Un tribunal allemand autorise les services de renseignements à surveiller l’AfD

“Un échec de plus” pour l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), annonce la Deutsche Welle. Après des mois de bataille juridique intense, un tribunal de Münster a autorisé ce lundi 13 mai les services de renseignements intérieurs d’outre-Rhin à surveiller le parti d’extrême droite, confirmant une décision juridique antérieure rendue à Cologne.

Une partie de ses membres est notamment soupçonnée par la justice de ne vouloir accorder “aux citoyens allemands issus de l’immigration qu’un statut juridiquement dévalorisé”. Et de viser certains groupes de la population, au mépris de “la dignité humaine” et des “principes démocratiques”.

Les déboires de l’AfD ne sont pas nouveaux. La formation politique est suspectée depuis 2021 par l’Office fédéral de protection de la Constitution d’être une organisation “extrémiste”, qui se serait radicalisée d’année en année.

Ce nouveau jugement permet à ce service d’État chargé de la démocratie d’“avoir recours aux méthodes classiques des services secrets pour surveiller” l’AfD et son organisation de jeunesse, Junge Alternative. Il est ainsi autorisé à recruter des informateurs ou, dans certaines conditions, à intercepter des télécommunications des membres du parti.

Passer à la vitesse supérieure

Mais pour le site de la chaîne d’outre-Rhin, la décision de justice pourrait aussi avoir d’autres conséquences pour la formation, dont la tête de liste aux élections européennes fait l’objet d’une enquête liée à ses liens financiers présumés avec la Chine et la Russie. “Certains se demandent même si, au niveau national, l’Office n’ira un peu plus loin dans un avenir proche, et s’il ne va pas faire ce que les autorités des Länder [de l’Est que sont] la Thuringe, la Saxe et la Saxe-Anhalt ont déjà fait : classer l’AfD dans la catégorie ‘extrémisme prouvé’.”

Publiée en début d’année par le média Correctiv, une enquête sur la participation de membres de l’AfD à un plan secret pour pousser les étrangers et les Allemands “non assimilés” à quitter l’Allemagne pourrait notamment être mise en avant par les autorités pour passer à la vitesse supérieure.

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