La Nouvelle-Calédonie au bord de la guerre civile

La Nouvelle-Calédonie au bord de la guerre civile

Un vehículo blindado de la Gendarmería pasa por delante de la barricada de filtrado instalada en las bahías, Promenade Pierre Vernier, en Numea el 15 de mayo de 2024, en medio de protestas vinculadas a un debate sobre un proyecto de ley constitucional destinado a ampliar el electorado para las próximas elecciones del territorio francés de ultramar de Nueva Caledonia – PHOTO/Delphine Mayeur/AFP
Un véhicule blindé de la gendarmerie passe devant le barrage filtrant installé dans les travées, promenade Pierre Vernier, à Nouméa, le 15 mai 2024, sur fond de manifestations liées à un débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans le territoire français d'outre-mer de Nouvelle-Calédonie - PHOTO/Delphine Mayeur/AFP
La Nouvelle-Calédonie, département français d'outre-mer situé au sud de l'océan Pacifique, est à nouveau confrontée à des tensions entre la diversité de ses habitants et la pression croissante des indépendantistes.

Ces derniers jours, des émeutes dans les rues de Nouméa, la capitale, et d'autres villes, ont révélé l'existence d'armes non reconnues et des fusillades ont fait cinq morts (dont un gendarme) et causé de graves dommages aux infrastructures urbaines et à des dizaines d'industries importantes.

Le gouvernement français a réagi rapidement en déclarant l'état d'urgence, ordonné par le président Emmanuel Macron, et en envoyant plusieurs centaines de gendarmes pour tenter de rétablir la normalité. Ce n'est pas nouveau, les tensions entre Paris et l'archipel remontent à plusieurs décennies. La Nouvelle-Calédonie est un territoire français depuis 1853, et le gouvernement français lui a accordé en 1998 le statut de pays qui, sans accéder à l'indépendance, lui a accordé une autonomie administrative qui n'a jamais été consolidée.

Les 270 000 habitants de l'archipel, divisé en dizaines d'îles, appartiennent à cinq ethnies différentes et à des cultures souvent opposées. Le pourcentage de citoyens français, qui contrôlent le pouvoir et l'économie, est celui qui maintient l'union avec la France entérinée lors des trois référendums sur l'indépendance organisés ces dernières années. Dans tous les cas, le pourcentage des partisans du maintien du lien avec la France a toujours été supérieur à 50 %.

Les plus âgés et les plus aisés considèrent qu'avec l'indépendance, si isolés et dépourvus de ressources suffisantes pour entreprendre leur développement, tout est plus garanti par une puissance qui leur apporte aide économique, sécurité et liberté. Mais les nouvelles générations, dont la plupart ont moins de 25 ans, ne sont pas d'accord et veulent aborder leur avenir incertain sans dépendance étrangère. Le principal problème est la diversité de leur origine et de leur culture.

L'augmentation du tourisme, attiré par la beauté de la nature exotique et variée des îles, a réveillé l'ambition de certains habitants qui n'acceptent pas que la distance (plus de 1 200 kilomètres de l'Australie) soit toujours un obstacle à leur développement. La langue la plus parlée est le français, mais des mouvements indépendantistes aux idées plus populistes et révolutionnaires tentent de promouvoir les langues autochtones, notamment le kanak, la plus parlée et la plus populaire dans le riche folklore du pays.

Les incidents de ces derniers jours sont une réponse à un projet de loi du gouvernement français qui vise à organiser et à rationaliser les listes électorales, toujours dispersées en raison de la diversité des origines de la population. Les indépendantistes, encouragés par d'autres pays sous influence russe, notamment l'Azerbaïdjan, s'opposent fermement à ce projet de loi car ils y voient une manière de favoriser le vote de ceux qui veulent rester français, qui sont encore majoritaires.