Citroën ë-C3 vs Dacia Spring restylée. Le match des citadines électriques à bas prix
habillage
banniere_haut

Citroën ë-C3 vs Dacia Spring restylée. Le match des citadines électriques à bas prix

Voiture électrique la moins chère du marché, la Dacia Spring ne sera bientôt plus en position de force. La nouvelle Citroën C3 électrique compte bien lui tailler des croupières. En attendant leur premier comparatif dynamique, cet été, L'argus oppose ses deux citadines à prix serrés.
Publié le

Grâce à son important restylage, la Dacia Spring peut-elle résister à la nouvelle Citroën ë-C3 ? Premiers éléments de réponse dans ce match statique.

L'argus

Depuis le lancement de la première Logan, en 2004, Dacia a pris l’habitude de proposer des prix sans équivalent sur le marché. Mais désormais la marque roumaine va devoir se méfier d’une concurrence un peu inattendue. En repositionnant Citroën en entrée de gamme, Stellantis semble vouloir s’attaquer directement à l’une des plus grandes réussites du groupe Renault. La nouvelle Citroën C3, commercialisée à partir du mois de juin, s’en prend même à deux modèles d’un coup. Alors qu’elle cible plutôt la Sandero dans ses versions thermiques, elle menace également la Spring grâce à ses variantes électriques aux tarifs très attractifs. L’argus vous propose donc un premier match entre ces deux citadines « zéro émission ».

Style : des airs de petits SUV

Côté look, ces deux petites autos ne se ressemblent pas vraiment. Totalement inédite, la C3 adopte des lignes taillées à la serpe et le nouveau visage des Chevrons, annoncé par le concept Oli. Fini le regard sur deux étages. Place à des phares en forme de C reliés par une fine calandre noire, au milieu de laquelle trône le tout dernier logo du constructeur. La poupe, elle, opte pour un hayon très vertical. Après trois générations adeptes des rondeurs, la citadine Citroën change radicalement de registre. Elle se donne ainsi des airs de petit SUV… comme la Spring tente déjà de le faire depuis le printemps 2021.

Media Image
Image

Cette citadine se donne des airs de petit SUV avec son hayon vertical et ses lignes taillées à la serpe.

Citroën

Media Image
Image

La petite roumaine joue davantage la carte des rondeurs, mais elle renforce son côté baroudeur en s'inspirant du dernier Duster.

Benjamin Brillante - L'argus

La Dacia 100 % électrique a toutefois abandonné ses barres de toit purement décoratives pour sa version restylée présentée en février dernier, qui sera livrée aux clients à partir de septembre. Ce lifting de grande ampleur a d’ailleurs métamorphosé son allure, qui affiche un look désormais très inspiré de celui du Duster 3. Signature lumineuse bien plus soignée, capot bosselé, ailes élargies… Une fois n’est pas coutume, la marque n’a pas lésiné pour donner un côté plus cossu et baroudeur à l’ensemble. La Spring n’a gardé qu’un seul panneau de carrosserie du précédent modèle, le pavillon. La silhouette générale laisse cependant toujours davantage de place pour les courbes que sur l'ë-C3.

Dimensions : une différence de catégorie

Même si leurs prix et motorisation électrique nous ont conduits à les comparer, la Spring et l'ë-C3 ne boxent pas tout à fait dans la même catégorie. Plus courte de 31 cm, la roumaine appartient plutôt au segment A, déserté par Citroën depuis la fin de la C1, alors que la C3 se rattache au segment B comme ses aïeules. En empattement, l’écart se resserre toutefois à seulement 12 cm. Quant à la largeur, elle est quasi identique. Mais, lors de notre premier contact, le constat s’est montré sans appel. La petite dernière des Chevrons est ici la seule à pouvoir accueillir de grands gabarits aux places arrière sans leur infliger un calvaire. Elle est également la seule capable de véhiculer un cinquième passager, même si la place centrale demeure inconfortable. Nettement moins spacieuse, sa rivale est une stricte quatre-places qui se destine davantage à recevoir à l'arrière des enfants ou des adultes de taille moyenne. Elle retrouve en revanche des couleurs côté coffre, avec un volume très proche. La Spring est même la seule à s’offrir en accessoire un « frunk », c'est-à-dire un coffre sous le capot avant (façon Tesla). Un espace bien pratique pour ranger les câbles de recharge.

Le match des dimensions

Citroën ë-C3Dacia Spring
Longeur (m)4,013,70
Largeur (m)1,761,77
Hauteur (m)1,571,52
Empattement (m)2,542,42
Coffre (l)310308

Planche de bord : la Spring n’a pas à rougir

Spectaculaire à l’extérieur, le restylage de la Spring l'est aussi dans l’habitacle. La citadine Dacia s’est offert une toute nouvelle planche de bord, là aussi inspirée de celle du Duster 3. On retrouve ainsi les aérateurs centraux soignés du nouveau SUV, ainsi que son grand écran tactile de 10,1 pouces. Ce dernier n’est toutefois de série que sur la finition haute Extreme. La version de base Expression se contente d’un simple support de smartphone… comme c’est aussi le cas sur la C3 d’entrée de gamme, baptisée You. Ici, la petite Citroën ne creuse donc pas vraiment l’écart avec sa concurrente, d’autant que nos rivales du jour font essentiellement appel à des plastiques durs. La taille de la dalle centrale est également identique, et la norme européenne GSR 2 oblige nos deux protagonistes à proposer des aides à la conduite similaires. 

Media Image
Image

Même en finition haute Max comme ici, la planche de bord de la nouvelle C3 ne brille pas par la qualité des matériaux employés.

Benjamin Brillante - L'argus

Media Image
Image

Lors de son restylage, la Dacia Spring a adopté une présentation intérieure plus cossue, même si les plastiques durs règnent toujours.

Benjamin Brillante - L'argus

En revanche, l'ë-C3 se démarque par l’absence d’instrumentation centrale, remplacée par un ersatz d’affichage tête haute. Ce dernier projette les informations essentielles dans une zone noire aménagée à la base du pare-brise, comme sur la Twingo 1. Il faudra voir à l’usage si ce système offre la même lisibilité que le cockpit numérique de 7 pouces en couleurs plus classique de la Spring. Il y a toutefois un domaine dans lequel la Citroën s’annonce bien plus convaincante que sa concurrente, du moins sur sa finition supérieure Max : elle sera la seule à pouvoir recevoir des sièges Advanced Comfort, dotés d’un réglage en hauteur. De quoi offrir davantage de moelleux et une position de conduite mieux adaptée à tous.

Moteur/batterie : le match tourne court

Alors qu’elle a été transfigurée dehors comme dedans, la Spring n’a guère évolué techniquement lors de son restylage. Elle garde la base du précédent modèle, à la conception déjà ancienne, ainsi que ses moteurs et batteries. En France, Dacia n’a conservé que la version la plus puissante, gratifiée de 65 ch et 113 Nm. Il subsiste malgré tout un gouffre par rapport à la seule ë-C3 disponible au lancement, forte de 113 ch et 220 Nm. La française est ainsi capable de passer de 0 à 100 km/h en 11 secondes, alors que la roumaine demande 13,7 s sur le même exercice malgré son poids inférieur à la tonne. 

Media Image
Image

La Citroën ë-C3 propose une puissance de recharge de 100 kW sur les bornes en courant continu.

Citroën

Media Image
Image

Sur la Spring, la recharge rapide est optionnelle et plafonnée à une valeur modeste de 30 kW.

Benjamin Brillante - L'argus

Mais c’est surtout du côté de l'autonomie que la Citroën prend un net avantage. Grâce à sa batterie lithium-fer-phosphate (LFP) de 42 kWh utile, elle pourrait en effet parcourir entre 300 et 324 km sur le cycle WLTP, selon des données en cours d’homologation. C’est largement plus que les 220 km promis par la Spring, toujours dotée d’un modeste accumulateur nickel-manganèse-cobalt (NMC) de 26,8 kWh. La C3 pourra donc envisager de s’éloigner des villes bien plus facilement que sa rivale, d’autant qu’elle dispose d’une puissance de recharge de 100 kW sur les bornes rapides en courant continu (DC). De quoi passer de 20 à 90 % de batterie en 26 minutes, alors qu’il faudra au mieux 45 minutes pour la Dacia. Sur cette dernière, la recharge en courant continu demeure en outre optionnelle, avec une puissance d’à peine 30 kW.

Prix : le bonus au secours de Citroën

Bien plus spacieuse aux places arrière, plus performante et dotée d’une autonomie plus confortable, l'ë-C3 domine donc largement ce match pour l’instant. En revanche, la Dacia reste la championne du prix. La Spring reste ainsi la voiture électrique la moins chère du marché, avec ses tarifs compris entre 18 900 et 19 900 €. Sur le papier, c’est beaucoup moins cher que la Citroën, facturée 23 300 € en finition de base You, et même 27 800 € en haut de gamme Max. Mais c’est sans compter sur le bonus écologique, dont la roumaine est privée depuis fin 2023 à cause de sa fabrication en Chine. Grâce à sa production européenne, à Trnava en Slovaquie, l'ë-C3 reste pour sa part bien éligible à cette aide comprise entre 4 000 et 7 000 € selon les revenus pour les particuliers. De quoi réduire l’écart à 400 € sur les variantes d’accès de ces citadines, voire rendre la Citroën plus abordable de 2 600 € pour les ménages les plus modestes. En prime, la franco-slovaque promet d’enfoncer le clou l'an prochain grâce à une version à moins de 20 000 €, hors bonus, et moins de 200 km d'autonomie.

Media Image
Image

En finition d'accès You, l'ë-C3 se dispense notamment d'écran central tactile en série.

Citroën

Media Image
Image

Sur la Dacia Spring Expression, le système multimédia n'est pas davantage présent.

Dacia

La Dacia se révèle plus compétitive en finition haute Extreme, qui demande un surcoût de seulement 1 000 €, alors qu’il faut débourser 4 500 € de plus chez les Chevrons. Mais, en contrepartie, l'ë-C3 Max possède une dotation de série bien plus riche que sa rivale : climatisation automatique, banquette rabattable 60/40, rails de toit, jantes alliage de 15 pouces… Quant aux offres de location longue durée ou avec option d'achat, même si elles sont moins chères chez le constructeur roumain, il n’y a pas forcément un gouffre. Sur 49 mois et 40 000 km, il faut ainsi compter 240 € par mois pour la Spring Expression et 255 € pour l'ë-C3 You, dont l’apport de 4 000 € est couvert par le bonus. Pour la Spring Extreme, comptez 280 € par mois dans les mêmes conditions, contre 333 € pour l'ë-C3 Max. Sachez tout de même que Dacia a concocté des formules avec entretien, garantie et pièces d’usure à prix assez attractifs pour tenter de séduire les clients. Il conviendra donc de bien comparer ce que vous propose chaque concessionnaire avant de vous décider. 

Media Image
Image

La C3 est la seule à pouvoir rabattre sa banquette en deux parties, mais seulement en finition haute Max.

Citroën

Les prix de la Dacia Spring restylée (mai 2024)

Prix en eurosExpressionExtreme
Electric 65 ch/27,4 kWh18 90019 900

Les prix de la Citroën ë-C3 (mai 2024)

Prix en eurosYouMax
Électrique 113 ch/42 kWh sans bonus23 30027 800
Électrique 113 ch/42 kWh avec bonus 4 000 €19 30023 800
Électrique 113 ch/42 kWh avec bonus 7 000 €16 30020 800

Verdict : la Spring n'a plus le monopole

  • La suppression du bonus écologique pour les voitures électriques importées de Chine a mis la Spring dans une position difficile. Même si la citadine de Dacia demeure moins chère que la nouvelle ë-C3, cette dernière est la seule à pouvoir compter sur l’aide gouvernementale grâce à sa fabrication en Europe. Elle parvient ainsi à réduire très fortement l’écart de prix, voire à le supprimer en version de base pour les ménages aux revenus modestes. Comme la petite Citroën est aussi bien plus spacieuse aux places arrière, plus performante et dotée d’une meilleure autonomie, elle ne laisse pas grand-chose à sa rivale. Ce que l'on vérifiera au cours des premiers essais de la française à la fin du mois de mai. Ceux de la Dacia dans sa version restylée, prévus à la rentrée, réserveront moins de surprise. Pour de nombreux observateurs, l'arrivée de la Citroën est jugée comme une catastrophe pour la marque roumaine. Ce qui est loin d'être exact car en interne ce modèle électrique a toujours été considéré comme un outil pour baisser la moyenne des émissions de CO2 de la gamme et ne pas payer les pénalités infligées par l'Europe en cas de dépassement.
Tags
Soyez le premier à réagir
Envoi en cours