Allemagne: le parti AfD peut être surveillé pour «extrémisme», confirme la justice
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Allemagne: le parti AfD peut être surveillé pour «extrémisme», confirme la justice

Le parti d'extrême droite allemand AfD a subi une défaite sévère ce lundi 13 mai. Lors d’un procès en appel, la justice a estimé légitime la surveillance dont il faisait l’objet par les renseignements intérieurs, en raison d'un soupçon d'« extrémisme ». Après cette décision, il n'est pas exclu que la formation soit à l'avenir clairement considérée comme appartenant à cette mouvance, ce qui pourrait relancer les débats sur une procédure visant à l'interdire.

Roman Reusch, membre du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), s'adresse aux médias après le verdict du tribunal administratif supérieur de l'État fédéral de Rhénanie-du-Nord-Westphalie sur la question de savoir si l'AfD peut être considérée comme un cas suspect d'extrémisme de droite, à Münster, en Allemagne, le 13 mai 2024.
Roman Reusch, membre du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), s'adresse aux médias après le verdict du tribunal administratif supérieur de l'État fédéral de Rhénanie-du-Nord-Westphalie sur la question de savoir si l'AfD peut être considérée comme un cas suspect d'extrémisme de droite, à Münster, en Allemagne, le 13 mai 2024. © Leon Kuegeler / Reuters
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 « Notre démocratie a les moyens de se défendre. Notre État de droit protège notre démocratie. Aussi contre les menaces de l'intérieur. » Le chancelier Scholz a salué sur la plate-forme X la décision de la justice allemande.

Les services de renseignement avaient ouvert une procédure en 2021 contre le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), catégorisé par le BfV comme un « groupe suspect d'extrémisme de droite ». Une mesure qui permet une surveillance du mouvement, notamment avec des informateurs, voire des mises sur écoute, rapporte notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut.

L’AfD rejetait ces mesures qui nuisent à son image, saisissant le tribunal de Cologne en 2022, qui avait rejeté sa demande. Désormais, même résultat en deuxième instance. Le parti « n'a pas le droit d'exiger que le BfV s'abstienne de le surveiller », a affirmé le tribunal de Münster, dans son jugement. Les lois existantes « fournissent une base légale suffisante pour observer [ce parti, NDLR] en tant que suspect », a-t-il ajouté. L'organisation de jeunesse du parti, « Junge Alternative », est logée à la même enseigne que l'AfD, en vertu du jugement.

La cour de Münster estime que l’AfD est soupçonnée d’avoir des aspirations liées à un « mépris de la dignité humaine » des étrangers et des musulmans. Au moins une partie importante de l'AfD a pour objectif de « n'accorder aux citoyens allemands issus de l'immigration qu'un statut juridiquement dévalorisé », a dit le juge.

Selon la cour, la formation aurait des buts qui remettent en cause la dignité de certains groupes et la démocratie. C’est-à-dire les discriminations dont seraient victimes des étrangers ou des citoyens allemands d’origine étrangère, en cas de victoire de l’AfD.

Cette décision est un coup dur pour le parti d’extrême droite à un mois des élections européennes. Il subit déjà les conséquences de plusieurs révélations : sur un projet d’expulsion massive d’étrangers, puis sur des accusations d’espionnage pour la Chine et sur des financements russes. Autant d’éléments qui expliquent sans doute le recul du parti dans les sondages depuis le début de l’année.

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