Maîtresse des cérémonies d’ouverture et de clôture, Camille Cottin a officiellement lancé le Festival de Cannes le mardi 14 mai 2024. Sur scène, la comédienne s’est essayée à ce jeu si délicat de l’animation d’une soirée hautement attendue, et a entamé son premier discours avec une pointe d’engagement féministe.
Camille Cottin livre un discours puissant en lien avec l’actualité
Sur scène, plongée dans une lumière tamisée, Camille Cottin s’est présentée à l’assistance dans une longue robe de soirée. "En 1945, le réalisateur américain David Wark Griffith a lancé cette prophétie : ‘En 2024, le cinéma aura contribué à éliminer à la surface du monde civilisé tout conflit armé’", commence la comédienne, qui fait indubitablement référence à l’actualité internationale des derniers mois.
Vient ensuite la chute, teintée d’un humour propre à la star de Connasse : "Alors, on n’est pas complètement dans les temps, on est un peu charrette, mais on y travaille, c’est promis".
Rapidement, Camille Cottin rebondit sur l’actualité française, notamment sur Judith Godrèche qui, en témoignant sur sa propre histoire, est parvenue à échanger avec le gouvernement sur la possibilité de légiférer en matière de casting et de tournage pour les mineurs.
"Dans ce monde, le jour et la nuit se confondent. On part en projection très tôt le matin, sans avoir dormi et on donne ses rendez-vous professionnels en pleine nuit sur une plage qui porte le nom d’une marque, c’est normal", poursuit Camille Cottin.
"Je précise que les rendez-vous professionnels nocturnes dans les chambres d’hôtel des messieurs tout-puissants ne font plus partie des us et coutumes du vortex cannois, suite à l’adoption de la loi #MeToo. Et on s’en félicite", conclut la comédienne sous les applaudissements. Le ton est donné.
Une haute responsabilité
Chaque année, les maitres et maîtresses de cérémonie du Festival de Cannes sont scrutés, tant l’exercice sur scène est délicat. Comment faire vivre un tel événement avec brio, tout en apportant sa touche personnelle ? Si ce rôle paraît alléchant face à la hauteur de son prestige, Camille Cottin n’a pas tout de suite sauté sur l’opportunité.
"Quand on m’a contactée, j’ai commencé par dire : ‘Oh là là, il faut que je réfléchisse, peut être que je ne pourrais pas", a-t-elle expliqué dans les colonnes de Paris Match.
L’actrice a finalement accepté, appréciant "une très belle marque de confiance", mais confiant une certaine appréhension. "C’est une grande salle, c’est un événement qui est retransmis largement à la télé. Devoir s’exprimer devant des cinéastes qu’on admire depuis toujours… C’est une petite appréhension, le trac qui se mêle à la joie de porter cette responsabilité", confiait-elle à nos confrères.
Avant de monter sur scène, la maîtresse de cérémonie s’est assurée d’avoir toutes les cartes en main pour faire honneur à sa position. "Je me prépare depuis des semaines, car je suis très traqueuse", expliquait la comédienne à Sud Ouest. Consciente qu’il ne s’agissait pas ici d’un rôle, elle tenait notamment à proposer quelque chose qui lui ressemble.