Dernier allergologue du Cher, le Dr Jean-Marie Pauquet va fermer son cabinet d'ici la fin de l'année 2024 - Bourges (18000)
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Dernier allergologue du Cher, le Dr Jean-Marie Pauquet va fermer son cabinet d'ici la fin de l'année 2024

Dernier allergologue du Cher, le Dr Jean-Marie Pauquet va fermer son cabinet d'ici la fin de l'année 2024
Le Dr Jean-Marie Pauquet, ici lors d’un test cutané d’allergies, était le seul spécialiste en allergologie de Bourges et du département du Cher. © PARA Stéphanie
Le Dr Jean-Marie Pauquet, seul spécialiste en allergologie de Bourges et du département du Cher, va quitter ses fonctions dans le courant de l’année. Sans remplacement prévu, ce départ va créer un grand vide, et forcer ses patients à chercher un suivi en dehors du département.

Dans les mois à venir, les habitants du Cher vont perdre le dernier allergologue du territoire. Jean-Marie Pauquet va refermer définitivement la porte de son cabinet. Il s’agit du seul médecin dans le département dont l’allergologie est la spécialité exclusive. « Pour diverses raisons, je pensais partir fin juin, mais je vais sans doute continuer une activité très ralentie jusqu’à la fin de l’année, explique-t-il. La date précise je ne sais pas, mais c’est ma dernière année, ça c’est sûr. »

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C’est la nouvelle qu’apprennent, depuis quelques semaines, ses patients. Cela fait 34 ans que Jean-Marie Pauquet officie à Bourges : « Je me suis installé ici en juin 1990. J’avais loué, au tout début, un appartement un peu plus bas sur le boulevard (Juranville, NDLR), pendant deux ans, puis je me suis installé ici, dans mes locaux actuels », au 3 boulevard Juranville.

Un monde médical en souffrance

L’allergologue ne peut chiffrer le nombre de patients qu’il suit. Tous ces dossiers sont au format papier. Le premier placard dans lequel il les avait rangés n’a pas suffi, ni le deuxième... Il a donc dû en entreposer dans deux anciennes armoires. Cela suffit à estimer le nombre de personnes qui font toujours appel à ses services

Pour ses patients, Jean-Marie Pauquet pèse ses mots concernant son inquiétude : « Vous avez des allergologues, qui sont passés par l’internat, qui vont sortir. C’est vrai que l’ancienne formule d’allergologues, dont je fais partie, est en voie de disparition. On attend cette nouvelle vague qui doit arriver, j’espère. » Il indique également qu’il y a un pneumologue à Bourges qui pratique l’allergologie. Sinon, il faudra quitter le département.

"Il va falloir que les patients se déplacent à Tours, Orléans"

Même son de cloche du côté de la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) Pays de Bourges. « Il n’y aura plus personne à part certains pneumologues pour ses patients, se désole le président de la CPTS, le Dr Walter Lanotte. Il va falloir que les patients se déplacent à Tours, Orléans. » 

C’est une offre supplémentaire qui disparaît dans le domaine de la santé. La conséquence du vieillissement de la population médicale, la plupart des médecins ayant plus de 60 ans, et étant donc proche de leur retraite officielle. « Il n’y a pas une seule spécialité dans le domaine du soin qui ne soit pas concerné », précise le Dr Lanotte.

Précédemment, l’allergologie était une compétence qui pouvait être acquise par un médecin généraliste. Actuellement, ce n’est plus le cas, les étudiants doivent passer obligatoirement par la filière des spécialités, ce qui réduit le nombre de nouveaux allergologues possibles.

 

Tristan-Sacha Bruchet


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