 875. Il joua un rôle important sous Lo-
thaire et sous Charles le Chauve, et fut déposé au
concile de Metz (863) pour avoir fait prononcer au
concile d'Aix-la-Chapelle le divorce de Lothaire
avec Teutberge. Il fut rétabli peu de temps après.
ADVOCAT, ADVOUÉ, ADVOUERIE. Voy.
Avocat, Avoué, Avouerje.
.(EBRODUNUM, EBRODUNUM, Embrun.
JEJ3V1. Dès le règne de Tarquin l'Ancien, les
Mdui avaient envoyé en Italie une expédition à
laquelle on attribue la fondation de Mediolanum
(Milan) dans la vallée du Pô. Les.^iÎMt étaient un
peuple celtique établi depuis longtemps entre l'Al-
lier et la Loire, à l'O., et la Saône, à l'E. Les Lin-
•gones, les Senones, les Bituriges Cubi, les Ar-
verni et les Sequani l'environnaient et lui dispu-
taient les profits afférents à la navigation des
grands cours d'eau qui traversaient leurs terri-
^ONI — 26 — AFFR
toires. Dès Tan 122, pour résister à ces préten-
tions hostiles, les yEdui sollicitèrent l'alliance des
Romains, alors en guerre avec les Allobrogi et les
Arverni. L'alliance leur fut proraptement accor-
dée et lesjEdui, déjà puissants, le devinrent en-
core plus. Ils resserrèrent leurs relations commer-
ciales avec Massalia, à' une part, ainsi qu'avec les
Carnutx et les Namnetes, de l'autre; les Man-
dubii, les Segusiavi, les Insubres ou Isombres,
les Ambarri, et les Aulerci Brannomces composè-
rent leur clientèle et les Bitiiriges Cubi furent à
peu près leurs sujets. Mais, attaqués par leurs voi-
sins, ils appelèrent à leur aide Arioviste (voy. ce
nom) qui occupait déjà toute la haute vallée de la
Saône, quand il en fut chassé par César (.58 av. J . C).
Les Àdui recouvrèrent leur puissance et ob-
tinrent de César la permission d'établir contre les
Arverni, entre l'Allier et la Loire, les Boii, que
l'émigration des llelvelii, refoulés par les Ro-
mains, venait de laisser derrière elle. Longtemps
les Mdui restèrent fidèles à Rome; mais un Jour
vint, où. César se trouvant presque enveloppé par
Vercingétorix, ils se soulevèrent, massacrèrent
les Italiens et prirent part aux événements de
la campagne jusqu'à la reddition de Vercingé-
torix(52). Après la chute A'Alesia, César traita les
Mdui et les Arverni, les deux plus puissants des
peuples qui venaient de le mettre en péril, avec
une extrême indulgence et leur rendit plusieurs
milliers de captifs. Les Mdui furent mis comme
les autres dans la province de la Gaule Chevelue,
mais avec le titre de fédérés ; ils y restèrent jus-
qu'au remaniement qu'en fit Auguste (28 av. J. C).
Alors ils furent incorporés à la province impériale
lyonnaise, et quoique la capitale n'en fût pas sur
leur territoire, ils restèrent parmi les plus hono-
rés des peuples qui la composaient, et donnèrent
à leur chef-lieu, l'antique Bibracte, le nom d'4u-
gustodunum. A cette époque, ils n'avaient plus
de clients; ils formaient une cité dont les vil-
les principales étaient Noviodunum (Ne vers),
Matisco (Màcon), Cabillonum (Châlon-sur-Saône)
et le chef-lieu Bibracte ou Augustodunum (Au-
tun). Ils fournissaient des cohortes auxiliaires à
l'armée impériale. En 21 ap. J. C, un ^duen,
citoyen romain, fit soulever ses compatriotes
qu'avaient poussés à bout la prolongation des
impôts, l'énormité des usures et la cruauté des
chefs militaires. Il s'empara d" Augustodunum,
mais fut aisément vaincu par Silius et se poi-
gnarda. Vingt-sept ans plus tard, sur les instances
de l'empereur Claude, un sénatus-consulte con-
céda aux Mdui la droit des honneurs, c'est-à-dire
de remplir les magistratures romaines et d'être
nommés sénateurs. Ils furent, après les Lugdu-
nenses, qui l'avaient déjà, les premiers de la Gaule
Chevelue à l'obtenir. Cette distinction fut accor-
dée à l'ancienneté de leur alliance et à ce qu'ils
étaient les seuls des Gaulois qui se qualifiaient de
frères du peuple romain (48 ap. J. C).
iEDUUS (.1. B.), pseudonyme de Nie. Rigault.
iEGIDIUS, général gallo-romain. Maître des
milices de l'empereur Majorien et gouverneur
militaire de la Gaule, il fut vers 459 choisi pour
roi par les Francs qui venaient de chasser Childé-
ric, qu'ils rappelèrent quatre ans plus tard. Après
la mort de Majorien, il prit le titre d'Auguste, eut
à soutenir plusieurs guerres contre les Francs, les
Goths et les Wisigoths, et périt assassiné en 464.
iEGIDiUS. Voy. Gilles.
iEGIRCIUS, le Gers.
iEGITNA, capitale des Oxybiens, port de mer,
situé à quelques lieues N. E. de Fréjus, pris par
les Romains en 154 av. J. C.
iEMiLlANUM, Milhau (Aveyron).
.œoNIUS. Voy. EoNE.
^QUALINA FORESTE. forêt d'Iveline (Eure-
et-Loir) .
.ffiREDA, divinité gauloise, connue par une
inscription trouvée à Siradan (Hautes-Pyrénées).
.ffiRIA, ville romaine que l'on s'accorde géné-
ralement à placer entre Avignon et Orange.
AÉROSTATIERS. Pendant les guerres de la
Révolution on profita de la découverte des frères
Montgollier (1783) pour organiser un corps d'aé-
rostatiers dont la mission était de reconnaître les
positions de l'ennemi et de transmettre des ordres
par signaux. Ils rendirent des services à la ba-
taille de Fleurus (juin 1794), et l'on raconte que
les Autrichiens, en apercevant le ballon qui pla-
nait au-dessus de l'armée française, disaient :
« Carmagnoles en haut, Carmagnoles en bas. Car-
magnoles partout, nous sommes perdus. » Une
division d'aérostatiers fut attachée à l'armée d'É-
gypte et (1830) à l'expédition d'Alger.
iESSA, Aix (Haute-Vienne).
.(ESTIVALIUM, Étival.
.ffiTEYA, l'Authie, petit fleuve qui se jette
dans la Manche près de Montreuil-sur-Mer.
AFER (Domitius), célèbre orateur, né à Nîmes,
vers l'an 15 avant J. C. Il se rendit de bonne
heure à Rome où il s'acquit par son éloquence
une grande réputation au barreau ; créé préteur
par 'Tibère, il se signala par ses délations et ses
honteuses flatteries, et grâce à ses bassesses mou-
rut riche et tranquille sous le règne de Néron.
Quintilien, qui le proclame le plus grand orateur
de son temps, nousa conservéquelques fragments
de ses discours.
AFFIEZ. Les affiez étaient des hommes libres
qui venaient se placer sous le patronage et la
tutelle d'un seigneur et se liaient à lui par ser-
ment. Ils arrivaient le plus ordinairement des
pays étrangers voisins, ou de contrées en proie
aux désolations de la guerre. — Voy. Recomman-
dation.
AFFICHAKD (Thomas L'), auteur dramatique
et romancier, né à Pont-Floh (Finistère), le 22
juin 1698, mort à Paris le 20 août 1753.
AFFORAGE, droit de fixer le prix des vins et
autres denrées dans la circonscription féodale. On
désignait aussi par affnrage l'impôt de circulation
payé au séigneur. Les religieux de Lagny jouis-
saient de l'afîorage en cette ville au xv° siècle.
A Paris c'était le corps des échevins qui détermi-
nait le prix des vins à leur entrée. A partir duxvii'^
siècle l'afforage fut le prix de vente imposé par
autorité de justice.
AFFOUAGE. L'affouage consistait dans le droit
de prendre pour son usage personnel, dans des
bois appartenant à autrui, quelques menues bran-
ches, mortes ou coupées. L'affouage n'était donc
pas l'objet d'une spéculation, c'était une servi-
tude attachée à certains fonds pour venir en aide
aux habitants voisins. Aussi la loi du 26 nivôse
an XI, en maintenant l'affouage au profit des com-
munes, défend-elle expressément aux particuliers
de vendre le bois qu'ils ont pu récolter seulement
pour se chauffer ou cuire leurs aliments.
Avant la Révolution, l'affouage s'entendait aussi
de l'impôt perçu sur chaque feu ou famille.
AFFRANCHIE (Commune-), nom qu'un décret
de la Convention donna à Lyon après que cette
ville eut été prise par les troupes républicaines
en octobre 1793. — Voy. Franchise.
AFFRANCHISSEMENT. Au moyen âge l'es-
clavage prenait fin par la volonté du maître expri-
mée avec des formes qui variaient suivant qu'il
s'agissait de Gallo-Romains ou de personnes d'ori-
gine barbare. D'après les lois germaniques, il y
avait trois modes principaux d'affranchissement.
Le plus solennel avait lieu par le denier {per de-
AFPR
— 27 —
AFFR
narium) : le maître et l'esclave se présentaient
devant le comte ; l'esclave offrait au maître un de-
nier, signe de rachat, et celui-ci le faisait sauter
■de la main de l'esclave. Le magistrat dressait un
procès-verbal (carta denarialis) qui servait au
besoin de preuve écrite (Formules d'Alsace, 4; Mar-
culfe, liv. I, f. 22) .
L'affranchissement par le denier ne faisait pas
seulement de l'esclave un libertus, il l'assimilait
à l'homme libre de naissance {ingenuum dimise-
rit, Loi ripuaire, tit. LVIl). Une conséquence de ce
fait était que, l'affranchissement par le denier pou-
vait s'appliquer à un esclave affranchi par un
mode d'ordre inférieur (Loi rip., tit. LVII et LXIl).
Il était d'ailleurs propre aux Francs, on ne le
trouve pas dans les lois d'autres peuples barbares ;
il a persisté en Allemagne jusqu'au xi' siècle.
Une autre espèce d'affranchissement, indiquée
par la loi des Chamaves, consistait à placer l'es-
clave dans un cercle de douze personnes qui
étendaient la main sur sa tête; le maître qui for-
mait la douzième personne le passait hors du
cercle et lui conférait ainsi la liberté. C'est du
moins ainsi qu'un capitulaire de 813 entend la
cérémonie, ajoutant qu'elle doit s'accomplir dans
un lieu consacré; et c'est aussi le sens qu'indique
le nom donné à ce mode d'affranchissement; on
disait qu'il avait lieu per handlradam, mot com-
posé de deux racines germaniques signifiant
main et roue. Cette sorte d'affranchissement re-
vêtait aussi l'esclave du caractère d'ingénu. Il n'eu
était pas de même du troisième mode principale-
ment dû aux inspirationsreligieusesdes mourants.
Les formules de Marculfe nous font connaître
qu'un assez grand nombre de chrétiens, pour la
rémission de leurs pécliés et le salut de leurs âmes,
léguaient la liberté à leurs esclaves. Ceux-ci pre-
naient le titre de cartularii {per cartam), mais ils
demeuraient inférieurs aux ingénus, sans doute
parce que leur affranchissement avait manqué de
cette publicité et de ces formes solennelles qui se
-rencontraient dans les autres modes.
Les Gallo-Romains avaient aussi trois espèces
d'affranchissement. Notons d'abord celui qui s'opé-
rait dans les églises et qui avait été introduit
par Constantin. L'esclave se présentait avec son
maître devant l'évêque à l'autel; le maître expri-
mait sa volonté de donner la liberté à l'esclave,
celui-ci présentait des tablettes à l'évêque qui or-
donnait d'y enregistrer la cérémonie (Loi rip.,
tit. LVIII, Marculfe, append., f. 56, Sirmond.,
n° 12). L'esclave ainsi affranchi s'appelait tabula-
rius; il avait désormais le même wehrgeld que son
ancien maître, le possesseur romain (100 sous), et
aussi les mêmes droits civils. Mais il restait lui et
ses descendants sous le patronage ecclésiastique
avec les obligations analogues à celles qui liaient
l'affranchi envers le patron romain. Ce reste de
dépendance tournait au reste à l'avantage de l'af-
franchi qui y trouvait contre les violences une
protection efficace.
Il y avait enfin les deux affranchissements per
epistolam et per testamentum. Ils avaient lieu,
comme leurs noms l'indiquent, au moyen d'une
lettre qu'on écrivait à un ami dans laquelle on
exprimait la volonté d'affranchir, ou d'un testa-
ment qui conférait la liberté. Mais ils n'avaient
pas l'importance civile du mode per tabulam, la
société n'étant pas intervenue dans l'opération.
On cite encore l'affranchissement par les armes
mentionné dans les lois de Guillaume le Conqué-
rant, mode solennel et qui ne différait de l'affran-
chissement per denarium qu'en ce que l'esclave,
au lieu de présenter une pièce de monnaie, rece-
vait du maître les armes des libres , c'est-à-dire
la lance et l'épée. « Si quelqu'un veut rendre son
serf libre , qu'il le livre , en pleine assemblée et
de la main droite , au comte ; qu'il le déclare
quitte du joug de son servage par le renvoi de la
main; qu'il lui montre les voies et les portes ou-
vertes devant lui, et qu'il lui remette les armes
de l'homme libre. » (Lois de Guill., ch. lxv.)
Mais à partir de la féodalité la rigueur de ces
formalités disparut. L'affranchissement, de plus
en plus favorisé par les mœurs, l'Église et la
royauté , s'obtenait par la simple manifestation
de la volonté du maître. On admit même qu'il
pût s'acquérir par la prescription; la résidence
d'un esclave pendant un an et un jour dans l'en-
ceinte d'une ville lui assurait la liberté (lois de
Guillaume le Conquérant). Au xi" siècle l'escla-
vage avait fait place au servage qui, attachant
les personnes à la terre, ne se prêtait pas à l'af-
franchissement. Toutefois, les serfs se divisant en
deux grandes classes, habitants des villes et cam-
pagnards, les premiers conquirent peu à peu la
liberté par convention ou par force (voy. Com-
munes); les seconds, soit grâce auxmariages mixtes
dans lesquels la femme était , il paraît , le plus
souvent libre, soit par l'effet des concessions à
titre onéreux ou gratuit, commencèrent à dimi-
nuer sensiblement au xii^ siècle. A cette époque
il y eut un certain nombre d'affranchissements
imparfaits , le maître se réservant la propriété
de divers services auxquels l'affranchi restait
astreint , en l'obligeant par exemple à la rési-
dence sur ses domaines , sous peine de retom-
ber en son ancien état. Mais les croisades hâ-
tèrent bientôt le mouvement d'émancipation; la
royauté l'encouragea en donnant successivement
la liberté aux serfs de ses domaines. On la vit
émanciper tour à tour les habitants de Saint-
Denis (Suger, 1125), une grande partie des serfs
de la couronne (Louis 'VI, 1130), les hommes
d'Orléans et des environs (Louis VII, 1180), ceux
de Beaumont- sur- Oise et Chambli (Philippe
Auguste, 1222), d'Étampes (Louis VIII), ceux du
bailliage de Caen, en partie, il est vrai, seulement
et moyennant finance (Philippe IV, 1302), etc.
Blanche de Castille et son fils donnèrent une
grande extension à l'abonnement, acheminement
sensible vers la destruction du servage. Toutefois
l'auteur des Établissements de saint Louis disait
encore en son livre II, ch. xxxiv : Nul gentil-
homme ne peut affranchir son homme de corps
sans l'assentiment de son chef seigneur, et il in-
voquait à cet égard la jurisprudence du Parle-
ment. Enfin Louis X prit en 1315 une mesure
générale moins remarquable peut-être par le mo-
bile qui l'avait inspirée- que par les principes
qu'elle invoquait. Il semble en effet prouvé que le
roi était dirigé en cette circonstance par un in-
térêt pécuniaire; on faisait payer aux serfs leur
liberté, et on ne leur permit point de la refuser;
mais l'égalité était proclamée comme un droit
dans l'exposé des motifs : selon la nature, chacun
doit être franc de naissance. Gevme fécond qui ne
fut point perdu! Au xvi» siècle le servage était
une si rare exception, queLoisel pouvait se croire
autorisé à dire : Toutes personnes sont franches
en ce royaume. C'était cependant exagérer l'amé-
lioration sociale, car le servage se maintint jus-
qu'à la chute de la monarchie. — Voy. Serfs,
Mainmoutable.
AFFRE (Denis-Auguste), archevêque de Paris,
théologien, né à Saint-Rome de Tarn (Aveyron),
le 27 septembre 1793 , mort à Paris le 27 juin
1848. Il fut successivement professeur au sémi-
naire de Saint-Sulpice , grand vicaire de Luçon
(1821), puis d'Amiens (1823) , coadjuteur de l'évê- ^
que de Strasbourg (1839), et enfin archevêque de
Paris (1840). Lors des journées de juin 1848, il
AGDE
— 28 —
se rendit accompagné de deux personnes à la bar-
ricade élevée à l'entrée du faubourg Saint-An-
toine, dans l'intention de s'interposer entre les
combattants. Le feu cessa pendant quelques ins-
tants des deux côtés, mais un coup tiré on ne
sait d'où fit recommencer la fusillade, et le prélat,
victime de son admirable dévouement , tomba
frappé d'une balle. Transporté, d'abord à l'hos-
pice des Quinze-Vingts, puis à l'archevêché, il y
mourut le jour même.
AFRANCESABOS , surnom donné lors de la
guerre d'Espagne, sous l'Empire, aux Espagnols
qui s'étaient ralliés à la cause du roi Joseph.
AFRIQUE (Comtes d'), delà maison de Ludres
(Lorraine).
AGADÉS, Agatensis pagus, territoire de la cité
des Agatenses, et du diocèse d'Agde. Il paraît ré-
pondre aujourd'hui aux cantons d'Agde, de Flo-
rensac et de Pézenas, et à une partie de celui de
Montagnac dans l'arrondissement de Béziers. Il
avait le titre de vicomté.
AGAR, famille du comté Venaissin, d'où sont
sortis les seigneurs d'Ansouïs, de Puyricard, de
Lederon , d'Oulins et de Salvagnac ou Sauvagnac.
(Voy. Pithon-Curt, Hist. de la noblesse du Comtat.)
— Ancien nom de la terre et du duché de Saint-
Aignan en Berry.
AGAR. Voy. MOSBOURG.
AGATENN.œ PORTUS, Agay (Var).
AGATHA, Agde.
AGATHON, pseudonyme de J. Gonlieu.
AGATHOPOLIS, Maguelonne (Hérault). _ .
AGDE, Agatha. Cette ville, située sur la rive
gauche de l'Hérault, à quatre kilomètres de la
mer, est une cité ancienne, la Civitas Agaten-
sium. Il est vrai que la Notitia utriusque imperii
ne la mentionne pas parmi les six cités de la
Narbonnaise première; mais elle devint évêché
vers le commencement du v' siècle. Saccagée par
es Vandales (408), parWamba (673), par les Sar-
rasins (719), par Charles-Martel (735 ou 737),
Agde, où s'était tenu un concile célèbre le 11 sep-
tembre 506, fut gouvernée par un comte qui rele-
vait du marquis de Septimanie, quand Pépin le
Bref eut complètement expulsé les Sarrasins de
la Gothie Gauloise (752). Mais après la mort du
dernier marquis, Guillaume le Pieux, comte d'Au-
vergne, c'est-à-dire après 918, la ville étant tom-
bée, comme tout le reste de la Septimanie, dans
la maison de Toulouse, n'eut plus que des vi-
comtes. Vers la fin du x' siècle, en 993, la vicomté
d'Agde appartint aux comtes de Carcassonne,
desquels elle passa, en 1067, aux vicomtes d'Alby
et de Nîmes. A partir de 1187, elle fut possédée
par l'évêque d'Agde, qui en fit hommage aux
comtes de Toulouse ; mais, avec le comté de Tou-
louse, la suzeraineté de la vicomté fut réunie à
la couronne après 1271. Brûlée à la fin du xiii" siè-
cle par André Doria, amiral d'Alphonse III, roi
d'Aragon , Agde fut au pouvoir des calvinistes de
1562 à 1577. En 1710, elle fut prise par un corps
de protestants réfugiés que débarqua une flotte
anglaise. Sous Louis XIII , la ville fut une des
douze recettes qui dépendaient de la généralité
de Montpellier, et l'on y creusa un port considé-
rable qui fut déclaré siège d'amirauté (1633). Son
évêché, suffragant de Narbonne , fut supprimé en
179,0.
EvÊQHES d'Agde. — S. Venuste, vers 405. —
Beticus, vers 450. — Sophronius, 506. — Léon,
541. — Fronime, 569-585- — Tigridius, 589. —
Georges, 653. — Wilesinde, 673. — Primus, 683.
— Just, 791. — Dagobert I", vers 848-vers
880. — Boson, vers 880-vers 898. — Gérard I",
899-922. — Etienne I", 922. — Dagobert II, 943-
947. — Bernard I", 949. — Salomon I", 954-957. :
— Bernard II, 958. — Amelius, 971. — Salo-
mon II, 975. — Armand, 982. — Etienne II, 990-
vers 1040. — Guillaume I", vers 1043. — Gon-
thier, vers 1050-vers 1065. — Bérenger I", vers
1068-1098. — Bernard III Dieudonné, 1098-1122.
— Adalbert, 1122-1129. — Raimond I" de Mon-
tredon, 1130-1142. — Ermengaud, 1142-1149.—
Bérenger II, 6 février 1149-15 septembre 1152. —
Pons, 1152-1153. —Adhémar, 1153-1164.— Guil-
laume II, 1165-1173. — Pierre I" Raimond, 1173-
1192. — Raimond II de MontpeUier, 1192-1213--
Pierre II Pulverel, 1213-1214. — Tédise, 1215-
1233- — Bertrand de Saint-Just, 1233-14 novem-
bre 1241. — Chrétien, 1241-1242. — Pierre III
Raimond Fabri, 1242-15 mars 1271. — Pierre IV
Bérenger, 1271-1296. — Raimond III du Puy,
1296-1331-— Gérard II, 1332-1337.— Guillaume HI
de Lantar, 4 décembre 1337-1342- — Pierre V de
Bérail, 26 juin 1342 18 mars 1354. — Arnaud Au-
bert, 1354. — Sicard de Lautrec, 16 août 1354-
1371. — Hugues de Montruc, 24 juillet 1371-27
juillet 1408. — Gui, cardinal de Malsec, 8 juillet
1409-8 juin 1411. — Philippe de Lévis, 8 juin
1411-14 février 1425. — Bérenger III Guillot, 19
mars 1425-1426. — Jean I" Teste, 22 mai 1426-
1436.— Renaud de Chartres, 4avril 1436-1438.—
Guillaume IV Charrier, 9 janvier 1439-1440. —
Jean II de Montmorin, 12 décembre 1440-1448. —
Etienne llï de Roupy de Cambrai, 26 juillet
1448-1462. — Charles de Beaumont, 26 avril
1462-vers 1475- — Jacques de Minutolis, 18 août
1476-vers 1482. — Merri, vers 1485. — Nicolas de
Fiesque, vers 1490-25 février 1494. — Jean III de
Vesc, 25 février 1494-1525. — Antoine de Vesc,
6 octobre 1525-1530. — François-Guillaume de
Castelnau, cardinal de Clermont-Lodève, 1530-1540.
— Claude de la Guiche, 1540-1546. — Gilles Bohier
de Saint-Ciergues , 17 décembre 1546-1561. —
Aimeric de Saint-Séverin, 31 janvier 1561-21 juin
1578- — Bernard IV du Puy, lô'îS-ieil. — Louis I"
de Valois-Auvergne, 1612-1622. — Balthazar
deBudos, 1622-24 juin 1629. — Fulcran de Bar-
rez, 4 juin 1630-mars 1643- — Jean IV Dolce ,
13-26 juin 1643. — François Fouquet, 26 juin
1643-18 décembre 1656. — Louis II Fouquet, 20
septembre 1658-4 février 1702. — Philibert-Charles
de Pas de Feùquières, avril 1702-août 1726. —
Claude -Louis de La Chastre, octobre 1726 -mai
1740- — Joseph-François de Charleval, l''40-22
janvier 1759. — Charles- François -Siméon de
Saint-Simon de Sandricourt, mars 1759-1790.
Bibliographie : Deux dissertations dans les
tomes XIX et XXVII des Mémoires de VAcadémie
des inscriptions, et une Histoire de la ville, par
Jordans, 1824, in-8°.
AGE (Seigneurs de 1'), famille du Berry, à la-
quelle appartenait Antoine de l'Age, en faveur
duquel le duché d'Aiguillon, éteint en 1621 par
la mort de Henri de Lorraine, fut de nouveau
érigé en duché-pairie (1634), sous le nom de Puy-
Laurens. (Voy. Phy-Laurens.) — Elle portait :
d'or à la croix de gueules, brisée d'un lambel.
— ( Seigneurs de L') , de la famille de Bridiers
(Marche).
AGErom, Aï (Marne).
AGELET (Joseph Le Paute d'), astronome, né
le 25 novembre 1751 à Thone-le-Long (Meuse),
mort vers 1786, dans l'expédition de la Pérouse.
AGELIjI, Clinchamps.
AGEN, Aginnum. Après avoir été la capitale
des Nitiobriges, Agen devint celle de l'Agénois.
(Voy. Agénois. ) Elle est demeurée, depuis le
m' siècle jusqu'à présent, siège épiscopal, suffra-
gant de l'archevêché de Bordeaux. Quand le comté
d'Agen sortit de la maison de Toulouse, il passa
dans l'évéché ; et l'évêque, devenu seigneur tem-
AGEN
— 29 —
AGEN
porel de la cité, y faisait sa première entrée,
porté par ses barons. On a battu monnaie à
Agen sous les rois des deux premières races. Du-
rant la suzeraineté des rois d'Angleterre , Agen
conserva son gouvernement municipal, composé,
encore en 1369, d'un collège de douze prud'hom-
mes , élus pour rendre la justice et défendre au
besoin leurs concitoyens, qui avaient conservé le
droit de s'assembler pour délibérer des affaires
communes. La sénéchaussée d'Agen et de Gasco-
gne, dont le sceau remonte à 1239, était comptée
parmi les grandes sénéchaussées en 1302. Agen,
par les traités d'Abbeville (1257) , et de Bréti-
gny (1360), fut livrée aux Anglais. En 1418, déjà
délivrée des Anglais, elle fut saccagée par le
comte Jean II d'Armagnac; mais, à la fin de la
guerre de Cent ans, elle fut acquise à la couronne.
C'est alors que les conseillers d'Agen. portèrent le
titre de consuls. Les guerres de religion attirèrent
de nouvelles épreuves à la ville ; mais elle se
soumit volontiers à Henri IV dès 1592. Avant
1789, elle était une des cinq élections de la géné-
ralité de Bordeaux. La taille était réelle dans
cette élection, et pesait sur quiconque possédait
des biens roturiers à Agen. La ville est aujour-
d'hui le chef-lieu du département de Lot-et-Ga-
ronne, et son évêché, uni en 1802 à la province
ecclésiastique de Toulouse, a été rendu en 1823
à son ancienne métropole, Bordeaux.
ÉvÈQUEs d'Agen. — S. Phébade, 3'47-392. —
S. Dulcide, vers 395. — Bebien, 549. — Polé-
mius, 573. — Antistius, 585. — Salluste, 629. —
Siboald, 643. — Gombaud, vers 980. — Hugues
de Gascogne, vers 1020. — Arnaud I" de Bonne-
ville ou Eelleville, vers 1040. — Bernard I", vers
1050. — Guillaume I", 1061-vers 1068. — Elle I",
vers 1075. — Donald, 1080. — Simon I", 1083-
vers 1101. — Géraud I"', 1103. — Isard, vers
1104. — Gausbert, 1105-vers 1116. — Adalbert,
1118- vers 1127. — Raimond de Montredon ou
Montrond, 1130-114'2. — Elie II de Castillon, 31
août 1149-vers 1181. — Pierre 1'% vers 1182. —
Bertrand I" de Beceiras, vers 1183-1208. — Ar-
naud II deRovinhan, 1209-18 août 1228.— Ar-
naud m, 1228-1231. — Géraud II, 1231-1232. —
Raoul de Finis ou Peyrinis, 1233-1235. — Ar-
naud IV de Galard, 1235-12 septeiçbie 1245. —
Pierre II de Reims, 30 novembre 1245-29 janvier
1247. — Guillaume II, 1247-1263. — Guillaume III,
1263-1264. — Pierre III Jerlandi, 1264-28 juillet
1271. — Arnaud V de Got, 1271-10 février 1282.
— Jean I"' Jerlandi, 1282-20 septembre 1291. —
Bertrand II de Got, 1292-1306. — Bernard II de
Fargis, 1306. — Bertrand de Got, de nouveau,
1307-5 mai 1313. — Amanieu de Fargis, 1313-
26 mai 1357.^ Dieudonné Rodbaldi, 1357-1364.
— Raimond de Salg, 1364-1374. — Jean If Bel-
veti, 1374-1382. — Simôn 11, cardinal de Cra-
maud, 1382-1383. — Jean III, 14 octobre 1383-
1396. — Bernard III, 27 mars 1397-1398. — Im-
bert, 1398-1438. — Jean IV Borgia, 28 décembre
1438-1461. — Pierre IV Bérard, 1461-21 juillet
1477. — Galéas de la Rovère, 3 juillet 1478-1487.
— Léonârd-Grossus, cardinal de' la Rovère, 9 dé-
cembre 1487-23 mars 1518. — Antoine de la Ro-
vère, 23 mars 1518-1538. — Jean V, cardinal de
Lorrame, 1538-10 mai 1550. — Matthieu Bandelli,
1" septembre 1550-1554. — Janus Frégose, 1555-
16 octobre 1586. Pierre V de Donauld, 1587.—
Nicolas de Villars, 1588-12 décembre 1608. —
Claude de Gélas, 25 octobre 1509-26 décembre
1630. — Gaspard de Bâillon, 5 janvier 1631-1635.
— Barthélémy d'Elbène, janvier 1635-4 mars
1663. — Claude Joly, 15 mars 1665-21 oct. 1678.
— Jules Mascaron, 25 lév. 1679-20 nov. 1703. —
François Hébert, 24 déc. 1703-20 août 1728. —
Jean VI d'Yse de Saléon, 1" novembre 1728-oc-
tobre 1735. — Joseph-Gaspard-Gilbert de Cha-
bannes, octobre 1735-26 juillet 1767. — Jean-
Louis d'Usson de Bonnac, 14 fév. 1768-1790. —
Constant, évêque constitutionnel, 1791-1793. —
Jean Jacoupy, 18 juillet 1802-1840. — Jean-Aimé
de Levezou de Vésins, 26 janvier 1841-11 avril
1867. — Gérin, 16 mai 1867.
Bibliographie. — A. Loisel, De la ville et pays
d'Agénois, 1605, in-8"'. — J. Darnal, Les Antiqui-
tés de la ville d'Agen, 1606, in-8°. — P. Pithou,
Antiquités d'Agen (dans ses œuvres), 1609, in-4°.
— Chaudruc de Crazannes, plusieurs notices. —
Samazeuilh, Hist. de VAgénois, 1847, 2 vol. in-8°.
AGENDICUM, AGEDICUM, Sens. En 52 av.
J. C, César, marchant au secours de Gergovia
Boiorum qu'assiégeait Vercingétorix, lais.sa les ba-
gages de l'armée romaine et deux légions à Agen-
dicum. C'est de là que partit Labienus pour aller
assiéger Lutetia où il échoua; et, lorsqu'il eut
réussi, en écrasant l'armée de Camulogène, à
s'ouvrir un passage, c'est là qu'il se réfugia. Quel-
ques érudits ont placé, mais à tort, Agendicum à
Provins.
AGÉNOIS. La cité des Aginnenses ('Aquitaine
Seconde) n'avait formé qu'un pagus ou canton,
qui était diocèse épiscopal dès le iv= siècle. En
567, ce canton fut compris dans le partage de
Contran et, en 630, dans les pays que Dagobert
céda à Caribert et qui passèrent aux successeurs de
ce dernier, les ducs d'Aquitaine. Au ix» siècle, il
était devenu un comté héréditaire, que les ducs
d'Aquitaine, comtes de Poitiers, achetèrent en 1038
ainsi que le comté de Bordeaux et le duché de
Gascogne. Vers la fin du xi' siècle, il passa par
mariage dans la maison de Toulouse; mais l'u-
nion d'Éléonore avec Henri Plantagenet le mit
sous la suzeraineté des rois d'Angleterre, et le
traité d'Abbeville (1257) le laissa à Henri III. Du-
rant le règne d'Edouard II, l'Agénois fut conquis,
en 1322, par les Français qui le possédaient encore
à l'avènement de Philippe de Valois (1328); mais
il revint à l'Angleterre sous Edouard III (1330)
et ne fut définitivement réuni à la couronne que
sous Charles VII. Charles IX le donna comme apa-
nage à sa sœur Marguerite de Valois, et l'Agénois ne
retourna au domaine qu'à la mort de cette princesse
(1615). Il faisait alors partie du gouvernement de
Guyenne et répondait à peu près au département
de Lot-et-Garonne. — Voy. Agen.
AGÉNOIS (Comtes d'), branche de la famille de
Richelieu. — Le comté d'Agénois avait été engagé
par Louis XIII au dardinal. de Richelieu, et les
héritiers de celui-ci en jouirent jusqu'à la Révo-
lution.
AGENSON (Seigneurs d'), de la famille de
Gougnon (Auvergne).
AGENTENSE MONASTERIUM , Eymoutier
(Haute-Vienne).
AGENTS DE CHANGE. Une ordonnance de
Charles IX, en date de juin 1572, créa à Paris des
courtiers de commerce, de banque, de draps,
vins, etc. En février 1645, un édit créa des agents
de banque, de change et de marchandises, et en
août 1697 des lettres patentes réglèrent leurs sta-
tuts. Au mois de décembre 1705, un édit supprima
tous les offices alors existant dans le royaume, et
en créa 116 nouveaux, savoir : 20 à Paris, 20 à
Lyon, 6 à la Rochelle, 6 à Montpellier, 5 à Aix,
5 à Strasbourg, 5 à Metz, 10 à Rouen, 8 à Nantes,
4 à Tours, 4 à Saint- Malo, 4 à Dijon, 4 à
Rayonne, 2 à Toulouse, 2 à Dieppe, 1 au Havre,
1 à Calais, 2 à Dunkerque, 2 à Rochefort, 2 à
Rennes, 2 à Brest et 1 au Port-Louis. Dans la né-
gociation de billets et de lettres de change, ils
prélevaient un droit de cinquante sous par mille
AŒNA
— 30 —
AGOS
livres. Les vingt offices créés à Paris furent sup-
primés en août 1708 et remplacés par quarante
autres pareils. Vingt nouveaux leur furent adjoints
en novembre 1714. Un édit de janvier 1723 les
supprima encore et les remplaça par soixante
nouveaux, ce qui n'était qu'un moyen de procurer
quelque argent au fisc par la vente de ces offices.
Un arrêt du conseil du 4 novembre 1786 leur ac-
corda l'hérédité. Un édit les avait exemptés de la
taille dès le mois de décembre 1709. — Aujour-
d'hui pour Paris le nombre des agents est comme
au siècle dernier de soixante. (Voy. Belèze, Dict.
de la vie pratique, art. Agents.)
AGER (Nicolas), Agerius, professeur de méde-
cine et de botanique à Strasbourg, mort après
r629.
AGES (Seigneurs d'), de la famille de Courbon
(Saintonge).
AGESINATES, peuple du territoire des Pic-
tavi, dans le district d'Aizenay (Vendée).
AGHENOA, HAGENOIA,Haguendu (Bas-Rhin) .
AGHON. Une dédicace à ce dieu gaulois a été
trouvée à Bagnères.
AGIER (Pierre-Jean), magistrat, jurisconsulte,
né à Paris le 28 décembre 1748, mort le 22 sep-
tembre 1823. Il fut successivement député sup-
pléant aux états généraux, membre de la commune
de Paris, présidentdu tribunal révolutionnaire après
le 9 thermidor, puis (1802) vice-président du tri-
bunal d'appel de la Seine. — Divers ouvrages de
droit ; traduction des Psaumes (1818) et des Pro-
phètes (1820-23) 11 vol. in-8.
AGILES (Raymond d'), chroniqueur de la fin
du XI" siècle, chanoine du Puy. Il a laissé une re-
lation intéressante de la première croisade à la-
quelle il avait assisté, comme chapelain du comte
de Toulouse. Elle a été insérée dans le recueil de
Bongars, et dans le recueil des historiens des
croisades publié par l'Académie des inscriptions.
Il en existe une traduction dans le tome XXI de la
collection Guizot.
AGIMONT (Seigneurs d'), branche de la maison
des comtes de Los (Flandre).
AGINGOURT (Jean-Baptiste-Louis-Georges Se-
Roux d ), antiquaire, né à Beauvais le 5 avril 1730,
mort à Rome le 24 septembre 1814. Il avait été
fermier général, et avait voyagé longtemps en
Italie, — Histoire de l'art par les monuments,
1810-1823, 6 vol. in-fol.; Recueil de fragments de
sculpture antique, 1814, in-4.
AGINNENSIS PAGUS, Agénois.
AGINNUM, Agen.
AGLAN, seigneurie du Nivernais, possédée par
la famille des Gentils.
AGNADEL, Agnadello, à 9 lieues E. de Milan.
— 1509, 14 mai (Bataille). Louis XII ayant signé
la ligue de Cambrai contre Venise, était entré le
premier en campagne et avait passé l'Adda. Vou-
lant forcer les Vénitiens à quitter la position qu'ils
avaient prise à Triviglio, sous les ordres de deux
généraux de la famille des Orsini, Barthélemi d'Al-
viano et Pitigliano, il fit mine de leur couper la
route de Crème. Les Vénitiens le devancèrent et
tout à coup leur arrière-garde et l'avant-garde
des Français, commandée par Trivulzio et Charles
d'Amboise, se rencontrèrent près d'Agnadel. Piti-
gliano refusa de revenir au secours d'Alviano. Ce
dernier, accablé par le nombre, perdit huit à dix
mille hommes, ses bagages, son artillerie et fut
fait prisonnier. Les Français, après leur victoire,
prirent Brescia, Crème, Bergame, Crémone et
Peschiera. — On peut consulter sur cette bataille
Symphorien Champier, Cl. Seyssel, Guichardin,
Fr. Beaucaire, Arn. Ferron, Saint-Gelais et plu-
sieurs relations publiées l'année même sans nom
d'auteur.
AGNAN (S.), Anianus, évêque d'Orléans, mort
en 453.
AGNAN d'Orléans (St-), abbaye de l'ordre de
Saint-Benoît, fondée au v= siècle.
AGNAN (St-), abbaye de filles, de l'ordre de
Citeaux, diocèse de Bourges. — Abbaye de l'ordre
de Saint-Benoît (Hérault).
AGNEAXJX, seigneurie de Normandie possédée
par la famille d'Esquay, puis par celle de Sainte-
Marie.
AGNEAXJX. Voy. AiGNEAUX.
AGNENSIS PÀGUS, un des cantons formés
par la cité de Saint-Pol-de-Léon (Finistère).
AGNER, ANGER, l'Indre.
AGNÈS DE FRANCE, impératrice de Constan-
tinople, née en 1171. Fille de Louis le Jeune, elle
épousa, le 2 mars IISO, Alexis Comnène II, em-
pereur de Constantinople, et, après l'assassinat de
son mari par Andronic Comnène (1183), elle fut
épousée par celui-ci, qui mourut en 1185. Elle se
remaria (1205) à un seigneur grec, Théodore Bra-
nas, et la fille issue de cette union devint la belle-
mère du chroniqueur Geoffroy de Villehardouin.
AGNÈS DE MÈRANIE, reine de France, morte
au château de Poissy en 1201. Elle était tille de
Berthold, duc de Meran ou Méranie en Saxe, et
elle fut épousée (1196) par Philippe Auguste, à
qui elle avait inspiré une vive passion, quand ce
prmce eut répudié Ingelburge. Mais l'Église ayant
forcé Philippe de reprendre sa première femme,
Agnès mourut de chagrin de cette séparation. Elle
avait eu du roi un fils , Philippe , comte de Çler-
mont, et une fille, Marie, comtesse de Namur, qui
furent légitimés par Innocent III.
AGNÈS. Voy. SOREL.
AGNÈS (communauté de Ste). Elle fut insti-
tuée en 1678 à Paris, par Anne Pasquier, qui en
fut la première supérieure, et autorisée par des
lettres patentes de mars 1683, enregistrées le
28 août suivant. Les sœurs qui la composaient se
vouaient à l'éducation des filles pauvres.
AGNEZ, pseudonyme de G. Rey.
AGNIANO, AGNIO, l'A a, petit affluent de la
mer du Nord.
AGNICOURT OU LAGNIGOURT (Seigneurs
de r), branche de la maison de Boufflers.
AGNIO, l'Aji, rivière qui se jette dans la Manche
(Pas-de-Calais).
AGNOSTUS (Irenicus), pseudonyme de J. du
Hamel.
AGNOTES, peuple établi, avant l'arrivée des
Romains, dans la Celtique. D'Anville le place sur
la côte septentrionale de la péninsule armoricaine
à l'O. de la rivière de Morlaix et des Osismii pro-
prement dits.
AGNY, seigneurie d'Artois possédée par la fa-
mille d'Origny.
AGOBARD, célèbre prélat et théologien, né en
779, mort le 6 juin 840. Élevé sur le siège archi-
épiscopal de Lyon (814) à la mort de Leidrade,
dont il avait été coadjuteur, il soutint les enfants
de Louis le Débonnaire dans leur révolte contre
leur père, fut déposé au concile de Ihionville (835),
puis rétabli peu après. Ses œuvres, dont la meil-
leure édition est celle qui a été donnée par Baluze
(1666, 2 vol. in-8), contiennent des traités fort cu-
rieux dirigés contre Félix d'Urgel, contre les juifs,
le duel et les épreuves judiciaires et diverses
croyances populaires.
AGOSTA, en Sicile (bataille navale d'), 1676,
22 avril. Les Français avaient occupé le 17 août
1675 Agosta, que Ruyter vint attaquer au mois
d'avril de l'année suivante. La flotte française,
commandée par Duquesne, rencontra les flottes
espagnole et hollandaise le 22 à trois lieues d'A-
gosta, par le travers du golfe de Catane; elle se
— 31 —
AGUE
composait de trente vaisseaux et de sept brûlots ;
les ennemis comptaient vingt-neuf vaisseaux, neuf
galères et quelques brûlots. Après un combat
acharné où le marquis d'Almeras, qui comman-
dait l'avant-garde française, fut tué et Ruyter
grièvement blessé, les ennemis furent forcés à la
retraite. Ruyter se retira le lendemain dans Sy-
racuse, toujours poursuivi par Duquesne, et y
mourut de ses blessures le 29 avril.
AGOTUS, l'Agout, rivière qui se jette dans le
Tarn.
AGOUB (Joseph), orientaliste, né au Caire le
18 mars 179&, mort à Marseille en octobre 1832.
AGOULT, illustre et ancienne maison de Pro-
vence qui remonte à la fin du x' siècle. Elle a pro-
duit la branche de Sault qui s'éteignit en 1503 eu
la personne de Raimond d'Agoult, dernier du
nom et baron de Sault. Les enfants de ses sœurs,
Louise et Jeanne d'Agoult, héritèrent de ses terres,
et c'est ainsi que la maison de Montauban ajouta
à son nom les noms d'Agoult et de Sault. Ces
mêmes biens furent ensuite, au xvir siècle, partagés
entre la maison des Créquy, ducs de Lesdiguiè-
res , et la maison de Vins. — Les armes d'Agoult
sont d'or au loup ravissant d'azur, armé et lam-
passé de gueules.
De la maison d'Agoult sont sortis les seigneurs
de la Tour d'Aiguës, d'Olières, de Trets, de Seillon,
de Roquefeuil, de Rougnes, de Saint-Auban, d'An-
gles, de Valez, de Roquebrune, de Mouriez, de
Barret et de la Val d'Olle, de Reillane, de Ver-
gons, de Mison, de Castillon en Provence, de For-
calqueiret, de Curban, de Piégon de Savournon,
de Luc, de Chanousse, du Chatelar, de Voreppe,
de Montmaur, (Voy. Pithon-Gurt, Hist. de la no-
Messe du Comtat, et Artefeuil, Hist. de la noblesse
de Provence.)
AGOULT (Seigneurs d'), branche de la maison
de Simiane (Provence).
AGOULT (Guillaume d'), troubadour, mort en
1181.
AGOULT (Charles-Constance - César - Loup - Jo-
seph-Matthieu d'), prélat, économiste, né à Gre-
noble en 1747, mort à Paris le 21 juillet 1824. Il
fut évêque de Pamiers de 1787 à 1790, émigra et
donna sa démission en 1801. 11 a laissé divers
écrits sur les finances et l'économie politique. =
Son frère, le vicomte Antoine-Jean, 'général, né à
Grenoble en 1750, mort à Paris le 9 avril 1828.
AGRAIN (Eustache d'), seigneur du Vivarais à
la fin du XI'' siècle. Il suivit à la première croisade
Raymond, comte de Toulouse, et devint vice-roi
de Jérusalem, connétable du royaume et prince de
Sidon et de Césarée.
AGRICOL (Magne), pseudonyme de J. P. de
Haitze.
AGRICOLE (Sainte-), S. Agricola, monastère
fondé à Nevers vers 886.
AGRICOLE (St-) S. Agricolus, monastère fondé
à Avignon vers le viii" siècle.
AGRICULTURE (Ministère de 1'). L'adminis-
tration de l'agriculture a fait longtemps partie soit
du ministère de l'intérieur, soit du ministère du
commerce et des travaux publics. — Le mars
1840 fut formé un ministère d'agriculture et du
commerce qui subsista jusqu'au coup d'État du
2 décembre 1851. En 1852, il fut réuni à l'inté-
rieur. Le 21 juin 1853, il devint ce qu'il est encore
aujourd'hui, ministère de l'agriculture , du com-
merce et des travaux publics. — Voici la liste des
ministres depuis 1840 :
1840, 1"' mars, Gouin. — 29 octobre, Cunin-
Gridaine. — 1848, février, Bethmont. — 11 mai.
Flocon. — 28 juin, Thouret. — 20 décembre, Bixio.
— 29 décembre, Buffet. — 1849, 2 juin, Lanjui-
nais. — 31 octobre, Dumas. — 1851, 9 janvier.
Bonjean. — 24 janvier, Schneider. — 10 avril,
Buffet. — 26 octobre, Casablanca — 23 novembre-
2 décembre, Lelèbvre-Duruflé.
1853, 21 juin, Magne. — 1855, 3 février, Rou-
her. — 1863, 23 juin, Béhic. — 1867, 20 janvier,
Forcade de la Roquette. — Voy. Commerce et Tra-
vaux PUBLICS.
AGRICULTURE (Sociétés d') . La première qui
paraît avoir été fondée en France est celle qui
fut autorisée à Tours par un arrêt du conseil en
date du 24 février 1761. Celle de Paris fut auto-
risée quelques jours plus tard (1" mars).
AGRIER. L'agrier était, sous une autre dési-
gnation, la même chose que le champart. Lau-
rière remarque avec raison que ce droit différait
essentiellement de la censive . parce que celle-ci
était la marque de la subordination féodale d'un
fonds à l'autre, parce qu'elle consistait en une
rente, dont les arrérages ne se prescrivaient que
par trente ans, et enfin parce qu'elle était tou-
jours et absolument due; au heu que le champart
ou agrier avait souvent le caractère d'une servi-
tude civile, et n'impliquant pas un lien seigneu-
rial, qu'il se percevait sur les terres cultivées seu-
lement, et que l'arriéré s'en prescrivait par cinq
années. — Voy. Champart.
AGRY, ARIG OU AIRY (St-_), S. Agericus, ab-
baye de l'ordre de Saint-Benoît, diocèse de Ver-
dun (Meuse), fondée vers 1037-
AGUADO (Alexandre-Marie), marquis de las
Marismas del Guadalquivir, financier, né à Sé-
vilie, le 29 juin 1784, mort le 14 avril 1842. Issu
de juifs portugais, il embrassa la carrière mili-
taire et devint, lors de la guerre d'Espagne, colo-
nel de lanciers dans l'armée française. Il quitta le
service (1815) et se livra à des spéculations com-
merciales et financières qui lui firent acquérir
rapidement une fortune colossale. Il s'était fait
naturaliser français en 1828. — Sa magnifique
collection de tableaux a été dispersée après sa ■
mort.
AGUCIACUM, Aiguizy.
AGUENÉAC (Seigneurs d'), de la maison de
Sérent (Bretagne).
AGUESSEAU (Henri-François d') ou mieux
Daguesseau, célèbre jurisconsulte et magistrat,
chancelier de France, né à Limoges le 27 novem-
bre 1668, mort à Paris le 9 février 1751. Il était
fils de Henri Daguesseau, qui avait été intendant
du Languedoc et qui mourut conseiller d'État et
au conseil de régence le 17 novembre 1716 à qua-
tre-vingt-un ans. Avocat général au parlement
de Paris (1690), il débuta dans ce poste de la ma-
nière la plus brillante, et ses discours, qui mar-
quaient une ère nouvelle dans l'éloquence judi-
ciaire, eurentun grand retentissement. Procureur
général (septembre 1700), il soutint avec ardeur
le parlement dans sa lutte contre le roi au sujet
de la bulle Unigenitus que la compagnie n'enre-
gistra qu'avec des réserves qui annulèrent com-.
plétement les effets de l'enregistrement; prit une
part active à la cassation d u testament de Louis XIV,
et fut nommé chancelier le 2 février 1717. Son op-
position au système de Law lui fit retirer les sceaux
le 28 janvier de l'année suivante, et il fut exilé
dans sa terre de Fresnes. C'est là qu'au mois de
juin 1720 le célèbre financier alla le chercher pour
lui offrir de reprendre ses fonctions, et son accep-
tation (8 juin) lui fit grand tort dans l'opinion pu-
blique. Il en fut de même de sa participation au
lit de justice (23 septembre 1720) où la bulle fut
enregistrée purement et simplement, et son chan-
gement d'opinion lui fut publiquement reproché
dans cette séance même. Les sceaux ne lui en fu-
rent pas moins retirés le 28 février 1722. Rappelé
en 1727 (août), il n'exerça que les fonctions de
— 32 —
chancelier jusqu'en 1737 (20 février) où les sceaux
gardés jusqu'alors par Chauvelin lui furent ren-
dus. 11 resta au pouvoir jusqu'en 1750, où accablé
par l'âge et les infirmités, il donna sa démission
le 27 novembre. Dans ce dernier passage aux af-
faires, s'il montra une grande faiblesse de carac-
tère en reniant plus d'une fois ses anciennes opi-
nions, en soutenant contre le parlement la bulle
qu'il avait autrefois vivement attaquée, il se si-
gnala par d'imporlantes et sages réformes dans la
législation. Ses œuvres, 1759-69, 13 vol. in-4, ont
été rééditées, 1819, 13 vol. in-8. Il faut y ajou-
ter des Lettres inédites, 1823, in-4. = Son petit-
fils, Henri-Cardin-Jean-Baptiste, comte d'AouEs-
SEAU , né à Fresnes en 1746 , mort en 1826.
Avocat général au parlement de Paris, et membre
dé l'Académie française, il fut député de la no-
blesse du bailliage de Meaux aux états généraux
(1789), donna sa démission (1790) et devint sous
le Consulat président de la cour d'appel de Paris,
puis ministre plcnipoteniiaire à Copenhague et
(1805) sénateur. La Restauration le fit pair de
France. — De la famille du chancelier sont sortis
les seigneurs de Fresnes et de Compans.
AGUILLES. Voy. Aiguilles.
AGUTS, seigneurie du Languedoc possédée par
la maison de Rigaud.
AGXJTUS, AGOTUS, l'Agout, affluent du Tarn.
AHMED FRENGUI, renégat flamand, pseudo-
nyme de A. L. Petis de la Croix.
AHUN (Creuse), Acitodunum, Acidunum, Age-
dunum, petite ville où l'on a frappé monnaie sous
les Mérovingiens, et où, sous le vocable de saint
Etienne, était une abbaye de l'ordre de Saint-
Benoit, congrégation de Cluny, diocèse de Li-
moges, fondée en 997, par les comtes de la Marche.
AHUY, seigneurie de Bourgogne, possédée par
la famille le Compasseur.
Al.iE, les Aix d'Angillon (Cher).
AIDES. Le vassal était obligé envers son suze-
rain de lui payer certaines redevances extraordi-
naires appelées aides (auxilia) ou loyaux aides
{legalia auxilia), aides déterminées par la loi.
C'est ainsi qu'à la mort du suzerain immédiat, les
vassaux devaient à son successeur une redevance
dite aide de relief, afin de l'aider à relever son
fief envers le suzerain dominant. On pouvait ob-
tenir la dispense des aides; si l'exemption avait
lieu à titre gratuit, on disait du fief qu'il était ho-
noré (feudum honoratum); si les charges extraor-
dinaires étaient converties en une sorte d'imposi-
tion annuelle, le fief était abandonné.
Du Gange a donné l'énumération des aides légi-
times, droites, coutumières, «ainsi qu'on appelait
indifféremment celles qui étaient obligatoires. Il
a observé avec raison que dans le nombre figu-
rent des aides gracieuses ou volontaires, consen-
ties autrefois aux grands suzerains et surtout aux
rois (Voy. Diplôme de Philippe le Bel, 7 février
1349, chartes de Jean II, 1350 et 1353, Paris,
Angers, le Mans), et transformées par eux en im-
pôts obligatoires vers la fin du xiv° siècle. Toute-
ibis l'aide légitime purement féodale différait es-
sentiellement de la taille; on la désignait souvent
par le nom d'aide aux quatre cas.
AIDE AUX QUATRE CAS. On appelait ainsi
une redevance qui devait être perçue dans les cir-
constances suivantes : 1° lorsque le seigneur ar-
mait chevalier son fils aîné; 2° quand il mariait
sa fille; 3" lorsqu'il partait pour la croisade;
4° quand il était fait prisonnier, pour sa rançon.
Dans cette dernière circonstance, elle consistait
d'abord, comme le relief, dans une année de re-
venus; ensuite elle fut taxée à 60 livres pour les
fiefs ordinaires, à 100 livres pour les fiefs de pair.
D'après l'art. 188 de la coutume du Poitou, les
loyaux aides étaientidus au seigneur, homme d'É-
glise; le payement en avait lieu en un cas seule-
ment , lorsqu'il entrait dans l'exercice de ses
fonctions.
AIDES (Cour des), juridiction souveraine qui
connaissait et décidait en dernier ressort les pro-
cès civils et criminels relatifs aux subsides, impo-
sitions, tailles, aides, gabelles, droits du roi, etc.
Elle était seule compétente pour juger des titres de
noblesse, et vérifiait les états de la maison royale.
La Cour des aides de Paris doit son origine à la
création faite en 1355 de receveurs généraux pour
la perception d'une aide votée cette année par les
états généraux. Transférée à Poitiers en 1425,
pendant l'occupation de la capitale par les Anglais,
elle fut rappelée à Paris en 1436. Supprimée par
Louis XI, à son avènement à la couronne, elle
fut rétablie en 1464. Henri II (1551) augmenta la
juridiction de ce tribunal auquel il ajouta une
seconde chambre. Une troisième fut créée en 1636,
et à l'époque de la Révolution la Cour des aides se
composait de trois chambres, d'un premier pré-
sident, de 9 autres présidents, de 54 conseillers,
de 3 avocats généraux, d'un procureur général,
de 2 greffiers en chef, etc.
Dans le reste du royaume il y avait encore la
Cour des aides de Montpellier (1437) à laquelle fut
réunie (1629) la Cour des comptes de cette ville;
la Cour des aides de Bordeaux, qui y avait été
transférée en 1557 de Périgueux où elle avait été
établie en 1554; celle de Montauban qui, de 1642
à 1660, avait été à Cahors; celle de Clermont en
Auvergne qui y fut transférée en 1630 de Mont-
ferrand où elle avait été érigée en 15S7. Les
autres Cours des aides du royaume étaient réunies
soit aux parlements (Grenoble, Dijon, Rennes,
Pau, Metz), soit aux chambres des comptes (Rouen,
Aix, Dôle).
Les Cours des aides avaient le droit de re-
montrance.— Pour la bibliographie, voyez Biblio-
thèque historique de la France, t. III, n"' 33862-95.
AIGALADES (Les), seigneurie deProvence pos-
sédée par la famille d.e La Ceppède.
AIGLE, monnaie d'argent frappée à Pise, qui
avait un grand cours parmi les croisés, à cause
du commerce actif que les Pisans faisaient en
Orient.
AIGLE {V),AquUa, ville de Normandie (Orne),
première baronnie du duché d'Alençon , ayant
le titre de vicomté et de marquisat avec haute
justice. Elle appartint successivement aux sei-
gneurs d'Harcourt, de Penthièvre, de Lacerda,
de Brosse, d'Aubray et des Acres. En 1118 elle
fut prise par les Français sur Henri I"', roi d'An-
gleterre, et en 1563 par un chef Calviniste, le
vicomte de Dreux. — Bibliographie : G. Vaugeois,
Histoire de la ville de l'Aigle, 1841, in-8-
AIGLE (L'), seigneurie de Franche-Comté, pos-
sédée par une branche de la maison de Vaudrey.
AIGLEMONT (D'), pseudonyme de du Perrier.
AIGLER (Bernard) , cardinal, abbé du Mont-
Cassin , théologien, né à Lyon, mort en 1282.
AIGLUN (Seigneurs d'), de la famille pro-
vençale de Monier, = — de la famille proven-
çale* de Roux, — — de la famille provençale de
Trimont.
AIGNAN (N), médecin de Louis XIV, né à
Orléans en 1644, mort à Paris le 30 janvier 1709.
Il avait été capucin sous le nom de Fère Tran-
quille.
AIGNAN (Etienne), littérateur, membre de
l'Académie française (1814), né à Beaugency-
sur Loire, en 1773, mort le 21 juin 1824. Il a
composé un opéra, Nephthali, et plusieurs tragé-
dies, Brunehaut, Arthur de Bretagne. Son ou-
vrage le plus connu est la traduction en vers de
AIGU . — 33 —
AIGU
V Iliade, 3 vol., 1809. Sous la seconde Restau-
ratioa, il écrivit quelques brochures politiques.
AIGNAN. Voy. Saint-Aignan.
AIGNAY-LE-DUC , petite ville de Bourgogne
(Côte-d'Or), portant le litre rie baronnie.
AIGN3EAUX OU AGNEAUX (Robert et An-
toine Le chevalier, sieurs d'), poètes du xvi" siècle,
nés en Normandie. Ils étaient jumeaux, et mou-
rurent le premier en lo90,- le second en 1591.
Outre diverses poésies faites en commun, ils com-
posèrent ensemble de^ traductions en vers de
Virgile (1582, 4°) et d'Horace (1588, 8").
AIGNEL, monnaie d'or frappée d'abord sous
LouisIX,etcontinuéejusqu'au règnede Charles VI.
Elle fut imitée en Bourgogne et en Flandre : on
appelait moutons à la grand'laine les aignels du
règne de Jean.
AIGREFEUILLLE, famille de Languedoc, d'où
sont sortis les seigneurs de Caunelles. Elle porte :
d'azur à trois étoiles d'or de six rais, au chef
cousu de gueules.
AIGRÉFEUILLE (Seigneurs d'), branche de
la maison de Rigaud (Languedoc).
AIGREFEUILLE (Charles d') , chanoine de
Montpellier, érudit, vivait dans la première moi-
tié du xviii' siècle. On a de lui : Histoire de Mont-
pellier, 1737-39, 3 vol. in-fol.
AIGREFOIN, seigneurie de l'Ile-de-France
(Seine-et-Oise) possédée par la famille de Ferrary.
AIGREMONT-LE-DUC, en Bassigny (Haute-
Marne), bironnie qui relevaitdu duché de Langres.
AIGREMONT ( Seigneurs d' ) , branche de la
maison de Choiseul;= — branche de la famille
de Chouart ; =: — branche de la maison de Roche-
more.
AIGREMONT (d'), pseudonyme du chevalier
de La Vallière.
AIGUË. Voy. Daigue.
AIGUEBELLE, Aqua Bella, abbaye de l'ordre
de Citeaux (Drôme), diocèse de Saint-Paul-Trois-
ChâteauT, fondée en 1137.
AIGUEBELLE, famille de Provence, d'où sont
sortis les seigneurs de Montgardin et de Beau-
dimenc. Elle porte : d'or au griffon de sable cou-
ronné de même.
AIGUEBELLE, seigneurie de Champagne pos-
sédée par la famille de Magny.
AIGUEBELLE, Carbonaria, puis Aqua Bella,
ville du département de la Savoie. Elle faisait
en 1814 partie du département du Mont-Blanc.
Les Autrichiens y furent battus le 8 avril 1814
par le colonel Favre.
AIGUEBERRE OU AIGUEBERT (Jean DuMAS
d'), conseiller au parlement de Toulouse, auteur
dramatique, né le 6 novembre 1692, mort le 31
juillet 1755.
AIGUEBONNE (Seigneurs d'), branche de la
maison d'Urre (Dauphiné).
AIGUEPERSE, Aquw Sparsœ, abbaye de filles
de l'ordre de Sainte-Claire, diocèse de Clermont
(Puy-de-Dôme), fondée en 1423.
AIGUES-MORTES, Aquœ Mortuœ (Gard). En
775, des Sarrasins détruisaient une abbaye qui,
des marais avoisinants, prenait le nom à'Aqux
Morluse , et qui n'était pas sensiblement plus
distante delà mer que "ne l'est la ville qui la
remplace. Cette abbaye fut bientôt rebâtie, et peu
à peu se forma un bourg dont la seigneurie était
à l'abbaye de Psalmodi, mais sous la suzeraineté
directe du roi. Après avoir renouvelé en 1246
les immunités accordées à la ville par Philippe 1",
et avoir élevé la tour Constance, saint Louis réu-
nit dans sa rade les 2000 navires destinés au
transport de ses troupes en Egypte. Il partit
encore de ce port en 1269 par le Grau de la Croi-
sade ou de la Crousette. Son fils Philippe le Hardi
DICT. HIST. DE FR.
fortifia la ville, qui devint commune en 1279, et
resta très-florissante durant un siècle. Philippe le
Bel, pour en assurer l'importance, défendit que
les Toscans et les Lombards, venant en France,
pussent aborder ailleurs que dans ce port. Néan-
moins les passes s'engravaient déjà. En 1336,
Philippe de Valois ordonna au sénéchal de Beau-
caire d'obliger toute sorte de personnes à payer
l'imposition mise pour les réparations devenues
nécessaires, et ces travaux furent plusieurs lois
repris par Jean, par Charles VI, François 1" et
Henri IV. Louis XIII, pour mettre le port en
communication directe avec la mer, fît ouvrir le
Grau du roi. Malheureusement la ville, qui avait
été une des places de sûreté des Calvinistes, fut
négligée sous Louis XIV. L'ensablement des pas-
sages et des marais augmenta toujours, et les
projets de Napoléon I"', pour les améliorer, n'ont
pas pu être exécutés. Parmi les principaux évé-
nements dont elle a été le théâtre, nous citerons
le massacre d'une garnison bourguignonne en
1421; l'entrevue de François l" et de Charles-
Quint en 1538; le débarquement de Philippe II
en 1548; enfin sa prise par les Huguenots en
1575.
Bibliographie. — Dissertation sur Aigues-Mortes
{ilém. de l'Acad. des Inscript., t. XX); Notices
de F. M. di Pietro, 1821 et 1849, et de A. Du-
mège {Mém. de la Société archéolog. du Midi,
t. II).
AIGUES-VIVES , Aqux Vivœ, en Touraine,
abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, congréga-
tion de Sainte-Geneviève, fondée au commence-
ment du xi« siècle.
AIGUES-VIVES, seigneurie du Languedoc,
jointe à celle de Cauvisson ou Calvisson, et érigée
en marquisat en 1644, en faveur de J. L. de
Louet.
AIGUIÈRES ou AIGUERRES, maison de Pro-
vence d'où sont sortis les seigneurs de Mejane.
Elle porte : de gueules à six besans d'argent posés
5 en sautoir et le 6° en pointe.
AIGUIÈRES (Seigneurs d') , branche de la
maison de Cadenet (Provence). = — branche de la
maison de Sade (Provence).
AIGUILHE, seigneurie du Languedoc possé-
dée par la famille de Le Berthon.
AIGUILLES, seigneurie du Dauphiné, pos-
sédée par la famille de Gênas. = — Marquisat pos-
sédé par la famille provençale de Boyer.
AIGUILLIERS, ALÊNIERS, ÉPINGLIERS.
La corporation des fabricants et marchands d'ai-
guilles, d'alênes, d'épingles, de poinçons, etc.,
lut établie à Paris par un édit de mars 1557. On
ne pouvait être reçu maître qu'à 20 ans et après
avoir été cinq ans apprenti, et trois ans compagnon
d'un maître. La corporation avait la Vierge pour
patronne.
AIGUILLETIERS. Les aiguilletiers , c'est-à-
dire les fabricants et marchands d'aiguillettes, de
lacets, de cordons, de nœuds d'épaules, de menue
mercerie, etc., formèrent longtemps à Paris une
communauté séparée. Mais, comme ils étaient peu
nombreux, ils furent réunis, par lettres patentes
enregistrées le 21 août 1764, à la communauté
des aiguiUiers.
AIGUILLON, .ville de l'Agénois, dont elle suivit
les destinées. Confisquée à la fin du xiii" siècle,
puis rendue à Edouard l" par Philippe le Bel,
lors de la paix de 1303, elle fut attaquée en 1346
par Jean, duc de Normandie, fils de Philippe de
Valois; mais la défaite deCrécy le força d'en lever
le siège. Elle revint à la France sous Charles V,
et ne fut reprise par les Anglais que momenta-
nément (1430). Le mariage de Marguerite de
Valois avec le roi de Navarre mit cette place à
3
AILL
— 34 —
AIMO
la disposition de son époux, qui érigea Aiguillon en
duché-pairie en faveur du duc de Mayenne (1599).
Une nouvelle érection, qui ne subsista qu'un an,
eut lieu en 1634 en faveur de Puy-Laurens; enfin,
en 1638, le cardinal de Richelieu acheta Aiguillon
qui fut de nouveau érisé en duché en faveur de
sa nièce Madeleine de Vignerot, dans la famille
de laquelle il resta jusqu'en 1789. (Voy. le P. An-
selme, t. IV.)
AIGUILLON (Marie-Madeleine de Vignerot,
dame na Gombalet, duchesse d ), morte à Paris,
le 17 avril 1675. Elle était fille de René de Vi-
gnerot et de Françoise du Plessis, sœur du car-
dinal de Richelieu, et dame d'atours de Marie de
Mêdicis. Son oncle, dont elle tenait la maison, et
â qui elle avait inspiré une grande tendresse,
acheta pour elle (1638) le duché d'Aiguillon.
Elle fonda (1639) une maison de religieuses hospi-
talières au Canada, et, après la mort du cardinal,
employa sa fortune à des œuvres de bienfaisance.
= Son petit-neveu, Armand-Louis de Vignerot du
Plessis- Richelieu , duc d'Aiguillon , pair de
France , membre honoraire de l'Académie des
sciences, né en 1683, mort à Paris le 31 janvier
1750. C'est dans son château de Verret près de
Tours qu'il imprima lui-même un livre obscène,
dont il est l'un des auteurs , et que son excessive
rareté fait rechercher des bibliophiles; il a pour
titre : Recueil de pièces choùics, rassemblées par
les soins du cosmopolite; Ancône, Vriel, B t,
1735, in-4°, tiré à sept exemplaires. On a encore
de lui : Suite de la nouvelle Cyropédie, 1728,
in-S". Sa femme, Anne-Charlotte de Crussol de
Florensac, qui l'aida, dit-on, dans ses ouvrages,
a laissé quelques tiaductions. = Son fils Armand,
duc d'Aiguillon, né en 1720, mort en 1780.
Nommé gouverneur de Bretagne (1750), il battit
les Anglais dans la baie de Saint-Cast (1758), eut
de nombreux démêlés avec La Chalotais, procu-
reur général du parlement de Bretagne (voy. La.
Chalotais)-. fut accusé de concussion devant le
parlement de Paris, et n'obtint limpunité que
par la faveur de Mme du Barry. Appelé au mi-
nistère des affaires étrangères (1771), il laissa
s'effectuer le partage de la Pologne, et montra
la plus grande incapacité. A l'avènement de
Louis XVI , il fut exilé dans son gouvernement
où il mourut. = Armand, duc d'Aiguillon, fils du
précédent, mort à Hambourg en 1800. Député de
la noblesse aux états généraux (1789), il se rallia
avec ardeur aux principes de la Révolution, et
siégea au côté gauche. Nommé au commande-
ment des troupes sur la, frontière de Suisse, il
protesta contre le 10 août,' fut décrété d'arresta-
tion , et passa à l'étranger.
AIGXJINE, branche de la maison de Sabran
= — branche de la famille provençale de Gautier.
AIGTJIRANDA, Aigurande (Indre).
AIHÉRES, seigneurie de la Basse-Navarre, pos-
sédée par la famille de Belzunce.
AILAGES. L'ailages dans le pays de NoTmandie
comprenait les champs qui s étendaient immé-
diatement autour de l'enceinte des villes, sur une
profondeur variable, mais ne dépassant guère un
arpent. Les colons de cette zone payaient la dîme
à la paroisse du faubourg voisin, à laquelle ils
étaient réputés appartenir. En Picardie, l'ailages
s'appelait Tour de ville, et n'allait'pas au delà, d'un
demi-arpent.
AILLAUD (Pierre-Toussaint), écrivain, né à
Montpellier le 1" novembre 1759, mort à Mon-
tauban en 1826.
A TT iT ,EB ATJDIÈRES (Seigneurs d') , de la mai-
son de Torotte (Picardie).
AILLECOXJRT, DAILLECOURT, seigneurie
de Champagne, possédée par la maison de Choiseul.
AILLY. 11 y avait plusieurs seigneuries de ce
nom en France ; une en Normandie , une en Au- f
vergne, qui a donné son nom à une branche de
la maison de Rochefort; et trois en Picardie :
Ailly-sur-Noye , qui a donné son nom à une
branche de la maison de Clermont en BeauvoisLs;
Ailly-sur-Somme, possédée par une branche de
la maison de Péquigny, et enfin AiUy-le-Haut-
Clocher en Ponthieu,- qui a donné son nom à
une maison d'où sont sortis les vidâmes d'Amiens,
les seigneurs de Varennes, de Sains, d'Ignaucourt,
de Bellonne, d'Aresnes, de La Mairie, d'Anneri,
de Montgeroùt, de Louville, d'Annebaut et de
Senecey. Les armes de cette maison étaient : de
gueules à deux branches d'alisier d'argent passées
en double sautoir au chef étiqueté d'argent et
d'azur de trois traits. (Voy. Recueil des maisons
nobles d'Amiens, par La Morlière, et le P. Daire,
Hist. d'Amiens.) Le nom d'Ailly est quelquefois
écrit Allif ou Arly.
AILLY (Pierre d'), Petrus de Alliaco, célèbre
prélat, théologien, cardinal, surnommé le Marteau
des hérétiques et l'Aigle des docteurs de France,
né à Compiègne en 1350, mort à Avignon vers 1420.
11 fut successivement grand maître du collège de
Navarre (1380), chancelier de l'université de
Paris (1389), évêque du Puy (1395), de Cambrai
(1398). 11 prit une part active aux tentatives pour
faire cesser le schisme qui partageait la chré-
tienté, fut nommé cardinal par Jean XXIII,
joua un grand rôle au concile de Constance, et
fut légat de Martin V à Avignon. Ses écrits théo-
logiques sont fort nombreux, et la plupart ont été
réimprimés plusieurs fois. Nous citerons sa Vie
de Célestin V (1536), et son Libellus de emenda-
tione Ecclesix, 1631, in-8°.
AIMAR; famille de Provence d'où sont sortis
les seigneurs de Montsalier, de Chateaurenard ,
de Pierrerue, de Beauvezet et de Puimichel. Ses
armes étaient : de gueules à une colombe essorant
d'argent, tenant dans son bec un rameau d'oli-
vier d'or, au chef cousu d'asur, chargé de trois
étoiles d'or. (Voy. l'Etat de la Provence, par Ro-
bert, et l'Histoire de la noblesse de Provence, par
Artefeuil.)
AIMART-RIVAULT, jurisconsulte dauphinois
de la seconde moitié du xv" siècle. — Hisioria,
juris utriusque, 1533, 8°.
AIMARGUES OU AYMARGUES, baronnie du
Languedoc qui, avant 1789, appartenait au duc
d'Qzês.
AIMERIC DE PÉGUILAIN, troubadour, mort
vers 1255. Quelques-unes de ses poésies ont été
publiées dans le recueil de Raynouard.
AIMERIC de SARLAT, troubadour, né en Pé-
rigord, vivait au commencement du xui' siècle.
Raynouard a publié quelques-unes de ses poé-
sies.
AIMERIES (Seigneurs d') , de la famille de
Raolin (Bourgogne).
AIMINI, famille de Provence d'où sont sortis
les seigneurs de Saint-Julien-d'Asse , de Saint-
Jeurs et du Mas -Blanc. Elle porte : échiqueté
d'or et de sable, les carreaux de sable, marqués
d'autant de besans d'argent. (Voy. Artefeuil, His-
toire de la noblesse de Provence.)
AIMOIN , chroniqueur , moine de Fleury-sur- .
Loire, né vers le milieu dux" siècle, mort en 1008.
Son Historia Francorum qui va jusqu'à la 16*
année deClovis II et quia été continuée par d'au-
tres, a été publiée par J. Badins Ascensius, 1514,
in-f°, puis, 1567, in-8°, 1603, in-f", et insérée dans
les recueils de Duchesne, de Freher et de dom
Bouquet.
On a d'un autre Aimoin, moine de Saint-Ger-
main des Prés, au ix' siècle des fragments d'une
— 35 —
AIRE
relation du siège de Paris par les Normands, in-
sérés dans le recueil de Duchesne.
AIMON OU AIMÉ DE VARENNE, poëte de la
seconde moitié du xni° siècle. On le croit Grec
d'origine. — Florimont et Philippe de Macédoine,
roman en vers, conservé en manuscrit dans di-
-verses bibliothèques de l'Europe.
AIMON (Jacques) , pseudonyme de Voltaire.
— Voy. Aymon.
AIN, département formé de la Bresse, du Bu-
gey, du Valromey et de la principauté de Bom-
bes. — Jl est borné au N. par les dép. du Jura et
de Saône-et-Loire, à l'E. par la Suisse; au S. par
le dép. de l'Isère; à l'O. par ceux du Rhône et de
Saône-et-Loire.
Ce département a donné naissance au jésuite
Lucet, au conventionnel Carra, aux généraux d'Al-
lemagne et Bouvier des Ëclaz, à Brillât-Savarin,
à Récamier, etc.
Bibliographie — Diverses statistiques publiées
par Bossy, 1808, in-4°; par Peuchet et Chanlaire,
1808, in-4° ; par Puvis, 1829, in-8°; Recherches
historiques par N. de La Teyssonnière , 1829, in-8°;
et les Annuaires du département.
AINAC, seigneurie de Provence, possédée par
une branche de la famille de Thomassin.
AINAY-LE-VIEL, seigneurie du Bourbonnais,
possédée par la famille de Chavenon (Berry).
AINDKE, Antrum, monastère de l'ordre deSt-
Benoît, diocèse de Nantes, fondé à la fin du yii"
siècle et détruit par les Normands en 843.
AINEGRAY, Anagrates, monastère du diocèse
de Besançon, fondé au vi= siècle.
AINESSE (droit d'). Pour comprendre l'origine
et l'étendue du droit d'aînesse, îl faut se reporter
aux principes féodaux. Le fief ne fut jamais régi
comme une propriété ordinaire. Même après qu'il
eut obtenu le bénéfice d'hérédité, il garda quelque
chose de son caractère primitif de concession, et
la loi pourvut aux dommages que ce bénéfice
aurait pu causer au suzerain en lui assurant cer-
taines redevances au moment de la mutation
(voy. Amortissement, Relief). Mais le seigneur
aurait encore été gravement lésé, si le fief avait
pu être partagé entre tous les enfants; car le
morcellement indéfini aurait entièrement anni-
hilé ses droits, au point de vue du service mili-
taires De là le principe de l'indivisibilité des fiefs,
principe qui eut pour conséquence immédiate et
nécessaire l'introduction d'un droit nouveau, du
droit d'aînesse. En effet, le fief devant revenir à
un seul des enfants, l'aîné était évidemment le
plus en état de rendre le service militaire.
Le droit d'atnesse est donc essentiellement
féodal; il n'a rien le commun avec le privilège
de masculinité qu'on rencontre sous les deux
premières races. (Voy. ce mot.)
Le droit d'aînesse disparut de nos lois à la Ré-
volution, mais pas d'un seul coup; car, le 25 fé-
Trier 1790, l'Assemblée nationale, en l'abolissant
à l'égard des fiefs et biens nobles, excepta de la
mesure les aînés actuellement mariés ou veufs
sans enfants. En 1826 la Restauration voulut le
rétablir en partie, et le 10 février le garde des
sceaux présenta à la chambre des pairs un projet
de loi relatif aux successions et substitutions dont
les deux premiers articles étaient ainsi conçus :
Art. 1". Dans toute succession déférée à la
ligne directe descendante et payant 300 francs
d'impôts fonciers, si le défunt n'a pas disposé de
la quotité disponible, cette quotité sera attribuée,
à titre de préciput légal; au premier-né des en-
fants mâles du propriétaire décédé.— Si le défunt
a disposé d'une partie de la quotité disponible, le
préciput légal se composera de la partie de cette
quotité d»nt il n'aura pas disposé. Le préciput
légal sera prélevé sur les immeubles de la suc-
cession, et, en cas d'insuffisance, sur les biens
meubles.
Art 2. Les dispositions des deux premiers para-
graphes de l'article qui précède cesseront d'avoir
leur effet lorsque le défunt en aura formellement
exprimé la volonté par acte entre-vifs où par tes-
tament.
Ce projet de loi excita dans la nation un mé-
contentement profond , et donna lieu à Paris à
des manifestations tumultueuses. Après une longue
et vive discussion, l'article premier, qui contenait
le principe du projet de loi, fut rejeté le 8 avril
par 120 voix contre 94. Le soir même on illumina
a Paris, et le lendemain des groupes nombreux,
stationnant devant le Luxembourg, saluèrent de
leurs bruyantes acclamations les pairs qui avaient
voté contre le projet de loi.
AINGOTJLINCOURT , seigneurîp. de Cham-
pagne, possédée par la famille de Raiecourt.
AIRAGUES, seigneurie de Provence, possédée
par la famille de Bionneau.
AIRE-SUR-L'ADOUR (Landes), Atura, ficus
Juin. Ce chef-lieu de la cité des Aturenses , et
dans les temps modernes du Tursan, était une
place forte sous les Romains, et sous les Visigoths
elle fut la résidence d'Alaric 11, après la mort
duquel elle passa aux Francs (507). On y battit
monnaie sous les Mérovingiens , et au moyen
âge elle fit partie du duché de Gascogne, et à
partir du xvn" siècle du gouvernement de Guyenne.
L'évêché d'Aire qui releva d'Eause jusqu'au
IX' siècle, devint ensuite suffragant d'Auch. Ses
prélats ne sont connus que depuis le commence-
ment du vi° siècle. Supprimé en 1790, il fut alors
réuni au diocèse de Rayonne. 11 a été rétabli
en 1823.
ÉvÈQUES d'Aire : Marcel, 506-533. — Rustique,
585. — Philibaud, 620. — Asinarius, 788. — Gom-
baud, 977. — Arsias Racha, 980. — Raimond I",
dit le Vieux, 1056-1059. — Pierre 1", 1063-1092.
— Guillaume I", vers 1095-1115. — Vital P' de
Sainte-Hermette, 1115-1120.— Bonhomme, 1120-
1137. — Eudes d'Orbessan, vers 1160-1180. —
Guillaume II Bernard, 1188. — Martin 1", 1194.
—Vital II, 1211. — Jean I"', vers 1215. — Gautier,
vers 1220. — Arnaud, 1221-vers 1230. — Auger, •
vers 1235. — Raimond II de Saint-Martin, 1237-
1266. — Pierre II, 1267-1284. — Géraud, 1284-
1285.— Pierre III, 1285-1295. — Martin II Defosse,
1300-vers 1306. - Hernard I", 1314-1322. —
Guillaume III, 1322-1324.— Anesance de Joyeuse,
1324-vers 1327.— Garcias I" Lefebvre, 1329-1331.
— Dauphin, vers 1334-1354. — Bernard II, 1354.
-Pierre IV de Gaxiafecto, 1359.— Jean II, 1365-
1378.— Robert Waldebry, 1387-1390.— Guichard,
1390- 1391. — Garcias II Arnaud de Navailles,
1391- vers 1398. — Bernard III Brun, 1399-vers
1415. — Arnaud-Guillaume I" de Lescun, 1417-
vers 1430. — Roger de Foix de Castelbon , vers
1436-1440.— Louis d'Albret, 1452-1460. —Tristan
d'Aure, 1461-1478.— Pierre V de Foix, vers 1487.
—Antoine I", vers 1495. — Bernard IV d'Abadie,
1497-1500. — Bernard Vd'Amboise, 1500-1508.
— Antoine II de Apiniaco, 1514-1516. — Arnaud-
Guillaume II d'Aydie, 1516-1522.— Charles I" de
Gramont, 1524-1530. — Pierre VI de Blayxe,
1530-1535. — Gabriel de Saluées, 1535-vers 1548.
— Jacques de Saint-Julien, 1550-1557. — Chris-
tophe de Foix de Caudale, 1560-1570. — François
de Foix de Caudale, 1570-5 février 1594-° —
Philippe de Cospéan, 18 févr. 1607-17 mars 1622.
— Sébastien Bouthillier, 1623-17 janv. 1625. —
Gilles Boutant, 1626-février 1649. — Charles II
François d'Anglure, 25 mars 1650-1657. — Ber-
nard VI de Sariac, 24iuiu 1657-12 octob. 1672.
AISN
— 36 —
AIX
— Jean-Louis de l'EstarigMe Fromentières, 14 janv.
1673-déc. 1684. — Armand Bazin de Bezons, août
1685-29 mars 1698.— Louis-Gaston Fleuriau d'Ar-
menonviUe, 29 mars 1698-août 1706.— François
Gaspard de Lamer de Matha, 15 août 1706-30 juin
1710. — Joseph-Gaspard de Montmorin de Saint-
lïérem,. 12 juillet 1710-7 nov. 1723. — Gilbert de
Montmorin de Saint-Hérem, 7 nov. 1723-1734. —
François de Sarret de Gaujac, oct. 1735-nov. 1757.
— Plaicard de Raigecourt, févr. 1758-1784. —
Sébastien-Charles-Philibert-Roger de Cahuzac de
Caux, 1784-1790. — Jean-François-Marie Lepape
de Trévern, 13 juill. 1823-1827. — Dominique-
Marie fcavy, 29 juillet 1827-1839. — François-
Adélaïde- Adolphe Lanneluc, 15 sept. 1839-1856.
— Prosper-Arnould-Michel Hirahoure, 22 sept.
1856-1859. — Louis-Marie-Olivier Epivent, 30 juil-
let 18.W.
AlKE-SUP-tiA.-LYS (Pas-de-Calais), Aeria ou
Aria Atre'jaiwn. Saccagée par les Normands a
la fin du IX'' siècle, Aire, vers la fin du xi°, reçut
de Robert 11 le Hiérosolymitain (1093 à 1HÏ),
pour le maintien ■ e la paix entre les habitants,
une loi d'amitié confirmée par tous ses succes-
seurs. Réunie au domaine royal, celte- ville, depuis
que l'Artois eut été donné à Robert frère de
Louis IX (1236), suivit la fortune de cet apanage.
Lors du traité de Senlis (1493) , elle fut une des
villes séquestrées sous la garde d'un maréchal de
France (voy. Senlis). En 1498 Louis XII la rendit
à Philippe le Beau. Le maréchal de la Meilleraye
la prit sur les Espagnols en 1641 ; mais la paix
des Pyrénées (1659), tout en laissant l'Artois à la
France , la conserva à l'Espagne. Le maréchal
d'Humières la lui enleva en 1676; et la paix de
Nimègue (1678) la donna à la France. Durant la
guerre de la succession d'Espagne, le marquis de
Guébriant fut obligé de la rendre aux ennemis
après 52 jours de tranchée ouverte; mais elle re-
vint à la France par la paix d'Utrecht (1713). Aire
était un des 19 bailliages de l'Artois et la rési-
dence d'une chambre des comptes; elle envoyait
des députés aux États de la province.
AIKEBAUDOUSE , famille du Languedoc d'où
sont sortis les seigneurs d'Anduse.
ATREL, seigneurie de Normandie, possédée au
XV" siècle par la famille de Montreuil.
AIREYAS, AiRiACUM, Airy (Yonne).
AIROLO, village du canton du ïessin, situé à
l'entrée d'un défilé que pendant douze heures,
le 23 septembre 1799, 1r général Gudin défendit
contre Souvarof.
AIROUX, seigneurie du Languedoc , possédée
succeisivement par les familles de Bellissent et
de Buisson.
AIRVAUT ou AIRVAXJX, Aurea vallis (Deux-
Sèvres) , diocèse de la Rochelle, abbaye de cha-
noines réguliers de Saint-Augustin, fondée à la fin
du x" siècle par Hildegarde d'Audenac, vicom-
tesse de Thouars. = — Seigneurie du Poitou pos-
sédée au XIV" siècle par la famille de Liniers.
AIRY, Âiriacum, au diocèse d'Auxerre (Yonne).
H s'y tint vers 1020 un concile, en présence
du roi Robert et de la reine Constance , au sujet
de la paix conclue avec le duc de Bourgogne. —
Voy. Agry.
ÀISEC, seigneurie du Poitou, possédée parla
famille Prévost de Salles.
AISEY-LE-DUC , bourg de Éourgôgne (Côte-
d'Or) avec litre de baronnie.
AISNAY, Atlianacum, Athanatutn , abbaye de
l'ordre de Saint-Benoît, de la congrégation de
Cluny, fondée à Lyon avant, 534, sécularisée par
Innocent XI , en décembre 168.5. '
AISNE, département formé d'une partie de la
Picardie et de la Champagne et qui comprend la
ThTérache, le Vermandois , le Laonnais, le Tarde-
nois , le Soissonnais et une partie du Valois et de
la Brie champenoise. 11 est borné au N. par la
Belgique et le dép. du Nord; au S. par le dép.
de Seine-et-]Marne; à l'E. par les dép. delà Marne
et des Ardennes ; à l'O. par les dép. de l'Oise et
de la Somme.
11 adonné naissance à S. Remi, au roi Lotliaire,
au prince Louis de Condé. tué à Jarnac, au cardi-
nal Charles (X) de Bourbon, à J. Bodin, à Ra-
cine, à la Fontaine, à Condorcet, Ronsin. Qui-
nette, Babeuf, au maréchal Serrurier, à Luce de
Lancival, etc.
Bibliographie. — Stalisliques , par E. Dauchy,
1800, in-8; par Peuchet et Chanlaire, 1811, in-4;
Dictionnaire géographique de V Aisne, par Girault
de Saint- Fargeau, 1830, in-8; Manuel historique
de l'Aisne, par Devismes, 1826, in-8, elles An-
nuaires du département.
AISSÉ (Mlle), Circassienne, célèbre par ses
aventures, née vers 1693, morte à Paris en 1733'.
Elle fut vendue à l'âge de quatre ans , à M. de Fer-
riol, ambassadeur de France à Coiistantinpple,
qui l'amena en France, la fi i élever et abusa
d'elle dès sa première jeunesse. 11 mourut en lui
laissant une pension. Elle devint par la suite l'i-
dole de la société spirituelle de Mmes de Para-
bére, du DefTant et de Bolinghrolse ; repoussa les
tentatives du Régent , mais eut pour amant le che-
valier d'Aydie, qu'elle refusa d'épouser parce qu'il
était chevalier de Malte. Elle a raconté sa vie
dans de charmantes Lettres (1787, in-8, souvent
réimprimées) adressées à Mme Galandrini de Ge-
nève.
AISSENNES, baronnie du Rouergue, possédée
par la famille Le Normant.
AIVREUM, Ivry.
AIX en Provence, Aquœ Sextiœ. Cette ville,
fondée vers l'an 123 avant J. C, par le consul
C. Sextius Calvinus , près d'une source d'eaux
thermales, sur le territoire àesSalvi on Salluvii,
et devant laquelle Marins défit les Teutons et les
Ambrons, devint sous César ville municipale, avec
les privilèges de ville latine. On y éleva un temple
dédié à Auguste et un amphithéâtre. Une citadelle,
se changea en palais du prétoire où résida le
gouverneur de la Narbonnaise Seconde, lorsque, ^
vers la fin de l'empire , elle fut devenue le chef-',
lieu de la cité des Aquenses et la métropole d-e la^
province. Rome réussit à conserver jusqu'au
dernier moment la possession à.'Aquœ Sextiœ;
car la ville ne fut occupée par les "Wisigoths
qu'en 477. Lors de la chute de l'empire, elle
était le chef-lieu de la dté des Aquenses, qui se
subdivisait en trois yagi, aquensis, exuensis et
furidrensis, dont le premier élait proprement le
territoire d'Aix. Au vi" siècle la ville, ravagée
alternativement par les Francs et les Lombards,
paraît avoir été dans le partage de Sigebert
depuis 567; mais dès 680 probablement elle était
indépendante. Au via' siècle, elle fut dévastée par
les Sarrasins, et devint dans le ix' la résidence des
comtes de Provence. Ceux de la maison d'Aragon
et ceux de la maison d'Anjou y séjournèrent éga-
lement. Sous les deux premières races , la ville
avait battu monnaie. A l'époque des comtes, elle
était divisée en trois parties, la ville comitale,
celle des Tours et le bourg Saint- Sauveur. La
seconde division fut plus tard délaissée, et l'en-
ceinte actuelle, sauf quelques nouveaux quartiers,
ne comprend plus guère que la ville des comtes
et le bourg. Au xi' siècle les archevêques d'Aix
et leurs suffragants prirent une part active à
l'établissement de la paix et de la trêve de Dieu.
Cependant l'esprit se réveillait dans ces provinces,, ^
et la résidence des comtes fit d'Aix au iii" sièclej [
/ T h
AIX
AIX
le centre de la littérature provençale dont l'in-
fluence s'étendit sur le littoral méditerranéen, en
Espagne aussi bien qu'en Italie. Sous Bérenger IV
(1209 à 1245), qui réunit les comtés d'Arles et
de Forcalquier, ce mouvement fut encore plus
marqué, et la ville devint en même temps un
centre politique. L'occupation du comté par
Charles d'Anjou (1211) amena des modifications
dans son administration. En 1212 fut établie à
Aix une chambre des comptes à laquelle on ad-
joignit une chambre des aides, et dont le ressort
comprit toute la Provence. Au xv siècle une uni-
versité y fut installée par le pape Alexandre V
(1409) et le comte Louis III (1413). L'établissement
d'une chambre des comptes (1272) à laquelle on
adjoignit une chambre des aides, et celui d'une
université (1409, 1413), furent dus à la seconde
maison d'Anjou, après l'extinction de laquelle la
Provence fut réunie à la couronne (1486). En
juillet 1501 Louis XII instituai Aix un parlement
qui, jusqu'en 1789, rendit la justice «de par le
roi, comte de Provence.» Sous Louis XIII, en
1639, les derniers états de la Provence furent
tenus à Aix, et depuis lors remplacés par l'assem-
blée des procureurs ou des communautés réunie
tous les ans à Lambesc.
Il se tint à Aix deux conciles : l'un en 1112,
l'autre en 1585. Il y eut aussi en 1612 une as-
semblée provinciale où l'on condamna le livre de
Richer, De ecclesiastica et politica potestate.
Aix est la patrie de Brueys, de Duperrier, du
P. Gaillard, de Lieutaud, du P. Thomassin , de
Tournefort, de J. B. Vanloo , de Vauvenargues ,
d'Entrecasteaux, d'Adanson et de M. Mignet.
Bibliographie. — Pitton, Description d'Aix,
1666, in-fol.; Haitze, Les Curiosités d'Aix, 1679,
in-8°; Fauris de Saint-Vincens , Mémoires sur les
Antiquités d'Aix, 1833, in-8°; Porte, Aix ancien
et moderne, 1833, in-8°, et les histoires de Pro-
vence. — Voy. Provence.
Archevêques d'Aix. — La province ecclésias-
tique d'Aix comprit jusqu'au xiii' siècle les villes
épiscopales d'Apt, Riez, Fréjus, Gap, Sisteron et
Antibes. En 1244 le siège de cette dernière ville
fut transféré à Grasse, sufïragante d'Embrun. Aix
conserva son rang de métropole dans la consti-
tution de 1791 , ainsi que dans le concordat
de 1802, et reçut pour sufîragants les évêchés de
Nice, d'Avignon, d'Ajaccio et de Digne. Elle perdit
Nice en 1814. En 1822 on lui retira Avignon, qui
redevint métropole, et on lui adjoignit Marseille,
Fréjus et Gap, et en 1837 l'évêché d'Alger, qui,
en janvier 1867, en fut séparé pour devenir le
siège d'un archevêché.
S. Maximin, i" siècle. — S. Sidoine. — Lazare,
vers 400-41! environ. — S. Bazile, vers 450. —
Maxime, 524-541. — Avole, 549-555. — Francon,
vers 560. — Pientius, 585. — Protais, vers 600.—
N., 794. — Benoît, 828. — Robert I"', 879-886.
— Matefroi, 886.— Odolric, 928-947.— Israël, 948.
— Sylvestre, 979. — Amaury l"', 991. — ■ Enguer-
rand, 1014. — Pons 1", 1019. — Amaury II, 1032.
— Pierre I", 1038-1048. — Pons II de Château-
renard, 1050.— Rostaing I" d'Hières, 1060-1085.
— Pierre II Geoffroi, 108.5-1099. — Pierre III,
1099-vers 1112.— Foulques, 1118-1132.— Pons III
•de Lubières, 1132-1158. — Pierre IV, 1160-1165.
— Guillaume, 1166. — Hugues I" de Montlaur,
1166-vers 1175. — Bertrand de Rougiers, 1178.
— Henri, 1 180. — Gui de Fos, 1188-1211. — Ber-
mond Cornu, 1212-1223. — Raimond Audibert,
1225-1246. — Jean I", 1248-1250. — Philippe I",
1251-1266. — Hugues II, 1256. - Guillaume I",
Vice-Domiuus, 1257-1272. — Grimier Carnazani,
1272-1282. — Rostaing II de Noves, 1282-févr. 1310.
— Guillaume II de Mandagot, 1311-1312. —
Robert II de Mauvoisin, 1313-1317. — Pierre V
des Prés de Montpezat, 1318-1320. — Pierre V,
d'Auriol, 1321-1322. — Jacques de Cabriers, 10
juillet 1322-1" mai 1329. — Arnaud de Varcey,
1331. — Armand de Barces, vers 133.5-1348. —
Arnaud-Bernard de la Peirarède, vers 1350-1358.
— Jean II Piscis, 1360-10 octobre 1368. — Géraud
de Posilhac, vers 1370-1378. — Jean III d'Agoult,
1" juin 1379-22 sept. 1394. — Pierre VII d'Agoult,
1395? — Thomas de Pupio, vers 1398-1420. —
S. Guillaume 111 Fillatre, 1421-1422. — Aimon
Nicolaï , 1422-1436. — Robert HI, Roger Damien,
1437-1458. — Olivier de Pennart, 1458-28 janvier
1484. — Philippe 11 Hébert, 27 févr. 1484-1499.
— Christophe de Brillac, 1500-1502. — François
de Brillac, 1502-1504. — Pierre VllI Filleul,
1505-22 janv. 1540. — Antoine Imberl, 22 janvier
154C-2 déc. 1550. — Jean IV de Saint-Romain,
1551-1506. — André d'Estienne, 1567.— Laurent
Strozzi, 14 avril 1568-déc. 1571. — Julien de Mé-
dicis, 1571-1576. — Alexandre Canigiani, 1576-
21 mars 1591. — Gilbert Genebrard , 1592-26
janvier 1596. — Paul Hurault de l'Hôp'tal, 1598-
septembre 1623. — Gui Hurault de l'Hôpital, 1623-
3 déc. 1625. — Alphonse-Louis du Plessis de Ri-
chelieu, 1626-1629. — Louis de Bretel, 1630-15
mars 1645. — Michel Mazarin, 1645-31 août 1648.
— Jérôme de Grimaldi, 20 sept. 1648-4 nov. 1685.
— Charles le Goux de la Berchère , nov. 1 685-
janv. 1687. — Daniel de Cosnac, janv. 1687-18
janv. 1708. — Charles-Gaspard-Guillaume de Vin-
timille, I"fév. 1708-12 mai 1729.— Jean-Baptiste-
Antoine de Brancas, juin 1729-1770. — Jean-de-
Dieu-Raimond de Boisgelin de Cucé, 1770-1790.
— Charles-Benoit Roux, évêque constitutionnel,
3 avril 1791. — Jérôme-Marie Champion de Cicé,
1802-22 août 1810. — Gaspard-Jean-André Joseph
Jauffret, 5 janvier 1811-1816. — Pierre-François-
Gabriel-Raimond-lgnace-Ferdinand de Beausset-
Roquefort, 1817-1829. — Charles-Alexandre de
Richery, 1829-1830. — Jacques Raillon, 14 déc.
1830-13 févr. 1835. — Joseph Bernet, 6 oct. 1835-
1846. — Pierre-Marie-Joseph Darcimoles, 5 déc.
1846-1857. — Georges-Louis Chalandon, 4 février
1857.
Premiers présidents du parlement d'Aix. —
Le parlement d'Aix se composait d'un premier
président , de neuf présidents à mortier, de cin-
quante-six conseillers laïcs, d'un conseiller-clerc,
de trois avocats généraux èt d'un procureur-géné-
ral. Voici la liste des premiers présidents :
4 juillet 1501, Michel Riccio. — 26 juin 1502,
Ant. Mulet. — 15 juillet 1507, Accurce de Maynier
•d'Oppède. — 30 janv. 1509, Gervais de Beaumont.
— 9 nov. 1530, Thomas de Cuisiniers. — 3 août
1531, Barthélémy de Chasseneux. — 18 juin 1541,
Guillaume Garçonnet. — 20 déc. 1543, Jean de
Maynier d'Oppède. — 5 juillet 1658, Jean-Augustin
de Foresta. — 4 nov. 1590, Artus de Prunier de
Saint-André. — 15 juillet 1596, G. du Vair. —
4 oct. 1616, Marc-Antoine d'Escalis. — 30 mars
1621, Vincent-Anne de Maynier d'Oppède. —
9 mars 1631, Hélie Laisné.— 20 févr. 1636, Joseph
de Bernet. — 20 juin 1645, J. de Mesgrigni. —
12 nov. 1655, Henri de Maynier de Forbin d'Op-
pède. — 9 juin 1674, Arnould de Marin. — 28 nov.
1690, P. Cardin le Bret, seigneur de Flacourt. —
30 juin 1710, P. Cardin le Bret, comte de Selles.
— 24 mai 1715. J. B. des Galloys de la Tour de
Glené. — 14 mai 1748, Ch. J. B. des Galloys de
la Tour de Glené.— ] 771, d'Albertas. — 1775-1790,
Ch. J. B. des Galloys de la Tour de Glené.
Intendants de la généralité xy'Xix. — La gé-
néralité d'Aix, créée en 1577, était divisée en
21 vigueries : Aix, Tarascon , Moutiers, For-
calquier, Apt, Sisleron, Seyne, Colmars, Digne,
38 ^
ATX
Castellane, Annot, Aups . Barjols , Saint-Paul,
^ Grasse, Saint-Maximin , BrignoUes, Draguignan,
lorgues , Hyères, Toulon. Il y faut ajouter le
val de Barréme et les terres adjacentes où était
compris le val de Barcelonnétte depuis 1714, le
comté de Sault et le port de Marseille.
1661-1671. H. de Forbin-Maynier, haron d'Op-
pède. — 1671-1680, J. Rouillé, comte de Meslay.
— 1680-1687, Th.-Alex. Morant. — 1687-1704,
P. Cardin Le Bret , seigneur de Flacourt. —
1704-1734, P. Cardin Le Bret, comte de Selles.
— 1734t1744, J. B. des Galloys de la Tour de
Glené. — 1744-1771 , Ch. J. B. des Galloys de la
Tour de Glené. — 1771-1773, de Monthyon. —
1-773-1775, Sénac de Meilhan. — 1775-1790, des
Galloys de la Tour de Glené.
Aix {batailles d"). Les Cimbres et les Teutons,
après avoir (113 av. J. G.) quitté le nord de FEu-
rope, et ravagé le Norique et l'illyrie , avaient
pénétré en Helvétie. Ils se recrutèrent de trois
tribus Helvètes : les Tigurins (peuple de Zurich),
les Tughènes (peuple de Zug) et les Ambrons oii
Ambra, issus des Galls-Ombriens expulsés jadis
de ITtaiie circumpadane, et ils envahirent la Gaule
(110).
Pendant sept années (110-103) la Gaule presque
tout entière, puis une partie de l'Espagne furent
livrées aux barbares qui, après avoir anéanti suc-
cessivement cinq armées romaines, se décidèrent
à_ passer en Italie. Les E.imris, réunis aux Tigu-
rins, se dirigèrent vers les Alpes tridentines , à !
travers l'Helvétie et le Norique. Les Ambrons et j
les Teutons se disposèrent à franchir les Alpes
maritimes.
Rome , consternée des désastres qu'elle avait
éprouvés coup sur coup , avait envoyé en Gaule
l'homme qui devait la sauver, Marius, qu'elle
nomma consul quoique absent, et qu'elle conti-
nua trois ans dans celte charge. Profitant du sé-
jour que les barbares étaient allés faire en Es-
pagne, il se fortifia dans la pro\ince romaine^ fit
construire un canal (voy. Foss.e mariante) qui
assurait ses communications avec ITtalie, et,
lorsque, les Ambro-Teutons commencèrent leur
mouvement vers les Alpes, il se retrancha prés
d'Arles. Il y fut assailli pendant trois jours par
les barbares, qui chaque fois furent repoussés,
et résolurent de continuer leur route, a Durant
six jours entiers, dit Plutarque, ils défilèrent en
vue du camp romain sans que leur marche fût
interrompue; et . comme ils passaient sous le
rempart, on les entendit crier aux soldats en se
moquant, et leur demander s'ils avaient qnelque
chose à envoyer à leurs femmes : c» car, disaient-
ils, nous serons bientôt auprès d'elles, Marius
suivit à petites journées les barbares qu'il at-
teignit près d'Aix, et prit position sur une colline
isolée, sans eau, qui s'élevait entre la ville et les
campements barbares. Une escarmouche ne tarda
pas à s'engager entre les Ambrons et les esclaves
et les valets de l'armée romaine, qui descendirent
pour puiser de l'eau 1 la petite rivière de Cœnus
(l'Arc), et un combat général s'engagea. Les Li-
gures auxiliaires incorporés parmi les troupes de
Marius , et qui sortaient tf'une colonie galli-
que, chassée de l'Ombrie, dans les Alpes ligu-
riennes, par les Etrusques, furent frappés de
surprise en entendant le cri de guerre ambra ,
qui avait été aussi le leur, pouss-? par les Am-
brons, et ce fut en le répétant à leur tour qu'ils
chargèrent l'ennemi. Après un combat acharné
dans le lit du Cœnus, la victoire fut décidée par
les légions qui, descendant avec impétuosité de
la colline, culbutèrent les Helvètes au delà de la
rivière et poursuivirent les fuyards jusque dans
leur camp. Mais là ils trouvèrent les femmes
ambrones qui, armées de haches et de sabres et
debout devant leurs chariots, frappaient sans
distinction et les fugitifs et les rainqueurs. Leur
héroïsme arrêta le consul, qui dut regagner sa
colline où U. passa une nuit pleine d'anxiété; car,
si les Ambrons étaient en partie détruits, l'armée
teutone restait intacte, et jusqu'au lever du jour
il entendit les barbares pleurer leurs frères morts
avec des plaintes et des clameurs qui a ressem-
blaient, dit Plutarque, aux hurlements et aux
mugissements d'animaux féroces. »
Le surlendemain seulement s'engagea sur le
même emplacement une nouvelle bataille que l'ha-
bileté de Marius sut rendre décisive. Les Ambro-
Teutons qui purent échapper à cette sanglante
mêlée furent pris ou exterminés dans leur fuite
par les populations en armes. Suivant Plutarque,
les barbares perdirent 100 000 hommes tués ovt
pris, chiffre qui paraît se rapprocher plus de la
vérité que ceux de Tite-Live, qui compte 200000
hommes tués et 90000 prisonniers. Le nom actuel
de Fourrières rappelle encore celui de campi
putridi que l'on donna à la plaine où les cadavres
des vaincus furent laissés sans sépulture, et qui
devint célèbre par sa fertilité.
Le souvenir de cette glorieuse victoire où Ma-
rius sauva la Gaule et l'Italie fut consacré par
une fête que le christianisme dénatura et qui se
perpétua jusqu'à la fin du dernier siècle. Marius
avait élevé un temple dédié à la Victoire sur le
sommet d'une petite montagne peu éloignée du
champ de bataille. Ce temple, dont les vestiges
s'aperçoivent encore près d'une ferme qui en a
retenu le nom de Deloubre {delubrum, temple),
fut changé en une église de sainte Victoire, et la
Révolution seule déshabitua les populations d'une
procession solennelle qui s'y faisait chaque année.
ATX (l'ile d' [Charente-Inférieure]), située
à 7 kilomètres au N. 0. de l'emboucbure de la
Charente, entre le continent et l'Ue d'Oléron. Elle
a environ 1 kilomètre de long sur 500 mètres de
large et une excellente rade. En 1757 les Anglais
y débarquèrent et y restèrent dix jours. En 1797
ils s'en emparèrent, et, après en avoir fait sauter
les forts, révacuèrent. En 1806 eut lieu sur sa
côte un heureux combat entre la frégate la Mi-
nerve, capitaine Collet, et la frégate Patlas, com-
mandée par lord Cochrane. En 1809, le 12 avril,
lord Cochrane, à la tète de 50 brûlots et de plu-
sieurs machines infernales , attaqua une flotte
française mouillée en rade de l'île d'Aix et com-
mandée par le contre-amiral Martin. Les brûlots
franchirent l'estacade qui protégeait la ligne fran-
çaise, et incendièrent quatre -caisseaux et une
frégate.
AIX, baronnie du Dauphiné, possédée par une
branche delà maison de la Tour. = — Seigneurie
d'Artois, possédée par la famiUe de Béthencourt.
= — Seigneurie du Limousin, possédée par la
maison Pérusse d'Escars. = — Seigneurie de Sa-
voie, possédée par la famille de Seyssel.
AIX-DE-MESMI, famille de Poitou d'où sont
sortis les seigneurs de laVilledieu et de la Cuillo-'
tière.
AIX-D'ANGELLON (Les) ou AIS-DAM-GILON,
châtellenie du Berry (Cher), qui passa successi-
vement dans les maisons de Sully, d'Albret et de
Saint-.\ignan.
ATX-IiA-CHAPEIiE (Prusse), Aquœ Grani,
Aquis, Âqtiisgranum capellœ regix. Cette ville,
séjour favori de Charlemagne, qui y mourut et y
fut enterré, et où Louis le Débonnaire fut cou-
ronné, fut séparée de la France lors du traité d&
Verdun (843). On y tint deux conciles (816, 817);
on y battait monnaie, et le trésor des Carlovin-
giens y était gardé. — Un fait peu connu, c'est
AIX
— 39 —
ALAG
que des lettres de Charles V, en date de mars
1368 (1369), accordèrent aux négociants d'Aix-la-
Chapelle la franchise en France en mémoire de
Charlemagne.
Dans les temps modernes, on y négocia deux
traités de paix célèbres (1668, 1748); la France
y eut momentanément droit de garnison (1679,
traité du 5 février). En 1798, Aix-la-Chapelle de-
vint le chef-lieu du département de la Roer,
et nous resta jusqu'en 1814.
Les traités de Paris (1814 et 1815) la transmi-
rent alors à la Prusse qui en fit la capitale du
grand-duché du Bas-Rhin. En 1818, dans la
salle même où, suivant la tradition, Louis le Dé-
bonnaire avait été couronné, les plénipotentiaires
de l'Europe tinrent un congrès célèbre.
Les évêques d'Aix-la-Chapelle pendant la domi-
nation française sont : Marc-Antoine Berdolet,
1803-1809. — Jean-Dominique-Francois Camus,
22 oct. 1810-1820.
Traité de paix 1668, 2 mai. — 11 termina la
guerre de dévolution. La France restitue à l'Espa-
gne la Franche-Comté et obtient d'elle douze
places fortes : en Flandre, Fumes et Bergues,
Armentières et Courtrai sur la Lys, Lille sur la
Deule, le fort de Scarpe et Douai sur la Scarpe,
Tournay et Oudenarde à droite de l'Escaut ; enfin,
dans le Hainaut, Binch sur la Haine, Ath sur le
Dender et Charleroi sur la Sambre. Cinq de ces
places ne nous furent pas conservées par le traité
de Nimègue.
Traité de paix, — 1748, 18 octobre. Il mit fin à
la guerre de la succession d'Autriche. Louis XV, af-
famé de paix plus que d'honneur, renvoie de France
le prétendant Charles-Edouard Stuart; garantit,
en Autriche, la pragmatique sanction héréditaire,
en Angleterre, la succession dans la ligne protes-
tante; stipule pour le roi de Prusse, pour le roi
de Sardaigiie, pour les Génois, pour le duc de
Modè'ne, pour le roi des Deux-Siciles et, au prix
de 500 000 hommes, de sa marine ruinée, de
12 000 millions de dettes et de tous les Pays-Bas à
l'Autriche, il obtenait l'établissement d'une bran-
che des Bourbons d'Espagne à Parme, à Plai-
sance et à Guastalla, et se faisait rendre les co-
lonies d'Amérique qu'avait conquises l'Angleterre,
sans autre stipulation que celle.-ci : « toutes cho-
ses y seraient remises sur le pied où elles étaient
ou devaient être avant la guerre. »
1818, 9 octobre, conclusion de la convention
suivant laquelle la somme que la France restait
devoir à l'Europe, d'après l'article 4 du traité du
20 novembre 1815, fut définitivement fixée à
265 000 000 ; l'armée d'occupation devait avoir
quitté le territoire français le 30 novembre sui-
vant.
AIX-LES-BAINS, Aquœ Gratianœ, ville de
Savoie dont les eaux thermales ont été exploitées
dans l'antiquité. Elle fut comprise lorsdu démem-
brement de l'empire romain, dans le royaume de
Bourgogne, puis passa sous la domination de com-
tes qui plus tard relevèrent des princes du Gene-
vois. Possédée au xiv° siècle par les comtes de
Savoie, elle fut érigée successivement en baron-
nie et en marquisat. Sous la République et l'Em-
pire, elle fit partie du département du Lac Léman,
fut rendue au Piémont ên 1815 et appartient au-
jourd'hui au département de la Savoie, où elle
est chef-lieu d'un canton, dans l'arrondissement
de Chambéry.
1814, du 22 au 26 février. — Les Autrichiens,
après avoir été rejetés en désordre par Marchand
sur Chambéry où ils se virent près d'être bloqués,
réussirent à prendre position à Aix entre le lac
et la montagne et derrière un marais. Ils ne tar-
dèrent pas à y être attaqués. Les Français les dé-
logèrent d'Aix et, de défaite en défaite, les rame-
nèrent jusqu'aux hauteurs en face de Genève.
AIZIEB, bourg de Normandie (Eure) qui por-
tait le titre de baronnie.
AIZY (Seigneurs d'), branche de la famille de
Marguerit (Normandie).
AJAC, seigneurie du Périgord,- possédée par
les maisons de Gontaut et d'Hautefort.
AJACCIO (Corse), Adjacium. Cette ville, avant
la cession de la Corse à la Fiance (1768), avait été
possédée par nous de 1553 à 1559; le traité
de Cateau-Cambrésis l'avait rendue à Gênes. Après
sa réunion, Ajaccio devint une des onze juridic-
tions de la généralité de la Corse. La Révolution
en fit d'abord le chef-lieu du département de la
Corse, puis de celui de Liamone, jusqu'en 1810,
où elle redevint le seul chef-lieu de l'île, ce
qu'elle est demeurée jusqu'à présent. Depuis 1806,
elle avait été un chef-lieu d'académie universi-
taire; aujourd'hui elle dépend de l'académie d'Aix,
et son évêché est sufïragant de l'archevêché d'Aix.
— Ajaccio est la patrie de Napoléon.
AJASSON, famille du Berry, d'où sont sorties
les seigneurs de Gransagne. Elle porte : de sable
à la fasce fuselée d'argent.
AJOIE, pays dont la capitale était Porentruy
et qui a formé le comté de Varasque.
AJON, famille de Normandie d'où sont sortis
les seigneurs de Grandchamp. Elle porte : d'or
à l'aigle de sable éployée, abaissée , surmontée
d'une trangle de gueules, chargée de trois étoiles
d'argent au chef dénué.
AJONCOURT, seigneurie de Lorraine, qui avec
celles d'Aunoy et de Craincourt fut érigée en
marquisat en 1726, en faveur de Charles des Ar-
moises.
AJOTS (Les), seigneurie du Poitou, possédée
par la famille d'Aloue.
AJOU, seigneurie du Berry qui jointe aux châ-
tellenies de Châtelier-Guillebaud et de la Salle
fut érigée en marquisat en 1650 en faveur de
J. le Coigneux.
AJOURNEMENT. Il ne suffisait pas au moyen
âge de satisfaire au désir d'un ajournement pour
éviter une condamnation par défaut ; il fallait en-
core comparaître dans le costume de son état ; et
nous voyons par des lettres de rémission de l'an
1396 la Cour refuser de recevoir à présentation
Aubriet, valet de porte de l'hôtel du roi, parce
qu'il n'était pas en habit rayé, vêtement particu-
lièrement affecté à sa fonction. On pourrait citer
d'autres exemples de la même rigueur apportée à
l'observation de cet usage.
AKAKIA (Martin), médecin, professeur au
Collège de France, né à Châlons-sur-Marne vers
la fin du XV' siècle, mort en 1551. Son nom était
Sans-Malice qu'il changea en celui d'Akakia qui,
en grec, a la même signification. = Son fils",
Martin , médecin, né à Châlons-sur-Marne en
1539, mort en 1588. — C'est sous le pseudonyme
de docteur Akakia que Voltaire a publié une plai-
sante diatribe contre Maupertuis.
AKENNI, Acquigny. Voy. Achinneium.
AKENSIS URBS, Dax.
AKERLINO (Le d') , pseudonyme de Rousseau-
Jacquin.
AKIB (Le rabbin), pseudonyme de Voltaire.
AKICHORIOS ou KICHORIOS. C'est le nom
que divers historiens (Pausanias, Diodore) don-
nent au chef que s'était choisi pour lieutenant le
brenn qui commandait l'armée gauloise à la tête
de laquelle il envahit pour la seconde fois la Grèce
(280 av. J. C.). Ce nom, qui n'était qu'un titre, pa-
raît avoir signifié copartageant , collègue.
AL... (D') , pseudonyme de Fréret.
ALACER MONS, Aliermont(Seine-Inférieure).
ÂLÀI
ALACOaUE (Marguerite ou Marie), célèbre vi-
sionnaire, religieuse de la Visitation, née à Lau-
thecour (diocèse d'Autun), le 22 juillet 1647, morte
le 17 oct. 1690. On a d'elle la Dévotion au cœur
de Jésus, 1698, ouvrage mystique qui fut cause
de l'institution de la fête du Cœur de Jésus. Sa
vie a été écrite, entre autres, par Languet de Gergy,
1729, in-4.
AliAGNO, l'Alagnon, affluent de l'Allier.
AI^GONIA, maison de Provence, originaire
d'Aragon. KUe a produit les seigneurs de Meyrar-
gues et de Vauclèra. Elle porte : d'argent à six tour-
teaux de sahle posés en pal 3 et 3. (Voy. l'État de
la Provence, par Robert.)
ALAIN de Lille, célèbre théologien, alchimiste,
dit le docteur universel, né à Lille en 1114, mort
vers 1203.
ALAIN de Flandre, évôque d'Auxerre, né en
Flandre, mnrt en 1182.
ALAIN, pseudonyme de Marc-Ant. Legrand.
ALAINCOURT, seigneurie du Vexin-Français,
avec titre de marquisat, possédée par la maison de
Moy ou Mouy (Picardie).
ALAINS. Vers la fin du iv' siècle, des Alains
venus de la Scythie en deçà de l'Imaiis, étaient
établis entre la mer Caspienne et lamerd'Azof. La
plupart d'entre eux suivirent les Huns dans leur
marche sur l'Europe (370) et prirent part à la
ruine de l'empire gothique (375). Détachés des
Huns, ils entraînèrent avec eux, en 405 et 406,
les Vandales de la Dacie et de la Pannonie, puis
les Suèves et les Burgundes, et, dans la nuit
du 31 déc. 406 au 1" janv. 407 , ils passèrent le
Rhin sur la glace, près de Mayence. Poussés, avec
les Vandales et les Suèves, par l'usurpateur Con-
stantin, vers l'Espagne, ils trouvèrent fermés les
passages des Pyrénéeâ et, refluant vers le Nord,
ils couvrirent de ruines et de désolation toutes
les vallées delaNovempopulanie, jusqu'à ce que la
trahison de Gerontius les eut introduits en Es-
pagne (409). Ils s'y fondirent et y disparurent au
milieu de tous les peuples qui s'y combattirent.
Mais, dans la Gaule, il exista un corps d'Alains
assez considérable durant une moitié de siècle. Il
avait pour chef un prince, nommé Goar, qui
avait abandonné les émigrants, en 406, et s'était
tenu sur le territoire des Alamanni. Cette peu-
plade alaine se vit d'avant-garde , un peu plus
tard , à la nation entière des Bourguignons et
passa le Rhin pour appuyer l'usurpateur Jovinus,
puis se joignit aux Oôths d'Ataulf et franchit lé
Rhône, se répandant avec les Goths dans la Gaule,
le long de la Méditerranée et des Pyrénées (413).
Quand les Wisigoths passèrent en Espagne, Goar
et ses Alains demeurèrent sous les ordres du pa-
trice Constant, en qualité d'auxiliaires (414). Us
restèrent fidèles,*et nous les retrouvons joints aux
Huns d'Aetius dans la guerre que fit celui-ci aux
Burgundes, en 435. Un corps de ces Alains re-
çut comme heneficïum, en 440, les terres incultes
àe la cité de Valentia; mais il semble que le gros
de la peuplade fut, deux ans plus tard, expédié
dans la cité Aurélienne (Orléans) pour s'y établir
en punition de la participation que les habitants
de cette cité avaient prise à la guerre de l'indé-
pendance armoricaine. Les Alains rencontrèrent
une vigoureuse résistance, mais les possesseurs
légitimes du sol furent obligés de le partager
avec les hôtes qu'on leur imposait (442). Ces Alains
servirent dés lors d'avant-garde à l'armée d'Aetius
dans ses guerres contre les Armoricains. Us avaient
pour roi Eocaric, qu'arrêta saint Germain l'Auxer-
rois lorsque les Alains marchaient contre les Ar-
moricains, en 446. Le successeur d'Eocaric fut
Sangiban qui, sans doute, gêné par les ménage-
ments que lui imposaient la politique et la dis-
cipline de Rome, trouva préférable dé se ranger
du côté de l'invasion, et négocia secrètement avec
Attila pour lui livrer Aurelianum. Ces intelligen-
ces, révélées par l'èvêque Anianus, décidèrent
Aetius à donner l'ordre à Sangiban de venir le
joindre immédiatement avec ses Alains. Us obéi-
rent, et, à la bataille des Campi Calalauni (Châlons-
sur-Marne), ils étaient placés au centre de l'armée
d'Aetius (451). Ils eurent, l'année suivante, à re-
pousser l'attaque du roi des Wisigoths, Thoris-
mond. Plus tard on les voit, ainsi que les pirates
saxons, servir û'auxiliaires à Théodoric II, contre
la coalition faite en 463 par jEgidius, les Francs
Salienset les Armoricains. Les Alains furent vaincus
avec les Wisigoths et, depuis lors, leur nom n'est
plus prononcé dans l'histoire.
ALAIRAC, seigneurie du Languedoc, possédée
par la famille Audibert.
ALAIS, Alesia, Alesium, ville du Bas-Langue-
doc (Gard). Après avoir été, vers le x° siècle, le
chef-lieu d'un pagus, puis une des seigneuries de
l'èvêque de Maguelonne, elle fut possédée par la
maison de Bermond qui , en 1243, la vendit à
Louis IX. Elle fut donnée, en 1345, à Humbert,
dauphin de Viennois qui, deux ans après, la céda
à la maison de Beaufort, en faveur de qui, en
1396, elle fut érigée en comté. Elle passa, en 1575,
à la maison de Montboissier , puis (1584) à celle
de Montmorency et plus tard (1630) à celle de
Bourbon-Conti. Le comte d'Alais eut alors la pre-
mière place dans l'ordre de la noblesse aux assem-.
blées des États du Languedoc, et les envoyés du
comté y avaient rang après les fils aînés des
barons. . . i i .
En .1575, elle tomba au pouvoir diî maréohaî
de Damville, qui venait de se joindre aux protes-
tants; et devenue après l'édit de Nantes une des
places de sûreté des réformés, elle fut réellement
indépendante pendant un certain nombre d'années.
Louis XIII s'en empara, en 1629, après la soumis-
sion de la Rochelle, et une convention qui y
fut signée le 27 juin, obligea les calvinistes de
renor.cer à leurs places de sûreté, à leurs assem-
blées, à leurs privilèges et à leur organisation par
églises. Dès lors les protestants cessèrent d'exis-
ter en France comme parti politique. i
Lors de la révocation de l'édit de Nantes, et pen-
dant la guerre des Camisards, Alais dont la popu-
lation était restée attachés à la religion réformée,
eut cruellement à souffrir. Ce fut sous les murs
de la ville que, le 24 déc. 1702, Cavaher (voy. ce
nom), récemment nommé général des Cévenols
insurgés, défit un corps de la noblesse de la pro-
vince et un détachement de l'infanterie royale.
Le vainqueur fit revêtir à ses soldats les unifor-
mes aes morts, et, grâce à ce stratagème, put trois
jours après s'emparer de la ville fortifiée de Sauve.
ÉvÊQUEs d'Alais. — En 1694 , un évêché suf-
fragant de Narbonne et que la Révolution sup-
prima, fut érigé à Alais qui n'eut que sept
évêques: François Chevalier de Saulx, 29 août
1694-oct. 1712*. — Louis -François -Gabriel de
Hennin-Liétard, janv. 1713-nov. 1719. — Charles
de Bannes d'Avejan, 8 janv. 1721 - 23 mai 1744.
— Louis-François de Vivet de Montclus, 13 sept.
1744-21 juill.'j755. — Jean-Louis de Buisson de
Beauteville, 1755-1776. — Pierre-Marie-Madeleine
CortoisdeBalOre, 30 juin 17 76-1784.— Louis-Fran-
çois de Bausset, 18juill. 1784-1790.
ALAIS (Seigneu rsd') . Deux baro nniesavaient été
démembrées du comté dont elles portaient le nom.
Elles furent possédées successivement par les mai-
sons de la Fare, de Cambis et de Montalet.
ALAISE, Alesia. village du département du
Doubs, dans l'arrondissenient ide Besaj^ûUL —
Voy. Alesia. ■ ' ■ ; i:,!.;, Hj^'- i
ALAO
— 41 —
ALBA
AXJUUANNI OU ALLEMANNI , nom de la li-
gue que formèrent au m" siècle les tribus germa-
niques des Suèves, des Usipiens et des Tenctèies,
toutes voisines du Rliin. Ces peuples avaient déjà
envahi la Gaule sous Alexandre Sévère ; mais Maxi-
min les rejeta de l'autre côlé du Rhin (236). Ils
restèrent assez tranquilles jusqu'au régne de Gal-
lien; à cette époque, le spectacle des dissensions
romaines les enhardit. En vain, Posthumius (263)
et Probus les repoussèrent; ils s'établirent en
décades fortifications romaines, le long du Rhin,
depuis le Mein jusqu'au lac de Constance. Quand
Probus fut mort, ils rentrèrent dans la Gaule
(285, 286), d'où Maximien les chassa (288). Con-
stance Chlore les battit encore près de Langres, en
301, et près de Windisch. Leurs chefs furent alors
admis dans l'armée romaine , et la bonne intel-
ligence entre eux et l'empire dura un demi-siècle.
La mauvaise politique de Constance II la fit cesser.
L'usurpateur Magnence s'appuyait sur les Francs.
Constance II poussa contre la Gaule lesA lamanniqm
vinrent ravager la vallée de la Saône et du Rhône
et l'Aquitaine première (351 , 3.52). Après lamortde
son rival, Constance ordonna aux Alamanni de ren-
trer en Germanie ; ils s'y refusèrent, et il se
préparait à envahir leur pays lorsqu'ils firent la
paix à des conditions honorables (354). Pour-
tant, avant la fin de la même année, il fallut
leur infliger une sanglante leçon pour les pu-
nir de leurs incursions en Helvétie. En 355, ils
se précipitèrent de nouveau sur la Gaule , et à
l'arrivée de Julien, ils occupaient avec les Francs
toute la rive gauche du Rhin (356). Julien les
écrasa prés de Strasbourg et les rejeta sur la rive
droite (357). Plus tard-, il franchit le fleuve au-
dessus de Mayence et les obligea à lui rendre
20000 captifs gallo-romains et à relever les for-
teresses qu'ils avaient détruites. Après la san-
glante victoire remportée par Gratien, avec l'aide
du roi des Francs, Mellobaude, ^Argenluaria, sur
un peuple qu'Ammien Marcellin nomme les Len-
tienses, les Alamanni laissèrent l'armée impé-
riale passer sur leur territoire et incorporer leur
jeunesse dans ses troupes auxiliaires (377). Puis,
Stilicon ayant réorganisé la frontière du Rhin
(395), \es Alamanni, comme les Francs, furent
décidés, par la jalousie qu'ils portaient aux Suè-
ves et aux Vandales, à consentir à la défendre.
Mais ils ne tardèrent pas à leur tour à franchir le
fleuve, et, dans la deuxième moitié du v' siècle,
pénétrèrent dans la grande Séquanaise. Plus tard
ayant attaqué les Francs Ripuaires , ils virent ac-
courir contre eux tous les autrnsrois francs, dont le
principal était Clovis. Vaincus à Tolbiac, ils furent
poursuivis au delà du Rhin, devinrent les tribu-
taires de leurs vainqueurs et la domination fran-
que s'étenditj dès lors, jusqu'aux montagnesdela
Hhétie(496).
ALAN, petite ville de Gascogne (Haute-Ga-
i tonne). Depuis le xi" siècle jusqu'à la Révolution,
• elle appartint aux évêques de Saint -Bertrand
de Comminges, qui y avaient un beau château.
ALAND (lies d'), dans la Baltique. Ces îles, ap-
partenant à la Russie, furent attaquées au mois de
juin 1854 par les Anglais et au mois de juillet par
les Français et les Anglais. Le général Baraguay-
d'Hilliers s'y empara de Bomardsundau mois
' d'août. Elles furent évacuées par les alliés au
mois de septembre. — Voy. BOMARStJND.
ALANS, seigneurie de Franche-Comté, érigée
.-en marquisat en 1706 sous le nom de Belot.
-t. ALANTIA, Allanches (Auvergne).
■( ALANUM, Allain-aux-Bœufs (Meurthe).
t'î' ALANUM-JOVIS, AUenjoie (Doubs),, ■
AI.AON (N.-D.), monastère de l'ordre de Saint-
Benoît dans le Haut-Aragon, diocèse d'Urgel,
fondé dans la première moitié du ix* siècle par
des seigneurs franco-aquitains qui avaient con-
quis le pays environnant sur les Arabes. Sa charte
de fondation, qui, d'après sa teneur, aurait été
donnée en l'année 845 à Compiègne par Charles le
Chauve, est célèbre par les discussions auxquelles
elle a donné lieu, son authenticité n'étant plus
admise aujourd'hui par les savants les plus compé-
tents. Si elle était authentique, son importance
serait très-grande, car contrairement à la forme
usitée dans les documents de ce genre, on y trouve
la généalogie minutieuse des fondateurs du mo-
nastère, qui y sont donnés comme de race méro-
vingienne, et des traits d'histoire qui la font res-
sembler à une chronique plutôt qu'à un diplôme.
Elle a été publiée pour la première fois en 1087
par le cardinal d'Aguerre dans son Recijeil des
conciles d'Espagne et réimprimée depuis plusieurs
fois, entre autres, dans l'Histoire du Languedoc
de dom Vaissète qui admet son authenticité. On
peut consulter à ce sujet Fauriel, Histoire de
la Gaule méridionale, t. III, p. 501 et suivan-
tes, et un mémoire de M. Rabanis, 1841et 1856,
in-8".
ALARANTES, Tallard (Hautes- Alpes).
ALAKDOSSIS, dieu Gaulois connu par une
incription de Toulouse.
ALARICI CASTRUM, Alairac (Aude).
ALARONA (St-Pierre et St-Pauld'), monas-
tère du diocèse de Vienne, fondé vers 563.
ALARY (Jean), poète, né probablement à Tou-
louse, mort après 1622.
ALARY (L'abbé Pierre-Joseph), sous-précep-
teur de Louis XV, membre de l'Académie fran-
çaise, né à Paris en 1689, mort le 15 décembrq
1770. On n'a imprimé de lui que quelques let-
tres insérées dans la Cortespondance de Boling-
broke (1808, 3 vol.) — Il s'en trouve d'autres ma-
nuscrites dans la Correspon,dance de Bouhier, à
la Bibliothèque impériale.
ALAUNA, AliAONA, AUeaune près Valognes,
ville gallo-romaine où l'on voit encore des rui-
nes d'aqueduc, de bains et d'amphithéâtre. A une
trentaine de kilomètres à l'O. S. de Valognes,
près de Barneville, on trouve encore N.-D. d'A-
lonne et St-Pierre-d'Àlonne. Toutes ces localités
étaient, à la fin de l'empire, situées dans la cité
de Constantia (Coutances), la dernière des sept
qui composaient la Lyonnaise seconde.
ALAUSIER (Seigneurs d'), de la famille de
Ripert (Comté-Venaissin).
ALAUX (Jean), peintre d'histoire, membre de
l'Institut (1851), né à Bordeaux, le 15 janvier 1786,
mort le 2 mars 1864. H remporta le grand prix
de Rome (1815), fut, après 1830, le peintre favori
de Louis-Philippe qui l'accabla de travaux, et il
exécuta seul, ou en collaboration, plus de 90 toiles
pour le Musée de Versailles. On lui doit en outre
le Baptême de Clovis pour la cathédrale de Reims
(1825), un plafond au Louvre (le Poussin arrivant
de Rome) , le plafond de la salle du trône au Lu-
xembourg (1858) , la décoration de l'église Ste-Éli-
sabeth, et la restauration de la salle de Henri II
et de la galerie de François 1"% à Fontainebleau. —
I! fut directeur de l'Académie de France à Rome
de 1847 à 18,52.
ALAUZON (Seigneurs d') , de la maison de Cha-
bestan (Dauphiné).
ALAVARDUM, AUevard (Isère).
AliA'VODIENSIS pagus, un des sept cantons de
la cité des S«none«,c'esl-à-dire du diocèse de Sens,
au y siècle.
AliB (Seigneurs d') , de la maison de Romecourt
(Champagne) .
ALBA, l'Aube. 'Voy. Aléeta.
ALBA AUGUSTA, désignation commune a
ALBE
— 42 —
ALBE
plusieurs villes gallo-romaines : Alha Aitgusta
Alpium (AupSjdans le Var), Alba Augusta Alhi-
gensium (Albi), Alha Augusta Helviorum (dans
i'Ardèche). Cette dernière cité, qui portait lonom
àeHelvia, devint à la fin de l'empire le chef-lieu
d'une des six cités de la Viennoise première, celle
des Albenses qui avaient pris son nom. Elle fut
' ruinée par les Goths vers 405, et l'évêché dont
elle était le siège fut transporté à Viviers en 411.
ALBA CURIA, Aubecourt OU Abbecourt (Seine-
et-Oise).
ALBA DE TOKMEZ, ville du royaume de
Léon (Espagne) près de laquelle Kellermann bat-
tit les Espagnols le 26 novembre 1809 et dont il
s'empara le lendemain.
ALBA HELVIORUM, Viviers (Ardècbe) .
ALBA IN BIGORRA, Hauban (Hautes-Pyré-
nées.)
ALBA LEUCORUM, Blamont.
ALBA M AL A, ALBA MARLA , Aumale.
ALBANIE (Turquie d'Europe). Par le traité
de Campo-Formio (1797) fut cédé à la France le
territoire que la République de Venise possédait
alors en Albanie, en l'ace des îles ioniennes,
avec les places deButrinto, LartaetVoinitza. Cette
acquisition nous fut enlevée deux ans après par
les Russes et les Turcs.
ALBANO (bataille du mont) . Les Gaulois ayant
envahi le Latium (350 avant J. C.) se fortifiè-
rent sur le mont Albano. Le consul Popili us Laenas,
par d'habiles manœuvres, parvint à les faire des-
cendre dans la plaine où ils essuyèrent une san-
glante défaite. Mais sa victoire ne les empêcha
pas de rester encore un an dans le Latium.
- ALBANUS MONS, Montauban.
ALBANTONIUM, ABATONIUM, Aubenton.
ALBANY ou ALBANIE (Jean Stuabt duc d'),
mort en 1536. Son père Alexandre Stuart, duc
d'Albany, second fils de Jacques II, roi d'Écosse,
fut exilé par Jacques III et vint s'établir en France
où il mourut en 1485. Jean s'attacha à Louis XII
qu'il accompagna dans la guerre de Gènes, et
qui le nomma gouverneur du Bourbonnais et de
l'Auvergne. Il fut rappelé en Ecosse dont il de-
vint gouverneur (1516), et revenu en France sui-
vit François I"' en Italie.
ALBA RIPA, Auberive.
ALBARON OU du BARON (Seigneurs d'), de
la famille bretonne de Gombert, = — de la famille
dePerussis (Comté-Venaissin).
ALBAROUX, AUBEROUX. Voy. BarROUX.
ALBA TERRA, Aubeterre.
ALBA VIA, Anbevoye (Eure).
ALBAE PETRAE, Aubepierre.
ALBECK, village du Wurtemberg à 8 kil. au
N. d'Elchingen et du Danube et à 12 au N. E.
d'Ulm. Le 11 oct.1805, le général Dupont, à la tête
de l'avant-garde du corps d'armée commandé par
Ney, s'étant avancé inconsidérément, se trouva
si près d'un corps de 20 000 Autrichiens, retran-
chés sur les hauteurs d'Albeck et soutenus par une
puissante artillerie, qu'il dut se jeter sur l'ennemi et
combattre jusqu'à l'arrivée de renforts qui rétabli-
rent à peu près l'équilibre. Le village de Jungin-
gen fut jusqu'à six fois pris et repris. Dupont
perdit son artillerie et son bagage, que les cui-
rassiers autrichiens firent entrer triomphalement
dans Ulm : il laissa le tiers de ses soldats sur le
champ de bataille, mais il emmena 2 000 prison-
niers. Cette affaire est appelée à l'étranger le
combat de Hasslach.
ALBENAS, famille de Languedoc d'où sont
sortis les seigneurs du Gajan. Elle portait : de
gueules au demi-vol d'argent, accompagné de
trois étoiles d'or, 2etl.
ALBENAS (Jean-Poldo à'), érudit, né à Nîmes
en 1512, mort en 1563. — Discours historial de
l'antique et illustre cité de Nismes, 1560, in-fol.
rare.
ALBENCA, Albenque OU Lalbenque (Lot-et-Ga-
ronne).
ALBENSIS OU ALBECHOWA PAGUS, un
des nombreux pagi que contenait la cité des Leuci
(diocèse de Toul), vers la Sarre et les sources
de la Nied et de la Seille, où sont aujourd'hui
Saralbe (Moselle) et Albestrof (Meurthe). -- Voy.
Alba.
ALBÈRES (monts), contre-fort des Pyrénées
orientales qui servent de limites entre la France
et l'Espagne.
Bataille des 30 avril et 1" mai 1794. (11 et 12 flo-
réal, anii.) — Le comte de La Union venait de trans-
porter le quartier général de l'armée espagnole à
Céret, lorsqu'il fut attaqué par Dugommier. Le
centre des Espagnols fut percé par une colonne
que commandait le général Martin et qui s'empara
des sommets des Albères. En même temps, Péri-
gnon découvrait la droite des ennemis en s'em-
parant du village de Montesquieu. Le lendemain,
Martin avait coupé le chemin de Bellegarde et,
quand les Français attaquèrent le camp du Bou-
lon, les Espagnols, qui se voyaient cernés, furent
pris d'une terreur panique et se sauvèrent pêle-
mêle à travers les montagnes, laissant aux vain-
queurs, Céret, Fort-les-Bains, Pratz de Mollo,
leur camp du Boulou tout tendu, leur bagage,
leurs munitions, huit cents mules, cent quarante
pièces de canons, quinze cents prisonniers. Ces
belles victoires ne coûtèrent pas aux Français
plus de mille hommes. On les nomme aussi'les
victoires du Boulou.
ALBERGEMENT. Voy. GÎTE (droit de).
ALBÉRIC, bénédictin, cardinal, évêque d'Os-
tie, légat en Angleterre et en Terre-Sainte, né à
Beauvais en 1080, mort à Verdun en 1147.
ALBÉRIC, moine de l'abbaye des Trois-Fon-
taines (diocèse de Châlons-sur-Marne) , chroni-
queur du xiii° siècle. On a de lui une chronique
qui s'étend de la création du monde à l'année
1241 et qui a été publiée dans les Accessiones hi-
storicœ de Leibnitz (1698) et dans les Scnpîores de
Mencken (1728). Un manuscrit plus complet que
les éditions existe à la Bibliothèque impériale et
sera publié incessamment par la Société de l'His-
toire de France.
ALBÉRIC. Voy. Albert. >
ALBERON-LEZ-ARLES , seigneurie de Pro-
vence, possédée au xvii" siècle par la famille
Gombert.
ALBERT, petite ville de Picardie qui s'appe-
lait d'abord d'Ancre avec titre de marquisat (voy.
Ancre) et qui prit ensuite le nom de son premier
duc, Albert de Luynes, héritier des dépouilles
de Concini. A la fin du xvii' siècle (1695) , le du-
ché passa au comte de Toulouse, un des fils légi-
timés de Louis XIV.
ALBERT. Il y avait trois familles de ce nom en
Provence. La première, originaire du comté de
Nice, a produit les seigneurs des Seigs, de Saint-
Martin, de Sainte-Croix et de Saint-Hippolyte. =
De la seconde sont sortis les seigneurs de Sillans.
= La troisième, qui se disait originaire des Al-
berti de Florence , a produit les seigneurs de
Roussargues, les seigneurs puis ducs de Luynes,
les seigneurs puis ducs de Brantes, les ducs de
Chevreuse , de Chaulnes et de Montfort , les ba-
rons de Montclus et de Montdragon. Les armes
des Albert de Luynes sont d'or au lion couronné,
lampassé et orné de gueules. (Voy. le tome IV
du P. Anselme, l'État de la Provence, par Robert,
et l'Histoire de la noblesse de Provence, par Ar-
tefeuil.)
ALBT
— 43 —
ALBI
ALBERT de Meta, moine bénédictin de Saint-
Symphorien à Metz, chroniqueur de la première
moitié du xi= siècle. Son écrit De diversitate tem-
porum a été inséré dans le Corpus d'Eccard.
ALBERT ou ALBÉRIC d'Aix, chanoine de
l'église d'Aix en Provence, chroniqueur du xii"
siècle. On a de lui, sous le titre de Chronicon
hierosohjmitanum , une relation des premières
guerre d'outre-mer (1095-1120) , 1584, 2 vol. in-4,
rare; réimprimé dans le recueil de Bongars, et
traduit dans les tomes XX et XXI de la Collection
Guizot.
ALBERTAS , famille de Provence , originaire
du Montferrat. D'elle sont sortis les seigneurs de
Villecrose , de Ners, de Gemenos, de Saint-Maime
et de Jouques. Elle porte : de gueules au tigre ra-
vissant armé et lampassé d'or. (Voy. l'Histoire de
la noblesse de Provence, par Artefeuil.)
ALBESTROF (Meurthe), châtellenie dans le
pays Messin, où se trouvait une abbaye de béné-
dictins ; jadis elle faisait partie du pagus Alben-
sis ou Albechoiva.
ALBETA, ALBA, l'Aubette, rivière près de
Rouen. =— L'Aubetin, affluent du Morin, qui se
jette dans la Marne. — Voy. Alba.
ALBI, Alba Augusta, Albiga. Cette ville, capi-
tale de l'Albigeois, après avoir été chef-lieu de la
cité des Albienses ou Albigenses , devint siège
épiscopal, sufîiagant de Bourges, dès la fin du iv-'
siècle. Prise par les Sarrazins (730), puis par Pé-
pin le Br&f (765) , elle eut le titre de comté en
l'année 781. Ce comté, réuni à celui de Toulouse
(887), n'eut bientôt plus que des vicomtes (918) ,
qui disputèrent le pouvoir aux évêques d'Albi, de-
venus seigneurs de la ville, et qui y avaient plutôt
un château fort qu'un palais. Sous les deux pre-
mières races, on battit monnaie dans la ville. En
1040, le vicomte d'Albi, Bernard, et son frère
l'évêque de Nîmes, tous deux possesseurs de la
vicomté par indivis depuis 1031, vendirent en cas
de mort de l'évêque Amélius II , l'évéché à Guil-
laume de Toulouse au prix de 10000 sous. — En
1062, Frotard, au prix de quinze beaux chevaux,
acquit l'évéché qui avait une grande réputa-
tion de richesse.
En 1176, un concile tenu à Albi condamna les
hérétiques (voy. Albigeois) contre lesquels fut
dirigée une croisade. La ville fut saccagée en 1209
et donnée par les croisés à Simon de Montfort,
dont le fils la céda à Louis VIII en 1226. Une vente
faite à Louis IX, parle treizième vicomte Raymond
Roger, confirma cette cession en 1247, et la vi-
comté d'Albi fut réunie à la couronne en 1284.
Vingt-neuf ans auparavant, en 1255, il s'était tenu
à Albi un second coiicile où l'on avait dressé 72
canons pour l'extirpation de l'hérésie et le réta-
blissement de la discipline.
Lors de la création des départements, Albi de-
vint le chef-lieu du département du Tarn. Elle est
la patrie du cardinal de Bernis, du poète tragique
Boyer, du navigateur la Pérouse, etc.
Erigée en archevêché en 1678, avec Mende,
Cahors, Rodez, Castres et Vabres pour suffragants,
Albi devint en 1790 le siège de l'évéché du Tarn.
En 18G2, elle fut réunie au diocèse de Montpellier.
Elle redevint métropole en 1822 et on lui donna
alors pour suffragants Rodez , Cahors, Mende
et Perpignan.
ÉVÊQUES d'Albi. — S. Clair. — Anthime. —
Diogénien, vers 406. — Anémius, 451. — Sabin,
506. — Ambroise, 549. — S. Saulve, 580. — Dé-
siré, 586. — Constance, 626-647. — Richard,
647-673. — Citruin , 692-30 mai 698. — S. Ama-
rand, 700. — Hugues I", 722. — Jean, 734. —
Verdat, 812. — Guillaume I"', 825. — Baudouin,
844. — Pandévius, 854. — Loup, 8G9-879. —
Éloi, 886. — Adolenus, 887. — Godoleric, 920.
— Paterne, 921 . — Angelvin, 936. — Miron, 941.
— Bernard: I", 963. — Froterius, 972-987. —
Amélius I", 987-990. — Ingelbin, 990. — Ho-
norât,' 992. — Amblard, 998. — Amélius II, 1019-
1031. — Guillaume H, 1054. — Frotard,
1066-1085? — Guillaume III de Poitiers, 1087-
1095. — Gautier, 1096. ~ Hugues II, 1099. —
Adelgaire l", 1102. — Arnauld l", de Cecenno,
1103. — Adelgaire II, 1109. — Sicard , 1115.—
Bertrand, 1115-1125.— HumbertI" Géraud, 1125-
1127. — Guillaume IV, 1127-1128. — Hugues IH,
1135-1143. — Rigaud 1144-1156. —Guillaume V,
1157-1164. — Gérard ou Giraud , 1165-1176.—
Claude d'Andria, 1183. — Guillaume VI Pierre,
1185-1227. — Durand, 24 avril, 1228-1264. —
Bernard II de Combret, 8 août 1254-vers 1271. —
Bernardin de Castanet, 7 mars 1275-1-308. —
Bertrand II des Bordes, 1-308-déc. 1310. — Gé-
raud II, 1311-1314. — Béraud de Fargis , 1314-
1333. — Pierre I" de la Vie, 1334-1336. — Ber-
nard IV de Camiet, 26 juill.-28 nov. 1337. —
Guillaume VH Curti , 10 déc. 1337-18 déc. 1338.
— Poitevin de Montesquieu, 27 janv. 1339-17 déc.
1350. — Arnauld Guillaume, 1351-nov. ou déc.
1354. — Hugues IV Aubert , 1355-11 mars 1379.
— Dominique de Florence, 1379-1382. — Jean II
de Save, 1382-1383. — Guillaume Vlll de la Voulte,
1383-1397. — Pierre II? — Dominique de Flo-
rence, de nouveau, 1397-13sept. 1409. — Pierre III
Nepos, 5 sept. 1410-sept. ou oot. 1434. — Bernard V
de Cazillac, 9 déc. 1434-11 nov. 1462. — Robert
Dauphin, 1434-1462. — Jean III Jouffroi, 10 déc.
1462-24 nov. 1473. —Louis I" d'Amboise, 24 janv.
1474-mai 1497. —Louis II d'Amboise, 22 mai 1497-
1510. — Charles Robertet, déc. 1510-1515. — Jean-
Jacques Robertet, 1515-26 mai 1518 ou 1519. —
Adrien de Gouffier, cardinal de Boissy, 1519-24
juillet 1523. — Aymar de Gouffier, 1" août 1523-9
oct. 1528. —Antoine du Prat, 19oct. 1528-9 juill.
I.b35. — Jean IV de Lorraine, 1536-1550. — Louis
III de Lorraine, 1550-1561. — LaurentStrozzi, 1561-
1567. — Philippe de Rodolphis, 1567-30 juin 1574.
— Julien de Médicis, 1574-28 juilL 1588. — Al-
phonse I" d'Elbène, août 1588-8 fév. 1608.— Al-
phonse II d'Elbène, août 1608-1635. — Gaspard
de Daillon, 26 oct. 1635-25 juill. 1676. — Hya-
cinthe Serroni, 1676.
Archevêques d'Albi. — Hyacinthe Serroni, 30
oct. 1678-7 janv. 1687. — Charles le Goux de la
Berchère, janv. 1687-15 août 1703. — Henri de
Nesmond, 15 août 1703-5 nov. 1719. — Armand-
Pierre de la Croix de Castries, 5 nov. 17 19-1 5 avril
1747. — Dominique de la Rochefoucauld, mai
1747-avril 1759. — Léopold-Charles de Choiseul-
Stainville, avril 1759-mai 1764. — François-Joa-
chim de Pierre de Bernis, 1" juin 1764-1790. —
Jean-Joachim Gau^serand, évê que constitutionnel,
3 avril ! 791 . — Charles Brault, 1822-1832. — Fian-
çois-Blarie-Édouard de Gualy, 18 mars 1833-1842.
— Jean-Joseph-Marie-Eugène de Jerphanion, 15
juill. 1842-nov. 1864.— Jean-Paul-François-Marie
Lyonnet, 4 déc. 1864.
ALBIAECI, ALBIOECI, ALBICI, peuple dont le
chef-lieu était Riez (Basses-Alpes). Il fit partie suc-
cessivement de la Celtique, puis de la Province
romaine, de la Narbonnaise , de la. Viennoise et
de la seconde Narbonnaise.
ALBIENSES, ALBIGENSES, ALBIGI, peuple
qui , dans la Celtique , habitait la vallée du Tarn entre
les Volcœ Tectosages, au S., et les Rutheni, au N.
A vrai dire, il n'était qu'un démembrement de ces
derniers et c'est lui qui dans Pline est appelé les
Rutheni provinciales , parce qu'il était réuni à
la province romaine. — Voy. Albigeois.
ALBIGA OU ALBA AUGUSTA , Albi.
ALBI
— 44 —
ALBO
AI.BIGEOIS, pays du Haut -Languedoc, qui
comprenait à peu près le département actuel du
Tarn. Il formait dans la Gaule le térritoire de la
cité des Albienses ou Albigenses, qui était uue
des huit dont se composait l'Aquitaine première.
Outre la ville, capitale de cette cité, l'Albigeois
comprenait six châteaux ou places fortes dont les
principales étaient Castres et Gaillac, qui furent
des abbayes. Le diocèse d'Albi conserva le terri-
toire de l'ancienne cité sous la domination des
Wisigoths et sous celle des Francs, qui lui succéda
au vi= siècle. En 511, à la mort de Clovis, l'Al-
bigeois paraît avoir été mis dans la part de Chil-
bebert I", roi à Paris; en 567, il fut dans celle
deSigebert, roi à Metz, et dans le vii« siècle il
passa dans le royaume, puis dans le duché de
Toulouse et d'Aquitaine, où il demeura jusqu'à
la conquête qu'en fit Pépin le Bref en 'Î65. Vers
cette époque, peut-être en 781 , il devint un
comté. Au ix" siècle, après la lutte qui éclata
entre les successeurs de Louis le Débonnaire ,
l'Albigeois fut donné à Charles le Chauve (843) ,
et bientôt il fut réuni au comté de Toulouse (887).
— Voy. Albi.
ALBIGEOIS (Guerre des) . L'ancienne Narbon-
naise première, appelée plus tard Gothie gau-
loise, puis ■ Languedoc, était une région pré-
disposée à l'hérésie. Les Wisigoths ariens, puis
les Mahométans l'avaient occupée jusqu'à la con-
quête qu'en fit Pépin au viir siècle; et les Juifs,
comme les hérétiques chassés d'Orient, y avaient
trouvé un refuge assuré. Le despotisme, l'avarice,
les violences et les mauvais exemples de quelques
seigneurs ecclésiastiques, leurs luttes contre les
seigneurs laïques, même celles qui avaient pour
objet de rétablir l'ordre et la sécurité dans le
pays, tout avait favorisé le développement de
sectes diverses, dont l'origine est, suivant les
uns, dans l'Orient, suivant les autres, chez les
Slaves et les Piémontais. Leurs doctrines qui parais-
sent avoir consisté en une sorte de manichéisme
attaquaient particulièrement la hiérarchie de
l'Église. Le concile de Toulouse (1118), celui de
Lombers (1165) et celui d'Albi (1176) condam-
nèrent ces hérésies. L'inquisition fut établie
(1198) pour en arrêter les progrès, et, après l'as-
sassinat du légat P. de Castelnau (1208), une croi-
sade fut publiée par Innocent III. L'armée des
croisés se réunit à Lyon, et Raymond VI, comte
de Toulouse , fut séparé des autres seigneurs.
Après la dévastation de Béziers et la prise de
Carcassonne, les fiefs de Raymond-Roger furent
donnés à Simon de Montfort (1209), puis Ray-
mond VI fut attaqué à son tour. Lavaur fut sac-
cagée (1210) et tout le comté de Toulouse ra-
vagé par les catholiques du nord durant plusieurs
années. Raymond VI et son allié Pierre II , roi
d'Aragon, furent défaits à Muret (1213), et le car-
dinal Robert de Courçon. négligeant les recom-
mandations d'Innocent III, donna le comté de
Toulouse et le pays enlevé aux Albigeois à Simon
de Montfort (1216), qui fit hommage-lige à
Philippe Auguste du duché de Narbonne, du
comté de Toulouse et des vicomtés de Béziers et
de Carcassonne. Cependant le pape avait ordonné
la fin de ia croisade. Raymond VI et son fils,
Îiresque encouragés par lui, revinrent d'Italie, et
e Midi se souleva en leur faveur (1216). Simon
de Montfort fut tué au siège de Toulouse (1218).
Honorius III prêcha de nouveau la croisade; mais
Amaury de Montfort, successeur de Simon, et
Louis de 'France furent encore repoussés par
Toulouse (1219). Bientôt Amaury, généralement
abandonné pour Raymond Vil, qui avait hérité
de son père en 1222, se vit contraint de signer
une trêve avec ses adversaires (1224). Il s'en
servit pour faire cession des fiefs dont il était
titulaire à Louis VlII, et, malgré le concile de
Narbonne qui avait absous Raymond VII , le car-
dinal Saint-Ange, au concile de Bourges (1226),
fit recommencer la prédication de la croisade.
Louis VIU prit Avignon, soumit tout le Bas-
Languedoc, mais vint mourir à Montpensier en
Auvergne (1226). Humbert de Beaujeu contint le
pays acquis, au nom du jeune Louis IX, et enfin le
traité de Paris ou de Meaux (1229) mit fin à cette
suite de guerres sans pitié, dont la conséquence
fut l'assujettissement du midi au nord de la
France.
Parmi les documents contemporains sur l'his-
toire de la guerre contre les Albigeois, nous cite-
rons les Chroniques de Pierre de Vaulx de Cernay,
de Guillaume de Puy-Laurfins (voy. ces noms) et
les poèmes en langue provençale traduits et pu-
bliés par Fauriel dans la Coïlection des Docu-
ments inédits, 1837, in-4°.
ALBIGI. Voy. Albienses.
ALBIGNAC (Louis-Alexandre, baron d'), gé-
néral, né en 1739, mort en 1820. — Philippe-
François-Maurice, comte d'Albignac, lieutenant-
général, né à Milhau (Aveyron), le 3 juillet 1775,
mort le 31 janvier 1824.
ALBIGNIACUM, ALBINIACUM , Aubigny,
Albignv.
ALBIGNY, seigneurie du Lyonnais (Rhône),
avec le titre de baronnie.
AJLBINATIUM, Aubenas.
ALBINIA, Aubagne (Bouches-du-Rhône).
ALBINIACUM, villa impériale au ix' siècle.
Elle était située entre le Rhin et la Roer.
ALBION ou LE BION, Albionensis pagus,
pays de la Provence qui occupait une partie de
ce district montueux où prennent leurs sources
à ro. la Nesque près de Saint-Christol d'Albion,
à l'E., la Largue, qui arrose Revest du Bion. Il
est divisé à présent entre les deux départements
des Basses-Alpes et de Vaucluse.
ALBISSON (Jean), jurisconsulte, né à Mont-
pellier en 1732, mort le 22 janvier 1810.
ALBITTE (Antoine-Louis), homme politique,
mort dans la campagne de Russie en 1812.
Membre de l'Assemblée législative (1791), il fut,
réélu à la Convention, vota dans le procès du roi
pour la mort, contre l'appel au peuple et le sursis,
et envoyé en mission dans divers départements,
se signala par ses violences. Compromis dans l'in-
surrection du 1" prairial, il fut condamné par
contumace. Après le 18 brumaire, il entra dans
l'administration militaire.
ALBON , seigneurie du Dauphiné avec titre de
comté, située à l'E. du Rhône et au N. de son
affluent avec la Galaure; elle dominait sur tout le
pays qu'arrose la Bancel et où son nom se trouve
encore conservé dans plusieurs communes et
hameaux. Des comtes d'Albon sont sortis les Dau-
phins de Viennois, les comtes de Forez et de
Lyon, les seigneurs de Beaujeu, de Dombes,
d'Amplepuis et de Linières.
ALBON, ancienne maison du Lyonnais d'où
sont sortis les seigneurs de Saint-Forgeux , de
Curis, de Saint-André, de Chazeul, de Saintr
Marcel, de Baignols, de Chastillon, d'Azergues,
de Pouillenay. Elle portait : de sable à la croix
d'or. (Voy. le tome VII du P. Anselme.)
ALBON. Voy. Saint-André.
ALBON (Claude-Camille-François d'), littéra-
teur, descendant du maréchal Âlbon de Saint-
André, né à Lyon en 1753, mort à Paris en 1788.
ALBONA, Aubonne.
ALBOUIS D'AZINCOURT ( Joseph-Jean-Bap-
tiste), comédien, né à Marseille le 11 décembre
1747, mort le 29 mars 1809.
ALBR
— 45 —
ALCO
ALBOY, seigneurie du' Rouergue, qui, après
avoir appartenu à la maison de ce nom, passa
au xiv" siècle à la maison d'Ai mognac.
AiBRET, LEBRET, LABRIT, Leporetum. Le
Leporelanus pagus, entre la Chalosse et le Baza-
dais, forma la sirerie d'Albret, d'abord peu éten-
due, mais qui, vers l'époque où elle devint héré-
ditaire (Î060), comprenait déjà plusieurs cantons
de nos départements actuels des Landes et de
Lot-et-Garonjie , ayant pour villes principales
Albret, Nérac, Montréal et Castel-Jaloux. Les
sires d'Albret acquirent Bazas en 1250, la vicomté
de Tartas en 1361 elles terres du sire de Poyanne
en 1372. Ils se' vantaient déjà de pouvoir, tout en
défendant leurs fiefs, mettre mille lances en cam-
pagne. Vers cette époque et dans le siècle suivant
ils acquirent encore le comté de Dreux, celui de
Gaure, la seigneurie d'Avesnes, Mont-de-Marsan
et le captalat de Buch. Ils grandirent toujours.
En 1470 ils héritaient, par la maison de Pen-
thièvre, du Périgord et du Limousin; en 1478
ils eurent le comté d'Étampes et en 1479 celui de
Pardiac, confisqué par Louis XI sur le duc de
Nemours. Durant le xvi" siècle Henri d'Albret, en
épousant la duchesse douairière d'Alençon, Mar-
gueritBj sœur de François I'', reçut l'héritage de
la maison d'Armagnac. Enfin, peu après l'an-
nexion du comté ne. Foix, du Béarn et de la Na-
varre, la sirerie d'Albret fut réunie au duché de
Bourbon (1548) et érigée en duché-pairie (1550)
en faveur d'Antoine de Bourbon et de Jeanne d'Al-
bret. Le duché d'Albret devenu partie du domaine
royal après l'avènement de Henri IV fut compris
avec la Gascogne dans le gouvernement de Gu-
yenne; en 1651, en échange des principautés de
Sedan et de Raucourt, il fut détaché de la cou-
ronne et donné, avec Château-Thierry, à la mai-
son de Bouillon.
A l'époque de la Révolution le duché d'Albret
comprenait la vicomté de Tartas, le pays d'Auri-
bat, le duché d'Albret propre, et les pays de lUa-
rensin et de Marennes.
Sires d'Albret. — ...? Amanieu l". — 1060?
Amanieu II. — 1100, Amanieu IIL — 1140'? Ber-
nard I". — 1174? Amanieu IV. — 1209? Ama-
nieu V. — 1255? Amanieu VL — 1270? Bernard-
Ezi I" ou Bernadets. — 1281, Maihe, fille aînée
du précédent et morte sans postérité. — 1295?
Isabelle, sœur de IMathe. — 1297? Amanieu VII,
frère de Bernard-Ëzi I". — 1324, Bernard-Ezi II.
1358, Arnaud-Amanieu. — 1401, Charles l"', con-
nétable de France. — 1415, Charles II. — 1471,
Alain le Grand, petit-fils de Charles II, par Jean,
vicomte de Tartas, mort en 1468.— 1522, Henri 1",
petit-fils d'Alain le Grand, par son père Jean,
roi de Navarre. — 1555, Jeanne. — 1572, Henri II,
roi de France sous le nom de Henri IV.
De la maison d'Albret sont sortis les vicomtes
de Tartas ; les seigneurs d'Orval ; les seigneurs
de l'Fsparre ; la branche bâtarde des barons et
comtes de Miossens; les seigneurs de Verteuil.
Sa généalogie se trouve dans le tome VI du
P. Anselme.
ALBRET (Arnaud-Amanieu, sire d') , fils et
successeur de Bernard Ezi (1358), mort en 1401.
Il eut des démêlés avec le roi d'Angleterre
Edouard III qui fit saisir ses terres, et avec Gaston
Phœbus, comte de Foix, qui le fit prisonnier au
combat de Launac (1362) , fut capitaine-général
(1365) de Charles le Mauvais, roi de Navarre, et
contribua à enlever la Guyenne à la domination
anglaise. 11 combattit à Rosebecque (1382), et
suivit le duc de Bourbon Jean H dans son expé-
dition d'Afrique. 11 avait épousé (1368) Margue-
rite, de Bourbon, sœar de Jeanne de Bourbon,
fenime de, Charles V. = Son, fil^ et s.uccesseuir,
Chables I", connétable de France, tué à la ba-
taille d'Azincourt où il commandait l'avant^garde,
le 26 octobre 1415. Il suivit son père en Afrique
(1390), fut nommé connétable (1402), servit en
Guyenne contre les Anglais (1405-1406), se joignit
aux Armagnacs, fut destitué (1411) et rétabli
(1413). Son impéritie fut en partie cause du dé-
sastre d'Azincourt. = Charles II, fils et successeur
du précédent (1415), né en 1401, mort en 1471,
se distingua au siège d'Orléans (1428) et reprit
Aire sur les Anglais (1442). = Alain le Grand,
petit-fils et successeur du précédent (1471) et fils
de Jean d'Albret, vicomte de Tartas, mort à
Castel-Jaloux en octobre 1552. Dans l'espérance
d'épouser Anne de Bretagne, il leva des troupes
qu'il mena en Bretagne contre les Français qu'il
força de lever le siège de Nantes (1486); mais
la princesse ayant été fiancée à Maximilien d'Au-
triche, il livra la ville aux tr.iupes do Charles VIII
(1489). Il eut pour successeur Henri l^"', roi id©
Navarre. — Voy. Henri, Jeanne. )>.
ALBRET (César Phébus d'), comte de Mios-
sens, sire de Pons, né en 1614, mort à Bor-
deaux le 3 septembre 1676. Maréchal de camp
(1646) ; son attachement à Anne d'Autriche et à
Mazarin pendant la Fronde le fit, plutôt que ses
talents, nommer maréchal de France (l" juin
1653); il quitta alors le nom de Miossens pour
prendre celui d'Albret. En 1670, il fut nommé
gouverneur de Guyenne. Voy. son historiette dans
'lallemant des Réaux. j i,
ALBUCONIUM , ALBUCUM, ALBUTIOjiAlîrG
busson. i
AL3UÉRA OU ALBUHÉRA, village de l'Es-
tramadure espagnole où le 16 mai 1811 Soult,
voulant obliger Wellington à lever le siège de
Badajoz, alla assaillir l'armée des alliés composée
de 16 000 Espagnols, 8000 Portugais et 7000 An-
glais. 11 n'avait sous ses ordres que 23 000 hommes.
Après une fausse attaque faite de front, Soult
écrasa la droite où se trouvaient les Espagnols,
s'empara des hauteurs et détruiait la première di-
vision anglaise qui vint l'y attaquer; mais bientôt
entouré de tous les côtés, il dut opérer sa retraite,
que l'artillerie protégea de la manière la plus
efficace. Les pertes furent à peu près égales de
part et d'autre ; Soult se retira par la route de
Séville, laissant le champ de bataille au général
ennemi Bereslord, qui ne put pas le poursuivre^
tant il éiait épuisé lui-même.
ALBUFÉRA (Espagne) , lagunes de 24 kilo-
mètres de long sur 10 de large, qui constituèrent
la majeure partie du duché d'Albuféra, créé par
Napoléon en faveur du maréchal Suchet. «^i
Voy. Suchet.
ALBULFI VILLA, palais impérial au ix" siècle,
situé près du Rhin, dans le voisinage de Worms.
ALBURACIS, AURIGERA, l'Ariège.
ALBUS MONS, Blamont (Meurthe).
ALBUTIO, ALBUCUM, Aubusson.
ALCANITZ, ville de l'Aragon où le général
espagnol Blake fit éprouver un échec à un corps
de troupes commandé par Suchet.
ALCÉ DU GEROYLE, pseudonyme anagram-
matique de Claude Le Goyer.
ALCHEU (Seigneurs d') , de la famille de Le
Com passeur (Bourgogne).
ALCHTACUM, ALCIATUM, Auchy.
ALCITVrus (Alethius), poëte latin du iv siècle.
Il enseigna la rhétorique à Bordeaux et àiAgen..
On a de lui quelques épigrammes. . i r -
ALCOFIBRAS NASiER , pseudonyme ana-
grammatiiiue de François Rabelais.
ALCOVISTES, espèce de cavaliers servants
des Précieuses, au xvii" siècle. Chaque précieuse
avait le gien; qui l'aidait à .faire les honneurs de
ALCU
— 46 —
ÂLEG
la maison et à diriger la conversation. Comme
c'était dans les alcôves que se tenaient les cercles,
de là leur nom.
AIjCRIPPE , sieur de Neri en Verhos (rien en
bourse), pseudonyme de Le Picard.
AliCUIN [Alctcin, en lnlin Albinu s etAlminus),
célèbre écrivain et théologien, né à York (An-
gleterre) vers 735, mort le 19 mai 804. Il appar-
tenait à une noble famille saxonne et était parent
de saint Wilibrod, un des apôtres de la Germanie.
Il fit ses études a l'école d'York, la plus renom-
mée de l'Angleterre et y reçut les leçons du sa-
vant archevêque Albert. A la mort de ce prélat,
il fut chargé d'aller chercher à Rome le pallium
pour son successeur. C'est dans ce voyage
(780) qu'il rencontra à Parme Charlemagne qui
l'engagea à s'attacher à lui. Deux ans après,
Alcuin vint à sa cour avec quelques disciples et
des livres. «A partir de ce moment, dit M. Am-
père, Alcuin fut, pendant un certain nombre
d'années, attaché au palais de Charlemagne, rem-
plissant auprès de lui et auprès de sa famille le
rôle d'un conseiller littéraire, d'un directeur théo-
logique. Il présidait aux études du roi , de ses
fils, de ses filles et de sa sœur Gisla. ^ Il devint
le centre de cette académie du palais où tous ces
nobles personnages venaient, en empruntant des
noms antiques , s'instruire et discuter. Alcuin y
était surnommé Flaccus. Il nous reste un monu-
ment curieux de ces exercices dans le dialogue
intitulé Disputalio, entre Pépin second, fils de
Charlemagne, alors âgé de 15 ou 16 ans, qui
interroge , et Alcuin qui répond. La docte in-
fluence d' Alcuin ne se renfermait pas dans l'in-
térieur du palais. On la reconnaît dans la célèbre
circulaire de 787 « qui fonda en France tout l'a-
venir de l'instruction et des lettres. » Vers cette
époque, Alcuin, se considérant toujours comme
sujet du roi de Northumbrie, se rendit en An-
gleterre pour obtenir de lui la permission de de-
meurer en France. Il revint en 788 , chargé par
le roi Offa d'une mission diplomatique. Vers 790
commença sa carrière théologique. Il combattit
Vadoptianisme , hérésie dont les auteurs étaient
Félix, évêque d'Urgel et Elipand, évêque de To-
lède. Il écrivit d'abord contre eux, puis les fit
condamner par le concile de Francfort (794).
Alcuin quitta la cour en 796. Charlemagne, qui
déjà lui avait donné les abbayes de Ferrières,
dans le diocèse de Sens, de Saint-Loup à Troyes,
de Saint-Josse dans le Ponthieu, lui donna encore
celle de Saint-Martin de Tours. Il s'y retira et
y acheva sa vie.
Son principal soin fut dès lors d'organiser les
études dans celte école de Tours d'où sortirent
par la suite plusieurs hommes célèbres. Il leur
donna pour base le trivium et le quadrivium.
a Aux uns , dit-il lui-même dans une lettre à
Charlemagne, j'offre le miel de l'Ecriture; je
m'efforce de nourrir les autres des fruits de la
subtilité grammaticale. Il en est que j'ehivre du
vin des sciences antiques ; il en est un petit
nombre que j'éclaire de la splendeur et de l'ordre
des astres. ï> Alcuin, grand admirateur de l'anti-
quité, qui cite Ovide, Horace, Térence, Cicéron,
qui sème sa correspondance de réminiscences
Virgiliennes au point d'affubler de noms buco-
liques, comme Daphnis et Damœtas, les respec-
tables évêques ou les doctes abbés auxquels il
écrit, n'autorisa pourtant point l'explication de
Virgile dans son école. Il donna un soin tout
particulier à la copie des manuscrits, et éta-
blit une salle exprès pour ce travail. On y lisait
une inscription en vers latins de sa façon , où il
exhortait les copistes à une minutieuse exacti-
tude, à ne pas mettre un mot pour un' autre, à
ponctuer avec soin. Il envoya ainsi à Charlemagne
une révision de l'Ancien et du Nouveau Testa-
ment.
La correspondance d'Alcuin avec l'empereur,
avec « son très-cher seigneur et ami David , »
comme il l'appelle, le montre sous le jour le plus
favorable. On l'y voit donner des conseils de mo-
dération, même à l'égard des Saxons, dont l'in-
domptable résistance avait soulevé une si redou-
table colère, a On peut, écrit-il, être attiré à la
foi, non y être forcé. Etre contraint au baptême,
ne profite pas à la foi. » Ailleurs : te Les dîmes
ont renversé la foi des Saxons. » Et, blâmant ces
missionnaires qui devenaient exacteurs, il s'écrie
éloquemment : a Sint •prsedicatores , non preeda-
tores! ^ C'est à cette salutaire influence sur l'es-
prit de Charlemagne et à son importante partici-
pation à la restauration des études, qu'Alcuin
doit sa plus grande gloire. Ses écrits n'ont pas
une valeur aussi remarquable. Ce sont : en théo-
logie des Questions sur la Genèse, un Commen-
taire des Psaumes de la pénitence , un Commen-
taire sur l'Évangile de saint Jean, écrit à la
demande de Gisla, sœur de Charlemagne, et de son
amie Rechtrude, qu'il appelle des noms gracieux
de Lucia et de Columba ; un Traité sur la sainte
et indivisible Trinité, adressé à Charlemagne;
dans les lettres : des Traités sur la grammaire,
sur l'orthographe; des dialogues sur la rhétorique
et la dialectique, entre l'auteur et Charlemagne;
un Traité sur le cours de la lune; en histoire :
quelques Vies de saints (de saint Martin , de
saint Vedast, de saint Richer, de saint Villibrod) ;
en poésie : des sentences morales, épitaphes,
épigrammes ; un poëme élégiaque adressé aux
moines de Lindisfarne à l'occasion de l'invasion
des Danois en 793; une autre sur les pontifes de
l'église d'York; etc. Les œuvres d'Alcuin ont été
publiées par Duchesne, 1617, in-fol., et par Fro-
ben, 1777, 2 vol. in-fol. Depui.^, Pertz a retrouvé
quelques lettres inédites. Sa Vie a été écrite par
F. Lorentz {Alcuin's Leben, 1829, in-8).
ALCUIN , pseudonyme anagrammatique de
Calvin.
ALDEGONDE (Ste), née en 630 dans le Hai-
naut, morte le 30 janvier 680 (68-4 ou 689). Elle
fonda à Maubeuge un monastère qui devint plus
tard un célèbre c'napitre de chanoinesses.
ALDELPHE, pseudonyme de F. M. Puthod.
ALDENHOVEN, bourg de la régence d'Aix-la-
Chapelle (Prusse). Il a dohné.son nom à une ba-
taille livrée le 2 octobre 1794 par l'armée fran-
çaise que commandait Jourdan aux Impériaux
sous les ordres de Clerfayt et de Latour. Ceux-ci
y furent complètement battus avec perte de 4000
hommes tués ou blessés et de 1000 prisonniers.
Les républicains j qui y perdirent 2000 hommes,
entrèrent le lendemain dans Juliers, et quelque
temps après toute la rive gauche du Rhin était
en leur pouvoir.
AXDREWALD , moine de l'abbaye de Fleury-
sur-Loire, hagiographe, né vers 818, mort en 890.
AliDRlC ou ATJDRY (S.), chapelain et con-
fesseur de Charlemagne, évêque du Mans (832),
mort le 7 janvier 856.
AliEANDER (Hier.), pseudonyme de J. Sir-
mond.
AiEAXJME (Jacques), mathématicien, né à
Orléans, mort vers 1627. = — Louis, poëte latin et
français, né à Verneuil, mort en 1596. Il y a des
vers" et des lettres de lui dans le ms. 292 de la
Biblioth. de l'Institut, et dans le n° 985 du Sup.
fr. à la Bibliothèque impériale. — Voy. Alleaijme.
AliECTA, Alet, Aleth.
AiEGTORluS (Lud.), pseudonyme de Th. de
Bèze.
ALEM
47 T
ALEM
AIjÉGBE , baronnie du Velay, qui a donné son
nom à une maison éteinte en 1361. Elle passa
alors à Jean, duc de Berry, qui en fit présent
en 1385 à Morinot, seigneur de Tourzel, d'où
sont sortis les seigneurs de Précy, de Joigny, de
Viteaux, de Viveros, de Beauvoir, de Saint- Just.
d'Oisery, de Millau, de Ferrières. — Les armes
sont : de gueules à la tour carrée d'argent à côté
de trois fleurs de Us d'or en flanc. {Voy. le tome
VII du P. Anselme.) = Yves, baron d'AtÈGRE,
mort à la bataille de Ravenne le 11 avril 1512.
Il avait suivi à la conquête du royaume de
Naples Charles VIII, qui le nomma gouverneur
de la Basilicate. Il fut en partie cause de la perte
dè la bataille de Gerignoles (1503). Brantôme lui
a consacré un, article. = Yves, en faveur de qui la
baronnie d'Alègre fut érigée en marquisat (1576),
assassiné en 1577. = Yves, marquis d'ALÈCRE,
de la même famille, maréchal de France (2 février
1724), né en 1653, mort à Paris le 9 mars 1733.
ALÈGKE (Seigneurs d'), de la maison du Ques-
nel (Normandie).
ALÉGRE (N. d'), écrivain, mort à Paris vers
1740.
ALEGRIN (Jean), cardinal, archevêque de Be-
sancon (1225), théologien, né àAbbeville, mort
en i227.
ALEIN OU ALENC , seigneurie de Provence
érigée en marquisat en 1691 en faveur de César
de Renaud.
AliEMAGNE (Seigneurs . d'), branche de la
maison de Castellane (Provence) =: -:- (barons d'),
de la famille du Mas (Provence).
ALEMAN ou ALLEMAN, illustre maison du
Dauphiné, d'où sont sortis les seigneurs d'Uriage,
de Vaubonnais , de Pasquiers, de la Levretière,
de Champs, de Séchilienne, de Montfrin, de Laval,
de Sainte-Jalle , de Revel, de Lentiol, de Rocbe-
chinard, de la Grange, de Demtesieux, de Mont-
marlin, de Ghampier, de Vaude, de Chaste, de
Puvelin et d'Allières. — Les armes : de gueules,
semé de fleurs de lis d'or, traversé d'une bande
d'argent. = A cette maison appartenait Louis
Aleman, évêque de Montpellier (1418), arche-
vêque d'Arles (1423), cardinal (1426), né au châ-
teau d'Arbant (Ain) en 1390, mort à Salon en 1450.
Il fut, avec le cardinal Julien, le président du
concile de Bâie (1431) et y joua le principal rôle
par la fermeté avec laquelle il soutint la préémi-
nence des conciles sur le pape. Il fit déposer Eu-
gène IV, et nommer à sa place ( 1440) Félix V
(Amédée VIII, duc de Savoie). Eugène le déclara
déchu de ses dignités ecclésiastiques, mais il fut
rétabli par Nicolas V. Sa Vie a été écrite par
, Manni , 1771 , in-8°.
ALEMAND (Louis- Augustin) , écrivain, né à
Grenoble en 1653, mort vers 1728.
ALÉMANNIE, Alamaniœ ducalus. Après la
bataille de Tolbiac (496), les Alamans ou Alçmans
furent soumis par Clovis, et, à sa mort passèrent
sous la souveraineté de son fils aîné Thierry,
auquel Vitigès céda, en 533, les droits qu'il avait
sur ceux qui habitaient la Rhétie. Comme l'éta-
blissement des Francs et des autres barbares avait
fait disparaître les anciennes divisions adminis-
tratives de l'empire romain, elles ne furent plus
conservées que par l'Eglise, qui les maintint dans
ses divisions diocésaines. Dans l'ordre politique
elles furent remplacées par des noms tirés des peu-
ples qui occupaient de nouvelles circonscriptions.
C'est ainsi que les pays où dominaient les Alamans
furent désormais appelés Alamannie ou Aléman-
nie. Ces régions étaient bornées au N. par une
ligne conventionnelle allant à peu près du con-
fluent de la Lauter et du Rhin à celui du Lech
et du Danube ; vers l'E., par le cours du Lech;
vers le S. par les Alpes; vers l'O., par une ligne
qui, tirée du Saint-Gothard au Ballon d'Alsace,
coupait l'Aar au milieu de son cours et suivait
ensuite les Vosges Jusqu'à la Lauter. L'Alémannie
formait alors une des dix-neuf divisions politiques
de la Gaule Mérovingienne , autant qu'on peut
les reconnaître au milieu des incertitudes de cette
époque, et en en distinguant l'Alsace qui effec-
tivement en fut plusieurs fois séparée, par exemple
en 567 où elle appartenait au roi Contran. Dans
le courant du vu'' siècle les Alémans réduisirent
à être nominale la suprématie qu'exerçaient sur
eux les Mérovingiens; mais Pépin d'Héristal et
Charles-Martel les remirent sous leur sujétion.
A la mort de ce dernier, l'Alémannie échut à
Carloman, et, lorsque ce prince se fut retiré au
couvent du Mont-Cassin, son frère Pépin le Bref
sut annuler toute résistance et se débarrasser de
la dynastie de ducs que s'étaient donnée les
Alémans. Leur pays fit donc réellement partie
de la France Carlovingienne, et fut compté parmi
les trente-neuf duchés en lesquels on la divisait.
11 avait pour villes principales Coire, Saint-Gall,
Constance, Augsbourg , Bsle et Strasbourg, et
pour résidence royale Kirchheim ou Kirkheim en
Alsace au pied des Vosges. Quelques auteurs sé-
parent l'Alsace de l'Alémannie à la fin du vin" siè-
cle. Cependant en 839, au deuxième partage
de Worms, l'Alémannie, avec l'Alsace, est
donnée à Lothaire. Il est vrai que le traité de
Verdun (843) détacha l'Alsace, qui fut remise à
Lothaire, de l'Alémannie, qu'on laissa à Louis le
Germanique; mais cette séparation s'effaça, et,
sous Arnoul de Carinthie, l'Alsace faisait partie
du duché d'Alémannie dont le nom au xi" siècle
fut remplacé par celui de Souabe.
AliEMBERT (Jean le Rond d'), célèbre géo-
mètre, littérateur et philosophe, l'un des créateurs
de la grande Encyclopédie, membre de l'Académie
des sciences (1741) , de l'Académie française
(1754), dont il devint secrétaire perpétuel (1772),
né à Paris le 16 novembre 1717, y mourut le 29
octobre 1773. Il était fils naturel du chevalier
Destouches-Canon, commissaire d'artillerie, et de
la célèbre Mme de Tencin. Son nom de. le Rond
lui vient de ce qu'il avait été à sa naissance dé-
posé et trouvé sur les marches de l'église de Saint-
Jean-le-Rond, qui était située près de Notre-Dame.
Il fut confié aux soins de la femme d'un vitrier
nommé Rousseau, qui Féleva et pour laquelle il
conserva toute sa vie une affection profonde. —
Ses travaux mathématiques le placent au-dessus
de tous les géomètres ses contemporains, surtout
quand l'on considère les difficultés qu'il a vain-
cues, la valeur intrinsèque des méthodes qu'il a
inventées et la finesse de ses aperçus. Ses œuvres
scientifiques n'ont point été réunies en corps
d'ouvrage. Elles forment 16 vol. in-4°, savoir :
Traité de dynamique, 1743, 1758, 1796. C'est son
principal ouvrage; par un principe qui porte son
nom, il a donné une méthode générale pour ap-
pliquer le calcul aux problèmes relatifs au mou-
vement des corps. — Traité de Véquilibre et du
mouvement des fluides, 1744, 1770, in-4''; — -Ré-
flexionssurla cause générale des vents , 1747, in-4°;
— Recherches sur la précession des équinoxes et sur
la mutation de l'axe de la terre, 1749, in-4°; —
Recherches sur différents points importants du sys-
tème du monde, 1754, 1756, 3 vol. in-4°; — Ta-
bularum lunarium emendatio, 1756, in-4''; —
Opuscules mathématiques y 1761-64-67-68-73-80,
8 vol. in-4''. — Les œuvres littéraires de d'Alem-
bert qui ont été réunies, 1805 et années suiv.,
18 vol. in-8'', et 1821, 5 vol. in-8'', contiennent,
entre autres : Histoire des membres deV Académie
française; Mélanges de littérature, d'histoire et
ALEN
— 48 —
ALEN
de philosophie; le Discours préliminaire de
VEncydopédie, à laquelle il a donné de nombreux
articles ; et enfin sa correspondance avec Voltaire
et le roi de Prusse. — Son éloge a été écrit par
Condorcet.
ALEMBON, seigneurie du Bourbonnais, pos-
sédée par la famille de Galonné.
ALENC. Voy. Alein.
ALENCÉ (Joachim d') , astronome et physicien,
né à Paris, mort à Lille le 17 février 1707.
AliENÇON, Alercum^ Alencium, Alenconium,
Alencisium, ville de iVormandie, qui, à l'épo-
que gallo-romaine, dépendait de la cité des
Cenomani. Au x' siècle, un comte de Bellême
y bâtit une forteresse dont il reste encore trois
-tours, et qui était dans le diocèse de Séez, tan-
dis que l'église paroissiale appartenait au dio-
cèse du Mans. Alençon devint alors le chef-lieu
d'un comté dont nous parlons plus bas. Assiégée
par Robert le Diable (1023), prise par le comte
d'Anjou Gcoffroi-Martel, reprise par Guillaume le
Bâtard, qui la rendit au seigneur de Bellême (1048),
elle tomba quelquâ temps au pouvoir de Henri II
Plantagenet (1135). Son importance augmenta sous
le gouvernement de la branche des Valois, qui en
devinrent les seigneurs en 1293. Elle eut beau-
coup à souffrir de la guerre de Cent ans. Au
siv= siècle, elle fut ravagée plusieurs fois par les
grandes compagnies; Henri V s'en empara (1417);
les partisans de Charles VII y rentrèrent (1421);
les Anglais qui y revinrent (1444) en furent défi-
nitivement chassés six ans plus tard (1450). Après
plusieurs confiscations et restitutions, où la sei-
gneurie s'amoindrissait toujours , non en titres
ni en étendue de terre, mais en droits, Alençon
devint le chef-lieu d'un grand bailliage qui dépu-
tait aux états généraux dès 1483. Elle fut aussi le
siège d'un présidial. Dans le xvi" siècle, le pro-
testantisme s'y introduisit ; cependant . grâce à
Matignon, il n'y eut point de massacre lors de la
Saint-Barthélemy (1572). A la mort de Henri III,
les ligueurs l'occupèrent (1589); mais Henri IV la
leur enleva bientôt (1590). Sous Louis XIII (1636),
elle devint, pour la perception des finances, le
chef-lieu d'une généralité ; Colbert y établit une
manufacture de dentelles qui fut bientôt célèbre.
La révocation de l'édit de Nantes (1681) y amena
d'atroces rigueurs. La ville conserva jusqu'en 1789
son privilège de ne pas payer la taille. En 1790,
elle devint le chef-lieu du département de l'Orne.
Alençon est la patrie du calviniste P. AUix, du gi-
rondin Valazé, d'Hébert, le père Duchesne, de
Desgenettes, du botaniste la Billardière, etc.
Bibliographie. — L'Histoire des pays du Perche
et comté d' Alençon, par la Clergerie, 1620, in-4°;
l'Art de vérifier les dates, et le tome III du P. An-
selme.
Intendants d'Alençon. — La généralité d'Alen-
çon comprenait neuf élections, savoir: en Nor-
mandie, Alençon, Argentan, Bernay, Couches,
Domfront, Fafaise, Lisieux, Verneuil; et dans le
Perche, Mortagne.
1644, J. Favier du Boulay. —1666, B. Hect. de
Marie, sieur de Vesigny. — 1671, Michel Colbert.
— 1675, Philippe Dreux. _.]676, Claude Mé-
liand. — 1677, Ant. Barillon, sieur de Morangis.
— 1682, J.B. de Pomereu, sieur de laBretèche. —
1701, Ant. Pinon. — 1702, Nie. Prosp. Bauynd'An-
gervilliers. — 1705, P. Hect. le Guerchois, sei-
gneur de Sainte-Colombe. — 1708, L. G. Jubert
^e Bouville. — 1713, P. Esprit Feydeau de Brou.
— 1715, Et. H. Ant. Foullé de Martangis. —
1717, Jac. Barberye de Courteille. — 1720, Mich.
Gervais Rob. de Pomereu. — 1726, L. Fr. Lalle-
inant de Levignen. — 1766-1790, Julien.
ALENÇON (comté et duché d'). Au siècle,
le château d'Alençon, donné par Richard I"'Vt1uc
de Normandie à Yves de Bellême, vers 943, ou
par Richard II à Guillaume l" de Bellême,
vers 997, devint un comté héréditaire. Limité au
N., à l'E. et au S. par la Normandie et le Maine,
il élait séparé vers l'O., par l'Huisne, du Perche,
qui eut des comtes particuliers, de l'an 1000, à peu
près, à 1404, et qui y fut réuni avant, puis après
ces époques. A la conquête de l'Angleterre (1066),
les comtes d'Alençon gagnèrent le comté de Shrews-
bury. La famille de Bellême fut continuée,
en 1082, par celle de Montgomeri, qui s'éteignit
en 1219. Philippe Auguste réunit alors le comté
au domaine (1221 ou 1225); mais Louis IX en
fit, pour Pierre, son cinquième fils fl269), un apa-
nage, avec le droit d'échiquier, et relevant du duché
de Normandie. Réuni en 1284, il passa, en 1293,
avec le titre de comté-pairie, dans une branche de
la maison de Valois , en faveur de laquelle il fut
érigé en duché-pairie, l'an 1414. 11 subit alors de
nombreuses vicissitudes. Confisqué en 1458, resti-
tué en 1461, confisqué en 1474, restitué en 1476;
confisqué en 1482, restitué définitivement en 1483,
il resta, àl'extinclion de cette branche, dans lapos-
session, pour le domaine utile, de la sœur de Fran-
çois l"', Marguerite d'Angoulême, duchesse douai-
rière d'Alençon, jusqu'à la mort de cette princesse
(1549). En 'l559, Charles IX le donna comme
douaire à sa mère, Catherine de Médicis, qui le
céda, en 1.t66, à son plus jeune fils, François,
auquel il demeurajusqu'en 1584. En 1605, Henri IV
l'engagea at; duc de Wurtemberg, et Marie de
Médicis le racheta pour le réunir à la couronne.
Louis XIII, vers 1635. le donna à son frère Gaston
d'Orléans, dont la fille en hérita. Après elle, le
duché, de nouveau réuni (1696), fut encore séparé
(1710) pour le petit-fils de Louis XIV, Charles, duc
de Berry, qui mourut en 1714. Enfin, Louis XVI,
en 1785, l'érigea en apanage pour son frère, le
comte de Provence, qui fut plus tard tard Louis
XVIII.
Comtes d'Alençon. — 942? Yves P'' de Creil ou
de Bellême. — 997? Guillaume I"' de Bellême,
fils d'Yves I"'', comte du Perche. — 1028, Robert P',
fils de Guillaume 1". —1033 ou 1034, Guillaume II
Talvas, frère de Robert. — 1048? Arnoul, fils de
Guillaume II. — 1048, Yves II ou Ivon, évêquede
Séez, fils de Guillaume I". — 1070, Mabile, sœur
de Roger, et son époux, Roger de Montgomeri.
— 1082, Robert II de Bellême, fils du précédent.
— 1119, Guillaume 111 Talvas, fils du précédent.
— 1171, Jean I"', fils du précédent. — 1 191 , Jean II,
fils du précédent. — 1191, Robert III, frère de
Jean II. — 1217, Robert IV, fils posthume du pré-
cédent, mort en 1219. — Comtes d'Alençon de
la maison de France : 1269, Pierre de France,
cinquième fils de saint Louis, mort sans postérité
en 1284. — 1293, Charles I" de Valois, frère de
Philippe IV. — 1325, Charles II, second fils de
Charles I". — 1346, Charles III. —1361, Pierre II,
troisième fils de Charles II.
Ducs d'Alençon. — 1404, Jean IV, le Sage, fils
de Pierre III, premier dur. — 1415, Jean V, le
Beau, fils du précédent. — 1476, René, fils du
précédent. — 1492, Charles, fils du précédent,
mort en 1525. L'apanage est réuni. — 1559, Ca-
therine de Médicis. — 1566, François, dernier
fils de Henri II, mort en 1584. Réunion à la cou-
ronne. — 1635? Gaston d'Orléans. — 1660, Isa-
belle, fille du précédent, mariée à Joseph de Lor-
raine, duc de Guise, morte en 1696. — 1710,
Charles de France, duc de Berry. mort en 1714.
— 1785, louis, frère de Louis XVI, plus tard
Louis XVIII.
ALENÇON (Robert II de Bellême, comte d').
Il succéda (1082) à sa mèie Mabile, alla faire la
Pà ^
— a —
guerre en Angleterre a Guillaume le Roux (1088),
avec lequel il se réconcilia et qu'il servit contre
la France, eut des démêlés avec Henri II et Ro-
bert Courte-Heuse, duc de Normandie, et fut arrêté
traîtreusement par le premier (1112) , qui le laissa
mourir en prison (1119). Ils'étaitsignalépard'horri-
bles cruautés. = Chables de Valois, second fils et
successeur de Charles I"' (1325), se distingua à la
bataille de Cassel et périt à la bataille de Crécy, où
il commandait l'avant-garde, le 26 août 1346. =
Jean IV, fils aîné et successeur de Pierre II (1404),
né le 9 mai 1385, au château d'Essey, prit part à
l'alliance des ducs d'Orléans et de Bourbon avec
l'Angleterre contre la France (1411), fut battu par
le duc d'Anjou et le connétable de Saint-Pol, et
après le traité de Bourges (1412) vit son comté
érigé en duché-pairie (1'' Janvier 1415). Il périt à
la bataille d'Azincourt, le 25 octobre 1415. =
Jean V, fils et successeur du précédent (1415), né
à Argentan le 2 mars 1409 , mort en 1476. Fait
prisonnier par les Anglais à la bataille de Verneuil
(1424), il vit le duc de Bedford s'emparer de son
duché, et ne fut délivré qu'en 1427 en payant une
énorme rançon il eut ensuite une guerre avec le
duc de Bretagne, succéda (1429) au connétable de
Richement dans le commandement des armées
françaises, et fut le compagnon fidèle de Jeanne
d'Arc, avec laquelle il prit Jargeau et Baugenci,
et battit les Anglais à Patai. En 1449, il recouvra
Aiençon et Bellême, contribua à la conquête de la
Norruandie (1450) , mais ses intelligences avec
l'Angleterre le firent arrêter (1456). Condamné à
mort par la cour des pairs (1458), sa peine fut
commuée en prison perpétuelle. Gracié par LouisXI
(1461), il prit part à la ligue du Bien public, traita
avec le duc de Bourgogne, et accusé de trahison
et de divers autres crimes, il fut arrêté (1472) et
condamné de nouveau à mort (1474). Le roi lui
fit encore grâce de la vie et finit par le mettre
en liberté (1476). Son procès a été imprimé
dans VHistoire d Aiençon, par la Clergerie, 1621,
in-4''. = René , fils et successeur du précédent
(1476), mort le 1" novembre 1492. Soupçonné de
trahison par Louis XI, il fut arrêté (1481) , enfermé
pendant trois mois dans une cage de fer, à Chi-
non, et condamné, par arrêt du parlement (1482),
à implorer la clémence du roi et à recevoir gar-
nison dans ses châteaux. Il fut rétabli dans ses
droits par Charles VIII en 1487. = Charles IV,
fils et successeur du précédent (1492), mort à.
Lyon le 11 avril 1525. Il hérita (1497) des comtés
d'Armagnac et de Rouergue, combattit à Agnadel
(1509), épousa la même année (3 octobre) Margue-
rite de Valois , sœur de François l"', se distingua
à Marignan, reçut en don (1517) le duché de
Barri, et commanda à Pavie l'avant-garde de l'ar-
mée} mais il s'y conduisit lâchement, et la répro-
bation universelle qu'il s'attira le fit mourir de
chagrin quelques semaines plus tard.
Alençon (François d'). Voy. Anjou.
ALENÇON, seigneurie du Dauphiné (Drôme),
possédée successivement par la famille de Bo-
logne et celle des Armands.
ALÊNES, seigneurie de Flandre, possédée par
la famille de La Verdure.
ALEONIS CASTRUM, Chàtel-Aillon (Charente-
Inférieure).
ALERCUM, ALERTIUM, ALENTIUM, ALEN-
CONIUM, Alenoon.
ALERIUS, HÏLERIS, l'Allier.
AliÊS, ancienne maison de Touraine, d'où sont
sortis les seigneurs de Saint-Christophe, de Châ-
teaux, de Corbet, d'Holnon et d'Oignies. — Les
armes sont : de gueules à une fasce d'argents
accompagnée de trois merlettes de même, posée,
deux en che f et l'autre à la pointe de Vécu. —
DICT. HIST. DE LA FR.
{Voj. l'Histoire de la noblesse de Touraine, par
Souliers, et le Registre III de l'^irmonai de d'Ho-
zier. — A cette famille appartenait Pierre-Alexan-
dre Alès, vicomte de Corbet, écrivain, né le 18
avril 1715, en Touraine, mort vers 1770.
AIlESIA , capitale des Mandubii où. Vercingé-
torix se retira avec son armée après avoir été
battu par César (52 av. J. G.) . Il fut suivi parle gé-
néral romain qui investit la place, et l'enferma dans
une circonvallation de onze mille pas, flanquée
de vingt-trois tours. Aussi, quand une immense
armée , rassemblée de tous les points de la Gaule,
vint après plus d'un mois pour délivrer les assié-
gés en proie à une horrible famine, les Romains
purent-ils repousser les attaques. Pendant deux
jours on combattit avec un acharnement ex-
trême, mais le soir du second jour une charge
terrible de la cavalerie romaine et germaine rom-
pit les Gaulois, et, dit Plutarque, toute cette
grande armée s'évanouit comme un rêve. Le len-
demain, Vercingétorix qui, à la tête de la gar-
nison, avait secondé héroïquement les efforts des
assaillants, alla se rendre à César, (voy. Vercin-.
GÉioRix). La reddition à'Alesia acheva la soife-i
mission de la Gaule.
Maintenant, où était sitase Alesia? Au xvi^siècle
Brantôme, répétant une folle assertion d'un his-
torien espagnol, Diego de Vallès, plaçait Alesia
aux environs d'Arras. En 1715, un savant langue-
docien J. P. des Ours de Mandajors la mettait à'
Alais (Gard), mais on n'avait attaché, et avec
raison, aucune importance à ces deux opinions.
Jusque dans ces dernières années on s'accordait
unanimement à reconnaître qu'Alise-Sainte-Reine,
sur le Mont-Auxois (Côte-d'or) avait été le théâtre
de la dernière lutte de la Gaule contre César, lorsque,
en 1856, parut dans les Mémoires de la société
d'Émulation duDoubs, une dissertation de M. A.
Delacroix ayant pour but de démontrer qu'il fal-
lait désormais placer .Aie^î'a à Alaise, en Franche-
Comté, à 40 kilom. de Besançon. Un article de
M. J. Quicherat [Athenseum Français, 10 mai
1856) à l'appui de ce travail, donna le signal
d'une lutte ardente qui aujourd'hui encore n'est
point terminée et où les adversaires apportent
chaque année de nouveaux arguments. 'Voici le
titre des principaux mémoires ou brochures pu-
bliés à cette occasion : 1° Pour Alaise, J. Qui-
cherat, L'Alesia de César rendu, à la Franche-
Comté, 1857, in-8; Conclusion pour Alaise dansla
question d' Alesia, 1858, in-8; Nouvelle défaite des >
défenseurs d'Alise sur le terrain d' Alesia, 1860,
in-8; La question d' Alesia dans le Moniteur de
l'armée, 1862, in-8; — A. 'Dela.cvoix, La question
d' Alesia dans le Moniteur universel, 1860: les rap-
ports annuels de M. Castan sur les fouilles exé-
cutées à Alaise dans les Mémoires de la société
d'Ém. du Doubs. 2" Pour Alise, Dey, Afesia, 1856,
in-8; Rossignol, Alise, 1856, in-4"; un article de
M. le duc d'Aumale dans la Revue des Deux-Mondes ;
et enfin pour l'une ou l'autre cause, des brochures
et des articles de journaux et de revues dont le
nombre monte à prés d'une centaine.
Depuis que la discussion s'est engagée, d'au-
tres opinions se sont produites. M. J. Maissiat a
cru pouvoir mettre Alesia à Izernore (Ain) ;
M. Fivel, à Novalaise en Savoie : mais c'est seule-
ment entre Alise-Sainte-Reine et Alaise que la
lutte est sérieuse. iNous penchons fortement pour
cette dernière localité. Quoi qu'il en soit, la dis-
cussion n'a point été stérile, et l'étude approfon-
die des textes, les résultats des fouilles exécutées
de différents côtés, et surtout à Alaise, ont donné
les résultats les plus intéressants pour notre his-^in
toire et nos antiquités nationales^
ALESIA, Alais (Gard).
4
ALEX
— 50 —
ALEX
AliESIUS (P.), pseudonyme de P. Loiseau.
=,T. AJLESTA, ALESTUM, Alais (Gard).
ALET (N.-D. d') Alecta, Electa, Aletu7n, mo-
nastère de l'ordre de Saint-Benoît, diocèse deNar-
bonne (Aude), fondé en 813 par Bera, comte de
Razès. Il donna naissance à une ville où le pape
Jean XXII institua un évêché qui fut supprimé
en 1790.
ÉvÊQUES d'Alet. — Barthélémy, 1" juillet 1318-
1333. — Guillaume P' de Marcillac, 26 août 1333-
vers 1347.— Guillaume II, 26 mai 1348-vers 1360.
— Arnaud de Villiers , 1362-1376. —Pierre P'' de
Rabat, 1376-1377. — Robert du Bosc, vers 1380-
1390. — Henri P>-, 10 juin 1390-1398. — Pierre
II, 1399-lAOO. — Nicolas I", 1" déc. 1400-vers
1408. — Henri II, vers 1409-1419. — Pierre III
Assall)itus, 8 janv. 1421-1440. — Antoine V
de Saint-Etienne, 1441-1442. — Pierre IV, 1^,43-
1448. — Elle de Porapadour, 18 ou î9 fév. 1448-
1454. — Louis d'Aubusson, 2 déc. 1454-1455. —
Ambroise de Cambrai, 23 ou 24 sept. 1455-1460.
— Antoinell Gobert,5 sept. 1461-vers 1467. — Guil-
laume III Olivier, 14 nov. 3467-1486. — Pierre V
d'Hallwin, 21 nov. 1487-1488. — Guillaume IV
de Rochefo'-t, 4 fév. 1489-1508. — Pierre VI Rai-
mond de Guiert. 7 juin 1.508-1524. — Gilles, 12
janv. 1525-vers 1530. — Guillaume V de Joyeuse,
vers 1530-1560. — François de Lestrange, 26
janv. 1660-1564. — Antoine III de Dax, 26 sept.
1564-1602. — Christophe de l'Estang, 1602-1603.
— Pierre VII de Polverel, 1603. — Etienne de
Polverel, 24 août 1607-25 avril 1637. — Nico-
las II Pavillon, juin 1637-8 déc. 1677. — Louis-
Alphonse deValbelle, décembre 1678-juin 1684.
— Victor Augustin Méliand, juin 1684-uCt. 1698.
— Charles-Nicolas TafToureau de Fontaine, nov.
1698-oct. 1708. — Jacques Maboul, 1" nov. 1708-
21mai 1723. — François-Joseph de Boucaud, oct.
1723-1762. — Charles de la Cropte de Chantérac,
19 juin 1763-1790.
ÀLETH, Alecta, ville de Bretagne qui fut le
siège d'un évêché dès le milieu du vi° siècle. Elle
fut détruite de fond en comble par les Normands,
et ses évêques habitèrent dès lors le monastère
de Saint-Vincent, situé à une lieue de là, dans la
petite île d'Aaron où s'élève actuellement Saint-
Malo. Mais la translation de Tévêché à cette der-
nière ville ne fut ratifiée par le pape qu'en 1157.
— (Voy. Saint-Malo). Aujourd'hui il ne sub-
siste plus que des ruines d'Aleth dont le nom s'est
conservé dans celui de Guich-Aleth.
ALETHENIS DEMETRIUS, pseudonyme ana-
grammatique de Julien de La Mettrie.
ALETHÈS (Irénée) , pseudonyme de Voltaire.
, ALETHINUS (Th.), pseudonyme de J.Leclerc.
ALETHOF (Iv^in), pseudonyme de Voltaire.
ALETHOPHANES , pseudonyme de David
B'.ondel.
ALÉTHOPHILE , pseudonyme de C. F. Mer-
cier.
ALÉTOPHILE, pseudonyme de F. G. Quériau,
écrivain de la deuxième moitié du x\iii' siècle.
ALÉTOPHILE, pseudonyme de Lausde Boissy.
ALETHOPHILUS (J.), pseudonyme de J. de
Cordes.
ALETHOPHILUS (Seb.), pseudonyme de Sa-
muel Sorbière.
ALETHOPHILUS CHARITOPOLITANUS ,
pseudonyme de J. Courtot.
ALETUM, Alet, (Aude).
ALEUR, seigneurie de Lorraine, possédée par
la maison de Choiseul.
ALEUX (Les), seigneurie de Bretagne, érigée
en vicomte avec la seigneurie de Tadain, en 1644.
ALEXANDRE (Sulpice), historien franc ou
gaulois du iW siècle. Il est cité par Grégoire de
Tours , qui nous a conservé de lui quelques frag-
ments.
ALEXANDRE dit de Paris, poète du xii" siècle,
né à Bprnay (Eure). On a de lui le roman à'Athis
et de FropMlias et une branche du grand poëme
de VAlexandréide , de Lambert Li Tort. On lui
attribue aussi, mais sans preuves, les romans en
vers d'Hélène, mère de S. Martin, et de Brison
(S. Brice).
ALEXANDRE de Villedieu , écrivain de la
première moitié du xiii" siècle, né à Villedieu
(Manche). Il est surtout connu comme auteur
d'une grammaire en vers, intitulée Doctrinale
puerorum, qui obtint une vogue immense, et
eut un très-grand nombre d'éditions à l'époque
de la découverte de l'imprimerie.
ALEXANDRE (Dom Jacques), bénédictin de
Saint-Maur, né à Orléans, le 24 janvier 1653.
mort le 23 juin 1734. On a de lui : Traité général
des horloges, 1734, in-8°. = — Noél, domini-
cain, né à Rouen en 1639, mort le 21 août 1724.
Hist. ecclésiastique, 1676-1686, 24 vol. in-8°.
ALEXANDRE, pseudonyme adopté par Bar-
ginet, A. Béraud et Guesdon.
ALEXANDRIE (Egypte).
1798. Lors de l'expédition d'Égypte, les Fran-
çais débarqués la veille, et durant toute la nuit,
attaquèrent Alexandrie à la pointe du jour (2 juil-
let) , sous la conduite de Bonaparte, et la prirent
d'assaut.
1801. Le général anglais Hutchinson , après la-
capitulation du Caire, ayant marché sur Alexan-
drie à la tète de 16 000 hommes, jeta une flottille
sur le lac Mariout, et enleva le fort Marabout
(17 août) au moyen duquel la garnison française
faisait entrer des vivres. Bientôt la flottille fran-
çaise sur le lac fut incendiée, et plusieurs navires
légers, pénétrant dans le havre, attaquèrent no-
tre escadre dans l'intérieur du port (26 août) .
Le lendemain les Anglais ouvrirent la tranchée
devant le fort Turc où, trois jours plus tard, une
brèche fut praticable. Alors Menou, qui avait
encore plus de 10000 hommes, capitula (31 août).
Les artistes et les savants de l'expédition mena-
cèrent de détruire leurs travaux , s'ils étaient
forcés de les livrer aux Anglais. Les vainqueurs
durent se contenter de prendre possession de la
ville où ils trouvèrent 312 canons, et de l'esca-
dre montée de 77 pièces.
ALEXANDRIE-DE-iLA-P AILLE (Piémont) .
1801, 15 juin (26 prairial an ix). — Le len-
demain de la bataille de Marengo, un armistice
fut conclu dans cette ville entre Bonaparte et Mê-
las. Il devait durer jusqu'à l'arrivée de la réponse
qu'enverrait la cour de Vienne. En attendant, l'ar-
mée impériale occuperait le pays entre le Mincio et
le Pô, c'est-à-dire Peschiera, Mantoue et Borgoforte ;
delà, la rive gauche du Pô et, àsadroite, Ferrare,
Ancône et la Toscane; les Français occuperaient
la région située entre la Chiese, l'Oglio et le Pô,
en laissant neutre l'espace entre la Chiese et le
Mincio. Les forteresses de Tortone, Milan, Turiri ,
Pizzighettone, Arona, Plaisance; Ceva, Savo-
ne, Urbia, Coni, Alexandrie et Gênes, leur se-
raient livrées avec leur artillerie et leurs muni-
tions , les Autrichiens n'emportant que leurs
propres canons. L'évacuation de toutes ces places
et la retraite de l'armée autrichienne devaient
être complétées avant le 24 juin. Ces conventions
furent exécutées et donnèrent aux Français la
possession de douze places fortes, armées de 1500
bouches à feu. — Alexandrie devint après 1802 le
chef-lieu du département de Marengo.
ALEXIS (Guillaume), bénédictin, poète, mort
vers la fin du xv° siècle. On a, entre autres, de
lui : Le Blason des faulces Amours , 1489, in-4°.
ALGE
— 51 —
ALGÉ
goth., souvent réimprimé; Le Passe-temps de tout
homme et de toute femme, 1505^ Vérard, m-4'',
rare; Le Loyer des folles Amours; Les divers
Propos et joyeuses Eencontres d'ung prieur et
d'ung cordelier; le Dialogue du crucifix et dti
pèlerin, composé l'an 1486, en Hyérusalem (où
l'auteur était en pèlerinage), in-4°, goth.
ALEXIS (Léon d'), pseudonyme du cardinal de
Bérulle.
AliEZ (Seigneurs d') , de la famille de Savary.
AliFAGIUM, Auffay (Seine-Inférieure).
ALFONSE (Jean), dit le Saintongeois , navi-
gateur, né à Cognac, mort vers le milieu du xvi"
siècle. On a sous le titre de Voyages adventureux
du capitaine Jean-Alfonse, 1559, in-12, une re-
lation tronquée de ses voyages en Asie et en Amé-
rique.
ALFORT, village situé à l'extrémité du pont
de Charenton (Seine). 11 y fut fondé par Bourge-
lat (voy. ce nom) une école vétérinaire qui de-
vint bientôt célèbre et qui subsiste encore au-
jourd'hui. Elle reçoit ordinairement 250 élèves,
dont 40 militaires qui deviennent vétérinaires
dans les régiments. A l'établissement sont joints
un hôpital pour les chevaux et les chiens, une
porcherie et divers troupeaux. Les élèves de cette
école se sont distingués en 1814 en défendant le
pont de Charenton contre les alliés. Une Notice
sur l'école a été publiée par Langlois, an xiii,
in-8°.
AliGA, Eu (Seine-inférieure).
ALGANCE (Seigneurs d'), de la maison deLau-
trec (Languedoc).
ALGANS (ou ALGANCE?) (Seigneurs d'), de
la maison de Montesquieu.
ALGER. Sur la côte septentrionale de l'Afri-
que, à l'entrée occidentale d'une rade qui s'ouvre
entre la pointe Pescade et le cap Matifou, s'élève
Alger. Sous la forme d'un triangle dont la mer
est la base, elle monte en amphithéâtre, du pied
d'une colline qui a 124 mètres de hauteur jus-
qu'au sommet, couronné par la citadelle ou kass-
bah, antique résidence des deys. Elle est environ
à 770 kilom. d'Ajaccio et de Marseille ; à 630 de
Port-Vendres. Elle remplace une ville romaine qui
est la Jol de Juba, la Cxsarea ou Vlconium des
Romains. Abandonnée peut-être^ou détruite lors
d'une des révolutions qu'a souffertes l'Afrique, en
passant des Romains aux Vandales, puis aux By-
zantins, enfin aux Arabes, elle fut relevée, suivant
les uns, par les Beni Mezr'ana, suivant les autres,
par Zeiri qui, vers 935, en fit la capitale d'une
principauté. Elle commença vers cette époque à
être appelée Al Djezair. Ferdinand le Catholique
la conquit en 1509; mais, l'année même où ce roi
mourut (1516) un pirate, Arroudj-Barberousse, s'en
empara. Alger devint alors un nid de pirates, qui
se mirent sous la suzeraineté du grand Soliman.
En 1541, Charles-Quint dirigea contre eux une
formidable expédition qui échoua. Au xvii' siècle
les attaques des puissances chrétiennes se renou-
velèrent. 1655, canonnade des Anglais ; 1662, traité
avec l'Angleterre; 1663 et 1665, la France com-
mence, par celles que dirige le duc de Beaufort, ses
attaques multipliées; 1666 et 1670, canonnade des
Anglais et des Hollandais; 1679, deux bombarde-
ments par Duquesne ; 1680, 1682, 1683, nouveaux
bombardements des Français ; 1684 , paix avec la
France, conclue pour cent ans ; 1688, bombarde-
ment par Tourville; 1689, paix avec la France,
l'Angleterre et la Hollande, qui s'engagent à
payer de véritables tributs, déguisés sous le
nom de présents, pour mettre leurs vaisseaux
marchands à l'abri des pirates; 1770, attaque in-
fructueuse des Danois; 1775, débarquement in-
fructueux des Espagnols commandés par O'Reilly ;
1815, démonstration d'une flotte américaine com-
mandée par Decatur; 1816, 27 août, une flotte
anglo-hollandaise, sous lord Exmouth, incen-
die la flotte algérienne et la ville, et oblige le
dey à consentir à l'abolition perpétuelle de l'es-
clavage des chrétiens. En 1828, le 23 avril, le
dey ayant jeté son éventail à la tête du consul
français, Deval, Alger est bloqué, et, le 4 oct.,
le ca"pitaine Collet force, après un combat, onze
navires algériens à rentrer dans la rade. L'année
suivante , le vaisseau La Provence sortant d'Al-
ger où il avait porté une demande de satisfaction,
qui fut repoussée, essuie le feu de toutes les bat-
teries de la ville. Enfin en 1830 eut lieu l'expédi-
tion qui la fit tomber en notre pouvoir. Une flotte
de 644 bâtiments, dont 107, parmi lesquels 11
vaisseaux et 19 frégates, appartenant à la marine
royale, sortit de Toulon du 25 au 27 mai.
Elle portait une armée de 37 639 hommes, 3853
chevaux, et 70 bouches à feu de gros calibre.
Arrivée le 30 devant Alger, elle en fut éloignée
par un coup de vent et alla se rallier aux îles
Baléares. Le 13 juin, elle défilait devant Alger et
allait à la pointe de Sidi-Ferruch débarquer l'ar-
mée. Tandis que le général de Bourmont prenant
ainsi à revers le massif d'Alger, battait successi-
vement les Arabes à Staouéli (19 juin) et à Sidi-
Khalef (24), l'amiral Duperrey avait à lutter con-
tre les vents (26). Bourmont s'établit bientôt (le
29) sur les hauteurs du Boujareah qui dominent
Alger. Le 3 juillet, Duperrey attaquait les batte-
ries de mer; le 4, l'armée, après une résistance
de cinq heures, s'établissait dans le fort de l'Em-
pereur. Enfin, le 5, au moment où la place
allait être enlevée d'assaut, le dey Hussein capi-
tula. Le traité livrait aux vainqueurs la moitié
des maisons de la ville, toutes les propriétés du
gouvernement, 1500 bouches à feu et un trésor
qui contenait en espèces ou en bijoux une valeur
estimée à 48 684 527 francs.
Alger, résidence du gouverneur-général de
l'Algérie, est aujourd'hui le chef-lieu de la pro-
vince qui porte son nom. En 1838, elle devint le
siège d'un évêché suffragant d'Aix et le 9 janv.
1867 fut érigée en métropole. — Antoine-Adolphe
Dupuch, premier évêque, 24 août 1838. — Louis-
Antoine-Augustin Pavy. 26 fév. 1846-16 nov.
1866. — 12 janv. 1867, Charles-Martial-Allemand
Lavigerie, premier archevêque.
ALGÉRIE. Elle est bornée au N. par la Médi-
terranée, au S. par le grand désert, à l'E. par la
ré gence de Tunis; à l'O. par le Maroc. Elle est
divisée en trois provinces : Alger, Constantine et
Oran. — Voici les principaux événements re.-
latifs à notre colonie depuis la conquête d'Al-
ger : expédition sur Blidah et Médéah (nov.
1830); — occupation d'Oran (1831); de Bône
(1832) ; d'Arzew, de Moslaganem et de Bougie
(1833) ; — traité avec Abd-el-Kader (1834) qui,
l'année suivante, prend les armes. Battu par Tré-
zel sur les bords de la Sig (26 juin 1835), il lui
fait essuyer le surlendemain (28) un grave échec
sur les bords de la Macta. Repoussé (août) sous
les murs d'Oran, il ne peut empêcher le maréchal
Clausel de s'emparer de Mascara (6 déc), après
une suite de combats heureux. — En 1836, occu-
pation de Tlemcen, de La Galle, de Guelma, et
première expédition infructueuse contre Constan-
tine. — En 1837, conclusion avec Abd-el-Kader,
par le général Bugeaud, du désastreux traité de
la Tafna (30 mai) ; prise d'assaut de Constantine
par le général Vallée (13 oct.). — En 1839, occu-
pation de Djigelli, Koléah et Sétif; commence-
ment des hostilités avec Abd-el-Kader (nov.) qui
est défait sur les bords de la Chifîa (31 déc). —
En 1840, glorieuse défense de Mazagran (fév.);
ALGÉ — 52
combats de Ten-Salmet, de Selson (mars), de
Meskiana, de l'Afroun (avril); occupation de Cher-
chell, de Médéah et de Milianah ; passage du col
de Mouzaïa après un combat meurtrier. — En
1841, destruction de diverses places d'armes de
l'émir; défaite des Arabes près de Mascara (juil-
let) ; occupation de Dellys,deZamorah et de Mé-
déah (oct.). — En 1842, prise de Sebdou; sou-
mission de nombreuses tribus (1842). — En 1843,
prise de la Smala d'Abd-el-Kader (16 mai) , qui est
obligé de se réfugier dans le Maroc. — En 1844,
guerre avec le Maroc terminée par un traité de
paix (10 sept.), après le bombardement de Tan-
ger (6 août), la bataille de l'isly (14 août), et la
.prise de Mogador (25 août). — En 1845, rentrée
de l'émir dans la province d'Oran, insurrection
du Dahra. énergiquement comprimée par les co-
lonels Pélissier et Saint-Arnaud ; soumission de
l'Aurès par le général Bedeau, et (22 sept.) mas-
sacre d'un détachement français au marabout de
Sidi-Brahim.— En 1846, châtiment deplusieurs tri-
bus ; massacres des prisonniers français par Abd-el-
Kaderqui se réfugie de nouveau au 'Maroc. — En
1847, après la reddition de Bou-Maza, l'agitateur du
Dahra, et une expédition contre la grande Kabylie
par le maréchal Bugeaud, Abd-el-Kader est obligé
de se rendre au général Lamoricière (23 déc.) et est
transféré en France. — En 1848, création de co-
lonies agricoles. — En 1849, prise de l'oasis de
Zaatchapar Canrobert (26 nov.). — En 1850, ex-
pédition contre les Kabyles; soumission du Sahel
de Sétif; établissement à Lambessa d'une colonie
pénitentiaire composée d'insurgés de juin. — En
1851, expédition contre la Petite-Kabylie par le
général Saint-Arnaud. — En 1852, expédition con-
tre une autre partie de la Petite-Kabylie par le
général Mac-Mahon; répression de l'insurrection
de Bou-Bargla qui est tué en 1854; réduction du
Djurjura par Camou et Pélissier; prise de La-
ghouat. —-En 1853, prise d'Ouargla. — En 1854,
prise de Tuggurt. — En 1856, répre.'ision de di-
verses insurrections. — En 1857, achèvement de
la soumission de la Grande-Kabylie. — En 1858,
24 juin, établissement d'un ministère de l'Algérie,
supprimé le 24 novembre 1860; expédition du
général Desvaux contre des tribus insurgées de
l'Aurès. — En 1859, expédition du général de
Martimprey contre Oudcha. — En 1860, voyage
de l'empereur en Algérie (sept.). — En 1864, avril-
décembre , insurrection en Algérie.
Ministres de l'Algérie. — 24 juin 1858, le
prince Napoléon. — 7 mars 1859-24 novembre
1860, P. de Chasseloup-Laubat.
Gouverneurs généraux de l'Algérie. — 27
juillet 1834, comte d'Erlon. — 8 juiHetl835, ma-
réchal Clausel. — 12 fév. 1837, général Damré-
mont. — 25 oct. 1837, maréchal Valée. — 29
déc. 1840, maréchal Bugpaud. — 11 sept. 1847, le
duc d'Aumale. — 24 févr. 1848, général Cavaignac.
— 29 avril 1848, général Changarnier. — Juillet
1848, général Marey-Monge [par intérim). —
9 sept. 1848, général Charon. — 32 oct. 1850, gé-
néral d'Hautpoul. —25 avril 1851, général Pélis-
sier (par intérim). — 11 déc. 1851-31 août 1858,
général Randon. — 24 nov. 1860, le maréchal Pé-
lissier. — l" sept. 1864,1e maréchal Mac-Mahon,
duc de Magenta.
Bibliographie. — Eaiploratiôn scientifique de
l'Algérie, 1840rl844, 6vol. in-4; Baude, VAlgé-
rie, 1844, 2 vol. in-8°; Berbrugger, Algérie pit-
toresque et monumentale, 1842, 3 vol. in-f° ; Ga-
libert, V Algérie ancienne et moderne, 1844, in-8;
C\3.use\, Histoire de l'Algérie, 1846, 3 vol. in-8;
Le Recueil des inscriptions de V Algérie par Léon
Renier; divers Annuaires; la Revue de VOrientet
de V Algérie, les ouvrages du général Daumas, etc.
ALIÉ
AJLGËSIRAS (batailles navales d').
1801, 6 juillet (17 messidor an ix). — Le con-
tre-amiral Linois, parti de Toulon avec trois vais-
seaux et une frégate pour rejoindre à l'île de
Léon douze vaisseaux espagnols qui y attendaient
l'amiral Gantheaume , allait entrer dans le détroit
de Gibraltar lorsqu'il apprit que les Anglais
avaient remis le blocus devant Cadix. Craignant
d'être pris entre deux feux , parce qu'il était suivi
par l'amiral Warren, il chercha refuge dans la
rade d'Algésiras, située à l'entrée orientale du dé-
troit de Gibraltar. Il y fut bientôt après attaqué par
les Anglais avec six vaisseaux, une frégate, et un
lougre, au moment où il prenait sa ligne d'em-
bossage. Comme à Aboukir, les Anglais voulurent
se glisser le long du rivage et prendre chaque
navire français entre deux anglais, mais le vent
tomba, ce qui arrêta leur manœuvre. Linois fît
couper ses câbles et s'échoua à la côte. Des ar-
tilleurs français remplacèrent les espagnols no-
tamment aux batteries d'Almirante et de San-Iago,
et quatorze chaloupes canonnières aidèrent active-
ment au combat. Un des vaisseaux anglais, le
ffannibai, loucha et fut pris. Le Pompetj qui avait
aussi amené son pavillon, réussit, avec les quatre
autres vaisseaux, dont deux étaient également
très-avariés, à se retirer à Gibraltar. Ce glorieux
fait d'armes causa en France la joie la plus
vive.
1801, 12 juillet (23 messidor an ix). — Les_ An-
glais, ayant réparé leurs avaries, poursuivirent
Linois qu'étaient venus rejoindre six vaisseaux
et trois frégates espagnols et qui se rendait à
Cadix. L'affaire commença dans le détroit à onze
heures du soir pendant une nuit orageuse. Deux
vaisseaux espagnols, le Real Carlos et le San
Hermenegildo, se prenant pour ennemis, s'at-
taquèrent et se firent sauter. Le Formidable.
commandé par le capitaine Troude, y soutint seul
un admirable combat contre l'escadre anglaise et,
après avoir désemparé trois vaisseaux et une fré-
gate, entra dans Cadix aux acclamations des h£ki^
bitants.
ALGIA, ALGIENSIS PAGUS, le pays d'Auge.
ALHAUD OU AILHAUD. famille de Provence
d'où sont sortis les seigneurs d'Arlan, de Mus,
de Cheiron et de Meouille. — Les armes : Au 1 et
4 de sable, à trois têtes de lion d'or au chef de
gueules, chargé d'un soleil d'or; au 2 et 3 de
gueules bandé d'or. (Voy. le Nouvel arm.orial de
Provence.)
AliHOY (Philadelphe-Maurice), journaliste et,
auteur dramatique, né à Paris vers 1802, mort à
Rouen en 1855.
AlilAMET (Jacques), habile graveur, mem^j,
bre de l'académie, né à Abbeville le 30 nov. 1 726,,
mort à Paris le 29 mai 1788. = Son frère, Fran-
çois, graveur, né vers 1734-
ALIARDENSIS PAGUS , Aillas (Gironde) .
ALIBAUD (Louis), né a Nîmes en 1810, guil-
lotiné à Paris le 11 juillet 1836. H tira sur le roi
Louis-Philippe un coup de pistolet au moment où
ce prince sortait en voiture des Tuileries, le 26
juin 1836, fut arrêté et condamné à mort par la
cour des pairs.
ALIBERT (Jean-Louis, baron), médecin, né-^à^,
ViUefranche (Aveyron) le 12 mai 1766, mort àt}
Paris le 6 nov. 1837. Il fut médecin de l'hôpital^
Saint-Louis, médecin ordinaire de Louis XVHI, et
professeur de matières médicales à l'école de méri^
decine.— Traité complet des maladies de lapeaii,
1 806- 1 826, in-f° ; Physiologie, des, pa,ssions, l^ij^jj
2 vol. in-8°. . ■,,.>.-i.^,2(tt:-::-::.:voatiâo
ALIBORUM, pseudonyme de. P. Gnngorey i^.).,,».
ALIBRAY. Voy. DALIBRAY.
AlilÉNOR. Voy. ÉLÉONOKE.
mk - 53 _ lia
ALIER (Seigneurs d'), de là famîiïe dé%antin
(Dauphiné).
ALI-GIER-BER, pseudonyme d'Anacharsis
Clootz.
ALIGNAN (Benoît d'), bénédictin, théologien,
évêque de Marseille (1229), mort en juillet
1268. 11 fit deux fois le voyage de Palestine
(1239, 1260).
AilGNY, seigneurie de Bourgogne, possédée
par la famille de Quarré.
ALIGRE, HALIGRE ou DALIGRE, famille
originaire de Chartres, et d'où sont sortis les
seigneurs de Chovilliers, de la Rivière, de la
Brosse, de Villenesle, de Bois-Landry. — Les ar-
mes : d'azur à cinq fasces de burelles d'or, sur-
montées en chef de trois soleils de même. (Voy. le
tome VI du P. Anselme). = Aligre (Étienne' d'),
chancelier de France, né à Chartres en 1550,
mort à la Rivière près de Chartres, le 11 déc. 1636.
Il fut d'abord président au présidial de Chartres
et puis intendant de Charles de Bourbon, comte
de Soissons, fut nommé garde des sceaux (janv.
1624) et chancelier à la fin de la même année. Il
fut disgracié en 1626 et on lui retira les sceaux.
Il y a des lettres de lui dans la collection Dupuy
à la Bibliothèque impériale, et dans la collection
Godefroy à la Bibliothèque de l'Institut. = Son fils
Etienne, chancelier de France, né en 1592, mort
à Versailles le 25 oct. 1677. Il fut successivement
directeur des finances (1648), conseiller d'hon-
neur au parlement de Paris (1652), garde des
sceaux (23 avril 1672), chancelier (4 janv. 1674).
— Étienne-Fhançois, premier président du par-
lement de Paris, né en 1726, mort à Brunswick
en 1798.
ALIIVLENT ou DE VISITE (Droit d'). Ce
droit, emprunté aux Romains qui l'appelaient pro-
curatio et maintenu par les comtes francs de la
première et de la deuxième race, consistait en une
redevance accordée à l'évêque lorsqu'il faisait sa
tournée pastorale. Cette redevance fut payée
d'abord en nature par le curé de la paroisse; plus
tard elle fut acquittée en argent. En 1306, pendant
les longues négociations auxquelles donna lieu
entre Philippe IV et Clément V la suppression des
Templiers, le pape fit de Lyon à Bordeaux un
voyage qui ruina plusieurs des abbayes et des
évêchés où il avait séjourné. — Voy. Evêque, Gîte.
ALUOES (Seigneurs des) , branche de la mai-
son de Lucinges.
ALINARD ou HAIilNARD, bénédictin, arche-
vêque de Lyon (1046), mort à Rome, empoisonné,
dit-on, le 29 juillet 1052.
ALINCOURT ou HAUNCOXJRT, seigneurie
de Champagne, possédée par la famille de Neuf-
ville, puis par celle de Priant.
AIJNGAVIENSIS VIGUS, Langey (Eure-et-
Loir).
AlalODRENSIS PAGtrs , un des quatre pagi
entre lesquels se divisait la cité àesMeldi (Meaux),
et dont on ne connaît pas au juste la position.
ALION (Comtes d'), delà famille de Dusson
(comté de Foix).
ALISE-SAINTE-REINE , Alisia, Âlesia, vil-
lage de Bourgogne (Côte d'Or), que jusqu'à ces
derniers temps on avait regardé sans contesta-
tion comme théâtre de la dernière lutte de Vercin-
gétorix contre César. — Voy. Alesia.
AlilTOPHILUS , pseudonyme de Cl. B. Mo-
risot.
ALIX (Rhône), village du Lyonnais, où rési-
dait avant la Révolution un célèbre chapitre de
chanoinesses ; les femmes, pour y être admises,
devaient faire preuve de cinq quartiers de no-
blesse.
ALIX de Champagne, reine de France, fille de
Thibaut IV, comte de Champagne , morte en 1206.
Elle épousa (1160) Louis VII, et devenue veuve
(1180), essaya inutilement de s'emparer de la tu-
telle de son fils Philippe Auguste, et de la ré-
gence. Ce fut elle qui gouverna le royaume pen-
dant la croisade de celui-ci.
ALIX, voy. ADÉLAÏDE.
ALIX (Pierre), chanoine de Besançon, contro-
versiste, né à Dole en 1600, mort* le 6 juillet
1676.
ALIXENT , seigneurie de Bourgogne, pos-
sédée au xiu'= siècle par la famille de Noyers.
ALIZARD (Adolphe-Joseph-Louis) , chanteur,
né à Paris le 29 déc. 1814, mort le 23 janv. 1850-
ALIZY, seigneurie de Champagne, possédée au
xin° siècle par la maison d'Ambly.
ALKMAER, ville de la Hollande, à 32 kilom.
au N. 0. d'Amsterdam. De 1810 à 1814, elle a
fait partie du département du Zuyderzée.
— (Bataille d'), 1799, 19 sept. (3" jour complé-
mentaire, an vu). — Après avoir défait Daendels
au Helder (27 août) et enlevé la flotte hollandaise,
les Anglais avaient construit des retranchements
dans le Zyp. Ils y repoussèrent une attaque de
Brune, à Slaper-Dyc (10 sept.), et, ayant reçu un
renfort de 17 000 Russes et 7000 Anglais, ils s'a-
vancèrent, au nombre de 36 000 hommes, sous
les ordres du duc d'York, contre la position qu'a-
vait prise Brune à Bergen et à Alkmaer. L'ar-
mée anglo-russe était divisée en cinq colonnes.
Sa droite, commandée par les Russes Hermann et
Essen, marchait contre la gauche des Français
que dirigeait Vandamme. Son centre, sous les
ordres du duc d'York et de Dundas, attaquait Du-
monceau. Sa gauche, où étaient sir James Pulte-
ney et le prince d'Orange, faisait face à Daendels.
Enfin, à l'extrême gauche, sir Ralph Abercromby
devait longer le Zuyderzée, tourner la droite de
l'armée gallo-batave et l'écraser en lui coupant
la retraite. Le duc d'York se croyait si sûr de la
victoire qu'il ne s'était ménagé aucune réserve.
Les Russes rejetèrent d'abord Vandamme au delà
de Bergen jusqu'à deux kilom. d'Alkmaer; mais
des renforts rétablirent le combat, et la colonne
de Hermann, attaquée en tête et sur les flancs,
fut mise en pleine déroute. Dundas chassa Du-
monceau de Schoorldam, mais les forces que la
victoire de sa gauche permit à Brune d'accumuler
sur le centre, obligèrent le duc d'York d'évacuer
Schoorldam et de rentrer dans le Zyp. Il en fut
de même de Sulteney. Quant à Abercromby, il
ne put pas arriver à temps pour prendre part à
l'affaire . Cette victoire porte quelquefois le nom
de Bergen.
— (Convention d'). — 179S, 17 oct. (25 ven-
démiaire an vin). Après sa victoire à Egmond-
op-zee (2 oct.) et sa défaite à Castricum (6 oct.) ,
le duc d'York, se trouvant dans une position dés-
espérée, proposa un armistice, à la suite duquel
les Anglo-Russes purent se rembarquer sans être
inquiétés, en renflant 8000 prisonniers et les forts
du Helder avec toute leur artillerie.
ALLAINES OU ALLAIGNES , seigneurie de
Picardie, possédée par la famille d'Applaincourt.
ALLAINVAL (L'abbé Léonor-Jean-Chri.stine-
SouLAS d'), littérateur, auteur comique, né à
Chartres, mort à Paris, à l'hôtel-Dieu, le 2 mai
ALLAIS ou ALAIS (Denis Vaibasse d), écri-
vain, né à Alais (Gard) vers 1630, mort après 1683.
ALLAMANON, famille de Provence, d'où sont
sortis les seigneurs de Rougnes, d'Aureilles et de
Lambesc. Les armes sont : tranché d'argent et de
sable, diapré de l'un en l'autre. (Voy. l'Etat de la
Provence par Robert, et l'Histoire de la noblesse
I de Provence par Artefeuil.)
ALLE'
•54 —
ALLE
ALLANCÉE, pseudonyme d'Alain Chartier.
AliLARD (Marcellin), écrivain, né dans le Fo-
rez, vivait dans les premières années du xvti'
siècle. — La Gazette française, 1605, in-8°, très-
rare; Ballet en langage fSrésien, 1605, in-8"; et
1855, in-8^
ALLARD (Guy), érudit, généalogiste, né près
de Grenoble en 1645, mort en 1716. — Nobiliaire
du Dauphiné, 1671, in-12; Histoire généalogique
du Dauphiné, 1697, 4 vol. in-4°; Dictionnaire du
Dauphiné , publié pour la première fois par M. H.
Gariel, 1864, 2 vol. in-8°.
AliliAKD (Mlle), célèbre danseuse, née le 14
août 1738, morte le 14 janv. 1802. Elle eut du
fameux danseur Vestris un fils qui fut surnommé
Vestrallard. — Voy. Vestris.
ALLARD (Jean-François), général, né à Saint-
Tropez (Var) en 1785, m°ort dans l'Inde le 23 janv.
1839. Aide de camp du maréciial Brune (1815), il
quitta la France après l'assassinat de celui-ci, sé-
journa quelque temps en Egypte, puis en Perse,
et enfin se rendit à Lahore, où il fut bien accueilli
par le roi Runjet-Sing. Il organisa l'armée syke
à la française, lui fit adopter le drapeau tricolore
et fut comblé d'honneurs et de richesses par le
prince qui le nomma généralissime de ses trou-
pes. En 1835 il fit un voyage à Paris, et re-
partit pour l'Inde avec le titre de chargé d'affai-
res de France.
ALIiARD (Jean-Pierre-Eugène), peintre, né à
Lyon, le 23 fév. 1829, assassiné à Rome le 21
avril 1864.
ALIiART (Mary Gay), femme de lettres, née
à Lyon vers 1750, morte à Paris en 1821.
AliLASSAC , Allassacum , seigneurie du
Limousin qui, au xii" siècle, fut possédée par
les évèiiues de Limoges et les seigneurs de Rasti-
gnac, et au xvii° siècle par la famille du Ver-
dier.
AliLEAUME, famille de Normandie, d'oii sont
sortis les seigneurs de la Ramée, de Baupréau et
de Trefîorest. — Les armes : d'azur au chevron
d'or, accompagné en chef de deux roses d'or, et
en pointe d'un oiseau d'or, regardant derrière
et au-dessus de lui une petite étoile d'or.
ALIiEGRAiN (Etienne), peintre, graveur, mem-
bre de l'académie, né en 1645 à Paris, où il mou-
rut le 2 avril 1736. — 2 paysages (musée du Lou-
vre); 3 paysages (musée de Dijon). = Son fils
Gabriel, paysagiste, membre de l'académie, né le
25 fév. 1679 à Paris, où il est mort le 24 féy.
1748. = Jean-Baptiste, frère d'Etienne, sculp-
teur, né en 1644, mort après 1708. = Christophe-
Gabriel, fils de Gabriel, sculpteur, né à Paris en
1710, rnort le 17 avril 1795. Cet artiste commença
la réforme du mauvais goût qui régnait de son
temps. 11 était membre de l'académie de peinture
depuis 1751. — Une Baigneuse, Diane au bain
(musée du Louvre); = Gabriel, fils du précédent,
sculpteur de la marine à Rochefort, né à Paris le
29 oct. 1733.
ALLEMAGNE, baronnie de Provence, possédée
par la famille d'Oraison,
ALLEMAN, famille du comté Venaissin, d'où
sont .sortis les seigneurs de Châteauneuf, de Saint-
Amant, de Fenouillet, de Guépean et de Concres-
sault. (Vpy. l'Histoire de la noblesse du comté
Venaissin, par Pithon-Curt.)
ALLEMAN. Voy. AlEMAN.
ALLEMAND (Georges 1'), peintre, né à Nancy
au xvi" siècle, mort dans la première moitié du
siècle suivant. = — (GarnierT), peintre, mort
probablement dans la première moitié du xviii"
siècle. — Voy. Lallemand.
ALLEMAND ( Zacharie - Jacques - Théodore
comte), vice-amiral, né à Port-Louis (Morbihan),
en 1762, mort à Toulon le 2 mars 1S26. Il
commandait la flotte française, lorsque celle-ci
fut en partie incendiée dans la rade de l'île d'Aix,
le 12 avril 1808. — Voy. Aix.
ALLEMANDS (Les) , seigneurie de Franche-
Comté, possédée par la famille Cailleau de la
Graulet.
ALLEMANT. VOy. LaLLEMANT.
ALLEMOGNE, seigneurie du pays de Gex,
possédée par les familles de Liviron et de Conzié.
ALLENT (Pierre-Alexandre-Joseph), général,
pair de France (1832), écrivain, né à Saint-Omer
en 1772, mort le 3 juillet 1837.
ALLÉON-DULÀC (Jean-Louis), naturaliste, né
à Lyon, mort en 1768.
ALLETZ (Pons-Augustin), écrivain, né à Mont-
pellier en 1703, mort à Paris, le 7 mars 1785. —
Dictionnaire théologique ; Dictionnaire des Con-
ciles ; Histoire des Papes ; Histoire des Singes ;
l'Esprit des Journalistes de Trévoux; l'Esprit des
Journatisles de Hollande, etc.
ALLETZ (Pierre-Édouard) , écrivain, né à Paris,
le' 23 a\Til 1798, mort à Barcelone où il était
consul, le 16 février 1850. — Essai sur l'homme ou
Accord de la Philosophie et de la Religion, 1835,
2 vol. in-8"; Esquisses de la souffrance morale,
1836, 2 vol. ia-8°; De la Démocratie nouvelle,
1837, in-8°; Esquisses poétiques de la vie, 1841,
in-8°.
ALLEUD. Au point de vue de la tenure, les
biens se divisaient sous les deux premières dy-
nasties en alleuds et bénéfices. On a prétendu
longtemps que Valleud était la terre tirée au sort,
et on donnait à ce mot l'étymologie Ions, sort.
Mais nulle part on ne trouve de trace d'un par-
tage qui aurait eu lieu entre les Francs. Le mot
d'ailleurs et la chose se retrouvent chez des na-
tions qui n'ont pris aucune part à l'invasion, et
même avant la conquête. Aussi une autr-i étymo-
logie est-elle bien plus vraisemblable : ail, tout,
od, bien. L'alleud, c'est le bien absolu, par excel-
lence, le bien que nous tenons de nos pères,
c'est-à-dire, les propres. Ainsi dans la loi des
Ripuaires alleud a pour synonyme hsereditas avia-
tica ; aux ix" et x° siècles odall se traduit par
prxdium aviaticum; et les Tudesques désignent
par adel la noblesse , parce que celle-ci a pour
soutien le patrimoine paternel, les biens ac<juis.
par succession. ,
A l'origine il n'y avait chez les Francs qu'une
seule propriété : les propres. Plus tard, lorsque
vint à se produire la propriété incomplète du 6e-
néfice, Valleud prit, en opposition et par antithèse,
le sens de propriété absolue et indépendante. Il
faut donc entendre par alleud, sous la première
race, biens propres, et sous la deuxième biens
libres.
Malgré la multiplication extrême des bénéfices,
Valleud ne disparut pas aussi complètement qu'on
l'a dit sous le régime féodal. Dans les provinces
méridionales surtout il se maintint avec succès,
et l'on rencontre jusque dans le xii" siècle des
chartes provençales qui en font foi.
Au déclin du régime féodal on avait perdu de
vue le sens exact du mot alleud. C'est alors que
l'usage s'introduisit de placer l'épithète redon-
dante franc devant alleud. On commença aussi
à distinguer deux espèces d'alleud : l'alleud noble
dont le possesseur avait droit de justice, et l'al-
leud roturier qui consistait seulement dans l'in-
dépendance de toute obligation féodale. Mais,
sauf de rares exceptions, les francs alleuds no-
bles, comme les roturiers, étaient eux-mêmes
assujettis à la fiance, et rentraient au moins par
là dans le système féodal. Il était de principe que
le franc alleud pouvait devenir caduc pour tra-
ALLI
— 55 —
ALLO
hison et retournait au domaine rôyal : œ forfai-
ture de franc-alleud, dit Philippe VI dans une
charte de 1341, quelque part que ce soit en notre
royaume, doit nous appartenir. »
ALLEXJRS (Les), seigneurie de Normandie,
possédée au xviii' siècle par la famille Puchot.
AT.T.F.TTR (N.-D. des), Allodii, abbaye de l'or-
dre de Saint-»enoit, diocèse de Poitiers, fondée
en 1 (20 ou 1128 par Giraud de la Sala.
ALLEUX (Seigneurs des), branche de la mai-
son de Créquy. = — de la famille de Bellengre-
ville.
ALLEVAKD , seigneurie du Dauphiné, érigée
en comté, en juillet 1751, en faveur de T. J. B. de
Barrai.
ALLEX (Seigneurs d'), de la maison d'Urre
(Dauphiné).
ALLIA (Bataille de 1'). L'an .391 avant J. C.
30 000 Senons, sous la conduite de leur roi ou
Brenn, franchirent l'Apennin et assiégèrent Clu-
sium , dont les habitants implorèrent le secours
de Rome, qui envoya au camp des barbares,
comme négociateurs, trois memlàres de la famille
des Fabius. Ceux-ci, ayant échoué, entrèrent dans
la ville et dirigèrent eux-mêmes une sortie. Cette
violation du droit des gens transporta de colère
les Gaulois. Ils suspendirent à l'instant les hos-
tilités contre les Clusins, et envoyèrent demander
réparation aux Romains, qui la leur refusèrent.
Au retour de leurs ambassadeurs, les Gaulois,
renforcés par 10 000 hommes, marchèrent sur
Rome, s'abstenant de tout pillage sûr leur route,
et proclamant qu'ils n'en voulaient qu'aux seuls
Romains. Ils rencontrèrent (16 juillet 390) l'ar-
mée ennemie à une demi-journée de la ville ,
dans une plaine qui s'étend sur les bords de
l'Allia, et le combat s'engagea immédiatement.
Le centre et l'aile gauche des Romains furent en-
foncés au premier choc. L'aile droite, après avoir
vaillamment combattu, fit une retraite précipitée,
traversa Rome sans s'arrêter et se réfugia dans la
citadelle. Si les Gaulois avaient immédiatement
marché sur la ville, c'en était probablement fait
de la république; mais heureusement pour elle
les vainqueurs perdirent un temps précieux au
pillage et en orgies, et n'arrivèrent sous les murs
de Rome que le lendemain soir.
ALLIAC (Seigneurs d'), de la maison de Rigaud
' (Languedoc).
ALLIA CUM, Ailly.
.ALLIANCE (Grande). Voy. Augsbourg.
AI.LIÉES (Villes). Voy. Fédérées.
ALLIER (Département de 1'). Ce département a
été formé de la presque totalité du Bourbonnais
et d'une petite partie de l'Auvergne. Il est borné
au N. par le département de la Nièvre ; au S. par
le dép. du Puy-de-Dôme; à l'E. par le dép. de
Saône-et-Loire; à l'O. par les dép. de la Creuse
et du Cher. Chef-lieu, IVloulins.
Parmi les personnages marquants nés dans ce
département, nous citerons : le cardinal Duprat,
le prédicateur Lingendes, les ducs de Villars et
de Berwick, Destutt de Tracy, l'abbé Chàtel, etc.
Bibliographie : Huguel, Tableaududépartement
de VAllier, 1802, in-8°; Baraillon, Recherches sur
•plus, rnonum. celtiques et romains de l'Allier,
1806, in-8°, et les Annuaires du département.
— Voy. Bourbonnais.
ALLIER (Seigneurs de F), de la famille de
Viault (Poitou). = — (Barons d'), de la famille
de Mantin (Dauphiné).
ALLIER dit Hauleroche (Louis), numismate,
né à Lyon en 1766, mort à Paris en nov. 1827. Il
a fondé un prix de numismatique à l'académie des
Inscriptions. Sa collection de monnaies a été ac-
quise en partie par le Cabinet des médailles.
ALLIER (Achille), graveur et antiquaire, né
en 1807, mort à Bourbon-l'Archambault le 15
avril 1836. — V ancien Bourbonnais, 1833-37, 2
vol. in-f°.
ALLIOT (Pierre'), médecin, né à Bar-le-Duc,
mort dans la deuxième moitié du xvii" siècle. Il
fut appelé à Paris pour soigner Anne d'Autriche
qui se mourait d'un cancer. = Son fils Jean-
Baptiste fut médecin de Louis XIV.
ALLIX (Pierre), théologien calviniste, né en
1631 à Alençon, mort à Londres le 3 mars 1717.
ALLIX (Jacques-Alexandre-François) , général,
écrivain militaire, né à Perci (Manche) , le 21
sept. 1776, mort le 26 janv. 1836. Laissé de côté
sous l'Empire par suite de ses opinions républi-
caines, il se signala dans la campagne de 1814,
et, entre autres, à la défense d'Auxerre. Il fut
exilé en 1815 et rappelé en 18t9.
ALLOBROGES, l'un des peuples établis, avant
l'arrivée des Romains, dans la Celtique, dont il était
un des plus puissants. 11 s'étendait du confluent de
l'Isère et du Rhône au lac Léman, et avait pour
limitrophes, à l'E., les peuplades des Alpes; auN.,
les Sequani et les Ambarri, ces derniers étaient
les clients des JUdui comme les Segusiavi, qui
se trouvaient à l'O. ; au S., il avait les Segalauni,
les Vocontii et les Tricorii. Vienna, Geneva et Cu-
laro étaient les villes principales, et sa clientèle,
à l'époque de César, comprenait les Ceutrones, les
Veragri, les Nantuates, les Euganei, les Seduni et
les Viberi. Peut-être faut- il y joindre pour des
temps antérieurs, les Tricorii et les Tricastini,
en sorte qu'il y eut un temps où les AUobroges do-
minaient toutes les vallées de l'Isère et du haut
Rhône. L'hospitalité qu'ils accordèrent au roi
Teutomal, après la destruction de sa tribu des
Salyi, attira sur eux les armes des Romains. Pour
leur résister, ils s'allièrent aux Arverni, et aux
Cavares. Une première fois battus auprès de Car-
pentoracte (Carpentras) (122 av. J. C), ils perdi-
rent encore l'année suivante, une terrible bataille
que gagna Q. Fabius Maximus AUobrogicus. Les
Romains restèrent alors maîtres de la rive gauche
du Rhône et formèrent la province romaine de la
Gaule transalpine, d'abord avec le pays conquis
sur les Salyi, les AUobroges et leurs alliés, entre
le Rhône et les vallées des Alpes. Dans le siècle
suivant, les AUobroges, fatigués des exactions de
leurs gouverneurs, se préparèrent à prendre part
à la conspiration de Caiilina. L'un deux, nommé
Catugnat, souleva même ses compatriotes et périt,
après avoir taiUé en pièces, auprès de l'Isère,
quelques détachements romains (62 av. J. C).
Les Gaulois de la province romaine ne bougèrent
plus, même en 52. Cependant, durant la guerre
civile qui suivit la mort de César, les AUobroges
chassèrent de Vienne une colonie qu'y avait ins-
tallée le dictateur et qui se réfugia chez les Se-
gusiavi. Tibère la renouvela en lui accordant de
grands privilèges (voy. Vienne). A cette époque,
les AUobroges avaient été rangés dans la province
sénatoriale Narbonnaise (28 av. J. C), et avaient
perdu leur esprit belliqueux. Strabon dit d'eux :
« Autrefois , ils faisaient la guerre avec de nom-
breuses armées, mais aujourd'hui ils s'occupent
à cultiver les plaines et les vallons des Alpes. Ils
vivent dans des villages, excepté les plus notables
d'entre eux qui habitent Vienna, dont Us ont fait
une viUe, bien que ce ne fût jadis qu'une bour-
gade. » Lors du soulèvement de Vitellius (69 ap.
J. C), les AUobroges furent contraints de racheter
à prix d'or leur ville du pUlage dont les mena-
çaient les partisans du nouvel empereur. La plu-
part des peuples de leur ancienne clientèle, sépa-
rés d'eux, étaient devenus des cités et le nom des
AUobroges proprement dits, démembrés eux-mê-
g ALMA _ 56 — ALMA
mes en trois cités, avait été remplacé par celui
de civitax Viennensium.
ALLODIA, les Alluets (Seine-et-Oise) .
ALLŒUE, pays de l'Artois sur la rive gauche
de la Lys dont les localités principales étaient La
Venihiè', Fleurbaix , Sailly (Pas-de-Calais) et la
Gorgue (Nord).
ALLONNE, village situé à 4 kilom. au S. 0.
du Mans, et sur l'emplacement duquel était, à ce
qu'on croit, la première capitale des Aulerci Ce-
nomanni. '
ALLONNE3 (Seigneurs d'), aé'la^fariiille de
Foyal (Orléanais). — Voy. Alonne.
ALLONVILLE , maison de la Beauce d'où sont
sortis les seigneurs d'Oisonville, d'Armancourt,
du Plessis-Sai'nt-Benoît et de Louville. Les arm«js
sont : d'argent à deux fasces de sable. — — , sei-
gneurie de Picardie possédée par la famille de
Vaisse.
ALLOU (Gilles), peintre et architecte, mem-
bre de l'académie (1111), mort à Paris le 2 fév,
1751. — Portrait d'A. Coysevox (musée de Ver-
sailles).
AT.T.OTT (Charles-Nicolas) , ingénieur en chef
des mines, antiquaire, né à Paris le 18nov. 1787,
mort à Paris le 7 oct. 1843. — Divers mémoires in-
sérés dans des recueils scientifiques, et Descrip-
tion des monuments de la Haute-Vienne, 1821,
in-4°; Essai sur l'universalité de la langue fran-
çaise, 1828, in-8°.
ALLOUAIGNES (Seigneurs 0, de la maison
d'Assignies (Artois).
ALLOUETTE (François de 1'), généalogiste,
né à Vertus (Marne) en 1530, mort à Sedan en
1608. — Voy. Lallouette.
AIjLOY ou HALLOY, pays de Picardie, dont
le nom s'est conservé dans le village de Buire-en-
AUoy (arrondissement d'Abbeville).
ALLUYE, Avolotium, baronnie du pays de
Perche-Gouet (Orléanais), qui a été possédée
par les familles de Goyet, de Saint-Pol, Robertet,
Babou, Escoubleau et Gassion.
AliLY, maison d'Auvergne d'où sont sortis les
seigneurs de Rochefort et de Saint- Vidal en Au-
vergne.
ALIUA, rivière de Crimée qui a donné son nom
à une bataille gagnée siir les Russes le 20 sept.
1854. L'armée anglo-française et turque déhar-
quée près d'Eupatoria ei du Vieux Fort devait
traverser l'Aima pour marcher sur Sébastopol.
Les Russes, sous les ordres du prince Mens-
chikoff, avaient couronné de redoutes et de batte-
ries les hauteurs qui dominent le petit fleuve. Le
maréchal de Saint-Arnaud fit tourner leur gauche
par le général Bosquet; les Anglais, guidés par
lord Raglan, attaquèrent leur droite, pendant
que la division du prince Napoléon enlevait le
village d'Alma. A quatre heures et demie du soir,
les alliés étaient maîtres du plateau et les Russes
en déroute. Les vainqueurs avaient eu environ 3000
hommes mis hors de combat et les vaincus 6000
tués. Malheureusement l'absence de la cavalerie
ne permit pas de rendre la victoire plus com-
pléta.
AUaAIN (Jacques), théologien, né à Sens, mort
en 1515.
ALMANACHS. Le plus anciennement imprimé
de ces livres populaires paraît être en France le
Compost et Kalendrier des Bergiers, dont une
édition qui n'est pas la première est indiquée par
le Manuel du Libraire, comme étant de 1488 ou
1493 (Paris, in-f", goth.). 11 s'est réimprimé pen-
dant un grand nombre d'années tant à Paris qu'en
province. Il en est à peu près de même du Com-
post et Kalendrier des Bergères. A mesure que
se répandit l'imprimerie les almanachs se multi-
plièrent à l'infini, et la politique, sous forme de
prédictions, ne tarda pas à s'y ghsser. Aussi sé-
vit-on avec rigueur contre leurs auteurs. «Et parce
que, dit l'ordonnance d'Orléans (janv. 1561, art.
26) ceux qui se meslent de pronostiquer les cho-
ses advenir, publiant leurs almanachs et progno-
stications, passent les termes d'astrologie, contre
l'exprès commandement de Dieu^ chose qui ne
doit être tolérée par les princes chrétiens, nous
deffendons à tous imprimeurs et libraires, àpeine
de prison et d'amende arbitraire, d'imprimer ou
exposer en vente aucuns almanachs et prognosti-
cations que premièrement ils n'ayent été visités
par l'archevêque ou évêque ou ceux qu'il com-
mettra : et contre celui qui aura fait et composé
lesdits almanachs sera procédé par nos juges ex-
traordinairement et par punition corporelle.» Ces
dispositions se retrouvent dans d'autres ordonnan-
ces. — Parmi les applications qui en furent fai-
tes, nous citerons celle qui concerne Noël-Léon
Morgard «professeur ès mathématiques» qui pour
un almanach contenant des prédictions sédi-
tieuses, mis en vente le l" janv. 1614, fut con-
damné aux galères le 31 janv. suivant.
Sur le plus fameux almanach populaire qui en
est aujourd'hui (1867) à sa 231" année, F Almanach
de Liège, mis sous le nom du très-problématique
Mathieu Laensberg, et sur tous ceux dont on est
inondé chaque année, on peut consulter le tome
Il de VHistoire des livres populaires de M. Ch.
Nisard, 1864, in-18.
L'Almanacli royal, qui parut d'abord sous le
titre d'Almanach historial, ne prit la qualification
de royal qa'en 1699, année où il fut pour la pre-
mière fois présenté au roi. D'un mince volume
in -8°, qui pendant plusieurs années offrait encore
desprédictionscommerAiman(xc/i(îeLi«g'e,ildevint
assez rapidement un livre assez gros, contenant
une foule de renseignements qu'on ne pourrait
trouver ailleurs. Almanach national sous les deux
républiques, almanach impérial sous l'Empire,
almanach royal de 1814 à 1848, il est redevenu
impérial depuis 1852.
ALMANisCHiE, Almenesches (Orne).
ALMANTIA, Amance (Meurthe).
ALMANZA (Bataille d'). 1707, 25 avril. Le ma-
réchal de Berwick qui commandait l'armée franco-
espagnole reculait depuis plusieurs jours devant
l'armée ennemie composée surtout d'Anglais et de
Portugais, pour éviter un combat avant l'arrivée
du duc d'Orléans, et se trouvait dans la plaine
située devant la ville d'Almanza (Nouvelle-Castille)
lorsque, le 25 avril, il fut attaqué à trois heures
de l'après-midi par Ruvigny (lord Galloway) et
das Minas. La cavalerie espagnole du duc com-
mandée par Popoli fut d'abord dispersée, et son
infanterie ébranlée, mais les habiles manœuvres
de Popoli, la vaillance de la maison du roi d'Es-
pagne et de la gauche commandée par d'Avarey.
rétablirent le combat. Les deux ailes des alliés
furent mises en pleine déroute, leur centre où se
trouvaient les Anglais fut rompu après une vi-
goureuse résistance. L'ennemi perdit 4000 tués,
8000 prisonniers, ses bagages , son artillerie et
120 drapeaux. Le lendemain, le comte de Dohna
qui, à la tête de 13 bataillons, avait réussi à se
frayer un passage, fut obligé de se rendre. Cette
brillante victoire, qui nous coûta peu, amena la
soumission du royaume de Valence et permit d'en-
vahir l'.Aragon.
ALMABAZ , bourg de l'Estramadure,- qui, du-
rant la guerre d'Espagne, a été le théâtre de plu-
sieurs faits militaires. Le 24 déc. 1809, le maré-
chal Lefebvre y défit un corps espagnol. — Le 16
mai 1812, les Anglais s'en emparèrent par surprise
sur les Français qui y avaient établi des fortifi-
ÀLGI
— 57 —
cations importantes et y perdirent de nombreux |
approvisionnements.
ALMARI-VAiLUM, Amerval (Artois).
ALMEIDA, place forte du Portugal.
1810. Après avoir défait Crawford sur les bords
de la Coa, le 24 juillet, Masséna investit Almeida,
où il ouvrit la tranchée, le 1.5 aotlt. La place était
défendue par 4000 Portugais que commandait te
général Cox; mais, le 26, une bombe, étant tombée
dans le grand 'magasin, le fit sauter, et l'explosion
renversa la cathédrale et les principaux édifices.
Effrayée de cet accident, la garnison se mutina et
obligea le commandant à capituler.
1811. Masséna, évacuant le Portugal , jeta, le 3
avril, une garnison dans Almeida, que Wellington
investit douze jours après. Cependant il fit
un retour offensif et passa l'Agueda, le 2 mai, à
la tête de 5000 hommes. Le lendemain, il ren-
contra "Wellington à Fuentes d'Onoro et, n'ayant
pas pu le repousser, il se retira en Espagne en en-
voyant au général Brennier l'ordre de faire sauter
la défense d'Almeida et de venir le rejoindre avec
sa garnison. Cet ordre fut exécuté dans la nuit
du 10 au 11 mai, et le 12 Wellington occupa la
place.
ALMZNARA (Bataille d') , 1710, 21 juillet.
L'archiduc Charles ayant reçu de nombreux renforts
par Barcelone, tandis que le maréchal de Noailles
était obligé d'aller repousser une descente des An-
glais en Languedoc, reprit l'offensive, et attaqua et
défit Philippe V auprès d'Almenara, petite ville
de la province de Lerida. Cette victoire le rendit
maître de la Catalogne.
ALMENESCHES (Saint-Pierre d'), Almanîscœ
ou Almonachie , abbaye de femmes, de l'ordre de
Saint-Benoît, diocèse de Séez, fondée vers 550.
ALMÉRAS (le baron Louis), général, né le 15
mars 1768 à Vienne (Isère), mort à Bordeaux le
7 janv. 1828.
ALMONACID (Bataille d') , 11 août 1809. Pen-
dant que les Français étaient vainqueurs à Tala-
vera, Venegas avait occupé Aranjuez et investi
Tolède. Leur approche l'obligea de reculer vers
le N. E., et il les attendit dans la position
d'Almonacid, village de la Nouvelle-Castille. Sé-
bastian! le fit attaquer par les Polonais de Sul-
kowski et les Allemands de Laval. L'arrivée de la
réserve commandée par Desselles et le roi Joseph
décida la bataille. Venegas perdit à cette défaite
35 canons, presque toutes ses munitions et 6000
hommes.
AliNA, l'Eaulne, affluent de la Béthune.
ALNEIUM , ALNIUM , Aunay , l'Aulnay ou
Launay.
ALNENSIS PAGUS, l'Aunis, un des deux
pagi entre lesquels était divisée la cité des San-
tones.
ALNETENSIS PAGELLUS, Aulnay.
ALNETUM, Launoy, Aunay, Anet.
ALNISIUM, l'Aunis.
ALNITUS, Osny (Seine-et-Oise).
AXiOGIA, Alluyes. — Alluy.
ALOIGNY , maison du Poitou, d'où sont sor-
tis les seigneurs de la Millandière, de Rochefort,
de Boi-^morand, du Blanc, de Craon, de la Groye,
de la Chèze, de Beaulieu, d'Argenson, du Puy-de-
S.-Astier, de Bonneval, de Chef-de-May, de la
Roffie. Les armes sont : de gueules à cinq fleurs
de lis d'argent posées en sautoir.'' fyôfi. Ae tome
VII du P. Anselme.) '
ALOIS (N.-D. des), Aîlodn, îiiibayè" de reli-
gieuses de l'ordre de Saint-Benoit, diocèse de Li-
moges, fondée avant 1198.
AI.OISNE, seigneurie d'Artois qui a donné son
nom à une famille qui la possédait encore au xvii*
siècle.
ALONNE (Seigneurs d'), branche de la famille
de Clagny (Bourgogne). Voy. Allonne.
ALONS (Seigneurs d'),de la famille provençale
de Guillon. = — de la famille provençale de
Hondis. = — de la famille provençale de Requis-
ton. = — de là famille provençale de Raimon
ou Raimondis. =: — de la faniille de Rivière
(Comté- Venaissin).
ALONVILLE, voy. Allomville.
ALORGE , famille de Normandie d'où Sont
sortis les seigneurs de Seineville et de Havars.
ALOÛE, famille d'où sont sortis les seigneurs
des Ajots en Poitou.
ALOUETTE (Légion de 1'). César, après avoir
achevé la conquête de la Gaule, s'empressa d'en-
rôler à ses frais dans son armée un certain nom-
bre de Gaulois et en composa une légion qu'il
forma à la discipline romaine et à laquelle il ac-
corda la solde et les privilèges dont jouissaient les
autres légions. Les soldats portaient sur leur cas-
que une allouette aux ailes étendues et le nom
gaulois de cet oiseau (alauda) fut donné à la nou-
velle légion à laquelle, quelque temps après. Cé-
sar accorda le droit de cité romaine.
ALOYA, Alluye.
ALPAÎDE, deuxième femme ou concubine de
Pépin d'Héristal qui répudia pour elle sa femme
légitime Plectrude. Elle fut la mère de Charles
Martel et mourut vers le milieu du vur siècle dans
un monastère près de Namur.
ALPECCUM, le Pecq (Seine-et-Oise).
ALPES (N.-D. des), monastère de l'ordre de
Cîteaux, diocèse de Genève, fondé en 1136.
ALPES, a Les Gaulois appelaient Alpes toutes
les montagnes; ce nom a été restreint par les Ro-
mains aux montagnes proprement gauloises, » dit
le grammairien Servius dans ses Commentaires
sur V Enéide (x, p. G93 D). En effet, ce nom a
été surtout appliqué aux chaînes qui forment un
grand arc de cercle au N. de l'Italie.
Avant l'arrivée des Romains dans les Gaules, il
existait dans les Alpes 37 peuples, dont voici la liste :
Adanates, Agones, Ardyei, Avantici, Belicenses,
Brigiani, CapiUati, Caturiges, Ceutrones, Ectini,
Eguituri, Esuhiani, Euburiates, Gallitœ, Garoceli,
lapodes, Irii, Juberi,Lepontii, Medulli, Nantuates,
Nemaloni, Nerusii, Oratelli. Salassi, Sarni (ou
Stœni), Savincates, Seduni, Segusiax i, Sentii (ou
Bediontici), Siconii, Suelri, Tebavii, Vallenses,
Veamini, Veragri, Vergunni. Ces peuples, dont
les Romains avaient commencé la conquête du
temps de la république, furent entièrement soumis
sous Augusle qui les réunit à la province de la
Gaule cisalpine, hormis ceux qui obéissaient au
roi Cottius. Plus tard il en détacha ceux dont il
forma la province des Alpes Maritimes qui, avec
les autres provinces des Alpes, fut considérée
comme tenant à l'Italie jusqu'à Adrien et à Dio-
clétien ; alors ces peuples furent mis dans la pré-
fecture des Gaules, à l'exception de ceux qui
fournirent les provinces des Alpes cottiennes, sous
la préfecture de l'Italie.
Alpes Grecques (ou Graîes), et Pennines, pro-
vince comprenant la partie orientale de la Savoie
et le Valais. Les peuples qui les habitaient fu-
rent soumis par César ou sous Auguste et rat-
tachés à la Gaule cisalpine au moins jusqu'à
Adrien, sinon jusqu'à Dioctétien. Ils formèrent
alors la province des Alpes Grecques, puis ils
furent annexés à la préfecture des Gaules. On
trouvait dans les Alpes Pennines les peuples sui-
vants : Agones, Ardyei, Juberi, Nantuates, Se-
duni, Vallenses, Veragri; dans les Alpes Grec-
ques : Belicenses, Ceutrones ou Acitavones, Ga-
roceli, Lepontii, Salassi, Tricorii; mais, quand le
faîte des Alpes fut pris pour limites de l'Italie,
ALPE
— 58 —
ALSA
plusieurs de ces peuples, en tout ou en partie, les
Leponiii et les Salassi, par exemple, durent être
adjoints à la province des Alpes Gottiennes et les
autres contribuf^rentà former la province des Alpes
Grecques et Pennines. La métropole de cette der-
nière, d'abord appelée Forum Claudii, fut ensuite
Darantasia. Au)i° siècle la province est divisée en
deux cités -.Darantasia (Moutiers-en-Tarantaise)
et Vallensium cwitas (Marti gny). Sous les Mérovin-
giens elle forma la Sabaudie qui appartenait aux
Bourguignons; depuis 843 elle fut séparée du
royaume de France ; aujourd'hui, elle est com-
prise dans les départements de la Savoie et de la
Haute-Savoie, et dans le canton suisse du Va-
lais.
Alpes Maritimes. «Les Liguriens chevelus des
Alpes maritimes, qui avaient toujours été libres,
furent réduits en servitude par Auguste, » écrit
Dion Cassius, et Strabon ajoute : « Quant aux Li-
gures de la montagne, Rome leur envoie, comme
à d'autres peuples absolument barbares, un g:ou-
verneur de l'ordre équestre, » Jusqu'à Dioclétien,
si c'est lui qui l'a rattachée à la préfecture des
Gaules, cette province tint à l'Italie. Les peuples
qui en faisaient partie, étaient : Gallitx , Nema-
loni, Nerusii, Oratelli, Sentii, Vellauni, et Ver-
gunni. Mais les frontières de la province avaient
nécessairement été modifiées avant Dioclétien,
puisqu'on assure qu'Adrien avait donné à cette
province pour métropole Ebrodunum , une ville
des Caturiges, qui avaient fait partie des Alpes
Gottiennes. Quoi qu'il en soit, les nations des Al-
pes Maritimes avaient, dès Néron, reçu le droit
du Latium. Au iv" siècle, la province est par-
tagée en huit cités qui d'après la Notice sont :
Ebrodunensium civitas (Embrun), métropole;
Diniensium (Digne), Rigomagensium (Chorges),
Solliniensium (SeiUans), Sanitiensium (Senez),
Glannateva (Glandève), Cemelenensium [Cimiez] ,
Vinciensium (Vence). Au y" siècle, elle fut au
nombre de ce qu'on appelle les Sept provinces ; sous
les Mérovingiens, elle se trouva partagée entre la
Bourgogne et la Provence; enfin depuis 843, elle
fut séparée du royaume de France et n'exista plus
que comme province ecclésiastique. Aujourd'hui
elle est partagée entre les départements des
Hautes-Alpes, des Basses-Alpes et des Alpes-Ma-
ritimes.
Alpes Gottiennes. Le roi Cottius, fils de Donnus,
échappa dans les Alpes à la domination romaine,
c'est-à-dire qu'il consentit à y agir en qualité de
préfet d'Auguste, qui lui laissa le titre de roi.
Il ouvrit, sur le mont Cenis, une route qui faisait
communiquer les vallées de la Doria Riparia et
de l'Arc, l'Italie et la Gaule, et éleva dans sa ca-
pitale Segusio, en l'honneur d'Auguste, un arc où
il inscrivit les noms des quatorze peuples qui
lui obéissaient, savoir : les Segovii, les Segu-
sini, les Belaci, les Caturiges, les Medulli, les
Tebavii, les Adanates, les S avincates, les Egdinii,
les Veaminii, les Venisami, les Irii ou Jemerii,
les Esubiani ou Vesubiani, et les Ovadianes ou
Quadiates. Ces peuples annexés à la Gaule cis-
alpine à la mort de Cottius (56 ap. J. C), for-
mèrent en grande partie la province des Al-
pes Gottiennes que Néron institua (65 ap. J. G.)
sur le versant oriental des Alpes occidentales,
depuis la source de la Stura jusqu'à celle du Rhin.
La métropole était Segusio (Suze). Sous Dioclé-
tien probablement, elle fut rattachée à la pré-
fecture d'Italie, lorsque le faîte des Alpes fut pris
pour limite ; mais elle avait déjà été préalable-
ment modifiée, s'il est vrai effectivement qu'Adrien
ait fait d'Ebrodunum, ville des Caturiges, la mé-
tropole de la province des Alpes Maritimes; les
vallées occidentales des Alpes obéissant jadis à
Cottius avaient dû suivre cette ville et dépendre
d'elle.
ALPES (Basses-), département formé de la
Haute-Provence et de la vallée de Barcelonnette.
Il est borné au N. parle département des Hautes-
Alpes ; au S. par les départements du Var et des
Bouches-du-Rhône ; à l'E. par le Piémont et les
Alpes Maritimes ; à l'O. par les départements de
Vaucluse et de laDrôme. — Il a vu, naitre le trou-
badour Albertet, Gassendi, l'abbé Abeille et le
célèbre orateur Manuel.
Bibliographie : Henry, Recherches sur la géo-
graphie ancienne et les ari tiquités des Sasses-Al-
pes,1818, 1842, in-8°; Annales des Basses-Alpes, 4
vol., in-8°, et les Annuaires du département.
— Voy. Provence.
ALPES (Hautes-), département formé d'une
partie du Dauphiné (Briançonnais, Embrunais,
Gapençais) et de la Provence. Il est borné au N.
et à l'E. par le Piémont, au S. par le dép. des
Basses-Alpes, et à l'O. par celui de la Drôme. Il
a donné naissance, entre autres, au connétable
de Lesdiguiéres, au mathématicien Bérard, à l'é-
conomiste Anthoine de Saint-Joseph, etc.
Bibliographie : Peuchet et Chanlaire, Statisti-
que des Hautes-Alpes, 1808, in-4°; Fr. de Ladou-
cette, Histoire, antiquités, etc., des Hautes- Alpes,
1834, in-4°, et les Annuaires du département.
— Voy. Dauphiné.
ALPES -MARITIMES (Département des). En
1801 le comté de Nice fut réuni à la France et
forma le département des Alpes-Maritimes jus-
qu'en 1814 où il fut rendu au Piémont. De nou-
veau cédé à la France en 1860, il a repris son an-
cien nom et s'est augmenté de l'arrondissement
de Grasse, détaché du département du Var. — Il
est borné au N. et à l'E. par les Alpes qui le sé-
parent du royaume d'Italie; à l'O. parles départe-
menls du Var et des Basses-Alpes ; au S. par la
Méditerranée. Il a vu naître, entre autres, Mas-
séna et Garibaldi.
ALPEVILLE, seigneurie de Normandie, pos-
sédée au xv° siècle par la famille Le Fores-
quier.
ALPHONSE, famille originaire de Corse dont
deux branches vinrent au xV siècle et au xvi°
s'établir l'une à Bordeaux, l'autre à Avignon.,
D'elles sont sortis les seigneurs de Mimars, de
Cleirac et de Montroux,.de Castel-Sec et de Pey-
sine. (Voy. l'Histoire de la noblesse du Comtat, par
Pithon-Curt.)
ALPHONSE, voy. Alfonse.
ALPUECH, seigneurie du Rouergue, possédée
au xviii' siècle parla famille de Curières.
ALQUIÉ (François-Savinien d'), écrivain, vi-
vait dans la seconde moitié du xvii" siètle.
ALQUIER (Charles- Jean-Marie, baron), homme
politique, diplomate, né à Talmont (Vendée), en
1752, mort à Paris le 4 fév. 1826. Député aux
états généraux , puis à la Convention, il vota la
mort du roi avec quelques réserves. Sous le Direc-
toire et l'Empire il remplit diverses fonctions di-
plomatiques en Bavière, à Naples, à Rome et en
Suède. Il fut exilé en 1816 et rappelé en 1818.
ALRIC, famille du comté Venaissin, origi-
naire du Vivarais. D'elle sont sortis les seigneurs
de la Baume-Cornillan , de Rousset et de Nions.
(Voy. VHistoire de la noblesse du Comtat, par
Pithon-Gurt.)
ALSACE, Elisatium, Alsatia. La portion occi-
dentale de la vallée du Rhin comprise entre la
Birse, au S., et la Lauter , au N., et bornée à l'O.
par le Jura septentrional et les Vosges , avait, du
temps de l'empire romain, fait partie de deux pro-
vinces différentes que séparait le torrent d'Ecken-
bach. AuN. s'étendait la Germanie supérieure j au
ALSA
— 59 —
ALSA
s., la Grande Séquanaise. Les diocèses épiscopaux
de Strasbourg et deBàle, représentant d'anciennes
cités municipales romaines, conservèrent cette
division durant le moyen âge. C'est de la rivière
El ou lU qui l'arrosait, que ce pays a pris le nom
d'El-Sass, c'est-à-dire pays des habitants des
bords de l'Ill. La désignation d'Ehsaïiuw oud'Ai-
satia, peut-être usitée au vii= siècle, le fut cer-
tainement à partir du ix".
Avant cette époque, les Alemanni qui avaient
succédé dans ce pays aux Burgondes vers le mi-
lieu du v" siècle, avaient été contraints, par leur
défaite à Tolbiac, d'accepter la domination des
Francs que commandait Clovis. En 511, l'Alsace
fut possédée par Thierry, roi à Metz et, dès que
commença l'abaissement des Mérovingiens, c'est-
à-dire vers 662, elle forma un duché particulier,
qui dépendit ordinairement de l'Austrasie et au-
quel mit fin Charles Martel (730). A la mort de
ce prince (741), l'Alsace appartint à Carloman
jusqu'à ce qu'il se fût retiré au couvent duMont-
Cassin. Le deuxième partage de Worms (839) l'avait
déjà donnée à l'empereur désigné, Lothaire; ce-
lui de Verdun (843) la sépara du royaume de
France.
Le duché d'Alsace rétabli par Henri l'Oiseleur
(925) continua d'être divisé en deux comtés,
l'un au N. (Nordgau) qui était l'ancienne cité des
Argentoralemes ou la Basse-Alsace; l'autre au S.
(Sundgau) ; l'ancienne cité des Basilienses ou la
Haute- Alsace. Les chefs en portaient le titre de
comtes ou de landgraves, et il paraît qu° leur au-
torité s'étendait sur les deux rives du fleuve de
façon à ce que le landgrave du Sundgau admi-
nistrât aussi le Brisgau, et celui du Nordgau,
rOrtenau. Les pagi de cette époque sont indiqués
au nombre de cinq : Elsgau, Sundgau, Bischovis-
heim, Nordgau et 'Wasgau; mais ce nombre s'est
certainement augmenté par des démembrements.
Il en fut de même des landgraviats où se formè-
rent bientôt d'autres comtés ; ainsi , dans la Haute-
Alsace ceux d'Elsgau et d'iUiche; dans la Basse,
ceux de Kirchheim et de Strasbourg. Le duché
d'Alsace eut des ducs amovibles depuis 925
jusqu'à 1080. De 1080 à 1268, ses ducs sont
les ducs de Souabe de la maison de Hohenstaufen.
Après la mort de Conradin (1268) l'anarchie se
met dans ce duché sans duc, les landgraviats sont
morcelés en seigneuries et dix villes impériales
y ont atteint cette indépendance à peu près réelle
dont les princes de cette maison avaient toujours
et partout combattu le progrès. Aussi l'Alsace
multiplie ses efforts pour s'assurer la paix. C'est
chez elle qu'en 1255 se forme la ligue du Rhin
qui doit combattre sans relâche les perturbateurs
et réclamer l'abolition des péages nouvellement
établis sur le fleuve. En 1301 , 1310 et 1329, cette
idée est formulée dans des traités et l'on cherche à
la réaliser par l'institution d'une cour de dix juges
chargés d'apaiser les différends. Néanmoins les
guerres continuent d'être fréquentes en Alsace
comme dans le reste de l'Europe. Sigismond d'Au-
triche, landgrave du Sundgau, y attira les Français
(les Armagnacs, comme les appelaient encore les
Alsaciens) conduits par le dauphin Louis (1444,
1445) ; les violences de Pierre de Hagenbach qui y
représentait Charles le Téméraire (1474) soulèvent
les populations, et les Alsaciens concluent avec les
Suisses et les Lorrains alliance pour une guerre
ojii le duc devait trouver la mort (1477). Au xvi»
siècle le protestantisme devint puissant dans l'Al-
sace et les Français firent dans le pays plusieurs
incursions dont la plus connue est celle de Henri II
(1552). Durant la guerre de Trente ans, les pro-
testants appelèrent à eux les Suédois qui s'y ren-
dirent les maîtres (1632) et s'y maintinrent jus-
qu'à la mort de Bernard de Saxe-"Weimar (1639).
L'armée weimarienne s'étant alors donnée à la
France, l'Alsace fut reconnue possession française
par l'Empire au traité de 'Westphalie (1648), et
par l'Espagne à celui des Pyrénées (1659). Cela
fut confirmé aux paix de Nimègue (1679), de Rys-
wick (1697) et de Rastadt (1714). Les derniers
landgraves de la Haute-Alsace avaient reçu
3 000000 livres tournois comme indemnité de
leurs droits.
Cette concession comprenait, dans le Sundgau,
les bailliages de Ferrette, Altkirch, Belfort, Thann,
Landser; les comtés de Ribeaupierre, de Hohen-
landsberg et de Blamberg; les baronnies de Mer-
sebourg et de Froberg ; plus les deux landgraviats
de Haute et de Basse-Alsace ; enfin la préfecture
de Haguenau composée de dix villes impériales :
Haguenau, Colmar, Schelestadt, "Weissembourg,
Landau, Obernheim, Rosheim, Munster, Kaisers-
berg et Turckheim. L'amiexion de Strasbourg n'eut
lieu qu'en 1681.
La possession de l'Alsace fut plusieurs fois con-
testée aux Français; mais les admirables cam-
pagnes de Turenne (déc. 1674 et janv. 1675) et
celle de Villars (17 14) la rendirent définitive. L'Al-
sace forma un gouvernement, divisé en Haute-
Alsace, capitale Colmar, et en Basse-Alsace, capi-
tale Strasbourg. D'après l'édit de 1692, chaqtie
division eut à sa tète un lieutenant-général. Dès
1648, l'Alsace, au point de vue financier, eut un
intendant qui, après 1681, résida à Strasbourg et
dont les subdélégués étaient à Belfort, Colmar,
Schelestadt, Saverne, "Weissembourg et Landau.
Pour la justice, un conseil souverain fut établi
en 1657 à Ensisheim. Quatre ans après, il fut ré-
duit à la position de conseil provincial ressortis-
sant au parlement de Metz et transporté à Brisach
en 16î4. Redevenu conseil souverain en 1679, il
fut réuni, après la paix de Ryswick, à Colmar,
où il demeura jusqu'en 1789- Des princes étran-
gers, ceux des Deux-Ponts, de "Wurtemberg, de
Bade et de Hesse-Darmstadt avaient conservé des
possessions dans ce gouvernement ; leurs récla-
mations servirent de prétexte à la déclaration de
guerre de 1792. A cette époque, l'Alsace avait
formé deux départements, ceux du Haut-Rhin,
chef-lieu Colmar, et du Bas-Rhin, chef-lieu Stras-
bourg. Les étrangers ont pu se convaincre dans
leurs diverses invasions, et notamment dans celles
de 1814 et de 1815, à quel point l'Alsace désirait
demeurer française.
L'administration de la justice en Alsace où
n'existait point de parlement, était rendue par
un Conseil souverain qui siégea successivement
à Ensisheim (1657), à Brisach (1679) et à Colmar
(1698). Il se composait d'un premier président,
d'un autre président, de six conseillers d'hon-
neur (deux d'église et quatre d'épée) , de vingt-
deux conseillers, de deux avocats- généraux et
d'un procureur général. — Voici la liste des pre-
miers présidents : 1658, Charles Colbert de Crois-
sy. — 1662, Charles Colbert. — 1670, Mathias
Poncet de la Rivière. — 1675, Favier. — 1681,
Cl. Le Laboureur. — 1700, Nie. de Corberon. —
1723, Nie. de Corberon. — 1747, Christ, de
Klinglin. — 1768, de Boug. — 1775, de Spon.
Intendants d'Alsace. 1697, Cl. Sébastien de
La Grange, seigneur de Trianon. — 1698, Cl. de
La Fond, seigneur de la Bruvière. — 1700, F.
Le Pelletier de la Houssaye. — 1715, Nie. Pr.
Bauyn d'Angervilliers. — 1724, L. A. de Harlay.
— 1728, P. E. Feydeau de Brou. — 1743, J. L.
Bidé de la Grandville. — 1744, B. de Vanolles.
— 1750, J. N. Megret de Serilly. — 1752, J. Pi-
neau de Lucé. — 1764, L. G. de Blair de Boise-
mont.— 1777 et 1790 Chaumom de la Galaisière.
"ÂLSA
— 60 —
AME
■Ducs d'Alsacè. — Ducs bénéficiaires : 650,
Gundon. — 656, Boniface. — 662, Adalric ou
Athic. — 690, Adelbert, fils du précédent. —
722, Luitfrid jusqu'en 730. — 867, Hugues, fils
du roi de Lorraine Lothnire et de Waldrade, jus-
qu'à 870. — 925, Burchard I"', dont on ignore
l'origine. — 926, Herman \", fils de Gérard, comte
de la France orientale. — 9^9, Ludolphe, filsd'Ot-
ton \". le Grand. — 954, Burchard II, peut-être
fils de Burchard l". — 973, Otton I"', fils de Lu-
dolphe. — 982, Conrad I"', neveu d'Hermann I"'.
— 997, Herman II , neveu de Conrad 1°' . — 1004,
Herman III, fils de Herman II. — 1012, Ernest I",
fils de Léopold d'Autriche. — 1015, Ernest II,
fils d'Ernest I". — 1030, Herman IV, frère d'Er-
nest II. — 1038? Conrad. — 1039, Henri I", fils
de l'empereur Conrad II. — 1045, Otton II, fils
d'Erenfroi, comte palatin du Rhin. — 104*. Ot-
ton III, fils de Henri. — 1057, Rodolfe, fils de
Cunon, comte de Rheinfeld. — Ducs héréditai-
res : 1080, Frédéric de Buren, seigneur de Ho-
henstaufen. — 1105, Frédéric II, le Borgne. —
1147, Frédéric II (I), Barberousse. — 1 152, Frédé-
ric IV de Rothembourg, fils puiné de Conrad HI,
— 1169, Frédéric V, deuxième fils de Frédérie-
Barberousse. — 1191, Conrad III de Franconie,
troisième fils de Frédéric-Barberousse. — 1196,
Philippe de Souabe, frère des deux précédents.
— 1208, Frédéric VI (II), fils de l'empereur Henri VI.
— 1235, Conrad IV, fils du précédent. — 1254,
Conrad V ou Conradin, décapité en 1268- Avec lui
finit le duché d'Alsace.
Comtes et landgraves de la Basse-Alsace ou
NORDGAH. — 684? Adelbert, fils aîné d'Adalric ou
Attic, duc d'Alsace. — 690, Etichon, auteur des
maisons de Lorraine et d'Egisheim , frère d'Adel-
bert, meurt en 720. — 720, Albéric , fils d'Etichon.
— 736, Ruthard, petit-neveu d'Etichon. — 777
EberhardI", fils d'Albéric. — 778, Ulric ou Udal-
ric, dont l'origine est inconnue. — 805? Ruthelin.
— 817? Erchangier ou Erchangaire, dont l'ori-
gine est inconnue. — 864, Eberhard II, fils d'E-
berhard I". — 864, Adelbert II, d'origine dou-
teuse. — 898? Eberhard III, fils d'Eberhard II.
— 900? Hugues, fils du précédent. — 940, Eber-
hard IV. — 951, Hugues II. — 984, Eberhard V.
— 996, Hugues HI. — 1000, Êberhard VI, frère
de Hugues III. — 1027, Wesilon, d'origine in-
connue.— 1035, Hugues IV, fils de Hugues II. —
1049, Henri, fils du précédent.— 1065, Gérard, fils
de Gérard, comte d'Egisheim. — 1078, Hugues V,
fils de Henri, sans enfant. — 1089, Godel'roi I",
fils de Folmar, comte de Metz. — 1129, Thierry,
fils du précédent. — 1150, Godefroi II, meurt en
1178 sans enfant. — 1178, Frédéric I", empereur,
retient le landgraviat. — il 92, Siegebert, comte
de Werd. — 1228, Henri, fils du précédent. —
1238, Henri-Sigebert. — 1278, Jean I". — 1308,
Ulric, frère de Jean I".— 1344, Jean II, petit-fils par
sa mère d'Ulric; son père Frédéric d'Oetingen et son
oncle Louis. — 1359, Jean de Lichtenberg, beau-
frère de Jean II, mort en 1365, évêque de Stras-
bourg.
Le titre de landgrave de la Basse-Alsace est en-
suite porté par les évêques de Strasbourg.
Comtes et Landgraves ee la Haute-Alsace
ouSuNDGAU. — 673? Rodebert. — 722? Eberhard,
fils d'Adelbert, duc d'Alsace, mort en 747. —
769?Garin. — 770, Pirahtilon. — 800? Luitfrid I".
fils de Luitfrid, duc d'Alsace. — 828? Erchan-
gier. — 829, Gérold. — Hugues I", fils de
Luitfrid, meurt en 837. — 837, Luitfrid II, fils du
précédent. — 864, Hugues II, fils de Luitfrid II.
— 880, Luitfrid III, frère de Hugues II, meurt
vers 910. — 896, Bernard (?). — 912? Luitfrid IV,
fils de Luitfrid III. — 953 ? Gontran le Riche, |
fils du précédent. — 954, Luitfrid V, frère de
Gontran. — 977, Luitfrid VI, peut-être sans po-
stérité. — 1000? Otton. — 1027? Giselbert. —
1048? Beringer. — 1052? Cunon. — 1063? Ro-
dolfe, fils de Kanzelin, comte d'Altembourg. —
1084? Henri. — 1090, Otton II, premier comte
héréditaire.— 1111, Adelbert H, frère d'Otton IL
— 1141, 'Werinhaire. — 1180, Adelbert III ou
Albert le Riche. — 1199, Rodolfe II, l'Ancien ou
le Paisible. — 1232, Albert IV le Sage et Rodolfe III
le Taciturne, par indivis. Le second meurt en
1247. — 1240, Rodolfe IV, fils d'Albert le Sage
(c'est l'empereur Rodolphe de Habsbourg) . — 1273,
Albert V, Hartman, Rodolfe V, conjointement. —
1299, Rodolfe VI et Frédéric I", fils d'Albert. —
1307, Léopold 1"% le Hardi, après la mort de son
frère Rodolfe. — 1326, Albert VI le Sage et Ot-
ton III le Hardi, frère de Léopold. — 1358, Ro-
dolfe VU, Albert VII et Léopold II, fils d'Albert le
Sage. — 1386, Léopold III le Superbe, fils de Léo-
pold II. — 3 411, Frédéric II, frère du précédent. —
1439, Sigismond, fils de Frédéric, mort en 1496. —
1489, Maximilien, empereur, cousinde Sigismond.
— 1519, Charles-Quint, petit-fils de Maximilien.
— 1521, Ferdinand 1" , frère de Charles. —1564,
Ferdinand II. — 1595, Rodolphe, fils de Maximi-
lien II. — 1 626, Léopold, petit-fils de Ferdinand l".,
— 1632, Ferdinand Charles, fils de Léopold.
Bibliographie. — B. Hertzog, Chronique d'Al-
sace (en allemand), 1592, in-f"; Math. Merian,
Topographie complète d'Alsace, 1663,in-f°; J. de
Kœnigshoven, Chronique universelle du pays
d'Alsace (en allemand), 1698, in-4°; L. Laguille,
Histoire d'Alsace, 1727, in-f" et j vol. in-8°;
Schœpflin, Alsatia illustrata, 1751-52, 2 vol.
in-f°; Ph. A. Grandidier, Histoire d'Alsace, 1787,
in-4°;A. de Golbéry, Antiquités de l'Alsace, 1826-
28, in-f°; Richard, Histoire d'Alsace, 1835, in-4'',
et les Mémoires de la Société des sciences de Stras-
bourg.'
ALSACE en Artois (Marquis d') , branche de la
maison de Hennin-Liétard (Hainault).
AliSACENSIS PAGUS, un des cinq pagi at-
tribués à la cité des Argentoratenses, et qui paraît
répondre à la banlieue de Strasbourg.
ALSEGAUGENSIS OU ALSGAUGENSIS PA-
GUS, un des cinq pagi attribués à la cité des
Argentoratenses (Strasbourg).
ALSENSIS PAGUS , l'Auxois, — l'Azcis.
ALSINOYS (Comte pseudonyme anagram-
matique de Nicolas Denisot.
ALSONA, AXONNA, Auxonne (Côte-d'Or). —
Alsone (Languedoc).
ALTA-BRUERIA, Haute-Bruyère (Seine-et-
Oise).
ALTACCENSIS PAGUS, un des cinq pagi de
la cité des Viennenses ; on croit que son nom s'est
conservé dans celui d'Artas (Isère).
ALTA RIPA, Altrippe, ville gallo-romaine;
elle était, au iv" siècle, une des onze préfectures
militaires du duché de Mayence, à gauche du
Rhin, dans la Germanie supérieure. = — , Haute-
rive.
ALTA RIVORIA, Haute-Rivoire (Rhône).
ALTA SILVA, Haute-SeiUe (Meurthe).
ALTEIA , l'Authie , rivière qui se jette dans la
Manche (Pas-de-Calais).
ALTENDORF, village de Bavière près du-
quel, le 6 aoiit 1796, un corps de cavalerie autri-
chienne fut battu par le général Lefebvre.
ALTENHEIM (Combat d'), 1675, 2 août. — La
mort de Turenne à Salzbach (27 juillet 1675),
avait découragé son armée. Le comte de Lorges,
neveu du maréchal, en ayant pris le commande-
ment, se mit, le 28, en retraite, tandis que Monte-
cuculli reprenait l'offensive. L'avant-garde des
ALZO
— 61 —
AMÂN
Français traversait déjà le pont d'Altenheim, sur
le Rhin (grand-duché de Bade) , lorsque com-
mença l'attaque des Impériaux (2 août). On fit
volte-face, et, après un combat terrible, de Lorges
repoussa l'ennemi et put repasser le fleuve.
ALTENKIRCHEN (Prusse rhénane). Le 4. juin
1796 (16 prairial an iv), Kléber, à la tête de l'aile
gauche de l'armée de Sambre-et-Meuse, battit,
sous les murs de cette ville, l'armée autrichienne
commandée par le duc de Wurtemberg.
ALTENVILLARE, HautviUers.
ALTERA VILLA, AutreviUe.
ALTES, baronnie du Languedoc possédée par
la famille de Blanquet-Amanzé.
ALTESSE. Ce titre, en France, fut d'abord ré-
servé aux frères de rois. — En 1633, Gaston, duc
d'Orléans, se trouvant à Bruxelles, se fit appeler
Altesse Royale, pour se distinguer des autres
princes étrangers que l'on traitait d'Altesse, et
depuis ce titre a été porté par les membres de la
famille royale.
ALTIFAGXJS, Auffay (Seine-Inférieure).
ALTILLIACENSIS VICARIA, une des neuf
vigueries du comté de Limoges au x" siècle.
ALTIMONS, Hautmont.
ALTIMURA (Stephanus de), pseudonyme de
Michel Lcquien.
ALTIBIURIUM , Murviel (Hérault).
ALTIO, l'Authion, affluent de la Loire.
ALTIVILLARE, Auvillars. Voy. AltumVillaee.
j,;ALTKIRCH (Haut-Rhin). Cette ville, bâtie au
xiii' siècle par un comte de Ferrette, et l'un des
cinq bailliages de l'Alsace , fut longtemps chef-
lieu de sous-préfecture du département du Haut-
Rhin; mais depuis elle a été supplantée par Mul-
house et n'est plus qu'un chef-heu de canton.
ALTORF, Allorfium, Altum Cœnobium, mo-
nastère de Saint-Benoît, diocèse de Strasbourg,
fondé en 960-
ALTOVITI , famille de Provence originaire de
Florence et dont les armes étaient : de sable au
loup d'argent. En 1577, la baronnie de Castellane
fut donnée par Henri III à Renée de Rieux, femme
de Philippe Altoviti. Ce fut cet Altoviti qui , le
2 juin 1586, tua à Aix le grand prieur de France,
Henri d'Angoulème, fils naturel de Henri II.
ALTOVITI ou ALTOVITIS (N. d'), femme
poëte, née à Marseille en 1540, morte en cette
ville en 1606.
ALTRIACUM, Autry.
ALTRIPPIA, Autreppe (Aisne).
ALTROCHIUM, Hauteroche (Côte-d'Or).
ALTUM VILLARE, HautviUers. Voy. Altivil-
LARE. . . : ■ \ i .
ALTUN, seigneurie du Rouergue, possédée par
la maison d'Estaing. , v-,\ - ■ : ,• ■
ALTUS FONS, Haute-Fontaine.
ALTUS PULLUS, Hautpoul.
ALTZP ACH ,, Aispacum, monastère de Tordre
de Sainte-Claire, diocèse de Strasbourg (Haut-
Rhin), reconstruit en 1283.
Alujnbusc ( Seigneurs d' ) , fie la maison
d'Houdetot (Normandie).
ALUis (Seigneurs d'), brançlt&iA^iJî' fliMsftn
de Castellane (Provence). aVai H .AvaTg /tj/"
.ALVERNIS, Auvers. . ■■ ai;-;---.: ^
ALVIMARE (Martin-Pierre d'), harpiste, com-
positeur, né à Dreux le 18 septembre 1772, mort
à paris le 13 juin 1839.
ÀLVINIACA VICARIA , une des sept vigue-
ries du comté de Cahors à l'époque earlovingienne.
ALYON (Pierre -Philippe), botaniste et phar-
macien, né en Auvergne en 1758, mort à Paris
enl816v , ■
ALZONNE, Ikona,- petite ville du départe-
ment de l'Aude., Durant ia giiçr'iî^i,de, pent :ans,
elle fut saccagée et pillée par les Anglais et les Gas-
cons, et dans les guerres de religion du xvi« siècle,
assiégée et prise trois fois par l'un ou l'autre parti.
AMABED, pseudonyme de Voltaire.
AMABLE (St) , curé de Riom (Auvergne), mort
en 464. — C'est sous son vocable qu'avait été fon-
dée en 1077, à Riom, une abbaye de l'ordre de
Saint-Augustin.
AMAGETOBRIGA, AMAGETOBRIA ou IHA-
GETOBRIGA, Mogte-de-Broie (Haute-Saône). Le
Suève Arioviste (voy. ce nom), appelé par les Sé-
quanes et lesArvernes (59 av. J. C), ayant forcé
les Édues à se reconnaître ses tributaires et les
clients des Séquanes, demanda à ceux-ci de
lui céder, à titre de solde, le tiers de leur ter-
ritoire. Les Séquanes et les Édues réconciliés mar-
chèrent alors contre les Suèves, qui leur firent
essuyer une déroute complète près du confluent
de la Saône et de l'Ognon, à Amagetobriga.
AMAGNÉ, seigneurie de Franche-Comté pos-
sédée par la famille de Jouffroy.
AMAINVILLE, seigneurie de Normandie pos.-f
sédée par la famille de Briqueville,
AMALAIRE FORTUNATUS , archevêque de
Trêves (810), théologien, mort en 814. = Ama-
LAiRE Symphosius , écrivain ecclésiastique , abbé
d'Hornbach , directeur de l'école du palais sous
Louis le Délîonnaire. — Traité des offices ecclé-
siastiques; VOrdre de l'Antiphonier ;V Office de la
messe, imprimés dans la bibliothèque des Pères j
cinq Lettres dans le Spicilegium de d'Achery.
AMALARIC, roi des Wisigoths d'Espagne et de
Gaule, né en 502, fils et successeur d'Alaric II
(507), tué en décembre 631. Il vécut en Espagne
sous la tutelle de Théodoric, roi des Ostrogoths,
jusqu'à la mort de celui-ci (526), vint alors à
Narbonne, épousa Clotilde, fille de Clovis, qui, mal-
traitée par son époux arien, réclama l'assistanca
de ses frères. Childebert marcha contre lui et la
défit près de Narbonne. Amalaric, peu de temps
après, fut tué à Narbonne ou en Espagne.
AHALRIC, famille de Provence d'où sont sortis
les seigneurs d'Esclangon, d'Antrages et de Cour-
bons.
AMALRIG OU AMAURI (Arnauld), abbé de
Cîteaux, archevêque de Narbonne (1212), né vers
le milieu du xii" siècle, mort le 29 septembre 1225.
Il joua un rôle sanglant dans la croisade contre
les AU-iigeois, et alla guerroyer en Espagne contre
les Maures (1212).
AMANCEY, seigneurie de Franche-Comté qui,
réunie à d'autres terres, fut érigée en comté sous
le nom de Villayer, ea août 1749, en, faveur de
Cl. Fr. de Renouard.
AMAND (St), né à Bordeaux, dont il devint
évêque au commencement du v= siècle, en rem-
placement de saint Dolphin. = — (St), né dans le
pays nantais en 594, évêque de Tongres (628-631),
mort vers 684. Il fonda plusieurs monastères dans
la Gaule belgique, et, entre autres , celui d'Elnon
dont il devint abbé, et qui depuis porta son nom.
AStAND (St-), en Bourbonnais, monastère du
diocèse de Clermont, fondé vers 630. = — (St-) , mo-
nastère de Cahors fondé au vu" siècle. = — (S t-), ab-
baye de filles de l'ordre de Saint-Benoît, à Rouen,
fondée en 1030.
AMAND DE BOISSE OU DE BOIX (St-) ,
S. Amandus Buxiensis , abbaye de l'ordre de
Saint-Benoît , diocèse d'Angoulème (Charente),
fondée en 988.
AMAND DE COLY (St-), abbaye de l'ordre de
Saint-Augustin, diqcèse 4e-Sarlat (Dordogne), fon-
dée vers 431.
AMAND-EN-PEVÈLE (St-), S. Amandus in
Pevela ou in Fabula, abbaye de l'ordre de Saint-
Çenoît, diocèse de Tournai (Nord), fondée en 637.
AMAS
— 62 —
AMBE
AIVIAMD (Jacques-François), peintre d'histoire
et graveur, membre de l'Académie , né au Gault
en 1730, mort à Paris le 7 mars 1769.
AMANDOPOLIS, Saint-Amand.
AMANDUS (jEneas Salvius), général romain,
^i commandait dans les Gaules avec Pomponius
^lianus vers 285. Ils se mirent tous deux à la
tête des fiagaudes (voy. ce nom), et se firent pro-
clamer empereurs, mais ils furent battus par Maxi-
mien, et Amandus fut tué (286).
AMANGES (Seigneurs d') , de la famille de
Brun (Franche-comté).
AMANIEU DES ESCAS, troubadour du XIll'
siècle; il vécut à la cour de Jacques II, roi d'Ara-
gon. On a de lui quatre pièces.
' AMANS , officiers publics qui furent, à propre-
ment parler, les premiers notaires régulièrement
institués qu'ait eus la France depuis le moyen
âge. Bertram , éyêque de Metz, les créa dans cette
ville en 1197. — Voy. Notaires.
AMANSUS COMITATUS, Comté carlovingien
qui fit partie de la Lorraine. Son nom (Amance)
s'est conservé dans un pays de l'arrondissement
de Metz et dans un bourg de l'arrondissement de
Nancy. Ce bourg était une grande et grosse for-
teresse au xiii^ siècle. Le duc de Lorraine, Ferri II,
y résidait, et son successeur Thibaut I" y fut
fait prisonnier (1218) par l'empereur Frédéric II.
AMANSUS PAGUS, Amance (Haute-Saône),
un des sept pagi de la société des Vesontienses
(Besançon) .
AMANTEVILLE, seigneurie de Normandie,
possédée au xv^ siècle par la famille Amyot.
AMANTHON (Claude-Nicolas), écrivain, né à
Villers-les-Pots (Gôte-d'Or), le 20 janvier 1760,
mort le 28 septembre 1835.
AMANTIA, Amance.
AMANZÉ, baronnie du Méconnais, érigée en
vicomté, en mai 1617, en faveur de Jean d'A-
manzé, et qui passa en 1706 dans la maison de
La Queille. La généalogie des seigneurs d'Amanzé
a été publiée par d'Hozier et Palliot, 1659, in-fol.
AMANZÉ. Voy. Blanquet.
AMAR (J.-P.-André), conventionnel, né à Gre-
noble vers 1750, mort à Paris en 1816. Avocat à
Grenoble, et trésorier de France à l'époque de la
Révolution, il fut député de l'Isère à la Conven-
tion, vota, dans le procès du roi, pour la mort et
contre l'appel et le sursis, fut envoyé en mission
dans l'Ain où ses violences soulevèrent la popu-
lation, poursuivit avec acharnement les Girondins,
devint membre du Comité de salut public et con-
tribua à faire envoyer à l'échafaud Bazire, Chabot
et les Hébertistes. Il prit une part active au 9 ther-
midor, fut impliqué dans le procès Babeuf et ac-
quitté. Il refusa tout emploi sous l'Empire , et ne
fut pas compris en 1816 dans la liste des régicides
proscrits.
AMAR-DtJRIVIER (Jean-Augustin), littérateur,
né à Paris en 1765, mort le 25 janvier 1837. Il
entra dans la congrégation des pères de la Doc-
trine chrétienne, et professa à Bourges, à la
Flèche et à Lyon. En 1802 il fut appelé à Paris
et nommé conservateur de la bibliothèque Maza-
rine. — Divers ouvrages d'éducation, dej édi-
tions d'auteurs classiques, etc.
AMASE. Les possesseurs de fiefs, pour accroître
leurs ressources financières, concédèrent souvent
des prés, des jardins, des maisons même, sous
certaines conditions de cens et de suzeraineté.
C'est ce qu'on appelait amaser une maison, un
domaine, c'est-à-dire donner en manse. De là les
désignations fréquentes dans nos coutumes de
terre ou construction amasée. Les notaires de
quelques provinces les maintiennent encore dans
leurs actes, sans toutefois paraître en comprendre
suffisamment le sens. Toutefois Laurière, qui
cite à l'appui de son opinion des textes de Bou-
theiller et de la coutume de Cambrai, combat
l'étyraologie que nous donnons ici, et fait dériver
amoser, du mot amas.
AMASIUS (P.) , pseudonyme de G. PosteL
AMAT, famille de Provence d'où sont sortis
les seigneurs de la Coste-Giraud , de Sigoyer et
de Graveson. (Voy. YHist. de la noblesse de Pro-
vence, par Artefeuil.) = — , famille du Dauphiné
d'où sont sortis les seigneurs du Poët et de Vaux.
AMATISSA, la Masse, affluent de la Loire.
AMAULRY, pseudonyme du P. Menestrier.
AMAURI I", roi de Jérusalem, mort le 11 juil-
let 1173. il était comte de Jaffa, quand il succéda
(1162) à son, frère Baudouin III. Il envahit plu-
sieurs fois l'Egypte (1164 et 1167), fit avec Nour-
Eddin un traité qu'il viola (1168), et s'empara de
Damiette. Son fils Baudouin II lui succéda.
AMAURI II DE LUSIGNAN, roi de Jérusa-
lem, mort à Saint -Jean-d'Acre le 1" avril 1205.
11 succéda (1197) à Henri, dont il épousa la veuve
Isabelle, fille d'Amauri 1"'. Jean de Brienne lui
succéda.
AMAURI de Chartres, théologien, né à Bène
(Pays Chartrain), mort vers 1204. Il professait à
Paris, et ses explications sur les livres de méta-
physique d'Aristote, où il adoptait une sorte de
panthéisme mystique, le firent condamner par
une bulle d'Innocent HI; et il fut obligé de se
rétracter. Il eut de nombreux disciples, et dix
d'entre eux, jugés et condamnés par le concile
de Paris en 1209, furent brûlés le 20 décembre
1210.
AMAUSENSIS OU AMAUSUS PAGUS. Voy.
Amous.
AMAYÉ, seigneurie de Normandie, possédée
par une branche de la famille de Pellevé, puis au
xiii" siècle par la famille Bernard.
AMAZY (Seigneurs d') , de la maison de Ga-
maches (Nivernais).
AMBACIA, Amboise (Indre-et-Loire).
AMBACTES. On appelait ainsi chez les Gaulois
une espèce de vassaux qui suivaient les nobles à
la guerre. Ce sont eux probablement que désigne
Diodore de Sicile, lorsqu'il écrit : a Les Gaulois
emmènent avec eux des serviteurs de condition
libre , choisis dans la classe des pauvres, et les
emploient dans les combats comme conducteurs
et comme gardes.»
AMBARIACUM, Ambérieux.
AMBARRI, peuple établi, avant l'arrivée des
Romains, dans la Celtique, entre la Saône et le
Rhône. Ils étaient clients des yEdwi, et avaient
pour ville principale Ambïvareti. Leur territoire fut,
(28 av.J. C.) réuni par Auguste à la province im-
périale de Belgique ; mais plus tard ils paraissent
avoir fait partie de la Viennoise, puis de la Lyon-
naise première. — Voy. Ambournay.
AMBEL (Seigneurs d'), de la maison de Vien-
nois (Dauphiné).
AMBÈNE (Seigneurs d') , branche de la famille
de Baudot (Normandie).
AMBERG (Combat d'), 1796, 24 août (7 fructi-
dor an iv). — L''armée de Sambre-et-Meuse arri-
vée dans le bassin du Danube, sous les ordres de
Jourdan, ne comptait plus que 45 000 hommes
quand elle se trouva en présence de l'archiduc
Charles, qui, à la suite de sa jonction avec War-
tensleben, commandait à 63 000. Il fallut alors
qu'elle battît en retraite. Après avoir perdu Teis-
sing, elle fut à peu près cernée àAmberg, ville
du Haut-Palatinat. Ney parvint à s'ouvrir un pas-
sage, mais en abandonnant derrière lui deux batail-
lons de la 23' brigade qui furent écrasés après
une résistance héroïque.
AMBI
— 63 —
A3IB0
AMBEBILS, Ambière (Vienne).
AMBERT (La Tourette é') , seigneurie du
Quercy . érigée en marquisat en mai 1749 en fa-
veur de T. J. d'Ambert.
AMBERTAj Ambierle (Loire).
AMBEZAC . Ambaciacum ou Ambiacinum.
monastère de l'ordre de Saint-Benoît, diocèse de
Limoges, fondé avant 593.
AMBIALET, vicomté de Languedoc, possédé
successivement par les familles de Lordat et Bru-
net de Panât.
AMBIALITES. Lamballe (Côtes-du-Nord).
AMBIANENSIS PAGUS, l'.Vmiénois.
AMBIANI, peuple compris, avant l'arrivée des
Romains . dans la Belgique, oîi il occupait la val-
lée delà Somme, entre l'Océan à TO., les Morini
et les Atrebates au N., les Veromandui à TE., les
Bellovaci et les Caletes au S. Il avait pour chef-
lieu Samarobriia (Amiens). Après la réduction
des Suessiones et des Bellavaci, les Ambiani se sou-
mirent aux Romains (36 av. J. C). L'année sui-
vante ils se joignirent aux Armoricains, furent
battus avec eux, et ne reprirent les armes qu'au
moment de la guerre de l'indépendance, unis aux
Bellovaci et à leurs autres voisins; ils lurent vain-
cus et capitulèrent en même temps. Lors de la
réorganisation de la Gaule par Auguste {28 av.
J. C). les Ambiani furent compris dans la pro-
vince impériale de Belgique. Au rv* siècle ils fi-
rent partie de la seconde Belgique oîi ih formèrent
une des deux cités de la province, celle des Am-
bianenses.
AMB EBAHI, peuple maritime de la Celtique
que l'on croit avoir été remplacé plus tard par les
Abrincatui.
ATvrRTFTiT.T; ,St-Martin d'), Imberfa, monastère
du diocèse de Lyon , fondé avant 902.
AMBiGATj roi gaulois, q\ii vivait vers la fin
du VI' siècle av. J. C. Bellovèse et Sigovèse qui
envahirent l'un l'ItaUe, l'autre la Germanie, étaient
les fils de sa sœur.
AMBELATRi , peuple compris, avant l'arrivée
des Romains, dans l'Aquitaine.
AMBrLETDM, Ambialet (Tam\
AMBILIACUM , monastère du diocèse de Bour-
ges, fondé avant 631.
AMBUilATES , peuple de la Celtique faisant
partie de la confédération armoricaine et que
l'on donne pour voisin aux Curiosolitee, à l'époque
de César. Il entra dans la Gaule Chevelue après
la soumission du pays (50 av. J. C.) ; puis, lors de
la réorganisation de cette province par Auguste
(28 av. J. C.) il fut compris dans la province im-
périale de la Lyonnaise ; mais on ne sait pas
plus que pour les Curiosolitœ, quelle place leur
assigner exactement.
AMBILIATI , peuple de la Belgique que l'on
croit avoir occupé le territoire actuel d'Orchies,
au nord de Douai.
AUBIORIX , roi des Éburons. En 54 av. J. C,
pendant le séjour de César dans Vile de Bretagne,
il organisa en Gaule un soulèvement général
contre les Romains; battit et extermina une gar-
nison que César avait placée sur la frontière des
Eburons. à jldHafuca, attaqua inutilement le camp
de Quintus Cicéron, et fut mis dans une déroute
complète par César. Une nouvelle tentative d'in-
surrection n'eut pas un meilleur résultat. La po-
pulation entière des Éburons fut détruite et dis-
persée. Ambiorix mena dès lors une vie errante
et sut échapper à toutes les poursuites des Ro-
mains.
AMBIVAEŒTI OU AMBtLIÂTES, peuple com-
pris, avant l'arrivée des Romains, dans la Bel-
giqiie. et qu'on croit pouvoir placer à Amby, près
de Maëstricht.
A MB rv ABETI . Ambérieux.
AMBIVARETUM IN .ffiDTJIS, Xevers.
AMBLAINVUXE (Seigneurs d"), de la mai-
son de Rouvroy-Saint-Simon (Picardie).
_ ATVTBT.TTF (Belgique) , Charles Martel, à la tête
d'une troupe de cavaliers, surprit, en 716, l'ar-
mée de Neustrie. dans la vallée d'Amblef, auprès
d'un château de ce nom et lui fit éprouver une
défaite complète qui délivra l'Austrasie.
AMBT.U'i'iJUfaE. Awb?efoso(Pas-de-Calais),port
sur la Manche qui avait jadis une importance con-
sidérable. Les Normands détruisirent la ville à
l'époque carlovingienne. Renaud de Brie, comte de
Boulogne, la rebâtit en 1109. Prise par Henri VIII,
en 1544, elle fut reprise en 1549. Jacques II,
chassé d'Angleterre, y débarqua en 1688. Depuis
ce temps , Ambleteuie n'a cessé de s'ensabler et
les travaux, qui sous Louis XIY et dans notre
siècle y furent entrepris, n'ont pas eu les résul-
tats qu'on en espérait.
am-rt.kvii.t.t: en Angoumois (Seigneurs d") ,
branche de la maison de ilornai.
AMBLEVELLE [Charles d'), jésuite, composi-
teur de musique religieuse, vivait dans la pre-
mière moitié du xvii' siècle.
AMBT.Tt; , seigneurie de Normandie, possédée
au XV' siècle par la maison de Pierrepont,
A WBLINIACTTM . Ambleny (Aisne).
AMBTiTSA (Princes d'), branche de la maison
d'Anglure. = — (Seigneurs d'), branche de la
maison d'Aspremont.
AMBUVTUM. Ambly.
AMBLOY, (Seigneurs d'), de la maison de Vi-
meur (Vendômois).
AMBLY -SUR-BAR. famille de Champagne d'où
sont sortis les seigneurs d'Esevelles. Sa généalogie
se trouve dans la Recherche de la noblesse de
Champagne. Elle portait : d'argent à trois lions de
sable, langues de gueules, posés 2 ef 1. La terre
d'Ambly qui était une baronnie fut érigéè en
marquisat en 1768.
AMBLY (Claude-Jean- Antoine , marquis d'),
général, né à Suzanne (Ardennes), en 1711, mort
à Hambourg en 1797. Il fut député de la noblesse
aux états généraux où il se signala par son op-
position aux idées révolutionnaires, émigra et
servit dans l'armée de Condé.
AMBOISE, Ambacia (Indre-et-Loire). Cette
ville, mentionnée pour la première fois par Sul-
pice-Sévère. était située au pied d'un château
d'origine romaine, dont la seigneurie appartenait
à l'évèque de Tours en 540. On y battit monnaie
sous les Mérovingiens. Le château fut ruiné par
les Normands en 882, et rebâti par Foulques III,
comte d'Anjou. En 1431, la seigneurie fut con-
fisquée sur Louis d'Amboise, vicomte de Thouars,
qui tenait le parti des Anglais; elle resta dès
lors à la couronne, malgré la faveur dont joui-
rent plusieurs membres de la famille d'Am-
boise. EUe en fut momentanément détachée en
1645 pour être jointe au comté de Blois donné
en apanage à Gaston, duc d'Orléans. Les rois ré-
sidèrent assez souvent dans le château. Louis XI y
institua l'ordre de Saint-Michel (1469); Charles VIII
y naquit (1470) et y mourut (1498) quand il s'oc-
cupait de le faire reconstruire. Louis XII et Fran-
çois I" l'achevèrent, et François II s'y réfugia
lors de la première prise d'armes des Calvinistes
(1560). 11 fut encore la résidence d"Abd-el-Kader
de 1848 à 1852. Amboise, quia donné naissance
au jésuite Commire, était avant la Révolution le
chef-lieu du bailliage de la Basse-Touraine et
l'une des seize élections de la généralité de
Tours. — On peut consulter sur Amboise et son
château divers écrits de l'abbé de MaroUes, de
M.E.Cartier (1843), de J.Frotlier, deVatout, etc.
AMBO
— 64 —
AMEL
Amboise (Conjuration d'). — 1560. Un avocat
de Paris, nommé Avenelles. qui logeait un
gentilhomme du Midi, appelé de la Renaudie,
avertit le duc de Guise qu'une assemblée de con-
jurés avait eu lieu à Nantes le 1" fév. et qu'on
y avait décidé l'enlèvement du roi à Blois et la
mort du duc et de son frère , le cardinal de Lor-
raine. Les Guises, sur quelques vagues rumeurs,
avaient déjà amené la cour à Amboise, dont
le château était plus susceptible lie défense que
celui de Blois, et ils y avaient mandé le prince
de Condé et Coligny. L'exécution du complot avait
été reculée du 10 au 16 mars. Le 15, la Renau-
die fit résoudre qu'on marcherait sur Amboise;
le lendemain, il était tué; ses compagnons étaient,
par petites bandes, surpris, massacrés, ou sai-
sis et traînés à Amboise. Condé, afin de détour-
ner les soupçons qui s'élevaient contre lui, alla
jusqu'à les combattre. Le duc de Guise ayant été
nommé lieutenant-général du royaume, profita
de l'occasion pour faire, durant huit jours et
sans jugement, de nombreuses exécutions qui fi-
nirent par soulever contre lui l'opinion publique.
On peut consulter sur ce grave événement de
Thou (1. 74), Davila (1.1), les Mémoires de Condé,
(i. I), Régnier de la Planche, etc.
Amboise. La ville d' Amboise a donné son nom
à une maison qui s'éteignit vers la fin du xii"
siècle et dont les seigneuries passèrent à la mai-
son de Berrie qui prit le nom d'Amboise. De
cette seconde maison sont sortis les seigneurs de
Chaumont, de Bussy, d'Aubijoux, de Castelnau.
Elle portait paillé d'or et de gueules de six pièces.
Sa généalogie se trouve dans le tome VII du P.
Anselme.
AMBOISE (Pierre d'), seigneur de Chaumont,
chambellan de Charles VU et de Louis XI, am-
bassadeur à Rome, mort le 28 juin 1473. = Son
fils aîné, Charles d'Amboise, seigneur de Chau-
mont, gouverneur de l'Ile-de-France, de Cham-
pagne et de Bourgogne, conseiller et chambellan
de Louis XI, mort à Tours le 22 fév. 1481. 11 eut
pour fils le maréchal de Chaumont. (Voy. Chau-
mont). = Aimeri d'AMBOisE, frère du précédent,
grand-prieur de France, puis 44" grand-maître de
l'ordre de Saint- Jean de .férusalem, mort à Rho-
des le 13 nov. 1512. Il succéda (1503) à Pierre
d'Aubusson, et remporta (1510) une victoire com-
plète sur la flotte du soudan d'Égypte près de La-
jazzo. = Georges dit le cardinal d'Amboise,
frère du précédent, le plus illustre de la famille,
célèbre homme d'État, né en 1460, mort au mo-
nastère des Célestins à Lyon, le 25 mai 1510. Il
s'attacha de bonne heure au duc d'Orléans Louis,
et son dévouement à la cause du prince lui valut
(1484-1486) deux années de prison; aussi lorsque
le duc fut monté sur le trône, il le créa son pre-
mier ministre; et jusqu'à sa mort Georges, qui
était devenu successivement évêque de Montau-
ban (1484), archevêque de Narbonne (1492), arche-
vêque de Rouen (1494), cardinal (1498) gouverna
complètement les affaires du royaume et avec
une rare habileté. — 11 y a des lettres de lui dans
les collections Dupuy (bibliothèque Impériale) et
Godefroy (biblioth. d'e l'Institut).
AMBOISE (Michel d'), seigneur de Chevillon,
écrivain, né à Naples, mort en 1547. Il était fils
naturel de Charles Chaumont d'Amboise. — Voy.
Chaumont.
AMBOISE (Comtes d'), branche de la maison
de Crussol.
AMBOISE. Voy. BuSSY.
AMBOISE (François d'), littérateur, né à Paris
en 1550, mort en 1620. Fils du chirurgien du roi,
il fut élevé aux frais de Charles IX et accompagna
Henri 111 en Pologne. A son retour il fut maître
des requêtes et conseiller d'État. 11 a laissé divers
écrits ou traductiops, et a publié les lettres d'A-
bailard et d'Héloise avec quelques écrits du pre-
mier. = Son frère, Jacques, chirurgien, mort
en 1606.
AMBONIL, en Dauphiné (Seigneurs d'), de la
famille de Guillaumont (Velay).
AMBONVlLliE, seigneurie de Champagne,
possédée par une branche de la maison de Choi-
seul, en faveur de laquelle elle fut érigée en ba-
ronnie en décembre 1548. Elle passa plus tard
dans la famille de Broussel.
AMBONVILLE (Seigneurs d'),de la maison de
Balsac d'Entiaigues. = — (Seigneurs d'), de la
maison de Malet (Normandie).
AMBOURNAY OU AMBRONAY, Amhro-
niacum (Ain). 'Cette petite ville appartenait à
l'abbé de N.-D. d'Ambournay, monastère de l'or-
dre de Saint-Benoît, diocèse de Lyon, fondé
vers 799.
AMBRES , baronnie de Languedoc, possédée
successivement par les maisons de Voisins, de Ge-
las et d'Arpajon. = — (Seigneurs d'), de la fa-
mille de Huot (Franche-Comté).
AMBRICO-CURTIS , Abbecourt.
AMBRIÈRES , seigneurie de Champagne pos-
sédée par la famille de Le Mazurier, puis par celle
d'Ambly. = — Seigneurie du Maine, possédée par
la maison de Froulay.
AMBROISE (St-) de Bourges, abbaye de l'or-
dre de Saint-Augustin, fondée en 1012.
AMBRONENSIS VICARIA, une des huit
vigueries dont se composait vers la fin des Carlo-
vingiens le comté de Brioude.
AMBRONES, peuple étabh, avant l'arrivée des
Romains dans la Celtique, où il occupait un des
quatre pays entre lesquels se divisait la cité des
Helvètes. Faustus met aussi des Ambrons aux en-
virons d'Embrun. Les Ambrons avec les Tugé-
niens et les Tigurins s'unirent aux Cimbres et aux
Teutons pour l'invasion de la Gaule. Ils les accom-
pagnèrent en Espagne et furent avec les Teutons
écrasés auprès d'Aix par Marius (102 av. J. C).
Les Ambrons des Helvètes furent avec les trois
autres tribus réunis sous Auguste (28 av. J. C.)
à la province impériale de Belgique.
AMBRONIACUM, Ambournay ou Ambronay,
(Ain).
AMBROSlus, AMBRXJN (P.), pseudonymes
de Richard Simon.
AMBRUSSUS, localité indiquée par plusieurs
itinéraires comme étant à 15 milles de Sexlan-
iio et à 15 milles de Nemausus (Nîmes).
AMBULANCE. Voy. ARMÉE.
AMÉDOR, seigneurie de Franche-Comté qui
fut érigée en comté en 1713 en faveur de Cl. Fr.
d'Amédor.
AMEIL (Auguste, baron), général, né à Paris
le 6 janv. 1775, mortàCharenton le 16 sept. 1822.
La part qu'il avait prise aux Cent-Jours le fit con-
damner à mort au retour des Bourbons. Il put
passer en Allemagne, mais il fut arrêté dans le
Hanovre et enfermé quelque temps dans une for-
teresse.
AMElliHON (L'abbé Hubert-Pascal) , érudit ,
membre de l'académie des Inscriptions, né à Pa-
ris le 5 août 1730, y mourut le 23 nov. 1811.
Pendant la Révolution il rendit les plus grands
services aux arts et aux lettres comme membre
de la Commission des monuments, sauva une
multitude de bibliothèques privées ou religieuses
et organisa la bibliothèque de l'Arsenal.
AMELAINCOURT , pseudonyme de l'abbé Des-
bords des Doires.
AMELECOTJRT en Lorraine (Seigneurs d'),
brandie de la maison de Rennel.
— '65' —
AMIE
AMELGABD, prêtre de Liège au xV siècle,
auquel on avait jusque dans ces dernières années
attribué une chronique fort importante de Cliar-
les VU et de Louis XL On sait aujourd'hui, grâce
à M. J. Quicherat , qu'elle est l'œuvre de Thomas
Basin, évêque de Lisieux. — Voy. Basin.
AMELIN (Jean d') , écrivain, né à Sarlat (Dor-
dogne) , vivait dans la seconde moitié du xvi° siècle,
n a traduit une partie de Tite Live.
AMELOT , famille de l'Orléanais d'où sont sor-
tis les seigneurs de Carnetin, de Mauregard, de
Combronde, de Gournay, de lîrunelles, de Chail-
lou, et de Bisseuil.
AMELOT (Michel), marquis de Gournay, di-
plomate, né en 1655, mort le 21 juin 1724. 11 fut
successivement maître des requêtes, ambassadeur
à Venise (1682), en Portugal (1685), en Suisse,
et (1705) ambassadeur extraordinaire en Espagne.
= Jean-Jacques Amelot de Chaillou, homme
d'État, né vers 1689, mort à Paris le 7 mai 1749.
Il fut successivement intendant de la Rochelle,
intendant des finances (1726), membre de l'Aca-
démie française (1727) , ministre des affaires étran-
gères (1737'-1744) , membre honoraire de l'Aca-
démie des sciences.
AMELOT DE LA HOXJSSAYE (Nicolas), histo-
rien, né à Orléans en fév. 1634, mort à Paris le
8 déc. 1706. Il fut secrétaire d'ambassade à Ve-
nise. Son Histoire de. Venise (1775, 3 vol.,in-12),
le fit, selon Bayle, mettre à la Bastille sur les ré-
clamations du gouvernement vénitien. Sa tra-
duction de VHistoire du Concile de Trente de Fra
Paolo l'exposa à de violentes attaques à cause de
ses notes hardies contre la cour de Rome. Il a
encore traduit le Prince de Machiavel, et en par-
lie les Annales de Tacite. Il a de plus composé
une histoire de Guillaume de Nassau et laissé
des Mémoires historiques, 1722, 2 vol.,in-8.
AMSNDE. Le système des amendes judiciaires,
tel que le comprenaient les lois barbares, est ex-
posé aux mots Fredum et Wehrgeld. A l'époque
féodale, elles entrèrent dans la pénalité organi-
sée par les coutumes ; le plus souvent le quan-
tum en était fixé par le juge lui-même, et on les
appelait pour ce motif arbitraires. Elles furent
parfois jusque dans les temps modernes si consi-
dérables qu'elles équivalaient presque à la confis-
cation des biens.
D'après le Grand Coutumier de France les tri-
bunaux dontles sentences étaient reconnues enta-
chées d'erreur, étaient frappés d'une amende fixée
pour ceux de Haute-Justice à 60 livres, et pour
ceux de Basse-Justice à 60 sous.
Le rôle le plus intéressant de l'amende fut peut-
être celui qu'elle remplit dans l'appel des juri-
dictions inférieures aux Parlements. Voici les
règles suivies à cet égard auprès du Parlement
de Paris, ainsi que les expose l'ancien style de
cette cour (partie I, ch. xxv).
« L'appel d'une sentence rendue en pays de
a droit écrit n'expose l'appelant à aucune amende,
« lorsqu'il y succombe; il en est autrement quand
« le jugement dont est appel a été prononcé en
« pays de droit coutumier, le mal appelant doit
a alors au roi une amende de 60 sous Parisis. Si
« l'appel est reçu par la cour, il faut encore dis-
Œ tinguer entre les pays de droit écrit et ceux de
« droit coutumier. Dans les premiers, l'amende
«envers le roi n'est pas encourue, elle l'est au
«contraire dans les seconds, quand le mal jugé
« émane de juges royaux, baillis et prévôts, parce
« que la constitution de leurs charges les soustrait
a à l'obligation de payer l'amende due au roi, de
« même qu'elle les empêche de la recueillir
« quand ils ont bien jugé; elle ne l'est pas, quand
« le mal jugé émane de juges non-royaux, parce
DICT. HIST, DE LA FR.
a que ceux-ci ont droit, quand ils ont bien jugé,
a à une amende dont le style du Parlement n'a
« pas encore fixé le taux et qui varie suivant les
a localités. » (Cette dernière amende était géné-
ralement de 60 livres, lorsque le seigneur justi-
cier avait prononcé lui-même la sentence.)
AMENDE HONORABLE. L'amende honora-
ble faisait partie des moyens de pénalité en usage
avant laRévolutioœ. Le patient qui était condamné
à subir ce châtiment était amené devant la Cour,
nu-tête, et se mettait à genoux, en présence de
la partie adverse. C'était une humiliation indé-
cente, mais peu de chose en comparaison de
l amende honorable infamante qui consistait à
promener le condamné, en chemise, une torche
à la main, par les principales rues de la ville,
avec un écriteau au dos, où était inscrite une
formule de merci et de confession. Ces spectacles
révoltants pour la dignité humaine, surtout quand
des innocents tels que Jean Desmarets (vers 1384)
en étaient les victimes, ont été abolis seulement
en 1791. La Restauration les fit revivre par sa loi
du 20 avril 1826 sur les sacrilèges; le gouverne-
ment de Juillet en obtint pour toujours l'abolition
(loi du 16 oct. 1830).
AMERAUCOtJRT (Seigneurs d'), branche de
la maison de Lannoy (Flandre).
AMERMONT, seigneurie du Barrois, érigée
en baronnie, le 17 mai 1725, en faveur de J. B. J.
Bourcier de Villers.
AMERVAL, famille duHainaut d'oîi sont sortis
les seigneurs d'Asservilliers, de Villiers-Carbon-
nel, de Fins, de Liancourt, de Fiennes, de Riche-
mont, de Biécourt, de Fanneux, de Fresne.
ÂMES (Jour des), Animarum dies, le jour des
morts, le 2 novembre.
AMESSEMENT. C'est un usage ancien en
France, et qui subsiste encore, que les femmes
nouvellement mariées ou accouchées, se rendent
à l'église pour obtenir la bénédiction ecclésiasti-
que. Cette cérémonie s'appelait amessement, soit
à cause de la messe qui se célébrait en cette oc-
casion, soit à cause du préjugé en vertu duquel
la femme devait obtenir son admission parmi les
fidèles, et justifier de sa purification.
AMFREVILLE , seigneurie de Normandie, pos-
sédée par la famille Davy Duperron. C'est peut-
être la même qui appartint au xvii" siècle aux
familles de Beaulieu de Brothomas et Guyot.
AMFREVILLE (N. comte d'), président au
parlement de Rouen, lieutenant général en l'ami-
rauté de France , mort à 60 ans au château de
Cisay le 12 oct. 1655. =AMFREViLLE (N. marquis
d') , lieutenant-général des armées navales , mort
en nov. 1692.
AMI des François (L'), pseudonyme de Rouillé
d'Orfeuil.
AMI des hommes (L') , pseudonyme du marquis
de Mirabeau.
AMI du corps social (L') , pseudonyme de Jean
Brun.
AMIDONNIEBS. Les fabricants d'amidon à
Paris furent érigés en corps de communauté vers
1740. Leur nombre ne s'élevait qu'à une quaran-
taine et ils étaient rélégués dans les faubourgs
et particulièrement dans ceux de Saint-Victor et
de Saint-Marcel.
AMIÉNOIS , pagus Ambianensis , pays avec ti-
tre de comté dont Amiens était la capitale. Il
était borné au N. par l'Artois, au S. et à l'E. par
le Santerre; au S. 0. par le Beauvaisis et la Nor-
mandie, et àl'O. par le Ponthieu. 11 avait 64 kil.
de long sur 32 de large.
AMIENS, Ambianum, Samarohriva. Ville prin-
cipale de la cité des Ambianenses , et siège épis-
copal dès le iV siècle, Amiens appartint à Clotaire
5
AMIE
— 66 —
AMIE
après la mort de Clovis. On y battit monnaie sous
les Mérovingiens. Sous les Carlovingiens, elle fut
dévastée trois fois par les Normands. Ainsi que
dans beaucoup d'autres localités , l'administration
de la ville et du comté était au xi' siècle entre les
mains des évêques qui se faisaient suppléer dans
le service militaire par un vice-seigneur ou vi-
dame dont nous parlons plus loin ; mais peu à
peu leur suzeraineté devint nominale et leur
puissance passa aux comtes, surtout après que les
seigneurs de Bove se furent emparés du comté; et
que l'un deux Enguerrand eut entraîné dans ton
parti le vidame Thomas de Marie , le châtelain
Adam et la plupart de la noblesse. C'est alors que
l'évêque Geoffroi encouragea, au grand scandale
de ses contemporains, les habitanis à faire une
commune (1113) ; il fut obligé d'appeler à son aide
Louis le Gros qui prit le Castillon après un siège
de près de deux ans, le détruisit et, expulsant la
famille de Bove du comté, le rendit à Adèle, sœur
dè deux comtes précédents. Gui et Ives. Adèle
renouvela en 1)17 la charte de commune de
1113 (charte qui servit de modèle à celles d'Ab-
beville , de Doullens et du Ponthieu) , et porta
le comté d'Amiens dans la maison de Verman-
dois par son mariage avec le comte Renaud. En
1124, lorsque l'empereur Henri V menaça la
France d'une invasion, les milices communales
d'Amiens accoururent sous la bannière du roi. Vers
la fin de ce siècle, Elisabeth ou Isabelle de Ver-
mandois mourut (1183), laissant à sa sœur Alié-
nor les comtés d'Amiens, de Valois et de Ver-
mandois. Ils furent réclamés par Philippe d'Alsace,
comte de Flandre ; mais Aliéner fut soutenue par
Philippe Auguste, qui réussit à se faire céder les
trois comtés. Ce lut la première occasion qu'eurent
les rois de France de s'élever au-dessus des lois
de la féodalité. Effectivement, l'évêque d'Amiens
ayant réclamé du nouveau comte l'hommage qui
lui était dû, Philippe Auguste répondit : « qu'il
ne pouvait ni ne devait rendre hommage à per-
sonne» (1185). Cinq ans après, Philippe renou-
vela et confirma la charte communale d'Amiens
(1190 et 1193), et célébra dans cette ville son ma-
riage avec Ingeburge, Les milices communales
d'Amiens se couvrirent de gloire à la bataille de
Bouvines (1215). C'est encore sous Philippe Au-
guste que Robert de Luzarche fit les dessins et
que l'évêque Evrard de Fouilloy posa la première
pierre de l'admirable cathédrale qui fut achevée
en 1288. Au xiii" siècle, Amiens fut témoin d'un
grand événement : en 1263, le roi et le baronnage
d'Angleterre y vinrent (1263) plaider leurs droits
respectifs par-devant le roi de France. En 1385,
Charles VI y épousa Isabeau de Bavière. Lors du
traité d'Arras (1435), Philippe le Bon se la fit
céder ainsi que les autres villes de la Somme ,
avec faculté de rachat. Louis XI, devenu roi de
France, se hâta d'accomplir ce rachat; mais,
à la suite de la Ligue du Bien public, le traité
de Saint-Maur rendit la ville à Charles le Témé-
raire (1465) et les Français ne la recouvrèrent
qu'à la mort du duc (1477). Elle prit parti pour
la Ligue et ne se soumit à Henri IV qu'en 1594.
Surprise parles Espagnols en 1597, reprise quel-
ques mois après (voy. plus loin) , elle se vit en-
lever ses privilèges. Colbert y attira de l'étranger
des fabricants de draps , de tapis , etc. Capitale
du gouvernement de Picardie avant la Révolution,
Amiens devint en 1791 chef-lieu du département
de la Somme. Elle est la patrie de P. L'Ermite,
de l'imprimeur Vascosan, de Voiture, deduCange,
de Gresset, du physicien Rohault, des érudits F.
de Camps, Daire, Legrand d'Aussy, dom Bouquet ;
du romancier Laclos, du grammairien deWailly,
des généraux Gribeauval, Desprez et Dejean, etc.
Le vidamé (voy. Vidamé et Vidâmes) d'Amiens
ou de Péquigny était un fief qui consistait dans
une partie considérable de la ville, dépendant de
l'ancien domaine de l'évêché et qu'on appelle
encore aujourd'hui le grand-vidame. Le posses-
seur de ce fief en recevait de l'évêque l'investi-
ture par l'anneau d'or. Il avait la garde du palais
épiscopal et des revenus de l'évêché pendant les
vacances du siège, et conduisait à la guerre les
vassaux de l'évêque. Le vidamé devenu de bonne
heure héréditaire, fut possédé d'abord par la
maison de Péquigny, puis passa (1342) à la mai-
son d'Ailly, et de celle-ci (1619) à la maison d'Al-
bert.
ÉVÊQUES d'Amiens. — L'évêché d'Amiens suf-
fragant de Reims depuis son origine, fut attaché
en 1790 à la province de Rouen, puis en 1802 à
celle de Paris, et rendu à Reims en 1822.
S. FirminI", vers 300. — Euloge, 346- — S.
Firmin II, vers 380. — Léodard, vers 416. —
Ouen. — Edibius, 511. — S. Béat, vers 549-vers
565. — S. Honoré, vers 588. — S. Sauve, vers
600. — S. Berchonde, vers 620. — Bertefrid, vers
644-vers 668. — Theodefrid, 670-vers 690. —
Dicudonné. — Dadon. — Ursinien, vers 695. —
Dominique, 721. — Chrétien. — Raimbert, vers
748-vers 766. — Vitulf ou Aitulf. — Georges, 798.
— Jessé, 799-834. — Ragenaire ou Raynard,
834-848. — Hilmerad, juin 849-vers 872. —
Gérold, vers 875-vers 881. — Otgaire, vers 885-
juillet 928. — Dèrold, 929-946 ou 947. — Thi-
baud I", 947-948. — Ragembaud, 949-vers 950.
— Thibaud II, vers 973-975. — AUeman ou Alvien.
— Godesman, vers 985-vers 992. — Foulque I"
d'Amiens, vers 993 -vers 1031. — Foulque II d'A-
miens, vers 1031-1058. — Gui de Ponthieu, 1058-
1076. — Raoul, I078-I079. — Roricon, 1080-vers
1088. — Gervin, 1091-1102. — S. Godefroi, avril
1104-8 nov. 1115. — Ingelram d'Amiens, 1115-9
nov. 1127. — Garin de Châtillon-Saint-Paul, 1127-
1144. — Thierri, 1144-nov. 1164. — Robert i",
1165-avril 1169. — Thibaud III d'Heilli, 1169-30
avril 1204. — Richard de Gerberoi, 1205-1210.
— Evrard, 1211-nov. 1222. — Geofl'roi I"' d'Eu,
fév. 1223-25 nov. 1236. - Arnoul, 1236-1247. —
Gérard de Conchi, 1247-1258. — Alelme de Neuilly,
1258-1259. — Bernard P'' d'Abbeville, 1259-1278.
— GuillHume de Mâcon, 1278-19 mai 1308. —
Robert II de Fouilloy, 12 sept. 1308-20 mars 1321.
— Simon de Goucans, 22 juillet 1321-3 déc. 1325.
— JeanI" de Cherchemont, 1326-26 janv. 1373.
— Jean II de La Grange, 12 avril 1373-20 déc.
1375. — Jean HI Rolland, 2 fév. 1376-17 déc.
1388. — Jean IV de Boissi, 27 fév. 1389-4 sept.
1410. — Bernard II de Chevenon, 20 mars 1411-
30 mars 1413. — Philibert de Saulx, 16 déc.
1413-1418. — Jean V d'Harcourt, 1419-1430. —
Jean VI le Jeune, 1433-24 oct. 1436. — François
P', cardinal Condolmerio, nov. 1436-27 mars 1437.
— Jean VII Avantage, 27 mars 1437-26 nov. 1456.
— Frédéric de Beauvoir, 14 janv. 1457-28 fév.
1472. — Jean VIII de Gaucourt, 1473-4 mai
1476. — Louis de Gaucourt, 9 sept. 1476-1482.
— Pierre I" Versé, 16 août 1482-10 fév. 1500.
— Philippe de Clèves, 19 oct. 1501-9 août 1503.
— François II d'Halwin, 29 sept. 1503-18 juin
1538. —'Charles Hémard de Denonville, cardinal,
9 déc. 1538-23 août 1540. — Claude de Longwy,
cardinal de Givry, 13 oct. 1540-1545, — Fran-
çois III de Pisseleu, 12 fév. 1546-1552. — Nico-
las de Pellevé, 1552-16 déc. 1562. — Antoine de
Créqui-Canaples, 29 sept. 1564-20 juin 1574. —
Geoffroi II de La Marthonie,25 mars 1577-17 déc.
1617. — François IV Lefèvre de Caumartin, 1"
juillet 1618-27 nov. 1652. — François V Faure,
3 juin 1654-11 mai 1687. — Henri Feydeau de
AMIE
— 67 —
AMIR
Brou, mai 1687-14 juin 1706. — Pierre II de Sa-
bathier, août 1706-20 janv. 1733. — Louis Fran-
çois Gabriel d'Orléans de La Motte, sept. 1773-10
fuin 1774. — Louis Charles de Machault, 10 juin
1774-1790. — Eléonore- Marie Desbois, évéque
constitutionnel, 3 avril 1791-1793. — Jean Chry-
sostome deVillaret, 22 mai 1802-1804. — Claude-
Jean-Francois de Mandolx, 17 déc. 1804-1816. —
Marc-Marié de Bombelles, 3 oct. 1819-5 mars
1822. — J. -Pierre de Gallien de Chabons, nnov.
1822-1837. — Jean-Marie Mioland, 22 avril 1838-
1849.— Antoine de Salinis, 29 fuillet 1849-12 fév.
1856. — Jacques-Antoine Boudinet, 7 avril 1856.
Intendants de la généralité d'Amiens. — La
généralité d'Amiens comprenait six élections :
Amiens, AbbeviUe, DouUens, Péronne, Montdi-
dier, Saint-Quentin. Voici la liste des intendants
de cette généralité; ils portaient le titre d'inten-
dants de Picardie et d'Artois.
1656, 01. Lefèvre d'Ormesson. — 1662, J. B.
Colbert de Saint-Pouange. — 1663, Honoré Cour-
tin. — 1665, L. de Machault. — 1666, C. Colbert
deCroissy. — 1668, P. Barillon d'Amoncourt. —
1672, P. Kouillé du Coudray. — 1674, Fr. Le Ton-
nelier de Breteuil. — 1684, L. Chauvelin. — 1694,
J. Bignon. — 1708, L. de Bernage. — 1717, A.
F. Méliand. — 1718, B. Chauvelin de Beauséjour.
— 1731, J. B. Chauvelin de Beauséjour. — 1751,
Et. J. F. M. d'Aligre. — 1754, Et. Maynon d'In-
vault. — 1766, G. J. Dupleix de Bacquencourt.
— 1771, M. Fr. Bruno d'Agay de Hutigney. —
1786, Ant. d'Agay de Mutigney.
Bibliographie. — Divers mémoires insérés
dans les tomes 7, 10, 13, 14, 17 et 19 du recueil
de l'académie des Inscriptions; A. de la Morlière,
Antiquités d Amiens, 1642, in-f"; le P. Daire,
Histoire de la ville et du diocèse d'Amiens, 1757,
2vol. in-f"; Dusevel, Histoire d'Amiens, 1832-33,
2 vol. in-8°; Du Cange, Histoire de rétat de la
ville d'Amiens et de ses comtes, 1841, in-8° ;
Bouthors, Esquisse féodale du comté d'Amiens,
1843, in-4°; les trois premiers volumes du Jîe-
cueil des monuments inédits de l'histoire du Tiers-
État par A. Thierry; Boyer de Sainte-Suzanne, Les
Intendants de la généralité d'Amiens, 1865, in-8°.
Amiens (P.àse et reprise d'). Le gouverneur es-
pagnol de Doullens, Fernando Telles Porto-Car-
rero, averti du peu de soin avec lequel se gardaient
les habitants d'Amiens qui avaient obsiinément
conservé leur privilège de ne point recevoir de
garnison royale, parvint, le 11 mars 1597 au ma-
tin, à surprendre une des portes et à s'emparer
de la ville avant que les bourgeois dispersés pus-
sent organiser la résistance. Le parc d'artillerie
du roi composé de 40 pièces de canon et d'une
immense quantité de munitions tomba au pouvoir
des Espagnols. La nouvelle de ce désastre causa
en France une profonde émotion et excita un vif
mécontentement contre Henri IV, à qui elle arriva
à Paris pendant qu'il était au bal. Il ne perdit pas
de temps, rassembla à la hâte 1000 chevaux et
4000 fantassins avec lesquels il se plaça entre
Doullens et Amiens pour empêcher les ennemis
de faire entrer des renforts dans leur conquête.
Puis, ayant réuni des forces plus considérables,
il confia, pendant une absence, la direction du
siège à Biron qui ne put empêcher un puissant
secours de pénétrer dans la ville. Porto-Carrero
déploya dans la défense autant d'habileté que de
cotirage ; mais il fut tué le 4 sept, et après que
le cardinal-archiduc Albert, à la tète d'une nom-
breuse armée eut inutilement cherché à passer la
j Somme, les Espagnols capitulèrent le 25 sept.
La ville perdit ses privilèges et le roi put dire
avec raison qu'il était devenu roi d'Amiens. Ce
j fut là le dernier fait d'armes important de la
guerre à laquelle mit fin la paix de Vervins con-
clue le 2 mai 1598.
Amien-s (Paix d'), 27 mars 1802. Lorsque le mi-
nistère Pitt eut été renversé, l'Angleterre avait
ouvert immédiatement des négociations avec la
France, et des préliminaires avaient été signés à
Londres le 1" oct. 1801. Enfin le 27 mars 1802
(6 germinal an x) les plénipotentiaires de laFrance,
de la Grande-Bretagne, de l'Espagne et de la ré-
publique batave signèrent à Amiens un traité dé-
finitif. Par ce traité l'Angleterre rendait à la
France et à ses alliés leurs colonies à l'exceptioa
de Ceylan et de la Trinité; les ports de la colonie
du Cap restaient ouverts à ses vaisseaux; l'inté-
grité des Etats de la Porte ottomane, tels qu'ils
existaient avant la guerre et conséquemment en.
y comprenant l'Egypte, était convenue ; l'ile de
Malte était restituée à l'ordre de Saint-Jean, avec
invitation au roi de Naples d'y mettre garnison
jusqu'à la reconstitution de l'ordre; la France
évacuait le Portugal, l'État Romain et le royaume
de Naples; enfin la république des Sept-Ues
ioniennes était reconnue, sous la protection de la
Russie.
La France restait donc maîtresse de la rive
gauche du Rhin, du Piémont et de l'île d'Elbe et
protectrice de la Hollande, des républiques suisse,
italienne et ligurienne, de l'Allemagne et de l'Es-
pagne. Dix ans de lutte et quatre milliards de
dettes ne paraissaient avoir valu à l'Angleterre que
deux îles pour compensation.
AMlZTTE-MORESatJEL , seigneurie de l'Ax-
tùis, possédée par la famille de Douay.
AIUFONTAINE, seigneurie de Picardie, pos-
sédée par la famille de Proisy.
A1VTTGNY, seigneurie de Normandie, possédée
par la maison de Murdrac ou Meurdrac.
ABULIACUM, .ŒMILIANXJM, Milhau (Avey-
ron).
AMTT.LIACUM IN VAIXE, Milly-Ies-Meugon
(Maine-et-Loire).
AWTT.TiY, seigneurie de Brie, possédée en 17S9
par la famille de la Martehère.
AMILLY (D'), pseudonyme de Poullain Duparc.
AMIOT (Le P.), savant jésuite, missionnaire,
né à Toulon en 1718, mort à Pékin en 1794. Il
arriva en Chine en 1751 et y passa toute sa vie,
utilement employée à faire connaître l'histoire,
la langue et les arts de cet empire. On a de
lui des traductions de divers ouvrages chinois,
des Lettres sur les caractères chinois, qui firent
beaucoup de bruit dans le monde savant; une
Vie de Con/'ucîus,_ puisée aux sources chinoises
les plus authentiques; un Traité de la Musique
des Chinois tant anciens que modernes, et un
Dictionnaire tatar-mantchou- français , 1789,
3 vol. in-4'', publié par les soins et aux trais du
ministre Berlin.
AMTRAT, DE FRANCE. La charge d'amiral
n'était pas une des plus anciennes de la couronne,
et elle fut d'abord exercée par commission avant
d'être érigée en office. A l'origine, l'amiral de
France ne l'était, à proprement parler, que de
Normandie; car les gouverneurs ou sénéchaux de
Provence, de Gascogne et de Bretagne étaient
les amiraux des provinces dont ils avaient le com-
mandement; et au dernier siècle le gouverneur
de Bretagne jouissait encore des droits d'ami-
rauté dans toute l'étendue de son gouvernement.
La charge d'amiral de France fut abolie avec
celle de connétable en janvier 1627, par Louis XIII,
qui la remplaça par l'office de grand-maître,
chef et surintendant général de la navigation
et du commerce qu'il donna au cardinal de Ri-
chelieu. Louis XIV la rétablit en 1669. Elle fut
supprimée à la Révolution. Eu 1804, Napoléon,
AMIR
68 —
AMOR
qui reprenait tous les errements de l'ancienne
monarcliie, créa pour son beau-frère Murât la
charge de grand amiral.
L'amiral de France avait pouvoir et juridiction
sur tout ce qui regardait la marine. Nul ne pou-
vait armer ou monter un navire sans son auto-
risation. Il avait le dixième des prises. C'était lui
qui nommait les officiers des diverses amirautés
du royaume, les interprètes, les courtiers, pro-
fesseurs d'hydrographie, jaugeurs, etc. — Voy.
Amirauté.
Amiraux DE France. — 1270, Florent deVaren-
nes.— 1285, Enguerrand de Coucy. — 1295, Mat.
de Montmorency. — 1295, J. d'Harcourt. — 1296,
-Oth/onde Tocy. — 1298, Benoît Zacharie. — 1302,
l^nierde Giimaut. — 1306, Thibaut de Chepoi. —
1315, Bérenger Blanc. — 1324, Gentian Tristan.—
1326, Pierre Miège. — 1334, Jean de Chepoi. —
1336, Hugues Quiéret. — 1336, Aithon Doria. —
1339, Nicolas Beuchet ou Behuchet.— 1341, Louis
d'Espagne, prince des Iles-Fortunées, comte de
Talmont. — 1345, Pierre Flotte. — 1347, Jean de
Nanteuil.— (1 3 56, Jean de Chamigny, vice-amiral.)
— 1357, Engueirand Quiéret.— 1359, Enguerrand
de Montenay. — 1359, Jean de la Heuse, dit le
Baudrand. — 1368, François de Périlleux. —
(1368, Étienne du Moustier, vice-amiral.) — 1369,
Aimery ou Amaury, vicomte de Narbonne. —
1373, Jean de Vienne. — 1397, Renaud de Trie.
— 1405, Pierre de Breban dit Clignet. — 1408,
Jacques de Châtillon. — 1417, Robert de Braque-
mont. — Jeanet de Poix. — 1418, Charles de Re-
court, dit de Lens. — 1420, Georges de Beauvoir
ou de Châtelus. — 1422 , Louis de Culant. —
(1424, .Guillaume de la Foie, comte de Suffolk. —
1439, Edouard de Courtenay, Anglais.) — 1437,
André de Laval, seigneur de Lohéac. — 1439,
Prégent de Coetivy. — 1450, Jean de Bueil,
comte de Sancerre. — (1461, Guillaume de Case-
nave, dit Coulon, vice-amiral.) — 1461, Jean,
sire de Montauhan. — 1466, Louis, bâtard de
Bourbon, comte de Roussillon. — (Odet d'Aydie,
amiral de Guyenne.) — 1487, Louis Malet, seigneur
de Graville. — 1508, Charles d'Amboise, seigneur
de Chaumont. — 1510 ou 1511, Louis Malet, sei-
gneur de Graville.— (1502, Louis de laTrémoille,
vicomte de Thouars et prince de Talmont, amiral
de Guyenne et de Bretagne.) — 1517, Guillaume
Gouffier, seigneur de Bonnivet. — 1525, Philippe
Chabot, comte de Charny.— 1543, Claude d'Anne-
baut. — 1552, Gaspard de Coligny, seigneur de
Châtillon. — 1572, Honorât de Savoie, marquis de
Villars et comte de Tende. — 1578, Charles de
Lorraine, duc de Mayenne. — 1582, Anne, duc
de Joyeuse. ~ 1587, Jean-Louis de Nogaretet de
La Valette, duc d'Épernon. — 1589, Antoine de
Brichanteau, marquis de Nangis. — 1590, Ber-
nard de Nogaret et de La Valette. — (1589, Fran-
çois de Coligny, seigneur de Châtillon, amiral de
Guyenne.) — 1592, Charles de Gontaut, duc de
Biron. — 1594, L. André de Brancas, seigneur de
Villars. — 1596, Charles de Montmorency, duc de
Dampville. — 1612, Henri II, duc de Montmo-
rency. — 1626, Armand du Plessis, cardinal de
Richelieu, créé grand-maître, chef et surinten-
dant général de la navigation et du commerce de
France. — 1643, Armand de Maillé, marquis de
Brezé, grand-maître, etc., de la navigation. —
1646, Anne d'Autriche, surintendante des mers
de France. — 1650, César, duc de Vendôme et de
Beaufort, grand-maître, etc., de la navigation. —
1651, François de Vendôme, duc de Beauîort. —
1669, Louis de Bourbon, comte de Vermandois.
— 1683, Louis- Alexandre de Bourbon, comte de
Toulouse.— 1734, L. Jean-Marie de Bourbon, duc
de Penthièvre.
1805, Joachim Murât. — 1814-1830, Louis-
Antoine de Bourbon, duc d'Angoulême.
AMIRAT, seigneurie de Provence ayant appar-
tenu à la maison de Pontevez et aux familles de
Lombard et de Rodulf.
AMIRAUTÉ. On appelait ainsi la juridiction
attribuée au grand amiral de France. Elle était
exercée par ses lieutenants particuUers et ses
lieutenants généraux. Il y avait en tout cinquante-
deux sièges d'amirauté. L'amirauté de France se
tenait à Paris, dans la grand'salle du Palais. Son
chef était l'amiral de France. Ses officiers con-
naissaient de toutes les affaires relatives au com-
merce maritime.
AMIS DE LA CONSTITUTION (Société des),
nom que porta d'abord le club breton.( Vcy.cs
mot.) ,
AMNON (Seigneurs d'), de la famille de Milon
(Anjou).
AMOGNES ou AMOIGNES (Les) , pagus Amo-
niensis, petit pays du Nivernais (arrondissement
de Nevers) dont la localité la plus considérable
était Montigny-aux-Amoignes.
AMOLON ou AMUiiON, archevêque de Lyon
(840) , théolofiien. mort en 852.
AMONCOURT (Seigneurs d'), de la famille de
Bariiion (Auvergne).
AMONDANS, seigneurie de Franche-Comté,
érigée avec la terre d'Amancey, etc., en marqui-
sat sous le nom de Villayer. — Voy. Amangey.
AMONIENSIS PAGxis, les Amognes (Nièvre).
AMONIUM, Mosny.
AMONT (Pays d') , pays de la Franche-Comté
qui donnait son nom à un grand bailliage compre-
nant ceux de Vesoul, Gray et Baume-les-Nonnes.
AMONTONS (Guillaume), physicien, membre
de l'Académie des sciences (1699), né à Paris le
31 août 1663, mort le 11 octobre 1705. Il peut
être considéré comme le premier inventeur de la
télégraphie aérienne.
AMOREUX (Pierre-Joseph), naturaliste, né à
Beaucaire, mort en 1824 à Montpellier.
AMOROS (le colonel François) , né à Valence
(Espagne) en 1769, mort à Paris en 1853. Colonel
dans l'armée espagnole, il remplit ensuite diverses
fonctions administratives sous le roi Joseph, et,
venu en France en 1814, il fonda à Paris un
gymnase qui eut une grande réputation. On a de
lui quelques écrits.
AMORTISSEMENT. L'amortissement est le
passage d'un bien immobilier de l'état de main
vive à l'état de main morte, la permission d'opé-
rer cette transformation, et le droit payé pour
l'obtenir. Cette institution, sous cette triple forme
qui au fond est une, fut essentiellement féodale.
En effet, à l'origine et dans la rigueur du droit,
le noble seul pouvait acquérir les fiefs. La pra-
tique ne tarda pas à les rendre accessibles aux
roturiers, moyennant une indemnité que ceux-ci
durent payer. La grande réaction féodale du
xiv siècle et l'ordonnance qui en fut la suite ne
réussit pas à détruire cet usage. Les personnes
morales, corporations laïques ou ecclésiastiques,
furent admises au même bénéfice. Comme ces
personnes ne sont pas de leur nature susceptibles
de périr, les biens qui tombaient entre leurs
mains sortaient en quelque sorte de la vie so-
ciale; ils étaient amortis. Or le principe de la
législation à cette époque faisait découler au profit
du suzerain une source de revenus du renou-
vellement des vassaux, par suite de mort ou d'a-
liénation, et des aveux et hommages qui avaient
lieu à chaque décès de part et d'autre. Lorsqu'une
tenure passait en main morte, cette ressource pé-
cuniaire non-seulement s'éteignait, mais encore
le lien féodal était en quelque sorte rompu et de-
AMOD — 69 — AMPH
venait fictif. L'amortissement était donc une di-
minution et, comme on disait, un abrègement
du fief. De là vint la règle absolue qu'il était
subordonné au consentement de tous les inté-
ressés, c'est-à-dire du suzerain et de tous les co-
vassauï; comme le fait remarquer Beaumanoir
en son chapitre xxvni, l'amortissement se tradui-
sait en effet pour eux en accroissement de charge.
De là enfin la création d'une redevance pécu-
niaire destinée à remplacer les droits éventuels
d'aveux, lods et ventes, quints, hommage. Elle
consistait généralement dans les revenus d'une
année; elle était triple en ce sens qu'il fallait la
payer trois fois, le fief étant considéré comme
soumis à une triple vassalité, alors même qu'il ne
dépendait que de deux ou même d'un seul suze-
rain. Dans ce dernier cas le suzerain unique bé-
néficiait des parts qui seraient revenues à ses
deux premiers vassaux. En supposant par exemple
(ce qui pouvait se rencontrer) l'échelle ascen-
dante d'un vicomte, d'un marquis et d'un duc,
le duc percevait l'indemnité entière, si pour une
cause ou pour une autre les deux premiers degrés
de suzeraineté venaient à disparaître. Mais, comme
cette redevance, quelque élevée qu'elle fût, ne
pouvait équivaloir aux revenus primitifs, puisque
elle était payée une fois pour toutes, on imagina
l'institution des hommes vivants et mourants,
confisquants, et qui représentaient fictivement les
biens de mainmorte. (Voy. ce mot.)
L'affranchissement des serfs, regardés à cette
époque comme des immeubles par destination, et
la constitution de rente, démembrements essen-
tiels de la propriété féodale, donnaient également
lieu à un amortissement.
Dans la période de décadence de la féodalité ,
la confusion que les légistes avaient introduite à
dessein dans le droit du temps laissa pénétrer
l'opinion qu'au roi seul, comme suzerain suprême,
appartenait la prérogative de consentir des amor-
tissements et oe percevoir les indemnités y atta-
chées. Cet envahissement éminemment fiscal pa-
raît avoir été complet dans la dernière moitié du
XV' siècle. Toutefois les droits d'amortissement des
biens ecclésiastiques ne furent pas toujours exigés
par la royauté ; cela dépendait de l'influence dont
jouissait le clergé auprès du trône. Mais elle re-
gagnait ce qu'elle avait perdu en réclamant l'ar-
riéré. C'est ainsi que François I" en 1520, et
Richelieu en 1639 se firent payer de tous béné-
ficiers , communautés et gens de mainmorte la
dette accumulée depuis l'époque où les droits
d'acquisition avaient été soldés pour la dernière
fois. En 1639, la revendication atteignait parfois
jusqu'au tiers de la valeur amortie et devait pro-
duire 80 millions.
Un édit d'août 1749 défendit de fonder des
communautés religieuses par testament, ordonna
aux mainmortables d'aliéner leurs fractions de
Mens seigneuriaux.
AMOUR-DIEU-LEZ-TROISSY (L'), .4mor Dei,
(Marne), abbaye de filles, de l'ordre de Cîteaux,
diocèse de Soissons, fondée en 1232.
AMOUREUX (Abrah. César L'), sculpteur, né
àLaon, en 1674. Il se noya, jeune, dans la Saône.
AMOUREUX (Guerre des). On nomma ainsi
la guerre civile que Henri IV, alors roi de Na-
varre, commença le 15 avril 1580, malgré ses plus
sages conseillers, par l'influence de sa femme
Marguerite de Valois, de sa maltresse Fosseuse,
des femmes et des jeunes gentilshommes de sa
petite cour de Nérac. Cette reprise d'hostilités,
préparée de longue main et avec un grand secret,
se fit le même jour en diverses provinces du
royaume. Henri s'était servi d'un expédient qui
rappelle celui dont parle Grégoire de Tours à pro-
pos de Childéric, père de Clovis. L'année précé-
dente, il avait expédié à François de Châtillon,fils
de l'amiral de Coligny et à Le'sdiguières la moitié
d'un écu d'or, en les prévenant que celui qui
leur porterait l'autre moitié les instruirait du
jour où ils devaient recommencer la guerre. En
effet, en 1580, ces deux capitaines reçurent
la seconde moitié de l'écu, et entrèrent en cam-
pagne à l'époque fixée. Cette guerre signalée par
la prise de Cahoi^ (voy. ce nom) qu'Henri IV em-
porta après un rude combat, et parcelle deSaint-
Èmilion, fut terminée le 29 novembre de la même
année, par le traité de Fleix. Elle est aussi ap-
pelée la guerre de Montaigu, parce que la prise
de cette ville fut le premier acte d'hostilité des
réformés.
AMOURS (Seigneurs d'), de la famille de Hu-
teau (Albigeois).
AMOUS, pagus Amausensis , Amausus, petit
pays de Bourgogne, qui comprenait Pontailler
(Côte-d'Or) et Gharney (Saône-et-Loire).
AMOY, seigneurie d'Orléanais, possédée par
la famille Hannapied.
AMPEIiS, seigneurie de Gascogne, possédée
par la famille de Montlezun.
AMPENOIS, seigneurie de Normandie, pos-
sédée par la famille du Bosc.
AMPÈRE (André- Marie), l'un des plus grands
physiciens du siècle, né à Lyon le 20 janvier 1775,
mort à Marseille le 10 juin 1836. Il fut successi-
vement professeur au lycée de Lyon , répétiteur
(1805) , puis (1809) professeur d'analyse à l'École
polytechnique, inspecteur général de l'Université
(1808), membre de l'Institut (1814). Ce fut en 1820
qu'il fit ses belles découvertes sur l'électro-magné-
tisme, découvertes qui peuvent se résumer ainsi :
Deux fils conjonctifs parallèles s'attirent quand
l'électricité les parcourt dans le même sens; ils
se repoussent, au contraire, si les courants élec-
triques s'y meuvent en sens opposé. On a d'Am-
père, outre une foule de mémoires insérés dans
divers recueils scientifiques : Considérations sur
la théorie mathématique du jeu, 1802, in-4° ; Re-
cueil d'observations électro - dynamiques , 1822,
in~8°; Exposé méthodique des phénomènes électro-
dynamiques et des lois de ces phénomènes, 1823,
in-8°; Précis de la théorie des phénomènes élec-
tro-dynamiques, 1824, in-8°; Théorie des phéno-
mènes électro-dynamiques uniquement déduite de
l'expérience, 1826, in-4°; Essai sur la philosophie
des sciences, 1834, in-8°, et 1838, 2 vol. in-8°.
AMPÈRE (Jean -Jacques), littérateur, érudit,
fils du précédent , né a Lyon le 12 août 1800,
mort à Pau le^ 27 mars 1864. Il fut successive-
ment professeur d'histoire de la littérature fran-
çaise au Collège de France (1833), membre de
l'Académie des inscriptions (1842), de l'Académie
française (1847). — De la littérature française
dans ses rapports avec les littératures étrangères
au moyen âge, 1833; Littérature et voyages (en
Allemagne, en Scandinavie, etc.), 1834, 2 vol.
in- 8°; Histoire littéraire de la France avant le
douzième siècle, 1839, 3 vol. in-S"; Sur la for-
mation de la langue française, 1841, in-8°; Pro-
menades en Amérique, in-8°; César, scènes histo»
riques (en vers), in-8°; Histoire romaine à Rome,
1861-64, 4 vol. in-8°; L'empire romain à Rome,
1867, 2 vol. in-8°; ouvrage posthume publié par
M. Gustave Servois; Voyage en Egypte et en Nu-
bie, in-8°; Mélanges d'histoire littéraire et de lit-
térature, in-K», etc.
AMPHITHÉÂTRE.— Onappelaainsi,àrépoque
gallo-romaine, des édifices publics où se donnaient
les combats de gladiateurs et d'animaux féroces.
Le nom d'amphithéâtre , qui est tiré du grec , si-
gnifie double théâtre. C'était une construction dé-
AMPU
— 70 —
AMYO
couverte, de forme ovale, composée intérieurement
de gradins continus qui enveloppaient une arène
OU champ de combat. Sous les gradins régnaient
des galeries voûtées. L'extérieur était décoré de
deux ou de trois étages d'arcades ouvertes entre
des pilastres ou des colonnes engagées.
11 y a eu en Gaule un grand nombre d'amphi-
théâtres. Non-seulement toutes les grandes villes,
mais encore de simples bourgades possédèrent le
leur. Tel d'entre eux contenait jusqu'à quinze et
vingt mille spectateurs. C'est le cas de ceux de
Nîmes et d'Arles , qui se sont conservés presque
dans leur entier.
Voici le relevé des lieux de la France où l'on
peut affirmer, soit d'après les restes apparents ou
enfouis, soit d'après le témoignage des textes,
qu'il exista de ces monuments :
AUibaudières (Aube). — Agen. — Angers. ~
Antibes. — Arles. — Aouste, près d'Eu (Seine-
Inférieure). — Autun. — Bavay (Nord). — Beau-
vais. — Besançon. — Béziers. — Bonnée (Loiret).
— Bordeaux. -^Bourges. — Cahors. — Dôle (Jura).
— Fréjus. — Gran (Vosges). — Langres. — Levroux
(Indre). — Limoges. — Lyon, un amphithéâtre à
Fourvières et un autre au bas de la Croix-Rousse.
— Le Mans. — Marseille. — Metz. — Moyrans
(Jura). — Narbonne. — Néris. — Nîmes. —
Orange. — Orléans. — Paris. — Périgueux. —
Poitiers. — Reims. — Rhodez. — Rouen. — Saint-
Michel de Touch (Haute-Garonne). — Saintes. —
Saumur. — Sceaux (Loiret). — Senlis. — Vienne.
A Doué (Maine-et-Loire), une carrière à ciel
ouvert, sur les escarpements de laquelle on a pra-
tiqué des gradins, paraît avoir servi d'amphi-
théâtre.
La plupart des amphithéâtres furent convertis
en forteresses par les barbares. A partir du xv
siècle, on employa ceux qui existaient encore à
la représentation des mystères.
On a appelé amphithéâtre, depuis le règne de
Louis XIV, les salles rondes construites pour les
démonstrations d'anatomie dans les villes où il y
avait des facultés de médecine. Il existe à Paris
deux édifices de cette sorte, l'un au coin de la
rue Colbert, l'autre dans la rue de l'École-de-Mé-
decine. Ce dernier a été converti en école de
dessin.
Le même nom s'applique encore à toutes les
salles de cours publics qui ont la forme d'un hé-
micycle.
AMPLEMAN, famille de Picardie d'où sont
sortis Jes seigneurs d'Héricourt, de Granvillier,
de la Cressonnière , du Blanquart et les vicomtes
d'Olfu. Les armes sont : d'argent à trois aigles
éployées de sahle. Sa généalogie se trouve dans la
Recherche de la noblesse de Picardie.
AMPIiEPUIS, seigneurie du Forez possédée
par une branche des sires de Beaujeu, dont le
dernier membre fut Philbert de Beaujeu, mort
en 1541; elle appartint ensuite aux maisons d'Al-
bon et de Rebé.
AMPlilPUTEXJS, Amplepuis (Rhône).
AMPOIGNÉ, seigneurie du Maine possédée par
la maison de Maillé.
AMPURIAS. Le comté d'Ampurias, que les
auteurs de l'Art de vérifier les dates mettent au
nombre des grands fiefs de la couronne, était un
des plus considérables de la marche d'Espagne et
était borné à l'E. par la mer, au N. par les Pyré-
nées, qui le séparaient du comté de Roussillon,au
couchant par le comté de Bésalu, et au midi par
le comté de Gironne. Réuni à l'Aragon en 1321, il
en fut séparé en 1603 pour former une principauté
indépendante qui exista jusqu'en 1785. Sous les
Garlovingiens on battit monnaie dans sa capitale.
Comtes d'Ampurias. — 812 ou 813, Irminga-
rius. — Gaucelm, comte de Roussillon', décapité
en 834. — Suniaire I", comte de Roussillon.
— 843, Alaric, substitué à Suniaire. — 844,
Suniaire II. — 916 ou 919? Bencion, fils aîné
de Suniaire II. — 925 ou 935? Gausbert, frère
de Bencion. — 943? Gaufred ou Guifred, fils de
Gausbert. — 991 ? Hugues. — 1040 ? Pons I". —
1068? ou 1079 ? Hugues II. — 1087, Pons-Hu-
gues I". — 1160? Hugues III. — 1230, Pons-
Hugues IL — 1268, Hugues IV. — 1277? Pons-
Hugues III. — Malgaulin, dont la naissance est
inconnue. — 1321, le comté d'Ampurias, à la mort
de Malgaulin, est donné en apanage par le roi
d'Aragon à l'infant don Pèdre.
AiaPUS , seigneurie de Provence qui a appar-
tenu successivement aux familles de Castellane,
de Lauris, de Perrache et de Laurento.
AMSTERDAM. 1795, 20 janvier (1" pluviôse
an m) . — En trois semaines, les troupes de la Ré-
publique française étaient arrivées de la Meuse à
Amsterdam. « Cette cité , fameuse par ses ri-
chesses, dit Jomini, vit avec une juste admiration
dix bataillons de ces braves, sans souliers, sans
bas.... attendre pendant plusieurs heures, au mi-
lieu de la glace et de la neige.... qu'on pourvût à
leurs besoins et à leur casernement. » Depuis 1796,
Amsterdam fut la capitale successivement de la ré-
publique batave et duroyaume de Hollande. En dé-
cembre 1810, annexée à l'empire français, elle fut
le chef-lieu du Zuyderzée; mais elle se souleva
en 1813 et rappela Guillaume-Frédéric d'Orange,
fils du dernier stathouder Guillaume V.
AMSTETTEN, village d'Autriche, sur l'Ips,
où, le 6 novembre 1805, le général russe Kutusof
fut battu par l'avant-garde de l'armée française,
sous les ordres de Murât.
AMTTSSAT ( Jean-Zuléma) , chirurgien distin-
gué, membre de l'académie de médecine, né à
Saint-Maixent (Deux-Sèvres), le 21 novembre 1796,
mort à Paris en mai 1856.
AMY, seigneurie de Picardie (Oise), qui, d'une
branche de la maison de Belloy, passa (1659) à
Jean Scarron en faveur de qui elle fut érigée en
marquisat en 1678.
AMY (N.), chimiste, avocat au parlement d'Aix,
mort en 1760.
AMYOT (Jacques), célèbre écrivain, né à Me-
lun le 30 octobre 1513 , mort à Auxerre le 6 fé-
vrier 1593. Il vint étudier à Paris et passa sa pre-
mière jeimesse dans une extrême pauvreté. Devenu
maître ès-arts, il se rendit à Bourges pour étudier
le droit civil. Il y gagna la protection de Jacques
Collin, abbé de Saint-Ambroise et lecteur du roi,
qui, par le crédit de Marguerite, sœur de Fran-
çois lui fit obtenir une chaire de grec et de
latin dans l'université de Bourges. C'est là qu'il
traduisit le roman grec d'Héliodore, Théagène et
Chariclée (1545, in-fol. ) , et quelques vies des
Hommes illustres de Plutarque , qu'il dédia à
François 1", qui lui ordonna de continuer ce tra-
vail et lui fit don de l'abbaye de Bellozane.
Avant de se remettre à l'œuvre, Amyot fit le
voyage d'Italie pour y consulter les manuscrits de
Plutarque. Comme il était à Venise, il fut chargé
par l'ambassadeur de France et le cardinal de
Tournon, d'une mission délicate auprès du con-
cile de Trente. L'habileté avec laquelle il s'en ac-
quitta fit sa fortune. Le cardinal le fit agréer par
Henri 11 pour être le précepteur de deux de ses
fils. Ses deux élèves , devenus Charles IX et
Henri III, le nommèrent l'un son grand aumô-
nier et évèque d'Auxerre, l'autre commandeur de
l'ordre du Saint-Esprit. Son crédit fut grand au-
près de ces deux princes : les ligueurs l'accusèrent
même d'avoir conseillé le meurtre du duc de
Guise ; ils l'attaquèrent sur la grande route comme
ANGE
— 71 —
ANCI
11 retournait à son évêchê et mirent un instant sa
vie en danger. Plus tard il se rapprocha des en-
nemis de la cause royale.
C'est sous le règne de Henri II qu'il acheva sa
traduction des Vies de Plutarque, et il lui en fit
la dédicace. Il entreprit ensuite celle des Œuvres
morales du même écrivain, qu'il n'acheva que
sous le règne de Charles IX. C'est aussi sous
Henri II qu ii aonaa sa Traduction de Daphnis et
Chloé (1559, in-8°). Il a encore traduit sept livres
des Histoires de Diodorede Sicile (1554, in-8").
Amyot a répandu dans sa traduction toute la
naïveté et les grâces de l'ancienne langue fran-
çaise, qu'il a en même temps épurée par un choix
exquis des mots et des phrases qui conviennent
le mieux à son génie. « Nous autres ignorants
étions perdus , dit quelque part Montaigne à pro-
pos de la traduction des Vies de Plutarque , si ce
livre ne nous eût retirés du bourbier. Sa merci
(grâce à lui) , nous osons à cette heure et parler
et écrire ; les dames en régentent les maîtres
d'école; c'est notre bréviaire. » Vaugelas disait
de la langue française : « Tous ses magasins et
tous ses trésors soit dans les œuvres de ce grand
homme. » Enfin Racine lui-même, dans un temps
où le vieux langage était bien dédaigné : « Cet
ouvrage a, dans le vieux style du traducteur,
une grâce que je ne crois pas pouvoir être égalée
dans notre langue moderne. 3> Les traductions de
Plutarque et de Longus ont été réimprimées
plusieurs fois. Pour celle de Daphnis et Chloé,
citons l'édition, dite du Régent, ét l'édition com-
plétée par Courier, 1810, in-8°, et plusieurs
fois réimprimée. Parmi les nombreuses édi-
tions des Vies des hommes illustres, mention-
nons celles de 1565-1575, 4 tomes in-fol.; 1784,
18 vol. in-B"; de 1783-87, '22 vol. in-8°; 1818-1820,
13 vol. in-8°. Les Œuvres morales ont été réim-
primées, 1819 et années suivantes, 12 vol. in-8°.
En 1805, Brotier a publié, d'après un manuscrit
autographe , un Projet de l'éloquence royale, par
J. Amyot, 1 vol. in-é".
AMYRAUT (Moïse), célèbre théologien calvi-
niste, né à Bourgueii (Indre-et-Loire), en sep-
tembre 1596, mort en juillet 1664.
ANAFESTO (Paolo), pseudonyme d'Ant. Pos-
•sevin.
ANAGNUTES, peuple établi, avant l'arrivée
des Romains, dans la Celtique, et touchant aux
Pictones.
ANAGRAMME D'AXJNEUR, pseudonyme ana-
grammatique d'Armand Ragueneau.
ANAliESBERG, monastère de l'ordre de Saint-
Benoît, diocèse de Strasbourg, fondé vers 950.
ANANOCENSIS PAGTJS, un des Cinq pagi de
la cité de Vienne.
ANATILIA, Tarascon, = — Saint-Gilles.
ANATILII, peuple ligure établi, avant l'arri-
vée des Romains, dans la Celtique, à la gauche
et près de l'embouchure du Rhône. Il avait,
dit-on, pour capitale Tarascon, et pour ville prin-
cipale Arles.
ANCELOT ( Jacques - Arsène - François - Poly-
carpe), membre de l'Académie française, fécond
auteur dramatique, né au Havre le 9 février 1794,
mort le 7 septembre 1854. Sa tragédie de Louis IX
(1819) obtint un succès éclatant au Théâtre-Fran-
çais et lui valut une pension de 2000 fr. sur la
cassette de Louis XVIII. Il fit ensuite représenter
le Maire du palais (1823), Fiesque (1824), Olga
(1828) , Élisabelh d'Angleterre (1829). Il accom-
pagna (1826) le maréchal Marmont en Russie et
publia au retour Six mois en Russie , puis un
poëme en six ■ hauts, Marie de Brabant, et un ro-
man, l'Homme du monde. Privé par la révolution
de 1830 de sa pension et d'une place au ministère
de la marine, il se mit à écrire des vaudevilles,
soit seul , soit en collaboration. Plusieurs eurerit
un succès brillant et lucratif. Mais Ancelot perdit
ensuite, dans la direction du Vaudeville, la for-
tune acquise par son travail. Le succès de sa tra-
gédie de Maria Padilla aux Français (1841) le fit
admettre à l'Académie. En 18'49, il fut chargé par
le gouvernement d'aller négocier à Turin, à Flo-
rence et à Bruxelles, des traités relatifs aux droits
de propriété littéraire.
ANCENIS, Andenisium. Ancenesium, Anceni-
sium (Loire-Inférieure). Vers 982, la comtesse de
Nantes, Aremburge, fit construire sur la rive droite
de la Loire le château d'Ancenis, qui devint le rem-
part de la Bretagne du côté de l'Anjou. Aussi les
comtes d'Anjou l'ont-ils souvent attaqué. Geoffroy
Grise-Gonelle l'assiégeait dès 987, et Henri Plan-
tagenet s'en emparait , ainsi que du comté de
Nantes, en 1158. Ancenis a successivement ap-
partenu aux maisons de Bretagne, d'Ancenis, de
Rochefort, de Rieux, de Lorraine-Elbeuf, de Lor-
raine-Mercœur et de Béthune-Charost. Sa sei-
gneurie était une des neuf baronnies-pairies de la
Bretagne et sa ville une des quarante-quatre com-
munautés qui députaient à l'ordre du Tiers dans
les États de Bretagne. En 1468, un traité fut con-
clu à Ancenis entre Louis XI et le duc François II,
qui s'engagea à servir le roi envers et contre tous.
Vingt ans après, lors de la guerre dti duc d'Or-
léans contre Charles VIII, la Trémouille prit An-
cenis et l'incendia. Après la paix qui y fut dé-
battue par les représentants du duc de Mercœdr
et d'Henri IV, les fortifications furent rasées (1599).
Sous la République, plusieurs combats y fureût
livrés entre les Vendéens et les républicains; fe
plus sanglant fut celui où Westermann dispersa
les restes de la grande armée vendéenne, en 179â.
ANCERVILLE (Seigneurs d'), de la maison de
Joinville. = — (Seigneurs d') , de la maison de Rai-
gecourt.
ANCEZXJNE, ancienne maison du Comté- Ve-
naissin, d'où sont sortis les seigneurs de Mar-
guerites, les barons du Thor, les seigneurs de Vé-
néjan, d'Entraigues , de Caderousse, de Vinay, de
Cabrières, de Codolet d'Aureilles. Les armes d'An-
cezune-Caderousse sont : de gueules à deux dra-
gons, afrontés, ayant face humaine. {Way. l'His-
toire de la noblesse de Provence, par Artefeuil.)
ANCHAL (L'), seigneurie de Picardie possédée
au xvjii" siècle par la famille Lenoir.
ANCHÈRES (Daniel des), poète, né près de
Verdun en 1586, mort après 1628. — les Funestes
amours de Belcar et de Méliane, tragédie, avec
les Amours d'Anne, 1608, in-12; La Stuaride,
1611, m-4°, publiésousle pseudonyme de Jean de
Schelandre (anagramme de Daniel des Anchères),
ainsi que Tyr et Sidon, et l'Heureux succès de Bel-
car et Méliane, tragi-comédie en deux journées,
1628, in-8°. La seconde partie est la reproduction
de la tragédie publiée en 1608.
ANCHIN , Aquiscinctum , abbaye de l'ordre
de Saint-Benoît, diocèse d'Arras (Nord), fondée
en 1079.
ANCIAGUM, Ancy-le-Franc (Yonne).
ANCIENS ET MODERNES (Querelle des). Atx
sortir du moyen âge et à l'époque de la Renais-
sance, c'était, dans tous les esprits, une opinion
tacitement admise, que les anciens, dont il nous
restait tant de chef-d'œuvres en tout genre, étaient
supérieurs aux modernes, qui n'avaient encore
produit rien d'aussi accompli. Au xvu' siècle,
quand la langue française, enrichie des dépouilles
de l'antiquité même,''et émondée, ennoblie, com-
mença de devenir à son tour féconde en œuvres
achevées , quelques esprits contestèrent la supé-
l rioritô des anciens et prétendirent- établir celle des
ANCI
— 72 —
ANDA
modernes. Un des premiers qui soutint ce para-
doxe fut Desmarets de Saint-Sorlin , auteur du
poëme de Clotis, qui, par jalousie de métier, se
mit à professer le mépris d'Homère. Boisrobert
appuyait cette thèse. L'abbé d'Aubignac l'encou-
rageait par son scepticisme à l'égard d'Homère.
Un demi-siècle plus tard, au milieu de la splen-
deur du règne de Louis XIV, Perrault la reprit
avec éclat. Dans son Parallèle des anciens et des
modernes, il opposa sérieusement Mézeray à Tite
Live et à Thucydide; l'avocat Le Maistre à Cicé-
ron et à Démosthènes; Chapelain, Desmarets, Le-
moyne, Scudéry, à Homère et à Virgile ; il y avait,
disait-il, dans le Clovis et la Pucelle, dans VAstrée,
-le Cyrus, la Clélie, plus d'invention et plus d'es-
prit que dans les poèmes d'Homère, sans aucun
des défauts qu'on y remarque. Il mettait enfin les
poésies de Voiture, de Sarrazin, de Benserade,
au-dessus de celles de TibuUe , de Properce et
d'Ovide. Boileau prit la défense des anciens avec
son feu ordinaire. Il se moqua de Perrault, a dit
Voltaire, beaucoup plus qu'il ne justifia Homère.
Racine, à sa suite, usa du même artifice en dé-
fendant Euiipide. La victoire leur resta dans l'opi-
nion du public. Pourtant, quelques années après,
Houdart de Lamotte soulevait encore une fois le
débat et était ingénieusement appuyé par Fonte-
nelle. Homère, qu'il ne connaissait que par la tra-
duction de Mme Dacier, était par lui accusé de
prolixité et raccourci sous prétexte de perfection-
nement. Mme Dacier prenait feu pour son auteur
et portait l'injure dans une querelle où Lamotte
n'avait porté que l'urbanité d'un homme d'esprit.
Fénelon s'eflforcait de concilier les opinions par
sa Lettre sur les Anciens et les Modernes, pleine
de sagesse, de modération et de goût. Ce fut la
fin de cette dispute dont l'écho retentit dans toute
la critique du xviii' siècle. Voltaire, Marmontel,
La Harpe ont résumé le débat et décidé Ja question
par un juste-milieu, maintenant l'admiration des
anciens, mais leur reconnaissant des défauts. De nos
jours la critique historique ayant pris naissance,
nous a rendus meilleurs Juges et plus équitables;
nous ne sommes plus choqués, dans les anciens,
de ce qui contredit les convenances passagères de
notre époque; nous savons que la peinture fidèle
des temps où ils vécurent, lom de faire tache dans
leurs œuvres, leur donne précisément la couleur
et la vie. — L'histoire de toute cette querelle a été
l'objet d'un travail remarquable de Hipp. Rigault,
1856, in-8°.
ANCIENVILLE , maison de Berry d'où sont
sortis les barons de Réveillon. Les armes sont : d'or
à trois marteaux de gueules. (Voy. la Recherche de
la noblesse de Champagne.)
ANCILLON (David), théologien et pasteur cal-
viniste, né à Metz le 17 mars 1617, mort à Berlin
le 3 septembre 1692. = Son frère Joseph, juriscon-
sulte, né à Metz en 1626, mort à Berlin le 4 no-
vembre 1719. = Charles, fils de David, littéra-
teur, né à Metz le 28 juillet 1659, mort à Berlin
le 5 juillet 1715. Il fut député par sa ville natale
auprès de Louis XIV, pour lui représenter qu'elle
ne devait point être comprise dans la révocation
de l'édit de Nantes. Il échoua et se retira avec son
père à Berlin. L'électeur de Brandebourg le nomma
successivement inspecteur des tribunaux de jus-
tice pour les réfugiés, historiographe et surinten-
dant de l'École française. On a de lui : Réflexions
politiques par lesquelles on fait voir que la persé-
cution des réformés est contre les véritables inté-
rêts de la France (1685) ; VIr révocabilité de l'édit
de Nantes (1688, in-12); Histoire de l'établisse-
ment des Français réfugiés dans l'État de Bran-
debourg (1690, in-8"); Mélanges critiques de litté-
rature (1698, in-S"); Traité des eunuques (1707,
in-12), sous le pseudonyme anagrammatique de
C. Ollincan. = Son petit-fils, Jëan-Piebre-Feé-
DÉRic, historien et homme d'État , né à Berlin le
30 avril 1766, mort le 19 avril 1837. Il fut d'abord
nommé ministre d'une communauté française à
Berlin et professeur à l'Académie militaire. A la
suite d'un voyage qu'il fit en Suisse et en France,
il publia des fragments qui le firent connaître, et
en 1801 il établit sa réputation par les Mélanges
de littérature et de philosophie. Son meilleur ou-
vrage est le Tableau des révolutions du sys-
tème politique de l'Europe depuis le xv* siècle
(1803), qui le fit entrer à l'Académie de Berlin.
Nommé bientôt après historiographe du roi de
Prusse et précepteur du prince royal , il vint
en 1814 à Paris avec son élève. De nouvelles di-
gnités l'attendaient à son retour et l'élevèrent, de
degré en degré, au ministère des affaires étran-
gères (1831) qu'il dirigea jusqu'à sa mort. Ou-
tre les ouvrages cités plus haut, et publiés en
français, Ancillon en a laissé d'autres, écrits pour
la plupart en allemand et sur des questions poli-
tiques.
ANCIS (Seigneurs d') , de la famille de Be-
thouillac (Blaisois).
ANCÔNE. Cette place forte , sur l'Adriatique ,
cédée à la France parle traité de Tolentino (1797),
fut assiégée en 1799 par une armée austro-ita-
lienne qu'appuyait une flotte turco-russe. Après
105 jours de siège régulier, le général Monnier,
qui y commandait, la rendit le 16 novembre et
obtint les honneurs militaires pour la garnison,
réduite à 1600 hommes, qui rentrèrent en France.
Le 22 février 1832, parut devant Ancône une
division navale française de deux frégates et d'un
vaisseau, commandée par le capitaine Gallois, oui,
sans attendre l'arrivée du délégué de l'ambassade
de France à Rome , fit opérer le débarquement
des troupes placées sous les ordres de Combes,
escalada les remparts et occupa la ville et la for-
teresse sans brûler une seule amorce. Cet acte de
vigueur arrêta la marche en avant des Autri-
chiens et causa en Italie une émotion profonde ; il
fut désavoué par Casimir Périer, qui néanmoins
refusa de rendre la place. L'occupation dura jus-
qu'à ce que les troupes autrichiennes qui étaient
dans les États de l'Eglise s'en fussent retirées,
c'est-à-dire jusqu'en 1839.
ANCONNE (Seigneurs d'), de la maison de
Pracontal (Bourgogne).
ANGORA, Ancre (Somme).
ANCOURT (Seigneurs d') , de la maison de
Rochechouart (Poitou).
ANCRE, Ancora (Somme) . Cette petite ville ap-
partint successivement aux maisons de Coucy, de
Montmorency, de Saluées, de Nesle et d'Humières.
Érigée en marquisat en faveur de cette dernière
maison (1576), elle fut acquise par Concini (1610),
et après l'assassinat de celui-ci passa à Luynes,
qui la fit ériger eu duché-pairie, en juin 1620,
sous le nom d'Albert, qu'elle a conservé depuis.
ANCRE (Maréchal d'). Voy. Concini.
ANCREMEL (Seigneurs d'), de la maison bre-
tonne de Coetlogon.
ANCYRAmrs (Marcellus) , pseudonyme de
Jacques Boileau.
ANDALAUM, Andelot.
ANDAON (Seigneurs d'), branche de la maison
de Flotte (Dauphiné).
ANDARTA [Augusta), divinité connue par plu-
sieurs inscriptions trouvées à Die (Drôme).
ANDAURE, seigneurie du Rouergue, possédée
par la famille d' Al bis.
ANDAYE (Combat d'). Les Espagnols s'étaient
emparés en 1793 de la ville d'Andaye (Pyrénées-
Orientales); mais le 21 juin de la même année.
ANDE
— 73 —
ANDL
une bttaque vigoureuse, commandée par le géné-
ral Servan, chassa les Espagnols des positions for-
midables qu'ils occupaient au-dessus de la ville et
les força d'évacuer le seul point du territoire fran-
çais dont ils étaient encore en possession.
ANDECAMULENSES, peuplade nommée dans
une inscription trouvée au village de Rançon
(Haute-Vienne).
ANDECAVI, ANBEGAVI OU ANDES, peuple
établi, avant 1 arrivée des Romains, dans la Cel-
tique, vers le confluent de la Maine et de la Loire,
entre les Nannetes, à l'O.; les Arvii et les Au-
lerci Cenomanni, au N.; les Turones, à l'E. , et
les Pictones, au S. 11 avait pour capitale Egada
(Angers). L'an 52 av. J. C, les Andes se rallièrent
au parti de l'indépendance, lui restèrent fidèles et,
en 51, vinrent assiéger dans Limo, sa capitale, la
portion des Pictones ou Pictavi qui était restée
favorable aux Romains. L'approche de Fabius leur
fit lever le siège; et, atteints dans leur retraite,
ils perdirent, au passage de la Loire, plus de douze
mille hommes. Peu après ils se soumirent et firent
partie de la province de la Gaule Chevelue jusqu'en
28 av. J. C, où la réorganisation faite par Auguste
les mit dans la province impériale Lyonnaise. Vers
cette époque, Egada avait pris le nom de Julio-
magus. Une cinquantaine d'années plus tard, lors
de l'insurrection de Florus et de Sacrovir (21 ap.
3. C), les Andecavi furent des premiers à se sou-
lever; mais ils succombèrent promptement et ne
bougèrent plus. Au iv' siècle, ils formèrent la qua-
trième des neuf cités dont se composa la Lyon-
naise troisième, celle des Andecavi. — Voy. An-
gers, Anjou.
ANDECHY (Seigneurs d'), de la maison de
Riencourt (Picardie). = — (Seigneurs d'}, de la
famille de la Fontaine.
ANBECIES (N.-D.d'), Ândociœ, Andoceium,
abbaye de filles de l'ordre de Saint-Benoît, diocèse
de Châlons-sur-Marne (Marne), fondée vers 1131.
ANDEGAVI. Voy. ANDECAVI.
ANDELA, l'Andelle, affluent de la Seine.
ANDELIACI CASTRUM, Château-Gaillard.
ANDELIACUM, les Andelys.
ANDEIiOT, seigneurie avec titre de marquisat
en Franche-Comté, possédée par la maison de Co-
ligny, et au xviii" siècle par la famille de San-
dersleben. = —, Seigneurie de Champagne érigée
en marquisat (17 44) en faveur de Gaspard Guienard.
ANDELOT, Andelaum, bourg près de Langres.
En 587, Gontran, roi d'Orléans et de Bourgogne,
et Childebert II, roi d'Austrasie , y signèrent un
traité célèbre conservé par Grégoire de Tours
(ix, 20) et dont voici l'analyse : — I : Les deux rois
se font une mutuelle promesse d'amitié fidèle.
II et III : Ils fixent la part qui revient à chacun
d'eux dans la succession faite par Sigebert du
tiers des possessions de Caribert. IV : Le survi-
vant héritera de celui des deux qui mourra sans
fils. V et VI : En conséquence, les deux rois ré-
servent les possessions données aux femmes et éta-
blissent la tutelle de Gontran au profit des fils et
des parentes ou alliées de Childebert II, si celui-ci
meurt avant son oncle. VII : Ils règlent les dons
faits jadis à Galsuinthe. VIII : Childebert aban-
donne le tiers du Ressontois en échange du tiers
qu'a Gontran dans la cité de Senlis. IX et X : Ils
déclarent l'inviolabilité des possessions contre les
leudes traîtres et infidèles depuis la mort de Clo-
taire. XI : Et l'hérédité des fiefs pour les fidèles.
XII : Les leudes pourront librement parcourir les
deux royaumes. XIII : Les rois ne s'enlèveront pas
les leudes l'un de l'autre et même excuseront leurs
fautes. XIV : Ceux qui n'observeront pas le traité
perdront leurs fiefs. (Voy. le Traité d'Andelot, par
J. Belin de Launay.)
ANDELOTA SILVA, la forêt d'Audenne (Nor-
mandie).
ANDELY (N.-D. d'), Andeleius, Andeliacum,
Andelagum (Eure), abbaye à 6 lieues de Rouen,
fondée vers 526 par la reine Clotilde , suivant la
tradition; ruinée par les Normands vers la fin du
IX' siècle, elle fut remplacée par une collégiale. Le
Grand-Andely se forma autour de ce monastère et
le Petit- Andely, autour du Château-Gaillard, élevé
rar Richard Cœur de Lion. Louis VII, défait à
Brenneville, se réfugia au château du Grand-An-
dely (1170). Philippe Auguste prit les Andelys
après un siège de cinq mois (1204). Sous Charles VI,
les Anglais avaient mis seize mois à s'emparer
de Ctiâteau- Gaillard; six semaines suffirent à
Charles VII pour le leur reprendre . Les Andelys
sont la patrie de l'urnèbe, et Poussin est né tout
près , au hameau de Villers. La seigneurie des
Andelys était possédée au xviii" siècle par la fa-
mille Fouquet. (Voy. Marquis de la Rochefou-
cauld-Liancourt, Histoire de l'arrondissement des
Andelys, 1833, in-8°.)
ANDENESIUM, Ancenis (Loire-Inférieure).
ANBERIACUS (S. Joannes), St-Jeand'Angely.
ANDERITUM , première capitale des Gahati,
Antérieux (Auvergne).
ANDERLECHT (Combat d'). Le 13 nov. 1792,
sept jours après la victoire de Jemmapes, Dumou-
riez paraissait devant Bruxelles. Le prince de "Wur-
temberg commandait 20000 Autrichiens qui oc-
cupaient les hauteurs d'Anderlecht. Après une
lutte de six heures ils en furent délogés ; durant
la nuit, ils évacuèrent la ville, où Dumouriez en-
tra le lendemain.
ANDERNACH, Anlunnacum, ville de la Prusse
rhénane située sur la rive gauche du Rhin, au-des-
sous de Coblentz, et qui au v" siècle était une des
onze préfectures du duché de Mayence. Au vi", un
roi mérovingien , soit Childebert I"', en 532, ou
Childebert II, en 595, y a publié un décret cé-
lèbre dont l'effet principal était d'appliquer les
peines corporelles aux barbares et de supprimer
la chrenechruda. On y battait monnaie à cette
époque. Au ix*, Charlemagne y avait un palais,
dont les restes subsistent encore, et un flscus.
Le traité de Verdun (843) la sépara du royaume
de France, et au x*" siècle elle appartenait à l'évêque
de Trêves. A la fin du xviii' siècle, Andernach fut
réunie à la France, et, de 1795 à 1814, fit partie
du département de Rhin-et-Moselle.
ANDERNAY (Seigneurs d'), de la famille de
Vassart (Barrois).
ANDERNY (Seigneurs d'), de la famille de
Housse (Verdunois).
ANDES ou ANDECAVI, ANDEGAVIA, An-
gers. Voy. Andf.c.vvi.
ANDEVANNE, seigneurie de Champagne ayant
appartenu successivement aux familles d'Ambly
et de Morel de Cremery.
ANDEVILLE, seigneurie de l'Ile-de-France,
possédée par la famille de Frémont.
ANDIACUM, Angeac (Charente).
ANDIER. Voy. Desroches.
ANDIQNÉ, famille d'Anjou d'où sont sortis |es
seigneurs de Maineuf, de La Blanchaie et de l'Ile-
Briant. — Les armes sont : d'argent à trois aigles
de gueules becquées et onglées d'asur, les vols
abaissés et posés 2 et i. (Voy. le Registre II de
VArmorial de d'Hozier.)
ANDIGNY, seigneurie de Picardie, possédée
à la fin du xvii" siècle par la famille Pallu.
ANDILLY (Seigneurs d'), de la maison de
Rennel (Lorraine). =— (Seigneurs d'), branche
de la famille Arnauld (Auvergne) .
ANDLAU, abbaye de chanoinesses de l'ordre
de Saint-Benoît, diocèse de Strasbourg (Bas-Rhin),
ANDR
— 74 —
ANDR
fondée en 880 paï sainte Richarde, femme de
Charles le Gros.
ANDLI, dieu connu par une inscription trou-
vée à Caumont (Ariége).
ANDOCHE (S.) , abbaye de filles de l'ordre
de Saint-Benoît, fondée à Autun avant 613.
= — DE Saulieu (S.), monastère du diocèse
d'Autun, fondé avant 722.
ANDOINS. Voy. Andouins.
ANDOMATURUM ou ANDEIOATUNUM ,
Langres.
ANDON (Seigneurs d'), branche de la maison
de Castellane (Provence). = — (Seigneurs d') ,
branche de la famille de Théas (Provence).
' ANDOQUE (Pierre), érudit, mort en 1664.
ANDORRE (Vald'). Ce pays^itué sur le versant
méridional des Pyrénées centrales a toujours été
rattaché à la France. Durant la période gallo-
romaine, il était un des pagi de la cité des Tolo-
sates. Charlemagne, tout en retenant quelques
droits représentés encore par un léger tribut, lui
accorda une indépendance presque entière. Louis
le Débonnaire lui donna une constitution qui le
régit encore; mais, pour lui assurer un protec-
teur voisin, il transmit plusieurs de ses droits
féodaux à l'évêque d'Urgel, qui sut les garder
malgré les prétentions des comtes, soit d'Urgel,
soit de Foix. En 1278, la seigneurie d'Andorre
devint indivise entre lui et le comte de Foix, et
c'est ainsi qu'en 1589, Henri IV, héritier de ce
dernier, réunit à la couronne des droits de souve-
raineté qui ont été conservés jusqu'à ce que la
Constituante les eût abandonnés (1790). Napoléon
rétablit l'ancien état de choses (180f5). Le pays
prête aujourd'hui serment au préfet de l'Ariége ,
est gouverné par un syndic élu à vie, assisté d'un
conseil de 24 consuls, et la justice lui est rendue
par deux viguiers : l'un français, nommé par la
France, et l'autre andorran, choisi par l'évêque
d'Urgel.
Bibliographie : De l'Andorre, 1823, in-8°;
Roussillon, Notice 'sur l'Andorre, 1832, in-8° ;
Michel Chevalier, La vallée de l'Ariége et la ré-
publique d'Andorre, 1837.
ANDOUINS, seigneurie du Béarn qui a donné
son nom à une ancienne maison d'où sont sortis
les seigneurs de Navailles. Elle passa au xvi' siècle
dans la maison d'Aure.
ANDRADA (J. de), pseudonyme de Théoph.
Raynaud. = — (François), pseudonyme de Fr.
Guyet.
ANDRAULT, famille du Nivernais d'oîi sont
sortis les seigneurs de Langeron et de Maule-
vrier.
ANDRÉ (St-). C'est le nom de plusieurs mo-
nastères dont voici les principaux : = Saint-André-
d'Agde, fondé à Agde vers 499. = -de-Villeneuve-
lez-Avignon, abbaye de l'ordre de Saint-Benoît,
fondée en 999. = -de Gâteau- Cambrésis , de
l'ordre de Saint-Benoît, diocèse de Cambrai, fondé
en 1020. = -de Chartres, monastère fondé avant
1092. = de Clermont, abbaye de l'ordre des Pré-
montrés, fondée vers 1149. = -le Bas , S . Andréas
inferior, abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée
à Vienne en 1164. = -le-Haut, S. Andréas mo-
nialium, abbaye de filles de l'ordre de Saint-
Benoît, fondée à Vienne en 992. = -en-Gouffern ,
abbaye de l'ordre de Cîteaux, diocèse de Séez,
fondée en 1130. = -aux-Bois, S . Andréas in Ne-
more ou de Alneto , abbaye de l'ordre des Pré-
montrés, diocèse d'Amiens, fondée en 1156.
ANDRÉ, ANDRÉE OU ANDREA, nom de trois
familles de Provence : la première a produit les
seigneurs de Venelle ; la seconde les seigneurs de
Nibles, d'Esclans et d'Esperel ; la troisième Jes
seigneurs de Venasque et de Saint-DidiecVoy. i
Histoire de la noblesse de Provence, par Arte-
feuil.
ANDRÉ (Élie), poète latin, érudit, né à Bor-
deaux, mort dans la seconde moitié du xvi" siècle.
ANDRÉ (Jean), dominicain, peintre d'histoire,
né à Paris en 1662, y mourut en 1753.
ANDRÉ (Yves-Marie), philosophe et théologien,
jésuite, ami de Malebranche avec lequel il en-
tretint une longue correspondance, né le 22 mai
1675 à Châteaulin (Finistère), mort â Caen le
26 février 1764. Ses écrits, parmi lesquels on
distingue un Essai sur le Beau (1741, in-12), ont
été réunis, 1766, 5 vol. in-12. Ses Œuvres phi'
losophiques ont été publiées par Victor Cousin,
in-12.
ANDRÉ (Charles), perruquier à Paris, né à
Langres en 1772. 11 a publié sous son nom un©
tragédie en vers intitulée Tremblement de terre
de Lisbonne, tragédie qu'il dédia à Voltaire, qui
lui répondit : Faites des perruques. Cette tragédie
est, suivant les uns, d'un nommé Dampierre,
suivant d'autres, de J. H. Marchand.
ANDRÉ (L'abbé), oratorien, théologien, bi-
bliothécaire du chancelier d'Aguesseau dont il a
publié les œuvres, mort à la fin du xviii" siècle.
ANDRÉ d'Arbelles, publiciste, né à Montluel
(Ain) vers 1770, mort le 28 septembre 1825.
ANDRÉ de Lnngjumel ou Longjumeau , domi-
nicain, missionnaire, né à Longjumeau (Seine-et-
Oise), mort dans la seconde moitié du xiir siècle.
11 remplit plusieurs missions en Tartarie (1245 et
1249) et en Orient.
ANDRÉ de Saint-Nicolas , carme, antiquaire,
né à Remiremont (Vosges) vers 1650, mort à Be-
sançon en 1713.
ANDRÉ Sylvius, prieur de Marchiennes, chro-
niqueur, vivait dans la seconde moitié du xiii*
siècle. — De gestis et successione regum Fran-
corum, 1663, in-4°.
ANDRÉ (le petit Père). Voy. Boullanger;
ANDRÉ, pseudonyme de Fortia de Piles.
ANDRÉ. Voy. MuRviLLE et Dandré.
ANDREA. Voy. Nerciat.
ANDRECY (Seigneurs d'), de la famille d'Arras.
ANDREHAN, ENDREYHEN OU ANDENE-
HAN (Arnoul, sire d'), maréchal de France sous
les rois Jean et Charles V, mort âgé, en 1370, en
Espagne oîi il avait suivi Duguesclin.
ANDRÉI (Antoine-François), conventionnel,
né en Corse vers 1740, mort en 1800. Il vota dans
le procès du roi pour l'appel au peuple, la déten-
tion et le sursis, fut proscrit au 31 mai, et fit
partie du Conseil des Cinq-Cents.
ANDRÉOSSI (François), ingénieur, né à Paris
le 10 juin 1633, mort â Castelnaudary en 1688. II
lut, après la mort de Riquet, directeur du canal
de Languedoc, à la construction duquel il avait
coopéré. = Le comte Antoine -François d'An-
DRÉossi, rie la même famille, général et écrivain,
né à Castelnaudary le 6 mars 1761, mort à Mon-
tauban le 10 septembre 1828. Officier d'artillerie
à l'époque de la Révolution, il fit avec distinction
les campagnes d'Italie, suivit en Egypte, où il
se livra à des travaux importants, Bonaparte qu'il
aida puissamment au 18 brumaire et qui lô
nomma directeur de l'artillerie et du génie au
ministère de la guerre. Il fut ensuite ambassa-'
deur à Londres après la paix d'Amiens (1802),
puis à Vienne et (1812-1814) à Constantinople.
Pair de France et président de section au minis-
tère de la guerre, pendant les Cent-jours, il
rentra dans la vie privée, après le retour des Bour-
bons, jusqu'en 1827 où il fut élu député de l'op-
position par le département de l'Aude. Outre de
savants mémoires insérés dans le grand ouvrage
sur l'Égypte, on a de lui : Histoire du Canal du
ANDR
— 75 .-^
ANE
Midi, 1800, in-8°; 1804, 2 vol. in-4''; Campagne
sur le Mein et la Rednits, 1802, in-8°; Voyage à
l'embouchure de la mer Noire, 1818, in-S".
ANDKES OU ANDERNES (St-), abbaye de
l'ordre de Saint-Benoît, au diocèse de Boulogne,
(Pas-de-Calais), fondée en 1084.
ANDRESIUM, ANDRISCUS, l'Indrois, af-
fluent de l'Indre.
ANDREY, famille de Normandie d'où sont
sortis les seigneurs de Fontenay et de Baudien-
ville. (Voy. le Registre II de l'Armoriai de d'Ho-
zier.)
ANDREZY, Andresiacum, Andrisium, sei-
gneurie de rile-de- France (Seine-et-Oise), possé-
dée par une branche de la maison de Flsle-Adam.
ANDREA, ANGER, l'Indre.
ANDRIEU, seigneurie de Normandie, possédée
au xV siècle par la famille de Varignières.
ANDRIEUX (Marie-Martin-Antoine), général,
né en 1768, mort à Saint-Domingue en 1802.
ANDRIEUX (Bertrand), habile graveur en mé-
dailles, né à Bordeaux le 24 novembre 1761, mort
à Paris le 6 décembre 1822. On lui doit les mé-
dailles commémoratives du rétablissement du
culte, des batailles de Marengo, d'Austerlitz ,
d'Iéna, etc.
ANDRIEUX ( François - Guillaume - Jean - Sta-
nislas) , célèbre littérateur, né à Strasbourg le
6 mai 1759, mort à Paris le 10 mai 1833. Il se fit
recevoir avocat, et, quoiqu'il n'eût pas d'aversion
our cet état, le goût de la poésie l'emporta de
onne heure sur ce^ui de la procédure, et, dans
l'étude même du procureur où il travaillait , il
composa la jolie petite pièce de genre grec inti-
tulée Anaximandre. Ce fut son début, à vingt-trois
ans. Cinq ans après (1787) il donna les Étourdis,
comédie qui fit sa réputation et mit en évidence
toutes les qualités fines et aimables de son esprit.
Ce tour d'esprit , cet art de badiner avec grâce
et d'écrire purement, Andrieux les porta dans un
genre auquel ils conviennent à merveille et où il
excella : nous parlons de ses jolis contes en vers.
Tout le monde connaît celui du Meunier-Sans-
Souci. Lié d'amitié avec Collin-d'Harleville, Ducis,
Picard, et quelques autres hommes de lettres et
de goût, Andrieux était, comme l'a dit M. Sainte-
Beuve, « leur conseiller intime. »
Les affaires, sans le détourner tout à fait des
lettres, l'éloignèrent pourtant durant quelques
années du théâtre où il avait eu cet heureux dé-
but. Il fut successivement chef du bureau de la
liquidation, juge au tribunal de Cassation, mem-
bre du Conseil des Cinq-Cents, puis du Tribunat;
l'indépendance de son caractère, qui ne se dé-
mentit jamais, le fit écarter dù Tribunal par le
premier consul en 1802, et depuis lors il n'exerça
plus d'autres fonctions publiques que celles de
l'enseignement. Professeur de grammaire et de
belles-lettres à l'École polytechnique de 1804 à
1816, il donna dans ce temps la plupart de ses
comédies : Helvétius (1802) , la Suite du Menteur,
Le Trésor, La Soirée d'Auteuil (1804), Le Vieux
Fat (1810), La Comédienne (1816). La dernière
période de sa vie, vouée tout à fait à l'enseigne-
ment, ne rapporta plus au théâtre qu'une comédie,
Le Manteau (1826) et une tragédie, JuniusBrutus
(1828). Ses cours du Collège de France , où il
occupait depuis 1814 la chaire de littérature fran-
çaise, devinrent sa seule passion. Ils étaient a<^si-
dûment suivis de la jeunesse qui aimait cette
voix faible et chétive , mais toujours sage et ai-
mable. C'est de lui que M, Villemain a dit : a II
se fait entendre à force de se faire écouter. »
Admis dans la classe de littérature, lors de la
création de l'Institut (1797), Andrieux devint
en 1829 secrétaire perpétuel de l'Académie fran-
çaise. Une partie de ses œuvres ont été réunies
1817-1823, 4 vol. in-8°.
ANDRISCUS, l'Indrois, affluent de l'Indre.
ANDRON , famille de Languedoc d'où sont
sortis les seigneurs de Marguerites. (Voy. VÉtat
de la Provence, par Robert.)
ANDRY (Nicolas), dit Bois-Regard , médecin,
né à Lyon en 1658, mort le 13 mai 1742. = —
Charles-Louis, médecin, né à Paris en 1741,
mort le 8 avril 1829.
ANDRY, pseudonyme de l'abbé Guillon, de
Lyon.
ANDUJAR, ville de la province de Jaen dans
l'Andalousie, où le 8 août 1823 le duc d'Angou-
lème, commandant en chef de l'armée française,
rendit une ordonnance célèbre. Il stipulait la
mise en liberté des personnes arrêtées arbitrai-
rement ou pour motif politique, sans l'autorisa-
tion d'un chef français, et plaçait la presse sous
la surveillance des commandants de nos troupes.
Cette ordonnance, qui souleva une vive opposition
aussi bien de la part des Cortès siégeant à Cadix
que de celle de la régence qui était à Madrid, ne
fut jamais exécutée.
ANDUZE, ville du Languedoc (Gard) d'où tire
son nom une ancienne maison sur laquelle elle
fut confisquée par saint Louis en 1223. Donnée
par Philippe de Valois à Humbert, dauphin de
Viennois (1345), elle passa successivement dans
les maisons de Beaufort (1347), de Montboissier
(1513), de Canillac et d'Airebaudouse (1547).
ANEAU (Barthélémy), Anulus, poëte latin et
français, né à Bourges, massacré à Lyon comme
protestant en juin 1561. — Chant natal, 1539,
in-8'', rare; Lyon marchant, satire françoise,
1542, in-16, 1831; Picta poesis, 1552, in-16^ etc.;
Alector, histoire fabuleuse, 1560, in-8''.
ANEAU (Lambert d'). Voy. Daneau.
ANEIj (Dominique), chirurgie, né à Toulousé
vers 1679, mort vers 1730.
ANÉLIER (Guillaume), troubadour né à Tou'-
louse, vivait à la fin du xii' siècle. On a de lui
quatre sirventes.
ANEMUNDUS (S.), Saint-Chamond (Loire).
ANERI,ffi, Arnières (Eure).
ANÉROESTE, roi des tribus gauloises trans-
alpines désignées par les Latins sous le nom de
Gesates. Il commandait avec Concolitan le corps
d'armée qui, uni aux Cisalpins, défit les Romains
sous les murs de Fésules (225 av. J. C.) et fut.
la même année, exterminé à la bataille livrée
près du cap Télamon, et où Concolitan fut fait
prisonnier. Voyant la déroute de ses soldats,
Anéroeste se retira à l'écart avec quelques-uns
de ses plus fidèles, les égorgea de sa main et se
tua ensuite.
ANET, Anetum, bourg de la Beauce (Eure-et-
Loir)j à 14 kilom. de Dreux, célèbre par le châ-
teau qu'y fit construire Henri II pour Diane de
Poitiers. L'architecture était de Philibert Delorme,
les sculptures de Jean Goujon et de Germain
Pilon, et les peintures de J. Cousin. Après la mort
de Diane, il passa à la maison de Lorraine. L'arrêt
du Parlement de Paris qui condamna à mort par
contumace le duc d'Aumale ordonna la démoli-
tion du château d'Anet qui lui appartenait; mais
cet arrêt ne fut point exécuté. Ce magnifique
édifice a été détruit en partie à l'époque de la
Révolution, et la façade a été transportée à l'École
des Beaux -Arts à Paris.
Anet, qui avait le titre de principauté, appar-
tint successivement à L. Jos. duc de Vendôme, à
sa femme, Marie- Anne de Bourbon-Condé, à la
mère de celle-ci, la princesse de Condé, puis à
la duchesse du Maine et au comte d'Eu, à la
mort duquel il fut réuni au domaine. Lors de la
ANGE
— 76
ANGE
la Révolution, il appartenait au duc de Pen-
thièvre.
ANETS, seigneurie de Bretagne qui contribua
â former le marquisat de Château-Frémond, érigé
en 1683 en faveur de Cl. de Cornulier.
ANFREVIIjLE. Voy. Amfreville.
ANFRIE, famille de Normandie d'où sont sortis
les seigneurs de Chaulieu. — Voy. Chaulieu.
ANGE (L'), famille du Nivernais d'où sont
sortis les seigneurs de l'Echenault et de Château-
Renault.
ANGE DE SAINT-JOSEPH (Joseph Labrosse,
en religion le P.), carme déchaussé, missionnaire
en Perse, né à Toulouse en 1636, mort le 29 déc.
1697,
ANGE DE SAINTE-ROSALIE (François Raf-
FARD, en religion le P.), augustin déchaussé,
érudit, né à Blois en 1656, mort à Paris en 1726.
Il est l'un des auteurs de la dernière édition de
VHistoire généalogique du P. Anselme (1726-1733,
9 vol. in-fol.), et de l'État de la France, 1722,
5 vol. in- 12.
ANGELBERT, auteur du ix" siècle, auquel on
attribue un petit poème latin (64 vers) sur la ba-
taille de Fontenai (841), poëme publié parLebeuf
et dans le Recueil des Historiens de France.
ANGELIACUM, ANGERI ACUM , Saint-Jean-
d'Angely (Charente-inférieure).
ANGELIS (Pierre), peintre, né à Dunkerque
en 1685, mort en 1734.
ANGEIiliE, à Carpentras (Seigneurs d'), de la
famille du Pilhon (Dauphiné).
ANGELO .FORTI (Hieron. ab), pseudonyme de
God. Hermant.
ANGELOME , moine bénédictin au couvent de
Luxeuil, théologien, professeur à l'école du palais,
sous les empereurs francs, mort en 854.
ANGELOT, monnaie d'or, représentant un
ange tenant l'écu de France et celui d'Angleterre,
frappée en France par les Anglais sous le règne de
Charles VII.
ANGELUS DU DUC DE BOURGOGNE. On
appelait ain=i la sonnerie de cloches qui avait lieu
à une heure de l'après-midi en Bourgogne. Elle
avait été instituée par Jean sans Peur. Ce prince,
après avoir été obligé d'avouer dans une assem-
blée de princes à Paris en 1407 que c'était lui
qui venait de faire assassiner (23 novembre) Louis
duc d'Orléans, fut obligé de s'enfuir, et, vivement
poursuivi, n'échappa qu'à grand'peine. 11 arriva
dans ses États à une heure de l'après-midi, et ce
fut en mémoire du péril qu'il avait couru qu'il
ordonna qu'à l'avenir les cloches sonneraient tous
les jours à cette heure.
ANGELY (L'), fou en titre du grand Condé,
du service duquel il passa à celui de Louis XIV.
Suivant quelques-uns, avant d'être à Condé, il
aurait été à Louis XIII.
ANGENNES, ancienne maison du Thimerais
(Perche) d'où sont sortis les seigneurs de Ram-
bouillet, de la Loupe, de Montlouet, de Poigny,
du Fargis, de Maintenon, de Pisani, de Breton-
celles, de la Moutonnière, les comtes de la Roche-
pot, de Fontaine-Riant, de Marville, de Vaux, de
Sainte-Colombe. (Voy. le tome II du P. Anselme.)
Il y avait aussi une famille de ce nom en Nor-
mandie. — Les armes de la première sont : de
sable au sautoir d'argent; celles de la seconde :
d'agur à une croix d'or couronnée de quatre
aigles éployées aussi d'or.
ANGER, ANDRIA, l'Indre.
ANGERIACUM , ANGELIACUM , St-Jean
d'Angely (Charente-inférieure).
ANGERS, Egada, Andegavia, Andes. L'ancien-
ne capitale de la cité des Andecavi ou Andegavi
était, au iv° siècle, un évêché suffragant de
Tours. Ses milices sont souvent nommées dans les
guerres civiles du vi' siècle, et l'on sait que la
ville frappa monnaie sous les Mérovingiens. Elle
fut, au ix" siècle, en butte aux attaques réitérées
des Normands, qui, malgré la valeur de Robert le
Fort, la saccagèrent en 845, 857 et 866 notam-
ment. Au milieu de ces ravages, malgré les dé-
membrements féodaux, d'une part, l'évêque avait
gardé un assez grand pouvoir et était seigneur
direct ou suzerain de plusieurs baronniss ; de
l'autre, la ville avait conservé une milice et quel-
ques débris des institutions municipales romaines.
C'est ce que prouve la charte de 1097 pour l'éta-
blissement de la paix et trêve de Dieu. (Voy. Anjod.)
Cependant, suivant M. Aug. Thierry, son gouver-
nement se bornait, au vii» siècle, à un conseil de
ville dépendant des officiers du comte, sans juri-
diction et sans titre de fonction spéciale pour
aucun de ses membres. Au xiii^ siècle , Jean
sans Terre l'entoura de nouvelles murailles que
Louis VIII détruisit ; Louis IX les releva et y
ajouta un grand château fort; enfin, au xv* siècle,
Louis XI lui donna une constitution municipale
assez compliquée (1474), mais jouissant de tous
les droits libéraux de la commune de la Rochelle.
Cette faveur était probablement due à son hostilité
envers la Bretagne. Elle eut pour conséquence, au
XVI' siècle, qu'Angers devint une ville calviniste
( 1 585) . Sous Louis XIV, Angers, capitale de l'An-
jou, avait une université divisée en quatre facul-
tés , dont l'institution remontait à Louis IX, et
une académie royale de belles-lettres (1685). Elle
resta une des quarante bonnes villes du royaume
jusqu'à la Révolution. La Constitution de 1791 lui
laissa son évêché qui fut, jusqu'en 1802, suffra-
gant de Rennes, lui donna une cour d'appel et en
fit le chef-lieu du département de Maine-et-Loire.
Deux ans après, Angers était devenu le centre
des opérations militaires dirigées contre les Ven-
déens; ceux-ci essayèrent de s'en emparer (3 et
4 décembre 1793), mais ils en furent repoussés
par Westermann et par Kléber.
Angers, oii il s'est tenu six conciles en 453, 530,
1269, 1279, 1365, et 1448, est la patrie de P.
Ayrault, des trois frères du Bellay, du voyageur
Bernier, de J. Bodin, de Ménage, de Laréveil-
lère-Lépeaux, de F. Bodin, etc.
Bibliographie : Moithey, Recherches hist. sur
Angers, 1776, in-4°; Bodin, Recherches hist. sur
Angers et le Bas-Anjou, 1821-22, 2 vol. in-8°,
réimprimés en 1 vol. in-8°.
ËvÊQUES d'Angers. — Defensor, vers 340-vers
375. — S. Apothème , vers 380. — Prosper,
vers 395.— S. Maurille , vers 410-vers 427 ou
431. — S. René , vers 431-vers 450. — Talaise,
4 octobre 453-vers 470. — Fumerius, vers 477. —
Eustoche, 511. — Adelphe, vers 520. — S. Aubin,
vers 529-vers 550. — Eutrope, vers 5.'''l-vers 559.
— Domitien, vers 566. — Baudegisile. — Audoin,
vers 585 et 593. — S, Lézin , vers 600. — Car-
dulphe, vers 608. — S. Magnobode ou Maimbœuf,
609 ou 610-16 oct. vers 654. — Niulphe ou Ayoul.
— S. Loup. — Aglibert. — Gobert ou Godebert. —
Gariacus. — Boson. — CoUatobus. — Bénigne. —
Botus ou Beatus. — Sacrius, vers 752 et 756. —
Mauriole, vers 760 et 770. — Gentien, vers 788.
— S. Benoît, vers 797 -vers 820. — Flodegaire, 829.
— Argléaire, vers 830 et 835. — Dodon, 836-9 no-
vembre 880. — Reynon, 881-vers 908. — Rothard.
— Rainaud 1". — Hervé, vers 929. — Aimon. —
Néfingue, 966. — Rainaud II, 973-1010. — Hubert
de Vendôme, 1010-2 mars 1047 ou 1048. — Eu-
sèbe Brunon, 6 décembre 1047 ou 1048-28 août
1081. — Geoffroi I" de Tours, 6 août 1082-10 oc-
tobre 1093 ou 1094. — Geoffroi II de Mayenne,
23 novembre 1094 ou 1095-1101. — Rainaud III
ANGI
— 77 —
ANGL
de Martigné-Brient, 12 janvier 1102-J124. — Ulger,
1124-17 octobre 1149. — Normand de Doué, 6 mars
1150-27 avril )153. — Matthieu de Loudun, 1155-
12 mars 1162. — Geoffroi III la Mouche, 1162-
18 janvier 1177. — Raoul I" de Beaumont, 1178-
3 mars 1197. — Guillaume P- de ChemiUé, 1198-
25 mai 1202. — Guillaume II de Beaumont, 1202-
2 septembre 1240. — Michel l"' de Villoiseau ,
1240-1260. — Nicolas Gellent, 1260-29 janvier ou
l" février 1290. — Guillaume IH le Maire, mai
1271-13 mai 1314. — Hugues Odard, 2 octobre
1316-9 décembre 1323. — Foulque de Mathefelon,
17 juin 1324-23 décembre 1355. — Raoul II de
Machecoul,3 avril 1356-avril 1358. — Guillaume IV
Turpin, 1358-30 janvier 1370. — Milon des Dor-
mans, 1370-1371. — Hardoin de Bueil, 1371-
18 janvier 1438. — Jean I" Michel, 28 février 1439-
11 ou 12 septembre 1467. — Jean II de Beauvau,
1447-5 juin 1467. — Jean III, cardinal Balue,
11 février 1468-1469. —Jean de Beauvau, de nou-
veau, 29 mars 1476-23 avril 1479. — Jean, cardi-
nal Balue, de nouveau, 1484-octobre 1491. —
Jean IV de Rely, 1" décembre 1491-27 mars
1499. — François de Rohan, 1499-10 septembre
1532. — Jean V Olivier, 10 novembre 1532-
12 avril 1540. — Gabriel Bouvery, 15 juin 1540-
10 février 1572. — Guillaume V Ruzé, 29 août 1672-
28 septembre 1587. — Charles l" Miron, 1587-
1615. — Guillaume VI Fouquet de la Varenne,
1616-10 janvier 1621. — Charles Miron, de nou-
veau, 23 avril 1622-2 décembre 1626. — Claude
de Rueil, 6 juillet 1628-20 janvier 1649. — Henri
Arnauld, février 1649-8 juin 1692. — Michel II le
Pelletier, août 1692-avril 1706. — Michel III Pon-
cet, avril 1706-2 août 1730. — Jean VI de Vaugi-
raud, octobre 1730-23 juin 1758. — Jacques de
Grasse, novembre 1758-1782. — Michel-François
Couet du Vivier de Lorry, 1782-1790. — Hugues
Pelletier, évêque constitutionnel, 1791-1793. —
Charles 11 Montault-Desilles, 9 avril 1802-1839.—
Louis-Robert Paisant, 25 février 1840-1842. —
Guillaume -Laurent -Louis Angebault, 23 février
1842.
ANGERULUS, ANDBESIUM, l'Indrois , af-
fluent de l'Indre.
ANGERVILLE. Il y a eu en Normandie plu-
sieurs seigneuries de ce nom. L'une, Angerville-
la-Martei, possédée d'abord par la famille le Roux,
fut érigée en baronnie, en avril 1655, en faveur
de C. l'Estendard. Une autre était possédée au
xvi" siècle par la famille de Bailleul, et une troi-
sième par la famille le Cornier. Une quatrième
a donné son nom à une famille à laquelle appar-
tenaient les seigneurs d'Autecher et de GrainviUe.
11 y avait encore deux seigneuries du même nom,
l'une , dans le Hurepoix, possédée au xvni» siècle
par la famille Perrault; l'autre, dans l'Orléanais,
qui au xv» siècle appartenait à J. Cœur.
ANGERVILLIERS , châtellenie du Hurepoix
possédée parla famille Bauyn.
ANGES ou ANGLES (N.-D. des), Àngla ou de
Angelis, abbaye de l'ordre de Saint-Augustin,
diocèse de Luçon (Vendée), fondée en 1210. =
Anges (N.-D. des), monastère de filles de l'ordre de
Saint-Benoît, fondé à Coutances en 1633.
ANGE7ILLE (Adolphe, comte d'), agronome,
homme politique, correspondant de l'Institut, né
le 20 mai 1796 à Lompnes (Ain), où il est mort
en 1856.
ANGIA, Enghien.
ANGIBAULT (Seigneurs d'), de la famille de
Saint- Julien (Berry).
ANCIENS , seigneurie de Normandie, possédée
au xvni' siècle par la famille de Clercy.
ANGIER (Paul), poète du milieu du xvi» siècle,
Clé à Carentan (Manche).
ANGILBERT, poète, homme d'État, mort le
18 février 814. Il épousa Berthe, fille de Charle-
magne, et fut successivement primicier du palais
de Pépin, roi d'Italie, gouverneur des pays situés
entre l'Escaut et la Seine, puis secrétaire et mi-
nistre de l'empereur, qui le chargea de diverses
missions en Italie et dont il signa le testament.
Du consentement de sa femme, dont il avait eu
un fils qui fut l'historien Niihard (voy. ce nom),
il se retira au monastère de Saint-Riquier (790)
et en devint abbé (794). On a de lui des poésies in-
sérées dans le recueil de Duchesne, et dans celui
des Bollandistes.
ANGILBERT ('D), pseudonyme de Duchesne
de Fr^nclieville.
ANGIVILLIERS, seigneurie de Picardie, pos-
sédée par une branche bâtarde de la famille de
Corbie.
ANGIVILLER (Le comte Charles -Claude la
BiLLARDERiE d' ) , membre de l'Académie des
sciences, directeur général des bâtiments du roi,
maréchal de camp, mort en 1810. Son adminis-
tration fut vivement attaquée par l'Assemblée na-
tionale, et un décret ( 15 juin 1791) ordonna la
saisie de ses biens. Il émigra alors et passa en
Russie , puis en Allemagne, oîi il mourut dans un
couvent.
ANGLADA (Joseph), médecin, professeur à la
Faculté de Montpellier, né à Perpignan le 17 oc-
tobre 1775, mort le 19 décembre 1833.
ANGLADE [L') OU LANGLADE, maison du
Languedoc d'où sont sortis les seigneurs de Saint-
Paul et du Chayla. Ses armes sont : de sinople au
sautoir d'argent, cantonné de 4 coqs de même.
ANGLAISES (Monastère des filles) à Paris. Des
Anglaises catholiques s'établirent en communauté,
en 1623, à Cambrai, d'où elles vinrent à Paris en
1652. Leur institution, placée sous l'invocation de
N.-D. de Bonne-Espérance, fut confirmée par let-
tres patentes de 1674 et 1676. = Il y avait encore
à Paris un couvent de chanoinesses anglaises ap-
pelées aussi Augustines des Fossés-Saint-Victor.
Il avait été fondé en 1635. On pouvait y admettre
dix Françaises, mais il était surtout destiné aux
filles nées de père et mère Anglais.
ANGLARS (D'), famille du Berry d'où sont sor-
tis les seigneurs de Crézancy. Les armes sont :
d'argent à un lion de gueules. (Voy. l'Histoire du
Berry , par la Thaumassière.)
ANGLE (Sainte-Croix d'), abbaye de l'ordre
de Saint -Augustin, diocèse de Poitiers, fondée
en 1175.
ANGLE (L'), partie de l'Artois qui s'enfonçait
entre la t landre et le pays reconquis, et dont les
lieux principaux étaient, au S. de Gravelines, Saint-
Nicolas et Sainte-Marie-Kerque.
ANGLEBERME (Jean-Pyrrhus d'), juriscon-
sulte, né à Orléans vers 1470, mort en 1521.
ANGLEBERIOER, famille de la Thiérache (Pi-
cardie) d'où sont sortis les seigneurs d'Irson et de
Lagny. Les armes sont : d'o^wr fretté d'or de six
pièces.
ÂNGLEBERT, seigneurie duBarrois, possédée
par la famille de Rarecourt.
ANGLEFORT, seigneurie de Bresse, possédée
au xvi' siècle par la famille de Maillans.
ANGLES (Les), première baronnie de Bigorre.
Elle a appartenu aux familles de Gramont, de Lons
et de Roux de Gaubert. =: — Seigneurie de Nor-
mandie possédée par une branche de la famille de
Regnard.
ANGLÉS (Le comte Jules), ministre de la po-
lice générale sous Napoléon, préfet de police sous
Louis XVIil, né à Grenoble en 1778, mort le 16jan-
vier 1828. Son père, Charles -Grégoire , ne à
Veynes (Haules-Alpes) le 4 septembre 1736, mort
ANGO
^ 78 —
ANGO
le 5 juin 1823, avait été député et premier prési-
dent de la cour impériale de Grenoble.
ANGLEURA, ANGLEDURA, Anglure (Marne).
ANGLIÉRES (Seigneurs d'), de la famille de
Revol (Dauphiné).
ANGLINUS, le Langlin, affluent de la Gar-
tempe qui se jette dans la Vienne.
ANGLOIS BANNI (L') , pseudonyme de Louis
Dorléans.
ANGLOS, famille de Picardie d'où sont sortis
les seigneurs de Provinlieu.
ANGliURE , baronnie de Champagne qui a
donné son nom à une illustre maison d'où sont
sortis les seigneurs d'Estoges, de Givry, d'Amblise
(marquis de Sy et ducs d'Atry) , de Bourlemont et
'de Coublans. (Voy. la Recherche de la noblesse de
Champagne.) Ses armes sont : d'or semé de gre-
lots d'argent soutenus de croissants de gueules. A
cette maison appartenait Oger d'Anglure, qui,
en 1395 et 1396, exécuta en Palestine et en Égypte
un voyage dont il laissa une relation publiée,
1621 , in-8°. La baronnie d'Anglure passa plus
tard aux familles de Braux, de Savigny, de Livron
et de Cabanel.
ANGLURE (Seigneurs d'), de la famille d'Or-
ville (pays chartrain). = — De la famille de No-
blet (Maçonnais).
ANGO , famille de Normandie d'où sont sortis
les seigneurs de Beaumont et de la Motte-Lezeau.
Les armes sont : d^asur à trois annelets d'argent
écartelés de Pellevé.
ANGO ou ANGOT, célèbre armateur dieppois,
mort en 1551. Il acquit une immense fortune par
ses opérations commerciales, et des navires portu-
gais ayant pillé les siens en pleine paix (1530), il
envoya une flottille bloquer Lisbonne et ravager
la côte. Le roi de Portugal se vit obligé d'en-
voyer une ambassade à François I" et de donner
satisfaction à Angot. Celui-ci, à la fin de sa vie,
se livra à des spéculations hasardeuses qui lui
firent perdre ses biens, et il mourut ruiné.
ANGON (en langue fianque, hang), javelot en
usage dans les armées franques. 11 était assez
long, recouvert de fer jusqu'à la poignée et muni
auprès de la pointe de deux fers recourbés. On
pouvait s'en servir comme de javelot ou de pique.
Agathias, dans son Histoire de Justinien, en donne
une description détaillée.
ANGOS, famille de Bigorre d'où sont sortis les
seigneurs de Villeneuve (Bigorre) et de Boucarez.
Les armes sont : d'or à trois corneilles de sable,
iecquées et membrées de gueules et un fer de lance
au milieu de Vécu. = — (Seigneurs d') , branche
de la maison des vicomtes de Lomagne.
ANGOT (Robert), poète, né à Caen en 1581,
mort vers le milieu du xvii" siècle.
ANGOULÊME , Ecolisma, Inculisma, Iculis-
ma. Ausone, mort vers 394, est le premier écri-
vain qui parle d'Angoulême; c'était dès lors un
évèché suffragant de Bordeaux. Des Wisigoths elle
passa aux Francs, et à propos des guerres qui écla-
tèrent entre les fils de Clovis, l'histoire mentionne
sa milice. Du reste, elle suivit les vicissitudes
de l'Angoumois. Ruinée au ix" siècle par les Nor-
mands, elle fut reconstruite au x=. Ses évêques
avaient dû céder tout ou partie de la ville aux
comtes, mais ils portaient le titre de barons de la
Plaine et avaient retenu la suzeraineté de plu-
sieurs grands fiefs du diocèse. Dans le xii' siècle,
Angoulême introduisit dans sa constitution quel-
ques réformes à l'instar des Rochellois, et, vers le
milieu du xiv" siècle, elle obtint une charte royale
de commune. La paix de Brétigny vint lui impo-
ser une garnison anglaise (1361); mais elle la
chassa de ses murs douze ans après. C'est alors que
Charles V lui accorda des privilèges qu'elle a con-
servés pour la plupart jusqu'à la Révolution, Sa
charte reproduit tout ce qui a été octroyé à Saint-
Jean d'Angély, à Rouen et à Falaise, outre quel-
ques privilèges particuliers. La noblesse est accor-
dée à ses maires, échevins et conseillers; à deux
lieues à la ronde, les seigneurs sont tenus d'aider
aux guets, gardes et réparations de ses défenses;
ses magistrats ont la haute juridiction , sauf pour
les crimes de lèse-majesté, et la ville est exempte
de taille. Au xvi" siècle, Calvin y séjourna trois
ans (1527-1530). En 1548, éclata une révolte, dont
la gabelle fut le prétexte. En 1568, Angoulême fut
ravagée par les calvinistes. Sous Louis XIV, on
lui retira la noblesse pour les échevins et les con-
seillers. En 1790, elle devint le chef-lieu de la
Charente, conserva son évèché et fut dotée d'une
cour d'appel. Sous la Restauration, on y avait in-
stallé une école préparatoire de marine, que sup-
prima la révolution de 1830.
Angoulême, où il s'est tenu deux conciles, l'un
en ni 8, l'autre vers 1170, est la patrie de Guez
de Balzac, de Saint-Gelais, de Marguerite de Va-
lois, du P. Garasse, du poète Châteaubrun, et en-
fin de Bavaillac.
Bibliographie : P. Ginet, Recherches de Vanti-
quité d'Angoulême, 1567, in-4''; F. Corlieu, Re-
cueil sur la ville et les comtes d'Angoulême,
1576, 1629, 1631, in-4°.
ÉvÈQUEs d'Angoulême. — S. Ausone, vers 260.
— Dynamius, 451. — Aptonius 1°'', 508-510. —
Lupicin, 510-541 ou 542.— Aptonius II, 542-549-
— Mérérius ou Maracharius, vers 566-vers 576.
— Frontonius, vers 576-577. — Héraclius, vers
577-vers 580. — Nicaise , 580. — Giboald, 616.
— Namatius, 625. — Frédebert, 750. — Launel",
769.— Landebert, 788. — S. Saulve, vers 800. —
Sidrane, 801. — Autbert, 844. — Laune II, 853.
— Élie P', vers 860-875. — Oliba, 879-3 sep-
tembre 892. — Anatole, 895. — Godalbert, 896.
— Gombaud, 897-941. — Foucaud, vers 950. —
Ebbon , vers 960. — Ramiiulphe , vers 965. —
Hugues I"', 21 mars 973-993. — Grimoàld, vers
995-vers 1018. — Guillaume 1" , 1019. — Rohon,
vers 1020-vers 1032. — E..., 1033. — Gérard
P'- Malard, vers 1038-vers 1042. — Guillaume II,
1043-20 septembre 1076. — Aimar d'Angoulême,
1076-1101. — Gérard II , 1101-1136. — Lambert,
1136-13 juin 1148. — Hugues II de la Rochefou-
cauld, 1148-12 août 1159. — PierreP' de Laumont
de Saineville ou Seneville, 1159-1182. — JeanI" de
Saint-Val, 1182-vers 1205. — Guillaume 111, 1206-
2 novembre 1227. — Jean II Guillot, vers 1230-
vers 1237. — Raoul 1", vers 1242-1247.—
Pierre II, vers 1247-vers 1249. — Gérard III,
1252. — Robert I" de Montberon , vers 1252-
1265. — Guillaume IV , 1266 - 1268. — Ro-
bert II, 1268-1272. — Pierre HI, 22 novembre
1272-vers 1274. — Guillaume V de Blaye, 1275-
1309. — Foulque de la Rochefoucauld, vers 1310-
1313. — Olivier, 1313-1315. — Jean III , 1315-
1316. — Gaillard I" de Fougères, vers 131,7-juin
1328. — Aighn de Blaye, 1328-1368. — Elle II
de Pons, 1368-vers 1378. — Jean IV, vers 1380.
— Gaillard II, vers 1386-1390. — Guillaume VI,
1391-1415. - Jean V, vers 1420. — Robert III
de Montberon , vers 1440-vers 1460. — Geofîroi
de Pompadour, vers 1465-vers 1470. — Raoul II,
du Fou, 1470-1479. — Robert IV de Luxembourg,
1479-vers 1492. — Octavien de Saint-Gelais, 1494-
1502. — Hugues m de Bause, 29 avril 1502-1505.
— Antoine I" d'Estaing, 1506-1523 ou 1524. —
Antoine II de la Barre , 1524-vers 1530. — Jac-
ques P' Babou de la Bourdaisière , 1530-21 ou
26 novembre 1532. — Philibert Babou , cardinal
de la Bourdaisière, vers 1538-1562 ou 1563. —
Charles Boni, 1574-1603. — Antoine III de la Ro-
ANGO
— 79 —
ANGO
chefoucauld , 5 juin 1608-24 décembre 1634. —
Jacques IL du Perron, 14 juin 1637-1646. — Fran-
çois de Péricard, août 1646-septembre 1689. —
Cyprien-Gabriel Benard de Rezay, l"' novembre
1689-12 janvier 1737. — François du Verdier,
juillet 1737-21 sept. 1753. — Joseph -Amédée de
Broglie, nov. 1753-1784. — Philippe-François
d'Albinac de Caslelnau, 18 juillet 1784-1790. —
Pierre-Matthieu Joubert, évêque constitutionnel,
27 mars 1791-1793. — Dominique Lacombe,
9 avril 1802-7 avril 1823. — Jean-Joseph-Pierre
Guigou, 29 juin 1824-1842. — René Régnier,
25 septembre 1842. — Antoine-Charles Cousseau,
17 juin 1850.
Comtes d'Angoulême. — 839, Turpion, frère de
Bernard et d'Emenon comtes de Poitiers , et fils
d'Adelelme qu'on croit frère de Saint-Guillaume
de Gelions; il est établi comte par Louis le Dé-
bonnaire. — 863, Emenon , Iminon ou Imon, frère
de Turpion. — 866, Wulgrin, établi par Charles
le Chauve. — 886, Alduin I", fils de Wulgrin. —
916, Guillaume 1" Taillefer, fils d'Alduin et mort
sans postérité légitime en 962 (ou en 964). — Vers
962, Arnaud Bouration, comte de Périgord. —
975, Arnaud Manzer ou le Bâtard, l'aîné des fils
naturels de Guillaume I'"', chasse les frères de
Bouration. — 1001 , au plus tôt, Guillaume II
Taillefer, fils d'Arnaud Manzer. — 1028, Alduin II
ou Hilduin. — 1032, Geofi"roi Taillefer, frère d'Al-
duin. — 1048, Foulques Taillefer, fils de Geoffroi.
— 1089, au plus tôt, Guillaume III Taillefer. —
1120, Wulgrin H Taillefer. — 1140, GuillaumelV
Taillefer. — 1178, Wulgrin III Taillefer. — 1181,
Mathilde, fille de Wulgrin, a pour concurrents
ses oncles Guillaume V et Adémar ou Aimar. Elle
épouse Hugues IX sire de Lusignan, comte de la
Marche, dans la maison duquel elle transporte
ainsi ses droits. — 1208, Hugues (X) de Lusi-
gnan. — 1249, Hugues (XI). — 1260, Hugues (Xll)
le Brun. — 1282, Hugues (XIII), mort sans pos-
térité en 1303. Ses fiefs sont confisqués par
Philippe le Bel, roi de France. — 1392, au plus
tôt, Louis I" d'Orléans , frère de Charles VI. —
1407, Jean d'Orléans, troisième fils du précédent.
— 1467, Charles d'Orléans. — 1496, François 1"',
sous la tutelle de sa mère Louise de Savoie. —
1515, Louise de Savoie, première duchesse d'An-
goulême. A sa mort en 1531 le duché est réuni à
la couronne. — 1582, Diane, fille naturelle et lé-
gitimée du roi Henri II , morte en 1619 sans
postérité. — 1619, Charles de Valois, fils naturel
de Charles IX. — 1650, Louis-Emmanuel fils du
précédent. — 1653, Marie-Françoise, fille de Louis-
Emmanuel, mariée à Louis de Lorraine duc de
Joyeuse, morte en 1696 sans enfants. Le duché est
réuni à la couronne après avoir été l'apanage du
duc de Berry_, mort en 1714. — Voy. Angoumois.
ANGrOUIiÊME (Charles de Valois, comte d'Au-
vergne , puis duc d') , fils naturel de Charles IX
et de Marie Touchet, né le 28 avril 1573, mort le
24 sept. 1650. D'abord chevalier de Malte, puis
grand-prieur de France, il épousa (1591) Char-
lotte de Montmorency ; il portait alors le nom de
comte d'Auvergne. Il servit Henri IV contre la
figue, mais la part qu'il prit aux intrigues de sa
sœur utérine , la marquise de Verneuil, le firent
arrêter et condamner à mort (1606). Il fut gracié,
mais ne recouvra la liberté qu'en 1616. Trois ans
après, il reçut de Louis XIII le duché-pairie d'An-
goulême dont il prit le nom, et fut employé dans
les guerres civiles et étrangères. On a , entre
autres, de lui des jtiémotres, 1662, in-12, réim-
primés dans les grandes collections. Il avait épousé
en secondes noces (1644), Françoise de Nargonne,
qui mourut, à quatre-vingt-douze ans en 1715,
c'est-à-dire 141 ans après la mort de son beau-
père Charles IX. Du premier mariage était né
Louis-Emmanuel de Valois, duc d'Angoulême,
né à Clermont-Ferrand en 1596, mort à Paris le
13 nov. 1653. Évêque d'Agde (1612), il suivit en-
suite la carrière des armes et devint colonel gé-
néral de la cavalerie et gouverneur de Provence.
ANGOULÊME (Louis-Antoine de Boubeon, duc
d'), fils de Charles X et de Marie-Thérèse de Sa-
voie, né à Versailles le 6 août 1775, fnort à Gôritz
le 3 juin 1844. Il fut emmené en émigration par
son père (1789), servit dans la campagne de 1792,
mais depuis vécut dans l'inaction à Mittau (Cour-
lande) , à Varsovie et en Angleterre d'où le firent
sortir les événements de 1814. Lors du retour de
rîle d'Elbe , il était à Bordeaux et chercha quel-
que temps à résister, mais bientôt il fut obligé de
se rendre (16 avril) et on le conduisit à Cette où il
fut embarqué. Quand éclata la guerre d'Espagne,
il fut nommé commandant en chef de l'armée
d'invasion. Devenu Dauphin à l'avènement de
Charles X (1824), il n'exerça aucune influence
politique. Aux journées de Juillet, il prit le com-
mandement des troupes repoussées de Paris et
qui n'eurent plus de combat à livrer. Il s'embar-
qua à Cherbourg avec le reste de la famille royale,
et après avoir séjourné quelques semaines en
Écosse, il passa en Autriche et y vécut sous le
titre de comte de Marne. = Sa femme, Marie-
Théeèse-Chahlotte, dite Madame Royale, fille
de Louis XVI et de Marie-Antoinette, née à Ver-
sailles le 19 nov. 1778 , morte le 19 oct. 1851.
Conduite au Temple avec sa famille après le
10 août, elle y resta enfermée jusqu'au 26 déc.
1795 où elle fut échangée à Richen près de
Bâle contre Beurnonville et les conventionnels
Camus, Lamarque, Quinette et Bancal, que Du-
mouriez avait livrés à Clairfayt au moment de sa
désertion. Le 10 juin 1799 elle épousa à Mittau
son cousin , le due d'Angoulême dont elle parta-
gea la destinée jusqu'à sa mort.
ANGOULËME ( Jacques d' ) , sculpteur du
xvi' siècle , né à Angoulême ou à Reims. Il alla
s'établir à Rome, et dans un concours il l'emporta
sur Michel-Ange (1550). Suivant Vigenère , on
conservait de lui à Rome trois figures d'homme
en cire noire ; il y avait aussi de lui à Meudon ,
dans une grotte, une statue de V Automne.
ANGOUIiEVENT (Nicolas Joubert, sieur d'),
fou en titre de Henri IV , et sous le nom ou à
propos duquel on a divers écrits, très-rares au-
jourd'hui , et dont on trouve la liste dans le Ma-
nuel du Libraire.
ANGOUMOIS. La cité des Inculismenses, qui
faisait partie de l'Aquitaine seconde, appartint aux
Wisigoths dès 419. Elle vint en la possession des
Francs en 507. A partir de Dagobert, elle fut suc-
cessivement aux rois, puis aux ducs d'Aquitaine
(630) jusqu'à la mort de Waïfre (768). Pépin II,
roi d'Aquitaine , en fit un comté (839) , mais
Charles le Chauve, pour contenir le pays, le mit
sous la suzeraineté du comte de Poitiers , établi
duc d'Aquitaine afin de s'opposer et de mettre fin
aux prétentions de Pépin. L'Angoumois soufi"rit
alors beaucoup de ces guerres civiles et des ra-
vages des Normands, et plus tard, des déprédations
seigneuriales. Il passa ensuite, comme toute
l'Aquitaine, sous la suzeraineté des PlantagenetSi
En 1208, il appartint à la maison de Lusignan
qui le conserva un siècle, après quoi il fut réuni
au domaine par Philippe le Bel ; malheureuse-
ment, survint la défaite de Poitiers, et le traité de
Brétigny céda l'Angoumois aux Anglais (1360).
Cela ne dura guère ; car, dès 1373, le pays s'étàit
débarrassé d'eux. En 1392, au plus tard, le comté-
pairie d'Angoulême devint l'apanage de Louis
d'Orléans et, après W, il fut ceis. de la branche
ÂNIA
— 80 —
ANJO
cadette d'Orléans, jusqu'à l'avènement de Fran-
çois 1". L'Angoumois était alors une sénéchaussée
qui, depuis 1483, députait aux éiats généraux.
François en fit un duché-pairie qu'il donna à sa
mère'Louise de Savoie (1515-1531). Après plu-
sieurs autres érections, l'Angoumois fut définitive-
ment réuni à la couronne (1714) ; mais ces érec-
tions n'avaient eu aucune importance politique.
Elles n'avaient empêché l'Angoumois ni d'être ra-
vagé par les guerres de religion, ni de dépendre
pour la juridiction du Parlement de Paris et, pour
le gouvernement , sous Henri IV, de l'Orléanais.
Sous Louis XIV, l'Angoumois perdit ses états, et
fit partie du gouvernement de Saintonge et An-
goumois, mais en ayant un lieutenant-général
depuis 1692.
L'Angoumois était borné au N. par le Poitou,
à l'E. par le Limousin et la Marche, au S. par le
Périgord et la Saintonge qui le bornait aussi à
ro. Il avait environ 26 lieues de long sur autant
de large. Sa capitale était Angoulème. Aujour-
d'hui, joint à la partie méridionale de la Sain-
tonge, il forme le département de la Charente.
Quelques localitis comme La Roche-Beaucourt et
Saint-Aulaye en ont été distraites et sont com-
prises dans"le département de la Dordogne.
Bibliographie : A. Maichin, Histoire de Sain-
tonge, Poitou, Aunis et Angoumois, 1671, in-fol. ;
F. M. Bourignon, Recherches sur les antiquités de
Saintonge et d" Angoumois, 1789, in-8">; M. F.Mar-
vaud, Études historiques sur l'Angoumois, 1836,
in-8°; Vigier de la Pile, Histoire de l'Angoumois,
1846. in-4<>.
ANGOVILLE (Seigneurs d') , de la famille de
Mauvoisin (Normandie).
ANGRAN D'AIiliERAY (Denis-François), ma-
gistrat, membre de l'Assemblée nationale, né à
Paris en 1715, mort sur Féchafaud le 28 avril 1794.
ANGRELLiE, seigneurie de Flandre, possédée
au xvi" siècle par la famille Bett.
ANGRES, seigneurie d'Artois, possédée par
une branche de la maison de Briois.
ANGROGNES. Voy. AnSERNA.
ANGUERNY, seigneurie de Normandie, possé-
dée au xv« siècle par la famille Néel.
ANGUIER (François) , sculpteur, né à Eu en
1604, mort à Paris le 8 août 1669. Il était élève
de Guillain, et alla à Rome, où il perfectionna
son talent dans la société du Poussin, de ÎMignard,
de Stella, etc. De retour en France, il obtint de
Louis XIII un logement au Louvre et la garde du
cabinet des antiques. On cite comme son meilleur
ouvrage le Mausolée de Henri de Montmorency,
qui orne aujourd'hui l'église du Lycée (ancien
couvent), à Moulins. Le musée du Louvre, dans
la partie consacrée à la sculpture de la Renais-
sance, a donné le nom de» deux Anguier à une
salle où se trouvent quelques-uns de leurs ou-
vrages.— Monument funéraire du duc de Longue-
ville; J. A. de Thou; de Souvré (musée du Lou-
vre) ; statue de marbre (musée de Versailles) ;
vase en bronze (jardin de Versailles). = Michel,
frère du précédent, sculpteur, né à Eu en 1612,
mort à Paris le 11 juillet 1668. Il était élève de
Guillain et se perfectionna à Rome sous les yeux
de l'Algarde. A son retour en France, il fut reçu
à l'Académie (1686) et y remplit les fonctions de
professeur. — Statue en bronze de Louis XIII (Nar-
bonne) ; Nativité, sur le maître-autel du Val-de-
Grâce; sculptures de la porte Saint-Denis; huste
de Seignelay et tête de fleuve (musée du Louvre).
= Guillaume, frère des précédents, peintre, né
vers 1628, mort en juin 1708.
ANIANE (S. Sauveur d'), abbaye de l'ordre
de Saint-Benoit, diocèse de Montpellier (Hérault),
fondée en 782.
ANIBERT (Louis-Matthieu), érudit, né à Trin-
quetaille (Bouches-du-Rhône) le 12 octobre 1742,
mort le 15 mars 1782.
ANIEN (S.), monastère de Nevers, reconstruit
vers 843.
ANICIUM, Le Puy.
AnierS (Journée des). C'est ainsi que l'on
appela la déroute que les Français, unis aux
habitants de Bologne, firent essuyer près de cette
ville, à Casalecchio, à l'armée du pape Jules II,
le 21 mai 1511. Ce nom lui vint de la quantité
considérable de bêtes de somme richement char-
gées dont les vainqueurs s'emparèrent et qu'ils
ramenèrent au camp.
ANINSULA, ANISOLA, Saint - Calais - sur -
Anille (Sarthe).
ANISEYUM, Anizy.
ANISIACUM, Anizy. — Aï (Champagne).
ANISOLA, l'AniHe, affluent de la Braye qui se
jette dans le Loir. = — Saint-Calais-sur-Anille
(Sarthe).
ANISSON-DUPERON (Jean), sieur d'Haute-
roche, érudit, directeur de l'imprimerie royale
(1690). = Son petit-fils, Étienne- Alexandre-
Jacques, directeur de l'imprimerie royale, né à
Paris en 1748 , mort sur l'échafaud à Paris le
25 avril 1793. = — Alexandre-Jacques-Laurent,
économiste, député, pair de France (1844), direc-
teur de l'imprimerie royale (1809-1823), né en
octobre 1776, mort à Dieppe en 1852.
ANIZY-LE-CHATEAU, Anisiacum, Aniseyum,
bourg de Picardie (Aisne) avec titre de comté. Il
appartint longtemps aux évêques de Laon, obtint
de Louis VII (1174) une charte communale qui
lui fut enlevée violemment, puis rendue (1259).
ANJORRAN, famille du Berry d'où sont sortis
les seigneurs de Cloïe et de la Villette. Les armes
sont : d'asur à trois lys de jardin d'argent, fleu-
ris d'or, tigés et feuitlés de sinople, posés 2 et 1.
(Voy. l'Histoire du Berry, par La Thaumassière.)
Il y a des lettres originales de différents membres
de cette famille dans la collection Béthune (Bi-
Mioth. impér.) et dans la collection Godefroy (Bi-
blioth. de l'Institut).
ANJOU. Dans la seconde moitié du v" siècle, la
cité des Andecavi était sous la domination d'un
chef de pirates saxons nommé Odoacre, que l'on
croit y avoir été établi par le comte Paulus. En
471, Childéric, ayant tué le comte, s'empara du
pays et peu de temps après chassa complètement
les Saxons. A la mort deClovis, la cité d'Angers fit
partie du royaume d'Orléans (511). Elle était alors '
divisée en six pagi dont un seul, le premier, a
une situfition assez bien connue : Andegavus,
Basgamensis , Belzinensis, Carintensis, Carno-
nensis et Leudunensis ; mais, si l'on s'en rapporte
aux limites conservées par le diocèse épiscopal,
elle comprenait, hors du département de Maine-
et-Loire, les villes de Bourgueil (Indre-et-Loire),
du Lude et de la Flèche (Sarthe), et de Craoa
(Mayenne). Sous les Carlovingiens, la nécessité
de surveiller les mouvements des Bretons et des
Normands fit établir une marche ou duché d'An-
jou, dont le chef, résidant à Angers, avait sous ses
ordres les villes de Nantes, de Vannes, de Ren-
nes et de Dol. Le premier de ces marquis d'Anjou
qu'on connaisse est l'ancêtre des Capétiens, Robert
le Fort, installé en 850. Il y eut aussi un comté
d'Anjou, séparé du domaine vers 870 et ayant
Châteauneuf- sur -Sarthe pour capitale. Les sei-
gneurs du comté relevaient du duché de France et
paraissent avoir eu à repousser presque continuel-
lement les attaques des Normands, car l'Anjou est,
au ix" siècle , cité parmi les régions que leurs incur-
sions avaient rendues désertes. Néanmoins la puis-
sance des comtes s'accrut vite ; ils acquirent suc-
ANJO
— 8
1 —
ANNA.
cessi-vement la marche de Bretagne, Loches, Vil-
landri, La Haye, Loudun, Tours et même momen-
tanément la Saintonge. Pour la possession de
Tours, ils devaient l'hommage au comte de Blois
et à l'abbé de Saint-Martin de Tours ; mais ils
avaient eux-mêmes pour vassaux le comte de
Vendôme, le vicomte de Thouars, et les seigneurs
d'Amboise, de Sablé et de Laval, de Parthenay
et' de Mirebeau. C'est à cette époque que l'évêque
d'Angers parvint à faire consentir Foulques le
Réchin à l'introduction, au moins momentanée,
de la paix et trêve de Dieu dans ses fiefs. La
charte, qui est de 1097, contient un article curieux,
le dixième^ qui obligeait tous les barons et tous
les préposes du comte à venir, deux fois l'an, se
constituer prisonniers dans la cité d'Angers et à
Châteauneuf, durant trois jours, pour satisfaire à
toutes les plaintes portées contre leurs abus de
pouvoir. L'assassinat d'Arthur de Bretagne par
Jean sans Terre (1202) eut pour conséquence la
confiscation de l'Anjou (1204) , qui devint une
sénéchaussée. En 1246, Louis IX en fit un apa-
nage pour son frère Charles. Passé, en 1290, à
Charles de Valois, il fut, en 1297, érigé en duché'
pairie qui fît retour à la couronne par l'avéne-
ment de Philippe VI (1328) ; mais il redevint un
apanage quand Jean le donna, ainsi que le Maine,
à son fils Louis (1356). Cette seconde maison
d'Anjou- Sicile fut du parti armagnac, sous
Charles VI, et ne montra, sous Louis XI, qu'une
pohtique indécise. Louis XI ayant hérité d'elle,
l'Anjou ne fut plus que l'apanage nominal réservé
aux fils puînés des rois. Cependant François I"'' le
donna pour douaire à sa mère Louise de Savoie
(1516-1531), et la paix de Beaulieu (157C) en fit
de nouveau, en faveur de François d'Alençon, un
apanage qui dura jusqu'à la mort de ce° prince
(1584). Le calvinisme y était devenu prépondérant.
Henri IV mit l'Anjou dans le gouvernement de
l'Orléanais ; sous Louis XIII^ à l'occasion des dif-
férends qu'amena entre ce jeune roi et sa mère
l'assassinat du maréchal d'Ancre, on l'en retira
(1619) pour le donner à Marie de Médicis, qui le
conserva quelques années. Sous Louis XIV, l'An-
jou, replacé dans le gouvernement de l'Orléanais,
perdit ses états provinciaux et reçut deux lieute-
nants généraux (1692). Il était resté dans le res-
sort du parlement de Paris et formait, pour les
finances, une des seize élections de la généralité
de Tours. A l'époque de la Révolution, il formait
un gouvernement de province. En 1791, on le
comprit presque tout entier dans le département
de Maine-et-Loire, qui fut l'un des principaux
théâtres des guerres de laVendée. — Voy. Angers.
Bibliographie : J. de Bourdigné, Annales et
chroniques d'Anjou, 1529, in-f°, 1843, 2 vol. in-8°-,
Bodin, Recherches sur l'Anjou, 1822-23, 1841,
2 vol. in-8° ; de MaroUes, Les Histoires des anciens
comtes d'Anjou, 1G81, in-4°; I. Hiretius, les Anti-
quités d'Anjou, 1609, 1618, in-12; Godard-Feu-
trier, L'Anjou et ses monuments , 1839-41, 2 vol.
in-8^■ P. Marchegay, Archives d'Anjou, 1843-50,
2 vol. in-8°; P. Marchegay et Salmon, Chronique
des comtes d'Anjou, 1866, in-8°.
Comtes d'Anjou. — 870? Ingelger, fils de Ter-
tulle, sénéchal du Gatinais et comte d'Anjou. —
888, Foulques I le Roux, réunit la marche et le
comté. — 938, Foulques II le Bon. — 958, Geof-
froi I"'Grisegonelle. — 987, Foulques III Nerra,
le Jérosolymitain ou le Palmier. — 1040, Geof-
îroi III Martel. — 1060, Geoffroi III le Barbu et
Foulques IV le Réchin, petits-fils par leur mère
de Foulques Nerra; Foulques meurt en 1109. —
1098, Geoffroi III (IV) Martel, associé à son père.
Foulques le Réchin, meurt en 1106. — 1109, Foul-
ques V le Jeune, fils de Foulques IV. — 1129,
DICT. HIST. DE LA FE.
Geoffroi IV d'Angleterre (V) Plantagenet. — 1151,
Henri II. — 1189, Richard Cœur-de-Lion. —
1199, Jean sans Terre, frère de Richard, et Ar-
thur de Bretagne, son neveu, qui meurt en 1202.
— 1204, Philippe Auguste, par confiscation. —
1223, Louis (VIII). — 1226, Louis (IX). — 1246,'
Charles P'' de France, frère de Louis IX. — 1285,
Charles II le Boiteux. — 1290, Marguerite, épouse
Charles III de Valois, fils de Philippe III le Hardi.
— 1317, Philippe de Valois, roi en 1328. — 1332,
Jean le Bon, roi en 1350.— 1356, Louis I", 2° fils
de Jean, 1" duc d'Anjou. — 1384, Louis II. —
1417, Louis III. — 1434, René de Lorraine, frère
de Louis III, étant mort sans héritiers mâles en
ligne directe, l'apanage fait retour à la couronne
(1481).
ANJOU (Hercule-François, duc d'Alençon,
puis d'), cinquième fils de' Henri II et de Cathe-
rine de Médicis, né le 18 mars 1554, mort à Châ-
teau-Thierry le 10 juin 1584. En 1574, il se mit à
la tête du parti des mécontents , fut arrêté avec
Henri de Navarre, et remis en liberté à l'avéne-
ment de Henri III. Le 15 septembre de la même
année, il s'échappa de la cour, et se joignit aux
reîtres amenés en France par le prince Casimir et
au roi de Navarre. La paix qu'il conclut le 6 mai
1576, et qui fut appelée paix de Monsieur, lui
valut comme supplément d'apanage les duchés
d'Anjou et de Berry (il ne porta plus dès, lors que
le nom de duc d'Anjou) , et la lieutenance géné-
rale des armées du roi, et en cette qualité com-
manda aux sièges de la Charité-sur-Loire et d'Is-
soire contre les calvinistes (1577). En 1578, ses
menées avec les insurgés des Pays-Bas le firent
arrêter au Louvre, au moment où il allait partir
pour se mettre à leur tête; il put s'évader et
passa en Flandre, mais après quelques succès il
dut r.evenir en France, fit la paix avec le roi
(1579), et au mois de juillet se rendit en Angle-
terre, oîi il espérait épouser Êlisabeth. En 1581,
il retourna en Flandre à la tête d'une armée, dé-
livra Cambrai assiégé par le duc de Parme, chassa
les Espagnols de l'Écluse et d'Arleux, s'empara de
Câteau-Cambrésis, se rendit de nouveau en Angle-
terre, d'où, malgré le bon accueil qu'il avait reçu
de la reine, il revint en Flandre (février 1582)
sans avoir pu conclure l'union projetée. Il se fit
couronner duc de Brabant à Anvers, le 19 février,
et comte de Flandre à Gand, le 15 juillet; mais,
l'année suivante, ayant voulu s'emparer d'Anvers
par trahison, il fut complètement défait et obligé
de revenir en France, oii il mourut phthisique.
Sa vie entière fut une suite de perfidies; et une
épigramme du temps, faisant allusion aux traces
que la petite vérole avait^ laissées sur sa figure,
disait qu'on ne devait point i^'étonner de sa diffor-
mité, car il fallait « deux ne:: à douUe visage. »
Ce fut lui qui, pour se débarrasser de son favori
Bussy d'Amboise, amant de Mme de Montsoreau,
révéla au mari de celle-ci le secret de cette liaison
adultère (voy. Bussy),
ANJOU, Angodis , seigneurie du Dauphiné qui
a donné son nom à une ancienne maison. Elle
passa ensuite dans la famille de Mitte de Che-
vrières, en faveur de laquelle elle fut érigée en
comté en avril 1620 ; puis dans celles de Saint-
Chamond et de Falcos de La Blache.
ANKLAM, ville et port près du golfe de Stet-
tin (Prusse), où, le 31 octobre 1806, pénétra de
vive force le général Becker après avoir battu uu
corps prussien.
ANLEZY, seigneurie du Nivernais qui appar-
tint successivement à la maison d'Avenières el à
celle de Damas.
ANN.ffiBALTUM, Annebaut (Eure).
ANNAM (Guerre d'). L'État d'Annam, situé dans
6
ANNA
— 82 —
ANNE
rindo-Chine, est divisé en quatre vice-royautés :
le Tongkin, au N. ; le Lao, au centre ; la Cochin-
chine, à l'E., et le Cambodge, au S. Les relations
de cet État avec la France remontent au xvni"
siècle. Louis XVI conclut, en 1787, le 28 no-
vembre, à Versailles , un traité avec Ghia-Loung.
En retour des secours que la France devait lui
fournir pour reconquérir l'Annam, Ghia-Loung
lui cédait à perpétuité Tourane (Hansan), avec les
îles adjacentes de Faï-fou, au S., et de Haï-vifen,
au N. Ce traité ne fut pas exécuté par les Anna-
mites; néanmoins, ils inquiétèrent peu les chré-
tiens durant un demi-siècle. La persécution ne
devint active que sous le règne de Thien-Tri, petit-
fils de Ghia-Loung. Elle attira à l'Annam des re-
montrances adressées par la France en faveur des
missionnaires (1843). On les méprisa; mais, quatre
ans après, l'amiral Rigault de Genouilly se présen-
tait devant Tourane en réclamant l'exécution du
traité de 1787. Les réponses et les démonstrations
des Annamites lui ayant paru insultantes, l'amiral
coula à fond cinq jonques de guerre. Sur ces en-
trefaites, Tu-Duc succé iaîi, Thien-Tri (1847) et. ré-
solu à extirper de ses États le christianisme, com-
mença une cruelle persécution. En 1852, M. Lelieur
de Ville-sur-Arce occupa momentanément Tourane
et demanda la possession de la ville, la résidence
d'un consul à Hué, la liberté du commerce et
celle du christianisme. Ces négociations, reprises
en 1857 par M. de Montigny, échouèrent tout à
fait et la persécution devint plus terrible que ja-
mais. La répression de ces actes ne se fit pas
longtemps attendre. En 1858, l'amiral Rigault de
Genouilly, à la tête d'une expédition à laquelle
concourait l'Espagne, s'empara de Tourane le
1" septembre. L'année suivante, il força l'en-
trée de la rivière de Saigon (1859, 10 'février)
et occupa la ville de ce nom (15-17 février);
puis, comme la guerre de Chine absorbait lés res-
sources de la France en ces parages, on évacua
Tourane pour concentrer toutes les forces dispo-
nibles à Saigon, qui semblait une meilleure base
d'opérations. Tu-Duc, cependant , profitait de l'af-
faiblissement de la garnison française à Saigon
pour la bloquer au moyen d'un camp retranché
établi à quelques kilomètres au N.-O., à Kihoa. Ce
blocus dura plus d'un an. Quand la guerre de la
Chine fut terminée, l'amiral Charner vint débar-
quer à Saïgon avec 3000 Hispano-Français (1861,
11 février) ; bientôt le camp de Kihoa,' malgré ses
formidables travaux, fut enlevé (24-25 février). Quel
ques semaines après , le contre-amiral Page et le
capitaine du Quilio s'emparaient de Mytho sur la
bouche orientale du Cambodge (10-12 avril), et
vers la fin de l'année, Bienhoa, à l'E. de Saïgon,
était prise par l'amiral" Bonard. En 1862, la con-
quête fut terminée par l'occupation de Vinh-Long
(20-22 mars), qui domine tout le delta du Cam-
bodge , et par celle de l'île Condor et de ses
annexes, déjà tentée en 1721. Ces conquêtes obli-
gèrent l'Annam à signer avec la France et l'Es-
pagne un traité de paix (5 juin). Cependant tout
n'était pas fini. Le 30 novernbre, une insurrection
éclata à Gocong. Quinze jours après, on reçut
à Saïgon une déclaration de Tu- Duc portant
qu'il ne pouvait pas céder autant de provinces
qu'on en avait promis en son nom, et qu'il re-
gardait le traité comme inexécutable. L'insurrec-
tion s'étendit de tous côtés, et, le 27 décembre,
parvenait jusqu'à Mytho. Cet état de choses
dura quelques semaines. Enfin, les préparatifs
étant achevés, on reprit l'offensive; Gocong, foyer
de la révolte, fut enlevée par l'amiral Bonard
(25-26 février 1863). Au mois d'avril, le contin-
gent espagnol s'embarquait à Saïgon pour retour-
ner à Manille, et le traité du 5 juin était solen-
nellement ratifié à Hué par Tu-Duc lui-même
(14 avril). Le 1" juillet, il fut promulgué en
France. En voici le résumé : — Art. 2- Liberté des
cultes. — Art. 3 Cession à la France des îles Con-
dor et des provinces de Bien-Hoa (chef-lieu Bien-
Hoa), de Gia-Dinh (Saïgon) et de Dinh-Tuong
(Mytho), et liberté de la navigation du Cambodge
pour la France. — Art. 4. Le royaume d'Annam
ne pourra céder aucun territoire à des étrangers
sans le consentement de la France. — Art. 5. Li-
berté de commerce pour les Français et les Espa-
gnols, assimilés aux nations les plus favorisées,
dans les ports de Tourane, de Balat et de Quang-
An. — Art. 8. Contribution de guerre de 4 000 000
de dollars payable à la France et à l'Espagne en
dix ans. — Les autres articles sont transitoires ou
concernent la police.
ANNAPES, seigneurie de Flandre (Nord), pos-
sédée par la famille Preud'hnmme.
ANNAT (François), jésuite, controversiste ,
confesseur de Louis XIV (1654), né à Rodez le
5 février 1590, mort à Paris le 14 juin 1670. Il
poursuivit avec acharnement les jansénistes , qui
ripostèrent vigoureusement à ses attaques. C'est
à lui que Pascal adressa les dix-septième et dix-
huitième Provinciales. = — Pierre, neveu du
précédent, général de la congrégation de la Doc-
trine chrétienne, théologien, né en 1638 à Ville-
comtal (Aveyron), mort à Paris en 1715.
ANNATE. Avant la Révolution, la cour de
Rome percevait en France certaines redevances,
comme conséquence de ses droits de collation des
bénéfices et hautes dignités conférés en consis-
toire. Cette redevance s'élevait à la totalité des
revenus du bénéfice dans le cours d'une année, de
là le nom d'annate^ Les bénéfices moins impor-
tants ne donnaient lieu qu'à un deini-droit qu'on
appelait demi-annate.
L'usage de cet impôt n'est pas ancien; on n'en
trouve pas de traces avant le xiii" siècle; mais
dès le xii", les évêques avaient imaginé à leur
profit un droit analogue qu'ils nommèrent le
déport et qui paraît avoir été le point de départ
des annates. Le point de départ de cette institu-
tion fut certainement féodal; elle figurait le ra-
chat payé à chaque mutation de fief, et dut être
introduite par imitation dans les règles canoni-
ques. Quoi qu'il en soit, elle donna lieu à de nom-
breuses protestations, après que Jean XXII eut
attribué à la papauté , vers le commencement du
xiv siècle, l'annate de tous les bénéfices du monde
catholique. Plus d'une fois, le pouvoir en interdit
le payement (notamment en 1385), et cette dé-
fense fut définitivement consacrée par la Pragma-
tique-Sanction de Bourges (1438). Mais, rétablies
par le concordat de 1516, et vainement attaquées
depuis dans nombre d'ordonnances (entre autres
celle d'Orléans (1561), qui frappait le délinquant
d'une amende quadruple de l'annate payée), les
annates continuèrent à être en usage jusqu'à la
promulgation des lois du 11 août et du 21 septembre
1789 qui les abolirent. Ajoutons cependant qu'au-
jourd'hui encore les nouveaux titulaires des hautes
fonctions ecclésiastiques payent au Saint-Siège,
sous le nom de droit de bulles, un tiers de leur
traitement pendant une année.
ANNE DE RUSSIE, reine de France, seconde
femme de Henri 1", qu'elle épousa on ne sait au
juste en quelle année (la date, suivant les historiens,
varie de 1036 à 1051). Elle était fille de Jaroslaf,
grand-duc de Russie - devenue veuve (1060), elle
se remaria à Raoul de Péronne, comte de Crépy,
dont la femme vivait encore, et qui ne tarda pas
à répudier sa nouvelle épouse. On ignore si elle
retourna en Russie ou si elle mourut en France.
Elle avait eu de Henri un fils qui fut Philippe I".
ANNE
— 83 —
ANNE
ANNE DE FRANCE , dame de Beaujeu , fille
de Louis XI et de Charlotte de Savoie^ née vers
1462, morte au château de Chantelle (Allier) le
14 novembre 1522. Après avoir été promise au
duc de Calabre, elle épousa (1474) Pierre de Bour-
bon, sire de Beaujeu. Son père, en mourant, la
nomma régente et tutrice du jeune Charles VIII
(1483), au détriment de Louis d'Orléans, premier
prince du sang, qui, en 1485, prit les armes avec
le comte de Dunois. Dans la lutte qui, avec quel-
ques intermittences, se prolongea jusqu'à la ba-
taille de Saint-Aubin-du-Cormier (1488), elle dé-
ploya une capacité et une fermeté peu communes.
ANNE DE BRETAGNE , duchesse de Bre-
tagne et reine de France, née à Nantes le 26 jan-
vier 1477, morte au château de Blois le 9 jan-
vier 1614. Fille aînée de François II, duc de
Bretagne , et de Marguerite de Foix, elle succéda
à son père le 9 septembre 1488. En 1489 ou 1490,
elle fut mariée par procureur àMaximilien, roi des
Romains, et ajouta le titre de reine à celui de du-
chesse; mais le 6 décembre 1491, elle épousa
Charles VIII, roi de France. Elle gouverna avec
sagesse le royaume pendant l'expédition de Na-
ples, et à la mort de ce prince (7 avril 1498) té-
moigna une douleur profonde qui ne l'empêcha
pas de se remarier neuf mois après (7 ou 8 jan-
vier 1499) à Louis XII, dont le divorce avec
Jeanne de France venait d'être prononcé. Elle
exerça sur lui un grand ascendant tant par sa
beauté (quoiqu'elle fût un peu boiteuse) que par
sa vertu. Son livre d'heures , manuscrit rempli
de miniatures d'une admirable exécution , est
conservé aujourd'hui au musée des Souverains.
Il a été publié.
Anne eut de Charles VIII trois fils et une fille qui
moururent en bas âge, et de Louis XII deux fils
morts enfants, et deux filles, Claude de France,
femme de François I"'', et Renée de Fraace, du-
chesse de Ferrare. Sa vie a été écrite par Trébu-
chet, 1822, in-8°, et par le Roux de Lincy, 1860,
4 vol. in-8".
ANNE D'AUTRICHE, reine de France, née
en 1602 de Philippe III, roi d'Espagne, et de Mar-
guerite d'Autriche, morte à Paris le 20 janvier 1666.
Le 25 octobre 1615, elle épousa Louis XIII à Bor-
deaux, mais le mariage ne fut consommé que
quatre ans après. Le caractère chagrin du roi, son
état maladif, d'un côté, et de l'autre la frivolité de
la reine et le peu d'affection qu'elle montra pour
son époux rendirent cette union malheureuse. Cour-
tisée par Buclsingham (1625), elle commit des im-
prudences dont la reine-mère et Richelieu profi-
tèrent pour augmenter l'éloignement que le roi
avait conçu de bonne heure pour elle. D'un carac-
tère assez faible et sans grande intelligence poli-
tique, Anne se laissa dominer par les cabales qui
à diverses reprises conspirèrent la mort de Riche-
lieu. Elle prit part à la conspiration de Chalais
(1626) et entretint avec ses deux frères, Philippe IV
et le cardinal-infant une correspondance dont la
découverte (1637) faillit la perdre. Elle entra en-
suite dans la conspiration de Cinq-Mars (1642), et
ce fut elle probablement qui, intimidée par les
menaces de Richelieu , lui livra le traité que les
conspirateurs avaient conclu avec le roi d'Espagne.
Déclarée régente après la mort de Louis XIII (1 643) ,
elle nomma Mazarin chef de son conseil, Mazarin
pour lequel elle éprouva une passion qui alla pro-
bablement jusqu'à la faire contracter avec lui un
mariage secret, et qui, en tout cas, assura au
cardinal un pouvoir sans limites sur son esprit.
L'attachement .qu'elle lui montra souleva contre
elle la haine populaire et amena les troubles de la
Fronde. (Voy. Fronde et Mazarin.) Lorsqu'elle
rentra, le 21 octobre 1652, à Paris, Mazarin l'y
rejoignit quelques mois après (3 février), et gou-
verna l'État jusqu'à sa mort. Louis XIV prit alors
en main le pouvoir, et tout en témoignant à sa
mère affection et respect, il l'écarta complètement
des affaires.
ANNEAU D'OR. Un fait fort peu connu est
celui de la création, par François I", d'une déco-
ration militaire en faveur dés simples soldats.
Voici, en effet, ce qu'on lit dans l'édit donné le
24 juillet 1534, pour la levée de sept légions d'm-
fanterie, art. 56 : ^ Afin de rémunérer ceux qui
l'auront mérité et servi, et les élever en honneur
et réputation , le roi veut et ordonne que, s'il y a
aucun compagnon de guerre qui fasse preuve
de vertu de sa personne, soit en bataille, assaut de
place, prise de ville, guet et autre lieu ou endroit,
oii il y ait acquis honneur, en ce cas le colonel
ou capitaine sous lequel il sera, lui fasse présent
d'un anneau d'or, lequel il portera à son doigt par
mémoire de sa preuve.... Et à ce qu'iceux colo-
nels et capitaines sachent quels anneaux ils de-
vront donner, tant auxdits compagnons qu'aux
autres personnages desdites légions, le roi leur en
baillera à chacun un certain nombre; afin que
de la même façon d'iceux, ils en puissent doré-
navant faire faire de semblables pour donner aux-
dits compagnons et autres personnages de leurs
bandes, ainsi qu'il trouvera qu'ils auront mé-
rité. 7> Nous ignorons si ces dispositions ont été
jamais exécutées. — Voy. Décorations.
ANNEAUX (Les), seigneurie de Bourgogne,
possédée au xvm" siècle par la famille Greban de
Suzy.
ANNEE AUT, ou ANEBAUT, seigneurie de
Normandie qui a donné son nom à une ancienne
maison d'où sont sortis les seigneurs de La Hu-
naudaye, de Retz et de Brestot. (Voy. le P. An-
selme, t. VII.) Nous citerons parmi les hommes
distingués qu'elle a produits : Jean, seigneur
d'ANNEBAUT, gentilhomme de la chambre du roi,
connétable héréditaire de Normandie. = Son fils,
Claude, baron de Retz et de la Hunaudaye, ma-
réchal et amiral de France, mort à La Fère, le
2 novembre 1552. Il fut fait prisonnier à Pavie.
(1525), se distingua dans la guerre du Piémont
(1536), devint capitaine-général de la cavalerie
légère, et fut encore fait prisonnier devant Thé-
rouanne (1537). Maréchal de France (1538), gou-
verneur du Piémont, ambassadeur à Venise, il fut
créé amiral de France (1543), battit plusieurs fois
les Anglais sur mer, et fut jusqu'à la mort de
François 1" le principal ministre de ce prince.
Disgracié à Favénement de Henri II, il rentra en
faveur quelque temps après. Il y a de lui une
correspondance avec G. du Bellay dans le fonds
Delamare, à la Biblioth. impér. B.-antôme lui
a consacré un article. = Son fils, Jean, baron
d'Annebaut, de Retz et de la Hunaudaye, blessé
mortellement à la bataille de Dreux, en 1562. =
Jacques, frère du maréchal, évêque de Lisieux,
abbé du Bec, cardinal sous le titre de Sainte-Su-
zanne, mort à Rouen en juin 1558.
Les armes de la maison d'Annebaut sont : de
gueules à la croix de vair.
La s'igneurie d'Annebaut, à partir du xvii= siè-
cle , appartint successivement aux familles de Vieux-
Pont, de Potier de Blérencourt, en faveur de la-
quelle elle fut érigée en marquisat, en 1643, et
d'Hanicamp. = Une autre seigneurie d'Annebaut
a été possédée par une branche de la maison
d'Ailly.
ANNEBEC, baronnie de Normandie, possédée,
au xiv« siècle, par la famille de Chamborant.
ANNECY, Annesium ou Anesiacum. Établis-
sement romain vers le premier siècle de notre ère,
Annecy est mentionné pour la première fois dans
ANNE
— 8C —
ANNE
une charte de l'empereur Lothaire de 867, et fut,
au X' siècle, la capitale des comtes de Genève.
Lorsque cette dernière ville se fut prononcée pour
le calvinisme (1535), son siège épiscopal fut trans-
féré à Annecy, qui a suivi les fortunes diverses
de la Savoie. En 1860, annexée, pour la troisième
fois à la France, elle est devenue le chef-lieu du
département de la Haute-Savoie.
Par le concordat de 1801, Annecy fut incorporé
au diocèse de Chambéry, et le siège épiscopal de
Genève supprimé. Mais ce dernier siège ayant été
rétabli et réuni à celui de Lausanne, en 1819, An-
necy fut érigé en évêché (1822) et devint suffra-
gant de Chambéry.
ÉvÊQUES d'Annecy. — Claude-François de Thiol-
laz, 27 avril 1823-14 mars 1832. — Pierre-Joseph
Rey, 19 juin 1832-31 janvier 1842. — Louis Rendu,
27 janvier 1843-28 août 1859. — Claude-Marie
Magnin, 11 décembre 1860.
ANNÉE. L'usage de compter les années par
celles de J. C, introduit en Italie au vi" siècle, ne
le fut en France qu'au vii=. Il ne s'y établit défi-
nitivement qu'au vm% et si l'on rencontre dès 742
des actes de conciles datés de Vannée de Vlncar-
nation, il ne devint ordinaire dans les diplômes
royaux que depuis le règne de Hugues Capet.
« Nous trouvons, disent les auteurs de VArt de
vérifier les dates, huit manières différentes de
commencer l'année chez les Latins. Les uns la
commençaient avec le mois de mars, comme les
premiers Romains, sous Romulus; les autres avec
le mois de janvier, comme nous la commençons
aujourd'hui et comme les Romains l'ont commen-
cée depuis Numa. Plusieurs la commençaient sept
jours plus tôt que nous, et donnaient pour le pre-
mier jour de l'année le 25 décembre, qui est celui
de la naissance du Sauveur. D'autres remontaient
jusqu'au 25 mars, jour de sa conception ou de
son incarnation dans le sein de la Vierge, com-
munément appelé le jour de l'Annonciation. En
remontant ainsi, ils commençaient l'année neuf
mois et sept jours avant nous.'ll y en avait d'au-
tres qui, prenant aussi le 25 mars pour le pre-
mier de l'année, différaient dans leur manière de
compter d'un an plein, de ceux dont nous venons
de parler. Ceux-là devançaient le commencement
de l'année de neuf mois *et sept jours, et comp-
taient, par exemple, l'an 1000 dès le 25 mars de
notre année 999 : ceux-ci, au contraire, la retar-
daient de trois mois moins sept jours, et comp-
taient encore jusqu'au 24 mars inclusivement
l'an 999 , lorsque nous comptons l'an 1000, selon
notre manière de commencer l'année avec le mois
de janvier, parce qu'ils ne la commençaient qu'au
25 mars suivant. D'autres commençaient l'année
à Pâques, et en avançaient ou reculaient le pre-
mier jour, selon que celui de Pâques tombait :
ceux-ci, comnie les précédents, commençaient
aussi l'année environ trois mois après nous; tan-
tôt un peu plus, tantôt un peu moins, selon que
Pâques tombait en mars ou en avril. Il y en a
enfin, mais peu, qui paraissent avoir commencé
l'année un an entier avant nous , en datant, par
exemple, dès le mois de janvier, l'an onze cent
trois, lorsque nous ne comptons que l'an onze
cent deux. »
Dans la province ecclésiastique de Reims, au
xiii" siècle, l'année commençait au 25 mars; dans
le diocèse de Soissons, au xii^ siècle, à Noël; à
Amiens, à Péronne, la veille de Pâques, après le
cierge bénit, et dans d'autres localités de Picar-
die, au 1" janvier; en Languedoc, au 25 mars,
à Pâques ou à Noël; h Limoges, au 25 mars ;
dans le Poitou , la Guienne, la Normandie et l'An-
jou, à Noël tant que ces provinces restèrent sous
la domination anglaise ; en Dauphiné, au 25 mars
ou à Noël à partir du xiv'' siècle; en Provence, à
Noël, au P'' janvier, au 25 mars ou à Pâques; en
Franche-Comté, à Noël, au 25 mars ou à la Cir-
concision; en Artois, à Pâques; en Lorraine, à
Noël, le 25 mars ou à Pâques.
On voit combien cette diversité de dates em-
ployées non-seulement à des époques et dans des
localités différentes, mais à une même époque et
dans les mêmes localités, peut entraîner de con-
fusion et d'erreurs lorsqu'il s'agit de dater un évé-
nement ou un document. — Pour les diplômes à
partir de la fin du xi^ siècle, et les actes du Par-
lement depuis qu'd fut devenu sédentaire, la date
de Pâques fut suivie presqu'invariablement jus-
qu'à l'édit donné par Charles IX, au mois de jan-
vier 1563 (1564). Cet édit, dont le 39° article or-
donne de dater les actes publics et particuliers, en
commençant l'année au 1" janvier, est connu
sous le nom d'édit de Roussillon parce qu'il fut
enregistré, le 22 décembre 1564, avec une décla-
ration datée de Roussillon en Dauphiné, le 9 août
1564. Les secrétaires d'Etat commencèrent à exé-
cuter cet édit dès le mois de janvier 1565, mais
il n'en fut pas de même pour les secrétaires du
roi et pour le Parlement, qui ne se décida à y
obéir qu'après une nouvelle déclaration donnée à
Paris le 10 juillet de l'année suivante (1566) qui
n'eut que 8 mois 17 jours, depuis le 14 avril jus-
qu'au 31 décembre. Peu à peu cette utile réforme
se répandit dans les pays voisins : elle fut adop-
tée en 1576 dans la Franche-Comté, en 1575 dans
les Pays-Bas, en 1579 en Lorraine, etc.
Au lieu de l'année de l'Incarnation, à laquelle
on donnait encore le nom d'année delà trabéation
du Christ, d'année de grâce, on employa aussi
l'année de la Passion, que l'on faisait commencer
soit à l'année 32, soit à 33, soit à 34, suivant celle
de ces trois dates que l'on assignait à la mort de
J. C.
ANNÉE RÉPUBLICAINE. Un décret de la
Convention, en date du 5 octobre 1793, ordonna
que l'ère des Français daterait de la fondation de
la république, c'est-à-dire du 22 septembre 1792.
Un autre décret du 24 novembre suivant divisa
l'année en douze mois égaux de 30 jours, aux-
quels on ajouta cinq jours complémentaires.
En janvier 1792 l'assemblée législative avait
créé Vère de la Liberté dont elle avait fixé Fan I"
au 1"' janvier 1789. — Voy. Calendrier.
ANNÉE DE COUBIE. On désigne sous ce nom
l'année 1636, signalée par l'invasion en Picardie,
laissée sans défense, d'une armée d'Impériaux qui
enlevèrent en peu de jours La Capelle, Le Catelet,
franchirent la Somme et, au mois d'août, après
un siège de quelques jours, s'emparèrent de Cor-
bie, située à 33 lieues de Paris. Les coureurs du
célèbre Jean de Werth s'avancèreni même jus-
qu'aux environs de la capitale. Dans ce pressant
danger, Richelieu, secondé du P. Joseph, déploya
une énergie et une activité sans égales. Paris,
rassuré par la présence de Louis XIII, montra un
grand enthousiasme et en dix jours fournit de
quoi entretenir pendant trois mois 12 000 fantas-
sins et 3 000 cavaliers; et bientôt une armée de
40 000 hommes, ayant à sa têie le roi, le cardinal
et le duc d'Orléans, marcha aux ennemis, qui,
grâce à la trahison du duc, purent se retirer sans
être entamés. Corbie assiégée fut enlevée le 14 no-
vembre. Pendant ce temps, les Impériaux étaient
repoussés devant Saint-Jean-de-Losne, dont la
population tout entière se défendit avec le plus
grand héroïsme , et le général suédois Baner
les battait à Wistock et s'emparait de la Saxe.
La France était sauvée du plus ' grand danger
qu'elle eût couru depuis la bataille de Saint-
Quentin (1557).
ANOB
— 85 —
ANQU
ANNEMOIS, seigneurie de Beauce, possédée
au xyiii» siècle par la famille de Nicolaï.
ANNEQUIN (Seigneurs d'), de la maison de
Lens.
ANNERI (Seigneurs d'), branche de la maison
d'Ailly (Picardie).
ANNESIUM, Annecy.
ANNEVILLE, seigneurie de Normandie qui au
XV' siècle a appartenu à la maison de Lacour et
qui a donné son nom à une famille d'où sont sortis
les seigneurs de ChifTrevast. Les armes sont : d'her-
mines au sautoir de gueules.
ANNIOU, seigneurie de Bourgogne, possédée
au xvui" siècle par la famille de Boissellet.
ANNONAY, Annonxum, Annoniacum, petite
ville du Haut-Vivarais (Ardèche), avec titre de
marquisat. Ge marquisat a passé successivement
de la maison de Lévis-Ventadour dans celle de
Rohan-Soubise. La ville fut plusieurs fois ruinée
durant les guerres religieuses du xvi" siècle. Elle
est la patrie du cardinal P. Bertrand, de Mont-
golfier, de Boissy-d'Anglas, du savant académi-
cien A. Bravais, etc.
BIBLI0GR.4PHIE : A. 'Poncer, Mémoires historiques
sur Annonay, 1835, 2 vol. in-8°.
ANNONCIADES CÉLESTES, OU Filles bleues,
religieuses suivant la règle de Saint-Augustin et
dont l'ordre a été institué à Gênes vers 1602 par
Vittoria Fornari. La marquise de Verneuil en fit
venir de Nancy à Paris, ovi leur établissement fut
autorisé par lettres patentes de 1622. Leur cou-
vent, à l'époque de la Révolution, se trouvait rue
Culture- Sainte-Catherine.
ANNONCIADES DU Saint-Esprit, ordre de re-
ligieuses fondé à Bourges par Jeanne de France,
fille de Louis XI. En 1639, on en fit venir plusieurs
à Paris; leur communauté, qui était fort nom-
breuse, était établie rue Popincourt, sur l'em-
placement d'une chapelle du Saint-Esprit, d'où
vint leur surnom.
ANNOTIA, Annot (Basses-Alpes).
ANNOUVILLE, seigneurie de Normandie, pos-
sédée au XV' siècle par la famille de Prélevai.
ANOBLISSEMENT. Tant que le régime féodal
subsista dans sa force, ceux-là seuls étaient ré-
putés nobles qui jouissaient d'une tenure seigneu-
riale; le petit nombre des propriétaires d'alleuds
qui avaient triomphé de tant de causes de ruines
ne pouvaient prétendre à la noblesse. Ce fut seu-
lement au déclin du moyen âge que les roturiers
s'immisçant dans la possession des fiefs, commen-
cèrent à en tirer pour eux-mêmes des consé-
quences honorifiques, et voulurent se glisser dans
la classe supérieure de la société; quelques suze-
rains les encouragèrent dans ces tentatives par
des raisons fiscales. La royauté, obéissant à une
pensée analogue, intervint alors et déclara, par la
bouche de Philippe le Hardi, qu'à elle seule ap-
partenait le privilège d'anoblir (arrêt de 1286) ;
elle tint en effet la main à la conservation intacte
de cette prérogative, et ce fut pour elle, depuis
l'anoblissement de Raoul, orfèvre de Philippe III,
le premier qui ait eu lieu (1270), jusqu'à la veille
de la révolution de 1789, un moyen de battre
monnaie qui ne lui fit jamais défaut. Le Trésor
pouvait, en effet, restreindre ou élargir cet im-
pôt suivant ses besoins Au mois de janvier
1588, deux bourgeois furent anoblis dans chaque
bonne ville par mesure générale. En 1666,
Louis XIV fit en une seule journée 500 nobles,
dont il tira 4 ou 5 millions et leva un droit d'ar-
moirie sur tous les gentilshommes, communautés,
officiers et gros bourgeois. Cette ressource avait
l'inconvénient de prendre sur les revenus de l'ave-
nir pour combler le vide du présent, et de sous-
traire aux atteintes de l'impôt les propriétés des
anciens roturiers qui entraient en possession des
privilèges civils de la noblesse en même temps
que de ses privilèges honorifiques, et il est exac-
tement vrai de dire que les anoblis ne faisaient
pas une moins bonne spéculation pour leur bourse
que pour leur vanité. Aussi la monarchie ne man-
qua-t-elle point de retirer d'une main ce qu'elle
donnait de l'autre. Sous Louis XI, Henri IV,
Louis XIII, Louis XIV, on révoqua une foule d'ano-
blissements (1634, 1640, 1656, 1714), sous le pré-
texte qu'ils étaient subreptices. En 1666, Colbert
ordonna une vérification générale qui replaça sous
la taille 40 000 ci-devant nobles. A la vérité, les
avantages qui résultaient de la noblesse avaient
fait naître des usurpateurs que l'ordonnance de
Blois (1579) tenta vainement de réprimer en rap-
pelant le principe que la possession des fiefs no-
bies n'anoWissait pas.
Les lettres d'anoblissement étaient délivrées par
la Chancellerie et vérifiées par la cour des Comptes
et celle des Aides. Elles étaient parfois délivrées
sous forme de reconnaissance , après enquête
réelle ou simulée, ou de, dispense de produire un
titre. On ajoutait alors à la fin de l'acte la for-
mule suivante : Eumque, quantum opus est, no-
bilitamus.
Les titres de noblesse accordés sous l'Empire
furent vérifiés au Sénat et enregistrés par les
soins du président de cette assemblée. Ils forment
15 volumes conservés aujourd'hui aux Archives
de l'Etat.
ANONENCA, Nonnenque (Aveyron).
ANOT (Pierre-Nicolas), littérateur, né en 1762
à Saint-Germain-de-Mont ( Meuse), mort le 21 oc-
tobre 1823.
ANOULT (Seigneurs d'), de la maison de
Saint-Simon (Normandie).
ANOXJX, seigneurie de Lorraine, possédée au
XVII' siècle par la famille d'Offelize.
ANQUETIERVILIiE, seigneurie de Lorraine,
possédée au xvii' siècle par la famille de Bosc.
ANQUETIL (Louis-Pierre), historien, né à Pa-
ris le 21 férrier 1723, mort le 6 septembre 1806.
Il entra dans la congrégation de Sainte-Geneviève,
devint successivement directeur du séminaire de
Reims, puis du collège de Senlis, prieur de l'ab-
baye de la Roe, en Anjou, puis de l'abbaye de
Chàteau-Benard, enfin curé de la Villette au com-
mencement de la Révolution. Emprisonné à Saint-
Lazare pendant la Terreur, il recouvra bientôt sa
liberté, fut élu membre de l'Institut et attaché
au ministère des affaires extérieures. Modeste et
laborieux, il remplit de ses travaux historiques
sa longue existence. Sa réputation commença par
VHistoire civile et politique de la ville de Reims,
excellent ouvrage composé en collaboration avec
un certain Félix de la Salle (1756). Il écrivit en-
suite : l'Esprit de la Ligue, 1767, 3 vol. in-12. Ses
autres ouvrages ne valent pas ceux-là. Ceux qui sont
intitulés : Intrigues du cabinet sous Henri IV et sous
Louis XIII ; Louis XIV, sa cour et le Rég'enl; Vie du
maréchal de Villars, sont faibles. Son dernier ou-
vrage, VHistoire de France, eut, malgré sa médio-
crité, une vogue qui s'est perpétuée jusqu'à nos
jours. «C'était, a dit Aug. Thierry, un homme
d'un grand sens et capable de s'élever plus haut.
On dit qu'il avait eu le projet de composer une
histoire générale de la monarchie française, non
d'après les histoires déjà faites , mais d'après
les monuments et les historiens originaux. Peut-
être doit-on regretter qu'Anquetil n'ait pas exé-
cuté ce dessein; car, en présence des sources,
son esprit juste avait la faculté de comprendre et
d'exprimer avec franchise les mœurs et les pas-
sions d'autrefois. »
ANQUETIL - DUPERRON ( Abraham - Hya-
ANSE
— 86 —
ANSE
cinthe) , frère du précédent, orientaliste, membre i
de l'Institut, né à Paris le 7 décembre 1731, y
mourut le 17 janvier 1805. Après avoir étudié
l'hébreu, l'arabe et le persap, il s enrôla (1754)
comme simple soldat pour l'Inde. A son retour,
il fut libéré du service militaire et, par la pro-
tection de M. de Malesherbes et de l'abbé Barthé-
lémy, obtint un secours du roi pour un nouveau
voyage dans l'Inde. Quand il eut visité presque
tout l'Hindoustan, il se fixa à Surate, où il trouva
encore une colonie de Guèbres, se lia avec les
destours ou prêtres perses et obtint d'eux une
partie des livres de Zoroastre écrits en zend, en
pehlvi et en sanscrit. Il revint en Europe en 1762
et publia le résultat de ses recherches sous le titre
de Zend-Avesta (1771, 3 vol. in-4°). Ce fut un
événement. La religion des anciens Perses, qui
n'était jusque-là connue que par des passages
d'auteurs grecs et romains, le fut dès lors par des
monuments originaux. Malheureusement, la pré-
cipitation et l'ignorance du pehlvi et du sanscrit
ont nui au travail d'Anquetil-Duperron. On a en-
core de lui un ouvrage sur la Législation orien-
tale {1118, in-4°), des Recherches sur l'Inde (1786,
in-4°), des extraits des Védas, sous le titre de
Oupnekliat (1802-1804, 2 vol. in-4°).
ANaUEViLLE (Seigneurs d') , de la famille de
Méhée (Angoumois).
ANSAC, seigneurie de l' Angoumois, possédée
par la ma' son Ricard de Genouillac.
ANSALDI-VILLA , AnsauviUe (Meurthe) .
ANSAN {Seigneurs d') , de la maison de Goth
(Guyenne).
ANSART (André - Joseph), bénédictin, écrivain,
né dans l'Artois en 1723, mort en 1790. = —
(L'abbé Louis-Joseph-Auguste), écrivain, né en
1748 à Aubigny (Pas-de-Calais), mort vers 1790. —
Bibliothèque littéraire du Maine, 1784, in-8".
ANSART (Charles-Boniface-Félix), professeur,
né à Arras le 8 janvier 1796, mort vers 1850.
— Divers ouvrages élémentaires sur l'histoire et
la géographie.
ANSBERT (S.), évêque de Rouen (683 ou 684),
né à Chaussy (Seine-et-Oise) , mort le 9 février
693 ou 695.
ANSCHAIRE (S.), né en Picardie le 8 sep-
tembre 801, mort à Brème le 3 février 864. Moine
de Corbie , il alla prêcher le christianisme en
Suède et en Danemark , et devint (832) légat du
pape, archevêque de Hambourg, puis évêque de
Brème. On a de lui des lettres et la Vie de saint
Willehard.
ANSE (Pays d') , Ansensis ager , Ansa, pays du
Lyonnais qui avait pour capitale la petite ville
d'Anse (Rhône), résidence des rois carlovingiens,
où ont été tenus six conciles, en 994, 1025, 1070,
1076, 1100 et 1112.
ANSEAUME (N.), auteur comique, né à Paris,
y mourut en juillet 1784.
ANSEGISE (S.), abbé de Saint-Wandrille,
mort le 20 juillet 833. Il remplit diverses fonc-
tions importantes sous Charlemagne et Louis le
Débonnaire, et rassembla en un corps d'ouvrage
leurs capitulaires. Ce précieux travail, continué
par Benoît, diacre de Mayence, eut diverses édi-
tions au XVI' siècle et au xvii'; la meilleure est
celle qui a été donnée par Baluze, 1677, 2 vol.
in-fol.
ANSEGISE (S.), archevêque de Sens (871),
mort le 26 novembre 883. 11 joua un rôle impor-
tant sous Charles le Chauve, qui le chargea de
plusieurs missions à Rome. Il reçut du pape
Jean VIIl les titres de vicaire pontifical et de pri-
mat des Gaules.
ANSEGISE, évêque de Troyes (912), chancelier
de France sous Raoul, mort vers 971. Ce fut un
prélat guerroyant qui fut blessé (925) dans un
combat contre les Normands et eut des démêlés
avec Robert , comte de Troyes , qu'il assiégea
inutilement dans sa ville à la tête de troupes al-
lemandes.
ANSELIN (Jean-Louis) , graveur , né à Paris
en 1754, mort en 1823.
ANSELME, famille du Comté-Venaissin, origi-
naire de Florence. D'elle sont sortis les seigneurs
de Blauvac, de Joanas (Vivarais), de Grugières.
(Voy. l'Histoire de la noblesse du Comtat, par
Pithon-Curt.)
ANSELME (S.) , l'un des plus célèbres théolo-
giens et philosophes du xi<^ siècle, né à Aoste
en 1033, mort le 21 avril 1109. Abbé du Bec en
Normandie, puis archevêque de Cantorbéry il
joua un rôle politique important et eut de vifs
démêlés avec Guillaume le Roux qui le fit jeter
quelque temps en prison, et avec le successeur de
celui-ci, Henri I". Anselme, que l'on a comparé
souvent à S. Augustin, peut être considéré comme
l'inventeur de la métaphysique scolastique, et il
essaya, tout en maintenant la supériorité de la
foi, d'appuyer la religion sur la philosophie. Ses
œuvres, publiées pour la première fois en 1612,
l'ont été en 1630, et 1675-1721, et 1744, 2 vol. in-
fol. Sa philosophie a été l'objet de nombreux tra-
vaux en France et à l'étranger.
ANSELME, moine de l'abbaye de Saint-Remi
de Reims au xi'' siècle. Il a laissé une Histoire
de son abbaye publiée au tome VIII des Actes
des Saints de Vordre de Saint-Benoît.
ANSELME DE LAON, célèbre théologien,
surnommé Doctor Scholasiicus, mort le 15 juillet
1117. Archidiacre de Laon, il dirigea l'école atta-
chée à la cathédrale de cette ville et la rendit
l'une des plus célèbres de l'époque; il compta
parmi ses disciples une foule de personnages il-
lustres. On a de lui une glose de l'Ecriture, pu-
bliée à Bâle, 1502, in-fol.
ANSELME DE RIBEMONT, chroniqueur, tué
au siège d'Archos, près de Tripoli, en 1099. Il des-
cendait des comtes de Valenciennes. Il suivit Go-
defroy de Bouillon à la première croisade, et en
a laissé une relation dont la première partie est
perdue. La seconde a été publiée dans le tome VII
du Spicilegium de d'Achery.
ANSELME (le P. Antoine) , célèbre prédica-
teur, membre de l'académie des Inscriptions, né
le 13 janvier 1652 à l'Isle-en-Jourdain (Gers),
mort à l'abbaye de Saint-Sever (Landes) , le 8 août
1737. On a de lui des sermons, des Oraisons fu-
nèbres, des Panégyriques de Saints, des Odes, et
des Mémoires dans le recueil de l'Académie.
ANSELME DE SAINTE-MARIE (Pierre de
GuiBouRs, en religion le P.),augustin déchaussé,
généalogiste, né à Paris en 1625, y mourut en
1694. — Le Palais de l'Honneur, 1663-1668, in-4'' ;
le Palais de la Gloire, 1664, in-4°; la Science hé-
raldique, 1675, iu-4'>; l'Histoire généalogique et
chronologiciue de la maison de France et des
grands officiers de la couronne, 1674, 2 vol. in-4°.
Cet ouvrage continué et augmenté par Dufourny
et les PP. Simplicien et Ange de Sainte-Rosalie
(1726-1733, 9 vol. in-fol.), est devenu l'ouvrage le
plus important et le plus utile que nous possé-
dions pour l'histoire généalogique de la noblesse
de France. C'est celui que nous citons souvent
dans ce volume sous le nom de P. Anselme.
ANSELME '(Jacques-Bernard-Modeste d'), gé-
néral, né à Aptle 22 juillet 1740, mort en 1812.
ANSERIA, Oye (Pas-de-Calais).
ANSERNA, ANGROGNE, monnaie de billon
frappée au xv^ siècle par les ducs de Bourgogne.
ANSERY (Seigneurs d') , de la famille bour-
guignonne de Tocy.
ANTH
— 87 —
ANTI
ANSI AUX ( Jean - Joseph - Eléonore - Antoine ) ,
peintre d'histoire et de portraits, né à Liège en
1764, mort en 1840. Il vint se iixer de bonne
heure à Paris où il lut élève de Vincent. On cite
de lui un tableau de ÏAssomption, les portraits
du maréchal Kellermann, du général Kléber, des
ministres Champagny et Cretet ; Angélique et
Médor; Renaud et Armide, et de nombreux ta-
bleaux de sainteté.
AHSON (Pierre-Hubert) , député aux états gé-
néraux, écrivain, né à Paris le 18 juin 1744, mort
le 20 nov. 1810.
ANSOUIS, baronnie du Comté- Venaissin qui
a appartenu successivement aux familles de Sa-
bran, d'Escalis, de Villeneuve et d'Agar.
ANSPESSADE, bas officier d'infanterie au-
dessous du caporal.
ANSTRXJDE, terre de Bourgogne qui portait
le nom de Bierry et qui fut érigée en baronnie
sous le nom d'Austrude, en août 1737, en faveur
de Fr. César d'Anstrude.
ANTELMI, famille de Provence dont la généa-
logie se trouve dans l'État de la Provence, par
Robert.
ANTELMI (L'abbé Joseph), historien ecclé-
siastique, né à Fréjus le 25 juillet 1648, mort le
21 juin 1697.
ANTELMI (Pierre-Thomas), littérateur et ma-
thématicien, né le 14 septembre 1730 à Trigance
(Var), mort le 7 janvier 1783.
ANTELON (Seigneurs d'), de la famille de
Blégiers (Comté-Venaissin).
ANTELUCUS, Anthelupt (Meurthe).
ANTEMATUNUM, Langres.
ANTEROU, seigneurie de Normandie, possé-
dée au xiv' siècle par la famille du Bosc.
ANTERROCHE, seigneurie d'Auvergne qui a
donné son nom à une ancienne famille. Les armes
sont : à'azur à la bande d'or, chargée de trois
mouchetures d'hermines accompagnées de deux
croisettes d'or, une en chef et l'autre en pointe,
surmontées en chef de trois ondes d'argent.
ANTESIGNAN (Pierre), grammairien, né à
Rabasteins ( l'arn), mort à la fin du xvi« siècle.
ANTHEGIA, Ànthée (Lot-et-Garonne).
ANTHELME (S.) , prieur de la Grande-Char-
treuse (1141), évêque de Belley (1163), né vers
1 105 d'une famille noble de Savoie, mort le 26 juin
1178.
ANTHERODURUM. Auxerre.
ANTHOINE (François-Paul-Nicolas), homme
politique, né en 1720, mort à Metz au mois de
mai 1793. Il était lieutenant-général du bailHage
de Boulay (Moselle) , lorsqu'il fut en 1789 député
du tiers état du bailliage de Sarreguemines aux
états généraux. Envoyé à la Convention par le
département de la Moselle , il y vota la mort du
roi.
ANTHOINE (Antoine-Ignace) , baron de Saint-
Joseph, économiste, né à Embrun le 21 sept.
1749, mort à Marseille le 22 juillet 1826. Il sé-
journa longtemps à Constantinople, Il était par sa
femme beau-frère de Joseph Bonaparte et de Ber-
nadette. — Essai hist. sur le commerce et la na-
vigation de la mer Noire, 1805, in-S».
ANTHON, seigneurie du Dauphiné, érigée en
baronnie en 1434 en faveur de Louis, marquis de
Saluées, et possédée successivement par les fa-
milles de Vidaud de la Tour et Combes. C'est à
Anthon que se hvra, en 1430, un combat, célèbre
dans les annales de la province, entre Robert de
Gaucourt, gouverneur du Dauphiné, et Louis,
prmce d'Orange. Celui-ci y fut battu, et vivement
poursuivi, passa le Rhône, armé de toutes pièces,
sur son cheval.
ANTHON, baronnie du Perche-Goet, possédée
au xvm« siècle par L. Armand de Bourbon, prince
de Conti, puis par la famille Leclercde Lesseville.
ANTHON (Seigneurs d'), de la maison de
Goth (Guyenne).
ANTHONIS, famille d'où sont sortis les sei-
gneurs de Barron, de Veymars ou Vèmars, du
Hazoy, de Roquemont. (Voy. le tome VIII du P.
Anselme.)
ANTHOUARD DE VRAINCOURT (Chitrles-
Nicolas comte d'), général de division, mort en
1852 à 79 ans.
ANTIBES, Antipolis, ville fondée en face de
Nice (d'où vient son nom Anti-polis), parles Mas-
faliotes , vers 340 av. J. C. , sur le territoire des
Deceatcs afin de contenir ce peuple ainsi que les
Oxybii et les Nerusi. Les Romains firent de cette
ville une colonie latine, une place forte et un ar-
senal maritime; ils l'embellirent de monuments,
dont il reste quelques ruines et, entre autres, un
théâtre. A la fin de l'empire, Antipolis était le
chef-lieu d'une des sept cités de la Narbonnaise
seconde, Antipolitana civitas , à laquelle elle
avait donné son nom. Elle devint dés le iv= siècle
un évêché suffragant d'Aix. Elle souff"rit beaucoup
des invasions des barbares et, à la fin du ix= siècls^
lesSarrasins la détruisirent de fond en comble. Elle
se releva pourtant et se repeupla, malgré les atta-
ques fréquentes des pirates d'Afrique et d'Espagne.
En 1244, elle perdit son évêché qui fut transféré à
Grasse, sous la métropole d'Embrun. Le xvi' siècle
en fit une place forte par les travaux qu'y ordon-
nèrent François et Henri IV. En 1746, assié-
gée par le général Brown, à la tête de 40 000
hommes, elle soutint courageusement un bom-
bardement de vingt-neuf jours et fut enfin déli-
vrée par Belle-Isle. En 1789, elle était une des
quarante bonnes villes du royaume. 1791 la mit
dans le département du Var. En 1815, elle fit
aux Autrichiens une résistance opiniâtre. Depuis
1860, elle appartient au département des Alpes-
Maritimes. — Il y a une dissertation sur Antibes
dans le tome XIX des Mémoires de l'académie
des inscriptions.
ÊvÊQUES n'ANTiBES. — S. Armantaire, vers 400.
— Valère, vers 473. — Agrecius , vers 506-vers
530. — Eucher, vers 540. — Eusèbe, 549-vers
570 ou 573. — Optât, 573-585. — Deocarus, 650.
— Aribert ou Aubert, 791. — Hildebon, 828. —
Aimar, 930. — N. , 966. — Bernard 1", 987-1022.
— Aldebert 1" d'Antibes, 1026-vers 1050. — Geof-
froil", 1056-vers 1088.— Aldebert II, 1089-1093.
— Mainfroi - Grimaldi , vers UCO-vers 1135. —
Geofîroi II, vers 1140-vers 1145. — Pierre, 1146-
1156. — Raimond I", 1158-vers 1165.— Ber-
trand I" , 1166-1177. — Foulque, 1178-1185.—
Guillaume I« 1186-1187. — Raymond II Grimaldi,
1188-vers 1195. — Olivier, 1199. — Bertrand ou
Bernard II, vers 1208-vers 1211. — Guillaume II
Gausselin de Saint-Marcel, 1212-vers 1215. — Ber-
trand III d'Aix, 1218-1244.
ANTIBOUL (Charles -Louis) , conventionnel,
né à Saint-Tropez (Var), vers 1752, mort sur l'é-
chafaud à Paris le 31 octobre 1793. Dans le procès
du roi, il avait voté pour la détention.
ANTICHAMBRE DU ROI. Quand le roi man-
geait au grand couvert (voyez ce mot), c'était
dans l'antichambre que l'on dressait sa table. La
police de cette salle était faite par trois huissiers
qui servaient tour à tour. Us portaient l'épée,
avaient le titre d'écuyer, 400 livres de gages, un
pain et une bouteille de vin à leur déjeuner et de
très-grands profits. Ainsi il leur revenait de droit
les restes de toutes les bougies briilèes dans l'anti-
chambre, les échafauds qui y avaient été dressés
pour les fêtes et les cérémonies, et quand le roi
quittait le grand deuil, les tentures et les sièges
ANTI
— 88 —
ANTI
d'étoffe violette qui avaient figuré dans cette
pièce.
ANTIGNAC, seigneurie de Saintonge, possé-
dée au xv sit'cle par la maison de Polignac.
ANTIGNAC (Antoine), chansonnier, né à
Paris le 5 déc. 1772, y mourut le 21 sept. 1823.
ANTIGNOSG (Seigneurs d'), branche de la fa-
mille pro\ençale de 'Ihoron.
AI^'^TIGNY (Seigneurs d'), branche de la mai-
son de Damas. = — (Seigneurs d'), de la maison
de Noyers (Bourgogne). = — (Seigneurs d'), de
la maison de Vienne (Bourgogne). = — (Sei-
gneurs d ) , branche de la fiimille de Préaux (Tou-
raine). = — (Seigneurs d')', de la famille de
Scourion (Picardie).
- ANTILLES FRANÇAISES. Les Antilles , de-
puis leur découverte par Christophe Colomb
(1492-1504), appartenaient à l'Espagne, lorsque
des aventuriers français dont le chef s'appelait
d'Esnambuc, s'établirent à Saint-Christophe (1625).
Il obtint de Louis XIII un privilège pour l'exploi-
tation duquel se forma une Compagnie française
des îles d'Amérique (1626). Les Français furent
chassés de Saint-Christophe par les Espagnols
(1630) ; mais une partie d'entre eux ne tarda pas
à rentrer dans sa possession, l'autre trouva un
refuge sur l'ile de la Tortue au N. 0. de Saint-
Domingue. Une nouvelle compagnie s'étant for-
mée en 1631, d'Esnambuc passa à la Martinique,
et deux Dieppois, Lolines etDuplessis, s'établirent à
la Guadeloupe (1635). Ils eurent à y soutenir une
lutte très-vive contre les Caraïbes jusqu'en 1640.
Mais la compagnie de 1631, n'ayant pas prospéré,
céda son privilège à une autre, qui ne réussit pas
mieux et qui finit par vendre les îles aux gouver-
neurs (1642). Pourtant les Français s'établiren*.
successivement à Saint-Barthélemy (1646), à Ma-
rie-Galande et aux Saintes (1648), à Sainte-Lucie,
à Grenade et dans les Grenadilles (1650) et com-
mencèrent à fabriquer du sucre à la Martinique.
En 1651, l'ordre de Malte acquit, pour les tenir
comme fiefs de la couronne française, Saint-Mar-
tin, Sainte-Croix, Saint-Christophe, Saint-Barthé-
lemy et l'île de la Tortue. Les Français s'établirent
d'une façon durable aux Saintes (Î652) et expul-
sèrent les Caraïljes de la Martinique (1658). Le
traité des Pyrénées est le premier acte où soient
mentionnées les colonies. Il laissa aux Français
File de la Tortue (1659), d'oir ils passèrent bientôt
sur la côte N. 0. de Saint-Domingue. En 1664,
Colbert acheta les possessions de Malte et les remit
à la Compagnie des Indes occidentales ainsi que
la Martinique et la Guadeloupe, avec les Saintes,
Marie-Galande , la Désirade et la Grenade , aux-
quelles fut jointe l'île Saint-Louis (1666). Ces co-
lonies, que la paix de Bréda diminua de Saint-
Christoplie, remise aux Anglais (1667), furent à
leur grande joie débarrassées du gouvernement
de la Compagnie et réunies à la couronne (1674).
Elles fabriquèrent bientôt une trentaine de mil-
lions de livres de sucre et récoltèrent une assez
grande quantité de cacao. 'Vers la fin du xvii'siècle
la Martinique avait 21 640 habitants de toutes cou-
leurs et la Guadeloupe 10 875. La paix de Rys-
wick (1697) avait reconnu à la France ses éta-
blissements de Saint-Domingue; mais c'est après
la paix d'Utrecht (1713), terminant une si lon-
gue période de guerres acharnées, que com-
mença surtout, pour les Antilles françaises, une
prospérité accélérée par la liberté de commerce
qui leur fut octroyée (1717). Le caféier fut in-
troduit à la Martinique (1727) juste à temps pour
y remplacer le cacaotier qui y périssait. 11 fut
transporté de là avec le cotonnier a Saint-Domin-
gue (1737). Cependant nos colonies prenaient
une importance qui excita la jalousie de l'Angle-
terre à qui elles offraient une proie facile. Aussi,
durant la guerre de Sept ans, les Anglais prirent
la Guadeloupe (1759, 21 août), 'a Martinique
(1762, 13 février) et à peu près toutes les îles
françaises. Quand la paix de Paris fut signée
(1763), nous perdions la Grenade, Saint-'Vincent,
Dominique et Tabago; mais nous conservions ou
recouvrions Saint-Domingue, Sainte-Lucie, la Mar-
tinique et la Guadeloupe avec ses annexes, les
Saintes, la Désirade, Marie-Galande, Saint-Martin
et Saint-Barthélemy. Quinze ans plus tard, éclatait
la guerre de l'Indépendance américaine. Les An-
tilles en furent un des principaux théâtres. Les
Anglais prirent d'abord Sainte-Lucie (1778), mais
les Français leur enlevèrent la Dominique (1778),
Saint-Vincent et la Grenade (1779), Tabago, Saint-
Eustache et Saint-Christophe (1781). L'un des prin-
cipaux événements militaires de cette guerre fut
la bataille des Saintes (1782). La paix de'Versailles
(1783) nous rendit Tabago, et tout annonçait une
nouvelle fortune pour nos îles quand la Révolu-
tion eut pour contrecoup , à Saint-Domingue, des
troubles (1789), une insurrection (1791) et la
ruine de nos villes. L'Espagne céda, il est vrai,
par la paix de Bâle (1795) la partie qu'elle avait
à l'E. de Saint-Domingue; mais les blancs furent
expulsés de l'île (1798) et l'échec de l'expédition
de 1803 eut pour conséquence l'indépendance des
nègres (1804). La plupart des Antilles furent oc-
cupées par les Anglais durant l'Empire ; mais, à
la Restauration (1815), la France recouvra Saint-
Martin en partie, la Désirade, Marie-Galande et
les Saintes avec la Guadeloupe et la Martinique.
L'émancipation des esclaves fut proclamée dans
ces possessions en 1848 et, en 1860, la Guade-
loupe , avec ses annexes, comptait 136 602, et la
Martinique 136 562 habitants de toutes couleurs.
BiBUOGRAPHiE. Le P. Duterire , Histoire géné-
rale des Antilles, 1667, 4 vol. in-4° ; Hist. géné-
rale des lies S. Christophe, de la Guadeloupe et
de la Martinique, 1654, in-4'>; A. Dessalles, His-
toire des Antilles, 1847 ; Sidney Daney, //zsioi?T
de la Martinique, 1846 ; Estancelin, Recherches
sur les voyages des navigateurs normands, 1832,
in-S" ; L. Guérin, Les Navigateurs français.
ANTILLIAGUM, Antilly.
ANTILLY (Seigneurs d'), branche de la maison
deBilly (Soissonnais).
ANTIMOINE (Jeand'), pseudonyme de Brous-
sonet.
ANTIMON (S' d'), pseudonyme de Nie. Clé-
ment.
ANTIN, seigneurie de Bigorre qui fut érigée
en marquisat, en 1615, en faveur d'Antoine- Ar-
naud de Pardaillan, baron de Gondrin, et en du-
ché-pairie, en mai 1711, en faveur de Louis-An-
toine de Montespan, marquis d'Antin. Ce dernier,
fils unique du marquis de Montespan et de Mme de
Montespan , né en 1665, mort à Paris le 2 novem-
bre 1736, se trouvait être le demi-frère du duc du
Maine, du comte de Toulouse et des cinq autres
enfants légitimés issus de la longue liaison de sa
mère avec Louis XW. Il fut d'abord très-froide-
ment accueilli par le roi, mais finit par deve-
nir menin du dauphin, tt la servilité et l'habi-
leté de courtisan qu'il déploya le firent nommer
successivement lieutenant général (1702), gou-
verneur de l'Orléanais, directeur général des bâ-
timents (1708), lieutenant- général de l'Alsace,
membre du conseil de régence, ministre d'État
(1733). On a publié de lui (1822, in-8, tiré à
30 exemplaires) un Discours de sa vie et de sex
pensées. Il avait laissé aussi de volumineux Mé-
moires, cités par Lemontey. On ne sait ce qu'ils
sont devenus. 11 y a des lettres de lui à la Biblio-
thèque impériale. = Son petit-fils, Louis de Par-
ANTû
— 89 —
ANTR
DAiLLAN DE GoNDRiN, ducd'Antin, connu d'abord
sous Je nom de duc d'Épernon, maréchal de camp,
né le 9 novembre 1707, mort à Paris le 9 décem-
bre 1743. = Louis de Pardaillan de Gondrin,
troisième et dernier duc d'Antin, fils du précé-
dent, maréchal de camp, né le 15 février 1727,
mort à Brème le 14 septembre 1757.
ANTIOCHE (Principauté d'). Antioche, capi-
tale de la Syrie, fut prise par les croisés sur les
Turcs seidjoucides, en juin 1098, après un siège
de plus de huit mois. Elle fut donnée par les
vainqueurs à Marc Bohémond, prince de Tarente,
fils . de Robert Guiscard. Bohémond, fait prison-
nier par les Turcs en 1100, recouvra sa liberté en
1104, et alla passer le reste de sa vie en Europe,
laissant le soin d'administrer sa principauté à Tan-
crède , son cousin. — Son fils Bohémond 11 lui suc-
céda et mourut en 1130, laissant une fille, Cons-
tance, qui épousa (1137) Raymond de Poitiers. —
Bohémond III, leur fils et successeur (1149), mou-
rut en 1201. — Bohémond IV, fils et successeur du
précédent , s'empara sur son neveu Rupin du
comté de Tripoli etmourut en 1233. — BohémondV,
fils et successeur du précédent, mourut en 1253. —
Bohémond VI, fils et successeur du précédent ,
mort le 10 mars 1274 à Tripoli, avait été forcé de
se retirer en cette ville quand Antioche eut été em-
portée d'assaut par les Sarrasins en 1268. — Bo-
hémond VII, fils du précédent, lui succéda (1274).
Après sa mort (1287), les infidèles enlevèrent suc-
cessivement à sa mère Sybille et à sa sœur Lucie,
ses seules héritières, Tripoli (1289) et les autres
places du comté.
ANTIPOLIS, Antibes (Alpes-Maritimes).
ANTIQUAIKES DE FRANCE (Société des).
Elle fut fondée en 1805 et porta jusqu'en 1813 le
nom d'Académie celtique, sous lequel elle a pu-
blié six volumes de mémoires. Elle se transforma
alors complétemenf, prit le litre de Société des An-
tiquaires de France, et reçut en 1814 de Louis XVIII
le titre de royale. Ses statuts furent approuvés
en 1829. Elle se compose de 45 membres rési-
dants, de 10 membres honoraires et d'un nombre
indéterminé d'associés correspondants, nationaux
et étrangers. Elle publie tous les ans un volume
de mérhoires.
ANTOGNIACUM , ANTONIACUS , Antony
(Seine).
ANTOIGNY, seigneurie du Maine, possédée
par la famille de Gaignon.
ANTOINE DE Viennois (St-), S. Antonius de
Nota, abbaye, chef d'ordre, de l'ordre de Saint-
Augustin, diocèse de Vienne, fondée vers 1096.
ANTOINE DES Champs (St-), abbaye de filles
de l'ordre de Cîteaux, fondée à Paris vers 1191.
ANTOINE (St-) DE Lezat, s. Antonius de Lezato,
monastère du comté de Foix, fondé vers le milieu
du x" siècle.
ANTOINE, dit le grand bâtard de Bourgogne,
fils naturel de Philippe le Bon, duc de Bourgogne,
et de Jeanne de Prelles, né en 1421, mort en 1504.
Il alla combattre les Maures en Afrique et déli-
vrer Ceuta, servit son frère Charles le Téméraire
dans ses guerres contre les Liégeois et contre les
Suisses, commanda l'avant-garde à la bataille de
Granson (1476) et fut fait prisonnier à la bataille
de Nancy (1477). Il s'attacha ensuite à Louis XI
qui le combla de biens. Charles VIII lui donna
(1486) des lettres de légitimation.
ANTOINE DE BOURBON, roi de Navarre,
né en 1518, mort aux Andeiys le 17 novembre
1562. Fils de Charles de Bourbon, duc de Ven-
dôme, et de Françoise d'Alençon , il épousa à
Moulins, en 15i8, Jeanne d'Albret, fille de Henri II,
roi de Navarre, qui lui apporta en dot la princi-
pauté de Béarn et le titre de roi de Navarre.
Éloigné des affaires pendant le règne de Henri II,
il courut quelques risques lors de la conjuration
d'Amboise, où son frère le prince de Condé fut.
arrêté; fut, après la mort de François II, nommé
lieutenant général du royaume (1560), et se fit
alors catholique. Il commanda l'armée qui assié-
geait Rouen, et y reçut une blessure que ses im-
prudences rendirent mortelle. 11 y a des lettres de
lui dans le Supp. franc, à la Bibliothèque impé-
riale. 11 fut le père de Henri IV.
ANTOINE (Paul-Gabriel), jésuite, théologien,
né à Lunéville en 1679, mort à Pont-à -Mousson
en 1743.
ANTOINE (Pierre-Joseph), ingénieur, né le
13 janvier 1730 à Brasey (Jura) , mort le 2 mars
1814.
ANTOINETTE D'ORLÉANS , fondatrice de la
congré^;ation des Filles du Calvaire, morte en
1618. Elle était fille de Léonor d'Orléans, duc de
Longueville et de Marie de Bourbon, et, devenue
veuve de Charles de Gondi (1599), embrassa la
vie religieuse.
ANTOING (Seigneurs d'), branche de la maison
de Melun.
ANTOMMARCHI (Francesco), médecin, né en
Corse, mort à San-Antonio de Cuba le 3 avril 1838.
11 succéda, à Sainte-Hélène, à O'Méara comme
médecin de Napoléon, après la mort duquel il re-
vint en Françe. En 1830, il annonça qu'il avait
moulé la tête de l'empereur mort, et mit au jour
un masque que beaucoup de gens ne voulurent
point reconnaître comme authentique. Il alla
en 1831 servir comme médecin dans l'armée po-
lonaise , et (1836) exercer l'homéopathie à la
Nouvelle-Orléans, puis à Cuba.
ANTONELLE (Pierre-Antoine, marquis d'),
homme poUtique, né à Arles en 1747, y mourut
le 26 novembre 1817. Officier à l'époque de la
Révolution , dont il embrassa les principes avec
ardeur, il fut député (1791) à l'Assemblée législa-
tive, contribua à la réunion du Comtat à la France,
devint (1793) juré au tribunal révolutionnaire qu'il
présida pendant le procès des Girondins; mais
l'indépendance qu'il montra dans ces fonctions le
fit arrêter et détenir jusqu'au 9 thermidor. Plus
tard il fut impliqué dans la conspiration de Ba-
bœuf et acquitté; il subit encore diverses persécu-
tions après le 18 fructidor et le 18 brumaire.
ANTONIN (St-), S. Antonius ou Antoninus ,
monastère fondé au commencement du ix" siècle
dans le diocèse de Rodez. = — (St-), 5. Antoninus,
monastère de l'ordre de Saint-Benoît, prèsPamiers,
fondé avant 1209:
ANTONIUM, ANTHONIUM, Antoing (Puy-
de-Dôme).
ANTONY, pseudonyme d' Antony Béraud.
ANTRAGES (Seigneurs d') , de la famille pro-
vençale d'Amalric. = — (Seigneurs d'), de la
maison provençale d'Oraison.
ANTRAGUE; (Seigneurs d'), de la famille de
Montvallet (Auvergne).
ANTRAIGUES (Seigneurs d'), de la famille du
Solier (Vivarais).
ANTRAIGUES (Seigneurs d'), branche de la
maison provençale de Châteauneuf.
ANTRAIGuiES ( Emmanuel -Louis -Henri de
Launay, comte d'), écrivain et agent politique,
né à Villeneuve-de-Berg (Ardèche) vers 1755, as-
sassiné le 22 juillet 1812 au village de Baine
près de Londres. 11 avait pour oncle le comte de
Saint-Priest, ministre de Louis XVI. En 1789, il
se signala par un écrit politique contenant les
opinions les plus avancées, fut élu député de sa
ville natale aux états généraux, et dès lors chan-
gea complètement d'opinion. Il émigra au com-
mencement de 1790, et devint l'un des agents les
ANVI
— 90 —
AOUT
plus actifs du parti royaliste ; et plus tard en-
nemi acharné de Napoléon, il se mit à la solde
des puissances étrangères. Il fut assassiné ainsi
"que sa femme, Mme de Saint-Hubevty (-voy. ce
nom), par un domestique qui, acheté parla po-
lice impériale, lui avait soustrait des pièces im-
portantes, et qui se -tua après lui. Le gouverne-
ment anglais s'empara de ses papiers.
ANTRAIGUES. Voy. Entragues.
ANTRAIS ou ANTRAYE (Seigneurs d'), bran-
che de la maison d'Abon (Dauphiné).
ANTRUM, Aindre (Loire-Inférieure).
ANTRUSTIONS. Les antruslions étaient, à
l'époque mérovingienne, ceux des hommes libres
qui s'étaient liés particulièrement au service du
prince et faisaient partiede sa truste (voy. ce mot).
Les antrustions pouvaient appartenir à la race
gallo-romaine aussi bien qu'à celle des conqué-
rants barbares. Ils étaient placés sous la protec-
tion particulière du roi. Leur wehrgeld était triple
de celui de l'ingénu ordinaire (600 sous). On a
parfois confondu à tort les antrustions avec les
Leudes (voy. ce mot).
ANTUNNACUM, Andernach (Prusse rhénane).
Autour d'un des châteaux construits par Drusus
pour garder le Rhin, s'était formée une ville qui,
dans le ii= siècle, fut détruite par les barbares;
•lulien en releva les murailles (3.ï9), et elle devint
le siège d'une des onze préfectures militaires du
duché de Mayence dans la Germanie inférieure.
ANVAUX (Seigneurs d') , de la famille de Tis-
seuil (Limousin).
ANVERS, Andoverpia, Antuerpia (Belgique).
Séparée de la France au ix'= siècle par le traité de
Verdun (843), Anvers fit partie du duché de Bra-
bant, dans le royaume de Lothaire, et, plus tard,
du duché de Lorraine inférieure, dans l'Empire
Germanique. .Au xv" siècle elle appartint à la
maison de Bourgogne (1430), puis à la maison
d'Autriche, et (1556) à l'Espagne. Lors du soulè-
vement des Pays-Bas, Anvers reçut avec enthou-
siasme François d'Anjou, qui y fut couronné duc
de Brabant et comte de Flandre (19 février 1582);
mais les fautes de ce prince furent telles que,
moins d'un an plus tard, Anvers le repoussait et
lui tuait la moitié de son armée (1583, 17 janv.),
lors de la perfide tentative qu'il fit pour s'en em-
parer. Donnée à l'Empire par les traités d'Utrecht
et de Rastadt (1713-1714), Anvers se rendit en
1746 avec sa garnison au maréchal de Saxe. La
paix d'Aix-la-Chapelle de 1748 la rendit à Ma-
rie-Thérèse. Après la victoire de Dumouriez à
Jemmapes (1792, 6 nov.), Labourdonnaye en com-
mença le siège ; mais, devenu suspect, il fut rem-
placé par Miranda qui reçut la capitulation de la
place (30 novembre). Anvers, réunie à la France
(1795), devint le chef-lieu du département des
Deux-Nèthes. On y fit d'immenses travaux qui la
rendirent une des premières places fortes de l'Eu-
rope. En 1809, les Anglais l'attaquèrent et en
furent repoussés par Bernadette. En 1814, le 31
janvier, Bulow et Graham l'investirent. Napoléon
en donna le commandement à Carnot, qui, après
une admirable défense, ne la rendit que le 15 mai.
De 1614 à 1830 Anvers fit partie du royaume des
Pays-Bas. Après l'insurrection de la Belgique,
les Hollandais continuant d'occuper la citadelle ,
une armée française, conduite par le général
Gérard, parut devant la place le 26 novembre
1832, et s'en empara le 23 décembre pour le
compte des Belges auxquels elle fut remise.
ANVILLE (Seigneurs d'), de la maison de
Vivonne (Poitou). — — (Ducs d'), branche de la
maison de Rouci.
ANVILLE (Jean-Baptiste Bourguignon d'), cé-
lèbre géographe, membre de l'Académie des In-
scriptions, premier géographe du roi, né à Pa-
ris en 1697, mort en 1782. A quinze ans il pu-
blia peur premier fruit de ses lectures une carte
de la Grèce ancienne. L'abbé de Longuerue dé-
veloppa ses dispositions, et, par une étude ap-
profondie des auteurs, d'Anville éclaira la géo-
graphie ancienne par celle du moyen âge et
des temps modernes. Il a laissé 211 cartes et
plans et 78 Mémoires presque tous publiés dans
le Recueil de l'académie des Inscriptions et Belles-
Lettres. Sa meilleure carte est celle de l'Egypte.
Par le progrès de la science, les travaux de d'An-
ville ont été dépassés ou complétés, mais, g^âce
à la précision avec laquelle il a déterminé les
mesures de longueur de différents pays , il a fait
faire des progrès immenses à la géographie.
Parmi ses ouvrages nous citerons : Géographie
ancienne, 1769, in-fol.; Dissertation sur l'étendue
de Vancienne Jérusalem et de son temple, 1747,
in-8", très-rare; Mémoire sur l'Égyple ancienne,
1766, in-4°; Notice de Vancienne Gaule, 1760,
in-4° ; Traité des Mesures itinéraires anciennes et
modernes, 1769, in-8°.
ANYSE, seigneurie de Champagne, possédée
au xv siècle par la famille de Cassinel.
ANZELY, seigneurie du Nivernais, possédée
par les maisons d'Avenières et de Damas.
ANZïN, seigneurie de Flandre, appartenant à
la famille de Baschi.
AOSTE, Augusta Prœtoria Salassorum, Vicus
Augustus. Aoste, située à la jonction de deux
routes qui viennent du grand et du petit Saint-
Bernard, a formé une cité épiscopale dont le ter-
ritoire n'avait qu'un pagus, l'Aiigustensis , et ré-
pondait à celui des Vallenses dont Octodurum
(Martigny) cessa d'être la capitale quand son
siège épiscopal eut été transporté, au vi" siècle, à
Sion. Elle fut détachée du royaume de France
en 843.
Le 12 juin 1794 Aoste fut momentanément oc-
cupée par les Français, et de nouveau le 16 mai
1800. A partir de cette époque, elle appartint à
la France jusqu'en 1814, et sous l'Empire devijit
une sous-préfecture du département de la Doire.
AOUST (Jean-Marie, marquis d'), né à Douai
vers 1740, mort à Quincy vers 1812. Député aux
états généraux en 1789, il le fut encore à la Con-
vention où il vota la mort du roi, et où il fut char-
gé de diverses missions. = Son fils Eustache, né
à Douai en 1763, fut aide de camp du maréchal
de Rochambeau (1790), servit comme général de
division à l'armée des Pyrénées-Orientales, essuya
des revers, et, traduit devant le tribunal révo-
lutionnaire, fut envoyé à l'échafaud le 2 juillet
1794.
AOUT (Journée du 10) , nom- sous lequel on
désigne le sanglant combat (10 aoiit 1792), où les
faubourgs insurgés et les Marseillais nouvelle-
ment arrivés s'emparèrent du château des Tui-
leries défendu par des Suisses, des gardes na-
tionaux, des gendarmes et des volontaires royaux,
formant environ 4500 hommes. Dès le commen-
cement de l'action, Louis XVI s'était rendu avec
sa famille au sein de l'Assemblée législative ,
où il assista à la séance dans la loge du logo-
graphe. Des députations étant arrivées pour de-
mander la déchéance du roi, l'assemblée, sur la
proposition de Vergniaud, décréta la convocation
d'une Convention nationale , et , en attendant
qu'elle fût réunie , la suspension provisoire du
chef du pouvoir exécutif. En même temps elle
changea les ministres auxquels elle donna pour
successeurs Roland, Clavière, Servan, Danton,
Monge et Lebrun. Le surlendemain le roi et sa fa-
mille furent conduits dans la tour du Temple.
Une fête funèbre en l'honneur des citoyens tués
APAN
— 91 —
APGH
en combattant fut célébrée à Paris le 27 août, et
ne commença que vers les cinq heures du soir.
Elle eut lieu dans le jardin des Tuileries en face
du château. On l'avait d'abord fixée au 25, jour
de saint Louis, fête du roi; mais, les préparatifs
n'étant pas terminés, on dut la remettre à deux
jours plus tard. Une description détaillée s'en
trouve dans le n° 174 des Révolutions de Paris.
On donna le nom de Tribunal du 10 août au
tribunal criminel extraordinaire chargé de pour-
suivre les adversaires de la Révolution, et qui
fut remplacé par le tribunal révolutionnaire. Les
juges en furent nommés dans la nuit du 17 au 18
août 1792.
AOUT 1789 (nuit du 4). On connaît sous ce nom
l'une des plus célèbres séances de l'Assemblée
nationale. Elle commença à huit heures du soir,
et ne se termina qu'à deux heures du matin.
Au milieu d'une agitation et d'un enthousiasme
extraordinaires, on y décréta à l'unanimité les
articles suivants dont la rédaction définitive fut
remise à une autre époque :
Abolition de la qualité de serf et de la main-
morte, sous quelque dénomination qu'elle existe.
— Faculté de rembourser les droits seigneuriaux.
— Abolition des juridictions seigneuriales. — Sup-
pression du droit exclusif de la chasse, des co-
lombiers et des garennes. — Taxe en argent, re-
présentative de la dîme. — Rachat possible de toutes
les dîmes de quelque espèce que ce soit. — Abo-
lition de tous privilèges et immunités pécuniaires.
— Égalité des impôts de quelque espèce que ce
soit, à compter du commencement de l'année 1789,
suivant ce qui sera réglé par les assemblées pro-
vinciales. — Admission de tous les citoyens aux
emplois civils et militaires.— Déclaration de l'éta-
blissement prochain d'une justice gratuite et de
la suppression de la vénalité des offices. — Aban-
don du privilège particulier des provinces et des
villes. — Déclaration des députés qui ont des man-
dats impératifs qu'ils vont écrire à leurs commet-
tants pour solliciter leur adhésion. — Abandon des
privilèges de plusieurs villes, Paris, Lyon, Bor-
deaux, etc. — Suppression du droit de déport et
vacat, des annates et de la pluralité des bénéfices.
— Destruction des pensions obtenues sans titres.
— Réformation des jurandes. — On décréta en
même temps qu'on frapperait une médaille pour
éterniser la mémoire de ce vote qui consacrait la
ruine de l'ancien régime.
APAMIJE, Pamiers (Ariége).
APANAGES. Dans le droit féodal, on opposait
Vapanage au partage. L'observation rigoureuse
des principes empêchait, aux xi= et xii" siècles, la
division des fiefs; les frères aînés recueillaient la
succession paternelle entière. Cependant il leur
fallait bien soutenir leurs cadets conformément à
leur état et à leur origine ; les coutumes leur en
imposèrent l'obligation. L'apanage fut donc la
pension annuelle, la rente assignée d'ordinaire
sur certains fonds, que faisaient les seigneurs à
leurs frères puînés. Il nous en reste des exemples
assez nombreux au xii" siècle. La tenure en pa-
vage (voy. ce mot), la division des fiefs firent
tomber en désuétude l'apanage seigneurial.
Lorsque le principe de Findivisibilité des do-
maines de la couronne eut prévalu en France,
sous la troisième race, les règles de l'apanage
royal auraient pu ne pas différer essentiellement
de celles de l'apanage seigneurial ; mais la fai-
blesse des rois y laissa introduire l'usage désas-
treux de l'hérédité. On distingué à cet égard
quatre périodes dans notre histoire, allant, la pre-
mière, de Hugues Capet à Philippe II, 987-1180;
la deuxième, de Philippe II à Philippe le Bel,
1180-1285; la troisième, de Philippe IV à la Ré- 1
volution; la quatrième-, enfin, de cette dernière
époque jusqu'à nos jours. Dans la première pé-
riode, les apanages auraient passé aux collatéraux
et aux filles; dans la deuxième, aux collatéraux
seulement; dans la troisième, aux seuls descen-
dants de la branche masculine directe. Mais ces
divisions, démenties par les faits, sont purement
arbitraires. En plein xvi" siècle, Marguerite, fille
de Henri lî, reçut le Berry en apanage, et dès le
xiii', saint Louis, en donnant en 1268 à ses trois
fils Jean, Pierre et Robert les comtés de Valois,
Alençon et Clermont, stipula le retour à la cou-
ronne au cas de l'extinction de la ligne masculine
directe.
L'institution des apanages princiers faillit avoir
les conséquences les plus funestes, en constituant
des familles rivales de la maison royale elle-même
et plus puissantes qu'elle. La plus célèbre fut
celle des ducs de Bourgogne, fondée, pour la pre-
mière fois, par la donation de Robert en faveur
de son fils, éteinte par la mort de Philippe de
Rouvre en 1362, et rétablie à cette époque par
Jean II, en faveur de Phihppe le Hardi, sans exclu-
sion de la tige féminine. En 1374, Charles V,
ayant compris le danger de ces démembrements
du royaume, avait décidé par une ordonnance
que désormais les apanages princiers seraient ré-
duits à une rente assise sur un fonds de terre.
Cette sage mesure demeura sans efTet, et ce fut
seulement à partir de 1566 que les rois s'astrei-
gnirent à l'observation rigoureuse d'une loi pré-
cise. Lhospital fit rendre alors une ordonnance en
vertu de laquelle tous les apanages rentraient
francs et quittes de toute obligation à la couronne,
après l'extinction de la tige masculine directe.
Depuis la Révolution, les assemblées Consti-
tuante et Législative maintinrent les apanages en
faveur des princes de la maison royale, par les
lois des 13 août, 21 septembre, 1"' décembre 1790,
6 avril 1791, mais en les réduisant à des rentes
ou pensions. Abolis en 1792, ils furent rétablis
par un sénatus-consulte du 30 janvier 1810, con-
formément aux principes de 1790. Le gouverne-
ment de la Restauration rendit à la famille d'Or-
léans son ancien apanage (ordonnances du 18 et du
20 mai 1814), qui fut réuni à la couronne par une
loi du 2 mai 1832. — Sous le second Empire, il
n'existe point d'apanage proprement dit.
A PARI. Sous les deux premières races, les actes
authentiques furent rares, parce que ce caractère
était attaché aux seuls actes émanés de la chan-
cellerie royale. Quand un incendie les avait dé-
truits, ou que leur ancienneté inspirait des craintes
sur l'usage qu'on serait appelé à en faire dans
l'avenir, on avait une ressource, c'était d'en de-
mander le renouvellement à l'autorité dorit ils
émanaient. On s'adressait soit au comte, soit au
roi ; devant eux on amenait des témoins qui dé-
claraient qu'à leur connaissance on avait toujours
été en possession de telle pièce. Sur ce témoi-
gnage, le comte ou le roi ordonnait à la chancel-
lerie de délivrer un nouvel acte qui prenait le nom
d'à pari.
APCHER, maison d'Auvergne qui, au xviii"
siècle, se fondit dans celle de La Tour.
APCHIER, baronnie du Languedoc (Lozère)
qui a donné son nom à une ancienne maison d'où
sont sortis les seigneurs de La Garde, de Vabres,
de Vazeilles, et de Saint-Didier. Elle a successive-
ment appartenu aux maisons de Châteauneuf , de
Joyeuse et de Crussol.
APCHON, baronnie d'Auvergne (Cantal) qui a
donné son nom à une ancienne maison à laquelle
appartiennent les seigneurs de Saint-Germain,
de Serezat, de Saint- André, et de Montrond. —
(Voy. le Palais d'honneur du P. Anselme).
ÀPPE
— 92 —
APPE
APENNINS (Département des). Il était formé
de la partie orientale du territoire de la républi-
que de Gênes et avait pour chef-lieu Chiavari.
En 1814, il fut réuni au Piémont.
APER (Marcus) , orateur latin du i'"' siècle
avant J. G. Il était Gaulois de naissance et devint
successivement sénateur, questeur, tiibun et pré-
teur.
APER (Sanctus), Saint-Ëvre (Meurtbe).
APHRODISE (St-), S.' Aphrodisius, abbaye
de l'ordre de Saint- Benoît, fondée vers 314 à Bé-
ziers, ruinée vers 900.
APlARl.œ CAMPI, Acbères.
APOGNIACUM, Appigny (Yonne).
- APOLLINAIRE (S.), évêque de Valence, vivait
dans la première moitié du vi' siècle.
APOLLINAIRE. Voy. SIDOINE.
APOLLO. Le nom de ce dieu, sans les noms
de divinités gauloises qui lui servent d'épithètes,
se trouve associé parfois à d'autres dieux sur les
mêmes autels. A Amiens, on avait élevé deux au-
tels n'ayant qu'une seule inscription «à Apollon et
àVeringodumne.» César s'est imaginé à tort qu'A-
pollon était un des dieux des Gaulois. Un ex-voto
«à Apollon Borvon et à Damona» a été trouvé,
près de Bourbonne-les-Bains, chez les Lingons,
dédié par un Lingon. On y voit une divinité pré-
sidant aux sources thermales et ayant été l'origine
du nom de Bourbon. — Un autel élevé à Apollo
Grannus Mogounus a été trouvé à Herburg (Al-
sace) .
APONA, Landau.
APOTHICAIRES. Les apothicaires, à Paris,
ont été longtemps compris dans la corporation
des épiciers dont faisaient aussi partie les dro-
guistes, les herboristes et les chandeliers. Un édit
du mois d'août 1484 fit un métier des épiciers et
des apothicaires; puis une ordonnance de juin
1514 prononça leur séparation complète, et donna
à ceux-ci des statuts confirmés ou modifiés en no-
vembre 1560, en Juin 1611, en novembre 1638.
Ceux que l'on donna à cette dernière date ser-
vent encore de base aux règlements qui concer-
nent l'exercice de la pharmacie. A l'époque de la
Révolution, les apothicaires à Paris étaient au
nombre de 87. S. Nicolas était le patron de la
communauté.
Les apothicaires eurent souvent des démêlés
avec les épiciers, qu'ils accusaient d'empiéter sur
leurs attributions, et avec les médecins, qui leur
faisaient le même reproche et beaucoup d'autres
encore. Voy. un volume fort rare : Déclaration
des ahvs et tromperies que font les apothicaires,
par Lisset Benancio (Séb. Colin), 1553, in-16.
APOTHICAIRES DU ROI. Ils étaient au nom-
bre de quatre, appointés à 1600 liv., ayant chacun
un aide sous eux. Tous les huit avaient le droit
de tenir ou faire tenir boutique à Paris ou dans
une autre ville à leur choix. Il y avait, en outre,
deux apothicaires distillateurs. Les apothicaires
fournissaient non-seulement des remèdes, mais
certaines confitures, des liqueurs, du sucre, etc.,
a et ce qu'ils fournissent, dit l'Éiat de la France,
ils ont l'honneur de le donner au prince de la
main à la main. 3> Ils faisaient aussi les sachets
de senteur pour les habits, le linge et les perru-
ques du roi.
APÔTRES (Les) , monastère fondé à Arles
en 548, et ruiné au viii" siècle.
APPANi.ffi, Apam[.«, Pamiers (Ariége).
APPARITIO DOMINI, nom donné dans quel-
ques anciens actes au jour de l'Épiphanie.
APPEL. On ignoœ si l'appel existait chez les
Gaulois, mais liome le pratiquait largement et
l'importa en Gaule. Le gouverneur de la province
pouvait réviser les sentences rendues par les ma-
gistrats municipaux; l'appel remontait même jus-
qu'à l'empereur. Après l'invasion, il disparut. Le
principe de l'appel était évidemment incompatible
avec les épreuves dites jugements de Dieu, comme
avec l'organisation judiciaire des Rachimbourgs,
qui formait un jury véritable.
Charlemagne, qui s'efforça de restaurer l'admi-
nistration impériale, rétablit la hiérarchie judi-
ciaire. D'après ses Capitulaires, on pouvait en
appeler du dizainier au centenier, du centenier
au comte, qui nommait des juges pour connaître
de l'appel ou du déni de justice, du comte aux
missi dominici ou à l'empereur lui-même. C'était
à son tribunal qu'étaient portées directement les
causes des abbés, évêques, comtes et grands, et
elles étaient jugées par le prince lui-même ou
par le comte palatin. L'appelant convaincu de
mauvaise foi était condamné à quinze sous d'a-
mende ou à quinze coups de bâton administrés par
les juges eux-mêmes. Cette exécution était attri-
buée aux juges parce que, comme plus tard,
après saint Louis, c'était contre eux et non contre
la partie adverse qu'était porté l'appel.
Avec rétablissement du système féodal et l'af-
faiblissement progressif de la royauté, les appels
disparurent forcément. Nul ne pouvait être jugé
que par ses pairs; mais l'accusé pouvait récuser
la cour de son seigneur si elle n'était pas suffi-
samment garnie, et par appel à défaute de droit
s'adresser à une cour plus élevée. Mais il n'y
avait pas là de jugement à casser; l'accusé une
fois condamné ne pouvait plus attaquer le juge-
ment que d'une manière, par le défi, et soutenir
le mal jugé en champ clos contre chacun des
juges, d'après les règles énumérées longuement
par Beaumanoir et Pierre de Fontaines. C'était ce
q'u'oa appelait fausser le jugement. La décision
par ie combat terminait l'affaire pour toujours.
Par l'appel de faux jugement, on recourait, en
cas de déni de justice, de la cour du vassal à
celle du suzerain. Ce fut un avantage considéra-
ble pour la royauté, car le roi étant suzerain de
tous les barons de son royaume, les justices sei-
gneuriales se trouvèrent subordonnées à la sienne.
En 1190, les baillis royaux eurent la connaissance
de tous les crimes compris sous les quatre dési-
gnations de meurtre, rapt, homicide, trahison,
et eurent au xiv= siècle le droit de juger à leurs
assises les appels des prévôtés. On pouvait appe-
ler des sentences rendues par les baillis au Par-
lement ou cour du roi. -D'après le testament écrit
par Philippe Auguste avant son départ pour la
croisade, en 1190, la reine-mère et l'archevêque
de Reims devaient assigner un jour tous les quatre
mois pour entendre les parties appelantes. Saint
Louis, plus tard, désigna quatre époques fixes
pour faire juger les appels par plusieurs membres
du conseil : la Toussaint, la Chandeleur, Pâques
et l'Ascension.
Le Languedoc fut divisé, au xui" siècle, après
la croisade des Albigeois, en trois sénéchaussées :
Carcassonne et Béziers d'abord, Toulouse sous le
règne de Philippe le Hardi. Les sénéchaux eurent
le même rang dans le midi que les badlis dans le
nord; on en appela d'abord au roi de leurs tri-
bunaux pro defectu juris ; puis le Parlement or-
ganisa dans son sein une chambre spéciale appelée
Auditorium juris scripti pour réformer leurs juge-
ments. Les grands jours de Troyes avaient été
institués, vers 1230, par Thibaut le Posthume,
comte de Champagne; lorsque cette province eut
été réunie à la couronne, les appels de leurs juge-
ments rassortirent encore au Parlement royal.
Ainsi s'organisa, par la faculté de l'appel, la cen-
tralisation judiciaire, au grand profit de la
royauté.
APPE
^ 93 —
APT
Une réaction des seigneurs contre les empiéte-
ments de la justice royale eut lieu sous Louis le
Hutin. Plusieurs seigneurs établirent alors dans
leurs domaines une cour d'appel et un second de-
gré de juridiction; mais la royauté revint bientôt
sur cette concession. Charles V, en consentant à
l'érection d'une cour d'appel dans la pairie du duc
d'Anjou, son frère, stipula qu'elle ne serait pas
souveraine et que le Parlement de Paris pourrait
toujours réformer ses arrêts (1371).
En 1329, outre les appels des bailliages et des
juridictions seigneuriales, le Parlement commença
à recevoir les appels comme d'abus et à réformer
les jugements des tribunaux ecclésiastiques; il
échoua ea essayant de mettre dans son ressort le
droit de réformer les arrêts de la Cliambre des
comptes, mais il fut plus heureux vis-à-vis de
l'Université et commença, en 1413, à recevoir les
appels de ses tribunaux, prérogative que Char-
les VII confirma.
La royauté ne tarda pas à trouver ses propres
agents trop puissants. Pour diminuer leur pou-
voir et rendre la justice plus expéditive, elle créa
les présidiaux , tribunaux intermédiaires entre
les prévôtés et les bailliages. Ils furent investis
d'une certaine juridiction en dernier ressort qui
appartenait auparavant aux bailliages ; on n'en
appela de leurs jugements aux baillis que pour le
petit criminel, pour les autres causes, au parle-
ment de Paris.
Des règles spéciales déterminèrent les forma-
lités des appels et les juridictions compétentes.
Mais avec l'acci-oissement du domaine royal, le
système administratif s'était développé et des con-
flits nouveaux avaient surgi ; comme on n'avait
pas constitué de tribunal administratif supérieur^
ce fut encore au parlement qu'on attribua la con -
naissance des appels de la justice administrative
ordinaire. Ainsi, François I" décida, en 1535,
qu'on pourrait en appeler des maîtres des eaux et
forêts à la table de marbre par-devant le grand
maître ou son lieutenant, et de là, en dernier res-
sort, aux parlements; en 1538, qu'on en appelle-
rait au parlement du contrôle général du grenier
à sel. En 1543, une chambre spéciale fut créée
dans le parlement pour recevoir les appels des
tribunaux des domaines; Henri II lui attribua en-
core ceux des maîtres des ports et de leurs lieu-
tenants, et ceux des prévôts des monnaies à la
cour des monnaies. La nouvelle organisation de
la basse justice commerciale , la création de tri-
bunaux spéciaux de commerce à Toulouse et à
Rouen en 1549, à Paris en 1563, et dans plusieurs
villes, l'avaient soulagé de la multitude des ap-
pels pour affaires peu importantes; mais sa com-
pétence subsistait toujours pour décider en der-
nier ressort les affaires graves. Une modification
fut faite à sa compétence en matière religieuse,
lorsque, en mai 1576, les réformés eurent ob-
tenu dans les parlements de Paris, Rouen, Dijon,
Aix, Grenoble, Rennes et Bordeaux, des cham-
bres mi-parties pour recevoir leurs appels.
Cependant on sentait parfois les inconvénients
de toutes ces complications. Les notables de 1 597 de-
mandèrent qu'on ne maintînt qu'un seul degré de
juridiction dans chaque ville; les états généraux de
1614désirèrentqu'on nepût parcourir enappelplus
de deux degrés; mais il fallut attendre la Révolu-
tion pour en arriver là. L'Assemblée constituante
simplifia les appels, en régla, par la loi du 16-
24 août 1790, les divers degrés, depuis les justices
de paix jusqu'à la cour suprême , et détermina
dans quel cas chacun des tribunaux intermédiaires
jugerait sans appel ou avec recours à la juridic-
tion supérieure. La Constitution de Tan viii créa
des tribunaux d'appel qui ont depuis changé de
nom (cours d'appel, cours royales, cours impé-
riales), mais conservèrent la même organisation.
APPEL VOLAGE. On appelait ainsi au moyen
âge une institution judiciaire propre au territoire
de Laon. Le tribunal du roi y jouissait d'une juri-
diction exorbitante, dite de prévention, dans cer-
taines seigneuries supérieures, basses et moyennes,
toutes les fois qu'il s'agissait d'une cause crimi-
nelle, et ailleurs d'une manière générale, lors
même que l'affaire était simplement ordinaire.
Voici, d'après Boutillier {Somme rur., 1. II, t. XIV),
comment s'interjetait l'appel volage : la partie
ajournée se présentait devant le juge, et en quelque
état que fût l'affaire, lui déclarait qu'elle l'assi-
gnait, et l'assignait en effet devant le bailli de
Vermandois ou son lieutenant à Laon. Elle inti-
mait en même temps le demandeur et la procé-
dure suivait son cours audit siège de Laon. Le
bailli ou son lieutenant examinait la cause, la re-
tenait ou la jugeait, ou la renvoyait au juge or-
dinaire, suivant les cas.
On entendait aussi par appeaux volages, en
Laonnais, les actions possessoires intentées direc-
tement par le propriétaire d'un fonds troublé dans
sa jouissance. La simple déclaration d'appel vo-
lage obligeait la partie adverse, sans qu'il y eût
besoin d'ordonnance du juge, à comparaître de-
vant le prévôt royal de la prévôté foraine, qui
renvoyait les contestants à ses plaids, sauf à pren-
dre des mesures provisoires.
Dans l'un et l'autre cas, cette coutua'.e était fort
onéreuse pour les plaideurs, elle prolongeait les
procès et avait en outre l'inconvénient d'entraver
et d'amoindrir la juridiction ordinaire. Aussi fut-
elle plusieurs fois abolie et restaurée. Philippe le
Bel la rétablit en 1296 après l'avoir un moment
supprimée; en 1302, il ordonna de nouveau urie
enquête qui ne paraîi pas avoir produit de ré-
sultat. En 1332, Philippe VI l'attaqua encore ; elle
ne semble avoir définitivement disparu qu'en 1351 ,
en vertu d'un édit de Jean, qui mit à l'abolition
des appeaux volages la condition d'une prestation
ou louage de 2 sous parisis pour chaque village
exempté.
APPEL COMME D'ABUS. Voy. Abus.
APPERÇUS, nom que l'on donnait aux gens
d'une sorte de milice en Franche -Comté, sous la
domination espagnole, lorsqu'ils étaient appelés
à un service actif et payé.
APPIER. Voy. H.iNZELET.
APPIGNÉ, seigneurie de Bretagne érigée en
vicomté en mars 1574, en faveur de Julien Bo-
therel .
APPILLY (Seigneurs d'), branche de la famille
de Hamel (Picardie).
APPLAINCOURT (Seigneurs d'), de la maison
de Crét|uy.
APREMONT. Voy. Aspremont.
APRES (Seigneurs d'), branche de la famille
de Samte-Marie (Normandie).
APRÈS DE MANNEVILLETTE (Jean-Bap-
tiste-Nicolas-Denis d'), ingénieur hydrographe, né
au Havre le 11 février 1707, mort le 1='' mars 17S0.
— Neptune oriental, 1743-1745, in-fol.
APRILEIUM, Avrilly.
APRIX, famille de Normandie d'où sont sortis
les seigneurs de Vimont et de Morienne. Les armes
sont : d'azur à un château d'argent.
APS (Seigneurs d'), braiiche de la maison de
la Baume (Dauphiné).
APT, Apta Julia. Cette ville, qui fut d'abord
la capitale des Vulgientes, et en partie détruite à
l'époque de César, devint plus tard colonie ro-
maine sous le nom de colonia Julia Apta. A la
fin de l'empire, elle était la capitale de la cité des
, Aptenses, qui firent partie de la Xarbonnaise Se-
AQUA
— 94 —
AQUI
conde. L'évêque d'Apt était comte de sa ville et
suffragant de rarchevêque d'Aix. L'évêché fut sup-
primé à la Révolution. Apt, qui faisait partie du
gouvernement de Provence, devint à cette époque
sous-préfecture du département de Vaucluse.
Il s'est tenu un concile à Apt le 13 mai 1365.
Bibliographie : Martin, Antiquités et inscrip-
tions de la ville d'Apt, 1818, in-S"; l'abbé Boze,
Ilist. de l'Église d'Apt, 1800, in-8°.
ÉvÊQUES d'Apt. — S. Auspice, vers 95. — Léo-
nius, vers 300. — S. Quintin, vers 400. — S. Cas-
tor, vers 410. — Sillucius, 431. — Auxanius, 436.
— Asclepius, 439-455. — Léonce, 463-474. — Pré-
textât I", 475-vers 635. — Prétextât II, vers 540-
545. — Eusëbe, 546-548. — Clémentin , 549-vers
575. — Pappus, vers 580-585. — S. Pierre, 691.
— Magneric, 788-792. — Gérard, 796. — Sen-
dard, 835. — Paul I", 852. — Teutbert, 859. —
Richard, 879. — Paul II, 886. — Werner, 894. —
Rostaing, 9.50. — Arnoul, 960. — Nartold I", 967.
— Étienne I", 979. — Narthold II, 982. — Theu-
deric, 991. — Hibold, 999. — S. Etienne II, 1010-
6 nov. 1046. — LégerP'', 1047. — Eliphant, 1048-
1068. — Isoard, 1095. — Bertrand I", 1102. —
Léger II d'Agoult, 1124. — Raimond 1", 1145-
11.51. — Rainard, 1152. — Guillaume P"' Astra,
1155. — Pierre I" de Saint-Paul, 1162-3 nov.
1179. — Guiraud I", 1180-1202. — Pierre II de
Saint-Paul, 1202.— Geoffroi 1", 1211-1229. —
Geoffroi II, 1229-1243. — Guillaume II CentuUo,
1244-26 janv. 1246.— Geoffroi 111 de Dalmas,1247-
28 août 1256.— Pierre III Bayle , ] 1 nov. 1 256-30 mai
1268. — Ripert de Viens, 1268-1" fév. 1269.— Rai-
mond Il Centutio, juin 1271-10 juillet 1275. —
Raimond III Bot, 5 sept. 1275-22 août 1303.— Hu-
gues Bot, nov. 1303-1318. — RaimondIVBot, 1320-
janv. 1330. — Guiraud II de Corbières, 1330. —
Bertrand II Acciajoli, 7 juillet 1331-1332. — Guil-
laume m Astier, 12 juin 1332-1340. — Guil-
laume IV Audebert, 1340-1341. — Guillaume V
l'Ami, 1342-1345. — Arnaud, 1346-1348. — Ber-
trand III, 17 ôept. 1348-1350. — Bernard, 1351-
1352. — Bertrand IV de Meissenier, 1353-1367.—
Eizéar de Pontevès, 25 juin 1357-déc. 1361.—
Raimond V Bot, 1362-13 avril 1382. — Raimond VI
deSavine, 1382-1384. — Gérard, 1385-nov. 1360.
— Jean I" Filleti, 9 janv. 1391-10 juin 1410. —
Pierre IV Perrigant, 1410-1411. — PéréKrin, 1412.
—Constantin de laTreille, 1416-1430.— ÉtiennellI,
17 juillet 1431-1437. — Pierre V Nasondi, 25 nov.
1437-1447. — Pierre VI Nasondi, 1448-1" juillet
1467. — Jean II Ortigue, 6 sept. 1467-1482. —
Agricole de Panisse, 18 juillet 1482-5 fév. 1490.
— Jean III de Chabrol, mars 1490-nov. 1491. —
Jean IV de Montaigu, 6 août 1494-10 sept. 1527.
Jean V Nicolaï, 1527-mars 1533. — César ïrivulce,
1533-1541. — Pierre VII de Forli, ]" déc. 1541-
1557 . — Jean-Baptiste Raimbaud de Simiane, 1 560-
1571. — François de Simiane, 1571-6 mai 1587. —
Pompée de Pénlle, 1587-28 janv. 1607. — Jean VI
Pélissier, 28 janv. 1607-28 nov. 1629. — Modeste
de Villeneuve-des-Arcs, 28 fév. 1630-7 janv. 1670.
— Jean VII de Gaillard, 1" janv. 1681-28 janvier
1695. — Joseph-Ignace de Foresta, 7 sept. 1695-
1722. — Jean-Baptiste de Vaccon, 1722-7 déc. 1761.
— Félicien Bocon de la Merlière, 6 janv. 1752-
1778. — Laurent-Michel Éon de Cély, 1778-1790.
APTOT (Seigneurs d'), de la famille de Thou-
roude (Normandie).
APUDY ( A. L.) , pseudonyme de A. L. de Chézy.
AaUA, Aix-en-Othe (Aube).
AQUABELLA, Aiguebelle.
AQUAPUTA, Puteaux (Seine).
AQUASPARSA, Aigueperse.
AQUATICA, la forêt d'Eavi (Seine-Inférieure).
AQUAVIVA, Aiguevive.
AQUAVOCONIS, Vic-le-Comfe (Puy-de-Dôme).
AQU.ffi ALLOBROGUM ou GRATIAN.ffi, Aix-
les-Bains (Savoie).
AOUiE BIGERRONUM, Bagnères (Hautes-Py-
rénées).
AQU.iE BORMONIS OU BORVONIS, Bourbon-
l'Archambaud ou Bourbonne-les- Bains.
AQU^ CALlD.ffi, Aigues-Caudes. — Bagnols.
— Vichy.
AQU.a: CONSORANNORUM, Ax (Ariége).
AQU^ CONVENARUM OU VICUS AQUEN-
SIS, Bagnères-de-Bigorre.
AQU.iE DUCTUS, Ahuy (Côte-d'Or).
AQU^ FERVID.Œ, Fervaques.
AQU^ GRANI, Aix-la-Chapelle.
Aau.^: GRATlANiE, Aix-les-Bains (Savoie).
AQU.iE MATTIACffi OU AQU.ffi MORTU.œ,
Aigues-Mortes (Gard).
AQXJ^ NER^, Neris (Allier).
AQUiE NlSINE.a3, Bourbon-Lancy (Saône-et-
Loire).
AQU.iE ONESIORUM, Bagnères-de-Luchon ou
Baréges.
AOUJE PLU]VrBARI.s:, Plombières (Vosges).
AQU.ff: SEGET.iï3 OU MEDIODUNUM, Moingt
près Montbrison (Loire).
AQXJ^ SEXTI^, Aix en Provence.
AQU.iE SICCJE, Seichel (Lot-et-Garonne).
AQUiE TORBELLlCffi, Dax (Landes).
AQU.a] VOCONTIORUM, Aix (Drôme).
AaUENSES, peuple du Bigorre. Au iv= siècle
la cirntas Aquensium est la deuxième des douze
cités de la Novempopulanie.
AQUENSES, peuple de Provence. Au iv^ siècle,
la civitas A quensium, formait la première cité
de la Narbonnaise seconde; son chef-lieu Aquic
Sexti.v (Aix) était la métropole de la province, et
la population de la cité se composait principale-
ment des habitants de la colonie latine et des
restes des Comoni, des Cenicenses et des Sallyi.
AQUIANUM, Evian (Savoie).
AQUICINCTUM, AOUISCINCTUM, Anchin.
AQUILA, AaUILEGIA, l'Aigle.
AQXJILIN (S.), évêque d'Évreux, vers 653, mort
en 695. — Sa féte le 19 octobre.
AQUILINA, l'Aigle. — Laveline (Vosges).
AQUILINASILVA, la forêt d'Iveline (Eure-et-
Loir).
AQUIGNY, Aquiniacum, bourg de Normandie
(Eure) avec titre de marquisat.
AQUIN ou AaxJINO (Mardochée, dit Philippe
d') , hébraïsant , né à Carpentras vers la fin du
xvi" siècle, mort à Paris en 1650. Il était juif, se
convertit au catholicisme , vint à Paris et fut
nommé par Louis XÎII professeur au Collège de
France. = Son petit-fils Antoine, premier mé-
decin de Louis XIV (1672-1693), né vers 1629,
mort à Vichy le 17 mai 1696.
AQUIS (Claudius de) , Claude de Seissel.
AQUISIANA PAGUS , un des trois pagi dont
se composait la cité des Ebrodunenses (Embrun).
AQUITAINE, une des trois grandes régions
entre lesquelles (à l'exception de la Province Ro-
maine) la Gaule était divisée à l'époque de César.
Comprise entre la Garonne, les Pyrénées, et le
golfe de Gascogne, elle renfermait les 40 peuples
suivants : Ambilatri, Atures, Auscii, Basabocates,
Belendi, Benarnenses. Bercoriates, Bigerriones,
Bipedimni, Bituriges Vivisci, Boates, Boii, Cam-
poni, Caracates, Cocasates, Convenœ, Datii, Eco-
lismenses, Elusates, Garites, Garumni, Uelvii(?),
Meduli, Monesi, Onobrisates ou Onobusates, Os-
cidates campestres, Oscidates montani, Preciani,
Sennates, Sibillates, Sibutzates, Sociates, Suecas-
ses, Tarbelli, Tarusates, Tomates, Vaccsi, Vasa-
es, Vassei (?) , Venami.
— 95 —
AQUI
Attaqués en 56 av. J. C. par P. Crassus, les Aqui-
tains appelèrent les Cantabres à leur secours et pri-
rent pour chefs des hommes qui avaient servi sous
Sertorius. Ils avaient réuni une armée de 50 000
hommes, lorsqu'ils furent défaits par Crassus et
obligés h faire leur soumission. Cette soumission
fut renouvelée par eux sans résistance entre les
mains mêmes de César quelques années après.
Après la conquête, l'Aquitaine fut rétablie en
28 av. J. C. par Auguste comme une des quatre
provinces entre lesquelles il divisa la Gaule trans-
alpine, et les limites en furent étendues.
Ainsi, aux peuples que nous avons déjà nommés
comme faisant partie de l'Aquitaine avant la con-
quête de César, il faut encore ajouter les Con-
sorani et les Convenir, pris à la Narbonnaise et
ceux qui , des Cévennes à l'embouchure de la
Loire, furent enlevés à l'ancienne Celtique. Voici
les noms de ces peuples, au moins des princi-
paux : Agesinates , Arverni, Bercorcates , Bitu-
riges Cubi, Cadurci, Elusates, Gabali, Lemovices,
Armoricani , LiUevani, Nitiobriges , Petrocorii,
Pictones, Rutheni, Santonea, Vellavi. La métro-
pole de cette nouvelle province d'Aquitaine fut
l'antique Avaricum (Bourges). Plus tard cette
Aquitaine fut divisée en trois provinces, mais
alors, c'est-à-dire au x° siècle aprèsJ. C, l'ancienne
Aquitaine, proprement dite, avait perdu ce nom
qui était passé à la première et à la seconde Aqui-
taine, deux provinces composées avec les peuples
qu'Auguste avait jadis détachés de la Celtique.
AQUITAINE PREMIÈRE. Cette province ne
fut formée que dans la seconde moitié du
IV' siècle, lorsque Valentinien 1"^ (364-375) crut
devoir, pour en faciliter l'administration, séparer
l'Aquitaine en deux provinces. La première était
à l'E. de la seconde. Les principaux peuples qui
en firent partie sont les Bituriges Cubi, les Cam-
biovicenses , les Lemovices, les Arverni, les Vel-
lavi, les Cadurci, les Gabali et les Ruteni. Elle
avait pour métropole Biturigum civitas (Bourges)
et était, celle-là comprise, divisée en huit cités :
civitas Arvernorum (Clermont), Rutenorum (Ro-
dez) j Albiensium (Albi) , Cadurcorum (Cahors) , Le-
movicum (Limoges), Gabalum (Javols), Vellavo-
rum (Saint-Paulien). Au v= siècle elle fut, au nom-
bre de ce qu'on appela les Sept Provinces, puis
tomba sous la domination des Wisigoths. Sous les
Mérovingiens, après avoir été, à plusieurs re-
prises, partagée entre les divers rois francs, elle
finit par être une partie du duché d'Aquitaine
(voy. duché d'Aquitaine), dont les vicissitudes et
l'histoire sont exposées plus loin et qui finit par
former plusieurs gouvernements. L'Aquitaine
première est aujourd'hui divisée à peu près entre
les quatorze départements que voici : Cher, Indre,
Allier, Puy-de-Dôme, Creuse, Haute-Vienne, Cor-
rèze, Cantal, Haute-Loire, Lozère, Aveyron, Tarn,
Lot, Tarn-et-Garonne.
AQUITAINE SECONDE, province présidiale.
Cette province fut formée par Valentinien I"
(364-375) de la portion occidentale ou maritime
qu'il détacha de l'Aquitaine première. Les prin-
cipaux peuples qui contribuèrent à la composer
sont les Ficlones, les Agesinates, les Santones,
les Petrocorii, les Nitiobriges, les Meduli et les
Bituriges Vivisci. Elle était divisée en six cités :
Civitas Pictavorum. (Poitiers), Santonum (Sain-
tes), Ecolismensium (Angoulême), Petrocoriorum
{PéTigueux], Agennensium (Agen) et Burdigalen-
sium, dont le chef-lieu Burdigala (Bordeaux)
était la métropole de la province. Elle fut au
v siècle comprise dans la division administrative
appelée les Sept Provinces; ensuite elle passa
sous la domination des Wisigoths. A l'époque mé-
rovingienne, elle eut le même sort que l'Aquitaine
première et fit aussi partie du duché d'Aquitaine.
Aujourd'hui les neuf départements de Loire-infé-
rieure, Vendée, Deux-Sèvres, Vienne, Charente-
Inférieure, Charente , Dordogne, Lot-et-Garonne
et Gironde , en tout ou en partie , occupent son
ancien territoire.
AQUITAINE TROISIÈME. Voy. NOVEMPOPU-
LANIE.
AQUITAINE FRANÇAISE. Après la chute de
l'empire romain et l'établissement des Barbares
dans la Gaule, l'Aquitaine resta divisée en deux
provinces ecclésiastiques qui eurent d'abord le
même nombre de cités ou d'évêchés que les an-
ciennes provinces gallo-romaines d'Aquitaine pre-
mière et seconde. Cependant le temps y intro-
duisit quelques changements que nous indiquerons
en parlant des villes métropolitaines de Bourges et
de Bordeaux. Malgré cette division, il existait
entre ces provinces une marque d'unité dans le
titre de Patriarche et de Primat des Aquitaines
porté par l'archevêque de Bourges, qui exerça
souvent juridiction sur les archevêchés de Nar-
bonne, d'Auch et de Bordeaux; et on doit recon-
naître que, si les événements politiques séparèrent
ordinairement l'archevêché de Narbonne (Septi-
manie et Languedoc) ainsi que celui d'Auch
(Gascogne), ils tendirent généralement à confon-
dre les deux autres en une seule Aquitaine.
En 507, Clovis s'empara de toutes les posses-
sions des Wisigoths sauf l'archevêché de Nar-
bonne ou l'antique Narbonnaise première; mais
les Francs ne s'y établirent pas alors et, après
avoir chassé les Ariens des deux Aquitaines et de la
Novempopulanie, ils retournèrent dans le nord de
la Gaule. De là vint que, tandis que toutes les
provinces gallo-romaines changeaient de nom,
l'Aquitaine seule garda le sien. A la mort de
Clovis, elle fut partagée entre les quatre fils de ce
roi (511) ; de même en 567, elle fut divisée entre
les fils de Clotaire I". En général elle avait con-
servé des comtes gallo-romains; mais les divisions
qui éclatèrent entre les Mérovingiens, empêchèrent
l'unité de l'Aquitaine de s'affermir; bien au con-
traire, elles réveillèrent toutes les animosités des
anciennes peuplades gauloises, devenues cités sous
les Romains, et l'on vit guerroyer l'une contre
l'autre les milices de Bourges, de Limoges, de
Poitiers, d'Angoulême , etc. L'agitation fut très-
vive jusqu'à la conspiration de Gondovaldqui par-
vint à se faire proclamer roi d'Aquitaine à Brives-
la-Gaillarde. Après sa mort (585) , le pays fut un
peu calmé. Enfin en 630 une satisfaction lui fut
donnée. Dagobert en fit un royaume qui compre-
nait les Aquitaines avec Toulouse et qui fut bien-
tôt transformé en duché héréditaire (voy. Ton-
LousE et Gascogne). Sous la- dynastie de ses
ducs, l'Aquitaine reprit une prospérité que trou-
blèrent les invasions des Sarrazins qui furent dé-
faits par Charles-Martel (732). Une dizaine d'an-
nées plus tard , Pépin le Bref se fait reconnaître
suzerain par les ducs; mais l'existence de cette
dynastie l'inquiétait et, de 760 à 768, il fit tous ses
efforts pour y mettre fin. Charlemagne qui eut l'A-
quitaine occidentale dans son partage primitif
(768) en chassa bientôt Hunald (voy. Hunald,
Loup, Waifre) et y réunit l'Aquitaine austra-
sienne ou orientale après la mort de Carloman
(771). 11 créa, en 778, le second royaume d'Aqui-
taine qui différait du premier en ce qu'il com-
prenait les Marches d'Espagne ; ce royaume dura
environ un siècle. Louis le Débonnaire en fut
couronné roi, en 781, et Louis le Bègue le joignit
au royaume de France, lorsqu'il succéda à Charles
le Chauve (877). Pendant cette période on peut
remarquer que les éléments de la féodahté sont
moins nombreux en Aquitaine que dans les autres
ARAG
— 96 —
ARAa
parties de l'empire carlovingien; les anciens pagi
s'y sont mieux conservés qu'ailleurs et les rési-
dences royales y sont en petit nombre. Les Aqui-
tains se partagèrent ; les uns soutinrent Charles
le Chauve, les autres combattirent pour Pépin II
et pour Lothaire, à la bataille de Fontenai. Le
traité de Verdun (843) les réunit sous la domina-
tion de Charles le Chauve; mais ce fut une décla-
ration officielle plutôt qu'une réalité, et bientôt,
pour lutter avantageusement contre Pépin II,
Charles le Chauve fut obligé de nommer un
comte de Poitiers, duc d'Aquitaine, Raynulf
qui joignait au Poitou la Saintonge et l'Angou-
mois (845) . Malgré les prétentions rivales du comte
de Toulouse et du vicomte de Limoges, les comtes
de Poitiers restèrent en possession du titre de
ducs d'Aquitaine, et accrurent leur puissance au
point qu'en 1038 ils avaient Agen, Bordeaux et le
duché de Gascogne. L'héritière de la maison de
Poitiers, Éléonore de Guyenne, répudiée par
Louis VII, porta tous ses fiefs à son second
mari, Henri Plantagenet, qui devint roi d'Angle-
terre (1154); mais, au xiii» siècle, ce vaste do-
maine fut démembré, si bien qu'en 12.^8 le traité
d'Abbeville ne laissait plus au roi d'Angleterre,
Henri 111, que les pays au S. de la Charente
(l'2o8) qui furent érigés en duché-pairie. C'est
alors que. paraît le nom de Guyenne, et comme
il représente une étendre de territoire autre que
celle qui est désignée par le nom d'Aquitaine,
c'est à ce mot que nous renverrons la suite de
l'hisloire de l'Aquitaine.
Ducs HÉRÉDITAIRES DE TOULOUSE ET d'AQUI-
TAINE. — 637, Boggis et Bertrand, fils de Caribert.
— 688, Eudes ou Odon, fils de Boggis. — 73t,
Hunald ou Hunold. — 745, Waifre, duc hérédi-
taire.
Rois d'Aquitaine. — 781, Louis le Débonnaire.
— 814, Pépin I". — 839, Pépin II, mort en 865.
— 855 , Charles, fils de Charles le Chauve , mort
en 866. — 867, Louis le Bègue, frère de Charles,
réunit le royaume d'Aquitaine à celui de France
en 877. — Voy. Gascogne, Poitiebs, Toulouse.
Bibliographie : Dissertations sur l'Aquitaine,
dans les tomes XV, XVII, XIX et XX des Mém.
de l'acad. des Inscriptions; Histoire de la Gaule
méridionale par Fauriel, 1836; 4 vol. in-S".
AQUOSA, Aouze (Vosges).
AQS. Voy. Dax.
ABA UBIORUM. Les Ubiens, transportés par
Agrippa sur la rive gauche du Rhin, élevèrent,
dit-on, un autel à Auguste. Un pontife y fut chargé
du culte, comme à celui qui existait au confluent
de la Saône et du Rhône. Autour de cet autel des
Ubii se forma une ville, que les uns prétendent
être Colonia Julia (Bonn), et les autres Colonia
Agrippina (Cologne), et qui, vers la fin de l'Em-
pire, faisait partie de la Germanie Seconde.
AB.ffiGANN.ffi, Argentan (Orne).
ARffiGENUS, Baiocasses, Bayeux (Calvados).
ABAG-0 (Dominique-François), l'un des plus
illustres savants de notre époque, né à Estagel
(Pyrénées-Orientale?) le 26 février 1786, mort à
Paris le 2 octobre 1853. Au sortir de l'École po-
lytechnique, il devint secrétaire de l'Observa-
toire (1804), fut chargé (1806), avec Biot et deux
commissaires espagnols, de continuer depuis Bar-
celone jusqu'aux îles Baléares la mesure du méri-
dien terrestre, commencée par IMéchain et De-
lambre , et éprouva dans l'accomplissement de
cette mission une suite d'aventures qu'il a racon-
tées dans ses mémoires. Prisonnier à Palamos,
puis à Alger, il ne put rentrer en France qu'au
milieu de l'année 1809, et fut alors nommé mem-
bre de l'Institut et professeur d'analyse appliquée
et de géodésie à l'École polytechnique, fonctions
dont il se démit en 1830. A cette dernière date, il
fut envoyé à la Chambre par le département des
Pyrénées-Orientales et, jusqu'en 1848, il siégea à
l'extrême gauche et y joua un rôle important,
surtout lorsqu'il fut question pour la première fois
des fortifications de Paris. En 1848, il iît partie
du gouvernement provisoire, eut le portefeuille
de la guerre et de la marine, et fut nommé par
l'Assemblée constituante membre de la commis-
sion cxécutive. Après le coup d'État du 2 décem-
bre, il fut dispensé du serment et conserva jusqu'à
sa mort la- direction de l'Observatoire. Secrétaire
perpétuel de l'Académie des sciences pour les
sciences mathématiques, après la mort de Fourier
(1830), il a prononcé en cette qualité des éloges
qui sont, avec raison, regardés comme des mo-
dèles : Mémoires sur les affinités des corps par
la lumière (avec Biot), 1806, in-4°; — Mémoire
sur une modification remarquable qu'éprouvent
les rayons lumineux dans leur passage à travers
certains corps diaphanes {Mémoires de l'Académie
des sciences, 1811); — Mémoire sur l'action que
les rayons de lumière polarisés exercent les uns
sur les autres (avec Fresnel), dans les Mémoires
de l'Académie des sciences (1819); — Recueil d'ob-
servations géodésiques, astronomiques, exécutées
par ordre du Bureau des longitudes en Espagne,
en France, en Angleterre et en Ecosse (avec Biot),
1821 , in-4°. — Parmi les nombreuses notices qu'il a
insérées dans l'Annuaire du Bureau des longitudes,
nous citerons : Sur les chronomètres (1824); —
Sur les quantités de pluie qni tombent à diverses
hauteurs au-dessus du sol (ibid ); — Table des
températures extrêmes observées à Paris et dans
d autres lieux (1825) ; — Sur la lune rousse (1827,
1828); — De la Rosée (1827, 1828); — Sur les
explosions des machines à vapeur (1830) ; — Sur
les étoiles multiples (1833); — Notice historique
sur le pôle voltaïque (ibid.) ; — Sur les puits forés,
connus sous le nom de puits artésiens (1835); —
Sur la dernière apparition de la comète deHalley
(1836) ; — Notice stir les machines à vapeur (ibid.);
— Sur les hiéroglyphes égyptiens (ibid.) ; — Sur
le tonnerre (1838); — Notice sur Herschell; —
Sur r éclipse totale de soleil du 8 juillet 1842
(1845). Parmi sesÉloges historiques, on remarque
ceux du docteur Young, de Fourier, de James
Watt, de Gambey, de Carnot, d'Ampère, de Con-
dorcet, etc. Les œuvres complètes d'Arago ont été
réunies après sa mort et publiées par M. Barrai,
1854-60, 17 vol. in-8°. On y trouve, entre au-
tres écrits inédits, une Histoire de sa jeunesse
(17!-'0-I830) et une Astronomie populaire, etc. En
tête se lit une introduction d'Alexandre de Hum-
boldt, auquel Arago élait uni par la plus tendre
amitié depuis 1809 ; introduction d'où nous ex-
trayons l'appréciation suivante : « Les grjndes
découvertes de M. Arago appartiennent aux an-
nées 1811, 1820 et 1824. Elles ont rapport à l'opti-
que, aux phénomènes de la physique céleste, à
l'électricité en mouvement, au développement du
magnétisme par la rotation. Ce sont, pour les
spécifier encore davantage : 1° la découverte de
la polarisation colorée ou chromatique; 2° l'obser-
vation précise du déplacement des franges causées
par la rencontre de deux rayons lumineux, dont
l'un traverse une lame mince transparente, comme
par exemple du verre; phénomène qui indique
une diminution de vitesse, un retard dans la
route, et est en opposition directe avec la théorie
de l'émission ; 3° la première observation de la
propriété d'attirer la limaille de fer que possède
le fil conducteur de l'électricité dans les expé-
riences d'Oersted, autrement dit le rhénphore de
la pile ; l'heureuse idée de faire tourner le cou-
rant en hélice autour d'une aiguille, et de l'a)-
ARBA
— 97 —
ARBA
manter aussi bien par le passage de la décharge
de la bouteille de Leyde que par celui du cou-
rant électrique d'une pile de Volta ; 4° le magné-
tisme de rotation. »
ARAGO (Jean), frère du précédent, né en 1788
à Estagel (Pyrénées-Orientales), mort au Texas,
où il servait comme général dans l'armée mexi-
caine, le 9 juillet 1836. = Jacques-Étienne-Vic-
TOR, frère du précédent, voyageur et littérateur,
né à Estagel le 10 mars 1790, mort à Paris en jan-
vier 1855. Il était devenu aveugle vers 1837 et
n'en continua pas moins à écrire des vaudevilles
et le récit de ses voyages.
ARAINE (Seigneurs d'), de la maison de Préaux
(Touraine).
ARAINES (Seigneurs d'), de la maison de Pé-
quigny (Picardie).
ARAMON (Gabriel de Luitz, baron d ), gentil-
homme languedocien, diplomate, mort en 1553.
Envoyé comme ambassadeur à Constantinople, au
mois de mai 1546, il y retourna en 1548, revint en
France (1551), et fut renvoyé la même année près
de Soliman. Avant de s'y rendre, il alla à Tripoli
de Barbarie, appartenant aux chevaliers de Saint-
Jean, que les Turcs assiégeaient, et dont il ne
put empêcher la prise. En septembre 1553, il
quitta la Turquie et mourut peu de temps après
être revenu en France. La Bibliothèque impériale
possède une relation inédite de son ambassade,
écrite par Jean Chesneau, son secrétaire.
ARAMON, terre érigée en fief, en décembre
1635, en faveur du sieur de Lancy.
ARANGY (Seigneurs d'), de la famille de Ba-
bute (Nivernais).
ARAPILES (Bataille des), 22 juillet 1812. —
Le maréchal Marmont avait occupé les hauteurs
et le village des Arapiles, situés dans la province
de Salamanque. Il crut en pleine retraite l'armée
anglo-portugaise, commandée par Wellington, et
lança son aile gauche, sous les ordres de Tho-
mière, pour lui couper la route. Wellington vit le
vide causé par cette manoeuvre dans la disposition
de l'armée française et en profita pour y jeter le
désordre. IVIarniont, en cherchant à rétablir la
bataille, fut blessé; Thomière fut tué; Bonnet,
qui avait remplacé Marmont,. fut mis hors de
combat; enfin Clausel, qui survint, sauva les dé-
bris de la division Thomière, rétablit un peu d'or-
dre et fit faire une retraite que couvrit le général
Foy et qui ne fut guère inquiétée par les vain-
queurs. Les Français disent avoir perdu dans cette
bataille 5000 tués ou blessés et 2000 prisonniers
avec 1 1 canons. Les Anglais affirment avoir fait
7000 prisonniers et estiment à plus de 14 000 h.
la perte de l'armée française. Ils appellent cette
bataille la victoire de Salamanque.
ARAR, la Saône.
ARARDUS, dieu connu par une inscription
trouvée à Saint-Béat (Haute-Garonne).
ARAUCOURT (Seigneurs d'), branche de la
maison de Bruyères-le-Châtel (Dauphiné). = —
(Seigneurs d'), de la famille de La Barre (Beauce).
ARAXJR, ARAURis, l'Hérault.
ARAUSICUS PAGUS, le territoire d'Orange.
ARAUSIO, Orange.
ARBALESTE, famille d'où sont sortis les sei-
gneurs-vicomtes de La Borde-Melun.
ARBALÈTE , ARBALÉTRIERS. L'arbalète
{arcubalista, balista) est mentionnée par Végèce
et par Fortunat, mais depuis eux il n'en est plus
question qu'au x" siècle, dans la Chronique de
Richer. Elle était inconnue aux Grecs, lors de la
première croisade, ainsi que le prouve un passage
de VAlexiade d'Anne Comnène, qui en donne une
description détaillée. L'usage s'en était à peu près
perdu à la fin du xn= siècle; ce fut Richard Cœur-
BICT. HIST. DE LA FR.
de-Lion qui, suivant Guillaume le Breton, l'intro-
duisit de nouveau en France, c'est-à-dire dans les
pays en deçà de la Loire, et, au dire du même
chroniqueur, Philippe Auguste n'avait pas un seul
arbalétrier dans son armée.
Vers le milieu du xiv siècle, il s'établit des
compagnies d'arbalétriers dans plusieurs villes de
France, et entre autres à Paris (1359), Rouen,
Amiens, Beauvais, Abbeville, Sens, Saint-Lô, An-
gers, Bayeux, Péronne, Thiers, etc., et différentes
ordonnances leur conférèrent des privilèges assez
étendus.
L'usage de l'arbalète se maintint longtemps
après l'invention des armes à feu. Des arbalé-
triers figurèrent encore dans notre armée à la
bataille de la Bicoque (1522), mais il n'y en avait
plus qu'un seul au siège de Turin (1526). La der-
nière mention de l'arbalète dans un acte officie]
se trouve dans une ordonnance de Henri IV sur
la chasse.
11 y avait plusieurs espèces d'arbalètes : Varba-
îète à pied de chèvre ou de hiche , Varhalète à
cnc, toutes deux usitées à la guerre et à la chasse;
l'arbalète à tour, employée surtout dans les sièges.
On se servait encore à la chasse de l'arbalète à
jalet, lançant des balles de plomb ou de terre
glaise, et de Varbalète à baguette, lançant une
balle ou une espèce de trait qu'à cause de" la forme
carrée de son fer on appelait carreau.
Abbalétriers (Grands-maîtres des). « L'office
de maître des arbalétriers, dit le P. Anselme, était
considérable en France dès le temps de saint Louis.
11 avait commandement sur les gens de pied , et la
surintendance sur tous les officiers qui avaient
charge pour les machines de guerre avant l'in-
vention et l'usage de la poudre et de l'artillerie. »
Cet office fut aboli dans la première moitié du
xvi' siècle. Voici la liste de ceux qui l'ont possédé,
avec la date, qui n'est souvent qu'approximative,
de leur entrée en charge :
Vers 1270, Thibaud de Monbart. — Vers 1274,
Renaud de Rouvroy. — 1284, Jean de Burlas, sé-
néchal de Guyenne. — 1298, Jean le Picard. —
1303, Pierre de Courtisot. — 1304, Thibaud, sire
de Chepoy. —1310, Pierre de Galart. — Vers 1338,
Etienne de la Baume, dit le Galois. — 1346, Ma-
thieu de Roye, dit le Flament. — 1350, Robert,
sire de Houdetot, sénéchal d'Agénois. — Vers 1358,
Baudouin de Lens , sire d'Annequin. — 1364, Ni-
colas de Ligne, seigneur d'Ollignies. — Vers 1373,
Hugues de Châtillon, seigneur de Dampierre. —
1373, Marc Grimaldi, seigneur d'Antibes. — 1379,
Guichard Dauphin, seigneur de Jaligny. — 1394,
Renaud de Trie, seigneur de Serifontaine. — Avant
1396, Jean, sire de Bueil. — 1403, Jean de Han-
gest, seigneur de Hugueville. — 1407, Jean de
Hangest et d'Avesnecourt. — 1411, David, sire
de Rambures. — 1415 , Guillaume, seigneur de
Cramesnil. — 1415, Jean deTorsay. — 1418, Jac-
ques de la Baume, seigneur de l'Abergement. —
1421, Hugues de Lannoy. — 1423, Jean Malet, sire
de Graviile et de Marcoussis. — 1449, Jean d'Es-
touteville, seigneur de Torcy. — 1461, Jean, sire
et ber d'Auxy. — 1498, Jean de la Gruthuse, sei-
gneur de Fumechon. — 1415, Aimar de Prie, sei-
gneur de Montpoupon. Il était mort en 1527 et
fut le dernier grand-maître des arbalétriers.
ARBAUD, famille de Provence d'où sont sortis
les seigneurs du Baron et de Blonzac. = Autre fa-
mille du même pays d'où sont sortis les seigneurs
de Brés, de Rognac, de Porchères, de la Chapelle-
Senevois, de Gardanne, de Bargemont et de Peii
nier. (Voy. VHistoire de la noblesse de Provence,
par Artefeuil.)
ARBAUD DE PORCHÈRES (François d')
poète, membre de l'Académie française, né à
7
ARBR
— 98 —
ARC
Saint-Maximin (Var), mort en Bourgogne en 1640.
11 était cousin de la femme de Malherbe et fut
l'un des disciples de ce poëte.
AKBÉGIATEB. Les Arbégiates paraissent avoir
appartenu à la même condition sociale que les
Hôtes. (Voy. ce mot.) Sans jouir de la dignité et
des privilèges d'hommes libres, ils ne se confon-
daient pas avec les serfs proprement dits, et ne
se rattachaient au suzerain que par le lien du
cens annuel.
AKBEROUE, pays de la Navarre française
dont les lieux principaux étaient Isturitz, situé
aujourd'hui dans le canton de la Bastide - Clai-
rence et Saint-Palais, chef-lieu de canton (Basses-
Pyrénées).
ARBOGAST, Gaulois d'origine, général des ar-
mées de Valentinien II. Il battit l'usurpateur
Maxime (388), fut nommé préfet du prétoire, et
se rendit complètement maître du pouvoir. Me-
nacé par Valentinien , il le fit assassiner et pro-
clama empereur Eugène. Vaincu par Théodose
(394) , il se donna la mort.
ARBOGASTE (S.), évêque de Strasbourg, mort
en 678.
ARBOGASTE ( Louis-François) , géomètre et
homme politique, né à Mutzig (Bas-Rhin) en 1759,
mort à Strasbourg le 8 avril 1803. Il fut député
du Bas-Rhin à l'Assemblée législative et à la Con-
vention , où, dans le procès du roi, il vota pour
la détention. Ce fut lui qui présenta le rapport
sur l'uniformité et le système général des poids et
mesmes. — Du Calcul des dérivations, 1800, in-4°.
ARBOIS, Arborosa, petite ville de Franche-
Comté (Jura) qui a donné son nom à une branche
de la famille bourguignonne de Fyot. C'est la pa-
trie de Pichegru.
ARBONENSIS PAGUS, un des quatre pagi de
la cité de Constance à l'époque carlovingienne.
La ville d'où il tirait son nom, Arbon, fait au-
jourd'hui partie du canton de Thurgovie.
ARBORICA, ABRINCiE, Avranches (Manche).
ARBORIUS (.(Emilius Magnus), jurisconsulte,
né près de Dax vers 270, mort à Constantinople
vers 335.
ARBOROSA, ARBOSIUM, Arbois (Jura).
ARBOUSSE (Seigneurs d'), de la maison de
Narbonne-Pelet (Languedoc).
ARBOUSSIER, famille du Languedoc d'où sont
sortis les seigneurs de Montagut. (Voy. le Re-
gistre II de V Armoriai de d'Hozier.)
ARBOUSTE , vallée du pays de Comminges
dont le lieu principal était Bernet, dans le canton
actuel de Bagnères-de-Luchon.
ARBOUVILLE (Seigneurs d'), de la famille de
la Barre (Beauce). = — , de la famille deChambon
(Beauce).
ARBOUZE (Seigneurs d'), de la famille de
Veiny (Bourbonnais).
ARBRELLA , ARBREVILLA , l'Arbresle
(Rhône).
ARBRES DE LA LIBERTÉ. C'est probable-
ment vers les premiers jours de l'année 1790
que l'on commença dans les campagnes à planter
des mais que l'on appela arbres de la liberté, et
au pied desquels les paysans brûlaient, quand ils
le pouvaient, les titres seigneuriaux. Nous croyons
qu'il en a été fait mention pour la première fois
à l'Assemblée nationale dans la séance du 16 fé-
vrier 1790. Cet usage se répandit bientôt dans
toute la France. Le 3 pluviôse de l'an ii, la Con-
vention rendit un décret pour le réglementer. La
plupart de ces arbres furent détruits sous l'Em-
pire et sous la Restauration. Ceux qui avaient été
plantés en 1848 eurent le même sort après le
10 décembre.
ARBRISSEL. Voy. ROBERT.
ARBUSSXJS, pseudonyme de P. Jurieu.
ARC (Jeanne d') , et non Darc, dite la Pucelle '
d'Orléans, née à Domremy (Vosges) le 6 jan-
vier 1412, brûlée vive à Rouen le 31 mai 1431.
Elle était fille d'un laboureur nommé Jacques
d'Arc, et d'Isabelle Romée. A l'âge de treize ans,
en 1425, au moment où les désastres accablaient
de toutes parts Charles VII, elle commença à en-
tendre des voix qui lui ordonnaient d'aller en
France pour délivrer le royaume, et eut à diverses
reprises des apparitions de sainte Catherine, de
sainte Marguerite et de saint Michel, apparitions qui
devinrent de plus en plus fréquentes. Les revers
de la cause royale ne firent qu'accroître son exal-
tation, et lorsque les Anglais eurent mis le siège
devant Orléans (1429), elle réussit enfin, après
plusieurs tentatives, à obtenir de Robert de Bau-
dricourt, capitaine de Vaucouleurs, qu'il la fît
conduire près du roi. Elle partit habillée en
homme, avec une petite escorte, à la fin de fé-
vrier, et le 6 mars arriva à Chinon, où était la '
cour. Trois jours après, elle fut admise en pré-
sence de Charles, à qui elle déclara de la part de
Dieu qu'il serait sacré et couronné à Reims, et
lui révéla, dit-on , des choses qui n'étaient con-
nues que de lui seul. Par l'influence du conseil
royal, elle fut soumise à des enquêtes sévères et
minutieuses, et examinée par des matrones. Sortie
victorieusement de toutes ces épreuves, qui du-
rèrent près d'un mois, elle obtint un commande-
ment militaire, reçut une armure complète, et se
fit faire un étendard à Tours. Elle partit enfin de
Blois le 25 avril et se dirigea vers Orléans réduit
aux abois. Elle y fit son entrée aux flambeaux, le
29 avril au soir, et lorsque les renforts qu'elle
avait précédés furent arrivés, le 4 mai , elle as-
saillit une des bastilles des Anglais, qui fut em-
portée avec un grand carnage. Le 7 mai, une
attaque des Tourelles, principal poste des assié-
geants, fut aussi couronnée de succès. L'assaut
dura treize heures, et, quoiqu'elle eût été blessée
entre le cou et l'épaule droite d'un trait d'arba-
lète, elle ramena une dernière fois au combat ses
soldats qui pensaient déjà à la retraite, et s'em-
para de la fortification. Dans la nuit, les Anglais
levèrent le siège.
Le lendemain, elle retourna à Loches auprès du
roi, qu'au bout d'un mois elle décida à se laisser
conduire à Reims pour y être sacré. Il fallait dé-
blayer le chemin que les Anglais fermaient de tous
côtés. En quelques jours, Meung, Jargeau, Beau-
gency, Janville furent emportés, et enfin la victoire
de Patay (18 juin) ayant rendu libres les bords de
la Loire, l'armée royale avec le roi et Jeanne se
dirigea vers la Champagne. Troyes et Châlons ca-
pitulèrent, et suivant la promesse qu'elle lui avait
laite, l'héroïne amena triomphalement Charles à
Reims où il fut sacré le 17 juillet 1429. Elle as-
sista à la cérémonie, tenant à la main son éten-
dard; car comme elle le dit plus tard dans son
procès, où cette action lui fut reprochée : Il avait
été à la peine , n'étoit-ce point raison qu'il fût à
l'honneur ?
De Reims, la Pucelle entraîna vers Paris le roi
dont l'irrésolution naturelle était augmentée par
les méfiances et les jalousies des membres de son
conseil, et chaque jour elle avait à lutter contre
des menées sans cesse renaissantes. On arriva
sous les murs de Paris après avoir pris Saint-
Denis, et Jeanne, le 8 septembre, livra à la porte
Saint-Honoré un assaut infructueux où elle fut
blessée. Elle voulait recommencer l'attaque le
lendemain, mais son projet fut arrêté par les
ordres formels du roi. Elle revint avec lui de
l'autre côté de la Loire; là, malgré les hon-
neurs dont elle était entourée , le séjour d'une
ARG
— 99 —
ARGH
cour remplie d'intrigues et Toisiveté où on la re-
tenait à dessein lui devinrent bientôt insuppor-
tables. D'ailleurs elle était agitée par de sombres
pressentiments ; elle avait dit souvent a qu'elle ne
durerait guère plus d'une année, » et ses voix ne
lui annonçaient que de terribles malheurs. Le
29 mars 1430, elle quitta furtivement le roi sans
avoir pris congé de lui, se rendit à Lagny-sur-
Marne, guerroya quelque temps de droite et de gau-
che, et enfin le 23 mai 1430,, dans une sortie contre
les Bourguignons, devant Compiègne, abandon-
née et peut-être trahie des siens, elle fut faite
prisonnière. Des mains de l'homme d'armes, le
bâtard de Wandonne, qui s'en était emparé, elle
passa dans celles de son capitame, Jean de Luxem-
bourg, comte de Ligny, qui la vendit 16000 livres
aux Anglais. Quand Jeanne apprit qu'elle allait
être livrée à ses plus mortels ennemis, elle se jeta
du haut du donjon de Beaurevoir oii elle était dé-
tenue, et quoiqu'elle fût tombée d'une hauteur
d'une vingtaine de mètres, on latrouvaau pied de
la muraille à peine blessée. Après avoir été pro-
menée par les Anglais de forteresse en forteresse,
elle fut enfin conduite au château de Rouen où
s'instruisit son procès. Le 3 janvier 1431, des let-
tres patentes de Henri VI ordonnèrent qu'elle se-
rait livrée à l'évêquede Beauvais, Pierre Cauchon,
et à ses assesseurs. Le premier interrogatoire eut
lieu le 20 février suivant ; dans celui-ci et dans
les autres, elle déploya une présence d'esprit, une
éloquence et un courage que ne purent abattre
les questions perfides et l'acharnement de ses in-
fâmes accusateurs. Après une procédure d'une
iniquité monstrueuse, elle fut déclarée coupable
de divers griefs, et entre autres d'hérésie, et le
24 mai, conduite au cimetière de Saint-Ouen. Là
on lui présenta une formule d'abjuration au bas
de laquelle , dans un moment de faiblesse , elle
traça un zéro en guise de signature. Cette rétrac-
tation empêchait de prononcer contre elle une sen-
tence de mort. Elle fut seulement condamnée à pas-
sep le reste de ses jours en prison, au pain de
douleur et à l'eau d'angoisse, puis on la recondui-
sit en prison. Mais ce résultat d'un procès aussi
abominable ne faisait pas le compte de ses enne-
mis. Un piège lui fut tendu. Trois jours après,
on lui enleva dans la nuit ses habits de femme aux-
' quels on substitua des habits d'homme, et aussitôt
qu'elle les eut revêtus , Pierre Cauchon , ap-
pelé, vint constater le fait. Jeanne, convaincue
d'avoir de nouveau commis un méfait qui avait
été l'une des causes de sa condamnation, compa-
rut celte fois comme relapse devant ses juges, et
fut condamnée à être brûlée vive. Sa sentence lui
fut annoncée le matin du mercredi 30 mai. En
l'entendant, elle se prit à pleurer amèrement; elle
retrouva pourtant son énergie au moment du sup-
plice, qui eut lieu quelques heures plus tard sur la
place du Marché de Rouen. Pas une démarche, pas
une tentative ne furent faites par Charles VII pour
arracher à son affreuse destinée l'héroïque jeune
fille qui périssait, à dix-neuf ans, victime de son
dévouement pour lui et pour la patrie. Ce ne fut
que de longues années après qu'il provoqua une
révision de son procès. La sentence de réhabilita-
lion fut prononcée à Rouen le 7 juillet 1456.
_ Parmi les nombreux ouvrages qui, dans ces der-
niers temps, ont été publiés sur la Pucelle, nous
citerons en première ligne le beau travail de M. J.
Quicherat : Procès de condamnation et de réhabili-
tation de Jeanne d'Arc, 1841-1849, 5 vol. in-S", et
ses Aperçus nouveaux, 1849, in-8°. — B. de Beai^ire-
gard, Histoire de Jeanne d'Arc, 1847, 2 vol. i^';8°;
Vallet de Viri ville, Nouvelles recherches sur Jeanne
d'Arc. 1854, in-8°, et Histoire de Charles r,VII ;
Desjardins, Vie de Jeanne d'ArcV 1854, 'ià-18;
H. Wallon, Jeanne d'Arc, 1860, 2 vol. in-8°;
VHistoire de France, de Michelet, celle d'Henri
Martin, etc., etc.
ARG, marquisat de Franche-Comté possédé au
xvii* siècle par la maison de l'Hospital.
ARC (Philippe-Auguste de Sainte-Foix, che-
valier d') , littérateur, fils naturel du comte de
Toulouse, né à Montauban, mort en 1779 à Tulle.
ARC-EN-BARROIS , seigneurie qui a appar-
tenu à la maison de Vienne et à celle de Broyés
(Brie).
ARG-SUR-TILLE (Seigneurs d'), branche de
la maison de Saulx-Tavannes.
ARG.ffi, ARGH^ , ARGHl.ffi, Arques.
ARCffi GASTRENSES, Arches (Vosges).
ARCiE EBUROVICUM, Pont-de-l'Arche (Eu-
re).
ARGiï: REMENSES OU REMORUM, Arches.
— Charleville.
ARCAIMBAL (Seigneurs d'), branche de la fa-
mille du Bousquet (Quercy).
ARGELOT, marquisat de Bourgogne possédé
par la famille de Guéribout.
ARCÈRE (Louis-Étienne) , oratorien, historien,
né à Marseille en 1698, mort en 1782. — Histoire
de la Rochelle et de l'Aunis, 1756-57, 2 vol. in-4'».
ARCES, famille de Dauphiné d'où sont sortis
les seigneurs du Domaine et des Maisons-Fortes.
Les armes sont : d'asur au franc quartier d'or.
(Voy. Allard, Histoire généalogique du Dauphiné,
t. II.)
ARGEUIL OU ARCUEIL, seigneurie de Picar-
die, possédée au xvu' siècle par la famille Visé.
ARGEY.flE, Arcis-sur-Aube.
ARCHANT (Barons de 1'), de la famille de
Grimonville (Normandie).
ARGHERIES, maison de Normandie dont une
branche alla s'établir dans le Bugey à la fin du
xvr siècle.
ARCHERS. Les archers jouèrent un rôle im-
portant dans les guerres du moyen âge, et c'est à
l'habileté de ceux qu'ils avaient dans leurs ar-
mées que les Anglais durent la plupart de leurs
succès contre nous. Philippe Auguste était par-
venu , suivant Guillaume le Breton , à en avoir
d'excellents. En 1384, une trêve ayant été con-
clue avec l'Angleterre, « on défendit, raconte Ju-
vénal des Ursins, qu'on ne jouât à quelque jeu
que ce fût, sinon à l'arc ou à l'arbalète. Et en
peu de temps les archers de France furent telle-
ment duits (habiles) à l'arc qu'ils surmontaient à
bien tirer les Anglais et se mettaient tous com-
munément à l'exercice de l'arc et de l'arbalète.
Et en elTet, si ensemble se fussent mis, ils eussent
été plus puissants que les princes et nobles. Et
pour ce fut enjoint par le roi qu'on cessât, et que
seulement y eût certain nombre, en une ville et
pays, d'archers et d'arbalétriers. » Nos désastres
au XV" siècle montrèrent à quel point on avait été
imprudent de désarmer ainsi la nation.
Charles VII, par des lettres données à Montils-
lez-Tours le 28 avi-il 1 448 , ordonna que « en
chacune paroisse du royaume , aura un archer
qui sera et se tiendra continuellement en habil-
lement suffisant, et armé de salade, dague, épée,
arc, trousses et jaques ou huques de brigandines,
et seront appelés les francs - archers ; lesquels
seront élus et choisis èsdites prévôtés et élections,
les plus duits et aisés pour le fait et exercice dé-
claré qu'ils se pourront trouver en chacune pa-
roisse, sans autre regard ne faveur à la richesse,
ne aux requêtes que on pourroit faire sur ce....
L'archer élu sera tenu de tirer de l'arc aux fêtes
ou soi exerciter d'habillements (exercices) qui lui
seront ordonnés, avec les autres qui voudront
tirer pour soi habiliter. » Chaque archer recevait
.HZ
m-
ARGH
— 100 —
ARGH
une solde de quatre francs par mois, et était en
outre exempté de la taille et de tout impôt. Di-
verses ordonnances de Charles Vil (30 avril 1459),
et de son successeur (12 janvier 1474, 30 mars
1475) complétèrent l'organisation des francs-ar-
chers, dont le nombre monta jusqu'à 16 000. Mais
cette milice ne tarda pas à tomber en discrédit,
et Louis XI finit par la dissoudre (1480). Elle fut
certainement réorganisée, car on la trouve encore
mentionnée sous Charles VIII, Louis XII et Fran-
çois 1". Les francs-archers, auxquels on donnait
aussi le nom de Francs-Taupins, ont été chan-
sonnés par Villon [Monologue du franc-archer de
BaignoUet), et l'on trouve sur eux dans l'édition de
.Rabelais par le Duchat et dans ]eRecueil des chants
historiques de M. Leroux de Lincy deux chansons
dont le fond est le même, mais dont le texte offre
de notables différences.
Il y avait aussi des archers à cheval, qui au
xvi" siècle devinrent des chevau-légers.
Un édit du 12 juin 141 1 confirmé en 1437, 1461,
1484, etc., établit à Paris une compagnie de 120
archers et leur attribua les mêmes privi léges qu'aux
arbalétriers. En sept. 1550 un autre édit créa pour
les trois compagnies d'archers , d'arbalétriers et
d'arquebusiers de la ville un office de capitaine,
et en 1566 Charles IX ordonna qu'à l'avenir elles
porteraient toutes trois des arquebuses. Henri IV
les réunit en une seule, sous le titre d'archers, et
leur capitaine prit le titre de colonel. — Il y avait
encore les archers de la garde du roi, les archers
des toiles (pour la vénerie), les archers du grand
prévôt, de l'hôtel du guet, du prévôt des marchands.
On appelait archers des pauvres, archers de Vé-
cuelle ou chasse - coquins , les soldats à pied qui
avaient la charge d'arrêter les mendiants et les
vagabonds.
ARCHES ou ARQUES, Arcx Remorum , vil-
lage du Ri thelois (Ardennes) avec titre de prin-
cipauté. Les Carlovingiens y avaient un palais
que possédèrent successivement les évêques de
Liège, les comtes de Rethel et les ducs deNevers.
Ceux-ci y conservaient encore au xvii' siècle une
autorité indépendante, qui faisait ranger Ar-
ches parmi les six principautés souveraines
existant en France. On la désigne aussi à cette
époque sous le nom de principauté de Charle-
ville. Au XVIII' siècle elle entra par héritage dans
la maison de Condé, sans avoir jusque-là relevé
de la couronne.
ARCHES (Seigneurs d'), de la famille de Ve-
nois (Normandie). = — (Seigneurs des), branche
de la famille de Mesmes.
ARCHEVÊCHÉS. A l'époque de la Révolution
la France comptait 18 provinces ecclésiastiques
ou archevêchés dont voici la liste avec celle des
évêchés suffragants. Quelques-uns de ceux-ci
étaient situés hors du royaume.
1. Aix. Snfj'ragants : Apt, Fréjus, Gap, Riez,
Sisteron.
2. Albi. Suffr. : Cahors, Castres, Mende, Rodez,
Vabres.
3. Aeles. Suffr. : Marseille, Orange, St-Paul-
Trois-Châteaux, Toulon.
4. Auch. SiH/J'r. .-Aire, Rayonne, Bazas, St-Ber-
trand, Couserans, Dax, Lectoure, Lescar, Oleron,
Tarbes.
5. Besancon. Sw/J'r. ; Belley, Bâle (Suisse),
Lausanne (Suisse).
6. Bordeaux. Suffr. : Agen, Angoulême, Cou-
dom, Luçon, Périgueux, Poitiers, la Rochelle,
Saintes, Sarlat.
7. Bourges. Suffr. ; Clermont , Limoges, le
Puy, Saint-Flour, Tulle.
8. Cambrai. Suffr. : Arras, Saint-Omer, Namur
(Pays-Bas), Tournai (Pays-Bas).
9. Embrun. Suffr. .-Digne, Glandève, Grasse,
Nice (Piémont), Senez, Vence.
10. Lyon. Sw/fr. : Autun, Châlon, Dijon, Lan-
gres, Màcon, St-Claude.
H. Narbonne. Sw/^'r. .- Agde, Alais, Aleth, Bé-
ziers, Carcassonne, Lodève, Montpellier, Nîmes,
Perpignan, Saint-Pons, Uzès.
12. Paris. Suffr. : Blois, Chartres, Meaux, Or-
léans.
13. Reims. Suffr. : Amiens, Beauvais, Bou-
logne, Châlons-s. -Marne, Laon, Noyon, Senlis,
Soissons.
14. Rouen. Suffr. : Avranches, Bayeux, Cou-
tances, Évreux, Lisieux, Séez.
15. Sens. Suffr. : Auxerre, Nevers, Troyes. De
plus, un évêché in partibus. sous le titre de Beth-
léem, avait été créé dans le faubourg de Pantenor,
à Clameci. — Voy. Bethléem.
16. Toulouse. Suffr. : Lavaur, Lombez, Mire-
poix, Montauban, Pamiers, Rieux, St-Papoul.
17. Tours. Suffr. : Angers, Dol , le Mans,
Nantes, Quimper, Rennes, S.-Brieuc, S.-Malo,
St-Pol de Léon, Tréguier, Vannes.
18. Vienne. Suffr. : Die, Annecy (Savoie),
Grenoble, Maurienne (Savoie) , Valence, Viviers.
Les évêchés de Metz, Toul et Verdun étaient
suffragants de Trêves, et l'évêché de Strasbourg
de Mayence.
Le revenu des archevêchés et évêchés se mon-
tait à 4 909 000 livres. La taxe qu'ils payaient à la
cour de Rome était de 1 681 685 liv.
Le 12 juillet 1790, fuî rendu un décret suppri-
mant les divisions ecclésiastiques existantes, les
chapitres, abbayes, monastères, etc., et instituant
dix métropoles (Aix, Besançon, Bordeaux, Bourges,
Lyon, Paris, Reims, Rennes, Rouen, Toulouse)
et un diocèse par chaque département. Les évêques
devaient être élus par le corps électoral du dé-
partement, moyennant certaines conditions de
capacité.
Par une convention conclue en 1801 avec le
pape, la République française (avec la Belgique'et
la rive gauche du Rhin) fut divisée en dix arche-
vêchés, savoir :
I. Paris. Suffragants : Troyes, Amiens, Sois-
sons, Arras, Cambrai, Versailles, Meaux, Orléans.
2. Malines. Suffr. : Namur, Tournai, Aix-la-
Chapelle, Trêves, Gand, Liège, Mayence.
3. Besançon. Suffr. : Autun, Metz, Strasbourg.
Nancy, Dijon.
4. Lyon. Suffr. : Mende, Grenoble, Valence,
Chambéry.
5. Aix. Suffr.: Nice, Avignon, Ajaccio, Digne.
6. Toulouse. Suffr. : Cahors, Montpellier, Car-
cassonne, Agen, Bayonne.
7. Bordeaux. Suffr. : Poitiers, la Rochelle,
Angoulême.
8. Bourges. Suffr. : Clermont, Saint-Flour,
Limoges.
9. Tours. Suffr. : le Mans, Angers, Nantes,
Rennes, Vannes, S.-Brieuc, Quimper.
10. Rouen. Suffr. : Coutances, Bayeux, Séez,
Ëvreux.
Ces divisions furent modifiées après la chute de
l'Empire, et même depuis la Restauration eurent
lieu d'autres changements que l'on trouvera in-
diqués à leur place. Aujourd'hui la France est
divisée en 86 diocèses, dont 17 sont des arche-
vêchés et 69 des évêchés, savoir :
1. Aix, Arles et Embrun, Suffr. : Ajaccio, Di-
gne, Fréjus, Gap, Marseille.
2. Albi. Suffr. : Cahors, Mende, Perpignan, Ro-
dez.
3. !A,uch. Suffr. : Aire, Bayonne, Tarbes.
4. AYiGNON. ^uffr. : Montpellier, Nîmes, Va-
lence, Viviers.
ARGH
— 101 —
ARGH
5. Besançon. Suffr. : Belley, Metz, Nancy,
Saint-Dié, Strasbourg, Verdun.
6. Bordeaux. Suffr. : Agen, Angoulême, la Ro-
chelle, Lucon, Périgueux, Poitiers.
7. Bourges. Suffr. : Clermont, le Puy, Limo-
ges, Saint-Flour, Tulle.
8. Cambrai. Suffr. : Arras.
9. Chambéry. Swfl'r. .-Annecy, Tarentaise, Mau-
rienne. Nice, est suffrag. de l'archevêché de Gênes.
10. Lyon et Vienne. Suffr. : Autan, Dijon,
Grenoble, Langres, Saint-Claude.
11. Paris. Suffr. : Blois, Chartres, Meaux, Or-
léans, Versailles.
12. Reims. Suffr. : Amiens, Beauvais, Chàlons-
sur- Marne, Soissons.
13. Rennes. Su/)'r.:Ouimper, St-Brieuc, Vannes.
14. Rouen. Swff'r. .-Bayeux, Coutances, Évreux,
Séez.
15. Sens et Auxerre. Suffr. : Moulins, Nevers,
Troyes.
16. Toulouse et Narbonne. Suffr. . Carcas-
sonne, Montauban, Pamiers.
17. Tours. Suffr. : Angers, Laval, le Mans, Nan-
tes.
L'archevêché d'Alger, créé en janvier 1867, a
pour suffragant un évêché créé à la même date
à Constantine.
Les évêchés de Saint-Denis à la Réunion, de
Saint-Pierre et de Fort-de-France à la Martinique,
de Basse-Terre à la Guadeloupe, ont Bordeaux
pour métropole.
ARCHEVÊQUE. L'archevêque n'a aujourd'hui
qu'une suprématie purement honorifique sur les
évêques de son diocèse, qui sont complètement
indépendants de lui dans l'exercice de leurs fonc-
tions. Il n'en était pas de même avant la Révolu-
tion. C'était à lui que ressortissaient les appels des
sentences rendues dans les officialités de ses suf-
fragants. Il avait le droit de confirmer l'élection
de ceux-ci, de les consacrer, de leur faire obser-
ver les canons et les constitutions ecclésiastiques,
de convoquer et de présider les conciles et les
assemblées de la province, etc.
ARCHEVESQUE (Hue), trouvère du xrii' siè-
cle, né en Normandie. On connaît de lui trois
dits, dont deux (le Dit de la dent et le Dit de la
mort Largesse) ont été publiés, l'an par Méon,
l'autre par M. Jubinal.
ARCHIAC, Archiacum, seigneurie de Sain-
tonge, possédée par la maison de Montberon,
ARCHIAC (d'i, pseudonyme de Duret.
ARCHI.œ, Arques.
ARCHIAZÉS (Saintonge), pays d'Archiac. —
Voy. ARCHIAC.
ARCHICHANCELIER, l'an des grands digni-
taires de la couronne créés par Napoléon. La
charge en fut exercée jusqu'à la chute de l'Em-
pire par Cambacérès.
ARCHICOURT, seigneurie de Picardie, possé-
<Iée au XVI» siècle par la famille du Molinet.
ARCHIDIACRE. L'archidiacre était le premier
des diacres; la possession de cette dignité dépen-
dait non pas de l'ancienneté du titulaire, mais du
choix de l'évêque. Celui-ci désignait le diacre qui
lui inspirait le plus de confiance pour diriger la
diaconie; la force des choses investit bientôt l'ar-
chidiacre de toutes les fonctions qui appartenaient
à ses confrères en corps. Au vi= siècle, il devint
dans l'administration temporelle le principal mi-
nistre du diocèse, et en raison de sa primitive
autorité diaconale qui lui conférait la surveillance
et la correction des mœurs du clergé, il s'éleva,
dans l'ordre spirituel même, au-dessus de tous les
prêtres. Cent ans plus tard, il était regardé comme
le premier dignitaire ecclésiastique après l'évêque;
son pouvoir au temporel lui donnait en effet le
droit de juridiction, qui à cette époque avait une
très-grande importance, et ce droit, qu'il exerçait
d'abord en vertu de la délégation épiscopale,*ne
tarda pas à lui être acquis en propre, de sorte
qu'il jugeait de son chef et en qualité de magis-
trat naturel. De l'an 1000 à Tan 1200, les évêques
se trouvèrent ainsi entièrement dépouillés de leur
juridiction. Ils firent enfin un violent effort pour
sortir de sujétion et s'allièrent à cet effet aux
archiprêtr3s, dont les archidiacres avaient depuis
longtemps annihilé l'autorité. Le moyen imaginé
pour faire rentrer l'archidiacre dans la limite de
son rôle primitif fut de l'ordonner prêtre malgré
lui. Par là on l'obligeait à prendre rang dans le
presbyterium; aussi opposa-t-il une forte résis-
tance à cette nouveauté qui était pour lui une
dégradation. Mais il fallut céder; la révolution
fut complétée par une série de mesures qui ten-
daient au même but, multiplication des archi-
diaconats, érection d'offices nouveaux, création
de l'official et des vicaires généraux. Dès lors, les
fonctions d'archidiacre perdirent leur importance.
Au moyen âge, les archidiaconats investis-
saient les personnes qui en étaient détentrices
d'une autorité telle qu'ils devinrent un objet de
convoitise pour les la'iques. 11 y eut au ix* siècle
des envahissements de ces charges aux dépens des
clercs. Plusieurs capitulaires de Charlemagne en
font foi par les inhibitions mêmes quïls renfer-
ment à cet égard (premier cap. de 805, ch. xv,
quatrième cap., même année, ch. ii). Plus tard,
au xi" siècle, on vit des archidiaconats tenus par
des chevaliers comme de véritables fiefs. Orderic
Vital dit, sous l'année 1066, que c'était alors un
usage. Innocent III s'en plaignait encore à la fin
du XII» siècle (liv. XIV, épître 132).
ARCHIGNAC, seigneurie du Périgord, possé-
dée par les familles de Guerre et de Carbonnières.
ARCHIPRÊTRE. L'archiprêtre, ainsi que son
nom l'indique, était le premier des prêtres ; il
figurait à la tête du presbyterium; il devait son
rang à son ancienneté, et comme doyen d'ordina-
tion. Il n'eut d'abord que des prérogatives hono-
rifiques; mais, dès le vi= siècle, il fut en posses-
sion de droits sérieux. On l'opposa peu à peu au
chorévêque, qu'il finit par supplanter. L'étendue
de sa juridiction se dédoubla de bonne heure; il
y eut des archiprêtres urbains et des archiprêtres
ruraux {urbani, rurales). Il est souvent question
de ces derniers dans Grégoire de Tours. On les
voit sous Louis le Pieux chargés spécialement de
la surveillance de plusieurs paroisses, et, sous
Charles le Chauve, distribués régulièrement dans
les diverses parties du diocèse, où ils desservent
un doyenné. De là est venue la confusion, souvent
admise par les conciles et les meilleurs auteurs,
entre l'archiprêtre et le doyenné, entre le titre et
la chose. Les attributions des archiprêtres consis-
taient à surveiller les paroisses placées dans leurs
circonscriptions, et les prêtres attachés à ces pa-
roisses. Ils jouaient, à l'égard de ces derniers, le
rôle de représentants, de subdélégués de l'évêque.
A ce titre, ils présidaient l'assemblée ecclésiasti-
que de l'archiprêtré et transmettaient les ordres
supérieurs. Enfin, ils installaient les curés dans
leurs paroisses. En cela, ils remplissaient réelle-
ment les fonctions des chorévèques; ce fut sans
doute dans le dessein de fortifier encore leur po-
sition que les évêques les investirent aussi parfois
de quelques-uns de leurs pouvoirs essentiels. Un
concile de l'an 1014 interdit aux archiprêtres de
confirmer.
Le titre d'archiprêtre s'est maintenu dans la hié-
rarchie ecclésiastique. La confusion qui en fut
faite avec celui de doyen tend même à se régula-
riser.
ARGH
— 102 —
ARGH
ARCHITECTURE. C'est un art dans lequel
notre nation s'est distinguée à toutes les époques,
depuis qu'elle en eut reçu le goût des Romains,
car auparavant l'industrie des Gaulois en fait de
construciion ne s'éleva pas au-dessus de celle des
sauvages. Le peuple vivait sous des huttes en
clayonnage et en torchis, recouvertes de chaume.
Les nobles, plus grandement logés, habitaient des
huttes en bois, soutenues par des poteaux. La
pierre n'était employée qu'à l'état brut et sans
mortier, pour faire soit des murs de défense, soit
des tombeaux (voy. Dolmen, Tumulus). Les Mar-
seillais, qui colonisèrent la côte de la Méditer-
ranée, se conformèrent à la simplicité gauloise
. plutôt qu'ils n'apportèrent en Gaule l'art de la
Grèce, leur mère-patrie. Les Romains, au con-
traire, dès leurs premières conquêtes, fondèrent
des villes sur le modèle des villes d'Italie (Aix,
Narbonne, Lyon). Sous Auguste, les peuplades
indigènes, renonçant d'elles-mêmes à la vie bar-
bare, commencèrent à avoir des capitales déco-
rées d'édifices. Des temples s'élevèrent sur les
lieux anciennement consacrés par la religion. De
tous côtés les grands propriétaires firent bâtir à
leur usage, dans la campagne, de ces belles et
commodes résidences comme les Romains les
savaient faire, avec des cours entourées de por-
tiques sur lesquels toutes les pièces avaient leur
dégagement. Au déclin du premier siècle de notre
ère, des constructions de luxe existaient partout,
même en des lieux qu'on croirait avoir été tou-
jours déserts ou sur lesquels ont poussé depuis
d'épaisses forêts. Pour l'abondance des monu-
ments la Gaule, et surtout la Gaule méridionale,
était comparable à l'Italie.
11 ne faut pas s'attendre à trouver dans ces
temps-là une architecture particulière aux Gau-
lois. Les principes importés de Rome régnaient
d'une manière absolue; l'originalité provinciale
n'eut pas de place pour se produire. Les variations
de l'art apparaissent les mêmes sur les ruines
des monuments de la Gaule et sur les ruines des
monuments de l'Italie. Les ouvrages les plus cor-
rects sont ceux qui datent des premiers Césars.
La décadence s'annonce, à l'époque des Antonins,
par la profusion des ornements et par la négli-
gence de l'exécution. A partir de Constantin, le
dédain des proportions le dispute à la maladresse
des ajustements; c'est la barbarie qui commence,
barbarie qui n'a pas duré moins de sept cents ans.
Pendant cette période funeste, les dévastations
partielles ou générales n'eurent plus de cesse. Les
constructions isolées , les villes entières furent
chacune à leur four et plusieurs fois détruites et
relevées. Le goût de l'art aurait péri s'il n'avait
point été entretenu par le sentiment religieux.
Les princes mérovingiens et carlovingiens dépen-
sèrent une partie de leurs richesses à élever des
églises qui excitèrent l'admiration de leurs con-
temporains. Formés de pièces qu'on allait cher-
cher dans les ruines des monuments païens , ces
édifices étaient des produits de l'architecture ro-
maine de plus en plus dégénérée. Quoique le
style fût devenu tout à fait barbare, les principes
s'étaient maintenus par la routine.
Une idée qui se produisit timidement après les
ravages des Normands contenait en elle le germe
d'une transformation de l'art. Il s'agissait de
TOûter les églises qui jusqu'alors n'avaient point
eu d'autre couverture que des combles de bois.
Les générations du x'' siècle ne réussirent qu'à
. voûter le sanctuaire, à cause de la disposition par-
' ticulière que présentait alors cette partie de l'édi-
fice religieux. Pour le reste, l'ouvrage fut réputé
trop difficile, sinon impossible. Mais après l'an
mil, la fin du monde, depuis longtemps annoncée,
ne s'étant pas accomplie, il y eut un élan d'allé-
gresse universelle qui fit aborder, dans toutes les-
provinces de la Gaule à la fois, la construction
d'églises armées de voûtes sur toutes les parties.
Dans le premier moment, tout le monde s'y em-
ploya. Prêtres, moines, laïques apportèrent aux
constructeurs de profession le concours de leurs
idées et de leurs bras. Les premiers essais, géné-
ralement malheureux , ne découragèrent pas les
vaillants ouvriers qui s'étaient voués à l'entre-
prise. La réflexion succéda à l'enthousiasma
Lorsque la grande ferveur fut passée, il resta au»
p"ès des cathédrales et des grandes abbayes de;
chantiers qui constituèrent autant d'écoles appli-
quées à mettre à profit les leçons de l'expérience,
à chercher les meilleurs expédients pour la solu-
tion du problème qu'on avait en vue. De là sortit
l'architecture romane, création faite avec des élé-
ments connus , mais appliqués à de nouveaux
usages, ou employés avec des dimensions qui
n'étaient plus celles de l'antique.
L'architecture romane se présente avec une va-
riété extrême, qui est l'indice des efforts parti-
culiers dont elle est le fruit. Son procédé est le
fractionnement des voûtes par des membrures
plus ou moins multipliées, pour l'appui desquelles
il a fallu disposer dans la montée de la construc-
tion des saillies puissantes. Sa loi est l'excès des
élévations par rapport aux écartements.
Les diverses écoles romanes avaient trouvé leur
formule à la fin du xi° siècle. Elles travaillèrent
dès lors à introduire la légèreté dans leur ou-
vrage, qui péchait partout par la lourdeur. Dans
cette recherche , les Français de la Picardie sur-
passèrent les autres par l'invention. En combi-
nant ensemble l'emploi des membrures diagonales
dans les voûtes, ce qu'ils appelaient la croisée
d'ogives, et l'arc-boutant extérieur, ils créèrent
l'architecture gothique, dans laquelle les résis-
tances opposées aux voûtes sont fournies par la
construction du dehors. Dès lors il fut possible
d'alléger au delà de toute expression les supports
intérieurs, possible de multiplier et d'agrandir
les percements au point d'amener la clôture de
l'édifice à n'être plus que de la verrerie soutenue
par de la découpure en pierre.
Né sous Louis le Gros, le gothique mit trois
siècles à atteindre toutes les conséquences de son
principe -, mais dès son apparition il supplanta le
roman dans les diverses provinces de la France
septentrionale. La plupart des cathédrales (voy.
Cathédrales) furent recommencées dans ce goût
nouveau au xii' siècle. Puis la mode en fut portée
en Angleterre, sur les bords du Rhin, dans la
France méridionale, en Lombardie, en Espagne,
enfin par toute l'Europe occidentale. Ses plus
belles productions se placent entre le règne de
Philippe Auguste et l'avènement des Valois. Au
xiV siècle, il était parvenu au dernier terme du
svelte et du gracieux. En voulant progresser da-
vantage dans la même voie, il se gâta. Il chercha
ses effets dans les tours de force et les surprises;
aux formes naturelles, il substitua des formes
tourmentées, il tomba dans la sécheresse et la
maigreur. C'est là le caractère gothique sous
Charles VI, Charles VII et Louis XI. Au commen-
cement du XVI' siècle, il ne pouvait plus subsister
à moins de faire une évolution nouvelle. La Re-
naissance lui rendit pour quelque temps la vie
qui l'abandonnait.
L'architecture religieuse du moyen âge, depuis
qu'elle avait pris naissance, n'avait pas cessé de
fournir ses formes non-seulement aux construc-
tions de tout genre, même à celles pour qui ces
formes semblaient le moins convenir, mais encore
à tous les produits de l'art et de l'industrie. Pour
ARGH
— 103 —
ARGH
la décoration de la demeure des princes et des
seigneurs, pour celle des meubles, de la vaisselle,
des bijoux, c'est toujours de l'église qu'on s'était
inspiré. Les façons romanes et gothiques avaient
exercé successivement un empire absolu. L'expé-
dition de Charles VIII en Italie changea cela. Les
réminiscences de l'antiquité, introduites déjà de-
puis plus d'un siècle dans les monuments et dans
les autres ouvrages d'art de l'Italie, séduisirent
nos Français. Ils ramenèrent avec eux des maîtres
de toutes' les professions, dont les enseignements
eurent pour premier effet de constituer un art sé-
cuher à côté de l'art religieux. Pour sa part l'ar-
chitecture, rentrée en possession du pilastre et
de l'entablement, enrichie de chapiteaux, de
frises et d'arabesques, s'exerça à élever des palais
et des édifices d'utilité publique , tandis que les
vieux procédés des écoles indigènes ne servirent
plus qu'à construire les églises. La séparation ne
se maintint pas bien longtemps avec ce caractère
absolu. Dès le règne de François I", le gothique,
à bout d'invention , appela à son secours une
partie du nouveau système décoratif , et c'est
grâce à ces emprunts qu'il prolongea son exis-
tence. Quelques chefs-d'œuvre et un plus grand
nombre de conceptions qui ne sont que bizarres
sortirent de ses derniers efforts. Il fut abandonné
seulement entre 1620 et 1630.
Cependant l'architecture séculière , d'abord
pleine d'indépendance dans ses allures, s'était
de plus en plus assujettie aux préceptes de Vitruve,
interprétés par les théoriciens de l'Italie. Dès le
temps de Henri II, la commodité des dispositions
fut souvent sacrifiée au désir d'atteindre à la cor-
rection classique dans les effets, et cela est resté
un défaut que l'on peut généralement reprocher
aux modernes. Néanmoins les artistes contempo-
rains de Henri furent encore des créateurs, et,
comme ils possédèrent la mesure dans l'imagi-
nation et ce goût exquis dont leur époque eut le
privilège , on leur pardonne une préoccupation
un peu trop exclusive en considération de la
beauté de leurs ouvrages. Leur école dévia sous
Henri IV par l'invasion du goût florentin , qui
suivit de près le mariage du roi avec Marie de
Médicis. Alors on voulut voir partout l'ordre tos-
can, la décoration rustique en bossages, les pans
de briques mariés aux chaînes de pierre dans les
façades. De beaux monuments furent exécutés
dans ce principe; mais la donnée était trop sé-
vère pour jouir d'une longue faveur.
Sous Louis XIII, ce fut le tour de la mode ro-
maine importée par les jésuites, qui la firent ap-
pliquer à la construction de leur église de la rue
Saint-Antoine. C'était l'architecture de Saint-Pierre
de Rome; architecture d'un caractère essentielle-
ment séculier, conçue par le génie de Michel-
Ange , mais corrompue par des continuateurs
sans goût, écrasée sous la profusion des orne-
ments, livrée à la recherche d'effets pittoresques
qui ne sont pas dans les moyens de la construc-
tion. Il y a à dire à la louange des Français qu'ils
se préservèrent d'une partie de ces écarts. Les
monuments élevés en si grand nombre dans le
cours du XVII' siècle sont des modèles de pureté
et de sobriété, comparés à ceux qui firent à la
même époque les délices de l'Italie et des autres
pays de l'Europe. Plusieurs sont réellement des
chefs-d'œuvre. Mais le mauvais exemple finit par
gagner nos artistes. A la fin du règne de Louis XIV,
et plus encore après la mort de ce roi, les formes
tourmentées , les ornements sans nom et sans
raison s'associèrent de la façon la plus bizarre à
la régularité des ordres antiques. L'art qu'on a
ridiculisé du nom de rococo établit son règne. 11
fut condamné dès 1733 par Servandoni, qui mon-
tra, par le dessin du portail de Saint-Sulpice, le
genre d'effet que devait rechercher la décoration
architectonique. Un théoricien sensé et nourri
d'excellentes études, J. F. Blondel, ouvrit à Paris,
en 1740, un cours public en vue de ramener à
l'observation des principes une école complète-
ment fourvoyée. Il enseignait avec l'enthou-
siasme d'un apôtre; il subjugua la jeunesse. C'est
de lui que procède la forte génération d'artistes
qui de 1760 à 1790 dota la France de tant de mo-
numents auxquels il ne manque que des admira-
teurs pour qu'ils soient comptés parmi les plus
beaux qu'on ait jamais conçus.
Les bonnes traditions de l'école de Blondel
commençaient à s'altérer par l'engouement qui
avait porté beaucoup d'artistes à l'étude exclusive
des monuments de Pompéi , lorsque éclata la Ré-
volution. Ce fut l'interruption de tous les tra-
vaux et la dispersion des ouvriers, qui, la plupart,
durent se faire soldats. Puis, sous le Directoire,
on se remit à bâtir avec une affectation d'austé-
rité républicaiue qui fut cause que les ordres
riches furent bannis de la construction. Tout fut
accommodé aux règles du dorique le plus sévère,
tel qu'il avait été pratiqué dans la grande Grèce.
Le corinthien et toutes les magnificences des mo-
numents élevés sous les Césars redevinrent de
mode du temps de l'Empire, mais avec un carac-
tère de sécheresse qu'il faut attribuer surtout à
l'inhabileté des mains qui les exécutaient. Le
talent de mettre de l'expression dans la moulure
et de mouvementer l'ornement s'était complète-
ment perdu. Il fallut près de quarante ans pour y
revenir. Tous les édifices antérieurs à 1830 pré-
sentent ce défaut, qui n'est pas racheté par le
mérite de la conception.
Depuis le règne de Louis-Philippe, l'architec-
ture est entrée dans la voie de l'éclectisme. Tour-
mentée de l'idée qu'il faudrait qu'elle se renou-
velât pour répondre aux besoins de l'époque, elle
est allée chercher des inspirations dans l'art de
tous les temps et de tous les lieux; elle s'est
adressée à Rome, à la Grèce, à l'Orient. Les di-
verses productions du moyen âge et de la Renais-
sance, même les fantaisies du siècle dernier, sont
devenues des objets d'étude et d'imitation. Jus-
qu'à présent il n'est guère sorti de là que des
pastiches ou des associations d'éléments dispa-
rates. Ce qui manque n'est pas le talent, mais la
conscience bien nette de ce qu'on doit, et même
de ce qu'on veut faire. Nous assistons à des tâ-
tonnements dont il faut espérer que profitera
l'avenir.
Bibliographie : Daniel Ramée, Manuel d'ar-
chitecture; Bâtissier, Éléments d'archéologie na-
tionale; Alb. Lenoir , Architecture monastique,
2 vol. in-4°; Instructions rédigées par le Comité
historique, in-4°; A. Viollet-le-Duc, Dictionnaire
raisonné d'architecture; Caumont, Bulletin monu-
mental; Didron, Annales archéologiques; Revue
archéologique; Corblet, Revue de L'art chrétien;
César Daly, Revue de l'architecture, etc.
ARCHITRÉSORIER, l'un des grands digni-
taires de la couronne créés par Napoléon. Cette
fonction fut occupée jusqu'à la Restauration par
Lebrun.
ARCHIVES. Il y a eu des archives dans tous
les temps et chez tous les peuples ; le mot lui-
même, l'Archéion des Grecs et VArchivum ou
Archivium des Latins, remonte à une tits-haute
antiquité; mais l'esprit moderne seul a compris
le sens historique de ce mot. Si chacun, jadis,
peuple, corporation ou particulier, avait un ar-
chive, c'est-à-dire un lieu, un meuble où il serrait
ses titres les plus précieux, personne n'imaginait
de recueillir les archives d'autrui et elles ne tar-
ARGH
- 104 —
ARGH
daient pas à périr quand ceux qu'elles avaient
intéressés étaient disparus de la scène du monde.
C'est à la vitalité tenace du système féodal que
notre Occident est redevable d'avoir eu le temps
de comprendre, à la fois, que les papiers d'affaires
sont bons à garder même quand l'affaire à la-
quelle ils se rapportent est conclue depuis des
siècles, et qu'ils portent en eux-mêmes des inté-
rêts moraux bien supérieurs à Tintérèt matériel
qui leur avait donné naissance.
En France comme ailleurs, sous l'ancienne mo-
narcliie, il y avait autant de dépôts d'archives
qu'il y avait d'institutions publiques, de cours, de
tribunaux, d'églises, de monastères, de collèges
et de facultés, d'hôpitaux, de confréries, de cor-
porations de métiers. Il y avait bien des établis-
sements dont toutes les archives tenaient dans
une ou deux arches ou coffres, que l'on plaçait
pieusement dans une église, sous l'autel où la
compagnie était en possession de faire dire la
messe. Le roi de France lui-même, jusqu'au
temps de Philippe Auguste, mettait la plus im-
portante partie de ses archives dans quelques
bahuts qui voyageaient à sa suite dans ses expé-
ditions et ses campagnes. Les titres de l'Univer-
sité de Paris, au commencement du xvii" siècle,
tenaient encore « aux deux grands coffres du col-
lège de Navarre, » ainsi que le rapporte Du Breuil
(Antiquités de Paris, 1639, p. 293).
Cependant, les grandes et puissantes abbayes
qui dès les temps mérovingiens et carolingiens
avaient eu des bibliothèques et des Scriptoria,
où leurs scribes se livraient à la copie des ma-
nuscrits, ne pouvaient longtemps négliger d'ap-
pliquer à leurs vastes archives ce luxe architectu-
ral où elles excellaient. L'abbaye de Cluny, par
exemple, avait fait élever pour ses archives, au
xiw siècle, une grosse et grande tour carrée dont
les murs avaient cinq pieds d'épaisseur. Les com-
munes rivalisaient, dans ce genre de faste, avec
les monastères et les souverains ; elles déposaient
ordinairement leurs titres dans une partie spéciale
de l'hôtel de ville soigneusement abritée. A la fin
du xviii^ siècle, les dépôts d'archives pourvus de
quelque importance étaient devenus tellement
nombreux que ceux de Paris seulement, lorsque
la Révolution s'en empara et donna l'ordre de les
fondre en une seule masse, se trouvèrent former
un total de 400 établissements divers.
C'est de la révolution de 1789, en effet, que
date l'organisation actuelle de toutes les archives
de France. L'Assemblée constituante, au début de
ses travaux, prit des mesures pour garantir la
conservation de tous les actes officiels qui allaient
affluer entre ses mains et consacra un chapitre à
ses futures archives dans son règlement du 29 juil-
let 1789. Le 4 août, elle élut au scrutin un archi-
viste qui fut Armand-Gaston Camus, très-docte
avocat et député de Paris; enfin, le 12 septembre
de l'année suivante, elle vota un décret en seize
articles qui réglementait complètement l'adminis-
tration des archives de l'Assemblée. Ces papiers
de la représentation nationale ont été le noyau
primitif auquel se sont successivement agrégés
les documents historiques, domaniaux, judiciaires,
dont l'ensemble forme aujourd'hui ce magnifique
dépôt des archives de l'État ou Archives de l'Em-
pire.
Dès le mois d'août 1790, l'Assemblée avait com-
mencé' à centraliser les dépôts disséminés dans
Paris; mais ce fut seulement par un décret rendu
le 25 juin 1794 (7 messidor an ii; qu'elle décida
du sort de tous les documents de l'ancien régime
appartenant à l'Etat. Ce remarquable décret, qui,
tout en faisant à l'esprit révolutionnaire de tristes
concessions auxquelles pas un citoyen n'échappait
alors, revendiquait avec une certaine fermeté les
droits de la science, ordonna qu'il fût fait de ces
innombrables titres trois parts : 1° celle des docu-
ments utiles, c'est-à-dire sur lesquels on comptait
pour exercer des revendications au nom de la
République ; 2° celle des documents dont il n'y
avait aucun profit à tirer ou qui étaient entachés
de quelque trace des institutions féodales : ceux-
là étaient destinés à la destruction ; 3° celle des
« chartes et manuscrits appartenant à l'histoire ,
« aux sciences et aux arts ou pouvant servir à
i< l'instruction, » qui devaient, ceux du départe-
ment de la Seine, être réunis à Paris à la Biblio-
thèque nationale , ceux des départements à la
bibliothèque du chef-lieu de chaque district. A
Paris et dans toutes les provinces où il existait
des richesses de ce genre , on nomma des
« Agences du triage des titres, » c'est-à dire des
commissions (celle de Paris était composée de
sept membres) qui furent chargées d'exécuter cet
immense travail de classement. On leur avait
donné six mois pour le faire. Quelque dévoue-
ment, quelque rapidité qu'ils y apportassent, la
force des choses les obligea d'y mettre dix années.
On sait combien d'idées avaient changé pendant
cet intervalle et combien d'illusions s'étaient cal-
mées. On avait vu chemin faisant que le profit
pécuniaire à tirer des titres qu'on appelait doma-
niaux était insignifiant, que le brûlement des an-
ciennes chartes était une stupide barbarie, que
l'annexion des archives aux bibliothèques était
une erreur. Les masses résultant des dépouille-
ments faits par les Agences du triage et celles
qu'on n'avait pas encore eu le temps de trier se
trouvèrent former tout naturellement au chef-lieu
de chaque département (les districts avaient été
supprimés en 1796) un dépôt d'archives départe-
mentales ; et à Paris, l'archiviste de l'Assemblée
nationale. Camus, obtint, non sans peine, la con-
centration sous ses ordres de tous les dépôts du
département de la Seine. Cette disposition, à la-
quelle est due la création des Archives nationales
de France, fut consommée par plusieurs arrêtés
consulaires : l'un, du 28 mai 1800, qui constitua
les Archives nationales en les séparant de l'As-
semblée; un autre, du 21 janvier 1801 , qui pro-
nonça la suppression du bureau du triage à Paris;
un troisième, du 23 octobre suivant, qui fit entrer
son personnel aux Archives nationales sous le nom
de Section historique; enfin, par un décret impé-
rial du 6 mars 1808, qui ordonna l'installation
des fractions, jusque-là dispersées, du grand dé-
pôt des titres de l'État dans les magnifiques bâ-
timents de l'hôtel Soubise.
Camus n'eut point la joie de présider à leur
emménagement ; il était mort en 1804, et ce soin
échut à Daunou, son successeur, ancien oratorien,
ancien conventionnel, professeur et écrivain dis-
tingué, républicain zélé, homme digne en tout du
sévère et savant Camus, Sous l'administration de
Daunou, les Archives de l'État s'organisèrent
d'une manière définitive et se trouvèrent assez
solidement enracinées, quand vint la Restauration,
pour résister au mauvais vouloir d'un gouverne-
ment qui ne pouvait oublier leur origine révolu-
tionnaire. La Restauration se contenta de destituer
Daunou et de négliger les Archives du Royaume.
Elle nomma pour garde général, en remplacement
de Daunou, un homme très-honorable, mais nul-
lement archiviste, le chevalier de la Rue, qui,
[lar un bizarre effet des révolutions, fut destitué
à son tour, en 1830, par la monarchie de Juillet
et obligé, au bout de quinze ans, de rendre à
Daunou son titre et ses fonctions. Après Daunou
( 1 840) , le dépôt passa aux mains d'un érudit illustre,
Letronne, qui, à défaut d'une expérience spéciale.
ARCH
— 105 —
ARGO
apporta dans sa gestion une haute intelligence;
puis, en 1849, à M. de Cliabrier. En 1857, il fut
remplacé par M. Léon de Laborde.
Ce grand dépôt des Archives nationales, fondé
par la révolution de 1789, n'a cessé de grossir de-
puis sa naissance, en héritant, à chacune des ré-
volutions qui ont si souvent agité notre siècle,
d'une partie des papiers du gouvernement déchu.
11 contenait, à l'origine : 1° les lois et décrets ren-
dus par les assemblées nationales ; 2° les procès-
verbaux de leurs séances; 3° les minutes et pièces
annexes des procès-verbaux; 4° les papiers des
comités et les rapports des députés en mission;
5° les objets offerts à l'Assemblée et les étalons
des poids et mesures de l'État. Les travaux de
l'agence de triage des titres y accumulèrent les
titres du Trésor des chartes des rois de France
(500 registres et 1000 cartons), ceux de la Chambre
des comptes (3000 registres ou cartons), et l'im-
mense résidu de tout ce que les auteurs du triage
purent sauver de papiers des églises et des éta-
blissements monastiques du département de la
Seine. Plus tard s'y joignirent les Archives du
parlement de Paris, dont les arrêts seuls forment
une collection de près de 11 000 registres; puis
la collection des arrêts du Conseil; puis les pa-
piers de la Secrétaireiie d'État, archives de l'ad-
ministration impériale ; ceux de la Liste civile et
de la Chambre des pairs sous la Restauration et
la monarchie de Juillet, et maint autre dépôt de
moindre iraportance. Il faut y ajouter les verse-
ments qu'y effectuent régulièrement les minis-
tères qui n'ont pas d'archives particulières, sur-
tout le ministère de l'intérieur. On comprend sans
peine combien de richesses sont renfermées dans
un pareil établissement , depuis la série des di-
plômes mérovingiens ( au nombre de 52, et dont le
premier est de l'an 525), qui nous ont été conservés
par les vénérables religieux de l'abbaye de Saint-
Denis, jusqu'aux documents relatifs à l'histoire
des temps les plus modernes et dont l'intérêt est
le plus poignant , comme les dossiers judiciaires
■de Louis XVJ, de Marie-Antoinette, ou des procès
politiques de ces derniers temps.
Le trésor immense et précieux que les Archives
déposées à l'hôtel Soubise forment pour la France
entière, les Archives départementales le forment
de même, dans de moindres proportions, pour
chaque département et pour les souvenirs de nos
anciennes provinces. Quelques-uns de ces dépôts,
ceux, par exemple, de Lille, de Dijon, de Rouen,
de Nantes, de Bordeaux, de Toulouse, sont encore
de très-vastes établissements; et les plus déshé-
rités, comme ceux de Privas ou d'Aurillac, offrent
encore beaucoup de prix pour les pays auxquels
ils appartiennent. Le gouvernement a publié en
1847 et 1848 deux sommaires de ce que contien-
nent les Archives départementales; récemment, il
a entrepris d'en donner des inventaires complets
et détaillés, mais ce projet n'en est encore qu'aux
premiers pas, quoiqu'il ait déjà produit une qua-
rantaine de volumes in-4°.
Ce n'est encore là qu'une partie des archives
de la France. A Paris, plusieurs ministères, ceux
de l'instruction publique, des finances, de la
guerre , et des affaires étrangères , conservent
eux-mêmes leurs archives; dans ces deux der-
niers, ce sont des dépôts de première impor-
tance. De plus , il n'y a pas de si petite commune
en France qui n'ait les siennes, dans beaucoup
desquelles on retrouve des registres de délibéra-
tions et des correspondances administratives re-
montant au moins au dernier siècle, et des actes
de l'élat civil qui commencent vers la fin du xvr.
Dans les grandes villes, les archives municipales
ne le cèdent pas beaucoup en intérêt à celles du
département. Un grand nombre de maisons hos-
pitalières qui sont de fondation ancienne ont aussi
des archives importantes et bien conservées. Les
greffes des tribunaux, les trésors des églises ont
sottvent aussi les leurs. Enfin, pour terminer cette
esquisse rapide de tous nos dépôts d'archives ayant
un caractère public, il faut compter encore une
classe de dépôt, qui n'est pas la moins vaste, ni
la moins intéressante, car elle contient toute
l'histoire des familles de la France aux trois ou
quatre derniers siècles, mais qui certainement est
la plus mal tenue et la plus en danger de se voir
bientôt anéantie; nous voulons parler des mi-
nutes des notaires.
Un seul ouvrage existe jusqu'à présent qui
fournisse des renseignements étendus sur tous
les dépôts d'archives qui existent en France :
c'est un volume publié en 1855 (Paris, Dumoulin,
in-8°), sous ce titre : Les Archives de la France,
par Henri Bordier.
ARCHON (L'abbé Louis), érudit, né à Riom le
4 septembre 1645, mort le 25 février 1717. —
Histoire ecclésiastique de la chapelle des rois de
France, 1704, 1711, 2 vol. in-4°.
ARCIACA AD ALBAM, Arcis-sur-Aube. Le
pagus Arciacensis était un des cinq qui compo-
saient la cité des Tricasses.
ARCIES (Seigneurs d'), de la maison des comtes
de Valentinois (Dauphiné).
ARCINGE, seigneurie du Forez, possédée par
la maison de Beaupoil.
ARCIS-SUR-AUBE, Arciaca (Aube), ville an-
cienne dont le château servit de refuge à Brune-
haut, expulsée de l'Austrasie; on y battit mon-
naie sous les Mérovingiens. Arcis-sur-Aube est la
patrie de Danton.
Arcis-Sur-Aube (Bataille d'), 1814, 20 et 21
mars. — Après les batailles de Laon et de Reims,
Napoléon, croyant Schwarzenberg en marche sur
Paris, courut attaquer son arrière-garde. Il la
trouva à Méry-sur-Seine, reculant sur Troyes. 11
se lança à sa poursuite et tomba inopinément, à
Arcis-sur-Aube, sur l'avant-garde qui , d'après les
derniers ordres reçus, rebroussait chemin pour
aller rallier Blucher et marcher avec lui tout
d'une masse sur Paris. La bataille s'engagea peu
à peu; elle fut terrible, le premier jour, mais in-
décise. Arcis était à peu près détruite par les bou-
lets et l'incendie. Le lendemain, le nombre des
ennemis était tellement augmenté qu'on dut con-
sidérer comme un succès d'avoir pu repasser sur
la rive droite de l'Aube sans un désastre. L'Empe-
reur revint alors à son dessein d'inquiéter les com-
munications des coalisés pour les ramener en ar-
rière, et marcha par Saint-Dizier sur la Lorraine
en laissant la-capitale à découvert.
ARCISES, Arcissas, abbaye de filles de l'ordre
de Saint-Benoît , diocèse de Chartres , fondée
en 1225.
ARCIZAS, famille du pays deCommingesd'où
sont sortis les seigneurs de la Broquerre.
ARCOLE (Combats d'), 1796, 15, 16, 17 no-
vembre. — Renonçant à attaquer de front les po-
sitions de Caldiero , qu'Alvinzi défendait avec
40000 hommes, Bonaparte sortit, le 14 novembre,
de Vérone, et alla passer l'Adige à Ronco. Il se
trouva alors à l'origine de deux chaussées où les
têtes de colonne pouvaient seules être engagées.
L'une conduit à Vérone en passant devant Cal-
diero; l'autre à Villanova, derrière Caldiero, en
traversant l'Alpon à Arcole. Sur celle-ci eurent
lieu les principaux efforts. Le 15, Augereau et
Bonaparte, après lui, s'élancèrent sur le pont
d'Arcole, portant un drapeau, à la tête des gre-
nadiers. Ils furent repoussés et Bonaparte fut plu-
I sieurs fois sur le point d'être pris ou tué. Le 16,
ARDÈ
— 106 —
ARDU
toutes les attaques furent inutiles. Le 17, enfin,
Arcole était enlevé, et Alvinzi se retirait en
désordre, ayant perdu 12 000 morts et 6 000 pri-
sonniers.
ARCOLIUM , ARGUS JULIANI , Arceeil
(Seine).
ARÇON {Jean -Claude -Éléonore le Michaud,
dit d'), ingénieur, membre de l'Institut, né à Pon-
tarlier en 1733, mort le 1" juillet 1800. Il est sur-
tout connu par l'invention des batteries flot-
tantes qu'il construisit pour l'attaque de Gibraltar
(1782) et qui ne réussirent pas. Il devint général
de brigade (1792) , s'empara de Bréda (1793)^ et
fut nommé sénateur après le 18 brumaire, puis gé-
néral de division. — Considérations sur les for-
tifications, 1795, in-S".
ARCONVILliE, seigneurie de Champagne pos-
sédée par les familles de Broisset (Orléanais) et
Thiroux de Lailly. — Voy. Thiroux.
ARCOXJVILLE, seigneurie possédée par la fa-
mille Betauld de Chemaud.
ARCS (Les) , haronnie de Provence érigée en
marquisat, en mars 1612, en faveur d'Arnaud de
Villeneuve, baron des Arcs.
ARCUATUS PONS, Pont-de-l'Arche (Eure).
ARCULFE, évêque gaulois du vu' siècle. Il fit
un pèlerinage en Palestine, et à son retour, jeté
par une tempête sur les côtes d'Irlande, il fut re-
cueilli par Adamnam , abbé d'un monastère situé
dans l'île de Hu ou Hy, et il écrivit pour lui une
description de la Terre-Sainte, qu'Adamnam pré-
senta au roi Alfred. Elle a été publiée, 1619, in-4°,
et réimprimée dans le t. IV des Annales de l'ordre
de Saint -Benoît.
ARCUS, l'Arc, rivière qui se jette dans l'étang
de Berre.
ARCUS JULIANI , ARCOLIUM , Arcueil
(Seine).
ARCUSSIA, famille de Provence, originaire
de Naples, et d'où sont sortis les seigneurs d'Es-
parron et du Revest. Les armes sont : d'or à la
fasce d'a:sur, accompagnée de trois arcs de flè-
ches de gueules, cordés de même et posés en pal
2 efl . (Voy. Artefeuil , Hist. de la noblesse de
Provence.)
ARCY (Seigneurs d'), de la maison de Pellevé
(Normandie). = — (Seigneurs d'), de la maison
de Reugny (Nivernais). = — (Seigneurs d'), de la
maison de Gamaches. = — (Seigneurs d') , de la
maison de Moreuil. = — (marquis d'), de la fa-
mille de Larcher (Paris).
ARCY (Hugues d'), prélat, mort en 1351. Il
embrassa l'ordre de Saint-Benoît, et fut successi-
Tement abbé de Ferrières, évêqué de Laon (1339),
archevêque de Reims (1351). Il était l'un des con-
seillers de Philippe VI, qui le nomma son exécu-
teur testamentaire, et il fut l'un des fondateurs
du collège de Cambrai à Paris.
ARCY (Patrick d'), ingénieur et physicien,
membre de l'Académie des sciences, né à Galway
(Irlande) le 27 septembre 1725, mort à Paris le
18 octobre 1779.
ARGY-LE-PONSARD (Seigneurs d'), branche
de la maison de Marie.
ARDEA, Ardes ou Ardres (Puy-de-Dôme),
chef-lieu du duché de Mercœur.
ARDÉCHE (L') . Ce département formé du Viva-
rais, est borné au N. par les départ, du Rhône et
de la Loire ; à l'E. par le Rhône ; au S. par le dép.
du Gard 3 à l'O. par les dép. de la Lozère et de la
Haute-Loire. Chef-lieu, Privas. Il a vu naître le
cardinal P. Bertrand , l'historiographe Jean de
Serres, l'agronome Olivier de Serres, l'astronome
riaugergues, les frères Montgolfier, Court de Ge-
helin, l'abbé Soulavie, Boissy-d'Anglas, le savant
physicien A. Bravais, etc., etc.
Bibliographie : J. P. Delichères, Notice sur le
départ, de l'Ardêche, 1817; 0. deValgorge, Sou-
venirs de l'Ardéche, 1846, 2 vol. in-8°; et divers
Annuaires. — Voy. Vivabais.
ARDELAY (Seigneurs d'), de la maison de Vi-
vonne (F^oitou).
ARDÈNE (Esprit-Jean-de-Rome), poëte, né à
Marseille le .3 mars 1684, mort le 27 mars 1748.
ARDENNA , ARGINCHUM , ARINCIONI
SYLVA, forêt située dans la Charente-Inférieure
et qui n'existe plus.
ARDENNE (N.-D. d'), abbaye de l'ordre de
Prémontré, près Caen. diocèse de Bayeux, fondée
en 1138.
ARDENNES , Arduennse , pays qui, du S. 0.
au N. E., s'étendait à l'époque gallo-romaine, des
environs de Laon aux bords du Rhin, et qui, au-
jourd'hui, est restreint entre les sources de l'Aisne
et celles de la Roer. Les forêts qui ont donné leur
nom à ces contrées, ont longtemps servi de limi-
tes à la Neustrie et à l'Austrasie.
ARDENNES (Les), département formé de la
Haute-Champagne, d'une partie du Hainaut fran-
çais, d'une partie de la Picardie, de la principauté
de Sedan. Il est borné au N. par la Belgique, au
S. par le dép. de la Marne, à l'E. par celui de la
Meuse, à l'O. par celui de l'Aisne. Chef-lieu, Mé-
zières. Les Ardennesont vu naître Robert Sorbon,
Turenne, Macdonald, Méhul, et le physicien Savart.
Bibliographie : L. Dubois, Statistique du dép.
des Ardennes, 1842 in-8°; J. B. Hubert, Géogra-
phie hist. du dép. des Ardennes, 1838, in-12;
l'abbé Bouillot, Biographie du dép. des Ardennes,
1830, 2 vol. iiï-8°; F. X. Masson, Annales Arden-
naises, 1861, in-8°; J.Hubert, Géographie histo-
rique du département des Ardennes, 1856, in-8".
ARDENNES (Seigneurs d'), de la maison de
Rommillé (Bretagne).
ARDENTS (Mal des), ou feu sacré, maladie
épidémique qui fit de grands ravages en France
au moyen âge et qui paraît avoir été une sorte
d'érésipèle gangréneux.
ARDENX (Seigneurs d'), branche de la maison
de Pardaillan-Gondrin.
ARDESCA, l'Ardéche, affluent du Rhône.
AKDIMALIE (Seigneurs de 1'), de la maison
de Foucaud (Périgord). \
ARDOINNE, divinité gauloise où l'on a voulu
voir la personnification des Ardennes; mais elle
ne se trouve nommée que dans une inscription
romaine où son nom a été subrepticement intro-
duit par Ligorius, à la place de celui de Saturne.
ARDOREL, Ardorellum, abbaye d'hommes de
l'ordre de Cîteaux, diocèse de Castres (Tarn) fondée
en 1124 ou en 1133.
ARDREA, Ardres (Pas-de-Calais).
ARDRENUS PUTEUS, Ampuis (Rhône).
ARDRES, Ardrea (Pas-de-Calais). Cette ville
fut bâtie sur les ruines d'un ancien château fort,
à la fin du xi' siècle; moins d'un siècle plus tard,
elle était réunie à la couronne par Philippe le
Hardi. Au mois de juin 1520 eut lieu, près de ses
murs , la célèbre entrevue dite Camp du Drap-
d'Or, entre François I" et Henri YIII. Sous Henri II,
elle fut prise par les Anglais qui la perdirent
quelques mois après. Les Espagnols s'en empa-
rèrent en 1596; mais la paix de Vervins (1598) la
rendit à la France. Elle était du pays reconquis
et faisait partie du gouvernement de Picardie.
Bibliographie : Deschamps , Précis historique
sur Ardres (t. VII des Mém. de la Soc. des antiq.
de la Morinie).
ARDRES (Seigneurs d'), de la maison de Sil-
lans (Normandie).
ARDUCEUS , l'Ardusson, affluent de la Barse
qui se jette dans la Seine.
AREN
— 107 —
ARGE
ARDUENNA SYLVA, la lorêt des Ardennes.
ARDUS , AROTIUS , l'Arroux , affluent de la
Loire.
ARDUUS, l'Ardre, affluent de la Vesle.
ARDYES , peuple établi , avant l'arrivée des
Romains, dans les Alpes pennines , près des
sources du Rhône, où existe un village nommé
Ardon, à 8 kilom. de Sion. D'abord rattachés par
Auguste à la Gaule cisalpine, les Ardyes firent en-
suite partie de la province des Alpes grecques et
pennines , qui fut réunie à la préfecture des
Gaules vers le iv siècle. A cette époque , les Ar-
dyes étaient de la cité des Valtenses (Valais).
AREABACCHI, Rebrechien (Loiret).
ARE.Œ, Hyères (Var).
AREBRIGNUS PAGUS, pays qui s'étendait
dans l'Autunois et le Beaunois, et avait pour lieu
principal la ville actuelle d'Arnay-le-Duc.
ARÈCHES, seigneurie de Franche-Comté, éri-
gée en marquisat en 1717, en faveur de J. P. de
Germigney.
ARECOMICI. Voy. VoLCiE.
AREDIUS (S.), Saint-Yriex (Haute -Vienne).
AREGIA , AURIGERA , l'Ariége.
AREG ou ARIGE, (S.) évêque de Nevers au
VT^ siècle. Sa fête se célèbre le 16 août.
AREINES. Voy. Araines.
ARELATE, ARELATE SEXTANORUM, Arles
(Bouches-du-Rhône).
ARELAUM, ARELAUNUS et AREL AUNIUM,
villa, fiscus et palais des rois mérovingiens , si-
tués, suivant les uns, près de Fontainebleau, à
Mont-Arlaut ou Montarlot; suivant d'autres, dans
une presqu'île que forme la Seine en face de Cau-
debec.
ARELAUNENSIS PAGUS, Un des vingt-six
pagi de la cité de Liège, à l'époque carlovin-
gienne, et qui devint le comté d'Arlon.
ARELAUNUM SYLVA, la forêt de Bretonne
(Seine-Inférieure).
AREMBERG ( Princes d'), branche de la maison
de Ligne (Hainaut).
AREMBERG (Auguste-Marie-Raymond d'), né
à Bruxelles en 1753, y mourut en septembre 1833.
Il portait le titre de comte de Lamark, fut élu dé-
puté du Quesnoy aux états généraux (1789), et,
après avoir fait partie de l'opposition, se rallia à
la cour, à laquelle il rattacha Mirabeau, qui mou-
rut dans ses bras , et dont il fut l'un des exécu-
teurs testamentaires. Il a laissé sur celui-ci d'in-
téressants Mémoires, publiés en 1854.
AREN (Seigneurs d'), branche de la famille
de Mesplez (Béarn).
ARENA (Antoine d'), poëte macaronique, né à
Solliès (Var), mort en 1544. On a de lui plusieurs
poëmes dont les premières éditions sont fort rares,
et qui ont été réimprimés (1748 et 1760). Ils sont
intitulés : Meygra entreprisa catoliqui impera-
toris, quando de anno Domini 1536 veniebat per
Provensam bene carrossatus in poslam prendere
Fransam cum villis de Provensa, propter grossas
et menutas gentes rejohire; De Arte dansandi; De
guerra Neapolitana; De guerra Romana; De re-
voluta Genuensi. Le poëme sur l'invasion de
Châties V en Provence contient des renseigne-
ments curieux.
ARENA (Barthélémy), homme politique, né à
rile-Rousse (Corse) vers 1775 , mort à Livourne
en 1829. Il fut député à l'Assemblée législative,
puis au conseil des Cinq-Cents, où il fit une vio-
lente opposition au 18 brumaire. = Son frère,
Joseph, né en Corse, mort sur l'échafaud, à Pa-
ris, le 30 janvier 1802. Après avoir servi comme
adjudant-général, il fut député de la Corse au
conseil des Cinq-Cents (1797), donna sa démission
après le 18 brumaire, et impliqué dans une con-
spiration dont la réalité n'a point été admise par
tout le monde , il fut condamné à mort et exécuté
avec Ceracchi, Topino-Lebrun et Demerville.
AREN.a; OLONENSES , Sables-d'Olonne.
ARÈNE (Comte d'). Voy. DizÈs.
ARENULARUM PLANITIES, la plaine des
Sablons (Seine).
ARESNES (Seigneurs d'), branche de la maison
d'Aiily (Picardie).
ARETIUM (Bataille d'). Les Gaulois cisalpins
(Sénons) réunis aux Étrusques contre les Romains
(284 av. J. C), vinrent mettre le siège devant
Aretium (auj. Arezzo). Les commissaires dépêchés
par le Sénat près des assiégeants pour leur dé-
clarer que la république prenait la ville sous sa
protection ayant été massacrés, Rome envoya
contre les Gaulois deux armées. L'une entra dans
le pays des Sénons, le dévasta et réduisit en es-
clavage ceux qu'elle n'extermina pas. L'autre,
conduite par le préteur Cécilius Métellus, attaqua
le camp gaulois d'Aretium, mais elle fut complè-
tement défaite et laissa sur le champ de bataille
le préteur, 13 000 légionnaires, sept tribuns et
l'élite des chevaliers.
ARETIUS FELINUS, pseudonyme de Martin
Bucer.
ARETS (Seigneurs d'), de la famille de la
Chaussée d'Eu (Picardie).
AREZZO, en Toscane. Cette ville fut prise d'as-
saut le 18 novembre 1800 par le général Mon-
nier. La citadelle se rendit à discrétion.
ARFEUILLE, baronnie de la Haute -Marche
qui a donné son nom à une ancienne famille
d'où est sorti Nicolas d'Arfeuille, dit de Saint-
Saturnin, frère prêcheur, provincial de la pro-
vince de France , maître du sacré palais de Gré-
goire XI , cardinal (1376), mort à Avignon le
21 janvier 1382. — Au xvi° siècle, la baronnie
appartenait à la maison de Jumilhac.
ARGANÇON (Seigneurs d'), de la maison de
Tullières (Beauce).
ARGELÈS-SUR-MER, Argelia (Pyrénées-
Orientales). En 1641, les habitants chassèrent leur
garnison espagnole et se donnèrent à la France ,
à qui la ville fut cédée par la paix des Pyrénées
(1659). Le 3 octobre 1793, l'armée des Pyrénées-
Orientales, commandée par Delatre, enleva le camp
espagnol que Ricardos avait lait établir près de
cette ville.
ARGENCE (Seigneurs d'), branche de la mai-
son de Achard-Joumard.
ARGENCES , seigneurie de Normandie qui a
donné son nom à une famille d'où sont sortis les
seigneurs de Beauchamp et de Saint-Germain-
Langot. Les armes sont : de gueules à la fleur de
lys d'argent.
ARGENS (Seigneurs d'), de la famille pro-
vençale de Richieud. = — (Seigneurs d') , de la
famille provençale de Perier.
ARGENS , seigneurie du Languedoc possédée
au xvi° siècle par la famille de La Roque. = —
Seigneurie de Provence , appartenant à la famille
de Boyer et érigée en marquisat en 1702.
ARGENS (Jean-Baptiste de Boyer, marquis d'),
littérateur, né le 24 juin 1704 àAixen Provence,
mort près de Toulon le 11 juin 1771. Fils d'un
procureur général au parlement de sa ville natale,
il s'engagea à quinze ans et eut une jeunesse assez
désordonnée qui le fit déshériter. Blessé au siège
de Rehl et bientôt mis hors d'état de servir par
une chute de cheval , il se rendit en Hollande et
écrivit pour vivre. Il y publia les Lettres juives
(1754), les Lettres chinoises et les Lettres caba-
listiques; une philosophie hardie assura le succès
de ces ouvrages. A peine sur le trône, Frédéric II
appela d'Argens auprès de lui et le nomma cham-
ARGE
— 108 —
ARGE
bellan et directeur général des belles-lettres de
l'Académie avec 6000 livres de pension. Il l'ad-
mettait à ses soupers et dans sa société habi-
tuelle; il aimait son caracière simple et étranger
à toute intrigue. A la longue cependant des
nuages s'élevèrent entre le monarque et l'homme
de lettres, et c'est en Provence que d'Argens re-
vint achever sa vie. Ses ouvrages sont nombreux;
on y distingue : Philosophie du bon sens ; Mémoires
secrets sur la république des lettres et des Jlémoii'es
de sa vie.
ARGENSOLLES, Argenseolœ (Marne), abbaye
de filles, de l'ordre de Citeaux, diocèse de Sois-
sons, fondée en 1224.
ARGENSON, seigneurie du Poitou , possédée
par la maison d'Aloigny.
ARGENSON, seigneurie de Touraine, érigée
en marquisat en janvier 1700, en faveur de
Marc-René de Voyer de Paulmy d'.4rgenson.
ARGENSON(René de Voyeh, comte d'), homme
d'État, né le 21 nov. 1596, mort à Venise le
14 juillet 1651. Il fut successivement conseiller
d'État (1625), intendant en diverses provinces, et
(1650) ambassadeur à Venise. = Son fils Marc-
René , ambassadeur à Venise à la mort de son
père, né à Blois le 13 déc. 1623, mort au mois de
mai 1700. = Marc-René, marquis d'Argenson,
fils du précédent, né le 4 novembre 1652 à
Venise, mort à Paris le 8 mai 1721. Il fut
successivement maître des requêtes de l'hôtel du
roi (1694), lieutenant général de police (1697),
garde des sceaux et président du conseil des
finances (1718-1720), ministre d'État (1720). Il
était filleul de la république de Venise, membre
de l'Académie française et membre honoraire de
l'Académie des sciences. MM. Larchey et Mabille
ont publié d'après un de ses manuscrits des
Notes très-intéressantes, 1866, !n-r2. = René-
Louis, marquis d'ARGENSON , homme d'État, éco-
nomiste, écrivain politique, membre de l'Académie
des inscriptions, fils aîné du précédent, né le
18 octobre 1694, mort à Paris le 26 janvier 1757.
Il fut successivement conseiller d'État et inten-
dant du Hainaut (1720) , ministre des affaires
étrangères (18 nov. 1744) et donna sa démission
le 10 janvier 1747. Le marquis d'Argenson est
une des figures les plus originales du xviir siècle;
il est en date le premier de ces novateurs hardis
qui voulaient réformer de fond en comble la so-
ciété politique que fit disparaître la révolution de
89. Les nombreux manuscrits qu'il a laissés et qui
sont conservés aujourd'hui à la biblioihèque du
Louvre, fourmillent d'idées neuves et profondes,
de vues élevées, d'aperçus ingénieux et aussi de
naïvetés, de confidences singulières et de bizar-
reries qui peignent admirablement l'homme et
son temps. En 1764 on publia ses Considérations
sur le gouvernement ancien et présent de la
France, ouvrage qui fut réimprimé avec des ad-
ditions, 1784, par son fils, le marquis de Paulmy
qui donna encore en 1785 : Essais dans le goût
de ceux de Montaigne, in-S" , ouvrage réimprimé
en 1787 sous le titre de Loisirs d'un homme d'État
et en 1825, in-8°, avec des additions et des sup-
pressions sous le titre de Mémoires , par le mar-
quis René d'Argenson. Depuis le fils de ce dernier
a donné dans la bibliothèque elzévirienne : Mé-
moires et Journal inédit du marquis d'Argenson,
1857-18,58 , 5 vol. in-18, et enfin M. Rathery a
publié pour la Société de l'Histoire de France et d'a-
près les manuscrits du Louvre, une édition beau-
coup plus complète des Mémoires et du Journal,
1859-1867, 9 vol. in-8°. = Marc-Pierre, comte
d'ARGENSON , frère cadet du précédent , né le
16 août 1696, mort à Paris le 22 août 1764. Il
fut successivement conseiller au parlement de
Paris (1719), lieutenant général de police (26jan-
vier-1" juillet 1720, et mars 1722-janvier 1724), in-
tendant à Tours (1721), chancelier et surintendant
du duc d'Orléans (1723), conseiller d'État (1724),
membre honoraire de l'Académie des sciences
(1726), ministre de la guerre (août 1742), et sur-
intendant général des postes (nov. 1744). Dans
son ministère il déploya une grande capacité,
réorganisa l'armée et prépara les victoires de
Fontenoy et de Lawfeld auxquelles il assista.
C'est à lui qu'est due la création de l'école mi-
litaire. Malgré les services qu'il avait rendus,
Mme de Pompadour, dont ili était haï, le fit des-
tituer le l" février 1757. Il fut exilé dans sa terre
des Ormes d'où il ne put revenir à Paris qu'après
la mort de la marquise. = Marc-Antoine René,
marquis de Paulmy, fils unique du marquis d'Ar-
genson, le ministre des affaires étrangères, né à
Valenciennes le 22 nov. 1722, mort à Paris en
1787. Il fut successivement conseiller au parle-
ment (1744), maître des requêtes (1747), membre
de l'Académie française et ambassadeur en Suisse
(1748). 11 avait rassemblé une magnifique biblio-
thèque qu'il vendit en 1785 au comte d'Artois et
qui est aujourd'hui la bibliothèque de l'Arsenal.
11 fut le fondateur de la Bibliothèque universelle
des Romans (1775-1789) où il inséra plusieurs
nouvelles de sa composition, et publia ou plutôt
fît publier les Mélanges tirés d'une grande biblio-
thèque 1779-1787, 65 vol. in- 8°. = Marc-René
d'ARGENSON, petit-fils du comte d'Argenson, le mi-
nistre de la guerre, né en 1771, mort à Paris le
2 août 1842. Préfet des Deux-Nèthes en 1809, il
donna sa démission (1813), fut membre de la
chambre des représentants pendant les Cent-jours,
et depuis cette époque jusqu'après la révolution
de Juillet fut presque constamment réélu député.
11 siégea à l'extrême gauche et fut l'un des ad-
versaires les plus ardents de la politique des
Bourbons et de Louis-Philippe. Il est auteur de di-
vers écrits qui, avec ses discours, ont été publiés
(1846, 2 vol. in-8°) par son fils, le marquis d'Ar-
genson, mort vers 1861, et qui a édité en outre,
comme il a été dit plus haut, les Mémoires de son
arrière-grand-oncle.
ARGENTAL, châtellenie de Languedoc, possé-
dée successivement par les familles de Jussac et de
Saint-Julien. = — . seigneurie du Forez, possé-
dée par la famille de Ferriol.
ARGENTAL (Charles-Augustin Ferriol, comte
d'), né le 20 déc. 1700 à Paris, mort le 5 janvier
1788. Conseiller au Parlement de Paris, il fut mi-
nistre du duc de Parme près de la cour de France.
II aimait les lettres et les arts, fut le protecteur
deLekain, le confident intime et le dépositaire
des écrits de Voltaire , pour lequel il avait l'atta-
chement le plus vif. On lui a attribué le Comte
de Comminges et les Anecdotes de la cour d'É-
douard, insérés dans les œuvres de Mme de
Tencin, sa tante.
ARGENTAN , Argentoïiium , vicomté de
Normandie , ayant appartenu aux familles de
Moinet et d'Ango.
ARGENTAN (Seigneurs d'). Voy. Clément.
ARGENTARIA, Horbourg (Haut-Rhin). = —
Argentière. — Voy. Argentuaria.
ARGENTELI.E (Louis-Marc-Antoine Robill'ard
d'), naturaliste, né le 29 avril 1777 à Pont-l'Évêque
(Calvados), mort à Paris le 12 décembre 1828.
ARGENTEUIL (N.-D. d"),Arg'en«oiMm, monas-
tère de l'ordre de Saint-Benoit, à 8 kil. de Paris,
fondé vers 665. Jusqu'en 1129 il fut occupé par des
religieuses, mais à cette époque les désordres du
couvent dont la célèbre Héloïse était supérieure,
devinrent tels qu'un concile de Paris lés en chassa
et les remplaça par des moines. C'est dans ce
ARGE
— 109 —
ARGO
monastère que l'on conservait la fameuse robe sans
couture de J. C, relique qui , le jour de l'Ascen-
sion et le lundi de la Pentecôte, attirait une
grande foule de fidèles. Outre ce monastère , il
y avait encore à Argenteuil un couvent d'Augus-
tins déchaussés, un d'Ursulines et un de Bernar-
dines qui fut supprimé vers le milieu du
xviii' siècle.
En 1815, le,2 juillet, il y eut au village d'Ar-
genteuil un combat assez vif contre les Anglais,
qui parvinrent à forcer le passage de la Seine.
ARGENTEUIL, baronnie de Champagne, ayant
appartenu aux familles de Le Bâcle et du Bou-
cher.
ARGENTEUS, l'Argens, qui se jette à Fréjus
dans la Méditerranée.
ARGENTl.œ, Argences (Calvados).
ARGENTIDUPLEX, l'Argendouble , affluent
de l'Aude.
ARGENTIER. On nommait ainsi au moyen
âge les banquiers et les changeurs, et plus tard
les officiers qui, chez le roi ou chez les princes et
seigneurs, étaient chargés soit de la garde, soit
du maniement de l'argent destiné spécialement
aux habillements et aux meubles. Ainsi, Jacques
Cœur était argentier de Charles VII. M. Douët
d'Arcq a publié pour la Société de l'Histoire de
France un document très- intéressant : Extraits
des comptes de l'argenterie des rois de France,
1851, in-8°. Suivant une déclaration du 22 dé-
cembre 1629, les argentiers et les contrôleurs de
l'argenterie du roi avaient droit à des habillements
d'hiver et d'été.
ARGENTIÉRE (Seigneurs d'), de la famille
dauphinoise de Philibert.
ARGENTOLIUM, Argenteuil.
ARGENTOMAGUS, Argenton-sur-Creuse, place
gallo-romaine où se concentraient plusieurs voies
romaines, dirigées vers Avaricum, Mediolanum,
Bituriqum, Augustoritum et Limonum.
ARGENTON. Voy. COMMINES.
ARGENTON (Marie-Louise-Madeleine-Victoire
LE Bel de la Boissière de Seey, comtesse d'), maî-
tresse de Philippe d'Orléans, qui devint régent,
née vers 1680 à Rouen, morte le 4 mars 1748.
Après avoir eu de lui un fils, légitimé en juillet
1706 et connu sous le nom de chevalier d'Or-
léans, elle épousa (1713) le chevalier d'Oppède.
ARGENTONIUM, Argentan (Orne).
ARGENTORATUM, Strasbourg.
ARGENTRADA, Argentré.
ARGENTRÉ , maison de Bretagne dont les
armes étaient d'argent à la croix pâtée d'asur.
(Voy. VHist. de Bretagne, par du Paz.) A cette
famille appartenaient les deux personnages sui-
vants : Bertrand d' Argentée, grand-sénéchal de
Rennes, célèbre jurisconsulte et historien, né à
Vitré, en 1519, mort le 15 février 1590. — Com-
mentaire sur les quatre premiers titres de l'an-
cienne coutume de Bretagne, 1568; Histoire de
Bretagne, 1582, 1688, in-fol.; la première édition
de cet ouvrage fut saisie avant d'être achevée;
il fut réédité en 1605, 1612 et 1618, par le fils
de l'auteur ; Advis et consultation sur le partage
des nobles, 1570. = Charles du Plessis d'Arg en-
tré , théologien, évêque de Tulle, né au château
du Plessis, près Vitré, le 16 mai 1673, mort dans
son diocèse le 27 septembre 1740.
ARGENTUARIA, ARGENT ARIA , ARGEN-
TOVARIA. De nombreuses tombes gallo-romaines
attestent l existence d'une ville romaine aux envi-
rons de Colmar et font croire que cette ville était
Argenlovaria, élevée sur le territoire des Bauraci,
dans la Grande-Séquanaise ; mais on n'est pas
d'accord à ce sujet. Outre Colmar, on nomme
Horbourg ou Arbourg, village des environs ; d'au-
tres enfin préfèrent Arzenheim, situé à une quin-
zaine de kilomètres au N. E. de Colmar, vers le
Rhin. Quoi qu'il en soit, c'est auprès à'Argentuaria
que, vers le mois de mai 378, Gratien, grâce sur-
tout au courage de Mellobaude, comte des do-
mestiques et roi des Francs, détruisit presque
entièrement une armée de 40 000 Lentienses ,
peuple germanique qui avait franchi le Rhin pour
ravager les Gaules.
ARGEN VILLE ('), Dpseudonyme de Papillon
de la Ferté.
ARGENVILLE. Voy. Dezallier.
ARGEVILLE, seigneurie de la Beauce, érigée
en vicomte en 1566, en faveur d'Étienne d'Arge-
ville, baron d'Héricy. = — (Seigneurs d'), de la
famille de Vidal (Gâtinais).
ARGICOURT, seigneurie de Picardie, possédée
au xiii" siècle pnr la maison de Gaucourt.
ARGILLIERS (Seigneurs d'), de la famille de
Froment (Bugey).
ARGINCHXJM. Voy. Ardenna.
ARGIS OU ARGY, famille de Touraine d'oii
sont sortis les seigneurs de la Cour et de Me-
sure. Les armes sont : d'or à cinq barres d'azur.
{VoyAlIist. de la noblesse de Touraine, par Sou-
liers.)
ARGIS. Voy. Boucher d'Argis.
ARGOBIUS, Argeuve (Somme).
ARGONNE, Argona, Argonensis pagus , Ar-
gonœ saltus, pays entre la Marne, l'Aisne et la
Meuse, et dont Sainte-Menehould était la capitale.
11 est couvert de bois et de hauteurs, et se divise
en Argonnes orientales et Argonnes occidentales.
Ces dernières sont ouvertes par cinq routes ou
défilés qu'on nomme les Islettes, la Chalade, le
Grand-Pré, la Croix -aux-Bois et le Chêne-Popu-
leux, et qui furent le théâtre d'une célèbre cam-
pagne qui sauva la France. Au mois de septembre
1792, Dumouriez occupait les passages des Ar-
gonnes pour s'opposer à la marche des Prus-
siens qui réussirent pourtant à le tourner en sur-
prenant le défilé de la Croix-aux-Bois. 11 s'adossa
alors au défilé des Islettes, menaçant les commu-
nications de l'ennemi qui, après la canonnade de
Valmy, abandonna le projet de marcher sur Pa-
ris, et se retira au delà du Rhin lorsqu'il eut ob-
tenu la promesse de ne pas être inquiété dans sa
marche.
ARGONNE (ISoël, dit Bonaventure d'), littéra-
teur, né à Paris en 1634, mort à la Chartreuse de
Gaillon (Seine-Inférieure) le 28 janvier 1704. Il
fut d'abord avocat, se fit chartreux à 28 ans, mais
sans cesser tout à lait ses relations avec le monde.
Voltaire a dit que c'était le seul chartreux qui etlt
cultivé la littérature. On a de lui : un Traité de
la lecture des Pères de l'Église (1668) ; un livre
sur l'Éducation, sous le nom de Moncade, et sous
le nom de Vigneul-Marville; des Mélanges de litté-
rature et d'histoire, 1725, 3 vol. in-12, recueil
intéressant et souvent réimprimé.
ARGOU (Gabriel), avocat, jurisconsulte, vivait
dans la deuxième moitié du xvii' siècle. — Mé-
moires touchant le comté de Neufchdtel, 1674]
Institution au droit françois (attribué à tort a
l'abbé Fleury), 1692, souvent réimprimé.
ARGOUGES, maison de Normandie d'où sont
sortis les seigneurs de Ranes, de Fleury et de
Mondreville. Les armes sont : écartelé d'or et
d'azur à trois quintefeuilles de pourpre, deux en
chef et une en pointe. Cimier : une jée.
ARGOUGES (Seigneurs d'), de la famille de
LefèvreCaumartin.
ARGOULES, seigneurie de Picardie, possédée
par la maison de Busserade.
ARGOULETS, corps de cavalerie légère qui fil
partie de nos armées depuis la fin du xv^ siècle
ARIO
— 110 —
ARLE
jusqu'aux dernières anuées du siècle suivant.
« Ils étaient, dit L. de Montgommery-Courbouzon
(la milice françoise, 1602, in-8°), armés comme
les chevau- légers, hormis la tête où ils mettaient
un cabasset qui ne les empêchait point de cou-
cher en joue, et au lieu des avant-bras et des gan-
telets, ils avaient des manches et des gants de
mailles. Leurs armes offensives étaient l'épée au
côté, la masse à l'arçon gauche, et à droite une
arquebuse de deux pieds et demi de long, dans un
fourreau de cuir bouilli; par-dessus leurs armes,
une soubreveste courte comme celle des estradiots,
et comme eux une longue banderole pour se ral-
lier. » Les argoulets, destinés surtout à jouer le
rôle d'éclaireurs, étaient de fort mauvaises troupes
que leurs habitudes de maraude avaient fait sur-
nommer croque-moutons.
ARGOUT (Antoine-Maurice-Apollinaire, comte
d'), homme d'Ëtat et financier, né le 27 août 1782
au château de Veyssilieux (Isère), mort le 15 jan-
vier 1858. Après avoir occupé des fonctions im-
portantes sous l'Empire, il devint, à la seconde
Restauration, préfet des Basses-Pyrénées (1815),
du Gard (1817), conseiller d'État et pair de France
(1819). A la révolution de 1830, il fut ministre
de la marine (27 novembre 1830) ; chargé de l'in-
térim de la justice (1831); ministre du commerce,
des travaux publics, des beaux-arts (13 mars); mi-
nistre, par intérim, des affaires étrangères (1832);
ministre de l'intérieur et des cultes (1" janvier
1833); ministre, par intérim, de la guerre; gou-
verneur de la Banque de France (5 avril 1834) ;
ministre des finances (8 janvier 1836). Nommé
de nouveau gouverneur de la Banque (7 sep-
tembre), il conserva cette position jusqu'à sa
mort. Enfin, après le coup d'Ëtat du 2 décembre,
il fit partie de la commission consultative et fut
créé sénateur (16 janvier 1852). Il était membre
de l'Académie des Sciences morales et politiques.
AEGUELLUM, Argueil (Seine-Inférieure).
ARIA, l'Aire, affluent de la Meuse.
ARIAN (Comtes d'), de la maison de Sabran.
ARIANISME. Cette hérésie venue d'Orient, et
dont les doctrines repoussaient le dogme de la
Trinité et celui de la divinité du Christ, pénétra
en Gaule vers le milieu du iv" siècle. Elle y fut
acceptée par une assemblée ecclésiastique réunie
à Arles en 353, et saint Hilaire, évêque de Poitiers,
l'ayant combattue dans un concile tenu à Béziers
(356), fut exilé enPhrygiepar Constantin. Revenu
en Gaule, il parvint à y extirper l'arianisme qui
y fut rapporté par les Goths et disparut avec eux.
ARIBERT. Voy. Charibert.
ARIDAGAMANTHA, Aridagamantia, Arouaise
(Pas-de-Calais).
ARIE (Seigneurs d'), de la maison deRabutin.
ARIÉGE. Ce département est formé du co