25 ans de souvenirs improbables et glamour avec les plus grandes stars du monde

25 ans de souvenirs improbables et glamour avec les plus grandes stars du monde

25 ans de souvenirs improbables et glamour avec les plus grandes stars du monde
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Retour vers le futur. Destination : Cannes, le 17 mai 1995, pour le premier de mes 25 festivals. Pas de DeLorean pour faire ce saut vers l’inconnu, mais un train de nuit. Autant dire que si les yeux sont écarquillés au petit matin, la fraîcheur d’esprit n’est pas tout à fait de mise. À l’époque, il n’y avait ni téléphone portable, ni Internet, et rien n’indiquait où se trouvaient les attachés de presse, dispersés dans toute la ville. Sans la gentillesse d’un journaliste flamand (merci Karel) qui m’a donné toutes les bonnes adresses, j’aurais sans doute raté une interview étonnante.

Patricia Arquette, venue défendre Rangoun, est un rêve pour tous les cinéphiles. Elle attend sous un parasol, sur la plage, à quelques mètres des vagues. Sexy à souhait, la blouse grande ouverte sur un soutien-gorge auquel elle accroche ses lunettes de soleil, elle explique d’emblée qu’elle est si pudique qu’elle prend son bain dans le noir le plus complet. Surréaliste. L’interview couvre également le cinéma et la politique mais, pour une raison quelconque, ces commentaires n’ont pas eu autant d’impact sur ma mémoire.

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Cette première rencontre illustre parfaitement le Festival de Cannes, improbable mélange de glamour et de cinéphilie. Lors d’interviews ou de conférences de presse, il est possible de discuter avec Sharon Stone, Salma Hayek, Nicole Kidman, Johnny Depp, Leonardo DiCaprio, Martin Landau, Gene Hackman, Nicolas Cage, David Caruso, Mathieu Kassovitz, Emir Kusturica ou encore Marion Hansel. Le rêve.

Durant le Festival, tout semble possible. Surtout l’inattendu. Comme l’entretien de Cécile de France en 2004 pour Autour du monde en 80 jours sur le ponton désert d’un palais. A 7 heures du matin, la ville dort encore. Sur une petite plateforme entourée d’eau, deux sièges et une petite table en osier sur laquelle reposent croissants et jus d’orange. Pendant une demi-heure, à 50 mètres de la plage, la pétillante Namuroise raconte son expérience hollywoodienne avec Jackie Chan et Steve Coogan, avec les mouettes pour seuls témoins. Enchanteur. Tout comme l’interview d’Uma Thurman en 2000 pour La coupe d’ordans une villa de milliardaire sur les hauteurs, à côté d’une piscine à débordement d’où l’on aperçoit toute la baie de Cannes.

On voit rarement des stars sur la Croisette. Les centaines de mètres qui séparent leur palais du Palais des Festivals sont généralement parcourus en limousine, derrière des vitres teintées. Mais parfois, la chance sourit. Comme lorsque Faye Dunaway occupe incognito la place d’à côté lors d’une projection à la Semaine de la Critique. Ou quand Mads Mikelsen va acheter son journal et parle des Diables Rouges, dont il est supporter (après le Danemark bien sûr) peu avant la Coupe du monde. À d’autres moments, le coup de pouce du destin prend la forme d’un appel téléphonique. Comme en 2013. Avant la manifestation, un mail envoyé à une maison de production avait ruiné tout espoir de rencontrer le roi Pelé. La réponse était claire : il ne viendra pas sur la Côte d’Azur. Dommage. Puis, un matin, en route pour une projection, un numéro inconnu apparaît sur le téléphone portable. L’homme, au fort accent brésilien, demande à être là un quart d’heure plus tard, à l’autre bout de la Croisette. Contre toute attente, le meilleur footballeur de tous les temps est arrivé en ville et souhaite rencontrer des journalistes. J’ai probablement fait ma traversée de Cannes la plus rapide ce jour-là. Mais ça vaut le coup : nous ne sommes que cinq à pouvoir lui parler. Sans préparation, l’exercice s’apparente à de la voltige aérienne. Heureusement, il est fan d’Eden Hazard. Ses déclarations ont fait la Une du journal. Mon festival est une réussite.

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Le même coup de chance s’est produit en 2009. Mais cela a mal commencé. Une interview de Johnny Hallyday est prévue pour Vengeance, par Johnnie To. Mais le jour même, rien ne se passe comme prévu. Les retards s’accumulent tellement qu’ils se transforment en annulations. Pour toute - internationale. Le lendemain, Internet et - étaient remplis de commentaires colériques. A 6h30, le téléphone sonne. Dans ses petites chaussures, l’attaché de presse propose de rencontrer Johnny dans une demi-heure à son hôtel, juste avant son départ pour l’aéroport. Je me retrouve donc juste à sa gauche, entouré de six ou sept autres journalistes, pour une interview exclusive improvisée. Ce qui est d’autant plus d’actualité que le lendemain, date de parution de l’article, il se produisait au stade Roi Baudouin de Bruxelles.

Il y a des centaines d’anecdotes qui n’auraient pu se passer que sur la Côte d’Azur pour raconter, avec entre autres Benoît Poelvoorde (une interview bien arrosée pour rester dans son rôle de dog punk pour Le grand soir en 2012), Émilie Dequenne (incrédule quelques minutes après son prix d’interprétation pour Rosette), Salma Hayek (un selfie accidentel qui a battu tous mes records d’opinions), Jane Fonda (une franchise rare), Liv Tyler ou John Travolta d’humeur dansante, Robert Duvall (une colère mémorable contre deux journalistes qui ne lui avaient pas donné posée une question), Pamela Anderson (une émeute sur la Croisette), George Clooney (qu’un spectateur a tenté d’attirer en enlevant son soutien-gorge), Virginie Efira et la “joyeuse nudité » Dans Benedetta ou les frères Dardenne (une discussion autour du Standard et une première Palme d’Or célébrée autour de la bière…). Bons souvenirs. Mais cela remonte à une époque plus décontractée, sans smartphone pour tout immortaliser. Aujourd’hui, les stars ne participent quasiment qu’aux conférences de presse. Et même…

Une fête cannoise à 5 millions d’euros

Pour participer à la soirée organisée en l’honneur de Solo : A Star Wars Story, il fallait d’abord passer par le contrôle des Stormtroopers sur la Croisette. ©Patrick Laurent

Chaque année, plusieurs festivals de Cannes ont effectivement lieu. Il y a la compétition officielle et la promotion des films pour les stars, les attachés de presse et les journalistes. Ensuite, le marché du film, durant lequel producteurs et distributeurs font des affaires. Et enfin les fameuses « soirées », dont les participants rentrent chez eux en braillant au petit matin, quand les autres vont acheter leur croissant. Dans les années 90 et 2000, ils constituaient un véritable outil de promotion pour Hollywood, qui dépensait des fortunes pour impressionner les festivaliers.

Chaque année, j’essayais de participer à celui qui était censé être l’événement. Pour ce qui est de Solo : Une histoire de Star Wars, avec des Stormtroopers contrôlant l’entrée et une reconstitution de vaisseaux spatiaux. Ou Là-hautdans des décors tirés du film d’animation Pixar autour de montagnes de bonbons.

Mais deux belles vacances surpassent toutes les autres dans mes souvenirs. A commencer par celui organisé pour Le Seigneur des Anneaux en 2001. Se montrer était de rigueur pour ce premier volet. Peter Jackson avait tourné sa trilogie d’un seul coup, les distributeurs devaient acheter les trois films d’un coup, ce qui constituait un risque financier énorme en cas d’échec du premier opus. Tout ce temps Le Seigneur des Anneaux avait la réputation d’être impossible à adapter sur grand écran.

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Warner Bros. avait donc sorti le grand jeu. En réservant un village privé, à une trentaine de kilomètres de Cannes. Alors que nous descendions du car, des orcs et des gobelins munis de torches éclairaient le chemin. Avant d’entrer dans le château, il fallait entrer dans la maison de Bilbo le Hobbit. Debout au départ, à quatre pattes à la sortie car la maison était en pente pour des raisons de perspective. Dehors, nous nous sommes retrouvés nez à nez avec les sabots d’immenses chevaux, montés par les Nazgûl. Plus bas dans la piscine, le bateau de Galadriel émergeait d’un brouillard artificiel, tandis que des serveurs habillés en Hobbits distribuaient de la bière et du vin. À l’intérieur, des décorations avaient été apportées de Nouvelle-Zélande. Et sur la piste, vous pourriez danser aux côtés de Christopher Lee ou de Liv Tyler. Une nouba mémorable, qui avait coûté l’équivalent de 5 millions d’euros en 2001.

Encore une folle soirée, pour Frères Blues 2000. Pantalon noir et chemise blanche obligatoires. A l’entrée, chacun a reçu le chapeau et les lunettes noires du film. Impossible de reconnaître qui que ce soit. Dans la première salle, un gigantesque circuit de petites voitures électriques permettait de jouer aux flics et aux voleurs. Le lendemain, BB King, Eric Clapton, Day Ayrkroyd et John Goodman ont donné un concert de blues. Dans ces moments-là, croyez-moi, nous nous sommes sentis vraiment privilégiés. Et tant pis si vous deviez vous lever tôt pour la projection matinale du lendemain…

 
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