L’urbanisme responsable avec Lyon Confluence - L’interview de Samuel Linzau

L’urbanisme responsable avec Lyon Confluence – L’interview de Samuel Linzau

Interview Samuel Linzau Lyon Confluence
La Confluence vue du ciel (2023) crédits SPL Lyon Confluence

Repenser la ville pour en faire un lieu de bien-être, d’équilibre et de respect, c’est ce que vous propose le paysagiste-urbaniste Samuel Linzau (Sciences Po 99), DG de la SPL Lyon Confluence.

A son lancement, il était prévu que le quartier de la Confluence devienne un territoire labellisé zéro carbone d’ici à 2025. Cette ambition est-elle toujours à l’ordre du jour ?

Interview Samuel Linzau Lyon Confluence
Samuel Linzau, Directeur Général, SPL Lyon Confluence crédits SPL Lyon Confluence

L’ambition initiale de la Confluence a donné lieu à un questionnement politique de ce qu’il fallait faire de ce territoire post-industriel de 150 hectares, historiquement gagné sur les méandres de la Saône et du Rhône. La vision de l’époque a été de rester dans la continuité de la partie Presqu’île et Historique, tout en réhaussant le standard de la ville durable, environnementale et à échelle humaine, qui prévalait dans les années 2000. Lyon Confluence a ainsi été l’un des premiers quartiers durables labellisés WWF et est aujourd’hui un éco-quartier, vitrine d’une nouvelle conception de la ville, doté de bâtiments remarquables pour leur Haute Performance Energétique et d’espaces publics généreux. L’ambition zéro carbone en 2025 ne sera pas atteinte, mais cette ambition s’est transformée et étoffée pour tenir compte de façon plus large de la qualité de vie des habitants : Lyon Confluence aspire aujourd’hui à être un quartier inclusif, apaisé, équilibré, où il fait bon vivre, afin de réussir le pari de la réunification de la ville et de la nature. Cette ambition nous semble plus adéquate aux enjeux et à la réalité.

Eco-bâtiments, commerces, espaces verts et musée futuriste… Comment le quartier Confluence va-t-il continuer à évoluer ?

Le projet urbain continue à avancer, fidèle à ses engagements sur le long terme : sobriété énergétique, végétalisation, inclusion sociale, bien-vivre ensemble… Et ce, tout en tenant compte des contraintes économiques de court terme. Parmi les projets de cette année, nous allons inaugurer en juillet une aire de jeux monumentale baptisée Caterpilou, l’Allée des écoles ou d’autres espaces publics majeurs. Et nous travaillons sur de nouveaux îlots avec l’ambition de contribuer à la production de tertiaire abordable.

Rejoindre le secteur public, c’est LA bonne idée quand on est un jeune diplômé engagé dans la société ! Oui mais pourquoi le faire à vos côtés ?

Pour pouvoir s’engager concrètement. Les nouvelles générations se préoccupent du sens de leur action et de leur impact. Rejoindre le secteur public, l’économie mixte, le projet Confluence, c’est participer aux fondamentaux de ce qui fait l’urbanisme : abriter et prendre soin, travailler, se rencontrer, se divertir… La ville est le premier artefact de tout ça. Pour les jeunes diplômés, l’urbanisme est un formidable domaine de réflexion, à la croisée de la sociologie, de l’économie, du commerce, du transport, du climat. Si on y ajoute le BIM (Building Information Modeling) et l’IA, cela devient un terrain de jeu encore plus intéressant.


Paysagiste DPLG, qu’est-ce qui vous a incité à intégrer le Master d’Urbanisme de Sciences Po ?

Ma formation de paysagiste, technique, a formé mon regard sur ce qu’est le territoire, le paysage et le projet : j’ai appris à y penser les rapports humains et les usages. Ma formation d’urbaniste, plus globale, m’a ensuite permis de comprendre la maîtrise d’ouvrage et la nécessaire prise en compte des besoins collectifs. J’ai ainsi pu intégrer la notion d’intérêt général et influer en amont de la fabrique de la ville et pas seulement en réponses appliquées à des problèmes existants. Cette double casquette me caractérise et m’a donné la capacité de concevoir des projets en équilibre entre paysage et urbanisme, un enjeu qui revient aujourd’hui comme une tendance forte, avec le retour à la nature et au vivant au sein des villes, dont ils avaient été écartés.

Un conseil que vous aimeriez transmettre aux jeunes ?

Osez penser différemment ! La résolution des problèmes est à la base de toute innovation. Soyez disruptifs, prenez du recul et proposez des solutions avec audace! J’aime l’ouverture d’esprit et le profil ensemblier des diplômés de Sciences Po, qui ne s’arrêtent pas à une vérité unique.

Dans votre vie personnelle et / ou professionnelle, vous êtes ou avez été engagés au service de la Cité : racontez-nous !


J’ai toujours voulu servir. Enfant, je me voyais missionnaire, puis agriculteur, paysagiste et finalement urbaniste. Mon fil rouge a toujours été de chercher à améliorer le bien-être de la Cité et la vie des habitants. Pour moi, servir c’est rendre désirables le paysage, la ville, afin qu’ils soient préservés et donc durables.

Contact / slinzau@lyon-confluence.fr

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