Le "Napoléon" d'Abel Gance, événement déjà mythique à Cannes

Le "Napoléon" d'Abel Gance, événement déjà mythique à Cannes

Le "Napoléon" d'Abel Gance ©Getty - Universal History Archive/UIG
Le "Napoléon" d'Abel Gance ©Getty - Universal History Archive/UIG
Le "Napoléon" d'Abel Gance ©Getty - Universal History Archive/UIG
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C’est entendu, tous les festivaliers cinéphiles, et ce n’est pas un pléonasme, attendent les nouveaux films de Coppola, Audiard, Cronenberg, Hazanavicius, entre autres.

Raison de plus pour vous dire que le film le plus radical, le plus fantasque et pour tout dire le plus beau nous vient de la nuit des temps ou presque, de cette période miraculeuse où le cinématographe s’accommodait très bien d’être muet. Dans cinq heures exactement, les portes de la salle Debussy du Palais des festivals s’ouvriront et des spectateurs chanceux découvriront les trois premières heures du mythique Napoléon vu par Abel Gance dans sa version de 1927, dite la « Grande version » voulue par le cinéaste et qui s’appuyait sur une version de… neuf heures !!!

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Tout est démesure dans cette histoire

Le projet d’abord, le tournage ensuite au cours duquel Gance entend multiplier les prouesses techniques innovantes, et puis son acteur principal, Albert Dieudonné, qui finira par se prendre pour Napoléon dans la vraie vie, mais aussi sa projection sur trois écrans pour son final et sa restauration actuelle qui aura pris seize ans au total ! Pour en savoir plus sur ce film-monstre, je ne saurais trop vous conseiller la lecture d’un livre collectif co-édité par La Table ronde et la Cinémathèque française qui sort jeudi : il est bourré d’informations et d’analyses et ses très nombreuses illustrations donnent une idée de la beauté visuelle du film quand notamment le noir et blanc côtoie des images saturées de bleu et de rouge comme il se doit. Et puis, rendez-vous compte, cette version de sept heures s’arrête à la première campagne d’Italie en 1796. On enrage que Gance n’ait pu poursuivre l’épisode napoléonien jusqu’à son terme historique.

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Quand et où pourra-t-on voir ce film ?

A Paris d’abord, à la Seine musicale plus exactement, en deux soirées les 4 et 5 juillet puis toujours en juillet à la Cinémathèque, ensuite à Montpellier et en Corse. Avec plus tard, une diffusion sur France Télévisions. Pour finir, permettez-moi d’insister sur le colossal travail musical qui a été entrepris en parallèle de la restauration. C’est au compositeur Simon Cloquet qu’a été confié le soin d’écrire une partition qui dure plus de 400 minutes et pour laquelle il a convoqué notamment Schubert, Honneger ou Wagner. Avec à sa disposition rien moins que l’Orchestre philharmonique, l’orchestre national et le Chœur de Radio France !

Oui décidément tout est démesure enthousiasmante dans cet objet cinématographique absolument non identifiable. Tant et si bien qu’en bons grognards que nous sommes, on pourra dire après telle ou telle projection : le Napoléon vu par Abel Gance ? J’y étais ! Et l’Empereur nous en récompensera virtuellement par dessus les siècles en nous caressant l’oreille selon son habitude !

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