Marathon des Sables : "Une véritable leçon d’humilité" pour l'Audois Houssem Boughanmi

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  • Le marathon des Sables traverse les paysages grandioses du désert marocain.
    Le marathon des Sables traverse les paysages grandioses du désert marocain.
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Llense Marion

Adhérent de l’association Run and trail, Houssem Boughanmi vient de terminer le mythique marathon des Sables, au Maroc. Retour d’expérience.

Pouvez-vous vous présenter et nous présenter cette épreuve ?

Âgé de quarante-huit ans, je cours depuis mes seize ans et je participe aux sorties du dimanche avec Run and trail. Celles-ci ont fait partie de mes neuf mois d’entraînement, commencé en août dernier et complété par du renforcement musculaire et un suivi avec un nutritionniste et un kiné. Pour sa trente-huitième édition, le marathon des Sables est parti le dimanche 13 avril de Sidi Ali pour arriver à Boudib après sept jours et six étapes de diverses distances au beau milieu du désert marocain. Les étapes de 31, 41, 85, 43, 31 et 21 km sont effectuées en autosuffisance totale, sous la surveillance de trois cents médecins mobilisés pour l’occasion. Après la journée de course, les participants passent les nuits dans leur tente, transportent leur nourriture et ne peuvent se doucher pendant la durée de l’épreuve.

Éric Nègre, pour Run and trail, a félicité Houssem.
Éric Nègre, pour Run and trail, a félicité Houssem.

Comment avez-vous vécu ce marathon des Sables ?

Parti avec le dossard 511, j’ai terminé 188e sur 1 000 participants mais je me considère plus, dans ce genre de défi, comme un finisher qu’un compétiteur car c’est plus le fait de terminer la course que mon classement qui me motive. En ce qui concerne la gestion de l’effort, je pense que je suis parti trop vite lors des 31 km de la première étape et les douleurs inhérentes à la course dans le sable sont arrivées assez vite. J’ai parcouru les 41 km du deuxième jour comme lors d’un marathon et, le lendemain, je devais affronter pour la première fois une distance de 85 km. Je l’ai découpée dans ma tête en plusieurs étapes de 10 km et, lorsque je suis arrivé, à minuit, je pensais avoir fait le plus dur. Hélas, c’est sans doute cette forme de relâchement mental qui m’a rendu le marathon du jour suivant extrêmement difficile et j’étais au bord de l’abandon. Après avoir un peu craqué au 30e kilomètre, j’ai pu repartir grâce à un verre de coca et un bouillon, important pour les réserves en sel, que m’ont données les médecins. Les deux derniers jours, avec 31 puis 21 kilomètres se sont déroulés plus tranquillement. Je suis ravi d’avoir pu accomplir ce rêve de gosse et, surtout, de n’avoir pas été récupéré par les deux dromadaires qui, sur le marathon des Sables, font office de voiture-balai !

A lire aussi : Marathon des sables : Mathys et son père Ben d’Ortaffa sont rentrés !

Quel bilan tirez-vous de cette expérience extrême ?

On se rend compte que, dans ces conditions, on fait équipe avec soi-même et il faut que la tête, les jambes, les bras et le cœur soient tous d’accord ensemble, sinon, ça ne marche pas. Il est, évidemment, très dur de courir dans le sable, dès 6 h 30 ou 7 heures du matin et sous une température ressentie de 66°, sans véritable lien avec la famille car les communications passent très mal et, lors de ma journée difficile, je me suis vraiment dit : "Mais qu’est-ce que tu fous là ?". Cette épreuve est une véritable leçon d’humilité qui m’a bien remis les pieds sur terre et, pour moi qui suis toujours dans le contrôle, j’ai dû apprendre à lâcher-prise, à ne plus penser à rien qu’à mes fonctions essentielles, à ma respiration, à mon rythme cardiaque et, tous les matins au réveil avant tout, aux soins de mes pieds. On apprend à se recentrer sur les questions essentielles et au rapport à son corps. D’ailleurs, mon retour au travail a peut-être été trop rapide et j’ai ressenti le fameux "blues du désert". Tout allait trop vite autour de moi. J’en garde quand même un excellent souvenir, notamment l’arrivée vécue comme une délivrance. Je vais pouvoir m’appuyer sur cette expérience pour préparer d’autres défis tels que la Diagonale des Fous en 2025, si je suis sélectionné, et un nouveau marathon des Sables en 2026. En attendant, je compte faire les 82 km de la SaintéLyon et les 72 du Veni Vici dans le Gard, tout en continuant à participer, bien sûr, aux belles sorties du dimanche de Run and trail.

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