Au moins huit jours d'ITT pour le conducteur de bus frappé au visage à Saint-Étienne

Une nouvelle agression sur la ligne de bus M3 de la STAS. Comme en mars dernier, un conducteur de la Ligne M3 entre Terrenoire et la Cotonne a été agressé ce vendredi 17 mai 2024. Un conducteur sous le choc. La ligne M3 n'est plus en fonctionnement depuis vendredi soir 20 heures. Samedi, elle était également à l'arrêt.

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Une ITT supérieure à huit jours

Vendredi 17 mai, entre 19 heures et 20 heures, alors que le bus de la Ligne M3 arrive à son terminus, un homme de 20 ans s'en prend au chauffeur. Plusieurs coups au visage sont portés et c'est un collègue conducteur qui est intervenu pour mettre fin à ce qui aurait pu devenir un drame. Le conducteur est en incapacité totale de travail (ITT) d'une durée supérieure à huit jours. Les violences ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours peuvent être punies de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.

Les raisons de ce passage à l'acte remontent quelques minutes plus tôt, quand ce jeune homme demande au conducteur de monter dans le bus entre deux arrêts. Ce que refuse le conducteur, il est alors dans son droit.

L'auteur des faits, identifié et arrêté

Quelques minutes après l'agression, la police de Saint-Étienne se procure les images d'une caméra de vidéo-surveillance. L'auteur des faits était déjà identifié et connu. Ce samedi matin, à 6 heures, les forces de l'ordre étaient à son domicile pour le placer en garde-à-vue. L'homme de 20 ans va devoir s'expliquer de ses actes ce dimanche après-midi.

La crainte des conducteurs

Le chauffeur du bus n'est pas dans l'entreprise STAS depuis longtemps, trois ou quatre ans selon Vincent Delorme, de la CGT, mais il a de l'expérience. "C'est quelqu'un qui a roulé pendant plus de 20 ans pour une autre entreprise de transports de voyageurs donc oui, il a de l'expérience".

Des agressions qui s'accumulent et de plus en plus violentes, les conducteurs n'ont donc plus envie d'aller travailler dans certaines zones géographiques. C'est ce que constate Vincent Delorme. "On a de moins en moins de candidats pour les lignes sensibles comme les lignes 1 et 3 qui relient Bellevue à Firminy et la Cotonne à Terrenoire. Le personnel de conduite veut de moins en moins y aller. Ça peut être une angoisse pour certains parce que c'est vrai que des fois, à certaines heures, on est un peu seul sur la ligne très tôt ou très tard."

"On sent bien cette tension, cette violence qui grimpe"

Des équipes de médiateurs et de sécurité sont déployées sur le terrain mais les effectifs sont trop faibles pour le représentant des chauffeurs de la STAS à la CGT. "C'est la présence qui dissuade toute forme d'agression. Même quand c'est uniquement verbal, ça reste une agression, mais ça dissuade quand on a du monde dans les véhicules. On est très inquiets de l'intensité des agressions. Et malheureusement, on craint un jour qu'il arrive vraiment quelque chose de dramatique. On sent bien cette tension, cette violence qui grimpe et pour l'instant, on n'arrive pas à l'éradiquer."

Les agents de la STAS doivent se rassembler avec la direction en milieu de semaine prochaine pour faire un point sur la situation et "trouver des solutions durables".